i
UNIVERITÉ ALASSANE OUATTARA DE BOUAKÉ
UFR : Communication, Milieu et Société
Département des Sciences du Langage et de la
MÉMOIRE DE MASTER
Mention : Science de la Communication
Spécialité : Communication
pour le Changement de Comportement
Sujet : « LA POLITIQUE DE COMMUNICATION DU
PERSONNEL DE
SANTÉ POUR LA PRÉVENTION EN
MATIÈRE DE TRANSMISSION MÈRE ENFANT DU VIH SIDA : CAS DE LA VILLE
DE BOUAKÉ. »
Soutenu le 10 décembre 2014 à l'Université
Alassane Ouattara
Présenté par Sous l'encadrement
de
Docteur DIANÉ AMBEMOU OSCAR
TUO ARDJOUMA
Maître-assistant
Sous la direction scientifique de
Madame N'GORAN - PAOMÉ LÉA MARIE
LAURENCE
Professeur titulaire
Année académique : 2013-2014
II
III
UNIVERITÉ ALASSANE OUATTARA DE BOUAKÉ
UFR : Communication, Milieu et Société
Département des Sciences du Langage et de la
MÉMOIRE DE MASTER
Mention : Science de la Communication
Spécialité : Communication
pour le Changement de Comportement
Sujet : « LA POLITIQUE DE COMMUNICATION DU
PERSONNEL DE
SANTÉ POUR LA PRÉVENTION EN
MATIÈRE DE TRANSMISSION MÈRE ENFANT DU VIH SIDA : CAS DE LA VILLE
DE BOUAKÉ. »
Soutenu le 10 décembre 2014 à l'Université
Alassane Ouattara
Présenté par Sous l'encadrement
de
TUO ARDJOUMA Docteur DIANÉ AMBEMOU
OSCAR
Maître-assistant
Sous la direction scientifique de
Madame N'GORAN - PAOMÉ LÉA MARIE
LAURENCE
Professeur titulaire
Année académique : 2013-2014
iv
SOMMAIRE
|
|
DEDICACE
|
..ii.
|
REMERCIEMENTS
|
.. ..iii.
|
TABLES DES FIGURES
|
.iv.
|
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
|
vii.
|
INTRODUCTION GENERALE
|
.. 2.
|
CADRE THEORIQUE
|
..3.
|
CADRE METHODOLOGIQUE
|
. 26.
|
PREMIERE PARTIE
|
..37.
|
CHAPITRE I : GENERALITE SUR LA PTME
|
....38.
|
CHAPITRE II : LE SUIVI EN PTME
|
47.
|
DEUXIEME PARTIE
|
. 54.
|
INTRODUCTION
|
55.
|
CHAPITRE I : LE SYSTEME SANITAIRE DE LA PTME
|
55.
|
CHAPITRE II. POLITIQUE DE COMMUNICATION POUR LA
|
|
PREVENTION DE LA TME DU VIH/SIDA
|
70.
|
TROISIEME PARTIE : PLANNIFICATION STRATEGIQUE DU PROJET
IEC/CCC/PTME
|
82.
|
INTRODUCTION
|
. 83.
|
Conclusion partielle
|
103.
|
CONCLUSION GENERALE
|
.104.
|
BIBLIOGRAPHIE
|
106.
|
ANNEXE
|
..110.
|
V
« Entraînement difficile, guerre facile».
C'est par ces paroles que toi papa, tu nous incitais au travail. Pour cette
raison, nous vous le dédions, vous, papa et maman, grâce
à qui, nos études sont possibles. Permettez que nous ayons
une
pensée spéciale à, feu DOSSO Idrissa,
ex coordonnateur de programme à l'ONG
AIP de Bouaké, lui qui, de son vivant, nous a
initiés à l'IEC/CCC et la lutte contre
le VIH/SIDA.
vi
REMERCIEMENTS
Nous voudrions adresser notre gratitude à toutes les
personnes qui ont contribué à la réalisation de ce
travail. Nous tenons à remercier en particulier :
· Notre Directrice de mémoire, Madame N'GORAN-
PAOME LEA MARIE LAURENCE, professeur titulaire et chef du département
des Sciences du Langage et de la Communication de l'Université Alassane
Ouattara qui a bien voulu accorder un intérêt pertinent à
notre travail ;
· Docteur DIANE AMBEMOU Oscar, enseignant chercheur en
Sciences du Langage et de la Communication à l'Université
Alassane Ouattara pour sa disponibilité et son encadrement ;
· Aux enseignants du département, en particulier,
Docteur OULAÏ Jean-Claude et Docteur NIAMKEY Koffi, pour leurs illustres
conseils et explications lors des difficultés rencontrées durant
l'élaboration de ce travail ;
· Docteur DOSSO Falikou, enseignant chercheur en
philosophie à l'Université Alassane Ouattara pour les
différentes critiques et corrections apporté à ce travail
;
· Père Maxim GBENDE Kouakou, curé de la
cathédrale et titulaire d'un doctorat en Communication Institutionnelle
Bioéthique, pour ses conseils, ses corrections et ses prières
apportés au travail ;
· Les Docteurs KOUASSI N. Jean, YAO Ackopaix Charles
Lemy, N'DJAO K. Serge et Madame OUATTARA K. Karidja, respectivement
médecin chef des CSU Nimbo, Sokoura, Belle- Ville et sage-femme major de
la PMI Sokoura ainsi que leur personnel, pour leur disponibilité et leur
contribution à la collecte de données ;
· Mon père TUO Kezonki, ma mère SILUE Sali
et mon frère TUO Gnenegnima pour leur contribution financière
à la réalisation de ce travail ;
· FOFANA Alida, madame ZOKOU et le personnel du
Décanat CMS de l'Université, les ami(e)s étudiant(e)s pour
leur apport durant les moments de stress ;
· A tous et à chacun de vous, qui, de près
ou de loin aviez contribué par vos différentes corrections. Un
peu de votre esprit est dans ce travail.
Infiniment merci à tous !!
VII
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
3TC : Zidovudine
AIBEF : Association Ivoirienne pour le
Bien-être Familial
ARV: Anti Retro Viral
AS : Aide- Soignante
AZT : Lamivudine
CCC : Communication pour le Changement de
Comportement
CD4 : Comptage des Cellules T4
CDV : Conseil de Dépistage
Volontaire
CDT : Conseil de Dépistage de le
Tuberculose
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CPN : Consultation Prénatale
C SAS : Centre Solidarité d'Action
Sociale
CSU : Centre de Santé Urbain
DMS : Directeur Médical et
Scientifique
DRS : Direction Régionale de la
Santé
EDS : Enquêtes Démographiques et
de la Santé
EGPAF: Elizabeth Glazer Pediatric Aids
Foundation
ESPC : Etablissement Sanitaire de Premier
Contact
FNUAP: Fonds Européen pour le
Développement
HAI: Health Alliance Inetnational
VIII
IEC: Informer, Eduquer et Communiquer
IDE : Infirmier Diplômé
d'Etat
INFAS : Institut Nationale de Formation des
Agents de Santé
NVP : Nivérapine
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations-Unies
ONUSIDA : Programme Commun des Nations-Unies
sur le VIH/SIDA
PCR : Polymerase Chain Reaction
PEC : Prise en Charge
PEPFAR : Le Plan d'Urgence du
Président des Etats Unis contre le SIDA
PMI : Protection Maternelle et Infantile
PNUD : Programme des Nations Unis pour le
Développement
PTME : Prévention de la Transmission
Mère-Enfant
PVVIH : Personne Vivante avec le VIH
RHS : Ressources Humaines Sanitaires
RSB : Renaissance Santé
Bouaké
SA : Semaines d'Aménorrhée
SIDA : Syndrome D'Immunodéficience
Acquise
SSG : Service de Santé
Génésique
ix
TARV : Traitement Anti-Retro Viral
TME : Transmission Mère-Enfant
UFR : Unité de Formation et de
Recherche
UFR- SM : Unité de Formation des Sciences
Médecines UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance UNFPA : Fonds des Nations Unis pour la Population
USAID : Agence des Etats-Unis d'Amérique
pour le Développement International
VAD : Visite à Domicile
VIH : Virus d'Immunodéficience Humain
X
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Récapitulatif de l'échantillonnage
Tableau 2. Chronogramme de la collecte de données
Figure 1. Prévalence du VIH selon l'âge et le sexe
en Côte D'Ivoire
Figure 2. Les outils nécessaires à la prise de
constantes à l'accueil
Figure 3. Kit pour le test de dépistage du VIH/SIDA
Figure 4. Pima CD4 pour le taux de CD4
Figure 5. KIT pour la PCR d'un enfant né d'une mère
VVIH
Figure 6. Pourcentage des prestataires de santé
formés en PTME Figure 7. Attitude des femmes enceintes face à la
CCC
Figure 8. Graphique du taux de formation des prestataires de
santé en PTME/CCC
Figure 9. Pourcentage des prestataires de santé
désirants le recyclage en PTME/CCC
Figure 10. Pourcentage de l'influence des facteurs
socioculturels
Figure11 : Pourcentage des prestataires de santé
comprenant les langues locales Tableau 3. Récapitulatif des canaux de
communication
Tableau 4. Planification du plaidoyer
Tableau 5 : Planification de l'évaluation
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
2
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L'épidémie du VIH/SIDA cause de plus en plus de
problèmes dans le monde. Elle prive les pays, notamment ceux de
l'Afrique, des ressources et des capacités dont dépendent sa
sécurité et son développement. L'Afrique Subsaharienne est
la zone du monde qui héberge le fort taux de PVVIH. Notre pays, n'est
pas épargné des malheurs causés par ce virus. D'ailleurs,
la Côte D'Ivoire est l'un des pays d'Afrique le plus touché par ce
virus. Le virus du SIDA se révèle ainsi comme la cause de
mortalité la plus répandue de la population urbaine ivoirienne,
avec une prévalence de 4,6% de femmes vivants avec le VIH en 2012 dans
le pays.
Pourtant, la question de la prévention du VIH/SIDA
mobilise l'attention des autorités. Les activités
d'éducation et de communication sur le virus, plus
précisément dans le domaine de la PTME, ont été
centrées sur la prévention. Elles ont permis une meilleure
connaissance au niveau des modes de contamination chez les populations.
Cependant, le problème du changement demeure.
Aussi, la transmission verticale du virus du SIDA
apparaît comme le second mode de contamination à cause de la
féminisation de sa prévalence. Ainsi, elle provoque la
contamination et la morbidité de plusieurs enfants de moins de 15 ans et
de leur mère dans les SSG.
Cette situation alarmante met en cause la qualité de
prestation et le degré d'engagement des prestataires de la santé
dans la prévention de la transmission verticale du virus. Notre
étude portera sur les pratiques des prestataires de la santé en
matière de la prévention de la TME du VIH/SIDA. Nous nous
intéresserons au système sanitaire et la répartition des
tâches en matière de la prévention de la transmission
périnatale dans les SSG. Cette démarche nous permettra d'assortir
une matrice de communication en vue d'emmener les prestataires en PTME à
s'engager dans la prévention de la contamination des enfants par leurs
mères et permettre de relever le défi de zéro nouvelle
contamination du VIH/ SIDA par la transmission verticale et aucun
décès dû au VIH tout en garantissant la vie pour les
mères infectées par le virus du SIDA.
3
CADRE THÉORIQUE
I. Justification du sujet
Depuis 1981, le virus du Syndrome d'Immunodéficience
Acquise (SIDA) n'a cessé de faire des victimes. Il décime au
passage des vies et laisse en pleure de nombreuses familles. Devenue une
pandémie, le Virus d'Immunodéficience Humain (VIH/SIDA) cause de
plus en plus de problèmes et d'immenses défis dans le monde. Ce
virus prive les pays, notamment les pays à faible revenu de ressources
et de capacités dont dépendent leur sécurité et
leur développement. En effet, le taux d'infection des enfants en 2005 a
poussé le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), le Programme
Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) et d'autres partenaires
à lancer la campagne mondiale « Unissons nous pour les
enfants contre le SIDA ». La conjugaison des efforts des uns
et des autres a permis de faire de la Prévention de la Transmission
Mère-Enfant (PTME) un objectif mondial. En 2010, un rapport de l'UNAIDS
estimait le nombre de Personnes Vivantes avec le VIH(PVVIH) dans le monde
à « 35,3millions, soit 2,3 millions de nouvelles infections et
1, 6 millions de décès enregistrés. Ce sont, 50% de femmes
dans le monde qui sont concernées par le risque d'infection du VIH
à leur enfant ».1 L'ONUSIDA estimait en 2010,
« le nombre d'enfants de moins de 15 ans ayant contractés le
VIH par la Transmission mère-enfant (TME) à trois cent quatre
vingt dix mille »2.
Par ailleurs, les zones les plus touchées par le VIH
sont l'Afrique Subsaharienne et l'Asie. En effet, selon un rapport de
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sur la situation de
l'année 2012 du virus du SIDA en Afrique Subsaharienne, ce sont plus
« 22,9 millions de personnes qui vivent avec le VIH en Afrique, soit
un taux de 68% de PVVIH. Les enfants et les femmes sont les plus exposés
avec 350 000 enfants infectés et/ou affectés en Afrique
subsaharienne. Le
1UNAIDS,RAPPORT MONDIAL : Rapport ONUSIDA
sur l'épidémie mondiale de sida, 2013, p.4
2Carine JASSERON, Prise en charge des femmes enceintes
infectées par leVIH en France à l'ère des multi
thérapies : desrecommandations aux pratiques, Thèse de
doctorat, Université Paris-Sud, le 26 Novembre 2012, p.14.
4
taux d'infection de la TME est
évaluéà15 - 25% ».3 Cette situation
bien qu'encourageante au vu de celles des années antérieures, a
emmené toutes les nations du monde, en particulier les puissances
mondiales et organismes internationaux à conjuguer leurs efforts autour
d'un objectif commun : les Objectifs du Millénaire pour le
Développement.
« Depuis l'an 2000, la communauté mondiale a
mis en oeuvre la Déclaration du Millénaire des Nations Unies
intitulée : Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) »4. Leur but principal pour le VIH/SIDA est de mener
une riposte farouche contre ce virus et les intégrer dans le programme
de développement.
Dans l'optique de réaliser ces objectifs, de nombreuses
initiatives allant dans le sens du changement de comportement ont
été entreprises au bénéfice des pays à
faible revenus. Elles ont contribué à l'éducation et la
réduction d'incertitude chez les populations. Les questions de
prévention du virus du SIDA ont mis un accent particulier sur la
Transmission de la Mère - Enfant (TME) qui demeure la seconde voie
d'infection et de morbidité chez la femme et les enfants de moins de 15
ans, à la suite de la transmission par voie sexuelle. Concernant
l'infection par voie sanguine, elle tend à disparaitre grâce aux
nouvelles technologies installées dans les hôpitaux.
La mise en place des OMD a permis d'obtenir un tableau avec
des résultats peu reluisants. On note, selon un rapport produit par
l'ONUSIDA en 2013, « 33% de moins depuis 2001 et 52% de moins chez les
enfants ».5
Notre pays, en adhérant à cet objectif commun en
2000, a fait de la prévention de la TME une priorité. La
Côte vise à l'orée 2020,l'élimination effective de
la contamination des enfants nés des mères infectées et la
réduction au maximum du nombre de décès d'enfants et de
femmes due au VIH/SIDA. Un tel challenge ne serait possible que par la
mobilisation de l'intérêt public avec les femmes et les enfants en
priorité.
3OMS, le VIH/SIDA en
Afrique subsaharienne : Le point sur l'épidémie et les
progrès du secteur de la santé vers l'accès universel,
Genève,2011, p. 2.
4UNAIDS, op.cit.2013, p. 4
5ONUSIDA, Le SIDA en chiffre, J571/1/F, 2013,
p. 1.
5
Cette initiative ne peut passer inaperçue. C'est pour
cette raison que nous avons décidé de faire de la transmission
périnatale du SIDA l'objet de notre étude et de recherche. Faire
de la transmission verticale, l'objet de notre étude au détriment
de la transmission par voie sexuelle et par voie sanguine n'est pas chose
abstraite. En effet, la mère, notamment la femme enceinte est au coeur
de la vie familiale. Lorsqu'elle est porteuse du VIH, sa santé ainsi que
celle de l'enfant et de la famille entière est menacée. La
fréquentation précoce et régulière d'un centre de
santé réduit les risques de contamination et préserve sa
santé.
I.1. Motivation et intérêt pour le
sujet
Au soir de la crise militaro-politique que notre pays a connu
en 2002, les populations des zones ex- assiégées étaient
exposées à de nombreuses pathologies parmi lesquelles, le
VIH/SIDA. Ainsi, de nombreuses Organisations Non Gouvernementales(ONG) locales
financées par des organismes internationaux se sont engagées dans
de vastes campagnes de sensibilisation de lutte contre ces maux. C'est dans ce
cadre que nous avons été choisi par l'ONG Renaissance
Santé Bouaké (RSB) pour une formation en tant que pair
éducateur en matière de lutte contre le SIDA dans notre
localité. A la fin de ce projet, nous avons été
frappés par le fort taux de contamination et de morbidité des
mères et des enfants âgés de moins de 15 ans. Fort est de
constater que, la TME du VIH/SIDA reste le second mode de contamination et de
morbidité après la voie sexuelle. C'est pour cette raison que
nous avons accordé un intérêt particulier à la
contamination des enfants par leurs mères et en faire notre objet
d'étude. Par ailleurs, notons que notre choix réside dans la
volonté d'être de spécialistes des théories de
l'Information, Education, Communication et Communication pour le Changement de
Comportement (IEC/CCC) et aussi contribuer à la prévention de
nouvelles contaminations par la transmission périnatale.
I.2. Intérêt scientifique du
sujet
La PTME du VIH/SIDA est aujourd'hui un programme qui fait
l'objet d'une attention particulière à l'échelle mondiale.
L'OMS et ses différents partenaires, en ont fait l'une des
priorités dans la mise en oeuvre des OMD. Dans
6
le monde, singulièrement en Côte d'Ivoire,
«la TME représente la seconde voie de contamination
après la voie sexuelle, avec un taux de 25 à 30% des femmes
enceintes atteintes du VIH SIDA en dehors de toute prophylaxie et le taux de
décès des enfants de moins de 15 ans reste une
préoccupation»6. Cette situation critique suscite
un intérêt général et fait de la transmission
verticale, un domaine d'investigation scientifique. Notre étude
contribuera à répondre aux besoins de renforcer les
capacités en matière de la prévention des maladies
transmissibles, notamment d'une mère à son enfant.
I.3. Pertinence sociale du sujet
La question de la TME est d'actualité. En effet, elle
met en cause la vie de la mère porteuse du VIH/SIDA, ainsi que celle de
l'enfant. De même, la santé de toute la famille est mise en cause,
car la femme est un maillon fort de la vie en famille. Notons aussi, que le
traitement des Anti-Retro Viraux (ARV) se fait toute la vie et modifie le mode
de vie de la PVVIH.
La mère infectée est par conséquent
exposée à de facteurs sociaux, notamment, le rejet, la
discrimination et la stigmatisation à cause de ses nouvelles habitudes
faces au traitement et le mode d'allaitement de son enfant. L'infection
verticale affaibli par ce fait, le foyer et le dispose à des
complications que sont la séparation, la pauvreté, la faim, la
mort.
La fonction de la communication en matière de la
contamination des enfants par leurs mères contribue à
réduire le taux de prévalence et à prévenir les
dégâts humains, matériels, économiques et sociaux.
Il s'agira pour cette stratégie de communication, de promouvoir des
comportements sains et/ou à maintenir les comportements favorables au
bien être social familial dans un cadre de vie sain.
Notre étude a une portée sociale, d'autant plus
qu'elle porte sur la question du changement de comportement en matière
de la TME au profit de la société. La
6Fondation Glaxon Smith Kline, La lettre,
parut le 12 Mai 2003
http://www.bag.admin.ch/themen/krankenversicherung/02874/02875/11440/index.html?lang=fr&d
ownload=NHzLpZig7t,lnp6I0NTU042l2Z6ln1ae2IZn4Z2qZpnO2Yuq2Z6gpJCJfYJ3fWym162dp
YbUzd,Gpd6emK2Oz9aGodetmqaN19XI2IdvoaCUZ,s- consulté le 16 Mai 2014
à 16 heures 45
7
justification de notre sujet révèle sa
portée sociale, scientifique et notre intérêt à
réaliser un tel projet. Notre sujet comporte certains mots clés
qu'il sied de définir en vue de rester dans la droite ligne voulue par
nos questions de départ.
II. Définition des termes clefs
? Politique :
Le mot « politique » est formé à
partir de deux termes grecs dont « polis » qui ramène à
« cité » et le suffixe « -Kos » qui donne «
-ique » en français. Le mot politique trouve son origine dans le
latin « politicus », mot tiré du grec ancien « politikos
». Ce mot est relatif aux affaires de la cité, au gouvernement d'un
État.
Dans les débuts du XIIIe siècle après
Jésus-Christ, le mot désignait déjà « la
science du gouvernement de l'État ». Il connait une
légère modification en s'élargissant aux affaires
publiques. Plus tard, le mot désignera « prudent et adroit
».
Le Larousse définit le mot politique comme le
gouvernement d'un État, les relations mutuelles des divers États,
ce qui a rapport aux affaires publiques d'un État. Le dictionnaire
ajoute à cette définition, la manière de gouverner, la
théorie de l'organisation d'un État. Au sens figuré, le
dictionnaire définit le mot politique comme « une conduite
calculée pour atteindre un but précis, une manière
(prudente) de mener une affaire7 ».
Dans le monde scientifique, le mot politique connait diverses
conceptions selon la discipline et la théorie de l'auteur. Aristote,
dans son oeuvre « Les politiques », ramène la
définition du mot politique à la condition sociale de l'homme.
Pour lui, l'homme est un « animal politique »8,
c'est-à-dire un être sociable qui doit son existence dans la
constitution de l'État. Ainsi, cède-t-il son pouvoir au «
Léviathan »9, lui qui repose en l'âme du
corps politique exerçant le pouvoir politique et garantie la
sécurité comme le laisse entendre Hobbes à la
7Larousse, Dictionnaire
français, 3e édition.
8 Aristote, Les politiques ou Traité du
gouvernement civil, traduction française de Davide NAZEL, 1795
à partir de la 5e ed. de Londres publiée en 1728,
Garnier-Flammarion, 2e ed. Corrigée, Paris, 1992, p.99
9Aristote, op.cit.,traduction
française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la 5e ed.
de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion, 2e ed.
Corrigée, Paris, 1992, p.100
8
deuxième partie de son livre Léviathan.
Abordant dans le même sens que Hobbes, le philosophe John Locke au
chapitre VIII de son oeuvre : « Deux traités du gouvernement
civil »10, considère la politique comme le moyen de
gérer la cité équitablement. Un autre philosophe,
l'allemand Karl Jaspers définit la politique comme étant «
l'action qui conditionne notre coexistence dans le monde
»11. Cette conception est approuvée par John
Hallowell H. pour qui, « la politique est une science qui vise le
perfectionnement social »12. La définition du mot
politique nous conduit à chercher à savoir ce à quoi
ramènent les termes : Cité, Gouvernement et État. En
effet, définir ces différents termes pourra orienter notre
conception du mot politique dans le cadre de notre étude.
? La cité : La cité est
considérée par Platon « comme celle qui réalise
les quatre vertus : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice
».13Quant à Aristote, il donne une autre conception
au mot en rompant avec l'idée de la cité parfaite et
définit une sorte de hiérarchisation au sein de la cité.
Pour lui, la cité part de « la famille, donc du couple au
village tout entier »14. Elle fondée sur
l'assemblage de plusieurs familles qui crée la cité ou
l'État au sein de laquelle vit une communauté. La cité est
par excellence, l'ensemble de familles vivantes sur un territoire. Si la
cité est ainsi définie, qu'en est-il de l'État dont parle
Aristote ?
? L'État : Dans les temps anciens,
l'État et la cité étaient deux termes désignant la
même réalité. Ainsi, Platon dans sa conception de la vraie
cité (l'État), avait fait une distinction de classes. Mais plus
tard, l'État sera considéré comme ce qui permet d'unifier,
de concilier la pluralité des intérêts
différenciés des individus qui composent la cité.
L'État est donc l'ensemble des communautés vivantes sur un
territoire délimité et qui subit le pouvoir de l'homme politique
: le gouvernement.
10Jhon LOCKE, Deux traités du gouvernement
civil, Garnier-Flammarion, 1690, p. 146
11Karl Jaspers, Initiation à la méthode
philosophique, éd. Payot, Paris, 1970, p.63.
12 John H. HALLOWELL, Les fondements de la
démocratie, Les éditions Inter-Nationales, Paris, 1972, p.
150.
13PLATON, La République ou De la
justice, Traduction nouvelle par Robert BACCOU, Librairie Garnier
Frère, Paris, 1936, pp. 133-134
14ARISTOTE, op. cit., traduction
française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la 5e ed.
de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion, 2e ed.
Corrigée, Paris, 1992
9
? Le gouvernement : Tiré du verbe
« kubernân » qui signifie piloter un navire ou un char, le mot
fut utilisé par le philosophe Platon de façon métaphorique
pour désigner « le fait de gouverner des hommes
»15. Le verbe a donné naissance au verbe latin
« gubernare » qui ramène à la même signification
que le premier sens donné au mot. L'usage polysémique de ce verbe
a donné en français : gouverner, gouvernement, gouvernance,
gouverneur, etc. Il désigne l'art ou la manière de gouverner, de
gérer.
De ce qui précède, l'on pourrait retenir que le
mot politique exprime la condition d'existence de l'homme en
société. Considéré ainsi, le mot politique ne
serait-il pas le résultat d'une communication managériale ? Dans
ce sens, Alex MUCCHIELLI la considère comme « contribuant
à la motivation des personnes et à la cohésion sociale
»16. Abordant dans le même sens, Jean-Pierre M. et
Daniel P. attribuent à la politique, « un acte, et un acte
social. Issue de la relation sociale, la communication forme, motive et
transforme les relations »17. Autrement dit, la politique
permet de définir des stratégies, des techniques et des
méthodes en vue de gérer les interactions et les relations entre
les hommes dans une même société.
La politique est donc l'expression d'une preuve
d'habileté qui permet d'assoir une société
organisée et un climat social apaisé. Dans l'usage courant, le
mot politique conduit à des sens différents selon son domaine. Il
est souvent associé à d'autres mots pour donner un autre sens.
Dans le cadre de notre sujet, le mot politique désigne la manière
de gérer, d'organiser. Il s'agit de porter un regard critique sur les
techniques et les stratégies de conception, d'exécution et de
suivi mis en oeuvre au sein des centres de santé pour exécuter
leur programme PTME.
15PLATON, op. cit.Traduction
nouvelle par Robert BACCOU, Librairie Garnier Frère, Paris, 1936, p.
303.
16Alex MUCCHIELLI, Les sciences de
l'information et de la communication, Hachette supérieur
(4e éd.), Paris, 2006, p. 69.
17Jean-Pierre MEUNIER et Daniel PERAYA,
Introduction aux théories de la communication, Ed. De Boeck
Université (3e éd.), Bruxelles, 2010, p. 271
10
? Communication :
Du latin « communicare », c'est-à-dire mettre
en commun, la communication est l'action de communiquer, de transmettre des
informations ou des connaissances à quelqu'un. Le Larousse
définit la communication comme « l'action de communiquer,
de transmettre quelque chose à quelqu'un »18. C'est
aussi ce qui est communiqué ou comme l'ensemble des
phénomènes concernant la possibilité, pour un sujet de
transmettre une information à un autre sujet, par la langue
articulée ou par d'autres codes. Pour le Nouveau Petit
Robert(2008), « le mot communication est le fait d'être en
relation »19. Il s'agit de communiquer, d'être en
relation avec (quelqu'un, quelque chose).
La communication permet d'entrer en liaison avec autrui,
établir une communication réciproque, échanger,
coopérer. Elle est la science qui englobe les activités et les
connaissances concernant la communication au moyen des signes, notamment entre
les êtres humains (neurosciences, sciences cognitives, informatique,
certaines sciences humaines et sociales). La communication relève aussi
de la sémiologie qui est la théorie de l'information et de la
communication. C'est une science de relation dynamique qui intervient dans un
fonctionnement. C'est le passage ou l'échange de messages entre un sujet
émetteur et un sujet récepteur au moyen de signes, de signaux.
D'autres fonctions sont attribuées au mot communication
: la fonction sémiotique et la cybernétique occupent
respectivement la fonction d'expression et la fonction de communication du
langage. La communication interactive recouvre l'ensemble des techniques
médiatiques utilisées dans la publicité, les medias, la
politique pour informer, influencer l'opinion d'un public cible en vue de
promouvoir ou d'entretenir une image. En effet, communiquer, ne se
résume pas à créer les relations entre les êtres
humains. C'est aussi l'action de transmettre une information, action de
communiquer quelque chose à quelqu'un. La communication est ainsi
considérée comme une information, une nouvelle, un renseignement,
un avis transmis à quelqu'un.
18Larousse, op.cit, 3e
éd.
19Nouveau Petit Robert, Nouvelle
édition millésime, 2008.
