Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
2.4. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE PENDANT LA PERIODE DE TRANSITIONComme nous l'avons souligné précédemment, à peine sorti de la colonisation belge en 1960, le pays entra dans un tourbillon de sécessions, de rébellions, mutineries, et toutes sortes d'incertitudes politiques. La transition avait durée sept ans au lieu de deux ans comme prévus. Parmi les figures clés de cette transition nous avons : Maréchal Mobutu, président de la république, maitre du jeux et arbitre de la démocratisation ; Etienne Tshisekedi, chef charismatique de l'opposition radicale, deux fois premier ministre113(*), au cours de cette période de turbulences explosives ; Ngunz a karl-i-bond, artisan de l'union sacrée de l'opposition jusqu'en 1992, date à laquelle il rejoindra la mouvance présidentielle avant de s'effacer complètement de la scène politique ; monseigneur Laurent Monsengwo pasinya, président de la conférence nationale souveraine, puis du haut conseil de la république, enfin du HCR-PT (haut conseil de la république parlement-transition), général Mahele, chef d'état-major de l'armée nationale et plus tard ministre de la défense assassiné à la veille de l'entrée de l'AFDL (alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) à Kinshasa ; général Likulia, dernier premier ministre de Mobutu ; honoré Ngbanda, conseiller chargé de la sécurité à la présidence de la république ; Léon Kengo wa dondo, premier ministre issu du HCR-PT, c'est au cours de son gouvernement qu'éclata la rébellion qui mit fin au régime de Mobutu et porta Laurent Désiré Kabila à la tête du pays. En effet, après un long règne du Maréchal Mobutu de 1965 à 1997, le pays est contrôlé par la mouvance afdélienne, en provenance de l'AFDL, un conglomérat politique ayant organisé et mené une rébellion politique contre le régime politique du Président Mobutu jusqu'à l'accaparement du pouvoir politique en RDC en 1997114(*). Cette rébellion sera soutenue par le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda. L'armée dans ces trois pays y était contrôlée par les Tutsi. Sur le terrain, il y aura deux grands mouvements militaires : le RCD/Goma d'obédience rwandaise dirigée par Azarias Ruberwa et le MLC de Jean-Pierre Bemba, dans le Nord, soutenu et financé par l'Ouganda. Ces deux mouvements militaires ont réussi à contrôler les deux tiers du pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Province Orientale, Equateur, Maniema, une partie du Kasaï et le Nord-Est du Katanga) vers fin 2002115(*). Par ailleurs, les droits de l'homme ainsi que les libertés publiques sont constamment violées par les autorités de l'Etat afdélien, tout autant que les différentes factions rebelles, dans les territoires sous leur contrôle. D'ailleurs, l'opposant historique Etienne Tshisekedi, chef du parti UDPS (Union pour le démocratie et le progrès social), est mis en résidence surveillée et relégué dans son village natal à Kabeya Kamwanga dans le Kasaï116(*). C'est sous ce climat politique et social délétère que le pouvoir de Mzee Kabila a pris fin de manière tragique car il fut assassiné le 16 janvier 2001 par les éléments de sa garde prétorienne. Cet assassinat dont les tenants et les aboutissants, le mobile ainsi que les commanditaires restent non élucidés à ce jour, demeure l'une des grandes énigmes de l'histoire politique congolaise. Le régime de LD Kabila fut éphémère, car secoué par une deuxième guerre déclenchée le 2 Août 1998. Il a trouvé la mort dramatiquement le 16 janvier 2001 au palais présidentiel. Son successeur fut son fils Joseph Kabila. Le 17 décembre 2002, après des longues et pénibles négociations sous la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki, est signé à Pretoria un accord global et inclusif sur la transition en RDC. Selon ce traité de paix, toutes les parties devaient cesser les hostilités jusqu'à l'organisation des élections qui donneraient naissance à la troisième république. A l'issue de ces négociations, le pays sera chapeauté par une équipe dirigeante avec comme président : Joseph Kabila, et quatre vices présidents dont : Azarias Ruberwa, Jean pierre Bemba, Abdoulaye Ndombasi, Yerodia, Arthur Z'haidi Ngoma. * 113 Elikya Mbokolo, Etienne Thisekedi a incarné la perspective d'une démocratie, Art. in CITA, 02 février 2017, pp.4-6. * 114 Paulin Ibanda Kabaka, Histoire politique récente du Congo-kinshasa, de la création de l'AFDL à l'assassinat de LD Kabila de 1997-2001, Article, in HAL, publié en mars 2016, p.1. * 115 Paulin Ibanda Kabaka, Op.cit., p.8. * 116Elikya Mbokolo, Op.cit., p.6. |
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