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Contribution a la gestion des eaux usees dans la ville d’Abidjan : cas du quartier Sagbe, commune d’Abobo


par jimy patrice ZOH
2ie ouaga - master IIGIRE 2017
  

Disponible en mode multipage

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THEME :
CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE, COMMUNE
D'ABOBO

MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU MASTER
SPECIALISE EN GESTION INTEGREE
DES RESSOURCES EN EAU

Présenté et soutenu publiquement le par:

ZOH JIMY PATRICE

Travaux dirigés par : N'ZI Koua Daniel

Enseignant Chercheur à l'INPHB UTER Foresterie et Environnement

Jury d'évaluation du stage .
·

Président :

Membres et correcteurs :

Promotion [2012/2013]

« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE, COMMUNE D'ABOBO »

CITATION

« Le culte de l'eau pure fut le premier culte des hommes, car c'était celui de la vie et de la santé »

Louis-Claude Vin

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JIMY PATRICE ZOH C1112/GIRE

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DEDICACE

Je dédie ce travail à :

- mon petit frère Francis, brillant élève arraché plus tôt à l'affection de tous ;

- mon père Albert ZOH, pour les efforts consentis pour ma réussite dans les

études ;

- ma mère Suzanne Konan, pour tout le soutien ;

- ma tendre épouse Emilienne N'dri, pour ses observations constructives ;

- mes enfants Christ, Othniel et Beni.

- Je vous porte tous dans mon coeur !

iii

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REMERCIEMENT

Nous voudrions adresser nos remerciements les plus sincères à toutes celles et tous ceux qui nous ont aidés dans la réalisation de ce travail de recherche, ainsi qu'à la réussite de cette formation axée sur la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).

De façon particulière, nous tenons à remercier les coordinatrices ainsi que l'ensemble du corps enseignant du département GIRE de 2IE de Ouagadougou qui nous ont guidés tout au long de cette formation.

Nous ne remercierons jamais assez, Mr Adama TOUNKARA, Maire de la commune d'ABOBO pour avoir permis que ce travail se fasse dans ladite commune.

Aussi, profitons- nous de l'occasion à nous offerte pour exprimer notre reconnaissance envers ceux qui ont pris une partie de leur temps pour lire et apporter des observations autant pertinentes que constructives dans l'élaboration de ce travail.

En sus, nous exprimons notre gratitude à toutes les personnes rencontrées lors des enquêtes et qui ont acceptées de répondre à nos questions. Il s'agit entre autres de :

- la population d'Abobo Sagbé ;

- M. Dosso, Secrétaire Général de la Mairie d'Abobo ;

- M. Koffi Kouadio Denis, Directeur Technique Adjoint en charge des Urbaines

de la mairie d'Abobo ;

- Olivier Niagne Agnero, Sous-Directeur de l'Environnement et du cadre de vie

de la Mairie d'Abobo ;

- M. Dablé, agent de la Mairie d'Abobo ;

- M. Diallo et M. Iriel du Ministère de la Construction du Logement de l'Assai-

nissement et de l'Urbanisme ;

- M. Traoré Losseni, parole de la chefferie de Sagbé palmeraie ;

- M. Traoré Bafetegue, Chef du quartier Sagbé Bocabo ;

- M. Goly Siagbé, chef des communautés Wan et Mona de Sagbé Bocabo ;

- M. Yeo Baba, chef du quartier Sagbé Ran ;

- M. Traoré Issiaka, porte-parole de l'ONG ASFEDYSAR ;

- M. Konan Jonas, chef de la communauté baoulé de Sagbé Ran ;

- M .Camara Yaya, chef de la communauté Tagbana de Sagbé Ran.

Nous adressons également nos sincères remerciements à nos parents et amis qui nous ont

toujours soutenus et encouragés au cours de la réalisation de ce mémoire.

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RESUME

Abobo fait aujourd'hui partie des communes qui, malgré leurs nombreux atouts, n'ont pas pu véritablement prendre leur envol pour le développement. En l'absence d'investissements publics conséquents, l'essor de l'urbanisation et les effets de la croissance démographique à grande vitesse se lisent clairement dans le paysage urbain. Cette concentration humaine, de plus en plus grande, est à la base de la demande croissante en eau et par conséquent de la production des déchets liquides sous des formes diverses. Elle exacerbe davantage les problèmes de gestion de la ville surtout en ce qui concerne son environnement. La recherche documentaire mais surtout l'enquête par sondage auprès de 326 ménages et des observations faites sur le terrain ont constitué l'ossature de notre méthode dans cette étude. Nous avons 80.02% des ménages qui versent directement les eaux usées de lessives et de vaisselles à la rue et 33.33% des ménages évacuent les eaux usées de douches dans des puits perdus. Il en ressort ainsi clairement que l'assainissement des sous-quartiers constitue l'un des problèmes environnementaux les plus préoccupants à Abobo-Sagbé. L'absence d'un système d'assainissement collectif dans ce quartier précaire constitue une menace pour la survie de population. La mise en place des fosses septiques dont les caractéristiques techniques s'éloignent des normes urbanistiques prescrites, les eaux usées, de toute nature, rejetées directement dans les rues ou sur les terrains vagues, sans traitement préalable, génèrent des risques sanitaires énormes. L'économie ne saurait se soustraire de l'impact de ce problème environnemental.

Mots clés :

Espace urbain, Eaux usées, Assainissement, Environment Economie.

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ASBTRACT

Abobo is part of those towns which, despite the various advantages, do not come to take their lift for development. In absence of substantial public investment, the urbanization increasing and the effects of the demographic rapid growth are clearly seen in the urban landscape. This on-growing human concentration is at the basis of the increasing need for water and consequently of liquid waste production in various forms. Hence, it exacerbates once more, the problems of the town management relatively to its environments. The documentary research, but above all, the survey next to 326 households and directs studies has constituted the methodology basis of our work. We have 80.02% pour directly waste water and dishes to the street and 33.33% of household evacuate waste water from showers in lost wells. So it is clear that the cleaning up of sub quarters is one of the great environmental problems in Abobo. The lack of a collective cleaning up system in this precarious neighborhood constitutes a threat for its survival. The digging of septic tank of which the technical characteristics are below the prescribed urbanistic norms, all types of waste water that are directly rejected on roads or vague lands without any previous treatment, necessarily generate great sanitary risks. The urban milieu is marginalizing itself, as much as it holds negative aspects which are sometime repulsive and made of heavy consequences. The already fragile economy can't escape the impact of this environment problem.

Key words:

Urban space, Waste water, Cleaning up, Environnement, Economy.

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SIGLES ET ABREVIATIONS

ASFEDYSAR Association des Femmes Dynamiques de Sagbe- Ran

:

BNETD : Bureau National d'Etudes Techniques

CCT : Centre de Cartographie et de Télédétection

INS : Institut National de la Statistique

MENET : Ministère de l'Education Nationale et de l'Enseignement Tech-

nique

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

RGPH : Recensement Générale de la Population et de l'habitat

ONU HABITAT : Organisation des Nations Unies pour l'Habitat

AFOSAS : Association de la Formation Sanitaire d'Abobo-Sagbé

CREPA : Centre Africain pour l'Eau Potable et l'Assainissement

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SOMMAIRE

DEDICACE iii

REMERCIEMENT iv

RESUME v

ASBTRACT vi

SIGLES ET ABREVIATIONS vii

SOMMAIRE viii

LISTE DES TABLEAUX x

LISTE DES FIGURES x

LISTE DES PHOTOS x

I.INTRODUCTION 1

CONTEXTE DE L'ETUDE 1

2.1 DEFINITIONS DE CONCEPT 4

Eaux usées domestiques ou ménagères 4

2.3 POLITIQUE ET STRATEGIE NATIONALE EN MATIERE D'ASSAINISSEMENT 7

2.3.1 Cadre institutionnel 7

2.3.2 Cadre légal 8

III OUTILS ET METHODES 9

3.1 PRESENTATION DE LA ZONE D'INTERVENTION 9

3.1.1 Présentation de la Commune 9

3.1.2 Aspect physique 10

3.2 METHODE ET TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES 12

3.2.1 Recherche documentaire 13

3.2.2 L'observation 14

3.2.3 L'enquête 14

3.2.4 Traitement de données 16

3.3 LES DIFFICULTES RENCONTREES 16

IV RESULTATS ET DISCUSSION 17

4.1 DIAGNOSTIC DU SYSTEME D'ASSAINISSEMENT DU QUARTIER SAGBE DANS LA

COMMUNE D'ABOBO 17

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4.2 LES CONSEQUENCES DE LA GESTION DES EAUX USEES SUR LE CADRE DE VIE ET SUR

