Réalisé par : Bilal HACHIN IBRAHIM
Dirigé par : Mme Laurence DENOOZ
Département Langues et Cultures
Étrangères -
Mémoire : Master 1 Meco arabe parcourt
(recherche).
Année universitaire 2017/2018
Étude de la migration clandestine
somalienne vers l'Europe ses causes et
conséquences à travers la presse
arabe
2
Table des matières
Étude de la migration clandestine somalienne vers l'Europe
ses causes et conséquences à travers la
presse arabe 1
Remerciement 4
Système de translittération 5
Introduction 6
1. La situation politique en Somalie depuis
l'indépendance en 1969 jusqu'à nos jours 10
2. Historiographie de l'émigration en Somalie au
19èmesiècle 12
3. Les seigneurs des guerres et le phénomène de la
piraterie 13
Chapitre I : 16
Les causes de l'émigration somalienne vers l'Europe
d'après la presse arabe et étrangère 16
A. La guerre civile en somalie depuis1991 17
B. Le chômage, cause de l'émigration clandestine
20
C. Le groupe al-Ðabâb 27
D. Le rôle des réseaux sociaux dans
l'émigration clandestine somalienne 30
Chapitre II : 37
Les conséquences de l'émigration clandestine
somalienne vers l'Europe à travers la presse arabe et
étrangère 37
A. La souffrance des émigrés dans le
désert, dans les pays de transit et en Méditerranée 38
B. Le viol des femmes émigrées 44
C. La torture et les autres mauvais traitements 55
D. La rançon imposée par les trafiquants
d'êtres humains (le magafe) en langue somalie 67
Chapitre III : 75
Étude sur les émigrés clandestins somaliens
morts en Méditerranée depuis l'année 2011
Jusqu'à
2017 75
1. Le soulèvement en Libye et les victimes somaliennes en
2011 76
2. Une athlète somalienne, victime de la
Méditerranée 80
3. Appel du premier ministre français après la
mort d'environ 300 émigrés clandestins somaliens en
2013 85
4. Le naufrage de Somaliens en Méditerranée en
2015 88
5. Les réactions de la presse sur les
émigrés somaliens morts noyés en
Méditerranée en 2016 91
6. La souffrance rencontrée par les immigrés une
fois en Europe 100
1. La barrière linguistique et le chômage 102
2. L'empreinte digitale et le rapatriement 103
3. Le manque de logement et le refus des demandes d'asile
106
3
Conclusion 109
Résumé en arabe 111
LES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIES 116
4
Remerciement
J'adresse mes sincères remerciements à mon
professeur et directrice de recherche madame Laurence DENOOZ, pour sa
disponibilité tout au long de la rédaction de mon mémoire
et pour ses précieux conseils donnés à chaque
entretien.
Je tiens également à remercier mon professeur
monsieur Nejmeddine KHALFALLAH pour l'intérêt porté au
sujet et pour ses encouragements. Enfin, je remercie tous ceux qui m'ont
aidé à réaliser de ce mémoire, mes enseignants, ma
famille et mes amis.
5
Système de translittération
Pour la translittération des termes arabes figurants dans
cette recherche, le système Arabica a été retenu puisqu'il
est la norme la plus fréquemment utilisée dans le domaine des
études arabes en Occident.
Lettres arabes
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Transcription en français
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6
Introduction
L'immigration est un phénomène très
ancien, en effet, pour différentes raisons les mouvements migratoires
ont toujours existé entre les pays et les continents, ainsi, la question
de l'immigration ne s'est jamais limitée à un lieu, à un
temps précis ou à des populations spécifiques. Et
Jusqu'à nos jours, on observe que chaque année des milliers de
personnes quittent leurs pays avec l'ambition de vivre dans un autre aux
meilleures conditions.
"Depuis l'aube de l'humanité, les populations se sont
déplacées, d'un pays à l'autre, d'un continent à
l'autre. Elles se sont déplacées parfois pour quelque temps,
parfois pour toujours, parfois isolées, parfois en groupes. Certaines
migrations ont pris de très grandes proportions. Les causes de ces
migrations sont nombreuses : catastrophes naturelles, changements Climatiques,
épidémies, invasions, conquêtes, guerres,
persécutions politiques ou religieuses, la recherche de moyens
d'existence, d'un travail1.».
En somalie, depuis la chute du gouvernement central en1991
tenu par le président somalien Mohamed SIAD BARRE par les rebelles, le
pays s'est vu plonger dans une situation chaotique avec l'éclat de
guerres civiles entre les clans qui constituaient la Somalie. Face à
cette situation et face aux rivalités des clans, ce sont des milliers de
Somaliens qui ont fui le pays et se sont réfugiés dans des pays
voisins tels que l'Éthiopie, le Kenya, la République de Djibouti,
le Yémen et d'autres pays d'Afrique. Plusieurs autres
réfugiés somaliens ont eu l'opportunité de s'installer en
Amérique du Nord (États Unis et Canada), en Angleterre et dans
plusieurs pays européens comme la Suède, la Finlande, le
Danemark, l'Italie, la Belgique, Malte, l'Allemagne, la Norvège, le
Pays-Bas, la France... etc. Les Somaliens réfugiés dans les pays
européens et en Amérique du Nord obtiennent l'asile dans ces pays
souvent à l'aide d'un système sélectif opéré
par les organisations humanitaires comme l'organisation internationale pour les
réfugiés, UNHCR. Pour les autres Somaliens, ils se dirigent vers
l'Égypte et la Turquie et également vers la Libye qui avant la
chute du régime de KADHAFI accueillait plusieurs somaliens qui avaient
droit au travail et à la résidence.
Les Somaliens qui souhaitent se rendre en Europe traversent
illégalement la Méditerranée grâce à des
passeurs / des trafiquants d'êtres humains, et les départs se sont
intensifiés lorsque la guerre a éclaté en Libye au
début de l'année 2011, en effet, cette guerre n'a pas
limité ou
1 Service Social des Étrangers, Le
phénomène de l'immigration et les problématiques de
l'intégration dans le contexte européen, consulté le
10/11/2017.
7
diminué ces départs, la Libye est enfin devenue
une nouvelle porte d'entrée des émigrés clandestins vers
l'Europe. Cette situation nous rappelle des propos tenus par l'ancien
président libyen Mouammar KADHAFI dans lesquels il disait : « si je
tombe, vous aurez l'immigration, des milliers de gens qui iront envahir
l'Europe depuis la Libye et il n'y aura personne pour les
arrêter2». Depuis l'écroulement de toutes les
institutions en Libye, elle est donc devenue un passage ouvert pour les
émigrés clandestins se rendant en Europe par le Sahara Libyen
puis la Méditerranée, cette dernière est devenue un
cimetière pour les jeunes somaliens de moins de trente ans.
Le phénomène de l'émigration clandestine
touche en particulier les jeunes, en effet, chaque année, plusieurs
Somaliens dont des étudiants universitaires
désespérés de la situation du pays natal tente la
traversée de la Méditerranée pour atteindre le continent
européen. Ces émigrés qui pour atteindre l'Italie
effectuent un long trajet depuis la Somalie en passant illégalement par
voie terrestre d'autres pays en Afrique comme l'Éthiopie, le Soudan et
la Libye. Pendant leur trajet, ils subissent de nombreuses difficultés
telles que la souffrance morale et physique, les viols perpétrés
contre les femmes émigrées, l'enlèvement et la
rançon qu'elle implique et enfin la mort pour certains. D'après
l'article « l'émigration augmente en Somalie3
» publié dans le journal IRINNEWS, on observe que malgré ces
souffrances, difficultés et obstacles, les jeunes hommes et femmes
restent déterminés par la traversée vers l'Europe et ce
même si, et durant le périple, certains parmi eux meurent de faim
ou de soif dans le Sahara entre le Soudan et la Libye ou dans la mer
Méditerranéenne.
Dans cette étude, nous allons nous interroger sur les
causes et conséquences de cette émigration clandestine poussant
les jeunes somaliens à fuir leur pays malgré les diverses
souffrances et difficultés rencontrées sur les trajets. De cette
interrogation, d'autres tout aussi importantes en découlent, comme celle
d'étudier l'image de cette émigration dans la presse arabe, de
dégager selon cette même presse les causes et les
conséquences de l'émigration, d'une part sur l'individu
émigré et d'autre part sur le pays natal quitté, il s'agit
aussi de savoir comment la souffrance et les difficultés de ces
individus ont été décrites dans cette presse, enfin, il
s'agit d'étudier l'impact de cette émigration sur la
société et la jeunesse somalienne.
Durant notre recherche, nous n'avons pas trouvé de
recherches scientifiques suffisantes dans les journaux français abordant
les causes et les conséquences de l'émigration clandestine
2 LACHKAR Michel, Le chaos en Libye oblige l'Europe
à revoir sa politique d'accueil, en ligne :
http://geopolis.francetvinfo.fr/immigration-le-chaos-en-libye-oblige-leurope-a-revoir-sa-politique-daccueil-59121,
publié le 21 /04/2015, consulté le 15/01/2018.
3 IRINNEWS, L'émigration clandestine en hausse
en Somalie, en ligne :
http://www.irinnews.org/ar/report/3395/%D8%A7%D9%84,
publié le 12 décembre 2012, consulté le
12/11/2017.
8
somalienne. Nous avons eu accès à seulement
quelques articles mais traitant la problématique de manière
insuffisante et plutôt générale. CHARMARKEH
Houssein4, chercheur djiboutien à l'université
d'Ottawa au Canada et auteur de plusieurs articles sur la diaspora somalienne a
souligné dans son revue « Le rôle d'Internet et de la
télévision dans l'adaptation des réfugiés en France
» que malgré la présence de chercheurs français
spécialistes des questions sur la Somalie et sa diaspora, il n'existe
aucune étude sur les réfugiés somaliens notamment en
France.
Outre le fait que l'émigration clandestine soit un
sujet d'actualité, elle parait être un sujet fertile et riche que
je pourrai étudier et c'est ici où réside
l'intérêt de cette recherche, présenter un travail
scientifique qui sera utile aux chercheurs, aux étudiants francophones
voulant étudier la question ou toute personne s'intéressant
à cette thématique. Enfin, le choix de ce travail de recherche et
outre l'interrogation sur les causes et conséquences de
l'émigration, s'inscrit dans la volonté de mettre en
lumière les peines, les préoccupations et les difficultés
des émigrés somaliens.
Afin de répondre scientifiquement à la
problématique, nous allons analyser les articles de la presse arabe
selon une approche analytique et critique, aussi, nous allons utiliser la
méthode sémiotique pour étudier les termes employés
par la presse arabe pour évoquer la problématique de
l'émigration. Il s'agira de voir comment chaque presse analyse les
causes et les conséquences de ce phénomène et la valeur et
signification du vocabulaire utilisé pour communiquer la souffrance des
émigrés clandestins.
Le corpus principal de notre recherche est la presse arabe,
notamment quelques articles tirés d'al-Jazeera, al-?Arabiyya,
al-?ayât et Somâlî al-Yawm rédigés de 2010
jusqu'à 2017. Mon choix s'est porté sur ces journaux en
particulier puisqu'ils sont les plus lus dans le monde arabe, aussi puisqu'ils
analysent souvent les événements des pays voisins de
manière complète, également puisqu'ils regorgent d'une
quantité importante d'informations sur mon sujet, enfin mon choix
devient certain puisque cette presse couvre quotidiennement les
actualités en Somalie qui fait partie des vingt-deux pays arabes. Enfin,
nous étudierons quelques articles que nous avons trouvés dans la
presse francophone et anglophone.
4CHARMARKEH Houssein, Le rôle d'Internet
et de la télévision dans l'adaptation des réfugiés
en France, dans Alternative francophone 1.6, 2013, 38 pages.
CHARMARKEH Houssein est docteur en sciences de la
communication, il a rédigé, à l'université Sorbonne
Nouvelle, Paris III, une thèse sur l'émigration somalienne
intitulée pratiques médiatiques, usages des médias
sociaux et trajectoires migratoires des Somaliens en France et au
Canada.
9
L'étude se divise en trois chapitres, dans un premier
temps, nous introduirons le sujet par une étude historiographie de
l'émigration en Somalie, dans le premier chapitre nous analyserons
premièrement les diverses causes de l'émigration et dans le
deuxièmement nous allons étudier la conséquence et la
souffrance de l'émigration clandestine en mettant en évidence
l'impact de cette problématique sur la jeunesse somalienne, enfin, Dans
le troisième chapitre, nous allons étudier les migrants
clandestins somaliens qui sont morts en Méditerranée et enfin,
nous conclurons notre recherche en analysant les problèmes
rencontrés par les émigrés somaliens une fois en
Europe.
Enfin, les traductions d'articles en arabe et en anglais vers
le français et certains entretiens en langue somali sont
réalisées par moi-même.
Nous allons résumer ici quelques difficultés les
plus fréquents à laquelle nous serons confrontés durant
cette étude :
- Comme notre corpus constituait plusieurs articles en arabe,
nous avons consacré beaucoup du temps la traduction de ces citations
vers le français. Et on les révisait de temps en temps pour
éviter les erreurs linguistiques et pour trouver une équivalence
entre la langue source (arabe) et la langue cible (français).
- Le deuxième difficulté est l'écriture de
l'arabe surtout l'ors de la rédaction de notre résumé en
arabe car le clavier de notre pc est uniquement en français et anglais.
Pour surmonter cet obstacle, nous nous obligé de `écrire l'arabe
dans un clavier automatique sur l'internet et puis on faisait copie coller dans
le Microsoft Word.
10
1. La situation politique en Somalie depuis
l'indépendance en 1969 jusqu'à nos jours
Pour mieux comprendre les raisons se cachant derrière
le phénomène de l'émigration somalienne, l'étude de
l'histoire politique de la Somalie depuis son indépendance parait
primordiale, puisqu'en Somalie l'émigration possède une relation
directe avec la guerre civile qui a ravagé le pays depuis l'effondrement
du dernier régime. La Somalie, située dans la Corne de l'Afrique
se trouve sur la longueur du golfe d'Aden et de l'océan Indien, le pays
s'est limitrophe par Djibouti au Nord-Ouest, par l'Éthiopie à
l'Ouest et par le Kenya au Sud-ouest, et d'après l'Encyclopédie
Universalis : « La Somalie (636 000 kilomètres carrés et
environ 10 millions d'habitants au milieu des années 2000) est un
État en ruine. Créé en 1960 par l'unification de deux
colonies devenues indépendantes, le Somaliland britannique et la Somalie
italienne, l'État somalien naît avec le sentiment d'être
incomplet. Il revendique, en effet, l'incorporation de territoires limitrophes
habités par des Somali : à l'est de l'Éthiopie, au nord
du Kenya, et au sud la République de Djibouti5.
».
Figure 1 : Carte géographique de la Somalie6
5 FICQUET Éloi, GASCON Alain, SIMONIS Francis,
SOMALIE, dans EncyclopædiaUniversalis, en ligne :
http://www.universalis.fr/encyclopedie/somalie/,
consulté le 02 /10/2017.
11
À l'époque coloniale et avant
l'indépendance de la Somalie, les territoires du peuple somalien
étaient divisés en cinq grandes parties, le Somaliland
britannique colonisée par l'Angleterre, la somalie italienne
colonisée par l'Italie, le territoire de l'Ogaden sous l'autorité
de l'Éthiopie, Northern frontière District (N.F.D) et les
côtes françaises de la Somalie actuellement la république
de Djibouti (Tatania Charlier, 1966). En 1960, le Somaliland britannique
obtiendra l'indépendance et quelques jours plus tard la Somalie
italienne sera indépendante, ces deux territoires principaux
habités par l'ethnie Somalie formeront la République
Démocratique de Somalie. En effet, selon le chercheur CHARLIER
Tatania:
« La création de la République de Somalie
en I960 par la réunification de deux ex-
colonies le Somaliland britannique et la Somalie italienne est
considérée par les
Somaliens que comme un premier pas vers unité pan
somalienne étoilent cinq branches
qui figurent sur le drapeau de la République somalienne
rappelle en effet que les
provinces somaliennes sont au nombre de cinq mêmes si
actuellement État en compte que
deux7.»,
Et d'après l'article Culture de la Somalie :
« Depuis la création de cet État somalien
indépendant, issu de la combinaison d'anciennes colonies italiennes
(Somalia) et britanniques (Somaliland) renaît alors l'espoir de
réunir dans un seul État tous les Somaliens qui vivent en
Éthiopie, au Kenya et à Djibouti8».
Un an après l'indépendance, en 1961ADEN Abdullah
Osman est élu premier président somalien et il régnera sur
le pays jusqu'en 1969. En 1969 Abdel Rashid Ali SHERMARKE devient le
deuxième président de la Somalie et bien qu'élu
démocratiquement ce dernier sera assassiné par l'un de ses gardes
du corps. « En 1969, à la suite d'un coup d'État militaire
et de l'assassinat du président, le docteur Ali Shermarke, Mohammed Siad
Barré proclame la République démocratique de Somalie
», (Mabire, J.(2003)). Le général Mohamed SIAD BARRE, un
homme qui a débuté sa
6 Carnet photographique, Carte
géographique de la Somalie, publié le 25/12/2017, en ligne :
http://www.voyagesphotosmanu.com/carte_geographique_somalie.html,
consulté le 01/12/2017.
7 CHARLIER Tatania , À propos des
conflits de frontière entre la Somalie l'Éthiopie et le Kenya,
dans
Revue française de science politique , en ligne :
http://www.persee.fr/doc/rfsp_0035- 2950_1966_num_16_2_418460?q=%C3%80+propos+des+conflits+de+fronti%C3%A8re+entre+la+Somalie+l%27Ethiopie+et+le+Kenya+,
pp. 310.
8 BDV, Culture de la Somalie, en ligne :
http://www.bourse-des-voyages.com/somalie/guide-culture-politique-aden-abdullah-osman-daar.php,
consulté le 02/11/2017.
12
carrière comme membre dans la police nationale, puis
généra là l'armée, dirigera le pays d'une main de
fer et accordera son soutien à tous les mouvements pour libérer
les régions disputées avec certains pays comme l'Éthiopie,
la France et le Kenya. En effet, « ces provinces font objet de
revendications somaliennes tantôt par voie diplomatique tantôt par
la force des armes le plus souvent par les deux méthodes la
fois9 ». Et pour ce faire, la Somalie attaquera
l'Éthiopie en 1977 et conquerra tous les territoires disputés,
cependant, la Somalie sera repoussée par les alliés de
l'Éthiopie, les cubains et l'URSS ce qui entraina le retirement de
l'armée somalienne de ces territoires. À la fin de cette guerre,
certains généraux somaliens iront se réfugier dans les
pays voisins car ils étaient contre le retirement des forces somaliennes
de l'Éthiopie, et plus tard, avec d'autres mouvements d'oppositions ils
deviendront des rebelles armés, fait qui mènera à des
guerres civiles interminables. Nous développerons en détails
cette guerre civile et son rôle dans l'émigration somalienne.
2. Historiographie de l'émigration en Somalie au
19èmesiècle
Lorsqu'on s'intéresse à l'histoire de la
Somalie, on constate qu'historiquement les peuples somaliens sont des nomades
qui pratiquaient le pastoralisme et étaient donc constamment à la
recherche d'eau pour leurs bétails, ils avaient donc et depuis longtemps
l'habitude de voyager et de se déplacer d'un lieu à un autre, de
leur terre vers une autre plus développée et fertile. Selon
GASCON Alain :« Les Somali ont une pratique ancienne de la migration :
leurs cheikhs ont toujours étudié en Arabie et leurs marins
toujours vogués sur la mer rouge et l'océan Indien. Dans les
années 1960, les besoins en main-d'oeuvre des États
pétroliers ont dirigé vers le golfe persique10.
».
Depuis l'indépendance de la Somalie en 1960, il y a eu
trois vagues migratoires du peuple somalien vers le monde extérieur, le
premier exode a eu lieu au début des années soixante-dix
après le Dabadheer11, une longue saison de sécheresse
qui a ravagé l'économie locale. Par conséquent, beaucoup
de Somaliens ont immigré durant cette période vers les pays du
Golfe en particulier en Arabie Saoudite qui en plein développement
pétrolier avait besoin de mains-d'oeuvre étrangères. Cette
vague d'immigration a été provoquée par les pertes de
bétails et le manque d'opportunités d'emplois dans le pays. La
deuxième vague migratoire a commencé vers la fin des
années quatre-vingt et le début des années
quatre-vingt-dix. Cette fois, la cause de l'émigration était due
aux confrontations militaires entre le régime de l'époque et les
mouvements rebelles, ce qui a entrainé
9 CHARLIER Tatania, Op., cit.,.pp. 310.
10GASCON Alain, Les Somali : nomadisme, migrations
et déplacements forcés, 2001, p. 77-94.
11 dabadheer était une longue sécheresse
qui a frappé la somalie dans le quatre vingt.
13
l'exode de plusieurs somaliens vers les pays voisins, puis
vers l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Australie12.La
troisième vague migratoire fut après la chute du gouvernement
somalien en 1991 par des mouvements d'opposition, depuis, le pays est
considéré comme étant le premier pays de l'Afrique de
l'Est avec un fort pourcentage d'émigrés. En effet,
d'après CHARMARKEH Houssein :
« Après la chute du régime du
président Siad Barré en décembre 1991, les Somaliens
quittent leur pays ravagé par la guerre civile en grand nombre. Ils
fuient les milices armées qui, profitant de l'absence de l'État
somalien, terrorisent les populations affamées. Près d'un million
de Somaliens ont dû abandonner leur foyer13»,
Et d'après le journal Perspective Monde, la
première raison de l'exode est la guerre civile de 1190 :
« La première raison est la guerre civile de 1990
qui frappe le pays, alors que le président est écarté du
pouvoir par un coup d'État de forces rebelles, insatisfaites du
régime autoritaire instauré par le président Siyad Barre.
Puis, ces rebelles lancèrent une guerre entre eux-mêmes chacun
voulait l'accession au pouvoir et plongea le pays dans une guerre civile qui ne
se terminera en quelque sorte jamais14».
Dès l'effondrement du gouvernement, la Somalie n'avait
plus de gouvernement central capable d'exercer le pouvoir par la
préservation de la loi et de la sécurité du pays ce qui a
permis aux rebelles de renverser le gouvernement central, et à la
moitié du peuple somalien de fuir leur propre pays.
3. Les seigneurs des guerres et le phénomène
de la piraterie
Depuis l'éclatement de la guerre civile, il y a eu dans
un premier temps l'émergence de plusieurs rebelles que l'on appelle les
seigneurs de guerre, chacun de ces seigneurs de guerre combattait au nom de son
propre clan. L'apparition de ces milices a engendré la corruption dans
la société somalienne et a aussi paralysé
l'économie du pays, puisqu'ils exploitaient le revenu de la population
en détournant à leurs profits plusieurs aides internationales.
12Sheikh Hassan et HEALY Sally, Somalia's
missing million: The Somali diaspora and its role in development, 2009.
13CHARMARKEH Houssein, Op., cit.
14 PERSPECTIVE MONDE, Les camps de
réfugiés somaliens : une situation critique qui perdure,
publié le 25/03/2014, consulté le 05/12/2016.
14
Rousseau Élise, dans son Entre
désintégration et reconstruction de l'État, la figure du
seigneur de guerre somalien: les années 1990, a su
développer les prétentions de ces seigneurs de guerre :
« Premièrement, les seigneurs de guerre somaliens
semblent agir en vertu de leurs intérêts personnels. Il y a trente
ans, il fut impossible de créer un gouvernement somalien efficace
à cause des buts divergents des différents acteurs.
Deuxièmement, les seigneurs de guerre somaliens tentent de
générer un maximum de profits. Lorsqu'ils conquièrent des
territoires, c'est avant tout pour s'approprier les points de passage
stratégiques et les infrastructures qui leur permettront de
prélever des impôts et d'agir dans le commerce international. Les
seigneurs de guerre somaliens ont d'ailleurs développé un
réseau efficace de relations commerciales licites et illicites.
Troisièmement, les seigneurs de guerre somaliens cherchent à
établir une certaine légitimité. Pour ce faire, ils
peuvent se reposer en partie sur les traditions de la société
somalienne, notamment les notions de lignage et d'appartenance. Autrement dit,
La promotion de leurs intérêts personnels, la création de
profits et le renforcement de leur légitimité15.
».
Et dans un deuxième temps, il y a eu l'apparition de la
piraterie somalienne entre 2005 et 2015, formée par de jeunes
pêcheurs. La piraterie a commencé à attaquer violement et
à kidnapper tous les navires étrangers sur la mer somalienne en
échange de rançons. Comme l'affirme certains chercheurs, ces
pirates n'ont pu pêcher dans leur propre mer à cause des imposants
navires étrangers qui pêchaient illégalement dans la mer
somalienne et qui donc empêchaient les petits navires artisanaux de ces
pirates de subvenir à leurs besoins.
La cause ultime de l'apparition des pirates somaliens
était la chute du gouvernement en 1991 ce qui a fait naitre la
pêche illégale des pays étrangers dans la mer somalienne.
Aussi, le chômage qui s'est amplifié par la guerre et le manque
d'institutions gouvernementales a poussé les jeunes somaliens à
rejoindre le métier de pêcheur puisqu'il était le seul
moyen leur permettant d'avoir une subsistance.
Après l'invasion des navires internationaux, ces jeunes
n'ont trouvé aucun autre moyen pour les repousser que par les armes,
ainsi l'année 2005 marque la première frappe des pêcheurs
somaliens contre les navires étrangers et le nombre de jeunes qui par la
suite ont rejoint la cause des
15ROUSSEAU Elise, Entre
désintégration et reconstruction de l'Etat, la figure du seigneur
de guerre somalien : les années 1990, 2014, 31 pages.
15
pirates a augmenté puisqu'il y avait une
sensibilisation dans la communauté et une mise en garde contre les
navires étrangers.
D'après DIOP Djibril: « Les côtes
somaliennes ont la sinistre réputation d'être les plus dangereuses
au monde à cause des pirates qui y sévissent. Ces bandits des
mers intensifient les abordages, profitant du désordre politique dans le
pays. Sur de petites embarcations très rapides, ces groupes armés
jusqu'aux dents foncent à la tombée de la nuit jusqu'au lever du
jour sur leur proie, attaquant les navires marchands comme les voiliers qui
entrent en mer Rouge depuis l'océan Indien ou en provenance du canal de
Suez. Le nombre d'attaques est tel qu'il a fini par perturber dans cette zone
stratégique le trafic maritime international16». En
2008, les attaques des pirates se sont multipliées et la piraterie est
devenue un sujet d'actualité dans le monde entier.
16Dr. DIOP Djibril, De la lutte contre le
terrorisme et la piraterie, à la lutte contre le terrorisme en Somalie,
publié le 03/10/2008, consulté le 11/12/2016.
:
16
Chapitre I
Les causes de l'émigration somalienne vers
l'Europe d'après la presse arabe et
étrangère
17
A. La guerre civile en somalie depuis1991
La guerre civile en Somalie a débuté dans les
années quatre-vingt après l'apparition des mouvements
armés à l'extérieur du pays qui ont formé une
opposition contre le régime du général Mohamed SIAD BARRE.
Les mouvements les plus populaires sont les suivants :
somali démocratic association (SDA
Somali salvation democratic front (SSDF)
Southern somalie nationale
mouvmenet (SSNM)
Somali nationale mouvement(SNM
Somali democratic mouvement (SDM)
United somalie congress (USC)
Entre 1990 et 1991, ces mouvements militaires vont lancer des
attaques offensives contre le régime ce qui engendrera une guerre qui
durera longtemps en causant la mort de milliers de personnes et le
déplacement de milliers d'autres soit à l'intérieur du
pays même soit vers des pays voisins. La situation du pays s'est
dégradée jusqu'à la chute du régime le 27 janvier
1991 par ces mouvements militaires ce qui forcera par la suite le
président à s'enfuir de la Somalie. :
« Le palais présidentiel tombe aux mains des
rebelles de l'United Somali Congress (USC) en 1991. Deux jours plus tard, l'USC
annonce la nomination du nouveau président de la Somalie, M. Ali Mahdi
Mohamed. Cette nomination va engendrer une rupture fratricide entre ce
mouvement et provoquer un sentiment de frustration pour tous les autres
mouvements armés qui ont combattu le régime (Mabire, J. (2003)
».
D'après al-Jazeera, l'United Somalie Congress, USC, et
la Somali Démocratique Mouvement, SDM, étaient les deux
mouvements principaux qui ont causé la chute du gouvernement
dirigé par Ali MAHDIMOHAMED et FARAH AIDID :
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« En 1991, le président Siad Barre a
été renversé par des chefs de guerre tribaux
dirigés par Mohamed FARAH AIDID et Ali MAHDI MOHAMED. En effet, cette
guerre a ensuite conduit le pays dans le chaos ce qui a entraîné
la mort et la blessure de milliers de civils. ».
Donc, la vraie guerre civile en Somalie a débuté
en 1991 lorsque tous les mouvements militaires qui avaient combattu pour la
chute du régime SIAD BARRE se sont par la suite combattus entre eux
même par convoitise du pouvoir, « depuis la chute du dictateur Siad
Barré, en 1991, la Somalie est déchirée par une guerre
civile ; le pays ne dispose d'aucune structure étatique en état
de fonctionner, et différents groupements (claniques, militaires,
islamistes) se disputent les ressources et le pouvoir18. ».
Cette guerre a provoqué la mort de milliers, le pays a
perdu sa stabilité et sa sécurité ce qui a mené au
combat entre les clans et les tribus en Somalie : « La somalie en proie
à la guerre civile depuis 1990 n'aucun moyen pour faire face à
une situation sans précédent.Plus de 90000 sont
déplacés, dont 500000 enfants de moins de cinq ans. Poussé
par la famine ; 100000 ont quitté leurs maigres19. ».
Depuis plus de 2 décennies, des milliers de personnes
se sont déplacées à l'intérieur du pays, et des
milliers d'autres se sont réfugiées partout dans le monde,
notamment dans les pays de la Corne de l'Afrique comme le Kenya,
l'Éthiopie et la République de Djibouti. Chacun de ces pays
accueillait un grand nombre de somaliens depuis l'éclatement de la
guerre civile en 1991 jusqu'à nos jours, cette évolution on l'a
remarque notamment dans le nombre
17 CHARMARKEH Houssein, Les plus importantes
étapes du conflits somalien, en ligne :
http://www.aljazeera.net/news/arabic/2006/5/22/%D8%A3%D8%A8%D8%B1%D8%B2-,
consulté le 04/09/2017.
