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Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.


par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA
Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017
  

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3. ETAT DE LA QUESTION

C'est à cette partie du travail que le chercheur dans ses démarches scientifiques fait référence à d'autres chercheurs qui l'avaient précédés et mener leurs investigations dans le même domaine que lui, et cherche à montrer en quoi son étude est différente de ses prédécesseurs. L'état de la question permet de montrer l'originalité de notre démarche tout en clarifiant les points de démarcations avec d'autres travaux ayant traité sur cette question.

L'état de la question « est une investigation des publications existantes dans le domaine de recherche concerné ayant des implications directes ou indirectes avec l'objet de l'étude. Cet inventaire permet au chercheur de situer son apport par rapport à ces travaux »2(*).

C'est dans cette optique que nous nous sommes référés à certains chercheurs qui nous ont précédés et qui ont développés certaines notions et considérations qui vont dans le même sens que les nôtre. Il s'agit de:

Kantu3(*) Gulimwetuga Alain, dans son travail de mémoire qui porte sur la « migration politique et démocratie consensuelle en RDC », l'auteur cherche à étudier le comportement et le fondement de la démocratie consensuelle en RDC, et nous montre que les militants, membres, élus ou non élus, cadres des partis politiques de l'opposition comme de la majorité migrent d'un parti politique à un autre pour chercher des postes ministériels, être chef d'entreprise ou par satisfaction psychologique et morale. Ils changent des partis politiques de façon intempestive pour leurs intérêts personnels.

L'auteur continu en démontrant que les membres ou non des partis politiques migrent par manque de la socialisation politique au sein de la classe politique congolaise, et l'absence d'une culture responsable dans le chef de ces derniers, du fait que certains migrent pour la satisfaction psychologique.

Il conclut en disant que la démocratie consensuelle n'est pas mal en soit, mais, dans le contexte purement congolais, elle est à revoir en vue d'un changement politique, social et économique de la République Démocratique du Congo et pour ce faire, l'auteur suggère la mise en place d'une démocratie au sein des partis politiques congolais et les acteurs sociopolitiques du pays doivent prendre leurs responsabilités.

Quant à ce qui nous concerne, dans nos démarches et investigations portant sur la transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques congolais en République Démocratique du Congo, contrairement à l'auteur précité, dans ce travail nous allons porter notre analyse et recherche sur la compréhension des vraies causes, des vraies motivations et vraies raisons qui poussent les acteurs politiques congolais à transhumer d'un positionnement politique vers un autre et l'impact de cette pratique sur leur crédibilité à l'égard des citoyens congolais.

Pour Carol Poirier et Blaise Lambert Kyelem 4(*) dans leur rapport portant sur le « nomadisme ou transhumance politique post-électoral et discipline de parti dans l'espace francophone », ils nous montrent que ce phénomène du changement d'allégeance partisane en cours de mandat parlementaire appelé soit nomadisme politique ou transhumance politique selon le pays est assez rependu au sein de l'espace francophone, au Nord comme au Sud.

Dans leurs démarches, ils se posent la question de savoir : quels sont les tenants et les aboutissants de cette problématique ? en d'autres termes, quelles sont les causes, les implications et les conséquences, à tous égard, de ce phénomène qui interpelle tout particulièrement l'exercice de la discipline au sein des partis politique ?.

Il semble que les cas de nomadisme soient extrêmement fréquentés dans certains pays africains comme, le Burkina Faso, le Burundi, Gabon ? Sénégal et dans d'autres pays du centre comme la République Démocratique du Congo.

Dans leurs investigations, ils nous montrent également que les causes du nomadisme politique dans ces pays sont entre autre : « la quête effrénée du pouvoir et de bien être personnels et la fragilité des partis politiques de l'opposition comme cause du phénomène de la transhumance dans le pays comme le Gabon et le Sénégal. Ils mentionnent les avantages matériels et sociaux aussi que les changements de conviction politique comme cause majeure ; au Burundi, il semble que la première situation de nomadisme reportée celle de 2003-2004, n'avait pas d'impact visible, le parlement de l'époque ayant été recomposé après des négociations politiques »5(*).

