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Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.


par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA
Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

N'attends pas que les évènements arrivent comme tu le souhaites. Décide de vouloir ce qui arrive... et tu seras heureux.

Epictète.

DEDICACE

Aux acteurs politiques congolais.

MWENDAPOLE BAGALWA Innocent

REMERCIEMENT

Le présent mémoire de Licence clôt notre parcours académique.

En fait, il sera ingrat pour ma part de ne pas reconnaitre l'apport de ceux qui ont concourus à la réalisation de cette oeuvre scientifique.

Mes remerciements s'adressent tout d'abord à Dieu tout puissant, car c'est par sa grâce que j'ai réalisé en ce jour l'un de mes rêves.

Je témoigne ma profonde gratitude au Professeur MOLENGA LINGOTO Willy, qui nonobstant ses multiples occupations, a suivi avec une attention particulière l'élaboration de ce mémoire. Orienté par votre lumière rigoureuse et par la raison scientifique qui vous guide, vous avez fait de moi une personne ressource ; vous êtes mon modèle. Du fond de coeur, merci !

Mes remerciements s'adressent également à tout le corps académique et professoral de l'université de Lubumbashi en général et de la faculté des Sciences Sociales Politiques et Administratives en particulier, au Professeur NGOY KIMPULWA, ABONGO ESSO, MBUYU A HAMBA, l'Assistant ISSA AWAZI,....

BOMANA MAVUNGU Moise, votre esprit d'écoute et d'échange critique nous a permis d'enrichir davantage notre bagage, sincèrement merci.

Je reste reconnaissant envers mon cordon familial, pour ses bienfaits, encouragements et surtout l'amour et affection qu'il m'a toujours témoigné. Je cite : la famille BAGALWA et MARHONYI (Byadunia Prince, Musa, Baraka, Tabita, Ombeni, Busime, Tumsifu) ;

Aux couples : Nicodem Nestor Et Mwangaza Lumière, Namuto, Nyambuzi Primus, Pascal Nyambuzi, Thomas Nyambuzi (Héritier Bahati Billy, Chito Neville, Chiku boanerges, bibi Rebeka ....), mon cousin bienaimé Cyprien et sa femme wivine et le petit Russel ;

Camarade Fofo Konzi, Papa Maréchal,Ruddy Kiello, Claudel tshikamba, Samy Mafuta, Tina et à tous les AFK et inconditionnels ;

A vous amis : Bijirwanamungu Blaise, Aganze Bahane Michel, Mushamuka Luc, Kasumba Gedeon, Makinga Gabriel, Oyons Buta, Kayeba Erick, Milebinge Sarah, Zaina Ngakani, Robert et David Ngakani, tout le comité dimoa (Lundi, Augustin, Amani, Dieudonné, Baleke, Bonny, David...); camarades et connaissances : Kanguvu Françis, Yarmawiy Simon, Kasendwe jean, Kusambila, Mbule Jean, Mwamini, Kabwayi Golden, Twite Husseine, Kitila Serge, Ali Omari, Kapend Didier, ... et surtout ceux du Bloc. F en particulier ceux du chambre : Nshimba Jérôme, Batotela Dieudonné et Elonga Sylvain.

A mes ainés et frères EMBEYA Papitsho, ILEBO Sylvain, KULIMUSHI Bimule, Grand Moise.

Que tous ceux dont les noms ne sont pas cités explicitement ne daignent nous en tenir rigueur, car pour tout le monde nous réitérons nos sentiments de gratitude.

MWENDAPOLE BAGALWA Innocent

LISTE DES ABREVIATIONS

ARC : alliance pour la reconstruction du Congo

CENCO : Commission épiscopale nationale du Congo

CF : Courant du future

CNSA : Conseil national de suivi de l'accord

G7 : Groupe de sept

MLC : Mouvement pour la libération du Congo

MP : Majorité présidentielle

MSR : Mouvement social pour le renouveau

MSR : Mouvement social pour le renouveau

PPRD :Parti du peuple pour la réconciliation et le développement

RASSOP   : Rassemblement de l'opposition

RCD : Rassemblement congolais pour démocratie

RDC : République Démocratique du Congo

SCODE : Solidarité congolaise pour la démocratie

UDECO : Union de démocrates du Congo

UDEMO : Union des démocrates mobutiste

UDPS : Union de démocrates pour le progrès social

UNADEF :Union nationale des fédéralistes

UNAFEC : Union nationale de fédéralistes du Congo

UNC : Union pour la nation congolaise

UPS : Unis par le sort

INTRODUCTION

1. PRESENTATION DU SUJET

La politique est de nos jours le seul terrain où les gens se lancent avec des motifs et raisons différents, peu importe le niveau d'étude et la formation suivie. Pour les uns, c'est le seul moyen pour s'enrichir facilement, et pour les autres, c'est le seul moyen par excellence pour servir le peuple en parlant et défendant ses intérêts. Pour ce faire, tout acteur politique se propose un choix qui lui semble être judicieux et adéquat lui permettant d'atteindre ce dont il s'est fixé comme objectif. C'est ainsi qu'il décide de mener ses démarches soit de manière individuelle comme indépendant, soit dans un parti politique ou encore dans une organisation socio-culturelle.

En fait, il nous arrive d'apercevoir sur la scène politique congolaise les mêmes acteurs politiques quitter leurs bases politiques de provenance vers une autre et sans que ceux-ci ne se gênent. Ces comportements, ces mouvements, que manifestent et affichent ces acteurs au sein de la société ou de l'environnement dans lequel ils évoluent, ne sont toujours pas de même nature et n'ont pas forcement la même motivation. C'est pourquoi dans les sciences sociales et humaines, ces genres de mouvements, comportements, gestes, sont considérés comme normaux dans la mesure où, ils sont variant, changeants et non statiques.

C'est là même que certains acteurs politiques congolais arrivent à enlever la voile de la honte et affichent un comportement nomade sur la scène politique pour vue que leurs intérêts soient assurés. La société congolaise dans son ensemble est fort malheureusement constituée de ces types d'acteurs.

Faisant partie des citoyens congolais qui observent ces vas et viens sur la scène politique congolaise, mais aussi et surtout à notre qualité de politologue et chercheur, nous nous sentons être intéressé par ces mouvements et changements de camp politique que nous observons de près et de loin chez certains acteurs politiques qui animent la vie politique en République Démocratique du Congo. Mais notre curiosité va s'accélérer davantage dans les partis politiques et regroupements politiques, car ce sont ces derniers qui subissent dans la plupart des cas ce qui est qualifié par certains observateurs et analystes politiques de prostitution politique, et que dans le cadre de cette étude, nous appelons transhumance politique.

C'est ce regard porté sur les mouvements, les déplacements et les changements de base politique qui nous pousse à mener cette étude sur : «la transhumance politique et crédibilité des acteurs politique en République Démocratique du Congo ».

En fait, il sera question dans ce travail de démontrer à priori ce qui est à la base de la transhumance politique chez certains acteurs politiques congolais, et à posteriori montrer son impact sur la crédibilité de ces mêmes acteurs lorsque ces derniers se trouvent sur une balance populaire. Et c'est en raison de clarté et de précision que dans le cadre de cette étude nous allons nous intéresser de manière particulière à la République Démocratique du Congo que nous prenons d'ailleurs comme notre champ d'investigation, mais signalons tout de même que la transhumance est une pratique qui est visible non seulement en République Démocratique du Congo, mais dans la plupart des pays d'Afrique francophone.

La République Démocratique du Congo a connu dans son histoire politique, ces genres de scénarios sur sa sphère politique ; mais nous nous allons juste nous intéresser à une période bien précise et récente qui est beaucoup plus lisible dans les mémoires des congolais et au cours de laquelle les acteurs politiques congolais transhument de manière courante. Cette période part de l'année 2005 à 2016.

2. INTERET DU SUJET

Il sera pour nous une perte de temps de pouvoir mener une étude sur un sujet, qui d'une manière ou d'une autre, ne nous sera d'aucune utilité et dans lequel nous ne tirerons aucun intérêt en terme personnel, scientifique et sociétal.

C'est dans ce cadre d'idée que nous avons réussi à trouver et à démontrer son intérêt sur tous les plans recommandés (sur le plan personnel, sur le plan scientifique et sur le plan social) et que nous justifions de la manière que voici :

2.1. Intérêt personnel

L'intérêt que porte cette étude qui est le fruit d'une longue observation que nous avons projeté sur les comportements des animateurs de la vie politique en République Démocratique du Congo, est celui de nous faire comprendre les raisons qui militent pour la transhumance politiques des acteurs politiques lorsqu'ils se trouvent dans un parti politique ou groupement politique et leur prise de position lorsqu'il s'agit du positionnement politique dans un camp qui lui garantit une assurance politique d'une part, et de l'autre part, cette étude va nous permettre de comprendre comment les paisibles citoyens qui sont appelés à approuver la crédibilité de ces acteurs politiques se comporte à leur égard.

Ce travail nous permettra aussi de bien comprendre comment et pourquoi les acteurs politique congolais migrent d`un camp politique à un autre (majorité vers l'opposition et vice-versa) et comment les citoyens congolais arrivent-ils à les considérer ; il nous permet aussi à bien asseoir les différentes notions et matières apprises dans différents enseignements à caractères politique tout au long de notre parcours académique.

2.2. Intérêt scientifique

Partant de l'idée de Vyaney An'koro selon laquelle : « la rédaction du mémoire n'est pas une mince affaire ni un discours politique. Il s'agit d'un examen qui consiste à mettre en épreuve le candidat que nous sommes, à prouver si nous sommes capables de démontrer systématiquement, méthodiquement l'objet de notre étude, avec des conclusions vérifiables »1(*).

Notre travail permettra aux chercheurs d'avoir un certain éclaircissement sur le pourquoi de la transhumance politique en république démocratique du Congo, de comprendre avec aisance comment repousser et lutter contre ces mouvements. Nos suggestions vont servir à la science dans le sens qu'elles amèneront un plus dans la recherche de piste de solution à la transhumance politique qui ronge la scène politique congolaise et serviront aussi pour les études postérieures.

2.3. Intérêt sociétal

La société congolaise a tout intérêt de comprendre de manière claire la transhumance politique qui se pratique par ses acteurs politiques, pour être à mesure de prendre des précautions pour son éradication. Suite à nos recommandations, le peuple sera capable d'observer et de critiquer les différents acteurs politiques qui afficheront ces types de comportements et de pouvoir les sanctionner selon les prescrits légaux.

En effet, c'est en mettant en avant plan ces intérêts que nous avons poussé nos recherches sur la transhumance politique que nous observons dans toutes les formations politiques tant de la mouvance présidentielle que de l'opposition en République Démocratique du Congo.

3. ETAT DE LA QUESTION

C'est à cette partie du travail que le chercheur dans ses démarches scientifiques fait référence à d'autres chercheurs qui l'avaient précédés et mener leurs investigations dans le même domaine que lui, et cherche à montrer en quoi son étude est différente de ses prédécesseurs. L'état de la question permet de montrer l'originalité de notre démarche tout en clarifiant les points de démarcations avec d'autres travaux ayant traité sur cette question.

L'état de la question « est une investigation des publications existantes dans le domaine de recherche concerné ayant des implications directes ou indirectes avec l'objet de l'étude. Cet inventaire permet au chercheur de situer son apport par rapport à ces travaux »2(*).

C'est dans cette optique que nous nous sommes référés à certains chercheurs qui nous ont précédés et qui ont développés certaines notions et considérations qui vont dans le même sens que les nôtre. Il s'agit de:

Kantu3(*) Gulimwetuga Alain, dans son travail de mémoire qui porte sur la « migration politique et démocratie consensuelle en RDC », l'auteur cherche à étudier le comportement et le fondement de la démocratie consensuelle en RDC, et nous montre que les militants, membres, élus ou non élus, cadres des partis politiques de l'opposition comme de la majorité migrent d'un parti politique à un autre pour chercher des postes ministériels, être chef d'entreprise ou par satisfaction psychologique et morale. Ils changent des partis politiques de façon intempestive pour leurs intérêts personnels.

L'auteur continu en démontrant que les membres ou non des partis politiques migrent par manque de la socialisation politique au sein de la classe politique congolaise, et l'absence d'une culture responsable dans le chef de ces derniers, du fait que certains migrent pour la satisfaction psychologique.

Il conclut en disant que la démocratie consensuelle n'est pas mal en soit, mais, dans le contexte purement congolais, elle est à revoir en vue d'un changement politique, social et économique de la République Démocratique du Congo et pour ce faire, l'auteur suggère la mise en place d'une démocratie au sein des partis politiques congolais et les acteurs sociopolitiques du pays doivent prendre leurs responsabilités.

Quant à ce qui nous concerne, dans nos démarches et investigations portant sur la transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques congolais en République Démocratique du Congo, contrairement à l'auteur précité, dans ce travail nous allons porter notre analyse et recherche sur la compréhension des vraies causes, des vraies motivations et vraies raisons qui poussent les acteurs politiques congolais à transhumer d'un positionnement politique vers un autre et l'impact de cette pratique sur leur crédibilité à l'égard des citoyens congolais.

Pour Carol Poirier et Blaise Lambert Kyelem 4(*) dans leur rapport portant sur le « nomadisme ou transhumance politique post-électoral et discipline de parti dans l'espace francophone », ils nous montrent que ce phénomène du changement d'allégeance partisane en cours de mandat parlementaire appelé soit nomadisme politique ou transhumance politique selon le pays est assez rependu au sein de l'espace francophone, au Nord comme au Sud.

Dans leurs démarches, ils se posent la question de savoir : quels sont les tenants et les aboutissants de cette problématique ? en d'autres termes, quelles sont les causes, les implications et les conséquences, à tous égard, de ce phénomène qui interpelle tout particulièrement l'exercice de la discipline au sein des partis politique ?.

Il semble que les cas de nomadisme soient extrêmement fréquentés dans certains pays africains comme, le Burkina Faso, le Burundi, Gabon ? Sénégal et dans d'autres pays du centre comme la République Démocratique du Congo.

Dans leurs investigations, ils nous montrent également que les causes du nomadisme politique dans ces pays sont entre autre : « la quête effrénée du pouvoir et de bien être personnels et la fragilité des partis politiques de l'opposition comme cause du phénomène de la transhumance dans le pays comme le Gabon et le Sénégal. Ils mentionnent les avantages matériels et sociaux aussi que les changements de conviction politique comme cause majeure ; au Burundi, il semble que la première situation de nomadisme reportée celle de 2003-2004, n'avait pas d'impact visible, le parlement de l'époque ayant été recomposé après des négociations politiques »5(*).

Pour ne citer que ces pays, ils concluent en disant que le nomadisme dans ces pays précités a « entrainé de l'instabilité, un affaiblissement du débat parlementaire, un changement de la configuration du parlement et, avec la disparition des groupes parlementaires du pluralisme politique »6(*)

« ...est évidant que dans certains Etats Africains, malgré la légitimité affirmée de l'opposition, des dirigeants réfractaires à la critique et sont tentés de faire supporter à l'opposition leur échec ou les difficultés de mise en oeuvre de leur programme. D'autres n'hésitent pas à corrompre les opposants, à les appâter par des offres de portefeuilles ministériels ou de sinécure. C'est pourquoi certains Etats n'hésitent pas à interdire dans leur constitutions le nomadisme politique »7(*).

Pour M Jimmy8(*) Kenga dans son article « RDC : les politiciens congolais et la culture de la démocratie (Afrique souverain) », l'auteur met en avant la culture politique qui pour lui désigne « les facteurs subjectifs dans la politique et par lequel on entend la prédisposition et le comportement politique qui guident votre rapport avec la sphère politique et le régime politique »9(*).

Il nous montre qu'on peut examiner la culture politique d'une société soit à partir du fonctionnement collectif des institutions de l'Etat, soit en se basant sur le comportement de la classe politique du pays ou de la société concernée.

Dans ses recherches, l'auteur nous montre que pour beaucoup des citoyen congolais, la notion de « démocratie » évoque certainement un changement par rapport à la dictature en donnant les cas de certains opposants politiques, les groupes de 13 parlementaires, les fondateurs de l'UDPS, le combat de membres et sympathisants des partis politiques d'oppositions, la jeunesse estudiantine et sociale, les activistes de droit de l'homme.

C'est ainsi qu'il définit la démocratie « comme étant un système politique ou forme de gouvernement dans lequel le souverain primaire est le peuple qui délègue le pouvoir politique pour un temps limité à des représentants élus qui vont défendre ses intérêts »10(*)

L'auteur poursuit dans son observation portée sur l'évolution de la vie politique au Congo et le comportement politique de la classe politique où il existe deux types de politiciens dont le premier groupe des politiciens fait partie de ces élites responsables du Congo Kinshasa qui s'identifient à l'idéal de la démocratie pluraliste et de l'Etat de droit et pour le bien-être social ; et le second groupe de politiciens fait en revanche partie de cette fameuse élite congolaise qui se caractérise par la légèreté et l'opportunisme politique. Ils ne s'identifient en aucun idéal politique et ils sont prêt à soutenir la dictature ou la démocratie, peu importe. Ils se montrent indifférent à la misère du peuple congolais et pour eux ce qui compte, c'est leurs avantages et intérêts personnels. C'est le second groupe qui, malheureusement domine et qui est en train d'envahir la grande partie de la classe politique congolaise.

C'est ainsi qu'il conclut en disant qu'on ne parlera donc de véritable changement dans notre pays qu'à partir du moment où la majorité de la classe politique congolaise possèdera une culture politique de la démocratie ; et il invite les citoyens congolais de se réapproprier leur destin et de rebâtir un Etat moderne au coeur du continent africain.

De ce qui précède, notre travail se démarque de l'auteur précité qui s'intéresse plus à la culture politique congolaise, qui pour nous, est l'un des éléments auxquels nous allons faire recours dans nos recherches ; mais aussi nous allons démontrer outre la culture politique démocratique, les autres éléments qui peuvent ou qui amènent les acteurs politiques congolais à opter pour tel ou tel autre comportement tout en cherchant à savoir la vraie motivation qui les poussent à transhumer.

4. PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL

L'étude sur un fait que le chercheur observe ou auquel il se sent exposé de manière directe ou indirecte, médiate ou immédiate, pousse celui-ci à se poser un certain nombre des questions.

Il se pose des questions et auxquelles il ne doit pas rester sourd-muet ; c'est la raison d'être même de cette partie du travail, où le chercheur montre la ou les questions qui le pousse ou motive à mener une telle étude en lieu et place d'une telle autre.

La problématique « est une expression de la préoccupation majeure qui circonscrit de façon précise et détermine avec l'absolue les dimensions essentielles de l'objet d'étude que le chercheur se pose de mener »11(*).

Le dictionnaire petit Robert, quant à lui, il définit la problématique comme étant « l'art ou la science de poser les questions »12(*).

En effet, de manière claire et simple, nous comprenons par problématique un ensemble des questions que le chercheur se pose sur un fait ou un ensemble des faits qu'il observe.

Nous avons observé un comportement nomade chez certains acteurs politiques en République Démocratique du Congo qui, hier défendaient une opinion, qui dénonçaient haut et fort les injustices sociales, qui ne juraient que par le respect strict des libertés et droits fondamentaux et qui même par moment poussaient le peuple congolais au soulèvement, aujourd'hui comme ils participent à la gestion, ils changent des discours. De l'autre côté, nous observons également ceux-là qui gouvernaient hier et qui par moment privaient le peuple de ses droits lui reconnus par les textes légaux de passer aujourd'hui dans l'opposition et se mettent à parler au nom du peuple.

En claire, nous constatons qu'il y a des entrés et des sorties dans les deux camps d'antagonistes (tant de la majorité que de l'opposition).

Ces comportements étant récurrent sur la scène politique congolaise, nous ont poussés à poser ces questions :

- Qu'est-ce qui est à la base de la transhumance politique en RDC?

- Quel est son impact sur la crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo ?.

5. HYPOTHESES DU TRAVAIL

L'hypothèse est «  une idée directrice, une tentative d'explication de faits formulés au début de la recherche destinée à guider l'investigation et à être abandonné ou maintenue après les résultats de l'observation ; elle est considérée comme une proposition de réponse à la question posée. Elle tend à formuler une relation entre les faits »13(*)

On entend par hypothèse « une ou plusieurs propositions qui ne sont que des simples propositions formulées en guise de réponses provisoire réservées aux préoccupations soulevées par la problématique »14(*). Elles sont des réponses provisoires qui seront à la lumière de l'analyse, validées ou invalidées et c'est pourquoi nous pouvons dans une certaine mesure considérer que les hypothèses sont hypothétiques.

L'hypothèse « est une proposition de réponse à la question posée, elle tend à formuler une relation entre des faits significatifs»15(*).

Ainsi compris comme une réponse provisoire donnée par le chercheur à une ou plusieurs questions que celui-ci se pose dans la problématique, quant à nous, et face à ces questions que nous nous sommes posés dans la problématique, nous répondons de la manière que voici :

Nous pensons qu'en premier lieu, c'est la recherche des intérêts privés et égoïstes qui serait à la base de ces déplacements politiques que nous observons au pays et nous pensons par la suite que ce phénomène aurait un impact négatif sur la crédibilité des acteurs politique en République Démocratique du Congo, dans la mesure où, c'est une pratique honteuse qui dévalorise non seulement la personnalité et l'image des acteurs politiques par le simple fait qu'ils sont animés par la recherche de leurs propres intérêts et cela au détriment des intérêts généraux et en se laissant manipulé par les billets des banques et ça les conduit à jeter dans les oubliette les règles qui émanent de la moralité voir même de l'éthique et de la déontologie professionnelles, mais aussi pollue l'espace politique congolais.

La politique c'est du sérieux ! Il faut que les acteurs politiques congolais se concentrent sur la recherche de la compétence et en faisant la guerre par leurs programmes, ou projets de société sérieux et non contre leurs adversaires physiquement. Et là lorsqu'il s'agira d'une compétition politique quelconque, ils auront un atout nécessaire sans toutefois compter sur les avantages que l'autre camp politique peut leur proposer, mais par contre chercheront à soigner leurs personnalités et convaincre le peuple, pour arracher auprès de celui-ci une confiance légitime.

En procédant de la sorte, les acteurs politiques congolais auraient une image bien soignée et bénéficieraient d'une manière ou d'une autre la crédibilité auprès du peuple, car dit-on la crédibilité, la confiance en politique ne s'achètent pas, par contre elle se mérite.

6. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

Il sera question dans cette partie du travail de montrer les différentes voies auxquelles nous avons fait recours pour arriver à découvrir la vérité que nous cherchons, tout en nous appuyant aux différents outils qui nous ont permis de récolter les données et informations sur terrain.

Signalons tout de même avec Kitaba Kya Ghoanis, que « la méthode à elle seule ne peut pas fonctionner sans technique, mais par contre la technique peut faire son travail sans se soucier de la méthode dans la mesure où, la méthode se situe au niveau de la pensée (conception) et la technique au niveau de la production sur terrain, ce travail ne peut pas être considéré comme scientifique, car, il ne réunit pas tous les caractères exigés pour sa classification à la liste des travaux scientifique »16(*). Car comme le souligne Wenu Backer, « la méthode est pour la science ce que le fusil et pour le soldat »17(*).

6.1. Méthodes de recherche

Elle est définit comme étant « l'ensemble des opérations intellectuelles par laquelle une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et vérifie »18(*)

La méthode est un outil indispensable à l'aboutissement heureux de toute recherche. Tout travail qui se veut scientifique doit obéir à une certaine méthodologie dans sa présentation et préciser les méthodes et techniques auxquelles l'investigateur devra recourir. C'est pour quoi dans le cadre de notre étude nous avons fait recours aux méthodes que voici :

6.1.1. Méthode historique

L'histoire étant entendue comme une étude chronologique d'une science ou d'un fait social particulier, elle compte des lacunes des faits, évènements, en s'appuyant sur un temps, peut-être artificiellement reconstruit, mais assurant une continuité, une trame aux phénomènes.

Cette méthode s'efforce de reconstruire les évènements jusqu'au fait générateur ou fait initial. Elle rassemble, ordonne, hiérarchise autour d'un fait singulier une pluralité des faits afin de déceler celui qui a le plus d'influence sur le fait étudié.

C'est ainsi que nous avons fait recours à cette méthode historique dans la mesure où cette dernière nous permettra d'avoir une vue rétrospective pouvant nous amener à la compréhension antérieure et générale sur l'évolution de la transhumance politique et aussi comment se comportaient les citoyens congolais à l'époque à l'égard d'un acteur politique transhumant.

