DEDICACES
A Dieu tout puissant,
A mes parents,
A mes frères et soeurs,
A mes oncles et tantes,
A mes cousins et cousines,
A mes amis fidèles et sincères,
A tous ceux qui me sont chers.
NTIRABAMPA Désiré
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail qui n'est jamais le résultat
d'un effort individuel, il m'est un agréable plaisir d'exprimer mes
remerciements et ma profonde gratitude à tous ceux qui, de près
ou de loin ont contribué à sa réalisation.
Mes remerciements s'adressent à tous les enseignants de
la faculté des Sciences Economiques et Administratives pour la formation
tant morale qu'intellectuelle qu'ils nous ont prodiguées.
Nous pensons particulièrement à
M.Révérien NIZIGIYIMANA, directeur de ce mémoire et qui,
malgré ses multiples obligations n'a pas ménagé aucun
effort pour nous guider dans nos premiers pas de recherche. Ses remarques
pertinentes nous ont été d'une grande utilité.
Notre reconnaissance va également à l'endroit du
Dr. Gilbert NIYONGABO et M. Désiré NKURUNZIZA respectivement
président et secrétaire du jury, qui ont accepté avec
plaisir de lire notre mémoire et d'en procéder à son
évaluation.
A nos parents, pour les efforts conjugués en notre
égard. A nos frères et soeurs pour leur affection et le partage
de la paix, le pain et la peine ; spécialement à
Séraphine NDUWIMANA et Joselyne NDIHOKUBWAYO pour leurs endurances et
sacrifices.
Une dette indéniable de reconnaissance se poserait sur
nous si nous oubliions de remercier la famille de Jean NTUKAMAZINA qui nous a
assistés du début à la fin de notre cursus
académique. Ses soutiens et conseils nous ont poussés à
aboutir à un tel pas.
Enfin, nos remerciements vont à tous ceux et toutes
celles qui, d'une manière ou d'une autre, nous ont aidés,
encouragés à réaliser ce travail ne serait ce que par
leurs conseils, critiques, suggestions. Tout cela a été
très bénéfique pour nous.
A vous tous, nous disons « GRAND
MERCI ».
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pourcentage
: Variation
A/A : AnnéeAcadémique
ADF : Augmented Dickey-Fuller
AIC : Akaike Info Criterion
BRB : Banque de la République du Burundi
BUPED : Bulletin de Politique Economique et
Développement
COMESA : Common Market for Eastern and Southern Africa
DFA : Dickey-Fuller Augmenté
D-L : Décret-Loi
ECM : Error Correction Model
ECOPO : Economie Politique
Ed : Edition
Et al : Et les autres
Eviews : Econometrics Views
FBU : Franc Burundais
FDE :Fiscalité Directe des Entreprises
FDM :Fiscalité Directe des Ménages
FI :Fiscalité Indirecte
FSEA : Faculté des Sciences Economiques et
Administratives
I(d) : Intégré d'ordre d
IDEC : Institut de Développement Economique du
Burundi
ISTEEBU : Institut des Statistiques et Etudes Economiques du
Burundi
M4 : Modèle sans constante, sans
tendance
M5 : Modèle avec constante
M6 : Modèle avec constante et tendance
MCE : Modèle à Correction d'Erreur
MCO : Moindres Carrées Ordinaires
MFBU : Million de Franc Burundais
MPDR : Ministère de Planification du
Développement et de la Reconstruction
NIF : Numéro d'Identification Fiscale
OBR : Office Burundais des Recettes
OM : Ordonnance Ministérielle
ONU : Organisation des Nations Unies
p. : Page
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PNB : Produit National Brut
PP : Phillips et Perron
PUF : Presses Universitaires de France
PVD : Pays en Voie de Développement
SC : Schwarz Criterion
SCR : Somme des Carrés des Résidus
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UB : Université du Burundi
V.cal : Valeur calculée
VC : Valeur Critique
VECM : VectorError Correction Model
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Résultats de la recherche du
nombre de décalages optimal pour les variables
3
Tableau 2 : Résultats du test de
stationnarité des séries en niveau au seuil de 5%
3
Tableau 3: Résultats du test de
stationnarité des séries en différence première
au seuil de 5%
3
Tableau 4: Résultats de l'estimation de la
relation de long terme
3
Tableau 5 : Résultats du test de
stationnarité de la série des résidus en niveau
3
Tableau 6 : Résultats du Modèle
à Correction d'Erreurs
3
Tableau 7 : Calcul du délai de rattrapage
3
Tableau 8 : Résultats du test
d'autocorrélation des erreurs
3
Tableau 9 : Résultat du test
d'héteroscédasticité
3
Tableau 10: Elasticités de long et de court
terme du modèle estimé
3
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : La courbe de Laffer
3
Graphique2 : Répartition du revenu selon
le cycle de vie
3
Graphique3 : Evolution des recettes fiscales au
Burundi en MFBU (1983-2013)
3
Graphique 4 : Evolution de la fiscalité
directe des entreprises et des ménages en MFBU (1983-2013)
3
Graphique 5: Evolution des taux de croissance du
revenu disponible et de la fiscalité directe des ménages en
MFBU (1983-2013)
3
Graphique 6 : Evolution de la consommation
privée en millions de FBU (1983-2013)
3
Graphique 7 : Variation de la consommation
privée et du produit intérieur brut en % (1983-2013)
3
Graphique 8: Evolution des taux de croissance de la
consommation privée et de la fiscalité directe des entreprises
(1983-2013)
3
Graphique 9 : Evolution des taux de croissance de
la consommation privée et de la fiscalité directe des
ménages (1983-2013)
3
Graphique 10: Résultats du « CUSUM
Test » et «CUSUM of squares Test»
3
Graphique 11: Résultats du test de
normalité de Jarque et Bera
3
RESUME
L'objectif visé dans le présent travail de
recherche est d'analyser l'effet de la fiscalité directe des entreprises
et celle des ménages sur la consommation privée au Burundi et
d'en tirer une conclusion sur base des résultats obtenus tout en
suggérant à l'Etat et aux agents économiques privés
des solutions adéquates à adopter étant donné que
la consommation privée est l'un des moteurs de la croissance
économique.
L'analyse est faite à l'aide d'un Modèle
à Correction d'Erreurs sur les variables envisagées à
partir des données statistiques annuelles sur la période
d'étude allant de 1983 à 2013. En effet, après avoir
consulté les différents ouvrages et documents
s'intéressant à notre sujet, nous avons constaté qu'il ya
une relation théorique et empirique entre la fiscalité directe
des entreprises et des ménages et la consommation privée.
Pour notre analyse, deux hypothèses ont
été vérifiées. La première hypothèse
ainsi libérée : « Au Burundi, le
prélèvement fiscal direct effectué sur les entreprises
exerce un effet négatif sur la consommation privée dans le court
et le long terme»; la deuxième stipule que « A long
terme, la fiscalité directe des ménages, constituée
principalement par l'impôt sur les revenus des personnes physiques,
influence négativement la consommation privée ».
Ainsi, les résultats obtenus ont permis d'infirmer la
première hypothèse et de confirmer la deuxième. Compte
tenu de cela, quelques suggestions ont été émises à
l'Etat comme la réduction du taux d'imposition sur les
bénéfices des sociétés et sur les revenus des
personnes physiques tout en abandonnant certaines exonérations fiscales,
et aux agents économiques privés de profiter des avantages
accordés par le code des investissements et par les incitations fiscales
des investissements.
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
Erreur ! Signet non
défini.
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES GRAPHIQUES
vi
RESUME
vii
TABLE DES MATIERES
viii
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Intérêt du sujet
1
0.2. Problématique de la recherche
2
0.3. Les objectifs de la recherche
3
0.4. Hypothèses de travail
3
0.5. Méthodologie de la recherche
4
0.6. Articulation du Travail
4
0.7. Délimitation du travail
4
CHAPITRE I : LA FISCALITE DIRECTE DES
ENTREPRISES ET DES MENAGES COMME FACTEUR EXPLICATIF DE LA CONSOMMATION
PRIVEE : REVUE DE LA LITTERATURE
5
I. 0.Introduction
5
I.1. Approche théorique sur la
fiscalité des entreprises et des ménages
5
I.1.1. Quelques définitions de
l'impôt
6
I.1.2. Les caractéristiques de
l'impôt
7
I.1.3. L'établissement de l'impôt
8
I.1.4. La fiscalité selon les pensées
économiques
8
I.1.4.1. Fiscalité et conception classique
de l'Etat
9
I.1.4.2. Fiscalité et conception
néoclassique de l'Etat
9
I.1.4.3. Fiscalité et conception
keynésienne de l'Etat
9
I.2. Les effets microéconomiques et
macroéconomiques du prélèvement fiscal
10
I.3. Le comportement des contribuables envers la
fiscalité : Théorie d'ArthurLAFFER
11
I.4. La fiscalité directe des
entreprises
12
I.4.1. La Fiscalité directe des entreprises
et le coût d'usage du capital
13
I.4.2. La Fiscalité directe des entreprises
et l'investissement
13
I.4.3. La Fiscalité directe des entreprises
et la productivité
14
I.5. La fiscalité directe des
ménages
15
I.5.1. La fiscalité directe des
ménages et l'offre de main d'oeuvre (choix entre travail et
loisirs)
15
I.5.2. La fiscalité directe des
ménages et la productivité
17
I.5.3. La Fiscalité directe des
ménages et l'épargne (choix entre consommation et
épargne)
17
I.6. Définition de la consommation
privée
18
I.7. Les déterminants de la consommation
privée
18
I.8. Relation théorique entre la
consommation privée et la fiscalité directe des entreprises
et des ménages
21
I.8.1. Relation à travers le revenu
disponible
21
I.8.2. Relation à travers les prix des biens
et services
22
I.9. Quelques résultats empiriques sur la
fiscalité directe des entreprises et des ménages comme facteur
explicatif de la consommation privée.
23
I.10. conclusion du premier chapitre
24
CHAPITREII : ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA
RELATION ENTRE LA FISCALITE DIRECTE DES ENTREPRISES ET DES MENAGES ET LA
CONSOMMATION PRIVEE AU BURUNDI.
25
II.0. Introduction
25
II.1. Fiscalité des entreprises et des
ménages au Burundi
25
II.1.1. Les différentes réformes
fiscales entreprises au Burundi
25
II.1.1.1. Quelques mesures prises dans le cadre des
PAS
25
II.1.1.2. Les nouvelles réformes
fiscales
27
II.1.2. Evolution des recettes fiscales au
Burundi
28
II.2. Structure et évolution de la
fiscalité directe des entreprises et des ménages au
Burundi
30
II.3. Evolution du revenu disponible et de la
fiscalité directe des ménages
33
II.4. Description de la consommation privée
au Burundi
35
II.4.1. Evolution de la consommation
privée
35
II.4.2. Place de la consommation privée dans
la croissance économique du Burundi
37
II.5. Comportement de la consommation privée
face à la fiscalité directe des entreprises et des
ménages au Burundi
39
II.6. Conclusion du second chapitre
42
CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE DE
L'EFFET DE LA FISCALITE DIRECTE DES ENTREPRISES ET DES MENAGES SUR LA
CONSOMMATION PRIVEE AU BURUNDI
43
III.1. Présentation du modèle et
méthodologie d'analyse
43
III.1.1. Spécification du modèle
d'analyse
43
III.1.2. Modèle
économétrique
44
III.1.3. Méthodologie d'analyse
utilisée
45
III.1.4. Présentation théorique de la
démarche économétrique
46
III.1.4.1. Détermination du nombre de
retards
46
III.1.4.2. Analyse de la stationnarité des
variables
47
III.1.4.3. Analyse de la
coïntégration.
48
III.1.4.4. Le Modèle à correction
d'Erreurs
49
III.1.4.5. Tests d'évaluation des
résultats
50
III.2. Présentation et interprétation
des résultats empiriques
51
III.2.1. Rappel sur la présentation des
variables du modèle
51
III.2.2. Résultats des tests du
modèle
51
III.2.2.1. Résultats de la
détermination du nombre de retards
51
III.2.2.2. Tests de la stationnarité des
séries
52
III.2.2.3. Test de coïntégration entre
les variables
54
III.2.2.4. Estimation d'un Modèle à
Correction d'Erreurs
56
III.2.2.5. Résultats des Tests de
stabilité du modèle
59
III.2.2.6. Résultats des Tests de
diagnostics sur les résidus
60
III.2.3. Interprétation globale des
résultats
61
III.2.3.1. Interprétation
économétrique
61
III.2.3.2. Interprétation
économique
63
III.3. Conclusion du troisième chapitre
65
CONCLUSION GENERALE
66
BIBLIOGRAPHIE
69
ANNEXES
73
_Toc429649643
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Intérêt du sujet
Dans les Pays en voie de développement en
général et au Burundi en particulier, les gouvernements
collectent les impôts dans le but de financer les dépenses
publiques. Ces dernières comprennent essentiellement les
dépenses de fonctionnement des services publics tels que le
paiement des fonctionnaires, l'achat du matériel de bureaux,...., mais
aussi les dépenses d'investissement comme la construction des
infrastructures socio-économiques, la création d'entreprises
publiques, les subventions aux entreprises tant publiques que privées.
Ces dernières années, les dépenses
publiques du Burundi ont connu une évolution impressionnante. Par
exemple, selon la Loi N°1/35du 31 Déc.2012 portant fixation du
budget général de la république du Burundi pour l'exercice
2013, les dépenses du budget général de l'Etat pour
la gestion 2013 sont passées à
1 389 901 957 864Fbu alors qu'elles étaient
évaluées à 1 211 741 630 296Fbu en
2012, soit une augmentation annuelle de 15% en une seule année.
En matière de fiscalité, on distingue au Burundi
les prélèvements fiscaux directs et indirects. Les impôts
directs contribuent à près de 30% des recettes fiscales alors que
les impôts indirects en contribuent à près de 70%. Les
impôts directs comprennent les impôts sur les revenus et
bénéfices ainsi que les impôts sur les patrimoines et on
considère que les ménages acquittent 41% de la fiscalité
directe, tandis que les entreprises installées au Burundi acquittent
59%.
Cependant, le poids de la fiscalité directe sur les
entreprises et les ménages conduit à une faiblesse de la
consommation et de l'épargne privée car il touche le revenu
disponible des ménages et les profits des entrepreneurs. Il peut
même renvoyer les entreprises privées à la recherche des
crédits en vue de combler le manque de moyens nécessaires
dans la relance de leur économie.
Ainsi, beaucoup de recherches se consacrent souvent à
l'analyse des effets des impôts indirects sur les grandeurs
macroéconomiques des pays en développement sous l'idée que
ce sont les prélèvements indirects qui constituent la principale
source des recettes de l'Etat.
Peut-on dire que les impôts directs n'ont pas d'effets
néfastes comme les impôts indirects. Faut-il les augmenter de plus
pour améliorer les caisses de l'Etat ou bien les supprimer pour
renforcer la fiscalité indirecte ?
Sur base de ces considérations, le grand
intérêt de mener cette étude au Burundi est d'analyser
l'effet que comporterait le poids élevé et croissant de la
fiscalité directe effectuée sur les entreprises et les
ménages dans une perspective de demande ou de consommation. D'où
notre sujet s'intitule : « Effet de la fiscalité
directe des entreprises et des ménages sur la consommation
privée au Burundi (1983-2013) ». Ainsi, les résultats
de cette étude peuvent servir de base dans la prise de décision
par les autorités publiques, mais aussi de guide pour les autres travaux
scientifiques ultérieurs.
0.2. Problématique de la recherche
La consommation privée est l'un des grands
agrégats macroéconomiques ayant une place importante dans la
théorie économique comme l'affirme BROCHIER(1985) en disant que
« la croissance économique s'apprécie selon
l'accroissement du PIB et de la consommation ». Elle est l'un des
moteurs de la croissance, par la demande qu'elle exerce auprès des
entreprises (source de création d'activités et d'emploi).
En effet, quand le gouvernement veut promouvoir la croissance
en recourant à l'élévation des taux d'imposition directe,
les conséquences néfastes suscitent d'énormes
inquiétudes car l'assiette fiscale étant étroite pour
notre économie sous-développée, les
prélèvements fiscaux modifient les valeurs des autres variables
économiques tels que les prix des biens et services, mais aussi les
prix relatifs du capital et du travail.
D'un côté, une hausse de l'impôt sur les
sociétés affecterait négativement les profits des
entreprises. Ces dernières pourraient renoncer à recruter,
à augmenter les salaires de leurs employés et peuvent aussi
décider de reporter ou d'annuler certains de leurs investissements.
Cette expansion des impôts peut aussi conduire à une inflation ce
qui touche la valeur réelle des encaisses monétaires
détenues par les consommateurs (effet Pigou).
De l'autre côté, puisque la fiscalité
directe ne remplit pas la qualité d'être invisible (être
dissimulé dans le prix des biens et services), il est senti visiblement
par les contribuables en touchant directement leurs revenus.
Dans ce cas, la consommation qui est la principale fonction
des ménages est touchée en premier lieu et la part de la
consommation privée dépendra du revenu après
impôt.
Partant de ces considérations, on peut se demander si
la fiscalité directe des entreprises et des ménages est prise en
compte par les agents économiques privés dans leurs
décisions de consommation finale ; Autrement dit: « La
fiscalité directe des entreprises et des ménages aurait-elle une
influence sur la consommation privée au Burundi? Si oui, dans quel
sens ?».
0.3. Les objectifs de la recherche
Lorsque les différents flux dans le système
fiscal étouffent les initiatives privées et produisent des
distorsions dans le système incitatif, on peut dire que les pouvoirs
publics contribuent au ralentissement de l'économie globale par le
fait que les prélèvements fiscaux constituent une charge pour
les agents privés, laquelle se matérialisant par la
réduction de leur demande ou de leur consommation. LUCAS(1988) dans son
modèle a démontré que le taux d'imposition
élevé conduit à une chute temporaire du revenu global et
aboutit à comprimer les niveaux des revenus individuels.
C'est pourquoi dans ce travail, il sera question d'analyser et
d'examiner comment varie la consommation privée en fonction de la
fiscalité directe effectuée sur les entreprises et les
ménages. Notons que ces deux types de fiscalité sont
constitués par l'ensemble des impôts directs dans un pays
déterminé. Vu l'importance de la consommation des agents
économiques privés dans la mesure de la croissance
économique d'un pays, d'autres variables de contrôle seront mises
en relation dans le but d'analyser leur influence sur la consommation
privée au Burundi.
0.4. Hypothèses de travail
Pour répondre aux interrogations menées dans la
problématique, nous avons suggéré les hypothèses
suivantes :
H1 : Au Burundi, le
prélèvement fiscal direct effectué sur les entreprises
exerce un effet négatif sur la consommation privée dans le court
et le long terme.
H2 : A long terme, la fiscalité
directe des ménages, constituée principalement par l'impôt
sur les revenus des personnes physiques, influence négativement la
consommation privée.
0.5. Méthodologie de la recherche
Au cours de notre travail, nous nous sommes servis de la
recherche documentaire. Dans celle-ci, divers ouvrages généraux,
des articles et revues, des travaux de mémoire mais aussi d'autres
documents et travaux de recherche intéressant notre sujet ont
été consultés.
Nous avons également consulté les
différents rapports de l'ISTEEBU, de la BRB, de l'OBR ainsi que ceux
de l'IDEC étant donné que ces institutions disposent des
données nécessaires pour la réalisation de notre travail.
De ce fait, une collecte et une analyse des données nécessaires
à cette recherche à l'aide des logiciels Excel et Eviews
respectivement pour l'analyse descriptive et empirique. Notons que tout cela
nous a permis de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses de recherche.
0.6. Articulation du Travail
Débuté par l'introduction
générale, ce travail s'articule autour de trois chapitres et
est clôturé par une conclusion générale et quelques
suggestions. Le premier chapitre intitulé : La
fiscalité directe des entreprises et des ménages comme facteur
explicatif de la consommation privée : revue de la
littérature, est consacré aux approches théoriques et
empiriques existante en matière de fiscalité et de consommation
ainsi que le lien existant entre la consommation privée la
fiscalité directe des entreprises et des ménages.
Le second chapitre : Analyse descriptive de la
relation entre la fiscalité directe des entreprises et des
ménages et la consommation privée au
Burundis'intéresse à l'état des lieux de la
fiscalité, de la consommation privée au Burundi ainsi que
l'évolution dans le temps de la consommation privée et de la
fiscalité directe des entreprises et des ménages.
Enfin, le troisième chapitre qui
s'intitule :Analyse économétrique de l'effet de la
fiscalité directe des entreprises et des ménages sur la
consommation privée essaie de confronter les aspects
théoriques et descriptifs, à la base d'une analyse.
