EPIGRAPHES
« Il est également révoltant de
constater que le continent qui a le moins contribué au changement
climatique, c'est-à-dire l'Afrique, est aussi celui qui est le plus
précocement et le plus violemment touché par les dommages
environnementaux ».
Vittorio HÖSLE
« La problématique de la crise
écologique indubitable en ce XXIème siècle, est
une des conséquences des déprédations commises par les
pays dits riches et/ou industrialisés dans les pays pourvoyeurs des
matières premières, en l'occurrence les pays du berceau de
l'humanité ».
Adolphe AGANZE
« Que l'Homme protège et sauvegarde
l'environnement ou ce sera la nature qui le détruira et
l'anéantira ».
Pape François
« Le paradigme de l'économie doit
céder la place au paradigme de l'écologie ».
Vittorio HÖSLE
DEDICACE
Au Fr. Jean-Baptiste TABARO Mwene Wirhu,
ofm, passionné de l'écologie,
Au Fr. Jean-Paul KILINGI NSOMO, ofm, ami de
l'écosophie,
Au Fr. Hubert KASONTA, ofm, doux et humble de coeur,
A notre maître Fr. Oscar OMARI NGAMBO, ofm, apôtre
de la paix et de la non-violence,
Au Fr. Jean de Dieu BAZIBUHE MUSAKA,ofm, apôtre des
périphéries,
A notre cher Préfet de l'Institut Technique
FundiMaendeleo, Fr. Gaston CUYPERS, planteur des arbres,
A l'Apostolat du Couple et de la Famille, mouvement catholique
oeuvrant dans l'Archidiocèse de Bukavu en vue de juguler la
dégradation de l'écosystème,
A nos chers amisPapa Deogratias MURHABAZI, Papa Raphaël
MATABISHI, Papa Patient MATABISHI,Papa Lucien KALUNDI ,Dr. Espoir BATUMIKE, Ir.
Emmanuel BUKANJU, Ir. Francis BULENGA, Ir. Francis ILUNGA, Ir. Gracia MUKUBU,
Ir. Kyamusoke MASAANDI, Ir. Jacques NYEMBO, Ir. Maria Goretti NEEMA, Ir. Prince
AGANZE, GratienneSIFA, Guilaine NTANDA, Da FURAHA NTAKOBAJIRA, Jeanne d`Arc
BIRINAMA, MUGOLI BISIMWA, Marthe MUGOLI, Valère MBURHONYINJA, Sr.
Espérance, ssfcr,femmes et hommes généreux, hospitaliers
et aimables,
A nos parents Delphin NTAMWENGE NAKALONGE et Césarine
NSIMIRE M'NAKARHAMBI et à tous nos soeurs et frères Adolphine
NZIGIRE Ntamwenge, Sylvie CIRHAGANE Ntamwenge, Pascal MULUMEODERHWA Ntamwenge,
Cécile NAWEZA Ntamwenge, RHUGENDABANGA Ntamwenge, Alain Ntamwenge,
Nathalie MWAJUMA Ntamwenge, Marc SAFARI Ntamwenge, Grâce NEEMA Ntamwenge,
Jacqueline Ntamwenge, Emmanuel Ntamwenge, Benjamin Ntamwenge, et toute la
grande famille Nakalonge gwa Bulogwe qui nous ont appris le goût de la
patience et de l'excellence, dédions ce travail.
IN MEMORIAM
En mémoire du Père Olivier NAMEGABE SALUMU du
Sacré-Coeur, ocd,
André BIRINGANINE NAKALONGE,
Dieudonné SATIRA RHUDAHINDWA,
Gustav KAGUKU,
Pascal KOBA BASHIBIRIRA,
Victor NAKARHAMBI MUSHENGEZI,
Fr. Alphonse NZENGU, ofm,
Fr. Deogratias BISIMWA, ofm,
Sr. Alphonsine Virginie AMBOLE, fmm,
Sr.Alphonsine KAHEMBE, fmm,
Sr. Clara KAHAMBU, ssfcr,
Bernadette M'CEMWENGE,
Victorine M'LWIGULIRHA,
Laise BULANGALIRHE BATISTELLA TREVIZAN,
Médiatrice MWASHITE, et
Marie-Micheline LINDA.
Que le Seigneur leur manifeste sa miséricorde et sa
paix !
AVANT-PROPOS
Alors que cette recherche laborieuse est au seuil de sa
parution au monde des chercheurs tant en philosophie de l'écologie qu'en
économie politique ainsi qu'en technoscience, nous, nous ouvrons notre
coeur pour exprimer notre gratitude à toutes celles et à tous
ceux, qui, de loin ou de près nous ont permis de l'entamer et de
l'achever.
Que notre reconnaissance et action de grâce parviennent
au Très-Haut et Tout-Puissant, bon Seigneur qui nous pourvoit à
chaque instant l'air et le vent si précieux pour notre être.Il
nous a comblés de ses bienfaits tout au long de ce dur labeur.
Nous remercions les Frères Alex ILUNGA
MIKOMBE,André MURHABALE BARHAYIGAet FerdinandKASHALA et ainsi que les
définiteurs de nous avoir aidé à cheminer dans la vie
franciscaine.
Nous exprimons nos sincères remerciements à
Monsieur l'abbé Jean-Hilaire ILUNGA, au PèreEustache NYANDWE
MUVULA,osb et au Fr.Jean-Claude MULEKYA KINOMBE, ofmpour leur souci et
attention particuliers pour notre formation en nous octroyant des ouvrages qui
nous ont permis d'enrichir cette cogitation.
De manière singulière, nous tenons à dire
merci au Professeur Associé Jean MURHEGA qui, en dépit de ses
occupations pluralistes a porté son regard sur nous en acceptant la
direction de ce travail.Votre compétence, patience et rigueur nous sont
indubitables et inoubliables.
A tout seigneur, tout honneur, nous disons humblement merci
aux Frères qui détiennent la charge de la direction
académique de notre Scolasticat bienheureux Jean XXIII ainsi qu'au
corps professoral et ouvrier dudit scolasticat pour leur dévouement pour
la formation adéquate des futurs ministres de l'Église. Au
Professeur ordinaire Edouard NAWEJ ainsi qu'au chef des travaux Germain MUSUL,
nous exprimons notre profonde reconnaissance pour leurs compliments.
L'opportunité nous est offerte pour exprimer nos
sincères gratitudes à nos formateurs, à nos
accompagnateurs dont P. ROLANDO Le petit, sx, P, Mario, sdb et Fr. Marcel
TSHIKEZ, ofm, à nos frères en formation et à nos ouvriers
pour leur confiance, amour et proximité dont nous avons
été bénéficiaires.Puisse Dieu vous accorder le
souhait de vos lèvres.
Vous avez été pour nous une compagnie et une
chance, vous avec qui nous avons partagé les expériences
académiques, chers collègues, nous disons simplement merci.Ala
famille EdsonTadeuTrévizan et NeusaBaptistellaRosaly depuis
Brésil,à la famille Pierre KAZUWA, à la famille Benjamin
NYEMBO et Rosie BUZILU, à la famille MIKOMBE, à maman MUSWAMBA,
à maman Béatrice MUVUBA,à maman FAIDA BASHONGA,à
maman Joséphine CIBALONZA, à la famille Dodi MASUDI, à la
famille André KITENGE, à la famille Marcel KANT, à la
famille Pascal KOBA,à Mr Cédric le bibliothécaire du
theologicum Saint François de Sale, nous exprimons notre reconnaissance
pour vos soutiens et compliments. A vous cher frère-cadet Lucien BISIMWA
NAKALONGE, façonné par la société
xavérienne, nous vous remercions pour votre franche collaboration
académique. Que tous ceux qui sont proches par la vie tant quotidienne,
morale que spirituelle se sentent remerciés du fond de notre coeur.
Nous remercions tous les censeurs sévères de la
philosophie, vrais ayatollahs de la pensée.A tous ceux qui ont le
désir ardent de poursuivre la recherche en éthique
environnementale en vue de juguler la crise écologique actuelle, nous
disons avec douceur : merci et courage.
Adolphe AGANZE
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Choix et
intérêt du sujet
L'historien de la philosophie retracera la chronologie
philosophique depuis le tout élément premier de tout ce qui est
des présocratiques, c'est-à-dire de la préoccupation du
monde extérieur qu'est la nature pour ceux-ci ; du changement de
paradigme par Socrate qui oriente l'objet de la philosophie non plus vers la
nature mais plutôt vers l'homme.L'historien mentionnera le dualisme
platonicien, le parricide aristotélicien, le primat de la
théologie sur la philosophie à l'époque
médiévale, le dogmatisme des Pères et Docteurs de
l'Église,la révolution copernicienne, la révolution
moderne cartésienne qui influencera toute la philosophie contemporaine
au cours de laquelle Le capital de Karl Marx apportera un nouveau
paradigme qu'est homo faber au détriment d'homo
sapiens.
Néanmoins, nous constaterons que sa
préoccupation sur la dégradation de notre habitat terrestre fera
preuve de l'heuristique de peur.Or, la crise écologique est
réelle en ce siècle.Il est très important et urgent de
parler de la problématique de la crise écologique, car aucun
peuple du monde n'est criminel, et plus encore aucune religion n'est terroriste
pour subir les dommages causés aujourd'hui par l'usage et l'exploitation
illicites de la Terre par l'être humain qui en est malheureusement
bourreau et victime. La philosophie de la crise écologique est un appel
pressant puisqu'elle insiste sur le changement de paradigme, car la
patience de la Terre est à bout. Il est utile que l'être humain
revienne à sa relation première avec la nature. Nous
éprouvons l'audace de porter notre choix et intérêt sur la
problématique de la crise écologique actuelle en élaborant
ce travail en vue de nous inscrire dans le sillage de l'écotoxicologie
contemporaine.
0.2.