11
Le mot communication est un terme complexe. Définir ce
terme tient compte du contexte, de la discipline et du domaine dans lequel il
est utilisé, ainsi que l'objectif visé. Les pères de la
communication ont élaboré différents modèles et
théories, qui ont contribué à mieux cerner ce à
quoi renvoie la communication. Ainsi, Philippe Breton et Serge Proulx,
dès l'entame de leur livre « L'explosion de la communication
», ont mentionné cet aspect complexe d'une approche
définitionnelle de la communication. Pour eux, «la
communication relève de quatre ordres dont : celui de la pratique de la
communication ; celui des techniques des mises en oeuvre dans les pratiques ;
celui des théories qui mettent en oeuvre les techniques et enfin, celui
des enjeux liés à la communication »20.
Pour ces auteurs, la pratique de la communication «
est l'ensemble des supports qui permettent à la parole d'être
transportée d'un émetteur à un récepteur. C'est le
cas particulier du transport de la parole qui est mise en évidence
»21. Ainsi, la parole avant d'être transmise, est
mise en forme selon l'objectif visé par l'émetteur. La pratique
de la parole peut donc avoir une visée argumentative, une visée
expressive ou une visée informative.
Concernant l'ordre technique de la communication, Philippe
Breton et Serge Proulx, « la défissent comme l'usage de moyens
technique (...)dans la communication en se référant à la
« techné » longtemps considérée par les
rhéteurs grecs comme l'art de l'artifice. L'ordre de la théorie
s'inspire des pratiques et des techniques de communication
»22. A cet effet, Philippe Breton et Serge Proulx
définissent deux ordres de théories : « d'un
côté, on a celles qui permettent de décrire et
d'améliorer les processus de communication, notamment les
théories techniques de la communication (...). De l'autre
côté, on a les théories révolutionnaires qui sont
apparues dans la moitié du XXe siècle, à savoir les
théories sociales de la communication »23.
Celles-ci se rapportent dans tous les domaines de l'activité
humaine. Le quatrième ordre défini par Philippe Breton et
20Philippe BRETON et Serge PROULX, L'explosion de
communication, Ed. La découverte, Paris,
2006, p. 7.
21Idem, p.8.
22Ibidem, p.9
23Philippe BRETON et Serge PROULX, idem, Ed.
La découverte, Paris, 2006, p.9
12
Serge Proulx est celui des enjeux. Les activités de
l'être humain sont transmises et interprétées de
génération en génération. Celles-ci connaissent des
modifications selon le milieu et des réalités qui existent. Les
enjeux de communication consistent donc à mettre en cause toute
l'activité humaine, afin de mieux comprendre les pratiques de la
communication.
Dans sa quête d'une approche définitionnelle de
la communication, Jacques Durand propose une prise en compte du domaine
d'intervention de la communication, afin de mieux cerner le terme. Ainsi, selon
lui, « la communication s'applique au langage verbal ou non verbal,
aux médias et à la culture, aux télécommunications
et l'informatique »24. En effet, Jacques Durand
considère que la sémiologie est née de la linguistique et
elle fait de celle-ci le modèle principal de la communication, tout en
s'intéressant d'avantage à la signification qu'à la
communication. La communication non verbale tient compte du langage silencieux
et la communication animale. En ce qui concerne la communication culturelle,
elle prend en compte les moyens d'expressions que sont l'art et la
littérature. La dernière fonction définie par Jacques
Durant est la communication de masse qui vise à transmettre des messages
à un public plus large.
Alex Mucchielli abordant dans ce même sens,
considère que tout est communication, car si rien ne va, c'est la cause
d'un manque de communication. En effet, Alex Mucchielli définit la
communication «comme des phénomènes qui se
développent en même temps que les phénomènes
sociaux, culturels, économiques, politiques qui accompagnent ou
précédent les medias »25. La communication,
selon lui, ne se résume pas à une large diffusion et une
utilisation des technologies de la communication, à une quasi
utilisation des medias, à une diversité d'informations et
d'images, à une utilisation par toute la société des
formes de communication publicitaire, mais plus tôt une transformation du
monde tel qu'il se présente sans l'omniprésence de ces medias. Il
s'agit de donner une place aux nouveaux moyens de communication et
d'informations, notamment
24Jacques DURAND, Les formes de la
communication, Ed. Dunod, Paris, 1981, p. 1. 25Alex MUCCHIELLI,
op.cit., Hachette supérieur (4e
éd.), Paris, 2006, p. 11
13
l'intégration sociale, culturelle, économique et
politique, par les organisations et la société dans son ensemble,
ainsi que toutes les formes et moyens de communication. Cette conception de la
communication emmène Jean-Pierre Meunier et Daniel Peraya à
définir la communication comme « un acte et un acte social
» 26. Pour ces auteurs, la communication est issue de la
relation entre les sociétés et elle contribue au maintien ou
à transformer leurs relations. Ainsi, les techniques contemporaines de
communication ont instauré une synergie entre les modes de
communication. Tout acte de communication s'inscrit, à cet effet, dans
une interaction qui, elle-même s'inscrit dans un système plus
vaste de rapports sociaux. La communication et les rapports sociaux sont
indissociables.
Pour Jean Lohisse, « le terme communication donne
l'idée de la relation à l'autre (com=avec)
»27. Il s'agit de donner une forme communicable aux objets
tout en introduisant le réel dans l'espace symbolique de communication.
Par conséquent, cette mise en forme contribue aux relations
interindividuelles et la constitution des formes sociales de l'échange
et de la diffusion dans un espace social. Lorsque la communication se
déroule dans un espace social et vise le bien être social, l'on
parle de communication sociale. En effet, la communication ne se résume
pas uniquement au seul fait d'échange d'information. Selon Michel Le
Net, « la communication dite sociale vise à modifier les
connaissances, les opinions et les comportements d'autrui
»28. Cette modification recherchée concourt au
bien-être social et profite à toute la société. Elle
corrige par la persuasion les comportements jugés préjudiciables
et suffisamment généralisés pour justifier une action
collective.
La communication est considérée comme une
science carrefour pour toutes les autres sciences, car elle puise dans les
autres sciences ses théories et ses méthodes. Elle est, par
conséquent, présente dans toutes les activités de la
société. Dans le cadre de notre étude, la communication
s'avère indispensable, car elle
26 Jean-Pierre MEUNIER et Daniel PERAYA,
op.cit.,, Ed. De Boeck Université (3e
éd.), Bruxelles, 2010, p. 271.
27 Jean LOHISSE, La communication : de la
transmission à la relation, Ed. De Boeck Université (3e
éd.), Bruxelles,2007, p.15.
28Michel LE NET, L'explosion de
communication, Ed. La découverte, Paris, 2006, p. 9
14
permettra d'instaurer une relation d'échange
d'informations entre les acteurs de notre étude. Elle nous permettra de
mieux observer et interpréter les comportements de notre
échantillon.
? Prévention :
De l'italien « prevenire » et du latin «
praevenire » et « de prae » qui veulent dire « avant »
et « venir », le mot prévenir désigne une personne, il
s'agit d'informer par avance, d'avertir. Il s'agit aussi d'informer d'un fait
ou avoir une opinion. Lorsqu'il s'agit d'une chose, le mot ramène
à la prise de précautions et permet d'empêcher. Il s'agit
aussi de répondre par avance, à satisfaire quelque chose avant
qu'il ne soit été exprimé.
Dans le monde scientifique, le mot prévention est
utilisé en fonction du domaine et de la situation. Ainsi, selon J.
Goulain dans « Rational du devin office », le mot
prévention est tiré de l'espagnol « prevencion » et
désigne l'action d'arriver le premier29.Le même mot
apparaît chez Descartes dans « Discours de la méthode
». Il perçoit le mot comme une opinion préconçue
et antérieure à tout examen ou raisonnement30. Cette
définition a été empruntée par. Charpentier. Ce
dernier affecte au mot une définition qu'il adapte au domaine de la
médecine. Le mot en médecine, selon Charpentier, désigne
l'action de prévenir les accidents.
L'usage courant du mot prévention désigne une
réalité d'un domaine à un autre. Il est utilisé
pour désigner celui ou ce qui arrive/vient avant, qui
précède, qui devance. Dans un autre sens, il permet d'instaurer
une opinion préconçue, soit favorable ou défavorable chez
l'individu. Il s'agit d'informer par avance l'individu. Aussi, le mot
désigne l'action d'agir, de faire en premier avant qu'une autre personne
n'intervienne. En terme judiciaire, le mot consiste à se saisir le
premier d'une affaire. Il désigne aussi le temps qu'un détenu
fait en prison avant son jugement. Dans le monde de la médecine, il
s'agit des mesures mise en oeuvre en vue d'éviter de nouvelles
contaminations ou d'autres accidents éventuels. C'est faire de la
prophylaxie.
29 J. GOULAIN, Rational du devin office,
30René DESCARTES, Discours de la
méthode, Gallimard, Paris,1637
15
Bref, La prévention est l'ensemble des mesures prises
pour préserver une situation donnée (sanitaire, sociale,
économique, environnementale...) d'une dégradation, d'un accident
ou d'une catastrophe. La prévention repose sur l'évitement des
perturbations négatives ou sur la réduction de leur
probabilité. C'est l'aspect prévention proprement dit, auquel
s'ajoute ensuite des mesures de protection.
Cette protection consiste à limiter les effets
négatifs des perturbations lorsqu'elles se produisent. Ce volet s'appuie
sur l'anticipation et la prévention avec la mise en place de mesures
d'atténuation des sinistres et de système de détection
précoce et d'alerte. Lorsqu'un risque n'est pas avéré mais
seulement potentiel, c'est le principe de la précaution qui est
employé, et non celui de la prévention.
Dans le cas de notre étude, l'usage du mot
prévention consiste à anticiper des comportements jugés
dangereux pour la santé de la mère, de l'enfant et de toute la
famille. Il s'agit de définir et anticiper l'adoption de comportements
qui mettent à l'abri de la TME. Ces actions de prévention visent
à réduire au maximum d'éventuels accidents ou de nouvelles
contaminations et à éliminer la maladie. Si tel est
considéré le mot prévention, que dirait -on des mots
réduction et éliminer qui sont les fins d'une action de
prévention ?
? Réduction :
Selon le dictionnaire français Universel, la
réduction est l'action de réduire. Réduire, c'est
restreindre, diminuer, rendre plus petit. Diminuer consiste à amener
à une forme plus simple, plus commode, facile à comprendre. C'est
diminuer la valeur de quelque chose31. Le mot réduction est
défini selon le domaine dans lequel on l'emploie. Le mot renvoie
à l'action de diminuer (signification qui provient des opérations
de géométrie, de peinture par lesquelles on change une figure en
une figure semblable, mais moindre). En terme monétaire, c'est la
réduction des dépenses. On parle aussi de réduction d'un
liquide par l'évaporation. Pour la chirurgie, la réduction est
une opération chirurgicale qui a pour but de
31Dictionnaire Universel, op. Cit.
5e éd.
16
ramener, de remettre à leur place les os luxés
ou fracturés, ou les parties molles quelconques qui ont formé une
hernie (réduction d'une fracture, d'une luxation, d'une hernie). En
chimie, c'est une opération qui a pour but de ramener à
l'état métallique les composés où le métal
est combiné soit avec l'oxygène, soit avec le soufre, etc. En
géométrie, la réduction est l'action de ramener une figure
à une autre semblable, mais plus petite. Dans le domaine de la peinture,
elle consiste en la copie d'un objet dans une grandeur moindre que l'original.
En musique, c'est faire la réduction d'une partition, mettre les parties
des divers instruments en une seule pour piano ou pour piano et chant, ou pour
chant et quatuor, etc. La réduction, c'est aussi l'opération par
laquelle on trouve le rapport entre les différents nombres, les
différentes mesures, les différentes monnaies, etc. Pour
l'astronomie, la réduction consiste en l'action de corriger une
observation des effets de la réfraction, de la parallaxe*, de
la précession*, etc. En logique, il s'agit de la
réduction à l'impossible, à l'absurde. C'est une
démonstration qui consiste à faire voir que le contraire d'une
proposition serait impossible ou absurde. C'est aussi la gêne où
l'on tombe d'un état meilleur, sens qui a vieilli. C'est l'action de
subjuguer ; sens qui vient de ce que réduction s'est dit de l'action de
ramener sous l'autorité ce qui s'y était soustrait. Il se disait
autrefois, dans les Indes occidentales, des peuples gouvernés par les
jésuites.
Dans le cas de notre étude, le mot réduction
consiste à limiter les taux de contamination, à diminuer le taux
de contamination et de morbidité tant chez les enfants que leurs
mères. Il s'agit de mettre au coeur de notre étude les
mères enceintes porteuses ou non du VIH/SIDA, les femmes en âge de
procréer et le personnel de santé dans les centres de
santé en vue de créer un climat d'échange et
d'écoute favorable à réduire le taux de contamination
à VIH par la TME. Les stratégies de communication en
matière de la réduction de la TME du VIH sont des actions qui
visent à éliminer la maladie.
? Éliminer :
Le dictionnaire Universel définit le mot
« éliminer » comme l'action d'écarter après
sélection. Pour la médecine, il s'agit de chasser hors de
17
l'organisme.32 Selon les OMD, éliminer la
TME du VIII/SIDA, c'est arriver à ne plus enregistrer de nouvelles
infections à VIH par la TME.
? Transmission mère-enfant (TME):
Selon le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF),
« on parle de TME, lorsqu'une mère séropositive transmet
le VIH à son enfant »33.La transmission verticale
peut se dérouler in utero (pendant la grossesse), en
péri-partum (pendant le travail) ou en post-partum tardif (pendant
l'allaitement). Au cours d'une grossesse, certaines études estiment que
le risque de TME est très élevé (80 %) à partir de
la 36e semaine et à l'accouchement (péri-partum).
En post-partum tardif, l'allaitement maternel prolongé apporte un
risque additionnel d'environ 39 à 40 %. Ces
observations présentent trois conséquences pratiques : d'abord,
le diagnostic prénatal de l'infection à VIII chez le foetus est
très difficile. Ensuite, la fin de la grossesse est la période
cruciale pour la PTME, qu'il s'agisse de la prise en charge obstétricale
ou de l'utilisation des ARV. Enfin, le traitement préventif doit
être poursuivi chez le nouveau-né, qui est exposé au moment
de la naissance, dans un objectif de prophylaxie pré/post exposition et
pendant l'allaitement maternel.
La politique de communication pour la
prévention de la transmission de la mère-enfant du
VIH/SIDA, consiste donc à mettre en place des stratégies
d'échange, d'écoute et de mise en commun en vue d'instruire, de
partager des informations concernant les pratiques qui nuisent à la
santé de la mère et de l'enfant et proposer des pratiques qui
mettent à l'abris de toute infection à VIII. Il s'agit de
créer un cadre de communion entre le personnel de santé et les
femmes enceintes porteuses ou non du VIH, de même que les femmes en
âge de procréer, afin d'adopter des comportements sains. Ainsi,
l'on pourra atteindre l'objectif des OMD, à savoir zéro
contamination et la réduction effective du taux de morbidité
32Dictionnaire universel, Op.
Cit.5e éd.
33 OMS, Impliquer les hommes dans la
prévention de la transmission mère-enfant du VIH,
Genève,2012, p. 2.
18
de la mère et de l'enfant. Une politique de
communication consiste à faire de la communication, l'outil essentiel de
la prévention de la transmission verticale. Par conséquent, les
acteurs de la PTME doivent avoir une parfaite connaissance des
mécanismes de communication, notamment les stratégies IEC/CCC en
vue de mener à bien leurs actions au sein des centres de santé.
Il ne s'agit plus pour les séances IEC/CCC/PTME, d'informer,
d'écouter et d'éduquer les femmes venues pour la Consultation
prénatale (CPN), mais de les emmener par la communication, à
prendre conscience des dangers qui existent autour d'une grossesse mal suivie,
emmener ces femmes à s'engager véritablement dans la
prévention de la TME.
III. Revue critique de littérature
La revue critique de littérature est un cadre de
référence pour notre étude. Il s'agit de passer en revue
les différents travaux et publications antérieurs qui ont
porté sur notre sujet. Cet exercice nous a permit de faire le point et
de connaître les différents aspects de notre sujet qui ont
déjà fait objet d'étude. Par conséquent, nous avons
consulté des mémoires, des rapports de projets et de colloques,
des revues et des ouvrages dans le but de nous inspirer des insuffisances
assorties de ces travaux, afin d'orienter l'angle de notre étude. Des
documents consultés, deux articles ont retenu notre attention.
Le premier publié par l'OMS en 2012 et intitulé
« Impliquer les hommes dans la prévention de la transmission
mère-enfant du VIH »34, porte un regard critique
sur le taux de prévalence de la pathologie en Afrique subsaharienne.
Selon l'OMS, plus de la moitié des enfants vivants avec ce virus, soit
quatre-vingt dix pour cent (90%) vivent en Afrique Subsaharienne. Ces enfants
ont contracté le virus par l'infection verticale. Ce document produit
par cet organisme international révèle que le taux
élevé est fonction d'un facteur longtemps négligé
dans les vastes campagnes de sensibilisation et d'éducation
menées en Afrique.
Il s'agit de l'implication des hommes dans la lutte contre la
TME. En effet, les rapports de ce document révèlent que,
malgré l'intérêt que les hommes
34OMS, op.
cit.Genève, 2012, pp. 3-33
19
accordent à la protection de la femme et de l'enfant,
leur conception de la santé génésique a demeuré
inchangée. Pour les hommes, les centres de santé de prestation en
CPN sont considérés comme des espaces réservés
exclusivement à la femme et responsabilisent la femme à la
santé génésique. Par conséquent, le rôle de
l'homme dans la santé génésique de la femme se limite
à faciliter son accès aux centres de santé et à
mettre à sa disposition, les besoins nécessaires pour sa
santé et celle de l'enfant.
L'OMS donne des raisons du refus de fréquentation des
centres de santé par les hommes. Ce document met en exergue la peur de
leur statut sérologique, la stigmatisation et les
stéréotypes vis-à-vis de la fréquentation des
centres de santé par les hommes. Aussi, notons la volonté
politique et l'institutionnalisation de la santé génésique
comme du ressort de la femme. Un autre facteur empêche aussi l'engagement
des hommes à la PTME : Il s'agit de la dominance des hommes sur les
femmes dans les foyers et le fort taux d'analphabétisme de ces femmes.
Pour inciter les hommes à s'engager dans le programme de
prévention de l'infection verticale, l'OMS encourage davantage
l'implication des hommes dans la PTME.
Le document « Impliquer les hommes dans la
prévention de la transmission mère-enfant du VIH »
(2012) de l'OMS est une référence pour notre étude, car il
traite de la PTME en Afrique Subsaharienne, à l'image de la situation
des centres de santés de la ville de Bouaké. Cependant, nous
décrions ce document en ce sens qu'il ne se prononce pas sur les
stratégies et techniques de motivation des hommes dans la PTME. Aussi,
ce document ne fait nullement pas cas de la fonction inévitable de la
communication dans l'éducation et l'engagement des hommes à la
prévention de la TME.
Un autre document qui fait objet de critique dans notre
étude, est publié par l'ONUSIDA en 2011. Intitulé : «
Nous pouvons empêcher que les mères meurent et que leurs
bébés soient infectés par le VIH », ce document
porte sur la deuxième priorité de l'action conjointe en vue de
résultats : cadre de résultats de l'ONUSIDA couvrant la
période de 2009 à 2011. En effet, ce document se prononce sur la
situation du taux d'infection et de décès dû au VIH/SIDA,
notamment celui des femmes et des enfants dans le monde. Selon ce document
20
onusien, quatre vingt dix pour cent des
enfants vivants avec le virus du SIDA sont en Afrique Subsaharienne, tandis que
: «...la TME a été largement éliminée dans
les pays à revenu élevé, grâce à la mise en
place d'initiatives par les prestataires de services comme le dépistage
du VIH et la dispensation de conseil en matière de VIH, l'accès
à la prophylaxie et à des traitements antirétroviraux
très efficaces, des pratiques d'accouchement plus sûres, des
services de planification familiale et une utilisation plus sûre des
aliments de substitution. »35
Ainsi, l'ONUSIDA, dans ce document, dresse une liste de
proposition pouvant concourir à atteindre l'objectif visé par les
OMD en matière de la TME en Afrique et dans le monde. Pour ce document,
l'infection verticale est intimement liée au cadre de la transmission
sexuelle du VIH, au traitement du VIH, à l'autonomie des populations et
la lutte contre la consommation de drogues par les jeunes ainsi que la lutte
contre les violences à l'égard de la femme. Selon l'ONUSIDA, la
question de la PTME doit être une priorité dans les centres de
santé en vue de galvaniser les populations à la lutte contre le
virus du SIDA. Par ailleurs, ce projet peut s'avérer difficile à
réaliser si l'approvisionnement en médicaments des centres de
santé n'est pas assuré par faute de difficulté
d'accès .Il s'agit donc pour ce document de décentraliser la
fourniture des services, d'intégrer les services de la PTME à
tous les services liés à la CPN et au VIH/SIDA. L'ONUSIDA
préconise également aux puissances internationales, de renforcer
leur engagement et le financement en matière de la PTME, renforcer le
plaidoyer au niveau des pays en vue d'un engagement du politique et une
coordination des nations dans la PTME. En somme, il s'agit de renforcer les
capacités des centres de prestation dans la protection de la TME.
Ce document nous est utile dans le cadre de notre
étude, car il se prononce sur l'insertion de la PTME au sein des centres
de santé. Cependant, nous reprochons à ce document, le fait de ne
s'être pas prononcer sur la mise en place d'une politique de motivation
du personnel de santé dans la PTME.
35OMS, Op.cit., Genève, 2011, p. 4
21
IV. Description de la théorie de recherche
La description théorique de notre étude consiste
à décrire la manière dont notre étude sera
menée de façon théorique pour atteindre notre objectif. En
effet, si la théorie ramène à un aspect abstrait de notre
étude, Philippe B. et Serge P. proposent une nette définition de
la théorie en science de l'information et de la communication. Pour eux,
les théories présentent le point central de toute activité
scientifique. Ils définissent ainsi, deux théories : «
les théories techniques qui servent à définir et à
améliorer les processus de communication et les théories sociales
de la communication »36. Ces dernières servent
à étudier les différents champs de la communication
humaine et sociale. Selon Elaine Murphy, la théorie est un
élément fondamental, car, elle fourni de plus amples explications
des actions ou des attitudes des individus, de façon spécifique.
Elles permettent de comprendre, de prévenir et d'agir sur les
comportements humains.
Le changement de comportement individuel et collectif en
matière de santé est l'objet d'étude pour des
théories de promotion de santé. Celles-ci, selon Elaine Murphy,
« puissent leur essence dans les sciences sociales ou les sciences de
comportements, dites béhavioristes. Notre étude porte sur la
communication humaine et sociale »37. Ainsi, nous nous
appuierons sur la théorie d'apprentissage social, car, elle est la
théorie de référence pour le changement interpersonnel.
La théorie d'apprentissage social est une doctrine en
promotion de la santé. Elle présente des déterminants du
comportement sain et les méthodes de promotion du changement. Selon
cette théorie, le changement se présente comme le socle de
l'interaction entre les acteurs et leur milieu. Ainsi, elle détermine
les règles et les charges sociales, les influences liées à
l'environnement et l'assurance en soi sur le comportement voulu. Cette
théorie suggère que les prestataires de santé soient les
indices du changement, car ils s'appuient sur la modification de l'espace
social et le développement des capacités utiles chez les
individus pour le changement approprié à leur santé.
36Philippe
BRETON. et Serges
PROULX.,op.cit., Ed. La découverte, Paris, 2006, p. 10.
37Elaine M. Murphy, Comment promouvoir des comportements sains, in
Bulletin de santé n° 2, Washington, DC : Population
Référence Bureau, 2005.
22
Les éléments primordiaux de cette théorie
sont le déterminisme réciproque, l'apprentissage par
l'observation, les attentes et la connaissance de ses propres
capacités.
? Le déterminisme réciproque : Il
considère que l'interaction continue entre le comportement,
l'environnement et l'influence de l'un sur l'autre. Si on comprend
l'interaction, il est alors possible d'assimiler la manière dont les
interventions de promotion de santé contribuent au changement.
? L'apprentissage par observation : Il s'agit d'apprendre par
l'observation du comportement des autres. L'observation permet
d'apprécier le comportement de ceux avec qui nous vivons. L'individu
copie facilement ce que font les autres de bien pour leur santé.
? Les attentes : Il s'agit du degré d'importance qu'un
individu accorde aux conséquences des différents comportements.
Ainsi, a réaction sera fonction de sa considération du
degré des conséquences que pourrait causer un comportement selon
sa logique.
? La connaissance de ses propres capacités : La
théorie d'apprentissage considère ce facteur comme
l'élément qui conditionne le changement. Elle porte sur la
conviction et la conscience qu'un individu place sur ses habilités
à faire un changement.
Par ailleurs, nous utiliserons la théorie argumentative
pour présenter nos données. Les études en science sociale
soutiennent dans leur ensemble une thèse, une idée
généralement conçue par celui qui les élabore.
Alors, lorsque nous écrivons, nous devons avancer nos idées dans
un argumentaire plausible. Notre argumentaire doit présenter les
résultats de nos travaux dans un raisonnement logique vue que le but
final de la communication argumentative est la persuasion et la conviction. A
propos, Philippe B. et Serge P. écrivent:« ... argumenter ne
consiste pas simplement à fournir un ou plusieurs arguments à
l'appui d'une opinion.38 Argumenter consiste, à cet
effet, à mettre en application des techniques discursives permettant de
faire accepter une thèse à un auditoire, un interlocuteur.
38Philippe
BRETON. et Serges PROULX.,
op.cit., Ed. La découverte, Paris, 2006, p.69.
23
Par conséquent, nous utilisons les différentes
théories IEC/CCC et la théorie du changement social pour nos
travaux. En effet,« convaincre peut se faire de différentes
façons. Certaines n'excluent pas l'usage de certaines formes de
violence, notamment psychologique [...]. L'activité qui consiste
à convaincre est partagée en deux par une ligne éthique :
d'un côté la violence, de l'autre côté, la douceur,
le respect, la symétrie des points de vue. » (Breton
2006).39Les théories IEC/CCC contribueront à
l'information et à l'éducation de la cible, afin de susciter en
elle une réaction positive allant dans le sens du changement. Les
théories IEC/CCC sont présentées de façon explicite
dans la deuxième partie du chapitre deux de notre travail.
V. Problématique de recherche
« En 2001, suite à la XIIIe conférence
internationale sur le VIH/SIDA qui s'est tenue à Durban en Afrique du
Sud en 2000, un programme PTME-Plus a vu le jour grâce à l'appel
lancé par le Secrétaire Général des Nations Unis,
Monsieur KOFFI Annan »40. Cette initiative visait à
expérimenter un programme de soin en matière du VIH/SIDA dans les
pays à faibles revenus. Ce sont donc 12 sites en Asie et en Afrique qui
furent choisis pour une expérimentation à cause de leur fort taux
de prévalence du virus.
Avant 2000, la Côte D'Ivoire avait inséré
un programme PTME au sein du centre de santé de Protection Maternelle et
Infantile (PMI) de Yopougon-Attié. Par conséquent, notre pays fut
retenu par le programme pilote PTME-Plus pour une période de trois ans
à cause du fort taux de prévalence qui s'élevait à
5,2%. A la fin de la période des trois ans, suite à des
résultats encourageants, le gouvernement à étendu le
programme à tous les centres de la santé prénatal du pays.
Ce sont donc 80 à 90 sites PTME qui furent insérés dans
les 19 régions sanitaires du pays. Grâce à l'insertion de
ce programme dans les centres de santé
39Philippe
BRETON. et Serges PROULX.,
op.cit., Ed. La découverte, Paris, 2006, p.66 40OMS,
2004, Sauver des mères, sauver des familles : L'initiative
PTME-PLUS, Ecole de Santé publique Mailman de l'Université
de Columbia, ISBN 92 4 259089 4 (Classification NLM: WC 503.2), p.4.
24
prénatale du pays, en 2011, ce sont 68% des femmes
enceintes séropositives qui furent mises sous ARV.
Mais, force est de constater que le nombre d'infection et de
morbidité infantile et maternel dû au VIH/SIDA persiste avec de
nouvelles infections du virus du SIDA. La transmission périnatale
demeure alors le second mode d'infection du VIH et la cause de
décès chez les adolescents et les mères infectées
parce virus en Côte d'Ivoire.
Les derniers rapports sur l'état des lieux du VIH/SIDA
montrent qu'en faveur de la crise poste électorale, le nombre
d'infection de la TME du virus a augmenté, notamment dans les zones
ex-assiégées, malgré la volonté du gouvernement
à lutter contre de nouvelles infections par la réalisation de
nombreux programmes tel que l'adoption des OMD.
Face à une telle situation, bon nombre d'interrogations
s'imposent :
1. Quelle politique de communication pour une
intégration du personnel de santé dans la prévention de la
TME du VIH ?
2. Quel est l'apport de la communication du personnel de
santé dans la prévention de la transmission verticale du SIDA
?