0.7. Délimitation du
travail
La délimitation du travail de recherche, dans le temps et
dans l'espace est indispensable pour en faciliter sa faisabilité. Notre
présente étude porte sur le Burundi ; de plus, nous avons
pris l'année 1983 comme borne inférieure. En outre, la
disponibilité des données nous a contraints à prendre
l'année 2013 comme borne supérieure de notre travail.
CHAPITRE I : LA FISCALITE DIRECTE DES ENTREPRISES ET DES
MENAGES COMME FACTEUR EXPLICATIF DE LA CONSOMMATION PRIVEE : REVUE DE LA
LITTERATURE
I.
0.Introduction
La fiscalité
effectuée sur les entreprises et les ménages influence les
activités de production, de consommation des richesses et de
distribution. Ces agents économiques privés se heurtent à
la fois à une fiscalité directe et à une fiscalité
dite indirecte.
Cependant, dans l'activité publique, l'Etat fait
recours à la fiscalité afin de répondre aux fonctions
notamment de financement des dépenses publiques, de redistribution,
de Régulation de l'activité économique et de
stabilisation, d'incitations fiscales et manipulation des comportements
(Musgrave, 1999).
Dans les pays en développement où figure le
Burundi, les impôts indirects dominent les impôts directs en termes
de recettes fiscales et cela est dû au faible niveau des revenus des
ménages. Ainsi, du fait de la distribution inégale des revenus
qui prévaut dans ces pays, il est plus facile de générer
les revenus fiscaux en taxant les transactions des biens et services
plutôt qu'en taxant le revenu ou la richesse des entreprises et des
ménages.Ainsi, peut-on dire que la fiscalité directe
nécessite des renforcements malgré que son influence sur les
décisions des agents économiques privés ne soit pas
à négligé.
Ainsi, ce chapitre vise une revue de littérature
générale en matière de fiscalité afin de
connaître la multiplicité des effets entrainés par son
ampleur étant donné qu'elle conduit les agents
économique privés à modifier leurs comportements de
consommation, d'investissement, d'épargne, de localisation,
d'importation, d'exportation et les choix qui président aux affectations
de ressources qu'ils opèrent.
I.1. Approche théorique sur
la fiscalité des entreprises et des ménages
La fiscalité est le processus par lequel les pouvoirs
publics s'assurent des fonds, prélevés par voies obligatoires,
afin de payer les dépenses publiques. Cette définition ne
s'écarte pas de celle donnée par le Grand LAROUSSE qui
considère la fiscalité comme étant un système de
perception des impôts, l'ensemble des lois qui s'y rapportent et les
moyens qui y conduisent.
La fiscalité est ainsi constituée de l'ensemble
des règles juridiques concernant les impôts. Ainsi, pour bien
comprendre la notion de fiscalité, il est nécessaire de donner la
signification de l'impôt.
En effet, selon TANZI et ZEE (2001), la mise en place d'une
politique fiscale efficace dans les pays de faibles revenus se heurte à
quatre grandes catégories d'obstacles :
Ø Prédominance du secteur informel : La
plupart des travailleurs des pays en développement sont
généralement employés dans le secteur informel. Ils
reçoivent rarement des salaires fixes et réguliers, et leurs
revenus sont souvent versés en espèces, ne figurant dans un aucun
registre comptable et compliquant ainsi le calcul de l'assiette fiscale sur ces
revenus.
Ø Difficulté de créer un système
d'administration fiscale efficace : Manque d'employés instruits et
bien formés, contribuables n'ayant pas toujours des capacités
nécessaires pour maintenir des comptes, incapacité d'informatiser
tout le système fiscal.
Ø Difficulté à générer des
statistiques fiables par les services de la statistique et de
l'impôt : étant donné la prédominance de la
structure informelle dans l'économie, le manque de données
fiables empêche les décideurs d'évaluer convenablement
l'incidence possible des changements majeurs du régime fiscal. Par
conséquent, on préfère souvent les changements accessoires
aux changements structuraux fondamentaux, même lorsque ces derniers
seraient clairement préférables. C'est ainsi que se
perpétuent les structures fiscales inefficaces.
Ø Répartition inégale des revenus :
Même si dans une telle situation la pratique des taux d'imposition
élevés devrait idéalement signifier que les plus riches
contribuent plus que les pauvres à l'effort fiscal, les pouvoirs
économiques et politiques dont jouissent ces riches leur permettent
souvent de bloquer les réformes qui auraient pour effet
d'accroître leur fardeau fiscal.
I.1.1. Quelques
définitions de l'impôt
L'impôt fait partie de ces termes dont le sens est
intuitivement compris par chacun mais dont la signification exacte exige de
longs développements.En effet, l'impôt est « une
contribution exigée des citoyens en vue de couvrir les charges des
pouvoirs publics et conçu dans le cadre d'une politique
économique et sociale déterminée ; cette contribution
tend normalement au partage des sacrifices selon une éthique
particulière et à l'exercice d'une influence directrice sur
l'économie nationale » BAUDHUIN (1957).
Selon BERNARD et COLLI (1989), l'impôt est
« un prélèvement obligatoire et sans contrepartie
directe effectué par l'Etat ou les collectivités locales afin de
subvenir aux dépenses publiques ».
DOUCET et TOUDERT (2007), à leur tour,
définissent l'impôt comme « un prélèvement
obligatoire déterminé sur les ressources ou les biens des
personnes physiques ou morales et payé en argent pour subvenir aux
dépenses d'intérêt général de l'Etat ou des
collectivités locales ».Ainsi, nous remarquons que
l'impôt n'est pas seulement perçu comme pourvoyeur du budget de
l'Etat mais aussi il doit être considéré comme un
instrument de la politique économique et sociale de l'Etat.
Cependant, les impôts peuvent être
prélevés directement sur les individus, ou sur des personnes
morales comme les sociétés. Les impôts directs peuvent
prendre la forme de sommes fixes ou être assis sur le revenu, la
richesse, ou d'autres bases censées représenter les
capacités contributives des personnes soumises à l'impôt.
Les impôts peuvent être aussi prélevés indirectement
sur des transactions ou sur des objets, corporels ou incorporels, quelles que
soient les parties ou les propriétaires impliqués.
I.1.2. Les caractéristiques de l'impôt
Philippe COLIN définit
l'impôt comme un prélèvement en argent effectué par
une autorité et à titre définitif suivant les
règles légales et sans contrepartie déterminée,
à des fins d'interventions financières de la puissance publique
(Loecks, 1970). Pour cela l'impôt relève quelques
caractéristiques à savoir:
Ø L'impôt est un
prélèvement pécuniaire : C'est -à -dire
payable en argent, par chèque et par obligation cautionnée. En ce
qui concerne le droit de la douane, les obligations cautionnées prennent
la forme de traites cautionnées ou effet en faveur de l'administration
de douane, par lesquelles les redevables (qui doit encore quelque chose
après un paiement, qui a une obligation envers quelqu'un, c'est une
personne tenue de verser une redevance) s'engagent à payer le montant
dans un délai. Actuellement et vu l'économie dualiste dans
quelques pays africains, l'impôt est payable en nature.
Ø L'impôt est un
prélèvement autoritaire : Il n'a pas de bases volontaires ou
contractuelles, car il est prélevé par des actes de loi et pardes
institutions qui monopolisent la puissance.
Ø L'impôt est un
prélèvement qui répond à des règles
légales : L'impôt ne peut être
prélevé que sur dispositions légales.
Ø L'impôt est un
prélèvement sans contrepartie : Il y a absence totale de toute
notion de contrepartie directe en matière d'impôt. C'est
précisément ce qui différencie l'impôt des autres
prélèvements tels que la taxe et les taxes parafiscales
I.1.3.
L'établissement de l'impôt
Etablir l'impôt est une opération qui est
réalisée en trois étapes principales :
Ø
Détermination de l'assiette fiscale
L'assiette fiscale est définie comme un
élément économique sur lequel est assis ou repose
l'impôt. En effet, assoir l'impôt c'est déterminer les
matières imposables et mesurer dans chaque cas la quantité de ces
matières à laquelle doit s'appliquer l'impôt.
Ø Liquidation de
l'impôt
Liquider l'impôt consiste à calculer le montant
dû par le contribuable. Il revient donc à appliquer à la
matière imposable un taux qui est fixé par la loi.
Ø Recouvrement de
l'impôt
Le recouvrement de l'impôt est une opération par
laquelle la somme due passe du patrimoine du contribuable au patrimoine de
l'Etat.
I.1.4.
La fiscalité selon les pensées économiques
Le débat sur l'impôt et son rôle est parmi
les plus importants et les plus anciens de l'économie politique. Une
évidence est que le concept « d'impôt » est
inséparable du concept de l'« Etat ». BROCHIER(1975)
considère que l'Etat est un élément central des
stratégies économiques comme il est le moyen et enjeu des luttes
politiques. Dans notre travail, nous avons traité les trois principales
conceptions de l'Etat qui s'opposent en ce qui est de l'importance de la
fiscalité.
I.1.4.1. Fiscalité et conception classique de
l'Etat
Les économistes classiques partent de l'offre pour
analyser le circuit économique tout en se référant
à la théorie de Jean Baptiste Say (1803) selon laquelle
« l'offre crée sa propre demande ».Pour ces auteurs
classiques, l'alimentation des caisses du Trésor est l'objectif unique
de l'impôt qui ne doit avoir aucune influence économique. Il
devient ainsi inutile que l'Etat intervienne dans l'économie, exception
faite à ses missions propres de l'Etat-Gendarme comme l'affirme Stourm
(1912) en disant que l'impôt ne doit être ni stimulant, ni
moralisateur, ni protecteur : « il doit être exclusivement le
pourvoyeur du Trésor ».
I.1.4.2. Fiscalité et
conception néoclassique de l'Etat
Dans la conception néoclassique, l'état se
présente comme une somme d'individus ayant décidés d'agir
en commun accord. Il est un moyen destiné à permettre la
société de poursuivre son intérêt personnel par
d'autres instruments que le marché. De ce fait, l'intervention de l'Etat
sur le marché dans le cadre de l'analyse néoclassique de
l'équilibre général vient pour éliminer les
obstacles à la réalisation par le marché de l'allocation
optimale des ressources.
D'après PERCEBOIS (1997), la finalité de
l'impôt est donc strictement limitée puisqu'il sert à:
ü Financer la production des
biens indivisibles
ü Financer le déficit d'exploitation des monopoles
publics fonctionnant en situation de rendements marginaux croissants ;
ü Opérer une réallocation optimale des
ressources dans le cas d'existence d'effets externes.
L'impôt est ainsi conçu exclusivement comme un
instrument de réallocation optimale des ressources quand le
mécanisme du marché se révèle incapable de
l'accomplir.
En dehors de la triple mission ci-haut
présentée, l'impôt ne doit en aucune façon modifier
la répartition préexistante dans le secteur privé.
I.1.4.3. Fiscalité et
conception keynésienne de l'Etat
De façon générale, l'analyse de Keynes
s'appuie sur la demande pour décrire le circuit économique. Pour
lui, ce n'est pas l'offre qui crée sa propre demande, mais c'est la
demande qui commande l'offre (la production). Il insiste sur la notion de
demande effective composée de la demande de consommation et
d'investissement.
En effet, la théorie keynésienne aussi dite
théorie de « la contrainte » voit en Etat un
centre de décision autonome garant de l'intérêt
général. L'action de l'Etat ne correspond plus seulement
à la demande des services collectifs exprimés par les
préférences individuelles. Cette demande comprend cette fois-ci
la préférence étatique qui suppose un système de
préférences nationales. Le champ des objectifs de l'Etat est du
même coup considérablement accru. Aux objectifs d'allocation
optimale et de répartition des revenus s'ajoute des objectifs tels que
la régulation conjoncturelle, l'harmonisation de la croissance.
L'Economie est donc conçue comme une économie
d'attribution. Les biens publics ne sont plus vendus à leurs coûts
marginaux mais ils sont soit attribués gratuitement, soit contre
paiement d'un prix qui peut s'éloigner du coût de
production. Par conséquent, l'impôt cesse d'être
seulement le mode de financement des besoins publics mais également il
devient l'expression de l'interventionnisme étatique.Dans cette
démarche, l'Etat fait recours souvent au phénomène de
l'illusion financière en faisant apparaître les impôts
aussi faibles que possible par rapport à la charge que supportent
réellement les contribuables
I.2.
Les effets microéconomiques et macroéconomiques du
prélèvement fiscal
Au niveau microéconomique, le prélèvement
fiscal produit des effets qui privent le contribuable de ses
possibilités de consommation. Il est incontestable que le contribuable,
pris individuellement, cherchera à éviter l'impôt par
plusieurs réactions. « Il cherchera à modifier son
comportement de travailleur, d'épargnant ou d'entrepreneur pour
tâcher de faire glisser l'incidence fiscale sur d'autres agents
économiques» (MICHALET, (1975). Pour cette raison, il importe de
distinguer le phénomène :
ü de translation fiscale qui est une manière
opportuniste d'un agent économique de reporter sur d'autres la charge
d'un impôt en manipulant les variables économiques (salaire ou
prix par exemple) qu'ils contrôlent.
ü d'évitement fiscal qui regroupe trois
catégories de phénomènes à savoir : la fraude
fiscale, l'évasion fiscale et l'optimisation fiscale.
Quant au niveau macroéconomique, il existe trois
raisons qui expliquent l'analyse du rôle et de l'impact de l'impôt
sur toute l'économie nationale:
ü L'impôt prélève une partie du
pouvoir d'achat des contribuables et diminue ainsi les possibilités de
consommation et d'épargne du secteur privé.
ü Le prélèvement s'opère au profit
de l'Etat. Il y a là un transfert de possibilités
financières de l'économie privée à
l'économie publique.
ü L'Etat utilise le produit de l'impôt pour
financer ses dépenses ; il réinjecte de la sorte ce produit dans
l'économie privée, il le redistribue aux contribuables.
Cependant, tout dépend de l'orientation des
dépenses effectuées par l'Etat et l'utilisation finale du produit
de l'impôt (NZIRORERA, (1991). Chaque fois que l'Etat ou les
bénéficiaires des allocations sociales et autres utilisent le
produit de l'impôt plus judicieusement que le contribuable ne l'aurait
fait, il y a un avantage tant pour l'économie nationale que pour le
contribuable car dans ce cas ce dernier produit plus et mieux afin d'augmenter
son revenu et sa capacité contributive. Mais dans le cas contraire,
l'impôt constituera une charge pour l'économie si ses
répercussions sont néfastes ou si les prestations fournies par
les autorités publiques sont inutiles. C'est le cas où ces
prestations publiques auraient pu être fournies à un prix de
revient inférieur grâce à une gestion plus
économique ou grâce à un autre financement
économique que l'impôt.
I.3.
Le comportement des contribuables envers la fiscalité :
Théorie d'ArthurLAFFER
Comme le souligne NTABANGANA(1997), l'impôt est une
véritable manifestation d'acceptation de financement du secteur public
et en même temps d'appartenance à la collectivité
nationale. Ainsi, le constat est que les contribuables font toujours preuve de
méfiance à l'égard des législations fiscales compte
tenu de leur ampleur raison pour laquelle on peut passer une revue à ce
principe de LAFFER stipulant que « Trop de taux tue les
totaux ».
En effet, son modèle décrit les réactions
des contribuables face à l'importance et à l'évolution de
la charge fiscale et met en évidence les conséquences de la
hausse continuelle des prélèvements fiscaux sur le plan
macroéconomique.
Autrement dit, il prétend refléter les effets
désincitatifs sur le travail et l'épargne d'une
élévation du taux d'imposition au-dessus d'un certain niveau de
prélèvement.
L'auteur fonde son modèle sur l'idée longtemps
soulevée par BARTHELEMY selon laquelle « les gros taux tuent
les totaux » (DUVERGER, (1978). Plus précisément,
l'augmentation des recettes fiscales finit par ne plus compenser le
rétrécissement de la base taxable consécutif à la
hausse du taux, d'où la baisse du rendement fiscal.
Partant de cette affirmation, le rendement de l'impôt
est représenté par une courbe d'abord croissante jusqu'à
un taux déterminé puis décroît avec une nouvelle
augmentation de l'impôt.
Graphique 1 : La courbe de
Laffer
Rendement de
l'impôt
R*
R
Taux d'imposition
T0 T1 T*
T2100%
Source : BASLE M., (1989), p. 135
L'idée de la courbe de Laffer est donc relativement
simple. Si le taux d'imposition est nul, l'impôt est nul, de même
si le taux d'imposition est de 100%. Par conséquent, entre ces deux
situations, il doit y avoir un taux qui maximise l'impôt (T*) et donne
donc le montant maximal de recettes (R*). Tant que le taux de taxation est
inférieur au taux T*, il est possible d'augmenter le produit de
l'impôt en accroissant le niveau de taxation. Mais, si celui-ci
dépasse la valeur de T*, les impôts perçus diminuent.
Nous résumons la théorie de Laffer par
l'idée que l'alourdissement des taux d'imposition n'entraine pas
nécessairement une augmentation des recettes fiscales de l'Etat.En
effet, une fiscalité trop lourde modifie les prix relatifs des facteurs
de production (capital et travail) et entraine des effets pervers à
l'activité économique tout en paralysant l'offre.
I.4.
La fiscalité directe des entreprises
Tous les événements économiques de
l'entreprise ont des conséquences juridiques, comptables et fiscales. La
variable fiscale impacte donc l'activité quotidienne de tous les acteurs
de l'entreprise. GASTINEAU P. (2003) précise que
« l'assujettissement des sociétés des capitaux à
l'impôt ne dépend que des conditions internes concernant leur
forme ou leur activité». L'activité sociale peut
correspondre à des revenus fonciers, des bénéfices
industriels et commerciaux, des bénéfices non commerciaux et des
bénéfices agricoles.
Ainsi, l'impôt qui frappe les entreprises est
spécialement celui appliqué sur les bénéfices de
ces dernières indépendamment des impôts concernant les
bénéficiaires des revenus distribués.
I.4.1.
La Fiscalité directe des entreprises et le coût d'usage du
capital
Dans un cadre d'analyse microéconomique, la
maximisation du profit par la firme fait dépendre le niveau de capital
désiré du coût des facteurs travail et capital. Les
entreprises ont le choix entre plusieurs combinaisons productives possibles, et
choisissent celle qui minimise les coûts, et maximise donc leurs profits.
Ainsi, si le coût du capital s'élève par rapport aux
charges salariales, l'entreprise a intérêt à limiter les
dépenses d'investissement, en substituant une plus grande
quantité de travail au capital (DORMONT, (1997).
Le concept de « coût d'usage du
capital » intègre de nombreux
éléments comme le taux d'intérêt bancaire
propre à chaque entreprise, structure du bilan, fiscalité pesant
sur les sociétés et les détenteurs d'actions, inflation et
amortissements. Cet indicateur permet d'évaluer de manière
rigoureuse le coût effectif du capital, alors que, sur des données
agrégées, le coût du capital est généralement
approché par le taux d'intérêt réel.
Cependant, on peut distinguer deux effets d'une variation du
coût d'usage du capital (CREPON, (2001) : un effet de substitution
et un effet de profitabilité. Une hausse du coût du capital
devrait inciter les entreprises à substituer du travail au
capital ; ainsi, la demande de travail devrait s'accroître (effet de
substitution). Mais, dans le même temps, une hausse du coût du
capital augmente le coût de production unitaire pour l'entreprise, ce qui
alourdit ses prix, et risque, in fine, de réduire la demande qui lui est
adressée (effet de profitabilité). Les estimations
proposées suggèrent que l'effet de profitabilité domine
l'effet de substitution.
En fin de compte, une hausse de la fiscalité qui se
traduit par une hausse du coût du capital entraînerait donc une
baisse de la demande pour les deux facteurs de production, capital et travail,
et pénaliserait donc l'emploi.
I.4.2.
La Fiscalité directe des entreprises etl'investissement
La fiscalité des entreprises laisse des
décisions d'investir au libre choix des chefs d'entreprises. Les
entreprises sont le lieu par excellence de production de la valeur et
l'importance de la matière imposable (bénéfices) ne peut
pas être négligée.En effet, les profits sont la source des
investissements et donc de l'accumulation du capital et de la croissance. Il en
résulte que l'aggravation de la fiscalité des
sociétés décourage l'investissement des entreprises.
Les investisseurs étant découragés, la
production va diminuer et va enfin conduire vers le déséquilibre
entre l'offre et la demande. Sans nul doute, la demande sera de loin
supérieure à l'offre.