Problématique
Avec la montée en puissance des préoccupations
environnementales, l'écologie se voit de plus en plus sollicitée
autour des débats et d'enjeux de société devenus
cruciaux.Le champ écologique actuel est émaillé d'une
série des problématiques qui font la Une à la suite de la
détérioration de la nature telles que le réchauffement
climatique, la pollution, l'impact des inondations, les déboisements, la
sécheresse, les océans devenus des cimetières des
émigrants, les effets du volcan et du gaz méthane, de
l'exploitation des minerais et plus récemment la fonte de l'Arctique
pour ce qui concerne le Canada ainsi que les pays des Pôles. Son
entrée en scène au Sommet de Stockholm en 1972 devient une
impulsion à l'écotoxicologie, néologisme de
François Ramade,qui, est une réponse du monde scientifique aux
problèmes posés par les pollutions, notamment chimiques.Face
à cette angoisse globalisante, laTerre est à bout de patience car
les catastrophes écologiques auxquelles nous assistons font preuve de
ces actes incontrôlés de l'être humain à
l'égard de notre Terre qui nous héberge et nous porte et dont il
est lui-même la cible de cette dégradation.
C'est pourquoi, il y a lieu de se demander : Quel futur
pour nos enfants ? Quel est notre avenir à nous tous ? Quel
est le socle de la crise écologique selon Vittorio Hösle ?
Quelle est la panacée à offrir face à la
détérioration de l'environnement ? Pourquoi l'homme ne tient
plus compte des personnes incapables de se protéger ? Pourquoi
l'Afrique dans son innocence devient la victime la plus touchée par les
dommages environnementaux ?En quoi est-ce que la crise écologique
est-elle l'affaire de la philosophie ? Dans le développement de
notre cogitation, nous tenterons de répondre à ces questions.
0.3. État de la
question
La problématique de la crise écologique n'est
plus une fiction comme on le croyait à l'aube du
XVIIème siècle jusqu'à l'émergence des
industries. La nature ne pardonne pas lorsqu'elle est maltraitée car
nous devons protéger notre Mater Terra sinon celle-ci nous
détruira.Puisque notre siècle est celui de la crise
écologique, les débats tant philosophiques que politiques et
même religieux sur l'écologie ainsi que la crise qu'engendrent les
actes humains sur l'environnement deviennent variés et parfois
aboutissent à dissocier les penseurs et chercheurs, des politiques et
hommes religieux, et pas loin que lors de la COP22 tenue dans le quartier de
Bâb Ighli, à Marrakech, au Maroc pour laquellea priori le
présidentaméricainrejeta en bloc l'Accord de Paris dont son
prédécesseur Barack Obama fut signataire. Il refusa la
participation des États-Unis d'Amérique à la COP23 tenue
à Bonn en Allemagne sous la présidence de FIJI en 2017.Des
travaux portant sur la Problématique de la crise écologique.
Lecture de Philosophie de la crise écologique de Vittorio
Hösle furentélaborés par Eustache NYANDWE MUVULA
à l'Université de Lubumbashi et sur De l'écologie
selon Michel SERRES par Cédric MWEPU LWAMAINZA au Scolasticat Saint
Jean XXIII de Kolwezi en 2016.Ne prétendant pas cependant être le
premier ni le dernier à faire écho de la crise écologique
actuelle ; nous sommes le premier à entreprendre un tel travail
surHöslebasé surLa problématique de la crise
écologique au sein de notre palette, le Scolasticat saint Jean
XXIII de Kolwezi.Par ce travail, nous voulons proposer une nouvelle
éthique environnementale face aux insuffisances de l'anthropocentrisme
cartésien qui est accusé d'être à la base de la
dégradation de notre habitat dont il est lui-même victime.
0.4. Sources et
méthodes
En s'appuyant sur la culture philosophique reçue durant
notre cursus académique et par le fait que la thèse deHösle
selon laquelle le XXIème siècle sera le siècle
de l'environnement est déjà accrédité par suite de
la crise écologique présente, il s'avère nécessaire
de nous pencher sur cette thématique en nous nourrissant de la
pensée deHösledéveloppée dansPhilosophie de la
crise écologique comme ouvrage de base.Pour ce faire, en vue
d'amener à bon port cette réflexion, les
méthodesherméneutique et réflexive nous serviront d'usage
pour l'interprétation fiable de la pensée deHösle sur les
dommages infligés à notre Terre par l'être humain ainsi que
sa victimisation et pour nous permettre d'apporter un ajout dans le but d'en
faire une vraie écosophie.
0.5. Division du
travail
L'ossature de notre travail sera constituée des trois
chapitres garnis par une introductionet une conclusion générales.
Le premier chapitre portera sur les sources de la crise écologique selon
Vittorio Hösle où nous montrerons d'où provient la
crise écologique actuelle en remontant aux sources queHösle a
indiquées entre autres l'anthropocentrisme aveugle qui conduit aux actes
irréversibles de l'être humain sur les autres êtres, le
progrès technoscientifique et ainsi que le paradigme de
l'économie capitaliste.Le deuxième chapitre portera sur la
problématique de la crise écologique selon Vittorio
Hösle où nous présenterons le panorama deHösle sur
la crise écologique actuelle c'est-à-dire l'ensemble des
problèmes qui sont à la base des catastrophes écologiques.
Letroisième chapitre s'articulera autour des conséquences de la
crise écologique: ici nous présenterons à la
lumière deHösle les conséquences des catastrophes
écologiques dues à l'aggravation de la crise
écologique.
Chapitre premier : LES
SOURCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO HÖSLE
I.0.Introduction
Lorsqu'il y a crise, il doit y avoir nécessairement la
source qui la cause. La crise écologique a émaillé la
réflexion de Hösle lors de ses fameuses conférences tenues
à Moscou il y a de cela vingt-huitans. Il n'est pas resté
indifférent face à la menace incontestable de l'environnement, ce
qui l'avait poussé à affirmer que le XXIème
siècle sera le siècle de l'environnement du fait que les hommes
habiletés à intervenir au cri alarmant de la Terre face aux
catastrophes écologiques n'ont pas pu faire grand-chose. Cette crise
écologique trouve ses sources dans l'imposition de l'espèce
humaine sur d'autres êtres de l'univers à partir du cogito
cartésien qui octroie à l'homme le primat sur la nature.
Dans ce chapitre nous parlerons de l'anthropocentrisme moderne aveugle, du
progrès technoscientifique et le paradigme de l'économie
capitaliste.
I.1.L'anthropocentrisme moderne
aveugle
La pensée écologique deHösle s'attelle sur
le primat de l'être humain sur la nature au cours de l'histoire des
idées en Occident.L'analyse sur le déséquilibre qui
s'observe entre l'homme et la nature nous laisse voir que le prolongement de
l'époque médiévale vers le temps moderne avait
donné à l'homme la souveraineté sur l'ensemble des autres
êtres.L'homme ayant oublié sa place dans la nature, il entre dans
une ère nouvelle où son pouvoir commence à assujettir la
nature. En se plaçantau centre de l'univers, l'être humain rompt
l'harmonie du début. Ilbrise toute relation horizontale avec la nature.
Il sesitue dans une boucle comparable à la monade leibnizienne. Ce qui
pousse Hösle à affirmer que « les catastrophes
écologiques sont un désastre qui nous guette dans un avenir pas
si lointain que cela... ».1(*)Il avait remarqué le sombre canevas de
l'existence humaine dans l'avenir. L'anthropocentrisme, qui,
étymologiquement « anthropos : homme »
et centre, est une doctrine formée vers le XIXème
siècle. Il exprime « la tendance à faire de l'homme
le centre du monde et à considérer son bien comme cause finale du
reste de la nature »2(*).Pierre-François Moreau renchérit en
montrant que cet anthropocentrisme a poussé l'homme à un
agissement aveugle et ignorant devant les causes ou les dommages
auxquelsHösle a fait allusion ci-dessus car « les hommes,
conscients de leurs actions mais ignorants des causes des celles-ci, se
figurent être libres...ils en viennent ainsi à considérer
toutes les choses existant dans la nature non comme des effets des causes
réelles, mais comme des moyens pour leur usage »3(*)
Par ailleurs,Hösle voit dans la dichotomie
cartésienne une source évidente de la crise écologique
actuelle. Le« cogito ergo sum » de Descartes avait
poussé l'être humain à croire être le souverain des
êtres. Cette opposition avait érigé un rempart entre
res cogitans, la chose pensante et la res extensa, la chose
étendue.Cette rupture va conduire à une
subjectivité.Christian Godin montre que le début de la
quatrième partie du Discours de la méthode est introduit
par le fameux cogito qui est pour Descartes comme le premier principe
indubitable de la philosophie4(*). Cette certitude cartésienne fait preuve de la
conscience de soi car penser c'est exister comme être pensant, ce qui
définit le cogito comme à la fois prototype et
l'archétype de l'idée claire et distincte car
« toutes les fois que je serai en possession d'une idée
aussi claire et distincte que le cogito, je pourrai dire que je suis en
possession d'une idée vraie »5(*).
C'est dans la sixième partie du Discours de la
méthode que nous retrouvons la fameuse expression
cartésienne hissant l'homme au niveau de maître et possesseur de
la nature6(*) à
partir des notions générales de la physique car, dans cette
partie Descartes espère voir la connaissance physique utilisée
pour la maîtrise de la nature et la santé du corps. L'intention
est certaine, mais l'action plonge les écologistes en colère et
queHösle qualifie de révoltant du fait que jamais dans la
Grèce antique, la physis ne pourrait être sous le joug du
sophos car « la physis désignait le tout de
l'être en mouvement et l'être humain était conçu
comme prenant place au sein de cet ensemble...jamais il n'aurait pu venir
à l'idée des grecs de saisir l'être humain dans un rapport
d'opposition à la physis »7(*).Mais, nous remarquons que l'homme moderne est
aveuglé par le désir de la position privilégiée
dans l'univers face à la nature et devienne ainsi l'espèce
dominante dans la plupart des écosystèmes de la
planète8(*).D'où, une exploitation de la terre exigeante en
vue de la satisfaction des besoins économiques par le moyen du
progrès de la technique.Pour sa part, Eustache Nyandwe Muvula estime que
la domination de l'homme sur les autres êtres est la principale
conséquence de l'anthropocentrisme qui conduit à la crise
écologique car « lorsque cette domination s'enivre dans un
succès aveugle, elle peut constituer un grand danger dans le domaine
écologique »9(*).
