REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU
BP : 570 BUKAVU
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES
GROUPES ARMES ET MOBILISATION POLITIQUE A
FIZI
Travail de fin de cycle présenté en vue de
l'obtention de diplôme de gradué en Sciences Politiques et
Administratives.
Par : DEMAFE ASSUMANI Christ
Directeur :Auguste MWILO-MWIHI
WATUTA
Chef de Travaux
ANNEE ACADEMIQUE: 2018-2019
I
EPIGRAPHE
« Si vous connaissez les fans de l'ennemi, agissez en
conséquences et la victoire sera certaine ».
MAHATMA GANDHI (une
citatioin)
II
DEDICACE
Au peuple congolais, victime de pires exactions et des crimes
les plus graves commis par les groupes armés;
Aux gouvernants congolais ;
A la population du Territoire de Fizi ;
Aux hommes de bonne foi qui ont milité pour la paix en
République Démocratique du Congo ;
A tous les scientifiques de la République
Démocratique du Congo qui se préoccupent de la manipulation des
groupes armés pour le compte des autorités politiques.
DEMAFE ASSUMANI Christ
III
REMERCIEMENTS
Pour un coeur vaillant, rien n'est impossible dit- on, avec du
courage, de la patience et de la volonté, on vient à bout de
toute chose.
Ce travail qui sanctionne la fin du travail de fin du premier
cycle de nos études universitaires à la faculté des
sciences sociales, politiques et administratives, plus
précisément en sciences politiques et administratives, est le
fruit d'un long processus amorcé depuis trois années à
l'université officielle de Bukavu.
Le moment nous est venu d'exprimer nos vifs remerciements
à tous les services et toutes les gentillesses dont nous avons
été bénéficiaires durant notre parcours
scientifique.
Nos remerciements s'adressent en premier lieu à tous
les professeurs, les chefs de travaux et assistants de la faculté des
sciences sociales, politiques et administratives en général et en
particulier ceux du département des sciences politiques et
administratives dont les enseignants nous ont été utiles pour
notre formation universitaire dans ce domaine spécifique.
A vous directeur du présent travail le chef de travaux
Auguste MWILO- MWIHI WATUTA qui a accepté de guider nos pas souvent
lourds set hésitants dans cette démarche vers la demeure
scientifique. Vos sages conseils, encouragements et ses remarques pertinentes
dont le prix est le fond et la forme actuel de ce travail nous ont
edifiés. Que le bon Dieu vous prête une longue vie !
A toi cher père ALOMBWE ASSUMANI Madison et sa femme
Jolie pour les sacrifices et qui malgré les moyens limités, vous
avez joué valablement le rôle de parents. Les mots me manquent
pour exprimer fidèlement mon émotion, mais pour quoi pas ma joie
Que cette oeuvre, preuve de ta progéniture qui nous caractérise,
renforce à jamais ta dignité et ton honneur sur cette terre des
hommes. Oui, le monde appartient à ceux qui luttent !
A toi, ma chère mèreJEANNE BANDE'ELE, nous
disons merci pour nous avoir mis au monde ! Reçois cet humble cadeau en
récompense des souffrances dont tu as été objet.
Nos remerciements vont ainsi tout droit envers nos oncles
paternels Kashindi Mafson et Bikye'ombe Assumani. Le mot nous manque pour
témoigner nos sincères gratitudes, ce travail de fin de cycle est
votre fierté.
A mon beau-frère EBENGO MUNGA et sa femme JOSEPHINE
TOSHA, que Dieu soit avec vous dans vos activités pour toute assistance
materielle que financiere.
A nos très chers frères et soeurs MAFSON,
SABIMANA, USIKOSE, ERICK, MASAMBA, MERCI, SHABANI, ASSUMANI ; TOSHA, FATUMA,
JOLIE, MAPENDO, AMIE... que ce travail soit pour vous une lueur d'espoir et un
exemple à suivre.
Nos splendeurs remerciements à tous nos amis et amies,
compagnons de lutte avec qui nous passions de moment crucial tant à
l'auditoire que partout ailleurs entre autres :SHAURI RUSOMBEKA,MKANGYA ALELANO
Jeff, AHONGO ZAKARIA OPULENT, SADAM ANTOINE, ARISTIDE LOMEKA RECTEUR, DIDIER
AKYOMBA, BAHATI, JACKSON, JOHN, ARDU, SYLVANO, DIEUDONNE, SAMUEL, LAZARO,
RAYMOND MUSIWA, EKYOCI, MANGA , MUKANDAMA, FELICITE, CLAUDE. Voici notre
façon d'exprimer notre reconnaissance envers vous que Dieu vous assiste
en tout.
En fin, que tous ceux qui n'ont pas été
cités dans ce travail tout en ayant contribué de près ou
de loin àl'élaboration de cette oeuvre trouvent à travers
celle-ci l'éclat de leurs fiertés et qu'ils sachent que nous leur
restons très reconnaissants.
DEMAFE ASSUMANI Christ
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFDL : Alliances des Forces Démocratiques pour la
libérationdo Congo
ARE : Appareil Répressif de l'Etat
CENI : Commission Electorale Nationale Indépendante
CEPAC : Communauté des Eglises de Pentecôte au
Congo
CNL : Conseil National de la Libération
CS : Centre de Santé
CSR : Centre Hospitalier de Référence
DDR : Désarmement, Démobilisation et
Réintégration
DDRRR : Désarmement, Démobilisation,
Rapatriement, Réintégration, et Réinsertion
EP : Ecole Primaire
FAAL : Forces Armés Alléluia
FARDC : Forces Armées de la République
Démocratique du Congo
FSSPA : Faculté des Sciences Sociales Politiques et
Administratives
HGR : Hôpital Général de
Référence
MSF : Médecins Sans frontières
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PALU : Parti Lumumbiste Unifié
RDC : République Démocratique du Congo
PARC : Parti pour l'Action et la Reconstruction du Congo
SPA : Sciences Politiques et Administratives
U.O.B : Université Officielle de Bukavu
VI
IN MEMORIAM
« Que le Dieu de paix, qui a ramené d'entre
les morts le grand berger des brebis, par le sang d'une alliance
éternelle notre seigneur jésus , vous rende capables de
toute bonne oeuvre pour l'accomplissement de sa volonté, et fasse en
vous ce qui lui est agréable, par Jésus-Christ, auquel soit la
gloire aux siècles! Amen! »
Hébreux : 13-20
A vous mes regrettées : Grand père MTE'E
ASSUMANI Felix, père MWENEBATOASSUMANI, petit frère AIMABLE
ABWE, mes oncles paternels ABWE ASSUMANI, ELEKAMO ASSUMANI, BAUNDANE,
malgré votre affections incomparables, le monde a été
jaloux de vous, vous avez semées ce que vous n'avez pas
récolté alors que vous m'encouragiezque j'aille plus loin que
possible dans mes études mais de qui le sort m'a séparé
prématurément de vous avant même mon premier couronnement
universitaire et en fin vous avez disparus dans ce monde ingrat d'amour.
Oh Jésus de Nazareth, vous qui avez promis la
résurrection des morts, nous croyons se retrouver un jour avec tous ces
êtres qui nous sont chers dans votre royaume Seigneur.
Que la terre de nos ancêtres vous soie douce et que le
miséricordieux vous accordent , toute la joie dans la vie
céleste.
DEMAFE ASSUMANI Christ
INTRODUCTION
1. CHOIX ET INTERET DE
L'ETUDE
a) Choix de
l'étude
Le présent travail a pour objet l'étude des
groupes armés et la mobilisation politique à Fizi. Le fait qui
nous a poussés le plus à aborder ce sujet découle de notre
curiosité entant que chercheur et cela pour des raisons que les
populations se préoccupent de connaitre pourquoi les groupes
armés persistent malgré tous les accords et toutes les
opérations (Kimia I, II, sokola, etc.).
b)
Intérêt de l'étude
Un travail scientifique s'inscrit dans la perspective de la
compréhension d'un fait ou de la résolution d'un problème
donné.
C'est ainsi que Lévy LEBOYER affirmait : « la
motivation est ce qui déclenche l'activité, la dirige vers
certains buts, la prolonge tant que ces buts ne sont pas atteints
»1(*). A cet effet,
l'intérêt de notre sujet d'étude est justifié par
des raisons d'ordre personnel et scientifique et social.
· Les raisons personnelles : cette étude nous aide
à enrichir tant soit peu, les acquis scientifiques en nous procurant des
données relatives à tous les moyens que les autorités
politiques allouent dans la recherche du pouvoir en Territoire de Fizi en
s'appuyant sur les groupes armés.
· Les raisons scientifiques : par ce travail, il s'agit
d'une contribution modeste qui nous permet de donner les résultats
empiriques sur les groupes arméset la mobilisation politique à
Fizi.De ce fait, il intègre les réflexions profondes sur les
groupes armés en se proposant d'étudier la question de la
mobilisation politique.
· Les raisons sociales : La question
sécuritaire a des conséquences multiples sur la vie quotidienne
de la population et contribue à la redéfinition des orientations
en rapport avec la restauration de la sécurité des personnes et
de leurs biens en RDC en général et au Sud-Kivu en particulier,
notamment dans d'autres territoires qui souffrent de ce
mêmeproblème.
Notre intérêt apparait dès lors, dans le
souci d'élucider les causes de la persistance de groupes armés ;
les défaillances de l'État en termes de maintien de la paix et
la sécurité durable au sein de ce Territoire, et les facteurs
à la base de crises et violences.
2.
ETAT DE LA QUESTION
Au menu de cette réflexion se cristallise la question
du rapport entre les groupes armés et la mobilisation politique à
Fizi comme un défi majeur pour l'éclosion de la paix dans ce
territoire.
Ainsi, nombreux sont les travaux qui ont traité la
question relative aux groupes armés et cela dans le monde en
général, et en RDC en particulier. Tout en n'étant pas le
premier à y avoir réfléchi, les études
ci-après, à titre exemplatif, avaient déjà
été faites :
Dans sa thèse de doctorat, Jérôme
LAFARGUE2(*)a analysé
les mobilisations collectives et les actions protestataires dans un contexte
de démocratisation. Grace à l'approche comparative, il a
étudié les exemples du Kenya et de la Zambie. Il a
essentiellement focalisé son attention sur les motivations qui animent
les acteurs du système d'action protestataire ainsi que les
représentations qui les traversent.En plus, il a démontré
comment dans les deux cas, les logiques factuelles et patrimoniales l'auraient
emporté sous couvert d'un multipartisme en trompe l'oeil.
Abordant la question de la motivation de l'activisme de
groupes armés en RDC, Berghezan Georges3(*)démontre que tout en prétendant
protéger son ethnie, un groupe armé évolue vers des
comportements de plus en plus prédateurs, s'en prenant d'abord aux
communautés ethniques voisines, puis à sa propre
communauté.
Epinglant les fins et les moyens pouvant servir d'agir pour
les droits de L'homme auprès des groupes armés, International
Council on Human Right4(*)précise qu'une organisation souhaitant faire
évoluer le comportement d'un groupe armé peut faire appel
à la honte et à la persuasion, afin que le groupe armé
mette fin à des pratiques contraires aux droits de L'homme ; ou engager
un travail auprès du groupe armé afin de lui donner des moyens
d'agir différemment ; ou encore chercher à punir les membres du
groupe.
De son côté, Jason STEARNS et Alli5(*)disent que la naissance de
Maï-Maï Yakutumba est due aux pourparlers de Sun city en 2002,
lesquels conduisirent à la signature d'un accord de partage des
pouvoirs, à l'installation d'un gouvernement de transition qui unit le
pays. Ces événements entrainèrent une rude concurrence
autour du pouvoir, certains anciens belligérants espérant obtenir
un poste au sein des institutions de l'Etat nouvellement constitué. Un
facteur clé de ces tensions fut l'intégration des groupés
armés dans l'armée nationale, dit l'auteur.
Des nombreux groupes armés Maï-Maï de Fizi
constatèrent que leurs doléances et leurs revendications ne
furent pas prises en compte et leurs officiers militaires furent
retraités sans ménagement dans le processus d'intégration
militaire par le gouvernement de Kinshasa.
De sa part, Jean-Baptiste MASEMO KASAZA6(*) analyse la crise que connait
l'Etat congolais dans la réalisation de ses missions en présence
des conflits armés considérés comme facteur
d'étatisation et de désétatisation en RDC. Il
démontre comment le développement politique des
sociétés du tiers monde en général, et de la RDC
en particulier, conditionnent la situation dans laquelle cette dernière
se trouve encore au sein d'un système international
façonné, contrôlé et dominé par le monde
occidental. Il souligne comment les acteurs politiques ne parviennent pas
à jouer leurs rôles conformément à leurs statuts.
KAIMANA TSHIBENGABO7(*)cherche à comprendre la nouvelle
autodéfense pour la RD. Congo. L'auteur aboutit aux résultats
selon lesquels, il faut un recrutement ad hoc, c'est-à dire le
recrutement au sein de l'armée qui ne sera pas un dépotoir des
indisciplinés, délinquants, carriéristes ou affairistes. A
part le recrutement des militaires ad hoc, il faut une armée
respectable, c'est-à- dire qui tient compte de la dignité de la
vie de la population pour laquelle elle assure la défense. La
légitimation des groupes d'autodéfense de la RDC garantirait la
protection du pays contre les groupes armés terroristes qui ne cessent
d'apparaitre. Ces groupes terroristes mettent en danger la vie des paisibles
citoyens et ne favorisent pas le développement socio-économique
du pays.
Philippe Kaganda8(*) met l'accent sur les idéologies qui guident
les actions prolétaires de mouvements de résistances. Il montre
que le phénomène Maï-Maï s'est imposé comme
objet de sciences sociales au point qu'il a mobilisé nombreux
chercheurs. Sa permanence dans l'environnement politique depuis plus d'une
décennie en fait une réalité sociale complexe.
De sa part, BAWILI LUKELE Tango9(*) montre que le groupe armé est un acteur non
étatique qui poursuit généralement ou prétend
poursuivre des objectifs politiques contre un gouvernement ou pouvoir en
recourant à la violence, il finit par dire que la plupart des groupes
armés combattent le pouvoir en place mais il arrive aussi qu'ils se
battent entre eux.Il montre que certains groupes armés sont
affiliés à des mouvements politiques tandis que d'autres
opèrent indépendamment des partis politiques.Il finit par dire
que le Territoire de Fizi connait particulièrement une histoire
politique tumultueuse marquée par des guerres, des crises politiques
multiformes, des rébellions et insurrections, des dissidences, bref, la
violence.
