|
REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON
Paix - Travail - Patrie Peace - Work - Fatherland
********** **********
UNIVERSITE DE YAOUNDE I UNIVERSITY OF YAOUNDE
I
********** **********
CENTRE DE RECHERCHE ET DE POSTGRADUATE SCHOOL OF
SCIENCE,
FORMATION DOCTORALE / SCIENCES, TECHNOLOGY AND
GEOSCIENCES
TECHNOLOGIE ET GEOSCIENCES (CRFD/STG)
(CRFD/STG) **********
********** DOCTORATE RESEARCH UNIT FOR
UNITE DE RECHERCHE ET DE FORMATION PHYSICS AND
APPLICATIONS
DOCTORALE PHYSIQUE ET APPLICATIONS
**********
********** E-mail : crfd
stg@uy1.uninet.cm
|
E-mail : crfd stg@
uy1.uninet.cm
Web site:
www.uy1researchstg.cm
|
Site web:
www.uy1researchstg.cm
|
LABORATOIRE D'ENERGIE, DES SYSTEMES ELECTRIQUES ET
ELECTRONIQUES
ENERGY LABORATORY, ELECTRICALS AND ELECTRONICS
SYSTEMS
Option : Energie et Environnement
|
ETUDE DE L'IMPACT DES MODELES DE CONFORT SUR LA
CONSOMMATION ENERGETIQUE DES BATIMENTS EN
ZONE TROPICALE
Mémoire rédigé et
présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master
of Science en Physique Par : NZOKOU CHEDJOU
Danick Matricule : 16J2235 Licencié
en Physique
Sous la direction de :
NGONO MVONDO Rachel Raïssa
Chargé de cours
Année 2023
|
|
DEDICACE
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
i
Je dédie ce modeste travail ;
A mes chers parents Silvestre et Helene Chedjou qui ont tout
fait pour que je réussisse dans ma vie, que Dieu me les
protège,
A ma famille et amis.
La maîtrise de la demande d'énergie offre des
possibilités intéressantes. Toutefois, elle repose en bonne
partie sur la volonté du consommateur et nécessite des
changements de comportement qui ne s'acquièrent pas facilement et qui
prennent du temps à s'implanter.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
ii
(AQME 2004)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
iii
REMERCIEMENTS
Ce travail, est le résultat de plusieurs efforts consentis
dont la volonté du tout puissant est à l'origine. Ainsi je ne
pourrais manquer d'adresser ma profonde gratitude à toutes les personnes
qui ont participé de près ou de loin à la
concrétisation ce mémoire. Il s'agit de :
Pr NDJAKA Jean Marie, Chef de département
de physique, Université de Yaoundé 1.
Pr SIMO Elie, Chef de laboratoire d'Energie et
Environnement, Département de Physique, Université de
Yaoundé 1.
Dr NGONO MVONDO Rachel Raïssa, enseignante
à l'ENSPY, Université de
Yaoundé 1, pour sa disponibilité, sa supervision
éclairée tout au long de la rédaction du
mémoire.
Dr WATI Elvis, pour sa disponibilité, et
son accompagnement tout au long de ce travail avec beaucoup de patience, de
gentillesse et de multiples conseils.
Dr BOPDA Franklin, pour sa disponibilité,
et son accompagnement tout au long de ce travail avec beaucoup de patience, de
gentillesse et de multiples conseils.
Dr DJOMO Raoul Fani, pour son encouragement et
motivation.
Aux membres du jury, qui malgré leurs
multiples occupations respectives, ont lu ce travail afin d'en formuler une
juste appréciation qui contribuera à sa perfection.
Aux enseignants du Département de
Physique, pour leurs enseignements et conseils. Mr/Mme CHEDJOU
; Mr/Mme KEPSEU, pour leur attention, soutien moral
et financier. Ma grande mère chérie DJOUELLA MARTINE
pour son amour son attention qu'elle m'a toujours donnée.
A Mr/Mme FOSSO pour leur attention,
encouragement et soutien morale
A la famille KEPSEU, CHEDJOU
pour leur hospitalité, leur disponibilité, leur
disposition et surtout leur amour.
A tous mes camarades de la promotion pour les moments
passés ensemble au cours de notre formation.
Mes amis et ainés :
M. TCHINDA Wilfried, Mme MEGOUANG.A, Djayep Prince, OKONOK
Lucien, l'équipe de Sci-Ent, Mme DZIFACK Rosine, NNOMO Isacar,
je vous remercie énormément pour votre soutien inconditionnel
pour vos encouragements.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
iv
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS iii
LISTES DES TABLEAUX vii
LISTES DES FIGURES viii
LISTE DES ABREVIATIONS x
RESUME xiii
ABSTRACT xiv
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE 1 : 3
ETUDE DE LA BIBLIOGRAPHIE 3
INTRODUCTION 4
I-GENERALITE SUR LE CONFORT THERMIQUE 4
I-1-Definition 4
I-2-Semantique du confort thermique 4
I-2-1-Facteur physiologique 5
I-2-2-Facteur physique 6
I-2-3-Facteur psychologique 8
I-2-4-Autres facteurs (vitesse de l'air, l'humidité
relative, la température de l'air, la
température moyenne radiante, le climat) 9
II-DIFFERENTES APPROCHES DU CONFORT 12
II-1-La méthode Analytique : FANGER 12
II-2-L'approche adaptative 15
III-LES NORMES DU CONFORT THERMIQUE 17
III-1-La Norme ASHRAE 55 18
III-2-La Norme EN 15251 19
III-3-La Norme ISO7730 21
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
v
III-3-La Norme bioclimatique de Givoni 23
VI- ETUDE COMPARATIVE ET ANALYSE DES MODELES DE CONFORT DANS
LES
NORMES 24
V-L 'EFFICACITE ENERGETIQUE DANS LA RECHERCHE DU CONFORT 26
Conclusion 27
CHAPITRE 2 : 28
MATERIELS ET METHODES 28
INTRODUCTION 29
I- PRESENTATION DU MODELE 29
I-1 Données géométriques du
bâtiment. 30
I-2 Modélisation du bâtiment 31
I-3 Propriétés et caractéristiques du
modèle 32
II- CHOIX DU CONTEXTE 34
II-1 Classification climatique de la zone tropicale 34
II-2 Sélection des villes de test 37
II-2-1 Yaoundé (Cameroun) 37
II-2-2 Douala (Cameroun) 39
III- LOGICIELS UTILISES ET CARACTERISTIQUE DE LA MACHINE 40
IV- LES EQUATIONS CONDUISANT A LA SIMULATION NUMERIQUE 41
Conclusion 42
CHAPITRE 3 : 43
RESULTATS ET DISCUSSIONS 43
INTRODUCTION 44
I- DISTRIBUTION DE TEMPERATURES 44
II- EVALUATION DES RESULTATS OBTENUS AVEC LES PREDICTIONS DE
LA
NORME ASHRAE 55. 46
II-1 Prédiction de la norme ASHRAE 55 46
III-
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
vi
ÉVALUATION DU CONFORT THERMIQUE AVEC DES DONNEES
MESUREES IN
SITU 48
III-1 Comparaison avec d'autres études 49
IV- CONSOMMATION ENERGETIQUE 49
Conclusion 50
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE 52
BIBLIOGRAPHIE 54
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
vii
LISTES DES TABLEAUX
Tableau 1: Valeur de l'activité métabolique «
met » suivant différentes tâches. 10
Tableau 2 : Correspondances entre PMV et échelle des
sensations thermiques. 13
Tableau 3 : Température optimale de confort et les limites
supérieure et inferieur des catégories
de confort. 20
Tableau 4 : Températures opératives
recommandées basées sur la norme ISO7730 [17]. 22
Tableau 5: Estimation du pourcentage PPD et l'intervalle PMV pour
les 3 catégories suivant le
confort général et l'inconfort local [37]
22 Tableau 6: Consommation d'énergie annuelle pour le chauffage et le
refroidissement suivant
les différents modèles de confort [10]. 27
Tableau 7: Caractéristiques du modèle de
référence 32
Tableau 8 : Description des lettres définissant les
différents climats [41]. 36
Tableau 9 : valeurs du facteur á 41
Tableau 10 : température opérative de chaque villes
en fonction des critères de la norme
ASHRAE 55. 46
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
viii
LISTES DES FIGURES
Figure 1 : L'interaction thermique entre le corps humain et son
environnement [12]. 7
Figure 2: La relation globale entre une personne et son
environnement [18]. 8
Figure 3: facteurs affectant le confort thermique [15]. 9
Figure 4: valeurs exprimées en Clo des tenues
vestimentaires espace [14]. 10
Figure 5 : gain thermique internes d'un espace [14] 12
Figure 6: Représentation PPD en rapport avec le PMV
d'après la norme ISO 7730 [25]. 14
Figure 7 : Estimation du confort statique/ adaptative pour les
bâtiments climatisés (a) [26]. . 16 Figure 8: Estimation du
confort statique/ adaptative pour les bâtiments ventilés
naturellement
(b) [26]. 16
Figure 9: les deux modèles de confort thermique et leurs
différences fondamentales [15]. 17
Figure 10 : Plage de Températures de confort
intérieur en fonction de la température extérieure
moyenne mensuelle [17]. 19 Figure 11: Plage de
Températures de confort intérieur en fonction de la
température extérieure journalière glissante
pondéré suivant les différentes catégories
établies par la norme EN15251
[10]. 21
Figure 12: Zone de confort selon le diagramme bioclimatique de
Givoni.[14] 24
Figure 13: Structure et déroulement de l'étude.
30
Figure 14: représentation du bâtiment 3D. 31
Figure 15 :propriétés des matériaux de
construction du bâtiment de référence. 33
Figure 16 : propriétés du matériau
constituant les fenêtres. 33
Figure 17 :propriétés du matériau
constituant la porte. 34
Figure 18: Classification climatique de Koppen- Geiger [42].
35
Figure 19: situation géographique de la ville de
Yaoundé [43]. 37
Figure 20: Diagramme ombrothermique Yaoundé [44]. 38
Figure 21: courbe température de Yaoundé [44].
38
Figure 22: situation géographique de la ville de douala
[43]. 39
Figure 23: Diagramme ombrothermique douala [44]. 39
Figure 24: courbe température de douala [44]. 40
Figure 25 : Distribution de la température
opérative pour les villes de Yaoundé et Douala. 44
Figure 26 : Distribution de l'humidité relative de l'air
pour les villes de Yaoundé et Douala 45
Figure 27 : Distribution des températures moyenne radiante
de l'air pour les villes de Yaoundé
et Douala. 45
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
ix
Figure 28 : Distribution des températures de l'air pour
les villes e Yaoundé et Douala. 45
Figure 29 : Distribution de la température
opérative couplée à l'humidité relative de l'air.
47
Figure 30 : Ecart entre la température de l'air (Ta) et
la température moyenne radiante(Tmr).
47 Figure 31 :Différence de température
entre la température des murs et la température de l'air
48
Figure 32 : Consommation mensuelle d'énergie pour le
chauffage et le refroidissement. 49
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
x
LISTE DES ABREVIATIONS
AIE : Agence internationale de l'énergie
GES : Gaz à effet de serre
ASHRAE: American Society of Heating, Refrigerating and
Air-conditioning Engineers
S : stockage dans l'organisme (w/m2)
H : production de chaleur interne (w/m2)
Econd : échange par conduction(w)
Econv : échange par convection(w)
Erad : échange par rayonnement (w)
Esw : échange par évaporation de la sueur (w)
Edif : échange par diffusion de la vapeur d'eau (w)
Cres : échange par convection respiratoire :
respiration sèche (w)
Top : Température opérative, °C.
Ta : Température de l'air, °C.
Tmr : Température moyenne radiante, °C.
á : Coefficient dépendant de la vitesse de
l'air
Clo : Unité d'isolement vestimentaire, 1 Clo = 0.155
m2 °C. W-1)
met : Métabolique
PMV: Vote Moyen Prévisible
PPD : Pourcentage d'insatisfait.
M : Taux métabolique, W/m2.
W : Travail externe, W/m2.
C + R : Perte de chaleur sensible par la peau,
W/m2.
Cres : Taux de perte de chaleur par convection respiratoire,
W/m2.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
xi
Eres : Taux de perte de chaleur par évaporation
respiratoire, W/m2.
Ssk : Taux de stockage de la chaleur dans la peau,
W/m2.
Scr : Taux de stockage de la chaleur dans le noyau (corps),
W/m2.
ISO: International Organization for Standardization
exp : Exposant
HVAC: Heating Ventilation and Air Conditioning
ACS : Adaptive Comfort Standard
Tc : La température de confort (température
opérative).
