WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Engagement et citoyenneté: pour une meilleure participation des élèves à  la vie scolaire dans l'enseignement secondaire.


par Jean Joël ZIDA
Université Norbert Zongo - Certificat d'aptitude à la fonction de Conseiller d'éducation 2015
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA FASO

SECONDAIRE ET SUPÉRIEUR ******

******** Unité-Progrès-Justice
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL

********

UNIVERSITÉ DE KOUDOUGOU

********

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE

********

DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE

L'ÉDUCATION

********

Filière : CONSEILLERS D'ÉDUCATION (Promotion 2012-2015)

Mémoire de fin de formation à l'emploi de Conseiller d'Éducation

Présenté et soutenu par : Sous la direction de :

ZIDA Jean Joël Docteur Robert YOUGBARÉ

Élève Conseiller d'Éducation Assistant en droit public

Université de Koudougou

Année académique 2014-2015

THÈME :

Engagement et citoyenneté : pour une meilleure

participation des élèves à la vie scolaire dans

l'enseignement secondaire.

I

A

Ma famille

II

SOMMAIRE

SOMMAIRE II

REMERCIEMENTS III

LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX IV

SIGLES ET ABRÉVIATIONS VI

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE : ASPECTS THÉORIQUES 4

CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE 5

CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE DE RÉFÉRENCE, DÉFINITIONS DES

CONCEPTS ET REVUE DE LA LITTÉRATURE 14

CHAPITRE III : CADRE MÉTHODOLOGIQUE 35

DEUXIÈME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES 43

CHAPITRE I : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ÉTUDE DE

TERRAIN 44
CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNÉES ET INTERPRÉTATION DES

RÉSULTATS 63
CHAPITRE III : SUGGESTIONS DES ENQUETÉS, RECOMMANDATIONS,

DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L'ÉTUDE 71

CONCLUSION 77

BIBLIOGRAPHIE 79

TABLE DES MATIÈRES 83

ANNEXES vii

III

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce à la contribution de plusieurs personnes à qui nous voudrions témoigner toute notre reconnaissance.

Nous voudrions tout d'abord adresser toute notre gratitude à notre directeur de mémoire, Docteur Robert YOUGBARÉ, pour sa disponibilité et ses conseils qui ont contribué à alimenter notre réflexion. Sans lui, cette expérience enrichissante n'aurait pas pu avoir lieu.

Nous adressons un remerciement tout particulier à Monsieur Blaise NIKIÈMA, qui a su croire en nous et, nous fournir des outils et des savoirs pour la rédaction de ce mémoire.

Nous tenons à remercier l'administration et tous les enseignants de l'École Normale Supérieure de l'Université de Koudougou (ENS/UK) pour la qualité de la formation.

Nous remercions le proviseur du Lycée Song-Taaba, Monsieur G. Omar SAWADOGO ainsi que tout son personnel pour l'accueil que nous avons reçu lors du stage pratique et ses conseils. Un remerciement spécial va à l'endroit du service de la vie scolaire pour leur précieuse aide durant toute la période du stage pratique.

Nous voudrions exprimer toute notre reconnaissance aux personnes qui ont contribué à cette recherche ; toutes les personnes ayant accepté de répondre à nos questions, par le biais des questionnaires ou lors des entretiens.

Nous tenons à témoigner toute notre gratitude envers les amis et collègues qui nous ont apporté un soutien moral et intellectuel tout au long de ce travail ; un grand merci à Pierre SAMANDOULGOU, Alexis S. OUÉDRAOGO et Cécile BATIONO.

Enfin, ce travail n'aurait pas pu voir le jour sans le soutien et l'accompagnement des nôtres tout au long de notre parcours ; ils ont contribué à forger notre personnalité et à frayer notre voie. Nous faisons de l'environnement qui nous entoure un support précieux.

IV

LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX

Graphique 1 : La pyramide des besoins humains de MASLOW 15

Tableau n° 1 : État récapitulatif de l'échantillon d'étude 39

Tableau n° 2 : État général de recouvrement des questionnaires selon le public cible 44

Tableau n° 3 : Répartition des élèves par sexe 45

Tableau n° 4 : Répartition du personnel enseignant et administratif selon le type

d'établissement 45
Tableau n° 5 : Répartition du personnel enseignant et administratif selon l'ancienneté de

service 45

Tableau n° 6 : Répartition des parents selon le statut dans le bureau APE 46

Tableau n° 7 : Répartition des personnes de ressources selon le sexe 46

Tableau n° 8 : État de l'engagement des élèves enquêtés pendant l'année scolaire

2014-2015 46
Tableau n° 9 : État de l'engagement du personnel enseignant et administratif pendant leur

scolarité 47

Tableau n° 10 : Répartition des élèves engagés selon leur statut et le type d'engagement 47

Tableau n° 11 : Répartition des élèves par association présentes dans les lycées 48

Tableau n° 12 : Les raisons invoquées par les élèves pour expliquer leur participation 48

aux instances représentatives et associatives de leur établissement 48

Tableau n° 13 : Activités qui ont le plus intéressées les élèves 49

Tableau n° 14 : Participation des élèves selon le thème de l'activité 49

Tableau n° 15 : Conception de la citoyenneté selon les élèves enquêtés 50

Tableau n° 16 : Perception par le personnel administratif de la situation de l'incivisme dans

les établissements 50
Tableau n° 17 : Perception des enquêtés de la participation des élèves aux instances

des lycées 51
Tableau n° 18 : Appréciation des enquêtés sur la prise de parole et d'expression lors des

rencontres avec l'administration ou les professeurs 52

Tableau n° 19 : Appréciation des élèves de leur participation à la vie du lycée 52

Tableau n° 20 : Appréciation du personnel enseignant et administratif de la participation des

élèves 53

V

Tableau n° 21 : Appréciation des élèves de la prise en compte de leurs propositions dans les

instances décisionnelles du lycée 53

Tableau n° 22 : Appréciation du personnel enseignant et administratif de la contribution 54

de l'engagement ou de la participation des élèves à leur formation à la citoyenneté 54

Tableau n° 23 : Impact positif de la participation des élèves à la vie scolaire sur les études des

élèves, leur comportement et le climat scolaire 54
Tableau n° 24 : Répartition des moyennes des élèves estimant que leur engagement a un effet

positif sur leur étude 55
Tableau n° 25 : Avis des enquêtés sur la nécessité de cours d'éducation à la citoyenneté à la

citoyenneté, au civisme dans les établissements 55
Tableau n° 26 : Pertinence de la valorisation de l'engagement ou du comportement

participatif et citoyen 56
Tableau n° 27 : Propositions de valorisation exprimées par les élèves et le personnel

enseignant et administratif 56

Tableau n° 28 : Des raisons évoquées par les élèves pour justifier leur non engagement 57

Tableau n° 29 : Existence des cours d'éducation à la citoyenneté dans les établissements 57

Tableau n° 30 : Appréciation des élèves de la participation du personnel et des parents

d'élèves aux activités de la vie scolaire 58

Tableau n° 31 : Appréciation des élèves du financement des activités de leurs activités 58

VI

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

AEEMB : Association des Élèves et Étudiants Musulmans du Burkina

APE : Association des Parents d'Élèves

CADHP : Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples

CE : Conseiller d'Éducation

CDE : Convention relative aux Droits des Enfants

CGD : Centre pour la Gouvernance Démocratique

CONFEJES : Conférence des Ministres de la Jeunesse et du Sport de la francophonie

CPE : Conseiller Principal d'Éducation

DECC : Direction de l'Éducation à la Citoyenneté et au Civisme

DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l'Homme

DR-MESS/C : Direction Régionale du Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur du Centre

EDP : École Démocratique et Populaire

ENS/UK : École Normale Supérieure de l'Université de Koudougou

GB : Groupe Biblique

JEC : Jeunesse Étudiante Catholique

LST : Lycée Song-Taaba

MASSN : Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale

MESS : Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur

MESSRS : Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche

Scientifique

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SENAC : Semaine Nationale de la Citoyenneté

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture

USSU-BF : Union des Sports Scolaires et Universitaires-Burkina Faso

1

INTRODUCTION

Le Burkina Faso a besoin de personnes bien formées, capables de participer à son développement et à sa gouvernance politique, économique et sociale. Pour y parvenir, l'État a un outil indispensable, l'éducation, considérée à la fois comme une fin en soi et comme un moyen de croissance bénéfique à l'individu et à la société. À travers l'école, l'éducation contribue, dès l'enfance, à la formation du citoyen, à l'apprentissage de la responsabilité, à la pratique de la solidarité, à l'entrainement à la vie démocratique, à la compréhension et au respect des autres. En cela, des textes nationaux et internationaux garantissent l'accès de tous les enfants et adolescents à l'éducation et partant à une citoyenneté active. Dans tous les cas, l'éducation est un droit fondamental pour l'homme et son importance n'est plus à démontrer. D'ailleurs, KI-ZERBO (1990) affirme avec pertinence que : « l'avenir appartient aux nations qui tireront partie de l'intelligence de leur jeunesse, de toute leur jeunesse, car il n'y a de richesse que d'hommes »1.

L'apprentissage et l'exercice de la citoyenneté, nous semble-t-il, revêtent un caractère capital dans tout projet éducatif, qu'il soit national ou local. Les établissements scolaires, comme tous les espaces éducatifs accueillant des enfants ou des adolescents, partagent la responsabilité d'installer des espaces, des démarches et des outils favorisant l'accès à des pratiques citoyennes. Ils permettent à la fois aux enfants, aux adolescents et aux jeunes de comprendre leurs environnements (éducatifs, politiques, économiques, scientifiques, culturels, sociaux...) et de participer à leur changement en vue d'améliorer leurs propres conditions de vie.

Mieux, face aux enjeux démocratiques, il nous semble qu'il est important de garantir un accès aux droits pour tous les enfants et les adolescents. Aussi est-il nécessaire de développer, dans les établissements scolaires en lien avec les associations et mouvements éducatifs de jeunesse, des espaces, démarches et outils favorisant un accès de tous à des pratiques à dimension citoyenne à l'intérieur et à l'extérieur de leur établissement. Par conséquent, l'inscription d'un volet « citoyenneté et éducation » dans les projets d'établissement permet l'articulation des différentes initiatives éducatives des acteurs locaux : établissements scolaires, centre de loisirs, collectivités locales, associations.

Mais, aujourd'hui au Burkina Faso, la crise de la citoyenneté semble évidente. Les

1 KI-ZERBO, Joseph (1990). Éduquer ou périr. Paris : Harmattan. P. 15.

2

burkinabè au quotidien, vivent exposés à des comportements individualistes ou consuméristes, qui nuisent à l'intérêt collectif, et qui affectent le concept de « vivre ensemble ». Le milieu scolaire n'est pas épargné au regard des manquements graves au règlement intérieur. Même la tenue du forum sur le civisme à Ouagadougou du 30 au 31 mai 2013 sur le thème « Quelle synergie d'actions pour une culture de citoyenneté responsable au Burkina Faso ? » n'a pas permis à ce jour, d'imprimer de façon pérenne dans l'esprit des burkinabè, un comportement participatif et citoyen. Alors, un renforcement des missions éducatives (apprendre à vivre ensemble, à être responsable) s'impose. Ainsi, il est essentiellement question de savoir comment exploiter l'engagement et la participation des élèves à la vie des établissements, afin de les former à la citoyenneté et au civisme dans les établissements d'enseignement secondaire.

L'objet de notre recherche est de faire le constat de l'implication des élèves dans la vie de quatre établissements d'enseignement secondaire de la ville de Ouagadougou et de cerner son impact dans la formation des élèves à la citoyenneté, dans une perspective de renforcement des comportements participatifs et citoyens en milieu scolaire. En abordant la question sous le thème « Engagement et citoyenneté : pour une meilleure participation des élèves à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire », notre objectif est de démontrer l'intérêt et l'importance de la participation des élèves à la vie de leur établissement en ce que cela constitue un élément de leur éducation à la citoyenneté. Le choix de ce thème se justifie par le fait que les responsabilités du Conseiller d'Éducation s'inscrivent dans la perspective d'accompagner la mission éducative des établissements scolaires dans ses dimensions relationnelle, fonctionnelle et citoyenne.

Le présent travail de recherche s'articule autour de deux grandes parties : les aspects théoriques et les aspects pratiques.

La première partie comporte essentiellement trois chapitres. Le chapitre I est relatif à la problématique de l'étude. Il présente le contexte général de l'étude, l'objectif de la recherche, les hypothèses et aborde la justification du choix du thème. Le chapitre II est consacré au cadre théorique de référence, aux différentes définitions des termes utilisés dans la présente recherche et à la synthèse des différents documents que nous avons consultés et lus pour éclairer notre problématique. Le chapitre III décrit la méthodologie adoptée pour mener à bien l'étude. Il traite de la zone de recherche, des méthodes utilisées, du public cible et son échantillonnage, la méthode de la collecte des données, l'analyse documentaire, de la validation des outils de collectes des données.

3

La seconde partie de l'étude comporte également trois chapitres. Ainsi, dans le chapitre I, nous présenterons les résultats de l'enquête de terrain. Il s'agit des données recueillies auprès des élèves, du personnel administratif et des enseignants par le biais du questionnaire et celles obtenues suite aux entretiens réalisés auprès des personnes de ressources. Le chapitre II est relatif à l'analyse des données enregistrées et à leur interprétation. Les réponses étant anonymes, cela permet de recourir à des extraits de réponse pour garantir la pertinence de notre analyse et de l'interprétation des données. Le troisième chapitre rend compte des difficultés rencontrées, situe les limites de l'étude et formule des recommandations afin de rendre meilleure la participation des élèves à la vie du lycée.

4

PREMIÈRE PARTIE :

ASPECTS THÉORIQUES

5

CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE

Ce chapitre décrit d'abord le contexte général de l'étude portant sur l'engagement, la citoyenneté des élèves et leur participation à la vie du lycée. Ensuite, il fait ressortir le dynamisme de l'engagement, de la citoyenneté et la participation des élèves à la vie de leur lycée. Enfin, il dévoile les objectifs assignés, les hypothèses formulées et la justification du choix du thème.

I.1. ENGAGEMENT, CITOYENNETÉ ET PARTICIPATION DES ÉLÈVES : ÉTAT DES LIEUX

L'engagement, la citoyenneté des élèves et leur participation à la vie de leur lycée est à l'image de la société dans son ensemble. Ce sont des valeurs qui font parties des finalités du système éducatif burkinabè. Par conséquent, l'inculcation des valeurs humaines et sociales incombe aujourd'hui à l'école en tant que lieu où se concentrent la plupart des problèmes qui émanent de la société, mais aussi le milieu où doivent s'enseigner et prendre forme la citoyenneté, le civisme et l'amour de la patrie. La loi n° 013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation, en son article 13 dispose :

Le système éducatif burkinabè a pour finalités de faire du jeune burkinabè un citoyen responsable, producteur et créatif. Il vise essentiellement à assurer un développement intégral et harmonieux de l'individu, notamment en :

- favorisant son développement personnel à travers son épanouissement physique, intellectuel et moral ,
·

- stimulant son esprit d'initiative et d'entreprise ,
·

- cultivant en lui l'esprit de citoyenneté à travers l'amour de la patrie afin qu'il soit capable de la défendre et de la développer ,
·

- cultivant en lui l'esprit de citoyenneté responsable, le sens de la démocratie, de l'unité nationale, des responsabilités et de la justice sociale ,
·

- développant en lui l'esprit de solidarité, d'intégrité, d'équité, de justice, de loyauté, de tolérance et de paix ,
·

- cultivant en lui le respect d'autrui notamment l'équité entre les genres mais aussi le respect de la diversité linguistique, confessionnelle et culturelle ,
·

- garantissant sa formation afin qu'il fasse preuve de discipline et de rigueur dans le travail et qu'il soit utile à sa société et à lui-même ,
·

- développant en lui le sens des valeurs universelles ,
·

- développant toutes ses potentialités afin de le rendre capable de participer activement par ses compétences au développement de son pays2.

En somme il s'agit, sur un plan culturel et philosophique, de faire des jeunes burkinabè les principaux destinataires des actions d'éducation, de formation et de prévention des maux

2 Article 13 de la loi n° 013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation.

6

et/ou crises liés à la société moderne. Cependant, l'aboutissement de ces finalités dépend sans doute du degré d'engagement de tous les acteurs du système éducatif.

I.1.1. L'engagement ambigu des élèves dans la vie de leur lycée

Il ressort de notre expérience professionnelle du milieu scolaire que l'engagement de la plupart des élèves semble se résumer à assister aux événements qui se produisent au sein de leur établissement. En d'autres termes, nous avons l'impression qu'ils sont plus spectateurs qu'acteurs. Les rares fois où les élèves sont acteurs, ils ne prennent pas la pleine mesure des actes qu'ils posent. Trois exemples pourraient illustrer ces assertions.

Le premier est relatif au comité des élèves. D'une manière générale, ce comité ne fonctionne pas ou fonctionne mal. Les raisons de ce dysfonctionnement sont de deux ordres. Les difficultés de collaboration des membres durant leur mandat. Il en résulte que ceux-ci n'arrivent pas à travailler tous ensemble sur une activité du début à la fin. La désertion du comité par certains membres en cours d'exercice. Les justificatifs avancés pour expliquer l'une ou l'autre raison sont le manque de temps et la perte de confiance entre les uns et les autres ajoutée au manque d'intérêt pour les activités organisée.

Le deuxième concerne l'élection des candidats du comité des élèves. Ce sont les délégués de classe et leurs adjoints. Dans la pratique, lors de l'élection des délégués de classes, il y a rarement des candidatures volontaires. Il faut souvent recourir à des propositions de candidats, voire à des impositions implicites de candidats, pour avoir un délégué de classe et son adjoint. Une fois installés, ceux-ci deviennent des « coursiers » des enseignants faisant perdre de vue les rôles essentiels des délégués de classe tels que décrits dans l'arrêté n°2014-369/MESS/SG/DGESG du 29 septembre 2014 portant règlement intérieur des établissements d'enseignement technique, professionnel et secondaire général du Burkina Faso. Cette utilisation peu valorisante mais acceptée passivement par les délégués de classe devrait être revue et corrigée par tous les intervenants du système éducatif qui devraient s'engager à respecter le statut de délégué de classe.

Le troisième exemple s'intéresse au soutien qu'apporte l'ensemble des élèves au comité des élèves. Peu d'élèves soutiennent le comité des élèves dans l'élaboration, la préparation et la réalisation des activités. La majorité se contente de participer aux activités pédagogiques et ne se préoccupe guère des autres activités notamment celles organisées par leurs représentants. Or, en démocratie, élire un représentant est synonyme de promesse faite pour l'accompagner dans l'accomplissement de ses missions.

7

L'engagement des élèves s'observe aussi par leur adhésion aux associations scolaires laïques (club UNESCO, club des écologistes, club des scientifiques, etc.) et religieuses (AEEMB, JEC, GB etc.)3, leur participation dans les équipes sportives (équipe de football, basket, athlétisme, etc.) et culturelles (groupe musical, troupe de théâtre, comité de rédaction du journal du lycée, etc.). L'adhésion aux associations laïques ou religieuses se fait librement et volontairement par les intéressés alors que l'inscription dans les équipes sportives et culturelles est sélective au regard des visées compétitives qui ont présidé à leur mise en place. Signalons toutefois qu'il existe une possibilité de s'inscrire dans les groupes d'animation et de supporteurs autour des dites équipes. Dans la pratique, ces adhérents donnent réellement de leur temps, de leur ressource financière et matérielle pour organiser des activités d'intérêt social, même si la satisfaction n'est pas toujours au rendez-vous.

En somme, les élèves à quelques exceptions près se comportent plus comme des spectateurs voire des figurants dans leur établissement. Ils ne se donnent pas volontiers et de façon altruiste pour le rayonnement de leur lycée. Cela se ressent explicitement dans l'expression de leur citoyenneté.

I.1.2. La citoyenneté affligeante des élèves

De nos jours, la citoyenneté des burkinabè en général et des élèves en particulier est peu reluisante. Le Burkina Faso, autrefois cité en exemple, pour les vertus d'intégrité, de courage et de patriotisme de son peuple, est devenu aujourd'hui le théâtre de nombreux actes d'incivisme et de comportements dépourvus de sens de citoyenneté. De la ville à la campagne, on assiste à la montée de l'incivisme : le non-respect des droits et devoirs du citoyen, la banalisation des symboles de l'État, la spoliation et/ou le non-respect des biens privés et publics. Ainsi, des phénomènes de foule et/ou individuels incompatibles avec l'État de droit, sont observables dans toutes les couches socio-professionnelles. KAGAMBÈGA (2010) décrit très bien la situation dans son mémoire de fin de formation à la fonction d'inspecteur de l'enseignement du premier degré :

Que ce soit au niveau des dirigeants que des citoyens ordinaires les dérives ont toujours été relevées. L'opinion publique dans sa grande majorité se fait à l'idée que la morale agonise au pays des hommes intègres. Des détournements de biens publics, laxisme au travail, irrespect des lois et règles de la république. La moindre manifestation est une

3 AEEMB : Association des Élèves et Étudiants musulmans du Burkina ; JEC : Jeunesse Étudiante Catholique ; GB : Groupe Biblique.

8

occasion pour détruire tous les symboles de l'État4.

Aussi poursuit-il « ... comme l'école est un produit de la société, celle-ci à son tour sera prise également dans le tourbillon de l'incivisme »5. En milieu scolaire, l'incivisme a atteint des proportions inquiétantes et se manifeste par le non-respect du personnel pédagogique, administratif et d'encadrement de la vie scolaire. Ainsi, ces dernières années, les mauvais comportements des élèves se manifestent sous les formes suivantes :

- la fréquence des destructions des biens publics et privées pendant les manifestations des élèves ;

- les tricheries et falsifications sur les copies de devoirs, les bulletins, les livrets et autres documents scolaires sont de plus en plus récurrentes ;

- la multiplicité des violences verbales et physiques : insultes, coups, séquestrations, assassinat.

À ce propos, LAMIEN (2013)6, dans une enquête réalisée dans le cadre de son mémoire de fin de formation, révèle qu'au moins 60% des enquêtés affirment avoir été victimes ou témoins de violences en milieu scolaire. D'autres formes de mauvais comportements sont rapportés et font la une des journaux : séquestration de proviseur à Niangoloko, à Garango et Imasgo. Le paroxysme a été atteint le 29 janvier 2013 avec l'homicide de l'élève du groupe scolaire saint Viateur illustrant la montée de la violence. Les « grèves sauvages » sont devenues le quotidien de certains établissements. Les titres des journaux s'en donnent à coeur joie : « Les élèves du lycée professionnel Régional Doma Somé de Gaoua ont chassé leur proviseur », « Niangoloko : le véhicule du proviseur incendié par des élèves ». Le Burkina Faso assiste impuissant au règne de l'enfant-roi.

La citoyenneté vue sous l'angle du civisme n'est pas la chose la mieux partagée dans les établissements d'enseignement au Burkina Faso. Avec un tel degré d'incivisme, peut-on réellement parler de participation des élèves à la vie scolaire de leur établissement ?

4 KAGAMBEGA, Tambi (2010). « L'incivisme en milieu scolaire : quelle contribution du théâtre-forum pour l'éducation à la citoyenneté ? » Mémoire de fin de formation IEPD, UK/ENS, p. 11.

5 Ibid. p. 11

6 LAMIEN, Joanny (2013). « Quelle contribution de l'éducation pour l'émergence d'une vie citoyenne dans les établissements d'enseignement secondaire ? » Mémoire de fin de formation CE, ENS/UK, p. 53.

9

I.1.3. La Participation mitigée des élèves à la vie de leur lycée

La participation à la vie de la nation est un droit consacré par la constitution du 2 juin 1991 en son article 12 : « Tous les burkinabè sans distinction aucune ont le droit de participer à la gestion des affaires de l'État et de la société »7. La participation des élèves à la vie des lycées est définie dans l'arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/ du 08 septembre 2014, portant fonctionnement des établissements publics d'Enseignement secondaire. À l'analyse, cet arrêté révèle que les élèves participent à la gestion de leur établissement par l'intermédiaire des délégués élus. Aussi, les délégués siègent dans trois (03) instances en l'occurrence le comité de gestion, le conseil de discipline et le conseil de classes, sur les huit que compte l'établissement. Légalement donc, les élèves ne participent pas directement à la gestion de leur établissement scolaire. En revanche, ils sont cordialement invités à participer directement à la vie de leur lycée. Participer à la vie de son lycée consiste à prendre part activement aux diverses activités (conférences, salubrité, sortie d'étude ou de détente, sports, nuit culturelle, etc.) organisées par l'administration, le comité des élèves et les autres structures internes ou externes à l'établissement. Mais que constate-t-on ? L'engouement des élèves pour les différentes activités organisées à leur intention est mitigé. Généralement, ils sont enclins aux activités ludiques (nuit culturelle, sortie détente) et sportives (coupe du proviseur, USSU-BF). Par contre, il faut les négocier, voire les contraindre pour qu'ils acceptent prendre part à des activités comme les conférences et les activités de salubrité de la cour, des classes et de l'établissement. Les activités organisées par les structures internes (JEC, AEEMB, club UNESCO etc.) connaissent les mêmes réalités.

