5. Le principe de la responsabilité et de la
précaution
Afin de remédier la méconnaissance exacte de
l'état de certaines especes halieutiques, il serait intéressant
que l'État mauritanien mette en place le principe de précaution
et de prévention. Il convient de prendre en place des mesures efficaces
pour que ces espèces ne s'épuisent pas, car la surexploitation de
ces dernières peut être irréversible (Michel P, 1996). En
présence de ce risque incertain, rien ne doit empêcher
l'État Mauritanie de prendre des mesures permettant d'éviter la
survenance du risque. Les mesures qui sont appliquées pour son
intervention sont temporaires. Elles doivent être proportionnées
au risque qu'elles sont censées combattre.
En fait, le principe de précaution a pour objectif de
se prémunir contre des risques incertains, simplement probables car
liés à des activités humaines et industrielles.
L'élément caractéristique du principe de précaution
est l'incertitude scientifique. Puisqu'il n'est pas établi avec
certitude, les mesures publiques adoptées sur le fondement du principe
de précaution sont nécessairement des mesures réversibles,
donc l'expertise scientifique doit être continuée. S'il advient
que l'expertise conclut de manière certaine de l'innocuité des
activités en cause, les mesures publiques de suspension/interdiction
doivent être rapportées. Ce principe permet de protéger la
biodiversité et l'environnement contre les impacts négatifs et
graves (Michel P, 1996).
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Mais, il fait l'objet de plusieurs interprétations. Sa
première définition est proposée lors de la
conférence internationale de RIO en 1992 « pour protéger
l'environnement, des mesures de précaution doivent largement être
appliquées par les États selon leurs capacités. En cas de
risque de dommage grave ou irréversible, l'absence de certitude
scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre
à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à
prévenir la dégradation de l'environnement » (ONU, 1992). Le
principe de précaution sur les ressources halieutiques, c'est
déterminer la capacité de la survie de certains stocks de
poissons en fonction de plusieurs facteurs ainsi que des activités de la
pêche mais aussi de la dégradation des écosystèmes
marins.
L'Institut mauritanien de recherche océanographique et
des pêches (IMROP) fait des efforts pour établir et
récolter le maximum de données possible sur l'état des
stocks de poissons et détermine la quantité d'espèces qui
devrait être exploitée et de celles à ne pas exploiter. La
nécessité de cerner tous les paramètres permettrait
à l'MROP de maîtriser les conséquences de la
surexploitation et de la dégradation.
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