MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA
FASO
SECONDAIRE ET SUPÉRIEUR ******
********
Unité-Progrès-Justice SECRÉTARIAT
GÉNÉRAL
********
UNIVERSITÉ DE KOUDOUGOU
********
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
********
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE
L'ÉDUCATION
********
Filière : CONSEILLERS D'ÉDUCATION
(Promotion 2012-2015)
Mémoire de fin de formation à l'emploi
de Conseiller d'Éducation
Présenté et soutenu par : Sous la
direction de :
ZIDA Jean Joël Docteur Robert YOUGBARÉ
Élève Conseiller d'Éducation Assistant en
droit public
Université de Koudougou
Année académique 2014-2015
THÈME :
Engagement et citoyenneté : pour une
meilleure
participation des élèves à la vie
scolaire dans
l'enseignement secondaire.
I
A
Ma famille
II
SOMMAIRE
SOMMAIRE II
REMERCIEMENTS III
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX IV
SIGLES ET ABRÉVIATIONS VI
INTRODUCTION 1
PREMIÈRE PARTIE : ASPECTS THÉORIQUES
4
CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE 5
CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE DE
RÉFÉRENCE, DÉFINITIONS DES
CONCEPTS ET REVUE DE LA LITTÉRATURE 14
CHAPITRE III : CADRE MÉTHODOLOGIQUE 35
DEUXIÈME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES 43
CHAPITRE I : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE
L'ÉTUDE DE
TERRAIN 44 CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNÉES ET
INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS 63 CHAPITRE III : SUGGESTIONS DES
ENQUETÉS, RECOMMANDATIONS,
DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L'ÉTUDE 71
CONCLUSION 77
BIBLIOGRAPHIE 79
TABLE DES MATIÈRES 83
ANNEXES vii
III
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire a été
possible grâce à la contribution de plusieurs personnes à
qui nous voudrions témoigner toute notre reconnaissance.
Nous voudrions tout d'abord adresser toute notre gratitude
à notre directeur de mémoire, Docteur Robert YOUGBARÉ,
pour sa disponibilité et ses conseils qui ont contribué à
alimenter notre réflexion. Sans lui, cette expérience
enrichissante n'aurait pas pu avoir lieu.
Nous adressons un remerciement tout particulier à
Monsieur Blaise NIKIÈMA, qui a su croire en nous et, nous fournir des
outils et des savoirs pour la rédaction de ce mémoire.
Nous tenons à remercier l'administration et tous les
enseignants de l'École Normale Supérieure de l'Université
de Koudougou (ENS/UK) pour la qualité de la formation.
Nous remercions le proviseur du Lycée Song-Taaba,
Monsieur G. Omar SAWADOGO ainsi que tout son personnel pour l'accueil que nous
avons reçu lors du stage pratique et ses conseils. Un remerciement
spécial va à l'endroit du service de la vie scolaire pour leur
précieuse aide durant toute la période du stage pratique.
Nous voudrions exprimer toute notre reconnaissance aux
personnes qui ont contribué à cette recherche ; toutes les
personnes ayant accepté de répondre à nos questions, par
le biais des questionnaires ou lors des entretiens.
Nous tenons à témoigner toute notre gratitude
envers les amis et collègues qui nous ont apporté un soutien
moral et intellectuel tout au long de ce travail ; un grand merci à
Pierre SAMANDOULGOU, Alexis S. OUÉDRAOGO et Cécile BATIONO.
Enfin, ce travail n'aurait pas pu voir le jour sans le soutien
et l'accompagnement des nôtres tout au long de notre parcours ; ils ont
contribué à forger notre personnalité et à frayer
notre voie. Nous faisons de l'environnement qui nous entoure un support
précieux.
IV
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX
Graphique 1 : La pyramide des besoins humains de MASLOW 15
Tableau n° 1 : État récapitulatif de
l'échantillon d'étude 39
Tableau n° 2 : État général de
recouvrement des questionnaires selon le public cible 44
Tableau n° 3 : Répartition des élèves
par sexe 45
Tableau n° 4 : Répartition du personnel enseignant et
administratif selon le type
d'établissement 45 Tableau n° 5 :
Répartition du personnel enseignant et administratif selon
l'ancienneté de
service 45
Tableau n° 6 : Répartition des parents selon le
statut dans le bureau APE 46
Tableau n° 7 : Répartition des personnes de
ressources selon le sexe 46
Tableau n° 8 : État de l'engagement des
élèves enquêtés pendant l'année scolaire
2014-2015 46 Tableau n° 9 : État de l'engagement
du personnel enseignant et administratif pendant leur
scolarité 47
Tableau n° 10 : Répartition des élèves
engagés selon leur statut et le type d'engagement 47
Tableau n° 11 : Répartition des élèves
par association présentes dans les lycées 48
Tableau n° 12 : Les raisons invoquées par les
élèves pour expliquer leur participation 48
aux instances représentatives et associatives de leur
établissement 48
Tableau n° 13 : Activités qui ont le plus
intéressées les élèves 49
Tableau n° 14 : Participation des élèves selon
le thème de l'activité 49
Tableau n° 15 : Conception de la citoyenneté selon
les élèves enquêtés 50
Tableau n° 16 : Perception par le personnel administratif de
la situation de l'incivisme dans
les établissements 50 Tableau n° 17 : Perception
des enquêtés de la participation des élèves aux
instances
des lycées 51 Tableau n° 18 : Appréciation
des enquêtés sur la prise de parole et d'expression lors des
rencontres avec l'administration ou les professeurs 52
Tableau n° 19 : Appréciation des élèves
de leur participation à la vie du lycée 52
Tableau n° 20 : Appréciation du personnel enseignant
et administratif de la participation des
élèves 53
V
Tableau n° 21 : Appréciation des
élèves de la prise en compte de leurs propositions dans les
instances décisionnelles du lycée 53
Tableau n° 22 : Appréciation du personnel
enseignant et administratif de la contribution 54
de l'engagement ou de la participation des
élèves à leur formation à la citoyenneté
54
Tableau n° 23 : Impact positif de la participation des
élèves à la vie scolaire sur les études des
élèves, leur comportement et le climat scolaire
54 Tableau n° 24 : Répartition des moyennes des
élèves estimant que leur engagement a un effet
positif sur leur étude 55 Tableau n° 25 : Avis
des enquêtés sur la nécessité de cours
d'éducation à la citoyenneté à la
citoyenneté, au civisme dans les établissements
55 Tableau n° 26 : Pertinence de la valorisation de l'engagement ou du
comportement
participatif et citoyen 56 Tableau n° 27 :
Propositions de valorisation exprimées par les élèves et
le personnel
enseignant et administratif 56
Tableau n° 28 : Des raisons évoquées par
les élèves pour justifier leur non engagement 57
Tableau n° 29 : Existence des cours d'éducation
à la citoyenneté dans les établissements 57
Tableau n° 30 : Appréciation des
élèves de la participation du personnel et des parents
d'élèves aux activités de la vie scolaire
58
Tableau n° 31 : Appréciation des
élèves du financement des activités de leurs
activités 58
VI
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AEEMB : Association des Élèves et
Étudiants Musulmans du Burkina
APE : Association des Parents
d'Élèves
CADHP : Charte Africaine des Droits de l'Homme
et des Peuples
CE : Conseiller d'Éducation
CDE : Convention relative aux Droits des
Enfants
CGD : Centre pour la Gouvernance
Démocratique
CONFEJES : Conférence des Ministres de la
Jeunesse et du Sport de la francophonie
CPE : Conseiller Principal d'Éducation
DECC : Direction de l'Éducation à
la Citoyenneté et au Civisme
DUDH : Déclaration Universelle des Droits
de l'Homme
DR-MESS/C : Direction Régionale du
Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur du Centre
EDP : École Démocratique et
Populaire
ENS/UK : École Normale Supérieure
de l'Université de Koudougou
GB : Groupe Biblique
JEC : Jeunesse Étudiante Catholique
LST : Lycée Song-Taaba
MASSN : Ministère de l'Action Sociale et
de la Solidarité Nationale
MESS : Ministère des Enseignements
Secondaire et Supérieur
MESSRS : Ministère des Enseignements
Secondaire, Supérieur et de la Recherche
Scientifique
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
SENAC : Semaine Nationale de la
Citoyenneté
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Éducation, la Science et la Culture
USSU-BF : Union des Sports Scolaires et
Universitaires-Burkina Faso
1
INTRODUCTION
Le Burkina Faso a besoin de personnes bien formées,
capables de participer à son développement et à sa
gouvernance politique, économique et sociale. Pour y parvenir,
l'État a un outil indispensable, l'éducation,
considérée à la fois comme une fin en soi et comme un
moyen de croissance bénéfique à l'individu et à la
société. À travers l'école, l'éducation
contribue, dès l'enfance, à la formation du citoyen, à
l'apprentissage de la responsabilité, à la pratique de la
solidarité, à l'entrainement à la vie démocratique,
à la compréhension et au respect des autres. En cela, des textes
nationaux et internationaux garantissent l'accès de tous les enfants et
adolescents à l'éducation et partant à une
citoyenneté active. Dans tous les cas, l'éducation est un droit
fondamental pour l'homme et son importance n'est plus à
démontrer. D'ailleurs, KI-ZERBO (1990) affirme avec pertinence que :
« l'avenir appartient aux nations qui tireront partie de
l'intelligence de leur jeunesse, de toute leur jeunesse, car il n'y a de
richesse que d'hommes »1.
L'apprentissage et l'exercice de la citoyenneté, nous
semble-t-il, revêtent un caractère capital dans tout projet
éducatif, qu'il soit national ou local. Les établissements
scolaires, comme tous les espaces éducatifs accueillant des enfants ou
des adolescents, partagent la responsabilité d'installer des espaces,
des démarches et des outils favorisant l'accès à des
pratiques citoyennes. Ils permettent à la fois aux enfants, aux
adolescents et aux jeunes de comprendre leurs environnements (éducatifs,
politiques, économiques, scientifiques, culturels, sociaux...) et de
participer à leur changement en vue d'améliorer leurs propres
conditions de vie.
Mieux, face aux enjeux démocratiques, il nous semble
qu'il est important de garantir un accès aux droits pour tous les
enfants et les adolescents. Aussi est-il nécessaire de
développer, dans les établissements scolaires en lien avec les
associations et mouvements éducatifs de jeunesse, des espaces,
démarches et outils favorisant un accès de tous à des
pratiques à dimension citoyenne à l'intérieur et à
l'extérieur de leur établissement. Par conséquent,
l'inscription d'un volet « citoyenneté et éducation »
dans les projets d'établissement permet l'articulation des
différentes initiatives éducatives des acteurs locaux :
établissements scolaires, centre de loisirs, collectivités
locales, associations.
Mais, aujourd'hui au Burkina Faso, la crise de la
citoyenneté semble évidente. Les
1 KI-ZERBO, Joseph (1990). Éduquer ou
périr. Paris : Harmattan. P. 15.
2
burkinabè au quotidien, vivent exposés à
des comportements individualistes ou consuméristes, qui nuisent à
l'intérêt collectif, et qui affectent le concept de « vivre
ensemble ». Le milieu scolaire n'est pas épargné au regard
des manquements graves au règlement intérieur. Même la
tenue du forum sur le civisme à Ouagadougou du 30 au 31 mai 2013 sur le
thème « Quelle synergie d'actions pour une culture de
citoyenneté responsable au Burkina Faso ? » n'a pas permis
à ce jour, d'imprimer de façon pérenne dans l'esprit des
burkinabè, un comportement participatif et citoyen. Alors, un
renforcement des missions éducatives (apprendre à vivre ensemble,
à être responsable) s'impose. Ainsi, il est essentiellement
question de savoir comment exploiter l'engagement et la participation des
élèves à la vie des établissements, afin de les
former à la citoyenneté et au civisme dans les
établissements d'enseignement secondaire.
L'objet de notre recherche est de faire le constat de
l'implication des élèves dans la vie de quatre
établissements d'enseignement secondaire de la ville de Ouagadougou et
de cerner son impact dans la formation des élèves à la
citoyenneté, dans une perspective de renforcement des comportements
participatifs et citoyens en milieu scolaire. En abordant la question sous le
thème « Engagement et citoyenneté : pour une
meilleure participation des élèves à la vie scolaire dans
l'enseignement secondaire », notre objectif est de
démontrer l'intérêt et l'importance de la participation des
élèves à la vie de leur établissement en ce que
cela constitue un élément de leur éducation à la
citoyenneté. Le choix de ce thème se justifie par le fait que les
responsabilités du Conseiller d'Éducation s'inscrivent dans la
perspective d'accompagner la mission éducative des établissements
scolaires dans ses dimensions relationnelle, fonctionnelle et citoyenne.
Le présent travail de recherche s'articule autour de
deux grandes parties : les aspects théoriques et les aspects
pratiques.
La première partie comporte essentiellement trois
chapitres. Le chapitre I est relatif à la problématique de
l'étude. Il présente le contexte général de
l'étude, l'objectif de la recherche, les hypothèses et aborde la
justification du choix du thème. Le chapitre II est consacré au
cadre théorique de référence, aux différentes
définitions des termes utilisés dans la présente recherche
et à la synthèse des différents documents que nous avons
consultés et lus pour éclairer notre problématique. Le
chapitre III décrit la méthodologie adoptée pour mener
à bien l'étude. Il traite de la zone de recherche, des
méthodes utilisées, du public cible et son
échantillonnage, la méthode de la collecte des données,
l'analyse documentaire, de la validation des outils de collectes des
données.
3
La seconde partie de l'étude comporte également
trois chapitres. Ainsi, dans le chapitre I, nous présenterons les
résultats de l'enquête de terrain. Il s'agit des données
recueillies auprès des élèves, du personnel administratif
et des enseignants par le biais du questionnaire et celles obtenues suite aux
entretiens réalisés auprès des personnes de ressources. Le
chapitre II est relatif à l'analyse des données
enregistrées et à leur interprétation. Les réponses
étant anonymes, cela permet de recourir à des extraits de
réponse pour garantir la pertinence de notre analyse et de
l'interprétation des données. Le troisième chapitre rend
compte des difficultés rencontrées, situe les limites de
l'étude et formule des recommandations afin de rendre meilleure la
participation des élèves à la vie du lycée.
4
PREMIÈRE PARTIE :
ASPECTS THÉORIQUES
5
CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE
Ce chapitre décrit d'abord le contexte
général de l'étude portant sur l'engagement, la
citoyenneté des élèves et leur participation à la
vie du lycée. Ensuite, il fait ressortir le dynamisme de l'engagement,
de la citoyenneté et la participation des élèves à
la vie de leur lycée. Enfin, il dévoile les objectifs
assignés, les hypothèses formulées et la justification du
choix du thème.
I.1. ENGAGEMENT, CITOYENNETÉ ET PARTICIPATION DES
ÉLÈVES : ÉTAT DES LIEUX
L'engagement, la citoyenneté des élèves
et leur participation à la vie de leur lycée est à l'image
de la société dans son ensemble. Ce sont des valeurs qui font
parties des finalités du système éducatif
burkinabè. Par conséquent, l'inculcation des valeurs humaines et
sociales incombe aujourd'hui à l'école en tant que lieu où
se concentrent la plupart des problèmes qui émanent de la
société, mais aussi le milieu où doivent s'enseigner et
prendre forme la citoyenneté, le civisme et l'amour de la patrie. La
loi n° 013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d'orientation de
l'éducation, en son article 13 dispose :
Le système éducatif burkinabè a pour
finalités de faire du jeune burkinabè un citoyen responsable,
producteur et créatif. Il vise essentiellement à assurer un
développement intégral et harmonieux de l'individu, notamment en
:
- favorisant son développement personnel à
travers son épanouissement physique, intellectuel et moral
, ·
- stimulant son esprit d'initiative et d'entreprise
, ·
- cultivant en lui l'esprit de citoyenneté à
travers l'amour de la patrie afin qu'il soit capable de la défendre et
de la développer , ·
- cultivant en lui l'esprit de citoyenneté
responsable, le sens de la démocratie, de l'unité nationale, des
responsabilités et de la justice sociale , ·
- développant en lui l'esprit de solidarité,
d'intégrité, d'équité, de justice, de
loyauté, de tolérance et de paix , ·
- cultivant en lui le respect d'autrui notamment
l'équité entre les genres mais aussi le respect de la
diversité linguistique, confessionnelle et culturelle
, ·
- garantissant sa formation afin qu'il fasse preuve de
discipline et de rigueur dans le travail et qu'il soit utile à sa
société et à lui-même , ·
- développant en lui le sens des valeurs universelles
, ·
- développant toutes ses potentialités afin
de le rendre capable de participer activement par ses compétences au
développement de son pays2.
En somme il s'agit, sur un plan culturel et philosophique, de
faire des jeunes burkinabè les principaux destinataires des actions
d'éducation, de formation et de prévention des maux
2 Article 13 de la loi n° 013-2007/AN du 30
juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation.
6
et/ou crises liés à la société
moderne. Cependant, l'aboutissement de ces finalités dépend sans
doute du degré d'engagement de tous les acteurs du système
éducatif.
I.1.1. L'engagement ambigu des élèves dans la
vie de leur lycée
Il ressort de notre expérience professionnelle du
milieu scolaire que l'engagement de la plupart des élèves semble
se résumer à assister aux événements qui se
produisent au sein de leur établissement. En d'autres termes, nous avons
l'impression qu'ils sont plus spectateurs qu'acteurs. Les rares fois où
les élèves sont acteurs, ils ne prennent pas la pleine mesure des
actes qu'ils posent. Trois exemples pourraient illustrer ces assertions.
Le premier est relatif au comité des
élèves. D'une manière générale, ce
comité ne fonctionne pas ou fonctionne mal. Les raisons de ce
dysfonctionnement sont de deux ordres. Les difficultés de collaboration
des membres durant leur mandat. Il en résulte que ceux-ci n'arrivent pas
à travailler tous ensemble sur une activité du début
à la fin. La désertion du comité par certains membres en
cours d'exercice. Les justificatifs avancés pour expliquer l'une ou
l'autre raison sont le manque de temps et la perte de confiance entre les uns
et les autres ajoutée au manque d'intérêt pour les
activités organisée.
Le deuxième concerne l'élection des candidats du
comité des élèves. Ce sont les
délégués de classe et leurs adjoints. Dans la pratique,
lors de l'élection des délégués de classes, il y a
rarement des candidatures volontaires. Il faut souvent recourir à des
propositions de candidats, voire à des impositions implicites de
candidats, pour avoir un délégué de classe et son adjoint.
Une fois installés, ceux-ci deviennent des « coursiers » des
enseignants faisant perdre de vue les rôles essentiels des
délégués de classe tels que décrits dans
l'arrêté n°2014-369/MESS/SG/DGESG du 29 septembre 2014
portant règlement intérieur des établissements
d'enseignement technique, professionnel et secondaire général du
Burkina Faso. Cette utilisation peu valorisante mais acceptée
passivement par les délégués de classe devrait être
revue et corrigée par tous les intervenants du système
éducatif qui devraient s'engager à respecter le statut de
délégué de classe.
Le troisième exemple s'intéresse au soutien
qu'apporte l'ensemble des élèves au comité des
élèves. Peu d'élèves soutiennent le comité
des élèves dans l'élaboration, la préparation et la
réalisation des activités. La majorité se contente de
participer aux activités pédagogiques et ne se préoccupe
guère des autres activités notamment celles organisées par
leurs représentants. Or, en démocratie, élire un
représentant est synonyme de promesse faite pour l'accompagner dans
l'accomplissement de ses missions.
7
L'engagement des élèves s'observe aussi par leur
adhésion aux associations scolaires laïques (club UNESCO, club des
écologistes, club des scientifiques, etc.) et religieuses (AEEMB, JEC,
GB etc.)3, leur participation dans les équipes sportives
(équipe de football, basket, athlétisme, etc.) et culturelles
(groupe musical, troupe de théâtre, comité de
rédaction du journal du lycée, etc.). L'adhésion aux
associations laïques ou religieuses se fait librement et volontairement
par les intéressés alors que l'inscription dans les
équipes sportives et culturelles est sélective au regard des
visées compétitives qui ont présidé à leur
mise en place. Signalons toutefois qu'il existe une possibilité de
s'inscrire dans les groupes d'animation et de supporteurs autour des dites
équipes. Dans la pratique, ces adhérents donnent
réellement de leur temps, de leur ressource financière et
matérielle pour organiser des activités d'intérêt
social, même si la satisfaction n'est pas toujours au rendez-vous.
En somme, les élèves à quelques
exceptions près se comportent plus comme des spectateurs voire des
figurants dans leur établissement. Ils ne se donnent pas volontiers et
de façon altruiste pour le rayonnement de leur lycée. Cela se
ressent explicitement dans l'expression de leur citoyenneté.
I.1.2. La citoyenneté affligeante des
élèves
De nos jours, la citoyenneté des burkinabè en
général et des élèves en particulier est peu
reluisante. Le Burkina Faso, autrefois cité en exemple, pour les vertus
d'intégrité, de courage et de patriotisme de son peuple, est
devenu aujourd'hui le théâtre de nombreux actes d'incivisme et de
comportements dépourvus de sens de citoyenneté. De la ville
à la campagne, on assiste à la montée de l'incivisme : le
non-respect des droits et devoirs du citoyen, la banalisation des symboles de
l'État, la spoliation et/ou le non-respect des biens privés et
publics. Ainsi, des phénomènes de foule et/ou individuels
incompatibles avec l'État de droit, sont observables dans toutes les
couches socio-professionnelles. KAGAMBÈGA (2010) décrit
très bien la situation dans son mémoire de fin de formation
à la fonction d'inspecteur de l'enseignement du premier degré
:
Que ce soit au niveau des dirigeants que des citoyens
ordinaires les dérives ont toujours été relevées.
L'opinion publique dans sa grande majorité se fait à
l'idée que la morale agonise au pays des hommes intègres. Des
détournements de biens publics, laxisme au travail, irrespect des lois
et règles de la république. La moindre manifestation est
une
3 AEEMB : Association des Élèves et
Étudiants musulmans du Burkina ; JEC : Jeunesse Étudiante
Catholique ; GB : Groupe Biblique.
8
occasion pour détruire tous les symboles de
l'État4.
Aussi poursuit-il « ... comme l'école est un
produit de la société, celle-ci à son tour sera prise
également dans le tourbillon de l'incivisme »5. En
milieu scolaire, l'incivisme a atteint des proportions inquiétantes et
se manifeste par le non-respect du personnel pédagogique, administratif
et d'encadrement de la vie scolaire. Ainsi, ces dernières années,
les mauvais comportements des élèves se manifestent sous les
formes suivantes :
- la fréquence des destructions des biens publics et
privées pendant les manifestations des élèves ;
- les tricheries et falsifications sur les copies de devoirs,
les bulletins, les livrets et autres documents scolaires sont de plus en plus
récurrentes ;
- la multiplicité des violences verbales et physiques :
insultes, coups, séquestrations, assassinat.
À ce propos, LAMIEN (2013)6, dans une
enquête réalisée dans le cadre de son mémoire de fin
de formation, révèle qu'au moins 60% des enquêtés
affirment avoir été victimes ou témoins de violences en
milieu scolaire. D'autres formes de mauvais comportements sont rapportés
et font la une des journaux : séquestration de proviseur à
Niangoloko, à Garango et Imasgo. Le paroxysme a été
atteint le 29 janvier 2013 avec l'homicide de l'élève du groupe
scolaire saint Viateur illustrant la montée de la violence. Les «
grèves sauvages » sont devenues le quotidien de certains
établissements. Les titres des journaux s'en donnent à coeur joie
: « Les élèves du lycée professionnel Régional
Doma Somé de Gaoua ont chassé leur proviseur », «
Niangoloko : le véhicule du proviseur incendié par des
élèves ». Le Burkina Faso assiste impuissant au règne
de l'enfant-roi.
La citoyenneté vue sous l'angle du civisme n'est pas la
chose la mieux partagée dans les établissements d'enseignement au
Burkina Faso. Avec un tel degré d'incivisme, peut-on réellement
parler de participation des élèves à la vie scolaire de
leur établissement ?
4 KAGAMBEGA, Tambi (2010). « L'incivisme
en milieu scolaire : quelle contribution du théâtre-forum pour
l'éducation à la citoyenneté ? » Mémoire
de fin de formation IEPD, UK/ENS, p. 11.
5 Ibid. p. 11
6 LAMIEN, Joanny (2013). « Quelle
contribution de l'éducation pour l'émergence d'une vie citoyenne
dans les établissements d'enseignement secondaire ? »
Mémoire de fin de formation CE, ENS/UK, p. 53.
9
I.1.3. La Participation mitigée des
élèves à la vie de leur lycée
La participation à la vie de la nation est un droit
consacré par la constitution du 2 juin 1991 en son article 12 : «
Tous les burkinabè sans distinction aucune ont le droit de
participer à la gestion des affaires de l'État et de la
société »7. La participation des
élèves à la vie des lycées est définie dans
l'arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/ du 08 septembre 2014,
portant fonctionnement des établissements publics d'Enseignement
secondaire. À l'analyse, cet arrêté
révèle que les élèves participent à la
gestion de leur établissement par l'intermédiaire des
délégués élus. Aussi, les
délégués siègent dans trois (03) instances en
l'occurrence le comité de gestion, le conseil de discipline et le
conseil de classes, sur les huit que compte l'établissement.
Légalement donc, les élèves ne participent pas directement
à la gestion de leur établissement scolaire. En revanche, ils
sont cordialement invités à participer directement à la
vie de leur lycée. Participer à la vie de son lycée
consiste à prendre part activement aux diverses activités
(conférences, salubrité, sortie d'étude ou de
détente, sports, nuit culturelle, etc.) organisées par
l'administration, le comité des élèves et les autres
structures internes ou externes à l'établissement. Mais que
constate-t-on ? L'engouement des élèves pour les
différentes activités organisées à leur intention
est mitigé. Généralement, ils sont enclins aux
activités ludiques (nuit culturelle, sortie détente) et sportives
(coupe du proviseur, USSU-BF). Par contre, il faut les négocier, voire
les contraindre pour qu'ils acceptent prendre part à des
activités comme les conférences et les activités de
salubrité de la cour, des classes et de l'établissement. Les
activités organisées par les structures internes (JEC, AEEMB,
club UNESCO etc.) connaissent les mêmes réalités.
