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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS
MÉMOIRE :
MASTER 2 (OGDD) MANAGEMENT ET
INNOVATION Organisation et Gouvernance du Développement
durable
Responsable du master (MR 12104) :
Madame Pascale DE ROZARIO : Enseignante
chercheur (Hdr) : Monsieur Yvon PESQUEUX : Professeur PRCM
Situation de la gestion durable des
ressources
halieutiques dans la région de
Nouadhibou
(Nouadhibou)
Présenté par :
Alassane Moussa M'BOW N° SISCOL :
100200325
Soutenu : le 09 juillet 2019
Jury :
Madame Anne Gaëlle JOLIVOT : Maître
de conférence au Cnam, membre du jury. Madame Pascale DEROZARIO
: Enseignante chercheur, membre du jury.
Monsieur PESQUEUX : Professeur PRCM au Cnam,
tuteur de mémoire et membre du jury.
1
Dédicaces
Je rends grâce à ma famille qui n'a cessé
de me soutenir et de m'encourager pendant toute la période de mes
études : À mes très chers parents, mes oncles et
tantes, cousins et cousines, ainsi que mes frères et soeurs et amis.
Feu à mes grands- pères. Je ne saurais vous dire merci, c'est
à travers vos encouragements et vos soutiens que ce travail a pu se
réaliser. Je pense avoir répondu aux attentes que vous avez en
moi. Je vous rends hommage par ce travail.
2
Remerciements
Le présent de ce mémoire sur de la situation de
gestion durable des ressources halieutique à Nouadhibou à terme
de ce master 2 a été facilité grâce à
l'aimable collaboration de mes professeurs :
Je tiens à exprimer ma gratitude à M.
Yvon PESQUIEUX, professeur PRCM au CNAM pour l'honneur qu'il m'a fait
en acceptant de m'encadrer malgré ses nombreuses
responsabilités.
Mes remerciements vont aussi à Me. Pascale DE
ROZARIO enseignante- chercheur (Hdr) pour ses cours, ses conseils, son
dévouement à la réussite des étudiants et qui m'a
personnellement influencé durant ses deux ans.
Mes remerciements vont également à M.
DIA Mamoudou, chef laboratoire d'écologie biologie des
organisations aquatiques à l'IMROP, Dr WAGNE et M. Hammoud el
VADHEL pour leur disponibilité et d'avoir répondu mes
questions lors de notre l'entretien.
Un grand remerciement à la famille SYLLA, SALL
et SY qui m'ont soutenu tout le long de mes études.
Je remercie tout le personnel du CNAM, aussi bien à
tous mes collègues qui ont été durant ces deux
dernières années fidèles au rendez- vous et à
l'ensemble du personnel que nous avons rencontré et
interviewé.
Enfin j'exprime ma gratitude à ma famille, BALL
Mamadou et SALL ciré, BA Aly
pour leur attention et leur soutien moral durant mes années.
3
Sommaire
Dédicaces 1
Remerciements 2
Abréviations 7
Résumé 9
Introduction 10
Chapitre I : Contexte relatif aux ressources halieutiques
14
1. Présentation de la ville de Nouadhibou 14
2. Les ressources halieutiques de la ZEE 16
2.1. Les ressources démersales 16
2.1.1. Les céphalopodes 16
2.1.2. Poissons démersaux 17
2.1.3. Les Crustacés et les Bivalves 18
2.1.3.1. Les crustacés 18
2.1.3.2. Les Bivalves (praires) 18
2.2. Les ressources pélagiques 18
2.2.1. Les clupéidés 19
2.2.2. Les carangidés 19
2.2.3. Les scombridés 19
2.2.4. Les engraulidés 20
2.2.5. Les mugilidés 20
3. Les pêcheries 20
3.1. La pêche artisanale et côtière 21
3.1.1. Les captures de la pêche artisanale et
côtière 22
3.2. La pêche hauturière 23
3.2.1. Capture 24
3.3. L'aquaculture 26
Conclusion du chapitre : 26
Chapitre II : La dynamique sociale et économique
du secteur de la pêche 27
1. La création des emplois 27
2. Recettes budgétaires et devises 28
3. La sécurité alimentaire 29
4. Valorisation et transformation des ressources halieutiques
30
5. Infrastructure et distribution des produits halieutiques
35
Conclusion du chapitre 36
4
Chapitre III : Les impacts et les menaces sur les
ressources halieutiques 37
1. La surpêche 38
1.1. Le stock en effondrement 38
1.2. La pêche illicite 40
1.3. Le gaspillage ou rejets 41
2. La pollution chimique 41
2.1. Les métaux lourds 41
2.2. Les hydrocarbures 42
3. La bioaccumulation 43
4. L'eutrophisation 44
5. La pollution physique 44
5.1. Les micro et macro déchets 44
6. Le changement climatique 45
Conclusion du chapitre 46
Chapitre IV : La gestion durable des ressources
halieutique à Nouadhibou 47
1. Quelques rappels sur le développement durable 47
1.1. Quelques dates clés 48
1.2. La notion de la soutenabilité 49
2. Ressources halieutiques comme Biens communs 50
2.1. La privatisation comme outil pour accéder aux
ressources halieutiques 51
2.2. Le Système de quota individuel transférable
(QIT) 51
2.2.1. L'objectif des quotas individuels transférables
52
3. Gestion durable et responsable de pêche 53
4. L'approche écosystémique des pêches (AEP)
54
5. Le principe de la responsabilité et de la
précaution 55
6. L'aménagement des écosystèmes 56
6.1. La conservation et la préservation 56
6.1.1. Les réserves naturelles « Aire de protection
de la biodiversité marine : cas de La
baie étoile » 57
Conclusion du chapitre 58
Chapitre V : Matière de gouvernance des ressources
halieutiques et des pêcheries 59
1. Les institutions nationales concernées par la
pêche et les ressources halieutiques 59
1.1. Le Ministère de la pêche 60
1.1.1. L'Institut Mauritanien de Recherche
Océanographique et des Pêches (IMROP)
61
5
1.1.2. L'office national d'inspection sanitaire des produits de
la pêche et de
l'aquaculture (ONISPA) 61
1.1.1. La société mauritanienne de
commercialisation du poisson (SMCP) 62
1.1.2. La société nationale de distribution du
poisson (SNDP) 62
2. Les parties prenantes 62
2.1. Les acteurs ou associations professionnelles 65
2.2. La fédération nationale des pêcheurs
65
2.3. La fédération mauuritanienne des mareyeurs
(FMM) 65
2.4. Le syndicat national des travailleurs ou les gens de la mer
66
2.5. L'organisation non gouvernementale (ONG) 66
3. Gouvernance en matière de la pêche 68
3.1. La gouvernance des ressources halieutiques et de la
pêche 68
3.2. La transparence 69
4. La cogestion responsable et durable des ressources
halieutiques 69
5. La participation des acteurs à la prise de
décisions 70
6. Le cadre juridique et reglementaire de la pêche en
Mauritanie ( Nouadhibou) 71
Conclusion du chapitre 72
Chapitre VI : les conditions d'une pêche durable et
responsable 73
1. La connaissance de stocks des ressources comme une des
solutions 73
2. La dimension sociale du secteur des pêches à
Nouadhibou 74
2.1. Le contrôle et la surveillance 74
2.2. Les Formations techniques et professionnelles du secteur de
la pêche 75
2.3. La sensibilisation pour la gestion des ressources
halieutiques 75
3. La durabilité de la sphère économique
76
3.1. Le fond national pour l'investissement du secteur de la
pêche 77
4. Développement de l'Aquaculture comme l'alternative de
la pêche 77
Conclusion du chapitre 78
Recommandations 80
Conclusion générale 82
Annexe I : Le plan du rapport d'étude
d'impacts sur l'environnement - MEDD 84
Annexe II : Les amendes sur les infractions de
la pêche graves 85
Annexe III : L'évolution des
agrégats économiques du secteur des pêches à
l'horizon
2020(MEPM) 86
Annexe V : Les typologie de pêche 88
Annexe VI : La série des questions
concernant les interviews 89
6
Liste des figures et images
Figure 1: Schéma de formation d'un upwelling 16
Figure 2: L'évolution des captures des
pélagiques (éthmalose, Sardinelle plate et ronde) 22
Figure 3: L' évolution des captures du poulpe par mois
et par zone 23
Figure 4: L'évolution de la capture des
céphalopodes entre 1989-2019 25
Figure 5: La segmentation de l'emploi direct par zone (source
: IMROP 2019) 28
Figure 6: L'évolution de la quantité des
espèces transformées (source : IMROP, 2019) 32
Liste des tableaux
Tableau 1: L'état des stocks des certaines
espèces démersales et pélagiques 25
Tableau 2 :L'évolution des usines de transformation et
valorisation 31
Tableau 3: La grille d'analyse du niveau d'implication des
parties prenantes 64
7
Abréviations
AGLPI : Acide Gras Polyinsaturé à Longue
Chaîne
AMP : Aires Marines Protégées
AEP : Approche Écosystémique des Pêches
CO2 : dioxyde de carbone
CSC : Comité Scientifique Conjoint
COPACE : Comité des Pêche de l'Atlantique Centre
Est
Cv : Chevaux
DDT : Dichlorodiphényl trichloro-éthane
ECR : Éviter, Réduire, Compenser
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation
FIAP : Fédération des Industries et Armement des
Pêches
FIAPECHE :Fédération des Industries et Artisans
de Pêche
FIBA : Fondation Internationale du Banc d'Arguin
FMM : Fédération mauritanienne mareyeur
FNP : Fédération Nationale de Pêche
GES : Gaz à effets de serre
GIZ : Coopération technique allemande
GT : Groupe de Travail
IMROP : Institut Mauritanien de Recherches
Océanographiques et des Pêches
INN : Illicite, Non déclaré et Non
réglementaire
MPN : Marché au Poisson de Nouakchott
MEDD : Ministère de l'Environnement et
Développement durable
MCIT : Ministère du Commerce, de l'Industrie et du
Tourisme
MPEM : Ministère des Pêches et de
l'Économie Maritime
MSY: Maximum Sustainable Yield
NOAA: National Ocean and Atmospheric Administration
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONISPA : Office National d'Inspection Sanitaire des
Pêches et de l'Aquaculture
UM : Unité Monétaire Mauritanienne- Ouguiya
8
PAMI : Protection de l'Avifaune Mégafaune Marines de
Mauritanie Menacées par les
industries Extractives
PANE : Plan d'Action National pour l'Environnement
PIB : Produit Intérieur Brut
PNBA : Parc National du Banc d'Arguin
PND Parc National de Diawling
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
UINC : Union international pour la conservation de la
nature
PAC : Pêche artisanale et côtière
TAC : Total Admissible de Capture
QIT : Quota Individuel Transférable
SMCP : Société Mauritanienne et de
Commercialisation du Poisson
SNDP : Société Nationale de Distribution du
Poisson
SNIM : Société Nationale des Industries
Minières
UE : Union Européenne
UM : Unité monétaire Mauritanienne -Ouguiya
(UM)
UICN Union International de Conservation de la Nature
WWF : Fonds Mondial pour la Nature
ZEEM : Zone Économique Exclusive Mauritanienne
9
Résumé
En Mauritanie, la pêche occupe une place très
importante dans l'économie avec un rôle non négligeable sur
la ration alimentaire et sur l'emploi. La Mauritanie est l'un des pays les plus
poissonneux. Le phénomène de l'upwelling est permanent durant
toute l'année dans la zone de Nouadhibou. La production des produits
halieutiques à Nouadhibou est estimée à plus de 50 % de la
production totale du pays. Les ressources halieutiques font face à la
surexploitation et la dégradation de leurs écosystèmes.
Les activités de la pêche ont connu un développement
spectaculaire et la demande en ressources halieutiques a augmenté au
niveau mondial. Pour concilier ces deux phénomènes, les
politiques doivent mettre en place des outils pour une gestion durable et
responsable des ressources.
Dans le contexte de la Mauritanie, particulièrement
Nouadhibou, les bonnes pratiques de la pêche devraient être le
centre de la gestion des ressources halieutiques. L'État mauritanien
devrait concilier les principes de l'approche «
écosystémique », de précaution et de
prévention à l'exploitation et à la conservation. La
gestion durable de ces ressources passe par une participation de tous les
acteurs à la décision.
Dans ce travail, nous essayerons d'apporter des
réflexions qui contribueront à la gestion durable des ressources
halieutiques.
Mots clés : Ressources halieutiques,
développement durable, gouvernance, pêche, gestion durable et
responsable, écosystèmes marins, surpêche, surexploitation,
Nouadhibou
Abstract
In Mauritania, Fishing occupies an important place in the
economy, in food supply and contributes to the employment sector. Mauritania is
one of the countries that are well-stocked with fish. The upwelling phenomenon
is permanent during the year in Nouadhibou area. The fishing production there
is estimated at more than 50% of the overall production of the country. The
halieutic resources and their ecosystems are facing the overexploitation and
degradation of their ecosystems. Fishing activities have known a spectacular
development and the request in halieutics resources has increased worldwide. To
reconcile these two phenomena, politicians have to set up tools for a
sustainable and responsible management of the resources.
In Mauritania context, particularly Nouadhibou, the good
fishing practices should be the heart of fishing. The Mauritanian state should
reconcile the principles of the approach by ecosystems, the principle of
precaution and prevention to the exploitation and preservation. The sustainable
management of these resources comes across the involvement of all
stakeholders.
In this work, we are going to try to bring solutions in order
to participate in the sustainable management of the halieutic resources.
Keywords: Fishery resource, Sustainable
development, Governance, Fishing, sustainable and responsible management,
marines ecosystems, overfishing, overexploitation, Nouadhibou
10
Introduction
Les ressources naturelles jouent un rôle essentiel dans les
activités humaines particulièrement les ressources halieutiques.
Elles ont un rôle alimentaire fondamental. La pêche occupe une
place importante dans le monde.
Elle constitue un moyen de subsistance pour des centaines de
millions de personnes, offre des millions d'emplois et génère
plusieurs milliards en termes de revenus. Une grande partie de la population
mauritanienne vivait de l'agriculture et de l'élevage, mais il y a des
peuples qui sont connus comme étant des pêcheurs. Cependant avec
la sécheresse, les populations du Sud ont migré vers la
côte pour se lancer dans la pêche.
Selon le rapport de l'organisation des nations unies pour
l'alimentation et de l'agriculture en anglais « Food and Agriculture
Organization » (FAO) sur la situation mondiale de la pêche et de
l'aquaculture, la production mondiale a atteint un record estimé
à environ 171 millions de tonnes ; la pêche s'élevait
à 90,9 millions de tonnes en 2016 tandis que le secteur de l'aquaculture
comptait pour 47%. En 2016, l'aquaculture continentale a produit 51,4 millions
de tonnes de poissons de consommation, soit 64,2% de la production mondiale de
poissons d'élevage destinés à la consommation, contre
57,9% en 2000 (FAO, 2018).
L'approvisionnement de l'Afrique de l'Ouest en produits
halieutiques est dépendant du delta du Niger, de la Guinée et de
la côte mauritanienne. Dans le contexte en Mauritanie (Biagnoumba, 1998),
la pêche est une activité récente dans l'économie.
Le plateau continental mauritanien est généralement
considéré comme l'un des plus riches du monde en ressources
halieutiques et particulièrement à Nouadhibou. Cela est dû
à un phénomène appelé « l'upwelling
» (remontée d'eaux en profondeur, riche en nutriments) ce qui
permet aux poissons de trouver de la nourriture abondante.
Le secteur de la pêche génère
d'importantes retombées socio-économiques. Il est
considéré comme créant de la valeur et une ressource
durable. Il constitue un secteur majeur de l'économie mauritanienne par
son apport en devises avec plus de 50% des recettes d'exportation. Les
ressources halieutiques attirent des industriels alimentaires : entre 2007 et
2012, la pêche hauturière présentait entre 85 et 90 % des
captures totales déclarées, soit environ 1 million de tonnes
(CSC, 2013).
En effet, la surexploitation ou la surpêche conduit vers
l'extinction d'une grande partie du stock halieutique ainsi qu'à la
dégradation de son écosystème, cela menace la
durabilité à long terme des activités de pêche et
leur contribution à l'approvisionnement alimentaire sur l'ensemble des
pêcheries.
La pollution des hydrocarbures et les activités
anthropiques (exploitation de mines et de rejets des captures halieutiques non
ciblées) ont un impact négatif sur le milieu marin et sur les
ressources halieutiques.
Le développement durable est un objectif mondial. Il ne
peut être défini de façon rigoureuse, mais nous pouvons le
caractériser comme une notion de nature à améliorer les
conditions de vie de la population humaine actuelle, sans compromettre le
bien-être des générations futures (Rapport Brundtland,
1987). Elle regroupe la dimension sociale, économique et
11
environnementale. Ce développement s'accompagne par la
disponibilité des ressources naturelles ; il faut souligner que ces
ressources ne sont pas infinies. L'exploitation de ces dernières doit
suivre le rythme de renouvellement.
Il faut rappeler que la surexploitation cause le déclin
des stocks de poissons ainsi que la dégradation des
écosystèmes. Ces phénomènes ont des impacts
considérables sur les pertes économiques, de plus elles menacent
également l'approvisionnement en produits halieutiques sur l'ensemble
des pêcheries mondiales, y compris les pêcheries africaines. En
effet, en Afrique, les tendances actuelles de l'évolution des stocks
montrent des signes inquiétants (diminution de la taille moyenne des
poissons capturés, réduction des prises par unité d'effort
de plusieurs espèces, notamment les espèces démersales
côtières) (Diouf, 2001). Les activités de pêche,
notamment les chaluts de fonds, peuvent détruire les habitats (rochers,
herbiers), ce qui se révèle très préjudiciable
à la ressource.
Pour faire face à une urgence de la crise sociale et
écologique qui se manifeste désormais au niveau mondial
(changement climatique, raréfaction des ressources naturelles,
écarts entre pays développés et
sous-développés, perte drastique de la biodiversité,
catastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est
considéré comme la réponse par tous les acteurs
(États, marchés, société civile). En effet, le
développement durable offre une possibilité de reconstruire une
croissance économique à l'échelle mondiale, celle-ci
incluant les aspects écologiques, environnementaux et
socio-économiques (MEDD, 2012).
Le sommet de la terre de Johannesburg en 2002 a défini
un cadre d'action cohérent ayant pour objet la réduction, puis
l'éradication totale de la pauvreté sur la planète. En
1992, la Mauritanie s'est engagée dans la voie du développement
durable. Pour ce faire, l'État mauritanien a mis en place des politiques
et des stratégies au niveau national, auxquelles il faut ajouter toutes
ces conventions internationales relatives à la gestion et à la
gouvernance environnementale qu'il a ratifiées. Il a également
veillé à dynamiser les voies et moyens d'optimiser l'apport de la
coopération technique et financière bilatérale et
multilatérale (MEDD, 2012).
La gestion des ressources naturelles est un défi
croissant. Cette gestion doit se faire en mettant en place des politiques plus
raisonnables ou moins irresponsables de ces ressources halieutiques. Les
politiques de gestion mises en place sont guidées par des approches
nationales. L'ensemble de ces évolutions requiert de nouvelles
dispositions institutionnelles et juridiques pour une gestion durable et
responsable du patrimoine marin et côtier.
Problématique
Depuis le début du XXe siècle, les
ressources halieutiques donnent des signaux de raréfaction. La
principale cause est la surexploitation, c'est-à-dire une capture
supérieure au potentiel de renouvellement des stocks. En 1946, une
conférence sur la surpêche a eu lieu à Londres, mais
celle-ci a connu un échec (Philippe, 2018).
L'économie mauritanienne repose sur l'exploitation des
ressources halieutiques aussi bien que des ressources minières. Cet
aspect constatable dans la région de Dakhlet Nouadhibou où la
pêche, en premier lieu, et l'industrie d'extraction minières, en
second lieu, sont les deux ressorts de l'économie locale.
12
Nous savons que le secteur de la pêche fait face
à des problématiques de modification des
écosystèmes marins, d'exploitation intensive et de pollution des
eaux (hydrocarbures, métaux lourds...).
Ce mémoire abordera la question de la menace pesant sur
les ressources halieutiques au regard des principes du développement
durable, ou l'L'État mauritanien se trouve confronté à la
question d'une gouvernance qui implique tous les acteurs.
À ce sujet plusieurs questions se posent : comment
faut-il gérer les ressources halieutiques dans la région de
Dakhlet Nouadhibou ? Quels sont les plans d'action mis en place pour que les
activités liées aux ressources halieutiques soient durables ?
Pour répondre à ces questions, nous avons
formulé des hypothèses :
? Face à la dégradation des ressources
halieutiques, les politiques de gestion mises en place seraient-elles efficaces
?
? Les pêcheurs des flottes hauturières (UE,
Russes, Japonais et Chinois, etc) devraient être au centre pour une
pêche durable et responsable.
Méthodologie
Ce mémoire s'appuiera sur les données que nous
avons récoltées en bibliothèque, auprès
d'organismes en charge de pêche et celles en charge de l'environnement et
de développement durable en Mauritanie ainsi que toutes les autres
organisations administratives qui sont impliquées de près ou de
loin dans cette problématique. Par ailleurs nous nous pencherons sur des
mémoires, des thèses de doctorat, des documents et articles
scientifiques axés sur la gestion des ressources halieutiques, par
exemple les travaux de IMROP, UINC, WWF et de FAO, y ont contribué. S'y
ajoutent des interviews avec des professionnels qui exercent dans le secteur de
la pêche ou qui investissent dans les centres de recherches. Ces
interviews ont été réalisées sur Skype et par
téléphone.
Ainsi, ce travail se présente en deux parties,
structurées en trois chapitres chacune. En
première partie nous aborderons le diagnostic sectoriel :
- Contexte relatif aux ressources
halieutiques. Cette partie présente brièvement la zone de
Nouadhibou, la situation sur les ressources halieutiques, l'exploitation
(typologies de pêche), l'aquaculture ainsi que les impacts et les risques
pesant sur les ressources halieutiques.
- Les dynamiques économiques et
sociales du secteur de la pêche : ce chapitre traite de la contribution
des ressources halieutiques à la rentabilité en terme
économique ainsi que les apports sociaux, la valorisation et la
transformation des produits halieutiques.
- Les impacts et les risques auxquels sont
exposés les ressources halieutiques (de nature directe et
indiscrète).
En deuxième partie, elle se porte sur la gestion
responsable pour un développement durable des ressources halieutiques de
la région de Dakhlet :
- Gestion durable et responsable de la
pêche, de l'aquaculture, les différentes approches de gestion
durable des ressources halieutiques et la notion de responsabilité dans
l'application des politiques mises en place.
- La gouvernance des ressources halieutiques
de la région de Dakhlet Nouadhibou. Elle s'intéresse aux
politiques mises en place pour maintenir les ressources halieutiques et les
outils mis en oeuvre pour l'application d'une approche
écosystémique, celle-ci suggère l'implication de tous les
acteurs ainsi que la prise en compte de l'environnement côtier et marin
et celle de l'ensemble des espèces à valeur commerciale ou
non.
- Les conditions d'une pêche durable,
la nécessité de mettre en place l'approche systématique
comme application dans le domaine de la pêche pour atteindre la
durabilité des ressources halieutiques.
13
Enfin nous terminerons par une conclusion et des
recommandations.
14
Chapitre I : Contexte relatif aux ressources
halieutiques
Ce chapitre abordera la problématique du bilan de
l'évolution, de la situation des ressources halieutiques et du rythme de
l'exploitation de ces dernières. Dans cette section, nous faisons une
présentation sommaire de la ville de Nouadhibou et des ressources
halieutiques pour donner une idée de l'abondance et de la grande
variété des poissons mauritaniens. En ce qui concerne
l'aquaculture, elle en est qu'à l'expérimentation. Il y a des
tentatives qui ont échoué en raison d'une forte présence
de métaux lourds.
Au niveau des ressources halieutiques, nous aborderons les
ressources démersales, les Poissons et les espèces
pélagiques.
Une modification sur le code de pêche a
été faite en 2015. L'arrêté n°1724 fixe les
types de concessions, les espèces ciblées, les supports de droit
et les engins de pêches. Les types de concessions octroyés sur les
eaux mauritaniennes sont destinés aux régimes nationaux et
régimes internationaux ((UE, Russie, Ukraine, Chine,
Sénégal). En 2014 et 2015, les captures ont atteint 1 800 000
tonnes. Les flottes mauritaniennes restent faibles par rapport à celles
des étrangers (CSC, 2018).
1. Présentation de la ville de Nouadhibou
La ville de Nouadhibou a une superficie de 132 000 ha, la
superficie des terres est de 72 000 ha. La ville se situe au Nord-Ouest de la
Mauritanie. En 2013, la population était estimée à 150 000
habitants. Elle est la capitale économique de la Mauritanie, elle est
située sur la limite de la baie du Lévrier.
Le climat est très particulier car il est
caractérisé par une température assez stable (aux
alentours de 26° le jour), une pluviométrie quasi-inexistante et
une humidité relative généralement faible en raison des
vents dominants (Ghourbi, 2016).
La ville de Nouadhibou est dotée des infrastructures de
base telles port commercial, port de pêche, port pétrolier, port
minéralier, aéroport international, chemin de fer. Par ailleurs,
la ville de Nouadhibou se trouve sur la façade maritime, elle
présente des spécificités notoires par rapport à
l'ensemble des autres villes du pays. La ville a un statut très
privilégié pour les investissements nationaux ou
étrangers.
L'ouverture sur une zone économique exclusive nationale
(ZEE) a un potentiel actuel de capture d'environ 1 800 000 tonnes/an. La ville
de Nouadhibou représenterait environ 52 à 54 % de la production
totale de la pêche. Le port minéralier a été
créé à 10 kilomètres au sud (Cansado) pour
l'évacuation du minerai de fer de la S.N.I.M. (Société
nationale industrielle et minière) qui arrive par voie ferrée des
mines de Fdérik-Zouerate, à près de 700 kilomètres
au nord de Nouadhibou (gisements de la Kédia d'Idjil) (Ghourbi,2016).
La ville de Nouadhibou offre un brassage culturel qui permet
d'échanges enrichissants pour ceux qui y vivent, un lieu de
concentration de cadres et de compétences. Au cours des dernières
années, s'est produite une détérioration accrue de
l'environnement à Nouadhibou sous le double effet, les actions de
l'homme (rejets industriels, déchets solides et liquides, ...) et de la
nature (ensablement, perte de la biodiversité, ...).
15
En effet, de par sa position géographique, la zone de
Nouadhibou abrite des écosystèmes vulnérables
particulièrement fragiles, exposés à des agressions et
menaces de toutes sortes.
Le site de Nouadhibou souffre d'une pénurie d'eaux
superficielles, le couvert végétal est inexistant, les sols sont
pauvres et la dynamique éolienne est encore active.
La ville est une presqu'île, confrontée, comme de
nombreuses villes en Mauritanie, au risque d'inondation. La Baie de Nouadhibou
est menacée par l'érosion maritime ainsi que de la montée
des eaux de mer qui détruit les rochers constituant la bande de
protection naturelle de la ville et des habitations.
carte 1 : Présentation de la ville de Nouadhibou