18EYER Philipp, Schweizer Régine, et
Schweizer Régine, Les diasporas somalienne et
érythréenne en Suisse, 2010.
19GUISNEL Jean, MAHLER Viviane. Pirates de
somalie, Ed, Grasset Fasquelle, Paris,12 pages, 2012.
19
de réfugiés dans les camps : « A Djibouti,
le camp d'Ali Adde pour les réfugiés qui existait depuis 1990
accueillait avant, près de 7000 réfugiés et
désormais ils sont plus de 20 000 réfugiés,
majoritairement des Somaliens20. ».
Depuis 1991, des immigrants somaliens résident dans les
pays de la Corne de l'Afrique et vivent dans des conditions misérables.
La majorité de ces réfugiés se dirigent vers le Kenya,
particulièrement dans le camp de Dadaab qui est situé près
de la frontière somalienne. Il accueille 350.000 personnes pour la
plupart des somaliens et ce depuis plus de 20 ans. Le camp de Dadaab est
constitué de trois camps, Ifo, Dagahaley et Hagadera21.
».
Figure 2 : la photo du dadaab, le plus grand camp refugié
du monde au Kenya.
Comme les autres camps de réfugiés en Afrique,
les immigrés somaliens au Dadaab y souffrent de différentes
difficultés telles que la malnutrition, le manque d'aide sanitaire,
l'insalubrité des camps. En Éthiopie, le camp de
réfugiés Dollo Ado est considéré comme le
deuxième plus grand camp de réfugiés au monde après
le camp Dadaab au Kenya.
20 UN RADIO, Camps de réfugiés de
Djibouti : la ville dans la ville d'Ali Sabieh, publié le
19/12/2011, en ligne :
http://reliefweb.int/report/djibouti/camps-de-r%C3%A9fugi%C3%A9s-de-djibouti-la-ville-dans-la-ville-d%E2%80%99ali-sabieh,
consulté le 10/01/2017.
21CHEMAN Melissa, Au Kenya, le plus grand camp
de réfugiés du monde, publié le 18/07/2011, en ligne
http://www.lefigaro.fr/international/2011/07/18/01003-20110718ARTFIG00507-au-kenya-le-plus-grand-camp-de-refugies-du-monde.php,consulté
le 09/12/2016.
20
B. Le chômage, cause de l'émigration
clandestine
Il existe plusieurs raisons différentes et liées
entre elles causant l'émigration clandestine. Après avoir
consulté quelques articles de la presse arabe, le
phénomène du chômage est considéré comme l'un
des facteurs majeurs de l'émigration clandestine somalienne. La guerre
civile ayant détruit les institutions gouvernementales, les
infrastructures, la richesse naturelle et l'économie du pays, cela a
favorisé l'augmentation du taux du chômage. Dans les articles
suivants, nous allons étudier comment le chômage fait partie des
causes de l'émigration et comment la presse arabe le lie à
l'émigration.
Tout d'abord, les jeunes somaliens qualifiés et
éduqués qui souhaitent trouver un emploi pensent à
l'émigration puisque ne trouvant de visions d'avenir dans un pays en
ruine émigrent clandestinement vers des pays développés
avec le soutien des trafiquants et des passeurs.
« Au cours des centaines d'entretiens menés dans
certaines régions en Somalie, chaque personne interrogée citait
une autre personne (membre de sa famille ou ami) qui avait migré
clandestinement vers l'Europe. Ces recherches révèlent que l'un
des grands facteurs de cette migration est l'omniprésence des passeurs
(magafes), qui transforment la migration forcée en migration
clandestine. Durant la recherche, les Somaliens interviewés expliquent
ne pas avoir de choix et que la migration irrégulière
(tahreeb) constitue leur seule chance de vivre une vie digne et sans
danger 22»,
Ces personnes sont celles qui ont le moyen d'entreprendre ce
long voyage périlleux en mettant leur vie en danger pour la quête
d'une vie meilleure en Europe et dans d'autres pays en Occident. Ensuite, ceux
qui n'ont pas les moyens pour ce voyage coûteux rejoignent soit le groupe
gihadiste al-Ðabâb soit les pirates somaliens. D'après la
presse Al-?arabiyya Skynews, deux tiers des jeunes somaliens âgés
de moins de trente ans souhaiteraient quitter le pays, car en Somalie le
phénomène du chômage est le plus élevé dans
le monde :
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22 MAJIDI Nassim, Migration afghane et
somalienne (post-)conflit vers l'UE, 2014, en ligne :
http://www.fmreview.org/fr/destination-europe/majidi.html,
consulté le 25/02/2018.
21
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« Une enquête faite auprès de 9,5 millions
d'habitants de la Somalie affirme que deux tiers des jeunes somaliens
âgés de moins de trente ans, ce qui représente soixante-dix
pour cent de la population, préfèrent quitter le pays.
D'ailleurs, la moitié de la population qui est représentée
par des jeunes âgés de plus de quinze ans n'ont pas la
possibilité de trouver un emploi car le taux de chômage en Somalie
est le plus élevé dans le monde entier.».
Le rapport de l'organisation des Nations Unies datant de 2010
a estimé que la Somalie est à la tête des pays pauvres. La
population de la Somalie est estimée à 12 millions d'habitants et
environ 82 % des somaliens sont pauvres dans les différents domaines de
la vie (santé, éducation, niveau de vie). Ainsi, 73 % des
somaliens vivent avec moins de deux dollars par jour24. Pour la
presse Al-`arabiyya, les jeunes somaliens qui représentent 73 % de la
population somalienne souffrent du chômage ce qui pousse beaucoup d'entre
eux à quitter le pays.
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« Selon un rapport des Nations Unies, 82% de la
population somalienne est pauvreet 73% parmi eux vivent avec moins de deux
dollars par jour à cause des décennies des guerres qui ont fait
de la Somalie l'un des pays les plus pauvres au monde. En effet, dans le
23SKYNEWS AL-?ARABIYYA, Deux tiers des
jeunes somaliens veulent émigrer, publié le 01/10/2012, en
ligne :
http://www.skynewsarabia.com/web/article/48122/,
consulté le 12/11/2016.
24 WORLD FOOD PROGRAMME, 10 facts about hunger
in Somalia, 10 faits sur la famine en Somalie, publié le
11 juin 2015, en ligne :
http://www.wfp.org/stories/10-facts-about-hunger-somalia,
consulté le 15/12/2017.
25 AL-`ARAB, En Somalie, la
génération de l'espoir résiste à
l'émigration clandestine en se souvenant des voyages de la mort,
publié le 12/06/2015, en ligne :
http://www.alarab.co.uk/?id=54521,
consulté le 05/12/2017
22
rapport sur le développement humain de 2010, la Somalie
est classée 165émesur 170 des pays les plus pauvres.
La jeunesse somalienne qui représente 73%de l'ensemble de la Somalie
souffre du chômage qui a le taux le plus élevé dans le
monde. ».
Une analyse d'al-Jazeera montrait aussi que la cause
derrière l'émigration est le chômage. Contrairement aux
articles précédents, al-Jazeera a cité deux causes de
l'émigration en commençant par la guerre puis le chômage.
Elle a donc souligné qu'il faut reconnaître que la cause
principale est la guerre civile qui a ensuite conduit à d'autres
facteurs tels que le chômage et l'émigration, et selon MAJIDI
Nassim: « La plupart des Somaliens recherchent d'abord la
sécurité et des opportunités dans leur pays mais les
répercussions de la guerre, l'incertitude et les conflits se traduisent
par une économie faible et l'incapacité des familles à
subvenir aux besoins de leurs familles. Pour surmonter ces problèmes
financiers, le seul choix restant est la migration clandestine à
destination de l'Europe 26». Toutefois, al-Jazeera estime que
la guerre plus que d'autres problèmes internes est le facteur principal
poussant les Somaliens vers l'émigration clandestine :
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«Parmi les raisons qui poussent les jeunes somaliens vers
l'émigration illégale, les problèmes de la guerre et du
chômage dont souffrent les jeunes qu'ils soient qualifiés ou non
... c'est cela qui pousse les jeunes vers l'émigration fuyant ces
catastrophes et cherchant un endroit sûr et meilleur à vivre.
».
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26 Nassim MAJIDI, op. cit., consulté le
25/02/2018.
27 NOUR ASKAR abdifatah, L'émigration
clandestine et les difficultés des Somaliens, publié le
02/04/2012, en ligne :
http://www.aljazeera.net/home/print/f6451603-4dff-4ca1-9c10-122741d17432/b6f09ff9-a93a-4f45-b9ac-e0b1a8f0d41e,
consulté le 07/11/2017.
« À cause des problèmes créés
par l'absence d'un gouvernement somalien qui pourrait prendre en charge la
situation des citoyens, les Somaliens souffrent du problème de
l'émigration clandestine ce qui les obligent à fuir vers d'autres
pays laissant les guerres civiles, le chômage et la pauvreté.
».
Dans un autre article, le journal d'al-Jazeera suggère
encore la question du chômage ainsi que la pauvreté en Somalie
comme facteurs à l'émigration. Ce dernier article estime le taux
de chômage dans ce pays a environ 75 %, quant à ceux qui sont en
dessous du seuil de pauvreté le taux de chômage atteint 80 % de la
population. En outre, le revenu moyen est de 2 dollars par jour.
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« Le taux de chômage en Somalie est estimé
à 75% alors que le taux de pauvreté est à 80%, le revenu
par personne est d'environ 2 dollars par jour et la principale source de
revenus provient du transfert de fonds par les diasporas somaliennes qui sont
estimés à près d'un million et deux cent mille personnes.
Le gouvernement a lancé plusieurs initiatives en créant des
emplois pour les jeunes et en encourageant les petites entreprises et les
secteurs de l'agriculture et de l'élevage. Pour diminuer la
pauvreté, les associations civiles ont lancé une série
d'initiatives pour créer des emplois et former les jeunes à
certains métiers. ».
Il est évident que l'Europe qui est un continent
développé attire l'attention de beaucoup de personnes issues des
pays pauvres. Pour cela, plusieurs Somaliens majoritairement des jeunes
effectuent de longs voyages périlleux depuis la Somalie pour atteindre
l'Europe et pour réaliser et obtenir ce qu'ils n'ont pas pu avoir dans
leur pays : « Les Somaliens figurent toujours parmi les dix
nationalités que l'on retrouve le plus fréquemment
28 Ibid.
29AL-JAZEERA, Les conditions économiques en
Somalie après des années d'absence du
gouvernement, publié le 30/07/2016,
en ligne :
http://www.aljazeera.net/programs/economyandpeople/2016/7/30/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%88%D8%B6%D8%A7%D8
%B9-, consulté le 04/01/2018.
24
chez les demandeurs d'asile enregistrés en Union
européenne (UE). Et de nombreux Somaliens arrivant en UE sont jeunes,
c'est-à-dire des hommes âgés entre 15 et 24 ans
30. ». Ces jeunes aimeraient premièrement trouver du
travail pour aider leurs proches, et deuxièmement, ils voudraient
réaliser leurs propres projets qui leur permettront d'avoir un avenir,
une famille et enfin contribuer à la société. Étant
donné que ces aspirations ne sont pas réalisables en Somalie,
l'émigration clandestine devient alors l'unique solution:
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« Le chômage est l'huile qui va attiser le feu de
l'émigration clandestine, [...] en Somalie, le taux de chômage
varie entre 60% et 70% selon des statistiques non officielles. Les jeunes avec
des ambitions pour construire un avenir meilleur pour leur vie et la vie de
leurs familles, poursuivent les études durant des années en
assumant toutes les difficultés et les obstacles, mais après
l'obtention du diplôme, ils se confrontent à la
réalité en ne trouvant pas de travail ce qui découragent
leurs espoirs. Ils se trouvent donc chômeurs, vivant dans la
pauvreté et ne pouvant subvenir ni à leurs besoins ni à
ceux de leurs familles, ils vont donc favoriser le bavardage dans les
cafés, les lieux de rencontre, et à cet instant vient en eux
l'idée de l'émigration au prix de leur vie. ».
Les causes de l'émigration sont très diverses,
mais pour le Mogadishu Centre, centre de recherche scientifique en Somalie, il
soulève que plusieurs autres facteurs sont la cause du départ des
jeunes. Parmi les points soulevés, la corruption et le népotisme,
qui découragent les jeunes. C'est la raison pour laquelle la Somalie a
été en tête de liste des pays
30 MAJIDI Nassim, op. cit., consulté le
25/02/2018.
31WALI SHARIF ahmed, Qu'est-ce qui pousse la
jeunesse somalienne à l'émigration clandestine ?,
publié le 27/04/2016, en ligne :
http://mogadishucenter.com/2016/04/%D9%85%D8%A7-
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%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%AC%D8%B1/, consulté le
15/01/2018.
25
les plus corrompus dans le monde selon un rapport
publié par le Transparency International. Le deuxième point
soulevé par ce centre de recherche est l'illusion de l'Europe, ces
jeunes aperçoivent l'Europe comme un paradis, autrement dit, ils pensent
que le continent européen est une terre paradisiaque. Cette illusion est
présente dans l'esprit de beaucoup de jeunes les encourageant par la
suite à l'émigration clandestine vers le continent
convoité. Selon eux, l'Europe est la terre de la justice, de
l'égalité où ils pourraient trouver un travail digne, une
éducation de qualité...etc. néanmoins, les points de vue
des jeunes et des intellectuels somaliens sur les raisons de
l'émigration clandestine sont différents. En effet, selon le
politologue somalien ABDI-LIBA Ali Osman, les jeunes ayant fait des
études supérieures sont plus susceptibles de quitter la Somalie
puisqu'ils éprouvent de la fierté et nourrissent de grands
espoirs. Pendant les deux premières années à
l'université, ils sont intéressés par les études
mais durant les deux dernières années d'étude leurs
espoirs s'envolent car ils connaissent d'anciens étudiants sans emploi.
Pour cette raison et pour éviter le chômage et la pauvreté
ils se tournent vers l'émigration clandestine (IRIN, 2012). En outre,
dans une communication publiée dans le journal somalien en langue arabe
Somali Times, HUSSEIN Ahmad, Professeur de sociologie à
l'Université de Mogadishu indique que les difficiles conditions du pays
obligent les Somaliens à quitter la Somalie.
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« L'augmentation de la pauvreté, la
détérioration des conditions économiques et la
généralisation du chômage n'offrant pas
d'opportunités de travail sont les principales raisons qui poussent les
jeunes vers l'émigration clandestine pour atteindre les pays
européens. Cependant et malheureusement ils se jettent dans la mort.
».
Par conséquent, tant qu'il y aura une guerre il y aura
forcément du chômage qui va pousser les individus vers
l'émigration clandestine. Au terme de cette étude et
après
32SOMALI TIMES, L'émigration clandestine
conduit nos jeunes vers les griffes de la mort, publié le
20/04/2016, en ligne :
http://www.somalitimes.net/2016/04/20/%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%AC%D8%B1%D8%A9-
%D8%BA%D9%8A%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%B1%D8%B9%D9%8A%D8%A9-%D8%AA%D8%B3%D9%88%D9%82-%D8%B4%D8%A8%D8%A7%D8%A8%D9%86%D8%A7-%D8%A5%D9%84%D9%89-
%D8%A8%D8%B1%D8%A7/, consulté le 13/12/2017.
26
avoir étudié les différentes analyses des
articles arabes, on s'aperçoit que l'origine du problème de
l'émigration clandestine chez les Somaliens reste la guerre civile qui a
engendré d'autres facteurs tels que le chômage, la
pauvreté, l'insécurité ...etc., et en guise de conclusion
à cette partie, ce phénomène peut être
résumé ainsi :
La guerre civile
Le chômage
La pauvreté
L'emigration cladestine
La majorité des jeunes migrants somaliens dont les
universitaires qui quittent le pays supposent que l'émigration vers
l'Europe est une solution indispensable pour qu'ils puissent changer leur vie
et celle de leur famille, ils pensent en effet que leurs diplômes seront
plus reconnus ailleurs et que le pays d'accueil leur offrira la vie dont ils
rêvent. Ainsi, bien que la distance entre la Somalie et le continent
européen se compte par des milliers de kilomètres, ce trajet
représente pour beaucoup d'émigrés clandestins somaliens
une solution garantissant un meilleur avenir et ce même si leur vie est
mise en danger.
« Le chômage alimente l'immigration clandestine,
même si le trajet comporte des risques inhérents tels que les
mauvais traitements, les dettes, la déportation et l'emprisonnement. Le
taux de chômage élevé en est considéré comme
l'un des facteurs principaux qui pousse les jeunes à se tourner vers
l'immigration clandestine33», ce qui est important à
savoir c'est que malgré les difficultés auxquelles ils font face
durant le voyage, l'idée de vivre une meilleure vie dans un pays
sûr et valorisant leur potentiel reste présent.
33 IRIN, Augmentation de l'émigration
clandestine au Somaliland, publié le 12 décembre 2012, en
ligne :
http://www.irinnews.org/fr/report/96964/somalie-augmentation-de-l%E2%80%99%C3%A9migration-clandestine-au-somaliland,
consulté le 25/09/2017.
27
C. Le groupe al-gabâb
Le groupe al-abâbfait partiedes raisons qui poussent les
jeunes à l'émigration clandestine.
?arakatal-abâbal-mugâhidîn mouvements des jeunes
combattants est un groupe gihadistené en Somalie en 2007
après l'invasion de l'armée éthiopienne pour chasser
l'union des tribunaux islamiques. Le groupe est précisément connu
sous le nom al-abâb, la jeunesse en français.
D'après al-Jazeera, al-abâba plusieurs noms :
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« Al-abâbest une faction armée somalienne
possédant plusieurs noms tels que: le mouvement des jeunes somaliens,
la jeunesse, les mugâhidûn, le mouvement des
al-mugâhidîn, le mouvement de la jeunesse islamique, le
mouvement des jeunes mugâhidîn et la jeunesse gihadiste.
Le groupe a rompu avec l'union des tribunaux islamiques, a annoncé sa
volonté de créer un État islamique, et a lancé une
guerre contre le gouvernement somalien et ses alliés au sein du pays et
à l'étranger. ».
Comme l'a expliqué le chercheur ROLAND
Marchal35 dans son étude de 2011, la création de ce
mouvement avait pour but, et tout en usant du discours religieux, de recruter
des membres jeunes, d'où le nom al-abâb. Aussi, l'état de
guerre dans lequel s'enlise le pays et la présence des forces
étrangères sur le sol somalien a facilité le recrutement
des jeunes (Léa Baron, 2017). A l'instar des autres groupes gihadistes,
al-abâb et pour promouvoir ses idéologies utilise des actes de
violences, des attentats suicides, et des enlèvements, en effet, ils ont
pris les armes pour imposer le Gihâd et ont d'ailleurs rejoint
al-Qâ?ida.
En 2007, l'Union Africaine a déployé des forces
en Somalie pour aider le gouvernement somalien fragilisé dans le combat
contre al-abâb. Les pays ayant contribués à cette aide sont
Burundi, Djibouti, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Sierra-léon,et avec
le soutien des forces africaines, l'armée somalienne fait sortir le
groupe de ses territoires .Pour se venger de ces pays, dans un double attentat
al-abâb ont tué 75 personnes et blessés 65 autres dans
la
34AL-JAZEERA, Le mouvemental-abâb
al-mugâhidîn, publiéle 03/04/2015,en
ligne :
http://www.aljazeera.net/encyclopedia/movementsandparties/2015/4/3/%D8%AD%D8%B1%D9%83%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%A8%D8%A7%D8%A8-
%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A%D8%A9 ,
consulté le 20/03/2018.
35ROLAND Marchal est chargé de recherche au
CNRS, ses recherches portent sur l'économie et les conflits dans
l'Afrique sub-saharienne,
https://www.franceculture.fr/personne-roland-marchal.html
, consulté le 21/03/2018.
28
capitale ougandaise en juillet 2010. D'après la radio
française internationale36, deux bombes ont été
placées dans deux restaurants de la capitale ougandaise lorsque de
nombreuses personnes assistaient à la retransmission de la finale de la
coupe du monde de football.
Comme Djibouti abrite beaucoup de bases militaires de certains
pays occidentaux, al-Ðabâb y ont mené un attentat meurtrier en
mai 2014 visant un restaurant fréquenté par les occidentaux
présents sur le sol djiboutien. Cet attentat a tué trois
personnes et blessé quinze autres. Au Kenya, le groupe a effectué
plusieurs attaques mais les plus meurtrières étaient cellesde
2013 et 2015. En septembre 2013, le groupe a mené une attaque contre
Westgate Mall, un centre commercial à la capitale kenyane Nairobi,
fréquenté par les riches kenyans et les étrangers. Dans
cette attaque 39 personnes ont été tuées et150 autres
blessées. La deuxième attaque la plus meurtrière fut en
avril 2015 et avait eue lieu à l'université de Garissa
située dans une ville kenyane près de la Somalie, dans cette
attaque149personnes parmi lesquelles des étudiants, professeurs et le
personnel de l'université ont été tuées et
blessées.
En ce qui concerne la Somalie, le groupe a effectué
plusieurs attaques meurtrières, d'après une étude
réalisée par le journal Vice News, entre 2006 et 2015 les
attaques terroristes sont passées d'environ cent par an. Depuis sa
création en 2006, al-abâba mené plus de 350 attaques en
Somalie et ont tué4281 personnes seulement en 2016 (Alexa Liautaud,
juin, 2017).
Le 13 octobre 2017, un camion piégé a
été utilisé par al-Ðabâb et s'est explosé
devant un carrefour fréquenté par les Somaliens. Selon
al-Jazeera, cette explosion a causé la mort de 300 personnes et a
blessé 200autres. Cet attentat fut l'un des attentats le plus meurtrier
dans le pays et en hommage aux victimes, la maire de Paris Anne Hidalgo a
annoncé le soir de l'attentat sur Twitter que la Tour Eiffel sera
éteinte en hommage à ces victimes37.
36RFI, Somalie : des militaires
américains pour aider à combattre les shebabs, publié
le 15/04/2017,en ligne :
http://www.rfi.fr/afrique/20170415-somalie-militaires-americains-combattre-shebabs,
consulté le 24/03/2018.
37 LE PARISIEN, La Tour Eiffel éteinte en
hommage aux victimes de l'attentat de Mogadiscio, publié le 16
octobre 2017, en ligne :
https://www.theguardian.com/global-development/2016/sep/19/raped-imprisoned-beat
en-migrants-reveal-perilous-journeys-europe-united-nations-general-assembly,
consulté le 15/01/2018.
29
Après cette brève présentation de ce
mouvement gihadiste et des actions entreprises pour faire entendre leur voix,
nous allons mettre en évidence la raison qui fait que ce groupe soit
l'une des causes de l'émigration des jeunes somaliens.
Les jeunes fuient la Somalie par peur d'être
recruté par le groupe pour combattre dans leur rang. Al-abâb
impose un recrutement forcé chez les jeunes pour combattre contre les
forces africaines et les armées somaliennes. Comme on l'a
déjà signalé, le nom du groupe est un nom tiré du
terme arabe « ÈÇÈÔáÇ » qui
signifie en français la jeunesse. Nous constatons que le choix de ce nom
n'est pas anodin mais souligne plutôt la volonté d'attirer les
jeunes pour faire partie du mouvement. Pour ce faire, le groupe n'hésite
pas à mettre la pression sur les parents de l'adolescent et estime comme
ennemi tous ceux qui n'acceptent pas leur idéologie, aussi, ils
n'hésitent pas à menacer de mort les parents qui refusent de
donner leurs enfants, enfin, après l'enrôlement et l'entrainement,
al-abâb exploitent ces jeunes dans les attentats kamikazes
effectués contre les civils et l'armée :« Le groupe
islamiste armé al-Ðabâba menacé et enlevé des
civils pour obliger les communautés à lui remettre leurs enfants
pour les enrôler dans la milice affiliée à Al-Qaïda.
Des centaines des jeunes ont dû quitter leur domicile pour
échapper à ce recrutement forcé38. ».
D'après le témoignage de Kassim, un jeune
somalien qui a fui la Somalie pour éviter d'être
enrôlé dans le groupe al-abâb. Il s'est
échappé au Kenya et bien qu'il y existe une grande
communauté somalienne, il estime qu'il n'était pas en
sécurité à cause d'al-abâb. Pour arriver en Europe,
il a traversé le Kenya, le Soudan et la Libye, et après avoir
voyagé dans le désert durant trois jours, il s'embarqua avec
cinquante-neuf personnes à bord d'un bateau pour traverser la
Méditerranée. Ils sont restés en mer pendant deux jours
avant qu'un navire ne vienne à leur sauvetage. Arrivé à
Lampedusa et étant à présent loin d'al-abâb, Kassim
affirme qu'il est heureux d'être en Europe, «Votre vie est en
sécurité, votre
38 APRNEWS, Al-Shabab veut enrôler les
enfants, publié le 15 janvier 2018, en ligne :
https://apr-news.fr/fr/actualites/somalie-al-shabab-veut-enroler-les-enfants,
consulté le 14/04/2018.
38 THE GUARDIAN, Raped, imprisoned, beaten:
migrants reveal their perilous journeys to Europe, Violés,
emprisonnés, battus: les migrants révèlent leurs
périples périlleux en Europe, publié le 19 September
2016, enligne :
https://www.theguardian.com/global-development/2016/sep/19/raped-imprisoned-beaten-migrants-reveal-perilous-journeys-europe-united-nations-general-assembly
, consulté le 01/09/2017.
30
santé est en sécurité39»
dit-il. Comme Kassim, beaucoup de jeunes somaliens prennent le chemin de
l'émigration clandestine pour s'échapper à
al-abâb.
D. Le rôle des réseaux sociaux dans
l'émigration clandestine somalienne
Les médias et les réseaux sociaux en particulier
sont considérés comme l'autre raison derrière
l'émigration clandestine. L'importance de la
télécommunication nous mène à étudier le
rôle des réseaux sociaux dans l'émigration clandestine chez
les jeunes.
Dans son rapport annuel, MYRIA une journaliste du VIF affirme
que le développement de l'Internet et des médias sociaux facilite
la traite et le trafic des êtres humains40.Bien que la Somalie
soit déchirée par la guerre civile, le pays reste
considérablement développé dans le domaine de la
télécommunication, en effet, la Somalie est classée au
8ème rang pour le nombre de lignes
téléphoniques sur un total de 54Etats africains, elle a le
16ème rang pour la téléphonie mobile,
la11ème place pour la connexion à internet et
27ème pour les postes de télévision
(CHARMARKEH, 2013, p44).
Ce développement au niveau des
télécommunications permet aux jeunes somaliens d'accéder
aux informations du monde entier. En effet, « Dans un pays stable comme le
Kenya, il faut attendre plusieurs années pour l'installation d'une ligne
téléphonique alors cela pourrait prendre seulement trois jours en
Somalie. En effet, quatre compagnies de télécommunications
opèrent en Somalie, dont trois dans le Sud, Telcom, Nationlink, Hormuud
et Somtel. Ces compagnies de télécommunications profitant de
l'absence de payement d'impôts à l'État offrent
l'accès à internet, la téléphonie mobile et
téléphone à domicile à des prix défiant
toute concurrence. Cela a permis la création de cybercafés dans
tous les quartiers permettant ainsi l'accès à la population
somalienne aux technologies».
Avant tout propos, la population somalienne vit dans une
véritable révolution technologique depuis l'émergence des
compagnies privées de télécommunications qui ont
changé le mode de vie des Somaliens en fournissant des services de
communication de toutes sortes. Il est surprenant de savoir que dans un pays
comme la Somalie ravagé par les guerres et sans infrastructures
depuis
39 THE GUARDIAN, Op. cit., consulté le
01/09/2017.
40 GATHON Myria, Migration : le trafic
d'êtres humains facilité par les réseaux sociaux,
publié le 16 octobre 2017, en ligne
http://www.levif.be/actualite/belgique/migration-le-trafic-d-etres-humains-facilite-par-les-reseaux-sociaux/article-normal-739431.html
, consulté le 21/01/2018.
31
l'effondrement du gouvernement central en 1991, ces services
soient plus développés que dans des pays stables comme le Kenya.
Comme nous l'avons déjà expliqué, milliers de somaliens
ont émigré à cause de la guerre civile, ce qui a permis
à la télécommunication et aux médias de se
développer puisqu'ils vont permettre aux immigrés de communiquer
avec leurs proches. Ainsi, on remarque que dans chaque quartier se trouvent des
cybercafés privés, les personnes s'y rendant sont celles n'ayant
pas les moyens financiers pour avoir Internet à domicile, ou celles ne
maitrisant pas assez l'utilisation de l'Internet et des réseaux sociaux
pour en avoir à domicile comme les parents des immigrés, et selon
CHARMARKEH Houssein« C'est surtout les parents qui, davantage moins
compétents que les jeunes en informatique se déplacent dans les
cybercafés en Somalie pour voir et entendre la voix et les images de
leurs enfants. Ce sont souvent les employés des cybercafés ou
leurs plus jeunes enfants qui les aident à établir la
communication par vidéoconférence41. ».
Par la nouvelle technologie le monde est devenu un petit
village, facilitant ainsi la prise de contact avec de nouvelles personnes et la
communication avec les proches. En somalie, les jeunes utilisent
quotidiennement les réseaux sociaux à l'aide d'ordinateurs et des
derniers modèles de Smartphones et tablettes...etc. :
Travail personnelle42:
41CHARMARKEH Houssein. Op., cit., p. 43.
42 Travail personnel, après avoir
étudié le rôle des réseaux sociaux sur
l'émigration somalienne, nous avons appris que les jeunes utilisaient
ces outils de communication pour se renseigner sur les itinéraires et
les étapes à suivre.
32
Ces réseaux de communication sont les plus populaires
et les plus utilisées par les jeunes ainsi que tous les
prétendants à l'émigration clandestine. En effet,
grâce à la croissance et à la progression des
réseaux de télécommunications dans le pays, presque la
majorité des jeunes somaliens citadins possèdent aujourd'hui au
moins un compte dans l'un des réseaux sociaux cités au-dessus. Et
comme l'explique CHARMARKEH Houssein « Le média social Face book
est parmi les outils favoris des somaliens. Cette plateforme a pour but de
rechercher les amis d'enfance et ceux qui ont rejoint l'Europe43
». Parmi toutes les plateformes mentionnées sur le diagramme, le
réseau social Face book est le préféré des jeunes
somaliens puisqu'il leur permet de communiquer avec leurs amis, leurs proches
à l'étranger. Messenger lui vient en deuxième position au
niveau d'usage, et toujours selon CHARMARKEH Houssein44, Messenger
est aussi utilisé pour recevoir de la part de leurs amis des
informations concernant les étapes de l'émigration, les
itinéraires, comme il permet de planifier en avance le voyage et de
s'adapter aux futurs obstacles. Les Somaliens se servent également de
cet outil pour s'informer sur les pays européens acceptant la demande
d'asile des réfugiés en provenance de la Somalie, et des
différentes options qui s'offrent à eux une fois arrivés
en Europe. Cette recherche constante d'informations sur la politique d'asile
européenne continue jusqu'à l'arrivée en Europe et
même après avoir été débouté de sa
demande d'asile (charmarkeh, 2013).