Puisque la lutte est commune et le constat est
général, face à cet anthropocentrisme moderne aveugle qui
est à la base de la crise écologique et la dévastation
actuelle de l'environnement, dans son encyclique sur la Sauvegarde de la
maison commune, le pape François met en cause l'idée
erronée dans la présentation chrétienne de l'être
humain comme celui qui doit dominer le monde. Le souverain pontife remarque
qu' « une présentation inadéquate de
l'anthropologie chrétienne a pu conduire à soutenir une
conception erronée de la relation entre l'être humain et le
monde »10(*) du fait que le christianisme est la seule des
religions monothéistes à réserver la place
privilégiée à l'être humain au sein de ses
enseignements retrouvés dans le Magistère,bref dans son
dogme.L'absolutisation de la subjectivité retrouvée dans la
pensée cartésienne fait montre de la tendance de l'être
humain moderne à s'élever plus haut au-delà du
monde.D'où, le tremplin vers la dictature voire l'assujettissement du
reste des êtres, ce qui conduit à l'exclusion car, pour Descartes
rien n'existe en-dehors de son « Je » et s'il
existe un monde, ce dernier n'est constitué que des automates. Cette
attitude cartésienne pousseHösle à dire que
« la doctrine cartésienne de la nature est au coeur du
présent ravage exercé par l'être humain sur la
nature »11(*) en la dépouillant de sa valeur
intrinsèque et conduit aux actes occultés à l'égard
de notre Terre.
Eu égard à ce qui précède, nous
remarquons que la conséquence tragique de cette subjectivité
cartésienne a conduit à obscurcir le point des interactions des
organismes avec leur environnement.De fait, Descartes
« ...s'appuie sur l'ordre de domination donnée par
Dieuà Adam dans le livre de la Genèse pour exclure a priori toute
limite »12(*).
I.2.Le progrès
technoscientifique moderne
Notre siècle est la risée et le jouet du
progrès technoscientifique moderne.Le temps moderne depuis le divorce de
l'être humain et la nature proposé par le cogito
cartésien, le monde s'est retrouvé sous le poids de
l'être l'humain.La méconnaissance de la subjectivité des
autres êtres de la part de Descartes et les qualifiant des machines a
abouti à la contribution d'une croissance exponentielle des sciences
modernes de la nature dépourvues de toute éthique
environnementale. Le temps moderne est caractérisé par une
émergence des sciences et des techniques. Pour Descartes,
l'archétype ou le modèle de ces sciences est la science
mathématique car Hösle montre que chez Descartes, il existe une
idée que rien, au sein du monde naturel des objets ne saurait pouvoir
résister à l'explication mathématique, ce qui fait que la
physique s'élèvera en modèle idéal des sciences
modernes naturelles13(*).
L'homme se fabriquera par des techniques modernes des outils nécessaires
pour soumettre la Terre. Cette soumission provoquera la
détérioration de l'environnement car l'homme s'étant
retiré de l'harmonie naturelle, s'est érigé en
dominateur-possesseur au lieu du responsable-partenaire.
Hösle face aux catastrophes causées par le
progrès technoscientifique note que « la menace de notre
habitat terrestre est liée à la destruction de notre habitat
intellectuel »14(*), car le primat de la raison dans le cogito
cartésien avait asphyxié l'être humain pour ne pas
reconnaître les limites de la soumission de sa volonté sur le
monde naturel et dont le ravage est remarquable en médecine aujourd'hui.
Pour sa part, le pape Françoistire la sonnette d'alarme en ce qui
concerne l'avortement en ces termes : « puisque tout est
lié, la défense de la nature n'est pas compatible non plus avec
la justification de l'avortement »15(*).Le développement des sciences modernes de
la nature a connu une particularité remarquable qu'est la raison
technique. Par la technique, l'homme modernea largementmodifié les
autres espèces de la planète Terre et devient ainsi le plus bel
exemple d'envahisseur16(*). La dégradation écologique de la
planète Terre a pousséHösleà remarquer paradoxalement
que la sagesse de l'homme ne convient pas à la crise écologique
à laquelle le XXIème siècle croupisse du fait
quel'existence de l'être humain a déjà créé
la désharmonie sur la terre ainsi que l'extermination d'un plus grand
nombre d'espèces animales et végétales jusqu'à
modifier l'équilibre biologique de la planète Terre17(*).
Par ailleurs,ildécouvre que le progrès
considérable accompli depuis Aristote par exemple dans la biologie, et
vu le progrès technoscientifique moderne ; il est fort
étonnant que les réflexions aristotéliciennes sont
devenues très pauvres. Or, Aristote n'avait le but primordial que
« d'intégrer tous les êtres vivants au sein de
l'ensemble de l'être... »18(*)comme toutes les autres sciences anciennes,
tandis que les sciences modernes manifestent un refus de
réfléchir sur les fondements de leur propre entreprise. Ceci
affirme qu'il y a une régression dans les sciences modernes. De ce fait,
ce comportement des sciences modernes de la nature que l'être humain
développe nous amène à se poser la question de pourquoi ne
pouvons-nous pas nous arrêter pour réévaluer leur
progrès ?
I.2.1.La science moderne de la
nature
La science moderne est au coeur de la crise écologique
actuelle.Les sciences anciennes de la nature au cours de l'Antiquité
faisaient allusion à une éthique responsable. A partir du temps
moderne inauguré par la théorie de la science
expérimentale de Francis Bacon, du premier penseur de l'État
moderne Thomas Hobbesqui réduit la science politique à la science
mécanique.Par la philosophie subjective de Descartes, les sciences
modernes de la nature prendront une ampleur remarquable jusqu'à morceler
le monde. Elles créent la discontinuité entre l'homme et la
nature. Contrairement aux sciences anciennes, les sciences modernes
n'intègrent plus tous les êtres de l'être dans un ensemble
ni rendre compte de son évolution. Mais, plutôt elles progressent
dans le seul but de transformer le monde.
En nous épargnant d'établir une liste des
sciences modernes, notre urgence est de montrer le remède à cette
croissance des sciences modernes. Celles-ci sont à l'origine de la
dégradation de notre habitat terrestre. A cette fin, une nouvelle
philosophie de l'écologieest proposée parHösle en vue de
faire face au défi qui guette le XXIèmesiècle.
Vue la détérioration de notre environnement, il propose
l'Idéalisme objectif car« de par sa nature
réflexive, l'idéalisme objectif est la seule philosophie capable
de conceptualiser de manière cohérente les vérités
du réalisme et de l'idéalisme subjectif »19(*).C'est cette philosophie
à venir qu'est l'idéalisme objectif qui doit résoudre le
problème de l'absolutisation de l'être humain dans l'univers face
à la nature car, bien que ce progrès des sciences attire
l'attention des hommes, il est vrai de voir que ce progrès des sciences
modernes « ne cesse de s'imposer de plus en plus à
l'environnement auquel nous sommes habitués, voire de le détruire
brutalement »20(*),ce qui plonge l'homme dans un
dégoût de vivre du fait que le monde qui résulte de cette
transformation destructrice n'offre plus guère de havre spirituel aux
hommes21(*). Robert
Barbault estime qu' « il nous faut en ce Troisième
millénaire, une science dite participative ou science
citoyenne » 22(*) afin de contribuer au bien-être collectif des
générations présentes et à venir.
En pointant du doigt l'attitude cartésienne de la
subjectivité offerte à l'homme, nous remarquons que les sciences
modernes de la nature sont le prolongement de ce triomphe du
subjectivisme.Toute dégradation de la nature par la domination de
l'homme conduit ipso facto à la dégradation de
l'être humain lui-même en vertu de son appartenance à cette
nature en tant qu'être vivant. Le développement des sciences
modernes est à la base du changement de la condition de vie à
l'époque contemporaine, car, elles ont permis la mutation du monde
jusqu'à l'aube des industries. Certes, il y a développement, mais
il est déplorable de voir que cette technique moderne
développée peu de temps après l'apparition des sciences
modernes cachait derrière elle une ambition néfaste qui n'est
autre que la soumission cartésienne de la nature, source de la crise
écologique actuelle. Ceci nous pousse à cerner la
dévastation de notre planète terre causée par ce
progrès technique moderne jusqu'à nos jours.
I.2.2.Le progrès
technique moderne
Peu après l'apparition des sciences modernes, la
technique moderne a pris aussi son envol. Le temps moderne est marqué
par une transformation de la nature. Hösle discerne dans ce progrès
technique moderne une menace de l'environnement, car son pouvoir s'impose de
plus en plus du fait que son but primordial n'est que la transformation
radicale de l'environnement. Ce qui conduit à la destruction brutale et
suscite en l'hommela haine contre tout ce qui peut être supposé
comme étant à l'origine de cette évolution, à
savoir en premier lieu la raison et l'argumentation rationnelle d'où
« la marche triomphante de la raison technicienne ne semble que
pouvoir mener à la paralysie de tout sentiment
d'immédiateté et de toute vie »23(*).
Hösle affirme que le progrès technique à la
vitesse quasi exponentielle depuis le XXème siècle
paraîtincontrôlable à la suite de sa dynamique dans la
transformation du monde et arrive à sombrer les aspirations les plus
intimes de l'homme dans la réconciliation avec ce monde. Ilfaut observer
la contribution de la technique moderne dans la satisfaction des besoins
urgents et primaires de l'être humain mais,il est étonnant que
l'être humain n'arrive pas à les combler car
« l'affranchissement de la nature dont l'homme se rend capable au
moyen de la technique s'accompagne inévitablement de l'apparition
continuelle de nouveaux besoins, qui sont une sorte de
« méta-besoins » engendrés par la
technique... »24(*).Il est remarquable qu'au cours de ce
siècle, une sorte d'éternel retour règne, car le besoin
comblé fait appel à un autre et vice versa.