- Upwelling
La zone mauritanienne est caractérisée par l'un
des quatre écosystèmes d'upwelling.
L'upwelling, c'est la remontée d'eau profonde. C'est un
phénomène océanographique qui se produit lorsque de forts
vents marins, généralement des vents saisonniers, poussent l'eau
de surface des océans laissant ainsi un vide où peuvent remonter
les eaux de fond et avec elles une quantité importante de nutriments ou
bien de déchets. Les phénomènes de remontée d'eau
ont pour conséquence : une mer froide et riche en phytoplancton.
Concrètement pour les pêcheurs, la remontée d'eau se
traduit par une augmentation importante du nombre de poissons. En
Mauritanie, particulièrement à Nouadhibou,
l'upwelling se produit très près de la côte par vents
modérés et y est permanent. Dans la zone de Nouakchott, ce
phénomène n'est présent que neuf mois sur douze mois. Le
facteur responsable est la latitude. L'upwelling offre un merveilleux
champ d'observation pour une palette complète des situations
écologiques sur une zone relativement réduite.

16
Figure 1: Schéma de formation d'un upwelling 2.
Les ressources halieutiques de la ZEE
Comme nous l'avons vu précédemment l'upwelling
confère à la zone nord de la Mauritanie et à la ville de
Nouadhibou en particulier, sa richesse en ressource halieutique. Au niveau de
cette richesse très diversifiée, nous trouvons des mulets, des
courbines, des thons et bonites, des requins et des raies, des
clupéidés (sardinelles, sardines, éthmalose etc.), de
l'anchois, des mérous, des soles, des céphalopodes et des
crustacés.
Nous avons classé les ressources halieutiques en deux
grands groupes : les ressources démersales et les ressources
pélagiques.
2.1. Les ressources démersales
Les ressources démersales sont composées
principalement de Mollusques céphalopodes : seiches, calamars, poulpe),
des Poissons (daurades, merlus, mérous, soles, raies, requins,
rougets...) et des Crustacés (crevettes, langoustes, crabes profonds).
Elles vivent à proximité du fond sans en y être
forcément inféodées. Depuis plusieurs décennies,
elles sont confrontées à une intense exploitation tant par des
flottilles artisanales qu'hauturières, nationales ou
étrangères.
2.1.1. Les céphalopodes
17
Ces espèces, économiquement très
importantes, sont les plus abondantes dans les eaux de Nouadhibou. Elles ont
connu une augmentation à la fin des années soixante. La famille
de céphalopodes regroupe trois espèces : le poulpe, les seiches
et le calamar.
- Le poulpe : c'est une composante majeure
des pêcheries démersales. Il constitue l'espèce la plus
recherchée de la famille des céphalopodes. En principe, il est
exploité toute l'année avec cependant deux périodes
exceptionnelles, de janvier à mars et surtout de juin à octobre,
période pendant laquelle son abondance est maximale. L'exploitation du
poulpe se fait en fonction des saisons hydrauliques. De janvier à mai en
saison froide ; de juin à juillet pendant la saison de transition
froide-chaude et enfin pendant la saison de transition chaude- froide de
novembre à décembre (Gilly et Maucorps, 1987).
- Les seiches : elles rentrent dans la
capture de la pêche commerciale en Mauritanie notamment à
Nouadhibou. Elles sont parmi les espèces les plus abondantes. Elles se
trouvent dans différents milieux sur le plateau continental, souvent
à des profondeurs allant de 10 mètres à plus de 100
mètres. La ponte de cette espèce a lieu sur les profondeurs de 10
à 50 mètres (IMROP, 2014).
- Les calmars : les calmars sont
constitués principalement par les deux familles suivantes :
§ Les ommastrephides qui sont des calmars de taille
moyenne à grande, néritiques et océaniques (puissants
nageurs). Elles regroupent l'Encornet rouge (Illex coindetii),
l'Encornet souffleur (Todaropsis eblanae) et le Toutenon angolais
(Todarodes sagittatus).
§ Les loliginidés ont une taille moyenne (40 cm)
et habitent le long de la côte du plateau continental et, principalement
dans les eaux tempérées et chaudes. Ils sont
représentés dans les eaux mauritaniennes surtout par les
Encornets (Loligo vulgaris) et les Casserons africains
(Allotheutis africana). Cette famille est la plus importante du point
de vue de l'exploitation. La période de ponte, pour cette espèce,
se situe entre la fin de l'hiver et le début de l'automne (Cheikh
Abdellahi, 1997).
2.1.2. Poissons démersaux
L'exploitation de ces espèces se fait selon les
saisons, le secteur et le faciès du substrat. Elles sont
réparties en poissons démersaux mais très
diversifiés : les merlus, les sparidés et les
sciaenidés.
- Les merlus : Il y a trois types de
catégories qui sont : le merlu blanc ou européen (Merlucius
merlucius), et le merlu noir ou sénégalais (Merlucius
senégalensis) et le merlu mauritanien (Merluscius poli).
Ils débordent et recouvrent le large des côtes de Nouadhibou.
La pêche de ces poissons se fait entre 140 et 750 mètres de
profondeur (COPACE, 1978).
- Les sparidés qui regroupent près de cent
espèces de poissons. Nous pouvons y trouver des espèces telles
que les pagres, dentex vivant sur les fonds rocheux des plateaux continentaux
dans les profondeurs entre 10 et 200 mètres (Bay Nouailhat A, 2006).
- Les scianidés : ils sont importants dans le commerce
en Afrique de l'Ouest et constituent l'une des principales ressources des
côtes mauritaniennes. L'espèce la plus connue de cette famille est
la courbine (Argyrosomus regius). Elle est très abondante dans
les eaux du Nord particulièrement dans le parc de Banc d'Arguin et la
baie du Lévrier (IMROP, 2002).
2.1.3. Les Crustacés et les Bivalves
2.1.3.1. Les crustacés
Les crustacés (du latin crusta, croûte)
sont des animaux formant un sous-embranchement des arthropodes, comprenant
notamment les crevettes, les langoustes et les crabes.
- Les crevettes : Il existe 29 types
d'espèces dont trois sont principalement exploitées :
§ Les gambas (Parapenaeus longirostris) qui
sont pêchées de jour sur les fonds de 200 à 400
mètres,
§ Langostino (Penaeus notialis) qui est
pêchée de nuit au niveau du plateau continental sur des fonds de
10 à 50 mètres,
§ Alistado (Aristeus varidens) et cangrejo et
(Geryon maritae) sont pêchés de nuit entre 400 et 800
mètres (Thiam, 1988).
- Les langoustes : il y'a deux types de
langoustes en Mauritanie :
§ Les langouste rose (Palinurus mauritanicus) :
nous les rencontrons dans les zones rocheuses et au bord du plateau continental
à des profondeurs comprises entre 200 et à 350 mètres.
§ Les lsangoustes vertes (Panulirus regius)
vivant dans les eaux chaudes et très côtières.
- Le crabe profond (Geryon maritae)
: il est pêché en même temps que les crevettes aux
même profondeurs par des flottilles étrangères (Diop et
Kojemiakine, 1995).
2.1.3.2. Les Bivalves (praires)
Ce groupe de mollusques comprend environ 30.000
espèces, dont les plus exploitées sont les moules, les
huîtres et les palourdes. Nous les trouvons aussi bien en eau douce qu'en
eau salée dans des fonds côtiers sablo-vaseux allant
jusqu'à 100m de profondeur. Elles ont une taille comprise entre 45 et
70mm. La pêche pratiquée est la drague ou le chalut chaud de fond
(IMROP, 2006).
18
2.2. Les ressources pélagiques
Elles sont plus abondantes dans les eaux de la région
de Nouadhibou et vivent à la surface ou en pleine eau. En
général, elles se déplacent en bancs, en fonction de
l'upwelling et se nourrissent de zooplancton et du phytoplancton. Les
captures de ces petits pélagiques ont atteint 1638000 tonnes en 2018
(IMROP, 2019). Ces espèces sont regroupées en deux : les
pélagiques hauturières qui regroupent le thon albacore, le listao
et le patudo et les espèces pélagiques côtières. Les
pélagiques les plus exploités sont principalement les
sardinelles, les chinchards, les anchois et les thons.
2.2.1. Les clupéidés
Cette espèce comprend trois catégories à
savoir la sardine et les deux sardinelles ; elles vivent en groupe.
- La sardine (Sardina pilchardus) :
elle se trouve dans toutes les eaux salées de la Mauritanie et est
très abondante dans les eaux de Nouadhibou au mois de mars. Elle se
reproduit en décembre et au mois de mars. Son exploitation est
importante dans la région de Nouadhibou (Denis.B, 1988).
- Les sardinelles : elles sont de deux sortes
: la sardinelle ronde (Sardinella aurita) qui se reproduit entre
septembre et décembre et la sardinelle plate (Sardinella maderensis)
qui se reproduit de janvier à mai. Comme la sardine, les
sardinelles sont très abondantes sur les eaux mauritaniennes. La
sardinelle plate se trouve en général entre 0 et 50 mètres
tandis que la sardinelle ronde vit sur le plateau continental entre 150
à 200 mètres (Maigret, 1972).
2.2.2. Les carangidés
Cette famille se répartit dans un espace
géographique très vaste. Elle est composée de trois
espèces. Dans la région de Nouadhibou, nous avons l'espèce
chinchard européen (Trachurus trachurus), chinchard africain
(Trachurus trecae) et chinchard jaune (Carnax rhonchus).
Elles vivent sur le plateau continental. Les juvéniles de ces
espèces vivent près du fond (Maigret, 1972).
- Le chinchard européen : cette espèce se
répartit sur la côte à plus de 300 mètres et sur le
plateau continental à plus de 100 mètres.
- Le chinchard africain : cette espèce se trouve dans tout
l'Atlantique et y est présente durant toute l'année mais est plus
fréquente de mai à juillet et octobre. La
reproduction de cette espèce s'étend sur toute
l'année avec deux grandes périodes mars-juin et
août-octobre (Nuria, et al..., 1992).
- Le chinchard jaune est omniprésent dans les eaux
tropicales de l'Afrique de l'Ouest. Il est abondant dans la zone
côtière (Oumou koulsoum et Sidi aly, 2009).
19
2.2.3. Les scombridés
20
Cette espèce vit en bancs au-dessus du plateau
continental entre 150 à 200 mètres. Le maquereau (Scomber
colias) est une espèce cosmopolite, côtière. C'est une
espèce qui a la capacité de migrer entre début avril et
elle est abondante dans les eaux du Nord en mai et octobre- novembre (Maigret,
1972).
2.2.4. Les engraulidés
Dans cette famille, une seule espèce est présente
dans les eaux de Nouadhibou. Anchois (Engraulis encrasicolus) est une
espèce de petite taille qui vit en groupe dans les eaux profondes
pouvant aller jusqu'à 400 mètres. Elle apparaît dans les
eaux de Nouadhibou en période froide à des températures
situées entre 18 et 20° C, sa reproduction s'étale sur toute
l'année (Maigret, 1972).
2.2.5. Les mugilidés
Dans cette famille, nous retrouvons les mulets. Ce sont des
poissons côtiers qui vivent dans les lagunes littorales et qui peuvent
être retrouvés dans les eaux douces. Ce sont des euryhalines et
eurythermiques migrateurs dans le sens Nord - Sud, leur production se fait en
mer. Il existe des mulets jaunes, des mulets noirs et d'autres espèces
(Ould Taleb, 2007).
- Le Mulet jaune (Mugil cephalus) est l'espèce
caractéristique des eaux du Nord de la Mauritanie ù il fait
l'objet d'une pêche traditionnelle au filet encerclant maillant. La
reproduction se fait entre mars et septembre et son développement se
fait sur des petits fonds de la baie de l'Archimède de la baie du
Lévrier (IMROP, 2008).
- Le Mulet noir (Mugil monodi) : C'est
l'espèce la plus abondante dans la baie du Lévrier et vit en
groupe. Il est exploité de façon intensive au filet tournante.
3. Les pêcheries
Le code de la pêche de 2015 définit la
pêche comme tout acte fait dans l'objectif de capturer des espèces
vivantes dans le milieu aquatique. Différents facteurs peuvent
être à l'origine : la subsistance, l'exploration, la recherche
scientifique, les techniques et le commerce. Il est important de
connaître le système d'exploitation des ressources halieutiques.
La pêche est une activité importante dans les eaux mauritaniennes,
notamment à Nouadhibou. Elle a un potentiel très important pour
le développement économique et social. Elle représente 50
% de l'économie mauritanienne selon les rapports de l'Institut
mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP)
et de la FAO.
Le potentiel du tonnage des captures des ressources
halieutiques se situe entre 1 500 000 et 1 700 000, dont les ressources
démersales (céphalopodes) 45000 à 50000 tonnes, les
ressources en crustacés (crevette et langouste) environ 300400 tonnes,
les pélagiques (petits compris entre 1 100 000 et 1 200 000 tonnes et
grands pélagiques compris entre 25 000 et 30 000 tonnes) et le potentiel
des Poissons démersaux (soles, turbots et dorades...) est de 132 000
tonnes (Lionel K, Assane S et al, 2014).
Dans la région de Dakhlet Nouadhibou, nous pouvons
distinguer des segmentations de pêche catégorisées en trois
types :
l
21
La pêche artisanale (nationale et affrétée)
;
l La pêche côtière (nationale,
affrétée et étrangère) ;
l La pêche hauturière (nationale,
affrétée et étrangère).
3.1. La pêche artisanale et côtière
Elle a connu un essor spectaculaire ces deux décennies
dans le monde particulièrement dans les pays riches en produits
halieutiques. La pêche artisanale joue un rôle important dans
l'approvisionnement des marchés de Nouadhibou et de Nouakchott. La FAO
définit la pêche artisanale et côtière comme une
pêche traditionnelle pratiquée par des ménages de
pêcheurs. Ces derniers utilisent des quantités relativement
faibles de capital et d'énergie, des engins de pêche relativement
petits, effectuent de courtes sorties de pêche et travaillent
principalement pour la consommation locale » (Marhiesen, 1984). La
pêche artisanale et côtière dépend étroitement
des conditions environnementales et des ressources halieutiques
ciblées.
Elle a un caractère multiforme et diversifié.
Elle peut se faire par pied et par des navires pontés ou non,
motorisés ou non, de longueur inférieure ou égale à
14m dont le moteur a une puissance inférieure ou égale à
150 Cv et utilisant des engins passifs sauf senne tournante. Pour la
pêche artisanale, la concession des quotas est collective.
Dans la pêche artisanale divers engins sont utilisés
en en fonction des espèces ciblées :
- La concession de pêches artisanale des
céphalopodes : les engins utilisés sont les pots à
poulpes, des casiers, de la turlutte et le filet trémail.
- La concession de la pêche artisanale des
crustacés : nous trouvons des engins tels que les filets maillants, les
filets trémails et les casiers.
- La concession de la pêche artisanale des poissons
dermersaux : elle utilise des engins des lignes, des filets maillants, des
casiers, des filets trémails et de la palangre.
- La concession de la pêche artisanale des poissons
pélagiques : les engins utilisés sont les filets maillants, se
palangre, filets encerclants, senne, tournante et la ligne.
- Pour les mollusques, c'est le ramassage et la
plongée.
La pêche côtière se fait par des navires
motorisés, de longueur inférieure ou égale à 26m
mais aussi des navires motorisés, de longueur inférieure
strictement à 60m pour les pélagiques. Il faut souligner qu'il
n'y a pas de moyen de congélation et les engins passifs n'utilisent ni
chalut ni drague. Comme la concession de la pêche artisanale, la
pêche côtière possède ses propres engins. La
concession est individuelle exceptée celle des Mollusque, qui est
collective et nombre d'unités autorisées. Pour la concession de
la pêche côtière des céphalopodes, des
crustacés et des poissons dermersaux, les engins utilisés sont
les mêmes que ceux de la pêche artisanale.
- La concession de la pêche côtière de
poissons pélagiques se segmente en trois :
o Segment1 : les senneurs sont inférieurs à 26 m,
les engins utilisés sont les filets maillants, la palangre, les fils
encerclant et la senne tournante.
o Segment 2 : Les senneurs sont de 26 à 40 m et les
engins utilisés sont les filets encerclants.
22
o Segment 3 : les senneurs et les chalutiers pélagiques
sont de 40 à 60 m, les engins
utilisés sont les sennes et les chaluts pélagiques
(boeuf et simple).
Dans les eaux de Nouadhibou, il y a une domination des pirogues
traditionnelles faites à partir
d'un tronc d'arbre. Selon les scientifiques de l'Institut
mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches
(IMROP), il existe d'autres types de pirogues (en bois, en plastique, en
aluminium et lanches).
3.1.1. Les captures de la pêche artisanale et
côtière
La quantité des captures est passée de 29000 tonnes
en 2006 à 183000 tonnes en 2018. Cette production comprend plus de 200
espèces particulièrement les ressources démersales. Les
cinq dernières années, les poulpes sont les plus ciblés,
la moyenne est de 22% de la capture totale (IMROP, 2019).
Nous observons une augmentation de la PAC durant 2011 avec 12000
sorties et à 30000 sorties en 2015. Cette augmentation est liée
à la forte demande des usines de transformation des poissons et
l'arrivée des engins tels que les senneurs pélagiques. E 2014, la
capture des thons particulièrement les tons mineurs
représentaient 500 tonnes (CSC,2014). En 2015 une enquête a
été réalisée sur les engins utilisés dans la
pêche artisanale. À Nouadhibou les enquêteurs ont
enregistré 134 pirogues qui travaillent avec des sennes tournantes
suivies de Nouakchott avec 113 pirogues. La capture des espèces
pélagiques particulièrement les sardinelles, les
éthmaloses était estimée plus de 272 000 tonnes
l'année 2015, la moyenne des captures des sardinelles est de 70% (IMROP
2019).

Figure 2: L'évolution des captures des
pélagiques (éthmalose, Sardinelle plate et ronde) (source :
CSC,2016)
En 2013 une importante capture de poulpes a été
réalisée grâce aux pots, aux casiers et aux turluttes, avec
75 % à Nouadhibou et 15% la zone du centre et PNBA. Les poulpes sont
présents sur tout le littoral mauritanien, ils ont une croissance rapide
et variable. La capture varie en fonction des saisons, l'illustration est faite
sur le graphique ci-dessous. La même
23
année, la capture de thiof a atteint plus 1000 tonnes,
elle est destinée à l'exportation à l'état frais.
Ce tonnage est reparti ainsi : 47 % dans la zone de Nouakchott, 37% à
Nouadhibou et les 16% au PNBA et dans la zone du centre (Mohamed Lemine et
Cheikh Baye, 2015).

Figure 3: L' évolution des captures du poulpe par mois et
par zone (source IMROP, 2013)
La FAO souligne que la capture artisanale et
côtière des courbines est estimée 37000 tonnes, ce qui
représenterait 37% de la production mondiale. Cette capture repartie
avec 65% dans la zone de Nouadhibou, 21 % à Nouakchott et le reste
reparti entre le sud de Nouakchott et le PNBA (Mohamed Lemine et Cheikh Baye,
2015).
3.2. La pêche hauturière
Elle est opposée à la pêche
côtière et artisanale et autrefois appelée pêche
industrielle. Elle est apparue dans législation de 2015 et le code de la
pêche, définie comme toute pêche pratiquée par des
bateaux (navires) ayant des puissances motrices et des dimensions importantes.
Les navires européens et asiatiques sillonnent les eaux marines
mauritaniennes précisément la zone de Nouadhibou. Ils exploitent
les ressources pélagiques et démersales. La pêche
hauturière, c'est toute pêche commerciale pratiquée avec
des navires ayant des caractéristiques autres que celles définies
pour les deux premiers types.
La FOA définit la pêche Industrielle ou
hauturière toute pêche apportant la majeure partie des captures en
poissons et d'autres ressources halieutiques, les chalutiers sont compris entre
30 à 50 m pour des marées de 10 à 15 jours. La concession
des quotas de la pêche hauturière est individuelle sauf pour les
mollusques.
Comme les deux premières, la pêche hauturière
utilise des engins qui lui sont propres :
- La concession de la pêche
hauturière des pélagiques utilise des engins tels que les chaluts
et les sennes.
24
- La concession de la pêche
hauturière des thonières utilise des engins tels que les lignes
et les sennes.
- La concession de la pêche
hauturière des céphalopodes et des crevettes utilise des engins
tels que les chaluts, les casiers et les nasses.
- La concession de la pêche
hauturière des merlus et des poissons dermersaux autres que les merlus
utilisent des engins tels que les chaluts, les lignes et les filets.
- La concession de la pêche
hauturière des crabes profonds et la langouste verte utilise des engins
tels que les casiers, les filets maillants et les nasses.
- La concession de la pêche
hauturière d'autres mollusques utilise des engins tels que les filets et
autres engins autorisés.
3.2.1. Les captures de la pêche
hauturière
Les captures totales réalisées par les 4000
navires nationaux de la flotte industrielle et artisanale furent de 363 000
tonnes en 2014 et 389 000 tonnes en 2015. Les captures réalisées
par la flotte mauritanienne restent donc faibles. La quantité restante
de captures est détenue par les flottes de longue distance ou de bateaux
qui ont accès au régime ouvert de licences (UE, Russie, Ukraine,
Chine) (CSC, 2014).
Comme nous l'avons évoqué
précédemment la plus grande partie de la pêche
hauturière est pratiquée par des flottes
étrangères. La pêche hauturière est responsable de
90% des captures, elle compte plus de 140 navires dont 90 % sont des
congélateurs et 10 % autres se concentrent à la capture des
crustacés (IMROP 2013). La pêche hauturière a connu une
évolution spectaculaire et a mis des engins très puissants pour
la capture des espèces. Plus de 400 navires recensés 2019 pour la
capture des espèces démersales, les céphalopodes sont les
espèces dominantes dans ces captures (IMROP 2019).
Ces dernières années une forte présence
des nouveaux navires dans les eaux mauritaniennes particulièrement les
eaux de la zone Nord (flottes japonaises et chinoises). Ces flottes ciblent en
grande partie les espèces démersales (céphalopodes, les
crustacés poissons, crabe et langouste). La capture de ces ressources
démersales représente environ 20 % notamment les
céphalopodes (le poulpe) et les crustacés avec 10 % (CSC, 2018).
En outre la majeure partie de ces captures est essentiellement destinée
à l'étranger.