Cela nous éclaira dans la compréhension de ce qui s'est passé sur la scène politique congolaise qui est envahie par ce nomadisme politique répétitif partant de 2005 à 2016.

6.1.2. Méthode systémique

Le recours à cette méthode est issu d'une réalité sociale et politique à laquelle nous sommes exposés et que nous observons du jour le jour.

L'être humain n'étant pas seulement raison, mais aussi sentiment, celui-ci dans son environnement sociopolitique, se trouve exposé à un certain nombre des faits émanant soit de l'environnement interne ou externe et qui le poussent à opter pour tel ou tel autre attitude et afficher tel ou tel autre comportement dans la société. Raison pour laquelle nous avons fait appel à la méthode systémique définit par Guy ROCHER, « comme toute recherche théorique ou empirique qui, partant du postulat que la réalité sociale présente les caractères d'un système, interprète et explique les faits sociaux par des liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui en forment une totalité »19(*).

La méthode systémique nous met devant un ensemble d'éléments qu'il faudra analyser de manière globale car tout étant dans le tout. Dans le cadre de ce travail, cette méthode nous parait très importante du fait que l'on se retrouve devant un système politique qui a des sous-systèmes (les partis politiques, les acteurs politiques, groupements politiques,...) et qui forment un tout.

L'analyse systémique comme l'affirme Molenga Lingoto, « est une recherche qui part du postulat que la réalité sociale constitue un système. Et chaque phénomène social ne peut ainsi être expliqué que par les liens d'interdépendance »20(*), pour comprendre cette réalité dans le système congolais, nous allons nous focaliser dans l'étude des interactions de ces éléments ou facteurs cités ci haut, il sera pour nous question de regarder avec oeil averti les rôles joués par ces éléments de manière simple tout comme dans la généralité et cela nous permettra de comprendre par la suite ce qui occasionne ce phénomène (transhumance) chez certains acteurs politique en république démocratique du Congo.

6.2. Techniques

La technique est un ensemble de procédés exploités par le chercheur dans la phase de production des éléments qui intéressent son étude. Les techniques « sont des outils utilisés dans la collecte des informations (chiffrés ou non) qui devront plus tard être soumises à l'interprétation et à l'exploration grâce aux méthodes »21(*).

Ainsi, pour appréhender l'objet de notre étude, nous avons fait recours à certaines techniques qui nous ont facilitées la tâche dans la collecte des données sur terrain car, les techniques sont « des instruments ou moyens manipulés par le chercheur pour assurer l'opération concrète »22(*). Pour ce qui est de notre travail, nous avons fait appel non seulement aux techniques vivantes, mais aussi non vivantes et qui sont entre autre :

- La technique d'observation ;

- La technique d'analyse documentaire.

6.2.1. Technique d'observation

Le chercheur se trouvant dans un milieu ou environnement spécifique, son premier reflex n'est rien d'autre que le regard, l'observation, car, c'est grâce à celle-ci qu'il se familiarise ou pas de cet environnement où il se trouve.

L'observation constitue la plus grande importante des techniques utilisées pour recueillir ou récolter les données nécessaires à une étude en sciences politique : «  rien ne peut remplacer un contact direct de l'enquêteur avec son terrain, et aucune technique n'est capable de suggérer autant d'idées nouvelles. Il est difficile d'imaginer une étude de comportement sérieux où l'observation ne jouerait aucun rôle.Les formes routinières et impersonnelles d'enquête doivent se fonder sur une phase antérieure d'observation sinon l'enquêteur n'aurait aucune idée réelle de ce qu'il étudie, et l'introduction des mesures élaborées aux stades ultérieurs du projet ne permettrait probablement pas de surmonter la confusion, l'incompréhension et l'étroitesse de vue dont on aurait fait preuve au départ de l'enquête »23(*).

C'est pourquoi l'observation nous la comprenons comme cette technique d'investigation du réel qui se réalise dans le milieu naturel et non dans un laboratoire comme c'est le cas avec l'expérimentation.

Dans le cadre de ce travail, cette technique nous a permis d'entrer en contact de manière directe avec notre terrain (la république démocratique du Congo), en focalisant notre regard sur les différents mouvements qui se font sur la scène politique lesquels mouvements qui amènent les acteurs politiques à changer des partis politique ou à quitter sa plateforme d'origine vers une autre. Notre observation se fonde sur les comportements des animateurs de la vie politique qui sont en plein action sur la sphère politique congolaise.

Par cette démarche et tout en sachant aussi bien que l'observation est un concept valise qui se présente sous plusieurs formes, nous allons nous intéresser seulement sur l'une d'elles et qui est l'observation directe.

v L'observation directe 

L'observation dite directe elle est celle qui porte de manière directe sur le phénomène politique étudié, qu'il s'agisse des individus, des groupes d'individus, des institutions, etc. Elle est directe et pratique, car elle nous permet à parler des réalités d'un ou plusieurs faits vécu et dont nous sommes témoin.

Nous l'utilisons car elle nous met directement en contact avec le terrain qui est la République Démocratique du Congo, et qui est cet espace dans lequel différents acteurs sociopolitiques se comportent d'une manière ou d'une autre et en suite elle nous permettra en plus de sonder les points de vue des citoyens ou électeurs congolais de manière particulière lorsqu'il se trouve devant tel ou tel autre acteur politique.

6.2.2. Technique d'analyse documentaire

C'est une technique qui contrairement à la précédente, elle met en présence le chercheur d'une part et les documents supposés contenir des informations recherchées d'autre part. L'observation sur la réalité étudiée passe par la lecture des oeuvres matérielles qu'immatérielles produites par l'homme vivant dans la société.

Par-là, nous allons fouiller dans la documentation écrite et technologique.

Documentation écrite : c'est cet ensemble de documents privés, officiels, privés et inédits et qui sont mis à la disposition des chercheurs.

Documentation technologique : elle est celle qui relève de la culture d'un peuple et qui s'adapte à l'évolution de celui-ci. Elle est constituée d'un certain nombre d'éléments dont celui qui nous intéresse et auquel nous avons fait recours car il nous a assoupli la tâche dans nos récoltes des données qui est l'internet.

v L'internet 

Au fur et à mesure que les jours passent, le monde évolue et se transforme davantage suite aux multiple progrès qui sont fourmis dans divers domaines de la vie sociale et particulièrement dans le domaine technologique.

De nos jours, le constat réel est que, l'internet s'imposer et constitue une technique si pas excellente, amis du moins qui permet et favorise à un grand nombre des chercheurs de partout dans le monde d'avoir accès direct à un grand nombre de données et qui leur permet de mieux progresser dans leur recherches.

Signalons tout de même que, dans nos collectes de données sur la toile l'interne nous l'utilisons avec prudence car tout ce qui est publié n'est pas potable.

7. DELIMITAION DU TRAVAIL

Ayant des limités et des faiblesses, l'être humain en général ne peut sous aucun prétexte prétendre avoir une capacité à lui seule, lui permettant d'être à mesure d'étudier un fait social et politique dans sa globalité, car, en procédant de la sorte, il risque de tomber dans une manque de précision et qui l'amènerait même à une confusion dans l'enchainaient logique des événements qu'il exploite.

Pour éviter toute confusion, le champ d'investigation et la période d'étude doivent être bien définit et de manière très claire et précise par le chercheur. Raison pour laquelle nous les délimitons de deux manières : dans le temps et dans l'espace.

7.1. Délimitation temporelle

Notre travail va couvrir une période allant de 2005 une année juste avant la promulgation de la constitution nous faisant entrer dans la troisième république, jusqu'en 2016 qui est une année qui nous a beaucoup plus marquée par le nomadisme politique aux couleurs d'arc-en-ciel sans précédent sur la sphère politique congolaise.

Mais en cas de nécessité, nous allons toutefois faire un recul pour faciliter la compréhension d'un concept qui sera sous traitement.

7.2. Délimitation spatiale

La transhumance politique se vie dans un grand nombre des pays du tiers monde, mais pour être précis et nous rendre compréhensif, nous allons tourner notre regard en Afrique francophone et plus particulièrement nous asseoir et poser nos valise en République Démocratique du Congo.

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction et la conclusion, le présent travail comporte trois chapitres, dont le premier porte sur les approches théoriques et généralités conceptuelles, le second porte sur la présentation du milieu d'étude : la République Démocratique du Congo et le troisième et le dernier porte sur la Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en République Démocratique du Congo.

Ainsi compris dans cette partie introductive, et ayant déjà au moins une vue générale sur ce que nous traitons et exploitons dans ce travail, force nous est de passer directement et sans plus tarder au premier chapitre.

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

La particularité de ce chapitre va porter en premier lieu, dans sa première section sur l'explication des concepts de base et connexes que contient notre sujet, et en suite dans la deuxième section, il va présenter l'approche théorique qui explique en mieux, les faits que nous traitons dans cette étude.

SECTION PREMIERE : EXPLICATION DE CONCEPTS DE BASE ET CONNEXES

1.1. CONCEPTS DE BASE

Ce point va porter sur l'explication de différentes variables qui constituent la charpente de notre sujet en vue de le rendre plus compréhensif.

1.1.1. Transhumance

Avant de parler de la transhumance politique, il nous parait plus qu'important de commencer dorénavant par le concept transhumance, qui est un concept qui constitue même la variable indépendante de notre étude.

La transhumance désigne la « migration estivale des troupeaux vers les pâturages des montagnes »24(*). Pour le Grand Robert, la transhumance « c'est la migration du bétail de la plaine qui change de pacage en été et s'établit en montagne »25(*). Transhumance venant du verbe transhumer, elle signifie tout simplement changer un lieu d'estivage d'un troupeau selon la saison ou la condition climatique d'une région.

La vie politique est animée par les acteurs politiques tant nationaux qu'internationaux. La politique se présentant comme un jeu des enjeux, elle se trouve à nos jours à la merci de tout le monde et au bout des arguments poussés par les acteurs politiques qui se prononcent selon les enjeux et leur appartenance politique et idéologique.

Mais dans certains cas, il arrive de fois qu'un acteur politique qui défendait certaines idéologies politique d'un parti politique ou d'un groupe politique, arrive à changer de positionnement et discours et se permet de passer devant les citoyens avec une communication contraire à celle qu'il défendait dans le passé. Cette pratique se vie de manière récurrente dans la classe politique congolaise d'un côté dans l'opposition où nous observons le départ de certaines personnalités politiques pas les moindre vers la majorité et qui entrent au gouvernement et qui, fort malheureusement continuent à dire qu'ils s'opposent à la gestion de l'Eta dans laquelle ils participent; et de l'autre côté dans la majorité présidentielle, où certaines grosses pointures quittent cette navire vers l'opposition. Le troisième constat nous l'avons fait dans un certain groupe d'acteurs politiques que nous avons qualifié de preneurs, ils sont à la merci de tout le monde, ce qui compte pour eux c'est de trouver un bon offreur pour qu'ils prennent part et adhèrent à son idéologie ; ces acteurs sont dans la pluspart cachés dans la société civile.

Quitter un lieu vers un autre, un parti politique vers un autre, un groupement politique vers un autre est un geste qui n'est pas du tout difficile et que l'on pose selon l'intérêt. Et comme d'ailleurs le dit l'article 6 de la constitution congolaise du 18 février 2006, garantissant à tout congolais jouissant de ses droits civils et politiques le droit de s'affilier au parti politique de son choix.26(*). Quitter un positionnement politique devient un geste parfois difficile, lorsque celui qui veut effectuer ce déplacement, met en avant plan sa conscience, son éthique et sa déontologie professionnelle et les critiques de la population, car c'est cette dernière qui est le thermomètre de la crédibilité des acteurs politiques.

L'ensemble de ces mouvements qu'on observe sur la scène politique congolaise, est, ce que certains chercheurs qualifient de migration politique et d'autres nomadismes politiques ou transhumance politique. Ainsi compris dans les lignes précédentes, nous nous sommes beaucoup plus intéressés au concept transhumance dans sa compréhension traditionnelle et originelle qui relève de la zootechnie, mais pour ce qui est du point suivant, nous allons parler de ce concept précité suivi du qualificatif politique et expliquer sa particularité.

1.1.2. Transhumance Politique

Comme nous venons de le souligner ci-haut, ce concept « transhumance » est tiré du domaine pastoral, qui est cette migration périodique des bétails qui se fait entre les pâturages d'hivers et d'été.

En effet, la transhumance est empruntée au vocabulaire pastoral.  « Quand on dit transhumance, on pense aussitôt à ces troupeaux qui migrent périodiquement à la recherche d'espace plus favorable à leur substance et épanouissement. Transposée à la vie politique, elle recouvre une masse des hommes qui migrent d'une station vers une autre pour y trouver sa part ou ses intérêts ».27(*) La transhumance politique est cette « attitude individuelle ou collective de se mouvoir d'un groupe politique à un autre, d'une affiliation à une autre et de façon intempestive, des hommes et des femmes engagés dans la vie politique »28(*).

Qualifiée du nomadisme politique, la transhumance politique nous la comprenons de notre part comme étant cette pratique ou comportement qu'affiche un ou plusieurs acteurs politiques sur la scène politique en quittant son parti politique ou groupement politique d'origine, pour un autre parti politique ou groupement politique qui lui garantit une pitance.

Signalons tout de même avec Benjamin Boumakani29(*) que, la transhumance politique diffère de la dissidence politique, car cette dernière organise sa tendance au sein de son parti, ou le quitter pour en créer un autre, au déploie son jeu politique en dehors du parti. Le transhumant ou le nomade politique au contraire, il quitte son parti avec armes et bagages, pour en rejoindre un autre, tout en se servant la possibilité, au gré des circonstances, de revenir dans son parti d'origine. Ainsi compris, enrichissons la compréhension de ce qui précède par l'explication du concept politique.

1.1.3. Politique

Aujourd'hui, comme le souligne Mpia Imanda30(*) on a plusieurs acceptions du concept « politique ». Aussi, l'usage du mot « politique » présente-t-il souvent une certaine ambiguïté dans la mesure où ce terme concerne à la fois les manifestations concrètes de la vie, la cité et la discipline qui les étudie.

Pour le commun des mortels, la politique est essentiellement l'art et la pratique, la manifestation du pouvoir ou de l'autorité pour accomplir certaines fins ou réaliser certains objectifs ; c'est la lutte autour du pouvoir. C'est là un aspect que l'on peut qualifier de dynamique du concept « politique ». Dans ce cas, on parlera de la politique. La politique englobe alors tous les phénomènes d'autorité et de pouvoir sous leur aspect dynamique, à savoir, l'activité que déploient les gouvernants ou celle qui se déroule dans un groupe en vue d'occuper une fonction de direction.

Le « politique » désigne alors la structure que les relations d'autorité confèrent à la société. Il représente ainsi tout ce qui se rapporte au pouvoir et donc au politique.

Beaucoup de controverses et plusieurs conceptions se sont longtemps affrontées et s'affrontent encore aujourd'hui à ce sujet. C'est pourquoi avant d'entrer dans une analyse profonde de différentes conceptions dance cette étude, voyons quelques considérations tirées des idées de certains penseurs ainsi que de certains documents.

Le dictionnaire de l'académie française dit que la politique c'est la « connaissance de tout ce qui a rapport à l'art de gouverner un Etat, de diriger ses rapports avec les autres Etats d'une part, et d'autre part elle se dit aussi des affaires publiques, des événements politiques.

David Easton31(*) estime que la politique est « l'allocation autoritaire des choses de valeur ». Tout exercice de l'autorité n'est donc pas politique. Il doit encore servir cette fin politique qu'est la distribution des ressources, la répartition de la richesse.

Outre ces multiples définitions et considérations développées par les chercheurs autour du concept politique qui est, après un constat que nous avons fait après parcourt d'une certaine littérature sur ce concept, il est polysémique. Il est employé selon le contexte et le domaine qu'on explique. La Rousse entend par politique, « une science ou art de gouverner un Etat, par son organisation et l'exercice de son pouvoir en s'occupant des affaires de l'Etat »32(*).

La politique est « l'activité qui consiste d'abord à saisir l'ensemble des problèmes et des besoins de la population tels qu'ils sont générés par le flux et le reflux des évènements qui se produisent dans l'environnement national et international, et en suite à mettre en place un programme d'action pour les résoudre ou les satisfaire »33(*).

En fait, nous la comprenons pour notre part, comme étant un ensemble des stratégies qui concourent à l'acquisition du pouvoir, à son exercice sur l'espace politique interne et externe du territoire Etatique et dont la finalité est la poursuite de l'intérêt général.

Cela étant, glissons du moins quelques mots sur le pouvoir politique, car ces deux concepts prêtent parfois confusion.

Le pouvoir compris comme cette aptitude qu'a quelqu'un d'obtenir ou de pousser à l'autre de poser ou commettre un acte qu'il n'aurait pas poser sans l'intervention de celui qui l'a stimulé. Rappelons qu'il existe plusieurs formes de pouvoir, notamment le pouvoir religieux, le pouvoir familial, le pouvoir militaire, le pouvoir économique, le pouvoir administratif, le pouvoir juridique, le pouvoir politique.

Le caractère politique d'un pouvoir se définit selon Mpia Imanda34(*) par le « type de collectivité dans lequel il s'exerce. De la sorte, la politique peut être appréhendée comme : une totalité, c'est-à-dire un privilège de moyens matériels et spirituels préconisés par ceux appelés à présider à la destination d'une formation économico-sociale donnée, sur base de la détention et de l'exercice du pouvoir. Il y a lieu alors de considérer comme politique le pouvoir qui s'exerce dans la société globale, par opposition aux pouvoirs qui s'exercent dans les groupes particuliers ».

1.1.4. Acteur Politique

L'organisation et le fonctionnement de la vie politique fait toujours appelle aux différents acteurs politiques. Ces acteurs politiques, sont pour les uns actifs et les autres passifs. Les acteurs politiques actifs sont ceux-là, qui se lancent dans la vie politique et prennent cette dernière comme métier, ils exercent leurs activités de manière directe dans les partis politiques, dans les groupements politiques ou soit encore entant qu'indépendant ; les acteurs politiques passifs sont ceux-là qui participent de manière indirecte dans la vie politique et dont leurs actes ont des conséquences directes ou indirectes, médiates ou immédiates sur l'organisation et le fonctionnement de la vie politique.

Par-là, nous pouvons comprendre avec Asipate Sikitiko Siki, par acteur politique « un sujet qui pose un acte qui a des conséquences directes ou indirectes, médiates ou immédiates sur l'organisation et le fonctionnement de la vie politique »35(*).

Les différents acteurs politiques influencent l'organisation et le fonctionnement de la vie politique dans tous les systèmes politiques du monde, par leurs actions et interactions politiques multiples dont certaines sont parfois religieuses, d'autres économiques, d'autres scientifiques et d'autres encore politiques36(*). Ayant cette compréhension globale sur les acteurs politiques, signalons que dans le cadre de notre étude, nous allons nous focaliser seulement sur les acteurs politiques actifs, car c'est sont eux qui sont beaucoup plus visibles sur la scène politique congolaise et dont leurs activités et actions sont organisées et structurées dans les partis et groupements politiques.

1.1.5. Crédibilité

1.1.1.1. Notion

L'adjectif « crédibilité », qualifie ce qui est de foi, ce que l'on peut croire. La crédibilité est le caractère de ce qui est crédible, c'est-à-dire ce que l'on peut croire et de ce qui est susceptible d'être cru, de quelque chose ou de quelqu'un auquel l'on peut faire crédit, qui est fiable, digne de confiance37(*).

Dans les relations sociales (économiques, politiques, etc.) où les acteurs ne se connaissent pas, la crédibilité s'appuie sur un système des preuves et sur la validation et le contrôle apportés par un acteur compétent, libre et indépendant38(*). Dans ce contexte, la transparence apparait importent, et ici les approches collaboratives permettent d'améliorer la qualité et la rapidité des vérifications ou corrections indépendantes.

Etant un concept emprunté et utilisé dans plusieurs domaines qui régissent l'organisation et le fonctionnement de la société, nous essayons de ramasser juste quelques-uns qui sont couramment visible et qui sont entre autre : le domaine économique, le domaine scientifique, le domaine de la communication et le domaine politique.

a. Crédibilité dans le domaine économique

Dans ce domaine, la crédibilité est essentielle, car elle repose toujours sur la confiance entre les acteurs (acheteurs, vendeurs, donneurs d'ordre etc.). Dans ce système commercial où les différents acteurs sont situés aux extrémités des chaines commerciales (producteurs, consommateurs final) ne se connaissent pas et ne se rencontre jamais ou très peu souvent, ou lorsque le client ne peut juger le système et tous ses enjeux et conséquences, la crédibilité repose sur un système de preuve.

Les producteurs et les consommateurs finals, sont les principaux animateurs du circuit économique, il ne peut y avoir l'un sans l'autre, et c'est pourquoi même dans cette interdépendance, se pose la nécessité d'un minimum de confiance de l'un envers l'autre pour que la collaboration perdure. Se basant sur le principe de « gagnant-gagnant », dans le circuit économique, les normes et certification pour être crédible doivent toujours être fondées sur les pertinences pour garantir et assurer leurs collaborations.

b. Crédibilité dans le domaine scientifique

Toute recherche scientifique requiert certaines qualités de la part du chercheur qui sont entre autre : la probité, la rigueur ou la précision et l'équilibre39(*). Ces qualités le conduit à un sens qui le pousse à la sincérité ou l'honnêteté scientifique dans l'élaboration et traitement des données. Pour cela, la relecture et critique sur ses recherches est l'un des moyens d'améliorer la fiabilité d'un travail.

Répondant à ces différents critères, la recherche qui est menées et mise à la disposition de la société scientifique, assure au regard de cette dernière son qualificatif crédible.

c. Crédibilité dans le domaine de la communication

La crédibilité d'un organe médiatique se construit à partir des politiques et des processus mises en oeuvre pour permettre aux consommateurs de se former une opinion sur la qualité, l'impartialité et l'exactitude de l'information proposée et de l'utiliser en toute connaissance de cause40(*).

Le consommateur ou le récepteur de l'information suite, aux éléments qui arrive à sa destination et qu'il arrive à critiquer, le permet de dégager la crédibilité et le professionnalisme ou non de son émetteur (informateur), surtout lorsqu'il affronte ce qu'il entend à la réalité qu'il vie ou soit qu'il connait.

d. Crédibilité dans le domaine politique

Etre crédible actuellement sur la scène politique congolaise c'est plus facile. Et pourtant, la crédibilité est un élément très important dans toute relation : amicale, familiale, et dans le monde des affaires sociales et politique. Les acteurs politiques dans leurs partis politiques, arrivent à lancer des propos et faires certaines promesses dont leur assurance cause dans la pluspart des cas problème41(*). Or, un moyen pour devenir plus crédible sur la scène politique est d'assurer ses choix et ses engagements. Mais ce n'est pas malheureusement le cas dans l'espace politique congolais, car dans certaines mesures, c'est le sentiment égoïste qui prend la suprématie sur la raison. C'est pourquoi même les acteurs politiques congolais par moment ont du mal à faire face à des offres matériels.

Dans le domaine politique, la crédibilité des acteurs politiques ne s'observe et ne se mesure pas de la même manière comme dans d'autres domaines. Dans le domaine politique, elle s'observe et se mesure selon qu'on se trouve dans tel ou tel autre régime politique.

- Pour ce qui est du régime démocratique (libéral), le sondage populaire au cours duquel le peuple donne son point de vue sur l'image qu'il a de ses acteurs politiques actifs par des voies électorales, permet de voir le degré de confiance crédible qu'a le peuple à l'égard des animateurs actifs de la vie politique.

- Pour ce qui est du régime autoritaire, le constat qui sort est que, dans ce genre de régime, l'expression libre d'un point de vue de la population sur les comportements des animateurs de la vie politique n'est pas libre. Dans ce régime politique, certaines libertés étant enfreintes et bafouées, l'opinion du peuple sur la crédibilité des acteurs politique se fait sentir de manière silencieuse.

A la lumière de ce qui précède, nous voyons que la crédibilité politique n'est rien d'autre que cette foi ou confiance que le peuple fait à une ou plusieurs acteurs politique qui lui représente et défend ses intérêts de manière directe ou indirecte. L'acteur politique devient donc crédible lorsqu'il bénéficie de la confiance et, est accepté par le peuple.

1.2. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES

1.2.1. Parti Politique

Plusieurs définitions sont avancées pour rendre compte du concept parti politique.

Il faut entendre par parti politique, une association des personnes physiques de nationalité congolaise qui partagent la même idéologie et le même projet de société, en vue de conquérir et d'exercer démocratiquement et pacifiquement le pouvoir d'Etat42(*).