Dans cette optique, l'utilisation d'Internet est l'un des
facteurs de motivation à l'émigration clandestine, puisque
certains immigrés arrivés en Europe communiquent avec les futurs
émigrés à travers les réseaux sociaux en leur
envoyant de belles photos séduisantes. Et même si la vie
espérée en Europe n'est pas atteinte en raison des
difficultés qu'ils rencontrent dans le nouvel environnement, ils
encouragent leurs pairs, amis et membres de la famille à venir en
Europe, en effet :
« Face à la difficile réalité de
l'exil, nombreux sont ceux qui se retrouvent confrontés à
l'échec après avoir réussi le saut migratoire. Cet
échec demande de faire le deuil du rêve, ce qui n'est pas facile
et constitue parfois à ce stade une stratégie inacceptable.
Plusieurs alternatives s'ouvrent alors. Certains alimentent le rêve en
créant l'illusion de la réussite auprès de leurs proches
restés au pays. Même si les informations
43CHARMARKEH Houssein, Op., cit., p. 42.
44CHARMARKEH Houssein, Op., cit., p. 43.
33
sur la misère vécue dans le pays d'accueil sont
souvent connues de tous les réseaux somaliens, on pourra toujours faire
semblant d'y croire45. ».
Enfin, cette illusion créée de la part des
immigrés européens porte un message indirect aux jeunes encore en
Somalie et les incite à prendre ce chemin dangereux. Selon une
étude faite par le centre de recherche Mogadishu,Center
for Research and Studies, beaucoup de jeunes somaliens utilisent les
réseaux sociaux :
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« Les jeunes somaliens passent beaucoup de temps à
utiliser les réseaux sociaux, en particulier Face book, bien qu'Internet
soit arrivée en Somalie tardivement, beaucoup d'entre eux sont devenus
obsédés par cet outil, il joue maintenant un rôle majeur
dans le changement du mode de vie des Somaliens et dans la reconstitution de la
relation qui lie ces jeunes avec le monde extérieur. ».
figure3 : des jeunes somaliens utilisent internet en
cybercafé.
Sur cette photo, on remarque que les utilisateurs sont des
jeunes, femmes et hommes utilisent les réseaux sociaux et tous deux sont
ou deviennent prétendants à l'émigration clandestine.
Comme on l'a expliqué dans la partie précédente sur le
taux de chômage en Somalie, le chômage ayant un fort taux et
touchant même les jeunes diplômés les mènent vers
45ROUSSEAU Cécile, TAHER M. Said, GAGNE
Marie-Josée, BIBEAU Gilles, Rêver ensemble le départ.
Construction du mythe chez les jeunes Somaliens réfugiés,
dans Autre part 2 (2001), 58 pages. 46 OSMAN NAHIF
abdallah, L'obsession de nos jeunes pour Facebook, 08/01/2017, en
ligne,
http://mogadishucenter.com/2017/01/36113/
, consulté le 20/01/2018.
34
une vie d'oisiveté qui par la suite les rendent
dépendants aux réseaux sociaux et à la volonté
d'émigrer vers les pays européens.
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« De jeunes chômeurs sans rien à faire [...]
pour cela, leur unique objectif est devenu celui de prendre des photos et de
les publier sur les pages des réseaux sociaux, celui de devenir
dépendant aux conversations dans des salles fictives sur ces
réseaux. Le nombre de Somaliens dans les réseaux sociaux a
dépassé 310 mille utilisateurs. ».
Du point de vue social, la majorité des Somaliens
utilisent Internet mais lorsqu'on évoque la question sur la relation
entre l'émigration clandestine et les réseaux sociaux on
s'aperçoit que c'est grâce aux réseaux sociaux que ces
jeunes peuvent se renseigner et prendre contact avec les passeurs.
En ce qui concerne l'usage des réseaux sociaux de la
part des trafiquants d'êtres humains et des passeurs, ils les utilisent
pour recruter les nouveaux émigrés et leur proposer les
informations utiles pour le voyage et la traversée. Dans certains cas,
ils essayent de convaincre les jeunes désespérés qui ne
sont pas encore partis en leur présentant un discours valorisant
l'Europe et l'immigration, en effet, « les réseaux sociaux
permettent d'atteindre un nombre plus grand de candidats au départ. Les
médias sociaux ont été de plus en plus utilisés au
cours des dernières années par les trafiquants et les migrants.
Leur utilisation a eu un impact significatif sur les migrations
irrégulières. Elle aide les migrants à se rassembler,
produisant une dynamique plus forte aux frontières extérieures et
accroît la capacité des passeurs à modifier les voies
migratoires face aux mesures de sécurité ou aux forces de
l'ordre48. ».
Le 14 mai 2015, le centre des recherches scientifiques et
politiques « al-Jazeera Centre for Studies » pour la chaine
satellitaire Qatari al-Jazeera a publié que les
47AL SOMALI AL JADID, Les réseaux
sociaux et leur influence sur la société, publié le
25/12/2017, en ligne :
http://alsomal.net/%D9%85%D9%88%D8%A7%D9%82%D8%B9-%D8%A7,
consulté le 23/01/2018.
48SPUTNIk, Quand les réseaux sociaux
favorisent le trafic de migrants, publié le 22/12/2016, en ligne :
https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201612221029306262-reseaux-sociaux-migrants/
, consulté le 15/02/2018.
35
publicités pour l'émigration clandestine sont de
plus en plus diffusées sur les réseaux sociaux :
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« La publicité sur l'émigration clandestine
se fait principalement à travers les réseaux sociaux tels que
Face book et Twitter. L'Union européenne a pu fermer plus de 50 sites
publicitaires de l'émigration clandestine. ».
Selon le Arezzo Malakooti50, il existe des pages
Face book promouvant avec des promotions et des packages les tarifs des
voyages, les lieux de départ et d'arrivée : « En payant plus
cher vous pouvez avoir un voyage plus sûr, avec un gilet de sauvetage ou
une place sur le pont supérieur. ». En effet, les trafiquants
d'êtres humains publient sur leurs sites des annonces publicitaires pour
attirer l'attention des jeunes et pour embellir leurs actions et animer en eux
l'envie de départ, ils publient d'illusoires promesses sur le voyage,
les photos des villes européennes, tout cela pour attirer l'attention
des clients.
«.
51ãÇí
ÉÚÖÈ ìæÓ
ÞÑÛÊÓÊ áÇ
ÉÍíÑãæ ÉäãÂ
ÊáÇÍÑ Ç íå
»
« Des voyages sûrs et confortables qui ne durent que
quelques jours ».
« Les passeurs étaient traditionnellement des
locaux avec certaines compétences ou certains contacts qui agissaient
seuls (...) mais récemment on a constaté que ces activités
sont
49 DR. ALSHEIKH AL-ALAWI Al-housein,
L'émigration clandestine à travers la Lybie, la
souffrance humaine tarifée, publié le 14
mai 2017, en ligne :
http://studies.aljazeera.net/ar/reports/2015/05/2015511105445305355.html,
consulté le 30/01/2018. 50Un agent de l'Office
international des migrations (OIM).
51 FRANCE 24 , L'émigration clandestine,
quelle est l'authenticité des promesses faites aux
émigrés
par les passeurs ?, publié le 27/03/2017, en
ligne,
http://observers.france24.com/ar/20170327-
%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%AC%D8%B1%D8%A9-%D8%BA%D9%8A%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%B1%D8%B9%D9%8A%D8%A9-%D9%85%D9%87%D8%B1%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D9%8A%D9%88%D9%86%D8%A7%D9%86-%D9%85%D9%83%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%A9-
%D9%81%D9%8A%D8%AF%D9%8A%D9%88, consulté le
24/01/2018.
36
devenues plus sophistiquées et sont de plus en plus le
fait de réseaux professionnels52 », en effet, et avec
les nouvelle technologies, les passeurs n'ont plus besoin de sortir pour
chercher les prétendants à l'émigration, tout se passe sur
Internet, une fois une annonce comme celle au-dessus publiée, elle ne
tarde pour atteindre sa cible, ce qui montre que les réseaux sociaux ont
facilité la méthode d'échange et de recrutements. Enfin,
quoi qu'il en soit, les réseaux sociaux font partie des causes
permettant l'émigration clandestine chez les jeunes Somaliens.
52 OUEST FRANCE, Migrants. Passeurs de
clandestins : des réseaux mafieux très puissants, le
12/05/2015, en ligne :
https://www.ouest-france.fr/monde/passeurs-de-clandestins-des-reseaux-mafieux-tres-puissants-3395627
, consulté le 25/01/2018.
:
37
Chapitre II
Les conséquences de l'émigration clandestine
somalienne vers l'Europe à travers la presse
arabe et étrangère
38
A. La souffrance des émigrés dans le
désert, dans les pays de transit et en Méditerranée
Le nombre exact d'émigrés somaliens qui meurent
durant le voyage vers l'Europe est inconnu mais depuis l'apparition du
phénomène d'émigration les mortalités ne cessent
d'augmenter année après année. Les émigrés
somaliens et durant ce périple font face à deux épreuves,
d'une part le désert entre la frontière Soudano-libyenne et
d'autre part, la mer Méditerranéenne. Concernant le désert
et pour se rendre en Lybie, il est traversé par la majorité des
émigrés somaliens qui se rendent au Soudan depuis
l'Éthiopie. Durant le périple, beaucoup de ces
émigrés perdent la vie et ceux qui réussissent à le
traverser et arrivent en Lybie, se préparent encore à embarquer
vers l'Europe à bord de bateaux Zodiac surchargés. Dans cette
partie, nous allons analyser comment la presse arabophone, francophone et
anglophone décrit la situation des émigrés somaliens qui
perdent la vie ou disparaissent durant la traversée du désert et
celle de la Méditerranée.
Il faut tout d'abord rappeler que le désert entre le
Soudan et Libye est un enfer pour les émigrés clandestins, en
effet, « pour les migrants, la Libye est un paradoxe. C'est la destination
principale de leur voyage souvent mortel dans le Sahara. C'est aussi le point
de départ principal pour embarquer vers l'Europe à travers la
Méditerranée. Tous les témoignages recueillis par VOA
Afrique montrent que la Libye constitue la partie la plus sombre de leur
voyage. C'est aussi là ou leur destin peut basculer53.
».
Aussi, les passeurs et hormis leur attitude inhumaine envers
les émigrés, utilisent plusieurs moyens de transports lors de
cette traversée, on trouve l'utilisation de Pick-up ou de camions dans
lesquels les émigrés sont entassés dans d'effroyables
conditions et desquels ils peuvent tomber à tout moment sans être
secourus par les passeurs. Ils se retrouvent donc abandonnés dans le
désert sans eau ni nourriture. Ces informations ont été
relayées par une émigrée somalienne RASHID Khadra qui a
affirmé à la radio américaine Voice Of America, VOA:
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53VOA, Le cauchemar des migrants africains vers
l'Europe, publié en février 2017, en ligne :
https://projects.voanews.com/adrift-african-diaspora/french/,
consulté le 22/12/2017.
39
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« Khadra RASHID est l'une des survivantes de l'horrible
incident : « Nous étions à bord d'une voiture avec 124
personnes, une grande quantité de ciment était placée
au-dessus de nous et arrivés prés de Tripoli, les sacs de ciment
sont tombés sur nous. Nous avions demandé l'aide du conducteur
mais il ne s'était pas arrêté par peur de la police. Puis
une autre quantité de sac nous est tombée dessus. » Khadra
RASHIDa rapporté que le conducteur arrêt a finalement le
véhicule en découvrant plusieurs blessés et les corps
inanimés d'une vingtaine de personnes. Ces personnes ont
été transférées dans un hôpital à
Tripoli et les survivants de l'incident en prison. Notons que ces personnes
sont venues de la Somalie et tous voulaient se rendre en Europe par la
Méditerranéenne. Cet incident n'est pas le premier qui fait
perdre la vie à plusieurs Somaliens mais il est le premier dans son
genre puisque jusqu'à cet incident les Somaliens mouraient noyés
dans la mer ou dans le désert. ».
Le 29 décembre 2012, le journal Somali al-Yawm a
relayé cet incident et a communiqué la mort d'environ vingt de
ces émigrés. La phrase tirée du VOA« une grande
quantité de ciment était placée au-dessus de nous
»montre que les trafiquants d'êtres humains se soucient uniquement
de leurs intérêts matériels et financiers et manquent
d'humanité et d'empathie. Aussi, pour exprimer la mort de ces
émigrés, l'auteur a utilisé des synonymes
différents en remplaçant un terme par un autre ou par une
expression complète. Ainsi, on remarque l'emploie du substantif «
wafât », « la mort » dans la première phrase, puis
du verbe « mâta », « mourir » à la fois
conjugué au passé « mâtû », « ils sont
morts » et au présent« yamutûna »,« ils
meurent ». Enfin, il a remplacé tous ces termes par
l'euphémisme « ya?habu?a?iyataha» qui possède le
même sens que le verbe mourir mais dont la valeur significative est
atténuée, aussi cette expression est une périphrase, une
figure de style utilisée par l'auteur pour éviter la
répétition du même terme, ce qui montre aussi la richesse
de la langue arabe.
Le 2 avril 2012, la presse al-Jazzera a publié un
article sur l'émigration somalienne. L'étude de cet article nous
confirme que 95 % des émigrés clandestins de la Somalie sont des
jeunes représentant l'avenir du pays. Ici nous allons comparer l'article
de la presse Somali al-
54SOMALI TODAY, La mort d'une vingtaine de
somaliens dans un étrange accident enLybie, publié le 29
/12/2012, enligne, :
http://www.somaliatodaynews.com/port/2009-04-24-18-19-57/1-2009-03-27-03-56-22/3909-2012-12-29-07-51-39.html,
consulté le 18/01/2018.
40
Yawmà celui d'al-Jazeera pour étudier leurs
positions respectives, leurs divergences et similitudes :
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« Des sondages estiment la mort de centaines de migrants
somaliens chaque année - dont 95% sont des jeunes - dans un voyage qui
peut être décrit comme un suicide. Ils voyagent dans des camions
traversant des centaines de kilomètres pour atteindre la Libye, puis
vers l'Europe sur des bateaux gonflables qui ne résistent face aux
vagues déchainées et à la violence du vent. Aussi, les
Somaliens souffrent dans le désert de la Libye où ils meurent
à cause de ce voyage périlleux qui commence dès la
Somalie. ».
Dans cet extrait, on remarque que les jeunes
représentent le plus grand pourcentage des Somaliens émigrant en
Europe et en s'appuyant sur un sondage des Nations Unies, la presse al-Jazeera
nous confirme que des centaines de Somaliens meurent chaque année
à cause de l'émigration clandestine vers l'Europe. Le journal
qualifie cette émigration d'acte suicidaire :
«Fîri?laaqalamâtû?af bi annahainti?âriyya».
Également, nous remarquons l'utilisation de deux expressions qui
résument l'espace de souffrance des émigrés :
- Yu?âni al-?ûmâliyûnafî
al-?a?râ?
- Yarkabûnfîðâ?inâttaq?a?umiât
al-kilumitrât li ta?ilailaLîbyawaminhailâurûbâ
Aussi, il est indispensable de noter que le journal a bien
préservé l'ordre des espaces traversé par les
émigrés, à savoir l'espace du Sahara jusqu'à
l'arrivée en Libye. Al-Jazeera dénonce, d'une part, l'effroyable
et pénible trajet en traversant des milliers de kilomètres pour
atteindre la Libye et l'Europe à travers Méditerranée. De
plus, le journal mentionne les types de transports pris par les
émigrés, à savoir les camions, les embarcations
gonflables...etc. D'autre part, pour souligner la souffrance des
émigrés clandestins durant ce
55AL-JAZEERA, L'émigration
clandestine, le souffrance des somaliens, publié le 2 avril 2012,
en ligne :
http://www.aljazeera.net/news/reportsandinterviews/2012/4/2/%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%AC%D8%B1%D8%A9-%D8%BA%D9%8A%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%B1%D8%B9%D9%8A%D8%A9-%D9%85%D8%B9%D8%A7%D9%86%D8%A7%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A%D9%8A%D9%86
, consulté le 07/01/2018.
41
long voyage, l'article emploie le verbe «
yu`ânîal-?ômâliyûn », « les somaliens
souffrent », le verbe arabe « `âna » pourrait se mettre
à l'aspect inaccompli ou à l'aspect accompli, cependant,
l'accompli correspond à une action achevée et ce n'est pas le cas
ici, le verbe «yu`ânûna» est alors un verbe inaccompli
montrant que l'action est toujours en cours56. Le
verbe«`ânâ » conjugué au présent «
yu`ânûna »,« ils souffrent » signale bien que
l'action a débuté il y a longtemps, en effet, la souffrance de
ces personnes est due à un phénomène présent, qui
existe toujours. Enfin, on remarque que les deux articles évoquent les
mêmes obstacles et souffrances des émigrés.
Beaucoup de ces personnes trouvent la mort dans le
désert, la cause étant que les passeurs se chargeant d'eux les
abandonnent sans provisions par crainte des patrouilles frontalières,
acte qui oblige les émigrés à marcher à pied de
longues distances à la recherche d'un abri ou d'une oasis jusqu'à
ce qu'ils perdent la vie. Partant de là, une page Facebook libyenne
« al-Algwâ » a publié qu'un émigré
clandestin somalien a été retrouvé sans vie dans le
Sahara, abandonnés par leur passeur en plein désert, son
frère qui voyageait avec lui et qui a été secouru
témoigne :
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« La mort d'un somalien dans le désert près
de Sabha à cause de la soif.Un somalien voyageait avec des passeurs pour
traverser la frontière libyenne est décédé dans le
désert à cause de la soif après que les passeursl'aient
abandonné lui et son frère. Selon le témoignage de son
frère, le défunt a marché depuis la Somalie jusqu'à
la Libye et n'a pas pu supporter la soif dansle désert [...]. La ville
de Sabha connait la mort de plusieurs émigrés somaliens se
dirigeant vers la Libye par le désert. ».
56L'ÉCOLE DES HIBOUX, La
conjugaison et les verbes en arabe, en ligne,
http://www.les-ziboux.rasama.org/conjugaison-verbes-arabe.html,
consulté le 19/12/2017.
57AJWA, La mort d'un somalien dans le
désert près de Sabha à cause de la soif,
publié le 15 Mars 2015, en ligne :
https://www.facebook.com/ajwanews/photos/a.391836070889900.93550.391790294227811/832198610186975/,
consulté le 15/11/2017.
42
Le journal britannique Telegraph, communique l'histoire de
Fedussa, une jeune femme somalienne qui a voyagé clandestinement
à travers le Soudan. La prochaine étape dans le voyage de Fedussa
fut Tripoli, en Libye ou elle a été détenue dans une
maison en plein désert pendant trois mois. En expliquant sa
détention et sa souffrance, elle raconte qu'il y avait 412 hommes dans
une pièce et 116 femmes dans une autre. Elle relate aussi les menaces
faites par les passeurs : « on va vous enterrer comme des chiens
58», elle continue en évoquant l'insalubrité de
la chambre dans laquelle elle était détenue et perd espoir
d'être libérée en voyant une femme enceinte avec son
bébé mourir de faim devant ses yeux. Enfin, elle affirme que
lorsque les passeurs enterrent ces personnes au Sahara, ils ne se donnent
même pas la peine de creuser une tombe, ils se servent de leurs mains ou
de leurs assiettes pour creuser une tombe peu profonde dans laquelle ils
jettent les corps.
GEELDOON Mohamed, ancien migrant somalien a évoqué
dans son livre où il raconte son périple,
qu'après avoir voyagé pendant environ 18 jours
à travers le désert, la voiture qui les transportait est
tombée en panne et le téléphone satellitaire qui les
guidait n'avait plus de charge. Leur voyage s'était donc
transformé en cauchemar, les passeurs les avaient abandonnés en
plein désert en leur indiquant un chemin à suivre et où
ils reviendraient les chercher plus tard. Pensant que ces promesses
étaient sincères ils ont marché en direction de ce lieu de
rencontre où beaucoup d'entre eux ont perdu la vie, notamment des femmes
et des hommes âgés :
« Il n'y avait presque rien à manger. [...] On
piétinait depuis deux jours lorsqu'un vieil homme est mort. Je me
souviens qu'il marchait très lentement et les gens l'attendaient [...].
Soudain, il s'accroupit et tomba par terre [...], il était mort. Il a
été le premier à mourir. Chacun d'entre nous était
furieux, certains pleuraient et d'autres pensaient que nous allons tous mourir.
Nous avons ensuite commencé à l'enterrer. Trop
épuisés, quatre d'entre nous seulement ont creusé et
placé son corps dans la tombe, puis nous avons prié sur lui. Nous
étions choqués, faibles et souffrants59.».
58 EIRINI LEMOS, How migrants are being raped,
left for dead and 'buried like dogs' by people smugglers,Comment les
migrants sont violés, laissés pour morts et «enterrés
comme des chiens» par des passeurs,
publiéle 6 Aoùt 2015, enligne :
http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/11814241/How-migrants-are-being-raped-left-for-dead-and-buried-like-dogs-by-people-smugglers.html,consulté
le 05/02/2018.
59GEELDOON Mohamed, We Kissed the Ground, A
migrant's journey from Somaliland to the Mediterraneanp, Nous avons
embrassé le sol, le voyage d'un migrant du Somaliland à la
Méditerranée, rifty valley institute, 2006, London, 72
pages.
43
Dans son roman Le Titanic africain, dans le
même style que GEELDOON Mohamed, KAHAL Hamid, un écrivain
érythréen a lui aussi abordé le sujet de la souffrance des
émigrés clandestins durant ce voyage à travers le Sahara,
en l'évoquant dans plusieurs termes dénotant la douleur physique
et morale d'un voyage soldé par la mort :
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« On n'avait plus d'eau et on ne savait pas où on
était. [...] Les bouches et les nez se sont transformés en des
grottes habitées par la poussière. Les dernières
gouttes d'eau qui traversèrent ma gorge étaient bues il y a deux
jours. Jusqu'à présent, deux Érythréens et un
Somalien sont morts. Le Somalien et l'un des
Érythréens sont morts presque au
même moment. ».
L'auteur de ce roman emploie des termes qui reflètent
les difficultés des émigrés dans le désert, ainsi
on remarque dans cet extrait que la phrase «Ta?awalat
l-afwâhu-wal-unûf-ilâ-magârât-yaskunuhâ
l-gubâr» est une kinâya,
dérivé de la racine « K. N. Y. », il
dénote généralement l'idée de : cacher, dissimuler,
camoufler. Comme l'euphémisme, la kinâya consiste
à ne pas dire, expressément, le sens voulu, mais un autre qui
s'en résulte61. L'objectif de l'auteur est donc de dire que
les émigrés souffraient à cause de la fatigue et du
désert et pour souligner cela, il a employé à deux
reprises le verbe«mâtâ» « ils sont
morts », et la répétition de ce terme dévoile la
douloureuse réalité de cette situation.
D'après Rahma ABUKAR ALI, une migrante somalienne qui a
voyagé à travers le désert raconte à VOA Afrique
comment elle a passé les cinq derniers mois de sa grossesse à
parcourir le continent pour émigrer. Lors de l'interview, elle a
affirmé que les émigrés enduraient beaucoup de souffrances
dans le Sahara, certains buvaient leurs urines pour ne pas mourir de soif.
Rahma ABUKAR ALI a rejoint la Lybie depuis la Somalie, exténuée
par la chaleur brulante du Sahara, ses seuls moments de répit
étaient les voyages en camion, entassée avec d'autres malheureux
qui tentaient de fuir ce pays ravagé par la guerre. Rahma ABUKAR ALI
embarque depuis la Libye sur un bateau de fortune en direction de l'Europe,
60 KAHAL Hamid Abu-Bakr, Le Titanic africain,
ed. al-Sâqî,2008. 34 pages.
61 KHALFALLAH Nejmeddine, Kinâya Litote,
euphémisme, Cours d'histoire de la tradition rhétorique
donné en 2017 pour le master1 MECO arabe.
44
ce voyage selon elle marquera un nouveau départ, soit
la vie en Europe, soit la mort. Après avoir été secourue
en mer, Rahma ABUKAR ALI accouchera d'une petite fille prénommée
Sophia sur un bateau de la marine allemande au milieu de la
Méditerranée62.
B. Le viol des femmes émigrées
Les personnes qui fuient le conflit, la persécution et
la pauvreté dans leurs pays et partent vivre en Libye font face à
des violations quotidiennes dont le viol, la torture et l'enlèvement.
Les témoignages de certains Somaliens emprisonnés dans des
centres de détentions sont nombreux, il existe, en effet, plusieurs
rapports sur les violences sexuelles, les tortures contre les
émigrés somaliens dans les pays de passage, en Libye surtout
depuis la chute du régime de KADHAFI en 2011.
Il existe des évidences concrètes qui
démontrent des mauvais traitements contre les émigrés en
Libye et les Somaliens sont parmi ces personnes qui sont quotidiennement
maltraitées par les trafiquants d'êtres humains. D'après le
témoignage d'un émigré somalien rapporté par
l'équipe de HCR et ses partenaires, cette personne a été
embauchée temporairement dans le secteur de la construction dans la
capitale libyenne et y a subi plusieurs agressions et discriminations raciales,
quant à sa femme et ses filles, elles ont subi des abus sexuels : «
J'ai été confronté à de nombreux problèmes :
vol, mauvais traitement, discrimination, exploitation et tentative de viol sur
ma femme et mes filles. ». Les journalistes de HCR racontent dans leur
article que :
« Le sort désespéré de cette famille
est malheureusement courant parmi un nombre croissant de réfugiés
et de migrants qui fuient la guerre et les difficultés en Afrique pour
rejoindre ce pays nord-africain. Parmi les arrivants en Libye, le pêcheur
somalien a rejoint le Sud-ouest du pays depuis le Soudan avec un passeur,
après une marche qui l'a mené à travers l'Éthiopie
et Djibouti. Une fois dans la ville de Rebyana au milieu du désert, il a
été détenu par des autorités inconnues pendant cinq
jours. Dans sa quête désespérée de nourriture et
d'un logement décent, il ne voit aucune autre alternative que de
poursuivre son voyage vers l'Europe : « Je ne peux pas rentrer chez moi en
raison de
62OSMAN Abdulaziz et PINAULT Nicolas, Le
cauchemar des migrants africains vers l'Europe, publié en
février 2016, en ligne :
https://projects.voanews.com/adrift-african-diaspora/french/#part-3
, consulté le 11/04/2017.
45
la guerre en Somalie et de l'absence du gouvernement depuis plus
de deux décennies », a-t-il déclaré63.
»».
Le trafic humain est devenu un business lucratif, nous allons
donc dans cette partie dévoiler les conséquences de
l'émigration clandestine somalienne. Nous allons et par la presse arabe
et les journaux francophones et anglophones examiner les violences sexuelles
subies par les femmes durant le trajet.
La majorité des jeunes ayant déclaré
avoir subi de mauvais traitement sont été emprisonnés par
des passeurs dès leur entrée en Libye, où ils ont
été vendus à des bandes criminelles. En effet, de nombreux
jeunes indiquent qu'ils ont été maltraités par ceux qui
les détenaient en prison, certains ont été témoins
de meurtres sur les émigrés et par les passeurs même,
d'autres ont vu des personnes mourir à cause des mauvais traitements.
Ici nous allons procéder à une analyse
approfondie des actes de violence contre les émigrés somaliens
durant ce voyage vers l'Europe. La presse al-Jazeera évoque ce
phénomène et nous présente la situation de ces personnes
à travers le témoignage d'un garçon somalien :
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« Les émigrés sont exposés à
divers abus tels que le viol, le meurtre et la torture commis par
des passeurs et des autorités. Ismail, un jeune homme somalien a
raconté à l'organisation « Sauver Les Enfants » comment
les passeurs ont violé à plusieurs reprises une
émigrée enceinte de sept mois. Cette femme avait tenté de
se suicider à plusieurs reprises mais Ismail et les autres migrants l'en
ont empêché de le faire. ».
D'après cet extrait, nous constatons les violences contre
les émigrés par l'utilisation dans la première phrase de
termes comme « al-igti?âb», «
al-qatl », « atta?dîb
».Aussi, le
63 HCR et ses partenaires, Hausse des flux de
réfugiés et de migrants traversant la Libye, selon un
rapport, publié le juillet 2017, disponible sur :
http://www.unhcr.org/fr/news/stories/2017/7/595a8126a/hausse-flux-refugies-migrants-traversant-libye-rapport-hcr.html?query=jeunes%20somaliens%20en%20libye,
consulté le 07/12/2017.
64 AL-JAZEERA, Les émigrés se
rendant en Europe et les histoires d'agressions et d'extorsion,
publié le 16/08/2015, en ligne :
http://www.aljazeera.net/news/presstour/2015/8/16/%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%87%D8%A7%D8%AC%D8%B1%D9%88%D9%8
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%D9%88%D8%A7%D9%84%D8%A7%D8%A8%D8%AA%D8%B2%D8%A7%D8%B2 ,
consulté le 12/01/2018.
46
substantif «viol » et le participe
passé « violés» conjugué à la
troisième personne du pluriel ont été mentionnés
deux fois dans le but de marquer l'idée d'insistance et la
gravité de cet acte subi par les femmes. Également, on remarque
qu'une femme enceinte de sept mois a tenté de se suicider après
s'être fait violer par l'expression «
taðniqunafsahâ65», cette personne
désespérée a préféré la mort car elle
a perdu sa dignité à cause des passeurs.
A présent, nous allons étudier un article en
anglais publié le 15 août 2015 et portant sur le même
récit que celui d'al-Jazeera. Le journal Indépendant a
publié des témoignages concernant les agressions des
émigrés et des rapports sur les viols et d'autres mauvais
traitements auxquels ils font face. Le journal a interviewé un
médecin qui travaille pour l'organisation MSF66, selon son
témoignage ainsi que celui des victimes, un grand nombre
d'émigrées somaliennes sont violées, torturées au
cours de leur voyage vers l'Europe et certains à cause de la faim et de
la soif meurent en plein désert avant même d'embarquer pour la
traversée de la Méditerranée.