En somme, la majorité des élèves semble rester passifs à ce qui se déroule dans leur établissement. Leur forte mobilisation se sent dans les mouvements de protestation. Alors, l'incivisme tel que décrit est à redouter. Mais fort heureusement, certains élèves ont des comportements citoyens. L'espoir est donc permis. Ces derniers se mobilisent volontairement pour participer à certaines activités organisées dans un esprit citoyen au sein de l'établissement. Cette réalité mérite d'être améliorée et le présent mémoire en est notre contribution.

7 Constitution du 02 juin 1991, version révisée de juin 2012.

10

I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THÈME

Le choix porté sur le thème « Engagement et citoyenneté : pour une meilleure participation des élèves à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire » se justifie pour trois (03) raisons.

D'une part, l'éducation au civisme et à la citoyenneté constitue un enjeu pour notre pays. La question du civisme fait l'objet d'interpellation quotidienne par le gouvernement, mais aussi, par les organisations de la société civile (OSC). Il ne se passe plus un seul jour sans que des actions ciblées soient menées pour contrer l'incivisme. Le chef du gouvernement burkinabè devant la représentation nationale, a exprimé sa préoccupation face à la gravité de la situation. Ainsi déclarait-il : « l'incivisme constitue une négation de l'État de droit et nous constatons malheureusement sa montée, en particulier dans les centres urbains »8 . Par conséquent, un accent particulier devra être mis sur la jeunesse, surtout celle scolaire, à travers l'éducation aux droits humains, au civisme et à la citoyenneté ; d'où l'organisation annuelle de la Semaine Nationale de la Citoyenneté (SENAC) depuis 2004, illustrant la volonté manifeste des autorités politiques et administratives à endiguer le phénomène. Les pouvoirs publics en général et tout acteur du système éducatif en particulier, ont donc le devoir d'inculquer à la jeune génération que l'engagement et la citoyenneté active sont des stratégies pour une meilleure participation à la construction et au développement de la nation burkinabè.

D'autre part, en en notre qualité d'attaché d'éducation, nous avons eu l'opportunité de participer à l'organisation de l'élection des délégués de classes et membres du bureau de comité des élèves où il est arrivé que l'on n'enregistre pas de candidats aux postes de délégués/délégués adjoints de classes. Même ceux qui ont été proposés par leurs camarades ont décliné l'offre ; dans ces conditions n'est-il pas difficile d'instaurer une démocratie scolaire s'il n'y a pas d'élèves pour l'animer ? Somme toute, le constat est qu'au fil des années, le délégué de classe est chargé et réduit à des corvées inhérentes au bon fonctionnement de l'enseignement (cahier de texte, craie...). Bien qu'il soit reconnu comme le porte-parole des élèves de sa classe ou de l'ensemble des élèves, son avis est très souvent ignoré dans les décisions qui les concernent ; d'où la naissance de foyers de tension dans les établissements d'enseignement, laissant présager des crises diverses. Même les associations et mouvements de jeunesse présents dans les lycées ne sont vus que lors des opérations évènementielles. Le sentiment général qui se dégage est que les élèves sont utilisés par simple

8Discours du premier ministre sur l'état de la nation à l'assemblée nationale le 3 avril 2014.

11

formalité poussant ces derniers à adhérer à des mouvements et associations dans un esprit de contestation, de remise en question de l'ordre établi et de revendication. Cette situation doit être revue et corrigée impérativement afin de permettre aux élèves de participer conséquemment à l'animation de la vie du lycée. La participation constitue un puissant remède contre les conflits et comme le soutient MEYER (2010) cité par le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) : « la participation la plus large possible est une fin en soi car elle instaure un cercle vertueux, elle a une vertu éducative, elle développe les aptitudes à gouverner et le civisme, elle élargit l'horizon intellectuel, elle donne confiance et elle libère »9.

Enfin, notre expérience des mouvements syndicaux nous a permis de comprendre que l'engagement est révélateur de la grandeur des hommes. L'engagement citoyen signifie un engagement vis-à-vis d'autrui et de la collectivité ; et cela nous avons pu le vérifier grâce à nos activités dans le cadre de l'École Démocratique et Populaire (EDP). Durant cette période, nous avons acquis la pleine conscience que l'engagement doit obéir à une éthique, celle d'une activité citoyenne ne visant pas le profit financier ou un quelconque intérêt particulier. Malheureusement, de nos jours, le défi à relever est d'amener la jeunesse à s'approprier la pensée du président John Fitzgerald KENNEDY qui, lors de son discours d'investiture le 20 janvier 1961, lançait cet appel : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays »10. Cela est d'autant plus justifié car la population burkinabè est majoritairement jeune (66% ont moins de 25 ans et 19% ont entre 16 et 25 ans selon l'Institut National des Statistiques et de la Démographie du Burkina Faso).

I.3. SITUATION PROBLÉMATIQUE

Avec l'essor de l'individualisme, le désintérêt pour la chose publique, la crise de l'autorité, la désorganisation de la vie familiale, les incivilités, ce sont autant de facteurs qui sont comptables de problèmes soulevés dans la description du contexte général et la justification du thème de l'étude. Notre problématique émane de ce constat.

9CGD info (2011). « Participation citoyenne et qualité de la gouvernance locale, l'expérience du Burkina ». Rapports Élus Locaux, juillet, n°1, http://www.cgd-igd.org/wp-content/uploads/2014/03/CGD-INFO-GOUVENANCE-LOCALE-2011.pdf [consulté le 21/10/2014 à 22h02].

10Discours prononcé par le président John Fitzgerald KENNEDY à son investiture le 20 janvier 1961, http://histoire.comze.com/kennedy1961.pdf [consulté le 20 février 2014 à 12h18].

12

Premièrement, il concerne la démotivation des élèves quant à l'exercice de la fonction de délégués de classes. Les associations scolaires connaissent presque de faibles adhésions. Pourtant, une minorité fait le choix de s'impliquer au quotidien, en particulier dans les instances consultatives ou délibératives qui orientent, en partie, les décisions politiques de l'établissement.

Deuxièmement, il concerne l'incivisme qui, même s'il semble rester dans une proportion raisonnable, génère une ambiance de tensions, de conflits, voire d'insécurité. Ce climat, peu propice à l'épanouissement, concerne l'ensemble de la communauté éducative.

Troisièmement, le relatif désintérêt de la communauté éducative pour les activités para et péri scolaires des élèves. Les élèves ne bénéficient pas toujours de la présence des personnes chargées de leur encadrement ou doivent faire face à des difficultés inhérentes aux acteurs scolaires.

Cette situation fait naitre en nous plusieurs interrogations.

- Quel est le rôle éducatif de la participation des élèves à la vie de leur établissement ?

- Quel est l'impact de cette participation dans l'éducation à la citoyenneté des élèves des établissements d'enseignement secondaire ?

- Comment favoriser l'implication des élèves dans la vie des établissements d'enseignement secondaire au-delà de la stricte obligation scolaire ?

Toutes ces questions fondent notre étude et concourent à l'atteinte d'un certain nombre d'objectifs.

I.4. LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Un objectif général et des objectifs spécifiques sont assignés à la présente recherche.

I.4.1. Objectif général

L'objectif général de notre recherche est de démontrer l'intérêt et l'importance de la participation en ce qu'elle constitue un élément de leur éducation à la citoyenneté. Cet objectif général se décline en objectifs spécifiques qui sont les suivants :

I.4.2. Objectifs spécifiques

- favoriser l'exercice de la citoyenneté des élèves dans les établissements d'enseignement secondaire ;

- recueillir les difficultés liées à la participation des élèves à la vie des établissements ;

13

- valoriser la participation des élèves à la vie des établissements en vue de susciter et de renforcer le comportement participatif et citoyen des élèves au secondaire ;

- formuler des suggestions et recommandations dans le sens de l'amélioration du comportement participatif et citoyen des élèves.

La réalisation de ces objectifs commande la définition d'hypothèses de recherche.

I.5. HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE

I.5.1. Hypothèse principale (H.P)

La participation des élèves à la vie des établissements d'enseignement secondaire est porteuse d'un apport significatif à leur socialisation.

Trois(03) hypothèses secondaires sont formulées en sus de l'hypothèse générale.

I.5.2. Hypothèses secondaires (H.S)

H.S1 : La participation des élèves à la vie du lycée contribue à leur éducation à la citoyenneté.

HS2 : Les attitudes et comportements de certains acteurs ne sont pas de nature à favoriser la participation des élèves à la vie de leur établissement.

HS3 : La valorisation de l'engagement des élèves à la vie du lycée contribue à l'émergence d'un comportement participatif et citoyen au secondaire.

Ce premier chapitre a mis en relief les fondamentaux de notre mémoire. Le chapitre suivant aborde le cadre conceptuel, théorique et la revue de la littérature.

14

CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE DE RÉFÉRENCE, DÉFINITIONS DES CONCEPTS ET REVUE DE LA LITTÉRATURE

Ce chapitre aborde trois points à savoir : le cadre théorique de référence, le cadre conceptuel et la revue de la littérature. Le cadre théorique consiste à donner les théories de référence sur lesquelles nous nous appuierons pour élucider notre sujet. Le cadre conceptuel donne le sens de certains termes ou concepts utilisés et la revue de la littérature repose sur la synthèse des ouvrages consultés dans le cadre de la présente recherche.

II.1. CADRE THÉORIQUE DE RÉFÉRENCE

Parce que s'inscrivant dans le vaste champ de la sociologie, notre étude pour être élucidée aura besoin de s'appuyer sur les théories sociales telles, les théories des organisations, les théories de la communication, la théorie fonctionnaliste, la théorie du choix et l'approche humaniste. Il s'agit essentiellement des théories et approches liées au management participatif, au développement de la personne et aux processus coopératifs de l'apprentissage se rapportant au thème de notre recherche.

II.1.1. Les théories des organisations

Dans les théories des organisations, la motivation est l'ensemble des facteurs internes et externes qui induisent des comportements positifs chez l'acteur face à une situation. La motivation prend alors en compte les besoins, les conditions d'organisation du travail, le contenu des programmes d'activités, les résultats attendus etc. Au regard de l'importance de ces facteurs recensés dans les écrits, les théories de la motivation apportent un plus dans la compréhension de l'engagement et du comportement participatif et citoyen des acteurs de l'enseignement secondaire et singulièrement des élèves. Ainsi, plusieurs auteurs s'y sont intéressés. Nous pouvons citer entre autres, MASLOW (1954), ADAMS (1965), VROOM (1964). Mais la théorie de MASLOW, nous semble-t-il, est la plus proche de notre contexte.

II.1.1.1. La théorie des besoins humains de MASLOW

Partant du principe que les individus ont un ensemble de besoins complexes, MASLOW (1954) définit l'être humain comme un tout présentant des aspects physiologiques, psychologiques, sociologiques et spirituels. Chacun de ces aspects est relié à certains besoins humains. Dans sa théorie, il propose une conception systématique des besoins de l'homme et schématise la hiérarchie des besoins à l'intérieur d'une pyramide à cinq paliers :

15

- les besoins physiologiques tels que se nourrir, s'abriter, conserver la vie ;

- les besoins de sécurité : se sentir équilibré et protégé dans sa vie physique et dans ses relations quotidiennes avec autrui, se prémunir contre la maladie ou la douleur ;

- les besoins d'appartenance : les individus ont besoin d'amour, d'appartenir à un groupe, d'établir des relations personnelles avec telle ou telle autre personne, d'être aimés et acceptés ;

- les besoins d'estime de soi : les individus ont besoin d'épanouissement, de respect, de valorisation de leur potentiel, et de se sentir estimés des autres, compétents, maître de soi et de leur vie ;

- les besoins d'autoréalisation : les besoins d'accomplissement, de croître personnellement, d'utiliser ses compétences au maximum et de la façon la plus créative possible en vue de se réaliser dans la vie.

5- besoins
d'autoréalisati

on

4- besoins d'estime de soi

3- besoins d'appartenance

2- besoins de sécurité

1- besoins physiologiques

Source : BERGERON (2001) P. 560

Graphique 1 : La pyramide des besoins humains de MASLOW

Ces besoins peuvent être regroupés en deux types : les besoins de niveaux inférieurs et les besoins supérieurs. Tout individu cherche d'abord à satisfaire les besoins inferieurs avant de se retourner vers les besoins supérieurs. De plus, il est fréquent que les besoins soient multiples et/ou contradictoires. Ce sont les aspirations et désirs concrets qui déterminent la motivation et orientent le comportement. Selon MASLOW, les conduites humaines sont

16

dictées par la satisfaction des besoins. Ainsi, il est primordial de satisfaire les besoins d'ordre inférieur tels que les besoins physiologiques, les besoins de sécurité et les besoins sociaux pour permettre aux hommes de viser des besoins d'ordre supérieur tels que les besoins d'estime de soi et les besoins d'autoréalisation.

En intériorisant les besoins que les individus cherchent à satisfaire et les comportements y relatifs, cette théorie pourrait nous être utile pour comprendre le comportement et les agissements des élèves. En effet, les élèves au secondaire ont des besoins à satisfaire : besoins de se nourrir, de s'habiller, d'être en sécurité, d'être aimés ou de satisfaire leur soif de connaissance, afin de trouver un sens à l'école et à la vie. Ces besoins sont fondamentaux et leur non-satisfaction peut déclencher chez certains un comportement offensif (actes d'incivilités, de violences récurrentes) ou de désintérêt (résignation, paresse).

La théorie des besoins appliquée aux élèves de l'enseignement secondaire permet de susciter leur engagement et participation à la vie du lycée suivant leur centre d'intérêt. Dans la mesure où ils n'arrivent pas à satisfaire correctement leurs besoins vitaux, plus rien d'autre ne saurait les motiver à participer à une quelconque activité. Au regard de cette réalité, il devient nécessaire d'instaurer et de maintenir un cadre règlementaire qui assure et rassure les élèves afin de faire du lycée un lieu de vie. Quant aux besoins d'estime de soi et d'autoréalisation, ils sont étouffés du fait de la violence symbolique qu'exerce l'institution scolaire de par son organisation sur les élèves issus de divers milieux et de l'attitude des acteurs. C'est pourquoi les besoins d'engagement et de participation qui sont certes ressentis chez les élèves pourraient être assouvis avec un bon usage de la théorie de MASLOW. Cela passe en partie par la reconnaissance de l'existence de ces besoins et leur légitimation. Partant de là, il devient opportun de chercher à communiquer avec les élèves pour comprendre et satisfaire au mieux leurs besoins qui sont en droite ligne avec les finalités définies dans la loi d'orientation de l'éducation et la convention relative au droit de l'enfant (CDE), notamment en ses articles11 12, 13, 15, 16, 17, 28 et 29.

D'autres théories telles, la théorie X et Y de Mc GREGOR (1960), les théories situationnelle et systémique de BRASSARD (1996), la théorie de la communication dans les organisations de BERGERON et BELANGER (1979) sont autant de théories qui, respectivement traitent du comportement des acteurs, de la situation et conditions de travail

11 Articles 12 (liberté d'opinion), 13 (liberté d'expression et d'information), 14 (liberté de conscience et de religion) 15 (liberté d'associations et de réunion) 28 (droit à l'éducation) et 29 (épanouissement et développement personnel de l'enfant).

17

puis de la communication dans les organisations. De ces théories, nous avons retenu la théorie systémique et les conceptions de la communication en éducation.

II.1.1.2. La théorie systémique

Le mot système dérive du grec « systema » qui signifie « ensemble organisé ». Pour ROSNAY (1975), « un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d'un but »12. Le degré de complexité d'un système dépend du nombre de ses composantes, du nombre et type de relations qui les lient entre eux. Lorsque le système est appliqué à l'activité humaine, il se caractérise en termes de structures hiérarchiques, de propriétés émergentes, et de réseaux de communication et de contrôle. Nous pouvons affirmer que le système d'activité humaine est complexe. Il comprend : l'équifinalité, l'interaction et l'ouverture.

Selon LAPOINTE (1941), « un système est "équifinal" parce qu'il peut réaliser ses objectifs à partir de différents points de départ et par différents moyens »13. C'est la capacité d'un système à atteindre ses objectifs en se référant à ses initiaux par l'usage de différents scénarii. L'interaction est l'ensemble des liens de dépendances existant à l'intérieur des différentes composantes d'un système. Un changement apporté au niveau des programmes d'études d'un système scolaire, par exemple, entraîne des ajustements de méthodes, la modification de l'emploi du temps, le redéploiement des acteurs, la production de nouveaux textes et règlements, l'élaboration de nouveau matériel pédagogique etc. Une modification d'un sous-ensemble du système entraîne des réajustements plus ou moins importants au niveau des autres composantes du système. Cet aspect d'interaction et d'interdépendance est également applicable dans la lutte contre l'incivisme et le manque d'engagement citoyen au secondaire. S'agissant de l'ouverture, c'est la capacité qu'a un système d'échanger de l'information avec d'autres systèmes ou avec l'environnement qui l'influence de façon évidente. Un système fonctionne à l'intérieur d'une organisation qui l'englobe (supra-système) et qui lui impose certaines contraintes. C'est ainsi que le système scolaire doit développer chez les élèves certaines compétences leur permettant de s'adapter aux exigences de l'établissement dans lequel ils vivent.

Dans cette perspective systémique, l'organisation est donc présentée comme un système cohérent, dont tous les éléments sont interdépendants et interagissant avec une multi-

12 ROSNAY, Joël (1975). Le macroscope : vers une vision globale. Paris : Seuil, p. 93.

13 LAPOINTE, Jean Jacques (1941). La conduite d'une étude de besoins en éducation et en formation : approche systémique. PUQ, réimpression juin 1995, p. 29

18

dimensionnalité et des individualités au plan professionnel. Cette vision de l'institution permet à chaque acteur d'exercer une liberté responsable à travers la mise en place de règles administratives pour permettre à tous de participer réellement aux différentes situations administratives. Par ailleurs, les conflits structurels et dynamiques doivent être gérés dans une perspective de négociation, d'enrichissement mutuel, de respect de la liberté d'autrui et de dépassement de soi. Ce faisant, il est nécessaire de valoriser les acteurs à travers l'écoute et envisager avec eux une solution.

Aussi, dans cette approche systémique, l'éducateur doit accorder une importance aux différents systèmes dont l'enfant fait partie (famille, école, rue). L'histoire de la famille agit inconsciemment sur l'individu. Alors, on ne peut donc pas considérer l'enfant dans la thématique de l'engagement, de la citoyenneté et de la participation en excluant sa famille, car l'enfant transporte avec lui des valeurs, des émotions, des comportements véhiculés par la famille. C'est ce qui fait de lui une personne à part entière. Mais ces valeurs, ces émotions et comportements sont déterminés par la diversité des schèmes qui sont tributaires du système social de l'individu. L'éducation familiale, au Burkina Faso, se caractérise par un certain nombre d'aspects défavorables à l'adaptation et à l'intégration scolaire. On note la faiblesse de la stimulation de la pensée enfantine, notamment par l'étouffement de la curiosité et de l'esprit de questionnement, la proscription de la liberté, l'absence d'initiative laissée à l'enfant. Or, conformément à la CDE, HAMMARBERG (1997) affirme qu'« Il est impératif que l'éducation respecte le droit de l'enfant à être curieux, à poser des questions et recevoir des réponses, de discuter et de ne pas être d'accord, de faire des expériences et de commettre des erreurs, de connaître et de ne pas connaître, d'être créatif et spontané »14. C'est pourquoi, il est donc essentiel de définir avec la famille les problèmes et les objectifs à atteindre.

Toutes les théories des organisations développées plus haut ne peuvent être mises en pratique au sein de l'établissement que s'il y a communication mutuelle entre les différents acteurs du lycée. « Il est impossible de ne pas communiquer (...) tout comportement est communication, et toute communication affecte le comportement »15. C'est dire que la communication a un effet sur le comportement.

14 HAMMARBERG, Thomas (1997). « A School for Children with Rights », dans Innocenti Lectures, (UNICEF, Centre international de développement de l'enfant, Florence) cité par MORKA, Felix. Module 16 : le droit à l'éducation. Le cercle des droits, http://www1.umn.edu/humanrts/edumat/IHRIP/frenchcircle/M-16.htm [consulté le 20/03/2015 à 11h46].

15 WATZLAWICK, Paul (1972). Une logique de la communication. Éd., Points essais, p. 46.

19

II.1.2. Les conceptions de la communication en éducation

Les questions théoriques de la communication abordées par FREIRE (2001) présentent le dialogue comme l'essence même de ce domaine et comme pratique de la liberté. Pour lui, le dialogue est un phénomène humain, et se traduit par la parole qui a deux dimensions : l'action et la réflexion de ceux qui le pratiquent. De ce fait, la parole constitue un droit pour tous, et personne ne doit imposer aux autres sa parole en refusant la leur. Ainsi, le dialogue est une exigence existentielle. Il ne peut se réduire au « dépôt » des idées d'un individu dans un autre. Ce ne doit pas être non plus une discussion agressive, une polémique entre des personnes. Par conséquent, il n'y a pas de dialogue sans humilité. Le dialogue est une rencontre des hommes pour apprendre ensemble à agir. Il se rompt lorsque l'un des acteurs oublie l'humilité. Nous ne pouvons dialoguer si nous projetons sur les autres l'ignorance, si nous refusons la contribution des autres. La confiance dans l'homme est une condition à priori. Elle doit exister avant que le dialogue ne se concrétise.

Selon BERGERON et BELANGER (1979), la ressource la plus importante dans la communication interpersonnelle est l'homme. Cela se justifie dans la mesure où l'homme est au centre de toutes les activités économiques, sociologiques, administratives et scolaires. L'homme est lui-même une ressource d'où la nouvelle vision des ressources humaines qui valorise l'homme et concourt à l'efficacité de son action à travers la communication. La valeur intrinsèque de l'être humain est décrite par ses compétences, ses valeurs morales, sa personnalité, ses croyances, et ses aspirations. Tous ces aspects intérieurs de l'homme sont à connaitre, car ils placent le responsable dans le bon chemin du management. Pour y parvenir, il doit privilégier la communication en valorisant l'homme dans ce qu'il a en lui. Si le responsable administratif sait se montrer attentif aux aspects sociaux et humains, si l'agent est impliqué dans la résolution des problèmes, et si le gestionnaire des ressources humaines sait éviter et oublier les préjugés, et permettre ainsi à l'agent discriminé de s'amender, alors la question de l'engagement, de la citoyenneté et de la participation des élèves peut être résolue.

Au niveau des établissements secondaires, il appartient au personnel pédagogique, d'administration et d'encadrement de la vie scolaire de perpétuer la communication interpersonnelle de manière à avoir une bonne écoute entre personnel de la vie scolaire et les élèves, sans ignorer aussi les parents. La communication interpersonnelle est une grande source de motivation et d'efficacité, mais elle exige un certain nombre de qualité humaine et d'aptitude. En effet, communiquer met en présence deux ou plusieurs individus et se caractérise par des échanges. Pour que la communication soit efficace, il faut :

20

- accueillir et respecter l'émetteur, celui-ci est tenu de respecter l'auditeur ;

- tenir compte des valeurs humaines et des aspirations profondes pour recueillir la participation de l'interlocuteur ;

- avoir une capacité d'écoute.

La bonne écoute commence par la bonne attitude dans l'accueil qui rassure. Il faut écouter l'autre jusqu'au bout de ses propos. GROMOLARD (1991) ne disait-il pas, à ce propos, qu'« écouter c'est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un, c'est lui dire non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps : tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là, tu vas m'enrichir car tu es ce que je ne suis pas »16. Cela signifie qu'on accorde de l'intérêt au problème même si on ne peut pas le résoudre. La capacité d'écoute se ressent dans les questions qu'on pose, l'avis de l'auditeur sur le problème évoqué. Par exemple, dans une situation d'échange entre le conseiller principal d'éducation (CPE) et un élève, le CPE peut demander l'avis de celui-ci, les solutions possibles. La motivation au quotidien exige un type de rapport valorisant. Lorsqu'un élève énonce des idées ou élabore un projet qui affecte le fonctionnement de l'établissement, il faut l'écouter jusqu'au bout. Quelle que soit l'ampleur des raisons évoquées ou la gravité de la situation, il faut associer les élèves et aussi les autres acteurs du système scolaire à la recherche de solutions, d'où la coopération.