Le dictionnaire la Rousse définit le parti politique comme « un groupe de personnes réunies par une communauté d'opinions ou d'intérêts, un ensemble de personnes ayant des tendances, des affinités communes »43(*)

Selon Max Weber44(*) , les partis politiques sont des associations reposant sur un engagement (formellement) libre ayant pour but de procurer à leurs chefs des chances idéals ou matérielles de poursuivre des buts, objectifs, d'obtenir des avantages personnels ou des réaliser les deux ensembles ».

Un parti politique « est une association organisée qui ressemble les citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune, dont elle recherche la réalisation, avec comme objectif la conquête et l'exercice du pouvoir »45(*). Kapanga Mwanza pour sa part définit le parti politique comme « une organisation qui sur base des affinités, regroupe des individus pour conquérir et exercer le pouvoir par les élections afin de réaliser son projet de société »46(*).

Signalons toutefois que, c'est dans les partis politiques que différents acteurs politiques congolais s'expriment. Sans vouloir citer toute la typologie de partis politique, vous remarquerez avec nous que, les partis politiques que nous trouvons en République Démocratique du Congo, sont de partis de masse « qui cherchent à réunir un nombre aussi élevé que possible d'adhérent de manière à pouvoir, grâce à leurs cotisations, financent les campagnes électorales. Ils s'adhérent au publique qu'ils éduquent. En ce qui concerne leur organisation, les partis des masses sont animés soit par des sections, soit par des cellules, soit encore par des militants qui constituent l'élément de base de l'organisation »47(*)

1.2.2. Migration Politique

Ce concept « migration politique » est un terme emprunté du vocabulaire pastoral qui a fait son entré dans le champ de l'analyse politique. Lorsqu'il est transposé dans la vie politique, la migration politique renvoie, selon le sens restreint qu'a donné Benjamin Boumakani à « l'attitude de l'homme auquel il appartient au moment de son élection de faire un mouvement vers un autre parti, pour des intérêts personnels »48(*).

Mulumbati49(*) Ngasha A. considère pour sa part que « la migration politique est un phénomène qu'on trouve dans tous les pays et à toutes les époques. On la retrouve cependant, dans certains pays plus que dans d'autres, à certaines époques plus que dans d'autres. Il continue en montrant que la migration politique peut désorganiser la vie politique lorsque les membres des partis politiques changent trop souvent de partis, car dans cette situation on ne sait plus avec quel partenaire politique traiter ». A ce propos, la migration politique est définit comme « étant une attitude individuelle ou collective de se mouvoir d'un groupe politique à un autre, d'une affiliation à une autre, d'un parti politique à un autre et de façon intempestive des femmes et des hommes engagés dans la vie politique »50(*).

En effet, en République Démocratique du Congo nous assistons depuis une certaine période à un mouvement de certains acteurs politiques congolais qui migrent d'un parti politique à un autre ou d'un regroupement politique à un autre en raison d'intérêts individuels.

1.2.3. Comportement Politique

Suscité par les stimulations de différents environnements au sein desquels ils vivent ou évoluent, les individus et les groupes d'individus agissent ou réagissent de telle ou telle autre manière, et ce sont ces actions ou interactions qui constituent des comportements.

Les comportements politiques sont des « comportements sociaux ayant des conséquences directes ou indirectes, médiates ou immédiates sur l'organisation et le fonctionnement de la vie politique »51(*) . Les différents comportements qu'adoptent les individus et groupes d'individus sont déterminés par plusieurs facteurs qui sont entre autre : les facteurs sociaux, facteurs économiques, facteurs biologiques, facteurs culturels et historiques.

1.2.4. La démagogie

La politique étant compris comme un ensemble de stratégie que le gouvernant met en place pour la bonne gestion des affaires publique, elle est appréhendée dans un sens inverse par une certaine opinion, lorsque celle-ci fait allusion à sa pratique dans la pluspart des pays africains et en particulier en RDC. C'est ainsi que certains profanes parviennent à considérer la politique comme étant l'art de mentir, « une profession de mensonge et des menteurs». Bref, nous avons constaté que la vie politique en RDC est caractérisée par le mensonge.

Pour ce qui est du démagogue, Georges Elgozy le définit comme, « celui qui promet à tous ce qu'il refuse à chacun s'il est de la gauche, et qui promet à chacun ce qu'il refuse à tous s'il est de la droite »52(*)

La démagogie « est une attitude politique et rhétorique visant à essayer de dominer le peuple en s'assurant ses faveurs et en feignant de soutenir ses intérêts »53(*). Elle est aussi comprise comme cette Politique par laquelle on flatte, excite, exploite les passions de la multitude; le Dictionnaire Littré la considère comme « l'Excès de la démocratie ; opinion ou conduite qui s'appuie sur les passions populaires »54(*)

C'est dans cette optique que nous nous sommes poussé dans une analyse critique de la pratique politique en RDC en jetant un regard dans le comportement des acteurs politiques congolais.

SECTION DEUXIEME : THEORIE EXPLICATIVE DE REFERENCE

Rappelons que notre étude porte sur la transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en République Démocratique du Congo. Cette étude s'inscrit dans un cadre logique et rationnel qui soulève la pertinence de la transhumance politique que nous observons en République Démocratique du Congo. Nos démarches comme nous l'avons souligné précédemment, vont concourir à la recherche d'un comportement responsable qu'adopteraient les acteurs politiques congolais en les poussant à ne plus poser n'importe quel acte ou afficher n'importe quel comportement, de peur d'être vue et critiqué conséquemment par le peuple, car c'est ce dernier qui est et qui reste le seule juge qui tranche la question de crédibilité des acteurs politiques par des sanctions positives ou négatives. Cette réflexion fait penser au principe de fait miroir (qui est un principe selon lequel, un acteur s'observe et se pose des questions sur ce qu'il est et ce que ses interlocuteurs disent de lui).55(*)

En effet, dans cette étude nous allons nous référés à une théorie qui par ses lois, règles et principes, nous permettra de saisir et d'avoir un éclairage sur un certain nombre de faits qui poussent les acteurs politiques congolais à afficher un comportement indigeste, et cette théorie nous permettra d'avoir des arguments solides pouvant aussi nous permettre de bien comprendre et expliquer ce phénomène politique.

La théorie est définit par David Easton56(*) comme « toute généralisation ou proposition qui affirme que deux ou plus de deux choses, événements ou activités varient de concert dans certaines conditions. La théorie est qualifiée de psychologique, économique, sociologique ou politique selon qu'elle concerne ou s'applique à l'un de ces domaines ». La théorie est comprise comme « une connaissance purement spéculative, abstraite (par opposition à la pratique), c'est l'ensemble des lois, des règles, d'opinions touchant un domaine particulier »57(*).

Pour Balzac, la théorie est « un ensemble de notions, d'idées, de concepts abstraits appliqués à un domaine particulier »58(*). De ce fait, la théorie se laisse entendre comme un ensemble cohérent d'explication, de notion ou d'idées sur un sujet précis, pouvant inclure des lois et des hypothèses, induites par l'accumulation des faits provenant de l'observation, de l'expérimentation. Elle doit également permettre de réaliser des prédictions sur ce qui va être observé. « La théorie doit résister à l'expérimentation et être compatible avec les nouveaux faits qui peuvent s'ajouter au cours du temps, ou rester valide dans ces nouveaux domaines non encre explorés lors de sa première élaboration. Si ce n'est pas le cas, la théorie doit être corrigée, voir invalide en dehors de son premier domaine »59(*).

A cet effet, pour expliquer, décrire et comprendre le comportement des acteurs politiques congolais, nous allons recourir à une théorie qui l'explique mieux, en partant des motivations jusqu'à la réalisation de l'acte. C'est dans cette logique que nous avons porté notre choix sur : « l'individualisme méthodologique ».

v L'individualisme méthodologique

a. Origine et évolution de l'individualisme méthodologique

Le terme d'individualisme méthodologique apparaît en 1871 chez Karl Menger (économiste autrichien néo-classique), et il a été repris par Joseph Schumpeter (économiste situé à la frontière entre l'école classique et néo-classique) dans le domaine de la sociologie. Cette expression est le point de départ de l'approche compréhensive de Max Weber. En cherchant à comprendre la « relativité significative des comportements » Julien Freund, le grand penseur allemand quant à lui met, en fait, l'individu à la base de sa sociologie60(*).

Raymond Boudon s'est orienté vers l'étude des modèles formels en réalisant des travaux situés entre la description et l'explication, dans les cadres généraux d'une sociologie de l'action. L'« actionnisme » prôné par Boudon se différencie aussi bien de l'interactionnisme symbolique qui s'intéresse surtout à l'analyse des interactions sociales directes (situations où les différents acteurs sont présents simultanément) que de l'actionnalisme, produit des travaux d'Alain Touraine centrés principalement sur l'étude des mouvements sociaux.

Avant d'entreprendre le cheminement théorique, deux remarques s'imposent afin d'éviter des erreurs, toujours possibles61(*) :

- les acteurs individuels peuvent être non seulement des personnes mais toute unité collective (firme, nation, etc.) ou groupes dotés d'instances de décision collective.

- l'individualisme méthodologique ne doit pas être confondu avec l'atomisme qui suppose des acteurs complètement isolés les uns des autres; il exige même que les individus soient considérés comme insérés dans un contexte social. L'individualisme méthodologique « ne suppose pas que les individus soient suspendus dans une sorte de vide social; il n'affirme pas non plus que la société se réduit à un agrégat d'individus : il sait bien qu'il existe des institutions, des souvenirs collectifs, etc. »

Le paradigme individualiste peut donc se résumer ainsi : tout phénomène social s'explique par l'agrégation des actions individuelles. Cette perspective suppose que l'individu est le point de départ de toute analyse sociologique et s'oppose ainsi à l'holisme méthodologique qui s'en tient à la mise en évidence des régularités sociales, expliquées par l'action des forces sociales qui détermineraient les comportements des acteurs. Pour Boudon, il faut toujours partir du postulat de l'individualisme méthodologique, qui suppose que les acteurs cherchent à optimiser leurs décisions, en tenant compte des contraintes du système. Un schéma d'action peut être formulé de la manière suivante : des acteurs (individus ou groupes) engagés dans une situation dont les caractéristiques sont plus ou moins contraignantes poursuivent des buts, et pour ce faire manipulent des ressources qui se traduisent en des comportements significatifs.62(*)

La rationalité qui caractérise l'action des acteurs sociaux placés toujours dans des situations contraignantes représente un élément principal du paradigme individualiste. Expliquer le comportement rationnel d'un acteur « c'est mettre en évidence les bonnes raisons qui l'ont poussé à adopter ce comportement, tout en reconnaissant que ces raisons peuvent, selon le cas, être de type utilitariste ou téléologique, mais aussi bien appartenir à d'autres types. » Boudon propose donc de considérer une action comme la manifestation des raisons et part du postulat que le sujet prend appui sur le système de raisons qu'il estime le plus fort, mais qu'il est pertinent aussi de partir du postulat que l'acteur peut agir en fonction des raisons perçues par lui comme valides. Donc, il est évident que l'analyse sociologique ne peut se contenter de la théorie de la rationalité développée dans le sillage de l'économie classique et qui se réduit à une vision étroite de la rationalité instrumentale.

En effet, l'individualisme méthodologique est cette théorie, qui de nos jours est portée par Raymond Boudon63(*), comme réaction à l'approche sociologique holistique qui pour lui, incarnée par le culturalisme et le fonctionnalisme, mais aussi le structuralisme et la théorie de l'habitus. Pour Boudon, ces théories surestiment les contraintes sociales et l'influence exercée par la société, les classes sociales ou la structure sur le comportement des individus. Il n'accepte pas non plus d'expliquer un phénomène social par une cause qui lui est extérieur.

L'individualisme méthodologique est « une conception ou une démarche qui consiste à expliquer les phénomènes économiques et sociaux à partir de prémisse selon laquelle, tout phénomène social ou économique ne peut s'expliquer sans la compréhension d'un acteur humain »64(*). Par définition «tous les évènements qui fondent l'histoire humaine et donc l'histoire politique, économique et sociale, sont toujours le produits de l'action humaine individuelle, car seuls les êtres individuels agissent, les groupes et structures sociales ne sont pas des êtres à part entière, ils reçoivent uniquement une signification conçues à partir des intentions et projets des acteurs »65(*). Une explication individualiste des phénomènes sociaux commence toujours d'une conséquence de la logique du comportement des individus impliqués.

La thèse de Max Weber cité par Claude Le Huidoux, D. Paucant et A. Mayer66(*) , est celle de l'individualisme méthodologique, qui consiste à expliquer les faits sociaux à partir des comportements. Pour lui, l'individu agit selon des valeurs, croyances, il ne se contente pas de réagir aux stimulations de l'environnement. Il a toujours une liberté d'action mais n'est pas toujours maitre des effets que ses actions peuvent entrainer (dans le sens où ceux-ci peuvent être ainsi involontaires).

Pour Karl Popper67(*), il soutient la thèse selon laquelle : « l'individualisme méthodologique est la doctrine tout à fait inattaquable selon laquelle nous devons réduire tous les phénomènes collectifs aux actions, interactions, buts, espoirs et pensées des individus et aux traditions créées et préservées par les individus»

Selon J. W. N. Watkins68(*), dans ses explorations approfondies de l'individualisme méthodologique déjà théorisé le principe sur lequel repose ce dernier est que « les constituants ultimes du monde social sont les individus qui agissent de manière plus ou moins appropriée en fonction de leurs dispositions et de la compréhension qu'ils ont de leur situation. Chaque situation sociale complexe, institution ou événement est le résultat d'une configuration particulière adoptée par les individus, de leurs dispositions, situations, croyances, ressources matérielles et de leur environnement

J. Elster69(*), explique que « par l'individualisme méthodologique, j'entends la doctrine suivant laquelle tous les phénomènes sociaux leur structure et leur changement sont en principe explicables de manières qui impliquent les seuls individus avec leurs qualités, leurs croyances, leurs objectifs et leurs actions ».

Le paradigme individualiste recouvre etbalaye un champ épistémologique relativement étendu. Pour schématiser à une extrémité, il y a un individualisme méthodologique conçu selon le modèle de la théoriedes jeux (von Neuman) : des individus sont exclusivement motivés par leur intérêt particulier et liés par des structures d'interdépendance s'affrontent dans des situations conflictuelles en calculant rationnellement les risques de stratégies destinées à maximiser leurs gains; disposant d'une information limitée mais d'une marge de manoeuvre, ils ont à choisir entre la coopération et la compétition mais leur satisfaction dépend des décisions des autres acteurs : la méthode individualiste revient alors à analyser et formaliser leur action réciproque et à en déduire une logique de l'action collective.

Entre ces limites, l'individualisme méthodologique est donc susceptible de se décliner en interprétations fort variées divergeant parfois sur des points théoriques non négligeables. Correspondant aux thèses respectivement illustrées par Menger, Mises, Hayek, Weber et Popper, ces individualismes méthodologiques se distinguent parfois seulement au niveau des procédés d'exposition singuliers des auteurs ou de leurs exemples privilégiés, voire par des nuances limitées sur certains thèmes (nature de la rationalité des acteurs, insistance sur le caractère non intentionnel des effets de composition).

Mais sur d'autres problèmes, ce sont de véritables alternatives qui se font jour et alimentent des tensions intellectuelles fécondes au sein de l'individualisme méthodologique pluriel: ainsi en est-il de la prise en considération de la subjectivité des acteurs, du caractère intersubjectif de leurs relations, de leur degré d'autonomie par rapport au modelage social, de la nature des ensembles sociaux (seulement des modèles et des constructions abstraites, ou des quasi-totalités dotées une fois émergées d'une certaine consistance auto-organisée ).

La théorie de l'individualisme méthodologique est élaborée sur base de deux postulas essentiels70(*) :

- Boudon estime que les faits sociaux ne sont saisissables et explicables qu'à partir des actions et des motivations des individus.

- Les individus sont rationnels, parce que leurs actions sont orientées par des intérêts, des valeurs, voire même des traditions.

Mais la rationalité dont ils font montre, est située dans la mesure où ils adoptent des stratégies de leur environnement (économique, institutionnel, historique, politique, etc.) immédiat. L'auteur montre aussi que les phénomènes sociaux découlent de l'association des comportements individuels, et que le changement social est indéterminé dans la mesure où plusieurs systèmes d'interactions peuvent résulter d'un contexte donné.

b. Courants apparentés à l'individualisme méthodologique

L'individualisme méthodologique prend appui principalement sur les courants de pensée suivants71(*) :

a) L'utilitarisme de l'économie politique classique, dont le schéma d'explication privilégie l'individu rationnel qui se décide toujours selon son intérêt (ce que Jean Marchai appelle « l'homme de Descartes »). L'initiateur de l'utilitarisme est J. S. Mill qui dans le livre IV de sa « Logique » (1843) prétend déduire les réalités sociales des « principes de la nature humaine », ce qui implique le postulat individualiste.

b) L'interactionnisme de Talcott Parsons, célèbre théoricien de la sociologie américaine, pour lequel la conduite humaine est motivée par les significations que trouve l'acteur dans le monde qui l'entoure.

c) Vilfredo Pareto, du point de vue sociologique, il a développé une approche soutenant qu'un comportement est rationnel quand les moyens utilisés par un individu sont en adéquation avec les buts qu'il s'est fixé. Dans son esprit, la rationalité se confond avec l'efficacité : une action est rationnelle quand elle est efficace. Sont au contraire illogiques, les actions inefficaces.

d) Friedrich von Hayek, le plus célèbre représentant de l'école néo-classique autrichienne, défenseur ardent du subjectivisme méthodologique (l'économie ne peut être connue qu'à travers l'étude des actions et des comportements individuels; les institutions ne sont que le produit des choix des actions individuelles).

Nous nous appuyons sur cette vision des choses par l'individualisme méthodologique comme Molenga Lingoto72(*), qui pour lui dans ses démarches sur la problématique du développement durable de la province de l'équateur, cette théorie le permet de saisir le sous-développement et le développement comme des réalités sociologiques qui relèveraient des motivations et des comportements des hommes vivant en société, selon qu'ils peuvent se comporter de telle ou de telle autre manière, selon qu'ils peuvent imiter telle ou telle autre action. Pour notre part, cette théorie nous permet de comprendre la transhumance politique par les réalités politiques et économiques qui poussent les acteurs politiques congolais à adapter tel ou tel autre comportement.

Comme le souligne Didier Mpia Imanda qui fait aussi appelle à la même théorie, qu'il énonce avec R. Boudon que, « pour expliquer un phénomène social quelconque que celui-ci relève de la démographie, de la science politique, de la sociologie ou de toute autre science sociale particulière, il est indispensable de reconstruire les motivations des individus concertés par le phénomène en question, et d'appréhender ce phénomène comme le résultat de l'agrégation des comportement individuels directs par ces motivations. Et cette proposition est valable quelle que soit la forme du phénomène à expliquer, qu'il s'agisse d'une singularité, d'une régularité statistique, qu'il se traduise par un ensemble de données quantitatives ou qualitatives »73(*).

Ainsi donc, ce bref parcourt de la littérature sur les ouvrages et publications de nos prédécesseurs sur l'individualisme méthodologique, nous a permis de faire recours à cette dernière dans notre étude dans la mesure où, cette théorie est parfaitement adaptée aux réalités et contextes qui font l'objet de notre étude. Elle nous permettra de comprendre avec aisance les causes et les motivations de la transhumance politique en République Démocratique du Congo, tout en partant du soubassement de cette pratique dans les fiefs des acteurs politiques de toutes les tendances. Ayant une idée claire et précise sur les différentes notions, concepts et théorie expliquées dans ce chapitre, force nous est de présenter maintenant notre champ d'investigation dans le chapitre suivant.

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Dans le présent chapitre, il sera pour nous question de présenter le champ dans lequel se pratique le phénomène que nous étudions, et pour ce faire, en raison de précision et de clarté, le contour de notre étude se centre sur les comportements des acteurs politiques vivant en République Démocratique du Congo.

SECTION PREMIERE : SITUATION SOCIO-HISTORIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Il sera question dans cette section de présenter l'historique, le cadre géographique et en fin le cadre socio-économique de la République Démocratique du Congo.

1.1. HISTORIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

De l'Empire, du royaume, de l'Etat Indépendant du Congo, du Congo-belge, du Congo, du zaïre, du Congo à la République Démocratique du Congo est la représentation structuro-organisationnelle de ce troisième pays africain se trouvant au centre du continent.

D'après les fouilles archéologiques, ce sont les pygmées et les bochimans qui seraient les premiers occupants de l'actuel territoire de la république démocratique du Congo. Ces derniers vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette74(*).

Les ethnies bantoues, qui constituent aujourd'hui près de 70 pourcent de la population congolaise seraient arrivées vers 1500 avant Jésus-Christ. Elles venaient du nord-ouest du continent africain (c'est-à-dire du Nigeria, du Tchad et du Cameroun). Avant de s'éparpiller dans tout le pays, ils s'établirent d'abord dans l'actuel kongo central, dans le mai-ndombe et dans le bandundu, et fondèrent divers royaumes et empires, entre autre, le royaume Kongo, Kuba ; l'empire Lunda et Luba. Ces royaumes sont entrés en contact avec le monde extérieur à la fin du XVème siècle, en 148275(*)

En fait, il y eut des grands États centralisés sur ce territoire comme les Kongo, Songye, Kuba, Garengaze, lunda et l' empire Luba..76(*). Les Européens ne reconnaissent la région qu'en 1482-1483 avec la découverte de l'embouchure du fleuve Congo par le marin portugais Diego Cão. Le royaume Kongo est alors à son apogée. L'explorateur Henry Morton Stanley sillonne l'intérieur du futur pays pour le compte du roi des Belges Léopold II dans les années 1879. Au cours de la conférence de Berlin (1884-1885), le roi belge parvient à faire reconnaître aux autres puissances européennes sa saisie de possession du Congo. C'est la racine de la colonisation. L'espace contrôlé prend ainsi le nom d' État indépendant du Congo bien qu'il soit en fait la propriété personnelle du roi Léopold.

Critiqué d'esclavage la pratique coloniale du roi suite à des sanctions et punition meurtrière des mains coupées (caoutchouc rouge) en cas de non-exécution d'une tâche par les observateurs occidentaux et les ambitieux belges cherchant à récupérer la gestion suite à l'incapacité de la colonie de rembourser les emprunts, la Belgique estime opportun de prendre les choses en mains et d'orienter et réorganiser la gestion de la colonie autrement.

En1908,legouvernementbelgeestobligédeprendrel'EIC,desmainsdeson souverain,tombéenfaillite,le Parlement belge reprend, par legs du roi Léopold II, la tutelle sur le territoire, nouvellement dénommé Congo belge.77(*)

Le 30 juin 1960 le Congo arrache son indépendance à la Belgique. Patrice Lumumba joue un rôle capital dans cette émancipation. Chargée d'espoir, l'indépendance bascule le pays dans le chaos : le Katanga puis le Kasaï font sécession ; craignant pour leur vie, les Belges s'enfuient ; la Belgique puis les Nations unies envoient des troupes ; les gouvernements congolais se succèdent après l'assassinat de Lumumba (janvier 1961).

En 1965, Mobutu, chef d'état-major de l'armée, renverse par un coup d'État le président Joseph Kasavubu. Le Congo retrouve une certaine stabilité au prix d'un régime autoritaire. Il devient le Zaïre. Mobutu se maintient au pouvoir pendant trente-deux ans.

Asonarrivéeaupouvoir,lagentmilitairesupprimelemultipartisme,tenualors commeprincipalresponsabledestroublespolitiquesdescinqdernièresannées.Unrégimepolitiquemonolithique-partiunique-estalorsimposé;ilserenforce,danslesannées1980,enseprésentantcommeParti-Etat.Déjà,en1972,danslecadred'unepolitiqueditede recoursàl'authenticité,laRépubliqueduCongoavaitchangédenom, pourdevenirRépubliqueduZaïre.78(*)

Enavril1990,pourcontenirlesaspirationspopulairesaumultipartisme,le régime en place instaure le pluralisme politique.Depuis, le pays traverseunepériode ditedetransitionpolitiqueetinstitutionnelledevantorganisercettemutation.

Finalement sur le terrain, in fine, il y aura deux grands mouvements militaires : le RCD/Goma d'obédience rwandaise dirigée par Azarias Ruberwa et le MLC de Jean-Pierre Bemba, dans le Nord, soutenu et financé par l'Ouganda. Ces deux mouvements militaires ont réussi à contrôler les deux tiers du pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Province Orientale, Equateur, Maniema, une partie du Kasaï et le Nord-Est du Katanga) vers fin 2002.

