Graphique2 : Répartition du revenu selon le cycle
de vie
Revenu
Consommation
Revenu
Consommation
B. Epargne
Consommation
C
Consommation
A
Temps
N L
Vie active
Retraite
Source : ArnaudDiemer,
« économie de la consommation », page9
En l'absence d'héritage et d'incertitude sur le revenu
ou la durée de vie, la richesse finale est nulle. Ainsi, toute
l'épargne accumulée par un individu est dépensée au
cours de sa vie. Cette condition se traduit par l'égalité des
surfaces (BA) et (C).
Ainsi, les ménages épargnent lorsqu'ils
anticipent une perte de revenu future (par exemple en prévision de la
retraite) et à l'inverse désépargnent lorsque le revenu
est temporairement faible. La consommation est ainsi déterminée
par la somme actualisée par le taux d'intérêt des revenus
du travail anticipés par le ménage et des revenus qu'il tirera de
ses actifs financiers, nets des dettes qu'il peut avoir
contractées(Poissonnier, 2009).
La valeur des actifs étant en théorie
égale à la somme des revenus financiers actualisée, la
richesse détenue par les ménages est aussi un déterminant
théorique de la consommation.
Ø L'inflation
L'inflation joue également un rôle sur la
consommation en érodant le revenu et la richesse (Lequien, 2009), ce qui
pousse souvent à considérer toutes ces grandeurs en termes
réels, c'est-à-dire hors inflation. Cette dernière peut
influer sur la consommation via deux effets supplémentaires et
opposés : d'un côté, les anticipations d'inflation peuvent
inciter à anticiper certains achats (Comportement dit de fuite devant la
monnaie) ; de l'autre, l'inflation réduit le pouvoir d'achat des
liquidités disponibles, ce qui pousse les ménages à
épargner davantage « effet Pigou » ou « effet
d'encaisses réelles ».
Ø Le taux
d'intérêt
Proposé par les institutions financières, il
représente le coût de l'argent prêté ; il
affecte la consommation de manière ambivalente. D'abord, une
montée des taux d'intérêt réduit le prix
actualisé de la consommation future par rapport à la consommation
courante, cet effet de substitution poussant l'épargne à la
hausse. En outre, elle peut réduire la valeur de certains actifs
détenus par les ménages, ce qui déprimerait la
consommation par un effet richesse.
En revanche, elle augmente les revenus futurs du patrimoine
des ménages, ce qui les pousse à consommer plus aujourd'hui et
dans le futur. Cet effet revenu découle du fait qu'en moyenne, les
ménages ont une richesse nette positive (la hausse des revenus sur leurs
actifs l'emporte sur celle du service de leur dette). Comme le dit
ACCARDO(2009), raisonner à un niveau agrégé peut masquer
l'hétérogénéité des comportements : un
ménage avec de forts revenus du capital est en moyenne plus aisé
et sa propension à consommer est donc en général plus
faible.
Ø Le chômage
Au-delà de son effet sur le revenu courant qui est
capturé par la variable de revenu, le chômage réduit les
anticipations de revenu futur et augmente l'incertitude sur celui-ci (Bonnet et
Poncet, 2004). Par conséquent, une hausse du chômage devrait
pénaliser la consommation via une hausse de l'épargne de
précaution. Cet effet pourrait toutefois être limité
à long terme si la réduction de leurs revenus conduit les
ménages touchés par le chômage à consommer une part
très importante de leur revenu courant, conduisant ainsi à faire
baisser le taux d'épargne agrégé.
La confiance des ménages peut renseigner directement
sur l'état d'esprit des ménages et leur envie de consommer et
permettre de capter la part des anticipations qui ne se déduit pas de la
valeur de ses déterminants mesurables tels que le revenu (Lollivier,
1999).Ainsi, la consommation peut aussi être déterminée par
les facteurs psychologiques et sociologiques commele comportement d'achat (les
portraits du consommateur, les tendances en matière de consommation),le
mode de vie d'une société, le groupe social (La
différenciation entre les groupes sociaux, l'effet d'imitation ou effet
Veblen), l'action des entreprises.
I.8.
Relation théorique entre la consommation privée et la
fiscalité directe des entreprises et des ménages
En l'absence d'indication unique de la part de la
théorie économique, de nombreux travaux ont tenté de
déterminer empiriquement comment la consommation privée s'ajuste
à une modification des taxes. Dans l'ensemble, l'évidence
empirique tend plutôt à indiquer que les effets sont
keynésiens, à savoir que les dépenses de consommation
diminuent (augmentent) en cas de hausse (baisse) des impôts (THOMAS,
2008).
Ainsi, la fiscalité directe affecte la consommation
privée de façon indirecte et on peut analyser cette relation
à travers certains déterminants que nous avons jugés
essentiels à savoir : le revenu disponible et les prix des biens et
services ou prix relatifs.
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