LA POPULATION D'ABOBO-SAGBE 20

4.3 ANALYSE DES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES POPULATIONS DE

SAGBE 23

VI- CONCLUSION 29

VII- RECOMMANDATIONS 31

VIII- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 33

IX ANNEXES I

ANNEXE I:Fiches d'enquêtes auprès des ménages I

ANNEXE II: Guide d'entretien avec les responsables D'AFOSAS III

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Nombre de Chef de ménages interrogés par quartier 16

Tableau II:Répartition des chefs de ménages selon les modes d'évacuation des latrines et des

WC à Abobo-Sagbé Erreur ! Signet non défini.
Tableau III
: Situation sanitaire d'Abobo-Sagbé à l'analyse des registres disponibles pour

l'année 2018 22

Tableau IV : répartition des Chefs de ménage par secteur d'activités 27

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : carte de la zone d'étude présentant les six sous-quartiers de Sagbé 10

Figure 2 : Pluviométrie et température moyennes du District d'Abidjan de 2010 à 2015 10

Figure 3: Evolution de la population d'Abobo Sagbé (INS, 2018) Erreur ! Signet non défini.

Figure 4: Typologie de l'habitat de la population d'Abobo- Sagbé (INS, 2014) 25

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Eau usée drainant dans une rue à Abobo-Sagbé 5

Photo 2: Caniveau devenu dépotoir 15

Photo 3 : ouvrage en terre pour l'évacuation des eaux usées Erreur ! Signet non défini.5

Photo 4: caniveau contenant des eaux usées stagnantes Erreur ! Signet non défini.5

Photo 5: Evacuation des eaux usées 16

Photo 6: Evacuation par le raccordement au caniveau 16

Photo 7: Evacuation des eaux usées par un puits perdu 16

Photo 8: Eaux usées stagnant sur les terrains non bâtis 18

Photo 9: Eau usée source 18

Photo 10: centre de santé AFOSAS d'Abobo-Sagbé 18

Photo11: Une cour commune à Abobo-Sagbé 21

LISTE DES ANNEXES

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ANNEXE I:Fiches d'enquêtes auprès des ménages I

ANNEXE II : Guide d'entretien avec les responsables D'AFOSAS III

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I. INTRODUCTION

CONTEXTE DE L'ETUDE

Les 25 dernières années, d'énormes progrès ont été accomplis dans la distribution d'eau potable et saine à la consommation. Globalement, depuis 2010, plus de six milliards de personnes ont accès à des sources d'eau potable salubre, contre quatre milliards en 1990. De plus, la couverture des services d'assainissement a également augmenté dans les pays en développement, avec 56% de la population ayant accès à ces services en 2010, contre 36% en 1990. Malgré cette évolution positive, plus de 1,1 milliards d'individus n'ont toujours pas accès à l'eau propre et salubre (ONU-HABITAT, 2011).

Aussi, ces pays connaissent-t-il de graves difficultés pour la collecte, l'évacuation d'une part et pour le traitement des eaux usées d'autre part. Dans la plupart des cas, ces eaux usées sont directement rejetées dans les rues. Selon certaines estimations, plus de 98% des ménages déversent leurs eaux usées dans les rues de leur quartier (ONU-HABITAT, 2011) Plus de 2,6 milliards sont privés de toilettes et autres installations sanitaires, cette situation est la principale cause de contamination de l'eau, des maladies hydriques et de troubles occasionnés par une mauvaise qualité de l'eau.

Dans un contexte urbain, et en particulier dans les pays en développement, les défis liés à l'eau et à l'assainissement sont prévus de s'aggraver dans le futur en raison d'une population croissante devant partager des ressources déjà limitées et souvent mal gérées. Dans de nombreuses villes, les systèmes de distribution d'eau et d'assainissement urbains sont souvent délabrés et, de par leur capacité réduite, ne peuvent faire face à une démographie en augmentation. De plus, les citoyens les plus démunis sont souvent exclus de ces services. Paradoxalement, ils doivent souvent payer des prix élevés pour l'eau, parfois jusqu'à 50 fois le prix payé par les groupes à revenu supérieur (ONU-HABITAT, 2011).

Ainsi, depuis quelques années, les autorités ivoiriennes se sont aperçues que les défis du sous-secteur d'assainissement auxquels le pays est confronté ne se limitaient pas seulement à la réalisation des caniveaux et dans une moindre mesure la gestion des déchets solides (Adamou, 2010).

Cependant, la gestion des eaux usées, ne constitue pas, pour l'heure, une préoccupation des autorités communales. En effet, les actions menées en matière d'assainissement se focalisent généralement sur la construction de caniveaux pour les eaux pluviales. Un accent n'est pas mis sur leur entretien. Au compteur social, les problèmes liés à la gestion des eaux

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usées, restent et demeurent encore entiers puisque celles-ci continuent d'être déversées dans les rues de la ville (CREPA, 2004).

C'est seulement dans certains cas rares, que ces eaux sont directement rejetées dans les caniveaux ou structures de collectes des eaux usées quand elles existent. Cette situation impacte négativement l'environnement et exposent les populations à différents risques sanitaires. Pourtant ces problèmes pourraient être évités grâce à un système adéquat de gestion qui prend en compte les sources de productions (ménagers, industries), les modes d'éva-cuation des eaux usées et enfin le traitement de ces eaux usées pour une réutilisation sans danger pour la population.

Cet état de fait (faible niveau d'assainissement) provoque une pollution de l'environnement, suivie d'une dégradation de la situation sanitaire et l'aménité du cadre de vie d'où l'intérêt somme toute fondé de développer des stratégies appropriées de gestion des eaux usées adaptées au contexte de la Côte d'Ivoire.

C'est ainsi que l'autorité municipale d'Abobo, interpellée par cette situation a initié la réalisation d'une étude portant sur la gestion des eaux usées. Cette étude a lieu dans le cadre d'un stage pour la préparation de mémoire de fin d'études pour l'Obtention du Master 2 de Gestion Intégrée des ressource en eau (GIRE) de l'Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement (2iE) de Ouagadougou (Burkina Faso). Le thème de ce stage s'intitule : « Contribution à la gestion des eaux usées dans la ville d'Abidjan : cas du quartier Sagbé, commune d'Abobo ».

Nous présenterons en première partie les grands enjeux du problème. La deuxième partie proposera une revue de la littérature pertinente sur le sujet. Les méthodes utilisées dans l'étude seront décrites dans la troisième partie, puis les résultats seront présentés et discutés en quatrième partie. Pour finir, la cinquième partie exposera les conclusions principales proposera des recommandations et quelques sujets d'étude complémentaires.

De façon spécifique, il s'agira de:

1- Diagnostiquer le système d'assainissement du quartier Sagbé dans la commune d'Abobo ;

2- Ressortir les conséquences de la gestion actuelle des eaux usées domestiques sur l'es-pace urbain et la population ;

3- Analyser les caractéristiques socio-économiques de Sagbé.

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Des objectifs proposés, trois hypothèses se dégagent :

1- le Système d'assainissement de Sagbé est inadapté et éloigné des normes urbanistiques ;

2- les conséquences de la mauvaise gestion des eaux usées sur le cadre de vie et la santé des populations d'Abobo-Sagbé sont observées;

3- une importante population ayant un faible pouvoir d'achat et vulnérable, confrontée à la question de l'insalubrité

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II. REVUE DOCUMENTAIRE

Cette partie du document comprend :

- la définition de quelques concepts ;

- la politique et stratégie nationale en matière d'assainissement.

2.1 DEFINITIONS DE CONCEPT

La définition des concepts présente les principales notions et précise celles que nous retenons dans le cadre de ce travail.

