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La problématique de la crise écologique selon Vittorio Hà¶sle


par Adolphe Aganze Ntamwenge
Institut supérieur de philosophie et de théologie, saint Jean XXIII de Kolwezi (Scolasticat franciscain) - Bachelier en philosophie 2017
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHES

« Il est également révoltant de constater que le continent qui a le moins contribué au changement climatique, c'est-à-dire l'Afrique, est aussi celui qui est le plus précocement et le plus violemment touché par les dommages environnementaux ».

Vittorio HÖSLE

« La problématique de la crise écologique indubitable en ce XXIème siècle, est une des conséquences des déprédations commises par les pays dits riches et/ou industrialisés dans les pays pourvoyeurs des matières premières, en l'occurrence les pays du berceau de l'humanité ».

Adolphe AGANZE

« Que l'Homme protège et sauvegarde l'environnement ou ce sera la nature qui le détruira et l'anéantira ».

Pape François

« Le paradigme de l'économie doit céder la place au paradigme de l'écologie ».

Vittorio HÖSLE

DEDICACE

Au Fr. Jean-Baptiste TABARO Mwene Wirhu, ofm, passionné de l'écologie,

Au Fr. Jean-Paul KILINGI NSOMO, ofm, ami de l'écosophie,

Au Fr. Hubert KASONTA, ofm, doux et humble de coeur,

A notre maître Fr. Oscar OMARI NGAMBO, ofm, apôtre de la paix et de la non-violence,

Au Fr. Jean de Dieu BAZIBUHE MUSAKA,ofm, apôtre des périphéries,

A notre cher Préfet de l'Institut Technique FundiMaendeleo, Fr. Gaston CUYPERS, planteur des arbres,

A l'Apostolat du Couple et de la Famille, mouvement catholique oeuvrant dans l'Archidiocèse de Bukavu en vue de juguler la dégradation de l'écosystème,

A nos chers amisPapa Deogratias MURHABAZI, Papa Raphaël MATABISHI, Papa Patient MATABISHI,Papa Lucien KALUNDI ,Dr. Espoir BATUMIKE, Ir. Emmanuel BUKANJU, Ir. Francis BULENGA, Ir. Francis ILUNGA, Ir. Gracia MUKUBU, Ir. Kyamusoke MASAANDI, Ir. Jacques NYEMBO, Ir. Maria Goretti NEEMA, Ir. Prince AGANZE, GratienneSIFA, Guilaine NTANDA, Da FURAHA NTAKOBAJIRA, Jeanne d`Arc BIRINAMA, MUGOLI BISIMWA, Marthe MUGOLI, Valère MBURHONYINJA, Sr. Espérance, ssfcr,femmes et hommes généreux, hospitaliers et aimables,

A nos parents Delphin NTAMWENGE NAKALONGE et Césarine NSIMIRE M'NAKARHAMBI et à tous nos soeurs et frères Adolphine NZIGIRE Ntamwenge, Sylvie CIRHAGANE Ntamwenge, Pascal MULUMEODERHWA Ntamwenge, Cécile NAWEZA Ntamwenge, RHUGENDABANGA Ntamwenge, Alain Ntamwenge, Nathalie MWAJUMA Ntamwenge, Marc SAFARI Ntamwenge, Grâce NEEMA Ntamwenge, Jacqueline Ntamwenge, Emmanuel Ntamwenge, Benjamin Ntamwenge, et toute la grande famille Nakalonge gwa Bulogwe qui nous ont appris le goût de la patience et de l'excellence, dédions ce travail.

IN MEMORIAM

En mémoire du Père Olivier NAMEGABE SALUMU du Sacré-Coeur, ocd,

André BIRINGANINE NAKALONGE,

Dieudonné SATIRA RHUDAHINDWA,

Gustav KAGUKU,

Pascal KOBA BASHIBIRIRA,

Victor NAKARHAMBI MUSHENGEZI,

Fr. Alphonse NZENGU, ofm,

Fr. Deogratias BISIMWA, ofm,

Sr. Alphonsine Virginie AMBOLE, fmm,

Sr.Alphonsine KAHEMBE, fmm,

Sr. Clara KAHAMBU, ssfcr,

Bernadette M'CEMWENGE,

Victorine M'LWIGULIRHA,

Laise BULANGALIRHE BATISTELLA TREVIZAN,

Médiatrice MWASHITE, et

Marie-Micheline LINDA.

Que le Seigneur leur manifeste sa miséricorde et sa paix !

AVANT-PROPOS

Alors que cette recherche laborieuse est au seuil de sa parution au monde des chercheurs tant en philosophie de l'écologie qu'en économie politique ainsi qu'en technoscience, nous, nous ouvrons notre coeur pour exprimer notre gratitude à toutes celles et à tous ceux, qui, de loin ou de près nous ont permis de l'entamer et de l'achever.

Que notre reconnaissance et action de grâce parviennent au Très-Haut et Tout-Puissant, bon Seigneur qui nous pourvoit à chaque instant l'air et le vent si précieux pour notre être.Il nous a comblés de ses bienfaits tout au long de ce dur labeur.

Nous remercions les Frères Alex ILUNGA MIKOMBE,André MURHABALE BARHAYIGAet FerdinandKASHALA et ainsi que les définiteurs de nous avoir aidé à cheminer dans la vie franciscaine.

Nous exprimons nos sincères remerciements à Monsieur l'abbé Jean-Hilaire ILUNGA, au PèreEustache NYANDWE MUVULA,osb et au Fr.Jean-Claude MULEKYA KINOMBE, ofmpour leur souci et attention particuliers pour notre formation en nous octroyant des ouvrages qui nous ont permis d'enrichir cette cogitation.

De manière singulière, nous tenons à dire merci au Professeur Associé Jean MURHEGA qui, en dépit de ses occupations pluralistes a porté son regard sur nous en acceptant la direction de ce travail.Votre compétence, patience et rigueur nous sont indubitables et inoubliables.

A tout seigneur, tout honneur, nous disons humblement merci aux Frères qui détiennent la charge de la direction académique de notre Scolasticat bienheureux Jean XXIII ainsi qu'au corps professoral et ouvrier dudit scolasticat pour leur dévouement pour la formation adéquate des futurs ministres de l'Église. Au Professeur ordinaire Edouard NAWEJ ainsi qu'au chef des travaux Germain MUSUL, nous exprimons notre profonde reconnaissance pour leurs compliments.

L'opportunité nous est offerte pour exprimer nos sincères gratitudes à nos formateurs, à nos accompagnateurs dont P. ROLANDO Le petit, sx, P, Mario, sdb et Fr. Marcel TSHIKEZ, ofm, à nos frères en formation et à nos ouvriers pour leur confiance, amour et proximité dont nous avons été bénéficiaires.Puisse Dieu vous accorder le souhait de vos lèvres.

Vous avez été pour nous une compagnie et une chance, vous avec qui nous avons partagé les expériences académiques, chers collègues, nous disons simplement merci.Ala famille EdsonTadeuTrévizan et NeusaBaptistellaRosaly depuis Brésil,à la famille Pierre KAZUWA, à la famille Benjamin NYEMBO et Rosie BUZILU, à la famille MIKOMBE, à maman MUSWAMBA, à maman Béatrice MUVUBA,à maman FAIDA BASHONGA,à maman Joséphine CIBALONZA, à la famille Dodi MASUDI, à la famille André KITENGE, à la famille Marcel KANT, à la famille Pascal KOBA,à Mr Cédric le bibliothécaire du theologicum Saint François de Sale, nous exprimons notre reconnaissance pour vos soutiens et compliments. A vous cher frère-cadet Lucien BISIMWA NAKALONGE, façonné par la société xavérienne, nous vous remercions pour votre franche collaboration académique. Que tous ceux qui sont proches par la vie tant quotidienne, morale que spirituelle se sentent remerciés du fond de notre coeur.

Nous remercions tous les censeurs sévères de la philosophie, vrais ayatollahs de la pensée.A tous ceux qui ont le désir ardent de poursuivre la recherche en éthique environnementale en vue de juguler la crise écologique actuelle, nous disons avec douceur : merci et courage.

Adolphe AGANZE

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. Choix et intérêt du sujet

L'historien de la philosophie retracera la chronologie philosophique depuis le tout élément premier de tout ce qui est des présocratiques, c'est-à-dire de la préoccupation du monde extérieur qu'est la nature pour ceux-ci ; du changement de paradigme par Socrate qui oriente l'objet de la philosophie non plus vers la nature mais plutôt vers l'homme.L'historien mentionnera le dualisme platonicien, le parricide aristotélicien, le primat de la théologie sur la philosophie à l'époque médiévale, le dogmatisme des Pères et Docteurs de l'Église,la révolution copernicienne, la révolution moderne cartésienne qui influencera toute la philosophie contemporaine au cours de laquelle Le capital de Karl Marx apportera un nouveau paradigme qu'est homo faber au détriment d'homo sapiens.

Néanmoins, nous constaterons que sa préoccupation sur la dégradation de notre habitat terrestre fera preuve de l'heuristique de peur.Or, la crise écologique est réelle en ce siècle.Il est très important et urgent de parler de la problématique de la crise écologique, car aucun peuple du monde n'est criminel, et plus encore aucune religion n'est terroriste pour subir les dommages causés aujourd'hui par l'usage et l'exploitation illicites de la Terre par l'être humain qui en est malheureusement bourreau et victime. La philosophie de la crise écologique est un appel pressant puisqu'elle insiste sur le changement de paradigme, car la patience de la Terre est à bout. Il est utile que l'être humain revienne à sa relation première avec la nature. Nous éprouvons l'audace de porter notre choix et intérêt sur la problématique de la crise écologique actuelle en élaborant ce travail en vue de nous inscrire dans le sillage de l'écotoxicologie contemporaine.