Ilfaut inscrire, danscecontexte,lachutedurégimeMobutiste (mai1997)par l'intervention destroupesmilitairesdeLaurentDésiréKabila,PrésidentdelaRépubliqueenmai1997.

Les droits de l'homme ainsi que les libertés publiques sont constamment violées par les autorités de l'Etat afdélien, tout autant que les différentes factions rebelles, dans les territoires sous leur contrôle.

D'ailleurs, l'opposant historique Etienne Tshisekedi, chef du parti UDPS (Union pour le démocratie et le progrès social ) , est mis en résidence surveillée et relégué dans son village natal à Kabeya Kamwanga dans le Kasaï. C'est sous ce climat politique et social délétère que le pouvoir de Mzee Kabila a pris fin de manière tragique car il fut assassiné le 16 janvier 2001 par les éléments de sa garde prétorienne. Cet assassinat dont les tenants et les aboutissants, le mobile ainsi que les commanditaires restent non élucidés à ce jour, demeure l'une des grandes énigmes de l'histoire politique congolaise.

Afin de garder le contrôle du pouvoir d'Etat, la camarilla afdélienne composée de MM. Yerodia Abdoulaye Ndombasi, Gaëtan Kakudji, Mwenze Kongolo et du Général Luetcha, avait « confié » depuis le 26 janvier 2001, date de sa prestation de serment, le poste du Président de la république, chef de l'Etat et commandant suprême des armées au général Joseph Kabila qui était le chef d'Etat-major de la Force terrestre.

DepuissaconstitutioncommeEtat,lepaysadoncconnuquatremoments politiques:

-Lerégimecolonial(1885-1960) ;

-LaRépubliquedémocratique duCongo (1960-1965);

-LaRépubliqueduZaïre(1965-1990).

-Lapériodepolitiquededémocratisation(1990àcejour).Depuis1997,le paysareprissonancienneappellationdelaRépubliqueDémocratiquedu Congo.

1.2. CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

A première vue, ce qui saute aux yeux de tout observateur de la carte de l'Afrique est ce pays, le Grand Congo, qui chevauche l'Équateur et le coeur du continent africain de son imposante masse, avec ses 2 345 409 km² de superficie et sa flore, ses abondantes ressources hydrauliques, énergétiques et minières, ses énormes potentialités agro-pastorales ainsi que par le dynamisme de son peuple.

La République Démocratique du Congo, est la plus peuplée de l'espace francophone avec une population estimée en 2017 à plus de 86 895 208 million d'habitant79(*) et elle partage ses frontières avec neuf pays voisins et l'océan atlantique dans la zone ouest.

Le nord de ce grand pays est occupé par la république centrafricaine et le soudan du sud ; à l'est nous voyons l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie ; au sud-est nous voyons la Zambie et l'Angola, et l'ouest est enfermé en grande partie par le Congo.

Le climat de la République Démocratique du Congo est généralement chaud et humide. Mais cette situation varie selon les provinces, dans la mesure où, elles ne sont pas à tout temps exposées aux même réalités. Sa s'explique par le fait que l'Equateur traverse la totalité du territoire Congolais.

1.2.1. Sur le plan des ressources

Appelée scandale géographique, terre béni, pays à la dimension continentale, et par Wel Soinka, le pays par lequel proviendra le développement du continent africain par sa gâchette qui est Kinshasa, la République Démocratique du Congo regorge d'énormes potentialités qui peuvent booster son émergence voire son développement s'il y a une gestion saine et orthodoxe. Elle possède entre autre :

a. Potentialités hydrographiques

Son fleuve, le Congo, qui déroule ses 4.776 kmdans un bassin rival à celui de l'Amazone, est le huitième de l'Afrique et peut offrir au monde le cinquième de ses besoins en eau et en énergie électrique et sa cuvette centrale hébergeant la deuxième forêt au monde, et qui est riche en essences80(*).

Du Nord au Sud s'étalent des vastes étendues de terres herbeuses. Ses rebords, étagés en gradins, apportent une note originale dans le ruissellement des rivières aux chutes. A l'Est, on découvre un chapelet de lacs : Moero, Tanganyika, Kivu, Albert et Édouard. Tous ces lacs sont très riches en ressources halieutiques. Disons quand-même, que des recherches ont démontrées que dans le lac Tanganyika, comme dans le fleuve Congo, des poissons y meurent de vieillesse, faute d'être pêchés.

Le Congo, c'est aussi et surtout un scandale géologique, qui renferme plus d'une centaine de substances minérales à savoir81(*) :

La République Démocratique du Congo, possède 280 millions d'hectares de forêt tropicale, est la deuxième au monde, après le Brésil ;

Les terres arables de la République Démocratique du Congo, sont estimées par la FAO à 120 millions d'hectares ;

La République Démocratique du Congo renferme 53% de toutes les eaux douces d'Afrique ;

La RDC regorge d'immenses potentialités en énergie propre et renouvelable (100.000 Mégawatts) ;

Enfin, la RDC, scandale géologique, compte plus de 110 substances minérales.

b. Potentialités en faune et flore riche

La partie Est de la République Démocratique du Congo est une région où s'étale, une faune sauvage unique par son abondance et sa variété. C'est là où l'on trouve les parcs naturels qui ont fait rêver et déplacer plusieurs milliers de touristes dans les années soixante et soixante-dix.

Au Sud-Kivu, dans le Parc de Kahuzi-Biega, l'on peut observer à loisir les gorilles de montagne.

Dans le Nord-Kivu se trouve le Parc de Virunga où l'on peut contempler éléphants, buffles, lions, antilopes, gazelles, phacochères, hyènes, etc.... Avant les deux guerres barbares de 1996 et 1998, des milliers de ces mêmes animaux vivaient également dans le Parc de la Rwindi. Le Nord-Kivu est aussi la région des volcans, dont le célèbre Nyiragongo, toujours en activité82(*).

Au Sud, dans le Katanga, c'est le Parc d'Upemba où, sur les hauts plateaux, vivent de grands troupeaux de zèbres, d'élands du Cap, de bubales; dans les savanes se calment de nombreux troupeaux d'éléphants, de buffles et d'antilopes, et des oiseaux aquatiques dans les marécages. On y trouve aussi le Parc de Kundelungu qui est le dernier refuge du guépard, du zèbre, de l'antilope rouanne, de l'éland du Cap, de l'hippotragus noir et le grand Koudou. C'est le site unique où les plus hautes chutes du continent dont la Lofoï, haute de 347 m, l'eau tombe d'un seul jet.

Au Nord, en Ituri on peut aussi contempler, dans le Parc de la Maïko des gorilles et l'espèce animale rare que l'on ne trouve nulle part ailleurs au monde qu'au Congo : l'Okapi. Encore plus loin, à la frontière avec le Sud-Soudan, c'est le parc de la Garamba. En plus d'y trouver la plupart des mammifères du Parc des Virunga, à part l'Okapi et le sanglier géant, on peut y admirer des animaux rares tels que le rhinocéros blanc, la girafe et l'éland83(*).

La province de l'Équateur est la seule au monde qui réunit des conditions pour créer la plus grande réserve forestière de la planète. Cela a donné le Parc de la Salonga, une réserve naturelle vaste de 3.600.000 hectares, plus vaste que certains pays africains!

Enfin, les grottes des Monts Hoyo et la montagne Ruwenzori avec ses glaciers éternels (ce qui est unique et exceptionnel dans une région tropicale) et son pic Marguerite (5119 m), ne peuvent pas passer inaperçue. C'est le plus élevé d'Afrique après les monts Kilimandjaro et Kenya.

Les potentialités touristiques qu'offrent tous ces riches parcs naturels constituent pour le pays une source de revenu très important.

c. Potentialité en ressources naturelles

L'Est de la RDC est une région dont le sous-sol, compte des riches gisements de cassitérites, de coltan, d'or, de niobium et des réserves de pétrole depuis l'Ituri jusqu'au bord du lac Tanganyika.

Au Sud, des plateaux où le café, les palmistes, les bananes et les ananas peuvent prospérer ainsi que de nombreux troupeaux. Les colons y voyaient déjà des entreprises de pêches sur le lac Moero, sur le Lualaba et tous ses affluents. Le sous-sol du Sud du Congo est une véritable caverne d'Ali Baba où l'or, l'argent, le platine foisonnent. Le Haut-Katanga, puissant, regorge de cuivre, zinc, cobalt, uranium et radium.

Le Kasaï brille par le pur diamant, et est doté d'immenses étendues aptes à l'agriculture. En plus des cultures pérennes (principalement le café et le cacao) propices dans le nord du Territoire de Dekese et l'élevage intensif qui peut prospérer dans certaines parties des Territoires de Luebo, Ilebo, Demba, Dimbelenge, Mweka, Tshikapa et le sud de Dekese, des études ont signalées la présence de l'Or et de l'Étain dans les Territoires de Luiza (à Loatchi, Lueta et Musivu) et Kazumba, du Fer à Luebo, Tshikapa et Kazumba, le Nickel, le Chrome et le cobalt dans la région de Kananga et de Kazumba ainsi que du pétrole dans la région de Dekese84(*).

Même si les affluents de la rivière Kasaï (notamment la Lulua, la Lukenie, le Sankuru, la Loange...) sont peu riches en poissons, leurs immenses potentialités hydroélectriques sont, en revanche, capables d'électrifier plusieurs villages et cités urbaines du Kasaï.

A l'Ouest, dans le Bas-Congo, on trouve une région au climat tropical avec deux saisons, sèche et pluvieuse. Là, le fleuve Congo apaisé, las de sa course, se jette dans l'Océan cité ci-haut. La végétation de Mayombe avec notamment ses mangroves, des grottes de Mbanza-Ngungu, la nappe pétrolifère de toute la côte atlantique, des bitumes et des réserves en d'hydrocarbures dans la cuvette centrale. Les potentiels pétroliers ont été évalués, par des études conservatrices, à plus de 4,5 milliards de barils et le gaz associé à plus de 30 milliards de m. La nappe du Bas-Congo est en fait une petite partie d'une autre plus grande qui s'étend de Kinshasa à Businga dans l'Equateur. Elle s'étale vers Kisangani et Kindu, pour se prolonger jusqu'aux environs de Kasongo et Kabalo. Elle couvre même une bonne partie du Sankuru, du Kasaï et de tout le Bandundu85(*).

Le Bandundu est reconnu comme une province à vocation agricole. Selon les statistiques de la Division Provinciale de l'Agriculture et Pêche, le Bandundu produit artisanalement plus de 565 mille tonnes de poissons de différentes variétés par an. En plus d'élevage de caprins, d'ovins, de porcins et de volailles, le Bandundu est riche en diamants alluvionnaires dans le site de Bendela et en amont de la rivière Kwango. Cette province regorge aussi des minerais comme le phosphate, du fer, du nickel...

La province Orientale, comporte les gisements d'or de Kilo-Moto, les poissons des lacs Édouard et Albert, et le café, sans oublierl'élevage intensif de bovins, de chèvres, moutons et des porcs.

L'Équateur est la province qui a des riches forestiers et agricoles. En 1999, par exemple, les agriculteurs de l'Équateur avaient produit plus de 2 millions de tonnes de manioc, 157 mille tonnes de maïs, plus de 95 milles tonnes de bananes...

Quelques estimations des réserves minières se présentent comme indiqué ci-dessous:

Substances Minérales

Quantités (tonnes)

1

2

3

4

5

6 7

8 9

10

Cuivre

Lithium

Niobium

Manganèse

Zinc

Cobalt

Fer

Cassitérite

Or

Diamant

75.000.000

31.000.000

30.000.000

7.000.000

7.000.000

4.500.000

1.000.000.000

450.000

600

206.000carats

Source : Peacks Foudation, Scandale géologique valant plus de 24 milliards86(*)

On l'a vu, en plus d'être un " scandale géologique ", la RDC est aussi " un scandale agricole et forestier "! En effet, le Congo abrite la deuxième forêt du monde avec 280 millions d'hectares, une grande réserve agricole avec 120 millions d'hectares de terres arables dont moins de 5% seulementexploités à ce jour.

Le Congo, c'est aussi « un scandale hydrographique » et en même temps un scandale en biodiversité. Il possède 53% de toutes les eaux douces d'Afrique. Ce qui lui vaut le qualificatif de château d'eau d'Afrique.

1.3. CADRE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.

La situation socio-économique d'un pays se caractérise par son développement issu de la bonne circulation des biens économiques à tous les niveaux social, et dont les retombés, parviennent à assurer le bien-être et le mieux-être de sa population.

1.3.1. Situation sociale de la république démocratique du Congo

Les congolais sur le plan social sont organisés et ses réunissent en groupe. Clan, ethnie, tribu, nation. Outre leurs diversités culturelles, religieuses, ils ont réussi à se mettre ensemble de manière volontaire pour former une seule nation.

a. Sur le plan démographique

Comme souligné ci-haut, la République Démocratique du Congo est l'un des pays africains le plus peuplés après le Nigeria. Elle est la quatrième puissance démographique Africaine87(*) dont sa population était estimée en 2015 à 86 895 208 d'habitants (Cfr. p.3)

La République Démocratique du Congo est habitée par quelques 250 groupes ethniques dont la répartition géographique est très complexe, mais dans ce travail, nous le regroupons en trois ethnies notamment ;

- Les Pygmées ; ce sont les premiers occupants de la République Démocratique du Congo. Ils vivent dans les régions forestières du Maï-Ndombe, Equateur, Maniema, Nord et Sud Kivu, Haut-Katanga et aux Kasaï. Ce sont les peuples nomades, ils vivent de la chasse et de la cueillette et ramassage.

- Les Bantous ; Les bantous forment la majorité de la population et présentent plus de la majorité, soit les trois quart de la population congolaise. Ils vivent de l'agriculture, de la pêche, l'élevage de faible valeur.

- Les Nilotiques ; ils occupent le nord du pays, c'est un peuple agriculteur, il adapte pareillement le petit élevage et est constitué des Azandes et Mangbetu sur les plateaux de Ubangi dans l'Equateur. Le peuple est essentiellement pasteur habitant le Nord de la République Démocratique du Congo.

Ils sont venus du Rwanda fuyant la guerre ethnique ou expatriés par le Belge pour être utilisés comme main d'oeuvre dans la carrière des mines et les plantations de l'Est. Ils sont constitués des Tutsis, Hema et Alur, ils sont victimes des conflits terriens et de nationalité contestée.

b. Situation culturelle

v Langues et religions

- Langues

La République Démocratique du Congo compte plus de 360 langues et dialectes parlées, dont plus de 200 langues locales. Elle a quatre langues nationales dont : le Kikongo (Parlé au kongo central et au Bandundu) ; le Kiswahili (Est le plus parlé dans la zone est du pays) ; le Lingala (Parlé dans la province de l'Equateur, dans la vallée, Kinshasa, kongo-central, Tshopo) et le Tshiluba parlé dans l'espace Kasaï ; et le français comme langue officielle88(*).

- Religions

Le pays a un caractère laïc et, c'est ce qui explique une multitude des religions et croyance89(*). Ainsi, le christianisme est la religion plus dominante et est pratiquée concurremment avec d'autres religions entre autre l'islam, le Kimbaguisme, et d'autres croyances au culte des ancêtres (la magie et aux forces de la nature et surnaturelle).

1.3.2. Situation économique de la république démocratique du Congo

Comme souligné dans les lignes précédentes, les principales activités de production tellement fréquentées en République Démocratique du Congo se résument  entre autres sur: la pêche, le commerce, les mines et l'agriculture.

a. Secteur minier

C'est le secteur le plus envié par un grand nombre de la population et les firmes transnationales et qui constitue l'exploitation des ressources du sous-sol : le diamant, étain, la malachite, la chalcopyrite, la chalcosine, le cobalt, l'Or, le plomb, l'argent, le zinc, le calcium, le germanium, magnésium, cuivre, aluminium, pour ne citer que ceux-là. Toutes les provinces de la République Démocratique du Congo regorgent dans leur globalité un nombre important de gisement qui peut permettre leur développement dans toute indépendance ; mais fort dommage, car le constat est amère dans le mesure où, ces provinces ne reflètent pas une image comparative à leurs ressources. C'est ces richesses minières du sous-sol qui constitue à nos jours le poumon moteur de l'économique de la R.D.C. 90(*)

b. Secteur commercial 

Dans les rapports commerciaux au niveau interne, le circuit économique est basé sur la commercialisation des biens de consommation de première nécessité, fournis par les partisans locaux. Quant à la commercialisation au niveau externe, le pays fort malheureusement n'exporte que des produits bruts à un faible prix et qu'il importe en retour à un prix casse-tête. De manière générale, le pays fait des grandes exportations seulement dans le secteur minier que dans d'autres secteurs.

Nous pouvons toutefois signaler que, suite à l'importation massive de certains produits manufacturés, au niveau local, la production dans d'autres secteurs s'anéanties de plus en plus (tel que : la pêche, l'agriculture et le petits commerces).

c. Secteur agricole :

Avec un sol potentiellement riche comme son sous-sol, car toutes les cultures s'y adaptent facilement sans toutefois recourir aux produits ou engrains chimiques. L'agriculture constitue l'activité principale de la population, car un grand nombre des congolais s'y lancent. Mais malheureusement, la production agricole est insignifiante en République Démocratique du Congo car, d'une part, la production elle est vivrière (production familiale : on produit pour manger) et non industrielle (production commerciale), et d'autre part, suite à la place prioritaire qu'on accorde au secteur minier.

Signalons aujourd'hui la présence dans la Bandu-Congo du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo et dans le Haut-Katanga de village agricole.

Aujourd'hui, d'après les études de la FAO, le monde compte plus de 1 milliard de personnes malnutries et que les terres arables de la République Démocratique du Congo, 120 millions d'hectares, bien exploitées comme en Europe, en Afrique du Sud, au Brésil... pourraient fournir au monde la nourriture pour 2 milliards d'individus. De quoi donc résorber deux fois le déficit alimentaire mondial91(*).

d. Secteur de pêche :

La république Démocratique du Congo avec ses lacs, Moero, Tanganyika, Kivu, Albert et Édouard ; ses rivières comme Ruzizi, etc. Tous sont très riches en ressources piscicoles et qui peuvent favoriser une exploitation en quantité suffisante permettant de créer une industrialisation dans ce secteur et qui peut par la suite amener une autosuffisance en ce qui concerne les poisons et autres animaux maritimes.

Partant de ces différentes considérations développées dans les points et lignes précédant, nous espérons que le développement socio-économique qui est considéré comme un processus par lequel une société unies sur une même vision du développement, cherche à promouvoir son développement par la bonne circulation des biens économiques à tous les niveaux sociaux, est possible en République Démocratique du Congo, si et seulement-si, il y a de la part des autorités compétentes une prise de conscience en misant sur les ressources humaines congolaises par une bonne politique de développement.

SECTION DEUXIEME : ORGANISATION POLITICO- ADMINISTRATIVE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

L'organisation et le fonctionnement d'un Etat se matérialise dans ses institutions politiques et administratives, sont des structures sociales établies par la loi ou par la coutume et qui relève du droit public92(*). En effet, il est difficile de distinguer ce qui est politique de ce qui est administratif. Dans leurs rapports, tous deux poursuivent la réalisation de l'intérêt collectif, mais seulement les institutions politiques qui concourt à l'exercice du pouvoir politique et ont une subordination sur les institutions administratives car, ces dernières sont l'émanation du pouvoir politique. C'est ainsi que dans cette section nous nous intéresserons sur l'organisation politique et administrative de la République de la Démocratique du Congo, selon les différentes étapes de son évolution.

2.1. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA PERIODE COLONIALE (1885-1960)

En 1885, au cours d'une conférence à Berlin le roi belge parvient à faire reconnaître aux autres puissances européennes sa possession du Congo, par l'entremise de ses envoyés dans la région centrale de l'Afrique.

Souscerégime,laviesocio-politiquedu paysétaitmarquéeparladominationpolitiqued'uneclasseblanche, démographiquementminoritaire.Laparticularitédelasituationcolonialedéchaîna, etc'estclassique,uncontextesociologiquedual :d'unepart,laclassedominante blanche,quiimposeunesupérioritépolitiqueetéconomique,encontrôlantl'essentiel delaproductionnationale;del'autre,lamassedespopulationsautochtonesnoires, formantlaclassedominée93(*).

L'Etat indépendant du Congo était dirigé par un gouvernement central métropolitain qui avait son siège à Bruxelles et avait à sa tête le Roi souverain, quant au gouvernement local, il avait son siège à Boma (Boma en réalité fut, la deuxième capitale du Congo après Vivi, première station fondée par Staley en 1879. Vivi fut donc la première capitale de l'EIC avant d'être remplacée en 1986 par Boma qui occupant ce rang jusqu'en 1923 lorsque la capitale fut transférée à Léopoldville)94(*)

C'est le décret royal d'Octobre 1885 qui créa les départements du gouvernement central95(*). Il y avait : le département des affaires étrangères, le département des finances et le département des affaires intérieures. Chacun de ces départements était dirigé par un haut fonctionnaire qui s'appela d'abord Administrateur général, puis secrétaire d'Etat. La gestion de ces départements était exclusivement réservée aux colons. Au niveau local, le gouvernement était dirigé par un chef d'expédition qui sera ensuite appelé administrateur général et en fin Gouverneur général, il avait comme rôle de représenter le Roi souverain au niveau local et assurer l'exécution des instructions du gouvernement central.

Le territoire de l'EIC, était subdivisé en districts, ceux-ci pouvaient être divisés en zones, les zones secteurs et les secteurs en postes. A la tête de ces subdivisions territoriales se trouvaient des commissaires de district, des chefs de zone, des chefs de secteurs et des chefs de poste. Cette gestion ne concernait que le pouvoir local.

L'Eta Léopoldien était surtout une entreprise qui devait rapporter à son propriétaire le maximum de bénéfice, l'intérêt des populations autochtones n'y avait qu'une place secondaire si bien que ces populations furent soumises à des conditions pire que l'esclavage dont le régime Léopoldien prétendait les libérer.

Roi Léopold II, n'eut pas toute occasion de gérer à perpétuité son empire en raisons déficitaires des moyens financiers susceptibles d'assurer son entreprise privée qui n'était que dans son état embryonnaire, et suite aussi aux multiples accusation portée par les missionnaires protestants Anglais dans un rapport sur la gestion de l'Etat en 1903, qui occasionna un chao ralentissant en Angleterre et dans l'espace européen qui avaient pousser d'avantage au souverain de rendre son empire au gouvernement Belge.96(*)

Sous la Belge, c'est la charte coloniale du 18 Octobre 1908 qui régissait les rapports entre la colonie et la métropole ainsi que le gouvernement du Congo-Belge. Elle a fait office d'un texte constitutionnel durant toute la période coloniale. L'organisation politique et administrative de la colonie comprenait, comme à l'époque de l'EIC des institutions métropolitaines et locales.

Les institutions politiques métropolitaines avaient les pouvoirs législatifs et exécutif et qui étaient ténus par les autorités métropolitaines, le Roi avait un pouvoir législatif par voie de décret contresigné par le ministre de la colonie qui était membre du gouvernement ; le roi avait également le pouvoir exécutif qu'il exerçait par des arrêtés royaux.

Le Gouvernement général qui avait son siège à Borna jusqu'en 1923 et par la suite à Léopoldville. Le Gouvernement Général était dirigé par un Gouverneur général, premier fonctionnaire de ta colonie.

Les provinces: il y en avait 4 jusqu'en 1933. Il s'agissait des provinces du Congo - Kasaï, de l'Equateur, du Katanga et de la Province Orientale En 1933 les provinces Orientale et du Conga - Kasaï ont été chacune scindées en 2. Ce qui dota le pays des 6 provinces. Les provinces étaient dirigées d'abord par des Commissaires provinciaux, ensuite par des Gouverneurs de province. Les provinces étaient divisées en districts, les districts en territoires.

C'est le territoire qui était l'échelon de base de l'administration coloniale et les
administrateurs territoriaux sa cheville ouvrière puisque c'est à eux qu'il appartenait de réaliser la politique indigène et la politique économique.