En faisant une approche de la technique moderne qui ne se
limitait qu'à un contrôle cognitif, Hösle trouve que les
techniques actuelles reposent sur l'emploi de l'outil informatique et
réduit de ce fait l'effort à sa forme la plus simple. N'est-ce
pas là la domination de l'homme par lui-même évoquée
précédemment ? La privation du monde ? Car la
fabrication par la technique d'une machine gigantesque, l'ordinateur, fait
perdre à l'homme son travail, lui prive de son gagne-pain, d'où
si l'être humain ne parvient pas à résoudre ce
problème de désintégration, il tomberait dans ce que
Hösle appelle une remise en cause de sa propre personne. C'est à
Moscou, au Printemps 1990, que Höslerappela par un écho sorti au
sein d'un silence généralisé des intellectuels, bien
entendu après son maître Hans Jonas, en clamant qu'aux sources de
la dégradation de l'environnement et de la crise écologique qui
en résulte se trouve la raison technique25(*).C'est cette raison technique
qui a abouti à la fabrication des produits artificiels détruisant
le cours biologique de notre planète. Ceci amèneHösle
à se demander si la Terre est capable d'absorber les produits
artificiels que l'homme régénère artificiellement en vue
de satisfaire ses besoins. Si Hans Jonas avait eu la vision que le
XXème siècle aura assisté à un
effondrement de l'environnement et queHösle renchérit en disant que
le XXIème siècle est celui de l'environnement, il est
évident que nous disions : notre siècle, le
XXIèmesiècle est celui de la crise
écologique.D'où l'urgence de restaurer notre
intellectvis-à-vis du progrès technique car « le
rétablissement de notre habitat intellectuel pourra garantir à
long terme la survie de notre habitat terrestre. Il s'agit pour les hommes de
la civilisation technique, dereconquérir un foyer
métaphysique »26(*).
Cette analyse sur le progrès technique moderne ne nous
laisse pas indifférent face à sa contribution à
l'amélioration de la qualité de vie de l'être humain. Nous
ne pouvons ne pas reconnaître et valoriser le progrès de la
technique ; mais il est révoltant de voir que ce progrès
technique a conduit l'être humain à un totalitarisme sur la
nature, à la dictature, ce qui mène la société
actuelle à la dérive27(*) à cause de l'exploitation massive de la terre,
bref, à la source de la crise écologique actuelle étant
donné que, avec le progrès technique, les pays émergents
comme la Corée du Nord aujourd'hui accumule d'arsenaux entiers d'armes
à destruction massive et parvient à inquiéter le monde
entier. Ceci implique une menace à un suicide collectif de
l'espèce humaine, d'où la transformation de la Terre en un pur
objet pour une fin donnée et lui privant de toute valeur subjective.
Puisque la superstructure de la société en pleine
industrialisation trouve ses assises sur un mariage entre les sciences modernes
de la nature, le progrès technique dans son but de transformer la Terre
sans tenir compte des dommages qu'il lui inflige et le paradigme de
l'économie capitaliste qui hypnotise l'être humain face à
la crise écologique actuelle. Il est impérieux de voir en quoi ce
paradigme de l'économie qui décentre la nature et hypnotise
l'être humain est à l'origine de la crise écologique dont
le XXIème souffre de la dévastation.
I.3.Le paradigme de
l'économie capitaliste
La montée en puissance de la technoscience a
donné lieu à une rationalisation plus élevée du
paradigme de l'économie capitaliste à la suite des stimulations
aux intérêts économiques causés par la recherche de
la satisfaction des besoins. A l'aube de l'époque contemporaine, un des
maîtres du soupçon, Karl Marx apporte la philosophie de la
Praxis. Dans sa onzième « Thèse sur
Feuerbach », celui-ci lance un mot d'ordre, hélas !
Toujours d'actualité en ces termes :« les philosophes
ont seulement interprété différemment le monde, ce qui
importe, c'est de le changer »28(*) ;c'est-à-dire que Karl Marx passe de
l'homo sapiens à l'homo faber sans tenir compte des
conséquences que ce changement pourrait causer à notre
planète Terre. Voilà la recherche satisfaisante mais obscurcie
par les intérêts économiques ; une des
caractéristiques de l'époque contemporaine et qui se prolonge
jusqu'à nos jours.
L'évolution ne s'avère guère aux yeux de
Hösle une victoire écrasante de l'intersubjectivité sur la
subjectivité prônée par la philosophie cartésienne
mais plutôt une des causes de la crise écologique car, dans la
quête des États-nations à la satisfaction des besoins
économiques croissantes des citoyens, vont procéder de
manière contraignante et hypnotique à l'exploitation expansive
unique dans l'histoire universelle29(*) et la cible en est le lieu où la
résistance est la plus faible c'est-à-dire la nature et les
nations régies par des rapports de type féodal tels que les
États pourvoyeurs de matières premières( tiers-monde).
Nous remarquons aussi que la déprédation des richesses des pays
moins avancés trouve sa justification en ce sens qu'ils ne se sont pas
encore imprégnés de la politique de l'État de droit
moderne avec ses principes. C'est cette recherche de satisfaction des pays
émergents qui est à la base de la croissance à la vitesse
de croisière du paradigme de l'économie mais qui hypnotise car,
il est inconcevable et révoltant de voir que
« Les pays émergents comme l'Inde ou la
Chine procèdent à une exploitation de la nature et à une
destruction environnementale similaires à celles de l'Occident... que le
continent qui a moins contribué au changement climatique,
c'est-à-dire l'Afrique, est aussi celui qui est le plus
précocement et le plus violement touché par les dommages
environnementaux »30(*).
Cette crise écologique demande de faire un nouveau
choix, une urgence au changement de paradigme. Face à cette
dévastation de la nature au XXIème siècle, il
est exact que la philosophie trouve son pesant d'or dans sa critique pour faire
appel aux autres disciplines afin que le paradigme de l'économie qui
hypnotise cède la place au paradigme de l'écologie qui
intègre l'ensemble de l'être.Le fait est tangible
car« ...la dégradation écologique de la
« planète bleue » ainsi que la situation alarmante
du tiers-monde... sont la résultante nécessaire du
caractère « nation-socialiste » de la structure
contemporaine hypnotisée par le paradigme de
l'économie »31(*).
Karl Marxtrouve que la valeur de la nature n'est reconnue que
quand elle est exploitée non pas de manière qualitative mais
quantitative car, pour Marx affirme Hösle : la nature non
exploitée recèle une valeur nulle. Par ailleurs, la conviction
kantienne et fichtéenne estime que la nature en soi n'est pas le
réceptacled'une valeur morale. Le manque de valeur économique en
soi chez Smith, Ricardo et Marx32(*)de la nature est pourHösle l'une des causes
principales de la crise écologique actuelle. Ce fait remarquable au
XIXème siècle, n'est pas loin de ce qui nous plonge
dans le chaos en ce XXIèmesiècle. La République
Démocratique du Congo, après le conflit d'entre 1960-2017, est
arrivée à conclure des contrats miniers en vue de
l'émergence de son économie mais qui affaiblira les
capacités de l'État tout en alimentant les conflits armés
au lieu de contribuer à la paix et au bien-être des
congolais33(*).En
dépit de la qualité et de la quantité de ses ressources
minières, la quantité dans l'exploitation du sol
intéressera ses partenaires, qui, hypnotisés par les
intérêts économiques, se méfient des impacts de
leurs gestes sur l'environnement :il suffit de parcourir l'ensemble de ses
provinces pour s'en rendre compte des dommages de la surexploitation
minière.Ce qui est révoltant est de voir que l'Uranium de
Shinkolobwea servi au XXème siècle au plus grand
désastre de l'histoire de l'Univers sur le continent asiatique. Il a
permis la croissance économique des pays dits riches mais la
calamité observée à Hiroshima et Nagasaki reste à
déplorer.
I.4. Conclusion
Au cours de ce chapitre, notre effort consistait à
cerner avec lucidité les sources de la crise écologique actuelle.
PourHösle, l'être humain au cours de ce siècle de la crise
écologique doit passer de la domination au partenariat avec la nature
pour une préservation durable de la Terre.Il est appelé à
l'usage responsable de la technoscience en pleine mutation en vue de garantir
à long terme le nouveau paradigme de l'écologie pour les
générations à venir. Ces différentes sources de la
crise écologique actuelle restent le défi à relever au
cours de ce siècle.
Chapitre
deuxième : LA PROBLEMATIQUE DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO
HÖSLE
II.0.Introduction
La problématique de la crise écologique est une
conséquence des actes incontrôlés de l'être humain
à l'égard de notre planète Terre qui nous nourritet nous
porte et dont il est lui-même la cible de cette dégradation.
L'ensemble des problèmes liés à la crise écologique
actuelle est un appel qui pousse les écologistes et écologues
d'en assurer la protection. En ce chapitre, nous étudieronsla charge
sémantique de la « crise écologique » et
les problèmes liés à elle.
II.1.La charge
sémantique
II.1.1.La
problématique
Face à la détérioration globalisante de
l'environnement en ce XXIème siècle, un ensemble des
problèmes à éléments liés est observable. La
problématique du réchauffement climatique ainsi que du changement
climatique, de la pollution de l'air et de l'eau, les inondations, de la fonte
de l'Arctique, le versement dans l'eau des déchets organiques tels que
les excréments, cadavres des émigrants et l'aménagement
des territoires sont les problèmes liés à la crise
écologique actuelle et auxquels « la philosophie ne
saurait rester neutre face au destin de l'humanité »34(*) par le fait que la
philosophie ne vise pas à faire une étude de la
vérité selon qu'elle exprime telle exactitude ou non mais
plutôt la vérité qui concerne la totalité de
l'être35(*).Le
XXème siècle avait marqué les signes de la
distinction entre l'homme et la nature ainsi que la négation d'une
symbiose avec la nature.