Plusieurs survivants ont raconté la manière dont
ces passeurs humiliaient les femmes émigrées. Ainsi, dans
l'article de DEARDEN Lizzie, un immigré qui a rejoint clandestinement
l'Europe et qui a été interviewé par Amnesty
Internationale raconte les agressions sexuelles contre les femmes:
«a teenager, from Somalia, told how he travelled through
the desert with women who were raped and forced to perform sex acts on
smugglers as they drove.«One of the women who was raped was seven months
pregnant,» Ismail said.«When she came back to the group took a scarf
and tried to strangle herself but luckily we stopped her67.
».
« Un adolescent originaire de la Somalie a raconté
qu'il avait voyagé dans le désert avec des femmes qui se sont
fait violer et qui ont été forcées d'avoir des actes
sexuels avec les passeurs alors qu'ils conduisaient. « L'une des femmes
violées était enceinte de sept mois », a
déclaré Ismail, et « lorsqu'elle est revenue dans le groupe,
elle a pris une écharpe et a essayé de se suicider, heureusement
nous l'avons arrêtée. ».
65 Elle a tenté de se suicider.
66MSF : Médecins Sans
Frontières.
67DEARDEN Lizzie, Migrants being raped, shot
and tortured on desperate journeys to Europe, doctor reveals, un MSF
révèleque des migrants sont violés, fusillés et
torturés lors de voyages désespérés en
Europe,publié le 15/08/2015, enligne :
http://www.independent.co.uk/news/world/europe/migrants-being-raped-shot-and-tortured-on-desperate-journeys-to-europe-doctor-reveals-10457130.html
, consulté le 08/12/2017.
47
Ce témoignage nous montre la gravité des actes
commis contre les femmes, ces passeurs les violent sans âme ni
conscience, quel que soit l'âge de la femme, quel que soit son
état de santé, etc. On constate que les faits rapportés
dans cette interview sont similaires à ceux d'al- Jazeera cités
précédemment, comme nous pouvons remarquer que cette presse
anglaise a employé les mêmes termes que ceux utilisés par
al-Jazzera, ainsi, on observe bien l'emploi du terme « violés
» et l'expression « forced to perform sex acts on...»
utilisés aussi dans l'article d'al-Jazeera. Les articles ont
employé les mêmes termes puisqu'ils sont le champ lexical mettant
en évidence la description de l'état des victimes et
reflète la réalité. En effet, les deux articles analysent
cet incident de la même manière ce qui montre qu'il existe une
similitude et une volonté de la part de la presse arabe comme
l'occidentale de transmettre et dénoncer la souffrance de ces
personnes.
D'après ces deux articles nous remarquons que le viol
est l'un des problèmes majeurs que rencontrent les femmes pendant leur
voyage. Cependant, la plupart d'elles n'osent pas dénoncer ces violences
par peur d'être rejetée de leur famille, d'être
stigmatisée par leur société ou répudiée par
leurs maris. En effet, «Dans les sociétés Arabo-musulmanes,
le viol constitue une honte pour l'ensemble de la constellation familiale. La
femme violée est considérée par les autres et même
par ses proches comme abîmée. Elle se considère comme
coupable et est rejetée par autrui. Ce rejet des autres et destructeur
pour elle. Par ailleurs, le viol reste un sujet tabou, entouré d'un
silence très difficile à briser68. ».
Malheureusement, le nombre d'émigrés quittant la
Somalie n'est pas estimé, ces personnes se retrouvent bloquées
entre la Somalie et l'Europe et essaient de trouver un refuge pour vivre en
paix et dans la sérénité. Le 2 Avril 2012, al-Jazeera
rapporte que les Somaliens souffrent à cause des guerres interminables,
du chômage, de la pauvreté et de l'absence d'un gouvernement
somalien qui pourrait prendre soin de ses citoyens, ce qui les obligent
à fuir la Somalie et à se lancer au péril de leur vie dans
un voyage vers l'Europe. Certaines de ces personnes voyagent clandestinement
dans des camions et font des centaines de kilomètres pour atteindre la
Libye, puis l'Europe par des bateaux de fortune qui ne résistent ni aux
vagues ni au vent :
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68 BOUZIDI Houda, Le Viol et Ses
Conséquences Traumatiques Sur La Femme, thèse en ligne sur :
https://bu.umc.edu.dz/theses/psychologie/BOU941.pdf
, consulté le 28/02/2018.
48
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« Dans le désert libyen, les Somaliens souffrent
de nombreuses violations et agressions qui
enfreignent les principes de l'humanité comme le viol des
femmes et le vol de l'argent qu'ils avaient amassé dans des
travaux pénibles. Fatouma est une fille somalienne du Bossasso , une
ville côtière en Somalie. Après avoir payé 80
dollars, elle voyagea à bord d'un bateau de pêche avec 100 autres
émigrés. Elle confirme que les gangs des trafiquants frappaient
les migrants au cours de leur voyage à l'aide de
bâtons, ils épuisaient les femmes, et ont
violé son amie, elle souligne aussi que les contrebandiers
récoltaient des sommes d'argent importantes avec l'émigration
clandestine. ».
Ici al-Jazeera évoque le récit de Fatouma, cette
jeune fille somalienne tombée entre les mains des trafiquants, le
journal indique selon son témoignage que les émigrés
souffrent physiquement et psychologiquement. Dans la première partie de
l'article, on peut voir l'emploi du verbe « yu?ânî
» de la racine « ?.a.n » qui en
français signifie «souffrir ». Ensuite, il est noté
dans cet article que les émigrés souffrent de nombreuses
violations et agressions qui constituent un crime contre l'humanité en
utilisant les termes suivants : «
al-igti?âb70 », «
al-Nahb71 ». Également, pour bien
expliquer les agressions des trafiquants, l'article poursuit et présente
dans la dernière ligne quelques verbes qui reflètent ces actes
tels que : « ya?ribûna72», «
yata?araðûna73 », «
igtu?ibat74 », «
taganâ75 ». Ce champ lexical met en
69 AL-JAZEERA, L'émigration clandestine,
les souffrances des somaliens, publié le 02/04/2012, en
ligne sur :
http://www.aljazeera.net/news/reportsandinterviews/2012/4/2/%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%AC%D8%B1%D8%A9-%D8%BA%D9%8A%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%B1%D8%B9%D9%8A%D8%A9-%D9%85%D8%B9%D8%A7%D9%86%D8%A7%D8%A9-
%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A%D9%8A%D9%86,
consulté le 28/02/2018. 70Le viol.
71Le pillage.
72 Ils les frappaient.
73 Ils les agressaient sexuellement.
74 Violée.
75 Profités.
lumière les agressions et la souffrance des
émigrés en général et l'usage de termes
différents liés au viol nous montre que les femmes sont toujours
les plus vulnérables car elles sont violées directement et
subissent des harcèlements sexuels.
L'émigration clandestine pour de nombreux jeunes est
une aventure sans danger, avant le départ ils ont dans leur esprit des
destinations comme l'Europe, l'Asie ou l'Amérique, des destinations qui
leur permettront d'avoir une vie meilleure, une vie prometteuse mieux que dans
leur pays d'origine. Nous savons maintenant que la pauvreté dans le pays
de ces jeunes somaliens les force à prendre de grands risques pour
atteindre l'Occident, mais beaucoup d'entre eux ne réfléchissent
pas aux conséquences de cet acte et se trouvent dans des situations
désastreuses.
Un jeune somalien qui faisait partie des émigrés
clandestins somaliens détenus en 2013 en Libye a raconté au
PNUD76 lors d'une interview la souffrance que les
émigrés somaliens surtout les femmes ressentent durant
l'émigration clandestine vers l'Europe. Dans cette interview, il a
témoigné du viol subi par les femmes, et d'après lui, deux
femmes sur 55 qui voyageaient avec lui ont été violées
entre le Soudan et l'Éthiopie et ont par la suite été
libérées des violeurs. Ici, nous allons étudier les termes
utilisés par cette presse anglaise pour décrire cet acte et les
violences subies :
« There were two rape victims. They were raped on the
border between Sudan and Ethiopia as they were crossing the border by foot. In
the same night of the incident some people came to us and rescued the two
ladies from the rapists. The condition of the two ladies is stable now. One of
them managed to proceed with her journey and the other one is still with
us77».
« Il y avait deux victimes de viol. Elles ont
été violées à la frontière entre le Soudan
et l'Éthiopie alors qu'elles traversaient la frontière à
pied. Dans la même nuit, quelques personnes sont venues à nous et
ont sauvé les deux femmes des violeurs. Leur état est stable pour
le moment, l'une a continué son voyage et l'autre est toujours avec
nous. ».
of children and youth
76 Programme des Nations Unies pour le
développement.
in Somalia,
77 UNDP, Illegal immigration
49
Immigration illégale d'enfants et des jeunes en
Somalie,enligne
http://www.so.undp.org/content/somalia/en/home/search.html?q=Illegal+immigration+of+children+and+youth+in+Somalia,
consulté
le 24/11/2017.
50
Dans cet extrait, les émigrés risquent
d'être enlevés, d'être torturés et d'être
victimes de violences sexuelles dans l'espace migratoire avant d'atteindre la
destination. Ce journal emploie les mêmes termes vus
précédemment, «viol », « violées »,
«violeurs », et on remarque alors que ces termes ont le même
sens que les autres présents dans les extraits analysés
précédemment. Aussi, la répétition de ces termes
souligne la douleur et l'image de l'horrible sort de ces personnes, enfin, on
note que le viol des femmes est l'une des conséquences les plus
sévères de l'émigration clandestine.
Les risques pendant le voyage, comme les dommages corporels
causés par la traversée du désert à pied, la mort,
le viol, les détentions et les autres mauvais traitements laissent des
séquelles psychologiques difficiles à oublier. Le jeune migrant
interviewé par le PNUD affirme que les femmes qui voyageaient avec lui
avaient souffert de violences sexuelles, pour cela, le terme« viol »
a été employé à trois reprises dans son
témoignage pour montrer la continuité de cette violence durant le
voyage. Certains des émigrés ne croient pas en la
véracité de ces obstacles et difficultés et pensent
seulement à l'Europe, comme nous l'avons déjà
mentionné, l'émigration clandestine est un
phénomène dont les femmes et hommes somaliens en sont victimes.
GEELDOON est l'un des jeunes somaliens qui a essayé de rejoindre
l'Europe sans succès et qui finalement est retourné en Somalie.
Comme la majorité des Somaliens, il a emprunté le même
itinéraire, passage par l'Éthiopie, le Soudan, la Libye, puis la
traversée de la mer Méditerranée. Et au cours de
l'année 2014, il a écrit un livre sur son voyage en langue
somali, qui a été ensuite traduit en anglais. Dans son livre il
raconte les souffrances subies durant son trajet, ses difficultés et
expériences reflètent la souffrance de nombreux autres Somaliens.
Ce jeune homme a eu la chance de survivre et a décidé de raconter
dans son livre la réalité du voyage pour l'Europe, par
conséquent, depuis son retour en Somalie, il a organisé des
compagnes de sensibilisations contre l'émigration clandestine et
encourage ainsi les jeunes à créer leur avenir dans leur pays.
Dans son ouvrage, il a évoqué de nombreuses
souffrances dont il a été témoin jusqu'à son
arrivée en Libye. Au cours de son trajet, l'un des
événements importants fut lorsque lui et ses camarades ont
été bloqués à la frontière soudano-libyenne
:
«We were asked to get out of the bus. We showed our
papers. The other Somalis who had no papers were detained. We continued our
journey and again stopped at a checkpoint in the town of Warawar. On the bus, I
had chatted with a young Sudanese man
51
who spoke English. He had told me that there were Somalis who
were held here. Money was demanded from the men and the women were held for
sex78.» .
«On nous a demandé de descendre du bus, on a
montré nos papiers, et ceux qui n'avaient pas de papiers ont
été arrêtés. Nous avons poursuivi notre voyage et
nous nous sommes encore arrêtés à un poste de
contrôle dans la ville de Warawar79.Dans le bus, j'ai
discuté avec un jeune soudanais qui parlait l'anglais, il m'a dit qu'il
existe des Somaliens détenus et à qui on demande de l'argent, et
les femmes étaient détenues pour le sexe. ».
Comme GEELDOON avait de faux documents d'identité il a
pu traverser cette frontière et continué son voyage vers la
Libye. Durant leur marche dans le désert, GEELDOON et ses camarades sont
entrés dans une maison abandonnée et y ont découvert une
femme enchainée parlant le somali : « «Oh, mes frères,
entrez! »Elle était enchaînée au sol, elle a
pleuré et nous a dit: «Frères! Asseyez-vous. Vous êtes
Somaliens. Cela fait deux ans que je n'ai pas vu de Somaliens » Nous nous
sommes assis et elle a commencé à raconter son histoire : «
j'ai immigré et j'ai beaucoup souffert. J'ai été
kidnappée par un homme arabe près d'Adjedabia80,
j'étais trop faible pour marcher. Il m'a emmené dans sa voiture,
m'a nourri et enchaîné. La nuit, il venait et me donnait quelque
chose à manger, il abusait de moi sexuellement et
m'enchainait81. ».
Cette femme détenue dans le désert en Libye
était en route pour l'Europe quand un homme l'a kidnappée et
retenue comme esclave sexuelle, elle a été enfermée dans
une maison isolée au milieu du désert. La phrase « il
abusait de moi sexuellement et m'enchainait » démontre qu'elle
était dépourvue de liberté, elle a été
violée, affamée et abandonnée seule et chaque soir avec
inquiétude, elle attendait le retour de son violeur qui la traitait
comme un animal.
Bien que toutes les femmes émigrées rencontrent
ce genre d'agressions lors de leur trajet, le cas de cette dernière
reste un cas général et sa souffrance n'est pas unique, elle la
lie à toutes les autres femmes violées et
séquestrées lors de ces voyages.
78GEELDOON, Op., cit.,
79Warawar est une ville située au Nord de la
région du Bahr el-Ghazal au Sud du Soudan. 80AJdabiya est une
ville libyenne située dans le Nord-Est de la Libye.
81GEELDOON Mohamed, Op., cit.,
52
Le 20 août 2015, le journal britannique BBC a
publié
l'article Fedussa's story: Surviving the mediterranean
migrant crossing, L'histoire de Fedussa: la survivante de la
traversée de la Méditerranée, dans lequel ont
été décrit le périple de Fedussa, une fille
somalienne de 15 ans et les actes inhumains et immoraux qu'ont subi les femmes
qui ont voyagé avec elle jusqu'à leur arrivée en Italie.
Elle rapporte que : « le viol affecte en pleine profondeur
l'intimité de la femme, son honneur, sa dignité, car il touche
l'endroit le plus intime de son corps82 », et pour cette
raison, lorsqu'une victime de viol témoigne, la majorité des
autres femmes violées n'osent témoigner ou elles le font de
manière anonyme ou elle reporte l'acte de viol sur une autre personne
préservant ainsi leur propre viol.
« On the journey to Tripoli many things happened -
including rape," Fedussasays."When it was night the smugglers separated the men
and women. They wanted the women to go with them so that they could rape
them."I refused to go with them but they took away my friend Qani."She said six
men raped her which she remembers resisting and fighting, but after the sixth
she lost consciousness. "Qani left for Europe 15 days before I did. I don't
know where she is but I hope to find her. ».
« Au cours du voyage vers Tripoli, beaucoup de choses se
sont passées- y compris le viol, dit Fedussa.Le soir, les passeurs
séparaient les hommes des femmes. Ils voulaient que les femmes les
accompagnent pour les violer. J'ai refusé d'aller avec eux et ils ont
enlevé mon amie Qani. Elle a dit que six hommes l'avaient violée
et qu'elle se souvenait d'avoir résister, mais après le
sixième, elle avait perdu conscience. Qani est entré en Europe 15
jours avant moi. Je ne sais pas où elle est actuellement, mais
j'espère la retrouver83. ».
Sous la menace d'une arme, la femme sera obligée de se
soumettre au viol, car sa vie est menacée de mort. Lorsque les
trafiquants d'êtres humains les forcent à choisir entre la mort ou
le viol, certaines accepte le viol par dépit car elles n'ont pas
d'autres choix et ne peuvent pas se défendre. D'autres comme Qani
résistent « elle se souvenait d'avoir résisté, mais
après le sixième, elle avait perdu conscience », cette
phrase montre que la victime a essayé de se défendre
jusqu'à en perdre conscience. Malheureusement, les témoignages de
celles ayant
82 BOUZIDI Houda, Op., cit., consulté le
28/02/2018.
83 NEWSBEAT, Fedussa's story: Surviving the
Mediterranean migrant crossing, L'histoire de Fedussa: la survivante de
la traversée de la Méditerranée,
publié le 20 août
2015,
http://www.bbc.co.uk/newsbeat/article/33987125/fedussas-story-surviving-the-mediterranean-migrant-crossing
, consulté le 01/11/2017.
survécu indiquent que les femmes voyageant avec elles
ont subi des viols mais ne peuvent témoigner, l'acte de viol est
toujours porté sur une autre pour préserver leur dignité.
Ainsi, on remarque dans l'article que Fedusa n'a pas mentionné qu'elle a
été violée, mais seulement le viol de son amie Qani.
Aussi, étant donné que les passeurs connaissent les proches des
femmes émigrées, alors ces dernières n'osent
témoigner par peur des représailles. Enfin, dans le paragraphe
ci-dessus, on entend la honte ressentie par la femme violée quand elle
rejoint le groupe.
Le 22 Août 2015, le journal al-`Arab al-Yawm a
publié,deux jours après l'article de la BBC, un article
intitulé Une somalienne témoigne que des femmes migrantes
sont violées et assassinées par les trafiquants d'êtres
humains, dans lequel une jeune femme somalienne de 20 ans raconte sa
souffrance qui reflète celle des milliers d'émigrées
clandestines entre le Soudan et la Libye. Après son arrivée en
Italie par la Méditerranée, cette jeune femme a raconté au
journal en détail son voyage, sa souffrance et le coût de son
trajet. Elle relate que les passeurs les avaient emmenés au Soudan avant
de se faire arrêter par la police soudanaise à la frontière
soudano-éthiopienne. Comme a dit Fatouma, lorsqu'ils sont arrivés
là-bas, ils racontèrent à la police qu'ils avaient fui la
guerre et la pauvreté en Somalie, et la prièrent de les laisser
passer. Malheureusement, la police refusa et certains décidèrent
de courir pour échapper à la police:
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84Al?arab al-yawm, Une somalienne
témoigne des femmes migrantes violées et assassinées par
les trafiquants d'êtres humains, publié le
22/08/2015, enligne :
http://www.arabstoday.net/43/%D8%B5%D9%88%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A%D8%A9-%D8%AA%D8%B1%D9%88%D9%8A-%D8%A7%D8%BA%D8%AA%D8%B5%D8%A7%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%87%D8%A7%D8%AC%D8%B1%D8%A7%D8%AA-
54
«Fedoussa avait dit que la police les avait
arrêtés à la frontière soudanaise, qu'ils l'avaient
informé qu'ils venaient de la Somalie fuyant la guerre civile et la
pauvreté et qu'ils lui avaient ensuite demandé de leur
céder le passage. Mais la police refusa et certains des migrants ont
couru sous les coups de feu qui visaient aussi le petit bus qui les
transportait. Étant la seule femme voyageant parmi les hommes, Fedoussa
a fait face à des menaces plus dangereuses qu'une balle réelle.
Elle se souvient de son voyage vers Tripoli où les contrebandiers l'ont
violé et infligé de douleurs. La jeune femme
affirme que les contrebandiers venaient le soir pour séparer les hommes
des femmes. Deux des contrebandiers ont demandé aux femmes de les
accompagner pour les loger et leur donner de la nourriture. Fedoussa a dit que
les femmes savaient que c'était un mensonge, ils voulaient seulement
qu'elles aillent avec eux afin de les violer. Elles
répondaient qu'elles n'avaient ni faim ni froid, puis ils sont revenus
encore avec d'autres moyens de pression, cette fois-ci, les deux hommes
portaient des armes et ils ont pris son ami Qani. Lorsque le conducteur l'a
retrouvé, elle était en état de choc et
inconsciente, pendant 24 heures elle ne répondait plus au point
qu'on pensait qu'elle était morte. Qani informason ami Fedoussa qu'elle
se souvient avoir résisté puis qu'elle a perdu conscience
après le sixième viol. ».
Pendant l'émigration, toutes les femmes ne sont pas en
sécurité face à la violence sexuelle. Dans le texte
ci-dessus, nous avons vu comment l'amie de Fedussa a été
violée par un groupe de six hommes et comment elle a
résisté jusqu'à perdre conscience. Cette jeune femme et
même si elle a eu la chance de survivre va vivre avec ces
séquelles et ce traumatisme. Dans la phrase « al
muharibûna -al?aqûbihim al- âlâm », on
trouve le terme « âlâm» signifiant en
français « douleurs », c'est le pluriel du mot «
alam » et cela montre la douleur que les émigrées
rencontrent durant leur voyage clandestin. Aussi, le journal emploie le terme
« viol » trois fois, il est utilisé comme un nom
attaché avec « äå » à la troisième
personne du pluriel féminin « igti?âbihina»
ce qui souligne que le viol est limité au genre féminin.
Le terme « al-igti?âb» « viol » est
employé deux fois afin de mettre en évidence la gravité
des agressions. À part ces actes de violence sexuelles, nous remarquons
que les trafiquants d'êtres humains utilisent la nourriture comme moyen
de pression pour violer les femmes, si elles refusent elles seront
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, consulté le 01/03/2018.
55
forcées au viol et privées de nourriture, la
nourriture peut donc être une récompense comme elle peut
être une punition.
C. La torture et les autres mauvais traitements
Dans cette partie, nous allons mettre en lumière les
détentions et la torture subis par les émigrés somaliens
depuis leur départ de la Somalie jusqu'à leur arrivée dans
les différents pays. Tous d'abord, il semble important de rappeler que
le phénomène de l'émigration des Somaliens vers l'Europe
à travers la Libye existe depuis longtemps. Il y a ceux qui tentaient
d'aller en Europe en passant par ce pays et en se confrontant à toute
sorte de souffrance pour y arriver, en effet : « D'après l'OIM, la
plupart des étrangers qui vivent en Libye sont originaires des pays
d'Afrique. La majorité de ceux qui traversent le pays avant de rejoindre
l'Italie par bateau viennent des pays comme la Somalie. Ceux originaires de
l'Érythrée, de l'Éthiopie et de la Somalie qui arrivent
par le Soudan passent par Al Koufra, puis voyagent jusqu'à Adjedabia qui
sont deux villes dans la région nord-est du pays. Les bateaux à
destination de l'Europe partent pour la plupart du nord-ouest du pays. Avant
d'embarquer, les étrangers sont retenus dans des maisons ou des fermes
jusqu'à ce qu'ils soient assez nombreux pour prendre le
large85».
Notre étude se concentrera sur les faits qui se sont
déroulés de 2010 jusqu'à 2017, car les mouvements
migratoires ont augmenté depuis 2011 à cause du
soulèvement en Libye. Nous allons faire une relation entre le chaos
libyen qui a débuté avec la chute du régime en 2011 et
l'augmentation de la souffrance des émigrés, car le trajet des
émigrés semble prendre fin en Lybie sous la menace et la torture
des trafiquants d'êtres humains.
En décembre 2010, un rapport d'Amnesty International a
communiqué comment les émigrés somaliens fuyant la guerre
civile retrouve un autre enfer en Libye. Le choix des Somaliens de rentrer en
Europe par la Libye est un choix par dépit, puisqu'il n'existe pas autre
itinéraire sûr et régulier vers l'Europe, alors
l'entrée en Italie depuis la Libye est devenue la seule voie importante
pour ceux qui tentent d'atteindre l'Europe. Amnesty International confirme que
des dizaines de milliers de personnes parmi les émigrés somaliens
sont détenues indéfiniment dans des centres de détention
surpeuplés en Libye où ils sont l'objet d'abus
systématiques :
85 AMNESTY INTERNATIONAL, En Libye, les
réfugiés et les migrants fuient les sévices sexuels, les
violences et l'exploitation, publié le 10 juillet 2016, en ligne
:
https://www.amnesty.org/fr/press-releases/2016/07/refugees-and-migrants-fleeing-sexual-violence-abuse-and-exploitation-in-libya/
, consulté le 24/11/2017.
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« Depuis la guerre civile en Somalie en 1991, des
dizaines de milliers de Somaliens ont fui le conflit qui a
déchiré leur pays. Certains se sont dirigés vers les pays
voisins et certains d'autres vers des régions au-delà à la
quête d'un refuge. La majorité du temps, ils entreprennent des
voyages dangereux à travers l'Éthiopie, le Soudan et la Libye
où ils perdent souvent leurs espoirs car ils sont arrêtés
et détenus pour de longues périodes, ils
sont torturés et subissent d'autres
mauvais traitements car ils n'ont pas la possibilité de
demander la protection ou de se soigner.».
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56
« Chaque année, des milliers de Somaliens fuient
leur pays déchiré par la guerre à la quête d'un
refuge. Ceux d'entre eux qui arrivent en Libye sont
détenus à des durées
indéterminées, sont torturés et
subissent d'autres mauvais traitements. Malgré cela plusieurs
entreprennent le voyage terrible vers l'Europe, et ceux qui survivent au
naufrage font face à l'arrestation,
l'isolement, la misère et la pauvreté dans des
logements insuffisants en Malte. ».
Il faut d'abord rappeler que les émigrés durant
leur voyage, sont confrontés dans les pays de passage à des
conditions difficiles telles que le racisme, la torture, la détention
indéterminée, la xénophobie...etc. En ce qui concerne la
Libye, les différentes milices armées qui contrôlent le
pays sont apparues après la chute deKADHAFI en 2011, malgré cette
situation, beaucoup d'émigrés de plusieurs pays africains
prennent ce chemin pour atteindre l'Europe.
86 AMNESTY INTERNATIONAL,Ils cherchaient la
sécurité mais n'ont trouvé que la peur,
publiée 14 décembre 2010, en ligne :
https://www.amnesty.org/ar/documents/mde19/1191/2010/ar/
, consulté le 14/11/2017.
87 AMNESTY INTERNATIONAL, Op., cit., consulté
le 13/11/2017.
57
« Des centaines de milliers de migrants, en provenance
d'Afrique subsaharienne, pour la plupart, rejoignent la Libye pour fuir la
guerre, les persécutions ou l'extrême pauvreté, souvent
dans l'espoir de s'installer en Europe. Personne ne devrait risquer
d'être enlevé, torturé ou violé en Libye afin
d'obtenir une protection .Dans un contexte où le non-droit et la
violence continuent de miner la Libye, une industrie lucrative de trafic
d'êtres humains s'est installé le long des itinéraires qui
relient le sud du pays à la côte méditerranéenne, au
nord, d'où partent les bateaux pour l'Europe. Amnesty s'est entretenue
des migrants qui ont expliqué avoir été victimes de
violations de leurs droits à toutes les étapes de leur
périple, de leur entrée sur le territoire libyen. D'autres
vivaient dans le pays depuis des années, mais avaient cherché
à s'enfuir en raison du harcèlement et des violences qu'ils
subissaient de la part de bandes locales, de la police ou de groupes
armés88. ».
Amnesty International sort annuellement un rapport concernant
la situation des droits des hommes dans chaque pays du monde, et dans son
rapport de 2012 on trouve des témoignages relatifs à des
violations contre des émigrés somaliens. Des jeunes
émigrés somaliens incarcérés dans des centres de
détentions libyens ont informé l'organisation de leurs
souffrances durant la détention, ils ont témoigné qu'ils
avaient été frappés et torturés à plusieurs
reprises à l'aide des bâtons électriques, d'objets
métalliques et tous ce qu'il peut être utilisé pour
frapper. Un émigré somalien venu se réfugier en Libye a
raconté à Amnesty International en février 2012 le
récit de son expérience douloureuse et a dit :
« Je suis dans ce pays depuis sept mois et depuis je n'ai
pas connu une seule bonne journée. Après avoir voyagé
pendant16 jours dans le désert avec mes compagnons d'infortune, j'ai
été enfermé dans une maison par les passeurs. Ils
refusaient de nous laisser repartir à moins que nous ne payions 300
dollars chacun - qui venaient s'ajouter aux 600 dollars que nous avions
déjà versés pour rejoindre la Libye depuis le Soudan. Ils
nous ont finalement conduits à Tripoli à bord d'un camion de
marchandises. Nous y étions entassés comme des légumes. Je
suis resté libre pendant quelque temps, je faisais de petits boulots
malgré mon diplôme universitaire. Je me tenais sur un rond-point
et j'attendais qu'on me propose du travail. Parfois, un Libyen charitable
m'engageait et me payait raiment à la fin de la journée. D'autres
fois, je travaillais du matin au soir sans rien obtenir en retour que des
insultes. Si je me plaignais, l'employeur me menaçait en disant :
88 AMNESTY INTERNATIONAL, En Libye, les
réfugiés et les migrants fuient les sévices sexuels, les
violences et l'exploitation, publié le 10 juillet 2016, en ligne
:
https://www.amnesty.org/fr/press-releases/2016/07/refugees-and-migrants-fleeing-sexual-violence-abuse-and-exploitation-in-libya/
, consulté le 24/11/2017.
58
«Tu veux appeler la police ?» ...etc. En juillet,
j'ai été arrêté par un poste de contrôle et
transféré dans un centre de détention à
Misratah89.Les conditions de vie y étaient
épouvantables. Ils frappaient tout le monde, y compris les femmes,
à l'aide de tuyaux en caoutchouc, de bâtons, de
balais, de tout ce qu'ils pouvaient trouver à porter de
main...J'ai été transféré ici il y a trois
semaines. Je ne suis pas frappé, mais ceux qui tentent de
s'évader le sont... On m'oblige à laver les Toilettes sans qu'il
soit possible de refuser90. ».
Une fois arrivé dans en Libye, ce jeune
émigré voulait travailler et réaliser ses rêves,
mais il a été enfermé dans une maison et a
été dépourvu de sa liberté. Les trafiquants
d'êtres humains pratiquent tortures contre les émigrés pour
des raisons pécuniaires, en effet, pour racheter sa liberté, les
trafiquants exigent d'importantes rançons que la majorité de ces
personnes ne peuvent régler, et s'il ne paie pas il restera
enfermé dans une maison, torturé jusqu'à ce que sa famille
lui envoie de l'argent ou jusqu'à ce qu'il meure. Lorsque le
détenu est au téléphone avec sa famille, les passeurs le
frappe pour que celle-ci se presse à payer la rançon, mais si la
famille ne possède les moyens pour verser la rançon, celle-ci ne
cessera d'augmenter. Partant de l'extrait précédent, ce jeune
nous a décrit son calvaire dans l'espace migratoire à travers les
termes suivants : « enfermé dans une maison », «
voyagé pendant 16 jours dans le désert », « conduits
à Tripoli à bord d'un camion de marchandises », il a
mentionné aussi les outils que les passeurs utilisent pour torturer les
détenus : « l'aide de tuyaux en caoutchouc, de bâtons, de
balais ».Parfois, la vie et le sort des émigrés
dépendent du passeur, si ce dernier est inhumain alors leur chance de
vie sera écourtée.
