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Situation de la gestion durable des ressources halieutiques dans la région de Nouadhibou (nouadhibou)


par Alassane M'BOW
Conservatoire national des arts et métiers - Master 2 2017
  

Disponible en mode multipage

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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

MÉMOIRE :

MASTER 2 (OGDD) MANAGEMENT ET INNOVATION
Organisation et Gouvernance du Développement durable

Responsable du master (MR 12104) :

Madame Pascale DE ROZARIO : Enseignante chercheur (Hdr) : Monsieur Yvon PESQUEUX : Professeur PRCM

Situation de la gestion durable des ressources

halieutiques dans la région de Nouadhibou

(Nouadhibou)

Présenté par :

Alassane Moussa M'BOW N° SISCOL : 100200325

Soutenu : le 09 juillet 2019

Jury :

Madame Anne Gaëlle JOLIVOT : Maître de conférence au Cnam, membre du jury. Madame Pascale DEROZARIO : Enseignante chercheur, membre du jury.

Monsieur PESQUEUX : Professeur PRCM au Cnam, tuteur de mémoire et membre du jury.

1

Dédicaces

Je rends grâce à ma famille qui n'a cessé de me soutenir et de m'encourager pendant toute la
période de mes études :
À mes très chers parents, mes oncles et tantes, cousins et cousines, ainsi que mes frères et
soeurs et amis. Feu à mes grands- pères.
Je ne saurais vous dire merci, c'est à travers vos encouragements et vos soutiens que ce travail
a pu se réaliser.
Je pense avoir répondu aux attentes que vous avez en moi.
Je vous rends hommage par ce travail.

2

Remerciements

Le présent de ce mémoire sur de la situation de gestion durable des ressources halieutique à Nouadhibou à terme de ce master 2 a été facilité grâce à l'aimable collaboration de mes professeurs :

Je tiens à exprimer ma gratitude à M. Yvon PESQUIEUX, professeur PRCM au CNAM pour l'honneur qu'il m'a fait en acceptant de m'encadrer malgré ses nombreuses responsabilités.

Mes remerciements vont aussi à Me. Pascale DE ROZARIO enseignante- chercheur (Hdr) pour ses cours, ses conseils, son dévouement à la réussite des étudiants et qui m'a personnellement influencé durant ses deux ans.

Mes remerciements vont également à M. DIA Mamoudou, chef laboratoire d'écologie biologie des organisations aquatiques à l'IMROP, Dr WAGNE et M. Hammoud el VADHEL pour leur disponibilité et d'avoir répondu mes questions lors de notre l'entretien.

Un grand remerciement à la famille SYLLA, SALL et SY qui m'ont soutenu tout le long de mes études.

Je remercie tout le personnel du CNAM, aussi bien à tous mes collègues qui ont été durant ces deux dernières années fidèles au rendez- vous et à l'ensemble du personnel que nous avons rencontré et interviewé.

Enfin j'exprime ma gratitude à ma famille, BALL Mamadou et SALL ciré, BA Aly pour leur attention et leur soutien moral durant mes années.

3

Sommaire

Dédicaces 1

Remerciements 2

Abréviations 7

Résumé 9

Introduction 10

Chapitre I : Contexte relatif aux ressources halieutiques 14

1. Présentation de la ville de Nouadhibou 14

2. Les ressources halieutiques de la ZEE 16

2.1. Les ressources démersales 16

2.1.1. Les céphalopodes 16

2.1.2. Poissons démersaux 17

2.1.3. Les Crustacés et les Bivalves 18

2.1.3.1. Les crustacés 18

2.1.3.2. Les Bivalves (praires) 18

2.2. Les ressources pélagiques 18

2.2.1. Les clupéidés 19

2.2.2. Les carangidés 19

2.2.3. Les scombridés 19

2.2.4. Les engraulidés 20

2.2.5. Les mugilidés 20

3. Les pêcheries 20

3.1. La pêche artisanale et côtière 21

3.1.1. Les captures de la pêche artisanale et côtière 22

3.2. La pêche hauturière 23

3.2.1. Capture 24

3.3. L'aquaculture 26

Conclusion du chapitre : 26

Chapitre II : La dynamique sociale et économique du secteur de la pêche 27

1. La création des emplois 27

2. Recettes budgétaires et devises 28

3. La sécurité alimentaire 29

4. Valorisation et transformation des ressources halieutiques 30

5. Infrastructure et distribution des produits halieutiques 35

Conclusion du chapitre 36

4

Chapitre III : Les impacts et les menaces sur les ressources halieutiques 37

1. La surpêche 38

1.1. Le stock en effondrement 38

1.2. La pêche illicite 40

1.3. Le gaspillage ou rejets 41

2. La pollution chimique 41

2.1. Les métaux lourds 41

2.2. Les hydrocarbures 42

3. La bioaccumulation 43

4. L'eutrophisation 44

5. La pollution physique 44

5.1. Les micro et macro déchets 44

6. Le changement climatique 45

Conclusion du chapitre 46

Chapitre IV : La gestion durable des ressources halieutique à Nouadhibou 47

1. Quelques rappels sur le développement durable 47

1.1. Quelques dates clés 48

1.2. La notion de la soutenabilité 49

2. Ressources halieutiques comme Biens communs 50

2.1. La privatisation comme outil pour accéder aux ressources halieutiques 51

2.2. Le Système de quota individuel transférable (QIT) 51

2.2.1. L'objectif des quotas individuels transférables 52

3. Gestion durable et responsable de pêche 53

4. L'approche écosystémique des pêches (AEP) 54

5. Le principe de la responsabilité et de la précaution 55

6. L'aménagement des écosystèmes 56

6.1. La conservation et la préservation 56

6.1.1. Les réserves naturelles « Aire de protection de la biodiversité marine : cas de La

baie étoile » 57

Conclusion du chapitre 58

Chapitre V : Matière de gouvernance des ressources halieutiques et des pêcheries 59

1. Les institutions nationales concernées par la pêche et les ressources halieutiques 59

1.1. Le Ministère de la pêche 60

1.1.1. L'Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches (IMROP)

61

5

1.1.2. L'office national d'inspection sanitaire des produits de la pêche et de

l'aquaculture (ONISPA) 61

1.1.1. La société mauritanienne de commercialisation du poisson (SMCP) 62

1.1.2. La société nationale de distribution du poisson (SNDP) 62

2. Les parties prenantes 62

2.1. Les acteurs ou associations professionnelles 65

2.2. La fédération nationale des pêcheurs 65

2.3. La fédération mauuritanienne des mareyeurs (FMM) 65

2.4. Le syndicat national des travailleurs ou les gens de la mer 66

2.5. L'organisation non gouvernementale (ONG) 66

3. Gouvernance en matière de la pêche 68

3.1. La gouvernance des ressources halieutiques et de la pêche 68

3.2. La transparence 69

4. La cogestion responsable et durable des ressources halieutiques 69

5. La participation des acteurs à la prise de décisions 70

6. Le cadre juridique et reglementaire de la pêche en Mauritanie ( Nouadhibou) 71

Conclusion du chapitre 72

Chapitre VI : les conditions d'une pêche durable et responsable 73

1. La connaissance de stocks des ressources comme une des solutions 73

2. La dimension sociale du secteur des pêches à Nouadhibou 74

2.1. Le contrôle et la surveillance 74

2.2. Les Formations techniques et professionnelles du secteur de la pêche 75

2.3. La sensibilisation pour la gestion des ressources halieutiques 75

3. La durabilité de la sphère économique 76

3.1. Le fond national pour l'investissement du secteur de la pêche 77

4. Développement de l'Aquaculture comme l'alternative de la pêche 77

Conclusion du chapitre 78

Recommandations 80

Conclusion générale 82

Annexe I : Le plan du rapport d'étude d'impacts sur l'environnement - MEDD 84

Annexe II : Les amendes sur les infractions de la pêche graves 85

Annexe III : L'évolution des agrégats économiques du secteur des pêches à l'horizon

2020(MEPM) 86

Annexe V : Les typologie de pêche 88

Annexe VI : La série des questions concernant les interviews 89

6

Liste des figures et images

Figure 1: Schéma de formation d'un upwelling 16

Figure 2: L'évolution des captures des pélagiques (éthmalose, Sardinelle plate et ronde) 22

Figure 3: L' évolution des captures du poulpe par mois et par zone 23

Figure 4: L'évolution de la capture des céphalopodes entre 1989-2019 25

Figure 5: La segmentation de l'emploi direct par zone (source : IMROP 2019) 28

Figure 6: L'évolution de la quantité des espèces transformées (source : IMROP, 2019) 32

Liste des tableaux

Tableau 1: L'état des stocks des certaines espèces démersales et pélagiques 25

Tableau 2 :L'évolution des usines de transformation et valorisation 31

Tableau 3: La grille d'analyse du niveau d'implication des parties prenantes 64

7

Abréviations

AGLPI : Acide Gras Polyinsaturé à Longue Chaîne

AMP : Aires Marines Protégées

AEP : Approche Écosystémique des Pêches

CO2 : dioxyde de carbone

CSC : Comité Scientifique Conjoint

COPACE : Comité des Pêche de l'Atlantique Centre Est

Cv : Chevaux

DDT : Dichlorodiphényl trichloro-éthane

ECR : Éviter, Réduire, Compenser

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation

FIAP : Fédération des Industries et Armement des Pêches

FIAPECHE :Fédération des Industries et Artisans de Pêche

FIBA : Fondation Internationale du Banc d'Arguin

FMM : Fédération mauritanienne mareyeur

FNP : Fédération Nationale de Pêche

GES : Gaz à effets de serre

GIZ : Coopération technique allemande

GT : Groupe de Travail

IMROP : Institut Mauritanien de Recherches Océanographiques et des Pêches

INN : Illicite, Non déclaré et Non réglementaire

MPN : Marché au Poisson de Nouakchott

MEDD : Ministère de l'Environnement et Développement durable

MCIT : Ministère du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme

MPEM : Ministère des Pêches et de l'Économie Maritime

MSY: Maximum Sustainable Yield

NOAA: National Ocean and Atmospheric Administration

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONISPA : Office National d'Inspection Sanitaire des Pêches et de l'Aquaculture

UM : Unité Monétaire Mauritanienne- Ouguiya

8

PAMI : Protection de l'Avifaune Mégafaune Marines de Mauritanie Menacées par les

industries Extractives

PANE : Plan d'Action National pour l'Environnement

PIB : Produit Intérieur Brut

PNBA : Parc National du Banc d'Arguin

PND Parc National de Diawling

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

UINC : Union international pour la conservation de la nature

PAC : Pêche artisanale et côtière

TAC : Total Admissible de Capture

QIT : Quota Individuel Transférable

SMCP : Société Mauritanienne et de Commercialisation du Poisson

SNDP : Société Nationale de Distribution du Poisson

SNIM : Société Nationale des Industries Minières

UE : Union Européenne

UM : Unité monétaire Mauritanienne -Ouguiya (UM)

UICN Union International de Conservation de la Nature

WWF : Fonds Mondial pour la Nature

ZEEM : Zone Économique Exclusive Mauritanienne

9

Résumé

En Mauritanie, la pêche occupe une place très importante dans l'économie avec un rôle non négligeable sur la ration alimentaire et sur l'emploi. La Mauritanie est l'un des pays les plus poissonneux. Le phénomène de l'upwelling est permanent durant toute l'année dans la zone de Nouadhibou. La production des produits halieutiques à Nouadhibou est estimée à plus de 50 % de la production totale du pays. Les ressources halieutiques font face à la surexploitation et la dégradation de leurs écosystèmes. Les activités de la pêche ont connu un développement spectaculaire et la demande en ressources halieutiques a augmenté au niveau mondial. Pour concilier ces deux phénomènes, les politiques doivent mettre en place des outils pour une gestion durable et responsable des ressources.

Dans le contexte de la Mauritanie, particulièrement Nouadhibou, les bonnes pratiques de la pêche devraient être le centre de la gestion des ressources halieutiques. L'État mauritanien devrait concilier les principes de l'approche « écosystémique », de précaution et de prévention à l'exploitation et à la conservation. La gestion durable de ces ressources passe par une participation de tous les acteurs à la décision.

Dans ce travail, nous essayerons d'apporter des réflexions qui contribueront à la gestion durable des ressources halieutiques.

Mots clés : Ressources halieutiques, développement durable, gouvernance, pêche, gestion durable et responsable, écosystèmes marins, surpêche, surexploitation, Nouadhibou

Abstract

In Mauritania, Fishing occupies an important place in the economy, in food supply and contributes to the employment sector. Mauritania is one of the countries that are well-stocked with fish. The upwelling phenomenon is permanent during the year in Nouadhibou area. The fishing production there is estimated at more than 50% of the overall production of the country. The halieutic resources and their ecosystems are facing the overexploitation and degradation of their ecosystems. Fishing activities have known a spectacular development and the request in halieutics resources has increased worldwide. To reconcile these two phenomena, politicians have to set up tools for a sustainable and responsible management of the resources.

In Mauritania context, particularly Nouadhibou, the good fishing practices should be the heart of fishing. The Mauritanian state should reconcile the principles of the approach by ecosystems, the principle of precaution and prevention to the exploitation and preservation. The sustainable management of these resources comes across the involvement of all stakeholders.

In this work, we are going to try to bring solutions in order to participate in the sustainable management of the halieutic resources.

Keywords: Fishery resource, Sustainable development, Governance, Fishing, sustainable and responsible management, marines ecosystems, overfishing, overexploitation, Nouadhibou

10

Introduction

Les ressources naturelles jouent un rôle essentiel dans les activités humaines particulièrement les ressources halieutiques. Elles ont un rôle alimentaire fondamental. La pêche occupe une place importante dans le monde.

Elle constitue un moyen de subsistance pour des centaines de millions de personnes, offre des millions d'emplois et génère plusieurs milliards en termes de revenus. Une grande partie de la population mauritanienne vivait de l'agriculture et de l'élevage, mais il y a des peuples qui sont connus comme étant des pêcheurs. Cependant avec la sécheresse, les populations du Sud ont migré vers la côte pour se lancer dans la pêche.

Selon le rapport de l'organisation des nations unies pour l'alimentation et de l'agriculture en anglais « Food and Agriculture Organization » (FAO) sur la situation mondiale de la pêche et de l'aquaculture, la production mondiale a atteint un record estimé à environ 171 millions de tonnes ; la pêche s'élevait à 90,9 millions de tonnes en 2016 tandis que le secteur de l'aquaculture comptait pour 47%. En 2016, l'aquaculture continentale a produit 51,4 millions de tonnes de poissons de consommation, soit 64,2% de la production mondiale de poissons d'élevage destinés à la consommation, contre 57,9% en 2000 (FAO, 2018).

L'approvisionnement de l'Afrique de l'Ouest en produits halieutiques est dépendant du delta du Niger, de la Guinée et de la côte mauritanienne. Dans le contexte en Mauritanie (Biagnoumba, 1998), la pêche est une activité récente dans l'économie. Le plateau continental mauritanien est généralement considéré comme l'un des plus riches du monde en ressources halieutiques et particulièrement à Nouadhibou. Cela est dû à un phénomène appelé « l'upwelling » (remontée d'eaux en profondeur, riche en nutriments) ce qui permet aux poissons de trouver de la nourriture abondante.

Le secteur de la pêche génère d'importantes retombées socio-économiques. Il est considéré comme créant de la valeur et une ressource durable. Il constitue un secteur majeur de l'économie mauritanienne par son apport en devises avec plus de 50% des recettes d'exportation. Les ressources halieutiques attirent des industriels alimentaires : entre 2007 et 2012, la pêche hauturière présentait entre 85 et 90 % des captures totales déclarées, soit environ 1 million de tonnes (CSC, 2013).

En effet, la surexploitation ou la surpêche conduit vers l'extinction d'une grande partie du stock halieutique ainsi qu'à la dégradation de son écosystème, cela menace la durabilité à long terme des activités de pêche et leur contribution à l'approvisionnement alimentaire sur l'ensemble des pêcheries.

La pollution des hydrocarbures et les activités anthropiques (exploitation de mines et de rejets des captures halieutiques non ciblées) ont un impact négatif sur le milieu marin et sur les ressources halieutiques.

Le développement durable est un objectif mondial. Il ne peut être défini de façon rigoureuse, mais nous pouvons le caractériser comme une notion de nature à améliorer les conditions de vie de la population humaine actuelle, sans compromettre le bien-être des générations futures (Rapport Brundtland, 1987). Elle regroupe la dimension sociale, économique et

11

environnementale. Ce développement s'accompagne par la disponibilité des ressources naturelles ; il faut souligner que ces ressources ne sont pas infinies. L'exploitation de ces dernières doit suivre le rythme de renouvellement.

Il faut rappeler que la surexploitation cause le déclin des stocks de poissons ainsi que la dégradation des écosystèmes. Ces phénomènes ont des impacts considérables sur les pertes économiques, de plus elles menacent également l'approvisionnement en produits halieutiques sur l'ensemble des pêcheries mondiales, y compris les pêcheries africaines. En effet, en Afrique, les tendances actuelles de l'évolution des stocks montrent des signes inquiétants (diminution de la taille moyenne des poissons capturés, réduction des prises par unité d'effort de plusieurs espèces, notamment les espèces démersales côtières) (Diouf, 2001). Les activités de pêche, notamment les chaluts de fonds, peuvent détruire les habitats (rochers, herbiers), ce qui se révèle très préjudiciable à la ressource.

Pour faire face à une urgence de la crise sociale et écologique qui se manifeste désormais au niveau mondial (changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, écarts entre pays développés et sous-développés, perte drastique de la biodiversité, catastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est considéré comme la réponse par tous les acteurs (États, marchés, société civile). En effet, le développement durable offre une possibilité de reconstruire une croissance économique à l'échelle mondiale, celle-ci incluant les aspects écologiques, environnementaux et socio-économiques (MEDD, 2012).

Le sommet de la terre de Johannesburg en 2002 a défini un cadre d'action cohérent ayant pour objet la réduction, puis l'éradication totale de la pauvreté sur la planète. En 1992, la Mauritanie s'est engagée dans la voie du développement durable. Pour ce faire, l'État mauritanien a mis en place des politiques et des stratégies au niveau national, auxquelles il faut ajouter toutes ces conventions internationales relatives à la gestion et à la gouvernance environnementale qu'il a ratifiées. Il a également veillé à dynamiser les voies et moyens d'optimiser l'apport de la coopération technique et financière bilatérale et multilatérale (MEDD, 2012).

La gestion des ressources naturelles est un défi croissant. Cette gestion doit se faire en mettant en place des politiques plus raisonnables ou moins irresponsables de ces ressources halieutiques. Les politiques de gestion mises en place sont guidées par des approches nationales. L'ensemble de ces évolutions requiert de nouvelles dispositions institutionnelles et juridiques pour une gestion durable et responsable du patrimoine marin et côtier.

Problématique

Depuis le début du XXe siècle, les ressources halieutiques donnent des signaux de raréfaction. La principale cause est la surexploitation, c'est-à-dire une capture supérieure au potentiel de renouvellement des stocks. En 1946, une conférence sur la surpêche a eu lieu à Londres, mais celle-ci a connu un échec (Philippe, 2018).

L'économie mauritanienne repose sur l'exploitation des ressources halieutiques aussi bien que des ressources minières. Cet aspect constatable dans la région de Dakhlet Nouadhibou où la pêche, en premier lieu, et l'industrie d'extraction minières, en second lieu, sont les deux ressorts de l'économie locale.

12

Nous savons que le secteur de la pêche fait face à des problématiques de modification des écosystèmes marins, d'exploitation intensive et de pollution des eaux (hydrocarbures, métaux lourds...).

Ce mémoire abordera la question de la menace pesant sur les ressources halieutiques au regard des principes du développement durable, ou l'L'État mauritanien se trouve confronté à la question d'une gouvernance qui implique tous les acteurs.

À ce sujet plusieurs questions se posent : comment faut-il gérer les ressources halieutiques dans la région de Dakhlet Nouadhibou ? Quels sont les plans d'action mis en place pour que les activités liées aux ressources halieutiques soient durables ?

Pour répondre à ces questions, nous avons formulé des hypothèses :

? Face à la dégradation des ressources halieutiques, les politiques de gestion mises en place seraient-elles efficaces ?

? Les pêcheurs des flottes hauturières (UE, Russes, Japonais et Chinois, etc) devraient être au centre pour une pêche durable et responsable.

Méthodologie

Ce mémoire s'appuiera sur les données que nous avons récoltées en bibliothèque, auprès d'organismes en charge de pêche et celles en charge de l'environnement et de développement durable en Mauritanie ainsi que toutes les autres organisations administratives qui sont impliquées de près ou de loin dans cette problématique. Par ailleurs nous nous pencherons sur des mémoires, des thèses de doctorat, des documents et articles scientifiques axés sur la gestion des ressources halieutiques, par exemple les travaux de IMROP, UINC, WWF et de FAO, y ont contribué. S'y ajoutent des interviews avec des professionnels qui exercent dans le secteur de la pêche ou qui investissent dans les centres de recherches. Ces interviews ont été réalisées sur Skype et par téléphone.

Ainsi, ce travail se présente en deux parties, structurées en trois chapitres chacune. En première partie nous aborderons le diagnostic sectoriel :

- Contexte relatif aux ressources halieutiques. Cette partie présente brièvement la zone de Nouadhibou, la situation sur les ressources halieutiques, l'exploitation (typologies de pêche), l'aquaculture ainsi que les impacts et les risques pesant sur les ressources halieutiques.

- Les dynamiques économiques et sociales du secteur de la pêche : ce chapitre traite de la contribution des ressources halieutiques à la rentabilité en terme économique ainsi que les apports sociaux, la valorisation et la transformation des produits halieutiques.

- Les impacts et les risques auxquels sont exposés les ressources halieutiques (de nature directe et indiscrète).

En deuxième partie, elle se porte sur la gestion responsable pour un développement durable des ressources halieutiques de la région de Dakhlet :

- Gestion durable et responsable de la pêche, de l'aquaculture, les différentes approches de gestion durable des ressources halieutiques et la notion de responsabilité dans l'application des politiques mises en place.

- La gouvernance des ressources halieutiques de la région de Dakhlet Nouadhibou. Elle s'intéresse aux politiques mises en place pour maintenir les ressources halieutiques et les outils mis en oeuvre pour l'application d'une approche écosystémique, celle-ci suggère l'implication de tous les acteurs ainsi que la prise en compte de l'environnement côtier et marin et celle de l'ensemble des espèces à valeur commerciale ou non.

- Les conditions d'une pêche durable, la nécessité de mettre en place l'approche systématique comme application dans le domaine de la pêche pour atteindre la durabilité des ressources halieutiques.

13

Enfin nous terminerons par une conclusion et des recommandations.