25
Figure 4: L'évolution de la capture des
céphalopodes entre 1989-2019 (source IMROP 2019)
L'année 2013 a été marquée par une
forte présence de navires hollandais venus pêcher des petites
espèces pélagiques. La pêche hauturière des
pélagiques se fait à 50% pendant la saison froide. Il y a une
forte présence de sardines, de sardinelles et de thons. Sur la
même période les flottes étrangères (russes,
ukrainiennes etc...) ciblent les maquereaux et les chinchards (CSC,2014).
Les ressources pélagiques sont les plus
concernées par l'exploitation des usines de transformation. En 2018, la
capture s'élevait à 1 230 000 tonnes des espèces
pélagiques en Mauritanie, avec 80 % issue de la pêche
hauturière à Nouadhibou. L'ensemble du débarquement de la
pêche hauturière se fait à Nouadhibou (CSC, 2018).
En 2019, IMROP a fait une évaluation sur l'état
des stocks des certaines espèces présentes dans les eaux
mauritaniennes particulièrement à Nouadhibou voire le tableau
ci-dessous.
Tableau 1: L'état des stocks des
certaines espèces démersales et pélagiques (IMROP 2019)
Stock
|
Etat
|
Poulpe
|
Pleinement exploité
|
Seiches
|
Sous-exploité
|
Calamar
|
Sous-exploité (sous-estimé)
|
Langostino
|
Sous-exploité
|
Gamba
|
Sous-exploité
|
Langouste
|
Surexploité
|
Merlus
|
Pleinement exploité
|
Sardinelle ronde
|
Surexploité
|
Sardinelle plate
|
Pas pleinement exploité
|
Chinchard Jaune
|
Pas de diagnostic
|
Éthmalose
|
Surexploité
|
Chinchard noir
|
Surexploité
|
Chinchard de l'Atlantique
|
Pleinement exploité
|
Anchois
|
Pas de diagnostic
|
Thon
|
Surexploité
|
26
Sardine
|
Sous-exploité
|
Maquereau
|
Pleinement exploité
|
3.3. L'aquaculture
Dans la loi n ° 2015-017 pour le code des pêches
maritimes, l'art 54 définit l'aquaculture, toutes activités
d'élevage des espèces animales et végétales dans le
milieu marin pour des fins commerciales. L'aquaculture peut prendre plusieurs
formes :
- La mariculture qui consiste à faire de
l'élevage des poissons dans un milieu marin ;
- L'algoculture consiste à faire des
cultures des algues dans un milieu marin ;
- La conchyliculture consiste à faire de
l'élevage des mollusques bivalves dans un
milieu marin ;
- La mytiliculture consiste à faire de
l'élevage des mollusques bivalves de la famille des
Mytilidé ;
- La carcinoculture consiste à faire de
l'élevage des crustacés.
Avec la surexploitation des ressources halieutiques, il est
impératif de trouver une alternative à la pêche.
L'aquaculture est devenue nécessaire pour l'alimentation de la
population. L'aquaculture en Mauritanie n'offre pas de croissance suffisante en
matière de produits halieutiques.
L'aquaculture est un moyen qui permettra d'assurer l'offre en
espèces halieutiques et la satisfaction de la sécurité
alimentaire. Selon les spécialistes du groupe atelier mariculture, elle
peut avoir des impacts positifs sur l'environnement marin, mais elle peut
contribuer au repeuplement des espèces surexploitées. En 2010, un
projet aquaculture (conchyliculture) pour un élevage des coquillages
(huîtres et les moules) était mis en place. Il y a eu une
tentative de faire de l'aquaculture des juvéniles du poulpe et du
tilapia à Nouadhibou mais il y a une forte mortalité de ces
juvéniles (IMROP 2011). Selon des experts de l'Institut mauritanien de
recherche d'océanographique et des pêches (IMROP), ces projets
étaient des expériences.
Il semblerait que l'échec de ces projets est dû
à la concentration élevée de cadmium. Lors de mon
interview avec un scientifique de l'Institut mauritanien de recherche
d'océanographique et des pêches (IMROP), il semble que le
ministère des pêches et de l'économie maritime mettra un
plan de développement d'aquaculture dans certaines régions. Il
faut souligner que l'aquaculture est une nouvelle opportunité. Selon les
experts interrogés ont souligné que le ministère des
pêches et de l'économie maritime mettra un plan
développement d'aquaculture dans certaines régions. Il faut
souligner que l'aquaculture est une nouvelle opportunité.
Conclusion du chapitre :
Dans ce chapitre nous avons vu que la pêche dans les
eaux nord de la Mauritanie a pris une importante évolution. La ville de
Nouadhibou est une plaque tournante de la pêche due à une forte
présence de la biodiversité marine. En somme ce chapitre nous a
permis de comprendre quel est l'état de la pêche hauturière
et de la pêche artisanale ainsi d'appréhender la situation
actuelle de l'état de la biodiversité marine dans le secteur de
la pêche. Quant à l'aquaculture,
27
elle reste sous forme expérimentale. Les tentatives de
la mariculture n'ont pas connu le succès escompté. Cet
échec est dû à une forte présence de cadmium sur les
eaux.
Chapitre II : La dynamique sociale et économique
du secteur de la pêche
Avant les années 70, l'agriculture était la
principale activité, mais depuis que la sécheresse a
frappé la Mauritanie, la majorité des peuples s'est convertie
à la pêche. Comme la pêche est une activité
génératrice d'emplois, la ville de Nouadhibou a connu
d'importants exodes progressifs et continuels et attire les peuples du sud, du
centre de la Mauritanie et les étrangers.
L'État mauritanien est conscient de l'importance des
ressources halieutiques et sa nécessité pour l'économie.
Par ailleurs, ce chapitre a pour objectif de décrire l'importance des
espèces marines dans la société mauritanienne
particulièrement celle de la population de Nouadhibou.
Il est nécessaire de souligner que les ressources
halieutiques sont d'un apport économique non négligeable pour la
Mauritanie. Elles jouent un rôle essentiel dans l'alimentation de la
population et dans la création d'emploi.
Dans ce chapitre nous aborderons la création des
emplois, les recettes budgétaires et devises
générées par les ressources halieutiques, la participation
des ressources dans la sécurité alimentaire, la filière de
valorisation et la transformation, et pour finir, nous parlerons des
infrastructures et la distribution des produits halieutiques.
1. La création des emplois
Selon la FAO en 2016, le secteur de la pêche a permis
à 59,6 millions de personnes de travailler, soit 7 % du total (FAO
2018). La filière de la pêcherie génère beaucoup
d'emplois au niveau national, notamment la localité de Nouadhibou. Elle
génère des emplois directs et indirects. En termes d'emploi, la
pêche artisanale connaît une augmentation. En effet, de nombreuses
personnes travaillent dans le secteur de la pêche artisanale dans la
ville de Nouadhibou. Ainsi, il est passé de 8460 personnes en 2006 pour
atteindre 13 363 personnes en 2010 (IMROP, 2010). Les pêcheurs artisanaux
nationaux connus sous le nom de « moles » sont en
général un petit groupe de 4 à 8 personnes dans un
navire.
En 2019, l'IMROP a recensé plus de 226 304 personnes
qui travaillent dans le secteur de la pêche, ce qui équivaut
à 58000 emplois et représente 4% de la population active (IMROP,
2019). Il convient toutefois de souligner que ce secteur crée des
emplois directs et indirects. Les emplois directs regroupent les pêcheurs
et la main d'oeuvre des navires. Les emplois directs
générés sont estimés à 53890 pêcheurs,
2248 mareyeurs, 8394 personnels d'usines et d'entrepôts. Le nord
(Nouadhibou) concentre 51% des actifs du secteur de la pêche, dont 26% se
trouvent dans la ville de Nouakchott, 13% dans le centre et 10% au PNBA et la
zone sud de Nouakchott (IMROP, 2019).

28
Figure 5: La segmentation de l'emploi direct par zone (source :
IMROP 2019)
Les emplois directs dépendent des navires, de
l'intensité de travail et les technologies utilisées mais aussi
de la rentabilité. Le secteur de la pêche est largement
dominé par les hommes qui représentent 97°% des actifs. Les
femmes sont minoritaires et certaines travaillent par obligation, pour nourrir
leurs familles. Les femmes travaillant sur le secteur de la pêche
maîtrisent le métier et rencontrent des contraintes sur les
conditions de travail. Elles sont réputées pour la
préparation des oeufs de mulet et la poutargue dont les étrangers
sont friands. En revanche les femmes sont marginalisées sur la question
de l'économie de la Mauritanie. L'emploi indirect est estimé
à 161670, en utilisant un ratio de 3 pour 1 soit (1 pêcheur actif
génère 3 emplois dans les services) (IMROP, 2019).
2. Recettes budgétaires et devises
La valeur ajoutée de la pêche a connu une
croissance continue, passant de 2,9 Milliards Ouguiyas (UM) en 2014 à
6,2 milliards Ouguiyas (UM) en 2018. La part de la pêche dans le PIB du
secteur primaire est passée de 7.1% en 2014 à 13.3% en 2018.
Cette tendance a été
29
enregistrée également au niveau du PIB total qui
est passé de 1.8% en 2015 à 3.3% en 2018 (IMROP, 2019).
En effet, les recettes de l'état provenant du secteur
de la pêche représenteraient 29%. Ces recettes étaient
reparties avec 45% des céphalopodes, 30% des crustacés, 15% des
espèces pélagiques, 7% de merlus et d'espèces
démersales, les thons représentent 2% (CSC,2018).
Les recettes tirées des produits halieutiques ont
doublé : en 2015, elles se chiffraient à 4,8 milliards Ouguiyas
(UM) tandis qu'en 2018, elles ont atteint 9 milliards Ouguiyas (UM) (IMROP,
2019). Entre autre, les recettes budgétaires provenant de la
pêcherie des céphalopodes se subdivisent ainsi : 79% des navires
étrangers, navires nationaux 14 % et les activités de la
pêche artisanale 7%. Il faut souligner néanmoins que le secteur de
la pêche offre un PIB entre 4 et 10 %, ce qui équivaut entre 35 et
50% d'exportations de la Mauritanie (CSC,2018).
Les recettes budgétaires dépendent des accords
de pêche entre la Mauritanie et l'Union européenne, cela
représenterait plus de 80%, aussi 5 % de la contribution des flottes
nationales. Le secteur de la pêche représente environ un quart de
toute la richesse nationale et offre au pays une devise qui est de l'ordre de
40 % (CSC,2018). En outre une tendance a été enregistrée
également au niveau du PIB total qui a évolué de 1.8% en
2015 à 3.3% en 2018 (IMROP, 2109).
Pour promouvoir l'exploitation et la commercialisation,
l'État mauritanien a créé une unité qui qui est
chargée de gérer ces dernières, la SMCP gère
l'exploitation des produits halieutiques congelés et non
transformés. Elle joue un rôle principal dans les
négociations tout en défendant les intérêts des
pécheurs nationaux. La SMCP est composée par un comité
d'administration qui est constitué de 12 membres, dont 4
représentants de l'État et les 8 restants sont issus du secteur
privé. L'État dispose de la majorité des capitaux de la
SMCP, c'est-à-dire environ 70% mais se considère comme
contrôleur et surveillant des exportations des produits
halieutiques1.
La balance commerciale des produits halieutiques a connu une
augmentation entre 2014 et 2017. Estimée en 2014 à 377 millions
de dollars US en 2017 elle a atteint 624,8 millions dollars US, soit une hausse
de 247,8 millions dollars US. En outre une valeur globale des exportations
mauritaniennes est estimée à 172 millions dollars US en 2018. La
pêche se positionne comme premier secteur d'exportation et assure 36% des
valeurs totales contre 19% en 2014 (IMROP, 2019).
3. La sécurité alimentaire
Depuis le milieu du XXe siècle, la
production halieutique a connu une croissance importante et contribue à
la consommation mondiale. Elle occupe une place importante dans la
sécurité alimentaire et dans la nutrition (FAO, 2018). Nous
savons que la Mauritanie est un pays sous-développé et l'un des
pays qui a un taux d'insécurité alimentaire élevé.
Selon l'Indice de Développement Humain, la Mauritanie se placerait au
156em rang parmi 188 pays en 2014, le revenu de la grande
majorité des Mauritaniens est faible (PNUD, 2018).
Ces produits halieutiques jouent un rôle dans
l'alimentation de la population de Nouadhibou. Ils sont présents dans la
vie quotidienne des populations et fortement présents sur les
marchés locaux. L'apports des besoins de protéines dans les
produits halieutiques n'est pas négligeable (Ababouch, 2006).
1SCMP-
http://smcp.mr/?page_id=21
30
En effet, l'apport des protéines à partir des
produits halieutiques varie en fonction des régions, elle varie de 15
à 20 % des apports totaux des protéines animales. La consommation
des ressources halieutiques en Mauritanie est faible par rapport aux pays
voisins tels que le Maroc, le Sénégal. Cela est dû à
l'enclavement des villes, aux obstacles de culture et aussi l'absence de la
chaîne de distribution (Martinez et Braham, 2016).
Une enquête nationale effectuée en 2002 stipulait
que la consommation en poisson en Mauritanie était estimée
à 4,3 kg/an par habitant. Plusieurs études ont montré une
évolution importante de ce chiffre. La quantité de poissons
vendus sur les marchés locaux est estimée à 57 046 tonnes
/an, soit 14, 6 kg/an par habitant (IMROP, 2019).
Les produits halieutiques issus de la pêche artisanale
sont acheminés dans les marchés locaux. Ils se font à
travers de nombreux circuits de distribution. La commercialisation de ces
produits est faite par les négociants et les vendeurs au détail
(mareyeurs). Ces derniers sont nombreux et très actifs au port de
Nouadhibou. Certaines espèces sont très importantes dans la
ration et le quotidien des mauritaniens particulièrement dans les
grandes villes telles que Nouakchott, Nouadhibou.
En effet, les pélagiques sont les
préférés des mauritaniens plus particulièrement les
sardinelles, mais considérés comme les poissons des «
pauvres », cela est dû à la quasi présence des
arêtes. Ils se trouvent dans tous les marchés locaux. Par contre
le thiof s'est fait rare dans les marchés locaux à cause de sa
cherté, il est considéré comme le poisson des «
riches ». S'ajoutant à ces espèces, le mulets (têtes
bouillies avec l'eau salée ou l'eau de mer) qui est consommé par
les maures pour leurs vertus contre certaines maladies notamment le
diabète, la tuberculose et les rhumatismes. Les soles et le chinchard
font partie des poissons dits pour « les riches » et leurs prix sont
compris entre 600 et 1500 Ouguiyas (UM)/Kg sur les marchés locaux, ce
qui équivaut entre 2 et 5, 5 euros (Bernardo et Mohamed Vall, 2004).
Toutefois, le contexte peut influer sur le prix des produits
en question. Ce fut le cas en 2017, période durant laquelle le prix de
la sardinelle a sensiblement augmenté. La raison de cette hausse fut la
suspension des licences des pêcheurs sénégalais -n'ayant
pas renouvelé leur licence de pêche suite à la nouvelle
législation (seuls fournisseurs de ce type de poisson qu'ils obtiennent
par la pêche artisanale).
Il convient de souligner que les produits halieutiques sont
riches en vitamines et en minéraux. Ils jouent un rôle de
complément dans certaines carences nutritionnelles. Pour les enfants et
le femmes enceintes, ces produits halieutiques peuvent occuper une place
importante dans le régime alimentaire et participe au
développement neurologique, autrement dit, ils jouent sur la
santé mentale, ont des effets positifs sur les maladies
cardio-vasculaires et la régénération maculaire. Selon la
FAO et L'OMS même en faible quantité, ils fournissent des
nutriments, des vitamines, du calcium, du fer, de l'iode et des acides gras
(FAO et OMS, 2011).
4. Valorisation et transformation des ressources
halieutiques
Les ressources halieutiques sont utilisées dans
l'alimentation mais aussi dans l'industrie de transformation. La FAO souligne
que le poisson périt rapidement par rapport à d'autres aliments.
La valorisation et la transformation se font dans les usines industrielles de
la pêche qui se trouvent dans les capitales (Nouakchott et Nouadhibou)
ainsi que la transformation artisanale. Les usines de transformation de la
farine ont commencé en 2005 avec l'usine RIM-
31
Fish et OMAURCI. Par conséquent depuis leurs
installations ont connu de fortes demandes, occasionnant la construction de
nombreuses autres usines dont les capitaux sont détenus par les
étrangers à Nouakchott et à Nouadhibou (Mohamed Lemine et
Braham, 2015).
En effet, l'industrie de la transformation et de la
valorisation a connu une augmentation et la création de nouvelles usines
dans la zone de franche de Nouadhibou. Depuis 2007, le nombre d'usines de
valorisation et de transformation a connu une hausse et 70 % des usines sont
localisées à Nouadhibou.
L'ONISPA est un centre créé en 2007 dont
l'objectif est d'appliquer les bonnes pratiques de qualité, de
l'hygiène et les réglementations nationales et internationales et
les réglementations internationales et nationales. Il fournit
également des avis scientifiques et techniques vis-à-vis des
établissements du secteur de pêche et des ressources halieutiques.
L'ONISPA contribue à la labélisation des produits halieutiques et
fait des inspections de ces produits. En 2014 l'office National d'Inspection
Sanitaire des Produits de la Pêche et de l'Aquaculture avait
agréé 91 unités dont 68 destinées à la
consommation des humains et le reste pour l'usage des animaux. Dans ces 68, 45
sont localisées à Nouadhibou et les 23 à Nouakchott
(ONISPA, 2015).
Tableau 2 :L'évolution des usines de
transformation et valorisation (Nouakchott- Nouadhibou) (source ONSIPA :
2015)

Dans ces usines 97 % de la production transformée est
destinée au marché Européen. La capacité de
traitement de ces usines avoisine les 5000 tonnes/jour. Les usines de la
filière de transformation et valorisation des produits halieutiques
permettent d'obtenir deux produits (farine et huile). Une grande partie de ces
usines utilise la technologie chinoise. Les espèces sardinelles et
éthmalose occupent une place très importante dans la
transformation et la valorisation. Ces espèces ont passé de
20.000 tonnes en 2006 pour passer en 300000 tonnes en 2019 (IMROP, 2019).
L'usine OMAURCI S.A est une usine de transformation à Nouadhibou,
implantée en 2005 et peut traiter plus de 400 tonnes de poissons par
jour. En 2013, L'OMAURCI s'était lancé sur un projet de
transformation en pattes de poissons.

32
Figure 6: L'évolution de la quantité des
espèces transformées (source : IMROP, 2019)
Comme nous l'avons vu précédemment, les
espèces pélagiques sont très abondantes dans la
filière de transformation et de valorisation. Elles sont riches en
acides aminés (histidine), conservées à une
température comprise entre 7 °à 10 °C.
L'approvisionnement des usines commence au débarquement suivi du
transport. Celui-ci qui se fait par des camionnettes, arrivant à
l'usine. Certaines usines ont leurs propres outils pour acheminer les poissons.
Cela se fait à l'aide de pompes modernes aspirant les poissons tandis
que d'autres usines font recours aux services des manoeuvres.
Le déchargement des produits halieutique est fait par
des manoeuvres à l'aide de bacs plastiques afin les acheminer dans les
usines. Dans l'usine, les poissons sont exposés sur le sol sur des
bâches et sont étalés par les pelles mécaniques. Le
processus de préparation se fait en enlevant la tête, la queue,
les écailles et les viscères des poissons.
Nous verrons le schéma de procédés de
transformation et de valorisation des produits halieutiques dans les usines de
transformation. : les produits halieutiques introduits dans le processus
peuvent être diverses formes (aqueuse, huileuse et solide) mais ces
résultats vont être séparés par des
variétés de transformation en utilisant les outils
adéquats.