To : La température extérieure moyenne
mensuelle.
Trm : La moyenne mobile pondérée exponentielle
de la température extérieure quotidienne de
l'air au thermomètre sec
Te-(1+i) : La moyenne quotidienne de la température
extérieure sèche de l'air du jour précédent
(1 + i)
ái : Une constante comprise dans la plage [0, 1]
HR : Humidité relative
EN : Norme européenne
BBCC : Baruch Givoni a introduit le Bâtiment
Bioclimatique Chart
3D : 3 dimensions
U : Transmission thermique
R : Résistance thermique
TMY : Typical Meteorological Year
Am, Aw, Af, Bwh : Caractéristiques climatique selon
Koppen
mm : Millimètre
Km2 : Kilomètre carré
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
xii
m : Mètre
DWG : Drawing
DWF : Design Web Format
DXF : Data Exchange File
CAO : Conception Assister par Ordinateur
GHz: Giga Hertz
Go: Giga octet
h: Heure
T° : Température
°C : degré Celsius
KWh : Kilowatt heure
% : Pourcentage
NZEB : Nearly Zero Energy Building
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
xiii
RESUME
Ce travail consiste à faire une étude de
l'impact des modèles de confort sur la consommation
énergétique des bâtiments en zone tropicale dans l'optique
d'élaborer des possibilités de réduction de la
consommation énergétique associées à la recherche
du confort dans les bâtiments ce qui conduira à limiter l'impact
environnementale du bâtiment. Afin d'atteindre cet objectif, ce travail
aura consister à réaliser une étude sur les modèles
de confort (leur efficacité et consommation énergétique
dans la recherche du confort), Apres analyse, le modèle adaptatif
régis par la norme ASHRAE 55 est le mieux adapté pour la zone
tropicale et faire une simulation afin de générer
différents résultats souhaités sur la consommation
énergétique et la température opérative de notre
modèle de confort dans un bâtiment de référence. Le
logiciel Energyplus a été utiliser pour l'encodage des
données caractéristiques de notre bâtiment de
référence et l'introduction des fichiers climatiques relatif aux
différentes villes test, le logiciel DWG trueview 2014 pour la
visualisation 3D de notre bâtiment une fois les données
caractéristiques introduites dans E+ et Excel 2016 pour le traitement
des données issus de la simulation. Les températures
opératives à savoir 23,37°C<To<24,80°C dans la
ville de Yaoundé et 23,99°C<To<24,75°C à Douala
obtenus après simulation permettent de comprendre que le modèle
de confort adaptatif régit par la norme ASHRAE 55 surestime le confort
thermique en climat tropicale donc impliquant une consommation
énergétique au-dessus de celle nécessaire tel que le
démontre les résultats expérimentaux d'autre étude
réalisé en climat tropicale.
Mots clés : modèles de confort,
confort thermique, consommation énergétique, zone tropicale.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
xiv
ABSTRACT
This work consists in making a study of the impact of the
comfort models on the energy consumption of the buildings in tropical zone in
the optics to work out possibilities of reduction of the energy consumption
associated with the search for the comfort in the buildings what will lead to
limit the environmental impact of the building. In order to achieve this
objective, this work will consist in carrying out a study on the comfort models
(their efficiency and energy consumption in the search for comfort), after
analysis, the adaptive model governed by the ASHRAE 55 standard is the best
adapted for the tropical zone and to make a simulation in order to generate
various desired results on the energy consumption and the operative temperature
of our comfort model in a reference building The Energyplus software was used
for the encoding of the characteristic data of our reference building and the
introduction of the climatic files relating to the various test cities, the DWG
trueview 2014 software for the 3D visualization of our building once the
characteristic data introduced in E+ and Excel 2016 for the treatment of the
data resulting from the simulation. The operating temperatures of
23.37°C<To<24.80°C in Yaoundé and
23.99°C<To<24.75°C in Douala obtained after simulation allow us
to understand that the adaptive comfort model governed by the ASHRAE 55
standard overestimates the thermal comfort in tropical climate thus implying an
energetic consumption above the necessary one as demonstrated by the
experimental results of other study carried out in tropical climate.
Keywords: comfort models, thermal comfort,
energy consumption, tropical zone.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
1
INTRODUCTION GENERALE
L'impact environnemental de la consommation
énergétique des bâtiments est de plus en plus
préoccupant, et il est crucial de réduire cette consommation pour
limiter les émissions de gaz à effet de serre. Les
émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur du
bâtiment étaient estimées en 2010 à 9,18 GtCO2e,
soit environ un cinquième du total mondial tous secteurs confondus. Sous
l'effet combiné de la croissance démographique et d'une
urbanisation massive, ces émissions pourraient potentiellement doubler
voire tripler d'ici 2050 [1] La population mondiale serait alors d'environ 9
milliards d'habitants avec un taux de population urbaine passant de 53%
aujourd'hui à plus de 80 % [2] Ces chiffres traduisent une empreinte
carbone et une contribution significative au changement climatique d'origine
anthropique.il est donc important
d'explorer les différentes stratégies pour réduire leur
empreinte écologique.
Dans ce contexte, l'étude de l'impact des
modèles de confort sur la consommation énergétique des
bâtiments en zone tropicale est d'un grand intérêt. En
effet, la zone tropicale est caractérisée par des
températures élevées et une forte humidité, ce qui
rend la régulation thermique des bâtiments particulièrement
difficile.
Les modèles de confort thermique sont des outils
utilisés pour déterminer les conditions de confort thermique pour
les occupants d'un bâtiment. Ces modèles prennent en compte des
paramètres tels que la température de l'air intérieur, la
vitesse de l'air, l'humidité relative et d'autres facteurs pour
déterminer les conditions de confort thermique pour les occupants.
Cependant, la plupart des modèles de confort thermique ont
été développés pour des bâtiments dans des
climats tempérés et arides et ne prennent pas en compte les
conditions spécifiques des zones tropicales. Les conditions climatiques
des zones tropicales, notamment les températures et l'humidité
élevées, peuvent rendre difficile le maintien des conditions de
confort thermique pour les occupants tout en réduisant la consommation
d'énergie pour le refroidissement.
L'objectif de ce mémoire est donc d'analyser l'impact
des modèles de confort sur la consommation énergétique des
bâtiments en zone tropicale, en étudiant les différentes
stratégies de régulation thermique possibles. Pour ce faire, nous
allons examiner différentes études sur le sujet, ainsi que les
normes et les règlementations en vigueur dans la zone tropicale. Nous
allons également réaliser une simulation du modèle de
confort le plus en adéquation avec la zone tropicale afin de
déterminer son efficacité en terme de réduction de la
consommation énergétique des bâtiments. Nous
espérons ainsi contribuer à une meilleure compréhension
des enjeux de la régulation thermique des bâtiments en zone
tropicale, et la mise en place de
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
2
solutions efficaces pour réduire leur empreinte. Ainsi,
le présent mémoire s'organise en trois chapitres :
Le premier chapitre dresse une revue de littérature sur
les généralités sur le confort thermique. Ici les
différentes approches pour évaluer le confort thermique et la
consommation énergétique dans le bâtiment seront
abordés.
Le second chapitre est consacré à la
présenterons des matériels et différentes méthodes
utilisées pour la modélisation et simulation. L'étude
expérimentale dans laquelle il y'aura : la présentation des
logiciels et des matériaux utilisés, la sélection des
villes représentatives du climat tropical et la présentation de
la géométrie et propriétés des matériaux
constitutifs du bâtiment seront présentés.
Le troisième chapitre présente les principaux
résultats les résultats des différentes simulations
effectuer sur le logiciel Energyplus concernant les températures de
confort intérieur, la température de l'air, celle des murs
obtenus et éventuelle réponses à notre
problématique.
Le présent mémoire se terminera par une
conclusion générale incluant les principaux résultats et
des perspectives.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone1.png)
CHAPITRE 1 :
ETUDE DE LA BIBLIOGRAPHIE
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
3
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
4
INTRODUCTION
Ce premier chapitre présente la revue de
littérature constitue de cinq parties :
Dans la première partie, les
généralités sur le confort thermique : la
définition, la sémantique et les différents facteurs qui
caractérisent le confort thermique seront abordé. La
deuxième partie présente les différentes approches du
confort thermique à savoir les modèles de confort. La
troisième et quatrième partie, se rapportent à la
présentation des normes de confort et l'analyse comparative de
celles-ci. La cinquième et dernière partie du présent
chapitre porte sur l'efficacité énergétique dans la
recherche du confort.
I-GENERALITE SUR LE CONFORT THERMIQUE
I-1-Definition
Le confort thermique peut se définir comme étant
l'état de satisfaction du corps vis-à-vis de l'environnement
thermique (ne pas avoir ni trop chaud ni trop froid, ni sentir un courant d'air
désagréable). Il se défini également comme «
un état dans lequel il n'y a pas d'impulsions de conduite pour corriger
l'environnement par le comportement. » [2].
Le confort thermique est vu comme un état d'esprit dans
lequel les occupants sont satisfaits de leur environnement thermique
environnant et ne désirent ni une condition plus chaude ni une condition
plus froide [3].
La définition spécifique de l'American Society
of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE) du confort
thermique, décrit l'état d'esprit psychologique d'une personne,
et est utilisée pour décrire une condition dans laquelle une
personne ne se sent ni trop chaude ni froide : il s'agit essentiellement d'une
réponse subjective ; ou d'un état d'esprit ; où une
personne exprime sa satisfaction vis à vis de son environnement [4]. Le
confort thermique doit être assuré avec les autres modèles
du confort (acoustique, olfactif, visuel)
I-2-Semantique du confort thermique
Le confort thermique peut être
caractérisé, pour un individu donné par l'état de
satisfaction avec les conditions d'environnement [5]. Cette satisfaction est
traduite par l'impossibilité pour le sujet de préciser s'il
préfère la sensation de chaleur ou de fraicheur. Il n'est
normalement pas possible de satisfaire tous les occupants au même moment
car les personnes diffèrent biologiquement et psychiquement. Ce pendant
on peut créer un environnement optimal dans une pièce,
c'est-à-dire des conditions ou le pourcentage maximal d'occupant est
dans un état de confort thermique. Le comportement du corps étant
en action
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
5
permanente avec l'environnement thermique afin de garantir
l'équilibre thermique qui se traduit par une température
corporelle idéale de fonctionnement autour de 37 degrés Celsius
et offrant le confort thermique recherché.
Les paramètres les plus important qui participent au
bilan thermique de l'homme et caractérisent l'état de confort
thermique sont :
? La température de l'air
? La résistance thermique des vêtements
? La vitesse relative de l'air
? La température moyenne radiante
? Le degré hygrométrique de l'air
I-2-1-Facteur physiologique
L'aspect physiologique est un facteur garantissant la
neutralité thermique du corps humain. Le fonctionnement des
différents organes et l'activité musculaire nécessitent
une dépense énergétique permanente, le métabolisme.
Cette énergie dégagée essentiellement sous forme de
chaleur se propage de l'intérieur vers l'extérieur de
l'organisme, véhiculé par la conduction tissulaire et surtout par
la convection sanguine. La répartition énergétique et les
coefficients locaux d'échange de chaleur font que, globalement, le noyau
central est à une température de l'ordre de 37 °C, alors que
la surface périphérique (peau) est comprise entre 2930 °C
aux pieds et 34-35 °C au niveau de la tête. Ces températures
sont susceptibles de varier, au quotidien, en réponse à des
perturbations internes et externes [6].
L'homme étant homéotherme, il dispose d'un
système dynamique de thermorégulation qui permet de
contrôler et réguler les échanges de chaleur interne et
externe du corps humain, dit système régulé passif, afin
de maintenir les températures du corps à leurs valeurs de
consigne [7]. Ici, la thermorégulation est décrite comme
étant un système dynamique qui a pour but de maintenir la
température du corps à sa valeur de consigne, en maitrisant les
échanges de chaleur interne et externe. Elle se décompose en deux
catégories, la thermorégulation végétative et la
thermorégulation comportementale qui peut être consciente ou
inconsciente.
La thermorégulation végétative est le
processus de thermorégulation végétative est basé
sur les échanges entre la chaleur, la masse interne et celle externe du
corps (cutanée). En conditions standard, la température moyenne
de la peau est maintenue à 34 degré Celsius ; la
température interne est maintenue à une valeur proche de 36
degré Celsius la nuit et 39 degré Celsius pendant certains
efforts prolonges. La température interne varie peu d'environ 2 à
3
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
6
degré Celsius tandis que les températures
cutanées sont sensibles à l'environnement thermique. Ce qui
permet à Olissan [8] de dire que les variations de 10 degré
Celsius sont possible en
fonction des conditions externes. Les différentes
réponses d'ordres involontaires (inconsciente) effectuées par
le corps pour réaliser la régulation est décrite par
Bigouret [9] de la manière suivante :
? La sudation : elle participe à la
thermorégulation en régulant (diminuant) la
température corporelle en libérant de la chaleur au niveau de
la peau. La transpiration doit éviter que l'organisme se
réchauffe trop, par exemple lors d'une exposition a une forte chaleur ou
pendant la pratique du sport.