En somme, la majorité des élèves semble
rester passifs à ce qui se déroule dans leur
établissement. Leur forte mobilisation se sent dans les mouvements de
protestation. Alors, l'incivisme tel que décrit est à redouter.
Mais fort heureusement, certains élèves ont des comportements
citoyens. L'espoir est donc permis. Ces derniers se mobilisent volontairement
pour participer à certaines activités organisées dans un
esprit citoyen au sein de l'établissement. Cette réalité
mérite d'être améliorée et le présent
mémoire en est notre contribution.
7 Constitution du 02 juin 1991, version
révisée de juin 2012.
10
I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THÈME
Le choix porté sur le thème «
Engagement et citoyenneté : pour une meilleure participation des
élèves à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire
» se justifie pour trois (03) raisons.
D'une part, l'éducation au civisme et à la
citoyenneté constitue un enjeu pour notre pays. La question du civisme
fait l'objet d'interpellation quotidienne par le gouvernement, mais aussi, par
les organisations de la société civile (OSC). Il ne se passe plus
un seul jour sans que des actions ciblées soient menées pour
contrer l'incivisme. Le chef du gouvernement burkinabè devant la
représentation nationale, a exprimé sa préoccupation face
à la gravité de la situation. Ainsi déclarait-il : «
l'incivisme constitue une négation de l'État de droit et nous
constatons malheureusement sa montée, en particulier dans les centres
urbains »8 . Par conséquent, un accent particulier
devra être mis sur la jeunesse, surtout celle scolaire, à travers
l'éducation aux droits humains, au civisme et à la
citoyenneté ; d'où l'organisation annuelle de la Semaine
Nationale de la Citoyenneté (SENAC) depuis 2004, illustrant la
volonté manifeste des autorités politiques et administratives
à endiguer le phénomène. Les pouvoirs publics en
général et tout acteur du système éducatif en
particulier, ont donc le devoir d'inculquer à la jeune
génération que l'engagement et la citoyenneté active sont
des stratégies pour une meilleure participation à la construction
et au développement de la nation burkinabè.
D'autre part, en en notre qualité d'attaché
d'éducation, nous avons eu l'opportunité de participer à
l'organisation de l'élection des délégués de
classes et membres du bureau de comité des élèves
où il est arrivé que l'on n'enregistre pas de candidats aux
postes de délégués/délégués adjoints
de classes. Même ceux qui ont été proposés par leurs
camarades ont décliné l'offre ; dans ces conditions n'est-il pas
difficile d'instaurer une démocratie scolaire s'il n'y a pas
d'élèves pour l'animer ? Somme toute, le constat est qu'au fil
des années, le délégué de classe est chargé
et réduit à des corvées inhérentes au bon
fonctionnement de l'enseignement (cahier de texte, craie...). Bien qu'il soit
reconnu comme le porte-parole des élèves de sa classe ou de
l'ensemble des élèves, son avis est très souvent
ignoré dans les décisions qui les concernent ; d'où la
naissance de foyers de tension dans les établissements d'enseignement,
laissant présager des crises diverses. Même les associations et
mouvements de jeunesse présents dans les lycées ne sont vus que
lors des opérations évènementielles. Le sentiment
général qui se dégage est que les élèves
sont utilisés par simple
8Discours du premier ministre sur l'état de la
nation à l'assemblée nationale le 3 avril 2014.
11
formalité poussant ces derniers à adhérer
à des mouvements et associations dans un esprit de contestation, de
remise en question de l'ordre établi et de revendication. Cette
situation doit être revue et corrigée impérativement afin
de permettre aux élèves de participer conséquemment
à l'animation de la vie du lycée. La participation constitue un
puissant remède contre les conflits et comme le soutient MEYER (2010)
cité par le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) :
« la participation la plus large possible est une fin en soi car elle
instaure un cercle vertueux, elle a une vertu éducative, elle
développe les aptitudes à gouverner et le civisme, elle
élargit l'horizon intellectuel, elle donne confiance et elle
libère »9.
Enfin, notre expérience des mouvements syndicaux nous a
permis de comprendre que l'engagement est révélateur de la
grandeur des hommes. L'engagement citoyen signifie un engagement
vis-à-vis d'autrui et de la collectivité ; et cela nous avons pu
le vérifier grâce à nos activités dans le cadre de
l'École Démocratique et Populaire (EDP). Durant cette
période, nous avons acquis la pleine conscience que l'engagement doit
obéir à une éthique, celle d'une activité citoyenne
ne visant pas le profit financier ou un quelconque intérêt
particulier. Malheureusement, de nos jours, le défi à relever est
d'amener la jeunesse à s'approprier la pensée du président
John Fitzgerald KENNEDY qui, lors de son discours d'investiture le 20 janvier
1961, lançait cet appel : « Ne vous demandez pas ce que votre
pays peut faire pour vous, mais demandez ce que vous pouvez faire pour votre
pays »10. Cela est d'autant plus justifié car la
population burkinabè est majoritairement jeune (66% ont moins de 25 ans
et 19% ont entre 16 et 25 ans selon l'Institut National des Statistiques et de
la Démographie du Burkina Faso).
I.3. SITUATION PROBLÉMATIQUE
Avec l'essor de l'individualisme, le
désintérêt pour la chose publique, la crise de
l'autorité, la désorganisation de la vie familiale, les
incivilités, ce sont autant de facteurs qui sont comptables de
problèmes soulevés dans la description du contexte
général et la justification du thème de l'étude.
Notre problématique émane de ce constat.
9CGD info (2011). « Participation
citoyenne et qualité de la gouvernance locale, l'expérience du
Burkina ». Rapports Élus Locaux, juillet, n°1,
http://www.cgd-igd.org/wp-content/uploads/2014/03/CGD-INFO-GOUVENANCE-LOCALE-2011.pdf
[consulté le 21/10/2014 à 22h02].
10Discours prononcé par le président
John Fitzgerald KENNEDY à son investiture le 20 janvier 1961,
http://histoire.comze.com/kennedy1961.pdf
[consulté le 20 février 2014 à 12h18].
12
Premièrement, il concerne la démotivation des
élèves quant à l'exercice de la fonction de
délégués de classes. Les associations scolaires
connaissent presque de faibles adhésions. Pourtant, une minorité
fait le choix de s'impliquer au quotidien, en particulier dans les instances
consultatives ou délibératives qui orientent, en partie, les
décisions politiques de l'établissement.
Deuxièmement, il concerne l'incivisme qui, même
s'il semble rester dans une proportion raisonnable, génère une
ambiance de tensions, de conflits, voire d'insécurité. Ce climat,
peu propice à l'épanouissement, concerne l'ensemble de la
communauté éducative.
Troisièmement, le relatif
désintérêt de la communauté éducative pour
les activités para et péri scolaires des élèves.
Les élèves ne bénéficient pas toujours de la
présence des personnes chargées de leur encadrement ou doivent
faire face à des difficultés inhérentes aux acteurs
scolaires.
Cette situation fait naitre en nous plusieurs interrogations.
- Quel est le rôle éducatif de la participation
des élèves à la vie de leur établissement ?
- Quel est l'impact de cette participation dans
l'éducation à la citoyenneté des élèves des
établissements d'enseignement secondaire ?
- Comment favoriser l'implication des élèves
dans la vie des établissements d'enseignement secondaire au-delà
de la stricte obligation scolaire ?
Toutes ces questions fondent notre étude et concourent
à l'atteinte d'un certain nombre d'objectifs.
I.4. LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Un objectif général et des objectifs
spécifiques sont assignés à la présente
recherche.
I.4.1. Objectif général
L'objectif général de notre recherche est de
démontrer l'intérêt et l'importance de la participation en
ce qu'elle constitue un élément de leur éducation à
la citoyenneté. Cet objectif général se décline en
objectifs spécifiques qui sont les suivants :
I.4.2. Objectifs spécifiques
- favoriser l'exercice de la citoyenneté des
élèves dans les établissements d'enseignement secondaire
;
- recueillir les difficultés liées à la
participation des élèves à la vie des
établissements ;
13
- valoriser la participation des élèves à
la vie des établissements en vue de susciter et de renforcer le
comportement participatif et citoyen des élèves au secondaire
;
- formuler des suggestions et recommandations dans le sens de
l'amélioration du comportement participatif et citoyen des
élèves.
La réalisation de ces objectifs commande la
définition d'hypothèses de recherche.
I.5. HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE
I.5.1. Hypothèse principale (H.P)
La participation des élèves à la vie des
établissements d'enseignement secondaire est porteuse d'un apport
significatif à leur socialisation.
Trois(03) hypothèses secondaires sont formulées en
sus de l'hypothèse générale.
I.5.2. Hypothèses secondaires (H.S)
H.S1 : La participation des
élèves à la vie du lycée contribue à leur
éducation à la citoyenneté.
HS2 : Les attitudes et comportements de
certains acteurs ne sont pas de nature à favoriser la participation des
élèves à la vie de leur établissement.
HS3 : La valorisation de l'engagement des
élèves à la vie du lycée contribue à
l'émergence d'un comportement participatif et citoyen au secondaire.
Ce premier chapitre a mis en relief les fondamentaux de notre
mémoire. Le chapitre suivant aborde le cadre conceptuel,
théorique et la revue de la littérature.
14
CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE DE
RÉFÉRENCE, DÉFINITIONS DES CONCEPTS ET REVUE DE LA
LITTÉRATURE
Ce chapitre aborde trois points à savoir : le cadre
théorique de référence, le cadre conceptuel et la revue de
la littérature. Le cadre théorique consiste à donner les
théories de référence sur lesquelles nous nous appuierons
pour élucider notre sujet. Le cadre conceptuel donne le sens de certains
termes ou concepts utilisés et la revue de la littérature repose
sur la synthèse des ouvrages consultés dans le cadre de la
présente recherche.
II.1. CADRE THÉORIQUE DE RÉFÉRENCE
Parce que s'inscrivant dans le vaste champ de la sociologie,
notre étude pour être élucidée aura besoin de
s'appuyer sur les théories sociales telles, les théories des
organisations, les théories de la communication, la théorie
fonctionnaliste, la théorie du choix et l'approche humaniste. Il s'agit
essentiellement des théories et approches liées au management
participatif, au développement de la personne et aux processus
coopératifs de l'apprentissage se rapportant au thème de notre
recherche.
II.1.1. Les théories des organisations
Dans les théories des organisations, la motivation est
l'ensemble des facteurs internes et externes qui induisent des comportements
positifs chez l'acteur face à une situation. La motivation prend alors
en compte les besoins, les conditions d'organisation du travail, le contenu des
programmes d'activités, les résultats attendus etc. Au regard de
l'importance de ces facteurs recensés dans les écrits, les
théories de la motivation apportent un plus dans la compréhension
de l'engagement et du comportement participatif et citoyen des acteurs de
l'enseignement secondaire et singulièrement des élèves.
Ainsi, plusieurs auteurs s'y sont intéressés. Nous pouvons citer
entre autres, MASLOW (1954), ADAMS (1965), VROOM (1964). Mais la théorie
de MASLOW, nous semble-t-il, est la plus proche de notre contexte.
II.1.1.1. La théorie des besoins humains de
MASLOW
Partant du principe que les individus ont un ensemble de
besoins complexes, MASLOW (1954) définit l'être humain comme un
tout présentant des aspects physiologiques, psychologiques,
sociologiques et spirituels. Chacun de ces aspects est relié à
certains besoins humains. Dans sa théorie, il propose une conception
systématique des besoins de l'homme et schématise la
hiérarchie des besoins à l'intérieur d'une pyramide
à cinq paliers :
15
- les besoins physiologiques tels que se nourrir, s'abriter,
conserver la vie ;
- les besoins de sécurité : se sentir
équilibré et protégé dans sa vie physique et dans
ses relations quotidiennes avec autrui, se prémunir contre la maladie ou
la douleur ;
- les besoins d'appartenance : les individus ont besoin
d'amour, d'appartenir à un groupe, d'établir des relations
personnelles avec telle ou telle autre personne, d'être aimés et
acceptés ;
- les besoins d'estime de soi : les individus ont besoin
d'épanouissement, de respect, de valorisation de leur potentiel, et de
se sentir estimés des autres, compétents, maître de soi et
de leur vie ;
- les besoins d'autoréalisation : les besoins
d'accomplissement, de croître personnellement, d'utiliser ses
compétences au maximum et de la façon la plus créative
possible en vue de se réaliser dans la vie.
5- besoins d'autoréalisati
on
4- besoins d'estime de soi
3- besoins d'appartenance
2- besoins de sécurité
1- besoins physiologiques
Source : BERGERON (2001) P. 560
Graphique 1 : La pyramide des besoins humains de
MASLOW
Ces besoins peuvent être regroupés en deux types
: les besoins de niveaux inférieurs et les besoins supérieurs.
Tout individu cherche d'abord à satisfaire les besoins inferieurs avant
de se retourner vers les besoins supérieurs. De plus, il est
fréquent que les besoins soient multiples et/ou contradictoires. Ce sont
les aspirations et désirs concrets qui déterminent la motivation
et orientent le comportement. Selon MASLOW, les conduites humaines sont
16
dictées par la satisfaction des besoins. Ainsi, il est
primordial de satisfaire les besoins d'ordre inférieur tels que les
besoins physiologiques, les besoins de sécurité et les besoins
sociaux pour permettre aux hommes de viser des besoins d'ordre supérieur
tels que les besoins d'estime de soi et les besoins
d'autoréalisation.
En intériorisant les besoins que les individus
cherchent à satisfaire et les comportements y relatifs, cette
théorie pourrait nous être utile pour comprendre le comportement
et les agissements des élèves. En effet, les élèves
au secondaire ont des besoins à satisfaire : besoins de se nourrir, de
s'habiller, d'être en sécurité, d'être aimés
ou de satisfaire leur soif de connaissance, afin de trouver un sens à
l'école et à la vie. Ces besoins sont fondamentaux et leur
non-satisfaction peut déclencher chez certains un comportement offensif
(actes d'incivilités, de violences récurrentes) ou de
désintérêt (résignation, paresse).
La théorie des besoins appliquée aux
élèves de l'enseignement secondaire permet de susciter leur
engagement et participation à la vie du lycée suivant leur centre
d'intérêt. Dans la mesure où ils n'arrivent pas à
satisfaire correctement leurs besoins vitaux, plus rien d'autre ne saurait les
motiver à participer à une quelconque activité. Au regard
de cette réalité, il devient nécessaire d'instaurer et de
maintenir un cadre règlementaire qui assure et rassure les
élèves afin de faire du lycée un lieu de vie. Quant aux
besoins d'estime de soi et d'autoréalisation, ils sont
étouffés du fait de la violence symbolique qu'exerce
l'institution scolaire de par son organisation sur les élèves
issus de divers milieux et de l'attitude des acteurs. C'est pourquoi les
besoins d'engagement et de participation qui sont certes ressentis chez les
élèves pourraient être assouvis avec un bon usage de la
théorie de MASLOW. Cela passe en partie par la reconnaissance de
l'existence de ces besoins et leur légitimation. Partant de là,
il devient opportun de chercher à communiquer avec les
élèves pour comprendre et satisfaire au mieux leurs besoins qui
sont en droite ligne avec les finalités définies dans la loi
d'orientation de l'éducation et la convention relative au droit de
l'enfant (CDE), notamment en ses articles11 12, 13, 15, 16, 17, 28
et 29.
D'autres théories telles, la théorie X et Y de
Mc GREGOR (1960), les théories situationnelle et systémique de
BRASSARD (1996), la théorie de la communication dans les organisations
de BERGERON et BELANGER (1979) sont autant de théories qui,
respectivement traitent du comportement des acteurs, de la situation et
conditions de travail
11 Articles 12 (liberté d'opinion), 13
(liberté d'expression et d'information), 14 (liberté de
conscience et de religion) 15 (liberté d'associations et de
réunion) 28 (droit à l'éducation) et 29
(épanouissement et développement personnel de l'enfant).
17
puis de la communication dans les organisations. De ces
théories, nous avons retenu la théorie systémique et les
conceptions de la communication en éducation.
II.1.1.2. La théorie systémique
Le mot système dérive du grec « systema
» qui signifie « ensemble organisé ». Pour ROSNAY (1975),
« un système est un ensemble d'éléments en
interaction dynamique, organisés en fonction d'un but
»12. Le degré de complexité d'un
système dépend du nombre de ses composantes, du nombre et type de
relations qui les lient entre eux. Lorsque le système est
appliqué à l'activité humaine, il se caractérise en
termes de structures hiérarchiques, de propriétés
émergentes, et de réseaux de communication et de contrôle.
Nous pouvons affirmer que le système d'activité humaine est
complexe. Il comprend : l'équifinalité, l'interaction et
l'ouverture.
Selon LAPOINTE (1941), « un système est
"équifinal" parce qu'il peut réaliser ses
objectifs à partir de différents points de départ et par
différents moyens »13. C'est la capacité
d'un système à atteindre ses objectifs en se
référant à ses initiaux par l'usage de différents
scénarii. L'interaction est l'ensemble des liens de dépendances
existant à l'intérieur des différentes composantes d'un
système. Un changement apporté au niveau des programmes
d'études d'un système scolaire, par exemple, entraîne des
ajustements de méthodes, la modification de l'emploi du temps, le
redéploiement des acteurs, la production de nouveaux textes et
règlements, l'élaboration de nouveau matériel
pédagogique etc. Une modification d'un sous-ensemble du système
entraîne des réajustements plus ou moins importants au niveau des
autres composantes du système. Cet aspect d'interaction et
d'interdépendance est également applicable dans la lutte contre
l'incivisme et le manque d'engagement citoyen au secondaire. S'agissant de
l'ouverture, c'est la capacité qu'a un système d'échanger
de l'information avec d'autres systèmes ou avec l'environnement qui
l'influence de façon évidente. Un système fonctionne
à l'intérieur d'une organisation qui l'englobe
(supra-système) et qui lui impose certaines contraintes. C'est ainsi que
le système scolaire doit développer chez les élèves
certaines compétences leur permettant de s'adapter aux exigences de
l'établissement dans lequel ils vivent.
Dans cette perspective systémique, l'organisation est
donc présentée comme un système cohérent, dont tous
les éléments sont interdépendants et interagissant avec
une multi-
12 ROSNAY, Joël (1975). Le macroscope : vers
une vision globale. Paris : Seuil, p. 93.
13 LAPOINTE, Jean Jacques (1941). La conduite
d'une étude de besoins en éducation et en formation : approche
systémique. PUQ, réimpression juin 1995, p. 29
18
dimensionnalité et des individualités au plan
professionnel. Cette vision de l'institution permet à chaque acteur
d'exercer une liberté responsable à travers la mise en place de
règles administratives pour permettre à tous de participer
réellement aux différentes situations administratives. Par
ailleurs, les conflits structurels et dynamiques doivent être
gérés dans une perspective de négociation,
d'enrichissement mutuel, de respect de la liberté d'autrui et de
dépassement de soi. Ce faisant, il est nécessaire de valoriser
les acteurs à travers l'écoute et envisager avec eux une
solution.
Aussi, dans cette approche systémique,
l'éducateur doit accorder une importance aux différents
systèmes dont l'enfant fait partie (famille, école, rue).
L'histoire de la famille agit inconsciemment sur l'individu. Alors, on ne peut
donc pas considérer l'enfant dans la thématique de l'engagement,
de la citoyenneté et de la participation en excluant sa famille, car
l'enfant transporte avec lui des valeurs, des émotions, des
comportements véhiculés par la famille. C'est ce qui fait de lui
une personne à part entière. Mais ces valeurs, ces
émotions et comportements sont déterminés par la
diversité des schèmes qui sont tributaires du système
social de l'individu. L'éducation familiale, au Burkina Faso, se
caractérise par un certain nombre d'aspects défavorables à
l'adaptation et à l'intégration scolaire. On note la faiblesse de
la stimulation de la pensée enfantine, notamment par
l'étouffement de la curiosité et de l'esprit de questionnement,
la proscription de la liberté, l'absence d'initiative laissée
à l'enfant. Or, conformément à la CDE, HAMMARBERG (1997)
affirme qu'« Il est impératif que l'éducation respecte
le droit de l'enfant à être curieux, à poser des questions
et recevoir des réponses, de discuter et de ne pas être d'accord,
de faire des expériences et de commettre des erreurs, de connaître
et de ne pas connaître, d'être créatif et spontané
»14. C'est pourquoi, il est donc essentiel de
définir avec la famille les problèmes et les objectifs à
atteindre.
Toutes les théories des organisations
développées plus haut ne peuvent être mises en pratique au
sein de l'établissement que s'il y a communication mutuelle entre les
différents acteurs du lycée. « Il est impossible de ne
pas communiquer (...) tout comportement est communication, et toute
communication affecte le comportement »15. C'est dire que
la communication a un effet sur le comportement.
14 HAMMARBERG, Thomas (1997). « A School
for Children with Rights », dans Innocenti Lectures, (UNICEF, Centre
international de développement de l'enfant, Florence) cité par
MORKA, Felix. Module 16 : le droit à l'éducation. Le
cercle des droits,
http://www1.umn.edu/humanrts/edumat/IHRIP/frenchcircle/M-16.htm
[consulté le 20/03/2015 à 11h46].
15 WATZLAWICK, Paul (1972). Une logique de la
communication. Éd., Points essais, p. 46.
19
II.1.2. Les conceptions de la communication en
éducation
Les questions théoriques de la communication
abordées par FREIRE (2001) présentent le dialogue comme l'essence
même de ce domaine et comme pratique de la liberté. Pour lui, le
dialogue est un phénomène humain, et se traduit par la parole qui
a deux dimensions : l'action et la réflexion de ceux qui le pratiquent.
De ce fait, la parole constitue un droit pour tous, et personne ne doit imposer
aux autres sa parole en refusant la leur. Ainsi, le dialogue est une exigence
existentielle. Il ne peut se réduire au « dépôt »
des idées d'un individu dans un autre. Ce ne doit pas être non
plus une discussion agressive, une polémique entre des personnes. Par
conséquent, il n'y a pas de dialogue sans humilité. Le dialogue
est une rencontre des hommes pour apprendre ensemble à agir. Il se rompt
lorsque l'un des acteurs oublie l'humilité. Nous ne pouvons dialoguer si
nous projetons sur les autres l'ignorance, si nous refusons la contribution des
autres. La confiance dans l'homme est une condition à priori. Elle doit
exister avant que le dialogue ne se concrétise.
Selon BERGERON et BELANGER (1979), la ressource la plus
importante dans la communication interpersonnelle est l'homme. Cela se justifie
dans la mesure où l'homme est au centre de toutes les activités
économiques, sociologiques, administratives et scolaires. L'homme est
lui-même une ressource d'où la nouvelle vision des ressources
humaines qui valorise l'homme et concourt à l'efficacité de son
action à travers la communication. La valeur intrinsèque de
l'être humain est décrite par ses compétences, ses valeurs
morales, sa personnalité, ses croyances, et ses aspirations. Tous ces
aspects intérieurs de l'homme sont à connaitre, car ils placent
le responsable dans le bon chemin du management. Pour y parvenir, il doit
privilégier la communication en valorisant l'homme dans ce qu'il a en
lui. Si le responsable administratif sait se montrer attentif aux aspects
sociaux et humains, si l'agent est impliqué dans la résolution
des problèmes, et si le gestionnaire des ressources humaines sait
éviter et oublier les préjugés, et permettre ainsi
à l'agent discriminé de s'amender, alors la question de
l'engagement, de la citoyenneté et de la participation des
élèves peut être résolue.
Au niveau des établissements secondaires, il appartient
au personnel pédagogique, d'administration et d'encadrement de la vie
scolaire de perpétuer la communication interpersonnelle de
manière à avoir une bonne écoute entre personnel de la vie
scolaire et les élèves, sans ignorer aussi les parents. La
communication interpersonnelle est une grande source de motivation et
d'efficacité, mais elle exige un certain nombre de qualité
humaine et d'aptitude. En effet, communiquer met en présence deux ou
plusieurs individus et se caractérise par des échanges. Pour que
la communication soit efficace, il faut :
20
- accueillir et respecter l'émetteur, celui-ci est tenu de
respecter l'auditeur ;
- tenir compte des valeurs humaines et des aspirations profondes
pour recueillir la participation de l'interlocuteur ;
- avoir une capacité d'écoute.
La bonne écoute commence par la bonne attitude dans
l'accueil qui rassure. Il faut écouter l'autre jusqu'au bout de ses
propos. GROMOLARD (1991) ne disait-il pas, à ce propos, qu'«
écouter c'est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions
faire à quelqu'un, c'est lui dire non pas avec des mots, mais avec ses
yeux, son visage, son sourire et tout son corps : tu es important pour moi, tu
es intéressant, je suis heureux que tu sois là, tu vas m'enrichir
car tu es ce que je ne suis pas »16. Cela signifie qu'on
accorde de l'intérêt au problème même si on ne peut
pas le résoudre. La capacité d'écoute se ressent dans les
questions qu'on pose, l'avis de l'auditeur sur le problème
évoqué. Par exemple, dans une situation d'échange entre le
conseiller principal d'éducation (CPE) et un élève, le CPE
peut demander l'avis de celui-ci, les solutions possibles. La motivation au
quotidien exige un type de rapport valorisant. Lorsqu'un élève
énonce des idées ou élabore un projet qui affecte le
fonctionnement de l'établissement, il faut l'écouter jusqu'au
bout. Quelle que soit l'ampleur des raisons évoquées ou la
gravité de la situation, il faut associer les élèves et
aussi les autres acteurs du système scolaire à la recherche de
solutions, d'où la coopération.
