1.1.2. Caractéristiques humaines et
économiques
1.1.2.1. Une population composite et en croissance
La population de la sous-préfecture de Kanakono a connu
une croissance depuis le recensement général de la population et
de l'habitat de 1998 (figure 3).
Population
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
Kanakono Lomara Popo Pourou Sissingué Zanikan
1998 2014
Localités
Figure 3:La population des localités de
la sous-préfecture de Kanakono en 1998 et en 2014 Source :
Monographie de la sous-préfecture de Kanakono/RGPH 2014
La sous-préfecture de Kanakono a vu sa population plus
que doubler de 1998 à 2014 avec un taux de croissance de 5,36% sur cette
même période. La localité de Kanakono est la plus
peuplée (Carte 2) de la sous-préfecture avec une population qui
est passée de 4387 habitants en 1998 à 10.127 habitants en
2014.
36
Carte 2:Repartition de la population de la
sous-préfecture de Kanakono selon le
RGPH 2014
Cela pourrait s'expliquer par l'érection de cette
localité en chef -lieu de sous-préfecture en 1996. Ce rôle
administratif pourrait être un facteur d'attraction des populations. En
outre cette croissance de la population trouve sa justification dans la
découverte de plusieurs gisements aurifères qui ont ensuite fait
objet d'exploitation artisanale.
Cette même raison explique la croissance
démographique qu'ont connue toutes les autres localités de la
sous-préfecture de Kanakono (figure 3). Avec la découverte
d'autres gisements miniers dans la sous-préfecture et la ratification de
l'exploitation minière semi-industrielle par le code minier du pays, la
population de cette sous-préfecture continuera de croitre. Cela va sans
doute amplifier les mouvements migratoires tant internes qu'externes vers
37
cette zone qui abrite déjà de nombreux
étrangers. En effet, la sous-préfecture de Kanakono abrite 5717
individus non ivoiriens. Cela représente environ 25% de la population de
cette sous-préfecture (figure 4). Ce sont entre autres des
burkinabés, des maliens, des guinéens vénus
essentiellement pour l'exploitation artisanale de l'or et des ghanéens
qui exercent dans la coiffure et les activités de loisir (maquis,
prostitution...).
Ivoiriens
Non ivoiriens
24, 96 %
75, 04 %
Figure 4:La population de la
sous-préfecture de Kanakono selon la nationalité Source :
INS, 2014
1.1.2.2. Caractéristiques économiques
Les principales activités économiques de la
sous-préfecture de Kanakono sont l'agriculture, l'élevage, le
commerce, le transport et l'activité extractive artisanale.
L'activité agricole est orientée vers les
cultures de rente et les cultures industrielles. Les cultures de rentes sont,
l'anacarde, le coton, et la mangue avec une faible production. S'agissant du
coton, la présence de la structure `'Ivoire Coton» dans la zone
permet une meilleure organisation de la filière avec onze (11)
coopératives. Au niveau de l'anacarde, les paysans tentent tant bien que
mal de se regrouper en coopérative. Cependant, les producteurs
individuels restent les plus nombreux. Au niveau du vivrier, les principales
cultures pratiquées dans la sous-préfecture de Kanakono
concernent, par ordre de grandeur, le maïs, l'arachide, le riz, le sorgho,
le mil et les produits maraichers (oignon, chou, aubergine, piment, gombo,
tomate).
38
L'activité pastorale dans la sous-préfecture de
Kanakono est fortement dominée par l'élevage des bovins.
Cependant le cheptel a fortement baissé depuis la crise
politico-militaire qu'a connue le pays. Celle-ci a en effet entrainé
l'abandon de cette activité par un bon nombre d'éleveurs.
Le commerce dans la sous-préfecture de Kanakono est une
activité peu développée. Il est marqué par la vente
des vivriers et de quelques magasins de vente de divers produits. Cela trouve
sa raison dans le faible niveau de vie des populations aggravé par la
crise militaire de 2002. L'état défectueux des voies de
communications explique l'adynamie dont fait face le secteur du transport. Mais
depuis 2016, une ligne permet de relier la localité de Kanakono à
Tengrela, Boundiali puis Korhogo. Si elle était initialement
gérée par la compagnie « KST », depuis 2017 c'est la
compagnie « Pelessi » qui assure cette liaison. Aussi avec le
développement de l'activité d'orpaillage dans la zone, l'on
remarque une présence de plus en plus importante des « taxi-motos
» permettant la mobilité des orpailleurs. Par ailleurs ils assurent
aussi le déplacement de la population entre les différents
villages.
La sous-préfecture de Kanakono enregistre plusieurs
sites d'orpaillage clandestin, notamment à Kanakono, Zanikan et
Sissingué. Après les opérations de déguerpissement
initiées par les autorités administratives, il n'existe plus de
site dortoir, les travailleurs s'étant installés dans les
villages d'où ils partent les matins à la recherche des pitances
quotidiennes. Ces sites d'orpaillage occupent une grande partie de la
population jeune, notamment les jeunes filles qui y trouvent une occasion de
gain facile. Cette situation a entrainé une augmentation de la
population dans la zone et par ricochet une pression sur les équipements
et une cherté de la vie.
Par ailleurs, les autorisations d'exploration accordées
par l'Etat de Côte d'Ivoire à la Société OCCIDENTAL
GOLD en 1998 et 1999 sur une superficie totale de 876 km2 a permis de
circonscrire la minéralisation autour du village de Sissingué (9
km de Kanakono). Les études prospectives ont montré que l'usine
à installer dans ledit village pourra traiter 1,6 millions de tonnes
d'or par an. Ainsi, plusieurs espoirs sont fondés sur l'exploitation
industrielle de ce potentiel minier qui représente le principal atout
économique de cette zone.
|