II.1.2.La crise
écologique
La philosophie hösléenne au cours du
XXème siècle s'est axée sur la crise
écologique actuelle. De l'étymologie
grecque « Krisis : décision,
choix »36(*), la crise est un déséquilibre, une
manifestation violente d'un trouble. La crise laisse entendre un
progrès, une mutation, une évolution (deschoses, du réel,
des idées, de la technique, des sciences...) caractérisé
par un déséquilibre aigu37(*).La crise débouche sur un effondrement. Cela
implique qu'il y ait urgence de faire un nouveau choix car, notre environnement
en ce XXIème siècle fait appel à cette
urgence.
Par ailleurs, le mot écologie vient du terme grec
« oïkos, demeure, maison, et logos, science,
étude »38(*) et a été introduit par le
naturaliste et biologiste allemand E. Haeckel en 1866 pour désigner la
science qui étudie les rapports ou les relations entre les organismes et
le milieu où ils vivent39(*).Comme l'écologie fait écho d'une
discipline scientifique, Lamotte et Sacchi montrent qu'il est important de la
situer dans les disciplines biologiques car « l'écologie
est ``une véritable biologie de la nature'', à la fois analytique
et synthétique »40(*). De par la diversité de ses
problèmes et de ses objectifs et de par son caractère
épistémologique, l'écologie adopte une série des
techniques et des méthodes d'études à d'autres domaines
tels que la démographie, l'éthologie, la
météorologie, la climatologie, l'océanographie,
l'hydrologie ainsi que les sciences du sol, il ressort que l'écologie
devient ainsi une science multidisciplinaire41(*).
PourHösle, l'écologie, de par son
étymologie, fait appel à une science de l'habitat. Cet habitat
n'est rien d'autre que notre Terre42(*), dans lequel les hommes vivent.D'où, il
remarque une indissociabilité de l'unité d'éléments
naturels et culturels.Pourtant née vers la fin du
XIXème siècle environ, la question environnementale
sur l'écologie ne sera une préoccupation en philosophie que vers
le XXème siècle après avoir connu son essor aux
États-Unis, en Grande-Bretagne et en U.R.S.S. entre les deux grandes
guerres mondiales dans le but d'application à l'agriculture et à
la lutte biologique. Si André Gorz, Edgar Morin et Michel Serres furent
les précurseurs théoriciens de l'écologie ; le
XXème siècle sera marqué par Hans Jonas et
Hösle. Voilà pourquoi, notre siècle est une manifestation de
la perturbation sans précédent de l'harmonie entre l'homme et la
nature. La crise écologique fait écho d'une évolution,
d'une transformation de notre habitat qu'est la Terre
caractérisée par un déséquilibre aigu.D'où,
il nous faut faire un nouveau choix : prendre une nouvelle décision
en vue de renouveler nos outils dans l'étude de la crise qui affecte
notre environnement.
II.2.Les problèmes
liés à la crise écologique
II.2.1.Le changement
climatique
Notre siècle est celui du changement brusque du climat.
Le changement climatique fait état d'une modification importante et
indésirable du climat résultant des activités humaines.
Depuis Descartes, la dichotomie observée entre la res cogitans
et la res extensa avait créé une prédominance de
l'être humain sur la nature. Ceci a poussé l'homme à un
agissement sans précédent au sein de la nature jusqu'à ce
changement brusque du climat. Ceci s'observe par de nouvelles contaminations
virales qui n'ont autre source que les oiseaux sauvages infectés sous
l'effet des brusques changements climatiques qui modifient les circuits des
migrations.Voilà pourquoi, nous trouvons qu'il est grand temps aux pays
industrialisés tels que la Chine, la Corée du Nord, le Japon, les
États-Unis d'Amérique, la République Sud-Africaine, etc.
de mettre de côté les gains à court terme pour
empêcher cette catastrophe à long terme du changement brusque du
climat car le climat est un bien commun mondial qui ne se limite pas
à une portion de Nations puissantes.
II.2.2.Le réchauffement
climatique
La problématique du réchauffement climatique est
une augmentation de façon inattendue de la température moyenne
à la surface de la terre due à l'accroissement des gaz à
effet de serre dans l'atmosphère.Il semble assezprobable que la
progression du réchauffement climatique en ce XXIème
siècle puisse être largement mise sur le compte de
l'industrialisation « sauvage » non
contrôlée au niveau de ses conséquences écologiques.
Bien entendu, la température sur la surface de la planète Terre
n'a cessé d'augmenter qu'à cause d'une grande concentration du
gaz à effet de serre dans l'espace, créant ainsi la perturbation
dans le système.
En effet, ce réchauffement climatique amène
aujourd'hui l'être humain du tiers-monde comme celui des pays
industrialisés vers le chaos environnemental :les inondations
régulières dues à la fonte des neiges dans les parties
polaires pour le Canada et la pourriture des racines et une
pauvreté accrue pour les villages lacustres43(*)qui n'ont pour ressource unique
que la pêche, la sécheresse ou l'extinction totale des cours d'eau
dans les pays désertiques comme le Nord et le Sud du Soudan, le Tchad,
la Somalie en ce qui concerne le berceau de l'humanité ;
l'accroissement de la température ambiante des crêtes des volcans
(Aux Philippines avec le Volcan de Mayon pour le cas récent). Certes, il
est révoltant de voir que les personnes incapables de se
protéger, vivant dans la pauvreté sont les plus frappées
par l'impact du réchauffement climatique et plus particulièrement
les pays moins avancés.Face à cette calamité grandissante
dont notre siècle est victime, le pape François tire encore sa
sonnette d'alarme pour alerter les actionnaires et groupes industriels en leur
rappelant que « le climat est un bien commun, de tous et
pour tous »44(*) afin de ne pas tomber dans la fragilité
et l'indifférence de la philosophie moderne du droit qui
prétendait que notre Terre est dépourvue de tout droit dans son
ensemble d'une part et que les générations futures45(*)ne peuvent prétendre
à aucun droit par le fait qu'elles n'existent pas encore d'autre part.
II.2.3.Les pollutions de la
planète Terre
Au cours de ces dernières décennies,les
questions liées à la crise écologie actuelle, surtout
celle des pollutions de notre planète Terre ont suscité de grands
débats tant politique, religieux que philosophique.En philosophie,
l'éthique environnementale est la branche qui se penche beaucoup sur
cette matière en puisant des énergies en écosophie.Depuis
la période médiévale, l'être humain a eu le pouvoir
et la responsabilité d'une destinée qui lui fut attribuée
à travers le livre de la Genèse : « celle
d'avoir la domination de la terre en la soumettant »(Gn
1,18 ; 2,15). Mais il est déplorable de voir qu'au cours de cette
domination, l'homme a rejeté tous les principes écologiques
46(*)et débouchera
sur la problématique de la pollution.
A la suite de la détérioration actuelle de notre
planète Terre due aux pollutions, il est clair de constater l'usage
abusif de la terre par l'être humain. De ce fait, une question ressort de
cet abus de l'homme :Pourquoi l'homme peut-il bafouer sa
responsabilité et se déguiser en prédateur ? Certes,
par les différentes pollutions observées, cette question trouve
son pesant d'or, mais néanmoins, notre but est que par ce labeur,
l'homme parvienne à ce que le protecteur américain de la nature
Aldo Léopold disait : « l'être humain doit
développer en lui une conscience écologique »47(*).Les différentes
formes des pollutions observées dans l'atmosphère ne sont que les
interventions de l'homme dans les équilibres naturels par la mise en
circulation des substances toxiques, nuisibles ou encombrantes, qui troublent
ou empêchent l'évolution naturelle du milieu.Lamotte et Sacchi
montrent que cette problématique des pollutions est la
conséquence tragique de la croissance exponentielle due
« Au développement rapide et intensif des
industries nucléaires, pétrolières et chimiques, par
l'emploi sur une échelle de plus en plus vaste des substances
désherbantes, insecticides et détergentes et enfin par des
concentrations urbaines de plus en plus vastes et
exigeantes »48(*).
Höslevoit en cela une régression du niveau de vie
occidental et le qualifie de manque de moral car, il suppose que si le
gaspillage d'énergies, la production des déchets ainsi que le
rejet des produits toxiques dans l'atmosphère détruisant à
petit feu la couche d'ozone étaient proportionnels par tous les
habitants de la planète Terre comme c'est le cas pour les populations
des pays riches et industrialisés, alors les catastrophes naturelles
vers lesquelles nousnous dirigeons auraient d'ores et déjà eu
lieu49(*). La supposition
de Hösle au cours du XXème siècle est
évocatrice aujourd'hui car notre siècle, le
XXIème siècle auquel on se dirigeait est effectivement
celui de la crise écologique.
II.2.3.1.La pollution
radioactive
La pollution radioactive est liée aux déchets
des usines nucléaires, centrales atomiqueset aux explosions
atomiques.Lamotte et Sacchi affirment que les conséquences
génétiques durables causées par cette pollution
radioactiveest « observable chez les plantes, animaux y compris
l'homme lui-même »50(*). Il suffit de voir la population ainsi que les
végétations environnantes du gisement d'uranium ou d'une centrale
atomique en explosion, et surtout la tragique histoire du monde d'Hiroshima et
de Nagasaki en août 1945 ainsi que la catastrophe nucléaire de la
centrale atomique de Fukushima Daiichi en mars 2011 toujours au Japon pour se
rendre compte de la dégradation.
II.2.3.2.La pollution
chimique
Cette pollution affecte généralement l'air et
l'eau et parfois les sols dans les pays les plus industrialisés ainsi
que les pays où l'extraction minière reste l'activité la
plus-value. Par cette pollution, plus d'unde ceux qui pratiquent
l'activité agro-pastorale ne peut rester indifférent car son
effet ravage les végétations par le déversement des
effluents des usines qui utilisent des produits chimiques tels que la cyanure,
le plomb et le sulfate51(*).
