RAPPORT DE FIN DE FORMATION
Certificat D'aptitude Professionnelle
Filière : Gestion Durable des Ressources
Naturelles(GDRN)
SUJET
Période de Formation : du 15 Oct au 18
Déc. 2021
« La transformation positive des conflits sur
la gestion des ressources naturelles»
Présenté par :FIMAISSOU
DAMBISSOU
Suiveur
Coordination Générale PFPL
Maitre de rapport
Thierry KASUKANGOLO AKOMA
Le plan
Introduction
I-Contexte de gestion des ressources naturelles
II-Pourquoi les ressources naturelles sont-elles
considérées comme un enjeu géopolitique de premier
ordre ?
II-1- Pourquoi les ressources naturelles font-elles monter la
tension autour de partage de cette dernière jusqu'à être
à l'origine des conflits armés ? Comment peut-on les
résoudre ? Par quels moyens pouvons-nous prévenir les
conflits à venir par rapport à l'utilisation des ressources
naturelles ?
II-2- Impact des conflits sur l'environnement
III- Pourquoi la transformation des conflits est-elle si
importante ?
III-1- L'efficacité de la transformation du conflit
dans le domaine de la gestion des ressources naturelles
III-2- Les perspectives
Conclusion
Introduction
La gestion des terres et des ressources naturelles
compte parmi les défis critiques auxquels les pays en
développement sont confrontés aujourd'hui. L'explication de
ressources naturelles de valeur, qu'il s'agisse d'hydrocarbures, de gaz, de
minéraux ou de bois, a souvent été associée
à la genèse, à l'escalade ou à la persistance de
conflits violents autour du globe. On observe aussi la multiplication des
situations de concurrence et du conflit face à une diminution des
ressources renouvelables, notamment en eau et en terres. Cet état des
choses a été encore aggravé par la dégradation de
l'environnement, la croissance démographique et le changement
climatique. La mauvaise gestion des terres et des ressources naturelles a
contribué à la création de nouveaux conflits, tout en
compromettant la résolution pacifique de ceux qui existaient
déjà.
Compte tenu de la croissance démographique
mondiale, de l'augmentation des niveaux de vie, de l'urbanisation, de la
dégradation des terres, des déplacements de population et du
changement climatique la demande de ressources naturelles continue de croitre
et crée des conditions propices à la multiplication des conflits
d'intérêts.
I. Contexte de gestion des ressources naturelles
Cette gestion durable est une condition et un enjeu de
survie pour l'humanité et nombreuses autres espèces qui partagent
la biosphère avec elle. Elle est un des éléments de
développement soutenable. Au-delà d'un seuil (de pression, qui
est aussi le seuil de surexploitation), une ressource a priori renouvelable
(exemple : forêt, ressource halieutique ou
cynégétique) peut devenir épuisable ; la gestion
durable d'une ressource vise à éviter que ce seuil ne soit jamais
atteint. Le cas extrême de mauvaise gestion de ces ressources, avec
dépassements de seuils irréversibles, conduirait au collapsus
écologique avec destruction de l'espèce humaine et d'une partie
de son environnement par elle-même. On appelle ressource naturelle tout
élément d'un milieu (substance, organisme, objet) susceptible
d'être exploité pour satisfaire les besoins de l'homme.
On appelle ressources naturelles les diverses ressources
minérales ou biologiques nécessaires à la vie de l'homme
et partant, à l'ensemble des activités économiques propres
à la civilisation industrielle. Les ressources naturelles peuvent
être subdivisées en deux groupes distincts :
- Les ressources non renouvelables, constituées par les
matières végétales ;
- Les ressources renouvelables constituées par l'eau,
les sols et les ressources dites biologiques (communautés vivantes
exploitées par l'homme comme la forêt par exemple). Selon le
dictionnaire encyclopédie de l'écologie et des sciences de
l'environnement, F. Ramade, Ediscience international, paris 1993.
II- Pourquoi les ressources naturelles
sont-elles considérées comme un enjeu géopolitique de
premier ordre ?
Elles sont premièrement nécessaires
à la servir et au développement de l'humanité. La
société humaine n'aurait pu se développer sans la
maîtrise des ressources dont elle disposait. Elles sont aujourd'hui
chargées d'une valeur financière qui évolue selon les
règles commerciales de l'offre et de la demande. Côtés en
bourse, objet d'après négociations entre multinationales et
Etats, les ressources naturelles sont devenues un marché à part
entière. Cette marchandisation, qui a fait de la nature un commerce
lucratif, s'accompagne de convoitises et de conflits ayant pour objectif final
l'enrichissement des acteurs.