L'Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F)
citée par ZOUNGRANA (2011)17 définit la
coopération comme l'activité par laquelle des sujets mettent en
commun leurs énergies, leurs savoir-faire et leurs savoirs pour
réaliser une fin. Ceci laisse comprendre qu'il faut
fédérer les efforts pour parvenir au but recherché.
L'histoire issue du dessin publié par le mouvement américain
contre la guerre datant de 1937 peut bien illustrer cette théorie.
Deux ânes, attachés à la même
corde d'un bout à l'autre, veulent brouter deux tas de foin
disposés de sorte que sans le consentement des deux, aucun ne peut
être satisfait. Las de se tirer, ils décident de trouver une
solution. C'est ainsi qu'ils prennent la résolution de brouter un tas
ensemble avant de passer au second tas.
C'est dire que la coopération suppose la communication,
la collaboration, la participation, l'entraide. La coopération au
lycée est tournée vers les élèves pour les outiller
à vivre en harmonie avec eux-mêmes et avec les autres acteurs de
la communauté scolaire au
16 GROMOLARD, André (1991). Prendre sa vie
en main. Ed. Chronique sociale.
17 ZOUNGRANA, Louis Constant (2007). «
L'éducation à la citoyenneté à l'école
primaire : la contribution spécifique de l'école »,
mémoire de fin de formation IEPD, UK/ENS, p. 23.
21
sein de la classe, de l'école et de la
société. Cette théorie, s'inscrivant dans la dynamique des
méthodes actives, permet aux acteurs scolaires d'être en synergie
d'action dans le lycée à travers les instances
règlementaires et les associations scolaires ; puis de travailler
ensemble pour atteindre le but commun, celui de la réussite scolaire
dans un esprit citoyen.
II.1.3. La théorie fonctionnaliste
Le fonctionnalisme du philosophe américain DEWEY
(1859-1952), donne une importance de premier ordre à l'apprentissage des
habitudes, qui permettent aux organismes de s'adapter à leur
environnement et de fonctionner de façon efficace. Pour les
fonctionnalistes, la question clé de la recherche est : « Quelle
est la fonction ou quel est le but de tout comportement ? »
Les théories de Dewey ont donné les bases de
l'éducation progressive dans sa propre école
expérimentale, et, de manière plus générale, aux
États-Unis : « le par coeur fut abandonné en faveur d'un
apprentissage par l'action, en supputant que la curiosité intellectuelle
serait encouragée et que la compréhension en serait
décuplée »18. Considérant
l'école comme une mini-société, il souhaite que les
élèves travaillent ensemble à apprendre les
phénomènes en faisant le « Learning by doing
». Alors, l'école, pour cultiver chez les enfants le sens social et
développer leur esprit démocratique, doit être
organisée en communauté coopérative. Pour que
l'éducation prépare à la démocratie, DEWEY (1895)
déclare qu'elle doit devenir « une institution qui soit,
provisoirement, un lieu de vie pour l'enfant, où l'enfant soit un membre
de la société, ait conscience de cette appartenance et accepte
d'apporter sa contribution »19. Cette théorie bien
exploitée offre aux élèves des occasions de mettre en
pratique leurs aptitudes et habiletés.
Ainsi, l'installation du gouvernement20 scolaire
à l'école « B » de Mentao sous l'égide de Plan
Burkina Faso et le Parlement des enfants porté par le ministère
de l'action sociale et de la solidarité nationale (MASSN) qui permettent
aux élèves de participer, de se responsabiliser et de s'initier
au processus électoral et au débat démocratique demeurent
des exemples de l'apprentissage de la citoyenneté et de la
démocratie par la pratique.
Un tel apprentissage par l'expérience pratique et
l'exercice légitime les méthodes
18 DEWEY, John, cité par KY, B. P. (2013),
Module cours : introduction à la Psychologie
générale. P. 10.
19 DEWEY, John (1895). p. 224, cité par
WESTBROOK, Robert B. (1993). « John Dewey. Revue Perspectives ». Vol.
XXIII, n° 1-2, Paris : UNESCO, Bureau international d'éducation, p.
277-293.
20 LOMPO, Judicaël Gaël (2014). «
École de B de Mentao : silence on vote le président du
gouvernement scolaire ». Plan Burkina, http : //
www.plan-burkina.org,
[consulté le 29/7/2014 à 11h33].
22
actives (pédagogies institutionnelle de OURY et
VASQUEZ, 1967 et interactive de DENOMME et ROY, 1998) qui favorisent l'action,
l'interaction entre les élèves et les acteurs adultes du
lycée. Ces méthodes où les enseignants sont des
facilitateurs et les élèves artisans de leur apprentissage,
facilitent le développement de compétences citoyennes en milieu
scolaire.
Cette conception de l'apprentissage va dans le sens de
ROUSSEAU (1762) qui relève que « la véritable
éducation consiste moins en préceptes qu'en exercices
»21 car au lieu de passer le temps à exhorter les
enfants à faire du bien, il faut leur faire vivre la
réalité en s'exerçant dans des situations
concrètes. Une idée soutenue par AUDIGIER (2007) qui recommande
que l'accent soit de plus en plus mis sur les pratiques puisque «
c'est en citoyennant que l'on devient citoyen »22.
II.1.4. La théorie du choix
Selon la théorie du Choix de GLASSER
(1997)23 , l'équilibre repose sur des besoins communs
à tous les êtres humains. Ces besoins seraient inscrits
génétiquement chez chacun d'entre nous. Appartenance, amour,
pouvoir, plaisir, liberté et survie, sont ces besoins.
L'appartenance et l'amour se traduisent chez beaucoup d'entre
nous par la satisfaction d'une relation privilégiée, la
camaraderie, l'amitié ou même notre adhésion à un
mouvement, un clan, une philosophie de vie, voire même à
l'harmonie avec l'univers. Nous développons des comportements de
collaboration pour satisfaire ce besoin.
Le pouvoir fait référence au fait d'être
quelqu'un dans la vie. L'être et le devenir se mêlent et sont
d'égale importance. L'individu recherche du pouvoir sur son corps, son
environnement. II est en constant changement, il désire être
entendu, reconnu et souhaite augmenter sa compétence. Nous
développons des comportements de compétition face à
nous-mêmes et aux autres pour satisfaire ce besoin.
Le Plaisir, à l'instar de l'enfant qui joue pour
apprendre ou apprend pour jouer, l'être humain recherche le plaisir car
c'est dans le plaisir qu'il a fait ses plus grandes découvertes et a
travaillé au plus fort. Le plaisir est une réponse
génétique à l'apprentissage.
21ROUSSEAU, Jean Jacques (1762). Émile
ou De l'éducation. Livres I, II, III édition
électronique de Jean-Marie TREMBLAY, CÉGEP de Chicoutimi, p.
13.
22 AUDIGIER, François (2007). «
L'éducation à la citoyenneté dans ses contradictions
». Revue internationale d'éducation de Sèvres, dossier
: l'élève, futur citoyen, p. 31.
23 GLASSEUR, William (1997). La théorie
du choix ou théorie du contrôle. Éditeur :
Chenelière/McGraw-Hill, Collection : cheneliere/didactique.
23
La Liberté permet d'accéder au choix, c'est la
possibilité de se mouvoir, de changer de direction, de prendre des
risques, de se donner la permission de faire les choses autrement, de penser
autrement, d'être différent ou pareil et d'assumer les
conséquences de ses choix.
Nous développons des comportements de
responsabilité pour assumer nos choix. La Survie, représente la
sécurité physique, l'envie d'être à l'abri ou de
rester en vie.
Si ces besoins sont communs à tous les êtres
humains, leurs réalisations sont différentes d'un individu
à l'autre. Chaque individu a donc une représentation tout
à fait personnelle de ces besoins qualifiés d'universels. Si les
besoins ne changent pas, leurs représentations individuelles
évoluent, se modifient avec le temps et l'expérience. L'absence
de lien entre les gens est la source de presque tous les problèmes
humains tel que la maladie mentale, la dépendance à la drogue et
à l'alcool, la violence, le crime, le décrochage scolaire, en un
mot l'incivisme. En tout temps, l'élève cherche à
réaliser ses besoins avant toutes autres choses. II désire ainsi
de l'appartenance à son milieu, avec les autres membres de son
environnement, avec ses amis et certaines personnes qui gravitent autour de lui
en adhérant à des associations ou des clubs et pire à des
gangs. II veut également du pouvoir, il souhaite être entendu,
reconnu pour ce qu'il est et désire que l'on reconnaisse sa
compétence. II veut s'entendre mais surtout en être
persuadé lui-même. II veut du plaisir, rire, faire des choses qui
lui plaisent sans qu'il ne se sente obligé de les faire. Il a besoin de
liberté, il veut aussi choisir ses moyens, ses ententes, les directions
qu'il entend prendre pour mener à bien sa tâche. Les
élèves de l'enseignement secondaire sont dans cette situation.
Ils ont besoin d'action et de reconnaissance pour s'affirmer. Alors, chaque
élève peut améliorer sa qualité de vie en ayant une
meilleure maitrise de ses émotions et de ses actions pourvu qu'on lui en
donne l'occasion dans le cadre règlementaire.
II.1.5. Le modèle humaniste
Pour ROGERS (1996), un des pionniers de l'approche humaniste,
les seules connaissances réelles sont celles découvertes
grâce aux questionnements et à l'expérience, bien plus que
les apprentissages scolaires traditionnels. Ce modèle cherche à
développer chez la personne la capacité de faire des choix
personnels : « choisir c'est devenir autonome »24
. Le modèle humaniste s'applique à tout le monde : enfants,
adolescents, adultes. Chaque personne est responsable de sa vie et doit
accepter d'être libre, de faire les choix qui se posent à elle
dans la vie. ROGERS (1996) justifie cette approche en disant :
24
www.dictionnaire.sensagent.com
24
[...] Si nous voulons des citoyens qui puissent vivre dans
ce monde en changement kaléidoscopique qui est le nôtre, nous ne
pourrons y arriver que si nous voulons qu'ils deviennent des apprentis qui se
mettent eux-mêmes en mouvement et qui se prennent eux-mêmes en
mains. [...] dans l'état actuel de nos connaissances, cette
espèce d'apprentis se développe le mieux dans le cadre d'une
relation qui permet la croissance, qui est facilitatrice, bref, dans le cadre
d'une relation avec une personne25.
Dans cette optique, la personne a toujours le choix et a le
pouvoir sur sa vie. L'humanisme permet à l'individu de s'exprimer,
d'être entendu, de se développer librement, de faire des choix de
manière autonome. On n'impose rien à la personne, on lui propose
; à elle de choisir. Seulement l'éducateur doit adopter quelques
attitudes pour aider la personne à se sentir reconnue comme par exemple,
être vrai dans ce que l'on vit et ressent par rapport à la
personne, avoir la capacité de sentir ce que l'autre vit, le respect, la
confiance, l'ouverture à l'autre. Il s'agit de créer des espaces
où la personne peut s'exprimer librement et être entendue.
Cette approche humaniste nous semble être un bon
modèle pour travailler avec les enfants et/ou adolescents que sont les
élèves de l'enseignement secondaire. Cela permet de leur (re)
donner confiance en eux et à la vie ; ce qui les ouvre aux changements,
aux relations avec les autres ; la personne devient un être responsable
et autonome par le fait qu'elle prend des décisions.
La critique sur ce modèle est qu'il cultive la
non-directivité, en ce qu'il laisse décider, faire des choix.
Aussi pose-t-il la question du comment vivre ensemble si rien ne dépasse
la personne et son désir. C'est pourquoi la théorie de la
socialisation de DURKHEIM (18581917) pourrait combler cette insuffisance, en
faisant de l'engagement et de la participation des élèves en
milieu scolaire un moyen de socialisation. En effet pour lui, la socialisation
est transmise de manière verticale, grâce à
l'éducation apportée par une génération à la
suivante, traduisant la primauté de la société sur
l'individu. C'est pourquoi nous concluons avec lui que « seule une
culture largement humaine peut donner aux sociétés modernes les
citoyens dont elle a besoin »26.
II.2. DÉFINITIONS DES CONCEPTS
Cet exercice est important pour nous car il permet une
meilleure compréhension du sujet traité et permet aussi de lever
toutes les confusions du fait du caractère polysémique de
25 ROGERS, Carl (1996). Liberté pour
apprendre. Paris : Dunod cité par l'article « Au fil de mes
lectures »,
http://www.gilles-jobin.org/citations/?P=r&au=301
[consulté le 21/10/2014 à 9h15].
26DURKHEIM, Émile (1922).
Éducation et sociologie. Édition électronique de
Jean-Marie TREMBLAY, collection : "Les classiques des sciences sociales", p.
36.
25
certains mots.
II.2.1. Engagement
Selon le Dictionnaire de psychologie, l'engagement «
C'est à la fois un commencement et une persévérance
dans une action, une relation de couple ou de groupe, une option, une prise de
parti ouverte en assumant les risques de cette attitude
»27. L'engagement est donc une attitude de
l'individu qui se traduit par un commencement et la persévérance
dans un acte en assumant les risques de cette attitude.
Ce terme va au-delà de la simple participation de
l'élève à des activités sportives, culturelles, de
loisir, social ou communautaire, ou encore, sa mobilisation pour une cause ou
pour le bien être d'autres personnes, pour prendre en compte le don de sa
personne dans l'atteinte des objectifs assignés aux activités
auxquelles il prend part. En d'autres termes, le dévouement sans
réserve, l'abnégation dans la vie de son lycée sont les
traits de caractères d'un élève engagé.
II.2.2. Citoyenneté
La citoyenneté dans son sens premier renvoie à
l'appartenance d'une personne à un État donné. Mais selon
l'expert haïtien Mesguerre SAINT-PIERRE, la citoyenneté «
s'entend dans le sens le plus large de la qualité du citoyen ou
l'aptitude de ce dernier à s'impliquer pleinement dans la gestion ou la
conduite des affaires de la cité »28 . Il s'agit de
la capacité de chacun à participer activement aux affaires
publiques, que ce soit au travers de structures démocratiques
officielles, de la presse, de débats publics, de partis politiques, de
syndicats, de clubs locaux et d'associations, ou bien simplement par le biais
de réseaux non officiels et d'une entraide mutuelle entre voisins, amis
et membres d'une même famille.
Le civisme, comme le précise le lexique sur la jeunesse
du Ministère burkinabè de la Jeunesse et de l'Emploi (MJE), se
rapporte à « la conscience d'appartenir à l'ensemble des
citoyens d'une Nation envers qui on a des devoirs à accomplir et des
droits à faire valoir. Le civisme est l'ensemble des idées, des
attitudes et des comportements qui conviennent au bon citoyen, le font agir
comme un élément conscient et actif pour apporter un
supplément de
27 Dictionnaire de psychologie, P.U.F., 1991.
28 CONFEJES (2008). Guide francophone
d'éducation de la jeunesse à la citoyenneté et de
promotion de la culture de la paix. Dakar, Sénégal, p.
16-17.
26
labeur, d'expérience pour le bien du pays
»29. Concrètement, la citoyenneté des
élèves traduit leur état d'esprit à prendre part et
activement à toutes les activités organisées au sein du
lycée conformément aux lois en vigueur et surtout leur
capacité à se départir des actes
répréhensibles.
II.2.3. Participation
C'est l'action de prendre part à quelque chose. Le
terme « apparaît de plus en plus comme une clé de la
citoyenneté »30 et renvoie au fait «
d'être acteur, de maîtriser son cadre de vie, de trouver sa
place dans la société, de s'engager à lutter pour
l'amélioration des conditions d'existence de ses pairs, en un mot
d'oeuvrer au développement de la communauté
»31. Elle marque l'adhésion et la contribution
qu'apporte chaque acteur notamment chaque élève dans la
réalisation des activités programmées dans le cadre de la
vie du lycée. Pour les délégués et leurs adjoints,
la participation consiste à s'exprimer efficacement lors des tenues des
instances formelles auxquelles ils siègent ou interpeller
l'autorité lycéenne en cas de besoin. Pour les autres
élèves, la participation réside dans leur concours
à l'élaboration, à la réalisation et au suivi des
activités organisées par le lycée.
II.2.4. Vie du lycée/Vie scolaire
La vie du lycée s'entend des activités et
événements heureux ou malheureux survenant dans le lycée
ou affectant le lycée et qui requièrent la participation des
élèves. Selon KEREGUE (2010-2011, p. 32), cité par SOME
(2013, p. 14 et 15), « La vie scolaire est un ensemble de conditions
mises en place dans l'établissement d'enseignement pour faciliter : la
vie des élèves, leur travail et leur éducation
». Elle contribue sensiblement à la formation progressive de
la personnalité des élèves.
Dans cette étude, nous confondons la définition
de la vie scolaire à celle de la vie du lycée.
II.2.5. Enseignement secondaire
Aux termes de la loi n° 013-2007/AN du 30 juillet
portant loi d'orientation de l'éducation en son article 2,
l'enseignement secondaire est l'ordre d'enseignement formel dont la
durée normale varie de deux ans à trois ans après le BEPC.
Il comporte un cycle
29 Communication jeunesse, citoyenneté, civisme
et intégration africaine en ligne sur
http://clubpourlentrepreneuriat.wordpress.com/2013/08/01/communication-jeunesse-citoyennete-civisme-et-integration-africaine/
[consulté le 14/04/2014 à 11h22].
30 CONFEJES (2008). Guide francophone
d'éducation de la jeunesse à la citoyenneté et de
promotion de la culture de la paix. Dakar, Sénégal, p. 17.
31 Ibid. p. 17.
27
unique et vise à assurer aux sortants de l'enseignement
de base un enseignement général, technique ou professionnel. Il
regroupe les classes de seconde, de première et de terminale.
II.3. REVUE DE LA LITTÉRATURE
La revue de la littérature est une étape
charnière pour toute recherche. Elle permet de faire le point sur
l'état des écrits et connaissances sur le thème de
recherche. Tout en tenant compte des orientations du sujet, nous avons retenu
un certain nombre de documents qui abordent diversement la question de
l'engagement, de la citoyenneté et de la participation des
élèves en milieu scolaire.
II.3.1. De l'engagement
Pour le ministère français des sports, de la
jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, les formes
d'engagement possibles sont entre autres : bénévolat,
militantisme, volontariat. C'est dans ce sens que MAYNADIER
(2003)32, conseiller principal d'éducation stagiaire,
distingue deux (02) possibilités d'engagement offertes aux
élèves. Il s'agit de l'engagement par le système
représentatif et celui par le système associatif. Le
système représentatif concerne les élèves qui
s'engagent pour être élus délégués de classe
et le système associatif concerne les élèves qui
adhèrent aux mouvements et associations imposés aux lycées
par des textes légaux. En France, ces mouvements ou associations sont
notamment l'Union Nationale des Sports Scolaires (UNSS), le « foyer »
des lycéens et le club UNESCO. Au Burkina Faso,
l'arrêté n°2014-369/MESS/SG/DGESG du 29 septembre 2014
portant règlement intérieur des établissements
d'enseignement technique, professionnel et secondaire général du
Burkina Faso corrobore ces possibilités d'engagement des
élèves. En effet, l'arrêté ci-dessus cité
consacre le système représentatif à travers
l'élection des délégués de classe et leurs adjoints
et l'élection des membres du comité des élèves par
ces derniers et autorise la création des mouvements et associations
d'élèves. Pour le ministère québécois de
l'éducation, du loisir et du sport (2011)33, l'engagement se
réfère à la participation des élèves aux
activités sportives, culturelles, sociales ou communautaires, de
loisirs, ou encore, leur mobilisation pour une cause noble ou le
bien-être d'autres personnes. L'engagement se base donc sur des
32 MAYNADIER, Claire (2003). « Vers la
valorisation de l'engagement des élèves dans la vie du
lycée ». IUFM, Académie de Montpellier, p. 10.
33 Ministère de l'Éducation, du
Loisir et du Sport (2011). « Reconnaître l'engagement
bénévole des jeunes ». Gouvernement du Québec,
http://www.mels.gouv.qc.ca.
28
valeurs fortes d'écoute, de partage, d'entraide et de
solidarité d'où les termes d' « engagement citoyen
» retenu par l'association Unis-Cité Savoie34 et
d'« engagement civique » évoqué par SHAW et
al. (2012)35 . L'engagement confère de l'énergie et
décuple les capacités de résilience du citoyen. C'est sans
doute pour cela que MURRAY (1951) nous enjoint tous de nous engager : «
Débute maintenant » pour profiter du pouvoir de
l'engagement : « Tant que nous ne nous engageons pas, le doute
règne, la possibilité de se rétracter demeure et
l'inefficacité prévaut toujours»36. Toute
chose qui laisse croire que rien de grand ne se construit sans
persévérance et surtout sans engagement de l'homme envers sa
communauté.
II.3.2. De la citoyenneté
Des publications relatives à la citoyenneté
foisonnent dans tous les formats des ouvrages. Preuve que la citoyenneté
constitue le centre d'intérêt de nombreux écrivains surtout
en ce XXIe siècle où la crise du civisme dans tous les secteurs
de la vie de nombreux pays et au Burkina Faso. La manifestation de cette crise
de civisme en milieu scolaire est décrite dans le discours d'ouverture
du Forum national sur le civisme tenu du 30 au 31 mai 2013 à Ouagadougou
: L'incivisme, ce sont ces jeunes élèves (...) qui
séquestrent leur proviseur dans son bureau ou dans les toilettes du
lycée. Nous voyons chaque jour des citoyens qui défient
l'État et les institutions de l'État ; que ce soit de
façon organisée ou non. La Quatrième
Conférence Annuelle de l'Enseignement Secondaire (CAES) tenue du 30
août au 1er septembre 2012 à Ouagadougou renchérit,
à propos des personnels chargés de l'encadrement disciplinaire et
pédagogique de ces jeunes :
Ainsi, si ce ne sont pas des comportements qui laissent
à désirer (alcoolisme, tabagisme, falsification de
bulletins, fraudes aux devoirs et aux examens, injustices faites aux
élèves, liaisons coupables ...), ce sont parfois des
tenues vestimentaires qui doivent être conformes aux règlements
intérieurs que l'on doit faire appliquer aux
élèves.
Face à une montée vertigineuse de l'incivisme,
une éducation à la citoyenneté s'impose
34
http://unis-cite-73.over-blog.com/article-definition-de-l-engagement-citoyen-86358704.html
[consulté le 17/04/2014 à 10h19].
35 SHAW, Aileen ; BRENNAN, Mark ; CHASKIN, Robert ;
DOLAN, Pat (2012). « L'engagement civique des jeunes dans
l'éducation non formelle ». Galway, UNESCO Child and Family
Research Centre, Université nationale d'Irlande, P.5.
36 MURRAY, William Hutchison (1951).
L'expédition écossaise dans l'Himalaya. London, Dent.
29
à l'institution scolaire et à la
société. Pour ADOU et al (2005)37, l'institution
scolaire a le devoir d'organiser le savoir vivre ensemble des
élèves par la pratique des valeurs citoyennes et la culture de la
paix. Ces auteurs estiment que la responsabilité de l'école est
engagée dans le maintien et la construction de la cohésion
sociale. Concernant l'ordre juridique, ils affirment après une lecture
minutieuse de la déclaration universelle des droits de l'homme (art.
26), la convention relative aux droits de l'enfant (art. 28 et 29) et la charte
africaine des droits et du bien-être de l'enfant (art. 11) que le droit
à l'éducation consacré par les constitutions38
renferme deux (02) obligations : devoir d'instruire les enfants et devoir de
leur inculquer le respect des droits de l'homme et des valeurs de paix. Selon
ADOU et al (2005), l'éducation à la citoyenneté a deux
composantes : une éducation à la politique ou une
éducation à la culture démocratique car « la
citoyenneté relève fondamentalement du politique » et
une éducation au droit en ce sens que « la citoyenneté
est fondée sur un ensemble de devoirs civiques considérés
comme nécessaires à la bonne marche de la cité, lieu
où chaque personne doit accepter et respecter la règle commune
». Cette citoyenneté est aussi fondée sur « un
statut juridique conférant des droits égaux pour tous dans une
communauté politique donnée ». Cette conception de
l'éducation à la citoyenneté est largement partagée
par de nombreux auteurs tels que BROSSARD (1998), DIONNE (1998), RIEL (1998)
cités par ZOUNGRANA (2007)39. Pour ces auteurs notamment,
l'éducation à la citoyenneté doit mettre l'accent sur le
développement des attitudes et des habiletés puis initier les
enfants aux institutions démocratiques dans le respect d'autrui, la
gratuité des actes et le don de soi. Pour atteindre les objectifs de
l'éducation à la citoyenneté, RIOPEL, LE VASSEUR, LAPIERRE
(1998) cité par ZOUNGRANA (2007) proposent une pédagogie active
où l'élève est acteur et l'enseignant un facilitateur de
ses apprentissages. Sous cet angle, l'enseignant doit faire confiance à
l'élève en lui permettant d'exprimer ses besoins. Cependant, pour
BAGUIAN (2011)40, l'école n'a pas l'apanage de
l'apprentissage de la citoyenneté. Pour lui, la véritable
éducation à la citoyenneté doit mobiliser l'ensemble des
acteurs sociaux mais aussi, prendre en compte sa dimension non-formelle,
fondamentale pour la société actuelle.
37ADOU, Kevin ; DOUMBIA, Diénéba ;
GÖPFERT, Andreas (2005).Manuel d'éducation scolaire à la
citoyenneté et à la culture de la paix. Abidjan : Éd.
CERAP.
38 Au Burkina Faso, cette disposition est contenue
dans la constitution du 02 Juin 1991, version révisée de juin
2012, article 18 et la loi n°013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi
d'orientation de l'éducation, article 3.
39 ZOUNGRANA, Louis Constant (2007). «
L'éducation à la citoyenneté à l'école
primaire : la contribution spécifique de l'école »,
mémoire de fin de formation IEPD, UK/ENS, p. 12-15.
