III.1.DESCRIPTION, DONNÉES HYDRAULIQUE ET
PROBLÉMATIQUE
III.1.1. Description de la rivière
Yolo
La rivière Yolo, longue de 12 km et large de 3 à
5 m est un des affluents du fleuve Congo .Elle est une rivière
autochtone ou non allogène, c'est-à-dire qu'elle prend sa source
dans la ville de Kinshasa et non ailleurs ; précisément ver le
versant du Mont-Amba dans la commune de Lemba et traverse trois communes,
notamment : Limete, Lemba et Ngaba. Son bassin versant s'étend sur une
superficie d'environ 10,58 km2 compris entre 15°20' et
15°35' de longitude Est et 4°20' et 4°25' de latitude Sud.
C'est un micro bassin versant de la Funa et se conflue avec
elle avant de se jeter au fleuve Congo. Profonde en moyenne de 1 à 3 m,
elle est alimentée aussi par 5 principaux collecteurs à savoir :
Elila, Motima, Ezo, Mbuji Mayi et Itimbiliri. Plusieurs petits ruisseaux
contribuent à son alimentation. Elle est bétonnée
partiellement en aval où les eaux sont canalisées.
« Avant l'indépendance la rivière avait
à certain endroit une largeur de 6 à
9 m mais s'est beaucoup rétrécie avec le rejet
des ordures. Ce rejet des ordures a aussi occasionné la baisse de la
vitesse progressive des eaux qui est environ 0,34m/s» (Kimvula 1994,
cité par Lelo Nzuzi, op.cit.). La population riveraine du bassin versant
en général et celle des berges en particulier le long de ce cours
d'eau le considère comme une décharge publique. Ces
déchets jetés dans la rivière s'accumulent plus
particulièrement en amont des ponts. Ils ont réduit non seulement
la capacité d'écoulement mais aussi la largeur du lit.
Au cours des années, plusieurs opérations de
curage ont été réalisées par les riverains du
bassin versant en appui de la Fédération des associations
laïques pour évacuer ces déchets. « En 1996, ils
avaient évacué près de 25 000 m3 de
déblais. De 1997 à 1998, ils avaient nettoyé manuellement
3609 mètres linéaires (ml). De 1998 à 1999, ils avaient
assaini 48 842 ml des collecteurs et 6 149 ml de la
rivière11. Le plus récent est celui effectué le
mois de mai de cette année, où le cout des opérations
engagées par le Gouvernement a coûté 100.000 USD
»12. (Lelo Nzuzi, op.cit. 2008).
11 Lelo Nzuzi op.cit. .
12 PV Conseil des Ministres Extraordinaire du Gouvernement
Provincial, 5 janvier 2018
Planche NI
|
rgcl
QUARTIERS TRANVERSES PAR LA RIVIERE YOLO
|
Zone D'etude: Quartier Mososo
|

