Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique École Nationale Supérieure de
Journalisme et des Sciences de l'Information
ENSJSI
Les mécanismes de protection de l'enfant
contre
les effets de la publicité
télévisée en Algérie
Etude du cas de l'EPTV 2016
|
Mémoire de Master en Journalisme et Sciences
de l'Information Filière : Journalisme ER
Socioculturel
Promotion 2014
Présenté par : Sous la direction de
:
Bentama Radia Dr. Chabani Saïd
Jury :
Président : Dr. Djaroun Ali Encadreur : Dr.
Chabani Saïd Membre : Dr. Ghediri Karima
Année universitaire : 2016/2017
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REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont
aidée à réaliser ce travail de recherche :
Mon encadreur et professeur Docteur Saïd Chabani.
Toutes les personnes qui ont eu la gentillesse de me renseigner
ou de m'accorder des entrevues.
Mes professeurs. Le personnel et la gérante de la
crèche "Les Petits Trésors" Mes amis et spécialement
Mme Rachida Rezig. Ma famille.
Dédicace
À mon père qui a su
planter en nous l'amour du savoir À mon époux
qui a su entretenir cet amour À mes enfants : Lisa, Chakib
et Ilya À la mémoire de ma mère
À la mémoire de Bentama Chafia et tous ceux
qui nous ont quitté trop tôt.
Résumé :
Les effets néfastes de la publicité
télévisée sur le comportement et la santé des
enfants sont un fait avéré qui fait l'objet de mesures de
protection dans la plupart des pays du monde.
Plusieurs mécanismes de protection ont
été mis en place pour parer à ces effets sur le plan
juridique, déontologique et éducatif. Ces mécanismes
diffèrent selon les pays et les systèmes
économiques.
Ce travail présente en premier un aperçu
du fonctionnement de la publicité, ensuite il met l'accent sur la
relation qui existe entre la publicité télévisée et
l'enfant, allant de la conception du spot publicitaire jusqu'au processus
d'influence en passant par celui de l'exposition et la
compréhension.
Il dresse, aussi, une synthèse des
mécanismes existant concernant la protection des enfants contre les
effets de la publicité télévisée et leurs
modalités d'application au niveau international et dans certains pays,
dont l'Algérie.
Enfin, ce travail traite de la situation de la
protection de l'enfant contre les effets de la publicité
télévisée en Algérie sur le plan pratique en
étudiant le contenu d'un échantillon de spots publicitaires
diffusés par la télévision publique.
Mot clés : publicité, publicité
télévisée, télévision, écran, enfant,
protection, éthique, déontologie, éducation aux
médias.
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SOMMAIRE :
Résumé 4
Introduction Générale 8
Chapitre I. LA PUBLICITE TELEVISEE ET L'ENFANT
1- La publicité 14
2- La publicité télévisée
21
3- L'influence du message publicitaire sur le
comportement du consommateur 29
4 - La publicité, la télévision et
l'enfant 35
CHAPITRE II. LES MECANISMES DE PROTECTION DE L'ENFANT
CONTRE LES EFFETS DE LA PUBLICITE TELEVISEE DANS LE MONDE ET EN
ALGERIE
1- Les moyens juridiques 57
- Exemples de réglementation de la
publicité en matière de protection de l'enfant :
Traités et conventions internationaux,
règlementation en Europe et en Suède 60
2- La régulation 63
- Exemple d'autorégulation de la publicité
télévisée en matière de protection de
l'enfant : La France : prédominance de
l'autorégulation 67
- La corégulation 70
156
- Exemple de corégulation de la publicité
télévisée en matière de protection de
l'enfant : L'Algérie : le cahier des
charges
71
3- L'éducation aux médias 77
- Exemple de modèle d'éducation aux
médias : Le Canada : le centre d'éducation aux
média et de littératie numérique
"HabiloMédias" 81
CHAPITRE III. CONTENU DE SPOTS PUBLICITAIRES ET
PROTECTION DE L'ENFANT, ANALYSE DES SPOTS PUBLICITAIRES DIFFUSES SUR LES
CHAINES DE L'EPTV DURANT 2016
1- Le corpus de l'analyse
85
2- L'échantillon et ses critères de choix
86
3- Spots et concordances avec les principes du cahier des
charges de l'EPTV 91
4- Identification des manquements aux principes du cahier
des charges constatés au
niveau des spots analysés
129
6- Le bilan de la protection de l'enfant à travers le
cahier des charges de l'EPTV dans les
spots publicitaires de l'année 2016
----138
CONCLUSION GENERALE
142
TABLE DES MATIERES 144
BIBLIOGRAPHIE 150
LISTE DES TABLEAUX
ANNEXES 158
INTRODUCTION GENERALE
8
Ce n'est pas d'hier que les annonceurs font des efforts pour
attirer l'attention des enfants. Voici l'extrait d'un écrit de 1935 qui
suggérait des méthodes pour transformer de jeunes
élèves en consommateurs. Il est intéressant de constater
que ces pratiques sont toujours employées par les publicitaires.
« Les enfants sont crédules. [...] Tous les
arguments portent. [...] Exposez-leur simplement avec des preuves
raisonnées les raisons qu'ils ont de se faire acheter vos articles.
L'esprit d'autodéfense étant encore en sommeil, nulle
réaction instinctive ne contrebalancera votre démonstration.
[...] La publicité sera joyeuse. Vos textes seront amusants. Vos images
claires, de couleurs vives [...] ne représenteront que des êtres
gais et bien portants [...]. L'enfant est fidèle à ses
héros»1.
Les publicitaires ont très bien compris un tel extrait,
ils appliquent ces recommandations de manière très
concrète en particulier sur la publicité diffusée par un
media tel que la télévision car la diffusion de messages sur des
chaînes tv à heure de grande écoute permet un impact rapide
et massif sur une large population. Mais surtout, la télévision
est le loisir numéro un des enfants, ils la regardent dès leur
jeune âge de manière significative chose qui permet aux
publicitaires de réaliser un ciblage précis mais intègre
les enfants de manière assez précoce dans le monde de la
publicité et des adultes.
Par conséquent, les enfants sont constamment
exposés à la publicité. Le message publicitaire cherche
toujours à tirer profit de cette situation en arrangeant son contenu
pour attirer et conquérir ce jeune public, de par sa
vulnérabilité, son énorme pouvoir de persuasion et la
facilité avec laquelle on peut l'atteindre. Toutefois, devant des
messages de vente ou de promotion, ils sont beaucoup plus vulnérables
que les adultes. Beaucoup de lois veillent à leur protection, mais
même dans le respect de la loi, la publicité peut avoir
d'importantes répercussions sur les enfants.
Le secteur audiovisuel algérien n'est pas en reste de
ce schéma, les publicités qu'il diffuse touchent un public large
et varié, les enfants en font partie et sont exposés à des
contenus qui ne leur sont pas forcément destinés et qu'ils les
subissent malgré tous. Ces contenus peuvent véhiculer des
messages trompeurs, ou des ancrages culturels qui peuvent leur nuire
1 OPTION CONSOMATEUR - La publicité
destinée aux enfants : Identifier la meilleure protection Possible -
Rapport rédigé par Option consommateurs et présenté
au Bureau de la consommation d'Industrie - Canada - Avril 2008.p 20.
9
de par leur immaturité mentale et psychique, leur
vulnérabilité et leur manque de discernement.
La problématique
De ce qui précède notre question principale peut
être formulée comme suit :
L'enfant algérien est-il protégé
contre les effets de la publicité télévisée
?
Pour y répondre nous chercherons à connaitre
comment un spot publicitaire télévisé peut
nuire à l'enfant et quelles sont les différents
mécanismes de protection de l'enfant existant
en Algérie sur le plan :
- Des dispositions législatives dans le domaine de la
publicité et des règles de
déontologie et d'éthique.
Mais aussi, nous chercherons l'existence d'autres
mécanismes susceptibles de protéger
l'enfant contre les effets de la publicité.
Et pour ce, nous devons répondre aux questions
subsidiaires suivantes :
- Quelles sont les mesures de protection de l'enfant contre les
effets de la publicité
télévisée de par le monde ?
- Quelles sont les mesures de protection des enfants contre les
effets de la publicité
télévisée Algérie ?
- Les spots publicitaires diffusés par les chaines de
l'EPTV respectent-t- ils les mesures
de protection des enfants ?
- Les mesures de protection existante en Algérie
protègent elles assez les enfants ?
Les hypothèses
- La protection des enfants contre les effets de la
publicité télévisée est assurée par des
mesures d'ordre juridique, déontologique et éducatif.
- L'Algérie dispose de mesures de protection d'ordre
législative et déontologique pour assurer la protection de
l'enfant contre les effets de la publicité.
- Les spots publicitaires télévisés en
Algérie respectent les mesures législatives
relatives à la protection de l'enfant. Les raisons
du choix du thème - Les raisons subjectives
Les publicités pour enfants sont majoritairement
liées à l'alimentation trop sucrée et/ou trop salée
: gâteaux, bonbons, boissons sucrées. Les publicités en
direction des enfants ne
10
concernent jamais le pain, les fruits ou les légumes.
Selon certains professionnels de la santé cela peut provoquer une
obésité infantile sans pour autant remettre en cause
l'éducation parentale.
Selon certains professionnels de la santé cela peut
provoquer une obésité infantile sans pour autant remettre en
cause l'éducation parentale.
Mon statut de mère de famille soucieuse du bien
être des siens me pousse à vouloir comprendre comment fonctionne
le processus d'influence de la publicité sur les enfants à fin de
les aider à développer un pouvoir de jugement et un esprit
critique pour devenir des consommateurs responsables.
- Les raisons objectives
La publicité est aujourd'hui omniprésente. Nous
en sommes tous témoins et probablement même habitués. Les
enfants aussi sont constamment exposés à la publicité.
Toutefois, devant des messages de vente ou de promotion, ils sont beaucoup plus
vulnérables que les adultes. Beaucoup de lois veillent à leur
protection mais même dans le respect de la loi, la publicité peut
avoir d'importantes répercussions sur les enfants.
Dès leur plus jeune âge, les enfants forgent leur
identité sociale non seulement au contact de la famille et de leur
entourage, mais aussi à celui des médias. Ils sont de vraies
éponges, capables de fredonner comme une comptine les chansons de leurs
publicités favorites. Et, avant même de savoir lire, ils sont en
mesure de reconnaître des centaines de marques. Pas étonnant quand
on sait qu'un enfant peut être exposé à plus de 40 000
messages télévisuels par année2 ! De ce fait,
la publicité peut avoir des effets sur les enfants tels que
- Les mauvaises habitudes alimentaires.
- La dévalorisation ou la remise en cause de
l'autorité parentale.
- L'attitude de consommation acquise à un très
jeune âge.
- Des stéréotypes et des encrages qui peuvent les
suivre toute leur vie.
- Une intrusion précoce dans le monde des adultes.
Cette situation ne peut en aucun cas nous laisser
indifférent, elle constitue au contraire un
champ de recherche qui demande beaucoup d'études et
d'investigation. Notre société
2 OFFICE DE LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR - Vos
enfants et la pub - Les éditions Protégez-Vous, Québec,
Canada, 2008, P 05.
11
connaît de grandes mutations liées aux nouveaux
modes de consommation et doit s'adapter en conséquent dans le domaine
législatif et déontologique.
Les objectifs de la recherche
- Montrer comment la publicité
télévisée peut influencer les enfants.
- Montrer les risques des effets de la publicité
télévisée sur les enfants.
- Identifier les mécanismes de protection existant visant
à protéger les enfants dans le
domaine de la publicité télévisée.
- Voir, sur le terrain, le degré d'application des
mécanismes de protection existant.
Les études antérieures
Le sujet de notre recherche a été traité
de manière partielle par des études antérieures qui nous
ont été très utiles. Il s'agit :
1- D'un mémoire de Magister en Sciences Commerciales
de l'Université d'Oran intitulé "Impact de la Publicité
Télévisée sur le Comportement du Consommateur
Algérien, Le Cas de la Famille Algérienne" présenté
par Goumri Saïd Souad, sous la direction Dr. Amrani Abdenour Kamar,
année universitaire 2008-2009.
Ce travail cherche à démontrer l'impact de la
publicité télévisée sur les changements du
comportement du consommateur algérien en prenant comme corpus de
recherche la famille algérienne et qui dit famille, dit aussi enfant.
Les résultats de ce travail ont confirmé, entre
autres, la forte relation qu'entretient l'enfant algérien avec la
télévision et la publicité télévisée.
Cette relation serait directement associée aux éléments
contenue dans la publicité télévisée, elle
démontre un intérêt de la part de l'enfant qui même
s'il diffère selon l'âge, reste fort et accru.
2- D'un mémoire en vue de l'obtention du Master 2 en
droit de la communication de l'Université Panthéon-Assas
intitulé " Les mineurs et la publicité
télévisée" présenté par Adeline Lacoste sous
la direction de Maitre Alain HAZAN.
Ce travail détermine l'étendue de la protection
des mineurs face à la publicité télévisée eu
égard aux réglementations française et dresse le bilan de
l'efficacité de cette protection, il étudie aussi
l'opportunité d'une protection plus large ou différente au regard
du droit comparé.
12
L'approche méthodologique
Cette recherche s'inscrit dans une approche qualitative qui
est produite suite à une analyse de données descriptives. Il
s'agit donc, d'une étude descriptive analytique qui a pour corpus les
textes juridiques et chartes des organismes de régulation de pays
étrangers et de l'Algérie, et les spots publicitaires
diffusés par l'Etablissement Public de Télévision durant
l'année 2016.
Il s'agit pour cette étude en premier lieu, de chercher
à identifier les mécanismes de protection des enfants contre les
effets de la publicité télévisée et voir leur
degré d'efficacité, et pour ce, nous allons après
exposition des textes, lois et chartes, voir leurs modes d'application selon
les pays, leurs stades d'intervention, leurs avantages et leurs limites.
En deuxième lieu, et à travers l'étude du
cas de l'Etablissement Public de Télévision durant l'année
2016 et en analysant le contenu de ses spots publicitaires, il nous sera
possible de connaitre de manière pratique la situation de la protection
de l'enfant contre les effets de la publicité
télévisée en Algérie.
Pour réaliser les objectifs de cette recherche. Nous
avons mobilisé essentiellement une technique qui est l'analyse du
contenu, indispensable pour décortiquer le contenu des spots
publicitaires.
Nous avons aussi emprunté à l'analyse
sémiologique quelques éléments, vu qu'il s'agit d'images
mobiles à plusieurs niveaux de lecture et qui s'adresse à un
public non averti, les enfants. Ces éléments nous permettent de
décrire le contenu général des spots publicitaires, leurs
formes et leurs différents composants.
Pour étayer cette recherche, nous avons
réalisé quelques entrevues avec des professionnels de la
santé, des pédopsychologues et des acteurs de la
société civile.
Il s'agit, entre autres, d'une pédiatre
spécialisée dans la nutrition de l'enfant, d'une
pédopsychiatre spécialisée dans l'intelligence de
l'enfant, du président de l'Association de Protection et Orientation du
Consommateur et son Environnement et du Sous-directeur des prestations et
ventes de l'EPTV.
L'avis de ces professionnels sera pris en compte lors de
l'analyse du contenu des spots publicitaires, pour argumenter, infirmer ou
confirmer certains aspects de cette analyse.
13
Lors de cette recherche il a été indispensable
de faire appel à des disciplines telles que la psychologie et la
sociologie pour identifier, expliquer ou analyser certains concepts clé
qui seront traités dans le corps de ce travail.
Il s'agit, entre autre, du processus de persuasion, de la
réception et de l'influence de la publicité qui relèvent
de la psychologie sociale. Le comportement et les attitudes du consommateur qui
relèvent de la psychologie, mais aussi de la sociologie et le
développement de l'enfant qui est du ressort de psychologie de
l'enfant.
Cette étude se présente sous forme de trois
chapitres, deux théoriques et un chapitre pratique, le tout est
divisé en plusieurs sections et sous sections.
Le premier chapitre porte sur la publicité
télévisée et l'enfant, il définit quelques notions
concernant la publicité, son influence sur le consommateur, le
développement de l'enfant et sa relation avec la
télévision et la publicité qu'elle diffuse. Cette relation
traite l'exposition à la télévision et à la
publicité télévisée, de sa compréhension par
l'enfant pour arriver aux effets de la publicité
télévisée sur l'enfant.
Le deuxième chapitre détaille les
différents mécanismes de protection de l'enfant contre les effets
de la publicité télévisée de par le monde et en
Algérie. Il s'agit des mécanismes juridiques,
déontologique et de l'éducation aux médias. Chaque
mécanisme est exposé avec son mode de fonctionnement, ses stades
d'intervention, ses avantages et ses limites.
Un exemple pratique de l'application dominante de chaque
mécanisme est présenté. Il s'agit de voir ce qui se passe
au niveau des traités internationaux et européens, du cas de la
Suède, de la France, du Canada et de l'Algérie à travers
l'étude du cas de l'EPTV.
Le troisième chapitre concerne la deuxième
partie de l'étude du cas de l'Etablissement Public de la
Télévision, il s'agit de l'analyse du contenu des spots
publicitaires diffusés par l'EPTV durant l'année 2016.
Après avoir définie le corpus de l'étude
et de l'échantillon, nous présentons l'analyse de chaque spot de
l'échantillon pour déterminer en premier sa concordance avec les
mesures de protection existant au niveau de l'EPTV.
La deuxième partie de l'analyse concerne
l'identification des manquements aux mesures de protection constatés
dans le contenu des spots analysés.
Un bilan final est dressé à la fin de cette
étude de cas qui détermine les résultats de l'analyse et
les réponses aux hypothèses formulées.
CHAPITRE I.
14
LA PUBLICITE TELEVISEE ET L'ENFANT
15
Pour traiter de la problématique de la protection de
l'enfant contre les effets de la publicité
télévisée, il est essentiel d'éclaircir quelques
notions concernant la publicité, son influence sur le consommateur, le
développement de l'enfant et sa relation avec la
télévision et la publicité qu'elle diffuse.
Pour ce, dans ce chapitre qui va traiter de la relation entre
la publicité et l'enfant, nous parlerons, en premier lieux, de la
publicité en général. Il s'agira de la définir,
d'énumérer ses caractéristiques, procédés et
buts, ensuite de décrire les acteurs de la communication publicitaires
et sa relation avec les médias. Ce dernier élément nous
permettra de constater le grand pouvoir de la télévision et nous
fera rebondir sur le deuxième point de ce chapitre qui est la
publicité télévisée où nous traiterons de
ses formes, des nouvelles techniques qu'elle utilise et du processus de
production et de diffusion des spots publicitaires.
En troisième lieux et avant de voir comment agit la
publicité télévisée sur l'enfant, nous allons
d'abord traiter de son influence sur le comportement du consommateur en
général, les techniques de persuasions que les publicitaires
utilisent dans ce but, la réception de cette publicité et son
impact.
En dernier lieux, nous parlerons de la relation entre le trio
enfant télévision et publicité. C'est le
développement de l'enfant que nous allons développer en premier
pour pouvoir comprendre la manière dont agit la télévision
sur l'enfant à travers deux éléments essentiels qui sont
l'exposition à la télévision et l'impact de cette
exposition.
Le développement de l'enfant sera aussi
déterminant dans la perception et la compréhension de la
publicité télévisée par l'enfant, sujet que nous
traiterons en seconde partie avant de finaliser sur les effets que peut
engendrer publicité télévisée sur l'enfant.
1- la publicité :
1.1 Qu'est-ce que la publicité :
Du latin publicus qui signifie "concerne tout le
monde" ou "qualité de ce qui est publié", la publicité est
désignée en anglais par un mot d'origine française ; "
advertising" qui vient d'avertir c'est-à-dire « faire remarquer
», « diffuser un avis »3.
Le Petit Larousse a une approche plus commerciale, il
définit la publicité comme «l'ensemble des actions mises en
oeuvre par une entreprise commerciale ou industrielle pour se faire
connaître et communiquer sur ses produits et/ou prestations afin d'en
promouvoir la vente. Le but suggéré étant d'inciter
à la consommation et d'influencer le choix du public ou des
clients.». Tandis que le dictionnaire du journalisme et des médias
élargie le champ de
3 LENDREVIE Jaques, BAYNSAT Arnaud, avec la
collaboration de : EMPRIN Catherine, PUBLICITOR, 8éme édition,
Dunod, Paris 2014.P104.
16
l'action de la publicité et la définie comme la
promotion d'une marque, d'un produit marchand, d'une cause, d'une association,
dans les journaux ou autre medias en échange de paiement4.
Jacques Lendrevie et Arnaud de Baynast dans "le Publicitor" la
définissent comme : «une technique qui facilite la propagation de
certaines idées ou des rapports d'ordre économique entre certains
hommes qui ont une marchandise ou un service à offrir à d'autres
hommes susceptibles d'utiliser cette marchandise ou ce service5
»; son objectif : vendre, inciter, faire agir...La publicité, ou la
communication publicitaire, est définie aussi comme une Communication
descendante, réalisée pour le compte d'un annonceur, dans un
média de masse6. Mais aussi « Une communication de
masse, faite pour le compte d'intérêts qui sont identifiés.
Ce sont ceux d'un annonceur qui paie un média pour diffuser un message
qui est généralement créé par une agence de
publicité7 ».
La publicité couvre des pratiques et des supports
très divers : « La communication publicitaire est une
communication de masse partisane et univoque, faite volontairement et librement
pour le compte d'intérêts publics ou privés (les
annonceurs). Elle s'astreint comme but la création de
notoriété, par la délivrance d'un message argumenté
et synthétique, destiné à exercer une action psychologique
et/ou provoquer une réaction économique favorable sur un public
spécifique, le groupe cible, par le truchement d'un support
qualifié de « média» »8.
Donc, la publicité n'est pas limitée aux biens
de consommations ou aux services. Elle fait aussi la promotion des personnes,
de lieu touristique, d'organisation gouvernementale ainsi que des
événements sportifs ou culturels. La publicité peut
également viser des changements de comportement ou la promotion de
valeurs considérées comme positives ou bénéfiques
au niveau de la société, mettre en garde contre les drogues,
inciter au respect de l'environnement, ou encore promouvoir la
prévention routière. La publicité est une technique qui
emprunte à l'économie, à la sociologie et à la
psychologie, qui teste ses intuitions via des panels de consommateurs et des
études de marché. La créativité en est le coeur.
a- Fonction et caractéristiques de la
publicité
4 LE BOHEC Jaques, Dictionnaire du journalisme et
des medias, Presse de l'université de Rennes, France 2010, p485.
5 LENDREVIE Jaques, BAYNSAT Arnaud, op. Cit,
p104.
6 POIVRE-LE LOHE Yonnel, De la publicité
à la communication responsable. Editions Charles Léopold Mayer.
Paris 2014.p173
7Ibidem.p174
8 Collectif, Les pratiques publicitaires à
la télévision, Quelques questions, Communauté
française de Belgique, Service général de l'audiovisuel et
des multimédias, Bruxelles, 2006, P84.
17
Les ouvrages de marketing s'accordent sur le fait que
l`essentiel de la fonction publicitaire repose sur la recherche et
l`utilisation des motivations inconscientes des consommateurs. Ainsi, il ne
s`agit plus seulement d'informer ou de convaincre par le raisonnement, mais de
déclencher un réflexe d`achat en jouant sur d'autre aspects de la
personnalité du consommateur à l`aide de mots, de symboles ou
d`actes.
La tâche assignée de la publicité est donc
avant tout d`attirer les regards et la curiosité sur un produit
spécialement conçu pour un certain groupe appelé cible. La
cible est délimitée par de multiples critère ;
l'âge, le sexe, les intérêts et opinions, la profession, la
situation sociale et familiale, le niveau culturel et le lieu d`habitat. Le
concept de la publicité est clair : vendre ce produit avec le plus grand
succès possible en utilisant la meilleure stratégie.
La publicité ou les messages publicitaires
présentent plusieurs caractéristiques communes, décrites
notamment dans "Le Publicitor" par Jacques Lendrevie et Arnaud de
Baynast9 :
1. Financé par l'annonceur, le coût de la
publicité est répercuté dans le prix d'achat du produit.
La pub est donc un service pseudo-gratuit.
2. La publicité idéalise la
réalité, reflète, récupère et positivise les
stéréotypes des milieux qu'elle vise.
3. La publicité est présente à certains
moments de l'année, en fonction des produits.
4. Les annonceurs sont rarement producteurs de l'information
publicitaire. Une chaine très organisée encadre les campagnes :
ce sont les « publicitaires ».
5. La panoplie de supports est infinie, les seules
restrictions sont émises par les lois et règlements.
6. La publicité développe un seul argument. Vu,
lu, entendu vite et sans ambiguïté.
7. La publicité ne s'attache pas exclusivement
à augmenter le chiffre d'affaires direct d'une marque, elle peut viser
à améliorer son image.
8. La publicité joue sur les besoins, désirs,
manques, obsessions, phobies. Elle exerce une action psychologique
destinée à entraîner une réaction
économique.
9. La publicité s'adresse à un ou plusieurs
groupes cible(s).
10. La publicité n'est pas que lucrative. Des
campagnes visent l'intérêt public.
b- Objectifs de la publicité
L'objectif d'une campagne de publicité est de
contribuer à atteindre un but commercial, mais d'y contribuer de
manière indirecte en jouant sur les attitudes (cognitives, affectives ou
conatives) des consommateurs. Vakratsas et Ambler10 passent en revue
les différents modèles qui ont été proposés
pour comprendre le fonctionnement de la publicité et ce
9 LENDREVIE Jaques, BAYNSAT Arnaud, avec la
collaboration de : EMPRIN Catherine, PUBLICITOR, 8éme édition,
Dunod, Paris 2014.p106-112.
10 Vakratsas.D, Ambler.T, "How Advertising Works: What
Do We Really Know?" Journal of Marketing, janvier 1999, cité dans,
KAMMOUN Mohamed, « Efficacité de la publicité. Un
état de l'art », La Revue des Sciences de Gestion 2008/1
(n°229), p. 111-119, Consulté le 23/04/2017.
file:///C:/Users/pac/Downloads/RSG 229 0111.pdf
18
indépendamment du média. Les modèles
s'accordent pour distinguer trois niveaux d'efficacité qui font appel
à la raison, l'émotion et le comportement.
Un niveau cognitif : la volonté
première est d'informer. Le professionnel du marketing qui en appelle au
cognitif vise la notoriété. Il donne des informations sur la
marque ou le produit que sa publicité met en avant. Le consommateur
prend conscience de l'existence du produit ou service, il comprend sa
finalité et prend connaissance de ses attributs (du moins ceux sur
lesquels l'annonceur communique)
Un niveau affectif : On cherche à
faire aimer le produit par la cible, ou au sens plus large à rapprocher
émotionnellement la cible du produit.
Un niveau conatif : la publicité
facilite le passage à l'action, accroît les motivations à
l'achat et réduit les freins à l'achat. Ce niveau se place sur le
plan comportemental qui est chargé de réussir la transition entre
le désir d'achat et l'action d'achat.
1.2- Les procédés de publicité
"...toutes pratique publicitaire, toutes étude
commerciale, toute émission d'un message renvoient à un
modèle implicite de mécanisme d'influence psychique et social.
Dans la profusion des genres et des modes de promotion commerciale, on peut
distinguer quatre courants majeurs fondés sur une conception de l'homme,
des processus de communication collective et des jeux d'influences,
fondés donc sur des psychologies de la communication"11 Il
existe quatre théories majeures sur la communication publicitaire,
chacune d'entre elle repose sur une certaine conception du consommateur que
l'on souhaite influencer (cible), en résulte quatre types de
publicités que l'on peut trouver dans tous les médias :
a- La publicité persuasive et informative
Cette forme de publicité à un but précis
: convaincre. Elle table sur le fait que le consommateur est un être
rationnel, son achat va donc dépendre d'une réflexion
réfléchie. Il achète selon ses besoins (qu'ils soient
primaires ou secondaires). Les spécialistes du marketing affirment que
ces publicités vont cibler en grande partie le besoin à
satisfaire, la publicité persuasive et informative va donc mettre en
avant le produit et en montrer ses atouts afin de convaincre
l'acheteur12. Cependant, cette stratégie marketing est
critiquée. Tout d'abord, un individu est prédisposé
à rejeter ce genre d'annonce car il exclut l'influence de la
publicité pour une multitude de raisons. Enfin, une personne lambda ne
va pas
11 LUGRIN Gilles, Généricité et
intertextualité dans le discours publicitaire de presse écrite,
Publication Universitaire Européenne, Allemagne, 2006, p164,
consulté le 15/04/2017,
https://books.google.dz/books
12 YOUCEF Helene, DURBANO Sabrina, BEN KRAIEM, GHENO
Deborah, La publicité : désires et réalité.
mars2014, consulté le 12/04/2017,
http://lapublicitedesirsetrealites.centerblog.net/5-les-differents-typesde-pubs
19
toujours réagir de manière rationnelle, elle va
réfléchir avant d'agir. L'achat est donc un acte
réfléchi13. La présence de la standardisation
des divers produits sur le marché et l'omni présence de
concurrences sur un produit va rendre difficile sa différenciation avec
les autres produits.
b. La publicité projective ou
intégrative
Le dictionnaire du marketing défini la publicité
intégrative comme une action de communication qui consiste à
associer le produit ou la marque à un groupe social auquel le
consommateur souhaite plus ou moins consciemment être associé ou
appartenir. La publicité intégrative va souvent montrer des
scènes d'utilisation ou de consommation du produit par le groupe social
ou par un individu montrant les signes d'appartenance à ce
groupe14.
c. La publicité mécaniste
Une publicité mécaniste, toujours selon le
dictionnaire du marketing, cherche à produire chez le consommateur une
réaction automatique en partie inconsciente lorsqu'il se trouve
confronté au besoin. Il peut également s'agir de provoquer un
achat d'impulsion qui ne correspond pas forcément à un
réel besoin. Les publicités mécanistes jouent beaucoup sur
la répétition et la simplicité du message et utilisent
souvent des slogans ou jingles entêtants. On parle souvent de matraquage
publicitaire15.
d. La publicité suggestive
Le dictionnaire du marketing la défini comme une
publicité qui ne cherche pas directement à montrer la
qualité ou les performances d'un produit, mais à influencer
l'inconscient du consommateur par le biais d'une suggestion plus ou moins
directe. Elle s'appuie sur une approche psychologique, sur les
mécanismes freudiens et sur les pouvoirs d'évocation des
images16.
1.3- Les acteurs de la communication publicitaire
Une directive européenne de 1984 définit comme
communication publicitaire « toute forme de communication faite dans le
cadre d'une activité commerciale, industrielle, artisanale ou
libérale dans le but de promouvoir la fourniture de biens ou services, y
compris les biens immeubles, les droits et les obligations »17.
Pour faire de la publicité ou réaliser une communication
publicitaire, il doit y avoir un contrat. Les ouvrages de marketing
s'accordent
13 LENDREVIE Jaques, BAYNSAT Arnaud, avec la
collaboration de : EMPRIN Catherine, PUBLICITOR, 8éme édition,
Dunod, Paris 2014.p341.
14 BATHELOT. B, procédés de la
publicité, in Encyclopédie illustrée du marketing.
Consulté le 20/04/2017.
https://www.definitions-marketing.com/definition/publicite-integrative/
15 Ibidem.
16 Ibid.
17 LENDREVIE Jaques, BAYNSAT Arnaud, avec la
collaboration de : EMPRIN Catherine, PUBLICITOR, 8éme édition,
Dunod, Paris 2014.p257.
20
sur l'exigence de la présence de quatre protagonistes
dans le contrat de la communication publicitaire :
a- Les investisseurs : appelé en
publicité annonceur, désigne une organisation privée ou
public (entreprises, collectivités, associations, organisations, ..) qui
recourt aux différentes techniques de communication pour promouvoir sa
notoriété, son image, ses produits ou services.
b- Les intermédiaires : les
annonceurs utilisent la plus part du temps pour concevoir leur communication
commerciale les services d'intermédiaires comme les agences de
publicités.
c- Les médias : dans le cas de la
publicité télévisée il s'agit de la
télévision mais en général la publicité est
diffusée par des canaux de masse qui sont les médias et le hors
médias. Les médias publicitaires regroupent la presse, la
télévision, la radio, le cinéma et l'affichage. Le hors
média regroupe la promotion, le marketing directe, la publicité
évènementiel, internet
...
d- Les récepteurs : la
publicité est destinée à un récepteur qui est
conventionnellement appelé cible. Une cible correspond à
l'ensemble des personnes visées par les actions de communication
publicitaire et englobe, non seulement les acheteurs actifs et potentiels du
produit mais aussi tous ceux qui peuvent être influencé.
1.4- la publicité et les médias
La publicité fait partie du système de
communication de masse. Le volume de l'information se mesure à
l'expansion massive des moyens de diffusion, nombreux dans notre
société moderne ; nous traiterons ici de la publicité
média, donc celle qui utilise les grands médias pour
établir sa communication.
Le dictionnaire de l'audiovisuel désigne le terme
média comme tout moyen de diffusion direct (comme le langage,
l'écriture, l'affiche) ou par un dispositif technique (comme la radio,
la télévision, le cinéma, Internet, la presse,...),
permettant la communication, soit de façon unilatérale
(transmission d'un message), soit de façon multilatérale par un
échange d'informations18. Le terme média
désigne aussi l'ensemble des médias permettant de toucher une
forte audience et un large éventail de cibles multiples. Les
médias sont pour la publicité des moyens ou des supports de
communication à travers lesquels elle s'exprime, s'expose et touche ses
cibles.
Les relations entre médias et publicité sont
essentiellement d'ordre économique, elles nous renvoient à
l'histoire du développement de la publicité comme le
décrit Patrick Eveno dans
18 LE BOHEC Jaques, Dictionnaire du journalisme et des
medias, Presse de l'université de Rennes, France 2010.p378.
21
son livre "Le temps des médias", "La publicité
est un intermédiaire entre l'offre et la demande qui sert à
améliorer le fonctionnement du marché. Il ne peut y avoir de
publicité sans marché libre" 19. La publicité
dans les médias a connus ses débuts fleurissant avec le
phénomène de consommation de masse dans les années 20. A
cette époque, l'objectif de la communication était de faire
connaitre et apprécier un produit au sein d'une nouvelle
société d'abondance. Avec le développement des
médias de masse, le marché publicitaire a connu une extension
parallèle et a développé une stratégie et des
investissements pour chaque média.
Il est d'usage de séparer, comme cité
précédemment, les supports de communication publicitaire en deux
grandes catégories : les supports média et supports
hors-média. Les supports média de la publicité sont :
a. La presse écrite
La presse écrite est un média
privilégié, bien que perdant aujourd'hui toujours plus
d'audience, il représente 44% des investissements publicitaires
effectués dans les masses médias. Cette presse offre un impact
maximal en un temps limité et même si la qualité du support
n'est pas toujours exceptionnelle, cela suffit largement à faire passer
le message voulu20. La presse écrite permet tout d'abord un
très bon ciblage de sa communication et comme elle est un média
d'actualités, elle conviendra parfaitement à la communication
d'une actualité précise de l'entreprise : l'annonce d'un
événement local, le lancement de promotions, d'un produit,
l'organisation de journées portes ouvertes...
En contrepartie de ces avantages, il faut prévoir des
délais assez longs de mise en oeuvre ainsi que des frais et
aménagements techniques. Le coût présente aussi une
contrainte car si la presse quotidienne régionale et la presse
professionnelle pratiquent des tarifs abordables, la presse quotidienne
nationale, bien que support puissant et prestigieux reste en
général encore coûteuse, d'autant plus qu'il faut
prévoir plusieurs parutions dans différents journaux pour
être efficace. La force de ce média s'appuyant essentiellement sur
le principe de répétition.
b. La télévision
La télévision arrive à la seconde place
avec une part de 32% de l'investissement dans les mass
médias21. La plus part des foyers dans le monde sont
équipés d'une télévision, ce qui permet un taux de
pénétration très élevé. Cependant la
télévision reste un des moyens de communication des plus
chers.
19 Eveno Patrick, « Médias et
publicité : une association équivoque mais indispensable »,
Le Temps des médias, 1/2004 (n° 2), p. 17. Consulté le
23/04/2017.
20 PRIEZ Amandine, La publicité dans notre
société sur l'impact de la publicité dans nos choix,
consulté le 14/04/2017,
http://amandine.priez.over-blog.com/article-article-sans-titre-95147136.html
21 ibidem.
22
La télévision est aussi le média dont on
connait l'audience le plus précisément. C'est pourquoi,
aujourd'hui, les annonceurs n'hésitent pas choisir la
télévision comme média pour vanter leur produit et tenter
de convaincre de l'acquérir. La télévision présente
d'autres atouts, c'est un média non-sélectif car il touche toutes
les classes sociales, toutes les professions et catégories
socioprofessionnelles et tous les domaines d'activités sans
différenciations. C'est un média destiné à la
grande consommation qui s'adresse à tout le monde (parents, enfants,
riches, pauvres, etc.) et qui a pour qualité de toucher la population de
façon massive et simultanée, il permet d'obtenir l'audience des
téléspectateurs même si ceux-ci zappent
régulièrement.
c. L'affichage
Il permet de faire passer un message de manière
répétitive et régulière, ce qui favorise une
influence inconsciente sur le choix du consommateur. Il ne constitue pas une
charge très importante comparé au cout de la communication via la
presse ou la télévision.
Principales limites : il est important de prendre conscience
qu'en dehors du critère géographique, ce média reste peu
précis quant à la cible visée. De plus, le message doit
recouvrir une mise en forme particulière permettant un temps de lecture
très court et une compréhension en quelques secondes. Enfin, au
niveau national surtout, ce type de campagne de communication est très
coûteux.
d. La radio
Vient ensuite la communication via la radio, 8% des
investissements réalisés dans les médias de masse. Ce
média présente les principaux avantages de la presse
écrite : ciblage, proximité, spécificité et
accessibilité.
Les limites qui pourront être opposé à
l'utilisation de ce média : le manque de disponibilité parfois
des cibles pendant l'écoute ainsi que l'absence de
référence visuelle qui rend difficile la mémorisation des
messages.
e. Le cinéma
Enfin, le cinéma reste le mass média le moins
utilisé, il ne représente qu'1% des investissements dans les
médias de masse. Pourtant ce dernier est le média publicitaire
assurant un meilleur impact selon les spécialistes.
2 - La publicité
télévisée
Nous avons vu que la télévision est un important
vecteur de messages publicitaires qui lui assurent sa survie financière.
"Il n'y a pas de télévision sans argent et l'argent provient
23
majoritairement des publicités"22. La
publicité est extrêmement répandue dans la
télévision, c'est un des moyens privilégié par les
annonceurs vu que :
- la télévision est le média le plus
puissant dans le contact avec les individus,
- presque toute la population possède au moins un poste de
télévision et regarde ses programmes fréquemment.
Jean Cazeneuve dans son ouvrage "sociologie de la
radio-télévision" nous apprend que la publicité à
la télévision s'est développée en même temps
que la télévision, à partir du milieu du XXe
siècle. Le premier spot de publicité fut diffusé à
la télévision le 1er Juillet 1941 sur la chaîne
new-yorkaise WNBT (aujourd'hui WNBC) avant un match de baseball. L'utilisation
de la télévision par la publicité s'est notamment
développée dans les pays où il n'y avait pas de monopole
d'État, et où les chaînes privées ont pu se lancer
en se finançant par la publicité23.
La publicité diffusée par l'intermédiaire
de la télévision est appelé publicité
télévisée, plusieurs définitions lui sont
données, on retient celle de Henri Rivollier qui la définie comme
toute forme de message télévisé diffusé contre
rémunération, ou autre contrepartie, en vue de promouvoir la
fourniture de biens de services, ou d'assurer la promotion commerciale d'une
entreprise24.
2.1 Les formes de la publicité
télévisée
La publicité télévisée ou
télévisuelle regroupe l'ensemble des formes de diffusion d'un
message publicitaire sur les chaînes et contenus de
télévision. L'encyclopédie du marketing nous renseigne
à propos de ces formes et précise que bien que l'essentiel de la
publicité TV soit constitué de la diffusion des spots TV par le
biais d'un achat d'espace au sein des écrans publicitaires, elle
comprend aussi le parrainage TV et le placement produit dans les
émissions25.
a- Le spot publicitaire : c'est la forme de
publicité télévisée la plus répandue. Il
consiste en une petite annonce de très courte durée (de 8
à 60 secondes) présentant le produit. Cette forme de
publicité est efficace, rapide, répétitive, attirante et
c'est elle que l'on trouve sur toutes les chaines entre les différents
programmes diffusés.
Le spot publicitaire présente aussi des
désavantages comme les coûts élevés de production et
de diffusion, les contraintes de temps, la courte durée de vie, le choix
de l'heure de diffusion (audiences aléatoires), le
phénomène de zapping, la forte réglementation. De plus,
22 LAPERRlÈRE Jean Philippe, Analyse comparative de la
forme des messages publicitaires pouvant s'adresser aux enfants. Mémoire
de maitrise en Sociologie. Université du Québec à
Montréal. Février 2009, P13. Consulté le 15/04/2017,
http://www.archipel.uqam.ca/2034/1/M10834.pdf
23 CAZENEUVE Jean, Sociologie de la
radio-télévision, Paris, Presses universitaires de France, coll.
« Que sais-je ? », 1996, p67.
24 RIVOLLIER Henri, le droit de la communication et de
la publicité, Le Génie des Glacier Editeur, 2014, France. P41
25 BATHELOT.B, Définition publicité TV
ou télévisuelle, in Encyclopédie illustrée du
marketing, consulté le 15/04/2017,
http://www.definitions-marketing.com/definition/publicite-tv-ou-televisuelle/
24
la multiplication des messages publicitaires fait qu'il est de
plus en plus difficile pour une publicité de laisser sa trace dans la
mémoire.
b- Le publireportage (ou infomercial) :
c'est une sorte de petit film publicitaire, sa durée moyenne
varie entre 90 secondes et 4 minutes mais peut aller jusqu'à 30 minutes.
Cette forme de publicité provient des Etats-Unis. Il a pour but de
présenter aux consommateurs un produit de façon beaucoup plus
détaillée qu'un simple spot publicitaire et ainsi lui apporter
plus de précisions sur celui-ci. Trois types de publireportage sont
distingués : le « brutomercial » qui une sorte de «
téléachat » ; le « showmercial » qui se
présente sous forme de petite émission avec un public, un
présentateur et un « produit star » et le « storymercial
» (plus haut de gamme) qui vante les valeurs de la marque.
c- Le parrainage : (ou sponsoring) consiste
à associer une marque à un programme
télévisé (films, émission, etc.) Celui-ci
présente des atouts tels que le fait d'utiliser la
notoriété et l'audience d'un programme pour se montrer ; de
cibler le public grâce au programme utilisé ; de permettre aux
petits annonceurs d'accéder à la vectrice
télévision grâce à un faible coût et enfin de
pallier l'encombrement publicitaire des écrans.
d- Le placement de produit : une technique
de publicité qui utilise la mise en avant d'un produit dans
différents supports, généralement audiovisuels ; par
exemple la mise en avant d'un modèle de voiture dans un film ou une
série télévisée. Ce placement peut être
indiqué par un pictogramme « P » avec la mention « peut
contenir des placements de produits ». Le placement de produit est un
moyen complémentaire aux moyens de communication traditionnels. Les
annonceurs cherchent à faire parler de leur marque, soit en exposant
directement celle-ci, soit par l'intermédiaire de leur produit. C'est
pourquoi en général, on parle de placement de marque plutôt
que de placement de produit. On utilise d'ailleurs le terme de" branded
integration deal" (« contrat d'intégration de marque
»)26.
2.2- Les nouvelles techniques dans la publicité
télévisée
Avec le développement de la technologie
numérique, de nouvelles techniques publicitaires sont apparues. Trois
principales techniques à l'heure actuelle, citées dans un travail
de recherche de l'institut de recherche et d'étude en droit de
l'information et de la communication de France27, défilent
sur les écrans de télévisions de certains pays
européens il s'agit de l'écran partagé (« split
screen »), la publicité interactive et la publicité ou
parrainage virtuel. Et bien qu'elles soient autorisées, elles posent des
problèmes au niveau de leur conformité avec les règles en
matière de publicité.
26 BATHELOT.B, Définition placement de produit,
in Encyclopédie illustrée du marketing, consulté le
15/04/2017,
http://www.definitions-marketing.com/definition/placement-produit/
27RODRIGUEZ Aurélie, les nouvelles technologies
publicitaires, Master Recherche « Droit des médias »
l'institut de recherche et d'étude en droit de l'information et de la
communication de France, Aix-en-Provence 20062007, consulté le
12/04/2017
http://junon.u-3mrs.fr/u3ired01/Main%20docu/publicite/chron-ntp.pdf
a-
25
L'écran partagé : consiste en
une diffusion simultanée ou parallèle de contenu
rédactionnel et de contenu publicitaire. Par exemple, un ou plusieurs
spots publicitaires apparaissent dans une fenêtre pendant la diffusion
d'une émission, de sorte que deux images distinctes sont visibles
à l'écran. Cette technique permet au téléspectateur
de continuer à suivre le programme éditorial pendant la diffusion
du spot publicitaire. Ceci est déjà utilisé largement sur
Internet mais également sur télévision numérique et
analogique.
b- La publicité interactive : permet
au téléspectateur de fournir directement des informations au
télédiffuseur grâce à une voie de retour ou
d'évoluer de façon interactive dans un environnement auquel il
souhaite être exposé. En d'autres termes, une fenêtre
apparaît sur l'écran et il appartient au
téléspectateur de cliquer dessus pour voir la publicité.
Cette technique est utilisée sur la télévision
numérique mais également dans un environnement autre que celui de
la radiodiffusion, par exemple sur Internet et en téléphonie
mobile.
c- La publicité virtuelle : c'est le
fait d'utiliser des techniques virtuelles pour insérer des messages
publicitaires, notamment lors de la diffusion d'événements
sportifs, par remplacement virtuel des panneaux publicitaires existants sur le
terrain ou par incrustation de nouvelles images.
2.3- Processus de production et de diffusion des spots
publicitaire
Le spot publicitaire reste la forme de publicité
télévisée la plus répandue mais aussi un moyen
efficace dans la réception et l'interprétation du message par la
cible : d'après des études, 30% des individus se souviennent de
ce qu'ils voient et 10% de ce qu'ils lisent28. Le spot publicitaire
permet un potentiel de créativité très important, et peut
rester dans la mémoire des personnes et devient parfois « culte
».
Dans son livre "processus de création publicitaire",
Henri Joannis met l'accent sur les imperfection du spot publicitaire, : «
le spot est un outil de communication trompeur : par le fait qu'il nous offre
15 ou 30 secondes pour communiquer en plus du son et du mouvement , il donne au
concepteur l'illusion fallacieuse qu'il va pouvoir enfin raconter longuement,
démontrer en détail, élaborer. D'où le danger du
spot surchargé qui comprime en 15 ou 30 secondes une suite de concepts
et plans qui en réalité demanderaient plusieurs minutes. »29
Avant de traiter du sujet de la production du spot publicitaire, nous devons
décrire ses caractéristiques pour mieux comprendre les efforts
nécessaires pour le réaliser que cela soit sur le plan technique
ou celui de la créativité.
a- Les caractéristiques d'un spot
télévisuel :
28 CAZENEUVE Jean, Sociologie de la
radio-télévision, Paris, Presses universitaires de France,
coll. « Que sais-je ? », 1996, p45.
29 JOANNIS Henri, Processus de création
publicitaire, Bordas, collection Dunod entreprise, France, 1991, p 112,
consulté le 12/04/2017
http://livretelechargementgratuit.info/pdf/henri+joannis
26
Le facteur temps, premier facteur
déterminant dans la télévision, les spots publicitaires
télévisuel se terminent presque toujours par un « pack shot
» (littéralement plan produit), qui présente le produit tel
qu'il est au point de vente, et qui résume par une inscription
écrite l'essentiel du message et c'est ce qu'on appelle la signature du
produit ou la base line, cela prend facilement 5 à 6 secondes, et
parfois plus. Le reste du message visuel de 25 secondes va être
très proche des annonces animées, soit par un mouvement dans
l'image soit dans la caméra.
Le son, élément
stratégique, Henri Joannis distingue trois éléments
constitutifs du son30.
- La voix off : c'est une voix qui commente les images.
- La voix synchrone : c'est la voix des personnages qui
parlent à l'écran, on les voit et on les entend.
- Les diverses formes de musique : c'est une voix
chantée, elle est intégrée à la bande son
musicale.
Les éléments visuels, tel que
le personnage, le produit, un démonstrateur ou vendeur, un
représentant de consommateurs, un élément de vie
quotidienne, un scénario réel ou irréel et un jingle
visuel ou un clip. Chaque spot a sa propre structure selon la nature du
produit, la stratégie de l'entreprise et le concept du produit.
b. Les étapes de production d'un spot
publicitaire
La production d'un spot publicitaire est un processus multiple
qui regroupe beaucoup de professionnels, demande des idées et des moyens
et dont le résultat n'est pas garantie. Il y a toutefois des principes
à respecter et des méthodes à suivre qui permettent
d'obtenir de bons résultats. En revenant au contrat de la communication
publicitaire, cité précédemment, on constate que toute
publicitaire commence par l'action de l'annonceur qui fait appel à un
intermédiaire, donc, une agence de publicité pour réaliser
un spot publicitaire. L'agence est le maître d'oeuvre. Elle est en charge
de cette opération depuis l'étape de la création
jusqu'à l'aboutissement final qui est le spot publicitaire. Ce processus
comprend quatre étapes essentielles :
- Le briefing
- La formulation de la copy stratégie : La création
publicitaire
- La production - Le plan média
b.1 - Le briefing : ou le rôle de l'annonceur
Faire de la publicité, c'est accepter de mettre les
moyens car le publicitaire à lui seul, n'a pas la responsabilité
de la qualité de la création publicitaire. Selon les
spécialistes du marketing, le rôle de l'annonceur est
déterminant car c'est lui qui fixe les conditions de la création
et qui
30 Ibidem. p114.
27
choisit en fin de compte. Deux conditions principales doivent
être réunies par l'annonceur pour une bonne création
publicitaire31 :
- Savoir poser le problème : La première
étape dans la création publicitaire est le « briefing
clients » sur le problème de l'annonceur et les objectifs qu'il
poursuit. Le rôle du publicitaire est d'en savoir plus en posant à
l'annonceur des questions judicieuses. Il y a souvent dans le briefing tout ce
qui est nécessaire pour faire une bonne campagne mais il faut savoir y
dénicher l'élément catalyseur de la campagne. Parfois le
briefing n'est pas clair. Il est vague ou flou ou au contraire très
directif et sans nuance. Il est le reflet de ce qui se passe chez
l'annonceur.