40 BAGUIAN, Moussa (2011). « La
démocratie, les élections et l'accompagnement du comité
des élèves ». Mémoire de fin de formation CE, UK/ENS.
P. 33.
30
II.3.3. De la participation
Plusieurs textes fondamentaux tels la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme (art. 1 et 2), la Charte africaine des Droits
de l'Homme et des Peuple (art. 13) et la constitution du 02 juin 1991 (art. 1
et 12) font de la participation un droit pour tout citoyen. Des textes sur
lesquels se fondent les propos de FLOCH (1991) sur la place des enfants :
La participation est un droit de regard, de libre
discussion et d'intervention d'un individu et/ou d'un groupe d'individus sur un
projet qui le concerne. La participation, c'est l'association, le partage de
connaissances, de compétences, de savoir-faire pour définir : un
objectif et les moyens de l'atteindre, la faisabilité d'une
décision. La participation est un support de la démocratie, de la
citoyenneté41.
Pour lui, l'enfant est aujourd'hui un citoyen titulaire de
droits qu'il doit pouvoir exercer dans l'école. Bref, pour lui, la
participation concerne donc tous les citoyens partout où ils se
trouvent, habitants des villes et villages, travailleurs dans les entreprises,
enseignants dans les établissements scolaires, stagiaires dans les
centres de formation, parents dans les crèches et les écoles,
enfants et jeunes dans la famille, l'école, les institutions
éducatives, les centres de loisirs.
Toutefois, cette déclaration bat en brèche
l'opinion de DUHAMEL (1996)42 selon laquelle les
élèves sont des futurs citoyens en formation. En se
référant à l'article 12 de la convention des Nations Unies
relative aux droits de l'enfant de 1989, LE GAL (1999) précise d'une
manière générale la participation des élèves
:
Les élèves (écoliers,
collégiens, lycéens) devraient pouvoir donner leur avis,
individuellement et collectivement, sur toutes les affaires les concernant.
Tous les sujets peuvent être l'objet de leurs interrogations, de leurs
critiques et de leurs propositions, afin d'améliorer leurs conditions de
travail et de vie43.
Ainsi, les élèves ont le droit de participer
à la gestion de leur classe et de leur établissement scolaire
conformément à l'esprit de l'article 21 de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme, du 10 décembre 1948, qui
précise que « Toute personne a le droit de prendre part
à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement,
soit par l'intermédiaire des représentants librement choisis
». Mais pour y arriver, certaines conditions doivent être
réunies. Pour LE GAL (1999), les conditions à réunir pour
une
41 FLOCH, Jacques, (1991). Député,
Rapport de commission cité par Le Gal, Jean (1999). Pour une
citoyenneté
participative. Institut Coopératif de
l'école Moderne-Pédagogie Freinet,
http://probo.free.fr/textes_amis/pour_citoyennete_participative_jlg.pdf
[consulté le 26/09/2014].
42 DUHAMEL, Marcel (1996) cité par ibidem.
43 Le Gal, Jean (1999). Pour une
citoyenneté participative. Institut Coopératif de
l'école Moderne-Pédagogie Freinet,
http://probo.free.fr/textes_amis/pour_citoyennete_participative_jlg.pdf
[consulté le 26/09/2014].
31
participation des élèves en classe sont :
- tous les élèves doivent pouvoir participer aux
échanges ;
- le droit à la parole doit être organisé,
les modalités d'exercice précisées et les règles
élaborées ensemble ;
- le respect des règles communes par l'enseignant.
Les conditions à mettre en oeuvre pour permettre la
participation des élèves au sein des établissements
scolaires sont, selon LE GAL (1999), de quatre (04) ordres :
- le cadre juridique ou réglementaire doit la
prévoir ;
- les enseignants doivent être à l'écoute des
élèves ;
- des lieux collectifs d'expression, de débat, de
négociation et de décisions doivent être mis en place ;
- les élèves doivent apprendre à
s'exprimer, à émettre un avis et à participer à la
prise d'une décision collective.
Ces conditions favorisent la participation des
élèves certes, mais ne permettent pas d'éviter ce que
Roger HART (1992)44 nomme « participation frivole
» c'est-à-dire une exploitation des élèves au
service des autres acteurs du système éducatif. Roger HART (1992)
a établi une échelle de participation des élèves.
Il situe trois (03) niveaux de non-participation et cinq (05) niveaux de
participation réelle. Les trois niveaux de non-participation
correspondent à des situations où l'élève joue un
simple rôle. Il s'agit notamment de la :
- manipulation : les élèves sont amenés
à prendre part à un projet ou à une activité sans
en comprendre le fond ;
- décoration : les élèves s'investissent
sans réserve en faveur d'une manifestation donnée alors qu'ils
n'ont qu'une idée vague des objectifs de la manifestation ;
- politique de pure forme : les élèves ont
effectivement la parole mais ils n'ont pas pu choisir le thème du
débat ou le mode de communication. En plus, ils ont une
possibilité limitée d'exprimer leur opinion.
Les cinq (05) niveaux de participation réelle des
élèves désignent des situations où les
44 HART, Roger (1992). Monter l'échelle de
participation, les enfants d'abord. UNICEF, avril-juin 1992.
32
élèves sont entièrement impliqués en
connaissance de cause. Il s'agit notamment :
- désignés mais informés : les
élèves se portent volontaires après avoir pris
connaissance des objectifs du projet, du pourquoi de leur participation, de qui
en a décidé et de leur rôle ;
- consultés et informés : les
élèves comprennent le processus de réalisation du projet
conçu et dirigé par les adultes. Ils ont été
consultés et leurs opinions ont été prises en compte ;
- projet initié par des enseignants, décisions
prises en concertation avec les élèves : les élèves
participent à la décision ;
- projet initié et dirigé par les
élèves : Les élèves sont les seuls acteurs ;
- projet initié par les élèves,
décisions prises en accord avec les enseignants : les
élèves consultent les enseignants et prennent en compte leurs
suggestions.
Il est très difficile de situer la participation des
élèves des collèges et lycées du Burkina Faso dans
l'échelle de participation établie par Roger HART (1992). En
effet, l'arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/ du 08 septembre
2014, portant fonctionnement des établissements publics d'Enseignement
secondaire général prévoit la participation des
élèves à certaines instances de gestion telles le
comité de gestion, le conseil de discipline, le conseil de classes sans
toutefois en préciser le mode.
Le comité de gestion est chargé entre autres, de
l'adoption et du contrôle de l'exécution du budget
prévisionnel annuel de l'établissement, de la fixation des taux
annuels des frais de scolarités, des autres formes de contributions
financières, du recrutement des élèves, de l'organisation
des études, de l'aménagement de la vie scolaire en vue de la
promotion de l'éducation morale, civique, culturelle et sportive et du
rayonnement de l'établissement. Deux représentants du bureau du
comité des élèves de l'établissement en
l'occurrence, le délégué général et le
trésorier, sont autorisés à siéger dans cette
instance.
Le conseil de discipline se réunit chaque fois que des
manquements graves au règlement intérieur par les
élèves sont constatés. Ses décisions sont lourdes
de conséquence et peuvent aller du simple avertissement à
l'interdiction d'inscription dans tous les établissements d'enseignement
secondaire général ou technique et professionnel publique et
privé du Burkina Faso. Ce sont le délégué de la
classe de l'élève incriminé et le
délégué des élèves de l'établissement
ou son représentant qui participent à cette instance.
33
Le conseil de classes se réunit en session ordinaire
à la fin de chaque trimestre pour examiner les résultats
scolaires et arrêter les décisions et propositions à
caractère individuel relatives à la scolarité des
élèves. Il propose l'admission en classe supérieure, le
redoublement, l'exclusion, la réorientation ou l'année blanche au
regard du travail scolaire et de la conduite de chaque élève.
Notons que le conseil de classe peut se réunir en session extraordinaire
sur convocation de son président pour traiter de toute situation urgente
de la classe. Le délégué et son adjoint de chacune des
classes participent aux conseils des classes.
En dehors de ces cadres formels, l'administration du
lycée et/ou les enseignants peuvent faire appel aux élèves
notamment les délégués en cas de besoin et vice versa.
La participation et la représentation fondent la
citoyenneté. Par conséquent, l'engagement, l'exercice de la
citoyenneté et la participation sont des pratiques à observer
dans toute société, et à fortiori en milieu scolaire car
ceux-ci permettent de « socialiser, faire entrer dans la vie, assurer
le développement et l'intégration des enfants dans une
société »45 .
II.3.4. De la vie du lycée : gouvernance et
pratiques
À travers l'éclairage de l'histoire, on peut
affirmer avec BIONDI (1975), que l'envie de l'homme des démocraties
modernes est de « pénétrer les centres de
décision qui le concerne immédiatement »46
d'où les concepts de « participation, cogestion, autogestion
» en vogue de nos jours. Ces conceptions sont la conséquence
d'un monde issu de la révolte de la jeunesse américaine des
années 60, le mai parisien de 1968, la popularité des
héros révolutionnaires du tiers-monde (LUMUMBA, CHE GUEVARA, MAO,
SANKARA), le « printemps de Prague » et les mouvements sociaux
liés à l'assassinat des ZONGO47 dont notre jeunesse
est héritière par le truchement de la mondialisation.
Fort de cet héritage, on peut comprendre l'envie des
élèves d'être acteurs de leur vie avec la
possibilité de s'exprimer, d'être écoutés, bref
d'être reconnus et de participer au développement et au
débat démocratique, bien que celle-ci se heurte souvent aux
pratiques en cours dans les lycées ; car beaucoup
d'établissements fonctionnent sur le principe monarchique. DIBY KOFFI
(2007), soutient cette description. Pour lui, « toute
l'autorité est ramenée à la seule personne du chef
»48. Le directeur ou le proviseur prend des
décisions
45ARENDT, Hannah (1994). La crise de la culture.
Folio, Essais.
46BIONDI, Jean-Pierre (1975). Participation :
théorie et pratique. Éthiopiques numéro 01, revue
socialiste de
culture négro-africaine janvier,
http://ethiopiques.refer.sn
[consulté le 21/10/2014 à 21h10]
47Assassinat du journaliste Norbert ZONGO en 1998 et
de l'élève Justin ZONGO en 2011.
48 DIBY KOFFI, Charles (2007). Management des
services publics. Hachette. p. 51
34
concernant les élèves sans les consulter. Par
exemple, on impose une cotisation aux élèves pour l'accès
à la salle informatique ou une cotisation spéciale pour des
projets dont l'objet est souvent ignoré des élèves. Aussi,
certains professeurs se comportent en despotes et aucun élève
n'est autorisé à poser des questions. Il arrive même que le
comité des élèves ne fonctionne pas dans certains
établissements. Et même quand il fonctionne les élections
sont bâclées, le surveillant général ou le proviseur
impose leurs hommes. Cette situation, BAGUIAN (2011), dans son étude, la
lie à l'absence de règlements et de documents électoraux
en milieu scolaire. D'ailleurs les journaux sont rares dans les
établissements. S'ils existent ils sont censurés, les
élèves ne sont pas autorisés à s'exprimer sur
toutes les questions scolaires notamment la pédagogie. Les affichages
à l'école sont réglementés. De même, le
projet d'établissement dans plusieurs lycées est inexistant ou
est simplement adopté pour répondre à des
formalités administratives. Or, soutient SOULY (2011) dans son
mémoire de fin de formation à l'emploi de conseiller
d'éducation,
Le projet d'établissement a l'avantage d'être
fédérateur, unificateur et surtout prend en compte l'avis de tous
les acteurs de la communauté éducative avec pour seul objectif
l'intérêt de l'élève qui est également
associé. Il laisse plus de place à l'initiative et à
l'esprit de créativité mais dans le strict respect des lois
d'orientation nationales49.
Mais les élèves sont parfois des citoyens
oubliés ou souvent manipulés. Par conséquent, les
enseignants, les personnels d'administration et de gestion font tout le
travail, et les principaux concernés sont utilisés comme
décoration dans des affaires les concernant. L'association des parents
d'élèves, qui est un partenaire de l'école, est rarement
consultée pour tout ce qui touche l'enseignement et l'élaboration
du règlement intérieur. Elle est utilisée dans certains
établissements pour jouer les rôles de médiateur quand il y
a des conflits ou de bailleurs quand l'établissement est
confronté à des problèmes financiers. Les conflits
éclatent souvent entre acteurs de l'éducation, car le
règlement intérieur n'est pas négocié.
La participation à la vie du lycée participe de
l'éducation à la citoyenneté des élèves.
Elle est, en ce sens, fondamentale à l'institution scolaire. Cependant
il y a un grand fossé entre les dispositions théoriques et la
pratique. Par conséquent, l'école doit créer un cadre
propice à la participation de tous les acteurs de l'éducation au
projet d'établissement. Pour cela notre recherche s'engage à
proposer des solutions en lien avec la citoyenneté pour une meilleure
participation des lycéens à la vie de leur lycée.
49 SOULY, Simon S. Césaire (2011). «
Le projet d'établissement dans l'enseignement post primaire et
secondaire au Burkina Faso : état des lieux et perspectives ».
UK/ENS/Bibliothèque/ cote : 740, P. 83.
35
CHAPITRE III : CADRE MÉTHODOLOGIQUE
Cette partie est consacrée à la
présentation de la méthodologie utilisée pour traiter le
thème objet du présent mémoire. Il sera essentiellement
question de la présentation de la zone d'étude, de la description
de la méthode de recherche, du choix du public cible et son
échantillonnage, des outils de collecte des données, du mode de
validation des résultats et leurs interprétations.
III.1. PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE
La zone dans laquelle nous avons effectué les
enquêtes est la ville de Ouagadougou dont les établissements
d'enseignement secondaire sont administrés par la direction
régionale des Enseignements Secondaire et Supérieur du Centre
(DR-MESS/C).
III.1.1. La ville de Ouagadougou
La ville de Ouagadougou est la zone d'étude. En plus de
la description de cette ville, nous évoquerons les raisons de son choix
comme zone propice à notre étude.
Ouagadougou compte 1 915 102 habitants suite au recensement de
la population menée en 2012 dans la perspective du nouveau
découpage de la ville. Elle est une commune à statut particulier
subdivisée en douze (12) arrondissements avec cinquante-cinq (55)
secteurs et dix-sept (17) villages rattachés. La commune est une
Administration décentralisée. À ce titre, la gestion de
proximité ou gestion participative est sa politique d'administration de
la cité. Ouagadougou a une population composite à majorité
jeune dont 47,3% ont moins de vingt ans selon le RGPH de 2006. Une
délégation spéciale préside à la
destinée de la commune et des arrondissements, conséquence de
l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. La ville compte près
de deux cent trois (203) mouvements et associations selon le répertoire
2007 des associations de la commune de Ouagadougou oeuvrant dans plusieurs
secteurs de développement ; cela pourrait présager d'une
participation conséquente des jeunes dans la gestion de la
cité.
Étant la capitale politique du Burkina Faso, tout part
de Ouagadougou, tout se décide à Ouagadougou, tout revient
à Ouagadougou. En somme, Ouagadougou concentre des bonnes pratiques, des
moins bonnes pratiques voire des pire pratiques en matière d'engagement,
de citoyenneté et de participation. Ainsi, mener une étude sur
une éventuelle relation entre engagement, citoyenneté et
participation des élèves dans cette cité permettrait de
généraliser
36
les résultats obtenus aux zones urbaines du pays. En
plus de cela, le choix de Ouagadougou est guidé par la
particularité et les commodités de celle-ci.
III.1.1.1. La particularité de Ouagadougou
D'abord, Ouagadougou est la ville qui compte plus
d'établissement post-primaire et secondaire (plus de 300) et
d'élèves au Burkina Faso. Aussi, les élèves de
Ouagadougou ont des facilités et un meilleur accès aux techniques
d'information et de communication (TIC). Par conséquent ils
découvrent des pratiques d'autres contrées du monde et leur
réceptivité au changement est acceptable. Enfin de notre
expérience d'attaché d'éducation au lycée
Song-taaba (LST) à Ouagadougou, il ressort que l'incivisme et
l'indiscipline sont des caractéristiques reconnues de certains
établissements post-primaires et secondaires de la zone
d'étude.
III.1.1.2. Les commodités de Ouagadougou
D'une part, Ouagadougou regorge de nombreuses
bibliothèques, outils très importants pour la rédaction
d'un mémoire et d'autre part, nous connaissons mieux cette ville car
nous y avons passé la plus grande partie de notre vie aussi bien
privée que professionnelle. Enfin, nous avons effectué notre
stage au Lycée Song-Taaba, établissement d'enseignement
secondaire localisé dans l'arrondissement n°2 de la commune de
Ouagadougou. Il est donc logique voire naturel à notre sens que
l'étude soit menée à Ouagadougou.
III.1.2. La direction régionale des Enseignements
Secondaire et supérieur du Centre (DR-MESS/C)
Elle est l'administration déconcentrée qui a
compétence sur les établissements publics et privés
d'enseignement général, professionnel et technique de la
région du centre dont relève la ville de Ouagadougou. La
région comptait, selon les statistiques 2013-2014, quatre cent
quatre-vingt-trois (483) établissements privés et publics tout
enseignement confondu où fréquentaient cent soixante-dix-neuf
mille trois cent soixante-dix-huit (179 378) élèves.
III.2. LES APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES DE
RECHERCHE
Afin de valider nos hypothèses, nous avons
utilisé deux approches de recherche, la méthode quantitative et
la méthode qualitative.
III.2.1. La méthode quantitative
La méthode quantitative nous a permis de décrire
aisément la situation ; et aussi
37
d'élargir le champ de l'étude afin de recueillir
plus d'informations sur le sujet de notre recherche et de quantifier
l'engagement, la citoyenneté et la participation des
élèves en milieu scolaire. Pour cela nous avons
procédé par des questionnaires.
III.2.2. La méthode qualitative
Cette méthode nous a permis d'examiner les aspects
spécifiques, la description des données par induction et
d'utiliser un échantillonnage restreint. Elle a l'avantage de rendre
compte de l'avis et de l'apport des acteurs de la communauté
éducative et des personnes de ressources. Ainsi, le model qualitatif
nous a permis de mesurer l'impact du comportement citoyen et participatif des
élèves dans les établissements d'enseignement secondaire
et de recueillir des suggestions. Alors, nous avons procédé par
des entretiens.
En définitive, la méthode mixte de recherche
facilite la triangulation des résultats de recherche et engendre souvent
des résultats de recherche supérieurs aux méthodes
uniques. L'ensemble de ces deux méthodes nous a permis de valider nos
hypothèses.
III.3. PUBLIC CIBLE
Dans le présent travail de recherche, certains acteurs
des établissements scolaires constituent la population ciblée.
Notre étude concerne le milieu scolaire secondaire de la ville de
Ouagadougou. La population cible se répartit en cinq (05)
catégories :
- Les élèves du secondaire qui selon
l'article 2 de la loi n° 013-2007/AN du 30 juillet portant loi
d'orientation de l'éducation, sont les élèves des
classes de seconde (2nde), première (1ère)
et de terminale (Tle). Ce choix s'explique par le fait que ces
élèves ont peut-être déjà fait
l'expérience de la participation dans les instances
règlementaires ou associatives et sont en train d'aborder leur vie
d'adulte nantis de nouveaux droits et devoirs.
- Le personnel administratif, car ils ont en charge
la gestion administrative, pédagogique et disciplinaire de
l'unité scolaire. Chacun est détenteur d'une autorité au
sein de l'établissement et peut témoigner du comportement
participatif et citoyen des élèves dans le lycée.
- Les enseignants qui interviennent dans les classes
du secondaire. Un choix qui tient du fait que les activités de la vie
constituent un prolongement des apprentissages scolaires. Ils sont souvent des
personnes de ressources pour la conduite de certaines activités. Enfin,
ils représentent des modèles pour les élèves.
- Les parents d'élèves partenaires de
l'éducation. Ils font l'objet de sollicitation pour
38
accompagner les élèves dans l'organisation de
leurs activités. Leur avis conditionne souvent la volonté ou le
choix de l'enfant. Cette approche nous a permis de faire un aperçu des
besoins d'expression et de participation des élèves, et de faire
des suggestions pour une amélioration du comportement participatif et
citoyen de ces derniers.
- Les personnes de ressources pour leur
expérience en milieu scolaire, leurs études ou leur rôle
pédagogique et administratif dans la promotion de la citoyenneté
en milieu scolaire.
III.4. DES ÉCHANTILLONS DU PUBLIC CIBLE
Des différents types d'échantillonnages
possibles utilisés dans les recherches en sciences sociales, nous avons
privilégié l'échantillonnage aléatoire simple d'une
part et à la technique du choix raisonné et
l'échantillonnage systématique d'autre part. Ce qui signifie que
les enquêtés choisis, le sont sur les critères
d'accessibilité et de disponibilité.
III.4.1. De l'échantillon des lycées
Notre choix s'est porté sur quatre (04)
établissements d'enseignement secondaire général dont deux
(02) publics, deux (02) privés dans le but de mesurer le comportement de
notre variable dans un milieu scolaire diversifié. Les
établissements retenus sont le Lycée Song-Taaba (LST), le
Lycée Municipal Vénégré (LMV), le collège
Privé Wend-Manegda (CPMW) et le Lycée Saint Joseph (LSJ).
III.4.2. De l'échantillon des élèves
du secondaire
Dans chaque établissement trente-six (36) ont
été concerné par notre enquête soit cent
quarante-quatre (144) élèves de la seconde à la terminale
retenu au hasard dont au moins les délégués titulaires et
adjoints des classes où le questionnaire a été
administré. Nous pensons que cet échantillon est assez
représentatif.
III.4.3. De l'échantillon des enseignants
Les enseignants à qui ont été
administrés les questionnaires ont été choisis de
manière aléatoire. Notre échantillon est constitué
des professeurs du secondaire. Vingt (24) enseignants ont été
retenus soit six (06) par établissements sans distinction de la
discipline enseignée ou du statut de professeur principal.
III.4.4. De l'échantillon du personnel
administratif
Le personnel administratif comprend le personnel de direction
(les proviseurs, les censeurs, les conseillers principaux d'éducation,
les intendants) et le personnel de vie scolaire.
39
Dans chaque lycée sélectionné, au moins
trois personnel de direction et trois encadreurs de la vie scolaire (EVS) ont
constitué notre échantillon.
III.4.5. De l'échantillon des parents
d'élèves
Nous avons retenu deux (02) parents d'élèves par
lycée dont au moins le président du bureau de l'Association des
Parents d'Élèves (APE) ou son représentant.
III.4.6. Des personnes de ressources
Hormis les échantillons constitués, les
réactions de personnes de ressources ont été recueillies.
Il s'agit du directeur de la DR-MESS/C, chef de service de l'éducation
en matière de population et de la citoyenneté de la DR-MESS/C, du
directeur de l'éducation à la citoyenneté et au civisme
(DECC) du ministère de la justice et de la promotion des droits humains,
de trois responsables d'association ou de mouvements de jeunesse oeuvrant dans
la promotion de la citoyenneté en milieu scolaires, et de deux anciens
délégués des élèves.
Tableau n° 1 : État
récapitulatif de l'échantillon d'étude
Statut
|
Nombre
|
Outil d'enquête
|
Élèves
|
144
|
Questionnaire
|
Personnel administratif
|
24
|
Questionnaire
|
Personnel enseignant
|
24
|
Questionnaire
|
Parents d'élèves
|
08
|
Entretien
|
Personnes ressources
|
08
|
Entretien
|
Total
|
208
|
|
III.5. LES OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES
La collecte des données a été possible
grâce à l'observation, aux enquêtes réalisées
par le biais d'entretiens et de questionnaires.
III.5.1. L'observation
L'observation est une technique de collecte de données
de nature qualitative. Avant notre admission au concours, notre vie
professionnelle s'est déroulée dans l'environnement scolaire
à raison de six (06) ans dans l'enseignement primaire et neuf (09) ans
dans l'enseignement secondaire. Durant ces années d'expérience et
à la faveur de notre stage en qualité d'élève
conseiller d'éducation du 22 décembre 2014 au 15 avril 2015 au
Lycée Song-Taaba (LST), nous avons pu observer beaucoup de
phénomènes dans les lycées. Ainsi il nous a
été donne de constater que l'incivisme et le faible engagement
des élèves prévalaient dans les établissements
scolaires publics et privés. Mais dans ces mêmes lycées,
nous avons trouvé
40
des élèves qui, pendant les périodes
scolaires, se démarquent des mauvaises actions et s'investissent dans
des pratiques citoyennes concourant à l'amélioration de leurs
conditions d'étude et de leur mieux-être et cela a suscité
en nous de réels espoirs.
III.5.2. Les guides d'entretien
Nous avons opté pour des entrevues semi-dirigés
qui offrent une relative liberté aux interviewés d'user de leur
expertise et expérience pour répondre aux questions. Ces
entrevues comprennent deux parties à savoir l'identification et des
questions ouvertes avec relances. L'objectif de cet exercice est de pouvoir
recueillir des informations auprès des interviewés. Pour
l'atteinte de cet objectif, des guides d'entretien ont été
élaborés à l'intention des parents d'élèves
dont les présidents de bureau des associations des parents
d'élèves (APE) et des personnes de ressources.
III.5.3. Le questionnaire
Il est un moyen d'investigation par excellence. Il renferme
des questions fermées, semi-ouvertes, ouvertes et des questions à
choix multiples (QCM). Les questions fermées convoquent une
réponse stricte tandis que celles semi-ouvertes demandent une
justification après choix. Quant aux questions ouvertes, elles laissent
libre cours à la réflexion de l'enquêté. Ces trois
types d'items nous ont permis de faire des recoupements afin de juger de la
pertinence des réponses proposées mais aussi de détecter
les réponses sincères, les questions sans réponse et les
réponses ambigües. Par ailleurs chaque catégorie de la
population cible a son type de questionnaire.