33
Figure 7 : Processus de la transformation et valorisation
filière industrielle (Source : COLEACP, 2015)
L'huile obtenue de ce processus assure un profil en acide gras
polyinsaturé à longue chaîne (AGLPI), sa présence en
faible quantité peut combler certains rôles dans le corps humain
(Guillaume et al., 1999). En 2014, les usines de transformation des
petits pélagiques ont obtenu 300.000 tonnes de farine. La farine obtenue
est exportée vers le Nigeria et le Ghana où elle est
utilisée dans l'aquaculture pour nourrir en particulier les
poissons-chats (Mohamed Lemine et Braham, 2015).
Lors de l'approvisionnement des usines, les produits peuvent
être contaminés. Ces contaminations peuvent être d'ordre
microbiologiques, chimiques ou physiques. Elles sont causées par
l'altération lors de la capture, de la manutention et de la
transformation. Pour éviter la contamination et ses multiplications, il
est indispensable de respecter les bonnes pratiques. Nous pouvons souligner que
les unités de transformation peuvent rencontrer des problèmes de
productions liées au coût de l'électricité, des
pertes après la capture des poissons et de l'insuffisance des
espèces de stockage.
Toutefois, il faut remarquer que les usines de transformation
mettent en place des nouvelles technologies pour le conditionnement et la
transformation afin d'obtenir une meilleure qualité de poisson et une
bonne rentabilité. Les procédés de valorisation passent
par la capture suivie de la manutention, la conservation, conditionnement et
par la fin le stockage et le transport. En
34
fait, la conservation et la transformation des produits
halieutiques maintiennent la qualité et l'état de ces produits.
En plus de la chaîne de transformation, un enjeu important se pose pour
assurer la qualité de la sécurité alimentaire
(FAO,2018).
Pour ce qui concerne la transformation artisanale, c'est une
activité pratiquée depuis 1920 en Mauritanie. Elle est
majoritairement exercée par des femmes et des personnes de
nationalité étrangères notamment
sénégalaises et maliennes. Elle est importante car elle
réduit les pertes après les captures. Mais elle n'est
régie par aucune réglementation juridique et le nombre de tonnage
transformé est difficile à estimer (Mohamed Lemine et BRAHAM,
2015).
Les différents types de transformation artisanale sont
:
Le séchage : forme de conservation naturelle des
produits halieutiques, généralement pratiqué sous le
soleil. On enduit de sel le poisson exposé au soleil. L'action du sel
n'est pas seulement de sécher le poisson mais aussi de tuer les
bactéries et de prévenir les contaminations. Deux types de
séchage sont pratiqués en Mauritanie : le premier consiste
à accrocher les poissons sur des lignes pour éviter que le sable
ne les atteigne ; le second type se fait sur du béton propre.
En mettant le sel après avoir procédé
à une source de chaleur. Le sel est efficace pour retirer l'eau des
poissons, pour réduire à néant les bactéries et
aussi pour lutter contre les contaminations. En Mauritanie, les deux types de
séchage cités ci- dessus sont pratiqués. Le séchage
est obtenu grâce à la chaleur, à l'air et du vent (Ward et
Beyens, 2011).
Après le résultat du séchage et du
salage, ils étament le fumage. Celui-ci se fait en utilisant les fours
améliorés « four Chorkor ». Les produits
transformés vont être mis dans le four avec moins de bois pour que
ceux-ci ne brûlent pas trop. Le four a une température minimum de
65° C (Ward et Beyens, 2011).
Les résultats des produits finis peuvent être de
deux sortes : le poisson sec et le poisson fumé « keccax ». Le
poisson sec est plus consommé par les mauritaniens que le poisson
fumé. Le poisson fumé est obtenu de la transformation de
sardinelles et d'éthmaloses, il est consommé en
général par les étrangers tels que les maliens, les
congolais etc.
La transformation et la valorisation artisanale sont vendues
au niveau national. Les imraguens sont spécialisés dans la
transformation du mulet jaune. Quand les imraguens transforment le mulet en
huiles (d'hin), le tichtar et la poutargue, ils procèdent ainsi :
? Le D'hin obtenu à partir de la tête de mulet et
les viscères des poissons, ? Le tichtar composé de la chair du
mulet,
? La poutargue obtenue à partir des ovaires des
poissons

Photo 1: Transformation artisanale Photo 2: poisson sec et
koccax

35
Photo 3: Koccax (poisson fumé) Photo 4: Poisson sec
5. Infrastructure et distribution des produits
halieutiques
Le secteur de la pêche permet le développement
local. La pêche hauturière et celle d'artisanale ont des efftes
importants sur la région de Dakhlet de Nouadhibou. L'importance du
secteur de la pêche a favorisé la création d'une zone
franche, laquelle est constituée de magasins de vente et d'usines de
transformation et d'entrepôts. L'État mauritanien a
consacré des efforts considérables dans la localité de
Nouadhibou. Le port Autonome de Nouadhibou et l'établissement portuaire
de la baie ont connu une extension. Laquelle permet d'accueillir plus de
navires et de réduire leur temps d'attente. Elle accueille plus de 700
pirogues et plus de 3500 navires. Un budget de 143, 8 millions d'euros a
été bloqué pour les nouvelles infrastructures liées
aux activités halieutiques (IMROP, 2019).
En plus de ces infrastructures, la SMCP créée en
1984 joue un rôle important dans la commercialisation, ainsi que dans
l'exploitation et la valorisation des produits halieutiques. Elle
36
vérifie la traçabilité des produits tout
en garantissant la commercialisation des produits halieutiques mauritaniens
à un prix plus bas. Elle protège les pécheurs artisanaux,
apporte de l'aide aux usines de transformation et de valorisation et facilite
l'intégration du revenu de l'économie nationale (Kinadjian, ;
Soumaré, et al, 2014).
L'approvisionnement du marché national est important.
La filière de la distribution a connu des obligations face au
débarquement du quota des concessions à pour l'exploitation des
ressources halieutiques. Pour faciliter la distribution, une
société a été créée en 2013,
nommée la Société Nationale de Distribution du Poisson
(SNDP). Elle a pour missions de renforcer la sécurité alimentaire
issue des produits halieutiques et d'améliorer l'accessibilité
à la consommation des produits halieutiques. Des infrastructures sont
mises en place pour la distribution des poissons dans les 13 wilayas
(régions) de la Mauritanie. La coopération Espagnole a
contribué dans la mise en place de ces infrastructures (des moyens de
transport et des équipements de bureau) (Kinadjian, ; Soumaré et
al, 2014).
Conclusion du chapitre
Les activités liées aux ressources halieutiques
en Mauritanie, particulièrement Nouadhibou présentent une
dynamique sociale et économique. Les activités de la pêche
attirent de plus en plus de personnes, cela se traduit par des indicateurs du
nombre d'emplois créés sur les cinq dernières
années. Par ailleurs, il joue un rôle essentiel dans
l'approvisionnement alimentaire en terme de produits halieutiques. Nous notons
que le secteur des produits halieutiques a un poids important dans
l'économie de la Mauritanie. Il a permis une augmentation du produit
intérieur brut et la balance commerciale. Par ailleurs l'économie
locale a été boostée par la construction des usines de
transformation, de valorisation, de distribution et de l'extension des
ports.
Aujourd'hui, ces infrastructures facilitent l'accès aux
produits halieutiques ainsi que leur transformation et leur valorisation.
Seulement, il faut reconnaître qu'elles sont responsables d'un certain
nombre de problèmes aux impacts néfastes sur le milieu marin, sur
l'économie et sur la santé publique. La contamination des
produits, le rejet des poissons, les problèmes de congélation et
de stockage, sont causés produits par ces infrastructures dans
l'exploitation du produit halieutique et ont de retombées très
négatives sur la population de la ville de Nouadhibou. L'économie
de la ville de Nouadhibou s'appuie essentiellement sur le secteur de la
pêche.
37
Chapitre III : Les impacts et les menaces pesant sur
les ressources halieutiques
Dans les chapitres précédents, nous avons vu
l'importance des ressources halieutiques. Les eaux couvrent 70 % de la surface
de la terre, une grande diversité d'espèces marines et leurs
habitats qui y sont présents. Plusieurs études ont montré
que la poussée démographique et les activités halieutiques
ont des impacts sur les ressources halieutiques. Celles-ci sont le fruit d'une
évolution de plusieurs années et font partie du patrimoine vital
et naturel. Elles sont des ressources renouvelables et ont une valeur
commerciale. Les ressources halieutiques sont aussi indispensables au
bien-être et à l'alimentation. Elles interviennent dans le
fonctionnement des écosystèmes. Elles font parties des services
écosystémiques.
Dans les eaux de Nouadhibou, plus de 300 espèces ont
été recensées, mais plus de 72 sont capturées
(kidé Oumar, 2014). Depuis ces deux dernières décennies,
ces ressources diminuent en raison des activités anthropiques et du
changement climatique et une forte dégradation des
écosystèmes y est observée. Conscient des pressions et de
la dégradation, l'ONU avait lancé un programme l'année
2010, désignée l'année internationale de la
biodiversité afin d'alerter la communauté internationale sur
l'état et les conséquences de la diminution et de la disparition
de la biodiversité dans le monde (Rachid,2010).
Les activités humaines sont les principales
responsables des impacts sur la biodiversité notamment sur les
ressources halieutiques. Les contraintes sur ces dernières sont le
résultat d'une évolution démographique et d'une forte
demande de ces ressources dites renouvelables. L'augmentation du prix est
relative et liée à la raréfaction des ressources
halieutiques sur le marché. La principale difficulté est de faire
la distinction entre les impacts naturels et ceux des anthropiques
(Rachid,2010). Nous recensons cinq causes principales :
- La pêche (surpêche ou
surexploitation),
- La pollution chimique (métaux lourds et
hydrocarbures) et l'eutrophisation, - La dégradation
physique des écosystèmes (macro déchets),
- Le changement climatique,
Les causes sont illustrées dans la figure ci-dessous,
expliquant les interactions entre les impacts et les menaces.


Figure 8 : Les causes qui impactent la biodiversité marine
(source : Groom et al, 2006)
Ce chapitre a pour objectif de mettre en exergue les impacts
et les menaces pesant sur les ressources halieutiques et les
écosystèmes marins en Mauritanie particulièrement à
Nouadhibou. Nous aborderons successivement les impacts anthropiques : la
surpêche, la surexploitation, la pollution des déchets ou
micropollution, la pollution des hydrocarbures et des métaux lourds :
1. La surpêche
La surpêche a un impact très négatif sur
les ressources halieutiques. Certaines espèces sont en pleine
exploitation ou en surexploitation. Avec le développement de la
pêche et l'évolution des procédés, les captures se
sont intensifiées. Les espèces ciblées sont directement
touchées par les activités de la pêche. Mais il existe
aussi des impacts sur les écosystèmes et sur ces espèces.
En effet, les activités de la pêche modifient la dynamique, les
interactions et la chaîne alimentaire. La surexploitation est un
phénomène qui touche la quasi-totalité des pays
possédant une richesse halieutique. Cela se traduit par une
dégradation continue des écosystèmes et un fort conflit
entre les acteurs de la pêche (pêcheurs artisanaux et hauturiers)
(Laubier, 2003). La surpêche ou la surexploitation des ressources
halieutiques favorise l'extinction ou la réduction des stocks.
38
1.1. Le stock en effondrement
39
Les océans et les mers sont considérés
comme des espaces de sources de richesses infinies et inépuisables. Ces
richesses halieutiques jouent un rôle essentiel dans la vie culturelle et
sociale. Elles font face à une forte exploitation (surexploitation et
surpêche) (Miossec, 1998). À Nouadhibou, certaines espèces
montrent des signes de déclin et leur capture est loin d'être
optimale en raison d'une augmentation de la pêche : cela se traduit par
la quantité des ressources halieutiques préoccupantes. Selon
l'Union international pour la conservation de la nature (UICN) plus de 3 996
espèces marines sont sur la liste rouge : elles sont menacées
d'extinction dont 100 espèces en danger critique, 155 espèces
menacées de disparaître et 537 espèces vulnérables
(UICN, 2014).
En 2019, dans le rapport préliminaire de l'Institut
mauritanien de recherché océanographique et des pêches
(IMROP), le stock de la thonière est en état de surexploitation.
Celle-ci est en majorité le résultat de la présence des
navires hauturiers étrangers. Les espèces juvéniles
n'échappent pas à ce phénomène. Une forte
pêche pratiquée aveuglement peut éliminer la population de
diverses espèces.
Depuis plusieurs années, les études de
l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des
pêches (IMROP) ont montré que l'état de certains stocks
sont en pleine exploitation et d'autres en surexploitation. Les ressources
pélagiques, les démersales et les poissons sont concernés
par cette surexploitation. La situation de l'état du stock des
ressources démersales indique une surexploitation. En effet, les
espèces démersales s'effondrent par rapport à d'autres
espèces, tel est le cas des poulpes et des crevettes (Chavance et al.,
2004).
Le stock de poulpe est abondant et varie d'une année
à une autre. En 2014 il a eu à connaître une
surexploitation estimée à 17%. Le stock est exploité par
les navires étrangers et chinois (IMROP, 2019). S'ajoutent à ce
stock de langoustes, qui n'échappent pas à cette surexploitation.
Ainsi, les flottes nationales ont d'énormes difficultés à
cause de la surexploitation des stocks des dermersaux, qui constituent la
principale activité de base.
Selon les experts de l'Institut mauritanien de recherche
d'océanographique et des pêches (IMROP), la raréfaction de
certains stocks, tels que les espèces pélagiques,
particulièrement les sardinelles rondes, les éthmaloses et les
chinchards deviennent de plus en plus rares. Les stocks pélagiques ont
une place importante dans la transformation et l'équilibre alimentaire.
La demande des usines et la commercialisation des pélagiques ont
dépassé le seuil de renouvellement. Toutes les ressources
pélagiques sont en pleine exploitation ou voire en exploitation sauf la
sardinelle plate.
Le stock de sardinelle ronde, très important dans la
ration alimentaire et le commerce local, montre des signes importants de
surexploitation. Selon le groupe de travail du comité des pêches
pour l'atlantique centre-Est (GT COPACE), le stock de la sardinelle ronde a
connu une intense surexploitation de 51 % et le Sénégal 39 % (GT
COPACE 2015). Cette surexploitation de sardinelle concerne la Mauritanie mais
aussi le Sénégal, où le nombre de capture de ce stock
était passé de 292 000 tonnes en 2016 à 172 000 tonnes en
2017, et cela traduit la baisse de 41 % du stock. La population
âgée de stock de sardinelle ronde est en déclin. Ce
phénomène menace l'emploi de milliers personnes mais aussi la
sécurité alimentaire (Beatrice, 2018).
En outre, les sardinelles comme les éthmaloses et les
chinchards sont confrontés à la surexploitation. Depuis la
présence des flottes étrangères et des usines telles que
Poly Hondone et Intimer, des signes de surexploitation et de rareté des
stocks des éthmaloses et les chinchards
40
sont apparus. L'entreprise chinoise « Poly Hondone
Pelagic Fishery Co. Ltd » qui a passé un accord avec l'État
mauritanien pour une exploitation des pélagiques pour une durée
de 25 ans. Cette entreprise utilise entre 80 000 et 100000 tonnes de ressources
halieutiques par an ce qui n'est pas négligeable (CSC, 2014).
1.2. La pêche illicite
Selon l'organisation des nations unies pour l'alimentation et
de l'agriculture (FAO), la pêche illicite est considérée
comme toute pêche illégale, non déclarée et non
réglementée. Elle menace la viabilité des ressources
marines, la gestion et la conservation de la diversité biologique
marine. (FAO, 2007). Selon Word Wife Fund For Nature (WWF), la pêche INN
représente 12 à 28 % des captures mondiales2. Les pays
en développement sont les plus touchés par la pêche INN,
elle est supérieure 40 % par rapport aux captures
déclarées (MRAG, DFID, 2009).
La pêche illicite non déclarée est un
phénomène qui touche de nombreux gouvernements. Cette pratique ne
considère ni l'environnement ni les espèces. Elle est
présente dans tous les types de pêcheries et peut prendre
plusieurs dimensions. Cette activité déloyale est due au
coût élevé de certaines espèces et à la forte
demande des marches mondiaux. Selon la FAO, elle représenterait 10 et
23,5 milliards de dollars / an. La pêche illicite entrave la gestion
soutenable des stocks et désavantage les pêcheurs honnêtes
et en règle (FAO,2018).
Les concessions des quotas définis sont
instaurées pour permettre le renouvellement des stocks d'espèces.
Mais cela n'empêche pas les navires de pratiquer la pêche illicite.
Elle participe à l'effondrement des stocks et fait une fausse
concurrence avec les pêcheurs en règle. En outre elle
détruit l'écosystème marin, détériore les
habitats marins. Il convient de souligner que la pêche illicite se passe
dans les pays en développement dont la Mauritanie fait partie. La
majorité de la population vit dans la pauvreté. Il est facile de
corrompre les contrôles (M.H Aubert, 2007).
Les navires qui pratiquent la pêche illicite et non
réglementée ne respectent pas les quotas de concession et
pêchent les différentes espèces dites « interdites
à captures ». En général, les juvéniles sont
les espèces les plus touchées par cette pêche. Il est
toutefois très difficile d'obtenir l'estimation totale des captures de
la pêche INN avec précision. Bien qu'il existe un service de
contrôle et de surveillance au niveau des eaux de Nouadhibou, il y a
régulièrement des navires de la pêche artisanale et
hauturière qui enfreignent la loi. En août 2018, sur les eaux de
Nouadhibou, les gardes côtes avaient recensé un cas de pêche
illicite, 22 pêcheurs sénégalais pêchaient sans
aucune autorisation préalable 3.
2
https://www.wwf.fr/champs-daction/ocean/peche-aquaculture/peche-illegale
3
http://lecalame.info/?q=node/7706
41
1.3.Le gaspillage ou les rejets
Il convient de souligner que les navires de pêche font
une pêche sélective. Le gaspillage ou les rejets des ressources
halieutiques représenteraient 35% des prises mondiales, ce qui
correspond à un quart des espèces.
Ces rejets ou pertes sont issus des captures accidentelles par
des chalutiers. Celles-ci peuvent être constituées de poissons
morts ou vivants. Plusieurs facteurs sont à l`origine de ces rejets : le
poisson est soit mort ou trop petit soit d'une espèce non
désirée (FAO, 2018).
Toutefois, une difficulté d'estimation se pose en
Mauritanie particulièrement à Nouadhibou pour le volume des
pertes ou des captures accidentelles. L'Institut mauritanien de recherche
océanographique et des pêche (IMROP) a un problème
concernant les données statistiques de la pêche illégale et
les rejets des poissons.
2. La pollution chimique
Dans la revue sciences de l'environnement, il est
souligné que 80 % des pollutions marines sont dues aux activités
humaines particulièrement les industries, les effluents urbains et
domestiques et les résidus agricoles (Rachid, 2010). La pollution marine
est un enjeu majeur de l'environnement mais aussi de la santé.
Ce phénomène est devenu le sujet au coeur des
institutions nationales, régionales et internationales. La pollution
chimique est la pollution la plus diversifiée, constituée de
nombreuses molécules dont certaines sont naturelles et d'autres issues
des activités humaines (Courteau, 2011).
2.1. Les métaux lourds
La pollution ou la contamination des métaux lourds dans
les eaux de Nouadhibou est présente car les activités
minières sont récurrentes. Les métaux lourds et les
polluants ont des conséquences néfastes sur la
biodiversité marine, car elle contamine la chaîne trophique et les
écosystèmes. La pollution des métaux lourds n'est pas
biodégradable et ces métaux peuvent être accumulés
par les espèces marines. Les études de l'Institut mauritanien de
recherche d'océanographique et des pêches (IMROP)soulignent que
les métaux lourds présents dans les eaux de Nouadhibou sont le
mercure, le fer, le cuivre, le zinc, le plomb et le cadmium. Ces métaux
lourds sont toxiques. Les études ont montré la présence
des taux de traces de ces métaux (cuivre, le plomb, zinc et cadmium)
dans les sédiments, dans les zooplanctons et dans les espèces
invertébrées benthiques (Kidé Oumar, 2014).
Mais dans la Baie de Lévrier, plusieurs ressources
halieutiques ont été contaminées par le fer, le mercure,
le plomb, le cuivre, le zinc et le cadmium. Des concentrations de cadmium sont
élevées dans certaines zones de Nouadhibou (Ould cheikh et al,
2010). D'où l'échec de l'aquaculture des bivalves, car les
bivalves auraient accumulé des concentrations très
élevées de cadmium (Kidé Oumar, 2014). Les
problèmes associés à la contamination par les
métaux lourds résultent du fait qu'ils s'accumulent dans les
organismes, où ils atteignent parfois des seuils toxiques.
Avec la forte activité minière, plus de 900
tonnes de miniers transitent le port minier de Nouadhibou chaque jour. D'une
part la contamination se fait lors du changement de ces
42
ressources minières d'autre part par les usines qui
traitent les minéraux faibles en teneur de métaux lourds. Ce
traitement se fait par lixiviation. Ces usines peuvent traiter jusqu'à
60000 m3 d'eau. Selon BRGM, la quantité d'eau utilisée pour
traiter les minéraux était estimée à 36,5 de
m3 par an. Cette eau est déversée directement dans la
mer sans être traitée. La pollution des métaux lourds
favorise la bioaccumulation et la toxicité du milieu marin (Kidé
Oumar, 2014).
2.2. Les hydrocarbures
La pollution des hydrocarbures est visible dans les
océans de Nouadhibou par les marées noires en provenance des
bateaux. Le déversement du pétrole a des conséquences sur
l'environnement marin et les espèces. L'activité des navires
(pêche, transport de minerai de fer et de marchandises) sillonnant les
eaux de Nouadhibou est très intense. Depuis 2006, le transport du
pétrole offshore passe par le port de Nouadhibou, dont la perte ou la
fuite peut avoir des conséquences graves sur le milieu marin. Plus de
75000 barils transitent le port de Nouadhibou, ce qui se traduit à
376000 tonnes par an. La pollution des hydrocarbures peut se faire par des
rejets domestiques, dégazage et déballastage au bord des bateaux
(Naouel,2014). Le dégazage constitue le nettoyage des cuves de ballast
ou de transport (des bateaux ou dans les usines). Il participe à la
pollution des hydrocarbures car ces nettoyages sont acheminés
directement dans la mer.
En effet, la pollution des hydrocarbures peut perturber le
fonctionnement biologique et le comportement des espèces, les mutations
génétiques et les perturbations métaboliques des
espèces. Ajoutant à cela, les usines localisées dans la
zone franche de Nouadhibou déversent leurs eaux et leurs déchets
aqueux dans la mer. Il convient de souligner que les usines déversent
aussi les huiles, les carburants et les peintures antifulling dans la mer. Ces
actes constituent une grande menace pour le littoral mais aussi pour les parcs
nationaux de la protection et de la conservation de la biodiversité
marine. La SOMELEC déverse aussi ses eaux usées refroidies par le
canal se déversant directement en mer. Ces eaux peuvent modifier la
couleur de l'eau de mer et la présence d'odeurs (Kidé Oumar,
2014).

Photo 5 : Déversement des huiles provenant des usines
(source : IMROP 2010)
43
3. La bioaccumulation
La bioaccumulation correspond à ce processus par lequel
certaines espèces marines retiennent ou accumulent des contaminants et
polluants dans leur organisme. Parfois ces polluants peuvent avoir des
concentrations supérieures au milieu marin. Les contaminants ou
polluants sont souvent concentrés dans les espèces marines et
dans la chaîne trophique. Ces polluants peuvent être très
élevés et toxiques pour la consommation humaine (Barnabé,
2016).
Certaines espèces sont des capteurs de polluants (PCB
et le mercure). Ces espèces possèdent dans leur matière
grasse des capteurs de bioconcentration et des bioaccumulations telles que les
bivalves, utilisés comme indicateurs, car ils ont des capacités
de bioaccumulation des métaux (Kidé Oumar, 2014).
En outre, les espèces contaminées peuvent entrer
à leur tour dans la chaîne alimentaire, cela peut impacter chaque
maillon de la chaîne, allant des bivalves jusqu'aux consommateurs
supérieurs. Donc la bioaccumulation affecte la chaîne trophique et
peut même contaminer les êtres humains (Barnabé, 2016).
Il est nécessaire de souligner que les merlus ont une
capacité de rétention des concentrations de
polychlorobiphényles (PCB) très élevées qui peuvent
dépasser parfois le milieu marin. Comme nous l'avons vu
précédemment plusieurs espèces peuvent être des
bioamplificateurs et bio accumulateurs des matières dégradables
ou non. Ces deux phénomènes conduisent aux dysfonctionnents de la
chaîne alimentaire (Bourrinet et al, 2008). L'illustration ci-dessous
nous montera le processus de contamination.

Figure 9 : La chaîne alimentaire contaminé par les
polluants
4. 44
L'eutrophisation
Dans les écosystèmes marins, des
éléments nutritifs sont essentiels pour les espèces
marines. Le phosphates, l'azote et les nitrates sont les principaux
éléments nutritifs. Une grande présence de ces
éléments peut impacter les eaux. Les éléments
nutritifs en excès perturbent les écosystèmes marins. Les
produits de lessives, les produits chimiques et les eaux usées sont
responsables de la prolifération excessive des algues, ce qui favorise
le phénomène d'eutrophisation. Ce phénomène
provoque généralement la mortalité des espèces par
asphyxie. Elle entraîne aussi de nombreuses variations en termes du pH et
de la concentration en oxygène au cours des saisons.
5. La pollution physique
La pollution physique est la pollution la plus visible suivie
de la pollution des hydrocarbures. Elle est composée de micro et macro
déchets.
5.1. Les micro et macro déchets
Les activités humaines produisent des déchets
sur le littoral ou dans la mer. Les macro-déchets représentent
des risques sur l'environnement marin. Nous entendons par macro-déchets
tout débris de navires ou tout rejet domestique. Ils sont en plastique,
en verre ou en métal. La plupart des macro-déchets sont
flottants. Les déchets domestiques déposés au bord de la
plage sont transportés naturellement par la mer. Selon Jambeck, les
macro-déchets en plastique sont estimés à 275 millions de
tonnes dans le milieu marin, ce qui se traduit à 4,8 à 12, 7
millions de tonnes par an et cela sera multiplié par dix en 2025
(Jambeck et al, 2015).
Les micro-déchets sont issus d'une matière
photodégradable, constitués en général de plastique
et des textiles. Selon la National Océan and Atmospheric Administration
(NOAA), les micro-déchets détiennent plusieurs concentrations de
polychlorobiphényles (PCB), des dichlorodiphényl
trichloro-éthane (DDT) et d'autres contaminants hydrophobes
(Barnabé, 2016). Il convient de souligner que les déchets peuvent
être chargés de toxines et ingérés par les
espèces filtreuses telles que les moules et les huîtres (Alexandra
et maria, 2017). Les écosystèmes marins sont confrontés
à des déchets solides encombrants, ces déchets
représenteraient environ 41 % en 15 ans. Dans ces 41 %, les engins de
pêche en représentent une grande partie (François et al.,
2013).

