II-2-L'approche adaptative
Dans le début du 21e siècle,
l'approche adaptative est mise en place. Elle considère que les
personnes ne sont pas passives vis à vis de leur environnement
intérieur mais jouent un rôle actif dans le maintien du confort
thermique. C'est-à-dire que l'homme peut agir sur son environnement en
fonction de ses besoins et de sa perception du climat. [20]
Humphrey considère le principe suivant : « si
une modification des conditions climatiques se produit et provoque de
l'inconfort, les personnes entreprendront des actions visant à
rétablir leur confort » L'ensemble de ces actions constituent
la base de l'adaptation, plus le bâtiment est équipé de
moyens d'adaptation et plus l'occupant est susceptible d'y éprouver du
confort. D'après [49], si nous étions libres d'utiliser tous ces
leviers d'action, le confort thermique ne serait pas un problème, le
problème naît du fait qu'il existe de nombreuses contraintes
limitant notre capacité à entreprendre l'une ou l'autre de ces
actions.
Il a été démontré par plusieurs
études que les conditions strictes d'études en laboratoire des
chambres climatiques utilisé par Fanger pour le modèle analytique
ne correspondaient pas à la réalité sur le terrain car
elles ne prennent pas en compte plusieurs éléments telles que
l'adaptabilité des occupants et l'interaction avec leur environnement
immédiat, mais aussi l'aspect psychologique et socioculturel de ces
derniers.
Afin d'évaluer la robustesse du modèle de
Fanger, il a été mené dans les années 1980 par
ASHRAE une étude sur 160 bâtiments reparti sur l'ensemble du globe
correspondant à des zones climatiques différente [26]. Les
résultats de cette étude ont dévoilé une
inexactitude ( surestimation ou sous-estimation) des températures de
confort par le modèle PMV dans les bâtiments ventilés
naturellement car les occupants de ces immeubles supportaient des
températures plus élevées ou plus faibles et avaient
tendance à accepter une plus large variation de températures
traduisant une plus faible réceptibilité aux variations
d'ambiance intérieure [10], contrairement aux bâtiments
climatisés ou le modèle de Fanger (PMV) était efficace
dans la prédiction des températures de confort des occupants
comme l'illustre la figure 6 et 7 suivante.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
16
Figure 7 : Estimation du confort statique/ adaptative pour
les bâtiments climatisés (a) [26].
Figure 8: Estimation du confort statique/ adaptative pour
les bâtiments ventilés naturellement (b) [26].
Ces différences s'expliquent par le fait que les
bâtiments climatisés Figure 6 (a) se rapprochent de la
configuration des tests effectués par Fanger dans les chambres
climatiques menées en laboratoire avec un environnement scellé,
contrôlé à régime quasi statique et stationnaire,
d'où la corrélation entre la prédiction PMV et les mesures
sur terrain. Cependant, dans les bâtiments ventilés naturellement
Figure 7 (b) les disparités sont flagrantes faisant apparaitre les
limites du modèle de Fanger, en effet dans la réalité les
occupants ne sont pas statiques et évoluent dans un environnement
dynamique en relation avec la température extérieure ou ses
différents paramètres sont en fluctuation perpétuelle
l'obligeant à interagir avec ce dernier afin de garantir sa
neutralité thermique, s'il ressent un inconfort , l'occupant a
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
17
tendance à agir pour rétablir l'équilibre
[27]. Ainsi, il peut ouvrir les fenêtres, changer son habillement, boire
une boisson fraiche qui modifiera son taux métabolique...etc., et aura
donc plus de possibilités à trouver une configuration lui
apportant le confort recherché, en créant en dehors des facteurs
physiques, des boucles rétroactives d'ajustement comportementales
conscients ou non, d'acclimatations ou d'accoutumances.
Figure 9: les deux modèles de confort thermique et
leurs différences fondamentales [15].
|