Epigraphe
« Ce qui échappe aux états, leur
extériorité, est plus vaste aujourd'hui que ce dont ils gardent
la, maitrise, leur minorité, d'où il y a une perte de la
substance spécifique de la souveraineté»
« Pour garder le contrôle de son propre territoire,
l'Etat se doit d'avoir la capacité de peser sur les
événements extérieurs dont certaines conséquences
peuvent avoir un impact sur son sol »
« Qui contrôle la partie orientale du continent (...)
règne sur la terre centrale, Qui règne sur la terre centrale
règne sur l'île mondiale, Qui règne sur l'île
mondiale règne sur le monde ».
Sir Halford J. MACKINDER
Dédicaces
A vous, notre père MakomboMugalu Jean pour les efforts
Fournis pour notre croissance physique, spirituelle et
intellectuelle, grâce à
Votre sens de responsabilité, nous sommes devenus ce que
nous sommes
Aujourd'hui par votre grand amour paternel ;
A vous, notre très chère mère
Angélique PyanaMakombo, pour avoir supporté les caprices de notre
enfance avec des sages conseils suite
Auxquels nous sommes devenus mature ;
A vous, mon beau-frère Hugues Bobwa, pour votre
contribution tant morale que matérielle à notre parcours
académique ;
A vous, nos grandes soeurs et grands frères Constance
Makombo, Octavie Makombo, Charmante Makombo, Helene Makombo, Régine
Makombo et etDestyMakombo, Gloire Makombo et Bertrand Makombo pour votre
soutien inestimable ;
A vous, mes chers amis Christian Tshitundu, Serge Bushake,
Lumière Musonda, Danny Kadima et Michael Issa, Johnson Hamuli, Patrick
Losondole, Francis Nkongolo, Elie Mugalu, Eloge Tshiamala ;
A vous tous, pour votre affection, les sacrifices consentis avec
amour et
Patience ;
A notre future épouse, A notre future famille ;
A vous tous qui nous êtes chers, oncles, tantes, cousins,
grands-mères et pères, amis... ;
A toutes les âmes éprises de la formation
intégrale des jeunes ;
Nous dédions ce travail.
REMERCILLEMENT
Nos premiers remerciements vont droit au Professeur Ordinaire
Wenu Becker, pour avoir accepté avec beaucoup de sobriété,
avec son auguste personne, de prendre la direction de ce présent
travail, dont le prestige jouit de sa célébrité
scientifique.
Nos hommages sont également adressés aux
professeurs, chefs de travaux et assistants de la Faculté des Sciences
Sociales, Administratives et Politiques et particulièrement du
Département des Relations Internationales, qui se sont donné
corps et âme à notre formation.
A mes Frères et Soeurs : .............pour la
fraternité et l'affection dont ils me font preuve.
Que soient vivement remerciés tous condisciples et
ainés scientifique pour tous les sacrifices consenties.
Puis, tacite, au fil de cet itinéraire, mes proches amis
Christian Tshitundu et Serge Bushake qui ne cessent de me soutenir et avec qui
nous avons passé des bons moments et des durs labeurs.
INTRODUCTION GENERALE
1. Présentation du sujet
Dans le cadre de notre travail, nous parlons de la
géopolitique de la Russie dans la région caspienne mais aussi de
l'évolution des intérêts. Nous allons tenter de retracer
l'historique de cette région et aussi l'historique de la Russie dans
cette région, les enjeux autour de cette région, les défis
et les perspectives, nous allons aussi analyser le rôle que la Russie
détient dans cette région au regard des autres acteurs qui
agissent dans cette région.
La région de l'Asie centrale dominée par la mer
caspienne apparait aujourd'hui comme un nouveau centre de gravité sur la
scène internationale. Bien que peu présente dans les
médias, la littérature faisant référence aux enjeux
internationaux dans la région de la caspienne s'est multipliée
depuis les 20 dernières années. 1(*)
La chute de l'URSS et la disparition du système
soviétique ont laissé la porte ouverte a une nouvelle donne
géopolitique dans ce que l'on appelle désormais les anciennes
républiques soviétiques d'Asie centrale c'est à dire le
Kazakhstan, l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan,
le Kirghizistan et le Tadjikistan. L'accès de ces pays à
l'indépendance à partir de 1991 et leur émancipation par
rapport à Moscou a fortement remodelé le paysage
géopolitique, énergétique, économique et
diplomatique de la région. L'étude géostratégique
de la caspienne apparait dans cette optique riche et intéressante dans
la mesure où elle renferme des dimensions récentes et en
constante évolution ce qui contribue grandement à structurer les
relations internationales de nos jours en Asie centrale mais également
à l'échelle du monde entier.2(*)
S'intéresser à la géostratégie
d'une région c'est faire l'étude approfondie des enjeux, des
conflits d'intérêts et des rivalités qui sont liés
à cette région. C'est prendre en considération toutes les
dimensions géopolitiques, humaines et naturelles qui font la
singularité d'une zone donnée pour tenter de comprendre la
situation à un moment donné. Etudier le thème de la
géostratégie de la caspienne nous invite donc à nous
pencher sur de nombreuses problématiques tant énergétiques
que diplomatique et pose la question de la situation actuelle. Ainsi cela nous
aidera à comprendre la géopolitique de la Russie dans la
région caspienne, c'est à dire les implications politiques de la
géographie, les relations internationales et l'histoire de cette
région de manière à dresser un
« tableau » global sur la situation actuelle de celle-ci
gardons à l'esprit que cette situation parce qu'elle est liée aux
acteurs étatiques et aux relations internationales, est en constante
évolution.
Dès la chute de l'URSS l'union des républiques
socialistes soviétiques. La Russie devient une fédération
en 1991.
De MIKHAIL GORBATCHEV jusqu'à
Boris Eltsine, la fédération de la
Russie connait des périodes marquées par des crises politiques,
des tensions populaires suite aux traces laissées par les soixante-dix
ans du régime communiste. Lorsque Vladimir poutine arrive au pouvoir il
lance une politique étrangère basée sur la
géopolitique, la reconquête de l'espace, il va se baser sur
l'ouvrage de NICOLAS danielevski (1822-1885)
« La Russie et l'Europe ». IL est communément admis
en Russie que l'école russe de la géopolitique est née
avec cet ouvrage.
Par ailleurs, le terme même de géopolitique comme
suit : « théorie réactionnaire qui se propose
d'expliquer des phénomènes sociétaux dont les guerres par
des raisons géographiques et dont la vocation serait de justifier et de
fonder l'appropriation et la soumission impérialiste des territoires et
des peuples étrangers.3(*)
(Ponomarev, 1956, P.118) mais en même temps, des
éléments de méthodologie géopolitique sous forme
cachée avaient cours en URSS tandis que la philosophie politique
marxiste (sous stricte contrôle des organes du partis) les
récusait, les études ethnographiques moins
idéologisées en faisaient usage. 4(*)
Ainsi la théorie d'ethnos compris comme organisme
biologique. Elaborée par Lev Goumiliov a
été un jalon important dans les sciences humaines
soviétiques et postsoviétiques. Goumiliov
soulignait le lien étroit entre la politique et la géographie
puisque, selon sa théorie, les communautés ethniques se forment
sous l'influence des paysages naturels. A l'époque soviétique, la
théorie de Goumiliov était
considérée comme non marxiste et subissait de ce fait des
critiques à cause de sa parenté avec la géopolitique
occidentale.
Après la chute de l'URSS, en revanche, la
théorie du l'ethnos était souvent perçue comme
apparentée aux théories raciales des nazis (sniel'man, 2006,
P.8-21) or ni Goumiliov lui-même ni ses disciples ne qualifiaient leurs
approches de géopolitique.
Après la fin des régimes communistes notamment
en Hongrie et en Allemagne avec la chute du mur de Berlin en 1989, L'URSS ne va
pas tarder à se disloquer en 1991 et donner ainsi naissance à la
Russie postsoviétique, la fédération de la Russie qui
à l'heure actuelle applique une géopolitique de puissance et de
reconquête en jetant son dévolu sur l'espace caspien.
L'espace caspien est une région stratégique
convoitée par le monde entier pour ses importantes richesses en
hydrocarbure. Situé sur les plaques des factures tectoniques,
climatiques, Culturelles et linguistiques entre Europe et Asie, elle avoisine
le Caucase du sud la Russie méridionale et l'Asie centrale. Notre
travail retrace l'évolution des intérêts
géopolitiques de la Russie dans la région caspienne dans ses
dimensions historiques, politiques, économiques, militaires et humaines.
5(*)
L'étude est pluridisciplinaire et fait appel à
l'histoire, à l'économie, au droit et à l'histoire des
idées, aux relations internationales, à la démographie.
L'étude se donne pour l'objectif principal l'analyse des enjeux et des
défis lancés par la région caspienne à la Russie
lors de la période postsoviétique.
C'est la période pendant laquelle la politique russe
dans l'espace caspien a subi des restructurations considérables. Or
cette politique s'est constituée sur plusieurs siècles et
possède des ramifications lointaines qu'il est indispensable
d'appréhender pour comprendre et analyser des nombreux problèmes
d'actualité. C'est la raison pour laquelle la première partie de
ce travail sera consacrée aux questions liées à
l'évolution des intérêts géopolitiques Russe aux
différentes époques mais principalement à la
période poste soviétique.
Nous allons examiner ses intérêts depuis le
premier contact avec la région caspienne des anciennes roux au
9ème siècle.
Cette aperçue historique met en évidence les
continuités et le sens de la politique Russe vis-à-vis de cette
région stratégique placée au coeur des poussées
impériales de plusieurs puissances et des flux migratoires qui ne se
sont pas apaisés jusqu'à présent.6(*)
2. Objet d'étude
Dans ce travail, nous poursuivons deux grands types
d'objectifs : un objectif global est un objectif spécifique.
2.1. Objectif global
L'objectif global que nous poursuivons dans notre travail
c'est de pouvoir montrer à la face du monde en général et
aux intellectuels congolais en particulier les stratégies que la Russie
utilise pour contrôler la région de la Caspienne. Nous voulons
montrer et démontrer les raisons qui poussent la Russie à jeter
son dévolu sur cette région.
2.3. Objectif spécifique
En ce qui concerne notre objectif spécifique, nous
voulons susciter la curiosité et attirer l'attention des intellectuels
et scientifiques congolais afin qu'ils comprennent les raisons qui font
à ce que la Russie cherche àcontrôler la région
Caspienne mais aussi toutes les stratégies que la Russie utilise pour
contrôler cette région et ainsi pouvoir imiter ces
mêmesstratégies afin de permettre aussi a la République
démocratique du Congo de jouer aussi un rôle important dans les
relations internationales.
3. Choix et intérêt
du sujet
Comme tout travail scientifique, notre étude poursuit
un certain nombre d'intérêt tant personnel que scientifique compte
tenu de la problématique qui sera définit dans la suite de notre
introduction.
3.1. Le choix
L'enseignement universitaire en République
démocratique du Congo s'organise en trois cycles et est
sanctionné par la rédaction des travaux scientifiques. A notre
niveau, nous sommes appelés à rédiger un mémoire
qui marque la fin de la licence.
C'est dans ce cadre qu'il nous a plu à la fin de ce
deuxième cycle d'étude universitaire de faire une étude
sur « la géoponique de la Russie dans la région
caspienne » en retraçant l'évolution des
intérêts, d'autant plus que nous avons personnellement vécu
en Russie pendant près de trois ans.
Suite aux observations faites en Russie et son positionnement
par rapport à la région caspienne qui correspond presque au
positionnement de la république démocratique du Congo dans la
région des grands lacs.
Nous avons opté pour cette étude en vue de
déceler aussi bien dans le cadre de la pratique dans le but d'accoucher
les connaissances acquises dans l'auditorium pendant notre cursus de cinq ans
à l'université.
3.2. Intérêt
Un double intérêt a milité pour le choix
d'un tel sujet d'étude :
- Il revêt une importance capitale en ce que
l'actualité sur les ambitions des états en général
et de la Russie post soviétique en particulier met au centre la question
de la politique internationale. C'est ainsi qu'il nous permettra de comprendre
les enjeux poursuivis par la Russie dans la région caspienne, de
comprendre les intérêts que la Russie poursuit dans cette
région et ainsi de pouvoir expliquer son comportement sur la
scène internationale.
- Il nous permettra également de relever et d'analyser
rationnellement les facteurs de puissance de la Russie dans ses relations avec
les autres acteurs de la région caspienne ainsi que ses insuffisances en
vue de dégager la place qu'elle occupe dans le concert des nations, dans
l'élaboration des politiques sous régional, régional et
même mondial.
Il conviendra à l'issue de cette étude, de
proposer, de manière analytique, des voies et moyens qui pourraient
permettre aux intellectuels et dirigeants congolais de comprendre les
stratégies utilisées par la Russie dans la région
caspienne et ainsi les adapter au niveau national pour la région des
grands lacs.
4. Etat de la question
Plusieurs personnes ont
écrit sur la géopolitique de la Russie mais nous n'avons pas
trouvé nombreux qui ont écrit sur la géopolitique de la
Russie dans la région caspienne.
L'ouvrage de JEAN-SYLVESTER MONGRANIER
« géopolitique de la Russie » essai. Paru en janvier
2018 explique les raisons qui poussent la Russie à se lancer dans la
conquête de l'espace.
Parce qu'elle s'étend de l'Est européen a
l'océan pacifique, la Russie est à la fois un arc de crise en
proie à l'islamisme, dont les contre coups se répercutent dans le
Caucase du sud voir même dans la région caspienne, en Asie
centrale et dans les républiques musulmanes de la Volga.
Au nord de l'océan arctique semble retrouver la valeur
géostratégique qui était la sienne pendant la guerre
froide. A cette immensité répondent les ambitions du pouvoir
Russe. Son projet ? Redonner à la Russie le statut de puissance
mondiale en opposition de l'occident.
Expliquer la géopolitique vue de Moscou, montrer son
enracinement dans l'histoire, éclairer les implications de ces
conceptions et leurs modalités pratiques en analysant l'évolution
des intérêts de la Russie dans la région caspienne.
L'auteur JEAN DE GLINIASTY dans son ouvrage
« géopolitique de la Russie » note que, étant
donné que la Russie n'est ni tout à fait en Europe ni tout
à fait en Asie, la Russie interroge : quelle est la
stratégie politique ? Comment utilise-t-elle la géopolitique
dans les régions environnantes notamment dans la région
caspienne.
Quel développement économique envisage-t-elle
face aux Etats unis et face à cette nouvelle grande puissance qu'est la
Chine ? JEAN de Gliniasty dégage des questions qui
traversent des questions contemporaines et ressurgissent au fil de
l'actualité.
L'auteur propose 40 fiches documentées pour cerner les
enjeux et les défis de la Russie dans la région caspienne.
Les auteurs cités ci-haut, fondent leurs études
sur des aspects purement politiques et économiques en affirmant que
seules les ressources humaines et géoéconomiques de la
région caspienne peuvent garantir l'essor de la Russie.
Ils postulent que l'enjeu du gouvernement russe est de
pouvoir garantir le bienêtre économique à sa population.
Les auteurs cités ci-haut ont retracé la vie de
la Russie en mettant en exergue diverses idéologies politiques qu'ont
construites le processus de la reconquête et la domination Russe des
régions environnantes notamment la région caspienne depuis la
prise du pouvoir par VLADIMIR POUTINE a la fin des
années 90 et début 2000 ans.
Par ailleurs, nous allons aussi examiner les aspects
stratégiques dans la région caspienne.
Les aspects tant politique et géostratégique,
sur le plan géographique et démographique que sur leur plan
économique et culturel tout ayant comme fondement les facteurs de
géopolitique Russe.7(*)
5. Problématique et
hypothèse du travail
5.1. Problématique
Les Etats extériorisent leur puissance par des
démonstrations de force (affrontement) ou puissance diplomatique.
Dans ce cas, c'est à l'issu d'un affrontement ou d'une
relation quelconque de puissance qu'un Etat donné soit qualifié
de faible ou de puissant par rapport à un autre.
A titre illustratif vers la fin des années 30, la
situation internationale était marquée par les ambitions de deux
grandes puissances de l'époque l'Allemagne et le japon, dont les
appétits expansionnistes en Europe et en Asie
déclenchèrent la seconde guerre mondiale, actuellement aussi, pas
mal d'Etats veulent se tracer une quelconque ligne de conduite en prouvant leur
existence par la recherche de la puissance sous toutes ses formes. Parmi ces
Etats nous retrouvons la fédération de Russie qui fait l'objet
d'étude de notre travail.
L'extériorisation de la puissance d'un Etat ou la
manifestation de cette puissance peut se traduire par des actes de forces (la
guerre) qu'on appelle « hard power » ou par une persuasion
diplomatique lors des négociations qu'on qualifie de « soft
power ». Chaque Etat fait ainsi face aux ambitions de puissances des
autres sur lui de cette confrontation ressortent les forces et les faiblesses
de chacun.8(*)
Cependant dans cette partie du travail nous allons
dégager deux questions en rapport avec notre sujet. Ces deux questions
conduiront cette étude. Mais avant de dégager les questions nous
allons d'abords définir la problématique selon quelques
scientifiques :
Le professeur ordinaire WENU BECKER note que
« c'est à travers la problématique que le chercheur
indiquera ce dont il sera question dans son étude et donnera la
quintessence de celle-ci 9(*)»
Selon MARCOUS BINDINGA « la
problématique est la partie de l'introduction générale qui
pose le problème traité dans le travail sous forme d'un
questionnement.
Selon TSHUNGU BAMESA, la problématique
a une double conception :
1. Comme concept désigne le ou l'ensemble des
problèmes qui suscitent une science, un sujet d'étude dans un
contexte idéologique donné ;
2. Comme procès flexionnel est l'art d'élaborer
et de poser clairement les problèmes et aussi de résoudre en
suivant leurs transformations dans la réflexion scientifique.
Selon MICHEL Beaud, la problématique
est « un ensemble construit autour d'une question principale, des
hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettent de
traiter le sujet choisi.10(*)
GUY ROCHER définit la
problématique comme une interrogation que se pose une discipline
donnée ou que se pose un chercheur autour d'un problème
donné en vue de la comprendre et de l'expliquer.
La problématique demeure une sorte d'angoisse qui
provoque chez le chercheur une curiosité, un désir de comprendre
d'expliquer ou d'interpréter les faits qui se présentent comme un
problème à résoudre.
Tout chercheur qui s'engage à mener une étude
scientifique sur un fait social quelconque doit avant tout formuler sa
préoccupation en une question.
Cependant dans le cadre de notre sujet d'étude qui
est : « la géopolitique de la Russie dans la
région caspienne : évolution des
intérêts »
Nous avons dégagé deux questions qui conduiront
notre étude.
Une question principale et une autre secondaire :
1. Quel est le rôle que porte la Russie dans la
région caspienne ?
2. Quels sont les enjeux et ses
intérêts ?
Telles sont les questions qui constituent la
problématique de notre travail.
5.1. Hypothèse de
travail
Plusieurs facteurs seraient à la base de la puissance
des Etats sur la scène internationale. Plusieurs auteurs les ont
évoqués en accordant les uns ou les autres beaucoup d'importance
sur tel ou tel autre facteur selon leur aspiration ou plutôt selon leur
formation scientifique.
Ces facteurs se regrouperaient en condition
géographiques et stratégiques, condition démographique,
force économique et financière en sous entendant les concurrences
ou conflits et les attentes en facteurs militaire et technologique, les
avancées socioculturelles et un puissant leadership entre une bonne
gouvernance, une politique de domination et de puissance.
En ce qui concerne le concept hypothèse, plusieurs
définitions ont été proposées autours du concept. A
ce titre nous citons quelques auteurs qui ont défini ce concept :
le professeur ordinaire Wenu Becker note que les
hypothèses sont des réponses provisoires qu'on donne aux
questions.
Le professeur ordinaire WENU BECKER note les
hypothèses sont des réponses provisoires qui seront à la
lumière de l'analyse, validées ou invalidées11(*).
Selon le professeurMULUMBATI NGASHA
« la grande interrogation que le chercheur se pose et à
laquelle s'engage de répondre par un certain nombre
d'investigation12(*) »
Selon le professeur MALEMBA NSAKILA, il
explique l'hypothèse de la manière suivante :
Pour que l'observation de la nature soit rentable , il
convient que le chercheur pose des questions adéquates. Ces questions
appellent une réponse supposée, c'est-à-dire provisoire
dont la recherche vérifie le bienfondé cette réponse est
bien l'hypothèse13(*).
Ainsi définir l'hypothèse, il importe maintenant
de donner des réponses provisoires aux questions posées dans la
problématique.
A l'heure actuelle compte tenue de la position qu'occupe la
Russie dans la région caspienne, avec toute sa puissance militaire et
avec son arme de dissuasion qui est l'arme nucléaire, ajouter l'ambition
de grandeur et de puissance qu'incarne le président Vladimir
poutine et son gouvernement.
Nous répondons provisoirement à la
première question qui a été posé en disant que sur
base des éléments que nous venons de citer, nous pensons que la
Russie ne peut porter qu'un rôle de premier plan, un rôle de
dominateur, un rôle de régulateur, un rôle de gendarme dans
la région caspienne.
En ce qui concerne la deuxième question que nous avons
posé dans la problématique nous pensons que par rapport à
la petite aperçue que nous avons donné sur la région
caspienne au niveau de l'introduction générale les enjeux que
poursuit la Russie dans la région caspienne sont entre autre le
contrôle et la domination sans partage dans le but d'exploiter les
multiples richesses naturelles que regorge l'espace caspien et aussi parce que
en contrôlant et en dominant cette région la Russie s'offre une
place de prestige dans sa course à distance avec les Etats unis et
même la Chine.
6. Méthodes et technique
de recherche
6.1. Méthodes
La méthode est définie comme l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à étudier les vérités qu'elles poursuivent, les
démontrer et les vérifier.
Comme l'explique le professeur MALEMBA que
méthode renvoie en fin à une tentative d'explication.
C'est-à-dire que la méthode consiste en un schéma
explicatif de l'objet.
JEAN LOUIS DE BAYLE définit la
méthode comme « la marche rationnelle de l'esprit pour arriver
à la connaissance ou la démonstration de la vérité.
En se réfèrent à cette définition, on
considèrera la méthode d'une recherche comme l'ensemble des
opérations intellectuelles permettant d'analyser, de comprendre et
d'expliquer la réalité étudiée. Par-là, la
méthode désigne donc une démarche logique.
En ce qui concerne notre travail nous avons opté pour
la méthode systémique, c'est celle qui nous parait
efficace.14(*)
La méthode systémique est axée sur un
ensemble des organes cohérents s'influençant les uns sur les
autres. Dépendant les uns les autres, et agissant les uns sur les
autres. C'est ainsi que GUY ROCHER affirme que :
« toute recherche théorique ou empirique, part du postulat
à la réalité sociale,15(*)(Économique) présente les
caractère d'un système, interprète et explique les
théorèmes socioéconomiques par des liens
d'interdépendance qui les relient entre eux et qui forment une
totalité »
Le choix de cette méthode nous permettra d'expliquer
les différents éléments qui interviennent dans la
géopolitique de la Russie, elle nous permettra de comprendre tous les
acteurs de la région caspienne. Parce que le rôle que joue la
Russie, elle le joue en se référant sur les autres acteurs de la
région. L'apport de chacun des Etats de cette région permet
à la Russie de jouer un rôle au premier plan dans la région
caspienne.
6.2. Technique
Au sens pédagogique, la technique désigne un
outil, un support matériel, un artifice auquel les chercheurs font
recours pour déployer une méthode de façon à la
rendre plus efficace dans sa recherche, dans son sujet d'étude.
Les techniques de recherches sont les moyens par lesquels le
chercheur passe pour récolter les donner indispensables à
l'élaboration de son travail scientifique.
PINTO et MADELEINE GRAWITZ
notent que les techniques ne doivent pas être confondues avec la
méthode car elles ne sont que des outils mis à la disposition de
la recherche et organisées par la méthode dans ce but. Elles sont
limitées en nombre et sont communes à la plupart des sciences.
Les techniques ne sont au fond que des moyens utilisés
pour collecter les données.