Dès lors, des foyers des tensions y ont
été régulièrement localisés depuis la
rébellion «Muleliste » des années 60 dans le secteur de
Lulenge, « Hewabora », en passant par les tensions
intercommunautaires dans le moyen et haut plateau et la guerre du RCD dont
l'élan a été fortement bloqué par la
résistance de Maï-Maï Maï-Maï dans le Secteur de
Tanganyika et Mutambala jusqu'au mouvement actuel des Maï-Maï
Yakutumba localisé dans le Secteur de Ngandja dans la partie littorale.
L'auteur voulait justement montrer que ce mouvement de résistance se
propose comme objectif de lutter contre la domination extérieure.
Charles NasibuBilali10(*) considère le phénomène
Maï-Maï comme une originalité congolaise. Selon lui, la RDC
traverse depuis plus d'une décennie une période de crise
aiguë. Cette crise est à la fois économique, sociale et,
surtout militaire.
La crise congolaise a entrainé un grand trafic d'arme
légère et une prolifération des milices dans la partie du
pays occupée par des groupes non étatiques armés, soutenus
par des pays voisins. C'est à cette présence ? implication
militaire étrangère qu'est due la résurgence
spontanée d'une forme particulière de résistance
populaire, c'est le phénomène Maï-Maï.
L'auteur conclut finalement que, si l'armement des
Maï-Maï a permis de résister aux forces d'agression et
d'éloigner le spectre de la partition du pays, il a aussi grandement
contribué à donner à la RD Congo des allures
apocalyptiques, où défilent des images des pillages, des crimes
de guerre, des violences sexuelles, des cannibalismes, d'enfants soldats ayant
la violence et la mort comme seules perspectives, des haines tribales qui se
propagent tel un cancer.
En fin, Loïc Avery11(*)montre en quoi l'étude des
représentations des acteurs peut-elle être une aide à la
compréhension et donc à la décision lors de conflits de
territoire, le problème géographique dont il est question, les
acteurs impliqués dans des conflits de territoire sont de plus en plus
efficaces et rendent ainsi les conflits de plus en plus violents alors que les
besoins en infrastructure dans certains domaines sont indiscutables
Contrairement à tous ces travaux ci-haut
décrits, qui ont traités des aspects divers en relation
étroite avec la thématique de l'étude sous examen, ce
dernier s'en démarque par le fait qu'il met singulièrement
l'accent sur les groupes armés et la mobilisation politique ; ceci dans
l'optique de dégager les relations qui existent entre ces groupes
armés et la mobilisation politique, mais aussi d'analyser l'impact
sociopolitique des groupes armés opérant à Fizi sur la
stabilité nationale en RDC.
3.
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
a) PROBLEMATIQUE
La problématique est d'abord une construction
théorique qui gravite autour d'une question principale et conduit
à l'aboutissement de cette question, mais elle-même est
conditionnée par les lectures et les entretiens exploratoires.
C'est depuis les années 1980 que le monde s'est
retrouvé embourbé dans une inextinguible atrocité des
groupes armés, tendant à le diriger vers un paroxysme d'une
violence dont on ne saurait atténuer, voire même stopper
l'ampleur.
La république démocratique du Congo constitue,
depuis plus d'une décennie un bastion incontestable des groupes
armés étrangers et nationaux qui y commettent des pires exactions
et des crimes les plus graves que la république démocratique du
Congo n'avait jamais connus jusque-là depuis son existence.L'est du
Congo est le théâtre d'un conflit violent depuis plus de deux
décennies. Les hostilités entre l'armée congolaise et une
multitude de groupes armés sont les principales causes de cette
violence. Plusieurs dizaines de factions des milices villageoises
désorganisées jusqu'aux groupes rebelles professionnels
s'affrontent entre elles ainsi qu'avec les Forces armées de la
République démocratique du Congo (FARDC).
Cette situation a perduré et perdure encore de nos
jours non sans conséquences mais surtout avec des méfaits sans
précèdent, allant jusqu'à offrir l'opportunité
à certains pays limitrophes d'agresser la république
démocratique du Congo prétexte de la poursuite de leurs ennemis
très actifs en république démocratique du Congo.
Ainsi, les groupes armés interviennent dans de nombreux
conflits civils. Considérés par certains comme des «
terroristes » et par d'autres comme des « combattants de la
libération », ils ont été responsables de violations
graves des droit de l'homme.
La plupart des conflits violents et meurtriers qui se
déroulent dans le monde ont eu lieu à l'intérieur des
Etats. Des groupes armés qui ne sont pas sous le contrôle des
gouvernements y participent et se rendent responsables de nombreuses violations
des droits de l'homme, ayant souvent un caractère d'extrême
gravité.
Bien que le soutien populaire et une idéologie de la
mobilisation aient été importants pour la création et le
fonctionnement des groupes armés, la décision de créer une
coalition des groupes rebelles aurait été appuyée par
certains leaders communautaires Bembé.
Parmi eux, plusieurs chefs coutumiers influents en Territoire
de Fizi sont connus pour être des partisans des groupes armés. Au
niveau des villages, un soutien important provient des membres des
comités de base que les groupes armés ont mis en place, notamment
à Mukera, Lubondja, Ubwari et sur la bande littorale allant de Kazimia
à Wimbi.
Il a été remarqué que pendant la
période électorale en 2011, certains candidats aux
élections soutenaient financièrement les rebelles lorsque le
gouvernement tentait de les convaincre de s'intégrer dans l'armée
régulière.
D'après un activiste de la société civile
qui assistait à l'un des meetings électoraux à Fizi, un
candidat élu se prononça contre la réinstauration d'une
unité administrative pour les Banyamulenge, le territoire de Minembwe,
qui avait précédemment existé sous l'occupation du
Sud-Kivu par le RCD. Il y a d'autres qui demandaient la protection des certains
chefs rebelles pendant leur campagne.
Les manipulations politiciennes de toute sorte sont au profit
des opérateurs politiques pour se légitimer auprès de la
base. Les révocations sans motifs fondés, les mutations
ciblées dans l'administration locale des agents ne partageant pas les
mêmes principes idéologiques avec les ténors politiques au
niveau provincial ou national se font remarquer.
L'occupation d'un poste par les citoyens à la base
dépend de leur appartenance et parrainage politique au niveau plus
supérieur de la République.
Ainsi, la problématique de la présente
étude est centrée sur les deux questions ci-dessous:
v Comment les groupes armés sont-ils manipulés
en Territoire de Fizi par les autorités politiques?
v Quels sont les mécanismes de restauration de
l'autorité de l'Etat en Territoire de Fizi?
Telles sont les questions à partir desquelles nous
tâcherons d'apporter une lumière dans notre démarche
scientifique.
b) HYPOTHESES DU
TRAVAIL
Les hypothèses peuvent être définies comme
des propositions de réponses provisoires aux questions soulevées
dans la problématique. Il est très impérieux de faire
remarquer qu'un travail ne peut réellement accéder au statut
d'une véritable recherche que dans la mesure où elle est
structurée d'une et mieux encore des plusieurs hypothèses tout
simplement par le fait que l'hypothèse traduit en elle- même
l'idée de la découverte.
A ce sujet, nous avançons anticipativement les
idées suivantes en guise d'hypothèses :
La manipulation politicienne des groupes armés en
Territoire de Fizi serait due au dialogue entre gouvernement et
Maï-Maï ; à l'application du programme du DDRRR et
processus de DDRRR de la Monusco et à la conscientisation et effort
populaire.
Les mécanismes de restauration de l'autorité de
l'Etat serait en la réforme de son appareil répressif (la Police
Nationale Congolaise, les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo et l'Administration), la sensibilisation des
groupes armés au respect des droits de l'homme et la collaboration entre
la population et les autorités militaires.
4.
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
a) Méthodes
Pour R. PINTO et M. GRAWITZ12(*)définissent la méthode comme l'ensemble
des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie.
Pour BENOIT VERHAEGEN13(*), la méthode est l'ensemble des règles
et des principes qui organisent les mouvements d'ensemble de la connaissance,
c'est-à-dire la relation entre l'objet de la recherche et le chercheur,
entre informations rassemblées à l'aide des techniques et le
niveau de la théorie et des concepts.
Robert King Merton, représentant éminent du
fonctionnalisme et défenseur de l'approche ou la conception
relativisée, propose quatre concepts fonctionnels dans son
analyse : la dysfonction, l'équivalent ou substitut fonctionnel, la
fonction manifeste et celle latente.
v La dysfonction : alors que les
fonctions sont, parmi les conséquencesobservés, celle qui
contribuent àl'adaptation ou àl'ajustementd'un système
donné ; les dysfonctions par contre sont celle qui
gênentl'adaptation et l'ajustementd'un système.
Ramenant cette réflexion à la
réalité congolaise, nous pouvons dire que l'état de guerre
que le pays a connu, gène et empêchel'État de remplir ces
missions dont celle de la garantie de la protection et la promotion de droit de
l'homme ainsi que l'assurance de la sécurité des citoyens. Raison
pour laquelle on assiste en territoire de Fizi à des violations
croissantes et massives des droits individuels.
v L'équivalent ou substitut
fonctionnel : un élément culturel ou social peut
jouer un rôled'équivalent ou substitut fonctionnel à un
autre pour exercer une activité à sa place. La
réalité ne montre-t-elle pas des besoins humains et sociaux, qui
peuvent être satisfaits de façondifférentes : un seul
élément pouvant remplir plusieurs fonctions, de même une
seule fonction peut être remplisse par les éléments
interchangeable.
En effet, depuis le déclenchement de la seconde guerre
dite « ratification » en RDC, on assiste à une
participation des faits du territoire national. Une partie est
contrôlée par le gouvernement centrale et une autre est
partagée entre les diverses factions rebelles et des bandes
armés. Cela implique que les missions de l'Etat jadis remplis par le
seul gouvernement central sur tout le territoire national se trouvant ainsi
partagé entre eux en vue d'assurer la continuité de l'Etat. Dans
ce cas, bien que ce belligérant ne soit pas reconnu comme gouvernement
d'Etat, ils ont l'obligation de promouvoir et de respecter les droits de
l'homme et d'assurer la sécurité des citoyens congolais et
étrangers au même titre que l'Etat. Ces belligérants
remplissent donc le rôle de substitut de l'Etat.
v Les fonctions manifestes :
résultent des conséquences objectivement observables dans la
structure ou dans le système. La restauration de l'autorité de
l'Etat dans le territoire de Fizi, répondrait à un besoin
fondamental à savoir : celui d'ordreéconomique et financier
d'une population vivant dans la pauvreté, le chômage, qui a connu
l'exode rural et l'insécurité. Dans le cas d'espèce,
disons que les acteurs politiques émanent la guerre dite
« ratification », ont pour objectif principal et
officiellement défendu ; le remplacement des institutions
existantes considérées selon eux comme autoritaires et
inefficaces ; donc de les remplacer par celle qui garantiraient le respect
des droits de l'homme, la justice et le bien-être social ainsi que
ladémocratie en RDC. Telle a été la fonction manifeste de
la guerre dans les conditions normales.
v Les fonctions latentes : sont
essentiellement celles qui sont ni comprises ni voulues mais qui n'en existent
pas moins. Les fonctions latentes sont parfois remplisse par des rites anciens
qui, ne jouant plus leurs rôles, substitué leurs but initiales
à une autre fonction.
Cependant, l'évolution de conflit a
démontré une toute autre réalité qui se distancie
presque totalement de mouvements rebelle alléluia, au lieu de garantir
la justice sociale et le bien-êtredes peuples congolais pour qu'ils
prétendent se battre, se complaisaient en violant les droits et
libertés le plus fondamentaux. C'est une situation, certes, non voulue
mais qui déforme voire modifie le sens même de
l'intérêt de la guerre. Cette violation des droits humains
constitue donc la fonction latente parmi tant d'autres, de l'état de
guerre.
b) TECHNIQUES
Selon Raymond Boudon14(*), la technique est un instrument de collecte des
données sur le terrain de recherche. Pour l'élaboration de ce
travail et pour vérifier nos hypothèses, nous appuyons notre
méthode par quelques techniques de collecte des données
ci-après :
ü La documentation, qui nous permet de
faire la lecture des différents ouvrages, documents officiels des FARDC,
rapports et autres qui traitent des groupes armés;
ü L'observation : est une recherches
qualitatives qui implique le chercheur dans l'activité de la recherche
et qui combine plusieurs démarches pour recueillir les informations. Il
faut noter que cette technique nous permet d'observer, de nous-mêmes,
s'il y a ou non la manipulation des groupes armés par les
autorités politiques au Sud-Kivu.
ü L'interview libre, cette technique
nous permettra de collecter toutes les informations non écrites mais
nécessaires pour cette étude auprès des ex-combattants,
des démobilisés et quelques actuels militants actifs dans ces
groupes armés au niveau territorial, les autorités politiques, la
société civile, les jeunes.
c) THEORIES
Selon la conception formelle, la théorie est un
ensemble hypothético-déductif caractérisé par les
proportions dont les termes sont vigoureusement définis. Ces
systèmes sont élaborés à partir d'une
conceptualisation de la réalité observée15(*).
La théorie des conflits a acquis une fonction empirique
car c'est une théorie qui s'appuie exclusivement sur l'expérience
et sur l'observation. Dès que le conflit a été
établi comme une réalité dans la société, on
a eu recours à une tradition intellectuelle pour pouvoir
l'interpréter.
Durkheim a donné une image harmonieuse de
l'organisation sociale. Ce qu'il privilégie, c'est la stabilité
qu'entraîne la solidarité. La source des conflits vient de la
nature des liens sociaux. Le conflit est le résultat d'un manque : ce
qu'il appelle l'anomie.
K. Marx, R. Dahrendorf et A. Touraine16(*) ont, quant à eux,
insisté sur le rôle du conflit en tant que moteur du changement
social. Le point de départ de cette analyse est bien sûr l'analyse
marxiste. On peut alors se demander si l'analyse marxiste du conflit est
toujours d'actualité.
Il est établi aujourd'hui que les conflits sont normaux
au sens sociologique, c'est-à-dire qu'ils sont inhérents à
la vie en société : ils sont des éléments
structurels des sociétés modernes.
Tout d'abord, en interne, le conflit génère
l'existence d'une identité commune au groupe contestataire; ensuite, le
mouvement social s'appuie souvent sur un principe de totalité,
s'inspirant d'une pensée générique (par exemple,
l'intérêt national, la justice sociale, etc.).