0.2. Problématique

Avec la montée en puissance des préoccupations environnementales, l'écologie se voit de plus en plus sollicitée autour des débats et d'enjeux de société devenus cruciaux.Le champ écologique actuel est émaillé d'une série des problématiques qui font la Une à la suite de la détérioration de la nature telles que le réchauffement climatique, la pollution, l'impact des inondations, les déboisements, la sécheresse, les océans devenus des cimetières des émigrants, les effets du volcan et du gaz méthane, de l'exploitation des minerais et plus récemment la fonte de l'Arctique pour ce qui concerne le Canada ainsi que les pays des Pôles. Son entrée en scène au Sommet de Stockholm en 1972 devient une impulsion à l'écotoxicologie, néologisme de François Ramade,qui, est une réponse du monde scientifique aux problèmes posés par les pollutions, notamment chimiques.Face à cette angoisse globalisante, laTerre est à bout de patience car les catastrophes écologiques auxquelles nous assistons font preuve de ces actes incontrôlés de l'être humain à l'égard de notre Terre qui nous héberge et nous porte et dont il est lui-même la cible de cette dégradation.

C'est pourquoi, il y a lieu de se demander : Quel futur pour nos enfants ? Quel est notre avenir à nous tous ? Quel est le socle de la crise écologique selon Vittorio Hösle ? Quelle est la panacée à offrir face à la détérioration de l'environnement ? Pourquoi l'homme ne tient plus compte des personnes incapables de se protéger ? Pourquoi l'Afrique dans son innocence devient la victime la plus touchée par les dommages environnementaux ?En quoi est-ce que la crise écologique est-elle l'affaire de la philosophie ? Dans le développement de notre cogitation, nous tenterons de répondre à ces questions.

0.3. État de la question

La problématique de la crise écologique n'est plus une fiction comme on le croyait à l'aube du XVIIème siècle jusqu'à l'émergence des industries. La nature ne pardonne pas lorsqu'elle est maltraitée car nous devons protéger notre Mater Terra sinon celle-ci nous détruira.Puisque notre siècle est celui de la crise écologique, les débats tant philosophiques que politiques et même religieux sur l'écologie ainsi que la crise qu'engendrent les actes humains sur l'environnement deviennent variés et parfois aboutissent à dissocier les penseurs et chercheurs, des politiques et hommes religieux, et pas loin que lors de la COP22 tenue dans le quartier de Bâb Ighli, à Marrakech, au Maroc pour laquellea priori le présidentaméricainrejeta en bloc l'Accord de Paris dont son prédécesseur Barack Obama fut signataire. Il refusa la participation des États-Unis d'Amérique à la COP23 tenue à Bonn en Allemagne sous la présidence de FIJI en 2017.Des travaux portant sur la Problématique de la crise écologique. Lecture de Philosophie de la crise écologique de Vittorio Hösle furentélaborés par Eustache NYANDWE MUVULA à l'Université de Lubumbashi et sur De l'écologie selon Michel SERRES par Cédric MWEPU LWAMAINZA au Scolasticat Saint Jean XXIII de Kolwezi en 2016.Ne prétendant pas cependant être le premier ni le dernier à faire écho de la crise écologique actuelle ; nous sommes le premier à entreprendre un tel travail surHöslebasé surLa problématique de la crise écologique au sein de notre palette, le Scolasticat saint Jean XXIII de Kolwezi.Par ce travail, nous voulons proposer une nouvelle éthique environnementale face aux insuffisances de l'anthropocentrisme cartésien qui est accusé d'être à la base de la dégradation de notre habitat dont il est lui-même victime.

0.4. Sources et méthodes

En s'appuyant sur la culture philosophique reçue durant notre cursus académique et par le fait que la thèse deHösle selon laquelle le XXIème siècle sera le siècle de l'environnement est déjà accrédité par suite de la crise écologique présente, il s'avère nécessaire de nous pencher sur cette thématique en nous nourrissant de la pensée deHösledéveloppée dansPhilosophie de la crise écologique comme ouvrage de base.Pour ce faire, en vue d'amener à bon port cette réflexion, les méthodesherméneutique et réflexive nous serviront d'usage pour l'interprétation fiable de la pensée deHösle sur les dommages infligés à notre Terre par l'être humain ainsi que sa victimisation et pour nous permettre d'apporter un ajout dans le but d'en faire une vraie écosophie.

0.5. Division du travail

L'ossature de notre travail sera constituée des trois chapitres garnis par une introductionet une conclusion générales. Le premier chapitre portera sur les sources de la crise écologique selon Vittorio Hösle où nous montrerons d'où provient la crise écologique actuelle en remontant aux sources queHösle a indiquées entre autres l'anthropocentrisme aveugle qui conduit aux actes irréversibles de l'être humain sur les autres êtres, le progrès technoscientifique et ainsi que le paradigme de l'économie capitaliste.Le deuxième chapitre portera sur la problématique de la crise écologique selon Vittorio Hösle où nous présenterons le panorama deHösle sur la crise écologique actuelle c'est-à-dire l'ensemble des problèmes qui sont à la base des catastrophes écologiques. Letroisième chapitre s'articulera autour des conséquences de la crise écologique: ici nous présenterons à la lumière deHösle les conséquences des catastrophes écologiques dues à l'aggravation de la crise écologique.

Chapitre premier : LES SOURCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO HÖSLE

I.0.Introduction

Lorsqu'il y a crise, il doit y avoir nécessairement la source qui la cause. La crise écologique a émaillé la réflexion de Hösle lors de ses fameuses conférences tenues à Moscou il y a de cela vingt-huitans. Il n'est pas resté indifférent face à la menace incontestable de l'environnement, ce qui l'avait poussé à affirmer que le XXIème siècle sera le siècle de l'environnement du fait que les hommes habiletés à intervenir au cri alarmant de la Terre face aux catastrophes écologiques n'ont pas pu faire grand-chose. Cette crise écologique trouve ses sources dans l'imposition de l'espèce humaine sur d'autres êtres de l'univers à partir du cogito cartésien qui octroie à l'homme le primat sur la nature. Dans ce chapitre nous parlerons de l'anthropocentrisme moderne aveugle, du progrès technoscientifique et le paradigme de l'économie capitaliste.

I.1.L'anthropocentrisme moderne aveugle

La pensée écologique deHösle s'attelle sur le primat de l'être humain sur la nature au cours de l'histoire des idées en Occident.L'analyse sur le déséquilibre qui s'observe entre l'homme et la nature nous laisse voir que le prolongement de l'époque médiévale vers le temps moderne avait donné à l'homme la souveraineté sur l'ensemble des autres êtres.L'homme ayant oublié sa place dans la nature, il entre dans une ère nouvelle où son pouvoir commence à assujettir la nature. En se plaçantau centre de l'univers, l'être humain rompt l'harmonie du début. Ilbrise toute relation horizontale avec la nature. Il sesitue dans une boucle comparable à la monade leibnizienne. Ce qui pousse Hösle à affirmer que « les catastrophes écologiques sont un désastre qui nous guette dans un avenir pas si lointain que cela... ».1(*)Il avait remarqué le sombre canevas de l'existence humaine dans l'avenir. L'anthropocentrisme, qui, étymologiquement « anthropos : homme » et centre, est une doctrine formée vers le XIXème siècle. Il exprime « la tendance à faire de l'homme le centre du monde et à considérer son bien comme cause finale du reste de la nature »2(*).Pierre-François Moreau renchérit en montrant que cet anthropocentrisme a poussé l'homme à un agissement aveugle et ignorant devant les causes ou les dommages auxquelsHösle a fait allusion ci-dessus car « les hommes, conscients de leurs actions mais ignorants des causes des celles-ci, se figurent être libres...ils en viennent ainsi à considérer toutes les choses existant dans la nature non comme des effets des causes réelles, mais comme des moyens pour leur usage »3(*)

Par ailleurs,Hösle voit dans la dichotomie cartésienne une source évidente de la crise écologique actuelle. Le« cogito ergo sum » de Descartes avait poussé l'être humain à croire être le souverain des êtres. Cette opposition avait érigé un rempart entre res cogitans, la chose pensante et la res extensa, la chose étendue.Cette rupture va conduire à une subjectivité.Christian Godin montre que le début de la quatrième partie du Discours de la méthode est introduit par le fameux cogito qui est pour Descartes comme le premier principe indubitable de la philosophie4(*). Cette certitude cartésienne fait preuve de la conscience de soi car penser c'est exister comme être pensant, ce qui définit le cogito comme à la fois prototype et l'archétype de l'idée claire et distincte car « toutes les fois que je serai en possession d'une idée aussi claire et distincte que le cogito, je pourrai dire que je suis en possession d'une idée vraie »5(*).