Les conflits liés aux
ressources naturelles sont extrêmement divers car ces dernières se
prêtent à plusieurs utilisations : substance des populations,
objectifs économiques d'entreprises commerciales, mais aussi
activités de conservation, tourisme, raisons culturelles concernant la
présence de lieux sacrés, etc. On constate donc une
multiplication des situations et d'acteurs, ce qui rend chaque conflit unique
et complexe. L'échelle et l'intensité d'un conflit peuvent ainsi
varier considérablement, tout comme les stratégies de
résolution de celui-ci.
II-1- Pourquoi les ressources naturelles font
monter la tension autour de partage de cette dernière jusqu'à
être à l'origine de conflits armés ? Comment peut-on
les résoudre ? Par quels moyens pouvons-nous prévenir les
conflits à venir par rapport à l'utilisation des ressources
naturelles ?
Ilexiste un lien fort entre les ressourcesnaturelles et
l'apparition de tensions entre les homes. Les conflitsliés aux
ressourcesnaturellesprocèdentessentiellement de
désaccordsconcernantleuraccès,
leurcontrôleetleurutilisation. Ilsnaissent du fait que les
acteursutilisentcesressources à des fins différentes, ouentendent
les gérer de différentesmanières.
Cette relation ne doitcependant pas
êtreconsidérée à sens unique: les
conflitsonteuxaussiun impact, négatif, surl'environnement. De
même, le contrôle des
ressourcespeutparfoisêtreutilisécommeunestratégiemilitaire
à part entière.
Des tensions liées à l'utilisation des
ressourcesnaturellespeuventapparaîtresur de petitsterritoires, quand les
intérêtset les besoins des uns et des autres ne sont pas
compatibles. C'estsouvent le casdans les régionsrurales,
oùagriculteurs et éleveurs se disputentl'accès à
l'eau et/ou à la terre. Si cesconflitslocauxdébouchentrarementsur
des violences physiques, ilsempoisonnent la vie de la communauté,
divisée par cesantagonismes, et briment son
développementéconomique.
C'est le cas en Afrique, le long du
fleuveSénégal, où les paysanssont en rivalité pour
la dérivation de l'eau du fleuve, servant à irriguer les
rizièresenvironnantes (Favoriser un partagerationnel de l'eau entre
agriculteursarticulantinformatique et ingénieriehydraulique: l'exemple
du fleuveSénégal). Danscettemêmelogique, on peut citer le
cas du sud du Tchad avec les éleveursvenant du nord à cause de la
rareté de l'eau pour leursanimauxet la sècheresse de cette zone
qui ne permet pas aux herbes de pousser donc ils sont obligés de migrer
vers sud pour faire nourrir leurs animaux. C'est ce qu'ils ont les
sérieux problèmes avec les agriculteurs du sud.
Sur ces questions, on peut dire que la meilleur façon
de prévenir les conflits de cette nature est sensibiliser la
communauté internationale aux enjeux environnementaux et notamment les
populations locales tout en leur demandant la coopération entre
éleveurs et agriculteurs.
II-2- Impact des conflitssurl'environnement
Si les ressources naturelles sont un facteur
déclencheur de conflits, surtout lorsqu'elles se font rares, les
conflits ont eux aussi un impact sur l'environnement. Ils occasionnent des
dégâts environnementaux directs et indirects qui menacent la
santé, les moyens de subsistance et la sécurité des
populations?.
La présence de tensions sociales empêchent toute
forme de concertation quant à une gestion intelligente des ressources :
chacun les utilisent selon ses besoins, sans se soucier de leur
épuisement. Quant aux conflits armés et violents, ils ont un
impact particulièrement négatif. Dégradation du paysage,
déplacement des populations, qui se retrouvent en surnombre dans des
camps de réfugiés où les ressources sont insuffisantes,
exploitation « sauvage » et non contrôlée des
ressources, etc.
III-Pourquoi la transformation des conflits est-elle si
importante ?
Il ne peut y avoir de paix sans
développement, ni développement sans la paix a
déclaré Jan Eliasson, ancien vice-secrétaire
général des Nations Unies. Cette conclusion est
également le fondament du 16e objectif de
développement durable(ODD). Le développement durable ne peut
avoir lieu que dans une société pacifique, où les droits
humains sont respectés et protégés. Plus le fossé
entre pauvres et riches ainsi qu'entre les différents groupes composant
la société est petit, plus le développement peut
être inclusif, équitable et pacifique.
Pour que les systèmes soient inclusifs et
équitables, il est nécessaire de garantir la liberté
d'opinion et d'accepter la société dans sa diversité.