Ceci a pour résultat de constituer l'essence du groupe
et de le transformer une fois les buts initiaux atteints.
L'image d'une société essentiellement
harmonieuse et paisible dont ses parties composantes s'adapteraient
parfaitement les unes aux autres a été brisée par des
bouleversements divers et des conflits multiples vécus à travers
les sociétés, comme les affrontements raciaux, professionnels ou
d'intérêts.Les travaux d'Adam FERGUSON17(*)ont montré notamment que
« bien que l'homme soit né dans la société, certaines
de ses importantes institutions sont formées par la force. Le conflit
dans les sociétés humaines est très
bénéfique et très nécessaire pour le progrès
; sans rivalités entre les nations, ni pratique de guerre, la
société civile n'aurait jamais aucun objectif ni forme».Nous
ne pouvons pas comprendre les autres si nous n'avons pas encore lutté
nous-mêmes. Les formes les plus diverses des luttes et des conflits
apparaissent surtout dans des compétitions économiques et
politiques, dans les guerres et les relations internationales. La
prospérité économique est basée sur la lutte
politique et militaire. Ferguson lui-même doute que la paix soit
l'objectif d'une société.Il ressort ainsi que
l'interprétation sociologique des conflits confère à ces
derniers une fonction positive dans la société, malgré les
effets négatifs qu'ils comportent parfois. L'évolution normale
d'une société peut être vue comme un mouvement constant de
ce qui est appelé conflit, ajustement, stabilité ou
équilibre et fin de conflit18(*).
Le conflit peut être aménagé mais pas
éliminé ; cet aménagement du concept est appelé
intégration, ajustement, stabilité ou équilibre ». La
société en général est bicéphale. Ce que
Ralf Dahrendorf appelle « janus-headed » : elle a deux natures :
coexistence et changement, intégration et conflits.L'étude des
fonctions des conflits présente ceux-ci comme inhérents à
toute vie sociale. Les conflits constituent aussi une variable de la vie en
société et ils prennent des formes variées et se
distinguent par la nature de leurs enjeux.
Dans le même ordre d'idée, Lewis A. COSER a
démontré le rôle dynamique des conflits au sein des
organisations et en a souligné l'utilité. Il estime que les
conflits surgissent à la suite de certaines défaillances de
l'organisation, en l'occurrence, l'indifférence ou l'incapacité
de celle-ci à résoudre certains problèmes
considérés comme fondamentaux par un ou plusieurs de ses
membres.
En ce qui concerne les fonctions des conflits, COSER en
énumère huit qui ont particulièrement retenu son
attention, à savoir que19(*):
- Les conflits sociaux renforcent la conscience du groupe et
marque la séparation
- Les conflits préservent la cohésion du groupe
et la signification des institutions qui servent de soupape de
sûreté,
- Les conflits conduisent à la stabilité des
systèmes sociaux,
- Les conflits poussent les gens à la prudence,
- Les conflits externes renforcent les pouvoirs
attribués aux chefs,
- Les conflits idéologiques sont difficiles à
résoudre,
- Les conflits créent un investissement
émotionnel,
- Les conflits assurent l'intégration mobilisée
du groupe face aux dangers extérieurs.
Bien évidemment, certains auteurs comme Guy
Rocher20(*) ont
critiqué les vertus qu'on accorderait au conflit. Pour lui, la
valorisation des conflits constitue une aberration dans la mesure où
ceux-ci constituent d'abord un élément déstabilisateur et
destructeur du système social, quelles que soient leur forme,
intensité, durée et ampleur.
Pour ce qui est de notre étude, nous disons que les
conflits qui apparaissent dans le Territoire de Fizi sont souvent fonction de
la qualité des relations qui se tissent entre les acteurs de la
sécurité/insécurité et la population.
Ces relations sont comprises pour les uns en termes de
violence ou d'injustice, pour les autres elles sont vécues comme une
forme de privation qu'elles n'acceptent pas. A cause de cela, les appareils de
sécurité de l'Etat deviennent pour beaucoup de ces populations
des instruments d'administration des souffrances insupportables. Cette
théorie est liée à la décomposition de l'ordre
politique et la faiblesse des institutions de l'Etat car les mécanismes
pour générer le pouvoir et l'autorité nécessaire
à tout régime pour gouverner cessent de fonctionner.
L'Etat effondré, pour son retour au centre de la vie
politique et sociale, il doit passer par une formation pour sa reconstitution
en passant par de réforme en vue de renforcer la capacité des
élues politiques à établir un cadre réglementaire
d'exercice du pouvoir qui soit en mesure de résister aux chocs et aux
crises.
d) LES CONCEPTS
Avant d'aborder le vif de notre présente étude,
il nous est loisible de procéder par la clarification des sens de
certains concepts qui vont intervenir dans notre étude, afin de lever
l'équivoque et préciser le contexte dans lequel ils seront
utilisés à savoir :
Le groupe armé, la mobilisation, et politique.
Comme le précise E.DURKEIM : « En
réalité, les mots de la langue usuelle, comme les concepts qu'ils
expriment, sont toujours ambigus, et les savant qui les emploierait, qu'ils les
reçoivent de l'usage et sans leurs faire subir d'autres
élaborations, s'exposerait avec plus grave confusion ».
· LE
GROUPE ARME
Le concept « groupe » se définit selon Joseph
FITCH, comme étant une collectivité structurée,
identifiable, continue des personnes sociales qui remplissent de rôles
réciproques conformément à des normes sociales, à
des intérêts et à des valeurs dans la poursuite des buts
communs.
Pour J. Stearns, J. Verweijen et M. Eriksson BAAZ21(*), le groupe armé est
souvent considéré comme des voyous qui s'en prennent aux
innocents et sans défense. Certains sont toutefois des prédateurs
plus avides que d'autres, et certains bénéficient du large
soutien des communautés locales dans lesquelles ils sont
recrutés.
Quant à International Council on Human Right,22(*) le concept groupe armé
désigne un groupe d'individus qui sont armé, faisant usage de la
force pour atteindre leurs objectifs tout en échappant au contrôle
de l'Etat. En général, il fait allusion à des groupes qui
s'opposent au pouvoir en place, mais il est parfois difficile de distinguer
clairement les groupes ayant des visées politiques de ceux ayant des
objectifs criminels.
· LA
MOBILISATION
La mobilisation, au sens large, est «l'action de mettre
en jeu des forces (ressources), y faire appel, les réunir en vue d'une
action commune »23(*).
Ainsi, fondamentalement, le processus de mobilisation d'une
communauté locale se définit comme une démarche continue
regroupant plusieurs partenaires et résidents de la communauté
autour d'enjeux sociaux qu'ils auront identifiés ensemble24(*).Cette démarche vise
à élaborer collectivement des stratégies axées sur
l'amélioration de la qualité de vie des citoyens.
En d'autres termes, le processus de mobilisation est en soi
une stratégie de développement des communautés locales,
à travers laquelle tous les acteurs concernés sont invités
à devenir des agents de changement solidaires25(*).La force motrice de la
mobilisation est le regroupement de personnes qui croient qu'ensemble elles ont
le pouvoir de changer les choses. Elles peuvent élaborer des solutions
pour faire face aux problèmes et aux occasions qui se
présentent.
·
POLITIQUE
La politique a entamée depuis longtemps sa
séparation de la morale26(*). Mais elle semble ne pas être en mesure
d'achever ce processus. De toute façon, la rupture
s'approfonditirréversiblement entre ces deux notions.
Parallèlement, la politique est appréhendéeà
travers des repèresméthodologiquesrationnels. « La
science » ou « La sociologie » constitue en effet
un ensemble d'outilsd'observation et d'étude des faits politiques. Mais
le caractèrepolysémique de la locution
« politique » pose une problématique fondamentale
liéeà la définition du terme lui-même et
égalementàl'objet de la discipline notamment« la
science politique » ou « sociologie
politique »27(*).
Le terme « politique » comporte plusieurs
définitions et significations. Etymologiquement, il est issu du mot
« polis »,
c'est-à-dire« cité »28(*) dans la Grèce antique,
voire même du terme « politeia »c'est-à-dire
la manière dont la cité est organisée et le pouvoir en son
sein est structuré.
Une autre difficulté se dégage de l'usage du
terme politique, de nature androgyne, c'est-à-dire qui peut être
fait au masculin ou au féminin.
Au masculin, le politique signifie tout d'abord l'homme
politique. Mais ce n'est pas cette acception du terme qui l'opposeà
l'expressionconsidérée au féminin.
Le politique signifie aussi l'imageque la
société avait d'elle-même29(*), notamment la « totalité, le lieu de
la totalité du lien social de la cité ou de la
communauté »30(*) .
Plusprécisément« L'ensemble de structure induites des
relationsd'autorité et d'obéissanceétablie en vue d'une
fin commune : au moins que le groupe n'éclate
pas »31(*).
Au féminin, « La politique »
signifie en premier lieu l'ensemble des actions que les gouvernants ou les
autres acteurs sociaux entreprennent en vue de prendre de décisions,
d'influencer les processus de prise de décisions ou d'occuper des postes
de responsabilité, c'est-à-dire« traduction dynamique
de tous les phénomèneimpliqués par la conquête ou
l'exercice du pouvoir »32(*).La politique peut prendre un sens neutre, celui de
gestion, c'est-à-dire un ensemble des mesures techniques, juridiques et
financières en vue d'agir sur un secteur déterminé ou de
traiter un problèmeprécis.
5.
LA DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Cette étude bien qu'elle est orientée en
Territoire de Fizi, prendra des limites spatiales dans deux secteurs dans
lesquels les mouvements de résistance Maï-Maï prennent de
l'ampleur. Il s'agit du Secteur de Tanganyika où le Groupe armé
Bwasakala opère depuis sa création après l'appel du
gouvernement national obligeant tous les groupes armés de l'Est du pays
d'aller au brassage en 2006; et le Secteur de Ngandja qui comprend le Groupe
Maï-Maï ALLELUA dit Maï-Maï YAKUTUMBA qui a vu jour en 2007
à Baraka après son détachement à l'armée
régulière.
Notre étude se limite temporellement entre les
années 2007 année de la création de groupe
Maï-Maï YAKUTUMBA et 2019 année pendant laquelle le plus
grand groupe armé en territoire de Fizi a été
neutralisé par les forces armées de la république
démocratique du Congo.
6.
BREFHISTORIQUE
Le Territoire de Fizi a été
créé par l'ordonnance-loi coloniale belge du 8 août 1935,
le chef-lieu fut à KALEMBELEMBE, puis transféré à
un autre endroit nommé « FISHI », nom d'un animal
que les blancs ont rencontré à cet endroit. Le nom
« FISHI » est issu de la langue Kibembeet fut
transformé par les blancs en « FIZI ».
Le territoire fut directement appelé FIZI avec
comme chef-lieu FIZI sous l'administration coloniale. L'administrateur colonial du territoire
fut Wilirmart.
7. SUBDIVISION ADMINISTRATIVE
Le territoire de Fizi est l'un des huit Territoires du
Sud-Kivu ; il est composé de 4 secteurs « Lulenge,
Mutambala, Ngandja, et Tanganyika », 18 Groupements et 132
Villages.
Tableau
1 : La subdivision administrative du territoire de Fizi.
Secteurs
|
Groupements
|
Villages
|
Populations
|
Activités de base
|
Lulenge
|
Basimimbi
|
6
|
|
Agriculture
|
|
Basimunyaka-sud
|
5
|
|
Agriculture
|
|
Basikasingo
|
4
|
|
Agriculture
|
|
Basombo
|
5
|
|
|
|
Obekulu
|
3
|
|
|
Total
|
5
|
23
|
991117
|
|
Mutambala
|
Basimukindje
|
19
|
|
Pèche et élevage
|
|
Balala-sud
|
7
|
|
Agriculture
|
|
Basimukuma-sud
|
17
|
|
Agriculture
|
|
Batombwe
|
5
|
|
Agriculture et pèche
|
|
Babwari
|
16
|
|
Pèche
|
Total
|
5
|
64
|
316842
|
|
Ngandja
|
Basikalangwa
|
11
|
|
Agriculture
|
|
Basikasilu
|
5
|
|
Mine
|
|
Babungwe
|
7
|
|
Agriculture et Mine
|
Total
|
3
|
23
|
18072
|
|
Tanganyika
|
Babungwe-nord
|
4
|
|
Agriculture
|
|
Balala-nord
|
6
|
|
Agriculture
|
|
Basilocha
|
4
|
|
Agriculture
|
|
Basimukuma-nord
|
4
|
|
Agriculture
|
|
|
|
|
|
Total
|
5
|
22
|
304391
|
|
Total
général
|
18
|
132
|
1793422
|
|
Source : Bureau administratif du Territoire de
Fizi.
Interprétation du
tableau : De ceci, on retient que le territoire de Fizi est
subdivisé en 4 secteurs lesquels comprennent 18 Groupements qui,
à leur tour, se décomposent en 132 villages sur lesquels habitent
1793422 habitants. De même, l'on note que l'agriculture, la pèche,
l'élevage et l'extraction artisanale de minerais constituent les
activités principales des habitants de ce milieu.
Tableau : 2 Subdivision
administrative, superficie et population
Secteur
|
Chef-lieu
|
Superficie
|
Populations
|
Total
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Lulenge
|
Kilembwe
|
5530
|
207369
|
222463
|
259941
|
301344
|
991117
|
Mutambala
|
Baraka
|
776
|
61490
|
66991
|
85741
|
102620
|
316842
|
Ngandja
|
Lubondja
|
7380
|
42879
|
43132
|
47574
|
47487
|
181072
|
Tanganyika
|
Mboko
|
2100
|
59945
|
65275
|
76372
|
102799
|
304391
|
Totaux
|
|
15786
|
371683
|
397628
|
469628
|
554250
|
1793422
|
Source : Bureau de l'état-civil du
Territoire de Fizi, rapport annuel de recensement 2014.
Interprétation du
tableau:Le tableau ci-haut renseigne sur les chefs-lieux de 4
secteurs que comprend le territoire ainsi que les caractéristiques de
leurs populations. Ainsi, on trouve une population évaluée
à 1793422 habitants dont 371683 hommes, 397628 femmes, 469628
Garçons, et 554250 filles tous établis sur une superficie 15786
kilomètres carrés.