L'Etat doit faire attention pour ne pas les imposer trop
lourdement car il risquerait de mettre en cause la croissance
ultérieure. Avec l'impôt sur les sociétés, les
possibilités d'évasion devant la fiscalité directe sont
beaucoup plus considérables que pour les personnes physiques, car en
effet, les personnes morales ne sont jamais des contribuables ultimes : Ce sont
des actionnaires ou des consommateurs qui peuvent d'un moment à l'autre
cesser leur activité ; l'impôt sur les sociétés
est incorporé au prix de vente, c'est un impôt répercutable
par excellence.
I.4.3.
La Fiscalité directe des entreprises et la productivité
La fiscalité des entreprises peut influer sur la
productivité de diverses manières :
- Les taux légaux de l'impôt sur les
sociétés et/ou le coût d'utilisation du capital peuvent
affecter les prix relatifs des facteurs de production, rendant le capital
relativement plus cher que le travail. Dans ces conditions, les entreprises
peuvent opter pour une intensité capitalistique plus faible que celle
correspondant à un taux d'imposition plus faible, diminuant ainsi la
productivité du travail, les salaires et, éventuellement, l'offre
de main-d'oeuvre.
- Des impôts légaux sur les
sociétés et/ou un coût d'utilisation du capital
élevés peuvent réduire les incitations des entreprises
à investir dans des activités novatrices, en diminuant la
rentabilité après impôts de ces investissements, qui
constituent une source importante de croissance de la productivité dans
tous les pays.
- Des taux élevés de l'impôt sur les
sociétés découragent l'investissement direct
étranger et, par conséquent, la présence d'entreprises
multinationales étrangères, ce qui a des effets négatifs
sur la productivité, car les multinationales stimulent la
productivité en facilitant les transferts de technologie et la diffusion
des connaissances dans les entreprises nationales (BLOOM et al.,
2007).
- En raison de la complexité des régimes
d'imposition applicables aux entreprises, ces dernières peuvent encourir
des dépenses élevées pour se conformer à la
réglementation fiscale, avec des charges administratives correspondantes
non négligeables pour l'État. Ces charges peuvent absorber des
ressources qui seraient autrement utilisées pour des activités
productives, ce qui entraîne des pertes de productivité et de
production.
- Les impôts sur les sociétés peuvent
aussi influer sur la productivité par le biais de leur incidence sur les
décisions de financement des entreprises. Par exemple, si la
fiscalité sur les sociétés favorise la dette par rapport
aux fonds propres, en permettant aux entreprises de déduire les
paiements d'intérêt mais pas les dividendes de l'impôt
dû, la répartition de l'investissement entre les entreprises peut
s'en trouver affectée, les entreprises ayant facilement recours à
l'emprunt étant favorisées et celles qui doivent s'appuyer
davantage sur les fonds propres défavorisées.
Cette caractéristique de la fiscalité des
entreprises nuit notamment aux entreprises dans les industries du savoir, qui
investissent fortement dans des actifs intangibles (par exemple, le capital
humain) que les institutions financières ont du mal à accepter
comme garantie, rendant ainsi leur accès au financement par la dette
plus limité. En outre, dans tous les secteurs, elle peut faire obstacle
aux entreprises innovantes à croissance rapide, qui sont davantage
tributaires du capital-risque que d'autres entreprises.
De ce fait, la réduction
des taux légaux d'imposition sur les sociétés pourrait
stimuler la productivité, notamment dans les secteurs qui ont une
rentabilité structurellement élevée ainsi que dans les
entreprises les plus dynamiques. Mais cette réduction semblerait avoir
une incidence moindre sur les entreprises qui sont à la fois jeunes et
de petite taille. Les impôts sur les sociétés paraissent
également avoir un effet négatif plus fort sur la
productivité des entreprises à forte croissance et en voie de
rattrapage des meilleures pratiques internationales, par rapport aux autres
entreprises. Ceci s'expliquerait par le fait que ces entreprises étant
relativement plus rentables que les autres, l'imposition sur les
bénéfices a un effet relativement plus important sur la
rentabilité de l'investissement après impôts par rapport
à d'autres entreprises moins rentables.
I.5.
La fiscalité directe des ménages
I.5.1.
La fiscalité directe des ménages et l'offre de main d'oeuvre
(choix entre travail et loisirs)
La structure des impôts appliqués sur les
ménages peut influer sur l'offre du travail de différentes
manières. Les effets de ces derniers dépendent principalement de
l'importance des taux d'imposition frappant les revenus des contribuables.
Etant donné le taux d'imposition qui frappe son revenu marginal, le
contribuable aura tendance à travailler moins.Face à une
augmentation de la pression fiscale, le contribuable peut soit redoubler
d'effort au travail pour compenser sa perte de revenu (effet de revenu) soit
baisser les bras et choisir de limiter la ponction fiscale en travaillant moins
(effet de substitution).
Si l'effet de substitution prévaut, il devrait conduire
à une diminution de l'offre de main d'oeuvre et donc toutes choses
égales par ailleurs à une diminution du chômage. Cependant,
la substitution du loisir au travail peut elle-même avoir des effets
négatifs sur l'emploi si l'intéressé consacre son temps
libéré au bricolage ou au travail au noir.
Ainsi, l'impôt sur les revenus frappant les gains issus
du travail apparaît selon l'expression de GAUDEMET (1975) comme
« un facteur de malthusianisme économique ». Avec ce
type d'impôt, plus le contribuable fera des efforts
supplémentaires, plus il sera taxé. On peut se demander si
l'impôt sur le revenu découragerait les citoyens à
travailler.
En effet, un travailleur peut refuser un travail
supplémentaire quand il est sûr que son salaire
supplémentaire sera absorbé pour une large part, par le fisc. La
réaction du contribuable au taux d'imposition marginal a
été qualifiée par certains économistes
d' « effet d'annonce de l'impôt »
c'est-à-dire que lorsqu'on annonce une certaine modification du
barème des impôts, le contribuable cherche à réduire
l'impôt qu'il devra payer. Il y parviendra en diminuant son revenu,
c'est-à-dire en fournissant peu d'efforts.
Cependant, certains économistes ont contesté ce
facteur de malthusianisme économique de l'impôt sur le revenu.
Selon ces derniers, comme le contribuable doit payer l'impôt
malgré son faible revenu, il aura tendance à travailler
davantage. C'est-à-dire que l'impôt sur le revenu, en
appauvrissant le contribuable, l'incite à travailler beaucoup plus pour
retrouver le niveau que l'impôt lui fait perdre. L'impôt sur le
revenu aurait donc plutôt un effet stimulant qualifié
d' « effet de paiement ».
On peut se demander si le contribuable pris individuellement a
effectivement une liberté de choix assez importante quant au volume de
travail qu'il peut offrir. Il en sera ainsi dans le cas où le
travailleur est libre de choisir entre plusieurs emplois qui lui sont offerts.
Mais, il est certain qu'en période de chômage, cette
liberté de choix disparaît pour la plupart des travailleurs.Une
question qu'on peut se poser à ce propos est de savoir si l'impôt
sur le revenu en vigueur au Burundi incite les personnes à travailler
plus ou moins que s'il n'y avait pas d'impôt. La réponse est
négative car la liberté de choix pour les contribuables est assez
réduite. Une fois que l'on a déjà trouvé un emploi,
on ne peut pas y renoncer aussi facilement car on n'est pas certain que l'on
pourra en trouver un autre.
I.5.2.
La fiscalité directe des ménages et la productivité
En plus de ses effets sur l'offre de travail, la
fiscalité peut également agir sur la productivité et la
répartition de la main d'oeuvre. En effet, comme le souligne MARSDEN
(1983), « si les impôts sur le revenu sont
élevés, les gens auront tendance à consacrer beaucoup plus
de temps aux loisirs ».
Cela pourrait s'expliquer par l'hypothèse selon
laquelle une augmentation du taux marginal a pour effet d'inciter les
travailleurs à choisir d'avoir davantage des loisirs, puisque ces
derniers deviennent bon marché. Cela aura pour conséquence de
diminuer la productivité ainsi que la disponibilité de la main
d'oeuvre. L'impôt sur le revenu réduit donc la capacité du
contribuable à prendre des risques sur ses disponibilités.
I.5.3.
La Fiscalité directe des ménages et l'épargne (choix entre
consommation et épargne)
L'impôt en agissant sur les revenus des ménages,
influe par conséquent sur leur capacité à épargner.
En effet, comme MALCOLM et al (1990) le soulignent « l'épargne
dépend d'autres facteurs comme le niveau et la mobilité des
revenus des ménages, les parts relatives des revenus du travail et du
capital dans les revenus du secteur privé, et l'incidence de politique
financière ». Même si la fiscalité n'est pas le
facteur le plus déterminant, elle exerce une influence importante sur la
capacité et l'incitation à épargner dans le secteur
privé.
Les différentes catégories d'impôts
n'agissent pas de la même façon sur l'épargne. Certains
impôts pèsent lourdement que d'autres. Les impôts sur les
groupes de revenus très faibles portent davantage sur la consommation et
moins sur l'épargne que les impôts portant sur les groupes
à revenus plus élevés. Les impôts progressifs
diminuent les épargnes plus fortement que les impôts
proportionnels ou régressifs.
Les impôts affectent également la
répartition de cette épargne si elle s'accompagne des taux
d'imposition marginaux élevés sur les revenus nominaux. Souvent,
l'épargne est détournée de ses emplois les plus efficaces
sur le plan social et est plutôt investie dans des activités ou
des éléments d'actifs qui peuvent être moins productifs,
mais dont le rendement échappe pour l'essentiel l'impôt.
I.6. Définition de la consommation privée
La Banque Mondiale précise que la consommation
privée regroupe tous les biens et services (dits
«individuels») acquis par les ménages (par opposition aux
acquisitions gouvernementales) dans le but de satisfaire les besoins des
membres du ménage. La définition de la consommation des
ménages vise spécifiquement les dépenses que les
ménages supportent directement.
On y additionne les différentes dépenses des
ménages: aliments, boissons, vêtements, dépenses en eau,
électricité et chauffage ; mais aussi ameublement,
équipement ménager et entretien courant de la maison, Services de
communication: Internet, téléphone, télévision par
câble. Mais aussi les dépenses en matière de santé
comme les médicaments. On y retrouve enfin aussi les dépenses en
matière de loisir et de culture des ménages: livres, abonnement,
voyages, etc. Sont exclus: les dépenses en santé qui sont
assumées par l'État, les investissements fait par les
ménages: achat d'une maison. Ainsi, sont donc exclus les biens ou
services qui ne sont pas assumés par les ménages mêmes si
ceux-ci peuvent en profiter: transport en commun, infrastructures
routières, sécurité, etc. On y exclut cependant les
investissements durables des ménages: exemple une maison, dont les
dépenses appartient à la catégorie de la formation brute
de capital fixe.
On désigne donc sous le nom de consommation
privéecette consommation individuelle composée des achats de
biens et services destinés à la satisfaction directe des besoins
des ménages ainsi que de leur autoconsommation (produits des jardins
familiaux, utilisation de logements dont les consommateurs sont
propriétaires...).
I.7. Les déterminants de la consommation
privée
Ø Le revenu disponible et la
richesse
Le revenu et la richesse des ménages constituent les
premiers déterminants de la consommation mis en avant par la
littérature théorique comme empirique.
Dans l'analyse de KEYNES (1936), l'idée fondamentale
est que lorsque le revenu (Y) s'accroît, la consommation (C)
s'accroît mais dans une moindre mesure. Mais, Constatant que certains
ménages consomment quand bien même ceux-ci ne disposent pas de
revenus, KEYNES a conclut qu'il existe une consommation incompressible C0 qui
ne dépend pas du revenu. Cette loi se formule par : C = C0 + cY; avec c
la propension marginale à consommation.
Dans une perspective de « cycle de vie » de
MODIGLIANI (1963), les dépenses sont étalées dans le
temps grâce à l'épargne et le crédit. En cas de
contraction cyclique, le niveau de consommation reste stable de période
en période aux dépens de l'épargne. Ainsi la consommation
d'une période dépend non pas du revenu courant, mais de
l'estimation que les agents économiques font de la somme
actualisée des revenus perçus ou à percevoir au cours des
années à venir, ramenée à la valeur d'aujourd'hui
à l'aide du taux d'intérêt.
Graphique2 : Répartition du revenu selon le cycle
de vie
Revenu
Consommation
Revenu
Consommation
B. Epargne
Consommation
C
Consommation
A
Temps
N L
Vie active
Retraite
Source : ArnaudDiemer,
« économie de la consommation », page9
En l'absence d'héritage et d'incertitude sur le revenu
ou la durée de vie, la richesse finale est nulle. Ainsi, toute
l'épargne accumulée par un individu est dépensée au
cours de sa vie. Cette condition se traduit par l'égalité des
surfaces (BA) et (C).
Ainsi, les ménages épargnent lorsqu'ils
anticipent une perte de revenu future (par exemple en prévision de la
retraite) et à l'inverse désépargnent lorsque le revenu
est temporairement faible. La consommation est ainsi déterminée
par la somme actualisée par le taux d'intérêt des revenus
du travail anticipés par le ménage et des revenus qu'il tirera de
ses actifs financiers, nets des dettes qu'il peut avoir
contractées(Poissonnier, 2009).
La valeur des actifs étant en théorie
égale à la somme des revenus financiers actualisée, la
richesse détenue par les ménages est aussi un déterminant
théorique de la consommation.
Ø L'inflation
L'inflation joue également un rôle sur la
consommation en érodant le revenu et la richesse (Lequien, 2009), ce qui
pousse souvent à considérer toutes ces grandeurs en termes
réels, c'est-à-dire hors inflation. Cette dernière peut
influer sur la consommation via deux effets supplémentaires et
opposés : d'un côté, les anticipations d'inflation peuvent
inciter à anticiper certains achats (Comportement dit de fuite devant la
monnaie) ; de l'autre, l'inflation réduit le pouvoir d'achat des
liquidités disponibles, ce qui pousse les ménages à
épargner davantage « effet Pigou » ou « effet
d'encaisses réelles ».
Ø Le taux
d'intérêt
Proposé par les institutions financières, il
représente le coût de l'argent prêté ; il
affecte la consommation de manière ambivalente. D'abord, une
montée des taux d'intérêt réduit le prix
actualisé de la consommation future par rapport à la consommation
courante, cet effet de substitution poussant l'épargne à la
hausse. En outre, elle peut réduire la valeur de certains actifs
détenus par les ménages, ce qui déprimerait la
consommation par un effet richesse.
En revanche, elle augmente les revenus futurs du patrimoine
des ménages, ce qui les pousse à consommer plus aujourd'hui et
dans le futur. Cet effet revenu découle du fait qu'en moyenne, les
ménages ont une richesse nette positive (la hausse des revenus sur leurs
actifs l'emporte sur celle du service de leur dette). Comme le dit
ACCARDO(2009), raisonner à un niveau agrégé peut masquer
l'hétérogénéité des comportements : un
ménage avec de forts revenus du capital est en moyenne plus aisé
et sa propension à consommer est donc en général plus
faible.
Ø Le chômage
Au-delà de son effet sur le revenu courant qui est
capturé par la variable de revenu, le chômage réduit les
anticipations de revenu futur et augmente l'incertitude sur celui-ci (Bonnet et
Poncet, 2004). Par conséquent, une hausse du chômage devrait
pénaliser la consommation via une hausse de l'épargne de
précaution. Cet effet pourrait toutefois être limité
à long terme si la réduction de leurs revenus conduit les
ménages touchés par le chômage à consommer une part
très importante de leur revenu courant, conduisant ainsi à faire
baisser le taux d'épargne agrégé.
La confiance des ménages peut renseigner directement
sur l'état d'esprit des ménages et leur envie de consommer et
permettre de capter la part des anticipations qui ne se déduit pas de la
valeur de ses déterminants mesurables tels que le revenu (Lollivier,
1999).Ainsi, la consommation peut aussi être déterminée par
les facteurs psychologiques et sociologiques commele comportement d'achat (les
portraits du consommateur, les tendances en matière de consommation),le
mode de vie d'une société, le groupe social (La
différenciation entre les groupes sociaux, l'effet d'imitation ou effet
Veblen), l'action des entreprises.
I.8.
Relation théorique entre la consommation privée et la
fiscalité directe des entreprises et des ménages
En l'absence d'indication unique de la part de la
théorie économique, de nombreux travaux ont tenté de
déterminer empiriquement comment la consommation privée s'ajuste
à une modification des taxes. Dans l'ensemble, l'évidence
empirique tend plutôt à indiquer que les effets sont
keynésiens, à savoir que les dépenses de consommation
diminuent (augmentent) en cas de hausse (baisse) des impôts (THOMAS,
2008).
Ainsi, la fiscalité directe affecte la consommation
privée de façon indirecte et on peut analyser cette relation
à travers certains déterminants que nous avons jugés
essentiels à savoir : le revenu disponible et les prix des biens et
services ou prix relatifs.
I.8.1. Relation à travers le revenu disponible
Par la fiscalité (à la hausse ou à la
baisse), le revenu diminué des impôts et contributions
versés correspond au revenu disponible.En effet, la consommation totale
des ménages est d'autant plus importante que le revenu qu'ils ont
instantanément à leur disposition est important.Si on
considère Yd : le revenu disponible, C : la
consommation agrégée, on aura C= C(Yd) où C est
une fonction croissante que l'on dénomme la fonction de consommation.
On s'attend donc à ce que Yd=Y. Soit T le
montant des prélèvements de l'Etat pour financer les
dépenses publiques G ; Y étant le PIB, on aura alors :
Yd=Y-G=Y-T.
Pour déterminer le revenu disponible des
ménages, il faut donc ne considérer que les
prélèvements de l'Etat net de ces revenus de transferts. C'est
cette variable qui est représentée par T. Les ménages
peuvent allouer leur revenu entre la consommation C et l'épargne S si
bien que S= Yd-C =Y-T-C.
Nous remarquons donc que les impôts directs diminuent le
revenu disponible des ménages, en d'autres termes, à une
augmentation de la taxe correspond une diminution de la part du revenu
allouée à la consommation.
I.8.2. Relation à travers les prix des biens et
services
Etant donné que la fiscalité directe touche les
bénéfices des sociétés et les revenus des
ménage, l'imposition des entreprises conduit à
l'évolution des prix des biens et services vers la hausse ce qui
fait que même le revenu perçu par les ménages, lequel est
exprimé en valeur nominale, doit être corrigé des
variations des prix pour donner le revenu en valeur réelle. Toutes ces
variations ont des répercussions sur la demande finale
privée.
Cependant, on remarque souvent que les consommateurs et
même les producteurs se lamentent que ce sont eux seuls (pris
individuellement) qui supportent l'impôt. Ici donc, la question survient
de savoir qui paie réellement l'impôt ?
En effet, l'impact de la taxe sur les différents
participants au marché dépend de l'élasticité-prix
de la demande et de l'offre où trois cas peuvent se présenter.
Dans chacun d'eux, les consommateurs et les producteurs ne supportent pas la
taxe de la même façon :
Ø La taxe est d'autant plus répercutée
sur le consommateur que l'élasticité de la demande par rapport au
prix est faible. Dans le cas de la demande parfaitement inélastique
(åp=0), la quantité demandée ne varie pas quel
que soit le prix.
Ø La taxe est d'autant plus répercutée
sur les producteurs (offreurs) que l'élasticité de l'offre par
rapport au prix est faible. En cas de situation d'offre totalement
inélastique, la quantité offerte est donnée et il n'y a
pas de changement de prix, y compris même sous l'effet d'une taxe.
Ø Il existe une situation dans laquelle la charge de la
taxe est supportée en même temps par le producteur et le
consommateur en fonction de l'élasticité-prix de la demande.Dans
ce cas, la demande est inélastique c'est-à-dire 0 < < 1. Où est l'élasticité-prix de la demande. Cette
élasticité montre que la quantité demandée varie en
sens inverse avec la variation du prix du bien donné (bien
ordinaire).
Nous remarquons donc que la consommation privée peut
diminuer lorsque l'imposition directe appliquée par l'Etat augmente,
car cette décision pousse les vendeurs à augmenter le prix des
biens et services qu'ils vendentce qui diminue ceterisparibus le pouvoir
d'achat des ménages.
I.9.
Quelques résultats empiriques sur la fiscalité directe des
entreprises et desménages comme facteur explicatif de la consommation
privée.
Etant donné que le recours à la
littérature empirique est d'une importance non négligeable pour
tout chercheur soucieux de mener à bon son travail de recherche, notre
travail a nécessité d'autres travaux de recherche ayant
déjà réalisés par d'autres chercheurs et qui, de ce
fait, nous ont servi de pistes de réflexion. Quelques cas des travaux
empiriques ont attiré notre attention :
Ø En 2008, Vincent Bodart, Thomas Lambert, Philippe
Ledent, Vincent Scourneau dans leur étude par la MCE sur la Belgique (De
2006-2007), ont trouvé qu'une une hausse du taux implicite de taxation
de 1 % sur les entreprises et les ménages entraîne une baisse
permanente du niveau de la consommation privée de 0,9 % en Belgique.
