Médias de Mbujimayi et le traitement des informations politiques pendant la campagne électorale de 2018.par Ronsard Luabeya Université de Mbujimayi - Licence en journalisme 2018 |
CONCLUSION PARTIELLEDans ce chapitre, il était question de recenser différentes approches sur la question que nous abordons. Nous nous sommes appuyé sur quelques auteurs qui, par leurs recherches, ont permis d'éclairer la thématique abordée. Le présent chapitre a été subdivisé en deux principaux points : L'état de la question et l'opérationnalisation. Dans l'état de la question, nous sommes revenu sur le concept « information ». Quatre sous-points ont été traités :Vers la définition de l'information, l'information comme discours, l'information comme événement et enfin, les médias dans la campagne. Dans l'opérationnalisation, nous avions ressorti clairement notre concept opératoire qu'est le concept « information politique » que nous avons compris sur deux dimensions : la spectacularisation et la mise en récit. CHAPITRE II : ELECTIONS ET INFORMATIONS DANS LES MEDIAS DE MBUJIMAYIDans ce chapitre, il sera question de présenter notre corpus dans les deux médias approchés pour cette étude. Nous allons présenter les informations politiques à la RTNC et à la RTDK. Ce chapitre s'articule autour de deux points. Il s'agit de l'aperçu sur les élections en RDC et la présentation de notre corpus. SECTION 1: APERCU SUR LES ELECTIONS EN RDC1. ELECTIONS DE 2006 à 2011C'est en juillet 2006 qu'ont eu lieu les premières élections présidentielle et législative libres en République démocratique du Congo depuis l'indépendance du pays. Trente-trois (33) candidats prenaient part à l'élection présidentielle. Trente-un seront écartés dès le premier tour. En octobre 2006, la commission électorale indépendante organise un second tour. Joseph Kabila et Jean-pierre Bemba, les deux candidats restant dans la course, vont s'affronter à cette élection. Joseph Kabila en sortit gagnant. ( http://www.africanelections.tripod.com consulté le 13 mai 2019) En 2011, les élections qui ont été organisées par la commission électorale nationale indépendante, remplaçant l'ancienne commission électorale indépendante, ont constitué la seconde échéance après le retour de la paix dans le pays. Les élections législatives vont avoir lieu en même temps que l'élection présidentielle dominée par onze candidats. Mais, Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila ont été les deux candidats qui avaient dominé la campagne du fait de leur notoriété. A l'issue de cette élection, Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et élu en 2006, a été reconduit au poste de président. ( http://www.jeuneafrique.com consulté le 13 mai 2019) Pendant cette période, les médias avaient joué un rôle remarquable, c'est-à-dire ils ont participé à la sensibilisation des citoyens sur leur participation massive aux élections. Dans tout le pays, plus de 400 stations de radio et 150 chaînes de télévision émettaient et des centaines de journaux étaient présents sur le marché. Mais, La Radio Télévision Nationale Congolaise et la Radiookapi étaient les seules à couvrir l'ensemble du territoire national. Du fait de son statut, la Radiookapi échappait aux pressions des politiciens locaux. Tandis que la Radio Télévision Nationale Congolaise était considérée comme le véritable média de service public émettant dans le pays et étant au service de la propagande gouvernementale (Marie-Soleil Frère, 2015). A cette échéance électorale, "la campagne électorale s'annonçait très tendue. Les semaines précédentes avaient été marquées par la fermeture de plusieurs médias d'opposition et par des attaques répétées des journalistes", constatait Marie-Soleil Frère. 2. ELECTIONS DE 2018L'élection présidentielle s'est tenue le 30 décembre 2018 en même temps que les législatives et les provinciales. Reportée à plusieurs reprises depuis 2016, cette élection donnait un successeur à Joseph Kabila, occupant le poste de président depuis 2001. Le régime de Joseph Kabila a été accusé de réprimer brutalement les manifestations politiques d'opposition. En effet, pour le scrutin, les doutes existaient jusqu'au dernier moment sur sa tenue. Joseph Kabila aurait dû théoriquement se retirer en décembre 2016, à la fin de son second mandat, la constitution congolaise lui interdisant d'en effectuer trois mandats consécutifs. Mais, les élections ont été repoussées plusieurs fois, déclenchant des manifestations parfois violemment réprimées jusqu'à ce que la date soit fixée au 23 décembre ( http://mobile.francetvinfo.fr, consulté le 13 mai 2019). Initialement prévue fin 2016, l'élection présidentielle n'a finalement eu lieu qu'en décembre 2018 après plusieurs reports. Ces reports ont entraîné une profonde crise dans le pays. Un premier report intervient après la signature des accords de saint sylvestre, fixant les élections en décembre 2017. Dans la foulée, le président de la CENI déclare impossible de tenir le délai. Il fixe ainsi la date du scrutin pour le 23 décembre 2018, qui sera finalement reportée au 30 décembre. Vingt-un candidats participaient à l'élection présidentielle. Mais, trois candidats d'entre eux sortent du lot et dominent la campagne électorale. Il s'agit d'Emmanuel Ramazani shadary, candidat du FCC, Felix Tshisekedi, candidat pour la coalition CACH et Martin Fayulu, candidat de la coalition Lamuka. La campagne électorale étant une période clé, ces candidats et leurs partis politiques sollicitaient les médias pour être visibles sur terrain. Parfois, le succès qu'ont eu certains candidats, ils semblent l'accorder aux médias. Les publicités y sont passées. Certaines émissions de circonstance ont été présentées en faveur de tel ou tel autre candidat. L'objectif était d'assurer sa visibilité auprès des électeurs. On pouvait voir les candidats, pendant leurs tournées dans le pays, se faire accompagner des journalistes de médias tant nationaux qu'internationaux. Certaines organisations indépendantes, telles que Internews, Search for common ground et Freedoom house, s'étaient données, à cette période, pour tâche de sensibiliser les médias à l'équilibre dans le traitement de l'information pour éviter de verser dans la propagande. Elles procédaient à la sensibilisation des journalistes sur leur rôle dans ce processus électoral. Leur objectif était de voir les médias recueillir toutes les sources émanant de différents courants socio-politiques pour prétendre promouvoir la démocratie ( www.digitalcongo.net consulté le 13 mai 2019). A l'issue de cette élection, Felix Tshisekedi a été donné vainqueur avec un peu plus de 38% des suffrages selon les résultats provisoires. Martin Fayulu en recueille près de 35%. Emmanuel Ramazani shadary termine sur la troisième marche du podium avec 23%( https://www.lecho.beconsulté le 13 mai 2019). Dès l'annonce de ces résultats, ceux-ci sont vivement contestés par Martin Fayulu. La conférence épiscopale du Congo annonça aussi que les résultats ne correspondent à ceux collectés par ses 40.000 observateurs sur terrain. |
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