3. Quelle place occupe la communication dans les programmes
IEC/CCC/PTME dans les centres de santé prénatale ?
4. Comment parvenir à faire de la communication, un
outil efficace dans les SSG pour une stratégie zéro contamination
du VIH/SIDA de la mère à l'enfant ?
VI. Hypothèses
? Générale.
Faire une hypothèse dans le cadre de notre
étude, consiste à trouver une réponse anticipée
à la question qui motive notre étude. Commencer par se poser une
question n'est pas chose abstraite. Car, la réponse permettra de tracer
les sillons de notre étude en vue de mieux comprendre et
interpréter le comportement du personnel de santé face à
la persistance de la transmission verticale. Notre question de départ
est ainsi formulée : Le personnel de santé de
Bouaké communique t-il assez sur la question de la TME?
25
Provisoirement, nous répondons que le taux
élevé de nouveaux cas d'infection du VIH de la mère
à l'enfant est causé par une velléité d'engagement
des prestataires de santé dans la mise en oeuvre et l'adoption effective
de programme de communication en matière de la PTME lors de la CPN.
? Spécifiques.
La première réponse nous permet de dire que les
pratiques ou programmes adoptés par les prestataires de santé ne
sont pas favorables à un possible changement de comportement en
matière de la PTME. Aussi, nous pensons que les prestataires de
santé ne s'impliquent pas effectivement dans les programmes PTME lors de
la consultation, car ils n'ont pas une maîtrise du mécanisme de
communication pour le changement de comportement en matière de la TME et
la stratégie de communication adoptée par les centres de
santé lors de la CPN, ne tient pas compte de l'environnement habituel
des patientes.
VII. Objectifs
? Général.
L'objet que vise notre étude, est de proposer une
stratégie de communication aux prestataires de santé, afin
d'améliorer leur pratique en IEC/CCC/PTME lors de la CPN.
? Spécifiques.
Il s'agira de montrer l'impact positif de l'adoption d'une
stratégie de communication dans la prévention de la TME, en
proposant d'abord, une maquette de mise en oeuvre et l'implication effective
d'une stratégie de communication aux prestataires de santé en
matière de la PTME lors de la CPN. Puis, en mettant au coeur des
séances CCC, un cadre d'échange entre les prestataires de
santé et les patientes en vue de promouvoir l'adoption et le maintien
des comportements sains par les mères infectées ou non, et
prévenir de nouvelles infections du virus par la TME. Enfin, encourager
les mères porteuses du VIH à s'impliquer activement dans la
gestion de leur état de santé ainsi que celui de leur enfant.
26
CADRE MÉTHODOLOGIQUE
I. Le terrain de recherche
Le sujet de notre étude mobilise un
intérêt public depuis des années. Il fait objet
d'étude et d'action au sein de toutes les couches
socio-économiques, politiques et administratives des Etats. La
Côte d'Ivoire en a fait une priorité en l'incluant dans les
programmes de la CPN des centres de santé du pays.
Notre aire d'étude se concentre sur la ville de Bouake.
Situé au centre du pays, la ville est traversée par un
réseau ferroviaire, d'un axe routier reliant les autres régions
de la nation et les pays limitrophes du nord. Grâce à ces
différentes infrastructures, Bouaké fait l'objet
d'échanges, de rencontres et d'abris de diverses couches
socio-ethniques, politiques et économiques. Avec une population de plus
de 695 milles habitants pour le département et environs 1,5 millions
d'habitants avec toutes les localités agglomérées qui s'y
rattachent, elle est la deuxième ville la plus peuplée du pays
après Abidjan. Avec cette population, Bouaké n'est pas
épargnée par la pandémie du VIH avec un taux
sérologique «estimé à 3%de sa population en 2013
»41. La situation épidémiologique du pays a
poussé les autorités sanitaires locales à intensifier les
actions en matière de la prévention de la TME dans les centres de
santé de la ville. Cette initiative a permis de dépister des
nouveaux cas d'infections à VIH par la transmission verticale.
La direction départementale de la santé de
Bouaké est composée de trois districts sanitaires (Bouaké
-Nord, Bouaké -Sud et Bouaké Nord-Ouest). Dans le cadre de notre
étude, nous prendrons en compte les districts sanitaires Bouaké
sud et Bouaké Nord- Ouest pour la collecte des informations. Le Centre
de Santé Urbain (CSU) de Nimbo fait partie du district sanitaire
Bouaké Sud et les CSU de Belle- Ville et Sokoura et le centre PMI de
Sokoura font partie du district sanitaire Bouaké Nord- Est. En outre,
ces centres de santé adoptent une stratégie PTME lors de la CPN.
Puisque ces centres sont plus proches des populations et sont facilement
accessibles, ils sont beaucoup fréquentés par les femmes
enceintes et
41EDS, PEPtalk, n° 22, Avril 2013
27
les femmes en âge de procréer habitants les
environs. Les derniers chiffres de cas dépistés à la PTME,
allant de Janvier à Juin 2014 se présentent comme suit : CSU de
Belle Ville 43 cas, centre de santé PMI Sokoura 13 cas, CSU Nimbo 22
cas, CSU Sokoura 22 cas. Par conséquent, ces sites représentent
des cadres favorables pour une étude en PTME.
II. Description de l'échantillonnage et la taille de
l'échantillon
Notre étude porte sur les pratiques communicationnelles
du personnel de santé en matière de la prévention de la
TME. À travers cette étude, nous visons encourager l'adoption ou
le maintien de comportements sains par les femmes enceintes et les femmes en
âge de procréer porteuses ou non du VIH qui fréquentent les
centres de santé. Pour atteindre cet objectif, nous mettrons l'accent
sur le personnel de santé, notamment, celui chargé de la CPN en
vue d'influencer les comportements jugés préjudiciables des
mères enceintes pour l'adhésion de comportements sains. Il s'agit
de mettre au centre de notre étude, le bien-être de la mère
et son enfant à travers une stratégie de communication. Notre
attention sera portée sur les infirmiers majors, les médecins,
les sages femmes, les aides soignant(e)s, les pharmaciens(ne)s et les
conseiller(e)s des ONG détachés dans les centres de santé.
Bien évidemment, les femmes enceintes et les femmes en âge de
procréer seront prises en compte par notre étude, dont elles sont
les premières bénéficiaires.
De même, le choix de notre échantillon se fera
sur le model quota sampling. Il s'agira pour nous, de faire un choix au sein de
la population concernée par notre étude pour composer la
population-mère. Ainsi, nous nous adresserons à deux aides
soignantes de chacun des quatre centres de santé retenus pour notre
échantillon. Elles sont sous la responsabilité de la sage-femme
major du centre. Nous interrogerons aussi une sage femme et un infirmier major
ou un médecin de chaque centre de santé retenu. Lors de la CPN,
ce sont les sages-femmes qui font l'entretien individuel après la CCC de
groupe. Elles sont assistées d'un conseiller communautaire en
matière de la PTME. Ils sont originaires d'ONG locales. La population
bénéficiaire sera représentative dans
l'échantillon. Il s'agira
28
pour nous, de faire une causerie de groupe avec dix femmes
enceintes de chaque centre venu pour la consultation. Il faut dire que nos
entretiens seront précédés d'observation directe sur le
terrain.
L'évaluation de notre échantillon se
résume dans un tableau récapitulatif.
ECHANTILLON
|
TAILLE DE
L'ECHANTILLON
|
NOMBRE DE
CENTRES
|
TOTAL
|
Aide-soignante
|
02
|
04
|
08
|
Conseiller(e)s
|
01
|
04
|
04
|
Sages-femmes
|
01
|
04
|
04
|
Infirmier major/Médecins
|
01
|
04
|
04
|
ONG
|
01
|
01
|
01
|
Femmes enceintes
|
10
|
04
|
40
|
TOTAL
|
61
|
Tableau 1. Récapitulatif de
l'échantillonnage.
III. Démarche de recherche
La démarche de recherche est une étape
importante de nos travaux de recherche. Elle consiste en la planification et la
préparation de notre terrain de collecte. Il s'agit pour nous, de
préciser la démarche à suivre pour recueillir les
données, les analyser, les interpréter et assortir notre document
final. Cette démarche part nécessairement de l'obtention d'une
attestation de recherche délivrée par le département et
une autre par le Décanat de l'Unité de Formation et de Recherche
(UFR).
Selon Serge Théophile B. et Véronique
D(2005)42, il faut impérativement« définir
l'axe de la recherche tout en l'inscrivant dans le domaine communicationnel
»43. Ainsi, s'inspirant du traditionnel modèle
mathématique de Claude SHANNON, ils proposent le schéma suivant
:
Emetteur Message Récepteur.
43Serge Théophile
BALIMA. et VERONIQUE D.,
Méthodologie de la recherche en science de l'information et de la
communication, Ed. SANKOFA/ Ed. SIDWAYA, Ouagadougou, 2005, p.41
29
Ce schéma que nous propose Serge Théophile B.,
fait l'objet de plusieurs interprétations, parmi lesquelles, nous
retiendrons celle de Jacques Durand. Selon cet auteur, « la
communication bipolaire est une situation de communication qui met en relation
deux éléments à savoir un émetteur et un
récepteur par le biais d'un canal »44. Dans le
domaine du livre, la communication se schématise comme suit :
auteur-éditeur-lecteur. Ainsi, la lecture du schéma que propose
Serge Théophile B. fait ressortir trois axes de recherches : les
études portant sur la production, les études portant sur le
message et les études portant sur le récepteur. Dans le cadre de
notre étude, la question de départ nous oriente dans le choix de
l'axe de recherche : celle de la production qui met l'accent sur
l'émetteur du message.
D'où le personnel de santé en matière de
la communication en PTME. Ainsi, notre regard sera porté sur les
programmes des activités des centres de santé, la distribution
des rôles et des tâches, la gestion du temps et le cahier de charge
en matière de communication en PTME, les contraintes environnementales,
économiques, socio culturelles, ethniques, et surtout la manière
dont les actants de ce programme dans les centres de santé
appréhendent leur rôle dans le dit programme. Il s'agira de mettre
en exergue les attentes, les croyances, les valeurs, les
réalités, les jugements, les rites, etc. Par ailleurs, il sied de
dire que le programme IEC/CCC/PTME est un système de communication
où tout se tient. Ainsi, la communication ne se réduirait pas
uniquement à la production. Bien plus, elle prendra en compte la
formulation et la transmission des messages, ainsi que la connaissance des
récepteurs ; notamment leur pratique, leur représentation et leur
évaluation.
Le choix de l'angle de la recherche connu, nous orienterons
notre démarche. En effet, notre étude vise à
répondre à la question suivante : Pourquoi,
malgré toutes les actions menées depuis lors pour la
prévention de la TME, de nouveaux cas d'infection sont
dépistés dans nos centres de santé?
Répondre à une telle préoccupation permet de faire de
l'étude de type qualitatif notre support de collecte. Les études
de type qualitatif consistent à partir d'une situation
44Jacques DURAND, op.cit., Ed. Dunod, Paris,
1981, P.33.
30
concrète, d'un comportement observable, d'une attitude
particulière qui mérite la compréhension et non la
démonstration. Elles permettent ainsi, de découvrir, de
décrire, de reconnaitre, de nommer les constituants d'un
phénomène et de les interpréter pour mieux les comprendre,
déceler leur mal et proposer des comportements nouveaux pour le
bien-être de la société.
IV. Description des techniques de collecte des
informations.
Dans notre étude, nous nous intéresserons
à l'aspect communicationnel du personnel de santé en
matière de la TME. A ce niveau, la communication ne se réduit
plus à la simple transmission d'information ou à
l'éducation. Elle permet d'agir sur l'interlocuteur en vue d'emmener
celui-ci à adopter ou maintenir des comportements souhaités. Dans
ce sens, la communication devient un objet social.
À en croire Michel Lenet (1988), « l'homme, en
s'exprimant, cherche à convaincre et à modifier les
comportements, les connaissances et les opinions de son semblable. Lorsque ces
modifications vont dans le sens d'un bien être-social, la communication
est dite communication sociale. Elle répond de ce fait au besoin
comportemental de l'homme et cherche à améliorer les habitudes
individuelles ou collectives pour le bien-être social dans un
environnement sain et sécurisé »45.
Dans l'optique de mieux étudier les comportements de
notre échantillon, nous utiliserons la stratégie qualitative. La
technique qualitative la mieux adaptée à notre étude est :
l'étude de cas. Elle consiste à étudier les comportements
de notre échantillon dont le choix limité est
considéré comme significatif. Il ne s'agira pas pour nous
d'étendre notre étude à un échantillon plus large
et diversifié, mais un échantillon restreint car, le
phénomène de la transmission périnatale est
considéré comme un phénomène particulier qui
nécessite une meilleure compréhension. Les principaux outils
mobilisés pour cette étude de cas sont : l'observation,
l'entretien et les sources documentaires.
L'observation, par ricochet, l'observation directe ou In
situ, nous conduira à nous rendre sur le terrain de collecte durant
une période définie, afin d'être en contact avec les
réalités des comportements directement observables. Elle nous
45Michel LE NET, op.cit., Paris, No 4866,
1988, p.9.
31
facilite la constatation et la compréhension des
comportements, des attitudes, les activités et les pratiques de notre
échantillon. Elle s'effectuera dans les centres de santé
prédéfinis dans notre étude. L'observation à elle
seule ne suffit pas pour atteindre les résultats attendus. Nous nous
référerons donc à l'entretien.
L'entretien est tout d'abord une collecte de discours. Il
permet d'établir une relation de confiance et de collaboration avec
l'échantillon en vue de susciter son adhésion au projet.
L'entretien suppose une connaissance au préalable de
l'échantillon. Il permet, de ce fait, d'accéder à ce que
les personnes disent, pensent et attendent du projet. Il contribue aussi
à déceler l'écart entre ce qui est dit, ce qu'on dit qu'on
fait et ce qui est sensé être fait. L'entretien permet
également de reformuler, de vérifier et de revenir sur certaines
informations. Nos informations recueillies seront vérifiables
grâce aux sources documentaires consultées. Ces sources
documentaires sont disponibles sur les sites de collecte, dans les
bibliothèques consultées ou sur Internet. Ce sont les rapports de
colloque, les rapports d'activités, de fin de stage, de projet, les
statistiques publiées par les centres de santé et les
partenaires, les mémoires, etc. Nous utiliserons un carnet de note, un
questionnaire, un formulaire de consentement, un enregistreur ou un appareil
photo si nécessaire pour mieux conserver nos informations
recueillies.
V. Description du déroulement de la collecte des
données.
La description du déroulement de la collecte de
données nous emmène à nous prononcer clairement sur le "
comment procéder" pour avoir accès aux données. Dans notre
étude de cas, nous commencerons par nous procurer une attestation de
recherche du département et une autre du Décanat de l'UFR. Les
autorisations obtenues, nous recenserons par la suite, les sites favorables et
disponibles pour notre échantillon. Pour cette étude, nous nous
adresseront au bureau local des structures suivantes :Health Alliance
International (HAI), Fonds des Nations Unis pour la Population (UNFPA), Fonds
des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), Elizabeth Glazer Pediatric Aids
Foundation (EGPAF), Centre Solidarité d'Action Sociale (C. SAS), Centre
Hospitalier Universitaire (CHU), Association Ivoirienne pour le Bien-être
Familial (AIBEF), ONG Bouaké
32
Eveil, la Direction Régionale de la Santé, les
Directions Centraux de la Santé, le Centre de Santé Urbain (CSU)
de Sokoura, de Belle Ville et Nimbo et les centres PMI de Sokoura et Koko.
L'accès aux centres PMI et CSU est conditionné par une
autorisation du directeur régional de la santé (DRS) et celle du
service PTME du Centre Hospitalier Universitaire(CHU) par le Directeur
Médical et Scientifique (DMS). L'autorisation de Bouaké Eveil
nous permet de bénéficier de la collaboration des conseillers de
l'ONG dans les centres de santé.
Grâce à ces différentes autorisations,
nous planifierons la collecte de données selon un programme dont une
copie sera remise dans centre chaque site de collecte. Le processus
s'établit comme suit :
? Semaine 1 :
Le premier jour de la semaine, nous procéderons
à l'observation directe du personnel de santé et les femmes
venues pour la CPN dans le CSU de Belle Ville. Elle durera toute la
matinée. Dans l'après-midi, nous procéderons à un
entretien avec une aide- soignante et un conseiller de l'ONG Bouaké
Eveil. Le deuxième jour de la même semaine, le matin, nous
profiterons du programme CCC du centre pour composer un focus groupe avec dix
femmes enceintes venues pour la consultation, pour l'entretien direct. Le temps
de la causerie sera fonction du calendrier dudit centre. Après
l'entretien avec les femmes, nous aurons un entretien avec l'IDE ou le
médecin dans une entrevue semi dirigée compte tenue de son cahier
de charge. À l'après- midi, nous procéderons à un
entretien avec une aide-soignante et une sage- femme. Le jour 3 de la semaine,
nous consulterons les sources documentaires du centre dans la matinée.
À l'après midi, nous ferons le point des notes prises durant les
deux premiers jours.
Quant aux jours 4 et 5 de la semaine, nous ferons la collecte
du CSU de Nimbo selon le processus du CSU de Belle Ville.
? Semaine 2
La semaine 2 sera réservée aux centres de
Santé PMI de Sokoura et le Centre de Santé Urbain dudit quartier
selon le processus adopté à la semaine 1.
· 33
Semaine 3
Le processus connaitra un changement concernant la semaine 3.
Il s'agira, pour nous, de faire l'entretien direct avec un conseiller en PTME
de l'ONG Bouaké Eveil dans le cadre nos travaux. Notre entretien portera
sur le fonctionnement des activités des PVVIH en particulier dans le
sens de la PTME.
· Semaine 4
La semaine 4 sera exclusivement réservée aux
consultations des sources documentaires, afin de vérifier les
données recueillies. Cette dernière semaine permettra d'aboutir
à la phase d'analyse et d'interprétation des données.
VI. Description du plan d'analyse des données
La description du plan d'analyse correspond à la
partie permettant d'expliquer comment nous allons procéder pour
dégager les résultats du traitement des données
recueillies. Elle permet de faire ressortir des différences
significatives, les similitudes, les réponses aux questions de
recherches, à la problématique et aux hypothèses. C'est en
quelque sorte expliquer le cheminement qu'on utilisera pour analyser nos
données en vue de répondre aux questions de la recherche et
à vérifier les hypothèses.
L'analyse de données dans une étude qualitative
commence et dure tout le long de la collecte de données. Dans le cas de
notre étude, nous tenterons de répondre à un certain
nombre de questions :
· De quoi avons-nous parlé pendant la collecte de
données ?
· Qu'est ce qu'on peut retenir à priori ?
· Quels sont les éléments qui vont dans le
sens de notre étude ?
· Quels sont les éléments qui s'y opposent
?
· Quel lien peut-on établir avec notre
problématique ?
· Quels sont les éléments nouveaux à
notre étude ?
La réponse à ces questions permet de faire le
tri. En effectuant ce tri, nous allons regrouper les données selon les
thèmes, les groupes de mots, les modes d'action, les liens entre les
données. Ce travail nous permettra de mieux
34
comprendre les comportements et de les interpréter au
cours des parties à suivre de notre étude.
VII. Difficultés et limites liées à
la collecte
Durant notre étude, nous avons fait face à des
difficultés liées à la collecte de données. Au
niveau de la documentation au sein des centres de santé, elle n'existe
presque plus à cause de la crise politico-militaire que notre pays a
connu. Cette crise a détruit tous les documents existants d'alors. Les
centres qui ont reprit leurs activités ne sont pas assez
équipés. Dans la ville de Bouaké, l'on se
réfère au Centre culturel Jacques AKA qui est en
réhabilitation, à la bibliothèque du campus 1et quelques
centres de santés et ONG qui conservent leurs rapports de projets et
d'activités.
En ce qui concerne l'accès aux institutions, elle est
quasi impossible. En effet, bien que nous ayons déposé les
autorisations établies par le département et le Décanat de
l'UFR, nos requêtes sont restées sans suite. Notamment à
HAI, EGPAF, UNICEF, UNFPA. Concernant l'accès aux centres de
santé PMI et CSU, nous avons pris attache avec la direction
régionale de la santé pour une autorisation. La réponse
qui tardait à venir, nous avons été obligés de
réduire notre échantillonnage et négocié avec les
médecins chefs ou les majors des centres de santé pour y avoir
accès. Seuls les centres de santé urbaine de Belle-Ville, Nimbo,
Sokoura et la PMI de Sokoura ont accepté de nous recevoir sans le retour
de la DRS pour notre étude. Cependant, un obstacle est resté sans
résolution : celui de l'absence d'uniforme exigé au personnel de
santé. Le fait de ne pas porter la blouse, a créé des
difficultés d'échanges avec les femmes venues pourla CPN. Pour
résoudre cet obstacle, nous nous sommes fait aider des sages femmes qui,
durant la CCC, ont échangé avec les mères enceintes
suivant notre questionnaire. Notons, par ailleurs, que le programme des cours
magistraux, des travaux dirigés et des examens n'ont pas aussi
facilité l'exécution de notre calendrier d'étude et de
recherche. Par conséquent, notre chronogramme a connu une
légère modification, précisément au niveau des
dates. Ce chronogramme est résumé dans un tableau ci-contre.
35
VIII. Calendrier de matérialisation de la
recherche
|
ACTIVITES
|
|
15/01/14 Formulation de
|
03/02/14
|
17/03/14 Délimita-
|
04/04/14 Prise de
|
14/04/14
Formulation de la
|
24/06/14Constructi
ondu modèle
|
PHASE I
|
la question de
|
Organisation des lectures
des ouvrages de
|
tion du sujet
|
le terrain de collecte
|
contact avecproblématique,
des
|
d'analyse,
|
|
départ et
|
méthodologies et ouvrages
|
et de
|
pour autorisation
|
hypothèses et objectifs.
|
définition des
|
|
définition de la
|
relatifs à la PTME et le
|
l'échantillo
|
d'enquête et entretient
|
Point des lectures et
|
termes clés et
|
|
bibliographie
|
VIH/SIDA, prises de notes
|
nnage
|
avec les experts
concernant le sujet.
|
prises de notes (revue
critique de littérature)
|
analyse des
indicateurs
|
|
|
ACTIVITES
|
PHASE II
|
10/07/14
Observation et collecte de données
· Recadrage du sujet et du champ d'étude
· Sélection des outils de collectes
· Retour sur le terrain pour collecte de données par
observation et questionnement
|
PHASSE III
|
25/08/14
Analyse des données
· Faire le tri et analyser les données
recueillies
· Comparaison des résultats attendus et
observés
· Analyse des écarts (justification de ce qui est
dit et ce qui est fait)
|
|
36
ACTIVITES
|
|
20/09/14
|
PHASE IV
|
Conclusion et rédaction du document final
|
|
? Rappel de la démarche
|
|
? Présentation des résultats (nouvelles
connaissances,
conséquences des pratiques, confirmation ou
infirmation des hypothèses)
|
|
Retour sur le terrain de collecte vérification ou
confirmation des résultats, puis rédaction du document final du
mémoire
|
|
Tableau 2. Chronogramme de la collecte de
données
37
PREMIÈRE PARTIE
38
CHAPITRE I : GÉNÉRALITE SUR LA PTME
I. Le concept de la PTME
La PTME désigne les programmes et interventions
conçus pour réduire ou empêcher la transmission du virus du
SIDA de la mère à l'enfant. On entend par Transmission du virus
du SIDA de la Mère à l'Enfant (TME), la contamination du foetus
ou de l'enfant par une mère infectée par le VIII. Ce programme
vise, dès lors, l'enfant, la mère, le partenaire et la
famille.
La PTME est un large programme qui englobe des
activités mises en oeuvre en vue de prévenir la transmission
verticale ou pédiatrique du VIH/SIDA. Cependant, d'où tirons-nous
la notion de la PTME ?
I.1.Présentation de la PTME
Au lendemain de la XIIIe conférence internationale sur
le VIH/SIDA en 2000 à Durban en Afrique du Sud, une session
extraordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies
s'est tenue en 2001. Les réflexions se sont axées sur les
chiffres alarmants de porteurs du VIH dans le monde. Selon un rapport de l'OMS,
on dénombrait en ce moment «42 millions de personnes vivantes
avec le VIH dans le monde ».46 La tenue de cette
Assemblée Générale extraordinaire a motivé le
Secrétaire Général de l'ONU, monsieur KOFFI ANNAN à
lancer un appel à une action contre le VIH/SIDA, notamment dans le cas
de la réduction de la morbidité infantile et le fort taux de
contamination de femmes.
Ainsi, « une initiative PTME - Plus a vu le jour en
réponse à l'appel lancé par le Secrétaire
Général de l'ONU en 2001 grâce à la Fondation
Rockefeller »47. Celle-ci à réunit un groupe
international de chercheurs, de cliniciens, de politiciens et de
représentants des PVVIH en vue de concevoir un programme d'intervention
dans les pays à faible revenu. En mettant l'accent sur la santé
génésique, les réflexions furent orientées en
fonction des programmes de prévention de la TME existants
déjà. Un groupe de femmes VIH furent
46OMS, Ecole de Santé publique,
Mailman de l'Université de Columbia, ISBN 92 4 259089 4 (Classification
NLM: WC 503.2), 2004, op.cit., p.4.
47Idem, p.4.
39
sélectionnées pour une prophylaxie en
matière du VIH/SIDA. Grâce aux résultats remarquables
durant cette phase d'étude, le programme PTME-Plus fut lancé en
2002.Ce sont 12 sites en Afrique et en Asie qui furent
sélectionnés pour une expérimentation. Ces sites furent
choisis à cause de leur fort taux de contamination enregistré. Le
but de ce programme visait à réduire le taux de morbidité
et de la transmission pédiatrique dans les pays à faible
revenu.
I.2.La politique PTME en Côte D'Ivoire
La Côte d'Ivoire qui avait déjà
adopté un programme PTME depuis 1999, fut retenue dans ce programme
pilote. En effet, « en 1999, on dénombrait 610 000 à 910
000 cas de porteurs du VIH en Côte d'Ivoire, soit un taux de
prévalence de 5,2% de la population atteinte avec environ 320 000
enfants affectés ou infectés »48, selon un
rapport de la fondation Glaxon Smith Kline parut le 12 Mai 2003. Cette
situation a motivé le gouvernement ivoirien à entreprendre des
démarches visant à lutter contre la pandémie du VIH.
Cependant, après la contamination par voie sexuelle, la transmission
verticale est le second mode d'infection à VIH dans notre pays. En
effet, « ce sont 25 à 30% des femmes enceintes en Côte
d'Ivoire qui sont atteintes du VIH/SIDA en dehors de toute intervention
»49. C'est pour cette raison que l'Etat ivoirien a
adopté depuis 1999 au centre de PMI de Yopougon - Attié, un
programme pilote de la PTME.
Ce programme de trois ans s'est soldé par des
résultats satisfaisants avec la réduction du nombre
d'infection. Sur la période considérée,
« 22 466 tests ont été effectués et 18 116 femmes
sont venues chercher leur résultat. Parmi les 1 829 femmes
séropositives à qui l'intervention de la PTME a été
proposée, 667 ont bénéficié du régime court
AZT. Le taux de transmission à 18 mois est de 16,2 %. Par ailleurs 69
mères et 28 enfants éligibles au traitement ARV ont
été mis sous trithérapie
».50L'État ivoirien a donc décidé
d'étendre ce programme à tous les centres de santé
prénatale de l'intérieur du pays. Notre pays compte à ce
jour 80 à
48Fondation Glaxon Smith Kline , La lettre,
de la parut le 12 Mai 2003
49ONUSIDA, Le SIDA en chiffre,
J571/1/F,2013, p. 1.
50 Médecine Tropicale, Evaluation d'un
programme de prévention de la transmission mère-enfant
du VIH à Abidjan (Côte d'Ivoire/1999-2002)
2006 · 66 · 1
40
90 centres de santé prénatale dans les 19
régions sanitaires ayant adopté un programme PTME.
I. 3. La persistance épidémiologique de la
TME en Côte D'Ivoire
Selon un rapport de l'OMS, « en 2013, 28,6 millions
de PVVIH étaient éligibles à un traitement dans le monde.
Grâce au programme de la PTME, 62 à 80% des femmes enceintes
dépistées positives étaient sous ARV.
Par ailleurs, seuls 34% des PVVIH, soit 28,6 millions de
PVVIH vivaient dans les pays à faibles revenu »51.
En Côte D'Ivoire, l'option adoptée est l'option B. Il s'agit pour
cette stratégie de prévenir la TME en mettant la femme enceinte
dépistée positive sous ARV. Elle n'est éligible à
un traitement ARV que, lorsque son taux de comptage des cellules T4(CD4) est
élevé. Bien que le taux de prévalence de la transmission
périnatale ait connu une réduction considérable à
partir de 2001, grâce à l'insertion du programme PTME dans les
centres santé prénatale sur l'étendu du territoire du
pays, la TME persiste avec la découverte de nouveaux cas d'infections.
Selon l'EDS+, « la prévalence chez les femmes en Côte
D'Ivoire est passée de 6,4% à 4,6% en 2012.A Bouaké, dans
la région du Centre, le taux de prévalence est estimé
à 3% de sa population »52. La figure ci-dessous
présente le taux de prévalence par région en Côte
D'Ivoire selon un rapport de l'EDS+ en 2012.