Il existe plusieurs techniques pour recueillir les
données dont on a besoin pour mener une étude. 16(*)
Pour réaliser notre étude, la collecte des
données sera effectuée par la méthode suivante :
L'observation ou la technique documentaire qui nous permettra
d'élaborer la conceptualisation et la théorisation de notre
travail.17(*)
7. Délimitation dans le
temps et dans l'espace
7.1. Délimitation dans le
temps
Notre travail sera beaucoup plus baser dans la Russie
postsoviétique c'est à dire entre 1991 jusqu'à nos
jours.
L'année 1991 c'est l'année qui marque la fin de
l'union soviétique et donc la naissance de la fédération
de Russie tel qu'on la connait aujourd'hui. Entre 1991 et 2021, la Russie n'a
connu que trois chefs d'Etat, il s'agit de BORIS ELTSINE,
VLADIMIRPOUTINE et DIMITRI MEDVEDEV. Et parmi ces trois chefs d'Etat
il y'a un qui se démarque, nous parlons de Vladimir
poutine qui est aujourd'hui considéré comme l'un des
hommes les plus puissants du monde par plusieurs observateurs et magazines.
7.2. Délimitation dans
l'espace
Nous allons focaliser notre travail autour de la région
caspienne qui est une région caractérisée par la mer
caspienne. La région compte cinq pays, de la Russie à l'Iran en
passant par l'Azerbaïdjan et la Kazakhstan pour ainsi atterrir en
Turkménistan.
8. Théorie du travail
Pour le dictionnaire LITTRE, la théorie est un
« rapport établi entre un fait général ou le
moindre nombre des faits généraux possibles et tous les faits
particuliers qui en dépendent ».
Une véritable théorie scientifique est le
produit d'une systématisation méthodologie d'un ou de plusieurs
phénomènes. Elle doit être clairement exprimée et
susceptible de vérification. C'est en cela qu'elle diffère de
dogmes, des opinions politiques et religieuses.
Les approches réalistes, libérale et
constructiviste sont les paradigmes (c'est-à-dire les modèles)
dominants des relations internationales. À partir du critère de
l'anarchie et à travers des propositions qui se veulent universelles,
ils visent à identifier des régularités et à les
comprendre.
Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour la
théorie « REALISTE ». L'approche réaliste
consiste à étudier la réalité telle qu'elle est.
Aussi est-elle souvent décrite comme une théorie explicative, ne
cherchant pas à influencer les cours des événements, mais
à en analyser les causes. Inspirée de la lecture de la guerre du
Péloponnèse par Thucydide, elle est
également par des philosophes comme Hobbes, qui
décrit l'état de nature comme une guerre de chacun contre chacun.
La théorie réaliste calque cette vision d'une nature
égoïste de l'homme sur les États en situation d'anarchie. La
guerre est inévitable car la distribution et l'utilisation de la
puissance sont le facteur principal des relations interétatiques. Ce
courant devient le dominant pendant la Guerre froide, apparaissant comme le
plus pertinent pour expliquer le rapport de force entre les deux
Grands18(*).
Hans Morgenthau établit alors six
principes du réalisme, parmi lesquels on retrouve la définition
de l'intérêt national en termes de puissance. Il a pourtant
été critiqué pour avoir sous-estimé le rôle
d'autres facteurs comme l'économie, ou d'autres acteurs de
l'État, critiques auxquelles le néo-réalisme a
tenté d'apporter des réponses.
Le réalisme est un courant de pensée des
relations internationales. Pour l'école réaliste, les
États recherchent avant tout à garantir leur
sécurité et à étendre leur puissance en raison de
la compétition qui existe entre eux. Historiquement, le réalisme
est la théorie dominante au sein des relations internationales.
Le réalisme se définit principalement comme
opposition à ce qu'il nomme l'espoir ou l'illusion idéaliste d'un
système international fondé sur la négation de la force et
la valeur absolue accordée à une idée ou à une loi
(c'est-à-dire le droit international) idéalisme
idéologique ou légal. Le réalisme rejette
l'idéalisme pour deux sortes de raisons : parce qu'il lui reproche
de ne pas correspondre à la réalité mais aussi parce que
l'idéalisme, lorsqu'il défend des principes totaux, peut mener au
fanatisme et donc à la guerre la plus violente.
Le réalisme ne se confond cependant pas avec la
position qu'on pourrait qualifier de cynique consistant à
interpréter les grands principes comme masquant uniquement la
volonté de puissance : les théoriciens réalistes
estiment que le souci de justice doit contrebalancer celui de prudence.
Comme praxéologie, le réalisme déduit de
son opposition à un idéalisme excessif la recommandation de faire
preuve de prudence dans la conduite des affaires étrangères, ce
qui signifie qu'il faut se fixer des objectifs limités et concrets au
lieu du triomphe de grands principes absolus justifiant des conflits sans
bornes. Cette préconisation existe également chez des auteurs
idéalistes et n'est donc pas propre au réalisme.
L'insistance mise sur la notion de puissance contre celle de
loi conduit, comme le constate Raymond Aron, à
définir toute politique comme puissance (même la politique
intérieure où les conflits sont pourtant tranchés par la
loi et d'autres règles), plutôt que définir l'ordre
international comme celui qui n'a pas d'arbitre ; il est dit anomique.
Lorsque le réalisme affirme rigoureusement que l'État poursuit et
doit poursuivre son intérêt national, il devient lui-même
idéologique, et le vrai réalisme consisterait plutôt
à reconnaître l'importance de l'idéologie et des passions
dans la conduite des nations.
8.1. Précurseurs 19(*)
Plusieurs auteurs sont considérés comme des
références du réalisme politique :
Thucydide, avec sa description de la Guerre
du Péloponnèse, a proposé la première analyse qui
soit parvenue jusqu'à nous où un conflit est décrit de
façon neutre.
Thomas Hobbes pour sa vision de l'état
de nature, qui est utilisé pour décrire les relations
interétatiques, à savoir l'anarchie en l'absence de
Léviathan.
Machiavel, pour avoir séparé la
politique de la morale et de la religion (Le Prince, Discours sur la
première décade de Tite-Live).
L'école réaliste apparaît avec
Reinhold Niebuhr, théologien américain. D'une
anthropologie pessimiste d'un homme corrompu par le péché, il
fait découler l'immoralité nécessaire de l'État.
Les désirs idéalistes de paix éternelle
méconnaissent la nature humaine, violente et égoïste, et
sont donc vains. Pire encore, ils sont dangereux ; au nom des grandes
idées, les limites traditionnelles de la guerre peuvent
disparaître au profit de la guerre totale. Les réalistes
soutiennent donc que la seule conduite morale d'un État consisterait en
fin de compte à ne rechercher que sa puissance nationale20(*).
8.2. Fondateurs
Les principaux penseurs du réalisme sont :
Hans Morgenthau ;
Edward Hallett Carr ;
Arnold Wolfers, professeur de relations
internationales à l'université Yale ;
Raymond Aron (avec de nombreuses
références à Clausewitz) est couramment
classé parmi les auteurs réalistes, cependant ses écrits
sont bien plus nuancés que ceux des auteurs américains de son
époque. Il développe sa propre théorie du soldat et du
diplomate. Il fait cependant partie du courant réalisme
culturel ;
Kenneth Waltz, avec son ouvrage Theory of
International Politics, est l'un des pionniers du
néoréalisme ;
8.3. Idées fondamentales
du réalisme
Les postulats fondateurs sont les suivants :
L'État est l'unité d'analyse à
privilégier en Relations internationales, considéré comme
unitaire (les processus de décision internes, le régime politique
ne sont pas pris en compte pour analyser son action internationale) et
rationnel (il agit selon une logique coût-avantage et cherche à
maximiser son intérêt).
Le système international est par définition
anarchique et dans un état naturel de guerre : en l'absence de
gouvernement supérieur aux États, ceux-ci sont autonomes et
indépendants, ils entrent en conflit21(*).
Le principal objectif poursuivi par un État est la
puissance. Les auteurs néoréalistes amèneront la recherche
de la survie, et donc sa propre sécurité.
Un État possède la souveraineté qui lui
donne le monopole de l'usage légitime de la force sur son territoire.
Les réalistes considèrent que :
Les organisations internationales et les acteurs
transnationaux ont une influence faible, voire nulle, sur les relations
internationales parce qu'ils ne sont pas souverains.
L'environnement anarchique implique que les États ne
peuvent pas se faire confiance les uns les autres.22(*)
Le manque de confiance entre les États implique qu'ils
doivent augmenter leur propre puissance pour assurer leur défense et
leur propre survie face à d'autres États potentiellement hostiles
et plus puissants.
Il n'existe pas de puissance purement défensive.
La puissance est une notion relative.
L'augmentation par un État de sa puissance force les
autres États à augmenter la leur pour maintenir leur puissance
relative. C'est ici qu'apparaît le dilemme de
sécurité : un État qui augmente sa propre
sécurité diminue mécaniquement celle des autres.
Le résultat de cette logique est une course à
l'armement infinie.
Certains États, les Grandes Puissances, ont atteint une
telle puissance qu'ils rendent l'influence des autres États quasiment
nulle. Les Réalistes et Néo-Réalistes ont tendance
à s'intéresser exclusivement aux relations entre les Grandes
Puissances. Le nombre de Grandes Puissances dans le monde est la
polarité du système. Par exemple, un système unipolaire
à une seule Grande Puissance.
La stabilité d'un système est définie par
la paix entre les grandes puissances23(*).
La théorie de la stabilité
hégémonique implique que quand une Grande Puissance devient assez
puissante pour pouvoir triompher face à la plupart des États du
système (« hégémon »), le système est
extrêmement stable. En effet, dans un tel système, la puissance
même de l'hégémon implique qu'il aura un
intérêt dans tout conflit et par définition,
l'hégémon triomphe toujours quand il défend ses
intérêts. Les États étant rationnels et ayant une
information parfaite, ils ne s'opposeront jamais aux intérêts de
l'hégémon sachant d'avance qu'ils perdraient le conflit24(*).
Les réalistes ont une perspective hobbesienne de la
nature humaine qu'ils perçoivent comme égoïste et
belliqueuse qui contraste avec l'approche libérale qui perçoit
l'humanité comme plus coopérative. Les réalistes croient
que les États sont agressifs (de façon offensive ou
défensive) et que l'expansion territoriale ne peut être contenue
que par la menace de la force. Cette approche agressive conduit à un
dilemme sur la sécurité où l'accroissement de la puissance
d'un État est perçu comme pouvant apporter un surcroît
d'instabilité pendant que les autres États cherchent à
renforcer la leur. Cependant la sécurité est un jeu à
somme nulle où seul des « gains relatifs » sont possibles.
8.4. Branches du
réalisme
Il existe différentes formes de théories
réalistes. Il est possible, au-delà de la simple
différence entre auteurs réalistes, d'identifier plusieurs
courants majeurs du réalisme. Notamment :
Réalisme classique organisé autour de la
pensée de nombreux auteurs tels que Hans Morgenthau, Edward
Hallett Carr et Raymond Aron néoréalisme (ou
réalisme structurel) avec comme figure de référence
Kenneth Waltz
Synthèse néo (réaliste)-néo
(libérale) avec comme figure de référence Robert
Keohane
Réalisme néoclassique avec comme figure de
référence Gideon Rose.
8.5. Critiques du
réalisme
Le réalisme et le néoréalisme ont
été accusés par les auteurs critiques, féministes
et post-modernes, de propager une vision paranoïaque des relations
internationales, qui agirait comme une « prophétie
auto-réalisatrice » : la pratique des décideurs
étatiques étant guidée par les principes du
réalisme politique, la réalité viendrait se conformer
à la théorie réaliste, considérée comme la
vision la plus pessimiste des rapports interétatiques.
Les auteurs incriminés répondent en
général que leurs détracteurs sont des idéalistes
incapables de voir le monde tel qu'il est, et que l'expérience
historique leur donne raison (Carl Schmitt).
Les critiques portées au réalisme peuvent
être globales ou partielles:
Les critiques partielles s'attaquent à quelques
concepts du réalisme. La dissociation entre politique
étrangère et politique interne est considérée comme
artificielle. Elles reprochent aussi à l'« intérêt
national » d'être une notion floue puisqu'aucun État n'agira
contre son intérêt, et que l'intérêt national
diffère d'un dirigeant à l'autre. L'équilibre de la
puissance a été critiqué lui aussi puisqu'il existerait
d'autres modes de restructuration de la scène internationale ;
ainsi, une unité politique (ou un groupe d'unités) constitue un
exemple de structuration. De plus, l'histoire a montré que « les
périodes d'équilibre ne seraient que des temps
exceptionnels ».
Pour plusieurs, l'école réaliste est trop
centrée sur l'État. En effet, le fait de parfois nier l'existence
ou l'impact d'un groupe non-étatique dans les relations internationales
peut sembler réducteur.
La paix pour l'école réaliste étant
l'absence de guerre, on peut comprendre que d'aucuns critiquent le
réalisme de tout vouloir observer par un prisme belliqueux.
9. Subdivision du travail
Hormis l'introduction générale et la conclusion
générale la charpente de notre travail se divise en trois
chapitres que voici :
Le premier chapitre va examiner les
généralités sur les concepts des bases dans ce chapitre
nous allons essayer de définir les concepts opératoires afin de
fixer nos lecteurs sur les options fondamentales que renferme notre sujet dans
le but d'être sur une même longueur d'onde.
Nous allons évoquer les considérations
générales les concepts opératoires (les
définitions) et nous allons présenter la Russie.
Le deuxième chapitre va analyser les notions sur les
données historiques de la caspienne, les données
géographiques entre outre la localisation, les pays membres, les
richesses les enjeux et les intérêts autour de cette
région.
Le troisième va nous servir à répondre de
manière explicative suite aux données et informations qui seront
évoquées et analyser dans les chapitres précédents
et aux questions qui ont été posé au niveau de la
problématique.
CHAP1.CONSIDERATIONS
GENERALES
Ce premier chapitre porte sur les considérations
générales incluant d'une part les concepts opératoires
comme première section et d'une autre la présentation de la
Russie comme deuxième section.
SECTION 1: LES
CONCEPTS OPERATOIRES
Dans cette première section nous allons définir
tour à tour les concepts inclus dans notre sujet d'étude selon
les différentes approches. Cette première section va compter deux
paragraphes dont chacun contiendra des sous points. Par rapport à notre
sujet d'étude nous allons définir le concept
« géopolitique » selon les différentes
disciplines qui accompagne notre discipline des relatons internationales.
§1. Définition du
concept Géopolitique
La géopolitique dans la discipline des relations
internationales
La géopolitique (du grec ancien geos
« terre » et politikos « politique »
est l'étude des effets de la géographie humaine et
matérielle sur la politique internationale et les relations
internationales.
C'est une méthode d'étude de la politique
étrangère pour comprendre, expliquer et prédire le
comportement politique international à travers les variables
géographiques. Il s'agit notamment des études régionales
du climat de la topographie de la démographie et des ressources
naturelles.
Plusieurs définitions ont été
données :
Selon ANDRE-LOUIS SANGIN « la
géopolitique étude les relations entre les facteurs
géographiques et les entités politiques »
historiquement le terme géopolitique désigne les rapports de
pouvoir entre les Etats mais le terme s'applique plus
généralement à l'étude des rapports de pouvoir dans
l'espace quelle au 'en soit l'échelle y compris donc à une
échelle locale.
Le terme apparait pour la première fois chez
GOTTFRIED WILHELMLEIBNIZ dans un manuscrit inédit de
1679.Mais son usage ne se repend qu'en 1889 ; sous la plume du professeur
de science politique et de géographie suédois RUDOLF
KJELLEN en dans un article de presse qui évoque les
frontière suédoises puis dans son ouvrage stormakterna ( les
grandes puissance) ou il a écrit « la géopolitique
est la science de l'Etat comme organisme géographique ou comme
entité dans l'Espace :c'est adire l'Etat comme pays.
Territoire domaine ou plus caractéristique comme
règne comme science politique elle observe fermement l'unité
étatique et veut contribuer à la compréhension de la
nature de l'Etat » c'est en Allemagne que la nation de
géopolitique se construit, sous l'impulsion fondatrice de
FRIEDRICH RATZEL puis se développe dans ce pays lais
aussi en grande Bretagne et aux Etats unis cependant du fait qu'elle a pu
servir à légitimer la puissance et l'expansionnisme allemand
ainsi que l'idéologie nazie cette nation fortement connotée dans
le contexte de l'immédiat après-guerre est temporairement
proscrite notamment en France. Pourtant la nécessité pour les
décideurs politique et les citoyens de mieux comprendre les enjeux
à contribuer depuis les années 1980 au renouveau de cette
discipline.
À ce titre c'est au cours de la guerre du Vietnam puis
du conflit qui oppose les KMERS rouges aux nord-vietnamien que
la géopolitique retrouve sa pleine légitimité.
Selon ALEXANDRE DEFAY professeur au centre
de géostratégie de l'école normale supérieure
« la géopolitique a pour objet l'étude des interactions
entre l'espace géographique et les rivalités de pouvoir qui en
découlent. elle est le terrain de manoeuvre de la puissance locale
régionale ou mondiale » l'approche géopolitique ne
tente pas seulement de 25(*)décrire et d'analyser des enjeux et conflits
« objectif » elle traite « de conflit relatifs
a de territoire qui pour ceux qui les habitent qui les convoitent ou encore qui
les décrivent sont imaginées » autrement dit on peut
aller jusqu'affirmer comme le fait THIERRY DEMONTRIAL que la
géopolitique est la partie de la géographie politique qui
s'occupe des idéologies relatives aux territoire.
Selon YVES LACOSTE la géopolitique
« est l'étude des interactions entre le politique et le
territoire les rivalités ourlés tensons qui trouvent leurs
origines ou leur développement sur le territoire
SAUL COHEN caractérise la
géopolitique comme l'étude de la « relation entre le
pouvoir politique internationale et les caractéristiques du cadre
géographique »26(*).
§.2 .Le concept
géopolitique au regard d'autres disciplines connexes des relations
internationales
2.1. Le concept géopolitique du point de vue
politique
Le terme de géopolitique revêt une connotation
stratégique voire militaire tandis que le terme de géographie
politique fait plutôt référence à l'organisation des
Etats des régions des entités administratives des
frontières et des habitants.
La géographie politique est l'étude de la
relation entre l'espace et le pouvoir notamment les processus de fabrication
des espaces par le pouvoir.
La notion de géographie politique a été
formulées pour la première fois notant que savoir scientifique au
19e siècle par FRIEDRICH RATZEL
géographe allemand marqué par les recherches du géographe
ALEXANDRE HUMBOLDT (1769-1859) du naturaliste
DARWIN (1809 -1882) du philosophe HEGEL (1770
- 1831) et du français ELISEERECLUS (1830
-1905)27(*).
Par la suite elle se développe surtout dans les pays
angle saxons et s'intéresse à tous les types de territoire (Etats
au global) mais aussi aux frontière ou encore au lien entre les
habitants et leurs territoires (ou territorialité) à la
différence de la géographie physique qui étudie l'espace
naturel physique la géographie humaine étudie les relations entre
les sociétés humaines et leurs environnement naturelles. La
géographie politique est une sous discipline parmi d'autre de la
géographie humaine.
D'ailleurs l'expression « géographie
politique » fut au départ employée synonyme de
l'actuelle expression « géographie humaine »
l'expression qui n'existait pas à l'époque.
Contrairement à une opinion répandue la
géographie politique fait bel et bien partie intégrante de la
géographie car elle assit est centré sur l'espace et en cela elle
se différencie de la science politique cette dernière
étant axée sur l'étude des institutions de
gouvernements.
Mais la difficulté de définir l'objet et le
champ de la géographie subsiste encore actuellement et fait l'objet de
débat parmi les chercheurs.
Il n'a pas été sans inconvénient pour la
géographie politique de s'être développée
antérieurement aux autres branche de la géographie elle se
ressent des tâtonnements par lesquels elle a passé privées
de l'appuis qu'elle aurait trouvé autours d'elle elle a marché le
plus souvent au hasard sans autres guide que le désire de satisfaire
cette curiosité légitime mais générales que nous
éprouvons pour les contrée et les peuples.
La distinction entre géographie politique,
géopolitique et géostratégie n'est pas évidente et
est sujette à débat voire à controversé des pays du
nord de l'Europe comme les différents auteurs la géographe
politique apparue au 19e siècles déjà a été
élaborée par des savant des pays du nord de l'Europe comme
l'allemand FRIEDRICH RATZEL et le suédois
RUDOLF KJELLEN28(*).
Puis quelque dizaines d'années plus tard la critique de
la géographie politique a génère après la seconde
guerre mondiale de nouvelles approches dont le géopolitique d'abord
développé par Karl HAUSHOFER (1869 -1946) en
Allemagne dans les années 1920, mais aussi Alfred mahant (1840 -1914
Halford John Mackinder (1861 - 1947) au Nicholas
SPYKMAN (1893 - 1943) STEPHANE ROSIERE a
proposé une distinction originale entre les deux disciplines
considérant la géographie politique cime « la
description et l'étude duc cadre politique « (celui-ci
étant constitué de territoire de ligne politique
(préférer au terme de frontières) réseaux
pôles et cieux symboliques et la géopolitique comme
« l'étude de l'espace considéré comme
enjeux »29(*)
Et impliquant des acteurs opposé ou allié
d'autre distinctions ont été proposé et ce champ
épistémologique est lions d'être clos.
Certains pense aussi que la géographie politique peut
être considérées comme une sous discipline de la
géopolitique plus que la géopolitique, la géographie
politique se préoccupe de tous les types des territoires des maillages
et des subdivisions administratives.
Pour ALBERT DEMANGEONS « la
géopolitique n'est pas d'autres chose que la géographie politique
appliquées nécessaires à la formation des hommes d'Etats
et des diplomates elle vise « les intérêt non pas
généraux et humaines proprement allemand nous devons constater
que la géopolitique allemande renonce délibérément
a tout esprit scientifique depuis RATZEL elle n'a pas
progressée elle a dévié sur le terrain des
controversé et des haines nationales » les auteurs de
géographie politique ont développé des approche
systémique se sont plus souvent concentré sut des mondiales ils
cherchent souvent (de MACKINDER à
HUNTINGTON) a offrir une grille de lecture du monde et
à influencer les hommes politiques.
STEPHANE ROSIERE constatant à la fois
le flou des définitions et leurs proximités propose s'appuyant
sur RAYMOND AARON de fixer ainsi le champ de chacune des
disciplines :
La géographie politique c'est considérée
l'espace entant que cadre l'espace politique peut être considère
comme la description géographie du cadre politique à n'importe
quelle échelles ce cadre étant forme de territoire des lignes et
de pôles.
La géopolitique c'est l'espace entant qu'enjeu la
géopolitique est la description des rivalités dont le territoire
est enjeu l'analyse géopolitique inclut la description des dynamiques
territoriales des autres géopolitiques des acteurs opératoires
ainsi que les enjeux qui les motivent.
La géostratégie c'est l'espaces entant que
théâtre le lieu de la confrontation de forces armées c'est
toujours un enjeu mais la confrontation entre les acteurs se développe
avec des moyen militaire).30(*)
2.2 le concept géopolitique Selon l'économie
Dans cette optique nous parlerons de la géo
économie qui est une branche des relations internationales au croisement
des sciences économiques et la géopolitique qui étudie la
dimension spatiale temporelle et politique de l'économie et des
ressources.
L'économiste azerbaidjanais vassal gasille
définit la géo-économie comme l'étude des
interrelations entre l'économie la géographie et la politique du
centre de la terre jusqu'à l'espace.
Le concept de géo économie a été
développé à l'état uni par
EDOUARDLUTTWAK et en France par PASCAL LAROT
politologue français qui crée en 1997 la revue trimestrielle
« géoéconomique diligentée par les Etats dans le
cadre de la défense ou de l'aide ou développement de leurs
entreprises nationales vis-à-vis du contexte concurrentiel
mondial ».
