Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGODans le présent chapitre, il sera pour nous question de présenter le champ dans lequel se pratique le phénomène que nous étudions, et pour ce faire, en raison de précision et de clarté, le contour de notre étude se centre sur les comportements des acteurs politiques vivant en République Démocratique du Congo. SECTION PREMIERE : SITUATION SOCIO-HISTORIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGOIl sera question dans cette section de présenter l'historique, le cadre géographique et en fin le cadre socio-économique de la République Démocratique du Congo. 1.1. HISTORIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGODe l'Empire, du royaume, de l'Etat Indépendant du Congo, du Congo-belge, du Congo, du zaïre, du Congo à la République Démocratique du Congo est la représentation structuro-organisationnelle de ce troisième pays africain se trouvant au centre du continent. D'après les fouilles archéologiques, ce sont les pygmées et les bochimans qui seraient les premiers occupants de l'actuel territoire de la république démocratique du Congo. Ces derniers vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette74(*). Les ethnies bantoues, qui constituent aujourd'hui près de 70 pourcent de la population congolaise seraient arrivées vers 1500 avant Jésus-Christ. Elles venaient du nord-ouest du continent africain (c'est-à-dire du Nigeria, du Tchad et du Cameroun). Avant de s'éparpiller dans tout le pays, ils s'établirent d'abord dans l'actuel kongo central, dans le mai-ndombe et dans le bandundu, et fondèrent divers royaumes et empires, entre autre, le royaume Kongo, Kuba ; l'empire Lunda et Luba. Ces royaumes sont entrés en contact avec le monde extérieur à la fin du XVème siècle, en 148275(*) En fait, il y eut des grands États centralisés sur ce territoire comme les Kongo, Songye, Kuba, Garengaze, lunda et l' empire Luba..76(*). Les Européens ne reconnaissent la région qu'en 1482-1483 avec la découverte de l'embouchure du fleuve Congo par le marin portugais Diego Cão. Le royaume Kongo est alors à son apogée. L'explorateur Henry Morton Stanley sillonne l'intérieur du futur pays pour le compte du roi des Belges Léopold II dans les années 1879. Au cours de la conférence de Berlin (1884-1885), le roi belge parvient à faire reconnaître aux autres puissances européennes sa saisie de possession du Congo. C'est la racine de la colonisation. L'espace contrôlé prend ainsi le nom d' État indépendant du Congo bien qu'il soit en fait la propriété personnelle du roi Léopold. Critiqué d'esclavage la pratique coloniale du roi suite à des sanctions et punition meurtrière des mains coupées (caoutchouc rouge) en cas de non-exécution d'une tâche par les observateurs occidentaux et les ambitieux belges cherchant à récupérer la gestion suite à l'incapacité de la colonie de rembourser les emprunts, la Belgique estime opportun de prendre les choses en mains et d'orienter et réorganiser la gestion de la colonie autrement. En1908,legouvernementbelgeestobligédeprendrel'EIC,desmainsdeson souverain,tombéenfaillite,le Parlement belge reprend, par legs du roi Léopold II, la tutelle sur le territoire, nouvellement dénommé Congo belge.77(*) Le 30 juin 1960 le Congo arrache son indépendance à la Belgique. Patrice Lumumba joue un rôle capital dans cette émancipation. Chargée d'espoir, l'indépendance bascule le pays dans le chaos : le Katanga puis le Kasaï font sécession ; craignant pour leur vie, les Belges s'enfuient ; la Belgique puis les Nations unies envoient des troupes ; les gouvernements congolais se succèdent après l'assassinat de Lumumba (janvier 1961). En 1965, Mobutu, chef d'état-major