? La vasodilatation et la vasoconstriction : c'est
l'élargissement ou le rétrécissement du diamètre
des vaisseaux sanguins afin d'augmenter ou diminuer le débit sanguin le
but étant de répondre à la surchauffe par une augmentation
de la perte de chaleur par convection via la peau ou au contraire pour
répondre au refroidissement du corps de diminuer les échanges
thermiques et d'éviter la perte de chaleur du noyau et des organes
vitaux. [10].
? La contraction musculaire : réaction
spontanée activée par le corps pour lutter contre le froid en
changeant le taux métabolique et transformant l'énergie en
chaleur en mettant les muscles en tension, réchauffant ainsi le
corps.
La thermorégulation comportementale : La
température interne varie essentiellement en fonction de
l'activité de l'individu. Les déplacements et les
activités musculaires dégagent de la chaleur dans les muscles ;
cette chaleur est véhiculée par le sang, elle est donc
distribuée centralement et modifie la température interne. La
température externe n'est pas affectée par l'activité
métabolique ; elle dépend exclusivement des variations des
paramètres extérieurs (température d'air, ou de
rayonnement, vitesse d'air, vêtement). La thermorégulation
comportementale ou d'ajustement représente les différents
changements que peut faire l'occupant pour améliorer son confort et
assurer l'équilibre thermique en modifiant les flux de chaleur et de
masse [11], cela par des ajustements conscients comme par exemple agir sur son
environnement immédiat en ouvrant les fenêtres , en changeant de
local ou éventuellement sur son habillement ou son activité
physique et métabolique ( en se désaltérant par exemple),
pour minimiser ainsi les inconvénients de la thermorégulation
autonome perçue comme désagréable.
I-2-2-Facteur physique
La chaleur produite à l'intérieur du corps
humain nécessite un équilibre thermique avec son environnement ;
le facteur physique regroupe les interactions thermiques entre le corps humain
et son environnement ceci dans l'objectif de garder de manière
permanente la
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
7
température corporelle à 37 degrés
Celsius par conséquent assuré le bon fonctionnement des organes
vitaux internes : il s'agit de l'homéostasie. L'être humain est
considéré donc comme étant une machine thermodynamique ou
la surface cutanée de la peau représente l'enveloppe et permet
les échanges avec l'extérieur, à savoir l'environnement
immédiat via différents modes d'échanges (convection,
rayonnement, évaporation, respiration ou autres), les
déperditions seront égales à la création de chaleur
dû à l'activité métabolique [12]. Si la chaleur
produite dans le corps dépasse celle perdue à l'environnement, le
corps se réchauffe et sa température interne
s'élève et dans le cas inverse il se refroidit avec un
abaissement de sa température interne.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone2.png)
Figure 1 : L'interaction thermique entre le corps humain et
son environnement [12].
Le bilan thermique entre l'homme et l'environnement est
exprimé par J.C. Deval [13] de la manière suivante, en
comptabilisant les contributions de la production interne de chaleur, des
échanges rayonnants convectif, évaporatoire et respiratoire.
S = H + Erad + Econv + Econd + Edif + Esw + Eres +
Cres (1)
S : stockage dans l'organisme (w/m2)
H : production de chaleur interne (w/m2)
Econd : échange par conduction(w)
Econv : échange par convection(w)
Erad : échange par rayonnement (w)
Esw : échange par évaporation de la sueur (w)
Eres : Taux de perte de chaleur par évaporation
respiratoire, W/m2.
Edif : échange par diffusion de la vapeur d'eau (w)
Cres : échange par convection respiratoire : respiration
sèche (w).
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
8
I-2-3-Facteur psychologique
Cet aspect concerne la sensation et comportement de l'individu
dans un environnement thermique. Elle diffère d'un individu a un autre,
elle dépend de l'expérience sensorielle et ne peut pas être
basée uniquement sur la physique et la physiologie. [14]
Une personne exposée à un environnement
extérieur chaud et qui est amenée vers un local plus frais par
exemple, peut exprimer une satisfaction et un confort envers son environnement
alors que son équilibre thermique n'est pas encore atteint.
En 2012, Mazari parle de l'étude de Rholes & wells
dans laquelle ils ont analysé des sujets dans des environnements de
couleurs différentes et ont constaté que les personnes avaient
plus chaud dans un environnement de couleur chaude (rouge) que ceux qui
étaient dans un environnement de couleur bleue. Ces réponses
disparates confirment l'importance du facteur psychologique (attente et
cognitif) dans la perception du confort thermique et lui confère une
valeur équivalente et une considération tout aussi grande que
l'influence des facteurs physiques ou physiologiques.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone3.png)
Figure 2: La relation globale entre une personne et son
environnement [18].
Le confort thermique n'est donc pas défini dans
l'absolu. Il dépend du contexte et des caractéristiques
individuelles. Il peut être conçu comme un processus adaptatif
dynamique qui intègre les différents mécanismes physiques,
physiologiques et psychologiques
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone4.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
9
Figure 3: facteurs affectant le confort thermique
[15].
I-2-4-Autres facteurs (vitesse de l'air,
l'humidité relative, la température de l'air, la
température moyenne radiante, le climat)
? La vitesse de l'air
La vitesse de l'air dans le bâtiment doit être
limitée à 1,5m/s [16] car au-delà de cette vitesse, il y a
augmentation des pertes de chaleur par convection et évaporation
[17].
? L'humidité relative
Elle représente la quantité de vapeur d'eau
présente dans l'air. Elle influence les échanges
évaporatoires cutané, détermine la capacité
évaporatoire de l'air et donc l'efficacité de refroidissement de
la sueur [48]. Elle doit être comprise entre 30% et 80% ; en dessous de
30% il se produit une irritation des muqueuses et au-dessus de 80% on peut
observer une gêne respiratoire [16].
? L'habillement (la vêture)
C'est l'interface de tous les transferts entre la surface
cutanée et le milieu extérieur. Son rôle principal est de
préserver la chaleur du corps et maintenir des conditions acceptables en
particulier en hiver [12]. La vêture a un rôle primordial d'isolant
thermique, notamment en période hivernale et dans toutes les ambiances
froides, ce rôle est pris en compte à travers la définition
d'un indice de vêture, exprimé en Clo
(Unité d'isolement vestimentaire, 1 Clo = 0.155 m2
°C. W-1), caractérisant la
résistance thermique d'un vêtement. La nature du tissu, la
coupe des vêtements et l'activité du sujet
influencent aussi ces échanges thermiques avec l'environnement [19].
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone5.png)
Figure 4: valeurs exprimées en Clo des tenues
vestimentaires espace [14].
? L'activité
L'activité est un paramètre essentiel pour la
sensation thermique de l'individu, définissant directement le
métabolisme de l'individu, c'est à dire la quantité de
chaleur produite par le corps humain. Dans le cas d'une très forte
activité, elle peut être responsable de sensations d'inconfort
chaud, même en présence de conditions
météorologiques très favorables. Il est à noter
toutefois que, dans le cas d'une activité classique de bureau, les
plages de variation du métabolisme demeurent limitées [12]. Elle
est exprimée en met qui correspond à 58.2 W/m2, le
Tableau ci-dessous reprend quelques valeurs en fonction de l'activité
réalisée.
Tableau 1: Valeur de l'activité métabolique
« met » suivant différentes tâches.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone6.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
10
? La température de l'air ou température
ambiante
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
11
C'est un paramètre essentiel du confort thermique ;
elle intervient dans l'évaluation du bilan thermique de l'individu au
niveau des échanges convectifs et respiratoire. Facilement mesurable en
degrés Celsius ou fahrenheit.
? La température moyenne radiante.
C'est une grandeur qui permet de globaliser les
échanges thermiques par rayonnement avec l'environnement. Un
écart de 3 degrés Celsius entre la température de l'air et
la température radiante peut conduire à une situation d'inconfort
[16].
Elle peut être mesurée d'une autre façon en
utilisant la température opérative.
La température opérative ou la
température ressentie est définie dans la norme NF EN ISO 7726 de
2002 comme étant la température d'une enceinte isotherme dans
laquelle un occupant échange la même quantité de chaleur
par rayonnement et convection que dans l'enceinte dans laquelle il se trouve
réellement [14].
Notons que si la vitesse de l'air est inférieure
à 0.2m/s, la température opérative (Top) peut
être exprimée comme suit :
(Ta + T????)
T???? = (2)
??
? Le gain thermique interne
Le fonctionnement des équipements électriques
(éclairage, électroménagers) s'accompagne toujours d'un
dégagement de chaleur. Les postes informatiques sont également de
vraies sources de chaleur et les occupant constitue eux aussi une autre source
d'apports internes par leur métabolisme. Le gain thermique interne
comprend alors, toute quantité de chaleur générée
dans l'espace par des sources internes autre que le système de
chauffage.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone7.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
12
Figure 5 : gain thermique internes d'un espace [14].
Le taux de gain thermique d'un bâtiment varie
continuellement en fonction de son utilisation (équipements), de
l'horaire d'occupation (charge thermique des occupants, éclairage
artificiel) et du rayonnement solaire [20]. Il faut noter cependant que ces
apports sont variables selon le comportement des occupants, et qu'ils
constituent donc un facteur d'aggravation de l'inconfort chaud, sur lequel les
moyens d'action architecturaux sont limités. Seuls, une bonne
ventilation et un comportement adéquat de l'occupant peuvent
réduire ces apports ou leur influence sur la température
intérieure [21].
II-DIFFERENTES APPROCHES DU CONFORT
Dans la littérature nous distinguons deux types
d'approche qui se sont développé et qui ont été
ajouté dans diverse normes international pour satisfaire le confort
intérieur.
II-1-La méthode Analytique : FANGER
Cette méthode est celle de Fanger
développée dans les années 1970 ; Fanger
expérimente les chambres climatiques contrôlées sur 1296
personnes exposes à des environnements thermique différents et
ainsi développe son modèle de confort statique basé sur la
thermorégulation qui garantit une température corporelle stable
en utilisant des procédés physiologiques « afin de,
maintenir un équilibre entre la chaleur produite par le
métabolisme et la perte de chaleur du corps » [22] qui a pour
résultat une sensation thermique neutre. Cette
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
13
approche introduit deux indices permettant d'évaluer le
confort thermique : le vote moyen prévisible PMV et le pourcentage
d'insatisfait PPD.
Afin d'évaluer et quantifier les échanges de
chaleur entre le corps et son environnement, Fanger a établi un
modèle mathématique combinant les six variables
représentant les principaux paramètres d'entrée du
confort, à savoir les quatre grandeurs physiques liées à
l'environnement (l'humidité relative, la température moyenne
radiante, la température de l'air et la viscosité de l'air) mais
aussi les deux variables personnelles (l'habillement et l'activité
métabolique), représentées par le bilan thermique et qui
ont été développé pour donner l'équation
suivante :
M - W = (C + R + ??????) + (C?????? +
????????) + (?????? + ??????) (3)
Avec
M : Taux métabolique, W/m2.
W : Travail externe, W/m2.
C + R : Perte de chaleur sensible par la peau,
W/m2.
Cres : Taux de perte de chaleur par convection respiratoire,
W/m2.
Eres : Taux de perte de chaleur par évaporation
respiratoire, W/m2.
Esk : Taux de perte de chaleur par évaporation
cutanée, W/m2.
Ssk : Taux de stockage de la chaleur dans la peau,
W/m2.
Scr : Taux de stockage de la chaleur dans le noyau (corps),
W/m2.
A partir de cette équation d'équilibre thermique et
de ces expériences en chambres climatiques
contrôlées, Fanger a établi les indices PMV
et PPD.
? Le PMV (Vote Moyen
Prévisible)
Le PMV établi par Fanger permet de mesurer une sensation
thermique globale du corps
humain à partir du métabolisme et donne la moyenne
des votes en référence à une échelle de
sensation thermique. Les valeurs de l'indice PMV varient entre -3
et 3 comme l'indique-le
tableau 2.
Tableau 2 : Correspondances entre PMV et échelle des
sensations thermiques.