Selon PASCAL LAROT « la géo
économie analyse les stratégies d'ordres économique
notamment commerciales décidées par les Etats dans le cadre de
politique visant31(*)
à protéger leurs économies nationales ou certains pans
bien identifiés de celle-ci a aider leurs entreprises nationales a
acquérir la maitrise de technologie et ou à acquérir
certains segments du marché mondial relatifs à la production a
la commercialisation d'un produit ou d'une gomme de produit sensible en ce que
leur possession ou leur contrôle confère a son détenteur
Etat ou entreprise « nationale » un élément
de puissance et de rayonnement international et concourt ou renforcement de son
potentiel économique et social. Il précise que la géo
économie s'interroge sur les relations entre puissance et espace mais un
espace virtuel ou fluidifié au sens ou ses limites bougent sans cesse
c'est à dire donc un espace affranchi des frontières
territoriales et physiques caractéristique de la
géopolitique ».
Selon le père de la géo-économie
LUTTWAK les logiques de la géo économie sont les
mêmes que celles qui sont au fondement des conflits militaires : les
Etats cherchent à collecter les plus de revenus possibles grâces
à la fiscalité de leurs pays et ne sauraient contenter de voir
les autres Etats récolter des revenus sur les activités
commerciales des tiers. Le commerce est un jeu à somme nulle.
Les Etats régulent les activités de sorte
à maximiser les gains au sein de leurs propres frontières ils
n'agissent pas d'une maire désintéressée et
transnationales même lorsque leurs actions résultent en une
situation sous optimal pour les autres Etats la logique de la régulation
est conforme aux logique de la guerre.32(*)
Les Etats et les blocs d'Etats mettent en place des politiques
des réactions d'infrastructure de spartes à optimiser
l'utilité nationale sans prendre en compte les conséquences que
cela a sur les autres Etats il n'Ya pas d'utilité transnationale.
Les Etats et les blocs d'Etats promurent l'innovation
technologique dans le but d'en maximiser les bénéficier au sein
de leurs frontières.
Le développement de technologie est
intéressé.
La géo-économie ne doit pas être confondue
avec le mercantilisme ou le néomercantilisme le mercantilisme est une
doctrine économique selon laquelle l'Object ultime de l'Etats est des
maximiser le stock d'or du pays et selon laquelle les querelles commerciales
débouchent sur des querelles militaires la compétions
mercantiliste est donc subordonnées à la compétition
militaire33(*).
L'ère géoéconomique actuelle cependant
fait qu'il Ya pas de modalité de compétitions supérieure
ou meilleure. L'économie peut être cause et instrument de conflit
lorsque les conflits commerciaux mènent à des crises politiques
internationales la dispute peut être résolue grâce aux armes
qu'offre le commerce.
SECTION 2 :
PRESENTATION DE LA RUSSIE
Dans cette section, nous allons présenter la Russie en
deux plans, sur le plan géographique et sur le plan historique. La
section sera subdivisée en deux paragraphes.
§.1. Sur le plan
géographique
Nom appliqué naguère au vaste empire des Tsars
qui s'étendait des rives de la Baltique au Pacifique.
Aujourd'hui, il est restreint à la République
Socialiste Fédérative Soviétique Russe (R.S.F.S.R) qui
constitue la masse principale de l'U.R.S.S, et qui compte
17.075.km² ; 130.079.000 habitants et sa population se nomme
«Russe», sa langue «Russes» et la capitale
«Moscou»34(*)
C'est une République, à la fois
européenne et asiatique, la Russie est bordée au nord par
l'océan Arctique (mer de Barents, mer de Kara, mer des Laptev, mer de
Sibérie orientale, mer de Tchoukotka) ; à l'est, par
l'océan Pacifique via le détroit de Béring (qui
sépare la Russie de l'Alaska), la mer de Béring, la mer d'Okhotsk
et la mer du Japon ; au sud, par la Corée du Nord, la Chine, la
Mongolie, le Kazakhstan, la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan, la
Géorgie et la mer Noire ; à l'ouest, par l'Ukraine, la
Biélorussie, la Lettonie, l'Estonie, la mer Baltique (golfe de
Finlande), la Finlande et la Norvège.35(*)
La Russie possède l'enclave de Kaliningrad,
située entre la Lituanie et la Pologne, ainsi qu'un certain nombre
d'îles, dans l'océan Arctique (terre François-Joseph,
Novaïa Zemlia, Severnaïa Zemlia, archipel de la
Nouvelle-Sibérie, île Wrangel), et dans l'océan Pacifique
(îles Kouriles, île de Sakhaline).36(*)
Avec une superficie de 17.075.200 km2, la Russie est le plus
vaste pays du monde. Elle forme un Etat continent, étendu sur
près de 3 000 km du nord au sud et sur près de 9 000 km
d'ouest en est (11 fuseaux horaires). Sa capitale est Moscou.
La Fédération de Russie est une
République fédérale comprenant 21 républiques (dont
la Tatarie et la Tchétchénie), 6 territoires (kraï), 49
régions (oblast), 10 districts autonomes (avtonomnyi okroug), la
région autonome juive du Birobidjan (sur l'Amour, en
Extrême-Orient) et deux villes de statut fédéral, Moscou et
Saint-Pétersbourg. Certaines frontières suscitent des
contestations (Crimée, îles Kouriles) tandis que la montée
des régionalismes, depuis la fin de l'URSS, menace la cohésion
interne du pays.
Née du démantèlement de l'Union des
Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) en 1991, la
Fédération de Russie correspond à l'ancienne
République Socialiste Fédérative Soviétique de
Russie (RSFSR), créée en 1918. Elle est devenue un Etat souverain
le 25 décembre 1991. Elle a perdu les colonies d'Asie centrale et de
Transcaucasie, les pays baltes et surtout l'Ukraine et la Biélorussie,
noyau historique de l'Etat russe. La Russie post-soviétique maintient
toutefois, dans le cadre de « La Communauté des Etats
indépendants » (CEI), instituée en 1991, des liens
privilégiés avec les anciennes Républiques
Soviétiques.
§.2. Sur le plan
historique
2.1. La Russie a un aperçu historique qui
étale sur des faits suivants :37(*)
· 8ème siècle : Les
Varègues commencent dans le pays ;
· 862 : RIOURIK, répondant à l'appel
des Varègues, règne sur Novgorod ;
· Fin du 9ème siècle :
Kiev, capitale du premier Etat russe ;
· 980 - 1015 : Règne de Vladimir
1er le Grand, qui introduit le christianisme en Russie. L'Etat
ktévien se donne un accès sur la mer noire, s'étend vers
l'Ouest et le Nord-est et commence avec l'occident, Byzance et islam. Essor des
villes russes.
· 1019 - 1054 : Règne de la Roslav le
Sage.
· 12ème siècle :
Affaiblissement de la principauté de Kiev. Emigration vers le Sud-Ouest
et surtout vers le Nord est loin prospère la principauté de
Vladimir Souzdat.
· 1238 - 1242 : Invasion mongole, seule Novgorod
reste indépendante grâce à Alexandre NEVSKI ;
· 1263 : Naissance de la principauté de
Moscou ;
· 1326 : Le métropolite s'installe à
Moscou ;
· 1328 : Ivan 1er DAMILOVITE
reçoit de la Horde d'or le titre de Grand - Prince ;
· 1359 - 1389 : Dimitri DONSKOI mène la
croisade contre les Mongols ;
· Fin du 15ème -
16ème siècle : BASILE 1er (VASSILI
1er) [1389 - 1425] et BASILE II [1425 - 1462] consolide la puissance
de Moscou face à la Lituanie. Ivan III [1462 - 1505] achève le
rassemblement et la libération de la Russie centrale ;
· 1547 : Ivan IV le Terrible (monte en 1584) prend
le titre de Tsar ;
· 1549 : Création de l'Assemblée des
représentants de la Nation (Zemski Sobor) ;
· 1589 - 1596 : Ivan IV, élimine
définitivement les mongols, annexe la région de la Volga et
amorce l'expansion russe en Sibérie.
· 1598 : La mort de Febor 1er, extinction
de la dynastie riourikide ;
· 1598 - 1605 : Règne de Boris Godounov,
Michel FEDOROVITECH ;
· 1645 - 1676 : Règne d'Alexis
MIKHAILOVITECH, restauration nationale, Code de 1699, schisme des vieux
croyants, ou raskolinks (1666 - 1667). Annexion de l'Ukraine orientale
(1667) ;
· 1676 - 1682 : Règne de Febor III ;
· 1682 - 1725 : Règne de Pierre
1er le Grand, guerre du nord (1700 - 1721), qui se termine par
l'annexion de Livonie, de l'Essonie, de l'Ingrie et d'une partie de la Caretie.
Fondation de Saint-Pétersbourg (1703). Création du Sénat
(1711) et des collèges ministériels (1718 - 1722). Le patriarcat,
remplacé par le Saint-Synode ;
· 1725 - 1727 : Règne de Catherine
1ère, épouse de Pierre le Grand, instauration du Haut
Conseil secret ;
· 1727 - 1730 : Règne de Pierre II ;
· 1730 - 1740 : Règne d'Anna IVANOVNA,
nièce de Pierre le Grand, guerre russo-turque (1735-1739). Domination du
parti allemand ;
· 1741-1762 : Règne d'Elisabeth PETROVNA,
fille de Pierre le Grand. Développement économique, fondation
d'écoles militaires et de l'Université de Moscou (1755). Les
Russes, vainqueurs de la Prusse, ils entrent à Berlin (1760) ;
· 1762 - 1796 : Règne de Catherine II la
Grande ; elle se débarrasse de son époux, Pierre III, qui a
signé une paix séparée avec la Prusse. Révolte de
Pongatchev (1773-1774), introduction du Sevage en Ukraine (1783). Charte de la
noblesse (1785), balkanisations territoriales à la suite des partages de
la Pologne (1793-1796) et des guerres russo-turques (1765-1774) et
(1787-1791) 38(*)
· 1796 - 1801 : Règne de Paul 1er,
adhésion à la deuxième coalition contre la France, puis
rapprochement avec celle-ci, annexion de la Géorgie (1801), assassinat
du Tsar ;
· 1801 - 1825 : Règne d'Alexandre
1er. Echec de la libération du régime, campagne contre
la France (1805-1807). Traités de TILSIT (1807), annexion de la Finlande
(1809), guerre russo-turque (1806-1812) : acquisition de la Belarabie.
Guerre patriotique de 1892. Victoire contre la France (1814-1815). Sainte
alliance et Congrès de Vienne (1815). Acquisition du Royaume de
Pologne ;
· 1825 - 1855 : Règne de Nicolas
1er, mouvement des décabristes (1830-1831) et Hongroise
(1848-1849). Influence russe grandissante dans les Balkans. Convention des
Détroits (1840-1841). Pénétration en Arménie,
guerre de Crimée (1854-1856) : défaite russe ;
· 1855 - 1881 : Règne d'Alexandre II,
développement des voies ferrées et révolution
industrielle. Affranchissement des paysans de l'Etat (1858). Liberté
personnelle accordée aux serfs (1861), création de Zemstvos
(1864). Ecrasement de l'insurrection polonaise (1863), raidissement du
régime, développement du maritime et du terrorisme.
Conquête de l'Asie centrale et expansion vers l'Extrême-Orient
(1859-1880). Guerre russo-turque (1877-1878). Assassinat du Tsar ;
· 1881 - 1894 : Règne d'Alexandre II,
persécution des nihilistes. Influence réactionnaire de
POBEDONOSTSEV. Expansion poursuivie par SKOBELEV en Asie centrale. Mesures
antisémites (1882), développement industriel. Débuts du
Transsibérien (1891). Rapprochement avec la France.
1894 - 1917 : Règne de Nicolas II. Fondation du
parti social révolutionnaire (1901-1902), les Bolcheviks (LENINE),
majoritaire (1903). Alliance Franco-russe, guerre russo-japonaise,
désastreuse pour la Russie (1904-1905). Révolution manquée
(1905-1906) Stolypine, Ministre de l'Intérieur (1906), assassinat
(1911). La première (avril-juillet 1906) et la deuxième
(mars-juin 1907) rapidement dissoute, troisième donna (1907-1912),
favorable au gouvernement, quatrième donna (1912-1917) restaure en vain
un régime parlementaire. Multiplication des grèves, la Russie
dans la première guerre mondiale (1914) ;
· 1917 : Révolution russe, qui aboutira
grâce aux Bolcheviks à la création de l'U.R.S.S.
· 1946 : La guerre froide entre l'U.R.S.S. et les
U.S.A., dont l'affrontement du bloc contre les U.S.A.) et le bloc socialiste
(U.R.S.S.) ;
· 1990 : La dislocation de l'U.R.S.S., avec
GORBATCHEV (Perestroïka) ;
· 1991 : Accession de la Russie à la
souveraineté internationale
· 1993 : Election de Boris ELTSINE à la
présidence.
· 1999 : Démission de Boris ELTSINE
CHAP 2 : La Russie dans
la région caspienne
Ce deuxième chapitre porte sur la Russie dans la region
caspienne, nous parlerons de sa localisation, de l'historique de la region, de
ses caractéristiques, des enjeux, des stratégies autour de cette
region. Le chapitre sera subdivisé en deux sections dont chacune aura
deux paragraphes avec des sous points.
Section 1 :
Localisation et Historique de la région
Dans cette section, il est question de parler de la
localisation de la region caspienne ainsi que la mer qui s'y trouve et aussi de
son historique tout en retraçant les enjeux, les problèmes de
cette region.
§.1 . Localisation
Caspien est emprunté au latin caspianus,
dérivé du latin caspius. La region caspienne tire son nom du fait
qu'elle est marquée par la mer caspienne.
Son nom vient du peuple des Kassites des monts Zagros, une
chaîne de montagne en Iran, dérivant d'une racine hourrite kas
signifiant « montagnard » dont dérivent aussi les noms du
Caucase et de Qazvin.
Dans l'Antiquité, elle était appelée mer
Hyrcanienne (en latin : mare Hyrcanum d'après la région
Hyrcanie.
Au Moyen Âge, elle se nommait aussi mer KHvalissienne ou
Choresmienne (lié aux Hvalis, les habitants du Choresm).
Dans les sources arabes, elle se nomme la Bahr el-Qazvin
d'après la ville iranienne Qazvin.
En Iran, elle s'appelle aussi mer Khazare (Daryâ-ye
Khazar) et parfois mer de Mazandaran (Daryâ-ye Mazandaran),
d'après la région iranienne qui la borde.
Par extension, certains géographes emploient caspienne
avec un c minuscule comme adjectif pour désigner une mer
fermée.39(*)
1.1. Histoire de la Mer caspienne.
La Mer Caspienne était déjà connue des
anciens qui l'appelaient aussi la mer d'Hyrcanie, les anciens Russes
l'appelaient la mer des Khvalises ; les Arabes la nommaient la mer de
Khazars. Le trafic, au commencement du Moyen âge, était surtout
exploité par les Khazares et les Bulgares. Au XVIe et au XVIIe
siècle, elle fut visitée par les Anglais et les Hollandais ;
ses bords furent ravagés par les aventuriers cosaques. Ce fut Pierre le
Grand qui, le premier, eut l'idée de l'ouvrir largement au commerce
moscovite ; A la fin de l'époque impériale, on pouvait la
regarder comme un lac russe. La Russie avait seule le droit d'entretenir une
flotte de guerre sur la mer Caspienne ; cette flotte avait son port
d'attache à Krasnovodsk (aujourd'hui au Turkménistan).
Après la disparition de l'Union soviétique, les eaux de la Mer
Caspienne ont été partagées entre les cinq pays
cités plus haut. La première carte qui donne une idée
à peu près exacte de sa configuration date du XVIIIe
siècle (1731).40(*)
Dès l'Antiquité, la Caspienne représente
un espace stratégique incontournable entre Orient et Occident. Pour
cette raison, elle n'a jamais échappé aux ambitions de
conquête et de domination des puissances voisines. Pendant plusieurs
millénaires, de nombreuses civilisations se sont formées autour
d'elle. Seulement deux d'entre elles ont subsisté jusqu'à nos
jours : la russe et l'iranienne. L'espace caspien était
turco-persan jusqu'au milieu du XVIe siècle. Après la prise
d'Astrakhan (1556), les Russes se sont interposés entre ces deux mondes
tout en justifiant leurs ambitions par leurs nature et origines eurasia-
tiques, car leur victoire contre les Tatars était aussi bien une
émancipation qu'une transmission de souveraineté. Ainsi, sur le
plan géopolitique, la Mos- covie succède à la Horde d'or
et pour son développement elle choisit le vecteur asiatique (les steppes
kazakhes, la Sibérie, l'Extrême-Orient et le Caucase) qui
déterminera une partie substantielle de sa grandeur.
Un tel recadrage est de nature à susciter une lecture
attentive des mouvements eurasiens actuels, et de leur audience potentielle
dans les pays caspiens.41(*)
De caractère essentiellement économique
jusqu'à Pierre le Grand (hormis au Xe siècle quand ont eu lieu
plusieurs campagnes militaires), les relations russo-caspiennes sont devenues
militaires à partir du XVIIIe siècle. Cela jusqu'à ce que
l'empire des tsars impose sa présence au XIXe siècle sur la
côte occidentale, puis orientale de la Caspienne, en
évinçant la Turquie et ne laissant qu'une portion congrue
à la Perse au sud du littoral. À partir de cette période,
la Russie influence fortement le destin de la région.
C'est également dans la dernière moitié
du XIXe siècle que le pétrole de la péninsule
d'Apchéron devient un enjeu important qui marquera la période
ultérieure de l'histoire de la région. Enfin, c'est à
cette époque qu'ont été paraphés les premiers
traités concernant aussi bien la mer Caspienne que le destin des
territoires riverains qui sera désormais lié à l'Empire et
au peuple russes.
Malgré le rejet du tsarisme et l'émergence d'une
nouvelle idéologie, l'Union soviétique a reçu en
héritage une fonction géostratégique similaire à
celle qu'avait exercée l'Empire russe au coeur du continent eurasien.
Or, en dépit de nombreuses ressemblances évidentes et de traits
permanents, l'ex-U.R.S.S. ne s'identifie en aucun cas à l'Empire russe
et encore moins à l'actuelle Fédération de Russie.
À l'époque soviétique, il paraît difficile de
comparer les relations entre la R.S.F.S. de Russie et les républiques
fédérées aux relations entre une métropole et ses
colonies. Enfin, la notion de « peuple soviétique » n'est pas
seulement un terme de la langue de bois de la période communiste, mais
une réalité géopolitique de son temps.42(*)
L'Empire russe s'est toujours différencié des
puissances coloniales classiques et de leurs pratiques par la
particularité de son mode de domination sur Les territoires conquis.
L'ingérence russe s'est présentée sous différentes
facettes : tantôt souhaitée par certaines populations en mal
de protection, tantôt subie par d'autres sous la contrainte et dans la
violence. Le destin des peuples concernés n'aurait sans doute pas
été le même s'ils étaient tombés dans le
giron de la Turquie, de la Perse, de la Chine ou encore de l'Angleterre.
Ainsi peut-on dire qu'une telle région
stratégique, fragilisée par sa fragmentation, avait peu de
chances d'échapper, au cours de son histoire, aux convoitises d'autres
empires (ottoman, persan, chinois, voire anglais). Son intégration dans
l'Empire russe, malgré tous ses aspects négatifs, a eu, sur le
long terme, des contreparties positives pour les peuples y habitant. Une
intégration forcée au monde musulman aurait pu avoir comme
conséquence une assimilation plus profonde de ces peuples au
détriment de leurs particularités. C'est un processus qui avait
déjà démarré avant l'arrivée des Russes. Le
sort des Turkmènes et des Azéris iraniens comme celui des Kurdes
en Turquie est une illustration de cette négation durable des
différences au sein des Etats musulmans. En revanche, les Azéris
et les Turkmènes « russes » ont pu développer une
identité pour constituer aujourd'hui des nations indépendantes.
Pour les Kazakhs, n'est-ce pas l'avancée russe qui a endigué
celle des Chinois qui s'étaient déjà approprié le
Xinjiang et visaient les vastes étendues kazakhes faiblement
peuplées ? Enfin, quel est le sort des turcophones (Ouïgours,
Kazakhs, Mongols) ou encore des Tibétains dans la Chine d'hier et
d'aujourd'hui ?43(*)
La précipitation des États à se
séparer de la Russie, et vice versa, leur a peut-être fait manquer
l'occasion de partager un développement commun plus serein. Quelle part
de profit et de perte leur a apportée la séparation ? Il est
encore difficile de mesurer le bilan de cette scission.
À l'heure actuelle, l'enjeu principal de la Caspienne
est lié à ses réserves considérables de ressources
énergétiques. Au début des années 1980, Yves
Lacoste a évoqué la configuration de la « géologie
sous-marine pour fonder des droits « naturels » à
l'annexion des fonds marins, surtout si l'on y suppute la présence du
pétrole' ». De nos jours, la région Caspienne est l'une des
rares, sinon la seule, où se produit une réorganisation des
territoires autour des ressources naturelles stratégiques avec la
reconstitution d'une politique d'accès et de distribution
internationale. Une lutte géopolitique sans merci est engagée
pour la mainmise sur les hydrocarbures, de leur extraction à leur
commercialisation. Aucune région de l'ex-espace soviétique n'est
autant convoitée que le bassin caspien. Sortis de l'isolement et d'une
« servitude » séculaire, les nouveaux pays de cet espace se
sont retrouvés d'emblée exposés aux
péripéties des convoitises russe, turque, iranienne,
américaine, européenne et chinoise. Pour donner le tableau le
plus actuel possible de la situation liée au secteur
énergétique, d'incessantes mises à jour sont faites dans
le domaine des tracés des oléoducs et gazoducs et de la
prospection de gisements d'hydrocarbures caspiens.44(*)
La rivalité se manifeste dans le triangle
classique : producteurs, transitaires et consommateurs de pétrole
et de gaz naturel. Un nouveau « Grand Jeu » est annoncé dans
lequel les États-Unis et la Fédération de Russie ont pris
la place des empires britannique et tsariste, puis soviétique, mais dans
une nouvelle donne internationale plus complexe où le monde n'est plus
bipolaire. Dans ces conditions, la Russie s'efforce de valoriser au maximum ses
avantages géopolitiques afin de se réimposer en tant que maillon
indispensable dans les échanges entre Orient et Occident. Jadis
État phare de la région, elle est désormais contrainte de
partager ce statut avec les autres puissances présentes. Les mises des
puissances de différentes tailles (États-Unis, Communauté
européenne, Chine, Turquie, Iran, Inde, Japon) sont si
considérables qu'il faudra aux Russes beaucoup d'énergie et
d'habileté pour garder la main.45(*)
L'escalade des tensions autour de la Caspienne après la
dislocation de l'U.R.S.S. a révélé un de ses
problèmes récurrents : l'absence de statut juridique clair
pour la mer qui réunit désormais cinq pays au lieu de deux. Ce
manque conjugué à la répartition inégale des
ressources énergétiques par pays et à l'exploitation
hâtive de certains gisements a provoqué de nombreux débats
et des situations de conflit entre les États riverains qui les ont
parfois portés à la limite d'une opposition armée. Le
problème du statut ne se serait sans doute pas posé sans le
démembrement de l'Union soviétique. Ce problème juridique
est également traité dans la thèse sous l'angle
chronologique.
On voit apparaître de nouveaux acteurs « russes
» provenant, cette fois, des républiques autonomes du Daghestan et
de la Kalmoukie et, dans une moindre mesure, de la région d'Astrakhan.