Eaux usées

Toute eau qui a perdu son usage initial est appelée eau usée. Selon l'usage, ces eaux sont rejetées dans le milieu naturel directement ou par l'intermédiaire de système de collecte avec ou sans traitement (BENGOUGA, 2010).

Par eaux usées, on pourrait aussi entendre toutes les eaux issues du sous-produit d'une utilisation humaine, qu'elle soit domestique ou industrielle. Ce sont des eaux altérées par les activités humaines à la suite d'un usage domestique, artisanal, agricole, etc. La plupart de ces eaux portent en elles des germes pouvant présenter des dangers pour les populations mais aussi pour les milieux dans lesquels elles sont déversées. Selon IMHOFF et KOCH (1955), les impuretés contenues dans les eaux usées comprennent des matières minérales et organiques, des huiles et des graisses qui sont entrainées par les courants liquides sous forme de matières en suspension (décantables, flottantes et colloïdales) et en proportion plus ou moins grande de matières dissoutes dans l'eau.

A ces matières s'ajoutent des micro-organismes, susceptibles de dégrader les matières organiques et de provoquer des fermentations putrides. Ces eaux sont contaminées et doivent être nécessairement traitées

Une classification de ces eaux contaminées nous amène à dresser la typologie suivante :

? Eaux usées domestiques ou ménagères

Les eaux usées domestiques proviennent des installations sanitaires de l'habitation. Elles sont divisées en deux catégories :

- les eaux grises : Les eaux ménagères, appelées aussi eaux grises, proviennent de la cuisine, de la salle de bain, de la machine à laver... Ce sont des eaux chargées de détergents et de savons mais aussi de graisses, provenant de la vaisselle et déchets de la nourriture.

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- les eaux vannes représentent les eaux d'évacuation des excrétas humains. Elles renferment des matières fermentescibles en proportion telle qu'elles doivent être évacuées sans délai et rejetées dans le milieu naturel, après une épuration plus ou moins poussée.

Cette typologie amène à distinguer les eaux grises quand il s'agit des eaux peu chargées en matières polluantes par exemple des eaux d'origine domestique résultant du lavage de vaisselle, des mains, des douches, etc. et les eaux noires ou eaux vannes lorsqu'elles contiennent des substances plus polluantes ou plus difficiles à éliminer notamment les matières fécales, les produits cosmétiques ou tout type de sous-produit industriel mélangé à l'eau.

? les eaux pluviales :

Au contact de l'air et des ruisseaux, les eaux pluviales cumulent des impuretés, et peuvent donc engendrer la dégradation des cours d'eau.

En ce qui concerne leur évacuation, ces eaux peuvent être mélangées ou non avec les eaux ménagères ; on parle de système d'assainissement unitaire ou séparatif. Elles aident au nettoyage des rues ou participent à leur dégradation.

? les eaux usées résiduaires industrielles :

Ces eaux sont extrêmement variées du fait de la diversité des industries dont elles proviennent. Elles sont généralement toxiques pour la faune et la flore aquatique et pour l'homme. Elles peuvent avoir soit un caractère minéral dominant (traitement de minerais...) soit un caractère organique dominant (abattoirs, industries alimentaires, conserveries...).

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Source : Jimy Zoh, 2018

Photo 1: Eau usée drainant dans une rue à Abobo-Sagbé

b) Assainissement

L'assainissement porte autant sur les réseaux publics notamment les canalisations d'évacuation des eaux usées et leur mode de traitement que sur les systèmes individuels, domestiques ou autonomes de gestion des eaux usées.

La gestion des eaux usées entre dans le cadre de l'assainissement du cadre de vie. L'assainis-sement concerne divers domaines tels que l'évacuation des eaux usées et de ruissellement, l'évacuation des déchets solides, l'évacuation des excrétas et le traitement de tous ces éléments. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2000) désigne l'assainissement comme étant « les mesures destinées à combattre l'ensemble des facteurs touchant l'environnement et qui sont susceptibles d'influer défavorablement sur le bien-être de l'homme».

En milieu urbain, l'assainissement s'insère dans le cadre général de l'urbanisme c'est-à-dire l'ensemble des techniques visant à améliorer le cadre de vie. Assainir un cadre, c'est donc rendre ce cadre plus ou moins sain, plus ou moins pur, plus ou moins agréable. Lorsqu'on parle d'assainissement en ville, on pense aux équipements qui s'organisent en réseau.

Ainsi, on appelle réseau d'assainissement, l'ensemble des collecteurs assurant l'évacuation des eaux usées et des eaux pluviales ainsi que leur rejet dans les exutoires naturels sur des modes compatibles avec les exigences de la santé publique et communautaire.

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Le milieu ou l'environnement urbain est constitué par les habitations, le sol sur lequel l'homme vit, les alentours de ces habitations etc. Toutes les mesures destinées à améliorer ce milieu constituent l'assainissement ou l'hygiène de ce milieu.

D'un point de vue légal, dans le code de l'eau ivoirien, l'assainissement est défini comme « toute mesure destinée à faire disparaître les causes d'insalubrité de manière à satisfaire à la protection de la ressource en eau, la commodité du voisinage, la santé et populations, la salubrité publique, l'agriculture, à la protection de la nature et de l'environnement ».

L'assainissement collectif « des eaux usées domestiques concerne l'évacuation et le traitement des eaux usées par les consommateurs après avoir été distribuées par les systèmes d'approvisionnement en eau potable » (Zerbo, 2011).

L'assainissement en Côte d'Ivoire peut être défini comme un ensemble d'actions permettant d'améliorer les conditions de vie et d'habitat des populations, de préserver leur santé et de protéger les ressources naturelles. Il ne consiste donc pas seulement à la fourniture d'ouvrages, mais aussi à la mise à disposition de services dans un contexte social, institutionnel et financier adéquat (PASEHA, 2009).

2.3 POLITIQUE ET STRATEGIE NATIONALE EN MATIERE D'ASSAINISSEMENT

2.3.1 Cadre institutionnel

Le caractère multisectoriel de la stratégie environnementale fait intervenir 3 acteurs essentiels :

? les institutions étatiques : leur mission est de contribuer à traduire la volonté publique de l'Etat et à conduire avec efficacité la stratégie nationale d'environnement urbain ;

? la commune : les différentes lois nées de la décentralisation confèrent aux communes le rôle de maître d'ouvrage pour toutes les réalisations concernant l'assainissement urbain. Elle a pour compétence :

- l'élaboration et mise en oeuvre du schéma de collecte et de traitement des ordures ménagères ;

- le nettoyage des voies publiques, des lieux publics, des espaces verts et des marchés ; - la précollecte des ordures ménagères et le transport des déchets jusqu'aux postes de groupage ;

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- la création et la gestion des décharges contrôlées, si les postes de groupage et les centres d'enfouissement technique font défaut dans le département ou le district dans lequel elles se trouvent, en attendant leur création et leur mise en fonctionnement ; - la valorisation des déchets en créant et en gérant des centres de compostage et des unités de recyclage pour les déchets ;

- la création et l'entretien des espaces verts relevant de son domaine foncier ;

- la création et la mise en place d'une police pour lutter contre l'insalubrité, la pollution et les nuisances en réprimant les mauvais comportements

? les communautés : ce sont les ONG locales, les associations de quartier, les comités de gestion du quartier.

2.3.2 Cadre légal

Le décret N° 2005-267 du 21 juillet 2005 de la loi N° 2003-308 du 7 juillet 2003, portant sur le transfert et la répartition de compétences de l'État aux collectivités territoriales, confère à la commune des compétences en matière de protection de l'environnement. Concernant l'assai-nissement et toutes politiques relatives à l'environnement, la commune d'Abobo dépend du schéma directeur établi pour la ville d'Abidjan.

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III OUTILS ET METHODES

3.1 PRESENTATION DE LA ZONE D'INTERVENTION

Pour mieux appréhender les problèmes environnementaux que vivent les populations d'Abobo, certains éléments sont analysés dans ce chapitre. Ce sont : le milieu physique, le bâti, la population et les espaces publiques.

