II.1.3.Les inondations dues aux torrents boueux
Ces inondations s'accentuent aussi à cause du
déboisement des versants qui diminue la surface en herbe au profit des
cultures maraîchères et des habitations.
1°. Les inondations dues aux coulées de
boue torrentielles
Elles sont fréquentes sur les collines. Lors d'averses
violentes, elles dévalent des collines en ravageant tout sur leur
passage dans des quartiers situés sur les versants. Elles laissent des
dépôts de boue argilo-sableuse au pied de la colline.
2°. Les inondations dues à la rupture des
bassins d'orages ou des bassins de rétention d'eaux
collinaires
Elles touchent tous les versants de Kinshasa là
où les bassins d'orages sont aménagés en amont des
têtes de ravin pour recueillir les eaux de ruissellement afin
d'arrêter la progression des érosions. ». Le tableau
ci-dessous fait voir juste l'extrait des impacts de dommage des inondations
énumérées par l'urbaniste Mbuite Patricia dans son travail
de fin d'étude (2017). Nous sommes plus intéressés aux
données de la commune de Limete et de ces proximités.
16
[16]
Tableaux n°01 : Cas significatifs des inondations
survenues à Kinshasa
Phénomène Cause
|
Période
D'occurrence
|
Lieu (commune)
|
Ampleur du phénomène
|
Les pluies
diluviennes dans la ville de Kinshasa
|
Nuit du 20 au 21 mai
1990
|
Ngaliema, Bandalungwa, Kintamb
|
- Une trentaine des morts ; une centaine des maisons
détruites ; dégâts matériels importants avec pertes
des biens meubles ;
2000 personnes sans abri ; destruction des
cultures maraîchères
- 19 décès, 11 disparus, 16 maisons
détruites, 29 personnes sans abris
- 9 décès, 20 disparus, 29 maisons
détruites, 34 personnes sans abris
- 13 décès, 26 disparus, 25 maisons
détruites ; 52 personnes sans abris
|
13 janvier 1998
|
|
5 morts ; dégâts matériels importants
|
Nuit du 26 au 27 mars 1998
|
Ngaliema, Matete
Kisenso, Mont- ngafula,
Selembao , Bandalungwa
|
Une vingtaine des morts ; des centaines des personnes sans abri ;
destruction de nombreuses maisons, routes et ponts à Kinsuka (Commune de
Ngaliema) ; ensablement de nombreux
quartiers (Commune de Matete : Q. Kinsako, Ngufu...)
; accompagnées d'érosions importantes dans les communes de
Kisenso, Mont - Ngafula, Selembao à Ngafani...
2562 familles sinistrées dont : 1524 à Matete, 1000
à Bandalungwa, 38 à Mont-ngafula
|
Les pluies
torrentielles
|
27 au 28 mars
2001
|
Limete
|
120 sinistrés sans abri ; 30 maisons détruites
ou hors d'usage ; 20 rues transformées en chenal d'écoulement des
eaux de nombreuses fosses septiques et latrines artisanales détruites
répandant leur contenu sur plus de 300 m de
|
fortes remontées de la nappe phréatique
|
2001
|
Limete
|
1% des maisons abandonnées sur les 3 387 parcelles
à Mombele
|
Remontée rapide de la rivière Kalamu et
|
13 février 2007
|
Limete
|
Les sinistrés passèrent deux jours à
évacuer la boue et les ordures charriées par les eaux de pluie
à Mososo, Paka Djuma et
|
17
[17]
Yolo
|
|
|
Funa
|
Les pluies
diluviennes ont
provoquées le
débordement du
fleuve Congo et
de la rivière N'Djili
|
|
Kinsuka,
Bandalungwa,
N'Djili, Limete,
Lemba, Makala,
Lemba-Sud, Matete
Kalamu
|
|
Une
longue pluie qui a
duré de 19h00 à 5h00
|
Jeudi
26 à vendredi 27 octobre 2007
|
Une trentaine de morts, une centaine de blessées, Ponts
coupés, tuyaux de distribution d'eau détruits, stade Tata
Raphaël envahi par les eaux habitations détruites, plusieurs
quartiers coupés du reste de la ville
|
Source : Patricia Mbuite, Août 2017
[18]
II.2. PRÉSENTATION DE LA COMMUNE DE
LIMETE10 II.2.1.Croissance spatial et historique
Limete est l'une de vingt-quatre communes de Kinshasa et
ancienne cité européenne. Elle se situe dans la partie orientale
de la ville.
En 1950, suite à la croissance spatiale de la ville, on
élabore un plan qui prévoyait d'orienter le développement
de la ville vers l'est. Ce plan permet de désengorger les quartiers
industriel et commercial de la Gombe ; d'où la création de la
commune de Limete.
Cette croissance spatiale de Kinshasa a entrainé son
extension croissante à cause de l'exode rural qui a pris une allure
galopante des populations de l'intérieur vers la capitale, mais aussi
à la suite de l'accroissement naturel. C'est ainsi que la capitale a
connu une expansion démographique rapide qui obligeait l'autorité
de la ville de rechercher les voies et moyens pour décongestionner la
ville quelque peu centralisée. D'où l'idée de multiplier
les composantes de la ville et certaines agglomérations devenues
importantes dans le but de rapprocher le pouvoir de l'autorité coloniale
aux administrés par une administration dynamique, cohérente et
compétente.
Il s'agit donc d'une innovation de créer plusieurs
communes dans les grandes villes du pays. Cette innovation ne s'est pas
seulement arrêtée dans la multiplication des entités
administratives mais aussi concernait la formation politique et administrative
des congolais qui aspiraient à prendre en mains la destinée de
leur pays et d'y vivre un jour l'indépendance.
Hilaire Katalayi Mutombo dans son mémoire,
précise qu'au départ de colonisateur « Cette
évolution de la ville est un simple prolongement des espaces
planifiés par des populations démunies, non seulement en
quête d'une parcelle d'habitation, mais aussi et surtout pour profiter de
la commodité de ces cités planifiées. Ces espaces
d'extension ont été réalisés de façon
anarchique, sans suivre les normes urbanistiques. La ville s'est donc
étalée dans toutes les directions, de façon envahissante
et peu maîtrisée » (Hilaire Katalayi Mutombo, 2014).
En 1958, la commune de Limete fut créée par le
décret-loi n° 68-018 bis du Gouverneur général du
Congo-Belge, à la place du Roi qu'il représentait en Colonie.
Le nom « Limete » tire son origine du mot du
dialecte TEKE « limer » qui signifie les herbes qui poussent dans les
endroits marécageux. Elle a deux grandes zones résidentielles et
industrielles. Compte tenu de l'afflux de la population, certains quartiers
furent créés dans cette zone industrielle qui s'étend vers
la rivière
10 Ville de Kinshasa Commune de Limete : rapport annuel, 2017
[19]
N'djili à l'instar du quartier Kingabwa
considéré comme un secteur avec plusieurs sous-quartiers reconnus
en tant que quartier.
Carte n°2 : Croissance tentaculaire de la ville de
Kinshasa
En expliquant la carte (n°2) Katalayi, précise que
la croissance a connue quatre moments : les extensions
développées à partir des activités portuaires, les
extensions marquées par les entreprises industrielles Chanic (Chantier
Naval et Industriel du Congo) et Utexco (Usine Textile du Coton), les
cités planifiées nées de la zone industrielle de Limete et
les zones d'extension de la troisième génération.
[20]
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