L'Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F) citée par ZOUNGRANA (2011)17 définit la coopération comme l'activité par laquelle des sujets mettent en commun leurs énergies, leurs savoir-faire et leurs savoirs pour réaliser une fin. Ceci laisse comprendre qu'il faut fédérer les efforts pour parvenir au but recherché. L'histoire issue du dessin publié par le mouvement américain contre la guerre datant de 1937 peut bien illustrer cette théorie.

Deux ânes, attachés à la même corde d'un bout à l'autre, veulent brouter deux tas de foin disposés de sorte que sans le consentement des deux, aucun ne peut être satisfait. Las de se tirer, ils décident de trouver une solution. C'est ainsi qu'ils prennent la résolution de brouter un tas ensemble avant de passer au second tas.

C'est dire que la coopération suppose la communication, la collaboration, la participation, l'entraide. La coopération au lycée est tournée vers les élèves pour les outiller à vivre en harmonie avec eux-mêmes et avec les autres acteurs de la communauté scolaire au

16 GROMOLARD, André (1991). Prendre sa vie en main. Ed. Chronique sociale.

17 ZOUNGRANA, Louis Constant (2007). « L'éducation à la citoyenneté à l'école primaire : la contribution spécifique de l'école », mémoire de fin de formation IEPD, UK/ENS, p. 23.

21

sein de la classe, de l'école et de la société. Cette théorie, s'inscrivant dans la dynamique des méthodes actives, permet aux acteurs scolaires d'être en synergie d'action dans le lycée à travers les instances règlementaires et les associations scolaires ; puis de travailler ensemble pour atteindre le but commun, celui de la réussite scolaire dans un esprit citoyen.

II.1.3. La théorie fonctionnaliste

Le fonctionnalisme du philosophe américain DEWEY (1859-1952), donne une importance de premier ordre à l'apprentissage des habitudes, qui permettent aux organismes de s'adapter à leur environnement et de fonctionner de façon efficace. Pour les fonctionnalistes, la question clé de la recherche est : « Quelle est la fonction ou quel est le but de tout comportement ? »

Les théories de Dewey ont donné les bases de l'éducation progressive dans sa propre école expérimentale, et, de manière plus générale, aux États-Unis : « le par coeur fut abandonné en faveur d'un apprentissage par l'action, en supputant que la curiosité intellectuelle serait encouragée et que la compréhension en serait décuplée »18. Considérant l'école comme une mini-société, il souhaite que les élèves travaillent ensemble à apprendre les phénomènes en faisant le « Learning by doing ». Alors, l'école, pour cultiver chez les enfants le sens social et développer leur esprit démocratique, doit être organisée en communauté coopérative. Pour que l'éducation prépare à la démocratie, DEWEY (1895) déclare qu'elle doit devenir « une institution qui soit, provisoirement, un lieu de vie pour l'enfant, où l'enfant soit un membre de la société, ait conscience de cette appartenance et accepte d'apporter sa contribution »19. Cette théorie bien exploitée offre aux élèves des occasions de mettre en pratique leurs aptitudes et habiletés.

Ainsi, l'installation du gouvernement20 scolaire à l'école « B » de Mentao sous l'égide de Plan Burkina Faso et le Parlement des enfants porté par le ministère de l'action sociale et de la solidarité nationale (MASSN) qui permettent aux élèves de participer, de se responsabiliser et de s'initier au processus électoral et au débat démocratique demeurent des exemples de l'apprentissage de la citoyenneté et de la démocratie par la pratique.

Un tel apprentissage par l'expérience pratique et l'exercice légitime les méthodes

18 DEWEY, John, cité par KY, B. P. (2013), Module cours : introduction à la Psychologie générale. P. 10.

19 DEWEY, John (1895). p. 224, cité par WESTBROOK, Robert B. (1993). « John Dewey. Revue Perspectives ». Vol. XXIII, n° 1-2, Paris : UNESCO, Bureau international d'éducation, p. 277-293.

20 LOMPO, Judicaël Gaël (2014). « École de B de Mentao : silence on vote le président du gouvernement scolaire ». Plan Burkina, http : // www.plan-burkina.org, [consulté le 29/7/2014 à 11h33].

22

actives (pédagogies institutionnelle de OURY et VASQUEZ, 1967 et interactive de DENOMME et ROY, 1998) qui favorisent l'action, l'interaction entre les élèves et les acteurs adultes du lycée. Ces méthodes où les enseignants sont des facilitateurs et les élèves artisans de leur apprentissage, facilitent le développement de compétences citoyennes en milieu scolaire.

Cette conception de l'apprentissage va dans le sens de ROUSSEAU (1762) qui relève que « la véritable éducation consiste moins en préceptes qu'en exercices »21 car au lieu de passer le temps à exhorter les enfants à faire du bien, il faut leur faire vivre la réalité en s'exerçant dans des situations concrètes. Une idée soutenue par AUDIGIER (2007) qui recommande que l'accent soit de plus en plus mis sur les pratiques puisque « c'est en citoyennant que l'on devient citoyen »22.

II.1.4. La théorie du choix

Selon la théorie du Choix de GLASSER (1997)23 , l'équilibre repose sur des besoins communs à tous les êtres humains. Ces besoins seraient inscrits génétiquement chez chacun d'entre nous. Appartenance, amour, pouvoir, plaisir, liberté et survie, sont ces besoins.

L'appartenance et l'amour se traduisent chez beaucoup d'entre nous par la satisfaction d'une relation privilégiée, la camaraderie, l'amitié ou même notre adhésion à un mouvement, un clan, une philosophie de vie, voire même à l'harmonie avec l'univers. Nous développons des comportements de collaboration pour satisfaire ce besoin.

Le pouvoir fait référence au fait d'être quelqu'un dans la vie. L'être et le devenir se mêlent et sont d'égale importance. L'individu recherche du pouvoir sur son corps, son environnement. II est en constant changement, il désire être entendu, reconnu et souhaite augmenter sa compétence. Nous développons des comportements de compétition face à nous-mêmes et aux autres pour satisfaire ce besoin.

Le Plaisir, à l'instar de l'enfant qui joue pour apprendre ou apprend pour jouer, l'être humain recherche le plaisir car c'est dans le plaisir qu'il a fait ses plus grandes découvertes et a travaillé au plus fort. Le plaisir est une réponse génétique à l'apprentissage.

21ROUSSEAU, Jean Jacques (1762). Émile ou De l'éducation. Livres I, II, III édition électronique de Jean-Marie TREMBLAY, CÉGEP de Chicoutimi, p. 13.

22 AUDIGIER, François (2007). « L'éducation à la citoyenneté dans ses contradictions ». Revue internationale d'éducation de Sèvres, dossier : l'élève, futur citoyen, p. 31.

23 GLASSEUR, William (1997). La théorie du choix ou théorie du contrôle. Éditeur : Chenelière/McGraw-Hill, Collection : cheneliere/didactique.

23

La Liberté permet d'accéder au choix, c'est la possibilité de se mouvoir, de changer de direction, de prendre des risques, de se donner la permission de faire les choses autrement, de penser autrement, d'être différent ou pareil et d'assumer les conséquences de ses choix.

Nous développons des comportements de responsabilité pour assumer nos choix. La Survie, représente la sécurité physique, l'envie d'être à l'abri ou de rester en vie.

Si ces besoins sont communs à tous les êtres humains, leurs réalisations sont différentes d'un individu à l'autre. Chaque individu a donc une représentation tout à fait personnelle de ces besoins qualifiés d'universels. Si les besoins ne changent pas, leurs représentations individuelles évoluent, se modifient avec le temps et l'expérience. L'absence de lien entre les gens est la source de presque tous les problèmes humains tel que la maladie mentale, la dépendance à la drogue et à l'alcool, la violence, le crime, le décrochage scolaire, en un mot l'incivisme. En tout temps, l'élève cherche à réaliser ses besoins avant toutes autres choses. II désire ainsi de l'appartenance à son milieu, avec les autres membres de son environnement, avec ses amis et certaines personnes qui gravitent autour de lui en adhérant à des associations ou des clubs et pire à des gangs. II veut également du pouvoir, il souhaite être entendu, reconnu pour ce qu'il est et désire que l'on reconnaisse sa compétence. II veut s'entendre mais surtout en être persuadé lui-même. II veut du plaisir, rire, faire des choses qui lui plaisent sans qu'il ne se sente obligé de les faire. Il a besoin de liberté, il veut aussi choisir ses moyens, ses ententes, les directions qu'il entend prendre pour mener à bien sa tâche. Les élèves de l'enseignement secondaire sont dans cette situation. Ils ont besoin d'action et de reconnaissance pour s'affirmer. Alors, chaque élève peut améliorer sa qualité de vie en ayant une meilleure maitrise de ses émotions et de ses actions pourvu qu'on lui en donne l'occasion dans le cadre règlementaire.

II.1.5. Le modèle humaniste

Pour ROGERS (1996), un des pionniers de l'approche humaniste, les seules connaissances réelles sont celles découvertes grâce aux questionnements et à l'expérience, bien plus que les apprentissages scolaires traditionnels. Ce modèle cherche à développer chez la personne la capacité de faire des choix personnels : « choisir c'est devenir autonome »24 . Le modèle humaniste s'applique à tout le monde : enfants, adolescents, adultes. Chaque personne est responsable de sa vie et doit accepter d'être libre, de faire les choix qui se posent à elle dans la vie. ROGERS (1996) justifie cette approche en disant :

24 www.dictionnaire.sensagent.com

24

[...] Si nous voulons des citoyens qui puissent vivre dans ce monde en changement kaléidoscopique qui est le nôtre, nous ne pourrons y arriver que si nous voulons qu'ils deviennent des apprentis qui se mettent eux-mêmes en mouvement et qui se prennent eux-mêmes en mains. [...] dans l'état actuel de nos connaissances, cette espèce d'apprentis se développe le mieux dans le cadre d'une relation qui permet la croissance, qui est facilitatrice, bref, dans le cadre d'une relation avec une personne25.

Dans cette optique, la personne a toujours le choix et a le pouvoir sur sa vie. L'humanisme permet à l'individu de s'exprimer, d'être entendu, de se développer librement, de faire des choix de manière autonome. On n'impose rien à la personne, on lui propose ; à elle de choisir. Seulement l'éducateur doit adopter quelques attitudes pour aider la personne à se sentir reconnue comme par exemple, être vrai dans ce que l'on vit et ressent par rapport à la personne, avoir la capacité de sentir ce que l'autre vit, le respect, la confiance, l'ouverture à l'autre. Il s'agit de créer des espaces où la personne peut s'exprimer librement et être entendue.

Cette approche humaniste nous semble être un bon modèle pour travailler avec les enfants et/ou adolescents que sont les élèves de l'enseignement secondaire. Cela permet de leur (re) donner confiance en eux et à la vie ; ce qui les ouvre aux changements, aux relations avec les autres ; la personne devient un être responsable et autonome par le fait qu'elle prend des décisions.

La critique sur ce modèle est qu'il cultive la non-directivité, en ce qu'il laisse décider, faire des choix. Aussi pose-t-il la question du comment vivre ensemble si rien ne dépasse la personne et son désir. C'est pourquoi la théorie de la socialisation de DURKHEIM (18581917) pourrait combler cette insuffisance, en faisant de l'engagement et de la participation des élèves en milieu scolaire un moyen de socialisation. En effet pour lui, la socialisation est transmise de manière verticale, grâce à l'éducation apportée par une génération à la suivante, traduisant la primauté de la société sur l'individu. C'est pourquoi nous concluons avec lui que « seule une culture largement humaine peut donner aux sociétés modernes les citoyens dont elle a besoin »26.

II.2. DÉFINITIONS DES CONCEPTS

Cet exercice est important pour nous car il permet une meilleure compréhension du sujet traité et permet aussi de lever toutes les confusions du fait du caractère polysémique de

25 ROGERS, Carl (1996). Liberté pour apprendre. Paris : Dunod cité par l'article « Au fil de mes lectures », http://www.gilles-jobin.org/citations/?P=r&au=301 [consulté le 21/10/2014 à 9h15].

26DURKHEIM, Émile (1922). Éducation et sociologie. Édition électronique de Jean-Marie TREMBLAY, collection : "Les classiques des sciences sociales", p. 36.

25

certains mots.

II.2.1. Engagement

Selon le Dictionnaire de psychologie, l'engagement « C'est à la fois un commencement et une persévérance dans une action, une relation de couple ou de groupe, une option, une prise de parti ouverte en assumant les risques de cette attitude »27. L'engagement est donc une attitude de l'individu qui se traduit par un commencement et la persévérance dans un acte en assumant les risques de cette attitude.

Ce terme va au-delà de la simple participation de l'élève à des activités sportives, culturelles, de loisir, social ou communautaire, ou encore, sa mobilisation pour une cause ou pour le bien être d'autres personnes, pour prendre en compte le don de sa personne dans l'atteinte des objectifs assignés aux activités auxquelles il prend part. En d'autres termes, le dévouement sans réserve, l'abnégation dans la vie de son lycée sont les traits de caractères d'un élève engagé.

II.2.2. Citoyenneté

La citoyenneté dans son sens premier renvoie à l'appartenance d'une personne à un État donné. Mais selon l'expert haïtien Mesguerre SAINT-PIERRE, la citoyenneté « s'entend dans le sens le plus large de la qualité du citoyen ou l'aptitude de ce dernier à s'impliquer pleinement dans la gestion ou la conduite des affaires de la cité »28 . Il s'agit de la capacité de chacun à participer activement aux affaires publiques, que ce soit au travers de structures démocratiques officielles, de la presse, de débats publics, de partis politiques, de syndicats, de clubs locaux et d'associations, ou bien simplement par le biais de réseaux non officiels et d'une entraide mutuelle entre voisins, amis et membres d'une même famille.

Le civisme, comme le précise le lexique sur la jeunesse du Ministère burkinabè de la Jeunesse et de l'Emploi (MJE), se rapporte à « la conscience d'appartenir à l'ensemble des citoyens d'une Nation envers qui on a des devoirs à accomplir et des droits à faire valoir. Le civisme est l'ensemble des idées, des attitudes et des comportements qui conviennent au bon citoyen, le font agir comme un élément conscient et actif pour apporter un supplément de

27 Dictionnaire de psychologie, P.U.F., 1991.

28 CONFEJES (2008). Guide francophone d'éducation de la jeunesse à la citoyenneté et de promotion de la culture de la paix. Dakar, Sénégal, p. 16-17.

26

labeur, d'expérience pour le bien du pays »29. Concrètement, la citoyenneté des élèves traduit leur état d'esprit à prendre part et activement à toutes les activités organisées au sein du lycée conformément aux lois en vigueur et surtout leur capacité à se départir des actes répréhensibles.

II.2.3. Participation

C'est l'action de prendre part à quelque chose. Le terme « apparaît de plus en plus comme une clé de la citoyenneté »30 et renvoie au fait « d'être acteur, de maîtriser son cadre de vie, de trouver sa place dans la société, de s'engager à lutter pour l'amélioration des conditions d'existence de ses pairs, en un mot d'oeuvrer au développement de la communauté »31. Elle marque l'adhésion et la contribution qu'apporte chaque acteur notamment chaque élève dans la réalisation des activités programmées dans le cadre de la vie du lycée. Pour les délégués et leurs adjoints, la participation consiste à s'exprimer efficacement lors des tenues des instances formelles auxquelles ils siègent ou interpeller l'autorité lycéenne en cas de besoin. Pour les autres élèves, la participation réside dans leur concours à l'élaboration, à la réalisation et au suivi des activités organisées par le lycée.

II.2.4. Vie du lycée/Vie scolaire

La vie du lycée s'entend des activités et événements heureux ou malheureux survenant dans le lycée ou affectant le lycée et qui requièrent la participation des élèves. Selon KEREGUE (2010-2011, p. 32), cité par SOME (2013, p. 14 et 15), « La vie scolaire est un ensemble de conditions mises en place dans l'établissement d'enseignement pour faciliter : la vie des élèves, leur travail et leur éducation ». Elle contribue sensiblement à la formation progressive de la personnalité des élèves.

Dans cette étude, nous confondons la définition de la vie scolaire à celle de la vie du lycée.

II.2.5. Enseignement secondaire

Aux termes de la loi n° 013-2007/AN du 30 juillet portant loi d'orientation de l'éducation en son article 2, l'enseignement secondaire est l'ordre d'enseignement formel dont la durée normale varie de deux ans à trois ans après le BEPC. Il comporte un cycle

29 Communication jeunesse, citoyenneté, civisme et intégration africaine en ligne sur http://clubpourlentrepreneuriat.wordpress.com/2013/08/01/communication-jeunesse-citoyennete-civisme-et-integration-africaine/ [consulté le 14/04/2014 à 11h22].

30 CONFEJES (2008). Guide francophone d'éducation de la jeunesse à la citoyenneté et de promotion de la culture de la paix. Dakar, Sénégal, p. 17.

31 Ibid. p. 17.

27

unique et vise à assurer aux sortants de l'enseignement de base un enseignement général, technique ou professionnel. Il regroupe les classes de seconde, de première et de terminale.

II.3. REVUE DE LA LITTÉRATURE

La revue de la littérature est une étape charnière pour toute recherche. Elle permet de faire le point sur l'état des écrits et connaissances sur le thème de recherche. Tout en tenant compte des orientations du sujet, nous avons retenu un certain nombre de documents qui abordent diversement la question de l'engagement, de la citoyenneté et de la participation des élèves en milieu scolaire.

II.3.1. De l'engagement

Pour le ministère français des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative, les formes d'engagement possibles sont entre autres : bénévolat, militantisme, volontariat. C'est dans ce sens que MAYNADIER (2003)32, conseiller principal d'éducation stagiaire, distingue deux (02) possibilités d'engagement offertes aux élèves. Il s'agit de l'engagement par le système représentatif et celui par le système associatif. Le système représentatif concerne les élèves qui s'engagent pour être élus délégués de classe et le système associatif concerne les élèves qui adhèrent aux mouvements et associations imposés aux lycées par des textes légaux. En France, ces mouvements ou associations sont notamment l'Union Nationale des Sports Scolaires (UNSS), le « foyer » des lycéens et le club UNESCO. Au Burkina Faso, l'arrêté n°2014-369/MESS/SG/DGESG du 29 septembre 2014 portant règlement intérieur des établissements d'enseignement technique, professionnel et secondaire général du Burkina Faso corrobore ces possibilités d'engagement des élèves. En effet, l'arrêté ci-dessus cité consacre le système représentatif à travers l'élection des délégués de classe et leurs adjoints et l'élection des membres du comité des élèves par ces derniers et autorise la création des mouvements et associations d'élèves. Pour le ministère québécois de l'éducation, du loisir et du sport (2011)33, l'engagement se réfère à la participation des élèves aux activités sportives, culturelles, sociales ou communautaires, de loisirs, ou encore, leur mobilisation pour une cause noble ou le bien-être d'autres personnes. L'engagement se base donc sur des

32 MAYNADIER, Claire (2003). « Vers la valorisation de l'engagement des élèves dans la vie du lycée ». IUFM, Académie de Montpellier, p. 10.

33 Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (2011). « Reconnaître l'engagement bénévole des jeunes ». Gouvernement du Québec, http://www.mels.gouv.qc.ca.

28

valeurs fortes d'écoute, de partage, d'entraide et de solidarité d'où les termes d' « engagement citoyen » retenu par l'association Unis-Cité Savoie34 et d'« engagement civique » évoqué par SHAW et al. (2012)35 . L'engagement confère de l'énergie et décuple les capacités de résilience du citoyen. C'est sans doute pour cela que MURRAY (1951) nous enjoint tous de nous engager : « Débute maintenant » pour profiter du pouvoir de l'engagement : « Tant que nous ne nous engageons pas, le doute règne, la possibilité de se rétracter demeure et l'inefficacité prévaut toujours»36. Toute chose qui laisse croire que rien de grand ne se construit sans persévérance et surtout sans engagement de l'homme envers sa communauté.

II.3.2. De la citoyenneté

Des publications relatives à la citoyenneté foisonnent dans tous les formats des ouvrages. Preuve que la citoyenneté constitue le centre d'intérêt de nombreux écrivains surtout en ce XXIe siècle où la crise du civisme dans tous les secteurs de la vie de nombreux pays et au Burkina Faso. La manifestation de cette crise de civisme en milieu scolaire est décrite dans le discours d'ouverture du Forum national sur le civisme tenu du 30 au 31 mai 2013 à Ouagadougou : L'incivisme, ce sont ces jeunes élèves (...) qui séquestrent leur proviseur dans son bureau ou dans les toilettes du lycée. Nous voyons chaque jour des citoyens qui défient l'État et les institutions de l'État ; que ce soit de façon organisée ou non. La Quatrième Conférence Annuelle de l'Enseignement Secondaire (CAES) tenue du 30 août au 1er septembre 2012 à Ouagadougou renchérit, à propos des personnels chargés de l'encadrement disciplinaire et pédagogique de ces jeunes :

Ainsi, si ce ne sont pas des comportements qui laissent à désirer (alcoolisme, tabagisme, falsification de bulletins, fraudes aux devoirs et aux examens, injustices faites aux élèves, liaisons coupables ...), ce sont parfois des tenues vestimentaires qui doivent être conformes aux règlements intérieurs que l'on doit faire appliquer aux élèves.

Face à une montée vertigineuse de l'incivisme, une éducation à la citoyenneté s'impose

34 http://unis-cite-73.over-blog.com/article-definition-de-l-engagement-citoyen-86358704.html [consulté le 17/04/2014 à 10h19].

35 SHAW, Aileen ; BRENNAN, Mark ; CHASKIN, Robert ; DOLAN, Pat (2012). « L'engagement civique des jeunes dans l'éducation non formelle ». Galway, UNESCO Child and Family Research Centre, Université nationale d'Irlande, P.5.

36 MURRAY, William Hutchison (1951). L'expédition écossaise dans l'Himalaya. London, Dent.

29

à l'institution scolaire et à la société. Pour ADOU et al (2005)37, l'institution scolaire a le devoir d'organiser le savoir vivre ensemble des élèves par la pratique des valeurs citoyennes et la culture de la paix. Ces auteurs estiment que la responsabilité de l'école est engagée dans le maintien et la construction de la cohésion sociale. Concernant l'ordre juridique, ils affirment après une lecture minutieuse de la déclaration universelle des droits de l'homme (art. 26), la convention relative aux droits de l'enfant (art. 28 et 29) et la charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant (art. 11) que le droit à l'éducation consacré par les constitutions38 renferme deux (02) obligations : devoir d'instruire les enfants et devoir de leur inculquer le respect des droits de l'homme et des valeurs de paix. Selon ADOU et al (2005), l'éducation à la citoyenneté a deux composantes : une éducation à la politique ou une éducation à la culture démocratique car « la citoyenneté relève fondamentalement du politique » et une éducation au droit en ce sens que « la citoyenneté est fondée sur un ensemble de devoirs civiques considérés comme nécessaires à la bonne marche de la cité, lieu où chaque personne doit accepter et respecter la règle commune ». Cette citoyenneté est aussi fondée sur « un statut juridique conférant des droits égaux pour tous dans une communauté politique donnée ». Cette conception de l'éducation à la citoyenneté est largement partagée par de nombreux auteurs tels que BROSSARD (1998), DIONNE (1998), RIEL (1998) cités par ZOUNGRANA (2007)39. Pour ces auteurs notamment, l'éducation à la citoyenneté doit mettre l'accent sur le développement des attitudes et des habiletés puis initier les enfants aux institutions démocratiques dans le respect d'autrui, la gratuité des actes et le don de soi. Pour atteindre les objectifs de l'éducation à la citoyenneté, RIOPEL, LE VASSEUR, LAPIERRE (1998) cité par ZOUNGRANA (2007) proposent une pédagogie active où l'élève est acteur et l'enseignant un facilitateur de ses apprentissages. Sous cet angle, l'enseignant doit faire confiance à l'élève en lui permettant d'exprimer ses besoins. Cependant, pour BAGUIAN (2011)40, l'école n'a pas l'apanage de l'apprentissage de la citoyenneté. Pour lui, la véritable éducation à la citoyenneté doit mobiliser l'ensemble des acteurs sociaux mais aussi, prendre en compte sa dimension non-formelle, fondamentale pour la société actuelle.

37ADOU, Kevin ; DOUMBIA, Diénéba ; GÖPFERT, Andreas (2005).Manuel d'éducation scolaire à la citoyenneté et à la culture de la paix. Abidjan : Éd. CERAP.

38 Au Burkina Faso, cette disposition est contenue dans la constitution du 02 Juin 1991, version révisée de juin 2012, article 18 et la loi n°013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation, article 3.