14

Chapitre I : Contexte relatif aux ressources halieutiques

Ce chapitre abordera la problématique du bilan de l'évolution, de la situation des ressources halieutiques et du rythme de l'exploitation de ces dernières. Dans cette section, nous faisons une présentation sommaire de la ville de Nouadhibou et des ressources halieutiques pour donner une idée de l'abondance et de la grande variété des poissons mauritaniens. En ce qui concerne l'aquaculture, elle en est qu'à l'expérimentation. Il y a des tentatives qui ont échoué en raison d'une forte présence de métaux lourds.

Au niveau des ressources halieutiques, nous aborderons les ressources démersales, les Poissons et les espèces pélagiques.

Une modification sur le code de pêche a été faite en 2015. L'arrêté n°1724 fixe les types de concessions, les espèces ciblées, les supports de droit et les engins de pêches. Les types de concessions octroyés sur les eaux mauritaniennes sont destinés aux régimes nationaux et régimes internationaux ((UE, Russie, Ukraine, Chine, Sénégal). En 2014 et 2015, les captures ont atteint 1 800 000 tonnes. Les flottes mauritaniennes restent faibles par rapport à celles des étrangers (CSC, 2018).

1. Présentation de la ville de Nouadhibou

La ville de Nouadhibou a une superficie de 132 000 ha, la superficie des terres est de 72 000 ha. La ville se situe au Nord-Ouest de la Mauritanie. En 2013, la population était estimée à 150 000 habitants. Elle est la capitale économique de la Mauritanie, elle est située sur la limite de la baie du Lévrier.

Le climat est très particulier car il est caractérisé par une température assez stable (aux alentours de 26° le jour), une pluviométrie quasi-inexistante et une humidité relative généralement faible en raison des vents dominants (Ghourbi, 2016).

La ville de Nouadhibou est dotée des infrastructures de base telles port commercial, port de pêche, port pétrolier, port minéralier, aéroport international, chemin de fer. Par ailleurs, la ville de Nouadhibou se trouve sur la façade maritime, elle présente des spécificités notoires par rapport à l'ensemble des autres villes du pays. La ville a un statut très privilégié pour les investissements nationaux ou étrangers.

L'ouverture sur une zone économique exclusive nationale (ZEE) a un potentiel actuel de capture d'environ 1 800 000 tonnes/an. La ville de Nouadhibou représenterait environ 52 à 54 % de la production totale de la pêche. Le port minéralier a été créé à 10 kilomètres au sud (Cansado) pour l'évacuation du minerai de fer de la S.N.I.M. (Société nationale industrielle et minière) qui arrive par voie ferrée des mines de Fdérik-Zouerate, à près de 700 kilomètres au nord de Nouadhibou (gisements de la Kédia d'Idjil) (Ghourbi,2016).

La ville de Nouadhibou offre un brassage culturel qui permet d'échanges enrichissants pour ceux qui y vivent, un lieu de concentration de cadres et de compétences. Au cours des dernières années, s'est produite une détérioration accrue de l'environnement à Nouadhibou sous le double effet, les actions de l'homme (rejets industriels, déchets solides et liquides, ...) et de la nature (ensablement, perte de la biodiversité, ...).

15

En effet, de par sa position géographique, la zone de Nouadhibou abrite des écosystèmes vulnérables particulièrement fragiles, exposés à des agressions et menaces de toutes sortes.

Le site de Nouadhibou souffre d'une pénurie d'eaux superficielles, le couvert végétal est inexistant, les sols sont pauvres et la dynamique éolienne est encore active.

La ville est une presqu'île, confrontée, comme de nombreuses villes en Mauritanie, au risque d'inondation. La Baie de Nouadhibou est menacée par l'érosion maritime ainsi que de la montée des eaux de mer qui détruit les rochers constituant la bande de protection naturelle de la ville et des habitations.

carte 1 : Présentation de la ville de Nouadhibou

- Upwelling

La zone mauritanienne est caractérisée par l'un des quatre écosystèmes d'upwelling. L'upwelling, c'est la remontée d'eau profonde. C'est un phénomène océanographique qui se produit lorsque de forts vents marins, généralement des vents saisonniers, poussent l'eau de surface des océans laissant ainsi un vide où peuvent remonter les eaux de fond et avec elles une quantité importante de nutriments ou bien de déchets. Les phénomènes de remontée d'eau ont pour conséquence : une mer froide et riche en phytoplancton. Concrètement pour les pêcheurs, la remontée d'eau se traduit par une augmentation importante du nombre de poissons. En

Mauritanie, particulièrement à Nouadhibou, l'upwelling se produit très près de la côte par vents modérés et y est permanent. Dans la zone de Nouakchott, ce phénomène n'est présent que neuf mois sur douze mois. Le facteur responsable est la latitude. L'upwelling offre un merveilleux champ d'observation pour une palette complète des situations écologiques sur une zone relativement réduite.

16

Figure 1: Schéma de formation d'un upwelling 2. Les ressources halieutiques de la ZEE

Comme nous l'avons vu précédemment l'upwelling confère à la zone nord de la Mauritanie et à la ville de Nouadhibou en particulier, sa richesse en ressource halieutique. Au niveau de cette richesse très diversifiée, nous trouvons des mulets, des courbines, des thons et bonites, des requins et des raies, des clupéidés (sardinelles, sardines, éthmalose etc.), de l'anchois, des mérous, des soles, des céphalopodes et des crustacés.

Nous avons classé les ressources halieutiques en deux grands groupes : les ressources démersales et les ressources pélagiques.

2.1. Les ressources démersales

Les ressources démersales sont composées principalement de Mollusques céphalopodes : seiches, calamars, poulpe), des Poissons (daurades, merlus, mérous, soles, raies, requins, rougets...) et des Crustacés (crevettes, langoustes, crabes profonds). Elles vivent à proximité du fond sans en y être forcément inféodées. Depuis plusieurs décennies, elles sont confrontées à une intense exploitation tant par des flottilles artisanales qu'hauturières, nationales ou étrangères.

2.1.1. Les céphalopodes

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Ces espèces, économiquement très importantes, sont les plus abondantes dans les eaux de Nouadhibou. Elles ont connu une augmentation à la fin des années soixante. La famille de céphalopodes regroupe trois espèces : le poulpe, les seiches et le calamar.

- Le poulpe : c'est une composante majeure des pêcheries démersales. Il constitue l'espèce la plus recherchée de la famille des céphalopodes. En principe, il est exploité toute l'année avec cependant deux périodes exceptionnelles, de janvier à mars et surtout de juin à octobre, période pendant laquelle son abondance est maximale. L'exploitation du poulpe se fait en fonction des saisons hydrauliques. De janvier à mai en saison froide ; de juin à juillet pendant la saison de transition froide-chaude et enfin pendant la saison de transition chaude- froide de novembre à décembre (Gilly et Maucorps, 1987).

- Les seiches : elles rentrent dans la capture de la pêche commerciale en Mauritanie notamment à Nouadhibou. Elles sont parmi les espèces les plus abondantes. Elles se trouvent dans différents milieux sur le plateau continental, souvent à des profondeurs allant de 10 mètres à plus de 100 mètres. La ponte de cette espèce a lieu sur les profondeurs de 10 à 50 mètres (IMROP, 2014).

- Les calmars : les calmars sont constitués principalement par les deux familles suivantes :

§ Les ommastrephides qui sont des calmars de taille moyenne à grande, néritiques et océaniques (puissants nageurs). Elles regroupent l'Encornet rouge (Illex coindetii), l'Encornet souffleur (Todaropsis eblanae) et le Toutenon angolais (Todarodes sagittatus).

§ Les loliginidés ont une taille moyenne (40 cm) et habitent le long de la côte du plateau continental et, principalement dans les eaux tempérées et chaudes. Ils sont représentés dans les eaux mauritaniennes surtout par les Encornets (Loligo vulgaris) et les Casserons africains (Allotheutis africana). Cette famille est la plus importante du point de vue de l'exploitation. La période de ponte, pour cette espèce, se situe entre la fin de l'hiver et le début de l'automne (Cheikh Abdellahi, 1997).

2.1.2. Poissons démersaux

L'exploitation de ces espèces se fait selon les saisons, le secteur et le faciès du substrat. Elles sont réparties en poissons démersaux mais très diversifiés : les merlus, les sparidés et les sciaenidés.

- Les merlus : Il y a trois types de catégories qui sont : le merlu blanc ou européen (Merlucius merlucius), et le merlu noir ou sénégalais (Merlucius senégalensis) et le merlu mauritanien (Merluscius poli). Ils débordent et recouvrent le large des côtes de Nouadhibou. La pêche de ces poissons se fait entre 140 et 750 mètres de profondeur (COPACE, 1978).

- Les sparidés qui regroupent près de cent espèces de poissons. Nous pouvons y trouver des espèces telles que les pagres, dentex vivant sur les fonds rocheux des plateaux continentaux dans les profondeurs entre 10 et 200 mètres (Bay Nouailhat A, 2006).

- Les scianidés : ils sont importants dans le commerce en Afrique de l'Ouest et constituent l'une des principales ressources des côtes mauritaniennes. L'espèce la plus connue de cette famille est la courbine (Argyrosomus regius). Elle est très abondante dans les eaux du Nord particulièrement dans le parc de Banc d'Arguin et la baie du Lévrier (IMROP, 2002).

2.1.3. Les Crustacés et les Bivalves

2.1.3.1. Les crustacés

Les crustacés (du latin crusta, croûte) sont des animaux formant un sous-embranchement des arthropodes, comprenant notamment les crevettes, les langoustes et les crabes.

- Les crevettes : Il existe 29 types d'espèces dont trois sont principalement exploitées :

§ Les gambas (Parapenaeus longirostris) qui sont pêchées de jour sur les fonds de 200 à 400 mètres,

§ Langostino (Penaeus notialis) qui est pêchée de nuit au niveau du plateau continental sur des fonds de 10 à 50 mètres,

§ Alistado (Aristeus varidens) et cangrejo et (Geryon maritae) sont pêchés de nuit entre 400 et 800 mètres (Thiam, 1988).

- Les langoustes : il y'a deux types de langoustes en Mauritanie :

§ Les langouste rose (Palinurus mauritanicus) : nous les rencontrons dans les zones rocheuses et au bord du plateau continental à des profondeurs comprises entre 200 et à 350 mètres.

§ Les lsangoustes vertes (Panulirus regius) vivant dans les eaux chaudes et très côtières.

- Le crabe profond (Geryon maritae) : il est pêché en même temps que les crevettes aux même profondeurs par des flottilles étrangères (Diop et Kojemiakine, 1995).

2.1.3.2. Les Bivalves (praires)

Ce groupe de mollusques comprend environ 30.000 espèces, dont les plus exploitées sont les moules, les huîtres et les palourdes. Nous les trouvons aussi bien en eau douce qu'en eau salée dans des fonds côtiers sablo-vaseux allant jusqu'à 100m de profondeur. Elles ont une taille comprise entre 45 et 70mm. La pêche pratiquée est la drague ou le chalut chaud de fond (IMROP, 2006).

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2.2. Les ressources pélagiques

Elles sont plus abondantes dans les eaux de la région de Nouadhibou et vivent à la surface ou en pleine eau. En général, elles se déplacent en bancs, en fonction de l'upwelling et se nourrissent de zooplancton et du phytoplancton. Les captures de ces petits pélagiques ont atteint 1638000 tonnes en 2018 (IMROP, 2019). Ces espèces sont regroupées en deux : les pélagiques hauturières qui regroupent le thon albacore, le listao et le patudo et les espèces pélagiques côtières. Les pélagiques les plus exploités sont principalement les sardinelles, les chinchards, les anchois et les thons.

2.2.1. Les clupéidés

Cette espèce comprend trois catégories à savoir la sardine et les deux sardinelles ; elles vivent en groupe.

- La sardine (Sardina pilchardus) : elle se trouve dans toutes les eaux salées de la Mauritanie et est très abondante dans les eaux de Nouadhibou au mois de mars. Elle se reproduit en décembre et au mois de mars. Son exploitation est importante dans la région de Nouadhibou (Denis.B, 1988).

- Les sardinelles : elles sont de deux sortes : la sardinelle ronde (Sardinella aurita) qui se reproduit entre septembre et décembre et la sardinelle plate (Sardinella maderensis) qui se reproduit de janvier à mai. Comme la sardine, les sardinelles sont très abondantes sur les eaux mauritaniennes. La sardinelle plate se trouve en général entre 0 et 50 mètres tandis que la sardinelle ronde vit sur le plateau continental entre 150 à 200 mètres (Maigret, 1972).

2.2.2. Les carangidés

Cette famille se répartit dans un espace géographique très vaste. Elle est composée de trois espèces. Dans la région de Nouadhibou, nous avons l'espèce chinchard européen (Trachurus trachurus), chinchard africain (Trachurus trecae) et chinchard jaune (Carnax rhonchus). Elles vivent sur le plateau continental. Les juvéniles de ces espèces vivent près du fond (Maigret, 1972).

- Le chinchard européen : cette espèce se répartit sur la côte à plus de 300 mètres et sur le plateau continental à plus de 100 mètres.

- Le chinchard africain : cette espèce se trouve dans tout l'Atlantique et y est présente durant toute l'année mais est plus fréquente de mai à juillet et octobre. La

reproduction de cette espèce s'étend sur toute l'année avec deux grandes périodes mars-juin et août-octobre (Nuria, et al..., 1992).

- Le chinchard jaune est omniprésent dans les eaux tropicales de l'Afrique de l'Ouest. Il est abondant dans la zone côtière (Oumou koulsoum et Sidi aly, 2009).

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2.2.3. Les scombridés

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Cette espèce vit en bancs au-dessus du plateau continental entre 150 à 200 mètres. Le maquereau (Scomber colias) est une espèce cosmopolite, côtière. C'est une espèce qui a la capacité de migrer entre début avril et elle est abondante dans les eaux du Nord en mai et octobre- novembre (Maigret, 1972).

2.2.4. Les engraulidés

Dans cette famille, une seule espèce est présente dans les eaux de Nouadhibou. Anchois (Engraulis encrasicolus) est une espèce de petite taille qui vit en groupe dans les eaux profondes pouvant aller jusqu'à 400 mètres. Elle apparaît dans les eaux de Nouadhibou en période froide à des températures situées entre 18 et 20° C, sa reproduction s'étale sur toute l'année (Maigret, 1972).

2.2.5. Les mugilidés

Dans cette famille, nous retrouvons les mulets. Ce sont des poissons côtiers qui vivent dans les lagunes littorales et qui peuvent être retrouvés dans les eaux douces. Ce sont des euryhalines et eurythermiques migrateurs dans le sens Nord - Sud, leur production se fait en mer. Il existe des mulets jaunes, des mulets noirs et d'autres espèces (Ould Taleb, 2007).

- Le Mulet jaune (Mugil cephalus) est l'espèce caractéristique des eaux du Nord de la Mauritanie ù il fait l'objet d'une pêche traditionnelle au filet encerclant maillant. La reproduction se fait entre mars et septembre et son développement se fait sur des petits fonds de la baie de l'Archimède de la baie du Lévrier (IMROP, 2008).

- Le Mulet noir (Mugil monodi) : C'est l'espèce la plus abondante dans la baie du Lévrier et vit en groupe. Il est exploité de façon intensive au filet tournante.

3. Les pêcheries

Le code de la pêche de 2015 définit la pêche comme tout acte fait dans l'objectif de capturer des espèces vivantes dans le milieu aquatique. Différents facteurs peuvent être à l'origine : la subsistance, l'exploration, la recherche scientifique, les techniques et le commerce. Il est important de connaître le système d'exploitation des ressources halieutiques. La pêche est une activité importante dans les eaux mauritaniennes, notamment à Nouadhibou. Elle a un potentiel très important pour le développement économique et social. Elle représente 50 % de l'économie mauritanienne selon les rapports de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP) et de la FAO.

Le potentiel du tonnage des captures des ressources halieutiques se situe entre 1 500 000 et 1 700 000, dont les ressources démersales (céphalopodes) 45000 à 50000 tonnes, les ressources en crustacés (crevette et langouste) environ 300400 tonnes, les pélagiques (petits compris entre 1 100 000 et 1 200 000 tonnes et grands pélagiques compris entre 25 000 et 30 000 tonnes) et le potentiel des Poissons démersaux (soles, turbots et dorades...) est de 132 000 tonnes (Lionel K, Assane S et al, 2014).

Dans la région de Dakhlet Nouadhibou, nous pouvons distinguer des segmentations de pêche catégorisées en trois types :

l

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La pêche artisanale (nationale et affrétée) ;

l La pêche côtière (nationale, affrétée et étrangère) ;

l La pêche hauturière (nationale, affrétée et étrangère).

3.1. La pêche artisanale et côtière

Elle a connu un essor spectaculaire ces deux décennies dans le monde particulièrement dans les pays riches en produits halieutiques. La pêche artisanale joue un rôle important dans l'approvisionnement des marchés de Nouadhibou et de Nouakchott. La FAO définit la pêche artisanale et côtière comme une pêche traditionnelle pratiquée par des ménages de pêcheurs. Ces derniers utilisent des quantités relativement faibles de capital et d'énergie, des engins de pêche relativement petits, effectuent de courtes sorties de pêche et travaillent principalement pour la consommation locale » (Marhiesen, 1984). La pêche artisanale et côtière dépend étroitement des conditions environnementales et des ressources halieutiques ciblées.

Elle a un caractère multiforme et diversifié. Elle peut se faire par pied et par des navires pontés ou non, motorisés ou non, de longueur inférieure ou égale à 14m dont le moteur a une puissance inférieure ou égale à 150 Cv et utilisant des engins passifs sauf senne tournante. Pour la pêche artisanale, la concession des quotas est collective.

Dans la pêche artisanale divers engins sont utilisés en en fonction des espèces ciblées :

- La concession de pêches artisanale des céphalopodes : les engins utilisés sont les pots à poulpes, des casiers, de la turlutte et le filet trémail.

- La concession de la pêche artisanale des crustacés : nous trouvons des engins tels que les filets maillants, les filets trémails et les casiers.

- La concession de la pêche artisanale des poissons dermersaux : elle utilise des engins des lignes, des filets maillants, des casiers, des filets trémails et de la palangre.

- La concession de la pêche artisanale des poissons pélagiques : les engins utilisés sont les filets maillants, se palangre, filets encerclants, senne, tournante et la ligne.

- Pour les mollusques, c'est le ramassage et la plongée.

La pêche côtière se fait par des navires motorisés, de longueur inférieure ou égale à 26m mais aussi des navires motorisés, de longueur inférieure strictement à 60m pour les pélagiques. Il faut souligner qu'il n'y a pas de moyen de congélation et les engins passifs n'utilisent ni chalut ni drague. Comme la concession de la pêche artisanale, la pêche côtière possède ses propres engins. La concession est individuelle exceptée celle des Mollusque, qui est collective et nombre d'unités autorisées. Pour la concession de la pêche côtière des céphalopodes, des crustacés et des poissons dermersaux, les engins utilisés sont les mêmes que ceux de la pêche artisanale.

- La concession de la pêche côtière de poissons pélagiques se segmente en trois :

o Segment1 : les senneurs sont inférieurs à 26 m, les engins utilisés sont les filets maillants, la palangre, les fils encerclant et la senne tournante.

o Segment 2 : Les senneurs sont de 26 à 40 m et les engins utilisés sont les filets encerclants.

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o Segment 3 : les senneurs et les chalutiers pélagiques sont de 40 à 60 m, les engins

utilisés sont les sennes et les chaluts pélagiques (boeuf et simple).

Dans les eaux de Nouadhibou, il y a une domination des pirogues traditionnelles faites à partir

d'un tronc d'arbre. Selon les scientifiques de l'Institut mauritanien de recherche
d'océanographique et des pêches (IMROP), il existe d'autres types de pirogues (en bois, en plastique, en aluminium et lanches).

3.1.1. Les captures de la pêche artisanale et côtière

La quantité des captures est passée de 29000 tonnes en 2006 à 183000 tonnes en 2018. Cette production comprend plus de 200 espèces particulièrement les ressources démersales. Les cinq dernières années, les poulpes sont les plus ciblés, la moyenne est de 22% de la capture totale (IMROP, 2019).

Nous observons une augmentation de la PAC durant 2011 avec 12000 sorties et à 30000 sorties en 2015. Cette augmentation est liée à la forte demande des usines de transformation des poissons et l'arrivée des engins tels que les senneurs pélagiques. E 2014, la capture des thons particulièrement les tons mineurs représentaient 500 tonnes (CSC,2014). En 2015 une enquête a été réalisée sur les engins utilisés dans la pêche artisanale. À Nouadhibou les enquêteurs ont enregistré 134 pirogues qui travaillent avec des sennes tournantes suivies de Nouakchott avec 113 pirogues. La capture des espèces pélagiques particulièrement les sardinelles, les éthmaloses était estimée plus de 272 000 tonnes l'année 2015, la moyenne des captures des sardinelles est de 70% (IMROP 2019).

Figure 2: L'évolution des captures des pélagiques (éthmalose, Sardinelle plate et ronde) (source : CSC,2016)

En 2013 une importante capture de poulpes a été réalisée grâce aux pots, aux casiers et aux turluttes, avec 75 % à Nouadhibou et 15% la zone du centre et PNBA. Les poulpes sont présents sur tout le littoral mauritanien, ils ont une croissance rapide et variable. La capture varie en fonction des saisons, l'illustration est faite sur le graphique ci-dessous. La même

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année, la capture de thiof a atteint plus 1000 tonnes, elle est destinée à l'exportation à l'état frais. Ce tonnage est reparti ainsi : 47 % dans la zone de Nouakchott, 37% à Nouadhibou et les 16% au PNBA et dans la zone du centre (Mohamed Lemine et Cheikh Baye, 2015).

Figure 3: L' évolution des captures du poulpe par mois et par zone (source IMROP, 2013)

La FAO souligne que la capture artisanale et côtière des courbines est estimée 37000 tonnes, ce qui représenterait 37% de la production mondiale. Cette capture repartie avec 65% dans la zone de Nouadhibou, 21 % à Nouakchott et le reste reparti entre le sud de Nouakchott et le PNBA (Mohamed Lemine et Cheikh Baye, 2015).

3.2. La pêche hauturière

Elle est opposée à la pêche côtière et artisanale et autrefois appelée pêche industrielle. Elle est apparue dans législation de 2015 et le code de la pêche, définie comme toute pêche pratiquée par des bateaux (navires) ayant des puissances motrices et des dimensions importantes. Les navires européens et asiatiques sillonnent les eaux marines mauritaniennes précisément la zone de Nouadhibou. Ils exploitent les ressources pélagiques et démersales. La pêche hauturière, c'est toute pêche commerciale pratiquée avec des navires ayant des caractéristiques autres que celles définies pour les deux premiers types.

La FOA définit la pêche Industrielle ou hauturière toute pêche apportant la majeure partie des captures en poissons et d'autres ressources halieutiques, les chalutiers sont compris entre 30 à 50 m pour des marées de 10 à 15 jours. La concession des quotas de la pêche hauturière est individuelle sauf pour les mollusques.

Comme les deux premières, la pêche hauturière utilise des engins qui lui sont propres :

- La concession de la pêche hauturière des pélagiques utilise des engins tels que les chaluts et les sennes.