Cependant, ils ne se sont jamais distingués par une «
identité pétrolière » et pour l'instant ils vivent la
phase initiale d'une identification régionale appuyée par le
facteur pétrolier. Quel rôle leur sera réservé dans
le partage des ressources énergétiques caspiennes ? Tout
dépendra des résultats des prospections des prochaines
années, car actuellement une toute petite part de leur territoire est
étudiée. Le Daghestan et la Kalmoukie, deux républiques
pauvres, sont avides d'intégrer le groupe des acteurs principaux du
partage de la Caspienne afin de redresser leurs économies fragiles. Mais
le centre russe ne se montre pas trop enthousiaste face aux ambitions de ses
sujets.46(*)
§.2. Historique
Le destin des populations russes « coincées »
involontairement dans les trois nouveaux pays caspiens (le Kazakhstan, ¾
Azerbaïdjan, le Turkménistan) constitue un autre facteur
d'importance nationale pour la Russie. A la veille de la dissolution de
l'U.R.S.S., le Kazakhstan abritait la deuxième plus grande diaspora
russe au monde (environ 6 millions de personnes), après celle de
l'Ukraine. Avec la dissolution de l'Union soviétique, les Russes ont
perdu leur statut particulier de peuple dominant dans tout l'espace
postsoviétique et sont confrontés à des choix difficiles
entre adaptation et intégration aux nouvelles sociétés
nationales ou émigration. De nos jours, dans les pays caspiens
(excepté au Kazakhstan), ils sont privés de la possibilité
de défendre leurs intérêts par des moyens politiques. Les
nouveaux régimes autoritaires en place sont formés sur la base du
système clanique (tribalisme) auquel les Russes n'ont pas accès
dans la mesure où ils sont considérés comme
élément étranger. À cause du caractère clos
de ces clans, les Russes ne comprennent tout simplement pas ce nouveau
système et n'arrivent pas à s'adapter ni à élaborer
une stratégie d'action commune. C'est pourquoi, dans presque tout
l'espace postsoviétique, les communautés russes sont
réputées être inertes et désunies.
L'existence de ces communautés et leur comportement se
répercutent, d'une part, sur le niveau des relations bilatérales
entre la Russie et les trois anciennes républiques soviétiques
et, de l'autre, sur les politiques intérieures des Pays respectifs, en
devenant ainsi un facteur géopolitique. La dérive autoritaire et
la pérennité des régimes des nouveaux États sont
liées, entre autres, au poids des communautés russes sur place.
La Russie a d'ailleurs été évincée des pays
caspiens où le pourcentage de Russes était moins important.
Ainsi, le niveau de présence russe (politique, économique,
culturelle, démographique) a une répercussion sur le niveau de la
démocratisation et sur la stabilité des pays en question, aussi
paradoxal que cela puisse paraître. Donc, la présence russe en
Asie centrale et au Caucase ne se réduit pas à la seule violence
et à la seule domination. Sans nier cet aspect des choses, il existe des
éléments positifs dans l'évolution des territoires en
question sous la tutelle de Moscou.47(*)
Ainsi à l'origine du processus lent de formation des
diasporas russes se trouvent des raisons aussi bien objectives
(instabilité politique et économique) que subjectives
(hétérogénéité, passivité,
conformisme). Pour les membres des communautés, être
écartés d'une participation active dans la vie politique signifie
être limités dans la promotion sociale et professionnelle.
Ajoutons également que les « élites communautaires »
russes essayent souvent de trouver un arrangement avec les autorités des
pays désormais d'accueil, plutôt que de se tourner vers la Russie
de laquelle elles attendent de moins en moins de protection et d'assistance.
On peut affirmer que la Caspienne reste et restera encore
longtemps au centre des préoccupations géopolitiques de la
Russie, qui la considère comme faisant partie de sa sphère «
légitime » et de son périmètre de
sécurité. Mais elle manque de moyens pour exercer un
contrôle politique, économique ou militaire efficace sur cet
espace. La Russie postsoviétique n'a pas encore réussi à
élaborer vis-à-vis de cette zone une politique
multidimensionnelle qui défendrait mieux ses intérêts
nationaux. Avec l'arrivée au pouvoir de VI. Poutine, elle a
commencé à bâtir une politique pragmatique à
l'égard de la région Caspienne qui mise davantage sur les profits
économiques susceptibles d'apporter ultérieurement des
crédits politiques.48(*)
SECTION 2 : DONNEES
GEOGRAPHIQUES
Cette section porte sur les données
géographiques de la région caspienne mais aussi sur la mer
caspienne qui est au centre des débats entre les pays riverains qui
constituent bel et bien cette région. Il est question de parler de son
bassin hydrographique, des pays qui entourent cette région ainsi que les
caractéristiques de ces pays.
§.1. Bassin de la mer
caspienne
1.1. Hydrographie
Se trouvant au 40° nord, 51° est. La mer
caspienne est une mer endoréique, salée, permanent, naturel. Avec
une superficie 371000km², une longueur de 1030km, une largeur 435km. Avec
un périmètre de 7000km, une altitude de -28m, une profondeur
maximale de 1025m, et une profonde moyenne 211m.
La mer caspienne fait partie du bassin versant de la caspienne
qui s'étend sur 3626000km², elle est alimentée par le fleuve
volga.
1.2. Pays membres de la région caspienne
La mer Caspienne est une vaste étendue d'eau
située en Asie occidentale, principalement alimentée par la
Volga, issue de la fermeture d'une mer océanique ancienne,
l'océan ou mer Paratéthys. Bien qu'il s'agisse, d'un point de vue
strictement juridique, d'un lac, on la qualifie couramment de plus grande mer
fermée du monde. Elle est bordée au nord et à l'est par
les steppes de l'Asie centrale, à l'ouest et au sud par des
chaînes issues de l'orogénèse himalayo-alpine :
respectivement Caucase et Elbourz. Les pays riverains sont (dans le sens des
aiguilles d'une montre) : le Kazakhstan au nord-est, le
Turkménistan au sud-est, l'Iran au sud, l'Azerbaïdjan au sud-ouest,
et la Russie au nord-ouest (avec le Daghestan, la Kalmoukie et l'oblast
d'Astrakhan). Son niveau varie selon les années, mais de 1995 à
2017 il diminue rapidement (-6,72 cm/an en moyenne, soit -1,5 m en 20 ans)
principalement à cause d'une évaporation accrue par le
réchauffement climatique, et cette tendance devrait se
poursuivre.49(*)
1.3.Villes et côtes
Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, est la ville la plus
importante de la mer Caspienne.
La mer Caspienne a un littoral d'environ 6 000 km
(7 000 km avec les îles). La longueur du littoral dans chacun des
États riverains est la suivante :
République du Kazakhstan : 2 320 km (sans les
îles) ;
République du Turkménistan : 1 200
km ;
République d'Azerbaïdjan : 955 km (sans les
îles) ;
République islamique d'Iran : 724 km ;
Fédération de Russie : 695 km.
Vue sur la mer Caspienne à Bakou.
Les principales villes au bord de la mer Caspienne
sont :
Astrakhan, embouchure de la Volga sur la mer
Caspienne ;
Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan et plus importante ville
de la Caspienne ;50(*)
Babol, province de Mazandaran, Iran ;
Sari, capitale de la province de Mazandaran, Iran ;
Türkmenba°y (précédemment Krasnovodsk),
Turkménistan ;
Atyraou, Kazakhstan ;
Aktaou (précédemment Chevtchenko),
Kazakhstan ;
Itil, ancienne ville Khazare.
Projets Modifier
Plusieurs projets de canaux sont en discussion :
En 2016, des discussions sont ouvertes afin de réaliser
le Canal perse, rejoignant la Caspienne à la mer Noire ;
Parallèlement, fait l'objet de pourparlers un projet de
canal entre la Caspienne et le golfe Persique.51(*)
§.2 .
Caractéristiques
La mer Caspienne est une mer intérieure d'une
superficie de 370 000 kilomètres carrés. Elle s'étend
sur 1300 kilomètres du nord au sud et sur 300 kilomètres d'ouest
en est. Elle est bordée par la Russie, L'Iran, le Kazakhstan, le
Turkménistan, et l'Azerbaïdjan. Sous domination russe au XIXe
siècle, la Caspienne était liée à l'URSS et au
système dit des Cinq Mers (mer blanche, mer Baltique, mer d'Azov, mer
Noire et mer Caspienne). La chute du régime communiste en 1991 et la
dislocation des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale
a complètement modifié la structure géopolitique de cette
région.
Cette mer se caractérise par d'importantes
réserves naturelles en pétrole et en gaz. Elle se
caractérise également par son absence de statut juridique. Cela
constitue un des problèmes majeur. Les États riverains n'arrivent
pas à décider s'il s'agit d'une mer ou d'un lac, l'exploitation
des ressources d'une mer et d'un lac n'étant pas régies par les
mêmes règles en matière droit international, cela pose
problème en ce qui concerne l'accès aux ressources et le partage
des zones maritimes.52(*)
Dès la chute de l'URSS, les nouveaux états
indépendants regroupés dans la CEI, voient dans le pétrole
un moyen de nourrir leur budget et de conforter leur indépendance
vis-à-vis de l'ex URSS. L'ensemble des ex républiques
soviétiques d'Asie centrale cherchent donc à acquérir une
totale indépendance vis-à-vis de Moscou. Cependant le partage des
richesses naturelles ne se fait pas de manière égale compte tenu
de la position géographique des pays et des découpages
frontaliers qui suivent 1991. Certains pays, surtout ceux bordant la mer
caspienne (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan) se retrouvent en
possession de davantage de richesses naturelles. Dès lors les
disparités et les tensions commencent, et la Caspienne qui se trouvait
être un bassin de ressources naturelles déjà largement
convoité devient un espace de tensions ou chaque pays limitrophe
revendique des droits dans le partage de la mer et l'accès aux
ressources.53(*)
Au sein de ce dossier, nous aborderons plus
particulièrement le cas de la Russie, du Kazakhstan, de l'Iran, du
Turkménistan, de l'Azerbaïdjan.
2.1. Enjeux et problématiques régionales
Les principaux enjeux régionaux sont bien
évidemment le pétrole et le gaz. L'exploitation des très
importantes réserves on-shore et off-shore est d'un intérêt
vital pour les pays riverains qui produisent et pour les pays occidentaux qui
importent. Au-delà des problématiques énergétiques,
la caspienne est aussi un lieu de tensions pour la pêche, la production
de caviar, la navigation et de nombreux problèmes sont liés
à l'environnement, à la pollution ainsi qu'à la gestion de
l'eau. Par conséquent ce sont tous ces enjeux qu'il s'agit de prendre en
compte.
a. Le pétrole
En 2003, la production des pays de la Caspienne
(exceptés l'Iran et la Russie qui ne produisent pas encore en offshore)
s'élevait à 1,5-1,7 million de barils par jour. En 2010, elle
devrait se situer entre 2,4 et 5,9 millions de barils par jour. Sont
principalement concernés les pays du nord de la Caspienne : le
Kazakhstan et l'Azerbaïdjan. Avec une consommation faible, ils exportent
une grande partie de leur pétrole.54(*)
Selon certaines prévisions occidentales, la demande
mondiale sur le pétrole doublera durant les 25 prochaines années,
pour passer de 70 millions de barils par jour, à 140 millions vers 2020.
Trois régions du monde sont capables de répondre à cette
demande : le Moyen-Orient, l'ex-URSS et la Chine qui disposerait
d'importantes réserves.
b. Le gaz
La région de la mer Caspienne contiendrait entre 6 % et
10 % des réserves mondiales de gaz naturel. Au sein de cette
région, les Républiques du Turkménistan, du Kazakhstan,
détiennent de grandes quantités de réserves
prouvées et figureraient ainsi parmi les vingt pays disposant des plus
importantes réserves de gaz naturel au monde. L'accès à
ses puits constitue un enjeu principal pour l'Europe dont la consommation de
gaz est croissante depuis les 20 dernières années.
c. La pêche et le commerce du caviar.
Le secteur de la pêche est aussi une cause de litige
entre les Etats riverains de la Caspienne, principalement à propos de la
pêche à l'esturgeon et la production de caviar.55(*)
Après la chute de l'Union soviétique,
l'activité de la pêche a beaucoup diminué sur les bords de
la Caspienne, notamment en Azerbaïdjan suite à la fermeture de
nombreuses conserveries. La pêche illégale et le commerce
d'esturgeon et du caviar permettent à des milliers de gens dans des
villes littorales de survivre mais en vingt ans, la pollution et le braconnage
ont eu pour conséquence une baisse de 90 % des esturgeons dans la
Caspienne, passés de 142 millions à 12 millions3. Les
désaccords sur la pêche entre les pays riverains sont dus en
grande partie au vide juridique actuel autour du statut de la Caspienne.
d. Le statut de la mer caspienne
L'enjeu juridique autour du statut de la mer Caspienne et de
son partage est au coeur des problématiques au sein de cette
région. L'absence de statut juridique suscite des rivalités et
accroît les tensions compte tenu des importantes ressources de cette mer,
particulièrement les ressources off-shore.56(*)
La principale question est de savoir si la loi internationale
sur la mer adoptée en 1982 par la Convention des Nations Unies peut
s'appliquer à la Caspienne déterminant ainsi pour chaque pays
riverain des limites d'eaux territoriales, de zones économiques
exclusives, et de plateforme continentale. Cela aboutirait à une
division de la mer entre les cinq pays qui imposeraient ainsi leur
souveraineté sur leur zone.
Il y'a donc des divergences. Certains pays comme le Kazakhstan
et l'Azerbaïdjan défendent l'idée que la Caspienne est une
mer fermée, tandis que la Russie et l'Iran souhaite lui voir appliquer
le statut de lac. En droit international, l'utilisation des ressources d'un lac
ne peut se décider qu'à l'unanimité des pays riverains,
alors que chaque Etat riverain se voit attribuer des zones dont il est libre
d'exploiter les ressources dans le cas d'une mer. De plus, s'il s'agit d'un
lac, les richesses offshores sont réparties en cinq parts égales,
alors que s'il s'agit d'une mer les eaux territoriales ne dépassent pas
12 miles4 soit un peu plus de 22 Kilomètres. Depuis 1991, les pays
concernés militent pour le statut correspondant le mieux à leurs
intérêts du moment qui évoluent avec la localisation de
nouveaux gisements.57(*)
Le fait est que le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan disposant d'importantes
réserves offshore ne veulent pas se les voir partager avec la Russie et
l'Iran dans le cas ou la Caspienne serait considérée comme un
lac. Une Organisation de coopération des pays de la Caspienne encore
à créer permettrait surement de résoudre le
problème du statut de la mer Caspienne sans que l'affaire soit
portée devant la Cour internationale de justice.
2.2. Des progrès ont été faits
très récemment :
Lors du sommet des pays riverains de la Caspienne qui s'est
tenu à Téhéran en Octobre 2007. D'après les chefs
d'états présents (Russie, Kazakhstan, Azerbaïdjan,
Turkménistan et Iran). Le statut juridique de la mer Caspienne sera
défini dans le cadre d'une convention.
2.3. Données de la Convention des Nations unies sur
le commerce international des espèces menacées :
Un mile nautique équivaut à environ deux
kilomètres. (1,85km) servant de cadre juridique de base, dont l'adoption
n'est possible que par accord unanime de tous les pays riverains5 ».
Selon la déclaration faite lors de la conférence à
Téhéran, «jusqu'à la définition du nouveau
statut juridique de la mer Caspienne, ses eaux seront soumises aux
régimes de navigation et de pêche en vigueur, adoptés
conformément aux droits souverains des Etats riverains, et
régissant l'activité des navires qui peuvent arborer uniquement
les pavillons des pays riverains ». La convention devra définir des
règles en matière de protection de l'environnement et
d'exploitation des ressources biologiques et minérales.58(*)
a. L'eau et Les fluctuations du niveau de la mer
Après avoir baissé depuis les années 30
jusqu'en 1978, le niveau de la mer Caspienne est remonté de plus de deux
mètres, inondant des millions d'hectares et menaçant les
installations portuaires et industrielles. Depuis 1995, le niveau se serait
stabilisé et baisserait même de 25 cm par an, selon des
relevés par satellite.59(*)
La gestion de l'eau, canalisation et irrigation ( pour la
culture du coton ) est aussi un problème. Celle-ci est la plupart du
temps mal gérée car l'eau des canaux s'infiltre ou
s'évapore, et les erreurs des planifications soviétiques n'ont
pas été reprises et transformées de manière
à gérer l'eau d'une façon équitable et
renouvelable. Alors que la mer Caspienne semble remonter, la mer d'Aral ne
cesse de s'assécher depuis les années 1970. Cette mer
intérieure située entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan a
perdu plus de la moitié de sa surface car le Turkménistan, le
Kazakhstan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan ne cesse de pomper de l'eau
(principalement pour la culture du coton ) dans le fleuve Amour daria et Syr
daria qui se jette dans la mer d'Aral. Cet assèchement a des
conséquences catastrophiques sur l'écosystème et
l'économie de la région du karakalpakstan ( région de
l'Aral ). La ville de myunak un des plus gros ports de pêches de l'URSS
sur les rives de la mer d'Aral, qui comptait autrefois plus de 40 000
habitants est aujourd'hui une ville déserte de 2000 habitants où
les bateaux rouillent sur ce qui est maintenant un désert en extension,
la mer s'étant reculé en moyenne de plus de 100
kilomètres.
b. La pollution
Si le phénomène de la pollution
pétrolière de la mer Caspienne ne date pas de ces vingt
dernières années, l'augmentation du trafic contribue à
renforcer les risques de pollution massive. Un seul puit rejette dans la mer au
cours de son exploitation entre 30 à 120 tonnes de pétrole soit
10 % de sa production. A cela viennent s'ajouter les déchets de toutes
sortes et principalement chimiques que drainent les fleuves qui s'y jettent et
tout particulièrement la Volga. Selon certaines sources, la pollution
engendrée par les eaux usées rejetées par l'industrie
lourde représenterait 65 % de la contamination de la Caspienne et est
responsable de nombreuses maladies et cancers.60(*)
A cela s'ajoute toutes les pollutions dues aux anciennes
usines soviétiques non reconvertis lors de la chute de l'URSS et
aujourd'hui en ruine à ciel ouvert. Des régions entières
sont considérées comme dangereuses par de nombreux habitants qui
ne savent pas vraiment quelles étaient les véritables
activités de ces industries soviétiques. Certaines, chimiques
servaient à fabriquer des armes (anthrax etc), d'autres étaient
des industries de transformation très polluante et dont les rejets
toxiques sont encore un problème aujourd'hui. C'est le cas en
Azerbaïdjan dans le nord de Bakou, ou encore sur les îles de la mer
d'Aral ou des industries secrètes d'armement et de recherche en
bactériologie se trouvaient. 61(*)Les militaires soviétiques ont abandonné
les lieux après la chute de l'URSS. Personne ne sait aujourd'hui dans
quels états sont ces installations. Cependant en 2001 les Etats-Unis se
sont engagés à nettoyer les îles pour un montant de 6
millions d'euros. Déclaration adoptée au terme du sommet des
dirigeants des pays riverains de la Caspienne en Octobre 2007 à
Téhéran.
2.4. Les enjeux pour l'Europe
Les vastes ressources en gaz et en pétrole de la
Caspienne sont importantes pour la prospérité et la
sécurité énergétique de l'Europe. Dès 1995,
le programme INOGATE financé par l'Union européenne a eu pour but
de permettre à l'UE d'accéder à de nouvelles sources
d'énergie notamment en Russie et dans le bassin de la mer Caspienne. Le
Conseil de l'Europe a déclaré dans une résolution d'avril
2003 que «la région de la mer Caspienne occupe une place de plus en
plus centrale pour la sécurité énergétique et la
prospérité européennes». Ainsi la région de la
Caspienne est aujourd'hui un des principaux centres de l'énergie
européenne.
2.5. Les ressources naturelles des pays limitrophes de la
Caspienne
a. Le Kazakhstan
C'est le « poids lourd» géographique de
l'Asie centrale. Il est le pays le plus grand de l'Asie centrale. Sa superficie
fait 5 fois la France, 6 fois l'Ouzbékistan. Il revendique par ailleurs
un rôle de leadership sur la scène politique centre asiatique,
particulièrement après la chute de l'URSS ou le Kazakhstan
participe activement a la fondation de la CEI. De plus durant le régime
soviétique il disposait d'un statut spécial compte tenu de sa
puissance nucléaire.62(*)
Il dispose de 6800 kilomètres de frontière avec
la Russie, (cette proximité est en lien direct avec son
développement important après 1991). Le Kazakhstan dispose
également de 1600 kilomètres de frontière avec la Chine,
2000 avec l'Ouzbékistan. C'est un pays qui à
énormément de ressources, principalement en pétrole et
gaz. Il dispose des plus grandes réserves de l'Asie centrale. Les
gisements les plus importants sont proches de la Caspienne ou dans la
Caspienne. Le gisement le plus important est celui de Tenguiz, connu depuis
1979 dont les réserves probables seraient de 25 milliards de barils,
puis le gisement de kachagan, découvert récemment qui
représente également une très grosse
réserve.63(*)
En 2004 la production du Kazakhstan s'élève
à 51 millions de tonnes (environ 1 million de barils par jour7), soit 12
% de plus qu'en 2003. 58 millions de tonnes en 2005 et les prévisions
sont de 150 millions en 2015. Au niveau des exportations qui
s'élèvent à 12,9 milliards de dollars, elles se composent
exclusivement des matières premières, dont 68% d'hydrocarbures
(2003).
Réserve :
On estime à entre16 et 32 milliards de barils de
réserves prouvées et exploitables pour le pétrole (soit
entre 2 et 4 milliards de tonnes) et entre 30 et 50 milliards de barils de
réserves possibles et 2,3 milliards de m3 pour le gaz. Ces pronostics
particulièrement optimistes sont ceux du ministre kazakh de
l'énergie et des ressources minérales. Mais de nombreux gisements
sont difficiles à évaluer et les pays ont tendance à
grossir leurs réserves pour attirer les intérêts
étrangers et faire poids sur la scène internationale. Le gisement
de Kachagan au Kazakhstan découvert très récemment semble
le plus important découvert en Asie centrale mais est en grande partie
encore inexploré.
Pour donner un ordre de grandeur, le Kazakhstan dispose de
réserves comparables à celle de la mer du nord. En comparaison,
l'Arabie saoudite représente 200 milliards de baril et Le Koweït
dispose de réserves prouvées qui s'élèvent à
95 milliards de barils.
Données du ministère Kazak de l'économie
et des ressources et de la documentation française.64(*)
Unités de mesures, 1 tonne = 7,3 barils 1 baril/jour =
50 tonnes/an
Localisation :
Sur 120 gisements pétrolifères
découverts, 112 sont situés au bord de la Caspienne dans la
région d'Atirau, à l'ouest du pays. Il y'a actuellement 75
gisements avec des réserves exploitables d'environ 2 milliards de tonnes
(14,6 milliards de barils), dont celui de Tenguiz, de Korolevskoé et de
Kenbaï.
3. L'Azerbaïdjan
L'Azerbaïdjan est une des trois Républiques
transcaucasiennes issues de l'ex-URSS. C'est un petit pays (équivalent
de l'Autriche) dont la production est néanmoins importante.65(*)
Production :
La production est de 90% en offshore sur la mer Caspienne soit
320 000 barils par jour en 2004, 600 0000 barils/jour en 2006.
L'Azerbaïdjan prévoit une production de 1,3 million en 2009, et 2
millions en 2020. L'Azerbaïdjan est un des plus anciens centres de
production. Les premiers puits ont été forés en 1871.
Jusqu'à la seconde guerre mondiale, Bakou était le principal
centre producteur de l'Union soviétique. Après
l'indépendance, le pays a signé une vingtaine d'accords avec des
sociétés étrangères, dont le premier et le plus
important fut celui passé en 1994 avec la compagnie BP (British
Petroleum) portant sur l'exploitation des gisements d'Azeri, Chirag et
G·neshli, bien qu'un contentieux territorial oppose depuis
l'indépendance l'Azerbaïdjan au Turkménistan sur ces champs
pétrolifères.
Localisation et réserves :
Les réserves prouvées s'élevaient fin
2003 à 7 milliards de barils soit 0,6% des réserves
prouvées mondiales, le champ pétrolier offshore
d'Azeri-Chirag-Guneshli (ACG) renfermant à lui seul 5,4 milliards de
barils. La plupart des réserves sont au large de bakou.66(*)
Production de gaz :
La production de gaz en Azerbaïdjan équivaut 5,1
milliards de m3 en 2004, avec une demande intérieure de 10 milliards de
m3 environ. Le pays doit donc importer 4,9 milliards de m3/an principalement
d'Ouzbékistan et de Russie. Le doublement de la production devrait
être atteint vers 2007 avec la mise en activité du gisement de
Shah Deniz.