39 ZOUNGRANA, Louis Constant (2007). « L'éducation à la citoyenneté à l'école primaire : la contribution spécifique de l'école », mémoire de fin de formation IEPD, UK/ENS, p. 12-15.

40 BAGUIAN, Moussa (2011). « La démocratie, les élections et l'accompagnement du comité des élèves ». Mémoire de fin de formation CE, UK/ENS. P. 33.

30

II.3.3. De la participation

Plusieurs textes fondamentaux tels la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (art. 1 et 2), la Charte africaine des Droits de l'Homme et des Peuple (art. 13) et la constitution du 02 juin 1991 (art. 1 et 12) font de la participation un droit pour tout citoyen. Des textes sur lesquels se fondent les propos de FLOCH (1991) sur la place des enfants :

La participation est un droit de regard, de libre discussion et d'intervention d'un individu et/ou d'un groupe d'individus sur un projet qui le concerne. La participation, c'est l'association, le partage de connaissances, de compétences, de savoir-faire pour définir : un objectif et les moyens de l'atteindre, la faisabilité d'une décision. La participation est un support de la démocratie, de la citoyenneté41.

Pour lui, l'enfant est aujourd'hui un citoyen titulaire de droits qu'il doit pouvoir exercer dans l'école. Bref, pour lui, la participation concerne donc tous les citoyens partout où ils se trouvent, habitants des villes et villages, travailleurs dans les entreprises, enseignants dans les établissements scolaires, stagiaires dans les centres de formation, parents dans les crèches et les écoles, enfants et jeunes dans la famille, l'école, les institutions éducatives, les centres de loisirs.

Toutefois, cette déclaration bat en brèche l'opinion de DUHAMEL (1996)42 selon laquelle les élèves sont des futurs citoyens en formation. En se référant à l'article 12 de la convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant de 1989, LE GAL (1999) précise d'une manière générale la participation des élèves :

Les élèves (écoliers, collégiens, lycéens) devraient pouvoir donner leur avis, individuellement et collectivement, sur toutes les affaires les concernant. Tous les sujets peuvent être l'objet de leurs interrogations, de leurs critiques et de leurs propositions, afin d'améliorer leurs conditions de travail et de vie43.

Ainsi, les élèves ont le droit de participer à la gestion de leur classe et de leur établissement scolaire conformément à l'esprit de l'article 21 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, du 10 décembre 1948, qui précise que « Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire des représentants librement choisis ». Mais pour y arriver, certaines conditions doivent être réunies. Pour LE GAL (1999), les conditions à réunir pour une

41 FLOCH, Jacques, (1991). Député, Rapport de commission cité par Le Gal, Jean (1999). Pour une citoyenneté

participative. Institut Coopératif de l'école Moderne-Pédagogie Freinet,
http://probo.free.fr/textes_amis/pour_citoyennete_participative_jlg.pdf [consulté le 26/09/2014].

42 DUHAMEL, Marcel (1996) cité par ibidem.

43 Le Gal, Jean (1999). Pour une citoyenneté participative. Institut Coopératif de l'école Moderne-Pédagogie Freinet, http://probo.free.fr/textes_amis/pour_citoyennete_participative_jlg.pdf [consulté le 26/09/2014].

31

participation des élèves en classe sont :

- tous les élèves doivent pouvoir participer aux échanges ;

- le droit à la parole doit être organisé, les modalités d'exercice précisées et les règles élaborées ensemble ;

- le respect des règles communes par l'enseignant.

Les conditions à mettre en oeuvre pour permettre la participation des élèves au sein des établissements scolaires sont, selon LE GAL (1999), de quatre (04) ordres :

- le cadre juridique ou réglementaire doit la prévoir ;

- les enseignants doivent être à l'écoute des élèves ;

- des lieux collectifs d'expression, de débat, de négociation et de décisions doivent être mis en place ;

- les élèves doivent apprendre à s'exprimer, à émettre un avis et à participer à la prise d'une décision collective.

Ces conditions favorisent la participation des élèves certes, mais ne permettent pas d'éviter ce que Roger HART (1992)44 nomme « participation frivole » c'est-à-dire une exploitation des élèves au service des autres acteurs du système éducatif. Roger HART (1992) a établi une échelle de participation des élèves. Il situe trois (03) niveaux de non-participation et cinq (05) niveaux de participation réelle. Les trois niveaux de non-participation correspondent à des situations où l'élève joue un simple rôle. Il s'agit notamment de la :

- manipulation : les élèves sont amenés à prendre part à un projet ou à une activité sans en comprendre le fond ;

- décoration : les élèves s'investissent sans réserve en faveur d'une manifestation donnée alors qu'ils n'ont qu'une idée vague des objectifs de la manifestation ;

- politique de pure forme : les élèves ont effectivement la parole mais ils n'ont pas pu choisir le thème du débat ou le mode de communication. En plus, ils ont une possibilité limitée d'exprimer leur opinion.

Les cinq (05) niveaux de participation réelle des élèves désignent des situations où les

44 HART, Roger (1992). Monter l'échelle de participation, les enfants d'abord. UNICEF, avril-juin 1992.

32

élèves sont entièrement impliqués en connaissance de cause. Il s'agit notamment :

- désignés mais informés : les élèves se portent volontaires après avoir pris connaissance des objectifs du projet, du pourquoi de leur participation, de qui en a décidé et de leur rôle ;

- consultés et informés : les élèves comprennent le processus de réalisation du projet conçu et dirigé par les adultes. Ils ont été consultés et leurs opinions ont été prises en compte ;

- projet initié par des enseignants, décisions prises en concertation avec les élèves : les élèves participent à la décision ;

- projet initié et dirigé par les élèves : Les élèves sont les seuls acteurs ;

- projet initié par les élèves, décisions prises en accord avec les enseignants : les élèves consultent les enseignants et prennent en compte leurs suggestions.

Il est très difficile de situer la participation des élèves des collèges et lycées du Burkina Faso dans l'échelle de participation établie par Roger HART (1992). En effet, l'arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/ du 08 septembre 2014, portant fonctionnement des établissements publics d'Enseignement secondaire général prévoit la participation des élèves à certaines instances de gestion telles le comité de gestion, le conseil de discipline, le conseil de classes sans toutefois en préciser le mode.

Le comité de gestion est chargé entre autres, de l'adoption et du contrôle de l'exécution du budget prévisionnel annuel de l'établissement, de la fixation des taux annuels des frais de scolarités, des autres formes de contributions financières, du recrutement des élèves, de l'organisation des études, de l'aménagement de la vie scolaire en vue de la promotion de l'éducation morale, civique, culturelle et sportive et du rayonnement de l'établissement. Deux représentants du bureau du comité des élèves de l'établissement en l'occurrence, le délégué général et le trésorier, sont autorisés à siéger dans cette instance.

Le conseil de discipline se réunit chaque fois que des manquements graves au règlement intérieur par les élèves sont constatés. Ses décisions sont lourdes de conséquence et peuvent aller du simple avertissement à l'interdiction d'inscription dans tous les établissements d'enseignement secondaire général ou technique et professionnel publique et privé du Burkina Faso. Ce sont le délégué de la classe de l'élève incriminé et le délégué des élèves de l'établissement ou son représentant qui participent à cette instance.

33

Le conseil de classes se réunit en session ordinaire à la fin de chaque trimestre pour examiner les résultats scolaires et arrêter les décisions et propositions à caractère individuel relatives à la scolarité des élèves. Il propose l'admission en classe supérieure, le redoublement, l'exclusion, la réorientation ou l'année blanche au regard du travail scolaire et de la conduite de chaque élève. Notons que le conseil de classe peut se réunir en session extraordinaire sur convocation de son président pour traiter de toute situation urgente de la classe. Le délégué et son adjoint de chacune des classes participent aux conseils des classes.

En dehors de ces cadres formels, l'administration du lycée et/ou les enseignants peuvent faire appel aux élèves notamment les délégués en cas de besoin et vice versa.

La participation et la représentation fondent la citoyenneté. Par conséquent, l'engagement, l'exercice de la citoyenneté et la participation sont des pratiques à observer dans toute société, et à fortiori en milieu scolaire car ceux-ci permettent de « socialiser, faire entrer dans la vie, assurer le développement et l'intégration des enfants dans une société »45 .

II.3.4. De la vie du lycée : gouvernance et pratiques

À travers l'éclairage de l'histoire, on peut affirmer avec BIONDI (1975), que l'envie de l'homme des démocraties modernes est de « pénétrer les centres de décision qui le concerne immédiatement »46 d'où les concepts de « participation, cogestion, autogestion » en vogue de nos jours. Ces conceptions sont la conséquence d'un monde issu de la révolte de la jeunesse américaine des années 60, le mai parisien de 1968, la popularité des héros révolutionnaires du tiers-monde (LUMUMBA, CHE GUEVARA, MAO, SANKARA), le « printemps de Prague » et les mouvements sociaux liés à l'assassinat des ZONGO47 dont notre jeunesse est héritière par le truchement de la mondialisation.

Fort de cet héritage, on peut comprendre l'envie des élèves d'être acteurs de leur vie avec la possibilité de s'exprimer, d'être écoutés, bref d'être reconnus et de participer au développement et au débat démocratique, bien que celle-ci se heurte souvent aux pratiques en cours dans les lycées ; car beaucoup d'établissements fonctionnent sur le principe monarchique. DIBY KOFFI (2007), soutient cette description. Pour lui, « toute l'autorité est ramenée à la seule personne du chef »48. Le directeur ou le proviseur prend des décisions

45ARENDT, Hannah (1994). La crise de la culture. Folio, Essais.

46BIONDI, Jean-Pierre (1975). Participation : théorie et pratique. Éthiopiques numéro 01, revue socialiste de

culture négro-africaine janvier, http://ethiopiques.refer.sn [consulté le 21/10/2014 à 21h10]

47Assassinat du journaliste Norbert ZONGO en 1998 et de l'élève Justin ZONGO en 2011.

48 DIBY KOFFI, Charles (2007). Management des services publics. Hachette. p. 51

34

concernant les élèves sans les consulter. Par exemple, on impose une cotisation aux élèves pour l'accès à la salle informatique ou une cotisation spéciale pour des projets dont l'objet est souvent ignoré des élèves. Aussi, certains professeurs se comportent en despotes et aucun élève n'est autorisé à poser des questions. Il arrive même que le comité des élèves ne fonctionne pas dans certains établissements. Et même quand il fonctionne les élections sont bâclées, le surveillant général ou le proviseur impose leurs hommes. Cette situation, BAGUIAN (2011), dans son étude, la lie à l'absence de règlements et de documents électoraux en milieu scolaire. D'ailleurs les journaux sont rares dans les établissements. S'ils existent ils sont censurés, les élèves ne sont pas autorisés à s'exprimer sur toutes les questions scolaires notamment la pédagogie. Les affichages à l'école sont réglementés. De même, le projet d'établissement dans plusieurs lycées est inexistant ou est simplement adopté pour répondre à des formalités administratives. Or, soutient SOULY (2011) dans son mémoire de fin de formation à l'emploi de conseiller d'éducation,

Le projet d'établissement a l'avantage d'être fédérateur, unificateur et surtout prend en compte l'avis de tous les acteurs de la communauté éducative avec pour seul objectif l'intérêt de l'élève qui est également associé. Il laisse plus de place à l'initiative et à l'esprit de créativité mais dans le strict respect des lois d'orientation nationales49.

Mais les élèves sont parfois des citoyens oubliés ou souvent manipulés. Par conséquent, les enseignants, les personnels d'administration et de gestion font tout le travail, et les principaux concernés sont utilisés comme décoration dans des affaires les concernant. L'association des parents d'élèves, qui est un partenaire de l'école, est rarement consultée pour tout ce qui touche l'enseignement et l'élaboration du règlement intérieur. Elle est utilisée dans certains établissements pour jouer les rôles de médiateur quand il y a des conflits ou de bailleurs quand l'établissement est confronté à des problèmes financiers. Les conflits éclatent souvent entre acteurs de l'éducation, car le règlement intérieur n'est pas négocié.

La participation à la vie du lycée participe de l'éducation à la citoyenneté des élèves. Elle est, en ce sens, fondamentale à l'institution scolaire. Cependant il y a un grand fossé entre les dispositions théoriques et la pratique. Par conséquent, l'école doit créer un cadre propice à la participation de tous les acteurs de l'éducation au projet d'établissement. Pour cela notre recherche s'engage à proposer des solutions en lien avec la citoyenneté pour une meilleure participation des lycéens à la vie de leur lycée.

49 SOULY, Simon S. Césaire (2011). « Le projet d'établissement dans l'enseignement post primaire et secondaire au Burkina Faso : état des lieux et perspectives ». UK/ENS/Bibliothèque/ cote : 740, P. 83.

35

CHAPITRE III : CADRE MÉTHODOLOGIQUE

Cette partie est consacrée à la présentation de la méthodologie utilisée pour traiter le thème objet du présent mémoire. Il sera essentiellement question de la présentation de la zone d'étude, de la description de la méthode de recherche, du choix du public cible et son échantillonnage, des outils de collecte des données, du mode de validation des résultats et leurs interprétations.

III.1. PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE

La zone dans laquelle nous avons effectué les enquêtes est la ville de Ouagadougou dont les établissements d'enseignement secondaire sont administrés par la direction régionale des Enseignements Secondaire et Supérieur du Centre (DR-MESS/C).

III.1.1. La ville de Ouagadougou

La ville de Ouagadougou est la zone d'étude. En plus de la description de cette ville, nous évoquerons les raisons de son choix comme zone propice à notre étude.

Ouagadougou compte 1 915 102 habitants suite au recensement de la population menée en 2012 dans la perspective du nouveau découpage de la ville. Elle est une commune à statut particulier subdivisée en douze (12) arrondissements avec cinquante-cinq (55) secteurs et dix-sept (17) villages rattachés. La commune est une Administration décentralisée. À ce titre, la gestion de proximité ou gestion participative est sa politique d'administration de la cité. Ouagadougou a une population composite à majorité jeune dont 47,3% ont moins de vingt ans selon le RGPH de 2006. Une délégation spéciale préside à la destinée de la commune et des arrondissements, conséquence de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. La ville compte près de deux cent trois (203) mouvements et associations selon le répertoire 2007 des associations de la commune de Ouagadougou oeuvrant dans plusieurs secteurs de développement ; cela pourrait présager d'une participation conséquente des jeunes dans la gestion de la cité.

Étant la capitale politique du Burkina Faso, tout part de Ouagadougou, tout se décide à Ouagadougou, tout revient à Ouagadougou. En somme, Ouagadougou concentre des bonnes pratiques, des moins bonnes pratiques voire des pire pratiques en matière d'engagement, de citoyenneté et de participation. Ainsi, mener une étude sur une éventuelle relation entre engagement, citoyenneté et participation des élèves dans cette cité permettrait de généraliser

36

les résultats obtenus aux zones urbaines du pays. En plus de cela, le choix de Ouagadougou est guidé par la particularité et les commodités de celle-ci.

III.1.1.1. La particularité de Ouagadougou

D'abord, Ouagadougou est la ville qui compte plus d'établissement post-primaire et secondaire (plus de 300) et d'élèves au Burkina Faso. Aussi, les élèves de Ouagadougou ont des facilités et un meilleur accès aux techniques d'information et de communication (TIC). Par conséquent ils découvrent des pratiques d'autres contrées du monde et leur réceptivité au changement est acceptable. Enfin de notre expérience d'attaché d'éducation au lycée Song-taaba (LST) à Ouagadougou, il ressort que l'incivisme et l'indiscipline sont des caractéristiques reconnues de certains établissements post-primaires et secondaires de la zone d'étude.

III.1.1.2. Les commodités de Ouagadougou

D'une part, Ouagadougou regorge de nombreuses bibliothèques, outils très importants pour la rédaction d'un mémoire et d'autre part, nous connaissons mieux cette ville car nous y avons passé la plus grande partie de notre vie aussi bien privée que professionnelle. Enfin, nous avons effectué notre stage au Lycée Song-Taaba, établissement d'enseignement secondaire localisé dans l'arrondissement n°2 de la commune de Ouagadougou. Il est donc logique voire naturel à notre sens que l'étude soit menée à Ouagadougou.

III.1.2. La direction régionale des Enseignements Secondaire et supérieur du Centre (DR-MESS/C)

Elle est l'administration déconcentrée qui a compétence sur les établissements publics et privés d'enseignement général, professionnel et technique de la région du centre dont relève la ville de Ouagadougou. La région comptait, selon les statistiques 2013-2014, quatre cent quatre-vingt-trois (483) établissements privés et publics tout enseignement confondu où fréquentaient cent soixante-dix-neuf mille trois cent soixante-dix-huit (179 378) élèves.

III.2. LES APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES DE RECHERCHE

Afin de valider nos hypothèses, nous avons utilisé deux approches de recherche, la méthode quantitative et la méthode qualitative.

III.2.1. La méthode quantitative

La méthode quantitative nous a permis de décrire aisément la situation ; et aussi

37

d'élargir le champ de l'étude afin de recueillir plus d'informations sur le sujet de notre recherche et de quantifier l'engagement, la citoyenneté et la participation des élèves en milieu scolaire. Pour cela nous avons procédé par des questionnaires.

III.2.2. La méthode qualitative

Cette méthode nous a permis d'examiner les aspects spécifiques, la description des données par induction et d'utiliser un échantillonnage restreint. Elle a l'avantage de rendre compte de l'avis et de l'apport des acteurs de la communauté éducative et des personnes de ressources. Ainsi, le model qualitatif nous a permis de mesurer l'impact du comportement citoyen et participatif des élèves dans les établissements d'enseignement secondaire et de recueillir des suggestions. Alors, nous avons procédé par des entretiens.

En définitive, la méthode mixte de recherche facilite la triangulation des résultats de recherche et engendre souvent des résultats de recherche supérieurs aux méthodes uniques. L'ensemble de ces deux méthodes nous a permis de valider nos hypothèses.

III.3. PUBLIC CIBLE

Dans le présent travail de recherche, certains acteurs des établissements scolaires constituent la population ciblée. Notre étude concerne le milieu scolaire secondaire de la ville de Ouagadougou. La population cible se répartit en cinq (05) catégories :

- Les élèves du secondaire qui selon l'article 2 de la loi n° 013-2007/AN du 30 juillet portant loi d'orientation de l'éducation, sont les élèves des classes de seconde (2nde), première (1ère) et de terminale (Tle). Ce choix s'explique par le fait que ces élèves ont peut-être déjà fait l'expérience de la participation dans les instances règlementaires ou associatives et sont en train d'aborder leur vie d'adulte nantis de nouveaux droits et devoirs.

- Le personnel administratif, car ils ont en charge la gestion administrative, pédagogique et disciplinaire de l'unité scolaire. Chacun est détenteur d'une autorité au sein de l'établissement et peut témoigner du comportement participatif et citoyen des élèves dans le lycée.

- Les enseignants qui interviennent dans les classes du secondaire. Un choix qui tient du fait que les activités de la vie constituent un prolongement des apprentissages scolaires. Ils sont souvent des personnes de ressources pour la conduite de certaines activités. Enfin, ils représentent des modèles pour les élèves.

- Les parents d'élèves partenaires de l'éducation. Ils font l'objet de sollicitation pour

38

accompagner les élèves dans l'organisation de leurs activités. Leur avis conditionne souvent la volonté ou le choix de l'enfant. Cette approche nous a permis de faire un aperçu des besoins d'expression et de participation des élèves, et de faire des suggestions pour une amélioration du comportement participatif et citoyen de ces derniers.

- Les personnes de ressources pour leur expérience en milieu scolaire, leurs études ou leur rôle pédagogique et administratif dans la promotion de la citoyenneté en milieu scolaire.

III.4. DES ÉCHANTILLONS DU PUBLIC CIBLE

Des différents types d'échantillonnages possibles utilisés dans les recherches en sciences sociales, nous avons privilégié l'échantillonnage aléatoire simple d'une part et à la technique du choix raisonné et l'échantillonnage systématique d'autre part. Ce qui signifie que les enquêtés choisis, le sont sur les critères d'accessibilité et de disponibilité.

III.4.1. De l'échantillon des lycées

Notre choix s'est porté sur quatre (04) établissements d'enseignement secondaire général dont deux (02) publics, deux (02) privés dans le but de mesurer le comportement de notre variable dans un milieu scolaire diversifié. Les établissements retenus sont le Lycée Song-Taaba (LST), le Lycée Municipal Vénégré (LMV), le collège Privé Wend-Manegda (CPMW) et le Lycée Saint Joseph (LSJ).

III.4.2. De l'échantillon des élèves du secondaire

Dans chaque établissement trente-six (36) ont été concerné par notre enquête soit cent quarante-quatre (144) élèves de la seconde à la terminale retenu au hasard dont au moins les délégués titulaires et adjoints des classes où le questionnaire a été administré. Nous pensons que cet échantillon est assez représentatif.

III.4.3. De l'échantillon des enseignants

Les enseignants à qui ont été administrés les questionnaires ont été choisis de manière aléatoire. Notre échantillon est constitué des professeurs du secondaire. Vingt (24) enseignants ont été retenus soit six (06) par établissements sans distinction de la discipline enseignée ou du statut de professeur principal.

III.4.4. De l'échantillon du personnel administratif

Le personnel administratif comprend le personnel de direction (les proviseurs, les censeurs, les conseillers principaux d'éducation, les intendants) et le personnel de vie scolaire.

39

Dans chaque lycée sélectionné, au moins trois personnel de direction et trois encadreurs de la vie scolaire (EVS) ont constitué notre échantillon.

III.4.5. De l'échantillon des parents d'élèves

Nous avons retenu deux (02) parents d'élèves par lycée dont au moins le président du bureau de l'Association des Parents d'Élèves (APE) ou son représentant.

III.4.6. Des personnes de ressources

Hormis les échantillons constitués, les réactions de personnes de ressources ont été recueillies. Il s'agit du directeur de la DR-MESS/C, chef de service de l'éducation en matière de population et de la citoyenneté de la DR-MESS/C, du directeur de l'éducation à la citoyenneté et au civisme (DECC) du ministère de la justice et de la promotion des droits humains, de trois responsables d'association ou de mouvements de jeunesse oeuvrant dans la promotion de la citoyenneté en milieu scolaires, et de deux anciens délégués des élèves.

Tableau n° 1 : État récapitulatif de l'échantillon d'étude

Statut

Nombre

Outil d'enquête

Élèves

144

Questionnaire

Personnel administratif

24

Questionnaire

Personnel enseignant

24

Questionnaire

Parents d'élèves

08

Entretien

Personnes ressources

08

Entretien

Total

208

 

III.5. LES OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES

La collecte des données a été possible grâce à l'observation, aux enquêtes réalisées par le biais d'entretiens et de questionnaires.

III.5.1. L'observation

L'observation est une technique de collecte de données de nature qualitative. Avant notre admission au concours, notre vie professionnelle s'est déroulée dans l'environnement scolaire à raison de six (06) ans dans l'enseignement primaire et neuf (09) ans dans l'enseignement secondaire. Durant ces années d'expérience et à la faveur de notre stage en qualité d'élève conseiller d'éducation du 22 décembre 2014 au 15 avril 2015 au Lycée Song-Taaba (LST), nous avons pu observer beaucoup de phénomènes dans les lycées. Ainsi il nous a été donne de constater que l'incivisme et le faible engagement des élèves prévalaient dans les établissements scolaires publics et privés. Mais dans ces mêmes lycées, nous avons trouvé

40

des élèves qui, pendant les périodes scolaires, se démarquent des mauvaises actions et s'investissent dans des pratiques citoyennes concourant à l'amélioration de leurs conditions d'étude et de leur mieux-être et cela a suscité en nous de réels espoirs.

III.5.2. Les guides d'entretien

Nous avons opté pour des entrevues semi-dirigés qui offrent une relative liberté aux interviewés d'user de leur expertise et expérience pour répondre aux questions. Ces entrevues comprennent deux parties à savoir l'identification et des questions ouvertes avec relances. L'objectif de cet exercice est de pouvoir recueillir des informations auprès des interviewés. Pour l'atteinte de cet objectif, des guides d'entretien ont été élaborés à l'intention des parents d'élèves dont les présidents de bureau des associations des parents d'élèves (APE) et des personnes de ressources.

III.5.3. Le questionnaire

Il est un moyen d'investigation par excellence. Il renferme des questions fermées, semi-ouvertes, ouvertes et des questions à choix multiples (QCM). Les questions fermées convoquent une réponse stricte tandis que celles semi-ouvertes demandent une justification après choix. Quant aux questions ouvertes, elles laissent libre cours à la réflexion de l'enquêté. Ces trois types d'items nous ont permis de faire des recoupements afin de juger de la pertinence des réponses proposées mais aussi de détecter les réponses sincères, les questions sans réponse et les réponses ambigües. Par ailleurs chaque catégorie de la population cible a son type de questionnaire.