C'est dans la sixième partie du Discours de la méthode que nous retrouvons la fameuse expression cartésienne hissant l'homme au niveau de maître et possesseur de la nature6(*) à partir des notions générales de la physique car, dans cette partie Descartes espère voir la connaissance physique utilisée pour la maîtrise de la nature et la santé du corps. L'intention est certaine, mais l'action plonge les écologistes en colère et queHösle qualifie de révoltant du fait que jamais dans la Grèce antique, la physis ne pourrait être sous le joug du sophos car « la physis désignait le tout de l'être en mouvement et l'être humain était conçu comme prenant place au sein de cet ensemble...jamais il n'aurait pu venir à l'idée des grecs de saisir l'être humain dans un rapport d'opposition à la physis »7(*).Mais, nous remarquons que l'homme moderne est aveuglé par le désir de la position privilégiée dans l'univers face à la nature et devienne ainsi l'espèce dominante dans la plupart des écosystèmes de la planète8(*).D'où, une exploitation de la terre exigeante en vue de la satisfaction des besoins économiques par le moyen du progrès de la technique.Pour sa part, Eustache Nyandwe Muvula estime que la domination de l'homme sur les autres êtres est la principale conséquence de l'anthropocentrisme qui conduit à la crise écologique car « lorsque cette domination s'enivre dans un succès aveugle, elle peut constituer un grand danger dans le domaine écologique »9(*).

Puisque la lutte est commune et le constat est général, face à cet anthropocentrisme moderne aveugle qui est à la base de la crise écologique et la dévastation actuelle de l'environnement, dans son encyclique sur la Sauvegarde de la maison commune, le pape François met en cause l'idée erronée dans la présentation chrétienne de l'être humain comme celui qui doit dominer le monde. Le souverain pontife remarque qu' « une présentation inadéquate de l'anthropologie chrétienne a pu conduire à soutenir une conception erronée de la relation entre l'être humain et le monde »10(*) du fait que le christianisme est la seule des religions monothéistes à réserver la place privilégiée à l'être humain au sein de ses enseignements retrouvés dans le Magistère,bref dans son dogme.L'absolutisation de la subjectivité retrouvée dans la pensée cartésienne fait montre de la tendance de l'être humain moderne à s'élever plus haut au-delà du monde.D'où, le tremplin vers la dictature voire l'assujettissement du reste des êtres, ce qui conduit à l'exclusion car, pour Descartes rien n'existe en-dehors de son « Je » et s'il existe un monde, ce dernier n'est constitué que des automates. Cette attitude cartésienne pousseHösle à dire que « la doctrine cartésienne de la nature est au coeur du présent ravage exercé par l'être humain sur la nature »11(*) en la dépouillant de sa valeur intrinsèque et conduit aux actes occultés à l'égard de notre Terre.

Eu égard à ce qui précède, nous remarquons que la conséquence tragique de cette subjectivité cartésienne a conduit à obscurcir le point des interactions des organismes avec leur environnement.De fait, Descartes « ...s'appuie sur l'ordre de domination donnée par Dieuà Adam dans le livre de la Genèse pour exclure a priori toute limite »12(*).

I.2.Le progrès technoscientifique moderne

Notre siècle est la risée et le jouet du progrès technoscientifique moderne.Le temps moderne depuis le divorce de l'être humain et la nature proposé par le cogito cartésien, le monde s'est retrouvé sous le poids de l'être l'humain.La méconnaissance de la subjectivité des autres êtres de la part de Descartes et les qualifiant des machines a abouti à la contribution d'une croissance exponentielle des sciences modernes de la nature dépourvues de toute éthique environnementale. Le temps moderne est caractérisé par une émergence des sciences et des techniques. Pour Descartes, l'archétype ou le modèle de ces sciences est la science mathématique car Hösle montre que chez Descartes, il existe une idée que rien, au sein du monde naturel des objets ne saurait pouvoir résister à l'explication mathématique, ce qui fait que la physique s'élèvera en modèle idéal des sciences modernes naturelles13(*). L'homme se fabriquera par des techniques modernes des outils nécessaires pour soumettre la Terre. Cette soumission provoquera la détérioration de l'environnement car l'homme s'étant retiré de l'harmonie naturelle, s'est érigé en dominateur-possesseur au lieu du responsable-partenaire.

Hösle face aux catastrophes causées par le progrès technoscientifique note que « la menace de notre habitat terrestre est liée à la destruction de notre habitat intellectuel »14(*), car le primat de la raison dans le cogito cartésien avait asphyxié l'être humain pour ne pas reconnaître les limites de la soumission de sa volonté sur le monde naturel et dont le ravage est remarquable en médecine aujourd'hui. Pour sa part, le pape Françoistire la sonnette d'alarme en ce qui concerne l'avortement en ces termes : « puisque tout est lié, la défense de la nature n'est pas compatible non plus avec la justification de l'avortement »15(*).Le développement des sciences modernes de la nature a connu une particularité remarquable qu'est la raison technique. Par la technique, l'homme modernea largementmodifié les autres espèces de la planète Terre et devient ainsi le plus bel exemple d'envahisseur16(*). La dégradation écologique de la planète Terre a pousséHösleà remarquer paradoxalement que la sagesse de l'homme ne convient pas à la crise écologique à laquelle le XXIème siècle croupisse du fait quel'existence de l'être humain a déjà créé la désharmonie sur la terre ainsi que l'extermination d'un plus grand nombre d'espèces animales et végétales jusqu'à modifier l'équilibre biologique de la planète Terre17(*).

Par ailleurs,ildécouvre que le progrès considérable accompli depuis Aristote par exemple dans la biologie, et vu le progrès technoscientifique moderne ; il est fort étonnant que les réflexions aristotéliciennes sont devenues très pauvres. Or, Aristote n'avait le but primordial que « d'intégrer tous les êtres vivants au sein de l'ensemble de l'être... »18(*)comme toutes les autres sciences anciennes, tandis que les sciences modernes manifestent un refus de réfléchir sur les fondements de leur propre entreprise. Ceci affirme qu'il y a une régression dans les sciences modernes. De ce fait, ce comportement des sciences modernes de la nature que l'être humain développe nous amène à se poser la question de pourquoi ne pouvons-nous pas nous arrêter pour réévaluer leur progrès ?

I.2.1.La science moderne de la nature

La science moderne est au coeur de la crise écologique actuelle.Les sciences anciennes de la nature au cours de l'Antiquité faisaient allusion à une éthique responsable. A partir du temps moderne inauguré par la théorie de la science expérimentale de Francis Bacon, du premier penseur de l'État moderne Thomas Hobbesqui réduit la science politique à la science mécanique.Par la philosophie subjective de Descartes, les sciences modernes de la nature prendront une ampleur remarquable jusqu'à morceler le monde. Elles créent la discontinuité entre l'homme et la nature. Contrairement aux sciences anciennes, les sciences modernes n'intègrent plus tous les êtres de l'être dans un ensemble ni rendre compte de son évolution. Mais, plutôt elles progressent dans le seul but de transformer le monde.

En nous épargnant d'établir une liste des sciences modernes, notre urgence est de montrer le remède à cette croissance des sciences modernes. Celles-ci sont à l'origine de la dégradation de notre habitat terrestre. A cette fin, une nouvelle philosophie de l'écologieest proposée parHösle en vue de faire face au défi qui guette le XXIèmesiècle. Vue la détérioration de notre environnement, il propose l'Idéalisme objectif car« de par sa nature réflexive, l'idéalisme objectif est la seule philosophie capable de conceptualiser de manière cohérente les vérités du réalisme et de l'idéalisme subjectif »19(*).C'est cette philosophie à venir qu'est l'idéalisme objectif qui doit résoudre le problème de l'absolutisation de l'être humain dans l'univers face à la nature car, bien que ce progrès des sciences attire l'attention des hommes, il est vrai de voir que ce progrès des sciences modernes « ne cesse de s'imposer de plus en plus à l'environnement auquel nous sommes habitués, voire de le détruire brutalement »20(*),ce qui plonge l'homme dans un dégoût de vivre du fait que le monde qui résulte de cette transformation destructrice n'offre plus guère de havre spirituel aux hommes21(*). Robert Barbault estime qu' « il nous faut en ce Troisième millénaire, une science dite participative ou science citoyenne » 22(*) afin de contribuer au bien-être collectif des générations présentes et à venir.

En pointant du doigt l'attitude cartésienne de la subjectivité offerte à l'homme, nous remarquons que les sciences modernes de la nature sont le prolongement de ce triomphe du subjectivisme.Toute dégradation de la nature par la domination de l'homme conduit ipso facto à la dégradation de l'être humain lui-même en vertu de son appartenance à cette nature en tant qu'être vivant. Le développement des sciences modernes est à la base du changement de la condition de vie à l'époque contemporaine, car, elles ont permis la mutation du monde jusqu'à l'aube des industries. Certes, il y a développement, mais il est déplorable de voir que cette technique moderne développée peu de temps après l'apparition des sciences modernes cachait derrière elle une ambition néfaste qui n'est autre que la soumission cartésienne de la nature, source de la crise écologique actuelle. Ceci nous pousse à cerner la dévastation de notre planète terre causée par ce progrès technique moderne jusqu'à nos jours.

I.2.2.Le progrès technique moderne

Peu après l'apparition des sciences modernes, la technique moderne a pris aussi son envol. Le temps moderne est marqué par une transformation de la nature. Hösle discerne dans ce progrès technique moderne une menace de l'environnement, car son pouvoir s'impose de plus en plus du fait que son but primordial n'est que la transformation radicale de l'environnement. Ce qui conduit à la destruction brutale et suscite en l'hommela haine contre tout ce qui peut être supposé comme étant à l'origine de cette évolution, à savoir en premier lieu la raison et l'argumentation rationnelle d'où « la marche triomphante de la raison technicienne ne semble que pouvoir mener à la paralysie de tout sentiment d'immédiateté et de toute vie »23(*).