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- La concession de la pêche hauturière des thonières utilise des engins tels que les lignes et les sennes.

- La concession de la pêche hauturière des céphalopodes et des crevettes utilise des engins tels que les chaluts, les casiers et les nasses.

- La concession de la pêche hauturière des merlus et des poissons dermersaux autres que les merlus utilisent des engins tels que les chaluts, les lignes et les filets.

- La concession de la pêche hauturière des crabes profonds et la langouste verte utilise des engins tels que les casiers, les filets maillants et les nasses.

- La concession de la pêche hauturière d'autres mollusques utilise des engins tels que les filets et autres engins autorisés.

3.2.1. Les captures de la pêche hauturière

Les captures totales réalisées par les 4000 navires nationaux de la flotte industrielle et artisanale furent de 363 000 tonnes en 2014 et 389 000 tonnes en 2015. Les captures réalisées par la flotte mauritanienne restent donc faibles. La quantité restante de captures est détenue par les flottes de longue distance ou de bateaux qui ont accès au régime ouvert de licences (UE, Russie, Ukraine, Chine) (CSC, 2014).

Comme nous l'avons évoqué précédemment la plus grande partie de la pêche hauturière est pratiquée par des flottes étrangères. La pêche hauturière est responsable de 90% des captures, elle compte plus de 140 navires dont 90 % sont des congélateurs et 10 % autres se concentrent à la capture des crustacés (IMROP 2013). La pêche hauturière a connu une évolution spectaculaire et a mis des engins très puissants pour la capture des espèces. Plus de 400 navires recensés 2019 pour la capture des espèces démersales, les céphalopodes sont les espèces dominantes dans ces captures (IMROP 2019).

Ces dernières années une forte présence des nouveaux navires dans les eaux mauritaniennes particulièrement les eaux de la zone Nord (flottes japonaises et chinoises). Ces flottes ciblent en grande partie les espèces démersales (céphalopodes, les crustacés poissons, crabe et langouste). La capture de ces ressources démersales représente environ 20 % notamment les céphalopodes (le poulpe) et les crustacés avec 10 % (CSC, 2018). En outre la majeure partie de ces captures est essentiellement destinée à l'étranger.

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Figure 4: L'évolution de la capture des céphalopodes entre 1989-2019 (source IMROP 2019)

L'année 2013 a été marquée par une forte présence de navires hollandais venus pêcher des petites espèces pélagiques. La pêche hauturière des pélagiques se fait à 50% pendant la saison froide. Il y a une forte présence de sardines, de sardinelles et de thons. Sur la même période les flottes étrangères (russes, ukrainiennes etc...) ciblent les maquereaux et les chinchards (CSC,2014).

Les ressources pélagiques sont les plus concernées par l'exploitation des usines de transformation. En 2018, la capture s'élevait à 1 230 000 tonnes des espèces pélagiques en Mauritanie, avec 80 % issue de la pêche hauturière à Nouadhibou. L'ensemble du débarquement de la pêche hauturière se fait à Nouadhibou (CSC, 2018).

En 2019, IMROP a fait une évaluation sur l'état des stocks des certaines espèces présentes dans les eaux mauritaniennes particulièrement à Nouadhibou voire le tableau ci-dessous.

Tableau 1: L'état des stocks des certaines espèces démersales et pélagiques (IMROP 2019)

Stock

Etat

Poulpe

Pleinement exploité

Seiches

Sous-exploité

Calamar

Sous-exploité (sous-estimé)

Langostino

Sous-exploité

Gamba

Sous-exploité

Langouste

Surexploité

Merlus

Pleinement exploité

Sardinelle ronde

Surexploité

Sardinelle plate

Pas pleinement exploité

Chinchard Jaune

Pas de diagnostic

Éthmalose

Surexploité

Chinchard noir

Surexploité

Chinchard de l'Atlantique

Pleinement exploité

Anchois

Pas de diagnostic

Thon

Surexploité

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Sardine

 

Sous-exploité

Maquereau

Pleinement exploité

3.3. L'aquaculture

Dans la loi n ° 2015-017 pour le code des pêches maritimes, l'art 54 définit l'aquaculture, toutes activités d'élevage des espèces animales et végétales dans le milieu marin pour des fins commerciales. L'aquaculture peut prendre plusieurs formes :

- La mariculture qui consiste à faire de l'élevage des poissons dans un milieu marin ;

- L'algoculture consiste à faire des cultures des algues dans un milieu marin ;

- La conchyliculture consiste à faire de l'élevage des mollusques bivalves dans un

milieu marin ;

- La mytiliculture consiste à faire de l'élevage des mollusques bivalves de la famille des

Mytilidé ;

- La carcinoculture consiste à faire de l'élevage des crustacés.

Avec la surexploitation des ressources halieutiques, il est impératif de trouver une alternative à la pêche. L'aquaculture est devenue nécessaire pour l'alimentation de la population. L'aquaculture en Mauritanie n'offre pas de croissance suffisante en matière de produits halieutiques.

L'aquaculture est un moyen qui permettra d'assurer l'offre en espèces halieutiques et la satisfaction de la sécurité alimentaire. Selon les spécialistes du groupe atelier mariculture, elle peut avoir des impacts positifs sur l'environnement marin, mais elle peut contribuer au repeuplement des espèces surexploitées. En 2010, un projet aquaculture (conchyliculture) pour un élevage des coquillages (huîtres et les moules) était mis en place. Il y a eu une tentative de faire de l'aquaculture des juvéniles du poulpe et du tilapia à Nouadhibou mais il y a une forte mortalité de ces juvéniles (IMROP 2011). Selon des experts de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP), ces projets étaient des expériences.

Il semblerait que l'échec de ces projets est dû à la concentration élevée de cadmium. Lors de mon interview avec un scientifique de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP), il semble que le ministère des pêches et de l'économie maritime mettra un plan de développement d'aquaculture dans certaines régions. Il faut souligner que l'aquaculture est une nouvelle opportunité. Selon les experts interrogés ont souligné que le ministère des pêches et de l'économie maritime mettra un plan développement d'aquaculture dans certaines régions. Il faut souligner que l'aquaculture est une nouvelle opportunité.

Conclusion du chapitre :

Dans ce chapitre nous avons vu que la pêche dans les eaux nord de la Mauritanie a pris une importante évolution. La ville de Nouadhibou est une plaque tournante de la pêche due à une forte présence de la biodiversité marine. En somme ce chapitre nous a permis de comprendre quel est l'état de la pêche hauturière et de la pêche artisanale ainsi d'appréhender la situation actuelle de l'état de la biodiversité marine dans le secteur de la pêche. Quant à l'aquaculture,

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elle reste sous forme expérimentale. Les tentatives de la mariculture n'ont pas connu le succès escompté. Cet échec est dû à une forte présence de cadmium sur les eaux.

Chapitre II : La dynamique sociale et économique du secteur de la pêche

Avant les années 70, l'agriculture était la principale activité, mais depuis que la sécheresse a frappé la Mauritanie, la majorité des peuples s'est convertie à la pêche. Comme la pêche est une activité génératrice d'emplois, la ville de Nouadhibou a connu d'importants exodes progressifs et continuels et attire les peuples du sud, du centre de la Mauritanie et les étrangers.

L'État mauritanien est conscient de l'importance des ressources halieutiques et sa nécessité pour l'économie. Par ailleurs, ce chapitre a pour objectif de décrire l'importance des espèces marines dans la société mauritanienne particulièrement celle de la population de Nouadhibou.

Il est nécessaire de souligner que les ressources halieutiques sont d'un apport économique non négligeable pour la Mauritanie. Elles jouent un rôle essentiel dans l'alimentation de la population et dans la création d'emploi.

Dans ce chapitre nous aborderons la création des emplois, les recettes budgétaires et devises générées par les ressources halieutiques, la participation des ressources dans la sécurité alimentaire, la filière de valorisation et la transformation, et pour finir, nous parlerons des infrastructures et la distribution des produits halieutiques.

1. La création des emplois

Selon la FAO en 2016, le secteur de la pêche a permis à 59,6 millions de personnes de travailler, soit 7 % du total (FAO 2018). La filière de la pêcherie génère beaucoup d'emplois au niveau national, notamment la localité de Nouadhibou. Elle génère des emplois directs et indirects. En termes d'emploi, la pêche artisanale connaît une augmentation. En effet, de nombreuses personnes travaillent dans le secteur de la pêche artisanale dans la ville de Nouadhibou. Ainsi, il est passé de 8460 personnes en 2006 pour atteindre 13 363 personnes en 2010 (IMROP, 2010). Les pêcheurs artisanaux nationaux connus sous le nom de « moles » sont en général un petit groupe de 4 à 8 personnes dans un navire.

En 2019, l'IMROP a recensé plus de 226 304 personnes qui travaillent dans le secteur de la pêche, ce qui équivaut à 58000 emplois et représente 4% de la population active (IMROP, 2019). Il convient toutefois de souligner que ce secteur crée des emplois directs et indirects. Les emplois directs regroupent les pêcheurs et la main d'oeuvre des navires. Les emplois directs générés sont estimés à 53890 pêcheurs, 2248 mareyeurs, 8394 personnels d'usines et d'entrepôts. Le nord (Nouadhibou) concentre 51% des actifs du secteur de la pêche, dont 26% se trouvent dans la ville de Nouakchott, 13% dans le centre et 10% au PNBA et la zone sud de Nouakchott (IMROP, 2019).

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Figure 5: La segmentation de l'emploi direct par zone (source : IMROP 2019)

Les emplois directs dépendent des navires, de l'intensité de travail et les technologies utilisées mais aussi de la rentabilité. Le secteur de la pêche est largement dominé par les hommes qui représentent 97°% des actifs. Les femmes sont minoritaires et certaines travaillent par obligation, pour nourrir leurs familles. Les femmes travaillant sur le secteur de la pêche maîtrisent le métier et rencontrent des contraintes sur les conditions de travail. Elles sont réputées pour la préparation des oeufs de mulet et la poutargue dont les étrangers sont friands. En revanche les femmes sont marginalisées sur la question de l'économie de la Mauritanie. L'emploi indirect est estimé à 161670, en utilisant un ratio de 3 pour 1 soit (1 pêcheur actif génère 3 emplois dans les services) (IMROP, 2019).

2. Recettes budgétaires et devises

La valeur ajoutée de la pêche a connu une croissance continue, passant de 2,9 Milliards Ouguiyas (UM) en 2014 à 6,2 milliards Ouguiyas (UM) en 2018. La part de la pêche dans le PIB du secteur primaire est passée de 7.1% en 2014 à 13.3% en 2018. Cette tendance a été

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enregistrée également au niveau du PIB total qui est passé de 1.8% en 2015 à 3.3% en 2018 (IMROP, 2019).

En effet, les recettes de l'état provenant du secteur de la pêche représenteraient 29%. Ces recettes étaient reparties avec 45% des céphalopodes, 30% des crustacés, 15% des espèces pélagiques, 7% de merlus et d'espèces démersales, les thons représentent 2% (CSC,2018).

Les recettes tirées des produits halieutiques ont doublé : en 2015, elles se chiffraient à 4,8 milliards Ouguiyas (UM) tandis qu'en 2018, elles ont atteint 9 milliards Ouguiyas (UM) (IMROP, 2019). Entre autre, les recettes budgétaires provenant de la pêcherie des céphalopodes se subdivisent ainsi : 79% des navires étrangers, navires nationaux 14 % et les activités de la pêche artisanale 7%. Il faut souligner néanmoins que le secteur de la pêche offre un PIB entre 4 et 10 %, ce qui équivaut entre 35 et 50% d'exportations de la Mauritanie (CSC,2018).

Les recettes budgétaires dépendent des accords de pêche entre la Mauritanie et l'Union européenne, cela représenterait plus de 80%, aussi 5 % de la contribution des flottes nationales. Le secteur de la pêche représente environ un quart de toute la richesse nationale et offre au pays une devise qui est de l'ordre de 40 % (CSC,2018). En outre une tendance a été enregistrée également au niveau du PIB total qui a évolué de 1.8% en 2015 à 3.3% en 2018 (IMROP, 2109).

Pour promouvoir l'exploitation et la commercialisation, l'État mauritanien a créé une unité qui qui est chargée de gérer ces dernières, la SMCP gère l'exploitation des produits halieutiques congelés et non transformés. Elle joue un rôle principal dans les négociations tout en défendant les intérêts des pécheurs nationaux. La SMCP est composée par un comité d'administration qui est constitué de 12 membres, dont 4 représentants de l'État et les 8 restants sont issus du secteur privé. L'État dispose de la majorité des capitaux de la SMCP, c'est-à-dire environ 70% mais se considère comme contrôleur et surveillant des exportations des produits halieutiques1.

La balance commerciale des produits halieutiques a connu une augmentation entre 2014 et 2017. Estimée en 2014 à 377 millions de dollars US en 2017 elle a atteint 624,8 millions dollars US, soit une hausse de 247,8 millions dollars US. En outre une valeur globale des exportations mauritaniennes est estimée à 172 millions dollars US en 2018. La pêche se positionne comme premier secteur d'exportation et assure 36% des valeurs totales contre 19% en 2014 (IMROP, 2019).

3. La sécurité alimentaire

Depuis le milieu du XXe siècle, la production halieutique a connu une croissance importante et contribue à la consommation mondiale. Elle occupe une place importante dans la sécurité alimentaire et dans la nutrition (FAO, 2018). Nous savons que la Mauritanie est un pays sous-développé et l'un des pays qui a un taux d'insécurité alimentaire élevé. Selon l'Indice de Développement Humain, la Mauritanie se placerait au 156em rang parmi 188 pays en 2014, le revenu de la grande majorité des Mauritaniens est faible (PNUD, 2018).

Ces produits halieutiques jouent un rôle dans l'alimentation de la population de Nouadhibou. Ils sont présents dans la vie quotidienne des populations et fortement présents sur les marchés locaux. L'apports des besoins de protéines dans les produits halieutiques n'est pas négligeable (Ababouch, 2006).

1SCMP- http://smcp.mr/?page_id=21

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En effet, l'apport des protéines à partir des produits halieutiques varie en fonction des régions, elle varie de 15 à 20 % des apports totaux des protéines animales. La consommation des ressources halieutiques en Mauritanie est faible par rapport aux pays voisins tels que le Maroc, le Sénégal. Cela est dû à l'enclavement des villes, aux obstacles de culture et aussi l'absence de la chaîne de distribution (Martinez et Braham, 2016).

Une enquête nationale effectuée en 2002 stipulait que la consommation en poisson en Mauritanie était estimée à 4,3 kg/an par habitant. Plusieurs études ont montré une évolution importante de ce chiffre. La quantité de poissons vendus sur les marchés locaux est estimée à 57 046 tonnes /an, soit 14, 6 kg/an par habitant (IMROP, 2019).

Les produits halieutiques issus de la pêche artisanale sont acheminés dans les marchés locaux. Ils se font à travers de nombreux circuits de distribution. La commercialisation de ces produits est faite par les négociants et les vendeurs au détail (mareyeurs). Ces derniers sont nombreux et très actifs au port de Nouadhibou. Certaines espèces sont très importantes dans la ration et le quotidien des mauritaniens particulièrement dans les grandes villes telles que Nouakchott, Nouadhibou.

En effet, les pélagiques sont les préférés des mauritaniens plus particulièrement les sardinelles, mais considérés comme les poissons des « pauvres », cela est dû à la quasi présence des arêtes. Ils se trouvent dans tous les marchés locaux. Par contre le thiof s'est fait rare dans les marchés locaux à cause de sa cherté, il est considéré comme le poisson des « riches ». S'ajoutant à ces espèces, le mulets (têtes bouillies avec l'eau salée ou l'eau de mer) qui est consommé par les maures pour leurs vertus contre certaines maladies notamment le diabète, la tuberculose et les rhumatismes. Les soles et le chinchard font partie des poissons dits pour « les riches » et leurs prix sont compris entre 600 et 1500 Ouguiyas (UM)/Kg sur les marchés locaux, ce qui équivaut entre 2 et 5, 5 euros (Bernardo et Mohamed Vall, 2004).

Toutefois, le contexte peut influer sur le prix des produits en question. Ce fut le cas en 2017, période durant laquelle le prix de la sardinelle a sensiblement augmenté. La raison de cette hausse fut la suspension des licences des pêcheurs sénégalais -n'ayant pas renouvelé leur licence de pêche suite à la nouvelle législation (seuls fournisseurs de ce type de poisson qu'ils obtiennent par la pêche artisanale).

Il convient de souligner que les produits halieutiques sont riches en vitamines et en minéraux. Ils jouent un rôle de complément dans certaines carences nutritionnelles. Pour les enfants et le femmes enceintes, ces produits halieutiques peuvent occuper une place importante dans le régime alimentaire et participe au développement neurologique, autrement dit, ils jouent sur la santé mentale, ont des effets positifs sur les maladies cardio-vasculaires et la régénération maculaire. Selon la FAO et L'OMS même en faible quantité, ils fournissent des nutriments, des vitamines, du calcium, du fer, de l'iode et des acides gras (FAO et OMS, 2011).

4. Valorisation et transformation des ressources halieutiques

Les ressources halieutiques sont utilisées dans l'alimentation mais aussi dans l'industrie de transformation. La FAO souligne que le poisson périt rapidement par rapport à d'autres aliments. La valorisation et la transformation se font dans les usines industrielles de la pêche qui se trouvent dans les capitales (Nouakchott et Nouadhibou) ainsi que la transformation artisanale. Les usines de transformation de la farine ont commencé en 2005 avec l'usine RIM-

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Fish et OMAURCI. Par conséquent depuis leurs installations ont connu de fortes demandes, occasionnant la construction de nombreuses autres usines dont les capitaux sont détenus par les étrangers à Nouakchott et à Nouadhibou (Mohamed Lemine et Braham, 2015).

En effet, l'industrie de la transformation et de la valorisation a connu une augmentation et la création de nouvelles usines dans la zone de franche de Nouadhibou. Depuis 2007, le nombre d'usines de valorisation et de transformation a connu une hausse et 70 % des usines sont localisées à Nouadhibou.

L'ONISPA est un centre créé en 2007 dont l'objectif est d'appliquer les bonnes pratiques de qualité, de l'hygiène et les réglementations nationales et internationales et les réglementations internationales et nationales. Il fournit également des avis scientifiques et techniques vis-à-vis des établissements du secteur de pêche et des ressources halieutiques. L'ONISPA contribue à la labélisation des produits halieutiques et fait des inspections de ces produits. En 2014 l'office National d'Inspection Sanitaire des Produits de la Pêche et de l'Aquaculture avait agréé 91 unités dont 68 destinées à la consommation des humains et le reste pour l'usage des animaux. Dans ces 68, 45 sont localisées à Nouadhibou et les 23 à Nouakchott (ONISPA, 2015).

Tableau 2 :L'évolution des usines de transformation et valorisation (Nouakchott- Nouadhibou) (source ONSIPA : 2015)

Dans ces usines 97 % de la production transformée est destinée au marché Européen. La capacité de traitement de ces usines avoisine les 5000 tonnes/jour. Les usines de la filière de transformation et valorisation des produits halieutiques permettent d'obtenir deux produits (farine et huile). Une grande partie de ces usines utilise la technologie chinoise. Les espèces sardinelles et éthmalose occupent une place très importante dans la transformation et la valorisation. Ces espèces ont passé de 20.000 tonnes en 2006 pour passer en 300000 tonnes en 2019 (IMROP, 2019). L'usine OMAURCI S.A est une usine de transformation à Nouadhibou, implantée en 2005 et peut traiter plus de 400 tonnes de poissons par jour. En 2013, L'OMAURCI s'était lancé sur un projet de transformation en pattes de poissons.

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Figure 6: L'évolution de la quantité des espèces transformées (source : IMROP, 2019)

Comme nous l'avons vu précédemment, les espèces pélagiques sont très abondantes dans la filière de transformation et de valorisation. Elles sont riches en acides aminés (histidine), conservées à une température comprise entre 7 °à 10 °C. L'approvisionnement des usines commence au débarquement suivi du transport. Celui-ci qui se fait par des camionnettes, arrivant à l'usine. Certaines usines ont leurs propres outils pour acheminer les poissons. Cela se fait à l'aide de pompes modernes aspirant les poissons tandis que d'autres usines font recours aux services des manoeuvres.

Le déchargement des produits halieutique est fait par des manoeuvres à l'aide de bacs plastiques afin les acheminer dans les usines. Dans l'usine, les poissons sont exposés sur le sol sur des bâches et sont étalés par les pelles mécaniques. Le processus de préparation se fait en enlevant la tête, la queue, les écailles et les viscères des poissons.

Nous verrons le schéma de procédés de transformation et de valorisation des produits halieutiques dans les usines de transformation. : les produits halieutiques introduits dans le processus peuvent être diverses formes (aqueuse, huileuse et solide) mais ces résultats vont être séparés par des variétés de transformation en utilisant les outils adéquats.

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Figure 7 : Processus de la transformation et valorisation filière industrielle
(Source : COLEACP, 2015)

L'huile obtenue de ce processus assure un profil en acide gras polyinsaturé à longue chaîne (AGLPI), sa présence en faible quantité peut combler certains rôles dans le corps humain (Guillaume et al., 1999). En 2014, les usines de transformation des petits pélagiques ont obtenu 300.000 tonnes de farine. La farine obtenue est exportée vers le Nigeria et le Ghana où elle est utilisée dans l'aquaculture pour nourrir en particulier les poissons-chats (Mohamed Lemine et Braham, 2015).

Lors de l'approvisionnement des usines, les produits peuvent être contaminés. Ces contaminations peuvent être d'ordre microbiologiques, chimiques ou physiques. Elles sont causées par l'altération lors de la capture, de la manutention et de la transformation. Pour éviter la contamination et ses multiplications, il est indispensable de respecter les bonnes pratiques. Nous pouvons souligner que les unités de transformation peuvent rencontrer des problèmes de productions liées au coût de l'électricité, des pertes après la capture des poissons et de l'insuffisance des espèces de stockage.

Toutefois, il faut remarquer que les usines de transformation mettent en place des nouvelles technologies pour le conditionnement et la transformation afin d'obtenir une meilleure qualité de poisson et une bonne rentabilité. Les procédés de valorisation passent par la capture suivie de la manutention, la conservation, conditionnement et par la fin le stockage et le transport. En

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fait, la conservation et la transformation des produits halieutiques maintiennent la qualité et l'état de ces produits. En plus de la chaîne de transformation, un enjeu important se pose pour assurer la qualité de la sécurité alimentaire (FAO,2018).

Pour ce qui concerne la transformation artisanale, c'est une activité pratiquée depuis 1920 en Mauritanie. Elle est majoritairement exercée par des femmes et des personnes de nationalité étrangères notamment sénégalaises et maliennes. Elle est importante car elle réduit les pertes après les captures. Mais elle n'est régie par aucune réglementation juridique et le nombre de tonnage transformé est difficile à estimer (Mohamed Lemine et BRAHAM, 2015).