Le questionnaire adressé aux élèves des
classes de seconde, première et de terminale, comprend essentiellement
l'identification, et une série de questions se rapportant à
l'engagement et au comportement participatif et citoyen des
élèves, des difficultés liées à la
participation des élèves à la vie du lycée dans
l'enseignement secondaire. Le questionnaire est administré
individuellement à chaque enquêté.
Le questionnaire adressé au personnel administratif et
aux enseignants du secondaire est bâti de la même manière
que celui des élèves. Chaque questionnaire se termine par une
invitation à faire des suggestions pour améliorer et susciter un
comportement participatif et citoyen des élèves dans
l'enseignement secondaire.
Le processus de validation des outils de collecte de
données est décrit ci-dessous.
41
III.6. PROCESSUS DE VALIDATION DES OUTILS DE COLLECTE DES
DONNÉES
Les outils de collecte de données concernent les
questionnaires et les guides d'entretien.
III.6.1. La méthode des juges
Elle est utilisée généralement pour
tester la fiabilité et la pertinence des outils d'enquête. La
méthode des juges a consisté, premièrement, à
soumettre nos questionnaires et guides d'entretien à
l'appréciation de notre directeur de mémoire et de certains
collègues élèves conseillers d'éducation.
Deuxièmement, un pré-test est administré à dix (10)
élèves, deux (2) professeurs, un censeur, trois (3) encadreurs de
vie scolaire et un (1) parent d'élève. À la suite de ce
pré-test, les corrections nécessaires ont été
apportées avant l'administration de ces instruments à la
population cible.
III.6.2. L'anonymat des enquêtés
Les identités des enquêtés ne sont pas
dévoilées. Cette assurance faite à ces derniers a
été une vraie carapace qui les a poussés à
répondre sincèrement aux questions et même à nous
faire des confidences sur certaines pratiques.
III.6.3. La confidentialité des réponses
Les enquêtés et les interviewés ont eu la
garantie que leurs réponses ne seront utilisées que dans le cadre
de la présente recherche.
III.6.4. Administration du questionnaire
Les questionnaires et guides d'entretien après
validation ont été effectivement administrés à la
population cible. Nous avons pris contact avec les responsables des
établissements ciblés afin d'avoir accès à un
personnel administratif qui s'est effectivement chargé du placement et
de la collecte après remplissage des questionnaires. Pour ce qui est des
entretiens, nous avons réalisé les interviews sur rendez-vous
à la convenance des enquêtés.
Les données collectées ont été
traitées puis analysées.
III.7. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNÉES
COLLECTÉES
Le traitement et l'analyse des données
collectées sont faits de façon méthodiques :
dépouillement, codification et analyse.
42
III.7.1. Traitement des données
collectées
Le traitement consiste au dépouillement et à la
codification des données collectées. Le dépouillement a
consisté à faire un tri après examen des données et
à compter le nombre des données collectées.
La codification a été utilisée non
seulement pour rendre anonyme l'identité des enquêtés mais
aussi pour faciliter la saisie de données dans le logiciel Excel pour
analyse.
III.7.2. Analyse des données collectées
Les données saisies sur Excel sont analysées
à l'aide de la description des résultats obtenus. En effet, les
résultats sont présentés sous forme de tableaux puis
interprétés.
Nous pouvons à présent aborder les aspects
pratiques de notre travail.
DEUXIÈME PARTIE :
43
ASPECTS PRATIQUES
44
CHAPITRE I : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
DE L'ÉTUDE DE
TERRAIN
Cette partie de notre travail rend compte du
déroulement de l'enquête en faisant d'une part, le point sur la
situation du recouvrement de nos questionnaires et de la réalisation des
entretiens avec les personnes de ressources puis, d'autre part, en
procédant à la présentation des résultats que nous
avons obtenus suite à nos enquêtes.
I. 1. DESCRIPTION DES ENQUÊTÉS
Nous faisons l'état des lieux de la situation de la
collecte des données obtenues. Ainsi deux points essentiels sont
examinés. L'état des données quantitatives et celui des
données qualitatives. Ces données ne sont que le résultat
du dépouillement du questionnaire et du guide d'entretien.
Tableau n° 2 : État
général de recouvrement des questionnaires selon le public
cible
Catégories de participants
|
Questionnaires distribuées et entretiens
prévus
|
Questionnaires récoltés et
entretiens réalisés
|
Pourcentage
|
Outils utilisés
|
Élèves
|
144
|
113
|
78,5
|
Questionnaire
|
Personnel administratif
|
24
|
17
|
70,8
|
Questionnaire
|
Personnel enseignant
|
24
|
18
|
75,0
|
Questionnaire
|
Personnes ressources et parents d'élèves
|
16
|
11
|
68,7
|
Entretien
|
Total
|
208
|
159
|
76,4
|
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Le tableau n° 2 nous donne une idée voire un
aperçu sur la situation de recouvrement de nos questionnaires à
l'endroit des enseignants et des élèves. D'une manière
générale, la quasi-totalité des personnes
sollicitées dans le cadre du présent mémoire ont
répondu favorablement. En effet, sur un total de cent quatre-vingt-douze
(192) questionnaires distribués et seize (16) entretiens prévus,
nous avons obtenu un taux de recouvrement total de 76,44%.
Ce taux de recouvrement satisfaisant traduirait l'importance
que les enquêtés accordent
45
à la question de l'engagement et de la
citoyenneté dans l'enseignement secondaire. Il présage aussi de
la qualité des conclusions qui en
résulteraient.
Tableau n° 3 : Répartition des
élèves par sexe
Sexe
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Garçons
|
50
|
44,25
|
Filles
|
63
|
55,75
|
Total
|
113
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Sur cent treize (113) élèves
enquêtés, cinquante (50) répondants soit 44,25% sont des
garçons et soixante-trois (63) sont des filles soit 55,75%. On note une
prédominance des filles par rapport aux garçons.
Les répondants par classe se répartissent comme
suit : 33 élèves de seconde soit 29,20%, 44 élèves
de première 38,93% et 30 élèves de terminale soit 26,54%.
Les élèves enquêtés sont de l'enseignement
secondaire conformément à la délimitation du thème
du mémoire.
Tableau n° 4 : Répartition du
personnel enseignant et administratif selon le type
d'établissement
Établissements
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Privés
|
15
|
42,85
|
Publics
|
20
|
57,15
|
Total
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Sur 35 enseignants et personnel administratif, 20 sont de
l'enseignement public soit 57,15% et 15 sont du privé soit 42,85%.
Tableau n° 5 : Répartition du
personnel enseignant et administratif selon l'ancienneté de
service
Age des enquêtés
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
[1 ans-5 ans [
|
04
|
11,43
|
[5 ans -10 ans [
|
11
|
31,43
|
Plus de 10 ans
|
20
|
57,14
|
Total
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
46
La grande majorité des enquêtés ont au
moins trois ans et plus d'ancienneté de service dans leur emploi
respectif. 11,43% des répondants ont entre 1 an et 5 ans de service,
31,43% autres ont entre 5 ans et 10 ans de service et plus de la moitié
soit 57,14% des enquêtés totalisent plus de 10 ans de service.
Tableau n° 6 : Répartition des
parents selon le statut dans le bureau APE
Réponses
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Membres du bureau APE
|
04
|
66,67
|
Non membre du bureau APE
|
02
|
33.33
|
Total
|
06
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Des parents d'élèves enquêtés,
près de 66,67% des enquêtés sont membres du bureau APE et
33,33% autres sont de simples parents d'élèves.
Tableau n° 7 : Répartition des
personnes de ressources selon le sexe
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Masculin
|
04
|
80,00
|
Féminin
|
01
|
20,00
|
Total
|
05
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Les personnes de ressources sont constituées de 80%
d'hommes et 20% de femmes.
I.2. RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES
I.2.1.de l'engagement et des motivations
Tableau n° 8 : État de l'engagement
des élèves enquêtés pendant l'année scolaire
2014-2015
Existence d'un engagement, délégués
ou membres d'une
association
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
63
|
55,75
|
Non
|
50
|
44,25
|
Total
|
113
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Plus de la moitié des enquêtés soit 55,75%
ont un engagement représentatif ou associatif pendant cette année
scolaire 2014-2015. 44,25% des répondants ne sont ni
délégué de classe ou membre d'une quelconque association
ou mouvements dans leur établissement.
En outre, trente-trois(33) enquêtés soit 52,38%
des élèves qui ont un engagement, ont
47
indiqué à la réponse à une autre
question, assurer des responsabilités dans leur structure. Ils sont
membres du bureau de comité des élèves ou de l'association
à laquelle ils adhèrent. Tableau n° 9 :
État de l'engagement du personnel enseignant et administratif pendant
leur scolarité
Existence d'un engagement :
délégué ou membre d'une association, d'un groupe
artistique ou sportif
|
Personnel enseignant et administratif
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
08
|
22,85
|
Non
|
17
|
48,58
|
Sans réponse
|
10
|
28,57
|
Total
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Le tableau fait état de l'expérience en termes
de participation à la vie de leur lycée du temps de leur
scolarité. Ainsi, 22,85% du personnel enseignant et administratif
enquêtés ont fait l'expérience des associations et de la
représentation pendant leur scolarité contre 48,58% qui disent le
contraire. 28,57% des enquêtés n'ont pas répondu à
la question.
Tableau n° 10 : Répartition des
élèves engagés selon leur statut et le type
d'engagement
Type d'engagement, délégué de
classe ou membre d'une
association
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Délégués ou délégués
adjoint de classe
|
28
|
44,44
|
Membre d'une association
|
26
|
41,27
|
Double engagement
|
09
|
14,28
|
Total
|
63
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
44,44% des élèves engagés ont
indiqué être uniquement des délégués ou des
délégués adjoints de classe, 41,27% sont seulement membres
d'une association ou mouvement scolaire et, enfin, 14,28% sont en même
temps délégués de classe et membre d'une association.
Il y a donc trente-cinq adhésions à des
associations. Les associations recensées sont entre autres : la Jeunesse
Étudiante Catholique, l'Association des Élèves et
Étudiants Musulmans du Burkina, le groupe biblique, la communauté
Sant' Egidio, le Club d'appui et d'éveil Pugsada, l'Association des
élèves pour la paix, girl or girl, Génération
Butterfly, les Chantres de la paix, le club des donneurs de sang, le Club des
amis pour une éducation sexuelle en milieu scolaire, le club des amis de
la nature, etc. Nous les avons repartis selon l'adhésion des
élèves comme suit dans le tableau n° 11 :
48
Tableau n° 11 : Répartition des
élèves par association présentes dans les
lycées
Types d'associations auxquelles adhèrent les
élèves
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Associations religieuses
|
13
|
37,14
|
Association de défense de la nature
|
07
|
20,00
|
Association de d'éducation aux droits humains
|
06
|
17,14
|
Associations à connotation politique
|
02
|
05,71
|
Troupes musicales et théâtrales et sportives
|
04
|
11,42
|
Associations d'entraide et de solidarité
|
03
|
08,57
|
Total des répondants
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Ce tableau laisse apparaitre les adhésions des
enquêtés aux différents types d'associations existants dans
les lycées. 37,14% des répondants disent être membres des
associations à caractère religieux. 20% des enquêtés
adhèrent à des associations de défense de la nature.
17,14% des répondants sont membres des mouvements d'éducation et
de promotion des droits humains, et 11,42% sont dans des troupes musicales,
théâtrales et sportives. 08,57% oeuvrent dans les associations
d'entraide et de solidarité. Seul bémol, 05,71% des
répondants sont affirmé adhérer à des associations
politiques en milieu scolaire, d'autant plus que de telles associations
n'engendrent que la violence et la haine.
La question sur les motivations intéressait les
soixante-trois élèves qui ont déclaré être
délégué de classe ou membre d'une association scolaire.
Seuls soixante (60) élèves enquêtés soit 95,23% des
élèves engagés ont donné les raisons de leur
participation aux cadres d'expression des élèves dans les
lycées. Aussi, les enquêtés avaient comme
possibilité, le choix de plusieurs raisons.
Tableau n° 12 : Les raisons invoquées
par les élèves pour expliquer leur participation aux instances
représentatives et associatives de leur établissement
Motivations des élèves
engagés
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Curiosité
|
05
|
07,93
|
C'est normal de s'engager
|
27
|
42,85
|
Se responsabiliser
|
39
|
61,90
|
Partager ses idées
|
20
|
31,74
|
Tester sa cote de popularité
|
06
|
09,52
|
Avoir des rapports différents avec les adultes
|
21
|
33,33
|
Influencer par des parents ou amis
|
00
|
00
|
Autres
|
06
|
09,52
|
Total
|
60
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
49
Ce tableau fait apparaitre l'état des motivations des
élèves engagés. Certains enquêtés
déclarent s'engager pour se responsabiliser (61,90%), pour partager
leurs idées (31,74%) ou pour avoir des rapports différents avec
les adultes (33,33%), etc. d'autres par contre trouvent normal de s'engager
(42,85%).
A la question de savoir si les enquêtés prenaient
part aux activités organisées dans leurs établissements,
quatre-vingt-douze enquêtés soit 81,41% ont répondu par
l'affirmative. Ainsi, ils se sont intéressés aux activités
ci-dessous répertoriées.
Tableau n° 13 : Activités qui ont le
plus intéressées les élèves
Activités assistées
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Activités environnementales (salubrité, entretien
des arbres)
|
53
|
46,90
|
Activités d'animation culturelle et artistique
(Théâtres, ballets, kermesse...)
|
46
|
40,70
|
Activités à caractère religieux
|
40
|
35,39
|
Activités sportives (coupe du proviseur, USSU-BF)
|
35
|
30,97
|
Activités liées à la défense des
intérêts des élèves
|
23
|
20,35
|
Activités de disciplines scolaires (club de
scientifiques, de philosophie, allemand...)
|
10
|
08,84
|
Total
|
113
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Les activités qui ont le plus intéressées
les élèves sont les activités environnementales (46,90%),
les activités d'animation culturelles et artistiques (40,70%), les
activités à caractère religieux (35,39%), et les
activités sportives (30,97%). Les activités liées à
la défense des intérêts des élèves (20,35%)
et les activités de disciplines scolaires (08,84%) ont connu moins de
participation.
Tableau n° 14 : Participation des
élèves selon le thème de l'activité
Thèmes des activités auxquelles les
élèves préfèrent participer
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Solidarité, tolérance
|
45
|
39,82
|
MST, VIH/sida, Grossesse non-désirée
|
44
|
38,93
|
Non-violence, paix
|
32
|
28,31
|
Droits Humains
|
28
|
24,77
|
Protection de l'environnement
|
25
|
22,12
|
Total
|
113
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
50
Le tableau fait l'état de la participation des
élèves selon le thème de l'activité
réalisée. Chaque thème touche chaque élève
dans sa vie quotidienne et permet des retombées éducatives en
termes de qualité de vie, d'économie de conflits et
d'apprentissage d'une citoyenneté ancrée dans l'engagement.
I.2.2. Perception de la citoyenneté et de la
participation des élèves Tableau n° 15 : Conception de la
citoyenneté selon les élèves enquêtés
Pour toi, la citoyenneté est le fait
de...
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
S'en prendre aux biens publics et privés lors des
grèves
|
07
|
6,19
|
Participer à l'entretien de son cadre de vie
|
79
|
69,91
|
Respecter le règlement intérieur de son
lycée
|
62
|
54,86
|
Discuter les décisions de l'administration du
lycée
|
05
|
4,42
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Les statistiques du tableau ci-dessus sont obtenues
grâce à une question à choix multiple soumise aux
enquêtés. Ils devraient donc choisir les réponses qui
correspondent à la perception qu'ils ont de la citoyenneté. Des
réponses obtenues, il ressort que certains élèves
enquêtés (6,19% et 4,42%) ont une idée confuse de la
citoyenneté parce qu'ils ont choisi à la fois des comportements
acceptables et inacceptables en matière de citoyenneté. En
considérant strictement ceux qui ont choisi de bonnes propositions, on a
soixante-cinq élèves soit 57,52% des enquêtés qui
ont une nette perception de la citoyenneté. En considérant ce
dernier taux, l'on peut affirmer que la majorité absolue des
enquêtés a une idée nette et claire de la
citoyenneté.
Tableau n° 16 : Perception par le personnel
administratif de la situation de l'incivisme dans les
établissements
L'incivisme est une réalité dans les
établissements
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
26
|
74,28
|
Non
|
05
|
14,28
|
Sans réponses
|
04
|
11,42
|
Total
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Au regard des réponses, 74,28% trouvent que l'incivisme
est une réalité dans leur établissement, 14,28% affirment
le contraire et 11,42% n'ont pas fait de choix.
51
Les actes d'incivisme relevés par les
enquêtés peuvent se résumer comme suit :
- Perturbation des cours sans raisons ;
- Consommation d'alcool et stupéfiants ;
- Détention d'arme à feu ;
- Non-respect des professeurs ;
- Tracasseries et conflits entre élèves, entre
élèves et enseignants ; élèves et
administration, administration et enseignants
- Remise en cause de l'autorité du professeur.
Les causes données par les enquêtés
:
- Manque d'enseignement de l'éducation civique ;
- Désintérêt des adultes pour les
activités des élèves, ce qui conduit au
développement
de comportement à risque ;
- Manipulation des élèves par les personnels
scolaires et les politiques ;
- L'éducation morale en famille n'est plus assurée
;
- La morale n'est plus enseigné à l'école
primaire avec la toute la rigueur ;
- Présence des partis et associations à connotation
politique ;
- Les parents d'élèves quasiment absents de la vie
des établissements.
I.2.3. Appréciation de la participation des
élèves à la vie de l'établissement
Cette partie aborde les aspects liés aux volets de
participation institutionnelle et informelle.
Tableau n° 17 : Perception des
enquêtés de la participation des élèves aux
instances des lycées
Participation de droit des
élèves
|
Élèves
|
Personnel enseignant et administratif
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Oui
|
48
|
42,48
|
19
|
54,29
|
Non
|
57
|
50, 44
|
13
|
37,14
|
Sans réponse
|
08
|
07,08
|
03
|
08,57
|
Total
|
113
|
100
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
52
Moins de la moitié des enquêtés soit
42,48% estiment que les élèves participent aux instances
auxquelles ils ont droit. Par contre, plus de la moitié du personnel
enseignant et administratif, soit 54,29% trouvent que les élèves
prennent part aux activités des instances de gestion auxquelles ils ont
droit.
Tableau n° 18 : Appréciation des
enquêtés sur la prise de parole et d'expression lors des
rencontres avec l'administration ou les professeurs
Possibilité de prise de parole
et d'expression des élèves lors des rencontres
|
Élèves
|
Personnel enseignant et administratif
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Oui
|
39
|
34,51
|
31
|
88,57
|
Non
|
74
|
65,49
|
04
|
11,43
|
Total
|
113
|
100
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Au travers des résultats, 34,51%des
élèves enquêtés affirment qu'ils ont la
possibilité d'exercent leur droit d'opinion lors des rencontres avec
l'administration ou les enseignants ; 65,49% prétendent le contraire.
Par contre trente-un (31) enseignants et personnel administratif, soit
88,57%estiment que les élèves ont droit à la parole. Seul
quatre (04) enquêtés soit 11,43% disent le contraire.
Tableau n° 19 : Appréciation des
élèves de leur participation à la vie du
lycée
Niveau de participation des
élèves
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Donner son avis dans les instances qui me sont
réservées
|
28
|
24,78
|
Assister en spectateur aux activités organisées
|
54
|
47,79
|
Ne s'intéresser guère au lycée en dehors des
heures de cours
|
03
|
2,65
|
Initier et participer avec les camarades à
l'organisation des activités
|
23
|
20,35
|
Sans réponses
|
05
|
04,43
|
Total
|
113
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
47,79% disent assister en spectateurs aux activités
organisées au sein de leur établissement et seulement 20,35%
osent prendre des initiatives et participent à l'organisation
d'activités. 24,78% donnent leur avis dans les différentes
instances auxquelles ils prennent
53
part. 2,65% estiment que les élèves ne
s'intéressent guère à la vie du lycée en dehors des
cours.
Tableau n° 20 : Appréciation du
personnel enseignant et administratif de la participation des
élèves
Niveau de participation des
élèves
|
Effectifs
|
pourcentage
|
en donnant leurs avis dans les instances qui leur sont
réservées
|
12
|
34,28
|
en assistant en spectateurs à la vie du lycée
|
15
|
42,85
|
en ne s'intéressant guère au lycée en dehors
des heures de cours
|
03
|
8,57
|
en initiant des projets et/ou en participant aux activités
du lycée
|
05
|
14,28
|
Total
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Les élèves participent plus en spectateur à
la vie (42,85%), donnent leur avis dans les instances qui leur sont
réservées (34,28%), initient et participent à des projets
(14,28%) ou tout simplement ils ne s'intéressent guère au
lycée en dehors des heures de cours (8,57%).
Tableau n° 21 : Appréciation des
élèves de la prise en compte de leurs propositions dans les
instances décisionnelles du lycée
Prise en compte de l'avis et des propositions des
élèves
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
On tient compte des avis et propositions des
élèves
|
48
|
42,47
|
On ne tient compte des avis des élèves que sur
des choses sans importance
|
24
|
21,23
|
On n'écoute jamais les élèves
|
41
|
36,28
|
Total
|
113
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
42,47% des élèves enquêtés estiment
que leurs avis et propositions sont pris en compte. 21,23% trouvent que l'on
tient compte des avis des élèves que sur choses sans importance.
36,28% autres déclarent que l'on ne les écoute jamais.
54
Tableau n° 22 : Appréciation du personnel
enseignant et administratif de la contribution de l'engagement ou de la
participation des élèves à leur formation à la
citoyenneté
L'engagement ou la participation des
élèves à la vie du lycée favorisent leur
formation à la citoyenneté et au civisme
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Oui
|
27
|
74,14
|
Non
|
08
|
22,86
|
Sans réponse
|
00
|
00
|
Total
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
62,85% des enquêtés estiment que l'engagement ou la
participation des élèves à la du lycée favorise
leur formation à la citoyenneté et au civisme.
Aussi, à la question de savoir si les
délégués ou les élèves membres des
associations développent un comportement citoyen, vingt-sept (22) soit
62,85% des enquêtés conviennent que oui, contre huit (13)
enquêtés soit 37,15% qui répondent par la
négative.
Tableau n° 23 : Impact positif de la
participation des élèves à la vie scolaire sur
les
études des élèves, leur comportement
et le climat scolaire
L'engagement ou la participation des
élèves à la vie de l'établissement a un
impact positif sur :
|
Études des élèves
|
Comportement des élèves
|
Climat scolaire
de l'établissement
|
T
|
Oui
|
%
|
T
|
Oui
|
%
|
T
|
Oui
|
%
|
Personnel enseignant et administratif
|
35
|
19
|
54,28
|
35
|
23
|
65,71
|
35
|
27
|
77,14
|
Élèves
|
113
|
58
|
51,32
|
113
|
83
|
73,45
|
-
|
-
|
-
|
Total
|
148
|
77
|
52,02
|
148
|
106
|
71,62
|
35
|
27
|
77,14
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
À travers ce tableau, 52,02% des personnes
enquêtées soutiennent que l'engagement ou la participation des
élèves à la vie du lycée a un impact positif sur
leurs études et 71,62% trouvent qu'il renforce le comportement des
élèves. Quant à l'impact sur le climat scolaire, la
question a été posée uniquement au personnel enseignant et
administratif. Ainsi, ils sont 77,14% à approuver que l'engagement des
élèves à la vie de l'établissement a une incidence
positive sur le climat scolaire des établissements
enquêtés.
À la suite de cette question, il a été
demandé aux élèves de fournir leur moyenne,
néanmoins pour ceux qui estiment que l'engagement a un impact positif
sur leurs études. Cinquante-huit (58) élèves l'ont fait et
leurs moyennes sont relevées dans le tableau ci-dessous.
55
Tableau n° 24 : Répartition des
moyennes des élèves estimant que leur engagement a un effet
positif sur leur étude
|
Fourchette des moyennes
|
Total des élèves engagés ayant
fourni leur moyenne
|
[9 à 10[
|
[10 à 12[
|
[12 à 14[
|
14 et plus
|
Effectifs
|
10
|
26
|
19
|
03
|
58
|
Pourcentage
|
17,25
|
44,83
|
32,75
|
5,17
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Ce tableau fait ressortir le cumul des moyennes des
élèves estimant que l'engagement a un effet positif sur leurs
études. 17,25% des répondants ont une moyenne comprise entre 9 et
10. 44,83% ont une moyenne variant entre 10 et 12. Aussi, 32,75% ont une
moyenne variant entre 12 et 14. Enfin, 5,17% des répondants ont une
moyenne de 14 et plus. Globalement sur les cinquante (58) répondants,
quarante-huit (48) soit 82,75% ont une moyenne supérieure ou
égale à 10/20.
Tableau n° 25 : Avis des
enquêtés sur la nécessité de cours
d'éducation à la citoyenneté à la
citoyenneté, au civisme dans les établissements
Réponses
|
élèves
|
Personnel administratif et enseignant
|
Total des enquêtés
|
Effectifs
|
pourcentage
|
effectifs
|
pourcentage
|
effectifs
|
pourcentage
|
Oui
|
97
|
85,85
|
31
|
88,58
|
128
|
86,49
|
Non
|
13
|
11,50
|
00
|
00
|
13
|
08,79
|
Sans réponse
|
03
|
02,65
|
04
|
11,42
|
07
|
04,72
|
Total
|
113
|
100
|
35
|
100
|
148
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
85,85% des élèves enquêtés estiment
que des cours d'éducation à la citoyenneté et au
civisme est nécessaire dans les établissements
d'enseignement secondaire pour susciter aux
élèves un comportement civique. 88,58%sont
également d'avis sur cette question.
Les enquêtés justifient leur option pour cet
enseignement en ce sens qu'il favorise :
- l'ouverture d'esprit et la prise de conscience des
élèves ;
- la maitrise des notions de droits et de devoirs ;
- l'apprentissage du leadership et l'abandon des mauvais
comportements ;
- l'exercice de la citoyenneté scolaire.