Hösle affirme que le progrès technique à la vitesse quasi exponentielle depuis le XXème siècle paraîtincontrôlable à la suite de sa dynamique dans la transformation du monde et arrive à sombrer les aspirations les plus intimes de l'homme dans la réconciliation avec ce monde. Ilfaut observer la contribution de la technique moderne dans la satisfaction des besoins urgents et primaires de l'être humain mais,il est étonnant que l'être humain n'arrive pas à les combler car « l'affranchissement de la nature dont l'homme se rend capable au moyen de la technique s'accompagne inévitablement de l'apparition continuelle de nouveaux besoins, qui sont une sorte de « méta-besoins » engendrés par la technique... »24(*).Il est remarquable qu'au cours de ce siècle, une sorte d'éternel retour règne, car le besoin comblé fait appel à un autre et vice versa.

En faisant une approche de la technique moderne qui ne se limitait qu'à un contrôle cognitif, Hösle trouve que les techniques actuelles reposent sur l'emploi de l'outil informatique et réduit de ce fait l'effort à sa forme la plus simple. N'est-ce pas là la domination de l'homme par lui-même évoquée précédemment ? La privation du monde ? Car la fabrication par la technique d'une machine gigantesque, l'ordinateur, fait perdre à l'homme son travail, lui prive de son gagne-pain, d'où si l'être humain ne parvient pas à résoudre ce problème de désintégration, il tomberait dans ce que Hösle appelle une remise en cause de sa propre personne. C'est à Moscou, au Printemps 1990, que Höslerappela par un écho sorti au sein d'un silence généralisé des intellectuels, bien entendu après son maître Hans Jonas, en clamant qu'aux sources de la dégradation de l'environnement et de la crise écologique qui en résulte se trouve la raison technique25(*).C'est cette raison technique qui a abouti à la fabrication des produits artificiels détruisant le cours biologique de notre planète. Ceci amèneHösle à se demander si la Terre est capable d'absorber les produits artificiels que l'homme régénère artificiellement en vue de satisfaire ses besoins. Si Hans Jonas avait eu la vision que le XXème siècle aura assisté à un effondrement de l'environnement et queHösle renchérit en disant que le XXIème siècle est celui de l'environnement, il est évident que nous disions : notre siècle, le XXIèmesiècle est celui de la crise écologique.D'où l'urgence de restaurer notre intellectvis-à-vis du progrès technique car « le rétablissement de notre habitat intellectuel pourra garantir à long terme la survie de notre habitat terrestre. Il s'agit pour les hommes de la civilisation technique, dereconquérir un foyer métaphysique »26(*).

Cette analyse sur le progrès technique moderne ne nous laisse pas indifférent face à sa contribution à l'amélioration de la qualité de vie de l'être humain. Nous ne pouvons ne pas reconnaître et valoriser le progrès de la technique ; mais il est révoltant de voir que ce progrès technique a conduit l'être humain à un totalitarisme sur la nature, à la dictature, ce qui mène la société actuelle à la dérive27(*) à cause de l'exploitation massive de la terre, bref, à la source de la crise écologique actuelle étant donné que, avec le progrès technique, les pays émergents comme la Corée du Nord aujourd'hui accumule d'arsenaux entiers d'armes à destruction massive et parvient à inquiéter le monde entier. Ceci implique une menace à un suicide collectif de l'espèce humaine, d'où la transformation de la Terre en un pur objet pour une fin donnée et lui privant de toute valeur subjective. Puisque la superstructure de la société en pleine industrialisation trouve ses assises sur un mariage entre les sciences modernes de la nature, le progrès technique dans son but de transformer la Terre sans tenir compte des dommages qu'il lui inflige et le paradigme de l'économie capitaliste qui hypnotise l'être humain face à la crise écologique actuelle. Il est impérieux de voir en quoi ce paradigme de l'économie qui décentre la nature et hypnotise l'être humain est à l'origine de la crise écologique dont le XXIème souffre de la dévastation.

I.3.Le paradigme de l'économie capitaliste

La montée en puissance de la technoscience a donné lieu à une rationalisation plus élevée du paradigme de l'économie capitaliste à la suite des stimulations aux intérêts économiques causés par la recherche de la satisfaction des besoins. A l'aube de l'époque contemporaine, un des maîtres du soupçon, Karl Marx apporte la philosophie de la Praxis. Dans sa onzième « Thèse sur Feuerbach », celui-ci lance un mot d'ordre, hélas ! Toujours d'actualité en ces termes :« les philosophes ont seulement interprété différemment le monde, ce qui importe, c'est de le changer »28(*) ;c'est-à-dire que Karl Marx passe de l'homo sapiens à l'homo faber sans tenir compte des conséquences que ce changement pourrait causer à notre planète Terre. Voilà la recherche satisfaisante mais obscurcie par les intérêts économiques ; une des caractéristiques de l'époque contemporaine et qui se prolonge jusqu'à nos jours.

L'évolution ne s'avère guère aux yeux de Hösle une victoire écrasante de l'intersubjectivité sur la subjectivité prônée par la philosophie cartésienne mais plutôt une des causes de la crise écologique car, dans la quête des États-nations à la satisfaction des besoins économiques croissantes des citoyens, vont procéder de manière contraignante et hypnotique à l'exploitation expansive unique dans l'histoire universelle29(*) et la cible en est le lieu où la résistance est la plus faible c'est-à-dire la nature et les nations régies par des rapports de type féodal tels que les États pourvoyeurs de matières premières( tiers-monde). Nous remarquons aussi que la déprédation des richesses des pays moins avancés trouve sa justification en ce sens qu'ils ne se sont pas encore imprégnés de la politique de l'État de droit moderne avec ses principes. C'est cette recherche de satisfaction des pays émergents qui est à la base de la croissance à la vitesse de croisière du paradigme de l'économie mais qui hypnotise car, il est inconcevable et révoltant de voir que

« Les pays émergents comme l'Inde ou la Chine procèdent à une exploitation de la nature et à une destruction environnementale similaires à celles de l'Occident... que le continent qui a moins contribué au changement climatique, c'est-à-dire l'Afrique, est aussi celui qui est le plus précocement et le plus violement touché par les dommages environnementaux »30(*).

Cette crise écologique demande de faire un nouveau choix, une urgence au changement de paradigme. Face à cette dévastation de la nature au XXIème siècle, il est exact que la philosophie trouve son pesant d'or dans sa critique pour faire appel aux autres disciplines afin que le paradigme de l'économie qui hypnotise cède la place au paradigme de l'écologie qui intègre l'ensemble de l'être.Le fait est tangible car« ...la dégradation écologique de la « planète bleue » ainsi que la situation alarmante du tiers-monde... sont la résultante nécessaire du caractère « nation-socialiste » de la structure contemporaine hypnotisée par le paradigme de l'économie »31(*).

Karl Marxtrouve que la valeur de la nature n'est reconnue que quand elle est exploitée non pas de manière qualitative mais quantitative car, pour Marx affirme Hösle : la nature non exploitée recèle une valeur nulle. Par ailleurs, la conviction kantienne et fichtéenne estime que la nature en soi n'est pas le réceptacled'une valeur morale. Le manque de valeur économique en soi chez Smith, Ricardo et Marx32(*)de la nature est pourHösle l'une des causes principales de la crise écologique actuelle. Ce fait remarquable au XIXème siècle, n'est pas loin de ce qui nous plonge dans le chaos en ce XXIèmesiècle. La République Démocratique du Congo, après le conflit d'entre 1960-2017, est arrivée à conclure des contrats miniers en vue de l'émergence de son économie mais qui affaiblira les capacités de l'État tout en alimentant les conflits armés au lieu de contribuer à la paix et au bien-être des congolais33(*).En dépit de la qualité et de la quantité de ses ressources minières, la quantité dans l'exploitation du sol intéressera ses partenaires, qui, hypnotisés par les intérêts économiques, se méfient des impacts de leurs gestes sur l'environnement :il suffit de parcourir l'ensemble de ses provinces pour s'en rendre compte des dommages de la surexploitation minière.Ce qui est révoltant est de voir que l'Uranium de Shinkolobwea servi au XXème siècle au plus grand désastre de l'histoire de l'Univers sur le continent asiatique. Il a permis la croissance économique des pays dits riches mais la calamité observée à Hiroshima et Nagasaki reste à déplorer.

I.4. Conclusion

Au cours de ce chapitre, notre effort consistait à cerner avec lucidité les sources de la crise écologique actuelle. PourHösle, l'être humain au cours de ce siècle de la crise écologique doit passer de la domination au partenariat avec la nature pour une préservation durable de la Terre.Il est appelé à l'usage responsable de la technoscience en pleine mutation en vue de garantir à long terme le nouveau paradigme de l'écologie pour les générations à venir. Ces différentes sources de la crise écologique actuelle restent le défi à relever au cours de ce siècle.

Chapitre deuxième : LA PROBLEMATIQUE DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO HÖSLE

II.0.Introduction

La problématique de la crise écologique est une conséquence des actes incontrôlés de l'être humain à l'égard de notre planète Terre qui nous nourritet nous porte et dont il est lui-même la cible de cette dégradation. L'ensemble des problèmes liés à la crise écologique actuelle est un appel qui pousse les écologistes et écologues d'en assurer la protection. En ce chapitre, nous étudieronsla charge sémantique de la « crise écologique » et les problèmes liés à elle.