Le questionnaire adressé aux élèves des classes de seconde, première et de terminale, comprend essentiellement l'identification, et une série de questions se rapportant à l'engagement et au comportement participatif et citoyen des élèves, des difficultés liées à la participation des élèves à la vie du lycée dans l'enseignement secondaire. Le questionnaire est administré individuellement à chaque enquêté.

Le questionnaire adressé au personnel administratif et aux enseignants du secondaire est bâti de la même manière que celui des élèves. Chaque questionnaire se termine par une invitation à faire des suggestions pour améliorer et susciter un comportement participatif et citoyen des élèves dans l'enseignement secondaire.

Le processus de validation des outils de collecte de données est décrit ci-dessous.

41

III.6. PROCESSUS DE VALIDATION DES OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES

Les outils de collecte de données concernent les questionnaires et les guides d'entretien.

III.6.1. La méthode des juges

Elle est utilisée généralement pour tester la fiabilité et la pertinence des outils d'enquête. La méthode des juges a consisté, premièrement, à soumettre nos questionnaires et guides d'entretien à l'appréciation de notre directeur de mémoire et de certains collègues élèves conseillers d'éducation. Deuxièmement, un pré-test est administré à dix (10) élèves, deux (2) professeurs, un censeur, trois (3) encadreurs de vie scolaire et un (1) parent d'élève. À la suite de ce pré-test, les corrections nécessaires ont été apportées avant l'administration de ces instruments à la population cible.

III.6.2. L'anonymat des enquêtés

Les identités des enquêtés ne sont pas dévoilées. Cette assurance faite à ces derniers a été une vraie carapace qui les a poussés à répondre sincèrement aux questions et même à nous faire des confidences sur certaines pratiques.

III.6.3. La confidentialité des réponses

Les enquêtés et les interviewés ont eu la garantie que leurs réponses ne seront utilisées que dans le cadre de la présente recherche.

III.6.4. Administration du questionnaire

Les questionnaires et guides d'entretien après validation ont été effectivement administrés à la population cible. Nous avons pris contact avec les responsables des établissements ciblés afin d'avoir accès à un personnel administratif qui s'est effectivement chargé du placement et de la collecte après remplissage des questionnaires. Pour ce qui est des entretiens, nous avons réalisé les interviews sur rendez-vous à la convenance des enquêtés.

Les données collectées ont été traitées puis analysées.

III.7. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNÉES COLLECTÉES

Le traitement et l'analyse des données collectées sont faits de façon méthodiques : dépouillement, codification et analyse.

42

III.7.1. Traitement des données collectées

Le traitement consiste au dépouillement et à la codification des données collectées. Le dépouillement a consisté à faire un tri après examen des données et à compter le nombre des données collectées.

La codification a été utilisée non seulement pour rendre anonyme l'identité des enquêtés mais aussi pour faciliter la saisie de données dans le logiciel Excel pour analyse.

III.7.2. Analyse des données collectées

Les données saisies sur Excel sont analysées à l'aide de la description des résultats obtenus. En effet, les résultats sont présentés sous forme de tableaux puis interprétés.

Nous pouvons à présent aborder les aspects pratiques de notre travail.

DEUXIÈME PARTIE :

43

ASPECTS PRATIQUES

44

CHAPITRE I : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ÉTUDE DE

TERRAIN

Cette partie de notre travail rend compte du déroulement de l'enquête en faisant d'une part, le point sur la situation du recouvrement de nos questionnaires et de la réalisation des entretiens avec les personnes de ressources puis, d'autre part, en procédant à la présentation des résultats que nous avons obtenus suite à nos enquêtes.

I. 1. DESCRIPTION DES ENQUÊTÉS

Nous faisons l'état des lieux de la situation de la collecte des données obtenues. Ainsi deux points essentiels sont examinés. L'état des données quantitatives et celui des données qualitatives. Ces données ne sont que le résultat du dépouillement du questionnaire et du guide d'entretien.

Tableau n° 2 : État général de recouvrement des questionnaires selon le public cible

Catégories de participants

Questionnaires
distribuées et
entretiens prévus

Questionnaires
récoltés et entretiens
réalisés

Pourcentage

Outils
utilisés

Élèves

144

113

78,5

Questionnaire

Personnel administratif

24

17

70,8

Questionnaire

Personnel enseignant

24

18

75,0

Questionnaire

Personnes ressources et parents d'élèves

16

11

68,7

Entretien

Total

208

159

76,4

 

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Le tableau n° 2 nous donne une idée voire un aperçu sur la situation de recouvrement de nos questionnaires à l'endroit des enseignants et des élèves. D'une manière générale, la quasi-totalité des personnes sollicitées dans le cadre du présent mémoire ont répondu favorablement. En effet, sur un total de cent quatre-vingt-douze (192) questionnaires distribués et seize (16) entretiens prévus, nous avons obtenu un taux de recouvrement total de 76,44%.

Ce taux de recouvrement satisfaisant traduirait l'importance que les enquêtés accordent

45

à la question de l'engagement et de la citoyenneté dans l'enseignement secondaire. Il présage aussi de la qualité des conclusions qui en résulteraient.

Tableau n° 3 : Répartition des élèves par sexe

Sexe

Effectifs

Pourcentage

Garçons

50

44,25

Filles

63

55,75

Total

113

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Sur cent treize (113) élèves enquêtés, cinquante (50) répondants soit 44,25% sont des garçons et soixante-trois (63) sont des filles soit 55,75%. On note une prédominance des filles par rapport aux garçons.

Les répondants par classe se répartissent comme suit : 33 élèves de seconde soit 29,20%, 44 élèves de première 38,93% et 30 élèves de terminale soit 26,54%. Les élèves enquêtés sont de l'enseignement secondaire conformément à la délimitation du thème du mémoire.

Tableau n° 4 : Répartition du personnel enseignant et administratif selon le type d'établissement

Établissements

Effectifs

Pourcentage

Privés

15

42,85

Publics

20

57,15

Total

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Sur 35 enseignants et personnel administratif, 20 sont de l'enseignement public soit 57,15% et 15 sont du privé soit 42,85%.

Tableau n° 5 : Répartition du personnel enseignant et administratif selon l'ancienneté de service

Age des enquêtés

Effectifs

Pourcentage

[1 ans-5 ans [

04

11,43

[5 ans -10 ans [

11

31,43

Plus de 10 ans

20

57,14

Total

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

46

La grande majorité des enquêtés ont au moins trois ans et plus d'ancienneté de service dans leur emploi respectif. 11,43% des répondants ont entre 1 an et 5 ans de service, 31,43% autres ont entre 5 ans et 10 ans de service et plus de la moitié soit 57,14% des enquêtés totalisent plus de 10 ans de service.

Tableau n° 6 : Répartition des parents selon le statut dans le bureau APE

Réponses

Effectifs

Pourcentage

Membres du bureau APE

04

66,67

Non membre du bureau APE

02

33.33

Total

06

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Des parents d'élèves enquêtés, près de 66,67% des enquêtés sont membres du bureau APE et 33,33% autres sont de simples parents d'élèves.

Tableau n° 7 : Répartition des personnes de ressources selon le sexe

Sexe

Effectif

Pourcentage

Masculin

04

80,00

Féminin

01

20,00

Total

05

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Les personnes de ressources sont constituées de 80% d'hommes et 20% de femmes.

I.2. RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES

I.2.1.de l'engagement et des motivations

Tableau n° 8 : État de l'engagement des élèves enquêtés pendant l'année scolaire 2014-2015

Existence d'un engagement, délégués ou membres d'une

association

Effectif

Pourcentage

Oui

63

55,75

Non

50

44,25

Total

113

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Plus de la moitié des enquêtés soit 55,75% ont un engagement représentatif ou associatif pendant cette année scolaire 2014-2015. 44,25% des répondants ne sont ni délégué de classe ou membre d'une quelconque association ou mouvements dans leur établissement.

En outre, trente-trois(33) enquêtés soit 52,38% des élèves qui ont un engagement, ont

47

indiqué à la réponse à une autre question, assurer des responsabilités dans leur structure. Ils sont membres du bureau de comité des élèves ou de l'association à laquelle ils adhèrent. Tableau n° 9 : État de l'engagement du personnel enseignant et administratif pendant leur scolarité

Existence d'un engagement : délégué ou membre d'une
association, d'un groupe artistique ou sportif

Personnel enseignant et
administratif

Effectif

Pourcentage

Oui

08

22,85

Non

17

48,58

Sans réponse

10

28,57

Total

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Le tableau fait état de l'expérience en termes de participation à la vie de leur lycée du temps de leur scolarité. Ainsi, 22,85% du personnel enseignant et administratif enquêtés ont fait l'expérience des associations et de la représentation pendant leur scolarité contre 48,58% qui disent le contraire. 28,57% des enquêtés n'ont pas répondu à la question.

Tableau n° 10 : Répartition des élèves engagés selon leur statut et le type d'engagement

Type d'engagement, délégué de classe ou membre d'une

association

Effectif

Pourcentage

Délégués ou délégués adjoint de classe

28

44,44

Membre d'une association

26

41,27

Double engagement

09

14,28

Total

63

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

44,44% des élèves engagés ont indiqué être uniquement des délégués ou des délégués adjoints de classe, 41,27% sont seulement membres d'une association ou mouvement scolaire et, enfin, 14,28% sont en même temps délégués de classe et membre d'une association.

Il y a donc trente-cinq adhésions à des associations. Les associations recensées sont entre autres : la Jeunesse Étudiante Catholique, l'Association des Élèves et Étudiants Musulmans du Burkina, le groupe biblique, la communauté Sant' Egidio, le Club d'appui et d'éveil Pugsada, l'Association des élèves pour la paix, girl or girl, Génération Butterfly, les Chantres de la paix, le club des donneurs de sang, le Club des amis pour une éducation sexuelle en milieu scolaire, le club des amis de la nature, etc. Nous les avons repartis selon l'adhésion des élèves comme suit dans le tableau n° 11 :

48

Tableau n° 11 : Répartition des élèves par association présentes dans les lycées

Types d'associations auxquelles adhèrent les élèves

Effectifs

Pourcentage

Associations religieuses

13

37,14

Association de défense de la nature

07

20,00

Association de d'éducation aux droits humains

06

17,14

Associations à connotation politique

02

05,71

Troupes musicales et théâtrales et sportives

04

11,42

Associations d'entraide et de solidarité

03

08,57

Total des répondants

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Ce tableau laisse apparaitre les adhésions des enquêtés aux différents types d'associations existants dans les lycées. 37,14% des répondants disent être membres des associations à caractère religieux. 20% des enquêtés adhèrent à des associations de défense de la nature. 17,14% des répondants sont membres des mouvements d'éducation et de promotion des droits humains, et 11,42% sont dans des troupes musicales, théâtrales et sportives. 08,57% oeuvrent dans les associations d'entraide et de solidarité. Seul bémol, 05,71% des répondants sont affirmé adhérer à des associations politiques en milieu scolaire, d'autant plus que de telles associations n'engendrent que la violence et la haine.

La question sur les motivations intéressait les soixante-trois élèves qui ont déclaré être délégué de classe ou membre d'une association scolaire. Seuls soixante (60) élèves enquêtés soit 95,23% des élèves engagés ont donné les raisons de leur participation aux cadres d'expression des élèves dans les lycées. Aussi, les enquêtés avaient comme possibilité, le choix de plusieurs raisons.

Tableau n° 12 : Les raisons invoquées par les élèves pour expliquer leur participation aux instances représentatives et associatives de leur établissement

Motivations des élèves engagés

Effectifs

Pourcentages

Curiosité

05

07,93

C'est normal de s'engager

27

42,85

Se responsabiliser

39

61,90

Partager ses idées

20

31,74

Tester sa cote de popularité

06

09,52

Avoir des rapports différents avec les adultes

21

33,33

Influencer par des parents ou amis

00

00

Autres

06

09,52

Total

60

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

49

Ce tableau fait apparaitre l'état des motivations des élèves engagés. Certains enquêtés déclarent s'engager pour se responsabiliser (61,90%), pour partager leurs idées (31,74%) ou pour avoir des rapports différents avec les adultes (33,33%), etc. d'autres par contre trouvent normal de s'engager (42,85%).

A la question de savoir si les enquêtés prenaient part aux activités organisées dans leurs établissements, quatre-vingt-douze enquêtés soit 81,41% ont répondu par l'affirmative. Ainsi, ils se sont intéressés aux activités ci-dessous répertoriées.

Tableau n° 13 : Activités qui ont le plus intéressées les élèves

Activités assistées

Effectifs

Pourcentage

Activités environnementales (salubrité, entretien des arbres)

53

46,90

Activités d'animation culturelle et artistique (Théâtres, ballets, kermesse...)

46

40,70

Activités à caractère religieux

40

35,39

Activités sportives (coupe du proviseur, USSU-BF)

35

30,97

Activités liées à la défense des intérêts des élèves

23

20,35

Activités de disciplines scolaires (club de scientifiques, de philosophie, allemand...)

10

08,84

Total

113

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Les activités qui ont le plus intéressées les élèves sont les activités environnementales (46,90%), les activités d'animation culturelles et artistiques (40,70%), les activités à caractère religieux (35,39%), et les activités sportives (30,97%). Les activités liées à la défense des intérêts des élèves (20,35%) et les activités de disciplines scolaires (08,84%) ont connu moins de participation.

Tableau n° 14 : Participation des élèves selon le thème de l'activité

Thèmes des activités auxquelles les élèves préfèrent participer

Effectifs

Pourcentage

Solidarité, tolérance

45

39,82

MST, VIH/sida, Grossesse non-désirée

44

38,93

Non-violence, paix

32

28,31

Droits Humains

28

24,77

Protection de l'environnement

25

22,12

Total

113

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

50

Le tableau fait l'état de la participation des élèves selon le thème de l'activité réalisée. Chaque thème touche chaque élève dans sa vie quotidienne et permet des retombées éducatives en termes de qualité de vie, d'économie de conflits et d'apprentissage d'une citoyenneté ancrée dans l'engagement.

I.2.2. Perception de la citoyenneté et de la participation des élèves Tableau n° 15 : Conception de la citoyenneté selon les élèves enquêtés

Pour toi, la citoyenneté est le fait de...

Effectifs

Pourcentage

S'en prendre aux biens publics et privés lors des grèves

07

6,19

Participer à l'entretien de son cadre de vie

79

69,91

Respecter le règlement intérieur de son lycée

62

54,86

Discuter les décisions de l'administration du lycée

05

4,42

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Les statistiques du tableau ci-dessus sont obtenues grâce à une question à choix multiple soumise aux enquêtés. Ils devraient donc choisir les réponses qui correspondent à la perception qu'ils ont de la citoyenneté. Des réponses obtenues, il ressort que certains élèves enquêtés (6,19% et 4,42%) ont une idée confuse de la citoyenneté parce qu'ils ont choisi à la fois des comportements acceptables et inacceptables en matière de citoyenneté. En considérant strictement ceux qui ont choisi de bonnes propositions, on a soixante-cinq élèves soit 57,52% des enquêtés qui ont une nette perception de la citoyenneté. En considérant ce dernier taux, l'on peut affirmer que la majorité absolue des enquêtés a une idée nette et claire de la citoyenneté.

Tableau n° 16 : Perception par le personnel administratif de la situation de l'incivisme dans les établissements

L'incivisme est une réalité dans les établissements

Effectif

Pourcentage

Oui

26

74,28

Non

05

14,28

Sans réponses

04

11,42

Total

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Au regard des réponses, 74,28% trouvent que l'incivisme est une réalité dans leur établissement, 14,28% affirment le contraire et 11,42% n'ont pas fait de choix.

51

Les actes d'incivisme relevés par les enquêtés peuvent se résumer comme suit :

- Perturbation des cours sans raisons ;

- Consommation d'alcool et stupéfiants ;

- Détention d'arme à feu ;

- Non-respect des professeurs ;

- Tracasseries et conflits entre élèves, entre élèves et enseignants ; élèves et

administration, administration et enseignants

- Remise en cause de l'autorité du professeur.

Les causes données par les enquêtés :

- Manque d'enseignement de l'éducation civique ;

- Désintérêt des adultes pour les activités des élèves, ce qui conduit au développement

de comportement à risque ;

- Manipulation des élèves par les personnels scolaires et les politiques ;

- L'éducation morale en famille n'est plus assurée ;

- La morale n'est plus enseigné à l'école primaire avec la toute la rigueur ;

- Présence des partis et associations à connotation politique ;

- Les parents d'élèves quasiment absents de la vie des établissements.

I.2.3. Appréciation de la participation des élèves à la vie de l'établissement

Cette partie aborde les aspects liés aux volets de participation institutionnelle et informelle.

Tableau n° 17 : Perception des enquêtés de la participation des élèves aux instances des lycées

Participation de
droit des élèves

Élèves

Personnel enseignant et administratif

Effectifs

Pourcentage

Effectifs

Pourcentage

Oui

48

42,48

19

54,29

Non

57

50, 44

13

37,14

Sans réponse

08

07,08

03

08,57

Total

113

100

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

52

Moins de la moitié des enquêtés soit 42,48% estiment que les élèves participent aux instances auxquelles ils ont droit. Par contre, plus de la moitié du personnel enseignant et administratif, soit 54,29% trouvent que les élèves prennent part aux activités des instances de gestion auxquelles ils ont droit.

Tableau n° 18 : Appréciation des enquêtés sur la prise de parole et d'expression lors des rencontres avec l'administration ou les professeurs

Possibilité de prise de parole et
d'expression des élèves lors des
rencontres

Élèves

Personnel enseignant et
administratif

Effectifs

Pourcentage

Effectifs

Pourcentage

Oui

39

34,51

31

88,57

Non

74

65,49

04

11,43

Total

113

100

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Au travers des résultats, 34,51%des élèves enquêtés affirment qu'ils ont la possibilité d'exercent leur droit d'opinion lors des rencontres avec l'administration ou les enseignants ; 65,49% prétendent le contraire. Par contre trente-un (31) enseignants et personnel administratif, soit 88,57%estiment que les élèves ont droit à la parole. Seul quatre (04) enquêtés soit 11,43% disent le contraire.

Tableau n° 19 : Appréciation des élèves de leur participation à la vie du lycée

Niveau de participation des élèves

Effectifs

Pourcentage

Donner son avis dans les instances qui me sont réservées

28

24,78

Assister en spectateur aux activités organisées

54

47,79

Ne s'intéresser guère au lycée en dehors des heures de cours

03

2,65

Initier et participer avec les camarades à l'organisation des activités

23

20,35

Sans réponses

05

04,43

Total

113

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

47,79% disent assister en spectateurs aux activités organisées au sein de leur établissement et seulement 20,35% osent prendre des initiatives et participent à l'organisation d'activités. 24,78% donnent leur avis dans les différentes instances auxquelles ils prennent

53

part. 2,65% estiment que les élèves ne s'intéressent guère à la vie du lycée en dehors des cours.

Tableau n° 20 : Appréciation du personnel enseignant et administratif de la participation des élèves

Niveau de participation des élèves

Effectifs

pourcentage

en donnant leurs avis dans les instances qui leur sont réservées

12

34,28

en assistant en spectateurs à la vie du lycée

15

42,85

en ne s'intéressant guère au lycée en dehors des heures de cours

03

8,57

en initiant des projets et/ou en participant aux activités du lycée

05

14,28

Total

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Les élèves participent plus en spectateur à la vie (42,85%), donnent leur avis dans les instances qui leur sont réservées (34,28%), initient et participent à des projets (14,28%) ou tout simplement ils ne s'intéressent guère au lycée en dehors des heures de cours (8,57%).

Tableau n° 21 : Appréciation des élèves de la prise en compte de leurs propositions dans les instances décisionnelles du lycée

Prise en compte de l'avis et des propositions des élèves

Effectifs

Pourcentage

On tient compte des avis et propositions des élèves

48

42,47

On ne tient compte des avis des élèves que sur des choses sans importance

24

21,23

On n'écoute jamais les élèves

41

36,28

Total

113

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

42,47% des élèves enquêtés estiment que leurs avis et propositions sont pris en compte. 21,23% trouvent que l'on tient compte des avis des élèves que sur choses sans importance. 36,28% autres déclarent que l'on ne les écoute jamais.

54

Tableau n° 22 : Appréciation du personnel enseignant et administratif de la contribution de l'engagement ou de la participation des élèves à leur formation à la citoyenneté

L'engagement ou la participation des élèves à la vie du lycée
favorisent leur formation à la citoyenneté et au civisme

Effectifs

Pourcentage

Oui

27

74,14

Non

08

22,86

Sans réponse

00

00

Total

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

62,85% des enquêtés estiment que l'engagement ou la participation des élèves à la du lycée favorise leur formation à la citoyenneté et au civisme.

Aussi, à la question de savoir si les délégués ou les élèves membres des associations développent un comportement citoyen, vingt-sept (22) soit 62,85% des enquêtés conviennent que oui, contre huit (13) enquêtés soit 37,15% qui répondent par la négative.

Tableau n° 23 : Impact positif de la participation des élèves à la vie scolaire sur les

études des élèves, leur comportement et le climat scolaire

L'engagement ou la
participation des élèves à la vie
de l'établissement a un impact
positif sur :

Études des
élèves

Comportement
des élèves

Climat scolaire de
l'établissement

T

Oui

%

T

Oui

%

T

Oui

%

Personnel enseignant et administratif

35

19

54,28

35

23

65,71

35

27

77,14

Élèves

113

58

51,32

113

83

73,45

-

-

-

Total

148

77

52,02

148

106

71,62

35

27

77,14

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

À travers ce tableau, 52,02% des personnes enquêtées soutiennent que l'engagement ou la participation des élèves à la vie du lycée a un impact positif sur leurs études et 71,62% trouvent qu'il renforce le comportement des élèves. Quant à l'impact sur le climat scolaire, la question a été posée uniquement au personnel enseignant et administratif. Ainsi, ils sont 77,14% à approuver que l'engagement des élèves à la vie de l'établissement a une incidence positive sur le climat scolaire des établissements enquêtés.

À la suite de cette question, il a été demandé aux élèves de fournir leur moyenne, néanmoins pour ceux qui estiment que l'engagement a un impact positif sur leurs études. Cinquante-huit (58) élèves l'ont fait et leurs moyennes sont relevées dans le tableau ci-dessous.

55

Tableau n° 24 : Répartition des moyennes des élèves estimant que leur engagement a un effet positif sur leur étude

 

Fourchette des moyennes

Total des élèves engagés
ayant fourni leur moyenne

[9 à 10[

[10 à 12[

[12 à 14[

14 et plus

Effectifs

10

26

19

03

58

Pourcentage

17,25

44,83

32,75

5,17

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Ce tableau fait ressortir le cumul des moyennes des élèves estimant que l'engagement a un effet positif sur leurs études. 17,25% des répondants ont une moyenne comprise entre 9 et 10. 44,83% ont une moyenne variant entre 10 et 12. Aussi, 32,75% ont une moyenne variant entre 12 et 14. Enfin, 5,17% des répondants ont une moyenne de 14 et plus. Globalement sur les cinquante (58) répondants, quarante-huit (48) soit 82,75% ont une moyenne supérieure ou égale à 10/20.

Tableau n° 25 : Avis des enquêtés sur la nécessité de cours d'éducation à la citoyenneté à la citoyenneté, au civisme dans les établissements

Réponses

élèves

Personnel administratif
et enseignant

Total des enquêtés

Effectifs

pourcentage

effectifs

pourcentage

effectifs

pourcentage

Oui

97

85,85

31

88,58

128

86,49

Non

13

11,50

00

00

13

08,79

Sans réponse

03

02,65

04

11,42

07

04,72

Total

113

100

35

100

148

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

85,85% des élèves enquêtés estiment que des cours d'éducation à la citoyenneté et au

civisme est nécessaire dans les établissements d'enseignement secondaire pour susciter aux

élèves un comportement civique. 88,58%sont également d'avis sur cette question.

Les enquêtés justifient leur option pour cet enseignement en ce sens qu'il favorise :

- l'ouverture d'esprit et la prise de conscience des élèves ;

- la maitrise des notions de droits et de devoirs ;

- l'apprentissage du leadership et l'abandon des mauvais comportements ;

- l'exercice de la citoyenneté scolaire.

56

Tableau n° 26 : Pertinence de la valorisation de l'engagement ou du comportement participatif et citoyen

Avis pour la valorisation de l'engagement des élèves à la vie du lycée

Élèves

Personnel enseignant et
administratif

Effectifs

pourcentage

Effectifs

pourcentage

Oui

97

85,84

26

74,28

Non

16

14,16

05

2,85

Sans réponse

00

00

04

11,42

Total

113

100

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

85,84% des élèves sont d'avis pour la valorisation de l'engagement en milieu scolaire. Aussi, 74,28% du personnel enseignant et administratif soutiennent cette proposition. Ces résultats donnent un taux cumulé de 83,10% d'avis favorable à la valorisation.