- Donner des moyens et des délais convenables :
La création publicitaire obéit à trois principaux types de
contraintes qui sont :
la réglementation : les spots
publicitaires doivent obéir à la règlementation en
vigueur, il est par exemple interdit en Algérie de faire de la
publicité pour l'alcool ou le tabac. La publicité pour les
produits parapharmaceutiques est soumise à des règles très
strictes.
Les moyens financiers : il faut des moyens
financiers raisonnables pour permettre une bonne création. Le coût
de la production des spots publicitaires est de plus en plus
élevé et il est important de tenir compte de cette contrainte
pour obtenir de bons résultats.
Le temps : Il y a aussi des contraintes que
l'on s'impose souvent par manque d'organisation. Ainsi, par exemple, on ne se
donne pas souvent le temps nécessaire pour développer
entièrement les différentes phases indispensables à la
création.
b.2 - La formulation de la copy stratégie : ou
la création publicitaire
Après le briefing de l'annonceur à l'agence de
publicité autour de l'objet du spot publicitaire, et après que
l'idée générale du spot soit définie. L'agence
publicitaire doit imaginer et décrire sous forme de « document
créatif », la manière dont on va exprimer le message
publicitaire. A cette étape de la création, les messages ne sont
pas encore finalisés. C'est simplement une maquette. Elle se
présente soit sous forme de simple texte : c'est le script, soit sous
forme de story-board32 : c'est une série de dessins où
figurent les principaux plans du futur film.
D'un point de vue pratique, la copy stratégie est
l'émanation de la stratégie marketing. C'est un document
définissant ce que la marque devient dans l'esprit du consommateur au
cours
31 BATHELOT.B, Définition brief annonceur, in
Encyclopédie illustrée du marketing, consulté le
15/04/2017
http://www.definitions-marketing.com/definition/brief-annonceur/
32 Le story board, Ecole supérieure des
métiers artistiques, consulté le 10/04/2017,
http://www.esma-artistique.com/evenements/actualites/Le-StoryBoard.html
28
du temps. Il indique ce que le message publicitaire doit
être mais il ne dit pas quelle forme précise et spécifique
il doit prendre33. La copy stratégie doit contenir :
- La promesse de base c'est-à-dire la définition
de ce qui motive le consommateur à acheter le produit plutôt qu'un
autre. C'est le bénéfice du consommateur.
- Les caractéristiques du produit qui supporte cette
promesse, c'est-à-dire la raison qui justifie la promesse de base ;
- Le ton, la personnalité, l'atmosphère
générale que la publicité doit communiquer. C'est un
facteur souvent très important pour l'image de la marque.
- Copy stratégie et créativité
:
Les spécialistes du marketing font la relation entre la
copy stratégie et la création publicitaire, la copy
stratégie contient l'idée essentielle de la création
publicitaire, donc à l'action relative à l'élaboration et
à l'affinage de l'idée créative plutôt que la phase
de production publicitaire proprement dite34. La
créativité a deux fonctions essentielles :
- elle permet à la publicité d'être
remarquée, et donc d'être mémorisée ;
- elle construit de la préférence et
génère une réponse de la part du public et crée
l'adhésion.
Il n'y a pas de méthodes rigoureuses pour trouver des
idées nouvelles surtout les bonnes. Certes, il existe des techniques
dites de créativité comme par exemple le brainstorming
(remue-méninges ou tempête d'idées). Elles sont
essentiellement utilisées pour trouver des idées de nouveaux
produits ou pour rechercher des noms de marque, mais rarement pour la
conception des messages publicitaires. Dans la création publicitaire,
trois types essentiels d'objectifs publicitaires sont à relever :
- Objectifs d'identification ou de notoriété -
Objectifs d'image
- Objectifs de comportement
La création publicitaire traduit ces objectifs de
manière patente en définissant35 :
- La cible ou le public visé par le message : Il est
possible de retenir une cible prioritaire, d'où la
nécessité de bien étudier les attitudes de cette cible par
rapport au produit ou à la marque. La publicité peut aussi viser
une cible et en atteindre d'autres.
33 BATHELOT.B, Définition copy
stratégie, in Encyclopédie illustrée du marketing,
consulté le 15/04/2017
http://www.definitions-marketing.com/definition/copy-strategie/
34 BATHELOT.B, Définition création
publicitaire, in Encyclopédie illustrée du marketing,
consulté le 15/04/2017
http://www.definitions-marketing.com/definition/creation-publicitaire/
35 JOANNIS Henri, Processus de création
publicitaire, Bordas, collection Dunod entreprise, France, 1991, p 120,
consulté le 12/04/2017
http://livretelechargementgratuit.info/pdf/henri+joannis
29
- Le concept qui doit être évocateur et motivant.
Il doit se démarquer pour attirer l'attention.
- L'axe ou argument central du message : Il peut concerner le
produit, ses effets ou l'univers qu'il représente ; par exemple : l'axe
des publicités sur les produits laitiers c'est la santé et la
force pour les enfants.
- Le thème ou la traduction publicitaire de l'axe :
Cette traduction peut être une image, un slogan ; par exemple pour une
campagne française sur les bienfaits des produits laitiers, le slogan
était "les produits laitiers sont nos amis pour la vie". Les
thèmes publicitaires sont variés et peuvent coller au produit ou
à la marque très longtemps, d'où l'importance de bien le
choisir.
b.3 - La production du spot publicitaire
Après validation par l'annonceur de la copy
stratégie, la seconde étape qui est l'étape de la
production télévisuelle peut commencer, elle est décrite
par Joannis et Barnier36 comme comportant deux principaux types
d'opération à savoir :
- La préparation du spot et le tournage proprement dit.
- Le montage et le cas échéant, les
opérations du trucage.
Les délais nécessaires à ces deux phases
et le coût des opérations varient considérablement d'un
spot à l'autre en fonction des exigences de réalisation, des
trucages nécessaires, et de la complexité des décors
à réaliser.
La préparation du spot et le tournage :
La réalisation d'un spot publicitaire peut être
confiée à une maison de production tout comme elle peut
être exécutée par l'agence même.
La préparation : Avant le tournage, le
publicitaire prépare un document qui précise le choix des
personnages (casting), le stylisme (choix des vêtements et des
accessoires), les décors à réaliser, les couleurs à
respecter, les lumières à employer, la façon dont on
présentera le produit etc. Ce document est appelé le
shooting-objectif du film. Le shooting objectif est adressé à la
maison de production afin que le réalisateur prépare le
découpage de son film.
La conférence de production : ou la
réunion de pré-production. C'est une réunion à
laquelle participent le publicitaire, l'annonceur, et tous les acteurs de la
création. Au cours de cette réunion, les choix ultimes en
matière de figuration, de stylisme et de décors sont
arrêtés. Le réalisateur doit présenter un
découpage très précis, plan par plan montrant seconde
après seconde ses intentions de tournage.
36 JOANNIS Henri, De Barnier Virginie, De la
stratégie marketing a la création publicitaire, Dunod, 2eme
édition, Paris, 2005, p440 consulté le 15/04/2017
http://197.14.51.10:81/pmb/GESTION2/MARKETING/De%20la%20strategie%20marketing%20a%20la%20creati
on%20publicitaire.pdf
30
Le tournage : Il est préparé
par une feuille de service établie par la maison de production et
contrôlé par le publicitaire et qui précise les
interventions de chacun des acteurs (comédiens et techniciens). Le
coût de production des films publicitaires de télévision
est souvent élevé. Cela s'explique par le fait que la production
des films publicitaires fait intervenir un nombre important de
professionnels.
Le montage et la post production : Une fois
le tournage terminé, il faut passer à l'étape du montage
et de la post production. Les images et les sons sont à l'étape
brute. Il va falloir leur donner un sens en les mettant dans l'ordre
indiqué dans le scénario. Ce travail se fait par le monteur qui
est assisté du réalisateur. Le montage consiste à
sélectionner les meilleures prises du tournage et à les mettre
dans un ordre en vue de donner un sens au film. C'est un travail qui demande
une grande concentration.
b.4 - Le plan médias ou la diffusion du spot
publicitaire :
De manière générale, le plan
média, également appelé Média planning est un
document qui regroupe l'ensemble des insertions publicitaires prévues
dans les médias et supports choisi par une campagne publicitaire. Il se
présente le plus souvent sous forme d'un calendrier de campagne,
comprenant la date et les périodes d'insertion, les supports
utilisés. Son objectif est de sélectionner les médias et
les supports permettant de toucher au mieux la cible définie par la
stratégie de communication37.
L'établissement d'un plan média est la
dernière phase de la démarche publicitaire. Le publicitaire se
charge d'acheter de l'espace sur des chaines de télévision en vue
de diffuser le spot ou la campagne qu'il vient de produire ce qui constitue
souvent une très grosse part du budget publicitaire.
3 - L'influence du message publicitaire sur le
comportement du consommateur
Nous avons vu que le processus de production et de diffusion
du message publicitaire n'est pas anodin et nécessite beaucoup de
préparation, de connaissance et de savoir-faire de la part des
professionnels du secteur. Nous allons montrer maintenant comment
procèdent ces même professionnels pour agir sur le comportement du
consommateur, pour le pousser à l'acte d'achat et ce, à travers
des techniques de persuasion ensuite nous allons voir l'influence réelle
que peut avoir la publicité sur le comportement du consommateur, mais
avant nous allons définir quelques concepts.
37 JAOUEN Muriel, LUCRON Xavier, Comment bâtir
son plan medias, sur e-marketing, 1 janv. 2000, consulté le
11/04/2017,
http://www.e-marketing.fr/Marketing-Direct/Article/Comment-batir-son-plan-medias-3617-1.htm#FxuP5PXCavZ2KiUA.97
31
Les consommateurs sont les personnes
physiques ou morales qui utilisent des biens ou services afin d'en faire un
usage non professionnel. Il achète et consomme un ou plusieurs produits
et services auprès d'un distributeur. Le consommateur représente
la clientèle finale d'un type de produit ou d'un
service38.
Le comportement du consommateur comprend
l'ensemble des comportements qui se rapportent à l'acquisition de biens
et services, pas seulement l'acte d'achat en lui-même mais
également les comportements qui précèdent l'acquisition,
le choix même, l'utilisation des biens et services achetés et
l'abandon éventuel de ces produits39.
L'expression « comportement du consommateur » fait
aussi référence à une discipline de recherche et
d'enseignement. Celle-ci s'inscrit dans le marketing et emprunte à
d'autres disciplines comme la psychologie, la sociologie et
l'économie.
3.1- Les techniques de persuasion
Le contact entre l'individu et le message publicitaire est une
condition sine qua non de la communication publicitaire. L'exposition au
message publicitaire est une phase nécessaire du processus d'influence
et pour que l'influence réussisse, tout un mécanisme de
persuasion est étudié et mis en place, voici les principaux
courant de persuasion utilisés par les publicitaires telles qu'elles
sont décrites dans des travaux de recherches spécialisées
dans le marketing et la psychologie40 .
- La famille des théories économiques s'appuie
sur la figure du consommateur rationnel, qui considère la
publicité comme une source d'information. La publicité va
chercher à emporter sa conviction avec des arguments tenant aux
qualités du produit : c'est une publicité persuasive et
informative, que l'on retrouve par exemple dans le secteur de l'informatique,
de la téléphonie et généralement dans toutes les
industries d'équipement professionnel.
- La famille des théories
comportementales s'appuie sur la figure du consommateur conditionné.
Ici, le consommateur est considéré comme passif, répondant
par des réflexes à des stimulations diverses. Les arguments de
vente, répétés à la fois à la
télévision, à la radio, dans la presse, tentent de
créer un conditionnement du consommateur. Ce type de publicité
est utilisé par exemple par les industries agroalimentaires et par
certains grands magasins ou supermarchés « discount ».
38 RIVOLLIER Henri, le droit de la communication et
de la publicité, Le Génie des Glacier Editeur, 2014, France.
P13.
39 DUBOIS Bernard, VANHUELE Marc, « CONSOMMATION
- Comportement du consommateur », Encyclopédie Universalis [en
ligne], consulté le 15 février 2017.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/consommation-comportement-du-consommateur/
40 PETTY Richard E., BRINOL Pablo, Mécanismes
psychologiques de la persuasion, Diogène, 1/2007 (n° 217),
p. 58-78. Consulté le 15/04/2017.
https://www.cairn.info/revue-diogene-2007-1-page-58.htm
32
- La famille des théories
psychologiques s'appuie sur la figure du « moi-consommateur ». Selon
cette approche, le consommateur est mû par des forces inconscientes qui
expliquent son comportement. Au lieu de s'adresser à l'aspect rationnel
de l'individu, la publicité cherche donc à jouer sur les
sentiments et les pulsions du consommateur. C'est une publicité
suggestive, souvent très esthétique et très
créatrice.
- La famille des théories sociales
s'appuie sur la figure du consommateur conforme. Pour ces théories,
l'individu fait partie de plusieurs groupes sociaux qui imposent un
modèle de vie en société. Imitation, statut, style de vie
sont autant de concepts qui expriment les normes de la société.
Dans ce dernier cas, la publicité va chercher à donner à
la marque et au produit les signes d'un groupe valorisant.
Cependant, aucune de ces approches n'est entièrement
satisfaisante pour les publicitaires, et les campagnes panachent le plus
souvent des arguments de vente inspirés de ces quatre grandes familles
de consommateurs. Le consommateur, que nous avons vu à la fois
rationnel, mécanique, hédoniste et normatif, n'est finalement que
la réunion d'impulsions contradictoires qui l'agitent. Mais telle ou
telle approche conviendra mieux à tel ou tel produit, en fonction de ses
caractéristiques et de sa cible.
3.2- La réception et l'impact du message
publicitaire
Tout message publicitaire pour qu'il ait un quelconque effet
doit au moins être reçu. Cette réception du message
publicitaire est facilitée par les médias dans le cadre d'une
communication médiatique dont la principale cible est l'individu
lui-même. Ces messages ont été dotés d'une
capacité à stimuler les sens à travers les techniques de
persuasion dont elles ont usés. De ce fait, porter attention ou pas
à un message publicitaire qui passe à la télévision
ne diminue en rien les traitements que le psychisme fera de ce message. Aussi,
le message publicitaire est pour la plus part accompagné de techniques
créatives permettant d'attirer les sens de l'individu et certains
messages sont même traités de manière automatique.
a- Les traitements automatiques des messages
publicitaires
Tout message publicitaire est avant et après tout
destiné aux personnes qui constituent sa cible. Cependant, dès la
réception du message publicitaire, tout un processus de traitement se
met en place.
Dans le cas de la télévision qui est le
média le plus utilisé pour la publicité, le fait de se
trouver à proximité alors que l'on consacre toute notre attention
à d'autres tâches, n'empêchera pas notre psychisme
d'analyser quand même le message publicitaire de passage sans que nous
nous en apercevions. Selon des études expérimentales sur les
expositions incidentes, il a été démontré qu'on
perçoit inconsciemment le nom de la marque ou du produit (si on le
connaît déjà) et que nous pensons aussi à tout ce
qui a attrait à
33
l'univers de cette marque ou de ce produit
vanté41. Le caractère répétitif de ce
message va alors provoquer une meilleure mémorisation des enseignements
acquis, et c'est seulement sur le lieu de vente que le phénomène
d'incitation ou d'influence fera effet car inconsciemment, la personne aura
à l'esprit les représentations de la marque ou du produit. Alors,
par le biais des attitudes implicites42, notre choix se fera en
faveur de cette marque ou ce produit.
b- Les traitements parallèles des techniques
publicitaires perçues sans conscience
Quand l'individu perçoit consciemment le message
publicitaire, un phénomène d'influence s'opère à
son insu. En effet, avec tous les procédés qui permettent de
biaiser l'analyse consciente mis en oeuvre par les publicitaires, le
consommateur se trouve piéger. Très souvent, la musique
agréable qui accompagne en permanence les spots publicitaires à
tendance à favoriser le traitement de certains éléments au
détriment d'autres. Ce qui fait que l'individu traite à la fois
consciemment et inconsciemment la publicité.
Les techniques publicitaires telle la musique, les jeux
métaphoriques, etc. permettent d'influencer le récepteur dans son
jugement, ce jugement aura plus d'impact si la publicité associe le
produit à des sujets ou objets émotionnellement positifs. Cet
effet est qualifié de contexte et de halo43. Cette technique
associe des éléments qui n'ont rien à voir entre eux
certes, mais qui grâce à leur fusion favorisent des effets
positifs pour les annonceurs. Prenons pour exemple le cas des enfants et
même des adultes qui vantent une voiture car les techniques usées
par les publicitaires leurs ont été gravé dans leur
mémoire sans qu'ils ne s'en aperçoivent.
Cette technique est accompagnée par d'autres
mécanismes sur lesquels la publicité implante une solide
fondation pour influencer l'individu. C'est l'exemple de la vitesse des images
à la télévision, les effets de surprises, une musique
capable d'affaiblir de tromper notre vigilance ou d'activer nos stimulus...
3.3 - Les effets de la publicité sur le
consommateur
Même si la publicité est utile pour le
consommateur, car elle lui fournit de l'information qui l'aide à choisir
entre les produits et services de diverses entreprises en fonction de ses
besoins, l'exposition à la publicité n'est pas sans effets. Il y
a ceux que nous percevons de manière consciente et d'autre qui au
contraire se passe à notre insu, de manière
41 COURBET Didier, FOURQUET-COUBERT Marie-Pierre, Les
influences non conscientes de la publicité et de la communication
marketing : Etat des recherches et nouvelles perspectives. Rapport de recherche
pour le programme « Cognitique, Société de l'information
» du CNRS, 2006, consulté le 10/04/2017
https://hal.archives-ouvertes.fr/sic01053874/document
.
42 Ibidem.
43 COURBET Didier, FOURQUET-COUBERT Marie-Pierre,
Les influences non conscientes de la publicité et de la communication
marketing : Etat des recherches et nouvelles perspectives. Rapport de recherche
pour le programme « Cognitique, Société de l'information
» du CNRS, 2006, consulte le 10/04/2017
https://hal.archives-ouvertes.fr/sic
01053874/document
34
inconsciente. Donc nous pouvons résumer ces effets dans
deux grandes catégories : les effets sur l'inconscient et les effets sur
les attitudes et les comportements.
a. Les effets sur l'inconscient :
Des études44 ont montré que pour des
produits ayant peu de signification, les téléspectateurs ont
tendance à ne pas prêter attention aux publicités qui les
vantent. Cependant, lors de l'achat, les choix de l'individu se portent sur les
marques auxquelles il a été confronté sans qu'il se
souvienne qu'il les connaît vu le grand écart de temps qui
sépare le visionnage de la publicité de l'acte d'achat et
l'analyse insuffisante du message. On parle alors de la mémoire
implicite : c'est-à-dire le fait que l'individu oublie un
éventuel visionnage de cette publicité aide, grâce à
l'éveil des stimuli, à influencer son appréciation sur la
marque ou le produit qui est à chaque fois positive. Cela conduit
l'individu à avoir une attitude implicite sur le lieu d'achat. En effet,
au moment de l'achat, il n'a pas conscience qu'il dispose de toutes les
références de la marque ou du produit en mémoire. Ainsi,
son choix se fera le plus rapidement possible comme si c'était un choix
rationnellement parlant et son jugement sur cette marque ou ce produit sera
plus positif.
b. Les changements d'attitude et de comportement :
Selon certaines études, nos attitudes semblent se
modifier initialement pendant l'exposition aux messages
publicitaires45. Plus l'exposition aux messages publicitaires est
prolongé, plus le changement d'attitude persiste et conduit aux
changements du comportement. Cependant, le changement d'attitude peut
être attribué à d'autres facteurs, donc, il peut y avoir
une persistance temporelle ou non au dépend des moments de l'exposition.
Le changement social peut conduire à une modification durable de
l'attitude.
L'attitude n'est pas le comportement. Elle peut être
temporaire et durable. Ainsi, quand l'attitude devient une partie distincte de
l'individu on parle de comportement. Les organisations, en particulier
l'entreprise produit à travers la publicité du sens mais et
surtout des effets. C'est ce qu'on appelle la Logique Marketing. Ce
procédé est rendu possible par des caractéristiques
psychologiques (les besoins, les désirs) et des caractéristiques
sociales (les valeurs). Par l'intermédiaire de ce procédé,
la publicité :
Attire l'attention de l'individu facilite la
compréhension de son message génère des
réponses cognitives adéquates produit des
répliques affectives positives fait adhérer
aux valeurs du message les fait attribuer à la marque
les fait accepter fait mémoriser une conclusion
|
Avoir un impact sur les comportements observables des
individus
|
|
44 En références
|
biais
|
cognitif qui se caractérise par une augmentation
de la probabilité d'avoir un sentiment positif envers quelqu'un ou
quelque chose par la simple exposition répétée à
cette personne ou cet objet.
45 COURBET Didier, FOURQUET-COUBERT Marie-Pierre, Les
influences non conscientes de la publicité et de la communication
marketing : Etat des recherches et nouvelles perspectives. Rapport de recherche
pour le programme « Cognitique, Société de l'information
» du CNRS, 2006, consulte le 10/04/2017
https://hal.archives-ouvertes.fr/sic
01053874/document
35
Ce changement de comportements est remarqué dans leur
culture de consommation qui change continuellement. Loin des attitudes, les
comportements définissent dès lors le mode de vie de
l'individu.
De ces deux grandes catégories d'effets, d'autres
peuvent en découler et affecter le comportement du consommateur
exposé à la publicité télévisée.
Dans un rapport publié en 2010, portant sur l'effet de
la publicité sur le comportement du consommateur, la Commission du
marché intérieur et de la protection des consommateurs du
parlement européen dresse une liste des principaux effets
néfastes que peut engendrer la publicité, et que les experts ont
constaté sur le terrain.
On peut résumer ces effets dans les points
suivants46 :
- favorise des discriminations liées au sexe, à
la religion ou aux convictions, au handicap, à l'âge...
- véhicule souvent des messages discriminatoires et/ou
contraires à la dignité, fondés sur des
stéréotypes sexistes.
- prônent l'idée de la perfection, qui impose
l'uniformité,
- entretient un esprit de concurrence parmi les femmes, promut
des modèles qui ne correspondent pas à la réalité
et nuit à l'estime et au respect de soi des femmes, des hommes et des
jeunes.
- vulnérabilité des consommateurs face aux
risques du mimétisme, qui peut conduire à des comportements
inappropriés, engendré de la violence, des tensions, des
déceptions, de l'anxiété.
- favorise les addictions nocives (cigarettes, drogues) et les
troubles alimentaires, tels que l'anorexie mentale et la boulimie, et perturbe
l'équilibre mental.
- promouvoir des modèles (hommes et femmes)
extrêmement minces ce qui mène à la diffusion de messages
néfastes sur l'apparence, les imperfections du corps, l'âge et le
poids en tenant compte de l'influence et de l'incidence de la publicité
sur les enfants et les jeunes gens.
- Cible des catégories vulnérables telles que les
adolescents et les enfants.
4 - La publicité, la télévision et
l'enfant
La télévision est le "média ami' des
enfants par excellence, il domine largement les autres médias tant du
point de vue de la notoriété que de l'intérêt.
L'observation nous apprend que
46 Commission du marché intérieur et de
la protection des consommateurs, Rapport sur l'effet de la publicité sur
le comportement des consommateurs, 2010, consulté le 6/04/2017.
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A7-2010-0338+0+DOC+XML+V0//FR#title1
36
l'activité télévisuelle occupe une grande
place dans les loisirs d'intérieur des enfants et dans les programmes
qu'ils regardent la publicité est omniprésente, et s'infiltre
pratiquement dans toutes les émissions diffusée à tel
point que la loi y a mis des limites ; 12 minutes par heure et par tranche de
24 heures en moyenne pour la France, la Suède et le Canada, 10 minutes
pour la Tunisie et pas plus de 4 minutes pour l'Algérie.
Pour pouvoir identifier les effets possibles de la
publicité télévisée sur les enfants, il faut
d'abord s'intéresser à l'enfant et à ses domaines de
développement physique et psychologique. Ensuite on abordera le sujet de
la relation de l'enfant avec les écrans, et son interaction avec le bon
déroulement de son développement. Dans un troisième lieu,
et pour établir la relation entre la publicité
télévisée et l'enfant il est nécessaire de
connaitre le temps d'exposition de ces derniers à la
télévision et à la publicité qu'elle diffuse,
ensuite connaitre leur perception de cette publicité, comment elle les
attire, ce qu'ils comprennent de son contenu et dans quelle mesure ces
publicités peuvent les influencer. Cela nous permettrait de savoir s'il
faut protéger ou non les enfants de ses effets.
4.1- l'enfant et son développement
L'enfant, étymologiquement, vient du
latin "infans" qui signifie « celui qui ne parle pas ». Chez les
romains, ce terme désignait l'enfant dès sa naissance,
jusqu'à l'âge de 7 ans. Cette notion a beaucoup
évolué à travers les siècles et les cultures pour
finalement désigner l'être humain de sa naissance jusqu'à
l'âge adulte. Mais cette conception de l'enfant était large et
l'âge de la majorité variait d'une culture à une autre.
La Convention Internationale relative aux Droits de l'Enfant
de 1989 définit de manière plus précise le terme «
enfant » : « [...] tout être humain âgé de moins
de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en
vertu de la législation qui lui est applicable » 47.
L'idée transmise, à travers cette définition et l'ensemble
des textes de protection de l'enfance, c'est que l'enfant est un être
humain avec des droits et une dignité surtout de la part de sa
vulnérabilité et fragilité.
L'enfant est une personne mineure ou un mineur, terme
législatif qui signifie que l'individu n'a pas atteint la
majorité civile. Ce terme n'est pas employé en psychologie pour
désigner un enfant : ce terme s'emploie uniquement dans un contexte
juridique ou législatif
L'enfance est une période d'intenses changements. Ces
changements affectent le développement physique et les habiletés
motrices, le cerveau, la cognition (mémoire, raisonnement,
compréhension du monde...), le langage et la capacité à
communiquer, les apprentissages (lecture, mathématiques...), les
émotions et leur gestion, les relations sociales, la santé en
général. Plusieurs éléments influant sur la
santé physique et mentale sont répertoriés.
L'environnement de l'enfant, sa famille, ses pairs, son environnement
préscolaire et scolaire, et son environnement général
influencent grandement son
47 Droits de l'Enfant, la signification de l'enfant
et des droits de l'enfant, in Humanum, consulté le 15/04/2017.
http://www.humanium.org/fr/les-droits-de-l-enfant/#
37
développement. Ces facteurs aident l'enfant à
développer ses habiletés, sa cognition mais peuvent aussi nuire
à son développement normal et à son bien-être.
a- Les domaines du développement de l'enfant
Selon les ouvrages spécialisés, les principaux
domaines dans lesquels s'effectue le développement l'enfant sont : le
développement cognitif, le développement identitaire et le
développement ludique et créatif. D'après un document de
référence pour les ONG de protection de l'enfant intitulé
"le développement de l'enfant", il s'agit de trois stades qui
dépendent de l'âge de l'enfant et de bien d'autres facteurs
environnementaux. Ils sont présentés comme suit48 :
a.1- Le développement cognitif :
Le développement de bonnes facultés cognitives
(plus communément appelées intelligence) est étroitement
lié à un développement sain du cerveau. Ce processus a
lieu pendant toute l'enfance ; à deux ans, il correspond à 75%
d'un cerveau adulte. Le développement cérébral se poursuit
pendant une bonne partie de l'adolescence. Contrairement au cerveau de
certaines espèces, qui est adulte à la naissance, celui de
l'être humain n'arrive à maturité qu'au bout de plusieurs
années. Il peut donc, au cours de ce développement, subir les
effets plus ou moins importants de l'interaction entre l'enfant et son
environnement.
a.2 - Le développement identitaire :
L'identité est le sentiment d'être la même
personne à différents moments et dans différentes
circonstances, de vivre et de considérer son passé, son
présent et son avenir comme un tout, et d'être reconnu et
apprécié par ceux qui constituent l'environnement social.
Erik Erikson, éminent psychologue du
développement humain, s'est largement intéressé à
la formation de l'identité. Il décrit comment ce processus
s'opère pendant l'enfance et continue tout au long de la vie. Sa
description des cinq stades psychosociaux de l'enfance donne un aperçu
du développement identitaire49.
1er stade de 0 à 2 ans : Cette
première crise psychosociale a lieu au tout début de la vie. Bien
traité, soigné et aimé, le nourrisson acquiert de la
confiance, de l'assurance et un fond d'optimisme. Mal traité, il doute
et devient méfiant.
2ème stade de 2 à 4 ans : La
deuxième crise psychosociale, d'après Erikson, se produit pendant
la petite enfance, probablement entre 2 et 4 ans. L'enfant « bien
materné » en sort sûr de lui, exalté par cette
assurance nouvelle et plutôt fier que honteux. L'autonomie n'est
cependant pas tout à fait synonyme d'entière possession de soi,
d'initiative et
48 MATHIJS Euwema, Le développement de
l'enfant, War Child Holland, Amsterdam, 2006, consulté le 15/04/2017.
https://www.warchildholland.org/sites/default/files/bijlagen/node
492/6-2013/war child - le developpement de lenfant - document de
reference.pdf
49 Ibidem.
38
d'indépendance : pour les enfants en début de
crise psychosociale, elle se traduit notamment par des exigences
colériques, des caprices, de l'entêtement et des refus.
3ème stade de 3 à 6 ans :
Erikson pense que la troisième crise psychosociale a lieu pendant «
l'âge du jeu » ou période préscolaire. L'enfant qui se
développe correctement apprend alors à utiliser son imagination
à acquérir de nouvelles facultés par des jeux de toutes
sortes, y compris la fabulation, à coopérer avec les autres et
à se comporter aussi bien en meneur qu'en suiveur. Si l'enfant est
paralysé par la culpabilité, il devient peureux, ne se joint pas
aux autres, reste trop dépendant des adultes et ne développe pas
pleinement sa capacité à jouer et à imaginer.
4ème stade de 6 à 12 ans :
Selon Erikson, c'est pendant la scolarité que l'on traverse, pour le
meilleur ou pour le pire, la quatrième crise psychosociale. L'enfant
acquiert alors des fonctions plus conventionnelles : se comporter avec ses
pairs conformément aux normes, passer du jeu spontané à
des jeux pouvant être soumis à des règles
compliquées et nécessitant des actions collectives, comme le
football, ou encore apprendre certaines choses utiles en société,
comme la lecture et l'arithmétique. Le besoin d'autodiscipline est plus
fort chaque année. L'enfant qui a réussi à résoudre
les crises précédentes sera confiant, autonome et plein
d'initiatives : il apprendra facilement et fera preuve de sérieux.
5ème stade de 12 à 18 ans :
Pendant la cinquième crise psychosociale, l'enfant, devenu adolescent,
apprend à répondre de manière positive et satisfaisante
à la question « Qui suis-je ? ». Pourtant, même le plus
équilibré des adolescents est confronté à une
certaine diffusion de l'identité : la plupart des garçons et
probablement des filles font l'expérience de la petite
délinquance et de la rébellion.
a.3 - Le développement moral :
Le développement moral, ou développement de la
conscience, est la capacité de distinguer le bien du mal. Il
s'avère d'une grande importance pour qu'un enfant devienne un individu
socialement adapté et responsable. Ce développement peut
être sérieusement remis en cause par l'éclatement de
l'environnement familial ou social, où il arrive que plus personne ne
joue le rôle de modèle. Le développement moral (comme tout
type de développement) dépend de forces intérieures et
extérieures à l'environnement de l'enfant. Si le sens moral est
étroitement lié aux normes et règles d'un contexte
culturel particulier, l'idée de principes moraux universels est
largement partagée.
a.4- Le développement ludique et créatif
:
Le jeu est bénéfique pour le
développement des enfants, pour diverses raisons, en voilà
quelques-unes citées dans "le développement de l'enfant"
(document de référence pour les ONG de protection de
l'enfant)50 :
50 MATHIJS Euwema. Op.cit.
39
- Le jeu fournit au jeune enfant le moyen de revivre et
d'assimiler des aspects
stressants de la réalité.
- A travers le jeu, l'enfant peut apprendre à se
connaître.
- Le jeu stimule le développement cognitif
(particulièrement à l'âge préscolaire).
- Le fait d'imaginer et de mettre en oeuvre des scénarios
de jeu favorise le
développement de facultés cognitives.
- Donne à l'enfant la possibilité d'être
autonome et de prendre l'initiative.
- Le jeu peut être un moyen d'extérioriser sans
risque et de manière positive son
agressivité ou d'autres pulsions négatives.
- Les activités structurées, comme les sports et
les loisirs, constituent, pour les
enfants, les passe-temps les plus favorables au
développement.
b- Le développement de l'enfant et les
écrans
Nous traitons cette question de la relation
enfant-écran, pour sa liaison étroite avec notre sujet de
recherche et son évocation constante lors des entrevues que nous avons
eu avec les pédopsychiatres. Dès leurs premiers jours de vie, les
enfants baignent dans un univers rempli d'images de toutes sortes venant
d'écran multiple tel que la télévision, le
téléphone, la tablette,... représentant divers contenu
comme des dessins animés, de la publicité
télévisuelle, des sites Web, des émissions
télédiffusées, des films ou des jeux vidéo. Les
images fusent de toutes parts, sous toutes les formes, peuplent le quotidien
des enfants et leur offrent diverses possibilités d'entrer en contact
avec le monde qui les entoure.
b.1- Le pouvoir des écrans : l'image
En psychologie, la capacité à imaginer, chez les
enfants en bas âge se situe entre le besoin qu'il manifeste et sa
non-satisfaction immédiate par la mère, ou tout substitut
maternel51. C'est l'absence de la mère qui crée chez
le tout petit le désir de retrouver ce qui manque, la création
des images dans son monde intérieur permet progressivement de
suppléer à ce manque et c'est ce qui explique aussi cette grande
attirance qu'ont les tout petits pour les écrans ou les images
diffusées par les écrans pour être plus précis.
Les écrans attirent les enfants à cause du
pouvoir attractif de l'image, un pouvoir dont sont dénués les
mots. L'image en mouvement amène à observer les détails de
la motricité (expressions faciales et corporelles), très
captivante pour les enfants de tout âge. Elles aident les enfants
à repérer les émotions des autres, comprendre les
relations humaines et contribuent à la construction des relations
sociales des plus âgés. Cette grande exposition aux images
contribue à rendre les enfants plus proches de l'univers adulte, sans
qu'ils aient la maturité pour tout comprendre.
51 BRACHET-LEHUR Monique, « Influence des images
médiatiques sur l'imaginaire des enfants. Un nouveau rapport aux images
», Imaginaire & Inconscient, 4/2001 (no4), p.
27-41. Consulte le 17/04/2017
https://www.cairn.info/revue-imaginaire-et-inconscient-2001-4-page-27.htm
40
Dans le rapport des enfants aux écrans, l'exposition
à l'image peut s'inscrire dans le registre d'un développement
« équilibré » de l'enfant si les images
fabriquées pour un large public ne viennent pas à tout moment
combler le manque : sinon le risque est grand que, gavé d'images et
saturé de sons, l'enfant ne trouve plus d'appel d'air pour créer
cet espace des images intérieures qui sont essentielles à son
équilibre personnel.
b-2 Les écrans et le développement de
l'enfant
Les enfants vivent dans un contexte où les
écrans tiennent une place considérable dans leurs pratiques de
loisirs, leurs moyens d'informations, et leur façon d'appréhender
le monde. Les images qui font partie de la vie quotidienne des enfants
contribuent à la construction de leurs relations sociale. Ces enfants
passent beaucoup de temps en face de leurs écrans ; ils utilisent
Internet pour se reconnaître et se retrouver à distance. Ils
partagent leurs jeux à l'ordinateur ; ils se photographient et
échangent ces photos sur Internet, etc. Pendant tout ce temps, ils
baignent dans le monde des images.
Il est aussi connu que les images sont une aide
précieuse aux apprentissages scolaires, elles permettent aussi à
l'enfant de découvrir de nouvelles réalités, d'être
en contact avec différents modèles et de constater, dans ses
échanges avec les autres, qu'il y a plusieurs manières de les
comprendre. Mais la crainte, si fréquemment exprimée par les
adultes, que l'excès d'images puisse tuer l'imaginaire enfantin et
affecter le développement "normal" des enfants, est appuyé par
des études et des recherches dont les résultats ont
été vérifiés.
Dans une interview intitulée "L'exposition à la
télévision retarde le développement de l'enfant de moins
de 3 ans" donnée au journal Le Monde, Serge Tisseron, psychiatre et
psychanalyste, auteur du livre "Les Dangers de la télé pour les
bébés", affirme que la télévision chez l'enfant de
moins de 3 ans ne favorise pas le développement et même peut le
ralentir, la cause, sa non-interactivité. Avant 3 ans, les seules
interactions dont l'enfant profite sont les interactions avec un autre humain
ou avec les jouets qu'il manipule52.
En règle générale, "Les écrans ne
doivent pas être mis à disposition de l'enfant, mais sous
contrôle des parents, pour un usage ponctuel et des séquences
réduites" affirme Patrice Huerre, pédopsychiatre et coordinateur
de l'ouvrage" Faut-il avoir peur des écrans ? ", Dans un article du
journal "L'express"53. Au-delà de 6ans, les enfants
sont attirés plus que jamais par l'aspect récréatif des
écrans. "Le contrôle parental reste nécessaire. Les parents
doivent fixer l'usage, l'heure et la durée, et l'ordinateur doit
être dans l'espace ouvert", estime encore Patrice Huerre54. Il
ne faut pas sous-estimer les avantages pédagogiques et
52 LARONCHE Martine, "L'exposition à la
télévision retarde le développement de l'enfant de moins
de 3 ans", interview de Serge Tisseron, Le Monde, vendredi 20 novembre 2009,
consulté le 15/04/2017.
http://www.lemonde.fr/vous/chat/2009/11/17/faut-il-interdire-la-tele-aux-tout-petits12684483238.html
53 PICUT Gaëlle, Comment aider son enfant
à ne pas devenir accro aux écrans ?, L'express, 14/08/2014,
consulté le 16/04/2017.
http://www.lexpress.fr/styles/enfant/enfants-et-ecrans-comment-fixer-les-regles
1557376.html
54 Ibidem.
41
éducatifs de certains jeux ou émissions TV. Il
est préférable que les écrans restent une activité
parmi d'autres -lecture, activités manuelles ou de plein air, sport.
C'est aussi la période où les parents peuvent commencer à
mettre en garde l'enfant des dangers éventuels.
Au-delà de l'aspect récréatif, les
écrans peuvent aussi être une source d'enrichissement. Le tout est
de bien savoir les gérer, et d'apprendre aux enfants à ne pas
seulement consommer les écrans de façon passive mais à
leur apprendre à y trouver du contenu intéressant tout en
gérant leur temps d'utilisation. C'est une manière de les inviter
à choisir et à exercer leur liberté.
Les écrans en général, la
télévision et l'ordinateur en particulier font partie des
nouveaux médias dont la caractéristique est d'être
définie par leur usage. Ils peuvent être un outil de communication
qui permet d'être ensemble. Mais ils peuvent aussi être un
prétexte pour ne plus sortir de chez soi, donc un outil d'isolement et
d'aliénation par rapport à la société.
4.2- l'enfant et la télévision
La télévision est une composante incontournable
du monde moderne. Elle influence nos loisirs, notre savoir et notre culture.
Tout le monde regarde la télévision et les enfants
n'échappent pas à cette règle. La télévision
est même le média le plus fréquenté et le plus
apprécié par les enfants car elle capte facilement leur
attention. N'oublions pas que les images ont un énorme pouvoir de
captation et qu'avec la télévision, ce pouvoir est
renforcé.
a- L'exposition de l'enfant à la
télévision
Des études effectuées sur des thèmes en
relation avec la télévision et l'enfant, ont montré qu'en
France par exemple, les enfants de 4 à 10 ans regardent en moyenne la
télévision pendant 2 heures 13 minutes par jour55.
L'enfant canadien jusqu'à cinq heures par jour56 et les
programmes de la télévision algérienne sont
regardés par les enfants algériens pendant au moins une heure par
jour57 . Ces études montrent aussi que le temps
consacré à regarder la télévision varie selon les
groupes d'âge et de sexe et les cultures. Que cette exposition commence
très tôt et diminue avec l'augmentation de l'âge des
enfants. Sur les habitudes des jeunes spectateurs, toutes les études
américaines convergent58 :
- Les tout-petits commencent à regarder la
télévision trois ans avant de fréquenter
l'école.
55 Jeunesse et protection des mineurs, Nos enfants
et la télévision, 2016. Consulté le 12/04/2017.
http://www.csa.fr/protection
mineurs TV/enfants01.html
56 NCIB, The National Centre for Biotechnology
Information/Pediatr child health .July1999. Les enfants et les medias.
Consulté le 12/04/2017.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PM827731/
57 GOUMRI SAID Souad. L'impact de la publicité
télévisée sur le comportement de la famille
algérienne. Mémoire de Magistère en sciences commerciales.
Consulté le 12/04/2017.
http://theses.univ-oran1.dz/document/TH3098.pdf
58 MOUSSEAU Jacques, Les enfants et la
télévision : nouvelles conclusions, In: Communication et
langages, n°30, 1976. P.100. consulté le 17/04/2017
www.persee.fr/doc/colan
0336-1500 1976 num 30 1 4302
42
- La plupart la regardent au minimum pendant deux heures chaque
jour.
- Ce temps croît durant les années de
scolarité primaire et décline quand l'enfant aborde le
secondaire.
- Les enfants de familles pauvres et des minorités
raciales (les Noirs par exemple) sont plus assidus devant le petit écran
que les autres.
Cette fréquentation précoce de l'univers
télévisé a la conséquence démontrée
de déformer la vraie image de la société, les enfants se
font une image déformée de la réalité parce qu'ils
la déduisent du spectacle que leur donne la télévision et
estime que celle-ci décrit le monde tel qu'il est surtout que les
parents tendent à utiliser la télévision à la fois
comme « baby-sitter » et comme éducateur.
b- L'influence de la télévision sur
l'enfant
« Quand la fiction soumise à l'enfant ne
l'empêche pas de faire son «travail d'enfant», elle ne peut pas
être mauvaise »59, affirmait le psychanalyste anglais
Donald W. Winnicott.
De nombreuses recherches se sont penchées sur le
rôle de la télévision dans le développement des
tout-petits. La plupart ont conclu que la télévision
n'était pas nécessairement bénéfique au
développement des jeunes enfants. Certaines émissions
éducatives pourraient toutefois avoir un effet positif sur leur
développement mais tout réside dans le temps d'exposition
à l'écran qui doit être contrôlé.
Au Canada, la Société canadienne de
pédiatrie, les Directives canadiennes en matière de comportement
sédentaire et la direction de santé publique de Montréal
s'entendent pour dire qu'avant 2 ans, idéalement, un tout-petit ne
devrait pas être exposé à la télévision ou
à tout autre écran. Aux États-Unis, l'Académie
américaine de pédiatrie indique pour sa part que les enfants de
18 mois et moins ne devraient pas être exposés aux écrans.
Entre 18 mois et 24 mois, les parents qui le souhaitent peuvent introduire les
écrans. Cependant, les émissions et les applications choisies
doivent être de grande qualité et les tout-petits doivent
être accompagnés d'un adulte qui peut les aider à
comprendre ce qu'ils voient à l'écran.
« Nous sommes en train de nous livrer sur nos enfants
à une expérience incontrôlée, en attendant de voir
les résultats »60, écrit Dimitri Christakis,
médecin à l'Institut de santé enfantine de
l'université de Washington, à Seattle, aux Etats-Unis. Si les
enfants restent scotchés devant la télé, c'est qu'elle les
plonge dans un état proche de l'hypnose. Tout se passe au niveau du
cerveau : aussitôt le poste allumé, des ondes lentes, dites «
alpha », prennent le relais des ondes « bêta », celles de
l'éveil. En temps normal, ce processus
59 MOUSSEAU Jacques Op.cit. P101
60 Dimitri Christakis « TV and Videogames :
Major Public Health Issue », Cite dans EZAN Pascal, GOLTY Mathilde,
HEMAR Valeri Nicola, GUICHARD Nathalie, « De l'influence implicite de la
publicité sur les comportements alimentaires des enfants. Une
confrontation des discours des enfants aux pratiques des
publicitaires », Management & Avenir, 7/2010
(n° 37), p. 120-139 Consulté le 20/04/2017.
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2010-7-page-120.htm
s'opère chez un individu en état de
légère léthargie qui garde les yeux fermés, ou qui
est en train de s'endormir. Les chercheurs ont également observé
chez l'enfant gavé de télé une nette prédominance
de l'activité cérébrale dans l'hémisphère
droit, celui qui traite l'information de façon émotionnelle.
Résultat : l'esprit critique est annihilé et la capacité
d'apprendre diminue. Voici quelques effets de l'exposition excessive à
la télévision constatée selon certaines
études61 :
43
61MICHELET Sylvain, "Trop de télé nuit
gravement aux enfants", in Psychologies, Janvier 2007, consulté le
21/04/2017.
http://www.psychologies.com/Famille/Enfants/Epanouissement-de-l-enfant/Articles-et-Dossiers/Trop-de-tele-nuit-gravement-aux-enfants/4Elle-perturbe-leur-sommeil
44
- La télé bride l'imagination des - Elle favorise
l'obésité
enfants - La télé rend les enfants violents
- Elle les empêche de se concentrer - La télé
transforme leur vision du
- Elle perturbe leur sommeil monde
4.3 -L'enfant et la perception de la publicité
télévisée
Plus l'enfant regarde la télévision, plus il est
exposé à la publicité. Déjà des
études réalisées dans les années 70 avaient
démontrés que plus de 50 % des enfants de deux ans et 90 % des
enfants de trois ans dans le district de Los Angeles chantent à longueur
de journée les mélodies musicales de certains spots
publicitaires62. Les mêmes études rapportaient que
d'après les mères d'enfants exposés à la
télévision, 87 % d'entre eux réclament des produits de
consommation présentés à la télévision, et
91 % les jouets dont ils ont vu la publicité sur le petit écran.
A l'âge de seize ans, un enfant américain a passé quinze
mille heures devant l'écran de la télévision : cela
signifie, dans le contexte américain, qu'il a vu environ 640 000 spots
publicitaires.
Les résultats des études récentes ne
diffèrent pas tellement de ceux des anciennes, ils sont 82,4% à
dire regarder les publicités en France contre 58.2% en
Algérie63 . La même étude précise qu'en
Algérie, les enfants regardent la publicité parce qu'ils sont
attirés par l'humour et les personnages de dessins animées
utilisés à 41,3%.
a- Les éléments qui favorisent
l'attention de l'enfant
Pour que la publicité télévisée
joue pleinement son rôle de vendre un produit ou d'acquérir un
consommateur, il importe que les enfants lui manifestent une attention
préalable indispensable à une quelconque influence sur leurs
attitudes ou leurs comportements. Un certain nombre de stimuli (effets visuels
et sonores évidents, faible utilisation d'information linguistique,
dynamisme,) favorisent cette attention sans que celle-ci soit
nécessairement orientée vers la compréhension ou une
quelconque acquisition d'information (chose que nous allons développer
dans la section prochaine).
D'autres éléments vont retenir l'attention en
transmettant un contenu informatif (le chant, la musique, le dialogue entre
enfants). En fait, à la télévision, la publicité
est avant tout un spectacle. Certains éléments sont ainsi
particulièrement appréciées : l'humour, les messages sous
forme de dessins animés, une jolie chanson, des jingles aisément
reconnaissables, la présence d'animaux ou de leurs héros favoris.
Par contre D'autres peuvent conduire au rejet du message : l'exploitation de la
naïveté supposée des enfants par des démonstrations
trop
62 MOUSSEAU Jacques, Les enfants et la
télévision : nouvelles conclusions, In : Communication et
langages, n°30, 1976. P.100. consulté le 17/04/2017
www.persee.fr/doc/colan
0336-1500 1976 num 30 1 4302
63 GOUMRI SAID Souad. L'impact de la publicité
télévisée sur le comportement de la famille
algérienne .Thèse de Magistère en sciences commerciales.
Université d'Oran, 2008/2009, Consulté le 20/03/2017.
http://theses.univ-oran1.dz/document/TH3098.pdf
spectaculaires pour être vraies, un rythme trop lent,
l'abstraction, l'utilisation de références qui leur sont
inconnues, le ressort de la peur.
Pour autant l'appréciation des enfants des spots
publicitaires ne signifie pas compréhension de tous les
éléments constitutifs de l'intention persuasive. C'est juste
qu'ils sont spécialement attirés par l'humour, les histoires
racontées, les mises en scène de leurs héros
préféré, la participation d'enfant dans les annonces, le
dynamisme en général, la courte durée des messages,
l'image et les informations fournies.