Pour ne citer que ces pays, ils concluent en disant que le nomadisme dans ces pays précités a « entrainé de l'instabilité, un affaiblissement du débat parlementaire, un changement de la configuration du parlement et, avec la disparition des groupes parlementaires du pluralisme politique »6(*)

« ...est évidant que dans certains Etats Africains, malgré la légitimité affirmée de l'opposition, des dirigeants réfractaires à la critique et sont tentés de faire supporter à l'opposition leur échec ou les difficultés de mise en oeuvre de leur programme. D'autres n'hésitent pas à corrompre les opposants, à les appâter par des offres de portefeuilles ministériels ou de sinécure. C'est pourquoi certains Etats n'hésitent pas à interdire dans leur constitutions le nomadisme politique »7(*).

Pour M Jimmy8(*) Kenga dans son article « RDC : les politiciens congolais et la culture de la démocratie (Afrique souverain) », l'auteur met en avant la culture politique qui pour lui désigne « les facteurs subjectifs dans la politique et par lequel on entend la prédisposition et le comportement politique qui guident votre rapport avec la sphère politique et le régime politique »9(*).

Il nous montre qu'on peut examiner la culture politique d'une société soit à partir du fonctionnement collectif des institutions de l'Etat, soit en se basant sur le comportement de la classe politique du pays ou de la société concernée.

Dans ses recherches, l'auteur nous montre que pour beaucoup des citoyen congolais, la notion de « démocratie » évoque certainement un changement par rapport à la dictature en donnant les cas de certains opposants politiques, les groupes de 13 parlementaires, les fondateurs de l'UDPS, le combat de membres et sympathisants des partis politiques d'oppositions, la jeunesse estudiantine et sociale, les activistes de droit de l'homme.

C'est ainsi qu'il définit la démocratie « comme étant un système politique ou forme de gouvernement dans lequel le souverain primaire est le peuple qui délègue le pouvoir politique pour un temps limité à des représentants élus qui vont défendre ses intérêts »10(*)

L'auteur poursuit dans son observation portée sur l'évolution de la vie politique au Congo et le comportement politique de la classe politique où il existe deux types de politiciens dont le premier groupe des politiciens fait partie de ces élites responsables du Congo Kinshasa qui s'identifient à l'idéal de la démocratie pluraliste et de l'Etat de droit et pour le bien-être social ; et le second groupe de politiciens fait en revanche partie de cette fameuse élite congolaise qui se caractérise par la légèreté et l'opportunisme politique. Ils ne s'identifient en aucun idéal politique et ils sont prêt à soutenir la dictature ou la démocratie, peu importe. Ils se montrent indifférent à la misère du peuple congolais et pour eux ce qui compte, c'est leurs avantages et intérêts personnels. C'est le second groupe qui, malheureusement domine et qui est en train d'envahir la grande partie de la classe politique congolaise.

C'est ainsi qu'il conclut en disant qu'on ne parlera donc de véritable changement dans notre pays qu'à partir du moment où la majorité de la classe politique congolaise possèdera une culture politique de la démocratie ; et il invite les citoyens congolais de se réapproprier leur destin et de rebâtir un Etat moderne au coeur du continent africain.

De ce qui précède, notre travail se démarque de l'auteur précité qui s'intéresse plus à la culture politique congolaise, qui pour nous, est l'un des éléments auxquels nous allons faire recours dans nos recherches ; mais aussi nous allons démontrer outre la culture politique démocratique, les autres éléments qui peuvent ou qui amènent les acteurs politiques congolais à opter pour tel ou tel autre comportement tout en cherchant à savoir la vraie motivation qui les poussent à transhumer.

* 2 Wenu Becker, Recherche scientifique : théorie et pratique, Lubumbashi, éd. Connaissance Lubumbashi, 2014, p.18.

* 3 Kantu Gulimwetuga A. Migration politique et démocratie consensuelle en RDC, mémoire de licence en SPA, UNILU, FSSPA, 2016-2017, p.98.

* 4 Carol Poirier et B. L. Kyelem,  nomadisme ou transhumance politique post-électoral et discipline de parti dans l'espace francophone, projet de rapport, Bruxelles, juillet 2012, p.7.

* 5 Carol Poirier et B. L. Kyelem,  op.cit., p.17.

* 6Carol Poirier et B. L. Kyelem, op.cit. P.47.

* 7 IDEM.

* 8 M. Jimmy Kenga, RDC :Les politiciens congolais et la culture de la démocratie (Afrique souverain) », in Congo forum, wupertal, Allemagne, 2000, p.2.

* 9 M. Jimmy Kenga, op.cit., p.3.

* 10 IDEM.

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