Tableau n° 27 : Propositions de valorisation exprimées par les élèves et le personnel enseignant et administratif

Type de
valorisation

Élèves

Personnel enseignant
et administratif

Total des répondants

Effectifs

pourcentage

Effectifs

pourcentage

Effectifs

pourcentage

Note

67

59,29

14

 

81

54,72

appréciation inscrite sur le bulletin trimestriel ou sur le livret scolaire

59

52,21

16

73,07

75

66,37

appréciations orales des adultes et des autres élèves

53

46,90

19

16,81

72

63,71

Autres

24

21,23

07

06,19

31

27,43

Total des enquêtés

113

100

35

100

148

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

À la question, les enquêtés avaient la possibilité de faire plusieurs choix. Ainsi 54,72% des enquêtés ont de valoriser l'engagement des élèves par une note. 66,37% des répondants ont aussi proposé l'inscription sur le bulletin de note ou le livret scolaire comme moyen de valorisation de la participation des élèves. Ceux qui ont proposé l'appréciation orales des acteurs scolaires comme forme de valorisation représentent 63,71% des enquêtés. enfin, près de 27,43% des enquêtés ont formulé des propositions qui vont des remises de prix aux élèves exemplaires tout comme dans les autres disciplines à la publication des noms des élèves porteurs de meilleurs projets ou auteurs de pratiques citoyennes.

57

I.2.4. Des difficultés inhérentes aux élèves et à l'attitude des acteurs

Cette question concernait les élèves qui n'ont pas d'engagement. Au nombre de cinquante (50), quarante-huit (48) élèves soit 96% des non-engagés ont donné les raison de leur non ou participation à la vie lycéenne. Les répondants avaient également la possibilité d'indiquer plusieurs raisons.

Tableau n° 28 : Des raisons évoquées par les élèves pour justifier leur non engagement

Motivations des élèves non engagés

Effectifs

Pourcentages

Timidité

27

56,25

Peur de ne pas être élu

26

54,16

Manque de temps

05

10,41

Ça m'empêche d'étudier convenablement

23

47,91

L'engagement n'est pas valorisant

31

64,58

Refus des parents

18

37,50

Autres

01

01,58

Total

48

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Du tableau ci-dessus, 56,25% des enquêtés expliquent leur non engagement par la timidité. Aussi 54,16% des répondants évoquent la peur de ne pas être élu comme raison. 64,58% estiment que l'engagement n'est pas valorisant tandis que près de 47,91% trouvent que l'engagement les empêche d'étudier convenablement. Le refus des parents (37,50%), le manque de temps (10,41%) sont entre autres raisons évoquées par les enquêtés. il ressort des réponses plusieurs raisons ont été évoquées des enquêtés pour justifier leur non-participation aux instances de leur établissement.

Tableau n° 29 : Existence des cours d'éducation à la citoyenneté dans les établissements

Effectivité des cours d'éducation à
la citoyenneté et au civisme

élèves

Personnel enseignants et
administratif

Effectifs

pourcentage

effectifs

pourcentage

Oui

37

32,74

06

17,14

Non

72

63,71

27

77,14

Sans réponses

04

02,65

02

05,72

Total

113

100

35

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

63,71% des élèves enquêtés estiment que les cours d'éducation à la citoyenneté et au civisme ne sont pas effectifs dans les établissements d'enseignement secondaire. Également,

58

plus des trois quart du personnel enseignant et administratif soit 77,14% déclarent que les élèves ne reçoivent pas ces cours. 32,74% des élèves enquêtés et 17,14% du personnel enseignant et administratif jugent effectifs les cours d'éducation à la citoyenneté et au civisme dans leurs établissements.

Tableau n° 30 : Appréciation des élèves de la participation du personnel et des

parents d'élèves aux activités de la vie scolaire

Participation du personnel et partenaires aux activités

Effectifs

Pourcentages

Administration

79

69,91

Parents d'élèves

35

30,97

Professeurs

32

28,31

Total

113

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

Au travers des réponses, 69,91% des élèves enquêtés estiment que leurs activités connaissent la participation des premiers responsables de l'établissement. 30,97% des élèves trouvent que les parents d'élèves prennent part à leurs activités et 28,31% constatent la participation des professeurs.

Tableau n° 31 : Appréciation des élèves du financement des activités de leurs activités

Financement des activités des élèves est suffisant

effectifs

pourcentage

Oui

41

36,28

Non

72

63,72

Total

113

100

Source : tableau réalisé à partir des enquêtes sur le terrain, mars 2015.

36,28% trouvent le financement des activités des élèves suffisant. 63,72% jugent le financement de leurs activités insuffisant.

À la question de connaitre qui finance leurs activités, les enquêtés citent l'APE, le COGES et leurs cotisations ou l'apport des partenaires ou sponsor comme les sources de financement de leurs activités.

I.2.5. Autres difficultés relevées par les enquêtés (élèves personnel enseignant et administratif) ne favorisant la participation des élèves à la vie du lycée

Quatre treize (93) élèves soit 84,07% et vingt-quatre (24) enseignants et personnel administratif soit 68,57% ont relevé les difficultés qui limitent la participation des élèves à la vie des établissements.

- Manque de conciliation entre les cours et les activités de représentation

59

- Incompréhension du rôle de délégués par les autres élèves ;

- Mépris des élèves et du personnel du lycée ;

- Culpabilisation des délégués, pression sur les délégués ;

- Manque d'écoute des élèves et des acteurs adultes de la communauté scolaire ;

- Manque de considération de la part de nos camarades et du personnel du lycée ;

- Absence de liberté d'expression ;

- Rejet des projets proposés ;

- Absence d'accompagnement de l'administration, des enseignants et des parents ;

- Mépris des élèves ;

- Mauvaise gestion du temps ;

- Absence de formation concernant les fonctions du délégué de classe ;

- Manque de confiance en soi ;

- Difficultés de prise de parole en public ;

- Intimidation de l'administration et des enseignants pendant les rencontres ;

- Réunions surprises entrainant la perturbation des cours ;

- Difficultés de financement des activités ;

- Naissance de groupe de contestions au sein du bureau du comité.

- Méconnaissance des instances ;

- crainte des parents que l'engagement dans le comité des élèves ou dans une

association soit un obstacle à la réussite scolaire ;

- peur que la fonction soit réservée aux bons élèves ;

- peur que ce soit ennuyeux ;

- le manque de confiance et d'estime de soi.

I.3. SYNTHÈSES DES ENTRETIENS RÉALISÉS AUPRÈS DES PERSONNES

RESSOURCES

Nous avons procédé à une synthèse par centre d'intérêt abordé dans l'étude, cela dans le but de faciliter le croisement des informations et permettre une interprétation aisée des résultats. Ainsi, nous avons regroupé les entretiens suivant les thématiques abordés dans la perspective d'une contribution à l'émergence d'un comportement participatif et citoyen dans les établissements d'enseignement secondaire.

60

I.3.1. De l'engagement et des motivations

Les personnes interviewées disent avoir été des délégués de classe ou ont adhéré à des mouvements ou associations de jeunesse dans leur établissement pendant leur scolarité. Si pour certains, cet engagement était sur proposition des professeurs ou des camarades de classe d'autres par contre évoquent des raisons telles : l'envie de servir les autres, besoin de partager les idées, l'envie de se créer des camarades, le goût de la victoire ou l'influence d'un professeur passionné de théâtre. Ceux qui ont eu cet engagement pendant leur scolarité affirment réinvestir les expériences acquises dans leur vie d'adulte à l'instar du directeur régional du centre du MESS et d'un responsable d'association.

I.3.2. De la perception de la citoyenneté et de la participation des élèves

Pour les enquêtés, les élèves ont une bonne perception de la citoyenneté. Ils trouvent que les élèves ont un bon sens du civisme. Pour eux, le respect du règlement intérieur par bons nombre d'élèves et leur participation à des actions citoyennes en constituent la preuve. En effet, les élèves prennent part à des opérations de salubrité, de don de sang ou de prévention des maladies et des pratiques néfastes aux études.

Ils considèrent la vie scolaire comme un prolongement des situations d'apprentissages quand les conditions sont réunies pour que les enfants puissent bien participer au fonctionnement de l'établissement. Ils estiment que ceux-ci font l'apprentissage et l'exercice de la citoyenneté à travers leur engagement et leur prise de responsabilité dans les instances qui leur sont réservées.

Mais pour eux, l'incivisme reste une marque des établissements scolaires de l'avis des enquêtés. Ils trouvent que le climat scolaire est marqué par l'ignorance et le laisser-aller. Les élèves souffrent de l'ignorance de leur droits et surtout de leurs devoirs, ce qui affecte leur jugement. Ils relèvent les « grèves sauvages » nourries par la violence et la haine envers le personnel des établissements et souvent même des autorités administratives et politiques. Les absences, la non-participation à la montée des couleurs, la dégradation du mobilier scolaire et des locaux, le mensonge, l'insubordination, l'impolitesse, le désintérêt pour les travaux d'intérêt commun sont des actes observés au quotidien. Cette situation presque insupportable, enlève l'envie aux acteurs de fréquenter le milieu scolaire déclarent certains enquêtés. Une enquêtée confirme cet état de fait par ces propos : « Moi je suis contente d'avoir quitté ce milieu pour le bureau car les élèves y ont pris le pouvoir ». Elle ajoute que ces mauvais comportements ne concernent pas seulement les élèves mais aussi les jeunes enseignants.

61

Pour elle, les enseignants n'ont plus le temps pour les élèves. Ils se contentent seulement d'enseigner mais n'éduquent point. Les élèves sont victimes de manipulation des politiciens et même de certains membres du personnel scolaire confie un enquêté.

Les parents d'élève enquêtés disent avoir peur de laisser leurs enfants fréquenter le lycée en dehors des cours du fait de cet incivisme.

I.3.3. Appréciation de la participation des élèves à la vie du lycée et ses implications

Pour les enquêtés, l'éducation à la citoyenneté qui permet de renforcer le civisme et l'esprit de responsabilité des élèves fait défaut dans les établissements d'enseignements secondaire. Pour les interviewés, cet enseignement qui est intégré aux autres disciplines n'est pas perceptible par les élèves. Un enseignement qu'eux-mêmes jugent insuffisants ou même inexistant dans la mesure où cette notion n'est évoquée que brièvement par les enseignants candidats aux examens.

Pour venir à bout de l'incivisme, les enquêtés proposent l'instauration de cours d'éducation à la citoyenneté, au civisme et aux droits humains. Ils pensent que les mauvais comportements sont dus en grande partie à l'absence de cours en matière de citoyenneté et de civisme.

Les enquêtés pensent que l'engagement peut contribuer pleinement à la formation des élèves à la citoyenneté et à l'épanouissement des élèves. Une influence positive du groupe est meilleure garante d'une participation active et d'un changement de comportement. Lorsque les élèves prennent part aux activités hors-classes ou participent aux instances du lycée, ils apprennent à gérer leur relation avec autrui, s'instruisent sur le fonctionnement du lycée par la représentation. Cela forge leur personnalité, cultive leur sens de responsabilité et élargit les rapports humains.

Certains enquêtés soulignent que la participation des élèves à la vie scolaire leur fait acquérir des valeurs qui les serviront même plus tard, à l'instar du directeur régional du centre du MESS, et du président de l'association les chantres de la paix. L'implication des élèves à la vie du lycée contribue à la préservation de la paix et aussi à l'autonomie, le sens de l'initiative, l'estime de soi, le respect (des autres, des textes...), la reconnaissance, la maîtrise de la technique du débat, la dynamique du groupe, la conduite et l'organisation du travail ou des réunions.

Les enquêtés sont presque tous d'accord pour dire qu'il y a la nécessité de valoriser

62

l'investissement des élèves à la vie scolaire. Pour eux, cela permettrait de susciter et de renforcer le comportement participatif et citoyen des élèves. Ils soulignent que les élèves ne sont suffisamment pas appréciés dans leurs efforts d'animation de la vie de l'établissement. Certains ajoutent que les établissements doivent prendre du temps pour expliquer le bien fondé de certaines appréciations sur les bulletins et livrets scolaires. Pour eux, il ne suffit pas de porter la mention « élève modèle » sans en informer l'ensemble des élèves.

La présentation des données étant terminée, nous nous intéresserons maintenant à leur analyse et interprétation.

63

CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNÉES ET INTERPRÉTATION DES

RÉSULTATS

Ce chapitre comprend deux grandes parties. Dans la première, nous faisons l'analyse et l'interprétation des résultats des enquêtes auprès du personnel administratif et enseignant, des parents d'élèves, des élèves et des personnes de ressources. Dans la deuxième, nous procédons à la vérification des hypothèses.

II.1. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

L'analyse critique que nous avons pu faire des données recueillies auprès des personnes enquêtées par le biais du questionnaire et des entretiens révèle les raisons qui poussent les élèves engagés, à s'investir dans la vie des établissements, la contribution des dispositifs participatifs des élèves à la vie de l'établissement à leur éduction à la citoyenneté et au civisme ainsi que les difficultés inhérentes aux acteurs de la communauté scolaire. En rapprochant les données, les indicateurs sur lesquels nous pouvons fonder notre interprétation apparaissent. Il s'agit des motivations des élèves dans leur prise d'engagement ou de responsabilité dans la vie du lycée, l'impact de la participation sur les études des élèves, sur leur comportement et sur le climat scolaire.

En effet, l'incidence de l'engagement et de la participation des élèves à la vie de l'établissement est perceptible, notent tous les acteurs enquêtés. Considérant les effets positifs sur le comportement des élèves engagés, sur leurs études et sur le climat scolaire, une valorisation de l'engagement citoyen s'impose, de l'avis des enquêtés.

Pour eux, des stratégies pour une meilleure participation des élèves à la vie du lycée ont besoin d'être mis pour susciter et renforcer le comportement participatif et citoyen des élèves des établissements d'enseignement secondaire.

II.1.1. Des motivations de l'engagement des élèves à la vie du lycée

Des avis des enquêtés, notamment, des élèves, du personnel enseignant et administratif, et des personnes de ressources, les raisons de l'engagement des élèves sont multiples. La situation de l'engagement des élèves enquêtés dans les instances représentatives ou associatives est relativement acceptable d'un point de vue global, en ce sens que sur cent treize (113) élèves enquêtés soixante-trois (63) élèves soit 55,75% ont déclaré avoir un engagement. L'engagement représentatif (37 élèves sur 113) s'exprime par la représentation

64

des élèves et la participation à certaines instances du lycée. Le cadre d'expression de l'engagement associatif (35 sur 113) est divers comme le montre la panoplie d'associations scolaires ou groupes artistiques et sportifs existants dans les lycées (cf. tableau n°11). Neuf (09) enquêtés soit 14,28% ont un double engagement.

Ensuite, en se référant au règlement intérieur régissant les établissements d'enseignement secondaire, la représentation des élèves reste institutionnelle donc pourvue même à l'absence de candidats. On peut considérer que, seuls l'engagement associatif et les engagements avec une prise de responsabilité (52,38%) résultent du choix et des aspirations des élèves. L'aptitude à participer ne s'hérite pas mais doit plutôt s'apprendre durant l'enfance (Roger Hart, 1992, p.43) et cela relève des missions de la communauté éducative.

Sur soixante-trois élèves qui ont un engagement, soixante (60) d'entre eux soit 53,10% ont évoqué des raisons pour justifier leur engagement à la vie des établissements. Les motivations sont multiples. Mais, différentes motivations peuvent être présentes chez une même personne au moment de son engagement et ses motivations peuvent évoluer au fil du temps.

À la lecture du tableau n°12, il ressort trois caractéristiques de portée majeure. La première est celle des élèves qui trouvent que « c'est normale de s'engager ». C'est la conviction de 27 élèves soit 42,85% des élèves enquêtés. Ces derniers bien qu'étant engagés à la vie de leur lycée, semblent ne pas prendre la pleine mesure de l'engagement tel que voulu par le système éducatif burkinabè. La deuxième caractéristique est l'engagement pour « se responsabiliser ». 61,90% des élèves enquêtés se sont engagé car ils veulent se responsabiliser. Ces derniers paraissent plus convaincus qu'ils devraient participer à la vie du lycée. Consciencieux du rôle qu'ils devraient jouer, ils semblent être prêts pour défendre leurs idéaux et même de servir de modèle à leurs camarades. La dernière caractéristique est l'engagement pour « partager ses idées ». Le partage d'idée est un signe d'ouverture d'esprit dont font montre vingt (20) élèves enquêtés soit 31,74%. Cette caractéristique peut être ambivalente en ce sens qu'elle pourrait être un partage d'idée transformé en un bavardage inutile ou une discussion creuse comme nous le constatons lors des réunions de certaines structures scolaires. Il pourrait être aussi un vrai débat d'idée dont le seul objectif poursuivi est de toujours faire mieux qu'auparavant. Cette motivation est fondamentale pour les enquêtés car elle permet de les préparer à la culture de la liberté d'expression et d'opinion.

S'engager pour une (bonne) cause, prendre des responsabilités et donner de son temps

65

sans y être contraint, c'est, pour tout individu, et particulièrement pour un adolescent ou un jeune adulte, une façon de construire sa personnalité. Les raisons évoquées par les élèves, à tout point de vue, correspondent, en comparaison, aux motivations données par les adultes du temps de leur scolarité. L'envie de se responsabiliser, de servir les autres ou de se faire des amis sont les motifs de l'engagement de ces enquêtés du temps de leur scolarité. Toutes les raisons évoquées concourent au renforcement du vivre ensemble. C'est dire qu'il y a une nécessité de fournir aux élèves des cadres d'expression et de participation afin de faire d'eux des acteurs de leur propre formation.

En outre, la participation ne se limite pas aux seuls élèves membres des associations ou aux élèves ayant un mandat électif mais plutôt à tous. Le choix de prendre part aux activités non représentatives est aussi fonction de leur nature ou des thématiques développées. On ne mobilise l'homme qu'autour de ces intérêts. Ainsi, les activités auxquelles les élèves ont le plus adhéré sont les activités environnementales, culturelles, artistiques et religieuses (cf. tableau n°13). Nous constatons que l'intérêt des élèves pour les activités relève de la capacité de ces activités à forger leur caractère dans le sens du respect de la nature, de la solidarité, de la construction de leur identité et de leur personnalité.

En somme, les élèves engagés participent à la vie des lycées au-delà de la stricte obligation scolaire dans une perspective de défense ou de partage de leurs idées, et de développement personnel. La participation est une forme de mobilisation pour une citoyenneté active. La citoyenneté active est comprise comme la capacité de chacun à participer aux affaires publiques, par n'importe quelle voie. Celle-ci nécessite donc un engagement. Ces engagements relèvent d'une satisfaction de besoins d'appartenance, d'estime de soi ou d'autoréalisation (MASLOW) et d'auto-détermination liée aux choix des intéressés. Différentes motivations peuvent être présentes chez une même personne au moment de son engagement et ses motivations peuvent évoluer selon le temps et le milieu. Bien exploitées, les motivations des élèves permettent de stimuler le sens de civisme et de responsabilité des enquêtés puisque tout ceci est propice à leur épanouissement personnel et scolaire.

II.1.2. La pertinence et l'incidence de la participation des élèves dans les établissements

De nos enquêtes, l'ensemble du personnel enseignant et administratif reconnait la pertinence et la légitimité de la participation des élèves à la vie des établissements

66

d'enseignement secondaire. Beaucoup d'élèves confirment cette incidence positive sur leurs études (51,32%) et comportements (73,45%). De l'avis du personnel enseignant et administratif, la participation des élèves en plus de l'incidence sur les études (54,28%) et le comportement (65,71%) des élèves impacte positivement le climat scolaire (77,14%). Les personnes de ressources relèvent que la participation des élèves lève plein d'équivoque quant à la gestion du lycée, des rapports humains et cultive le sens de la responsabilité, toute chose qui cadre avec les finalités du système éducatif burkinabè. Les instances lycéennes concourent à la qualité du climat scolaire. À ce titre, il développe le sentiment d'appartenance à l'établissement et cela suscite un dialogue concerté entre les lycéens et le personnel scolaire. En cas de controverses, c'est alors les conditions d'enseignement et d'apprentissage qui s'en trouveront ainsi perturbées. S'agissant de la participation des élèves aux instances de gestion des lycées, 42,48% des élèves enquêtés font le constat de cette réalité. Les élèves prennent part aux activités des différents conseils auxquels ils ont droit. Plus de la moitié du personnel enseignant et administratif soit 54,29% des enquêtés confirment cette implication des élèves dans les instances de décision. Le faible pourcentage des élèves sur leur participation des s'explique par le fait qu'il n'y a que les délégués et leurs adjoints qui prennent part aux activités de représentation.

L'enquête révèle également que 77,14% des enquêtés issus du personnel enseignant et administratif pensent que le fait de participer aux instances et à l'animation de la vie scolaire favorise la formation des élèves à la citoyenneté. Pendant ce temps, 68,57% des enquêtés estiment que la participation favorise le développement d'un comportement participatif et citoyen. Le personnel enseignant et administratif soutenu par les personnes de ressources affirme que l'implication des élèves à la vie lycéenne accélère leur socialisation, aiguise leur curiosité, crée l'union, la solidarité et la cohésion et renforce le sens de la responsabilité et le respect des personnes et des biens.

En milieu scolaire, la participation dépend largement de la fonctionnalité des instances de gestion de l'établissement notamment celles qui requièrent la présence des élèves. Elle est aussi fonction du degré de considération des propositions des élèves et enfin de la place à eux réservée à travers toute la chaine du processus de prise de décisions. Ainsi, 42,47% des élèves estiment que leur avis et proposition sont pris en compte. Plus de la moitié des élèves enquêtés (cf. tableau n°24) pensent qu'ils ne sont jamais écoutés ou à fortiori, leur parole n'est prise en compte que sur des choses sans importance. La non-prise en considération des avis des élèves ôte de la participation toute sa saveur ; en ce sens que c'est des échanges et de

67

la considération des propositions de tous les acteurs qu'on tend à la perfection. La théorie des organisations ou de la coopération confirment ces propos. Le constat est que l'on demande souvent aux élèves de présenter des idées mais ils ne sont toujours informés de la suite réservée à celles-ci. En se référant à la CDE, l'on peut lire que les élèves délégués ont la possibilité de s'exprimer sur toutes les questions portant sur la vie de la classe ou de leur établissement. Mais dans les faits, 34,51% des élèves estiment qu'ils bénéficient du droit d'opinion ou de parole à la différence du personnel enseignant et administratif qui a 88,57% indiquent le contraire. Cette contradiction se comprend d'ailleurs, car le niveau de participation des élèves interrogés reste décoratif. Très peu enquêtés estiment les élèves prennent des initiatives et parviennent à la réalisation de leur projet (cf. tableau 20 et 21). En définitive, les élèves participent effectivement aux instances scolaires mais cette participation n'est pas efficace et efficiente car les élèves participant aux instances scolaires se comportent plus en observateurs qu'en véritable acteurs.

En somme, les élèves bénéficient de leur droit à la participation conformément au texte réglementaire tels l'arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/ du 08 septembre 2014, portant fonctionnement des établissements publics d'Enseignement secondaire général. Seulement, le fait de permettre aux enfants de prendre part aux instances d'avoir une voix et une influence dans les organisations et les institutions ne suffit pas et peut être une source d'influence que si une éducation aux droits humains et le civisme n'est pas instaurée. L'objectif est d'aider les enfants à acquérir les aptitudes dont ils ont droit et besoin pour avoir des moyens d'exister de façon autonome et durable.

II.1.3. Des difficultés liées aux élèves et à l'attitude des acteurs

Une partie des élèves enquêtés a relevé des difficultés inhérentes à leur propre personne. Ces freins qui vont de la timidité à la peur d'échouer face aux camarades soulignent un manque de confiance et d'estime de soi de ces élèves. Certains élèves trouvent que leur investissement dans la vie du lycée n'est pas valorisé et ils subissent d'ailleurs des pressions de la part de leurs camarades et du personnel. D'autres par contre justifient leur manque d'engagement par les effets négatifs sur leurs études. Une grande majorité d'élèves accusent l'attitude des acteurs de la vie scolaire d'avoir des attitudes inappropriées. En effet, la participation des élèves à la vie des établissements est confrontée au manque d'écoute et d'accompagnement des acteurs de la vie scolaire. Le personnel ne consacre plus assez de temps aux élèves au-delà de la stricte obligation scolaire. La vie de l'établissement importe peu à ceux-ci enlevant toute amputant de facto aux activités extra-scolaires leur fonction

68

éducative. Ils sont sans dévouement pour accompagner les élèves dans leurs activités de représentation ou associatives. Il y a les intimidations, les propos désobligeants ou le manque d'information sur les tenues de conseils requérant la participation des élèves. Pour certains les enfants n'ont rien à faire dans les instances de gestion du lycée et pour d'autres les droits reconnus aux élèves restent des dispositions pour satisfaire l'UNICEF. Les élèves à leur tour jugent cette participation inopportune car leur propositions ne sont pas toujours prises en compte.