En juin 2012, un autre émigré somalien
arrêté dans un centre de détention en Libye a
affirmé qu'il souffrait depuis son arrivé en Libye : « Je
voulais fuir et trouver un endroit où je serais en
sécurité et où ma vie serait meilleure. Au lieu de cela,
j'ai effectué un voyage terrible et j'ai trouvé un pays terrible.
Je suis arrivé à Al-Koufra91 en janvier 2012, mes
ennuis ont alors commencé... Il y a deux mois, j'ai été
transféré avec 600 autres personnes à
89 Misrata est ville libyenne.
90 AMNESTY INTERNATIONAL, Nous sommes des
étrangers nous n'avons aucun droit, publié en novembre 2012,
en ligne sur :
https://www.amnesty.be/IMG/pdf/mde190202012fr-1-2.pdf
, consulté le 26/11/2017.
91 Koufra est une ville libyenne à la
frontière soudano-libyenne, c'est l'entrée en Libye depuis le
Soudan.
59
Ganfouda92 à bord d'un camion...Pour les
Somaliens, la vie est difficile. Est-ce là le destin des
réfugiés93 ? dit-t-il. ».
Après la traversé du Sahara, les
émigrés rentrent en Libye par al-Koufra. Dès
l'arrivée dans cette ville, les trafiquants les torturent, ce jeune a
perdu son oeil gauche à cause des coups donnés par les
trafiquants et ceux qui essaient d'échapper à la prison
reçoivent les punitions les plus sévères. Toujours selon
un rapport d'Amnesty International, un groupe de jeunes somaliens a
tenté de s'échapper et a raconté la conséquence de
cette tentative de fuite :
« En septembre 2012, des Somaliens ont tenté de
s'évader du centre de détention de Khoms, à la faveur du
chaos qui avait succédé à un différend entre
plusieurs détenus. Ils ont indiqué à Amnesty International
que, après avoir été repris, ils avaient
été passés à tabac par des hommes armés
en civil. Mohamed Abdallah Mohamed (19 ans) a raconté qu'il avait
été roué de coups de pied, traîné sur le
sol, frappé à l'oeil et battu à coups de bâtonnet
de crosse de fusil. Atteint de plusieurs blessures,
en particulier à l'oeil gauche, il a
déclaré que les soins médicaux qu'on lui avait finalement
prodigués étaient insuffisants. Khadar Mohamed Ali (16 ans) et
Khadar Warsame (21 ans), ont eux aussi été repris et
frappés. Blessé à la tête, Khadar
Warsame a été admis dans l'unité de soins intensifs de
l'hôpital de Khoms94».
Dans ce témoignage on voit des jeunes qui n'ont
même pas atteint l'âge de vingt ans, et qui sont tous à la
recherche d'un avenir meilleur, détenus dans des centres des quels ils
ne peuvent s'évader. Si l'on prend le cas de Mohamed ABDALLAH, il a
été battu à coups de crosse de fusil, roué de coups
de pied, traîné sur le sol et frappé à l'oeil. Ce
témoignage sur la torture confirme que plusieurs autres victimes
subissent la même souffrance, et ce dernier témoignage est parmi
ceux les plus significatifs car ils nous montrent la réalité de
la souffrance des émigrés.
Au début du soulèvement libyen en 2011, la Libye
qui est le principal point de départ des émigrés
clandestins vers l'Europe est en proie à la guerre civile entre le
régime et des milices armées. Durant cette
année-là, il y a eu de nombreuses rumeurs selon lesquelles le
colonel Mouammar KADHAFI aurait fait venir des mercenaires étrangers
combattre son peuple pour réprimer le soulèvement contre lui.
À ce moment-là, l'ancien ambassadeur libyen
92Ganfouda est une ville située dans la
banlieue de Benghazi, deuxième ville de Libye.
93 AMNESTY INTERNATIONAL, Op., cit., consulté
le 26/011/2017.
94 Ibid.
60
qui avait démissionné à la suite du
soulèvement a affirmé à al-Jazeera: « les gens disent
qu'ils sont africains, de peaux noires et ne parlent arabe. Ils font des choses
terribles, ils entrent dans les maisons et tuent les femmes et les enfants (the
guardian.2011). »
Cette information a été relayée dans
toute la Libye et les émigrés africains y compris les somaliens
ont été donc pris pour cible. Cependant, une agence du
haut-commissariat pour les réfugiés a déclaré avoir
reçu des "rapports alarmants" selon lesquels les Libyens se
retourneraient contre des réfugiés africains qu'ils accusaient
d'être mercenaires pour Kadhafi. « Certaines des informations
provenant de tierces parties sont très inquiétantes. Un
journaliste a communiqué les dires de somaliens à Tripoli qui
affirment avoir été pourchassés car on les
soupçonnait d'être des mercenaires. Le journaliste explique
également que les somaliens à Tripoli se sentent pris au
piège et qu'ils ont peur de sortir de chez eux, même s'ils ont peu
ou pas de nourriture95. ».
Pour étudier ce phénomène, IRINNEWS a
publié le 3 mai 2012 un article consacré aux violences contre les
émigrés en Libye durant les soulèvements en 2011. Le
journal affirme qu'ils avaient été accusés d'être
mercenaires de la part des opposants.
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« En 2011, pendant le soulèvement en Libye,
certains émigrés d'Afrique subsaharienne ont été
accusés de travailler comme mercenaires pour Kadhafi. En l'absence de
système judiciaire officiel, avec des milices qui contrôlent de
vastes régions du pays et avec un sentiment anti-africain
omniprésent en Libye, beaucoup d'entre eux ont été
arrêtés,
95EDWARDS Adrian, publié le 22
février 2011,
http://www.unhcr.org/fr/news/stories/2011/2/4d63d6fc2/hcr-craint-securite-refugies-pris-violences-libye.html
, consulté le 02/03/2018.
IRIN, Detained migrants face harsh conditions,
Les migrants détenus sont confrontés à des conditions
difficiles, des limbes juridiques, publié le 3 Mai 2012, en ligne
:
http://www.irinnews.org/feature/2012/05/03/detained-migrants-face-harsh-conditions-legal-limbo
, consulté le 16/12/2017.
96 Ibid.
61
battus et détenus.
Les autorités affirment que les migrants actuellement détenus
n'ont pas été accusés d'être des mercenaires, mais
qu'ils ont été emprisonnés pour n'avoir aucun document
officiel, ils avaient soit des documents expirés soit de faux
visas. Le centre compte environ 400 personnes, dont 150
Somaliens. ».
Comme il est mentionné ci-dessus, cet article
soulève le fait que les émigrés sont devenus une cible
uniquement parce qu'ils sont soupçonnés d'être mercenaires
« murtazaqa »en arabe. Une Murtazaqa est celle qui accomplit une
mission pour gagner de l'argent, et selon le dictionnaire français
Larousse, le mercenaire est un soldat qui sert à prix d'argent un
gouvernement étranger. Ce terme a été employé et
partagé par les groupes armés qui prenaient pour cible tous les
étrangers sous prétexte qu'ils sont mercenaires. Et c'est pour
cette raison qu'on voit l'utilisation de ce terme dans l'article car il porte
à une charge négative ce qui légitime l'arrestation et les
détentions des émigrés. Par conséquent, si un
migrant est soupçonné d'être une Murtazaqa par les
Libyens.
Le même journal a effectué une visite dans les
centres de détentions en Libye en 2012, et retrace avec transparence,
dans un article, la réalité des faits grâce aux entretiens
avec des jeunes détenus :
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« Souleymane MANSOUR, un jeune somalien passe ses
journées emprisonné dans une des cellules du centre de
détention à Benghazi, deuxième plus grande ville de Libye.
Tu les trouves allongés sur des matelas contre un mur sur lequel sont
inscrits des noms et des slogans comme « J'aime la Somalie ». Dans
une entrevue avec IRINNEWS, « Je suis ici depuis quatre mois, j'ai
quitté Mogadiscio en août de l'année dernière et
j'ai été arrêté à Kufra avant d'être
ramené ici, dit Mansour. » ».
97Ibid.
62
On observe dans le texte ci-dessus, la nostalgie que portent
les jeunes pour leur pays. Les slogans gravés au mur « j'aime la
Somalie » nous évoque l'amour, l'affection et l'attachement
à leur pays, ce sont uniquement les circonstances qui les ont
obligés à quitter leurs proches, leurs familles et leur pays.
Figure 4 : Photo des émigrés somaliens en prison
à Benghazi.
Lorsqu'une personne est en prison, on observe sur son visage
le stress, l'inquiétude et la tristesse, cependant, et étant
élevés dans un pays déchiré par la guerre civile
depuis plus de deux décennies, les Somaliens se sont habitués et
se sont adaptés à cette situation difficile, ainsi on remarque le
sourire et la sérénité sur leurs visages malgré la
souffrance d'un avenir incertain.
Après ce long et dangereux périple, ces
émigrés obtiennent-ils ce qu'ils espéraient ? C'est une
question que l'on se doit de poser pour comprendre les ambitions qui les
poussent à mettre leur vie en péril pour vivre en Europe, terre
paradisiaque selon eux mais difficile d'accès. En effet, certains
émigrés et avant même d'entamer le périple pensent
que la vraie vie se trouve en Europe, puisque la majorité d'eux sont
trompés par les fausses informations trouvées sur Internet et
publiées surtout par les passeurs.
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« Ahmed OMAR ISAAK, 31 ans, a fui le conflit dans son
pays natal, la Somalie, en janvier 2012. Son intention était simplement
de déménager dans un lieu sécurisé, mais
c'était bien plus difficile que ce qu'il avait imaginé. Durant
les derniers 16 mois, il a parcouru près de 5 000 km en camions, en
bus, en bateaux et même dans le coffre d'une voiture, il a
été détenu, battu et coincé dans le désert
du Sahara. Il a raconté son voyage à IRIN par
téléphone depuis Malte99. ».
Ainsi, les émigrés font tout ce qu'ils peuvent
pour atteindre le continent européen. Ahmed a risqué sa vie pour
atteindre l'Europe et a traversé 5000 kilomètres. D'après
la phrase « il a parcouru près de 5 000 km en camions, en bus, en
bateaux et même dans le coffre d'une voiture », il apparaît
bien clair que les émigrés clandestins utilisent tous les moyens
de transports pour rentrer en Europe. Dans l'extrait, Ahmed a même
risqué sa vie en se cachant dans le coffre d'une voiture pour passer les
frontières fermées, ce n'est pas ici un cas exceptionnel, c'est
le cas de toutes les personnes comme lui. Néanmoins, ils ont d'autres
méthodes pour ne pas être détecté par les
patrouilles frontalières, en effet, certains achètent de faux
documents afin de rentrer dans un pays européen... etc.
Selon un Médecin Sans Frontières, il y a des
réseaux de passeurs qui prennent en charge les émigrés
à la frontière, qui les font voyager dans des conteneurs ou dans
des camions dans des conditions plus que rudimentaires. Ils les emmènent
après dans des marchés où ils sont vendus comme des
esclaves, une autre partie sera remise à des bourreaux qui vont les
torturer. Ils sont électrocutés, battus, et pour exiger que leurs
familles versent des rançons qui peuvent atteindre 5.000 dollars, ils
sont torturés jusqu'à la mort. Le but c'est d'obtenir des
rançons quel que soit le prix (Europe1, le 30 novembre 2017).
Concernant la question de la torture, GEELEE Hussein est un
auteur somalien et ancien immigré, il vivait en Libye durant des
années et il voulait rentrer en Europe par l'Italie, mais après
avoir échoué trois fois à traverser la
Méditerranée, il est retourné dans son pays et a
rédigé un ouvrage intituléwehave kissed the ground,
Nous avons embrassé le sol, dans lequel il raconte son
expérience et ses souffrances en Libye:
98IRIN, Horn migrants risk new routes
to reach Europe, Les émigrés de la Corne se risquent
dans de nouvelles routes pour atteindre l'Europe, publié le 11
Novembre 2013, en ligne :
http://www.irinnews.org/analysis/2013/11/11/horn-migrants-risk-new-routes-reach-europe,
consulté le 19/12/2017.
99 Ibid. c'est une traduction du texte arabe en
français par le site IRINNEWS.
64
« Dès que nous sommes arrivés en prison,
ils ont commencé à nous torturer parce que nous étions des
émigrés somaliens. C'était horrible de voir ceux qui
étaient dans la prison. Nous avons rencontré des Somaliens qui
étaient là depuis quatre ou cinq ans. Certains d'entre eux
avaient les jambes handicapées et devaient donc ramper. Tu seras
choqué si tu vois les séquelles sur leur peau et le sang
coulé, certains ressemblaient à des fantômes. On leur
demandait pourquoi ils étaient comme ça, ils répondaient
qu'ils étaient frappés pendant trois heures chaque jour et que
les gardiens de prison empoisonnaient l'eau qu'ils buvaient avec des
médicaments, ce qui leur a causé des éruptions
cutanées et la sécrétion de pus. Et en raison du manque
d'hygiène dans la prison, les poux habitaient chaque partie de leur
corps. Dans la prison, des centaines de personnes ont été
logées dans une même cellule et il n'y avait pas un endroit
où on pouvait dormir parce qu'il y avait trop des gens, hommes et femmes
dans une même chambre. On n'était pas nourri et la seule chose
qu'on nous donnait c'était l'eau qui nous faisait dormir. Ils ont fait
cela pour nous empêcher de fuir de la prison et pour nous faire oublier
le besoin de nourriture. Je pense qu'ils ont fait tout cela parce que la Libye
est envahie par les étrangers. ».
Il a dû endurer ce calvaire et raconte comment il a
été torturé : « D'après les témoignages
recueillis par Amnesty International, certains auraient reçu des
décharges électriques et auraient été suspendus
dans des postures contorsionnées. Depuis la chute du gouvernement de
Kadhafi, l'organisation recueilli des informations sur deux migrants dont un
Somalien qui sont morts des suites des tortures infligées par des
miliciens armés100 ».
Avant l'embarcation des migrants vers l'Europe, les passeurs
les emprisonnent par grande quantité dans des maisons inconnues pour
qu'ils puissent les envoyer tous en une seule fois. Cet ancien
émigré somalien nous raconte comment il s'est fait arrêter
avec ses camarades par la police quand les trafiquants les avaient
emprisonnés dans une maison à Tripoli :
« La police m'a emmené, battu et
frappé avec un bâton électrique. C'était
très douloureux. J'ai vu des gens très
fatigués, certains avec des os brisés [...].
C'était incroyable de voir comment les gens étaient
torturés par l'électricité surtout si on
soupçonnait que vous avez tenté de vous échapper. J'ai
réussi à m'échapper quand le policier était
occupé à attraper un autre jeune homme. J'ai couru dans une autre
maison qui était occupée par des femmes, certaines étaient
enceintes et d'autre malades. Pendant que nous étions dans cette maison,
nous avons réalisé que la police nous cherchait, donc, nous avons
commencé à courir. Une femme enceinte souffrait beaucoup et en
courant elle
100 AMNESTY INTERNATIONAL, Nous sommes des étrangers
nous n'avons aucun droit, publié le novembre 2012, en ligne sur
:
https://www.amnesty.be/IMG/pdf/mde190202012fr-1-2.pdf
, consulté le 26/011/2017.
65
a glissé, s'est coincée les jambes et a
heurté son le ventre contre le sol. Elle saignait et n'avait aucune
aide. Je l'ai entendu pleurer. Je l'ai regardé et elle était
gravement blessée. Je l'ai laissé parce que je ne pouvais pas
l'aider. J'ai croisé une autre fille qui a perdu conscience, on m'a dit
qu'elle était traumatisée et malade. Les gens étaient
vraiment désespérés. D'une certaine façon, les plus
touchées étaient les femmes. Les hommes pouvaient s'enfuir et en
même temps, c'étaient les hommes que la police visait. Ils
étaient accusés d'être derrière tous ce qui se
passait. Les femmes couraient pour éviter d'être
arrêtées et
rapatriées101.».
Dans la même perspective, le journal Somali Al-Yawma
publié le 13 Mai 2012, deux mois après le témoignage de ce
jeune migrant, un article relatif à la question de la souffrance des
émigrés somaliens. Le journal soulève que les souffrances
des émigrés somaliens en Libye sont causées parles
bouleversements politiques dans ce pays. Somali Al-Yawmnous explique que
même les Somaliens qui vivaient légalement en Libye avant le
soulèvement ont dû fuir le pays, Aujourd'hui dans la Libye en
guerre, ils affrontent le pillage et les arrestations arbitraires:
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« Les émigrés somaliens résidant en
Libye souffrent à cause des troubles dans ce pays,
après que les autorités ont commencé des opérations
contre les étrangers qui se trouvent dans leur pays d'une manière
illégale. Yonis Mohammed, porte-parole des immigrants somaliens en
Libye, lors de sa communication à un média local a
déclaré qu'ils sont confrontés à des risques
sécuritaires et qu'ils ont peur d'être arrêtés par la
police lors de l'expulsion des immigrés clandestins qui tentent de
traverser la mer Méditerranée pour l'Europe. Il a aussi
souligné que les émigrés somaliens sont dans une situation
très
101GEELDOON Mohamed, Op., cit.
101SOMALI AL-YAWM, Des émigrés
somaliens face au danger de l'insécuritéenLibye, publie le
13 Mai 2012, enligne :
http://www.somaliatodaynews.com/port/2010-01-04-20-51-44/3066-2012-05-13-07-27-10.html,
consulté le 11/09/2017.
102 SOMALI AL-YAWN, Op., cit.
66
difficile puisqu'ils n'obtiennent pas de séjour
légal et chaque jour ils sont exposés à des
pillages par des groupes armés inconnus sur leur chemin vers
les côtes libyennes. ».
Somali Al-Yawm souligne, premièrement, que les
autorités libyennes qui détiennent les immigrés sont
contre l'immigration clandestine, pour cette raison, le journal affirme que la
police pense que tous les migrants en Libye veulent traverser la
Méditerranée, ils sont donc détenus dans des centres de
détentions. Deuxièmement, la presse définit deux
catégories d'immigrés: ceux qui viennent en Libye pour traverser
la Méditerranée et se rendre en Europe et ceux qui travaillent en
Libye et envoient une partie de leurs revenus en Somalie pour aider leurs
familles. Cependant, la police ne peut pas différencier entre ces deux
groupes et les emprisonne tous : « Les représentants de
l'État libyen et les miliciens ne font aucune différence entre
les migrants, les demandeurs d'asile et les réfugiés. En raison
de leur situation au regard de la législation relative à
l'immigration, les personnes qui ont besoin d'une protection internationale
risquent d'être arrêtées arbitrairement, placées en
détention pour une durée indéfinie, torturées et
soumises à d'autres mauvais traitements103. ».
Les autorités ont lancé une campagne contre les
immigrés clandestins, en effet, les arrestations deviennent très
fréquentes et les détenus sont exposés aux tortures, aux
séquestrations, certains sont même tués si la rançon
n'est pas payée. Comme nous l'avons déjà mentionné,
un grand nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile en Libye
sont soupçonnés d'être des mercenaires du régime
KADHAFI, malgré ces rumeurs véhiculées dans les
médias et dans les rues, certains intellectuels indiquent que ces
fausses rumeurs ont été diffusées par l'OTAN,
l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, car ils voulaient
déstabiliser le régime libyen à de KADHAFI:
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103 AMNESTY INTERNATIONAL, Op., cit., consulté le
26/011/2017.
104ARAB AL-YAWM, Les émigrés
africains fuient la vie pour la torture des centre de détention
libyens, publié le 09/25/2015, en ligne :
http://www.arabstoday.net/326/%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%87%D8%A7%D8%AC%D8%B1%D9%88%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%81%D8%A7%D8%B1%D9%82%D8%A9-%D9%8A%D9%87%D8%B1%D8%A8%D9%88%D9%86-%D9%85%D9%86-%D9%88%D9%8A%D9%84%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D9%8A%D8%A7%D8%A9-%D8%A5%D9%84%D9%89-%D9%85%D8%B9%D8%A7%D9%86%D8%A7%D8%A9-
67
« 590 personnes ont été
arrêtées dans une opération [...] Bachir
ELAJI, un Somalien de 30 ans en détention, déclare qu'avant la
guerre en Libye, la traversée vers l'Europe était
extrêmement difficile mais que tu pouvais travailler à Tripoli
sans être arrêté [...]. Il poursuit en
disant que la situation économique n'est plus aussi forte qu'avant et
les immigrés clandestins sont arrêtés et
ajoute en disant que les immigrés se rendent en l'Italie pour pouvoir
subvenir aux besoins de leur famille. Aussi, il se questionne sur la raison qui
laisse une personne effectuer ce voyage si elle a du travail en Somalie et si
elle peut subvenir aux besoins de sa famille de 15 personnes. Il n'y a pas
d'avenir en Somalie. ELAJI s'était déjà fait arrêter
en Libye dans la prison d'Abou Salim ».
Parfois, ils prennent des immigrés en otages et parfois
ils les obligent à des travaux forcés dans des champs de
plantations ou certains affirment qu'ils avaient travaillé sans salaire.
Les trafiquants d'êtres humains vendent ceux qui ne peuvent pas payer la
rançon et les propriétaires des champs qui ont besoin de mains
d'oeuvre les achètent comme travailleur sans salaire.
D. La rançon imposée par les trafiquants
d'êtres humains (le magafe) en langue somalie
Une fois kidnappés par les trafiquants, les
émigrés voient leurs rêves se transformer en cauchemar, les
trafiquants et pour les emmener en Europe leur impose une rançon que la
famille du détenu doit verser, sinon dans le cas où elle ne peut
payer, le détenues tué ou vendu dans les marchés comme
esclave :
« La traite des êtres humains est un
phénomène ancien et constant, malgré les diverses
abolitions. Elle consiste à réduire des individus à
l'état d'esclave et à les exploiter au maximum de ce qui est
possible, pour en tirer le plus grand profit...elle ne peut être
dissociée des flux migratoires internationaux et parfois elle emprunte
les mêmes itinéraires. Des millions d'hommes, de femmes et
d'enfants à travers le monde sont actuellement victimes du trafic
d'êtres humains, achetés et vendus comme des marchandises,
forcés à se prostituer et à travailler. On retrouve ce
commerce aux quatre coins du monde, et il s'agit d'une activité
lucrative105. ».
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,consulté le 12/01/2018.
105 BBC NEWS, Le trafic d'êtres humains : des vies
achetées et vendues, publié le 29 juillet 2015, en ligne
:
http://www.bbc.com/afrique/monde/2015/07/150728
human trafficking, consulté le 17/03/2018.
68
Cette partie va mettre l'accent sur la rançon que les
émigrés payent pour être libérer et la
manière dont les trafiquants l'impose à eux, ici nous nous
appuierons sur les journaux français car nous n'avons pas trouvé
d'articles dans la presse arabe traitant de la rançon.
« Les magafes représentent à la
fois une ressource et une menace pour les personnes ayant besoin d'arriver en
Europe. Ils ont contribué à l'augmentation de la migration
clandestine en permettant aux jeunes personnes de quitter leur pays sans verser
de paiement. Ils recrutent des jeunes personnes à qui ils ne demandent
pas d'argent, mais lorsque ces jeunes atteignent leur destination, les passeurs
appellent alors leur famille et les menacent pour obtenir un
paiement106. ».
Un grand nombre de ces migrants sont d'origine somalienne et
passent des années sous la torture et l'humiliation des passeurs en
Libye, ils deviennent à la fin du périple des esclaves.
Dans le texte ci-dessous, nous allons voir que les
émigrés de la Corne de l'Afrique, en particulier les Somaliens
traversent le Soudan et empruntent ensuite le Sahara pour la Libye.
D'après la chaine France 24, « La route qui traverse la Libye est
l'itinéraire le plus souvent choisi par les migrants d'Afrique pour
rejoindre l'Europe. L'instabilité absolue dans laquelle est le pays en
fait un choix privilégié pour échapper aux
contrôles, mais également un pays très risqué
». Tout au long de l'espace migratoire se trouve des bandes armées
à la recherche d'émigrés à kidnapper pour recevoir
une rançon. D'après IRINNEWS, un immigré somalien en
Norvège a raconté ce qui suit sur son périple :
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106 MAJIDI Nassim, Op., cit., consulté le
25/02/2018.
107 IRIN, L'augmentation de l'émigration
clandestine en Somalie, publié le 03/09/2012, en ligne :
http://www.irinnews.org/fr/report/96964/somalie-augmentation-de-l%E2%80%99%C3%A9migration-clandestine-au-somaliland
consulté le 08/12/2017.
69
« J'ai commencé mon voyage en traversant
l'Éthiopie, le Soudan et la Libye contre 5 000 dollars
pour la totalité du voyage. Nous étions en contact avec des
passeurs en Éthiopie, au Soudan et en Libye, a-t-il dit. Dès que
nous avons atteint la ville frontalière libyenne de Sabha, nous avons
été livrés comme des animaux à un libyen qui
touchait 800 dollars par tête, il nous battait et torturait avec
des câbles électriques. Ensuite, à bord d'un
pick-up et d'une land-Cruiser, nous sommes arrivés à Tripoli
où nous avons retrouvé le bateau vers l'Europe, loué par
des passeurs arabes et somaliens108. ».
Après ce long périple, le jeune homme a eu la
chance de rentrer en Europe et fait désormais partie des Somaliens qui
vivent en Norvège clandestinement. Ce qui est important de souligner
c'est qu'ils n'obtiennent pas rapidement les documents officiels pour rester et
vivre légalement dans ce pays et cette illégalité
représente le premier problème auquel ils sont confrontés
en Europe, la majorité des demandeurs d'asile logent dans des foyers et
pour les sans domiciles fixes, ils vivent dans la rue.
L'extrait suivant est tiré d'al-`Arab al-Yawm et traite
de l'histoire de Fedussa qui a survécu à la traite des
êtres humains, il nous décrit sa souffrance causée par les
trafiquants et comment elle a été exploitée en
dévoilant la violence exercée sur elle pendant le trajet :
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« Fedoussa une migrante somalienne de 20 ans a
dévoilé les dangers qui menacent la vie des
réfugiés et des émigrés. Née en Somalie,
Fedoussa a déclaré s'être échappée de
l'Éthiopie après que son père et ses deux frères
ont été tués à cause des violences au pays. Elle
sentait qu'elle n'avait pas d'autres choix que payer 4800 dollars à une
bande de passeurs. La jeune femme a subi des violences, elle a
été affamée et menacée de
mort par des bandits. ».
108 Ibid.
109 ROLA ISSA WASHINGTON, Une somalienne raconte le viol et
le meurtre des émigrées par les passeurs, publié le
22/08/2015,
enligne
http://www.arabstoday.net/43/%D8%B5%D9%88%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A%D8%A9-%D8%AA%D8%B1%D9%88%D9%8A-%D8%A7%D8%BA%D8%AA%D8%B5%D8%A7%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%87%D8%A7%D8%AC%D8%B1%D8%A7%D8%AA-%D9%88%D9%82%D8%AA%D9%84%D9%87%D9%86-%D8%B9%D9%84%D9%89-%D8%A3%D9%8A%D8%AF%D9%8A-
%D9%85%D9%87%D8%B1%D8%A8%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%B4%D8%B1,
consulté le 21/01/2018.
70
Elle a payé cette importante somme d'argentpour
rejoindre l'Europe et après être arrivée en Libye elle a
été détenue et battue avec d'autres émigrés.
Le journal News Beat a interviewé cette femme à son entrée
en Italie puis a publié sur son site internet le 20/8/2015 que sa
mère avait vendu la maison familiale pour la libérerdes mains des
passeurs, « Ils ont réclamé 3000 dollars pour le voyage, la
mère de Fedussa a vendu la maison familiale et a donné l'argent
à sa fille pour qu'elle puisse partir110. ».
Sans père ni frères, sa mère sans moyens
financiers a dû vendre sa maison pour libérer Fedussa, sa fille
était dans une situation difficile où elle faisait face à
la mort, pour les passeurs sa vie valait 3000 dollars. Le cas de cette famille
n'est pas unique, puisque la majorité des Somaliens n'ayant d'actifs
financiers pour sauver leurs enfants vendent leurs maisons, voitures, bijoux
... etc. Pour les familles n'ayant pas les moyens financiers pour
libérer leurs enfants, les membres d'une même tribu cotisent pour
racheter la liberté de la victime, c'est ici une preuve
démontrant la solidarité qui règne au sein des tribus, et
beaucoup de détenus ont été libérés
grâce à ce système tribal.
La rançon est donc l'une des principales cause et
conséquence de l'enlèvement des émigrés, en effet,
les passeurs profitent de cette exploitation, ils kidnappent leurs victimes en
contrepartie d'une rançon qui va de 300 jusqu'à 8000 euros. Ils
gardent les détenus attachés dans des maisons secrètes, et
en attendant le paiement de l'argent de la rançon, les
émigrés font face à toutes sortes d'abus. D'après
al-Jazeera, les trafiquants d'êtres humains enlèvent même
les mineurs pour obtenir cette rançon :
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« Quant à l'enfant somalien Ismail, il a
raconté à l'organisation Sauver Les Enfants, qu'après leur
arrivée en Libye, ils ont été enlevés par
une bande qui réclamait 300
110 NEWSBEAT, Fedussa's story: Surviving the Mediterranean
migrant crossing, L'histoire de Fedussa, unesurvivante de la traverse
méditerranéenne, publié le 20 Août 2015,
http://www.bbc.co.uk/newsbeat/article/33987125/fedussas-story-surviving-the-mediterranean-migrant-crossing,
consulté le 25/02/2018.
111 AL-JAZEERA, Les émigrés pour l'Europe et
les histoiresd'agressions et d'extorsions, publié le
16/08/2015, enligne :
http://www.aljazeera.net/news/presstour/2015/8/16/%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%87%D8%A7%D8%AC%D8%B1%D9%8
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, consulté le 15/01/2018.
71
dollars par personne. Avant que sa
mère ne lui envoie de l'argent, Ismail a été détenu
pendant un mois au cours duquel lui et ses compagnons ont été
battus à plusieurs reprises sans aucune raison.