Dans un article scientifique intitulé "De l'influence
implicite de la publicité sur les comportements alimentaires des
enfants. Une confrontation des discours des enfants aux pratiques des
publicitaires", un collectif de chercheurs a dressé un tableau
comparatif des différents éléments qui font que les
enfants apprécient ou pas une publicité
télévisée. Ce tableau résume les résultats
de plusieurs recherches récentes qui se sont intéressées
aux processus affectifs et cognitifs caractérisant la réaction de
l'enfant à une annonce publicitaire. (Phelps et Hoy, 1996 ; Derbaix et
Brée, 1997 ; Moore et Lutz, 2000)64. Nous remarquons que des
facteurs relatifs à l'âge et au niveau de développement de
l'enfant rentrent en compte dans ce processus d'appréciation comme le
présente le résumé suivant :
45
64 EZAN Pascal, GOLTY Mathilde, HEMAR Valeri Nicola,
GUICHARD Nathalie, « De l'influence implicite de la publicité sur
les comportements alimentaires des enfants. Une confrontation des discours des
enfants aux pratiques des publicitaires », Management &
Avenir, 7/2010 (n° 37), p. 120-139 Consulté le 20/04/2017
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2010-7-page-120.htm
46
Attitude favorable envers la publicité
- Publicités en formes de dessins animés
- Publicités contenant musiques et chansons -
Publicités amusantes
- Publicités avec animaux
- Publicités avec de l'action
- Publicités avec personnes âgées pour les
plus petits
- Publicités avec des célébrités
et/ou avec des enfants
- Publicités avec valeurs culturelles
Attitude défavorable envers la publicité
- Publicités perçues comme trompeuses (non sur le
message mais sur le scénario)
- Publicités au rythme lent - Publicités sans
originalité
- Publicités incompréhensibles (pas de relation
scénario-produit)
- Publicités avec une forme magistrale - Publicités
idiote
47
b- Le processus de persuasion chez l'enfant
Selon Dagnaud, dans son ouvrage "Enfants, consommation et
publicité télévisée", «les jeunes enfants
aiment particulièrement les messages publicitaires, ils nouent une
relation affective avec eux, davantage que les adolescents qui les jugent de
façon assez distanciée»65. Cette attirance est
due au choix des stratégies de commercialisation, car les publicitaires
ne laissent rien au hasard. Il faut savoir que pour les enfants, la
publicité télévisée utilise les mêmes
modèles de persuasion que sur les consommateurs adulte. Ils peuvent
être des cibles, des consommateurs en devenir ou des précurseurs
d'achat. Le processus de persuasion pour atteindre l'enfant peut se
résumer par les étapes suivantes :
1) Exposition de l'enfant à un spot publicitaire.
2) Perception des éléments d'exécution de
l'annonce
3) Réaction principalement affective,
générant une attitude envers l'annonce
4) Attitude envers la marque.
5) Intention de demande de la marque, objet de l'annonce.
D'après l'ouvrage de Dagnaud, chez l'enfant, les
étapes 3 et 5 peuvent s'enchaîner directement, autrement dit : une
attitude favorable à l'égard d'un spot publicitaire peut
déboucher directement sur une intention de demande du produit en
question. De même, le lien entre les étapes 2 et 4 peut être
direct66, c'est-à-dire que si l'enfant apprécie
particulièrement certains éléments d'exécution du
spot publicitaire, il manifestera le plus souvent une attitude favorable
à l'égard du produit.
Les éléments d'exécution apparaissent
donc déterminants dans le cas des enfants : "ce qui est montré
est plus décisif que ce qui est dit sur le produit"67.
L'univers véhiculé par le produit est donc
particulièrement important pour les jeunes consommateurs Quand à
la compréhension, elle dépend d'autres facteurs.
4.4 - La Compréhension de la publicité
télévisée par l'enfant
Le temps passé devant la télévision n'est
pas le seul élément en jeu pour déterminer le niveau de
compréhension des enfants. En effet, le niveau de développement
de l'enfant, son âge, sa susceptibilité personnelle sont des
éléments essentiels dans ce processus.
65 DAGNAUD Monique, Enfants, consommation et
publicité télévisée. La documentation
Française, Paris, 2003, p11
66 Ibidem, p12.
67 EZAN Pascal, GOLTY Mathilde, HEMAR Valeri Nicola,
GUICHARD Nathalie, « De l'influence implicite de la publicité sur
les comportements alimentaires des enfants. Une confrontation des discours des
enfants aux pratiques des publicitaires », Management &
Avenir, 7/2010 (n° 37), p. 120-139 Consulté le 20/04/2017.
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2010-7-page-120.htm
48
Selon Nathalie Guichard, dans son livre "L'influence de la
publicité télévisée sur le comportement de
l'enfant", la publicité a trois fonctions basic68 :
1- Une fonction informative qui permet d'identifier la marque
et de présenter les avantages du produit. Cette fonction est aussi un
moyen d'aider le consommateur à faire des choix.
2- Une fonction persuasive qui accroît le pouvoir
d'attraction et désirabilité de la marque.
3- Une fonction d'attention. Il s'agit, par le
caractère divertissant des messages, de solliciter l'attention du
prospect.
a- Le développement de l'enfant selon Piaget et
la compréhension de la publicité
Comprendre la publicité, pour un enfant, c'est
être capable de reconnaître, identifier les messages et avoir
conscience de l'objectif commercial. C'est également être capable
d'appréhender la double fonction de communication informative et
persuasive. Donc, plus l'enfant est âgé et mieux sera sa
compréhension des ressorts des publicités et donc les jeunes
apprendraient progressivement à mieux les juger.
Pour mieux cerner ce que les enfants comprennent d'un message
publicitaire, la plupart des études examinent les variables suivantes :
l'âge et le « développement perceptivo cognitif ».
Même si à notre avis les différences de milieux
économiques et socioculturels jouent aussi un rôle sur la
compréhension des messages publicitaires par les enfants.
La plupart des chercheurs ont employé, la
théorie du développement cognitif proposée par le
psychologue Piaget. Ayant eu une grande influence, cette théorie
comprend quatre étapes cognitives : la période sensori-motrice,
la période préopératoire, la période des
opérations concrètes et la période de la pensée
opératoire formelle (brièvement cité dans la section
consacrée aux étapes de l'enfance).
Avant de développer ces étapes, il convient de
dire que la grande nouveauté introduite par J. Piaget (1896-1980) dans
le champ de la psychologie c'est que les connaissances ne s'acquièrent
pas par un processus cumulatif. L'individu les construit par ses propres
actions : le développement de l'intelligence est le fruit d'un processus
d'adaptation, dans lequel interagissent l'inné (les structures mentales)
et l'acquis (la prise en compte du monde extérieur). J. Piaget invente
ainsi un nouveau cadre théorique de référence pour la
psychologie : le constructivisme69.
68 GUICHARD Nathalie. L'influence de la
publicité télévisée sur le comportement de
l'enfant. Publicité télévisée et comportement de
l'enfant. Economica. Paris 2000. p160
69 FOURNIER Martine, Jean Piaget et l'intelligence de
l'enfant. L'intelligence comme capacité d'adaptation, consulté le
18/04/2017.
http://lewebpedagogique.com/paumier/wp-content/blogs.dir/228/files/piaget.pdf
49
Des travaux réalisés sur son oeuvre nous
renseignent sur sa méthodologie de travail qui s'appuie surtout sur
l'observation du développement de ses propres enfants70. Ses
travaux sur les enfants, et en particulier les siens, l'amènent alors
à découper le développement intellectuel en stades (stade
des activités motrices, des opérations concrètes puis des
opérations formelles), qui définissent les différentes
étapes d'évolution vers la pensée abstraite de l'adulte.
La plupart des psychologues actuels reconnaissent la fécondité
des recherches de J. Piaget et de ses disciples, qui ont stimulé la
psychologie du développement, tandis que le constructivisme ouvrait la
voie à la psychologie cognitive. Reconnu en France dès les
années 30, il faudra attendre les années 80 pour que la
psychologie américaine (longtemps dominée par le courant
behavioriste) lui ouvre ses portes.
Pour faire simple, tout au long de leur développement
perceptivo-cognitif et langagier, les enfants acquièrent les
compétences nécessaires à la compréhension du
fonctionnement des messages publicitaires, nous les résumons dans les
périodes suivantes.
La période sensori-motrice, de 0 à 2 ans
:
Durant cette période, l'enfant apprend à
planifier une série limitée d'action. À ce stade, il ne
comprend pas le message publicitaire. "La seule chose qu'un publicitaire peut
espérer est de créer chez l'enfant une représentation
visuelle du produit dans son subconscient afin qu'il s'en souvienne plus
tard"71.
La période préopératoire (de 2
à 7 ans) :
Durant cette période, selon Piaget, les enfants
commencent à raisonner. Toutefois, ils sont limités dans leur
logique. Ils se concentrent seulement sur une dimension du problème, de
sorte qu'ils n'arrivent pas toujours à le résoudre. Pour cette
raison, certains chercheurs assurent que les enfants n'ont pas encore la
capacité de bien comprendre une publicité
télévisée. L'enfant est capable de suivre un film ou une
émission qui l'intéresse. Il croit tout ce qu'on lui montre ou ce
qu'on lui raconte. Il est d'abord crédule et il lui faut du temps pour
parvenir à faire la part du vrai et du faux, mais toujours
d'après Dagnaud, il est incapable de différencier les programmes
télévisés des publicités.
Toujours selon Piaget, entre 6-7 ans, l'enfant intègre
la fonction informative. Il sait que la publicité ne dit pas toujours la
vérité. Cependant les enfants n'adoptent pas toujours une
attitude critique envers la publicité. Les enfants de 4 ans et plus ne
se rendent pas compte que les images qui leurs sont proposées dans les
publicités ne sont pas des représentations réelles du
produit.
La période des opérations concrètes
(7 à 11 ans) :
À ce stade, l'enfant est capable de conceptualiser. Sa
logique est donc suffisamment développée pour considérer
deux perspectives différentes. Toutefois, Piaget assure qu'il
70 FOURNIER Martine. Op.cit.
71 DAGNAUD Monique. Enfants, consommation et
publicité télévisée. La documentation
Française, Paris 2003,
p16
50
comprend seulement les situations concrètes par le
biais de ses propres expériences. La télévision
étant un mode de divertissement passif, il lui est parfois plus
difficile de raisonner. Après 7 ans, il commence à prendre du
recul. Il peut donner sens à ce qu'il voit, le relier à son
contexte et donc prendre de la distance par rapport à l'effet
immédiat de l'image72.
Même s'il est difficile de déterminer l'âge
précis au-delà duquel un enfant serait capable de reconnaitre une
publicité des autres programmes, les spécialistes qui s'accordent
à dire que c'est aux alentours de 6-7 ans73.
Vers 8 ans il perçoit la fonction persuasive de la
publicité. A cet âge la majorité des enfants est apte
à distinguer les spots publicitaires des autres programmes
télévisuels, la discrimination s'affinant avec l'âge,
notamment grâce à la forme et la durée des messages qui les
différencient des autres émissions.
A partir de 9 ans, ils dissocient l'appréciation du
produit et l'appréciation du message publicitaire74. Vers 10
ans, les enfants sont capables d'émettre des critiques quant aux
publicités et de comprendre l'usage du langage figuré des
publicités télévisées, ils peuvent percevoir ainsi
les intentions commerciales du discours publicitaire.
La période de la pensée opératoire
formelle (11-12 ans) :
C'est à partir de 11 ou 12 ans que l'enfant peut
réellement penser de manière abstraite. Selon sa maturité
psychologique, il comprend de manière précise un message
publicitaire au même niveau qu'un adulte. C'est «entre 11 et 12 ans
qu'une majorité d'enfants est vraiment en mesure de prendre conscience
des buts tant informatifs que persuasifs qui sous-entend le discours
publicitaire »75. En effet, « le stade de
développement cognitif, indexé par l'âge et le niveau
atteint dans le cursus scolaire » 76 permettent cette compréhension
ainsi que le milieu familial.
b- Les étapes élémentaires de la
compréhension de la publicité
Même si la théorie Piagétienne rencontre
quelques critiques, la plupart des chercheurs s'entendent pour dire que deux
stades élémentaires existent au sujet de la compréhension
que les enfants ont d'un message publicitaire :
1) l'étape où ils arrivent à
différencier une publicité d'une émission à la
télévision.
72 ALLARD Claude, DOLLE Cécile. Qu'est-ce qu'il
y a à la télé. Edition Albin Michel. Collection : C'est la
vie aussi Paris.2005.p80
73 LEMELIN Jean Pascal, TARABULSY George Mikhail.
Développement social et émotionnel chez l'enfant et l'adolescent
.presse de l'université du Québec. Volume 1- 2012. p123
74LEMELIN Jean Pascal, TARABULSY George Mikhail.
Op.cit. p124
75 GUICHARD Nathalie. L'influence de la
publicité télévisée sur le comportement de
l'enfant. Publicité télévisée et comportement de
l'enfant. Economica. Paris 2000. p125
76 Ibidem. p125
51
2) l'étape où ils sont capables de saisir les
objectifs de persuasion et de vente de l'annonceur.
Le problème est que les chercheurs ne s'entendent pas
sur l'âge où l'enfant est capable d'appliquer ces notions. Dans le
premier cas, certains prétendent qu'il peut différencier une
publicité d'une émission dès l'âge de trois ans,
tandis que d'autres affirment qu'ils ont seulement les aptitudes pour y
parvenir vers huit ans. La deuxième étape, quant à elle,
varie entre l'âge de sept et treize ans, selon le développement de
l'enfant. Argumenter sur la question de l'âge n'est toutefois pas
l'enjeu. Ces deux stades élémentaires démontrent une
certaine vulnérabilité de l'enfant par rapport à un
message publicitaire.
Il est à noter, d'après Nathalie Guichard dans
son livre "L'influence de la publicité télévisée
sur le comportement de l'enfant ", que les études les plus
récentes enregistrent en moyenne de meilleurs scores d'attribution
d'intention persuasive que les plus anciennes77. Un changement
probablement dû à une prise de conscience et un changement de
regard envers ce qui est diffusé à travers la
télévision en général, et les pratiques
publicitaires en particulier.
4.5- Les effets de la publicité
télévisée sur les enfants
Nous avons traité précédemment de
l'influence de la publicité sur le comportement du consommateur, tout en
définissant un groupe de consommateur large qui correspond beaucoup plus
à des personnes adultes. Parler de l'influence de la publicité
sur les enfants est complètement diffèrent parce que il s'agit de
personne dont la personnalité est en cours de formation, c'est ce que
les psychologues appellent les structures intrapsychiques et ceux des enfants
sont différentes de celles des adultes. Elles sont beaucoup moins aptes
à confronter les techniques publicitaires dont le but principal est de
les stimuler, c'est-à-dire de les pousser à satisfaire un
supposé désir.
Aussi, nous avons vu que la compréhension de la
publicité dépend en partie du niveau de développement de
l'enfant et de son temps d'exposition à la télévision. De
ce fait, l'influence et l'effet que peut avoir la publicité sur eux en
dépend aussi, les chercheurs ajoutent d'autres facteurs tels que le
produit lui-même, ou le fait que l'enfant soit accompagné par un
adulte lors de son exposition à la publicité. Des études
sur le sujet ont résumé ces facteurs dans les points
suivants78 :
- le produit (selon qu'il les concerne directement ou non)
- l'âge (plus l'enfant grandit, plus l'impact est
faible)
- l'exposition télévisuelle (la
répétition, moteur de la persuasion)
77 GUICHARD Nathalie. L'influence de la
publicité télévisée sur le comportement de
l'enfant. Publicité télévisée et comportement de
l'enfant. Economica. Paris 2000. p163
78 Pecheux C., Derbaix C. & Charry K, Enfants,
Alimentation et obésité : quels rôles pour la
publicité ?, Actes du 22ème Congrès de
l'Association Française du Marketing, 11 et 12 mai 2006, Nantes.
Consulté le 22/03/2017.
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2010-7-page-120.htm
52
De nombreuses études qui se sont
intéressées à l'impact de la publicité sur les
enfants sont arrivées à des conclusions qui convergent sur
l'importance de la mise en scène du produit dans l'annonce. Le chercheur
Christian Debraix dans son article " L'enfant, la communication publicitaire et
la hiérarchie des effets " décrit le processus d'influence et
l'importance de l'image ou l'univers de la marque, ce qui est montré
semble ainsi plus déterminant que ce qui est dit sur le produit.
L'enfant a une réaction affective lorsqu'il voit la publicité,
cette réaction se traduisant ensuite en comportement (intention de
requête par exemple). Ce n'est que plus tard, au contact direct avec le
produit, que l'enfant développera de réelles croyances à
l'égard de ce dernier79.
D'autres études sur la publicité et les enfants
mettent l'accent sur le caractère trompeur de la publicité, les
enfants ne sachant pas faire la différence entre les messages
publicitaires et les autres programmes télévisuels ne sont donc
pas en mesure de comprendre leur finalité commerciale avant 7 ans, 8 ans
ou même 11 ans (voir section précédente). De ce fait, les
jeunes enfants ne comprennent pas le principe du battage publicitaire. Ils ont
tendance à croire ce qu'on leur dit et peuvent même se sentir
démunis, développer une frustration s'ils n'acquièrent pas
les produits vantés par la publicité80. Cela rejoint
une des critiques majeures portée à l'encontre de la
publicité télévisée, les enfants, peu au fait des
buts poursuivis par celle-ci, se montrent incapables de faire preuve d'esprit
critique et de développer une contre-argumentation. Ils constituent de
fait une proie facile et idéale pour les entreprises.
Nous pouvons, à travers cette argumentation
donnée par les différentes études réalisées
sur ce thème, récapituler les effets mentionnés par les
chercheurs dans les points suivants :
- Les effets économiques
- Les effets sur la santé mentale et le comportement
- Les effets sur la santé
a- Les effets économiques
- L'enfant prescripteur d'achat
La place de l'enfant au sein de la cellule familiale n'a pas
cessé d'évoluer au fil des années. L'environnement
économique et social actuel lui confère un statut particulier en
lui donnant une place de plus en plus importante qui s'accompagne d'un pouvoir
décisionnel important en matière de consommation. Les enfants de
nos jours influencent les achats quotidiens des familles et sont devenus de
véritables prescripteurs. Face à ce constat, Les annonceurs
79 Derbaix C. L'enfant, la communication publicitaire
et la hiérarchie des effets, Revue Française du
Marketing, Cité dans, EZAN Pascal, GOLTY Mathilde, HEMAR Valeri
Nicola, GUICHARD Nathalie, « De l'influence implicite de la
publicité sur les comportements alimentaires des enfants. Une
confrontation des discours des enfants aux pratiques des publicitaires »,
Management & Avenir, 7/2010 (n° 37), p. 120-139
Consulté le 20/04/2017.
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2010-7-page-120.htm
80 NCIB, The National Centre for Biotechnology
Information/Pediatr child health .July1999. Les enfants et les medias.
Consulté le 22/032017.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PM827731
53
orientent leurs spots de publicités pour toucher
parents et grands-parents (détenteurs du pouvoir d'achat) par le
truchement de leurs enfants et petits-enfants. La sphère d'influence des
enfants prescripteurs englobe la plupart des produits et services se rapportant
à la vie familiale : produits alimentaires, loisirs, fournitures
scolaires étant les domaines les plus représentatifs. Les
publicités touchant ces domaines sont ainsi conçues en tenant
compte de cette tendance.
- Un énorme pouvoir d'influence
Les enfants participent très jeunes au processus de
consommation de leur famille. Ils font des demandes, même des achats. A
titre d'exemple, leur pouvoir d'influence a été estimé
à 500 milliards de dollars aux États-Unis, en
200381.
- Pousser l'enfant à la consommation
L'exposition à la publicité a une large
influence sur les préférences et les choix alimentaire des
enfants. L'enfant qui regarde la publicité a tendance à demander
le produit qu'il voit, il le désire et veut l'acquérir, ce qui
peut provoquer des frustrations chez lui, cela ne peut être dangereux si
l'exposition à la publicité est contrôlée et
encadrée par les parents. Cependant, Une récente étude de
l'INPES (l'agence nationale de santé publique en France) a
démontré que 62% des enfants demandent à leurs parents
d'acheter des produits promus par la publicité, 91% des enfants ont
déclaré avoir obtenu ce qu'ils avaient
demandé82.
- Une cible facile :
Les valeurs et comportements qu'adoptent les enfants les
suivront dans leur vie adulte. Ils sont des cibles précieuses : une fois
vendus à une marque, les jeunes le seront pour longtemps. « Les
enfants sont des consommateurs très importants pour les marques.
Quand on consomme un produit enfant, on est plus susceptible de le
consommer lorsqu'on sera adulte.»83
b- Les effets sur la santé mentale et le
comportement - La stratégie de la frustration
La publicité est souvent désignée pour
engendrer des frustrations chez les enfants et pire encore chez les adolescents
en suscitant chez eux de nombreux désirs qu'un pouvoir d'achat
81 U.S. Market for Kid's Foods and Beverage,
Cinquième Edition, Rapport synthèse 2003, consulté le
22/03/
2017.
www.marketresearch.com
82 OPTION CONSOMATEUR - La publicité
destinée aux enfants Identifier la meilleure protection Possible -
Rapport rédigé par Option consommateurs et présenté
au Bureau de la consommation d'Industrie - Canada - Avril 2008.p28,
consulté le 22/03/2017.
https://www.option
consommateurs.org/documents/principal/fr/File/rapports/pratiquescommerciales/ocicpubliciteenfant20
0804.pdf
83 GRANATA Arnaud, "Les marques, un repère de
valeurs sociales ?'', in Infopresse, 22/07/2017. Consulté le
18/04/2017.
http://www.infopresse.com/article/2017/2/22/les-marques-peuvent-etre-un-repere-de-valeurs-sociales
54
limité ne peut bien évidemment parfaitement
satisfaire. Les publicitaires tablent sur la frustration et le
matérialisme. Le Dr Suzanna Opree, de l'université d'Amsterdam,
principale chercheuse d'une étude sur les enfants, les adolescents et
les médias, constate que, sur 466 enfants de 8 à 11 ans, «
ce sont les enfants qui sont les moins satisfaits dans leur vie qui deviennent
les plus matérialistes avec le temps, mais seulement lorsqu'ils sont
abreuvés de publicités. La publicité semble apprendre aux
enfants que les possessions sont un moyen d'accroître le bonheur (...).
Les enfants malheureux n'en voient pas plus que les enfants heureux. Ils
semblent simplement plus sensibles à ses effets. »84
- Idéalisation et faux repères
:
La publicité télévisée est souvent
accusée de présenter un monde idéal, fermé sur
lui-même, où chacun désire les mêmes produits que son
voisin. Un univers parfait, correspondant, selon Chombart de Lauwe, à
une « déréalisation bien-pensante qui gomme les conflits
sociaux, surreprésentant les couches sociales favorisées
»85. La publicité affecte le rapport au réel des
enfants. Les marques utilisent souvent des chansons joyeuses, beaucoup de
couleurs et des messages faciles à retenir par les enfants. Or, plus les
enfants sont jeunes plus ils reçoivent un programme publicitaire comme
une vraie information. Les enfants étant souvent seuls devant le petit
écran, ils ne peuvent pas bénéficier de l'esprit critique
de leurs parents et se font manipuler par certaines marques. Cette absence de
filtre les conduit aussi parfois à adhérer au message de la
publicité.
La conséquence en serait une vision du monde
tronquée et une grande déception de l'enfant une fois
confronté à la dure réalité qui est
éloignée des stéréotypes véhiculés
par la publicité. Mais nous pensons qu'il y a d'autres facteurs qui
forgent la personnalité de l'enfant. Certes, le bain culturel que
constituent les médias en général et la publicité
en particulier est indéniable, mais ce qui forge l'adulte de demain ne
se limite pas aux seuls médias : l'Education et l'environnement de
l'enfant ont leur rôle à jouer...
Les enfants intègrent facilement les valeurs que
véhicule la publicité. Ces valeurs vont de la consommation
à outrance jusqu'aux stéréotypes sexuels. Ces influences
sont déterminantes pour la conception du monde que se font les enfants,
de même que pour celle des normes sociales, du développement de
leur image corporelle et de leur estime de soi. Moins visibles que les
problèmes de poids, les effets sur leurs comportements sont pourtant
tout aussi graves.
- la dévalorisation de l'autorité parentale
:
« Les publicités véhiculent largement
l'image de parents dépassés, face à l'image
idéalisée d'un enfant qui sait tout, qui a tout compris. Les
places de chacun sont inversées et l'autorité
84 MACRET Damien, "Les enfants insatisfaits sont plus
sensibles à la pub", Le Figaro, 10/09/2012. Consulté le
1/04/2017.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/09/10/19017-enfants-insatisfaits-sont-plus-sensibles-pub
85 GUICHARD Nathalie, Les enfants et la
publicité, in Réalités familiales, n78, 5/10/2006,
Consulté le 21/04/2017.
http://www.unaf.fr/spip.php?article4110#ariane
55
parentale est battue en brèche ».86
Nous avons donc d'un côté, le rôle de l'annonceur qui offre
un monde formidable de consommation rempli d'humour, d'amour et de bonheur et,
de l'autre côté, le parent qui empêche de consommer
pleinement. On peut avoir aussi un autre schéma ou les enfants sont plus
futés que les parents ou de meilleurs conseillers même pour des
produits qui ne les concernent pas directement.
- Inculquer le culte des marques très tôt
:
Une étude menée en Belgique en 2005 montre que
les enfants sont réellement influencés par la fréquence et
le contenu des messages publicitaires87. L'effet de
répétition d'une publicité déclenche chez l'enfant
de l'affection pour le produit et des réactions sur les lieux de ventes
au moyen de stimuli visuels et sonores. Cela peut suivre l'enfant tout au long
de son développement par un processus de fidélisation à un
produit ou une marque. Cela se voit surtout au début de l'adolescence,
les marques (surtout de vêtements) exercent un rôle important dans
l'identification et le sentiment d'appartenance. À cet âge,
être accepté est primordial. La publicité s'immisce dans
l'inquiétude des jeunes par rapport à leur image en leur
proposant des produits qui les rendront populaires88.
- Les stéréotypes
Plus les enfants consomment des images
stéréotypées, plus ils souffrent de troubles alimentaires
et de faible estime de soi. Cette attitude peut nuire à leur
réussite. La publicité ne cesse de répéter que le
corps est un objet imparfait qui exige d'être sans cesse entretenu.
Ainsi, un véritable culte de la minceur s'est installé dans la
société, notamment chez les jeunes filles et adolescentes,
entrainant de graves conséquences, quelques-uns sont cités dans
un article intitulé "la publicité entretient-elle les
stéréotypes sur les femmes" 89 :
· 1.5% des adolescentes sont touchés par
l'anorexie en France, c'est le culte de la minceur engendré par la
publicité qui en est l'une des principales raisons.
· En 2003, le magazine Teen rapportait que 35 %
des jeunes filles de 6 à 12 ans avaient déjà suivi au
moins un régime et que 50 à 70 % d'entre elles croyaient souffrir
d'embonpoint alors que leur poids était tout à fait normal.
· Selon le magazine l'Institut, les fillettes
tentent de contrôler leur poids dès l'âge de neuf ans.
86GUICHARD Nathalie, op.cit.p28
87 MECHAIN Teyssendier, La publicité et les
enfants en France. Centre européen des produits de l'enfant. 2010,
consulté le 18/04/2017.
http://enfants
medias.cemea.asso.fr/IMG/pdfdossierpubmechainteyssandierCEPE.pdf
88 RÉSEAU ÉDUCATION-MÉDIAS,
Les enjeux particuliers pour les préadolescents et les adolescents,
consulté le 18/04/
2017www.education-medias.ca
.
89 GEAY Clémence, GAFFIERO Paola, NGUYEN-PILET
Constance, la publicité entretient-elle les stéréotypes
sur les femmes?, in Oka blog 23/02/2012,.
http://tpe-stereotypesfemininspub.eklablog.com/ii-quelles-sont-les-consequences-de-ces-stereotypes-a40992243
56
- L'hyper sexualisation :
Régulièrement exposés à la sexualité dans un
environnement idéalisé, les enfants tentent de reproduire les
modèles masculins et féminins stéréotypés et
rentre tôt dans une sexualité qui les dépasse avec de
mauvais référents sexuelles90.
c- Les effets sur la santé
- Les habitudes alimentaires
Les bons côtés : Bien que de
nombreux facteurs influencent les comportements et les choix alimentaires des
enfants, l'écoute de la télévision et l'exposition
à des publicités alimentaires télévisées
sont deux forces puissantes dans ce domaine.
De constatation, la publicité peut avoir des effets
positifs sur le comportement des enfants. Cela ce manifeste par des
leçons de vie ou des mises en garde face à certains dangers (les
campagnes d'intérêt général) ou par la promotion de
certains comportements bénéfiques pour la société
tels que l'écologie. La publicité a également un
côté moralisateur ou préventif comme pour les
publicités concernant les dangers de la route. De plus, selon des
professionnels de la santé, la consommation de lait chez les enfants, en
France, a augmenté grâce aux publicités, qu'elles soient
audiovisuelles ou imprimées. En effet, des publicités
colorées et joyeuses incitent l'enfant à boire ou à manger
plus de produits laitiers. Nous pouvons en dire de même pour les
publicités qui incitent les enfants à manger plus de fruits et
légumes par jour.
Et les mauvais : Malgré ce bon
côté, les produits vantés par la publicité et les
stratégies publicitaires attirantes donnent fréquemment de
mauvais exemples aux enfants notamment en ce qui concerne « la malbouffe
» et le grignotage. On peut résumer le processus comme suit : Plus
les enfants passent de temps devant la télé, plus leur attitude
est positive envers la malbouffe, plus ils adhèrent aux messages des
publicités sur la malbouffe et plus ils en mangent.
L'exposition aux publicités influence le choix
alimentaire des enfants car lorsqu'on les regarde (les publicités) de
plus près, elles sont majoritairement liées à
l'alimentation trop sucrée ou trop salée : gâteaux,
bonbons, boissons sucrées, barres chocolatées, sans oublier les
publicités sur la restauration rapide. Selon certains professionnels de
la santé, ces mauvaises habitudes alimentaires peuvent provoquer une
obésité infantile sans pour autant remettre en cause
l'éducation parentale.
Dans le même sens, plusieurs études
expérimentales ont démontré que les publicités
alimentaires télévisées entraînent un apport
alimentaire accru. Lors d'une expérience récente, des enfants du
primaire qui avaient vu une publicité d'aliments malsains en regardant
un dessin animé pour enfants ont consommé 45 % plus de collations
que le
90 BERROS J.B, Génération
télévision - La relation controversée de l'enfant avec la
télévision, de Boeck, Bruxelles, 2007, p309.
57
groupe d'enfants qui avaient regardé l'émission
entrecoupée d'une publicité ne portant pas sur des
aliments91. Inversement, et selon la même étude, des
annonces d'aliments sains avaient un impact positif sur les attitudes et
croyances des enfants à l'égard de ces aliments, mais ces effets
positifs étaient réduits lorsque des publicités d'aliments
malsains étaient présentées en même temps que celles
d'aliments sains. Il ne faut pas oublier que, même si le rôle des
parents, du cercle familial et du contexte socioculturel restent important, les
enfants sont prescripteurs d'achats. Ce sont des enfants moins actifs
scotchés devant leurs téléviseurs leurs ordinateurs ou
leurs tablettes à qui nous avons à faire aujourd'hui.
- Les problèmes d'obésité
:
Vu certains problèmes de santé infantile
récurrents et croissants tel que le diabète et
l'obésité, l'impact de la publicité sur la santé
des enfants fait l'objet d'un plus grand nombre d'études internationales
regroupant des scientifiques attachés surtout à la question de
l'obésité infantile, présentées notamment à
L'OMS 92 (organisation mondiale de la santé). Selon l'Agence
française de sécurité alimentaire des aliments, «
l'exposition à la publicité télévisée a un
impact direct majeur sur l'équilibre alimentaire des enfants. D'une
part, le temps passé devant la TV contribue à sédentariser
l'enfant. D'autre part, la proportion de spots alimentaires destinés aux
enfants est de 62% en moyenne le mercredi (les enfants n'ont pas école
l'après-midi en Europe). Pour les adultes, 42% des pubs sont
alimentaires. La moitié de ces publicités concernent des produits
à haute valeur calorifique»93.
Cette influence sur les habitudes alimentaire des enfants nous
mènent à une analyse plus approfondi des spots publicitaires
diffusés dans les programmes pour enfants. Selon l'UFC-que
Choisir94, 87% des publicités diffusées pendant les
programmes pour enfants sont des spots pour des produits alimentaires, la plus
part étant trop sucrés, trop salés ou trop gras. Cette
focalisation de la publicité sur l'alimentation est une des causes de
l'augmentation de l'obésité infantile. En effet, un enfant qui
aura eu l'habitude de voir des publicités pour une marque ou un produit
en particulier demandera plus facilement à ces parents d'acheter ce
fameux produit. Ces habitudes de consommations ont donc des effets à
court terme mais également à long terme. Un enfant habitué
à manger gras, ou mal aura tendance à faire de même quand
il sera adulte.
91 ARCAN Chrisa, BRUENING Meg, STORY Mary, L'impact de
la télévision et des publicités
télévisées sur les comportements alimentaires des enfants,
University of Minnesota, États-Unis, Septembre 2013. Consulté le
19/04/2017.
http://www.enfant-encyclopedie.com/alimentation-enfant/selon-experts/limpact-de-la-television-et-des-publicites-televisees-sur-les
92 MECHAIN Teyssendier, La publicité et les
enfants en France. Centre européen des produits de l'enfant. 2010,
consulté le 18/04/2017.
http://enfants-
medias.cemea.asso.fr/IMG/pdfdossierpubmechainteyssandierCEPE.pdf
93 La publicité audiovisuelle : La
réglementation spécifique et les organismes de
contrôle.2014.
http://www.lapublicite.fr/la-publicite-et-les-enfants/les-effets-de-la-publicite-sur-les-enfants.html
94 Association à but non lucratif
créée en 1951, doyenne des associations de consommateurs d'Europe
occidentale.
https://www.quechoisir.org/page-ufc-que-choisir-qui-sommes-nous-n14333/
De ce qui précède, il a été
clairement démontré que la publicité
télévisée a des effets sur la santé et le
comportement de l'enfant qu'il ne faut pas négliger, bien au contraire,
penser à une protection devient plus que nécessaire et ce que
nous allons développer dans le deuxième chapitre.
CHAPITRE II.
58
LES MECANISMES DE PROTECTION DE
L'ENFANT CONTRE LES EFFETS DE LA
PUBLICITE TELEVISEE DANS LE MONDE ET EN
ALGERIE
59
La relation entre la publicité
télévisée et les enfants est encadrée de
différentes manières selon les pays. Certains, imposent des
restrictions par le biais des lois et des règlementations à
l'industrie de la publicité pour limiter l'influence et le ciblage des
enfants par certaines publicités. D'autres, en revanche, laissent aux
acteurs de l'activité publicitaire le soin de se réglementer
elle-même ou avec la participation des pouvoirs publiques, en se dotant
de lignes de conduite.
En plus de la règlementation et la régulation
par l'éthique et l'auto discipline, l'école, la famille et
d'autres organismes soucieux de la protection des intérêts des
enfants peuvent prendre le relais pour la protection de l'enfant face aux
effets de la publicité télévisée.
Il s'agit dans ce chapitre d'identifier ces différents
mécanismes de protection de l'enfant contre les effets de la
publicité télévisée et leur fonctionnement. Dans un
premier lieu nous allons voir la règlementation, l'outil essentiel des
moyens juridiques, ensuite les moyens de régulation dont l'outil
essentiel est l'éthique et la déontologie et qui se scindent en
deux parties : l'autorégulation et la corégulation.
Chacun de ces moyens sera illustré par des exemples de
pays où il est appliqué de manière prédominante,
après un tour au niveau international et européen, nous avons
choisi la Suède comme pays type pour illustrer les moyens juridiques,
car la réglementation concernant la protection des enfants dans le
domaine de la publicité télévisée y est très
stricte. Pour l'autorégulation nous avons choisi la France pour la
puissance de son système d'autorégulation des professionnels de
la publicité et la veille à l'application systématique des
codes d'éthique et de déontologie en plus des lois qui concerne
la publicité. L'Algérie illustrera la corégulation vu que
sa publicité télévisée est régulée
essentiellement par les cahiers des charges de télévision.
En dernier nous verrons l'importance de l'éducation aux
médias comme moyen de protection de l'enfant contre les effets de la
publicité télévisée, nous évoquerons tour
à tour le rôle de la famille, de l'école et des
organisations de la société civile.
1 - Les mécanismes juridiques
La réglementation est l'outil essentiel des moyens
juridiques, elle englobe les lois et les textes juridiques qui sont
appliqués par des organismes publics, les tribunaux et
60
éventuellement les organismes d'autorégulation.
La réglementation concernant le secteur publicitaire, en
général, s'articule autour de deux axes95 :
- La protection de la publicité (tout ce qui concerne
les droits d'auteur, droit des marques, concurrence déloyale,...)
- la réglementation de la publicité (que ce soit
par les textes ou par l'autodiscipline).
La règlementation de la publicité dans le
domaine de la protection des enfants est constituée de textes et de lois
à différents niveaux (international, régional ou
national). Elle tend à protéger l'enfant aussi bien en tant que
récepteur de la publicité télévisée
qu'acteur dans cette publicité. l'enfant faisant l'objet de cette
réglementation est l'enfant de moins de 18 ans ou un mineur en terme
juridique et conformément à la Convention internationale relative
aux droits de l'enfant, sauf dans certain cas où la loi précise
l'âge de l'enfant concerné par les dispositions
législatives visant à le protéger et que nous allons voir
dans cette section.
- Le but de la réglementation
La réglementation en matière de protection de
l'enfant des effets de la publicité télévisée est
faite de lois qui visent le meilleur intérêt des enfants, ces lois
s'appuient sur les bases solides du droit international. Les buts
énoncés de cette réglementation sont96 :
- Distinction claire entre les publicités et les
émissions
- Présentation à un moment approprié
- Proximité acceptable avec l'émission pour
enfants
- Un contenu qui ne va pas à l'encontre des
intérêts des enfants
1.1- Les principes de la réglementation visant
à protéger l'enfant des effets de la publicité
La réglementation en matière de protection de
l'enfant contre les effets de la publicité, à travers ses
différents aspects, prône, en général, des principes
fondamentaux qui visent à garantir une protection maximum et à
préserver les droits de l'enfant dans ce domaine, des études
juridiques97 dans la matière précisent ces principes
dans les axes suivants :
a- L'obligation de clarté et de
loyauté
95 L'Association des Agences-Conseils en
Communication juridique, cadre règlementaire de la publicité.
Consulté le 20/03/2017.
http://www.aacc.fr/chiffres-et-documents-cles/juridique/cadre-reglementaire
96 L'Association des Agences-Conseils en
Communication juridique, cadre règlementaire de la publicité.
Consulté le 20/03/2017.
http://www.aacc.fr/chiffres-et-documents-cles/juridique/cadre-reglementaire
97 Quinn, R.M. (2002). Advertising and Children.
Broadcasting Commission of Ireland. Page 26 citant la Fédération
mondiale des annonceurs (15 décembre 1999) à la page 1. Voir le
site Internet du Broadcasting Commission of Ireland :
www.bci.ie/documents/advertising_children.pdf
61
Comme toute publicité doit être clairement
distingué des autres programmes et «identifiable comme tel»
par le consommateur, un enfant doit facilement identifier un message
publicitaire en tant que tel et le distinguer très nettement des autres
programmes. Au niveau de la publicité télévisée,
cette distinction s'opère par les moyens suivants :
- L'exigence d'un avertissement sonore et visuel. En pratique,
l'avertissement encadrant les séquences publicitaires
télévisées se caractérise le plus souvent par
l'apparition à l'écran du mot « pub » ou «
publicité », accompagné d'un jingle qui lui est propre.
- L'encadrement de la publicité en faveur des
dérivés commerciaux, (personnages de dessins animés,
séries,..).Cette pratique est susceptible d'amener la confusion dans
l'esprit des enfants notamment si elle a lieu juste avant ou juste après
le programme en question.
- L'interdiction de la publicité clandestine, ce qui
englobe toute publicité hors écrans spécialisés,
les images subliminales98 et les placements de produits.
b. L'interdiction de toute exploitation de l'enfant
Les publicités télévisées doivent
bannir toute forme d'exploitation de l'enfant, qu'il s'agisse de l'enfant
consommateur ou de l'enfant mannequin (acteur dans la publicité). Il
sera donc question d'interdire :
- D'exploiter l'inexpérience et la crédulité
des enfants.
- D'exploiter ou d'altérer la confiance
particulière que les mineurs ont en leurs parents, enseignants ou toute
autre personne.
- Toute publicité mensongère ou trompeuse (toute
publicité doit être faite dans l'intérêt du
consommateur).
- L'incitation directe de l'enfant à l'achat d'un
produit afin de le protéger de tout préjudice moral ou
physique.
c. La protection de la santé et de la
moralité du mineur
La protection des enfants face au message publicitaire doit
être renforcée en comparaison à celle des adultes en raison
de leur importante influençabilité. Les mesures protectrices de
la santé physique de l'enfant visent à :
- Eviter d'inciter les enfants à des comportements
à risque notamment en matière
alimentaire,
- Respecter son intégrité physique.
- Protéger la santé mentale de l'enfant contre
toute agression visuelle ou sonore de la
publicité. Les messages publicitaires ne doivent en aucun
cas :
- Prôner des valeurs contraires aux valeurs sociales.
- Comporter des scènes violentes ou de nature
pornographique.
98 "Message dont la durée est
inférieure au seuil de perception de la rétine et qui
influencerait sans perception consciente. La recherche n'a jamais
confirmé la réalité d'un tel phénomène".
(Mercator, 11eme édition).
62
Ces principes ont été pris en compte, à
différents degrés, dans les différentes dispositions
législatives qui régissent le domaine de la publicité
télévisée en matière de protection de l'enfant.
1.2 - Exemples de réglementation de la
publicité en matière de protection de l'enfant
a- Traités et conventions internationaux
La Convention des Nations Unies relative aux droits de
l'enfant impose aux pays signataires la protection de l'enfant contre le
matériel audio-visuel qui nuit à son bien-être. Elle
constitue l'instrument de base quant à la protection des
enfants99. Selon cette convention, lors de la prise de
décisions ayant une incidence sur l'enfant, c'est l'intérêt
supérieur de celui-ci qui doit être pris en considération
(article 17).
En outre, c'est le Code international de pratiques loyales en
matière de publicité de la Chambre de commerce internationale
(CCI) qui formule la base dont s'inspirent les démarches
d'autoréglementation100. Le Code précise les balises
à l'intérieur desquelles la publicité destinée aux
enfants peut être faite selon les lois applicables localement.
Eu égard au manque d'expérience et à la
crédulité des enfants, l'article 14 de ce code souligne la
nécessité de ne pas nuire et l'importance de protéger les
valeurs de la société. Ainsi, la publicité « ne doit
pas exploiter l'inexpérience ou la crédulité des enfants
ou des adolescents » et « elle ne doit comporter aucune
déclaration ou présentation visuelle qui risquerait de causer aux
enfants un dommage mental, moral ou physique».
Cependant, le Code de la CCI n'interdit la publicité
d'aucun type de produit en particulier. De plus, il n'interdit ni ne
réglemente la publicité ciblant des groupes d'âge
précis. En plus, la CCI n'émet aucune recommandation sur les
périodes pendant lesquelles les enfants peuvent être
exposés à la publicité ou sur leur durée. Pourtant,
malgré toutes ses limitations, le Code demeure la base de la plupart des
systèmes de régulation de la publicité destinée aux
enfants, qu'ils soient volontaires ou statutaires101.
b. La réglementation au niveau européen
:
99 OPTION CONSOMATEUR - La publicité
destinée aux enfants Identifier la meilleure protection Possible -
Rapport rédigé par Option consommateurs et présenté
au Bureau de la consommation d'Industrie - Canada - Avril 2008. P30
100 Ibidem. p66
101 M2 CCNJ - La publicité audiovisuelle .2016.
Consulté le 13/03/2017. http://www.lapublicite.fr/
63
C'est la réglementation européenne qui
régit l'essentiel des publicités pouvant être vues par des
enfants en Europe. Le contenu des publicités est
réglementé par deux directives102 :
1. Directive sur « la publicité
mensongère et comparative », Elle donne les
définitions de la publicité et éléments qui
déterminent une publicité mensongère
2. Directive « Télévision sans
frontière », appelez aussi la directive TSF. Cette
directive date du 3 octobre 1989, régit les activités de
radiodiffusion télévisuelle au sein de l'Union Européenne
et consacre un chapitre à la publicité et notamment à la
protection des mineurs. La directive européenne «
Télévision sans Frontière » a repris de façon
plus détaillée L'article 14 de l'ICC se rapportant aux mineurs
(commenté plus haut).
Selon cette directive, les Etats membres doivent veiller
à ce que les programmes susceptibles de nuire à
l'épanouissement des mineurs et diffusés en clair soient
précédés d'un avertissement acoustique ou identifié
par un symbole visuel. Cette directive encadre entre autres, le placement de
produits dans les programmes télévisés ainsi que les
publicités visant les enfants.
Le texte de la directive TSF a été
modifié deux fois, la première en 1997 et la deuxième en
2007 afin de prendre en compte les changements de comportement des parties.
La deuxième révision de la directive supprime
l'interdiction de diffusion plus de 3 heures de publicité par jour sur
une chaîne mais maintient la limite de 12 minutes de publicité par
heure de diffusion avec l'obligation de garder un intervalle de 20 minutes
entre deux coupures publicitaires.
Il est interdit, selon cette directive, d'interrompre plus
d'une fois par tranche de 30 minutes les films cinématographiques, les
émissions pour enfants et les programmes d'actualité et
d'information. elle interdit aussi de faire du placement de produit, cependant,
il y a des exceptions à cette règle (identification
adéquate de la présence d'un placement de produit), mais il reste
interdit dans les émissions d'actualité et d'information, dans
les programmes pour enfants et dans les documentaires.
c- La Suède : une réglementation
stricte
La Suède est un pays qui a un régime strict pour
gérer la publicité télévisée, c'est
même le seul pays au monde qui a véritablement
décidé d'abolir toutes les formes de publicité qui
s'adressent directement aux enfants de moins de 12ans103. Selon le
rapport rédigé par "Option consommateurs", une association de
consommateurs canadienne, cette interdiction se base sur le principe que l'on
ne peut exposer les enfants à la publicité qu'une fois qu'ils
sont en mesure de comprendre le sens du message publicitaire. En effet, de
nombreuses
102 MECHAIN Teyssendier, La publicité et les enfants en
France. Centre européen des produits de l'enfant, 2010, consulté
le 13/03/2017.
http://enfantsmedias.cemea.asso.fr/IMG/pdf
dossier pub mechain teyssandier CEPE.pdf.
103OPTION CONSOMATEUR - La publicité
destinée aux enfants Identifier la meilleure protection Possible -
Rapport rédigé par Option consommateurs et présenté
au Bureau de la consommation d'Industrie - Canada - Avril 2008. P68
64
études suédoises considèrent que les
enfants de moins de douze ans sont dans l'incapacité de percevoir la
publicité comme telle et d'en comprendre le but104.
Dans le même rapport, on trouve les arguments de la
Fédération suédoise de la publicité qui soutient
qu'il faut absolument éviter de provoquer chez les enfants «
inconscients de ce qu'il est raisonnable de souhaiter E...] des envies qu'ils
ne peuvent assouvir qu'en harcelant leurs parents». L'enfant étant
donc considéré comme une personne vulnérable et incapable
de faire des choix économiques censés, le pays a adopté en
1991 la Radio and Télévision Acte qui interdit105 :
- De diffuser des publicités avant, pendant et
après les émissions destinées aux moins de 12
ans.
- Pour les personnes ou personnages d'émissions
jeunesse de participer à des publicités diffusées avant ou
après les émissions.
- De diffuser des publicités pour des produits
dérivés des programmes pour enfants avant, pendant et
après les émissions destinées aux moins de 12 ans.
Donc en plus du contenu du message, la Radio and
Télévision Acte prend aussi en considération le moment de
sa diffusion pour déterminer s'il s'agit ou non d'une publicité
à destination des mineurs de moins de 12 ans. Ainsi, toute
publicité est interdite lors de la diffusion des programmes jeunesse. De
même que les publicités pour adultes ne peuvent pas suivre ou
précéder immédiatement les émissions pour
enfants.
Cette interdiction vient du fait que la majorité des
publicités, comme nous l'avons cité précédemment,
sont des publicités portant sur des produits que les enfants sont
susceptibles de consommer. Il ne s'agit pas seulement de produits
destinés uniquement aux enfants, tels que des vêtements ou des
jouets, mais également des produits de consommation « tout public
» tels que les aliments et la législation suédoise a bien
pris ça en compte. D'un autre côté, Cette
réglementation vient aussi du fait que selon l'opinion publique
suédoise, les publicités télévisées passible
de toucher, directement ou indirectement, des enfants sont « injustes
», car les enfants ne comprennent pas le but commercial, et souvent ne
différencient pas la publicité d'un programme, et donc les
annonceurs profitent de cette faiblesse.
Par ailleurs, en 2001, lorsque la Suède a pris la
présidence de l'Union européenne, elle a exercé de fortes
pressions pour convaincre les autres pays de se ranger en faveur de l'abolition
de la publicité destinée aux enfants lors de la révision
de la directive européenne de 2002. Un débat a eu lieu lors d'un
colloque international sur le sujet, à Stockholm, en
104 BRUNE Françoise, De l'enfant roi a l'enfant proie, Le
Monde Diplomatique. Septembre 2004. Consulte le 13/03/2017.
https://www.monde-diplomatique.fr/2004/09/BRUNE/11449
105 OPTION CONSOMATEUR - La publicité destinée aux
enfants Identifier la meilleure protection Possible - Rapport
rédigé par Option consommateurs et présenté au
Bureau de la consommation d'Industrie - Canada - Avril 2008. P69
65
février 2001, mais, à l'époque, les
autres pays n'avaient pas voulu modifier leurs
législations106.