Figure 1. Prévalence du VIH selon l'âge
et le sexe en Côte D'Ivoire.(Source PEPFAR 2013)
51UNAIDS,op.cit.,sida, 2013, p.6.
52EDS, op. cit., n° 22, Avril 2013
41
II. Organisation du programme PTME
La PTME est un programme qui vise la prévention de
l'infection du VIH d'une mère infectée à son enfant. Elle
est la principale cause de contamination des enfants de moins de 15 ans. En
effet, en l'absence d'un traitement ARV, ce sont 25 -30% des mères
infectées en Afrique qui sont susceptibles de contaminer leurs enfants.
Il est impérieux que nous étudions les modes de
contaminations.
II.1. Les modes de contamination en PTME
On ne connaît pas avec précision les
mécanismes de TME ou transmission verticale. Même si l'exposition
du foetus au VIH est assez fréquente, elle n'entraine pas toujours une
contamination. En Afrique, c'est, par sa fréquence, le deuxième
mode de transmission. Par ailleurs, l'OMS considère que le taux de
transmission du VIH de la mère à l'enfant (proportion du nombre
d'enfants infectés par rapport au nombre d'enfants nés de
mère séropositive) est en Afrique de 35%sans intervention. Cette
transmission se fait par trois voies, à savoir : ascendante,
transplacentaire et orale.
II.1.1. Transmission du VIH par voie ascendante (in
utero)
On parle de transmission par voie ascendante ou transmission
qui se fait pendant la grossesse. La transmission par voie ascendante peut
avoir lieu à travers les muqueuses du foetus et du nouveau-né
lors d'une exposition par voie ascendante, ou lors de son passage par voie
génitale. La présence de virus dans ce compartiment est variable
selon les patientes. Elle est considérablement réduite sous
traitement antirétroviral. En Afrique, sans intervention 10 % des
enfants sont contaminés dans les dernières semaines de la
grossesse.
II.1.2. Transmission du VIH par voie transplacentaire
(péri-
partum)
Le placenta constitue une barrière active contre le
passage du virus.
42
La transmission trans-placentaire ou la contamination, pendant
le travail ou l'accouchement, peut se faire selon divers mécanismes :
l'infection du trophoblaste53 (exceptionnelle), le passage
des cellules infectées ou des particules virales à travers la
barrière trophoblastique et surtout la micro transfusion lors de
l'accouchement. En outre, les lésions placentaires favorisent le passage
du virus par voie hématogène54. Seuls 15% des
enfants infectés par le VIH en Afrique se fait lors de l'accouchement
lorsque la mère n'est pas mise sous ARV durant la période de la
grossesse.
II.1. 3. Transmission du VIH par voie orale (post-
partum)
La transmission par voie orale ou transmission post-natale
est causée par l'allaitement maternel à partir d'une mère
infectée par le VIH. Le risque de cette transmission augmente avec
l'évolution de la maladie chez la mère, la durée et les
modalités de l'allaitement (artificiel ou naturel). Pendant
l'allaitement, le virus peut se transmettre par les lésions des seins de
la mère infectée ou par le lait maternel lorsque celle- ci n'est
pas mise sous traitement. Si une mère infectée n'est pas mise
sous ARV, les risques de contamination en Afrique sont de 10%.
II.2. Le déroulement du programme de la PTME
Depuis sa conception, la PTME a été
considérée comme une activité des services sanitaires en
faveur de la femme et de l'enfant. Elle est, par conséquent, un
programme dynamique qui prend en compte toutes les étapes de la
santé de la mère et de l'enfant de la grossesse à la
période néo-natale. Au sein des services de santé
génésique (SSG), la PTME est pratiquée pendant les
différentes activités liées à la CPN.
II.2.1. L'accueil
L'accueil est la première étape de la CPN. Elle
est assurée généralement par les aides soignantes (AS) et
les stagiaires. L'accueil consiste à renseigner la sage femme sur la
patiente venue pour la CPN. Les AS prennent les constantes et
53Trophoblaste : Couche
périphérique de l'oeuf fécondé permettant son
implantation dans l'utérus et riche en matière nutritives.
54Hématogène : Qui
dépend du sang, est dû à la circulation sanguine.
43
fournissent les renseignements sur la température, le
poids et la taille. Elles renseignent aussi sur l'âge de la grossesse
grâce au test. Les femmes venues pour la première CPN prennent un
carnet de santé pour le suivi de la grossesse et la santé du
futur bébé. Après la prise des constantes, la femme
enceinte va pour la causerie de groupe (CCC).
3. Mètre 4. Balance
1. Carnet de santé 2. Thermomètre
Figure2. Les outils nécessaires à la prise
de constantes à l'accueil
II.2.2. La Causerie CCC
La causerie est une séance de CCC en vue du
bien-être de la femme enceinte et de son bébé. Elle est la
deuxième étape à franchir selon le programme de la CPN. La
causerie CCC se fait de deux manières : la causerie collective et la
causerie individuelle.
II.2.2.1. La causerie collective
Au sein de la section femme-enfant, la causerie de groupe CCC
est exclusivement réservée à la sage femme. Il s'agit,
pour celle-ci, d'entretenir les femmes enceintes venues pour la CPN sur les
pratiques favorables ou non au bon fonctionnement de la grossesse et
prévenir d'éventuels risques lors de l'accouchement.
Pour mener à bien sa causerie de groupe, la sage femme
a recourt à un guide CCC qui contient une trentaine de modules, une
boîte à images, le zizi en bois, le
44
préservatif, etc. La sage femme entretient toutes les
femmes sur des thèmes portant sur les pratiques sanitaires,
d'hygiène et alimentaire que doivent observer les femmes enceintes pour
maintenir leur santé en bonne état et protéger la
santé de leur bébé. La causerie de groupe dure une
trentaine de minutes et prend toujours fin avec la PTME. Pour les femmes venues
pour leur première consultation, la sage femme les oriente vers les
conseillères pour le test de dépistage du VIH/SIDA. Les autres
femmes vont pour la CPN, où elles bénéficient d'une
causerie individuelle.
II.2.2.2. La causerie individuelle
La causerie individuelle vient en appoint à la
causerie de groupe. Elle est faite par les conseillères ou les sages
femmes en fonction de l'organisation du centre. A ce niveau, les femmes
enceintes venues pour la CPN sont orientées en fonction de deux cas de
figures : celles venues pour la première consultation et celles qui ont
déjà fait plus d'une consultation.
? Premier cas de figure.
Ce premier cas prend en compte les femmes enceintes qui ont
déjà fait plus d'une CPN et le test de dépistage du VIH.
Elles sont directement reçues en consultation par la sage femme.
Celle-ci, à travers un entretien individuel, revient sur les pratiques
à observer pour la bonne progression de la grossesse et indique comment
préparer l'accouchement dans un cadre paisible et sain. Puis, elle
procède à la CPN proprement dite.
? Deuxième cas de figure.
Il s'agit des femmes venues pour la première CPN.
Celles-ci sont entretenues individuellement par la conseillère sur le
SIDA. Le test de dépistage est proposé en vue de définir
le statut sérologique de la femme enceinte. Celles qui acceptent, le
test rapide est fait. Pour celles qui refusent (cas rare, car la
stratégie adoptée est la stratégie opt-out), la
conseillère rappel qu'elles pourront le faire au prochain rendez-vous.
Pour les femmes venues à la troisième consultation, la
conseillère revient sur les comportements à maintenir et ceux
à modifier et refait le test de dépistage pour le
contrôle.
45
Après la causerie, la conseillère procède
au test et invite les femmes enceintes à encourager leur conjoint
à faire le test de dépistage pour le bien-être de la
famille, puis elles vont pour la CPN.
II.3. Le test de dépistage du VIH/SIDA
Le test de dépistage permet de définir le
statut sérologique de la mère. Le caractère du test
évolue en fonction du nombre du test et de l'âge du patient. Pour
le programme de la PTME, deux types de test sont prévus : le test rapide
et le contrôle.
II.3.1. Le test rapide
Il est simple et pratique. Le test rapide est proposé
aux patients pour leur premier test de dépistage du VIH. Dans le cadre
de la PTME, les femmes venues pour leur première CPN font le test rapide
pour déterminer leur statut sérologique. Le personnel en charge
dépend de l'organisation du centre. Ainsi, la sage femme ou la
conseillère reçoit les femmes enceintes après la causerie
de groupe pour un entretien individuel. Elle les renseigne sur le VIH/SIDA et
propose le test de dépistage. Les femmes qui acceptent sont soumises au
test rapide et le résultat est donné systématiquement.
Après le test, la femme enceinte est orientée en fonction du
résultat de son test de dépistage.
Lorsque le test est négatif, la conseillère
encourage la femme enceinte à maintenir les comportements favorables
à la protection contre le virus et encourage la femme enceinte à
inviter son conjoint à faire le test. Lorsque le test est positif, un
prélèvement est fait pour le bilan initial en vue de
déterminer le taux de CD4. La femme est enrôlée pour la
prise en charge. La conseillère programme un rendez-vous et ouvre un
dossier pour la PEC de la femme dépistée. Puis la femme va pour
la CPN.
II.3.2. Le test de contrôle
Le contrôle est nécessaire lorsque le premier
test est positif. Il s'agit, pour le contrôle, de confirmer le
résultat du test antérieur, qui lui, est considéré
comme très sensible. On peut procéder par un test rapide ou par
prélèvement pour
46
l'analyse du sang par les tubes prévus pour l'occasion.
A ce niveau, le résultat peut prendre un peu de temps. Un rendez- vous
est donc fixé pour le bilan initial en vue de déterminer le taux
de CD4 et envisager la mesure à suivre afin de mettre la mère et
son enfant en dehors de tout danger.
1. STAT-PAK ou test rapide 2. Tubes de
prélèvement
Figure 3. Kit pour le test de dépistage du
VIH/SIDA
II.4. La CPN
La Consultation Prénatale (CPN) est
considérée comme une activité primordiale pour la sage
femme. Il s'agit, pour la sage femme, de s'assurer du bon fonctionnement de la
grossesse en vue de prévenir d'éventuels obstacles liés
à la santé de la mère et de l'enfant à venir. La
CPN fait appel à l'implication de la femme enceinte, car elle joue un
rôle important dans le bon fonctionnement de la grossesse. C'est pour
cette raison que la sage femme s'attèle à entretenir les femmes
enceintes avant toute consultation sur les conseils d'usage, vérifie
l'effectivité des examens et de l'échographie, du statut
sérologique, de la prise de la SP et le bon l'usage habituelle et
continuelle de la moustiquaire imprégnée, les pratiques
d'hygiène et le respect des rendez-vous et des vaccins, etc.
La CPN est le moyen privilégié pour
prévenir tout risque probable et permet de définir les mesures
à prendre pour garantir un accouchement en sécurité. Elle
aide également la mère à préparer la venue de son
enfant. La consultation est admise pour les grossesses âgées de
plus de trois mois et demi, soit à partir de la 14e SA
(semaine d'aménorrhée) et elle est renouvelable chaque mois
jusqu'à l'accouchement. La femme enceinte à droit entre quatre et
six (4-6) rendez-vous avant l'accouchement.
47
CHAPITRE II : LE SUIVI EN PTME
I. La prophylaxie du VIH/SIDA en PTME
La prophylaxie du VIH/SIDA consiste à mettre la
personne infectée par le virus sous traitement antirétroviraux
ARV ou AZT (Lamivudine) pour une durée déterminée. Aucun
traitement ne s'est encore avéré efficace contre le VIH. Les ARV
et les AZT s'emblent pouvoir soulager le porteur du virus. Dans le programme de
la PTME, la mère infectée et son enfant sont les cibles
principales de la prophylaxie du VIH. Par ailleurs, le traitement est prescrit
en fonction du taux de lymphocytes CD4 de la personne infectée.
I.1. La prise en charge d'une mère infectée
en PTME
Selon un rapport de l'ONUSIDA (2013), « seules 62%
des femmes enceintes vivantes avec le VIH dans les pays à faible revenu
ont bénéficié d'un traitement ARV en vue de
prévenir de nouvelles infections chez les enfants en 2012
».55
En effet, ce chiffre est encourageant vis-à-vis des
chiffres des années ultérieures. Grâce à la mise
sous traitement des femmes enceintes infectées par le VIH, les risques
de contamination des nouveaux nés ont connu une véritable chute
allant jusqu'à de 5%. Selon le circuit de la PTME, le mode de traitement
est prescrit en fonction du taux de lymphocytes CD4 et la durée du
traitement aussi en dépend.
I.1.1. Taux de lymphocytesCD4 élevé
On parle de taux de lymphocytes élevé lorsque
le taux de CD4 est supérieur ou égal à 350 cellules par
millimètres cube (CD4= 350mm3). Dans un tel cas, la femme enceinte
infectée est éligible au traitement antirétroviral (TARV).
Elle est, par conséquent, mise sous TARV automatiquement sur la
prescription du médecin sans attendre le bilan initial. La durée
du traitement est indéterminée à cause de son fort taux de
CD4.
55ONUSIDA, op.cit.J571/1/F, 2013, p.6.
48
Pendant la période de la grossesse,
généralement à partir de la 28e SA, la femme
enceinte infectée par le VIH/SIDA est mise sous traitement AZT 150
milligrammes, 3TC (Zidovudine) 150 milligrammes et Efavirenz 600 milligrammes
jusqu'au début du travail.
Pendant le travail, elle reçoit une prise unique AZT
300 milligrammes (2 comprimés), la NVP (Nevirapine) 200 milligrammes (1
comprimé) et la 3TC (2 comprimés) en vue de réduire les
risques de contamination. En effet, les risques de contamination
pédiatrique sont plus fréquents pendant l'accouchement.
Après l'accouchement, la mère infectée
continue la prophylaxie avec l'AZT, la 3TC et Efavirenz pendant toute la
période de l'allaitement exclusif. La durée de l'allaitement
dépend de la mère. Il est conseillé d'aller au-delà
des 24 semaines après la naissance de l'enfant. Dès que la
mère décide d'arrêter l'allaitement, elle arrête
aussitôt la prise d'Efavirenz. Puis, elle continue la prise de l'AZT et
la 3TC pendant dix jours.
Après l'arrêt provisoire de la prophylaxie, la
mère fait un contrôle du taux de CD4. Si le taux est
supérieur ou égal à 350 cellules par millimètre
cube, la mère continue la prophylaxie de l'AZT et la 3TC. Elle est
soumise à un prélèvement chaque six mois pour
vérifier son taux de CD4 jusqu'à ce qu'il soit inferieur à
350 cellules millimètre cube. À partir de cet instant, elle est
mise sous TARV à vie.
I.1.2. Taux faible de CD4
On parle de taux faible, lorsque le taux de lymphocytes CD4
est inferieur à 350 cellules par millimètre cube. Lorsque le taux
de CD4 est bas, la personne infectée n'est pas éligible à
un TARV. Cependant, selon le protocole PTME, toute femme enceinte
dépistée positive au VIH/SIDA est mise sous prophylaxie ARV sans
attendre les résultats du bilan initial. C'est la phase B+
En effet, le traitement des mères ayant le taux de CD4
bas réduit à 75% les risques de contamination de leurs enfants.
Ainsi, le traitement précoce peut commencer à partir de la
14e SA ou le plus vite que possible. Le traitement d'une mère
infectée ayant un taux de CD4 bas, est une prophylaxie qui permet de
prévenir la TME et améliore la santé de la mère et
son enfant. Dans le circuit de
49
la PTME, c'est le médecin qui se charge d'enrôler
la femme enceinte dépistée positive au VIH et la met sous
traitement. Le taux de CD4 est déterminé grâce à la
PIMA.
Figure 4. Pima CD4 pour le taux de CD4
I.2. La PTME d'un enfant né d'une mère
infectée
La PTME est le mécanisme le plus efficace qui
contribue à la réduction de risques d'infection du virus de la
mère à son enfant. Lorsqu'une femme enceinte est
dépistée positive au VIH, elle est mise systématiquement
sous TARV quelque soit son taux de CD4 et l'âge de la grossesse. Cette
stratégie permet, non seulement de prévenir la TME, mais aussi de
traiter la mère infectée et son enfant. Pendant la grossesse,
c'est la mère qui subit la prophylaxie. L'enfant né d'une
mère infectée par le virus est mis sous ARV dès sa
naissance.
I.2.1. La prophylaxie de l'enfant à
l'accouchement
Les risques de contamination du VIH de la mère
à son enfant étant élevés pendant le travail,
l'enfant né d'une mère infectée par le VIH reçoit
dès la sixième heure de sa naissance ou, au plus tard dans les
soixante douze heures qui suivent sa naissance, 1,2 millimètre de NVP
sirop. La NVP à la naissance est donnée en prise unique. Elle
permet de réduire les risques de contamination de l'enfant. Après
la NVP à la naissance, l'enfant est provisoirement mis sous
prophylaxie.
I.2.2. Pendant l'allaitement
Après la naissance, l'enfant né d'une
mère infectée par le VIH est nourri à l'allaitement
exclusif. La durée de l'allaitement dépend de la mère. Il
est
50
cependant conseillé d'aller au delà de 24
semaines après la naissance de l'enfant. En vue de mettre l'enfant
à l'abri de toute contamination du virus pendant l'allaitement, l'enfant
reçoit chaque matin à huit heures et le soir à vingt
heures, une dose de 0,6 millilitre d'AZT sirop. Le traitement dure sept jours.
A la fin des sept jours, l'enfant arrête le traitement et est nourrit par
l'allaitement exclusif en attendant la PCR.
I.2.3. La PCR
La PCR (Polymerase Chain Reaction) est une analyse qui permet
de segmenter l'ADN en vue de chercher à repérer un gène
particulier dans un génome entier composé de plusieurs centaines
de millier de gènes.
Pour la PTME, la PCR est le test de dépistage d'un
enfant né d'une mère infectée par le VIH. Elle a lieu six
semaines après la naissance, suite à une semaine de prophylaxie
subie par l'enfant. La PCR consiste à marquer le support d'analyse, du
sang des orteils de l'enfant. Les résultats de l'analyse durent un mois
à cause de l'insuffisance de laboratoires. Quand la PCR est faite, les
mesures à prendre sont dépendantes du statut sérologique
de l'enfant.
Lorsque le test est négatif, l'enfant arrête le
traitement de la NVP et est nourri à l'allaitement exclusif. Quant
à la mère, elle continue sa prophylaxie Lorsque le test est
positif (cas rare si la prophylaxie a été bien respectée
par
la mère), l'enfant est mis sous prophylaxie ARV.
Figure 5. KIT pour la PCR d'un enfant né d'une
mère VVIH
51
I.3. La politique de distribution des ARV
La politique de distribution des ARV dans les centres SSG
vise à couvrir le maximum de centres exerçant en PTME en vue de
fournir les ARV au moment opportun aux mères VVIII. Pour ce fait, le
problème d'accessibilité s'avère une inquiétude
majeure. Selon les nouvelles recommandations de l'OMS, toutes les femmes
enceintes infectées par le virus doivent avoir accès aux
soins.
Pour rester dans cette dynamique, les femmes enceintes
infectées par le VIII bénéficient des ARV chaque mois. A
chaque rendez-vous, le médecin ou la conseillère les entretient
individuellement. Les causeries portent sur leur état de santé,
leur rapport avec leur milieu de vie et le respect des prescriptions concernant
la prise des ARV. Après l'entretien, la conseillère ou le
médecin prend le poids des femmes enceintes VVIII et leur fournit la
dose d'ARV pour le mois. Un rendez-vous est fixé à la fin de
chaque causerie. Cependant, les femmes enceintes infectées peuvent se
rendre à tout moment au centre de santé si elles suspectent un
mal quelconque.
II. Le mécanisme de communication en PTME
La PTME est un programme qui vise un changement de
comportement de ses acteurs dans le but de réduire au maximum le taux de
contamination de la mère à l'enfant, garantir une survie de
celle-ci et mettre son enfant à l'abri de tout danger. La communication
s'avère un outil indispensable dans la réalisation d'un tel
projet.
Pour mener à bien le programme de la PTME, une
organisation est mise en place. Elle permet de maintenir le contact avec les
mères VVIII.
II.1. Le suivi des mères infectées par le
VIH/SIDA
Selon les nouvelles recommandations de l'OMS, «
lorsqu'une femme enceinte est dépistée positive au VIH/SIDA, elle
est automatiquement mise sous TARV quelque soit son taux de CD4
»56. C'est la phase B+. Ainsi, la prise en
56OMS, Nouvelles recommandations,
http://www.who.int/hiv
.consulté le 11/02/2014 à 13hr 30
52
charge précoce d'une femme enceinte VVIH rentre dans le
cadre d'un programme de suivi qui part de la grossesse jusqu'à ce que
l'enfant sorte du programme de la PTME. La prise en charge (PEC) et le suivi de
la mère infectée permettent de suivre son taux de CD4,
l'évolution de sa santé, son approvisionnement en ARV et surtout
le respect des rendez-vous de consultations et de CPN. Il s'agit, pour le
médecin ou la conseillère, de veiller à la prise effective
des ARV et le suivi du traitement. A chaque rendez-vous, le médecin ou
la conseillère l'entretient sur son état de santé et fixe
toujours un autre rendez-vous.
Dans le programme de suivi, la femme enceinte infectée
par le VIH doit se rendre, une fois par mois, au centre de santé pour sa
consultation et le contrôle de son taux de CD4. A chaque rendez-vous, le
médecin ou la conseillère l'entretient sur son état de
santé et l'évolution de la grossesse avant de fixer un autre
rendezvous.
Dans un souci de renforcer les liens avec les mères
VVIH et mieux parfaire la collaboration, des visites à domiciles (VAD)
sont organisées chez elles avec leur accord. Ces visites permettent au
corps médical de s'imprégner des réalités de vie
des mères infectées, en vue de les aider à mieux surmonter
les épreuves. Par ailleurs, lorsqu'une femme enceinte VVIH manque son
rendez-vous, la conseillère ou le médecin entre en contact avec
elle pour avoir des explications. Le maintien du contact étant important
dans le suivi en PTME, le personnel de santé renforce les rendez-vous
d'entretien et les VAD par le groupe de soutien.
II.2. Le groupe de soutien en PTME
Le groupe de soutien est une politique de communication mise
en place afin de rapprocher les mères VVIH les unes des autres et de
maintenir le contact avec les structures de santé. Le groupe de soutien
réunit les femmes dépistées positives au VIH/SIDA par la
PTME une fois chaque mois. Ainsi, à chaque rencontre du groupe de
soutien, les femmes échangent leur expérience de vie dans leur
environnement avec le virus. Il s'agit, pour les participantes, d'exprimer
leurs craintes, les difficultés qu'elles rencontrent et les moyens
utilisés pour y remédier. Cet échange d'expérience
permet aux unes et aux autres de surmonter leur crainte,
53
leur peur, leur stress, d'accepter leur statut
sérologique et d'entretenir leur santé. Le groupe de soutien est
dirigé par la conseillère sous les directives du médecin.
Aussi, pour motiver les mères VVIH à s'intéresser à
ce groupe, des mesures d'accompagnement sont mises en oeuvre.
II.3. Les mesures d'accompagnement en PTME
Dans le souci de motiver les mères VVIH à mieux
prendre leur vie en charge, des mesures d'accompagnement sont mises en oeuvre
par le programme de la PTME.
Concernant le groupe de soutien, à chaque rencontre,
chacune des femmes VVIH bénéficie de vivres, de non vivre et une
prime de transport. Quant à la CPN, les femmes enceintes
dépistées positives au VIH/SIDA reçoivent à chaque
consultation, des vivres et des non vivres. Il en est de même pour
l'accouchement.
Notons également que, pour amener les mères
VVIH à être autonome, des ONG locales initient des projets
d'activités génératrices de revenus (AGR).
Toutes ces mesures sont mises en oeuvre afin d'amener les
femmes enceintes VVIH et les mères infectées par le virus
à accepter leur statut sérologique et à entretenir leur
santé. Il s'agit, pour ces initiatives, de maintenir ces femmes en vie
et garantir une vie saine pour leurs enfants.
54
DEUXIÈME PARTIE
55
INTRODUCTION
La deuxième partie de notre travail porte sur les
données recueillies et les analyses de ces données. Nous avons
identifié d'abord, les facteurs liés à la
problématique. Ensuite, nous avons fait une analyse des données
recueillies. Et enfin, nous les avons interprétés afin de mieux
comprendre les raisons qui expliquent les comportements observés lors de
notre étude. Notons que notre analyse tient compte de la théorie
du changement social et celle des IEC en vue de mieux comprendre les raisons
des comportements d'acteurs de notre étude. À travers
l'étude des comportements des populations cibles, nous proposerons, par
la suite, une maquette IEC en vue de remédier aux comportements
jugés défavorables à la prévention de la TME au
sein des centres de santé prénatale. Il est à noter que
dans cette partie, les données ont été analysées
par le logiciel Microsoft 2007.
CHAPITRE I : LE SYSTÈME SANITAIRE DE LA
PTME
Depuis 2009, la Côte D'Ivoire a réalisé
d'énormes progrès dans la prévention de la TME du
VIH/SIDA. En effet, la politique de prévention de la transmission
pédiatrique mise en oeuvre par les autorités politiques,
administratives et sanitaires a consisté à étendre les
prestations en PTME à tous les centres de santé prénatale
du pays. Par cet acte, le pays a réaffirmé son engagement
à réaliser les OMD, notamment dans le domaine de la transmission
verticale en signant la Déclaration de 2011.
À travers à son Plan Stratégique
National 2011- 2015 de lutte contre le VIH/SIDA, l'État envisage mettre
le pays sur une relance économique. Il s'agit, pour ce programme,
d'envisager le développement durable et la croissance au lendemain de la
crise poste électorale qu'a connu notre pays.
Grâce à cet engagement des autorités dans
la riposte au taux élevé de la TME, presque « toutes les
20 régions sanitaires et les 79 districts sanitaires offraient des
services en PTME. Ce sont donc 633 parmi les 1 283 sites de CPN qui offrent des
services en PTME et 89410 sites de PEC qui étaient ouverts aux
56
populations en2011 »57. Par ailleurs,
nombreux sont les facteurs qui sont liés à la réalisation
des objectifs visés dans le domaine de la TME dans les centres de
santé prénatale par les autorités politiques,
administratives et sanitaires.
I. Organisation du système sanitaire en PTME
Le système sanitaire, en matière de la PTME,
est composé de différents services. Bien qu'autonomes, ces
services interagissent et visent des objectifs similaires. Les cibles et les
méthodes utilisées sont identiques pour la plupart des
programmes. Cependant, la structuration au sein des centres diffère d'un
centre à un autre en fonction du personnel disponible. Nous
présentons le système sanitaire en PTME à deux niveaux :
au niveau interne et au niveau externe.
I. 1. Au niveau interne
Le fonctionnement des centres de santé
prénatale joue un rôle important dans l'application des programmes
de prévention de la transmission verticale. Au niveau interne des
centres de santé prénatale, deux facteurs sont à prendre
en compte : la structuration du système et la repartions des
tâches.
I.1.1. La structuration des centres de santé
prénatale
Suite à l'insertion de la PTME dans les centres de
santé prénatale, les activités au sein de ces centres ont
subi une légère modification. En dehors de la CPN, la PTME a
engendré la mise sur pied de la CCC collective et individuelle, le
dépistage volontaire du VIH/SIDA et la prise en charge des femmes
enceintes VVIH ainsi que leurs enfants.
Avec l'arrivée de ces nouvelles activités, les
centres de santé prénatal ont été
séparés en deux services : la section dispensaire et la section
femme enfant.
57Conseil National de Lutte contre le SIDA,
Rapport National GARP Côte D'Ivoire, Abidjan, Mars 2012, p.25
57
I.1.1.1. La section dispensaire
La section dispensaire offre des prestations à toutes
les catégories de la population. Il appartient à la section
dispensaire de répondre aux soins de première
nécessité des populations, notamment les pansements, le test et
traitement du paludisme, la vaccination, le traitement de la fièvre, la
vaccination contre la poliomyélite et bien d'autres services. Les
patients sont traités et regagnent leurs domiciles après le
traitement. L'hospitalisation n'est nécessaire que si le cas du patient
en nécessite. Lorsque le mal du patient est d'une grande envergure, il
est orienté au CHU pour des soins intenses. La section dispensaire
abrite des infirmier(e)s et des AS.
I.1.1.2. La section femme - enfant
La section femme - enfant est exclusivement chargée de
la santé de la femme enceinte et de son enfant, la femme en âge de
procréer, ainsi que la nourrice et son bébé. Il s'agit,
pour le personnel, de cette section, de veiller au bon déroulement de la
grossesse, de garantir un accouchement sans risque et de faire le suivi de la
santé de la mère et son bébé durant la
période post natale. Il s'agit, pour cette section, de faire le test de
grossesse, l'éducation au planning familial, la CPN, l'éducation
à l'hygiène corporelle et l'adoption des pratiques favorables
à la santé de la mère et de son enfant. La section femme -
enfant veille aussi au respect des rendez- vous et différents vaccins
nécessaires pour la santé de la mère et de son
bébé. Cette section est gérée par les sages femmes
et les aides soignant(e)s.