».
Comme nous l'avons déjà signalé, les
trafiquants d'êtres humains frappent ceux qui n'ont pas pu payer la
rançon devant les nouveaux détenus pour leur montrer l'importance
de la payer. GUEELDOON, l'auteur de Nous avons embrassé le sol,
a révélé dans son ouvrage qu'avec ses camarades, ils
avaient été battus et torturés, d'après lui, ils
étaient entassés dans une petite pièce dans laquelle les
passeurs venaient réclamer pour leur liberté 1400 dollars par
personne. Selon GEELDOON, les détenus sont dans l'incapacité de
payer cette somme puisque tout leur argent a été
dépensé durant le voyage. GEELDOON relate les traitements subis
:
«Ils disaient: « on va vous montrer que vous
êtes des animaux et non des êtres humains comme vous le croyez.
Nous allons vous montrer ce qui arrive à celui qui ne paie pas en vous
présentant une personne de votre groupe qui est arrivé avant vous
et qui n'a pas pu nous payer ». Ensuite, ils ont ramené un jeune
somalien et l'ont étendu sur une grande table, quatre hommes forts l'ont
tenu par les mains et les pieds et l'ont frappé aux genoux. Puis, ils
ont amené des clous et un marteau et ont cloué ses paumes
à la table. Il criait à nous terrifier, mais on ne pouvait rien
faire puisque quand tu essayais de bouger on mettait une épée sur
ton cou. Nous étions impuissants lorsque le jeune homme saignait et
hurlait. Et toujours cloué à la table, ils l'ont emmené on
ne sait où, on ne sait toujours pas s'il a été
assassiné ou pas. Ils se sont emparés de certains d'entre nous et
nous menaçaient en disant : « Nous ferons de même avec
ceux-là si vous ne nous payez pas demain à l'heure
communiquée. Nous allons aussi clouer cette femme enceinte avec son
bébé et le reste devra payer 100 dollars supplémentaires
si vous ne réglez pas à l'heure communiquée, vous devrez
payer 2 000 dollars ». Nous étions terrifiés et nous ne
savions pas quoi faire112 ».
D'après l'OIM, « les contrebandiers adaptent leurs
activités criminelles aux nouvelles technologies. Pour rançonner
des familles de migrants qu'ils retiennent en otage dans des lieux secrets en
Libye, ces passeurs ont trouvé l'idée de filmer et de faire
parvenir ensuite à ces familles les images de ces maltraitances. Des
familles à qui on a exigé parfois entre 8.000 et 10.000 dollars
afin que leurs proches ne
112GEELDOON Mohamed, Op., cit.
112 Refugiés et migrants, L'OIM dénonce la
diffusion d'une vidéo montrant des migrants maltraités pour
obtenir des rançons, publiéle 16/06/2017, en ligne :
https://refugeesmigrants.un.org/fr/libye-loim-d%C3%A9nonce-la-diffusion-dune-vid%C3%A9o-montrant-des-migrants-maltrait%C3%A9s-pour-obtenir-des-ran%C3%A7ons,
consulté le 19/03/2018.
72
soient pas tués113». Parfois, ils
arrivent que les passeurs vendent les émigrés comme esclave
à des sommes allant de 200 jusqu'à 4000 dollars, ces derniers
émigrés font partie de ceux qui n'ont pas le moyen de
régler la rançon.
Récemment une nouvelle technique a été
inventée par les trafiquants, en effet, désormais ils publient
des vidéos en transmission directe sur les réseaux sociaux les
montrant entrain de torturer les victimes pour forcer leur proche à
payer la rançon. En juin 2017, les trafiquants ont publié une
vidéo dans laquelle ils montraient la torture de femmes somaliennes,
dans cette vidéo apparaissait une jeune fille qui a été
violement torturée : Jama Sumaya, 15 ans, est une de ces Somaliennes.
Elle a décidé d'aller en Europe mais elle est tombée entre
les mains d'un groupe qui réclamait 8.500 dollars américains en
échange de sa libération. Ils l'ont filmée recevant des
coups de fouet, les mains et les pieds attachés au sol. La vidéo
a beaucoup circulé et a donné lieu à une collecte de fonds
au sein de la communauté somalienne, qui a réuni pas loin de
15.000 dollars pour la libérer (Claire Bénaud, 2017).
Le 9 juin 2017, un journaliste somalien qui travaille pour
Universal TV, chaine satellitaire en langue somali a publié sur son
compte Face book une vidéo avec des jeunes émigrés
somaliens détenus en Libye. Cette vidéo a reçu beaucoup
d'échos au sein de la communauté somalienne et fut
partagée sur les réseaux sociaux pendant plusieurs semaines. Ces
émigrés racontaient leurs souffrances, ils ont affirmé que
les passeurs les battaient jour et nuit. Aussi, l'organisation internationale
pour les migrants, OIM, a précisé dans un rapport que le nombre
de détenus était de 260 personnes somaliennes :«
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dénoncé
la diffusion sur Face book d'une vidéo montrant 260 migrants somaliens
retenus captifs dans le sud de la Libye par des passeurs qui cherchent à
obtenir des rançons de leurs familles. La vidéo d'une demi-heure
montre des dizaines d'hommes ou d'enfants, amaigris, affaiblis, entassés
sur le sol. Ces 260 migrants ou réfugiés somaliens... disent ne
pas recevoir de nourriture et être battus,
torturés114». Quant à France 24, elle a
consacré un article sur cette dernière vidéo en affirmant
que chaque détenu était contraint de régler une
rançon de 8000 dollars. En Somalie, 800 euros est un montant assez
conséquent que la majorité des Somaliens ne possèdent :
113 Ibid.
114ONU INFO, L'IOM dénonce la diffusion
d'une vidéo montrant des migrants maltraités pour obtenir des
rançons, publié le 15 juin 2017, en ligne:
https://news.un.org/fr/story/2017/06/359372-libye-loim-denonce-la-diffusion-dune-video-montrant-des-migrants-maltraites,
consulté le 18/04/2018.
73
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« Des centaines de migrants parqués et
entassés dans une pièce où ils s'assoient par terre. Et un
somalien affamé, allongé, avec sur le dos un imposant bloc de
béton, montrant ainsi le peu de dents qui lui reste après
qu'elles le lui soient arrachées. Ce ne sont là que quelques
exemples choquants de migrants somaliens détenus par des trafiquants en
Libye116. ».
Figure 5 : Capture d'écran de la vidéo
relayée plusieurs milliers de fois sur les réseaux sociaux
où on aperçoit des émigrés entassés et assis
sur le sol.
Durant l'entretien, les émigrés ont
expliqué pendant trente minutes leur quotidien dans les centres de
détention. Ils affirment avoir été torturés par les
trafiquants, en effet, le jeune homme avec le bloc de béton posé
sur le dos affirme avoir été puni car il n'a pas
été en mesure de payer une rançon de 8 000 dollars :
« J'ai ce bloc sur le dos depuis trois jours, ça
115 France 24,Les souffrances des émigrés
somaliens en Libye, entre maltraitance et viol, le 21 juin
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,
consulté le 03/12/2017.
116 France 24, Torture, viols... des somaliens racontent
leur cauchemar en Libye, publié le 20 juin 2017, en ligne sur
:
http://observers.france24.com/fr/20170620-torture-viols-folie-somaliens-racontent-leur-cauchemar-libye
, (consulté le 22/02/2018).
me fait vraiment très mal ». Un des autres
émigrés explique que les émigrés libéraient
l'homme de son bloc quand leurs geôliers s'absentaient, et le lui remette
sur le dos quand ils reviennent, s'ils sont découverts ils seront punis
pour l'avoir aidé''7. ».
Pour conclure cette partie, nous avons mis en lumière
l'existence d'agressions contre les émigrés somaliens dans les
pays de transit et en particulier la Libye. Ces passeurs qui avant le
départ des émigrés leur promettent une vie de rêve
en Europe, leur facilite le voyage jusqu'en Libye en leur offrant un certain
confort, comme la nourriture, les habits et les frais de transport, puis les
entassent dans les centres détentions une fois arrivés en Libye
et leur impose au prix de leurs vie le paiement de rançons exorbitantes.
Enfin, comme les détenus ne possèdent les moyens de payer ces
sommes considérables, les passeurs usent d'immoralité et
d'inhumanité en les torturant ou en les vendant comme esclaves dans les
marchés.
74
''7 Ibid.
75
Étude sur les émigrés clandestins
somaliens
morts en Méditerranée depuis l'année 2011
Jusqu'à 2017
76
1. Le soulèvement en Libye et les victimes
somaliennes en 2011
Dès le début du soulèvement contre le
régime de KADHAFI en 2011, des milliers d'immigrés somaliens qui
résidaient en Libye ont dû fuir le pays pour ne pas être
tués ou emprisonnés par les opposants au régime.
C'était aussi le cas des personnes qui vivaient en Tunisie,
Égypte et Syrie, et qui ont dû traverser la
Méditerranée pour fuir les bouleversements. Ainsi on observe que
« la route de la Méditerranée centrale menant de l'Afrique
subsaharienne vers l'Italie, en passant par la Libye, ou l'Égypte est
redevenue le premier point d'accès vers l'Europe, comme au début
de la crise migratoire. Et parmi les personnes qui empruntent cette route, des
somaliens. (Le monde.2016.) ».
Ici, en étudiant la presse arabe, francophone et
anglophone nous allons, dans un premier temps, analyser les
événements de la période allant de 2011 jusqu'à
2017 et dans un deuxième temps, étudier la souffrance des
émigrés qui meurent noyés après le naufrage de
leurs bateaux depuis la Libye.
En 2011 ont commencé les manifestations à
Benghazi contre le régime de KADHAFI, ces manifestations marquent
l'apparition de milices armées s'opposant au régime, et la
situation devient critique pour les étrangers subsahariens et somaliens
vivant en Libye et qui ont dû fuir le pays pour aller se réfugier
dans les pays voisins ou en Europe, ces personnes étaient
soupçonnées de faire partie des mercenaires venus pour combattre
avec le régime. Ainsi et d'après UNHCR « La Libye
était traditionnellement un pays de transit et de destination pour les
réfugiés. Le haut-commissariat pour les réfugiés a
accordé le statut de réfugié à 8 000 personnes dont
des somaliens. Les africains semblent être particulièrement en
danger car ils sont soupçonnés d'être des mercenaires
étrangers118. ».
À la mi-février 2011, après avoir fui les
violences en Libye, beaucoup de ces migrants sont restés bloqués
aux frontières tunisiennes et égyptiennes. L'agence des
Nations
118 UNHCR, Le chef du HCR appelle à évacuer
les personnes essayant de quitter la Libye, publié le 28
février 2011, en ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/press/2011/2/4d6bb9cfc/chef-hcr-appelle-evacuer-personnes-essayant-quitter-libye.html?query=les%20somaliens%20en%20libye
, consulté le 04/12/2017.
77
Unies pour les réfugiés a lancé un appel
de fonds d'un montant de 32 millions de dollars auprès des donateurs
afin de financer ses opérations de secours d'urgence visant à
répondre aux besoins humanitaires engendrés par la crise en
Libye. Ces fonds supplémentaires étaient utilisés pour
répondre aux besoins en matière de protection, et en
matière d'aide humanitaire.(Divers,Leo DObbs, 2011).
Et d'après le HCR « un somalien âgé
de 21 ans interviewé à la frontière tunisienne a
expliqué avoir fui Tripoli après que sa femme et son
bébé aient été tués par des tirs
croisés. Il a expliqué que des témoins lui avaient
parlé de cinq africains sub-sahariens qui ont également
été tués sous leurs yeux dans la capitale libyenne. Enfin,
il a affirmé qu'ils ont été attaqués, parce que les
milices contre le régime pensaient qu'ils travaillaient pour
Khaddafi119. ».
Il est important de noter que la Libye n'a pas adopté
un cadre législatif protégeant les migrants et les demandeurs
d'asile, ce qui signifie qu'en cas de situations de danger,
d'insécurité et d'instabilité, ces personnes ne seront pas
protégées, et cette absence de loi protégeant les
immigrés les oblige donc à quitter le pays.
En mars 2011, la guerre entre les forces du dirigeant KADHAFI
et les rebelles s'est aggravée faisant la mort de milliers de personnes.
En mars 2011, le fils de Kadhafi,Saif al-Islam affirma dans un
communiqué que si la Libye est attaquée par la coalition
occidentale alors elle deviendra comme la Somalie : « La Libye pourrait
devenir la Somalie de la Méditerranée. Vous aurez des pirates en
Sicile, en Crête et à Lampedusa. Vous verrez des millions de
migrants clandestins. La terreur sera à vos portes.
Le 30 mars de la même année, l'OTAN frappe la
Libye, et depuis, un flux migratoire très important vers l'Europe
commença, aussi, au cours de cette période de nombreux migrants
somaliens provenant de la Libye sont arrivés en Italie le 29 mars 2011
à bord de bateaux : «cinq bateaux sont arrivés en Italie
depuis l'éclatement du conflit, avec 1 481 personnes à leur bord,
faisant pression sur les capacités d'accueil des personnes susceptibles
d'avoir besoin d'une protection. Deux autres bateaux sont arrivés
à Malte avec 535 passagers, la plupart sont des Somaliens. (UNHCR,
29,03/2011) ».
119 UNHCR, Le HCR demande 32 millions de dollars pour les
opérations d'urgence relatives à la crise en Libye,
publié le 07 mars 2011, en ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/stories/2011/3/4d75f284c/hcr-demande-32-millions-dollars-operations-durgence-relatives-crise-libye.html?query=les%20somaliens%20en%20libye,
consulté le 07/12/2017.
78
L'arrivée de ces bateaux en Italie a été
suivie par plusieurs autres arrivées tout aussi importantes, les bateaux
sur les côtes libyennes étaient surchargés et les passeurs
en profitaient, l'émigration est devenue financièrement rentable
pour eux. Une semaine après l'arrivée de ces bateaux, d'autres se
sont noyés dans la Méditerranée : « Plus de 220
réfugiés somaliens, érythréens et ivoiriens se sont
noyés mercredi matin lorsque leur bateau a chaviré à
environ 39 milles marins au sud de l'île italienne de Lampedusa. C'est la
pire tragédie survenue ces dernières années en
Méditerranée dans le cadre de ces tentatives de
traversée120.
».
Le 8 avril 2011, après cette tragédie, le
haut-commissariat pour les réfugiés appelle l'union
européenne à mettre en place d'urgence des mécanismes plus
fiables et plus efficaces pour le sauvetage en mer, (UNHCR, 2011).
Certains de ces migrants se trouvent bloqués aux
frontières tunisienne et égyptienne avec la Libye et ne savent
où aller, en effet, Simon BURROUGHS, coordinateur d'urgence de
MSF121 à Tripoli, explique que : « beaucoup de ces
personnes avaient déjà fui les combats dans leur pays d'origine,
comme la Somalie ou d'autres pays africains et certains sont venus dans ces
camps de fortune à la recherche d'un moyen de rejoindre l'Europe par
bateau, d'autres sont venus chercher refuge pour se protéger des combats
à Tripoli. (MSF.2011)».
Le haut-commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés a soulevé la même problématique que
le MSF en déclarant dans un article le 20 avril 2011 que : «
contrairement à la plupart des étrangers qui ont fui la Libye
depuis la mi-février, des centaines des somaliens bloqués aux
frontières tunisienne et égyptienne avec la Libye ne peuvent pas
retourner dans leur pays car leur vie y serait menacée122.
».
Le nombre des mortalités dans la
Méditerranée ne cessent d'augmenter depuis le début du
conflit libyen, dans un naufrage 19 personnes dont 16 d'origine somalienne y
sont mortes. Durant le mois de mai de la même année, un diplomate
somalien affirma que des Somaliens
120UNHCR, Le HCR appelle les Etats
à respecter les principes du sauvetage en mer et du partage de la
charge, le 08 avril 2011, en ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/press/2011/4/4da2b1d0c/hcr-appelle-etats-respecter-principes-sauvetage-mer-partage-charge.html?query=les%20somaliens%20en%20libye
, consulté le 11/02/2018.
121Médecin sans frontière.
122SCHÖNBAUER Roland et DOBBS Leo,Des
réfugiés arrivent au Centre de transit d'urgence en Roumanie
depuis la Tunisie, publié le 20 avril 2011, en
ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/stories/2011/4/4db04718c/refugies-erythreens-arrivent-centre-transit-durgence-roumanie-tunisie.html?query=des%20refugi%C3%A9s%20somaliens%20en%20libye
, consulté le 06/12/2017.
79
fuyant la Libye sont morts noyés : « un diplomate
somalien à Tripoli a affirmé que 16 corps sans vie ont
été retrouvés, y compris ceux de deux bébés.
Toutefois le bilan reste incertain. (SybellaWILKES, et Leo Dobbs, 2011)
».
Le 10 mai et après de cette tragédie, le
haut-commissariat pour les réfugiés demande aux dirigeants
politiques d'Europe de mettre en pratique des mesures efficaces et fiables pour
sauver la vie des migrants, en effet : « le HCR déplore la toute
dernière tragédie lors de laquelle des personnes ont péri
en mer après avoir fui la Libye par bateau. L'agence des Nations Unies
pour les réfugiés a réitéré son appel aux
États européens pour améliorer d'urgence les dispositifs
de sauvetage en mer123. ».Cette solution proposée par
cette organisation internationale a encouragé les pays européens
à mettre en place des solutions et des systèmes de sauvetages
plus efficaces pour sauver la vie des migrants.
Lorsque la majorité des villes libyennes sont devenues
sous le contrôle des rebelles armés, les Somaliens étaient
en danger et donc certains comme on l'a vu fuyaient car
soupçonnés d'être mercenaires ou étaient juste
visées à cause de leur couleur de peau- une pratique qui
n'existait pas auparavant en Libye - les autres restaient par dépit dans
le pays. Le HCR relate l'histoire d'un de ces Somaliens restés en Libye,
il s'appelle Ahmed, a la trentaine, enseigne à l'université
depuis 2007 et souhaite sans le pouvoir quitter la Libye à cause des
soulèvements qui mettent sa vie en danger.
La plupart des quartiers de Tripoli sont désormais
entre les mains des rebelles, les africains sub-sahariens comme Ahmed subissent
la discrimination, d'après lui, les personnes de couleur noire sont
attaquées et explique que les habitants des quartiers établissent
des barrages routiers pour empêcher les noirs de peaux de se
déplacer. Il a d'ailleurs indiqué que les africains ne pouvaient
pas quitter leurs domiciles, pas même pour aller chercher de l'eau. Et
quand les provisions alimentaires sont épuisées, les rebelles
attaquent ces immigrés sortis de chez eux pour acheter de quoi
manger124. ».
123 WILKES Sybella, Améliorer les dispositifs de
sauvetage après les naufrages en Méditerranée,
publié le 10 mai 2011, en ligne :
http://www.unhcr.org/fr/search?page=search&skip=18&docid=&query=les%20somaliens%20en%20libye
, consulté le 07/12/2017.
124EDWARDS Adrian, Les Africains sub-sahariens
ciblés en Libye, publié le 26 Août 2011, en
ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/stories/2011/8/4e5b6097c/hcr-inquiet-africains-sub-sahariens-cibles-libye.html?query=Les%20Africains%20sub-sahariens%20cibl%C3%A9s%20en%20Libye,
consulté le 07/12/2017.
80
À cause des violences et des menaces auxquelles ils
font face, beaucoup de migrants dont des Somaliens quittent ce pays pour
traverser la Méditerranée. À cet égard, Sybella
WILKES, porte-parole du HCR a déclaré que l'année 2011
atteint un important taux de traversées de la
Méditerranée, que le nombre de migrants morts en
Méditerranée en tentant la traversée vers l'Italie
dépasse le millier, et ceux qui sont bloqués en Libye dans des
conditions dangereuses, sont le plus souvent enfermés dans des centres
de détention125. ».
2. Une athlète somalienne, victime de la
Méditerranée
Selon les estimations du haut-commissariat pour le
réfugié, plus de 1500 personnes se sont noyées ou sont
portées disparues depuis leur tentative de traverser la
Méditerranée en 2011, année où a été
observé un nombre record pour les arrivées en Europe, allant
jusqu'à 58 000 personnes, (UNHCR.2012).Cette année était
donc la plus meurtrière depuis que l'organisation a commencé
à enregistrer les statistiques des migrants morts en
Méditerranée.
La guerre entre le régime de KADHAFI et les rebelles
armés depuis la mi-février 2011 a mené à la chute
de Kadhafi le 20 octobre 2011. Depuis, la condition des migrants s'est
aggravée puisque, « la guerre civile qui a suivi la chute du
régime de Kadhafi en octobre 2011 a encore compliqué la situation
intérieure du pays, désormais confrontés aux affrontements
entre deux gouvernements rivaux et la fermeture les frontières des pays
européens. Dans ce contextemarqué par l'absence de tout cadre
juridique ou humanitaire, les migrants sont devenus la proie des milices
locales : « Tout le monde est autorisé à faire ce qu'il veut
des immigrés. Cela donne lieu à une exploitation brutale,
marquée par une multiplication des kidnappings, (Le monde, 2015) ».
Le 31 Janvier 2012, « Les garde-côtes libyennes ont informé
le haut-commissariat pour les réfugiés que 15 corps sans vie,
tous identifiés comme étant ceux de ressortissants somaliens, ont
été rejetés par la mer sur différentes plages en
Libye, y compris 12 femmes, deux hommes et un bébé. Il a
été confirmé plus tard que toutes les personnes qui
avaient péri étaient des somaliens provenant de l'installation de
fortune située à Tripoli126...».
125 UNHCR, Triste record pour les traversées de la
Méditerranée par les migrants et les réfugiés en
2011, publié le 31 janvier 2012, en ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2012/1/4f280ad3c/triste-record-traversees-mediterranee-migrants-refugies-2011.html
, consulté le 26/11/2017.
126Sybella WILKES, Op., cit.,
81
Le 2 avril 2012, al-Jazeera a rapporté dans un article
que les jeunes somaliens représentent 95 %127 de tous les
émigrés somaliens. Le 23 avril 2012, une athlète
somalienne, Samia YOUSOUF OMAR128 est retrouvée noyée en
Méditerranée parmi d'autres émigrés. L'histoire de
cette jeune athlète a fait le tour du monde puisque la sprinteuse avait
participé aux jeux olympiques de Pékin en 2008, et en 2010elle a
quitté la Somalie pour la Libye en passant par l'Éthiopie puisa
embarqué avec des dizaines d'autres migrants clandestins à bord
d'un bateau pneumatique.
Août 2012, Abdi BILE ABDI, ancien athlète
somalien de haut niveau et médaillé d'or en 1987 s'est
exprimé sur la mort de Samia : « Les larmes aux yeux, Abdi BILE
rappelle que la jeune fille portait fièrement le drapeau somalien aux
Jeux Olympique de Pékin et regrette que quatre ans plus tard, son sort
ne suscite qu'indifférences. Sans cette communication, la mort de la
jeune femme serait sans doute passée inaperçue129.
». BILE ABDI, était le premier à avoir communiqué la
mort de l'athlète à la presse italienne qui l'a diffusé et
qui ensuite a été relayée dans la presse arabophone et
anglophone. La mort de cette jeune athlète a bouleversé la presse
du monde, en effet, de nombreuses presses lui ont consacré des
documentaires et des articles. Bbc al-Arabiya a aussi publié un article
sur la mort de Samia le 21 Août 2012 en s'exprimant ainsi :
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127 AL-JAZEERA,L'émigration clandestine,
les souffrances des Somaliens, publié le 02 avril 2012, en ligne
:
http://www.aljazeera.net/news/reportsandinterviews/2012/4/2/%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%AC%D8%B1%D8%A9-
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%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A%D9%8A%D9%86,
consulté le 06/11/2017.
128LE IMMAGINI DEL DRAMMA, Le corps de Samia sans
vie dans une vidéo, en ligne :
http://www.youtube.com/watch?v=XarIhLp0AUw&feature=player_embedded,
consulté le 04/03/2018.
129LE JEUNEVéronique, Hommage en
BD à Samia Yusuf Omar, athlète somalienne qui rêvait de
l'Olympe, en ligne :
http://geopolis.francetvinfo.fr/jo-hommage-en-bd-a-samia-yusuf-omar-athlete-somalienne-qui-revait-de-l-olympe-111187,
consulté le 28/12/2017.
82
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« L'athlète somalienne Samia YOUSEF OMAR est morte
noyée lors de sa tentation de rejoindre l'Europe à bord d'un
bateau transportant des émigrés. Des rapports indiquent que le
bateau qui la transportait a coulé lors d'une tentative de
traversée entre la Libye et l'Italie en avril dernier. Aux Jeux
Olympiques de Pékin en 2008, Samia a couru une course de 200
mètres bien qu'elle n'ait reçu aucun entrainement officiel. En
effet, la sprinteuse somalienne s'entrainait dans la capitale somalienne,
Mogadiscio, en faisant face à la guerre, à la pauvreté,
à l'absence totale des infrastructures sportives et avec le refus de
certaines régions de la participation des femmes aux jeux sportifs. Des
rapports indiquent qu'elle avait voyagé vers l'Éthiopie en
octobre 2010, à la recherche d'un entraîneur pour l'aider à
s'entraîner pour se qualifier aux Jeux Olympiques de Londres 2012. La
nouvelle de la mort de l'athlète est rendue publique lorsque Abdi BILE,
l'ancien athlète olympique somalien a évoqué sa
disparition lors d'une presse conférence. ».
Ici, la chaine britannique BBC soulève deux principaux
éléments qui ont poussé la sprinteuse à
l'émigration clandestine. Premièrement, elle était
passionnée par les l'athlétisme et pour s'entrainer pour les
prochains Jeux Olympiques elle voulait donc quitter son pays pour trouver un
entraineur qui puisse l'aider à s'améliorer et à gagner
les Jeux Olympiques de Londres 2012. Deuxièmement, les menaces subies de
la part du groupe gihadiste al-Ðabâb qui refuse la participation des
femmes à ces jeux ont obligé la jeune sprinteuse à fuir le
pays.
La mort de la sprinteuse a même été
relayée dans la presse française, ainsi et selon le Figaro,
« La sprinteuse Samia Yusuf Omar, remarquée aux JO de Pékin,
a tenté de rejoindre clandestinement l'Italie à bord d'une
embarcation de fortune. Un destin tragique. L'athlète Samia Yusuf Omar a
péri noyée en avril dernier alors qu'elle tentait de rejoindre
l'Italie depuis les côtes libyennes. La sprinteuse, qui avait
représenté la Somalie aux JO de Pékin en
130BBC AL-?ARABIYYA, Noyade de Samia YOUSEF, la
sprinteuse somalienne olympique, dans une
tentative de rejoindre l'Europe, publié le
21/08/2012, en ligne :
http://www.bbc.com/arabic/sports/2012/08/120821_somaliaolympic.shtml
, consulté le 25/09/2017.
83
2008, n'a pas survécu à une traversée en
Méditerranée à bord d'une embarcation de fortune, relatent
mardi des médias italiens131. ».
figure 6 : Une photo de Samiya Yousef132.
Le 23 août 2012, la chaine
télévisée France 2 annonce la mort du Samia YOUSEF en ces
termes : « Une jeune athlète somalienne est morte en avril,
noyée dans la Méditerranée, après avoir
essayé de rejoindre les côtes italiennes sur une embarcation de
fortune, avec des migrants clandestins. Elle a participé aux Jeux
olympique de Pékin en 2008, elle a disputé le 200 mètres,
sous les couleurs de la Somalie, et était une des deux seules
athlètes à représenter ce pays. Samia Youssouf Omar
voulait rejoindre l'Europe pour trouver un coach italien qui l'aurait
préparé aux Jeux Olympiques de Londres en 2012133.
».
D'après une journaliste d'al-Jazeera, qui était
en contact avec la sprinteuse car elle voulait écrire un livre sur sa
vie, affirme que la jeune athlète voulait se rendre en Italie pour
chercher un entraineur qui puisse l'entrainer aux Jeux Olympique de Londres en
2012. Cependant, les rêves de Samia se sont brisés en
Méditerranée, mer qui est devenue pour des milliers
d'émigrés un cimetière anonyme134.
131LE FIGARO,Une athlète somalienne meurt
au large de la Libye, publié le 22/08/2012, en ligne :
http://www.lefigaro.fr/international/2012/08/22/01003-20120822ARTFIG00519-jo-une-athlete-somalienne-meurt-au-large-de-la-libye.php,
consulté le 18/08/2017.
132 MRAP, Samia Yusuf Omar, tragique héroïne
des temps modernes, publié le 09/08/2016, en ligne :
http://www.mrap-landes.org/spip.php?article844
, consulté le 17/12/2017.
133 DARNA TELEVISION, Le destin tragique de l'athlète
somalienne Samia OMAR noyée lors d'un
voyage clandestin, publié le 23 aout 2012, en
ligne :
https://www.youtube.com/watch?v=8MuUsYTYlfk
, consulté le 17/12/2017.
134 Ibid.
84
Le journal local somalien Somaliland a insisté sur le
deuxième élément relevé par la BBC, selon lequel
Samia aurait émigré car elle avait été
menacée par le groupe al-abâb :
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« YOUSSEF a reçu des menaces de mort et elle a
été intimidée à son retour en Somalie après
sa participation aux Jeux olympiques de Beijing en 2008, à une
époque où le groupe extrémiste al-abâb
contrôlait certaines parties de la capitale. Selon al-Jazzera, YOUSSEF
espérait peut-être trouver un entraîneur en Europe pour
l'aider à atteindre les Jeux olympiques de Londres. ».
Afin que l'histoire de la jeune sprinteuse ne soit rapidement
oubliée de tous, Giuseppe CATOZZELLA, un écrivain et journaliste
italien a rédigé un roman sur la vie de Samia, et d'après
Cristina DE STEFANO, c'est « un livre magnifique, juste par son ton et sa
délicatesse, triste par son épilogue, mais plein de vie et
d'énergie, comme l'était Samiya. Qui, grâce à lui,
vivra pour toujours ». Ayant comme titre Ne me dit pas que tu as
peur, l'auteur retrace dans son roman, la vie de Samia, en rendant vivant
son personnage qui en un récit dévoile son histoire avec la voix
d'une enfant, puis d'une jeune femme, qui, consciente de son talent, n'a jamais
eu peur d'affronter la solitude136.
Dans un quartier somalien à Rome, les
réfugiés somaliens qui y vivent se souviennent du symbole qu'elle
incarnait. Mahmoud, refugié somalien en Italie a dit : « elle
était la première Somalienne à devenir une sportive
reconnue, je ne pouvais retenir mes larmes en regardant ses
vidéos137... ».