3.1.1 Présentation de la Commune

La commune d'Abobo est l'une des 13 communes constituant le district d'Abidjan. Elle est située au nord de l'agglomération d'Abidjan, à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Elle regroupe 28 quartiers et villages dont Sagbé. La population de la commune d'Abobo a atteint 1 030 658 habitants en 2014. Le taux d'accroissement annuel s'élève à 2,69 % (INS, 2014).

Le territoire communal d'Abobo s'étend sur une superficie de 7 800 hectares. C'est un plateau abordé par des talwegs couvrant près de 31 % de sa superficie. L'altitude maximale est d'envi-ron 125 m. Le climat de la commune d'Abobo est tropical humide avec 2 200 mm de pluie par an sur sept mois (Plan d'Aménagement et Gestion du Parc National du Banco, 2010, p18)

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Figure 1 : carte de la zone d'étude présentant les six sous-quartiers de Sagbé (Source : BNETD/OCCT, 2014)

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3.1.2 Aspect physique

3.1.2.1 Relief

Abobo Sagbé est situé au Sud- Ouest de la commune d'Abobo. Ce quartier est limité au Nord par Anokoua-kouté, au Sud et à l'Ouest par le Parc national du Banco, à l'Est par le chemin de fer et le quartier Banco.

Il s'étend sur une superficie de 300 ha dont 96 ha en ravins. Ce site se situe sur un relief de plateau fortement accidenté et présente des pentes qui varient entre 48 et 124 mètres avec d'énormes vallées non drainées (Plan d'Aménagement et Gestion du Parc National du Banco, p16, 2010).

Ce plateau est composé de grandes vallées avec des ampleurs allant de 20 à plus de 50 mètres de profondeur. Ces dépressions représentent de réels dangers pour les populations car elles gagnent de plus en plus en espace pendant la saison des pluies. On rencontre également la végétation dans tout le quartier (Plan d'Aménagement et Gestion du Parc National du Banco, p16, 2010)

b) Végétation

Le territoire est aussi constitué de forêts. La forêt du banco longe toute la partie sud du quartier. Elle touche les sous quartiers Sagbé Ran et Sagbé Céleste. De même, il existe des zones de forêt à l'intérieur des sous-quartiers. On trouve également des zones de forêt longeant les talwegs présents dans les sous quartiers Palmeraie, Céleste, Bocabo et Antenne (Plan d'Aménagement et Gestion du Parc National du Banco, p20, 2010).

3.1.2.2 Climat

Le littoral ivoirien est sous l'influence du climat subéquatorial caractérisé par l'alternance de quatre saisons

(fig.1) relativement marquées :

- une grande saison de pluie d'avril à mi-juillet

- une petite saison sèche de mi-juillet à mi-septembre ;

- une petite saison de pluies de mi-septembre à mi-novembre ;

- une grande saison sèche de mi-novembre à mars.

Ce climat se caractérise par la forte variation des hauteurs de pluies annuelles. La pluviométrie

moyenne annuelle, enregistrée à la station d'Adiopodoumé ces 10 dernières années, est de 1.550

mm reparties en une durée de 128 à 165 jours de précipitation. La température moyenne an-

nuelle est de 26°C, avec des valeurs mensuelles de 21°C pour les minima et de 31°C pour les

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maxima. L'humidité relative minimale moyenne est de 59% pour le mois le plus sec (janvier) (Station météorologique d'Adiopodoumé, 2015).

Figure1 : Hauteur de pluie et température moyenne du District d'Abidjan de 2010 à 2018

Hauteur de pluie

Température

Mois

Hauteur de pluie

Température

Figure 2 : Pluviométrie et température moyennes du District d'Abidjan de 2010

à 2015 (Source : Rapport annuel de la station météorologique d'Adiopodoumé, 2015)

3.2 METHODE ET TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES

Pour collecter nos données, nous avons eu recours à la recherche documentaire, à l'observation et à l'enquête.

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La première étape de notre démarche méthodologique s'est appuyée sur l'exploitation des sources documentaires ayant trait à la thématique abordée et au terrain de notre étude. L'inven-taire de la littérature nous a permis de recueillir les données secondaires.

A côté de cette première étape, nous avons fait des observations directes sur le terrain et boucler notre étude par une enquête sur 326 ménages.

3.2.1 Recherche documentaire

Les premières données collectées concernent la littérature existante sur la gestion de l'environnement. Ces données ont été collectées dans plusieurs bibliothèques et centres de documentations et instituts de recherche. Il s'agit entre autres, du moteur de recherche Google, de la bibliothèque centrale de l'Université de Cocody, de la bibliothèque de l'Université d'Abobo-Adjamé, du District d'Abidjan, de la Direction de l'environnement, du Service technique de la mairie d'Abobo. Cette recherche documentaire a porté sur des ouvrages généraux et spécifiques abordant la problématique de la gestion de l'environnement et la gestion des déchets urbains solides et liquides.

Ces documents nous ont renseignés d'une part sur la gestion des déchets solides et liquides et sur les problèmes liés aux déchets d'autre part. Nous avons eu des informations sur les types de déchets et leurs modes de gestion.

La revue documentaire a porté en outre sur des documents cartographiques de la Mairie d'Abobo qui nous ont permis de voir le découpage de la commune d'Abobo en quartier et en village.

La revue documentaire a porté enfin sur des données socio-démographiques. Il s'agit des données portant sur les recensements de 1988, 1998 et 2014. Ces données ont été recueillies auprès de la structure spécialisée dans ce domaine c'est-à-dire l'Institut National de la Statistique (INS) et portent sur la répartition de la population selon le sexe, les catégories socioprofessionnelles, le niveau d'études des populations, les infrastructures et équipements présents dans le quartier.

Ces données ont été très utiles, car elles nous ont permis de déterminer la taille de notre échantillon et de stratifier la zone d'étude en strates homogènes.

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3.2.2 L'observation

Cette méthodologie nous a permis d'avoir un aperçu général sur l'état d'assainissement du quartier Sagbé.

Ainsi, les visites effectuées dans le quartier ont permis d'observer l'habitat, le cadre de vie des populations, la présence d'ordures, d'excréta et d'eaux usées stagnantes. Cela nous a également permis d'apprécier le niveau d'assainissement de Sagbé, de voir de plus près les pratiques environnementales des différentes populations de cet espace urbain.

3.2.3 L'enquête

Fort de ces acquis ci-dessus-mentionnés et afin de connaître tous les contours de la gestion des eaux usées, une étude exploratoire sous forme de questionnaire et d'entretien a été effectuée dans le but de recueillir les informations primaires autour des thèmes fondamentaux de notre étude.

L'enquête réalisée nous a permis d'approfondir les recherches et apporter des réponses aux différentes investigations. Pour cela, nous avons choisi quatre types de populations cibles à savoir les autorités et services municipaux, premiers responsables de la gestion des ordures ménagères, des eaux usées et pluviales, les prestataires de service dans le domaine de la gestion des ordures et des eaux usées (collecteurs, précollecteurs, vidangeurs), les responsables des centres de santé et la population (chef de ménage ou son représentant). Ainsi deux méthodes d'enquêtes ont été utilisées :

3.2.3.1 Enquête par entretien

Les entretiens ont été menés avec les différents responsables des structures spécialisées (citées

plus haut) que sont le Directeur Financier de la mairie d'Abobo, le Sous-directeur chargé de

l'assainissement et du cadre de vie ainsi que les responsables des sociétés de vidange des eaux

usées. Ces entretiens ont fourni un maximum d'informations. Ils avaient le plus souvent lieu en

tête à tête mais à l'aide d'un guide d'entretien qui comprenait les volets suivants :

*le budget alloué à la collecte des ordures et à l'assainissement ;

*les acteurs de la gestion des ordures et des eaux usées ;

*leur mission ;

*les moyens dont ils disposent ;

*les actions entreprises à Abobo

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*les problèmes rencontrés ; *les solutions envisagées.

Nous avons également organisé des séances de discussions avec les responsables du centre de santé à base communautaire urbaine pour collecter des informations et des indicateurs mettant en relation l'impact de la gestion des eaux usées sur la santé de la population du quartier Sagbé.