II.1.La charge sémantique

II.1.1.La problématique

Face à la détérioration globalisante de l'environnement en ce XXIème siècle, un ensemble des problèmes à éléments liés est observable. La problématique du réchauffement climatique ainsi que du changement climatique, de la pollution de l'air et de l'eau, les inondations, de la fonte de l'Arctique, le versement dans l'eau des déchets organiques tels que les excréments, cadavres des émigrants et l'aménagement des territoires sont les problèmes liés à la crise écologique actuelle et auxquels « la philosophie ne saurait rester neutre face au destin de l'humanité »34(*) par le fait que la philosophie ne vise pas à faire une étude de la vérité selon qu'elle exprime telle exactitude ou non mais plutôt la vérité qui concerne la totalité de l'être35(*).Le XXème siècle avait marqué les signes de la distinction entre l'homme et la nature ainsi que la négation d'une symbiose avec la nature.

II.1.2.La crise écologique

La philosophie hösléenne au cours du XXème siècle s'est axée sur la crise écologique actuelle. De l'étymologie grecque « Krisis : décision, choix »36(*), la crise est un déséquilibre, une manifestation violente d'un trouble. La crise laisse entendre un progrès, une mutation, une évolution (deschoses, du réel, des idées, de la technique, des sciences...) caractérisé par un déséquilibre aigu37(*).La crise débouche sur un effondrement. Cela implique qu'il y ait urgence de faire un nouveau choix car, notre environnement en ce XXIème siècle fait appel à cette urgence.

Par ailleurs, le mot écologie vient du terme grec « oïkos, demeure, maison, et logos, science, étude »38(*) et a été introduit par le naturaliste et biologiste allemand E. Haeckel en 1866 pour désigner la science qui étudie les rapports ou les relations entre les organismes et le milieu où ils vivent39(*).Comme l'écologie fait écho d'une discipline scientifique, Lamotte et Sacchi montrent qu'il est important de la situer dans les disciplines biologiques car « l'écologie est ``une véritable biologie de la nature'', à la fois analytique et synthétique »40(*). De par la diversité de ses problèmes et de ses objectifs et de par son caractère épistémologique, l'écologie adopte une série des techniques et des méthodes d'études à d'autres domaines tels que la démographie, l'éthologie, la météorologie, la climatologie, l'océanographie, l'hydrologie ainsi que les sciences du sol, il ressort que l'écologie devient ainsi une science multidisciplinaire41(*).

PourHösle, l'écologie, de par son étymologie, fait appel à une science de l'habitat. Cet habitat n'est rien d'autre que notre Terre42(*), dans lequel les hommes vivent.D'où, il remarque une indissociabilité de l'unité d'éléments naturels et culturels.Pourtant née vers la fin du XIXème siècle environ, la question environnementale sur l'écologie ne sera une préoccupation en philosophie que vers le XXème siècle après avoir connu son essor aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en U.R.S.S. entre les deux grandes guerres mondiales dans le but d'application à l'agriculture et à la lutte biologique. Si André Gorz, Edgar Morin et Michel Serres furent les précurseurs théoriciens de l'écologie ; le XXème siècle sera marqué par Hans Jonas et Hösle. Voilà pourquoi, notre siècle est une manifestation de la perturbation sans précédent de l'harmonie entre l'homme et la nature. La crise écologique fait écho d'une évolution, d'une transformation de notre habitat qu'est la Terre caractérisée par un déséquilibre aigu.D'où, il nous faut faire un nouveau choix : prendre une nouvelle décision en vue de renouveler nos outils dans l'étude de la crise qui affecte notre environnement.

II.2.Les problèmes liés à la crise écologique

II.2.1.Le changement climatique

Notre siècle est celui du changement brusque du climat. Le changement climatique fait état d'une modification importante et indésirable du climat résultant des activités humaines. Depuis Descartes, la dichotomie observée entre la res cogitans et la res extensa avait créé une prédominance de l'être humain sur la nature. Ceci a poussé l'homme à un agissement sans précédent au sein de la nature jusqu'à ce changement brusque du climat. Ceci s'observe par de nouvelles contaminations virales qui n'ont autre source que les oiseaux sauvages infectés sous l'effet des brusques changements climatiques qui modifient les circuits des migrations.Voilà pourquoi, nous trouvons qu'il est grand temps aux pays industrialisés tels que la Chine, la Corée du Nord, le Japon, les États-Unis d'Amérique, la République Sud-Africaine, etc. de mettre de côté les gains à court terme pour empêcher cette catastrophe à long terme du changement brusque du climat car le climat est un bien commun mondial qui ne se limite pas à une portion de Nations puissantes.

II.2.2.Le réchauffement climatique

La problématique du réchauffement climatique est une augmentation de façon inattendue de la température moyenne à la surface de la terre due à l'accroissement des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.Il semble assezprobable que la progression du réchauffement climatique en ce XXIème siècle puisse être largement mise sur le compte de l'industrialisation « sauvage » non contrôlée au niveau de ses conséquences écologiques. Bien entendu, la température sur la surface de la planète Terre n'a cessé d'augmenter qu'à cause d'une grande concentration du gaz à effet de serre dans l'espace, créant ainsi la perturbation dans le système.

En effet, ce réchauffement climatique amène aujourd'hui l'être humain du tiers-monde comme celui des pays industrialisés vers le chaos environnemental :les inondations régulières dues à la fonte des neiges dans les parties polaires pour le Canada et  la pourriture des racines et une pauvreté accrue pour les villages lacustres43(*)qui n'ont pour ressource unique que la pêche, la sécheresse ou l'extinction totale des cours d'eau dans les pays désertiques comme le Nord et le Sud du Soudan, le Tchad, la Somalie en ce qui concerne le berceau de l'humanité ; l'accroissement de la température ambiante des crêtes des volcans (Aux Philippines avec le Volcan de Mayon pour le cas récent). Certes, il est révoltant de voir que les personnes incapables de se protéger, vivant dans la pauvreté sont les plus frappées par l'impact du réchauffement climatique et plus particulièrement les pays moins avancés.Face à cette calamité grandissante dont notre siècle est victime, le pape François tire encore sa sonnette d'alarme pour alerter les actionnaires et groupes industriels en leur rappelant que «  le climat est un bien commun, de tous et pour tous »44(*) afin de ne pas tomber dans la fragilité et l'indifférence de la philosophie moderne du droit qui prétendait que notre Terre est dépourvue de tout droit dans son ensemble d'une part et que les générations futures45(*)ne peuvent prétendre à aucun droit par le fait qu'elles n'existent pas encore d'autre part.

II.2.3.Les pollutions de la planète Terre

Au cours de ces dernières décennies,les questions liées à la crise écologie actuelle, surtout celle des pollutions de notre planète Terre ont suscité de grands débats tant politique, religieux que philosophique.En philosophie, l'éthique environnementale est la branche qui se penche beaucoup sur cette matière en puisant des énergies en écosophie.Depuis la période médiévale, l'être humain a eu le pouvoir et la responsabilité d'une destinée qui lui fut attribuée à travers le livre de la Genèse : « celle d'avoir la domination de la terre en la soumettant »(Gn 1,18 ; 2,15). Mais il est déplorable de voir qu'au cours de cette domination, l'homme a rejeté tous les principes écologiques 46(*)et débouchera sur la problématique de la pollution.

A la suite de la détérioration actuelle de notre planète Terre due aux pollutions, il est clair de constater l'usage abusif de la terre par l'être humain. De ce fait, une question ressort de cet abus de l'homme :Pourquoi l'homme peut-il bafouer sa responsabilité et se déguiser en prédateur ? Certes, par les différentes pollutions observées, cette question trouve son pesant d'or, mais néanmoins, notre but est que par ce labeur, l'homme parvienne à ce que le protecteur américain de la nature Aldo Léopold disait : « l'être humain doit développer en lui une conscience écologique »47(*).Les différentes formes des pollutions observées dans l'atmosphère ne sont que les interventions de l'homme dans les équilibres naturels par la mise en circulation des substances toxiques, nuisibles ou encombrantes, qui troublent ou empêchent l'évolution naturelle du milieu.Lamotte et Sacchi montrent que cette problématique des pollutions est la conséquence tragique de la croissance exponentielle due

« Au développement rapide et intensif des industries nucléaires, pétrolières et chimiques, par l'emploi sur une échelle de plus en plus vaste des substances désherbantes, insecticides et détergentes et enfin par des concentrations urbaines de plus en plus vastes et exigeantes »48(*).

Höslevoit en cela une régression du niveau de vie occidental et le qualifie de manque de moral car, il suppose que si le gaspillage d'énergies, la production des déchets ainsi que le rejet des produits toxiques dans l'atmosphère détruisant à petit feu la couche d'ozone étaient proportionnels par tous les habitants de la planète Terre comme c'est le cas pour les populations des pays riches et industrialisés, alors les catastrophes naturelles vers lesquelles nousnous dirigeons auraient d'ores et déjà eu lieu49(*). La supposition de Hösle au cours du XXème siècle est évocatrice aujourd'hui car notre siècle, le XXIème siècle auquel on se dirigeait est effectivement celui de la crise écologique.

II.2.3.1.La pollution radioactive

La pollution radioactive est liée aux déchets des usines nucléaires, centrales atomiqueset aux explosions atomiques.Lamotte et Sacchi affirment que les conséquences génétiques durables causées par cette pollution radioactiveest « observable chez les plantes, animaux y compris l'homme lui-même »50(*). Il suffit de voir la population ainsi que les végétations environnantes du gisement d'uranium ou d'une centrale atomique en explosion, et surtout la tragique histoire du monde d'Hiroshima et de Nagasaki en août 1945 ainsi que la catastrophe nucléaire de la centrale atomique de Fukushima Daiichi en mars 2011 toujours au Japon pour se rendre compte de la dégradation.