L'émigration n'est pas donc cantonnée sur les
étudiants ou les personnes sans emploi,
elle touche même les athlètes et des
personnalités public, qui entre vivre dans un pays en guerre et
atteindre leurs rêves préfèrent traverser la
Méditerranée qui n'est pas sans péril.
Le8 mai 2012, des émigrés somaliens ont
réussi à rentrer à Malte et ont confirmé la
mort de sept personnes voyageant avec eux : « des survivants
épuisés sont arrivés à bord d'un
135
https://somalilandtoday.org/2012/08/26/6225
136 FNAC, en ligne :
https://livre.fnac.com/a7029393/Giuseppe-Catozzella-Ne-me-dis-pas-que-tu-as-peur,
consulté
27/11/2017.
137 DARNA TELEVISION, Op., cit.,consulté le 17/12/2017
bateau qui transportait des réfugiés somaliens
sur l'une des plages les plus fréquentées de Malte ce week-end.
Ils ont indiqué au HCR que cinq hommes et deux femmes avaient
trouvé la mort à bord durant le voyage long d'une semaine depuis
la Libye. Le bateau a accosté à Riviera Bay samedi et il
transportait 90 personnes à son bord. Les services d'urgence ont
été alertés par les personnes qui passaient la
soirée à la plage138».
Après cette analyse, on observe que la mort de cette
athlète a été relayée dans la presse nationale et
internationale, l'objectif de cette large communication est de sensibiliser les
jeunes voulant traverser clandestinement la Méditerranée, et de
vouloir mettre fin à ce phénomène qui touche toutes les
catégories sociales.
3. Appel du premier ministre français après
la mort d'environ 300 émigrés clandestins somaliens en
2013
Dans cette partie, nous allons étudier les causes de la
mort des émigrés somaliens en Méditerranée depuis
l'année 2013 jusqu'à 2017. Le 5 octobre 2013, la presse
al-?ayâta publié un article en arabe ayant pour titre L'appel
français pour une réunion européenne urgente après
le naufrage de migrants et la Somalie remercie l'Italie, et dans lequel,
ellea communiqué la mort d'environ 300 Somaliens au large des
côtes italiennes. Après cette tragédie, Jean-Marc AYRAULT,
ancien premier ministre français, a qualifié l'incident de
tragédie. Nous allons ici examiner les termes employés par les
dirigeants, les politiciens français et somaliens :
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138 UNHCR, Des réfugiés somaliens arrivent
à Malte par bateau, à bord duquel sept personnes
auraient trouvé la mort, publié le
08/05/2012, en ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2012/5/4fa934dbc/refugies-somaliens-arrivent-malte-bateau-bord-personnes-trouve-mort.html?query=les%20somaliens%20%20en%20libye
, consulté le 25/11/2017.
139AL-?AYAT, L'appel français
à une réunion européenne immédiate après le
naufrage des immigrants et la Somalie remercie l'Italie, publié le
5/10/2013,en ligne :
http://www.alhayat.com/Details/558969,
consulté le 03/01/2017.
« Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a
déclaré que les pays européens devaient se réunir
rapidement après la tragédie du naufrage
des émigrés clandestins au large des côtes de l'Île
de Lampedusa. En visite à Metz, une ville française à
l'Est de la France, Jean-Marc Ayrault a déclaré qu'« il est
important que les responsables politiques européens discutent sur ce
sujet le plus tôt possible. ». Et il a rajouté que «
c'est à leur responsabilité de se réunir pour trouver une
solution adéquate. » aussi, « J'étais
vraiment touché par les images que j'ai vues.
». Selon le premier ministre français « ce qui s'est
passé en Lampedusa est une terrible
tragédie, enfin, « il ne suffit pas d'exprimer
juste notre sympathie et solidarité avec eux, mais il est
nécessaire que l'Europe prenne soin de
s'occuper de cette situation tragique. » ».
Cet appel français pour une réunion
européenne urgente survient après le naufrage des
émigrés somaliens, de plus, l'appel du premier ministre
français reflète l'importance et la nécessité de
mettre en oeuvre des mécanismes permettant le sauvetage des
émigrés et a sollicité les membres des pays
européens à se réunir pour trouver une solution. Dans son
appel, nous avons remarqué l'emploi du terme « ma?sâ
»,« tragédie », «
al-ma?sâwiyya », « tragique »,et la
tragédie est un événement funeste, terrible selon le
dictionnaire Larousse et la répétition et l'utilisation de ce
terme à plusieurs reprises marquent la gravité de cette
catastrophe. « Laqadt??artubiquwat??artu-l-li?ura al-
latyðâhatuhâ », dans cette
phrase, le verbe « ÊÑÏÊ », conjugué au
passé et dont la racine est « a.?.r.
»,a été employé deux fois par le
ministre français. Cette phrase n'a pas été dite de
manière spontanée mais elle a été utilisée
pour attirer l'attention des politiciens européens sur cet incident en
indiquant qu'il a été choqué après avoir vu les
corps des émigrés rejetés par la mer.
Dans le même contexte, le premier ministre somalien
s'est prononcé sur le naufrage et a présenté ses
remerciements à l'autorité italienne qui a sauvé un bon
nombre des citoyens somaliens lors du naufrage. Après la confirmation du
décès d'environ 500 personnes, le gouvernement somalien a
adressé ses condoléances aux familles des victimes :
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140AL-?AYAT, Op., cit., consulté le
03/01/2017.
87
« Le premier ministre somalien a déclaré
que les efforts de l'Italie ont contribué à éviter la
perte de beaucoup d'émigrés lors du naufrage d'un bateau de
pêche à proximité de Lampedusa, et qui transportait
clandestinement entre 450 et 500 personnes. Seulement 155
personnes ont été secourues ce qui suscite les craintes par
rapport au nombre élevé de morts qui atteint les 300 victimes
[...]Abdi FARAH, premier ministre somalien a remercié le gouvernement
italien pour ses efforts pour aider les émigrés et qui ont
contribué à éviter des pertes supplémentaires.
Enfin, il a ajouté : « Je voudrais présenter mes
condoléances à ceux qui ont perdu leurs proches et leurs amis
dans cette tragédie...».
Cet extrait tiré d'al-?ayât nous a fourni une
information supplémentaire, en effet, le journal a soulevé qu'au
cours des deux dernières décennies, des centaines de Somaliens
ont fuient leur pays à cause de la guerre civile et de la
sécheresse qui ont frappé le pays. al-?ayâtdé fend
la position selon laquelle le gouvernement somalien devra développer le
pays avec une politique stable et avec des infrastructures pour éviter
aux jeunes l'émigration. Dans le discours du premier ministre somalien,
on remarque encore une fois l'utilisation du terme«ma?sâ »,
utilisé par le premier ministre français, ce qui montre que les
politiciens possèdent une même idée et ressentent la
même peine face à cette tragédie.
Le journal al-`Arab 21 relaie l'information du journal
français Le Point publiée en 2013, sous le titre Le Point
observe les plus importants évènements du naufrage des
émigrés en Méditerranée. Selon Le Point, cet
incident est la pire catastrophe qu'a connue là
Méditerranée, et a communiqué la mort de 366 Somaliens en
Méditerranée, noyés près des côtes de
Lampedusa :
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141BRAHIMI Rifqa, Le Point observe les
plus importants évènements du naufrage des émigrés
en Méditerranée, publié le 21 avril 2015, en
ligne :
https://arabi21.com/story/825950/,consulté
le 26/01/2018.
« Le journal français Le Point a publié un
rapport sur la mort d'émigrés pendant le naufrage
d'un bateau en méditerranée. [...] Dans ce rapport, le
journal indique que l'incident est la pire tragédie qu'ait connue la
Méditerranée, [...] le 3 octobre 2013, 336 émigrés
des 500 majoritairement somaliens qui avaient embarqué de Libye sont
morts après le naufrage du bateau près de
l'île Lampedusa. Les médias internationaux ont réagi sur
cet accident tragique. ».
Dans ce passage, en citant le nombre de morts qui est de 300
personnes et en utilisant l'expression « Aswa?kâri?a?arafaha
al-ba?r», « la pire tragédie qu'ait connu la mer », le
Point a donc démontré la gravité de ce naufrage. Aussi,
nous avons noté que le journal al-`Arab 21, emploie le terme «
al-?âdi?a al-ma?sâwiyya » « l'incident tragique »
pour définir la tragédie du naufrage. Enfin et après la
déclaration des politiciens, la scène politique internationale a
su réagir face à l'ampleur de l'incident.
4. Le naufrage de Somaliens en Méditerranée
en 2015
Bien que le nombre de victimes de la
Méditerranée augmente d'année en année, le flux des
émigrés clandestins somaliens de la Libye vers le continent
européen connait une réelle augmentation jusqu'à
l'année 2015. En effet, le 12 avril 2015 al-Jazeera relaie encore un
nouveau drame causant la disparition de 800 personnes:
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décédé à la suite du naufrage de
leur bateau au large des côtes libyennes, l'Italie a annoncé avoir
arrêté deux survivants soupçonnés de trafic
d'êtres humains. [...]Parmi les morts se trouvaient des enfants
âgés entre 10 à 12 ans, dont
142AL-JAZEERA, L'ONU confirme la mort de 800
émigrés au large des côtes Libyenne, publié le
21/04/2016, en ligne :
http://www.aljazeera.net/news/international/2015/4/21/%D8%AA%D8%A3%D9%83%D9%8A%D8%AF-
%D8%A3%D9%85%D9%85%D9%8A-%D8%A8%D8%BA%D8%B1%D9%82-800-%D9%85%D9%87%D8%A7%D8%AC%D8%B1-%D9%82%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%A9-
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t=921.6, consulté le 13/01/2017.
des Somaliens [...] Ils avaient
embarqué de la capitale libyenne samedi matin, tandis que Di Giacomo,
porte-parole de l'organisation internationale pour les réfugiés a
déclaré que les survivants parmi eux quatre mineurs sont venus
des pays africains dont la Somalie. ».
Cette fois-ci, on remarque que les mineurs voyagent parmi les
émigrés, cela nous montre que les enfants sont aussi les
prétendants à l'émigration clandestine. Au cours de notre
recherche, nous avons observé al-Jazeera est l'unique presse arabe a
dévoilé l'émigration des mineurs. Et à l'instar
d'al-Jazeera, le site Afrika143a indiqué qu'un jeune somalien
de 15 ans qui a pourtant été secouru en
Méditerranée est mort sur le bateau des Médecins sans
Frontières qui le conduisait en Italie. D'après les
Médecins sans Frontières, « le jeune souffrait d'une maladie
chronique et avait été violemment battu il y a trois semaines en
Libye. Selon MSF, il a été contraint à des travaux lourds
sans avoir assez de nourriture et d'eau. Il ne pouvait plus marcher, mais il a
bien réagi aux médicaments et aux soins, avant de succomber
tragiquement d'un arrêt cardiaque144. ».
Et toujours en étudiant le journal al-Jazeera, on
remarque que contrairement aux autres journaux, al-Jazeera le 3 juin 2015 a
cité en détails dans un article les événements
relatifs à tous les flux migratoires illégaux en 2015. En effet,
l'article communique plusieurs informations sur le taux de décès
tout au long de cette année, comme il nous apporte une information sur
les embarcations de fortune qui contrairement aux années
antérieures à 2015 sont bien plus sophistiquées, enfin, il
affirme que malgré les causes poussant les personnes à
l'émigration vers l'Europe, les pays européens sont
réticents à accueillir les émigrés.
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143 AFRIK est un site internet basé aux pays bas et
destiné au continent africain et sa diaspora.
144KARDIATOU TRAORÉ, Un
jeune somalien meurt après avoir été secouru en
Méditerranée, publié le 25 Août 2015,
disponible sur :
http://www.afrik.com/immigration-un-jeune-somalien-meurt-apres-avoir-ete-secouru-en-mediterranee,
consulté le 10/09/2017.
89
145AL-JAZEERA, L'Europe et l'oubli du
souvenir de l'asile, publié le 03 juin 2015, en ligne :
90
« Un siècle plus tard, le monde est témoin
d'une nouvelle crise de réfugiés, et cette fois-ci, c'est
l'Europe qui a la capacité de fournir la protection pour les
réfugiés désespérés ... Au cours des
premiers mois de l'année 2015, plus de 38 000 personnes ont tenté
d'atteindre l'Europe par la mer Méditerranéenne
[...]L'organisation internationale pour la migration et la marine italienne
indiquent que la majorité des émigrés venant de la Somalie
et de la Syrie ont le droit à la demande d'asile à cause de la
condition prévalent dans leur pays...».
Al-Jazeera continue à examiner le
phénomène de l'émigration en soulignant que le nombre de
ces émigrés « al-yâ?isîna », «
désespérés » a augmenté au cours de
l'année 2015. Aussi, al-Jazeera indique que seulement au début
des premiers mois de l'année 2015, 38 mille personnes clandestines ont
essayé de traverser la Méditerranée, également,
l'article évoque l'Europe qui, il y a un siècle et à cause
des guerres et des crises économiques, a aussi connu un flux migratoire.
En effet, le journal s'interroge sur la raison qui empêche l'Europe
d'accueillir un nombre supplémentaire de réfugiés, elle
qui a connu une crise migratoire et qui pourtant ne réagi pas face
à cette crise humanitaire.
Seulement trois mois après cet article, la chaine russe
RT146diffuse le 4 septembre 2015 l'information selon laquelle
l'organisation internationale pour la migration enregistre que le nombre des
traversées de la Méditerranée dépasse118 mille
personnes. L'article de la RT montre que les tentatives de traversée de
la Méditerranée ne cessent d'augmenter.
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a déclaré qu'un navire appartenant à des garde-côtes
italiens a secouru 91 personnes malgré la perte d'un corps en indiquant
que les survivants emmenés à Lampedusa en Italie ont dit que leur
bateau
http://www.aljazeera.net/knowledgegate/opinions/2015/5/31/%D8%A3%D9%88%D8%B1%D9%88%D8%A8%D8%A7-%D9%88%D9%81%D9%82%D8%AF%D8%A7%D9%86-%D8%B0%D8%A7%D9%83%D8%B1%D8%A9-
%D8%A7%D9%84%D9%84%D8%AC%D9%88%D8%A1, consulté le
16/01/2018.
146 RT est une chaine russe qui, en plus du russe, diffuse ses
informations en arabe, en anglais, en espagnol et en français.
transportait entre 120 et 140 personnes. Flavio Di Giacomo,
porte-parole de l'IOM a déclaré que beaucoup d'entre eux se sont
noyés en soulignant que la majorité de ces émigrés
venaient de la Somalie147 [...] ».
Selon l'OIM, plus de 118 000 demandeurs d'asile sont
arrivés en Italie depuis le début de 2015 et environ 2 600
personnes ont disparu durant cette période, le rapport de cette
organisation nous montre que seulement 91 sur 140 ont été
secourues. Et tout comme al-Jazeera, La chaine Russe conclue son analyse en
affirmant que la majorité des morts est de nationalité
somalienne.
5. Les réactions de la presse sur les
émigrés somaliens morts noyés en
Méditerranée en 2016
Le 18 avril 2018 une embarcation transportant 500
émigrés a embarqué des côtes égyptiennes,
quelques minutes après son départ, elle a chaviré faisant
la mort d'environ 400 Somaliens. Voici un naufrage parmi les plus meurtris et
le gouvernement somalien l'a reconnu comme un jour de deuil national. Le nombre
des victimes comme nous l'avons déjà vu ne cesse d'augmenter et
cette fois-ci, la plupart des victimes étaient des jeunes
diplômés qui représentaient, dans un monde meilleur,
l'avenir de la Somalie. La tragédie a aussi fait réagir les
Somaliens sur les réseaux sociaux, en effet, le centre des études
et des recherches somalien nous explique comment les utilisateurs de Face book
ont réagi face à la mort de ce grand nombre
d'émigrés somaliens:
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147 RT, Des dizaines de réfugiés morts le 4
septembre après le naufrage d'un bateau pneumatique en
Méditerrané, publié le 04/09/2015, en ligne :
https://arabic.rt.com/news/793148-%D8%AE,
consulté le 03/012/2017.
148 ADEN Abdallah Abdoulkader, La fuite d'une mort vers
une autres, publié le 20/04/2016, en ligne :
http://mogadishucenter.com/2016/04/%D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%87%D8%B1%D9%8A%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D9%81%D8%B1%D8%A7%D8%B1-%D9%85%D9%86-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%88%D8%AA-
%D8%A7%D9%84%D9%89-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%88%D8%AA/
,consulté le 20/09/2017.
92
« Cette question a bouleversé la communauté
somalienne, en particulier les jeunes. Les médias sociaux ont couvert
cette nouvelle avec une grande intensité, ainsi, Face book s'est
transformée en un écran de condoléances pour la
majorité des participants somaliens, et les pages Face book se sont
emplies de photos des jeunes de cette épreuve, et de leurs
séduisantes photos avant qu'ils n'entreprennent ce voyage. ».
Toutefois, plusieurs journaux internationaux du monde entier
dont la chaîne al-Jazeera, la chaîne britannique BBCal-?Arabiyya
ont diffusé des informations sur le drame. Dans le paragraphe suivant,
nous allons essayer de voir comment cette tragédie a été
décrite dans la presse arabe et occidentale. Tout d'abord, BBC
était la première chaîne à diffuser le naufrage du
navire en interviewant les rescapés du naufrage :
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« Comme les survivants l'ont indiqué à la
chaîne britannique BBC, des centaines d'émigrés clandestins
se sont noyés lorsque le bateau qui les transportait a
chaviré en Méditerranée[...] Les
survivants ont dit qu'ils avaient été transférés
dans un autre bateau après le renversement de leur bateau vers
minuit[...] Ils rajoutèrent qu'environ 500 personnes
sont mortes [...]Un somalien qui s'appelle Abdelkader a dit : au
début, 240 personnes parmi nous sont parties de la Libye et les passeurs
nous ont emmenés dans unplus grand bateau en bois qui faisait
près de 30 mètres et transportaient déjà environ
300 autres passagers [...]. Mouad a indiqué qu'il était le seul
parmi un petit nombre de personnes à pouvoir nager vers un petit bateau
[...]Une femme somalienne vivant en Égypte informa le service de la BBC
en langue somali que trois de ses proches sont perdus depuis leur départ
vers l'Europe. [...] Le président somalien avait exprimé ses
condoléances après cet incident. L'ambassade de la Somalie au
Caire a confirmé que le nombre des victimes est d'environ 400 personnes.
».
149 BBC,Des
centainesd'émigrésmortsnoyés après le naufrage de
leurbateau en Méditerranée, publié le 18 avril 2016,
disponible en ligne :
http://www.bbc.com/arabic/worldnews/2016/04/160418_migrants_crisis_boat
, consulté le 22/01/2018.
93
RT150 la chaine russe, diffuse cette information
sur son site Internet en confirmant aussi le naufrage d'un bateau transportant
des Somaliens. En réalité, la presse russe a rediffusé la
même nouvelle que la BBC al-?Arabiyya. Et tout comme la BBC, RT rappelle
que le nombre de morts est de 400 personnes somaliennes.
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« Lundi 18 avril 2016, la chaîne britannique BBC
rapporte selon des sources égyptiennes que plus de 400
émigrés clandestins qui tentaient d'atteindre les côtes
européennes se sont noyés dans la mer
Méditerranée. Les sources ont indiqué que la
plupart des naufragés sont des citoyens somaliens qui venus de
l'Égypte se dirigeaient vers la côte italienne à bord de
quatre bateaux anciens ce qui a causé le naufrage. ».
À la suite de cette tragédie, la presse
francophone n'a pas cessé de parler du naufrage, ainsi, elle n'est pas
restée silencieuse face à cette tragédie, par exemple, le
journal L'humanité a rapporté selon des sources de la BBC que des
centaines d'émigrés clandestins ont perdu la vie en
Méditerranée. Aussi, que ces émigrés sont partis de
l'Égypte à bord de quatre embarcations en direction de l'Italie
:« Plus de 400 migrants, somaliens en majorité sont portés
disparus depuis hier matin, alors que, partis d'Égypte sur quatre
grosses embarcations de fortune, ils cherchaient à rallier les
côtes italiennes. L'information a été donnée par la
chaine Bbc al-?Arabiyya, puis confirmée par l'ambassadeur de Somalie en
Égypte.... Le correspondant de la BBC au Kenya a affirmé avoir
parlé à des proches des migrants disparus et selon la presse
somalienne, citée par l'agence de presse italienne, une trentaine
d'entre eux seulement auraient été secourus152.
».
150 RT, Naufrage plus de 400 migrants en
Méditerranée, le 18/04/2016, en ligne :
https://arabic.rt.com/news/819590,
consulté le 12/03/2017.
151 RT « dLua4áÇ ÖfiJ y
ÈdJ 1J yp. j4 400 e4 yËßI cayA », le
18/04/2016, enligne :
https://arabic.rt.com/news/819590-%D8%BA%D8%B1%D9%82-%D8%A3%D9%83%D8%AB%D8%B1-%D9%85%D9%86-400-%D9%85%D9%87%D8%A7%D8%AC%D8%B1-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%AD%D8%B1-
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consulté le 15/11/2017.
152LEMAHIEU THOMAS, Cimetière
Méditerranée pour 400 Somaliens, publié le
19 AVRIL 2016, en ligne :
HTTPS://WWW.HUMANITE.FR/CIMETIERE-MEDITERRANEE-POUR-400-SOMALIENS-605022
, CONSULTE LE 28/03/2018.
94
Le journal belge, RTBF153 a également
relaté le naufrage sur son site Internet, le même jour
après l'article de la BBC. Et comme les autres journaux, RTBF a
communiqué le même itinéraire : « 400 migrants partis
d'Égypte seraient portés disparus. Le ministère italien
des affaires étrangères cherche encore à obtenir davantage
de détails auprès des autorités égyptiennes. Ce
serait pour la plupart des somaliens [...]. Tous partis des côtes
égyptiennes sur quatre bateaux de fortune pour rejoindre l'Italie. Mais
selon la BBC en langue arabe, les bateaux ont chaviré peu après
le départ, seules 29 personnes auraient été secourues. Ce
sont les familles somaliennes des disparus qui ont signalé le naufrage
aux correspondants de la BBC (Valérie Dupont. 2016) ».
Dans un nouvel article, al-Jazeera affirme que le
président italien Sergio MATARELLA a déclaré que de
nombreux émigrés ont péri noyés en
Méditerranée, et lors des funérailles des victimes, il
annonça que l'Europe devra considérer cette dernière
tragédie. De son côté, le ministre des affaires
étrangères italien a commenté cet incident en disant :
«il est certain que nous sommes en présence d'une nouvelle
tragédie en Méditerranée, exactement un an après
celle que nous avons eu dans les eaux libyennes154.».
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153RTBF : Radiotélévision Belge
de la Fédération Wallonie Bruxelles.
154EUGÉNIO POPULIN, Nouvelle
tragédie de migrants au large de l'Egypte, publié le 16
avril 2016, en ligne :
https://blogs.mediapart.fr/eugenio-populin/blog/180416/nouvelle-tragedie-de-migrants-au-large-de-legypte
, consulté le 08/11/2017.
155 AL-JAZEERA, La mort de plusieurs émigrés
dans une catastrophe en Méditerranée, publié le 18
avril 2016, en ligne :
http://www.aljazeera.net/news/international/2016/4/18/%D8%B1%D8%A6%D9%8A%D8%B3-
%D8%A5%D9%8A%D8%B7%D8%A7%D9%84%D9%8A%D8%A7-%D9%85%D9%82%D8%AA%D9%84-
« Le président italien Sergio MATARELLA a
déclaré que certains émigrés ont
trouvé la mort en Méditerranée, tandis
que le ministre italien des affaires étrangères a indiqué
que son pays était en attente de plus de détails sur la
tragédie [...] Des informations indiquent que près de
400 personnes ont péri en mer dans le naufrage d'embarcations
à proximité des côtes égyptiennes en
tentant de rejoindre l'Europe[...], L'ambassadeur de la Somalie en
Égypte a confirmé que les réfugiés qui se sont
noyés sont de nationalité somalienne et leur nombre
était d'environ quatre cent. ».
Malgré la guerre civile qui a déchiré le
pays depuis les deux dernières décennies, la Somalie
possède une importante presse. Cependant, et bien qu'existe des presses
en arabe et anglais, la majorité des médias somaliens restent en
langue somali, et chacun de ces journaux traite quotidiennement les
actualités locales en Somalie, ainsi que les évènements
internationaux. Lors de cette dernière tragédie, l'incident a
dominé les médias somaliens, en effet, dans les médias
audiovisuels et la presse papier qu'il est la pire tragédie du naufrage.
Le 20 avril 2016 Somali Times, journal somalien en langue arabe, a
édité un article sur son site internet en affirmant la mort de
400 émigrés somaliens en Méditerranée. Suivi par un
autre article publié par le centre des études et des recherches
de Mogadishu156. Ici nous allons nous intéresser aux termes
utilisés pour décrire le naufrage :
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%D8%A8%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AA%D9%88%D8%B3%D8%B7 ,
consulté le 08/04/2018.
156Le centre de recherche de Mogadishu est
un centre de recherche scientifique qui siège dans la capitale
somalienne Mogadishu.
157SOMALI TIMES, L'émigration
clandestine conduit nos jeunes vers les griffes de la mort, publié
le 20 avril 2016, en ligne :
http://www.somalitimes.net/2016/04/20/%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%AC%D8%B1%D8%A9-%D8%BA%D9%8A%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%B1%D8%B9%D9%8A%D8%A9-%D8%AA%D8%B3%D9%88%D9%82-
96
« Environ 400 émigrés clandestins
majoritairement provenant de la Somalie sont morts en
Méditerranée dans une tentative d'atteindre illégalement
l'Europe[...] Cet événement incarne les risques de
l'émigration clandestine qui menace actuellement la vie des jeunes
somaliens, qui se jettent dans le cercueil de la mort pour atteindre l'Europe
dangereusement, dans le but de réaliser un rêve qui leur fait
signe de loin [...]...Le dernier naufrage a coûté la vie
à des centaines de jeunes somaliens [...] Dans plusieurs foyers
somaliens, cette tragédie a fait pleurer les parents, les soeurs, les
frères et les proches. Cette catastrophe a touché tous
les Somaliens ainsi que le président du Somalie Hassan CHEIK
MAHMOUD qui a exprimé profondément son regret dans un
communiqué : cet incident douloureux montre le besoin
de sensibiliser les jeunes contre l'émigration clandestine. ».
À la suite de cette tragédie, une
funérailles est organisé en Rome, le capital Italien hommage pour
ces migrants somaliens noyées en méditerranée. Le drapeau
de leurs pays, (Somalie) est mis sur leurs cercueils comme montre cette photo
ci-dessous :
Figure 7 : des migrants clandestins somaliens morts en
méditerrané158.
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consulté le
06/11/2017.
158 Ali Omar ghedi, « funeraille pour un des migrants
somaliens en Italie »
http://www.qaranimo.com/news/2016/02/14/meydadka-dhalinyaro-soomaali-tahriib-ah-oo-aas-maamuus-loogu-sameeyay-talyaaniga/
, consulté le 18/12/2017.
97
D'après le dernier extrait de journal « Somali
Times », le 18 avril 2016 était un deuil national en Somalie
après la perte d'environ 400 citoyens somaliens en
Méditerranée, il s'agit du naufrage le plus meurtrier depuis le
début du phénomène de l'émigration. Comme il est
cité dans l'article, ce naufrage à bouleversé plusieurs
familles qui ont perdu leurs proches dans cette tragédie et les
Somaliens du monde entier partageaient sur les réseaux sociaux notamment
Face book les photos de victimes prises avant le naufrage. Ils sont partis pour
réaliser un rêve, mais ont perdu la vie avant d'atteindre ce
rêve et la Méditerranée est désormais leur
cimetière éternel. En outre, parmi les personnes les plus
touchées fut un père qui a perdu son enfant, un étudiant
universitaire qui s'est dirigé vers l'Égypte puis vers la mer
pour rentrer en Europe. Par malheur, il s'est noyé et est parmi les
morts, un membre de sa famille informe le journal Somali Times
que leur enfant se trouvait parmi les victimes. Dans ce contexte,
Mahmoud MOHAMMED, un Somalien dont la famille a perdu un enfant informe le
journal Somali Times :
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« Ma famille est touchée par le dernier
naufrage où elle a perdu un jeune garçon
âgé de vingt ans, il étudiait à l'université
pour obtenir le Baccalauréat. Il a quitté l'université
pour l'Égypte puis pour la mer pour qu'il puisse rentrer en Europe.
Mahmoud ajoute que la famille s'est assurée de la mort de leur fils le
18 Avril 2016. Le père du garçon vivait avec une hypertension
artérielle et son état s'est aggravé, il
a été hospitalisé dans un état critique.
La tristesse domine l'ensemble la famille.
».
En étudiant les deux extraits de la presse Somali
al-Yawm, on remarque dans le premier extrait la phrase suivante,
«al-Higra ... bâtat-tuhadidu-?ayât
a?omâliyîna... », dans laquelle l'auteur a
utilisé une personnification de l'émigration clandestine, en
effet, « la personnification est une figure de style par laquelle on
prête des qualités humaines à une chose, une idée ou
un
159 Ibid.
98
animal, elle est le produit d'une comparaison ou d'une
métaphore160 », donc on remarque que le verbe «
tuhadidu » de la racine « h.d.d
» « menacer », connote un comportement humain qui a
été attribué à l'émigration. Aussi, dans le
deuxième extrait, on observe l'utilisation du verbe«
yusay?iru », dans « al-?uznu-yu?ay?iru
-?alã-afrãd-l?ã?lÏ » «La tristesse
domine l'ensemble de la famille » qui a été employé
dans un sens figuré, car la tristesse ne peut dominer, cette phrase
contient un Maðâzmursal, un procédé qui se fonde sur
l'emploi d'un mot dans un sens figuré sans qu'il y ait la moindre
relation de similitude entre les deux sens. Cependant, Les relations entre les
deux sens, à savoir le sens figuré et le sens propre, doit se
confirmer par un indice, qarîna en arabe, montrant la
nécessité de ne pas prendre le mot au sens premier161.
Ici, le verbe « dominer » signifie que la famille est triste
après la mort de leur enfant.