Les institutions locales, au Congo, l'administration coloniale était chapeautée par un Gouvernement Général dirigé par un Gouverneur Général.Il faut d'emblée noter le caractère dualiste de l'administration coloniale qui comprenait deux administrations parallèles l'une européenne et l'autre indigène dirigées toutes par des agents européens (agents de l'administration d'Afrique)97(*)

Les Belges pensent avoir trouvé le système parfait : une présence permanente tout en gardant l'estime des Africains. L'amélioration lente mais continue du niveau de vie semble justifier les vertus de la colonisation belge. Mais sous cet ordre en surface se développent des revendications venant de sectes religieuses, des tribus et des intellectuels. Vers 192098(*), Simon Kimbangu prêche une forme originale de christianisme ; les autorités belges jugeant son enseignement subversif le condamnent à mort puis à la détention perpétuelle. Cependant, la prise de conscience politique des Congolais se manifeste tardivement. En 1956, sont publiés trois manifestes, Conscience Africaine, la Déclaration de l'épiscopat du Congo belge et le Contre-Manifeste. Dans le premier texte, les signataires notamment Joseph Malula (futur cardinal de Kinshasa), Joseph Ileo et d'autres élèves des Pères de Scheut, revendiquent l'émancipation politique complète dans un délai de trente ans99(*).

Dans le second texte, l'Église prend ses distances avec l'État colonial en insistant sur le fait que les Congolais "ont le droit de prendre part à la conduite des affaires publiques". Le Contre Manifeste rédigé par l' ABAKO de Joseph Kasavubu est encore plus radical en exigeant l'émancipation immédiate. En 1957, la Belgique accepte l'organisation d'élections locales. Les Congolais votent pour la première fois. L'annulation d'un meeting de l'ABAKO provoque le 4 janvier 1959 des émeutes à Léopoldville que la répression militaire noie dans le sang (quelques centaines de morts, tous Congolais)100(*). Au début de l'année 1960, au cours d'une table ronde réunissant à Bruxelles des indépendantistes congolais et des délégués du Parlement et du gouvernement belges, l'indépendance du Congo est fixée au 30 juin de la même année101(*).

La Belgique précipite l'événement car elle craint une rébellion du Congo, la métropole conservera finalement la mainmise sur son ex-colonie : les grandes entreprises et les officiers de l'armée congolais resteront belges tandis que les futurs dirigeants solliciteront l'aide de conseillers belges.

2.2. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA PREMIERE REPUBLIQUE

En Mai 1960, la Belgique organisa des élections législatives pour élire les membres du parlement à qui elle signerait et remettrait les documents signifiant l'indépendance de la république démocratique du Congo Patrice Lumumba joue un rôle crucial, mettant en avant une vision nationale du Congo et non fédérale comme le voulaient les Belges et des Congolais opportunistes. Le MNC de Lumumba et ses alliés remportent les élections nationales avec 65 % de sièges au Parlement102(*). L'État indépendant sera sous régime parlementaire, le Premier Ministre étant le chef du gouvernement, le président n'ayant qu'un rôle symbolique. À l'occasion de la nomination du président, Lumumba convainc ses amis et alliés d'offrir ce poste à son adversaire Joseph Kasavubu car estime-t-il la victoire contre les colons est d'abord celle de tous les Congolais.

La forme de l'Etat était plutôt hybride, Il y avait en effet des emprunts a la forme fédérale dans la mesure où le pouvoir était partagé entre l'Etat central et les province auxquelles étaient reconnues des compétences exclusives, Toutefois les interférences du pouvoir central ou de son représentant, le Commissaire de l'Etatdans certaines activités courantes de la province obligeaient de denier à cette dernière le caractère d'une entité fédérale.

Le régime politique était parlementaire bicaméral avec un exécutif bicéphale. Le Parlement était composé de deux chambres: la Chambre des Représentants, composée de député élusau prorata de la population et le Sénat constitué de représentants des différentes provinces.

L'exécutif bicéphale comprenait d'une part un chef de l'Etat censé" régner sans gouverner ». Il était chef de l'exécutif, mais tous ses actes devaient être contresignes par le ministre qui assumait la responsabilité. D'autre part, il yavait lin Premier Ministre, Cher du Gouvernement qui, avec ses ministres étaient responsable devant le parlement.

Les rapports entre le Chef de l'Etat et le Premier Ministre, d'harmonieux qu'ils furent au départ notamment lorsqu'il avait fallu calmer la mutinerie des soldats ne tardèrent pas à sedétériorer, chacun soupçonnant l'autre de chercher à le renverser par un coup d'Etat

C'est ainsi que le 05 septembre 1960, Le Président Kasavubu annonça qu'il avait, décidé de démettre Lumumba de ses fonctions de Premier Ministre et qu'il 'désignait ILEO pour former le nouveau Gouvernement.

Il s'en suivra une horrible guerre civile sur l'ensemble du territoire congolais, laquelle emportera Patrice LUMUMBA, mais dont son idéologie nationaliste reste gravée dans les mémoires des congolais qui croient à un uni, fort et totalement indépendant :

« .... Les ennemis du pays nous guettent. Le monde entier nous observe.

Nous devons sauver, sans aucun retard, l'honneur et la réputation de notre vaillant peuple.

Nous n'avons pas réclamé notre indépendance pour nous disputer, nous entretuer, mais uniquement pour construire notre nation dans l'union, la discipline et le respect de chacun. C'est pourquoi, je vous adresse, chers compatriotes et compagnons de lutte, un appel fraternel pour que cessent les guerres fratricides, les luttes intestines et intertribales, les rivalités entre personnes et entre frères. Nos enfants nous jugeront sévèrement si par inconscience, nous ne parvenions pas à déjouer les manoeuvres qui profitent de cette querelle pour saboter notre indépendance nationale et freiner le développement économique et social de notre État.

Beaucoup de nations sont prêtes à nous aider, mais pour que cette aide soit efficace, nous devons mettre d'abord de l'ordre dans le pays et créer des conditions favorables pour cette coopération.

Tel est le message d'un homme qui a lutté avec vous pour que ce pays aille toujours de l'avant et qu'il joue effectivement son rôle de porte-drapeau de la libération africaine.

En avant, citoyens et citoyennes, pour la construction d'un Congo uni, fier et prospère.

Un avenir radieux pointe à notre horizon.

Vive la République indépendante et souveraine du Congo ! »103(*)

Assassiné en 1961, son poste de premier ministre sera confié à Adoula, qui était contesté par les parlementaires et par la suite sera remplacé par Moise Tshombe après une période de tension politique. La sécession Katangaise prend fin en 1963, mais la rébellion Lumumbiste, elle, continuera jusqu'en 1964.

Le commandant en chef de l'armée, le colonel MOBUTU, fort du soutien de la Belgique, de la France, et des Etats-Unis d'Amérique, finit par prendre le pouvoir, après avoir déposé le président Joseph KASAVUBU, et se proclame lui-même président le 24 novembre 1965. Dès sa prise du pouvoir, MOBUTU instaure un régime autoritaire de type présidentiel et fondé sur un parti unique, le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), qu'une nouvelle constitution entérinera en 1967104(*).

2.3. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA DEUXIEME REPUBLIQUE

Immédiatement après le coup d'État du 24 novembre 1965, Mobutu s'autoproclame président. En quelques années, Il vide de son contenu la constitution républicaine et crée une véritable dictature.

Toutes les conditions ayant été réunies, il apparaîtra la nouvelle donne politique. MOBUTU gravira lentement mais sûrement les échelons aussi bien militaires qu'administratifs105(*).

Il se fait accorder ou s'octroie des pouvoirs exceptionnels : il cumule les fonctions de premier ministre, de chef de l'armée et de législateur. Il nomme les ministres. Le MPR (Mouvement populaire de la Révolution) est le parti-État auquel toute la population doit adhérer. Le régime de Mobutu est fondé sur l'autorité et le nationalisme, qui sont les secrets de sa longévité. D'entrée, Mobutu se présente comme le libérateur des Noirs, en nationalisant les mines (1966) et déboulonnant les statues coloniales dans la capitale Léopoldville rebaptisée Kinshasa la même année. Les Congolais qui viennent de sortir de l'époque coloniale sont alors très sensibles à cette propagande.

La police politique recherche, intimide ou torturent les opposants politiques. À la suite de voyages en Chine et en Corée du Nord, Mobutu met en place le culte de sa personnalité. Son portrait apparait à la télévision juste avant le journal du soir. Des panneaux dans les rues vantent sa politique ; des chants célèbrent ses vertus106(*).

Dès 1971, Mobutu prend une série de mesures pour se détacher de tout ce qui peut rappeler l' Occident. Le pays est renommé « République du Zaïre ». Les Congolais doivent adopter des noms africains (suppression des prénoms occidentaux, et rajout d'un «  post-nom ») à l'image de Mobutu qui se fait appeler Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga. La tenue vestimentaire abacost est imposée aux hommes en lieu et place du costume-cravate. Une nouvelle monnaie - le zaïre divisé en 100 makuta (singulier likuta) - remplace le franc congolais. De nombreuses villes sont rebaptisées : Stanleyville devient Kisangani, Elisabethville Lubumbashi.

Lors du sixième anniversaire de l'indépendance, un défilé résume l'histoire du pays, montrant notamment le Belge infligeant la chicotte107(*). En arrière-plan, les relations entre la Belgique et le président sont bonnes : en 1968, en voyage à Bruxelles, Mobutu reçoit le Grand Cordon de l'ordre de Léopold. Le roi Baudouin est à son tour reçu au Zaïre en 1970 et 1985.

Réalisée dans le courant de l'année 1974, la «  zaïrianisation » a constitué l'un des événements des plus importants de la politique menée par le régime mobutiste, à savoir la nationalisation progressive des biens commerciaux et des propriétés foncières qui appartenaient à des ressortissants ou groupes financiers étrangers. En réalité, si cette mesure s'inscrivait officiellement dans un effort visant à la réappropriation nationale de l'économie ainsi qu'à la redistribution des richesses acquises pendant la colonisation, elle constitue surtout un échec.

Avec la fin de la Guerre froide, symbolisée par la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, le régime de Mobutu perd la plupart de ses soutiens occidentaux. L'arrestation puis l'exécution de son ami Nicolae Ceausescu en Roumanie semble avoir ébranlé le dictateur. Des manifestations, des grèves, des marches de protestation agitent Kinshasa et d'autres centres urbains.

Le 24 avril 1990, dans le "Discours de la démocratisation", Mobutu annonce une série de réformes politiques pour son pays : abandon de la présidence du MPR, multipartisme, des élections d'ici deux ans108(*). Un premier ministre est nommé fin avril. Porté par ce revirement, l'épiscopat zaïrois propose l'organisation d'une Conférence Nationale Souveraine pour soutenir la transition démocratique. Mobutu accepte. Pendant environ un an et demi (août 1991-décembre 1992), la Conférence, réunie à Kinshasa, discute d'une nouvelle constitution pour remplacer celle de Luluabourg (1964) mais ne débouche sur rien. Une "marche de l'espoir" organisée par les chrétiens de Kinshasa est réprimée dans le sang le 16 février 1992109(*). Contrairement au voeu de la rue, Mobutu ne compte pas abandonner le pouvoir. L'élection d' Étienne Tshisekedi wa Mulumba, principal leader de l'opposition radicale, comme premier ministre par les Conférenciers110(*) n'apporte pas de changement. Mobutu le démet de son poste le 5 février 1993.

Les tentatives de libéralisation du régime ne résolvent pas la crise économique. Dans les années 1990, le PIB diminue. Le pays n'arrive plus à assumer le service de la dette. Les services publics s'effondrent, l'inflation galopante ruine le pouvoir d'achat. Le 21 septembre 1991, des soldats, impayés, pillent les magasins de Kinshasa et d'autres villes. Nouvelles scènes de pillage, du 28 au 30 janvier 1993, dans la capitale, beaucoup plus violent : on compte environ un millier de morts dont l'ambassadeur de France111(*).

KabunguluNgoy-Kangoy112(*)résumelestroisfacteursdesurviedurégimede Mobutuenprinciped'alignementauxblocs,principededocumentationetd'exploitation.

AinsiparmilescausesdelachuteduMouvementPopulairedelaRévolution (M.P.R.),nousévoquonslescausesendogènes(1)comprenantlagestion irresponsableparlerégime(A),ledérèglementdel'économie(B),lestensionset contestationspopulaires(C)etcausesexogènes(2):ellescomprennentle démantèlementdesdictaturesdanslemonde(A),lespressionsinternationales(B), lesconsultationspopulaires,àl'issuedesquellessontsortis6128 mémorandumsprovenantdetouteslesforcesvivesdelanation(lesintellectuelles,professeurs,cadres,chercheurs,étudiants,fonctionnaires, gestionnairespubliquesetprivés,banquiers,industriels,commençants,paysans, agriculteurs, artisans, artistes, églises, partis politiques, etc.).

2.4. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE PENDANT LA PERIODE DE TRANSITION

Comme nous l'avons souligné précédemment, à peine sorti de la colonisation belge en 1960, le pays entra dans un tourbillon de sécessions, de rébellions, mutineries, et toutes sortes d'incertitudes politiques.

La transition avait durée sept ans au lieu de deux ans comme prévus.

Parmi les figures clés de cette transition nous avons : Maréchal Mobutu, président de la république, maitre du jeux et arbitre de la démocratisation ; Etienne Tshisekedi, chef charismatique de l'opposition radicale, deux fois premier ministre113(*), au cours de cette période de turbulences explosives ; Ngunz a karl-i-bond, artisan de l'union sacrée de l'opposition jusqu'en 1992, date à laquelle il rejoindra la mouvance présidentielle avant de s'effacer complètement de la scène politique ; monseigneur Laurent Monsengwo pasinya, président de la conférence nationale souveraine, puis du haut conseil de la république, enfin du HCR-PT (haut conseil de la république parlement-transition), général Mahele, chef d'état-major de l'armée nationale et plus tard ministre de la défense assassiné à la veille de l'entrée de l'AFDL (alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) à Kinshasa ; général Likulia, dernier premier ministre de Mobutu ; honoré Ngbanda, conseiller chargé de la sécurité à la présidence de la république ; Léon Kengo wa dondo, premier ministre issu du HCR-PT, c'est au cours de son gouvernement qu'éclata la rébellion qui mit fin au régime de Mobutu et porta Laurent Désiré Kabila à la tête du pays.

En effet, après un long règne du Maréchal Mobutu de 1965 à 1997, le pays est contrôlé par la mouvance afdélienne, en provenance de l'AFDL, un conglomérat politique ayant organisé et mené une rébellion politique contre le régime politique du Président Mobutu jusqu'à l'accaparement du pouvoir politique en RDC en 1997114(*).

Cette rébellion sera soutenue par le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda. L'armée dans ces trois pays y était contrôlée par les Tutsi. Sur le terrain, il y aura deux grands mouvements militaires : le RCD/Goma d'obédience rwandaise dirigée par Azarias Ruberwa et le MLC de Jean-Pierre Bemba, dans le Nord, soutenu et financé par l'Ouganda. Ces deux mouvements militaires ont réussi à contrôler les deux tiers du pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Province Orientale, Equateur, Maniema, une partie du Kasaï et le Nord-Est du Katanga) vers fin 2002115(*).

Par ailleurs, les droits de l'homme ainsi que les libertés publiques sont constamment violées par les autorités de l'Etat afdélien, tout autant que les différentes factions rebelles, dans les territoires sous leur contrôle. D'ailleurs, l'opposant historique Etienne Tshisekedi, chef du parti UDPS (Union pour le démocratie et le progrès social), est mis en résidence surveillée et relégué dans son village natal à Kabeya Kamwanga dans le Kasaï116(*). C'est sous ce climat politique et social délétère que le pouvoir de Mzee Kabila a pris fin de manière tragique car il fut assassiné le 16 janvier 2001 par les éléments de sa garde prétorienne. Cet assassinat dont les tenants et les aboutissants, le mobile ainsi que les commanditaires restent non élucidés à ce jour, demeure l'une des grandes énigmes de l'histoire politique congolaise.

Le régime de LD Kabila fut éphémère, car secoué par une deuxième guerre déclenchée le 2 Août 1998. Il a trouvé la mort dramatiquement le 16 janvier 2001 au palais présidentiel.

Son successeur fut son fils Joseph Kabila. Le 17 décembre 2002, après des longues et pénibles négociations sous la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki, est signé à Pretoria un accord global et inclusif sur la transition en RDC. Selon ce traité de paix, toutes les parties devaient cesser les hostilités jusqu'à l'organisation des élections qui donneraient naissance à la troisième république. A l'issue de ces négociations, le pays sera chapeauté par une équipe dirigeante avec comme président : Joseph Kabila, et quatre vices présidents dont : Azarias Ruberwa, Jean pierre Bemba, Abdoulaye Ndombasi, Yerodia, Arthur Z'haidi Ngoma.

2.5. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA TROISIEME REPUBLIQUE

La République de la Démocratique du Congo dans son organisation politico-administrative comprend les organes tant nationaux que locaux, les structures de base qui sont organisées sur le plan central et sur le plan territorial.

L'organisation administrative de l'Etat fait penser d'un cout à sa forme (unitaire, fédérale et confédération « mais cette forme n'existe plus de nos jours »), mais aussi à sa gestion (régime). Partant de leur classification, les institutions administratives se trouvent dans une logique de 3 dont : politiques juridique et géopolitique ; pour les deux premières, elles font allusion aux institutions Etatiques et les institutions territoriales ; la troisième, quant à elle, fait allusion aux institutions centrales et périphériques117(*).

La République de la Démocratique du Congo compte à ce jour conformément à l'article 68 de la constitution du 18 février 2006, quatre institutions118(*), dont: le Président de la République, le Parlements, le Gouvernement et les Cours et Tribunaux.

2.5.1. Président de la République

Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois, selon l'article 70 de la constitution de la République Démocratique du Congo, il est le symbole de l'unité nationale, représente la nation, veille au respect de la constitution.

Cependant il dispose de compétences administratives non négligeables, car au terme de l'article 69 de la même constitution au nombre de ses compétences, nous pouvons citer deux qui nous paraissent plausible ; il s'agit notamment du pouvoir règlementaire et du pouvoir de nomination. Les articles 71-74 nous montrent les conditions à remplir pour prétendre être candidat à l'élection présidentielle, la procédure électorale jusqu'à la prestation du serment par le président reconnu élu officiellement en République Démocratique du Congo119(*).

En ce qui concerne le pouvoir réglementaire ; l'article 79 de cette constitution dispose que Le Président statue par voie d'ordonnances qui sont contre signées par le premier ministre, sauf celles ayant trait à la nomination du premier ministre et à l'investiture de Gouverneurs et Vice-Gouverneurs, pour ce qui est du pouvoir de nomination, le président de la république nomme le premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci et met fin à ses fonctions sur présentation par lui de la démission du gouvernement120(*).

Il nomme aussi les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions sur proposition du premier ministre (article 78), il convoque et préside le conseil des ministres mais il peut déléguer le pouvoir au premier ministre.

Les affaires étrangères, la défense et la sécurité sont les domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement. Politiquement le Président est irresponsable, il ne peut pas répondre de ses actes au parlement, mais sa responsabilité pénale est établie par la cours constitutionnelle après mis en accusation à l'initiative de 2/3 des parlementaires réunis en congrès et cela en cas de haute trahison, pour atteinte à l'honneur,...etc.

Sur le plan juridique, le président de la république exerce des mesures de grâce et de peine car, il peut remettre ou réduire les peines. Il nomme et relève des leurs fonctions les hauts magistrats du siège du parquet sur proposition du conseil des ministres.

2.5.2. Le Parlement

Le pouvoir législatif en République Démocratique du Congo est exercé par un Parlement composé de deux Chambres121(*) : l'Assemblée nationale et le Sénat, C'est en ce sens qu'on dit qu'il est bicaméral.

Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, le Parlement vote les lois. Il contrôle le Gouvernement, les entreprises publiques ainsi que les établissements et les services publics. Chacune des Chambres jouit de l'autonomie administrative et financière et dispose d'une dotation propre.

L'assemblée nationale est composée de 500 députés nationaux qui représentent la nation et qui sont élus pour un mandat de cinq ans. Ils sont rééligibles. Le mandat de député national commence à la validation des pouvoirs par l'Assemblée nationale et expire à l'installation de la nouvelle Assemblée (Cfr. Art. 103 de la constitution.

Le Sénat est composé des sénateurs élus au second degré par les assemblées provinciales en raison de quatre par les 25 provinces de la République et 8 pour la ville province de Kinshasa. Le sénateur représente sa province, mais son mandat est national (Cfr.Art. 104)

Soulignons tout de même que les anciens Présidents de la République élus sont de droit sénateurs à vie.

2.5.3. Le Gouvernement

Le gouvernement (ou encore pouvoir judiciaire) est composé du premier ministre, de ministres, du vice 1er ministre, des ministres d'Etat et de ministres délégués. (Cfr. Art. 90)

Le gouvernement est dirigé par le premier ministre, chef du gouvernement, ce dernier sa composition tient compte de la représentation nationale. Avant d'entrer en fonction, le premier ministre présente à l'assemblée nationale le programme du gouvernement qui après être approuvé à la majorité absolue des membres qui composent l'assemblée nationale, celle-ci investie gouvernement. Il conduit la politique du pays ou de la nation, la défense, la sécurité et les affaires étrangères sont des domaines de collaborations entre le Président de la République et le Gouvernement.

2.5.4. Les Cours et Tribunaux

Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, Cfr. Art. 149 de la constitution).

Il est dévolu aux Cours et Tribunaux qui sont : la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, le Conseil d'Etat, la Haute Cour militaire, les cours et tribunaux civils et militaires ainsi que les parquets rattachés à ces juridictions.

La justice est rendue sur l'ensemble du territoire national au nom du peuple.

Les arrêts et les jugements ainsi que les ordonnances des Cours et tribunaux sont exécutés au nom du Président de la République.

Il ne peut être créé des Tribunaux extraordinaires ou d'exception sous quelque dénomination que ce soit.

En effet, révélons qu'aujourd'hui, la constitution du 18 Février 2006 fait de notre pays un Etat unitaire décentralisé politiquement au niveau des provinces et administrativement au niveau des entités de base122(*). Dans ce cas de la décentralisation, les provinces sont confirmées comme entités autonomes par la constitution. Celle-ci définit elle-même les matières qui relèvent de la compétence des provinces dont aucune loi nationale ne peut modifier ou porter atteinte à l'autonomie reconnue par le constituant. Ce type d'Etat est caractérisé par la reconnaissance d'une réelle autonomie politique, administrative et financière reconnue au profit des entités régionalisées (province) et notamment d'un pouvoir normatif autonome.

Comme souligné supra, la structure unitaire de l'Etat congolais était décentralisée car, les entités territoriales que la constitution précitée prévoit jouissent d'une certaine autonomie et jouissent même conformément à son article 3 d'une personnalité juridique. Ces entités sont gérées par des organes locaux, à l'exception des villes, communes, secteurs et chefferies. Les provinces jouissent d'une grande autonomie qui se matérialise par les institutions provinciales (Cfr. Art. 195 de la constitution): les assemblées provinciales « qui votent des édits et ont une mission de contrôler les actions de leur gouvernement provinciaux », et les gouvernements provinciaux « qui sont gérés par les gouverneurs, et qui sont à leur tour votés par les députés provinciaux ».

Partant de ce qui est prévu par cette constitution, la première vue de tout lecteur est, cette forme de l'Etat congolais qui est fortement décentralisé qui est caractérisé par une large autonomie qu'il laisse aux provinces. C'est ce qu'on appelle comme le souligne Molenga Lingoto123(*), la décentralisation politique ou le régionalisme politique. Le régionalisme est une forme qui est hybride, il se trouve entre le fédéralisme et l'unitarisme. Du coté fédéralisme, la République Démocratique du Congo se caractérise par la répartition des compétences et l'autonomie politique tant au niveau central que local ; et du coté unitarisme, c'est la présence d'une autonomie relative qui se caractérise par un contrôle du pouvoir central qui vient briser l'autonomie du pouvoir local.

A ce sujet, A. Kamukuny Mukinayi. et J. Cihunda124(*)soutiennent que la forme actuelle de l'Etat congolais est bel et bien un Etat unitaire régionalisé, au fait, soutiennent-ils, les rapports qu'il convient de prendre en considération pour déterminer la forme de l'État sont bien ceux entre l'Etat central et ses entités composantes qui sont les provinces et non ceux entre des entités territoriales décentralisées qui composent les provinces. Le régionalisme se caractérisant par la reconnaissance d'une réelle autonomie politique au profit des entités régionales et notamment d'un pouvoir normatif (ou législatif) autonome.

v Bref aperçu historique sur la décentralisation en RDC

La décentralisation n'est pas un phénomène nouveau. En RDC, depuis l'époque coloniale, la question de la décentralisation est souvent apparue sous forme d'un débat sur la forme de l'Etat, Etat fédéral ou Etat unitaire125(*).