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis
l'introduction et la conclusion, ce travail se développe sur deux
chapitres :
§
Le Chapitre premier se rapporte à la manipulation des groupes
armés par les autorités politiques;
§
Le second chapitre traite, des mécanismes de la restauration de
l'autorité de l'Etat.
9. DIFFICULTES RENCONTREES
Dans la réalisation de cette étude, nous
avons connu plusieurs difficultés. Les plus importantes résultent
de l'objet même de l'étude, à savoir la question des
groupes armés, se présentait comme sensible au bon nombre des
personnes contactées dans la mesure quelles craignaient pour leur
sécurité en donnant des informations ; ensuite, du fait que
notre champ d'étude était trop vaste et se situait très
loin. En fin, nous n'avions pas eu les moyens suffisants pour effectuer la
recherche tels que souhaitée.
CHAPITRE PREMIER : DE LA MANUPILATION DES GROUPES
ARMES
SECTION 1. FONCTIONNEMENT DES
GROUPES ARMES
c) I.1.1 Aperçu
général sur la situation des groupes armés
(Maï-Maï)
d) I.1.1.1 Historique du
phénomène33(*)
Le
phénomène Maï-Maï date des années 1960,
après l'assassinat du premier ministre congolais P EMERY LUMUMBA et
l'instabilité politique qui s'en suivit, certains de ses proches
décidèrent, avec appuis extérieurs, de faire la guerre
contre le gouvernement dirigé par JOSEPH KASAVUBU et restaurer
l'idéal nationaliste de LUMUMBA.
Le plus
célèbre d'entre eux a été, sans nul doute, Pierre
MULELE, ex Ministre de la jeunesse de LUMUMBA et nationaliste convaincu.
MULELE, avec d'autres proches comme Gaston SOUMIALOT, Christophe GBENYE, Albert
GIZENGA et Laurent Désiré KABILA, avait levé une
armée qui s'est rapidement emparé, au début de 1964, du
Kivu, d'une bonne partie du Kasaï oriental et de la province orientale
avant d'être défaite par les forces régulières sous
le commandement du colonel Mobutu.
Les hommes de Mulele avaient des moyens militaires
souvent rudimentaires, insuffisants et de loin inefficaces pour mener une
guerre aussi ambitieuse.
Ils
utilisaient pour leur majorité des armes
blanches « machettes, couteaux, flèches, lances,
etc. » Ils croyaient en des forces surnaturelles incarnées
dans l'eau « d'où le
mot » « Maï-Maï » qui veut dire
« l'eau » en swahili du Congo et dans des amulettes et
tatouages. Ils pensaient que cette eau
est « bénie » et ces amulettes avaient les
vertus de vérifier et de rendre invulnérables les personnes
initiées.
Toutefois, cette invulnérabilité
était assortie de plusieurs conditions prescriptions qu'il ne fallait
aucunement transgresser.
Après la
rébellion« muleliste », des mouvements de
résistance et d'autodéfense populaire se sont constitués
au fil des années dans différents coins de l'est de la RDC sur
bases tribales en affichant des revendications foncières et relatives
aux droits civiques.
Ils ont
pris différentes appellations suivant les milieux ; c'est dans le
nord Kivu où l'on en a trouvé une plus grande
diversité : Katuku à Walike, des Ngilima à Masisi et
des Batiti à Rutshuru, Lubero et Beni, on trouvera les Simba de
Laurent-Désiré Kabila que les Basikalangwa de Charles Simba dans
le Fizi, le Mudundu 40 dans le Walungu, etc.
Le phénomène le plus récent des
Maï-Maï date des années 1980. Il n'y a pas de politique entre
ces groupes et ceux des années 1960.
Les
points se situent au niveau du recrutement dans la population et de la
croyance aux forces surnaturelles, la résurgence du
phénomène Maï-Maï a été constatée
dans le Masisi au Nord-Kivu, où les autochtones s'opposent à
l'occupation des terres fertiles par les Hutu et les Tutsi rwandais qui y
étaient installés depuis plusieurs années. Pour que les
autochtones ne se trouvent pas en situation d'expropriation, les jeunes Hunde
et Nyanga se sont vite mobilisés pour chasser cette population
rwandaise, le mouvement s'est alors étendu dans plusieurs
contrées où des guerres tribales ont éclaté peu
après.
Les
Maï-Maï se sont opposés à tous les régimes qui
se sont succédé après Lumumba jusqu'au
déclanchement de la guerre de 1998. Ils se sont plusieurs fois
insurgés contre Mobutu dans le Ruwenzori, dans la région de Beni
et Butembo et dans le Fizi. Ils se sont vigoureusement opposés à
la campagne militaire de Laurent Désiré KABILA en 1996-1997.
Ce
dernier justifiant alors la présence de l'ex armée patriotique
rwandaise (APR) sur le sol congolais par le fait de l'existence des
Maï-Maï des miliciens Interahamwe et des soldats des anciennes forces
armées rwandaises (Ex-FAR) qui seraient à l'origine de
l'insécurité aux frontières entre la RDC et ses voisins de
l'est.
Ainsi, selon Laurent Désiré Kabila, le
Gouvernement congolais et les pays voisins devaient composer pour
détruire des foyers de tensions, car les Maï-Maï
étaient considérés comme boulders pour les miliciens
Interahamwe, les ex- militaires des forces armées rwandaises et les
rebelles burundais des FDD et FNL, qui menaient des actions en territoires
rwandais et burundais.
Pour
cette raison, des contingents militaires étaient envoyés chaque
fois dans les zones dites de tension afin de mater les insurrections
Maï-Maï des militaires de l'AFDL, de l'APR, et de l'armée
burundaise en profitaient pour s'adonner aux pillages, aux exactions et aux
violations des libertés fondamentales.
D'une
manière assez brève, au SUD-KIVU, les Maï-Maï sont
disséminés un peu partout à travers la province mais leurs
principaux foyers sont à Uvira (dans les moyens plateaux des Mitumba et
la plaine de la Ruzizi), à Fizi (principalement dans les hauts et moyens
plateaux des Mitumba), dans la Presqu'ile d'Ubwari et la plaine lacustre de
Dine, Nemba et Kazimia ; à Walungu et Kabare, ainsi que les
territoires de Walikale et Kalehe (à Bunyakiri)34(*).
e) I.1.1.2 Contexte d'émergence des
groupes armés dans le Territoire de Fizi
Après avoir donné un aperçu
général de la situation des groupes armés en RD. Congo, il
nous a semblé impérieux d'expliquer l'émergence des
groupes armés dans le Territoire de Fizi.
A ce niveau, il faut absolument préciser le
contexte selon qu'il s'agit des groupes armés nationaux et
étrangers opérant dans ce Territoire35(*).
On distingue la présence d'un seul mouvement
Maï-Maï subdivisé en plusieurs groupes armés congolais
dans le Territoire de Fizi.
Il
s'agit de Maï-Maï ALELUYA (YAKUTUMBA), Maï-Maï BWASAKALA,
Maï-Maï EBUELA (dissident de YAKUTUMBA depuis quelques mois) etc. On
peut affirmer que la division entre ces chefs Maï-Maï se fonde sur la
lutte de pouvoir et la concurrence autour des ressources... le contexte
d'émergence de ces groupes armés relève des facteurs
multiples.
Comme le note KAGANDA MULUME-HODERWA «De
l'héritage historique, la formation des groupes guerriers tribaux qui
prirent un essor considérable dans le Territoire de Fizi, autour des
années 1993, constituent une autre variante historique influente.
Les
populations rurales, principalement les Babembé et les Babuyu ont
construit des idéologies de xénophobie les unes contre les
autres. Ce qui a conduit à la formation des milices populaires utilisant
les méthodes traditionnelles, superstitieuses de protection.
Des conflits fonciers ont opposé des
populations autochtones du territoire. Le but initial d'entraide et de
promotion économique s'était transformé en une
démarche protectionniste et violente.
Ces
mouvements armés étaient de forces ethniques d'autodéfense
locale. L'auteur continue à expliquer que les mouvements de
résistance Maï-Maï au Sud-Kivu sont nés dans le
contexte de crise sociopolitique caractérisée essentiellement par
des rébellions et d'instabilité des institutions politiques avec
leurs conséquences sociales et économiques
désastreuses.
Ces nouveaux mouvements de résistance
Maï-Maï s'inscrivent dans une continuité historique du point
de vue de leur nature et leur philosophie. L'émergence des mouvements
des résistances Maï-Maï est fort dispersée selon les
périodes et leurs contextes. Ainsi, selon les périodes, on
distingue deux catégories des Maï-Maï :
- Les Maï-Maï de Fizi qui sont liés
aux mouvements de résistance nés des rébellions de 1996 et
1998 d'une part et les Maï-Maï YAKUTUMBA.
- Et d'autres parts,qui sont liés aux mouvements
de résistance pendant la transition et la période
postélectorale de 2006.
Plusieurs facteurs expliquent le recyclage et/ou
l'émergence des groupes armés pendant et après la
transition. Il s'agit, principalement, des frustrations issues de la logique de
répartition de pouvoirs entre les belligérants ou seigneurs de
guerre.
Ceci
incitant à la mobilisation armée, comme moyen d'accéder
à des postes au sein de l'appareil étatique ou d'autres fonctions
influentes dans les domaines politiques, économiques.
f) I.1.1.3 CONTEXTE D'EMERGENCE DES
GROUPES ARMES ETRANGERS36(*)
Dans tout le Sud-Kivu en général et le
Territoire de Fizi en particulier, le phénomène
d'émergence des groupes armés étrangers est lié
à des facteurs politiques, économiques, ethniques, etc...
Les facteurs ethniques renseignent sur les
ramifications identitaires des problèmes touchant les
intérêts des groupes ethniques se trouvant entre deux ou plusieurs
Etats. Tel est le cas d'une collaboration soupçonnée entre les
Barundi de la Plaine de la Ruzizi et les FNL, divers groupes armés
burundais en RDC, des refugiés armés et non armés
burundais et rwandais depuis les années 1993 et 1994. Les facteurs
économiques se résument dans le pillage des ressources naturelles
de ce territoire37(*).
SECTION 2. CAUSES D'EMERGENCES ET
CONSEQUENCES DES GROUPES ARMES SUR LE DEVELOPPEMENT DE FIZI
g) I.2.1 LES CAUSES DE L'EMERGENCE DES
GROUPES ARMES
Nous allons épingler les causes
générales liées à la prolifération des
groupes armés en RDC, surtout dans sa partie Est et
particulièrement les causes spécifiques liées à ces
groupes selon qu'elles sont internes ou externes.
h) I.2.1.1 LES CAUSES INTERNES
A l'origine, on peut situer la première cause
dans la faiblesse de l'Etat dans ses missions tant traditionnelles que moderne,
notamment son rôle de la défense du territoire, de la
sécurité des personnes et de leurs biens, le rôle
régulateur des conflits sociaux.
Lorsque l'Etat n'affirme pas son pouvoir sur le plan
interne et international, il y a d'autres causes ou facteurs qui se
développent favorisant la prolifération des groupes
armés.
L'objectif global des Maï-Maï qui n'était
autre que la protection de l'intégrité territoriale de leurs
espaces traditionnels contre les envahisseurs qu'ils appellent les Banyarwanda
communément connus sous le nom de Banyamulenge, les groupes armés
du Territoire de Fizi se sont constitués en coalition pour faire la
guerre contre le régime de Joseph Kabila kabange.
Ces groupes armés dénouent :
Ø Le plan de balkanisation de la République
démocratique du Congo ;
Ø La me-gestion de la chose publique par le
régime en place qui renvoie :
- Au manque d'emplois aux jeunes
- Manque de politique d'investissement ; pas d'usines,
industries, etc.
- Précarité des soins médicaux dans le
secteur de santé publique qui cause la mort de gens dans leurs maisons
suite au manque des moyens financiers ;
Ø La corruption dans le domaine judiciaire ;
Ø Le non payement des fonctionnaires de
l'Etat ;
Ø La baisse du niveau d'étude suite à la
corruption très exagérée ;
Ø Pillage systématique des richesses par les
tenants du pouvoir et leurs collaborateurs ;
Ø Les vols, viol et tueries perpétrés
par-ci par-là sur toute l'étendue du pays ;
Ø Manque d'encadrement de la population qui est
abandonnée à elle-même ;
Ø La détérioration de l'infrastructure
routière38(*).
Le nouveau regroupement des groupes armés, Coalition
Nationale du Peuple pour la Souveraineté du Congo, CNPSC, s'appuie sur
l'idée de Martin Luther KING qui disait que :
« accepter passivement un système injuste, c'est enfin
collaborer avec ce système ».
C'est pourquoi il fait appel aux pays voisins de respecter la
souveraineté de la RDC entant qu'un Etat indépendant, libre et
qui n'a aucun compte à rendre à ses voisins, a dit W. AMURI
YAKUTUMBA.
Il avait même fait appel aux Nations-Unies et à
la Communauté internationale à préserver leur
caractère et mandat de neutralité dans des affaires internes de
la RDC car leur présence au Congo a comme mission de sauvegarder et
sécuriser la population congolaise, de soutenir les congolais à
accéder à la démocratie, mission qui a
échoué suite au manque de volonté des dirigeants actuels
de la République Démocratique du Congo, a-t-il ajouté.
C'est dans cette optique qu'ils ont décidé de
prendre les armes pour libérer la population qui est dans l'emprise d'un
dictateur a conclu le Secrétaire exécutif de la CNPSC39(*).
En résumé, la cause centrale
réside dans la faillite de l'Etat congolais qu'il faut reconstruire.
i) I.2.1.2. LES CAUSES EXTERNES
Elles peuvent se résumer à trois,
à savoir : les ressources naturelles, la faiblesse de la
réaction de la communauté internationale face aux crimes graves
commis à grande échelle dans cette contrée et enfin, la
prolifération des milices due au retrait des armées
étrangères autre fois présentes en RDC.
Ainsi, pour ce qui est des causes liées
à la course aux matières premières, on peut citer les
enjeux économiques, fondés essentiellement sur le désir
des Etats voisins et mêmes les grandes puissances occidentales, ainsi que
les multinationales d'avoir un contrôle sur les ressources naturelles que
regorge le pays en général et le Territoire de Fizi en
particulier.
C'est ce
désir-là qui les pousse à soutenir et au besoin à
créer de toutes pièces, certains groupes armés en RDC, ou
des prétendues rébellions qui vont chercher à exploiter
quelques causes internes pour avancer leurs revendications politiques, et
pourront même être dirigées par un homme de paille pour
donner une apparence interne au conflit, mais le vrai but c'est l'accès
aux ressources existantes.