Ø En France, José Bardaji, Matthieu Lequien,
Aurélien Poissonnier ont analysé « Le rôle du
système fiscalo-social dans la consommation des ménages
français depuis 2009 » ; à base du modèle
à correction d'erreurs et ont trouvé que la diminution d'un
point du revenu disponible des ménages causé par la hausse
d'impôts conduira à une baisse de la consommation de l'ordre de
1,21 point. Pour ce même pays, Pascal HEBEL en prenant une période
allant de 1995-2005 a montré que l'inflation en France a un impact
négatif significatif sur les dépenses de consommation en volume
des ménages (la perte est estimée à -0,7% de croissance de
2004 à 2005).
Ø Au Niger en 2008, l'analyse par MCE DE Moctar Seydou,
Moussa Moha, Ali Madai et Bachir Karimou (2008) ont trouvé qu'une
augmentation de 10% des impôts directs entraine une augmentation de 4%
des dépenses de consommation.
Ø En 2011, Pierre BIENVENU, Sylvain BROYER et Inna
MFTEEVA montrent que de 2008 à 2009 les retenues fiscales amputent la
croissance annuelle du revenu nécessaire à la consommation des
ménages à l'ordre de 1,9Point au Royaume Uni, 1,8Point aux USA
et 1,4Point en zone euro.
Ø Enfin, l'analyse empirique de NSABIYUMVA(2013) sur le
Burundi (de 1982 à 2011) en utilisant la cointégration par le
Modèle VAR, a conclu qu'une augmentation de 1% des recettes fiscales
entraine une perte de pouvoir d'achat des ménages de 0,28%.
I.10.
conclusion du premier chapitre
Au cours de ce premier chapitre, il a été
question de discuter sur les différents concepts de la fiscalité
et de la consommation privée. Des théories relatives à la
fiscalité en général, la fiscalité directe des
entreprises et des ménages en particulier et à la consommation
privée ont également été mises en évidence.
Ce chapitre a été clôturé par une brève revue
de la littérature empirique en rapport avec la fiscalité comme
facteur explicatif de la consommation privée dans différents
pays.
Les résultats trouvés surtout par Vincent
Bodart, Thomas Lambert, Philippe Ledent, Vincent Scourneau (2008) dans leur
étude menée en Belgique montrent qu'une augmentation de 1% de la
fiscalité des entreprises et des ménages entraine une diminution
de la consommation privée de 0,9 %.
Ainsi, le second chapitre qui suit a fait objet de
présenter l'état des lieux de la fiscalité directe des
entreprises et des ménages au Burundi, ainsi que la situation relative
à la consommation privée. Signalons que les données
recueillies dans ce chapitre nous a été utiles dans l'analyse
empirique réservée pour le troisième chapitre.
CHAPITREII : ANALYSE
DESCRIPTIVE DE LA RELATION ENTRE LA FISCALITE DIRECTE DESENTREPRISES ET DES
MENAGES ET LA CONSOMMATIONPRIVEE AU BURUNDI.
II.0.
Introduction
Au cours du chapitre précédent, la revue de la
littérature théorique et empirique relative à la
fiscalité des entreprises et des ménages ainsi que celle relative
à la consommation privée (ou consommation finale des
ménages) nous a permis de constater, au travers différents
ouvrages et revues consultés, l'existence de différentes
relations entre les variables d'intérêt pour notre travail.Ainsi,
le présent chapitre vise en grande partie à analyser la structure
et l'évolution de la fiscalité directe des entreprises et des
ménages comparativement à la consommation privée
Burundaise.
II.1.
Fiscalité des entreprises et des ménages au Burundi
La fiscalité Burundaise est conduite dans le souci de
satisfaire les dépenses publiques en tant que première fonction
de l'Etat. Cette situation n'est pas surprenante étant donné que
la mise en place d'un système fiscal efficace et équitable n'est
pas une affaire facile dans les pays de faible revenu parmi lesquels figure le
Burundi.
II.1.1. Les différentes réformes fiscales
entreprises au Burundi
II.1.1.1. Quelques mesures prises
dans le cadre des PAS
Dans le cadre de la fiscalité, il existe des mesures
prises au cours du PAS pour favoriser la production. La loi n°1/005 du 14
Janvier 1987 a été instaurée et portant réforme du
code d'investissement qui autorise la réduction du taux d'imposition des
revenus réalisés par les entreprises décentralisées
de 45% à 35%. Au cours de la même année, l'impôt
forfaitaire sur les rémunérations a été aboli. Dans
ce même but, le Décret-loi n°1/012 du 15 Avril 1988 a permis
d'introduire le « drawback » et son amélioration en
restituant directement aux exportateurs 10% de la valeur des produits
exportés.
Dans le but d'améliorer la gestion des ressources
publiques, le Décret-loi n°1/4 du 31 Janvier 1989 apporte des
modifications et mesures suivantes :
- Établissement des taxes de transactions de
façon à lutter contre la fraude fiscale ;
- Réduction des exonérations,
particulièrement celles accordées à l'Etat et aux
organismes publics ;
- Acceptation de la déduction de la taxe sur les
transactions payées sur certains éléments du prix de
revient du produit vendu.
Dans le but d'encourager les exportations, l'ordonnance
ministérielle n°750/390 du 14 Décembre 1991 stipule une
réduction à 50% du taux d'imposition en ce qui concerne les
bénéfices réalisés. Il y a eu aussi permission de
déduire de la base imposable les frais afférents à
l'exportation jusqu'à 10% du chiffre d'affaire réalisé
à l'exportation avec pour objectif de favoriser la croissance de la
production et encourager les exportations.
En 1992, une taxe ad valorem sur les produits
pétroliers a été introduite par l'ordonnance
ministérielle n°540/066 du 11 Février 1992 et sur la
bière et les boissons gazeuses par le Décret-loi n°1/2/1992
du 8 Février 1992 et l'ordonnance ministérielle n°540/152 du
6 Mars 1992. De plus, il y a eu l'introduction d'un droit de sortie ad valorem
sur le café au cours de la même année.
Dans le but d'encourager la production, le D-L n°1/012 du
23 Février 1993 porte sur l'exonération des intérêts
payés sur les certificats du trésor et sur l'exonération
de l'impôt mobilier pour les entreprises agréées dans la
Zone Franche. Dans le même but, la même loi autorise pendant 10 ans
l'exonération de l'impôt sur les bénéfices et
application du taux de 15% pour le reste de la vie de l'entreprise. Au cours de
cette même année, la taxe ad valorem a été
fixée en fonction du prix ex-usine selon l'OM n°540/750/064 du 29
Mars 1993.
Pour favoriser le secteur primaire, l'OM n°540/092/94 du
1 Mars 1994 permet l'exonération de la taxe sur les transactions
relatives aux intrants agricoles et d'élevages. L'introduction de la
taxe ad valorem permet l'évolution des impôts sur les biens et les
services. Il y eut également l'abolition de la taxe sur le tourisme
selon la loi n°1/006 du 31 Mars 1994.
Suite au prolongement du PAS jusqu'au 30 Juin 1995 au lieu de
prendre fin le 30 Juin 1994, il eut institution de la compensation entre
certaines créances sur l'Etat et les dettes fiscales douanières.
Ainsi, le Ministère des Finances fut autorisé
d'effectuer des compensations entre les créances de l'Etat et dettes
fiscales et douanières dues envers l'Etat spécialement en ce qui
concerne le paiement du drawback et le remboursement du crédit de la
taxe sur les transactions.
Après le PAS, l'OM n°540/054/1996 du 15
Février 1996 porte des modalités de compensation des
créances du drawback et du crédit de la taxe sur les transactions
avec les dettes fiscales et douanières en précisant que les
dettes fiscales et douanières dues de l'exercice fiscal 1996 ou
relatives aux exercices antérieurs pourront être compensées
par les titres de créances du drawback simplifié et/ou du
remboursement du crédit de taxe sur les transactions.
La loi n°1/011 du 30 Décembre 1998 portant
institution d'un prélèvement forfaitaire sur les divers
impôts stipule à son article 2 que ce prélèvement
s'applique sur l'impôt sur le résultat ainsi que sur la taxe de
transaction ; quant à l'article 3, il précise que s'il ne
s'agit pas d'opérations sur les importations, ce
prélèvement deviendra libératoire.
II.1.1.2. Les nouvelles
réformes fiscales
Dès le 1er janvier 2002, la taxe ad valorem
sur la consommation de la bière Amstel est fixée à 50% et
celle de la cigarette se stabilise à 58% du prix ex usine. Cette taxe
inclut aussi la taxe de transaction. Il est également instauré un
droit d'accises sur le sucre dont la taxe est fixée à 50 FBU par
kilo. De même, le taux de taxe sur la transaction des opérations
de télécommunication est fixé à 20%.
Par dérogation à l'article 3 de la loi
n°1/005 du 30 Avril 2004 portant fixation des tarifs des droits de douane
sur les produits importés en dehors des pays membres du COMESA, ces
tarifs sont fixés comme suit à partir de l'année
2005 :
- Biens de consommation : 30%
- Produits intermédiaires : 15%
- Matières premières : 5%
- Biens d'équipement : 10%
En 2005 également, la taxe de service, perçue
par le département des douanes, frappe toutes les importations à
l'exception des importations exonérées dans le cadre de la
Convention de Vienne. Il est également institué une prime
fixée à 10% des montants perçus par les impôts
à toute personne qui relève une fraude fiscale et/ou
douanière.
Au cours des années 2006 et 2007, les taxes de
transaction sur les opérations bancaires et sur la vente des
propriétés foncières sont supprimées. En 2008, la
taxe de service de 6% qui était perçue par douane a
été supprimée.
II.1.2. Evolution des recettes fiscales au Burundi
De façon générale, les recettes fiscales
du Burundi sont constituées par les impôts directs et les
impôts indirects. En effet, les impôts directs sont ceux qui
frappent directement les facultés contributives.
Quant aux impôts indirects du Burundi, ils prennent leur
source dans le commerce intérieur et extérieur en frappant
indirectement les facultés contributives, dès lors qu'ils ne sont
prélevés sur le contribuable que lorsque ce dernier
dépense ou utilise son revenu. Nous citons en guise d'exemple la TVA,
supportée par les consommateurs mais qui n'est due qu'à
l'occasion de l'achat d'un bien ou d'un service. Mais il est aussi difficile de
prévoir directement entre les agents économiques privés
celui qui supporte la fiscalité indirecte sans avoir calculé les
différentes élasticités.
Cependant, l'ampleur de ces deux types d'impôts peut
permettre d'apprécier le niveau de développement
économique d'un pays. Plus un pays atteint un certain niveau de
développement économique, plus la part des impôts directs
essentiellement les impôts sur les sociétés devient plus
importante dans les recettes totales de l'Etat (NZIRORERA, 1997) cité
par NSABIMANA (2013).
Le ratio (impôts indirects/impôts directs) est
indicateur important du développement d'un pays. Ce ratio est bas dans
les pays en voie de développement alors qu'il est élevé
dans les pays développés.
Le graphique ci-après nous permet de voir comment ont
évolué les recettes fiscales du Burundi au cours de notre
période d'étude.
Graphique3 : Evolution des
recettes fiscales au Burundi en MFBU(1983-2013)
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe 1.
Le graphique ci-dessus montre que les recettes fiscales ont
évolué dès 1983 (10556,4 MFBU) jusqu' à 2013
(522217,6 MFBU) avec une augmentation de 4847%.De plus, nous remarquons une
prédominance des impôts indirects sur les impôts directs
pour toute la période considérée. Cette
prédominance caractérise les PVD et cela prouve l'insuffisance
des entreprises et industries dont les bénéfices peuvent
être imposées directement. L'imposition directe au Burundi, ne
concerne qu'une catégorie très étroite comme l'impôt
sur le revenu.
Ainsi, l'analyse des données de l'annexe 1 nous permet
de constater que les impôts indirects contribuent en moyenne à
72,6% dans le total des recettes fiscales contre une contribution de 27,4% des
impôts directs. Cela prouve que le Burundi fait de plus en plus recours
à l'imposition indirecte qu'à l'imposition directe.
II.2. Structure et évolution de la fiscalité
directe des entreprises et des ménages au Burundi
La fiscalité directe des entreprises et des
ménages au Burundi regroupe les impôts directs. En effet,
l'impôt direct est celui qui peut être personnalisé (TONY
,1977), c'est-à-dire adapté aux caractéristiques du
contribuable. Il frappe directement un revenu ou un bien du fait qu'une
personne (physique ou morale) dispose de ce revenu ou de ce bien. Ainsi,
entrent dans cette catégorie :
- Pour les ménages : l'impôt sur le revenu
(IR), les taxes sur le patrimoine (taxes foncières, impôt sur la
facture) ;
- Pour les entreprises : l'impôt sur les
sociétés (IS), des impôts locaux comme la taxe
professionnelle et les cotisations sociales des employeurs et des
salariés.
Ainsi, on distingue les cas suivants :
Ø L'imposition des revenus et
bénéfices
Les impôts sur les revenus et bénéfices
frappent les personnes physiques et morales sur les revenus de leurs biens et
de leur travail sans prendre en considération leur
utilisation.
Ainsi, dans la catégorie des impôts sur les
revenus, on peut citer :
- L'impôt sur les revenus des entreprises
commerciales, artisanales, industrielles et des professions
libérales ;
- L'impôt sur les revenus des salariés
(Impôt Professionnel sur les Rémunérations
« IPR ») ;
- L'impôt sur les Revenus des capitaux
mobiliers ;
- L'impôt sur les Revenus locatifs (cet
impôt a été cédé aux communes).
En ce qui est de la modalité de calcul des taux
d'imposition, le calcul dépend du type d'impôts. Avec les revenus
d'emploi des personnes physiques (salaires et tout ce qui est assimilé),
elle distingue plusieurs barèmes qui ont connu plusieurs modifications
depuis 1983 jusqu'en 2013. Cependant, à partir de 2013, les
données de l'annexe 2 nous montrent que les personnes physiques sont
imposées annuellement suivant un taux progressif en tenant compte des
tranches de revenus différents:
Ø Un taux de 0% pour les contribuables qui touchent
entre 0 et 100 000 FBu,
Ø un taux de 20% pour les contribuables à partir
d'un salaire de 150 001 et 300 000 FBu,
Ø etun 30% de la part qui dépasse 300 000
FBu.
Concernant les revenus du capital (c'est-à-dire tout ce
qui est mobilier que ce soit les intérêts reçus sur les
placements ou les plus values qu'ils réalisent), cela est taxé
à 15%.
En effet, la totalité des impôts sur les revenus
et bénéfices (des entreprises et des ménages) sont
passés de 3523,4 millions de FBU en 1983 à 143860 millions de FBU
en 2013, donc avec une augmentation de 3982%.Nous signalons que cette
augmentation excessive peut être expliquée par l'inflation qui
frappe le Burundi.
Dans le même cadre, l'impôt sur les revenus des
sociétés est perçu annuellement sur tous les
bénéfices y compris les gains des sociétés
burundaises ou étrangères. L'impôt sur les
bénéfices des sociétés est de 30%. En ce qui est
revenus mobiliers et les dividendes reçus, un taux de 15% est
appliqué. De plus, les personnes physiques qui exercent une
activité commerciale sont imposées comme les
sociétés à un taux de 30% sur leurs
bénéfices.
Notons aussi qu'au Burundi, sont exonérés de
l'impôt sur les bénéfices des
sociétés :
· L'Etat
· Les subdivisions administratives de l'Etat
· La banque de la république du Burundi (BRB)
· Les personnes qui exercent uniquement des
activités à caractères religieux, humanitaires, caritatif,
scientifique ou éducatif
· Les organisations internationales, les agences de
coopération technique et leurs représentants, dont
l'exonération est prévue par des accords internationaux
· Les fonds de pension qualifiés
· Les caisses de sécurité sociale de
l'Etat
· Les personnes exonérées en vertu du code
des investissements.
Ainsi, l'annexe1 nous montre que les impôts sur les
revenus et bénéfices des sociétés sont
passés de 1887,9 millions de FBU en 1983 à 94573,7 millions de
FBU en 2013, soit une augmentation de 4909%.
Ø L'impôt sur le
patrimoine
On distingue l'impôt sur le véhicule (la taxation
étant faite selon la puissance ou l'engin) ; et l'impôt sur les
bâteaux et embarcations (celui-ci est basé sur la jauge). En
effet, les impôts sur le patrimoine, à leur tour, peuvent
être classés parmi les impôts marginaux du fait qu'ils
portent sur un petit nombre d'agents économiques.
En effet, l'accès aux véhicules au Burundi (sur
lesquels porte en grande partie ce type d'impôt) reste limité
à un petit nombre de personnes ayant des revenus assez
élevés, ce qui limite le montant des rentrées fiscales
provenant du patrimoine. Ainsi, les impôts sur le patrimoine sont
passés de 113,3 millions de FBU en 1983 à 2306,7 millions de FBU
en 2009 (à partir de 2010, les données relatives à
l'impôt sur le patrimoine ne sont plus disponibles), soit une
augmentation de 1935%.
Au cours de notre travail, en se référant aux
données de l'annexe1, nous avons constitué la fiscalité
directe des entreprises et des ménages par les éléments
suivants :
ü Fiscalité Directe des Entreprises
(FDE)= Impôts sur les bénéfices des
sociétés
ü Fiscalité Directe des
Ménages (FDM)= Impôts sur les
personnes physiques + Impôts sur le patrimoine + Autres impôts
directs.
Nous remarquons que ces deux types d'impôts n'ont
cessé d'augmenter durant notre période d'étude. La
fiscalité directe des entreprises est passée de 1887,9 millions
en 1983 à 94573,7 millions en 2013, soit une augmentation de
4909% ; alors que la fiscalité directe des ménages est
passée de 1748,8 millions en 1983 à 49286,3 millions en 2013,
soit une augmentation de 2718%.
Le graphique ci-dessous nous montre l'évolution de la
fiscalité directe des entreprises ainsi que celle des
ménages :
Graphique 4 : Evolution de la
fiscalité directe des entreprises et des ménages en MFBU
(1983-2013)
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe 6.
De ce graphique, nous constatons que la fiscalité
directe des entreprises ainsi que celle des ménages ont connu une
évolution presque identique avec un petit écart pour la
période 2000-2006. Nous constatons aussi une diminution de la
fiscalité des ménages à partir de 2011 à cause de
l'inflation qui a touché le Burundi et qui a atteint 18.2% ; mais
aussi du fait que les données en rapport avec l'impôt sur le
patrimoine ne sont pas disponibles depuis 2010. De plus, nous savons
qu'à partir de janvier 2013, les contribuables qui touchent un revenu
inférieur à 150 000 FBu ne payent pas d'impôt sur ce
revenu.
Au Burundi, nous constatons une prédominance de la
fiscalité directe des entreprises, ce qui montre que ce sont des
entreprises qui contribuent à grande échelle dans le total de la
fiscalité directe. La contribution des ménages, non moins
négligeable, n'occupe que la seconde place.
II.3. Evolution du revenu disponible et de la fiscalité
directe des ménages
Selon la théorie économique, le revenu est la
principale variable explicative de la consommation. En effet, la
comptabilité nationale considère souvent ce revenu comme le
produit intérieur brut (PIB) et ce dernier est la valeur totale de la
production interne des biens et services dans un pays donné au cours
d'une année donnée par les agents résidents à
l'intérieur du territoire national. C'est un indicateur
économique utilisé dans quasiment tous les du monde pour mesurer
le niveau de production.
Selon Milton Friedman, le PIB est vu comme un revenu
distribué à l'économie au cours d'une période
donnée, on devrait donc s'attendre à ce que le revenu disponible
des ménages (qui est la somme des revenus dits primaires, et des
transferts sociaux en espèces et d'autres prestations sociales
reçues nets des impôts directs et des cotisations sociales
versées) soit égal au PIBR.
Ainsi, cela n'est pas tout à fait exact car une partie de
ces revenus est prélevée par l'Etat pour financer les
dépenses publiques G. Soit T le montant des prélèvements
de l'Etat, le revenu disponible des ménages vérifie alors :
Yd= Y-T ; avec Yd : revenu disponible, Y :
PIB, T : Recettes fiscales.
En analysant les données de l'annexe 4, le revenu
disponible des ménages est passé de 90101.6Fbu en 1983 à
3704878.4Fbu en 2013, soit une augmentation moyenne de 4011% pour toute la
période d'étude.
Le graphique suivant montre l'évolution comparative des
taux de croissance du revenu disponible et de la fiscalité directe des
ménages.