56
Tableau n° 26 : Pertinence de la valorisation
de l'engagement ou du comportement participatif et citoyen
Avis pour la valorisation de l'engagement des
élèves à la vie du lycée
|
Élèves
|
Personnel enseignant et administratif
|
Effectifs
|
pourcentage
|
Effectifs
|
pourcentage
|
Oui
|
97
|
85,84
|
26
|
74,28
|
Non
|
16
|
14,16
|
05
|
2,85
|
Sans réponse
|
00
|
00
|
04
|
11,42
|
Total
|
113
|
100
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
85,84% des élèves sont d'avis pour la valorisation
de l'engagement en milieu scolaire. Aussi, 74,28% du personnel enseignant et
administratif soutiennent cette proposition. Ces résultats donnent un
taux cumulé de 83,10% d'avis favorable à la valorisation.
Tableau n° 27 : Propositions de valorisation
exprimées par les élèves et le personnel enseignant et
administratif
Type de valorisation
|
Élèves
|
Personnel enseignant et administratif
|
Total des répondants
|
Effectifs
|
pourcentage
|
Effectifs
|
pourcentage
|
Effectifs
|
pourcentage
|
Note
|
67
|
59,29
|
14
|
|
81
|
54,72
|
appréciation inscrite sur le bulletin trimestriel ou sur
le livret scolaire
|
59
|
52,21
|
16
|
73,07
|
75
|
66,37
|
appréciations orales des adultes et des autres
élèves
|
53
|
46,90
|
19
|
16,81
|
72
|
63,71
|
Autres
|
24
|
21,23
|
07
|
06,19
|
31
|
27,43
|
Total des enquêtés
|
113
|
100
|
35
|
100
|
148
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
À la question, les enquêtés avaient la
possibilité de faire plusieurs choix. Ainsi 54,72% des
enquêtés ont de valoriser l'engagement des élèves
par une note. 66,37% des répondants ont aussi proposé
l'inscription sur le bulletin de note ou le livret scolaire comme moyen de
valorisation de la participation des élèves. Ceux qui ont
proposé l'appréciation orales des acteurs scolaires comme forme
de valorisation représentent 63,71% des enquêtés. enfin,
près de 27,43% des enquêtés ont formulé des
propositions qui vont des remises de prix aux élèves exemplaires
tout comme dans les autres disciplines à la publication des noms des
élèves porteurs de meilleurs projets ou auteurs de pratiques
citoyennes.
57
I.2.4. Des difficultés inhérentes aux
élèves et à l'attitude des acteurs
Cette question concernait les élèves qui n'ont
pas d'engagement. Au nombre de cinquante (50), quarante-huit (48)
élèves soit 96% des non-engagés ont donné les
raison de leur non ou participation à la vie lycéenne. Les
répondants avaient également la possibilité d'indiquer
plusieurs raisons.
Tableau n° 28 : Des raisons
évoquées par les élèves pour justifier leur non
engagement
Motivations des élèves non
engagés
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Timidité
|
27
|
56,25
|
Peur de ne pas être élu
|
26
|
54,16
|
Manque de temps
|
05
|
10,41
|
Ça m'empêche d'étudier convenablement
|
23
|
47,91
|
L'engagement n'est pas valorisant
|
31
|
64,58
|
Refus des parents
|
18
|
37,50
|
Autres
|
01
|
01,58
|
Total
|
48
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Du tableau ci-dessus, 56,25% des enquêtés
expliquent leur non engagement par la timidité. Aussi 54,16% des
répondants évoquent la peur de ne pas être élu comme
raison. 64,58% estiment que l'engagement n'est pas valorisant tandis que
près de 47,91% trouvent que l'engagement les empêche
d'étudier convenablement. Le refus des parents (37,50%), le manque de
temps (10,41%) sont entre autres raisons évoquées par les
enquêtés. il ressort des
réponses plusieurs raisons ont été évoquées
des enquêtés pour justifier leur non-participation aux instances
de leur établissement.
Tableau n° 29 : Existence des cours
d'éducation à la citoyenneté dans les
établissements
Effectivité des cours d'éducation
à la citoyenneté et au civisme
|
élèves
|
Personnel enseignants et administratif
|
Effectifs
|
pourcentage
|
effectifs
|
pourcentage
|
Oui
|
37
|
32,74
|
06
|
17,14
|
Non
|
72
|
63,71
|
27
|
77,14
|
Sans réponses
|
04
|
02,65
|
02
|
05,72
|
Total
|
113
|
100
|
35
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
63,71% des élèves enquêtés estiment
que les cours d'éducation à la citoyenneté et au civisme
ne sont pas effectifs dans les établissements d'enseignement secondaire.
Également,
58
plus des trois quart du personnel enseignant et administratif
soit 77,14% déclarent que les élèves ne reçoivent
pas ces cours. 32,74% des élèves enquêtés et 17,14%
du personnel enseignant et administratif jugent effectifs les cours
d'éducation à la citoyenneté et au civisme dans leurs
établissements.
Tableau n° 30 : Appréciation des
élèves de la participation du personnel et des
parents d'élèves aux activités de la
vie scolaire
Participation du personnel et partenaires aux
activités
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Administration
|
79
|
69,91
|
Parents d'élèves
|
35
|
30,97
|
Professeurs
|
32
|
28,31
|
Total
|
113
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
Au travers des réponses, 69,91% des
élèves enquêtés estiment que leurs activités
connaissent la participation des premiers responsables de
l'établissement. 30,97% des élèves trouvent que les
parents d'élèves prennent part à leurs activités et
28,31% constatent la participation des professeurs.
Tableau n° 31 : Appréciation des
élèves du financement des activités de leurs
activités
Financement des activités des
élèves est suffisant
|
effectifs
|
pourcentage
|
Oui
|
41
|
36,28
|
Non
|
72
|
63,72
|
Total
|
113
|
100
|
Source : tableau
réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars
2015.
36,28% trouvent le financement des activités des
élèves suffisant. 63,72% jugent le financement de leurs
activités insuffisant.
À la question de connaitre qui finance leurs
activités, les enquêtés citent l'APE, le COGES et leurs
cotisations ou l'apport des partenaires ou sponsor comme les sources de
financement de leurs activités.
I.2.5. Autres difficultés relevées par les
enquêtés (élèves personnel enseignant et
administratif) ne favorisant la participation des élèves à
la vie du lycée
Quatre treize (93) élèves soit 84,07% et
vingt-quatre (24) enseignants et personnel administratif soit 68,57% ont
relevé les difficultés qui limitent la participation des
élèves à la vie des établissements.
- Manque de conciliation entre les cours et les activités
de représentation
59
- Incompréhension du rôle de
délégués par les autres élèves ;
- Mépris des élèves et du personnel du
lycée ;
- Culpabilisation des délégués, pression sur
les délégués ;
- Manque d'écoute des élèves et des acteurs
adultes de la communauté scolaire ;
- Manque de considération de la part de nos camarades et
du personnel du lycée ;
- Absence de liberté d'expression ;
- Rejet des projets proposés ;
- Absence d'accompagnement de l'administration, des enseignants
et des parents ;
- Mépris des élèves ;
- Mauvaise gestion du temps ;
- Absence de formation concernant les fonctions du
délégué de classe ;
- Manque de confiance en soi ;
- Difficultés de prise de parole en public ;
- Intimidation de l'administration et des enseignants pendant les
rencontres ;
- Réunions surprises entrainant la perturbation des cours
;
- Difficultés de financement des activités ;
- Naissance de groupe de contestions au sein du bureau du
comité.
- Méconnaissance des instances ;
- crainte des parents que l'engagement dans le comité des
élèves ou dans une
association soit un obstacle à la réussite scolaire
;
- peur que la fonction soit réservée aux bons
élèves ;
- peur que ce soit ennuyeux ;
- le manque de confiance et d'estime de soi.
I.3. SYNTHÈSES DES ENTRETIENS RÉALISÉS
AUPRÈS DES PERSONNES
RESSOURCES
Nous avons procédé à une synthèse
par centre d'intérêt abordé dans l'étude, cela dans
le but de faciliter le croisement des informations et permettre une
interprétation aisée des résultats. Ainsi, nous avons
regroupé les entretiens suivant les thématiques abordés
dans la perspective d'une contribution à l'émergence d'un
comportement participatif et citoyen dans les établissements
d'enseignement secondaire.
60
I.3.1. De l'engagement et des motivations
Les personnes interviewées disent avoir
été des délégués de classe ou ont
adhéré à des mouvements ou associations de jeunesse dans
leur établissement pendant leur scolarité. Si pour certains, cet
engagement était sur proposition des professeurs ou des camarades de
classe d'autres par contre évoquent des raisons telles : l'envie de
servir les autres, besoin de partager les idées, l'envie de se
créer des camarades, le goût de la victoire ou l'influence d'un
professeur passionné de théâtre. Ceux qui ont eu cet
engagement pendant leur scolarité affirment réinvestir les
expériences acquises dans leur vie d'adulte à l'instar du
directeur régional du centre du MESS et d'un responsable
d'association.
I.3.2. De la perception de la citoyenneté et de la
participation des élèves
Pour les enquêtés, les élèves ont
une bonne perception de la citoyenneté. Ils trouvent que les
élèves ont un bon sens du civisme. Pour eux, le respect du
règlement intérieur par bons nombre d'élèves et
leur participation à des actions citoyennes en constituent la preuve. En
effet, les élèves prennent part à des opérations de
salubrité, de don de sang ou de prévention des maladies et des
pratiques néfastes aux études.
Ils considèrent la vie scolaire comme un prolongement
des situations d'apprentissages quand les conditions sont réunies pour
que les enfants puissent bien participer au fonctionnement de
l'établissement. Ils estiment que ceux-ci font l'apprentissage et
l'exercice de la citoyenneté à travers leur engagement et leur
prise de responsabilité dans les instances qui leur sont
réservées.
Mais pour eux, l'incivisme reste une marque des
établissements scolaires de l'avis des enquêtés. Ils
trouvent que le climat scolaire est marqué par l'ignorance et le
laisser-aller. Les élèves souffrent de l'ignorance de leur droits
et surtout de leurs devoirs, ce qui affecte leur jugement. Ils relèvent
les « grèves sauvages » nourries par la violence et la haine
envers le personnel des établissements et souvent même des
autorités administratives et politiques. Les absences, la
non-participation à la montée des couleurs, la dégradation
du mobilier scolaire et des locaux, le mensonge, l'insubordination,
l'impolitesse, le désintérêt pour les travaux
d'intérêt commun sont des actes observés au quotidien.
Cette situation presque insupportable, enlève l'envie aux acteurs de
fréquenter le milieu scolaire déclarent certains
enquêtés. Une enquêtée confirme cet état de
fait par ces propos : « Moi je suis contente d'avoir quitté ce
milieu pour le bureau car les élèves y ont pris le pouvoir
». Elle ajoute que ces mauvais comportements ne concernent pas seulement
les élèves mais aussi les jeunes enseignants.
61
Pour elle, les enseignants n'ont plus le temps pour les
élèves. Ils se contentent seulement d'enseigner mais
n'éduquent point. Les élèves sont victimes de manipulation
des politiciens et même de certains membres du personnel scolaire confie
un enquêté.
Les parents d'élève enquêtés disent
avoir peur de laisser leurs enfants fréquenter le lycée en dehors
des cours du fait de cet incivisme.
I.3.3. Appréciation de la participation des
élèves à la vie du lycée et ses implications
Pour les enquêtés, l'éducation à la
citoyenneté qui permet de renforcer le civisme et l'esprit de
responsabilité des élèves fait défaut dans les
établissements d'enseignements secondaire. Pour les interviewés,
cet enseignement qui est intégré aux autres disciplines n'est pas
perceptible par les élèves. Un enseignement qu'eux-mêmes
jugent insuffisants ou même inexistant dans la mesure où cette
notion n'est évoquée que brièvement par les enseignants
candidats aux examens.
Pour venir à bout de l'incivisme, les
enquêtés proposent l'instauration de cours d'éducation
à la citoyenneté, au civisme et aux droits humains. Ils pensent
que les mauvais comportements sont dus en grande partie à l'absence de
cours en matière de citoyenneté et de civisme.
Les enquêtés pensent que l'engagement peut
contribuer pleinement à la formation des élèves à
la citoyenneté et à l'épanouissement des
élèves. Une influence positive du groupe est meilleure garante
d'une participation active et d'un changement de comportement. Lorsque les
élèves prennent part aux activités hors-classes ou
participent aux instances du lycée, ils apprennent à gérer
leur relation avec autrui, s'instruisent sur le fonctionnement du lycée
par la représentation. Cela forge leur personnalité, cultive leur
sens de responsabilité et élargit les rapports humains.
Certains enquêtés soulignent que la participation
des élèves à la vie scolaire leur fait acquérir des
valeurs qui les serviront même plus tard, à l'instar du directeur
régional du centre du MESS, et du président de l'association les
chantres de la paix. L'implication des élèves à la vie du
lycée contribue à la préservation de la paix et aussi
à l'autonomie, le sens de l'initiative, l'estime de soi, le respect (des
autres, des textes...), la reconnaissance, la maîtrise de la technique du
débat, la dynamique du groupe, la conduite et l'organisation du travail
ou des réunions.
Les enquêtés sont presque tous d'accord pour dire
qu'il y a la nécessité de valoriser
62
l'investissement des élèves à la vie
scolaire. Pour eux, cela permettrait de susciter et de renforcer le
comportement participatif et citoyen des élèves. Ils soulignent
que les élèves ne sont suffisamment pas appréciés
dans leurs efforts d'animation de la vie de l'établissement. Certains
ajoutent que les établissements doivent prendre du temps pour expliquer
le bien fondé de certaines appréciations sur les bulletins et
livrets scolaires. Pour eux, il ne suffit pas de porter la mention «
élève modèle » sans en informer l'ensemble des
élèves.
La présentation des données étant
terminée, nous nous intéresserons maintenant à leur
analyse et interprétation.
63
CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNÉES ET
INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS
Ce chapitre comprend deux grandes parties. Dans la
première, nous faisons l'analyse et l'interprétation des
résultats des enquêtes auprès du personnel administratif et
enseignant, des parents d'élèves, des élèves et des
personnes de ressources. Dans la deuxième, nous procédons
à la vérification des hypothèses.
II.1. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS
L'analyse critique que nous avons pu faire des données
recueillies auprès des personnes enquêtées par le biais du
questionnaire et des entretiens révèle les raisons qui poussent
les élèves engagés, à s'investir dans la vie des
établissements, la contribution des dispositifs participatifs des
élèves à la vie de l'établissement à leur
éduction à la citoyenneté et au civisme ainsi que les
difficultés inhérentes aux acteurs de la communauté
scolaire. En rapprochant les données, les indicateurs sur lesquels nous
pouvons fonder notre interprétation apparaissent. Il s'agit des
motivations des élèves dans leur prise d'engagement ou de
responsabilité dans la vie du lycée, l'impact de la participation
sur les études des élèves, sur leur comportement et sur le
climat scolaire.
En effet, l'incidence de l'engagement et de la participation
des élèves à la vie de l'établissement est
perceptible, notent tous les acteurs enquêtés. Considérant
les effets positifs sur le comportement des élèves
engagés, sur leurs études et sur le climat scolaire, une
valorisation de l'engagement citoyen s'impose, de l'avis des
enquêtés.
Pour eux, des stratégies pour une meilleure
participation des élèves à la vie du lycée ont
besoin d'être mis pour susciter et renforcer le comportement participatif
et citoyen des élèves des établissements d'enseignement
secondaire.
II.1.1. Des motivations de l'engagement des
élèves à la vie du lycée
Des avis des enquêtés, notamment, des
élèves, du personnel enseignant et administratif, et des
personnes de ressources, les raisons de l'engagement des élèves
sont multiples. La situation de l'engagement des élèves
enquêtés dans les instances représentatives ou associatives
est relativement acceptable d'un point de vue global, en ce sens que sur cent
treize (113) élèves enquêtés soixante-trois (63)
élèves soit 55,75% ont déclaré avoir un engagement.
L'engagement représentatif (37 élèves sur 113) s'exprime
par la représentation
64
des élèves et la participation à
certaines instances du lycée. Le cadre d'expression de l'engagement
associatif (35 sur 113) est divers comme le montre la panoplie d'associations
scolaires ou groupes artistiques et sportifs existants dans les lycées
(cf. tableau n°11). Neuf (09) enquêtés soit 14,28% ont un
double engagement.
Ensuite, en se référant au règlement
intérieur régissant les établissements d'enseignement
secondaire, la représentation des élèves reste
institutionnelle donc pourvue même à l'absence de candidats. On
peut considérer que, seuls l'engagement associatif et les engagements
avec une prise de responsabilité (52,38%) résultent du choix et
des aspirations des élèves. L'aptitude à participer ne
s'hérite pas mais doit plutôt s'apprendre durant l'enfance (Roger
Hart, 1992, p.43) et cela relève des missions de la communauté
éducative.
Sur soixante-trois élèves qui ont un engagement,
soixante (60) d'entre eux soit 53,10% ont évoqué des raisons pour
justifier leur engagement à la vie des établissements. Les
motivations sont multiples. Mais, différentes motivations peuvent
être présentes chez une même personne au moment de son
engagement et ses motivations peuvent évoluer au fil du temps.
À la lecture du tableau n°12, il ressort trois
caractéristiques de portée majeure. La première est celle
des élèves qui trouvent que « c'est normale de s'engager
». C'est la conviction de 27 élèves soit 42,85% des
élèves enquêtés. Ces derniers bien qu'étant
engagés à la vie de leur lycée, semblent ne pas prendre la
pleine mesure de l'engagement tel que voulu par le système
éducatif burkinabè. La deuxième caractéristique est
l'engagement pour « se responsabiliser ». 61,90% des
élèves enquêtés se sont engagé car ils
veulent se responsabiliser. Ces derniers paraissent plus convaincus qu'ils
devraient participer à la vie du lycée. Consciencieux du
rôle qu'ils devraient jouer, ils semblent être prêts pour
défendre leurs idéaux et même de servir de modèle
à leurs camarades. La dernière caractéristique est
l'engagement pour « partager ses idées ». Le partage
d'idée est un signe d'ouverture d'esprit dont font montre vingt (20)
élèves enquêtés soit 31,74%. Cette
caractéristique peut être ambivalente en ce sens qu'elle pourrait
être un partage d'idée transformé en un bavardage inutile
ou une discussion creuse comme nous le constatons lors des réunions de
certaines structures scolaires. Il pourrait être aussi un vrai
débat d'idée dont le seul objectif poursuivi est de toujours
faire mieux qu'auparavant. Cette motivation est fondamentale pour les
enquêtés car elle permet de les préparer à la
culture de la liberté d'expression et d'opinion.
S'engager pour une (bonne) cause, prendre des
responsabilités et donner de son temps
65
sans y être contraint, c'est, pour tout individu, et
particulièrement pour un adolescent ou un jeune adulte, une façon
de construire sa personnalité. Les raisons évoquées par
les élèves, à tout point de vue, correspondent, en
comparaison, aux motivations données par les adultes du temps de leur
scolarité. L'envie de se responsabiliser, de servir les autres ou de se
faire des amis sont les motifs de l'engagement de ces enquêtés du
temps de leur scolarité. Toutes les raisons évoquées
concourent au renforcement du vivre ensemble. C'est dire qu'il y a une
nécessité de fournir aux élèves des cadres
d'expression et de participation afin de faire d'eux des acteurs de leur propre
formation.
En outre, la participation ne se limite pas aux seuls
élèves membres des associations ou aux élèves ayant
un mandat électif mais plutôt à tous. Le choix de prendre
part aux activités non représentatives est aussi fonction de leur
nature ou des thématiques développées. On ne mobilise
l'homme qu'autour de ces intérêts. Ainsi, les activités
auxquelles les élèves ont le plus adhéré sont les
activités environnementales, culturelles, artistiques et religieuses
(cf. tableau n°13). Nous constatons que l'intérêt des
élèves pour les activités relève de la
capacité de ces activités à forger leur caractère
dans le sens du respect de la nature, de la solidarité, de la
construction de leur identité et de leur personnalité.
En somme, les élèves engagés participent
à la vie des lycées au-delà de la stricte obligation
scolaire dans une perspective de défense ou de partage de leurs
idées, et de développement personnel. La participation est une
forme de mobilisation pour une citoyenneté active. La citoyenneté
active est comprise comme la capacité de chacun à participer aux
affaires publiques, par n'importe quelle voie. Celle-ci nécessite donc
un engagement. Ces engagements relèvent d'une satisfaction de besoins
d'appartenance, d'estime de soi ou d'autoréalisation (MASLOW) et
d'auto-détermination liée aux choix des intéressés.
Différentes motivations peuvent être présentes chez une
même personne au moment de son engagement et ses motivations peuvent
évoluer selon le temps et le milieu. Bien exploitées, les
motivations des élèves permettent de stimuler le sens de civisme
et de responsabilité des enquêtés puisque tout ceci est
propice à leur épanouissement personnel et scolaire.
II.1.2. La pertinence et l'incidence de la participation
des élèves dans les établissements
De nos enquêtes, l'ensemble du personnel enseignant et
administratif reconnait la pertinence et la légitimité de la
participation des élèves à la vie des
établissements
66
d'enseignement secondaire. Beaucoup d'élèves
confirment cette incidence positive sur leurs études (51,32%) et
comportements (73,45%). De l'avis du personnel enseignant et administratif, la
participation des élèves en plus de l'incidence sur les
études (54,28%) et le comportement (65,71%) des élèves
impacte positivement le climat scolaire (77,14%). Les personnes de ressources
relèvent que la participation des élèves lève plein
d'équivoque quant à la gestion du lycée, des rapports
humains et cultive le sens de la responsabilité, toute chose qui cadre
avec les finalités du système éducatif burkinabè.
Les instances lycéennes concourent à la qualité du climat
scolaire. À ce titre, il développe le sentiment d'appartenance
à l'établissement et cela suscite un dialogue concerté
entre les lycéens et le personnel scolaire. En cas de controverses,
c'est alors les conditions d'enseignement et d'apprentissage qui s'en
trouveront ainsi perturbées. S'agissant de la participation des
élèves aux instances de gestion des lycées, 42,48% des
élèves enquêtés font le constat de cette
réalité. Les élèves prennent part aux
activités des différents conseils auxquels ils ont droit. Plus de
la moitié du personnel enseignant et administratif soit 54,29% des
enquêtés confirment cette implication des élèves
dans les instances de décision. Le faible pourcentage des
élèves sur leur participation des s'explique par le fait qu'il
n'y a que les délégués et leurs adjoints qui prennent part
aux activités de représentation.
L'enquête révèle également que
77,14% des enquêtés issus du personnel enseignant et administratif
pensent que le fait de participer aux instances et à l'animation de la
vie scolaire favorise la formation des élèves à la
citoyenneté. Pendant ce temps, 68,57% des enquêtés estiment
que la participation favorise le développement d'un comportement
participatif et citoyen. Le personnel enseignant et administratif soutenu par
les personnes de ressources affirme que l'implication des élèves
à la vie lycéenne accélère leur socialisation,
aiguise leur curiosité, crée l'union, la solidarité et la
cohésion et renforce le sens de la responsabilité et le respect
des personnes et des biens.
En milieu scolaire, la participation dépend largement
de la fonctionnalité des instances de gestion de l'établissement
notamment celles qui requièrent la présence des
élèves. Elle est aussi fonction du degré de
considération des propositions des élèves et enfin de la
place à eux réservée à travers toute la chaine du
processus de prise de décisions. Ainsi, 42,47% des élèves
estiment que leur avis et proposition sont pris en compte. Plus de la
moitié des élèves enquêtés (cf. tableau
n°24) pensent qu'ils ne sont jamais écoutés ou à
fortiori, leur parole n'est prise en compte que sur des choses sans importance.
La non-prise en considération des avis des élèves
ôte de la participation toute sa saveur ; en ce sens que c'est des
échanges et de
67
la considération des propositions de tous les acteurs
qu'on tend à la perfection. La théorie des organisations ou de la
coopération confirment ces propos. Le constat est que l'on demande
souvent aux élèves de présenter des idées mais ils
ne sont toujours informés de la suite réservée à
celles-ci. En se référant à la CDE, l'on peut lire que les
élèves délégués ont la possibilité de
s'exprimer sur toutes les questions portant sur la vie de la classe ou de leur
établissement. Mais dans les faits, 34,51% des élèves
estiment qu'ils bénéficient du droit d'opinion ou de parole
à la différence du personnel enseignant et administratif qui a
88,57% indiquent le contraire. Cette contradiction se comprend d'ailleurs, car
le niveau de participation des élèves interrogés reste
décoratif. Très peu enquêtés estiment les
élèves prennent des initiatives et parviennent à la
réalisation de leur projet (cf. tableau 20 et 21). En définitive,
les élèves participent effectivement aux instances scolaires mais
cette participation n'est pas efficace et efficiente car les
élèves participant aux instances scolaires se comportent plus en
observateurs qu'en véritable acteurs.
En somme, les élèves bénéficient
de leur droit à la participation conformément au texte
réglementaire tels l'arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/
du 08 septembre 2014, portant fonctionnement des établissements publics
d'Enseignement secondaire général. Seulement, le fait de
permettre aux enfants de prendre part aux instances d'avoir une voix et une
influence dans les organisations et les institutions ne suffit pas et peut
être une source d'influence que si une éducation aux droits
humains et le civisme n'est pas instaurée. L'objectif est d'aider les
enfants à acquérir les aptitudes dont ils ont droit et besoin
pour avoir des moyens d'exister de façon autonome et durable.