Les différents types de transformation artisanale sont :

Le séchage : forme de conservation naturelle des produits halieutiques, généralement pratiqué sous le soleil. On enduit de sel le poisson exposé au soleil. L'action du sel n'est pas seulement de sécher le poisson mais aussi de tuer les bactéries et de prévenir les contaminations. Deux types de séchage sont pratiqués en Mauritanie : le premier consiste à accrocher les poissons sur des lignes pour éviter que le sable ne les atteigne ; le second type se fait sur du béton propre.

En mettant le sel après avoir procédé à une source de chaleur. Le sel est efficace pour retirer l'eau des poissons, pour réduire à néant les bactéries et aussi pour lutter contre les contaminations. En Mauritanie, les deux types de séchage cités ci- dessus sont pratiqués. Le séchage est obtenu grâce à la chaleur, à l'air et du vent (Ward et Beyens, 2011).

Après le résultat du séchage et du salage, ils étament le fumage. Celui-ci se fait en utilisant les fours améliorés « four Chorkor ». Les produits transformés vont être mis dans le four avec moins de bois pour que ceux-ci ne brûlent pas trop. Le four a une température minimum de 65° C (Ward et Beyens, 2011).

Les résultats des produits finis peuvent être de deux sortes : le poisson sec et le poisson fumé « keccax ». Le poisson sec est plus consommé par les mauritaniens que le poisson fumé. Le poisson fumé est obtenu de la transformation de sardinelles et d'éthmaloses, il est consommé en général par les étrangers tels que les maliens, les congolais etc.

La transformation et la valorisation artisanale sont vendues au niveau national. Les imraguens sont spécialisés dans la transformation du mulet jaune. Quand les imraguens transforment le mulet en huiles (d'hin), le tichtar et la poutargue, ils procèdent ainsi :

? Le D'hin obtenu à partir de la tête de mulet et les viscères des poissons, ? Le tichtar composé de la chair du mulet,

? La poutargue obtenue à partir des ovaires des poissons

Photo 1: Transformation artisanale Photo 2: poisson sec et koccax

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Photo 3: Koccax (poisson fumé) Photo 4: Poisson sec

5. Infrastructure et distribution des produits halieutiques

Le secteur de la pêche permet le développement local. La pêche hauturière et celle d'artisanale ont des efftes importants sur la région de Dakhlet de Nouadhibou. L'importance du secteur de la pêche a favorisé la création d'une zone franche, laquelle est constituée de magasins de vente et d'usines de transformation et d'entrepôts. L'État mauritanien a consacré des efforts considérables dans la localité de Nouadhibou. Le port Autonome de Nouadhibou et l'établissement portuaire de la baie ont connu une extension. Laquelle permet d'accueillir plus de navires et de réduire leur temps d'attente. Elle accueille plus de 700 pirogues et plus de 3500 navires. Un budget de 143, 8 millions d'euros a été bloqué pour les nouvelles infrastructures liées aux activités halieutiques (IMROP, 2019).

En plus de ces infrastructures, la SMCP créée en 1984 joue un rôle important dans la commercialisation, ainsi que dans l'exploitation et la valorisation des produits halieutiques. Elle

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vérifie la traçabilité des produits tout en garantissant la commercialisation des produits halieutiques mauritaniens à un prix plus bas. Elle protège les pécheurs artisanaux, apporte de l'aide aux usines de transformation et de valorisation et facilite l'intégration du revenu de l'économie nationale (Kinadjian, ; Soumaré, et al, 2014).

L'approvisionnement du marché national est important. La filière de la distribution a connu des obligations face au débarquement du quota des concessions à pour l'exploitation des ressources halieutiques. Pour faciliter la distribution, une société a été créée en 2013, nommée la Société Nationale de Distribution du Poisson (SNDP). Elle a pour missions de renforcer la sécurité alimentaire issue des produits halieutiques et d'améliorer l'accessibilité à la consommation des produits halieutiques. Des infrastructures sont mises en place pour la distribution des poissons dans les 13 wilayas (régions) de la Mauritanie. La coopération Espagnole a contribué dans la mise en place de ces infrastructures (des moyens de transport et des équipements de bureau) (Kinadjian, ; Soumaré et al, 2014).

Conclusion du chapitre

Les activités liées aux ressources halieutiques en Mauritanie, particulièrement Nouadhibou présentent une dynamique sociale et économique. Les activités de la pêche attirent de plus en plus de personnes, cela se traduit par des indicateurs du nombre d'emplois créés sur les cinq dernières années. Par ailleurs, il joue un rôle essentiel dans l'approvisionnement alimentaire en terme de produits halieutiques. Nous notons que le secteur des produits halieutiques a un poids important dans l'économie de la Mauritanie. Il a permis une augmentation du produit intérieur brut et la balance commerciale. Par ailleurs l'économie locale a été boostée par la construction des usines de transformation, de valorisation, de distribution et de l'extension des ports.

Aujourd'hui, ces infrastructures facilitent l'accès aux produits halieutiques ainsi que leur transformation et leur valorisation. Seulement, il faut reconnaître qu'elles sont responsables d'un certain nombre de problèmes aux impacts néfastes sur le milieu marin, sur l'économie et sur la santé publique. La contamination des produits, le rejet des poissons, les problèmes de congélation et de stockage, sont causés produits par ces infrastructures dans l'exploitation du produit halieutique et ont de retombées très négatives sur la population de la ville de Nouadhibou. L'économie de la ville de Nouadhibou s'appuie essentiellement sur le secteur de la pêche.

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Chapitre III : Les impacts et les menaces pesant sur les ressources halieutiques

Dans les chapitres précédents, nous avons vu l'importance des ressources halieutiques. Les eaux couvrent 70 % de la surface de la terre, une grande diversité d'espèces marines et leurs habitats qui y sont présents. Plusieurs études ont montré que la poussée démographique et les activités halieutiques ont des impacts sur les ressources halieutiques. Celles-ci sont le fruit d'une évolution de plusieurs années et font partie du patrimoine vital et naturel. Elles sont des ressources renouvelables et ont une valeur commerciale. Les ressources halieutiques sont aussi indispensables au bien-être et à l'alimentation. Elles interviennent dans le fonctionnement des écosystèmes. Elles font parties des services écosystémiques.

Dans les eaux de Nouadhibou, plus de 300 espèces ont été recensées, mais plus de 72 sont capturées (kidé Oumar, 2014). Depuis ces deux dernières décennies, ces ressources diminuent en raison des activités anthropiques et du changement climatique et une forte dégradation des écosystèmes y est observée. Conscient des pressions et de la dégradation, l'ONU avait lancé un programme l'année 2010, désignée l'année internationale de la biodiversité afin d'alerter la communauté internationale sur l'état et les conséquences de la diminution et de la disparition de la biodiversité dans le monde (Rachid,2010).

Les activités humaines sont les principales responsables des impacts sur la biodiversité notamment sur les ressources halieutiques. Les contraintes sur ces dernières sont le résultat d'une évolution démographique et d'une forte demande de ces ressources dites renouvelables. L'augmentation du prix est relative et liée à la raréfaction des ressources halieutiques sur le marché. La principale difficulté est de faire la distinction entre les impacts naturels et ceux des anthropiques (Rachid,2010). Nous recensons cinq causes principales :

- La pêche (surpêche ou surexploitation),

- La pollution chimique (métaux lourds et hydrocarbures) et l'eutrophisation, - La dégradation physique des écosystèmes (macro déchets),

- Le changement climatique,

Les causes sont illustrées dans la figure ci-dessous, expliquant les interactions entre les impacts et les menaces.

Figure 8 : Les causes qui impactent la biodiversité marine (source : Groom et al, 2006)

Ce chapitre a pour objectif de mettre en exergue les impacts et les menaces pesant sur les ressources halieutiques et les écosystèmes marins en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou. Nous aborderons successivement les impacts anthropiques : la surpêche, la surexploitation, la pollution des déchets ou micropollution, la pollution des hydrocarbures et des métaux lourds :

1. La surpêche

La surpêche a un impact très négatif sur les ressources halieutiques. Certaines espèces sont en pleine exploitation ou en surexploitation. Avec le développement de la pêche et l'évolution des procédés, les captures se sont intensifiées. Les espèces ciblées sont directement touchées par les activités de la pêche. Mais il existe aussi des impacts sur les écosystèmes et sur ces espèces. En effet, les activités de la pêche modifient la dynamique, les interactions et la chaîne alimentaire. La surexploitation est un phénomène qui touche la quasi-totalité des pays possédant une richesse halieutique. Cela se traduit par une dégradation continue des écosystèmes et un fort conflit entre les acteurs de la pêche (pêcheurs artisanaux et hauturiers) (Laubier, 2003). La surpêche ou la surexploitation des ressources halieutiques favorise l'extinction ou la réduction des stocks.

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1.1. Le stock en effondrement

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Les océans et les mers sont considérés comme des espaces de sources de richesses infinies et inépuisables. Ces richesses halieutiques jouent un rôle essentiel dans la vie culturelle et sociale. Elles font face à une forte exploitation (surexploitation et surpêche) (Miossec, 1998). À Nouadhibou, certaines espèces montrent des signes de déclin et leur capture est loin d'être optimale en raison d'une augmentation de la pêche : cela se traduit par la quantité des ressources halieutiques préoccupantes. Selon l'Union international pour la conservation de la nature (UICN) plus de 3 996 espèces marines sont sur la liste rouge : elles sont menacées d'extinction dont 100 espèces en danger critique, 155 espèces menacées de disparaître et 537 espèces vulnérables (UICN, 2014).

En 2019, dans le rapport préliminaire de l'Institut mauritanien de recherché océanographique et des pêches (IMROP), le stock de la thonière est en état de surexploitation. Celle-ci est en majorité le résultat de la présence des navires hauturiers étrangers. Les espèces juvéniles n'échappent pas à ce phénomène. Une forte pêche pratiquée aveuglement peut éliminer la population de diverses espèces.

Depuis plusieurs années, les études de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP) ont montré que l'état de certains stocks sont en pleine exploitation et d'autres en surexploitation. Les ressources pélagiques, les démersales et les poissons sont concernés par cette surexploitation. La situation de l'état du stock des ressources démersales indique une surexploitation. En effet, les espèces démersales s'effondrent par rapport à d'autres espèces, tel est le cas des poulpes et des crevettes (Chavance et al., 2004).

Le stock de poulpe est abondant et varie d'une année à une autre. En 2014 il a eu à connaître une surexploitation estimée à 17%. Le stock est exploité par les navires étrangers et chinois (IMROP, 2019). S'ajoutent à ce stock de langoustes, qui n'échappent pas à cette surexploitation. Ainsi, les flottes nationales ont d'énormes difficultés à cause de la surexploitation des stocks des dermersaux, qui constituent la principale activité de base.

Selon les experts de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP), la raréfaction de certains stocks, tels que les espèces pélagiques, particulièrement les sardinelles rondes, les éthmaloses et les chinchards deviennent de plus en plus rares. Les stocks pélagiques ont une place importante dans la transformation et l'équilibre alimentaire. La demande des usines et la commercialisation des pélagiques ont dépassé le seuil de renouvellement. Toutes les ressources pélagiques sont en pleine exploitation ou voire en exploitation sauf la sardinelle plate.

Le stock de sardinelle ronde, très important dans la ration alimentaire et le commerce local, montre des signes importants de surexploitation. Selon le groupe de travail du comité des pêches pour l'atlantique centre-Est (GT COPACE), le stock de la sardinelle ronde a connu une intense surexploitation de 51 % et le Sénégal 39 % (GT COPACE 2015). Cette surexploitation de sardinelle concerne la Mauritanie mais aussi le Sénégal, où le nombre de capture de ce stock était passé de 292 000 tonnes en 2016 à 172 000 tonnes en 2017, et cela traduit la baisse de 41 % du stock. La population âgée de stock de sardinelle ronde est en déclin. Ce phénomène menace l'emploi de milliers personnes mais aussi la sécurité alimentaire (Beatrice, 2018).

En outre, les sardinelles comme les éthmaloses et les chinchards sont confrontés à la surexploitation. Depuis la présence des flottes étrangères et des usines telles que Poly Hondone et Intimer, des signes de surexploitation et de rareté des stocks des éthmaloses et les chinchards

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sont apparus. L'entreprise chinoise « Poly Hondone Pelagic Fishery Co. Ltd » qui a passé un accord avec l'État mauritanien pour une exploitation des pélagiques pour une durée de 25 ans. Cette entreprise utilise entre 80 000 et 100000 tonnes de ressources halieutiques par an ce qui n'est pas négligeable (CSC, 2014).

1.2. La pêche illicite

Selon l'organisation des nations unies pour l'alimentation et de l'agriculture (FAO), la pêche illicite est considérée comme toute pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Elle menace la viabilité des ressources marines, la gestion et la conservation de la diversité biologique marine. (FAO, 2007). Selon Word Wife Fund For Nature (WWF), la pêche INN représente 12 à 28 % des captures mondiales2. Les pays en développement sont les plus touchés par la pêche INN, elle est supérieure 40 % par rapport aux captures déclarées (MRAG, DFID, 2009).

La pêche illicite non déclarée est un phénomène qui touche de nombreux gouvernements. Cette pratique ne considère ni l'environnement ni les espèces. Elle est présente dans tous les types de pêcheries et peut prendre plusieurs dimensions. Cette activité déloyale est due au coût élevé de certaines espèces et à la forte demande des marches mondiaux. Selon la FAO, elle représenterait 10 et 23,5 milliards de dollars / an. La pêche illicite entrave la gestion soutenable des stocks et désavantage les pêcheurs honnêtes et en règle (FAO,2018).

Les concessions des quotas définis sont instaurées pour permettre le renouvellement des stocks d'espèces. Mais cela n'empêche pas les navires de pratiquer la pêche illicite. Elle participe à l'effondrement des stocks et fait une fausse concurrence avec les pêcheurs en règle. En outre elle détruit l'écosystème marin, détériore les habitats marins. Il convient de souligner que la pêche illicite se passe dans les pays en développement dont la Mauritanie fait partie. La majorité de la population vit dans la pauvreté. Il est facile de corrompre les contrôles (M.H Aubert, 2007).

Les navires qui pratiquent la pêche illicite et non réglementée ne respectent pas les quotas de concession et pêchent les différentes espèces dites « interdites à captures ». En général, les juvéniles sont les espèces les plus touchées par cette pêche. Il est toutefois très difficile d'obtenir l'estimation totale des captures de la pêche INN avec précision. Bien qu'il existe un service de contrôle et de surveillance au niveau des eaux de Nouadhibou, il y a régulièrement des navires de la pêche artisanale et hauturière qui enfreignent la loi. En août 2018, sur les eaux de Nouadhibou, les gardes côtes avaient recensé un cas de pêche illicite, 22 pêcheurs sénégalais pêchaient sans aucune autorisation préalable 3.

2 https://www.wwf.fr/champs-daction/ocean/peche-aquaculture/peche-illegale

3 http://lecalame.info/?q=node/7706

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1.3.Le gaspillage ou les rejets

Il convient de souligner que les navires de pêche font une pêche sélective. Le gaspillage ou les rejets des ressources halieutiques représenteraient 35% des prises mondiales, ce qui correspond à un quart des espèces.

Ces rejets ou pertes sont issus des captures accidentelles par des chalutiers. Celles-ci peuvent être constituées de poissons morts ou vivants. Plusieurs facteurs sont à l`origine de ces rejets : le poisson est soit mort ou trop petit soit d'une espèce non désirée (FAO, 2018).

Toutefois, une difficulté d'estimation se pose en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou pour le volume des pertes ou des captures accidentelles. L'Institut mauritanien de recherche océanographique et des pêche (IMROP) a un problème concernant les données statistiques de la pêche illégale et les rejets des poissons.

2. La pollution chimique

Dans la revue sciences de l'environnement, il est souligné que 80 % des pollutions marines sont dues aux activités humaines particulièrement les industries, les effluents urbains et domestiques et les résidus agricoles (Rachid, 2010). La pollution marine est un enjeu majeur de l'environnement mais aussi de la santé.

Ce phénomène est devenu le sujet au coeur des institutions nationales, régionales et internationales. La pollution chimique est la pollution la plus diversifiée, constituée de nombreuses molécules dont certaines sont naturelles et d'autres issues des activités humaines (Courteau, 2011).

2.1. Les métaux lourds

La pollution ou la contamination des métaux lourds dans les eaux de Nouadhibou est présente car les activités minières sont récurrentes. Les métaux lourds et les polluants ont des conséquences néfastes sur la biodiversité marine, car elle contamine la chaîne trophique et les écosystèmes. La pollution des métaux lourds n'est pas biodégradable et ces métaux peuvent être accumulés par les espèces marines. Les études de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP)soulignent que les métaux lourds présents dans les eaux de Nouadhibou sont le mercure, le fer, le cuivre, le zinc, le plomb et le cadmium. Ces métaux lourds sont toxiques. Les études ont montré la présence des taux de traces de ces métaux (cuivre, le plomb, zinc et cadmium) dans les sédiments, dans les zooplanctons et dans les espèces invertébrées benthiques (Kidé Oumar, 2014).

Mais dans la Baie de Lévrier, plusieurs ressources halieutiques ont été contaminées par le fer, le mercure, le plomb, le cuivre, le zinc et le cadmium. Des concentrations de cadmium sont élevées dans certaines zones de Nouadhibou (Ould cheikh et al, 2010). D'où l'échec de l'aquaculture des bivalves, car les bivalves auraient accumulé des concentrations très élevées de cadmium (Kidé Oumar, 2014). Les problèmes associés à la contamination par les métaux lourds résultent du fait qu'ils s'accumulent dans les organismes, où ils atteignent parfois des seuils toxiques.

Avec la forte activité minière, plus de 900 tonnes de miniers transitent le port minier de Nouadhibou chaque jour. D'une part la contamination se fait lors du changement de ces

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ressources minières d'autre part par les usines qui traitent les minéraux faibles en teneur de métaux lourds. Ce traitement se fait par lixiviation. Ces usines peuvent traiter jusqu'à 60000 m3 d'eau. Selon BRGM, la quantité d'eau utilisée pour traiter les minéraux était estimée à 36,5 de m3 par an. Cette eau est déversée directement dans la mer sans être traitée. La pollution des métaux lourds favorise la bioaccumulation et la toxicité du milieu marin (Kidé Oumar, 2014).

2.2. Les hydrocarbures

La pollution des hydrocarbures est visible dans les océans de Nouadhibou par les marées noires en provenance des bateaux. Le déversement du pétrole a des conséquences sur l'environnement marin et les espèces. L'activité des navires (pêche, transport de minerai de fer et de marchandises) sillonnant les eaux de Nouadhibou est très intense. Depuis 2006, le transport du pétrole offshore passe par le port de Nouadhibou, dont la perte ou la fuite peut avoir des conséquences graves sur le milieu marin. Plus de 75000 barils transitent le port de Nouadhibou, ce qui se traduit à 376000 tonnes par an. La pollution des hydrocarbures peut se faire par des rejets domestiques, dégazage et déballastage au bord des bateaux (Naouel,2014). Le dégazage constitue le nettoyage des cuves de ballast ou de transport (des bateaux ou dans les usines). Il participe à la pollution des hydrocarbures car ces nettoyages sont acheminés directement dans la mer.

En effet, la pollution des hydrocarbures peut perturber le fonctionnement biologique et le comportement des espèces, les mutations génétiques et les perturbations métaboliques des espèces. Ajoutant à cela, les usines localisées dans la zone franche de Nouadhibou déversent leurs eaux et leurs déchets aqueux dans la mer. Il convient de souligner que les usines déversent aussi les huiles, les carburants et les peintures antifulling dans la mer. Ces actes constituent une grande menace pour le littoral mais aussi pour les parcs nationaux de la protection et de la conservation de la biodiversité marine. La SOMELEC déverse aussi ses eaux usées refroidies par le canal se déversant directement en mer. Ces eaux peuvent modifier la couleur de l'eau de mer et la présence d'odeurs (Kidé Oumar, 2014).

Photo 5 : Déversement des huiles provenant des usines (source : IMROP 2010)

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3. La bioaccumulation

La bioaccumulation correspond à ce processus par lequel certaines espèces marines retiennent ou accumulent des contaminants et polluants dans leur organisme. Parfois ces polluants peuvent avoir des concentrations supérieures au milieu marin. Les contaminants ou polluants sont souvent concentrés dans les espèces marines et dans la chaîne trophique. Ces polluants peuvent être très élevés et toxiques pour la consommation humaine (Barnabé, 2016).

Certaines espèces sont des capteurs de polluants (PCB et le mercure). Ces espèces possèdent dans leur matière grasse des capteurs de bioconcentration et des bioaccumulations telles que les bivalves, utilisés comme indicateurs, car ils ont des capacités de bioaccumulation des métaux (Kidé Oumar, 2014).

En outre, les espèces contaminées peuvent entrer à leur tour dans la chaîne alimentaire, cela peut impacter chaque maillon de la chaîne, allant des bivalves jusqu'aux consommateurs supérieurs. Donc la bioaccumulation affecte la chaîne trophique et peut même contaminer les êtres humains (Barnabé, 2016).

Il est nécessaire de souligner que les merlus ont une capacité de rétention des concentrations de polychlorobiphényles (PCB) très élevées qui peuvent dépasser parfois le milieu marin. Comme nous l'avons vu précédemment plusieurs espèces peuvent être des bioamplificateurs et bio accumulateurs des matières dégradables ou non. Ces deux phénomènes conduisent aux dysfonctionnents de la chaîne alimentaire (Bourrinet et al, 2008). L'illustration ci-dessous nous montera le processus de contamination.

Figure 9 : La chaîne alimentaire contaminé par les polluants

4. 44

L'eutrophisation

Dans les écosystèmes marins, des éléments nutritifs sont essentiels pour les espèces marines. Le phosphates, l'azote et les nitrates sont les principaux éléments nutritifs. Une grande présence de ces éléments peut impacter les eaux. Les éléments nutritifs en excès perturbent les écosystèmes marins. Les produits de lessives, les produits chimiques et les eaux usées sont responsables de la prolifération excessive des algues, ce qui favorise le phénomène d'eutrophisation. Ce phénomène provoque généralement la mortalité des espèces par asphyxie. Elle entraîne aussi de nombreuses variations en termes du pH et de la concentration en oxygène au cours des saisons.

5. La pollution physique

La pollution physique est la pollution la plus visible suivie de la pollution des hydrocarbures. Elle est composée de micro et macro déchets.

5.1. Les micro et macro déchets

Les activités humaines produisent des déchets sur le littoral ou dans la mer. Les macro-déchets représentent des risques sur l'environnement marin. Nous entendons par macro-déchets tout débris de navires ou tout rejet domestique. Ils sont en plastique, en verre ou en métal. La plupart des macro-déchets sont flottants. Les déchets domestiques déposés au bord de la plage sont transportés naturellement par la mer. Selon Jambeck, les macro-déchets en plastique sont estimés à 275 millions de tonnes dans le milieu marin, ce qui se traduit à 4,8 à 12, 7 millions de tonnes par an et cela sera multiplié par dix en 2025 (Jambeck et al, 2015).

Les micro-déchets sont issus d'une matière photodégradable, constitués en général de plastique et des textiles. Selon la National Océan and Atmospheric Administration (NOAA), les micro-déchets détiennent plusieurs concentrations de polychlorobiphényles (PCB), des dichlorodiphényl trichloro-éthane (DDT) et d'autres contaminants hydrophobes (Barnabé, 2016). Il convient de souligner que les déchets peuvent être chargés de toxines et ingérés par les espèces filtreuses telles que les moules et les huîtres (Alexandra et maria, 2017). Les écosystèmes marins sont confrontés à des déchets solides encombrants, ces déchets représenteraient environ 41 % en 15 ans. Dans ces 41 %, les engins de pêche en représentent une grande partie (François et al., 2013).

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Photo 6 : Déchets dans le fond du La Baie du Lévrier Photo 7 : Déchets sur la plage de Nouadhibou

6. Le changement climatique

Les activités anthropiques sont devenues intenses durant ces dernières décennies. Les concentrations des gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère indiquent que le changement climatique se font ressentir sur le milieu. Les activités humaines participent dans le changement climatique (Naouel, 2014).

Plusieurs observations scientifiques ont souligné que le réchauffement climatique touche plus de 90% des océans, ce phénomène affecte les espèces marines du fait de la hausse des températures. Le changement climatique a des conséquences sur l'ensemble de la terre. Il influe sur tous les composants de l'écosphère, le climat varie à l'échelle du temps. Ces variations influent sur l'environnement et sur les espèces (Grégory, 2017).

Le changement climatique affecte les écosystèmes et la biodiversité, particulièrement les ressources halieutiques et les milieux marins. Il peut causer des mutations pour les espèces biologiques. Pour faire face aux changements climatiques, les ressources halieutiques migrent vers les pôles. Cette migration a été observée presque dans les eaux marines (Gregory, 2017).

En effet, le changement climatique est responsable de l'acidité des océans. Cette acidité affecte certaines espèces telles que les bivalves, les échinodermes, les crustacés et les mollusques, mais aussi sur le réseau trophique océanique (Kurihara, 2008). La biomasse terrestre et l'océan échangent en permanence avec le CO2 de l'atmosphère. Les océans retiennent le CO2, mais la concentration de CO 2 a augmenté et cela déplace l'équilibre et cause la baisse du pH. Le pH est compris entre 8,10 et 8,14. Les océans deviennent alcalins : pH > 7 (Barnabé, 2016) (voir l'illustration ci-dessous). Les activités anthropiques sont devenues intenses durant ces dernières décennies. Les concentrations des gazs à effet de serre (GES) dans l'atmosphère indiquent que le changement climatique se fait ressentir sur le milieu. Les activités humaines participent au changement climatique (Naouel, 2014).

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Figure 10 : Diminution du pH dans l'eau de mer (Source :
www.pmel.noaa.gov/co2/file/Hawaii+Carbon+Dioxide+Time-Serie.)

Conclusion du chapitre

L'explosion démographique et l'intensification des activités humaines génèrent des mutations importantes sur le milieu marin. Les impacts néfastes sur les ressources halieutiques ont des conséquences fortes dans les eaux en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou. La pollution des milieux marins affecte les ressources halieutiques. Nous avons vu dans l'ensemble les différents types de pollution. Il existe des pollutions non visibles, qui se diluent et dont les métaux et les micro-déchets sont les plus importants. Les pollutions visibles à l'oeil nu sont les macro déchets et les hydrocarbures.

Ces pollutions et la surpêche sont les principales causes du déclin de la production des ressources halieutiques en Mauritanie notamment à Nouadhibou. La pêche illégale, non déclarée et non réglementaire n'est pas négligeable, car le manque de contrôle et de surveillance existe dans les eaux de Nouadhibou. Les impacts de la pollution et la pêche intensive affectent plus que le changement climatique. La pollution des déchets constitue un réel frein pour la pêche mais aussi la dégradation des ressources marines. Elle a des impacts économiques, sociaux et environnementaux. Il est nécessaire de préserver la biodiversité marine. Dans le chapitre suivant nous traiterons la gestion des ressources halieutiques.

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Chapitre IV : La gestion durable des ressources halieutique à Nouadhibou

Dans les chapitres précédents nous avons analysé l'importance que jouent les ressources halieutiques et les menaces pesant sur elles. Une forte exploitation de ces ressources est identifiée dans toutes les eaux poissonneuses, leur état est inquiétant. Ces ressources halieutiques ne sont pas exploitées de manière durable et responsable. L'explosion démographique conduit à la pêche intensive. Nous savons que l'océan est un bien commun. Il est nécessaire d'adopter une pêche responsable et durable, afin de respecter la régénérescence des espèces marines. Lors de la conférence de Rome en 1995, le code de bonne conduite pour une pêche responsable a été adopté, lequel ce code s'appuie sur les principes du développement durable (FAO,1995).

Lors de la conférence de Johannesburg en 2002, un accord stipulait une réglementation sur la pêche afin de lutter contre la surpêche. La question de la gestion durable des ressources halieutiques en Mauritanie est un sujet complexe. C'est une question d'enjeu de taille qui doit englober tous les acteurs de la pêche, mais aussi l'État mauritanien. La durabilité des ressources halieutiques repose à la fois sur la responsabilité collective, mais aussi sur la responsabilité individuelle.

L'intérêt de ce chapitre est de tenter d'apporter des solutions à la question de la gestion des ressources halieutiques à Nouadhibou, afin de contribuer à la préservation de ce bien commun qui est une des sources de l'économie nationale en Mauritanie. Nous aborderons quelques rappels du développement durable, la pêche responsable et durable, l'approche de l'écosystème, la préservation et la conservation des ressources halieutiques et l'aménagement des pêcheries en respectant les bonnes pratiques.

1. Quelques rappels sur le développement durable

La notion de développement durable est apparue dans le rapport de Brundtland et intitulé « Our Common Future » en français « Notre avenir à tous », ce rapport est devenu la conception du développement durable. Il est apparu en 1978 lors de la commission mondiale sur l'environnement. La définition de développement durable donnée par le rapport est rédigé en ces termes : un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ».

La croissance non contrôlée a des impacts sur l'environnement. Nous savons que la dégradation de l'environnement a des conséquences sur les activités humaines et sur la santé. Avec la révolution industrielle, les ressources sont exploitées de manière exponentielle. La dégradation des écosystèmes et l'épuisement des ressources renouvelables et non renouvelables se sont faits ressentir et ont montré des signes inquiétants d'où l'intérêt du rapport de Brundtland.

Le principe du développement durable associe l'économie, le social et l'environnement. Cette combinaison comprend trois sphères : économique qui doit être efficace, socialement équitable et dont l'environnement doit être respectable, soutenable et durable. L'environnement procure à l'homme des services écosystémiques. À savoir que ces services écosystémiques ne sont pas infinis.

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Figure 11 : les trois sphères du développement durable

Les économistes se sont penchés sur la question de l'environnement. Nous pouvons citer Malthus qui souligne que la croissance démographique n'allait pas dans le même sens que les ressources naturelles, toujours dans la même logique, en 1972, le club de Rome publie un rapport intitulé « The limits to growth » en français Halte à la croissance. La vision de Malthus et du club de Rome est que la population augmente de manière exponentielle tandis que les ressources naturelles de manière arithmétique (Veyret, 2005).

1.1.Quelques dates clés

? En 1972, la naissance du concept de l'écodéveloppement et la création du PUNE à Stockholm lors de la conférence des Nations Unies sur l'environnement humain. Cette conférence fut qualifiée de premier Sommet de la Terre. Elle évoqua les problématiques de déséquilibres environnementaux dus aux activités des pays industrialisés. Mais malgré les efforts fournis, la conférence a connu un échec par rapport aux problématiques environnementales.

? En 1980, la première fois qu'apparaît la notion du développement durable dans le rapport de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), est intitulé la stratégie mondiale pour la conservation

? En 1987 naît le concept développement durable. La Commission mondiale sur l'environnement et le développement propose une définition dans le rapport de Brundtland.

? En 1992, lors du sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, 182 pays ont reconnu la déclaration de Rio sur les 27 principes adoptés dans le plan d'action sur le développement durable ainsi que la naissance des agendas 21.

? En 1997, le protocole de Kyoto1997 conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, fixe des objectifs pour réduire des émissions de gaz à effet de serre dans les pays industrialisés entre 2008-2012.

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? En 2000, le protocole de Cartagena relatif à la diversité biologique eut pour principe de base la prévention des risques biotechnologiques sur la biodiversité.

? En 2002, le sommet mondial sur le développement durable a eu lieu à Johannesburg, il a réuni plus de cent chefs d'États, plus de 60000 personnes (ONG, délégués et journalistes)

? En 2005, le protocole de Kyoto entre en vigueur et en 2008, l'ensemble des pays signataires ont ratifié ce traité.

? En 2010, le protocole de Nagoya tenu au japon sur l'accès des ressources biologiques et le partage équitable dans leur usage. C'est la deuxième conférence sur la biodiversité, il est la continuité du protocole de Cartagena.

Figure 12 : schéma historique développement durable (Source : Présentation Rse Cap énergies https://rse-pro.com/rse-origine-498 )

1.2. La notion de la soutenabilité

En outre, la perception du développement durable a connu une controverse entre les écoles. L'école qui prône la soutenabilité faible, ce sont des économistes de néo-classiques, développée par Hartwick en 1977 et Solow en 1991. Les économistes néo-classiques préconisent une forme de valeur économique à la gestion du capital naturel (les ressources naturelles). Le principe adopté par cette école est la substituabilité. Ce principe peut remplacer le capital naturel et le capital physique.

Pour les partisans de la soutenabilité faible, le progrès technique peut compenser voire assurer la production du capital naturel. Par exemple, si certaines espèces sont sauvegardées et

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réintroduites dans le milieu marin dégradé, il y aura toujours des menaces. D'où l'idée de maintenir la satisfaction du bien-être économique des générations présentes. Pour les partisans de l'école de néo-classique, l'essentiel est que le capital total soit au niveau constant.

Par contre les partisans de la soutenabilité forte soulignent que les progrès techniques et technologiques ne permettent pas de préserver les capitaux, car ils ne sont pas substituables. Les impacts sur les ressources particulièrement les ressources halieutiques dans certaines mesures ne sont pas irréversibles. Autrement dit, les activités humaines causent des dommages irréparables sur les écosystèmes et sur les ressources halieutiques épuisables et irremplaçables.

L'école de la soutenabilité forte émet qu'il ne suffit pas de maintenir le capital total, mais qu'il faut maintenir un stock maximum pour le capital naturel et spécifiquement le conserver. Donc les ressources halieutiques ne sont pas substituables par les outils de progrès techniques et technologiques (Daly, 1990). Les économistes pro soutenabilité forte prônent la conservation du capital naturel et pour que tout usage du capital physique soit accompagné par celui du capital naturel. Cette école est qualifiée de conversationniste (Jamont, 2001). Ce courant met en principe de base la soutenabilité des ressources naturelles et préconise le principe de précaution. Ils recommandent de respecter :

? L'équilibre entre l'exploitation et le renouvellement des ressources naturelles, car la surexploitation et la dégradation des écosystèmes ne doivent pas dépasser la capacité de rétention des polluants.

En conséquence, la soutenabilité forte s'oppose à la soutenabilité faible, car elle favorise une exploitation responsable et durable. En revanche, la soutenabilité faible prône une exploitation non soutenable des ressources. Or, il est important de maximiser les ressources naturelles et de conserver un capital maximum des ressources naturelles pour les générations présentes et futures.

2. Ressources halieutiques comme Biens communs

En s'appuyant sur le cas de la Mauritanie particulièrement à Nouadhibou, les ressources halieutiques sont des biens communs, car ces ressources gérées et exploitées par des acteurs en sont accord avec des règles bien définies. Le concept de Bien Commun et celui du développement durable sont considérés comme assez proches voire complémentaires (Youg, 2000). Les Biens communs sont souvent des ressources collectives renouvelables d'où nous parlerons des ressources halieutiques. L'exploitation de ces ressources se fait par une rivalité et la non-exclusion.

La concurrence entre les pêcheurs et la non exclusion de ceux qui n'ont pas de quotas conduisent au phénomènes de la surexploitation, mais aussi à la dégradation des ressources halieutiques et leurs milieux. Dans ces processus, le principe d'égoïsme et d'individualité pose problème, d'où l'apparition de « la stratégie des communs » (Hardin, 1968). Les biens communs « Commons » sont réinventés par Olinor Ostrom qui les définit comme : « Le terme ressource commun désigne un système de ressources suffisamment important pour qu'il soit coûteux (mais pas impossible) d'exclure ses bénéficiaires potentiels de l'accès aux bénéfices

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liés à son utilisation » (Olinor Ostrom, 2010). Pour aller plus loin, toutes ressources pouvant être partagées par des groupes d'individus sont fragiles et encourent des dégradations.

Pour une gestion durable et responsable ces biens communs doivent changer d'appellation pour devenir les biens publics. Autrement dit, l'État régit des réglementations vis-à-vis de l'exploitation de ces biens « ressources halieutiques ».

2.1. La privatisation comme outil pour accéder aux ressources halieutiques

Communément connue, la privatisation des ressources halieutiques est un sujet d'actualité au niveau mondial. Les atteintes affectant les ressources halieutiques deviennent de plus en plus intenses. En effet, la privatisation est un outil performant de la protection et de la gestion des ressources halieutiques. Elle permet de privatiser l'accès aux produits halieutiques, pour réduire la surexploitation. Mais malgré cette modification du code de la pêche, le stop de la surexploitation n'a pu pas se faire. Cette législation a pour but de réguler les ressources halieutiques.

La privatisation peut avoir des inconvénients pour certains pêcheurs artisanaux au bénéfice de la pêche hauturière, car l'État octroie une grande part des concessions aux pêcheurs hauturiers. Mais l'État mauritanien a développé la privatisation pour la conservation et la protection des espèces halieutiques, mais aussi la création des parcs de réserve pour la protection de la biodiversité. Les ONG et les défenseurs de l'environnement et de la biodiversité accompagnent et encouragent l'État dans cette lancée. Ces ONG soucieuses des ressources halieutiques et de la protection de l'environnement dénoncent la dégradation et la surexploitation de certaines espèces. Pour favoriser la privatisation, l'État mauritanien met en place un instrument pour la gestion de la pêche et préserver la ressource halieutique.

La privatisation peut avoir des inconvénients pour certains pêcheurs artisanaux. Pour eux, l'État octroie une grande part des concessions aux pêcheurs hauturiers. Mais l'État mauritanien a développé la privatisation pour la conservation et la protection des espèces halieutiques, mais aussi la création des parcs de réserve pour la protection de la biodiversité. Les ONG et les défenseurs de l'environnement et de la biodiversité accompagnent et encouragent l'État dans cette lancée. Ces ONG soucieux des ressources halieutiques et de la protection de l'environnement dénoncent la dégradation et la surexploitation de certaines espèces. Pour favoriser la privatisation, l'État mauritanien met en place un instrument pour la gestion de la pêche et préserver la ressource halieutique.

2.2. Le Système de quota individuel transférable (QIT)

Le système du quota individuel transférable (QIT) est un sujet au niveau international comme étant une solution pour améliorer la gestion et la préservation des milieux marins. Le QIT est un outil de la gestion efficace et efficiente. La réussite de l'adoption des quotas individuels transférables repose sur le total admissible de captures (TAC) et ce dernier est recommandé par les experts spécialisés en biologie de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et

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des pêches (IMROP). La définition du TAC permet la pêche durable et responsable, car cela participe à la conservation des ressources halieutiques et le milieu marin.

Selon Burnley et Buisson soulignent que ces quotas ont deux avantages : mettre fin à la course aux ressources halieutiques et mettre en valeur le capital par des acteurs de la pêche (Burnley et Buisson, 2007). Depuis 2015, l'État mauritanien a mis en place un système de concession des quotas pour accéder aux ressources halieutiques. Le quota individuel transférable est mis en place pour contrecarrer la surexploitation économique et écologique.

2.2.1. L'objectif des quotas individuels transférables

L 'importance de QIT repose sur le principe d'individualité et de transférabilité, pour mettre à terme la surexploitation des ressources halieutiques, ce quota permet aux pêcheurs de se débarrasser du comportement « d'égoïsme » et de l'esprit concurrentiel vers la course aux ressources halieutiques. La distribution de ces quotas est gérée par le ministère des pêches et de l'économie maritime.

Le QIT permet de réduire et de minimiser les dégradations sur les espèces. En plus du comportement, le quota peut être efficace en termes économiques vu qu'il peut être cédé : autrement dit, les pêcheurs peuvent le vendre, donner ou transférer le droit à d'autres pêche. Mais le caractère de transférabilité est limité, il est limité en fonction des différentes pêcheries et des espèces ciblées, tout cela permet à l'État mauritanien de contrôler, de maintenir et de favoriser la pêche artisanale.

Le QIT est favorable écologiquement, car les pêcheurs vont prendre conscience face aux ressources vu que le QIT est limité. S'ils exploitent tout leur quota, ils vont devoir acheter ou attendre le temps de renouvellement. Cela leur permettrait de bien gérer leur QIT. Ce phénomène participe aux changements du comportement des pêcheurs vis-à-vis de la mer mais aussi de la vision de l'exploitation. Plus les pêcheurs ont des QIT importants, plus ils peuvent revendre afin d'accroître leur revenu.

Le mode de changement est nécessaire, car l'État mauritanien et les scientifiques de l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP) attendent que les pêcheurs respectent les consignes de pêche et les espèces à exploiter. Ils ne résolvent pas à eux seuls la question de la gestion de la pêche durable et responsable, les quotas collectifs ne le sont pas totalement rejetable, si nous prenons à titre exemple les pêcheries de sardinelles plates et les seiches. Elles sont toujours sous-exploitées avant l'adoption des quotas individuels transférables, et elles continuent à être sous-exploitées.

Pour certains acteurs de la pêche, les quotas peuvent être une opportunité de capitalisation et de financiarisation, car ces quotas peuvent être détenus par quelques investisseurs de la pêche. Néanmoins, l'opportunité s'ouvre pour certains pêcheurs artisanaux qui vendent leurs QIT et perdent le droit de pêcher. Cette perte va être ressentie sur les marché locaux et certaines entreprises.

Lorsque la pêche n'est régie par aucune règle et qu'il y a l'accès libre aux ressources halieutiques, celui qui les capture, est propriétaire. Cela ne peut plus continuer du fait de la surexploitation. Il faut disposer des outils de régulation, d'où la distribution des quotas par le ministère de la pêche. Depuis la mise en place des quotas, tout bateau de pêche ou pêcheur qui sillonne les eaux mauritaniennes sans être disposé d'un droit de quota est considéré comme illégal et ce dernier encourt des poursuites judiciaires.

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Pourtant, les ONG et les défenseurs de la biodiversité comme la Protection de l'Avifaune Mégafaune Marines de Mauritanie Menacées par les industries Extractives (PAMI) sont pour les quotas. Seulement, les usines et les grands groupes qui veulent rentabiliser plus rapidement rachètent plusieurs quotas et cela revient à l'ancienne exploitation qui peut conduire à l'épuisement des ressources halieutiques. Bien que le quota individuel transférable est un instrument qui permet d'atteindre une gestion améliorée, les usines, les gros investisseurs et les navires étrangers, ont la facilité d'en détenir techniquement. Les quotas peuvent être distribués à un pêcheur ou à un navire, mais aussi à une coopérative. Donc la mise en place de cet instrument permet de mieux cerner le volume global des captures de ressources halieutiques défini par l'Institut mauritanien de recherche d'océanographique et des pêches (IMROP) sur la base des ressources disponibles. Ce qui favorisera le maintien des totaux admissibles des captures et la génération des rentes de la ressource halieutique.

Certaines associations de pêcheurs artisanaux pensent que les QIT sont avantageux pour les pêcheurs ou les navires hauturiers.

3. Gestion durable et responsable de pêche

Les pays qui possèdent une abondante ressource halieutique sont confrontés à un immense défi, celui de l'exploitation responsable et durable. Les ressources halieutiques font face à une surexploitation mais aussi à la dégradation de leurs milieux. De nombreuses initiatives ont été déployées pour arriver à inverser la situation actuelle des ressources halieutiques.

Or l'ONU a défini dix-sept objectifs du développement durable, dont le quatorzième objectif (ODD 14) concerne la pêche et l'aquaculture. Il occupe une place importante dans le programme de développement durable à l'horizon de 2030. Un panel a été ouvert pour l'engagement du monde sur la voie de durabilité mais aussi de la résilience. Il est important de souligner que l'ODD 14 fait référence à la conservation et à l'exploitation de manière durable tout en respectant le renouvellement des ressources halieutiques. La conférence sur les océans qui a eu lieu à New York en 2017 a eu pour objectif d'encourager les politiques sur l'application du ODD14. À savoir Dans le registre de ODD 14 se sont inscrites des directives permettant de lutter contre la surexploitation et de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (FAO, 2018).

Ailleurs, le caractère du code de conduite pour une pêche durable et responsable est contraignant pour ceux qui sont liés directement à la pêche et l'aquaculture. Les principes du code de bonne conduite sont axés sur : le développement de l'aquaculture, les bonnes pratiques post-capture et le commerce, l'aménagement des pêches (FAO, 1995). L'état mauritanien doit veiller à ce que les pêcheurs respectent ce code de conduite et l'engagement aux objectifs du code. Le code de conduite de la pêche responsable décrit les principes pour aboutir à une pêche responsable et durable.

La gestion durable de la pêche s'effectue sur les bases de bonnes pratiques sur la gestion des espèces marines. Cette gestion responsable et durable est caractérisée par le respect des trois sphères (environnementales, économiques et sociales). Elle doit garantir des revenus aux acteurs. Il convient d'appliquer tous les principes du développement durable dans toute la

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chaîne du système halieutique. Ces principes doivent prendre en compte les facteurs directs et indirects du système halieutiques. En fait, l'aquaculture n'est pas assez développée en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou. Mais après le plan stratégie pêche et développement durable 2015-2019, le ministère de la pêche et l'économie maritime développera des espaces pour l'aquaculture.

Cependant pour développer l'aquaculture, il faut cerner le problème des métaux particulièrement le cadmium qui est un frein pour celle-ci, comme nous l'avons vu dans le (chapitre III), il empêche le développement des espèces et des contaminants.

La pêche durable et responsable demande un renforcement et une optimisation de la gestion des ressources halieutiques. Pour cela, il faut que tous les acteurs et les autorités mauritaniennes partagent la même volonté d'agir ensemble pour prendre les mesures nécessaires pour mener à bien la pêche durable. Il est important que les contrôles et les surveillances soient stricts, équitables et efficaces.