Dans le premier extrait, quatre différents termes ont
été employés : « ?ãdi?
l-a?îr162 », « al-fãji?a
l-a?îra163», «
al-mu?îba164», «
?ãdi? al-alîm165». Et dans le
deuxième extrait « ?ãdi?
l-garg166», « al-?abar
l-mufgi167 », termes possédant le même
sens. En effet, comme nous l'avons vu avant, la presse Somali Times,
emploie des termes au même sens pour transmettre des connotations fortes,
ainsi nous pouvons observer que le choix de ces termes a pour but d'avertir les
jeunes à ne pas entreprendre ce voyage périlleux et de
transmettre une information précise sur le naufrage.
Dans la même optique, le centre de recherche de
Mogadishu a publié un article qui est apparu après celui de
Somali Times et qui nous transmet la même information en ajoutant que les
émigrés fuyaient la guerre et la pauvreté en Somalie. Et
tout comme Somali Times, les victimes du naufrage sont des étudiants
somaliens que les Somaliens considéraient être l'avenir du pays
:
160 ADRIAN, Personnification : définition
simple et exemples, Figure de style, publié le 08/09/2017, en ligne
:
http://www.laculturegenerale.com/personnification-definition-simple-exemples/,
consulté le 27/01/2018.
161 KHALFALLAH Nejmeddine, Cours sur la tradition
rhétorique arabe, donné aux master 1 MECO, 2016-2017
162 Le dernier incident.
163 La récente tragédie.
164 La catastrophe
165Cet incident douloureux 166
Incident du naufrage. 167Une nouvelle tragique.
99
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« Après la catastrophe survenue en
Méditerranée, un grand nombre d'émigrés dont la
plupart étaient d'origine somalienne ont péri noyés
après le naufrage de leur bateau en Méditerranée. Ils
fuyaient la guerre et la famine qui menacent la vie de la plupart des
Somaliens, et ce pourquoi ils ont parcouru l'Europe. Cet incident est le plus
grave en son genre, puisque la majorité des morts étaient des
jeunes...dont beaucoup d'entre eux étaient des académiciens qui
ont fait des efforts considérables pour obtenir des savoirs et des
qualifications scientifiques dans un pays où l'analphabétisme est
très élevé. ».
D'après l'extrait, nous constatons que l'auteur a
traité la thématique d'une manière similaire à
celle de Somali al-Yawm. En premier lieu, cet article souligne encore une fois
que ce naufrage était l'incident le plus désastreux auquel les
émigrés clandestins ont fait face. Pour décrire l'incident
qui a couté la vie à 400 personnes, l'article emploie les termes
suivants : « Al-kâri?a169», «
?âdi? l-garg170». « aswa?
l-?awâdi? 171», et nous constatons que ces
termes sont les mêmes qui ont déjà été
utilisés par la presse Somali al-Yawm dans les extraits analysés
ci-dessus. En ce qui concerne la manière de l'analyse de l'incident,
l'article du centre de recherche de Mogadishu nous a fourni une information
supplémentaire, détaillée et plus précise,
puisqu'il s'est intéressé aussi aux causes qui ont poussé
les jeunes à émigrer, contrairement à Somali al-Yawm qui a
juste évoqué le naufrage et la réaction de la
société somalienne face à cette tragédie...etc.
Enfin, et d'après cette analyse, le point important à tirer est
que la presse a couvert cet incident de manière complète et
précise permettant ainsi aux lecteurs d'avoir une information
détaillée. Aussi, les articles somaliens
168 HASSAN AHMED Sharif, Qu'est-ce qui pousse les jeunes
somaliens à l'émigration clandestine, publié le 27
avril 2016, en ligne :
http://mogadishucenter.com/2016/04/%D9%85%D8%A7-%D8%A7%D9%84%D8%B0%D9%8A-%D9%8A%D8%AF%D9%81%D8%B9-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%A8%D8%A7%D8%A8-
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%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%AC%D8%B1/ ,consulté le
09/12/2017.
169 La catastrophe.
170 Incident du naufrage.
171 Le pire naufrage.
100
étudiés emploient les mêmes termes pour
communiquer ce naufrage et pour transmettre un message commun aux lecteurs
somaliens ainsi qu'au reste du monde.
6. La souffrance rencontrée par les immigrés
une fois en Europe
Ici nous allons nous concentrer sur la souffrance et les
difficultés ressenties et traversées par les immigrés
somaliens demandeurs d'asile une fois en Europe. Nous avons observé tout
au long de cette étude que les émigrés avaient une fausse
image de l'Europe où ils pensaient que toutes leurs envies allaient
rapidement se réaliser, rappelons que cette fausse image de l'Europe a
été surtout véhiculée par les passeurs et certains
émigrés arrivés en Europe.
Après avoir voyagé des milliers de
kilomètres à travers le désert entre le Soudant et la
Libye, et après avoir traversé la Méditerranée.
Dès leurs arrivés en Europe, certains Somaliens sont
confrontés aux problèmes suivants : maladies, la barrière
de la langue, le manque de logement, le chômage, etc. Certains souffrent
de symptômes psychologiques à cause du long voyage et des mauvais
traitements en Libye, ils se souviennent de la détention, de la torture,
des abus sexuels, de la mort des proches ... « Selon l'organisation
mondiale de la santé, un Somalien sur trois a souffert à un
moment ou un autre d'un type de trouble psychologique et a été la
victime de passage à tabac, torture, viol ou blessure à vie. De
plus, l'organisation signale que les personnes souffrant de troubles mentaux
sont souvent enchaînées ou emprisonnés. La majorité
des personnes ne bénéficient pas d'une telle assistance et se
retrouvent marginalisées et isolées, devenant ainsi des proies
faciles pour les magafes (les passeurs) qui leur promettent une vie
meilleure en Europe 172». Par exemple, un jeune somalien
détenu en Italie souffre d'un traumatisme après la perte de sa
soeur en Méditerranée et il a raconté le récit
suivant :
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172 MAJIDI Nassim, Op., cit., consulté le
25/02/2018.
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« Elle flottait sur l'eau et avait le dos
brûlé et découvert, son image est toujours dans ma
tête » a raconté Mohamed AWAYS, un jeune somalien de
vingt ans qui raconte la perte de sa soeur Fatima, dans le voyage meurtrier
qu'ils avaient effectué à travers la mer
Méditerranée avec 40 autres somaliens du Bosaso, une ville
côtière en Somalie. Il est actuellement dans le centre Finolyo
pour les réfugiés à Turin au Nord de l'Italie où
Mohamed passe ses journées qu'il décrit de
misérables, désespéré d'avoir entrepris le
plus meurtri voyage et après avoir assisté à la
mort de sa soeur et ses compagnons...».
Depuis la Somalie, Mohamed et sa soeur ont traversé des
centaines de kilomètres à travers le désert, la Libye puis
vers l'Europe à bord d'un bateau pneumatique qui n'avait pas la
capacité de résister aux vagues. Ils ont payé 3 000
dollars pour le voyage mais par malheur il a perdu sa soeur Fatouma
après le naufrage du bateau, il la voyait en pleine mer se noyer devant
ses yeux. Arrivé en Italie, il est triste, déprimé au
point que ses journées sont décrites comme être les plus
misérables, de plus, il a été détenu dans un centre
de détention en Italie.
Parfois, lorsqu'ils arrivent à traverser la
Méditerranée, la principale entrée de l'Europe est
l'Italie, la Turquie et la Grèce, où beaucoup d'entre eux n'y
déposent pas la demande d'asile. En revanche, ils optent pour d'autres
pays riches qui acceptent la demande d'asile facilement comme l'Allemagne. Et
durant ce voyage clandestin dans les pays européens, les immigrés
sont exposés à la mort à cause du froid, en effet, le
journal Arabie Sputnik a communiqué la mort d'une Somalienne à
cause du froid :
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101
173 AL FARAJI Abdulmajid, Des Somaliens face au voyage de la
mort, publié en décembre 2015, en
ligne :
https://www.alaraby.co.uk/investigations/2015/12/15/%D8%B5%D9%88%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A%D9%88%D9%86-%D9%8A%D8%AE%D9%88%D8%B6%D9%88%D9%86-%D8%B1%D8%AD%D9%84%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%88%D8%AA-%D8%A8%D8%AD%D8%AB%D8%A7-%D8%B9%D9%86-
%D8%A7%D9%84%D8%AD%D9%8A%D8%A7%D8%A9 , consulté le
20 /01/2018).
174 SPUTNIK ARABI, Le froid tue une immigrée
somalienne en Bulgarie, publié le 02/01/2017, en
ligne :
https://arabic.sputniknews.com/world/201701021021545065-%D9%87%D8%AC%D8%B1%D8%A9-
102
« La police bulgare a annoncé avoir
retrouvé le corps d'une immigrée somalienne morte
à cause du froid sur le mont Stranja près de la
frontière Turque. La jeune femme faisait partie d'un groupe d'une
trentaine d'immigrés clandestins arrêtés par la police des
frontières. [...] Deux adolescents somaliens, un
garçon de 16 ans et une fille de 14 ans ont également souffert
après qu'ils aient eu les doigts gelés.
».
1. La barrière linguistique et le chômage
Dès l'arrivée des migrants en Europe, ils font
face à la barrière linguistique qui leur pose beaucoup de
problèmes, surtout pour les adultes, mais pour s'intégrer
à la société des pays d'accueil, ces personnes doivent
apprendre la langue du pays, ainsi on constate qu'« en Europe, la
connaissance de la langue et de la société d'accueil est de plus
en plus une condition nécessaire à l'intégration des
migrants dans leur pays d'arrivée, qu'il s'agisse d'entrer sur le
territoire, d'obtenir l'autorisation de résidence permanente ou d'en
acquérir la nationalité. Un grand nombre de pays européens
mettent ainsi en place différentes politiques de formations
linguistiques sanctionnées par des tests175». Cependant,
la langue maternelle pour les Somaliens est le somali et certains grâce
aux études connaissent l'anglais, ces derniers n'auront donc pas de
barrière linguistique s'ils déposent une demande d'asile dans un
pays parlant l'anglais comme les Pays Bas ou une partie de la Belgique, et en
ce qui ceux qui ne parlent que le Somali alors ils auront des
difficultés de communication dans les pays européens. En France,
ces réfugiés peuvent apprendre la langue française par des
cours donnés par l'office français de protection des
réfugiés et apatrides, OFPRA. Cependant cet l'apprentissage de
cette nouvelle langue n'est pas sans conséquences, puisqu'ils
mènent beaucoup d'entre eux à rester sans activités
professionnelles car ils ne peuvent même pas s'exprimer. En effet, selon
CHARMARKEH Houssein176, les migrants somaliens en Europe
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consulté le
20/12/2012.
175 EXTRAMIANA Claire et VAN AVERMAET Piet, Apprendre la
langue du pays d'accueil, dans Hommes et migrations, numéro 1288,
publié en 2010, p.8.
176 CHARMARKEH Houssein, Op., cit.
103
font face à plusieurs difficultés dont la
langue. La qualité de l'intégration des Somaliens est donc faible
à cause du manque de maitrise de la langue du pays d'accueil.
Le 28 décembre 2017, nous avons visité la ville
d'Angers où nous avons rencontré des réfugiés
demandeurs d'asile, j'ai pu donc m'entretenir avec eux en langue Somali, sur
leurs trajets jusqu'en Europe et sur leurs vies en France. J'ai
rencontré un jeune bachelier qui m'a affirmé que l'obstacle le
plus important à leur arrivée en Europe est celui de la langue,
aussi, il met l'accent sur le fait que l'apprentissage de cette langue leur est
difficile puisqu'ils ne sont pas intégrés dans la
société française.
2. L'empreinte digitale et le rapatriement
Certains Somaliens font ce qu'on appelle l'Asylum shoping,
c'est quand les migrants choisissent le pays d'accueil en fonction de sa
situation économique, en fonction de la politique des demandes d'asile,
et en fonction de s'ils y possèdent des proches. Cependant, en 2003, les
pays européens ont signé un accord sous le principe du One
stop, One chopes, selon lequel, l'immigré doit obligatoirement voir
traiter sa demande dans le premier pays d'accueil européen où il
a mis le pied (Catherine Wenden, 2017.99). Cependant, la majorité des
immigrés n'ont pas connaissance des traités et accords
européens, et déposent donc plusieurs demandes d'asile dans
différents pays -choisis selon les critères
mentionnés-mais ces demandes sont nulles et seul le pays dans lequel
l'immigré a été en premier acceptera sa demande. A titre
d'exemple, en 2010, Abdurrahman177un jeune somalien qui est
arrivé en Hongrie et souffrait à cause du froid auquel il
n'était habitué a décidé de se rendre chez des
proches à Manchester au Royaume-Unis - les règlements de l'union
européenne lui permettent de se rendre dans d'autres États
d'Europe pour une période de trente jours, sans pouvoir toutefois s'y
installer - mais il s'est fait arrêter et renvoyé à
Budapest, conformément au règlement de Dublin
II178.
« Ce jeune homme a expliqué qu'il avait
été abandonné à l'aéroport de Budapest, tout
ce qu'il avait sur lui, c'était une carte d'embarquement pour le vol
Londres-Budapest. A Budapest, il s'est retrouvé sans abri durant trois
nuits [....] Il avait froid et faim, il était sale et il avait peur des
skinheads. Il s'est alors rendu dans le seul endroit qu'il
177Nom fictif donné pour des raisons de
protection comme indiqué par HCR.
178 Ces dispositions obligent les demandeurs d'asile à
rester dans le pays où ils ont déposé une demande d'asile,
qui est leur premier point d'entrée en Europe.
104
connaissait, le centre Bicske. Il peut obtenir tous les
documents d'identité avec l'aide du Bureau de l'immigration et de la
nationalité, mais il a besoin de parler le hongrois et de temps. Le HCR
espère que son intervention, visant à résoudre la crise du
logement pour les réfugiés et à appuyer une
amélioration des politiques d'intégration y compris le droit de
travailler et de vivre dans la dignité179 ».
La raison qui a obligé ce jeune homme à quitter
la Hongrie est le froid et la barrière de la langue qui l'empêche
d'avoir un travail. C'est pour cela qu'il a décidé de se rendre
clandestinement aule Royaume-Unis pour s'y installer avec sa famille. Puis, il
a été rapatrié ver la Hongrie après quelques mois
conformément au système européens, Eurodac, qui est un
système d'information des empreintes digitales permettant d'identifier
les demandeurs d'asile frauduleux dans plusieurs pays de l'Europe.
Ce renvoie d'immigrants vers les pays qui leur sont de droit
ne concerne pas uniquement les pays européens mais il peut s'agir aussi
de pays comme la Libye ou la Somalie, acte qui peut être dangereux pour
les immigrés surtout s'il s'agit d'un rapatriement vers la Libye ou la
Somalie. Pour cette raison, le 23 février 2012, la cour
européenne a condamné un acte concernant des immigrés
somaliens refoulés par l'Italie vers la Libye : « La juridiction du
Conseil de l'Europe a condamné l'Italie pour avoir intercepté et
refoulé vers la Libye un groupe de Somaliens. En violation de la
Convention européenne des droits de l'homme et sans avoir
préalablement examiné si cela constituait un risque réel
pour ces personnes, dans le cadre de l'affaire intitulée Hirsi Djama et
autres180. ».
La souffrance exprimée par ces personnes est comparable
à celle de nombreux immigrés somaliens qui arrivent en Europe
chaque année, et lorsqu'ils souffrent dans un pays ils décident
de le changer pour un autre mais en vain.
MOUSE AHMED Nima fait partie de ces immigrées qui
souffraient en Europe, c'est une jeune somalienne qui a essayé de se
suicider après qu'elle ait été rapatriée de la
Suède, en effet, elle a expliqué dans une interview que sa
demande d'asile a été refusée par l'autorité
Autrichienne, rajoutant qu'elle et d'autres Somalien sont été
forcés de dormir dehors. MOUSE AHMED Nima essaya de
179TOTH Zoltan, H. SUNJIC Melita, Des
réfugiés somaliens sans abri en plein hiver à
Budapest, publié le 27 /01/2010, en ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/stories/2010/1/4b61c1376/refugies-somaliens-abri-plein-hiver-budapest.html?query=les%20refugies%20somalien%20en%20europe,
Consulté le 16/02/2018.
180UNHCR, La Cour européenne des droits
de l'homme prononce un jugement faisant date sur le refoulement en mer
Méditerranée, en ligne :
http://www.unhcr.org/fr/news/press/2012/2/4f465a2ec/strasbourg-cour-europeenne-droits-lhomme-prononce-jugement-faisant-date.html?query=les%20somaliens%20en%20libye,
consulté le 05/12/2017.
105
rejoindre la Suède mais à cause de l'Eurodac, elle
a été repérée puis rapatriée vers
l'Autriche, premier pays où elle a posé les pieds à son
entrée en Europe. Voici l'extrait d'un entretien qu'un journaliste du
VOA Somali181 a réalisé avec MOUSE AHMED Nima :
« -Le journaliste de la VOA : comment vous appelez-vous ?
-Nima : je m'appelle Nima Mousse Ahmed
-Le journaliste : D'où venez-vous ?
-Nima : je suis de la Somalie,
-Le journaliste : où avez-vous commencé votre
voyage ?
Nima : j'ai commencé mon voyage de la Somalie en passant
par l'Éthiopie, le Soudan, la
Libye. Je suis restée en mer pendant une nuit et une
journée avec 380 autres émigrés
et ont a été secourus par un navire
américain qui nous a amené en Italie. Puis je me suis
dirigée vers l'Autriche.
Le journaliste : combien de mois a duré votre trajet ?
Nima : presque 6 mois,
Le journaliste : combien avez-vous payé pour venir en
Autriche ?
Nima : j'ai payé environ 8500 dollars,
Le journaliste : pourquoi avez-vous quitté votre pays ?
Nima : à cause des problèmes intérieurs,
Le journaliste de la VOA : avez-vous de la famille en Somalie
?
Nima: oui, j'ai quitté ma mère, mon père et
mes enfants,
Le journaliste : combien d'enfants avez-vous ?
Nima : j'ai deux enfants, un garçon Amir de 3 ans, et une
fille Amira de deux ans.
Le journaliste : quand as-tu vu tes enfants pour la
dernière fois ?
Nima: c'était en octobre 2014.
Le journaliste : êtes-vous en contact avec eux ?
Nima : oui, on se parle.
Le journaliste : est-ce que vos enfants savent que tu as
été blessée ?
Nima : oui, ils savent pour ma blessure, mon
fils m'a dit qu'il sait ce que j'ai fait et il
qu'il prie pour moi.
Le journaliste lui demande la raison qui l'emmena à
vouloir mettre fin à sa vie en sautant
d'un immeuble,
Le journaliste : que s'est-il passé ?
Nima: j'ai sauté du troisième étage
d'un immeuble, la vie est dur ici. J'attends
toujours une réponse pour ma demande
d'asile, je n'ai reçu aucun document et je n'ai
181 VOA SOMALI, abréviation pour la voix de
l'Amérique, une radio aux Etats-Unies.
106
pas été convoqué à un entretien,
Le journaliste : qu'avez-vous pensé lorsque vous avez
sauté ?
Nima : je voulais me suicider car la vie est devenue
difficile pour moi.
Le journaliste : que s'est-il passé ensuite ?
Nima : je me suis cassé les deux jambes et la
colonne vertébrale et j'ai été dans le
coma pendant quatre jours.
Le journaliste : quels sont vos projets ?
Nima : je veux partir en Suède mais j'ai été
interceptée par la police et ramenée au camp
alors que j'étais blessée.
Le journaliste : quel est votre message pour ceux qui verront
cette interview ?
Nima : je conseille les Africains surtout mes frères et
soeurs en Somalie qu'ils arrêtent de
rêver de l'Europe, il n'y a rien ici.
Le journaliste : n'avez -vous pas entendu les mêmes paroles
quand vous étiez en Afrique
?
Nima : si j'entendais, mais je pensais que les gens mentaient.
Maintenant, je vois la
réalité, au moins, en Afrique, je n'ai jamais connu
la faim. Mais ici, j'ai faim et il fait très
froid car il neige tout le temps182. ».
MOUSE AHMED Nima est comme plusieurs de jeunes somaliens
pensait qu'une fois arrivée en Europe, elle va réaliser ses
rêves et vivre une vie meilleure. Et comme beaucoup d'immigrés qui
ne connaissent les règlements européens, elle a quitté son
pays d'accueil pour la Suède, mais en vain, puisqu'elle n'y a pas
droit.
3. Le manque de logement et le refus des demandes
d'asile
Le logement représente un des obstacles
rencontrés par les immigrés, bien que certains arrivent à
trouver un logement dans le pays d'accueil, d'autres restent sans domicile fixe
notamment ceux qui ont essayé de quitter le pays d'accueil. En effet,
selon CHARMARKEH, « ils sont confrontés à de graves
problèmes de logement liés au contexte de crise de l'accueil des
demandeurs d'asile et des réfugiés en France. L'absence de
logement, la saturation de l'hébergement d'urgence et des structures
institutionnelles d'insertion sociale insuffisantes ou parfois inexistantes
pour les demandeurs d'asile ont créé des situations
d'extrême
182 La section en langue Somali de la radio voix de
l'Amérique : traduction personnelle après l'écoute
d'entretien mené avec Nima en langue somalie par un journaliste de VOA
basé en Autriche, publié le 23/10/2015, en ligne :
https://www.youtube.com/watch?v=R7E-eHMj
xY, consulté le 14/11/2017.
107
pauvreté...ils leur arrivent parfois de dormir dans les
rues lorsqu'ils ne trouvent pas de logement183».
Dans la culture somalienne, la question de la
solidarité et de partage est indispensable et lorsque certains ne
trouvent pas de logements, ou leurs demandes d'asile est rejetée ou en
cours de traitement, vivent chez ceux qui possèdent déjà
un logement. Le 13 juillet 2012, le site France terre d'asile, a
communiqué le rude quotidien des immigrés somaliens de Rennes
:
« Des immigrés somaliens vivent dans la
précarité, en France depuis juillet 2011, ils se heurtent au
refus des autorités de leur accorder le droit d'asile auquel ils ont
droit. En plein centre-ville de Montpellier, un bâtiment devenu squat.
Illustration d'une politique d'asile à la dérive. A
l'intérieur, 80 Somaliens s'entassent depuis novembre dans
l'indifférence générale. Douze par chambres sur trois
étages, ils dorment sur des matelas à même le sol, au
milieu de cartons de nourriture. Tous ont quitté le pays pour la
même raison. Échapper à la mort dans une Somalie en pleine
guerre civile. En France depuis un an, ils espèrent obtenir un droit
d'asile. En vain, à l'arrivée de ces migrants somaliens, la
préfecture refuse une autorisation provisoire de séjour. La
raison les empreintes digitales altérées. Condition indispensable
pour savoir s'ils sont déjà passés par d'autres
États de l'espace Schengen où ils pourraient être
reconduits184».
183CHARMARKEH Houssein, Op., cit. p. 43.
184 FRANCE TERRE D'ASILE, La galère des
réfugiés somaliens, publié le 13 juillet 2015, en
ligne :
http://www.france-terre-asile.org/actualites/actualites/actualites-choisies/asile-la-galere-des-refugies-somaliens,consulté
le 17/02/2018.
108
Également, le 13 juin 2015 quelques Somaliens sans
logement ont construit des tentes au coeur de Rennes :
figure3 : Photo des Somaliens dans un parc du centre de
Rennes185, (Ouest-France, 06.2015).
« Les Somaliens avaient trouvé refuge près
du théâtre du Vieux Saint-Etienne, au coeur de
Rennes. Des solutions d'hébergement d'urgence ont
été trouvées pour les 19 Somaliens. Dans des hôtels
de la métropole 4 d'entre eux, identifiés comme des demandeurs
d'asile, vont être relogés dans un lieu
d'hébergement. Les 15 autres vont déposer une demande
d'asile186.. ».
Et pour conclure cette partie, bien qu'on ait pu
étudier la situation des immigrés dans tous les
pays d'Europe, cependant, nous avons pu mettre en lumière leur
situation en France et dans quelques autres pays européens.
185 OUEST FRANCE, Les Somaliens du Vieux
Saint-Etienne relogés, publié le 13/06/2015, en ligne :
www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/migrants-rennes-les-somaliens-du-vieux-saint-etienne-reloges-3478846
, consulté le 25/02/2017.
186Ibid.
109
Conclusion
L'immigration clandestine somalienne a toujours existé.
En 1991, il y a eu en Somalie une guerre civile qui a causé la chute du
gouvernement central somalien et l'écroulement de toutes les
institutions. Depuis, le pays est plongé dans une situation chaotique,
en effet, des guerres civiles éclatent entre des milices armées
ce qui a provoqué la chute du dernier régime. Ainsi, beaucoup de
Somaliens ont dû quitter le pays à cause de la guerre et se sont
réfugiés dans le monde entier notamment dans les pays de la Corne
de l'Afrique limitrophes de la Somalie, comme Djibouti, l'Éthiopie, le
Kenya et le Yémen... Etc. Les programmes de réinstallation des
organisations humanitaires comme HCR et le haut-commissariat pour
réfugiés a permis à des milliers de Somaliens de
s'installer partout dans le monde mais surtout en Amérique du Nord et en
Europe.
Cette émigration est causée par la guerre qui a
déchiré le pays depuis 1991 et par le chômage qui a
touché une grande majorité de la population somalienne, en effet,
après deux décennies de guerre civile et l'effondrement de toutes
les institutions gouvernementales, la possibilité de trouver un emploi
est nulle, ce qui représente pour beaucoup de Somaliens une grande
difficulté pour gérer leur vie et celle de leur famille. L'autre
raison est liée au groupe al-Ðabâb qui oblige les jeunes
à le rejoindre et comme témoignent les rescapés du groupe,
ils ont immigré pour éviter les menaces et les recrutements du
groupe. Enfin, la dernière cause de départ est les réseaux
sociaux. Ainsi, on remarque que malgré la guerre civile, des entreprises
du secteur privé ont réalisé un grand développement
dans le domaine de la télécommunication, ce qui a changé
le mode de vie de beaucoup de Somaliens. En effet, elle a facilité la
communication entre les Somaliens restés au pays et ceux partis à
l'étranger et leur a permis, par Face book, l'accès notamment aux
photographies de ceux qui ont réussi à rejoindre l'Europe,
à des informations sur la vie en Europe, et cela les encouragent
à partir en Europe.
À cause de toutes les raisons mentionnées,
plusieurs émigrés clandestins somaliens dont des étudiants
quittent chaque année la Somalie pour avoir une vie meilleure en Europe.
Pour ce faire, ils effectuent un long trajet depuis la Somalie en passant par
d'autres pays comme l'Éthiopie et le Soudan qui constituent la
première étape pour les émigrés somaliens pour
rejoindre la Libye puis l'Europe. Et sans oublier le passage par le
désert entre le Soudan et la Libye, dans lequel ils subissent plusieurs
souffrances physiques et mentales, dont des violences sexuelles, des actes de
tortures. Les rescapés du désert arrivent en Libye, qui est l'un
des pays de transit pour rejoindre l'Italie, la porte d'entrée de
l'Europe, et dès l'arrivée en Libye, les passeurs les remettent
à d'autres trafiquants d'êtres humains locaux qui les emprisonnent
dans des centres de détentions jusqu'à ce que la rançon
soit payée. Durant la période d'attente de cette rançon,
les
110
émigrés font face aux pires violences comme la
torture, les violes contre les femmes émigrées et autres
violations. Et pour recevoir rapidement leurs rançons, les passeurs
publient des vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles ils
torturent les émigrés, et selon les témoignages des
rescapés arrivés en Europe, les détenus ne seront
libérés qu'après avoir réglé la
rançon qui va de 5000 à 8000 dollars, voire plus. Enfin, ceux qui
arrivent à payer la rançon, se préparent et embarquent
dans des bateaux de fortune vers l'Europe.
Depuis le début du phénomène de
l'émigration jusqu'à nos jours, beaucoup d'émigrés
somaliens ont trouvé la mort durant le trajet dans le désert,
dans les pays de transit ou en Méditerranée. Le chiffre exact des
disparus lors de ce périple est inconnu, mais les médias
retiennent deux naufrages parmi les plus meurtriers, celui du 5 octobre 2013
près de l'ile de Lampedusa, où 300 personnes sont mortes
noyées, et celui du 18 avril 2016 où le nombre de
décès atteint 400 victimes.
Les émigrés pensent qu'une fois en Europe ils
vivront une vie bien meilleure, mais les déceptions une fois sur le
territoire sont grandes, ils souffrent de problèmes d'intégration
dans le pays d'accueil en partie à cause de la barrière de la
langue, aussi, ils rencontrent des difficultés à trouver un
logement et un métier, ce qui fait que la majorité est au
chômage à cause aussi du fait que leur apprentissage de la langue
du pays d'accueil dans des institutions humanitaires occupe la totalité
de leur temps, enfin, ils ont des difficultés à s'adapter aux
conditions climatiques.
111
Résumé en arabe
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114
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116
LES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIES
Les sources primaires,
1. Ouvrages
1. PIGUET, François. Des nomades entre la ville et les
sables: sédentarisation dans la Corne de l'Afrique. KARTHALA Editions,
1998.
2. JEAN Guisnel, VIVIANE Mahler. Pirates de somalie, Ed,
Grasset Fasquelle, Paris, 12 pages, 2012.
3. CHRISTIAN Bader, Le sang et le lait : Brève histoire
des clans somali, Ed,Maisonneuve & Larose (20 mars 1999) , 255 page.
4. RICHARD Phillips, A Captain's Duty: Somali Pirates, Navy
SEALS, and Dangerous Days at Sea, Édition, Hachette Books; 304 pages
5. Jean-Christophe Mabire,tragédies Africaine,
édition le decouverture,Paris,2003, 61 pages.
6. Rousseau, Cécile, Taher M. Said, Marie-Josée
Gagné, and Gilles Bibeau. "Rêver ensemble le départ.
Construction du mythe chez les jeunes Somaliens réfugiés."
Autrepart 2 (2001): 58 pages.
7. Mohamed Geeldoon » We Kissed the Ground, A
migrant's journey from Somaliland to the Mediterraneanp» rifty valley
institute, 2006, London, 72 pages.
8. Hâmid kahâl Abûbakr, « les Titanics
africaine », Dâr assâqî,2008. 34 pages. Trad. Pers.
9. Claire Extramiana et Piet Van Avermaet, « Apprendre
la langue du pays d'accueil », Hommes et migrations, 1288 | 2010
p.8.
2. Articles et revues périodique :
1. FARAH, Abdulkadir Osman. Diaspora involvement in the
development of Somalia. DIIPER & Department of History, International and
SocialStudies, Aalborg University, 2009.
2. WEILAND, Heribert. « La défaillance de
l'État et l'organisation politique à l'heure de la globalisation
La Somalie, une société sans État », Les
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