Valeur de l'indice PMV
|
+3
|
+2
|
+1
|
0
|
-1
|
-2
|
-3
|
Sensation thermique
|
Chaud
|
Tiède
|
Légèrement tiède
|
neutre
|
Légèrement frais
|
Frais
|
Froid
|
Il est tout à fait normal que des conditions
jugées comme confortables pour certaines personnes, ne le soient pas
pour d'autres même si elles évoluent dans un seul et unique espace
commun car les perceptions individuelles sont différentes. En effet,
[23] ont démontré qu'il pouvait y avoir jusqu'à 1
unité de différence sur l'échelle de la sensation
thermique d'ASHRAE
dans un même groupe soumis à un même
environnement et aux mêmes conditions thermiques, ce résultat est
tout autant vrai dans le travail de Fanger & Langkilde, cité par
[23] ou ils avaient constaté des disparités dans
l'appréciation du confort allant jusqu'à 1.15°C.
Fanger a ensuite associé le PPD (Pourcentage
Prévisible D'insatisfaits) qui exprime le pourcentage des sujets «
insatisfaits » de manière générale.
? Le PPD (Pourcentage Prévisible
D'insatisfaits)
A cause des différents physiologiques il s'avère
impossible de satisfaire tout le monde en réunissant des conditions
« idéales » ; et le PPD exprime sous formes de pourcentage les
sujets « Insatisfaits » d'une ambiance thermique
déterminée.
Par contre, il est possible de créer un environnement
dans lequel le pourcentage de personnes satisfaites est maximum, qui correspond
aux conditions optimales de neutralité thermique du corps humain
[Justin, K, p33]. Il reste néanmoins, en moyenne, 5 % d'insatisfaits
lorsque le PMV est nul [24].
La norme ISO 7730 stipule que pour se situer dans la zone de
confort thermique, il faut que : -0,5 < PMV
< 0,5 soit PPD < 10 %
L'indice PPD (Predicted percentage of dissatisfied) qui est
lié à l'indice PMV par l'équation :
PPD = 100 - 95 exp [-(0. 03353 PMV4 + 0.2179
PMV2)] (4)
Cette équation est représentée graphiquement
par la Figure 5
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone8.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
14
Figure 6: Représentation PPD en rapport avec le PMV
d'après la norme ISO 7730 [25].
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
15
II-2-L'approche adaptative
Dans le début du 21e siècle,
l'approche adaptative est mise en place. Elle considère que les
personnes ne sont pas passives vis à vis de leur environnement
intérieur mais jouent un rôle actif dans le maintien du confort
thermique. C'est-à-dire que l'homme peut agir sur son environnement en
fonction de ses besoins et de sa perception du climat. [20]
Humphrey considère le principe suivant : « si
une modification des conditions climatiques se produit et provoque de
l'inconfort, les personnes entreprendront des actions visant à
rétablir leur confort » L'ensemble de ces actions constituent
la base de l'adaptation, plus le bâtiment est équipé de
moyens d'adaptation et plus l'occupant est susceptible d'y éprouver du
confort. D'après [49], si nous étions libres d'utiliser tous ces
leviers d'action, le confort thermique ne serait pas un problème, le
problème naît du fait qu'il existe de nombreuses contraintes
limitant notre capacité à entreprendre l'une ou l'autre de ces
actions.
Il a été démontré par plusieurs
études que les conditions strictes d'études en laboratoire des
chambres climatiques utilisé par Fanger pour le modèle analytique
ne correspondaient pas à la réalité sur le terrain car
elles ne prennent pas en compte plusieurs éléments telles que
l'adaptabilité des occupants et l'interaction avec leur environnement
immédiat, mais aussi l'aspect psychologique et socioculturel de ces
derniers.
Afin d'évaluer la robustesse du modèle de
Fanger, il a été mené dans les années 1980 par
ASHRAE une étude sur 160 bâtiments reparti sur l'ensemble du globe
correspondant à des zones climatiques différente [26]. Les
résultats de cette étude ont dévoilé une
inexactitude ( surestimation ou sous-estimation) des températures de
confort par le modèle PMV dans les bâtiments ventilés
naturellement car les occupants de ces immeubles supportaient des
températures plus élevées ou plus faibles et avaient
tendance à accepter une plus large variation de températures
traduisant une plus faible réceptibilité aux variations
d'ambiance intérieure [10], contrairement aux bâtiments
climatisés ou le modèle de Fanger (PMV) était efficace
dans la prédiction des températures de confort des occupants
comme l'illustre la figure 6 et 7 suivante.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone9.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
16
Figure 7 : Estimation du confort statique/ adaptative pour
les bâtiments climatisés (a) [26].
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone10.png)
Figure 8: Estimation du confort statique/ adaptative pour
les bâtiments ventilés naturellement (b) [26].
Ces différences s'expliquent par le fait que les
bâtiments climatisés Figure 6 (a) se rapprochent de la
configuration des tests effectués par Fanger dans les chambres
climatiques menées en laboratoire avec un environnement scellé,
contrôlé à régime quasi statique et stationnaire,
d'où la corrélation entre la prédiction PMV et les mesures
sur terrain. Cependant, dans les bâtiments ventilés naturellement
Figure 7 (b) les disparités sont flagrantes faisant apparaitre les
limites du modèle de Fanger, en effet dans la réalité les
occupants ne sont pas statiques et évoluent dans un environnement
dynamique en relation avec la température extérieure ou ses
différents paramètres sont en fluctuation perpétuelle
l'obligeant à interagir avec ce dernier afin de garantir sa
neutralité thermique, s'il ressent un inconfort , l'occupant a
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
17
tendance à agir pour rétablir l'équilibre
[27]. Ainsi, il peut ouvrir les fenêtres, changer son habillement, boire
une boisson fraiche qui modifiera son taux métabolique...etc., et aura
donc plus de possibilités à trouver une configuration lui
apportant le confort recherché, en créant en dehors des facteurs
physiques, des boucles rétroactives d'ajustement comportementales
conscients ou non, d'acclimatations ou d'accoutumances.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone11.png)
Figure 9: les deux modèles de confort thermique et
leurs différences fondamentales [15].
III-LES NORMES DU CONFORT THERMIQUE
A ce jour, une variété de modèles de
confort thermique sont disponibles dans la littérature et la
normalisation pour un environnement intérieur modéré tels
que le modèle de confort de Fanger (également appelé
modèle rationnel ou statique) [30], le modèle européen de
confort adaptatif [23], le Modèle américain de confort adaptatif
[28], et le modèle bioclimatique de Givoni [29]. Ils fournissent les
conditions thermiques ou hygrothermiques les plus probables sous forme de
valeurs ou de zones objectives individuelles sur une carte
psychrométrique. Ces modèles fournissent les conditions qui
devraient « statistiquement » minimiser l'inconfort thermique
perçu par les occupants typiques dans un environnement
modéré et peuvent être utilisés pour évaluer
dans quelle mesure une condition intérieure thermique ou hygrothermique
donnée est loin d'être optimale. Les modèles de confort
thermique ont été développés au cours
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
18
des quatre dernières décennies et ont ensuite
été inclus dans les normes, mais leur inclusion est
arrivée à des périodes différentes :
Les deux principales approches (analytique et adaptative) ont
été introduites dans différentes normes internationales
pour servir de ligne directrice que ce soit dans la recherche ou la pratique
afin d'évaluer le confort intérieur des occupants.
III-1-La Norme ASHRAE 55
L'objectif principal de la norme ASHRAE-55 est de
spécifier les combinaisons de paramètres environnementaux
thermiques intérieurs (température, rayonnement thermique,
humidité et vitesse de l'air) et de paramètres personnels
(isolation des vêtements et taux de métabolisme) qui produiront
des conditions environnementales thermiques acceptables pour une
majorité des occupants. Cette norme était similaire à la
norme ISO 7730 dans le début (qui n'était pas adaptatif). Dans
les années 1990, l'ASHRAE a chargé De Dear et Brager [31] de
mener un projet de recherche spécifique pour collecter des informations
à partir de nombreuses études de terrain différentes
réalisées dans plusieurs pays : Thaïlande, Indonésie,
Singapour, Pakistan, Grèce, Royaume-Uni, États-Unis, Canada et
Australie.
Cette étude a montré que les réponses
thermiques des occupants dans les espaces libres dépendent largement de
la température extérieure (et peuvent différer des
réponses thermiques dans les bâtiments HVAC). Cela est dû
aux différentes expériences thermiques, aux changements de
vêtements, à la disponibilité du contrôle et aux
changements dans les attentes des occupants. Par conséquent, l'ASHRAE a
proposé une méthode optionnelle pour déterminer les
conditions thermiques dans des espaces naturellement conditionnés. Ces
espaces doivent être munis de fenêtres ouvrantes et n'avoir aucun
système de refroidissement mécanique. Ainsi, l'approche
adaptative est intégrée lors de la révision de la norme
ASHRAE 55 en 2004 et propose une nouvelle équation d'évaluation
ACS (Adaptive comfort standard) du confort intérieur en fonction de la
température extérieure comprise entre 10 °C et 33 °
[32], qui est une expression mathématique du résultat et de la
régression représentée dans la Figure 8.
???? = ??,????× ????+ ????,??
(5) Avec
Tc : La température de confort (température
opérative).
To : La température extérieure moyenne
mensuelle. (Pour une période comprise entre les 7 et 30 derniers jours
avant le jour en question). Cette équation est utilisée pour
l'été lorsque les températures extérieures varient
de 5 °C à 32°C. Dans la version précédente
d'ASHRAE55 (2004), la température de référence
était la moyenne mensuelle température de l'air
extérieur.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone12.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
19
Figure 10 : Plage de Températures de confort
intérieur en fonction de la température extérieure moyenne
mensuelle [17].
Cette figure comprend des plages d'acceptabilité de 80
% et 90 % des occupants. Les limites d'acceptabilité de 80 % sont pour
des applications typiques et les 90 % peuvent être utilisés
lorsqu'un niveau de confort thermique plus élevé est
souhaité. De plus, le niveau d'activité est
déterminé comme étant inférieur à 1,3 met
(activités normalement sédentaires). La norme ASHRAE 55
recommande par ailleurs l'utilisation de ce modèle de confort à
savoir le modèle adaptatif seulement dans les bâtiments sans
système de refroidissement actif , la ventilation est assurée
naturellement par l'occupant qui a une réelle possibilité
d'interagir avec son environnement en disposant de fenêtres ouvrantes,
pour les bâtiments scellés déconnectés de leur
environnement extérieur ou il existe un système de chauffage et
le refroidissement, la norme prescrit l'utilisation du modèle analytique
de Fanger comme dans la norme ISO 7730.
III-2-La Norme EN 15251
Selon la norme européenne EN 15251, les
températures de confort acceptables dépendent en effet du type de
système utilisé pour assurer le confort d'été. Si
le refroidissement est assuré par un système actif, les
températures intérieures doivent respecter celles définies
par le modèle de Fanger plus certaines hypothèses
d'acceptabilité pour différentes catégories de
bâtiments. Au lieu de cela, si le confort d'été est
assuré par des stratégies de refroidissement passif, la limite
supérieure de température est fixée par un modèle
adaptatif plus une certaine hypothèse d'acceptabilité pour
différentes catégories de bâtiments.
Généralement, la mise en oeuvre du modèle adaptatif
indique que le confort thermique intérieur est atteint avec une plage de
températures plus large que ne le fait la mise en oeuvre du
modèle ISO 7730 [10].
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
20
Les deux modèles utilisent l'analyse statistique des
données d'enquête pour étayer leurs affirmations dans leurs
domaines d'application respectifs. Dans certaines situations, il s'avère
possible de maintenir les conditions intérieures d'un bâtiment
dans les limites de confort adaptatif EN 15251 entièrement par des
moyens naturels. Dans ces cas, il n'y a pas de consommation d'énergie
associée à l'obtention d'un confort d'été
intérieur.
La température optimale de confort opératoire
peut être calculée en connaissant la température moyenne
quotidienne de l'air extérieur au bulbe sec des jours
précédents
?????????????????? = ??, ???? × ?????? + ????, ??
(6) ??
???? = (??- ??) ??? ????-(??+??)) (7)
???=??(
Où, Trm est la moyenne mobile pondérée
exponentielle de la température extérieure quotidienne de l'air
au thermomètre sec, Te-(1+i) est la moyenne quotidienne de la
température extérieure sèche de l'air du jour
précédent (1 + i) et á est une constante comprise dans la
plage [0, 1], mais une valeur recommandée est de 0,8 afin de simplifier
les calculs. Les normes EN 15251 proposent une équation
simplifiée pour calculer la moyenne glissante pondérée
exponentielle de la température sèche extérieure
quotidienne de l'air :
????-?? + ??, ??????-?? + ??, ??????-?? +
??, ??????-?? + ??, ??????-?? + ??, ??????-?? + ??,
??????-??
