THEME : CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES
DANS LA VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE,
COMMUNE D'ABOBO
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU MASTER SPECIALISE EN
GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU
Présenté et soutenu publiquement le
par:
ZOH JIMY PATRICE
Travaux dirigés par : N'ZI Koua Daniel
Enseignant Chercheur à l'INPHB UTER Foresterie et
Environnement
Jury d'évaluation du stage . ·
Président :
Membres et correcteurs :
Promotion [2012/2013]
« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE, COMMUNE D'ABOBO »
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CITATION
« Le culte de l'eau pure fut le premier culte
des hommes, car c'était celui de la vie et de la santé
»
Louis-Claude Vin
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JIMY PATRICE ZOH C1112/GIRE
« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
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DEDICACE
Je dédie ce travail à :
- mon petit frère Francis, brillant
élève arraché plus tôt à l'affection de tous
;
- mon père Albert ZOH, pour les efforts
consentis pour ma réussite dans les
études ;
- ma mère Suzanne Konan, pour tout le
soutien ;
- ma tendre épouse Emilienne N'dri, pour
ses observations constructives ;
- mes enfants Christ, Othniel et Beni.
- Je vous porte tous dans mon coeur !
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JIMY PATRICE ZOH C1112/GIRE
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REMERCIEMENT
Nous voudrions adresser nos remerciements les plus
sincères à toutes celles et tous ceux qui nous ont aidés
dans la réalisation de ce travail de recherche, ainsi qu'à la
réussite de cette formation axée sur la gestion
intégrée des ressources en eau (GIRE).
De façon particulière, nous tenons à
remercier les coordinatrices ainsi que l'ensemble du corps enseignant du
département GIRE de 2IE de Ouagadougou qui nous ont guidés tout
au long de cette formation.
Nous ne remercierons jamais assez, Mr Adama TOUNKARA, Maire de
la commune d'ABOBO pour avoir permis que ce travail se fasse dans ladite
commune.
Aussi, profitons- nous de l'occasion à nous offerte
pour exprimer notre reconnaissance envers ceux qui ont pris une partie de leur
temps pour lire et apporter des observations autant pertinentes que
constructives dans l'élaboration de ce travail.
En sus, nous exprimons notre gratitude à toutes les
personnes rencontrées lors des enquêtes et qui ont
acceptées de répondre à nos questions. Il s'agit entre
autres de :
- la population d'Abobo Sagbé ;
- M. Dosso, Secrétaire Général de la Mairie
d'Abobo ;
- M. Koffi Kouadio Denis, Directeur Technique Adjoint en charge
des Urbaines
de la mairie d'Abobo ;
- Olivier Niagne Agnero, Sous-Directeur de l'Environnement et du
cadre de vie
de la Mairie d'Abobo ;
- M. Dablé, agent de la Mairie d'Abobo ;
- M. Diallo et M. Iriel du Ministère de la Construction du
Logement de l'Assai-
nissement et de l'Urbanisme ;
- M. Traoré Losseni, parole de la chefferie de
Sagbé palmeraie ;
- M. Traoré Bafetegue, Chef du quartier Sagbé
Bocabo ;
- M. Goly Siagbé, chef des communautés Wan et Mona
de Sagbé Bocabo ;
- M. Yeo Baba, chef du quartier Sagbé Ran ;
- M. Traoré Issiaka, porte-parole de l'ONG ASFEDYSAR ;
- M. Konan Jonas, chef de la communauté baoulé de
Sagbé Ran ;
- M .Camara Yaya, chef de la communauté Tagbana de
Sagbé Ran.
Nous adressons également nos sincères remerciements
à nos parents et amis qui nous ont
toujours soutenus et encouragés au cours de la
réalisation de ce mémoire.
iv
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« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
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RESUME
Abobo fait aujourd'hui partie des communes qui, malgré
leurs nombreux atouts, n'ont pas pu véritablement prendre leur envol
pour le développement. En l'absence d'investissements publics
conséquents, l'essor de l'urbanisation et les effets de la croissance
démographique à grande vitesse se lisent clairement dans le
paysage urbain. Cette concentration humaine, de plus en plus grande, est
à la base de la demande croissante en eau et par conséquent de la
production des déchets liquides sous des formes diverses. Elle exacerbe
davantage les problèmes de gestion de la ville surtout en ce qui
concerne son environnement. La recherche documentaire mais surtout
l'enquête par sondage auprès de 326 ménages et des
observations faites sur le terrain ont constitué l'ossature de notre
méthode dans cette étude. Nous avons 80.02% des ménages
qui versent directement les eaux usées de lessives et de vaisselles
à la rue et 33.33% des ménages évacuent les eaux
usées de douches dans des puits perdus. Il en ressort ainsi clairement
que l'assainissement des sous-quartiers constitue l'un des problèmes
environnementaux les plus préoccupants à Abobo-Sagbé.
L'absence d'un système d'assainissement collectif dans ce quartier
précaire constitue une menace pour la survie de population. La mise en
place des fosses septiques dont les caractéristiques techniques
s'éloignent des normes urbanistiques prescrites, les eaux usées,
de toute nature, rejetées directement dans les rues ou sur les terrains
vagues, sans traitement préalable, génèrent des risques
sanitaires énormes. L'économie ne saurait se soustraire de
l'impact de ce problème environnemental.
Mots clés :
Espace urbain, Eaux usées, Assainissement, Environment
Economie.
v
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ASBTRACT
Abobo is part of those towns which, despite the various
advantages, do not come to take their lift for development. In absence of
substantial public investment, the urbanization increasing and the effects of
the demographic rapid growth are clearly seen in the urban landscape. This
on-growing human concentration is at the basis of the increasing need for water
and consequently of liquid waste production in various forms. Hence, it
exacerbates once more, the problems of the town management relatively to its
environments. The documentary research, but above all, the survey next to 326
households and directs studies has constituted the methodology basis of our
work. We have 80.02% pour directly waste water and dishes to the street and
33.33% of household evacuate waste water from showers in lost wells. So it is
clear that the cleaning up of sub quarters is one of the great environmental
problems in Abobo. The lack of a collective cleaning up system in this
precarious neighborhood constitutes a threat for its survival. The digging of
septic tank of which the technical characteristics are below the prescribed
urbanistic norms, all types of waste water that are directly rejected on roads
or vague lands without any previous treatment, necessarily generate great
sanitary risks. The urban milieu is marginalizing itself, as much as it holds
negative aspects which are sometime repulsive and made of heavy consequences.
The already fragile economy can't escape the impact of this environment
problem.
Key words:
Urban space, Waste water, Cleaning up, Environnement, Economy.
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SIGLES ET ABREVIATIONS
ASFEDYSAR Association des Femmes Dynamiques de
Sagbe- Ran
:
BNETD : Bureau National d'Etudes
Techniques
CCT : Centre de Cartographie et de
Télédétection
INS : Institut National de la Statistique
MENET : Ministère de l'Education
Nationale et de l'Enseignement Tech-
nique
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
RGPH : Recensement Générale de
la Population et de l'habitat
ONU HABITAT : Organisation des Nations Unies
pour l'Habitat
AFOSAS : Association de la Formation
Sanitaire d'Abobo-Sagbé
CREPA : Centre Africain pour l'Eau Potable et
l'Assainissement
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SOMMAIRE
DEDICACE iii
REMERCIEMENT iv
RESUME v
ASBTRACT vi
SIGLES ET ABREVIATIONS vii
SOMMAIRE viii
LISTE DES TABLEAUX x
LISTE DES FIGURES x
LISTE DES PHOTOS x
I.INTRODUCTION 1
CONTEXTE DE L'ETUDE 1
2.1 DEFINITIONS DE CONCEPT 4
Eaux usées domestiques ou ménagères
4
2.3 POLITIQUE ET STRATEGIE NATIONALE EN MATIERE
D'ASSAINISSEMENT 7
2.3.1 Cadre institutionnel 7
2.3.2 Cadre légal 8
III OUTILS ET METHODES 9
3.1 PRESENTATION DE LA ZONE D'INTERVENTION 9
3.1.1 Présentation de la Commune 9
3.1.2 Aspect physique 10
3.2 METHODE ET TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES
12
3.2.1 Recherche documentaire 13
3.2.2 L'observation 14
3.2.3 L'enquête 14
3.2.4 Traitement de données 16
3.3 LES DIFFICULTES RENCONTREES 16
IV RESULTATS ET DISCUSSION 17
4.1 DIAGNOSTIC DU SYSTEME D'ASSAINISSEMENT DU QUARTIER
SAGBE DANS LA
COMMUNE D'ABOBO 17
viii
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4.2 LES CONSEQUENCES DE LA GESTION DES EAUX USEES SUR LE
CADRE DE VIE ET SUR
LA POPULATION D'ABOBO-SAGBE 20
4.3 ANALYSE DES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES
POPULATIONS DE
SAGBE 23
VI- CONCLUSION 29
VII- RECOMMANDATIONS 31
VIII- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 33
IX ANNEXES I
ANNEXE I:Fiches d'enquêtes auprès des
ménages I
ANNEXE II: Guide d'entretien avec les responsables
D'AFOSAS III
ix
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Nombre de Chef de ménages
interrogés par quartier 16
Tableau II:Répartition des chefs de
ménages selon les modes d'évacuation des latrines et des
WC à Abobo-Sagbé Erreur ! Signet non
défini. Tableau III: Situation sanitaire
d'Abobo-Sagbé à l'analyse des registres disponibles pour
l'année 2018 22
Tableau IV : répartition des Chefs de
ménage par secteur d'activités 27
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : carte de la zone d'étude
présentant les six sous-quartiers de Sagbé 10
Figure 2 : Pluviométrie et
température moyennes du District d'Abidjan de 2010 à 2015 10
Figure 3: Evolution de la population d'Abobo
Sagbé (INS, 2018) Erreur ! Signet non défini.