Graphique 5: Evolution des
taux de croissance du revenu disponible et de la fiscalitédirecte des
ménages en MFBU (1983-2013)
Source : Établi par
nous-mêmes à l'aide des données de l'annexe 5 et 6
Le graphique ci-dessus nous montre que la consommation
privée au Burundi n'évolue pas de la même manière
avec la fiscalité directe effectuée sur les ménages. En
effet, pour certaines périodes notamment 1984-1988, 1992-1994,
1996-1997 et 2001-2002, 2008-2013, la variation du taux de croissance de la
fiscalité directe des ménages s'est accompagnée d'une
variation en sens inverse de cellede la consommation privée.
En effet, une augmentation de la fiscalité directe des
ménages entraîne ceterisparibus une diminution du revenu
disponible pour les ménages, et puisque la consommation est fonction du
revenu disponible, on peut prédire que dans ce cas la consommation
privée doit nécessairement diminuer.
II.4.Description de la consommation privée au
Burundi
II.4.1. Evolution de la consommation privée
La consommation privée occupe une place
particulière dans le fonctionnement de l'économie. Tout d'abord,
il s'agit d'une composante particulièrement importante du PIB,
considéré sous l'angle de la demande. Ensuite, elle
présente un certain caractère de stabilité, par opposition
aux investissements des entreprises, aux variations de stocks ou aux
exportations, plus sensibles aux mouvements conjoncturels, mais aussi par
rapport au revenu disponible. Aussi la consommation est-elle souvent
perçue comme un facteur de soutien de l'activité, voire un
amortisseur en période de faible croissance (Eugène, Jean fils et
Robert, 2003).
Ainsi, les dépenses publiques s'opposent à
dépenses effectuées par les ménages ou les individus. On
trouve toutes les dépenses de salaires, d'achat d'équipements
pour couvrir les différentes missions des administrations publiques. On
y exclut cependant les investissements en bâtiments ou en infrastructure
qui appartiennent à la formation du capital fixe. Notons que les
entreprises elles aussi consomment dans le cadre de ce que les comptables
nationaux appellent la consommation intermédiaire.
Au Burundi, les montants de la consommation privée
sont passés de 85116,5 millions de FBU en 1983 à 3212593
millions de FBU en 2013 (soit une augmentation moyenne de 3674%).
Le graphique suivant montre l'évolution de la
consommation privée durant notre période d'étude.
Graphique 6 : Evolution de la
consommation privée en millions de FBU (1983-2013)
Source : Établi par
nous-mêmes à l'aide des données de l'annexe 4
Le graphique ci-dessus montre une évolution croissante
de la consommation privée depuis 1983 à 2013, avec une petite
rupture pour les années 2007 et 2010. Ces ruptures peuvent trouver la
source dans les élections que le Burundia réalisées en
2005 et 2010.
Cette évolution positive prouve que les dépenses
de consommation finales s'élèvent d'années en
années pour les ménages burundais. Ainsi, peut-on se demander si
la fiscalité directe effectuée sur les entreprises et les
ménages se trouve parmi les causes de cette évolution.
II.4.2. Place de la
consommation privée dans la croissance économique du Burundi
La consommation privée est l'un des grands
agrégats macroéconomiques ayant une place importante dans
la croissance économique d'un pays (BROCHIER, 1985).Cette
croissance s'apprécie par l'évolution du PIB. La consommation est
donc le moteur de la croissance, par la demande qu'elle exerce auprès
des entreprises (source de création d'activités et d'emploi). En
effet, lorsque la demande (consommation) augmente, les entreprises accroissent
leurs investissements ce qui va améliorer la production et promouvoir
les exportations.
Ainsi, les données de l'annexe 3 nous montrent que la
contribution de la consommation privée dans le produit intérieur
brut tourne au tour de 80%.Ainsi, le graphique ci-dessous nous montre la
variation du produit intérieur brut et de la consommation
privée.
Graphique 7 : Variation de la
consommation privée et du produit intérieur brut en %
(1983-2013)
Source : Etabli par nous-mêmes à partir des
données de l'annexe 4
De ce graphique, nous constatons qu'il n'existe pas un
écart considérable entre la variation du PIB et celle de la
consommation privée. La courbe qui représente l'évolution
de la variation du PIB est presque confondue avec celle représentant
l'évolution de la variation de la consommation privée. Nous
constatons donc que la croissance du PIB suit le rythme de la croissance de la
consommation privée, d'où la part de la consommation est
très importante dans la croissance économique du Burundi.
Notons que les autres agrégats économiques qui
peuvent être associés au PIB d'un pays sont le revenu national
brut (RNB), la capacité ou le besoin de financement de la Nation, les
grandes composantes de l'équilibre entre les éléments de
l'offre (PIB, importations), la ventilation des facteurs de production (emploi,
stock de capital) par secteurs institutionnels (entreprises, ménages,
administrations publiques considérés comme producteurs de
richesses) et la valeur ajoutée brute qu'ils génèrent.
II.5. Comportement de la consommation privée face
à la fiscalité directe des entreprises et des ménages au
Burundi
Généralement, la fiscalité directe touche
les bénéfices des sociétés et les revenus des
ménages. En effet, par la fiscalité à la hausse, le revenu
diminué des impôts et contributions versés correspond au
revenu disponible. De plus, l'imposition des entreprises conduit à
l'évolution des prix des biens et services vers la hausse ce qui
fait que même le revenu perçu exprimé en valeur nominale
doit être corrigé des variations des prix pour donner le revenu en
valeur réelle.
Toutes ces variations ont des répercussions sur la
demande finale privée. Or, nous savons que hors le crédit, le
ménage ne consomme que ce qu'il gagne ; toute hausse de la
fiscalité sera compensée par une diminution future de la
consommation privée.Le graphique ci-après présente
l'évolution de la consommation privée et celle de la
fiscalité directe effectuée sur les entreprises et les
ménages au Burundi.
Graphique 8: Evolution des taux de croissance de la
consommation privée et de la fiscalité directe des entreprises
(1983-2013)
Source: construis par nous-mêmes
à partir des données de l'annexe 4 et 6
L'analyse de ce graphique nous montre que la consommation
privée au Burundi n'évolue pas de la même manière
avec la fiscalité directe effectuée sur les entreprises pour
toute la période d'étude. Cependant, pour certaines
périodes notamment 1990-1991, 1993-1995, 2005-2007 et 2008-2013, la
variation de la fiscalité directe des entreprises s'est
accompagnée d'une variation en sens inverse de la consommation
privée.
Cependant, il existe des périodes pour lesquelles la
variation du taux de croissance de la consommation privée suit la
même évolution que celle du taux de croissance de la
fiscalité directe des entreprises ; mais, le constat est qu'il
existe une relation entre la consommation privée et la fiscalité
directe des entreprises.
Nous comparons maintenant l'évolution de la
consommation privée avec celle des ménages :
Graphique 9 : Evolution des taux de croissance de la
consommation privée et de la fiscalité directe des ménages
(1983-2013)
Source: construis par nous-mêmes
à partir des données de l'annexe 4 et 6
De ce graphique nous constatons aussi que la consommation
privée au Burundi n'évolue pas de la même manière
avec la fiscalité directe effectuée sur les ménages pour
toute la période d'étude. En effet, pour les périodes
1984-1986, 1991-2000, 2001-2004 et 2008-2011, une variation de la
fiscalité directe des ménages s'est accompagnée d'une
variation de la consommation privée dans le sens contraire.
Il existe aussi des périodes pour lesquelles la
variation du taux de croissance de la consommation privée suit la
même évolution que celle du taux de croissance de la
fiscalité directe des ménages ; le constat en est qu'il
existe une relation entre la consommation privée et la fiscalité
directe des ménages.
Ainsi, toutes ces considérations nous poussent à
croire qu'il ya une relation négative entre la consommation
privée et la fiscalité directe des entreprises et des
ménages, très remarquablement celle des ménages ;
mais puisque les résultats de ce graphique ne nous permettent pas de
bien voir clairement pour certaines périodes le signe de la consommation
privée lorsque la fiscalité directe des entreprises et des
ménages augmente ou diminue, le troisième chapitre nous permettra
de vérifier la relation par une analyse empirique.
II.6. Conclusion du second chapitre
Comme ce chapitre était essentiellement descriptif,
nous avons d'abord présenté la fiscalité directe des
entreprises et des ménages dans sa structure et son évolution.
Les résultats de notre recherche nous ont permis de constater que cette
fiscalité est constituée principalement par les impôts sur
les revenus et bénéfices ainsi que les impôts sur le
patrimoine. Tous ces impôts ont augmenté sur toute la
période ; mais, à partir de 2010, les données
relatives aux impôts sur le patrimoine ne sont pas disponibles.
De plus, nous avons trouvé que la contribution de la
fiscalité directe des entreprises et des ménages dans les
recettes totales est peu importante (en moyenne de 27,4%) par rapport à
celle de la fiscalité indirecte. Quant à la consommation
privée au Burundi, elle s'est accrue sur toute la période avec
une augmentation moyenne de 3674%. Nous avons aussi constaté que sa
contribution dans la croissance du PIB est très importante.
L'étude en rapport avec le comportement de la
consommation privée face à la fiscalité directe des
entreprises et des ménages au Burundi a montré que pour certaines
périodes la consommation privée diminue lorsque la
fiscalité directe (des entreprises ou des ménages) augmente et
vice-versa.
Mais, il existe des périodes où ces variables
varient dans le même sens ; raison pour laquelle il nous a
été difficile de prédire le sens totale de variation de
la consommation privée lorsque la fiscalité directe
effectuée sur les entreprises et les ménages augmente ou diminue.
Cela donne lieu au troisième chapitre, où nous avons
vérifié empiriquement la relation entre la consommation
privée et la fiscalité directe des entreprises et des
ménages au Burundi.
CHAPITRE III : ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L'EFFET DE LA
FISCALITE DIRECTE DES ENTREPRISES ET DES MENAGES SUR LA CONSOMMATION PRIVEE AU
BURUNDI
L'analyse économétrique intègre les
mathématiques et les statistiques à l'économie politique
au moment où l'analyse économique est basée sur les
représentations théoriques qui décrivent des comportements
des agents et mécanismes qui sont à l' origine des
phénomènes observés. Cette analyse économique a
fait l'objet de notre travail dans les chapitres qui précèdent.
Nous appelons donc « modèle
économétrique » une présentation
formalisée d'un phénomène sous forme d'équation
dont les variables sont des grandeurs économiques (BOURBONNAIS, 1993).
Le modèle est, en effet, un outil utilisé lorsque l'on cherche
à comprendre et à expliquer des phénomènes.
III.1. Présentation du modèle et
méthodologie d'analyse
III.1.1. Spécification du modèle d'analyse
Il n'ya qu'une analyse économétrique qui peut
servir pour connaître les variables sur lesquelles il faut agir.
L'économétrie est un outil à la disposition de
l'économiste lui permettant d'infirmer ou de confirmer les
théories qu'il construit.
En effet, les liens entre la consommation privée et
certaines variables macroéconomiques ont fait l'objet de notre
recherche.
Plusieurs auteurs se sont attardés à
évaluer la validité empirique des variables influençant la
consommation privée. Par exemple, Eugène B., JeanfilsPh., Robert
B., (2003), ont travaillé sur les déterminants de la
consommation privée en Belgique avec l'équation
suivante :
Ln=ß0 + ß1 ln
(Et()) + (1-ß1) ln () + ß2IRt
Où IR : represente le taux d'interet
réel
HWt : la richesse humaine
Wt : la richesse immobilière
Ct : la consommation privée
Un autre exemple est celui de José Bardaji, Matthieu
Lequien et Aurélien Poissonnier (2014), lorsqu'ils étudient
«le rôle du système fiscalo-social sur la consommation des
ménages français ».
Pour ces auteurs, la modélisation standard d'une
équation de consommation prend la forme suivante :
ÄC=á0 +á1
ÄC-1 +â
{(ÄCRETRES)/RDB}-1+Ói=0à1
{ãiÄrdbr-1 +
äiäð-i} - ì[c -
rdbr]-1
Où toutes les variables en minuscule sont
exprimées en logarithme et Äx représente la
différence première de la variable x.
· C représente la consommation des
ménages en volume aux prix de l'année précédente
chaînés ;
· CRETRES l'encours de crédit à la
consommation des ménages ;
· rdb(r) le revenu disponible brut (réel,
déflaté par le prix de la consommation) ;
· ð l'inflation.
Quant à nous, notre modèle se rapproche à
celui de José Bardaji, Matthieu Lequien et Aurélien Poissonnier
(2014) et nous nous sommes intéressés à l'équation
de la consommation privée tout en recherchant l'influence que cause la
fiscalité directe des entreprises et des ménages sur la
consommation privée. Ensuite, nous avons spécifié notre
modèle d'analyse en prenant en compte certaines variables susceptibles
d'expliquer efficacement la consommation privée dans notre pays.
Signalons que dans notre analyse, les variables du modèle ont
été exprimées en terme réel dans le but de les
corriger des effets de l'inflation.
Nous étudions la relation qui existe entre la
consommation Privée réelle du Burundi (CPR) et quelques variables
explicatives suivantes :
- La Fiscalité directe réelle des entreprises
(FDRE) ;
- La Fiscalité directe réelle des ménages
(FDRM);
- La Fiscalité indirecte réelle (FIR)
- Le Produit Intérieur Brut réel (PIBR) ;
Ce qui nous permet d'avoir le modèle suivant :
CPR = f (FDRE, FDRM, FIR, PIBR).
III.1.2. Modèle économétrique
Dans le présent travail, nous nous sommes
préoccupés d'estimer une fonction de consommation privée
laquelle est libérée d'une façon linéaire comme
suit :
CPRt
=a0+a1FDREt+a2FDRMt+a3
FIRt+a4PIBRt + £t
Avec £t, le terme de l'erreur, terme
aléatoire, qui représente d'autres variables omises.
Ces variables ont été transformées en
logarithme car la forme logarithmique présente des avantages comme
ceux-ci :
- Elle permet de dégager immédiatement les
élasticités. Or, par définition,
l'élasticité est un indicateur du degré de
sensibilité d'une variable expliquée à la variation de la
variable explicative. Les résultats trouvés nous permettront donc
de conclure s'il existe ou non la sensibilité de notre variable
expliquée aux variables explicatives, particulièrement la
fiscalité des entreprises et celle des ménages.
- Son usage permet aussi l'allégement des chiffres.
Pour présenter les variables d'intérêt de
notre modèle, nous avons simplifié en utilisant la
nomenclature suivante:
LCPR : Consommation Privée Réelle en
logarithme
LFDRE : Fiscalité Directe Réelle des
Entreprises en logarithme.
LFDRM : Fiscalité Directe Réelle des
Ménages en logarithme.
LFIR : Fiscalité Indirecte Réelle en
logarithme
LPIBR : Produit Intérieur Brut Réel en
logarithme
Le préfixe « L » signifie que les
données ont été exprimées en logarithme
népérien. Notre modèle est par la suite
spécifié de la manière suivante :
LCPRt=b0+b1
LFDREt+b2 LFDRMt+b3
LFIRt+b4LPIBRt +åt
III.1.3. Méthodologie d'analyse utilisée
La méthodologie développée dans le
présent chapitre est empruntée à
l'économétrie qui est une branche de la science économique
consistant à établir des lois ou à vérifier des
hypothèses à partir des données chiffrées
tirées de la réalité. Elle fournit des méthodes qui
permettent de tester les hypothèses et de quantifier les relations entre
les variables économiques. Cette quantification consiste à
identifier les variables explicatives et le type de relation qu'elles sont
susceptibles d'avoir avec la variable expliquée, tout en traduisant ces
éléments analytiques en une équation
mathématique.
Notre objectif étant d'étudier l'effet de la
fiscalité directe des entreprises et des ménages sur la
consommation privée pour le cas du Burundi et que nous avons
travaillé sur des séries chronologiques, nous avons avant tout
procédé au test de stationnarité des séries pour
savoir leurs caractéristiques stochastiques.
Comme la démarche économétrique le
préconise, l'analyse de la stationnarité a suivi la
détermination du nombre de retards du modèle
spécifié. Par la suite, nous avons abordé l'analyse de la
relation de long terme (coïntégration) entre les variables.Enfin,
Nous avons modélisé la relation entre la consommation
privée et les différentes variables explicatives retenues
à l'aide d'un modèle appelé «modèle
à correction d'erreurs (MCE)»afin de distinguer facilement,
à partir d'une estimation unique, les effets de court terme et de long
terme de chaque variable explicative sur la variable dont on cherche à
expliquer l'évolution (dite variable «dépendante»).
Ainsi, d'autres tests complémentaires ont clôturé notre
travail.
III.1.4. Présentation théorique de la
démarche économétrique
III.1.4.1. Détermination du nombre de retards
Nous pouvons postuler que, dans certaines
spécifications de modèles économétriques temporels,
la variable endogène dépend des valeurs prises par une variable
exogène à des époques antérieures, tel
que :
.
Il est obligatoire de savoir où arrivent les
décalages. Ainsi, des différentes méthodes permettent de
déterminer le nombre de retards d'un modèle
économétrique temporel donné. Le nombre de retards retenu
est celui qui minimise la somme des carrés des résidus (SCR) et
maximise le coefficient de détermination.
Trois méthodes sont utilisées dans la
détermination du nombre de retard optimal :
- Le test de Fisher qui consiste à tester
l'hypothèse de nullité des coefficients de régression pour
les retards supérieurs à k, k étant le retard optimal.
- Le critère d'Akaike (AIC) qui consiste à
retenir comme valeur de k, celle qui minimise la fonction d'Akaike
donnée comme suit :
.
Avec SCRk : Somme des Carrés des
Résidus pour le modèle à k retards.
n : nombre d'observations disponibles (chaque retard
entraine la perte d'une observation).
Ln : Logarithme népérien.
- Le critère de Schwarz (SC), proche du critère
d'Akaike, qui consiste à retenir la valeur de k qui minimise la fonction
de Schwarz libérée ainsi :
.
III.1.4.2. Analyse de la stationnarité des
variables
Comme BOURBONNAIS (2003) le précise, les
théories économiques remettent en cause les résultats
obtenus par les études utilisant les régressions des
séries temporelles sans vérifier la stationnarité des
variables, l'existence de racine unitaire et leur coïntégration.
En effet, la plupart des variables économiques sont
générées par un processus non stationnaire. Les
théories économétriques consistent donc à
vérifier la stationnarité des séries temporelles et les
rendre stationnaires pour pouvoir les appliquer à des techniques
statistiques. La tendance d'affirmer ou d'infirmer de façon intuitive
certaines réalités en faisant seulement recours à la
théorie peut conduire à des conclusions quelque peu
erronées.
Le test de stationnarité largement répandu
depuis des années est celui de racine unitaire. Le point de
départ est le processus de racine unitaire défini comme
suit : (-1 = ñ =1).Si ñ = 1, nous sommes en situation de non
stationnarité, dans ce cas, la variance de Yt n'est pas
stationnaire. Toutefois, si |ñ|< 1, la série chronologique
Yt est stationnaire dans le sens dont on la définit.
Cependant, les différents tests de racine unitaire
utilisés sont :
- Le test de Dickey-Fuller (DF) qui permet la mise en
évidence du caractère stationnaire ou non d'une série
chronologique par la détermination d'une tendance déterministe ou
stochastique ;
- Le test de Dickey-Fuller augmenté (DFA) qui part
de l'hypothèse que le terme de l'erreur (ut) n'est pas
corrélé. Par contre, il n'y a aucune raison pour que, a priori,
l'erreur soit non corrélée. C'est ainsi que Dickey et Fuller ont
mis au point un test qui prend en compte l'hypothèse de l'existence de
la corrélation des erreurs. C'est le test Dickey-Fuller Augmenté
(DFA) ;
En considérant les trois équations du test DF,
le test DFA est effectué en ajoutant à celles-ci des valeurs
décalées de la variable dépendante. Le test DFA est
fondé sur l'estimation par les MCO des trois modèles sous
l'hypothèse alternative, H1 :
|Ö1|< 1.
Ce test se déroule de la même manière que
le test DF, tout en se servant des tables statistiques différentes. La
valeur de p peut être déterminée selon les
critères d'Akaike et de Schwarz.
Ou encore, en partant d'une valeur suffisamment importante de
p, on estime un modèle à p-1 retards, puis
à p-2 retards, jusqu'à ce que le coefficient du
pième retard soit significatif.
- Le test de Phillips et Perron (PP) qui constitue le
prolongement des tests DF et DFA. Phillips et Perron utilisent des
méthodes statistiques non paramétriques pour prendre en compte la
corrélation sérielle dans les termes d'erreur sans pour autant
ajouter des termes de différence décalés.