I.1.1.3. Les services rattachés
En plus de la section dispensaire et femme - enfant, les
centres de santé prénatales offrent des services en conseil de
dépistage de la tuberculose (CDT) et le conseil de dépistage
volontaire du VIH/SIDA (CDV). Concernant le CDV, il est à
préciser que ce service intervient au sein du dispensaire et de la
section femme - enfant dans le sens de la sensibilisation au test de
dépistage du VIH/SIDA et la prise en charge des cas infectés par
le VIH.
58
Notons aussi que dans la politique de proximité, les
centres de santé prénatale disposent d'une pharmacie. Celle-ci
permet de faciliter l'accès aux médicaments nécessaires
pour le traitement des patients. Cependant, sa capacité à couvrir
tous les besoins des patients reste faible.
En ce qui concerne les salles de consultation,
d'hospitalisation et d'accouchement pour la section femme-enfant, elles sont
équipées de lits individuels. Bien que la structure interne des
centres de santé prénatale ait des points de ressemblance en
commun, elle diffère parfois d'un centre à un autre. Cette
distinction est souvent due à l'exploitation de l'espace du centre de
santé.
I.1.2. La répartition des tâches dans le
programme de le PTME
La responsabilité du personnel médical et
paramédical de la section femme - enfant impacte
énormément le programme de la PTME. Pour garantir un service de
qualité et contribuer à la réalisation des objectifs de la
prévention de la TME, les responsabilités du programme sont
reparties en fonction de la qualification et la disponibilité du
personnel.
I.1.2.1. Le médecin chef
Au sein du centre de santé, le médecin chef est
le premier responsable du centre. Dans le programme de la PTME, il coordonne
les activités et se charge de définir le type de traitement que
doit subir les femmes enceintes VVIH et la prophylaxie d'un enfant né
d'une mère infectée par le VIH/SIDA. Ainsi, il gère la PEC
et veille au bon déroulement de ce programme. Le médecin chef
prend une part active aux rencontres du groupe de soutien des PVVIH. C'est
d'ailleurs lui qui en est l'animateur principal.
I.1.2.2. Les sages femmes
Les sages femmes, avec à leur tête la sage femme
major, s'occupent de la CPN. Cependant, chaque matin avant la consultation, une
sage- femme dirige la causerie de groupe avec les femmes enceintes venues pour
leur rendez-vous. Après la CCC collective, les sages femmes
reçoivent les femmes enceintes
59
individuellement pour la CPN. Elles sont par conséquent
les premières responsables chargées du suivi de la grossesse, de
l'accouchement et l'allaitement du bébé. Elles s'occupent de la
santé de la mère et de son bébé. Elles
interviennent également pour le planning familial.
I.1.2.3. Les aides soignantes
Les aides soignantes (A.S) ont une fonction limitée
dans le programme de la PTME. Elles assistent les sages- femmes en salle
d'accouchement et à la CPN. L'activité principale des AS dans le
programme de la PTME est la prise de constantes des femmes enceintes venues
pour la consultation. En plus de la prise de constantes, elles font le test de
grossesse. À cause de leur formation professionnelle quelquefois
limitée, leur connaissance en PTME est superficielle. Cela fait d'elles
des actrices secondaires en matière de PTME.
I.1.2.4. Les conseillères communautaires
Les conseillères communautaires ou animatrices
communautaires sont issues des ONG locales qui oeuvrent dans le sens de la
PTME. Leur fonction dans ledit programme au sein des centres de santé
prénatal est d'ordre capital. En effet, elles font la CCC individuelle
des femmes enceintes en vue de l'acceptation du test de dépistage. Elles
s'occupent de faire le test de dépistage des femmes enceintes venues
à la première CPN et donnent le résultat. Lorsque le
résultat est positif, elles montent le dossier de la PEC avec l'accord
du médecin. Elles interviennent à l'accouchement des femmes
infectées par le VIH/SIDA. Les conseillères communautaires aident
le médecin pour le conseil, la prise en charge, le soutien des femmes
enceintes et les mères VVIH et la distribution des ARV. En plus de
s'occuper de ces femmes infectées au centre de santé, elles
organisent les visites à domiciles des mères infectées par
le virus en vue de maintenir le contact avec elles. Elles encouragent ces
mères à inviter leur conjoint à faire le test de
dépistage. Cependant, seul 10% des hommes sont favorables au test de
dépistage. Notons que ce sont les animatrices communautaires qui
interviennent dans les
60
conflits de foyers affectés par le VITT/SIDA en vue de
préserver la santé de la famille.
En ce qui concerne la prise en charge de l'enfant né
d'une mère infectée, les conseillères communautaires font
la PCR et elles assistent le médecin au sein du groupe de soutien. Leur
cahier de charge au sein du centre de santé prénatal connait
souvent des modifications à cause du nombre insuffisant du RTTS et du
désintéressement de ceux-ci à la PTME
I.2. Au niveau externe
En dehors des centres de santé prénatale, le
programme élargi de la PTME est investi par divers facteurs. Il s'agit
des facteurs indépendants du système sanitaire, mais qui ont un
impact sur le programme. Ce sont entre autres, le problème
d'accessibilité des centres de santé, la disponibilité du
personnel de santé et l'équipement des centres de
santé.
I.2.1. L'accessibilité des centres de
santé
La question de l'accessibilité des centres de
santé en Côte d'Ivoire est conditionnée par divers raisons.
Par ailleurs, il se pose le problème d'efficacité et de dynamisme
du système sanitaire dans le domaine de la prévention de la TME
du VITT/SIDA. Le taux de fréquentation des centres de santé par
les femmes enceintes est fonction de leur disponibilité, des conditions
d'accessibilité et de leur fonctionnement.
I.2.1.1. La question d'accessibilité des centres de
santé
Selon les orientations des OMD dans la riposte du VITT/SIDA,
notamment dans la prévention de la TME, l'insertion de la PTME dans les
SSG visait à rendre plus accessible ce programme à toutes les
femmes en âge de procréer. Il s'agissait, pour ce programme,
d'encourager toutes les femmes en âges de procréer à
s'approprier ce programme en vue d'une riposte à la transmission
verticale. Cependant, le problème d'accessibilité des centres de
santé en Côte D'Ivoire demeure une préoccupation pour le
programme de la PTME. On enregistre une
61
faible couverture en infrastructures sur le territoire
national. « En 2000, on dénombrait un Établissement
Sanitaire de Premier Contact (ESPC) pour 12822 habitants, une maternité
pour 14000 femmes en âge de procréer et un lit d'hôpital
pour 2890 habitants ».58 Aussi, la population
fréquente de moins en moins les services de santé publics. Selon
un rapport du Ministère d'État, Ministère du Plan et du
Développement, « seul 21% de la population ivoirienne
fréquentait les centres de santé en 2000
»59.
Cette attitude des populations face aux centres de
santé est fonction de la distance qu'elles parcourent pour
accéder à un centre de santé pour des soins. En effet,
« 44% de la population se situe à 5 kilomètres d'un
centre de santé, 27% se situe entre 5 et 15 kilomètres et 29% est
situé au-delà de 15 kilomètres ».60
Le facteur de la distance est renforcé par le niveau de vie très
faible des populations. La population est à majorité pauvre. En
2008, « 54% des populations pauvres se rendaient à pied dans
les centres de santé pour des soins, tandis que 12% n'y avaient pas
accès ».61
I.2.1.2. La question des ressources humaines sanitaires
(RHS)
Les ressources humaines sanitaires (RETS) des centres de
santé sont confrontées à d'énormes
difficultés suite à la crise militaro- politique de 2002. En
effet, la crise a provoqué le déplacement accru des RHS de
l'intérieur du pays vers le sud du pays. Ainsi, les grandes villes,
notamment « Abidjan et ses environs ont enregistré plus de 60%
des RHS en 2008 ».62Cette disparité dans la
distribution des RETS a engendré de nos jours, un problème de
disponibilité du personnel et d'efficacité des services de
santé dans les centres de santé de l'intérieur du pays.
Les programmes au sein des centres de santé, précisément
la PTME fonctionne au
58Ministère de la santé et de
l'hygiène publique, Plan stratégique de développement
des ressources humaines du secteur de la sante en Côte d'Ivoire
2009-2013, Abidjan, septembre 2008 ; p.18. 59Ministère
d'État, Ministère du Plan et du Développement,
Document de Stratégie de Réduction de la pauvreté
2009-2013, Version provisoire, Abidjan, Novembre, 2008, p.60.
60Ministère d'État, Ministère du
Plan et du Développement, opt. cit. Abidjan, 2008, p.61.
61Idem, opt. Cit, 2008,.p.60.
62Ministère de la santé et de
l'hygiène publique, opt.cit, Abidjan, septembre 2008, p.4.
62
ralenti à cause d'un déficit du personnel. Selon
la Direction des RHS, en 2007, on dénombrait dans les SSG, «
3614 médecins dont 2824 dans le secteur public, soit un
médecin pour 5695 habitants ; 2690 sages femmes dont 2506 dans le
public, soit une sage femme pour 3717 femmes en âge de procréer et
591 AS ».63 Cet effectif des prestataires de santé
dans les SSG met en péril le bon fonctionnement des programmes
poursuivis par ces centres. En outre, l'insuffisance numérique des RHS
est une préoccupation plus qu'urgente, en ce sens que le programme de la
PTME mobilise un grand nombre de personnes. Par conséquent, la
disparité et l'insuffisance des RHS dans les SSG fragilisent la
prévention de la transmission verticale à travers le
dépistage des femmes enceintes et la prise en charge des mères
infectées par le VIH/SIDA.
En plus de l'insuffisance numérique des prestataires
de santé dans les centres de santé prénatale, il se pose
le souci de la qualité de prestation du personnel médical et
paramédical, de la gestion et du suivi des RHS. Etant donné que
la PTME est une succession d'activités, les acteurs intervenant dans la
prévention de la TME doivent obligatoirement s `y engager, afin de
motiver et faire accepter les comportements voulus par la PTME.
I.2.2. La politique de distribution
La question de distribution dans le programme de la PTME pose
le problème de disponibilité et d'accessibilité aux ARV
dans les centres de santé et les pharmacies adéquates. Or, la
distribution des ARV sur tout le territoire national est à la charge des
services de distribution de produits pharmaceutiques. Toutefois, les services
de distribution des produits pharmaceutiques sont confrontés à
des difficultés, qui les empêchent de desservir toutes les
structures sanitaires à temps et en quantité.
63Ministère d'Etat, Ministère du Plan
et du Développement, opt. Cit., 2008, p.61
63
I.2.2.1. Le disfonctionnement dans la distribution des
ARV
« En 2007, la Côte D'Ivoire disposait de 653
officines de pharmacies et 21 laboratoires de production de produits
pharmaceutiques ».64 Cet état des lieux montre une
insuffisance de structures et de logistiques de distribution des produits de
pharmacie dans les centres de santé et les pharmacies. Ainsi se
pose-t-il, le problème de couverture du territoire en produit
pharmaceutiques. Les ARV nécessaires pour la prévention de la TME
ne sont pas épargnés. On connaît ainsi des situations de
rupture de stock au sein des centres de santé. Par conséquent, le
nombre de femmes enceintes VIH mises sous ARV grâce à la PTME est
faible. On pouvait estimer le taux de femmes infectées
bénéficiaires des ARV à 17,2% en 2007. Ce faible
taux est dû au fait que les centres de santé prénatale et
les pharmacies ont un stock limité en ARV. Aussi, la distribution des
ARV n'est pas régulière. Par conséquent, la santé
des mères infectées et celle de leurs enfants est mise en cause.
En effet, la rupture des ARV entrave le suivi correct du traitement des femmes
enceintes vivants avec le VIH/SIDA en mettant en danger la santé de la
mère et son enfant.
I.2.2.2. La question du financement et de partenariat
La question du financement des centres de santé en
Côte D'Ivoire est du ressors de l'État aussi bien que le secteur
privé et les organismes internationaux. Le domaine de la santé
nécessite des fonds considérables pour son bon fonctionnement. Au
niveau de la prévention du VIH/SIDA, la demande est encore plus
consistante. Ainsi, la contribution de l'État est limitée. Il
s'agit, pour l'État, de financer le fonctionnement du système
sanitaire. Partant de ce fait, l'État prend en compte la satisfaction
des besoins de formation et salariaux du personnel de santé. La
contribution financière de l'État dans les programmes sanitaires,
notamment dans les campagnes de prévention du virus est faible et
insuffisante. Par conséquent, beaucoup de besoin restent non satisfaits.
Ainsi se justifie l'importance des partenariats.
64Idem, p. 59.
64
En effet, dans la mise en place des programmes de
prévention du VIH/SIDA, précisément en matière de
la TME, l'État bénéficie de l'aide financière des
organismes internationaux tel que l'OMS, l'USAID, l'UNICEF, l'ONUSIDA, le Plan
d'Urgence du Président des États Unis contre le SIDA (PEPFAR), le
Fonds Européen pour le Développement (FNUAP), le Programme des
Nations Unis pour le Développement (PNUD) etc. La diplomatie, à
travers les coopérations américaines, belges, japonaises, ne
reste pas en marge de cette mobilisation contre la transmission verticale du
VIH/SIDA. En effet, ces différentes structures contribuent à la
construction des infrastructures sanitaires, à l'équipement et
à la fourniture de la logistique en matière de la
prévention de la transmission pédiatrique d'une part, elles
financent les projets de prévention de la TME élaborés par
les ONG locales d'autre part.
Bien que l'apport des ONG locales et internationales
contribue énormément dans la lutte contre le VIH/SIDA,
précisément dans la prévention de la transmission
verticale, l'aide financière reste encore faible, car les efforts
à mener pour atteindre les OMD sont énormes.
II. Étude des pratiques sanitaires en PTME
Dans le cadre de la collecte de nos données, nous
avons procédé à une observation et à un
questionnement du personnel de santé qui intervient dans la PTME. Pour
chaque site étudié, nous avons, d'abord, assisté les AS
lors de la prise de constantes, les sages femmes à la CCC collective et
les conseillères à la CCC individuelle.
À la suite de l'observation, nous avons
procédé à une interview dirigée du médecin,
de la sage femme, de l'AS, de la conseillère communautaire et dix femmes
enceintes venues pour la CPN. Au sortir de la collecte de données, nous
notons que divers facteurs liés aux pratiques du personnel de
santé ont un impact sur le programme de la PTME. Ces facteurs se situent
à un niveau interne et externe du cadre sanitaire de la PTME.
65
II.1. Au niveau interne
Au sein des centres de santé prénatale
étudiés, la collecte de données a permis de
révéler deux facteurs essentiels qui influencent le programme de
la PTME. Notre attention a été retenue par le faible degré
d'intérêt qu'accorde le personnel de santé à la PTME
et le cadre où se tient la CCC collective.
II.1.1. Les facteurs professionnels
L'admission de la PTME au sein des centres de santé
mobilise le concours des médecins, des sages femmes, des AS, des femmes
en âge de procréer et les autorités qui interviennent dans
le cadre de la prévention de la TME du VIH/SIDA. Par ailleurs, le
personnel de santé a été la population mère de
notre étude. Ainsi, nous notons une faille quant à la
qualité de la formation du personnel de santé en matière
de la PTME. En effet, la formation initiale du personnel en SSG est
assurée par différentes structures sous la coupole de
différents ministères.
Les UFR des Sciences Médicales des Universités
Félix Houphouët- Boigny et Alassane Ouattara forment les
médecins sous la tutelle du Ministère de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique. L'Institut National de
Formation des Agents de Santé (INFAS) se charge de la formation des
infirmiers et des femmes sages grâce au Ministère de la
Santé et de Lutte contre le Sida. En ce qui concerne les AS, elles sont
issues des établissements de formation sanitaires mis sous la
responsabilité du Ministère d'État, Ministère de
l'Emploi, des Affaires Sociales et de Formation Professionnelle. Par ailleurs,
parmi le personnel sanitaire interrogé, sur trois médecins, un
seul affirme avoir étudié la PTME en séminaire pendant sa
formation. Pour les sept sages femmes, cinq d'entre elles disent avoir
étudié la PTME étant en service. Quant aux sept AS, elles
disent ne pas être outillés sur la question de la PTME. En bref,
il en ressort que les établissements de formations sanitaires ne
comportent pas en leurs sein de modules portant sur la question de la PTME. Le
personnel sanitaire en PTME en l'occurrence, les sages femmes et les AS
étudient la PTME pendant qu'elles sont en service ou en stage pour
certaines.
66
Aussi, les sages femmes et les AS interrogées affirment
intervenir pleinement dans le programme de la PTME par l'animation de la CCC et
la réalisation du test de dépistage sans une maitrise parfaite
des outils d'animation de groupe et de causerie individuelle.
Quant aux conseillères communautaires, elles sont
issues des ONG locales et ont suivi des formations en matière du
VIH/SIDA, plus précisément en matière de la
prévention de la TME, de la CCC individuelle et collective, de la
proposition et la réalisation du test de dépistage du VIH/SIDA et
la PEC. Pourtant leur nombre au sein des SSG est minimisé et leur
intervention dans le programme de la PTME se limite à la CCC
individuelle, la réalisation du test de dépistage le la PEC.
67%
0% MEDECINS AYANT
ETUDIES LA PTME
33%
AIDES SOIGNANTES AYANT ETUDIEES LA PTME
SAGE FEMME AYANT ETUDIEES LA PTME
Figure 6 : Pourcentage des prestataires de
santé formés en PTME (nos sources)
II.1.2. Le cadre IEC/CCC de la PTME au sein des SSG
À travers le programme de la PTME, la CCC vise
à motiver et à convaincre les femmes en âge de
procréer et les femmes enceintes déjà infectées ou
non par le VIH/SIDA à adopter des comportements sains vis-à-vis
de la transmission périnatale. Ainsi, dans le cadre d'emmener les femmes
enceintes venues à la CPN à faire le test et à adopter ou
maintenir des comportements favorables à la prévention de la
transmission verticale et assurer le bon déroulement de la grossesse,
les SSG organisent une séance CCC collective avant chaque CPN.
67
Dans les centres étudiés, seules les sages
femmes animent la causerie collective. Les femmes enceintes venues pour la
consultation sont reçues après la prise de constantes dans le
hall de la section femme - enfant. Elles sont ensuite entretenues durant une
trentaine de minutes par la sage femme sur les pratiques à observer pour
assurer une bonne progression de la grossesse et garantir un accouchement
à moindre risque. Plusieurs modules sont abordés à la fois
et portent sur les règles d'hygiène, le bienfait des examens de
sang et échographique, le suivi des rendez-vous et la préparation
de l'accouchement. Toute causerie prend fin par la PTME. Les supports
utilisés sont des boites à images, le " zizi", le
préservatif masculin et féminin.
Lors de la CPN, les femmes sont installées tout le
long d'un banc dans le hall de la section femme-enfant, et la sage-femme se
tient debout en face d'elles pour l'animation. L'espace de la causerie est donc
exposé et ne se différencie pas de celui réservé
aux autres patients qui attendent pour d'autres consultations. Durant la
causerie, les femmes enceintes réagissent très peu à la
causerie. Cette retenue des femmes est due à un problème de
langue et de niveau d'instruction causant ainsi, un blocage de
compréhension entre la sage femme et les femmes qui assistent à
la CCC. Les problèmes recensés lors de l'entretient sont le
retard des femmes enceintes, la non maîtrise de la langue locale (le
baoulé et le malinké) par les sages femmes, le niveau
d'instruction des femmes enceintes et l'influence du cadre de la causerie.
II.2. Au niveau externe
En dehors du système sanitaire, nous avons noté
certains facteurs qui mettent en cause le programme de la PTME.
Ce sont entre autres, les facteurs politiques et les facteurs
socioculturels.
II.2.1. Les facteurs politiques
Depuis le début de l'année 2000, l'État
de Côte D'Ivoire s'est engagé dans la prévention de la TME
du VIH/SIDA à travers un programme pilote au sein du centre de
santé maternel de Yopougon-Attié. Les résultats
satisfaisants de ce
68
programme pilote a encouragé les autorités
politiques et sanitaires à étendre le programme à tous les
SSG de l'intérieur du pays.
Cependant, cette volonté politique s'est
avérée insuffisante à cause du manque d'infrastructures et
de structures inadéquats. La situation critique des infrastructures
sanitaires qui existaient déjà, ne s'est pas
améliorée. La structure interne des SSG qui devait connaitre un
changement avec l'insertion de la PTME est restée intacte. L'accueil des
femmes enceintes, la prise de constantes et la CCC collective ont lieu dans le
hall de la section femme-enfant.
En plus du problème des infrastructures, se pose la
question de disponibilité et la répartition inégale du
personnel en SSG. Cette situation condamne les sages femmes à animer la
causerie collective, à intervenir au conseil individuel, à
réaliser le test de dépistage du VIH/SIDA et à faire la
CPN. Elles voient ainsi leur cahier de charge renforcé. L'aide des ONG
locales s'avère ainsi indispensable.
En effet, les ONG locales, notamment, Bouaké
Éveil affecte dans les SSG des conseillères communautaires
spécialisées en IEC/CCC, en PEC et en PTME. Celles-ci assurent la
CCC individuelle, le test de dépistage des femmes enceintes et la PEC
des femmes enceintes dépistées positives au VIH/SIDA. Aussi, pour
prévenir les cas de perdus de vues, les conseillères
communautaires organisent des visites à domiciles et réunissent
toutes les femmes positives au VIH/SIDA une fois le mois.
II.2.2. Les facteurs socioculturels
Le personnel de santé intervenant à la CPN
connaît souvent des barrières de société.
L'acceptation du test de dépistage du VIH/SIDA qui est une étape
importante pour le suivi de la grossesse n'est pas chose aisée. Compte
tenu de la féminisation de la prévalence, les femmes subissent la
domination des conjoints au sein de leur foyer. Ainsi, elles acceptent
difficilement le test de dépistage du VIH/SIDA. De même,
lorsqu'elles finissent par accepter le test (pour certaines par
conformité ou par contrainte), elles n'acceptent pas toutes leur
résultat, surtout lorsqu'il est positif. Bien qu'elles soient
informées du bienfait du statut sérologique pour leur
santé ainsi que celle de l'enfant, elles tardent à accepter
leur
69
résultat. Aussi, préfèrent-elles garder
le silence autour du résultat et n'en parlent pas avec leur conjoint par
peur de perdre leur foyer ou être la risée de la
société. Lorsqu'elles sont mises sous traitement, elles se
cachent pour la prise des médicaments. Cette domination du conjoint et
la peur de perdre leur foyer poussent les femmes enceintes à conserver
le silence et à vivre «une vie cachée". En outre, les hommes
ne s'impliquent pas dans la PTME. Leur apport se limite à faciliter
l'accès des femmes enceintes la CPN. Sur les quarante femmes
interrogées lors de notre étude, seuls dix d'entre elles
affirment avoir la possibilité de discuter de la question de la PTME
avec leur conjoint, trois affirment avoir leur conjoint disponible pour les
accompagner à leur rendez-vous.
En ce qui concerne leur participation à la CCC
collective, quinze des quarante femmes enceintes affirment ressentir une
gêne à la causerie, treize d'entre elles affirment avoir des
informations sur la question de la PTME et quinze d'entre elles disent ne pas
prêter attention à la causerie. Le niveau d'instruction fait
défaut. Les femmes sont pour la plupart des femmes ayant un niveau
d'instruction très bas. Aussi, la situation financière oblige
certaines d'entre elles à ne pas respecter les différents examens
et à souvent avoir recours à la médecine traditionnelle.
Seules quinze sur les quarante femmes interrogées affirment avoir fait,
au moins, l'un des examens recommandés par faute de moyen financier.
19%
22% INTERESSEES PAR LA CCC
22%
37%
ACCEPTE LE TEST
PAS INTERESSEES PAR LA CCC
INFORMEES DE LA PTME
Figure 7 : Attitude des femmes enceintes face à la
CCC (nos sources)
70
CHAPITRE II. POLITIQUE DE COMMUNICATION POURLA
PRÉVENTION DE LA TME DU VIH/SIDA
Cette partie du travail est consacrée à
l'analyse et à l'interprétation des données recueillies.
Pour faire notre analyse, nous avons fait un tri des données en fonction
des thèmes et des modes d'action afin d'en faire une
interprétation dans le but de mieux comprendre les comportements
observés. En outre, les analyses et interprétations se sont
faites en fonction de notre problématique.
I. Interprétation des données
Après avoir mis nos données en relation avec
notre problématique, les similitudes qui en ressortent nous ont permis
de classer nos données en fonction des thèmes et des liens
qu'elles ont entre elles. Ainsi, notre interprétation des données
triées porte sur les facteurs de la PTME liés à la
pratique du personnel de santé au sein des SSG.
I.1. Les facteurs professionnels
Notre étude a été menée dans
quatre centres de santé de la ville de Bouaké. Elle a pris en
compte au plan du personnel médical et paramédical, vingt deux
personnes dont trois médecins, sept sages femmes, sept AS et cinq
conseillères communautaires. Les tris des données recueillies
auprès de cette population médicale nous a permis de classer les
données selon deux thèmes : l'inadéquation de la formation
du personnel de santé en matière de PTME et le besoin de
recyclage.
I.1.1. Inadéquation de la formation du personnel de
santé en matière de la PTME
Selon les données recueillies auprès du
personnel de santé en matière de la SSG, la qualité de
prestation du personnel de santé est fonction de la formation initiale.
En effet, les structures de formation du personnel de santé intervenant
en PTME ne subi pas de formation type en matière de la PTME lors des
études. En
71
outre, les médecins issus des UFR - SM d'Abidjan et de
Bouaké étudient la médecine dans son ensemble. La question
de la PTME ne fait donc pas objet de module de formation pour ce
département. Cependant, des séminaires et des travaux de groupes
en font souvent cas de figure. En ce qui concerne les infirmiers et les sages
femmes formés par l'INFAS, la question de la prévention de la
transmission verticale ne figure pas dans leur programme de formation initiale.
Il en est de même pour les AS. Cette absence d'unité de
connaissance explique le manque d'engagement des prestataires de santé
et le manque de maîtrise des techniques IEC/CCC pratiquées
à la CPN. Leur besoin en formation prend le dessus sur leur
qualité de prestation. La question de recyclage se fait sentir.
2,5
MEDECINS AYANT SAGE FEMME AYANT AIDES SOIGNANTES ETUDIES LA
PTME ETUDIEES LA PTME AYANT ETUDIEES LA
PTME
Figure 8 : Graphique du taux de formation des
prestataires de santé en PTME/CCC (nos sources)
I.1.2. Actualisation des connaissances
La qualité de prestation du personnel de santé
en matière de la PTME pose le problème du recyclage. Bien que les
médecins des centres de santé étudiés affirment
profiter des séminaires de formation organisés par les ONG
locales et internationales, ainsi que des réunions bilan mensuelles pour
renforcer les capacités de leur personnel sur la question de la PTME et
d'autres besoins, la qualité de leur prestation laisse à
désirer. Ainsi, les données recueillies révèlent
que cinq des sages femmes et les sept AS souhaitent avoir leurs
capacités renforcées sur la question de la TME et la pratique de
la CCC en CPN. Quant au
72
souci du partenariat avec les ONG en vue de compenser le
besoin en ressource humaine, les conseillères communautaires
spécialisées en IEC/CCC font la CCC individuelle et le test de
dépistage. Or, leur contribution à la CCC collective devrait
permettre de préparer les femmes enceintes au test de dépistage
et faciliter la prestation des sages femmes lors de la causerie.
29%
21%
17%
21%
12%
AIDES SOIGNANTES
SOUHAITANTS LE RECYCLAGE
SAGES FEMMES COMPRENANTS LE MALINKE
SAGES FEMMES COMPRENANTS LE BAOULE
SAGES FEMMES SOUHAITANTS LE RECYCLAGE
SAGES FEMMES COMPRENANTS LE BAOULE ET LE MALINKE
Figure 9 : Pourcentage des prestataires de
santé désirants le recyclage en PTME/CCC (nos
sources)
I.2. Les facteurs institutionnels et socioculturels
Les facteurs institutionnels répondent aux impacts que
l'espace du centre de santé subit sur le programme de la
prévention de la TME. Il s'agit, entre, autre de l'inadaptation du cadre
de la causerie. En ce qui concerne les facteurs socioculturels, il s'agit de
mettre en avant les liens entre la société et la PTME.
I.2.1. Les facteurs institutionnels
La CCC collective est le moyen qui permet de disposer les
femmes enceintes à l'acceptation du test de dépistage du
VIH/SIDA. Cependant, pour les quatre centres de santé
étudiés, seul un centre dispose de salle réservée
à la CCC collective. Pour les trois autres, la causerie collective se
déroule dans le hall de la section femme - enfant. La causerie est donc
confrontée à divers bruits. Dans un tel cadre, les femmes qui
assistent à l'entretient, manquent de concentration et ne prêtent
pas attention à la sage femme à cause des nombreux aller et venus
des autres patients.
73
I.2.2. Les facteurs socioculturels
En plus du cadre d'échange inadapté, les femmes
enceintes sont de moins en moins engagées dans le programme de la PTME.