Une des
illustrations de cette réalité c'est notamment le rapport du
groupe d'experts de l'ONU sur le pillage des ressources naturelles de la RDC
(2002). Dans ce rapport, en effet, un lien est établi entre ce pillage
des ressources naturelles et la poursuite de la guerre en RDC.
Et dans
sa résolution S/RES/1457 du 24 janvier 2003 le conseil de
sécurité a noté avec préoccupation que
« le pillage des ressources naturelles et d'autres richesses de la
RDC se poursuit et constitue l'un des principaux éléments qui
entretiennent l'émergence des groupes et conflits armés dans la
région et exige donc que tous les Etats concernés prennent
immédiatement des mesures pour mettre fin à ces activités
illégales qui perpétuent le conflit et l'émergence des
groupes armés, entravent le développement économique de la
RDC, et exacerbent les souffrances de sa population »40(*).
Dans ce rapport précité, les experts de
l'ONU avaient établi une liste des personnalités tant congolaises
(issues tant du gouvernement que des rébellions et milices)
qu'étrangères notamment les Rwandais, les Ougandais et les
Burundais occupant des fonctions tant politiques que militaires, qui
étaient impliqués dans le trafic d'armes violant ainsi l'embargo
sur les armes en RDC.
Pour ce qui est de la faiblesse de la réaction
de la communauté internationale face aux crimes graves qui se commettent
et continuent à se commettre en RDC, les moyens utilisés pour ce
pillage sont eux-mêmes hautement criminels.
Ainsi
pour faciliter le pillage des ressources naturelles en RDC, des meurtres
à grande échelle sont commis causant ainsi des
déplacements des populations réduites à des conditions de
vie pouvant entrainer leur destruction.
Face
à cette horreur, on constate la faiblesse de la communauté
internationale, tant le conseil de sécurité que les autres Etats
qui se montrent retissant à déclencher des poursuites sur la base
de la compétence universelle. On constate, en outre que, ce sont les
mêmes auteurs de la tragédie de l'est de la RDC qui
définissent les grandes lignes de la politique sous régionale en
Afrique des Grands Lacs.
Une autre cause qui nous semble intermédiaire
est celle liée à la prolifération des milices à la
suite de retrait des armées étrangères en RDC en vertu des
accords de paix, notamment l'accord dit global et inclusif, comme le
dénonce un des nombreux rapports du secrétaire
général des nations unies : « le vide du
pouvoir qui a succédé au retrait des forces de défense
rwandaises puis les forces de défense du peuple ougandais et burundais
ont entrainé la prolifération des milices. Ces milices ont
lutté pour s'assurer le contrôle des zones stratégiques
où se trouvent les ressources lucratives et qui étaient
précédemment détenues par les forces
étrangères ».
j) I.2.2. LES CONSEQUENCES DE GROUPES
ARMES
Le développement de toute entité
administrative, grande ou petite soit-elle, repose sur la paix. Il n'y a donc
pas de progrès sans la sécurité que Spinoza41(*) perçoit comme un
premier besoin d'un Etat.
C'est
pourquoi les pouvoirs publics doivent être capables de créer et de
maintenir un environnement stable. La logique d'instabilité que le
Territoire de Fizi a connue est continue de connaitre explique, dans une large
mesure, son sous-développement. A ce point, il importe de
présenter les conséquences dans les lignes qui suivent.
k) I.2.2.1 SUR LE PLAN
POLITICO-ADMINISTRATIF
Les fragilités infrastructurelles et politico
administratives. L'instabilité du Territoire de Fizi est si
généralisée et si sévère qu'aucun secteur de
la vie nationale n'est épargnée commençant par les
infrastructures de base et les instances politico administratives. D'un
côté, la fragilité infrastructurelle du Territoire est
très visible dans le mode d'organisation et fonctionnement des services
de base. Les divers infrastructures publiques ont été
livrées à la merci des groupes armés, ces derniers
détruisant certains d'entre eux, et d'autres furent
déguisés en leurs habitations.
De
l'autre côté, la fragilité politico-administrative qui
tient à l'insuffisance de nombreux facteurs nécessaires à
l'édification d'une administration performante et compétitive
entant qu'une épine dorsale du déploiement de la puissance
publique dans la conduite du destin national.
Les
actions des groupes armés ont conduit à une sous administration
du Territoire si non à une administration détruite. Sur le
marché, la taxe est payée à la fois au Territoire et aux
groupes armés. Aussi, à cause de multiples conflits armés
en répétition, la plupart des autorités administratives
légalement investies ont déplacé ou abandonné leurs
postes. Tels est le cas actuel du secteur de Ngandjaoù le bureau du
secteur est déplacé à Lulimba et celui de Lulenge qui est
abandonné par son chef ; même cas pour le secteur de
Tanganyika.
La
plupart des biens meubles de l'administration ont servi de bois de chauffage et
les documents administratifs ont été déchirés et
volés si bien que le Territoire de Fizi n'a plus d'archives
nécessaires. D'où le territoire perd sa mémoire de plus en
plusieurs années de son existence.
La perte de la souveraineté sur
l'étendue du territoire occupée par les groupes armés
suite à un gouvernement de façade et de complaisance.
Une
partie de la population est soumise à l'esclavage dans les milieux ou
les zones occupées par les groupes armés, et celles sous
contrôle gouvernemental est abandonnée à
elle-même.
Méfiance presque totale de la population
vis-à-vis de la politique et des politiciens. Les crises internes, sur
fonds d'instabilité territoire, ont sérieusement
dégradé la situation sécuritaire à travers
plusieurs types de menaces qui ont pesé et continue à peser
actuellement sur cette entité. Les groupes armés s'attaquent aux
populations en les dépossédant de leurs biens.
En définitif, la situation sécuritaire
du Territoire de Fizi demeure précaire et mérite d'être
assainie en vue de la reprise des activités socio-économiques
dans un climat social plus ou moins apaisé et viable, gage de tout
développement.
l) I.2.2.2 SUR LE PLAN HUMANITAIRE
Ø Recrudescence de la violence, de la haine
tribale, des conflits interethniques, de la xénophobie.
Ø Traumatisme de la population et
spécialement des femmes et des jeunes filles, victimes de diverses
violences.
Ø Difficultés d'accès aux services
sociaux : éducation, soins de santé primaires, eau
potable,...
Ø Propagation des MST et du VIH/SIDA ; des
grossesses indésirées à la suite des viols issus des
conflits armés.
Ø Augmentation des groupes armés et
nombre de personnes vulnérables dont les veuves, les orphelins, les
femmes violées et dont les maris, les parents ont été
tués pendant les conflits armés.
En somme, les pertes en vies humaines ne sont pas
faciles à évaluer. Des familles entières ont
été exterminées. D'autres ont été
déportées ou emportées dans la brousse, les couches
vulnérables de la population à savoir les enfants, les personnes
âgées, les filles et les femmes sont encore plus touchées
que quiconque.
Des
filles et femmes continuent d'être victimes des viols et violences. Des
foules immenses sont contraintes à des déplacements sans
destination précise et sure, errant loin de leurs villages. Contraints
de refuge et/ou à l'exil, des ménages entiers vivent dans le
dénouement et la précarité sur le plan alimentaire,
sanitaire et économique.
m) I.2.2.3 SUR LE PLAN ECONOMIQUE
Depuis plus d'une décennie, Fizi fait face
à des conflits armés. Les conséquences énormes ne
sont pas uniquement d'ordre sécuritaire, politique et social, elles sont
aussi d'ordre économique parmi lesquelles on peut citer :
ü La destruction des infrastructures de
base : marchés, champs,... ayant pour conséquences la baisse
de la production, de la commercialisation, de la circulation des personnes et
de leurs biens.
ü Le tissu économique a été
lamentablement détruit. Autrefois, Fizi, grâce à
l'agriculture et l'élevage, était classé parmi les
greniers du Sud-Kivu. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, les populations de
Fizioù sévit l'insécurité sont devenues presque
dépendantes des territoires et pays voisins, surtout sur le plan
alimentaire. On peut cependant noter qu'à présent, une relance se
fait observer notamment à travers les investissements privés dans
les secteurs agricole et minier et dans le petit commerce.
ü Baisse du niveau des revenus de la population
avec toutes les conséquences y afférentes et la pauvreté
de masse surtout dans les villages sous contrôle des bandes et groupes
armés où les gens n'ont pas accès aux facteurs de
production, notamment le crédit, la sécurité, etc.
n) I.2.2.4. SUR LE PLAN
ENVIRONNEMENTAL
La destruction des forêts et la fuite ou la
disparition de certaines espèces animales. Les groupes armés ont
détruit et pillé considérablement la faune et la flore du
milieu. Les forêts ont été dépouillées de
tous les animaux qui faisaient la fierté de ce Territoire tels que les
éléphants, les gorilles, les buffles...
SECTION 3. LES ACTEURS DE LA
MANIPULATION DES GROUPES ARMES A FIZI
o) I.3.1. LE GOUVERNEMENT DE
KINSHASA
Le gouvernement de Kinshasa est le principal allié des
Maï-Maï depuis septembre 1998. Quelques mois plus tôt, ce
même gouvernement traitait les Maï-Maï de « bandits
à mains armées »42(*).
Mais, à l'éclatement de la rébellion du
RCD parrainée par le Rwanda, les Maï-Maï ont réussi
à susciter l'engouement populaire de tout le Kivu et
l'intérêt obligé du gouvernement congolais grâce
à leur seule revendication du départ des Tutsi et le Congo aux
Congolais.
Depuis septembre 1998, le gouvernement de LD Kabila a donc
multiplié les contacts avec les résistants de l'Est que
désormais tous les discours officiels s'accordaient à appeler
« Forces d'Autodéfense Populaire (FAP) ».
Tous les émissaires de L. D. Kabila aux
Maï-Maï étaient porteurs d'argent et de « messages
personnels du Mzee » aux chefs Maï-Maï.
L'appui militaire de Kinshasa aux Maï-Maï a quelque
peu tari entre janvier et décembre 2001.
Après la mort du père, le fils Kabila s'est
investi dans une dynamique de paix en promettant la paix à
l'intérieur du pays, le jeune Kabila avait d'autres
préoccupations, notamment consolider son pouvoir encore fragile. C'est
au début 2002 qu'il a renoué les contacts avec les
Maï-Maï de l'est du pays43(*).
En février 2002, Joseph Kabila a envoyé deux
officiers des FAC avec grade de colonel LUKOLE Madowadowa et Luecha dans l'est
du pays. Au Sud-Kivu, il envoie clandestinement le colonel LukoleMadowadowa et,
au Nord-Kivu, son propre conseiller militaire, le colonel Raphaël Mpungu.
Officier discret et presque anonyme, LukoleMadowadowa a
sillonné le Fizi et les Moyens Plateaux des Mitumba durant plusieurs
semaines avant que les rumeurs sur sa présence ne fusent et que les
agences de presse internationales en parlent.
La mission confiée à Lukole était triple
: entrer en contact avec les chefs Maï-Maï de la contrée et
leur réaffirmer le soutien de Kinshasa dans leur lutte, aider à
la coordination et à la cohésion des actions des
différents groupes Maï-Maï actifs dans cette partie du pays,
et asseoir et organiser le Secteur opérationnel de l'Est (SOE).
Entre mars et octobre 2002, Kinshasa a fourni aux
Maï-Maï, en plusieurs vagues, des armes, des munitions, des
uniformes, des appareils de communication et de l'argent, le tout sous la
supervision technique du colonel LukoleMadowadowa.
Ce soutien militaire de Kinshasa aux Maï-Maï durant
toute cette période a été déterminant pour ces
derniers, car il leur a permis de s'emparer de la cité d'Uvira et de
l'occuper cinq jours durant, du 13 au 18 octobre 2002, et de prendre le
contrôle quasi total de Fizi, soumettant ainsi les troupes rwandaises et
celle du RCD/Goma à une rude épreuve. D'après divers
témoignages recueillis auprès d'«officiers»
Maï-Maï à Kindu, Uvira et Fizi, c'est grâce au soutien
de Kinshasa que les différents groupes Maï-Maï ont pu se
connaître et établir un cadre de communication entre eux44(*).
p) I.3.2. LES POPULATIONS CIVILES
Les alliés traditionnels et incontournables de la
résistance populaire Maï-Maï sont, enfin de compte, les
populations civiles habitant les zones d'activité Maï-Maï.
Dans un entretien que M. Kabaka Masesero avait accordé au chercheur
NASIBU, le Chef de cité RCD/Goma de Sange dans la plaine de la Ruzizi,
il lui avait affirmé que toute la population de la plaine de la Ruzizi
avait soutenu l'effort de guerre des Maï-Maï de Rugeje, Busumu,
Kahungwe, Rukobero, Kazimwe, dans les Moyens Plateaux de la chaîne des
Mitumba surplombant la Plaine de la Ruzizi.
Pour leur part, des hommes d'affaires et des opérateurs
économiques payaient régulièrement une sorte d'impôt
aux Maï-Maï. « C'était plus par conviction personnelle et
par sentiment patriotique que nous le faisions. Ces enfants ont sauvé le
pays et nous ont protégés »45(*).
En 2017, les groupes armés émergeant en
Territoire de Fizi ont été soutenu financièrement et en
munition par le Président de la République pour la
finalité de perturber la situation sécuritaire afin qu'il reste
toujours au pouvoir nous dit un des combattants de YAKUTUMBA qui cache son
identité :
« C'est tout le monde qui est stupéfait
de voir les munitions, tenues et argent que nous recevons, après les
guerres elles nous arrivent jours et nuits, et cela pour que nous poussions de
très loin les soldats des FARDC qui dans la plupart de combats, meurent
à grand nombre. Nous n'avons pas de plus grands financiers comme
certaines autorités politico-administratives et particulièrement
le Chef de l'Etat de notre pays qui cherche toujours à sauvegarder son
pouvoir »46(*).
q) I.3.3. LES ETRANGERS
Les groupes armés du Territoire de Fizi sont aussi
appuyés par les Burundais et les Tanzaniens qui, à
l'époque, vivaient en franche collaboration avec L.D. Kabila pendant son
maquis de Hewa Bora. C'est pour quoi ils ne cessent de venir en aide aux
Maï-Maï en cas de besoin47(*).
r) I.3.4. LEURS VOIES ET MOYENS
D'APPROVISIONNEMENT EN ARMES
Depuis 1996, le plus important trafic d'armes vers les
Maï-Maï a été observé dans le Sud-Kivu et,
principalement, dans le Fizi et Uvira où les Maï-Maï ont
été plus actifs qu'ailleurs. Ceux-ci ont emprunté et
développé, au cours de ces dernières années,
plusieurs voies et moyens d'approvisionnement en armes.