Figure 4: Typologie de l'habitat de la
population d'Abobo- Sagbé (INS, 2014) 25
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Eau usée drainant dans une rue
à Abobo-Sagbé 5
Photo 2: Caniveau devenu dépotoir 15
Photo 3 : ouvrage en terre pour
l'évacuation des eaux usées Erreur ! Signet non
défini.5
Photo 4: caniveau contenant des eaux
usées stagnantes Erreur ! Signet non défini.5
Photo 5: Evacuation des eaux usées 16
Photo 6: Evacuation par le raccordement au
caniveau 16
Photo 7: Evacuation des eaux usées par un
puits perdu 16
Photo 8: Eaux usées stagnant sur les
terrains non bâtis 18
Photo 9: Eau usée source 18
Photo 10: centre de santé AFOSAS
d'Abobo-Sagbé 18
Photo11: Une cour commune à
Abobo-Sagbé 21
LISTE DES ANNEXES
x
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ANNEXE I:Fiches d'enquêtes auprès des
ménages I
ANNEXE II : Guide d'entretien avec les responsables
D'AFOSAS III
xi
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I. INTRODUCTION
CONTEXTE DE L'ETUDE
Les 25 dernières années, d'énormes
progrès ont été accomplis dans la distribution d'eau
potable et saine à la consommation. Globalement, depuis 2010, plus de
six milliards de personnes ont accès à des sources d'eau potable
salubre, contre quatre milliards en 1990. De plus, la couverture des services
d'assainissement a également augmenté dans les pays en
développement, avec 56% de la population ayant accès à ces
services en 2010, contre 36% en 1990. Malgré cette évolution
positive, plus de 1,1 milliards d'individus n'ont toujours pas accès
à l'eau propre et salubre (ONU-HABITAT, 2011).
Aussi, ces pays connaissent-t-il de graves difficultés
pour la collecte, l'évacuation d'une part et pour le traitement des eaux
usées d'autre part. Dans la plupart des cas, ces eaux usées sont
directement rejetées dans les rues. Selon certaines estimations, plus de
98% des ménages déversent leurs eaux usées dans les rues
de leur quartier (ONU-HABITAT, 2011) Plus de 2,6 milliards
sont privés de toilettes et autres installations sanitaires, cette
situation est la principale cause de contamination de l'eau, des maladies
hydriques et de troubles occasionnés par une mauvaise qualité de
l'eau.
Dans un contexte urbain, et en particulier dans les pays en
développement, les défis liés à l'eau et à
l'assainissement sont prévus de s'aggraver dans le futur en raison d'une
population croissante devant partager des ressources déjà
limitées et souvent mal gérées. Dans de nombreuses villes,
les systèmes de distribution d'eau et d'assainissement urbains sont
souvent délabrés et, de par leur capacité réduite,
ne peuvent faire face à une démographie en augmentation. De plus,
les citoyens les plus démunis sont souvent exclus de ces services.
Paradoxalement, ils doivent souvent payer des prix élevés pour
l'eau, parfois jusqu'à 50 fois le prix payé par les groupes
à revenu supérieur (ONU-HABITAT, 2011).
Ainsi, depuis quelques années, les autorités
ivoiriennes se sont aperçues que les défis du sous-secteur
d'assainissement auxquels le pays est confronté ne se limitaient pas
seulement à la réalisation des caniveaux et dans une moindre
mesure la gestion des déchets solides (Adamou,
2010).
Cependant, la gestion des eaux usées, ne constitue pas,
pour l'heure, une préoccupation des autorités communales. En
effet, les actions menées en matière d'assainissement se
focalisent généralement sur la construction de caniveaux pour les
eaux pluviales. Un accent n'est pas mis sur leur entretien. Au compteur social,
les problèmes liés à la gestion des eaux
1
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« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
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usées, restent et demeurent encore entiers puisque
celles-ci continuent d'être déversées dans les rues de la
ville (CREPA, 2004).
C'est seulement dans certains cas rares, que ces eaux sont
directement rejetées dans les caniveaux ou structures de collectes des
eaux usées quand elles existent. Cette situation impacte
négativement l'environnement et exposent les populations à
différents risques sanitaires. Pourtant ces problèmes pourraient
être évités grâce à un système
adéquat de gestion qui prend en compte les sources de productions
(ménagers, industries), les modes d'éva-cuation des eaux
usées et enfin le traitement de ces eaux usées pour une
réutilisation sans danger pour la population.
Cet état de fait (faible niveau d'assainissement)
provoque une pollution de l'environnement, suivie d'une dégradation de
la situation sanitaire et l'aménité du cadre de vie d'où
l'intérêt somme toute fondé de développer des
stratégies appropriées de gestion des eaux usées
adaptées au contexte de la Côte d'Ivoire.
C'est ainsi que l'autorité municipale d'Abobo,
interpellée par cette situation a initié la réalisation
d'une étude portant sur la gestion des eaux usées. Cette
étude a lieu dans le cadre d'un stage pour la préparation de
mémoire de fin d'études pour l'Obtention du Master 2 de Gestion
Intégrée des ressource en eau (GIRE) de l'Institut International
d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement (2iE) de Ouagadougou
(Burkina Faso). Le thème de ce stage s'intitule : «
Contribution à la gestion des eaux usées dans la ville d'Abidjan
: cas du quartier Sagbé, commune d'Abobo ».
Nous présenterons en première partie les grands
enjeux du problème. La deuxième partie proposera une revue de la
littérature pertinente sur le sujet. Les méthodes
utilisées dans l'étude seront décrites dans la
troisième partie, puis les résultats seront
présentés et discutés en quatrième partie. Pour
finir, la cinquième partie exposera les conclusions principales
proposera des recommandations et quelques sujets d'étude
complémentaires.
De façon spécifique, il s'agira de:
1- Diagnostiquer le système d'assainissement du
quartier Sagbé dans la commune d'Abobo ;
2- Ressortir les conséquences de la gestion actuelle des
eaux usées domestiques sur l'es-pace urbain et la population ;
3- Analyser les caractéristiques socio-économiques
de Sagbé.
2
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« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
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Des objectifs proposés, trois hypothèses se
dégagent :
1- le Système d'assainissement de Sagbé est
inadapté et éloigné des normes urbanistiques ;
2- les conséquences de la mauvaise gestion des eaux
usées sur le cadre de vie et la santé des populations
d'Abobo-Sagbé sont observées;
3- une importante population ayant un faible pouvoir d'achat et
vulnérable, confrontée à la question de
l'insalubrité
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II. REVUE DOCUMENTAIRE
Cette partie du document comprend :
- la définition de quelques concepts ;
- la politique et stratégie nationale en matière
d'assainissement.
2.1 DEFINITIONS DE CONCEPT
La définition des concepts présente les
principales notions et précise celles que nous retenons dans le cadre de
ce travail.
Eaux usées
Toute eau qui a perdu son usage initial est appelée eau
usée. Selon l'usage, ces eaux sont rejetées dans le milieu
naturel directement ou par l'intermédiaire de système de collecte
avec ou sans traitement (BENGOUGA, 2010).