Selon notre étude, les femmes enceintes interrogées posent le
problème d'information concernant le programme. Sur les quarante femmes
interrogées, dix d'entre elles disent avoir été instruites
sur la question. Les trente autres affirment n'avoir que des
préjugés sur la question de la PTME. Cette méconnaissance
est due au faible niveau d'instruction et la fréquentation
raréfiée des centres de santé par les femmes.
Un autre facteur proche du niveau d'instruction et lié
au programme de la TME est à mentionner : celui de la
féminisation de la prévalence du VIH/SIDA entraînant la
domination et l'influence des hommes. Ainsi, la domination et l'influence des
hommes empêchent les femmes à s'impliquer dans la
prévention de la TME. Sur les femmes enceintes enquêtées,
cinq affirment aborder la question de la PTME et du test de dépistage
avec leurs conjoints. Vingt cinq d'entre elles affirment ne pas
bénéficier de cadre d'échange avec leurs conjoints. Pour
les cinq autres, elles affirment que leurs conjoints sont favorables à
une causerie sur la question de la PTME, mais refusent le test de
dépistage. Aussi, vingt cinq femmes affirment craindre la perte de leur
foyer et d'être rejetée par leur famille en cas de
séropositivité. Pour elles, aucun membre de la famille, ni
même le conjoint doit être impliqué dans leur
sérologie. En plus de la peur, l'absence d'autonomie financière
rend les femmes dépendantes des hommes.
25%
12%
63%
FEMME N'AYANT DE POSSIBILITE DE COMMUNICATION SUR LA PTME
FEMME AYANT MARI CONSENTANT A LA PTME
FEMME AYANT POSSIBILITE D'ECHANGE SUR PTME
Figure 20 : Pourcentage de l'influence des facteurs
socioculturels (nos sources)
74
I.3. Les facteurs liés à la communication en
matière de la PTME
La CCC est le cadre communicationnel de la PTME. Cependant,
sa mise en application est loin des attentes des objectifs visés par ce
programme. Les techniques et les moyens utilisés par le personnel de
santé en prévention de la transmission verticale ne favorisent
pas un cadre d'échange en vue d'un changement de comportement
vis-à-vis de la TME du VIH/SIDA.
I.3.1. Les techniques de communication utilisées
à la PTME
Les sages femmes et les conseillères communautaires
des quatre centres de santé étudiés font la CCC collective
ou causerie de groupe et la CCC individuelle. Pendant la causerie collective,
les sages femmes entretiennent les femmes enceintes sur plusieurs thèmes
à la fois. Ainsi, les femmes enceintes qui assistent à la CPN ne
parviennent pas à retenir le message essentiel lors de la causerie.
De plus, les sages femmes n'ont pas une maitrise des langues
locales (baoulé et malinké). Or, sur les quarante femmes
interrogées, vingt affirment comprendre le malinké, quinze
comprennent le baoulé et cinq ne comprennent ni le baoulé et le
malinké. Tandis que trois des sages femmes parlent le baoulé,
quatre comprennent le malinké et cinq comprennent les deux langues. En
outre, le manque de connaissance préalable de l'auditoire provoque un
manque de maîtrise de celle-ci et un déficit de canalisation des
facteurs socioculturels. De même, la disposition de l'auditoire et de la
sage femme empêche le bon fonctionnement de la causerie.
Concernant la causerie individuelle, par crainte de briser le
silence autour de la confidentialité, les femmes enceintes
réagissent moins à la causerie. En effet, lors des causeries
individuelles, la présence de d'autres membres du corps médical
crée un blocage dans la causerie. Cependant, le groupe de soutien et le
groupe de soutien qu'animent les conseillères communautaires permettent
de consolider les liens avec les femmes dépistées positives au
VIH/SIDA. Les femmes adhèrent au groupe de soutien sur invitation de la
conseillère communautaire. Selon les conseillères, le nombre de
femmes VVIH qui adhère à ce groupe représente le tiers des
femmes dépistées positives au VIH par la PTME.
29%
21%
17%
21%
12%
SAGES FEMMES COMPRENANTS LE MALINKE SAGES FEMMES COMPRENANTS LE
BAOULE SAGES FEMMES SOUHAITANTS LE RECYCLAGE AIDES SOIGNANTES SOUHAITANTS LE
RECYCLAGE
SAGES FEMMES COMPRENANTS LE BAOULE ET LE MALINKE
75
Figure11 : Pourcentage des prestataires de
santé comprenant les langues locales (nos sources)
I.3.1.2. Les moyens de communication en PTME
Les moyens de communication utilisés dans les quatre
centres étudiés sont pour la plupart identiques. Bien que le
problème de salle spécialisée pour la CCC existe, les
sages femmes ont recourt à une boîte à images comme support
IEC/CCC. Ainsi, elles présentent les images aux femmes enceintes et
demandent ce qu'elles voient et pensent de l'image. Cependant, seules trente
deux des quarante femmes interrogées disent comprendre aisément
les images et participent à la causerie. Par ailleurs, sur les sept
sages femmes interrogées, cinq d'entre elles apprécient l'usage
de la boîte à images. Concernant le " zizi" et les
préservatifs, les sages n'ont recourt que si besoin se fait sentir.
Quant à la télévision, elle est installée dans la
salle d'attente dans trois de nos centres étudiés. Le seul centre
qui a en son sein une salle de causerie, dispose une télévision
pour les diffusions de masse. Les sages-femmes ont plus recouru à la
boite à images à cause de sa compréhension facile et
adaptée aux thèmes élaborés à l'entretien.
Cependant, le manque de maîtrise des techniques d'animation de groupe est
fonction de leur formation initiale et le cadre de la CCC inadapté.
II. Élaboration d'une matrice de communication en
matière de la PTME
La mise en oeuvre d'une matrice de communication vise
à identifier les éléments indispensables à la
planification pour toute décision et action dans la réalisation
de la CCC en matière de la PTME.
76
Elle contribue à assurer la cohérence et la
pertinence des messages et des actions de la CCC à travers la
définition des rôles et des responsabilités des
prestataires de la causerie à la CPN. Par conséquent,
l'application d'une matrice de planification de la communication favorise le
maintien ou l'adoption de comportements favorables à la
prévention de la TME du VIH/SIDA.
II.1. Redéfinition du cadre de la CCC
La définition du cadre CCC consiste à
satisfaire les besoins intervenant dans le cadre de la causerie en
matière de la prévention de la TME du VIH/SIDA. Différents
niveaux rentrent en compte du renforcement du cadre CCC de la PTME.
II.1.1. Adaptation de la formation initiale des
prestataires de santé en PTME
Les structures de formation du personnel médical et
paramédical des prestataires en PTME doivent aménager leur module
de formation. Il s'agit de faire de la prévention de la transmission
pédiatrique, un module de formation lors de leur formation initiale.
Cette initiative contribuera à l'autonomisation des prestataires de la
CCC en matière de la PTME dans les SSG et garantir une prestation de
qualité. Parallèlement à l'initiative de la PTME, les
prestataires en CCC dans les SSG doivent subir une formation aux
théories IEC/CCC en vue de mieux gérer les causeries lors de la
CPN.
II.1.2. Adaptation du cadre de la CCC
Dans le processus de changement de comportement, le cadre de
la communication et l'environnement où vivent les populations cibles
jouent un rôle important. Par conséquent, les SSG doivent
être dotés de cadre favorable à la CCC à travers la
mise à disposition de salle d'écoute et de conseil en
matière de la PTME. Ainsi, les femmes enceintes venues pour la CPN,
après les prises de constantes seront reçues en salle d'entretien
pour la causerie de groupe. La disposition de celles-ci se fera en fonction des
normes IEC/CCC. Concernant les
77
thèmes abordés, la sage femme ou la
conseillère n'abordera pas plus de deux thèmes, afin d'emmener
les femmes qui prennent part à l'entretien de réagir et à
s'engager vis- à -vis aux résolutions de la causerie. L'animateur
averti pourra emmener toutes les femmes enceintes à participer de
façon active dans la causerie. Celle-ci ne devra pas excéder
trente minutes afin de ne pas paraitre ennuyeuse.
II.1.3. Les comportements désirés par la
matrice de communication
La matrice de communication contribuera à renforcer
les capacités de gestion de groupe des prestataires de la CCC en
matière de la PTME. Les prestataires en CCC seront capables de prendre
en compte les besoins identitaires des femmes enceintes qui prennent part
à la causerie. Il s'agit, pour les prestataires de la CCC, de se faire
connaitre par leur auditoire en vue d'instaurer un climat de confiance et un
cadre d'échange. Ainsi, les participantes s'identifieront au groupe et
pourront participer aisément à la causerie. Aussi, les
prestataires de la CCC devront être des facilitateurs pour
l'éducation et la mobilisation des femmes enceintes au changement de
comportement face à la TME du VIH/SIDA. Par conséquent, les
prestataires de la CCC en PTME doivent être à mesure de surpasser
les préjugés et éviter de faire apparaitre leur jugement
propre. Il s'agit, pour eux, de motiver les réponses et les
résolutions des participantes à la CCC en vue d'une prise de
conscience et un engagement de la part de l'auditoire.
La conséquence immédiate d'une bonne CCC
contribue à motiver les femmes en âge de procréer à
se familiariser aux SSG et à accepter volontairement le test de
dépistage du VIH/SIDA. La CCC contribue à valoriser la
fréquentation du groupe de soutien de façon massive par les
femmes enceintes dépistées positives au VIH et les femmes VVIH
tout en respectant les prescriptions des médecins. Une CCC
maîtrisée contribuera à encourager le dialogue sur la
sexualité et la prévention de la TME du VIH/SIDA dans les couples
en rendant les femmes capables de négocier leur sexualité de
manière équitable en tenant compte de leur besoin. En impliquant
les femmes dans la CCC, les retombées de la CCC pourront
s'étendre à la communauté réduisant ainsi les
stigmatisations, les
78
préjugés, la discrimination et la domination des
femmes par la mobilisation des hommes dans la PTME et l'acceptation du test de
dépistage du VIH/SIDA.
II.2. Le concept IEC/CCC
L'éducation pour la santé s'inscrit dans le
cadre de la promotion de la santé. En effet, la promotion de la
santé définie par la charte d'Oshawa est le processus qui
confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand
contrôle de leur santé. Ainsi, les IEC/CCC sont des techniques
incontournables pour renforcer la qualité des prestataires de la CCC en
matière de la prévention de la TME du VIH et maintenir les
mères en vie. Par conséquent, une présentation sommaire de
l'IEC et la CCC s'impose.
II.2.1. Définition de l'IEC et la CCC
L'IEC est l'Information, l'Éducation et la
Communication. C'est un procédé qui consiste à transmettre
un ensemble de connaissances et de données à un groupe cible.
L'IEC contribue à bâtir des aptitudes et des pratiques positives
à
travers la motivation et la conviction d'un groupe cible
à adopter des comportements nouveaux. L'IEC implique l'écoute,
l'observation, la participation et l'échange.
La Communication pour le Changement de Comportement (CCC) est
un processus interactif et participatif d'échange d'informations et de
connaissances entre un groupe de personnes, en vue d'un changement durable de
comportement et améliorer la qualité de vie. Dans le cas de la
prévention de la TME du VIH/SIDA, la CCC vise la promotion des pratiques
qui améliorent l'état de santé de la mère et de
l'enfant.
Dans le processus de la communication, l'IEC et la CCC se
différencient l'une de l'autre. En effet, dans les échanges en
IEC, c'est un individu qui s'adresse à un groupe cible en étant
seul maître ou instructeur en vue de transmettre des informations, de
réduire le degré d'incertitude de ce groupe.Les moyens
utilisés sont les mass media et la communication verticale sans attendre
de retour.
79
Quant à la CCC, elle part d'un individu à un
groupe cible, un réseau, une communauté, des leaders. Dans ce
cadre de communication, le facilitateur emmène les participants à
s'engager dans le processus de changement de comportement. Ainsi, la CCC
contribue au changement de comportement, en influençant les facteurs
socioculturels, environnementaux et les normes par le biais des réseaux
sociaux, la communication communautaire, les medias de proximité, ...
En bref, l'IEC permet de transmettre des informations et
contribue à la sensibilisation. Le groupe cible acquiert un bon niveau
de connaissances, mais l'IEC ne permet pas la réalisation d'actions
significatives dans le sens du changement. Quant à la CCC, elle
contribue à l'analyse de la situation, à inciter le groupe au
changement et implique la communauté dans le processus du changement.
II.2.2. Les méthodes CCC en PTME
La CCC est une stratégie de communication sociale qui
vise à faire prendre conscience d'une situation vulnérable et
adhérer au changement de comportement. Ainsi, les prestataires de la CCC
en matière de la PTME se doivent d'emmener les populations cibles
à adopter des comportements favorables à la prévention de
la transmission périnatale de façon durable. Par
conséquent, ils doivent avoir une bonne connaissance des méthodes
et techniques de la CCC pouvant intervenir dans la prévention de la
transmission verticale.
II.2.2.1. Les types de communication en matière de
la PTME
Dans la CCC en matière de la prévention de la
TME, deux types de communications sont indiquées aux prestataires en
PTME. On a la communication de masse et la communication interpersonnelle.
La communication de masse est un échange d'information
qui s'établit entre plusieurs personnes. Dans la communication de masse,
l'émetteur s'adresse à tous les récepteurs potentiels et
espère un retour. Cependant, la communication est moins fluide à
cause de la présence constante de bruit.
80
La communication interpersonnelle est une situation
d'échange interactif entre deux personnes ou des individus dans un
espace réduit. A ce niveau, la présence de bruit dans la
communication est peu pertinente. Les interlocuteurs ont la possibilité
de s'engager dans un échange à tour de rôle.
II.2.2.2. Les techniques de communication en PTME
Diverses techniques existent en matière de la
communication de la santé. Cependant, elles toutes ne sont pas
applicables dans tous les domaines de la santé, car leur usage est
fonction du besoin, des objectifs et du cadre de la communication. Dans le
cadre de la prévention de la TME, les techniques suivantes sont
applicables :
II.2.2.2.1. Le plaidoyer
Le plaidoyer est un processus dynamique qui permet
d'introduire un ou plusieurs changements significatifs sur un problème
qui concerne un groupe ou une communauté. Les décisions sont
prises de façon consensuelle avec la participation des
intéressés et l'assistance de partenaires convaincus. Cette
stratégie vise principalement l'ensemble des leaders d'une
communauté donnée, les décideurs politiques en vue
d'influencer les prises de décision pour financement ou adoption de loi.
Le plaidoyer permettra de plaider et obtenir le soutien et l'accord des
autorités politique, administratives et communautaires, des ONG et
partenaires internationales pour le financement et la réalisation des
projets communautaires
II.2.2.2.2. Le counseling/conseil
C'est une situation de communication interpersonnelle entre
deux individus en vue de s'informer ou de résoudre un problème
selon des règles précises. Le counseling met en évidence
une personne dans une situation de communication directe avec un prestataire
spécialiste en CCC en vue de mieux exprimer sa situation de
vulnérabilité face à la TME du VIH/SIDA, à
identifier les solutions possibles et à prendre une décision dans
le but de réduire sa vulnérabilité . Dans le
81
cadre de notre projet communautaire, le counseling
interviendra pour la CCC individuelle après la causerie collective.
II.2.2.2.3. La visite à domicile (VAD)
La visite à domicile est une technique de plaidoyer
qui permet de réduire la vulnérabilité des groupes cibles
et de maintenir ou rétablir le contact avec une mère vivante avec
le VIH. Il s'agit d'une visite de courtoisie des prestataires en PTME chez la
femme en âge de procréer infectée par le VIH ou la
mère vivante avec le VIH du fait de sa situation de
vulnérabilité en vue de l'amener au changement de comportement.
Il s'agira, pour le projet de communication social, de mener des actions de VAD
auprès des femmes enceintes infectées par le VIH ou les
mères vivantes avec le VIH qui vivent une situation vulnérable et
qui ne sont pas régulières aux RDV.
II.2.2.2.4. La mobilisation communautaire
Elle consiste à impliquer la communauté
à toutes les étapes du développement d'une intervention en
CCC en s'appuyant sur des personnes ressources (éducation par les pairs,
par les leaders d'opinion, etc.), afin de promouvoir les comportements
désirés. Elle permet ainsi, de toucher, influencer et engager
toutes les couches de la communauté afin d'atteindre un but commun. Dans
le cadre de notre étude, la mobilisation communautaire consistera
à faire un lobbying au près des autorités communautaires
et religieuses, les leaders de groupes et d'association de femmes et de jeunes
en vue de les emmener à s'impliquer dans la prévention de la TME
du VIH au sein de la communauté.
II.2.2.2.5. Les supports visuels
Une aide visuelle est un support ou un moyen visuel et
graphique illustrant un message en vue de faciliter sa compréhension
auprès de la population cible. Elle permet une animation vivante et
améliore la communication. Dans le cadre de la PTME, la boîte
à images est la mieux indiquée.
82
TROISIÈME PARTIE
83
PLANNIFICATION STRATÉGIQUE DU PROJET IEC/CCC/PTME
: « ZEROINFECTION A VIII A LA NAISSANCE, ZERO DECES DÛ A LA
TME DU VIII DANS MON CENTRE DE SANTE PRÉNATALE.
»
INTRODUCTION
L'étude menée dans les centres de santé
prénatale nous a permis de fournir des informations allant dans du
renforcement des capacités des prestataires de la santé en
matière de la prévention de la TME du VIII/SIDA. Selon Michel LE
NET, « L'homme s'exprime pour convaincre, c'est-à-dire pour
modifier les connaissances, les opinions et les comportements d'autrui
»65. Par contre, quelle méthode de communication
des prestataires de la santé en matière de la PTME pour la
prévention de la TME du VIII/SIDA ?
Cette question pose le fondement de la troisième
partie de nos travaux. Celle-ci sera réservée à la
rédaction d'un projet IEC/CCC pour la prévention de la TME du
VIII/SDA par le biais des prestataires de la santé en matière de
la PTME. Par ailleurs, le programme de communication pour la promotion de la
santé commence généralement par une analyse des
problèmes constatés suite à des comportements et à
l'identification des actions de communication qui permettent d'atteindre les
personnes concernées.
Ainsi, cette partie de no travaux consistera à
définir la planification stratégique du projet IEC/CCC/PTME
à travers les actions de prévention de la TME à mener sur
le terrain. Elle comporte deux parties essentielles à savoir : une
partie stratégique et une partie opérationnelle.
I. Partie stratégique du projet
I.1. Analyse de la situation
Depuis plus d'une décennie, les pays à faible
revenu, notamment ceux d'Afrique Subsaharien enregistrent un fort taux de
prévalence du VIII/SIDA. Selon l'OMS, « en 2012, l'Afrique
subsaharienne abritait plus de 22,9 millions de
65Michel LE NET, op.cit., La documentation
française, Paris, N° 4866, 1988, p.9.
84
PVVIH. Les enfants de moins de 15 ans et les femmes
n'échappent pas à cette pandémie. Pour la même
année, 260 000 enfants âgés de moins de 15 ans
étaient nées de mères infectées dans les pays
à faible revenus et intermédiaires »66.
La Côte D'Ivoire enregistre un fort taux de
prévalence du VIII. Après la transmission du VIII par voie
sexuelle, la TME du VIII/SIDA représente la seconde voie de
contamination en Côte D'Ivoire. Cette situation ne laisse pas
indifférents les autorités ivoiriennes. En effet, la Côte
D'Ivoire vise à l'orée 2020, l'élimination effective de la
TME du VIH grâce au programme élargi de la PTME dans tous les
centres de santé prénatal du pays.
À Bouaké, dans la région centre du pays,
3% des 1,5 millions de la population était infectée par le VIII
en 2012. Contrairement aux objectifs visés par les autorités
sanitaires locales en matière de la prévention de la TME du VIII,
le nombre d'infection et de morbidité des enfants et des mères
reste constant malgré les vastes campagnes menées au sein de la
population urbaine de Bouaké. Les regards sont tournés maintenant
vers les prestataires de santé en matière de la prévention
de la transmission pédiatrique du virus du SIDA.
Ainsi, dans le souci d'impliquer les prestataires de
santé dans la prévention de la transmission verticale, nous avons
élaboré un projet de communication sociale en vue de riposter la
TME du VIII/SIDA dans les centres de santé prénatal de la ville
de Bouaké. Notre projet de communication sociale s'inscrit dans le cadre
de la communication comportementale et vise l'amélioration des habitudes
individuelles et collectives dans le sens de la prévention des maladies
transmissibles telles que le VIII/SIDA et la promotion de la santé
maternelle et infantile. Les approches du changement de comportement auxquelles
nous aurons recours dans ce projet, permettront aux prestataires de la
santé en PTME d'être des agents du changement de comportement pour
la prévention de la transmission périnatale du SIDA dans leur
centre de santé prénatale.
66UNAIDS, op.cit., 2013, p. 39.
85
I.2. Objectifs du projet IEC/CCC/PTME
Les objectifs visés par notre projet doivent aboutir
à un changement de comportement à effet durable et
pérennisé dans le sens de la réduction significative de la
TME du VIH/SIDA. Par conséquent, nous visons un objectif
général auquel se rattachent des objectifs spécifiques et
intermédiaires.
I.2.1. Objectif général du projet
Ce projet cherche à réduire à moins de 5
% la TME du VIH/SIDA au sein de la population des femmes en âge de
procréer, les femmes enceintes et les mères vivantes avec le
VIH/SIDA à travers une politique de communication intégrale des
prestataires de la santé en matière de la prévention de la
TME du VIH.
I.2.2. Objectifs spécifiques du projet
Notre projet vise la réalisation effective des
objectifs spécifiques suivants :
? Assurer que soit intégrée par tous les
centres de santé prénatale dans leur programme de la PTME la CCC
collective et la causerie individuelle ;
? Renforcer les capacités des prestataires de la
santé en PTME en matière de la CCC et la causerie de groupe ;
? Renforcer les actions de prévention la TME à
travers l'adaptation de l'environnement de chaque centre de santé
prénatal par la mise à disposition de salle IEC/CCC
équipée d'ici à 2016 ;
? Rapprocher les centres de santé prénatal des
populations et renforcer les liens entre les communautés et les centres
de santé prénatal de sorte à les rendre accessibles d'ici
à 2016 ;
? Plus de 90 % des femmes enceintes et des femmes en
âge de procréer, ainsi que plus de 50% des conjoints acceptent le
test de dépistage du VIH et fréquentent
régulièrement les centres de santé prénatale d'ici
à 2016.
86
I.2.3. Les objectifs intermédiaires
Les objectifs intermédiaires de notre projet sont
négligeables. Ils assurent la jonction entre notre objectif
général et les objectifs spécifiques. Il s'agit, entre
autres, de :
? Plaider et obtenir l'engagement des autorités
politiques notamment le Ministère de la santé et de la lutte
contre le SIDA et les partenaires indiqués pour l'adaptation des centres
de santé prénatal pour la réalisation de la CCC et pour
l'équipement des centres de santé prénatal en ARV et
matériels du dépistage du VIH/SIDA ;
? Plaider et obtenir la vulgarisation de laboratoires pour la
PCR ;
? Plaider et obtenir l'engagement des leaders communautaires,
religieux et d'associations de femmes et de jeunes pour la prévention de
la TME à travers la fréquentation effective des centres de
santé par les femmes en âge de procréer, des femmes
enceintes et de leurs conjoints ;
? Permettre aux femmes infectées par le VIH/SIDA
d'avoir accès aux ARV et respecter leur traitement ;
? Réduire à moins de 10% la féminisation
de la prévalence du VIH/SIDA et éliminer la domination des hommes
en matière de la prévention de la TME du VIH/SIDA.
I.3. Identification des cibles concernées par le
projet
Pour mener à bien notre projet et atteindre les objectifs
fixés, une connaissance au préalable de nos cibles s'impose.
Ainsi, nous disposons de trois catégories de cibles à savoir :
les cibles primaires, les cibles secondaires et les cibles tertiaires.
À travers cette catégorisation des cibles, nous
accordons une priorité au public cible directement concerné par
le projet, ensuite, nous déterminons les publics rattachés
à ce public cible.
87
I.3.1. Les cibles primaires
Elles sont constituées des personnes directement
concernées par le
problème. Ce sont les personnes qui
bénéficient premièrement de l'adoption du
comportement voulu. Dans le cas de notre projet, ce sont les
prestataires de santé
en matière de la PTME dans les centres de santé
prénatale, notamment :
- Les médecins ;
- Les sages - femmes ;
- Les AS ;
- Les conseillères communautaires.
I.3.2. Les cibles secondaires
Elles renferment des personnes indirectement
impliquées dans le problème, mais qui peuvent influencer les
cibles primaires. Elles peuvent provoquer de façon significative des
modifications de comportement, d'attitudes et de pratiques des cibles
primaires. Dans le cas de notre projet, il s'agit :
- Des femmes en âge de procréer et des femmes
enceintes ;
- Des femmes enceintes et les mères infectées par
le VIH/SIDA ;
- Des conjoints de femmes enceintes et mères
infectées ou non par le VIH/SIDA.
I.3.3. Les cibles tertiaires
Ces cibles ne sont pas liées directement au
problème, mais, elles peuvent
influencer les comportements des cibles primaires à
travers des prises de décision
et de mesures allant dans le sens de l'adoption des
comportements voulus par les
cibles primaires. Dans le cas de notre projet, ce sont :
- Les autorités communautaires et religieuses ;
- Les leaders de groupes, associations ;
- Les autorités sanitaires et politiques ;
- Les ONG locales et internationales.
88
I.4. Moyens techniques de communication
Pour mener un projet IEC/CCC et vulgariser un comportement de
sorte à le rendre durable, il faut commencer par un climat de confiance
avec la cible visée. Par conséquent, le recours à la
communication pour instaurer le contact avec nos cibles est impérieux.
Il s'agit, pour nous, de faire de la communication, un mécanisme de
proximité avec les cibles, dans le but de les impliquer dans les
stratégies de prévention, de réduction et de
d'élimination des facteurs de risques de la TME du VIH.
Nous aurons recours à différentes approches
IEC/CCC et des moyens de communication pour nous rapprocher de nos cibles.
I.4.1. Les approches IEC/CCC
Dans le processus du changement de comportement,
l'accès à l'information est un élément
déclencheur. Il permet à la cible d'être en informée
de la situation de vulnérabilité. Ainsi, elle prend conscience de
son état et décide d'adhérer au changement. Cependant,
l'information à elle seule ne suffit pas. Elle doit être
accompagnée d'actions qui puissent motiver la cible au changement. Dans
le cadre de ce projet, nous aurons recours à cinq approches IEC/CCC.
I.4.1.1. Le plaidoyer
Le plaidoyer est une technique de communication sociale qui
permet de s'adresser aux leaders et ceux qui ont le pouvoir de les convaincre
d'utiliser leur influence et leur pouvoir pour faire adopter un changement. Le
plaidoyer consiste à emmener les leaders à réaliser une
action spécifique allant dans le sens du changement. Pour ce projet, le
plaidoyer sera fait auprès de trois cibles :
? La première cible concerne le Ministère de la
Santé et de la Lutte contre SIDA, dans le but d'un financement du
projet, et l'adaptation des centres de santé prénatal pour la
CCC, le dépistage volontaire du VIH et l'équilibre des RHS ;
? La seconde cible concerne les ONG locales et
internationales pour un apport financier, matériel, logistique, de
produit ARV et le renforcement des RHS en matière de la CCC, du
dépistage et de la PEC ;
89
? La troisième cible concerne les leaders
communautaires, religieux et d'association en vue de mener des actions pour la
prévention de la TME du VIII.
I.4.1.2. Le counseling/conseil
Le counseling est une communication individuelle qui met un
patient face à un prestataire d'IEC/CCC, afin de l'aider à mieux
percevoir ou exprimer sa situation de vulnérabilité face à
la TME du VIH. Cette stratégie contribue à la bonne
volonté de ce dernier d'accomplir un changement, après qu'il ait
identifié soi-même, les solutions possibles du comportement voulu
dans le but de réduire sa situation de vulnérabilité face
à la TME du VIH.
L'adhésion au changement est conditionnée par
la relation entre la cible et le prestataire en IEC/CCC. Cette relation doit
respecter les principes tel que :
? Garantir le silence autour de l'entretien ;
? Être honnête et dire la vérité sur
la question abordée ;
? Savoir écouter et donner la latitude à la
personne de s'exprimer ;
? Être patient et donner la possibilité à la
personne conseillée de se décider.
Dans ce projet, le counseling aura lieu après la
causerie de groupe. Il abordera le test de dépistage et ses contours,
ainsi que les attitudes favorables à la réduction des facteurs de
risques à la TME du VIH. Le conseil visera les femmes en âges de
procréer, les femmes enceintes et leur conjoint qui fréquentent
les centres de santé prénatal quelque soit le motif.
I.4.1.3. La VAD
La VAD est une technique de plaidoyer qui vise à
rapprocher le prestataire en IEC/CCC de la personne cible. Elle contribue au
renforcement des relations entre la personne visitée et le prestataire
en IEC/CCC en vue de réduire la situation de vulnérabilité
de ce dernier. Dans le cadre de ce projet, le choix de cette stratégie
entre dans le cadre du maintien des relations avec les PVVIH
dépistées à la PTME en vue de prévenir les cas de
perdus de vue.