La statistique PP donnée par :
, Avec , est à comparer aux valeurs critiques de la table de MacKinnon.
Le logiciel EVIEWS facilite l'utilisation de ce test. En effet, cette
statistique ainsi que les valeurs critiques sont fournies automatiquement.
Les critères de rejet ou d'acceptation de
l'hypothèse nulle sont les mêmes que pour ceux des tests DF et
ADF.
III.1.4.3. Analyse de la coïntégration.
L'analyse de la cointégration, présentée
par GRANGER (1983), puis par ENGLE et GRANGER (1987), est
considérée comme un des concepts les plus importants dans
l'analyse des séries temporelles.Le concept de cointégration
traduit l'idée selon laquelle des variables non stationnaires
individuellement peuvent évoluer de concert, suivre une évolution
parallèle dans le long terme et que leur relation dégage donc un
résidu stationnaire, de moyenne et de variance bien définies.
Ainsi, deux séries non stationnaires seront dites
cointégrées et liées par une réelle relation de
long terme si et seulement si leurs trajectoires sont convergents,
c'est-à-dire si elles évoluent dans des directions à peu
près, ou tout à fait parallèles. Par exemple, deux
séries, xt et yt sont dites
cointégrées si les suivantes conditions sont
vérifiées :
- Elles ont une tendance stochastique de même ordre
d'intégration d ;
- La combinaison linéaire de ces séries permet
à celles-ci de se ramener à une série d'ordre
d'intégration inférieur.
Soit: Xt I (d) et Yt I (d); d étant le degré d'intégration tel que , avec d = b > 0.
On note :Xt, Yt C I (d, b) où est le vecteur de cointégration.
Si l'ordre d'intégration est vérifié, on
estime par les MCO la relation de long terme entre les variables. Pour le cas
de 2 variables, on a : . La relation de cointégration est acceptée si le
résidu et issu de cette régression est stationnaire
à niveau, ( ).
La stationnarité du résidu est testée
à l'aide des tests DF ou DFA. Si le résidu est stationnaire
à niveau et que les variables sont intégrées de même
ordre, surtout I(1) et aussi coïntégrées, il est convenable
de procéder à une modélisation de type Modèle
à Correction d'Erreurs (MCE).
III.1.4.4. Le Modèle à correction d'Erreurs
ENGLE et GRANGER (1987) ont démontré que toutes
les séries cointégrées peuvent être
représentées par un MCE. De même, un théorème
important, connu sous le nom de théorème de représentation
de Granger, énonce que si deux variables Y et X sont
cointégrées, la relation entre ces variables peut s'exprimer
comme un MCE.
La cointégration ayant été
révélée, deux cas de figure sont envisageables :
- Soit, il existe un vecteur unique de
cointégration.
- Soit, plusieurs vecteurs de cointégration
existent.
Si le vecteur de cointégration est unique, l'estimation
du modèle à correction d'erreur se fait en deux étapes,
tel que cela est envisagée par ENGLE et GRANGER.
Etape 1 : Estimation par les MCO de la
relation de long terme et calcul du résidu.
.
Etape 2 : Estimation par les MCO de la
relation du modèle dynamique (court terme).
.
Le coefficient , appelé force de rappel vers l'équilibre, doit être
négatif et significatif.
Cependant, si le vecteur de coïntégration n'est
pas unique, la méthode d'Engle et Granger n'est plus valide. Par
conséquent, nous devons faire appel à une représentation
Vectorielle à Correction d'Erreur (VECM).
III.1.4.5. Tests d'évaluation des résultats
a. Tests de significativité du
modèle
Pour juger la significativité de notre modèle,
quelques tests ont été empruntés.La significativité
des variables de façon individuelle a été analysée
sur base de la statistique t de Student tandis que la significativité
des coefficients pris globalement a été illustrée par la
valeur de la statistique F de Fisher.
Par ailleurs, au regard de la valeur du coefficient de
détermination R2 et surtout R2-ajusté, un
modèle peut être jugé valide ou non.En effet, le
coefficient de détermination permet d'indiquer le pourcentage de la
variation totale de la variable dépendante due à la
présence des variables explicatives.
La valeur de R2 varie entre 0 et 1. Nous concluons
que les variables indépendantes n'expliquent pas la variation de la
variable dépendante si le coefficient de détermination tend vers
0. Par contre, si R2 tend vers 1, ceci indique que la variable
expliquée varie en fonction des variables explicatives.Quant au
coefficient R2-ajusté, celui-ci est ajusté aux
degrés de liberté et augmente avec le pouvoir explicatif du
modèle. Il diminue avec les pertes en degré de liberté.
Généralement, si l'équation est bien
spécifiée, les valeurs des deux statistiques, R2 et
R2-ajusté, sont proches.
b. Tests de stabilité du
modèle
Dans le but de faire de bonnes prévisions, les tests de
stabilité sont importants pour compléter la série des
tests économétriques. Pour étudier la stabilité du
modèle, nous avons eu recours aux tests « Cusum » et
« Cusum of squares » mis au point par BROWN-DURBIN et EVANS
qui sont basés sur les résidus récursifs.
Cette régression récursive préconise
l'interprétation graphique de la stabilité ou non d'une relation
par le test des sommes cumulées des résidus (Cusum test) et le
test des sommes cumulées des résidus récursifs (Cusum of
squares).Ces tests se basent sur une représentation graphique de la
série suivante: ,Avec : r= k+1, ..., t ; k= nombre de variables explicatives,
t= nombre d'observations, et W= variable du modèle.Ainsi,
l'hypothèse de stabilité du modèle est retenue si la
courbe du Sr ne coupe pas les bornes qui constituent la règle
de décision.
c. Tests de diagnostic sur les
résidus
On distingue donc :
Ø Le test d'autocorrélation des résidus
qui est conçupour vérifier si les résidus suivent un bruit
blanc. Si les résidus obéissent à ce dernier, il y a
absence d'autocorrélation ;
Ø Le test de normalité de Jarque et Bera qui est
utilisé pour vérifier si les résidus sont normalement
distribués avec les indicateurs de normalité notamment le
Skewness et le Kurtosis qui mesurent respectivement l'asymétrie de la
distribution autour de la moyenne et le degré d'aplatissement de la
distribution ;
La série des résidus obéit ainsi à
la distribution normale si la probabilité associée à la
statistique de normalité des résidus est supérieure
à 5%, pris comme le seuil de significativité.
Ø Le test d'héteroscédasticité de
White qui permet de vérifier si le carré des résidus peut
être expliqué par les variables du modèle. Dans le contexte
du test d'héteroscédasticité de White, l'hypothèse
nulle est que tous les coefficients de régression des carrés des
résidus sont nuls, c'est-à-dire que les variables du
modèle n'expliquent pas la variance des termes d'erreurs.
III.2. Présentation et interprétation des
résultats empiriques
III.2.1. Rappel sur la présentation des variables du
modèle
Pour toutes les régressions, la variable
dépendante est la consommation privée. Les variables
indépendantes, comme nous les avons montrées dans la section
précédente, comprennentlePIBR, la FDRE, la FDRM et la FIR.Ces
variables sont celles du secteur réel, monétaire et financier.
III.2.2. Résultats des tests du modèle
III.2.2.1. Résultats de la détermination du
nombre de retards
Pour déterminer le nombre de retard optimal, nous
calculons les deux critères d'Akaike et de Schwarz à l'aide
d'un programme Eviews 3.1. Les résultats trouvés sont
figurés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Résultats
de la recherche du nombre de décalages optimal pour les variables
Variables
|
Retards
|
Akaike
|
schwarz
|
LCPR
|
1*
|
-2,264
|
-1,984
|
2
|
-2,154
|
-1,824
|
3
|
-2,067
|
-1,687
|
4
|
-2,073
|
-1,641
|
LFDRE
|
1*
|
-2,223
|
-1,943
|
2
|
-2,148
|
-1,818
|
3
|
-2,183
|
-1,802
|
4
|
-2,101
|
-1,670
|
LFDRM
|
1*
|
-2,246
|
-1,965
|
2
|
-2,135
|
-1,805
|
3
|
-2,070
|
-1,689
|
4
|
-1,940
|
-1,508
|
LFIR
|
1*
|
-2,226
|
-1,946
|
2
|
-2,123
|
-1,793
|
3
|
-2,127
|
-1,746
|
4
|
-2,029
|
-1,597
|
LPIBR
|
1*
|
-2,220
|
-1,940
|
2
|
-2,200
|
-1,870
|
3
|
-2,218
|
-1,938
|
4
|
-2,211
|
-1,779
|
Source : Par l'auteur à l'aide du
logiciel Eviews 3.1
Nous observons immédiatement que les minima de deux
critères d'Akaike et de Schwarz sont situés sur la ligne1 pour
toutes les variables; cela correspondant à un décalage. Cela
prouve que notre variable expliquée (consommation privée
réelle) est fonction de la FDRE, FDRM, FIRet le PIBRsur
l'annéedernière.
III.2.2.2. Tests de la stationnarité des
séries
L'analyse de la stationnarité des variables a
été faite à l'aide des tests DFA et PP avec un retard
optimal d'un an pour toutes les séries. Le seuil de signification retenu
est de 5% et nous analysons si les modèles M6(modèle
avec tendance et constante), M5(modèle avec constante),
M4 (modèle sans tendance ni constante) sont significatifs.
Les résultats sont fournis dans les tableaux ci-après:
Tableau 2 : Résultats du
test de stationnarité des séries en niveau au seuil de 5%
SERIES
|
Retard optimal
|
Modèle
|
Test ADF
|
Test PP
|
V.cal
|
V.C à 5%
|
Stationnaire
Oui ou non
|
V.cal
|
V.C à 5%
|
Stationnaire
Oui ou non
|
LCPR
|
1
|
M4
|
0,769
|
-1,953
|
Non
|
0,849
|
-1,952
|
Non
|
LFDRE
|
1
|
M6
|
-2,582
|
-3,573
|
Non
|
-2,655
|
-3,567
|
Non
|
LFDRM
|
1
|
M4
|
-0,266
|
-1,953
|
Non
|
-0,250
|
-1,952
|
Non
|
LFIR
|
1
|
M4
|
0,789
|
-1,953
|
Non
|
1,005
|
-1,952
|
Non
|
LPIBR
|
1
|
M4
|
0,941
|
-1,953
|
Non
|
1,398
|
-1,952
|
Non
|
Source : L'auteur à partir des
résultats des tests de racine unitaireen Eviews 3.1
De ces tableaux précédents, il ressort que
toutes les variables ne sont pas stationnaires en niveau car les valeurs
calculées ADF et PP sont supérieures aux valeurs critiques. Pour
cela, il convient de procéder à la différenciation
première.
Tableau 3: Résultats du test de stationnarité
des séries en différence premièreau seuil de 5%
SERIES
|
Retard optimal
|
Modèle
|
Test ADF
|
Test PP
|
V.cal
|
V.C à 5%
|
Stationnaire
Oui ou non
|
V.cal
|
V.C à 5%
|
Stationnaire
Oui ou non
|
LCPR
|
1
|
M4
|
-3,310
|
-1,953
|
Oui
|
-5,223
|
-1,953
|
Oui
|
LFDRE
|
1
|
M6
|
-3,912
|
-3,579
|
Oui
|
-5,419
|
-3,573
|
Oui
|
LFDRM
|
1
|
M4
|
-2,448
|
-1,953
|
Oui
|
-2,453
|
-1,953
|
Oui
|
LFIR
|
1
|
M4
|
-4,592
|
-1,953
|
Oui
|
-6,216
|
-1,953
|
Oui
|
LPIBR
|
1
|
M4
|
-2,321
|
-1,953
|
Oui
|
-2,572
|
-1,953
|
Oui
|
Source : L'auteur à partir des
résultats des tests de racine unitaireen Eviews 3.1
L'analyse de la stationnarité par les tests DFA et Pp
révèle que toutes les variables sont stationnaires en
différence première car les valeurs calculées sont
inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5%. Donc, elles sont
intégrées d'ordre un (I(1)).
Après la stationnarité des séries, la
théorie économétrique recommande de passer au test
consistant à voir s'il existe une éventuelle relation entre les
variables dans un horizon lointain. C'est l'objet du test de
coïntégration.
III.2.2.3. Test de coïntégration entre les
variables
Dans notre étude, nous avons suivi la méthode
d'ENGLE et GRANGER encore appelée « la méthode
basée sur les résidus ». A titre de rappel, cette
approche recommande de tester la stationnarité du résidu obtenu
après avoir estimé par les MCO la relation de long terme. En
d'autres termes, on soumet le résidu issu de la relation de long terme
aux tests de stationnarité.Si ce résidu est stationnaire en
niveau, l'hypothèse de coïntégration entre les variables est
acceptée.
a. Estimation de la relation de long terme entre les
variables
Pour estimer la relation de long terme, nous estimons les
paramètres de l'équation suivante :
LCPRt=b0+b1
LFDREt+b2 LFDRMt+b3LFIRt
+ b4 LPIBRt +åt
Avec b0, b1, b2,
b3, b4 : les coefficients à estimer et
åt, le terme d'erreur.
Nous présentons les résultats de l'estimation
des coefficients par la méthode des MCO dans le tableau
ci-après :
Tableau 4: Résultats de l'estimation de la relation de
long terme
Dependent Variable: LCPR
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/23/15 Time: 14:20
|
Sample: 1983 2013
|
Included observations: 31
|
Variable
|
|
Coefficient
|
|
Std. Error
|
|
t-Statistic
|
|
Prob.
|
C
|
|
1.297325
|
|
0.948661
|
|
1.367532
|
|
0.1832
|
LFDRE
|
|
-0.050836
|
|
0.058059
|
|
-0.875588
|
|
0.3893
|
LFDRM
|
|
-0.205192
|
|
0.087079
|
|
-2.356403
|
|
0.0263
|
LFIR
|
|
0.235523
|
|
0.113587
|
|
2.073505
|
|
0.0482
|
LPIBR
|
|
0.861730
|
|
0.164699
|
|
5.232146
|
|
0.0000
|
R-squared 0.895737
Adjusted R-squared 0.879696
F-statistic 55.84214
Prob(F-statistic) 0.000000
|
Source : L'auteur à partir des
résultats de la régression.
De ce tableau et par le test de student qui montre la
contribution de chaque variable lorsqu'elle est prise individuellement, nous
constatons qu'à long terme, la fiscalité directe réelle
des ménages (FDRM) explique significativement la variable
endogène. Cela signifie qu'une variation de 1% de la FDRM entraine une
variation de 0,2% de la CPR dans le sens contraire.
Le produit intérieur brut Réel (PIBR) et la
fiscalité indirecte Réelle (FIR) contribuent significativement
à l'explication de la variable endogène, car leurs
probabilités associées sont inférieures au seuil critique
de 5%. Ainsi, la fiscalité directe réelle des entreprises (FDRE)
n'est pas pertinente à l'explication de la variable consommation
privée réelle.
Quant au test de Ficher, qui montre la contribution des
variables lorsqu'elles sont prises conjointement, toutes les variables
expliquent bien la CPR car la statistique de Ficher soit Prob(F-stat)= 0,00000
est nettement inférieure au seuil de signification de 5% ; de plus
nous remarquons que le coefficient de détermination (R2 =
89,57%) du modèle est satisfaisant.
Ainsi, après avoir estimé la relation de long
terme de notre modèle et dégagé les résidus, nous
présentons les résultats des tests de racine unitaire sur les
résidus.
b. Test de racine unitaire sur la série des
résidus
Pour le présent test, la préoccupation majeure
consiste à se rendre compte de la stationnarité en niveau. Nous
utilisons la méthode de DFA et Pp pour tester la stationnarité
sur la série des résidus. Les résultats trouvés
sont fournis dans le tableau suivant :
Tableau 5 : Résultats du test de
stationnarité de la série des résidus en niveau
Série
|
Retard optimal
|
Modèle
|
Test ADF
|
Test PP
|
V.cal
|
V.C à 5%
|
Stationnaire
Oui ou non
|
V.cal
|
V.C à 5%
|
Stationnaire
Oui ou non
|
Qt-1
|
1
|
M4
|
-2,962
|
-1,953
|
Oui
|
-4,483
|
-1,952
|
Oui
|
Source : L'auteur à partir des
résultats des tests de stationnarité.
Les résultats de ce tableau sont obtenus en testant le
modèle ni tendance ni constante (M4). Nous constatons que les
résidus sont stationnaires en niveau, donc intégrés
d'ordre zéro ; ce qui veut dire qu'il existe une évolution
identique sur le long terme entre la consommation privée et les
variables explicatives considérées dans notre modèle.
Ainsi, comme les résultats des tests de
stationnarité ont montré que toutes les variables retenues sont
intégrées d'ordre un et que la relation de long terme entre les
variables dégagent des résidus stationnaires en niveau, nous
pouvons accéder à estimer un Modèle à Correction
d'Erreurs (MCE).
III.2.2.4. Estimation d'un Modèle à Correction
d'Erreurs
Les analyses précédentes nous ont permis de
confirmer de la relation de long terme entre les variables ; pour cette
raison, le théorème de la représentation de GRANGER nous
autorise à estimer le modèle dynamique de court terme qui est une
représentation à correction d'erreur des variables
augmentées d'un terme à correction d'erreur avec un retard d'une
période appelée Modèle à Correction d'Erreurs (MCE)
ou Erreur Correction Model (ECM). Le recours à l'estimation du
modèle à correction d'erreurs permet de mettre en évidence
la relation de court terme entre les variables.
Ainsi, ENGLE et GRANGER proposent une méthodologie
d'estimation qui se fait en deux étapes.
En premier lieu, ils envisagent d'abord d'estimer la relation
de cointégration par les MCO et ensuite de tester la
stationnarité du résidu estimé. La stationnarité
des résidus conduit à la conclusion selon laquelle, les
séries sont cointégrées, et cela a été
vérifié dans le paragraphe précédent.
En second lieu, ils préconisent l'estimation par la
méthode des MCO de la relation du modèle dynamique (court terme)
qui est de la forme suivante :
Log CPRt=a0 +a1Log
FDREt+a2ÄLog FDRMt +
a3ÄLog FIRt+ a4LogPIBRt+
a5Log CPRt(-1)+ a6Log FDREt(-1) +
a7LogFDRMt(-1) + a8Log FIRt(-1) +
a9LogLPIBR t(-1) +v0Qt(-1) +
åt
Avec :
a0, a1, ............a9,
les paramètres à estimer
Ä : l'opérateur mathématique des
différences
Q : le résidu
V0 : coefficient de la force de rappel vers
l'équilibre de long terme
Selon BOURBONNAIS (2003), la validation du Modèle
à Correction d'Erreurs exige que la valeur du coefficient v0
soit négative et significative.
Voici les résultats de l'estimation de la relation de
court terme :
Tableau 6 : Résultats du Modèle à
Correction d'Erreurs
Dependent Variable: D(LCPR)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/23/15 Time: 14:29
|
Sample(adjusted): 1985 2013
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
|
Coefficient
|
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
|
-0.004757
|
|
0.015559
|
-0.305752
|
0.7633
|
D(LFDRE)
|
|
-0.030848
|
|
0.080527
|
-0.383082
|
0.7061
|
D(LFDRM)
|
|
-0.141783
|
|
0.126386
|
-1.121825
|
0.2767
|
D(LFIR)
|
|
0.159068
|
|
0.131275
|
1.211710
|
0.2413
|
D(LPIBR)
|
|
0.750126
|
|
0.313976
|
2.389117
|
0.0280
|
D(LCPR(-1))
|
|
-0.164225
|
|
0.241088
|
-0.681184
|
0.5044
|
D(LFDRE(-1))
|
|
0.000497
|
|
0.075549
|
0.006573
|
0.9948
|
D(LFDRM(-1))
|
|
-0.082602
|
|
0.178522
|
-0.462699
|
0.6491
|
D(LFIR(-1))
|
|
-0.043396
|
|
0.131178
|
-0.330820
|
0.7446
|
D(LPIBR(-1))
|
|
0.585633
|
|
0.443019
|
1.321915
|
0.2028
|
Q(-1)
|
|
-0.725349
|
|
0.314051
|
-2.309653
|
0.0330
|
R-squared 0.737653
Adjusted R-squared 0.591905
F-statistic 5.061152
Prob(F-statistic) 0.001442
|
Source : L'auteur à partir
des résultats de la régression.
Le coefficient du résidu décalé d'une
période, qui est la force de rappel vers l'équilibre de long
terme est statistiquement négatif et significatif au seuil de 5%. Cela
valide donc le MCE dans notre cas. La force de rappel vers l'équilibre
de long terme est égale à -0.725349 avec une probabilité
équivalente à 0.0330.