Legende
Rivière Yolo
Differents Quartiers
INSTITUT SUPÉRIEUR D'ARCHITECTURE
ET D'URBANISME
«1 S.A.05.A.Un
KINSHASAIGOMBE Section Urbanisme Travail de Fin de
Cycle aT.F.C» Présenter par : MAZEKUNA KIKULA
Patrick Année Académique 2017-2018
830{15
|
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|
|
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|
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|
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|
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|
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|
N
|
|
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I.
Système de coordonnées: e
WGS 1984 UTM Zone 33S .a
Projection: Transverse Mercator
Datum: WGS 1984
Source Données terrain 2018 Google earth 2018
|
|
|
|
DA
|
a....
|
516 5416 511117
|
[36]
Cette image illustre les quartiers traversés par la
rivière Yolo. Toutes ces zones constituent le bassin versant de la
rivière Yolo qui est un sous bassin versant de la Funa.
Sa configuration et celle des autres rivières ont
permis à la délimitation de l'ancien district du Congo par
l'administrateur colonial tout en en calquant le bassin hydrographique local.
Signalons aussi que plusieurs communes sont nées en bordure des cours
d'eaux, et l'ancien chef teke, Monsieur Lemba, évacuait ses eaux
usées à la rivière Yolo.
III.1.2. Données hydrauliques
Tableau n°6 : Fiche hydrologique de la
rivière Yolo
Bassin versant
|
10,58 km3
|
Le débit de la rivière
|
5,25 m3Is
|
le débit de crue de novembre et décembre 2000
|
64,47 ml s
|
Une baisse progressive de la vitesse d'écoulement de
|
0,34 m/s
|
Source : Lelo Nzuzi, op.cit.
Cette rivière a un débit faible avec des
variations saisonnières. Son débit est la somme de 3
écoulements à savoir : l'écoulement superficiel,
écoulement hypodermique (infiltration) et l'écoulement profond.
Les trois écoulements ne prennent pas le même temps pour atteindre
le cours d'eau.
III.2. LES INONDATIONS III.2.1.
Problématique
Les eaux de la rivière Yolo baissent pendant la saison
sèche et débordent à la suite de fortes pluies. Lors des
pluies, le drainage des eaux se complique. C'est ainsi que le bassin versant de
la Yolo est menacé par le phénomène des inondations. Ces
inondations entrainent de morts, des blessés et d'importants
dégâts matériels dans la vie des ménages
riverains.
Ces inondations sont dues à la mauvaise occupation du
sol, aux dépôts des ordures et des sédiments venant tout le
long du bassin versant, etc. les dépôts des ordures constituent
les blocages à l'écoulement naturel des eaux et font remonter le
niveau de la rivière.
Pour étudier les impacts de ce phénomène,
nous avons limité notre champ d'investigation au niveau du quartier
Mososo dans la commune de Limete.
Comme dans d'autres zones du bassin versant de la
rivière Yolo, le quartier Mososo connait des épisodes des crues
qui transforment la rivière d'ordinaire tranquille en un torrent.
[37]
C'est ainsi que le 3/4 de la population du quartier est
touché par ce phénomène et plusieurs cas sont
enregistrés (tableau n°04). Mais, l'intensité de ces
inondations diffère dans les zones du quartier Mososo. Ces zones sont
subdivisées en trois catégories, notamment : zone fortement
inondable, zone faiblement inondable et zone non inondable. L'ensemble des
zones touchées par les eaux couvrent une superficie de 37 ha.
Tableau n° 7 : Nombres de parcelles touchées
dans les zones
N°
|
Libelle
|
Nombres des parcelles touchées
|
Ha
|
%
|
01
|
Zone fortement inondable
|
161
|
10
|
15,3
|
02
|
Zone faiblement inondable
|
136
|
27
|
13
|
03
|
Zone non inondable
|
752
|
22
|
71,7
|
Total
|
|
1049
|
59
|
100
|
Source : Données SIG, Patrick Mazekuna 2018
Ce tableau montre les nombres des parcelles affecté par
les inondations et sa répartition dans les zones identifié dans
nos recherches.

[39]
III.2.2. Causes
Plusieurs facteurs déterminent le problème des
inondations dans le quartier Mososo en général et le long de la
rivière Yolo en particulier. Ces facteurs se résument comme suit
: les facteurs liés à l'occupation du sol, les facteurs
liés aux ouvrages de drainage et les facteurs liés aux
déchets solides. Pour mieux expliciter ces causes nous sommes servis de
différents espaces du quartier en zoomant.

Figure 3. Les différents zooms illustrant les causes des
inondations à Mososo
Figure 5. Image Satellitaire 2018 (Zoom 2)
[40]
1°. Les facteurs liés à l'occupation
anarchique du sol

Figure 4. Image satellitaire 2004 (Zoom 2)
Source : Google earth
? Zoom 2
Figure 7.Image satellitaire 2018, nouvelles
constructions.
[41]
En analysant les deux images (2004 et 2018) ci-haut, nous
pouvons observe l'évolution de l'occupation anarchique et la destruction
de la végétation le long de la rivière par les riverains.
Ceci provoque l'imperméabilité du sol et aggrave le risque
d'inondation. Car Moins l'eau s'infiltre et plus vite elle ruisselle.