?????? = (8)
??, ??
Les hypothèses d'acceptabilité sont
exprimées pour différentes catégories de bâtiments
d'occupants à l'intérieur d'un bâtiment et sont
exprimées sous forme de plages symétriques autour de la
température de confort optimale. Le tableau 3 indique la
température de confort optimale et les limites supérieure et
inférieure des catégories de confort.
Tableau 3 : Température optimale de confort et les
limites supérieure et inferieur des catégories de
confort.
Catégorie EN 15251
|
Description
|
Model de Fanger
PPD(%) PMV
|
Modèle adaptative DTop(K)
|
I
|
Niveau d'attente élevé et
recommandé pour les espaces occupés par des
personnes très sensibles et fragiles ayant des besoins particuliers
comme les handicapés, les malades, les très jeunes enfants et les
personnes âgées
|
6
|
-0,2PMV+0,2
|
#177;2
|
II
|
Niveau d'attente normal et devrait être utilisé
pour les
|
10
|
-0,5 PMV+0,5
|
#177;3
|
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
21
|
nouvelles constructions et les rénovations
|
|
|
|
III
|
Un niveau d'attente acceptable et modéré et
peut être utilise pour les bâtiments existants
|
15
|
-0,7PMV+0,7
|
#177;4
|
IV
|
Valeurs en dehors des critères des catégorie ne
devrait être acceptée que pendant une partie limitée de
l'année
|
?15
|
PMV<0,7 ou
PMV?0,7
|
|
Avec toutes ces équations et comme pour la norme ASHRAE
55, un graphique a été établi afin de visualiser et de
déterminer les températures de confort pour la norme EN15251 dans
un intervalle de température extérieure allant de 10°C
à 30°C pour la limite supérieure et de 15°C à
30°C pour les limites inferieures. Ceci avec une activité
sédentaire qui se traduit par un taux métabolique entre 1 met et
1.3 met, sans exigence vestimentaire stricte et précise afin de laisser
libre choix aux occupants de modifier et d'adapter leur habillement,
illustré dans la Figure 9 [10].
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone13.png)
Figure 11: Plage de Températures de confort
intérieur en fonction de la température extérieure
journalière glissante pondéré suivant les
différentes catégories établies par la norme EN15251
[10].
III-3-La Norme ISO7730
La norme ISO 7730 propose une évaluation de l'ambiance
thermique en se basant sur la méthode analytique de Fanger. Elle se
réfère à l'indice PMV/PPD impliquant l'influence de six
paramètres environnementaux et personnels à savoir la
température de l'air, la vitesse de
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
22
l'air, l'humidité relative, la température
moyenne radiante, l'habillement et l'activité métabolique.
L'objectif de cette norme est de prédire la sensation thermique des
personnes exposées. C'est à partir de 1984 que la méthode
analytique a été introduite dans la norme et indique la
température de référence qui doit être maintenue en
été ou en hiver dans le bâtiment [10] selon un niveau
d'activité < 1.2 met, un niveau d'habillement égal à
0.5 Clo pour la saison estivale et à 1 Clo pour des conditions d'hiver
et un taux d'humidité 40%<HR<60% tel que présenté
dans le tableau suivant :
Tableau 4 : Températures opératives
recommandées basées sur la norme ISO7730 [17].
Saison
|
Habillement (Clo)
|
Métabolisme (met)
|
Température opératoire optimale
|
Plage de température opératoire
|
Hiver
|
1,0
|
1,2
|
22
|
20-24
|
Été
|
0,5
|
1,2
|
24,5
|
23-26
|
La norme ISO 7730 prédit que pour être dans une
zone de confort acceptable le PMV doit être entre -0.5< PMV <+0.5,
soit un PPD de 10%, cependant la norme offre 3 catégories
différentes relatives à 3 niveaux d'exigences en termes de
confort (Tableau 3), la température optimale recommandée reste la
même pour les différentes classes mais la plage de
température acceptable varie suivant l'acceptation d'un pourcentage plus
ou moins élevé d'insatisfait [11].
Tableau 5: Estimation du pourcentage PPD et l'intervalle
PMV pour les 3 catégories suivant le confort général et
l'inconfort local [37]
Catégorie
|
Etat thermique du corps dans son ensemble
|
Inconfort thermique local
|
PPD(%)
|
PMV
|
Draught rate ( taux
de
brouillon)
[%]
|
Différence verticale de température [%]
|
Sol chaud ou froid
[%]
|
Température radiante asymétrique [%]
|
A
|
<6
|
-0,2PMV+0,2
|
<15
|
<3
|
<10
|
<5
|
B
|
<10
|
-0,5PMV+0,5
|
<20
|
<5
|
<10
|
<5
|
C
|
<15
|
-0,7PMV+0,7
|
<25
|
<10
|
<15
|
<10
|
Il est à noter que l'inconfort local est pris en compte
dans cette norme par des conditions additionnelles et que les prescriptions
recommandent d'utiliser la norme ISO7730 pour des bâtiments à
régime quasi stationnaire scellés déconnectés de
l'environnement extérieur et avec
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
23
un système de climatisation et de conditionnement d'air
actif car les zones de confort de la norme sont basées sur des
expériences en laboratoire et conviennent aux bâtiments
climatisés où le les conditions thermiques sont statiques
[35].
III-3-La Norme bioclimatique de Givoni
En 1963, Baruch Givoni a introduit le Bâtiment
Bioclimatique Chart (BBCC) développé par Milne et Givoni 1979
basé sur la température intérieure attendue plutôt
que les conditions extérieures. Givoni aborde la notion de confort
thermique principalement d'un point de vue du bien-être de la personne.
Il se base sur les différentes études effectuées sur le
bilan thermique et les échanges entre le corps et son environnement et
suggère afin de garantir une sensation de confort acceptable pour
l'occupant, un maintien de la température dans une bande étroite
indépendante des variations larges de l'environnement extérieur
[36].
Avec un diagramme, Givoni démontre que l'application
des stratégies passives dans un bâtiment peuvent diminuer
significativement l'impact du changement de l'environnement extérieur
tél que le changement de la température ou de l'humidité
et donc réduire au minimum l'effet d'inconfort que peut provoquer ces
fluctuations garantissant ainsi le confort de l'occupant [14]. En effet, il
découpe le diagramme en plusieurs zones. La principale étant
située au centre ou le confort est assuré sans intervenir sur le
bâtiment et les zones restantes traduisent des situations où il
est impératif selon Givoni d'élaborer des stratégies
passives comme la ventilation, la déshumidification ou encore l'inertie
afin de compenser le déséquilibre créé par le
changement d'ambiance et sauvegarder les conditions de confort.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone14.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
24
Figure 12: Zone de confort selon le diagramme bioclimatique
de Givoni.[14]
VI- ETUDE COMPARATIVE ET ANALYSE DES MODELES
DE CONFORT DANS LES NORMES
Les conditions de confort sont ainsi identifiées en
analysant les données obtenues. Malgré la maîtrise des
aspects physiques et physiologiques du confort thermique, les chambres
climatiques présentent certaines limitations en excluant les composantes
psychologiques des mécanismes de régulation qui régissent
le confort thermique. Les sujets doivent exécuter certaines tâches
précises en subissant les conditions d'ambiance, leurs comportements
restent limités aux consignes du protocole expérimental. La norme
internationale NF ISO 7730 qui précise les conditions de confort
thermiques dans les ambiances modérées, s'appuie sur des indices
(PMV et PPD) déterminés à partir des études en
chambres climatiques [12].
De Dear et Brager ont montré que dans les
bâtiments à ventilation naturelle, l'indice PMV surestime la
sensation de chaleur en été et la sous-estime en hiver [26]. Ce
modèle ne parvient donc pas à déterminer les situations de
confort dans ces conditions. Il reste cependant valide pour les bâtiments
climatisés. Moujalled a confirmé ces résultats au cours de
sa thèse en étudiant des bâtiments en France [50]. Candas,
explique qu'en règle générale, les individus
préfèrent avoir un peu plus chaud, ce qui veut dire que la
sensation de confort serait atteinte pour PMV = + 0,5 cela décalerait la
courbe et les zones de confort. De même, l'insatisfaction
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
25
ne varie pas symétriquement de part et d'autre du point
central. Il semblerait que certaines personnes évaluent mal le chaud ou
le froid tendrait à modifier également la courbe
précédente [51].
Les enquêtes in situ visent à explorer le confort
thermique auprès des sujets sur leurs lieux de vie ou de travail
habituels à travers les mesures physiques de l'ambiance et les
réponses perceptives et affectives des sujets. Les réponses
recueillies in situ tiennent compte de la complexité du confort
thermique en intégrant les différentes interactions qui
régissent la relation entre l'homme et son environnement. L'analyse des
données recueillies permet d'identifier les conditions qui ont
été jugées confortables, ou même de
développer des indices de confort thermiques empiriques tel que la
température équivalente développée par Bedford ou
l'indice d'été tropical de Sharma et Ali [49]. Mais la
validité des résultats obtenus reste limitée au contexte,
et aux conditions sous lesquelles les enquêtes ont été
menées.
Pour cela il est nécessaire de multiplier les
enquêtes sous différentes circonstances (climat, saison, type de
bâtiment). Depuis, de nombreuses études ont été
menées dans différentes régions et climats, et ont permis
d'adopter, une nouvelle approche sur le confort thermique, l'approche
adaptative [26].
Le confort adaptatif a été principalement
modélisé par deux études. L'une est américaine et
est réalisée par De Dear, Brager, et Cooper, dans le cadre du
projet RP-884 de l'ASHRAE. Elle est aujourd'hui intégrée dans la
norme américaine (ASHRAE standard 55) pour la définition du
confort [52]. L'autre est européenne dans le cadre du projet SCAT's
(Smart Control And Thermal Comfort) réalisée par McCartney et
Fergus nicol. Elle est aujourd'hui à la base de la réglementation
européenne EN 15251 [53]. Les deux réglementations font alors une
différence de confort entre les bâtiments naturellement
ventilés et ceux qui sont climatisés/chauffés [53]. Le
climat extérieur conditionne beaucoup le comportement des individus.
Ainsi en hiver, les individus sont plus vêtus et vont avoir tendance
à manger plus chaud... Le confort adaptatif relie donc la
température intérieure de confort à la température
extérieure qui peut être modulée avec celle des jours
précédents. BONTE, 2014, dans son état de l'art sur le
confort adaptatif, montre qu'il existe de nombreuses études qui tentent
de définir une température de confort sur la base de
l'équation suivante [24].
???? = ??× ????????+ ?? (9)
Tc : Température intérieure de confort optimal,
°C ? Text : Température extérieure, °C ?
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
26
á et â ? Constantes, respectivement
sans unité et °C
L'équation ci-dessus n'est pas utilisée dans un
contexte général, il est défini pour chaque pays en
fonction du type de climat et ses influences en vue de définir la
température de confort dans les bâtiments naturellement
ventilés. L'objectif étant de réduire les dépenses
énergétiques nécessaires au maintien d'une
température constante dans les bâtiments.
V-L 'EFFICACITE ENERGETIQUE DANS LA RECHERCHE DU
CONFORT
Pour mener à bien notre étude il est important
pour nous de s'attarder sur les conséquences de l'utilisation des
différents modèles de confort introduit dans les
différentes normes telles que la norme ISO7730, la norme
américaine ASHRAE 55, la norme européenne EN 15251 ou encore le
modèle de Givoni dans notre vie de tous les jours et en particulier dans
la consommation d'énergie et dans notre façon de concevoir les
bâtiments.
Dans la littérature scientifique, des ingénieurs
et scientifiques se sont penchés sur le confort thermique et l'ont
étudié sur ses différentes formes analytiques et
adaptatives. Ils se sont aussi intéressés à évaluer
leur efficacité sur la consommation d'énergie. C'est ainsi que
nous pouvons citer les travaux de Henze [37] effectués dans un
bâtiment de 5141m2. Le cout éventuel de l'utilisation
du modèle adaptatif (EN15251) et analytique (ISO7730) dans la gestion
des températures de consigne ainsi que l'impact sur la consommation
énergétique est étudié. Cette étude a mis en
avant l'effet positif de l'adoption du modèle adaptatif (EN15251) sur la
consommation d'énergie qui a diminué de façon
significative la charge de refroidissement du bâtiment de 14% à
17% et la consommation globale de 6 à 7% par rapport à
l'utilisation du modèle ISO7730 conformément à des
stratégies d'exploitation classique (stratégie de
pré-refroidissement et du night time setup).