Par eaux usées, on pourrait aussi entendre toutes les
eaux issues du sous-produit d'une utilisation humaine, qu'elle soit domestique
ou industrielle. Ce sont des eaux altérées par les
activités humaines à la suite d'un usage domestique, artisanal,
agricole, etc. La plupart de ces eaux portent en elles des germes pouvant
présenter des dangers pour les populations mais aussi pour les milieux
dans lesquels elles sont déversées. Selon IMHOFF et KOCH
(1955), les impuretés contenues dans les eaux usées
comprennent des matières minérales et organiques, des huiles et
des graisses qui sont entrainées par les courants liquides sous forme de
matières en suspension (décantables, flottantes et
colloïdales) et en proportion plus ou moins grande de matières
dissoutes dans l'eau.
A ces matières s'ajoutent des micro-organismes,
susceptibles de dégrader les matières organiques et de provoquer
des fermentations putrides. Ces eaux sont contaminées et doivent
être nécessairement traitées
Une classification de ces eaux contaminées nous
amène à dresser la typologie suivante :
? Eaux usées domestiques ou
ménagères
Les eaux usées domestiques proviennent des
installations sanitaires de l'habitation. Elles sont divisées en deux
catégories :
- les eaux grises : Les eaux
ménagères, appelées aussi eaux grises, proviennent de la
cuisine, de la salle de bain, de la machine à laver... Ce sont des eaux
chargées de détergents et de savons mais aussi de graisses,
provenant de la vaisselle et déchets de la nourriture.
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- les eaux vannes représentent les
eaux d'évacuation des excrétas humains. Elles renferment des
matières fermentescibles en proportion telle qu'elles doivent être
évacuées sans délai et rejetées dans le milieu
naturel, après une épuration plus ou moins poussée.
Cette typologie amène à distinguer les eaux
grises quand il s'agit des eaux peu chargées en matières
polluantes par exemple des eaux d'origine domestique résultant du lavage
de vaisselle, des mains, des douches,
etc. et les eaux noires ou eaux vannes
lorsqu'elles contiennent des substances plus polluantes ou plus difficiles
à éliminer notamment les matières fécales, les
produits cosmétiques ou tout type de sous-produit industriel
mélangé à l'eau.
? les eaux pluviales :
Au contact de l'air et des ruisseaux, les eaux pluviales
cumulent des impuretés, et peuvent donc engendrer la dégradation
des cours d'eau.
En ce qui concerne leur évacuation, ces eaux peuvent
être mélangées ou non avec les eaux ménagères
; on parle de système d'assainissement unitaire ou séparatif.
Elles aident au nettoyage des rues ou participent à leur
dégradation.
? les eaux usées résiduaires industrielles
:
Ces eaux sont extrêmement variées du fait de la
diversité des industries dont elles proviennent. Elles sont
généralement toxiques pour la faune et la flore aquatique et pour
l'homme. Elles peuvent avoir soit un caractère minéral dominant
(traitement de minerais...) soit un caractère organique dominant
(abattoirs, industries alimentaires, conserveries...).
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Source : Jimy Zoh, 2018
Photo 1: Eau usée drainant dans une rue à
Abobo-Sagbé
b) Assainissement
L'assainissement porte autant sur les réseaux publics
notamment les canalisations d'évacuation des eaux usées et leur
mode de traitement que sur les systèmes individuels, domestiques ou
autonomes de gestion des eaux usées.
La gestion des eaux usées entre dans le cadre de
l'assainissement du cadre de vie. L'assainis-sement concerne divers domaines
tels que l'évacuation des eaux usées et de ruissellement,
l'évacuation des déchets solides, l'évacuation des
excrétas et le traitement de tous ces éléments.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2000)
désigne l'assainissement comme étant « les mesures
destinées à combattre l'ensemble des facteurs touchant
l'environnement et qui sont susceptibles d'influer défavorablement sur
le bien-être de l'homme».
En milieu urbain, l'assainissement s'insère dans le
cadre général de l'urbanisme c'est-à-dire l'ensemble des
techniques visant à améliorer le cadre de vie. Assainir un cadre,
c'est donc rendre ce cadre plus ou moins sain, plus ou moins pur, plus ou moins
agréable. Lorsqu'on parle d'assainissement en ville, on pense aux
équipements qui s'organisent en réseau.
Ainsi, on appelle réseau d'assainissement, l'ensemble
des collecteurs assurant l'évacuation des eaux usées et des eaux
pluviales ainsi que leur rejet dans les exutoires naturels sur des modes
compatibles avec les exigences de la santé publique et communautaire.
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Le milieu ou l'environnement urbain est constitué par
les habitations, le sol sur lequel l'homme vit, les alentours de ces
habitations etc. Toutes les mesures destinées à améliorer
ce milieu constituent l'assainissement ou l'hygiène de ce milieu.
D'un point de vue légal, dans le code de l'eau
ivoirien, l'assainissement est défini comme « toute mesure
destinée à faire disparaître les causes
d'insalubrité de manière à satisfaire à la
protection de la ressource en eau, la commodité du voisinage, la
santé et populations, la salubrité publique, l'agriculture,
à la protection de la nature et de l'environnement ».
L'assainissement collectif « des eaux usées
domestiques concerne l'évacuation et le traitement des eaux usées
par les consommateurs après avoir été distribuées
par les systèmes d'approvisionnement en eau potable »
(Zerbo, 2011).
L'assainissement en Côte d'Ivoire peut être
défini comme un ensemble d'actions permettant d'améliorer les
conditions de vie et d'habitat des populations, de préserver leur
santé et de protéger les ressources naturelles. Il ne consiste
donc pas seulement à la fourniture d'ouvrages, mais aussi à la
mise à disposition de services dans un contexte social, institutionnel
et financier adéquat (PASEHA, 2009).
2.3 POLITIQUE ET STRATEGIE NATIONALE EN MATIERE
D'ASSAINISSEMENT
2.3.1 Cadre institutionnel
Le caractère multisectoriel de la stratégie
environnementale fait intervenir 3 acteurs essentiels :
? les institutions étatiques : leur
mission est de contribuer à traduire la volonté publique de
l'Etat et à conduire avec efficacité la stratégie
nationale d'environnement urbain ;
? la commune : les différentes lois
nées de la décentralisation confèrent aux communes le
rôle de maître d'ouvrage pour toutes les réalisations
concernant l'assainissement urbain. Elle a pour compétence :
- l'élaboration et mise en oeuvre du schéma de
collecte et de traitement des ordures ménagères ;
- le nettoyage des voies publiques, des lieux publics, des
espaces verts et des marchés ; - la précollecte des ordures
ménagères et le transport des déchets jusqu'aux postes de
groupage ;
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- la création et la gestion des décharges
contrôlées, si les postes de groupage et les centres
d'enfouissement technique font défaut dans le département ou le
district dans lequel elles se trouvent, en attendant leur création et
leur mise en fonctionnement ; - la valorisation des déchets en
créant et en gérant des centres de compostage et des
unités de recyclage pour les déchets ;
- la création et l'entretien des espaces verts relevant de
son domaine foncier ;
- la création et la mise en place d'une police pour
lutter contre l'insalubrité, la pollution et les nuisances en
réprimant les mauvais comportements
? les communautés : ce sont les ONG
locales, les associations de quartier, les comités de gestion du
quartier.
2.3.2 Cadre légal
Le décret N° 2005-267 du 21 juillet 2005
de la loi N° 2003-308 du 7 juillet 2003, portant sur le transfert
et la répartition de compétences de l'État aux
collectivités territoriales, confère à la commune des
compétences en matière de protection de l'environnement.
Concernant l'assai-nissement et toutes politiques relatives à
l'environnement, la commune d'Abobo dépend du schéma directeur
établi pour la ville d'Abidjan.
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III OUTILS ET METHODES
3.1 PRESENTATION DE LA ZONE D'INTERVENTION
Pour mieux appréhender les problèmes
environnementaux que vivent les populations d'Abobo, certains
éléments sont analysés dans ce chapitre. Ce sont : le
milieu physique, le bâti, la population et les espaces publiques.
3.1.1 Présentation de la Commune
La commune d'Abobo est l'une des 13 communes constituant le
district d'Abidjan. Elle est située au nord de l'agglomération
d'Abidjan, à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Elle
regroupe 28 quartiers et villages dont Sagbé. La population de la
commune d'Abobo a atteint 1 030 658 habitants en 2014. Le taux d'accroissement
annuel s'élève à 2,69 % (INS, 2014).