II.2.3.2.La pollution chimique

Cette pollution affecte généralement l'air et l'eau et parfois les sols dans les pays les plus industrialisés ainsi que les pays où l'extraction minière reste l'activité la plus-value. Par cette pollution, plus d'unde ceux qui pratiquent l'activité agro-pastorale ne peut rester indifférent car son effet ravage les végétations par le déversement des effluents des usines qui utilisent des produits chimiques tels que la cyanure, le plomb et le sulfate51(*).

II.2.3.3.La pollution organique

Les eaux sont plus polluées par cette dernière.Le versement dans l'eau des déchets tels que les excréments, les cadavres, etc. provoquent la contamination chimique des eaux et par leurs intermédiaires de la mer.Ce XXIème siècle est celui qui a connu un grand déversement des chairs humaines dans les eaux à la suite de l'émigration, qui, par superflu dans des bateaux débouche sur la noyade dans la mer Méditerranée de tant d'émigrants, d'une part, et d'autre part, ces chairs humaines dégradent l'eau continentale et causent des maladies hydriques tragiques.Le problème d'eau est une préoccupation primordiale dans les débats politiques, religieux et philosophiques afin que le principe du pollueur-payeur52(*)amorcé parHösle soit d'application à tout celui qui dégrade l'eau.

II.2.4.La croissance démographique

La destruction de notre demeure, la nature, est une conséquence de la croissance exponentielle de la démographie.Le XIXème siècle est celui au cours duquel notre planète Terre a connu son ultime démolition à cause du développement démographique.Hösle souligne cet aspect parmi les problèmes qui sont liés à la crise écologique actuelle par le fait que le développement démographique, le réchauffement de l'atmosphère, l'amincissement de la couche d'ozone ... sont des phénomènes qui débouchent sur les catastrophes écologiques53(*).Par conséquent, il n'est plus étonnant de participer à des conflits liés à la distribution des ressources naturelles, de l'exode rural massif et des surpeuplements dans les grandes villes, engendrant des méta-besoins qui n'ont autre source de satisfaction que la surexploitation de la nature ainsi que les pays pourvoyeurs de matières premières en l'occurrence la République Démocratique du Congo avec son scandale géologique. Mais, juguler le problème de la croissance démographique ne justifie pas non plus les dérives du plan de la nouvelle éthique mondiale qui propose l'avortement, l'autonomisation de la femme ainsi que le mariage pour tous.

II.3.Conclusion

Laproblématique de la crise écologique renferme une série des problèmesliés ensemble. Ils manifestent a priorila dégradation de notre planète Terre à la suite des actes destructeurs de l'être humain.Voilà pourquoi l'homme est appelé à une prise de conscience par rapport aux conséquences irrémédiables causées par des problèmes issus de son agir. L'homme doit donc passer par une conversion écologique : prise de conscience plus profonde du problème et la recherche du chemin à emprunter. Les écologues, ensemble avec leurs homologues climatologues sont invités, en tant que scientifiques, à un engagement du type citoyen : ce qui est différent du militantisme auquel on peut légitimement être conduit à titre individuel et personnel.

Chapitre troisième : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE

III.0. Introduction

Notre siècle est celui où les conséquences de la crise écologique se manifestent.L'agir de l'être humain depuis le siècle de la révolution industrielle suivi de la vitesse de croisière de la technoscience nous plonge dans un désastre car, ce phénomène a déjà des conséquences concrètes et indubitables.Cependant, il est urgent au cours de ce siècle de la crise écologique due à la subjectivité cartésienne avec ses dérives, que le technicien cherche préalablement à évaluer les conséquences écologiques et sociales de son activité.Ce troisième chapitre esquissera certaines conséquences observables de cette crise écologique émanant de l'agir incontrôlé de l'être humain.Il s'agira amplement d'évoquer les conséquences anthropologiques, éthiques et politiques et de proposer la panacée afin de léguer aux générations futures un oïkos sain où il est favorable de vivre.

III.1. Les conséquences anthropologiques

III.1.1. L'homme contre la nature

L'augmentation spectaculaire des gaz à effet de serre observée depuis la révolution industrielle a transformé la relation entre l'homme et son environnement.L'homme moderne depuis Descartes, de par sa subjectivité avait brisé l'harmonie existentielle.En regardant le monde du point de vue de l'Amérique latine, du continent africain et de l'ensemble des pays du tiers-monde et plus particulièrement les peuples de la région côtière, nous remarquons qu'il est impérieux de passer de l'intention à l'action car, la manière dont la nature est exploitée sans merci, en lésant les pauvres et en polluant notre planète bleue, ceci montre clairement que l'être humain semble avoir perdu ses contacts profonds avec la nature.L'homme a commis des actes irrémédiables contre la nature et contre lui-même car il souffre54(*).

III.1.2. La relation entre l'homme et la nature

A l'heure de la crise écologique, nous découvrons que l'homme a créé un hiatus avec la nature.La relation harmonieuse entre l'homme et la nature au cours de l'antiquité55(*)est aujourd'hui transformée à cause de la domination de l'homme sur la nature en cherchant l'amélioration de son sort par le pouvoir technoscientifique industriel.Voilà pourquoi, aujourd'hui, l'homme souffre car, la nature étant à bout de patience de son agir se révolte.D'où la crise écologique actuelle avec ses retombées ou conséquences anthropologiques auxquelles nous assistons. Ceci pousse au premier pape qui a choisi le nom du Poverello d'Assise, lui, le patron de l'écologie depuis 1980 au cours du pontificat de Saint Jean-Paul II, d'avertir en ces termes : « que l'homme protège et sauvegarde l'environnement ou ce sera la nature qui le détruira et l'anéantira »56(*).Cet anéantissement est dû aux différents calamités et fléaux auxquels l'être humain fait face au cours de ces dix-huit dernières années.

III.1.3. La crise écologique, ennemi de l'humanité entière

Depuis le siècle de l'économie, rien n'a été fait dans le concret pour juguler la crise écologique actuelle. Son aggravation provoque aujourd'hui des catastrophes qui sont devenues hostiles à l'humanité entière.L'espèce humaine comprend en effet que l'exploitation effrénée et arbitraire de la nature mènerait à son propre anéantissement car « s'opposer à la nature, c'est alors s'exposer à la sanction des catastrophes »57(*).Force est de reconnaître que nul n'est besoin de voyager jusqu'aux confins du monde pour se rendre compte que la crise écologique y est pire.Les pays les plus polluants reconnus comme prédateurs aujourd'hui, sont devenus les victimes des catastrophes issues des pays les plus pauvres qui sont leurs proies. Personne n'est à l'abri des pollutions, des changements et réchauffements climatiques, l'élévation du niveau de la mer et des océans, de la fonte de l'Arctique des pays polaires, de la sécheresse accrue en Afrique qui, sont desrépercussions de l'agir de l'être humain à traversl'industrialisme58(*).Nous estimons que si rien n'est mis en application concrète et responsable par ceux qui ont l'amabilité des décisions à travers le monde mais aussi par la base, la famille, source de toute éducation à l'amour de notre oïkos pour juguler cette aggravation de la crise écologique, il est clair que dans les prochaines décennies, cette inimitié générale pourrait aboutir à la disparition de l'humanité sur la planète Terre.

III.2. Conséquences éthiques

III.2.1. Le triomphe de l'idéal d'autonomie

Face à la dégradation de la planète Terre, il faut un changement de paradigme éthique.Le développement technoscientifique est l'un des piliers des conséquences éthiques de la crise écologique.Par l'industrialisme, l'homme moderne a cherché à satisfaire sa condition humaine en usant de son autonomie.Et puisque nous ne pouvons pas nous mettre à l'abri de la technique moderne avec son progrès au cours de son histoire, Hösle estime qu'il faudrait « ...exiger que la question `` cela est-il faisable ?,, soit accompagnée de cette autre question : « Est-il sensé de faire cela ?,, »59(*) en vue de garantir les principes moraux guidant le comportement du technicien dans la nature du fait que la nature est aussi l'objet des devoirs moraux.D'où,Hösle appelle à l'élaboration d'une éthique des valeurs60(*)puisque la nature possède sa valeur intrinsèque.Contre l'éthique universaliste de Kant qui propose la volonté bonne dans l'agir de manière libre et morale, l'être humain de l'époque moderne a usé de sa liberté ainsi que le triomphe de l'idéal de son autonomie en transformant cette éthique de façon irréductible en vue de se libérer de la tyrannie de la nature physique qui l'a tourmenté depuis les origines61(*). C'est cette autonomie aujourd'hui qui explique la manipulation sans scrupulesde tant de multinationales grâce à la science et la technique modernes car, pour elles :« ...la nature physique était brutale, récalcitrante, limitative, indifférente ou hostile... nous nous en sommes dégagés... »62(*).Malheureusement l'homme ignore sa disparition prochaine dans une nature qui, elle, persévérera dans son être.