45
Photo 6 : Déchets dans le fond du La Baie du
Lévrier Photo 7 : Déchets sur la plage de Nouadhibou
6. Le changement climatique
Les activités anthropiques sont devenues intenses
durant ces dernières décennies. Les concentrations des gaz
à effet de serre (GES) dans l'atmosphère indiquent que le
changement climatique se font ressentir sur le milieu. Les activités
humaines participent dans le changement climatique (Naouel, 2014).
Plusieurs observations scientifiques ont souligné que
le réchauffement climatique touche plus de 90% des océans, ce
phénomène affecte les espèces marines du fait de la hausse
des températures. Le changement climatique a des conséquences sur
l'ensemble de la terre. Il influe sur tous les composants de
l'écosphère, le climat varie à l'échelle du temps.
Ces variations influent sur l'environnement et sur les espèces
(Grégory, 2017).
Le changement climatique affecte les écosystèmes
et la biodiversité, particulièrement les ressources halieutiques
et les milieux marins. Il peut causer des mutations pour les espèces
biologiques. Pour faire face aux changements climatiques, les ressources
halieutiques migrent vers les pôles. Cette migration a été
observée presque dans les eaux marines (Gregory, 2017).
En effet, le changement climatique est responsable de
l'acidité des océans. Cette acidité affecte certaines
espèces telles que les bivalves, les échinodermes, les
crustacés et les mollusques, mais aussi sur le réseau trophique
océanique (Kurihara, 2008). La biomasse terrestre et l'océan
échangent en permanence avec le CO2 de l'atmosphère. Les
océans retiennent le CO2, mais la concentration de CO 2 a
augmenté et cela déplace l'équilibre et cause la baisse du
pH. Le pH est compris entre 8,10 et 8,14. Les océans deviennent alcalins
: pH > 7 (Barnabé, 2016) (voir l'illustration ci-dessous). Les
activités anthropiques sont devenues intenses durant ces
dernières décennies. Les concentrations des gazs à effet
de serre (GES) dans l'atmosphère indiquent que le changement climatique
se fait ressentir sur le milieu. Les activités humaines participent au
changement climatique (Naouel, 2014).

46
Figure 10 : Diminution du pH dans l'eau de mer (Source :
www.pmel.noaa.gov/co2/file/Hawaii+Carbon+Dioxide+Time-Serie.)
Conclusion du chapitre
L'explosion démographique et l'intensification des
activités humaines génèrent des mutations importantes sur
le milieu marin. Les impacts néfastes sur les ressources halieutiques
ont des conséquences fortes dans les eaux en Mauritanie
particulièrement à Nouadhibou. La pollution des milieux marins
affecte les ressources halieutiques. Nous avons vu dans l'ensemble les
différents types de pollution. Il existe des pollutions non visibles,
qui se diluent et dont les métaux et les micro-déchets sont les
plus importants. Les pollutions visibles à l'oeil nu sont les macro
déchets et les hydrocarbures.
Ces pollutions et la surpêche sont les principales
causes du déclin de la production des ressources halieutiques en
Mauritanie notamment à Nouadhibou. La pêche illégale, non
déclarée et non réglementaire n'est pas
négligeable, car le manque de contrôle et de surveillance existe
dans les eaux de Nouadhibou. Les impacts de la pollution et la pêche
intensive affectent plus que le changement climatique. La pollution des
déchets constitue un réel frein pour la pêche mais aussi la
dégradation des ressources marines. Elle a des impacts
économiques, sociaux et environnementaux. Il est nécessaire de
préserver la biodiversité marine. Dans le chapitre suivant nous
traiterons la gestion des ressources halieutiques.
47
Chapitre IV : La gestion durable des ressources
halieutique à Nouadhibou
Dans les chapitres précédents nous avons
analysé l'importance que jouent les ressources halieutiques et les
menaces pesant sur elles. Une forte exploitation de ces ressources est
identifiée dans toutes les eaux poissonneuses, leur état est
inquiétant. Ces ressources halieutiques ne sont pas exploitées de
manière durable et responsable. L'explosion démographique conduit
à la pêche intensive. Nous savons que l'océan est un bien
commun. Il est nécessaire d'adopter une pêche responsable et
durable, afin de respecter la régénérescence des
espèces marines. Lors de la conférence de Rome en 1995, le code
de bonne conduite pour une pêche responsable a été
adopté, lequel ce code s'appuie sur les principes du
développement durable (FAO,1995).
Lors de la conférence de Johannesburg en 2002, un
accord stipulait une réglementation sur la pêche afin de lutter
contre la surpêche. La question de la gestion durable des ressources
halieutiques en Mauritanie est un sujet complexe. C'est une question d'enjeu de
taille qui doit englober tous les acteurs de la pêche, mais aussi
l'État mauritanien. La durabilité des ressources halieutiques
repose à la fois sur la responsabilité collective, mais aussi sur
la responsabilité individuelle.
L'intérêt de ce chapitre est de tenter d'apporter
des solutions à la question de la gestion des ressources halieutiques
à Nouadhibou, afin de contribuer à la préservation de ce
bien commun qui est une des sources de l'économie nationale en
Mauritanie. Nous aborderons quelques rappels du développement durable,
la pêche responsable et durable, l'approche de
l'écosystème, la préservation et la conservation des
ressources halieutiques et l'aménagement des pêcheries en
respectant les bonnes pratiques.
1. Quelques rappels sur le développement durable
La notion de développement durable est apparue dans le
rapport de Brundtland et intitulé « Our Common Future » en
français « Notre avenir à tous », ce rapport est devenu
la conception du développement durable. Il est apparu en 1978 lors de la
commission mondiale sur l'environnement. La définition de
développement durable donnée par le rapport est
rédigé en ces termes : un développement qui répond
aux besoins des générations du présent sans compromettre
la capacité des générations futures à
répondre à leurs propres besoins ».
La croissance non contrôlée a des impacts sur
l'environnement. Nous savons que la dégradation de l'environnement a des
conséquences sur les activités humaines et sur la santé.
Avec la révolution industrielle, les ressources sont exploitées
de manière exponentielle. La dégradation des
écosystèmes et l'épuisement des ressources renouvelables
et non renouvelables se sont faits ressentir et ont montré des signes
inquiétants d'où l'intérêt du rapport de
Brundtland.
Le principe du développement durable associe
l'économie, le social et l'environnement. Cette combinaison comprend
trois sphères : économique qui doit être efficace,
socialement équitable et dont l'environnement doit être
respectable, soutenable et durable. L'environnement procure à l'homme
des services écosystémiques. À savoir que ces services
écosystémiques ne sont pas infinis.

48
Figure 11 : les trois sphères du développement
durable
Les économistes se sont penchés sur la question
de l'environnement. Nous pouvons citer Malthus qui souligne que la croissance
démographique n'allait pas dans le même sens que les ressources
naturelles, toujours dans la même logique, en 1972, le club de Rome
publie un rapport intitulé « The limits to growth » en
français Halte à la croissance. La vision de Malthus et du club
de Rome est que la population augmente de manière exponentielle tandis
que les ressources naturelles de manière arithmétique (Veyret,
2005).
1.1.Quelques dates clés
? En 1972, la naissance du concept de
l'écodéveloppement et la création du PUNE à
Stockholm lors de la conférence des Nations Unies sur l'environnement
humain. Cette conférence fut qualifiée de premier Sommet de la
Terre. Elle évoqua les problématiques de
déséquilibres environnementaux dus aux activités des pays
industrialisés. Mais malgré les efforts fournis, la
conférence a connu un échec par rapport aux problématiques
environnementales.
? En 1980, la première fois qu'apparaît la notion
du développement durable dans le rapport de l'Union Internationale pour
la Conservation de la Nature (UICN), est intitulé la stratégie
mondiale pour la conservation
? En 1987 naît le concept développement durable.
La Commission mondiale sur l'environnement et le développement propose
une définition dans le rapport de Brundtland.
? En 1992, lors du sommet de la Terre, à Rio de
Janeiro, 182 pays ont reconnu la déclaration de Rio sur les 27 principes
adoptés dans le plan d'action sur le développement durable ainsi
que la naissance des agendas 21.
? En 1997, le protocole de Kyoto1997 conférence des
Nations Unies sur les changements climatiques, fixe des objectifs pour
réduire des émissions de gaz à effet de serre dans les
pays industrialisés entre 2008-2012.
49
? En 2000, le protocole de Cartagena relatif à la
diversité biologique eut pour principe de base la prévention des
risques biotechnologiques sur la biodiversité.
? En 2002, le sommet mondial sur le développement
durable a eu lieu à Johannesburg, il a réuni plus de cent chefs
d'États, plus de 60000 personnes (ONG, délégués et
journalistes)
? En 2005, le protocole de Kyoto entre en vigueur et en 2008,
l'ensemble des pays signataires ont ratifié ce traité.
? En 2010, le protocole de Nagoya tenu au japon sur
l'accès des ressources biologiques et le partage équitable dans
leur usage. C'est la deuxième conférence sur la
biodiversité, il est la continuité du protocole de Cartagena.