Le territoire communal d'Abobo s'étend sur une
superficie de 7 800 hectares. C'est un plateau abordé par des talwegs
couvrant près de 31 % de sa superficie. L'altitude maximale est
d'envi-ron 125 m. Le climat de la commune d'Abobo est tropical humide avec 2
200 mm de pluie par an sur sept mois (Plan d'Aménagement et
Gestion du Parc National du Banco, 2010, p18)
9
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VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE, COMMUNE
D'ABOBO »
Figure 1 : carte de la zone d'étude
présentant les six sous-quartiers de Sagbé (Source : BNETD/OCCT,
2014)
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D'ABOBO »
3.1.2 Aspect physique
3.1.2.1 Relief
Abobo Sagbé est situé au Sud- Ouest de la
commune d'Abobo. Ce quartier est limité au Nord par
Anokoua-kouté, au Sud et à l'Ouest par le Parc national du Banco,
à l'Est par le chemin de fer et le quartier Banco.
Il s'étend sur une superficie de 300 ha dont 96 ha en
ravins. Ce site se situe sur un relief de plateau fortement accidenté et
présente des pentes qui varient entre 48 et 124 mètres avec
d'énormes vallées non drainées (Plan
d'Aménagement et Gestion du Parc National du Banco, p16,
2010).
Ce plateau est composé de grandes vallées avec
des ampleurs allant de 20 à plus de 50 mètres de profondeur. Ces
dépressions représentent de réels dangers pour les
populations car elles gagnent de plus en plus en espace pendant la saison des
pluies. On rencontre également la végétation dans tout le
quartier (Plan d'Aménagement et Gestion du Parc National du
Banco, p16, 2010)
b) Végétation
Le territoire est aussi constitué de forêts. La
forêt du banco longe toute la partie sud du quartier. Elle touche les
sous quartiers Sagbé Ran et Sagbé Céleste. De même,
il existe des zones de forêt à l'intérieur des
sous-quartiers. On trouve également des zones de forêt longeant
les talwegs présents dans les sous quartiers Palmeraie, Céleste,
Bocabo et Antenne (Plan d'Aménagement et Gestion du Parc
National du Banco, p20, 2010).
3.1.2.2 Climat
Le littoral ivoirien est sous l'influence du climat
subéquatorial caractérisé par l'alternance de quatre
saisons
(fig.1) relativement marquées :
- une grande saison de pluie d'avril à mi-juillet
- une petite saison sèche de mi-juillet à
mi-septembre ;
- une petite saison de pluies de mi-septembre à
mi-novembre ;
- une grande saison sèche de mi-novembre à mars.
Ce climat se caractérise par la forte variation des
hauteurs de pluies annuelles. La pluviométrie
moyenne annuelle, enregistrée à la station
d'Adiopodoumé ces 10 dernières années, est de 1.550
mm reparties en une durée de 128 à 165 jours de
précipitation. La température moyenne an-
nuelle est de 26°C, avec des valeurs mensuelles de 21°C
pour les minima et de 31°C pour les
11
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D'ABOBO »
maxima. L'humidité relative minimale moyenne est de 59%
pour le mois le plus sec (janvier) (Station
météorologique d'Adiopodoumé,
2015).
Figure1 : Hauteur de pluie et température moyenne du
District d'Abidjan de 2010 à 2018
Hauteur de pluie
Température
Mois
Hauteur de pluie
Température
Figure 2 : Pluviométrie et
température moyennes du District d'Abidjan de 2010
à 2015 (Source : Rapport annuel de la station
météorologique d'Adiopodoumé, 2015)
3.2 METHODE ET TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES
Pour collecter nos données, nous avons eu recours à
la recherche documentaire, à l'observation et à
l'enquête.
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La première étape de notre démarche
méthodologique s'est appuyée sur l'exploitation des sources
documentaires ayant trait à la thématique abordée et au
terrain de notre étude. L'inven-taire de la littérature nous a
permis de recueillir les données secondaires.
A côté de cette première étape,
nous avons fait des observations directes sur le terrain et boucler notre
étude par une enquête sur 326 ménages.
3.2.1 Recherche documentaire
Les premières données collectées
concernent la littérature existante sur la gestion de l'environnement.
Ces données ont été collectées dans plusieurs
bibliothèques et centres de documentations et instituts de recherche. Il
s'agit entre autres, du moteur de recherche Google, de la bibliothèque
centrale de l'Université de Cocody, de la bibliothèque de
l'Université d'Abobo-Adjamé, du District d'Abidjan, de la
Direction de l'environnement, du Service technique de la mairie d'Abobo. Cette
recherche documentaire a porté sur des ouvrages généraux
et spécifiques abordant la problématique de la gestion de
l'environnement et la gestion des déchets urbains solides et
liquides.
Ces documents nous ont renseignés d'une part sur la
gestion des déchets solides et liquides et sur les problèmes
liés aux déchets d'autre part. Nous avons eu des informations sur
les types de déchets et leurs modes de gestion.
La revue documentaire a porté en outre sur des
documents cartographiques de la Mairie d'Abobo qui nous ont permis de voir le
découpage de la commune d'Abobo en quartier et en village.
La revue documentaire a porté enfin sur des
données socio-démographiques. Il s'agit des données
portant sur les recensements de 1988, 1998 et 2014. Ces données ont
été recueillies auprès de la structure
spécialisée dans ce domaine c'est-à-dire l'Institut
National de la Statistique (INS) et portent sur la répartition de la
population selon le sexe, les catégories socioprofessionnelles, le
niveau d'études des populations, les infrastructures et
équipements présents dans le quartier.
Ces données ont été très utiles,
car elles nous ont permis de déterminer la taille de notre
échantillon et de stratifier la zone d'étude en strates
homogènes.
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3.2.2 L'observation
Cette méthodologie nous a permis d'avoir un aperçu
général sur l'état d'assainissement du quartier
Sagbé.
Ainsi, les visites effectuées dans le quartier ont
permis d'observer l'habitat, le cadre de vie des populations, la
présence d'ordures, d'excréta et d'eaux usées stagnantes.
Cela nous a également permis d'apprécier le niveau
d'assainissement de Sagbé, de voir de plus près les pratiques
environnementales des différentes populations de cet espace urbain.
3.2.3 L'enquête
Fort de ces acquis ci-dessus-mentionnés et afin de
connaître tous les contours de la gestion des eaux usées, une
étude exploratoire sous forme de questionnaire et d'entretien a
été effectuée dans le but de recueillir les informations
primaires autour des thèmes fondamentaux de notre étude.
L'enquête réalisée nous a permis
d'approfondir les recherches et apporter des réponses aux
différentes investigations. Pour cela, nous avons choisi quatre types de
populations cibles à savoir les autorités et services municipaux,
premiers responsables de la gestion des ordures ménagères, des
eaux usées et pluviales, les prestataires de service dans le domaine de
la gestion des ordures et des eaux usées (collecteurs,
précollecteurs, vidangeurs), les responsables des centres de
santé et la population (chef de ménage ou son
représentant). Ainsi deux méthodes d'enquêtes ont
été utilisées :
3.2.3.1 Enquête par entretien
Les entretiens ont été menés avec les
différents responsables des structures spécialisées
(citées
plus haut) que sont le Directeur Financier de la mairie d'Abobo,
le Sous-directeur chargé de
l'assainissement et du cadre de vie ainsi que les responsables
des sociétés de vidange des eaux
usées. Ces entretiens ont fourni un maximum
d'informations. Ils avaient le plus souvent lieu en
tête à tête mais à l'aide d'un guide
d'entretien qui comprenait les volets suivants :
*le budget alloué à la collecte des ordures et
à l'assainissement ;
*les acteurs de la gestion des ordures et des eaux usées
;
*leur mission ;
*les moyens dont ils disposent ;
*les actions entreprises à Abobo
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*les problèmes rencontrés ; *les solutions
envisagées.
Nous avons également organisé des séances
de discussions avec les responsables du centre de santé à base
communautaire urbaine pour collecter des informations et des indicateurs
mettant en relation l'impact de la gestion des eaux usées sur la
santé de la population du quartier Sagbé.
3.2.3.2 Enquête par questionnaire
Cette méthode nous a permis de recueillir les
informations auprès de la population. Pour ce faire, nous avons
utilisé un questionnaire adressé aux chefs de ménages et
aux différents responsables d'activités
génératrices d'ordures et d'eaux usées. Ce questionnaire
porte également sur les données démographiques,
socioéconomiques, les pratiques environnementales locales, les
problèmes vécus et les actions entreprises par la population pour
l'amélioration de leur cadre de vie.