Le coefficient de détermination trouvé (R2
= 0.737653) et la probabilité associée à la
statistique de Fisher (soit 0.001442) nous permettent d'apprécier notre
modèle. Ces indicateurs montrent que dans le court terme, la variation
de la consommation privée réelle en cours D(LCPR) est fonction
de la variation des variables explicatives retenues à 73,76% et que ces
dernières sont globalement significatives en se référant
à la probabilité associée à la statistique de
Fisher. Ainsi, les résultats trouvés nous conduisent à
valider notre modèle à correction d'erreurs.En calculant le
délai de rattrapage, on trouve les résultats contenus dans le
tableau suivants :
Tableau 7 : Calcul du délai de rattrapage
Valeur
|
Année
|
Mois
|
Jours
|
72,5349%
|
1
|
0
|
0
|
100%
|
1
|
4
|
16
|
Source : nous-mêmes à
partir du coefficient de la force de rappel.
Le calcul du délai de rattrapage nous permet de
constater que vu que les 72,5349% du choc se résolvent pour une
période d'une année, le retour à l'équilibre,
c'est-à-dire les 100% du choc, se réalise après un
délai d'un an, quatre mois et seize jours.
III.2.2.5. Résultats des Tests de stabilité du
modèle
Pour analyser la stabilité de notre modèle, nous
avons fait recours aux tests des résidus récursifs, CUSUM et
CUSUM of squares tests.
Le CUSUM test analyse la présence ou non de la
stabilité systématique et le CUSUM of squares test quant à
lui, teste la présence ou non de la stabilité
aléatoire.
Graphique 10: Résultats du « CUSUM
Test » et «CUSUM of squares Test»
Source : Nous-mêmes à
l'aide de l'Eviews 3.1 et des données de la régression.
L'observation des graphiques issues des tests de
stabilité nous montre une stabilité systématique et
aléatoire de notre modèle car partout dans ces tests, la ligne
représentant la fonction de consommation privée se trouve
à l'intérieur des deux bornes de limites. D'où, nous
acceptons l'hypothèse de stabilité du modèle.
III.2.2.6. Résultats des Tests de diagnostics sur les
résidus
a. Résultats du test d'autocorrélation
des résidus
Nous nous sommes servis du test de Breusch et Godfreyqui
permet de tester une autocorrélation d'ordre supérieur à
1. Ce test reste valable en présence de la variable endogène
retardée parmi les variables explicatives.
Tableau 8 : Résultats du test d'autocorrélation
des erreurs
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
|
2.435831
|
Probability
|
|
0.119262
|
Obs*R-squared
|
|
6.768900
|
Probability
|
|
0.033896
|
Source : Nous-mêmes à
l'aide de l'Eviews 3.1 et des données de la régression.
Au regard de ce tableau, nous constatons que la statistique de
Breusch-Godfrey reporte une valeur de 2.435831 avec une probabilité
supérieure à 5% (0.119262>0.05). Alors, nous rejetons
l'hypothèse de présence d'autocorrélation des erreurs et
par conséquent les erreurs ne sont pas corrélées.
b. Résultats du test de normalité de
Jarque et Bera
Le test de normalité de Jarque et Bera nous donne le
diagramme qui montre que les résidus sont normalement ou non
distribués en tenant compte du Skewness et du Kurtosis.
Graphique 11: Résultats du
test de normalité de Jarque et Bera
Source : Nous-mêmes à
l'aide de l'Eviews 3.1 et des données de la régression.
Le graphique obtenu du test de normalité des
résidus de Jarque et Bera affiche une statistique avec une
probabilité égale à 0.9943 qui est supérieure
à 5%. Cela prouve que les résidus sont normalement
distribués. Quant à l'analyse de la statistique de Skewness, elle
est positive (0.036482>0), ce qui signifie que la distribution est
décalée vers à droite.
La statistique de Kurtosis, 3,063972 est supérieure
à 3 et par conséquent la distribution est plus pointue par
rapport à la normale.
c. Résultat du test
d'héteroscédasticité de White
Tableau 9 : Résultat du test
d'héteroscédasticité
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
0.597950
|
Probability
|
0.832931
|
Obs*R-squared
|
17.37617
|
Probability
|
0.628429
|
Source : Nous-mêmes à
l'aide de l'Eviews 3.1 et des données de la régression.
L'analyse de ce tableau montre qu'à chaque statistique
du test est associée une probabilité qui est supérieure
à 5%. Ainsi, au seuil de 5%, l'hypothèse de
l'homoscédasticité ne peut pas être rejetée.
III.2.3. Interprétation globale des
résultats
L'interprétation globale des résultats
trouvés dans notre travail de recherche se fait par l'analyse des signes
des coefficients associés aux variables indépendantes. Lorsqu'une
variable indépendante est affectée d'un coefficient
statistiquement différent de zéro, c'est à dire si la
probabilité associée à celui-ci est inférieure au
seuil de signification de 5%, sa contribution dans la variation de la variable
dépendante dépend du signe que comporte ce coefficient. Le signe
négatif traduit une contribution négative tandis que le signe
positif témoigne d'une contribution positive.Ainsi, nous allons
interpréter ces résultats de deux manières: d'abord
l'interprétation économétrique, ensuite
l'interprétation économique.
III.2.3.1. Interprétation
économétrique
L'analyse de la relation de long terme, après une
correction des déséquilibres par le coefficient de la force de
rappel, nous montre que la fiscalité directe réelle des
entreprises influence négativement la variation de la consommation
privée réelle avec une statistique de Student qui est
égale à -0.875588 dont la probabilité est statistiquement
nulle (0.3893> 0.05). Celanous permet de conclure que les effets
négatifs de la FDRE sur la consommation privée réelle ne
sont pas significatifs.
Quant à la fiscalité directe réelle des
ménages, elle influence négativement la variation de la
consommation privée réelle avec une statistique de Student
égale à -2.356403 et cette influence est significative car la
probabilité associée au coefficient de la fiscalité
directe réelle des ménages est inférieur au seuil de
signification, soit (0.0263< 0.05).
Pour les autres variables, nous constatons qu'à long
terme :
- La fiscalité indirecte réelle influence
positivement la consommation privée réelle avec la statistique de
Student qui est égale à 2.073505 et cette influence est
significative car la probabilité associée au coefficient de la
fiscalité indirecte réelle est inférieure au seuil de
signification, soit (0.0482< 0.05).
- Le produit intérieur brut réel exerce une
influence positivement et significativement sur la consommation privée
réelle, car la probabilité associée à la
statistique de Student (5.232146) est inférieure à 5%.
(0.0000< 0.05).
Après cette analyse de la relation de long terme, nous
abordons l'analyse de la relation de court terme pour constater le comportement
des variables mises en relation.
Ainsi, nous constatons des effets négatifs non
significatifs de la fiscalité directe réelle des entreprises au
cours de l'année D(Log FDRE) sur la consommation privée
réelle au cours de la même année D(Log CPR) ;
cependant, la consommation privée réelle au cours de
l'année est influencée positivement mais non significativement
par la fiscalité directe réelle des entreprises
décalée d'une période D(Log FDRE(-1)).
Pour ce qui est de la fiscalité directe réelle
des ménages, que ce soit celle de l'année en cours D(LogFDRM) ou
celle décalé d'une période D(LogFDRM(-1)), elles affectent
négativement mais non significativement la consommation
privéeréelle car leurs probabilités associées
à la statistique Student sont supérieurs au seuil de 5%.
La relation de court terme montre une dépendance
largement positive et significative à 75,01% de la consommation
privée réelle sur le produit intérieur brut réel de
l'année en cours D(Log PIBR). Aussi, le produit intérieur brut
réel décalé d'une période D(Log PIBR(-1))
influence positivement la consommation privée réelle mais de
façon non significative.
Quant à la fiscalité indirecte réelle,
celle de l'année encours D(LFIR) affecte positivement la consommation
privée réelle avec des effets non significatifs ; tandis que
celle de l'année décalée d'une périodeD(LFIR(-1))
l'affecte négativement.
Aussi, on remarque des effets non significatifs de la
fiscalité indirecte réelle de l'année
décalée d'une période sur la consommation privée
réel.
Ainsi, l'analyse des résultats que nous avons
trouvés prouve que la fiscalité directe réelle des
entreprises démontre des effets négatifs mais non significatifs
que ce soit dans le court ou le long terme ; raison pour laquelle notre
première hypothèse stipulant qu' « Au Burundi, le
prélèvement fiscal direct effectué sur les entreprises
exerce un effet négatif sur la consommation privée dans le court
et le long terme» est infirmée.
Cependant, la relation de long terme démontre un effet
négatif et significatif de la variable fiscalité directe
réelle des ménages ce qui nous ramène à
confirmer la deuxième hypothèse posant qu'«A Long
terme, la fiscalité directe des ménages, constituée
principalement par l'impôt sur les revenusdes personnes physiques
influence négativement la consommation privée».
Enfin, les explications ci-haut fournies nous montrent aussi
que la variable fiscalité indirecte réelle influence positivement
la consommation privée réelle dans le long et le court
terme ; cela nous permet de constater qu'à une augmentation de la
fiscalité indirecte, les ménages maintiennent leur niveau de
consommation à la hausse compensée peut être par la
diminution des investissements ou le recours au crédit à la
consommation. Ce constat répond à la théorie de REBELO
(1982) selon laquelle les impôts ont un impact négatif sur
l'expansion de la croissance et par là influencent positivement les
dépenses de consommation.
III.2.3.2. Interprétation économique
Ici, nous avons analysé si les valeurs calculées
des coefficients sont compatibles avec la théorie économique. En
d'autres termes, il s'agit de voir si les signes et les comportements attendus
des élasticités des variables explicatives de notre modèle
par rapport à la consommation privée sont conformes avec ceux des
élasticités calculées.
Ainsi, le tableau ci-après nous montre les
élasticités de long terme et celles de court terme des variables
du modèle.
Tableau 10: Elasticités de long et de court terme du
modèle estimé
Variables
|
Elasticités de LT
|
Elasticités de CT
|
LFDRE
|
-0.050836
|
-0.030848
|
LFDRM
|
-0.205192
|
-0.141783
|
LFIR
|
0.235523
|
0.159068
|
LPIBR
|
0.861730
|
0.750126
|
Source : L'auteur à partir des
résultats de la régression.
De ce tableau, nous remarquons que dans le long et le court
terme, les variables comme la fiscalité directe réelle des
entreprises et celle des ménages exercent des influences
négatives sur la variation de la consommation privée
réelle, ce qui est en accord avec la théorie économique.
Quant à la fiscalité indirecte réelle,
elle influence positivement la consommation privée réelle dans le
court et le long terme ; ce qui est un paradoxe pour le cas du Burundi.De
plus, nous constatons qu'à long et à court terme l'influence du
Produit Intérieur Brut réel sur la consommation privée
réelle est positive ; cela est aussi conforme à la
théorie économique.
Cependant, les faibles grandeurs des élasticités
associées à la fiscalité directe réelle des
entreprises traduisent une variation presque inélastique de la
consommation privée par rapport à la fiscalité directe des
entreprises car ce type de fiscalité tend à avoir un
caractère indirecte puisque incorporée dans les prix des biens et
services par les entrepreneurs.
III.3. Conclusion du troisième chapitre
Ce troisième chapitre était
réservé à l'analyse économétrique de l'effet
de la fiscalité directe des entreprises et des ménages sur la
consommation privée en utilisant des données chiffrées
recueillies au Burundi. De plus, nous nous sommes appuyés sur les
théories économiques en vue de trouver d'autres variables
à intégrer (la fiscalité indirecte et le produit
intérieur brut) et qui peuvent influencer la consommation
privée.
Les résultats des tests entrepris dans l'analyse ont
montré l'existence d'un retard optimal d'ordre 1 pour toutes les
variables. Les tests de racine unitaire ont montré que toutes les
variables sont stationnaires en différence première et la
coïntégration a été confirmée. Après
l'estimation du modèle à correction d'erreurs, nous avons pu
découvrir la réalité empirique sur base des
résultats trouvés.
En effet, les résultats de long terme ont montré
que la fiscalité directe réelle des ménages exerce un
effet négatif significatif sur la consommation privée
réellece qui nous a conduits à confirmer notre deuxième
hypothèse. Quant à la fiscalité directe réelle des
entreprises, ses effets négatifs sur la consommation privée
réelle sont non significatifs dans le long et le court terme, raison
pour laquelle la première hypothèse a été aussi
infirmée.Ces considérations impliquent que la fiscalité
directe des entreprisesau Burundi freine les niveaux de la consommation
privée mais dans de faibles proportions.
De plus, les résultats empiriques montrent que dans le
long et le court terme le produit intérieur brut réel exerce une
influence positive et significative sur la consommation privée
réelle. Les mêmes résultats ont aussi montré que la
fiscalité indirecte réelle quant à elle, influence
positivement mais non significativement la consommation privée
réelle. Enfin, nous avons clôturé notre analyse empirique
par les tests de diagnostic sur les résidus dans le but de
découvrir la fiabilité de notre modèle pour servir de
prévision.
CONCLUSION GENERALE
L'objectif de ce travail était de vérifier
empiriquement comment la consommation privée varie suite à la
fiscalité directe effectuée sur les entreprises et les
ménages au Burundi. Afin de mener une étude approfondie, la
fiscalité directe des entreprises et des ménages a
été représentée par les impôts sur les
revenus et les bénéfices ainsi que les impôts sur le
patrimoine. Dans cette perspective, nous avons organisé notre travail
autour de trois chapitres.
Dans le premier chapitre, nous avons mis en évidence la
théorie relative à la fiscalité des entreprises et des
ménages et à la consommation privée. De plus, une revue
de la littérature empirique relative aux effets de la fiscalité
directe sur la consommation privée a été mise au point.
Dans le deuxième chapitre, nous avons analysé la
structure de la fiscalité directe des entreprises et des ménages
et de la consommation privée au Burundi, ainsi que leur évolution
au cours de notre période d'étude. La fiscalité directe
contribue en moyenne à 27,4% des recettes totales de l'Etat. Cela
signifie qu'au Burundi, les ménages non pas de revenus
élevés et on y trouve peu d'entreprises et industries dont les
bénéfices peuvent être imposés directement
étant donné quela fiscalité directe des entreprises est
supérieure à celle des ménages. En ce qui concerne la
consommation privée au Burundi, nous avons constaté qu'elle a
connu une évolution croissante pendant la période
sous-étude. Elle contribue aussi à 80% dans la croissance du PIB.
Nous avons aussi remarqué que pour plusieurs périodes, la
consommation privée évolue dans le sens contraire avec la
fiscalité directe des entreprises et des ménages.
Dans le troisième chapitre, nous avons
procédé par une analyse empirique pour vérifier nos
hypothèses de départ, tout en cherchant à rapprocher la
théorie développée dans les chapitres
précédents à la réalité. Dans cette analyse,
nous avons commencé à déterminer le nombre de retard
optimal pour les séries des variables. Ce retard a été
évalué à 1 pour toutes les variables. Les résultats
obtenus des tests de racine unitaire de DFA et PP ont montré que toutes
les variables (LCPR, LFDRE, LFDRM, LFIR, LPIBR) sont stationnaires en
différence première (c'est-à-dire intégrées
d'ordre un).
Nous avons, par la suite, passé à l'analyse de
la coïntégration avec la méthode d'ENGLE et GRANGER ;
les résultats ont prouvé l'existence d'une relation de long terme
entre toutes les variables, ce qui nous a poussé à estimer le
Modèle à Correction d'Erreurs. Ainsi, les résultats de
cette estimation ont été les suivantes :
Pour le long terme, la fiscalité directe réelle
des ménages exerce une influence négative et significative sur la
consommation privée réelle, raison pour laquelle nous avons
confirmé la deuxième hypothèse. Quant à la
fiscalité directe réelle des entreprises, leur influence
négative sur la consommation privée réellen'est pas
significative.
De plus, le produit intérieur brut réel
influence positivement et significativement la consommation privée
réelle et cela répond à la théorie
keynésienne stipulant que « l'augmentation du revenu engendre
un accroissement de la consommation ». Aussi la fiscalité
indirecte réelle affecte positivement et significativement la
consommation privée réelle ce qui répond à la
théorie de REBELO (1982) selon laquelle les impôts ont un impact
négatif sur l'expansion de la croissance et par là influencent
positivement les dépenses de consommation.
Pour le court terme, les effets de la fiscalité directe
réelle des entreprises sur la consommation privée sont aussi
négatifs mais non significatifs d'où la première
hypothèse a été infirmée ; de plus, la
fiscalité directe réelle des ménages présente des
effets négatifs mais non significatifs sur la consommation
privée réelle. Quant au produit intérieur brut
réel, il contribue positivement et significativement à la
variation de la consommation privée réelle.
Ainsi, les effets non significatifs de la fiscalité
directe des entrepriseset celle des ménages (seulement pour le court
terme), peuvent provenir de l'une ou de l'autre variable pouvant jouer un
rôle important dans la variation de la consommation privée mais
qui n'a pas été intégrée au moment de notre
analyse ; raison pour laquelle nous pouvons dire quenotre travail comporte
quelques limites et mérite une amélioration de la part d'autres
auteurs dans les recherches futures. Ces auteurs pourraient perfectionner notre
travail en analysant le rôle que peuvent jouer les variables comme
« le crédit à la consommation »,
« l'épargne privée », « le taux
d'intérêt », « les transferts courants
nets » et « les exonérations fiscales »,
etc. dans la variation de la consommation privée.
Eu égard aux résultats obtenus et connaissant
que l'impôt direct est senti visiblement par les contribuables, nous
suggérons ce qui suit :
A l'Etat :
Ø Réduire l'impôt sur les
bénéfices des sociétés jusqu'à un taux
inférieur à 30% puisque cet impôt ne vient
qu'à rehausser indirectement les prix des biens et services.
Ø Réduire le taux d'imposition sur les revenus
des personnes physiques et abandonner certaines catégories
d'exonération fiscale. Il faut aussi instaurer un système
d'imposer la fortune.
Ø Favoriser la stabilité macroéconomique
et la croissance pourinciter les entreprises et industries
étrangères à investir au Burundi ce qui développera
la production nationale et élargir l'assiette fiscale.
Ø D'examiner minutieusement les exonérations,
notamment pour éviter les cas de détournement insidieux des
exonérations d'un secteur vers des activités plus lucratives.
Aux agents économiques
privés : De profiter des avantages accordés par le
code des investissements et par les incitations fiscales des investissements
pour produire beaucoup et rentabiliser leurs capitaux ; cela
peutfavoriserleur épargne et soutenir leur consommation lorsque les
prélèvements fiscaux augmentent.