En outre, les cours d'éducation à la citoyenneté et au civisme ne sont pas effectifs dans les établissements d'enseignement secondaire. Ces cours restent occasionnels dans les lycées. Or, ils auraient favorisé l'inculcation d'un comportement citoyen aux élèves et développer leur sens de la responsabilité. Déjà, l'incivisme est une réalité dans les établissements d'enseignement secondaire malgré la bonne perception de la citoyenneté par 57,52% des élèves. Les personnes de ressources et 74,28% du personnel enseignant et administratif sont de cet avis. Les personnes de ressources constatent que la vie scolaire est marquée par l'ignorance des élèves de leurs droits et devoirs provoquant des situations d'incivisme dans les lycées. Alors, l'adoption de stratégies concourant à l'atteinte des finalités de l'éducation au Burkina Faso s'impose. Pour cela les types de démarche à préconiser serait de faire vivre pleinement les dispositions existantes et innover, expérimenter, adapter les dispositifs existants au contexte du moment.

II.1.4. De la valorisation de l'engagement des élèves à la vie du lycée

Le principe de valorisation d'un engagement civique au lycée est admis par 85,84% des élèves, 74,28% du personnel enseignant et administratif, et les personnes de ressources interviewées. Les enquêtés estiment que la valorisation peut contribuer à susciter et à renforcer le comportement participatif et citoyen des élèves dans l'enseignement secondaire. L'engagement au lycée peut être valorisé, en fin d'année au même titre que les autres disciplines scolaires, sous la forme d'une mention sur le livret scolaire ou sur le bulletin scolaire, d'une note ou une appréciation orale des autres acteurs de l'établissement. Une telle possibilité rencontre les faveurs des élèves, du personnel enseignant et administratif, des personnes de ressources (cf. tableau 27). Cependant, certaines personnes de ressources ont émis des réserves. Elles ont souhaité que soit établies des règles claires et connues de tous pour les choix des élèves méritants. Cette idée, déjà mise en oeuvre par L'association Les Chantres de La Paix, récompense les élèves à l'issue d'un vote de leur pair. Les critères sont fondés sur 80% du travail scolaire et 20% sur la participation des élèves à des projets dans

69

l'établissement scolaire.

La valorisation est une sorte de reconnaissance et peut impacter positivement la confiance en soi des élèves et contribuer à nourrir leur volonté d'agir dans la responsabilité, dans un esprit citoyen. L'engagement des élèves en milieu scolaire est nécessaire, car d'une part, cela permet de dépasser les horizons scolaires qui sont certes indispensables, et d'autre part, cela permet finalement l'émancipation.

II.2. VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES

Hypothèse 1 : La participation des élèves à la vie du lycée contribue à leur éducation à la citoyenneté.

77,14% du personnel enseignant et administratif estiment que l'implication des élèves à la vie lycéenne favorise leur formation à la citoyenneté dans les établissements d'enseignement secondaire. Aussi, 62,85% de ces mêmes enquêtés déclarent que les élèves qui ont un engagement développent un comportement citoyen. Du reste, les personnes de ressources apprécient positivement l'implication des élèves à la vie du lycée en ce sens qu'elle contribue à l'amélioration du climat scolaire. Enfin, notre hypothèse se vérifie se vérifie davantage lorsque les élèves, le personnel enseignant et administratif affirment que l'engagement des élèves à la vie de leur établissement a un impact positif sur leurs études, leur comportement et le climat scolaire (Cf. tableau n° 24).

Au regard de ces résultats, cette première hypothèse est vérifiée et confirmée.

Hypothèse 2 : Les attitudes et comportements de certains acteurs ne sont pas de nature à favoriser la participation des élèves à la vie de leur établissement.

Les données de l'enquête révèlent que les attitudes et comportements de certains acteurs ne sont de nature à favoriser la participation des élèves à la vie de l'établissement. La timidité (56,25%), la peur (54,16%) constituent autant d'obstacles à la participation des élèves à la vie du lycée. Le manque de valorisation de l'engagement est relevé par 64,58% des élèves enquêtés. En outre, les attitudes inappropriées telles que le manque d'écoute et d'accompagnement, le manque de communication, le mépris, etc. sont entre autres obstacles soulignés par les acteurs. L'état d'incivisme décrit par les personnes de ressources limite cette participation. Un état confirmé par 74,28% du personnel enseignant et administratif.

Enfin, la non-effectivité de cours d'éducation à la citoyenneté et au civisme constitue un

70

obstacle à l'acquisition de comportement civique par les élèves. Les personnes de ressources, 63,71% des élèves enquêtés et 77,14% du personnel enseignant et administratif témoignent de cet état de fait.

Ce faisant, la seconde hypothèse de notre étude est vérifiée et confirmée.

Hypothèse 3 : La valorisation de l'engagement des élèves à la vie du lycée peuvent contribuer à l'émergence d'un comportement citoyen au secondaire.

La majorité des enquêtés soit 85,84% des élèves enquêtés et 74,28% du personnel enseignant et administratif estiment que la valorisation de l'engagement des élèves à la vie du lycée pourrait susciter et renforcer le comportement citoyen au secondaire. Aussi, les personnes de ressources soutiennent cette proposition et suggèrent en plus, des jeux concours comme moyen d'incitation au civisme et à la citoyenneté. Les propositions de valorisation formulées par les enquêtés conforte la pertinence du projet (cf. tableau 27).

Par conséquent, nous pouvons affirmer que notre troisième hypothèse est donc vérifiée.

Le présent chapitre nous a permis de faire l'analyse et l'interprétation des données de l'enquête puis de vérifier les hypothèses de notre travail de recherche.

71

CHAPITRE III : SUGGESTIONS DES ENQUETÉS,
RECOMMANDATIONS, DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L'ÉTUDE

Ce chapitre est le dernier de notre travail. Avant d'évoquer les difficultés et les limites de l'étude, il nous semble judicieux de présenter les suggestions des enquêtés et de faire quelques recommandations pour susciter et renforcer le comportement citoyen des élèves dans les établissements d'enseignement secondaire.

III.1. SUGGESTIONS DES ENQUETÉS

Des suggestions ont faites par les enquêtés afin d'améliorer la participation des élèves et contribuer à l'émergence d'un comportement participatif et citoyen dans les établissements d'enseignement secondaire.

II.1.1. Les suggestions des élèves, du personnel enseignant et administratif

- sensibiliser les élèves sur le civisme et le rôle des délégués ;

- renforcer l'estime de soi des élèves ;

- écouter les élèves et donner la parole aux élèves ;

- renforcer le dialogue administration, enseignant et élèves ;

- sensibiliser les élèves sur leurs droits et devoirs pour une prise de conscience ;

- convoquer les réunions nécessitant la présence des élèves le week-end ou en dehors

des heures de cours ;

- publier les comptes rendus de réunions impliquant les élèves ;

- encourager les élèves à adhérer à adhérer aux associations présentes dans le

lycée afin d'éviter leur adhésion à des bandes ;

- formation des élèves à la gestion du temps ;

- organiser des journées de partages d'expérience avec les ainés ;

- ouvrir et rendre compte du contenu des boites aux lettres ;

- respecter le droit d'opinion et d'expression des élèves dans le cadre des activités de

représentation ;

- créer des journaux scolaires ; former les élèves à la fonction de représentation et

d'animation des groupes afin de faire des élèves des pairs éducateurs ;

- sensibiliser les élèves afin qu'ils accompagnent d'avantage leurs camarades dans

l'organisation des activités et dans l'exercice de leur mandat ;

72

- former les enseignants aux techniques d'animation culturelle et sportive pour un

meilleur encadrement des élèves dans les activités extra-scolaires ;

- développer la communication élèves-enseignant, élèves-administration, élèves-

élèves ;

- inculquer le sens du partage et du civisme aux élèves ;

- recadrer les activités culturelles qui n'en sont plus de nos jours ;

- organiser des activités saines pour intéresser les élèves à la vie des établissements ;

- valoriser des pratiques citoyennes dans les établissements d'enseignement

secondaire ;

- enseigner l'éducation civique et morale, et des droits humains aux élèves ;

- former les élèves au leadership ;

- instaurer une note de vie scolaire ;

- encadrer les activités des élèves c'est-à-dire les aider à mener sainement leurs

différentes activités ;

- développer des démarches inclusives pouvant permettre aux élèves de s'exprimer

davantage ;

- sensibiliser les élèves sur la portée de leur participation à la vie de l'établissement ;

- rendre l'enseignement l'éducation civique et morale obligatoire dans tous les ordres

d'enseignement.

II.1.2. Suggestions des personnes de ressources

- choisir des élèves « citoyens » de l'établissement par élection de leur pair suivant des

critères définis à l'avance et connu de tous;

- encourager les élèves à intégrer les mouvements de jeunes (cadre de formation au

leadership) ;

- encourager la création d'activités « saines » suivant les dispositions du règlement

intérieur en vigueur dans les établissements ;

- travailler à l'effectivité de l'éducation à la citoyenneté, au civisme et aux droits

humains dans tous les cycles de l'enseignement ;

- travailler à dynamiser les cadres de concertation existant dans les établissements ;

- travailler à installer des clubs de droits humains dans tous les établissements ;

- promouvoir les valeurs citoyennes ;

73

- valorisation des élèves « citoyen » à l'image de l'émission « tableau d'honneur (th) diffusée sur la radiodiffusion et télévision du Burkina ;

- suivre les associations intervenant dans les établissements afin d'éviter toute dérive ; - former les enseignants à l'animation culturelle et sportive dans le but d'occuper sainement les élèves à leur temps libre ;

- introduire des heures de vie de classe permettant aux élèves de mener des activités d'intérêt commun.

- rendre les élèves conscients de l'impact de leurs comportements sur le climat scolaire et favoriser ainsi l'éducation à la citoyenneté.

III.2. RECOMMANDATIONS

L'importance de la participation des élèves à la vie lycéenne n'est plus à démontrer. En effet, il permet de mettre les élèves en situation d'apprentissage et d'exercice de la citoyenneté par la pratique. De nos investigations, il ressort que les dispositifs participatifs réservés aux élèves jouent un rôle important dans la satisfaction des besoins et aspirations des élèves. Cependant, elles sont constamment confrontées à des difficultés en amont et en aval qui entravent l'engagement et l'exercice de la citoyenneté au secondaire. Afin de remédier à cela, nous avons formulé des recommandations dans le sens de susciter et de renforcer le comportement participatif et citoyen des élèves du secondaire. Ces différentes recommandations vont principalement à l'endroit de l'État et de ses structures déconcentrées, des structures associatives, ainsi qu'aux acteurs de la communauté éducative.

II.2.1. Recommandations à l'endroit de l'État et de ses structures déconcentrées

- La formation du personnel enseignant et administratif en matière de droit de l'homme et de citoyenneté.

- L'organisation et le développement des activités variées comme des conférences débats, des théâtres, et des journées de partage scolaire, facteurs de renforcement de la confiance en soi et des rapports humains.

- L'organisation de formation continue des enseignants et des encadreurs de la vie scolaire surtout du personnel sans formation initiale en intégrant des modules de psychologie du développement et de l'apprentissage, la psychologie générale et sociale, de psychopédagogie, de communication et de gestion des ressources humaines dans les modules de formation continue.

74

- L'adaptation continuelle et permanente des contenus d'enseignement à la réalité contextuelle.

- L'initiation des semaines de l'engagement pendant lesquelles les candidats au poste de délégués et les mouvements ou associations de jeunesse feront la promotion de leur structure.

- La réflexion sur une plus grande autonomie des établissements tout en prenant soin de ne pas considérer l'établissement scolaire comme une « entreprise commerciale » ;

- L'amélioration du fonctionnement des établissements en associant à leur gestion personnel, élèves et partenaires, parce que chacun est capable de dire au moins ce qui est bon pour lui et ce qui, de son point de vue, serait bon pour améliorer la gestion quotidienne de l'établissement.

- La mise en situation d'acteur de l'élève dans l'établissement en appliquant deux stratégies éducatives, l'une privilégiant l'ordre, l'application, la discipline et, l'autre l'autonomie, l'initiative, la responsabilité individuelle et collective.

- La prise d'initiatives permettant de développer des associations concourant à la formation intégrale du citoyen dans les établissements scolaires.

- L'organisation des journées d'échanges intergénérationnelles où des personnalités de la vie publique, des parents d'élèves ou des anciens élèves partageront leurs expériences et compétences avec la jeune génération.

- La reconnaissance (lettres de félicitations, décorations) à l'égard des acteurs qui font d'énormes efforts pour encadrer les élèves dans les activités extrascolaires au-delà de l'obligation scolaire. La création des cadres de concertation entre les organisations des élèves au niveau régional, voire même au plan national afin de partager leurs expériences, de traiter des difficultés qu'elles rencontrent et de réfléchir sur de nouvelles perspectives. Qui mieux que les élèves peuvent trouver des solutions proches de leurs préoccupations ; l'état sera alors un catalyseur qui favorisera ces échanges.

- La création de journaux scolaire en créant au moins par région toute chose qui permettra aux élèves de jouir de leur droit d'expression et d'opinion.

- La création d'un partenariat entre la direction de l'éducation à la citoyenneté et au civisme qui est une structure centrale du ministère de la justice et de la promotion des droits humains et les établissements d'enseignement secondaire en vue de l'animation des clubs des droits humains et de la promotion de la citoyenneté et du civisme.

75

II.2.2. Recommandations à l'endroit des enseignants et des encadreurs de la vie scolaire

- L'implication du personnel dans la vie des établissements et dans l'accompagnement des élèves dans leur quête de formation et de socialisation.

- La sensibilisation et conscientisation des élèves sur l'opportunité qui leur est offerte à travers le système représentatif ou associatif de s'occuper sainement à travers des projets éducatifs.

- L'incitation des élèves à s'engager et à fournir des efforts en vue de participer à l'améliorer de leurs conditions de vie et d'études.

III.2.3. Recommandations à l'endroit des élèves

- Le respect du droit des autres à exercer leur liberté car l'obligation de réciprocité s'impose à tous.

- L'occupation des temps libres par des activités saines et de développement de la personne.

- Le mérite de la confiance des parents et du personnel scolaire afin de bénéficier d'une pleine et entière participation aux affaires du lycée.

Toutes ces suggestions et recommandations ne pourront être réalisées, que si les autorités éducatives ne créent pas les conditions favorables à leur exécution.

III.3. DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L'ÉTUDE

Toute réalisation humaine comporte des insuffisances. Et la nôtre n'est pas parfaite dans sa totalité. En effet, la présente étude a des limites objectives et subjectives.

La première est celle relative au choix restrictif des quatre (04) établissements secondaires de la ville de Ouagadougou. Nous aurions pu étendre notre travail de recherche aux principaux établissements de la localité et à tous les niveaux d'enseignement ; mais par manque de temps, de moyens matériels et financiers, nous n'avons pas pu déployer nos outils d'enquête à d'autres établissements.

La deuxième se rapporte au choix de la population cible. Les questions de participation, de citoyenneté et de civisme concernent tous les élèves de tous les ordres d'enseignement. Cependant, notre travail s'est intéressé exclusivement aux élèves des classes de seconde à la terminale de quatre établissements de Ouagadougou. Ainsi, les résultats ne pourraient être

76

généralisables à toutes les classes des lycées et collèges où l'âge des apprenants varie selon le cycle de formation (post primaire et secondaire) et influe sur le comportement de ces derniers.

De plus, l'impact de la participation des élèves à la vie scolaire sur les études ne peut à lui seul justifier l'échec ou la réussite scolaire des élèves engagés. Les situations organisationnelles des établissements peuvent souvent être des sources d'influence du climat scolaire et du comportement des acteurs.

La troisième est liée au déroulement de nos enquêtes. Au cours de nos enquêtes, nous n'avons pas eu toutes les données car nous sommes un apprenti chercheur et cela nous amène à solliciter la clémence du jury. En effet, le délicat problème au niveau des enquêtes a été la réticence de certains malgré la confidentialité promise, à cela s'ajoute le manque de temps par d'autres de se prêter à nos sollicitudes. Pour les entretiens, nous n'avons pas pu utiliser de magnétophone, cela a joué sur la rétention de toutes les informations reçues.

La quatrième est relative au dépouillement et à la collecte des données. Nous avons procéder au dépouillement de façon manuelle ce qui a compliqué la compilation des données. Sans être une excuse à la qualité de notre travail, cette difficulté nous a pris énormément de temps.

Pour toutes ces raisons, nous reconnaissons que le travail effectué n'a pas exploré toutes les dimensions de l'engagement des élèves dans la perspective de l'éducation à la citoyenneté. Nous ne saurons terminer cette étude sans faire des recommandations en vue d'améliorer la participation des élèves à la des établissements.

77

CONCLUSION

Notre étude a porté sur la participation des élèves à la vie de leur établissement. Nous avons voulu par ce travail apporter notre modeste contribution à la formation de la jeunesse scolaire, exposée aux agitations de la société. Notre recherche visait à démontrer l'intérêt et l'importance de la participation des élèves à la vie de leur établissement, à leur éducation à la citoyenneté. Ainsi, nous avons analysé les motivations des élèves à s'investir dans la vie des établissements d'enseignement secondaire, l'impact de cette participation sur les études des élèves, leur comportement et le climat scolaire, bref sur leur éducation à la citoyenneté. Puis nous avons examiné les difficultés en amont et aval de l'engagement citoyen des élèves.

Au terme de notre étude, nous soutenons que la participation des élèves à la vie du lycée reste mitigée. Elle est marquée par des difficultés d'ordre psychologique, pédagogique, et administratif, accentuées par les attitudes inappropriées des acteurs scolaires. Les élèves ne reçoivent pratiquement pas de cours d'éducation à la citoyenneté et au civisme. L'incivisme demeure une réalité dans les établissements d'enseignement secondaire. Seulement, la citoyenneté n'est pas une notion qui s'enseigne mais qui se construit. Elle est une manière de se comporter et de participer à la vie de la collectivité. La participation reste le critère fondamental de la citoyenneté. Aussi, il est important que soit effective, la valorisation de l'engagement des élèves à la vie de l'établissement et des élèves auteurs de pratiques citoyennes afin de contribuer à l'émergence d'un comportement participatif et citoyen dans l'enseignement secondaire. Perçue comme un signe de gratitude, la valorisation nourrira la confiance des élèves récipiendaires et favorisera leur participation citoyenne à plus long terme.

Du reste, nous sommes convaincu que l'atteinte des finalités du système éducatif telles que définies dans la loi n° 013-2007/AN du 30 juillet portant loi d'orientation de l'éducation dépend de la capacité des acteurs scolaires de faire des cadres de participation des élèves à la vie lycéenne un moyen au service de l'apprentissage de la citoyenneté. La présente recherche a mis en avant l'existence d'une diversité de motivations et de régimes d'engagement. Il convient d'en tenir compte dans la définition du rôle des élèves dans les établissements d'enseignement secondaire.

Plus d'un quart de siècle après l'adoption de la CDE, la reconnaissance de la parole des élèves, leur possible participation aux instances de prise de décision, bref, à la vie de l'établissement restent d'actualité. Il nous semble donc capital que les acteurs de la

78

communauté éducative s'investissent toujours afin « de trouver et de promouvoir des canaux d'expression pour permettre aux enfants et aux jeunes d'ajouter leur voix, de partager leurs points de vue et leurs idées pour un avenir meilleur »50 . Il est opportun de trouver autant d'occasions pour permettre aux élèves d'exercer leur citoyenneté dans cette microsociété que constitue le milieu scolaire.

En mettant en place une véritable écoute des élèves, en privilégiant le développement de la personne du lycéen et en permettant la prise de parole dans les affaires les concernant, c'est autant d'efforts qui permettent d'améliorer la participation des élèves à la vie du lycée. Nous osons espérer que la mise en oeuvre des suggestions et recommandations améliora la participation citoyenne des élèves à long terme.

Enfin, cette recherche qui a été faite au sein des établissements d'enseignement général en milieu urbain nous a permis de réaliser un certain nombre d'analyses. D'autres études pourront être faites en milieu rural ou technique ou sur la participation des élèves de la catégorie socio professionnelle à la vie de l'établissement et ses implications.

En somme, les résultats obtenus nous laissent espérer que des études complémentaires seront menées par les générations futures des conseillers d'éducation ou par nous même dans le cadre de nos activités professionnelles afin de cerner davantage tous les aspects de la citoyenneté participative en milieu scolaire.

50 Propos de Marc Rubin, représentant de l'UNICEF au Burkina, extrait de l'article de PARÉ, Fulbert (2014). « Convention relative aux droits de l'enfant : 25 ans au service de l'humanité ». Lefaso.net mis en ligne le 14 novembre 2014, 23 :57:33.

79

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

- ADOU, Kevin ; DOUMBIA, Diénéba ; GÖPFERT, Andreas (2005). Manuel d'éducation

scolaire à la citoyenneté et à la culture de la paix. Abidjan : éd. CERAP, 189 p.

- ARENDT, Hannah (1994). La crise de la culture. Paris, Gallimard, collection Folio,

Essais, 380 p.

- BRASSARD, André (1996). Conception des organisations et de la gestion : les

conceptions mécanistes centrées sur les besoins humains et situationnels. Montréal,

Québec : Ed. Nouvelles, 168 p.

- BERGERON, Jean Louis et BELANGER, Laurent (1979). Les aspects humains de

l'organisation. Québec : Gaëtan Morin, 337 p.

- CONFEJES (2008). Guide francophone d'éducation de la jeunesse à la citoyenneté et de

promotion de la culture de la paix. Dakar, Sénégal, 88 p.

- DEWEY, John (1975). Éducation et démocratie. Paris : Armand Colin, 424 p.

- DENOMME, Jean-Marc ; ROY, Madeleine (1998). Pour une pédagogie interactive.

Montréal, Gaëtan Morin, Éd. Itée, 156 p.

- DIBY KOFFI, Charles (2007). Management des services publics. Hachette. 172 p.

- Dictionnaire de psychologie, Paris : P.U.F, 1991,756 pages.

- DURKHEIM, Émile (1922). Éducation et sociologie. édition électronique de Jean-Marie

TREMBLAY, collection : "Les classiques des sciences sociales", 53 pages.

- FREIRE, Paulo (2001). Pédagogie des opprimés. Paris : La Découverte, 208 p.

- GLASSEUR, William (1997). La théorie du choix ou théorie du contrôle. Éditeur :

Chenelière/McGraw-Hill, Collection : cheneliere/didactique.

- GROMOLARD, André (1991). Prendre sa vie en main. Ed. Chronique sociale, 124 p.

- HART, Roger (1992). Monter l'échelle de participation, les enfants d'abord. UNICEF,

http://lesfrancasenidf.asso.fr/sites/francasidf.sopinspace.net/files/chelle_de_roger_hart_pdf

18498.pdf, [consulté le 26/09/2014 à 23h47].

- KI-ZERBO, Joseph (1990). Éduquer ou périr. Paris : Harmattan, 123 p.

- LAPOINTE, Jean Jacques (1941). La conduite d'une étude de besoins en éducation et en

formation : approche systémique. PUQ, réimpression juin 1995, 309 p.

- Le Gal, Jean (1999). Pour une citoyenneté participative. Institut Coopératif de l'école

Moderne-Pédagogie Freinet, 35 p.

80

- Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (2011). Reconnaître l'engagement bénévole des jeunes. Gouvernement du Québec, http://www.mels.gouv.qc.ca [consulté le 26/09/2014 à 12h32].

- MURRAY, William Hutchison (1951). L'expédition écossaise dans l'Himalaya. London, Dent, 282 p.

- ORGANISATION INTENATIONALE DE LA FANCOPHONIE (2001). Éducation à la citoyenneté en Afrique francophone subsaharienne. Dakar : PIM.

- OURY, Fernand ; VASQUEZ, Aïda (1967). Vers une pédagogie institutionnelle. Paris, Maspéro, réédité par Matrice, Vigneux, 1990.

- ROGERS, Carl (1996). Liberté pour apprendre. Paris : Dunod cité par l'article « Au fil de mes lectures », http://www.gilles-jobin.org/citations/?P=r&au=301 [consulté le 21/10/2014 à 09h15].

- ROSNAY, Joël de. (1975). Le macroscope : vers une vision globale. Paris : Seuil, 346 p.