3.2.3.2 Enquête par questionnaire

Cette méthode nous a permis de recueillir les informations auprès de la population. Pour ce faire, nous avons utilisé un questionnaire adressé aux chefs de ménages et aux différents responsables d'activités génératrices d'ordures et d'eaux usées. Ce questionnaire porte également sur les données démographiques, socioéconomiques, les pratiques environnementales locales, les problèmes vécus et les actions entreprises par la population pour l'amélioration de leur cadre de vie.

3.2.3.3 Cible

L'enquête a visé essentiellement les chefs de ménage. Le choix de ces ménages a été effectué selon la méthode des quotas. Le quartier a été divisé en six zones représentant les six sous-quartiers zones. Nous avons interrogé le chef de famille ou son représentant.

3.2.3.4 Tirage de l'échantillon

Pour mener l'enquête auprès des populations, et vu les moyens financiers limités nous avons construit un échantillon de 326 chefs de ménages, sur un total de 16 271 chefs de ménages (INS-RGPH- 2014), soit 2% suivant la technique de choix raisonné par la méthode des quotas. Nous avons choisi de façon aléatoire 326 ménages sur (16 271 ménages, RGPH, 2018) au prorata du nombre de chefs de famille par sous-quartier ménages constituant ainsi la population mère. Ils ont été choisis dans tous les sous- quartiers pour avoir une bonne représentativité de l'espace urbain. Cet échantillon est non seulement dimensionné à la mesure de nos moyens, mais aussi a permis de recueillir des informations essentielles à notre enquête.

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Tableau I : Nombre de Chef de ménages interrogés par quartier

Sous - quartier d'Abobo Sagbé

Nombre d'ha- bitants par sous-quartier

Nombre de Chefs de Chefs de fa-mille par sous-quartier

Nombre de Chefs de famille enquê-tés

Sagbé Antenne

21571

2303

46

Sagbé Bocabo

33898

3579

72

Sagbé Céleste

50847

5345

107

Sagbé Palmeraie

21572

2270

45

Sagbé Centre

10786

1139

23

Sagbé Ran

15408

1635

33

Total

154082

16 271

326

Source : Jimy ZOH, 2018

3.2.4 Traitement de données

L'enquête a porté sur un échantillon de 326 chefs de ménages. Les informations issues de cette enquête sur le terrain et de la recherche documentaire ont fait l'objet d'analyse et de recoupage dans le but de garantir la fiabilité des résultats. Grâce à ce traitement nous avons dressé des tableaux et élaborer des figures. Les tableaux et figures ont été réalisés grâce aux logiciels Excel et Word.

3.3 LES DIFFICULTES RENCONTREES

Nous avons réalisé que l'autorisation de recherche ne garantit ni un accès facile aux informations, ni la disponibilité et la collaboration tacite des autorités et des populations. Les enquêtés étaient par moment réticents. Certains services nous ont par moment refusé poliment l'accès

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aux informations. Nous avons surmonté la réticence des enquêtés en établissant un climat de confiance, et surtout en leur expliquant le but académique de cette étude. Mais, fort est de retenir qu'en dépit de toutes ces difficultés, nous avons pu collecter des informations essentielles.

IV RESULTATS ET DISCUSSIONS

L'analyse de la gestion actuelle des eaux usées dans le quartier de Sagbé consiste à identifier les différents systèmes de gestion des eaux usées, le lien entre le mode de rejets et l'apparition des maladies, le lien entre la surpopulation, la pauvreté et la gestion des eaux usées, et enfin les risques sanitaires et les impacts environnementaux.

4.1 DIAGNOSTIC DU SYSTEME D'ASSAINISSEMENT DU QUARTIER SAGBE DANS LA COMMUNE D'ABOBO : le Système d'assainissement de Sagbé est inadapté et éloigné des normes urbanistiques

- Infrastructures de collecte des eaux usées

Pour la gestion des eaux usées et des eaux pluviales, les infrastructures observées à Sagbé sont représentées à 70% par des puits perdus et des fosses septiques, moins de 5 Km de caniveaux dans les sous quartiers de Céleste et Ran et plusieurs petits canaux sans exutoires. Il faut noter que l'état des infrastructures citées ci-dessus laisse apparaître des situations désagréables (odeurs, mouches etc.) à l'intérieur des quartiers.

Ce mode d'assainissement est typique des pays en développement et surtout des communautés à faibles revenus (Songsore et McGranaham, 1993 ; Mampouya et al. 2001; OMS, 1992) ou le plus souvent l'établissement humain précède la mise en place des ouvrages d'assainissement dans la plupart de leurs villes.

Cette situation découle des coûts onéreux des implantations des systèmes d'égouttages, mais aussi un manque de volonté politique des gouvernants de la plupart des pays en développement (comme c'est le cas à Abidjan; 6 millions/an pour la commune d'Abobo contre 1.5 milliards/an pour la commune huppée de Cocody avec des populations respectivement 1 030 658 habitants et 447 055 habitants, pour deux quartiers de la même ville).

Concernant la gestion des excréta, 15% des populations utilisent des WC avec chasse eau et 65%, les WC sans chasse eau (latrines simples) qu'ils soient situés à l'intérieur ou à l'extérieur des habitations. Par ailleurs, 10% personnes, frange non négligeable de la population, préfèrent se soulager dans la nature eu égard à une inadéquation entre l'effectif des populations, avec un

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taux de croissance de 3.67% avoisinant les 4%, taux parmi les plus les élevés d'Afrique subsa-harienne (OMS ,2017), et le nombre de Système Autonome d'Assainissement : SAA (WC communautaires, WC dans les concessions associés aux fosses septiques et latrines) disponible dans ces quartiers, ou l'incapacité à se débarrasser de certaines pratiques acquises des villages, sans oublier la présence de plusieurs espaces non bâtis.

- Evacuation des eaux usées

A Sagbé, tout comme dans la plupart des quartiers d'Abobo, l'évacuation des eaux usées est individuelle. Cela se passe au niveau de chaque ménage de l'intérieur de l'habitat vers l'extérieur. Notre enquête montre que 80,02% des ménages versent leurs eaux de lessive et de vaisselle dans la rue. Quant aux eaux de douche, 33,33% des ménages évacuent ces eaux dans des puits perdus et 45,28% dans des caniveaux ouverts. 21.39% des enquêtés déversent les leurs dans les nombreux ravins et autres sites .A l'intérieur des quartiers, les puits perdus endommagés entraînent l'écoulement de l'eau de douche à la rue et aux caniveaux, suivi de la stagnation par endroit. Pour une partie d'Antenne et de Ran, au moins 40% des populations cohabitent avec les eaux usées.

Photo 2: Caniveau devenu Photo 3 : ouvrage en terre pour Photo 4: caniveau contenant

dépotoir l'évacuation des eaux usées des eaux usées stagnantes

Les vidanges des latrines et des WC à Abobo sagbé par les ménages se font, soit par un camion, soit par un raccordement aux rares réseaux d'égout, aux caniveaux généralement ouverts pour les eaux pluviales ou aux ravins (voir tableau II).

Tableau II: Répartition des chefs de ménages selon les modes d'évacuation des latrines et des WC à Abobo-Sagbé

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Mode de vidange des la- trines et WC

Nombre de chefs de mé-
nages

Pourcentage

Raccordement au caniveau ouvert

67

20,55

Camion de vidange

201

61.65

Réseau à un réseau d'égout

6

1.82

Dans le ravin

52

15.95

Total

326

100

Il ressort également de ce tableau ci- dessus qu'à Abobo sagbé, les ménages dans leur majorité (61.65%) ont recours aux services des entreprises privées pour la vidange de leurs latrines et WC car la mairie ne dispose pas de camion Vidangeur. Sur les 326 chefs de ménages de notre enquête, 20,55% ménages ont raccordé leurs latrines et WC aux caniveaux ouverts et 15.95% des ménages se rabattent sur les gros ravins encerclant le quartier. Certains ménages (1.82%) utilisent les quelques rares réseaux d'égout pour vidanger les puits perdus et fosses septiques.