Ce débat commença, durant la période coloniale, avec l'Arrêté Royal qui regroupa les vingt-deux districts du Congo en quatre provinces dirigées par un vice - gouverneur. Le pays, le Congo belge, étant lui-même dirigé par un Gouverneur Général. Malgré la centralisation du pouvoir, les premiers responsables des provinces furent soucieux de défendre leur province contre les exigences des autorités de l'administration centrale résidant à Boma, capitale de la colonie à l'époque. Inquiet de cette tendance, qui commença à se manifester clairement au lendemain de la première guerre mondiale, le Pouvoir central colonial, par l'Arrêté Royal du 29 juin 1933 décida une réorganisation administrative en vue de renforcer les pouvoirs du gouvernement central et ainsi réduire sensiblement ceux des provinces. On créa alors six provinces dirigées par des commissaires de provinces, hauts fonctionnaires, représentants du Gouverneur Général et chargés de l'exécution pure et simple de ses décisions. Par cet Arrêté, on passait d'un état unitaire relativement décentralisé à un unitarisme fortement centralisé.

Dans l'enfantement de l'indépendance, le premier texte constitutionnel qui, à sa naissance, a régi la RDC, appelé « Loi fondamentale », avait instauré une forme fédérale de l'Etat, un système de démocratie libérale représentative et un régime parlementaire. Les six provinces héritées alors de la colonisation constituèrent le cadre territorial et juridique des

Etats fédérés. Cependant, cette première expérience fut dévoyée par la proclamation de deux sécessions7 et une crise institutionnelle majeure.

En 1914, le Congo-Belge se restructure en quatre grandes province dont le : Congo-Kasaï, l'équateur, la province orientale et le Katanga et plus de 22 districts existants et divisés en territoires et ces derniers subdivisés en secteurs et secteurs englobaient des chefferies126(*)

En 1933, suite à la crise mondiale, cette dernière causa une multiplication des demandes au niveau local, la présence de autonomie de gestion au niveau local se fait sentir et poussa au pouvoir centrale à passer le nombre des provinces de quatre à six et ces provinces prennent le nom de leur chef-lieu et on aura : par scission du Congo Kasaï (la province de Léopoldville et Lusambo, de Coquilhatville (ex-équateur), Stanley ville et Costermans-ville (par scission de la province orientale et enfin celle d'Elisabethville (ex-Katanga).127(*)

En 1947, ces provinces seront rebaptisées encore : province Léopoldville, du Kasaï, de l'équateur, orientale et du Katanga et le nombre des districts passa à 25.

Ce sont ces six provinces qui vont conduire le pays jusqu'à son indépendance le 30juin 1960.

En 1962 sous la première république, le pays assiste à la guerre civile qui causa un chaos et poussa directement le nombre des provinces à 21 et que l'on appelait (des provincettes) qui restaient toujours autonomes.

En 1965 sous la deuxième république, le maréchal MOBUTU rebaptise non seulement le Congo qui devient Zaïre, mais aussi les provinces en régions. Si l'équateur et le Kivu gardent leurs noms, le Katanga et la province orientale deviennent Chaba et Haut-zaïre, la province de Léopoldville devient Kinshasa, du bas-zaïre et du Bandundu, celle du Kasaï donne naissance encore avec la création en 1988 à plusieurs sous-régions ou villes et surtout celle du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et celle du Maniema en remplacement de Kivu dans l'optique du futur découpage de tout l'ensemble du pays.128(*) Le pays compte 11 régions et 40 sous-régions et villes.

En 1997, l'arrivé de Mzee Laurent Désiré KABILA ne changera ra pas grand-chose sur la charpente de la réforme administrative ou du découpage territorial. Partant du canevas territorial en place, Mzee se contente seulement à rétablir les anciens intitulés (province, district et territoires) et à restaurer quelques dénominations d'avant Mobutu : Zaïre devient Congo et l'on voit renaitre le Bas-Congo, Katanga, province orientale.

C'est cette réforme de 11 provinces qui conduit le pays jusqu'à la troisième république qui passe de 11 à 25 provinces plus la ville de Kinshasa.

Ces provinces sont : Bas-Uele, Equateur, Haut-Lomami, Haut-Katanga, Haut-Uele, Ituri, Kasaï, Kasaï Oriental, Kongo central, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Kasaï Central, Mai-Ndombe, Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Tanganyika, Tshopo, Tshuapa.

Kinshasa est la capitale du pays et le siège des institutions nationales. Elle a le statut de province. La capitale ne peut être transférée dans un autre lieu du pays que par voie de référendum.

Pour clore cette brève présentation historique, notons que, la république démocratique du Congo a connue dans sa réforme administrative cinq grandes périodes qui nous ont touchées des près comme celle de :

1888-1895 : avec l'Etat léopoldien 11 à 15 Districts ;

1914 : avec l'Etat léopoldien 4 Provinces ;

1933 : avec le Congo-belge 6 Provinces ;

1062 : sous la première république 21 Provinces ;

1965 : sous la deuxième république 11 Provinces ;

2006 : sous la troisième république.

Ayant une compréhension brève sur le premier chapitre sur les concepts de base et connexe et une vue sur notre du milieu (champ) d'étude qui est la République Démocratique du Congo dans le second chapitre dans lequel nous avons présenté tant-soit-peu son organisation politique et administrative, force nous est de pousser notre réflexion sur le comportement des animateurs de la vie politique en République Démocratique du Congo dans le chapitre suivant et le dernier d'ailleurs qui porte sur la Transhumance et crédibilité des acteurs politiques en République Démocratique du Congo, pour chercher comment affirmer ou infirmer nos précédentes hypothèses.

CHAPITRE TROISIEME : TRANSHUMANCE POLITIQUE ET CREDIBILITE DES ACTEURS POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Comme dit et soutenu par certains auteurs, l'homme est un animal social. Celui-ci est né, grandi et meurt dans ladite société. Il est un sujet social et est appelé à confronter certaines réalités sociales et s'y soumettre conformément aux valeurs et moeurs. Le fait de vivre en société pousse à l'individu à développer un sens collectif et qui par la suite, engendre en lui, l'amour envers autrui. Mais, malgré cette intégration sociale, l'homme a toujours une tendance de tout ramener vers soi-même. Ce caractère naturel lui pousse à tout moment de chercher les intérêts personnels ou égoïstes. Cependant, dans une certaine mesure, l'homme est appelé à sortir de cet auto-centrisme en s'oubliant et se mettre au service des autres.

Ceci s'observe lorsque l'individu commence à assumer des fonctions et tâches d'intérêt collectif. Les tâches lui confiées le pousse à observer une éthique et déontologie et auxquelles il est sensé ne pas déroger car, lorsqu'un individu assume une fonction politique, celui-ci est appelé à afficher un comportement qui refléter ce qu'il devient. C'est ainsi qu'avant tout acte, tout acteur politique averti doit consciemment assurer les conséquences qui vont en découler, parce que tout mouvement et geste que pose un acteur politique est observé par le peuple et ce dernier lui juge conséquemment.

C'est autour de cette réflexion que tournera le présent chapitre qui est d'ailleurs le dernier de la présente étude. Il comporte quatre sections dont la première porte sur les causes de la transhumance politique en République Démocratique du Congo, la deuxième sur les formes de la transhumance en République Démocratique du Congo, la troisième sur la transhumance politique et son incidence sur le développement de la culture politique en République Démocratique du Congo et la quatrième sur la transhumance politique, ruine de la crédibilité des acteurs politiques en République Démocratique du Congo.

SECTION PREMIERE : CAUSES DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Il sera question dans cette section de présenter les différentes raisons qui poussent les acteurs politiques, que ça soit ceux-là qui sont dans l'opposition ou soit dans la classe au pouvoir, de changer leurs camps ou structures politiques d'origine et de transiter vers un autre. Pour y arriver, nous allons commencer par présenter les causes politiques, les causes économiques et enfin poser notre regard sur ce que disent les textes légaux.

1.1. LES CAUSES POLITIQUES DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE.

Elles sont ceux-là qui produisent des mouvements au sein des structures politiques, et qui secouent leur organisation interne. Ces causes sont parfois endogènes ou exogènes.

1.1.1. Causes endogènes de la transhumance politique en République Démocratique du Congo.

La vie politique congolaise est alimentée par les acteurs politiques qui, comme nous avons eu à le souligner ; ces acteurs sont actifs et visibles sur la scène politique par leurs actions. Et ces actions sont, comme dit Mulumbati129(*) Ngasha, politiques lorsqu'elles ont des conséquences directes ou indirecte, médiates ou immédiates sur l'organisation et le fonctionnement de la vie politique.

Les acteurs politiques congolais dans leur majorité sont réunis dans des partis politiques et regroupements politiques et c'est la minorité d'entre eux qui se présente en tant qu'indépendant. Malgré leur appartenance à une franche politique, certains acteurs politiques congolais arrivent toujours à poser des actes et actions allant à l'encontre de leurs lignes de départ, et c'est là que commence même les querelles au niveau interne de la structure.

En effet, les causes endogènes de la transhumance politique s'observent dans les partis et regroupements politiques du pays, et sont regroupées en trois : la première est liée au problème de leadership dans les structures politiques, la seconde est liée au manque d'une vision commune dans les structures politiques congolaises et la troisième est liée à la répartition des avantages politiques.

a. Problème de leadership dans les partis ou structures politiques congolaises

Les structures ou partis politiques de la République Démocratique du Congo comme partout ailleurs, sont dirigés par un leader qui, dans la pluspart de cas est le fondateur. C'est bien lui qui prend la tête, conduit la politique et qui engage la structure. Contrairement à ce qui se passe dans les pays dits développés et démocratiques, en République Démocratique du Congo le chef du parti ou de la structure appelé « autorité morale » exerce son pouvoir sur la structure selon son bon vouloir et d'autres membres ne font que suivre le mouvement du leader, même lorsqu'ils ne sont pas d'accord avec telle ou telle autre position qu'il a prise.

C'est de cette façon que sont gérés la plupart de partis politiques en République Démocratique du Congo. L'organisation et le fonctionnement interne des partis politiques au Congo est caractérisé par une gestion centrée au niveau supérieur, même-ci certaines compétences sont reconnues aux subalternes ou à d'autres instances inférieures. C'est de là que vient la frustration et le mécontentement dans le fief de ces structures politique et qui par la suite se manifeste par un départ des uns dans d'autres structures politiques.

b. Manque d'une vision commune dans les partis ou structures politiques congolaises

Ce problème est caractérisé par une vision politique troublée des acteurs politiques et membres d'une même structure politique. Nous assistons à ce type de phénomène dans une structure lorsqu'il y a crise de confiance entre les acteurs politiques eux-mêmes, chacun soupçonnant l'autre en l'accusant de trahison et non fidélité au parti. Ce climat aboutit toujours par la division interne qui se fait soit, par la scission interne du parti et la création des ailles, ou soit par le départ des uns et des autres dans d'autres organisations politiques. Il en est de même pour ce qui est des grands regroupements politiques congolais, dans lesquels nous retrouvons des acteurs politiques qui ont du mal à se choisir un représentant lorsqu'ils se trouvent réunis ensemble, car tout le monde voulant être chef, ils finissent par se désolidariser les uns aux autres parce qu'ils souffrent eux même d'une crise de confiance dans leurs organisations.

c. Problème lié à la répartition des avantages politiques

En République Démocratique du Congo les partis politiques restent à nos jours les seules structures politiques par excellence qui favorisent la conquête et l'exercice du pouvoir. Les enjeux politiques électoraux sont les seuls qui arrivent à mettre ensemble les différents partis politiques dans le but de faire un bloc commun en vue d'assurer leur victoire à tous les niveaux.

Les alliances qui se font en politique, ont comme soubassement le partage des avantages une fois le pouvoir conquis. C'est pourquoi il s'observe en République Démocratique du Congo certains regroupements politiques avec des partis politiques périodiques « non viables », et qui disparaissent et apparaissent en cas des opportunités, car, ils n'ont aucune représentation au niveau tant national et même local, et c'est pourquoi ces partis acceptent aveuglement de faire front commun avec ceux qui sont influant sur la scène politique.

Cependant nous voyons ces mêmes alliances se désolidariser lorsque les acteurs politiques réalisent que ce à quoi ils s'étaient engagés dans le parti ou regroupement n'est pas respecté, et par conséquent ils claquent la porte avec armes et bagages et transhume dans un autre parti politique ou regroupement politique.

En effet, c'est de cette façon que nait les divisions internes dans les structures politiques et qui se terminent par les départs des uns ou des autres dans d'autres structures politiques.

1.1.2. Causes exogènes de la transhumance politique en République Démocratique du Congo.

Le pouvoir pour qu'il soit exercé aujourd'hui nécessite une stabilité qui toutefois doit provenir des acteurs tant nationaux qu'internationaux. C'est pour cette raison que les échanges entre différents acteurs sont importants peu-importe leur divergence politique (du gauche, de droite ou encore du centre). Pour briguer la primature ou faire partie du gouvernement il y a une procédure constitutionnelle à suive130(*), mais aujourd'hui, sous l'action de plusieurs facteurs, et surtout dans le souci de calmer et d'assainir le climat politique dans le pays, les acteurs politiques arrivent à se mettre ensemble et trouvent d'autres voies de sortie autres que celles qui sont prévues par les textes légaux. Cette façon de faire les choses nous amène à ce qu'on qualifie de la gouvernance commune.

La gouvernance commune appelée communément « gouvernement d'union nationale » a toujours causée problème lorsqu'il s'agit de sa construction dans les camps des antagonistes congolais (majorité et opposition) dans la mesure où, elle favorise la participation des uns à la gestion et occasionne le départ des autres ou soit leur mis à l'écart. Ce mouvement d'entrer et de sortie, est l'élément qui favorise la transhumance politique dans les partis politiques et contribue au dédoublement des dits partis politiques et leur scission.

Pour les acteurs politiques qui ne participent pas à la gestion, ils sont dans leur majorité caractérisés par un manque des moyens matériel pouvant leur permettre de résister politiquement et assurer la survie politique de leurs structures, et comme le dit Muyumba131(*) Mpyana H., le moyen économique est l'ombre de la politique, par-là les acteurs politiques sont obligés d'en avoir pour se maintenir et atteindre leurs objectifs. Cependant, par manque des moyens de leurs politiques, les acteurs politiques sont exposés à plusieurs tentatives qui viennent d'ailleurs et qui finissent toujours par leur faire changer de position.

La transhumance politique ronge la classe politique congolaise et décrédibilise les politiques congolais, c'est une pratique politique qui trouble les unions qu'on trouve dans les structures politiques. Ce caractère exogène se manifeste lorsqu'un élément qui n'est pas de la structure s'y introduit et provoque des interactions imprévisibles au sein de celle-ci. Souvent ce sont ces acteurs du groupe qui sont en contact permanent avec l'extérieur et qui font des alliances sans toutefois entrer en consultation avec les autres membres internes de leurs structures, et la conséquence est, le départ sans merci des ceux qui estiment ne pas se retrouver.

Cette pratique est interprétée par certains observateurs comme une stratégie politique utilisée par une structure politique, qui consiste à affaiblir et salir davantage l'image de ses adversaires, en les divisant entre eux et les embaucher surtout lorsqu'ils n'ont pas des moyens financiers.

Signalons tout de même que, nous avons observé que, pour las acteurs politiques congolais qui transhument de la mouvance au pouvoir vers l'autre tendance politique qui ne gouverne pas, et ce déplacement est causé par une situation de mésentente dans leurs structures politiques ou encore lorsque certains acteurs veulent sortir pour se positionner de manière individuelle, une façon pour eux de se blanchir de l'autre côté. Le manque d'alternance et l'absence des congrès dans les partis et regroupements politiques dans la majorité au pouvoir pour se choisir démocratiquement un représentant et la mauvaise foi, sont des arguments poussés sur la place publique par les acteurs qui viennent de cette famille132(*).

1.2. CAUSES ECONOMIQUES ET MATERIELES DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE

Détchénou133(*) Antoine dans son analyse sur la transhumance politique, la qualifie d'un « phénomène immoral », car ce vagabondage politique n'est rien qu'une double trahison. Il ajoute en disant que, ce vagabondage politique dégrade celui qui s'y livre comme celui qui l'organise à coup de billets de banque.

Ce mouvement qui consiste au « passage d'un politicien d'un parti politique à un autre, d'une idéologie politique à une autre, ou encore le déplacement sous la conduite des leaders des groupes d'élus, vers les partis où les conditions de réélections seraient plus favorable », Souleymane134(*) Sokone nous montre que la transhumance politique parait comme étant une action d'opportunistes des hommes politiques sans aucune idéologie et qui sont à la recherche d'une nouvelle élite avec espoir de bénéficier de quelques avantages matériels et sociaux : postes de responsabilité, privilèges politiques, impunité pour faute de gestion, etc.

En fait, comme nous pouvons le constater, le transhumant ou le nomade politique cherche toujours à subvenir à ses désirs personnels et égoïstes au détriment des intérêts généraux, cette attitude est celui d'un acteur politique qui a comme modèle l'animal et dont il copie soigneusement le comportement, car une bette est toujours animée par la recherche de ce qu'elle va brouter sans se soucier du reste135(*).

Comme nous le constatons avec l'auteur précité, les grands discours patriotiques, les principes idéologiques, les convictions intimes et les engagements de toute une décennie de lutte, s'effacent d'un coup devant l'appel de ventre. Ce théâtre politique dans lequel l'acteur politique congolais se lance et qui lui assure certaines couvertures matérielles, laissent en retour un trou vide dans sa conscience dans la mesure où, l'image qu'affiche un transhumant politique, est celle d'un traitre, indigne et irresponsable incapable d'assumer ses engagements.

Suite aux manigances et différentes raisons poussées par les transhumants congolais, que nous nous sommes demandé quel est l'avis des textes légaux ?

1.3. QUE DIT LA LOI ?

Les migrations des acteurs politiques congolais d'un parti politique à un autre ou d'une plate-forme politique à une autre, sont fréquemment visibles et semble ne pas gêner ceux qui s'y lancent. Cette pratique qui met en péril toute une culture politique d'un pays, en ce sens que la jeunesse s'en inspire et s'y lance sans toutefois comprendre le font et se laisse manipuler par quelques billets de banque.

Cependant, nous avons trouvé que, dans certaine mesure, la transhumance politique puise son soubassement légal dans la constitution congolaise et la loi organique portant organisation et fonctionnement des partis politiques République Démocratique du Congo.

L'article 06136(*) de la constitution laisse l'opportunité à tout congolais de créer un parti politique, ou de s'affilier à un parti politique de son choix ; quant à la loi organique, son article 08 permet à tout congolais ayant atteint 18 ans d'adhérer librement dans un parti politique ou de s'en retirer137(*).

Si ce n'est pas la compréhension des textes qui cause problème, ça serait alors leur l'interprétation dans les têtes des acteurs politiques. L'adhésion ou le retrait dans un parti politique étant libre et volontaire, tout engagement dans un parti ou regroupement politique ne doit pas se faire de n'importe quelle manière. C'est ainsi qu'il appartient à tout celui qui compte s'intéresser à la vie politique, et qui s'y lance d'être conséquent de tout ce qu'il doit poser comme acte.

De ce qui précède, il sied de noter que la République Démocratique du Congo étant un pays qui garantit et assure constitutionnellement les droits de l'homme sous diverses formes, et par là, elle se trouve contraint de laisser les libertés politiques aux congolais, et c'est cette liberté qui se transforme en libertinage et infecte négativement les mentales des acteurs politiques congolais qui en font usage selon leur interprétation et en suivant les intérêts matériels. De ce fait nous comprenons qu'il serait difficile de chercher à transformer tout d'un cout cette attitude des acteurs politiques congolais, mais son éradication doit suivre un processus que nous aurons à présenter ultérieurement.

SECTION DEUXIEME : FORMES DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE

La transhumance est une pratique qui s'observe dans presque tous les domaines sociaux. Elle est politique, lorsqu'elle a des conséquences directes ou indirectes, médiates ou immédiates sur l'organisation et le fonctionnement de la vie politique. La transhumance se présente sous plusieurs formes, mais dans le cadre de cette étude, notre attention se focalisera sur celles qui sont plus fréquentes et visibles sur la scène politique congolaise. Elle se présente sous formes individuelles ou collectives, rationnelles ou irrationnelles et conscientes ou inconscientes.

2.1. Formes individuelles ou collectives de la transhumance politique

La transhumance politique peut se présenter sous forme individuelles ou collectives. Comme l'indique son nom, elle est individuelle lorsqu'elle est posée par un seul acteur politique. Comme comportement politique, elle se manifeste par le départ d'un acteur politique dans un autre parti ou regroupement politique et dont le comportement du transhumant se manifeste à la participation aux meetings, réunions, émissions et entretiens politique, sa participation aux processus électoraux, etc. la transhumance politique est collective, lorsque les départs d'une structure politique à une autre se font par un collectif de plusieurs acteurs politiques, qu'il s'agisse des individus, des structures politiques ou des catégories sociales.

Les acteurs politiques qu'ils soient actifs ou passifs, sont toujours motivés par un certain nombre d'intérêts dans leurs démarches. C'est ainsi qu'ils définissent eux-mêmes la politique qui leur permettent de les atteindre plus facilement, et cela soit de manière individuelle ou collective.

2.2. Formes rationnelles ou irrationnelles de la transhumance politique

La transhumance politique peut être aussi rationnelle et irrationnelle. Celle-ci est rationnelle, lorsqu'elle est bien mûri et orientée par la raison, c'est-à-dire, l'acteur politique transhumant réfléchit sur les conséquences de l'acte qu'il pose et en assume toute responsabilité. C'est ainsi que tout engagement que prend un acteur doit être guidé par la raison et par contre la transhumance politique est irrationnelle lorsqu'elle est animée et guidée par des sentiments divers et malveillants : colère, la vengeance, la haine, la jalousie et l'orgueil.

2.3. Formes conscientes ou inconscientes de la transhumance politique

La transhumance politique peut également être consciente ou inconscient. Elle est consciente, lorsqu'elle résulte d'un raisonnement volontairement délibéré et qui met l'auteur en face de sa conscience personnelle. Cette forme de transhumance met en face l'acteur politique et sa conscience en faisant appel aux différentes notions d'éthique et de morale. La transhumance politique est encore inconsciente lorsqu'elle ne résulte ni du raisonnement de l'acteur politique, ni de sa délibération volontaire. Cette forme est issue d'une réaction brisque instantanée et instinctive.

En effet, après une analyse que nous avons eu à faire sur ces différentes formes de transhumance politique, nous avons constaté pour notre part, qu'il s'agisse de la transhumance politique individuelle ou collective, rationnelle ou irrationnelle ou soit encore consciente ou inconsciente, elles ont toutes un élément commun qui les caractérise et qui les motive, qui est la recherche des intérêts matériels personnels.

SECTION TROISIEME : TRANSHUMANCE POLITIQUE ET SON INCIDENCE SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA CULTURE POLITIQUE

Les coalisions des partis politiques qui forment la majorité au parlement en République Démocratique du Congo, tout comme les franches politiques minoritaire qui forment l'opposition et qui contestent la manière dont l'Etat est gouverné, ces différentes coalisions politique peu-importe leur tendances plongent les congolais dans une confusion et aboutissent à une crise de confiance entre les gouvernants et leurs gouvernés. Le fait de voir un acteur politique passer d'une structure politique à un autre, nous amène à faire une analyse sur l'impact de la transhumance politique sur le développement de la culture politique.

C'est ainsi que nous portons notre regard sur les enjeux politiques et socioéconomique dans la classe politique congolaise, en premier sur l'opposition politique congolaise, deuxièmement sur la majorité présidentielle congolaise et au finish sur la crise de confiance entre les gouvernés et sa classe politique.

3.1. L'opposition politique congolaise face aux enjeux politiques et socio-économiques

Cette classe politique est constituée de plusieurs partis politiques dont, certains partants de leur fonctionnement, ont une vocation nationale et les autres ont une vocation régionale, provinciale, urbaine, culturelle et d'autres religieuses. Ce mélange politique reconnu par la constitution congolaise et qui par ailleurs solidifie la culture démocratique (qui encourage la compétitive politique par le multipartisme), nous met dans une impasse lorsqu'il faut distinguer qui est opposant et qui ne l'est pas.

Peu-importe leurs idéologies, qualifications, renommés et autre, les opposants congolais se réunissent dans des partis politiques. Parti politique étant compris comme une organisation structurelle, celle-ci doit avoir une structure bien hiérarchisée, non seulement pour sa survie politique, mais aussi pour un bon encadrement des citoyens qui est l'une des missions lui reconnue mais qui est oubliée.