III.2.2. Le nouveau règne de la subjectivité

L'époque moderne fut le temps d'un tournant éthique. Nul n'est besoin de rejeter en bloc le nouveau règne de la subjectivité pour venir à bout de la crise écologique. Ce nouveau règne de la subjectivité est l'une des conséquences éthiques de notre siècle car sa révolte sur la nature qui l'environne est désastreuse.Hösledécouvrequ'au fur et à mesure que la subjectivité s'accentue, sa vigueur s'accroît dans l'opposition à la nature.Ceci nous pousse à comprendre combien l'antagonisme théorique cartésien qui oppose la res cogitans et la res extensa, n'est rien d'autre que l'accomplissement de ce nouveau règne de la subjectivité car, « celle-ci engendre des êtres toujours plus complexes qui se révoltent contre leur origine »63(*).Il est vrai qu'aujourd'hui, la domination mondiale de la subjectivité s'exerce au détriment de nos origines naturelles et de nos héritiers.Mais, cette emprise du nouveau règne de la subjectivité reste une réalité éphémère du fait que ce nouveau règne est voué à la disparition vu que sa temporalité est axée sur un présent absolu qui nie purement et simplement le passé et le futur64(*).

III.2.3. La mondialisation de l'indifférence

Du point de vue éthique, la domination mondiale de la subjectivité a débouché sur une mondialisation de l'indifférence.Tant de pays industrialisés, auteurs de la dégradation de notre environnement sont plongés aujourd'hui dans une indifférence face à la crise écologique actuelle.Cette indifférence conduit à une négation du problème qui sombre notre Mater Terra dans l'oubli de ses valeurs morales et éthiques. Les pays riches se retrouvent dans une incertitude à cause de leur manque de générosité, de leur indifférence du fait qu'ils ignorent leur culpabilité sur la disparition d'un nombre incalculable des habitants du tiers-monde due aux inondations et tant d'autres immigrations vers le lieu habitable.

III.3.Conséquences politiques

III.3.1. La crise de la politique écologique

Nous avons eu devant les yeux les effets dévastateurs de certaines catastrophes naturelles récentes. Lors de l'éruption du volcan de Nyiragongo à Goma dans les années 2000, provoquant la mort d'une dizaine des milliers des personnes et des animaux rares en l'occurrence les Gorilles de montagne du Parc national de Virunga ; les victimes du Typhon Haiyan qui a frappé les Philippines en novembre 2013, et fait plus de 5000 victimes65(*).Tout ceci nous laisse voir combien les politiques respectueuses de notre terre n'ont pas été bien poursuivies : le capitalisme a primé sur l'art de gouverner de tant de pays industrialisés dans le monde.Cet échec se fait sentir du fait que la déchirure et les controverses s'observent au sein des politiques puisque les pays industrialisés voulant accaparer les ressources naturelles surtout dans les pays pourvoyeurs de matières premières à majorité très pauvres, engendrent l'exploitation et les fréquents conflits entre Nations ou à l'intérieur de celles-ci.Le cas paradigmatique est surtout ce que nous nommons ici la troisième guerre mondiale engendrée par le besoin mondial pour le cobalt, l'eau et le gaz méthane dont notre pays renferme une réserve considérable.

III.3.2. La crise de la démocratie

Aujourd'hui le paradigme de l'écologie devient la Une des débats politiques, mais nous déplorons l'absence d'une écosophie66(*). Celle-ci est remarquable car, elle peut guider ces débats afin que la communauté internationale trouve des solutions adéquates sur la crise écologique actuelle.Plus d'un des pays qui polluent notre oïkos ont érigé des entraves aux rencontres mondiales de ces dernières années sur l'environnement.Ce qui fait que le manque de consensus dans la décision politique débouche sur une négation du problème actuel, à une indifférence et à une résignation ou à une confiance aveugle en des solutions inadaptées. A cet effet, en matière de droit public, la technique moderne est à la base de l'affaiblissement de l'argument en faveur de la démocratie qui postulait que « ceux qui sont concernés par des décisions politiques doivent prendre eux-mêmespart à cesdécisions, car c'est la seule manière d'empêcher que leurs intérêts légitimes soient, à long terme, brimés »67(*).

Voilà pourquoi, l'époque contemporaine et davantage notre siècle de la crise écologique sont ceux au cours desquels la démocratie a perdu de sa légitimité dans son essence car, l'imposition des lois aux pays pauvres et la méconnaissance par certaines politiques mondiales du droit de la nature ainsi que du peuple qui va naître sont généralisées en dépit des Sommets mondiaux depuis Stockholm en 1972 jusqu'à Bonn en 2017. Cependant, il serait erroné de croire à la stabilité du climat global et au frein de l'amincissementde la couche d'ozone aussi longtemps que la politique environnementale n'est portée que par une portion de Nations isolées68(*). Les négociations internationales ne peuvent pas avancer de manière significative en raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au-dessus du bien commun général :tel est le cas des États-Unis d'Amérique par son retrait des clauses de Paris. Pour ce faire, nous estimons qu'il est impérieux aujourd'hui de concéder au ministère de l'environnement une fonction spéciale dans la politique des pays industrialisés et les plus polluants, voire le droit de veto comme ce fut le cas au siècle de l'économie.

III.4. La panacée face à la crise écologique

La crise écologique actuelle reste et demeure une réalité incontestable. Nous pensons en premier lieu qu'il faudrait que l'éducation écologique soit une priorité pour la société actuelle et future, une éducation qui sera insérée par tous les pays dans le programme scolaire : ici nous estimons qu'en plus de la formation philosophico-théologique, les futurs prêtres missionnaires doivent être suffisamment outillés et informés sur l'écologie ainsi que la crise qui en dérive actuellement afin d'espérer à l'expansion maximale de cette connaissance en vue d'un habitat terrestre où il fait bon vivre.Du fait que la crise écologique actuelle est liée aussi aux besoins économiques pressants.Nous pensons qu'il est urgent de les remplacer par un équilibre dans les peuplements bien adaptés tant les milieux qu'aux besoins des hommes.Il nous faut un aménagement des territoires efficace.

Il est nécessaire que l'être humain au cours de ce siècle de la crise écologique et celui des siècles à venir se sentent plus faisant partie intégrante de la nature et non pas s'ériger en prédateur-dominateur.D'où, il faut que l'homme cesse de maintenir la nature dans une sorte d'étranglement et régner sans scrupule sur toutes choses selon son bon plaisir. Nous découvrons qu'il faut viser le maximum d'efficacité dans la lutte actuelle contre la problématique de la crise écologique actuelle à travers une nouvelle interprétation plus synthétique du monde. Il n'y a pas de place à la mondialisation de l'indifférence.Il faut plus d'interdisciplinarité des sciences modernes ayant la philosophie comme auxiliaire car notre avenir est une préoccupation commune et non ésotérique en vue de stopper l'érosion de la biodiversité à l'horizon 2028.

III.5. Conclusion

Les conséquences de la crise écologique sont des réalités tangibles pour notre siècle.Il est exact que l'homme moderne a besoin des conséquences pour accepter l'usage incontrôlé et irréductible de son agir.Cependant, cetroisième chapitre nous a permis d'esquisser quelques conséquences indéniables aujourd'hui et proposer la panacée en vue de juguler cette aggravation généralisée de la crise écologique actuelle. Les régimes démocratiques des pays industrialisés doivent être réformés afin que les émissions de CO2ne menacent plus notre demeure. Par la morale, nous réduirons la distance déjà identifiée entre nos gestes et leurs impacts, distance propre au processus de subjectivisation et de rationalisation du monde.Et parce qu'elle détient intrinsèquement une valeur que nous sommes à mesure de reconnaître, les êtres humains ont un devoir moral envers la nature.

CONCLUSION GENERALE

Au bout de notre cogitation sur la problématique de la crise écologique actuelle, nous estimons avoir épinglé les problèmes majeurs liés à la crise écologique actuelle qui, ont leur source dans l'antagonisme cartésien et le paradigme de l'économie capitaliste.Ces deux sources sont d'ores et déjà les facteurs des dommages indéniables de notre planète bleue car, le mur infranchissable érigé par l'homme grâce à ces deux paradigmes a créé une désarticulation entre l'homme et le cosmos, la science et l'éthique, l'économie et la morale.Nous venons de proposer quelques voies de sortie en relevant les tâches d'une éventuelle écosophie et écotoxicologie contemporaine que sont la sagesse écologique et la réponse scientifique à la pollution en face de cet arsenal des dégâts écologiques qui nous étouffent.

Le présent travail a eu pour finalité de montrer que la question de la crise écologique avec ses retombées, se trouve aujourd'hui, plus que jamais, à l'orée des préoccupations religieuses, scientifiques, politiques et philosophiques. De fait, nous avons souligné en outre qu'il ne suffit pas de faire une évaluation mondiale de l'état des écosystèmes de la planète Terre, mais plutôt de trouver la voie à emprunter qu'est l'interdisciplinarité pour stopper la détérioration de notre oïkos.Il est urgent que les écologues, les écosophes, les écotoxicologues et les climatologues travaillent en synergie pour juguler la température croissante de notre maison.Sans la voie de la réforme et du renouvellement des régimes politiques des États du monde, plus particulièrement ceux qui sont plus industrialisés, notre demeure risque de sombrer d'une manière désastreuse. Cela exige, au préalable la prise de conscience du problème et d'emprunter le chemin de la réconciliation et de collaboration.

Au regard de la problématique des réchauffements climatiques, des pollutions et inondations ainsi que les conséquences possibles des émissions dans l'atmosphère des gaz à effet de serre : CO2et CH4, la surproduction des déchets toxiques et la hausse démographique, le contexte actuel de la crise écologique nécessite une revalorisation de l'éthique universaliste d'Emmanuel Kant doublée d'une théorie matérielle des valeurs.Ce qui implique le renoncement à l'industrialisme et la raison technique pour éviter les catastrophes environnementales non lointaines.