3.2.3.3 Cible
L'enquête a visé essentiellement les chefs de
ménage. Le choix de ces ménages a été
effectué selon la méthode des quotas. Le quartier a
été divisé en six zones représentant les six
sous-quartiers zones. Nous avons interrogé le chef de famille ou son
représentant.
3.2.3.4 Tirage de l'échantillon
Pour mener l'enquête auprès des populations, et
vu les moyens financiers limités nous avons construit un
échantillon de 326 chefs de ménages, sur un total de 16 271 chefs
de ménages (INS-RGPH- 2014), soit 2% suivant la technique de choix
raisonné par la méthode des quotas. Nous avons choisi de
façon aléatoire 326 ménages sur (16 271 ménages,
RGPH, 2018) au prorata du nombre de chefs de famille par sous-quartier
ménages constituant ainsi la population mère. Ils ont
été choisis dans tous les sous- quartiers pour avoir une bonne
représentativité de l'espace urbain. Cet échantillon est
non seulement dimensionné à la mesure de nos moyens, mais aussi a
permis de recueillir des informations essentielles à notre
enquête.
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Tableau I : Nombre de Chef de ménages
interrogés par quartier
Sous - quartier d'Abobo Sagbé
|
Nombre d'ha- bitants par sous-quartier
|
Nombre de Chefs de Chefs de fa-mille par
sous-quartier
|
Nombre de Chefs de famille
enquê-tés
|
Sagbé Antenne
|
21571
|
2303
|
46
|
Sagbé Bocabo
|
33898
|
3579
|
72
|
Sagbé Céleste
|
50847
|
5345
|
107
|
Sagbé Palmeraie
|
21572
|
2270
|
45
|
Sagbé Centre
|
10786
|
1139
|
23
|
Sagbé Ran
|
15408
|
1635
|
33
|
Total
|
154082
|
16 271
|
326
|
Source : Jimy ZOH, 2018
3.2.4 Traitement de données
L'enquête a porté sur un échantillon de
326 chefs de ménages. Les informations issues de cette enquête sur
le terrain et de la recherche documentaire ont fait l'objet d'analyse et de
recoupage dans le but de garantir la fiabilité des résultats.
Grâce à ce traitement nous avons dressé des tableaux et
élaborer des figures. Les tableaux et figures ont été
réalisés grâce aux logiciels Excel et Word.
3.3 LES DIFFICULTES RENCONTREES
Nous avons réalisé que l'autorisation de
recherche ne garantit ni un accès facile aux informations, ni la
disponibilité et la collaboration tacite des autorités et des
populations. Les enquêtés étaient par moment
réticents. Certains services nous ont par moment refusé poliment
l'accès
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aux informations. Nous avons surmonté la
réticence des enquêtés en établissant un climat de
confiance, et surtout en leur expliquant le but académique de cette
étude. Mais, fort est de retenir qu'en dépit de toutes ces
difficultés, nous avons pu collecter des informations essentielles.
IV RESULTATS ET DISCUSSIONS
L'analyse de la gestion actuelle des eaux usées dans le
quartier de Sagbé consiste à identifier les différents
systèmes de gestion des eaux usées, le lien entre le mode de
rejets et l'apparition des maladies, le lien entre la surpopulation, la
pauvreté et la gestion des eaux usées, et enfin les risques
sanitaires et les impacts environnementaux.
4.1 DIAGNOSTIC DU SYSTEME D'ASSAINISSEMENT DU QUARTIER
SAGBE DANS LA COMMUNE D'ABOBO : le Système d'assainissement de
Sagbé est inadapté et éloigné des normes
urbanistiques
- Infrastructures de collecte des eaux
usées
Pour la gestion des eaux usées et des eaux pluviales,
les infrastructures observées à Sagbé sont
représentées à 70% par des puits perdus et des fosses
septiques, moins de 5 Km de caniveaux dans les sous quartiers de Céleste
et Ran et plusieurs petits canaux sans exutoires. Il faut noter que
l'état des infrastructures citées ci-dessus laisse
apparaître des situations désagréables (odeurs, mouches
etc.) à l'intérieur des quartiers.
Ce mode d'assainissement est typique des pays en
développement et surtout des communautés à faibles revenus
(Songsore et McGranaham, 1993 ; Mampouya et al. 2001; OMS, 1992) ou le plus
souvent l'établissement humain précède la mise en place
des ouvrages d'assainissement dans la plupart de leurs villes.
Cette situation découle des coûts onéreux
des implantations des systèmes d'égouttages, mais aussi un manque
de volonté politique des gouvernants de la plupart des pays en
développement (comme c'est le cas à Abidjan; 6 millions/an pour
la commune d'Abobo contre 1.5 milliards/an pour la commune huppée de
Cocody avec des populations respectivement 1 030 658 habitants et 447 055
habitants, pour deux quartiers de la même ville).
Concernant la gestion des excréta, 15% des populations
utilisent des WC avec chasse eau et 65%, les WC sans chasse eau (latrines
simples) qu'ils soient situés à l'intérieur ou à
l'extérieur des habitations. Par ailleurs, 10% personnes, frange non
négligeable de la population, préfèrent se soulager dans
la nature eu égard à une inadéquation entre l'effectif des
populations, avec un
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« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
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D'ABOBO »
taux de croissance de 3.67% avoisinant les 4%, taux parmi les
plus les élevés d'Afrique subsa-harienne (OMS ,2017), et le
nombre de Système Autonome d'Assainissement : SAA (WC
communautaires, WC dans les concessions associés aux fosses septiques et
latrines) disponible dans ces quartiers, ou l'incapacité à se
débarrasser de certaines pratiques acquises des villages, sans oublier
la présence de plusieurs espaces non bâtis.
- Evacuation des eaux usées
A Sagbé, tout comme dans la plupart des quartiers
d'Abobo, l'évacuation des eaux usées est individuelle. Cela se
passe au niveau de chaque ménage de l'intérieur de l'habitat vers
l'extérieur. Notre enquête montre que 80,02% des ménages
versent leurs eaux de lessive et de vaisselle dans la rue. Quant aux eaux de
douche, 33,33% des ménages évacuent ces eaux dans des puits
perdus et 45,28% dans des caniveaux ouverts. 21.39% des enquêtés
déversent les leurs dans les nombreux ravins et autres sites .A
l'intérieur des quartiers, les puits perdus endommagés
entraînent l'écoulement de l'eau de douche à la rue et aux
caniveaux, suivi de la stagnation par endroit. Pour une partie d'Antenne et de
Ran, au moins 40% des populations cohabitent avec les eaux usées.
Photo 2: Caniveau devenu Photo 3 : ouvrage en terre pour
Photo 4: caniveau contenant
dépotoir l'évacuation des eaux usées
des eaux usées stagnantes
Les vidanges des latrines et des WC à Abobo
sagbé par les ménages se font, soit par un camion, soit par un
raccordement aux rares réseaux d'égout, aux caniveaux
généralement ouverts pour les eaux pluviales ou aux ravins
(voir tableau II).
Tableau II: Répartition des chefs de
ménages selon les modes d'évacuation des latrines et des WC
à Abobo-Sagbé
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Mode de vidange des la- trines et WC
|
Nombre de chefs de
mé- nages
|
Pourcentage
|
Raccordement au caniveau ouvert
|
67
|
20,55
|
Camion de vidange
|
201
|
61.65
|
Réseau à un réseau d'égout
|
6
|
1.82
|
Dans le ravin
|
52
|
15.95
|
Total
|
326
|
100
|
Il ressort également de ce tableau ci- dessus
qu'à Abobo sagbé, les ménages dans leur majorité
(61.65%) ont recours aux services des entreprises privées pour la
vidange de leurs latrines et WC car la mairie ne dispose pas de camion
Vidangeur. Sur les 326 chefs de ménages de notre enquête, 20,55%
ménages ont raccordé leurs latrines et WC aux caniveaux ouverts
et 15.95% des ménages se rabattent sur les gros ravins encerclant le
quartier. Certains ménages (1.82%) utilisent les quelques rares
réseaux d'égout pour vidanger les puits perdus et fosses
septiques.
Le mode d'évacuation des eaux usées tel que
présenté ci -dessus montre des indices grave de gestion. Le
manque de camions vidangeurs proposés par les services de la commune
permet de soupçonner l'absence d'appui des autorités de la
municipalité d'Abobo. En effet, avec un budget de 24 millions FCfa pour
l'assainissement de tous les déchets liquides et solides produits par 1
030 658 habitants, loin du triple (103 millions FCfa) à raison de
25millions par trimestre, demandé par le Directeur du cadre de vie et de
l'assainissement de la municipalité d'Abobo (Service technique de la
mairie), pour la deuxième plus grande commune de côte d'ivoire.
