I.3.2. Les langages de modélisation de processus
Les langages de modélisation de processus sont des
langages utilisés pour exprimer les modèles de processus
opérationnels. Ceux-ci se doivent de fournir une sémantique
claire permettant de définir les aspects clés d'un processus
opérationnel. Un langage de modélisation des processus
opérationnels doit fournir des structures pour la représentation
des objets métiers. Il doit également fournir des structures pour
les valeurs des types de bases appropriés en ce qui concerne la
représentation et le flux des données [42]. Ces structures
doivent être adéquates pour capturer les références
aux objets ou sources de données externes. Dans le cadre de nos travaux,
nous décrirons notamment le principe de trois des langages de
modélisation les plus populaires, à savoir: Le langage BPMN,
le langage WF-Net et le langage YAWL.
I.3.2.1. La notation BPMN
La notation Business Process Model and Notation (BPMN) est un
standard de la modélisation des processus opérationnels, qui
fournit une notation graphique pour spécifier les processus
opérationnels dans un Diagramme de Processus Opérationnel (DPO)
[43]. Ce diagramme est basé sur une technique d'organigramme similaire
aux diagrammes d'activité UML (Unified Modeling Language).
Développé à l'origine par la Business Process Management
Initiative (BPMI), le BPMN est maintenu par l'Object Management Group (OMG)
depuis la fusion des deux organisations en 2005. L'objectif principal du BPMN
est d'offrir une notation facilement compréhensible par tous les
utilisateurs : des analystes d'entreprise qui créent les
premières ébauches des processus, aux développeurs
techniques responsables de la mise en oeuvre de la technologie qui
exécutera ces
I.3. GÉNÉRALITÉS SUR LA MODÉLISATION
DES PROCESSUS OPÉRATIONNELS 17
MÉMOIRE - TONLE NOUMBO FRANCK BRUNO URIFIA
I.3. GÉNÉRALITÉS SUR LA MODÉLISATION
DES PROCESSUS OPÉRATIONNELS 18
processus; et aux personnes qui géreront et
surveilleront ces processus. Ainsi, le BPMN crée un pont
normalisé entre la conception des processus opérationnels et leur
mise en oeuvre [14].
Les modèles BPMN sont exprimés par des
diagrammes simples construits à partir d'un ensemble limité
d'éléments graphiques. Pour les utilisateurs professionnels comme
le cas des développeurs, ils simplifient la compréhension du flow
et du processus opérationnel. On distingue trois principales
catégories de diagrammes à savoir : les diagrammes
d'orchestration, de chorégraphie et de
collaboration [14]. Parmi les nombreux éléments
graphiques qu'offre le BPMN, les plus utilisés sont [4] (voir fig. 5)
:
-- Les événements, qui sont
utilisés pour représenter un phénomène susceptible
de se produire. En particulier, l'événement de début
représente le moment où le processus opérationnel
commence, les événements intermédiaires
représentent un phénomène qui peut se produire
pendant l'exécution et les événements de fin sont
déclenchés lorsque le processus se termine.
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FIGURE 5 - Éléments de base
du BPMN (source [4]).
-- Les activités, qui sont
utilisées pour représenter un travail générique que
les acteurs effectuent au sein du processus opérationnel. Elles peuvent
être atomiques ou non. Les types d'activités qui font partie d'un
modèle de processus sont : les sous-processus et les
tâches. Un sous-processus est une activité
constituée de plusieurs autres. Une tâche est
employée pour représenter une action à réaliser,
qui produit un résultat. Les activités sont
représentées graphiquement par des rectangles aux coins
arrondis.
-- Les passerelles, qui sont utilisées
dans le but de gérer le flot de contrôle pour les activités
parallèles et les choix. Il existe différents types de
passerelles.
MÉMOIRE - TONLE NOUMBO FRANCK BRUNO URIFIA
La passerelle parallèle doit attendre que tous les flux
d'entrée démarrent, puis tous les chemins de sortie sont
lancés en parallèle. Elle peut se comporter comme une bifurcation
(AND-Split) ou comme une fusion (AND-Join). La passerelle de
fusion XOR (OR-Join) donne la possibilité de décrire des
choix dans le processus et d'en sélectionner un seul chaque fois que la
passerelle est atteinte. La passerelle de décision XOR (OR-Split)
donne la possibilité de choisir parmi plusieurs chemins de sortie
chaque fois qu'ils sont atteints. Les passerelles sont graphiquement
représentées par des losanges.
-- Les pools, qui sont utilisés pour
représenter un participant ou une organisation impliqué dans le
processus.
À titre d'illustration, on peut observer
ci-après (voir fig. 6), le modèle de workflow de notre exemple
courant, spécifié à l'aide du BPMN grâce à
l'ensemble des éléments graphiques précédemment
cités.
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