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrage de l'auteur

1. HÖSLEV., L'idéalisme objectif, Les éditions du Cerf, Paris, 2001.

2. HÖSLEV., Philosophie de la crise écologique, Payot & Rivages, Paris, 2011.

II. Autres ouvrages

3. BARBAULTR., Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, Dunod, Paris, 2008.

4. BOURGOIGNIEG.E., Les hommes de l'eau : ethno-écologie du Dahomey Lacustre, Éditions Universitaires, Paris, 1972.

5. DANNEELSG., L'Homme et son jardin : écologie et création, Bimba Landmann, Bruxelles, 2008.

6. DECARTESR., Discours de la méthode, Jean-Vrin, Paris, 1962.

7. FARBP., Écologie, Time-Life,Montreal, 1968.

8. FRANÇOIS, Laudato si' sur la sauvegarde de la maison commune, Médiaspaul, Kinshasa, 2015.

9. GALEAZZIG. et TORNIELLIA., Pape François : cette économie qui tue, traduit de l'italien par Geneviève Lambert, Bayard, Paris, 2015.

10. GODINC., La philosophie pour les nuls, Éditions First, Paris, 2007.

11. SIEGERDERR, Écologie et Libération humaine, Labor et Fides, Genève, 1974.

III. Dictionnaires

12. FLOBERTP., Le Grand Gaffiot : Dictionnaire latin-français, Hachette-Livre, Paris,2000.

13. RUSSJ., Dictionnaire de Philosophie, Larousse Bordas, Paris, 1996.

IV. Articles

14. BWANACINGMUTOMBOB., Les tâches de la théologie africaine face aux défis de l'écologie in Rayons africains de philosophie et de théologie3(2011).p.35-105

15. LAMOTTEM. et SACCHIC-F., Écologie, in Encyclopaedia Universalis, Vol.5, Encyclopaedia Universalis. France S.A, Paris, 1968, p.923-933.

16. MOREAUP.F., Anthropocentrisme, in Grand dictionnaire de la philosophie de Michel BLAY, Larousse-CNRS, Paris, 2012, p.40.

V. TFC et Mémoire

17. MUKAZNAWEJL., Du progrès scientifique et son enjeu écologique chez Hans Jonas, I.S.P.T.K., TFC, 2014, inédit.

18. NYANDWE MUVULAE. Problématique de la crise écologique. Lecture de Philosophie de la crise écologique de Vittorio Hösle, Mémoire de licence en Philosophie à l'Université de Lubumbashi, 2016, inédit.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHES I

DEDICACE II

IN MEMORIAM IV

AVANT-PROPOS V

0. INTRODUCTION GENERALE 1

0.1. Choix et intérêt du sujet 1

0.2. Problématique 1

0.3. État de la question 2

0.4. Sources et méthodes 3

0.5. Division du travail 3

Chapitre premier : LES SOURCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO HÖSLE 5

I.0. Introduction 5

I.1. L'anthropocentrisme moderne aveugle 5

I.2. Le progrès technoscientifique moderne 8

I.2.1. La science moderne de la nature 10

I.2.2. Le progrès technique moderne 11

I.3. Le paradigme de l'économie capitaliste 14

I.4. Conclusion 16

Chapitre deuxième : LA PROBLEMATIQUE DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO HÖSLE 17

II.0. Introduction 17

II.1. La charge sémantique 17

II.1.1. La problématique 17

II.1.2. La crise écologique 18

II.2. Les problèmes liés à la crise écologique 19

II.2.1. Le changement climatique 19

II.2.2. Le réchauffement climatique 20

II.2.3. Les pollutions de la planète Terre 21

II.2.3.1. La pollution radioactive 22

II.2.3.2. La pollution chimique 22

II.2.3.3. La pollution organique 23

II.2.4. La croissance démographique 23

II.3. Conclusion 24

Chapitre troisième : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE 25

III.0. Introduction 25

III.1. Les conséquences anthropologiques 25

III.1.1. L'homme contre la nature 25

III.1.2. La relation entre l'homme et la nature 26

III.1.3. La crise écologique, ennemi de l'humanité entière 26

III.2. Conséquences éthiques 27

III.2.1. Le triomphe de l'idéal d'autonomie 27

III.2.2. Le nouveau règne de la subjectivité 28

III.2.3. La mondialisation de l'indifférence 28

III.3. Conséquences politiques 29

III.3.1. La crise de la politique écologique 29

III.3.2. La crise de la démocratie 29

III.4. La panacée face à la crise écologique 30

III.5. Conclusion 31

CONCLUSION GENERALE 32

BIBLIOGRAPHIE 33

* 1 V. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, éd. Payot & Rivages, Paris, 2011, p. 2.

* 2 P.F. MOREAU, Anthropocentrisme, in Grand dictionnaire de la philosophie de Michel BLAY, éd. Larousse-CNRS, Paris, 2012, p. 40.

* 3MOREAU, Anthropocentrisme, 40.

* 4 Cfr. C.GODIN, La philosophie pour les nuls, éd. Éditions First, Paris, 2007, p. 278.

* 5DESCARTES cité par GODIN, La philosophie pour les nuls, 278.

* 6 Cfr. R.DESCARTES, Discours de la méthode, éd. Jean-Vrin, Paris, 1962, p. 62.

* 7HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 69.

* 8 Cfr. R. BARBAULT, Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, éd. Dunod, Paris, 2008, p.379.

* 9 E. NYANDWE MUVULA, Problématique de la crise écologique. Lecture de Philosophie de la crise écologique de Vittorio Hösle, Mémoire de licence en Philosophie à l'Université de Lubumbashi, 2016, (inédit), p. 3.

* 10FRANÇOIS, Laudato si' sur la sauvegarde de maison commune, éd. Mediaspaul, Kinshasa, 2015, n°115, p. 114.

* 11HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 77.

* 12 G. DANNEELS, L'Homme et son jardin : Écologie et création, éd. Bimba Landmann, Bruxelles, 2008, p. 23.

* 13 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 79.

* 14HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 30.

* 15FRANÇOIS, Laudato si', n°120, 118.

* 16 Cfr. DANNEELS, L'Homme et son jardin : Écologie et création, 7.

* 17 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 62.

* 18HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 62.

* 19HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 67.

* 20HÖSLE, L'idéalisme objectif, éd. Cerf, Paris, 2001, p. 22.

* 21 Cfr. HÖSLE, L'idéalisme objectif, 22.

* 22BARBAULT, Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, 380.

* 23HÖSLE, L'idéalisme objectif, 23.

* 24HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 85.

* 25 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 62.

* 26HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 30.

* 27 Cfr. BARBAULT, Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, 379.

* 28G. LABICA, Karl Max « Les thèses sur Feuerbach », éd. PUF, Paris, 1987, p. 23.

* 29 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 46.

* 30HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 32.

* 31HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 48.

* 32 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 147.

* 33 Cfr. B. MUTOMBOBWANACING, Les tâches de la théologie africaine face aux défis de l'écologie, in Rayons africains de philosophie et de théologie3(2011), éd. Éditions franciscaines, Kolwezi, 2011, 93.

* 34HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 25.

* 35 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 25.

* 36EMARQUER, Crise in Grand Dictionnaire de la Philosophie de Michel Blay, p. 221-222.

* 37 Cfr. RUSS, Dictionnaire de Philosophie, 60.

* 38 RUSS, Dictionnaire de Philosophie, 81.

* 39 Cfr. M. LAMOTTE et C-F.SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis, Vol.5, éd. Encyclopaedia Universalis, 1968, Paris, p. 923-933.

* 40LAMOTTE et SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis, 924.

* 41 Cfr. LAMOTTE et SACCHI, in Encyclopaedia Universalis, 924.

* 42 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 30.

* 43 Cfr. G.E. BOURGOIGNIE, Les hommes de l'eau : ethno-écologie du Dahomey Lacustre, éd. Éditions Universitaires, Paris, 1972, p. 35.

* 44FRANÇOIS, Laudato Si' : Sur la sauvegarde de la maison commune, n°23, 24.

* 45 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 47.

* 46 P.FARB, Écologie, éd. Time-Life, Paris, 1968, p.165.

* 47FARB, Écologie, 165.

* 48LAMOTTE et SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis, 933.

* 49 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 37.

* 50LAMOTTE et SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis, 933.

* 51 Cfr. CAJJ (Centre d'Aide Juridico-Judiciaire), in Rapport complémentaire sur la pollution du site de Moloka de mai 2017, Kolwezi, p. 13.

* 52Cfr.HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 147.

* 53 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 38.

* 54Cfr. L. MUKAZNAWEJ, Du progrès scientifique et son enjeu écologique chez Hans Jonas, I.S.P.T.K, TFC, 2014, (inédit), p. 10.

* 55 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 69.

* 56 A. TORNIELLI et G. GALEAZZI, Pape François : cette économie qui tue, traduit de l'italien par Geneviève Lambert, éd. Bayard, Paris, 2015, p. 173.

* 57DANNEELS, L'Homme et son jardin : Écologie et création, 23.

* 58 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 143.

* 59HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 99.

* 60 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 104.

* 61 Cfr. T. SIEGERDERR, Écologie et Libération humaine, éd. Labor et Fides, Genève, 1974, p. 115.

* 62SIEGERDERR, Écologie et Libération humaine, 115.

* 63HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 103.

* 64 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 108.

* 65Cfr. TORNIELLI et GALEAZZI, Pape François : cette économie qui tue, 172.

* 66Néologisme du philosophe norvégien Arne Naess à l'Université d'Oslo vers 1960.

* 67HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 175.

* 68HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 185.






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