Lors de la résurgence du mouvement, au début de
la campagne militaire de l'AFDL, alors qu'ils agissaient en groupuscules
indépendants et peu coordonnés, les Maï-Maï
dépendaient entièrement de la population qui leur fournissait des
armes, du petit bétail et de l'argent.
Cela leur permettait de se procurer des armes auprès
des Interahamweet des rebelles burundais du CNDD de Léonard
Nyangoma qui étaient éparpillés dans la région
à l'issue du démantèlement par l'APR des camps de
réfugiés où ils vivaient confondus avec des populations
civiles. L'échange se faisait sous forme de troc (arme contre
chèvre ou poulets) ou sous forme d'achat avec argent liquide.
Plus le conflit s'enlisait, plus les groupuscules
Maï-Maï proliféraient, leurs effectifs grossissaient, mais
moins la population civile, déjà appauvrie par la guerre, ne
pouvait supporter et s'acquitter correctement de cet « effort de guerre
».
Les Maï-Maï étaient alors obligés de
rançonner la population. Ils organisaient des descentes dans des
villages où ils pillaient des vaches, des chèvres, des vivres et
même des objets ménagers.
L'objectif global de la formation des mouvements
Maï-Maï n'était que la protection de
l'intégrité territoriale de leurs espaces traditionnels contre
les envahisseurs ethniques à l'intérieur du pays d'une part et
l'arrivée des groupes armés étrangers qui était
liée à des facteurs politiques, économiques et tribaux ,
ont poussé le Territoire de Fizi à devenir le cache armes de
troupes d'auto-défense ethnique. Et cela a favorisé des troubles
militaires qui ont occasionné les déplacements internes et
externes et des voyages clandestins des populations de Fizi vers la Tanzanie,
le Burundi, l'Ouganda et vers la Zambie.
CHAPITRE DEUXIEMEME : DE LA
RESTAURATION DE L'AUTORITE DE L'ETAT DANS LE TERRITOIRE DE FIZI
Section 1. Répartition des
enquêtés
Tableau n° 1.
Répartition des enquêtés selon l'âge
N°
|
Tranche d'âge
|
Fréquences
|
%
|
01
|
20-24 ans
|
42
|
27,27
|
02
|
25-29
|
56
|
36,36
|
03
|
30-34
|
10
|
6,46
|
04
|
35-39
|
28
|
18,18
|
05
|
40 et plus
|
18
|
11,68
|
Total
|
154
|
100
|
Source : Notre enquête
Interprétation du
tableau : partant des données ci-haut dans
le tableau, sur 154 personnes enquêtées dont l'âge varie de
20 à 40 et plus, 27,27% ont l'âge qui varie entre 20 et 24ans,
36,36% ont l'âge qui varie entre 25 et 29ans, 6,46% ont l'âge
variant entre 30 et 34 ans, 18,18 ont l'âge qui varie entre 35 et 39 ans,
et 11,68 ont l'âge qui varie entre 40ans et plus.
Tableau n° 2.
Répartition des enquête selon l'Etat civil
N°
|
Etat civil
|
Effectif
|
%
|
01
|
Mariés
|
94
|
61,03
|
02
|
Célibataires
|
60
|
38,96
|
Total
|
154
|
100
|
Source : Notre enquête
Interprétation du
tableau : il ressort de ce tableau que 94
enquêtés soient 61,03% étaient des mariés et 60 des
enquêtés soient 38,96% sont des célibataires et nous
pouvons constater que les mariés sont plus nombreux que les
célibataires au sein de notre échantillon.
Tableau n° 3.
Répartition des enquêtés selon le sexe
N°
|
Sexe
|
Effectif
|
%
|
01
|
Féminin
|
52
|
33,76
|
02
|
Masculin
|
102
|
66,23
|
Total
|
154
|
100
|
Source : Notre enquête
Interprétation du
tableau : Il ressort de ce tableau que 52 personnes de nos
enquêtées sont du sexe féminin soient 33,76% de l'effectif
de 154 et 102 personnes de nos enquêtées sont de personnes du
sexe masculin soient 66,23%
Tableau n°4.
Réparation des enquêtés selon leur profession
N°
|
Profession
|
Effectif
|
%
|
01
|
Cultivateurs
|
67
|
43,50
|
02
|
Autres
|
87
|
56,49
|
Total
|
154
|
100
|
Source : Notre enquête
Interprétation du
tableau : Il ressort de ce tableau que 67 personnes
étaient des cultivateurs soient 43,50% et 87 étaient issues des
professions autres que des cultivateurs soient 56,49%. Ainsi, cet écart
est dû au fait que cette populationenquetée de Fizi est
majoritairement constituée des jeunes. La population jeune
préfère les travaux journaliers qui payent spontanément
les travaux comme les briqueteries, creusage des minerais, les petits
commercespêche artisanale, etc.
SECTION 2. ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce point présente les différentes variables qui
caractérisent les enquêtés en vue de mieux
interpréter les réponses données lors de la descente sur
les terrains.
s) II.2.1 LA CRISE DE L'AUTORITE DE
L'ETAT EN TERRITOIRE DE FIZI
Tableau n° 5. Relatif aux
réponses sur la crise de non restauration de l'autorité de
l'Etat
Question
|
Réponses recueillies
|
EFFECTIFS
|
%
|
Pouvez-vous admettre qu'il y a crise de non restauration de
l'autorité de l'Etat en Territoire de Fizi ?
|
Elle est due à l'autorité de l'Etat
|
40
|
25,27
|
Causés par des groupes armés
|
94
|
61,03
|
Collaboration entre les groupes rebelles et les Forces en
places
|
20
|
12,98
|
Total
|
|
154
|
100
|
Source : Notre enquête
Interprétation du tableau :
Pour cette question, l'ensemble des enquêtés confirme qu'il y a
réellement une crise de l'autorité de l'Etat en Territoire de
Fizi dont :
40 personnes soient 25,97% sur 154 personnes affirment que le
gouvernement de la RDC avait mal géré les réfugiés
lors de leur accueil en RDC.
Le gouvernement de la RDC devrait d'abord procéder au
désarmement au niveau de la frontière avec le Rwanda et les
cantonner dans les camps des réfugiés pour qu'ils puissent
bénéficier de l'aide de la communauté internationale,
haut-commissariat pour le réfugiés, 94 personnes soient 61,03%
ont soulevé les problèmes des groupes armés qui sont
à la base de la crise de l'autorité de l'Etat à Fizi,
notamment les Maï-Maï Yakutumba, Bwasakala, le Ngumino dans les hauts
plateaux de Fizi et la présence des certains FDLR qui avaient
échappés au désarmement et que ces derniers doivent
respecter leurs statuts de réfugiés en RDC et laisser le
gouvernement congolais faire son travail. Les Yakutumba doivent respecter la
démocratie qui donne la liberté à tous les citoyens de
passer aux élections pour occuper des postes de grande envergure et
laisser à l'Etat de contrôler son espace national.
Enfin, 20 personnes soient 12,98% ont soulevé le
problème de collaboration des groupes armés avec les services de
l'Etat dans le sens de tracasser se propres citoyens, plutôt que de le
protéger contre ces derniers qui viennent déstabiliser son
pouvoir et son autorité à Fizi et l'Etat doit faire attention
avec une population qui se dit libératrice d'elle-même alors que
la mission des FARDC est claire au sujet de la protection de
l'intégrité territoriale.
t) II.2.2 CONSEQUENCES DE NON
RESTAURATION DE L'AUTORITE DE L'ETA A FIZI
Tableau n°6. Relatif aux
réponses sur les conséquences du non restauration de
l'autorité de l'Etat
Question
|
Réponses recueillies
|
Effectif
|
%
|
Pouvez-vous affirmer que la non restauration de
l'autorité de l'Etat à des conséquences sur le plan
socioculturel, administratif, politico-sécuritaire en Territoire de
Fizi ?
|
Les contrôles de certaines entités par les
groupes armés dont les Yakutumba, les Bwasakala, Ngumino
|
65
|
42,20
|
Le non déplacement de l'autorité dans son
entité
|
40
|
25,97
|
La dégradation des moeurs et les meurtres
|
26
|
16,68
|
Pillages systématiques des vaches surtout dans la
forêt de NgandjaBilima et des certains commerçants, abandon de
champs et l'élevage
|
23
|
14,93
|
Total
|
|
154
|
100
|
Source : Notre enquête
Interprétation du tableau :
Pour cette question bon nombre des enquêtés confirme que la non
restauration de l'autorité de l'Etat à Fizi présente les
conséquences sur tous les plans, mais nous nous sommes
intéressés à leurs justifications face à leurs
affirmation, dont 65 Personnes soient 42,20% ont soulignés que les
groupes armés surtout, celui de YAKUTUMBA, crée
l'insécurité en Territoire de Fizi. Moyennant les rançons
ou les visites armées qui se passent dans tous les villages, les
incendies des villages, ils érigent des barrières pour
rançonner les passants.
C'est à cause de cette situation que certains villages
avaient été abandonnés par la population suite aux
incendies enregistrés à Nemba, Kazimiya ou les populations sont
devenues moins nombreuses , Egalementà Sebele, Milanga, Misisi,
tous les chefs des postes ont fui leurs postes. Conséquence pas
d'autorité administrative pour assurer la continuité de service
public, la population était abandonnée à son triste sort,
de l'inexistence de l'appareil. Toutes les activités étaient
paralysées suite au déplacement incontrôlé de la
population. 40 personnes soient40, 97 ont souligné que les FDLR
créent l'instabilité de la population. En plus les FARDC
déployée sur le terrainstendent des embuscades en se transformant
en faux Maï-Maï surtout dans les tronçons qui relient
Baraka-Fizi et Misisi dans la partie communément appelée
dix-sept. Ils obligeaient la population de transporter leurs bagages,
même les élèves qui sont en classe, les femmes enceintes
étaient obligées de transporter leurs bagages et les YAKUTUMBA
après avoir réussi à chasser les FDLR , ils ont à
leur tour vos multipliés des exactions. Les chefs de postes
d'Encadrement Administratif n'étaient pas respectés en tant que
les représentants du gouvernement. Nous pouvons dire que le pouvoir de
l'autorité de l'Etat était limité, 26 personnes soient
16,68% ont souligné l'incapacité de l'autorité de l'Etat
de se déplacer sur son territoire et les agents Administratifs sont
soumis à une double administration ou double commandement notamment par
les groupes armés et par gouvernement. Pour 23 personnes soient 14,93%
les groupes armés récoltaient làoù ils n'avaient
pas semé car pour abattre une chèvre les groupes armés ne
demandaient pas la permission aux éleveurs et leurs activités
commerciales étaient sous leur contrôle comme les seuls
commerçant dans les villages, car la majorité des
commerçants dans leurs entités étaient
commissionnaires.
u) II.2.3 LES MECANISMES DE RESTAURATION
DE L'AUTORITE DE L'ETAT EN TERRITOIRE DE FIZI
Tableau n°7. Relatif aux
mécanismes à prendre par l'Etat par rapport à l'absence de
la restauration de l'Etat
Question
|
Réponses recueillies
|
EFFECTIFS
|
%
|
Quels sont les mécanismes que l'Etat a mis en place
pour la restauration de son autorité dans cette entité
Territoriale déconcentrée ?
|
Les opérations militaires effectuées en
Territoire de Fizi par le gouvernement central constituent le premier
mécanisme que l'Etat a mis en place pour la reconstruction de l'appareil
étatique dans cette déconcentrée dans cette
entité.
|
94
|
61,03
|
La sensibilisation des groupes armés locaux constituent
le deuxième mécanisme que le gouvernement a mis en place pour la
restauration de l'autorité de l'Etat dans ce milieu.
|
50
|
32,46
|
Total
|
|
154
|
100
|
Source : Notre enquête
Interprétation du
tableau:Pour cette question 94 personnes soient 61,03% ont
répondu que l'Etat congolais, en tant que régulateur, ne devait
pas commencer par les opérations militaires en territoires de Fizi qui
est un mécanisme de la force et de déstabilisation de la
population. Le gouvernement pourrait commencer par la sensibilisation des
groupes armés pour attirer leur attention au peuple et établir un
climat de paix et de collaboration, source de la restauration de
l'autorité de l'Etat dans cette entité. Enfin, les responsables
des opérations militaires « régiment » sont
caractérisés par l'affairisme et la population locale est
acculée par les deux forces « FARDC et les groupes
armés » parce que les groupes armés menacent la
population locale, les FARDC et la Monusco devraient franchir les deux
espaces, mais cette ligne de démarcation de la communauté
internationale dans le domaine militaire et sa neutralité ne semble
plus être objective. Elle favorise la permanence des troupes non
gouvernementales pour garantir sa pérennité en RDC48(*). Quand les opérations
militaires sont déployées, elles libèrent beaucoup plus,
les carrés miniers au détriment des villages habités par
la population. La restauration de l'autorité par les opérations
militaires nécessite une franche collaboration entre les forces
déployées et la population civile en organisant des
séances d'information et de sensibilisation de la population, tel fut le
cas entre le Général DuniaLwendama qui collaborait bien avec le
président Laurent Désiré Kabila. 50 personnes soit 32,46
ont soulevé le faitque la sensibilisation des groupes armés est
un mécanisme de la pacification et une mesure préventive pour
les groupes armés locaux avant de déployer les opérations
militaires. Ces mécanismes doivent partir de la base vers le sommet,
établir une consultation entre l'autorité politico-administrative
et les leaders locaux qui sont les faiseurs d'opinions.