2 - Les moyens de régulation, éthique et
déontologie
La régulation est l'action de régler, de
maintenir en équilibre, d'assurer le fonctionnement correcte d'un
système complexe107. La régulation de la
publicité en matière de protection de l'enfant se base
essentiellement sur les règles d'éthique et de
déontologie.
Une distinction doit être opérée entre les
termes réglementation et régulation. Le premier évoque une
contrainte extérieure, une force obligatoire. La régulation quant
à elle est un système multilatéral de recherche
d'équilibre qui vient compléter la réglementation. La
régulation est apparue en même temps que les libertés
publiques. Elle est aujourd'hui incontournable, notamment en matière de
publicité. La régulation va très souvent appeler une
autorité administrative indépendante.
2.1 - Les principes de la régulation
Etymologiquement, le terme déontologie vient du grec
Déon, ce qu'il faut faire, devoir, et de logos, science, discours,
parole. Les dictionnaires définissent la déontologie comme
l'ensemble des règles ou des devoirs régissant la conduite
à tenir pour les membres d'une profession ou pour les individus
chargés d'une fonction dans la société108.
Tandis que l'éthique (du grec ethikos, moral, de ethos, moeurs) est
définie comme la science de la morale et des moeurs. C'est une
discipline philosophique qui réfléchit sur les finalités,
sur les valeurs de l'existence, sur les conditions d'une vie heureuse, sur la
notion de "bien" ou sur des questions de moeurs ou de morale109.
L'éthique peut également être définie comme une
réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde
humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche
d'idéal de société et de conduite de l'existence.
Un code de déontologie professionnelle est ce qui
régit l'exercice d'une profession. Il en décrit l'éthique
ainsi que les droits et les devoirs de ceux qui l'exercent, de même que
les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public. Ces codes peuvent
parvenir d'un consensus entre les différentes parties concernées
par la profession, ou entre les pouvoirs publiques et une ou plusieurs parties
concernées.
Nous allons voir qu'en matière de publicité, il
y a deux types de régulation qui prédomine ;
a- L'autorégulation : Les acteurs du
secteur de la publicité énoncent les règles et se chargent
de les faire appliquer.
106 DAGNAUD Monique. Enfants, consommation et publicité
télévisée, La documentation Française,
Paris2003.p64
107 Le petit Robert 2013
108 Déontologie, in toupie dictionnaire, consulté
le 11/04/2017.
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Deontologie.htm
109 Ethique, in toupie dictionnaire, consulté le
11/04/2017.
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Ethique.htm
66
b - La corégulation : Les normes sont
décidées par la puissance publique et appliquées par les
acteurs du secteur publicitaire ; la gestion des affaires publiques est
partagée.
Ces deux types de régulation sont présents dans
différents pays et encadrent la publicité à
différents niveaux chose que nous allons voir dans les sections
suivantes en détails.
2.2- L'autorégulation
Une définition précise de
l'autorégulation a été donnée par l'Accord
interinstitutionnel « Mieux légiférer » conclu le 16
décembre 2003 (Cet accord a pour la première fois défini
et encadré les pratiques de Corégulation et
d'autorégulation au sein du marché européen), « la
possibilité, pour les opérateurs économiques, les
partenaires sociaux, les organisations non gouvernementales ou les associations
d'adopter entre eux et pour eux-mêmes des lignes directrices communes
»110. Appliquée au secteur publicitaire, cette
définition de l'autorégulation signifie que ce sont les
professionnels qui adoptent des lignes directrices. Ils se donnent alors des
règles qui vont au-delà des obligations fixées par la loi
et veillent à les appliquer.
Ainsi, lorsque les milieux socioprofessionnels de la
publicité sont confrontés à des situations
particulières sur le terrain pour lesquelles la législation est
absente ou n'offre pas de solution, ils peuvent s'autoréguler.
a- Les buts de l'autorégulation
L'autoréglementation a pour but d'établir un
lien de confiance avec le citoyen, de telle manière que la
publicité reste un outil de persuasion. Selon la
Fédération mondiale des annonceurs, citée dans un rapport
sur l'état de la corégulation et de l'autorégulation en
Europe, l'autorégulation a trois objectifs de base111 :
1. Prohiber les publicités mensongères, qui
induisent en erreur, ou qui empiètent sur la vie privée parce
qu'elles ne sont pas souhaitées ou du fait de leur caractère
offensant
2. Protéger les annonceurs de concurrents faisant
usage de publicités mensongères, ou qui induisent en erreur
3. Faire en sorte que la publicité demeure acceptable
aux yeux du public, de manière à ce qu'elle reste efficace sur le
marché.
b- Les avantages de l'autorégulation
110 Définitions clés de l'accord de 2003 "Mieux
légiférer", Autorégulation, in Comité
économique et social européen, 2003, Consulté le
19/04/2017.
http://www.eesc.europa.eu/?i=portal.fr.self-and-co-regulation-definitions-concepts-examples
111 L'état actuel de la corégulation et de
l'autorégulation dans le marché unique, Comité
économique et social européen, Observatoire du marché
unique (OMU), Les cahiers du CESE, 2005, Consulté le 19/04/2017.
http://www.eesc.europa.eu/resources/docs/2018
cahier fr omu.pdf
67
Le rapport du Comité économique et social
européen sur l'état actuel de la corégulation et de
l'autorégulation dans le marché unique, mentionne que
l'autorégulation est un système qui repose sur la
responsabilisation des acteurs et un engagement volontaire des
opérateurs. C'est un système qui se caractérise par sa
pertinence, sa flexibilité et son économie112 :
- La pertinence de ce système repose sur le fait que
les règles d'autodiscipline prennent en compte les contraintes et
possibilités concrètes de ce secteur car elles sont
élaborées par les professionnels du secteur.
- Ce système est considéré comme flexible
dans la mesure où il permet de compléter ou changer une
règle déontologique en quelques mois, ce qui permet d'ajuster
très rapidement l'encadrement aux mutations de la
société.
- Enfin, et de manière générale, c'est un
système qui se caractérise par son économie à
savoir que ce système repose sur l'autofinancement du dispositif par les
acteurs du secteur publicitaire.
c- Les sources de l'autorégulation
Les organismes d'autorégulation en matière de
publicité reposent pour la plupart sur le code de la Chambre de Commerce
Internationale CCI. Dans le compte-rendu intitulé "Réglementation
et autorégulation de la publicité" de l'agence de communication
et de conseil "Utopies", on trouve deux facteurs qui sont décisifs dans
la détermination de la forme que l'autorégulation prend dans
chaque pays113 :
- La tradition : les systèmes d'autorégulation de
chaque pays reflètent les traditions
culturelles, commerciales et légales.
- L'opportunité : l'autorégulation entretient
une relation complémentaire avec la loi, mais uniquement si l'espace
législatif lui en laisse la possibilité.
L'autorégulation repose sur le principe de la
responsabilisation des professionnels. Ceux-ci établissent des
règles déontologiques qu'ils sont ensuite tenus de suivre mais
ils restent toutefois autonomes et libres d'appliquer les recommandations de
l'organisme d'autorégulation. Le principe du volontariat est un
élément déterminant pour faire évoluer ce
système. L'ouverture aux différentes parties prenantes
diffère d'un pays à un autre, le système
d'autorégulation français repose sur les acteurs de la
chaîne publicitaire, tandis que d'autres systèmes européens
(Italie, Espagne, Royaume-Uni, ...) y associent des experts ou des organismes
publics114.
112 Ibidem.
113LAVILLE Elisabeth and co, Réglementation et
autorégulation de la publicité, Utopies, Mardi 25 janvier
2005,
Consulté le 19/04/2017.
http://www.communicationresponsable.com/docs/Comresp
R1 Compte rendu.pdf 114 Ibidem.
68
L'organisme d'autorégulation ne rédige
lui-même aucune règle ; elles sont élaborées par les
entreprises membres. L'application de ces règles se fait
également sur la base du volontariat. Il est à noter que les
pratiques d'autorégulation sont fortement encouragées par toutes
les instances juridiques européennes, qu'elles soient restreintes ou
élargies. Elles peuvent prendre la forme de codes de bonne conduite ou
de simples recommandations.
d. Le fonctionnement de l'autorégulation
L'autorégulation ne peut fonctionner qu'avec ces trois
conditions :
- Une implication forte des acteurs du secteur publicitaire :
les règles sont librement établies.
- Un système flexible : la capacité de
réactivité est forte et permet une adaptation rapide au
marché et aux réactions des consommateurs (ex : les
difficultés soulevées par l'obésité infantile).
- Les règles prennent en compte les contraintes
pratiques des acteurs. Les organismes d'autorégulation peuvent avoir des
modes de fonctionnement et d'intervention différents.
e. Stades d'intervention et types de contrôle
Pour que ces principes soient respectés, les
différents aspects de la régulation de la publicité
procèdent à des modes de contrôles qui diffèrent
selon les pays, et qui dépendent des lois en vigueur et/ou de la
vocation des organismes d'autorégulation ou des plaintes
reçus.
Les organismes d'autorégulation peuvent avoir des modes
de fonctionnement et d'intervention différente, Dans certains pays, les
organismes d'autorégulation interviennent avant la diffusion de la
publicité et mettent l'accent sur le conseil. Dans d'autres pays, les
organismes interviennent a posteriori en instruisant les plaintes des
consommateurs. Ils peuvent demander le retrait de la publicité si les
plaintes sont fondées. Selon le rapport de l'agence de conseil Utopies,
on décompte trois types de contrôle de la publicité en
matière de protection de l'enfant115.
- la pré-validation : La
pré-validation est surtout exigée pour la publicité
télévisée dans un nombre limité de pays (France,
Italie, Grande-Bretagne, Corée du Sud, Chine, Inde...). Certains pays
offrent la possibilité de soumettre les projets publicitaires pour avis
avant diffusion (France, Etats-Unis, Russie...). Des organismes
d'autorégulation interviennent avant la diffusion de la publicité
et mettent l'accent sur le conseil. L'ARPP en France donne son avis sur les
publicités destinées à la télévision et
sensibilise les entreprises en amont.
- les plaintes des consommateurs et des concurrents
: Elles sont généralement traitées par les
organismes d'autorégulation en premier recours. Dans certains pays, les
organismes interviennent a posteriori en instruisant les plaintes des
consommateurs (The Advertising
115 LAVILLE Elisabeth and co, Op.cit.
69
Standard Authority en Grande-Bretagne, par exemple) ; ils
peuvent demander le retrait de la publicité si les plaintes sont
fondées.
- la surveillance des organismes
d'autorégulation : En cas d'opposition à la diffusion
d'une publicité, les organismes d'autorégulation peuvent demander
le retrait de ladite publicité ou porter l'affaire devant les tribunaux
en cas de refus.
2.4 - Exemple d'autorégulation de la
publicité télévisée en matière de protection
de l'enfant
La France : prédominance de
l'autorégulation
La réglementation concernant la publicité
télévisée en France est aussi bien encadrée par les
directives européennes et le droit français que par les codes
d'éthiques. Le respect de cette réglementation est tout d'abord
assuré par les instances d'autorégulation de la publicité
regroupant les professionnels du secteur (les annonceurs, les agences de
communication et les supports).
C'est le système d'autorégulation qui est
dominant en France pour faire face au comportement illicite de certains
annonceurs ou agences de publicité, dangereux pour le consommateur,
enfant ou adulte. Ce choix limite les recours à l'État et au
droit coercitif. Dans ce système, ce sont les agences de
publicité, les annonceurs et les médias véhiculant les
messages publicitaires qui décident entre eux et pour eux des
règles de déontologie applicables à leurs professions.
C'est alors la volonté des professionnels de travailler ensemble et leur
responsabilité qui seront essentielles à une régulation
efficace de la publicité et donc à une protection du
consommateur. L'autorégulation permet une grande
réactivité des acteurs ce qui permettra une adaptation en temps
réel aux évolutions sociétales.
Trois organismes visent à ce que les lois soient
respectées, Ils fixent aussi les règles déontologiques
au-delà des lois.
- le Conseil national de la consommation (CNC).
- L'Autorité de régulation professionnelle de la
publicité (L'ARPP). - le Conseil supérieur de l'audiovisuel
(CSA).
1- Le CNC : Conseil National de la Consommation
Se compose d'un collège de consommateurs et d'un
collège de professionnels qui élaborent des recommandations
concernant les droits du consommateur116.
116Conseil National de la Consommation, 2017,
consulté le 19/04/2017.
http://www.economie.gouv.fr/cnc
70
En 2000, il a publié un avis a l'intention des
professionnelles de la publicité nommé « Avis du CNC sur la
publicité et l'enfant », qui donne des recommandations sur la
publicité et l'enfant, il donne trois types de
préconisations117 :
- Les publicités doivent être facilement
identifiables et ne pas être confondues avec tout autre message
d'information
- Les publicités doivent exclure tout risque de
tromperie : avec présentation claire, loyale, et suffisante
- La nécessité d'informer les parents sur les
systèmes de filtrage existants sur le marché.
Dans un autre rapport sur la publicité destinée
aux enfants consultable sur le site du Ministère de l'Économie
des Finances et de l'Industrie français, nous trouvons les principales
recommandations en direction de l'industrie publicitaires : « Ne sont pas
admissibles les publicités...
- E...] préjudiciables à leur
développement psychologique, éthique, spirituel, civique ou
physique ;
- dont le caractère commercial n'est pas clairement
reconnaissable et peut créer une confusion dans l'esprit des plus jeunes
enfants ;
- mettant en danger la santé ou la
sécurité des mineurs (comportement dangereux violent)
- Pouvant porter atteinte aux valeurs sociales E...], à
l'autorité, la responsabilité, le jugement, les choix des parents
ou des éducateurs, ou qui cautionnent des comportements illicites ;
- qui crée une incitation abusive en invitant
directement les jeunes à acheter ou en les incitant à persuader
leurs parents d'acheter certains produits E...] ;
- qui, profitant du manque d'expérience ou de la
crédulité des enfants, laissent entendre que la seule possession
ou l'utilisation d'un produit leur donnerait un avantage physique, social ou
psychologique sur les autres enfants de leur âge »118.
2 - L'Autorité de régulation
professionnelle de la publicité (ARPP) (ex BVP)
Anciennement appelé Bureau de Vérification de la
Publicité. L'Autorité de régulation professionnelle de la
publicité (L'ARPP) est un organisme de régulation professionnelle
de la publicité. Sa mission telle qu'elle est décrite sur son
site officiel, allie création des règles d'éthique, leur
application et le contrôle de l'application119. L'ARPP
accompagne les professionnels dans l'élaboration des recommandations
dont ils se dotent librement, au-delà
117 MULLER Catherine et CHEMEL François. Grandir avec la
télé. Hachette livre coll Marabout, France 2007, p168
118 Avis du Conseil national de la consommation sur la
publicité et l'enfant, Ministère de l'Économie des
Finances et de l'Industrie(France), 08 janvier 2001, Consulté le
19/04/2017
http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions
services/dgccrf/boccrf/00 13/a0130026.htm 119Site official de
l'ARPP .2017. Consulté le 20/01/2017.
http://www.arpp.org/qui-sommes-nous/roles-et-missions/
71
des contraintes légales, après consultation du
Conseil Paritaire de la Publicité120.Ces règles
déontologiques s'appliquent à tous les professionnels, et
à tous les supports.
Les mesures adoptées :
L'ARPP exerce un contrôle à priori, elle rend un
avis sur la compatibilité d'un projet publicitaire avec les
textes121. Cet avis ne lie pas les diffuseurs qui ont la
possibilité de l'ignorer mais il pourra néanmoins permettre aux
intéressés d'éviter d'enfreindre les dispositions
législatives, réglementaires ou déontologiques. En
pratique, il faut bien reconnaître qu'il est
quasi-systématiquement réclamé par les régies
publicitaires des services de télévision.
L'ARPP a mis en ligne en 2004 un document destiné
à expliciter ces règles déontologiques. Les régies
de télévisions demandent à l'ARPP de vérifier
l'adéquation de tous les spots destinés à être
diffusés à la télévision, non seulement avec la
déontologie professionnelle, mais aussi avec cette
réglementation. Dans le cas où des images seraient
considérées comme trop violentes ou inappropriées dans un
film publicitaire, l'ARPP demandera à ce qu'elles soient
supprimées ou modifiées. Incontestablement, le rôle
joué par cette autorité aura sans nul doute permis entre autre,
d'éradiquer toute forme de violence mise en scène par les
publicitaires sur le média télévisuel.
3 - Le CSA : Conseil Supérieur de l'Audiovisuel
Créé en 1989, il joue un rôle de
contrôle à postériori, après la diffusion des
messages publicitaires à la télévision, et peut demander
la cessation de la diffusion d'un message publicitaire122.
On peut lire sur son site, "...La loi du 30 septembre 1986,
modifiée à de nombreuses reprises, lui confie de larges
responsabilités, parmi lesquelles : la protection des mineurs,
... il a reçu de nouvelles missions : ... ; contribuer
aux actions en faveur de la protection de la santé, etc.".
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel définit sa
mission de protection de l'enfance ainsi : « Loin de toute idée de
censure, le Conseil veut faire de la protection du jeune public le domaine
d'une responsabilité partagée entre les télévisions
et les radios, les parents et le régulateur»123.
120 Ibidem.
121 La publicité et les mineurs (fr) (s.d). Dans
Jurispedia, l'encyclopédie juridique libre. Consulté le
20/01/2017
http://fr.jurispedia.org/index.php/La_publicit%C3%A9_et_les_mineurs_(fr)
122 Lacoste Adeline. Etude sur « l'impact de la
publicité télévisée sur les mineurs », janvier
à mai 2008. Consulté le 19/04/2017.
http://www.droit-medias-
culture.com/documents/AFDMC
Lacoste Publicite televisee Mineurs.pdf
123 Lacoste Adeline. Etude sur « l'impact de la
publicité télévisée sur les mineurs », janvier
à mai 2008. Consulté le 19/04/2017.
http://www.droit-medias-
culture.com/documents/AFDMC
Lacoste Publicite televisee Mineurs.pdf
72
Les mesures adoptées :
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel veille à
ce qu'aucun programme susceptible de nuire à l'épanouissement
physique, mental ou moral des mineurs ne soit mis à leur disposition. Sa
mission est de veiller à ce que ce type de programme ne soit pas
diffusé à une heure à laquelle des mineurs sont
susceptibles de se trouver devant la télévision, à moins
qu'un dispositif de contrôle d'accès n'ait été mis
en place. « La violence, l'érotisme, la pornographie
présents dans certains programmes, ainsi que la pression publicitaire,
font partie des préoccupations constantes du CSA » 124 dans le
domaine de la protection des mineurs.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel contrôle
régulièrement chaque programme de chaque opérateur afin de
vérifier le respect de la réglementation. Dans le cas où
il ne détecte pas une violation de la réglementation, les
téléspectateurs et les associations ont la possibilité
d'en alerter le Conseil. Ainsi, les parents peuvent notamment attirer
l'attention du Conseil sur un programme violent diffusé en violation des
règles applicables, par le biais d'un formulaire
Ce mode de régulation choisi par le secteur
publicitaire tend à se développer de plus en plus en France tout
comme en Europe. Il se caractérise par sa capacité à
s'adapter rapidement et constamment à des réalités
très mouvantes : sensibilités du public, pratiques publicitaires,
innovations technologiques, enjeux sociétaux... Le principe fondamental
de l'autorégulation est celui de l'adaptation du dispositif aux
mutations. Ce principe d'autorégulation s'incarne différemment au
fil des mutations des époques qu'il traverse.
2.5- La corégulation
L'accord interinstitutionnel "Mieux légiférer"
de 2003, définit la corégulation comme étant "le moyen par
lequel un acte législatif communautaire confère la
réalisation des objectifs définis par l'autorité
législative aux parties concernées reconnues dans le domaine
(notamment les opérateurs économiques, les partenaires sociaux,
les organisations non gouvernementales ou les associations"125.
D'après le même accord, Le point commun entre la
corégulation et l'autorégulation est la volonté de
simplifier les textes législatifs et d'alléger les circuits
législatifs. Les mesures qui en résultent ne sont pas des mesures
législatives mais des accords conclus entre acteurs de la
société civile organisée.
Cette mesure est très recommandée car agissant
en qualité de coresponsable, les parties concernées reconnues
dans le domaine contribuent à la réalisation des objectifs,
à la précision des textes législatifs. Leur contribution
dépasse la simple consultation.
124 Ibidem.
125 Définitions clés de l'accord de 2003 "Mieux
légiférer", Corégulation, in Comité
économique et social européen, 2003, Consulté le
19/04/2017.
http://www.eesc.europa.eu/?i=portal.fr.int-opinions&itemCode=32858
73
Un exemple de la corégulation, les cahiers des charges
de la télévision. Un cahier des charges de
télévision est définie comme un ensemble d'obligations
imposées par le législateur aux chaines de
télévision mais qui vise à encourager la mise en place
d'un secteur de médias moderne et développé sur les plans
de la production et de la diffusion, conformément aux conventions
internationales qui déterminent les droits et les
obligations126. Le cahier des charges fixe les règles
imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de
diffusion sonore et contient plusieurs dispositions relatives à
l'éthique et à la déontologie, au contenu des programmes
et au contrôle auxquelles devront s'astreindre les différents
soumissionnaires. Un exemple très concret ou les cahiers des charges
régissent le domaine de la publicité est l'Algérie.
2.6- Exemple de corégulation de la publicité
télévisée en matière de protection de l'enfant
L'Algérie : les cahiers des charges
Avant d'évoquer l'exemple de la corégulation en
Algérie, nous allons faire un tour rapide de la législation
existante dans le domaine de la protection du consommateur et la protection des
enfants contre la publicité en général et la
publicité télévisée en particulier.
a- Le contexte juridique de la publicité en
Algérie :
Dans la législation algérienne, il n'y a pas de
texte officiel qui porte l'intitulé "lois sur la publicité". Il
existe des décrets, ordonnances ou articles qui traitent du sujet de la
publicité.
Le domaine de la protection du consommateur en matière
de publicité en Algérie, est régi par des articles se
trouvant dans lois suivantes127 :
- Loi 09-03 du 25 février 2009 relative à la
protection du consommateur et à la répression des fraudes (JO
n° 15 du 8 mars 2009).
- Loi n° 04-02 du 23 juin 2004 fixant les règles
applicables aux pratiques commerciales, modifiée et
complétée par la Loi n° 10-06 du 15 août 2010.
- Décret exécutif n° 05-484 du 22
Décembre 2005 modifiant et complétant le décret
exécutif n° 90-367 du 10 Novembre 1990 relatif à
l'étiquetage et à la présentation des denrées
alimentaires, produits et services.
- Décret exécutif n° 90-366 du 10 Novembre
1990 relatif à l'étiquetage et à la présentation
des produits domestiques non alimentaires.
- Ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003, modifiée
et complétée, relative à la
concurrence.
126 Le Bohec Jacques. Dictionnaire de journalisme et des medias.
Presse universitaire de Rennes.2010.P
127 Ministère du commerce,
https://www.commerce.gov.dz/
74
Ce sont les articles relatifs à la publicité qui
nous intéresse dans ces lois. Il s'agit de déterminer les
pratiques restrictives de concurrence, les pratiques commerciales illicites ou
déloyales dont la publicité trompeuse et la publicité
mensongère.
- La publicité trompeuse :
La publicité mensongère est définie comme
la diffusion d'informations inexactes, tandis que la publicité trompeuse
est celle qui induit en erreur, selon la législation algérienne
et notamment la loi n° 04-02, du 23 juin 2004 fixant les règles
applicables aux pratiques commerciales, art.28 : « Sans préjudice
des autres dispositions législatives et réglementaires
applicables en la matière, est considérée comme
publicité illicite et interdite toute publicité trompeuse,
notamment celle :
1) qui comporte des affirmations, indications, ou
représentations susceptibles d'induire en erreur sur l'identité,
la qualité, la disponibilité, ou les caractéristiques d'un
produit ou d'un service ;
2) qui comportent des éléments susceptibles de
créer la confusion avec un autre vendeur, ses produits, ses services ou
son activité ;
3) qui porte sur une offre déterminée de
produits ou de services alors que l'agent économique ne dispose pas de
stocks suffisants de produits ou ne peut assurer les services qui doivent
normalement être prévus par référence à
l'ampleur de la publicité »128
La loi algérienne en matière de protection du
consommateur et de répression des fraudes permet aux consommateurs
lésés et aux associations de protection des consommateurs de se
constituer en partie civile en cas de préjudices causés par le
fait d'un même intervenant et ayant une origine commune comme
stipulé dans stipule dans l'art. 23 de la loi n° 09-03 du 25
février 2009.
Cette même loi dans son article 25 habilite les agents
de la répression des fraudes relevant du ministère chargé
de la protection du consommateur, les officiers de police judiciaire et les
autres agents autorisés par des textes spécifiques à
rechercher et à constater les infractions aux dispositions de la
loi129.
- Autres dispositions
Un décret réglementant la publicité
commerciale a été promulgué en 1963. Son premier article
interdisait l'utilisation de formules publicitaires comportant des termes
religieux ou politiques, à des fins commerciales130.
128 Loi n°04-02, du 23 juin 2004 fixant les règles
applicables aux pratiques commerciales.
129 Loi n°09-03, du 25 février 2009, relative
à la protection du consommateur et à la répression des
fraudes.
130 CHABANI Saïd, Intervention aux Troisièmes
journées euro-maghrébines sur la communication publicitaire
Alger, Hôtel Aurassi, 6 et 7 juin 2009
75
La publicité sur le tabac et l'alcool est
expressément interdite, la loi de santé n° 85-05 du 16
février 1985, stipule dans son art. 65 : « La publicité pour
les tabacs et alcools est interdite » (voir annexe I).
La publicité et la promotion de vente des produits
pharmaceutiques à usage de la médecine humaine en Algérie,
sont règlementées par la loi sur la santé et le
décret exécutif n° 92-286 (voir annexe II).
La protection de l'enfant est évoquée dans le
décret exécutif n° 92-286, son article 16 qui concerne le
contenu du message publicitaire du produit de santé destiné au
public stipule que tout message publicitaire destiné au public ne doit
pas être dirigé uniquement ou principalement vers les
enfants131.
b- Le cahier des charges de la télévision
algérienne (Etablissement Public de Télévision)
La publicité télévisée dans les
chaines de télévision publiques algériennes est
essentiellement règlementée par le cahier des charges et un
document interne qui concerne les conditions générales de ventes
(voir annexe III). Le cahier des charges d'une télévision est un
document qui pose le cadre d'application des règles professionnelles et
déontologiques, dans le cadre du respect des droits et libertés
pendant l'exercice de toute activité audiovisuelle, quelle que soit sa
nature et son support132.
La télévision algérienne est
appelée Etablissement Public de la Télévision, elle se
compose de cinq chaines : la première, hertzienne est la chaîne
terrestre. Les quatre autres sont diffusées par satellite : Canal
Algérie d'expression française, A3, TV4 d'expression amazigh et
TV5, la chaîne du Coran. Le décret exécutif n°91-100
du 20 avril 1991 érige l'ENTV en EPTV, établissement public
à caractère industriel et commercial (voir annexe IV), et ce en
application du Code de l'information de 1990 dénommé
également la loi n°90-07 du 3 avril 1990 relative à
l'information.
Le statut « d'établissement public à
caractère industriel et commercial » que lui confère la loi
de janvier 1988 place l'établissement public de la
télévision dans une situation intermédiaire. Ce statut est
une combinaison entre ceux de l'établissement public (personne morale de
droit public crée par décret afin d'assurer une mission
spécifique sous l'autorité d'une instance administrative et
soumis aux dispositions du droit public question d'organisation, gestion et
fonctionnement) et le statut d'une entreprise commerciale133.
131 Décret exécutif n° 92-286 du 6 juillet
1992, (art.16)
132 Publication du cahier des charges générales des
services audiovisuels, in Autorité de Régulation de
l'Audiovisuel, Consulte le 19/04/2017.
http://www.arav.dz/fr/9-evenements/20-publication-du-cahier-des-charges-g%C3%A9n%C3%A9rales-des-services-audiovisuels
133 MOSTEFAOUI Belkacem & KHELIL Abdelmoumène, «
Algérie - La mission de service public audiovisuel dans la région
Maghreb/Mashrek », in La mission de service public audiovisuel dans la
région Maghreb/Mashrek by Olga Del Rio Sanchez, Institut Panos Paris et
Observatoire Méditerranéen de la Communication, Paris, mai 2012,
Consulté le 19/04/2017
76
L'EPTV exerce ses missions de service public
conformément aux prescriptions de son cahier des charges, dicté
par le décret exécutif n°91-101 du 20 avril 1991 (voir
annexe IV). Ce texte a permis la commercialité des espaces publicitaires
et des ventes des droits d'exploitation des programmes et des prestations
diverses pour générer les ressources propres. La construction
juridique a bien permis la définition d'un cahier général
des charges ; mais celui-ci n'a pas été suivi de cahiers annuels
depuis 1992 / 1993134. Donc, le seul règlement dont dispose
la télévision publique est un cahier des charges, figurant dans
le décret cité ci-dessus, qui fixe les conditions des
différentes activités de la télévision dont la
publicité.
Les articles 38 et suivants de ce cahier des charges
général, fixent les principales règles d'éthique et
de déontologie à respecter en matière de publicité.
C'est en vertu de ce texte que la télévision est autorisée
à diffuser des messages de publicité commerciale dans le respect
des lois et règlements en vigueur quant à l'objet, le contenu et
les modalités de programmation.
Ce cahier de charge mentionne le fait que la publicité
doit être clairement annoncée dans des écrans
spécialisés pour une durée ne dépassant pas de 4
minutes par heure en moyenne (articles 44 et 45). Elle doit être vraie,
décente et respectueuse de la personne humaine (article38).
Il stipule aussi l'interdiction d'exploiter la
crédulité des enfants et des adolescents, l'interdiction de
porter atteinte à l'épanouissement de l'enfant et l'interdiction
de toute discrimination raciale ou sexuelle, de scènes de violence ou
d'éléments pouvant provoquer la peur, ou encourager les abus, les
imprudences ou les négligences (article39).
L'utilisation des enfants dans la publicité, selon ce
cahier de charge doit rester modérée. Ils ne peuvent être
des acteurs principaux que s'ils sont directement concernés par le
produit ou le service considéré (articles 42).
c- Le cahier des charges dans les chaines de
télévision privées
Bien que le champ audiovisuel algérien ait
été ouvert au privé par les textes et les lois depuis
2014, plusieurs chaînes diffusant via satellite et s'adressant aux
algériens ont été créées depuis
2011135.
Sur la multitude de chaines de télévision
privées existantes, quatre sont agréées par l'État
mais n'émettent pas sur des bandes algériennes. Il s'agit
d'Ennahar TV, Echourrouk TV, Dzaïr TV et El Djazaïria. La
publicité représente la première source de revenue de ces
chaines.
https://www.academia.edu/2134048/LAMISSIONDESERVICEPUBLICAUDIOVISUELDANSLAR%C3%89GI
ONMAGHREBMASHREK
134 Ibidem.
135 BOUCHAALA Nabila, « Les journalistes des
télévisions privées algériennes en 2015 : Nouvelles
figures, nouvelles pratiques », L'Année du Maghreb [En ligne], 15 |
2016, mis en ligne le 21 décembre 2016, consulté le 19 avril
2017.
http://anneemaghreb.revues.org/2867
77
Sur le plan théorique, ces chaines disposent d'un
cahier des charges générales parue dans le décret
exécutif n° 16-222 du 8 Dhou El Kaâda 1437 correspondant au
11 août 2016, portant cahier des charges générales fixant
les règles imposables à tout service de diffusion
télévisuelle ou de diffusion sonore (voir annexe V). Il
détermine les règles imposables à tout service de
diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore.
Ce cahier assure notamment la promotion de la production
audiovisuelle, des langues officielles nationales et dresse les règles
relatives à la communication audiovisuelle136. Concernant la
protection des enfants dans les messages publicitaire, ce cahier des charges
propose dans les articles 55 et suivants de son chapitre 10 les dispositions
relatives à la publicité, au parrainage et au
télé-achat.
Selon ce cahier des charges (voir annexe VI), la
publicité doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés, à l'occasion d'interruption
normale de programme, pour une durée ne dépassant pas de 6
minutes par heure en moyenne (articles 57 et 69). Les publicités
diffusées doivent être vraies, décentes et respectueuses de
la personne humaine et des principes liés à la protection des
enfants et du consommateur (article60). Toute autre publicité
mensongère, comparative, clandestine ou subliminale est interdite
(article 63).
Les publicités diffusées sur ces chaines doivent
respecter, selon le même décret, les principes liés
à la protection de l'enfance et ne doivent en aucun cas exploiter leur
crédulité ni présenter les enfants comme prescripteurs
d'un quelconque service ou comme acteurs principaux que s'il existe un rapport
direct entre eux et le produit concernés. Il est fait aussi mention de
l'interdiction de toute discrimination raciale ou sexuelle, de scènes de
violence ou d'éléments pouvant provoquer la peur, ou encourager
les abus, les imprudences ou les négligences (article60, 64). Même
les publicités concernant les déclinaisons en jouets en faveur
des armes à feu et des munitions ainsi que les armes blanches sont
interdites (article 68).
Même si ces dispositions de protection semblent plus
importantes et plus étoffées, ce cahier des charges n'est pas
encore mis en pratique, la publicité diffusée par les chaines
privées, restent encore marquer par «une certaine anarchie sur le
terrain)) comme s'accordent à dire les responsables du
secteur137, et le Ministère de la Communication
précise que « les projets de textes réglementaires
concernant la publicité sont prêts et seront soumis au prochain
Parlement ))138.
2.7 - Les limites de la règlementation et de
l'autorégulation :
136 Publication du cahier des charges générales des
services audiovisuels, in Autorité de Régulation de
l'Audiovisuel, consulté le 19/04/2017.
http://www.arav.dz/fr/9-evenements/20-publication-du-cahier-des-charges-g%C3%A9n%C3%A9rales-des-services-audiovisuels
137 WAKLI Essaid, Cette publicité qui taraude tant Hamid
Grine, in Algérie focus, mis en ligne le 14 /02/ 2013, Consulté
le 19/04/2017.
http://news-360.info/chaines-tv-privees-lincroyable-anarchie/
138 Ibidem.
78
Nous préférons évoquer les limites des
moyens législatif, et des moyens de régulation ensemble, parce
que à notre avis même si ils sont différents d'un point de
vue juridique ils restent semblables et complémentaires dans les
intentions, les objectifs et les moyens de travail.
De l'avis de plusieurs spécialistes en
droit139, les moyens législatifs pour la protection de
l'enfant contre les effets de la publicité
télévisée ont le mérite d'être claire
même si ils sont parfois incomplets. Les lois sont promulguées
pour être prévisibles et applicables de façon
générale et égalitaire à toutes les situations
objet de plainte ou qui posent problème. De plus, les lois sont
fidèles à la volonté des citoyens dans la mesure où
elles sont adoptées par des représentants élus. Cependant,
les lois présentent un problème de flexibilité car, une
fois promulguées, elles nécessitent un long parcours, souvent
difficile, pour être modifié.
D'un autre côté, les systèmes basés
sur des codes volontaires, donc d'autorégulation, font souvent appel
à des concertations regroupant des représentants de toutes les
parties en cause. Ces systèmes semblent beaucoup plus flexible et
s'adaptent plus facilement à certains changements dû aux
nouveautés incessantes dans le monde de TIC .L'autoréglementation
semblent donc intéressante du point de vue de la
représentativité. Elle permet, dans certains cas, aux
gouvernements de déléguer leurs pouvoirs de contrôle et de
surveillance là où une telle surveillance pourrait être
coûteuse.
Mais, on reproche à l'autorégulation de ne pas
couvrir des sujets comme :
- le droit à la publicité pour tout le monde,
c'est-à-dire la nécessité d'informer le consommateur,
même l'enfant, pour lui permettre de faire un choix.
- les pratiques des publicitaires ou des annonceurs hors du
contenu de la publicité (influence sur la ligne éditoriale,
corruption...)
N'oublions pas que la publicité est la première
source de financement des médias, ce qui confère aux
annonceurs-publicitaires un pouvoir d'influence potentiel sur la politique des
médias. Nous citons le cas de "The Media Foundation", un mouvement
anti-publicitaire qui a intenté un procès à 4 des plus
grandes chaînes de télévision canadiennes (CanWest Global,
CBC, CTV, CHUM), qui refusent de lui vendre de l'espace publicitaire lorsque
les messages critiquent la consommation.
Il est important de noter que, dans plusieurs pays, les deux
types de modes de protection sont présents simultanément. Selon
le rapport " Réglementation et autorégulation de la
publicité" du groupe de travail français « Publicité
& Communication Responsables » de l'agence Utopies, la
réglementation et l'autorégulation sont deux systèmes
à la fois complémentaires et en concurrence : la loi est
adaptée pour les derniers recours et les sujets
139 OPTION CONSOMATEUR - La publicité destinée aux
enfants Identifier la meilleure protection Possible - Rapport
rédigé par Option consommateurs et présenté au
Bureau de la consommation d'Industrie - Canada - Avril 2008.
79
ne pouvant être décidés par le trio
annonceurs-média-agences, tandis que l'autorégulation est plus
apte à entrer dans les détails et les aspects « subjectifs
»140.
Il va sans dire que dans certains systèmes
économiques l'industrie de la publicité préfère
l'autoréglementation : c'est dans son intérêt car elle
dépend de ce que l'autoréglementation permet. Aussi, avec la
possibilité de recevoir des chaines étrangères via
satellite et l'avènement d'internent les frontières
disparaissent. Il serait possible, pour des publicitaires et les diffuseurs
locaux, de contourner les lois d'un pays comme la Suède en diffusant
leurs messages d'un pays voisin, comme cela se fait déjà. Le
groupe de travail « Publicité & Communication Responsables
» a constaté, que pour pallier à ces contraintes, des
initiatives ont été observé un peu partout dans le monde
comme141 :
- Un début d'organisation internationale de
l'autorégulation se met en place pour faire face aux plaintes
transfrontalières.
- la création d'organismes d'autorégulation pour
anticiper le développement de la législation (Brésil,
Europe, Europe de l'Est, ...) et un renforcement de la législation dans
des zones déjà autorégulées (France, autres pays
d'Europe).
- Les fonctions publiques délèguent aux
organismes d'autorégulation la gestion de la publicité ; droit
dont jouissent les organismes équivalents en Corée du Sud
KBC/KARB.
3 - L'éducation aux médias
Les nombreuses études que nous avons citées
précédemment concernant les effets néfastes de la
publicité sur les enfants, se sont généralement
déroulé en Europe ou au Canada, des pays où le respect des
lois prime, ce qui montre que même lorsque la loi est respectée,
les enfants sont influencés par la publicité. Selon Serge
Tisseron, "il n'y a jamais l'enfant et les images. Il y a l'enfant, les images,
sa famille, son environnement, ses copains, l'école et c'est l'ensemble
qui organisent ses attitudes futures."142. Donc, au-delà des
lois, ou des règles de déontologie et d'éthique la
publicité continue à influencer et c'est là que le cercle
familial, l'école et l'entourage immédiat de l'enfant jouent un
rôle dans son éducation par rapport à la
publicité.
Selon Claude Allard, auteur de "L'Enfant au siècle des
images", dès l'âge de 3-4 ans, les enfants reconnaissent jingles
publicitaires et logos. Mais ce n'est qu'à partir de 7-8 ans qu'ils en
saisissent l'intention persuasive, d'où la nécessité d'en
parler avec eux pour qu'ils ne
140LAVILLE Elisabeth and co, Réglementation et
autorégulation de la publicité, Utopies, Mardi 25 janvier 2005,
Consulté le 19/04/2017.
http://www.communicationresponsable.com/docs/Comresp
R1 Compte rendu.pdf
141LAVILLE Elisabeth and co. Op.cit.
142 Tisseron Serge, « L'enfant au risque des médias
», Enfances & Psy, 1/2005 (no26), p. 15-22, consulté
le 19/04/2017.
http://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2005-1-page-15.htm
80
soient pas "victimes de la pub"143. Les enfants
doivent prendre conscience que les publicitaires ne cherchent pas à les
distraire ou à les rendre heureux, mais simplement à leur vendre
le plus possible de produits, quels qu'en soient les effets sur leur
santé physique, affective et psychologique.
Il existe d'autres moyens pour protéger l'enfant contre
les effets de la publicité télévisée, certains
spécialistes préconisent d'agir sur le moyen de
diffusion144 ; le contrôle du temps d'exposition à la
télévision, être accompagner par un adulte en regardant les
programmes de télévision ou tout simplement la supprimer.
D'autres proposent de faire face aux problèmes qu'engendrent
l'exposition à la publicité télévisée en
préparant les enfants à en faire face à travers le
développement de leur esprit d'analyse et leur sens critique et ce
à travers l'éducation aux médias.
3.1- L'éducation aux médias, un outil de
protection
«L'éducation aux médias, c'est
développer la capacité du public à accéder à
tous les médias (radio, télévision, presse écrite,
films, images, textes, sons, sites internet, réseaux sociaux) et
à comprendre, à décoder, avec un sens critique, les
différents aspects des médias et de leurs
contenus.»145. Pour les enfants, c'est une démarche
éducative qui consiste à les éduquer à la
consommation éclairée des médias et à leur
apprendre à être des spectateurs actifs, capables de comprendre,
d'analyser et de critiquer. Les objectifs de l'éducation aux
médias sont :
- L'apprentissage d'une lecture critique de supports
médiatiques existants. - La construction de supports
médiatiques.
Pour Jacques Gonnet, auteur de "L'éducation aux medias,
les controverses fécondes", l'éducation aux médias se
présente comme « une exceptionnelle initiation aux pratiques
démocratiques », qui s'inscrit, selon lui, « dans le
rôle que l'école doit jouer dans une promotion de la
démocratie, pour une conscience du politique » 146.
Plusieurs intervenants sont sollicitées pour cette opération, les
parents, les pouvoirs publics, la société civile et
l'école. Dans un premier lieu ce sont les parents et les enseignants qui
ont besoin de prendre connaissance des dommages que la surconsommation
médiatique, y compris la pub,
143Gannac Anne-Laure," Nos enfants et la
télé : quelles émissions et à quelle dose ?", in
Psychologies, Octobre2003, Consulté le 14/04/2017.
http://www.psychologies.com/Famille/Education/Regles-de-vie/Articles-et-Dossiers/Nos-enfants-et-la-tele-quelles-emissions-et-a-quelle-dose
144 Ibidem.
145 Education aux medias et à internet, Eduscol,
Ministère de l'éducation nationale de l'enseignement
supérieur et de la recherche, 2017, Consulté le 14/04/2017.
http://eduscol.education.fr/numerique/dossier/competences/education-aux-medias/sites-pour-eduquer-aux-medias
146 Gonnet Jacques. Education aux médias : les
controverses fécondes. Cité dans, LANDRY Normand et BASQUE
Joëlle, « L'éducation aux médias : contributions,
pratiques et perspectives de recherche en sciences de la communication »,
Communiquer [En ligne], 15 | 2015, mis en ligne le 17 octobre 2015,
consulté le 19 avril 2017
http://communiquer.revues.org/1664
81
entraîne chez les jeunes, ensuite, ils pourront
éclairer les enfants au sujet des médias et de la
publicité.
a. Les compétences de l'éducation aux
medias
L'UNESCO met l'accent sur une nécessaire maîtrise
de l'information pour devenir citoyen d'une société
numérique. Une plateforme européenne fédératrice de
l'éducation aux médias propose un ensemble de compétences
spécifiques sur lequel s'appuient nombre d'initiatives concrètes.
Cet ensemble, qui est le fruit d'un consensus assez large, peut servir
d'indicateur en la matière. La Charte européenne pour
l'éducation aux médias identifie un ensemble de sept
compétences fondamentales recherchées par une éducation
aux médias147 :
- Utiliser les technologies médiatiques efficacement
pour accéder, conserver, rechercher et extraire ou partager le contenu
afin de rencontrer les besoins et intérêts des individus et des
communautés ;
- Obtenir l'accès à, et opérer des choix
informés dans un large éventail de formes et de contenus
médiatiques à travers les différentes sources culturelles
et institutionnelles ;
- Comprendre comment et pourquoi les contenus médiatiques
sont produits ;
- Analyser de manière critique les techniques, langages
et codes utilisés par les médias et les messages qu'ils
véhiculent ;
- Utiliser les médias de manière créative
en vue d'exprimer et de communiquer des idées, des informations et des
opinions ;
- Identifier et éviter ou mettre en question le contenu
médiatique et les services qui peuvent être indésirables,
choquants ou nuisibles ;
- Utiliser les médias dans l'exercice de leurs droits
démocratiques et de leur citoyenneté
b. Les objectifs de l'éducation aux
médias concernant la publicité
L'éducation aux médias est une démarche
pédagogique, qui tend à effectuer une sorte de synthèse
sur les médias et la publicité et sert à articuler un
agenda pédagogique qui se concentre autour des éléments
suivants :
- La déconstruction des messages médiatiques (le
dévoilement des processus de production et des artifices qui les
constituent afin de les faire apparaître comme le fruit d'un travail).
147 LANDRY Normand et BASQUE Joëlle, «
L'éducation aux médias : contributions, pratiques et perspectives
de recherche en sciences de la communication », Communiquer [En
ligne], 15 | 2015, mis en ligne le 17 octobre 2015, consulté le 19 avril
2017.
https://communiquer.revues.org/1664
82
- L'apprentissage des différents langages
médiatiques et des conventions qui gouvernent chaque format
médiatique.
- La mise en contexte du caractère actif et complexe
des processus d'interprétation des messages médiatiques par leurs
audiences.
- La démonstration de l'absence de neutralité
des messages médiatiques et la mise en relief des conventions
idéologiques qu'ils renferment.
- Le positionnement des médias en tant qu'acteurs
sociaux, culturels, économiques et politiques.
3.2- Les intervenants de l'éducation aux
médias
a- Le rôle de la famille
"Eduquer c'est d'abord montrer l'exemple", voilà ce que
propose Sylvie Bourcier auteur de "L'enfant et les écrans", en citant
des études américaines qui ont démontrées que les
enfants qui regardent la télévision sont ceux dont les parents
regardent le plus la télévision148. Offrir un
modèle tout en encadrant l'exposition à la
télévision serait un premier pas pour montrer aux enfants que ce
ne sont pas les écrans ou leur contenu qui règle la vie au
quotidien.
A ce titre quelques propositions, données par des
spécialistes149, sont à appliquer par les parents,
entre autres la règle des 3-6-9-12 qui vise à limiter
l'influences des écrans sur les enfants selon leur âge et les
compétences acquises à chaque étapes de leur
croissance.
Il faut aussi, selon Sylvie Bourcier, chercher à
favoriser l'autonomie de l'enfant en lui apprenant à faire le tri des
programmes, à identifier la publicité, à juger de la
pertinences des informations présentées (par la
publicité), et même à en reconnaitre les vraies
intentions150.
Pour aider les enfants à identifier les messages
publicitaires et à développer leur esprit critique, les parents
sensibilisés à cette question peuvent agir quotidiennement
à l'occasion de réunion familiale autour de la
télévision. Il leur est conseillé de faire remarquer aux
enfants, les codes télévisuels qui annoncent la fenêtre
publicitaire par exemple ou le haussement de volume qui provient lors de ces
fenêtres. Puis, les aider à cibler les mots clés,
aguicheurs et vendeurs, utilisés par la publicité. Ensuite, et en
prenant en compte l'âge des enfants, expliquer aux petits l'intention de
la publicité avec des exemples et aux plus âgés montrer les
techniques visuelles utilisées pour attirer et parler des
stéréotypes qu'elle utilise par exemple,..
b - Le rôle de l'école
148 BOURCIER Sylvie, L'enfant et les écrans, Editions du
CHU de Saint Julien, Canada, 2010, p134
149 Bach.J.F, Houde.O, Lena.p, Tisseron.S, L'enfant et les
écrans, Un avis de l'Académie des sciences, hors collection, Le
Pommier, France, 2013, p184-185.
150 Ibidem, p147.
83
Certains pays ont introduit la prévention contre les
effets de la publicité comme programme dans les établissements
scolaires (Canada, France, Belgique,..). Les contextes d'étude possibles
de la publicité sont nombreux dans les programmes, en collège,
lycée général et technologique et en lycée
professionnel. Son rôle est de stimuler, notamment par le biais des
centres de ressources ( site internet, DVD, livret pédagogique,..), des
actions, des recherches, des expériences pédagogiques,
susceptibles de promouvoir et d'évaluer l'éducation aux
médias et de favoriser la coopération entre les centres de
ressources, les centres de distribution, les médias et les associations
concernées par l'éducation aux médias.
Le caractère bénéfique des cours visant
à sensibiliser les jeunes aux médias et à la
publicité est démontré151 . Ces cours
permettent aux élèves de mieux comprendre l'influence sociale de
la télévision et les intentions des messages publicitaires,
surtout ceux qui ciblent les adolescents. Les enseignants construisent la
plupart du temps leur scénario d'éducation aux médias, au
détour d'activités pédagogiques recourant à
l'éducation par les médias quand, se servant de supports
médiatiques, ils illustrent les contenus que leurs programmes
éducatifs les invitent à évoquer.