C'est dans cette perspective que l'Abbé Apollinaire Muholongu 138(*)Malumalu souligne que, (...) les partis politiques assurent plusieurs fonctions, notamment la structuration de l'opinion, l'intégration et la mobilisation des citoyens, la médiation entre l'Etat et la société civile, la fonction d'agent et d'expression de conflits. Comme connu, les partis politique contribuent au recrutement et la sélection des dirigeants de l'Etat, à leur légitimation politique et à leur programme, mais aussi à leur contestation. Mais les voir aujourd'hui, nous nous demandons si les animateurs des partis politiques de l'opposition en République Démocratique du Congo prennent en compte tous ces éléments et s'ils les appliquent.

L'image que présente un grand nombre de partis politiques de l'opposition en République Démocratique du Congo, ne reflète pas une résistance solide face à une proposition pécuniaire ou d'embauchage provenant d'un autre camp politique. Cette catégorie d'opposition nous donne l'impression d'être en face des gens qui ne sont que réunis dans une organisation politique mais sans embussions, visions claires et sans projets rationnels et communs. Mais plutôt, ils sont réunis pour s'exposer à la scène politique avec des discours miellés et lorsqu'on leur propose un poste de responsabilité, ils se taisent et changent des mots. Et l'opposition constituée des acteurs pareils, est celle que Ramadji 139(*)Afrefd, qualifie de « l'opposition de survie » qui est (...) une opposition par laquelle on se résout à s'assurer un profit personnel, une certaine condition matérielle qu'on n'obtiendrait pas autrement qu'en établissant des alliances de circonstance avec les partis politiques au pouvoir.

Dans ce contexte où les partis politiques de l'opposition sont dans l'incapacité d'assurer leur implantation au niveau national, assure leur fonctionnement traditionnel avec l'éducation des individus ; leurs parlementaires sont les plus exposés à la transhumance vers la majorité présidentielle140(*).

L'opposition congolaise ne faisant pas un front commun, elle se laisse embrouiller par tout le monde. C'est ainsi que n'importe qui se réclame haut- et fort opposant et parle au nom de cette opposition, c'est ce qui amène aux acteurs politiques qui transhument de la majorité vers l'opposition et d'un cout veulent prendre le flambeau de l'opposition.

L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dirigée par Félix Tshilombo Tshisekedi, parti de l'opposition avec son ancienneté et certains acteurs politique de ce grand parti semblent être les seuls qui incarnent l'espoir de certains citoyens, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) dirigé par sa secrétaire Eve Bazaiba, quant à lui, personne ne remettre en doute sa popularité prouvée en 2006 voir en 2011 dans la partie nord-ouest du pays, et l'Union pour la nation congolaise (UNC) conduite par Vital Kamerhe Lwakaninginyi, estime qu'avec son influence visible et palper dans la partie Est du pays, laisse aux yeux de tous contempler sa montée en puissance incontestable.

Parler de l'opposition congolaise sans toutefois citer l'un de ces « grands » partis laisse entendre aux oreilles des récepteurs qu'on maitrise moins l'opposition congolaise en raison de leur représentation et implantation visible au niveau national et provincial.

Malgré leur poids politique, ces partis politiques de l'opposition qui constituent notre échantillon, sont victime des multiples secouements au niveau interne, et qui face aux différents enjeux politiques, certains de leurs animateurs finissent par céder. En prenant par exemple les derniers cas saillant dans ces partis politiques, ils sont dus aux deux fameux dialogues politiques que nous avons récemment connus en République Démocratique du Congo, dont celui conclu le 18 octobre 2016 à la cité de l'union Africain, conduit par Edem Sem Kodjo et celui de la Saint sylvestre de 31 décembre 2016 conduit par la CENCO (Commission épiscopale nationale du Congo), ont portés un grand changement dans les partis politique de l'opposition congolaise.

C'est à l'issu par exemple de celui de la cité de l'union Africaine que nous avons assisté au départ dans UNC de Jean Bertrand Ewanga qui fut secrétaire général du parti et celui de Daniel Safu qui fut l'un des communicateurs, le départ de Samy Badibanga de l'UDPS pour ne citer que ceux-là ; quant au dialogue de la Saint Sylvestre, celui-ci a bougé, juste après la signature des accords, les lignes et plongé l'UDPS et le MLC dans des mouvements migratoires et des débouchages, avec une scission interne de l'UDPS ( une à Limeté dirigé par F. Thilombo tshisekedi et qui ne participa pas à la gestion et l'autre à Kasavubu avec à sa tête Joseph Olenga Nkoy et qui gouverne et une autre aile partie avec Valentin Mobake et qui se réclame aussi la paternité du parti) ; du côté MLC, une franche a du claquée la porte au parti et participe à la gestion gouvernementale et se trouve au CNSA (Conseil national de suivi de l'accord) structure créé par les parties prenantes au dialogue de la CENCO.

Signalons toutefois que, avant ces deux dialogues, il y avait déjà des mouvements de transhumance politique en République Démocratique du Congo et dans ces même partis politiques et dans d'autres de l'opposition ; c'est le cas d'ailleurs du départ de Justin Bitakwira de l'UNC, de Thomas LUHAKA et de José MAKILA du MLC, de Lambert Mende et de Gabriel Kyungu wa Kumwaza de l'UDPS et les autres.

L'opposition congolaise souffrant par manque de moyens matériels pouvant la permettre de s'implanter, s'organiser et fonctionner normalement sans avoir une main tendue, celle-ci a du mal à intervenir dans les domaines sociaux : encadrement, l'éducation et la formation des citoyens. C'est ainsi que pour s'exprimer et faire comprendre son idéologie et ses stratégies politiques, elle recourt à certains médias et réseaux moins couteux et c'est à travers ces voies de communication qu'elle est reçue par ses militants qui se nourrissent des promesses idéologiques et qui sont remplis d'espoir.

3.2. La majorité gouvernante face aux enjeux politique et socio-économique

Avant d'entrer en profondeur dans une analyse sur cette classe politique au pouvoir, signalons que, celle-ci diffère de la majorité parlementaire. La classe politique au pouvoir en République Démocratique du Congo est constituée d'un bloc, qui comprend à son sein un ensemble de partis politiques et regroupements politiques qui, sur base des alliances et accords, acceptent de faire un front commun pour conquérir le pouvoir et l'exercer de manière consensuelle141(*). Cette classe au pouvoir est connue et appelée sous plusieurs noms notamment : « majorité présidentielle », « la famille politique présidentielle » ; diffère de la majorité parlementaire par le fait que, cette dernière se constitue sur base d'un quota réalisé au parlement142(*). C'est ainsi que nous pouvons retrouver d'autres partis politiques qui sont membres de la majorité présidentielle, mais qui n'ont aucune représentation dans le parlement voire dans les assemblée provinciales et à titre exemplatif nous avons le Courant du Future (CF) et Unis par le sort (UPS) etc.

Ainsi dit, signalons tout de même que, la participation à la gestion Etatique, n'est pas seulement centrée par cette famille politique car, sous l'action d'un certain nombre des réalités, on peut faire intégrer la classe opposée dans la gestion. C'est par-là d'ailleurs que nous avons eu en République Démocratique du Congo en 2016 et 2017 des premiers ministres issus de l'opposition.

La famille politique au pouvoir en République Démocratique du Congo, dans le souci de rester au pouvoir multiplie des stratégies politiques. Mais sous l'action de plusieurs facteurs, elle subit et cède seulement dans le but de rester au pouvoir et d'assurer sa survie politique ; c'est par là qu'elle fait entrer stratégiquement certains acteurs politiques de l'opposition dans la gestion et aux instances de prise de décision.

La majorité présidentielle congolaise étant réuni sur base des compromis politiques, elle se sent menacée lorsqu'elle se trouve dans l'obligation de confier une portion de sa gestion à certains acteurs politiques d'une autre famille politique. L'entrer de ces acteurs politiques venus d'ailleurs entraine des fissures qui engendrent des frustrations dans cette famille au pouvoir, en la déstabilisant au niveau interne.

C'est de là qu'il nous est venu la question de savoir si, pour la majorité présidentielle, lorsqu'un acteur politique de l'opposition change de camp politique, est un cadeau ou une stratégie politique visant à l'anéantir davantage ?

Cadeau ?, oui, mais considéré par certains observateurs comme empoisonné. Voir un acteur politique de l'opposition qui critiquait la gestion gouvernementale intégrer la même famille politique, cette pratique l'expose aux critiques négatives dans sa famille politique d'origine que celle d'accueil, surtout lorsqu'il y a pas solution au problème auquel il estimait porter solution.

Le transhumant est qualifiée de faible, traitre, vagabond politique, d'un acteur sans vision etc. il a un manque d'argument convaincant lorsqu'il se trouve face aux citoyens.

Dans sa gestion, il est déstabilisé par des démissions politiquement organisée et un manque d'autonomie dans la prise de certaines décisions. C'est pourquoi certaines décisions qu'il prend, sont parfois contestées en vue de ne pas donner l'impression de celui qui vient porter correction.

La transhumance politique comme une stratégie politique visant à anéantir et affaiblir davantage l'opposition congolaise ?, oui, par le fait que les mouvements migratoires que nous sommes en train d'observer dans les partis politiques de l'opposition, sont toujours téléguider de quelque part. Mais ceux qui sont beaucoup plus visible sur la scène politique congolaise, proviennent des partis politiques de l'opposition.

Comme dans toute compétition, la classe politique au pouvoir multiplie toujours des mécanismes pour se maintenir davantage au pouvoir et l'exercer le plus longtemps possible en anéantissant ses adversaires politiques. Le pouvoir politique qui ne se partage pas comme un gâteau, si pour l'avoir il faut un sacrifice, son exercice et sa conservation nécessite une stratégie politique et qui tient compte des divers faits.

La transhumance politique qui s'observe dans les partis politiques l'opposition est une stratégie politique par le simple fait que, outre le dédoublement de ces mêmes partis de l'opposition, cette migration interne consiste à combattre l'union et l'unité au sein de cette classe politique en vue de la déstabiliser sur le plan organisationnel.

C'est ainsi que la classe au pouvoir par la manipulation et la politique destructrice de l'opposition en procède par les embauchements de certains opposants sans l'accord de leurs partis politiques. Et dans cette mesure, leur départ se fait accompagner par d'autres membres et sympathisants de son parti d'origine et le pousse à créer son parti politique portant le même nom.

3.3. Crise de confiance entre gouvernés et sa classe politique.

La crédibilité est un terme qui aspire confiance, et qui doit apaiser les gens et non les révolter. Ce terme doit créer un climat d'amour et de légitimité pour ceux qui gouvernent et ceux-là qui aspire gouvernés. Par ce concept, l'acteur politique congolais doit créer et développer dans lui un aspect d'honnêteté et de vertu.

La crédibilité fait intervenir dans les actions et interactions des acteurs politiques les règles d'éthique et de morale. La morale tout comme l'éthique, bien qu'elles n'ont pas des sanctions physiques, elles ont du moins des sanctions morales et psychiques. Mais, connaissant tout cela, l'acteur politique congolais fait abstraction à la voix interne qui lui juge et prend une autre position politique en changement de celui du départ.

La transhumance politique bien étant une pratique réelle qui plonge les acteurs politiques congolais dans une vague migratoire, nous la présentons dans cette section comme une balance mettant les acteurs politiques de toute tendance confondues en face aux gouvernés. Bien qu'on dise qu'en politique « ...on peut tuer son père, pour épouser sa mère... », c'est-à-dire tous les moyens sont bon pour vue que l'on accède au pouvoir, les acteurs politiques doivent avoir une manière de faire et de comprendre les faits lorsqu'ils sont exposés à ces derniers.

La prise de position d'un acteur politique peut jouer à sa faveur ou soit à son défaveur, c'est ainsi qu'il ne peut faire n'importe quel mouvement sur la voie publique sans tenir compte de certains paramètres mettant en cause sa personnalité et son image car, le pouvoir politique même sous d'autres cieux ; tous les mouvements, gestes et traces des acteurs politiques sont bien contrôlés par toute une équipe car ça fait partie des éléments qui entrent en jeu lorsqu'on veut porter un choix sur un acteur politique.

Partant de cette observation et en la comparant aux réalités de la classe politique congolaise, nous trouvons qu'il y a une large incompatibilité.

3.3.1. Gouvernés et sa classe politique

Jouissant de droits et obligations civiques dans un Etat ou dans une communauté politique143(*), les gouvernés se trouvent dans l'obligation de s'intéresser à la manière dont leur Etat est gouverné. C'est ainsi qu'ils s'y intéressent de plusieurs manière et à divers niveaux de responsabilité, en se présentant directement ou soit indirectement. Cette participation, qu'elle soit directe ou indirecte, nous met en face de deux grands blocs : l'un qui gouverne et l'autre qui est gouverné. C'est ce dernier qui est `émanation du pouvoir dans le régime démocratique. Les gouvernés reçoivent et exécutent les ordres qui viennent des gouvernants ; mais à un certain moment, les gouvernés se trouvent dans une remise en question sur le comportement de sa classe politique.

Mais tout d'abord signalons avec Mulumbati144(*) Ngasha que, la vie politique est animée par plusieurs classes politiques dont certaines dirigent et les sont dirigés. Ce concept classe politique ne se peut définir qu'en rapport avec au moins une autre classe : une classe qui ne serait pas politique, une classe non politique145(*). D'un côté les élus et d'autre les électeurs mais nous observons qu'aujourd'hui, entre les deux, le fossé se creuserait.

Or, il est pourtant clair que les membres de la classe politique dite « politique » n'ont rien de particulier si ce n'est d'avoir été désigné pour représenter ces citoyens. Ils ne sont concrètement qu'une émanation de la communauté des électeurs. Mais dans la classe politique congolaise, tout se passe comme si s'était opérée une rupture entre le représentant et leur délégataire et ce phénomène nous amène à faire un constat qui se résume à l'automatisation de la classe politique qui semble s'écarter de leurs électeurs.

Les paisibles citoyens qui entendent des promesses et discours des acteurs politiques se troublent lorsqu'ils observent les différents mouvements de transhumance dans la classe politique et se demande in fine, qui peut-il croire actuellement ? Qui peut dire vrai et tenir parole ? Qui prendrait vraiment acte de ses paroles et ne pas changer des positions ?

A toutes ces questions nous avons constaté, suite aux différentes réponses qui nous ont été fournis par notre échantillon, constitué d'une classe sociale constituée des : marchands, des jeunes sans emplois, des militants de partis politiques et des intellectuels, que :

a. Classe sociale constituée des marchands

Nous avons eu à nous entretenir avec les marchands du marché Ndjandja, marché Rail et marché moise. Cette classe nous a fait comprendre que les acteurs politiques ne font que promettre sans réaliser et à la fin de compte rien ne change. Cela les pousse à ne plus faire confiance ni aux uns ni aux autres, parce que, peut-importe ce qu'ils disent, les marchands sont toujours laissés à leur triste sort146(*).

b. Classe sociale constitué des jeunes sans emplois

Cette classe nous a laissée savoir qu'elle est totalement déçue car, ces jeunes ont à un certain moment crus aux discours des acteurs politiques et surtout lorsqu'ils défendent leurs projets politiques sur l'autonomisation des jeunes et leur intégration dans la fonction publique. Mais fort malheureusement, ils observent à nos jours les acteurs politiques congolais changer des camps et ils ne savent plus à quel saint se pencher147(*).

c. Classe sociale constituée des militants de partis politiques

Le constat fais dans cette classe, nous met face aux citoyens qui, suite à certains réalités acceptent aveuglement de poursuive leurs leaders politiques. Dans cette classe, nous avons eu du mal à identifier les vrais du faux militants des partis politiques dans la mesure où, lors de la manifestation du 14 avril 2018 au siège du PPRD, les mêmes militants qui chantaient, sont les mêmes que nous avons trouvé une semaine plus tard soit le 21 avril de la même année au meeting de l'Ensemble (plate-forme de l'opposition).

C'est ainsi qu'après, nous leur avons demandé le pourquoi de cette transhumance partisane et les camarades, comme ils s'appellent, nous ont fait comprendre que c'est par manque de moyens qu'ils transhument et s'exposent pour vue qu'ils trouvent quelque chose à mettre sous la dent.

Mais quant à la question de savoir quel est le regard qu'ils portent sur un acteur politique transhumant, qui hier était dans la majorité et demain dans l'opposition et vice-versa, les militants nous ont fait comprendre que, par exemple pour un politique qui transhume vers la classe politique au pouvoir, ils ne peuvent pas faire confiance à un tel acteur car, en citant en titre exemplatif Justin Bitakwira, ils ont une idée sur ce qu'il était et ce qui lui a poussé à changer de position et ce n'est rien d'autre que les billets de banques pour remplir ses poches148(*).

Et pour les acteurs politiques qui viennent de la majorité présidentielle vers l'opposition, les militants de l'opposition ont une double interprétation de ce changement : ils pensent premièrement que c'est un piège tendu par la majorité présidentielle dans l'unique souci d'affaiblir l'opposition. Ils se sont appuyés sur l'exemple de Vital Kamerhe le leader de l'UNC qui, juste une année avant les élections de 2011 avait claqué la porte à sa famille politique et s'ait rangé du côté opposition et tout d'un cout cherchait à prendre la direction de celle-ci ; deuxièmement les militants de l'opposition comprennent par l'arrivé d'un acteur politique de la majorité dans l'opposition comme un retour à la raison d'une brebis égarée et qui revient dans la voie normale149(*).

Mais, dans tous cas, qu'il s'agisse d'un acteur politique de l'opposition qui transhume vers la famille politique au pouvoir ou de la majorité qui se convertit en opposant, ou soit dans un autre parti politique, la personnalité et la crédibilité du nouveau venu sont toujours miseen cause dans sa nouvelle structure.

d. Classe sociale constituée des intellectuelles

Sans faire l'unanimité des points de vue de tous, dans cette classe nous avons eu à porter notre intention sur les professeurs, les assistants et les étudiants de l'université de Lubumbashi.

C'est ainsi que, comme le dit Honoré Muyumba Mpiana150(*), les individus sans avoir renoncé au contrat qui les lient à tel ou tel autre parti politique, le quitte pour un autre sans autre forme de procès qu'une déclaration dans les médias et les leaders des partis politiques lésés prennent acte par une révocation dans les mêmes médias, une façon de se régler des comptes entre individus sans même suivre les statuts qui régissent des partis politiques.

Il continu en disant que c'est un cercle vicieux qui ronge le pays depuis 1960, de cette observation, les militants et partisans des partis politiques congolais, ont du mal à savoir qui défendrait mieux leurs préoccupations à toutes les instances supérieures et de prise de décision, dans la mesure où, ce qui pousse les acteurs politiques à passer d'un parti politique à un autre c'est le règlement de compte et qui dans la pluspart de cas, a comme source le positionnement politique et la recherche de biens matériels.

La réflexion poussée par Bomana151(*) Mavungu M., nous fait voir que la classe politique congolaise est envahie par les nomades politiques et qui se comportent comme des prostitués, car, ils sont toujours à la recherche des intérêts et des biens matériels au moment où, les pauvres citoyens croupissent dans la misère et sont toujours à l'attente d'un libérateur.

Cette réflexion nous fait comprendre que certains acteurs politiques congolais sont dans les partis politiques et regroupements politiques non avec une même vision, mais à la recherche de celui qui peut leur faire une bonne offre pour qu'ils le suivent.

Les étudiants (de sciences politiques et administratives, de droit et de polytechniques) avec lesquels nous avons eu à échanger, ont tous tournés sur un point commun qui est, selon eux, un manque des acteurs politiques qui sont à mesure d'assurer leur parole et leurs choix politique. C'est ainsi que nous les avoyons changer de partis et structures politiques en désordre. Ils nous ont montrés enfin que, c'est suite à ces transhumances politiques auxquelles les acteurs politiques s'exercent que les citoyens congolais ne font plus confiance aux acteurs politiques en se disant, même-ci on croyait aux propos de tel ou tel autre politique aujourd'hui, il peut aussi changer d'un moment à l'autre152(*).

Pour ne citer que ces observations et points de vue soulevés par cette classe sociale, nous pensons pour notre part que, les acteurs politiques congolais doivent dans une mesure faire une pause et se regarder face au miroir car, comme le dit un slogan (... si le ridicule tue, on aurait beaucoup des familles des acteurs politiques orphelines...). La politique c'est la gestion rationnelle de l'Etat, elle ne doit pas être prise par les acteurs politiques démagogues et sans conviction, comme un moyen plus rapide pour s'enrichir facilement

Les fusions des partis politiques que nous avons eu à connaitre avant et pendent la troisième république, ce sont éclatée et d'autres sont fissurées jusqu'à nos jours. Certains acteurs politiques ont eu à changer de partis politiques et de regroupements politiques. Si certains accords politiques comme celui de sun city, ont eu à créer des fusions entre les acteurs politiques et groupements politiques, les autres ont eu à les déchirer en occasionnant le départ des uns et autres de leurs structure politiques.

La sphère politique congolaise est un théâtre particulier. Comme dans une pièce de théâtre, où les acteurs sont appelés comédiens, même s'ils jouent une scène dramatique ou tragique. Mais ceux de la scène politique congolaise semblent être des comédiens dans une tragicomédie politique153(*). L'auteur continu en montrant que, la prolifération des partis politiques avec leur litanie de noms est en elle-même un signe révélateur de certaines caractéristiques. Il n'y a pas, comme le nombre des partis politique que nous avons en République Démocratique du Congo, plus de quatre cent idéologies politiques pour diriger le Congo ou un autre pays du monde et l'amener au développement154(*).

En fait, dans le fond il n'y a pas de différences fondamentales de vision, de projet de société ou de programme politiques. C'est la même idéologie à quelques exceptions près. C'est ainsi que nous avons des partis politiques en République Démocratique du Congo qui prêchent tous la lutte pour la démocratie, l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme. Mais comme soutient l'auteur précité, les partis politiques congolais souffrent de la démocratie dans leur organisation interne et par conséquent, les décisions engageant la structure entière sont prises par le leader. Et dans ce désordre, ledit chef peut permettre de maintenir ou d'exclure qui lui plait ou le déplait pour une raison ou une autre.

Cet état de chose pousse à ceux-là qui se sentent gêner ou chasser par le leader, d'aller chercher mieux ailleurs. C'est ainsi que pour désapprouver ce comportement que Modibo Diakite155(*)dit que, « ...la transhumance politique brouille la lisibilité des militants. Elle altère la confiance entre les élus et sa base qui a le sentiment d'être trahi même-ci l'élu peut considérer que ses considérations sont nobles. Quelles que soient les contradictions, les acteurs politiques doivent se battre dans leurs structures ou partis politiques car, un parti politique est fondé sur la crédibilité, or, la transhumance politique détruit la crédibilité.

Ce comportement affect de manière directe toute une culture d'un pays et particulièrement la jeunesse qui constitue l'avenir de la République Démocratique du Congo.

En tout état de cause, tout mouvement et surtout tout changement de position décrédibilise le transhumant. Ceci crée un sentiment de déception et de trahison aux gouvernés. C'est ainsi que la classe politique congolaise qui brille par ces comportements se trouve exposée à la politique d'embauchage et de débauchage dans ses structures politiques.

Tout ne se faisant pas sur la place publique, certains acteurs politiques congolais que Freddy Mulongo156(*) qualifie de « politicailleurs » adorent être au service des mangeoires. Ils n'ont pas des convictions politiques et ne font de la politique que pour le ventre. La manque de vision politique, les amènent à embrouiller le peuple qu'ils ont pris en otage, parce qu'ils « troubadourdisent » la politique et cela par des pratiques honteuses « la démagogie, le détournement, la corruption etc. ».

L'année 2015 apparait comme celle qui a suscitée la curiosité de plus d'une personne sur ce qui s'ait passé sur la scène politique congolaise notamment avec les différentes transhumances observées dans toutes les structures politiques, avec le départ de Moise Katumbi Tshapwe du PPRD vers l'opposition et qui par la suite sera poursuivie d'un grand nombre de leaders et leurs partis politiques en formant une plate-forme le G7 (Groupe de sept constitué de UNAFEC, UNADEF, UDEMO,UDECO, MSR, ARC, SCODE).

Sans ignorer Jean-Claude Muyambo Kyansa qui avait, au courant de la même année claqué la porte à la majorité au pouvoir, le cas de Katumbi Chapwe et sa bande parait être le plus saillant et emblématique car, il laisse plus d'une personne dans le flou sur la raison de son départ.