II.1.3. Des difficultés liées aux
élèves et à l'attitude des acteurs
Une partie des élèves enquêtés a
relevé des difficultés inhérentes à leur propre
personne. Ces freins qui vont de la timidité à la peur
d'échouer face aux camarades soulignent un manque de confiance et
d'estime de soi de ces élèves. Certains élèves
trouvent que leur investissement dans la vie du lycée n'est pas
valorisé et ils subissent d'ailleurs des pressions de la part de leurs
camarades et du personnel. D'autres par contre justifient leur manque
d'engagement par les effets négatifs sur leurs études. Une grande
majorité d'élèves accusent l'attitude des acteurs de la
vie scolaire d'avoir des attitudes inappropriées. En effet, la
participation des élèves à la vie des
établissements est confrontée au manque d'écoute et
d'accompagnement des acteurs de la vie scolaire. Le personnel ne consacre plus
assez de temps aux élèves au-delà de la stricte obligation
scolaire. La vie de l'établissement importe peu à ceux-ci
enlevant toute amputant de facto aux activités extra-scolaires leur
fonction
68
éducative. Ils sont sans dévouement pour
accompagner les élèves dans leurs activités de
représentation ou associatives. Il y a les intimidations, les propos
désobligeants ou le manque d'information sur les tenues de conseils
requérant la participation des élèves. Pour certains les
enfants n'ont rien à faire dans les instances de gestion du lycée
et pour d'autres les droits reconnus aux élèves restent des
dispositions pour satisfaire l'UNICEF. Les élèves à leur
tour jugent cette participation inopportune car leur propositions ne sont pas
toujours prises en compte.
En outre, les cours d'éducation à la
citoyenneté et au civisme ne sont pas effectifs dans les
établissements d'enseignement secondaire. Ces cours restent occasionnels
dans les lycées. Or, ils auraient favorisé l'inculcation d'un
comportement citoyen aux élèves et développer leur sens de
la responsabilité. Déjà, l'incivisme est une
réalité dans les établissements d'enseignement secondaire
malgré la bonne perception de la citoyenneté par 57,52% des
élèves. Les personnes de ressources et 74,28% du personnel
enseignant et administratif sont de cet avis. Les personnes de ressources
constatent que la vie scolaire est marquée par l'ignorance des
élèves de leurs droits et devoirs provoquant des situations
d'incivisme dans les lycées. Alors, l'adoption de stratégies
concourant à l'atteinte des finalités de l'éducation au
Burkina Faso s'impose. Pour cela les types de démarche à
préconiser serait de faire vivre pleinement les dispositions existantes
et innover, expérimenter, adapter les dispositifs existants au contexte
du moment.
II.1.4. De la valorisation de l'engagement des
élèves à la vie du lycée
Le principe de valorisation d'un engagement civique au
lycée est admis par 85,84% des élèves, 74,28% du personnel
enseignant et administratif, et les personnes de ressources
interviewées. Les enquêtés estiment que la valorisation
peut contribuer à susciter et à renforcer le comportement
participatif et citoyen des élèves dans l'enseignement
secondaire. L'engagement au lycée peut être valorisé, en
fin d'année au même titre que les autres disciplines scolaires,
sous la forme d'une mention sur le livret scolaire ou sur le bulletin scolaire,
d'une note ou une appréciation orale des autres acteurs de
l'établissement. Une telle possibilité rencontre les faveurs des
élèves, du personnel enseignant et administratif, des personnes
de ressources (cf. tableau 27). Cependant, certaines personnes de ressources
ont émis des réserves. Elles ont souhaité que soit
établies des règles claires et connues de tous pour les choix des
élèves méritants. Cette idée, déjà
mise en oeuvre par L'association Les Chantres de La Paix, récompense les
élèves à l'issue d'un vote de leur pair. Les
critères sont fondés sur 80% du travail scolaire et 20% sur la
participation des élèves à des projets dans
69
l'établissement scolaire.
La valorisation est une sorte de reconnaissance et peut
impacter positivement la confiance en soi des élèves et
contribuer à nourrir leur volonté d'agir dans la
responsabilité, dans un esprit citoyen. L'engagement des
élèves en milieu scolaire est nécessaire, car d'une part,
cela permet de dépasser les horizons scolaires qui sont certes
indispensables, et d'autre part, cela permet finalement
l'émancipation.
II.2. VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES
Hypothèse 1 : La participation des
élèves à la vie du lycée contribue à leur
éducation à la citoyenneté.
77,14% du personnel enseignant et administratif estiment que
l'implication des élèves à la vie lycéenne favorise
leur formation à la citoyenneté dans les établissements
d'enseignement secondaire. Aussi, 62,85% de ces mêmes
enquêtés déclarent que les élèves qui ont un
engagement développent un comportement citoyen. Du reste, les personnes
de ressources apprécient positivement l'implication des
élèves à la vie du lycée en ce sens qu'elle
contribue à l'amélioration du climat scolaire. Enfin, notre
hypothèse se vérifie se vérifie davantage lorsque les
élèves, le personnel enseignant et administratif affirment que
l'engagement des élèves à la vie de leur
établissement a un impact positif sur leurs études, leur
comportement et le climat scolaire (Cf. tableau n° 24).
Au regard de ces résultats, cette première
hypothèse est vérifiée et confirmée.
Hypothèse 2 : Les attitudes et comportements de
certains acteurs ne sont pas de nature à favoriser la participation des
élèves à la vie de leur établissement.
Les données de l'enquête révèlent
que les attitudes et comportements de certains acteurs ne sont de nature
à favoriser la participation des élèves à la vie de
l'établissement. La timidité (56,25%), la peur (54,16%)
constituent autant d'obstacles à la participation des
élèves à la vie du lycée. Le manque de valorisation
de l'engagement est relevé par 64,58% des élèves
enquêtés. En outre, les attitudes inappropriées telles que
le manque d'écoute et d'accompagnement, le manque de communication, le
mépris, etc. sont entre autres obstacles soulignés par les
acteurs. L'état d'incivisme décrit par les personnes de
ressources limite cette participation. Un état confirmé par
74,28% du personnel enseignant et administratif.
Enfin, la non-effectivité de cours d'éducation
à la citoyenneté et au civisme constitue un
70
obstacle à l'acquisition de comportement civique par
les élèves. Les personnes de ressources, 63,71% des
élèves enquêtés et 77,14% du personnel enseignant et
administratif témoignent de cet état de fait.
Ce faisant, la seconde hypothèse de notre étude est
vérifiée et confirmée.
Hypothèse 3 : La valorisation de l'engagement
des élèves à la vie du lycée peuvent contribuer
à l'émergence d'un comportement citoyen au
secondaire.
La majorité des enquêtés soit 85,84% des
élèves enquêtés et 74,28% du personnel enseignant et
administratif estiment que la valorisation de l'engagement des
élèves à la vie du lycée pourrait susciter et
renforcer le comportement citoyen au secondaire. Aussi, les personnes de
ressources soutiennent cette proposition et suggèrent en plus, des jeux
concours comme moyen d'incitation au civisme et à la citoyenneté.
Les propositions de valorisation formulées par les enquêtés
conforte la pertinence du projet (cf. tableau 27).
Par conséquent, nous pouvons affirmer que notre
troisième hypothèse est donc vérifiée.
Le présent chapitre nous a permis de faire l'analyse et
l'interprétation des données de l'enquête puis de
vérifier les hypothèses de notre travail de recherche.
71
CHAPITRE III : SUGGESTIONS DES
ENQUETÉS, RECOMMANDATIONS, DIFFICULTÉS ET LIMITES DE
L'ÉTUDE
Ce chapitre est le dernier de notre travail. Avant
d'évoquer les difficultés et les limites de l'étude, il
nous semble judicieux de présenter les suggestions des
enquêtés et de faire quelques recommandations pour susciter et
renforcer le comportement citoyen des élèves dans les
établissements d'enseignement secondaire.
III.1. SUGGESTIONS DES ENQUETÉS
Des suggestions ont faites par les enquêtés afin
d'améliorer la participation des élèves et contribuer
à l'émergence d'un comportement participatif et citoyen dans les
établissements d'enseignement secondaire.
II.1.1. Les suggestions des élèves, du
personnel enseignant et administratif
- sensibiliser les élèves sur le civisme et le
rôle des délégués ;
- renforcer l'estime de soi des élèves ;
- écouter les élèves et donner la parole aux
élèves ;
- renforcer le dialogue administration, enseignant et
élèves ;
- sensibiliser les élèves sur leurs droits et
devoirs pour une prise de conscience ;
- convoquer les réunions nécessitant la
présence des élèves le week-end ou en dehors
des heures de cours ;
- publier les comptes rendus de réunions impliquant les
élèves ;
- encourager les élèves à adhérer
à adhérer aux associations présentes dans le
lycée afin d'éviter leur adhésion à
des bandes ;
- formation des élèves à la gestion du temps
;
- organiser des journées de partages d'expérience
avec les ainés ;
- ouvrir et rendre compte du contenu des boites aux lettres ;
- respecter le droit d'opinion et d'expression des
élèves dans le cadre des activités de
représentation ;
- créer des journaux scolaires ; former les
élèves à la fonction de représentation et
d'animation des groupes afin de faire des élèves
des pairs éducateurs ;
- sensibiliser les élèves afin qu'ils accompagnent
d'avantage leurs camarades dans
l'organisation des activités et dans l'exercice de leur
mandat ;
72
- former les enseignants aux techniques d'animation culturelle et
sportive pour un
meilleur encadrement des élèves dans les
activités extra-scolaires ;
- développer la communication
élèves-enseignant, élèves-administration,
élèves-
élèves ;
- inculquer le sens du partage et du civisme aux
élèves ;
- recadrer les activités culturelles qui n'en sont plus de
nos jours ;
- organiser des activités saines pour intéresser
les élèves à la vie des établissements ;
- valoriser des pratiques citoyennes dans les
établissements d'enseignement
secondaire ;
- enseigner l'éducation civique et morale, et des droits
humains aux élèves ;
- former les élèves au leadership ;
- instaurer une note de vie scolaire ;
- encadrer les activités des élèves
c'est-à-dire les aider à mener sainement leurs
différentes activités ;
- développer des démarches inclusives pouvant
permettre aux élèves de s'exprimer
davantage ;
- sensibiliser les élèves sur la portée de
leur participation à la vie de l'établissement ;
- rendre l'enseignement l'éducation civique et morale
obligatoire dans tous les ordres
d'enseignement.
II.1.2. Suggestions des personnes de ressources
- choisir des élèves « citoyens » de
l'établissement par élection de leur pair suivant des
critères définis à l'avance et connu de
tous;
- encourager les élèves à intégrer
les mouvements de jeunes (cadre de formation au
leadership) ;
- encourager la création d'activités « saines
» suivant les dispositions du règlement
intérieur en vigueur dans les établissements ;
- travailler à l'effectivité de l'éducation
à la citoyenneté, au civisme et aux droits
humains dans tous les cycles de l'enseignement ;
- travailler à dynamiser les cadres de concertation
existant dans les établissements ;
- travailler à installer des clubs de droits humains dans
tous les établissements ;
- promouvoir les valeurs citoyennes ;
73
- valorisation des élèves « citoyen »
à l'image de l'émission « tableau d'honneur (th)
diffusée sur la radiodiffusion et télévision du Burkina
;
- suivre les associations intervenant dans les
établissements afin d'éviter toute dérive ; - former les
enseignants à l'animation culturelle et sportive dans le but d'occuper
sainement les élèves à leur temps libre ;
- introduire des heures de vie de classe permettant aux
élèves de mener des activités d'intérêt
commun.
- rendre les élèves conscients de l'impact de leurs
comportements sur le climat scolaire et favoriser ainsi l'éducation
à la citoyenneté.
III.2. RECOMMANDATIONS
L'importance de la participation des élèves
à la vie lycéenne n'est plus à démontrer. En effet,
il permet de mettre les élèves en situation d'apprentissage et
d'exercice de la citoyenneté par la pratique. De nos investigations, il
ressort que les dispositifs participatifs réservés aux
élèves jouent un rôle important dans la satisfaction des
besoins et aspirations des élèves. Cependant, elles sont
constamment confrontées à des difficultés en amont et en
aval qui entravent l'engagement et l'exercice de la citoyenneté au
secondaire. Afin de remédier à cela, nous avons formulé
des recommandations dans le sens de susciter et de renforcer le comportement
participatif et citoyen des élèves du secondaire. Ces
différentes recommandations vont principalement à l'endroit de
l'État et de ses structures déconcentrées, des structures
associatives, ainsi qu'aux acteurs de la communauté éducative.
II.2.1. Recommandations à l'endroit de l'État
et de ses structures déconcentrées
- La formation du personnel enseignant et administratif en
matière de droit de l'homme et de citoyenneté.
- L'organisation et le développement des
activités variées comme des conférences débats, des
théâtres, et des journées de partage scolaire, facteurs de
renforcement de la confiance en soi et des rapports humains.
- L'organisation de formation continue des enseignants et des
encadreurs de la vie scolaire surtout du personnel sans formation initiale en
intégrant des modules de psychologie du développement et de
l'apprentissage, la psychologie générale et sociale, de
psychopédagogie, de communication et de gestion des ressources humaines
dans les modules de formation continue.
74
- L'adaptation continuelle et permanente des contenus
d'enseignement à la réalité contextuelle.
- L'initiation des semaines de l'engagement pendant lesquelles
les candidats au poste de délégués et les mouvements ou
associations de jeunesse feront la promotion de leur structure.
- La réflexion sur une plus grande autonomie des
établissements tout en prenant soin de ne pas considérer
l'établissement scolaire comme une « entreprise commerciale »
;
- L'amélioration du fonctionnement des
établissements en associant à leur gestion personnel,
élèves et partenaires, parce que chacun est capable de dire au
moins ce qui est bon pour lui et ce qui, de son point de vue, serait bon pour
améliorer la gestion quotidienne de l'établissement.
- La mise en situation d'acteur de l'élève dans
l'établissement en appliquant deux stratégies éducatives,
l'une privilégiant l'ordre, l'application, la discipline et, l'autre
l'autonomie, l'initiative, la responsabilité individuelle et
collective.
- La prise d'initiatives permettant de développer des
associations concourant à la formation intégrale du citoyen dans
les établissements scolaires.
- L'organisation des journées d'échanges
intergénérationnelles où des personnalités de la
vie publique, des parents d'élèves ou des anciens
élèves partageront leurs expériences et compétences
avec la jeune génération.
- La reconnaissance (lettres de félicitations,
décorations) à l'égard des acteurs qui font
d'énormes efforts pour encadrer les élèves dans les
activités extrascolaires au-delà de l'obligation scolaire. La
création des cadres de concertation entre les organisations des
élèves au niveau régional, voire même au plan
national afin de partager leurs expériences, de traiter des
difficultés qu'elles rencontrent et de réfléchir sur de
nouvelles perspectives. Qui mieux que les élèves peuvent trouver
des solutions proches de leurs préoccupations ; l'état sera alors
un catalyseur qui favorisera ces échanges.
- La création de journaux scolaire en créant au
moins par région toute chose qui permettra aux élèves de
jouir de leur droit d'expression et d'opinion.
- La création d'un partenariat entre la direction de
l'éducation à la citoyenneté et au civisme qui est une
structure centrale du ministère de la justice et de la promotion des
droits humains et les établissements d'enseignement secondaire en vue de
l'animation des clubs des droits humains et de la promotion de la
citoyenneté et du civisme.
75
II.2.2. Recommandations à l'endroit des enseignants
et des encadreurs de la vie scolaire
- L'implication du personnel dans la vie des
établissements et dans l'accompagnement des élèves dans
leur quête de formation et de socialisation.
- La sensibilisation et conscientisation des
élèves sur l'opportunité qui leur est offerte à
travers le système représentatif ou associatif de s'occuper
sainement à travers des projets éducatifs.
- L'incitation des élèves à s'engager et
à fournir des efforts en vue de participer à l'améliorer
de leurs conditions de vie et d'études.
III.2.3. Recommandations à l'endroit des
élèves
- Le respect du droit des autres à exercer leur
liberté car l'obligation de réciprocité s'impose à
tous.
- L'occupation des temps libres par des activités
saines et de développement de la personne.
- Le mérite de la confiance des parents et du personnel
scolaire afin de bénéficier d'une pleine et entière
participation aux affaires du lycée.
Toutes ces suggestions et recommandations ne pourront
être réalisées, que si les autorités
éducatives ne créent pas les conditions favorables à leur
exécution.
III.3. DIFFICULTÉS ET LIMITES DE
L'ÉTUDE
Toute réalisation humaine comporte des insuffisances.
Et la nôtre n'est pas parfaite dans sa totalité. En effet, la
présente étude a des limites objectives et subjectives.
La première est celle relative au choix restrictif des
quatre (04) établissements secondaires de la ville de Ouagadougou. Nous
aurions pu étendre notre travail de recherche aux principaux
établissements de la localité et à tous les niveaux
d'enseignement ; mais par manque de temps, de moyens matériels et
financiers, nous n'avons pas pu déployer nos outils d'enquête
à d'autres établissements.
La deuxième se rapporte au choix de la population
cible. Les questions de participation, de citoyenneté et de civisme
concernent tous les élèves de tous les ordres d'enseignement.
Cependant, notre travail s'est intéressé exclusivement aux
élèves des classes de seconde à la terminale de quatre
établissements de Ouagadougou. Ainsi, les résultats ne pourraient
être
76
généralisables à toutes les classes des
lycées et collèges où l'âge des apprenants varie
selon le cycle de formation (post primaire et secondaire) et influe sur le
comportement de ces derniers.
De plus, l'impact de la participation des élèves
à la vie scolaire sur les études ne peut à lui seul
justifier l'échec ou la réussite scolaire des
élèves engagés. Les situations organisationnelles des
établissements peuvent souvent être des sources d'influence du
climat scolaire et du comportement des acteurs.
La troisième est liée au déroulement de
nos enquêtes. Au cours de nos enquêtes, nous n'avons pas eu toutes
les données car nous sommes un apprenti chercheur et cela nous
amène à solliciter la clémence du jury. En effet, le
délicat problème au niveau des enquêtes a été
la réticence de certains malgré la confidentialité
promise, à cela s'ajoute le manque de temps par d'autres de se
prêter à nos sollicitudes. Pour les entretiens, nous n'avons pas
pu utiliser de magnétophone, cela a joué sur la rétention
de toutes les informations reçues.
La quatrième est relative au dépouillement et
à la collecte des données. Nous avons procéder au
dépouillement de façon manuelle ce qui a compliqué la
compilation des données. Sans être une excuse à la
qualité de notre travail, cette difficulté nous a pris
énormément de temps.
Pour toutes ces raisons, nous reconnaissons que le travail
effectué n'a pas exploré toutes les dimensions de l'engagement
des élèves dans la perspective de l'éducation à la
citoyenneté. Nous ne saurons terminer cette étude sans faire des
recommandations en vue d'améliorer la participation des
élèves à la des établissements.
77
CONCLUSION
Notre étude a porté sur la participation des
élèves à la vie de leur établissement. Nous avons
voulu par ce travail apporter notre modeste contribution à la formation
de la jeunesse scolaire, exposée aux agitations de la
société. Notre recherche visait à démontrer
l'intérêt et l'importance de la participation des
élèves à la vie de leur établissement, à
leur éducation à la citoyenneté. Ainsi, nous avons
analysé les motivations des élèves à s'investir
dans la vie des établissements d'enseignement secondaire, l'impact de
cette participation sur les études des élèves, leur
comportement et le climat scolaire, bref sur leur éducation à la
citoyenneté. Puis nous avons examiné les difficultés en
amont et aval de l'engagement citoyen des élèves.
Au terme de notre étude, nous soutenons que la
participation des élèves à la vie du lycée reste
mitigée. Elle est marquée par des difficultés d'ordre
psychologique, pédagogique, et administratif, accentuées par les
attitudes inappropriées des acteurs scolaires. Les élèves
ne reçoivent pratiquement pas de cours d'éducation à la
citoyenneté et au civisme. L'incivisme demeure une réalité
dans les établissements d'enseignement secondaire. Seulement, la
citoyenneté n'est pas une notion qui s'enseigne mais qui se construit.
Elle est une manière de se comporter et de participer à la vie de
la collectivité. La participation reste le critère fondamental de
la citoyenneté. Aussi, il est important que soit effective, la
valorisation de l'engagement des élèves à la vie de
l'établissement et des élèves auteurs de pratiques
citoyennes afin de contribuer à l'émergence d'un comportement
participatif et citoyen dans l'enseignement secondaire. Perçue comme un
signe de gratitude, la valorisation nourrira la confiance des
élèves récipiendaires et favorisera leur participation
citoyenne à plus long terme.
Du reste, nous sommes convaincu que l'atteinte des
finalités du système éducatif telles que définies
dans la loi n° 013-2007/AN du 30 juillet portant loi d'orientation de
l'éducation dépend de la capacité des acteurs
scolaires de faire des cadres de participation des élèves
à la vie lycéenne un moyen au service de l'apprentissage de la
citoyenneté. La présente recherche a mis en avant l'existence
d'une diversité de motivations et de régimes d'engagement. Il
convient d'en tenir compte dans la définition du rôle des
élèves dans les établissements d'enseignement
secondaire.
Plus d'un quart de siècle après l'adoption de la
CDE, la reconnaissance de la parole des élèves, leur possible
participation aux instances de prise de décision, bref, à la vie
de l'établissement restent d'actualité. Il nous semble donc
capital que les acteurs de la
78
communauté éducative s'investissent toujours
afin « de trouver et de promouvoir des canaux d'expression pour
permettre aux enfants et aux jeunes d'ajouter leur voix, de partager leurs
points de vue et leurs idées pour un avenir meilleur
»50 . Il est opportun de trouver autant d'occasions pour
permettre aux élèves d'exercer leur citoyenneté dans cette
microsociété que constitue le milieu scolaire.
En mettant en place une véritable écoute des
élèves, en privilégiant le développement de la
personne du lycéen et en permettant la prise de parole dans les affaires
les concernant, c'est autant d'efforts qui permettent d'améliorer la
participation des élèves à la vie du lycée. Nous
osons espérer que la mise en oeuvre des suggestions et recommandations
améliora la participation citoyenne des élèves à
long terme.
Enfin, cette recherche qui a été faite au sein
des établissements d'enseignement général en milieu urbain
nous a permis de réaliser un certain nombre d'analyses. D'autres
études pourront être faites en milieu rural ou technique ou sur la
participation des élèves de la catégorie socio
professionnelle à la vie de l'établissement et ses
implications.
En somme, les résultats obtenus nous laissent
espérer que des études complémentaires seront
menées par les générations futures des conseillers
d'éducation ou par nous même dans le cadre de nos activités
professionnelles afin de cerner davantage tous les aspects de la
citoyenneté participative en milieu scolaire.
50 Propos de Marc Rubin, représentant de
l'UNICEF au Burkina, extrait de l'article de PARÉ, Fulbert (2014).
« Convention relative aux droits de l'enfant : 25 ans au service de
l'humanité ».
Lefaso.net mis en ligne le 14 novembre
2014, 23 :57:33.
79
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
- ADOU, Kevin ; DOUMBIA, Diénéba ; GÖPFERT,
Andreas (2005). Manuel d'éducation
scolaire à la citoyenneté et à la
culture de la paix. Abidjan : éd. CERAP, 189 p.
- ARENDT, Hannah (1994). La crise de la culture. Paris,
Gallimard, collection Folio,
Essais, 380 p.
- BRASSARD, André (1996). Conception des organisations
et de la gestion : les
conceptions mécanistes centrées sur les besoins
humains et situationnels. Montréal,
Québec : Ed. Nouvelles, 168 p.
- BERGERON, Jean Louis et BELANGER, Laurent (1979). Les
aspects humains de
l'organisation. Québec : Gaëtan Morin, 337
p.
- CONFEJES (2008). Guide francophone d'éducation de la
jeunesse à la citoyenneté et de
promotion de la culture de la paix. Dakar,
Sénégal, 88 p.
- DEWEY, John (1975). Éducation et
démocratie. Paris : Armand Colin, 424 p.
- DENOMME, Jean-Marc ; ROY, Madeleine (1998). Pour une
pédagogie interactive.
Montréal, Gaëtan Morin, Éd. Itée, 156
p.
- DIBY KOFFI, Charles (2007). Management des services
publics. Hachette. 172 p.
- Dictionnaire de psychologie, Paris : P.U.F, 1991,756 pages.
- DURKHEIM, Émile (1922). Éducation et
sociologie. édition électronique de Jean-Marie
TREMBLAY, collection : "Les classiques des sciences sociales", 53
pages.
- FREIRE, Paulo (2001). Pédagogie des
opprimés. Paris : La Découverte, 208 p.
- GLASSEUR, William (1997). La théorie du choix ou
théorie du contrôle. Éditeur :
Chenelière/McGraw-Hill, Collection :
cheneliere/didactique.
- GROMOLARD, André (1991). Prendre sa vie en
main. Ed. Chronique sociale, 124 p.
- HART, Roger (1992). Monter l'échelle de
participation, les enfants d'abord. UNICEF,
http://lesfrancasenidf.asso.fr/sites/francasidf.sopinspace.net/files/chelle_de_roger_hart_pdf
18498.pdf, [consulté le 26/09/2014 à
23h47].
- KI-ZERBO, Joseph (1990). Éduquer ou
périr. Paris : Harmattan, 123 p.
- LAPOINTE, Jean Jacques (1941). La conduite d'une
étude de besoins en éducation et en
formation : approche systémique. PUQ,
réimpression juin 1995, 309 p.
- Le Gal, Jean (1999). Pour une citoyenneté
participative. Institut Coopératif de l'école
Moderne-Pédagogie Freinet, 35 p.
80
- Ministère de l'Éducation, du Loisir et du
Sport (2011). Reconnaître l'engagement bénévole des
jeunes. Gouvernement du Québec,
http://www.mels.gouv.qc.ca
[consulté le 26/09/2014 à 12h32].
- MURRAY, William Hutchison (1951). L'expédition
écossaise dans l'Himalaya. London, Dent, 282 p.
- ORGANISATION INTENATIONALE DE LA FANCOPHONIE (2001).
Éducation à la citoyenneté en Afrique francophone
subsaharienne. Dakar : PIM.