Figure 12 : schéma historique développement
durable (Source : Présentation Rse Cap énergies
https://rse-pro.com/rse-origine-498
)
1.2. La notion de la soutenabilité
En outre, la perception du développement durable a
connu une controverse entre les écoles. L'école qui prône
la soutenabilité faible, ce sont des économistes de
néo-classiques, développée par Hartwick en 1977 et Solow
en 1991. Les économistes néo-classiques préconisent une
forme de valeur économique à la gestion du capital naturel (les
ressources naturelles). Le principe adopté par cette école est la
substituabilité. Ce principe peut remplacer le capital naturel et le
capital physique.
Pour les partisans de la soutenabilité faible, le
progrès technique peut compenser voire assurer la production du capital
naturel. Par exemple, si certaines espèces sont sauvegardées
et
50
réintroduites dans le milieu marin
dégradé, il y aura toujours des menaces. D'où
l'idée de maintenir la satisfaction du bien-être économique
des générations présentes. Pour les partisans de
l'école de néo-classique, l'essentiel est que le capital total
soit au niveau constant.
Par contre les partisans de la soutenabilité forte
soulignent que les progrès techniques et technologiques ne permettent
pas de préserver les capitaux, car ils ne sont pas substituables. Les
impacts sur les ressources particulièrement les ressources halieutiques
dans certaines mesures ne sont pas irréversibles. Autrement dit, les
activités humaines causent des dommages irréparables sur les
écosystèmes et sur les ressources halieutiques épuisables
et irremplaçables.
L'école de la soutenabilité forte émet
qu'il ne suffit pas de maintenir le capital total, mais qu'il faut maintenir un
stock maximum pour le capital naturel et spécifiquement le conserver.
Donc les ressources halieutiques ne sont pas substituables par les outils de
progrès techniques et technologiques (Daly, 1990). Les
économistes pro soutenabilité forte prônent la conservation
du capital naturel et pour que tout usage du capital physique soit
accompagné par celui du capital naturel. Cette école est
qualifiée de conversationniste (Jamont, 2001). Ce courant met en
principe de base la soutenabilité des ressources naturelles et
préconise le principe de précaution. Ils recommandent de
respecter :
? L'équilibre entre l'exploitation et le renouvellement
des ressources naturelles, car la surexploitation et la dégradation des
écosystèmes ne doivent pas dépasser la capacité de
rétention des polluants.
En conséquence, la soutenabilité forte s'oppose
à la soutenabilité faible, car elle favorise une exploitation
responsable et durable. En revanche, la soutenabilité faible prône
une exploitation non soutenable des ressources. Or, il est important de
maximiser les ressources naturelles et de conserver un capital maximum des
ressources naturelles pour les générations présentes et
futures.
2. Ressources halieutiques comme Biens communs
En s'appuyant sur le cas de la Mauritanie
particulièrement à Nouadhibou, les ressources halieutiques sont
des biens communs, car ces ressources gérées et exploitées
par des acteurs en sont accord avec des règles bien définies. Le
concept de Bien Commun et celui du développement durable sont
considérés comme assez proches voire complémentaires
(Youg, 2000). Les Biens communs sont souvent des ressources collectives
renouvelables d'où nous parlerons des ressources halieutiques.
L'exploitation de ces ressources se fait par une rivalité et la
non-exclusion.
La concurrence entre les pêcheurs et la non exclusion de
ceux qui n'ont pas de quotas conduisent au phénomènes de la
surexploitation, mais aussi à la dégradation des ressources
halieutiques et leurs milieux. Dans ces processus, le principe
d'égoïsme et d'individualité pose problème,
d'où l'apparition de « la stratégie des communs »
(Hardin, 1968). Les biens communs « Commons » sont
réinventés par Olinor Ostrom qui les définit comme :
« Le terme ressource commun désigne un système de
ressources suffisamment important pour qu'il soit coûteux (mais pas
impossible) d'exclure ses bénéficiaires potentiels de
l'accès aux bénéfices
51
liés à son utilisation » (Olinor
Ostrom, 2010). Pour aller plus loin, toutes ressources pouvant être
partagées par des groupes d'individus sont fragiles et encourent des
dégradations.
Pour une gestion durable et responsable ces biens communs
doivent changer d'appellation pour devenir les biens publics. Autrement dit,
l'État régit des réglementations vis-à-vis de
l'exploitation de ces biens « ressources halieutiques ».
2.1. La privatisation comme outil pour accéder aux
ressources halieutiques
Communément connue, la privatisation des ressources
halieutiques est un sujet d'actualité au niveau mondial. Les atteintes
affectant les ressources halieutiques deviennent de plus en plus intenses. En
effet, la privatisation est un outil performant de la protection et de la
gestion des ressources halieutiques. Elle permet de privatiser l'accès
aux produits halieutiques, pour réduire la surexploitation. Mais
malgré cette modification du code de la pêche, le stop de la
surexploitation n'a pu pas se faire. Cette législation a pour but de
réguler les ressources halieutiques.
La privatisation peut avoir des inconvénients pour
certains pêcheurs artisanaux au bénéfice de la pêche
hauturière, car l'État octroie une grande part des concessions
aux pêcheurs hauturiers. Mais l'État mauritanien a
développé la privatisation pour la conservation et la protection
des espèces halieutiques, mais aussi la création des parcs de
réserve pour la protection de la biodiversité. Les ONG et les
défenseurs de l'environnement et de la biodiversité accompagnent
et encouragent l'État dans cette lancée. Ces ONG soucieuses des
ressources halieutiques et de la protection de l'environnement dénoncent
la dégradation et la surexploitation de certaines espèces. Pour
favoriser la privatisation, l'État mauritanien met en place un
instrument pour la gestion de la pêche et préserver la ressource
halieutique.
La privatisation peut avoir des inconvénients pour
certains pêcheurs artisanaux. Pour eux, l'État octroie une grande
part des concessions aux pêcheurs hauturiers. Mais l'État
mauritanien a développé la privatisation pour la conservation et
la protection des espèces halieutiques, mais aussi la création
des parcs de réserve pour la protection de la biodiversité. Les
ONG et les défenseurs de l'environnement et de la biodiversité
accompagnent et encouragent l'État dans cette lancée. Ces ONG
soucieux des ressources halieutiques et de la protection de l'environnement
dénoncent la dégradation et la surexploitation de certaines
espèces. Pour favoriser la privatisation, l'État mauritanien met
en place un instrument pour la gestion de la pêche et préserver la
ressource halieutique.
2.2. Le Système de quota individuel
transférable (QIT)
Le système du quota individuel transférable
(QIT) est un sujet au niveau international comme étant une solution pour
améliorer la gestion et la préservation des milieux marins. Le
QIT est un outil de la gestion efficace et efficiente. La réussite de
l'adoption des quotas individuels transférables repose sur le total
admissible de captures (TAC) et ce dernier est recommandé par les
experts spécialisés en biologie de l'Institut mauritanien de
recherche d'océanographique et
52
des pêches (IMROP). La définition du TAC permet
la pêche durable et responsable, car cela participe à la
conservation des ressources halieutiques et le milieu marin.
Selon Burnley et Buisson soulignent que ces quotas ont deux
avantages : mettre fin à la course aux ressources halieutiques et mettre
en valeur le capital par des acteurs de la pêche (Burnley et Buisson,
2007). Depuis 2015, l'État mauritanien a mis en place un système
de concession des quotas pour accéder aux ressources halieutiques. Le
quota individuel transférable est mis en place pour contrecarrer la
surexploitation économique et écologique.
2.2.1. L'objectif des quotas individuels
transférables
L 'importance de QIT repose sur le principe
d'individualité et de transférabilité, pour mettre
à terme la surexploitation des ressources halieutiques, ce quota permet
aux pêcheurs de se débarrasser du comportement «
d'égoïsme » et de l'esprit concurrentiel vers la course aux
ressources halieutiques. La distribution de ces quotas est gérée
par le ministère des pêches et de l'économie maritime.
Le QIT permet de réduire et de minimiser les
dégradations sur les espèces. En plus du comportement, le quota
peut être efficace en termes économiques vu qu'il peut être
cédé : autrement dit, les pêcheurs peuvent le vendre,
donner ou transférer le droit à d'autres pêche. Mais le
caractère de transférabilité est limité, il est
limité en fonction des différentes pêcheries et des
espèces ciblées, tout cela permet à l'État
mauritanien de contrôler, de maintenir et de favoriser la pêche
artisanale.
Le QIT est favorable écologiquement, car les
pêcheurs vont prendre conscience face aux ressources vu que le QIT est
limité. S'ils exploitent tout leur quota, ils vont devoir acheter ou
attendre le temps de renouvellement. Cela leur permettrait de bien gérer
leur QIT. Ce phénomène participe aux changements du comportement
des pêcheurs vis-à-vis de la mer mais aussi de la vision de
l'exploitation. Plus les pêcheurs ont des QIT importants, plus ils
peuvent revendre afin d'accroître leur revenu.
Le mode de changement est nécessaire, car l'État
mauritanien et les scientifiques de l'Institut mauritanien de recherche
d'océanographique et des pêches (IMROP) attendent que les
pêcheurs respectent les consignes de pêche et les espèces
à exploiter. Ils ne résolvent pas à eux seuls la question
de la gestion de la pêche durable et responsable, les quotas collectifs
ne le sont pas totalement rejetable, si nous prenons à titre exemple les
pêcheries de sardinelles plates et les seiches. Elles sont toujours
sous-exploitées avant l'adoption des quotas individuels
transférables, et elles continuent à être
sous-exploitées.
Pour certains acteurs de la pêche, les quotas peuvent
être une opportunité de capitalisation et de financiarisation, car
ces quotas peuvent être détenus par quelques investisseurs de la
pêche. Néanmoins, l'opportunité s'ouvre pour certains
pêcheurs artisanaux qui vendent leurs QIT et perdent le droit de
pêcher. Cette perte va être ressentie sur les marché locaux
et certaines entreprises.
Lorsque la pêche n'est régie par aucune
règle et qu'il y a l'accès libre aux ressources halieutiques,
celui qui les capture, est propriétaire. Cela ne peut plus continuer du
fait de la surexploitation. Il faut disposer des outils de régulation,
d'où la distribution des quotas par le ministère de la
pêche. Depuis la mise en place des quotas, tout bateau de pêche ou
pêcheur qui sillonne les eaux mauritaniennes sans être
disposé d'un droit de quota est considéré comme
illégal et ce dernier encourt des poursuites judiciaires.
53
Pourtant, les ONG et les défenseurs de la
biodiversité comme la Protection de l'Avifaune Mégafaune Marines
de Mauritanie Menacées par les industries Extractives (PAMI) sont pour
les quotas. Seulement, les usines et les grands groupes qui veulent
rentabiliser plus rapidement rachètent plusieurs quotas et cela revient
à l'ancienne exploitation qui peut conduire à l'épuisement
des ressources halieutiques. Bien que le quota individuel transférable
est un instrument qui permet d'atteindre une gestion améliorée,
les usines, les gros investisseurs et les navires étrangers, ont la
facilité d'en détenir techniquement. Les quotas peuvent
être distribués à un pêcheur ou à un navire,
mais aussi à une coopérative. Donc la mise en place de cet
instrument permet de mieux cerner le volume global des captures de ressources
halieutiques défini par l'Institut mauritanien de recherche
d'océanographique et des pêches (IMROP) sur la base des ressources
disponibles. Ce qui favorisera le maintien des totaux admissibles des captures
et la génération des rentes de la ressource halieutique.
Certaines associations de pêcheurs artisanaux pensent
que les QIT sont avantageux pour les pêcheurs ou les navires
hauturiers.
3. Gestion durable et responsable de pêche
Les pays qui possèdent une abondante ressource
halieutique sont confrontés à un immense défi, celui de
l'exploitation responsable et durable. Les ressources halieutiques font face
à une surexploitation mais aussi à la dégradation de leurs
milieux. De nombreuses initiatives ont été
déployées pour arriver à inverser la situation actuelle
des ressources halieutiques.
Or l'ONU a défini dix-sept objectifs du
développement durable, dont le quatorzième objectif (ODD 14)
concerne la pêche et l'aquaculture. Il occupe une place importante dans
le programme de développement durable à l'horizon de 2030. Un
panel a été ouvert pour l'engagement du monde sur la voie de
durabilité mais aussi de la résilience. Il est important de
souligner que l'ODD 14 fait référence à la conservation et
à l'exploitation de manière durable tout en respectant le
renouvellement des ressources halieutiques. La conférence sur les
océans qui a eu lieu à New York en 2017 a eu pour objectif
d'encourager les politiques sur l'application du ODD14. À savoir Dans le
registre de ODD 14 se sont inscrites des directives permettant de lutter contre
la surexploitation et de la pêche illicite, non déclarée et
non réglementée (FAO, 2018).
Ailleurs, le caractère du code de conduite pour une
pêche durable et responsable est contraignant pour ceux qui sont
liés directement à la pêche et l'aquaculture. Les principes
du code de bonne conduite sont axés sur : le développement de
l'aquaculture, les bonnes pratiques post-capture et le commerce,
l'aménagement des pêches (FAO, 1995). L'état mauritanien
doit veiller à ce que les pêcheurs respectent ce code de conduite
et l'engagement aux objectifs du code. Le code de conduite de la pêche
responsable décrit les principes pour aboutir à une pêche
responsable et durable.
La gestion durable de la pêche s'effectue sur les bases
de bonnes pratiques sur la gestion des espèces marines. Cette gestion
responsable et durable est caractérisée par le respect des trois
sphères (environnementales, économiques et sociales). Elle doit
garantir des revenus aux acteurs. Il convient d'appliquer tous les principes du
développement durable dans toute la
54
chaîne du système halieutique. Ces principes
doivent prendre en compte les facteurs directs et indirects du système
halieutiques. En fait, l'aquaculture n'est pas assez développée
en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou. Mais après le
plan stratégie pêche et développement durable 2015-2019, le
ministère de la pêche et l'économie maritime
développera des espaces pour l'aquaculture.
Cependant pour développer l'aquaculture, il faut cerner
le problème des métaux particulièrement le cadmium qui est
un frein pour celle-ci, comme nous l'avons vu dans le (chapitre III), il
empêche le développement des espèces et des
contaminants.
La pêche durable et responsable demande un renforcement
et une optimisation de la gestion des ressources halieutiques. Pour cela, il
faut que tous les acteurs et les autorités mauritaniennes partagent la
même volonté d'agir ensemble pour prendre les mesures
nécessaires pour mener à bien la pêche durable. Il est
important que les contrôles et les surveillances soient stricts,
équitables et efficaces.
Les réglementations et les bonnes pratiques doivent
être respectées. Cependant si un pêcheur ou un navire
transgresse les règles, il doit être poursuivi juridiquement et
prendre de lourdes sanctions. Les outils ou engins de pêche doivent par
conséquent répondre aux exigences de la législation et du
code de la pêche, car l'amélioration de la sélection des
outils de la pêche permet d'éviter les fraudes.
4. L'approche écosystémique des pêches
(AEP)
Cette approche écosystémique est primordiale
dans la mise en pratique de la convention sur la biodiversité. Elle
constitue une stratégie de gestion marine, elle intègre l'option
de la conservation et une utilisation responsable, durable et équitable.
Cette approche repose sur des méthodologies biologiques scientifiques.
Elle étudie les interactions entre les espèces marines et leurs
biotopes. L'approche écosystémique des pêches planifie,
valorise et gère la pêche tout en prenant compte la
complexité des besoins sociaux présents et sans dégrader
ceux des générations futures pour l'ensemble des services et
biens offerts par les océans (FAO, 2002).
L'approche écosystémique vise à concilier
l'exploitation et la conservation, l'exploitation doit être durable et
respecter les écosystèmes marins. Elle prend en compte les
sphères environnementales, biologiques, économiques et sociales
de la pêcherie tout en mettant l'Homme au centre de
l'écosystème (Sébastien, 2006). Cette approche consiste
à l'optimisation de l'équilibre entre les différents
acteurs de la pêche et les ressources halieutiques, tout en
préservant ces ressources halieutiques et en réduisant le maximum
possible les impacts des activités humaines sur le milieu marin.
Aujourd'hui, l'État mauritanien est conscient des
problèmes de la pollution et de la surpêche qui affectent les
ressources halieutiques et leurs écosystèmes. L''approche
écosystémique est un défi qui peut être mise en
place pour une gestion responsable et durable des ressources halieutiques et
leurs écosystèmes.
Le principe de l'approche écosystémique de
pêche édité par le code de conduite de la pêche
durable et responsable émet dix-sept principes (Garcia et al, 2003) :
·
55
Reconnaissance de l'interdépendance qui existe entre
l'écosystème et celui du bien-être de l'Homme ;
· Reconnaissance du phénomène de
l'équité des ressources halieutiques ;
· Le contrôle du secteur de la pêche (la
capacité, les engins et les pratiques) ;
· Établir la production maximale
équilibrée « Maximum Sustainable Yield, (MSY) »
· Lutter contre la surexploitation ;
· Minimisation les impacts sur les espèces
capturées accidentellement et les espèces vulnérables,
protégées ou en voie d'extinction ;
· Rétablir les stocks d'espèces
surexploitées ;
· Maintenir les ressources halieutiques et les processus
écologiques qui permettront le renouvellement de ces ressources
halieutiques ;
· Prendre en compte les relations
interspécifiques ;
· Mettre en place une gouvernance efficace pour
permettre une utilisation durable des ressources halieutiques ;
· Reconnaître et prendre en compte les risques et
les menaces pesant sur les ressources halieutiques et leurs
écosystèmes ;
· Mettre en place des outils juridiques et de gestion
pour assurer une cohérence sur tout le processus d'exploitation ;
· Adopter le principe du pollueur-payeur ;
· Adopter le principe de l'utilisateur-payeur ;
· Adopter le principe et l'approche de précaution
;
· Intégrer les acteurs de la pêche dans la
prise de décision ;
· Assurer et préserver l'équité
dans toutes ses formes.
5. Le principe de la responsabilité et de la
précaution
Afin de remédier la méconnaissance exacte de
l'état de certaines especes halieutiques, il serait intéressant
que l'État mauritanien mette en place le principe de précaution
et de prévention. Il convient de prendre en place des mesures efficaces
pour que ces espèces ne s'épuisent pas, car la surexploitation de
ces dernières peut être irréversible (Michel P, 1996). En
présence de ce risque incertain, rien ne doit empêcher
l'État Mauritanie de prendre des mesures permettant d'éviter la
survenance du risque. Les mesures qui sont appliquées pour son
intervention sont temporaires. Elles doivent être proportionnées
au risque qu'elles sont censées combattre.
En fait, le principe de précaution a pour objectif de
se prémunir contre des risques incertains, simplement probables car
liés à des activités humaines et industrielles.
L'élément caractéristique du principe de précaution
est l'incertitude scientifique. Puisqu'il n'est pas établi avec
certitude, les mesures publiques adoptées sur le fondement du principe
de précaution sont nécessairement des mesures réversibles,
donc l'expertise scientifique doit être continuée. S'il advient
que l'expertise conclut de manière certaine de l'innocuité des
activités en cause, les mesures publiques de suspension/interdiction
doivent être rapportées. Ce principe permet de protéger la
biodiversité et l'environnement contre les impacts négatifs et
graves (Michel P, 1996).
56
Mais, il fait l'objet de plusieurs interprétations. Sa
première définition est proposée lors de la
conférence internationale de RIO en 1992 « pour protéger
l'environnement, des mesures de précaution doivent largement être
appliquées par les États selon leurs capacités. En cas de
risque de dommage grave ou irréversible, l'absence de certitude
scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre
à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à
prévenir la dégradation de l'environnement » (ONU, 1992). Le
principe de précaution sur les ressources halieutiques, c'est
déterminer la capacité de la survie de certains stocks de
poissons en fonction de plusieurs facteurs ainsi que des activités de la
pêche mais aussi de la dégradation des écosystèmes
marins.
L'Institut mauritanien de recherche océanographique et
des pêches (IMROP) fait des efforts pour établir et
récolter le maximum de données possible sur l'état des
stocks de poissons et détermine la quantité d'espèces qui
devrait être exploitée et de celles à ne pas exploiter. La
nécessité de cerner tous les paramètres permettrait
à l'MROP de maîtriser les conséquences de la
surexploitation et de la dégradation.
6. L'aménagement des écosystèmes
L'aménagement des pêcheries des ressources entre
dans la gestion de ces ressources. Pour cette raison, l'élaboration du
plan de l'aménagement des pêcheries, vise des mesures et objectifs
pour une durabilité des ressources halieutiques. En effet,
l'aménagement peut constituer une barrière contre la
dégradation et la pollution. Elle permet le maintien et
l'équilibre de la dynamique de la diversité biologique marine et
les écosystèmes (Barnabé, 2016).
Le gouvernement mauritanien et ses partenaires
étrangers ont mis des plans d'aménagement afin d'améliorer
l'accélération de l'économie littorale et celle du secteur
de la pêche. Ajoutant à cela, le plan d'aménagement
contribue au développement durable et permet la conservation des biens
communs et d'améliorer la vie des populations. Ce plan
d'aménagement a permis de créer plusieurs aires de protections
pour la conservation des ressources naturelles particulièrement les
ressources halieutiques et leurs écosystèmes.
6.1. La conservation et la préservation
Le gouvernement mauritanien a ratifié la convention de
la diversité biologique en 1996, et s'est engagé à la
conservation de la diversité biologique, à l'usage durable de
cette diversité et le partage juste et équitable des
bénéfices qu'offre cette diversité biologique (MEDD,
2006). Selon l'UICN, la conservation de la diversité biologique est au
service du développement durable (UICN,1980). Cette diversité
biologique doit être utilisée de manière durable et
responsable. Les générations actuelles peuvent tirer davantage et
assurer la pérennité de cette diversité pour que les
générations futures puissent en profiter. La conservation et la
préservation des ressources halieutiques et leurs
écosystèmes veillent à l'usage durable et responsable de
ces dernières. La conservation et le maintien des ressources
halieutiques à long terme auraient des effets positifs sur les
activités de la pêche et sur la sécurité
alimentaire.
57
La conservation et la préservation de la
biodiversité, particulièrement la diversité halieutique
sont pilotées par le ministère de l'environnement et du
développement durable et par le ministère des pêches et de
l'économie maritime. Consciente de l'importance de cette
diversité halieutique, la Mauritanie a lancé plusieurs projets de
préservation et de conservation tant au niveau national qu'au niveau
régional (MEDD, 2012).
En effet, la Mauritanie a fait des progrès en
matière de conservation, quittant le système traditionnel pour se
tourner vers le système de quota individuel transférable. Pour
lutter contre la dégradation de la diversité marine et ses
écosystèmes, une amélioration est faite au code de la
pêche et au cadre réglementaire pour préserver celle-ci. Le
redressement de certaines espèces surexploitées se fera en
stoppant pour un temps ou en limitant les concessions de quotas individuels
transférables, c'est-à-dire en limitant le nombre des captures au
niveau du permissible.
En matière de préservation des ressources
halieutiques, des aires de protection de la biodiversité marine sont
présentes sur les côtes de Nouadhibou. Un des moyens est la
création de réserves naturelles ou des aires
protégées afin de conserver la biodiversité menacée
et les écosystèmes. Nous pouvons citer le plus connu Parc de Banc
d'arguin, la Baie étoile et le cap blanc (Râs Nouadhibou) (MPEM,
2015).
6.1.1. Les réserves naturelles « Aire de
protection de la biodiversité marine : cas de La baie étoile
»
En matière de la protection de la biodiversité,
la Mauritanie a développé plusieurs aires
protégées. Celles-ci sont essentielles pour la stratégie
de la conservation de la biodiversité. Elles permettent de maintenir la
productivité durable de la biodiversité. Les réserves
naturelles marines représentent 5,5 % dont la baie de l'étoile et
le PNBA font partie. Il faut toutefois souligner que la baie de l'Etoile se
situe au nord de la ville de Nouadhibou et occupe une surface marine de 12
km2. La baie de l'Etoile vise à conserver
l'écosystème et la diversité marine. Elle offre
d'importants intérêts économiques et sociaux
4.
Le PNBA est une réserve naturelle, il couvre une
grande partie du littoral mauritanien et a une superficie de 12000
Km2.Le PNBA créé en 1976 est devenu un site patrimoine
mondial de l'Unesco en 1982. L'État mauritanien a mis en place le
renforcement du plan d'aménagement et de gestion pour le maintien des
ressources halieutiques. Il joue un rôle essentiel dans la conservation
et la préservation de l'écosystème et la diversité
marine 5.
En somme, ces deux réserves contribuent au
développement durable et favorisent une meilleure protection et
conservation. Toutefois ces aires assurent aussi le développement local
durable des populations qui sont aux alentours par des activités telle
que l'éco-tourisme.
4
https://kitetrip-planner.com/kite-en-mauritanie-spot-de-la-baie-detoile/
5
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_national_du_banc_d%27Arguin
58
Conclusion du chapitre
La vision de durabilité de l'école de la
soutenabilité accorde une importance aux ressources et favorise une
gestion durable et responsable. Avec les menaces pesant sur les ressources
halieutiques, il est important de changer la gestion traditionnelle. La gestion
durable et responsable est d'une importance capitale pour les activités
de la pêche et les ressources halieutiques.
La gestion durable apporte des réponses
adéquates à la situation inquiétante des activités.
Les ressources halieutiques sont des biens communs. La gestion de ces biens
communs se fait collectivement, mais aussi en privatisation. L'État
mauritanien a un regard bienveillant et permet d'en limiter l'accès en
mettant en place le quota individuel transférable. Toutefois, les quotas
peuvent être sources de conflits entre les pêcheurs artisanaux et
ceux de la pêche hauturière. Certains pêcheurs artisanaux
trouvent injuste et inéquitable, car il y a le phénomène
de favoritisme, les pêcheurs hauturiers ayant plus de quotas ayant droit
à capturer plusieurs espèces différentes.
Mais pour une gestion durable, il faut cependant que tous les
acteurs de la pêche et les pouvoirs publics participent et assument des
responsabilités du bien communs des ressources halieutiques et leurs
écosystèmes. Le système de gestion durable est complexe et
demande beaucoup d'efforts et d'investissement. L'État doit mettre en
place des outils réglementaires, juridiques, humains et non humains.
Dans les deux chapitres suivants nous verrons l'implication de l'État,
l'ensemble des acteurs, la sensibilisation et l'éducation de tous pour
une meilleure gestion et la préservation du milieu marin et la
conservation des ressources halieutiques.
Chapitre V : Matière de gouvernance des
ressources halieutiques et des pêcheries
Une amélioration du système de gouvernance
paraît très importante pour gérer de manière
rigoureuse les ressources halieutiques et la pêche. La gouvernance
demande une forte implication de tous les acteurs de la pêche. Elle
demande des principes de transparence et de participation pour avoir une
dimension durable des activités de la pêche. Il est essentiel que
l'État mauritanien mette en place une bonne gouvernance, qu'il mette en
oeuvre des plans de stratégie et pertinents pour des objectifs
durables.
En effet, une gouvernance doit être compatible avec
l'exploitation des ressources halieutiques, car celles-ci sont
épuisables et irréversibles. Ces phénomènes
montrent l'urgence de la mise en place d'un système de gouvernance
permettant de passer de la propriété quasi exclusive vers une
gestion en commun des ressources halieutiques. En effet, les ressources
halieutiques reconnues comme biens communs seront gérées et
protégées en solidarité, ce qui va permettre à
l'État de partager collectivement la responsabilité.
Pour une durabilité des ressources halieutiques, il
est important que la gouvernance soit un chantier de recherche afin de cerner
les catégories d'acteurs à tous les niveaux. La durabilité
et la pérennité des ressources se feront si tous les acteurs du
secteur de la pêche et les autorisés garantissent une bonne et
raisonnable habitude en égard des ressources halieutiques. L'État
mauritanien a mis des dispositifs de textes juridiques, les
réglementations, le code de la pêche et les politiques
utilisées au niveau local et national pour mener la gestion durable.
En termes de gouvernance, le ministre de la pêche et de
l'économie maritime a mis en place un plan stratégie pour une
gestion durable 2015-2019, dans le but d'améliorer à la fois la
gestion des pêcheries et des ressources halieutiques. Cette gestion
durable permet de lutter contre doublement contre la perte d'emploi et la
pauvreté. Ce plan stratégique est axé sur
l'amélioration des connaissances sur les ressources halieutiques et
leurs écosystèmes, l'optimisation de la gestion de l'exploration
et de l'exploitation de ces ressources, la promotion de la pêche et
l'aquaculture durable ainsi que le renforcement et l'amélioration de la
bonne gouvernance.
Malgré les efforts, les mesures adoptées
n'empêchent pas la dégradation des ressources halieutiques. Des
nouvelles mesures vont venir renforcer les premières et veiller à
leur respect. Il est indispensable que ces mesures soient contraignantes d'un
point de vue législation nationale et juridique.
Ce chapitre a pour intérêt de contribuer
à l'amélioration de la bonne gouvernance en matière des
ressources halieutiques et de la pêche en Mauritanie
particulièrement à Nouadhibou. Nous discuterons des institutions
et des parties prenantes (les acteurs concernés), de la bonne
gouvernance de la pêche, la cogestion qui est l'élément
essentiel dans la gestion des ressources halieutiques et des textes et
réglementations mis en plan pour une meilleure gestion des ressources
halieutiques et de la pêche durable et responsable.
59
1. Les institutions nationales concernées par la
pêche et les ressources halieutiques
60
1.1. Le Ministère de la pêche
Le ministère des pêches et de l'économie
maritime s'occupe du secteur de la pêche. Ce dernier gère les
politiques publiques du secteur de la pêche et la mise en place des
suivis et de l'évolution des stocks. Il est en collaboration avec le
ministère de l'environnement et du développement durable (MEDD)
ainsi que le Ministère de du commerce, de l'industrie et du tourisme.
Celui-ci gère la protection des écosystèmes et de la
biodiversité marine et terrestre, et lutte contre toutes formes de
pollution. Le MPEM s'occupe des missions et des collaborations
institutionnelles, de la concertation ou de la participation et le financement
des pêcheries.
En effet, divers plans mis en place pour assurer les
objectifs généraux particulièrement celle de la
pêcherie durable et responsable, l'aménagement de la
diversité marine, la protection et conservation de cette
diversité marine et ses écosystèmes, ainsi que la
surveillance et le contrôle. Le MPEM a mis des dispositifs permettant
l'amélioration du système de gouvernance.
Le MPEM a adopté plusieurs accords de pêche avec
divers acteurs. Ces accords permettent de générer d'importants
revenus pour la Mauritanie. Le MPEM a plusieurs partenaires, nous pouvons en
citer plusieurs :
· La Chine
· UE (Union Européenne)
· Le Japon
· La sous-région (Sénégal, Maroc
...)
· La Banque mondiale
· La FAO
· GIZ
· ADF
· L'Espagne
A été mis en place le plan stratégique
sectoriel 2015-2019 pour une amélioration en matière de la
gouvernance de la diversité marine. Il institue par arrêté
un registre des bateaux de pêche. Pour s'inscrire sur le registre, les
navires doivent remplir les conditions nécessaires pour sillonner les
eaux mauritaniennes, particulièrement celles de Nouadhibou. Ce registre
contient des informations sur les navires :
- Le logo,
- Le nom du navire
- Numéro d'immatriculation
- Port d'attache
- Zonage
- Quotas
Le manque de transparence et de clarté est dû au
manque de pertinence, la non implication des acteurs dans les prises de
décisions, le manque de moyens financiers et les outils performants pour
un suivi efficace.
Le ministère des pêches et de l'économie
maritime a sous sa tutelle l'ONSIP, l'IMROP, la SMCP, le MPN et CNM. Ces
organes sont indépendants, ils orientent le Ministère de la
pêche
61
sur l'état de la pêche et les produits
halieutiques afin que ce dernier adopte des mesures nécessaires. Nous
ferons une brève description de quelques centres :
1.1.1. L'Institut Mauritanien de Recherche
Océanographique et des Pêches (IMROP)
L'Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et
des Pêches (IMROP) autrefois appelé Centre National des Recherches
océanographiques et des pêches est créé en 1978. Le
CNROP devient en 2002 IMROP. Il s'occupe du suivi, de l'évaluation de
l'état et de l'étude de gestion des ressources halieutiques.
L'Institut de recherche océanographique et des pêches (IMROP)
fournit des données au ministère de la pêche et de
l'économie maritime afin de permettre aboutir à une gestion
efficace de la biodiversité marine. Il contribue au développement
durable des pêcheries et à l'amélioration de la
compréhension du fonctionnement des écosystèmes marins.
L'Institut de recherche océanographique et des
pêches (IMROP) dispose des laboratoires permettant des recherches
océanographiques et d'inspection de l'aquaculture. Il est
constitué d'experts, des biologistes et d'autres spécialistes
dans divers domaines L'Institut de recherche océanographique et des
pêches (IMROP) travaille étroitement avec la FOA, il fournit des
informations nécessaires pour l'alimentation de la base des
données de cette dernière.
1.1.2. L'office national d'inspection sanitaire des
produits de la pêche et de l'aquaculture (ONISPA)
L'Office National d'Inspection Sanitaire des Produits de la
Pêche et de l'Aquaculture est créé en 2007 et est issu du
décret N° 2007-066. L'ONISPA assure la mise en place du
système de management de la qualité des usines de transformation
et de valorisation, des établissements de production et de
l'aquaculture. L'ONISPA est habilité à accréditer les
normes : ISO/CEI 17020 : 2012 et ISO/CEI 170255.
L'OSNISPA a pour mission : la contribution à la
promotion de la qualité commerciale et de l'hygiène des produits
halieutiques issus de la pêche et de l'aquaculture. Cet office veille aux
réglementations sur la qualité, l'hygiène et la
salubrité des produits au niveau national ainsi qu'international. Il
organise et exécute les inspections des produits et les
opérations de contrôle dans les usines et les
établissements de production. Il joue un rôle de technicien mais
aussi scientifique, car il donne des avis scientifiques et techniques en
matière de qualité, d'hygiène et de salubrité des
usines et les zones de production au ministère de la pêche et de
l'économie maritime. Il convient de souligner que l'ONISPA
possède une base de données sur toutes les inspections et le
contrôle sanitaire 6.
6 ONISPA-
http://onispa.mr/index.php?option=com
content&view=article&id=58&Itemid=30
62
1.1.1. La société mauritanienne de
commercialisation du poisson (SMCP)
La Société Mauritanienne de Commercialisation
du Poisson a été créée en 1984 par le décret
N° 84 030 à Nouadhibou. Elle s'oriente sur l'exportation des
produits halieutiques.
Elle est un entreprise mixte, 70 % des actions sont
détenues par l'État mauritanien et les 30 % restants devenues par
les entreprises privées nationales et les banques nationales. En 2006,
le décret 91.2006 définit les principales missions de la SMCP
- Commercialiser et explorer des produits halieutiques ;
- Valoriser les produits halieutiques, les promouvoir ;
- Garantir la vente de poisson au meilleur prix vis-à-vis
des mauritaniens
- Etc... ;
Elle assure la promotion de la pêche artisanale et
octroie des crédits maritimes. Toutefois elle peut mobiliser des
financements pour la construction des infrastructures du secteur de la
pêche et leur gestion. La SMCP développe une stratégie sur
le plan de partenariat. Pour mener à bien ses missions, la SMCP se
réfère au marché international, le cours du taux de
changement monétaire (Euro, Dollars, Livre) 7.
1.1.2. La société nationale de distribution
du poisson (SNDP)
La société nationale de distribution du poisson
a été créée en 2013 issue du décret n°
2013-18. Elle est un caractère public, s'investit dans la
commercialisation et la distribution des produits halieutiques. La SNDP est
implantée dans 1es régions du pays. Les deux grands centres
d'approvisionnement se trouvent à Nouadhibou et à Nouakchott.
Pour l'approvisionnement, chaque région possède
un point de vente localisé, cela facilite l'accessibilité aux
produits halieutiques. La SNDP a pour objectif d'introduire des produits
halieutiques dans les marchés locaux voire même dans les endroits
les plus reculés de la Mauritanie, et à bas prix pour diminuer la
consommation en viande rouge, celle-ci est n'étant pas accessible
à toute la population 8.
2. Les parties prenantes
Freeman développe la théorie des parties
prenantes, en anglais »Stakerholders ». Il définit une partie
prenante (stakeholders) comme : « tout individu ou tout groupe qui peut
affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs
d'une organisation » (Freeman, 1984). Pour une gestion durable et
responsable des ressources halieutiques, il faut inclure toutes les parties
prenantes.
L'interraction et le degre d'influence de chaque partie
prenante est differente e l'une a l'autre. Du point de vue du changement de
comportement certaines s'adaptent mieux que d'autres. Il existe plusieurs
acteurs / parties prenantes. Ceux-ci ont des interêts differents et le
changement au niveau des reglements peut être profitables pour certains
et d'autres les voient comme allant à l'encontre de leurs visions. Ces
dernières peuvent réagir négativement aux decisions
prises.
7 SCMP-
http://smcp.mr/?page_id=21
8 SNDP
http://www.sndp.mr/-La-Societe-.html
63
Il convient de déterminer les acteurs plus influents
dans la decision, car leur engagement aidera les autorités
mauritaniennes à atteindre la gestion durable des ressources
halieutiques et la pêche responsable. Cet engagement renforce la
confiance et facilite le dialogue entre les parties. Dans notre contexte, nous
pouvons repartir les parties prenantes a deux lots selon leurs interêts :
les parties prenantes directes et indirectes.
64
Tableau 3: La grille d'analyse du niveau
d'implication des parties prenantes.
Parties prenantes
Enjeux
Degre d'implication
Pecheurs(artisanaux et hauturiers)
Femmes transformatrices
Acteurs directs
Exploitation des ressources halieutiques, activités
pérennes (emplois)
Approvisionnement aux
vendeurs des produits halieutiques , revenus economiques
Dependantes directement aux ressources halieutiques
Fort
Faible
Usines de transformation
Dependantes directement aux ressources halieutiques
Dependants des produits
halieitiques pour la consommationns
Fort
SMCP SNDP
Commerce et distribistion sur les marchés
Mener les etudes afin de trouver des solutions eet des
reponses aux question que font face les ressources halieutiques
Fort
Région de Dakhlet/ MPEM
Appropriation
Fort
Acteurs indirects
PAMI, GIZ, UICN, WWF PNBA,
Engagement à la conservation et la protection de
la biodiversité
Région de Dakhlet/ MPEM
Association ( federation pêcheurs et mareyeurs)
Appropriation
Defenseurs des droits pêcheurs/ mareyeurs
Fort
Moyen
MEDD
MCIT
Protection de la biodiversité
Exploitation minière
Fort
Faible
Presse
Universités
Informer
Recherche
Faible
Faible
65
2.1. Les acteurs ou associations professionnelles
En Mauritanie, il existe plusieurs assaociations
professionnelles. Elles regroupent les mayereurs, les pêcheurs, les
transformateurs et les consommateurs pour dialoguer avec les autorités
et défendre leurs intérêts. Parmi elles, nous pouvons
retrouver la Féderation Nationale des pêcheurs, la Federation
Mauritanienne des Mareyeurs et le Syndicat National des Travailleurs/Gens de la
Mer.
2.2. La fédération nationale des
pêcheurs
Elle est une organisation regroupant les professionnels
operant dans le secteur de la pêche. La FNP est créée en
1995 à Nouadhibou. Elle est née après la fusion de la
Fédération des Industries et Armement des Pêches (FIAP) et
de la Fédération des Industries et Artisans de Pêche
(FIAPECHE ). La FNP est membre de l'Union Natioanle du Patronat de Mauritanie.
elle a une place importante dans le dialogue avec le gourvenement mauritanien.
La fédération nationale des pêcheurs a pour mission : la
défense et la représentation des intérêts sociaux,
commerciaux des pécheurs. Sa participation est importante pour la
gestion durable des ressources et de la pêche responsable.
C'est une fédération diversifiée, elle
regroupe tous les pêcheurs et elle est repartie dans toute la mauritanie.
Elle est composée d'une assemblée generale, d'un comité
permanent et d'un secretaire general pour plusieurs divisions 9 :
· Division d'armement pélagique composée de
50 navires pélagiques
· Division prestations de Service : composée de 45
prestataires de service
· Division artisans de pêche dans la zone de
Nouadhibou : elle regroupe 2200 embarcations,
· Division d'armement de fond : elle regroupe 100
navires congélateurs et 60 navires glaciers,
· Division des usines : elle est composée de 70
usines de traitement et de stockage dans les 2 capitales.
· Division artisans de Pêche Zone de Nouakchott,
elle regroupe 1500 embarcations,
2.3. La fédération mauuritanienne des
mareyeurs (FMM)
Elle est créée en 2001 à Nouadhibou et
Noukchott, elle contribue à la distribution de poisson. La FMM a un
poids sur la SMCP. Elle participe au developpement du secteur de la pêche
et impose les normes de qualité, d'hygiene et de santé. Elle
participe à la lutte contre la pêche illegale, non declarée
et non reglementaire. Elle participe aux debats etaux dialogues sur la
pêche et la conservation des ressources halieutiques. La FMM
s'intéresse à la question d'équité et de justice
sociale sur les protocoles de la pêche. Elle défend les
pêcheurs artisanaux et les encourage à adopter les bonnes
pratiques et respecter les textes réglementaires de la pêche
10.
9
http://www.unpm.mr/fnp/les-sections-de-la-federation/
10
https://federationmauritaniennedesmareyeurs.blog4ever.com/federation-mauritanienne-des-mareyeurs-fmm
66
2.4. Le syndicat national des travailleurs ou les gens de
la mer
L'union des travailleurs de Mauritanie est composée
d'un syndicat national des gens de mer, ce syndicat a pour mission de
réunir tous les marins au sein d'une organisation afin de mobiliser,
d'informer et d'éduquer tous les membres. Elle participe aux debats et
aux negociations en ce qui concerne la pêche.
2.5. L'organisation non gouvernementale (ONG)
Plusieurs ONG de protection de l'envionnement sont
présentes en Mauritanie. nous pouvons reccenser des ONG internationales
qui sont specailisées dans la conservation et la preservationde la
biodversité (Greenpeace, WWF, UICN, FIBA).
L'UICN oeuvre dans la sous-region partucilierement en
Mauritaine ( des formations, et financement des projets). Le WWF (Fonds Mondial
pour la nature), il est impliqué dans la conservation et protection de
la biodiversité. Il a mis en place une division de surveillance et de
conservation afin d'assurer la protection de cette diversité
biologique.
En somme, le WWF et l'UICN font des interventions dans la
pêche. Elles contribuent au soutien de la gestion des ressources
halieutiques. D'autres agences aussi participent au développement de la
pêche et à la protecition des resources halieutiques. Le PAMIE est
une ONG locale située à nouadhibou, specailisée à
la protection des especes maritmes et du littoral mauritanien. Ces ONG
denoncent une importante mortalité des especes marines, dûe
à des activités anthropiques.
Nous pouvons tourver aussi des agences qui particpent
fortement à la protection de l'environnement. Parmis elles : le Deutsche
Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) est Agence allemande
de coopération internationale GIZ et AFD qui participent au develppement
du secteur de la pêche. Ces agences soutiennent le gouvernement
mauritanien à la protection de litrtoral et à la protection de la
biodversité. elles sont impliquées dans la conservation au niveau
des reserves et des aires de protection.
L'ONG Mauritanie 2000 (M2000) est très engagée
pour l'implication des femmes dans le secteur de la pêche. Elle
défend les interêts des femmes commercantes, qui vendent du
poisson au bord de la plage et dans les marchés. Elle a pour but de
luter contre la pauvreté. Elle accompagne les femmes qui veulent
s'investir dans la vente de poisson de beneficier des credits banciaires et des
outils tels que les congélateurs et des petites boutiques .
Les ONG ont une place importante à la gestion des
ressources halieutiques et des ecosystèmes marins donc leur implication
est nécessaire aux negociations et à la prise de decisions pour
une durabilté ces ressources.