3. Turkménistan
C'est le pays du dictateur mégalomane Suparmyrat Niazov
decédé en novembre 2006. Ce président élu à
vie a la chute de l'URSS a dirigé le pays d'une main de fer. Le
turkménistan n'est pas intéressant pour son pétrole mais
pour son gaz. Il est le pays de la Caspienne qui détient le plus
important potentiel de gaz naturel au monde. Le Nouveau président
Gourbangouly Berdymoukhamedov semble ouvrir le pays et a fait appel a des
investissement étrangers dans son secteur énergétique
dès son arrivée au pouvoir.67(*)
Production :
Le Turkménistan arrive en dixième position du
classement mondial pour ses réserves de gaz naturel. (pour ce qui est
des droits de l'homme il se classe dans les derniers ). De premier producteur
de gaz d'Asie centrale avant 1991, après l'indépendance, le
Turkménistan devient un concurrent pour Gazprom, la compagnie nationale
russe, qui lui ferme l'accès à ses gazoducs. Depuis, grâce
aux contrats iraniens, russes et ukrainiens, la production est remontée
pour atteindre 58,6 milliards m3 en 2003.
Les objectifs du pays sont ambitieux : 85 milliards en
2005, 120 milliards en 2010 et 240 milliards en 2020, alors que la consommation
interne de gaz n'atteint que 11 à 12 milliards de m3/an, ce qui laisse
la part belle aux exportations.
Les réserves :
Les réserves de gaz identifiées sont
estimées à 3 500 milliards de m3. Mais elles pourraient
s'avérer plus importantes (les autorités avancent 21 000
milliards de m3) et sont concentrées à l'est du pays.68(*)
Les gisements les plus riches sont situés dans le
bassin de l'Amou-Daria, notamment DauletabadDonmez, contenant vraisemblablement
la moitié des réserves du pays.
La quantité de gaz est telle que l'état
distribue le gaz à l'ensemble de la population turkmène (soit
moins de 5 millions d'habitants) sans le faire payer.
4. La Russie
La production et les réserves de
pétrole :
La Russie est le deuxième producteur mondial de
pétrole. Ses réserves sont estimées à 6,7 milliards
de tonnes (49 milliards de barils), soit 4,7% des réserves mondiales
connues. La majeure partie des réserves se trouve en Sibérie
occidentale et seulement 5% dans la Caspienne, ce qui explique que les
réserves de la Caspienne n'ont pas été mises en valeur du
temps de l'Union soviétique, vu l'importance des réserves dont
disposait déjà le pays et les difficultés technologiques
liées à l'exploitation sous-marine. Ainsi, ce n'est qu'en 1995
que la société russe Lukoil a commencé à explorer
le nord de la Caspienne ce qui a permis la découverte de cinq importants
gisements pétroliers dont Kvalinskoe et Tsentralnoe à la
frontière avec le Kazakhstan.69(*)
Production et réserve de gaz :
Elle détient les plus grandes réserves de gaz
naturel au monde avec 47 000 milliards de m3 soit le tiers des
réserves mondiales et est le premier producteur avec 616 milliards de m3
mais cette production ne comprend pas le gaz de la Caspienne. Elle a
commencé en juillet 2003 à développer avec le Kazakhstan
le gisement de Tsentralnoe qui devrait être productif en 2007 et renfer
merait, outre du pétrole, 322 milliards de m3 de gaz.
5. L'Iran
La production et les réserves :
Membre de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de
pétrole), l'Iran occupe la 5ème place mondiale pour la
production de pétrole. Sa production était d'environ 5 millions
de barils/jour en 2006.
Réserves de brut estimées à 17,2
milliards de tonnes (125,6 milliards de barils) soit 10 % des réserves
mondiales prouvées de pétrole, dont 90% onshore. Il aura fallu
attendre septembre 2004 pour que le pays lance une campagne d'exploration
offshore dans sa zone.
Il possède par ailleurs la deuxième
réserve de gaz naturel du monde avec 26 500 milliards de m3 soit
15% des réserves mondiales dont seulement 0,4% se situerait dans la
Caspienne.
Avec une production en 2004 de 75 milliards de m3, l'Iran se
place au 6ème rang mondial.
Un retour au « grand Jeux » :
Au XIXe siècle, le « grand jeu », expression
devenue légendaire, désignait la lutte d'influence entre grandes
puissances au sein de l'Asie centrale Ces affrontements sont par bien des
aspects semblable à ceux d'aujourd'hui.70(*)
La Caspienne, est l'enjeu de rivalités entre les pays
d'Asie centrale, et plus globalement elle représente un endroit
stratégique pour le monde car elle constitue une réserve de gaz
et de pétrole très importante et suscite de nombreuses
rivalités compte tenu de son sous-sol. L'enjeu principal tient à
l'accès à ces ressources et à l'acheminement vers les pays
demandeurs. Trois catégories d'acteurs sont concernées par
l'acheminement du pétrole et du gaz : les producteurs, les pays
traversés et les clients. Du fait de l'enclavement de la région,
les oléoducs et gazoducs doivent traverser au moins un autre pays que
celui de la zone de production.71(*)
Les pays producteurs sont contraints de faire appel à
des investisseurs étrangers qui exercent des pressions concernant le
tracé des voies des oléoducs et des gazoducs. Le prix de revient
du transport est à mettre en relation avec le prix de vente du
pétrole et du gaz, plus celui-ci sera élevé, plus les
projets, même les plus démesurés, trouveront leur
justification. Pendant longtemps, notamment avant les chocs pétroliers,
le problème était que l'exploitation du gaz et du pétrole
de la Caspienne n'était pas rentable et coûtait trop cher par
rapport au prix du baril. Il a fallu attendre un certain prix de vente pour que
le
Pétrole soit rentable vu le coup de son extraction.
Aujourd'hui dans un contexte mondial où le prix du baril peut atteindre
plus de 100 dollars, cela ne pose plus de problème. Vu la demande
croissante des pays industrialisés et émergents en hydrocarbures,
le facteur coût pourra être minimisé par rapport au besoin
vital en énergie des pays qui connaissent actuellement un boom
économique (c'est le cas de la Chine et de l'Inde). Ainsi, les projets
pharaoniques reliant l'Extrême -Orient aux zones de production deviennent
aujourd'hui une réalité, sachant que dans les dix à quinze
prochaines années la demande asiatique et notamment chinoise va
augmenter de 10 millions de barils /jour alors que celle de l'Eu rope
n'augmentera que d'un million de barils /jour.72(*)
Enfin, les conditions la question de l'évacuation des
hydrocarbures de la Caspienne est au coeur des rivalités entre les pays
qui s'intéressent à la zone car ceux qui auront la maîtrise
des voies d'acheminement pèseront sur les centres de production et sur
leurs débouchés.
C. La Caspienne ; une région
géostratégique qui suscite toutes sortes de tension :
C.1. Les rivalités dans l'accès aux
ressources naturelles.
La Caspienne représente une zone géographique
tellement importante pour son aspect énergétique qu'elle est
l'objet de toutes sortes de manoeuvres géopolitiques créant des
tensions et des affrontements.73(*)
Dès la chute de l'URSS, à la fin des
années 1980, l'occident commence à s'arracher les gisements de la
zone. L'entreprise américaine Chevron souhaite investir le gisement de
Tenguiz, un des plus gros du monde, situé dans l'ouest du Kazakhstan.
Elle en acquiert 50 % en 1993. De l'autre côté de la Caspienne, le
président azerbaïdjanais Gueïdar Aliev signe, en 1994, le
« contrat du siècle » avec des sociétés
pétrolières étrangères. Néanmoins Le premier
président de l'Azerbaïdjan indépendant, le nationaliste
antirusse Aboulfaz Eltchibey, a été renversé par un putsch
en juin 1993, quelques jours avant de signer d'importants contrats avec des
compagnies pétrolières anglo -saxonnes. Son successeur M. Aliev,
ex- général du KGB, a négocié en secret avec les
pétroliers russes pour trouver un terrain d'entente avec Moscou qui
souhaitait conserver une main mise sur les réserves de
l'Azerbaïdjan. Toutes les manoeuvres sont bonnes pour décrocher les
contrats d'exploitation.
Le Turkménistan lui, appelle à des
investissements étrangers dans son secteur énergétique. Le
nouveau président Gourbangouly Berdymoukhamedov a publiquement
appelé les entreprises étrangères à investir dans
le secteur des hydrocarbures au Turkménistan. En marge de
l'Assemblée générale de l'ONU de cette année il a
affirmé que « la sphère du pétrole et du gaz
nécessite des investissements étrangers » pour que son
pays triple d'ici 2030 sa production de gaz, et multiplie par 10 celle de
pétrole. Comme décrit précédemment, le
Turkménistan est le pays de la Caspienne qui possède les plus
importantes réserves de gaz naturel et il produit actuellement quelque
80 milliards de m3 de gaz par an et 10 millions de tonnes de brut. Les grandes
puissances se disputent actuellement les faveurs turkmènes sur ce sujet
notamment par rapport à la construction de nouveaux gazoducs
d'exportation,74(*)
Au Kazakhstan les investisseurs étrangers au sont les
Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les Pays- bas. Pour le Kazakhstan, La
Caspienne est à la fois une source de richesses mais aussi de conflits
potentiels avec ses voisins, avec en particulier la Russie, ainsi la
présence des grandes compagnies étrangères comme Chevron
(compagnie américaine),et Exxon mobil, impliquées dans
l'exploitation des ressources naturelles représentent une garantie
contre les velléités russes d'expansionnisme. L'exploitation de
ces ressources est essentielle pour le pays afin d'équilibrer sa balance
des paiements et d'accéder aux fonds des marchés financiers
internationaux. Le gouvernement Kazakh fonde tous ses espoirs sur le secteur du
pétrole et du gaz pour assurer le développement du pays. Ainsi Il
suscite également les investissements étrangers dans son secteur
énergétique, ce qui accroit la «course aux
énergies» menées par l'occident.75(*)
De son côté, la Chine ne cesse d'acheter des
gisements de pétrole et de gaz en Asie centrale et son investissement se
renforce depuis de nombreuses années, principalement à travers
l'organisation de coopération de Shanghai.
C.2. Une puissance énergétique qui fait
poids sur la scène internationale :
Les pays d'Asie centrale ne cessent de tirer profit de leurs
richesses naturelles pour s'affirmer par rapport à la Russie et
exploitent la concurrence entre les grandes puissances occidentales pour
conforter leur indépendance économique et politique. En
réalité, le « grand jeu » fait la joie des
républiques d'Asie centrale et du Caucase, qui misent sur la
concurrence, entre les grandes puissances. Elles y gagnent un peu en
indépendance dans la mesure où elles peuvent refuser telle ou
telle proposition pour se tourner vers une autre grande capitale. Ainsi,
pendant que le Kazakhstan ouvre son économie au monde,
l'Ouzbékistan la referme et le Turkménistan garde une profonde
méfiance à l'égard de Washington.76(*)
Par-delà ces différences, les rivalités
occidentales permettent aux pays de la Caspienne d'être moins contraints
de suivre la voie imposée par une des puissances dominantes. Ils peuvent
«choisir» en fonction de toutes les demandes et offres que font les
pays occidentaux. Ainsi Ceux-ci ne cessent de «courtiser » les pays
de la Caspienne et tentent d'améliorer les relations diplomatiques avec
l'occident, entre dépendance et pragmatisme. Les impératifs
stratégiques conduisent également Les Etats-Unis ou l'union
européenne à reléguer les droits de la personne au second
plan, ce qui décrédibilise considérablement les valeurs
dites « occidentales ». Ce qui importe, c'est avant tout
l'exploitation des ressources naturelles et leur acheminement vers les pays
consommateurs. Ainsi les pays occidentaux ont tout intérêt
à ce que la stabilité soit assurée dans cette
région. Les pouvoirs autoritaires ne sont donc au final pas un
problème.
Un pays comme le Turkménistan qui est classé
parmi les derniers du monde en matière de liberté d'expression et
de pensée ne subit pas les moindres reproches de la part des pays
occidentaux qui continuent de courtiser ses dirigeants sans se soucier des
conditions de vie de la population, qui, sans être catastrophique, sont
loin d'être conforme aux revenus du pays qui par une gestion
honnête permettrait une amélioration des conditions de
vies.77(*)
La corruption est en effet un problème majeur. Les
revenues crées par l'exploitation des hydrocarbures, pourtant richesses
nationales, échappe pour l'essentiel au contrôle
démocratique des habitants de ces pays qui ont des indices de
développement humain très faible et des infrastructures
vétustes.
Par exemple, c'est la société Française
Bouygues qui a réalisé toutes les constructions du
président mégalomane Suparmyrat Niazov dans la capitale du
Turkménistan Aschgabat.
A côté des projets pharaoniques tels que les
palais, les ministères, les magnifiques moqués (qui au passage
sont vides), les monuments nationaux, les fontaines, on trouve une population
qui survit tant bien que mal par des activités diverses et une
économie de rue informelle. La capitale, flambant neuf, avec ses
fontaines et ses pelouses vertes en plein désert tranche avec les autres
régions du pays où l'eau n'est courante que quelques heures par
jour et semble complètement absurde alors qu'en Ouzbékistan la
mer d'Aral s'assèche inexorablement.
D. Affrontements de puissances et jeux de dominations.
D.1. Une perte de l'influence Russe ?
La chute de l'URSS a bien évidemment porté un
coup fatal à la Russie et a largement remodelé toute la
géopolitique de l'Asie centrale. Même si les anciennes
républiques soviétiques se sont réunies au sein de la CEI,
Moscou a perdu sa main mise sur le Caucase et la Caspienne. La Russie
dès lors n'a cessé de vouloir retrouver ce statut de puissance
dominante en Asie centrale. L'indépendance des républiques
soviétiques s'est marquée par une ouverture économique.
Les investisseurs cherchant à s'implanter sur le territoire russe ont
rencontré des difficultés alors que les pays de la Caspienne sont
apparus d'accès relativement plus facile. Cela est principalement
dû aux échecs de réformes économiques en Russie
où les entreprises privées n'ont pas réagi de la
même manière.78(*)
La Russie voit aussi les oléoducs et pipelines lui
échapper. En 1991, elle contrôle tous les oléoducs
permettant aux nouveaux états indépendants d'exporter leurs
hydrocarbures, mais par la suite six oléoducs ne passant pas par le
territoire Russe ont été construits Moscou perd ainsi de son
influence politique et économique.79(*)
La conséquence directe de cela, c'est que les NEI sont
devenus des concurrents pour la Russie. Moscou voit donc son influence se
réduire sur les pays d'Asie centrale. D'une part, ceux-ci souhaitent
prendre de la distance avec le «grand frère Russe»
après 1991 et s'ouvrir sur la scène internationale, et d'autre
part tous les projets mis en oeuvres par les Etats-Unis ont visé et
visent toujours à amoindrir l'influence russe dans le bassin Caspien.
D.2 .L'affrontement américano-soviétique
pour la domination de la Caspienne.
Au lendemain de l'indépendance des Républiques
d'Asie centrale et du Caucase et à la suite de la première guerre
du Golfe, les Etats-Unis affichent l'ambition d'étendre leur influence
dans les nouveaux pays bordant la mer Caspienne, afin de les désenclaver
en les détachants de l'influence exclusive de la Russie et de celle
potentielle de l'Iran. La volonté des Etats-Unis et des pays occidentaux
est également d'apporter sur le marché mondial une nouvelle
source d'approvisionnement en hydrocarbures. Dans les années 1990, pour
justifier leur pénétration dans le bassin de la Caspienne, les
Etats-Unis gonflent leurs estimations des réserves d'hydrocarbures que
celui-ci contient. Ils parlent de 243 milliards de barils de pétrole,
à peine moins que l'Arabie saoudite alors qu'en réalité
ces réserves ne sont pas comparables à celle de l'Arabie saoudite
qui sont de loin beaucoup plus élevées.80(*)
Derrière ces manoeuvres ce sont des rivalités de
puissance et de domination qui sont en jeu. On est ici dans une
mentalité de lutte énergétique ou aucun avantage ne doit
être laissé aux autres acteurs étatiques rivaux.
(Etats-Unis contre Russie ou Iran). On retrouve d'ailleurs par certains aspects
une ambiance de guerre froide. L'Europe, quant à elle, depuis la guerre
du gaz entre la Russie et l'Ukraine, en janvier 2006, se penche encore
davantage sur la Caspienne pour réduire sa dépendance
énergétique vis-à- vis de Moscou.81(*)
D.3. Isoler l'Iran
Dans sa volonté de contrôle sur la Caspienne,
Washington soutient des projets de pipelines dans la zone pour mieux isoler
l'Iran et toujours pour décrocher de la sphère d'influence russe
les ex- républiques soviétiques. L'Iran semble être le
grand perdant du nouveau «grand jeu». D'une part les oléoducs
contournent en majeur partie son territoire (sauf un oléoduc
turkmène), mais d'autre part personne ne peut investir en Iran. Or le
pays a besoin d'investissements. Ses installations datent des années
1970, ce qui l'oblige à importer 40 % de son essence ; il n'a pas
pu explorer sa portion de la Caspienne et il sous-exploite son énorme
potentiel gazier. Il semble d'ailleurs paradoxal que le « grand jeu »
exclue l'Iran a l'heure où les producteurs d'hydrocarbures en Asie
centrale souhaite voir s'ouvrir une route sud, plus simple et plus
économique.
L'Iran a cependant trouvé une solution par son
admission en tant qu'observateur en 2005 au sein de l'organisation de
coopération de Shanghai. Par ce rapprochement Téhéran peut
tisser des liens avec l'Asie, notamment la Chine, et être plus fort dans
son bras de fer avec les Etats-Unis ».
D.4. L'organisation de coopération de Shanghai,
un nouvel enjeu.
L'OCS est une organisation régionale qui regroupe la
Russie, la Chine, le Kazakhstan, la Kirghizistan, le Tadjikistan et
l'Ouzbékistan. Elle a été créée à
Shanghai les 14 et 15 juin 2001 par les présidents de ces six pays. Par
ailleurs, la Mongolie, l'Inde, l'Iran est le Pakistan ont un statut
d'observateur, ce statut a été refusé aux
Etats-Unis.82(*)
Investir en Asie centrale constitue aussi, pour les Chinois,
une façon de s'immiscer dans les affaires de la région pour,
disent-ils, contribuer à sa sécurité. En
réalité la chine veut « sa part de gâteau » dans
la gestion de la Caspienne. Elle s'engage dans l'OCS pour fédérer
les Etats membres autour de thèmes qui lui sont chers, comme la lutte
contre le terrorisme ou la coopération économique et
énergétique. De surcroît, l'organisation forme un bloc
susceptible de se solidariser fortement en cas de déstabilisation de la
zone ou si les Etats -Unis y gagnent en influence au point de menacer les
pouvoirs en place.
La vague de « révolutions colorées »
qui a pris place dans l'espace ex-soviétique depuis 2003 a ainsi conduit
l'OCS à prendre plus nettement position contre Washington. En juillet
2005, par exemple, ses six membres soutenaient l'Ouzbékistan dans son
exigence de fermer la base militaire aérienne américaine de
Karshi-Khanabad, ouverte dans le cadre de l'opération en Afghanistan.
Conséquences tous les soldats américains ont quitté le sol
ouzbek, ainsi que toutes les ONG.
Ainsi ce groupement régional récent montre sa
capacité à peser dans les Relations internationales influant sur
la décision des états. Il représente un nouvel acteur en
essor du « grandjeu » autour de la Caspienne.
D.5. La question de l'acheminement du gaz et du
pétrole vers l'Europe.
La logique de diversification des exportations et de
réduction de dépendance menée par l'Europe conduit les
pays importateurs et exportateurs à élaborer de nouvelles
stratégies de sortis pour leurs ressources naturelles. Ces
différents projets sont la principale cause des tensions de la
Caspienne. Certes la question de l'accès aux ressources, du
contrôle des zones déchire les états. Mais les
rivalités sont beaucoup plus apparentes sur la question des
tracés des oléoducs et de l'acheminement des hydrocarbures vers
les pays importateurs. Depuis plus de cinq ans, on assiste à une
véritable guerre commerciale et économique dans laquelle sont
impliqués, outre les Occidentaux, pratiquement tous les Etats de la zone
comprise entre la Caspienne et la Méditerranée.
CHAPITRE 3 : LE ROLE DE
LA RUSSIE DANS LA REGION CASPIENNE
Dans ce chapitre, il est question de démontrer le
rôle que la Russie joue dans cette région de la Caspienne, de
démontrer comment et pourquoi la Russie joue ce rôle. Ce chapitre
comporte deux sections dont chacune comporte deux paragraphes qui ont certains
des sous points .
SECTION 1 : LE ROLE
MILITARO-STRATEGIQUE DE LA RUSSIE EN MER CASPIENNE
Dans cette section , il est question de
démontrer le rôle de la Russie sur le plan militaire et
stratégie. Son influence dans la région , sa puissance au niveau
régional. La section est subdivisée en deux paragraphes.
§1 : La Russie,
une grande puissance
1. A. Une puissance militaire et
nucléaire
1. A.1. Une puissance
militaire
Avec 1 140 000 militaires dans le service actif et
2 000 000 réservistes, les Forces armées de la
fédération de Russie sont la quatrième plus grande
armée du monde, pour un budget estimé à 70 milliards
de dollars en 2008.
La doctrine militaire des forces armées de la
Fédération de Russie est l'héritière d'une
réforme datant de l'URSS, organisée par Mikhaïl Frounze.
Celui-ci a lancé une série de réformes essentielles pour
l'Armée rouge. Il est partisan d'une organisation militaire permanente,
unique moyen de mener les guerres de mouvement offensif que les «
spécialistes », comme le chef de l'état-major
général de l'Armée rouge,
Toukhatchevski propose de mettre sur pied en prévision
d'éventuelles agressions extérieures.
La nouvelle doctrine militaire russe, adoptée en 2000,
multipliant les références à la crise du Kosovo,
évoque abondamment l'ensemble des facteurs qui ont provoqué la
dégradation des perceptions que les responsables russes ont de
l'Occident. Néanmoins, la Tchétchénie et les
instabilités dans la périphérie Sud de la Russie sont
également présentes dans la doctrine. Et différents
éléments, dans ce texte comme dans la politique aujourd'hui mise
en oeuvre par le Kremlin, permettent de relativiser l'idée selon
laquelle la Russie est revenue à des postures
anti-occidentales.83(*)
Grâce au redressement économique des
dernières années et aux excédents budgétaires sans
précédent, le gouvernement russe accélère le
renouvellement de l'arsenal militaire du pays, et ce dans tous les domaines
concernés : de l'aviation stratégique N2 aux nouveaux
systèmes balistiques et de défense anti-missile (notamment les
missiles S-400, sans doute les systèmes de DCA à long rayon
d'action le plus performant actuellement ; les missiles Topol-M
et Bulava N3à la mise en orbite de la constellation des
satellites de positionnement global N4.84(*)
L'Amiral Kuznetsov, le seul porte-avions
russe.
Le budget de la défense de la Fédération
de Russie est en hausse sous la présidence Poutine. Cependant,
l'opacité de l'attribution des fonds de la défense fut
critiquée. La deuxième guerre d'Ossétie du Sud a
montré une armée russe moins hétéroclite qu'en
Tchétchénie : des unités entières
disciplinées et bien équipées, des conscrits bien
entraînés, mais sans soutien
d'hélicoptères85(*). Cependant la récente guerre contre la
Géorgie a relevé de nombreuses lacunes, tant sur le plan de
l'utilisation de matériel obsolète que vis-à-vis de la
doctrine calquée sur le modèle soviétique.
De plus, les problèmes de l'armée restent
nombreux : détournement d'une partie du budget (corruption),
utilisation d'un matériel obsolète dont la masse peine à
être remplacée, difficultés de mobilisation des conscrits
dans une armée réputée par la violence de ses «
bizutages », mais surtout pour ses solutions de communication ainsi que
ses moyens de combats de nuit inadaptées aux besoins militaires de
l'après-guerre froide.86(*)
Depuis 2005, la doctrine militaire est en cours de
révision sous l'autorité du
général Makhmout Gareev. Les
menaces ne seraient plus les armées contre-révolutionnaires
mais :
L'instabilité de certains États
déchirés par des conflits ethniques ;
L'aventurisme militaire des États-Unis à la
recherche de ressources énergétiques.