Cette situation perplexe finit par convaincre même les plus sceptiques
sur la volonté réelle d'action de l'Etat sur la question
environnementale.
19
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Photo 5: Evacuation des eaux Photo 6: Evacuation par
puits Photo 7 : Evacuation des eaux usées:
dans la rue Perdu mal entretenu
Au regard d'un réseau de collecte des déchets
liquides vieillissant, individuel et mal entretenu, des moyens de vidanges
approximatifs couplés aux soupçons de démission des
autorités à
Sagbé, le mode de gestion est bel et bien aux antipodes
des normes urbanistiques modernes recommandées par l'OMS.
4.2 LES CONSEQUENCES DE LA GESTION DES EAUX USEES SUR
LE CADRE DE VIE ET SUR LA SANTE DE LA POPULATION D'ABOBO-SAGBE
A Abobo-sagbé la dégradation de l'environnement
et l'insalubrité grandissante qui l'accompagne favorisent la
prolifération des agents pathogènes (moustiques, mouches, etc) et
exposent de plus en plus les populations aux maladies. Selon le gouvernement
ivoirien les moustiques sont la cause de la maladie du paludisme et ce, pour
50% en 2017 et 33% en 2018 des cas de maladies liées au mauvais
assainissement dans le pays (Dr Méa Antoine, Lutte contre le paludisme
en Côte d'Ivoire, 2016).
Bien qu'elle ait baissé ostensiblement sur l'ensemble
du territoire, cette pathologie, selon notre enquête, est en
première position à Sagbé, et a connu une évolution
importante en passant de 6536 cas en 2017 à 7453 cas en 2018, soit 37.2%
des motifs de consultations en 2018 (Centre de santé communautaire
d'Abobo- Sagbé (AFOSAS), 2018). Cette morbidité se justifie par
le fait que Sagbé soit situé dans une zone de transmission
palustre endémique (OMS, 2001), et par la stagnation permanente d'eaux
pluviales et usées dans le quartier. Elle est finalement
accentuée par sa contiguïté à la forêt
sempervirente du Banco avec ses nombreux marécages qui serviraient de
gîtes larvaires (Birley et Lock, 1999).
20
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« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
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D'ABOBO »
Aussi Abobo bénéficie-t-il du climat
attiéén humide, une température moyenne étant
constamment au-dessus de 260 C, favorisant tout autant la
décomposition accélérée des déchets
déversés dans l'espace urbain du quartier que la propagation des
bactéries et parasites.
En deuxième position, on note les maladies
respiratoires qui représentent 4442 des cas des motifs de consultation,
soit 22,17% en 2018. Ces infections respiratoires sont dues à la
pollution de l'air par les hydrocarbures (essence, gasoil et huiles) qui
proviennent des garages automobiles et d'engins à deux roues, les gaz
d'échappement des véhicules sur les routes, les fumées de
diverses origines et les odeurs libérées par certaines eaux
stagnantes dans les rues. En effet, l'exposition aux odeurs issues de ces gaz
et fumées favorise l'irritation des voies respiratoires, les maladies
pneumonaires (bronchites chroniques, l'asthme) et même certains cancers
des voies respiratoires.
En troisième position, les maladies comme la
fièvre typhoïde, qui résulte de la contamination de l'eau
par les excréta ou l'urine d'origine animale ou humaine,
représentent 2875 cas en 2017 et 3616 cas en 2018, soit 18.05%, Elles
proviennent des mauvaises conditions hygiéniques du fait de la
contamination des aliments, de l'eau ou des doigts par des matières
fécales contenant des micro-organismes pathogènes et l'ingestion
ultérieure de ces micro-organismes par des sujets sensibles. On constate
qu'il y a une augmentation des cas de fièvre typhoïde au cours de
ces deux dernières années
Classées en quatrième position, les maladies
diarrhéiques (dysenterie amibienne) liées la consommation des
eaux souillées par percolation des eaux des puits perdus ou lors de leur
transport des lieux de traitement aux robinets, suite au mauvais état du
réseau de transport. Elles représentent 8.68% (1739 cas). Toute
cette situation est bien illustrée par le tableau
III.
21
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Tableau III: Situation sanitaire d'Abobo-Sagbé
à l'analyse des registres disponibles pour l'année
2018
Pathologies
|
Nombre de cas en 2017
|
Pourcentage (%)
|
Nombre de cas en 2018
|
Pourcentage (%)
|
Paludisme
|
6536
|
41.17
|
7453
|
37,2
|
Dysenterie amibienne
|
761
|
4.79
|
1739
|
8,68
|
Fièvre ty-
phoïde
|
2875
|
18.11
|
3616
|
18,05
|
Maladies res-piratoires
|
3102
|
19.54
|
4442
|
22.17
|
Autres
|
2603
|
16.39
|
2785
|
13.90
|
Total
|
15877
|
100
|
20035
|
100
|
Source : AFOSAS, registre de santé
2018
Photo 8: Eaux usées stagnant sur les Photo 9 :
Eaux usées drainant Photo10 : Centre de santé
terrains non bâtis dans un canal en terre
Communautaire(AFOSAS)
Le tableau III, présente largement les
maladies causées par la mauvaise gestion des eaux usées et
d'autres types de déchets. Il indique que les maladies
constituants plus de motifs de consultation sont dominées par le
paludisme avec 37.2%, les maladies respiratoires aigües, 22.17% et la
Typhoide 18.05%. En dehors de ces cas de maladies, existent certaines dont la
fréquence est faible, notamment la tuberculose 3.21% et les infections
cutanées 4.01%.
22
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« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA
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A Sagbé, une gestion des déchets,
éloignée des attentes, appuyée par des mauvaises pratiques
d'hygiène sous un climat tropical humide ne peut aboutir qu'à
taux élevé de morbidité de la population et un cadre de
vie dégradé.
4.3 ANALYSE DES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES
POPULATIONS DE SAGBE : forte croissance de la population vulnérable
à la question de la gestion des eaux usées
- Forte croissance de la population
Peuplée de 638 237 habitants en 1998 et 1 030 658
habitants en 2014, la population d'Abobo est estimée à 1 141 556
habitants en 2018 selon le recensement général de la population.
Celle-ci aura doublé en l'espace de 20 ans. Les femmes en âge de
procréer représentent quant à elles plus du quart de la
population (27,59 %). Le taux d'accroissement annuel est aujourd'hui
estimé à 3,69 % (INS, 2018).
L'enquête sur le niveau de vie des ménages de
2018, a enregistré comme valeur, 5,53 personnes représentant la
taille moyenne des ménages (INS, 2018).
Le sous- quartier Sagbé, quant à lui
était peuplé de 30 919 habitants en 1998, la population du
quartier est passée à 87 864 habitants
(INS, 1998). Cette population est estimée aujourd'hui
154 082 habitants (INS, 2018) (Figure
3). Elle a presque doublé en 10 ans.
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Evolution de la population
d'Abobo-Sagbé
180000
|
160000
|
|
|
|
|
|
140000
|
|
|
154082
141712
|
120000
|
|
|
|
|
|
100000
|
|
|
|
|
|
80000
|
|
87864
|
|
|
|
60000
|
|
|
|
|
|
40000
|
|
|
|
|
|
20000
|
30919
|
|
|
|
|
0
|
1988
|
1998
|
2014
|
2018
|
|
|
Source : Rapport de l»Institut national de la
statistique de la Côte d'Ivoire, 2018
Figure 3: Evolution de la population de Sagbé
de 1998 à 2018
La Figure 3 montre la croissance de la
population d'Abobo Sagbé de 1988 à 2018. Cette croissance
spectaculaire s'explique par la vocation du quartier Sagbé, voire de la
commune d'Abobo en tant que cité dortoir. Elle a été
favorisée par un important flux migratoire dû à la crise
qu'a traversé le pays de 2002 à 2011 et par les opérations
de déguerpissement qui se sont accentuées dans certains quartiers
à risque de la ville d'Abidjan ces dernières années. Ces
opérations de déguerpissement des zones d'habitats
précaires ou à risque ont entrainé des mouvements
migratoires vers les quartiers d'Abobo, comme c'est le cas à
Sagbé. Cet accroissement au lieu d'être un avantage sera
plutôt source de plusieurs problèmes pour cette population de
Sagbé, vu la mauvaise gestion constatée des déchets de
toute sorte lors de notre enquête.