Il existe aussi une multitude de site qui traite du sujet de
la protection de l'enfant contre les effets la publicité, ils sont
beaucoup plus développés en Europe et dans les pays Anglo-Saxon,
c'est un outil alternatif à la réglementation et à la
régulation qui vise en premier lieux à sensibiliser les adultes
en charge d'éducation d'enfants.
c- Le rôle des pouvoirs publics et de la
société civile
Un exemple du rôle que peut jouer les pouvoirs publics
dans l'éducation aux médias, c'est les actions qui peuvent
être entrepris par la télévision publique en lançant
des initiatives liées à l'analyse de la publicité ou du
contenu des programmes de télévision. Des liens peuvent aussi
être promus entre l'industrie et la recherche sur l'éducation aux
médias. Par exemple, la BBC propose au grand public de nombreuses
ressources en ligne pour s'impliquer dans l'éducation aux médias
et sur la production médiatique.
Les organisations de la société civile tel que
les associations de protection du consommateur, les associations des praticiens
de la santé,... peuvent enrichir le débat de la protection de
l'enfant contre les effets de la publicité
télévisée en proposant des actions de sensibilisation, ou
en agissant auprès des autorités compétentes.
A titre d'exemple, des recommandations ont été
émises à ce titre par des professionnels canadien de la
santé (le Comite de la pédiatrie psychological).
Ces recommandations ont pour but d'inciter les médecins à changer
les comportements de leurs passions en ce qui
151 Les enfants et les médias. Paediatrics & Child
Health. 1999 ; 4(5), Consulté le 19/04/2017
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PM827731/#b2-pch04357
84
concerne leur relation avec les médias152.
Selon ces recommandations, Les médecins devraient encourager les
familles à adopter les pratiques comme :
- Regarder la télévision ensemble et discuter de
la valeur éducative des émissions.
- Inviter les enfants à critiquer et à analyser
ce qu'ils voient à la télévision, c'est
particulièrement important en ce qui a trait aux relations sexuelles,
à la violence et à la publicité.
- Permettre aux enfants plus âgés d'avoir la
possibilité de planifier le calendrier des émissions qu'ils
regarderont pendant la semaine.
- Les familles devraient limiter l'utilisation de la
télévision comme dérivatif, professeur substitut ou
gardienne électronique.
Même si ces recommandations concernent prioritairement
la télévision, le lien de cause à effet qu'entretient le
temps d'exposition à la télévision et l'exposition
à la publicité rend ces recommandations valables aussi pour une
protection efficace contre les effets de la publicité
télévisée sur les enfants.
3.3- Exemple de modèle d'éducation aux
medias
Le Canada : le centre d'éducation aux
médias et de littératie numérique
"HabiloMédias"
Au Canada, le centre d'éducation aux médias et
de littératie numérique HabiloMédias153, qui a
pour objectif de veiller à ce que les enfants et les adolescents
développent une pensée critique face aux médias et
à la publicité, propose sur son site internet des recommandations
en forme de fiche conseil destinée aux adultes, parents ou
éducateurs, pour aider les enfants à devenir des consommateurs
avertis, mieux aptes à résister à la pression et aux
modes. Ces recommandations traitent de la manière d'identifier la
publicité, de son contenu et de ses vraies intentions154, on
peut les résumer dans les points suivants :
Parler de la publicité aux enfants dès leur
jeune âge :
Les enfants préfèrent souvent la
publicité aux émissions régulières, c'est
animé, rythmé, il y a de la couleur et des chansons, le concept
de la vente leur est inconnu jusqu'à un certain âge, et donc
parler aux enfants le plus tôt possible de la publicité les
encouragera à devenir des consommateurs plus avertis.
152 Les enfants et les médias. Op.cit.
153 HabiloMédias (anciennement le Réseau
Éducation-Médias) est un organisme de bienfaisance canadien, sans
but lucratif, qui oeuvre pour l'éducation aux médias et la
littératie numérique. Il est issu d'une initiative sur la
violence à la télévision lancée par le Conseil de
la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) au
début des années 1990.
154Parler de la publicité avec les jeunes -
Fiche-conseil, le centre canadien d'éducation aux medias,
Consulté le 19/04/2017.
http://habilomedias.ca/fiche-conseil/parler-la-publicite-avec-jeunes-fiche-conseil
85
Expliquer le fonctionnement de la publicité
:
À travers le visionnage de publicité, les
éducateurs doivent montrer comment le travail des publicitaires consiste
à exploiter les peurs, et les désirs des personnes ciblés
et comment leurs messages sont conçus pour faire croire aux gens que tel
ou tel produit améliorera leur vie et les rendra plus heureux.
Repérer les publicités :
Sensibilisez les enfants aux publicités autour d'eux
visant la notoriété de la marque afin qu'ils puissent les
repérer dans des contextes plus subtils.
Mettre en évidence les pièges du marketing
:
Comme par exemple en utilisant des bandes dessinées ou
des personnalités connues pour vendre ou faire la promotion d'un
produit.
Discuter du contenu de la publicité :
Identifier les stéréotypes et des questions sur la
représentation des sexes et de l'image corporelle dans la
publicité.
Identifier la cible :
Trouvez des exemples de la façon dont les publicitaires
tentent déjà de développer une fidélité
à leur marque chez les jeunes enfants. Montrez comment les publicitaires
visent préadolescents et adolescents en insistant sur la
séduction et ce qui est « à la mode ».
Mettre l'accent sur les publicités de l'industrie
de l'alimentation :
Qui portent presque toujours sur la restauration rapide, les
bonbons ou les céréales sucrées. Enseigner la
valeur de l'argent :
La culture de consommation pousse les enfants à
dépenser sans compter et toujours davantage sans réellement
connaitre la valeur de l'argent.
3.4- Les freins de l'éducation aux
médias
Les recommandations du congrès européen sur
l'éducation aux médias de 2009155 mettent l'accent sur
un certains nombres de limites et d'obstacles que rencontrent
l'éducation des médias en Europe, ces éléments nous
éclairent sur les freins de ce mode de protection dans des pays qui ont
des traditions et une longue expérience en la matière.
155 "L'éducation aux médias en Europe/Controverses,
défis et perspectives", congrès européen sur
l'éducation aux medias, Bellaria (Italie) du 21 au 24 octobre 2009. Sous
l'égide de EUROMEDUC : dispositif européen d'éducation aux
medias. Consulté le 19/04/2017.
http://www.euromeduc.eu/IMG/pdf/Euromeduc
FR.pdf
86
Selon ces recommandations, parmi les principaux freins de
l'éducation aux médias en milieux scolaires, le manque de
formation des enseignants et l'absence de cadre d'évaluation durable
ainsi que des contraintes liées à un cadre scolaire non
adapté et un programme limité dans le temps. La difficulté
à comparer des cultures et des systèmes éducatifs
différents est aussi montrée du doigt, elle est due à un
encadrement insuffisant des enseignants et éducateurs, ces derniers ont
aussi des difficultés à prendre en considération les
documents médiatiques comme des documents scolaires
homologués156.
L'industrie médiatique, les intérêts
politiques et commerciaux peuvent également devenir un frein lorsque
qu'ils influencent l'éducation aux médias au détriment des
intérêts pédagogiques. L'industrie médiatique,
semble parfois absente ou désintéressé, un manque de
pôles de concertation, de consultation, de dialogue, rassemblant les
différents types d'acteurs (pouvoirs publics, associations, industries)
est constatée. Il est à noter aussi que la notion de
l'éducation aux médias n'est pas encore intégrée au
sein des réflexions éducatives de tous les pays.
- Conclusion du chapitre :
Tableau 1- Tableau synoptique des types de
mécanisme de protection par pays/organisme
|
Règlementation
|
Régulation : Ethique et
déontologie
|
Education aux médias
|
Autorégulation
|
Corégulation
|
ONU
|
La Convention relative aux droits de l'enfant constitue
l'instrument de base de la protection des enfants pour les pays signataires.
|
V'
Recommandations de l'UNESCO
|
CCI*
|
le Code du CCI est la base de la plupart des systèmes
de régulation de la publicité.
|
|
Union Européen
|
V'
|
V'
|
V'
|
La Suède
|
V'
prédominance
|
V'
|
V'
|
V'
|
La France
|
V'
|
V'
prédominance
|
V'
|
V'
|
L'Algérie
|
V'
|
|
V'
Prédominance
|
|
Le Canada
|
V'
|
V'
|
V'
|
V'
prédominance
|
*CCI : Chambre de Commerce International
156 Ibidem.
87
Le tableau ci-dessus (tableau1) présente un
résumé des principaux mécanismes de protection de l'enfant
contre les effets de la publicité télévisée et leur
application de par le monde et en Algérie.
Le premier type de ces mécanismes est d'ordre
juridique, il concerne la règlementation qui gère le secteur de
la publicité au sein de chaque pays mais aussi à un niveau plus
large qui est à la base des réglementations locales. Certain pays
sont beaucoup plus strictes que d'autre concernant la promulgation et
l'application de la réglementation, c'est le cas de la Suède.
Les lois ont le mérite d'être prévisibles
et applicables de façon générale et égalitaire
à toutes les situations objet de plainte. Cependant, les lois
présentent un problème de flexibilité et ne couvre que les
enjeux de base et les secteurs à grands risques.
Le deuxième type de mécanismes de protection est
la régulation qui se base sur l'éthique et la déontologie.
Elle fonctionne à travers l'autorégulation qui est une
volonté d'organisation responsable des professionnels du secteur
publicitaire, et/ou la corégulation qui est la délégation
d'une partie des pouvoirs du l'autorité publiques à un organisme
tiers.
La France illustre le modèle de pays où
l'autorégulation est prédominante cela même avec une forte
présence de lois et textes juridiques. Le système adopté
semble flexible, rapide et efficace quant aux stades et délais
d'intervention en cas de problème.
En plus des quelques textes et lois qui régissent la
publicité, la protection de l'enfant en Algérie est
essentiellement assurée grâce au cahier des charges. Ce dernier
n'étant appliqué que sur les publicités diffusées
par le secteur public.
Le cahier des charges de l'EPTV contient dans ses articles les
principes essentiels de la protection de l'enfant, les articles 38 et suivants
fixent les principales règles d'éthique et de déontologie
à respecter en matière de publicité et de protection de
l'enfant.
La régulation présente des limites
essentiellement dues à certaines pratiques des annonceurs qui peuvent
influencer, les politiques des médias hors du contenu de la
publicité (influence sur la ligne éditoriale, corruption...), le
droit à la publicité ou à un environnement sans
publicité.
Le troisième mécanisme est d'ordre
éducatif, et vient complémenter les mécanismes d'ordre
législatif et/ou déontologique existant. L'éducation aux
médias oeuvre essentiellement au niveau des enfants pour construire leur
sens critique et faire d'eux des consommateurs avertis et responsables.
Malgré les importants mécanismes de protection
d'ordre juridiques et déontologique dont dispose le Canada, il a fait le
choix de les complémenter en optant pour les différents moyens
d'éducation aux médias ; programmes scolaires, sites
internet,...
L'éducation aux médias partage les mêmes
craintes de l'autorégulation concernant l'influence et
l'ingérence de l'industrie publicitaire. Elle rencontre aussi des
limites dues au
manque de prise de conscience des adultes des dangers de la
publicité et au déficit dans la formation des enseignants.
88
CHAPITRE III.
CONTENU DES SPOTS PUBLICITAIRES ET
PROTECTION DE L'ENFANT, ANALYSE DES
SPOTS PUBLICITAIRES DIFFUSES SUR LES
CHAINES DE L'EPTV DURANT 2016
89
Dans ce chapitre nous allons procéder à
l'analyse de quelques spots publicitaires diffusés sur les chaines
publiques de l'Etablissement Publique de Télévision, EPTV, durant
l'année 2016. Cette analyse déterminera à quel point le
contenu de ces spots correspond aux principes de protection de l'enfant contre
les effets de la publicité télévisée cités
dans le cahier des charges de la télévision algérienne et
permettra, donc, de savoir si l'enfant algérien regardant les spots
publicitaires diffusés sur les chaines publiques de la
télévision algérienne est protégé ou pas.
Les chaînes de l'EPTV concernées par la diffusion
de spots publicitaires sont : la chaîne nationale « La terrestre
», la chaîne « Canal Algérie», la chaîne
« Algérie3», la chaîne d'expression amazighe « TV4
», toutes les quatre étant généralistes et
émettent par satellite. La chaîne « TV5 »
(thématique, dédiée au saint coran et aux valeurs de la
civilisation islamique) n'est pas concernée par la diffusion de spots
publicitaires.
1- Le corpus de l'analyse
Le corpus de cette analyse est constitué de spots
publicitaires appartenant aux campagnes publicitaires diffusées par
l'Etablissement Public de Télévision nationale l'EPTV durant
l'année 2016.
90
En sa qualité d'établissement public à
caractère industriel et commercial, l'Etablissement public de
télévision nationale diffuse de la publicité sous toutes
ses formes conventionnelles. Il faut savoir que la télévision, en
Algérie, reste le média favori pour les annonceurs. Les spots
télévisés occupent la première place sur le podium
pour l'année 2015 avec une part de 84,2% (soit 8,646 milliards de DA) et
une progression de plus de 11 % par rapport à 2014157.
Comme citer dans le chapitre précédent, c'est le
cahier des charges de l'EPTV et les conditions générales de vente
qui déterminent les spots diffusables. Mr Abdelaziz
Courta158, Sous-directeur des prestations et ventes à la
direction commerciale de l'EPTV nous explique les conditions pour accepter de
diffuser des spots publicitaires sur les chaines de l'EPTV.
"C'est la législation interne, c'est-à-dire que
c'est nous même qui avons fixé nos propres conditions et mis des
règles aux spots publicitaires qui peuvent être diffusés.
On n'accepte pas par exemple les spots religieux, les spots relatives à
la santé surtout que la loi de la santé a interdit la
publicité pour les produits pharmaceutiques, les cabinets
médicaux, etc. Donc nous on respecte ça, on ne veut pas qu'il y
est contradiction, c'est une question d'éthique".
Sur le plan pratique, cette mission est attribuée
à des personnes qui travaillent au sein même de la direction de
commerciale de l'EPTV, Mr Abdelaziz Courta apporte des précisions
à ce sujet. "Nous sommes deux ou trois à faire ce travail, le
directeur, les responsables de la publicité, des personnes au courant
des règles. Si il y a un problème, on s'appelle on voit, si on
estime que le spot n'obéi pas à nos critères, on le
refuse".
Les critères de diffusion sont cités dans le
cahier des charge, les responsables de la direction commerciale les connaissent
et veillent à leur application, comme le confirme encore une fois Mr
Abdelaziz Courta, Sous-directeur des prestations et ventes à la
direction commerciale de l'EPTV. "Au niveau de la télévision
dès qu'il y a un spot qui arrive, il est visionné. On voit si il
obéi à nos critères, qu'il ne touche pas à la
langue arabe par exemple, aux moeurs et aux traditions, qu'il n'y a pas de
contradiction avec l'islam et la politique, que des enfants ne sont pas mis en
situation de danger...,"159
Des annonceurs de différents secteurs sont clients chez
l'Etablissement Public de Télévision, le tableau 2 ci-dessous
comporte les noms des annonceurs de l'EPTV pour l'année 2016 avec la
campagne publicitaire correspondant à chaque annonceur.
Tableau 2- Les annonceurs de l'EPTV de
l'année 2016160-
157 Marché de la publicité : hausse de 42% au
1er trimestre 2015, in Investir en Algérie, 17/06/2015, consulté
le 5/05/2017,
https://www.invest-in-algeria.com/marche-de-la-publicite-hausse-de-42-au-1er-trimestre-2015/
158 Entrevue avec Mr Abdelaziz Courta. Sous-directeur des
prestations et ventes, direction commerciale ENTV, Fait le 20/02/2017 au
siège de la direction.58, Bd des Martyrs. Alger.
159 Entrevue avec Mr Abdelaziz Courta. Sous-directeur des
prestations et ventes, direction commerciale ENTV, Fait le 20/02/2017 au
siège de la direction.58, Bd des Martyrs. Alger.
160 Source : le Service commerciale de l'EPTV
91
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HAMOUD O'JU
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IRIS
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foot
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always
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hyundai
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CR4
MOBINGO
DJEZZY L2
CRI
PREPAID
DJEZZY L3
Source : le service commercial de l'EPTV
ANNONCEURS EPTV 2016
algerie telecom
mobilis
DJEZZY
ooredoo
AUTRE
idoom ADSL
jeux olympiques 2016
DJEZZY PVL
ooredoo hadj 2016
TASSILI
GEANT GAMME
PETIT MARSEILLER
ELIO
BIBLIOTEQUE
CARICATIF
DJEZZY PVC
SELFI
KIOWA
SAFIA
RAMY LAIT
CONDOR
MUSTAPHA MAXI
MAMA
DJEZZY PVC
JHONSON BABY
SIM COUSCOUS
FACEBOOK
lait cheffa
AMER BEN AMER
SIM MOUZAIA
bel algerie
COUSCOUS MOULA
SIM MOUZAIA
RENAISSANCE
JUMBO
FANTA
TEST
SIM FARINE
ROUIBA
BINGO
molfix wave2
daily joy
miranda
tammy
danone
saidal
Le nombre total de campagnes publicitaires diffusés en
2016 par l'EPTV est de 123
compagnes.
La majorité des campagnes publicitaires étant
composé d'un seul spot publicitaire nous
avons choisis de représenter chaque campagne par un seul
spot publicitaire.
SPOT
POST PAID
DJEZZY L4
VOIX
SAFINA C F
HAMOUD
JUS AFRICANA
PREPAYE
EQUITY
VOIX FEMME
MARGARINE SOL
MAMA
SAFINA
MOBINFO
EQUITY
ZOUBIR MAXI
lait cheffa
BIFA
MARGARINE SOL
MOBISTOR
PROMO RAM
controleur de qualité
TOUDJA
AIGLE
WIN 3500
DJEZZY DT
clé 4G
TOUDJA CAFE
COCA FAMILY
PREPAID AWEL
internet
commercial controleur de qualité
COCA BROTHERS
HENKEL
MOLFIX
nuit
pediatre
COUSCOUS MOULA
EDEN
IFRI
tout les reseaux
architecte
VENUS
L'OREAL
SIM P
favoris
agriculteur ROYAL
TULIPE SKIKDA
bledine
TASSILI
boulanger
isis
bref
musique
brand court 4G
vatika shampoo
pril
milgo
cuisine
Ooredoo pack condor
bnino
canbebe
GIE MONETIQUE
liberty
reneault symbol
bledilait
pampers
millenium
oppo
omo
mifi
kiri
Sur ces 123 campagnes publicitaires, nous remarquons une
dominance des annonceurs de la
téléphonie mobile et des
télécommunications avec plus de 40% de l'ensemble des spots
publicitaires diffusés, la moitié des 60% restante
est constituée d'annonceurs du secteur
agroalimentaire. Le reste est réparti entre plusieurs
secteurs comme le secteur automobile,
les détergents, les produits bébé et autres.
Le tableau3 (ci-dessous) indique le nombre de
campagnes diffusés par secteur d'activité de
l'annonceur et leur part dans le total des spots
diffusés par l'EPTV durant l'année 2016.
Tableau3- La fréquence de campagnes
publicitaires diffusées par l'EPTV en 2016 par secteur
d'annonceur
SECTEUR
|
NOMBRE DE CAMPAGNE
|
FRÉQUENCE
|
Téléphonie et télécommunications
|
50
|
40,65%
|
Boissons et agroalimentaire
|
32
|
25,20%
|
Laitage
|
8
|
6,50%
|
Produits bébé
|
7
|
5,69%
|
Produits de beauté
|
6
|
4,87%
|
Détergents
|
6
|
4,87%
|
Electroménagers
|
6
|
4,87%
|
Voitures
|
2
|
1,62%
|
92
Compagnie d'aviation
|
2
|
1,62%
|
Hôtellerie
|
2
|
0,81%
|
Parapharmacie
|
1
|
0,81%
|
Produit bancaire
|
1
|
0,81%
|
Total
|
123
|
100%
|
2- L'échantillon et ses critères de
choix
L'échantillon de cette analyse correspond à une
partie des spots publicitaires diffusés sur les chaines publiques de la
télévision algérienne durant l'année 2016. Voici
les critères que nous avons pris en compte pour le choisir.
2.1 Les critères de choix de
l'échantillon
Le choix de l'échantillon a été
porté sur des spots publicitaires qui intéressent les enfants de
manière significative, tout en prenant en considération la
fréquence des spots publicitaires diffusées par l'EPTV en 2016
par secteur d'annonceur. Ce choix a été dicté par deux
critères essentiels à notre sujet d'étude, il s'agit de la
nature du produit et les éléments d'exécution de spot qui
sont cités dans la sous-section 4.3 du premier chapitre.
a- La nature du produit :
Le comportement d'un enfant face à un produit
dépend de la nature du produit. Nathalie Guichard161
spécifie trois catégories de produits présentés
dans les spots publicitaires, en fonction de l'implication de l'enfant.
- la catégorie 1 (représentant un niveau
d'implication élevé), nous retrouvons les friandises, les
biscuits, les gâteaux, les céréales et les produits de
crémerie.
- la catégorie 2, nous retrouvons les boissons
sucrées (comme les jus et les sodas), l'alimentation
générale (les pâtes, le riz, etc.) et les plats
cuisinés offerts,...
- La catégorie 3 (représentant un niveau
d'implication moins élevé), comprend des produits comme les
huiles, le beurre ou la margarine, le café et les apéritifs
non-alcoolisés
C'est sur la base de cette catégorisation et des
étapes du processus de persuasion de l'enfant dans la publicité
télévisée (voir sous-section I.4.3.d) que nous avons
choisi des spots dont les produits intéressent les enfants de
manière directe. Mais ce choix doit aussi prendre en
considération la prédominance de certain secteur sur d'autres
dans notre corpus.
161 GUICHARD Nathalie. L'influence de la publicité
télévisée sur le comportement de l'enfant.
Publicité télévisée et comportement de l'enfant.
Economica. Paris 2000.p83
93
Les spots relatifs à la téléphonie mobile
et internet n'apparaissent pas dans cette catégorisation, ils
représentent plus de 40% de notre corpus et par ce fait ils doivent
être aussi représentés dans l'échantillon ce qui
nous conduit au deuxième facteur du choix de l'échantillon.
b- Les éléments d'exécution du
spot :
Selon Joël Brée162, spécialiste
de la publicité et des problématiques liées à
l'enfant consommateur " Des recherches qui se sont penchées sur les
indicateurs d'efficacité publicitaire pour mieux saisir le processus
affectif et cognitif caractérisant la réponse d'un enfant
à une annonce publicitaire, ont souligné le rôle
prépondérant des éléments d'exécution;
l'histoire, les décors, les personnages ou bien la musique pour
expliquer aussi bien l'attitude envers l'annonce que celle envers la marque
".
Nous avons choisis les spots qui contiennent des
éléments qui sont particulièrement
appréciées par les enfants (cité
précédemment dans la section I.4.3) et qui favorisent leur
attention tels que les spots courts, les spots contenant de l'humour, la
présence d'enfants dans les spots, les messages sous forme de dessins
animés, les chansons ou la musique attirante, les jingles faciles
à retenir, la présence de personne connus tels que les
footballeurs ou les acteurs,...
2.2- L'échantillon :
Sur les 123 spots qui représentent le corpus, 21 spots
obéissent de manière significative aux deux critères
précédemment cités combiné à la
fréquence du secteur auquel appartient l'annonceur dans le total des
spots diffusés (le pourcentage), Le tableau4 ci-dessous, illustre la
liste des spots choisis. Nous avons attribué un numéro à
chaque spot qui va de 1 à 21 et chacun d'eux correspond à une
marque et un produit spécifique. La durée de chaque spot est
aussi mentionnée.
Tableau 4- Liste des spots
échantillon
LE SPOT
|
LA MARQUE
|
LE PRODUIT
|
LA DURÉE/SECONDE
|
Spot 1
|
Algérie Telecom
|
Offre/Idoom20mega
|
39
|
Spot 2
|
Mobilis
|
Roaming/jeux olympiques
|
45
|
Spot 3
|
Mobilis
|
Spot caritatif
|
61
|
Spot 4
|
Djezzy
|
Offre/ Imadrassa
|
50
|
162 Dans une intervention, sur web TV de l'institut
d'études économiques indépendant FRANÇAIS Xerfi
Canal TV, diffusée le 29/03/2017. Consulté le 24/05/2017
http://www.dailymotion.com/video/x5gleem
joel-bree-l-enfant-face-a-la-marque-et-la-publicite-televisee news
94
Spot 5
|
Djezzy
|
Offre/ Djezzy Play 1000
|
39
|
Spot 6
|
Ooredoo
|
Offre/Ooredoo busines
|
38
|
Spot 7
|
Ooredoo
|
Offre/Facebook
|
39
|
Spot 8
|
Bifa
|
Biscuit Brino
|
46
|
Spot 9
|
Safina
|
Les pates Safina
|
30
|
Spot 10
|
Jumbo
|
Nouille Jumbo
|
25
|
Spot 11
|
Sim
|
Farines Sim
|
41
|
Spot 12
|
Elio
|
Huile Elio
|
38
|
Spot 13
|
Amor Ben Amor
|
Tlitli Amor Ben Amor
|
48
|
Spot 14
|
Bifa
|
Bifa jus
|
33
|
Spot 15
|
Hamoud Boualem
|
O'ju
|
45
|
Spot 16
|
Hamoud Boualem
|
Limonade Slim
|
22
|
Spot 17
|
N'gaous
|
Jus N'gaous
|
42
|
Spot 18
|
Gigelait
|
Lait en poudre Chefa
|
37
|
Spot 19
|
Danone
|
Yaourt brassé Danone
|
31
|
Spot 20
|
La vache qui rit
|
Fromage koul youm
|
35
|
Spot 21
|
Molfix
|
Couches bébé Molfix
|
40
|
Le tableau 5, nous indique la répartition des 25 spots
choisis pour l'échantillon par secteur d'annonceur. Les secteurs
concernés sont : la téléphonie mobiles et
télécommunications, l'agroalimentaire, les boissons, le laitage
et les produits bébé.
Tableau 5 - Les spots à analyser par
secteur d'annonceur
SECTEUR D'ANNONCEUR
|
NOMBRE DE SPOT CHOISIS
|
Téléphonie et télécommunications
|
7
|
Agroalimentaire
|
6
|
Boissons
|
4
|
Laitage
|
3
|
Produits bébé
|
1
|
TOTAL
|
21
|
95
Les spots choisis ont donc obéis aux deux
critères qui sont la nature du produit et les éléments
d'exécution du spot, voici le détail de chaque critère
dans ce choix.
a- La nature du spot
Sur les 21 spots choisis, 13 spots appartiennent au secteur de
l'agro-alimentaire et des boissons, ils sont repartis comme suit :
1 ère catégorie : 4 spots, qui présente des
biscuits et des produits de crèmerie.
2 ème catégorie : 4 spots de boissons.
3 ème catégorie : 5 spots, qui présente de
pâtes, farines et huile.
b- Les éléments d'exécution du
spot
Nous avons retenu les éléments qui se sont
répété dans la plupart des spots.
La durée du spot : les enfants sont
surtout attirés par les spots courts, plus le spot est long moins il
capte l'attention de l'enfant, les 21 spots choisis retiennent ce
critère.
La présence d'enfants dans le spot :
la présence d'enfant peut conférer certaines
propriétés aux produits, elle permet, aussi, aux publicitaires de
toujours mieux cibler une clientèle en particulier. Les enfants peuvent
être des acteurs principaux ou secondaires. On peut les entendre sans les
voir, tout comme on peut les voir sans les entendre.
- Sur les 21 spots choisis, 18 spots marquent la présence
d'enfant.
- Sur les 18 spots, les enfants sont exclusivement des
personnages principaux dans 15 spots.
- Dans 3 spots des 18 spots, des enfants sont des personnages
principaux et secondaires en même temps.
- Sur les 18 spots, deux spots utilisent, en plus de la
présence d'enfants, une voix off d'enfant.
Présence de l'humour ou d'une trame
intéressantes de l'histoire : pour que le spot attire l'enfant,
il faut qu'il soit intéressant par l'histoire qu'il raconte ou par les
éléments d'humour qu'il contient. 16 spots de
l'échantillon marquent la présence ce critère.
Présence de musique ou de chanson :
Très présente en publicité, la musique est
importante, c'est avant tout un signal à l'écoute et une
stratégie pour la marque d'être reconnue. On retrouve la musique
dans la majorité des spots publicitaires choisis. Cependant, toutes ces
musiques ne sont pas équivalentes entre elles, notre choix s'est
porté sur les spots ou la musique est un élément
fondamental, que ce soit dans le message comme les chansons (spot Jumbo, spot
Molfix) ou pour suivre le rythme des plans (spot Imadrassa), ou par l'ambiance
qu'elle procure au spot (spot Brino).
- 17 spots utilisent de la musique de tous types. - 10 spots
utilisent de la musique plus rythmée.
96
- 3 spots utilisent de la musique douce.
- 2 spots utilisent une musique plus thématique pour
mettre l'accent sur le concept de la publicité.
- 3 spots reprennent une chanson publicitaire (ritournelle),
soit une séquence de musique propre au produit ou à la marque.
Présence d'un slogan attirant ou facile
à retenir : la créativité fait qu'il y a des
slogans qui retiennent l'attention plus que d'autre. Nous avons tendance
à entendre les enfants répéter des slogans publicitaire
entendus ici ou là, même que nous associons des marques à
des slogans, tel que " flash, kifou ma kache", ou "Haribo c'est pour la vie,
pour les grands et les petits". Dans notre échantillon 9 spots
retiennent ce critère.
Présence de la famille ou des parents :
la famille représente le premier contact de l'enfant avec la
société, c'est un élément d'apprentissage mais
aussi de sécurité et de réconfort. Les publicitaires l'ont
bien compris et l'utilise dans ce but. Dans les spots publicitaire choisis, la
mère est plus sollicitée que le père en
général, sinon il y a une association des deux parents voir de
toute la famille grande ou petite. Dans notre échantillon, 14 spots
comportent la présence d'un parent ou des deux en même temps, 7
d'entre eux ne comporte que la présence la mère.
Les spots qui font appel aux sentiments : les
enfants, surtout les plus grands, sont sensibles aux grandes causes, et
à certain aspects sentimentaux des histoires. Dans notre
échantillon 9 spots présentent cet aspect.
Présence de personnes connues : la
présence d'une vedette ou d'une personnalité connue est un
facteur d'attirance pour regarder le spot publicitaire, dans notre
échantillon trois spots présentent ce critère.
Les spots en forme de dessins animés :
un seul spot dans notre échantillon présente ce
critère.
Le tableau suivant (tableau6) montre la présence des
éléments d'exécution qui favorisent l'attention de
l'enfant envers les spots publicitaire dans les 21 spots choisis pour
l'échantillon, "oui" indique la présence de
l'élément.
Tableau 6- Eléments qui favorisent
l'attention des enfants dans les spots échantillon
|
Spot court
|
Présence d'enfant
|
Humour et /ou Tram intére- ssante
|
Présence de
musique
|
Slogan attirant
|
Présence de la famille/ de parent
|
Fait appel aux sentim -ents
|
Présence de personne connu
|
En forme de dessin animé
|
Spot1
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
|
|
Spot2
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
|
oui
|
Oui
|
|
Spot3
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
oui
|
|
|
Spot4
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
|
|
Spot5
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
|
|
|
97
Spot6
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
|
|
|
|
Spot7
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
oui
|
|
|
Spot8
|
oui
|
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
|
Spot9
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
Spot10
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
|
oui
|
|
|
0 Spot11
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
|
Spot12
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
|
Spot13
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
|
|
oui
|
|
Spot14
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
Spot15
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
Spot16
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
Spot17
|
oui
|
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
|
oui
|
Spot18
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
oui
|
|
|
|
Spot19
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
|
oui
|
oui
|
|
|
Spot20
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
oui
|
|
|
Spot21
|
oui
|
oui
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
|
|
3 - Spots publicitaires et concordances avec les
principes du cahier des charges de l'EPTV :
Dans cette section, nous procèderons à une
analyse de contenu de notre échantillon de spots publicitaires. Cette
analyse vise à savoir à quel point les spots publicitaires
diffusés par l'EPTV obéissent aux principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité stipulés dans
le cahier des charges de l'EPTV.
Pour répondre à cette question, en premier lieu,
nous allons procéder à une analyse descriptive du spot
publicitaire. Cette analyse consiste à définir la cible, l'axe,
le thème, les personnages, le scénario et les facteurs d'ambiance
du spot. La cible va nous renseigner sur les destinataires du produit objet du
spot publicitaire.
L'axe et le thème vont déterminer le message que
le publicitaire veut faire passer et la manière qu'il a utilisée
pour le faire. Les personnages, le scénario et les facteurs d'ambiance
nous donnerons une idée sur le déroulement du spot et les
éléments qui y sont utilisés.
Ensuite, et en utilisant ce descriptif, et en analysant le
contenu d'un point de vue déontologique nous verrons à quel point
le spot obéit aux principes visant à protéger l'enfant des
effets de la publicité stipulés dans le cahier de charges de
l'EPTV et dans la plupart des législations visant à
protéger les enfants et ce, à travers un tableau (tableau7
ci-dessous) qui résume ces principes dont voici le modèle.
Tableau 7-les principes du cahier des charges de
l'EPTV concernant la protection des enfants
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
Doit être vraie
|
98
LOYAUTÉ
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
Il est à remarquer que :
- les spots objet de cette analyse ont été tous
clairement annoncés, lors de leur diffusion, dans un écran
spécialisé portant la mention publicité au début et
à la fin de chaque coupure publicitaire.
- les spots de cette analyse n'ont pas fait objet de poursuite
pour publicité mensongère. L'analyse sera repartie selon les
secteurs aux quels appartienne les spots publicitaires.
3.1 Analyse des spots du secteur de la
téléphonie et des télécommunications : - Analyse du
spot1 : Algérie Télécom/ Idoom20Méga
Il s'agit d'un spot d'Algérie télécom de
39 secondes, vantant les mérites d'une offre de connexion à haut
débit, à savoir Idoom20 Méga.
La Cible : l'offre est destinée aux
abonnés d'Algérie Telecom sous réserve de certaines
conditions163.
L'axe : internet 20 méga disponible
pour le grand public.
Le thème : la vitesse surprenante
d'internet facilite la vie de toute la famille.
Les personnages : trois personnages
principaux sont mis en évidence ; l'enfant (entre 10 et 12 ans), le
père et la mère. Trois personnages secondaires sont
présents, il s'agit de trois enfants relativement jeunes.
163 Algérie Télécom : Offre Idoom 20
Méga enfin disponible pour le grand public, in Android.DZ.
Consulté le 6/05/2017,
http://www.android-dz.com/algerie-telecom-offre-idoom-20-mega-22682
99
Le scénario : L'idée est de
faire passer le spot en entier à une très grande vitesse, ensuite
une voix propose de comprendre de quoi il s'agit en repassant les images au
ralenti. Le spot se termine par un « pack shot » ou plan produit, qui
présente l'offre par une inscription écrite (signature du
produit). Le spot se compose de quatre scènes.
La première scène représente le spot en
entier mais passé à une très grande vitesse.
La seconde scène montre, au ralenti, un enfant en train
de faire un téléchargement sur son micro portable, le
téléchargement se passe tellement vite que l'enfant n'en croit
pas ses yeux et fait tomber le contenu de son verre, ce qui donne un effet
visuel au ralenti.
La troisième scène, toujours au ralenti, montre
la surprise d'une jeune femme, la mère, portant lunettes et bague au
doigt attablée devant un petit déjeuner en train de regarder une
vidéo de cuisine sur une tablette. Surprise provoquée par la
vitesse du téléchargement de sa vidéo.
La quatrième scène, au ralenti aussi, montre le
père, un jeune homme avec une barbe, dans son salon devant sa
télévision regardant une course de voiture à partir d'un
programme de replay. Il manifeste sa satisfaction par un entrechat qui est mis
en valeur grâce à l'effet du ralenti. En arrière-plan trois
enfants relativement jeunes jouent avec des ballons et sautent dans le
salon.
Facteurs d'ambiance : une voix off masculine
qui nous propose de voir les images au ralenti pour comprendre la raison de la
vitesse du spot, ensuite, dans le pack shot, la même voix nous renseigne
sur l'offre et ses avantages.
Une musique d'ambiance assez rapide accompagne le spot depuis son
début.
Le spot se termine par le slogan d'Algérie
Télécom le ÈÑÞáÇ
ÇãÆÇÏ.
Les couleurs dominantes dans le spot sont le bleu et le blanc,
les couleurs du logo d'Algérie Télécom.
- Le spot 1 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV.
Tableau 8- Concordance du spot1 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT1
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
A voir
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
100
EXPLOITATION DE L'ENFANT
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Nous remarquons que le spot 1 concorde avec la majorité
des principes du cahier des charges (tableau8 ci-dessus), cependant nous avons
une remarque concernant la véracité de la publicité. Bien
qu'il s'agisse d'une publicité persuasive, elle informe avant tout, le
publicitaire a utilisé une forme hyperbolique164 de
publicité pour vanter la qualité de l'offre. Cette forme de
publicité a pour effet de présenter à l'aide de termes
emphatiques ou d'image exagérées le produit. L'outrance et
l'exagération utilisées ne sont censées tromper personne
selon Ivan Tchotourian dans son ouvrage '' Droit de la publicité et de
la promotion des ventes en matière de presse écrite
''165.
Il est peut-être vrai que cette forme de
publicité ne peut être considérer comme publicité
mensongère et que l'exagération utilisée est plutôt
faite pour attirer l'attention et créer un certain amusement de la part
du spectateur. Il reste que ce ne soit pas évident pour un enfant de
concevoir cette approche, mais cela reste très limité comme effet
vu que le produit en question ici est très spécifique et la cible
très limitée.
D'un autre côté, et bien que la cible du spot
n'est pas l'enfant, le publicitaire qui a puisé dans les
stéréotypes (maman consulte les sites de cuisine et papa regarde
le sport) a très bien conscience du pouvoir que les enfants ont sur leur
parents, et l'a utilisé dans ce but, mais de manière très
modérée.
-Analyse de spot 2 : Mobilis / Jeux
olympiques
Il s'agit d'un spot de l'opérateur de
téléphonie mobile Mobilis qui dure 45 secondes et qui vante une
offre de Roaming à l'occasion des Jeux olympiques de 2016 au
Brésil.
La cible : l'offre est destinée
à la délégation sportive algérienne et aux
supporteurs algériens qui l'accompagnent au
Brésil166.
164 BATHELOT.B, Définition publicité hyperbolique,
in Encyclopédie illustrée du marketing, consulté le
5/05/2017
http://www.definitions-marketing.com/definition/publicite-hyperbolique/
165 Ivan Tchotourian. Droit de la publicité et de la
promotion des ventes en matière de presse écrite. Editions
Publibook Université - E.P.U. Collection : Droit & Sciences
politique.2004. Consulté le 12/05/2017.
https://books.google.dz/books?id=O88GBinmELgC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
166 Mobilis Offre les Meilleurs Tarifs Roaming pour les Jeux
Olympique, Communiqués de presse de l'année 2016 Consulté
le 5/05/2016
101
L'axe : Mobilis accompagne les sportifs
algériens là où ils vont.
Le thème : faire le parallèle
entre les prouesses d'athlètes algériens qui ont participé
à des jeux olympiques et la marque.
Les personnages : en plus d'une fillette, le
publicitaire a fait appel à trois athlètes sportifs Larbi
Bouraada, Mohamed Flissi et Hammad Abderrahmane pour être les principaux
personnages du spot. Les personnages secondaires sont constitués en
majorité d'enfants.
Le scénario : l'idée est de
faire le parallèle entre les prouesses de ces trois athlètes
algériens performants dans différentes éditions de jeux
olympique dans leurs disciplines respectives (course d'athlétisme, boxe,
saut en hauteur) et la marque Mobilis. Ce parallèle se fait à
travers des mises en scène les montrant dans des situations
avantageuses. Le tout est accompagné de texte commentant chaque
scène lu en voix off faisant références aux performances
de la marque (en second degré). Le spot se termine par un pack shot qui
présente le nom de la marque Mobilis par une inscription écrite
et son slogan. Le spot est reparti en quatre scènes.
La première scène est dédiée
à l'athlète Larbi Bouraada, composée de six plans (gros
plan en majorité) montrant le départ et l'arrivée en
premier dans une course.
La deuxième scène est dédiée
à l'athlète Mohammed Flissi, composée de six plans (gros
plan en majorité) qui le montrent en train de se préparer pour un
combat où à la fin, il met KO un adversaire habillé en
rouge (clin d'oeil à la concurrence).
La troisième scène est dédiée
à l'athlète Hammad Abderrahmane, composée de quatre plans
le montrant en train de transmettre le drapeau algérien reçu
d'une personne habillée en costume à une fillette qu'il porte
après sur ses épaules.
La quatrième scène montre une foule en liesse
avec beaucoup d'enfants et des drapeaux algériens.
Facteurs d'ambiance : une voix off commente
chaque scène en lisant un texte écrit. Les éléments
textuel du spot définissent les noms des athlètes, les
qualificatifs que la marque leurs attribue (et se les attribue aussi),
ãíáÓÊáÇ
񾇂
ÉãíÒÚáÇ
ÉÑÈÇËãáÇ
ÞáÇØäáÇÇ
ÒæÇÌÊáÇ ...
Une musique d'ambiance dynamique accompagne le spot depuis son
début.
Le spot se termine par le slogan de Mobilis
áÇØÈáÇ
ÉãáÇÚ
ÓíáíÈæã.
Il n'y a pas de couleurs dominantes dans le spot mais beaucoup
de figurants sont habillés en vert, une des couleurs de la marque.
- Le spot 2 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
http://www.mobilis.dz/communique
persse.php?atmAction=2&Annee=2016&Id Communique=682
102
Tableau 9- Concordance du spot2 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT2
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
Oui
|
Doit être vraie
|
Oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
Oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
Oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
Oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
Oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
Oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
Oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
Oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
Oui
|
Nous remarquons que le spot 2 concorde avec tous les principes
du cahier des charges (tableau9 ci-dessus). Les enfants ne sont pas des acteurs
principaux dans le spot même si ils sont bien représentés
et aucun élément du spot ne semble leur porter
préjudices.
Il s'agit ici d'une publicité suggestive, elle fait
appel à des sentiments patriotiques chers aux algériens et table
sur l'effet psychologique engendré.
Les effets visuels et sonores utilisés dans le spot
attirent beaucoup l'attention des enfants qui aiment l'effet spectacle dans les
spots publicitaires surtout pour les plus petits.
Le deuxième sens du spot, c'est-à-dire la
valorisation de la marque n'est surement pas perceptible par les enfants, ce
niveau de compréhension est directement lié à leur niveau
de développement cognitif. N'oublions pas que l'enfant n'a conscience
des véritables attentions publicitaires qu'au-delàs de 7 ans
(sous-section I.3.4.a)
Le spot prône des valeurs de réussite et fait
appel à des sentiments patriotiques pour promouvoir son offre,
d'ailleurs il n'est fait mention nulle part du détail de l'offre vu peut
être que sa cible est très spécifique.
- Analyse du spot 3 : Mobilis/ spot caritatif
103
Il s'agit d'un spot de l'opérateur de
téléphonie mobile Mobilis, d'une durée de 61 secondes,
faisant partie de la compagne caritative « Ensemble pour l'acquisition de
bus scolaires destinés aux enfants des zones isolées ».
La cible : les clients Mobilis.
L'axe : la marque s'engage à reverser
10 DA, pour chaque opération monétaire. Le thème :
la marque est fidèle à des valeurs de solidarité
et de citoyenneté.
Les personnages : les personnages principaux
de ce spot sont deux enfants, une fille et un garçon, des
élèves de 6-7 ans. Le reste est constitué de personnages
secondaires ou de personnes prisent dans des scènes de vie
(prière dans une mosquée, restaurants de solidarité,..)
Le scénario : le spot est fait de
plusieurs plans, très courts, montrant différentes scènes
de vie. Une femme qui dit au revoir à fille qui sort étudier, des
gens qui parlent au téléphone, des hommes qui travaillent la
terre , un enfant qui court au milieux des champs pieds nus, une
bénévole qui sert dans un restaurant de solidarité, le
visage souriant d'une personne nécessiteuse, la levée du drapeau
dans une cour d'école, la prière collective dans une
mosquée.
Le rythme du spot devient plus long et une longue scène
d'un garçon et une fille en habit d'école marchant au bord d'une
route dans un endroit désert. La scène d'un bus qui arrive
relance le rythme rapide du spot et nous voyons monter les deux enfants dans le
bus.
Le spot se termine par une plongée sur le bus qui part
au loin et un « pack shot » qui présente le nom de la marque
Mobilis et le descriptif de l'opération de solidarité.
Facteurs d'ambiance : une voix off (masculine
et rauque) commente les scènes en évoquant des principes de
solidarité, de citoyenneté et d'entraide.
Une musique d'ambiance douce et triste accompagne le spot.
Le spot se termine par le slogan de Mobilis
ãÊäß Çã äí
L)4Aíáí)æã.
- Le spot 3 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 10- Concordance du spot3 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT3
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
104
DE LOYAUTÉ
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Nous remarquons que le spot 3 concorde avec tous les principes
du cahier des charges (tableau 10 ci-dessus), et aucun élément ne
semble porter préjudice à l'enfant.
Il s'agit d'une publicité suggestive, les enfants sont
les premiers bénéficiaires d'une telle opération, le
publicitaire l'a mis en évidence en choisissant des enfants comme
personnages principaux. Le spot prône des valeurs humaines qui ne peuvent
en aucun cas nuire aux enfants.
- Analyse du spot 4 : Djezzy/ Imadrassa
Il s'agit d'un spot de l'opérateur de
téléphonie mobile Djezzy, de 50 secondes, vantant les
mérites d'une offre d'abonnement à une plateforme d'enseignement
dédiée aux élèves du moyen et du secondaire.
La cible : les parents ayant des enfants dans
les paliers concernés, surtout ceux qui sont clients chez Djezzy, les
enfants aussi peuvent être une cible indirecte.
L'axe : gain de temps et efficacité dans
les révisions grâce à l'offre.
Le thème : comparaison entre un enfant
qui utilise l'offre et un autre qui ne l'utilise pas.
Les personnages : les principaux personnages
de ce spot sont deux garçons, pré-adolescents. Deux jeunes
femmes, dans le rôle des mamans, représentent les personnages
secondaires.
Le scénario : sous forme d'un
écran partagé en deux, le spot affiche d'un côté la
vie du garçon qui bénéficie de l'offre et dans l'autre
celle du garçon qui n'a pas l'offre.
La première scène rassemble les deux enfants, on
les voit descendre du bus pour rentrer chez eux, chacun de son
côté. La deuxième scène, en écran
partagé, montre un des enfants
105
en train de jouer au foot dehors, dans un quartier populaire,
et l'autre garçon en train de chercher des affaires dans sa chambre sans
les trouver.
La troisième scène, l'enfant qui jouait rentrant
chez lui les yeux fixer sur une tablette en train de réviser ensuite on
le voit dans sa chambre toujours en train de réviser mais sur son micro
portable cette fois. L'autre enfant, qui n'a pas joué, peine toujours
à étudier. La mère du premier garçon se
déplace vers le deuxième garçon, qui est aussi avec sa
mère, et lui donne une clé USB.
La quatrième scène montre le cahier, dans lequel
on introduit la clé USB, devenant micro portable. Juste après le
pack shot, une dernière scène montre le garçon
après l'abonnement à l'offre, avec sa mère qui essaye
péniblement de répéter "how are you", phrase en anglais
que la plateforme lui propose, et le garçon qui lui répond dans
un parfait anglais " fine mom, fine ".
Facteurs d'ambiance : une voix off
féminine commente la vie des deux enfants tout en vantant les avantages
de l'offre.
Une musique d'ambiance dynamique accompagne le spot.
Le spot affiche textuellement les détails de l'offre et le
slogan de la marque ÏÛJtÈ tÈÍÑa
iÇ)tÌ. - Le spot 4 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce spot
avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
Tableau 11- Concordance du spot4 avec les principes visant
à protéger l'enfant des effets de la publicité
stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT4
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou
|
A voir
|
106
négligences
Bien que ce spot obéisse à la plupart des
principes cité dans le tableau 11 ci-dessus, une de ses scènes
montre un enfant qui consulte sa tablette alors qu'il monte des escaliers pour
rentrer chez lui. Cette scène prône, à notre avis, un
comportement dangereux vu que l'attention de l'enfant est dispersée et
qu'il risque en conséquence un accident.
Dans cette publicité persuasive, le publicitaire a
utilisé des enfants comme acteurs principaux. Cela reste raisonnable
à notre avis, du fait que le produit leur est destiné et que la
cible principale reste les parents en général et les mamans en
particulier (le publicitaire a utilisé le stéréotype de la
mère qui est seule à s'occuper des études des enfants).
- Analyse du spot 5 : Djezzy/ Play 1000
Il s'agit d'un spot de l'opérateur de
téléphonie mobile Djezzy de 39 secondes autour d'une offre
d'appel et d'internet à plusieurs profils.
La cible : les abonnés Djezzy.
L'axe : une offre qui s'adapte au profil de
chaque abonné.
Le thème : raconter le profil d'un
abonné et le faire concorder à l'offre qu'il lui est
adéquat.
Les personnages : deux principaux personnages
le vendeur et la cliente, une enfant est utilisée comme personnage
secondaire.
Le scénario : se veut amusant, une
cliente demande au vendeur l'offre qu'il lui convient, mais avant de le laisser
répondre elle raconte ses besoins.
Une succession de plans la montre dans sa vie quotidienne,
parlant au téléphone à différentes personnes, dont
son père, pour prodiguer des conseils sur l'entretien de la voiture ou
la solution d'un problème de géométrie ou d'histoire sous
les yeux ébahies d'une petite fille étonnée de
l'étendue de son savoir.
La pointe d'humour vient du fait que la cliente répond
à la petite fille sur l'origine de ses connaissances par " c'est parce
que, petite, j'étais bonne élève ".