90
I.4.1.4. La mobilisation communautaire
La mobilisation communautaire est une action planifiée
et mise en oeuvre pour toucher, influencer et motiver les acteurs de la
communauté concernés par le problème. Elle permet de
susciter une réaction de la part des leaders politiques,
économiques, communautaires, de groupes et associations, des services
sanitaires. Pour ce projet, la mobilisation communautaire consistera à
mobiliser les personnes ressources en faveur du changement au sein de la
communauté. Nous utiliserons l'éducation par les pairs et les
relais de communication.
I.4.1.4.1. L'éducation par les pairs
Cette stratégie intervient dans la plupart des
campagnes IEC/CCC. Il s'agit, à travers cette stratégie,
d'utiliser les personnes ressources au sein des publics cibles en fonction de
leur âge, le sexe, le statut social, la fonction, etc. Il s'agit de
choisir des personnes ayant les mêmes caractéristiques. Dans ce
projet, l'éducation par les pairs contribuera à mobiliser les
semblables pour la prévention de la TME du VIH de façon durable.
Des femmes et des hommes seront choisis pour la question.
I.4.1.4.2. Les relais de communication
En matière de communication sociale, les relais de
communication jouent le rôle d'intermédiaires, de facilitateurs et
d'incitateurs au changement de comportement. Les relais contribuent à la
prise de conscience des cibles de leur situation de
vulnérabilité. Dans ce projet, les relais de communication
assureront les liens entre les centres de santé prénatale et les
cibles.
I.4.1.5. Les supports visuels
Les supports visuels et graphiques illustrent un message en
vue de faciliter la compréhension et incitent au changement. Ils mettent
les cibles devant des faits de vies et sont faciles à retenir. En effet,
les supports visuels et graphiques déclenchent la causerie et captent
l'attention. Concernant Ce projet, les supports visuels et graphiques
évolueront en fonction de la cible et du contexte. On aura :
·
91
Les boîtes à images qui seront utilisées
à la CCC collective et individuelle lors de la CPN ;
· Les brochures, qui seront distribuées à
la CCC individuelle et lors des causeries de groupes ;
· Les affiches traditionnelles serviront pour le grand
public et les affiches de format A 3 pour les centres de santé.
I.5. Élaboration des messages
Cette partie se consacre à l'élaboration des
messages qui seront diffusés aux publics cibles. Les diffusions se
feront en fonction en fonction du support et de la cible concernée par
le projet IEC/CCC.
I.5.1.Implication des prestataires de santé dans
la PTME
Nous visons la mobilisation des prestataires de santé
à s'impliquer effectivement dans le programme de la PTME. La
stratégie à adopter consistera à organiser des
séances de recyclage des prestataires de santé en matière
de l'IEC/CCC et la PTME. Les messages à diffuser :
· « Prestataire de santé, mieux
connaître les IEC/CCC et la PTME, c'est mettre la vie des mères et
leurs enfants à l'abri de la TME. »
· « Un prestataire de santé bien
formé et engagé dans la PTME, c'est servir le couple
mère-enfant ».
I.5.2. Encadrement des femmes VVIH
Le projet vise à emmener les prestataires de
santé à se rapprocher des femmes VVIH dépistées
à la PTME. Il s'agira d'organiser des causeries de groupe et
individuelles entres les prestataires de santé et les femmes VVIH. On
aura pour message :
· « Femme aie confiance ! Ta santé et celle
de ton enfant, c'est mon souci ».
92
I.5.3. Proposition du test de dépistage
Il s'agit de former les prestataires de santé aux
stratégies de négociation et de conseil à travers des
formations et des séminaires. Le message à diffuser est : ?
« À chaque femme reçue en CPN, son statut
sérologique ».
I.5.4. Vulgariser la CCC à la CPN
Il s'agira de faire des prestataires de santé, des
éducateurs pour le changement de comportement en matière de la
TME du VIII. A cet effet, des séances de formations aux techniques
IEC/CCC, des animations de groupes et des conférences seront
organisées. Le message concernant la CCC sera :
? « L'éducation et la formation
précèdent le changement ».
I.5.5. Les soins de proximités
L'objectif visé est de rapprocher les soins de
santé prénatale des communautés en vue d'emmener ceux-ci
à les fréquenter régulièrement. Les
stratégies qui seront mises en oeuvre sont les causeries, les forums, la
sensibilisation, impliquer les associations de groupe de femmes et de jeunes.
Les messages à diffuser sont :
? « Le programme de la PTME va au-delà
de mon centre de santé ».
? « Le suivi d'une grossesse et la santé du
couple mère-enfant, plus qu'un devoir, c'est un plaisir à
l'assurer ».
I.5.6. Impliquer les hommes dans le programme de la
PTME
Il s'agit d'emmener les hommes à s'approprier le
programme de la PTME et s'engager au côté de leur conjointe
à travers des sensibilisations de masse et de proximité, ainsi
que des conférences et des causeries. Le message à diffuser est :
? « Pour la santé de la famille, j'accompagne ma femme
à la CPN »
93
I.6. Les canaux
Le choix des canaux de communication intervenant dans ce
projet, est fonction des canaux disponibles et accessibles par les cibles pour
la réalisation dudit projet. On retiendra :
· Canaux institutionnels : les structures
administratives de santé prénatal, les ONG locales et
Internationales ;
· Canaux socioculturels : les prestataires de
santé, les associations de femmes, les leaders communautaires.
Les canaux sélectionnés utiliseront
différents supports. Pour les canaux médiatiques, on aura :
· L'affichage : les affiches traditionnelles, les
prospectus, les dépliants ;
· La radio : Radio Bouaké, Média plus, la
RNC, La Radio Albayane relais Bouaké, ONUCIFM ;
· La télé : RTI Bouaké ;
· Internet
Pour les medias traditionnels, on retiendra les grains de
thé, les forums, les conférences, les réunions
d'associations et d'institutions, les séminaires, les ateliers, les
sorties, les causeries.
Nous résumons notre plan medias dans le tableau ci-contre
:
THEMES
|
CANAUX/MEDIAS
|
SUPPORTS
|
· Implication des prestataires de santé dans le
programme PTME ;
· Encadrement des femmes VVIH ;
· Proposition et réalisation du test de
dépistage ;
· Animation de la CCC à la CPN ;
· Soins de proximité ;
· Impliquer les hommes dans le programme PTME.
|
Canal médiatique :
· Radio Bouaké, Média plus, la RNC, La Radio
Albayane relais Bouaké, ONUCIFM ;
· RTI 1;
|
Espaces éducatifs ;
Espaces de santé ;
Débats sociaux.
|
|
Séances de formation;
Conferences; Atelier; Réunions bilan ; Affichage.
|
|
Causeries éducatives ;
Séances de formations;
Animations communautaires.
|
|
94
Tableau 3. Récapitulatif des canaux de
communication
95
II. Le volet opérationnel du projet
La partie opérationnelle de ce projet consiste
à définir et à présenter les éléments
indispensables pour la réalisation, la gestion et l'évaluation
dudit projet. Il s'agit entre autres :
· De la description des activités ;
· De la production du matériel de communication ;
· Du plan d'action ;
· Du suivi et de l'évaluation ;
· Du cadre institutionnel.
II.1. Description des activités
Parvenir à la prévention de la TME du VIH et
l'élimination effective de la TME du VIH dans les centres de
santé prénatal grâce à l'implication et l'engagement
des prestataires de santé sont les objectifs visés par ce projet.
Par conséquent, ce projet IEC/CCC consistera à :
· Mettre les prestataires de santé au coeur des
activités du changement de comportement en matière de la TME du
VIH pour une élimination effective de la TME du VIH ;
· Mobiliser et obtenir l'engagement des communautaires
au projet en vue d'une pérennisation du comportement voulu ;
· Encourager la fréquentation des centres de
santé prénatal et le dépistage volontaire du VIH par les
femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et leur conjoint,
afin de réduire les facteurs de risques à la TME du VIH.
Pour atteindre ces objectifs, nous envisageons
différentes activités :
II.1.1. Plaidoyer auprès des leaders politiques,
administratives, communautaires, de medias
Cette action contribue à faire des centres de
santé retenus par ce projet, des cadres de promotion du changement de
comportement en matière de la prévention de la TME du VIH. Cette
stratégie se résume dans le tableau ci-contre.
96
STRATEGIES/ AXE
PRIORITAIRE
|
PUBLIC CIBLE
|
OBJECTIFS IEC/ACTIVITES
|
INTERVENANTS
|
Conférence
Séminaire Table ronde
|
DRS de Bouaké
DD des districts de Bouaké Sud et Bouaké
Nord-est
ONG Locales et Internationales
|
Instruire les autorités sanitaires sur :
L'utilité d'un programme
IEC/CCC/PTME ;
La raison de l'implication des centres de santé dans le
projet IEC/CCC/PTME.
Il s'agit de bénéficier de leur
soutien, leur adhésion et le
financement du projet.
|
Équipe du projet ;
Prestataires de
santé en matière de la PTME
|
Conférence
Séminaire Table ronde Réunion
|
Leaders
administratifs ;
Leaders
communautaires ;
Leaders religieux ;
Associations de
femmes et de jeunes
|
Instruire les leaders
administratives,
communautaires, d'associations
sur l'utilité du programme IEC/CCC/PTME et le
rôle des populations dans le programme PTME ;
Faciliter la réalisation, la
mobilisation des publics concernés par le projet.
|
Équipe de projet ;
Prestataires de
santé en matière de la PTME ;
Représentants des
ministères concernés.
|
Conception et production de matériel de
sensibilisation
|
Les prestataires
de santé
intervenants dans la PTME ;
Les leaders
communautaires et d'associations
|
Pour être des incitateurs au changement en matière
de la PTME ;
- L'on mettra sur pied des
programmes de sensibilisation ;
- Confectionnera des supports
visuels et graphiques
(dépliants, brochures et affiches).
|
Équipe de projet ;
Prestataires de
santé en matière de la PTME ;
Leaders
communautaires
|
97
|
Radios de proximités (Radio Bouaké, RNC,
ONUCI-FM,
|
Création et insertion d'espaces
éducatifs avec l'appui des medias de proximité
en vue de :
|
Équipe de projet ;
|
Ateliers de formation
|
Media plus FM, Radio islamique)
|
-Bénéficier d'espaces éducatifs au sujet de
la PTME ;
|
|
|
|
-Informer, former et sensibiliser
|
Prestataires de santé en matière de
|
|
RTI1 (RTI
|
les communautés (les femmes
|
la PTME
|
Conférence
|
Bouaké)
|
enceintes et les femmes en âge
de procréer) concernant la
|
|
|
|
PTME.
|
|
Tableau 4. Planification du plaidoyer
II.1.2. Mobilisation sanitaire et communautaire
Il s'agit de mener des activités au sein des centres de
santé retenus par ce projet et dans l'environnement immédiat des
communautés. Elles permettent de rapprocher les prestataires de
santé en matière de la PTME de la population.
STRATEGIES/ AXE
PRIORITAIRE
|
PUBLIC CIBLE
|
OBJECTIFS IEC/ACTIVITES
|
INTERVENANTS
|
|
Les prestataires de
|
Former et/ou recycler les
|
|
|
santé intervenant
dans le programme
|
capacités des prestataires de
santé en PTME sur : -
|
Equipe de projet ;
|
Formation des
|
de la PTME :
|
- L'accueil des femmes à la
|
Prestataires de
|
prestataires de
|
|
prise des constantes ;
|
santé en matière de
|
santé en
|
-les médecins ;
|
- L'animation de la CCC ;
|
la PTME
|
matière
|
-les sages-femmes ;
|
- Le counseling et la
|
|
d'IEC/CCC et
|
|
négociation du test ;
|
Les conseillères
|
la PTME
|
-Les AS ;
|
- La PEC ;
|
communautaires
|
|
|
- Le suivi des femmes VVIH.
|
|
|
-les conseillères
|
|
|
|
Les prestataires de
|
Renforcer les capacités des
|
|
Formation
|
santé intervenants
|
prestataires de santé prénatal
|
|
Initiation de100 relais de
|
dans la PTME ;
|
en matière de gestion et
causerie de groupe ;
- réduire les situations de
|
Equipe de projet ;
|
la
|
|
vulnérabilités des cibles ;
|
Prestataires de
|
communication
|
|
- Inciter la communication au sein des foyers ;
|
santé en matière de la PTME ;
|
98
|
Les leaders
communautaires et d'associations
|
Initier les relais de la
communication aux :
- Techniques et planification
des actions IEC/CCC/PTME ;
|
Leaders
communautaires.
|
Campagnes
|
Les femmes et les
|
Instruire les populations sur
|
|
d'information
|
hommes en âges de
|
les facteurs de risques liés à la
|
Equipe de projet ;
|
et de
|
procréer ;
|
PTME et l'ignorance de son
|
|
sensibilisation
|
Les femmes
|
statut sérologique ;
|
Prestataires de
|
|
enceintes et leur
conjoint ;
|
Instruire les populations,
notamment les femmes sur
|
santé en matière de la PTME ;
|
Causeries de
|
Les femmes VVIH et
|
l'utilité de fréquenter les
|
|
groupe
|
leur conjoint ;
Les associations de
|
centres de santé prénatale dès le
début de la grossesse et
l'acceptation du test de
|
Leaders
communautaires ;
|
|
femmes et de jeunes.
|
dépistage.
|
Les éducateurs
pairs.
|
II.2. Production du matériel de communication
La production du matériel de communication contribue
à la réalisation
du message en fonction du support de communication. Elle se
déroule autour de trois axes.
II.2.1. La conception des supports de communication
La mise en oeuvre d'un projet IEC/CCC dans le cadre de la
prévention de la
TME du VIH, nécessite la coopération entre les
différents acteurs dudit projet. Ce sont entre autres :
? Le chef du projet. Il est le coordonnateur et le superviseur du
projet. Il est le responsable de toute action qui a trait au projet ;
? Les spécialistes en PTME et en IEC. Ils sont membres du
corps médical et paramédical. Ils interviennent dans le programme
PTME ;
? Les créatifs sont des spécialistes en
matière de création de messages attractifs
et appropriés. Ils prêteront leur expertise au
projet en vue de la création de messages appropriés et le choix
de supports pouvant donner forme au message ;
? L'administration sanitaire est constituée de personnes
détentrices du pouvoir décisionnaire dans les centres de
santé prénatal ;
99
? Les leaders communautaires. Ils orientent les axes du projet
en fonction des aspirations, des moeurs, des convictions, des croyances, des
rites des populations.
II.2.2. Le pré-test des supports de
communication
Cette phase met en relation les supports de communication et
le message. Elle permet la révision des messages et des supports choisis
pour la campagne. Il s'agit d'être rassurer de la pertinence du message
présenté sur le support et de sa compréhension en fonction
du support choisi. Aussi, le pré-test consiste à se rassurer de
l'approbation de la présentation du message sur le support, aussi, de la
prise en compte du public visé par le message et de la
crédibilité de sa source.
II.2.3. La production
L'accomplissement des deux premières étapes
contribue à la production des supports visuels retenus pour ce projet.
Il s'agit entre autres, des affiches, des prospectus, des dépliants, des
boîtes à images, des tee-shirts, des casquettes. Notons que la
production des supports tient compte de la disponibilité des ressources
humaines, des besoins et de la finance.
II.3. Le plan d'action
Le plan d'action donne les détails du
déroulement du projet dans un tableau ci-contre.
100
ACTIVITÉ/TACHES
|
DURÉE (En jours)
|
PÉRIODE 2015
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
1
|
Conception, montage et recherche de financement du projet
|
28
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Conception et choix de stratégies et supports de
communication
|
55
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
Information et sensibilisation des medias
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
Formation et sensibilisation des relais de communication
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
Information et sensibilisation sur l'importance de la CPN
|
75
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
Information et sensibilisation sur l'importance du test du VIH
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
Information et sensibilisation sur les risques liés
à la PTME
|
60
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
Information et sensibilisation sur l'implication du prestataire
de santé
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
Information et sensibilisation sur le rôle du prestataire
de santé en PEC
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
Information et sensibilisation du soutien des femmes VVIH
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
11
|
Information et sensibilisation sur la PEC des femmes enceintes
VVIH
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
Information et sensibilisation sur la PCR et le suivi
post-natal
|
30
|
|
|
|
|
|
|
|
13
|
Gestion du processus du changement
|
210
|
|
|
|
|
|
|
|
14
|
Evaluation
|
25
|
|
|
|
|
|
|
|
Bilan de l'exécution du projet
IEC/CCC/PTME
|
90
|
|
Elaboration et exécution d'un plan post
projet
|
90
|
101
II.4. Suivi et évaluation
Le projet IEC/CCC vise à instaurer un cadre de
communication favorable à la pérennisation du comportement voulu.
Il s'agit de rendre le changement permanant et durable dans le temps. Par
ailleurs, d'autres facteurs de mises en cause de l'adoption constante du
comportement peuvent provoquer des chutes et des déviations de
comportements. Il est plus qu'impérieux de mettre sur place un programme
de suivi/évaluation.
II.4.1. Le suivi
Le suivi du projet consiste à apprécier, à
étudier, à vérifier le déroulement de
celui-ci en vue de garantir l'effectivité des
activités et des actions qui y sont prévues. Le
suivi fait appel à la vigilance du chef de projet et son
équipe, car le suivi leur permet :
? De veiller à ce que les activités se
déroulent comme prévu par le planning ;
? De déceler et régler les éventuels
obstacles au bon déroulement du projet ;
? De recourir aux personnes ressources en cas de
difficultés ;
? D'effectuer les réajustements, les rectifications et les
rattrapages nécessaires ;
? D'adapter ou réorienter le projet en cas de besoin, afin
d'atteindre les objectifs
fixés.
II.4.2. Évaluation
L'évaluation consiste à examiner et à
vérifier si les objectifs fixés sont atteints.
Objectifs/Activités
|
Indicateurs du changement
|
Moyens de vérification
|
Obstacles probables
|
Accroître chez les
|
Plus de 60% des
|
|
Troubles
|
prestataires de santé, le
niveau d'implication dans le programme de la PTME
|
prestataires de santé sont
engagés dans le programme de la PTME et la
prévalence de la TME est réduite à moins de 5%
|
Rapport d'activités
|
sociopolitiques
Financement non disponible
|
102
Objectifs/Activités
|
Indicateurs du changement
|
Moyens de vérification
|
Obstacles probables
|
Renforcer les capacités des prestataires de
santé en matière de la CCC, la PTME et la PEC des femmes VVIH et
leurs enfants
|
Plus de 60% des prestataires de santé sont
outillés en matière de CCC et PTME et de PEC des femmes VVIH et
leurs enfants
|
Rapport d'activités ;
Carnet de la PTME des centres de santé
|
Troubles sociopolitiques Ou Professionnelle ;
Financement non
disponible ou retardé
|
Renforcer les capacités des prestataires de
santé en matière de négociation du test de
dépistage du VIH
|
Plus de 90% de femmes enceintes venues à la CPN
adhèrent au test, acceptent leur résultat et 50% des conjoints
s'engagent à la PTME
|
Rapprocher les prestataires de santé en
matière de la PTME des communautaires et
renforcer l'encadrement des groupes et associations
communautaires
|
Plus de 90% des femmes en âge de
procréer les femmes enceintes
fréquentent les SSG et 50% de groupes de femmes sont
crées
|
Rapport d'activités ;
Inspection communautaires
|
Troubles
sociopolitiques ;
|
Former des concepteurs et planificateurs
IEC/CCC en PTME et des intervenants en matière de
PTME
|
Plus de 50% de concepteurs et planificateurs en IEC/CCC à
la PTME formés et 25% d'intervenants insérés dans les
SSG
|
Former les relais de communication en
matière de PTME
|
100 pairs éducateurs formés sur
l'utilisation des SSG, de la CPN et les facteurs de risques
liés à la PTME
|
103
Activités
|
Indicateurs du changement
|
Moyens de vérification
|
Obstacles probables
|
Elaboration des messages
|
Nombre de messages produits
|
Rapport d'activité
|
Troubles sociopolitiques
ou
Professionnelle ;
Financement non disponible ou retardé
|
Développement du matériel de communication
|
Supports visuels, graphiques et autre matériel produits
|
Lancement des activités de communication
|
Cérémonie effectuée
|
Conduite des activités de communication
|
Nombre de messages diffusés ;
Nombre de femmes et jeunes sensibilisés ;
Nombre de prestataires formés et recyclés
|
Etudes d'impact
|
Nombre de femmes et conjoints dépistés à la
PTME
|
Formation
|
Nombre de communautaires et de prestataires de santé
en matière de la PTME formés
|
Suivi-évaluation
|
Nombre d'activités évaluées
|
Tableau 5 : Planification de l'évaluation
Conclusion partielle
La conception, l'élaboration et la mise en oeuvre d'un
projet IEC/CCC en matière de la PTME constitue la phase de mise en
évidence des théories évoquées par nos travaux. Il
s'agit pour nous, de déterminer deux phases incontournables pour le
projet IEC/CCC/PTME.
Ainsi, la phase stratégique a permis, à partir
d'une analyse de la situation, pour assortir les objectifs du projet,
déterminer les cibles concernées par le projet, et les moyens
techniques d'approches nécessaires pour la réalisation dudit
projet. Quant à la phase opérationnelle, elle a consisté
à identifier et à planifier les activités et les actions
à mener par ce projet, en vue d'atteindre les cibles visées par
le projet.
En somme, la phase stratégique et la phase
opérationnelle visent l'amélioration de la situation de
vulnérabilité des cibles en matière de la TME du VIH. Il
s'agit de garantir la vie aux femmes enceintes VVIH, les mères VVIH et
la santé de leurs enfants à l'abri de la TME.
104
CONCLUSION GÉNÉRALE
« Quelle communication des
prestataires de santé, pour une stratégie de prévention de
la TME du VIH ? ». C'est cette question qui a fait
objet d'étude de notre mémoire de fin du second cycle de nos
études universitaires. Ainsi, nous avons étudié le
contexte de la question à travers l'étude des travaux
déjà menés, afin d'acquérir des connaissances sur
le sujet. Nos différentes lectures, nous ont permit de trouver des
réponses anticipées, définir nos objectifs, avant de
prendre connaissance du terrain.
L'étude sur le terrain a été une phase
importante pour nos travaux. Avant le questionnement de nos cibles, nous avons
procédé à une observation du terrain. Par
conséquent, la collecte des donnés s'est faite par observation et
par questionnement des cibles. Les données recueillies ont
été analysées par le logiciel Microsoft 2007.
L'étude sur le terrain nous a énormément instruit sur la
question étudiée. Il est à noter, une insuffisance de
connaissance des prestataires de santé en matière d'IEC/CCC et de
la PTME. Ce déficit de connaissance de la part des prestataires de
santé est dû à une absence de modules portants sur ces
questions durant leur formation initiale. Or, le programme de la
prévention de la transmission pédiatrique du VIH s'appuie sur les
relations qui lient les prestataires de santé et les patientes.
Face à cette situation de manque, le besoin d'une
amélioration de connaissances s'avère plus que nécessaire,
afin de faciliter les interventions des prestataires de santé, et les
encourager à mieux s'engager dans le programme de la PTME. Par ailleurs,
d'autres facteurs liés à la persistance de la TME du VIH,
expliquent les hésitations des prestataires de santé à
s'impliquer réellement dans le programme de la PTME. Il s'agit entre
autres :
? De l'accessibilité difficile des centres de santé
;
? Du faible taux d'utilisation des centres de santé
prénatal par les femmes en âge de procréer, les femmes
enceintes et les conjoints ;
? De la disparité inégale des prestataires dans les
centres de santé prénatal ;
105
? De l'insuffisance d'infrastructures adaptées à
la CCC et la PEC ;
? Du faible financement des projets PTME et l'absence de
matériels nécessaires à la ·PTME et la PEC ;
etc.
Bien que l'implication des conseillères communautaires
dans certains centres de santé, permet d'amoindrir le poids des
activités de la PTME, les efforts s'emblent insuffisants. En
particulier, dans le domaine du financement, de la création de salle
pour la CCC et la distribution des ARV dans les centres de santé
prénatale. De la part des communautaires, la situation de
vulnérabilité en matière de la TME du VIII est plus
liée à la féminisation de la prévalence du VIII et
la situation socio-économiques des foyers.
Retenons que la question de la PTME exige encore plus
d'attentions et d'engagement tants des leaders politiques, administratives,
sanitaires que, des prestataires de santé en matière de la CPN,
des ONG locales et internationales et les communautaires elles- mêmes.
Ainsi, beaucoup reste à faire, car nos travaux ont consisté
à aborder une facette de cette question de la PTME, en vue d'un
changement durable et constant. Par conséquent, d'autres travaux sont
nécessaires afin d'améliorer la qualité de prestation des
prestataires de santé, afin de réduire et éliminer la TME
du VIII de façon définitif
106
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES DE MÉTHODOLOGIES
BALIMA S.T. et DUCHENNE V., 2005, Méthodologie de la
recherche en science de l'information et de la communication, Éd.
SANKOFA/ Ed. SIDWAYA, Ouagadougou.
BEAUD M., 2006, L'art de la thèse, Ed. La
découverte, Paris.
CHARTIER L., 2003, Mesurer l'insaisissable, Presse Universitaire
du Québec, Québec.
LAWRENCE O., et PAYETTE J.F., 2010, Argumenter son mémoire
ou sa thèse, Presse Universitaire du Québec, Québec.
LUC Van C.et RAYMOND Q., 2011, Manuel de recherché en
science social, Dunod, Paris.
MONGEAU P., 2008, Réaliser son mémoire ou sa
thèse, presse de l'Université du Québec, Québec.
N'DA P., 2002, Méthodologie de la recherche, EDUCI,
2e édition.
STAFFORD J., 1999, La recherche touristique, Presse Universitaire
du Québec, Québec.
OUVRAGES GÉNÉRAUX ET
SPECIFIQUES
ARISTOTE, 1992, Les politiques ou Traité du gouvernement
civil, traduction française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la
5e ed. de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion,
2e ed. Corrigée, Paris.
BRETON P. et PROULX S., 2006, L'explosion de communication, Ed.
La découverte, Paris. DESCARTES R., 1637, Discours de la méthode,
Gallimard.
DURAND J., 1981, Les formes de la communication, Ed. Dunod,
Paris.
HALLOWEL J.H., 1972, Les fondements de la démocratie, Les
éditions Inter- Nationales, Paris.
KARL J., 1970, Initiation à la méthode
philosophique, Ed. PAYOT, Paris.
KONE H., et SY J. H, 1995, La communication pour le
développement durable en Afrique, PUCI, Abidjan.
LAROUSSE, 3e éd.
107
LE NET M., 1988, La communication sociale, La documentation
française, N° 4866, Paris. LOCKE J., 1690, Deux traités du
gouvernement civil, Garnier-Flammarion.
LOHISSE J., 2007, La communication : de la transmission à
la relation, Ed. De Boeck Université (3e éd.), Bruxelles.
MEUNIER J.P. et PERAYA D., 2010, Introduction aux théories
de la communication, Ed. De Boeck Université (3e éd.),
Bruxelles.
MONTAIGNE M., 1595, Les Essaie, Gallimard.
MUCCHIELLI A., 2006, Les sciences de l'information et de la
communication, Hachette supérieur (4e éd.),
Paris.
Nouveau Petit Robert, 2008.
PLATON, 1936, La République ou De la justice, Traduction
nouvelle par Robert BACCOU, Librairie Garnier Frère, Paris.
ARTICLES ET RÉVUES
JASSERON C., Prise en charge des femmes enceintes
infectées par le VIH en France à l'ère des multi
thérapies : des recommandations aux pratiques, Thèse de doctorat,
Université Paris-Sud, le 26 Novembre 2012
LAUNAY O., 2007, Infection par le VIH et grossesse
prévention de la transmission mère enfant (PTME), Institut
Pasteur.
LE MARCIS F. et OLIVIER de SARDAN J.P., Mai 2005, Colloque
International sur les recherches en sciences sociales à propos de la
PTME sur le continent africain.
MURPHY M. Elaine, 2005, « Comment promouvoir des
comportements sains, », Bulletin de santé, n° 2,
Washington, DC : Population Référence Bureau.
POIRIER GENEVIEVE C., Mars 1987, « Rechercher un nouveau
media au service du malade et du personnel soignant. La
télématique : l'appel malade centralisé »,
Recherche en soins infirmiers, (en ligne), N° 8.
PREBLE E.A., Février 2006,« Prévention de
la transmission mère-enfant du VIH au Maroc », Rapport de
Consultation », UNICEF.
108
RAPPORTS ET MEMOIRES
Collège National de Gynécologues et
Obstétriciens Français, 2012, Recommandations pour la pratique
clinique, Paris.
Rapport DRSP, 2009, Stratégie de relance du
développement et de réduction de la pauvreté, Abidjan,
JASSERON C., Prise en charge des femmes enceintes
infectées par le VIH en France à l'ère des multi
thérapies : des recommandations aux pratiques, Thèse de doctorat,
Université Paris-Sud, le 26 Novembre 2012
LAUNAY O., 2007, Infection par le VIH et grossesse
prévention de la transmission mère enfant (PTME), Institut
Pasteur.