L'urbanisation incontrôlée de la ville d'Abidjan,
par certains endroits (BNETD, 2015), a contribué significativement
à l'accroissement rapide de la population de Sagbé, entrainant de
facto de nombreux problèmes sociaux dont ceux liés à la
santé et au cadre de vie. Cette population dynamique aura à son
actif la production des déchets de tout ordre à l'aune de sa
taille. Selon le profil urbain d'Abobo réalisé par l'ONU-Habitat
en 2012, une personne consomme en moyenne, à Abobo-Sagbé, par
jour 70 litres d'eau, ce qui entraîne logiquement une production de
déchets liquides équivalente par personne (La2are, 2007). Ainsi,
plus 10 millions de litres
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d'eau consommée par cette population avec plus de 5
personnes par ménage sont rejetés naturellement sous forme de
déchets liquides auxquels le système actuel de gestion des eaux
usées ne correspond plus, d'où les nombreux problèmes de
santé des populations et d'insalubrité du cadre de vie de
Sagbé.
- Typologie de l'habitat
Plusieurs types de logement caractérisent l'habitat du
sous quartier Sagbé.
Cet espace urbain est occupé par trois types d'Habitats
qui sont les habitats modernes, les habitats évolutifs et les habitats
précaires.
Typologie de logement d'Abobo Sagbé
|
|
|
|
|
Villa moderne
|
|
|
6%
|
|
|
|
Maison simple( cours
|
|
25%
|
12%
|
|
communes)
|
p
|
|
|
|
Logement en bande(cours communes)
2014
|
4%
|
|
|
|
|
2%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Appartement dans les immeubles
|
|
|
|
|
51%
|
|
|
|
|
|
|
Concessions (habitats résidentiels)
autres (habitats précaires)
|
|
|
Figure 3: Typologie de l'habitat de la population
d'Abobo- Sagbé (INS, 2014)
Ce graphique présente les logements qu'on retrouve au
quartier Abobo -Sagbé. 63% des chefs de ménages vivent dans les
habitats évolutifs qui sont constitués par les cours communes ou
maisons en bande (51%) et 12% de maisons simples).
Les habitats modernes mieux structurés constituent 14%
des habitats des chefs de ménages enquêtés et sont
représentés par les concessions ou habitats résidentiels
4%, les villas modernes 6% et les appartements dans les immeubles 2%
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D'ABOBO »
Les autres types d'habitats observés sont
précaires. Ils sont construits à base de matériaux
précaires collectés dans les casses, des résidus de
transformation de bois,
etc. et occupent 25% des habitats. Force est
de constater que les habitats sont dominés par les cours communes, qui
selon 63% des personnes interrogées, offrent plus de
sécurité.
Les logements précaires prisés par défaut
par les populations, offrent des coûts accessibles, mais avec peu ou pas
de commodités pour un cadre de vie décent. Ces logements
disposent peu ou pas d'infrastructures et ne sont connectés pour le
grand nombre à aucun réseau, pour l'évacuation des eaux
usées produites les nombreuses familles. Cette situation maintient une
grande partie de ces âmes dans une vulnérabilité sans
précédent devant ces déchets liquides.
Photo 11: Une cour commune à Abobo-Sagbé
(source,
leportail.ci)
- Activités économiques des chefs de
ménages
Dans tout le quartier, le secteur informel est le principal
pourvoyeur d'emploi des chefs de ménages enquêtés. On y
rencontre des artisans et commerçants (20%), des chauffeurs de taxi et
de cars de transport en commun (11%), des ferrailleurs (13%). Il y existe
également des personnes
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D'ABOBO »
sans activité (35%). A Sagbé Antenne, plus de
50% des chefs de ménages enquêtés n'ont aucune
activité. A Sagbé Ran, Céleste, Bocabo et Palmeraie 75%
des chefs de ménages exerce dans le secteur informel (des artisans et de
petits commerçants).
Bien qu'ils soient minoritaires, les ménages de revenu
moyen constituent (9%) de la population et sont également
présents dans ce quartier. Il s'agit des gros commerçants, des
employés de la fonction publique et du secteur privé (ONG,
entreprises privées, etc.).
A côté de tous ces secteurs d'activités
subsiste un autre groupe aussi important que sont les petits métiers
(menuisiers, couturiers, coiffeurs, etc.) qui représente 14% de ces
derniers (voir Tableau IV).
Ces activités non encadrées et informelles,
prises dans leur ensemble ne permettent pas aux populations de vivre
décemment, et ne peuvent s'offrir des soins de qualité quand les
besoins se présentent.
Tableau IV : répartition des Chefs de
ménage par secteur d'activités
Secteur d'activités
|
Nombre de Chefs de ménages
|
Pourcentage(%)
|
Artisans/Petits commerçants
|
60
|
18
|
Chauffeurs de cars/taxis
|
54
|
17
|
Ferrailleurs
|
18
|
6
|
Fonctionnaires/Grands commer-
çants
|
28
|
9
|
Autres petits métiers
|
42
|
13
|
Sans emploi
|
124
|
38
|
Total
|
326
|
100
|
Source : Jimy ZOH, 2018
Au-delà de l'importance de la taille, la population de
sagbé côtoie une pauvreté avec un nombre, selon
l'Enquête sur le Niveau de Vie des Ménages (INS, 2016)
estimé à 27,5% des pauvres de la commune d'Abobo et une
dépense annuelle par tête inférieure à 50% du
seuil
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de pauvreté de 237 969 Francs CFA en 2018, soit une
multiplication par 10 du nombre des plus pauvres d'entre les pauvres .
154 082 habitants pour une superficie de 4.85 km2,
soit une densité de 31769 habitants/Km2, limités par
un faible pouvoir d'achat ne peuvent s'offrir les meilleurs moyens autonomes
d'évacuation et de vidange des eaux usées et des déchets
solides, ce qui les exposent à de potentiels risques sanitaires.
Cette population dans ces conditions n'arrive pas à se
prendre en charge pendant les périodes de maladie liées à
la mauvaise hygiène et à la présence des divers
déchets dans le quartier, ce qui participe à l'augmentation du
taux de décès qui est passé de 12.73% en 2017 et à
13.15% largement au-dessus de la moyenne nationale qui est de 11.56% en 2018,
selon la Banque mondiale, 2018.
- Perception des populations sur les liens entre
l'insalubrité et les maladies.
Pendant notre enquête auprès des ménages
considérés comme échantillon nous avons cherché
à savoir si selon eux, et avec le constat sur le terrain, des liens
existaient entre les différents modes de rejets et l'apparition des
maladies d'origine hydriques. Cette enquête a comme objectif de savoir si
la population est belle et bien consciente du danger qui la guette.
Pensez-vous que les rejets des eaux usées dans votre
environnement immédiat ont un lien avec vos maladies ? (ANNEXE
I)
En moyenne, 85 % de la population considère que les
eaux usées causent de réels problèmes, ce qui
dénote d'une véritable connaissance des conséquences qui
découlent de cette situation, mais cela n'explique pas du tout
l'attitude paradoxale des populations vis à vis des eaux usées
déversées dans tout l'espace urbain et des caniveaux qui sont
transformés en de véritables récepteurs puants.
In fine, ce sous- quartier d'Abobo bien que conscient du
problème relatifs à la gestion des eaux usées, est victime
de sa taille, sa pauvreté et le manque d'assistance véritable par
les responsables de la municipalité, d'où sa
vulnérabilité face aux problèmes environnementaux qui
l'assaillent : les maladies et dégradation de son environnement. Cela
justifie notre hypothèse ci-dessus mentionnée.
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VI CONCLUSION
Au terme de cette étude, il convient de retenir que
toutes nos hypothèses ont été vérifiées et
certaines études plus approfondies et plus globalisantes pourront les
confirmer.
La population d'Abobo-Sagbé, estimée aujourd'hui
à 154.082 habitants et avec une production de 10 785 740 litres d'eaux
usées chaque jour, est confrontée aux conséquences
visibles d'une gestion approximative des déchets liquides.
La situation de l'assainissement reste pendante à
Abobo-Sagbé. On y rencontre un système d'assainissement
constitué d'ouvrages autonomes (puits perdus, fosses septiques, 5km de
caniveaux, etc.). Les ordures, les eaux usées stagnantes sont des
problèmes qui mettent quotidiennement en péril la santé et
le cadre de vie des populations. Ainsi les populations, en plus d'un cadre de
vie incommode, sont exposées à certaines maladies dont les plus
courantes sont le Paludisme, les infections respiratoires, la typhoïde et
la dysenterie amibienne avec des taux respectifs de 32.7 %, 22.17 %, 18.05 % et
8 % des cas de contaminations.