- OURY, Fernand ; VASQUEZ, Aïda (1967). Vers une
pédagogie institutionnelle. Paris, Maspéro,
réédité par Matrice, Vigneux, 1990.
- ROGERS, Carl (1996). Liberté pour apprendre.
Paris : Dunod cité par l'article « Au fil de mes lectures »,
http://www.gilles-jobin.org/citations/?P=r&au=301
[consulté le 21/10/2014 à 09h15].
- ROSNAY, Joël de. (1975). Le macroscope : vers une
vision globale. Paris : Seuil, 346 p.
- ROUSSEAU, Jean-Jacques (1762). Émile ou De
l'éducation. Livres I, II, III, édition électronique
de Jean-Marie Tremblay, CÉGEP de Chicoutimi, 162 p.
- SHAW, Aileen ; BRENNAN, Mark ; CHASKIN, Robert ; DOLAN, Pat
(2012). (2012). L'engagement civique des jeunes dans l'éducation non
formelle. Galway: UNESCO Child and Family Research Centre,
Université nationale d'Irlande, 25 p.
- WATZLAWICK, Paul (1972). une logique de la
communication. éd Points essais, 280 p. Outils
pédagogiques
- SOME, S. A. (2013), Sous-module II-3 :
Analyse et conception des instruments de vie scolaire.
- KY, B. P. (2013), Module cours : introduction à la
Psychologie générale. 117 P.
Mémoires
- BAGUIAN, Moussa (2011). « La démocratie, les
élections et l'accompagnement du comité des élèves
». Mémoire de fin de formation CE, UK/ENS/Bibliothèque,
cote : 589 BAG. 91 p.
- KAGAMBEGA, Tambi (2010). « l'incivisme en milieu
scolaire : quelle contribution du théâtre-forum pour
l'éducation à la citoyenneté ? ». Mémoire de
fin de formation IEPD, UK/ENS/Bibliothèque, cote : 642 KAG. 139 p.
- LAMIEN, Joanny (2013). « Quelle contribution de
l'éducation pour l'émergence d'une vie citoyenne dans les
établissements d'enseignement secondaire ? » Mémoire de
fin de
81
formation CE, UK/ENS/Bibliothèque, cote : LAM, 101
P.
- MAYNADIER, Claire (2003). « Vers la valorisation de
l'engagement des élèves dans la
vie du lycée ». IUFM, Académie de
Montpellier, 49 p.
- ZOUNGRANA, Louis Constant (2007). «
L'éducation à la citoyenneté à l'école
primaire :
la contribution spécifique de l'école
». Mémoire de fin de formation IEPD,
UK/ENS/Bibliothèque, cote : 569 ZOU, 78 p.
Textes et rapports officiels
- Constitution du 02 juin 1991, version révisée
de juin 2012.
- Déclaration universelle des droits de l'homme du 10
décembre 1948.
- Convention relative aux Droits de l'Enfant (CDE)
adopté le 20 novembre 1989.
- Charte Africaine des Droits et du Bien-être de
l'Enfant de juillet 1990.
- Loi n° 013-2007/AN du 30 juillet portant loi
d'orientation de l'éducation.
- Décret n°2006-423/PRES/PM/MFPRE/MESSRS/MFB du 11
septembre 2006 portant
organisation des emplois spécifiques du
ministère des enseignements secondaire, supérieur
et de la recherche scientifique.
- Arrêté n°2014-369/MESS/SG/DGESG du 29
septembre 2014 portant règlement intérieur
des établissements d'enseignement technique,
professionnel et secondaire général du
Burkina Faso.
- Arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/ du 08
septembre 2014, portant fonctionnement des
établissements publics d'Enseignement secondaire
général.
- Commune de Ouagadougou (2012), Analyse synthétique de
la population de
Ouagadougou.
Revues et journaux
- AUDIGIER, François (2007). L'éducation
à la citoyenneté dans ses contradictions. Revue
internationale d'éducation de Sèvres, dossier :
l'élève, futur citoyen, 34 p.
- Centre pour la Gouvernance Démocratique info (2011).
Participation citoyenne et qualité
de la gouvernance locale, l'expérience du
Burkina. Rapports Élus Locaux, juillet 2011.
- PARÉ, Fulbert (2014). « Convention relative
aux droits de l'enfant : 25 ans au service de
l'humanité ».
Lefaso.net mis en ligne le 14 novembre
2014, 23 :57:33.
- SOMDA, Ambèternifa Crépin (2013). «
Meurtre au groupe scolaire saint Viateur ». Le
Pays, publié le lundi 18 février 2013,
http://www.lepays.bf/?MEURTRE-AU-GROUPE-
SCOLAIRE-SAINT [consulté le 18/03/2014 à
10h54].
- WESTBROOK, Robert B. (1993). « John Dewey. Revue
Perspectives ». vol. XXIII, n° 1-
82
2, p. 277-293, Paris : UNESCO, Bureau international
d'éducation.
Discours et conférences
- Communication jeunesse, citoyenneté, civisme et
intégration africaine en ligne sur
http://clubpourlentrepreneuriat.wordpress.com/2013/08/01/communication-jeunesse-citoyennete-civisme-et-integration-africaine/
[consulté le 14/04/2014 à 11h22].
- Discours sur l'état de la nation à
l'assemblée nationale le 3 avril 2014.
- Discours prononcé par le président John
Fitzgerald KENNEDY à son investiture le 20 janvier 1961,
http://histoire.comze.com/kennedy1961.pdf
[consulté le 20 février 2014 à 12h18].
Webographie
-
http://unis-cite-73.over-blog.com/article-definition-de-l-engagement-citoyen-86358704.html
[consulté le 17/04/2014 à 10h19].
-
www.dictionnaire.sensagent.com
83
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE II
REMERCIEMENTS III
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX IV
SIGLES ET ABRÉVIATIONS VI
INTRODUCTION 1
PREMIÈRE PARTIE : ASPECTS THÉORIQUES
4
CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE 5
I.1. ENGAGEMENT, CITOYENNETÉ ET PARTICIPATION DES
ÉLÈVES :
ÉTAT DES LIEUX 5
I.1.1. L'engagement ambigu des élèves dans la vie
de leur lycée 6
I.1.2. La citoyenneté affligeante des
élèves 7
I.1.3. La Participation mitigée des élèves
à la vie de leur lycée 9
I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THÈME 10
I.3. SITUATION PROBLÉMATIQUE 11
I.4. LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 12
I.4.1. Objectif général 12
I.4.2. Objectifs spécifiques 12
I.5. HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE 13
I.5.1. Hypothèse principale (H.P) 13
I.5.2. Hypothèses secondaires (H.S) 13
CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE DE
RÉFÉRENCE, DÉFINITIONS DES CONCEPTS
ET REVUE DE LA LITTÉRATURE 14
II.1. CADRE THÉORIQUE DE RÉFÉRENCE 14
II.1.1. Les théories des organisations 14
II.1.1.1. La théorie des besoins humains de MASLOW 14
Source : BERGERON (2001) P. 560 15
II.1.1.2. La théorie systémique 17
II.1.2. Les conceptions de la communication en éducation
19
II.1.3. La théorie fonctionnaliste 21
II.1.4. La théorie du choix 22
II.1.5. Le modèle humaniste 23
II.2. DÉFINITIONS DES CONCEPTS 24
II.2.1. Engagement 25
II.2.2. Citoyenneté 25
II.2.3. Participation 26
II.2.4. Vie du lycée/Vie scolaire 26
II.2.5. Enseignement secondaire 26
84
II.3. REVUE DE LA LITTÉRATURE 27
II.3.1. De l'engagement 27
II.3.2. De la citoyenneté 28
II.3.3. De la participation 30
II.3.4. De la vie du lycée : gouvernance et pratiques
33
CHAPITRE III : CADRE MÉTHODOLOGIQUE 35
III.1. PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE 35
III.1.1. La ville de Ouagadougou 35
III.1.1.1. La particularité de Ouagadougou 36
III.1.1.2. Les commodités de Ouagadougou 36
III.1.2. La direction régionale des Enseignements
Secondaire et supérieur du
Centre (DR-MESS/C) 36
III.2. LES APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES DE RECHERCHE 36
III.2.1. La méthode quantitative 36
III.2.2. La méthode qualitative 37
III.3. PUBLIC CIBLE 37
III.4. DES ÉCHANTILLONS DU PUBLIC CIBLE 38
III.4.1. De l'échantillon des lycées 38
III.4.2. De l'échantillon des élèves du
secondaire 38
III.4.3. De l'échantillon des enseignants 38
III.4.4. De l'échantillon du personnel administratif 38
III.4.5. De l'échantillon des parents
d'élèves 39
III.4.6. Des personnes de ressources 39
III.5. LES OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES 39
III.5.1. L'observation 39
III.5.2. Les guides d'entretien 40
III.5.3. Le questionnaire 40
III.6. PROCESSUS DE VALIDATION DES OUTILS DE COLLECTE
DES
DONNÉES 41
III.6.1. La méthode des juges 41
III.6.2. L'anonymat des enquêtés 41
III.6.3. La confidentialité des réponses 41
III.6.4. Administration du questionnaire 41
III.7. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNÉES COLLECTÉES
41
III.7.1. Traitement des données collectées 42
III.7.2. Analyse des données collectées 42
DEUXIÈME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES 43
CHAPITRE I : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE
L'ÉTUDE DE TERRAIN 44
I. 1. DESCRIPTION DES ENQUÊTÉS 44
I.2. RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES 46
85
I.2.1.de l'engagement et des motivations 46
I.2.2. Perception de la citoyenneté et de la participation
des élèves 50
I.2.3. Appréciation de la participation des
élèves à la vie de l'établissement 51
I.2.4. Des difficultés inhérentes aux
élèves et à l'attitude des acteurs 57
I.2.5. Autres difficultés relevées par les
enquêtés (élèves personnel enseignant et
administratif) ne favorisant la participation des
élèves à la vie du lycée 58
I.3. SYNTHÈSES DES ENTRETIENS RÉALISÉS
AUPRÈS DES PERSONNES 59
RESSOURCES 59
I.3.1. De l'engagement et des motivations 60
I.3.2. De la perception de la citoyenneté et de la
participation des élèves 60
I.3.3. Appréciation de la participation des
élèves à la vie du lycée et ses
implications 61
CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNÉES ET
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 63
II.1. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
63
II.1.1. Des motivations de l'engagement des élèves
à la vie du lycée 63
II.1.2. La pertinence et l'incidence de la participation
des élèves dans les
établissements 65
II.1.3. Des difficultés liées aux
élèves et à l'attitude des acteurs 67
II.1.4. De la valorisation de l'engagement des
élèves à la vie du lycée 68
II.2. VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES 69
CHAPITRE III : SUGGESTIONS DES ENQUETÉS,
RECOMMANDATIONS,
DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L'ÉTUDE 71
III.1. SUGGESTIONS DES ENQUETÉS 71
II.1.1. Les suggestions des élèves, du personnel
enseignant et administratif 71
II.1.2. Suggestions des personnes de ressources 72
III.2. RECOMMANDATIONS 73
II.2.1. Recommandations à l'endroit de l'État et de
ses structures déconcentrées 73
II.2.2. Recommandations à l'endroit des enseignants
et des encadreurs de la vie
scolaire 75
III.2.3. Recommandations à l'endroit des
élèves 75
III.3. DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L'ÉTUDE 75
CONCLUSION 77
BIBLIOGRAPHIE 79
TABLE DES MATIÈRES 83
ANNEXES vii
ANNEXE 1 viii
ANNEXE 2 xii
ANNEXE 3 xvi
vii
ANNEXES
viii
ANNEXE 1
Questionnaire adressé aux élèves
des classes de 2nde, 1ère et Tle
Ce questionnaire qui vous est destiné s'inscrit dans le
cadre de la réalisation de notre mémoire de fin de formation
à l'ENS/UK sur le thème « Engagement et
citoyenneté : pour une meilleure participation des élèves
à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire ». Pour
la plupart des questions, vous serez amenés à mettre une croix
dans la case ou les cases qui correspondent à votre réponse.
Quelque fois, vous donnerez une réponse personnelle quand la question
vous le demande. Nous comptons sur votre contribution et nous vous rassurons
que les réponses que vous donnerez seront traitées de
façon anonyme.
I. Identification
Établissement :
Statut : public Privé
Classe : Sexe :
M F Âge :
II. Questions
1. Es-tu :
a)
délégué(e) de classe
titulaire/adjoint : Oui Non
b) membre du bureau du comité des
élèves : Oui Non
2. Fais-tu partie
a)
d'une association ou mouvement dans ton lycée ?
Oui Non
b) du bureau de cette association ou mouvement ? Oui
Non
2.1. Quel est le nom de l'association ?
3. Pourquoi as-tu décidé d'être
délégué(e) ou d'appartenir à une association au
lycée ? (Si tu n'es ni délégué titulaire
ou adjoint de classe/ni membre d'une association ou mouvement scolaire, vas
directement à la question 4)
a) Par curiosité
b) Parce que je trouve normal de m'engager
c) Parce que je veux me responsabiliser
d) Parce que je veux partager mes idées
e) Pour voir si je suis apprécié(e) par mes
camarades
f) Pour avoir des rapports différents avec les adultes
g) Par influence des parents ou des amis
h) Autre à préciser :
4. Tu n'es ni délégué titulaire
ou adjoint/ ni membre d'une association ou mouvement scolaire dans ton
lycée, est-ce : (question réservée aux
élèves non délégués de classe ou membre
d'association scolaire)
a) Par timidité
b) Par peur de ne pas être élu(e)
c) Parce que je fais des petits boulots à mes heures
libres
d) Le travail domestique prend mon temps libre
e) Parce que ça m'empêche d'étudier
convenablement
f) Parce que je pense que ce n'est pas reconnu ou pas assez
valorisant
g) parce que mes parents ne le veulent pas
h) Autre (à préciser) : .
5. Participes-tu aux activités organisées
par le comité des élèves et les associations
ou
mouvements scolaires au lycée ? Oui
Non
5.1. Si oui, quelles sont les activités auxquelles
tu as le plus participé dans ton lycée ? (au plus 3)
a) Conférences, campagnes de sensibilisation
b) Activités d'animation culturelle et artistique
(Théâtres, ballets, kermesse...)
c) Activités liées à la défense des
intérêts des élèves
d) Activités à caractère religieux
e) Activités de disciplines scolaires (club de
scientifiques, de philosophie, allemand...)
f) Activités sportives (coupe du proviseur, USSU-BF)
g) Activités environnementales (salubrité,
entretien des arbres)
h) Autre : 5.2. Quels sont les thèmes qui
t'ont (ou qui peuvent) amené à prendre part aux activités
du lycée
a) Solidarité, tolérance d)
Citoyenneté, démocratie
b) Non-violence, paix e) Protection de
l'environnement
c) Droits Humains f) MST, VIH/sida, grossesse
non-désirée
6. Les activités organisées par les
élèves connaissent-elles la participation et/ou le soutien de
:
a) l'administration ? b) des
parents d'élèves ? c) des professeurs
? 6.2. Le financement des activités des élèves
est-il suffisant à votre avis ?
7. Pour toi, la citoyenneté est le
fait....
a) de s'en prendre aux biens publics et privés lors des
grèves.
b)
de participer à l'entretien de son cadre de vie.
c)
de respecter le règlement intérieur de son
lycée.
d)
de discuter les décisions de l'administration du
lycée.
8. Je participe à la vie de mon
lycée...
a) en donnant mon avis dans les instances qui me sont
réservées.
b) en assistant en spectateur aux activités
organisées.
c)
en ne m'intéressant guère au lycée en dehors
des heures de cours.
d) en initiant des projets et/ou en participant à des
activités.
9. Le comité de gestion, le conseil de classe et le
conseil de discipline sont des instances auxquelles les représentants
des élèves (délégués) participent de droit.
As-tu déjà pris
part à l'une d'elles ? Oui Non
9.1. Si non, pourquoi ?
ix
10. Quelle appréciation fais-tu
de la prise en compte des propositions des élèves dans
les
instances décisionnelles du lycée
?
a) On tient compte des avis et propositions des
élèves
b) On ne tient compte des avis des élèves que sur
des choses sans importance
c) On n'écoute jamais les élèves
11. Pour les rencontres ou réunions,
manifestations ou activités qui me concernent, j'ai souvent
été informé :
a) Le jour même de la rencontre c) 48
heures avant
b) 24 heures avant d) 72 heures avant
11.1. Lors des rencontres avec l'administration ou les
enseignants, on permet aux élèves
de s'exprimer (poser des questions, donner son
avis). Oui Non
11.2. Si oui, penses-tu que le temps de parole des
élèves est : suffisant insuffisant
12. Penses-tu que le rôle de
délégué/adjoint de classe, de membre d'association
scolaire ou de bureau d'association a une incidence positive sur :
a)
tes études ? Oui Non
b) ton comportement ? Oui Non
12.1. Si non, quelle est alors ta moyenne
trimestrielle/semestrielle : .... /20.
13. Selon toi, quelles difficultés rencontrent les
élèves délégués/adjoints et membre
d'association ou de mouvement scolaire au secondaire ?
14. As-tu déjà reçu un cours
d'éducation à la citoyenneté, au civisme et aux
droits
humains ? Oui Non
14.1. Penses-tu qu'en recevant une éducation
à la citoyenneté, les élèves peuvent avoir des
comportements civiques (être délégué
titulaire/adjoint ou membre d'une association,
actions civiques individuelles ou collectives) ?
Oui Non Si oui, à quelle occasion ?
14.2. Pourquoi ?
15. Quelles propositions fais-tu pour minimiser les
difficultés rencontrées ou susciter et renforcer l'engagement et
la participation des élèves à la vie scolaire au
secondaire ?
16. Pensez-vous que la valorisation de l'engagement
des élèves à la vie scolaire et des élèves
auteurs de pratiques citoyennes peut-elle contribuer à
l'émergence d'un
comportement participatif et citoyen au secondaire ?
Oui Non
x
16.1. Si oui, quelle sera la nature de cette valorisation
?
a) Par une note ?
b) Par une appréciation inscrite sur le bulletin
trimestriel ou sur le livret scolaire ?
c) Par des appréciations orales des adultes et des
autres élèves ?
d) Autres (à préciser) :
xi
Merci d'avoir répondu à ce
questionnaire
ANNEXE 2
Questionnaire adressé au personnel enseignant et
administratif
(Proviseur, censeur, professer, conseiller principal
d'éducation, attaché et assistant d'éducation) de
l'enseignement secondaire
Ce questionnaire qui vous est destiné s'inscrit dans le
cadre de la réalisation de notre
mémoire de fin de formation à l'ENS/UK sur le
thème « Engagement et citoyenneté : pour une
meilleure participation des élèves à la vie scolaire dans
l'enseignement secondaire ». Pour la plupart des questions, vous
serez amenés à mettre une croix dans la case ou les cases qui
correspondent à votre réponse. Quelque fois, vous donnerez une
réponse personnelle quand la question vous le demande. Nous comptons sur
votre contribution et nous vous rassurons que les réponses que vous
donnerez seront traitées de façon anonyme.
I. Identification
Établissement :
Statut : public Privé
Fonction : Proviseur Censeur Conseiller
principal d'éducation Intendant
Attaché d'éducation Assistant d'éducation
professeur Autre
Sexe : M F
Situation professionnelle : -
Ancienneté dans la fonction
- Dernier diplôme professionnel
- Formation universitaire de base
|
|
II. Questions
1. Lorsque vous étiez encore au lycée,
avez-vous assumé les fonctions de
délégué
titulaire/adjoint de classe ou milité dans une
association scolaire ? Oui Non
1.1. Pourquoi
2. Existe-t-il dans votre lycée ...
a)
...des instances représentatives des
élèves ? Oui Non
b) ...des associations ou mouvements
d'élèves ? Oui Non
2.1. Quelles sont les instances associatives ou
représentatives des élèves les plus actives
dans l'animation de la vie scolaire dans votre
établissement ?
xii
3. Parlant de la vie scolaire, les
élèves de votre établissement participent-ils à son
animation ? Oui Non
3.1. Quelles sont les activités
organisées par le comité des élèves et les
associations ou mouvements scolaires à cet effet ?
3.2. Approximativement dans quelle proportion les
élèves participent-ils, durant l'année scolaire, aux
activités organisées au sein du lycée ?
a) Moins de 10 % c) De 20 % à moins de
30 %
b) De 10 % à moins de 20 % d) 30 % et
au-delà
4. Assistez-vous aux activités organisées
par les élèves de votre lycée ? Oui Non
5. De votre point de vue, l'engagement ou la
participation des élèves à la vie de leur
établissement favorisent-ils leur formation à la
citoyenneté et au civisme ?
Oui Non
5.1. Pourquoi ?
5.2. Les élèves engagés
(délégués titulaires/adjoints ou membres des
associations)
développent-ils un comportement participatif et
citoyen ? Oui Non
6. La participation des élèves dans les
instances décisionnelles du lycée est un droit.
Êtes-
vous de cet avis ? Oui Non
6.1. Pourquoi ?
6.2. Les élèves prennent-ils part,
à travers leurs délégués, aux activités des
instances telles le comité de gestion, le conseil de classe ou le
conseil de discipline dans votre
établissement ? Oui Non
6.3. Dans votre lycée les élèves
participent à la vie scolaire ...
a)
en donnant leurs avis dans les instances qui leur sont
réservées.
b) en assistant en spectateurs aux activités
organisées dans le lycée.
c) en ne s'intéressant guère au
lycée en dehors des heures de cours.
d) en initiant des projets et/ou en participant aux
activités du lycée.
xiii
7. De nos jours, on évoque souvent la
montée de l'incivisme en milieu scolaire ; cela est-il
xiv
une réalité dans votre établissement
? Oui Non
7.1. Justifiez votre réponse :
8. Lors des rencontres avec l'administration ou les
enseignants, les élèves ont-ils le droit
de s'exprimer (poser des questions, donner son avis) ?
Oui Non
8.1. Si oui, les élèves
bénéficient-ils d'un temps de parole suffisant ? Oui
Non
9. De votre point de vue, le rôle de
délégué/adjoint de classe, de membre d'association
scolaire ou de bureau d'association joue-t-il positivement sur les
études des élèves ? Oui Non
9.1. L'engagement et la participation des
élèves à la vie scolaire dans votre établissement
ont-ils un impact positif ?
- sur le climat scolaire ? Oui Non
- le comportement des élèves ? Oui Non
- sur les études ? Oui Non
10. Des cours d'éducation à la
citoyenneté et aux droits humains sont-ils dispensés
aux élèves du secondaire dans votre
établissement ? Oui Non
11. Êtes-vous d'avis qu'en recevant une
éducation à la citoyenneté et aux droits humains, les
élèves du secondaire peuvent avoir des comportements civiques
(être délégué/adjoint ou membre d'une association,
actions civiques individuelles ou
collectives) ? Oui Non
11.1. Pourquoi ?
12. Quelles propositions faites-vous afin de
minimiser les difficultés rencontrées ou de susciter et de
renforcer l'engagement et la participation des élèves à la
vie scolaire au
secondaire ?
13. Pensez-vous que la valorisation de l'engagement
des élèves à la vie scolaire et des élèves
auteurs de pratiques citoyennes peut-elle contribuer à
l'émergence d'un
comportement participatif et citoyen au secondaire ?
Oui Non
13.1. Si oui, quelle sera la nature de cette
valorisation ?
a) Par une note ?
b) Par une appréciation inscrite sur le bulletin
trimestriel ou sur le livret scolaire ?
c) Par des appréciations orales des adultes et des
autres élèves ?
d) Autres (à préciser) :
xv
Merci d'avoir répondu à ce
questionnaire
xvi
ANNEXE 3
Guide d'entretien avec les personnes de
ressources
Cet entretien s'inscrit dans le cadre de la réalisation
de notre mémoire de fin de formation à l'emploi de conseiller
d'éducation à l'ENS/UK sur le thème «
Engagement et citoyenneté : pour une participation des
élèves à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire
». Nous sollicitons votre contribution qui va consister à
répondre à ce questionnaire. Nous comptons sur votre
disponibilité et collaboration tout en vous rassurant que les
réponses que vous donnerez seront traitées de façon
anonyme.
Date et lieu d'entretien :
I. Identification
Nom et prénom de l'interviewé :
.
Emploi : Fonction :
II. Questions
1. Lorsque vous étiez encore
élève, avez-vous été délégué
de classe ou délégué adjoint ou responsable d'une
association scolaire ?
1.1. Pourquoi ?
2. Cet engagement a-t-il été un
tremplin pour vous pour la fonction ou le rôle que vous jouez
aujourd'hui
3. Selon vous, l'engagement et la participation des
élèves à la vie scolaire sont-ils des pratiques
observables dans les lycées de Ouagadougou ?
4. De nos jours, on évoque souvent la
montée de l'incivisme en milieu scolaire ; êtes-vous de cet avis
?
4.1. Si oui, quels sont les actes d'incivisme les
plus courants que vous rencontrez dans les établissements d'enseignement
secondaire de Ouagadougou ?
5. Pensez-vous que l'engagement et la participation
des élèves à vie scolaire permettent leur formation
à la citoyenneté et au civisme dans l'enseignement secondaire ?
Quelle est votre appréciation de la participation des
élèves à la vie du lycée ?
6. Quelles sont les actions que vous
(association/service) menez à l'endroit des établissements
d'enseignement secondaire de Ouagadougou en vue de promouvoir le
comportement participatif et citoyen des
élèves ?
7. Pensez-vous que la valorisation de l'engagement et de
la participation des élèves à la vie scolaire du
secondaire permette de susciter et de renforcer leur comportement participatif
et citoyen ?
7.1. Si oui, comment peut se faire cette valorisation
?
8. Autres suggestions pour faire de l'engagement et de
la participation à la vie scolaire un outil d'éducation à
la citoyenneté et au civisme dans l'enseignement secondaire
:
xvii
Merci d'avoir répondu à nos
questions
|