Le mode d'évacuation des eaux usées tel que présenté ci -dessus montre des indices grave de gestion. Le manque de camions vidangeurs proposés par les services de la commune permet de soupçonner l'absence d'appui des autorités de la municipalité d'Abobo. En effet, avec un budget de 24 millions FCfa pour l'assainissement de tous les déchets liquides et solides produits par 1 030 658 habitants, loin du triple (103 millions FCfa) à raison de 25millions par trimestre, demandé par le Directeur du cadre de vie et de l'assainissement de la municipalité d'Abobo (Service technique de la mairie), pour la deuxième plus grande commune de côte d'ivoire. Cette situation perplexe finit par convaincre même les plus sceptiques sur la volonté réelle d'action de l'Etat sur la question environnementale.

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Photo 5: Evacuation des eaux Photo 6: Evacuation par puits Photo 7 : Evacuation des eaux usées:

dans la rue Perdu mal entretenu

Au regard d'un réseau de collecte des déchets liquides vieillissant, individuel et mal entretenu, des moyens de vidanges approximatifs couplés aux soupçons de démission des autorités à

Sagbé, le mode de gestion est bel et bien aux antipodes des normes urbanistiques modernes recommandées par l'OMS.

4.2 LES CONSEQUENCES DE LA GESTION DES EAUX USEES SUR LE CADRE DE VIE ET SUR LA SANTE DE LA POPULATION D'ABOBO-SAGBE

A Abobo-sagbé la dégradation de l'environnement et l'insalubrité grandissante qui l'accompagne favorisent la prolifération des agents pathogènes (moustiques, mouches, etc) et exposent de plus en plus les populations aux maladies. Selon le gouvernement ivoirien les moustiques sont la cause de la maladie du paludisme et ce, pour 50% en 2017 et 33% en 2018 des cas de maladies liées au mauvais assainissement dans le pays (Dr Méa Antoine, Lutte contre le paludisme en Côte d'Ivoire, 2016).

Bien qu'elle ait baissé ostensiblement sur l'ensemble du territoire, cette pathologie, selon notre enquête, est en première position à Sagbé, et a connu une évolution importante en passant de 6536 cas en 2017 à 7453 cas en 2018, soit 37.2% des motifs de consultations en 2018 (Centre de santé communautaire d'Abobo- Sagbé (AFOSAS), 2018). Cette morbidité se justifie par le fait que Sagbé soit situé dans une zone de transmission palustre endémique (OMS, 2001), et par la stagnation permanente d'eaux pluviales et usées dans le quartier. Elle est finalement accentuée par sa contiguïté à la forêt sempervirente du Banco avec ses nombreux marécages qui serviraient de gîtes larvaires (Birley et Lock, 1999).

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Aussi Abobo bénéficie-t-il du climat attiéén humide, une température moyenne étant constamment au-dessus de 260 C, favorisant tout autant la décomposition accélérée des déchets déversés dans l'espace urbain du quartier que la propagation des bactéries et parasites.

En deuxième position, on note les maladies respiratoires qui représentent 4442 des cas des motifs de consultation, soit 22,17% en 2018. Ces infections respiratoires sont dues à la pollution de l'air par les hydrocarbures (essence, gasoil et huiles) qui proviennent des garages automobiles et d'engins à deux roues, les gaz d'échappement des véhicules sur les routes, les fumées de diverses origines et les odeurs libérées par certaines eaux stagnantes dans les rues. En effet, l'exposition aux odeurs issues de ces gaz et fumées favorise l'irritation des voies respiratoires, les maladies pneumonaires (bronchites chroniques, l'asthme) et même certains cancers des voies respiratoires.

En troisième position, les maladies comme la fièvre typhoïde, qui résulte de la contamination de l'eau par les excréta ou l'urine d'origine animale ou humaine, représentent 2875 cas en 2017 et 3616 cas en 2018, soit 18.05%, Elles proviennent des mauvaises conditions hygiéniques du fait de la contamination des aliments, de l'eau ou des doigts par des matières fécales contenant des micro-organismes pathogènes et l'ingestion ultérieure de ces micro-organismes par des sujets sensibles. On constate qu'il y a une augmentation des cas de fièvre typhoïde au cours de ces deux dernières années

Classées en quatrième position, les maladies diarrhéiques (dysenterie amibienne) liées la consommation des eaux souillées par percolation des eaux des puits perdus ou lors de leur transport des lieux de traitement aux robinets, suite au mauvais état du réseau de transport. Elles représentent 8.68% (1739 cas). Toute cette situation est bien illustrée par le tableau III.

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Tableau III: Situation sanitaire d'Abobo-Sagbé à l'analyse des registres disponibles pour l'année 2018

Pathologies

Nombre de cas en 2017

Pourcentage (%)

Nombre de cas en 2018

Pourcentage (%)

Paludisme

6536

41.17

7453

37,2

Dysenterie
amibienne

761

4.79

1739

8,68

Fièvre ty-

phoïde

2875

18.11

3616

18,05

Maladies res-piratoires

3102

19.54

4442

22.17

Autres

2603

16.39

2785

13.90

Total

15877

100

20035

100

Source : AFOSAS, registre de santé 2018

Photo 8: Eaux usées stagnant sur les Photo 9 : Eaux usées drainant Photo10 : Centre de santé

terrains non bâtis dans un canal en terre Communautaire(AFOSAS)

Le tableau III, présente largement les maladies causées par la mauvaise gestion des eaux usées et d'autres types de déchets. Il indique que les maladies constituants plus de motifs de consultation sont dominées par le paludisme avec 37.2%, les maladies respiratoires aigües, 22.17% et la Typhoide 18.05%. En dehors de ces cas de maladies, existent certaines dont la fréquence est faible, notamment la tuberculose 3.21% et les infections cutanées 4.01%.

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A Sagbé, une gestion des déchets, éloignée des attentes, appuyée par des mauvaises pratiques d'hygiène sous un climat tropical humide ne peut aboutir qu'à taux élevé de morbidité de la population et un cadre de vie dégradé.

4.3 ANALYSE DES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES POPULATIONS DE SAGBE : forte croissance de la population vulnérable à la question de la gestion des eaux usées

- Forte croissance de la population

Peuplée de 638 237 habitants en 1998 et 1 030 658 habitants en 2014, la population d'Abobo est estimée à 1 141 556 habitants en 2018 selon le recensement général de la population. Celle-ci aura doublé en l'espace de 20 ans. Les femmes en âge de procréer représentent quant à elles plus du quart de la population (27,59 %). Le taux d'accroissement annuel est aujourd'hui estimé à 3,69 % (INS, 2018).

L'enquête sur le niveau de vie des ménages de 2018, a enregistré comme valeur, 5,53 personnes représentant la taille moyenne des ménages (INS, 2018).

Le sous- quartier Sagbé, quant à lui était peuplé de 30 919 habitants en 1998, la population du quartier est passée à 87 864 habitants (INS, 1998). Cette population est estimée aujourd'hui 154 082 habitants (INS, 2018) (Figure 3). Elle a presque doublé en 10 ans.

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Evolution de la population d'Abobo-Sagbé

180000

160000

 
 
 
 
 

140000

 
 

154082

141712

120000

 
 
 
 
 

100000

 
 
 
 
 

80000

 

87864

 
 
 

60000

 
 
 
 
 

40000

 
 
 
 
 

20000

30919

 
 
 
 

0

1988

1998

2014

2018

 
 

Source : Rapport de l»Institut national de la statistique de la Côte d'Ivoire, 2018

Figure 3: Evolution de la population de Sagbé de 1998 à 2018

La Figure 3 montre la croissance de la population d'Abobo Sagbé de 1988 à 2018. Cette croissance spectaculaire s'explique par la vocation du quartier Sagbé, voire de la commune d'Abobo en tant que cité dortoir. Elle a été favorisée par un important flux migratoire dû à la crise qu'a traversé le pays de 2002 à 2011 et par les opérations de déguerpissement qui se sont accentuées dans certains quartiers à risque de la ville d'Abidjan ces dernières années. Ces opérations de déguerpissement des zones d'habitats précaires ou à risque ont entrainé des mouvements migratoires vers les quartiers d'Abobo, comme c'est le cas à Sagbé. Cet accroissement au lieu d'être un avantage sera plutôt source de plusieurs problèmes pour cette population de Sagbé, vu la mauvaise gestion constatée des déchets de toute sorte lors de notre enquête.