Les réglementations et les bonnes pratiques doivent être respectées. Cependant si un pêcheur ou un navire transgresse les règles, il doit être poursuivi juridiquement et prendre de lourdes sanctions. Les outils ou engins de pêche doivent par conséquent répondre aux exigences de la législation et du code de la pêche, car l'amélioration de la sélection des outils de la pêche permet d'éviter les fraudes.

4. L'approche écosystémique des pêches (AEP)

Cette approche écosystémique est primordiale dans la mise en pratique de la convention sur la biodiversité. Elle constitue une stratégie de gestion marine, elle intègre l'option de la conservation et une utilisation responsable, durable et équitable. Cette approche repose sur des méthodologies biologiques scientifiques. Elle étudie les interactions entre les espèces marines et leurs biotopes. L'approche écosystémique des pêches planifie, valorise et gère la pêche tout en prenant compte la complexité des besoins sociaux présents et sans dégrader ceux des générations futures pour l'ensemble des services et biens offerts par les océans (FAO, 2002).

L'approche écosystémique vise à concilier l'exploitation et la conservation, l'exploitation doit être durable et respecter les écosystèmes marins. Elle prend en compte les sphères environnementales, biologiques, économiques et sociales de la pêcherie tout en mettant l'Homme au centre de l'écosystème (Sébastien, 2006). Cette approche consiste à l'optimisation de l'équilibre entre les différents acteurs de la pêche et les ressources halieutiques, tout en préservant ces ressources halieutiques et en réduisant le maximum possible les impacts des activités humaines sur le milieu marin.

Aujourd'hui, l'État mauritanien est conscient des problèmes de la pollution et de la surpêche qui affectent les ressources halieutiques et leurs écosystèmes. L''approche écosystémique est un défi qui peut être mise en place pour une gestion responsable et durable des ressources halieutiques et leurs écosystèmes.

Le principe de l'approche écosystémique de pêche édité par le code de conduite de la pêche durable et responsable émet dix-sept principes (Garcia et al, 2003) :

·

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Reconnaissance de l'interdépendance qui existe entre l'écosystème et celui du bien-être de l'Homme ;

· Reconnaissance du phénomène de l'équité des ressources halieutiques ;

· Le contrôle du secteur de la pêche (la capacité, les engins et les pratiques) ;

· Établir la production maximale équilibrée « Maximum Sustainable Yield, (MSY) »

· Lutter contre la surexploitation ;

· Minimisation les impacts sur les espèces capturées accidentellement et les espèces vulnérables, protégées ou en voie d'extinction ;

· Rétablir les stocks d'espèces surexploitées ;

· Maintenir les ressources halieutiques et les processus écologiques qui permettront le renouvellement de ces ressources halieutiques ;

· Prendre en compte les relations interspécifiques ;

· Mettre en place une gouvernance efficace pour permettre une utilisation durable des ressources halieutiques ;

· Reconnaître et prendre en compte les risques et les menaces pesant sur les ressources halieutiques et leurs écosystèmes ;

· Mettre en place des outils juridiques et de gestion pour assurer une cohérence sur tout le processus d'exploitation ;

· Adopter le principe du pollueur-payeur ;

· Adopter le principe de l'utilisateur-payeur ;

· Adopter le principe et l'approche de précaution ;

· Intégrer les acteurs de la pêche dans la prise de décision ;

· Assurer et préserver l'équité dans toutes ses formes.

5. Le principe de la responsabilité et de la précaution

Afin de remédier la méconnaissance exacte de l'état de certaines especes halieutiques, il serait intéressant que l'État mauritanien mette en place le principe de précaution et de prévention. Il convient de prendre en place des mesures efficaces pour que ces espèces ne s'épuisent pas, car la surexploitation de ces dernières peut être irréversible (Michel P, 1996). En présence de ce risque incertain, rien ne doit empêcher l'État Mauritanie de prendre des mesures permettant d'éviter la survenance du risque. Les mesures qui sont appliquées pour son intervention sont temporaires. Elles doivent être proportionnées au risque qu'elles sont censées combattre.

En fait, le principe de précaution a pour objectif de se prémunir contre des risques incertains, simplement probables car liés à des activités humaines et industrielles. L'élément caractéristique du principe de précaution est l'incertitude scientifique. Puisqu'il n'est pas établi avec certitude, les mesures publiques adoptées sur le fondement du principe de précaution sont nécessairement des mesures réversibles, donc l'expertise scientifique doit être continuée. S'il advient que l'expertise conclut de manière certaine de l'innocuité des activités en cause, les mesures publiques de suspension/interdiction doivent être rapportées. Ce principe permet de protéger la biodiversité et l'environnement contre les impacts négatifs et graves (Michel P, 1996).

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Mais, il fait l'objet de plusieurs interprétations. Sa première définition est proposée lors de la conférence internationale de RIO en 1992 « pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent largement être appliquées par les États selon leurs capacités. En cas de risque de dommage grave ou irréversible, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement » (ONU, 1992). Le principe de précaution sur les ressources halieutiques, c'est déterminer la capacité de la survie de certains stocks de poissons en fonction de plusieurs facteurs ainsi que des activités de la pêche mais aussi de la dégradation des écosystèmes marins.

L'Institut mauritanien de recherche océanographique et des pêches (IMROP) fait des efforts pour établir et récolter le maximum de données possible sur l'état des stocks de poissons et détermine la quantité d'espèces qui devrait être exploitée et de celles à ne pas exploiter. La nécessité de cerner tous les paramètres permettrait à l'MROP de maîtriser les conséquences de la surexploitation et de la dégradation.

6. L'aménagement des écosystèmes

L'aménagement des pêcheries des ressources entre dans la gestion de ces ressources. Pour cette raison, l'élaboration du plan de l'aménagement des pêcheries, vise des mesures et objectifs pour une durabilité des ressources halieutiques. En effet, l'aménagement peut constituer une barrière contre la dégradation et la pollution. Elle permet le maintien et l'équilibre de la dynamique de la diversité biologique marine et les écosystèmes (Barnabé, 2016).

Le gouvernement mauritanien et ses partenaires étrangers ont mis des plans d'aménagement afin d'améliorer l'accélération de l'économie littorale et celle du secteur de la pêche. Ajoutant à cela, le plan d'aménagement contribue au développement durable et permet la conservation des biens communs et d'améliorer la vie des populations. Ce plan d'aménagement a permis de créer plusieurs aires de protections pour la conservation des ressources naturelles particulièrement les ressources halieutiques et leurs écosystèmes.

6.1. La conservation et la préservation

Le gouvernement mauritanien a ratifié la convention de la diversité biologique en 1996, et s'est engagé à la conservation de la diversité biologique, à l'usage durable de cette diversité et le partage juste et équitable des bénéfices qu'offre cette diversité biologique (MEDD, 2006). Selon l'UICN, la conservation de la diversité biologique est au service du développement durable (UICN,1980). Cette diversité biologique doit être utilisée de manière durable et responsable. Les générations actuelles peuvent tirer davantage et assurer la pérennité de cette diversité pour que les générations futures puissent en profiter. La conservation et la préservation des ressources halieutiques et leurs écosystèmes veillent à l'usage durable et responsable de ces dernières. La conservation et le maintien des ressources halieutiques à long terme auraient des effets positifs sur les activités de la pêche et sur la sécurité alimentaire.

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La conservation et la préservation de la biodiversité, particulièrement la diversité halieutique sont pilotées par le ministère de l'environnement et du développement durable et par le ministère des pêches et de l'économie maritime. Consciente de l'importance de cette diversité halieutique, la Mauritanie a lancé plusieurs projets de préservation et de conservation tant au niveau national qu'au niveau régional (MEDD, 2012).

En effet, la Mauritanie a fait des progrès en matière de conservation, quittant le système traditionnel pour se tourner vers le système de quota individuel transférable. Pour lutter contre la dégradation de la diversité marine et ses écosystèmes, une amélioration est faite au code de la pêche et au cadre réglementaire pour préserver celle-ci. Le redressement de certaines espèces surexploitées se fera en stoppant pour un temps ou en limitant les concessions de quotas individuels transférables, c'est-à-dire en limitant le nombre des captures au niveau du permissible.

En matière de préservation des ressources halieutiques, des aires de protection de la biodiversité marine sont présentes sur les côtes de Nouadhibou. Un des moyens est la création de réserves naturelles ou des aires protégées afin de conserver la biodiversité menacée et les écosystèmes. Nous pouvons citer le plus connu Parc de Banc d'arguin, la Baie étoile et le cap blanc (Râs Nouadhibou) (MPEM, 2015).

6.1.1. Les réserves naturelles « Aire de protection de la biodiversité marine : cas de La baie étoile »

En matière de la protection de la biodiversité, la Mauritanie a développé plusieurs aires protégées. Celles-ci sont essentielles pour la stratégie de la conservation de la biodiversité. Elles permettent de maintenir la productivité durable de la biodiversité. Les réserves naturelles marines représentent 5,5 % dont la baie de l'étoile et le PNBA font partie. Il faut toutefois souligner que la baie de l'Etoile se situe au nord de la ville de Nouadhibou et occupe une surface marine de 12 km2. La baie de l'Etoile vise à conserver l'écosystème et la diversité marine. Elle offre d'importants intérêts économiques et sociaux 4.

Le PNBA est une réserve naturelle, il couvre une grande partie du littoral mauritanien et a une superficie de 12000 Km2.Le PNBA créé en 1976 est devenu un site patrimoine mondial de l'Unesco en 1982. L'État mauritanien a mis en place le renforcement du plan d'aménagement et de gestion pour le maintien des ressources halieutiques. Il joue un rôle essentiel dans la conservation et la préservation de l'écosystème et la diversité marine 5.

En somme, ces deux réserves contribuent au développement durable et favorisent une meilleure protection et conservation. Toutefois ces aires assurent aussi le développement local durable des populations qui sont aux alentours par des activités telle que l'éco-tourisme.

4 https://kitetrip-planner.com/kite-en-mauritanie-spot-de-la-baie-detoile/

5 https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_national_du_banc_d%27Arguin

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Conclusion du chapitre

La vision de durabilité de l'école de la soutenabilité accorde une importance aux ressources et favorise une gestion durable et responsable. Avec les menaces pesant sur les ressources halieutiques, il est important de changer la gestion traditionnelle. La gestion durable et responsable est d'une importance capitale pour les activités de la pêche et les ressources halieutiques.

La gestion durable apporte des réponses adéquates à la situation inquiétante des activités. Les ressources halieutiques sont des biens communs. La gestion de ces biens communs se fait collectivement, mais aussi en privatisation. L'État mauritanien a un regard bienveillant et permet d'en limiter l'accès en mettant en place le quota individuel transférable. Toutefois, les quotas peuvent être sources de conflits entre les pêcheurs artisanaux et ceux de la pêche hauturière. Certains pêcheurs artisanaux trouvent injuste et inéquitable, car il y a le phénomène de favoritisme, les pêcheurs hauturiers ayant plus de quotas ayant droit à capturer plusieurs espèces différentes.

Mais pour une gestion durable, il faut cependant que tous les acteurs de la pêche et les pouvoirs publics participent et assument des responsabilités du bien communs des ressources halieutiques et leurs écosystèmes. Le système de gestion durable est complexe et demande beaucoup d'efforts et d'investissement. L'État doit mettre en place des outils réglementaires, juridiques, humains et non humains. Dans les deux chapitres suivants nous verrons l'implication de l'État, l'ensemble des acteurs, la sensibilisation et l'éducation de tous pour une meilleure gestion et la préservation du milieu marin et la conservation des ressources halieutiques.

Chapitre V : Matière de gouvernance des ressources halieutiques et des pêcheries

Une amélioration du système de gouvernance paraît très importante pour gérer de manière rigoureuse les ressources halieutiques et la pêche. La gouvernance demande une forte implication de tous les acteurs de la pêche. Elle demande des principes de transparence et de participation pour avoir une dimension durable des activités de la pêche. Il est essentiel que l'État mauritanien mette en place une bonne gouvernance, qu'il mette en oeuvre des plans de stratégie et pertinents pour des objectifs durables.

En effet, une gouvernance doit être compatible avec l'exploitation des ressources halieutiques, car celles-ci sont épuisables et irréversibles. Ces phénomènes montrent l'urgence de la mise en place d'un système de gouvernance permettant de passer de la propriété quasi exclusive vers une gestion en commun des ressources halieutiques. En effet, les ressources halieutiques reconnues comme biens communs seront gérées et protégées en solidarité, ce qui va permettre à l'État de partager collectivement la responsabilité.

Pour une durabilité des ressources halieutiques, il est important que la gouvernance soit un chantier de recherche afin de cerner les catégories d'acteurs à tous les niveaux. La durabilité et la pérennité des ressources se feront si tous les acteurs du secteur de la pêche et les autorisés garantissent une bonne et raisonnable habitude en égard des ressources halieutiques. L'État mauritanien a mis des dispositifs de textes juridiques, les réglementations, le code de la pêche et les politiques utilisées au niveau local et national pour mener la gestion durable.

En termes de gouvernance, le ministre de la pêche et de l'économie maritime a mis en place un plan stratégie pour une gestion durable 2015-2019, dans le but d'améliorer à la fois la gestion des pêcheries et des ressources halieutiques. Cette gestion durable permet de lutter contre doublement contre la perte d'emploi et la pauvreté. Ce plan stratégique est axé sur l'amélioration des connaissances sur les ressources halieutiques et leurs écosystèmes, l'optimisation de la gestion de l'exploration et de l'exploitation de ces ressources, la promotion de la pêche et l'aquaculture durable ainsi que le renforcement et l'amélioration de la bonne gouvernance.

Malgré les efforts, les mesures adoptées n'empêchent pas la dégradation des ressources halieutiques. Des nouvelles mesures vont venir renforcer les premières et veiller à leur respect. Il est indispensable que ces mesures soient contraignantes d'un point de vue législation nationale et juridique.

Ce chapitre a pour intérêt de contribuer à l'amélioration de la bonne gouvernance en matière des ressources halieutiques et de la pêche en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou. Nous discuterons des institutions et des parties prenantes (les acteurs concernés), de la bonne gouvernance de la pêche, la cogestion qui est l'élément essentiel dans la gestion des ressources halieutiques et des textes et réglementations mis en plan pour une meilleure gestion des ressources halieutiques et de la pêche durable et responsable.

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1. Les institutions nationales concernées par la pêche et les ressources halieutiques

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1.1. Le Ministère de la pêche

Le ministère des pêches et de l'économie maritime s'occupe du secteur de la pêche. Ce dernier gère les politiques publiques du secteur de la pêche et la mise en place des suivis et de l'évolution des stocks. Il est en collaboration avec le ministère de l'environnement et du développement durable (MEDD) ainsi que le Ministère de du commerce, de l'industrie et du tourisme. Celui-ci gère la protection des écosystèmes et de la biodiversité marine et terrestre, et lutte contre toutes formes de pollution. Le MPEM s'occupe des missions et des collaborations institutionnelles, de la concertation ou de la participation et le financement des pêcheries.

En effet, divers plans mis en place pour assurer les objectifs généraux particulièrement celle de la pêcherie durable et responsable, l'aménagement de la diversité marine, la protection et conservation de cette diversité marine et ses écosystèmes, ainsi que la surveillance et le contrôle. Le MPEM a mis des dispositifs permettant l'amélioration du système de gouvernance.

Le MPEM a adopté plusieurs accords de pêche avec divers acteurs. Ces accords permettent de générer d'importants revenus pour la Mauritanie. Le MPEM a plusieurs partenaires, nous pouvons en citer plusieurs :

· La Chine

· UE (Union Européenne)

· Le Japon

· La sous-région (Sénégal, Maroc ...)

· La Banque mondiale

· La FAO

· GIZ

· ADF

· L'Espagne

A été mis en place le plan stratégique sectoriel 2015-2019 pour une amélioration en matière de la gouvernance de la diversité marine. Il institue par arrêté un registre des bateaux de pêche. Pour s'inscrire sur le registre, les navires doivent remplir les conditions nécessaires pour sillonner les eaux mauritaniennes, particulièrement celles de Nouadhibou. Ce registre contient des informations sur les navires :

- Le logo,

- Le nom du navire

- Numéro d'immatriculation

- Port d'attache

- Zonage

- Quotas

Le manque de transparence et de clarté est dû au manque de pertinence, la non implication des acteurs dans les prises de décisions, le manque de moyens financiers et les outils performants pour un suivi efficace.

Le ministère des pêches et de l'économie maritime a sous sa tutelle l'ONSIP, l'IMROP, la SMCP, le MPN et CNM. Ces organes sont indépendants, ils orientent le Ministère de la pêche

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sur l'état de la pêche et les produits halieutiques afin que ce dernier adopte des mesures nécessaires. Nous ferons une brève description de quelques centres :

1.1.1. L'Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches (IMROP)

L'Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches (IMROP) autrefois appelé Centre National des Recherches océanographiques et des pêches est créé en 1978. Le CNROP devient en 2002 IMROP. Il s'occupe du suivi, de l'évaluation de l'état et de l'étude de gestion des ressources halieutiques. L'Institut de recherche océanographique et des pêches (IMROP) fournit des données au ministère de la pêche et de l'économie maritime afin de permettre aboutir à une gestion efficace de la biodiversité marine. Il contribue au développement durable des pêcheries et à l'amélioration de la compréhension du fonctionnement des écosystèmes marins.

L'Institut de recherche océanographique et des pêches (IMROP) dispose des laboratoires permettant des recherches océanographiques et d'inspection de l'aquaculture. Il est constitué d'experts, des biologistes et d'autres spécialistes dans divers domaines L'Institut de recherche océanographique et des pêches (IMROP) travaille étroitement avec la FOA, il fournit des informations nécessaires pour l'alimentation de la base des données de cette dernière.

1.1.2. L'office national d'inspection sanitaire des produits de la pêche et de l'aquaculture (ONISPA)

L'Office National d'Inspection Sanitaire des Produits de la Pêche et de l'Aquaculture est créé en 2007 et est issu du décret N° 2007-066. L'ONISPA assure la mise en place du système de management de la qualité des usines de transformation et de valorisation, des établissements de production et de l'aquaculture. L'ONISPA est habilité à accréditer les normes : ISO/CEI 17020 : 2012 et ISO/CEI 170255.

L'OSNISPA a pour mission : la contribution à la promotion de la qualité commerciale et de l'hygiène des produits halieutiques issus de la pêche et de l'aquaculture. Cet office veille aux réglementations sur la qualité, l'hygiène et la salubrité des produits au niveau national ainsi qu'international. Il organise et exécute les inspections des produits et les opérations de contrôle dans les usines et les établissements de production. Il joue un rôle de technicien mais aussi scientifique, car il donne des avis scientifiques et techniques en matière de qualité, d'hygiène et de salubrité des usines et les zones de production au ministère de la pêche et de l'économie maritime. Il convient de souligner que l'ONISPA possède une base de données sur toutes les inspections et le contrôle sanitaire 6.

6 ONISPA- http://onispa.mr/index.php?option=com content&view=article&id=58&Itemid=30

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1.1.1. La société mauritanienne de commercialisation du poisson (SMCP)

La Société Mauritanienne de Commercialisation du Poisson a été créée en 1984 par le décret N° 84 030 à Nouadhibou. Elle s'oriente sur l'exportation des produits halieutiques.

Elle est un entreprise mixte, 70 % des actions sont détenues par l'État mauritanien et les 30 % restants devenues par les entreprises privées nationales et les banques nationales. En 2006, le décret 91.2006 définit les principales missions de la SMCP

- Commercialiser et explorer des produits halieutiques ;

- Valoriser les produits halieutiques, les promouvoir ;

- Garantir la vente de poisson au meilleur prix vis-à-vis des mauritaniens

- Etc... ;

Elle assure la promotion de la pêche artisanale et octroie des crédits maritimes. Toutefois elle peut mobiliser des financements pour la construction des infrastructures du secteur de la pêche et leur gestion. La SMCP développe une stratégie sur le plan de partenariat. Pour mener à bien ses missions, la SMCP se réfère au marché international, le cours du taux de changement monétaire (Euro, Dollars, Livre) 7.

1.1.2. La société nationale de distribution du poisson (SNDP)

La société nationale de distribution du poisson a été créée en 2013 issue du décret n° 2013-18. Elle est un caractère public, s'investit dans la commercialisation et la distribution des produits halieutiques. La SNDP est implantée dans 1es régions du pays. Les deux grands centres d'approvisionnement se trouvent à Nouadhibou et à Nouakchott.

Pour l'approvisionnement, chaque région possède un point de vente localisé, cela facilite l'accessibilité aux produits halieutiques. La SNDP a pour objectif d'introduire des produits halieutiques dans les marchés locaux voire même dans les endroits les plus reculés de la Mauritanie, et à bas prix pour diminuer la consommation en viande rouge, celle-ci est n'étant pas accessible à toute la population 8.

2. Les parties prenantes

Freeman développe la théorie des parties prenantes, en anglais »Stakerholders ». Il définit une partie prenante (stakeholders) comme : « tout individu ou tout groupe qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs d'une organisation » (Freeman, 1984). Pour une gestion durable et responsable des ressources halieutiques, il faut inclure toutes les parties prenantes.

L'interraction et le degre d'influence de chaque partie prenante est differente e l'une a l'autre. Du point de vue du changement de comportement certaines s'adaptent mieux que d'autres. Il existe plusieurs acteurs / parties prenantes. Ceux-ci ont des interêts differents et le changement au niveau des reglements peut être profitables pour certains et d'autres les voient comme allant à l'encontre de leurs visions. Ces dernières peuvent réagir négativement aux decisions prises.

7 SCMP- http://smcp.mr/?page_id=21

8 SNDP http://www.sndp.mr/-La-Societe-.html

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Il convient de déterminer les acteurs plus influents dans la decision, car leur engagement aidera les autorités mauritaniennes à atteindre la gestion durable des ressources halieutiques et la pêche responsable. Cet engagement renforce la confiance et facilite le dialogue entre les parties. Dans notre contexte, nous pouvons repartir les parties prenantes a deux lots selon leurs interêts : les parties prenantes directes et indirectes.

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Tableau 3: La grille d'analyse du niveau d'implication des parties prenantes.

Parties prenantes

Enjeux

Degre d'implication

Pecheurs(artisanaux et
hauturiers)

Mareyeurs

 

Femmes transformatrices

Acteurs directs

Exploitation des ressources halieutiques, activités pérennes (emplois)

Approvisionnement aux

vendeurs des produits halieutiques , revenus economiques

Dependantes directement aux ressources halieutiques

Fort

Fort

 

Faible

Usines de transformation

Conommateurs

 

Dependantes directement aux ressources halieutiques

Dependants des produits

halieitiques pour la
consommationns

Fort

Fort

 

SMCP SNDP

IMROP

 

Commerce et distribistion sur les marchés

Mener les etudes afin de trouver des solutions eet des reponses aux question que font face les ressources halieutiques

Fort

Fort

 

Région de Dakhlet/ MPEM

Appropriation

Fort

Acteurs indirects

PAMI, GIZ, UICN, WWF
PNBA,

Engagement à la
conservation et la protection
de la biodiversité

Moyen et limité

 

Région de Dakhlet/ MPEM

Association ( federation
pêcheurs et mareyeurs)

Appropriation

Defenseurs des droits
pêcheurs/ mareyeurs

Fort

Moyen

MEDD

MCIT

Protection de la biodiversité

Exploitation minière

Fort

Faible

Presse

Universités

Informer

Recherche

Faible

Faible

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2.1. Les acteurs ou associations professionnelles

En Mauritanie, il existe plusieurs assaociations professionnelles. Elles regroupent les mayereurs, les pêcheurs, les transformateurs et les consommateurs pour dialoguer avec les autorités et défendre leurs intérêts. Parmi elles, nous pouvons retrouver la Féderation Nationale des pêcheurs, la Federation Mauritanienne des Mareyeurs et le Syndicat National des Travailleurs/Gens de la Mer.