Les forces armées devraient donc être capables,
non seulement de défendre la Patrie, mais aussi de peser dans le monde
comme arbitre géopolitique en évitant tout affrontement direct
avec les États-Unis.
Lutte contre le terrorisme
Voir aussi la Tchétchénie, la première
guerre de Tchétchénie, la seconde guerre de
Tchétchénie, la guerre contre le terrorisme et l'Organisation du
traité de sécurité collective.87(*)
1. A.2. Puissance
nucléaire
Évolution des stocks d'armes nucléaires, entre
les États-Unis, l'URSS puis la Russie et la Chine, de 1945 à
2005.
L'industrie nucléaire en Russie est
héritière du programme nucléaire de l'URSS. La Russie
possède, en conséquence, la totalité de l'arsenal
nucléaire soviétique dont le commandement unifié lui a
été transféré, en 1991, par le Kazakhstan,
l'Ukraine et la Biélorussie. En 2005, la Russie possédait 31
réacteurs de production ce qui la place en 4eposition
mondiale des pays producteurs d'énergie nucléaire. Par ailleurs,
elle possède un nombre très important de sites avec des
réacteurs de recherche civils ou militaires, dont environ 109
réacteurs de recherche ou à vocation militaire à
l'origine.
La Russie est l'un des cinq pays reconnus officiellement par
le Traité de non-prolifération nucléaire comme
possédant l'arme nucléaire. Elle possède d'ailleurs le
plus vaste arsenal nucléaire au monde avec plus de 16 000
têtes nucléaires dont 5 830 sont
opérationnelles.88(*)
La flotte de pêche de Russie est la plus grande au monde
et opère dans le monde entier.
Depuis la réorganisation de la compagnie
soviétique Aeroflot, qui avait la plus importante flotte aérienne
du monde, 70 compagnies gouvernementales et privées ont
été créées.
1. B. La présence de la flotte russe en mer
Caspienne
Très tôt
« maîtrisé » par une Russie impériale
en expansion, le rapport de force géopolitique en mer Caspienne a subi
de plein fouet l'éclatement de l'URSS et l'émergence des
intérêts nationaux. En redevenant pour la première fois
depuis le XVIIIe siècle une zone de fracture, cette mer
fermée impose à Moscou d'adapter sa stratégie
sécuritaire à des enjeux en perpétuelle mutation.89(*)
Au-delà des préoccupations
énergétiques, la réforme militaire de décembre 2010
prévoit en effet d'inclure la Flottille russe de Caspienne à un
nouvel ensemble géostratégique (le Caucase), évoquant par
là un projet de puissance nourri par l'histoire et les
représentations territoriales.90(*)
Dans l'Antiquité, la mer Caspienne a pu figurer aux
yeux des géographes grecs comme une simple baie de l'immense et
inquiétant Océan censé entourer le monde connu d'alors. Si
les épopées d'Alexandre, les conquêtes romaines puis
l'essor de la Route de la soie ont pu infirmer la thèse des anciens
géographes, la Caspienne n'en demeure pas moins durant des
siècles une frontière entre le connu et l'inconnu, entre
« l'homme civilisé » et le
« chaos » des steppes. Lorsque la Russie d'Ivan le Terrible
atteint cette mer au niveau d'Astrakhan et de l'embouchure de la Volga, c'est
une première victoire majeure du sédentaire slave sur le nomade
turco-mongol.91(*)
Fait intéressant, la chute d'Astrakhan en 1556 inaugure
une lutte séculaire entre la centralité moscovite et le
système clanique des steppes, alors que le point d'orgue de cet
affrontement peut être trouvé dans la fondation de la base navale
de Sébastopol en 1783 et la chute du khanat de Crimée, dernier
héritier des Tatars. La Caspienne demeure durant plus de trois
siècles le pivot stratégique de cette volonté russe de
domination sur l'élément tribal, alors que le Caucase et l'Asie
centrale sont progressivement conquis, et leurs élites
évincées ou intégrées au système
impérial.92(*)
1. B.1. La Caspienne, pivot historique d'un empire
en expansion
Témoin de la naissance d'un empire, la mer Caspienne
est écartée des principaux axes stratégiques russes
dès le début du XIXe siècle : le
traité de Gulistan, en 1813, marque ce basculement géopolitique
au terme de neuf ans de guerre contre la Perse.93(*)
La Russie y obtientque son pavillon soit le seul à
pouvoir flotter sur les eaux de la Caspienne, consacrant une suprématie
que la révolution d'Octobre ne remettra pas fondamentalement en cause.
Après avoir pu soutenir les guerres dans le Caucase, transporter troupes
et colons sur les côtes kazakhes, la flottille de Caspienne
créée par Pierre le Grand n'exerce plus qu'un rôle de
garde-côtes, d'ailleurs doublé en 1919 d'une mission de
surveillance de la Volga.94(*)
Bien que, durant la Seconde Guerre mondiale, la crise
irano-soviétique ait pu montrer l'importance de la Caspienne pour
l'acheminement des matériels occidentaux destinés à
l'Armée rouge, la cristallisation des zones d'influences induite par la
guerre froide relègue cette mer fermée au second plan des
préoccupations internationales. De 1945 à 1991, l'Union
soviétique et l'Iran se partagent la totalité des côtes de
la Caspienne et l'écrasante supériorité militaire,
politique et territoriale de Moscou dans la région n'est pas remise en
cause par Téhéran, malgré les sympathies occidentales du
Chah puis le fanatisme religieux des ayatollahs.95(*)
Comme ailleurs dans l'espace post-soviétique, la chute
de l'URSS révèle brusquement tensions et rivalités en
multipliant considérablement le nombre d'États souverains et de
revendications ethniques. Si la chape impériale puis soviétique
avait permis d'étouffer les innombrables rivalités qui bordent la
Caspienne, l'apparition de nouvelles entités telles que
l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Turkménistan, les
républiques autonomes russes du Tatarstan ou de Kalmoukie sont autant de
catalyseurs identitaires que les revendications ethniques viennent porter sur
le devant d'une scène internationale intéressée par
l'apparition d'un nouveau « pont »
énergétique, culturel et politique entre Orient et Occident. La
naissance de nouveaux États turcophones engage par exemple Ankara
à développer ses ambitions pan-turquistes en direction de
l'Azerbaïdjan et de l'Asie centrale, alors que l'ouverture à la
concurrence des champs pétrolifères soviétiques
intéresse aussi bien les majors occidentales que des autorités
locales en quête de devises et d'influence dans le nouveau système
russe des réseaux d'allégeances.96(*)
Si les temps troubles de 1917 à 1921 avaient pu fournir
un aperçu de ce que seraient les rivalités géopolitiques
dans la région si Moscou perdait son leadership, 1991 est
bien l'avènement d'une nouvelle ère de tensions en Caspienne. Le
statut juridique de la Caspienne, négocié entre l'Iran et l'Union
soviétique en 1921, fournit un exemple hautement illustratif de la
situation contemporaine. Les espaces de souveraineté avaient alors
été négociés de manière bilatérale
par les deux seuls États riverains97(*). La convention des Nations unies sur le droit de la
mer fixe depuis 1973 les zones économiques exclusives de chaque
État. Celle-ci ne s'est jamais appliquée en Caspienne, alors que
la multiplication des États riverains ne permet plus le consensus
autrefois assuré entre l'Union soviétique et l'Iran.
1. B.2.Les nouveaux enjeux
militaires
Assez rapidement, les autorités de la jeune
Fédération de Russie ont compris l'enjeu de la Caspienne. La
flottille de Caspienne basée à Astrakhan, qui avait perdu
dès 1991 une part importante de ses effectifs réclamés par
le Kazakhstan, est ainsi la première composante navale de l'Armée
russe à recevoir du matériel construit après la chute de
l'URSS. En devenant le navire amiral de la flottille de Caspienne en 2002, le
nouveau bâtiment Tatarstan évoque par son
profil les ambitions russes renouvelées dans la région.
Le Tatarstan est une frégate de type «
Guépard » au départ prévue pour la lutte ASM (anti
sous-marine). Cependant, le modèle livré à la flottille de
Caspienne a été allégé de ses équipements de
détection sous-marine et aménagé pour abriter un
hélicoptère.98(*) Par ce biais, le Tatarstan peut
mener à bien des missions de souveraineté à long rayon
d'action dont le but est d'assurer une présence russe de fait dans ses
eaux territoriales en Caspienne, et donc de matérialiser la mission de
protection des intérêts nationaux dans une mer riche en ressources
naturelles. Fait hautement évocateur, le gouvernement russe parle depuis
2006 de seconder le Tatarstan par un sister
ship dont la mise sur cale était prévue en 2008. La
commande passée d'une nouvelle frégate
« Guépard » en 2009 par le ministère de la
Défense pourrait faire aboutir ce projet, et confirmer l'ambition de
Moscou de disposer d'une force d'appui conséquente pour faire respecter
ses intérêts énergétiques, territoriaux et
géopolitiques99(*).
Car, si la stratégie maritime de la Russie
contemporaine diffère finalement assez peu de celle de l'URSS,
l'intérêt croissant pour la Caspienne est une nouveauté.
Dans ces mers « fermées » par des détroits
que constituent la mer Noire, la mer Baltique ou la mer du Japon, l'idée
de la doctrine maritime est bien d'assurer à Moscou un contrôle
suffisant pour lui permettre de se projeter dans « l'océan
mondial », théâtre des échanges
globalisés. La Caspienne n'est, quant à elle,
géographiquement reliée à aucune mer, aucun océan.
Pourtant, c'est là que la Fédération déploie sa
première frégate. Il s'agit certainement d'une illustration des
inquiétudes de Moscou quant à sa sécurité
énergétique, mais également d'une quête de
puissance, de symbole et de souveraineté.100(*) Frontière entre
plusieurs mondes, la Caspienne est alors le théâtre de
rivalités aussi bien dans le domaine énergétique que
sécuritaire, ainsi que le montre l'initiative CASFOR. Proposée
par la Russie en 2005, l'idée de cette force militaire conjointe
assurée par les nations riveraines répond directement à
l'initiative américaine lancée une semaine plus tôt par
Condolezza Rice de créer une Caspian Guard qui
viendrait un peu plus confirmer l'influence occidentale dans une région
pivot pour la coalition engagée en Afghanistan. Le ministre russe des
Affaires étrangères Serguei Ivanov avait alors annoncé que
les affaires concernant la Caspienne devaient se régler entre
États riverains, et rejeter toute ingérence
occidentale.101(*)
L'exemple de la CASFOR montre que la Russie entend conserver
son leadership dans une région en perpétuelle
mutation, que la friction des cultures rend hautement instable et
évolutive. La nouvelle réforme de l'Etat-major
général vient alors compléter ce tableau. Dès le
mois de décembre 2010, l'Armée russe adoptera la doctrine des
commandements interarmées. Ce qui signifie que, dans chaque district
militaire, les forces navales, terrestres et aériennes seront sous
l'autorité d'un État-major régional interarmées
commun, lui-même rattaché à Moscou. Jusqu'à
présent, et hormis durant certaines périodes de crise, les
armées russes fonctionnaient chacune avec leur propre commandement, la
coordination n'étant possible que ponctuellement et pour une
période limitée.102(*) Ce système « traditionnel » a pu
révéler ses faiblesses lors des opérations de 2008 en
Géorgie, alors que manquaient certains moyens de communication et de
commandement, obligeant des chefs d'unités sur le terrain à
demander un appui d'artillerie via leur
téléphone portable personnel.
La Flottille de Caspienne se retrouve donc
intégrée au commandement interarmées (basé à
Rostov-sur-le-Don) de la région militaire du Sud-Ouest, comprenant les
forces terrestres et aériennes des anciens districts du Caucase Nord et
de la Volga, ainsi que la flotte de mer Noire103(*). La prérogative principale de ce nouveau
commandement se trouve alors dans le Caucase où, depuis les attentats du
début de l'année 2010 dans le métro de Moscou, certains
islamistes appellent à la création d'un « émirat
du Caucase ». L'interarmisation projette donc la flottille de
Caspienne dans un espace stratégique nouveau qui inclut désormais
le Caucase. Il est à ce titre clair que les changements à venir
témoignent d'une mutation de la situation géostratégique
de la Caspienne pour la Russie, avec une meilleure prise en compte des enjeux
de l'islamisme caucasien, alors que Moscou « durcit le
ton » vis à vis des ambitions nucléaires de
Téhéran.104(*)
§2 : La Russie lance un exercice naval en
mer Caspienne, avec le conflit du Haut-Karabagh en toile de fond
2. A. La Russie face à ses
intérêts dans la Région
S'agissant du Haut-Karabakh, territoire pour lequel se
déchirent deux anciennes républiques soviétiques, à
savoir l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la Russie redoute de devoir
s'impliquer militairement. Ce qui pourrait être le cas si jamais le
territoire arménien est attaqué par les forces
azerbaïdjanaises étant donné que, comme Moscou, Erevan est
membre de l'Organisation du traité de sécurité collective
[OTSC], qui dispose d'une clause de défense mutuelle.105(*)
Or, le 14 octobre, Bakou a affirmé avoir visé
des « sites de lancement de missiles » en Arménie.
Ce qu'Erevan a confirmé, tout en niant que ces derniers
représentaient une quelconque menace pour l'Azerbaïdjan. Pourtant,
une semaine plus tôt, le président russe, Vladimir Poutine, avait
assuré que la Russie « ses obligations » dans le
cadre de l'OTSC...
Quoi qu'il en soit, hasard ou pas, le ministère russe
de la Défense a annoncé, ce 16 octobre, avoir lancé des
manoeuvres navales « dans la partie centrale de la mer Caspienne, au
nord de la péninsule d'Absheron » ... où est
située Bakou. En général, de tels exercices sont
planifiés assez longtemps à l'avance. Mais celui-ci vient
à point nommé dans la mesure où il pourrait être vu
comme un message envoyé à Bakou.106(*)
Si l'ampleur de cet exercice peut sembler modeste, puisqu'il
ne concernera que quatre navires, dont les frégates
« Tatarstan » et « Daghestan » ainsi
que les corvettes « Uglich » et « Velikiy
Ustyug », il prévoit en revanche des « tirs
d'artillerie et de missiles en mer contre des cibles aériennes et
navales dans le cadre d'une force opérationnelle conjointe »,
des aéronefs du district militaire sud de la Russie devant y prendre
part.107(*)
En outre, les quatre navires mobilisés ont tous la
capacité de tirer des missiles de croisière Kalibr, dont la
version développée pour l'action contre la terre a une
portée de 1.400 à 1.500 km.
Cela étant, cet exercice est organisé
« dans le cadre d'un contrôle de préparation au
combat », « ne présente aucune menace » et
de restreint pas l'activité économique des États riverains
de la Caspienne », a fait valoir le ministère russe de la
Défense.108(*)
2. B. Les raisons des Réformes militaires
russes en Caspienne
Depuis le traité de Gulistan, la Flottille n'avait
été qu'une force de garde-côtes. Objectivement, les
bouleversements géopolitiques de l'année 1991 ont radicalement
changé la donne. On l'a vu, l'apparition d'un nouvel espace
régional de rivalités, amplifié par la présence de
champs pétrolifères et le flou juridique concernant le statut de
la mer sont des arguments majeurs. Mais, au-delà de ces arguments
factuels, il convient d'avoir à l'esprit que la naissance de la
Fédération de Russie ne postule aucunement la mort d'une
représentation soviétique du territoire. Pour reprendre les mots
de Marie Mendras, « la Russie est un État qui s'invente
sans territoire ».109(*) L'existence préalable du système
territorial soviétique supranational postule l'existence d'une Russie
bien plus vaste que l'espace contenu dans ses frontières juridiques.
Outil de puissance régalienne, les politiques militaires sont le reflet
des ambitions nationales. Si Boris Eltsine avait pris le parti de construire
cette nouvelle fédération libérale en canalisant la
nostalgie des valeurs soviétiques par le biais de la CEI, la politique
de Vladimir Poutine se distingue clairement de ces ambitions en
privilégiant avec les anciens pays frères une relation
ambiguë que la situation ukrainienne illustre parfaitement. Il s'agit
d'utiliser dans les anciennes républiques d'URSS devenues
indépendantes le potentiel de la communion nostalgique des valeurs
soviétiques. Au-delà des questions énergétiques, il
s'agit là d'un argument qui a pesé lourd dans la balance des
accords de Kharkov (avril 2010), prolongeant le bail militaire russe sur
Sébastopol jusqu'en 2042. Bien plus que leurs aspects
stratégiques, les bâtiments de la Flotte de mer Noire posent
à l'Ukraine la question cruciale de son identité nationale.
L'Armée russe représente alors par son potentiel historique et
symbolique un outil de communion mémorielle qui dépasse les
frontières de la Fédération en affirmant la
pérennité des anciennes valeurs de fraternité
d'arme.110(*)
Si la question de Sébastopol constitue un cas
d'école, ces conclusions peuvent être également
utilisées pour comprendre la politique maritime de la Russie en
Caspienne. Dépositaire d'un lourd héritage fait de
conquêtes, d'expansion puis de paix impériale, la Flottille de
Caspienne constitue l'un de ces instruments par lesquels la Russie entend
dépasser ses frontières juridiques pour investir les territoires
où les symboles de l'histoire lui confèrent une place à
part111(*). Au carrefour
des mondes caucasien, slave, turcophone, iranophone et centre-asiatique, la mer
Caspienne est redevenue pour Moscou cette plateforme stratégique qu'elle
était avant 1813. C'est-à-dire une tête de pont
géopolitique que les intérêts économiques et
énergétiques viennent confirmer, notamment face aux politiques
occidentales et aux fanatismes islamistes.
2. C. l'affirmation du leadership russe en
Caspienne
L'avantage russe est aussi militaire. En effet, bien que le
communiqué final du dernier sommet de la Caspienne réaffirme
l'exclusivité accordée aux cinq Etats côtiers dans la
poursuite d'activités militaires, Moscou, notamment par la force de ses
frappes balistiques tirées depuis la Caspienne en Syrie, fait
état de sa puissance.
Concernant la Syrie, la flotte russe est surtout symbolique,
d'autant plus que l'utilisation depuis août 2016 de la base iranienne de
Hamadân - située au nord-ouest - pourrait marquer la fin de ces
frappes plus efficaces en termes de stratégie militaire et moins
dispendieuses. Notons toutefois qu'au moment où les avions russes
décollaient du nord-ouest iranien, la flotte russe en Caspienne s'est
livrée à des exercices dans la partie sud-ouest de la
mer112(*).
Deux enseignements ressortent des tirs en Caspienne et de
l'autorisation sans précédent depuis l'instauration de la
République islamique donnée pour l'utilisation d'une de ses bases
par une puissance étrangère.
Tout d'abord, ceci prouve la supériorité navale
russe
en
mer Caspienne.
La
course aux armements, évoquée par plusieurs auteurs comme
« militarisation de la Caspienne », n'en est pas vraiment
une. Si tous sont engagés dans des programmes de coopération
militaires, les Etats côtiers hors Russie ne disposent que de
matériels légers, destinés principalement aux
interventions d'urgence, à la lutte contre le terrorisme ou la
préservation des ressources marines. Les efforts iraniens, à
l'image du déploiement en 2013 d'un
destroyer Jamaran-2 et la mise en service prochaine en
Caspienne d'un sous-marin de classe Fateh, d'un tonnage
relativement faible (600t), ne bouleversent pas cet équilibre.113(*)
En second lieu, ces évolutions marquent
un déplacement du centre de gravité de la
capacité militaire russe vers le sud. Ce Sud, continuité
d'un axe géopolitique historiquement stratégique pour la Russie,
c'est-à-dire les axes fluviaux Volga-Don-Dniepr, qui ont permis aux
guerriers Varègues de s'installer dans les régions russes, allant
des mers Noire et Caspienne jusqu'à la Baltique, nécessite une
attention militaire. De par le conflit syrien, mais aussi depuis le retrait des
troupes de la coalition d'Afghanistan, suivi de déclarations et
d'actions en direction de l'Afghanistan - par exemple à travers
l'arrivée de nouvelles troupes russes au Tadjikistan ou la
création d'une force d'intervention commune des pays de la
Communauté des Etats Indépendants (CEI). D'autres questions plus
transversales expliquent l'intérêt russe, comme la progression du
salafisme en Asie centrale, différents trafics - des opiacés par
exemple - ou les migrations.114(*)
Il est évident de souligner que la crise syrienne
conforte l'importance stratégique que revêt la mer Caspienne pour
la Russie. En outre, les déploiements militaires, d'abord au large des
côtes iraniennes puis dans la base d'Hamadân, tous deux durables,
redessinent le rapport de force entre les cinq Etats littoraux de cet espace,
au profit, peut-il sembler, d'une division entre Moscou et
Téhéran. Le régime légal de la Caspienne recoupant
les priorités russes, le rapport de force naval ainsi que les sujets
géopolitiques en cours et à suivre plaident pour une telle
interprétation. 115(*)
SECTION 2 : LA RUSSIE
ASSOIT SON INFLUENCE ECONOMIQUE DANS LA REGION DE LA CASPIENNE
§1: La Russie trace l'avenir économique de
la région Caspienne
1. A. Les accords signés sous l'impulsion
de la Russie
Le 12 août 2018 était à marquer d'une
pierre blanche. Après plus de vingt-cinq années de
négociations et une dizaine de rencontres, les dirigeants des
États riverains de la mer Caspienne ont signé ensemble, dans la
ville portuaire d'Aktaou au Kazakhstan, un accord pour définir le statut
juridique de cet espace maritime. Un accord historique pour cette mer, pivot
géostratégique entre ces trois grandes régions de l'Asie
« intermédiaire » que sont l'Asie centrale, le
Caucase et le Moyen-Orient.116(*) Les cinq État riverains, la Russie, l'Iran,
le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan se partagent ainsi
des réserves d'hydrocarbures,
estimées
à près de 300 000 milliards de m3 de gaz naturel. Cet accord
est le résultat de plusieurs concessions, mais chaque État y
trouve finalement son compte pour des raisons différentes. Il est
possible de distinguer deux types de réussites pour chacun des pays :
d'un côté ceux qui en tireront un véritable
bénéfice économique et ceux pour qui l'accord politique et
diplomatique prime sur l'économie.117(*)
Les trois principaux bénéficiaires de cet accord
sont les États d'Asie centrale et du Caucase : le Kazakhstan, le
Turkménistan et l'Azerbaïdjan. Astana récupère de
cette zone le plus gros gisement pétrolier équivalent à 13
milliards de barils. Un succès pour le Kazakhstan qui accueillait le
sommet dans l'ancienne ville de Chevtchenko, du nom d'Aktaou sous l'URSS. Il
était donc attendu que le « pays hôte »
récupère une grande partie des gisements qu'il réclamait
depuis vingt ans. Le Turkménistan et l'Azerbaïdjan ne sont pas en
reste et pourront profiter de ressources jusque-là inexploitées
à cause du vide juridique entourant la Caspienne.118(*)
L'accord bénéficie donc largement à ces
trois États, dont le point commun est une économie basée
sur l'exportation d'hydrocarbures. Pour le Turkménistan, ces nouvelles
ressources pourraient renforcer la mise en place du
projet
TAPI, un gazoduc reliant le pays à l'Afghanistan, au Pakistan et
à l'Inde. Annoncé en décembre 2015, il devrait voir le
jour en 2019. L'Azerbaïdjan de son côté devrait profiter de
l'ouverture de la Caspienne à la construction de pipelines. Alors que
ses principaux fournisseurs sont en Europe, Bakou pourrait envisager
d'augmenter ses revenus en Asie, où pour l'instant seule
l'Indonésie fait office de client important.119(*)
1. b. La domination politique russe au
détriment de l'Iran
Le principal vainqueur politique est bien évidemment la
Russie. Cet accord va permettre l'accroissement des ressources pour plusieurs
États, concurrents énergétiques de Moscou, notamment le
Turkménistan. Le Kremlin a donc fait des concessions à ses
voisins et souhaite avant tout montrer qu'il est initiateur d'accords et de
stabilité dans cette région. Une image qui lui faisait
défaut depuis les crises géorgienne (2008), ukrainienne (2014) et
syrienne (2011-2018). De plus, face à Pékin qui étend son
influence en Asie centrale via les « Nouvelles routes de la
soie », Moscou assume avec cet accord un leadership régional,
capable de mettre fin à plus de deux décennies de
pourparlers.120(*)
Hormis l'accord en lui-même, les Russes, comme les
Iraniens, ont atteint un objectif diplomatique importante : l'exclusion de la
marine américaine de la Caspienne. Ce risque était encouru par
les liens politiques existants entre Washington et Bakou. Avant ce sommet, la
mer Caspienne n'était
ni une
mer ni un lac au regard du droit international. L'accord signé le 12
août confirme cette ambivalence. La règlementation des
frontières maritimes s'appliquera comme s'il s'agissait d'une mer, mais
comme pour un lac, aucune troupe étrangère ne pourra y
stationner121(*). De
fait, l'accord exclu donc toute présence américaine dans la
Caspienne. Une bonne nouvelle pour Moscou, qui cherche à réduire
l'influence de Washington dans la région.
Autrefois, la Caspienne était un lac intérieur
de la puissance perse. Plusieurs défaites militaires au XIXème
siècle contre l'empire russe, ont fait perdre à l'Iran cette
domination sur la plus grande mer fermée du globe. Une situation qui va
en s'empirant aujourd'hui, puisque l'Iran semble en retrait des autres
États riverains. En effet, Téhéran récupère
la plus petite zone de la Caspienne.122(*)
Pourtant, tout n'est pas perdu. Cet accord intervient dans une
période de fortes tensions, avec les nouvelles sanctions
américaines, qui font suite à
la
rupture de l'accord sur le nucléaire. L'extra-territorialité
du droit américain permet aux États-Unis de faire pression sur
les autres pays pour cesser de commercer avec l'Iran. Le gouvernement iranien
qui perdra à court terme ses partenaires européens, a donc besoin
de renforcer ses relations régionales. C'est le résultat obtenu
au sommet du 12 août. Alors que l'Iran a par le passé
montré certaines velléités impérialistes sur cette
région de la Caspienne, le gouvernement de Téhéran accepte
aujourd'hui une concession dont on ne le croyait pas capable. Cet accord a, par
ailleurs, été l'occasion pour l'Iran de négocier de futurs
projets communs avec l'Azerbaïdjan. Bien que Téhéran ne
sorte pas renforcé de cet accord, il arrive à en tirer des
avantages circonstanciels.123(*)
Avec la signature de cet accord et la possibilité de
construire des gazoducs dans la mer Caspienne, le Kazakhstan, le
Turkménistan et l'Azerbaïdjan vont parvenir un objectif de longue
date : réduire leur dépendance énergétique
vis-à-vis de la Russie et de l'Iran. Pour y arriver, ces trois
États devront néanmoins s'entendre ensemble. La Chine pourrait
également en profiter pour son projet de « Nouvelles routes de
la soie » (BRI) et à plus long terme si elle souhaite elle
aussi réduire sa dépendance énergétique aux
hydrocarbures russes. S'il est possible de se réjouir de l'entente
régionale entre les cinq pays riverains de la mer Caspienne, il n'est
pas sûr que cet accord favorise les intérêts des
États européens. Au contraire, l'assise du leadership russe sur
la région et l'impact croissant de la Chine, combinées aux
réticences des sociétés civiles européennes
à se lier à des pays au fonctionnement souvent peu
démocratique, sont autant de barrières pour le
développement d'une influence européenne dans cette partie du
monde124(*).
§2 : La Russie au centre de la distribution
du gaz vers l'Europe
2. A. La Russie sert de tremplin pour les
exportations gazières des pays de la région
Le marché russe s'avère également
significatif pour les exportations de gaz naturel du Kazakhstan et du
Turkménistan, voire de l'Azerbaïdjan (Babali, 2009)?. Il semblerait
que ce pays soit également prêt à s'orienter vers une
politique de diversification de ses routes d'exportation?. Selon l'accord
passé en 2003, le Turkménistan a fourni 45 Gm3 de
gaz naturel à la Russie en 2008. Le nouveau contrat signé entre
les deux pays, en décembre 2009, prévoit des livraisons de 30
Gm3/an au cours de la période 2012-2018?. Ces contrats
s'accompagnent d'accords sur le système de transport entre ces trois
pays. Ils ont pour objectif de réhabiliter et d'étendre le
réseau de gazoducs entre le Turkménistan et la Russie via
l'Ouzbékistan et le Kazakhstan?ainsi que de construire le Caspian
pipeline le long de la Caspienne (Kazantsev, 2008).125(*)
Dans ce jeu complexe, la Russie revêt un rôle
central. Sa politique en matière d'hydrocarbures est susceptible
d'influencer fortement les relations gazières qui se nouent en Asie
centrale (Boussena et al., 2006).
D'une part, au travers d'une politique de contractualisation
du gaz de la Caspienne (Stern, 2005) et en mettant en place le réseau de
transport South Stream - qui est, en définitive, la réponse de
Gazprom aux tentatives de diversification de l'Europe?, la Russie tente de
contrôler, voire de limiter, la concurrence du Kazakhstan et du
Turkménistan sur le marché européen. Il est à noter
que les stratégies de certaines compagnies (EON, GDF pour le North
Stream et ENI, EDF pour le South Stream) sont partie prenante de la concurrence
qui se joue entre la Russie et la Caspienne pour l'approvisionnement en gaz
naturel de l'Europe, dans la mesure où elles crédibilisent la
voie russe.126(*)
D'autre part, la Russie rend son marché attractif car
rentable en acceptant de normaliser ses relations économiques avec les
pays d'Asie centrale (Locatelli, 2008). Gazprom s'est ainsi engagé
à payer un « prix européen » pour ses
importations gazières en provenance d'Asie centrale mettant, de
manière explicite, fin au système d'échanges
hérité de l'Union soviétique?.
Il pourrait en résulter des augmentations de prix
substantielles (de l'ordre de 60-70 % pour le gaz kazakh dès 2009,
selon Petroleum Economist, mai 2008)?. Le marché russe
représente donc, pour le gaz du Turkménistan et du Kazakhstan, un
débouché immédiat et rentable.127(*)
2. A.1. Les régulations
de l'UE sur les gazoducs de longue distance
Les enjeux de rentabilité et de faisabilité de
tels projets sont d'autant plus déterminants que les règles
d'unbundling patrimonial (séparation juridique des activités de
production, transport et distribution, intégrées dans les anciens
monopoles) et d'ATR promues par l'UE dans le cadre de la libéralisation
de son marché gazier seront susceptibles de peser sur les choix
d'investissements des sociétés gazières. Cela concerne le
renouvellement des capacités existantes de transport et leur
accroissement (Dorigoni & Pontoni, 2008).128(*) Il est singulièrement difficile d'imaginer
ces compagnies s'engager dans le financement de gazoducs sur une longue
distance sans bénéficier, en contrepartie, de capacités de
transport réservées sur les gazoducs construits. Dans cette
perspective, le projet Nabucco serait l'objet d'un certain nombre d'exemptions
pour pallier ces problèmes, ce qui témoigne du fort soutien que
l'UE entend lui accorder.129(*)
2. B. La politique
étrangère russe depuis 1991
La politique étrangère de la Russie porte sur
l'ensemble de la politique étrangère menée par la Russie
depuis la dislocation de l'Union soviétique en 1991. Les accords
d'Alma-Ata signés par les onze ex-Républiques soviétiques
créent la CEI et établissent la Russie en tant qu'État
successeur de l'Union soviétique aux plans du droit international et de
la possession des armes nucléaires. Elle hérite donc du
siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU
qu'occupait l'URSS.130(*)
Sa politique étrangère est largement
déterminée par les facteurs constitutifs de la
géopolitique de la Russie : héritage laissé aux
générations actuelles par l'Empire russe et l'ère
soviétique, immensité géographique et rigueur climatique,
richesses énergétiques, obsession sécuritaire
résultant d'un sentiment d'encerclement et de la diversité
ethnique et culturelle du pays, besoin d'affirmer la puissance militaire
retrouvée de la Russie à l'extérieur à des fins de
politique intérieure.131(*)
Déjà amorcé durant le second mandat de
Boris Eltsine (de 1996 à 1999) et poursuivi de manière plus
significative par son successeur Vladimir Poutine, le redressement de la
diplomatie russe, après la période de confusion à la suite
du démembrement de l'Union soviétique, s'est surtout basé
sur un réalisme politique dont les principales préoccupations se
rapportent aux intérêts nationaux de la Russie. La volonté
des dirigeants russes de retrouver l'ancien prestige de leur pays comme
superpuissance est l'un des points les plus marquants en ce début de
XXIe siècle.132(*)
La Conception de politique étrangère russe,
entérinée et présentée par le président
russe Medvedev le 15 juillet 2008, appelle à l'abandon de la
mentalité de blocs (« bipolaire ») pour passer à la
diplomatie dite « de réseaux » qui s'appuierait sur des formes
de participation souple aux structures multipartites. Le document affirme que
les alliances militaro-politiques actuelles (allusion à l'OTAN dont
l'élargissement vers les frontières russes irrite Moscou) ne sont
plus capables de contrer les défis et les menaces «
transfrontalières » actuelles.133(*)
Dans une interview diffusée le 31 août 2008 par
les chaînes russes de télévision,
DimitriMedvedev a détaillé les « cinq principes
» fondateurs de la politique étrangère russe:
La « primauté » du droit
international ;
La « multipolarité » du monde ;
Le désir « d'éviter les conflits et
l'isolement » ;
La « défense de la vie et de la dignité des
citoyens russes où qu'ils se trouvent ; protection des
entrepreneurs à l'étranger » ;
La reconnaissance par la Russie de « zones
d'intérêts privilégiés ».134(*)
Cette doctrine se veut une réaffirmation de la
puissance de la Russie à deux égards. D'un côté,
elle fait valoir à l'Occident, particulièrement l'OTAN, qu'elle a
retrouvé ses allures de superpuissance et qu'elle n'acceptera
désormais plus qu'on lui dicte les conditions de conduite. La Russie ne
supportera plus qu'on fasse fi de son opinion et de ses intérêts
stratégiques, comme ce fut le cas avec les rondes
répétées d'élargissement de l'OTAN (à la
Pologne et à la République tchèque en 1998, puis à
l'Europe centrale et orientale ainsi qu'aux pays baltes en 2004) ou, plus
récemment avec la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo en
février 2008. Ainsi, elle utilise tous les mécanismes de pression
qui sont à sa disposition pour contraindre les États-Unis
d'abandonner leur projet d'installation de radars anti-missiles en Pologne et
en République tchèque ou pour contrer l'élargissement de
l'Alliance atlantique à l'Ukraine et à la
Géorgie135(*). De
l'autre côté, elle envoie un avertissement clair aux anciennes
républiques soviétiques qu'elle n'hésitera pas à
utiliser la force pour défendre les Russes (ethniques ou
naturalisés) et ses intérêts stratégiques dans ce
qu'elle appelle l'« étranger proche » (comme dans le cas de
l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie ou de la Transnistrie).136(*)
2. C. Les problèmes
d'ordre géopolitique
Ils résultent principalement d'incertitudes politiques
régionales majeures marquées par des tensions entre les pays
nés de l'effondrement de l'Union soviétique ;
l'instabilité qui règne dans cet espace est parfois
favorisée par certains acteurs - la Russie, les États-Unis, la
Chine ou encore la Turquie... (Kazantsev,2008).137(*)
Les pays d'Asie centrale comme le Kirghizstan sont ainsi le
lieu de conflits d'influence entre les États-Unis, la Russie et la Chine
notamment à propos de bases militaires. De sorte que la question de la
sécurisation du transit pour des gazoducs d'aussi longue distance reste
entière. La guerre d'août 2008 entre la Géorgie (par
ailleurs largement soutenue par les États-Unis) et la Russie, même
si les infrastructures d'hydrocarbures n'ont pas été
touchées, a matérialisé les doutes qui peuvent peser sur
la stabilité et la sécurité du 4e corridor
d'approvisionnement par le Caucase (Winrow, 2009). Elle est venue rappeler
qu'un certain nombre de conflits non résolus marquent la région
(Yenikeyeff, 2008).138(*)
Le dernier acteur incontournable à prendre en compte
est la Turquie qui, de par sa position de transit, détient une partie
des clés de la rentabilité du projet Nabucco et donc
implicitement de la diversification gazière de l'UE. Des points
d'achoppement demeurent notamment sur la question des tarifs de transit entre
l'Azerbaïdjan et la Turquie et de l'accès de la Turquie à
une partie de la production transportée par Nabucco à des prix
préférentiels (Tsakiris, 2009).139(*) Ces relations gazières s'insèrent dans
un contexte politique régional complexe où les relations entre
l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Turquie voire la Russie sont parfois
ternies par des conflits locaux - au sujet, par exemple, des territoires
occupés du Nagorno-Karabakh, ou du génocide arménien
(Winrow, 2009). Elles s'inscrivent en outre dans le cadre des difficiles
négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE.
L'approvisionnement de l'Europe en gaz d'Asie centrale par le
couloir caucasien présente des fragilités et des limites.
L'instabilité politique que connaissent les pays traversés par ce
« couloir gazier » pourrait faire naître de nouvelles
configurations d'échanges. On a longtemps pensé que l'on
s'orientait vers l'émergence d'une concurrence entre la Russie et la
Caspienne pour l'approvisionnement de l'Europe. Or tant les
événements récents que les fondamentaux économiques
démontrent que le jeu des possibles est plus vaste et sans doute plus
complexe. En premier lieu, le marché européen pourrait se
retrouver en compétition avec le marché asiatique ou encore russe
pour une fourniture gazière en provenance de l'Asie centrale.140(*)Dans le même temps, la
volonté de diversifier les marchés d'exportation dont fait preuve
la Russie pourrait induire une concurrence Europe-Asie pour la fourniture en
gaz naturel russe. Certes, ces différents scénarios sont des
options de long terme étant donné les infrastructures à
mettre en place, mais on ne peut en aucun cas les exclure. Dans tous les cas,
ces configurations s'avèrent problématiques du point de vue de la
diversification de l'approvisionnement gazier de l'UE et donc de sa
sécurité gazière dans un contexte
libéralisé. Cette logique de diversification en direction de
l'Asie centrale pose la question plus large des relations entre l'UE et la
Russie et de la renégociation d'un partenariat stratégique entre
les deux zones.141(*)
2. C.1. L'affirmation de la
mainmise russe dans la géopolitique de la mer caspienne
LA GUERRE CIVILE syrienne et la lutte contre l'organisation
« Etat islamique » ont réaffirmé l'importance
stratégique de la mer Caspienne. Sa position géographique et sa
relative proximité du théâtre syrien ont permis à
l'armée russe le lancement dès le 7 octobre 2015 de missiles de
croisière. Ceux-ci désignés par l'armée russe comme
missiles 3M14T d'une portée de plus de 1500 kilomètres, sont
tirés vers la Syrie par la flotte russe présente en Caspienne
depuis les côtes iraniennes. Parmi les cinq Etats côtiers de la
Caspienne, Azerbaïdjan, Iran, Turkménistan, Kazakhstan et Russie,
cette dernière possède l'arsenal marin le plus
important.142(*)
Mais l'intérêt géopolitique des frappes
russes en Syrie dépasse le constat de la concrétisation de
l'alliance stratégique entre Moscou et Téhéran. Celle-ci
est analysée et se comprend à travers les intérêts
géopolitiques respectifs en Syrie.
Considérons successivement comment le contexte
politique et légal du statut de la mer Caspienne ouvre le champ de la
question et permet d'interpréter le rapport de force à
l'oeuvre.
Cet accord, qui cristallise une situation de fait, peut
être lu comme l'affirmation du leadership russe en Caspienne.143(*)
L'avantage russe est aussi militaire. En effet, bien que le
communiqué final du dernier sommet de la Caspienne réaffirme
l'exclusivité accordée aux cinq Etats côtiers dans la
poursuite d'activités militaires, Moscou, notamment par la force de ses
frappes balistiques tirées depuis la Caspienne en Syrie, fait
état de sa puissance.
Concernant la Syrie, la flotte russe est surtout symbolique,
d'autant plus que l'utilisation depuis août 2016 de la base iranienne de
Hamadân située au nord-ouest pourrait marquer la fin de ces
frappes : plus efficace en termes de stratégie militaire et moins
dispendieuses. Notons toutefois qu'au moment où les avions russes
décollaient du nord-ouest iranien, la flotte russe en Caspienne s'est
livrée à des exercices dans la partie sud-ouest de la
mer.144(*)
Deux enseignements ressortent des tirs en Caspienne et de
l'autorisation sans précédent depuis l'instauration de la
République islamique donnée pour l'utilisation d'une de ses bases
par une puissance étrangère.
Tout d'abord, ceci prouve la supériorité navale
russe en mer Caspienne. La course aux armements, évoquée par
plusieurs auteurs comme « militarisation de la Caspienne », n'en est
pas vraiment une. Si tous sont engagés dans des programmes de
coopération militaires, les Etats côtiers hors Russie ne disposent
que de matériels légers, destinés principalement aux
interventions d'urgence, à la lutte contre le terrorisme ou la
préservation des ressources marines. Les efforts iraniens, à
l'image du déploiement en 2013 d'un destroyer Jamaran-2 et la mise en
service prochaine en Caspienne d'un sous-marin de classe Fateh, d'un tonnage
relativement faible (600t), ne bouleversent pas cet équilibre.145(*)
En second lieu, ces évolutions marquent un
déplacement du centre de gravité de la capacité militaire
russe vers le sud. Ce Sud, continuité d'un axe géopolitique
historiquement stratégique pour la Russie, c'est-à-dire les axes
fluviaux Volga-Don-Dniepr, qui ont permis aux guerriers Varègues de
s'installer dans les régions russes, allant des mers Noire et Caspienne
jusqu'à la Baltique, nécessite une attention militaire146(*). De par le conflit syrien,
mais aussi depuis le retrait des troupes de la coalition d'Afghanistan, suivi
de déclarations et d'actions en direction de l'Afghanistan - par exemple
à travers l'arrivée de nouvelles troupes russes au Tadjikistan ou
la création d'une force d'intervention commune des pays de la
Communauté des Etats Indépendants (CEI). D'autres questions plus
transversales expliquent l'intérêt russe, comme la progression du
salafisme en Asie centrale, différents trafics - des opiacés par
exemple - ou les migrations.147(*)
2. D. La Russie dans ses relations avec l'étranger
« proche »
Dans le cadre de ses relations avec l'« étranger
proche », la Russie a participé à la création de la
CEI en 1991 en collaboration avec la Biélorussie et l'Ukraine. De nos
jours, la CEI regroupe dix des quinze ex-républiques soviétiques
(seuls les trois États baltes, la Géorgie et l'Ukraine n'en sont
pas membres).
D'abord élaborée dans l'objectif d'instaurer une
intégration économique telle que l'UE, la CEI est devenue
essentiellement une enceinte de dialogue entre pays de l'ex-URSS, disposant
d'un contenu économique limité : de nombreux accords
bilatéraux de libre-échange ont toutefois été
signés entre les membres. Des accords concernant des politiques
extérieures ou de défenses communes sont également
fréquents au sein de cette organisation.
2. D.1. Doctrines économiques de la Russie dans
l'étranger « proche »
En 1992, un accord sur le partage de la dette
extérieure de l'ex-URSS (notamment Russie : 61,4 %, Ukraine :
16,37 %) est conclu. En 1993, la Russie, la Biélorussie,
l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le
Tadjikistan, le Kirghizistan et la Géorgie signent un accord-cadre
d'union économique dans le cadre de la CEI (l'Ukraine et le
Turkménistan s'y sont associés). En 1994, le Comité
interétatique économique, première structure
supranationale de la CEI, est créée. En 1996, l'Arménie,
l'Ukraine, la Russie, le Kazakhstan, la Moldavie, le Tadjikistan et la
Géorgie créent un ministère des Finances de la CEI.
En octobre 2000, une nouvelle formation économique,
l'Eurasec, a été créée réunissant certains
membres de la CEI.148(*)
En effet, l'Eurasec s'inscrit dans la poursuite de l'objectif
initial de la CEI : la création d'un espace économique
commun dans lequel une commission supranationale légifèrerait sur
les relations commerciales et tarifaires entre les pays membres, créant
ainsi un véritable bloc économique de libre-échange.
2. D.2. Doctrines militaires par rapport à
l'étranger « proche »
En 1991, un accord est conclu entre les quatre puissances
nucléaires de la CEI (la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et le
Kazakhstan) sur l'instauration d'un commandement unique russe des forces
nucléaires stratégiques. En 1992, la force collective de maintien
de la paix de la CEI est créée à Kiev. Il y a 1 mission de
maintien de la paix encore actuellement en cours : la PKF (Transnistrie,
Moldavie). Ces missions sont indépendantes de l'OTSC et servent de facto
à maintenir une présence russe dans les régions
concernées149(*).
Des mercenaires de la CEI ont pris part sans le couvert du mandat de maintien
de la paix aux guerres d'Ossétie du Sud et du Haut-Karabagh
auprès des divers belligérants sans distinction (le camp de la
Russie, l'Arménie, le Haut-Karabagh, l'Abkhazie et l'Ossétie du
Sud, d'un côté - par exemple,
Le Kazakhstan et la Biélorussie -, et le camp de la
Géorgie et de l'Azerbaïdjan, de l'autre - par exemple,
l'Ukraine).150(*)
L'Organisation du traité de sécurité
collective (OTSC) est une organisation à vocation politico-militaire,
créée en 1992 :
Certains experts pensent que l'OTSC serait, à moyen
terme, un contre-poids de l'OTAN. Cet état de fait pensé à
l'opposition entre l'OTAN et le Pacte de Varsovie.
En 1995, la Russie, la Biélorussie, l'Arménie,
le Kazakhstan, le Tadjikistan, la Géorgie et le Kirghizistan signent
dans le cadre de la CEI un traité de défense commune des
frontières extérieures avec l'établissement de gardes
russes sur leurs frontières. En 2000, la création d'une force
d'intervention, ou force de réaction rapide dans le cadre de l'OTSC est
décidée par la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan,
l'Arménie, le Tadjikistan et le Kirghizistan, son premier
élément est créé en 2001 pour l'Asie centrale.
Avec tous les éléments que nous avons pu
dégager dans notre travail, nous pouvons maintenant valider les
hypothèses que nous avons développées dans notre
introduction générale.151(*)
Nous avons fondé nos hypothèses sur des
éléments simples tels que la grandeur géographique de la
Russie, sa forte démographie, sa puissance militaire et
nucléaire, sa force de dissuasion et son essor économique
important dans la région mais aussi dans le monde.
On peut affirmer que la Caspienne reste et restera encore
longtemps au centre des préoccupations géopolitiques de la
Russie, qui la considère comme faisant partie de sa sphère «
légitime » et de son périmètre de
sécurité. Mais elle manque de moyens pour exercer un
contrôle politique, économique ou militaire efficace sur cet
espace. La Russie postsoviétique n'a pas encore réussi à
élaborer vis-à-vis de cette zone une politique
multidimensionnelle qui défendrait mieux ses intérêts
nationaux.152(*) Avec
l'arrivée au pouvoir de VI. Poutine, elle a commencé à
bâtir une politique pragmatique à l'égard de la
région Caspienne qui mise davantage sur les profits économiques
susceptibles d'apporter ultérieurement des crédits
politiques.
Ainsi, les facteurs qui définissent, dès 1991,
l'importance de la région caspienne pour la Fédération de
Russie sont d'ordre :
· sécuritaire : après la dissolution de
l'U.R.S.S., elle est devenue une zone tampon entre la Russie et le monde
islamique (Iran, Turquie, Afghanistan) d'avant la guerre froide ;
· politico-économique : le contrôle de
l'exploration, de l'exploitation et de l'acheminement des ressources
énergétiques garantit l'assurance d'une influence politique
;
· militaro-stratégique : l'arrivée des
trois nouveaux membres dans le « club caspien » a augmenté le
risque d'apparition de forces militaires étrangères dans la
région susceptible de menacer la sécurité nationale de la
Russie ;
· humain : depuis 1991, la Russie essaye d'adopter
une conduite appropriée à l'égard des communautés
russes locales et instrumentalise cette question dans sa politique
Caspienne.