II.2.3.3.La pollution
organique
Les eaux sont plus polluées par cette
dernière.Le versement dans l'eau des déchets tels que les
excréments, les cadavres, etc. provoquent la contamination chimique des
eaux et par leurs intermédiaires de la mer.Ce XXIème
siècle est celui qui a connu un grand déversement des chairs
humaines dans les eaux à la suite de l'émigration, qui, par
superflu dans des bateaux débouche sur la noyade dans la mer
Méditerranée de tant d'émigrants, d'une part, et d'autre
part, ces chairs humaines dégradent l'eau continentale et causent des
maladies hydriques tragiques.Le problème d'eau est une
préoccupation primordiale dans les débats politiques, religieux
et philosophiques afin que le principe du pollueur-payeur52(*)amorcé parHösle
soit d'application à tout celui qui dégrade l'eau.
II.2.4.La croissance
démographique
La destruction de notre demeure, la nature, est une
conséquence de la croissance exponentielle de la démographie.Le
XIXème siècle est celui au cours duquel notre
planète Terre a connu son ultime démolition à cause du
développement démographique.Hösle souligne cet aspect parmi
les problèmes qui sont liés à la crise écologique
actuelle par le fait que le développement démographique, le
réchauffement de l'atmosphère, l'amincissement de la couche
d'ozone ... sont des phénomènes qui débouchent sur les
catastrophes écologiques53(*).Par conséquent, il n'est plus étonnant
de participer à des conflits liés à la distribution des
ressources naturelles, de l'exode rural massif et des surpeuplements dans les
grandes villes, engendrant des méta-besoins qui n'ont autre source de
satisfaction que la surexploitation de la nature ainsi que les pays pourvoyeurs
de matières premières en l'occurrence la République
Démocratique du Congo avec son scandale géologique. Mais, juguler
le problème de la croissance démographique ne justifie pas non
plus les dérives du plan de la nouvelle éthique mondiale qui
propose l'avortement, l'autonomisation de la femme ainsi que le mariage pour
tous.
II.3.Conclusion
Laproblématique de la crise écologique renferme
une série des problèmesliés ensemble. Ils manifestent
a priorila dégradation de notre planète Terre à
la suite des actes destructeurs de l'être humain.Voilà pourquoi
l'homme est appelé à une prise de conscience par rapport aux
conséquences irrémédiables causées par des
problèmes issus de son agir. L'homme doit donc passer par une conversion
écologique : prise de conscience plus profonde du problème
et la recherche du chemin à emprunter. Les écologues, ensemble
avec leurs homologues climatologues sont invités, en tant que
scientifiques, à un engagement du type citoyen : ce qui est
différent du militantisme auquel on peut légitimement être
conduit à titre individuel et personnel.
Chapitre
troisième : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE
III.0. Introduction
Notre siècle est celui où les
conséquences de la crise écologique se manifestent.L'agir de
l'être humain depuis le siècle de la révolution
industrielle suivi de la vitesse de croisière de la technoscience nous
plonge dans un désastre car, ce phénomène a
déjà des conséquences concrètes et
indubitables.Cependant, il est urgent au cours de ce siècle de la crise
écologique due à la subjectivité cartésienne avec
ses dérives, que le technicien cherche préalablement à
évaluer les conséquences écologiques et sociales de son
activité.Ce troisième chapitre esquissera certaines
conséquences observables de cette crise écologique émanant
de l'agir incontrôlé de l'être humain.Il s'agira amplement
d'évoquer les conséquences anthropologiques, éthiques et
politiques et de proposer la panacée afin de léguer aux
générations futures un oïkos sain où il est
favorable de vivre.
III.1. Les conséquences
anthropologiques
III.1.1. L'homme contre la
nature
L'augmentation spectaculaire des gaz à effet de serre
observée depuis la révolution industrielle a transformé la
relation entre l'homme et son environnement.L'homme moderne depuis Descartes,
de par sa subjectivité avait brisé l'harmonie existentielle.En
regardant le monde du point de vue de l'Amérique latine, du continent
africain et de l'ensemble des pays du tiers-monde et plus
particulièrement les peuples de la région côtière,
nous remarquons qu'il est impérieux de passer de l'intention à
l'action car, la manière dont la nature est exploitée sans merci,
en lésant les pauvres et en polluant notre planète bleue, ceci
montre clairement que l'être humain semble avoir perdu ses contacts
profonds avec la nature.L'homme a commis des actes irrémédiables
contre la nature et contre lui-même car il souffre54(*).
III.1.2. La relation entre
l'homme et la nature
A l'heure de la crise écologique, nous
découvrons que l'homme a créé un hiatus avec la
nature.La relation harmonieuse entre l'homme et la nature au cours de
l'antiquité55(*)est
aujourd'hui transformée à cause de la domination de l'homme sur
la nature en cherchant l'amélioration de son sort par le pouvoir
technoscientifique industriel.Voilà pourquoi, aujourd'hui, l'homme
souffre car, la nature étant à bout de patience de son agir se
révolte.D'où la crise écologique actuelle avec ses
retombées ou conséquences anthropologiques auxquelles nous
assistons. Ceci pousse au premier pape qui a choisi le nom du Poverello
d'Assise, lui, le patron de l'écologie depuis 1980 au cours du
pontificat de Saint Jean-Paul II, d'avertir en ces
termes : « que l'homme protège et sauvegarde
l'environnement ou ce sera la nature qui le détruira et
l'anéantira »56(*).Cet anéantissement est dû aux
différents calamités et fléaux auxquels l'être
humain fait face au cours de ces dix-huit dernières années.
III.1.3. La crise
écologique, ennemi de l'humanité entière
Depuis le siècle de l'économie, rien n'a
été fait dans le concret pour juguler la crise écologique
actuelle. Son aggravation provoque aujourd'hui des catastrophes qui sont
devenues hostiles à l'humanité entière.L'espèce
humaine comprend en effet que l'exploitation effrénée et
arbitraire de la nature mènerait à son propre
anéantissement car « s'opposer à la nature, c'est
alors s'exposer à la sanction des catastrophes »57(*).Force est de
reconnaître que nul n'est besoin de voyager jusqu'aux confins du monde
pour se rendre compte que la crise écologique y est pire.Les pays les
plus polluants reconnus comme prédateurs aujourd'hui, sont devenus les
victimes des catastrophes issues des pays les plus pauvres qui sont leurs
proies. Personne n'est à l'abri des pollutions, des changements et
réchauffements climatiques, l'élévation du niveau de la
mer et des océans, de la fonte de l'Arctique des pays polaires, de la
sécheresse accrue en Afrique qui, sont desrépercussions de l'agir
de l'être humain à traversl'industrialisme58(*).Nous estimons que si rien
n'est mis en application concrète et responsable par ceux qui ont
l'amabilité des décisions à travers le monde mais aussi
par la base, la famille, source de toute éducation à l'amour de
notre oïkos pour juguler cette aggravation de la crise
écologique, il est clair que dans les prochaines décennies, cette
inimitié générale pourrait aboutir à la disparition
de l'humanité sur la planète Terre.
III.2. Conséquences
éthiques
III.2.1. Le triomphe de
l'idéal d'autonomie
Face à la dégradation de la planète
Terre, il faut un changement de paradigme éthique.Le
développement technoscientifique est l'un des piliers des
conséquences éthiques de la crise écologique.Par
l'industrialisme, l'homme moderne a cherché à satisfaire sa
condition humaine en usant de son autonomie.Et puisque nous ne pouvons pas nous
mettre à l'abri de la technique moderne avec son progrès au cours
de son histoire, Hösle estime qu'il faudrait « ...exiger que
la question `` cela est-il faisable ?,, soit accompagnée de
cette autre question : « Est-il sensé de faire
cela ?,, »59(*) en vue de garantir les principes moraux guidant
le comportement du technicien dans la nature du fait que la nature est aussi
l'objet des devoirs moraux.D'où,Hösle appelle à
l'élaboration d'une éthique des valeurs60(*)puisque la nature
possède sa valeur intrinsèque.Contre l'éthique
universaliste de Kant qui propose la volonté bonne dans l'agir de
manière libre et morale, l'être humain de l'époque moderne
a usé de sa liberté ainsi que le triomphe de l'idéal de
son autonomie en transformant cette éthique de façon
irréductible en vue de se libérer de la tyrannie de la nature
physique qui l'a tourmenté depuis les origines61(*). C'est cette autonomie
aujourd'hui qui explique la manipulation sans scrupulesde tant de
multinationales grâce à la science et la technique modernes car,
pour elles :« ...la nature physique était brutale,
récalcitrante, limitative, indifférente ou hostile... nous nous
en sommes dégagés... »62(*).Malheureusement l'homme ignore sa disparition
prochaine dans une nature qui, elle, persévérera dans son
être.
III.2.2. Le nouveau
règne de la subjectivité
L'époque moderne fut le temps d'un tournant
éthique. Nul n'est besoin de rejeter en bloc le nouveau règne de
la subjectivité pour venir à bout de la crise écologique.
Ce nouveau règne de la subjectivité est l'une des
conséquences éthiques de notre siècle car sa
révolte sur la nature qui l'environne est
désastreuse.Hösledécouvrequ'au fur et à mesure que la
subjectivité s'accentue, sa vigueur s'accroît dans l'opposition
à la nature.Ceci nous pousse à comprendre combien l'antagonisme
théorique cartésien qui oppose la res cogitans et la
res extensa, n'est rien d'autre que l'accomplissement de ce nouveau
règne de la subjectivité car, « celle-ci engendre
des êtres toujours plus complexes qui se révoltent contre leur
origine »63(*).Il est vrai qu'aujourd'hui, la domination
mondiale de la subjectivité s'exerce au détriment de nos origines
naturelles et de nos héritiers.Mais, cette emprise du nouveau
règne de la subjectivité reste une réalité
éphémère du fait que ce nouveau règne est
voué à la disparition vu que sa temporalité est
axée sur un présent absolu qui nie purement et simplement le
passé et le futur64(*).