Médecins du monde Canada, 2009, Rapport d'activités
2008-2009, Montréal.
Médecine Tropicale, Evaluation d'un programme de
prévention de la transmission mère-enfant
du VIH à Abidjan (Côte d'Ivoire/1999-2002) 2006
· 66 · 1
MINISTERE DE LA SANTE ET DE L'HYGIENE PUBLIQUE, 2008, Plan
stratégique de développement des ressources humaines du secteur
de la sante en Côte d'Ivoire 2009-2013, Abidjan, septembre.
Ministère d'Etat, Ministère du Plan et du
Développement, Novembre 2008, Document de Stratégie de
Réduction de la pauvreté 2009-2013, Version provisoire,
Abidjan.
OMS, 2004, Sauver des mères, sauver des familles :
L'initiative PTME-PLUS, Ecole de Santé publique Mailman de
l'Université de Columbia, ISBN 92 4 259089 4 (Classification NLM: WC
503.2)
OMS, 2008, Prophylaxie post-exposition pour prévenir
l'infection à VIH, Genève.
OMS, 2004, Prévention de la transmission mère-
enfant du VIH SIDA au Burkina Faso, Genève.
OMS, 2012, Impliquer les hommes dans la
prévention de la transmission mère- enfant du VIH,
Genève.
OMS, 2011, le VIH/SIDA en Afrique
subsaharienne : Le point sur l'épidémie et les progrès du
secteur de la santé vers l'accès universel,
Genève.
OMS, 2012, Pour l'élimination de la transmission
mère- enfant du VIH, Caire.
OMS, 2004, Sauver des mères, sauver des familles
: L'initiative PTME-Plus, Genève.
109
OMS, 2011, Le VIH/SIDA en Afrique subsaharienne : Le
point sur l'épidémie et les progrès du secteur de la
santé vers l'accès universel, Genève.
OMS, 2011, Nous pouvons empêcher que les mères
meurent et que leurs bébés soient infectés par le VIH.
OMS, 2004, Prévention de la transmission
mère-enfant du VIH/SIDA au Burkina Faso : une démarche
contractuelle originale : étude de cas, Genève.
OMS, 2012, Pour l'élimination de la transmission
mère-enfant du VIH, Le Caire. ONUSIDA, 2011, Compte à rebours
jusqu'à zéro.
ONUSIDA, 2009, Enfants et SIDA : Quatrième bilan de
situation.
ONUSIDA, 2013, Rapport mondial.
ONUSIDA, 2013, Rapport mondial : Rapport ONUSIDA sur
l'épidémie mondiale de SIDA,
Programme national de prise en charge médicale des
PVVIH Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA, 2011,
Rapport annuel d'activités.
République de Côte d'Ivoire, 2012, Rapport
National GARP.
UNAIDS, 2013, RAPPORT MONDIAL : Rapport ONUSIDA sur
l'épidémie mondiale de sida,
ZBINDEN A., Communication engageante et Représentations
sociales : Une nouvelle articulation théorique, Thèse de
doctorat, Université de Bourgogne, le
7 décembre 2011
Fondation Glaxon Smith Kline, 12 Mai 2003, La
lettre.
LE MARCIS F. et OLIVIER de SARDAN J.P., Mai 2005, Colloque
International sur les recherches en sciences sociales à propos de la
PTME sur le continent africain.
USAID, Mars 2008, CÔTE D'IVOIRE : Evaluation des
prestations de services, Abidjan.
UNAIDS/JC 1965E, October 2010, We can prevent mother
from dying and babies from becoming infected with HIV.
CONSEIL NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA, Mars 2012, Rapport
National GARP Côte d'Ivoire.
110
EDS, PEP talk, n 22, Avril 2013
ONUSIDA / J502/1/F.
ONUSIDA, 2013, Le SIDA en chiffre, J571/1/F, 2013ON
WEBOGRAPHIE.
http://www.bag.admin.ch/themen/krankenversicherung/02874/02875/11440/index.html?lang=fr
&download=NHzLpZig7t,lnp6I0NTU042l2Z6ln1ae2IZn4Z2qZpnO2Yuq2Z6gpJCJfYJ3fWym1
62dpYbUzd,Gpd6emK2Oz9aGodetmqaN19XI2IdvoaCUZ,s-consulté le 11/02/2014
à 13h 42
http://www.reproductiverights.org
visité le 11/02/2014 à 14h 04
http://www.unaids.org/html/pub/una-docs/hivtestingpolicy_en_pdf.htm
consulté le 11/02/2014 à 14h 10
http://www.crhonline.org/pubdetail.php?pub.d=2
consulté le 24/02/2014 à 18h 50
111
ANNEXES
112
ANNEXE 1
QUESTIONNAIRE POUR LA COLLECTE DES
DONNÉES
1. ENTRÉVUE AVEC LES
MÉDÉCINS
Présentez-nous les activités de votre centre
Comment sont reparties les tâches au sein de votre
établissement ?
Existe-t-il un programme lié à la santé de
la reproduction et de la lutte contre le VIH/SIDA ?
Comment fonctionne le service chargé de la lutte contre
le SIDA ? Adopte-t-il une stratégie PTME ? Depuis quand ?
Comment s'organise la PTME au sein de votre service ? qui sont
ceux qui s'y occupent et qui en sont les bénéficiaires ?
Quelle place occupe la communication dans la PTME au sein de
votre établissement ?
Quelles sont les stratégies de communication que vous
adoptez pour la PTME ? Quels en sont les derniers chiffres de dépistage
en matière de la PTME ? Comment expliquez-vous la persistance de la TME
? Quelles Stratégie De communication proposez-vous pour y
remédier ?
2. ENTRÉVUE AVEC LES SAGES FEMMES ET LES AIDES
SOIGNANTES
Quel service occupez-vous au sein du centre de santé ?
Que savez-vous de la PTME ?
Comment pensez-vous qu'on puisse éviter de nouvelle
contamination ?
Comment s'organise la PTME au sein de votre centre de
santé ? Qui s'en charge ?
Quelle place occupe la communication dans la PTME ?
Comment se fait la CCC et le dépistage volontaire ? Vos
supports utilisés ? Quelles stratégies adoptez-vous pour la PTME
? Connaissez-vous d'autres stratégies en dehors de celles que vous
adoptez ?
113
Qui sont ceux qui sont pris en compte par la PTME dans votre
centre ?
Vous arrive t-il d'avoir des cas de perdu de vue ? Comment
gérez la situation lorsqu'elle se présente à vous ?
3. ENTRÉVUE AVEC LES
CONSEILLÈRES
Quelles sont les relations qui lient votre structure aux centres
de santés ?
Quelles sont les activités que vous prenez en compte et
qui en sont les
bénéficiaires ?
Quelles sont vos priorités pour la PTME ? Comment
intervenez-vous dans les
programmes PTME des centres de santé ?
Comment expliquez-vous la persistance de la TME du VITT/SIDA
?
Quelle place accordez-vous à la communication dans la
PTME ? Et quelle
stratégie adoptez-vous ?
Comment se fait la CCC et le dépistage volontaire ?
Quels sont vos rapports avec les mères infectées ?
et celles non infectées ?
Combien de temps dure la période de la PTME ? Comment
expliquez vous les
perdus de vue ?
4. ENTRÉVUE AVEC LES FEMMES VENUES POUR LA
CPN
Que savez-vous de la TME ?
Quels sont les comportements à risques à
éviter ?
Comment communiquez vous concernant la PTME en famille ? Dans
votre
milieu de vie ?
Quelles sont les entraves au changement de comportement en
matière de la
TME ?
Qui selon vous doit être pris en compte par les programmes
PTME ?
Que pensez-vous du dépistage volontaire ? Et du VITT/SIDA
?
Que pensez-vous des mères porteuses du VITT ? Comment
pensez-vous qu'on
puisse éviter de nouvelle contamination
Logistique
ANNEXE 2
ORGANIGRAMME DU PROJET
Ministère de la santé et de la
Lutte contre le SIDA
Coordonnateur du programme PTME
Equipe projet IEC/CCC/PTME
Administration et Finance
Conception et production du matériel
de communication
Formation
Communication
Dcumentatian Documentation
Publication
blicatian
Finance
comptabilité
Matériel audio visuel
Matériel roulant
Suivi
Evaluation
114
Recherche
Conception
Production et diffusion
Recyclage
Formation et Initiation
Media
traditionnel et hors media
Média de masse
Documentation
Publication
Administration
Recherche Suivi Evaluation
115
ANNEXE 3
FICHE TECHNIQUE DU PROJET
TITRE
|
ZÉRO INFECTION À VIH À LA NAISSANCE,
ZÉRO DÉCÈS DÛ À LA TME DANS MON CENTRE DE
SANTÉ PRÉRNATALE
|
|
Le projet IEC/CCC/PTME est une stratégie de promotion de
la santé en matière de la PTME. Il s'agit, à travers ce
projet, de faire des prestataires de santé, des indices du changement
durable en matière de la prévention et la réduction de la
TME du
|
RÉSUMÉ
|
VIH. Le projet répond au besoin de recyclage et
d'initiation des prestataires de santé en matière de la PTME et
des techniques IEC/CCC.
|
|
Plaidoyer ;
|
|
Counseling
|
APPROCHES
|
Mobilisation communautaire ;
|
|
Visite à domicile ;
|
|
Education par les pairs ;
|
|
Causerie avec support visuels et/ou graphique
|
|
Formation
|
116
|
Général : Réduire à
moins de 5 % la TME du VIH/SIDA au sein de la population des femmes en
âge de procréer, les femmes enceintes et les mères vivantes
avec le VIH/SIDA à travers une politique de communication
intégrale des prestataires de la santé en matière de la
prévention de la TME du VIH.
Objectifs spécifiques du projet
Assurer que soit intégrée par tous les centres de
santé prénatal dans leur programme de la PTME la CCC collective
et la causerie individuelle ;
|
OBECTIFS
|
Renforcer les capacités des prestataires de la
santé en PTME en matière de la CCC et la causerie de groupe ;
|
|
Renforcer les actions de prévention la TME à
travers l'adaptation de l'environnement de chaque centre de santé
prénatal par la mise à disposition de salle IEC/CCC
équipée d'ici à 2016 ;
|
|
Rapprocher les centres de santé prénatal des
populations et renforcer les liens entre les communautés et les centres
de santé prénatal de sorte à les rendre accessibles d'ici
à 2016 ;
|
|
Plus de 90 % des femmes enceintes et des femmes en âge
de procréer, ainsi que plus de 50% des conjoints acceptent le test de
dépistage du VIH et fréquentent régulièrement les
centres de santé prénatal d'ici à 2016.
|
|
Prestation de qualité des prestataires de santé en
matière de PTME et IEC/CCC ;
|
JUSTIFICATION
|
Implication des prestataires de santé dans le programme
PTME ;
|
|
Utilisation constante des centres de santé par les femmes
en âge de procréer et les femmes enceintes.
|
|
Prestataires de santé en matière de la CCC/ PTME
|
CIBLES
|
Femmes enceintes et conjoints ;
|
|
Femmes en âge de procréer et conjoints ;
|
|
Femmes VVIH et enfants nés de femmes VVIH.
|
117
INITIATEUR
|
TUO ARDJOUMA Etudiant en Master 2 de Communication (SLC) UFR CMS
Université Alassane Ouattara de Bouaké (UAO)
tuoardjouma@gmail.com
Cel : 00225 47 24 78 33/ 00225 06 82 79 09
|
DURÉE
|
2 ans (Periode2014 - 2016)
|
ACTIVITÉS
|
Recherches ;
Production de supports médiatiques ; Activités
d'information et de sensibilisation ; Formation ; Suivi et Evaluation
|
RESSOURCES HUMAINES
|
Prestataires de santé en matière de la PTME ;
Conseillère communautaire spécialisées
IEC/CCC, PTME et en PEC Association de groupe de femmes
|
DÉMARRAGE
|
Date à déterminer en accord avec les partenaires :
Cérémonie de masse
Activités de proximité
|
ATTACHÉ
INSTITUTIONNEL
|
Ministère de la Santé et de la lutte contre le SIDA
;
CSU de NIMBO, SOKOURA, BELLE-VILLE et PMI SOKOURA
|
FINANCEMENT
|
|
EXPERTISE SOLLICITÉE
|
EGPAF
ONG AIP
ONG JEKAWILI et ONG BOUAKÉ ÉVEIL
|
118
ANNEXE 4 : BUDGETISATION DU PROJET 1. Catégories
ou postes budgétaires
CATÉGORIES
|
COMMENTAIRES
|
RESSOURCES HUMAINES EXTERNES
|
Masse salariale des professionnels, des consultations externes
nécessaires à la mise en oeuvre du projet. Ceci comprend la
valeur des salaires, avantages sociaux et autres indemnités
nécessaires.
A chaque poste, on donnera la fonction et le nombre de jours de
travail des personnes en dont il est question
|
ÉQUIPEMENT
|
Coût des divers équipements nécessaires
à la réalisation du projet : Dépliants ; Instruments de
contraception ;
Instruments utilisés lors des consultations pré et
postnatales
|
MATÉRIEL ET FOURNITURES
|
Matériel d'un coup peu élevé, renouvelable
et directement requis pour le projet
|
TRANSPORT ET DÉPLACEMENT
|
Coûts logistiques : Carburant pour le déplacement
des responsables du projet ;
Indemnités de déplacement et per diem à
allouer aux ressources humaines impliquées dans la formation.
|
LOCAUX
|
Frais d'entretien et d'agencement ;
Frais de services publics directement liés au projet et
aux opérations du projet (électricité, air
conditionné).
|
ATÉLIERS DE FORMATION
|
Coût de planification ;Per diem de participants ;
Fournitures et matériel didactique nécessaires
à l'organisation de la formation.
|
ACTIVITÉS DE SENSIBILISATION
|
Par des médias de masse ;Communication interpersonnelle ;
Suivi-Evaluation.
|
COMMUNICATION
|
? Coût de confection de supports et matériel
didactique ;
? Frais de diffusion de message sur les masses médias.
|
PUBLICATIONS
|
Coûts anticipés pour la réalisation de
rapports et d'études dans le cadre du projet
|
SUIVI ET
ÉVALUATION
|
Coût des ressources nécessaires pour effectuer
les visites de suivi et évaluation prévues
|
AUTRES
|
Tout autre poste budgétaire envisagé n'ayant pas
été inclus dans le budget du projet
|
IMPRÉVUS
|
Montant supplémentaire (5-10%) pour couvrir tout
dépassement imprévu et raisonnable par rapport aux lignes
budgétaires prévues.
|
2. Budget d'investissement
MONTANT ANNUEL EN FCFA
Année 1
Année 2
RUBRIQUES
- Équipement ; - Matériel de bureau ; -
Véhicules ; - Locaux ; Autres.
TOTAL
TOTAL GLOBAL
3. Budget de fonctionnement
MONTANT ANNUEL EN FCFA
RUBRIQUES
Honoraires
Charges sociales Frais de missions Fourniture de bureau
Documentation Communication Formation
Frais d'opération Suivi-Évaluation Autres
|
119
TOTAL
TOTAL GLOBAL
120
4. Budget global prévisionnel
RUBRIQUES
|
MONTANT
|
En FCFA
|
En EURO
|
En DOLLAR
|
Budget d'investissement
|
|
|
|
Budget de fonctionnement
|
|
|
|
Budget global
|
|
|
|
TOTAL
|
|
|
|
TOTAL GLOBAL
|
|
121
5. Fiche du budget prévisionnel
Titre du projet : ZÉRO INFECTION À VIH
À LA NAISSANCE, ZÉRO DÉCÈS DÛÀ LA TME
DANS MON CENTRE DE SANTÉ PRÉNATALE
BUDGET PRÉVISIONNEL
Ordre
|
Activités
|
Rubriques
|
Unité
|
Quan tité
|
Durée
|
Coût Unitaire
|
Coût total
|
1
|
Appui technique et financier à l'organisation
partenaire pour développer et mettre en oeuvre le projet pour la
prévention de la TME incluant les prestataires de santé et les
communautaires
|
|
|
Mois
|
|
|
1.1
|
Mobilisation des communautés et des institutions en vu
de mettre en place un système de collecte et de référence
pour la prise en charge des cas d'infections dépistés à la
PTME
|
1.1.1
|
Soutien aux relais de la communication pour la sensibilisation
et les références aux centres de santé
prénatal
|
1.1.2
|
Mise en place du suivi et évaluation de la
stratégie de communication et de la documentation du projet de la
PTME
|
Frais de
déplacement/communication
|
Pers/moi s
|
20
|
7
|
10 000
|
1 400 000
|
1.1.3
|
Prime du coordonnateur
|
Pers/moi s
|
1
|
9
|
160 000
|
1 440 000
|
1.1.4
|
Prime du chargé de projet
|
Pers/moi s
|
1
|
9
|
125 000
|
1 125 000
|
1.1.5
|
Frais de déplacement (carburant)
|
Pers/moi s
|
2
|
9
|
10 000
|
180 000
|
1.1.6
|
Frais entretien engins
|
Pers/moi s
|
2
|
9
|
5 000
|
90 000
|
Sous Total 1 :4 325 000
|
Recharge cellulaire équipe projet
|
Rchge/P ers/mois
|
2
|
9
|
5 000
|
90 000
|
122
6. Suite fiche du budget
Ordre
|
Activités
|
Rubriques
|
Unité
|
Quantité
|
Durée
|
Coût Unitaire
|
Coût total
|
2
|
Mise à niveau des relais de communication pour la CCC en
matière de la PTME
|
Fourniture de bureau + consommable informatique
|
Forfait/mois
|
1
|
9
|
20 000
|
180 000
|
2.1
|
Formation des relais de communication
|
Location de salle
|
Salle/jours
|
2
|
3
|
50 000
|
300 000
|
2.2
|
et prestataires de santé à la CCC pour
la prévention de la TME
|
Pause café
|
Parts pers/ jours
|
45
|
6
|
1 500
|
405 000
|
2.3
|
|
Pause déjeuné
|
Parts pers/ jours
|
45
|
6
|
1 500
|
405 000
|
Transport des participants
|
Pers/jours
|
45
|
6
|
2 500
|
675 000
|
Sous Total 2 : 1 915 500
|
3
|
Plaidoyer et Coordination des activités de collecte et de
documentation des cas de violations
|
Forfait duplication de document
|
Forfait/pers
|
45
|
1
|
500
|
22 500
|
3.1
|
|
|
kit de formation participant
|
Pers/jr
|
45
|
1
|
1 200
|
3.2
|
Rencontre trimestrielles de présentation des
résultats de travaux des centres de santé et les ASC en
matière de la prévention de la TME
|
Collation invités
|
Parts pers/ mois
|
45
|
7
|
1 500
|
472 500
|
3.3
|
Transport des participants
|
Pers/mois
|
45
|
7
|
2 500
|
787 500
|
3.4
|
Location de salle
|
salle/jours
|
1
|
3
|
50 000
|
150 000
|
3.5
|
Invitation de la presse
|
Pers/jours
|
6
|
3
|
5 000
|
90 000
|
3.6
|
Collation invités
|
Parts pers/ mois
|
50
|
3
|
1 500
|
225 000
|
3.7
|
Commémoration de la journée Nationale de lutte
contre le SIDA
|
Transport des participants
|
Pers/mois
|
50
|
3
|
5 000
|
750 000
|
3.8
|
Forfait duplication de document
|
Forfait/pers
|
45
|
3
|
500
|
67 500
|
3.9
|
Location de salle+ chaises
|
salle/jours
|
1
|
3
|
100 000
|
300 000
|
3.10
|
SOUS TOTAL 3 : 2 865 700
|
|
|
|
|
123
7. Suite fiche du budget
Ordre
|
Activités
|
Rubriques
|
Unité
|
Quantité
|
Durée
|
Coût Unitaire
|
Coût total
|
4
|
Support administration et gestion de projet
|
Rafraichissement
|
Pers/jrs
|
1
|
2
|
100 500
|
201 000
|
4.1
|
Coordination institutionnelle
|
|
|
|
|
|
3 043 500
|
4.2
|
Contribution aux charges Administration et
Finance
|
Prime du Directeur Exécutif
|
Pers/ mois
|
1
|
9
|
150 000
|
1 350 000
|
4.3
|
|
Prime du responsable de l'administration et finance
|
Pers/ mois
|
1
|
9
|
100 000
|
900 000
|
4.5
|
Contribution poste pour saisie et traitement de
données
|
Charge gestion de compte bancaire
|
relevé charge bancaire/ mois
|
1
|
9
|
10 000
|
90 000
|
SOUS TOTAL4 : 6 034 500
|
Prime de la Secrétaire/Caissière
|
Pers/ mois
|
1
|
9
|
50 000
|
450 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL GÉNÉRAL
|
|
Sous total 1
|
4 325 000
|
|
|
|
Sous total 2
|
1 915 500
|
|
|
|
Sous total 3
|
2 865 700
|
|
|
|
Sous total 4
|
6 034 500
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11 248 200
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
124
ANNEXE 5. FICHE DE SYNTHÈSE MENSUELLE DU
RAPPORT D'ACTIVITÉ HEBDOMMADAIRE DU PROJET ZÉRO INFECTION
À VIH À LA NAISSANCE, ZÉRO DÉCÈS DÛ
À LA TME DU VIH DANS MON CENTRE DE SANTÉ PRÉNATALE
Mobilisation communautaire
Nombre de leaders communautaires et religieux
sensibilisés
Nombre de leaders communautaire etreligieux impliqués dans
la mise en oeuvre de l'action
Nombre de relais communautaires répertoriés,
Renforcement des capacités
Nombre de sessions organisées
Nombre de RC formés
CCC et PEC
|
NIMB O
|
E
VILL E
|
CSU SOKO URA
|
PMI SOKO URA
|
TOTA
L F TOTA
L G
|
Nombre de séance de CCC organisée
|
F
|
G
|
F
|
G
|
F
|
G
|
F
|
G
|
F
|
G
|
Nombre de femme conseillé testée ayant reçu
leur résultat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% de femme enceinte dépistée
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
125
Nombre de PVVIH participant au groupe de soutien
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre de VAD organisées
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre de groupe de soutien organisés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombres de mère bénéficiant de suivi poste
natal
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre de mère séropositive ayant
réalisées le dépistage précoce de leur enfant
% d'enfant nés de mères séropositive ayant
bénéficié de la PVR/DBS
Nombre d'enfant nés de mères séropositive
mis sous Cotrim sirop
% d'enfant nés de mères séropositive ayant
bénéficié de test rapide à partir de 6 mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre de prestataires de santé formée sur les
techniques de communication, de veille et de mobilisation autour des centres de
PTME
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre de visite de supervision organisé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
126
Nombre de centre de santé supervisé Nombre
d'évaluations faites
% d'indicateurs atteint dans le mois
Nombre de mère séropositive ayant
réalisées le dépistage précoce de leur enfant
% d'enfant nés de mères séropositive ayant
bénéficié de la PVR/DBS
Nombre d'enfant nés de mères séropositive
mis sous Cotrim sirop
127
BIBLIOGRAPHIE
DÉDICACE ii.
REMERCIEMENTS iii.
TABLES DES FIGURES iv.
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS .. vii.
INTRODUCTION GENERALE 2.
CADRE THÉORIQUE 3.
I. Justification du sujet .3.
I.1. Motivation et intérêt pour le sujet
5.
I.2. Intérêt scientifique du sujet 5.
I.3. Pertinence sociale du sujet 6.
II. Définition des termes clefs ..7.
III. Revue critique de littérature 18
IV. Description de la théorie de recherche 21.
V. Problématique de recherche .23.
VI. Hypothèses ..24.
VII. Objectifs .25.
CADRE MÉTHODOLOGIQUE 26.
I. Le terrain de recherche ..26.
II. Description de l'échantillonnage et la taille de
l'échantillon 27.
III. Démarche de recherche .28.
IV. Description des techniques de collecte des informations
.30.
V. Description du déroulement de la collecte des
données 31.
VI. Description du plan d'analyse des données 33.
VII. Difficultés et limites liées à la
collecte ..34.
VIII. Calendrier de matérialisation de la recherche
35.
PREMIÈRE PARTIE 37
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉ SUR LA PTME
38.
I. Le concept de la PTME ..38.
128
Présentation de la PTME
I.2. La politique PTME en Côte D'Ivoire
I.3. La persistance épidémiologique de la TME en
Côte D'Ivoire
|
38.
39. ..40.
|
II. Organisation du programme PTME
|
41.
|
II.1. Les modes de contamination en PTME
|
41.
|
II.2. Le déroulement du programme de la PTME
|
42.
|
II.3. Le test de dépistage du VITT/SIDA
|
45.
|
II.4. La CPN
|
..46
|
|
CHAPITRE II : LE SUIVI EN PTME
|
..47.
|
I. La prophylaxie du VITT/SIDA en PTME 47.
I.1. La prise en charge d'une mère infectée en
PTME 47.
I.2. La PTME d'un enfant né d'une mère
infectée 49.
I.3. La politique de distribution des ARV 51.
II. Le mécanisme de communication en PTME .51.
II.1.Le suivi des mères infectées par le
VITT/SIDA .51.
II.2. Le groupe de soutien en PTME 52.
II.3. Les mesures d'accompagnement en PTME .53.
DEUXIÈME PARTIE
|
54
|
INTRODUCTION
|
55.
|
CHAPITRE I : LE SYSTÈME SANITAIRE DE LA PTME
|
55.
|
I. Organisation du système sanitaire en PTME
|
..56.
|
I. 1. Au niveau interne
|
56.
|
I.2. Au niveau externe
|
..60.
|
II. Etude des pratiques sanitaires en PTME
|
64.
|
|
II.1. Au niveau interne
|
.64.
|
II.2. Au niveau externe
|
67.
|
|
CHAPITRE II. POLITIQUE DE COMMUNICATION POUR A PRÉVENTION
DE
LA TME DU VITT/SIDA 70.
129
I. Interprétation des données 70.
I.1. Les facteurs professionnels 70.
I.2. Les facteurs institutionnels et socioculturels 72.
I.3. Les facteurs liés à la communication en
matière de la PTME . 74.
II. Elaboration d'une matrice de communication en
matière de la PTME . 75.
II.1. Redéfinition du cadre de la CCC .76.
II.2. Le concept IEC/CCC 78.
TROISIÈME PARTIE : PLANNIFICATION STRATÉGIQUE DU
PROJET
IEC/CCC/PTME 82.
INTRODUCTION .83.
I. Partie stratégique du projet 83.
I.1. Analyse de la situation 83.
I.2. Objectifs du projet IEC/CCC/PTME ..85.
I.3. Identification des cibles concernées par le
projet . .86.
I.4. Moyens techniques de communication .88.
I.5. Elaboration des messages .91.
I.6. Les canaux 92.
II. Le volet opérationnel du projet 94.
II.1. Description des activités ..95.
II.2. Production du matériel de communication ..98.
II.3. Le plan d'action 99.
II.4. Suivi et évaluation .101.
Conclusion partielle 103.
CONCLUSION GÉNÉRALE .104.
BIBLIOGRAPHIE 106
ANNEXES .101
130
Résumé
Apparut en 1981, le VIH SIDA continue de faire des victimes
dans le monde malgré les efforts consentis par les autorités
sanitaires et politiques. Selon l'OMS, plus de 35.3 millions de nouvelles
infections et 1.6 millions de décès ont été
enregistré au cours de l'année 2010. La grande majorité
des cas d'infections et de décès sont enregistrés en
Afrique subsaharien et en Asie.
En Côte d'Ivoire, de nombreux mécanismes ont
été mis en place par l'état ivoirien en vue de
réduire le taux de décès et de contamination de VIH
notamment l4insertion du Programme de Transmission Mère-enfant dans
toutes les formations sanitaires du pays en vue d'impliquer le personnel
soignant dans la lutte contre cette penderie.
Malgré l'insertion de la PTME dans les centres de
santé maternelle de la cote d'ivoire le Taux d'infection de la TME du
VIH/SIDA reste préoccupant. Cette contribution étudie la
responsabilité communicationnelle du personnel de santé face
à la prévention de l'infection des mères et des enfants
à la grossesse et durant la période post-partum
Mots clés
Politique de communication, Personnel de santé,
Transmission Mère-Enfant, VIH-SIDA
Abstract
Appearing in 1981, HIV AIDS continues to claim victims around
the world despite the efforts of health and political authorities. According to
the WHO, more than 35.3 million new infections and 1.6 million deaths were
recorded during 2010. The vast majority of cases of infections and deaths are
recorded in sub-Saharan Africa and Asia.
In Côte d'Ivoire, many mechanisms have been put in place
by the Ivorian State to reduce the rate of death and HIV infection, including
the introduction of the Mother-to-Child Transmission Programme in all health
facilities in the country in order to involve health care staff in the fight
against this wardrobe.
Despite the inclusion of PMTCT in maternal health centres in
Cote d'Ivoire, the rate of HIV/AIDS MTCT infection remains a concern. This
contribution examines the communicational responsibility of health personnel to
prevent infection of mothers and children in pregnancy and in the postpartum
period.
Key words
Communication Policy, Health Personnel, Mother-to-Child
Transmission, HIV-AIDS
|