4.6.Présentation de la zone d'étude
La région de la Bagoué est située dans le
septentrion ivoirien. Cette région est composée de trois (03)
départements à savoir Boundiali, Kouto et Tengrela. C'est
à la dernière citée qu'appartient la
sous-préfecture de Kanakono. Elle est limitée à l'Ouest
par la sous-préfecture de Tengrela, à l'est par le Mali et au Sud
par les sous-préfectures de Blessegue et de Katogo. Elle est
située à 24 kilomètres de Tengrela qui est le chef-lieu de
département et est composée de 6 villages y compris le chef-lieu
que sont Zanikan, Sissingué, Pourou, Lomara, Kanakono et
Pôpô (carte 1). C'est une sous-préfecture peuplée par
22 901 âmes (RGPH, 2014).
L'agriculture y est pratiquée comme activité
principale. L'élevage de bovins et d'ovins joue le rôle
d'activité secondaire. Mais, fort d'un potentiel minier non
négligeable, la sous-
préfecture de Kanakono est devenue un bastion des
orpailleurs clandestins. La présence de
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nombreux sites d'orpaillage artisanal clandestin, a
provoqué une ruée de population dans la zone. Cela a
occasionné une pression sur les équipements sociaux de base, une
cherté du cout de la vie et plongé la zone dans une situation de
pauvreté très aigue. Selon le DSRP, la sous-préfecture de
Kanakono connait un taux de pauvreté de 77,33%. Toutefois, les
autorités administratives de cette zone ont entrepris la fermeture de
ces sites d'orpaillage artisanal clandestins.
Parallèlement à cela, cette
sous-préfecture abrite l'une des plus importantes exploitations
minières de la grande zone septentrionale du pays. L'étude du
rapport entre exploitation minière et développement dans la
sous-préfecture de Kanakono se fonde sur le fait pour nous de mettre en
exergue les mesures dans lesquelles cette mine pourrait concourir au
développement d'une zone connaissant une situation sociale à la
limite, critique.
Carte 1 : Localisation de la
sous-préfecture de Kanakono
29
4.7.Approche théorique de l'étude 4.7.1.
Le développement durable
Le développement durable (DD) tel que définie
par la commission mondiale sur l'environnement et le développement est
un développement qui répond aux attentes des
générations actuelles sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs (REDCLIFT,
2005). Inspiré par l'accroissement des incidences négatives des
activités humaines sur l'environnement, les politiques de
développement durables reposent sur la prise en compte de trois
dimensions que sont la dimension environnementale, la dimension sociale et la
dimension économique.
Social
Equitable Viable
DD vivable
Economique
Ecologique
Figure 1:Approche systémique du
développement durable Source : Ducroux (2002) cité par
Bertrand (2005)
Le mieux-être social nécessite une production de
richesse. Ainsi donc, Les entreprises doivent développer la croissance
et l'efficacité économique, à travers des modes de
production et de consommation durables (DURAND M.H. et al. 2010). Cependant
cela doit se faire de façon raisonnable de sorte à garantir
l'accès aux ressources des générations à venir. On
parle donc d'équité. En outre, les entreprises doivent
réduire au maximum leurs impacts sur l'environnement afin de permettre
aux populations de vivre dans un cadre sain. On parlera de viabilité et
de vivabilité.
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4.7.2. Le développement durable minier
Dans la situation actuelle marquée par une promotion du
développement durable dans tous les secteurs d'activité, le
développement minier repose sur trois conditions. D'abord, toute
exploitation minière doit être écologique, respectueuse de
l'environnement. Si l'extraction de la matière minérale ne peut
se faire sans impacter le milieu naturel, il faudrait que des mesures soient
prises pour amoindrir cet impact. Cela passe par exemple par une exploitation
rationnelle des ressources minérales, des mesures de
régénération du couvert végétal et de
restructuration du sol ainsi que la gestion efficace des produits chimiques.
Ensuite, les exploitations minières doivent être
sociales. En effet il faudrait que l'exploitation des matières
minérales puisse participer au développement des
sociétés qui les abritent. Cela en vue d'éviter une fuite
totale des capitaux, de faire bénéficier les populations de la
richesse de leur sous-sol et de ne pas détériorer la
qualité de vie locale. Ainsi, la construction d'équipements
sociaux de base, l'initiation de projets communautaires par les exploitants par
exemple pourraient socialiser les exploitations minières.
Enfin, il faudrait que les exploitations minières
soient économiquement bénéfiques aux populations locales.
Ainsi, elles doivent être actrices de l'exploitation. C'est-à-dire
que les exploitations minières doivent pouvoir générer des
emplois, directs ou indirects pour les populations locales. Celles-ci pourront
ainsi élever leur niveau de vie, réinvestir leurs gains et
soutenir par ricochet le développement local.
Respectueuse de l'environnement
Contribue au bien - être social
Exploitation minière
Développement
Production de richesse pour les parties prenantes
Figure 2: Modélisation du
développement minier (SORHO F.D.) Source : Modèle
adapté de Jourdren (2010)
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