L'urbanisation incontrôlée de la ville d'Abidjan, par certains endroits (BNETD, 2015), a contribué significativement à l'accroissement rapide de la population de Sagbé, entrainant de facto de nombreux problèmes sociaux dont ceux liés à la santé et au cadre de vie. Cette population dynamique aura à son actif la production des déchets de tout ordre à l'aune de sa taille. Selon le profil urbain d'Abobo réalisé par l'ONU-Habitat en 2012, une personne consomme en moyenne, à Abobo-Sagbé, par jour 70 litres d'eau, ce qui entraîne logiquement une production de déchets liquides équivalente par personne (La2are, 2007). Ainsi, plus 10 millions de litres

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d'eau consommée par cette population avec plus de 5 personnes par ménage sont rejetés naturellement sous forme de déchets liquides auxquels le système actuel de gestion des eaux usées ne correspond plus, d'où les nombreux problèmes de santé des populations et d'insalubrité du cadre de vie de Sagbé.

- Typologie de l'habitat

Plusieurs types de logement caractérisent l'habitat du sous quartier Sagbé.

Cet espace urbain est occupé par trois types d'Habitats qui sont les habitats modernes, les habitats évolutifs et les habitats précaires.

Typologie de logement d'Abobo Sagbé

 
 
 
 

Villa moderne

 
 

6%

 
 
 

Maison simple( cours

 

25%

12%

 

communes)

p

 
 
 

Logement en bande(cours communes)

2014

4%

 
 
 
 

2%

 
 
 
 
 
 
 
 

Appartement dans les immeubles

 
 
 
 

51%

 
 
 
 
 
 

Concessions (habitats résidentiels)

autres (habitats précaires)

 
 

Figure 3: Typologie de l'habitat de la population d'Abobo- Sagbé (INS, 2014)

Ce graphique présente les logements qu'on retrouve au quartier Abobo -Sagbé. 63% des chefs de ménages vivent dans les habitats évolutifs qui sont constitués par les cours communes ou maisons en bande (51%) et 12% de maisons simples).

Les habitats modernes mieux structurés constituent 14% des habitats des chefs de ménages enquêtés et sont représentés par les concessions ou habitats résidentiels 4%, les villas modernes 6% et les appartements dans les immeubles 2%

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Les autres types d'habitats observés sont précaires. Ils sont construits à base de matériaux précaires collectés dans les casses, des résidus de transformation de bois, etc. et occupent 25% des habitats. Force est de constater que les habitats sont dominés par les cours communes, qui selon 63% des personnes interrogées, offrent plus de sécurité.

Les logements précaires prisés par défaut par les populations, offrent des coûts accessibles, mais avec peu ou pas de commodités pour un cadre de vie décent. Ces logements disposent peu ou pas d'infrastructures et ne sont connectés pour le grand nombre à aucun réseau, pour l'évacuation des eaux usées produites les nombreuses familles. Cette situation maintient une grande partie de ces âmes dans une vulnérabilité sans précédent devant ces déchets liquides.

Photo 11: Une cour commune à Abobo-Sagbé (source, leportail.ci)

- Activités économiques des chefs de ménages

Dans tout le quartier, le secteur informel est le principal pourvoyeur d'emploi des chefs de ménages enquêtés. On y rencontre des artisans et commerçants (20%), des chauffeurs de taxi et de cars de transport en commun (11%), des ferrailleurs (13%). Il y existe également des personnes

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sans activité (35%). A Sagbé Antenne, plus de 50% des chefs de ménages enquêtés n'ont aucune activité. A Sagbé Ran, Céleste, Bocabo et Palmeraie 75% des chefs de ménages exerce dans le secteur informel (des artisans et de petits commerçants).

Bien qu'ils soient minoritaires, les ménages de revenu moyen constituent (9%) de la population et sont également présents dans ce quartier. Il s'agit des gros commerçants, des employés de la fonction publique et du secteur privé (ONG, entreprises privées, etc.).

A côté de tous ces secteurs d'activités subsiste un autre groupe aussi important que sont les petits métiers (menuisiers, couturiers, coiffeurs, etc.) qui représente 14% de ces derniers (voir Tableau IV).

Ces activités non encadrées et informelles, prises dans leur ensemble ne permettent pas aux populations de vivre décemment, et ne peuvent s'offrir des soins de qualité quand les besoins se présentent.

Tableau IV : répartition des Chefs de ménage par secteur d'activités

Secteur d'activités

Nombre de Chefs de
ménages

Pourcentage(%)

Artisans/Petits commerçants

60

18

Chauffeurs de cars/taxis

54

17

Ferrailleurs

18

6

Fonctionnaires/Grands commer-

çants

28

9

Autres petits métiers

42

13

Sans emploi

124

38

Total

326

100

Source : Jimy ZOH, 2018

Au-delà de l'importance de la taille, la population de sagbé côtoie une pauvreté avec un nombre, selon l'Enquête sur le Niveau de Vie des Ménages (INS, 2016) estimé à 27,5% des pauvres de la commune d'Abobo et une dépense annuelle par tête inférieure à 50% du seuil

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de pauvreté de 237 969 Francs CFA en 2018, soit une multiplication par 10 du nombre des plus pauvres d'entre les pauvres .

154 082 habitants pour une superficie de 4.85 km2, soit une densité de 31769 habitants/Km2, limités par un faible pouvoir d'achat ne peuvent s'offrir les meilleurs moyens autonomes d'évacuation et de vidange des eaux usées et des déchets solides, ce qui les exposent à de potentiels risques sanitaires.

Cette population dans ces conditions n'arrive pas à se prendre en charge pendant les périodes de maladie liées à la mauvaise hygiène et à la présence des divers déchets dans le quartier, ce qui participe à l'augmentation du taux de décès qui est passé de 12.73% en 2017 et à 13.15% largement au-dessus de la moyenne nationale qui est de 11.56% en 2018, selon la Banque mondiale, 2018.

- Perception des populations sur les liens entre l'insalubrité et les maladies.

Pendant notre enquête auprès des ménages considérés comme échantillon nous avons cherché à savoir si selon eux, et avec le constat sur le terrain, des liens existaient entre les différents modes de rejets et l'apparition des maladies d'origine hydriques. Cette enquête a comme objectif de savoir si la population est belle et bien consciente du danger qui la guette. Pensez-vous que les rejets des eaux usées dans votre environnement immédiat ont un lien avec vos maladies ? (ANNEXE I)

En moyenne, 85 % de la population considère que les eaux usées causent de réels problèmes, ce qui dénote d'une véritable connaissance des conséquences qui découlent de cette situation, mais cela n'explique pas du tout l'attitude paradoxale des populations vis à vis des eaux usées déversées dans tout l'espace urbain et des caniveaux qui sont transformés en de véritables récepteurs puants.

In fine, ce sous- quartier d'Abobo bien que conscient du problème relatifs à la gestion des eaux usées, est victime de sa taille, sa pauvreté et le manque d'assistance véritable par les responsables de la municipalité, d'où sa vulnérabilité face aux problèmes environnementaux qui l'assaillent : les maladies et dégradation de son environnement. Cela justifie notre hypothèse ci-dessus mentionnée.

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VI CONCLUSION

Au terme de cette étude, il convient de retenir que toutes nos hypothèses ont été vérifiées et certaines études plus approfondies et plus globalisantes pourront les confirmer.

La population d'Abobo-Sagbé, estimée aujourd'hui à 154.082 habitants et avec une production de 10 785 740 litres d'eaux usées chaque jour, est confrontée aux conséquences visibles d'une gestion approximative des déchets liquides.

La situation de l'assainissement reste pendante à Abobo-Sagbé. On y rencontre un système d'assainissement constitué d'ouvrages autonomes (puits perdus, fosses septiques, 5km de caniveaux, etc.). Les ordures, les eaux usées stagnantes sont des problèmes qui mettent quotidiennement en péril la santé et le cadre de vie des populations. Ainsi les populations, en plus d'un cadre de vie incommode, sont exposées à certaines maladies dont les plus courantes sont le Paludisme, les infections respiratoires, la typhoïde et la dysenterie amibienne avec des taux respectifs de 32.7 %, 22.17 %, 18.05 % et 8 % des cas de contaminations.