Prévoir des espaces ouverts destinés à l'expression
culturelle et au dialogue politique est essentiel. Ils permettent aux
différents acteurs de s'engager, d'échanger et discuter des
conditions favorisant une cohabitation pacifique. C'est la raison pour laquelle
Helvetas soutient les processus de transformation sociale menant à une
paix positive.
III-1- L'efficacité de la
transformation du conflit dans le domaine de la gestion des
ressources naturelles est un moteur de développement pacifique
L'efficacité de la transformation inclusive et
sensible au genre du conflit, le dialogue et les mécanismes de
médiation, associés à une gouvernance efficace et
inclusive des ressources naturelles peuvent constituer un cadre permettant de
prévenir et réduire le risque de violence et des troubles. Comme
l'indique la directive de prévention des crises, de règlement des
conflits et de consolidation de la paix du gouvernement
allemand : «La cohésion sociale et l'utilisation
durable de nos ressources naturelles sont indispensables à un
développement social pacifique ».
En assurant la participation significative des femmes
à tous les stades des efforts de consolidation de la paix et de
médiation (conformément à la résolution 1325 des
Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité) on augmente
les chances d'aboutir à des accords de paix plus durable.
III-2- Les perspectives
Les solutions résident dans une prise de
conscience des entreprises, qui doivent intégrer les populations locales
et leurs besoins dans les stratégies d'implantation, et exercer une
exploitation durable des ressources, afin de ne pas appauvrir un territoire qui
ne leur appartient pas.
La solution la plus pertinente reste encore de lutter
contre la pauvreté, principal vecteur de la violence, en offrant aux
populations des débouchés. Une gestion et un partage
équitable des ressources naturelles sont donc les deux
éléments fondamentaux pour résoudre ces conflits.
Pour gérer durablement les ressources naturelles, il
faut inclure les droits coutumiers ou droits fonciers pour permettre à
la population locale à la gestion participative sans oublier la
liberté d'expression.
Conclusion
En revanche, les conflits liés aux ressources
naturelles sont des désaccords et des différends sur
l'accès, le contrôle et l'utilisation des dernières. Ils
peuvent être utiles pour aider une communauté à mieux
définir ses intérêts et ses besoins et à
atténuer les éventuelles injustices ou inégalités
dans la répartition des ressources. Les conflits liés aux
ressources naturelles reflètent de l'incapacité des politiques,
institutions et processus divers à règlementer de manière
satisfaisante l'accès aux ressources.
En effet, certains conflits liés aux ressources
naturelles doivent être réglés de manière pertinente
et en temps réel ou voulu pour ne pas perturber les moyens d'existence
locaux en détruisant la confiance entre les parties prenantes et en
accroissant l'insécurité et la dégradation des celle-ci.
La promotion de moyens d'existence durables pour les pauvres passe par une
approche de gestion des ressources naturelles reposant sur les
communautés et sur la collaboration. Les ressources naturelles ne sont
en elles-mêmes vecteurs des conflits, ce sont les processus
d'interactions humaines s'y rapportant qui peuvent l'être. La gestion ou
la transformation positive des conflits est un élément important
à intégrer dans le cadre plus large de la gestion participative.
La gestion participative est efficace ou importante lorsque les institutions et
les processus qui règlementent l'utilisation des ressources sont en
mesure d'anticiper et de satisfaire les différents intérêts
des parties prenantes en matière d'utilisation des ressources et de
chercher des solutions avantageuses à tous.
Bibliographie
- Approches de gestion et de résolution des conflits
liés aux ressources naturelles
- Causes et Mécanismes de Résolution des
Conflits communautaires par Mbaibeguem Djimasdé Jonas (Ouagadougou, mars
2008)
- Dégradation de l'Environnement Urbain et
Vulnérabilité Aux Désastres ; Mohan Munasinghe
responsable de la division pour la politique d'Environnement, Banque Mondiale.
Washington. DC, 1994
- Giz 2019, Transformer les conflits liés aux
ressources naturelles
- Guide pratique pour la prévention et la gestion des
conflits liés à la terre et aux ressources naturelles, 2012
- Introduction aux conflits liés aux ressources
naturelles, à la gestion participative et aux moyens d'existence
durables, 2021
- Les conflits liés aux ressources naturelles.
Résultats de recherches et perspectives, 25/02/2006. Annuaire suisse de
politique de développement
- Les rapports du GRIP (Groupe de Recherche et d'Information
sur la Paix et la Sécurité) 7/2012
- Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske
Dijkema et Herrick Mouafo, paris 2009 aux éditions Charles
Léopold Mayer.
- Transformation de conflits, Helvetas/Bruna Fossati, 2015
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