III.2.3. La mondialisation de
l'indifférence
Du point de vue éthique, la domination mondiale de la
subjectivité a débouché sur une mondialisation de
l'indifférence.Tant de pays industrialisés, auteurs de la
dégradation de notre environnement sont plongés aujourd'hui dans
une indifférence face à la crise écologique actuelle.Cette
indifférence conduit à une négation du problème qui
sombre notre Mater Terra dans l'oubli de ses valeurs morales et
éthiques. Les pays riches se retrouvent dans une incertitude à
cause de leur manque de générosité, de leur
indifférence du fait qu'ils ignorent leur culpabilité sur la
disparition d'un nombre incalculable des habitants du tiers-monde due aux
inondations et tant d'autres immigrations vers le lieu habitable.
III.3.Conséquences
politiques
III.3.1. La crise de la
politique écologique
Nous avons eu devant les yeux les effets dévastateurs
de certaines catastrophes naturelles récentes. Lors de l'éruption
du volcan de Nyiragongo à Goma dans les années 2000, provoquant
la mort d'une dizaine des milliers des personnes et des animaux rares en
l'occurrence les Gorilles de montagne du Parc national de Virunga ; les
victimes du Typhon Haiyan qui a frappé les Philippines en novembre 2013,
et fait plus de 5000 victimes65(*).Tout ceci nous laisse voir combien les politiques
respectueuses de notre terre n'ont pas été bien
poursuivies : le capitalisme a primé sur l'art de gouverner de tant
de pays industrialisés dans le monde.Cet échec se fait sentir du
fait que la déchirure et les controverses s'observent au sein des
politiques puisque les pays industrialisés voulant accaparer les
ressources naturelles surtout dans les pays pourvoyeurs de matières
premières à majorité très pauvres, engendrent
l'exploitation et les fréquents conflits entre Nations ou à
l'intérieur de celles-ci.Le cas paradigmatique est surtout ce que nous
nommons ici la troisième guerre mondiale engendrée par le besoin
mondial pour le cobalt, l'eau et le gaz méthane dont notre pays renferme
une réserve considérable.
III.3.2. La crise de la
démocratie
Aujourd'hui le paradigme de l'écologie devient la Une
des débats politiques, mais nous déplorons l'absence d'une
écosophie66(*).
Celle-ci est remarquable car, elle peut guider ces débats afin que la
communauté internationale trouve des solutions adéquates sur la
crise écologique actuelle.Plus d'un des pays qui polluent notre
oïkos ont érigé des entraves aux rencontres
mondiales de ces dernières années sur l'environnement.Ce qui fait
que le manque de consensus dans la décision politique débouche
sur une négation du problème actuel, à une
indifférence et à une résignation ou à une
confiance aveugle en des solutions inadaptées. A cet effet, en
matière de droit public, la technique moderne est à la base de
l'affaiblissement de l'argument en faveur de la démocratie qui postulait
que « ceux qui sont concernés par des décisions
politiques doivent prendre eux-mêmespart à cesdécisions,
car c'est la seule manière d'empêcher que leurs
intérêts légitimes soient, à long terme,
brimés »67(*).
Voilà pourquoi, l'époque contemporaine et
davantage notre siècle de la crise écologique sont ceux au cours
desquels la démocratie a perdu de sa légitimité dans son
essence car, l'imposition des lois aux pays pauvres et la méconnaissance
par certaines politiques mondiales du droit de la nature ainsi que du peuple
qui va naître sont généralisées en dépit des
Sommets mondiaux depuis Stockholm en 1972 jusqu'à Bonn en 2017.
Cependant, il serait erroné de croire à la stabilité du
climat global et au frein de l'amincissementde la couche d'ozone aussi
longtemps que la politique environnementale n'est portée que par une
portion de Nations isolées68(*). Les négociations internationales ne peuvent
pas avancer de manière significative en raison de la position des pays
qui mettent leurs intérêts nationaux au-dessus du bien commun
général :tel est le cas des États-Unis
d'Amérique par son retrait des clauses de Paris. Pour ce faire, nous
estimons qu'il est impérieux aujourd'hui de concéder au
ministère de l'environnement une fonction spéciale dans la
politique des pays industrialisés et les plus polluants, voire le droit
de veto comme ce fut le cas au siècle de l'économie.
III.4. La panacée face
à la crise écologique
La crise écologique actuelle reste et demeure une
réalité incontestable. Nous pensons en premier lieu qu'il
faudrait que l'éducation écologique soit une priorité pour
la société actuelle et future, une éducation qui sera
insérée par tous les pays dans le programme scolaire : ici
nous estimons qu'en plus de la formation philosophico-théologique, les
futurs prêtres missionnaires doivent être suffisamment
outillés et informés sur l'écologie ainsi que la crise qui
en dérive actuellement afin d'espérer à l'expansion
maximale de cette connaissance en vue d'un habitat terrestre où il fait
bon vivre.Du fait que la crise écologique actuelle est liée aussi
aux besoins économiques pressants.Nous pensons qu'il est urgent de les
remplacer par un équilibre dans les peuplements bien adaptés tant
les milieux qu'aux besoins des hommes.Il nous faut un aménagement des
territoires efficace.
Il est nécessaire que l'être humain au cours de
ce siècle de la crise écologique et celui des siècles
à venir se sentent plus faisant partie intégrante de la nature et
non pas s'ériger en prédateur-dominateur.D'où, il faut que
l'homme cesse de maintenir la nature dans une sorte d'étranglement et
régner sans scrupule sur toutes choses selon son bon plaisir. Nous
découvrons qu'il faut viser le maximum d'efficacité dans la lutte
actuelle contre la problématique de la crise écologique actuelle
à travers une nouvelle interprétation plus synthétique du
monde. Il n'y a pas de place à la mondialisation de
l'indifférence.Il faut plus d'interdisciplinarité des sciences
modernes ayant la philosophie comme auxiliaire car notre avenir est une
préoccupation commune et non ésotérique en vue de stopper
l'érosion de la biodiversité à l'horizon 2028.
III.5. Conclusion
Les conséquences de la crise écologique sont des
réalités tangibles pour notre siècle.Il est exact que
l'homme moderne a besoin des conséquences pour accepter l'usage
incontrôlé et irréductible de son agir.Cependant,
cetroisième chapitre nous a permis d'esquisser quelques
conséquences indéniables aujourd'hui et proposer la
panacée en vue de juguler cette aggravation
généralisée de la crise écologique actuelle. Les
régimes démocratiques des pays industrialisés doivent
être réformés afin que les émissions de
CO2ne menacent plus notre demeure. Par la morale, nous
réduirons la distance déjà identifiée entre nos
gestes et leurs impacts, distance propre au processus de subjectivisation et de
rationalisation du monde.Et parce qu'elle détient intrinsèquement
une valeur que nous sommes à mesure de reconnaître, les
êtres humains ont un devoir moral envers la nature.
CONCLUSION GENERALE
Au bout de notre cogitation sur la problématique de la
crise écologique actuelle, nous estimons avoir épinglé les
problèmes majeurs liés à la crise écologique
actuelle qui, ont leur source dans l'antagonisme cartésien et le
paradigme de l'économie capitaliste.Ces deux sources sont d'ores et
déjà les facteurs des dommages indéniables de notre
planète bleue car, le mur infranchissable érigé par
l'homme grâce à ces deux paradigmes a créé une
désarticulation entre l'homme et le cosmos, la science et
l'éthique, l'économie et la morale.Nous venons de proposer
quelques voies de sortie en relevant les tâches d'une éventuelle
écosophie et écotoxicologie contemporaine que sont la sagesse
écologique et la réponse scientifique à la pollution en
face de cet arsenal des dégâts écologiques qui nous
étouffent.
Le présent travail a eu pour finalité de montrer
que la question de la crise écologique avec ses retombées, se
trouve aujourd'hui, plus que jamais, à l'orée des
préoccupations religieuses, scientifiques, politiques et philosophiques.
De fait, nous avons souligné en outre qu'il ne suffit pas de faire une
évaluation mondiale de l'état des écosystèmes de la
planète Terre, mais plutôt de trouver la voie à emprunter
qu'est l'interdisciplinarité pour stopper la détérioration
de notre oïkos.Il est urgent que les écologues, les
écosophes, les écotoxicologues et les climatologues travaillent
en synergie pour juguler la température croissante de notre maison.Sans
la voie de la réforme et du renouvellement des régimes politiques
des États du monde, plus particulièrement ceux qui sont plus
industrialisés, notre demeure risque de sombrer d'une manière
désastreuse. Cela exige, au préalable la prise de conscience du
problème et d'emprunter le chemin de la réconciliation et de
collaboration.
Au regard de la problématique des réchauffements
climatiques, des pollutions et inondations ainsi que les conséquences
possibles des émissions dans l'atmosphère des gaz à effet
de serre : CO2et CH4, la surproduction des
déchets toxiques et la hausse démographique, le contexte actuel
de la crise écologique nécessite une revalorisation de
l'éthique universaliste d'Emmanuel Kant doublée d'une
théorie matérielle des valeurs.Ce qui implique le renoncement
à l'industrialisme et la raison technique pour éviter les
catastrophes environnementales non lointaines.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrage de l'auteur
1. HÖSLEV., L'idéalisme objectif, Les
éditions du Cerf, Paris, 2001.
2. HÖSLEV., Philosophie de la crise
écologique, Payot & Rivages, Paris, 2011.
II. Autres ouvrages
3. BARBAULTR., Écologie
générale : Structure et fonctionnement de la
biosphère, Dunod, Paris, 2008.
4. BOURGOIGNIEG.E., Les hommes de l'eau :
ethno-écologie du Dahomey Lacustre, Éditions Universitaires,
Paris, 1972.