SOUS REGION
JAPON
UE
CHINE
RUSSIE
Mareyeurs
FAO
Usines
de transformation/ valorisation
MCIT
PRESSES
UICN
Pêcheurs
WWF
MPEM ( RESSOURCES HALIEUTIQUES)
MEDD
GIZ
PNBA, PAMI,M2000
Tranformateurs
FMM
IMROP
SNDP
SMCP
Universités
FNP
ONISPA
Consom mateurs
Figure 13 : Cartographie des parties prenantes
67
68
3. Gouvernance en matière de la
pêche
La gouvernance constitiue une manière de bien
gourverner. Il existe plusieurs modes de gouvernance, ceux-ci dependent de la
culture, de l'idéologie politique. En effet, nous distinguons trois
modes de la bonne gouvernance :
Celui que nous appelons gourvernance « traditionnelle
», mise en place par les Etats, définit comme recherchant
l'intérêt collectivité par des systèmes de
planification centralisés et démesurés. Celui du mode
minimaliste où l'Etat étant dans l'organisation politique ,
socio-economique, c'est un mode de gouvernance ultraliberaliste et le dernier
qui nous intéresse : il met en place des outils pour piloter et de
réguler afin de répondre aux besoins essentiels des
sociétés. Ce dernier privilégie les partenariats plusieurs
niveaux et entre les différents acteurs (politiques, ONG,
société civile, citoyens, administration) (Christophe, 2001).
La bonne gouvernance est basée sur des principes et
des valeurs tels que la lutte contre la corruption, la gestion durable des
ressources afin que les différentes générations en
profitent et l'accès à l'information. Le dialogue est très
important dans ce mode de gouvernance entre les différentes parties dans
la prise de décision. Pour qu'une gouvernance soit efficace et
efficiente, elle doit être transparente, et favorisée la
participation de toutes les parties prenantes.

Figure 14 : Le principe de Bonne gouvernance (source :
Christophe, 2001)
3.1. La gouvernance des ressources halieutiques et de la
pêche
Elle est primordiale dans le secteur de la pêche en vue
de rendre cette dernière raisonnable, durable et responsable.
L'application de la bonne gouvernance sur le secteur de la pêche doit
couvrir toute la chaîne de l'exploitation jusqu' à la vente des
produits halieutiques. La bonne gouvernance entre dans le cercle de l'approche
écosystémique car elle prend en considération
69
les interactions entre le biotope et de la biocénose
(les êtres vivants). Il convient de mettre en lumière que cette
considération ne se fera qu'en définissant les acteurs, les
réglementations, les directives et les ressources et la manière
dont nous pouvons accéder à ces ressources (SFF, 2004).
Pour maintenir et gérer la crise pesant sur les
ressources halieutiques, il faut que tous les éléments de la
bonne gouvernance soient réunis (les réglementations, la
cogestion et la participation des différents acteurs de la pêche,
la transparence et le principe de responsabilité etc...)
3.2. La transparence
Le principe de transparence appelle les institutions à
l'adopter dans leurs fonctions afin d'améliore la qualité des
relations et faciliter la prise de decisions. Il convient de souligner que le
système de la communication et de l'information doit occuper une place
importante pour la gestion durable des ressources halieutiques et la
pêche. Les acteurs ont droit à l'information. Ce systéme
d'informtion doit être de qualité, suffisant, clair,
compréhenisble et pertinent. Car l'information non comprise et non
vérifiée empêche une cohérence et peut causer des
incompréhensions entre les diffèrentes parties prenantes. Ces
problématiques causent de la méfiance, et peuvent favoriser des
phénomènes tels que la corruption, des infractions et la
surexploitation.
L'information est au centre du principe de transparence, car
l'ensemble des dispositions passe par cette dernière. Elle permet la
cohesion de l'ensemble des acteurs, cela donne naissance à la confiance
entre eux ( les autorités, la sociète civile , les
pêcheurs, les scientifiques....). Ce phénomène de
transparence permettra aux scientifiques de recolter des données et des
informations fiables afin de connaître l'état et de limiter les
impacts sur les ressources halieutiques, vu que les informatiosn requises vont
être transimises au MEPM. À partir de ces informations, la
delivrance des quotas devient possible.
4. La cogestion responsable et durable des ressources
halieutiques
La cogestion est un processus qui consiste à
l'implication des tous les acteurs de la pêche ainsi que celles des
autorités (ministère de la pêche, ministère de
l'environnement et du développement durable). C'est un modèle de
gouvernance, il est basé sur une gestion de partage. La gestion durable
de la diversité marine se passe à l'échelle nationale et
internationale. Il est impératif que tous les acteurs participent
à la prise de décisions et qu'ils respectent les
réglementations (Jentoft, 2005). La cogestion peut se traduire par la
participation et la contribution financière des industries (usines de
transformations, etc.), elles sont d'une importance capitale à la prise
de décision et la gestion durable.
Une gestion durable ne sera possible que si l'application, le
respect des règles et la cogestion des acteurs concernés sont
tenus en compte. Ce qui offre une opportunité pour une gestion de la
pêche ainsi que de l'aquaculture. En effet, cette cogestion permet de
créer une interconnexion entre les communautés et les
administrations. La cogestion se fait avec différents partenariats et le
partage des pouvoirs entre les autorités et les gestionnaires locaux,
mais la stratégie de
70
cogestion n'est pas le modèle unique. Le processus de
la cogestion demande une charge financière importante sur la gestion de
la diversité marine plutôt que sur le pouvoir public.
L'application de cette dernière a des avantages : un coût moindre,
le respect des réglementations et de bonnes conduites vis-à-vis
des ressources halieutiques (Peter Watt, 2001).
Cela se traduit par les moyens matériels, financiers
ainsi qu'humains afin d'assurer la pêche durable et responsable afin de
réduire la pauvreté. La participation de tous les acteurs
concernés favorise une compréhension des enjeux et cela facilite
la conservation et la préservation, car chacun se sentira
concerné à la prise de décision. Ce défi est
nécessaire, car il faut que ces acteurs soient sérieux pour
respecter les règles du jeu.
La cogestion permet de faciliter la collecte des
données, car elle incitera les pêcheurs à fournir des
renseignements et des informations sur la pratique de leur activité (les
captures et les efforts faits) et cela permettra de faciliter les
décisions adéquates pour une gestion durable et responsable. En
plus, cela permet à l'État de savoir quels types de stocks
d'espèces exploités et en quelle période les exploiter.
Elle favorisera des décisions plus concrètes dans la gestion de
la diversité marine. Nous verrons dans la figure ci-dessous que dans la
cogestion, le devoir de responsabilité est nécessaire pour le
gouvernement ainsi que pour tous les acteurs.

Initiatives des acteurs
Cogestion
Concession de quota
TAC
IMROP
Code de la pêche
MPEM et MEDD ?============= Responsabilité=========?
Acteurs de la pêche Figure 15 : Cogestion de la pêche et la
conservation des ressources halieutiques
Cependant, la gestion traditionnelle n'est plus efficace en
Mauritanie, car celle-ci ne peut s'adapter à l'évolution et le
développement des outils de la pêche. Bien qu'il soit difficile de
faire participer les acteurs concernés, l'État mauritanien a
souvent une réticence à partager son autorité et est
contrarié de voir ces acteurs empiéter sur ce qu'il
considère comme sa responsabilité.
5. La participation des acteurs à la prise de
décisions
Le processus de cogestion et de participation sont des
processus déterminants pour une gestion durable des ressources
halieutiques et la pêche responsable. Il est important de
déterminer les
71
parties qui participent aux négociations et à la
prise de décision en vue de protéger et gérer les
ressources halieutiques.
Les degrés d'implication à la prise de
décision sont différents en fonction des acteurs d'où
l'importance d'identifier les parties prenantes les plus influentes. Les
acteurs qui participent à la décision sont en partie des
représentants. Le MPEC et les ONG participent à des dialogues et
prennent des initiatives à tous les différents niveaux.
La gestion des ressources passe par la collaboration avec des
acteurs. Cela permet de renforcer les liens entre les parties prenantes, car
chacune d'elles veut continuer à exercer son activité dans le
long terme.
La participation de toutes parties prenantes permet de
créer des plans d'action politique communs tout en tenant compte des
intérêts de tous. Autrement dit, la participation est l'une des
clés de la gouvernance, permettant de consolider les relations et la
confiance entre tous les acteurs. Le principe de participation peut se faire
à toutes les échelles et de plusieurs manières, pouvant
aller de la concertation au partager de responsabilités.
Il est indispensable de souligner que le principe de
participation peut aider le gouvernement mauritanien, car il peut être un
système de transfert de compétences pour la gestion des
ressources halieutiques.

Figure 16 : Table ronde de négociation et de
participation (source Denis et Henocque, 2001)
6. Le cadre juridique et réglementaire de la
pêche en Mauritanie ( Nouadhibou)
Dans le code de la pêche, section des plans de gestion
des pêcheries et des plans d'aménagement, l'article 14 souligne
que des plans d'aménagement et de gestion des pêcheries doivent
être élaborés annuellement ou pluriannuellement. Les
specialisés définsissent l'état des stocks, le taux et le
volume de captures de ressources halieutiques.
72
La section 2 du code la pêche qui traite des mesures
d'application des réglementations, l'article 39 aborde les limites de
captures des certaines stocks d'espèces en favorisant la conservation
des ressources halieutiques et la protection systématique des
écosystèmes marins. L'article 38 quant à lui évoque
les réglementations pour lutter contre la pollution des hydrocarbures,
des substance toxiques et rejets des captures en mer ainsi que les dispositifs
pour éviter les préjudices écologiques.
Dans cette même optique, la section 4 du même
code sur la déclaration des captures exige la transparence et
l'honnêteté des pêcheurs sur leurs activités. Dans
l'article 34, il est mentionné que toute flotte autorisée
à pêcher dans les eaux nationales mauritaniennes doit transmettre
leurs données statistiques et les informations de leurs captures en
détails à l'organe compètent.
Une amélioration a eu lieu dans la partie relative au
contrôle et à la surveillance des activités de la
pêche : le ministère a fait des efforts pour l'amélioration
dans la surveillance et le contrôles à mettant en place des outils
afin d'assurer le respect et l'application de la loi et les textes
d'application.
L'article 61 de la section 2 met en place des instruments
nécessaires pour la lutte contre la pêche illicite, il favorise la
coopération régionale, sous régionale et internationale
conformément au droit international. Dans la section 7, l'article 44
dispose qu'il est important que tout capitaine et patron de navire de
pêche ait à sa possession un journal de bord de la pêche
dans les directives prévues par l'arrêté ministériel
de la pêche.
En cas d'infraction ou du non-respect aux règles, le
droit de poursuite aura lieu en vue du droit international. Autrement dit,
l'article 85 du code de la pêche 2015 mentionne que tout pêcheur
qui enfreint la réglementation (sur les engins de pêche, les
produits halieutiques...) tout lui sera confisqué et il aura une amende
allant de 100.000 à 150.000.000 Ouguiyas (UM) (250 à 375.000
euros) et une peine allant de 6 à 12 mois d'emprisonnement. S'ajoutant
à cela d'autres sanctions concernant le degré de gravité
de l'infraction, il existe d'autres amendes (voir annexe II).
Conclusion du chapitre
La gouvernance est capitale pour la gestion durable et
responsable des ressources halieutiques. Le gouvernement mauritanien s'est
focalisé sur les pressions pesant sur les ressources halieutiques et
leurs écosystèmes. Ces pressions impactent les activités
de la pêche. Pour contrecarrer ces impacts, l'État mauritanien a
adopté des mesures de gestion rationnelles et pertinentes. Mais il est
intéressant d'insister sur la gouvernance participative et la cogestion
car elle appelle tous les acteurs à adopter et respecter les mêmes
réglementations. La coopération et la coordination des travaux
des institutions nationales sous la tutelle du MPEM sont nécessaires la
diffusion des données et l'état des stocks. La bonne gouvernance
permet de responsabiliser toutes les parties prenantes à la gestion des
ressources halieutiques et l'activité de la pêche.
73
Chapitre VI : les conditions d'une pêche durable
et responsable
La durabilité des ressources halieutiques s'effectue
en tenant compte de toutes les sphères écologiques,
économiques et sociales, ces dernières sont souvent dynamiques.
Le secteur d'activité de la pêche doit mettre en place des normes
de qualité durable, car elles sont d'une importante
nécessité pour le respect des règles, en raison des
activités de certains pêcheurs étrangers qui ne se soucient
pas de la gestion et de la préservation des ressources halieutiques et
leurs écosystèmes. Il est nécessaire que l'état
arrive à cerner tous les acteurs de la pêche, car ils constituent
un élément essentiel pour élaborer les négociations
et les concertations.
Il est important de souligner que l'État mauritanien
devrait mettre ces sphères en liaison entre elles, d'où
l'importance de l'approche écosystémique. Ajoutant cela, la
politique de la gestion devrait prendre en compte toutes les dimensions de la
participation des acteurs, mettre en place les mesures juridiques,
réglementaires, renforcer des outils technologiques et les ressources
humaines nécessaires.
Ce chapitre tentera d'apporter une réponse pour
concilier le rythme d'exploitation des ressources avec celui de la
préservation. Dans cette partie nous verrons comment arrive-t-on
à gérer durablement les ressources halieutiques sans
s'empêcher le fonctionnement de l'activité de la pêche ?
Nous verrons également des efforts à mener en place.
1. La connaissance des stocks des ressources comme une des
solutions
La gestion durable des ressources et des
écosystèmes marins repose sur des informations et des
données actualisées et fiables de celles-ci. Il est indispensable
de connaître l'état des ressources halieutiques pour mettre en
place une stratégie d'exploitation tout en respectant la
régénérescence de ces dernières, car si nous ne
connaissons pas l'état des stocks, il sera difficile de prendre des
mesures pour une gestion durable. Cette gestion doit prendre en compte de
l'écosystème marin, car les impacts des activités
anthropiques sur les écosystèmes sont irréversibles. La
connaissance des stocks demande plusieurs ressources (technologiques,
financières, humaines...) pour bien mener celle-ci.
La Mauritanie à elle seule ne pourrait pas arriver
à gérer les menaces pesant sur les ressources halieutiques, elle
a besoin du soutien des coopérations, des partenariats et des organismes
internationaux. En raison des moyens limités, les évaluations ne
sont pas faites chaque année.
Le problème de la pollution des
écosystèmes marines et de la surpêche ont fait
réagir l'opinion internationale particulièrement l'État
mauritanien, des signes inquiétant sont observés au niveau des
ressources. De ce fait, l'État mauritanien a une réelle ambition
pour la gestion des ressources halieutiques et de pêche, pour lutter
contre l'effondrement des stocks et met en place les outils nécessaires
pour la conservation et la protection de ces ressources halieutiques.
Pour continuer à bénéficier des
ressources halieutiques, il faut trouver des solutions ou des alternatives pour
bien gérer ces ressources. L'État mauritanien doit mettre en
oeuvre des renforcements les politiques, des lois et réglementations
efficaces et efficientes pour une gestion durable. Les accords de pêche
(coopération japonaise et l'UE) participent au financement des
74
projets scientifiques pour une amélioration de la
connaissance de l'état des stocks des ressources halieutiques.
2. La dimension sociale du secteur des pêches
à Nouadhibou
La dimension sociale comprend deux formes : le capital humain
et social. La dimension du capital humain est un modèle
économique (Schultz,1961) tandis que la dimension du capital social est
un modèle sociologique (Bourdieu, 1979). Le capital humain en terme du
développement durable, nous pouvons rechercher un mode de
développement assurant et préservant l'amélioration du
bien-être. La dimension du capital humain est caractérisée
par l'éducation, la liberté et la santé. En effet, la
dimension sociale occupe une partie importante dans l'espace du
développement durable.
L'exploitation des ressources halieutiques est un enjeu
socio-économique. Il convient de savoir que la politique de gestion de
la diversité biologique ne sera efficace que si la demande de la
sphère socio-économique tient en compte de tous les aspects du
secteur de la pêche. Cette sphère vise l'épanouissement, la
qualité et le bien-être de la population mauritanienne
particulièrement celle de Nouadhibou. Elle vise à
améliorer la gouvernance de la pêche tout en essayant de lutter
contre la corruption dans le circuit du secteur de la pêche, de
contribuer à la réduction et à lutter contre la
pauvreté.
Cependant, la population de Nouadhibou vit dans la
précarité. Cette dimension sociale permet d'améliorer les
conditions de la vie des populations locales et de réduire les impacts
sur les écosystèmes et la biodiversité marine.
L'activité de la pêche doit continuer à supporter de plus
en plus forte demande de la dimension sociale pour une qualité de vie
très décente. Il faut développer des formations dans les
tous les secteurs de la pêche et multiplier et améliorer les
centres de contrôles et de surveillance plus efficaces.
2.1. Le contrôle et la surveillance
Sur les côtes des eaux mauritaniennes
particulièrement celles de Nouadhibou, le ministère de la
pêche et de l'économie maritime a mis en place un
département du suivi, contrôle et surveillance. Ce
département est contrôlé, surveillé par la marine
nationale. Le contrôle et la surveillance sont des étapes
très importantes pour la gestion des ressources. Elle doit se faire au
niveau national mais également au niveau de la sous-région.
Il est essentiel que le gouvernement développe un
partenariat avec les pays frontaliers pour le suivi, le contrôle et la
surveillance au niveau maritime. Avec l'essor des activités
frauduleuses, le non-respect des réglementations de la pêche et la
sécurité des deux ports et pour prévenir les pollutions
marines, il est indispensable et urgent de mettre en place des efficaces
unités de contrôles et de la surveillance.
Il faut souligner que le département du suivi,
surveillance et contrôle de Nouadhibou dispose des moyens très
limités. Le gouvernement mauritanien doit renforcer les outils
nécessaires pour le bon fonctionnement du département suivi,
contrôle et surveillance. D'où la nécessité
d'avoir
75
des outils et des équipements technologiques
suffisants, très puissants et efficaces tels que les radars, les radios,
téléphones et les suivis satellitaires. Les ressources humaines
sont également nécessaires vu qu'il y a besoin de disposer du
personnel pour la collecte des données, des informaticiens, des
statisticiens pour analyser et diffuser ces données.
2.2. Les formations techniques et professionnelles du
secteur de la pêche
Il s'agit de renforcer l'éducation et la formation
à la gestion responsable des ressources halieutiques et de la
pêche. Il est important de toucher toute la population, les élus,
les citoyens mais aussi les acteurs socio-professionnels sont appelés
à s'engager, s'engager pour la pérennité de leurs
activités mais aussi pour le maintien et la restauration de ces
ressources.
La pérennité des activités de la
pêche nécessite des personnes formées. Pour cette raison il
est primordial de créer des centres de formation, permettant la mise en
place des formations adéquates. Celles-ci vont répondre aux
besoins des entreprises (usines de transformations) et des centres
concernés par les ressources halieutiques et de la pêche. La
gestion durable des ressources et du milieu marin exige le développement
et le renforcement des ressources humaines par des formations professionnelles
et techniques. La planification des formations professionnelles définit
les le développement de l'économie bleue.
En effet, ces formations peuvent donner des
débouchés aux agents veillant aux institutions et aux
professionnels chargés ou liés à la pêche et aux
ressources halieutiques, afin d'aboutir à la gestion durable et
responsable de ces ressources. Il est important de développer et
renforcer les ressources humaines pour gérer, mener des projets du MPEM
en terme de gouvernance du secteur de la pêche, de la gestion et de la
protection des ressources halieutiques.
Pour répondre aux exigences et aux attentes des
parties prenantes, il faut former les agents et des cadres, afin que ces
derniers soient plus opérationnels et plus compétents. Ils
peuvent jouer le rôle d'accompagnateur, de sensibilisateur des
acteurs.
2.3. La sensibilisation pour la gestion des ressources
halieutiques
La sensibilisation est un des outils de la gestion des
ressources halieutiques. Il est important de que le gouvernement mauritanien
mette en place des programmes de sensibilisation auprès des citoyens et
des acteurs concernés par la pêche. La sensibilisation des acteurs
de la pêche permettra de faciliter les actions et à mieux
respecter les réglementations du code de la pêche. Elle facilite
la prise de conscience et promeut la responsabilité de de tous les
acteurs dans la préservation et le maintien des ressources halieutiques
ainsi que la contribution à la création de l'engagement
progressif de chacun à participer.
Il convient de souligner que la sensibilisation passe par
l'information et des campagnes d'envergure nationale afin de toucher le maximum
d'acteurs et les citoyens.
76
3. La durabilité de la sphère
économique
Il est important de rappeler que la situation actuelle de la
pêche connaît d'énormes problèmes de surexploitation
et de dégradation des ressources halieutiques. Pour une
durabilité économique, il convient de réconcilier le
développement économique et la gestion des ressources en limitant
les impacts. Les pêcheurs doivent s'engager à mieux prendre en
compte les produits halieutiques à l'exploitation et à la
gestion. Cela passe par l'application du principe d'éviter,
réduire et de compenser (ECR) (voir la figure 17) (Bezombes, 2007). La
compensation rentre dans le principe du préjudice écologique, car
ce dernier constitue une réparation ou compensation d'une
dégradation de l'écologie.
Il faut éviter le maximum d'impacts sur la
biodiversité marine et son écosystème, réduire la
dégradation et la surexploitation qui sont des facteurs
inévitables ainsi que compenser si ces impacts existent. La
durabilité de la sphère économique passe par le cadre
national de la promotion et le renforcement de la bonne gouvernance. En effet,
la pêche a un poids important dans l'économie du pays.
Les ressources naturelles particulièrement ressources
halieutiques restent l'un des principaux modes d'échanges (accords et
coopérations), elles sont le support essentiel pour la population de
Nouadhibou, permettent aux activités de la pêche de contribuer
à la création de milliers d'emplois et de générer
des revenus importants. La situation économique de la pêche
devrait recevoir des solutions innovantes nouvelles pour corriger les failles
qui existaient avant la nouvelle législation de la pêche. Il
convient de souligner que l'économie de la pêche a des moyens
financiers et techniques pour agir en faveur de la durabilité des
ressources halieutiques. Elle peut mettre en place des instruments tels que les
internalisés des coûts de l'action. Ces moyens passent par une
mobilisation de financements innovants pour les ressources halieutiques.