Dans le même registre et pour les immeubles de bureaux,
il a été constaté selon l'étude de [38] qu'il
y'avait un gain d'énergie de l'ordre de 10% sur l'ensemble de
l'année pour un bâtiment naturellement conditionné
utilisant le modèle adaptatif en comparaison avec un immeuble de bureaux
muni d'un système HVAC.
Les thèses établies par [39] sur base de
résultats produits dans leur recherche intitulé «
Evaluation of adaptive thermal comfort models in moderate climates and their
impact on energy use in office builidings » convergent avec ceux vu
précédemment dans le travail de [38] et tendent à les
conforter et à les affirmer.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
27
Tableau 6: Consommation d'énergie annuelle pour le
chauffage et le refroidissement suivant les différents modèles de
confort [10].
Norme
|
Modèle
|
Consommation annuelle en KWh/m2
|
ISO 7730
|
Analytique
|
58
|
ASHRAE 55
|
Adaptative
|
46
|
EN 15251
|
Adaptative
|
35
|
Bioclimatique
|
Adaptative
|
24
|
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons étudié le confort
thermique et présenter les différentes méthodes d'analyse
du confort thermique. Deux grandes visions se complètent, se
côtoient et parfois s'affrontent. La première,
développée par Fanger se base sur des expérimentations en
laboratoire et considère que l'homme est passif face à son
environnement et que l'équilibre de ce dernier est basé sur le
bilan thermique prenant en compte six paramètres (4 environnementaux et
2 personnels). La deuxième développée grâce à
des études et constatations sur terrain qui au contraire défend
l'idée que le confort thermique est plus qu'un bilan et qu'un
équilibre de masse. Mais qu'il existe d'autres paramètres d'ordre
socioculturels, comportementales ou encore d'acclimatations qui aident et
influencent chaque personne à trouver son propre équilibre car
l'occupant est considéré comme actif et est dans la
capacité à interagir et à contrôler son
environnement immédiat. De ces approches découlent
différentes normes qui ont chacune leur évaluation du confort et
des températures intérieures acceptables. La norme ISO3370 qui se
réfère au modèle de Fanger, la norme américaine
ASHRAE55, européenne EN15251 et le modèle bioclimatique de Givoni
se référant quant à eux au modèle adaptatif.
C'est dans ce contexte scientifique que ce travail et
expérimentation a été mis en oeuvre. Dans la partie
suivante, grâce à la simulation thermique dynamique, il sera
présenté de manière concrète l'impact du
modèle l'adaptatif (ASHRAE 55 pour notre étude) dans la zone
tropicale.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone15.png)
MATERIELS ET METHODES
CHAPITRE 2 :
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
28
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone16.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
29
INTRODUCTION
Le chapitre précédant a permis de comprendre la
notion de confort thermique.
Ce chapitre expose tout d'abord le protocole
expérimental général puis une description du
bâtiment de référence utilisé pour ce travail, sa
modélisation sur le logiciel de simulation Energyplus ainsi que le
contexte sélectionné à travers les zones d'études
représentées par différentes villes test.
I- PRESENTATION DU MODELE
Le travail est basé sur une succession de plusieurs
phases et étapes afin d'aboutir à des résultats fiables et
des conclusions robustes, cela passe en premier lieu par la sélection
d'un cas d'étude à savoir un bâtiment sur lequel la
simulation va être exercée. Le choix de villes
représentatives du climat tropicale va être effectué au
nombre de 02 dans notre travail.
A partir de ces premières étapes, une seconde
phase va être entamée qui est celle de la modélisation sur
le logiciel Energyplus et qui consistera à y introduire
différentes données météorologiques pour les
différentes villes, les températures de référence
pour chaque modèle de confort ainsi que la matérialisation du
bâtiment sélectionné.
La production des résultats se fera en dernière
phase et cela en faisant varier les données climatiques
caractérisant les 02 villes choisies, le logiciel nous créera de
multiples données sur la consommation énergétique pour le
refroidissement et le chauffage ainsi que d'autres éléments qui
constitueront la base de notre réflexion et analyse.
Le schéma ci-après résume de
manière globale la structure et le déroulement du travail qui va
être réalise dans les parties suivantes du mémoire.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone17.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
30
Figure 13: Structure et déroulement de
l'étude.
I-1 Données géométriques du
bâtiment.
Pour représenter le climat tropical, le choix s'est
fait sur les deux principales villes du Cameroun : Yaoundé et Douala
compte tenu de leur taux d'urbanisation élevée, de
l'activité économique prépondérante.
Les bâtiments rencontrés quoique de constructions
classique se répartissent en deux groupes : les bâtiments anciens
avec des murs très épais (25 à 30 cm), des toitures en
amiante ciment avec faux-plafond et de grandes ouvertures ; et les
bâtiments relativement modernes avec des murs en parpaings avec enduit
ciment (15 à 20 cm), les toitures en dalle ou en bac aluminium avec
faux-plafond en contre-plaqué. Le choix a été porté
sur des bâtiments relativement modernes.
Le bâtiment de référence qui a
été choisi pour notre étude est un bâtiment
parallélépipédique de superficie de 48m2 soit
une longueur de 8m, une largeur de 6m et une hauteur de 2,70m. Le
bâtiment est doté de deux fenêtres de 3m de hauteur et 2 m
de largeur oriente l'une l'autre sur les deux murs cotés Est-Ouest du
bâtiment. La porte de 1,10m de largeur et 2,10m de hauteur sur le mur
côte Sud.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone18.png)
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone19.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
31
Figure 14: représentation du bâtiment
3D.
I-2 Modélisation du bâtiment
Afin de pouvoir évaluer l'impact du modèle de
confort sur la consommation énergétique de ce bâtiment,
L'encodage des différentes caractéristiques techniques du
bâtiment de référence s'est fait sur le logiciel de
simulation Energyplus. Les données techniques d'entrées ont
été définies conformément et en accord avec la
norme ASHRAE 90.1 2013 qui fixe suivant le type de bâtiment, son
affectation et le contexte dans lequel il s'inscrit, les critères
d'isolation, de ventilation, d'éclairage et toutes autres informations
caractérisant l'enveloppe du bâtiment et ses divers
équipements.
L'étape suivante permet de déterminer en
détail les différentes compositions de parois, le taux
d'occupation, les apports internes et tous les éléments qui
influenceront le comportement
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
32
thermique du bâtiment et qui peuvent créer
d'éventuelles erreurs dans nos calculs et fausser les résultats,
cela a pu être réalisé et si on prend l'exemple de
l'enveloppe du bâtiment qui est constituée des parois
extérieures, en jouant sur le choix et les épaisseurs des
matériaux utilisés afin d'atteindre la valeur du coefficient de
transmission thermique « U » et par conséquent le
critère de résistance thermique « R »
fixé par la norme ASHRAE 90.1 2013.
Tableau 7: Caractéristiques du modèle de
référence
Forme du plan Rectangulaire
Orientation Nord/Sud (0)
Dimension 8m*6m
Nombre de niveau 1
Hauteur 2,7m
Volume 129,6m3
La phase de traitement de données introduites dans le
logiciel Energyplus inclus : la simulation de notre modèle et l'analyse
thermique de ce dernier en ayant pour résultat la consommation
d'énergie mensuelle pour le chauffage et le refroidissement, les
températures opératives sur l'année et la variation du
taux d'humidité pour chaque modèle de confort et dans chaque zone
sélectionnée.
I-3 Propriétés et caractéristiques
du modèle
Le bâtiment de référence pour notre
étude est un assemblage de plusieurs matériaux associés
selon la construction.
Ce bâtiment a été choisie en tenant compte
du type de construction généralement rencontrés dans les
villes test. Ces constructions sont classiques avec des murs en parpaings
enduit ciment (15 à 20 cm), les toitures en dalles ou bac aluminium avec
faux plafond en contreplaqué. Dans les villes de Yaoundé et
Douala, les constructions sont généralement d'un à
plusieurs niveaux et répondant aux normes de constructions thermique
[48].
Les propriétés des matériaux
dépendantes de la conductivité thermique, la densité et la
capacité calorifique à pression constante données par les
figures ci-dessous :
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone20.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
33
Figure 15 :propriétés des matériaux de
construction du bâtiment de référence.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone21.png)
Figure 16 : propriétés du matériau
constituant les fenêtres.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone22.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
34
Figure 17 :propriétés du matériau
constituant la porte.
II- CHOIX DU CONTEXTE
Après la modélisation de notre bâtiment
sur le logiciel Energyplus et après avoir introduit toutes les
données caractéristiques du modèle et celle en relation
avec son utilisation, on se penche sur le choix des zones ou la simulation sera
effectuée.
II-1 Classification climatique de la zone tropicale
Dans l'optique de faire une identification précise des
villes représentatives du climat tropical, nous nous sommes basés
tout d'abord sur les classifications internationales qui sont reconnues et
utilisées dans les différentes études et dans les
différents domaines.
Parmi les classifications internationales fiables, celle de
Koppen et d'ASHRAE sont au jour d'aujourd'hui les plus utilisées et
admises par la communauté scientifique. Elles sont
considérées comme étant les plus précises et qui
traduisent au mieux la réalité, c'est ces deux classifications
qu'on a prises comme référence dans notre travail pour identifier
les villes à climat tropicale.
La classification de Koppen a été
inventée en 1900 par le botaniste Wladinir Peter Koppen inspiré
d'une part par la division du climat de Candolle en 5 zones et d'autre part par
la carte de la végétation mondiale élaborée par
Grisebach en 1866 [41] et est utilisée comme base pour identifier les
différents climats mondiaux, elle a été plusieurs fois
actualisée par ses successeurs en se basant sur l'observation
réelle des milliers de données de station
météorologiques à travers le globe et l'interpolation
entre station plutôt que la subjectivité. Cela se traduit par une
carte mondiale divisée en 30 climats différents constitués
de 03 régions
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone23.png)
tropicales, 09 à climat tempéré, 02
polaire, 04 considérés comme arides et 12 régions
classées comme froides comme le démontre la Figure 18.
Figure 18: Classification climatique de Koppen- Geiger
[42].
La classification se fait en fonction de la
pluviométrie et des températures mensuelles durant
l'année, les zones sont dénommées par une succession de
symboles et plus précisément de lettres (au nombre de trois),
chacune d'entre elles représente un élément en relation
avec la météorologie, la première définit le type
de climat, la seconde le régime pluviométrique et la
dernière est en relation avec les températures et
détermine plus particulièrement la variation de
température. Le Tableau 8 résume ces différentes lettres
et leur définition.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
35
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
36
Tableau 8 : Description des lettres définissant les
différents climats [41].
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone24.png)
Avec ces critères et sur base de cette classification
de Koppen mais aussi celle d'ASHRAE qui classifie elle aussi les climats en
zones et prend des lettres et des chiffres comme symbole pour les
définir, on a pu choisir nos 02 villes test qui représenteront
les régions ou notre bâtiment de référence sera
situé et pouvoir au final introduire les différentes
données météorologiques pour réaliser notre
simulation.
Notons que tous les fichiers climatiques utilisés pour
notre simulation thermique dans le logiciel Energyplus sont extraits du
logiciel de donnée météorologique TMY2 qui nous fournit
les températures, l'irradiation, les précipitations et d'autres
données météorologiques et climatiques qui sont
essentielles pour pouvoir réaliser notre simulation et mener à
bien notre travail.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
37
II-2 Sélection des villes de test
Comme mentionné précédemment, les villes
qui ont été choisies pour représenter le climat tropical
sont celles de Yaoundé et Douala et cela à cause de leurs
spécificités qui s'associent toutes à un climat
considéré comme tropical par les classifications à la fois
de Koppen et d'ASHRAE. Nous allons à présent les situer
géographiquement, les classifier plus précisément et
présenter leurs divers aspects en fonction des caractéristiques
météorologiques.
II-2-1 Yaoundé (Cameroun)
· YAOUNDE (centre) : -latitude :3,83 -longitude :11,51
-altitude :751
Classification : tropical savane climat
Compter : 1276
Koppen Geiger : Am/Aw
Exemple : Yaoundé, mbolgang, odza, nkolgon, nkolo
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone25.png)
Figure 19: situation géographique de la ville de
Yaoundé [43].
Un climat tropical est présent à
Yaoundé. La ville de Yaoundé est caractérisée par
de nombreux mois de pluies fortes, il n'y a qu'une courte saison sèche
et celle-ci est peut marquer, selon la classification de Koppen-Geiger, le
climat est de type Am. La température moyenne est de 23 degrés
Celsius. Chaque année, les précipitations sont en moyenne de 1727
mm.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone26.png)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
38
Figure 20: Diagramme ombrothermique Yaoundé
[44].
Janvier est le mois le plus sec, avec seulement 49mm de
précipitation. Une moyenne de 253mm fait du mois d'octobre le mois ayant
le plus haut taux de précipitations.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone27.png)
Figure 21: courbe température de Yaoundé
[44].