Bien qu'étant des acteurs clés dans la
production et l'évacuation des eaux usées dans les rues et les
espaces non bâtis (déversement des eaux dans la rue, 80.2% pour
les eaux de lessive et 33.33% pour les eaux de douche), les populations ont une
perception des dangers auxquels elles sont exposées. En effet, elles
associent clairement d'une part la morbidité et l'insalubrité, et
d'autre part, la dégradation du cadre de vie et le défaut
d'ouvrages d'assainissement collectif.
Cependant, cette perception est insuffisante pour prendre
à bras le corps le problème de la gestion des déchets
liquides, mais elle constitue un acquis car des populations
sensibilisées sur un enjeu sont à priori plus armées pour
relever le défi. Le regard tourné vers les autorités du
pays, elles préconisent dans leur majorité des réseaux
d'égouts, des stations d'épuration des eaux usées certes,
mais de façon urgente, exigent la mise à disposition des camions
vidangeurs avec des coûts supportables.
Pour ce faire, le choix d'un meilleur système
d'assainissement s'impose et passe par la connaissance des paramètres
socioculturels, économiques, techniques, urbanistiques et
environnementaux. A certains égards, ce dont nous sommes certains, c'est
que la réussite des projets d'assainissement doit recueillir
l'adhésion des populations concernées. Les populations doivent
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ciper à la fois à la définition du
problème et au choix des solutions tout en utilisant des techniques et
des principes adaptés au contexte local. Toutes ces actions doivent
passer d'abord par la sensibilisation et l'éducation relative à
l'environnement, ceci pour renforcer l'adhésion des populations.
Aussi, la problématique de la gestion des eaux
usées doit être posée en termes financiers et
matériels mais également en termes spatiaux donc
géographiques.
Enfin, au regard des moyens à notre disposition, cette
étude, même si elle permet de vérifier certains aspects, ne
saurait confirmer, à elle seule la gravité de la
problématique inhérente à l'assainissement de cette
cité et par conséquent d'autres autres études prenant en
compte une large proportion de la population pourront être menées,
à l'effet de faire des propositions pour que des débuts de
solution prennent forme pour le bonheur de cette population.
Voici pour terminer quelques suggestions qui pourraient orienter
nos réflexions futures :
1. Gestion intégrée des systèmes
d'assainissement des quartiers populaires.
2. Identification et rôles des différents
acteurs dans la politique d'assainissement des quar- tiers
précaires.
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VII RECOMMANDATIONS
Nous pensons que le problème de la gestion des eaux
usées et des déchets dans leur ensemble, dans la mesure où
il étend ses ramifications sur les indices de santé publique,
doit être analysé selon une démarche fondée sur une
analyse politique des enjeux des rapports et stratégies des
différents facteurs de l'assainissement. Elle doit tenir compte des
moyens locaux (réunir la main-d'oeuvre et les fonds pour réaliser
des ouvrages d'assainissement) et du contexte social (adaptation,
accessibilité selon le quartier, qu'il soit défavorisé ou
aisé).
Il importe de recourir à des solutions inclusives
adaptées nécessitant l'implication de l'État, des ONG et
des bailleurs de fonds mais aussi des populations pour pallier les
insuffisances en matière d'assainissement. Elles doivent
désormais mettre l'accent sur la planification des extensions futures et
intégrer des considérations de nature urbanistique, sanitaire,
politique, socioculturelle, éducative au même titre que les
critères techniques pour renverser la tendance.
La construction des ouvrages de l'assainissement à
Abobo, comme dans les autres communes de Côte d'Ivoire, doit être
intégrée dans la planification en tant que politique
d'aménagement et support de développement.
Concernant tous ces espaces marginalisés de la ville,
une nouvelle donne pourrait consister en la volonté des institutions de
coopération et des organismes d'assistance d'initier ou de soutenir les
actions de l'Etat visant à l'amélioration de l'environnement dans
le but d'intégrer les franges d'espaces concernés et leur habitat
dans l'économie et la santé urbaine globale.
Pour la mise en oeuvre de cette politique
sus-mentionnée, se décline un plan d'actions articulé
autour de trois axes serait nécessaire :
? la construction de caniveaux et d'un réseau
d'égout auquel la majorité des ménages de Sagbé et
par-delà d'Abobo seront connectés. Ce réseau devrait
aboutir à une station d'épuration. Les eaux usées ainsi
traitées pourraient être utilisées à d'autres fins,
surtout contribuer au développement de la maraîchiculture urbaine,
très implantée dans cette commune.
? le renforcement des structures ayant la charge
l'assainissement de la municipalité : Il peut s'agir par exemple de
doter d'outils et renforcer les services techniques municipaux
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D'ABOBO »
à l'effet de création et d'entretien des
latrines publiques et de station de traitement des boues de vidange, de
contrôler l'entretien des puisards ;
Dans nos pays en développement, l'analphabétisme
et parfois la méconnaissance de certaines thématiques
sociologiques par la population faisant partie des principaux maux de la
société, se sont malheureusement invités à la
gestion de la question 'environnementale, surtout en matière
d'assainissement et cadre de vie. La population d'Abobo n'est pas en marge de
ce fléau des temps modernes, vu ses différentes attitudes
nonobstant les conséquences gravissimes. Aussi ne pouvons-nous pas
affirmer que la population périt par manque de connaissance. C'est
pourquoi celle-ci doit être incluse au côté des
autorités municipales, Etatiques et les ONG dans la chaine de recherche
de solutions.
Cela sous- tend de façon pratique qu'un changement de
comportement des populations s'im-pose avec acuité et devra être
soutenue inéluctablement par des programmes d'alphabétisation,
d'éducation environnementale et l'organisation de journée de
salubrité. Au demeurant, ces victimes supposées doivent
s'impliquer dans tous les projets de gestion de l'environnement et cadre de vie
de la municipalité et des ONG.
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D'ABOBO »
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IX ANNEXES
ANNEXE I:FICHES D'ENQUETES AUPRES DES MENAGES
Etude sur la gestion des eaux usées dans un
quartier d'Abobo : cas de Sagbé
Commune : Quartier :
Numéro de fiche : Nom de l'enquêteur:
3 Nom du Chef de ménages :
3 -Profession : Niveau d'études :
Caractéristiques socioéconomiques du
ménage
Type d'habitat :
1°) Précaire
2°) Evolutif
3°) Moderne
Aspect assainissement :
Quels sont les différents modes de rejets des eaux
usées domestiques ?
1°) Rejet dans les concessions
2°) Rejet dans les rues
3°) Rejet dans les caniveaux d'évacuations
4) Rejet dans les ravins
Quels sont les différents modes d'évacuation des
eaux usées industrielles ?
1°) Rejet dans les rues
2°) Rejet dans les caniveaux d'évacuation
3) Rejet dans les ravins
Pensez- vous que les rejets des eaux usées dans votre
environnement immédiat ont un lien
avec vos maladies ?
1°) Oui
2°) Non
Quels désagréments causent les eaux usées
dans le quartier?
1°). Insalubrité
2°) Prolifération d'insectes vecteurs de
maladies
I
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3°) Mauvaises odeurs
4°) autres à préciser
Quelles dispositions avez-vous prises ?
Situation sanitaire
Quelles maladies contractez-vous le plus souvent ?
1°) Dysenterie 2°) Infection respiratoire3°)
paludisme 4) fièvre typhoïde
4) autres
Recommandations
Quelles propositions faites-vous pour la gestion des eaux
usées en général ?
Pensez-vous que le dimensionnement d'un réseau de collecte
et d'évacuation des eaux usées peut être la solution pour
remédier ce fléau. ?
1°) Oui 2°) Non)
II
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ANNEXE II : GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES
D'AFOSAS
Commune : Quartier :
Numéro de fiche : Nom de l'enquêteur: Aviez-vous
l'habitude d'avoir des cas de maladies hydriques ?
Si Oui, lesquelles?
Avec quelle fréquence?
A quelle période de l'année ?
Aviez-vous l'habitude d'avoir des cas de décès
liés aux maladies hydriques ?
Avec quelle fréquence?
A quelle période de l'année ?
Qui sont les plus exposés ?
°) Enfants
2°) Adolescents
3°) Agés
Quelles sont selon vous les causes de ces maladies ?
1°) Eau de consommation
III
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2°) Eau usées
Aviez-vous une idée réelle sur les causes de ces
maladies ?
1°) Les eau usées
2°) Les déchets solides
3°) Autres
Quelles solutions proposiez-vous pour remédier ce
fléau ?
IV
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