2.2. La fédération nationale des pêcheurs

Elle est une organisation regroupant les professionnels operant dans le secteur de la pêche. La FNP est créée en 1995 à Nouadhibou. Elle est née après la fusion de la Fédération des Industries et Armement des Pêches (FIAP) et de la Fédération des Industries et Artisans de Pêche (FIAPECHE ). La FNP est membre de l'Union Natioanle du Patronat de Mauritanie. elle a une place importante dans le dialogue avec le gourvenement mauritanien. La fédération nationale des pêcheurs a pour mission : la défense et la représentation des intérêts sociaux, commerciaux des pécheurs. Sa participation est importante pour la gestion durable des ressources et de la pêche responsable.

C'est une fédération diversifiée, elle regroupe tous les pêcheurs et elle est repartie dans toute la mauritanie. Elle est composée d'une assemblée generale, d'un comité permanent et d'un secretaire general pour plusieurs divisions 9 :

· Division d'armement pélagique composée de 50 navires pélagiques

· Division prestations de Service : composée de 45 prestataires de service

· Division artisans de pêche dans la zone de Nouadhibou : elle regroupe 2200 embarcations,

· Division d'armement de fond : elle regroupe 100 navires congélateurs et 60 navires glaciers,

· Division des usines : elle est composée de 70 usines de traitement et de stockage dans les 2 capitales.

· Division artisans de Pêche Zone de Nouakchott, elle regroupe 1500 embarcations,

2.3. La fédération mauuritanienne des mareyeurs (FMM)

Elle est créée en 2001 à Nouadhibou et Noukchott, elle contribue à la distribution de poisson. La FMM a un poids sur la SMCP. Elle participe au developpement du secteur de la pêche et impose les normes de qualité, d'hygiene et de santé. Elle participe à la lutte contre la pêche illegale, non declarée et non reglementaire. Elle participe aux debats etaux dialogues sur la pêche et la conservation des ressources halieutiques. La FMM s'intéresse à la question d'équité et de justice sociale sur les protocoles de la pêche. Elle défend les pêcheurs artisanaux et les encourage à adopter les bonnes pratiques et respecter les textes réglementaires de la pêche 10.

9 http://www.unpm.mr/fnp/les-sections-de-la-federation/

10 https://federationmauritaniennedesmareyeurs.blog4ever.com/federation-mauritanienne-des-mareyeurs-fmm

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2.4. Le syndicat national des travailleurs ou les gens de la mer

L'union des travailleurs de Mauritanie est composée d'un syndicat national des gens de mer, ce syndicat a pour mission de réunir tous les marins au sein d'une organisation afin de mobiliser, d'informer et d'éduquer tous les membres. Elle participe aux debats et aux negociations en ce qui concerne la pêche.

2.5. L'organisation non gouvernementale (ONG)

Plusieurs ONG de protection de l'envionnement sont présentes en Mauritanie. nous pouvons reccenser des ONG internationales qui sont specailisées dans la conservation et la preservationde la biodversité (Greenpeace, WWF, UICN, FIBA).

L'UICN oeuvre dans la sous-region partucilierement en Mauritaine ( des formations, et financement des projets). Le WWF (Fonds Mondial pour la nature), il est impliqué dans la conservation et protection de la biodiversité. Il a mis en place une division de surveillance et de conservation afin d'assurer la protection de cette diversité biologique.

En somme, le WWF et l'UICN font des interventions dans la pêche. Elles contribuent au soutien de la gestion des ressources halieutiques. D'autres agences aussi participent au développement de la pêche et à la protecition des resources halieutiques. Le PAMIE est une ONG locale située à nouadhibou, specailisée à la protection des especes maritmes et du littoral mauritanien. Ces ONG denoncent une importante mortalité des especes marines, dûe à des activités anthropiques.

Nous pouvons tourver aussi des agences qui particpent fortement à la protection de l'environnement. Parmis elles : le Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) est Agence allemande de coopération internationale GIZ et AFD qui participent au develppement du secteur de la pêche. Ces agences soutiennent le gouvernement mauritanien à la protection de litrtoral et à la protection de la biodversité. elles sont impliquées dans la conservation au niveau des reserves et des aires de protection.

L'ONG Mauritanie 2000 (M2000) est très engagée pour l'implication des femmes dans le secteur de la pêche. Elle défend les interêts des femmes commercantes, qui vendent du poisson au bord de la plage et dans les marchés. Elle a pour but de luter contre la pauvreté. Elle accompagne les femmes qui veulent s'investir dans la vente de poisson de beneficier des credits banciaires et des outils tels que les congélateurs et des petites boutiques .

Les ONG ont une place importante à la gestion des ressources halieutiques et des ecosystèmes marins donc leur implication est nécessaire aux negociations et à la prise de decisions pour une durabilté ces ressources.

SOUS REGION

JAPON

UE

CHINE

RUSSIE

Mareyeurs

FAO

Usines de
transformation/
valorisation

MCIT

PRESSES

UICN

Pêcheurs

WWF

MPEM (
RESSOURCES
HALIEUTIQUES)

MEDD

GIZ

PNBA, PAMI,M2000

Tranformateurs

FMM

IMROP

SNDP

SMCP

Universités

FNP

ONISPA

Consom mateurs

Figure 13 : Cartographie des parties prenantes

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3. Gouvernance en matière de la pêche

La gouvernance constitiue une manière de bien gourverner. Il existe plusieurs modes de gouvernance, ceux-ci dependent de la culture, de l'idéologie politique. En effet, nous distinguons trois modes de la bonne gouvernance :

Celui que nous appelons gourvernance « traditionnelle », mise en place par les Etats, définit comme recherchant l'intérêt collectivité par des systèmes de planification centralisés et démesurés. Celui du mode minimaliste où l'Etat étant dans l'organisation politique , socio-economique, c'est un mode de gouvernance ultraliberaliste et le dernier qui nous intéresse : il met en place des outils pour piloter et de réguler afin de répondre aux besoins essentiels des sociétés. Ce dernier privilégie les partenariats plusieurs niveaux et entre les différents acteurs (politiques, ONG, société civile, citoyens, administration) (Christophe, 2001).

La bonne gouvernance est basée sur des principes et des valeurs tels que la lutte contre la corruption, la gestion durable des ressources afin que les différentes générations en profitent et l'accès à l'information. Le dialogue est très important dans ce mode de gouvernance entre les différentes parties dans la prise de décision. Pour qu'une gouvernance soit efficace et efficiente, elle doit être transparente, et favorisée la participation de toutes les parties prenantes.

Figure 14 : Le principe de Bonne gouvernance (source : Christophe, 2001)

3.1. La gouvernance des ressources halieutiques et de la pêche

Elle est primordiale dans le secteur de la pêche en vue de rendre cette dernière raisonnable, durable et responsable. L'application de la bonne gouvernance sur le secteur de la pêche doit couvrir toute la chaîne de l'exploitation jusqu' à la vente des produits halieutiques. La bonne gouvernance entre dans le cercle de l'approche écosystémique car elle prend en considération

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les interactions entre le biotope et de la biocénose (les êtres vivants). Il convient de mettre en lumière que cette considération ne se fera qu'en définissant les acteurs, les réglementations, les directives et les ressources et la manière dont nous pouvons accéder à ces ressources (SFF, 2004).

Pour maintenir et gérer la crise pesant sur les ressources halieutiques, il faut que tous les éléments de la bonne gouvernance soient réunis (les réglementations, la cogestion et la participation des différents acteurs de la pêche, la transparence et le principe de responsabilité etc...)

3.2. La transparence

Le principe de transparence appelle les institutions à l'adopter dans leurs fonctions afin d'améliore la qualité des relations et faciliter la prise de decisions. Il convient de souligner que le système de la communication et de l'information doit occuper une place importante pour la gestion durable des ressources halieutiques et la pêche. Les acteurs ont droit à l'information. Ce systéme d'informtion doit être de qualité, suffisant, clair, compréhenisble et pertinent. Car l'information non comprise et non vérifiée empêche une cohérence et peut causer des incompréhensions entre les diffèrentes parties prenantes. Ces problématiques causent de la méfiance, et peuvent favoriser des phénomènes tels que la corruption, des infractions et la surexploitation.

L'information est au centre du principe de transparence, car l'ensemble des dispositions passe par cette dernière. Elle permet la cohesion de l'ensemble des acteurs, cela donne naissance à la confiance entre eux ( les autorités, la sociète civile , les pêcheurs, les scientifiques....). Ce phénomène de transparence permettra aux scientifiques de recolter des données et des informations fiables afin de connaître l'état et de limiter les impacts sur les ressources halieutiques, vu que les informatiosn requises vont être transimises au MEPM. À partir de ces informations, la delivrance des quotas devient possible.

4. La cogestion responsable et durable des ressources halieutiques

La cogestion est un processus qui consiste à l'implication des tous les acteurs de la pêche ainsi que celles des autorités (ministère de la pêche, ministère de l'environnement et du développement durable). C'est un modèle de gouvernance, il est basé sur une gestion de partage. La gestion durable de la diversité marine se passe à l'échelle nationale et internationale. Il est impératif que tous les acteurs participent à la prise de décisions et qu'ils respectent les réglementations (Jentoft, 2005). La cogestion peut se traduire par la participation et la contribution financière des industries (usines de transformations, etc.), elles sont d'une importance capitale à la prise de décision et la gestion durable.

Une gestion durable ne sera possible que si l'application, le respect des règles et la cogestion des acteurs concernés sont tenus en compte. Ce qui offre une opportunité pour une gestion de la pêche ainsi que de l'aquaculture. En effet, cette cogestion permet de créer une interconnexion entre les communautés et les administrations. La cogestion se fait avec différents partenariats et le partage des pouvoirs entre les autorités et les gestionnaires locaux, mais la stratégie de

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cogestion n'est pas le modèle unique. Le processus de la cogestion demande une charge financière importante sur la gestion de la diversité marine plutôt que sur le pouvoir public. L'application de cette dernière a des avantages : un coût moindre, le respect des réglementations et de bonnes conduites vis-à-vis des ressources halieutiques (Peter Watt, 2001).

Cela se traduit par les moyens matériels, financiers ainsi qu'humains afin d'assurer la pêche durable et responsable afin de réduire la pauvreté. La participation de tous les acteurs concernés favorise une compréhension des enjeux et cela facilite la conservation et la préservation, car chacun se sentira concerné à la prise de décision. Ce défi est nécessaire, car il faut que ces acteurs soient sérieux pour respecter les règles du jeu.

La cogestion permet de faciliter la collecte des données, car elle incitera les pêcheurs à fournir des renseignements et des informations sur la pratique de leur activité (les captures et les efforts faits) et cela permettra de faciliter les décisions adéquates pour une gestion durable et responsable. En plus, cela permet à l'État de savoir quels types de stocks d'espèces exploités et en quelle période les exploiter. Elle favorisera des décisions plus concrètes dans la gestion de la diversité marine. Nous verrons dans la figure ci-dessous que dans la cogestion, le devoir de responsabilité est nécessaire pour le gouvernement ainsi que pour tous les acteurs.

Initiatives des acteurs

Cogestion

Concession de quota

TAC

IMROP

Code de la pêche

MPEM et MEDD ?============= Responsabilité=========? Acteurs de la pêche
Figure 15 : Cogestion de la pêche et la conservation des ressources halieutiques

Cependant, la gestion traditionnelle n'est plus efficace en Mauritanie, car celle-ci ne peut s'adapter à l'évolution et le développement des outils de la pêche. Bien qu'il soit difficile de faire participer les acteurs concernés, l'État mauritanien a souvent une réticence à partager son autorité et est contrarié de voir ces acteurs empiéter sur ce qu'il considère comme sa responsabilité.

5. La participation des acteurs à la prise de décisions

Le processus de cogestion et de participation sont des processus déterminants pour une gestion durable des ressources halieutiques et la pêche responsable. Il est important de déterminer les

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parties qui participent aux négociations et à la prise de décision en vue de protéger et gérer les ressources halieutiques.

Les degrés d'implication à la prise de décision sont différents en fonction des acteurs d'où l'importance d'identifier les parties prenantes les plus influentes. Les acteurs qui participent à la décision sont en partie des représentants. Le MPEC et les ONG participent à des dialogues et prennent des initiatives à tous les différents niveaux.

La gestion des ressources passe par la collaboration avec des acteurs. Cela permet de renforcer les liens entre les parties prenantes, car chacune d'elles veut continuer à exercer son activité dans le long terme.

La participation de toutes parties prenantes permet de créer des plans d'action politique communs tout en tenant compte des intérêts de tous. Autrement dit, la participation est l'une des clés de la gouvernance, permettant de consolider les relations et la confiance entre tous les acteurs. Le principe de participation peut se faire à toutes les échelles et de plusieurs manières, pouvant aller de la concertation au partager de responsabilités.

Il est indispensable de souligner que le principe de participation peut aider le gouvernement mauritanien, car il peut être un système de transfert de compétences pour la gestion des ressources halieutiques.

Figure 16 : Table ronde de négociation et de participation (source Denis et Henocque, 2001)

6. Le cadre juridique et réglementaire de la pêche en Mauritanie ( Nouadhibou)

Dans le code de la pêche, section des plans de gestion des pêcheries et des plans d'aménagement, l'article 14 souligne que des plans d'aménagement et de gestion des pêcheries doivent être élaborés annuellement ou pluriannuellement. Les specialisés définsissent l'état des stocks, le taux et le volume de captures de ressources halieutiques.

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La section 2 du code la pêche qui traite des mesures d'application des réglementations, l'article 39 aborde les limites de captures des certaines stocks d'espèces en favorisant la conservation des ressources halieutiques et la protection systématique des écosystèmes marins. L'article 38 quant à lui évoque les réglementations pour lutter contre la pollution des hydrocarbures, des substance toxiques et rejets des captures en mer ainsi que les dispositifs pour éviter les préjudices écologiques.

Dans cette même optique, la section 4 du même code sur la déclaration des captures exige la transparence et l'honnêteté des pêcheurs sur leurs activités. Dans l'article 34, il est mentionné que toute flotte autorisée à pêcher dans les eaux nationales mauritaniennes doit transmettre leurs données statistiques et les informations de leurs captures en détails à l'organe compètent.

Une amélioration a eu lieu dans la partie relative au contrôle et à la surveillance des activités de la pêche : le ministère a fait des efforts pour l'amélioration dans la surveillance et le contrôles à mettant en place des outils afin d'assurer le respect et l'application de la loi et les textes d'application.

L'article 61 de la section 2 met en place des instruments nécessaires pour la lutte contre la pêche illicite, il favorise la coopération régionale, sous régionale et internationale conformément au droit international. Dans la section 7, l'article 44 dispose qu'il est important que tout capitaine et patron de navire de pêche ait à sa possession un journal de bord de la pêche dans les directives prévues par l'arrêté ministériel de la pêche.

En cas d'infraction ou du non-respect aux règles, le droit de poursuite aura lieu en vue du droit international. Autrement dit, l'article 85 du code de la pêche 2015 mentionne que tout pêcheur qui enfreint la réglementation (sur les engins de pêche, les produits halieutiques...) tout lui sera confisqué et il aura une amende allant de 100.000 à 150.000.000 Ouguiyas (UM) (250 à 375.000 euros) et une peine allant de 6 à 12 mois d'emprisonnement. S'ajoutant à cela d'autres sanctions concernant le degré de gravité de l'infraction, il existe d'autres amendes (voir annexe II).

Conclusion du chapitre

La gouvernance est capitale pour la gestion durable et responsable des ressources halieutiques. Le gouvernement mauritanien s'est focalisé sur les pressions pesant sur les ressources halieutiques et leurs écosystèmes. Ces pressions impactent les activités de la pêche. Pour contrecarrer ces impacts, l'État mauritanien a adopté des mesures de gestion rationnelles et pertinentes. Mais il est intéressant d'insister sur la gouvernance participative et la cogestion car elle appelle tous les acteurs à adopter et respecter les mêmes réglementations. La coopération et la coordination des travaux des institutions nationales sous la tutelle du MPEM sont nécessaires la diffusion des données et l'état des stocks. La bonne gouvernance permet de responsabiliser toutes les parties prenantes à la gestion des ressources halieutiques et l'activité de la pêche.

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Chapitre VI : les conditions d'une pêche durable et responsable

La durabilité des ressources halieutiques s'effectue en tenant compte de toutes les sphères écologiques, économiques et sociales, ces dernières sont souvent dynamiques. Le secteur d'activité de la pêche doit mettre en place des normes de qualité durable, car elles sont d'une importante nécessité pour le respect des règles, en raison des activités de certains pêcheurs étrangers qui ne se soucient pas de la gestion et de la préservation des ressources halieutiques et leurs écosystèmes. Il est nécessaire que l'état arrive à cerner tous les acteurs de la pêche, car ils constituent un élément essentiel pour élaborer les négociations et les concertations.

Il est important de souligner que l'État mauritanien devrait mettre ces sphères en liaison entre elles, d'où l'importance de l'approche écosystémique. Ajoutant cela, la politique de la gestion devrait prendre en compte toutes les dimensions de la participation des acteurs, mettre en place les mesures juridiques, réglementaires, renforcer des outils technologiques et les ressources humaines nécessaires.

Ce chapitre tentera d'apporter une réponse pour concilier le rythme d'exploitation des ressources avec celui de la préservation. Dans cette partie nous verrons comment arrive-t-on à gérer durablement les ressources halieutiques sans s'empêcher le fonctionnement de l'activité de la pêche ? Nous verrons également des efforts à mener en place.

1. La connaissance des stocks des ressources comme une des solutions

La gestion durable des ressources et des écosystèmes marins repose sur des informations et des données actualisées et fiables de celles-ci. Il est indispensable de connaître l'état des ressources halieutiques pour mettre en place une stratégie d'exploitation tout en respectant la régénérescence de ces dernières, car si nous ne connaissons pas l'état des stocks, il sera difficile de prendre des mesures pour une gestion durable. Cette gestion doit prendre en compte de l'écosystème marin, car les impacts des activités anthropiques sur les écosystèmes sont irréversibles. La connaissance des stocks demande plusieurs ressources (technologiques, financières, humaines...) pour bien mener celle-ci.

La Mauritanie à elle seule ne pourrait pas arriver à gérer les menaces pesant sur les ressources halieutiques, elle a besoin du soutien des coopérations, des partenariats et des organismes internationaux. En raison des moyens limités, les évaluations ne sont pas faites chaque année.

Le problème de la pollution des écosystèmes marines et de la surpêche ont fait réagir l'opinion internationale particulièrement l'État mauritanien, des signes inquiétant sont observés au niveau des ressources. De ce fait, l'État mauritanien a une réelle ambition pour la gestion des ressources halieutiques et de pêche, pour lutter contre l'effondrement des stocks et met en place les outils nécessaires pour la conservation et la protection de ces ressources halieutiques.

Pour continuer à bénéficier des ressources halieutiques, il faut trouver des solutions ou des alternatives pour bien gérer ces ressources. L'État mauritanien doit mettre en oeuvre des renforcements les politiques, des lois et réglementations efficaces et efficientes pour une gestion durable. Les accords de pêche (coopération japonaise et l'UE) participent au financement des

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projets scientifiques pour une amélioration de la connaissance de l'état des stocks des ressources halieutiques.

2. La dimension sociale du secteur des pêches à Nouadhibou

La dimension sociale comprend deux formes : le capital humain et social. La dimension du capital humain est un modèle économique (Schultz,1961) tandis que la dimension du capital social est un modèle sociologique (Bourdieu, 1979). Le capital humain en terme du développement durable, nous pouvons rechercher un mode de développement assurant et préservant l'amélioration du bien-être. La dimension du capital humain est caractérisée par l'éducation, la liberté et la santé. En effet, la dimension sociale occupe une partie importante dans l'espace du développement durable.

L'exploitation des ressources halieutiques est un enjeu socio-économique. Il convient de savoir que la politique de gestion de la diversité biologique ne sera efficace que si la demande de la sphère socio-économique tient en compte de tous les aspects du secteur de la pêche. Cette sphère vise l'épanouissement, la qualité et le bien-être de la population mauritanienne particulièrement celle de Nouadhibou. Elle vise à améliorer la gouvernance de la pêche tout en essayant de lutter contre la corruption dans le circuit du secteur de la pêche, de contribuer à la réduction et à lutter contre la pauvreté.

Cependant, la population de Nouadhibou vit dans la précarité. Cette dimension sociale permet d'améliorer les conditions de la vie des populations locales et de réduire les impacts sur les écosystèmes et la biodiversité marine. L'activité de la pêche doit continuer à supporter de plus en plus forte demande de la dimension sociale pour une qualité de vie très décente. Il faut développer des formations dans les tous les secteurs de la pêche et multiplier et améliorer les centres de contrôles et de surveillance plus efficaces.

2.1. Le contrôle et la surveillance

Sur les côtes des eaux mauritaniennes particulièrement celles de Nouadhibou, le ministère de la pêche et de l'économie maritime a mis en place un département du suivi, contrôle et surveillance. Ce département est contrôlé, surveillé par la marine nationale. Le contrôle et la surveillance sont des étapes très importantes pour la gestion des ressources. Elle doit se faire au niveau national mais également au niveau de la sous-région.

Il est essentiel que le gouvernement développe un partenariat avec les pays frontaliers pour le suivi, le contrôle et la surveillance au niveau maritime. Avec l'essor des activités frauduleuses, le non-respect des réglementations de la pêche et la sécurité des deux ports et pour prévenir les pollutions marines, il est indispensable et urgent de mettre en place des efficaces unités de contrôles et de la surveillance.

Il faut souligner que le département du suivi, surveillance et contrôle de Nouadhibou dispose des moyens très limités. Le gouvernement mauritanien doit renforcer les outils nécessaires pour le bon fonctionnement du département suivi, contrôle et surveillance. D'où la nécessité d'avoir

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des outils et des équipements technologiques suffisants, très puissants et efficaces tels que les radars, les radios, téléphones et les suivis satellitaires. Les ressources humaines sont également nécessaires vu qu'il y a besoin de disposer du personnel pour la collecte des données, des informaticiens, des statisticiens pour analyser et diffuser ces données.