Une température de 24,5 degrés Celsius font du
mois de février le mois le plus chaud de l'année. 22
degrés Celsius font du mois d'aout le plus froid de l'année.
Entre le pus sec et le plus humide des mois, l'amplitude de
précipitation est de 204mm. 26,6 degrés Celsius de variation sont
affiches sur l'ensemble de l'année.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
39
II-2-2 Douala (Cameroun)
· DOUALA (littoral) : -latitude :4 -longitude :9,7
-altitude :13m -superficie :210km2
Classification : climat tropical mousson
Compter : 632
Koppen Geiger : Am
Exemple : douala, new-bell, deido, makepe, bonagong.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone28.png)
Figure 22: situation géographique de la ville de
douala [43].
Le climat dominant de douala connu pour être de type
tropical. Les précipitations en douala sont significatives, avec des
précipitations même pendant le mois le plus sec. D'après
Koppen et Geiger, le climat y est classe Af. En moyenne la
température à douala est de 25,7 degrés Celsius. La
moyenne des précipitations annuelles atteints 3174mm.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone29.png)
Figure 23: Diagramme ombrothermique douala [44].
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
40
82mm font du mois de janvier le mois le plus sec de
l'année. Le mois d'octobre, avec une variation moyenne de 377mm, affiche
les précipitations les plus importantes.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone30.png)
Figure 24: courbe température de douala [44].
26,9 degrés Celsius font du mois de février le
mois le plus chaud de l'année. Au mois d'aout, la température
moyenne est de 24,4 degrés Celsius. Aout est le mois le plus froid de
l'année. Entre le plus sec et le plus humide des mois, l'amplitude de
précipitations est de 295mm. Une variation de 2,5 degrés Celsius
est enregistré sur l'année.
III- LOGICIELS UTILISES ET CARACTERISTIQUE DE LA
MACHINE
Nous avons utilisé plusieurs logiciels pour les
différentes simulations et le tracé des courbes à savoir
:
? Energyplus V8-7 qui est un programme de
modélisation et simulation d'énergie
du bâtiment
? DWG Trueview 2014 (Autodesk) qui est une
visionneuse de fichier DWG, DWF
et DXF, des formats de fichiers spécifiques
générés par les logiciels de CAO.
? Excel 2016 qui nous a permis de traiter les
données numériques et de tracer les
courbes issus de la simulation.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone31.png)
Caractéristiques de la machine
Marque de l'ordinateur : LAPTOP HP ProBook 6470b Nom de
l'ordinateur : Horsepower HP
Système d'exploitation : Windows 10 Professionnel (10.0,
version 16299)
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
41
Type de système d'exploitation : système
d'exploitation 64 bits, processeur x64 Processeur : Intel(R) Core (TM) i5-3360M
CPU @ 2.80GHz (4CPUs), ~2.8GHz RAM : Mémoire installée 6,00 Go
IV- LES EQUATIONS CONDUISANT A LA SIMULATION
NUMERIQUE
Deux moyens de transfert de chaleur sont utilisés par
Energyplus pour le calcul de la température opérative
(température ressentie). Le transfert de chaleur par conduction et le
transfert de chaleur par rayonnement. Les équations utilisées par
le logiciel Energyplus Pour le calcul de la température opérative
peuvent s'écrire :
hrT??r + h??T??
T?? ?? = (10) hr +
h??
hc : coefficient de transfert thermique convectif
hc : coefficient de transfert thermique radiatif
linéaire
Top : Température opérative, °C.
Ta : Température de l'air, °C.
Tmr : Température moyenne radiante, °C. Cette
équation peut aussi s'écrire, T?? ?? = ??T?? + (??-
??)T??r
|
(11)
|
Avec
á : Coefficient dépendant de la vitesse de l'air
(á = 0.5 + 0.25*Va) Tableau 9 : valeurs du
facteur á
V (mètre/seconde)
|
0 - 0,2
|
0,2 - 0,6
|
0,6 - 1,0
|
Facteur á
|
0,5
|
0,6
|
0,7
|
Notons que si la vitesse de l'air est inférieure
à 0.2m/s, la température opérative (Top) peut
être exprimée comme suit :
(T?? + T??r)
T?? ?? = (12) ??
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
42
Conclusion
On n'a pu voir dans ce chapitre les méthodes de
modélisation et résolution ainsi que les matériels
utilisés pour l'étude. Dans le chapitre 3, il sera question de
présenter, analyser et interpréter les résultats
obtenus.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone32.png)
CHAPITRE 3 :
RESULTATS ET DISCUSSIONS
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
43
INTRODUCTION
Dans ce chapitre nous présentons les principaux
résultats obtenus et éventuelle réponses à nos
questions pour pouvoir répondre à notre problématique de
ressortir les résultats des différentes simulations effectuer sur
le logiciel Energyplus concernant les températures de confort
intérieur, la température de l'air, celle des murs obtenus. Nous
allons présenter et essayer de rassembler en catégories et en
extraire les schémas ou les graphiques les plus pertinent à
approfondir dans la partir analyse de notre travail.
I- DISTRIBUTION DE TEMPERATURES
Parmi les quantités d'éléments qui ont
été produits dans notre travail, les températures
intérieures obtenues avec l'application des seuils de modèle de
confort dans chaque ville sont les plus intéressantes à regarder
en premier car le confort intérieur passe principalement par les
températures opératives que peut fournir l'adoption de chaque
modèle à notre bâtiment, c'est ces températures qui
offrent essentiellement aux occupants. Soit une sensation de confort et de
bien-être ou au contraire vont être considérées comme
froide ou chaude et dans ce cas seront la cause d'un inconfort.
Les résultats obtenus sont sensiblement identiques dans
chaque ville.
Operative Temperature [C] - YAOUNDE Operative Temperature [C] -
DOUALA
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone33.png)
26
24
22
20
18
16
14
12
10
26
24
22
16
14
12
10
20
18
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
44
Figure 25 : Distribution de la température
opérative pour les villes de Yaoundé et Douala.
Air Relative Humidity [%] -YAOUNDE Air Relative Humidity [%] -
DOUALA
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone34.png)
58
47
46
53
48
43
38
45
44
43
42
41
40
39
38
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
45
Figure 26 : Distribution de l'humidité relative de
l'air pour les villes de Yaoundé et Douala.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone35.png)
Temperature moyenne radiante [C] -YAOUNDE
Temperature moyenne radiante IC] -DOUALA
25
25
24
24
23
23
22
22
21
21
20
20
19
19
Figure 27 : Distribution des températures moyenne
radiante de l'air pour les villes de Yaoundé et Douala.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone36.png)
Air Temperature [C] -YAOUNDE
26
25
24
23
22
21
20
19
AIR TEMPERATURE [C ] - D OUALA
26
25
24
23
22
21
20
19
Figure 28 : Distribution des températures de l'air
pour les villes e Yaoundé et Douala.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
46
II- EVALUATION DES RESULTATS OBTENUS AVEC LES
PREDICTIONS DE LA NORME ASHRAE 55.
II-1 Prédiction de la norme ASHRAE 55
Cette norme recommande pour l'été (saison
sèche) des températures ambiantes comprises entre 22,6 et 26
°C à l'intérieur de cette marge, elle prédit que le
pourcentage de personnes insatisfaites ne dépassera pas 20 %. En saison
pluvieuse, la normes ASHRAE 55 recommande une température
opérative comprise entre 20 et 24 °C. L'humidité relative ne
doit pas dépasser 70 % à 22,6 °C de température
ambiante, et 60 % à 26 °C [45].
Les résultats sont regroupés selon les
critères de confort. -Température
opérative.
Tableau 10 : température opérative de chaque
villes en fonction des critères de la norme ASHRAE 55.
|
Yaoundé
|
Douala
|
Critères de confort ASHRAE 55
|
Température opérative
|
Température opérative
|
Température opérative
|
Saison sèche (summer)
|
ToMin = 23,37°C ToMax = 24,80°C
|
ToMin =23,99°C ToMax =24,75°C
|
22,6°C < TO < 26 °C
|
Saison pluvieuse (winter)
|
ToMin = 21,33°C ToMax = 23,88°C
|
Tomin = 21,44°C ToMax =
24,23°C
|
20°C < TO < 24 °C
|
Les plages de températures opératives obtenus
pour la ville de Yaoundé sont en accord avec les recommandations de la
norme ASHRAE 55. A douala par contre la température opérative
maximale pendant la saison pluvieuse est de 24,23°C (mois de mars). Cette
température est supérieure à la limite recommandée
par la norme ASHRAE 55.
-Humidité relative de l'air
Selon la norme ASHRAE 55, L'humidité relative ne doit pas
dépasser 70 % à 22,6 °C de température ambiante, et
60 % à 26 °C
Les graphes de la figure 29 présentent pour chaque ville
le pourcentage d'humidité en fonction de la température
opérative de chaque mois. On peut constater que les résultats
sont accords avec les recommandations de la norme 55.
HR et To (YAOUNDE) HR
et To (DOUALA)
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone37.png)
26
25
24
23
22
21
20
19
Operative Temperature [C] Air Relative Humidity [%]
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone38.png)
56
26
25
54
52
24
50
23
48
22
46
21
44
20
42
19
Operative Temperature [C] Air Relative Humidity [%]
47
46
45
44
43
42
41
40
39
Figure 29 : Distribution de la température
opérative couplée à l'humidité relative de l'air.
-Ecart entre la température de l'air et la
température moyenne radiante
D'après les recommandations de l'ASHRAE 55, un
écart de 3°C entre la température de l'air et la
température moyenne radiante peut causer une situation d'inconfort.
Diff ( Ta-Tmr) -YAOUNDE
|
Diff ( Ta-Tmr) -DOUALA
|
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone39.png)
November
September
July
May
March
January
November
September
July
May
March
January
0,32 0,34 0,36 0,38 0,4 0,42
3°C
0,34 0,36 0,38 0,4 0,42 0,44 0,46
3°C
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
47
Figure 30 : Ecart entre la température de l'air
(Ta) et la température moyenne radiante(Tmr).
-Température des murs
La norme ASHRAE 55, prévoit des murs plus froid que
l'air.
YAOUNDE DOUALA
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
25 20 15 10 5 0
|
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
|
25 20 15 10 5 0
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone41.png)
SURFACE NORTH:Surface Inside Face Temperature [C] SURFACE
EAST:Surface Inside Face Temperature [C] SURFACE SOUTH:Surface Inside Face
Temperature [C] SURFACE WEST:Surface Inside Face Temperature [C] Air
Temperature [C]
SURFACE NORTH:Surface Inside Face Temperature [C] SURFACE
EAST:Surface Inside Face Temperature [C] SURFACE SOUTH:Surface Inside Face
Temperature [C] SURFACE WEST:Surface Inside Face Temperature [C] Air
Temperature [C]
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
48
Figure 31 :Différence de température entre la
température des murs et la température de l'air
III- ÉVALUATION DU CONFORT THERMIQUE AVEC DES
DONNEES MESUREES IN SITU
Kemadjou et al (2010) ont réalisés une
enquête in situ en zone tropicale dans les villes de Yaoundé et
Douala durant la période du 25 janvier au 03 mars 2010. Correspondant a
la saison sèche (période chaude) en climat tropicale. Cette
enquête a été faite avec un échantillon de 293
personnes dans des bâtiments relativement conformes à la
règlementation.
Les résultats obtenus sont sensiblement identiques dans
chaque ville. En utilisant l'équation de régression
linéaire développé en zone tropicale après
l'enquête, on obtient comme température opérative à
Yaoundé : 24,28°C, à Douala ; 24,36°C.
En appliquant les limites imposées par l'ASHRAE 55 pour
mener l'enquête, il semble que les températures de 23,28°C
à 27,21°C pour la ville de Yaoundé, 24°C à
28,13°C à Douala soient satisfaisante pour les habitants des deux
villes. Ce qui remet en question la prédiction de cette norme. Les
résultats de cette enquête permettent de proposer une plus grande
plage de température à imposer.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
49
Ce résultat pourrait s'expliquer par le
phénomène adaptatif des sujets enquêtés vivant en
zone chaude qui supportent les ambiances à températures plus
élevées que celles prédites par les normes
internationales. En outre, ces résultats doivent être
confirmés par une enquête dans les ambiances similaires avec un
nombre d'échantillon plus important.
III-1 Comparaison avec d'autres études
Comparativement aux autres études en climat tropical,
notamment celles de Mourtada et al. (1990) en Côte d'Ivoire, To = 24,5
°C et Bursh et al. To = 25 °C [46- 47]. On peut affirmer que la
température opérative de cette étude se classe en bonne
marge.
IV- CONSOMMATION ENERGETIQUE
Dans cette partie, les résultats
présentés sont ceux de la consommation d'énergie pour le
refroidissement et le chauffage dans chacune des villes en appliquant le
modèles de confort adaptatif (ASHRAE 55).
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone42.png)
12
Cooling energy (Yaounde)
10
8
6
4
2
0
12
Cooling energy (Douala)
10
8
6
4
2
0
KWh
KWH
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
MOIS
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
MOIS
|
Figure 32 : Consommation mensuelle d'énergie pour le
chauffage et le refroidissement.
Ici le post de consommation prépondérant pour
atteindre les critères de confort est celui du refroidissement. Cela est
tout à fait normal vu que l'étude est réalisée dans
des zones avec des températures chaudes la plupart du temps, cependant
des disparités se créent suivant les villes mais aussi suivant
les périodes de l'année. Pour ce type de climat la consommation
atteint son maximum dans les périodes les plus chaudes même s'il
est important de souligner que pour le cas de Douala la consommation pour le
refroidissement est plus importante que celle de Yaoundé ce qui est
compréhensible vu la distribution des températures
extérieures plus élevées.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
50
Au vu de l'analyse faite entre les températures de
confort obtenu à la figure 25 et celle de l'enquête in situ de
Kemadjou (2010), il est clair que le modèle ASHRAE 55 implique une
consommation énergétique au-dessus de celle que peut
prévoir les résultats de l'enquête in situ.
Conclusion
Dans cette partie du travail où il était
question pour nous de commenter et interpréter les différents
résultats obtenus après applications des recommandations de la
norme ASHRAE 55. Il en ressort que la norme ASHRAE 55 n'estime pas normalement
la plage de confort acceptable par les habitants de la zone tropicale.
![](Etude-de-limpact-des-modeles-de-confort-sur-la-consommation-energetique-des-btiments-en-zone43.png)
CONCLUSION GENERALE ET
PERSPECTIVES
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
51
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
52
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE
L'objectif de ce mémoire a consisté à
étudier l'impact des modèles de confort sur la consommation
énergétique des bâtiments en zone tropicale, en
étudiant l'influence des différents modèles de confort
dans le bâtiment (ambiances intérieurs) et comment intégrer
le concept bioclimatique afin d'adopter des solutions aux exigences du confort
thermique et réduire la consommation énergétique.
Afin d'atteindre cet objectif il a et nécessaire au
premier chapitre de faire une revue de littérature sur les
généralités sur le confort thermique, ce qui nous a permis
de mieux appréhender la notion de confort thermique, les principaux
facteurs influençant le confort thermique (la température de
l'air, la vitesse de l'air, l'humidité relative et la température
moyenne radiante). Dans ce chapitre, les différentes approches du
confort thermique ont été étudié : l'approche
analytique (statique) développée dans des chambres climatique et
l'approche adaptative qui comme une amélioration a l'approche analytique
prend en compte l'influence de l'occupant dans l'élaboration des
conditions de confort avec les paramètres propres à l'occupant
(le métabolisme et l'habillement). Après une étude
comparative (analyse critique) entre les différents modèles de
confort, il s'est avéré que le modèle adaptatif
régis par la norme ASHRAE 55 était celui le mieux adapter pour
mener l'étude en zone tropicale.
Dans la deuxième partie, la présentation des
données géométriques, propriétés et
caractéristique des matériaux constitutifs du bâtiment
sélectionné pour l'étude a été faite suivie
de l'encodages dans le logiciel de simulation thermique Energyplus des donnes
climatiques de chaque ville.
Les distributions des températures opératives,
humidité relative et autres résultats obtenus après
application des recommandations de la normes ASHRAE 55 ont permis d'observer de
manière concrète l'impact du modèle de confort sur la
consommation énergétique du bâtiment pour les villes de
Yaoundé et Douala. Ces résultats bien qu'en accord avec les
prévisions de la norme, sont remis en question par plusieurs
études réalisées en condition réelles (in situ) en
climat tropical. C'est le cas des travaux de kemadjou & al (2010) qui
montre que la norme n'estime pas normalement la plage de confort acceptable par
les habitants de la zone tropicale ce qui s'explique par l'adaptabilité
et le niveau d'exigence des habitants de la zone tropicale car il
s'avéré que ceux-ci peuvent résister à des
températures ambiantes allant jusqu'à 28°C soit 2°C de
plus que celle prévus par la norme. Cette différence implique un
coût
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
53
énergétique et des émissions de GES
considérable et pas nécessaire au maintien du confort thermique
dans l'habitat.
Nous avons constaté que les modèles de confort
thermique ont un impact significatif sur la consommation d'énergie dans
les bâtiments en zone tropicale. Certains modèles peuvent
sous-estimer ou surestimer la consommation d'énergie des bâtiments
dans ces régions, ce qui peut entrainer des erreurs de conceptions et
des coûts énergétiques plus élevés. Cependant
il existe des stratégies pour réduire la consommation
d'énergie des bâtiments en zone tropicale, telle que l'utilisation
de matériaux et de technologies de construction efficaces sur le plan
énergétique, l'optimisation de la conception des bâtiments
pour maximiser la ventilation naturelle, et la mise en place de système
de refroidissement climatique.
Pour l'avenir de la recherche sur ce sujet, tout d'abord, il
serait intéressant de :
- Réaménager les normes ergonomiques
internationales à des situations en climat tropicaux. - Etudier les
effets économiques et environnementaux à long terme de
l'utilisation de
modèles de confort plus efficaces sur les couts de
fonctionnement et les émissions de GES
des bâtiments.
- Étudier l'impact des changements climatiques sur le
confort thermique en zone tropicale.
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
54
BIBLIOGRAPHIE
[1] A.I.E: agence international de l'énergie, 2007
[2] Hensen Jan L.M. On the thermal interaction of building
structure and heating and ventilating system. Eindhoven, 7 June 1991
[3] Danish technical press, Thermal comfort: analysis and
applications in environmental engineering, by PO Fanger. 244 pp. Copenhagen,
Denmark, 1970
[4] Olensen & brager. A better way to predict comfort: The
new ASHRAE standard 55-2004
[5] American society, 1974, P55-74
[6] ASHRAE, field study of occupant comfort and office thermal
environments in a cold climate, 1997
[7] Parsons KC. Human thermal environments: the effect of hot,
moderate, and cold environments on human health, comfort and performance.
Taylor & Francis ; 2003.
[8] OA Olissan, Influence de la fenestration en vitre sur le
confort thermique des bâtiments naturellement
ventiles.
docinasa.insa-lyon.fr, 2007.
[9] Bigouret A, Caractérisation des différents
interindividuelles de jugement thermosensoriel à partir de mesures
biophysiques cutanées, 2012.
[10] Attia, S., Carlucci, S. (2015a). Impact of Different
Thermal Comfort Models on Zero Energy Residential Buildings in Hot Climates.
Energy and buildings, 102, 117-12.
[11] Peeters L, et al. Thermal comfort in residential buildings:
comfort values and scales for building energy simulation. Applied Energy
2009;86(5):772-80.
[12] Moujalled B, Cantin R, Guarracino G. Comparison of thermal
comfort algorithms in naturally ventilated office buildings. Energy and
Buildings 2008;40(12):2215-23
[13] J.C. Deval. Etude théorique et
expérimentale du confort thermique en climat tempéré et en
climat chaud, P 514, 1985.
[14] M. Mazari & al. Etude et évaluation des
bâtiments à caractère public : cas du département
d'architecture de tamda (Tizi-Ouzou).
Vrelex.ummto.dz, 2012
[15]
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
55
Meshacko & al. Assessing thermal comfort and energy
efficiency in tropical African offices using the adaptative approach, 2014.
[16] Jannot, Y. et Djiako, T. « Economie d'énergie
et confort thermique dans l'habitat en Zone tropicale » in revue
`'International journal of réfrigération», volume 17 n°
03. France. 1994
[17] Taleghani, M., Tenpierik, M., Kurvers, S., Van Den
Dobbelsteen, A. (2013). A review into thermal comfort in buildings. Renewable
and Sustainable Energy Reviews, 26, 201-215.
[18] MA Chergui & al, évaluation du confort thermique
du corps humain dans les ambiances chaudes et
froides.dspace.univ-medea.dz,2012
[19] F. Thellier. Modélisation du comportement thermique
de l'homme et de son habitat. Une approche de l'étude du confort.
Theses.hal.science. 1989. P65.
[20] H Boivin. La ventilation naturelle : développement
d'un outil d'évaluation du potentiel de la conception
architecturale.
Library-archives.canada.ca. 2007.
[21] Izard -L « Architecture d'été construire
pour le confort d'été » Edition Edisud ,1994.
[22] KE Charles & al. Qualité de l'air
intérieur et confort thermique dans les bureaux a aire
ouverte. Researchgate.net.
2003 p7.
[23] Humphreys, M.A. and Nicol, J.F., 2002 The validity of
ISO-PMV for predicting comfort votes in every-day thermal environments. Energy
and buildings 34(6) 667-684.
[24] <<institut bruxellois pour la gestion de
l'environnement >> 2007
[25] F Latli & al, Evaluation du confort thermique dans
les établissements
scolaires.
Dspace.univ-jijel.dz, 2017.
[26] De Dear, R. J., Brager, G.S. (2002). Thermal comfort in
naturally ventilated buildings: revisions to ASHRAE Standard 55. Energy and
buildings, 36, 549-561.
[27] Yang, L., Yan, H., Lam, J.C. (2014). Thermal comfort and
building energy consumption implications - A review. Applied Energy, 115,
164-175.
[28] DE Dear R, Brager G. Developing and adaptive model of
thermal comfort and preference. ASHRAE Transaction 1998;104(1):145-67.
[29]
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
56
B. Givoni, Comfort, climate analysis and building design
guidelines, EnergyBuild. 18 (1) (1992) 11-23.
[30] Fanger P. Thermal comfort: analysis and applications in
environmental engineering. Copenhagen Danish Technical Press; 1970.
[31] De Dear & al. convective and radiative heat transfer
coefficients for individual human body segments; 1997.
[32] Lucon O. et al. IPCC. Buildings. 2014, p.11.
[33] ASHRAE, ASHRAE Standard 55-2004. In: Thermal
environmental conditions for human occupancy. ASHRAE: Atlanta, GA; 2004.
[34] UNEP-SBCI, 2012
[35] Moujalled & al. Comparison of thermal comfort
algorithms in naturally ventilled office buildings; 2008.
[36] Givoni, B. (1978). L'homme l'architecture et le climat.
Paris: Le moniteur.
[37] Henze, G. P., Pfafferott, J., Herkel, S., Felsmann, C.
(2007). Impact of adaptive comfort criteria and heat waves on optimal building
thermal mass control. Energy and Buildings, 39, 221-235.
[38] Van Hoof, J., Hensen, J. L. M. (2007). Quantifying the
relevance of adaptive thermal comfort models in moderate thermal climate zones.
Building and Environment, 42, 156-170.
[39] Sourbron, M., Helsen, L. (2011). Evaluation of adaptive
thermal comfort models in moderate climates and their impact on energy use in
office buildings. Energy and buildings, 43, 423-432.
[40] Joo-Hwa Bay, Boon Lay Ong. Tropical sustainable
architecture.2006, p.22
[41] Peel, M. C., Finlayson, B. L., McMahon, T, A. (2007).
Updated world map of the Koppen-Geiger climate classification. Hydrology and
Earth System Sciences, 11, 1633-1644.
[42] research Gate consulté le (11/11/2022)
[43] google map consulté le (08/11/2022)
[44]
climate-date.org consulté
le (08/11/2022)
[45]
Mémoire rédigé par NZOKOU CHEDJOU Danick
57
SCHREIBER, L. Normes sur les conditions d'ambiances thermiques
acceptables pour le confort, 1985, 33 p.
[46] A. Mourtada, C. Cakpo et M.L. Kone, `Diagnostic
Thermique dans le Tertiaire en Côte d'Ivoire. Normalisation et Conditions
de Confort Optimales', LPBT, ENSTP. B.P. 1083, Yamoussoukro, Côte
d'Ivoire. `Designing for Every one'. Proceeding of Eleven Congress of the
International Ergonomics Association, Paris, 1991.
[47] F. Grivel, C. Dah et X. Berger, `Jugements
Portés par les Ivoiriens sur les Conditions climatiques
Rencontrées sur Place, Comparaison avec les Normes Ergonomiques
internationales en Vigueur', Colloque International l'Ergonomie,
Yamoussoukro, 1990.
[48] Réglementation Thermique 2000, France:
www.rt2000.net/
|