- ROUSSEAU, Jean-Jacques (1762). Émile ou De l'éducation. Livres I, II, III, édition électronique de Jean-Marie Tremblay, CÉGEP de Chicoutimi, 162 p.

- SHAW, Aileen ; BRENNAN, Mark ; CHASKIN, Robert ; DOLAN, Pat (2012). (2012). L'engagement civique des jeunes dans l'éducation non formelle. Galway: UNESCO Child and Family Research Centre, Université nationale d'Irlande, 25 p.

- WATZLAWICK, Paul (1972). une logique de la communication. éd Points essais, 280 p. Outils pédagogiques

- SOME, S. A. (2013), Sous-module II-3 : Analyse et conception des instruments de vie scolaire.

- KY, B. P. (2013), Module cours : introduction à la Psychologie générale. 117 P.

Mémoires

- BAGUIAN, Moussa (2011). « La démocratie, les élections et l'accompagnement du comité des élèves ». Mémoire de fin de formation CE, UK/ENS/Bibliothèque, cote : 589 BAG. 91 p.

- KAGAMBEGA, Tambi (2010). « l'incivisme en milieu scolaire : quelle contribution du théâtre-forum pour l'éducation à la citoyenneté ? ». Mémoire de fin de formation IEPD, UK/ENS/Bibliothèque, cote : 642 KAG. 139 p.

- LAMIEN, Joanny (2013). « Quelle contribution de l'éducation pour l'émergence d'une vie citoyenne dans les établissements d'enseignement secondaire ? » Mémoire de fin de

81

formation CE, UK/ENS/Bibliothèque, cote : LAM, 101 P.

- MAYNADIER, Claire (2003). « Vers la valorisation de l'engagement des élèves dans la

vie du lycée ». IUFM, Académie de Montpellier, 49 p.

- ZOUNGRANA, Louis Constant (2007). « L'éducation à la citoyenneté à l'école primaire :

la contribution spécifique de l'école ». Mémoire de fin de formation IEPD,

UK/ENS/Bibliothèque, cote : 569 ZOU, 78 p.

Textes et rapports officiels

- Constitution du 02 juin 1991, version révisée de juin 2012.

- Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948.

- Convention relative aux Droits de l'Enfant (CDE) adopté le 20 novembre 1989.

- Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l'Enfant de juillet 1990.

- Loi n° 013-2007/AN du 30 juillet portant loi d'orientation de l'éducation.

- Décret n°2006-423/PRES/PM/MFPRE/MESSRS/MFB du 11 septembre 2006 portant

organisation des emplois spécifiques du ministère des enseignements secondaire, supérieur

et de la recherche scientifique.

- Arrêté n°2014-369/MESS/SG/DGESG du 29 septembre 2014 portant règlement intérieur

des établissements d'enseignement technique, professionnel et secondaire général du

Burkina Faso.

- Arrêté n°2014-351/MESS/SG/DGESG/ du 08 septembre 2014, portant fonctionnement des

établissements publics d'Enseignement secondaire général.

- Commune de Ouagadougou (2012), Analyse synthétique de la population de

Ouagadougou.

Revues et journaux

- AUDIGIER, François (2007). L'éducation à la citoyenneté dans ses contradictions. Revue

internationale d'éducation de Sèvres, dossier : l'élève, futur citoyen, 34 p.

- Centre pour la Gouvernance Démocratique info (2011). Participation citoyenne et qualité

de la gouvernance locale, l'expérience du Burkina. Rapports Élus Locaux, juillet 2011.

- PARÉ, Fulbert (2014). « Convention relative aux droits de l'enfant : 25 ans au service de

l'humanité ». Lefaso.net mis en ligne le 14 novembre 2014, 23 :57:33.

- SOMDA, Ambèternifa Crépin (2013). « Meurtre au groupe scolaire saint Viateur ». Le

Pays, publié le lundi 18 février 2013, http://www.lepays.bf/?MEURTRE-AU-GROUPE-

SCOLAIRE-SAINT [consulté le 18/03/2014 à 10h54].

- WESTBROOK, Robert B. (1993). « John Dewey. Revue Perspectives ». vol. XXIII, n° 1-

82

2, p. 277-293, Paris : UNESCO, Bureau international d'éducation.

Discours et conférences

- Communication jeunesse, citoyenneté, civisme et intégration africaine en ligne sur http://clubpourlentrepreneuriat.wordpress.com/2013/08/01/communication-jeunesse-citoyennete-civisme-et-integration-africaine/ [consulté le 14/04/2014 à 11h22].

- Discours sur l'état de la nation à l'assemblée nationale le 3 avril 2014.

- Discours prononcé par le président John Fitzgerald KENNEDY à son investiture le 20 janvier 1961, http://histoire.comze.com/kennedy1961.pdf [consulté le 20 février 2014 à 12h18].

Webographie

- http://unis-cite-73.over-blog.com/article-definition-de-l-engagement-citoyen-86358704.html [consulté le 17/04/2014 à 10h19].

- www.dictionnaire.sensagent.com

83

TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE II

REMERCIEMENTS III

LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX IV

SIGLES ET ABRÉVIATIONS VI

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE : ASPECTS THÉORIQUES 4

CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE 5

I.1. ENGAGEMENT, CITOYENNETÉ ET PARTICIPATION DES ÉLÈVES :

ÉTAT DES LIEUX 5

I.1.1. L'engagement ambigu des élèves dans la vie de leur lycée 6

I.1.2. La citoyenneté affligeante des élèves 7

I.1.3. La Participation mitigée des élèves à la vie de leur lycée 9

I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX DU THÈME 10

I.3. SITUATION PROBLÉMATIQUE 11

I.4. LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 12

I.4.1. Objectif général 12

I.4.2. Objectifs spécifiques 12

I.5. HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE 13

I.5.1. Hypothèse principale (H.P) 13

I.5.2. Hypothèses secondaires (H.S) 13

CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE DE RÉFÉRENCE, DÉFINITIONS DES CONCEPTS

ET REVUE DE LA LITTÉRATURE 14

II.1. CADRE THÉORIQUE DE RÉFÉRENCE 14

II.1.1. Les théories des organisations 14

II.1.1.1. La théorie des besoins humains de MASLOW 14

Source : BERGERON (2001) P. 560 15

II.1.1.2. La théorie systémique 17

II.1.2. Les conceptions de la communication en éducation 19

II.1.3. La théorie fonctionnaliste 21

II.1.4. La théorie du choix 22

II.1.5. Le modèle humaniste 23

II.2. DÉFINITIONS DES CONCEPTS 24

II.2.1. Engagement 25

II.2.2. Citoyenneté 25

II.2.3. Participation 26

II.2.4. Vie du lycée/Vie scolaire 26

II.2.5. Enseignement secondaire 26

84

II.3. REVUE DE LA LITTÉRATURE 27

II.3.1. De l'engagement 27

II.3.2. De la citoyenneté 28

II.3.3. De la participation 30

II.3.4. De la vie du lycée : gouvernance et pratiques 33

CHAPITRE III : CADRE MÉTHODOLOGIQUE 35

III.1. PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE 35

III.1.1. La ville de Ouagadougou 35

III.1.1.1. La particularité de Ouagadougou 36

III.1.1.2. Les commodités de Ouagadougou 36

III.1.2. La direction régionale des Enseignements Secondaire et supérieur du

Centre (DR-MESS/C) 36

III.2. LES APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES DE RECHERCHE 36

III.2.1. La méthode quantitative 36

III.2.2. La méthode qualitative 37

III.3. PUBLIC CIBLE 37

III.4. DES ÉCHANTILLONS DU PUBLIC CIBLE 38

III.4.1. De l'échantillon des lycées 38

III.4.2. De l'échantillon des élèves du secondaire 38

III.4.3. De l'échantillon des enseignants 38

III.4.4. De l'échantillon du personnel administratif 38

III.4.5. De l'échantillon des parents d'élèves 39

III.4.6. Des personnes de ressources 39

III.5. LES OUTILS DE COLLECTE DES DONNÉES 39

III.5.1. L'observation 39

III.5.2. Les guides d'entretien 40

III.5.3. Le questionnaire 40

III.6. PROCESSUS DE VALIDATION DES OUTILS DE COLLECTE DES

DONNÉES 41

III.6.1. La méthode des juges 41

III.6.2. L'anonymat des enquêtés 41

III.6.3. La confidentialité des réponses 41

III.6.4. Administration du questionnaire 41

III.7. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNÉES COLLECTÉES 41

III.7.1. Traitement des données collectées 42

III.7.2. Analyse des données collectées 42

DEUXIÈME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES 43

CHAPITRE I : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ÉTUDE DE TERRAIN 44

I. 1. DESCRIPTION DES ENQUÊTÉS 44

I.2. RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES 46

85

I.2.1.de l'engagement et des motivations 46

I.2.2. Perception de la citoyenneté et de la participation des élèves 50

I.2.3. Appréciation de la participation des élèves à la vie de l'établissement 51

I.2.4. Des difficultés inhérentes aux élèves et à l'attitude des acteurs 57

I.2.5. Autres difficultés relevées par les enquêtés (élèves personnel enseignant et

administratif) ne favorisant la participation des élèves à la vie du lycée 58

I.3. SYNTHÈSES DES ENTRETIENS RÉALISÉS AUPRÈS DES PERSONNES 59

RESSOURCES 59

I.3.1. De l'engagement et des motivations 60

I.3.2. De la perception de la citoyenneté et de la participation des élèves 60

I.3.3. Appréciation de la participation des élèves à la vie du lycée et ses

implications 61

CHAPITRE II : ANALYSE DES DONNÉES ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 63

II.1. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 63

II.1.1. Des motivations de l'engagement des élèves à la vie du lycée 63

II.1.2. La pertinence et l'incidence de la participation des élèves dans les

établissements 65

II.1.3. Des difficultés liées aux élèves et à l'attitude des acteurs 67

II.1.4. De la valorisation de l'engagement des élèves à la vie du lycée 68

II.2. VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES 69

CHAPITRE III : SUGGESTIONS DES ENQUETÉS, RECOMMANDATIONS,

DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L'ÉTUDE 71

III.1. SUGGESTIONS DES ENQUETÉS 71

II.1.1. Les suggestions des élèves, du personnel enseignant et administratif 71

II.1.2. Suggestions des personnes de ressources 72

III.2. RECOMMANDATIONS 73

II.2.1. Recommandations à l'endroit de l'État et de ses structures déconcentrées 73

II.2.2. Recommandations à l'endroit des enseignants et des encadreurs de la vie

scolaire 75

III.2.3. Recommandations à l'endroit des élèves 75

III.3. DIFFICULTÉS ET LIMITES DE L'ÉTUDE 75

CONCLUSION 77

BIBLIOGRAPHIE 79

TABLE DES MATIÈRES 83

ANNEXES vii

ANNEXE 1 viii

ANNEXE 2 xii

ANNEXE 3 xvi

vii

ANNEXES

viii

ANNEXE 1

Questionnaire adressé aux élèves des classes de 2nde, 1ère et Tle

Ce questionnaire qui vous est destiné s'inscrit dans le cadre de la réalisation de notre mémoire de fin de formation à l'ENS/UK sur le thème « Engagement et citoyenneté : pour une meilleure participation des élèves à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire ». Pour la plupart des questions, vous serez amenés à mettre une croix dans la case ou les cases qui correspondent à votre réponse. Quelque fois, vous donnerez une réponse personnelle quand la question vous le demande. Nous comptons sur votre contribution et nous vous rassurons que les réponses que vous donnerez seront traitées de façon anonyme.

I. Identification

Établissement : Statut : public Privé

Classe : Sexe : M F Âge :

II. Questions

1. Es-tu :

a)

délégué(e) de classe titulaire/adjoint : Oui Non

b) membre du bureau du comité des élèves : Oui Non

2. Fais-tu partie

a)

d'une association ou mouvement dans ton lycée ? Oui Non

b) du bureau de cette association ou mouvement ? Oui Non

2.1. Quel est le nom de l'association ?

3. Pourquoi as-tu décidé d'être délégué(e) ou d'appartenir à une association au lycée ? (Si tu n'es ni délégué titulaire ou adjoint de classe/ni membre d'une association ou mouvement scolaire, vas directement à la question 4)

a) Par curiosité

b) Parce que je trouve normal de m'engager

c) Parce que je veux me responsabiliser

d) Parce que je veux partager mes idées

e) Pour voir si je suis apprécié(e) par mes camarades

f) Pour avoir des rapports différents avec les adultes

g) Par influence des parents ou des amis

h) Autre à préciser :

4. Tu n'es ni délégué titulaire ou adjoint/ ni membre d'une association ou mouvement scolaire dans ton lycée, est-ce : (question réservée aux élèves non délégués de classe ou membre d'association scolaire)

a) Par timidité

b) Par peur de ne pas être élu(e)

c) Parce que je fais des petits boulots à mes heures libres

d) Le travail domestique prend mon temps libre

e) Parce que ça m'empêche d'étudier convenablement

f) Parce que je pense que ce n'est pas reconnu ou pas assez valorisant

g) parce que mes parents ne le veulent pas

h) Autre (à préciser) : .

5. Participes-tu aux activités organisées par le comité des élèves et les associations ou

mouvements scolaires au lycée ? Oui Non

5.1. Si oui, quelles sont les activités auxquelles tu as le plus participé dans ton lycée ? (au plus 3)

a) Conférences, campagnes de sensibilisation

b) Activités d'animation culturelle et artistique (Théâtres, ballets, kermesse...)

c) Activités liées à la défense des intérêts des élèves

d) Activités à caractère religieux

e) Activités de disciplines scolaires (club de scientifiques, de philosophie, allemand...)

f) Activités sportives (coupe du proviseur, USSU-BF)

g) Activités environnementales (salubrité, entretien des arbres)

h) Autre :
5.2. Quels sont les thèmes qui t'ont (ou qui peuvent) amené à prendre part aux activités du lycée

a) Solidarité, tolérance d) Citoyenneté, démocratie

b) Non-violence, paix e) Protection de l'environnement

c) Droits Humains f) MST, VIH/sida, grossesse non-désirée

6. Les activités organisées par les élèves connaissent-elles la participation et/ou le soutien de :

a) l'administration ? b) des parents d'élèves ? c) des professeurs ?
6.2. Le financement des activités des élèves est-il suffisant à votre avis ?

7. Pour toi, la citoyenneté est le fait....

a) de s'en prendre aux biens publics et privés lors des grèves.

b)

de participer à l'entretien de son cadre de vie.

c)

de respecter le règlement intérieur de son lycée.

d)

de discuter les décisions de l'administration du lycée.

8. Je participe à la vie de mon lycée...

a) en donnant mon avis dans les instances qui me sont réservées.

b) en assistant en spectateur aux activités organisées.

c)

en ne m'intéressant guère au lycée en dehors des heures de cours.

d) en initiant des projets et/ou en participant à des activités.

9. Le comité de gestion, le conseil de classe et le conseil de discipline sont des instances auxquelles les représentants des élèves (délégués) participent de droit. As-tu déjà pris

part à l'une d'elles ? Oui Non

9.1. Si non, pourquoi ?

ix

10. Quelle appréciation fais-tu de la prise en compte des propositions des élèves dans les

instances décisionnelles du lycée ?

a) On tient compte des avis et propositions des élèves

b) On ne tient compte des avis des élèves que sur des choses sans importance

c) On n'écoute jamais les élèves

11. Pour les rencontres ou réunions, manifestations ou activités qui me concernent, j'ai souvent été informé :

a) Le jour même de la rencontre c) 48 heures avant

b) 24 heures avant d) 72 heures avant

11.1. Lors des rencontres avec l'administration ou les enseignants, on permet aux élèves

de s'exprimer (poser des questions, donner son avis). Oui Non

11.2. Si oui, penses-tu que le temps de parole des élèves est : suffisant insuffisant

12. Penses-tu que le rôle de délégué/adjoint de classe, de membre d'association scolaire ou de bureau d'association a une incidence positive sur :

a)

tes études ? Oui Non

b) ton comportement ? Oui Non

12.1. Si non, quelle est alors ta moyenne trimestrielle/semestrielle : .... /20.

13. Selon toi, quelles difficultés rencontrent les élèves délégués/adjoints et membre d'association ou de mouvement scolaire au secondaire ?

14. As-tu déjà reçu un cours d'éducation à la citoyenneté, au civisme et aux droits

humains ? Oui Non

14.1. Penses-tu qu'en recevant une éducation à la citoyenneté, les élèves peuvent avoir des comportements civiques (être délégué titulaire/adjoint ou membre d'une association,

actions civiques individuelles ou collectives) ? Oui Non
Si oui, à quelle occasion ?

14.2. Pourquoi ?

15. Quelles propositions fais-tu pour minimiser les difficultés rencontrées ou susciter et renforcer l'engagement et la participation des élèves à la vie scolaire au secondaire ?

16. Pensez-vous que la valorisation de l'engagement des élèves à la vie scolaire et des élèves auteurs de pratiques citoyennes peut-elle contribuer à l'émergence d'un

comportement participatif et citoyen au secondaire ? Oui Non

x

16.1. Si oui, quelle sera la nature de cette valorisation ?

a) Par une note ?

b) Par une appréciation inscrite sur le bulletin trimestriel ou sur le livret scolaire ?

c) Par des appréciations orales des adultes et des autres élèves ?

d) Autres (à préciser) :

xi

Merci d'avoir répondu à ce questionnaire

ANNEXE 2

Questionnaire adressé au personnel enseignant et administratif

(Proviseur, censeur, professer, conseiller principal d'éducation, attaché et assistant d'éducation) de l'enseignement secondaire

Ce questionnaire qui vous est destiné s'inscrit dans le cadre de la réalisation de notre

mémoire de fin de formation à l'ENS/UK sur le thème « Engagement et citoyenneté : pour une meilleure participation des élèves à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire ». Pour la plupart des questions, vous serez amenés à mettre une croix dans la case ou les cases qui correspondent à votre réponse. Quelque fois, vous donnerez une réponse personnelle quand la question vous le demande. Nous comptons sur votre contribution et nous vous rassurons que les réponses que vous donnerez seront traitées de façon anonyme.

I. Identification

Établissement : Statut : public Privé

Fonction : Proviseur Censeur Conseiller principal d'éducation Intendant

Attaché d'éducation Assistant d'éducation professeur Autre

Sexe : M F

Situation professionnelle : - Ancienneté dans la fonction

- Dernier diplôme professionnel

- Formation universitaire de base

 

II. Questions

1. Lorsque vous étiez encore au lycée, avez-vous assumé les fonctions de délégué

titulaire/adjoint de classe ou milité dans une association scolaire ? Oui Non

1.1. Pourquoi

2. Existe-t-il dans votre lycée ...

a)

...des instances représentatives des élèves ? Oui Non

b) ...des associations ou mouvements d'élèves ? Oui Non

2.1. Quelles sont les instances associatives ou représentatives des élèves les plus actives

dans l'animation de la vie scolaire dans votre établissement ?

xii

3. Parlant de la vie scolaire, les élèves de votre établissement participent-ils à son animation ? Oui Non

3.1. Quelles sont les activités organisées par le comité des élèves et les associations ou mouvements scolaires à cet effet ?

3.2. Approximativement dans quelle proportion les élèves participent-ils, durant l'année scolaire, aux activités organisées au sein du lycée ?

a) Moins de 10 % c) De 20 % à moins de 30 %

b) De 10 % à moins de 20 % d) 30 % et au-delà

4. Assistez-vous aux activités organisées par les élèves de votre lycée ? Oui Non

5. De votre point de vue, l'engagement ou la participation des élèves à la vie de leur établissement favorisent-ils leur formation à la citoyenneté et au civisme ?

Oui Non

5.1. Pourquoi ?

5.2. Les élèves engagés (délégués titulaires/adjoints ou membres des associations)

développent-ils un comportement participatif et citoyen ? Oui Non

6. La participation des élèves dans les instances décisionnelles du lycée est un droit. Êtes-

vous de cet avis ? Oui Non

6.1. Pourquoi ?

6.2. Les élèves prennent-ils part, à travers leurs délégués, aux activités des instances telles le comité de gestion, le conseil de classe ou le conseil de discipline dans votre

établissement ? Oui Non

6.3. Dans votre lycée les élèves participent à la vie scolaire ...

a)

en donnant leurs avis dans les instances qui leur sont réservées.

b) en assistant en spectateurs aux activités organisées dans le lycée.

c) en ne s'intéressant guère au lycée en dehors des heures de cours.

d) en initiant des projets et/ou en participant aux activités du lycée.

xiii

7. De nos jours, on évoque souvent la montée de l'incivisme en milieu scolaire ; cela est-il

xiv

une réalité dans votre établissement ? Oui Non

7.1. Justifiez votre réponse :

8. Lors des rencontres avec l'administration ou les enseignants, les élèves ont-ils le droit

de s'exprimer (poser des questions, donner son avis) ? Oui Non

8.1. Si oui, les élèves bénéficient-ils d'un temps de parole suffisant ? Oui Non

9. De votre point de vue, le rôle de délégué/adjoint de classe, de membre d'association scolaire ou de bureau d'association joue-t-il positivement sur les études des élèves ? Oui Non

9.1. L'engagement et la participation des élèves à la vie scolaire dans votre établissement ont-ils un impact positif ?

- sur le climat scolaire ? Oui Non

- le comportement des élèves ? Oui Non

- sur les études ? Oui Non

10. Des cours d'éducation à la citoyenneté et aux droits humains sont-ils dispensés

aux élèves du secondaire dans votre établissement ? Oui Non

11. Êtes-vous d'avis qu'en recevant une éducation à la citoyenneté et aux droits humains, les élèves du secondaire peuvent avoir des comportements civiques (être délégué/adjoint ou membre d'une association, actions civiques individuelles ou

collectives) ? Oui Non

11.1. Pourquoi ?

12. Quelles propositions faites-vous afin de minimiser les difficultés rencontrées ou de susciter et de renforcer l'engagement et la participation des élèves à la vie scolaire au

secondaire ?

13. Pensez-vous que la valorisation de l'engagement des élèves à la vie scolaire et des élèves auteurs de pratiques citoyennes peut-elle contribuer à l'émergence d'un

comportement participatif et citoyen au secondaire ? Oui Non

13.1. Si oui, quelle sera la nature de cette valorisation ?

a) Par une note ?

b) Par une appréciation inscrite sur le bulletin trimestriel ou sur le livret scolaire ?

c) Par des appréciations orales des adultes et des autres élèves ?

d) Autres (à préciser) :

xv

Merci d'avoir répondu à ce questionnaire

xvi

ANNEXE 3

Guide d'entretien avec les personnes de ressources

Cet entretien s'inscrit dans le cadre de la réalisation de notre mémoire de fin de formation à l'emploi de conseiller d'éducation à l'ENS/UK sur le thème « Engagement et citoyenneté : pour une participation des élèves à la vie scolaire dans l'enseignement secondaire ». Nous sollicitons votre contribution qui va consister à répondre à ce questionnaire. Nous comptons sur votre disponibilité et collaboration tout en vous rassurant que les réponses que vous donnerez seront traitées de façon anonyme.

Date et lieu d'entretien :

I. Identification

Nom et prénom de l'interviewé : .

Emploi : Fonction :

II. Questions

1. Lorsque vous étiez encore élève, avez-vous été délégué de classe ou délégué adjoint ou responsable d'une association scolaire ?

1.1. Pourquoi ?

2. Cet engagement a-t-il été un tremplin pour vous pour la fonction ou le rôle que vous jouez aujourd'hui

3. Selon vous, l'engagement et la participation des élèves à la vie scolaire sont-ils des pratiques observables dans les lycées de Ouagadougou ?

4. De nos jours, on évoque souvent la montée de l'incivisme en milieu scolaire ; êtes-vous de cet avis ?

4.1. Si oui, quels sont les actes d'incivisme les plus courants que vous rencontrez dans les établissements d'enseignement secondaire de Ouagadougou ?

5. Pensez-vous que l'engagement et la participation des élèves à vie scolaire permettent leur formation à la citoyenneté et au civisme dans l'enseignement secondaire ? Quelle est votre appréciation de la participation des élèves à la vie du lycée ?

6. Quelles sont les actions que vous (association/service) menez à l'endroit des établissements d'enseignement secondaire de Ouagadougou en vue de promouvoir le

comportement participatif et citoyen des élèves ?

7. Pensez-vous que la valorisation de l'engagement et de la participation des élèves à la vie scolaire du secondaire permette de susciter et de renforcer leur comportement participatif et citoyen ?

7.1. Si oui, comment peut se faire cette valorisation ?

8. Autres suggestions pour faire de l'engagement et de la participation à la vie scolaire un outil d'éducation à la citoyenneté et au civisme dans l'enseignement secondaire :

xvii

Merci d'avoir répondu à nos questions






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"