2.2. Les formations techniques et professionnelles du secteur de la pêche

Il s'agit de renforcer l'éducation et la formation à la gestion responsable des ressources halieutiques et de la pêche. Il est important de toucher toute la population, les élus, les citoyens mais aussi les acteurs socio-professionnels sont appelés à s'engager, s'engager pour la pérennité de leurs activités mais aussi pour le maintien et la restauration de ces ressources.

La pérennité des activités de la pêche nécessite des personnes formées. Pour cette raison il est primordial de créer des centres de formation, permettant la mise en place des formations adéquates. Celles-ci vont répondre aux besoins des entreprises (usines de transformations) et des centres concernés par les ressources halieutiques et de la pêche. La gestion durable des ressources et du milieu marin exige le développement et le renforcement des ressources humaines par des formations professionnelles et techniques. La planification des formations professionnelles définit les le développement de l'économie bleue.

En effet, ces formations peuvent donner des débouchés aux agents veillant aux institutions et aux professionnels chargés ou liés à la pêche et aux ressources halieutiques, afin d'aboutir à la gestion durable et responsable de ces ressources. Il est important de développer et renforcer les ressources humaines pour gérer, mener des projets du MPEM en terme de gouvernance du secteur de la pêche, de la gestion et de la protection des ressources halieutiques.

Pour répondre aux exigences et aux attentes des parties prenantes, il faut former les agents et des cadres, afin que ces derniers soient plus opérationnels et plus compétents. Ils peuvent jouer le rôle d'accompagnateur, de sensibilisateur des acteurs.

2.3. La sensibilisation pour la gestion des ressources halieutiques

La sensibilisation est un des outils de la gestion des ressources halieutiques. Il est important de que le gouvernement mauritanien mette en place des programmes de sensibilisation auprès des citoyens et des acteurs concernés par la pêche. La sensibilisation des acteurs de la pêche permettra de faciliter les actions et à mieux respecter les réglementations du code de la pêche. Elle facilite la prise de conscience et promeut la responsabilité de de tous les acteurs dans la préservation et le maintien des ressources halieutiques ainsi que la contribution à la création de l'engagement progressif de chacun à participer.

Il convient de souligner que la sensibilisation passe par l'information et des campagnes d'envergure nationale afin de toucher le maximum d'acteurs et les citoyens.

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3. La durabilité de la sphère économique

Il est important de rappeler que la situation actuelle de la pêche connaît d'énormes problèmes de surexploitation et de dégradation des ressources halieutiques. Pour une durabilité économique, il convient de réconcilier le développement économique et la gestion des ressources en limitant les impacts. Les pêcheurs doivent s'engager à mieux prendre en compte les produits halieutiques à l'exploitation et à la gestion. Cela passe par l'application du principe d'éviter, réduire et de compenser (ECR) (voir la figure 17) (Bezombes, 2007). La compensation rentre dans le principe du préjudice écologique, car ce dernier constitue une réparation ou compensation d'une dégradation de l'écologie.

Il faut éviter le maximum d'impacts sur la biodiversité marine et son écosystème, réduire la dégradation et la surexploitation qui sont des facteurs inévitables ainsi que compenser si ces impacts existent. La durabilité de la sphère économique passe par le cadre national de la promotion et le renforcement de la bonne gouvernance. En effet, la pêche a un poids important dans l'économie du pays.

Les ressources naturelles particulièrement ressources halieutiques restent l'un des principaux modes d'échanges (accords et coopérations), elles sont le support essentiel pour la population de Nouadhibou, permettent aux activités de la pêche de contribuer à la création de milliers d'emplois et de générer des revenus importants. La situation économique de la pêche devrait recevoir des solutions innovantes nouvelles pour corriger les failles qui existaient avant la nouvelle législation de la pêche. Il convient de souligner que l'économie de la pêche a des moyens financiers et techniques pour agir en faveur de la durabilité des ressources halieutiques. Elle peut mettre en place des instruments tels que les internalisés des coûts de l'action. Ces moyens passent par une mobilisation de financements innovants pour les ressources halieutiques.

Figure 17 : la séquence d'ERC (Bezombes, 2007)

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3.1. Le fond national pour l'investissement du secteur de la pêche

La gestion durable ne sera possible que si les navires étrangers collaborent avec l'État, et que ce dernier met un propre financement cette gestion. Presque la quasi-totalité des projets sur le plan de la pêche est financée par les acteurs extérieurs : les organismes internationaux et par les accords avec la Chine, la France, Espagne et le Japon. Le développement d'un fond d'investissement du secteur de la pêche est un défi majeur, qui permettrait le développement de ce secteur.

La création du fond national d'investissement de la pêche contribuera à aider le secteur et d'orienter vers des pratiques plus responsables et durables. Le fond d'investissement permettra de développer la croissance de l'économie maritime mauritanienne en vue d'assurer la pérennité du secteur de la pêche et de la sécurité alimentaire. Il a pour but d'accroître les ressources halieutiques, de faciliter le commerce et la vente des produits halieutiques et de mieux satisfaire les besoins des acteurs du secteur et aussi ceux des consommateurs.

Ce fond contribuera au développement local ainsi qu'au soutien des objectifs socio-économiques et environnementaux. Il interviendra à encourager une gestion durable des ressources et une pêche responsable ainsi qu'une aquaculture durable.

Toutefois, ce fond mis en oeuvre constituerait une planification investissement et permettra de créer la confiance entre les acteurs de la pêche, car chacun contribuera au son niveau. Les acteurs pourront négocier les taxes fixées par le gouvernement mauritanien et d'autres charges compris sur leurs activités. En plus de cela, le fond d'investissement permettrait au ministère de la pêche de veiller et gérer efficacement les activités de la pêche et la gestion durable et responsable des ressources halieutiques.

4. Développement de l'Aquaculture comme l'alternative de la pêche

Il est plus que nécessaire que l'aquaculture se développe à Nouadhibou, en raison de la forte demande des produits halieutiques et l'intensité de la pêche. L'aquaculture est devenue un pilier important dans l'économie mondiale. Le développement de l'aquaculture permettra de répondre aux demandes en produits halieutiques. En Mauritanie, elle doit être développée dans les lieux convenables à la production durable sur le plan social, économique. Comme nous l'avons développé précédemment (cf chapitre III) que l'aquaculture en Mauritanie particulièrement à Nouadhibou connaît un échec par ce que les milieux où l'on la développe, est contaminé par des métaux lourds. L'état doit assurer le développement de l'aquaculture tout en renforçant et planifiant les milieux où il est possible de la faire.

Il convient de créer ou d'aménager des espaces loin des activités industrielles et minières pour que cette activité soit pérenne. Elles doivent être accompagnées par des outils juridiques, des règlements techniques et des bonnes pratiques pour le développement des espèces aquacoles. Il convient de mettre en place des établissements pour la formation des jeunes en vue de développer l'activité des pêches et l'aquaculture.

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La volonté du gouvernement mauritanien à développer l'aquaculture est croissante. Les experts interrogés soulignent qu'après le plan stratégique de la pêche 2015-2019, il y aura un plan de développement de l'aquaculture dans les régions du Trarza, d Dakhlet, de Nouakchott, du Brakna et de Grogol. Ce plan encouragera et favorisera la population à pratiquer l'aquaculture. La population qui se trouve dans des zones où la pêche est pratiquée, pourrait de développer en parallèle l'activité aquacole.

Le développement de l'aquaculture peut contribuer à lutter contre la surexploitation, la dégradation des écosystèmes marins et l'amélioration des stocks d'espèces menacés. Toutefois, la conservation peut être sélective. Car à travers l'aquaculture peut favoriser l'élevage des espèces menacées de disparition et de surexploitation. La sélection des espèces se fait par plusieurs critères : la facilité de reproduction, le taux de mortalité faible, etc.

Pour qu'il ait le développement de l'aquaculture, il faut que le gouvernement mauritanien prenne l'initiative de procéder des études et des recherches approfondies sur les ressources en sols et en eaux. Il faut qu'il développe des centrales d'analyses qui s'occupent uniquement des métaux dans les eaux et les rejets sur l'aquaculture.

Il convient de mettre en place une politique qui permet de favoriser et d'inciter des investissements pour l'activité aquacole et mettre à disposition les moyens financiers et matériels ainsi que les infrastructures nécessaires pour mener à bien cette activité. Le ministère de la pêche et l'économie maritime devrait conduire la mise en place de l'activité aquacole durable et il doit impliquer tous les acteurs du secteur de la pêche mais aussi les citoyens pour la réussite de l'aquaculture. Si celle-ci est mise en place, elle doit se faire en respectant les bonnes pratiques. Les pratiques de cette activité doivent respecter les normes de l'ONISPA. L'aquaculture permettrait à l'auto-suffisante alimentaire et financière à certaines personnes. Ces dernières devraient vendre facilement les produits qu'ils mettront sur le marché. Ces revenus qui seront tirés de ces ventes doivent importants pour que garder la pérennité de cette activité.

Donc, le développement de l'aquaculture est important pour répondre et être alternative de la pêche, car elle pourrait répondre une partie des attentes de la population mais aussi des usines de transformations. Elle permet aussi de réduire les impacts de surexploitation de certaines espèces et le maintien des écosystèmes. Elle assurera la sécurité alimentaire mais créera des nombreux emplois.

Conclusion du chapitre

Les conditions de la pêche durable et de la gestion des ressources halieutiques constituent un élément majeur pour la continuité des activités halieutiques. Celles-ci occupent une place importante dans la ville de Nouadhibou. La gestion de la diversité marine est plus que nécessaire pour les générations présentes mais aussi celles de futures. Il faut réunir toutes les conditions nécessaires pour y arriver à une pêche responsable et une gestion durable des ressources. En effet, la sensibilisation, l'information et les formations ainsi que la participation de tous les acteurs sont des éléments déterminants pour une gestion durable.

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La formation des techniciens et des cadres permet de renforcer les centres et de maîtriser les processus de la gestion. Il est indispensable de développer des connaissances sur de l'état de stocks des ressources halieutiques pour une meilleure gestion.

La création d'un fond d'investissement pourrait jouer un rôle important pour le développement des pêcheries, dans la préservation et le maintien de la biodiversité marine. Pour la Mauritanie surtout les villes de Nouadhibou et de Nouakchott, le développement de l'aquaculture serait une opportunité, celle-ci peut contribuer à la réduction de la surexploitation mais aussi à la dégradation des écosystèmes marins. L'aquaculture permettrait la création de plusieurs emplois et donnerait à certaines personnes d'être indépendance en ce qui concerne l'exploitation, car elles peuvent développer leur propre élevage tout en respectant les règles instaurées par l'ONISPA.

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Recommandations

La gestion des ressources halieutiques est indispensable afin de permettre la continuité des activités qu'elles offrent. Pour une meilleure gestion, il faut promouvoir la bonne gouvernance, de la transparence, l'information, la participation de tous les acteurs de la pêche, les ONG et les citoyens. Nous savons qu'aujourd'hui les ressources halieutiques jouent un rôle important à l'échelle mondiale. La gestion de ces ressources offre trois défis :

V' La dimension écologique, la pêche assurée et encadrée assure une gestion responsable et durable des ressources, elle donne une bonne harmonisation de l'écosystème marin.

V' La dimension sociale : elle permet d'assurer la sécurité des emplois et continuer l'approvisionnement de ces ressources dans les rations alimentaires de la population du pays.

V' La dimension économique : elle contribue au bien-être de la population mauritanienne et génère des revenus économiques pour l'état et l'ensemble de la chaîne du secteur de la pêche.

Au terme de ce travail, des recommandations sont formulées pour la gestion des ressources halieutiques :

Le maintien et la restauration des ressources halieutiques sont impératifs. Le gouvernement mauritanien s'est engagé dans la sphère internationale pour la protection et la conservation de la biodiversité. Elle s'efforce de respecter les exigences nationales, régionales et internationales, afin de renforcer des principes dans la protection et la conservation de ces espèces marines. La participation de tous les acteurs est vivement recommandée. La mise en place d'un plan de contrôles des pêcheries doit être une priorité pour assurer la mise en oeuvre des mesures réglementaires efficaces et mettre fin à la pratique de la pêche illicite.

- Connaître l'évolution des états de stocks exploitables :

L'amélioration des réalisations de l'évolution des stocks pour déterminer le TAC afin pour que le MEPM assure efficacement l'octroi des quotas et mettre en place des techniques de pêches ainsi que les conditions durables de la biodiversité marine.

- Optimisation de la gestion de la ressource halieutique :

· Il est plus que nécessaire de reformer et d'optimiser la gestion des ressources en collaboration avec l'ensemble des acteurs

· La nécessité du développement et le renforcement des connaissances scientifiques sur l'état des ressources halieutiques actuelles, car ils orientent les politiques de la pêche pour atteindre les objectifs visés.

· La gestion des ressources halieutiques et le développement de la pêche nécessitent des personnes bien formées. Il est indispensable de mettre en place des outils pour analyser les besoins du marché et des emplois dans le secteur de la pêche et des gestions de la prévention de la biodiversité dans son ensemble.

· L'amélioration et l'adéquation des outils de la pêche pour atteindre les objectifs attendus tout en permettant aux pêcheurs de continuer leurs activités.

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- Le renforcement de la protection et le maintien des ressources halieutiques et leurs écosystèmes :

Il convient de développer une culture de prévention à l'échelle nationale et régionale mais aussi auprès de tous les acteurs pour que tout le monde se sente concerné. Autrement dit, d'élèver la veille environnementale et à la réduction des impacts ainsi que les risque de pollution. De plus, l'État mauritanien devrait développer une cellule qui s'occupera des organisations de campagnes de sensibilisation et d'information pour la préservation et le maintien de ces ressources et leurs écosystèmes. De plus, mettre en places des moyens nécessaires (formation des acteurs, réglementations nationales et internationales, etc). En ce qui concerne l'ensemble des pollutions, il suffirait de mettre en place des dispositifs de récupération et de traitement de ces pollutions (eaux usées, métaux lourds, hydrocarbures et déchets).

- Le renfoncement de la gouvernance :

Le renforcement de la gouvernance sur le secteur de la pêche et de la gestion des ressources halieutiques est primordial. Il serait bien que les principes de responsabilité, de précaution, de transparence et de participation ainsi que de concertation soient développés en intégrant pour les tous acteurs. De plus promouvoir la cogestion en articulant et mettant des outils pour accompagner les plans de gestion et d'aménagement.

- Le renforcement de l'attractivité du secteur de la pêche :

L'importance de contrôles, de surveillances et d'inspection de sécurité des navires contribuent à lutter contre toute forme d'illégalité. Il convient aussi d'opérationnaliser la surveillance des aménagements de pêcheries à l'aide des outils tels que des systèmes aériens et maritimes. De plus, ils permettent de lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementaire en mettant à disposition les moyens nécessaires, actualiser et opérationnaliser les registres de navires tout en adoptant des plans nationaux efficaces.

- Le développement de l'aquaculture :

Pour le développement de l'aquaculture, il faut favoriser celle-ci en mettant en place des projets collectifs ou individuels d'élevages d'espèces développer de projets d'élevage de la biodiversité marines en identifiant des especes résistantes dans les milieux d'élevage.

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Conclusion générale

En somme, ce travail a pour but de comprendre l'importance de la gestion des ressources halieutiques, celles-ci ont une place importante pour l'économie du pays particulièrement pour la région de Dakhlet Nouadhibou. Le secteur de la pêche a connu un développement spectaculaire dans cette région. La ville de Nouadhibou abrite de nombreuses usines de transformation et de valorisation. Il est plus que jamais nécessaire que ces ressources soient maintenues et préservées pour toutes les générations.

Ce travail nous permet de comprendre l'état des ressources halieutiques. Il est important que le gouvernement mauritanien mette en place un plan favorisant la participation de tous pour la protection et la restauration des ressources marines. L'exploitation de stocks halieutiques doit se faire en respectant la bio-capacité et la régénérescence dans les eaux de Nouadhibou.

En effet, pour atteindre une gestion durable des ressources halieutiques dans la région de Nouadhibou, il serait important que le gouvernement mauritanien instaure les pratiques de la bonne gouvernance afin d'assurer une exploitation plus respectueuse de la régénération des ressources halieutiques. De plus, le principe de l'approche écosystémique intègre la dimension biologique, écologique, économique et sociale, il place l'homme au coeur de l'écosystème. Ce principe rejoint celui du développement durable, afin de gérer efficacement les ressources halieutiques.

Les ressources halieutiques occupent une place importante dans la création d'emplois et sont une source essentielle alimentaire à l'échelle mondiale. Ces dernières années, le secteur de la pêche a connu d'énormes changements. Cependant, la surexploitation des ressources halieutiques et la dégradation de l'écosystèmes ont des impacts sociaux et économiques. La pression exercée sur les ressources halieutiques conduit à des conséquences sur le bien-être de la population de la ville de Nouadhibou. La baisse de la production des ressources halieutiques est due à l'évolution technique de la pêche.

Toutefois, la surexploitation et les pratiques illégales continuent à affecter les ressources naturelles. En plus la pollution et le manque de connaissance de l'état des stocks pourraient causer la disparition d'une grande partie des espèces. Il est indispensable que l'État mauritanien établisse un plan d'action pour la réduction de l'utilisation du carburant pour les navires. Ces phénomènes deviennent des sujets politiques.

L'État mauritanien a pris conscience de ces phénomènes, il a mis en place des outils permettant de contrecarrer toutes les pratiques illicites. Ceux-ci sont composés de quotas individuels transférables, de contrôles, de surveillances, de suivies et des aires protégées ainsi que des réglementations (sanctions des infractions). Mais toutes ces solutions mises en place n'empêchent pas certains pêcheurs à enfreindre les règles.

Le ministère de la pêche et de l'économie maritime devrait favoriser la participation de toutes les parties prenantes dans les dialogues et les concertations, cela permettrait d'aboutir à une collaboration efficace de ces dernières et pourrait faciliter à l'IMROP et à l'ONPISA à bien mener leurs missions. De plus, il est important que l'état déploie tous les moyens nécessaires dans la région de Nouadhibou pour le développement de l'aquaculture telles que la formation et la création des établissements aquacoles, etc. C'est une solution de l'avenir et une alternative de la pêche. Elle contribue à subvenir aux besoins de la population mauritanienne et mondiale

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ainsi qu'à diminuer la surexploitation et la dégradation des ressources halieutiques et leurs écosystèmes. Donc pour une durabilité de la gestion des ressources halieutiques, il faut assurer l'équilibre de l'exploitation et le renouvellement de stocks des espèces, mais aussi de maîtriser les rejets et toutes les pollutions confondues.

Annexe I : Le plan du rapport d'étude d'impacts sur l'environnement - MEDD

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Annexe II : Les amendes sur les infractions de la pêche graves

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Annexe III : L'évolution des agrégats économiques du secteur des pêches à l'horizon 2020 (MEPM)

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Annexe IV : Les engins de la pêche adoptés par la nouvelle législation (MEPM)

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Annexe V : Les typologie de pêche

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Annexe VI : La série des questions concernant les interviews

Questions sur la pêche et la gestion durable

Nom :

Prénom :

Age :

Profession

Entreprise / Centre :

I. Situation actuelle du secteur des pêches maritimes industrielles et pêches

artisanales et côtières en Mauritanie et notamment dans la région de Dakhlet de Nouadhibou.

2. Comment se présente l'évolution du sous-secteur de la pêche hauturière, artisanale et côtière dans la région de Dakhlet actuellement ?

3. Qu'en est-il des productions de la pêche (hauturière, artisanale) dans secteur dans la région de Nouadhibou (la tendance) ?

4. Quelles sont les espèces les plus exploitées et les plus demandées par les consommateurs ?

5. Combien de sociétés de pêche hauturière existent-ils dans la région de Dakhlet ?

6. Combien de pêcheurs artisans y va-t-il dans cette région ?

7. Combien de pêcheurs hauturiers y va-t-il dans cette région ?

8. Quelle place occupent les ressources halieutiques sur l'économie mauritanienne particulièrement la ville de Nouadhibou ?

9. Quelle sont les contributions des ressources halieutiques sur le plan social ?

10. Quel est le niveau de consommation des produits halieutique dans la région et l'ensemble du pays ?

11. Quelle appréciation peut-on faire sur les importations et les exportations des produits de la pêche hauturière, artisanale et côtière en Mauritanie notamment dans la région de Dakhlet ?

12. Le secteur pêche (la pêche hauturière, artisanale) reste dominer dans cette localité par les sociétés et pêcheurs étrangers, qu'est-ce qui peut être à l'origine de cette situation et existe-t-il des politiques visant à inciter les nationaux à s'intéresser davantage ?

13. Existe-t-il des usines de transformation et de valorisation des produits de pêche à Dakhlet Nouadhibou ?

II. La notion de développement durable

14.

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Quel est au niveau national la place accordée à la notion de développement durable par l'Etat, notamment dans le domaine des pêches ?

15. Au regard des menaces portées à l'environnement et les ressources naturelles

renouvelables ou non dans le monde par les modèles économiques et la pauvreté, y va-t-il une prise de conscience au niveau national ? Si oui, comment se traduit-elle dans les faits ?

16. Comment les pouvoirs publics, les acteurs économiques et la population de Dakhlet Nouadhibou appréhendent-ils la notion de développement durable dans le développement économique, social, environnemental et politique du pays ?

17. Les politiques de développement durable existent en Mauritanie, sont-elles réellement mises en application et quelles en sont les conséquences sur le fonctionnement de l'économie nationale et sur le plan social, environnemental et politique aujourd'hui ?

III. Développement durable et pêche

18. Actuellement le secteur des pêches connaît une crise mondiale qui se traduit par la stagnation de la production mondiale, l'épuisement des stocks des ressources halieutiques dans certaines régions et la dégradation de l'environnement marin et côtier, qu'en est-il en Mauritanie (région de Dakhlet)?

19. Aujourd'hui les organisations internationales prônent pour la mise en place des politiques de développement durable dans le secteur des pêches (gestion durable des ressources et de l'environnement), quelles sont au plan national les mesures initiées par l'État mauritanien dans ce secteur ?

20. Existe-t-il des politiques de surveillance et de contrôle des activités de pêche et des pêcheries dans le secteur industriel et artisanal dans la région de Dakhlet ? Si oui, comment s'organisent ceux-ci ?

21. Quelle sont les mesures prises au niveau local pour mieux suivre les activités du secteur pêche et aquaculture dans cette région ?

22. Existe-il des politiques de régulation des activités de pêche telles que les périodes de pêche, les quotas, etc. ?

23. Comment les quotas sont-ils distribués ? Et par qui ?

24. Concernant les politiques environnementales, existe-il une politique de gestion intégrée du littoral dans la région de Dakhlet.

25. Quelles sont, actuellement, les actions au plan social menées par les sociétés de pêche hauturière en Mauritanie et notamment la Région de Dakhlet ?

26. Quelle est la place de l'aquaculture dans ce secteur aujourd'hui dans Région de Dakhlet ?

27. L'aquaculture peut-elle contribuer actuellement à la gestion durable des pêches dans Région de Dakhlet ?

91

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