5. DANNEELSG., L'Homme et son jardin :
écologie et création, Bimba Landmann, Bruxelles, 2008.
6. DECARTESR., Discours de la méthode,
Jean-Vrin, Paris, 1962.
7. FARBP., Écologie, Time-Life,Montreal,
1968.
8. FRANÇOIS, Laudato si' sur la sauvegarde de la
maison commune, Médiaspaul, Kinshasa, 2015.
9. GALEAZZIG. et TORNIELLIA., Pape François :
cette économie qui tue, traduit de l'italien par Geneviève
Lambert, Bayard, Paris, 2015.
10. GODINC., La philosophie pour les nuls,
Éditions First, Paris, 2007.
11. SIEGERDERR, Écologie et Libération
humaine, Labor et Fides, Genève, 1974.
III. Dictionnaires
12. FLOBERTP., Le Grand Gaffiot : Dictionnaire
latin-français, Hachette-Livre, Paris,2000.
13. RUSSJ., Dictionnaire de Philosophie, Larousse
Bordas, Paris, 1996.
IV. Articles
14. BWANACINGMUTOMBOB., Les tâches de la
théologie africaine face aux défis de l'écologie in
Rayons africains de philosophie et de
théologie3(2011).p.35-105
15. LAMOTTEM. et SACCHIC-F., Écologie, in
Encyclopaedia Universalis, Vol.5, Encyclopaedia Universalis. France
S.A, Paris, 1968, p.923-933.
16. MOREAUP.F., Anthropocentrisme, in Grand
dictionnaire de la philosophie de Michel BLAY, Larousse-CNRS, Paris, 2012,
p.40.
V. TFC et Mémoire
17. MUKAZNAWEJL., Du progrès scientifique et son
enjeu écologique chez Hans Jonas, I.S.P.T.K., TFC, 2014,
inédit.
18. NYANDWE MUVULAE. Problématique de la crise
écologique. Lecture de Philosophie de la crise écologique de
Vittorio Hösle, Mémoire de licence en Philosophie à
l'Université de Lubumbashi, 2016, inédit.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHES
I
DEDICACE
II
IN MEMORIAM
IV
AVANT-PROPOS
V
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Choix et intérêt du
sujet
1
0.2. Problématique
1
0.3. État de la
question
2
0.4. Sources et
méthodes
3
0.5. Division du travail
3
Chapitre premier : LES SOURCES DE LA
CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO HÖSLE
5
I.0. Introduction
5
I.1. L'anthropocentrisme moderne
aveugle
5
I.2. Le progrès technoscientifique
moderne
8
I.2.1. La science moderne de la
nature
10
I.2.2. Le progrès technique
moderne
11
I.3. Le paradigme de l'économie
capitaliste
14
I.4. Conclusion
16
Chapitre deuxième : LA
PROBLEMATIQUE DE LA CRISE ECOLOGIQUE SELON VITTORIO HÖSLE
17
II.0. Introduction
17
II.1. La charge
sémantique
17
II.1.1. La
problématique
17
II.1.2. La crise
écologique
18
II.2. Les problèmes liés
à la crise écologique
19
II.2.1. Le changement
climatique
19
II.2.2. Le réchauffement
climatique
20
II.2.3. Les pollutions de la
planète Terre
21
II.2.3.1. La pollution
radioactive
22
II.2.3.2. La pollution
chimique
22
II.2.3.3. La pollution
organique
23
II.2.4. La croissance
démographique
23
II.3. Conclusion
24
Chapitre troisième : LES
CONSEQUENCES DE LA CRISE ECOLOGIQUE
25
III.0. Introduction
25
III.1. Les conséquences
anthropologiques
25
III.1.1. L'homme contre la
nature
25
III.1.2. La relation entre l'homme et
la nature
26
III.1.3. La crise écologique,
ennemi de l'humanité entière
26
III.2. Conséquences
éthiques
27
III.2.1. Le triomphe de l'idéal
d'autonomie
27
III.2.2. Le nouveau règne de la
subjectivité
28
III.2.3. La mondialisation de
l'indifférence
28
III.3. Conséquences
politiques
29
III.3.1. La crise de la politique
écologique
29
III.3.2. La crise de la
démocratie
29
III.4. La panacée face à la
crise écologique
30
III.5. Conclusion
31
CONCLUSION GENERALE
32
BIBLIOGRAPHIE
33
* 1 V. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, éd. Payot &
Rivages, Paris, 2011, p. 2.
* 2 P.F. MOREAU,
Anthropocentrisme, in Grand dictionnaire de la philosophie de
Michel BLAY, éd. Larousse-CNRS, Paris, 2012, p. 40.
* 3MOREAU,
Anthropocentrisme, 40.
* 4 Cfr. C.GODIN, La
philosophie pour les nuls, éd. Éditions First, Paris, 2007,
p. 278.
* 5DESCARTES cité par
GODIN, La philosophie pour les nuls, 278.
* 6 Cfr. R.DESCARTES,
Discours de la méthode, éd. Jean-Vrin, Paris, 1962, p.
62.
* 7HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 69.
* 8 Cfr. R. BARBAULT,
Écologie générale : Structure et fonctionnement
de la biosphère, éd. Dunod, Paris, 2008, p.379.
* 9 E. NYANDWE MUVULA,
Problématique de la crise écologique. Lecture de Philosophie
de la crise écologique de Vittorio Hösle, Mémoire de
licence en Philosophie à l'Université de Lubumbashi, 2016,
(inédit), p. 3.
* 10FRANÇOIS,
Laudato si' sur la sauvegarde de maison commune, éd.
Mediaspaul, Kinshasa, 2015, n°115, p. 114.
* 11HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 77.
* 12 G. DANNEELS,
L'Homme et son jardin : Écologie et création,
éd. Bimba Landmann, Bruxelles, 2008, p. 23.
* 13 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 79.
* 14HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 30.
* 15FRANÇOIS,
Laudato si', n°120, 118.
* 16 Cfr. DANNEELS, L'Homme
et son jardin : Écologie et création, 7.
* 17 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 62.
* 18HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 62.
* 19HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 67.
* 20HÖSLE,
L'idéalisme objectif, éd. Cerf, Paris, 2001, p. 22.
* 21 Cfr. HÖSLE,
L'idéalisme objectif, 22.
* 22BARBAULT,
Écologie générale : Structure et fonctionnement
de la biosphère, 380.
* 23HÖSLE,
L'idéalisme objectif, 23.
* 24HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 85.
* 25 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 62.
* 26HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 30.
* 27 Cfr. BARBAULT,
Écologie générale : Structure et fonctionnement
de la biosphère, 379.
* 28G. LABICA, Karl Max
« Les thèses sur Feuerbach »,
éd. PUF, Paris, 1987, p. 23.
* 29 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 46.
* 30HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 32.
* 31HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 48.
* 32 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 147.
* 33 Cfr. B.
MUTOMBOBWANACING, Les tâches de la théologie africaine face
aux défis de l'écologie, in Rayons africains de
philosophie et de théologie3(2011), éd. Éditions
franciscaines, Kolwezi, 2011, 93.
* 34HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 25.
* 35 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 25.
* 36EMARQUER, Crise
in Grand Dictionnaire de la Philosophie de Michel Blay, p. 221-222.
* 37 Cfr. RUSS,
Dictionnaire de Philosophie, 60.
* 38 RUSS, Dictionnaire
de Philosophie, 81.
* 39 Cfr. M. LAMOTTE et
C-F.SACCHI, Écologie in Encyclopaedia Universalis,
Vol.5, éd. Encyclopaedia Universalis, 1968, Paris, p. 923-933.
* 40LAMOTTE et SACCHI,
Écologie in Encyclopaedia Universalis, 924.
* 41 Cfr. LAMOTTE et SACCHI,
in Encyclopaedia Universalis, 924.
* 42 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 30.
* 43 Cfr. G.E. BOURGOIGNIE,
Les hommes de l'eau : ethno-écologie du Dahomey Lacustre,
éd. Éditions Universitaires, Paris, 1972, p. 35.
* 44FRANÇOIS,
Laudato Si' : Sur la sauvegarde de la maison commune, n°23,
24.
* 45 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 47.
* 46 P.FARB,
Écologie, éd. Time-Life, Paris, 1968, p.165.
* 47FARB,
Écologie, 165.
* 48LAMOTTE et SACCHI,
Écologie in Encyclopaedia Universalis, 933.
* 49 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 37.
* 50LAMOTTE et SACCHI,
Écologie in Encyclopaedia Universalis, 933.
* 51 Cfr. CAJJ (Centre
d'Aide Juridico-Judiciaire), in Rapport complémentaire sur la
pollution du site de Moloka de mai 2017, Kolwezi, p. 13.
* 52Cfr.HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 147.
* 53 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 38.
* 54Cfr. L. MUKAZNAWEJ,
Du progrès scientifique et son enjeu écologique chez Hans
Jonas, I.S.P.T.K, TFC, 2014, (inédit), p. 10.
* 55 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 69.
* 56 A. TORNIELLI et G.
GALEAZZI, Pape François : cette économie qui tue,
traduit de l'italien par Geneviève Lambert, éd. Bayard, Paris,
2015, p. 173.
* 57DANNEELS, L'Homme et
son jardin : Écologie et création, 23.
* 58 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 143.
* 59HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 99.
* 60 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 104.
* 61 Cfr. T. SIEGERDERR,
Écologie et Libération humaine, éd. Labor et
Fides, Genève, 1974, p. 115.
* 62SIEGERDERR,
Écologie et Libération humaine, 115.
* 63HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 103.
* 64 Cfr. HÖSLE,
Philosophie de la crise écologique, 108.
* 65Cfr. TORNIELLI et GALEAZZI,
Pape François : cette économie qui tue, 172.
* 66Néologisme du
philosophe norvégien Arne Naess à l'Université d'Oslo vers
1960.
* 67HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 175.
* 68HÖSLE, Philosophie
de la crise écologique, 185.
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