Pendant les treize années postsoviétiques,
plusieurs lignes politiques conductrices se sont profilées sans
toutefois être suivies d'une manière cohérente. Il s'agit
de :
· chercher et proposer des solutions de
désenclavement de la région (oléoducs, gazoducs, chemin de
fer, autoroutes, voies maritimes) qui valoriseraient davantage son territoire
;
· faire partie d'un maximum de consortiums
internationaux impliqués dans l'exploration et l'exploitation des
richesses minérales de la région ;
· élaborer un statut pour la Caspienne qui
tienne compte aussi bien des intérêts économiques des pays
littoraux que des problèmes de protection de l'environnement et des
ressources biologiques ;
· participer activement à la recherche de
solutions aux multiples conflits ethniques de la région, d'autant qu'une
partie des populations locales gardent encore de fortes prédispositions
prorusses ;
· essayer de créer une alliance
énergétique Russie-Asie centrale, notamment dans le domaine
gazier, qui augmenterait le poids géopolitique des acteurs en question
;
· défendre les intérêts et les
droits des millions de compatriotes russes qui habitent encore dans les pays
caspiens ;
· continuer à lutter contre le terrorisme en
commun avec ses voisins caspiens, compte tenu de la proximité de deux
foyers du terrorisme international - la Tchétchénie et
l'Afghanistan.
Malgré son nouveau statut de puissance
régionale, la Russie garde un potentiel pour regagner du terrain. Son
histoire précédente démontre qu'elle s'est sortie
plusieurs fois de situations difficiles grâce à la concentration
maximale de ses forces intérieures. Un pays qui est à la fois
européen et asiatique, continental et océanique, qui lie
géographiquement et historiquement l'Europe à l'Asie ne peut pas
être longtemps négligé. La vocation et la nature
eurasiatique de la Russie la rendent incontournable pour la création
d'un système de sécurité intra- continental voire mondial.
Toute réussite de la Russie dépendra du niveau de
développement du processus de démocratisation de la
société russe et de la capacité du pays à sortir de
la crise économique en révisant les réformes
entamées.
Critiques
Ce faisant nous avons compris que malgré ce rôle
actif et dominant dans la region caspienne, il reste bon nombre des
problèmes autour de cette région, le problème du
nucléaire iranien, le problème des oléoducs qui traversent
toute cette region pour approvisionner l'Europe en gaz et autres hydrocarbures.
Nous pensons que la Russie ne doit plus afficher un comportement belliqueux
comme ce fut le cas lors de la guerre autour de la région du
Haut-Karabagh opposant l'Arménie à l'Azerbaïdjan du 27
septembre au 10 novembre 2020, la guerre de Géorgie en 2008, l'annexion
de la Crimée qui est pourtant une zone se trouvant sur le territoire
Ukraine.
Suggestions²
Nous suggérons que la Russie trouve un climat de paix
avec les autres acteurs qui jouent aussi un rôle actif dans cette region
tel que la Chine mais aussi en Europe et en Amérique tels que la France,
l'Angleterre, les Etats-Unis etc...
Ainsi de tout ce qui précède, nous pouvons
affirmer que la Russie joue bel et bien le rôle de gendarme et domine
dans la region de la caspienne même si la region de la caspienne reste et
restera encore longtemps au centre des préoccupations
géopolitiques de la Russie, qui la considère comme faisant partie
de sa sphère « légitime » et de son
périmètre de sécurité. Mais elle manque de moyens
pour exercer un contrôle politique, économique ou militaire
efficace sur cet espace. La Russie postsoviétique n'a pas encore
réussi à élaborer vis-à-vis de cette zone une
politique multidimensionnelle qui défendrait mieux ses
intérêts nationaux. Suite à ça , la Russie doit
s'ouvrir et continuer à coopérer avec les autres acteurs de la
région pour bien assoir sa domination dans le temps et dans l'espace
d'une manière perrine.
Perspectives
Avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, la
Russie a commencé à bâtir une politique pragmatique
à l'égard de la région Caspienne qui mise davantage sur
les profits économiques susceptibles d'apporter ultérieurement
des crédits politiques.
Il n'est donc pas exclu de voir dans l'avenir un probable
rapprochement en terme d'accord commun sur la gestion commune entre la Russie
et l'Europe d'autant plus que les deux parties gardent des
intérêts particuliers pour cette région.
Déjà nous avons plusieurs exemples qui
illustrent parfaitement le potentiel rapprochement de la Russie et l'Union
Européenne, nous avons le cas de l'accord du retrait des troupes russes
de la Géorgie en 2008 obtenu par Nicolas Sarkozy au nom de l'Union
Européenne.
CONCLUSION GENERALE
Il est évident que la géopolitique de la Russie
dans la région caspienne est et restera encore pour longtemps un sujet
d'étude dans la discipline des relations internationales d'autant plus
que la Russie fait partie des pays qui ont écrit et qui continuent
d'écrire l'histoire de relations internationales de par sa superficie,
son poids militaire et politique sur la scène internationale, sa
position géostratégique qui lui confère un rôle
très actif dans les relations internationales. Et si la
géopolitique est l'étude des rivalités autour des enjeux
territoriaux, ce pays à des dimensions continentales qui est à
cheval entre l'Europe et l'Asie joue et jouera encore un rôle
déterminant non seulement dans la région de la caspienne mais
aussi dans la géopolitique mondiale.
Notre travail porte sur l'étude de la
géopolitique de la Russie dans la région caspienne, tout
En retraçant l'évolution de ses
intérêts.
L'objectif global que nous poursuivons dans notre travail
c'est de pouvoir montrer à la face du monde en général et
aux intellectuels congolais en particulier les stratégies que la Russie
utilise pour contrôler et dominer dans l'espace caspien.
Dans nos hypothèses, nous avons évoqué le
rôle prépondérant de la Russie, le rôle de premier
plan, le rôle de gendarme dans cette region, nous nous sommes
basés sur la puissance militaire, son émergence
économique, sa dimension géographique qui font de la Russie un
acteur de taille dans cette region.
Au fil de notre travail, nous avons eu à confirmer les
hypothèses que nous avons formulées autour de notre
problématique principale qui était de dégager le
rôle de la Russie dans la région Caspienne.
Nous avons utilisé la méthode systémique
qui nous a permis d'analyser le système interactionnel comportant les
différents acteurs de la region caspienne. Quant à la technique
de recherche, nous avons opté pour la documentation et l'observation.
Le réalisme nous a servi de soubassement
théorique dans notre étude de la géopolitique de la Russie
dans la region caspienne. Cette théorie nous a permis de nous concentrer
que sur les différents Etats et leurs interactions dans cette
région. Ceci nous pousse à dire que même si la Russie joue
un rôle dominant dans cette region, un rôle de gendarme, elle ne le
joue pas par elle-même, elle le joue à cause des autres acteurs,
elle le joue dépendamment des autres acteurs. Et si la Russie cherche
à tout prix à dominer dans cette région c'est dans le
cadre de l'intérêt national qui se traduit par la quête, la
recherche de la puissance.
Table des matières
INTRODUCTION
1
Présentation du sujet
1
Objet d'étude
3
Objectif global
3
Choix et intérêt du sujet
4
Le choix
4
Intérêt
4
Etat de la question
5
Plusieurs personnes ont écrit sur la
géopolitique de la Russie mais nous n'avons pas trouvé nombreux
qui ont écrit sur la géopolitique de la Russie dans la
région caspienne.
5
Problématique et hypothèse du
travail
6
Problématique
6
Hypothèse de travail
8
6. Méthodes et technique de recherche
9
6.1. Méthodes
9
6.2. Technique
10
7. Délimitation dans le temps et dans
l'espace
11
7.1. Délimitation dans le temps
11
7.2. Délimitation dans l'espace
11
8. Théorie du travail
11
1. Précurseurs
13
2. Fondateurs
13
Idées fondamentales du réalisme
14
4. Branches du réalisme
15
5. Critiques du réalisme
16
9. Subdivision du travail
16
CHAP1.CONSIDERATIONS GENERALES
17
Section 1: les concepts opératoires
18
§1. Définition du concept
Géopolitique
18
§.2 .Le concept géopolitique au regard
d'autres disciplines connexes des relations internationales
19
Section 2 : Présentation de la
Russie
23
§.1. Sur le plan géographique
23
§.2. Sur le plan historique
24
CHAP 2 : La Russie dans la région
caspienne
27
Section 1 : Localisation et Historique de la
région
27
§.1 . Localisation
28
§.2. Historique
32
Section 2 : Données
géographiques
33
§.1. Bassin de la mer caspienne
33
§.2 . Caractéristiques
35
CHAPITRE 3 : LE ROLE DE LA RUSSIE DANS LA
REGION CASPIENNE
51
Section 1 : Le rôle
militaro-stratégique de la Russie en mer Caspienne
51
Paragraphe 1 : la Russie, une grande
puissance
51
1.A. Une puissance militaire et
nucléaire
51
1.A.1. Une puissance militaire
51
Section 2 : La Russie assoit son
influenceéconomique dans la région de la Caspienne
59
1.B. LA DOMINATION POLITIQUE RUSSE AU
DÉTRIMENT DEL'IRAN
60
2.A.1. Les régulations de
l'UE sur les gazoducs de longue distance
62
2.B. La politique étrangère russe
depuis 1991
63
2.C. Les problèmes d'ordre
géopolitique
64
2.C.1. L'affirmation de la mainmise russe dans la
géopolitique de la mer caspienne
65
CONCLUSION GENERALE
70
BIBLIOGRAPHIE :
I. Ouvrages
1. ANNE PINOT et CHRISTOPHE
REVEILLARD : « géopolitique de la Russie, 2019
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politiques étrangères des grandes puissances contestations et
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20. PASCAL MARCHAND : « atlas
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géopolitique de la Russie et de l'Eurasie post soviétique, 2020
octobre le 14. pp163-167
21. PINTO et GRAWITZ, méthodes des
sciences sociales, 4e Ed, paris, Dalloz, pp.289
22. Philipe Subra, Géopolitique de
l'aménagement du territoire, Paris, A .Colin, dl 2014,
23. RAYMOND ARON, PAIX ET GUERRE ENTRE LES
NATIONS, Calmann-Lévy, 1962, 3e Ed, chap.P569
24. Stéphane
Rosière, « Géographie politique,
géopolitique et géostratégie : distinctions
opératoires », l'information géographique, 2001, Pp.
33-42
25. Wenu Becker « recherche
scientifique : théorie et pratique »3eme.ed.PUL.
P.17 Africa, Kinshasa, Lubumbashi, 1977.P24
II. REVUES ET ARTICLES
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méditerranée orientale et le monde Turquo-Iranien.
2. Arnaud Delalande, « Force aérienne
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Défense
et Sécurité
internationale, no 121,ý
3. Annie Jafalian « Le projet de la
CASFOR » Note de la fondation pour la recherche
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4. Andrei Tsygankov, «
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soviet break up » communism and post-communism studies, n°1,
2003.
5. Alain Barluet « Sarkozy et Medvedev
s'accordent sur un plan de sortie en six points » le nouvel
observateur.
6. André
Vigarié, « La Russie est-elle encore une grande
puissance maritime ? ( Is still Russia a great maritime
power ?) »
7. Behrouz Merhi « La Mer Caspienne
au coeur d'un accord historique »
8. Bobo Lo,
« Vladimir
Poutine et la politique étrangère russe - Entre aventurisme et
réalisme ? », Russie.Nei.Visions n°
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stabilisation monétaire en Russie :
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Est-Ouest « Les économies post-socialistes: une
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« les diplomates russes et la politique
étrangère »
11. Clement Therme, dans « Enjeux
économiques et perspectives de règlement des contentieux
territoriaux en mer caspienne »
12. Cesare P.R. Romano, dans « la
Caspienne : un flou juridique, source de conflits »
13. Charles de Saint Vincent, Caviar.
« Manuel décomplexé à l'usage de l'amateur,
Chronique » 2014
14. David Buckrell, Arnaud Dubien
« Energie et Politique dans la Russie dePoutine »
Dans Revue Internationale et stratégique.
15. Elisée Reclus, géographie
libertaire, REVUE HERODOTE, 1981.
16. Fabien Herbert, « La Mer
Caspienne : La Russie assoit son influence, la chine la
guette »
17. Frederic Grare « La nouvelle
donne énergétique autour de la mer caspienne : une
perspective géopolitique »
18. Fiodor
Lukyanov, « Passions over sovereignty »,
Russia in Global Affairs, n°4, 2005 (éditorial suivi d'un dossier
« Sources of Russian sovereignty »
19. Hans Kristensen et Matt
Korda « Current World Nuclear Arsenals »
20. Igor Tomberg« Russie et
Caspienne : réalités énergétiques, enjeux
européens »
21. Isabelle Bigard, « Les
énergies renouvelables en Russie : Un potentiel encore
inexploité ».
22. Isabelle Facon, « Le nucléaire dans la
politique de défense russe », Les cahiers de
Mars, no 203,?
23. Isabelle Facon « La politique
extérieure de la Russie de Poutine. Acquis, difficultés et
contraintes »
24. Isabelle Lasserre, «
Poutine reconnait avoir planifié la guerre en georgie »
2021
25. JEAN SYLVESTRE MONGRANIER « le monde
vu de Moscou »
26. Jerome Guillet, « Le secteur
énergétique en Russie depuis 1991. DANS : Revue
d'études comparatives Est-Ouest ».
27. Jean Marie Chevalier « La
bataille de l'énergie » Revue Questions internationales.
28. Laurent Rucker, dans « la
politique étrangère russe à l'Ouest, du
nouveau »
Laurent Rucker, dans « la politique
étrangère russe à l'Ouest, du nouveau » dans le
Courier des pays de l'EST, n°1038, P.24 ET P.41.
153 Idem
1. 153 Caroline Ibos-Hervé, d
2. Marie Jego « Moscou multiplie
les menaces avant le sommet europeen sur la georgie »
3. Marlène Laruelle, « Existe-t-il des
précurseurs au mouvement eurasiste ? L'obsession russe pour l'Asie
à la fin du XIXe siècle », Revue des
études
slaves, vol. 75, nos 3-4,? 2004.
4. Minas Analytis "Le projet d'oléoduc
Bourgas-Alexandroupolis : un enjeu géostratégique" Le
Courrier des pays de l'Est août 1996, n°411.
5. M. Khodarenok, « Kremlin's New Peace
Initiative », Nezavisimoye Voennoye Obozrenie,
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6. Patrick Chaumette, dans « La mer
Caspienne entre mer et lac »
7. Paul Claval « Quel futur pour le
monde ?, la vie internationale » n°4, 2003.
8. Paul Tavernier, « Le
statut juridique de la mer Caspienne : mer ou lac ? La pratique des
Etats vue à travers les documents publiés par les Nations
Unions » Actualité et Droit international, octobre 1999.
9. Roland Bidzhanov, article « les
pays riverains se partagent la Mer caspienne ».
10. Robert Chandler, « In
shadow World : Resurgent Russia, the Global New left, and Militant
Islam »
11. Serge Jodra, « Mer
Caspienne » consulté sur cosmovisions.com
12. Sergey Karaganov « Russia's
European strategy : A new Start », Russia in global Affairs,
n°3, 2005
13. Serge Jodra « Les
marées »
14. Simon Hooper, «
Russia : A superpower rises again »
15. Sofie Shibab, « A Poti,
le port géorgien frappé par les bombardements de l'armée
russe »
16. Susanne Nies. «
L'énergie, l'UE et la Russie, dans HERODOTE ».
17. S. Karaganov "Problemy zachtchity interesov rossiisko
orientirovannogo naseleniia v "blijnem" zarubej'e" (Les problèmes de la
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géostratégie : énergie, minerais en Chine. Routes
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3. WWW.Scholar.com
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Russie : le grand retour sur la scène internationale, 2015 octobre
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* 6JEAN
SYLVESTRE MON GRENIER « le monde vu de Moscou :
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7ALEXANDRE
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des sciences sociales. Paris-mont real : l'harmattan, 2000, PP.272
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et pratique3eme.ed.PUL. P.16 »
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éditions africa, Kinshasa, Lubumbashi, 1977.PP24
* 11 Wenu
Becker « recherche scientifique : théorie et
pratique3eme.ed.PUL. P.17 »
* 12Mulumbati
Ngasha, introduction à la science politique, aux
éditions Africa, Kinshasa, Lubumbashi, 1997.P.24
* 13MALEMBA
NSAKILA, syllabus de cours des méthodes des sciences
sociales, G1 Droit, UNILU,1999-2000. P13
* 14JEAN
LOUIS op.cit.p.10
* 15GUY
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générale, vol.3, Montréal (Québec, canada,
Ed : H.M.H,1968-1969) »
*
16ALBERT.B « les
méthodes des sciences sociales, paris, Ed, Montchrestien, 1972,
PP207
* 17PINTO
et GRAWITZ, méthodes des sciences
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* 18Wenu
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pratique3eme.ed.PUL. P.17 »
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* 23 Idem
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* 25Stephane
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l'Est. La documentation francaise. Consulté le 03 MAI 2021.
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l'énergie » Revue Questions internationales. Consulté
le 04 Mai 2021.
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entre Russie e Caspienne ». Cahier d'études sur la
méditerranée orientale et le monde Turquo-Iranien.
Consulté le 04 Mai 2021.
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géostratégie : énergie, minerais en Chine. Routes
russes. Statut mer Caspienne. Projet Oléoduc Bourgas- Alexandropolis.
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* 60 IDEM
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* 115Idem
* 116Minas Analytis "Le projet
d'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis : un enjeu
géostratégique" Le Courrier des pays de
l'Est août 1996, n°411, p.45-55.
* 117Olivier Roy, La
nouvelle Asie centrale ou la fabrication des nations, Paris, Le
Seuil, 1997, p.208-209, 286.
* 118Le contrat
signé en 1992 par Chevron avec le Kazakhstan concernant le gisement de
pétrole de Tenguiz était le premier d'importance conclu dans
l'ancienne Union soviétique par une compagnie occidentale,
cf Petroleum Economist janv. 1997 p.33-36; Herald
Tribune 13 fev. 1997.
* 119Iouri Barserov,
Alexeï Roguinko "Interesy Rossii na Kaspii - K probleme statusa
Kaspiïskogo moria" (Les intérêts de la Russie dans la
Caspienne - Du problème du statut de la mer
Caspienne) Nezavisimaia Gazeta 27 déc. 1994;
Alexandre Matveev "Le statut de la mer Caspienne : le point de vue
russe" Le Courrier des Pays de l'Est n°411, août
1996 p.55-61. Voir aussi "Status Kaspiia" (Le statut de la
Caspienne) Monitor (Bakou) nov. 1996 p.54-57.
* 120 Voir aussi John
Roberts Caspian pipelines, Chatham House, The Royal Institute of
International Affairs, 1996, 84 p.; "Extracting oil from the Caspian : great
game, awful risks" The Economist 15 fév. 1997.
* 121Financial
Times 19 et 23 septembre 1994; The Moscow
Tribune 27 septembre 1994; Moskovskie
Novosti n°48, 1994; Nezavisimaia Gazeta 27
octobre 1994; Petroleum Economist novembre 1996 p.24.
* 122G. Startchenkov
"Stanet li Kaspiï morem razdora ?" (La Caspienne deviendra-t-elle une mer
de discorde ?), Azia i Afrika sevodnia, 1994 n°12
p.15-18.
* 123 S. Karaganov
"Problemy zachtchity interesov rossiisko orientirovannogo naseleniia v
"blijnem" zarubej'e" (Les problèmes de la défense des
intérêts des populations attachées à la Russie dans
l'étranger "proche"), Diplomatitcheskii
Vestnik n°21-22, 15-30 nov. 1992 p.44.
* 124Edmund
HERZIG, Iran and the former Soviet south. The Royal Institute of
International Affaires, Londres, ed. Scienceworld. 1995, 60 p.
* 125John ROBERTS
: Caspian Pipelines. The Royal Institute of International
Affairs, Londres, ed. Kingsman 1996, 84 p.
* 126Catherine Locatelli,
« Les enjeux de sécurité dans la relation
gazière UE-Russie », Revue d'économie
industrielle, 143 | 2013, 35-69.
* 127« Gazprom's
export slide in 2012 », International Gas report,
n° 718, 25 février 2013.
* 128van Agt, Christof. «
Tabula Rasa. Escape from the Energy Charter Treaty », CIEP Briefing Paper
(septembre 2009), p. 1-38
* 129Trenin, Dmitri. «
Russia's Strategic Choices », Carnegie Endowment for International Peaee -
Poliey Brie/, no 50 (mai 2007), p. 1-8.
* 130J. LeDonne, The
Grand Strategy of the Russian Empire, 1650-1831, Oxford, Oxford University
Press, 2004.
* 131A. Golts et T. Putnam,
« State militarism and its
legacies », International Security, n° 2,
2004, p. 121-158.
* 132F. Lukyanov,
« Passions over sovereignty », Russia in Global
Affairs, n° 4, 2005, p. 5 (éditorial suivi d'un
dossier « Sources of russian sovereignty »).
* 133P. Baev, « How
does history inform Russia's policy in the great anti-terrorist
game? », Central Asia and the Caucasus, n° 1,
2002, p. 15
* 134Isabelle Facon
« La politique extérieure de la Russie de Poutine. Acquis,
difficultés et contraintes »., p. 551.
* 135Isabelle Facon,
« La Russie et l'Asie centrale », Les cahiers de
Mars, n° 177,2003, p. 90.
* 136Lilia
Shevtsova, Putin's Russia, Washington, Carnegie Endowment for
International Peace, 2003, p. 205.
* 137Brigitte Granville,
« L'échec de la stabilisation monétaire en
Russie : 1991-1998 », Revue d'études
comparatives Est-Ouest « Les économies
post-socialistes: une décennie de
transformation », no 30,? 1999, p. 61-87
* 138Catherine Durandin,
« Moldavie-Transnistrie, le conflit
gelé », Inflexions, no 33,? 2016, p. 105-112
* 139Marlène Laruelle,
« Existe-t-il des précurseurs au mouvement eurasiste ?
L'obsession russe pour l'Asie à la fin du XIXe
siècle », Revue des études
slaves, vol. 75, nos 3-4,? 2004, p. 437-454
* 140 Idem
* 141Bobo Lo,
« Vladimir
Poutine et la politique étrangère russe - Entre aventurisme et
réalisme ? », Russie.Nei.Visions n°
108, sur Ifri, juin 2018 (consulté
le 11 octobre 2021 à 22h )
* 142Isabelle Mandraud,
La
Russie dit avoir « testé » 200 armes en Syrie, sans
faire de victimes civiles, Le Monde 4 octobre 2018.
* 143
Comment
Poutine est revenu au centre du jeu diplomatique, article sur le site
lemonde.fr,
daté du 1er octobre 2015.
* 144
Alexeï
Pouchkov : les frappes russes en Syrie devraient durer "trois ou quatre
mois", article sur le site
europe1.fr,
daté du 2 octobre 2015.
* 145 Vincent Doix , «
Strategie de la mer caspienne : le dernier avatar de la main,ise
russe », consulté sur Dploweb.com le 7 juillet 2021
à 16h 45min
* 146Arnaud Delalande,
« Force aérienne russe : Quel engagement en
Syrie ? »,
Défense
et Sécurité
internationale, no 121,ý janvier-février
2015, p. 29.
* 147 Serge
Jodra « Les marées », consulté sur
Cosmovisions.com le 8 juillet 2021 à 19h 20min
* 148 Laurent Rucker, dans
« la politique étrangère russe à l'Ouest, du
nouveau » dans le Courier des pays de l'EST, n°1038, P.24 ET
P.41.
* 149Idem
* 150 Caroline
Ibos-Hervé, dans « les diplomates russes et la politique
étrangere »
* 151H. Védrine, Dans
la mêlée mondiale, 2009-2012, Paris, Fayard, 2012, p. 257.
* 152Anne de Tinguy,
« Vladimir Poutine et l'Occident : l'heure est au
pragmatisme », Politique étrangère,
n° 3, 2001 et « La Russie entre puissance et
impuissance », La revue internationale et
stratégique, n° 38,2000, p. 208.
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