de l'armée, renverse par un coup d'État le président Joseph Kasavubu. Le Congo retrouve une certaine stabilité au prix d'un régime autoritaire. Il devient le Zaïre. Mobutu se maintient au pouvoir pendant trente-deux ans. Asonarrivéeaupouvoir,lagentmilitairesupprimelemultipartisme,tenualors commeprincipalresponsabledestroublespolitiquesdescinqdernièresannées.Unrégimepolitiquemonolithique-partiunique-estalorsimposé;ilserenforce,danslesannées1980,enseprésentantcommeParti-Etat.Déjà,en1972,danslecadred'unepolitiqueditede recoursàl'authenticité,laRépubliqueduCongoavaitchangédenom, pourdevenirRépubliqueduZaïre.78(*) Enavril1990,pourcontenirlesaspirationspopulairesaumultipartisme,le régime en place instaure le pluralisme politique.Depuis, le pays traverseunepériode ditedetransitionpolitiqueetinstitutionnelledevantorganisercettemutation. Finalement sur le terrain, in fine, il y aura deux grands mouvements militaires : le RCD/Goma d'obédience rwandaise dirigée par Azarias Ruberwa et le MLC de Jean-Pierre Bemba, dans le Nord, soutenu et financé par l'Ouganda. Ces deux mouvements militaires ont réussi à contrôler les deux tiers du pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Province Orientale, Equateur, Maniema, une partie du Kasaï et le Nord-Est du Katanga) vers fin 2002. Ilfaut inscrire, danscecontexte,lachutedurégimeMobutiste (mai1997)par l'intervention destroupesmilitairesdeLaurentDésiréKabila,PrésidentdelaRépubliqueenmai1997. Les droits de l'homme ainsi que les libertés publiques sont constamment violées par les autorités de l'Etat afdélien, tout autant que les différentes factions rebelles, dans les territoires sous leur contrôle. D'ailleurs, l'opposant historique Etienne Tshisekedi, chef du parti UDPS (Union pour le démocratie et le progrès social ) , est mis en résidence surveillée et relégué dans son village natal à Kabeya Kamwanga dans le Kasaï. C'est sous ce climat politique et social délétère que le pouvoir de Mzee Kabila a pris fin de manière tragique car il fut assassiné le 16 janvier 2001 par les éléments de sa garde prétorienne. Cet assassinat dont les tenants et les aboutissants, le mobile ainsi que les commanditaires restent non élucidés à ce jour, demeure l'une des grandes énigmes de l'histoire politique congolaise. Afin de garder le contrôle du pouvoir d'Etat, la camarilla afdélienne composée de MM. Yerodia Abdoulaye Ndombasi, Gaëtan Kakudji, Mwenze Kongolo et du Général Luetcha, avait « confié » depuis le 26 janvier 2001, date de sa prestation de serment, le poste du Président de la république, chef de l'Etat et commandant suprême des armées au général Joseph Kabila qui était le chef d'Etat-major de la Force terrestre. DepuissaconstitutioncommeEtat,lepaysadoncconnuquatremoments politiques: -Lerégimecolonial(1885-1960) ; -LaRépubliquedémocratique duCongo (1960-1965); -LaRépubliqueduZaïre(1965-1990). -Lapériodepolitiquededémocratisation(1990àcejour).Depuis1997,le paysareprissonancienneappellationdelaRépubliqueDémocratiquedu Congo. * 74 Nziwa Soki A., Révision constitutionnelle et pérennisation du pouvoir en Afrique : cas de la RDC, Mémoire de Licence, UNILU, FSSPA, SPA, 2016-2017, p.20. * 75 IDEM. * 76Wikipédia, Portail de la République démocratique du Congo, Histoire précoloniale de la République démocratique du Congo, consulté en Mars 2018. * 77JerryM'perengDjeri, PresseethistoireduCongo-KinshasaLediscoursdelapresseetsonrôledansle processus de démocratisation 1990-1995, Thèse de doctorat PourobtenirlegradedeDocteur en sciences du langage, Docteur de l'universite de cergy-pontoise,2003-2004, p.1, Inédit. * 78JerryM'perengDjeri, Op.cit., p.2. |
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