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ANNEXES
Annexe 1 (a) : Structure des recettes fiscales en
millions de FBU (1983-2013)
Années
|
Impôts directs
|
Impôts indirects
|
Total recettes fiscales
|
Impôts sur les revenus et bénéfices
|
Impôts sur le patrimoine
|
Total impôts directs
|
Impôts sur le commerce intérieur
|
Impôts sur le commerce extérieur
|
Autres recettes fiscales
|
Total impôts indirects
|
Sociétés
|
Personnes physiques
|
Autres impôts directs
|
Total
|
1983
|
1887,9
|
1536,5
|
99,0
|
3523,4
|
113,3
|
3636,7
|
4224,1
|
2620
|
75,6
|
6919,7
|
10556,4
|
1984
|
1907,6
|
1670,3
|
319,5
|
3897,4
|
87,8
|
3985,2
|
5656,8
|
4773,1
|
42,4
|
10472,3
|
14457,5
|
1985
|
1855
|
1889,7
|
275,6
|
4020,3
|
99,0
|
4119,3
|
6096,2
|
6510,6
|
33,5
|
12640,3
|
16759,6
|
1986
|
1760,6
|
2446,6
|
201,1
|
4408,3
|
104,2
|
4512,5
|
7196,3
|
8040,3
|
59,3
|
15295,9
|
19808,4
|
1987
|
1577,6
|
2325,9
|
251,1
|
4154,6
|
107,0
|
4261,6
|
7578,8
|
3933,1
|
48,2
|
11560,1
|
15821,7
|
1988
|
2362,1
|
2461,7
|
204,2
|
5028,0
|
118,5
|
5146,5
|
8425,3
|
7992,5
|
51,8
|
16469,6
|
21616,1
|
1989
|
1867,1
|
2875,6
|
234,0
|
4976,7
|
141,8
|
5118,5
|
10801,7
|
9153,8
|
61,3
|
20016,8
|
25135,3
|
1990
|
2695,1
|
3343,2
|
293,3
|
6331,6
|
154,0
|
6485,6
|
12009,7
|
6211,0
|
75,2
|
18295,9
|
24781,5
|
1991
|
4828,9
|
3342,7
|
347,9
|
8519,5
|
242,4
|
8761,9
|
14132,0
|
8463,6
|
91,2
|
22686,8
|
31448,7
|
1992
|
5203,1
|
3575,7
|
362,4
|
9141,2
|
276,2
|
9417,4
|
15051,8
|
8257,8
|
94,8
|
23404,4
|
32821,8
|
1993
|
5367,8
|
3935,6
|
351,3
|
9654,7
|
254,8
|
9909,5
|
15424,6
|
7706,8
|
58,2
|
23189,6
|
33099,1
|
1994
|
3510,6
|
3539,3
|
495,4
|
7545,3
|
224,7
|
7770
|
17372,3
|
8336,3
|
66,6
|
25775,2
|
33545,2
|
1995
|
5128,8
|
3918,6
|
316,0
|
9363,4
|
217,7
|
9581,1
|
18959,8
|
12768,2
|
145,9
|
31873,9
|
41455
|
1996
|
5399,0
|
4907,6
|
307,4
|
11148,4
|
219,8
|
11368,2
|
16081,1
|
7478,1
|
966,2
|
24525,4
|
35359,2
|
1997
|
5350,8
|
5100,5
|
697,1
|
13244,6
|
298,6
|
13543,2
|
20435,3
|
7274,0
|
90,5
|
27799,8
|
39246,8
|
1998
|
6802,7
|
5858,9
|
583,0
|
15739,9
|
228,0
|
15967,9
|
25002,7
|
16854,8
|
115,2
|
41972,7
|
55445,3
|
1999
|
8132,6
|
7222,1
|
385,2
|
15739,9
|
326,1
|
16066
|
31244,6
|
12541,7
|
104,1
|
43890,4
|
59956,4
|
2000
|
11660,4
|
8289,1
|
337,1
|
19286,6
|
224,6
|
20511,2
|
44208,9
|
18111,0
|
4763,9
|
67083,8
|
87595
|
Annexe 1 (b) : Structure des
recettes fiscales en millions de FBU (suite)
Années
|
Impôts directs
|
Impôts indirects
|
Total recettes fiscales
|
Impôts sur les revenus et bénéfices
|
Impôts sur le patrimoine
|
Total impôts directs
|
Impôts sur le commerce intérieur
|
Impôts sur le commerce extérieur
|
Autres recettes fiscales
|
Total impôts indirects
|
Sociétés
|
Personnes physiques
|
Autres impôts directs
|
Total
|
2001
|
19084,3
|
8523,9
|
857,8
|
28466
|
248,7
|
28714,7
|
43215,4
|
18711,7
|
4871,6
|
66798,7
|
95513,4
|
2002
|
20357,7
|
9900,6
|
884,9
|
31617,2
|
255,3
|
31398,5
|
43587,3
|
19542,3
|
12249,5
|
75379,1
|
106777,6
|
2003
|
18892,0
|
12519,6
|
539,7
|
31951,3
|
292
|
32243,3
|
48524,5
|
23833,7
|
15251,4
|
87609,6
|
119852,9
|
2004
|
20357,7
|
14707,7
|
605,6
|
35671,0
|
6,4
|
35677,4
|
55878,7
|
24479,3
|
17649,1
|
98007,1
|
133684,5
|
2005
|
23240,3
|
11479,8
|
7237,1
|
41957,2
|
-
|
41957,2
|
65187,5
|
33041,5
|
18844,9
|
117073,9
|
159031,1
|
2006
|
24384,6
|
19211,8
|
964,4
|
44560,8
|
-
|
44560,8
|
83177,4
|
25852,3
|
10048,8
|
119078,5
|
163639,3
|
2007
|
27980,6
|
24110,0
|
988,9
|
53079,5
|
6,2
|
53085,7
|
92548,0
|
24666,9
|
15406,6
|
132621,5
|
185707,2
|
2008
|
35556,9
|
30272,7
|
1001,0
|
66830,6
|
381,4
|
67212
|
117248,3
|
33929,0
|
18706,2
|
169883,5
|
237095,5
|
2009
|
40302
|
32359,7
|
7921,9
|
80584,1
|
2306,7
|
82890,3
|
147524,2
|
29320,7
|
29287,6
|
206132,5
|
289022,8
|
2010
|
56763,6
|
55324,5
|
2270,6
|
114358,7
|
-
|
114358,7
|
195129,5
|
37140,9
|
16458,3
|
248728,7
|
363087,4
|
2011
|
76461,3
|
70750,9
|
835,6
|
151047,7
|
-
|
123972
|
226117,6
|
66264,4
|
24620,5
|
317002,5
|
440974,5
|
2012
|
82531
|
72882,8
|
495,3
|
155909,1
|
-
|
155909,1
|
276706,5
|
49821,9
|
9441,3
|
335969,7
|
491878,8
|
2013
|
94573,7
|
48826,1
|
460,2
|
143860
|
-
|
143860
|
307649,3
|
49376,1
|
21332,2
|
378357,6
|
522217,6
|
Source :Rapports annuels et les
différents bulletins mensuels de la BRB, Economie
Burundaise(1983-2013)
Annexe 2 : Structure des taux d'imposition sur les
revenus des personnes physiques
Tranche du revenu mensuel imposable (en MFBU)
|
Taux d'imposition pour la tranche
|
De
|
A
|
0
|
150 000
|
0 %
|
150 001
|
300 000
|
20 % de la part qui dépasse 150000
|
300 001
|
Et plus
|
30 % de la part qui dépasse 300000.
|
Source : Article 110 de la loi n° 1/02
du 24 janvier 2013 relative aux impôts sur les revenus
Annexe 3 : Structure des taux d'imposition sur les
revenus des personnes physiques avant 2013
Tranche des revenus
|
Taux d'imposition
|
<30 000
|
5%
|
30 001-100 000
|
8%
|
100 001-200 000
|
12%
|
200 001-300 000
|
15%
|
300 001-400 000
|
19%
|
400 001-500 000
|
23%
|
500 001-600 000
|
27%
|
600 001-700 000
|
31%
|
700 001-800 000
|
35%
|
800 001-900 000
|
40%
|
900 001-1000 000
|
41%
|
1000 001-2000 000
|
43%
|
2000 001-3000 000
|
47%
|
3000 001-4000 000
|
50%
|
Plus de 4000 000
|
60%
|
Source : Département des
impôts, code général des impôts et taxes
Annexe 4 : Consommation privée, Produit
Intérieur Brut et la part de la consommation privée dans le PIBen
Millions de FBU (1983-2013)
ANNEE
|
C. PRIVEE
|
PIB
|
C.PRIVEE/PIB
|
1983
|
85 116,5
|
100 658,0
|
84,56%
|
1984
|
101 459,6
|
118 171,0
|
85,86%
|
1985
|
122 229,4
|
138 791,0
|
88,07%
|
1986
|
122 257,9
|
137 201,0
|
89,11%
|
1987
|
117 000,9
|
139 804,0
|
83,69%
|
1988
|
133 156,8
|
151 969,4
|
87,62%
|
1989
|
152 975,1
|
176 746,3
|
86,55%
|
1990
|
183 315,3
|
193 883,7
|
94,55%
|
1991
|
197 929,9
|
211 894,5
|
93,41%
|
1992
|
204 958,9
|
225 596,7
|
90,85%
|
1993
|
195 402,4
|
227 881,2
|
85,75%
|
1994
|
219 279,0
|
233 718,2
|
93,82%
|
1995
|
222 227,3
|
249 867,0
|
88,94%
|
1996
|
215 033,9
|
263 100,0
|
81,73%
|
1997
|
280 184,0
|
342 800,0
|
81,73%
|
1998
|
350 288,3
|
400 203,8
|
87,53%
|
1999
|
384 100,0
|
455 400,0
|
84,34%
|
2000
|
578 890,2
|
627 333,2
|
92,28%
|
2001
|
659 641,5
|
728 046,5
|
90,60%
|
2002
|
719 226,9
|
768 235,9
|
93,62%
|
2003
|
758 446,6
|
849 482,6
|
89,28%
|
2004
|
887 663,9
|
1 007 606,8
|
88,10%
|
2005
|
1 013 575,2
|
1 208 400,0
|
83,88%
|
2006
|
1 281 421,4
|
1 309 695,5
|
97,84%
|
2007
|
1 105 379,7
|
1 467 100,4
|
75,34%
|
2008
|
1 368 493,4
|
1 910 898,7
|
71,62%
|
2009
|
1 802 630,6
|
2 140 244,4
|
84,23%
|
2010
|
1 700 533,3
|
2 494 563,4
|
68,17%
|
2011
|
2 160 513,4
|
2 970 642,1
|
72,73%
|
2012
|
2 708 232,6
|
3 566 439,8
|
75,94%
|
2013
|
3 212 593,0
|
4 227 096,0
|
76,00%
|
Sources : ISTEEBU, Rapports annuels de la
BRB.
Annexe 5 : Indices des prix à la
consommation(base 100 en 1991) et du revenu disponible des ménages
Année
|
IPC
|
PIB
|
|
RF
|
|
RDM
|
|
1983
|
56,86
|
100 658,0
|
|
10556,4
|
|
90 101,6
|
|
1984
|
64,98
|
118 171,0
|
|
14457,5
|
|
103 713,5
|
|
1985
|
67,5
|
138 791,0
|
|
16759,6
|
|
122 031,4
|
|
1986
|
68,66
|
137 201,0
|
|
19808,4
|
|
117 392,6
|
|
1987
|
73,69
|
139 804,0
|
|
15821,7
|
|
123 982,3
|
|
1988
|
76,97
|
151 969,4
|
|
21616,1
|
|
130 353,3
|
|
1989
|
85,87
|
176 746,3
|
|
25135,3
|
|
151 611,0
|
|
1990
|
91,87
|
193 883,7
|
|
24781,5
|
|
169 102,2
|
|
1991
|
100
|
211 894,5
|
|
31448,7
|
|
180 445,8
|
|
1992
|
101,7
|
225 596,7
|
|
32821,8
|
|
192 774,9
|
|
1993
|
111,8
|
227 881,2
|
|
33099,1
|
|
194 782,1
|
|
1994
|
128
|
233 718,2
|
|
33545,2
|
|
200 173,0
|
|
1995
|
153
|
249 867,0
|
|
41455
|
|
208 412,0
|
|
1996
|
193,4
|
263 100,0
|
|
35359,2
|
|
227 740,8
|
|
1997
|
253,6
|
342 800,0
|
|
39246,8
|
|
303 553,2
|
|
1998
|
285,3
|
400 203,8
|
|
55445,3
|
|
344 758,5
|
|
1999
|
295
|
455 400,0
|
|
59956,4
|
|
395 443,6
|
|
2000
|
366,5
|
627 333,2
|
|
87595
|
|
539 738,2
|
|
2001
|
400,6
|
728 046,5
|
|
95513,4
|
|
632 533,1
|
|
2002
|
395,7
|
768 235,9
|
|
106777,6
|
|
661 458,3
|
|
2003
|
437,5
|
849 482,6
|
|
119852,9
|
|
729 629,7
|
|
2004
|
474,1
|
1 007 606,8
|
|
133684,5
|
|
873 922,3
|
|
2005
|
535,8
|
1 208 400,0
|
|
159031,1
|
|
1 049 368,9
|
|
2006
|
550,8
|
1 309 695,5
|
|
163639,3
|
|
1 146 056,2
|
|
2007
|
596,9
|
1 467 100,4
|
|
185707,2
|
|
1 281 393,2
|
|
2008
|
742,8
|
1 910 898,7
|
|
237095,5
|
|
1 673 803,2
|
|
2009
|
821
|
2 140 244,4
|
|
289022,8
|
|
1 851 221,6
|
|
2010
|
874,6
|
2 494 563,4
|
|
363087,4
|
|
2 131 476,0
|
|
2011
|
958,5
|
2 970 642,1
|
|
440974,5
|
|
2 529 667,6
|
|
2012
|
1132,6
|
3 566 439,8
|
|
491878,8
|
|
3 074 561,0
|
|
2013
|
1222,7
|
4 227 096,0
|
|
522217,6
|
|
3 704 878,4
|
|
Source : ISTEEBU, Annuaires statistiques
des prix, (1983-2013)
Annexe 6 : La fiscalité directe des entreprises,
des ménages et la fiscalité indirecte
Années
|
FDE
|
FDM
|
FI
|
1983
|
1887,9
|
1748,8
|
6919,7
|
1984
|
1907,6
|
2077,6
|
10472,3
|
1985
|
1855
|
2264,3
|
12640,3
|
1986
|
1760,6
|
2751,9
|
15295,9
|
1987
|
1577,6
|
2684
|
11560,1
|
1988
|
2362,1
|
2784,4
|
16469,6
|
1989
|
1867,1
|
3251,4
|
20016,8
|
1990
|
2695,1
|
3790,5
|
18295,9
|
1991
|
4828,9
|
3933
|
22686,8
|
1992
|
5203,1
|
4214,3
|
23404,4
|
1993
|
5367,8
|
4541,7
|
23189,6
|
1994
|
3510,6
|
4259,4
|
25775,2
|
1995
|
5128,8
|
4452,3
|
31873,9
|
1996
|
5399
|
5434,8
|
24525,4
|
1997
|
5350,8
|
6096,2
|
27799,8
|
1998
|
6802,7
|
6669,9
|
41972,7
|
1999
|
8132,6
|
7933,4
|
43890,4
|
2000
|
11660,4
|
8850,8
|
67083,8
|
2001
|
19084,3
|
9630,4
|
66798,7
|
2002
|
20357,7
|
11040,8
|
75379,1
|
2003
|
18892
|
13351,3
|
87609,6
|
2004
|
20357,7
|
15319,7
|
98007,1
|
2005
|
23240,3
|
18716,9
|
117073,9
|
2006
|
24384,6
|
20176,2
|
119078,5
|
2007
|
27980,6
|
25105,1
|
132621,5
|
2008
|
35556,9
|
31655,1
|
169883,5
|
2009
|
40302
|
42588,3
|
206132,5
|
2010
|
56763,6
|
57595,1
|
248728,7
|
2011
|
76461,3
|
71586,5
|
317002,5
|
2012
|
82531
|
73378,1
|
335969,7
|
2013
|
94573,7
|
49286,3
|
378357,6
|
Source : Tirés par l'auteur dans
les données des annexes ci-haut mentionnés.
Annexe 7 : les
données utilisées transformées en termes réel.
Année
|
CPR
|
PIBR
|
FIR
|
FDRE
|
FDRM
|
1983
|
149 694,86
|
177 027,79
|
12169,7
|
3320,26
|
3075,62
|
1984
|
156 139,74
|
181 857,49
|
16116,2
|
2935,67
|
3197,29
|
1985
|
181 080,59
|
205 616,30
|
18726,4
|
2748,15
|
3354,52
|
1986
|
178 062,77
|
199 826,68
|
22277,7
|
2564,23
|
4008,01
|
1987
|
158 774,46
|
189 719,09
|
15687,5
|
2140,86
|
3642,29
|
1988
|
172 998,31
|
197 439,78
|
21397,4
|
3068,86
|
3617,51
|
1989
|
178 147,32
|
205 830,09
|
23310,6
|
2174,33
|
3786,42
|
1990
|
199 537,72
|
211 041,36
|
19915,0
|
2933,60
|
4125,94
|
1991
|
197 929,90
|
211 894,50
|
22686,8
|
4828,90
|
3933,00
|
1992
|
201 532,84
|
221 825,66
|
23013,2
|
5116,13
|
4143,85
|
1993
|
174 778,53
|
203 829,34
|
20742,0
|
4801,25
|
4062,34
|
1994
|
171 311,72
|
182 592,34
|
20136,9
|
2742,66
|
3327,66
|
1995
|
145 246,60
|
163 311,76
|
20832,6
|
3352,16
|
2910,00
|
1996
|
111 186,09
|
136 039,30
|
12681,2
|
2791,62
|
2810,13
|
1997
|
110 482,65
|
135 173,50
|
10962,1
|
2109,94
|
2403,86
|
1998
|
122 778,93
|
140 274,73
|
14711,8
|
2384,40
|
2337,85
|
1999
|
130 203,39
|
154 372,88
|
14878,1
|
2756,81
|
2689,29
|
2000
|
157 950,94
|
171 168,68
|
18303,9
|
3181,56
|
2414,95
|
2001
|
164 663,38
|
181 739,02
|
16674,7
|
4763,93
|
2403,99
|
2002
|
181 760,65
|
194 146,04
|
19049,6
|
5144,73
|
2790,19
|
2003
|
173 359,22
|
194 167,45
|
20025,1
|
4318,17
|
3051,73
|
2004
|
187 231,36
|
212 530,44
|
20672,2
|
4293,97
|
3231,32
|
2005
|
189 170,44
|
225 531,91
|
21850,3
|
4337,50
|
3493,26
|
2006
|
232 647,31
|
237 780,59
|
21619,2
|
4427,12
|
3663,07
|
2007
|
185 186,75
|
245 786,63
|
22218,4
|
4687,65
|
4205,91
|
2008
|
184 234,44
|
257 256,15
|
22870,7
|
4786,87
|
4261,59
|
2009
|
219 565,24
|
260 687,50
|
25107,5
|
4908,89
|
5187,37
|
2010
|
194 435,55
|
285 223,35
|
28439,1
|
6490,24
|
6585,31
|
2011
|
225 405,68
|
309 926,15
|
33072,8
|
7977,18
|
7468,60
|
2012
|
239 116,42
|
314 889,62
|
29663,6
|
7286,86
|
6478,73
|
2013
|
262 745,81
|
345 718,16
|
30944,4
|
7734,82
|
4030,94
|
Annexe 8 : Les données de la régression
transformées en logarithme
Obs
|
LCPR
|
LFDRE
|
LFDRM
|
LFIT
|
LPIBR
|
1983
|
11.91635
|
8.107901
|
8.031262
|
9.406706
|
12.08406
|
1984
|
11.95851
|
7.984692
|
8.070059
|
9.687580
|
12.11098
|
1985
|
12.10670
|
7.918683
|
8.118064
|
9.837688
|
12.23377
|
1986
|
12.08989
|
7.849414
|
8.296050
|
10.01134
|
12.20521
|
1987
|
11.97524
|
7.668963
|
8.200368
|
9.660618
|
12.15330
|
1988
|
12.06104
|
8.029061
|
8.193541
|
9.971026
|
12.19319
|
1989
|
12.09037
|
7.684477
|
8.239176
|
10.05666
|
12.23481
|
1990
|
12.20376
|
7.983986
|
8.325049
|
9.899228
|
12.25981
|
1991
|
12.19567
|
8.482374
|
8.277158
|
10.02954
|
12.26384
|
1992
|
12.21371
|
8.540153
|
8.329381
|
10.04382
|
12.30965
|
1993
|
12.07127
|
8.476632
|
8.309514
|
9.939918
|
12.22504
|
1994
|
12.05124
|
7.916682
|
8.110025
|
9.910308
|
12.11501
|
1995
|
11.88619
|
8.117359
|
7.975908
|
9.944275
|
12.00342
|
1996
|
11.61896
|
7.934379
|
7.940986
|
9.447874
|
11.82070
|
1997
|
11.61261
|
7.654413
|
7.784831
|
9.302196
|
11.81431
|
1998
|
11.71814
|
7.776704
|
7.756987
|
9.596404
|
11.85136
|
1999
|
11.77685
|
7.921831
|
7.897032
|
9.607646
|
11.94713
|
2000
|
11.97004
|
8.065125
|
7.789434
|
9.814869
|
12.05040
|
2001
|
12.01166
|
8.468828
|
7.784885
|
9.721645
|
12.11033
|
2002
|
12.11045
|
8.545728
|
7.933865
|
9.854799
|
12.17637
|
2003
|
12.06312
|
8.370587
|
8.023464
|
9.904739
|
12.17648
|
2004
|
12.14010
|
8.364967
|
8.080646
|
9.936547
|
12.26684
|
2005
|
12.15040
|
8.375052
|
8.158591
|
9.991970
|
12.32622
|
2006
|
12.35728
|
8.395505
|
8.206057
|
9.981337
|
12.37910
|
2007
|
12.12912
|
8.452687
|
8.344246
|
10.00868
|
12.41222
|
2008
|
12.12396
|
8.473633
|
8.357398
|
10.03761
|
12.45783
|
2009
|
12.29940
|
8.498804
|
8.553982
|
10.13092
|
12.47108
|
2010
|
12.17786
|
8.778054
|
8.792597
|
10.25552
|
12.56103
|
2011
|
12.32566
|
8.984341
|
8.918463
|
10.40647
|
12.64409
|
2012
|
12.38471
|
8.893828
|
8.776280
|
10.29768
|
12.65998
|
|
12.47894
|
8.953488
|
8.301755
|
10.33995
|
12.75338
|
|
|