Figure 17 : la séquence d'ERC (Bezombes, 2007)
77
3.1. Le fond national pour l'investissement du secteur de
la pêche
La gestion durable ne sera possible que si les navires
étrangers collaborent avec l'État, et que ce dernier met un
propre financement cette gestion. Presque la quasi-totalité des projets
sur le plan de la pêche est financée par les acteurs
extérieurs : les organismes internationaux et par les accords avec la
Chine, la France, Espagne et le Japon. Le développement d'un fond
d'investissement du secteur de la pêche est un défi majeur, qui
permettrait le développement de ce secteur.
La création du fond national d'investissement de la
pêche contribuera à aider le secteur et d'orienter vers des
pratiques plus responsables et durables. Le fond d'investissement permettra de
développer la croissance de l'économie maritime mauritanienne en
vue d'assurer la pérennité du secteur de la pêche et de la
sécurité alimentaire. Il a pour but d'accroître les
ressources halieutiques, de faciliter le commerce et la vente des produits
halieutiques et de mieux satisfaire les besoins des acteurs du secteur et aussi
ceux des consommateurs.
Ce fond contribuera au développement local ainsi qu'au
soutien des objectifs socio-économiques et environnementaux. Il
interviendra à encourager une gestion durable des ressources et une
pêche responsable ainsi qu'une aquaculture durable.
Toutefois, ce fond mis en oeuvre constituerait une
planification investissement et permettra de créer la confiance entre
les acteurs de la pêche, car chacun contribuera au son niveau. Les
acteurs pourront négocier les taxes fixées par le gouvernement
mauritanien et d'autres charges compris sur leurs activités. En plus de
cela, le fond d'investissement permettrait au ministère de la
pêche de veiller et gérer efficacement les activités de la
pêche et la gestion durable et responsable des ressources
halieutiques.
4. Développement de l'Aquaculture comme
l'alternative de la pêche
Il est plus que nécessaire que l'aquaculture se
développe à Nouadhibou, en raison de la forte demande des
produits halieutiques et l'intensité de la pêche. L'aquaculture
est devenue un pilier important dans l'économie mondiale. Le
développement de l'aquaculture permettra de répondre aux demandes
en produits halieutiques. En Mauritanie, elle doit être
développée dans les lieux convenables à la production
durable sur le plan social, économique. Comme nous l'avons
développé précédemment (cf chapitre III) que
l'aquaculture en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou
connaît un échec par ce que les milieux où l'on la
développe, est contaminé par des métaux lourds.
L'état doit assurer le développement de l'aquaculture tout en
renforçant et planifiant les milieux où il est possible de la
faire.
Il convient de créer ou d'aménager des espaces
loin des activités industrielles et minières pour que cette
activité soit pérenne. Elles doivent être
accompagnées par des outils juridiques, des règlements techniques
et des bonnes pratiques pour le développement des espèces
aquacoles. Il convient de mettre en place des établissements pour la
formation des jeunes en vue de développer l'activité des
pêches et l'aquaculture.
78
La volonté du gouvernement mauritanien à
développer l'aquaculture est croissante. Les experts interrogés
soulignent qu'après le plan stratégique de la pêche
2015-2019, il y aura un plan de développement de l'aquaculture dans les
régions du Trarza, d Dakhlet, de Nouakchott, du Brakna et de Grogol. Ce
plan encouragera et favorisera la population à pratiquer l'aquaculture.
La population qui se trouve dans des zones où la pêche est
pratiquée, pourrait de développer en parallèle
l'activité aquacole.
Le développement de l'aquaculture peut contribuer
à lutter contre la surexploitation, la dégradation des
écosystèmes marins et l'amélioration des stocks
d'espèces menacés. Toutefois, la conservation peut être
sélective. Car à travers l'aquaculture peut favoriser
l'élevage des espèces menacées de disparition et de
surexploitation. La sélection des espèces se fait par plusieurs
critères : la facilité de reproduction, le taux de
mortalité faible, etc.
Pour qu'il ait le développement de l'aquaculture, il
faut que le gouvernement mauritanien prenne l'initiative de procéder des
études et des recherches approfondies sur les ressources en sols et en
eaux. Il faut qu'il développe des centrales d'analyses qui s'occupent
uniquement des métaux dans les eaux et les rejets sur l'aquaculture.
Il convient de mettre en place une politique qui permet de
favoriser et d'inciter des investissements pour l'activité aquacole et
mettre à disposition les moyens financiers et matériels ainsi que
les infrastructures nécessaires pour mener à bien cette
activité. Le ministère de la pêche et l'économie
maritime devrait conduire la mise en place de l'activité aquacole
durable et il doit impliquer tous les acteurs du secteur de la pêche mais
aussi les citoyens pour la réussite de l'aquaculture. Si celle-ci est
mise en place, elle doit se faire en respectant les bonnes pratiques. Les
pratiques de cette activité doivent respecter les normes de l'ONISPA.
L'aquaculture permettrait à l'auto-suffisante alimentaire et
financière à certaines personnes. Ces dernières devraient
vendre facilement les produits qu'ils mettront sur le marché. Ces
revenus qui seront tirés de ces ventes doivent importants pour que
garder la pérennité de cette activité.
Donc, le développement de l'aquaculture est important
pour répondre et être alternative de la pêche, car elle
pourrait répondre une partie des attentes de la population mais aussi
des usines de transformations. Elle permet aussi de réduire les impacts
de surexploitation de certaines espèces et le maintien des
écosystèmes. Elle assurera la sécurité alimentaire
mais créera des nombreux emplois.
Conclusion du chapitre
Les conditions de la pêche durable et de la gestion des
ressources halieutiques constituent un élément majeur pour la
continuité des activités halieutiques. Celles-ci occupent une
place importante dans la ville de Nouadhibou. La gestion de la diversité
marine est plus que nécessaire pour les générations
présentes mais aussi celles de futures. Il faut réunir toutes les
conditions nécessaires pour y arriver à une pêche
responsable et une gestion durable des ressources. En effet, la
sensibilisation, l'information et les formations ainsi que la participation de
tous les acteurs sont des éléments déterminants pour une
gestion durable.
79
La formation des techniciens et des cadres permet de renforcer
les centres et de maîtriser les processus de la gestion. Il est
indispensable de développer des connaissances sur de l'état de
stocks des ressources halieutiques pour une meilleure gestion.
La création d'un fond d'investissement pourrait jouer
un rôle important pour le développement des pêcheries, dans
la préservation et le maintien de la biodiversité marine. Pour la
Mauritanie surtout les villes de Nouadhibou et de Nouakchott, le
développement de l'aquaculture serait une opportunité, celle-ci
peut contribuer à la réduction de la surexploitation mais aussi
à la dégradation des écosystèmes marins.
L'aquaculture permettrait la création de plusieurs emplois et donnerait
à certaines personnes d'être indépendance en ce qui
concerne l'exploitation, car elles peuvent développer leur propre
élevage tout en respectant les règles instaurées par
l'ONISPA.
80
Recommandations
La gestion des ressources halieutiques est indispensable afin
de permettre la continuité des activités qu'elles offrent. Pour
une meilleure gestion, il faut promouvoir la bonne gouvernance, de la
transparence, l'information, la participation de tous les acteurs de la
pêche, les ONG et les citoyens. Nous savons qu'aujourd'hui les ressources
halieutiques jouent un rôle important à l'échelle mondiale.
La gestion de ces ressources offre trois défis :
V' La dimension écologique, la pêche
assurée et encadrée assure une gestion responsable et durable des
ressources, elle donne une bonne harmonisation de l'écosystème
marin.
V' La dimension sociale : elle permet d'assurer la
sécurité des emplois et continuer l'approvisionnement de ces
ressources dans les rations alimentaires de la population du pays.
V' La dimension économique : elle contribue au
bien-être de la population mauritanienne et génère des
revenus économiques pour l'état et l'ensemble de la chaîne
du secteur de la pêche.
Au terme de ce travail, des recommandations sont
formulées pour la gestion des ressources halieutiques :
Le maintien et la restauration des ressources halieutiques
sont impératifs. Le gouvernement mauritanien s'est engagé dans la
sphère internationale pour la protection et la conservation de la
biodiversité. Elle s'efforce de respecter les exigences nationales,
régionales et internationales, afin de renforcer des principes dans la
protection et la conservation de ces espèces marines. La participation
de tous les acteurs est vivement recommandée. La mise en place d'un plan
de contrôles des pêcheries doit être une priorité pour
assurer la mise en oeuvre des mesures réglementaires efficaces et mettre
fin à la pratique de la pêche illicite.
- Connaître l'évolution des états de stocks
exploitables :
L'amélioration des réalisations de
l'évolution des stocks pour déterminer le TAC afin pour que le
MEPM assure efficacement l'octroi des quotas et mettre en place des techniques
de pêches ainsi que les conditions durables de la biodiversité
marine.
- Optimisation de la gestion de la ressource halieutique :
· Il est plus que nécessaire de reformer et
d'optimiser la gestion des ressources en collaboration avec l'ensemble des
acteurs
· La nécessité du développement et
le renforcement des connaissances scientifiques sur l'état des
ressources halieutiques actuelles, car ils orientent les politiques de la
pêche pour atteindre les objectifs visés.
· La gestion des ressources halieutiques et le
développement de la pêche nécessitent des personnes bien
formées. Il est indispensable de mettre en place des outils pour
analyser les besoins du marché et des emplois dans le secteur de la
pêche et des gestions de la prévention de la biodiversité
dans son ensemble.
· L'amélioration et l'adéquation des
outils de la pêche pour atteindre les objectifs attendus tout en
permettant aux pêcheurs de continuer leurs activités.
81
- Le renforcement de la protection et le maintien des
ressources halieutiques et leurs écosystèmes :
Il convient de développer une culture de
prévention à l'échelle nationale et régionale mais
aussi auprès de tous les acteurs pour que tout le monde se sente
concerné. Autrement dit, d'élèver la veille
environnementale et à la réduction des impacts ainsi que les
risque de pollution. De plus, l'État mauritanien devrait
développer une cellule qui s'occupera des organisations de campagnes de
sensibilisation et d'information pour la préservation et le maintien de
ces ressources et leurs écosystèmes. De plus, mettre en places
des moyens nécessaires (formation des acteurs, réglementations
nationales et internationales, etc). En ce qui concerne l'ensemble des
pollutions, il suffirait de mettre en place des dispositifs de
récupération et de traitement de ces pollutions (eaux
usées, métaux lourds, hydrocarbures et déchets).
- Le renfoncement de la gouvernance :
Le renforcement de la gouvernance sur le secteur de la
pêche et de la gestion des ressources halieutiques est primordial. Il
serait bien que les principes de responsabilité, de précaution,
de transparence et de participation ainsi que de concertation soient
développés en intégrant pour les tous acteurs. De plus
promouvoir la cogestion en articulant et mettant des outils pour accompagner
les plans de gestion et d'aménagement.
- Le renforcement de l'attractivité du secteur de la
pêche :
L'importance de contrôles, de surveillances et
d'inspection de sécurité des navires contribuent à lutter
contre toute forme d'illégalité. Il convient aussi
d'opérationnaliser la surveillance des aménagements de
pêcheries à l'aide des outils tels que des systèmes
aériens et maritimes. De plus, ils permettent de lutter contre la
pêche illicite, non déclarée et non réglementaire en
mettant à disposition les moyens nécessaires, actualiser et
opérationnaliser les registres de navires tout en adoptant des plans
nationaux efficaces.
- Le développement de l'aquaculture :
Pour le développement de l'aquaculture, il faut
favoriser celle-ci en mettant en place des projets collectifs ou individuels
d'élevages d'espèces développer de projets
d'élevage de la biodiversité marines en identifiant des especes
résistantes dans les milieux d'élevage.
82
Conclusion générale
En somme, ce travail a pour but de comprendre l'importance de
la gestion des ressources halieutiques, celles-ci ont une place importante pour
l'économie du pays particulièrement pour la région de
Dakhlet Nouadhibou. Le secteur de la pêche a connu un
développement spectaculaire dans cette région. La ville de
Nouadhibou abrite de nombreuses usines de transformation et de valorisation. Il
est plus que jamais nécessaire que ces ressources soient maintenues et
préservées pour toutes les générations.
Ce travail nous permet de comprendre l'état des
ressources halieutiques. Il est important que le gouvernement mauritanien mette
en place un plan favorisant la participation de tous pour la protection et la
restauration des ressources marines. L'exploitation de stocks halieutiques doit
se faire en respectant la bio-capacité et la
régénérescence dans les eaux de Nouadhibou.
En effet, pour atteindre une gestion durable des ressources
halieutiques dans la région de Nouadhibou, il serait important que le
gouvernement mauritanien instaure les pratiques de la bonne gouvernance afin
d'assurer une exploitation plus respectueuse de la
régénération des ressources halieutiques. De plus, le
principe de l'approche écosystémique intègre la dimension
biologique, écologique, économique et sociale, il place l'homme
au coeur de l'écosystème. Ce principe rejoint celui du
développement durable, afin de gérer efficacement les ressources
halieutiques.
Les ressources halieutiques occupent une place importante dans
la création d'emplois et sont une source essentielle alimentaire
à l'échelle mondiale. Ces dernières années, le
secteur de la pêche a connu d'énormes changements. Cependant, la
surexploitation des ressources halieutiques et la dégradation de
l'écosystèmes ont des impacts sociaux et économiques. La
pression exercée sur les ressources halieutiques conduit à des
conséquences sur le bien-être de la population de la ville de
Nouadhibou. La baisse de la production des ressources halieutiques est due
à l'évolution technique de la pêche.
Toutefois, la surexploitation et les pratiques
illégales continuent à affecter les ressources naturelles. En
plus la pollution et le manque de connaissance de l'état des stocks
pourraient causer la disparition d'une grande partie des espèces. Il est
indispensable que l'État mauritanien établisse un plan d'action
pour la réduction de l'utilisation du carburant pour les navires. Ces
phénomènes deviennent des sujets politiques.
L'État mauritanien a pris conscience de ces
phénomènes, il a mis en place des outils permettant de
contrecarrer toutes les pratiques illicites. Ceux-ci sont composés de
quotas individuels transférables, de contrôles, de surveillances,
de suivies et des aires protégées ainsi que des
réglementations (sanctions des infractions). Mais toutes ces solutions
mises en place n'empêchent pas certains pêcheurs à
enfreindre les règles.
Le ministère de la pêche et de l'économie
maritime devrait favoriser la participation de toutes les parties prenantes
dans les dialogues et les concertations, cela permettrait d'aboutir à
une collaboration efficace de ces dernières et pourrait faciliter
à l'IMROP et à l'ONPISA à bien mener leurs missions. De
plus, il est important que l'état déploie tous les moyens
nécessaires dans la région de Nouadhibou pour le
développement de l'aquaculture telles que la formation et la
création des établissements aquacoles, etc. C'est une solution de
l'avenir et une alternative de la pêche. Elle contribue à subvenir
aux besoins de la population mauritanienne et mondiale
83
ainsi qu'à diminuer la surexploitation et la
dégradation des ressources halieutiques et leurs
écosystèmes. Donc pour une durabilité de la gestion des
ressources halieutiques, il faut assurer l'équilibre de l'exploitation
et le renouvellement de stocks des espèces, mais aussi de
maîtriser les rejets et toutes les pollutions confondues.
Annexe I : Le plan du rapport d'étude d'impacts
sur l'environnement - MEDD
84


85
Annexe II : Les amendes sur les infractions de la
pêche graves

86
Annexe III : L'évolution des agrégats
économiques du secteur des pêches à l'horizon 2020
(MEPM)

87
Annexe IV : Les engins de la pêche adoptés
par la nouvelle législation (MEPM)


88
Annexe V : Les typologie de pêche

89
Annexe VI : La série des questions concernant
les interviews
Questions sur la pêche et la gestion
durable
Nom :
Prénom :
Age :
Profession
Entreprise / Centre :
I. Situation actuelle du secteur des pêches maritimes
industrielles et pêches
artisanales et côtières en Mauritanie et
notamment dans la région de Dakhlet de Nouadhibou.
2. Comment se présente l'évolution du
sous-secteur de la pêche hauturière, artisanale et
côtière dans la région de Dakhlet actuellement ?
3. Qu'en est-il des productions de la pêche
(hauturière, artisanale) dans secteur dans la région de
Nouadhibou (la tendance) ?
4. Quelles sont les espèces les plus exploitées et
les plus demandées par les consommateurs ?
5. Combien de sociétés de pêche
hauturière existent-ils dans la région de Dakhlet ?
6. Combien de pêcheurs artisans y va-t-il dans cette
région ?
7. Combien de pêcheurs hauturiers y va-t-il dans cette
région ?
8. Quelle place occupent les ressources halieutiques sur
l'économie mauritanienne particulièrement la ville de Nouadhibou
?
9. Quelle sont les contributions des ressources halieutiques sur
le plan social ?
10. Quel est le niveau de consommation des produits halieutique
dans la région et l'ensemble du pays ?
11. Quelle appréciation peut-on faire sur les
importations et les exportations des produits de la pêche
hauturière, artisanale et côtière en Mauritanie notamment
dans la région de Dakhlet ?
12. Le secteur pêche (la pêche hauturière,
artisanale) reste dominer dans cette localité par les
sociétés et pêcheurs étrangers, qu'est-ce qui peut
être à l'origine de cette situation et existe-t-il des politiques
visant à inciter les nationaux à s'intéresser davantage
?
13. Existe-t-il des usines de transformation et de valorisation
des produits de pêche à Dakhlet Nouadhibou ?
II. La notion de développement durable
14.
90
Quel est au niveau national la place accordée à la
notion de développement durable par l'Etat, notamment dans le domaine
des pêches ?
15. Au regard des menaces portées à
l'environnement et les ressources naturelles
renouvelables ou non dans le monde par les modèles
économiques et la pauvreté, y va-t-il une prise de conscience au
niveau national ? Si oui, comment se traduit-elle dans les faits ?
16. Comment les pouvoirs publics, les acteurs économiques
et la population de Dakhlet Nouadhibou appréhendent-ils la notion de
développement durable dans le développement économique,
social, environnemental et politique du pays ?
17. Les politiques de développement durable existent en
Mauritanie, sont-elles réellement mises en application et quelles en
sont les conséquences sur le fonctionnement de l'économie
nationale et sur le plan social, environnemental et politique aujourd'hui ?
III. Développement durable et pêche
18. Actuellement le secteur des pêches connaît une
crise mondiale qui se traduit par la stagnation de la production mondiale,
l'épuisement des stocks des ressources halieutiques dans certaines
régions et la dégradation de l'environnement marin et
côtier, qu'en est-il en Mauritanie (région de Dakhlet)?
19. Aujourd'hui les organisations internationales prônent
pour la mise en place des politiques de développement durable dans le
secteur des pêches (gestion durable des ressources et de
l'environnement), quelles sont au plan national les mesures initiées par
l'État mauritanien dans ce secteur ?
20. Existe-t-il des politiques de surveillance et de
contrôle des activités de pêche et des pêcheries dans
le secteur industriel et artisanal dans la région de Dakhlet ? Si oui,
comment s'organisent ceux-ci ?
21. Quelle sont les mesures prises au niveau local pour mieux
suivre les activités du secteur pêche et aquaculture dans cette
région ?
22. Existe-il des politiques de régulation des
activités de pêche telles que les périodes de pêche,
les quotas, etc. ?
23. Comment les quotas sont-ils distribués ? Et par qui
?
24. Concernant les politiques environnementales, existe-il une
politique de gestion intégrée du littoral dans la région
de Dakhlet.
25. Quelles sont, actuellement, les actions au plan social
menées par les sociétés de pêche hauturière
en Mauritanie et notamment la Région de Dakhlet ?
26. Quelle est la place de l'aquaculture dans ce secteur
aujourd'hui dans Région de Dakhlet ?
27. L'aquaculture peut-elle contribuer actuellement à la
gestion durable des pêches dans Région de Dakhlet ?
91
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