Facteurs d'ambiance : des voix synchrones (la
voix des personnages qui parlent à l'écran, on les voit et on les
entend) de la cliente, du vendeur et de la petite fille.
Une voix off, accompagnée d'un fond musical, à la
fin du spot pour le détail de l'offre. Une musique d'ambiance dynamique
accompagne le spot.
Le spot affiche les détails de l'offre et le slogan de la
marque ÏÛJtÈ tÈ.jA íÒtÌ.
107
- Le spot 5 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV.
Tableau 12- Concordance du spot 5 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT5
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
A voir
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Le spot 5 obéit à la majorité des
principes cités dans le tableau 12 ci-dessus, l'enfant est
utilisé comme personnage secondaire pour ce type de produit parce qu'il
ne le concerne pas. Et aucun élément dans le spot ne semble
porter préjudice à l'enfant.
Cependant, nous considérons que le mensonge de la
cliente présente un élément d'atteinte à la
crédulité de l'enfant de façon plus au moins sensible.
Le mensonge de la cliente, qui prétendait connaitre
toutes les réponses, non grâce à son
téléphone connecté mais parce qu'elle était bonne
élève, peut être compris de différentes
manières par les enfants en fonction de leur âge et de leur
maturité comme nous l'avons vu précédemment dans la partie
qui traite de la compréhension de la publicité
télévisée par l'enfant (section I.3.4). Les niveaux de
compréhension diffèrent entre les grands et les petits, ces
derniers risquent de comprendre la blague au premier degré et la croire,
cela pourrait les inciter à être studieux, les plus grands,
verront peut-être une incitation à utiliser le mensonge pour
justifier un comportement.
- Analyse spot 6: Ooredoo/Ooredoo business
Il s'agit d'un spot de l'opérateur de
téléphonie mobile Ooredoo de 30 secondes qui concerne une offre
d'appels et d'internet.
108
La cible : les abonnés Ooredoo,
entreprises et professionnels. L'axe : une offre qui s'adapte
à plusieurs profils de professionnels.
Le thème : raconter le profil d'un
professionnel de manière passionnelle, dans ce spot il s'agit d'une
pédiatre.
Les personnages : un personnage principal, la
pédiatre, une jeune femme trentenaire. Les personnages secondaires sont
des femmes et de jeunes enfants.
Le scénario : Raconte dans six
scènes, avec un rythme long, comment la pédiatre soulage la
douleur des enfants et rassure les mères.
On voit dans la première scène la
pédiatre arrivant dans son cabinet, ou des enfants malades et des mamans
l'attendent. La deuxième scène insiste sur l'expression de
douleur et de tristesse des enfants malades, la troisième et la
quatrième scène sont consacrées à la
pédiatre qui prodigue des soins et rassure les mamans. La
dernière scène montre l'expression de soulagement et de
satisfaction sur les visages d'une fillette et de sa maman, ensuite un sourire
sur le visage de la pédiatre avant de finir avec le pack shot.
Facteurs d'ambiance : une voix off masculine
à la fin du spot lit le slogan de la marque.
Une musique douce accompagne le spot depuis son début.
La couleur orange, couleur de la marque, est présente dans
le spot.
Le spot se termine par le slogan
ÇäxaÌs jax11 ÈÍ
'L.i!? 9J?191.
- Le spot 6 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 13- Concordance du spot 6 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT6
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la
|
oui
|
109
MINEUR
|
peur
|
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Le spot 6 obéit à tous les principes
cités dans le tableau 13 ci-dessus. Dans cette publicité
intégrative, l'enfant est utilisé comme personnage secondaire car
le produit ne le concerne pas. Mais en mettant l'accent sur la douleur ensuite
le soulagement des enfants malade grâce au travail du pédiatre, le
publicitaire a fait jouer la corde de la passion et des sentiments pour attirer
l'attention sur l'offre que l'annonceur propose (le détail de l'offre
n'est mentionné nulle part dans le spot).
- Analyse du spot 7 : Ooredoo/Offre Facebook et
internet
Il s'agit d'un spot de 40 secondes de l'opérateur de
téléphonie mobile Ooredoo autour d'une offre pour Facebook
illimité et internet.
La cible : toute personne
intéressée par les réseaux sociaux et les clients Ooredoo
en particulier.
L'axe : les avantages d'une bonne connexion
Le thème : montrer des situations
comiques où avoir une bonne connexion peut être utile.
Les personnages : un seul personnage figure
dans le spot. Un jeune homme entre 30 et 40 ans, en tenue de sport bien que
l'allure pas très sportive.
Le scénario : une petite histoire
comique repartie sur deux scènes. Un jeune homme se prépare
à faire des exercices physiques en suivant un cours de sport en ligne
sur Facebook, la connexion s'arrête au milieu de l'exercice et le jeune
homme, en plein extension de la jambe attend en sueur son retour.
Facteurs d'ambiance : deux voix off
masculines, une représente le moniteur de sport et l'autre donne le
détail de l'offre à la fin du spot.
Une musique douce accompagne le spot depuis son début.
Le spot se termine par le slogan ãßÇÚã
ÇãíÏ æÏíÑæ.
- Le spot 7 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 14- Concordance du spot 7 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT7
|
110
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Nous remarquons que le spot 7 obéit à tous les
principes cités dans le tableau14 ci-dessus. Aucun élément
du spot ne porte préjudice à l'enfant dans cette publicité
persuasive. Et même si il n'y a pas d'enfant acteur dans le spot et que
le produit ne peut intéresser que les plus âgés d'entre eux
(les adolescents), l'humour utilisé est un facteur d'attraction pour les
enfants qui les incite à regarder et apprécier ce genre de
spot.
3.2 - Analyse des spots publicitaires du secteur de
l'agroalimentaire
Analyse du spot 8 : Bifa / Biscuit Brino
Il s'agit d'un spot de 46 secondes de la société
algéro-turque de biscuits BIFA, qui fait la réclame du biscuit
fourré "Brino".
La cible : les enfants/ les parents.
L'axe : le biscuit "Brino" est une solution pour
régler les conflits
Le thème : des biscuits fourrés
avec différents types de crèmes règlent les duels.
Les personnages : trois personnages
principaux figurent dans le spot, il s'agit de trois enfants, deux
garçons et une fille (8, 9 ans). Les personnages secondaires sont un
jeune homme, le pâtissier, et une jeune femme, la mère.
Le scenario : il s'agit de la parodie d'un duel
western qui finit bien grâce au biscuit.
111
Le spot adopte un rythme rapide avec beaucoup de gros plans
sur le produit et ses composants. Il se compose de six scènes qui se
déroulent dans un décor de Far West.
La première scène raconte le duel entre deux
garçons portant des chapeaux de cowboy et munis de revolvers, une fille
est au milieu et les biscuits sont posés devant elle. La deuxième
scène montre les deux garçons qui s'apprêtaient à se
battre quand la fille les somme d'arrêter, prend les biscuits, les met
sur ses yeux et semble voir quelque chose qui l'émerveille, un
pâtissier, les deux garçons l'imitent.
La troisième scène est une succession de plans
du pâtissier qui sort les biscuits du four, les plateaux de biscuits, les
différentes crèmes avec lesquelles le biscuit est
fourré.
La quatrième scène montre la mère qui
invite les enfants à manger plus de biscuits qu'elle leur apporte sur un
plateau, les enfants ont des traces aux couleurs des crèmes du biscuit
autour des yeux. Le pack shot arrive après un dernier plan montrant les
enfants avec les biscuits sur les yeux.
Facteurs d'ambiance : deux voix off, celle
d'une fillette qui fait l'éloge du biscuit, et une autre à la fin
du spot qui annonce l'origine du produit. Les voix synchrones des trois enfants
et de la mère.
Le spot commence avec la musique du film western "Il
était une fois dans l'ouest", ensuite une musique plus
légère accompagnée de sifflements, qui rappelle la country
musique, prend le relais jusqu'à la fin du spot.
Le spot se termine par le slogan du produit,
æäíÚ íÒ
ÉãíÑßáÇ æ
æäíÑÈ.
- Le spot 8 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 15- concordance du spot 8 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT8
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
Oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
A voir
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
Oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
Oui
|
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
A voir
|
112
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
Oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
A voir
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
A voir
|
Le spot 8 présente à notre avis beaucoup de
manquements et ignore quelques-uns des principes essentiels présents
dans le cahier des charges (tableau15 ci-dessus).
Les enfants sont acteurs principaux car le produit les
concerne directement, mais il s'agit aussi d'un produit qui n'est pas
très diététique et il n'est fait mention nulle part de le
consommer avec modération, même que le personnage de la
mère incite les enfants "à en rajouter" donc à en
consommer plus de produit gras et sucré, ce qui constitue à notre
avis, un danger pour la santé de l'enfant, nous développeront ce
point un peu plus loin dans l'analyse.
La scène du duel montre les enfants avec des revolvers
à la ceinture et même s'ils sont fictifs, ceci constitue, à
notre avis, une incitation directe à la violence.
Apparemment, il y a confusion dans l'objet du duel, est-ce la
fille ou les biscuits, dans les deux cas c'est un appel sans équivoque
que le publicitaire a fait aux stéréotypes féminins (la
femme objet) qui nuisent gravement à l'épanouissement de
l'enfant.
D'après Mr. Mustapha Zebdi, président de
l'association de protection et orientation du consommateur et son environnement
APOCE, un consommateur les a contacté au sujet de ce spot ; son fils
aurait eu un sérieux problème de santé au niveau des yeux
suite à l'imitation du comportement des enfants dans le
spot167.
Toutes ces anomalies dans ce spot appartenant au secteur
agroalimentaire, font de lui un spot qui ne respecte pas les principes visant
à protéger l'enfant des effets de la publicité
télévisée stipulée dans le cahier des charges.
- Analyse du spot 9 : Safina/ les pâtes
Safina
Il s'agit d'un spot publicitaire de 30 secondes de la marque
Safina, appartenant au groupe agroalimentaire Metidji, vantant les
qualités des pâtes de la même marque.
La cible : la ménagère.
L'axe : les pâtes Safina sont un
élément rassembleur.
167 Entrevue avec Mr Mustapha Zebdi, président de
l'Association de Protection et Orientation du
Consommateur et son Environnement. Réalisée le
15/02/2017 au siège de l'association sis à Route de Sebala,
Draria.
113
Le thème : la famille se rassemble autour
des produits Safina.
Les personnages : un jeune homme, la
vingtaine environ est le personnage principal du spot. Les personnages
secondaires sont composés de femmes, d'hommes et d'enfants de
différents âges.
Le scénario : le quotidien d'un jeune
homme qui voit sa famille, bon gré mal gré, l'accompagner partout
dans sa vie, le spot se compose de six scènes.
La première scène nous situe dans la chambre du
jeune homme, il se réveille de manière désagréable
entouré d'enfants qui font beaucoup de bruit. La deuxième
scène met l'accent sur sa surprise en ouvrant la porte de la cuisine et
en trouvant une quinzaine de personnes qui lui disent bonjour. La
troisième scène se déroule sur le seuil de sa porte, une
belle jeune fille qui semble chercher une adresse demande son aide, il semble
ravi de le faire quand soudain sa mère et une autre femme (sa soeur)
interviennent, font rentrer la jeune fille et poussent le jeune homme à
partir.
La quatrième scène nous situe dans un bureau, le
jeune homme est en rendez-vous de travail très vite interrompue par la
présence pas très discrète de son père et de deux
enfants. Dans la cinquième scène, le jeune homme est en plein
match de foot quand il se voit encourager de manière très
bruyante par sa mère et ses soeurs. Enfin la sixième
scène, un gros plan sur un plat de pâtes en salade, les trait du
jeune homme sont détendus et son visage souriant, il est dans un jardin,
entouré de sa famille en train de manger et de discuter autour d'une
table garnie.
Facteurs d'ambiance : bruit d'ambiance et
rire et une musique dynamique pendant tout le spot. Le slogan de la marque
ÇäãáÊ íjii åí
ÉäíÓ est lu par une voix off féminine.
- Le spot 9 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 16- Concordance du spot 9 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT9
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
114
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
-
Le spot 9 obéit à tous les principes
cités dans le tableau 16 ci-dessus, il adopte une stratégie
humoristique pour attirer l'attention ce qui rend ce genre de spot très
apprécié chez les enfants. Les enfants font office de figurants,
et les situations dans lesquelles ils apparaissent ne leur porte pas
préjudice.
- Analyse du spot 10 : Jumbo/ Nouilles Jumbo
Il s'agit d'un spot de 30 secondes pour des nouilles
instantanées de la marque jumbo qui est une filiale de Gallina Blanca
Star, une multinationale agroalimentaire.
La cible : femmes/adolescents/enfants
L'axe : un plat sain rapide à
préparer.
Le thème : vanter les avantages des
nouilles à travers une chanson.
Les personnages : le personnage principal est
une famille qui se compose de la mère et de ses trois enfants, deux
adolescents et une fillette. L'un des adolescents est le plus vu par rapport
aux autres. D'autres personnages secondaires, tous des adolescents,
apparaissent dans le clip.
Le scénario : Midi sonné, un
lycéen s'interroge sur son déjeuner. Il choisit de rentrer chez
lui pour manger les nouilles Jumbo en famille. Cette histoire est
racontée en chanson et en trois scènes.
La première scène se passe en classe, à
midi, l'adolescent s'interroge sur son déjeuner et refuse toutes les
propositions de malbouffe (chips, sandwich, barre chocolatée,..) venant
de la part de ses camarades. Dans la deuxième scène, on voit
l'adolescent dans la rue en compagnie de sa soeur et son frère, en train
de rentrer à la maison pour déjeuner.
La dernière scène nous montre la mère qui
cuisine les nouilles et les présente à sa famille dans une
ambiance festive et joyeuse. Le pack shot présente les
différentes saveurs de nouilles dans leurs emballages.
Facteurs d'ambiance : une composition entre
parole et musique accompagne le spot depuis le début, les paroles
chantées par l'adolescent lui-même racontent qu'il a refusé
de manger dehors alors qu'il a faim et qu'il préfère rentrer chez
lui pour manger les nouilles que prépare sa mère.
115
Le slogan de la marque æÈÍä
íááÇ ÞæÐáÇ
æÈãæÌ est dit à la fin de la chanson,
on le voit écrit aussi. - Le spot 10 et les principes visant
à protéger l'enfant des effets de la publicité
:
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce spot
avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 17- Concordance du spot 10 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT10
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
A voir
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
A voir
|
Le spot 10 présente deux manquements aux principes
cités dans le tableau 17 ci-dessus, en rapport avec le message
véhiculé par le spot et le produit même. Les personnages
présents dans le spot incarnent un esprit jeune et moderne, ils le
montre en utilisant la musique et le chant, une technique utilisée non
seulement pour se démarquer mais aussi pour sa fonction ludique et
affective.
Le spot appelle à manger sain même si le temps
fait défaut, il propose un met rapide et facile à
préparer, reste à prouver que le produit qu'il propose est aussi
sain qu'il le prétend.
Les nouilles instantanées de manière
générale sont "un casse-croûte" très populaire
surtout chez les enfants et les adolescents et pour ceux qui sont à
court de temps. Sauf que selon la commission du codex
Alimentarius168 (l'organe exécutif du programme commun entre
la FAO et l'OMS qui vise à garantir une sécurité sanitaire
des aliments, à protéger les consommateurs et à
préserver l'environnement), 24 des 136 additifs autorisés dans la
fabrication de ces pâtes déshydratées sont des sels de
sodium, une minérale source de beaucoup de problèmes
sanitaire.
168 Nouilles instantanées : quels risques pour la
santé,
RegimesMaigrir.com. 09/03/2015,
consulte le 14/04/2017
http://www.regimesmaigrir.com/actualites/article.php?id=1509
116
Selon la même source, ces pâtes utilisent de
l'huile végétale saturées peu chère qui est
décomposée ensuite en tant que acides gras Trans, l'un des
facteurs de maladies cardiaques. Le docteur Ben Ammar, pédiatre
installée, spécialisée dans la nutrition,
déconseille fortement la consommation de ce genre de nouilles "une fois
de temps en temps ça passe, mais en faire un composant de son
alimentation quotidienne ou même hebdomadaire présente un risque
pour la santé, surtout des enfants. D'un autre côté, cette
nourriture présente une forte teneur en sel, habituer l'enfant à
manger salé altère son gout de la nourriture et prépare
son corps à des troubles sanitaires qui n'apparaîtront qu'une fois
adulte"169.
Le présent spot appel à bannir la malbouffe mais
propose un aliment qui n'est pas très recommandé pour la
santé non plus.
- Analyse du spot 11 : Sim/ farines Sim
Il s'agit d'un spot de la marque Sim qui appartient à
l'entreprise algérienne multisectoriel du même nom. Il dure 40
secondes et fait la promotion des farines Sim.
La cible : la ménagère.
L'axe : les farines Sim, produits sains et de
qualité.
Le thème : La qualité du
produit suggérée par la facilité avec laquelle des jeunes
enfants arrivent à user et en profiter sans risque d'altération,
ni de la farine ni de leur bien-être.
Les personnages : un couple de très
jeunes enfants en personnage principal, pleins de jeunes enfants comme
personnage secondaires aussi.
Le scénario : il s'agit d'une parodie
d'une sortie au restaurant le soir, mais joué avec des enfants.
Sur un fond musical très explicite, de sons de klaxons
de bruit de discussions et de rires, le spot, adoptant un rythme moyen,
décrit l'arrivée en voiture d'un couple de jeunes enfants,
garçon et fille, habillés en adulte (costume, cravate, sac
à main, bijoux,...).
La deuxième scène nous met dans l'ambiance d'une
pizzeria chic, pleine de clients, tous des enfants, attablés, discutant
et buvant de l'eau gazeuse Mozaia (un produit Sim) pendant que les cuisiniers
(des enfant aussi) préparent la pizza, la farine est mis en
évidence dans la préparation. L'entrée d'une fille
(cliente) attire l'attention, même celle de l'enfant que nous avons vu en
couple au début du spot. La pizza est servie, le cuisinier souffle un
bon coup sur la farine, et nous avons un pack shot sur les différents
types de farine Sim.
Facteurs d'ambiance : En plus du bruitage et
de rire d'enfants, une chanson intitulée "I'm a child" (je suis un
enfant), accompagne tout le spot.
Une voix off féminine à la fin du spot pour lire le
slogan de la marque ãÆÇÏáÇ
ÞæÐáÇ ãíÓ .
169 Entrevue avec Dr Benamar, pédiatre, fait le 20/052017
à son cabinet, sis à Koléa.
117
- Le spot 11 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 18- Concordance du spot 11 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT11
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
A voir
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
A voir
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
Oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
Oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
Oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
Oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
Oui
|
Le spot 11, obéit à la plus part des principes
cités dans le tableau18, néanmoins, il présente à
notre avis deux manquements et pose quelques interrogations.
Les manquements concernent l'utilisation exclusive et
excessive de l'enfant en tant qu'acteur alors que le produit ne le concerne que
de manière indirecte, surtout que les enfants utilisés dans ce
spot sont très jeunes (entre 3 et 5 ans). La marque n'est pas à
son premier essai, elle a déjà utilisé exclusivement des
bébés dans d'autres spots publicitaires (2009) pour
démontrer la qualité de son produit.
La deuxième interrogation concerne le message que le
publicitaire veut faire passer, à première vue il s'agit
d'assimiler la marque à une jeunesse "permanente", cette permanence
même que son slogan clame pour le gout, mais aussi de parler de la
qualité du produit en suggérant la facilité avec laquelle
de jeunes enfants en arrivent à user et abuser sans aucun risque
d'altération, ni de la farine ni de leur bien-être.
Le plan qui montre l'enfant qui était "en couple" admirer une
fille autre que sa compagne nous laisse interrogatif par rapport à cette
idée et par rapport au message qui restera dans la tête de
l'enfant après avoir vu cette mise en scène. Serait-ce un appel
à varier et à changer les goûts ou tout simplement une
imitation irréfléchie d'un comportement adulte pas très
louable.
118
- Analyse du spot 12 : Elio/ huile Elio
Il s'agit d'un spot de 38 secondes pour l'huile de table de la
marque Elio appartenant au groupe Cevital.
La cible : la ménagère
L'axe : une huile pour toutes les
utilisations
Le thème : tout le monde peut utiliser
Elio.
Les personnages : le spot est partagé
en quatre scènes, chaque scène à ses propres personnages,
la première scène représente une jeune mère et ses
deux enfants, un garçon et une fille. La deuxième scène
regroupe un couple marié. La troisième scène, deux soeur
et dans la quatrième on retrouve une belle mère et ses deux brus
ou filles.
Le scénario : présente quatre
situations d'utilisation de cette huile de table qui se déroule en
cuisine mais avec des personnages différents.
La première scène présente des enfants
qui jouent à cache-cache en cuisine, la mère tout en
préparant une vinaigrette avec la bouteille d'1Litre de Elio arrive
à jouer avec eux en même temps. Dans la deuxième
scène, le mari est en train de faire une friture, son épouse,
tout en souriant, le supervise et finit par rajouter un peu d'huile Elio
(bouteille de 2Litres) dans la poêle. La troisième scène,
deux soeurs cuisinent joyeusement tout en utilisant Elio. La quatrième
scène regroupe une belle mère d'un certain âge et ses deux
brus préparant un repas en utilisant la bouteille grand format d'Elio.
La scène finale regroupe une famille autour d'une table bien garnie, un
enfant en habit traditionnel est mis en évidence.
Facteurs d'ambiance : le spot suit le rythme
d'une célèbre chanson de rai "Ya zina diri latay", dont les
paroles ont été détournées pour donner "Ya zina
diri Elio".
Le seul élément textuel concerne le slogan de la
marque ÇäÚãÌí J,iáH
'æíJíÅ et le logo de Cevital.
- Le spot 12 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
Tableau 19- Concordance du spot 12 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT12
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
119
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
A voir
|
Le spot 12, obéit à la plus part des principes
cités dans le tableau19. La présence d'enfant est très
limitée et c'est plutôt la femme qui est mis en évidence
pour ce genre de produit, les enfants sont un élément qui
confère au produit l'aspect sans risque pour la santé.
Le manquement réside, à notre avis, dans le
premier plan qui représente des enfants jouant dans une cuisine juste
à côté des fourneaux. Ce comportement n'est pas très
sécuritaire et peut être assimilé à un comportement
à risque pour l'intégrité physique de l'enfant, ce qui
présente un manquement à l'un des principes de la protection des
enfants cité dans le cahier de charges.
Par contre, l'utilisation de l'air musical connu "ya zina..."
rend le spot plus attractif pour les enfants même si le produit ne les
concerne pas.
- Analyse spot 13: Amor Ben Amor / Tlitli Amor
Ben Amor
Il s'agit d'un spot de 48 secondes qui concerne Tlitli (longue
d'oiseau) Amor Ben Amor du groupe Amor Ben Amor.
La cible : la ménagère.
L'axe : le produit Amor Ben Amor fait retomber
en enfance.
Le thème : parodier des fictions
célèbres pour montrer que quel que soit le moment vécu,
le
goût produit est le même.
Les personnages : un sultan turc et sa suite.
Le scénario : il s'agit ici d'une
parodie humoristique de la série turque "Harim Essoltan". Le Pacha comme
le nomme le spot, sur son trône entouré de sa suite reçoit
plein de cuisiniers avec des plats différents. Il n'est pas content du
"kebab" et renvoie le premier cuisinier à coup d'ananas sur la
tête, le deuxième qui présente un plat de poulpe
reçoit le même sort. Le troisième personnage qui se
présente, une belle brune aux cheveux longs, habillée en blanc,
présente un plat de Tlitli. Le Pacha goûte le plat et redevient
aussitôt un enfant. La belle brune le quitte tout en lui faisant un clin
d'oeil.
Facteurs d'ambiance : les voix synchrones du
Pacha et de son subordonné parlant le turc. Une voix off féminine
à la fin du spot lit le slogan de la marque.
Présence de sous-titrage en arabe algérien qui
traduit les paroles turque du Pacha à "l'algérienne" et de
manière assez comique.
Le spot se termine par le slogan Amor Ben Amor 0läÊ 3
lam yUI 0.6-1 lam.
- Le spot 13 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce spot
avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
120
Tableau 20- Concordance du spot 13 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT13
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou
|
oui
|
121
négligences
Le spot 13 obéit à tous les principes
cités dans le tableau20 ci-dessus. L'enfant acteur dans ce spot est
très peu utilisé mais très bien utilisé par le
publicitaire. La métamorphose du Pacha en enfant ne dure que le temps
d'un plan de 3 secondes mais ce plan est déterminant puisqu'il
résume l'axe du spot qui est de retomber en enfance quand on
déguste les produits Amor Ben Amor.
La métamorphose de l'adulte en enfant, le clin d'oeil
de la belle brune à la fin du spot, son utilisation de l'humour à
travers l'acteur principal du spot (Zoubir), le sous-titrage comique et la
parodie de la fameuse série "Harim Essoltan" qu'il utilise à son
avantage sont tous des éléments qui amusent beaucoup les enfants
téléspectateurs (section 1.4.3) et font qu'on va se souvenir
longtemps de ce spot et du nom de la marque aussi.
3.3 - Analyse des spots publicitaires du secteur des
boissons
- Analyse du spot 14 : Bifa/ Jus Daily
Il s'agit d'un spot de 33 secondes de la marque Daily Drinks
appartenant à la société algéro-turque Bifa. Le
spot fait la réclame du jus en pack "Daily".
La cible : les enfants/ les parents.
L'axe : des jus qui conviennent aux grands et
aux petits.
Le thème : le jus "Daily" une solution
pour le gouter des grands et des petits.
Les personnages : il y a quatre scènes
dans le spot, chaque scène a ses propres personnages, la première
scène regroupe une mère et son fils de 6-7 ans, la
deuxième présente trois lycéens en pleins révision,
la troisième, un groupe d'adolescents attablés en plein air, la
dernière, des jeunes garçons et des jeunes fille dans un
goûter d'anniversaire.
Le scénario : présente quatre
situations ou le jus Daily est présent comme goûter.
La première scène présente un enfant
habillé en tablier bleu qui s'apprête à quitter sa belle
demeure pour partir à l'école. Sa mère le rappelle pour
lui mettre son goûter dans son cartable qui semble ne contenir que la
boite de jus. Dans la deuxième scène deux lycéennes qui
révisent dans une bibliothèque, l'une d'elle sort de la poche de
son sac à dos une boite de jus ensuite on les voit avec un autre
lycéen en train de déguster leur jus en quittant la
bibliothèque. La troisième nous montre un groupe d'adolescents
attablés en plein air buvant Daily Jus. La dernière scène
regroupe des jeunes gens, filles et garçons, autour d'un gâteau
d'anniversaire avec le chiffre 23 posé dessus, un grand plateau de
boites de Daily jus dans
lequel tout le monde se sert est mis en évidence. Le pack
shot présente un enfant, le même de la première
scène, devant un écriteau portant doublement le nom de la marque
Daily, il change l'emplacement de "i" du deuxième "Daily", et ça
devient "Daily Dialy".
Facteurs d'ambiance : la voix synchrone de la
mère qui appelle son fils pour lui donner son goûter. Une musique
légère et dynamique rythme le spot depuis son début.
Une voix off d'enfant lit le slogan
íJÇíÏ
íáíÇÏ.
- Le spot 14 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce spot
avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
122
Tableau 21- Concordance du spot 14 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT14
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
123
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
A voir
|
Le spot 14 obéit à la majorité des
principes cités dans le tableau21 ci-dessus. L'utilisation de l'enfant
correspond à l'axe et au thème du spot, le publicitaire a voulu
transmettre l'idée que le produit correspond à une tranche
d'âge particulière (enfant, ado, jeune) et a
présenté des situations où l'usage de ce produit est
facile et agréable.
Néanmoins, le produit en question est un jus
conditionné avec un fort taux de sucre, et plein d'autres additifs
chimiques, il serait donc très recommandé de le mentionner et de
mentionner le fait de ne pas en abuser, (les mêmes observations que pour
le spot 10).
Une autre remarque concerne le cartable vide de l'enfant du
premier plan du spot. Il s'agit d'un zoom sur la main de la mère qui met
une petite boite de ce jus dans le cartable de son fils. Un gros plan qui nous
montre aussi que le cartable est totalement vide, et ne contient que la boite
de jus. Serait-ce un oubli, un faux raccord de la part du réalisateur du
spot ou d'un message caché de la part du publicitaire à propos du
produit !
- Analyse du spot 15 : Hamoud Boualem/ O'ju
Il s'agit d'un spot de 45 secondes de la marque O'ju
appartenant à la société Hamoud Boualem.
La cible : les enfants170/ la
famille.
L'axe : la vérité sort de la
bouche des enfants. Le thème : 0'ju, un jus parfait.
Les personnages : le personnage principal du
spot est une petite fille, dont l'âge se situe entre 8 et 10 ans. Plein
de personnages secondaires occupent le spot, la mère, le père, le
maraîcher, le mécanicien, le frère, la soeur, le
prétendant et sa famille.
170 «Hamoud Boualem est une marque jeune. Elle s'adresse
également aux enfants», a indiqué Lyamine Lerari,
secrétaire général et directeur des approvisionnements de
Hammoud Boualem, Hamoud Boualem fait peau neuve, Quotidien Liberté du le
17-05-2014, consulte le 19/05/2017.
http://www.liberte-algerie.com/actualite/hamoud-boualem-fait-peau-neuve-205642
124
Le scénario : ce spot est une suite
d'un autre spot publicitaire de l'année 2015, pour la même marque,
et qui a été très populaire grâce à la mise
en scène d'une petite fille qui applique avec humour mais
perspicacité l'adage " la vérité sort de la bouche des
enfants" au point de mettre mal à l'aise tout son entourage.
Ce spot se composé de trois scènes, la
première se passe chez le maraîcher qui s'apprête à
servir la petite et sa mère comme il fait d'habitude , la petite
l'interrompe pour lui demander, sur un ton ironique et réprobateur, de
bien les servir, pas comme d'habitude.
Dans la deuxième scène, c'est le
mécanicien qui subit les affres de la petite qui était
accompagné par son père. La troisième scène se
déroule dans le salon de la famille, ce sont les fiançailles de
la grande soeur, la petite s'apprête à lancer sa critique du
prétendant quand on lui sert un verre de O'ju, elle le boit et semble
totalement satisfaite.
Facteurs d'ambiance : la voix synchrone de la
petite, du père, du maraîcher, et du mécanicien.
Présence d'une musique légère et
dynamique.
Une voix off féminine qui lit le slogan O'ju Jæ.3 La
.#177;iÏäÚ La.
- Le spot 15 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce spot
avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
Tableau 22 - Concordance du spot 15 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT15
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
A voir
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
A voir
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
A voir
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la
|
oui
|
125
MINEUR
|
peur
|
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
A voir
|
Le spot 15 présente des manquements aux principes
cités dans le cahier des charges de l'EPTV (tableau 22 ci-dessus),
concernant l'interdiction de l'exploitation de la crédulité de
l'enfant, la véracité de la publicité et mettre en danger
la santé des enfants. Il faut dire que l'idée même du spot
tourne autour de l'enfant qui dit la vérité aussi blessante
qu'elle soit. Le publicitaire a utilisé la franchise et l'innocence qui
caractérisent l'enfant à un certain âge au profit de la
marque sans se soucier vraiment de la véracité de ce qu'il
avance.
L'objet de la réclame ici est un jus qui n'est pas
naturel, ou il y a des ajouts de sucre, de conservateur et autre additifs qui
même s'ils ont bon gout, peuvent présenter un certain risque sur
la santé en cas d'abus. Et ce ne sont pas les enfants qui peuvent
attester qu'il n'y a rien à dire par rapport à ce produit ou
à un autre.
Un autre manquement aux principes du cahier de charge consiste
en l'utilisation de l'enfant comme acteur principal dans un produit qui ne le
concerne que manière indirecte.
Cette publicité illustre de manière très
concrète les publicités qui dévalorisent l'autorité
parentale. Nous sommes en présence du schéma ou les enfants sont
plus futés que les parents et de meilleurs conseillers même pour
des produits qui ne les concernent pas directement (voir section I.4.5- Les
effets de la publicité télévisée sur le
comportement des enfants).
- Analyse spot 16 : Hamoud Boualem/ boisson
gazeuse Slim
Il s'agit d'un spot de 22 secondes de la marque Slim appartenant
à la société Hamoud
Boualem.
La cible : les enfants171/la
famille
L'axe : la boisson indispensable à tout
le monde.
Le thème : une boisson indispensable
à table.
Les personnages : trois enfants jeunes de moins
de 10 ans, une fille, l'ainée, et deux garçons.
171 «Hamoud Boualem est une marque jeune. Elle s'adresse
également aux enfants», a indiqué Lyamine Lerari,
secrétaire général et directeur des approvisionnements de
Hammoud Boualem, Hamoud Boualem fait peau neuve, Quotidien Liberté du le
17-05-2014, consulte le 19/05/2017.
http://www.liberte-algerie.com/actualite/hamoud-boualem-fait-peau-neuve-205642
126
Le scénario : le spot se
déroule en une seule scène, les trois enfants sont
attablés, l'air ennuyé en attendant le déjeuner. On
dépose les assiettes de nourriture sur la table, salade, légumes
et pâtes aux fromages mais les enfants ont toujours l'air morose. On
dépose la bouteille de boisson gazeuse "Slim" et la joie illumine leurs
visages.
Facteurs d'ambiance : une voix off masculine qui
clame le slogan de la marque "Ah, Ouiii !"
- Le spot 16 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 23- Concordance du spot 16 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT16
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
A voir
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
A voir
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
A voir
|
Le spot 16 présente à notre avis des manquements
et ne concorde pas avec tous les principes visant à protéger les
enfants des effets de la publicité télévisée
(tableau23 ci-dessus). Le spot qui concerne une boisson gazeuse n'utilise que
des enfants comme acteur, le produit ne les concerne que de manière
indirecte et sa consommation doit être, de l'avis de spécialistes,
très modérée.
Dans le spot, des enfants se préparent à
déjeuner, on leurs présente des aliments sains, variés et
équilibrés, mais rien ne suscitent leurs enthousiasme à
part la boisson gazeuse. Le publicitaire à travers ces images et le
slogan qu'il utilise íæ Â
ÉÏíÇãáÇ Þæ
ãíáÓ ÉÚÑÞ æ
ÇÔÚ æ ÑæØ , incite directement
les enfants à adopter un comportement alimentaire pas très
recommandable pour la santé et un des facteurs de
l'obésité infantile (voir la section I.4.5 les effets de la
publicité télévisée sur le comportement des
enfants/ les effets sur la santé).
127
Le docteur Benamar, pédiatre installée,
déconseille fortement ce genre de comportement à table, pour elle
"les boissons gazeuses doivent être proscrites de l'alimentation des
enfants"172, et même si nécessité il y a de la
leur donner, que ça soit hors des repas " l'enfant ne doit pas associer
sa nourriture aux boissons gazeuse, les boissons sucrées coupent
l'appétit. Résultat, les enfants qui en consomment beaucoup ne
mangent pas assez de « bonnes choses » à côté et
s'exposent à des risques de carences" en plus rajoute le docteur
Benamar," l'additif appelé acide phosphorique, présent dans tous
les boissons gazeuses, même light, favorise l'hyperactivité, et
l'enfant qui s'y est habitué risque en plus d'avoir du mal à se
passer de soda à l'âge adulte"173.
- Analyse spot 17 : N'gaous/Jus N'gaous
Il s'agit d'un spot de 42 secondes qui concerne un jus
de la marque N'gaous, appartenant à N'gaous-conserve du groupe
Maazouz.
La Cible : les enfants en premier lieu.
L'axe : faire valoir le côté "naturel" du
produit.
Le thème : une comparaison, en dessins
animés avec des jus qui ne sont pas naturels.
Les personnages : deux personnages principaux en
dessin animé, une fraise et un abricot. D'autres fruits sont aussi
présents comme personnages secondaires.
Le scénario : le spot est une animation qui
propose de regarder ce qu'il y a à l'intérieur d'une boite de jus
N'gaous multi fruits avec l'inscription "Naturel" dessus.
Dans le premier plan très coloré, le
citron prend le soleil sur une chaise longue, dans le second l'abricot fait la
sieste à l'ombre d'un arbre, la fraise essaye de tromper sa vigilance
pour aller voir au-dessus de la clôture du jardin et pousse un cri de
surprise.
L'abricot l'a rejoint et lui demande sur un ton
paternel "ou vas-tu ?", la fraise, en l'appelant "Amou" répond qu'elle
voulait voir le jardin des voisins. L'abricot, tout en lui tendant des
jumelles, lui conseille de laisser tomber, car les fruits du jardin d'à
côté sont gorgés de sucre, de colorants et de
conservateurs, alors que tout est naturel dans leur jardin.
Un plan sur le jardin des voisins nous montre un
endroit gris et désert où des fruits apeurés
reçoivent des injections, des jets de couleurs et des comprimés
par d'autres fruits munis de masques chirurgicaux et de masques à
gaz.
Facteurs d'ambiance : les voix synchrones de la fraise et
de l'abricot.
Une voix off féminine qui clame le slogan de la
marque
ÉíÚíÈØáÇ
åßÇæáÇ ÑíÕÚ
ÓæÇÞä.
Une musique d'ambiance assez rapide accompagne le spot
depuis son début.
172 Entrevue avec Dr Benamar, pédiatre, fait le
20/052017 à son cabinet, sis à Koléa
173 Ibidem.
128
Le spot 17 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce spot
avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 24- Concordance du spot 17 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT17
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET
DE LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
A voir
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
A voir
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Le spot 17 manque à quelques principes cités
dans le tableau 24 ci-dessus. L'annonceur en optant pour un spot en forme de
dessins animés cible une population assez précise qui est
l'enfant, connu pour être attiré par ce genre de spot.
L'approche du publicitaire a été comparative, il
montre que son produit est naturel, sans conservateur et sans colorant alors
que les autres produits concurrents, sans les nommer, ne le sont pas. Le
publicitaire argumente avec l'idée qu'il utilise des fruits sains et
gorgés de soleil dont le parrain est l'abricot, clin d'oeil à la
marque qui porte le nom d'une région agricole connu pour sa riche
production d'abricot.
Un coup d'oeil sur l'étiquetage alimentaire
correspondant à ce produit, disponible sur le site de la
marque174, nous renseigne sur la composition du jus. On constate la
présence de sucre, de conservateur et d'autres additifs industriels,
d'où le constat que nous faisons de manquement au deuxième
principe cité dans le cahier de charge qui est la véracité
de la publicité.
174 Site officiel de N'gaous.
http://ngaous.com/nos-produits/boisson-fruitee-plate-carton-20-cl/abricot?target=8.
Consulté le 12/05/2017.
129
3.4 - Analyse des spots publicitaires concernant les
laitages et autres - Analyse spot 18 : Gigelait /Lait en poudre Chefa
Il s'agit d'un spot de 37 secondes qui concerne le lait en
poudre de la marque Chefa, appartenant au groupe Gigelait.
La Cible : les adolescents/les enfants/la
ménagère.
L'axe : prix et qualité.
Le thème : un expert du lait qui
découvre le lait Chefa.
Les personnages : un personnage principal, un
adolescent au look décontracté et moderne. D'autres personnages
secondaires représentant des enfants, de différents âges,
des femmes et d'autres adolescents.
Le scénario : le spot
représente le personnage principal dans le rôle d'un expert du
lait, il montre ses connaissances relatives au lait de manière assez
comique et démonstrative en utilisant un langage algérien jeune,
des effets visuels et de l'infographie.
Dans le dernier plan du spot, et après que l'expert ait
terminé de faire étalage de ses connaissances concernant le lait,
un autre adolescent se présente, derrière lui une foule
composée de femmes, d'hommes et d'enfants, avec une boite de lait en
poudre Chefa. Il apostrophe l'expert et lui dit " malgré tout, tu ne
connais pas le meilleur du meilleur du lait". La foule derrière,
à travers des commentaires en infographies, approuve et salue.
Après le pack shot, l'ado/expert revient et affirme que le lait Chefa
est le meilleur.
Facteurs d'ambiance : les voix synchrones des
deux adolescents.
Une voix off féminine qui clame les avantages de ce
lait (pas besoin de le faire bouillir, se boit froid ou chaud et son prix est
imbattable) et le slogan de la marque JíÕáfl
ÈíáÍáfl ÑflÑÓ.
Le spot 18 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV
Tableau 25- Concordance du spot 18 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT18
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
A voir
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
130
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Le spot 18 semble correspondre à la majorité des
principes de protection cités dans le tableau 25, sauf à la
véracité de ce qu'avance cette publicité. Il s'agit d'un
élément d'ordre éthique qui concerne la phrase entendu
dans le spot qui clame que ce lait est le meilleur lait, ''
ÈíáÍá ÚÇÊ
íÎãá ÚÇÊ
íÎãá ", il semble que beaucoup de
publicitaires utilisent cette formule pour valoriser les produits des
annonceurs sans pour qu'ils soient inquiétés pour
publicité trompeuse ou mensongères.
- Analyse spot 19 : Danone/Yaourt brassé
Danone
Il s'agit d'un spot de 31 secondes qui concerne le yaourt
brassé Danone appartenant à la
multinationale Danone.
La Cible : les enfants /la famille
L'axe : meilleur dessert
Le thème : raconter le choix du
dessert
Les personnages : il s'agit dans ce spot d'une
famille qui est le personnage principal, la mère,
le père et leurs deux enfants, un garçon et une
fille dont l'âge se situe entre 7 et 10 ans.
Le scénario : le spot raconte le choix
de dessert d'une famille. Il commence par les deux enfants qui
débarrassent la table, la mère, habillée en robe de maison
jaune, pose les desserts sur la table ou il y a des restes de pain, des
serviettes et des cuillères. On voit un gâteau fait maison avec un
glaçage blanc, des fruits (une banane, des pommes et des oranges), et
enfin, un plateau contenant six yaourts Danone brassé nature et
sucré.
En chantant "chadi, madi,..." revisitée pour contenir
à sa fin '' íÐÛãáÇ æå
äæäÇÏ ", la mère donne l'occasion à
ses enfants, qui salivent déjà devant le plateau de yaourt, de
choisir leurs desserts et tout le monde choisi Danone dans une ambiance de rire
et de joie.
Après une infographie qui montre les bienfaits de ce
yaourt, le dernier plan du spot montre le père qui chante aussi "chadi,
madi,.." mais les enfants l'interrompe aussitôt et lui disent qu'il n'y a
de choix que Danone. Tout le monde mange son yaourt en riant. Le pack shot
à la fin du spot contient, le slogan et les différents parfums de
yaourt brassé, fraise, nature et citron.
Facteurs d'ambiance : les voix synchrones des
deux parents et deux enfants.
131
Une voix off féminine qui clame les avantages de ce
lait (une nouvelle recette qui contient en plus des bienfaits du lait, son
goût et sa douceur) et le slogan de la marque
íááÇ ÉøäÈáÇ
ÇæÑíÎ ÇäÍ
øÑÊ.
Les couleurs de la marque, le bleu et le blanc, sont
présents dans le décor avec un (nappe de table, ustensiles de
cuisine, habit du fils et du père,..) avec un clin d'oeil aux saveurs
existantes de ce yaourt à travers la couleur jaune, très
présente aussi.
Le spot 19 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce spot
avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de la
publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
Tableau 26- Concordance du spot 19 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT19
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
A voir
|
Le spot 19 semble correspondre à la majorité des
principes de protection cités dans le tableau sauf ce qui concerne la
protection de la sante de l'enfant.
Il s'agit d'un produit laitier, nature et sucré. Un bon
produit laitier au quotidien car l'ajout de sucre n'est que
modéré (7g) et correspond à l'ajout que vous pourriez
faire avec du sucre. Cependant faire la comparaison et éliminer les
fruits au profit du yaourt n'est pas très recommandable d'un point de
vue nutritionnel. '' Nous avons besoin de nourriture pour bien fonctionner,
pour cela, il est conseillé de varier les aliments, tout est
complémentaire, les fruits, les légumes, le lait, le pain, les
graisse et j'en passe, mais en quantité raisonnable ''175,
175 Entretien avec Dr Benamar, pédiatre, fait le 20/052017
à son cabinet, sis à Koléa.
132
voilà ce qu'indique le docteur Benamar, pédiatre
installée, concernant cet élément du spot. Il est clair
qu'il y a un manquement aux principes qui visent à protéger la
santé de l'enfant.
- Analyse spot 20 : La vache qui rit/Fromage
koul youm
Il s'agit d'un spot de 35 secondes qui concerne le fromage
fondu Koul Youm de la marque La vache qui rit appartenant à la filiale
Algérienne de la multinationale Bel.
La Cible : les enfants/ famille
L'axe : un fromage fondu pour toute la
famille
Le thème : un fromage irrésistible
qui n'attend pas.
Les personnages : il s'agit dans ce spot
d'une famille jeune et moderne qui est le personnage principal. On trouve la
mère, le père et leurs trois enfants, un garçon et deux
filles dont l'âge se situe entre 6 et 16 ans.
Le scénario : le spot raconte le
déroulement du repas d'une famille. La table est bien garnie, on y voit
un plat de salade, un plat avec du poulet et des frites et un panier de
pain.
La mère, accompagnée du dernier de la famille, a
presque fini de servir sa famille, elle dépose l'assiette du père
et une boite de fromage fondu Koul Youm, un gros plan sur l'assiette nous
renseigne sur son contenu, une salade variée, une cuisse de poulet
rôtis, des frites et du fromage fondu. La mère part et demande
à sa famille de l'attendre pour commencer. Le père qui approuve
sa demande, change d'avis aussitôt qu'elle a tourné le dos et
incite les enfants à faire pareil. Ils commencent à manger, en
trempant leurs frites dans le fromage fondu qu'ils trouvent tous très
bon.
Après un gros plan sur le contenu de la boite de
fromage la mère revient, un sourire aux lèvres, et dit sur un ton
réprobateur " vous ne m'avez pas attendu !" et le père et les
trois enfants, la bouche remplie de nourriture, mais souriante,
répondent par un geste de la tête que si.
Facteurs d'ambiance : les voix synchrones des
deux parents et des trois enfants.
Une voix off féminine qui clame la nouveauté de
ce fromage (un fromage à tremper) et le slogan de la marque
ãßÞÇÈØá áÖáfl
ãÏÞä.
Une musique dynamique accompagne tout le spot.
Le spot 20 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier de charges de l'EPTV.
Tableau 27- Concordance du spot 20 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
133
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT20
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET
DE LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Le spot 20 semble correspondre à tous les principes de
protection cités dans le tableau 27. Très longtemps
associée à un seul produit, le fromage en portion ; La vache qui
rit est désormais plus une marque «ombrelle» qui se
décline sur plusieurs produits différents, le fromage "koul youm"
en est un. La vache qui rit a la même cible dans tous les pays du monde
où elle est commercialisée, c'est-à-dire les familles avec
enfants. Les enfants dans ce spot sont utilisés à cet effet.
Le contenu de l'assiette présente un repas
équilibré malgré la présence des frites (patates),
le fromage sert de condiment sain et équilibré qui met le sourire
sur le visage de toute la famille, un clin d'oeil au nom de la marque
peut-être.
- Analyse spot 21 : Molfix/Couches
bébé Molfix
Il s'agit d'un spot de 40 secondes qui concerne les couches
bébé de la marque Molfix appartenant à Hayat DHC
Algérie filiale du groupe turque Hayat Holding.
La Cible : les parents
L'axe : des couches qui accompagne le
bébé à différents âges.
Le thème : des bébés
heureux durant toutes les étapes de leur croissance grâce aux
couches Molfix.
Les personnages : le personnage principal est
le bébé dans ce spot. En second plan on voit les parents.
Le scénario : sur la musique dynamique
d'une chanson faite spécialement pour le spot et dont les paroles
concordent avec les images, plusieurs plans de bébé se
succèdent.
La première scène montre un père filmant
les premiers pas de son enfant, habillé en bottes de pluie, pull marin
et une couche comme bas, la mère et un autre enfant en
arrière-plan. La seconde scène montre une mère qui joue
avec son bébé habillée en couche seulement et marchant
à quatre pattes. Dans la dernière scène, des enfants un
peu plus âgés sautillent et dansent, des adultes en
arrière-plan.
Le spot se termine avec une infographie montrant, la
composition de la couche, son système d'absorption des liquides et ses
autres avantages.
Facteurs d'ambiance : une chanson dynamique et
belle.
Une voix off féminine qui clame les avantages de ces
couches) et le slogan de la marque
ÉãÆÇÏ
ÉÏÇÚÓ
Óßíáæã.
Les couleurs de la marque, le bleu et le rouge, sont
présents dans le décore (les bottes du premier
bébé, les habits des enfants,..).
Le spot 21 et les principes visant à
protéger l'enfant des effets de la publicité :
Le tableau suivant indique la concordance du contenu de ce
spot avec les principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV.
134
Tableau 28- Concordance du spot 21 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de l'EPTV
LES PRINCIPES VISANT À PROTÉGER L'ENFANT
DES EFFETS DE LA PUBLICITÉ STIPULÉS DANS LE CAHIER DE CHARGES DE
L'EPTV
|
SPOT21
|
L'OBLIGATION DE CLARTÉ ET DE
LOYAUTÉ
|
Doit être clairement annoncée dans des
écrans spécialisés
|
oui
|
Doit être vraie
|
oui
|
Doit être décente et respectueuse de la
personne humaine
|
oui
|
L'INTERDICTION DE TOUTE EXPLOITATION DE
L'ENFANT
|
Utilisation modérée de l'enfant
acteur
|
oui
|
L'enfant est acteur principal que dans les
publicités qui le concerne
|
oui
|
Ne pas exploiter la crédulité de
l'enfant
|
oui
|
LA PROTECTION DE LA SANTÉ ET DE LA
MORALITÉ DU MINEUR
|
Ne pas porter atteinte à l'épanouissement
de l'enfant
|
oui
|
Interdiction de toute discrimination raciale ou
sexuelle
|
oui
|
Interdiction de scènes de violence ou de
scènes pouvant provoquer la peur
|
oui
|
Interdiction d'éléments pouvant encourager
abus, imprudences ou négligences
|
oui
|
Le spot 21 semble correspondre à tous les principes de
protection cités dans le tableau 28. Il s'agit d'une publicité
informative. Les bébés qui apparaissent dans le spot sont
accompagnés d'adultes et les situations dans lesquelles ils se trouvent
traduits les différentes étapes du processus de leur
développement physique. Donc ce n'est pas le même enfant qui est
montré à chaque fois mais plusieurs enfants à
différents âges.
Il est à noter que les acteurs de ce spot sont des
étrangers, et que le même spot est disponible dans les langues
turque, bulgare et autre. Cela démontre qu'il a été
commandé par la société mère qui l'a fait doubler
pour toutes ces filiales à l'étranger.
135
4 -Identification des manquements aux principes du
cahier des charges constatés au niveau des spots analysés
L'analyse de l'échantillon de spots de
publicités télévisées pouvant intéresser les
enfants et leurs concordances avec les principes de protection de l'enfant tels
qu'ils figurent dans le cahier des charges de l'EPTV nous a
révélé quelques manquements.
Il s'agit de 13 spots qui ne concordent pas avec un, ou
plusieurs des principes du cahier des charges. Les spots en question concernent
en majorité le secteur des produits
agroalimentaires et les boissons. Les anomalies constatées
concernent les principes suivants
:
- La véracité de la
publicité.
- L'incitation à des comportements physiques
dangereux.
- L'incitation à des comportements alimentaires
dangereux.
- L'utilisation excessive de l'enfant en tant
qu'acteur.
- L'Exploitation de la crédulité de
l'enfant.
Voici les spots concernés par ces manquements par secteur
d'annonceurs.
Secteur de la téléphonie et des
télécommunications : Spot1 : Algérie
Télécom/ Idoom20Méga, Spot 4 : Djezzy/
Imadrassa, Spot4 : Djezzy/ Play 1000,
Secteur de l'agroalimentaire : Spot8 : Bifa /
Biscuit Brino, Spot10 : Jumbo/ Nouilles Jumbo, Spot12 : Elio/ Huile Elio,
Spot14 : Bifa/ Jus Daily,
Secteur des boissons : Spot15 : Hamoud Boualem/
O'ju, Spot16 : Hamoud Boualem/ Boisson gazeuse Slim, Spot17 : N'gaous/Jus
N'gaous,
Laitages et autres : Spot18 : Gigelait /Lait en
poudre Chefa, Spot19 : Danone/Yaourt brassé Danone.
Le tableau suivant (tableau 29), résume ces premiers
résultats et nous indique la fréquence des manquements
constatés par spot concerné. Plus la couleur est foncée
plus le nombre de manquements est important par spot.
136
Tableau 29- Les manquements aux principes du
cahier des charges de l'EPTV constatés par spot
|
SPOT
1
|
SPOT 4
|
SPOT 5
|
SPOT 8
|
SPOT
10
|
SPOT
11
|
SPOT
12
|
SPOT
14
|
SPOT
15
|
SPOT
16
|
SPOT
17
|
SPOT
18
|
SPOT
19
|
LA VÉRACITÉ DE
LA PUBLICITÉ
|
oui
|
|
|
oui
|
oui
|
|
|
|
oui
|
|
oui
|
oui
|
|
137
L'INCITATION À
DES COMPORTEMENTS PHYSIQUES DANGEREUX.
|
|
Oui
|
|
oui
|
|
|
oui
|
|
|
|
|
|
|
L'INCITATION À DES COMPORTEMENTS
ALIMENTAIRES
DANGEREUX.
|
|
|
|
oui
|
|
|
|
oui
|
oui
|
|
oui
|
|
oui
|
UTILISATION EXCESSIVE DE L'ENFANT
AUTANT QU'ACTEUR
|
|
|
|
oui
|
|
oui
|
|
|
|
|
oui
|
|
|
EXPLOITER LA CRÉDULITÉ
DE L'ENFANT.
|
|
|
oui
|
|
|
|
|
|
oui
|
|
oui
|
|
|
Nous allons voir, dans ce qui suit, le détail de chaque
manquement constaté au niveau des spots concernés et tous les
éléments (visuels, verbaux,...) qui nous ont permis de
l'identifier et nous tenterons d'en comprendre les causes.
Dans ce qui suit nous allons continuer notre analyse pour
identifier les éléments visuels, verbaux ou tous autres
éléments dans le contenu qui identifie chaque manquement par
spot.
Cette étape de l'analyse sera commentée par
rapport aux articles du cahier des charges, l'avis de quelques intervenants
professionnels et les textes juridiques que nous avons exposé au
deuxième chapitre.
4.1 - La véracité de la publicité mis
en doute
Le tableau suivant nous renseigne sur les
éléments mettant en cause la véracité de la
publicité dans les spots analysés.
Tableau30- Les éléments mettant
en cause la véracité de la publicité dans les spots
analysés
138
LE SPOT
|
PRODUIT
|
NATURE DE L'ANOMALIE
|
ÉLÉMENT VISUEL
|
ÉLÉMENT VERBAL
|
ÉLÉMENT EXTERNE
|
SPOT 1
|
Offre internet
|
Publicité hyperbolique
|
Vitesse exagérée des plans
|
/
|
/
|
|
biscuit
|
Présenté comme
|
Un pâtissier
|
æäíÑÈ
íæßÓÈ
|
/
|
|
fourré
|
cuit de manière
|
prépare et fourre
|
äííÑØæ
äíäæÎÓ
|
|
SPOT 8
|
|
|
|
|
|
|
|
artisanale
|
les biscuits
|
|
|
|
Plat
|
Présenté comme
|
Gros plan de
|
ÉÌÇÍ ÍÕÈ
áßäÊíÈÍ
|
Normes
|
|
préparé
|
aliment sain et
|
sandwich, chips et
|
íäÊÈÌÚ
Çã
|
international
|
SPOT 10
|
|
|
|
|
|
|
|
sans risque
|
barre chocolatée
|
|
du produit
|
|
Boisson
|
Présenté comme
|
Le sourire et la
|
íÏäÚ Çãæ
ßÑÇÈíÅ
Çááå
|
Etiquetage
|
|
gazeuse
|
boisson parfaite à
|
satisfaction sur le
|
áæÞä Çã
|
alimentaire du
|
SPOT 15
|
|
|
|
|
|
|
|
consommer sans risque
|
visage de la fille et sa famille
|
|
produit
|
|
Boisson sucrée
|
Se présente comme un jus
|
/
|
íÔáß
ÓæÇÞä äÇäÌ
íÚíÈØ åí
|
Etiquetage alimentaire du
|
SPOT 17
|
|
|
|
|
|
|
|
naturel
|
|
|
produit
|
|
Laitage
|
Se présente comme le meilleur
|
/
|
ÚÇÊ íÎãá
ÚÇÊ íÎãá
ÈíáÍá
|
/
|
SPOT 18
|
|
|
|
|
|
|
|
lait
|
|
|
|
- Dans l'échantillon analysé, 6 spots
publicitaires ont présenté des manquements concernant la
véracité des avantages attribués aux produits objets du
spot. Ces anomalies vont de la publicité hyperbolique, plus au moins
tolérée (spot1), jusqu'aux pratiques commerciales susceptibles
d'induire le consommateur en erreur quant à la nature du produit, sa
composition ou ses avantages (spot8, spot10, spot15, spot17, spot
18).
- Certaines manquements n'ont pu être
constatés qu'en consultant l'étiquetage alimentaire du produit ou
ses normes internationales (spot10, spot15, spot17).
- Les spots mis en cause concernent en
majorité des produits de l'agroalimentaire appartenant à la
première et la deuxième catégorie des produits qui
favorisent l'implication des enfants (section III.2.1.a), il s'agit de 5 spots
(spot8, spot10, spot15, spot17, spot 18).
- Tous les spots de l'agroalimentaire concerné
par ce manquement incèrent les enfants dans leurs publics cibles (spot8,
spot10, spot15, spot17, spot 18).
- Les spots concernés par ce manquement
contiennent au moins 5 des éléments qui favorisent l'attention
des enfants dans les spots échantillon (Tableau 6).
Selon l'article 38 du cahier des charges de l'EPTV, la
publicité doit être vraie, décente et respectueuse de la
personne humaine. La loi algérienne considère qu'une
publicité est trompeuse quand elle est « susceptible d'induire le
consommateur en erreur »176 . La loi considère comme
illicite toute publicité trompeuse : En clair, ce type de
publicité est interdit et sanctionné par de très lourdes
amendes : 300 000 DA à 10 millions de dinars. La loi autorise le
consommateur lésé à déposer plainte à la
Direction de Wilaya du Commerce ou à l'association locale de protection
des consommateurs qui pourra intervenir de son côté dans le cadre
de son action : campagnes d'information, permanences, interventions
auprès des pouvoirs publics.
Nous pensons que ces spots publicitaires, essayent de tromper
le consommateur qu'il soit adulte ou enfants. La différence est que
l'adulte est plus en mesure de juger de la véracité des contenus
reçu, tandis que l'enfant n'a pas assez d'expérience pour le
faire et ne commence à réaliser les objectifs commerciaux de la
publicité qu'au-delà de l'âge de 7ans.
Pour cette raison il sera nécessaire d'être plus
vigilent quant aux mentions sur les emballages, aux avantages avancées
et aux étiquetages alimentaires.
139
4.2 - L'incitation à des comportements physiques
dangereux pour l'enfant
Le tableau suivant nous renseigne sur les
éléments qui désignent les comportements physiques
dangereux pour l'enfant dans les spots analysés.
Tableau 31- Les éléments qui
désignent l'incitation à des comportements physiques dangereux
pour l'enfant dans les spots analysés.
176 Loi n004-02 du 23 juin 2004 fixant les règles
applicables aux pratiques commerciales modifiée et
complétée par la Loi n° 10-06 du 15 août 2010.
140
LE SPOT
PRODUIT
|
NATURE DE L'ANOMALIE
|
ÉLÉMENT VISUEL
|
ÉLÉMENT VERBAL
|
SPOT4
|
Offre internet
|
Perte d'attention et risque d'accident
|
L'enfant utilise une
tablette en montant des escaliers
|
/
|
SPOT 8
|
biscuit fourré
|
Incitation à la violence
Risque d'accident
|
-Duel de western -Revolvers à la ceinture
- Les enfants mettent les biscuits sur leurs yeux, comme des
jumelles
|
/
|
SPOT 12
|
Huile de cuisson
|
Risque d'accident
|
-Des enfants jouent dans la cuisine à côté
des fourneaux
|
/
|
|
- Dans l'échantillon analysé 3 spots
publicitaires incitent à des comportements dangereux pour les
enfants.
- les spots concernés (spot4, spot8, spot12) mettent
en scène des comportements manifestement dangereux qui peuvent, s'ils
étaient reproduits par des enfants, donner lieu à des accidents
graves. Il s'agit :
- D'une scène qui montre un enfant consultant sa
tablette alors qu'il monte des escaliers.
- D'une scène qui montre deux enfants jouant dans une
cuisine à côté de la gazinière.
- Des enfants qui mettent les biscuits sur leurs yeux en
guise de jumelles, ce comportement a déjà fait objet d'une
plainte auprès de l'association de protection de consommateur APOCE, et
ce pour avoir causé des blessures graves aux yeux d'un enfant qui a
imité ce comportement.
- Un spot met en scène un comportement qui incite
à la violence il s'agit du duel western et de montrer des armes à
feux, même factice, aux mains d'enfants (spot8).
Ces spots vont à l'encontre de l'article 39 du cahier
des charges de l'EPTV, qui interdit les scènes de violence ou
d'éléments pouvant provoquer la peur, ou encourager les abus, les
imprudences ou les négligences. Car une attention toute
particulière doit s'appliquer aux mises en scène faisant
intervenir des enfants ou s'adressant à eux surtout en l'absence d'un
adulte sensé représenté le garant de
sécurité.
Selon le Mr Zebdi, le président de l'Association de
Protection et Orientation du Consommateur et son Environnement APOCE, le
consommateur algérien est de plus en plus conscient des
conséquences que peuvent avoir la publicité sur les enfants.
"...Surtout quand
141
il s'agit de sujets très importants et il nous
interpelle"177, cette conscience s'est traduite par des plaintes
à propos de quelques spots publicitaires qui posent problèmes du
point de vue déontologique mais aussi pratique, comme le cas du spot
cité plus hauts.
Toujours d'après Mr Zebdi, la plupart des plaintes que
son association a reçu concernent des spots publicitaires
diffusés sur des chaines de télévision privées,
leurs cahiers des charges n'étant pas encore actif pour le moment,
beaucoup de dépassements leurs sont signalé à chaque fois.
L'association a pu stopper la diffusion d'un spot pour complément
alimentaire par pression médiatique sur l'annonceur et a fait changer le
thème d'un autre spot signalé pour atteinte à l'image de
l'école et de l'enseignant.
4.3 - L'incitation à des comportements dangereux
pour la santé
Le tableau suivant nous renseigne sur les
éléments qui désignent une incitation à consommer
des produits qui ne sont pas très sains pour les enfants ou à
adopter des comportements qui nuisent à leurs santés.
Tableau 32- Les éléments qui
désignent l'incitation à des comportements dangereux pour la
santé dans les spots analysés.
LE SPOT
|
PRODUIT
|
ÉLÉMENT VISUEL
|
ÉLÉMENT VERBAL
|
ÉLÉMENT EXTÉRIEUR
|
SPOT8
|
Biscuit fourré
|
La mère apporte des
biscuits sur un plateau
|
La mère :" ÇæÏíÒ
ÑÇÛÕ Çí
æäíÑÈ''
|
/
|
SPOT 14
|
Boisson gazeuse
|
Absence d'éléments d'avertissement
|
/
|
/
|
SPOT 15
|
Boisson sucrée
|
Absence d'éléments d'avertissement
|
/
|
Étiquetage alimentaire
|
SPOT 17
|
Boisson sucrée
|
Absence d'éléments d'avertissement
|
/
|
Étiquetage alimentaire
|
SPOT 19
|
Laitage
|
Les fruits sont écartés du
champ et les doigts se portent sur le yaourt
|
Les enfants : ÑíÛ
äíÇß Çã
íÓÇÑÈ
äæäÇÏ
|
/
|
|
- Dans l'échantillon analysé, 5 spots
publicitaires incitent à des comportements dangereux pour la
santé (Spot 14, Spot 15, Spot 17, Spot 19).
177 Entrevue avec Mr Mustapha Zebdi, président de
l'Association de Protection et Orientation du
Consommateur et son Environnement. Réalisée le
15/02/2017 au siège de l'association sis à Route de Sebala,
Draria.
142
- Quatre spots appellent les enfants à consommer, sans
aucun élément d'avertissement visuel ou autre, des produits
riches en sucre, additifs chimiques et conservateurs (spot8, spot14, spot15,
spot17).
- Deux spots incitent à adopter des comportements
alimentaires néfaste pour la santé des enfants, il s'agit de ne
prendre son repas qu'avec une boisson gazeuse, et d'éliminer les fruits
de la composition du dessert de la famille (spot 15 et spot19).
- Les spots concernés ont pour objets des produits
appartenant à l'agroalimentaire.
- Les spots concernés contiennent au moins 5 des
éléments qui favorisent l'attention des enfants dans les spots
échantillon (Tableau 6).
- Tous les spots concernés ont les enfants dans leur
publics cible.
Le cahier des charges de l'EPTV, tend à
protéger physiquement l'enfant des effets de la publicité
télévisée à travers l'interdiction
d'éléments pouvant encourager abus, imprudences ou
négligences. Cela reste vague et non spécifiée, car il ne
prévoit pas dans ses articles une clause pour protéger les
enfants d'un éventuel risque de santé dû aux
publicités de la malbouffe, ni l'obligation de mettre une alerte ou un
avertissement pour prévenir contre les aliments trop gras , trop
sucrés ou trop salé, ou pour inciter à manger sain.
Tous les spécialistes que nous avons sollicité
pour un avis sur la question s'accordent à dire que c'est d'abord dans
la cellule familiale que les bonnes habitudes alimentaires s'apprennent.
D'après le docteur Benamar, pédiatre installée, ce sont
les parents qui doivent montrer le bon exemple pour que l'enfant les suive. "Si
l'enfant vous voit boire du soda à table, il se dit, si mes parents le
font, c'est forcément bien, et l'impact est plus fort que n'importe quel
publicité à mon avis"178. Le même avis est
partagé par Mme Sellah, pédopsychiatre spécialistes de
l'intelligence des enfants, " le rôle des parents, de la famille, est
déterminent,..., la publicité pousse à consommer,
ça donne à l'enfant l'envie d'avoir, de manger ou de boire le
produit proposé et ça marche si il n'y a pas de frein
éducateur"179.
Mais vu l'exposition parfois excessive des enfants aux
programmes de différentes télévisions nationales et
internationales, le matraquage continu des spots publicitaires, l'influence des
pairs et l'âge de l'enfant. Ces mêmes spécialistes affirment
que la meilleure manière de protéger l'enfant est de s'attaquer
à la source, c'est-à-dire la télévision, "il faut
minimiser les écrans au maximum, et ne les autoriser qu'à partir
de l'âge de 3 ans, de manière très
modérée"180. Au-delà de cet âge, il faut
accompagner l'enfant pour choisir ses programmes et contrôler son
exposition à la télévision.
178 Entrevue avec Dr Benamar, pédiatre, fait le
20/05/2017 à son cabinet, sis à Koléa.
179 Entrevue avec Mme Sellah, psychiatre
spécialisée dans le développement de l'intelligence de
l'enfant, fait le 9/02/2017, à Baba Hassen.
180 Entrevue avec Mme Sellah, psychiatre
spécialisée dans le développement de l'intelligence de
l'enfant, fait le 9/02/2017, à Baba Hassen.
4.4 - L'utilisation excessive de l'enfant en tant
qu'acteur
Le tableau suivant nous renseigne sur les spots qui ont
utilisé les enfants autant que des acteurs de manière excessive
pour des produits qui ne leur sont pas forcément destinés.
Tableau 33- Les spots ayant utilisés
les enfants excessivement
LE SPOT
|
PRODUIT
|
LA CIBLE DU PRODUIT
|
ÉLÉMENT VISUEL
|
ÉLÉMENT VERBAL
|
SPOT8
|
Biscuit fourré
|
Enfants/parents
|
3 personnages principaux
|
/
|
SPOT 11
|
Farine
|
La ménagère
|
Tous les personnages
sont des enfants
|
/
|
SPOT 16
|
Boisson gazeuse
|
Enfant/tout public
|
Tous les personnages
sont des enfants
|
/
|
|
- Dans l'échantillon analysé 3 spots
publicitaires ont utilisé les enfants de manière excessive et
parfois exclusive (spot8, spot11, spot16).
- Deux des spots concernés ont les enfants dans leur
public cible (spot8, spot16). - Un spot ne concerne pas l'enfant (spot 11).
Selon le cahier des charges de l'EPTV, l'utilisation des
enfants dans la publicité, doit rester modérée. Ils ne
peuvent être des acteurs principaux que s'ils sont directement
concernés par le produit ou le service considéré (articles
42). Malgré cela, certains publicitaires mises beaucoup sur cet aspect
qui permet de véhiculer nombre de notions positives, allant du bonheur
à la pureté, en passant par la douceur et même la
sécurité.
Cependant, cette utilisation excessive pose un
problème d'éthique d'un côté par la manipulation que
la publicité exerce sur les enfants par ce moyen et d'un autre
côté, à travers le fait de faire travailler des enfants
comme mannequin. Alors que la protection dont les enfants font l'objet contre
la publicité télévisée, devrait aussi
prévenir toute exploitation de ces derniers par les professionnels.
Ainsi, l'enfant est protégé à la fois en tant que
consommateur et mannequin.
143
4.5 -Exploitation de la crédulité de
l'enfant
144
Le tableau suivant nous renseigne sur les
éléments, dans le spot, qui tendent à exploiter la
crédulité des enfants.
Tableau 33- Les éléments qui incitent
à exploiter la crédulité des enfants dans les spots
analysés
LE SPOT
|
PRODUIT
|
ÉLÉMENT VISUEL
|
ÉLÉMENT VERBAL
|
|
Offre internet
|
/
|
ÚÇÞ íÑÚÊ
ÔÇíß ÇØÇØ Ü
æ ÏÇå
|
SPOT 5
|
|
|
ÉÑíÛÕ Êäß
íß ÑØÇÎ Ü
|
|
|
|
ÇÑÞä ÑÚä
Êäß
|
|
Boisson sucrée
|
-Le sourire satisfait de la petite fille.
|
áæÞä Çã
íÏäÚ Çã æ -
|
SPOT 15
|
|
|
|
|
|
-La tête " comique" du
prétendant
|
|
|
Boisson
|
-Des fruits avec un air apeuré
|
ÉÚÈÔã
åßÇæ ÑíÛ åí
Çã ÇäÇÑíÌ
äÇäÌ Ü
|
|
sucrée
|
reçoivent des injections.
|
ÉíÆÇÐÛ
ÊÇÙÇÍãæ
ÊÇäæáãæ ÑßÓ
|
SPOT 17
|
|
|
|
|
|
-Des fruits munis de masques
chirurgicaux et de masques à gaz.
|
åí íÔáß
íááÇ ÓæÇÞä
äÇäÌ ÓßÚ
íÚíÈØ-
|
|
- Dans l'échantillon analysé, 3 spots
publicitaires tendent à exploiter la crédulité des enfants
(Spot 5, Spot 15, Spot 17).
- Les spots concernés contiennent au moins 5 des
éléments qui favorisent l'attention des enfants dans les spots
échantillon (Tableau 4).
- Deux des spots concernés ont les enfants dans
leur publics cible (Spot 15, Spot 17).
- Deux des spots concernés ont pour objets des
boissons sucrées (Spot 15, Spot 17).
- Les spots concernés véhiculent des
messages qui tendent à exploiter la crédulité des enfants,
c'est-à-dire exploiter la facilité et la naïveté avec
laquelle ils croient des choses même invraisemblables, surtout pour les
plus petits. Cela se traduit par :
- Émettre un mensonge pour justifier un
comportement (spot5).
- Utiliser l'humour d'un enfant et les situations
comiques pour inciter à consommer un produit riche en sucre et additifs
chimiques (spot15).
- Utiliser, en dessins animés, des phobies et des
situations qui font peur aux enfants pour étayer une comparaison
mensongère (spot17).
Il est devenu difficile de déceler et de
déterminer avec exactitude si tel ou tel comportement exploite la
crédulité de l'enfant surtout avec les stratégies de vente
et promotion hautement créatives et pas moins efficaces qu'utilisent les
publicitaires, et les moyens de diffusion très
présents et de plus en plus à la portée
des enfants. La règlementation et la régulation existante peuvent
avoir des limites et il faut trouver d'autres moyens de protection.
C'est pour cette raison que certains professionnels de
l'enfance mettent l'accent sur l'importance de développer le sens
critique des enfants. Selon Mme Sellah pédopsychiatre
spécialistes de l'intelligence des enfants, il revient aux adultes, le
cercle familiale en premier, de donner aux enfants les clés de la
critique des médias et de la publicité en particulier, " le
rôle des parents, de la famille, est déterminant. Il ne s'agit pas
de priver un enfant de regarder un écran, il s'agit de le conditionner
à ne pas céder à tout ce qu'il regarde" car pour cette
pédopsychiatre, " l'enfant est une page blanche qui est rempli par les
stimulations que nous lui offrons, et quand on lui offre que des écrans
sans choisir le contenu, il ne peut y avoir que des dégâts".
En plus des moyens juridiques, l'éducation aux
médias est devenue une nécessité pour mieux
protéger les enfants, et cela passe par le fait de renseigner les
familles et outiller les écoles en matière de consommation
médiatique éclairée comme le préconise aussi Mme
Sellah.
145
5 - Le bilan de la protection de l'enfant à
travers le cahier des charges de l'EPTV dans les spots publicitaires de
l'année 2016
- Résultat de l'analyse :
146
L'analyse que nous avons effectuée sur un
échantillon de spots publicitaire diffusée sur les chaines de
l'EPTV durant l'année 2016 et qui vise à voir à quel point
ils obéissent aux principes visant à protéger les enfants
contre les effets de la publicité télévisée nous a
révélé les résultats suivants :
Tableau 34- Tableau récapitulatif des
résultats de l'analyse
Manquement dans l'application des articles 38, 39 et 42 du cahier
des charges de l'EPTV
|
Spots présentant les manquements aux principes de
protection de l'enfant
|
61,90%
|
Spots présentant au moins trois manquements
|
14,2%
|
Les spots présentant les manquements concernent le secteur
de l'agroalimentaire et des boissons.
|
84,61%
|
Les spots présentant les manquements ont les enfants dans
leur publics cible
|
84%
|
Les spots présentant les manquements contiennent au moins
5
éléments d'exécution du spot qui attirent
les enfants
|
84%
|
Absence d'élément d'avertissement contre la
consommation de produits trop sucré ou trop salé
|
De manière détaillée, il s'agit des
résultats suivants :
1- Des manquements aux principes de protection ont
été constatés dans l'échantillon analysé qui
concernent l'application des articles 38, 39 et 42 du cahier des charges de
l'EPTV.
- La véracité de la publicité (article
38).
- L'incitation à des comportements physiques dangereux
(article 39).
- L'incitation à des comportements alimentaires dangereux
(article39).
- L'Exploitation de la crédulité de l'enfant
(article39)
- L'utilisation excessive de l'enfant en tant qu'acteur
(article42).
2- les manquements aux principes de protection de l'enfant
cités dans le cahier des charges de l'EPTV ont été
constatés dans l'échantillon à hauteur de 61,90% des spots
analysés.
3-
147
14,2% de l'échantillon présente aux moins trois
manquements.
4- 84,61% des spots présentant des manquements au
cahier des charges de l'EPTV concerne le secteur de l'agroalimentaire et des
boissons.
5- 84% des spots concernés par les manquements ont les
enfants dans leur publics cible et contiennent au moins cinq des
éléments d'exécution du spot publicitaire qui sont
susceptibles d'intéresser les enfants.
6- Absence d'élément d'avertissement contre la
consommation des produits trop sucré ou trop salé.
A travers ces résultats, il est clair qu'une grande
partie des spots diffusés sur les chaines de l'Etablissement public de
la télévision ne sont pas conformes aux principes cités
dans son cahier des charges relatif à la protection de l'enfant.
- Vérification des hypothèses :
Pour conclure autour de ces résultats, il est
nécessaire de nous rappeler les hypothèses de notre recherche
:
1. La protection des enfants contre les effets de la
publicité télévisée est assurée par des
mesures d'ordre juridique, déontologique et éducatif.
2. L'Algérie dispose de mesures de protection d'ordre
législative et déontologique pour assurer la protection de
l'enfant contre les effets de la publicité.
3. Les spots publicitaires télévisés en
Algérie respectent les mesures législatives relatives à la
protection de l'enfant.
1ere hypothèse : oui, la protection
des enfants contre les effets de la publicité
télévisée est assurée par :
- Des mécanismes juridiques dont l'outil essentiel est
la réglementation qui gère le secteur de la publicité au
sein de chaque pays mais aussi à un niveau plus large (régional
ou international). - Des mécanismes d'ordre déontologique dont
l'outil essentiel est l'autorégulation qui complémente, renforce
ou remplace les mécanismes juridiques.
- Des mesures d'ordre éducatif qui concerne
l'éducation aux médias et qui est complémentaire aux deux
autres mécanismes.
- 2eme hypothèse : oui,
l'Algérie dispose de mesures de protection d'ordre législative et
déontologique pour assurer la protection de l'enfant contre les effets
de la publicité.
148
Certains aspects de protection contre la publicité sont
règlementés en Algérie. Ils sont assurée par des
lois, des décrets, des ordonnances et des articles qui
règlementent la publicité et cela à différents
niveaux (commerce, santé, protection du consommateur).
La charte d'éthique et de déontologie qui existe
au niveau de l'EPTV et à laquelle obéissent toutes les chaines de
la télévision publique algérienne est une forme de
corégulation, où les pouvoirs publiques ont
délégué une partie de leurs prérogatives de
contrôle.
Cette forme de corégulation porte le nom de cahier des
charges de la télévision dicté par le décret
exécutif n°91-101 du 20 avril 1991.
Le cahier des charges fixe les règles imposables aux
chaines de télévision publiques et contient plusieurs
dispositions relatives à l'éthique et à la
déontologie, au contenu des programmes et au contrôle auxquelles
devront s'astreindre les différents soumissionnaires et
publicitaires.
3eme hypothèse : Les spots
publicitaires télévisés en Algérie ne respectent
pas les mesures législatives relatives à la protection de
l'enfant.
Selon les résultats de notre analyse, une grande partie
des spots diffusés sur les chaines de l'Etablissement public de la
télévision ne sont pas conformes aux principes cités dans
son cahier des charges relatif à la protection de l'enfant.
CONCLUSION GENERALE
149
La publicité télévisée, de nos
jours, est une composante incontournable de la vie, il suffit d'allumer la
télévision pour être confronter à un matraquage
publicitaire qui ne diffère pas entre les chaines publiques ou
privées, nationales ou internationales.
150
Recevoir la publicité télévisée en
étant un adulte diffère complètement de la recevoir en
étant un enfant, ce dernier est un être en formation, son
développement, son caractère, sa personnalité sont en
cours d'élaboration et nécessitent beaucoup d'attention et de
soins. De plus la crédulité et l'inexpérience qui le
caractérisent font de lui une cible de choix pour les annonceurs
d'où la nécessité de le protéger et de le
prémunir contre les effets de la publicité
télévisée.
A l'entame de ce travail, nous sommes parvenues à
confirmer notre première hypothèse en déterminant les
mécanismes de protection de l'enfant contre les effets de la
publicité télévisée, à savoir les
mécanismes juridiques, l'éthique, la déontologie et
l'éducation aux médias. Les modèles
présentés pour chaque mécanisme attestent de la conclusion
à laquelle nous somme arrivées ; chacun de ces mécanismes
pris seul a ses limites et ne peut être pris pour garantir une meilleure
protection pour l'enfant, d'où leur complémentarité.
Nous avons aussi passé en revue les mécanismes
existant en Algérie, ce qui nous a conduits à confirmer notre
deuxième hypothèse ; la protection de l'enfant, en
Algérie, est assurée par des mécanismes d'ordre juridique
et des mécanismes d'ordre déontologique. Des lois, des
décrets, des ordonnances et des articles à différents
niveaux (commerce, santé) règlementent la publicité. Ce
sont les chartes d'éthique et de déontologie internes aux chaines
de la télévision publique qui complètent cette
réglementation en permettant d'assurer l'autorégulation à
travers le cahier des charges de la télévision.
Malgré ces dispositifs, et grâce à
l'analyse des spots publicitaires diffusés par les chaines publiques de
la télévision algérienne selon les principes visant
à protéger les enfants stipulées dans le cahier des
charges de l'EPTV, nous sommes arrivées à une conclusion qui
infirme notre troisième hypothèse ; Les spots publicitaires
télévisés diffusés sur les chaines de l'EPTV,
présentent des manquements à certains principes relatifs à
la protection de l'enfant cités dans les articles du cahier des
charges.
Notre analyse nous a conduits à faire d'autres constats
aussi ; certains aspects de protection relatifs aux messages d'alerte contre la
malbouffe, et tous ce qui est susceptibles de toucher aux comportements
alimentaires des enfants, sont totalement absent du cahier des charges et que
nous recommandons vivement.
Ce constat nous conduit à dire que les
dispositions législatives existantes n'assurent pas une protection
suffisante pour l'enfant algérien contre les effets de la
publicité télévisée et que d'autres moyens sont
plus que nécessaires pour complémenter les mécanismes
existant.
L'éducation des enfants aux médias apparait
comme un choix pertinent et recommandé par les spécialistes
à l'égard de notre environnement médiatique avec ses
effets multiformes de la publicité et du système
économique actuel.
L'enfant fait partie intégrante de ce dernier
dès son plus jeune âge et sera dans tous les cas exposé
tôt ou tard à la publicité télévisée.
La cellule familiale reste le premier lieu où cette éducation
doit prendre forme et il est très recommander que l'école prenne
le relais en intégrant l'éducation aux médias à ses
programmes scolaires.
151
Table des matières :
Résumé 4
152
Sommaire 5
INTRODUCTION GÉNÉRALE 8
- La problématique 9
- Les hypothèses 9
- Les raisons du choix du thème 9
- Les objectifs de la recherche 11
- Les études antérieures 11
- L'approche méthodologique 12
CHAPITRE I. LA PUBLICITÉ
TÉLÉVISÉE ET L'ENFANT
1- La publicité 15
1.1- Qu'est-ce que la publicité ?
15
a- Fonction et caractéristiques de la publicité
16
b- Objectifs de la publicité
17
1.2- Les procédés de la publicité
19
a- La publicité persuasive et informative
19
b- La publicité projective ou intégrative
19
c- La publicité mécaniste 19
d- La publicité suggestive 19
1.3- Les acteurs de la communication
publicitaire
19
a- Les investisseurs 19
b- Les intermédiaires 20
c- Les medias 20
d- Les récepteurs 20
1.4- La publicité et les medias
20
a- La presse écrite 21
b- La télévision 21
c- L'affichage 22
d- La radio 22
e- Le cinéma 22
153
2- La publicité
télévisée
22
2.1- Les formes de la publicité
télévisée
23
a- Le spot publicitaire
23
b- Le publireportage 23
c- Le parrainage
24
d- Le placement de produit 24
2.2- Les nouvelles techniques dans la publicité
télévisée 24
a- L'écran partagé 24
b- La publicité interactive
24
c- La publicité virtuelle
25
2.3- - Processus de production et de diffusion des spots
publicitaire
25
a- Les caractéristiques d'un spot
télévisuel 25
b- Les étapes de production d'un spot publicitaire
26
3- L'influence du message publicitaire sur le
comportement du consommateur
30
3.1- Les techniques de persuasion
31
3.2- La réception et l'impact du message
publicitaire
32
a- Les traitements automatiques des messages publicitaires
32
b- Les traitements parallèles des techniques
publicitaires sans conscience
32
3.3 - Les effets de la publicité sur le
consommateur
33
a- Les effets sur l'inconscient
33
b- Les changements d'attitude et de comportement
34
154
4 - La publicité, la télévision et
l'enfant
35
4.1- L'enfant et son développement
36
a- Les domaines du développement de l'enfant
38
b- Le développement de l'enfant et les écrans
39
4.2- L'enfant et la télévision
41
a- L'exposition de l'enfant à la
télévision
41
b- L'influence de la télévision sur l'enfant
42
4.3- L'enfant et la perception de la publicité
télévisée
43
a- Les éléments qui favorisent l'attention de
l'enfant 43
b- Le processus de persuasion chez l'enfant
45
4.4- La Compréhension de la publicité
télévisée par les enfants 45
a- Le développement de l'enfant selon Piaget et la
compréhension de la publicité
46
b- Les étapes élémentaires de la
compréhension de la publicité 48
4.5- Les effets de la publicité
télévisée sur le comportement des enfants 49
a- Les effets économiques 50
b- Les effets sur la santé mentale et le comportement
51
c- Les effets sur la santé 54
CHAPITRE II. LES MECANISMES DE PROTECTION DE L'ENFANT
CONTRE LES EFFETS DE LA PUBLICITE DANS LE MONDE ET EN ALGERIE
1- Les moyens juridiques 57
155
1.1- Les principes de la réglementation visant
à protéger l'enfant des effets de la publicité
télévisé
58
a- L'obligation de clarté et de loyauté
58
b- L'interdiction de toute exploitation de l'enfant
59
c- La protection de la santé et de la moralité du
mineur
59
1.2 - Exemples de réglementation de la
publicité en matière de protection de l'enfant 60
a- Traités et convention internationaux
60
b- La réglementation au niveau européen
60
c- La Suède : une réglementation stricte
61
2- La régulation 63
2.1 - Les principes de la régulation ;
éthique et déontologie 63
2.2- L'autorégulation 64
a- Les buts de l'autorégulation 64
b- Les avantages de l'autorégulation
64
c- Les sources de l'autorégulation
65
d- Le fonctionnement de l'autorégulation
65
e- Stades d'intervention et types de contrôle
65
2.4 - Exemple d'autorégulation de la
publicité télévisée en matière de protection
de l'enfant :
La France : prédominance de l'autorégulation
67
2.5- La corégulation
70
2.6- Exemple de corégulation de la
publicité télévisée en matière de protection
de l'enfant :
L'Algérie : les cahiers des charges
71
a- Le contexte juridique de la publicité en
Algérie
72
b- Le cahier des charges de l'EPTV 72
156
c- Le cahier des charges dans les chaines de
télévision privées 72
2.7 - Les limites de la règlementation et de
l'autorégulation 77
3- L'éducation aux médias 77
3.1- L'éducation aux médias, un outil de
protection 77
a- Les compétences de l'éducation aux médias
78
b- Les objectifs de l'éducation aux médias
concernant la publicité 78
3.2- Les intervenants de l'éducation aux
médias 79
a- Le rôle de la famille
79
b- Le rôle de l'école
80
c- Le rôle des pouvoirs publics et de la
société civile 80
3.3- Exemple de modèle d'éducation aux
médias
Le Canada : le Centre d'éducation aux médias et de
littératie numérique "HabiloMédias"
81
3.4- Les freins de l'éducation aux médias
83
Conclusion 84
CHAPITRE
III. LA PROTECTION
DE L'ENFANT A TRAVERS LE CAHIER DES CHARGES DE L'EPTV, ANALYSE DES SPOTS
PUBLICITAIRES DIFFUSES SUR LES CHAINES DE L'EPTV DURANT 2016
1 - Le corpus de l'analyse 87
2- L'échantillon et ses critères de choix
89
2.1 Les critères de choix de
l'échantillon
89
a-
157
La nature du produit 90
b- Les éléments d'exécution du spot
90
2.2 L'échantillon 91
3- Spots publicitaires et concordances avec les principes
du cahier de charge de l'EPTV 94
3.1- Analyse des spots du secteur de la
téléphonie et des télécommunications 96
- Analyse du spot 1 : Algérie
Télécom/ Idoom20Méga
97
- Analyse du spot 2 : Mobilis / Jeux olympiques
98
- Analyse du spot 3 : Mobilis/ Spot caritatif
100
- Analyse du spot 4 : Djezzy/ Imadrassa
102
- Analyse du spot 5: Djezzy/ Play 1000
103
- Analyse du spot 6: Ooredoo/Ooredoo business
105
- Analyse du spot 7 : Ooredoo/Offre Facebook
et internet 107
3.2- Analyse des spots du secteur de l'agroalimentaire
108
- Analyse du spot 8 : Bifa / Biscuit Brino
108
- Analyse du spot 9 : Safina/ Les pâtes
Safina 110
- Analyse du spot 10 : Jumbo/ Nouilles Jumbo
111
- Analyse du spot 11 : Sim/ Farines Sim
113
- Analyse du spot 12 : Elio/ Huile Elio
115
- Analyse du spot 13: Amor Ben Amor / Tlitli
Amor Ben Amor
117
3.3- Analyse des spots du secteur des boissons
118
- Analyse du spot 14 : Bifa/ Jus Daily
118
- Analyse du spot 15 : Hamoud Boualem/ O'ju
121
- Analyse du spot 16 : Hamoud Boualem/
Boisson gazeuse Slim
123
- Analyse du spot 17 : N'gaous/Jus N'gaous
124
158
Analyse des spots concernant les laitages et autre
126
- Analyse du spot 18 : Gigelait /Lait en poudre
Chefa
126
- Analyse du spot 19 : Danone/Yaourt
brassé Danone
127
- Analyse du spot 20 : La vache qui rit/Fromage
koul youm
129
- Analyse du spot 21 : Molfix/Couches
bébé Molfix
130
4- Identification des manquements aux principes du cahier
des charges constatés au niveau
des spots analysés 132
4.1 -La véracité de la publicité mis
en doute 134
4.2 -L'incitation à des comportements physiques
dangereux pour l'enfant
136
4.3 -L'incitation à des comportements dangereux
pour la santé
137
4.4 -L'utilisation excessive de l'enfant en tant
qu'acteur
139
4.5- Exploitation de la crédulité de
l'enfant
140
5- Le bilan de la protection de l'enfant à travers
le cahier des charges de l'EPTV dans les
spots publicitaires de l'année 2016
142
- Les résultats 142
- Vérification des hypothèses
143
CONCLUSION GENERALE
146
TABLE DES MATIERES 148
BIBLIOGRAPHIE 153
LISTE DES TABLEAUX 153
159
ANNEXES 155
BIBLIOGRAPHIE :
Livres :
1) ALLARD Claude, DOLLE Cécile.
Qu'est-ce qu'il y a à la télé. Edition Albin Michel.
Collection : C'est la vie aussi. Paris.2005
2) Bach.J.F, Houde.O, Lena.p, Tisseron.S.
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l'enfant et l'adolescent .presse de l'université du Québec.
Volume 1-.Canada.2012
10) LENDREVIE Jaques, BAYNSAT Arnaud, avec la
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coll Marabout, France 2007
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163
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http://www.humanium.org/fr/les-droits-de-l-enfant/#
9) Ecole supérieure des métiers artistiques.
http://www.esma-
artistique.com/evenements/actualites/Le-StoryBoard.html
10) "L'éducation aux médias en Europe |
Controverses, défis et perspectives", congrès européen sur
l'éducation aux medias, Bellaria (Italie) du 21 au 24 octobre 2009. Sous
l'égide de EUROMEDUC : dispositif européen d'éducation aux
medias.
http://www.euromeduc.eu/IMG/pdf/EuromeducFR.pdf
11) Education aux medias et à internet, Eduscol,
Ministère de l'éducation nationale de l'enseignement
supérieur et de la recherche, 2017.
http://eduscol.education.fr/numerique/dossier/competences/education-aux-medias/sites-pour-eduquer-aux-medias
12) GEAY Clémence, GAFFIERO Paola, NGUYEN-PILET
Constance, la publicité entretient-elle les stéréotypes
sur les femmes?, in Oka blog 23/02/2012.
http://tpe-stereotypesfemininspub.eklablog.com/ii-quelles-sont-les-consequences-de-ces-stereotypes-a40992243
13) Jeunesse et protection des mineurs, Nos enfants et la
télévision, CSA, 2016.
http://www.csa.fr/protectionmineursTV/enfants01.html
14) Jeunes et publicité : une éducation
incontournable, Education aux médias et à l'information de
l'Arpej (Action Régions Presse Enseignement Jeunesse) ,23 Avril 2011,
http://pressealecole.fr/2011/04/jeunes-et-publicite-une-education-incontournable/
15) Jeunesse et protection des mineurs. Nos enfants et la
télévision.2016.
http://www.csa.fr/protectionmineursTV/enfants01.html
16) NCIB, the National Centre for Biotechnology
Information/Pediatr child health .July1999. Les enfants et les medias.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PM827731
17) Parler de la publicité avec les jeunes -
Fiche-conseil, le centre canadien d'éducation aux medias.
http://habilomedias.ca/fiche-conseil/parler-la-publicite-avec-jeunes-fiche-conseil
18) La Télévision, Histoire Et évolutions
Technologiques.
https://www.gralon.net/articles/photo-et-video/tele/article-la-television--histoire-et-evolutions-technologiques-772.htm
19) M2 CCNJ - La publicité audiovisuelle,
http://www.lapublicite.fr/
20) La publicité audiovisuelle : La réglementation
spécifique et les organismes de
contrôle.2014.
http://www.lapublicite.fr/la-publicite-et-les-enfants/les-effets-de-la- publicite-sur-les-enfants.html
21) Publication du cahier des charges générales
des services audiovisuels, in Autorité de Régulation de
l'Audiovisuel, consulté le 19/04/2017.
http://www.arav.dz/fr/9-
164
evenements/20-publication-du-cahier-des-charges-g%C3%A9n%C3%A9rales-des-services-audiovisuels
22) U.S. Market for Kid's Foods and Beverage, Cinquième
Edition, Rapport synthèse 2003.
www.marketresearch.com
LISTE DES TABLEAUX :
Tableau 1-tableau synoptique des types de
mécanisme de protection
par pays/organisme 84
Tableau 2- Les annonceurs de l'EPTV de
l'année 2016 88
Tableau 3- La fréquence de campagnes
publicitaires diffusées par l'EPTV en 2016 par secteur
d'annonceur 89
Tableau 4- Liste des spots échantillon
91
Tableau 5 - Les spots à analyser par
secteur d'annonceur 92
Tableau 6- Eléments qui favorisent
l'attention des enfants dans les spots échantillon 94
Tableau 7- les principes du cahier des charges
concernant la protection des enfants 95
Tableau 8- Concordance du spot1 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 97
Tableau 9- Concordance du spot2 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 99
Tableau 10- Concordance du spot3 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 101
Tableau 11- Concordance du spot4 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 103
Tableau 12- Concordance du spot5 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 104
Tableau 13- Concordance du spot6 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 106
Tableau 14- Concordance du spot7 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 107
Tableau 15- Concordance du spot8 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 109
Tableau 16- Concordance du spot9 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets de
la publicité stipulés dans le cahier des charges de
l'EPTV 111
165
Tableau 17- Concordance du spot10 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 112 Tableau 18- Concordance du spot11 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulée dans le cahier des charges
de l'EPTV 114
Tableau 19- Concordance du spot12 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 116
Tableau 20- Concordance du spot13 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 118
Tableau 21- Concordance du spot14 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 120
Tableau 22- Concordance du spot15 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 122
Tableau 23- Concordance du spot16 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 123
Tableau 24- Concordance du spot17 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 125
Tableau 25- Concordance du spot18 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 127
Tableau 26- Concordance du spot19 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 128
Tableau 27- Concordance du spot20 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 130
Tableau 28- Concordance du spot20 avec les
principes visant à protéger l'enfant des effets
de la publicité stipulés dans le cahier des charges
de l'EPTV 131
Tableau 29- les manquements aux principes du
cahier des charges de l'EPTV constatés par
spot 133
Tableau 30- les éléments mettant
en cause la véracité de la publicité
dans les spots analysés 134
Tableau 31- les éléments qui
désignent l'incitation à des comportements physiques
dangereux pour l'enfant dans les spots analysés 136
Tableau 32- les éléments qui
désignent l'incitation à des comportements dangereux pour la
santé dans les spots analysés 137
Tableau 33- les spots ayant utilisés les
enfants excessivement 139
Tableau 34- les éléments qui
incitent à exploiter la crédulité des enfants dans les
spots
analysés 140
Tableau 35- tableau récapitulatif des
résultats de l'analyse 142
166
ANNEXES
ANNEXE I :
167
ANNEXE II
168
ANNEXE III :
169
ANNEXE IV :
170
Condition générale de vente
DISPOSITIONS GENERALES :
Les présentes Conditions
Générales s'appliquent à la vente des espaces de
publicité classique et de parrainage, diffusés sur nos
différentes chaines (Domestique, A3, Canal Algérie, la chaine
d'expression amazigh et la chaine dédiée au saint
coran).
La direction commerciale de l'Etablissement Public de
Télévision(EPTV) assure la vente des espaces publicitaires. Elle,
seule, est habilitée à recevoir les Ordres de communication
publicitaire des tiers.
Dans le cadre des présentes Conditions
Générales de Vente (CGV), on entend par :
Acheteur : Tout annonceur et/ou intermédiaire
agissant au nom et pour le compte de l'annonceur en vertu d'un mandat
écrit et souscrivant un Ordre de publicité.
Ordre de publicité : matérialise
l'acceptation par l'Acheteur des CGV, pour la diffusion d'un message
publicitaire, il est signé par l'Acheteur et accepté par
L'EPTV/DC, compte tenu des disponibilités des plannings
arrêtés.
L'exécution de l'Ordre de publicité
consiste en la diffusion du message fourni par l'annonceur dans l'emplacement
réservé à cet effet, dans le respect des conditions
générales de vente.
Annonceur : la personne morale pour qui le message
publicitaire est diffusé.
Les présentes Conditions
Générales de Vente sont applicables à tous les Ordres de
communication publicitaire, exécutés à partir du premier
dimanche du mois Avril 2015. Seule la version électronique
publiée sur le site Internet de l'EPTV, «
http://www.entv.dz»,
fait foi.
L'EPTV/DC se réserve le droit de modifier
à tout moment les dispositions des présentes conditions
générales de vente.
La conclusion d'un Ordre de publicité par
l'Acheteur implique l'acceptation des présentes Conditions
Générales de Vente, la grille tarifaire et ce conformément
à la réglementation en vigueur.
La souscription d'un ordre de publicité (OP)
par l'annonceur ou son mandataire dûment désigné,
auprès de L'EPTV/DC implique le respect des lois et règlements en
vigueur, régissant la communication publicitaire et l'acceptation des
conditions commerciales et générales de vente.
La publicité doit être conforme notamment
aux prescriptions du cahier des charges annexé au décret
exécutif n°91-101 du 20 avril 1991.
Sont interdits en particulier les messages
publicitaires contraires aux bonnes moeurs ainsi que ceux portant sur les
tabacs et alcools, les produits pharmaceutiques, les paris en ligne (sous
réserve de l'accord préalable du PSA), la propagande politique et
religieuse, la publicité clandestine,la publicité
mensongère, fallacieuse, indirecte, subliminale ou ayant un
caractère de concurrence déloyale. Une publicité est
qualifiée de clandestine lorsque sont présentés des
biens,services ou marques,en dehors des écrans publicitaires. Constitue
une publicité clandestine la présentation verbale ou visuelle de
marchandises,de services,du nom ,de la marque ou des activités d'un
producteur de marchandises ou d'un prestataire de services dans des
programmes,lorsque cette présentation est faite dans un but
publicitaire.
Le placement de produit et de marque et le bartering
dans un programme sont soumis à autorisation et à des conditions
contractuelles préalablement définis entre l'EPTV/DC et les
autres parties contractantes.
171
L'EPTV/DC exige à tous ses partenaires de
mettre à jour chaque année, un dossier administratif de son
établissement comportant notamment le registre de commerce,
l'immatriculation fiscale, domiciliation bancaire...etc. Elle se
réserve, aussi le droit d'exiger un chèque de garantie, le
paiement immédiat avant l'exécution d'une
opération.
Tous les ordres de publicité sont
exécutés aux conditions générales de vente. Les
conditions figurant sur les ordres émanant des acheteurs n'engagent pas
l'EPTV.
L'Annonceur garantit l'EPTV/ DC contre toute action ou
réclamation de tout tiers et notamment des auteurs, compositeurs,
artistes interprètes ou exécutants, éditeurs, producteurs
et, plus généralement, de toute personne, y compris en cas de
dégradation de la qualité de réception et ce, quel que
soit le mode de diffusion ou de distribution des supports.
En outre, l'annonceur reconnaît et accepte
expressément que la conclusion d'un Ordre de publicité
confère à l'EPTV/ DC le droit :
? De reproduire, de représenter et, le cas
échéant, d'adapter les messages publicitaires diffusés sur
tout support en vue d'une communication au public à titre gratuit,
notamment et ce, autant de fois que l'EPTV/ DC le souhaitera ;
? De représenter les dits messages suivant tous
procédés en usage dans le secteur d'activité, d'en
réaliser des copies en tel nombre qu'il plaira à l'EPTV /DC, en
vue d'une communication pour un usage professionnel et, notamment, en vue de
l'information des annonceurs et de leurs intermédiaires ;
L'annonceur s'engage à obtenir toutes les
autorisations nécessaires et garantit l'EPTV/DC contre tout litige
lié à ces utilisations.
L'annonceur qui mentionne dans ses messages
publicitaires des noms et/ou des adresses de sites internet, ou des noms et/ou
des numéros de services téléphoniques, certifie que le
contenu des sites et services téléphoniques ne peut, directement
ou indirectement, contrevenir à aucun droit, sans préjudice des
stipulations à la législation en vigueur.
L'annonceur garantit l'EPTV/ DC à cet effet, en
cas de mise en cause de l'annonceur au titre de la promotion de ces sites ou
services téléphoniques, l'EPTV/DC pourra interrompre
immédiatement la diffusion des messages publicitaires en cause, sans que
l'annonceur puisse formuler à l'égard de L'EPTV/DC la moindre
réclamation à ce sujet.
ACHAT PAR L'INTERMÉDIAIRE D'UN MANDATAIRE
:
Les Ordres de publicité peuvent être
conclus directement par l'annonceur ou, en son nom et pour son compte, par
l'intermédiaire d'un mandataire.
Tout achat d'espace publicitaire par un
intermédiaire s'effectue en vertu d'un contrat de mandat par l'effet
duquel le mandataire représente l'annonceur auprès de l'EPTV/ DC,
les obligations contractuelles s'établissant directement entre
l'annonceur et l'EPTV /DC. L'annonceur atteste de l'existence du mandat, de son
mandataire en fournissant à l'EPTV/DC l'attestation de mandat conforme
au modèle annexé aux présentes.
En cas de pluralité de mandats,
l'intermédiaire doit impérativement respecter le principe de
gestion séparée des comptes pour chaque annonceur.
172
L'annonceur qui mandate un intermédiaire aux fins
de passation de ses Ordres, s'interdit d'intervenir parallèlement
à son mandataire dans toute passation, confirmation, modification ou
annulation d'Ordres, sauf dérogation écrite expressément
accordée au préalable par l'EPTV/DC.
L'annonceur s'engage à informer l'EPTV/DC de toute
modification relative au mandat qu'il a confié à son mandataire
et ce, sans délai, par lettre recommandée avec avis de
réception.
CARACTERISTIQUES DES ORDRES :
Chaque ordre souscrit par un annonceur ou par son agence
de publicité lui est strictement personnel et ne peut être
cédé, même partiellement.
L'EPTV/DC se réserve le droit de limiter
totalement ou partiellement et à tout moment la diffusion du message et
à l'accès de ses écrans publicitaires à certaines
catégories d'annonceurs notamment
? par rapport à son contenu :
? Lorsqu'un message est susceptible de heurter la
sensibilité des téléspectateurs.
? par rapport à la réglementation
:
? Lorsqu' un message est susceptible de porter
atteinte à son image déontologique ou éditoriale, en
raison des missions de service public et de ses obligations légales ou
réglementaires, ou encore de ses obligations inhérentes à
la charte de l'antenne,
Les Ordres non-exécutés à ce titre
ne seront pas facturés à l'annonceur, ce dernier ne pouvant
prétendre à aucune compensation ou indemnité à
quelque titre que ce soit.
Les dates et emplacements prévus sur les ordres de
publicités de l'annonceur ou de son mandataire ; Quelle que soit la
façon dont sont libellés les intitulés d'écrans,
sont donnés à titre
indicatif.et
n'engage aucun cas la diffusion d'un message à un horaire
précis.
L'exécution de l'ordre consiste en la diffusion
d'un message publicitaire dans une tranche d'horaire d'un écran
publicitaire donné tel précisé dans la grille
tarifaire.
De ce fait, l'Acheteur ne peut se prévaloir d'un
droit à diffusion de ses messages à un horaire bien précis
ni par rapport à un programme défini.
L'Acheteur ne peut en aucun cas prétendre à
une quelconque indemnité au titre des horaires de diffusion des messages
publicitaires.
PROCEDURE D'ACHAT :
Préalablement à toute demande de
réservation, l'Acheteur doit faire parvenir à la
l'EPTV/DC:
L'attestation de mandat dûment
complétée, conforme au modèle joint en annexe en cas
d'achat par un intermédiaire agissant au nom et pour le compte de
l'annonceur.
L'EPTV/ DC doit être informé de toute
modification des données ainsi renseignée, sans délai et
avant exécution de ses Ordres. A défaut, les modifications
demandées par l'Acheteur ne seront pas opposables à la
direction.
L'Acheteur peut faire parvenir ses ordres de
publicité par télécopie, par courrier électronique,
auprès du service planning de l'EPTV /DC et envoyer obligatoirement
l'original du document, au plus tard 48 heures après.
173
En cas d'option d'achat, une réservation doit
se faire 21 jours avant le début de la campagne, l'annonceur doit verser
10% du montant global facturé,
Si dans les 72 heures précédant la
diffusion, l'annonceur n'a pas confirmé par un bon de commande, l'option
d'achat sera considérée comme annulée et non
remboursable.
MODIFICATION, ANNUL ATION DES ORDRES :
Toute annulation d'un Ordre par l'Acheteur doit
être adressée par écrit au plus tard 03 jours calendaires
avant la date de diffusion stipulée dans l'Ordre. A défaut, une
pénalité de 10% sera appliquée pour chaque campagne
annulée, à moins de 03 jours calendaires de la diffusion
(période «hors délai»), les éléments
constitutifs des Ordres peuvent être modifiés sous réserve
d'une reprogrammation immédiate des Ordres au planning, en fonction des
disponibilités, en vue d'une diffusion dans un délai ne
dépassant pas 08 jours.
Toute modification ultérieure d'un
élément quelconque de l'ordre de publicité
effectuée conformément aux stipulations des présentes
Conditions Générales de Vente donne lieu à l'envoi, dans
les 24 heures, d'un autre relevé original des Ordres
commandés.
Toute modification des Ordres effectuée par
l'Acheteur moins de 72 heures avant la diffusion d'un message publicitaire,
obéira à la pénalité de service de dernière
minute.
MODIFICATIONS TARIFAIRES :
Le tarif des espaces publicitaires est
déterminé sur la base du prix Brut hors taxes, de chaque
écran publicitaire, pour chaque jour de l'année
civile.
Les tarifs sont indiqués en hors taxes et
appliqués sur la base de la grille tarifaires et des Conditions
Commerciales de ventes.
L'EPTV/DC se réserve le droit de modifier la
programmation des écrans publicitaires et/ou de les supprimer, notamment
en cas de modification du contexte de programmation, dans le cas de diffusion
d'émissions spéciales ou changements de programmes, notamment en
raison d'évènements actualité, Ces modifications sont
communiquées aux acheteurs par l'EPTV/ DC avant diffusion.
En cas de modification du contexte de programmation de
ses écrans publicitaires, l'acheteur peut:
o Soit maintenir son ordre au nouvel intitulé
d'écran communiqué ;
o Soit demander sa reprogrammation dans la même
période et dans même écran avant la fin de
campagne.
o Soit choisir d'annuler, sans indemnité, ses
ordres affectés par la modification de programmation.
Les tarifs publiés par L'EPTV sont susceptibles
d'être modifiés, à la hausse ou à la baisse. Toutes
modifications des tarifs (à la hausse ou à la baisse) seront
communiquées aux clients au moins 30 jours Calendaires, avant diffusion
des messages.
L'annulation d'un ordre par l'acheteur doit
impérativement être notifiée par écrit, au plus tard
dans les 72 heures suivant la communication de modification tarifaire pour les
écrans.
A défaut d'annulation notifiée dans les
formes et délais ci-dessus, les ordres enregistrés par l'EPTV/ DC
seront réputés acceptés et l'acheteur sera redevable de
leur paiement intégral à l'échéance.
L'EPTV/ DC se réserve le droit, notamment en
cas de force majeure, de grève, de toute cause tenant aux obligations
issues du cahier des missions et des charges, de nécessité de
l'antenne, ou encore en cas de
174
perturbation dans l'organisation et/ou la diffusion
des programmes, de modifier ou d'annuler en tout ou en partie les dates et
heures des conditions de diffusion des écrans publicitaires et des
Ordres de publicité programmés.L'Acheteur n'a pas le droit de se
faire valoir auprès de l'EPTV/DC aucune réclamation ni demander
de dommages et intérêts.
INCIDENTS TECHNIQUES :
Les messages non diffusés pour des motifs
techniques imputables à l'EPTV ne sont pas facturés, l'Acheteur
ne pouvant prétendre en toute hypothèse à aucune
compensation ou indemnité à ce titre.
CONDITIONS DE DIFFUSION :
Tout annonceur, souhaitant diffuser dans les
écrans un message publicitaire doit impérativement faire parvenir
à l'EPTV/DC une copie du spot publicitaire prêt à diffuser
pour obtenir l'avis favorable, préalablement à toute
diffusion.
Pour être diffusé, le support de
diffusion doit être remis à l'EPTV/DC, avec un numéro
d'Ordre et l'avis favorable de diffusion, au plus tard 72 heures avant la date
de la première diffusion, Passé ces délais, l'EPTV/ DC se
réserve le droit de décaler la planification prévue 24h00
après, selon la disponibilité des espaces.
Le calendrier des diffusions des spots sur les espaces
réservés doit être remis à l'EPTV/DC en même
temps que le support de diffusion, soit au plus tard 72 heures avant la date de
première diffusion prévue, sur papier à en-tête du
mandataire.
Il doit être daté, signé et
comporter le cachet de l'annonceur ou de son mandataire. Il est
considéré comme accepté par l'intermédiaire
mandaté et son annonceur.
Si ce délai n'est pas respecté et si le
spot est amené à être diffusé, à titre
exceptionnel, sous réserve d'une confirmation immédiate de
manière écrite par courrier, par télécopie ou par
mail, de la part de l'annonceur ou de son mandataire, toutes erreurs ou
omissions éventuelles dans la diffusion de ce spot engageront la seule
responsabilité de l'annonceur, ainsi que celle, éventuellement,
de l'intermédiaire mandaté.
Dans l'hypothèse où plusieurs
calendriers de diffusion seraient fournis soit par le mandataire, soit par
l'annonceur direct, seul le dernier calendrier reçu, portant
obligatoirement la mention « annule et remplace » sera pris en
compte.
CONDITIONS TECHNIQUES :
Les messages publicitaires enregistrés doivent
être conformes aux normes techniques et professionnelles de production.
L'EPTV/DC exige aux annonceurs, pour des raisons de qualité du signal,
la remise des supports d'enregistrements avec le minimum de
générations.
L'EPTV/DC se réserve le droit de refuser la
diffusion des messages livrés sur tout support ne répondant aux
normes broadcast internationales reconnues et exigées, sans
préjudice du paiement des Ordres de publicité souscrits. L'image
fournie sur les supports HD, doit être native et que l'ensemble des
éléments la constituant « texte et logo » du message
sont diffusables sur tous les types d'écrans.
FICHE DE BANDES
Les supports magnétiques doivent être
accompagnés d'une fiche d'identification sur laquelle seront
consignés : - nom de l'annonceur, - le titre du spot, - sa durée,
- sa version, - sa correspondance avec le Time Code du message (début et
fin)
175
L'EPTV/DC demande la remise d'éléments
fabriqués avec la 1ère génération (deux au
maximum), étant entendu que le support fourni sera
numérisé et compressé à son arrivée
après vérification et acceptation. L'annonceur donne tous les
pouvoirs à l'EPTV/DC pour effectuer toute modification technique sur les
messages publicitaires reçus dans le but d'assurer leur adaptation aux
conditions de diffusion des Supports en vue de l'exécution de ses Ordres
de publicité.
L'EPTV/DC vérifiera que la durée
effective du spot livré correspond strictement à celle du message
réservé. Le spot sera refusé si cette vérification
révèle que la durée du message livré ne correspond
pas à celle du message réservé conformément aux
stipulations de l'Ordre de publicité.
La durée des messages préenregistrés
est mesurée en secondes.
Passé un délai de 3 jours calendaires
après la première diffusion d'un message publicitaire, aucune
réclamation d'Ordre technique concernant la qualité de
production, de diffusion, ou de calendrier de diffusion, du spot ne sera
retenue.
LE SERVICE DERNIERE MINUTE :
Ce service fourni à titre exceptionnel a pour
vocation de permettre à l'annonceur ou son mandataire de
procéder, au plus près de l'heure de diffusion, à des
modifications importantes de dernière minute. Seuls les spots ayant
reçu un avis favorable, et en possession de la L'EPTV/DC, sont
acceptés pour la diffusion.
Pour toute modification intervenant dans une
période ouvrable la veille de la diffusion, un montant
supplémentaire de 150 000 DA HT par écran publicitaire
modifié sera facturé. Le montant maximum facturé par
L'EPTV/DC pour des modifications faites simultanément sur plusieurs
écrans pour un même produit, objet du spot publicitaire, sera
plafonné à 450.000 DA HT.
En fonction du calendrier des week-ends, le
supplément du tarif seront majorés de 05 %, et de 10% pour les
jours fériés.
L'EPTV/DC se réserve le droit de modifier les
délais du Service Dernière Minute, de suspendre ce service sans
préavis, sans qu'aucune réclamation ne puisse être
formulée à son encontre. La facturation de ces modifications de
dernière minute sera adressée à l'annonceur avec duplicata
au demandeur de la modification.
L'EPTV/DC ne peut être tenu responsables des
pertes ou dommages des bandes vidéo ou documents lors de leurs envois,
avant leur arrivée à l'EPTV/DC.
Tous les supports magnétiques doivent
être retirés par l'Acheteur auprès de L'EPTV/DC, dans un
délai de trois mois après la dernière diffusion.
Passé ce délai, l'EPTV/DC décline toute
responsabilité en cas de dommage ou de perte des supports et seront
détruits.
LITIGES :
Toute contestation ou tout litige pouvant
résulter de l'interprétation et/ou de l'exécution des
présentes, et plus généralement de la formation et de
l'exécution des Ordres de publicité relève de la
compétence des tribunaux d'Alger.
176
ANNEXE V :
Décret exécutif n° 91-100 du 20 avril 1991
érigeant l'entreprise nationale de télévision en
établissement public à caractère industriel et commercial
de télévision, p. 513.
(N° JORA : 019 du 24-04-1991)
Le Chef du Gouvernement
· Vu la Constitution, notamment ses articles 81-3ème
et 116-2ème alinéa;
· Vu la loi n° 88-01 du 12 janvier 1988 portant loi
d'orientation sur les entreprises économiques, notamment ses articles 44
à 47;
· Vu la loi n° 90-07 du 3 avril 1990 relative
l'information, notamment son article 12;
· Vu la loi n° 90-21 du 15 août 1990 relative
à la comptabilité publique;
· Vu le décret n° 65-259 du 14 octobre 1965
fixant les obligations et les responsabilités des comptables;
· Vu le décret n° 65-260 du 14 octobre 1965
fixant les conditions de nomination des comptables publics;
· Vu le décret n° 80-53 du 1er mars 1980
portant création de l'inspection générale des finances;
· Vu le décret n° 86-147 du 1er juillet 1986
portant création de l'entreprise nationale de
télévision;
· Vu le décret présidentiel n° 89-44 du
10 avril 1989 relatif la nomination aux emplois civils et militaires de l'Etat,
notamment son article 3.
Décrète:
CHAPITRE I
DISPOSITIONS GENERALES
Article 1er. - L'entreprise nationale de télévision
créée par le décret n° 86-147 du 1er juillet 1986
susvisé, est érigée en établissement public
à caractère industriel et commercial dénommé «
Etablissement public de télévision ». Son siège est
fixé au 21, boulevard des Martyrs, Alger
Il peut être transféré en tout autre lieu du
territoire national par décret.
Art. 2. - L'établissement est placé sous la tutelle
de l'autorité désignée par le Chef du Gouvernement.
Art. 3. - L'établissement est doté de la
personnalité morale de droit public et de l'autonomie de gestion
administrative et financière.
Il est régi par les règles de droit public dans ses
relations avec l'Etat. Il est réputé commerçant dans ses
rapports avec les tiers.
Art. 4. - L'établissement exerce une mission de service
public conformément aux prescriptions de ses cahiers des charges.
A ce titre, il assume les activités de conception,
d'élaboration, de production et de diffusion des programmes
télévisuels sur tout le territoire national.
177
Art. 5. - L'établissement a pour mission:
- d'informer par la diffusion ou la retransmission de tous
reportages, émissions et programmes se rapportant à
l'actualité nationale, régionale, locale ou internationale,
conformément aux dispositions de ses cahiers des
charges.
- de garantir le pluralisme et l'indépendance de
l'information, conformément aux dispositions constitutionnelles, des
textes subséquents et les décisions et recommandations du Conseil
supérieur de
l'information.
- de satisfaire, dans la limite de ses moyens, les besoins
d'éducation, de distraction et de culture des différentes
catégories sociales en vue d'accroître les connaissances et de
développer l'esprit d'initiative des citoyens.
- de contribuer au développement de la production et de
la diffusion des oeuvres de l'esprit.
- de favoriser la communication sociale organisée par
le Gouvernement et les organismes qui en dépendent Art. 6. - Dans le
cadre de sa mission, l'établissement est chargé:
- de produire, co-produire, acquérir et diffuser des
programmes à caractère politique, économique, culturel,
- de développer des activités en rapport avec
son objet en tenant compte de l'évolution des techniques et
technologies télévisuelles.
Art. 7. - Dans le cadre de ses attributions et
conformément aux dispositions légales et réglementaires en
la
matière, l'établissement est habilité
à:
- conclure avec toute administration, tout organisme national
ou étranger, toute convention destinée à assurer la
production, la co-production, la diffusion de programmes
télévisuels sur le territoire national et/ou vers
l'étranger.
- de développer des actions et des liens de
coopération avec les organismes similaires étrangers.
- de participer avec les administrations et autres organismes
nationaux à la définition des normes techniques de production.
- de conclure tout contrat de production et de diffusion
publicitaire. Art. 8. - Pour atteindre ses objectifs et accomplir ses
missions:
1) l'établissement est doté d'un patrimoine
affecté selon les règles édictées en matière
de concession du domaine public et du domaine privé de l'Etat.
- la dotation du patrimoine ci-dessus citée se fera
par voie d'affectation à partir des biens détenus ou
gérés par l'entreprise nationale de télévision
(E.N.T.V.) des moyens humains et matériels, structures, droits, parts,
obligations liés à la réalisation des objectifs et des
activités de l'établissement
- cette affectation de biens donne lieu à
l'établissement d'un inventaire quantitatif, qualitatif et estimatif,
dressé conformément aux lois et règlements en vigueur
- un bilan de clôture, des activités et des
moyens utilisés pour l'exercice de la mission, indiquant la valeur du
patrimoine faisant l'objet de l'affectation à l'établissement
public de télévision,
2) L'établissement est habilité, dans le cadre
des dispositions légales et réglementaires en la matière,
à effectuer toutes opérations commerciales, mobilières,
immobilières, industrielles et financières, en relation avec son
objet et de nature à favoriser son développement.
178
CHAPlTRE Il
ORGANISATlON ET FONCTIONNEMENT
Art 9. - L'établissement est dirigé par un
directeur général, administré par un conseil
d'administration dont les attributions, la composition et le fonctionnement
sont fixés par le présent décret.
Section I
Le directeur général
Art. 10. - Le directeur général est nommé
par décret présidentiel. Il est mis fin à ses fonctions
dans les mêmes formes.
Art. 11. - Le directeur général:
- veille, conformément aux dispositions légales
et réglementaires en vigueur, à l'amélioration constante
de la qualité des programmes télévisuels et au respect des
normes professionnelles et des règles déontologiques.
Art. 12. - Le directeur général est
assisté par un directeur général adjoint.
Le directeur général adjoint est chargé,
sous l'autorité du directeur général de la coordination,
de l'animation des structures de l'établissement.
Art. 13. - Le directeur général adjoint est
nommé par arrêté de l'autorité de tutelle sur
proposition du directeur général.
Il est mis fin à ses fonctions dans les mêmes
formes.
Section 2
Le conseil d'administration
Art. 14. - Le conseil d'administration:
- délibère sur toute question liée aux
activités de l'établissement. A ce titre, il se prononce sur:
- les grandes lignes du programme annuel d'activité de
l'établissement,
- les perspectives de développement de
l'établissement, relatives aux projets de plans et pro grammes
d'investissement,
- les demandes de subventions formulées par
l'établissement,
- examine le rapport annuel d'activité et les bilans
comptables de l'entreprise,
- veille à l'indépendance du service public de
la télévision et au respect des prescriptions des cahiers des
charges,
- propose toute mesure, visant à améliorer le
fonctionnement de l'établissement et à favoriser la
réalisation de ses objectifs,
- veille à l'inaliénabilité et à
l'insaisissabilité du patrimoine relevant du domaine public de l'Etat
179
Art. 15. - Le conseil d'administration présidé
par le directeur général comprend:
- un représentant de l'autorité de tutelle
- représentant du ministre de l'économie,
- un représentant du conseil national de la
planification,
- un représentant de l'établissement public de
télédiffusion (T.D.A),
- un représentant de l'agence « Algérie
presse service » (A.P.S),
- un représentant de l'ensemble des unités
régionales de l'établissement,
- un représentant élu des journalistes
professionnels de l'établissement,
- un représentant élu des personnels
technico-artistiques de la création audiovisuelle de
l'établissement,
- un représentant élu des autres
catégories de personnels de l'établissement.
L'agent comptable de l'établissement assiste aux
séances du conseil d'administration avec voie consultative.
Art. 16. - Le conseil se réunit autant de fois que
nécessaire et au moins deux (2) fois par année, sur convocation
de son président qui fixe l'ordre du jour des réunions.
Les convocations, accompagnées de l'ordre du jour, sont
envoyées au moins quinze (15) jours avant la date de la réunion,
sauf cas d'urgence,
Le conseil peut se réunir en session extraordinaire
à l'initiative de son président ou à la demande des 2/3 de
ses membres.
Art 17. - Le conseil ne délibère valablement
qu'en présence des deux tiers (2/3) de ses membres. Si le quorum n'est
pas atteint, une nouvelle réunion aura lieu dans un délai de huit
(8) jours, dans ce cas, le conseil délibère valablement quel que
soit le nombre des membres présents
Art. 18. - Les délibérations du conseil sont
prises à la majorité simple, en cas de partage égal des
voix, celle du président est prépondérante.
Art. 19. - Les délibérations du conseil font
l'objet de procès-verbaux consignés sur un registre
spécial.
Art. 20. - Le secrétariat du conseil est assuré
par les services de l'établissement.
Art. 21. - L'établissement est organisé en
directions et unités.
CHAPITRE III
GESTION FINANCIERE
Art. 22. - L'exercice financier de l'établissement est
ouvert le 1er janvier et clos le 31 décembre de chaque année.
Dans son activité, l'établissement dispose,
selon le cas d'une comptabilité publique et/ou d'une comptabilité
commerciale.
Art. 23. - Le budget de l'établissement comporte:
1) 180
En recettes:
* recettes ordinaires:
- les redevances provenant des taxes sur les biens et services
de communication ainsi que leur usage,
- les recettes liées aux activités propres,
- les emprunts contractés dans le cadre de la
réglementation en vigueur,
- les dons et legs,
- les subventions pour la réalisation des obligations
du service public et autres découlant des obligations contenues dans les
cahiers des charges
- les subventions pour la réalisation du plan de
développement.
2) En dépense:
- les dépenses de fonctionnement,
- les dépenses d'équipement.
Art. 24. - Les dépenses d'équipement sont
financées par le budget de l'Etat, (concours définitif).
Art. 25. - Les comptes prévisionnels, les comptes
d'affectations accompagnées des délibérations et
recommandations du conseil d'administration, sont soumis pour approbation aux
instances compétentes.
Art. 26. - La tenue des écritures et le maniement des
fonds sont confiés à un comptable agréé par le
ministère de l'économie conformément à la
réglementation en vigueur.
Art. 27. - La tenue des écritures et le maniement des
fonds découlant des missions du service public et des obligations des
cahiers des charges obéiront aux règles de la comptabilité
publique.
L'agent comptable a toutes prérogatives pour exercer les
contrôles à priori.
La tenue des écritures et le maniement des fonds
découlant des obligations liées à la production marchande
obéiront aux règles de la comptabilité commerciale.
Art. 28. - Les relations individuelles et collectives de
travail entre les personnels et l'établissement sont régies par
les dispositions de la loi n° 90-11 du 21 avril 1990 relative aux
relations de travail.
Art. 29. - Toutes les relations de travail et les droits
acquis par les différentes catégories de personnels au sein de
l'entreprise nationale de télévision, à la date de sa
transformation en établissement subsistant entre l'établissement
public et les personnels concernés, seront désormais assujetties
aux dispositions statutaires régissant l'établissement à
compter de la date de publication du présent décret au Journal
officiel de la République algérienne démocratique et
populaire.
Art. 30. - Le décret n° 86-147 du 1er juillet 1986
susvisé, portant création de l'entreprise nationale de
télévision est abrogé, dans ces dispositions contraires
à celles du présent décret.
Art. 31. - Le présent décret sera publié
au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.
Fait à Alger, le 20 avril 1991.
181
Mouloud HAMROUCHE.
ANNEXE VI :
Décret exécutif n° 91-101 du 20
avril 1991 portant concession a l'entreprise publique de
télévision des biens domaniaux, des prérogatives et des
activités inhérentes au service public de
télévision, p. 516.
Le Chef du Gouvernement,
U Vu la Constitution, notamment ses articles
81-4eme et 116-2eme alinéa ;
U Vu la loi n° 88-01 du 12 janvier 1988
portant loi d'orientation sur les entreprises publiques économiques,
notamment ses articles 44 a 47 ;
U Vu la loi n° 90-07 du 3 avril 1990
relative à l'information notamment son article 12 ; U
Vu la loi n° 90-30 du 1er décembre 1990 portant loi
domaniale.
U Vu le décret n° 87-131 du 26
mai 1987 fixant les conditions et modalités d'administration et de
gestion des biens du domaine particulier et du domaine public de l'Etat ;
U Vu le décret exécutif n°
90-218 du 21 juillet 1990 portant création du Conseil national de
l'audiovisuel ;
U Vu le décret exécutif n°
91-100 du 20 avril 1991 érigeant l'entreprise nationale de
télévision en établissement public a caractère
industriel et commercial de télévision ;
U Vu l'avis du Conseil supérieur de
l'information du 27 octobre 1990.
Décrete:
Article 1er. - Il est
concédé à l'établissement public de
télévision, les biens domaniaux, meubles et immeubles ainsi que
les prérogatives et les activités inhérentes au service
public de la télévision sur le territoire national.
Art. 2. - L'établissement
public de télévision est soumis aux obligations de
continuité et d'adaptation du service public selon les conditions et
modalités définies dans le cahier des charges
général annexé au présent décret et dans le
cahier des charges annuel fixé par arrêté de
l'autorité de tutelle.
Pour la pérennité du service public de
télévision, l'Etat veille a garantir à
l'établissement, les moyens nécessaires et les conditions
adéquates pour l'exécution effective de la mission qui lui est
dévolue.
Art. 3. -
L'établissement public de télévision est tenu d'assurer
lui-même l'exécution de sa mission de service public. Cette
obligation n'exclut pas la possibilité pour lui de recourir, sous sa
responsabilité, a des prestataires extérieurs nationaux ou
étrangers, étant entendu qu'il doit conserver l'entière
maîtrise de sa mission.
Art. 4. - Le présent
décret sera publié au Journal officiel de la République
algérienne démocratique et populaire. Fait à Alger, le 20
avril 1991.
Mouloud HAMROUCHE.
182
ANNEXE
CAHIER DES CHARGES
CHAPITRE I
OBLIGATIONS GENERALES
Article 1er. - Pour la
conception, la programmation et la diffusion de ses émissions,
l'établissement public de télévision est soumis au respect
des dispositions du cahier des charges annuel fixées par
arrêté de l'autorité de tutelle.
Art. 2. - L'établissement fait
diffuser ses émissions sur le territoire national. IL est tenu de faire
connaître ses programmes une semaine au plus tard avant leur
diffusion.
Art. 3. - L'établissement doit
concevoir, programmer et diffuser ses émissions dans le but de proposer
aux différentes composantes des téléspectateurs les
informations, l'enrichissement culturel, les loisirs et les divertissements, en
fonction des prérogatives culturelles, éducatives et sociales qui
lui sont assignées par sa mission de service public.
L'établissement est tenu d'avertir les
téléspectateurs sous une forme appropriée, lorsqu'il
programme des émissions de nature a heurter leur sensibilité et
notamment le public des enfants et des adolescents.
Art. 4. -
L'établissement doit assurer l'expression pluraliste des courants de
pensée et d'opinion dans le respect du principe d'égalité
de traitement de l'honnêteté, de l'indépendance et des
recommandations du
Conseil supérieur de l'information.
L'établissement public de télévision prend
les mesures permettant l'exercice des droits de rectification et de
réponse tels qu'ils découlent de la mise en oeuvre des
dispositions des articles 41 a 52 de la loi n° 90-07 du 3 avril 1990
susvisée.
Lorsque le droit de réponse s'exerce au titre des
émissions programmées par l'établissement pour le compte
de tiers, ceux-ci prennent en charge le coût afférent a la
production et a la diffusion de la réponse.
Art. 5. -
L'établissement doit contribuer à la promotion et a
l'illustration de la langue nationale dans le respect des recommandations du
Conseil supérieur de l'information.
A ce titre, l'établissement doit :
? assurer la diffusion de la production audiovisuelle nationale
en langue arabe ;
? acquérir en priorité, les films et
documentaires a caractère scientifique, culturel et éducatif et a
assurer leurs commentaires respectifs en langue arabe ;
? faire respecter de manière stricte le bon usage de la
langue arabe dans tous les programmes destinés a la diffusion ;
? produire et programmer des émissions
éducatives et pédagogiques en langue arabe destinées aux
enfants et aux adolescents en s'assurant le concours d'une structure
éducative consultative appropriée.
Art. 6. -
L'établissement doit encourager, développer et promouvoir la
diffusion et le rayonnement de la culture nationale avec toutes ses
spécificité et ses composantes.
183
Art. 7. -
L'établissement est tenu de promouvoir la conservation, d'entreprendre
le recensement et de procéder a l'archivage rationnel des productions
télévisuelles nationales.
Il doit veiller dans l'immédiat a la gestion et a
l'exploitation de ce patrimoine, tout en préconisant et en participant
activement a la conception d'une structure nationale spécialisée
de conservation des documents audiovisuels dont la création doit etre
envisagée et réalisée dans les meilleurs délais.
Art. 8. -
L'établissement veille a s'adapter aux mutations engendrées par
les techniques nouvelles et a mener des actions de recherche dans le domaine de
la création audiovisuelle.
ll doit assurer la maintenance, l'exploitation et le
développement des moyens techniques de production mis a sa disposition
par l'Etat.
Art. 9. -
L'établissement est tenu de promouvoir seul ou de concourir avec les
institutions concernées a la formation, au recyclage et au
perfectionnement de ses personnels.
Art. 10. - En cas de cessation
concernée du travail, l'établissement assure la continuité
du service dans les conditions fixées par la législation et la
réglementation en vigueur.
CHAPITRE II
OBLIGATIONS PARTICULIERES
Art. 11. - Sous réserve
des dispositions des articles 12 a 16 du présent cahier des charges, il
est interdit a l'établissement de programmer et de faire diffuser des
émissions produites par ou pour des partis politiques, des organisations
syndicales, professionnelles, religieuses, qu'elles donnent lieu ou non a des
paiements au profit de l'établissement.
I) Communication du Gouvernement
Art 12. - L'établissement
assure a tout moment la réalisation et la programmation des
déclarations et des communications du Gouvernement, sans limitation de
durée et a titre gratuit.
Les compagnes de communication sociale,
d'intérêt général et d'importance nationale sont
financées par l'Etat ou par les collectivités publiques qui les
ont initiées.
L'établissement met en oeuvre le droit de
réplique dans le respect des dispositions légales et des
modalités fixées par le Conseil supérieur de
l'information.
II) Campagnes électorales
Art. 13. - L'établissement
public de télévision produit, programme et fait diffuser les
émissions relatives aux consultations électorales pour lesquelles
une campagne officielle est prévue conformément aux dispositions
de l'article 59 (alinéa 7) de la loi n° 90-07 du 3 avril 1990
susvisée et dans le respect des règles édictées par
le Conseil supérieur de l'information.
L'Etat prend en charge les frais occasionnés par ces
émissions.
III) Débats de l'Assemblée populaire nationale
Art. 14. -
L'établissement public de télévision est tenu de
programmer et de diffuser, sous le contrôle du bureau de
l'Assemblée populaire nationale, les principaux débats selon des
modalités établies d'un commun accord.
Le choix des débats a retransmettre est
effectué en accord avec le bureau de l'Assemblée populaire
nationale qui doit déterminer les conditions dans lesquelles le temps
d'antenne est répartis entre les divers orateurs, dans le respect de
l'obligation générale de pluralisme et d'équilibre.
IV) Expression des partis politiques
184
Art. 15. - L'établissement
public programme et fait diffuser des émissions régulières
consacrées a l'expression directe des formations politiques notamment
celles représentées par un groupe de l'Assemblée populaire
nationale dans le respect des modalités définies par le Conseil
supérieur de l'information.
Le cout financier de ces émissions est a la charge de
l'établissement public dans les limites d'un plafond fixé, pour
chaque émission par les dispositions du cahier de charges annuel
prévu a l'article 2 du décret exécutif n° 91101 du 20
avril 1991 ci-dessus.
V) Expression des associations, des organisations syndicales et
professionnelles
Art. 16. - L'établissement
public de télévision programme et fait diffuser les
émissions régulières consacrées a l'expression
directe des associations, des organisations syndicales et professionnelles
représentatives a l'échelle nationale dans le respect des
modalités définies par le Conseil supérieur de
l'information.
Le coût financier de ces émissions est a la charge
de l'établissement dans les limites d'un plafond fixé, pour
chaque émission par les dispositions du cahier des charges annuel
prévu a l'article 2 du décret exécutif n° 91-101 du
20 avril 1991 ci-dessus.
V) Emission a caractère culturel ou religieux
Art. 17. - L'établissement
programme et fait diffuser la prière du vendredi et les émissions
a caractère culturel ou religieux au cours des autres jours de la
semaine et a l'occasion des fêtes religieuses des principaux cultes
pratiqués en Algérie.
Ces émissions qui sont réalisées sous la
responsabilité des représentants désignés par les
hiérarchies respectives de ces cultes se présentent sous la forme
de cérémonies cultuelles ou de commentaires religieux.
Les frais de réalisation de ces émissions sont pris
en charge par l'établissement dans la limite du plafond fixé,
pour chaque émission par les dispositions du cahier des charges annuel
prévu a l'article 2 du décret exécutif n° 91-101 du
20 avril 1991 ci-dessus.
VII) Emissions d'informations spécialisées
Art. 18. - l'établissement
public de télévision programme et fait diffuser, au moins une
fois par jour et a une heure de grande écoute, les informations
météorologiques fournies par l'office national de la
météorologie.
Art. 19. - Pour les émissions
spécialisées destinées a des publics
déterminés, les modalités de coopération de
l'établissement avec les ministères ou les organismes qui en
dépendent sont définies par une convention respective conclue
avec chacun d'entre eux.
Les frais de production et de diffusion sont a la charge de
chaque autorité ou organisme initiateur.
CHAPlTRE III
OBLIGATIONS RELATIVES A CERTAINS
PROGRAMMES
Art. 20. - L'établissement public
de télévision doit d'une part promouvoir et développer des
actions de conception et de réalisation par ses moyens propres des
productions audiovisuelles et d'autre part, participer a la coproduction,
coopérer ou établir des relations contractuelles avec les
producteurs algériens, pour que la diffusion annuelle des oeuvres
audiovisuelles d'origine nationales puisse atteindre 40 % du volume
programmé et effectivement diffusé.
I) Informations et documentaires
Art. 21. - L'établissement
programme et fait diffuser quotidiennement au moins deux journaux
d'information.
185
Art. 22. - L'établissement
programme et fait diffuser des émissions documentaires sur les
problèmes économiques, sociaux, culturels, scientifiques et
techniques du monde contemporain ainsi que des magazines ou des séries
d'émissions portant sur les différents aspects de la vie
culturelle nationale.
Il) Théâtre, musique et danse
Art. 23. - L'établissement programme et fait diffuser
des spectacles théâtraux, lyriques et chorégraphiques
produits par les théâtres, festivals et organismes d'action
culturelle subventionnés.
Dans ses émissions, l'établissement fait
connaître les diverses formes d'expression théâtrale et rend
compte de l'actualité théâtrale.
Art. 24. -
L'établissement procède a la réalisation et a la
programmation et a la diffusion d'émissions et de documentaires a
caractère musical.
Le contenu de ces émissions doit permettre de faire
connaître aux téléspectateurs les diverses formes de la
musique et de rendre compte de l'actualité musicale.
Des émissions sont réservées a
l'initiation théorique et pratique de la musique destinée aux
enfants et aux adolescents.
Art. 25. - Pour l'illustration sonore
des génériques des émissions qu'il produit,
l'établissement fait notamment appel au concours de compositeurs
contemporains nationaux et étrangers.
III) Variétés
Art. 26. Dans ses programmes
de variétés pris dans leur ensemble, l'établissement est
tenu de donner une place majoritaire aux chansons d'expressions originales
algériennes et s'attacher a promouvoir les nouveaux talents.
Il doit veiller à illustrer toutes les formes
d'expression de la musique en ouvrant ses programmes aux retransmissions des
divers spectacles publics présentés sur le territoire
national.
IV) Sport
Art. 27. -
L'établissement conclut, en tant que de besoin, des conventions avec les
organismes sportifs dirigeants, détenteurs ou délégataires
de droits et notamment les fédérations sportives, parties
intégrantes du mouvement sportif national et les membres du
Comité national olympique pour déterminer les modalités et
les conditions dans lesquelles il assure la retransmission des manifestations
sportives.
L'établissement réalise des émissions
d'information et d'initiation sportive. Il veille a réserver dans ses
programmes une information périodique aux sports de faible audience.
V) Emissions pour les enfants et les adolescents
Art. 28. -
L'établissement programme et fait diffuser aux jours et heures auxquels
ce public est disponible, des émissions destinées aux enfants et
aux adolescents en tenant compte des caractéristiques propres a chacune
de ces tranches d'âge.
V) OEuvre de fiction télévisuelle
Art. 29. - L'établissement
veille a encourager ou a susciter des créations originales
spécialement destinées a la télévision.
A ce titre, l'établissement doit réserver une
place importante aux oeuvres des nouveaux créateurs, auteurs
réalisateurs et interprètes. Il veille a présenter
également des adaptations originales du répertoire universel et
des oeuvres spécifiques des autres nations.
pour l'illustration musicale des émissions de fiction
télévisuelle, l'établissement s'attache tout
particulièrement a recourir a des oeuvres originales de compositeurs
algériens notamment contemporains.
186
Art. 30. - Par oeuvre de fiction il
convient d'entendre toute oeuvre dramatique dont la production fait appel a un
scénario et dont la réalisation repose sur la prestation
d'artistes interprètes pour l'essentiel de sa durée.
La fiction télévisuelle comprend les genres
suivants:
U feuilletons: oeuvres diffusées par
épisodes se succédant;
U téléfilms ou dramatiques:
oeuvres constituant une entité en une ou plusieurs parties;
U séries : autres oeuvres
diffusées en plusieurs parties;
U oeuvres d'animation;
U oeuvres théâtrales, lyriques et
chorégraphiques ne constituant pas des retransmissions de spectacles
publics.
Les émissions documentaires ne peuvent être
assimilées a des oeuvres de fiction.
Art. 31. - Les oeuvres
audiovisuelles de fiction diffusées annuellement devraient, dans la
mesure du possible: - pour 30% au moins d'entre elles, être d'origine
nationale;
- pour 60% au moins d'entre elles ; être d'expression
originale ou doublée en langue nationale.
VII) OEuvres cinématographiques
Art. 32. - Aucune oeuvre
cinématographique, de production nationale, ne sera diffusée
moins de deux années, après l'obtention du visa
d'exploitation.
Pour les oeuvres cinématographiques coproduites
l'établissement, le délai entre le visa de sortie de l'oeuvre et
la date de sa première diffusion a l'antenne est fixée par un
accord entre l'établissement et les coproducteurs.
Au vu des résultats d'exploitation en salle, les
délais indiqués ci-dessus peuvent être réduits par
dérogation accordée par le Conseil national de l'audiovisuel.
Art. 33. - Les oeuvres
cinématographiques annuellement incluses dans les programmes mis a la
disposition du public devront, dans la mesure du possible:
- pour 10% au moins d'entre elles, être issues de la
production nationale.
- pour 50% au moins d'entre elles, être d'expression
originale ou doublées en langue arabe.
CHAPITRE IV
CONDITIONS GENERALES DE PRODUCTlON DES OUEVRES
AUDIOVISUELLES
Art. 34. - L'établissement doit
recourir à ses moyens de production pour la réalisation des
émissions d'information.
Pour la réalisation des oeuvres de fiction,
l'établissement peut recourir a ces moyens de production dans la mesure
ou leur utilisation et leur indisponibilité temporaire ne porte pas
préjudice aux activités d'information qui demeurent
impératives et absolument prioritaires.
L'établissement est autorisé a participer a des
accords de coproduction.
Art. 35. - L'établissement
consacre un budget, dont le montant est fixé par les dispositions
annuelles du cahier des charges, a la production d'oeuvres d'animation
conçues par des auteurs et réalisateurs algériens.
Les recettes tirées de l'exploitation des droits
dérivés des oeuvres d'animation doivent être
réinvesties dans la production de ces oeuvres.
187
Art. 36. - Les modalités
selon lesquelles, l'établissement peut faire appel aux
établissements ou entreprises de création ou de production
audiovisuelles pour la production et la coproduction d'oeuvres ou de documents
audiovisuels et pour les prestations techniques sont déterminées
par la voie conventionnelle.
CHAPITRE V
OBLIGATIONS RELATIVES A LA
PUBLICITE
Art. 37. - L'établissement
est autorisé a programmer et a faire diffuser des messages de
publicité commerciale de marque et de publicité collective et
d'intérêt général.
L'objet, le contenu et les modalités de programmation de
ces messages sont régis par les lois et règlements en vigueur et
sont soumis au contrôle du Conseil supérieur de l'information.
I) Déontologie
Art. 38. - Le contenu des
messages publicitaires doit être conforme aux exigences de
véracité, de décence et de respect de la personne
humaine.
Il ne peut porter atteinte au crédit de l'Etat.
Art. 39. - Les messages publicitaires
doivent être exempts de toute discrimination raciale ou sexuelle, de
scènes de violence ou d'éléments pouvant provoquer la
peur, ou encourager les abus, les imprudences ou les négligences.
Art. 40. - Les messages publicitaires ne
doivent contenir aucun élément de nature a choquer les
convictions religieuses, philosophiques ou politiques des
téléspectateurs.
Art 41. - La publicité
doit être conçue dans le respect des intérêts des
consommateurs. Les messages publicitaires ne doivent pas, directement ou
indirectement par exagération, par omission ou en raison de leur
caractère ambigu, induire en erreur le consommateur.
Art. 42. - La publicité ne doit
en aucun cas, exploiter l'inexpérience ou la crédulité des
enfants et des adolescents.
Tout message publicitaire doit respecter la personnalité
de l'enfant et ne pas nuire à son épanouissement.
L'utilisation des enfants dans les messages publicitaires doit
rester modérée. Ils ne peuvent être acteurs principaux que
s'il existe un rapport direct entre eux et le produit ou le service
concerné. Ils ne peuvent être les prescripteurs ou participants au
choix du produit ou du service faisant l'objet de la publicité.
II) Diffusion des messages publicitaires
Art. 43. - Les messages
publicitaires sont diffusés en langue arabe.
Toutefois, il peut être dérogé a cette
disposition, lorsque l'usage sur le territoire national de marques comportant
des termes et des mentions, qui dans une langue étrangère, sont
nécessaires, génériques ou descriptifs des produits ou
services concernés. La dérogation est accordée par le
Conseil supérieur de l'information.
Art. 44. - Les messages
publicitaires doivent être clairement annoncés comme tels, et sont
diffusés à l'occasion d'interruptions normales du programme.
A l'exceptions des campagnes d'intérêt
général de l'administration que le Chef du Gouvernement aura
déclarées prioritaires, ces messages sont programmés dans
des écrans spécialisés.
III) Secteurs interdits a la publicité
télévisée
188
Art. 45. - Sont interdits les
messages publicitaires concernant les produits, les services et les secteurs
économiques faisant l'objet d'une interdiction législative et
réglementaire.
IV) Temps maximum consacré a la publicité
Art. 46. - Le temps consacré a la
diffusion de messages publicitaires ne peut être supérieur a
quatre minutes par heure d'antenne en moyenne dans l'année.
V) Prévision des recettes procurées par les
messages publicitaires
Art. 47. - Le montant des recettes
définitives effectivement réalisées par
l'établissement au titre de la publicité commerciale est
communiqué a l'autorité de tutelle et au Conseil supérieur
de l'information, Dans le cadre des principes de transparence et
d'égalité d'accès des annonceurs, les tarifs publicitaires
sont fixés et rendus publics par l'établissement public de
télévision.
CHAPITRE VI
RELATIONS AVEC LES AUTRES ORGANISMES DU SECTEUR
PUBLIC
Art. 48. - Les relations entre l'établissement public
de télévision et les autres organismes du secteur public doivent
être définies par une convention conclue avec chacun d'entre eux,
dans le cadre des dispositions du présent cahier des charges et des
recommandations du Conseil supérieur de l'information.
Art. 49. - Tout différend de toute nature dans les
rapports entre l'établissement de télévision et ses
partenaires du secteur public qui n'aurait pas pu être
réglé a l'amiable sera tranché par voie d'arbitrage de
l'autorité de tutelle.
CHAPITRE VII
OBLIGATIONS RELATIVES A L'ACTION
AUDIOVISUELLE
Art. 50. - L'établissement prend les dispositions
nécessaires, permettant le respect et l'exécution des engagements
internationaux.
Art. 51. - L'établissement s'emploie a conclure avec les
organismes de télévision intéressés des accords de
coopération notamment pour assurer la continuité des accords
déjà conclus.
Sous couvert de l'autorité de tutelle,
l'établissement doit consulter préalablement le ministère
des affaires étrangères chaque fois d'un projet d'accord peut
avoir des incidences sur la politique générale de
coopération ou des conséquences financières qui ne
seraient pas prises en charge par l'établissement.
L'établissement accueille les,
délégations envoyées auprès de lui par les
organismes étrangers, répond aux demandes de renseignements des
professionnels étrangers et des correspondants locaux des organismes
étrangers.
L'établissement s'efforce de faire figurer dans les
contrats d'achat de droits et de coproduction qu'il passe avec ses partenaires,
des clauses autorisant la distribution a titre culturel ou commercial des
programmes a
l'étranger.
Art. 52. - L'établissement adhère aux
communautés internationales des télévisions dans les
conditions prévues par les statuts de ces organisations.
L'établissement doit participer activement aux travaux de
ces communautés et veiller a promouvoir des échanges et la
production commune de programmes avec les organismes de
télévision des autres pays membres.
Art. 53. - L'établissement organise, dans ses services
a titre gratuit et dans la mesure de ses possibilités d'accueil, des
séjours d'information professionnelle, qui lui sont demandés par
l'autorité de tutelle au profit de professionnels étrangers de
l'audiovisuel. Il ne prend pas en charge les frais de voyage,
d'hébergement et de formation éventuellement
nécessités par ces séjours.
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CHAPITRE VIII
CONTROLE DU RESPECT DES DISPOSITIONS DU CAHIER
DES
CHARGES
Art. 54. - L'établissement est tenu d'adresser chaque
année avant le 30 juin, a l'autorité de tutelle et au Conseil
supérieur de l'information un rapport sur l'exécution des
dispositions permanentes et annuelles du cahier des charges
général et celles du cahier des charges annuel.
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