Bien qu'étant des acteurs clés dans la production et l'évacuation des eaux usées dans les rues et les espaces non bâtis (déversement des eaux dans la rue, 80.2% pour les eaux de lessive et 33.33% pour les eaux de douche), les populations ont une perception des dangers auxquels elles sont exposées. En effet, elles associent clairement d'une part la morbidité et l'insalubrité, et d'autre part, la dégradation du cadre de vie et le défaut d'ouvrages d'assainissement collectif.

Cependant, cette perception est insuffisante pour prendre à bras le corps le problème de la gestion des déchets liquides, mais elle constitue un acquis car des populations sensibilisées sur un enjeu sont à priori plus armées pour relever le défi. Le regard tourné vers les autorités du pays, elles préconisent dans leur majorité des réseaux d'égouts, des stations d'épuration des eaux usées certes, mais de façon urgente, exigent la mise à disposition des camions vidangeurs avec des coûts supportables.

Pour ce faire, le choix d'un meilleur système d'assainissement s'impose et passe par la connaissance des paramètres socioculturels, économiques, techniques, urbanistiques et environnementaux. A certains égards, ce dont nous sommes certains, c'est que la réussite des projets d'assainissement doit recueillir l'adhésion des populations concernées. Les populations doivent parti-

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ciper à la fois à la définition du problème et au choix des solutions tout en utilisant des techniques et des principes adaptés au contexte local. Toutes ces actions doivent passer d'abord par la sensibilisation et l'éducation relative à l'environnement, ceci pour renforcer l'adhésion des populations.

Aussi, la problématique de la gestion des eaux usées doit être posée en termes financiers et matériels mais également en termes spatiaux donc géographiques.

Enfin, au regard des moyens à notre disposition, cette étude, même si elle permet de vérifier certains aspects, ne saurait confirmer, à elle seule la gravité de la problématique inhérente à l'assainissement de cette cité et par conséquent d'autres autres études prenant en compte une large proportion de la population pourront être menées, à l'effet de faire des propositions pour que des débuts de solution prennent forme pour le bonheur de cette population.

Voici pour terminer quelques suggestions qui pourraient orienter nos réflexions futures :

1. Gestion intégrée des systèmes d'assainissement des quartiers populaires.

2. Identification et rôles des différents acteurs dans la politique d'assainissement des quar-
tiers précaires.

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VII RECOMMANDATIONS

Nous pensons que le problème de la gestion des eaux usées et des déchets dans leur ensemble, dans la mesure où il étend ses ramifications sur les indices de santé publique, doit être analysé selon une démarche fondée sur une analyse politique des enjeux des rapports et stratégies des différents facteurs de l'assainissement. Elle doit tenir compte des moyens locaux (réunir la main-d'oeuvre et les fonds pour réaliser des ouvrages d'assainissement) et du contexte social (adaptation, accessibilité selon le quartier, qu'il soit défavorisé ou aisé).

Il importe de recourir à des solutions inclusives adaptées nécessitant l'implication de l'État, des ONG et des bailleurs de fonds mais aussi des populations pour pallier les insuffisances en matière d'assainissement. Elles doivent désormais mettre l'accent sur la planification des extensions futures et intégrer des considérations de nature urbanistique, sanitaire, politique, socioculturelle, éducative au même titre que les critères techniques pour renverser la tendance.

La construction des ouvrages de l'assainissement à Abobo, comme dans les autres communes de Côte d'Ivoire, doit être intégrée dans la planification en tant que politique d'aménagement et support de développement.

Concernant tous ces espaces marginalisés de la ville, une nouvelle donne pourrait consister en la volonté des institutions de coopération et des organismes d'assistance d'initier ou de soutenir les actions de l'Etat visant à l'amélioration de l'environnement dans le but d'intégrer les franges d'espaces concernés et leur habitat dans l'économie et la santé urbaine globale.

Pour la mise en oeuvre de cette politique sus-mentionnée, se décline un plan d'actions articulé autour de trois axes serait nécessaire :

? la construction de caniveaux et d'un réseau d'égout auquel la majorité des ménages de Sagbé et par-delà d'Abobo seront connectés. Ce réseau devrait aboutir à une station d'épuration. Les eaux usées ainsi traitées pourraient être utilisées à d'autres fins, surtout contribuer au développement de la maraîchiculture urbaine, très implantée dans cette commune.

? le renforcement des structures ayant la charge l'assainissement de la municipalité : Il peut s'agir par exemple de doter d'outils et renforcer les services techniques municipaux

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à l'effet de création et d'entretien des latrines publiques et de station de traitement des boues de vidange, de contrôler l'entretien des puisards ;

Dans nos pays en développement, l'analphabétisme et parfois la méconnaissance de certaines thématiques sociologiques par la population faisant partie des principaux maux de la société, se sont malheureusement invités à la gestion de la question 'environnementale, surtout en matière d'assainissement et cadre de vie. La population d'Abobo n'est pas en marge de ce fléau des temps modernes, vu ses différentes attitudes nonobstant les conséquences gravissimes. Aussi ne pouvons-nous pas affirmer que la population périt par manque de connaissance. C'est pourquoi celle-ci doit être incluse au côté des autorités municipales, Etatiques et les ONG dans la chaine de recherche de solutions.

Cela sous- tend de façon pratique qu'un changement de comportement des populations s'im-pose avec acuité et devra être soutenue inéluctablement par des programmes d'alphabétisation, d'éducation environnementale et l'organisation de journée de salubrité. Au demeurant, ces victimes supposées doivent s'impliquer dans tous les projets de gestion de l'environnement et cadre de vie de la municipalité et des ONG.

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IX ANNEXES

ANNEXE I:FICHES D'ENQUETES AUPRES DES MENAGES

Etude sur la gestion des eaux usées dans un quartier d'Abobo : cas de Sagbé

Commune : Quartier :

Numéro de fiche : Nom de l'enquêteur:

3 Nom du Chef de ménages :

3 -Profession : Niveau d'études :

Caractéristiques socioéconomiques du ménage

Type d'habitat :

1°) Précaire

2°) Evolutif

3°) Moderne

Aspect assainissement :

Quels sont les différents modes de rejets des eaux usées domestiques ?

1°) Rejet dans les concessions

2°) Rejet dans les rues

3°) Rejet dans les caniveaux d'évacuations

4) Rejet dans les ravins

Quels sont les différents modes d'évacuation des eaux usées industrielles ?

1°) Rejet dans les rues

2°) Rejet dans les caniveaux d'évacuation

3) Rejet dans les ravins

Pensez- vous que les rejets des eaux usées dans votre environnement immédiat ont un lien

avec vos maladies ?

1°) Oui

2°) Non

Quels désagréments causent les eaux usées dans le quartier?

1°). Insalubrité

2°) Prolifération d'insectes vecteurs de maladies

I

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3°) Mauvaises odeurs

4°) autres à préciser

Quelles dispositions avez-vous prises ?

Situation sanitaire

Quelles maladies contractez-vous le plus souvent ?

1°) Dysenterie 2°) Infection respiratoire3°) paludisme 4) fièvre typhoïde

4) autres

Recommandations

Quelles propositions faites-vous pour la gestion des eaux usées en général ?

Pensez-vous que le dimensionnement d'un réseau de collecte et d'évacuation des eaux usées peut être la solution pour remédier ce fléau. ?

1°) Oui 2°) Non)

II

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ANNEXE II : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES D'AFOSAS

Commune : Quartier :

Numéro de fiche : Nom de l'enquêteur:
Aviez-vous l'habitude d'avoir des cas de maladies hydriques ?

Si Oui, lesquelles?

Avec quelle fréquence?

A quelle période de l'année ?

Aviez-vous l'habitude d'avoir des cas de décès liés aux maladies hydriques ?

Avec quelle fréquence?

A quelle période de l'année ?

Qui sont les plus exposés ?

°) Enfants

2°) Adolescents

3°) Agés

Quelles sont selon vous les causes de ces maladies ?

1°) Eau de consommation

III

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2°) Eau usées

Aviez-vous une idée réelle sur les causes de ces maladies ?

1°) Les eau usées

2°) Les déchets solides

3°) Autres

Quelles solutions proposiez-vous pour remédier ce fléau ?

IV

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote