8.4. Branches du
réalisme
Il existe différentes formes de théories
réalistes. Il est possible, au-delà de la simple
différence entre auteurs réalistes, d'identifier plusieurs
courants majeurs du réalisme. Notamment :
Réalisme classique organisé autour de la
pensée de nombreux auteurs tels que Hans Morgenthau, Edward
Hallett Carr et Raymond Aron néoréalisme (ou
réalisme structurel) avec comme figure de référence
Kenneth Waltz
Synthèse néo (réaliste)-néo
(libérale) avec comme figure de référence Robert
Keohane
Réalisme néoclassique avec comme figure de
référence Gideon Rose.
8.5. Critiques du
réalisme
Le réalisme et le néoréalisme ont
été accusés par les auteurs critiques, féministes
et post-modernes, de propager une vision paranoïaque des relations
internationales, qui agirait comme une « prophétie
auto-réalisatrice » : la pratique des décideurs
étatiques étant guidée par les principes du
réalisme politique, la réalité viendrait se conformer
à la théorie réaliste, considérée comme la
vision la plus pessimiste des rapports interétatiques.
Les auteurs incriminés répondent en
général que leurs détracteurs sont des idéalistes
incapables de voir le monde tel qu'il est, et que l'expérience
historique leur donne raison (Carl Schmitt).
Les critiques portées au réalisme peuvent
être globales ou partielles:
Les critiques partielles s'attaquent à quelques
concepts du réalisme. La dissociation entre politique
étrangère et politique interne est considérée comme
artificielle. Elles reprochent aussi à l'« intérêt
national » d'être une notion floue puisqu'aucun État n'agira
contre son intérêt, et que l'intérêt national
diffère d'un dirigeant à l'autre. L'équilibre de la
puissance a été critiqué lui aussi puisqu'il existerait
d'autres modes de restructuration de la scène internationale ;
ainsi, une unité politique (ou un groupe d'unités) constitue un
exemple de structuration. De plus, l'histoire a montré que « les
périodes d'équilibre ne seraient que des temps
exceptionnels ».
Pour plusieurs, l'école réaliste est trop
centrée sur l'État. En effet, le fait de parfois nier l'existence
ou l'impact d'un groupe non-étatique dans les relations internationales
peut sembler réducteur.
La paix pour l'école réaliste étant
l'absence de guerre, on peut comprendre que d'aucuns critiquent le
réalisme de tout vouloir observer par un prisme belliqueux.
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