Cette consultation doit être observée dans le
conseil de sécurité qui va associer la société
civile et les couches des groupes armés pour convaincre sur un cessez-le
feu, à quitter le foret et connaitre leurs revendications pour les
étudier pauis les soumettre au gouvernement provincial qui, à son
tour, va transmettre au gouvernement national qui va appliquer les
mécanismes nationaux de suivi national. La sensibilisation des groupes
armés par le gouvernement doit aboutir à l'ouverture de plusieurs
centres de DDR en territoire de Fizi, d'où le nombre de centres doit
être proportionnel au nombre d'agentsde la Monusco qui vient en appui au
gouvernement en proposant quatre centres de DDR et sites de la Monusco en
fonction des secteurs qui constituent le Territoire de Fizi. Ceci pourrait
être un moyen de rétablir le pouvoir et l'autorité de
l'Etat dans cette contrées. L'Etat congolais ne doit pas se limiter au
DDR qui est un processus de sensibilisation, il doit aussi procéder par
la réforme du secteur de sécurité qui englobe les
institutions chargées de protéger l'Etat et ses citoyens contre
les actes de violences de toutes sortes.
v) II.2.4 LES DIFFERENTES OPINIONS DE
NOS ENQUETES
Il sied de signaler que, l'opinion est l'ensemble des
idées partagées par un groupe social sur un fait donné.
C'est un ainsi qu'une position sociale et /ou intellectuel d'un individu
sur un problème circonstanciel qui se démarque d'une attitude.
Tableau n°8. Les opinions
de la population sur la non restauration de l'autorité de l'Etat
N°
|
Opinions de la population
|
EFFECTIFS
|
%
|
01
|
Insécurité grandissante à travers tout le
Territoire
|
40
|
25,97
|
02
|
La pauvreté généralisée
|
65
|
42,20
|
03
|
Le crime contre l'humanité
|
26
|
16,88
|
04
|
Violence sexuelle
|
23
|
14,93
|
Total
|
154
|
100
|
Source : Notre enquête
Interprétation du
tableau : Ce tableaupresente les opinions de nos
enquêtés sur l'absence de l'autorité de l'Etat dans le
Territoire de Fizi. Ainsi, sur 154 personnes enquêtées, 40
enquêtés, soit 25.97% ont estimé que l'absence de
l'autorité de l'Etat est à la base de l'insécurité
grandissante à travers tout Territoire car les groupes armés y
entrent en pillant les biens des civils et même en tuant des
personnes ; 65 enquêtés, soit 42.20% nous ont fait connaitre
que l'absence de l'autorité de l'Etat est à l'origine de la
pauvreté généralisée car, selon eux, les
différents troubles occasionnés par des groupes armés
à Fizi ne permettent pas aux habitants de travailler, de vaquer à
ou leurs activités quotidiennes. La conséquence observable est
la faible production dans plusieurs familles, ce qui occasionne la
pauvreté. 26 personnes soient 16,88% ont affirmé que la
criminalité est d'origine rwandaise et selon eux l'histoire
témoigne que ces groupes rwandais FDLR y compris les Ngumino ont des
agendas cachés pour servir les intérêts des certaines
personnes vivant au pays ou en dehors du pays mais qui ne veulent pas faire
valoir directement lacause,celles-ci est inavouées mais eux-mêmes
en connaissant le tenant et l'aboutissement. Le mobile de ces atrocités
par ces groupes armés était une sonnette d'alarme signalant
qu'ils existent activement et réelement sur le terrain afin que leurs
bailleurs et ou commanditaires aient des argument à balancer sur la
scène nationale et internationale, ce qui leur permettrait de faire
accepter leur cahier des charges. 23 Personnes soient 14,93% ont
répondu presquede la même façon. En effet, les
atrocités commises par les groupes armés, la grande part de ces
atrocités est attribuée aux combattants Ngumino qui sont les
planificateurs des toutes ces mauvaises pratiques dont le peuple est victime
notamment, viols, tueries, pillages, destruction et incendies des maisons.
Ce chapitre s'occupera aussi des actions des FARDC en
territoire de Fizi, de la faillite de l'Etat dans le territoire de Fizi et les
stratégies de la mise en oeuvre pour le rétablir de l'autorité de l'Etat dans
le milieu.
SECTION III. LES CAUSES DE
L'ABSENCE DE L'AUTORITE DE L'ETAT DANS LE TERRITOIRE DE FIZI
Dans ce Territoire l'autorité de l'Etat est quasi
inexistante. Dans ces entités, l'inexistence de l'autorité de
l'Etat est liée à l'émergence des mouvements
Maï-Maï et leurs retombées d'une part, et la faiblesse de
l'Etat congolais qui n'est pas en mesure d'asseoir son autorité non
seulement à Ngandja et Tanganyika mais également dans tout le
Territoire de Fizi d'autres part.
Il nous parait très nécessaire de signaler ici
dans le cadre de cette section que, et dans le Secteur de Ngandja et celui de
Tanganyika, tous les groupes armés s'étaient coalisés pour
bien mener leur lutte de course au pouvoir. C'est ainsi qu'ils formèrent
la CNPSC pour la cause qu'est celle de chasser le régime Kabila.
Voilà raison pour laquelle nous nous focalisons sur un groupe
armé : « ALLELUIA » conduit par W. AMURI
Yakutumba »
II .3.1 LES ACTIONS DES FARDC DANS
LE TERRITOIRE DE FIZI
Les Secteurs de Ngandja et celui de Tanganyika sont à
moitié contrôlés par les forces armées
regulières et l'autre partie est sous occupation des forces rebelles
négatives qui s'étaient formées en coalition. Les forces
regulière ont difficile à atteindre l'espace occupé par
les rebelles, ce qui explique l'insécurité à Ngandja et
à Tanganyika. La circulation reste un sérieux problème car
la population a du mal à faire le déplacement et même les
humanitaires ont du mal à faire le flux dans le Territoire de Fizi en
général. L'existence des rebelles à Ngandja reste la
question principale de la population de ce Secteur qui ne comprend pas comment
les Maï-Maï opèrent-ils en présence de l'armée
régulière ? Monsieur TABWE SUNGULA trouve que les
FARDC et surtout le pouvoir politique semble avoir des relations avec ces
gens étant donné qu'ils continuent à exister et font des
dégâts en vies humaines sous les yeux des autorités et
officiers de l'Etat sans la réaction de ce dernier.49(*)
Ainsi comparativement au groupe Maï-Maï les FARDC
à Ngandja ont une logistique régulièrement
approvisionnée en tout. Il Ya l'armement extrêmement lourd, mais
quasi inopérant, des véhicules aidant au déplacement des
militaires, le personnel tant politique que militaire largement qualifié
malgré la déception aux congolais où le mode de
recrutement est volontaire et leurs stratégies de formation militaires
sont proches à celles de Maï-Maï.
w) II.3.2 LA FAILLITE DE L'ETAT DANS LE
TERRITOIRE DE FIZI
Les éléments qui sont à la base de la
faillite de l'Etat dans le Territoire de Fizi sont :
ü Mauvaise gouvernance
ü Insécurité dans le Territoire de Fizi
ü Violation des droits humains
ü Inflation de la monnaie.
Tel que indiqué plus haut dans le Territoire de Fizi,
en effet, certains villages dans cette entité sont sous contrôles
des groupes armés.
Selon RAYMOND ATUGWA ; deux raisons majeures peuvent
expliquer l'existence des rebelles Maï-Maï dans ce milieu:
Sur le plan foncier ; c'est un mouvement sans lequel la
terre des Fizi serait déjà en partie ou en totalité
occupée par les étrangers. Sur le plan sécuritaire ;
ce mouvement joue un rôle assez important dans plusieurs villages de
Ngandja et Tanganyika ou l'Etat est quasi inexistant dans la mesure ou on
assiste du jour au lendemain au banditisme provoqué par les Banyamulenge
ayant les vaches en mission de pâturage (transhumances) et
détenant des armes à feu50(*).
Pour sa part AIZURU AMISI habitant du Sebele affirme que le
territoire de Fizi est plus protégé par les
éléments rebelles et déclare par la suite que le secteur
n'a pas besoin de la restauration de l'autorité de l'Etat ; car
tout ce qui serait réalisé par lui est fait par les
Maï-Maï et donc il ya au sein de ce mouvement toute une structure
organisationnelle.
LUMONA Kiza lance un appel vibrant, aux investisseurs
étrangers de visiter le territoire de Fizi en général afin
de voir de leurs propres yeux si l'insécurité imputée par
les autres à Fizi est réellement observée ou non en
disant « les investisseurs étrangers nous vous appelons et
vous accueillerons à bras ouverts à Fizi la terre
d'investissement où règne la paix et le nouveau concept de
développement pratique qui estl'oeuvre du Maï-Maï
Yakutumba »51(*).
Dans ses études sur les phénomènes
Maï-Maï Yakutumba, les FARDC et leurs conséquences à
Fizi KAHAMBA héros a trouvé que ce groupe rebelle, est un
mouvement d'autodéfense populaire dont l'objectif est de
défendre l'intégrité et la souveraineté du
territoire menacé par les groupes étrangers52(*). Il a été
créé pour réussir la ou les FARDC ont
échoué.
SIMONTambwe pour lui ne voit pas la nécessité
des rebelles à Fizi, car on reconnait la valeur d'une chose quand on en
a besoin, or on n'a pas besoin des groupes armés là où
il y a les FARDC. Après avoir observé que la guerre est un
phénomène social dont les répercutions se manifestent dans
tous les aspects de la vie ; il souligne que le bilan des guerres ou
affrontements entre le rebelles et les FARDC à Ngandja crée un
déséquilibre, il ya plus des maux que des biens et que les
dirigeants rebelles ne cherchent que des intérêts purement
privés53(*).
En égard à ce qui précède nous
trouvons que le secteur sous étude est contrôlé en grande
partie par de Maï-Maï Alléluia et que l'autorité de
l'Etat a quasiment disparue dans beaucoup des villages, A ce niveau comme les
missions régulières de l'Etat sont assurées par le
mouvement rebelle via ses institutions et pas non plus par le
responsable ; il ya lieu de mettre en cause la théorie de Max Weber
selon laquelle les missions régulières de l'Etat doivent
être exclusivement assurées par seul l'Etat, ce qui n'est pas le cas à Fizi.
SECTION IV. LES STRATEGIES A METTRE EN OEUVRE POUR RETABLIR
L'AUTORITE DE L'ETAT DANS LE TERRITOIRE DE FIZISECTION
L'Etat congolais a en dépit de toutes les manoeuvres
posées par les groupes de rébellion en Territoire de Fizi,
tenté plusieurs fois de faire sentir à la population qu'il
était à même par son pouvoir coercitif et/ou
régalien, de contrôler toute l'étendue du territoire
national surtout les zones où oeuvrent les différentes forces
rebelles.
x) II.4.1 ORGANISATION DU DIALOGUE ENTRE
GOUVERNEMENT ET GROUPES ARMES
L'un des moyens les plus rapides pour l'établissement
d'un climat de paix et de l'autorité de l'Etat serait sans doute, le
dialogue. Le gouvernement de la RDC devrait penser à rassembler tous les
éléments semant les troubles et la désolation cause de non
établissement de son autorités et leur demander au fond quelles
sont les causes et/ou origines de leur existence à Ngandja d'abord, les
conséquences en suite et en fin leur recommandation au gouvernement pour
qu'ils arrivent à sortir de la forêt, cela serait une
méthode trop simple.
y) II.4.2 APPLICATION DU PROGRAMME DU
DRRR ET PROCESSUS DE DDR DE LA MONUSCO
Pour asseoir son autorité partout à travers le
pays et même dans les milieux ruraux, le pouvoir de Kinshasa devrait
imposer à la Monusco de faire en sorte de réussir leurs missions
tel qu'assignées dans ses différents programmes
précités ci-haut. L'est de la RDC compte a lui-même 62
groupes rebelles pendant que la Monusco existe avec son programme. Il est vrai
que dans plusieurs villages de la RDC existent les milices et ces derniers font
que les autorités officiellement reconnus forment et refusent de
s'installer dans le même endroit qu'eux.
z) II.4. 3 CONSCIENTISATION ET EFFORT
POPULAIRE
Nous disons pour cette occasion à toute la population
du Territoire de Fizi qu'à partir de nos observations il
s'avère que sont nombreux les gens qui gardent, hébergent les
rebelles dans leurs maisons. En cela nous lançons un appel plus vibrant
de revenir à la raison et vivre avec le FARDC comme des forces
régulières voir dénoncer le cas où un
Maï-Maï entre clandestinement au village pour troubler l'ordre
public.
Les chefs coutumiers en fin doivent multiplier des rencontres
avec les populations locales leurs montrer l'importance de l'existence de
l'autorité de l'Etat et leurs interdisant d'accepter toute sorte de
manipulation venant de rebelles.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail, il importe de souligner qu'il est
consacré à l'étude de groupes armés et mobilisation
politique à Fizi en tant qu'un phénomène social. Le choix
des Secteurs de Ngandja et de Tanganyika comme champ d'étude tient dans
la mesure où ils sont des systèmes sociaux autonomes et
intégrés aux systèmes tant provinciaux que nationaux et
cela engendre ainsi des situations conflictuelles entre l'armée
régulière et la population d'une part et entre les groupes
armés et les FARDC d'autre part.
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail a
gravité autour de deux chapitres dont le premier porte sur la
manipulation des groupes armés et le second chapitre traite de la
restauration de l'autorité de l'Etat dans le Territoire de Fizi,
aperçu sur les Secteurs de Gandja et de Tanganyika.
Nos hypothèses ont été formulées
à partir des questions que nous nous sommes posées dans
l'introduction de ce travail, et elles sont libellées de la façon
dont voici :
Ø Comment les groupes armés sont-ils
manipulés en Territoire de Fizi par les autorités politiques?
à Quels sont les mécanismes de la restauration
de l'autorité de l'Etat en Territoire de Fizi?
A ces deux questions, nous avons émis des
hypothèses selon lesquelles :
Ø La manipulation politicienne des groupes armés
en Territoire de Fizi serait dueau dialogue entre gouvernement et
Maï-Maï ; à l'application du programme du DDRRR et processus
de DDRRR de la Monusco et à la conscientisation et effort populaire.
à Les mécanismes de restauration de
l'autorité de l'Etat serait la réforme de l'appareil
répressif (la Police Nationale Congolaise, les Forces Armées de
la République Démocratique du Congo et l'Administration),
sensibilisation des groupes armés au respect des droits de l'homme et la
collaboration entre la population et les autorités militaires.
La méthode qui nous a guidé à bien
appréhender les faits pendant notre recherche c'est le
fonctionnalisme-relativisé de Robert King Merton au travers ses quatre
postulats dont :
Les fonctions manifestes qui nous ont permis de comprendre
quelques éléments attendus des autorités politiques
locales, provinciales, nationales en Territoire de Fizi, pour le bon
fonctionnement du système de sécurité en République
Démocratique du Congo.