Figure 6. Image Satellitaire 2O04 (Zoom 3)
Source : Google earth 2018
? Zoom 3 et 4
[42]
Ces images ci-haut illustrent l'occupation du quartier Mososo
de 2007 à 2018 et présentent la construction des nouveaux
logements et la croissance de la violation de servitude le long de la
rivière Yolo au quartier Mososo. Qui empêche l'eau de s'infiltre
comme précédemment.
Tout cela s'explique par le non maitrise du foncier par
l'état et la mauvaise volonté de certains riverains du quartier
qui cherchent à agrandir leur lopin de terre en mettant des immondices
dans le lit majeur du cours d'eau. Toutes ces occupations
incontrôlées des terrains à Mososo posent problème
à ces habitants.
2 °. Les facteurs liés aux déchets
solides
Les riverains du bassin versant de la rivière Yolo en
général et celle de Mososo en particulier produisent des
déchets (issus des ménages et des activités commerciales)
qui ne sont pas gérés. Ces déchets se retrouvent dans la
nature notamment dans la rivière, réceptacles des eaux pluviales.
Ils diminuent le coup de la capacité de rétention.
[43]
? ZOOM 2

Source : Google earth
2018
Figure 8. Localisation l'Accumulation des
déchets dans la
rivière Yolo ver le Bld
Lumumba
Photos 2 et 3 : vue de l'accumulation des déchets
vers le Bld Lumumba (source : Clichés Mazekuna
Patrick).
Ces photos n°2 et 3 présentent l'encombrement de la
rivière Yolo au niveau du boulevard Lumumba. On observe sous le pont
l'accumulation des déchets en bouteilles plastiques qui bloquent la
circulation des eaux.
Ces comportements conduisent au mauvais fonctionnement du
système naturel d'écoulement des eaux et aggravent les
problèmes d'assainissement et d'inondations.
En examinant le quartier, on peut constater que le niveau
d'assainissement est très bas.
[44]
Tableau n°08 : Lieu d'évacuation des
ordures
Lieu
|
Rivière
|
Rigole
|
Poubelle
|
Dans la parcelle
|
Total
|
Effectifs
|
50
|
15
|
5
|
10
|
80
|
%
|
65,5
|
18,75
|
6,25
|
12,5
|
100
|
Source : Mazekuna Kikula Patrick, 2018
En rapport avec ce tableau, il s'avère que 65,5 %
jettent leurs déchets dans la rivière, 18,75 % dans la rigole,
6,25 % dans la poubelle et 9, 5%, derrière la maison. Vu l'absence de
service d'évacuation des ordures tout Ceci prouve à suffisance
des inondations au quartier.
3°. Les facteurs liés aux ouvrages de
drainage
La forte intensité des pluies durant les saisons
pluvieuses à Kinshasa nécessite des ouvrages de drainage des
eaux. Ces ouvrages sont presque inexistants .Ceux qui existent sont
bouchés par les déchets et n'ont pas la capacité de
recevoir les volumes des eaux de pluie. Ces ouvrages sont soit en terre, soit
des rigoles creusés le long des rues et avenues, et sont incapables de
drainer correctement les eaux.
[45]

Figure 9. Image Satellitaire 2018 illustrant la
localisation des problèmes d'assainissement du quartier
Mososo

Photos n°4 et n°5 : À gauche vue de
l'état l'ouvrage d'assainissement sur le Rue Mbuyi et à droite
l'avenue Université (source : Clichés Mazekuna
Patrick).
[46]
Les images ci-haut montrent la réalisation de
façon artisanale des ouvrages d'assainissement par les particuliers pour
évacuer les eaux pluviales.
Ces ouvrages sont considérés aussi comme un
dépotoir par endroit. Cela ne permet pas le bon fonctionnement du
réseau d'évacuation des eaux.
À tous ces facteurs s'ajoutent, la croissance
accélérée de la population qui exerce une forte pression
sociale sur le milieu ; les caractéristiques hydro
pluviométriques défavorables de Kinshasa et afin le non
application de divers arrêtés et décrets existants pour la
régulation de l'espace.
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