Les fonctions latentes qui à leur tour nous ont permis
à bien comprendre les éléments non voulus dans le
système politique congolais en général suite aux conflits
qui font que nous observions du jour au jour plusieurs cas des affrontements
entre les Forces armés de la RDC et les groupes armés en
Territoire de Fizi.
Les équivalents fonctionnels qui nous ont aidé
à comprendre comment certains éléments du système
ont produit des conséquences diverses liées à la
sécurité, à l'économie et à la vie
sociopolitique en Territoire de Fizi.
Pour en finir, cette étude a aboutie aux
résultats susceptibles d'ouvrir aux recherches ultérieures sous
forme des hypothèses sur la manipulation des groupes armés. Sans
toutefois penser à l'exhaustivité du présent travail, nous
laissons les portes ouvertes à tous les autres chercheurs
désireux de mener leur étude dans ce même angle
d'idées pour soit nous compléter, soit
alors nous corriger là où nous n'avons pas été
très perspicace et méticuleux.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BOUDON R et al, Dictionnaire de la sociologie, Paris,
Armand, colin, 1969
2. GRAWITZ M, Les méthodes des sciences sociales,
IIème éd. Paris, Dalloz, 2001.
3. KAIMANA TSHIBENGABO, RDC, La défense nationale,
Paris, l'harmattan, 2004.
4. NASIBU BILALI C., Qui arme les Maï-Maï ?,
Bruxelles, GRIP, 2004.
5. NICOLE B, Les techniques d'enquêtes, méthodes
et exercices corrigés, Paris, Ed. Armand Colin, Série TD,
1998.
6. ROCHER G., Introduction à la sociologie ;
organisation sociale, Paris, HMN, 1978
7. ROMKEM H., opportunité et contraintes relatives au
désarmement et au rapatriement des groupes armés
étrangers en RDC, cas de FDLR, FNL, ADF NALU, Washington DC, 2007.
8. SREARNS et al « Résistance et racket à
Fizi, Sud-Kivu, cas les Maï-Maï Yakutumba » Usalama, IVR,
Royaume-Uni, 2003.
9. BOUDON R, Les méthodes en société,
Paris, PUF, 1961.
10. VERHAEGEN B, Méthodes et techniques de recherche en
sciences sociales, analyses sociales, Kinshasa vol n°2, 1986.
II. TRAVAUX SCIENTIFIQUES ET
COURS
1. BASIMINE J, Notes de cours de Méthodes de recherche
en Sciences Sociales, G2 SPA /UOB 2013-2014.
2. MUDIMBI KAPILU J., cité par O. YAMONEA KAMENGELE, De
l'émergence des structures de soutien personnel au sein des partis
politiques au Sud-Kivu. Cas des CNPD et FONDALMU en territoire de Fizi, UOB,
FSSPA, Mémoire Inédit, SPO. 2016-2017
3. MUDIMBI KAPILU J., Notes de cours de Méthodologie et
Epistémologie de Science Politique, L2 SPO/UOB 2016-2017.
4. LAFARGUE J., Mobilisations collectives,
démocratisation et système des exemples de kenyan et zambien,
thèse de doctorat en science politique, faculté de droit,
D'économie et de Gestion, université de Pau et des pays de
l'Adour, 1996.
5. LEMBA M., la problématique de sécurisation
de la population et du développement du territoire de Shabunda de
2006-2011, TFC inédit, USK-Bukavu, 2011-2012.
6. KAGANDA MULUME-ODERWA P., Mouvement de de résistance
et culture politique au Sud-Kivu, mise en évidence des fondements
idéologiques et des actions revendicatrices, Mémoire de DES en
sociologie, FSSPA/UOB, 2009.
III. RAPPORTS ET REVUES
1. Discours de Yakutumba prononcé à Fizi, le 26
septembre 2018.
2. BAWILI LUKELE T., Groupes armés et
problématique de développement du territoire de FIZI (RDC) Cahier
du CERUKI, Nouvelle série, éd. Ceruki, 2017.
3. STEARNS J et al, Comprendre les groupes armés
congolais in Les Maï-Maï YAKUTUMBA résistance et racket au
Fizi, Sud-Kivu, rapport de l'Institut de la vallée du rift, Londres,
2013.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
REMERCIEMENT
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
v
IN MEMORIAM
vi
INTRODUCTION
- 1 -
1. CHOIX ET INTERET DE L'ETUDE
- 1 -
2. ETAT DE LA QUESTION
- 2 -
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
- 5 -
a) PROBLEMATIQUE
- 5 -
b) HYPOTHESES DU TRAVAIL
- 7 -
4. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
- 8 -
a) Méthodes
- 8 -
b) TECHNIQUES
- 9 -
c) THEORIES
- 10 -
d) LES CONCEPTS
- 13 -
5. LA DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
- 15 -
6. BREF HISTORIQUE
- 16 -
7. SUBDIVISION ADMINISTRATIVE
- 16 -
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
- 17 -
9. DIFFICULTES RENCONTREES
- 18 -
CHAPITRE PREMIER : DE LA MANUPILATION DES
GROUPES ARMES
- 19 -
SECTION 1. FONCTIONNEMENT DES GROUPES ARMES
- 19 -
SECTION 2. CAUSES D'EMERGENCES ET CONSEQUENCES DES
GROUPES ARMES SUR LE DEVELOPPEMENT DE FIZI
- 23 -
I.2.1 LES CAUSES DE L'EMERGENCE DES GROUPES
ARMES
- 23 -
SECTION 3. LES ACTEURS DE LA MANIPULATION DES
GROUPES ARMES A FIZI
- 29 -
CHAPITRE DEUXIEMEME : DE LA RESTAURATION DE
L'AUTORITE DE L'ETAT DANS LE TERRITOIRE DE FIZI
- 33 -
Section 1. Répartition des
enquêtés
- 33 -
SECTION 2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
- 35 -
II.2.1 LA CRISE DE L'AUTORITE DE L'ETAT EN
TERRITOIRE DE FIZI
- 35 -
II.2.2 CONSEQUENCES DE NON RESTAURATION DE
L'AUTORITE DE L'ETA A FIZI
- 36 -
II.2.3 LES MECANISMES DE RESTAURATION DE L'AUTORITE
DE L'ETAT EN TERRITOIRE DE FIZI
- 37 -
II.2.4 LES DIFFERENTES OPINIONS DE NOS ENQUETES
- 39 -
SECTION III. LES CAUSES DE L'ABSENCE DE L'AUTORITE
DE L'ETAT DANS LE TERRITOIRE DE FIZI
- 40 -
II .3.1 LES ACTIONS DES FARDC DANS LE TERRITOIRE DE
FIZI
- 40 -
II.3.2 LA FAILLITE DE L'ETAT DANS LE TERRITOIRE DE
FIZI
- 41 -
SECTION IV. LES STRATEGIES A METTRE EN OEUVRE POUR
RETABLIR L'AUTORITE DE L'ETAT DANS LE TERRITOIRE DE FIZISECTION
- 43 -
II.4.1 ORGANISATION DU DIALOGUE ENTRE GOUVERNEMENT
ET GROUPES ARMES
- 43 -
II.4.2 APPLICATION DU PROGRAMME DU DRRR ET PROCESSUS
DE DDR DE LA MONUSCO
- 43 -
II.4. 3 CONSCIENTISATION ET EFFORT POPULAIRE
- 43 -
CONCLUSION GENERALE
- 45 -
BIBLIOGRAPHIE
- 47 -
TABLE DES MATIERES
- 49 -
* 1 Lévy LEBOYER
cité par Nicole BERTHIER, Les techniques d'enquêtes,
méthodes et exercices corrigés, Paris, Ed. Armand Colin,
Série TD, 1998, p.48.
* 2J. LAFARGUE,
collectives, démocratisation et système et système des
exemples de kenyan et zambien, thèse de doctorat en science politique,
faculté de droit, D'économie et de Gestion,
université de Pau et des pays de l'Adour, 1996, p.11
* 3 Georges BERGHEZAN,
Groupes armés actifs en RDC : Situation dans le Grand Kivu au
2ème semestre 2013, Rapport du GRIP, 2013.
* 4 International Council on
Human Right, les fins et les moyens : agir pour les droits de l'homme
auprès des groupes armés, in « Conseil International pour
l'étude des droits de l'homme », 2000, p.15.
* 5 J. SREARNS et Alli«
Résistance et racket au Fizi, Sud-Kivu, cas les Maï-Maï
Yakutumba » usa lama, IVR, Royaume-Uni, 2003, p24-26.
* 6 J.B MASEMO KASANZA,
Les conflits armés comme facteurs de désétatisation
en RDC de 1896-2003, Mémoire, inédit, SPA, CUB, 2003.
* 7 KAIMANA TSHIBENGABO, RDC,
La défense nationale, Paris, Harmattan, 2004, pp. 104-115.
* 8P. KAGANDA MULUME-ODERWA,
Mouvement de résistance et culture politique au Sud-Kivu, mise en
évidence des fondements idéologiques et des actions
revendicatrices, Mémoire de DES en sociologie, FSSPA/UOB, 2009.
* 9 T. BAWILI LUKELE,
Groupes armés et problématique de développement du
territoire de FIZI (RDC) Cahier du CERUKI, Nouvelle série,
éd. Ceruki, 2017, P.71.
* 10 C. NASIBU BILALI,
Qui arme les Maï-Maï ? Enquête sur une situation
originale, Bruxelles, GRIP, 2005, pp. 5 et 25.
* 11 L. AVRY, Analyser
les conflits territoriaux par les représentations spatiales :
une méthode cognitive par carte, thèse de l'Université de
Haute-Bretagne, Renes2
* 12R. PINTO et M. GRAWITZ,
Méthode de recherche en sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001,
P.138.
* 13B. VERHAEGEN, La
rébellion au Congo, É, ÉÉ, Bruxelles, CRIPS,
1965, P.75.
* 14R. BOUDON, les
méthodes en société, Paris, PUF, 1961, P.13.
* 15K. KIMBU cité par
G. BASIMINE, Cours de méthodes de recherche en sciences
sociales, U.O.B, G2 SPA, Inédit, 2015-2016 , P.35.
* 16 A. Touraine « Les
conflits sociaux », in Encyclopédie Universalis, Paris,
1988, p.301.
* 17A.
FERGUSON, Essaie sur l'histoire de la société civile. Trad. De C.
Gautier, Paris, Presses Universitaires de France, 1992, p.380
* 18 J. FREUD,
Sociologie des conflits, Paris, PUF, 1933, p.65.
* 19 Lewis A.
COSER, The functions of social conflict, fee press of Glencoe, London, 1956,
pp.22-23.G.
* 20 G. ROCHER,
Sociologie. Tome 2 : Le changement social, Ed. Du Seuil, Paris, 1968,
p.29.
* 21J. STEARNS,
J. VERWEIJEN, M. ERIKSSON, Armée nationale et groupes armés dans
l'Est du Congo : Trancher le noeud gordien de l'insécurité, RVI
Projet Usalama, 2014, p.14.
* 22
International Council on Human Right,les fins et les moyens, agir pour les
droits de l'homme auprès des groupes armés, in ICHR, juin
2014, p.14.
* 23 Le Petit Larousse
illustré, version 2000, page 659.
* 24 GRANDCHAMP, HARRIS ET
POITRAS, Les processus de mobilisation d'une communauté locale : des
initiatives de communauté visant l'amélioration de la
qualité de vie, Centraide du Grand Montréal, Février
2003
* 25 Ibid.
* 26Prelot, P.100.
* 27 BONFILS- MABILON B.,
ETIENNE B., op.cit., P.19.
* 28 DEBBACSH ch., PONTIER
J.M., introduction à la politique, Dalloz, Paris, P.2. « La
cité est un ensemble des relations organisés entre les personnes
disposant d'un certain statut », P.3.
* 29 G. Burdeau estime que
le politique « investie un certain arrangement ordonné de
donnés matérielles d'une collectivité et des
éléments spirituels qui constituent sa culture ». Il
résume encore plus le concept : « Le politique est
l'expression de l'être du groupe ». cf. la politique au
pays des merveilles, cité par DEBBACSH ch., PONTIER J.M,
introduction à la politique, idem, P.18.
* 30 BONFILS- MABILON B.,
ETIENNE B., la science politique est-elle une science ?
Collection « Dominos », Flammarion, Paris, 1998, P.18.
* 31 BONFILS- MABILON B.,
ETIENNE B., op.cit. P18.
* 32 BONFILS- MABILON B.,
ETIENNE B., op.cit., P.19.
* 33 C. NasibuBilali,
Qui arme les Maï-Maï ?, Bruxelles, GRIP, 2004, p.9.
* 34 C. NasibuBilali,
op. cit. p.10.
* 35 T. Bawili, Op.cit,
P.74
* 36T.Bawiliop cit.
p.74.
* 37 T. Bawili, Op.
Cit. p.71.
* 38 Discours du 26
septembre 2017 prononcé par Secrétaire exécutif de la
CNPSC, William Amuri YAKUTUMBA
* 39 Discours de Yakutumba
prononcé à Apa na pale, le 26 septembre 2018
* 40 T. Bawili, Op.
Cit. p.75.
* 41 SPINOZA cité par
T. Bawili, Op.cit. p.76.
* 42 C. NasibuBilali, Op.
Cit. p.15.
* 43Idem, p. 16.
* 44 C. NasibuBilali,
Op.cit., p. 17.
* 45 Déclaration d'un
commerçant originaire d'Uvira qui réside à Bukavu et qui a
requis l'anonymat.
* 46 Entretien
réalisé avec un combattant du groupe armé alléluia,
à SEBELE le 29 avril. 2019 à 17h.
* 47 Entretien
réalisé avec, le Général DUNIA LWENDAMA le
10/02/2019 à sa résidence à Bukavu, vers 11h.
* 48 LEMBA MOKE, la
problématique de sécurisation de la population et du
développement du territoire de Shabunda de 2006-2011, TFC
inédit, USK-Bukavu, 2011-2012, p.18.
* 49 Entretien
réalisé par TabweSungula à Lubondja ; le 05.04.2019
à 12h
* 50 Entretien
réalisé par Raymond Atungwa à Kikonde ; le
06.04.2019 à 12h
* 51Entretien
réalisé par LomonaKiza à Fizi centre le 10 .05.2019
à 12h
* 52 Entretien
réalisé par Kahamba Héros interview à Misisi le
11.04.2019 à 16h
* 53 Entretien
réalisé par Simon Tabwe à Lulimba le 18.01.2019 à
14h
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