Par notre compréhension et observation sur ces faits, nous pensons que, ayant une idée sur la personne de Moise Katumbi Chapwe, comme un acteur économique, celui-ci avait senti la fin du régime en place qu'il soutenait, c'est ainsi que pour s'assurer la santé politique et économique, monsieur Katumbi avait claqué de la majorité présidentielle ; et tout ceci s'observe par les différentes démarches qu'il mène au niveau externe et en cherchant des appuis des grandes puissance et hommes d'affaires et au niveau interne, par des concessions politiques aves des partis politiques et regroupements qu'il crée et finance dans le seul but d'aboutir à ses fins. C'est dans cette optique qu'il a participé de manière active à la création et construction du rassemblement de l'opposition (RASSOP) et forces vives acquises au changement en Genval à Bruxelles.

Le grand changement observé dans l'opposition et surtout dans la famille politique de l'UDPS, parti politique réputé d'historique et monumental, avait bougé des lignes avant pendant et après les négociations politiques et dialogues politiques qui avaient débouchés à accord politique du 31 décembre 2016.

Sans ignorer le premier accord conclu en Octobre 2016 contesté et rejeté par une grande partie de l'opposition et de la population, et à l'issu duquel Samy Badibanga, membre de l'UDPS avait décroché la clé de la primature, le second accord quant à lui souffre d'application. Ce dernier accord a explosé la classe politique congolaise par les mouvements de transhumance politique observés de gauche à droite par les débauchages et embauchages des acteurs politiques qui négocient en privé sans tenir compte de leurs familles politiques et dont ces rencontres nocturnes aboutissent à leur intégration dans la gestion.

C'est du grand mouvement conduit par Joseph Olenga Nkoy, président du CNSA (Conseil national de suivi de l'accord, structure créée par l'accord du 31 décembre 2016), que sortira Bruno Tshibala Nzenze comme premier ministre, Valentin Mobake, pour ne citer que ceux-là. Ce groupe affiche une image de trahison aux yeux de certains gouvernés. Cette bande constituée des grands hommes politiques du pays et anciens combattants qui ont combattis le pouvoir en place avec le feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, ont déçus plus d'une personne en acceptant de participer unilatéralement à la gestion sans l'avis de leurs partis politiques.

Et c'est ainsi bien que se réclament de l'opposition, ces acteurs ne reflètent plus l'image qu'ils avaient et n'ont plus la confiance de leurs délégataires. C'est pourquoi, comme ils le savent déjà, la meilleurs option à prendre serait, comme ils les disent de s'enrichir une bonne fois pour toute. Et tout ceci nous le résumons dans une question qui est celle de savoir si, celui qui poursuit ses intérêts, peut-il subvenir à celui des autres ?

Pour clore cette section, nous rappelons qu'aujourd'hui la transhumance politique est devenue une gangrène voir même une humiliation qu'affiche la classe politique congolaise. Sans tenir compte ou se soucier à l'impact de ce comportement sur l'éducation de plus jeunes, nous observons des grands responsables revenir sur ce qu'ils ont combattus en changeant du jour au lendemain de camp. C'est-à-dire, rejettent la structure par laquelle ils ont été élus. C'est là que les gouvernés qui votent pour les partis ou les regroupements politiques quand il s'agit des élections, n'arrivent pas à comprendre comment une fois élus, les députés délaissent leurs partis ou regroupements d'origine par le fait de la transhumance politique.

SECTION QUATRIEME : TRANSHUMANCE POLITIQUE : RUINE DE LA CREDIBILITE DES ACTEURS POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Il sera question pour nous dans cette section de proposer certains mécanismes pour en finir avec la transhumance politique en République Démocratique du Congo et cela par l'éveil de la conscience nationale.

Le Congo a besoin des congolais, tout comme les congolais ont besoin du Congo, pas l'un sans l'autre. Tout ceci se prouve par un profond attachement et amour que doit porter tout congolais à son pays par son dévouement. Mais l'impression que nous avons est que, certains congolais qui se sont retrouvés dans la vie politique ont tous dans leur majorité des investissements ailleurs. Et ceux qui n'ont rien envisagent malheureusement aller ailleurs que de rester au pays.

La transhumance politique est une pratique qui bénéficie au transhumant lui-même, et pour le peuple, il s'enfiche. C'est la politique du ventre et l'envie d'acquérir des biens matériels qui le pousse. C'est la raison pour laquelle Molenga157(*) Lingoto Willy, qualifie ce mouvement de la prostitution politique par le fait que, les acteurs politiques qui transhument n'ont ni honte, ou froid aux yeux de parler et prétendre défendre les intérêts des citoyens congolais.

C'est dans cette optique que la politique se présente comme le seul domaine de la vie sociale dans lequel, si on s'y retrouve, on peut cicer au miel et se remplir facilement des poches, contrairement à certains pays où on ne s'hasarde pas à faire la politique n'importe comment, mais la République Démocratique du Congo se laisse embrouiller et guider par des profanes politiques, ne maitrisant pas la gestion de la chose publique, et dont par la suite gouvernent les institutions publiques comme leurs propres biens et tous les profits sont à priori orientés vers eux.

C'est pourquoi José158(*) Nawej, dit que la transhumance politique en République Démocratique du Congo se fait de manière superficielle et non dans sa profondeur car, la transhumance politique telle qu'observée au Congo, malgré tout ce qu'ils disent et font après avoir changé de camp politique, les acteurs politiques laissent un flou et créent une ouverture de retour dans leurs partis d'origine au cas où, ça ne tient pas là où ils partent, ceci nous le justifions par les différentes positions qu'affiche Valentin Mobake qui a tendance à rentrer dans l'UDPS/ limeté qu'il avait claqué la porte.

La transhumance politique est une pratique qui n'honore personne, par contre, elle déshonore et décrédibilise celui qui s'y mêle. C'est pourquoi nous nous demandons maintenant que faire pour s'en débarrasser ?

Pour en finir avec la transhumance politique en République Démocratique du Congo, il y a des éléments que nous proposons et qui doivent entrer en cours de compte. Ces éléments doivent suivre un processus et pour y parvenir, nous proposons un éveil de conscience nationale de tous les acteurs politiques congolais.

4.1. Eveil de la conscience nationale

« L'ignorance est la source de tous les mots » dirait Platon159(*). Cette lumineuse affirmation a été largement confirmée dans le domaine politique par la tumultueuse histoire de l'humanité. C'est ainsi qu'il se dit aussi qu'un peuple sans conscience politique est condamné à souffrir. L'éveil de la conscience nationale doit passer par la conscience politique qui est « ... une présence chez un individu d'une culture, d'une expérience et d'une nature politique, autorisant, notamment en matière électorale, des choix réfléchis160(*) ». Cette conscience politique est aussi comprise comme cette capacité pour un individu de se situer dans la société en tant que noeud d'un réseau multidimensionnel : familiale, social, environnemental, économique et politique, et surtout sa capacité d'analyser les rapports des pouvoirs existant au sein de la société dans laquelle il vit, mais aussi au sein d'autres sociétés.

Mais pour ce qui nous concerne, dans cette section nous allons susciter dans l'acteur congolais en général l'éveil de conscience nationale par sa participation à la vie politique et à la gestion de la chose publique.

4.2. Participation de tous à la vie politique et à la gestion de la chose publique

La politique comme pouvoir suprême de l'Etat, elle est enseignée et interprétée non seulement par les professionnels de sciences politiques, mais aussi par des profanes et envahisseurs. Ces derniers forment ce que nous appelons parlement débout, (qui est une forme de parlement dans lequel nous trouvons les jeunes et vieux sans emplois sur les coins des avenues et qui discutent politique). Ils donnent les avis et délibèrent sur tout ce qui se passe sur la scène politique mais in fine, ils se séparent toujours à queue de poisson sans point commun.

Certains parmi eux ignorent à fond ce qui se fait et ce qui doit être fait dans la vie politique. C'est ainsi que nous pensons que c'est trop dangereux de laisser cette classe s'épanouir et s'orienter seule, raison pour laquelle nous proposons leur réelle intégration dans la vie politique, et qui doit commencer par leur faire comprendre l'importance de leur participation à la vie politique du pays. Cette participation doit se faire par leur inclusion dans la prise de décision et dans le processus de formation d'opinion.

La participation politique est un terme qui recouvre les différents moyens par lesquels les citoyens peuvent contribuer aux décisions politiques161(*), elle nous parait être l'une des voies qui doit amener les acteurs politiques congolais à un bon sens, dans la mesure où, à tout moment lorsqu'ils chercheront à prendre position, ils se verront toujours face aux citoyens qui les sanctionne au cas où ils prennent telle ou telle autre décision.

La République Démocratique du Congo dans son organisation politique et administrative prêche la participation de tous à la vie politique en suivant un modèle démocratique. Une démocratie qui reconnait le pouvoir au souverain primaire et dans laquelle ce dernier est représenté par ses délégués. Mais, nous avons constaté que les lignes semblent se séparer entre les délégataires et leurs délégués au fur et à mesure que le mandat se consomme et c'est vers la fin de celui-ci que les deux se rapprochent.

Ce phénomène continue parce que les acteurs politiques congolais ont compris que les délégataires ne reconnaissent pas le pouvoir qui leur est approprié et comment en faire usage. C'est pourquoi ces acteurs ne semblent pas avoir peur de transhumer, mais par contre, c'est les gouvernés qui craignent les acteurs politiques. Connaissant cette réalité, ils se donnent le lux de vagabonder de gauche à droite à la recherche des intérêts personnels sans se soucier de leurs bases électorales car, pour eux, leurs besoins se limitent uniquement dans les pagnes, polos, etc.

C'est pour cette observation que nous insistons une fois de plus sur participation politique des gouvernés, qui doit s'accélérée davantage et ne plus se limiter seulement au processus électoraux qui se résument par la désignation des représentants, mais aussi et surtout de suivre attentivement ce que font ces représentants à tous les niveaux de responsabilité. Tout représentant du peuple a un mandat et il doit rendre compte, mais le peuple semble ne pas être suffisamment informé sur ce point. C'est la raison pour laquelle nous le recommandons de faire un suivi direct en descendant sur terrain, voir les actions de leurs gouvernants, ce qu'ils font comparativement à ce qu'ils devraient faire et de manière indirecte en les suivant attentivement à l'espace médiatique et/ou faire des critiques à haute voix en organisant des débats publics et d'échanges sur la prise de position de leurs représentants.

Cette façon de procéder va réorienter le regard qu'ont les gouvernés sur la gestion de leur cher et beau pays ; et non plus comme avant où la classe politique s'était appropriée les affaires politiques et dont les gouvernés ne jouaient que le rôle de téléspectateur.

Quant à la participation à la gestion de tous à la gestion de la chose publique, nous pensons qu'elle ne doit pas être discriminatoire cherchant à écarter les uns et insérer les autres. Cette participation à la gestion ne doit pas être non plus l'affaire d'une seule classe politique, mais de tout le monde (gouvernants et gouvernés). La République Démocratique du Congo étant le seul dénominateur commun de tous les congolais, elle a pour son développement besoin d'une gestion rationnelle et participative, faisant inclure tout le monde à la place qu'il lui faut.

Ainsi, pour clore cette section, nous pensons que les gouvernés ne doivent plus être à la merci de la classe politique, ils ne doivent plus participer aveuglement aux enjeux des acteurs politiques qui n'ont ni vision ni conviction, ils ne doivent plus non plus se contenter d'être au second plan et contempler ce qui se passe sur la scène politique. Les gouvernés doivent multiplier des échanges avec leurs acteurs politiques en vue de se procurer davantage les informations sur les différents mouvements qu'ils observent sur la scène politique et sur la gestion de leur pays.

La classe politique congolaise dans son ensemble quand elle verra la curiosité et le regard des gouvernés tourné sur elle, les acteurs politiques qui l'animent adopteront un comportement conséquent à chaque fois qu'ils seront face ou exposés aux enjeux politiques qui leur pousseraient à changer de structure politique. C'est dans cette logique que les gouvernés et leurs gouvernants auront tous à mettre de côté tout sentiment égoïste et de réveiller ensemble le géant éléphant qui dort (la République Démocratique du Congo).

CONCLUSION GENERALE

Enfin, notre étude qui porte sur la « Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en République Démocratique du Congo » arrive à son terme. Cette étude sanctionne l'issu de notre parcours et cursus académique de cinq années à l'université de Lubumbashi, à la faculté des sciences sociales, politiques et administratives dans l'option politique.

Dans cette étude nous sommes partie d'un constat observé dans le comportement des acteurs politiques qui alimentent la vie politique congolaise. Comportement qui amène les acteurs politiques à quitter ou changer des regroupements et structures politique pour d'autres, et cela pousse aux acteurs transhumant de changer les discours et langage.

C'est en partant de ce constat que nous nous sommes posé certaines questions, celles de savoir :

- Qu'est-ce qui est à la base de la transhumance politique en RDC?

- Quel est son impact sur la crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo ?.

Et à ces questions centrales, notre réflexion a été orientée en donnant au départ une réponse provisoire en pensant que, c'est la recherche des intérêts privés et égoïstes qui seraient à la base de ce déplacement politique que nous observons au pays et ce phénomène aurait un impact négatif sur la crédibilité des acteurs politique en République Démocratique du Congo, dans la mesure où, c'est une pratique honteuse qui dévalorise non seulement la personnalité et l'image des acteurs politiques par le simple fait qu'ils sont animés par la recherche de leurs propres intérêts et cela au détriment des intérêts généraux et en se laissant manipulé par les billets des banques et ça les conduit à jeter dans les oubliette les règles qui émanent de la moralité.

Pour vérifier notre hypothèse, nous avons fait recours à la méthode historique qui nous a servi de rétroviseur, en nous montrant les faits passés de la transhumance politique en République Démocratique du Congo ; et la méthode systémique qui, pour sa part, a favorisée notre étude en nous permettant de voir les acteurs politiques congolais dans leurs interactions et comportements.

L'observation directe et l'analyse documentaire, nous ont servi de technique pour recueillir les données dont nous avions besoin dans nos démarches.

Hormis l'introduction et la conclusion, notre étude comporte trois chapitres dont le premier porte sur les approches théoriques et généralités conceptuelles, dans ce chapitre nous avons présenté les concepts de base et connexes qui nous ont permis de bien asseoir la compréhension de notre thrène tout en appuyant à l'individualisme méthodologique pour bien comprendre le comportement des acteurs politiques congolais.

Le second chapitre quant à lui porte sur la présentation du milieu d'étude : la République Démocratique du Congo, dans ce chapitre nous présentons notre champ d'investigation sous différents aspects, historique, politique et administrative.

Et le troisième et dernier chapitre porte sur la Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en République Démocratique du Congo, nous avons montré comment contrairement à ce que disent et présentent les acteurs politiques qui transhument d'une structure politique à une autre ne sont qu'animés par la recherche des intérêts personnels et égoïstes.

Apres notre étude et analyse sur le comportement de ces acteurs sur la scène politique congolaise, nous avons affirmé notre hypothèse par le fait que, les raisons qui poussent les politiques congolais à changer des structures politique, ce n'est rien d'autre que la recherche des biens matériels.

Nous concluons cette étude en rappelant que, les gouvernés ne doivent plus continuer à avaler tout ce que proposent aveuglement les acteurs politiques, ils ne doivent plus participer aveuglement aux mouvements des acteurs politiques qui n'ont ni vision ni conviction et contempler seulement ce qui se passe sur la scène politique. Les gouvernés doivent approfondir et créer davantage des échanges avec leurs acteurs politiques en vue de se procurer les informations sur les différents mouvements qu'ils observent sur la scène politique et sur la gestion de leur pays pour ne plus se laisser surprendre. C'est par là que les acteurs politiques qui animent la scène politique congolaise adopteront un comportement responsable

Dans cette perspective, les gouvernés et leurs gouvernants auront à mettre de côté toute émotion désir égoïste en faisant front commun dans le souci de réveiller le géant éléphant qui dort.

Certes que notre travail contient quelques imperfections inhérentes à la nature humaine, mais nous pensons avoir contribué, au travers de cette modeste réflexion sur la transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en République Démocratique du Congo, c'est ainsi que nous en appelons à d'autres chercheurs de poursuivre des études sur cette question, pour y faire une continuité, où on nous dira ce que nous n'aurions pas su dire et que nous avons dit ou ce que nous aurions dû dire et que nous n'avons pas dit.

BIBLIOGRAPHIE

I. TEXTES LEGAUX

1. Constitution de la République Démocratique du Congo, 18 Février 2006

2. Loi organique portant organisation et fonctionnement de parti politique, en République démocratique du Congo.

II. OUVRAGES

1. Alain Laurent, L'individualisme méthodologique, Paris, PUF, 1994.

2. POIRIER Carol et B. L. KYELEM,  nomadisme ou transhumance politique post-électoral et discipline de parti dans l'espace francophone, projet de rapport, Bruxelles, juillet 2012.

3. Kazumba K. Tshiteya, Introduction aux théories et doctrines politiques et sociales, Paris, le harmathan, 2012.

4. MADELEINE GRAWITZ, Méthode des sciences sociales, IIième éd. Dalloz, Paris, 2001.

5. Mulumbati Ngasha A, Sociologie générale, Lubumbashi, éd. Africa, 2010.

6. Mulumbati Ngasha A, Sociologie politique, Lubumbashi, éd. Africa, 2010.

7. Mulumbati Ngasha A. Introduction à la science politique, Lubumbashi, éd. Africa, 2010.

8. Ngimbi Kalumvueziko, Congo-Zaïre: Le destin tragique d'une nation, L'Harmattan, 2013.

9. Buchakuzi Kanefu Rodrigue, Pleure, Ô Noir, frère bien-aimé Anthologie de textes de Patrice-Émery Lumumba, Gèneve, éd. Globethic, 2015.

10. Kamerhe Vital, Ma foi dans un autre Congo : Un Congo stable, prospère et puissant, Bruxelles, Ed. Lacier, 2011.

11. Wenu Becker, Recherche scientifique : théorie et pratique, éd. Connaissance Lubumbashi, Lubumbashi, 2014.

III. ARTICLES

1. Agbadjan S.P., Transhumance politique la honte du processus démocratique, Article, Beningante.net. Consulté en novembre 2017.

2. Muholongu Malumalu Apollinaire, Rôle des partis politiques dans le processus électoral, Art. In EFEAC, Université catholique du Groben, Butembo, 2008

3. Ortolang, le CNRTL, Article en ligne, consulté en décembre 2018.

4. Boumakani, La prohibition de la transhumance politique des parlementaires étude des cas africains, Article, Cairn. Info. Consulté en décembre 2017.

5. Détchénou A., Enfinir ave la transhumance politique au Benin, Art. La nouvelle tribune, juin 2009.

6. Elikya Mbokolo, Etienne Thisekedi a incarné la perspective d'une démocratie, Art. in CITA, 02 février 2017.

7. Mulongo Freddy, RDC : Classe politique la plus honteuse et pourrie, Art. In Médiapart, 19 Avril 2018.

8. J Claude BRUNEAU, « les nouvelles provinces de la république démocratique du Congo : construction territoriales et ethnicités », Art., Wikipedia en ligne, 2005.

a. KAMUKUNY M. et J. CIHUNDA H.: « Régionalisation, décentralisation et naissance effective des Vingt-cinq nouvelles provinces: Défis et perspectives de prévention des conflits» » in Congo-Afrique, n° 433, mars 2009.

9. Kankwenda Mbaya, Courriers des Afriques, RDC : Opposition et médiocrité dans la classe politique, Art. online consulté en Février 2018.

10. Kwanzaka Inzanza, précis de recherche en sciences sociales et humaine, Kinshasa, CERDAS, 2015.

11. KENGA M. Jimmy, RDC : Les politiciens congolais et la culture de la démocratie (Afrique souverain) », in Congo forum, wupertal, Allemagne, 2000.

12. Oshim Esinga Michel-Archange, Essai de contextualisation du discours politique du président Mobutu sese-seko, préalable a l'énonciation de ce discours (1965-1975), Art.Annales FLSH, N°15, 2011.

13. Ibanda Kabaka Paulin, Histoire politique récente du Congo-kinshasa, de la création de l'AFDL à l'assassinat de LD Kabila de 1997-2001, Article, in HAL, publié en mars 2016.

14. Simao Souindoula, Art. In Historien expert Unesco/Angola, 24 Mars 2012.

15. Souleymane Sokone, Transhumance politique, une honte nationale et une gangrène pour la démocratie, Art. in Africpost. Avril 2015

IV. THESES

1. M'perengDjeri Jerry, PresseethistoireduCongo-KinshasaLediscoursdelapresseetsonrôledansle processus de démocratisation 1990-1995, Thèse de doctorat en sciences du langage, Université de Cergy-pontoise, 2003-2004.

2. Molenga Lingoto, Pouvoir politique et développement durable dans la province de l'équateur, Thèse de doctorat en sciences politiques et administratives, UNILU, 2011-2012.

3. Mpia Imanda D., Représentation ethnique au pouvoir et développement en RDC : regard sur la province de l'équateur, Thèse de Doctorat, UNILU, 2004-2005, p.48.

V. DICTIONNAIRES

1. Dictionnaire Grand Robert, on line.

2. Dictionnaire La Rousse Illustré, Paris, 2000.

3. Dictionnaire Littré, on line.

4. Dictionnaire Petit Rober, éd. Société du nouveau titre, le robert, Paris, 1969.

5. Encyclopédie universel Francademic.com, conscience politique, consulté en Avril 2018.

VI. MEMOIRES

1. Etshindo Imote Laurent, «  le régionalisme constitutionnel et le développement politique en République Démocratique Congo », Mémoire de licence en SPA, UNILU, FSSPA, 2015-2016.

2. Kantu Gulimwetuga A. Migration politique et démocratie consensuelle en RDC, mémoire de licence en SPA, UNILU, FSSPA, 2016-2017.

3. Nziwa Soki A., Révision constitutionnelle et pérennisation du pouvoir en Afrique : cas de la RDC, Mémoire de Licence, UNILU, FSSPA, SPA, 2016-2017.

VII. NOTES DE COURS

1. Abongo, cours de Communication politique, L1 SPA, UNILU, FSSPA, 2016-2017.

2. Asipati Sikitiko Siki, Cours de Sociologie Politique, G3 SPA, UNILU, FSSPA, 2015-2016.

3. Isango Idi Wanzila, Cours d'histoire politique et Administrative du Congo, Premier Graduat Sciences Politiques et Administratives, Université de Lubumbashi, 2008-2009.

4. Kapanga Mwanza, Cours d'éducation à la citoyenneté, G1 IG, ISC, 2015-2016.

5. Kitaba Kya Ghoanys, Cours de méthodes de recherche en sciences sociales, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2014-2015.

6. Molenga Lingoto W. Cours des Systèmes politiques comparés, L1 SPA,FSSPA, UNILU, 2016-2017.

7. Molenga Lingoto W., Cours d'institutions politiques du Congo, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2014-2015.

8. Mpange P. cours d'initiation au travail scientifique, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2013-2014.

9. Mpia Imanda, Cours de question spéciales de sociologie politique, L1 SPA, UNILU, FSSPA, 2016-2017.

10. Muyumba Mpyana H, cours d'aspects politiques et administratif de développement,

11. Ngoie Kimpulwa B., Cours d'institutions administratives du Congo, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2014-2015.

VIII. WEBOGRAPHIE

1. Toupie.Org. Crédibilité

2. Vie-publique.fr. Qu'est-ce un parti politique, consulté en janv.-18

3. Wikipédia, Histoire politique de la République démocratique du Congo, consulté en Mars 2018.

4. Wikipédia, Portail de la République démocratique du Congo, Histoire précoloniale de la République démocratique du Congo, consulté en Mars 2018

5. Www. Franceculture. Com, classe politique, consulté en Mars 2018.

6. Www. La crédibilité, Toupie. Org. Consulté en Janvier 2018.

7. Www. Modiko Diakite, Transhumance politique, la honte du processus démocratique, Art. in line, Beningate, consulté en Février 2018.

IX. AUTRES

16. Claude LE HUIDOUX, D. PAUCANT et A. MAYER, individualisme méthodologique, Webetab.org, Bordeaux, consulté en janvier 2018.

17. Debonrnage, conscience politique, Art. Midi insoumis, consulté en avril 2018.

18. DIA Nathalie, La route de la transhumance politique, une aventure humaine, journal politique, Kirinapost.Com., consulté en décembre 2017.

19. du pays, dans parale aux auditeurs, novembre 2015.

20. Georges Elgozy, l'esprit des mots ou l'anti dictionnaire, 1981.

21. Germain NGOIE et David LELU, Migration en République Démocratique du Congo (profil national 2009), rapport de l'Organisation Internationale pour les Migrations, 2009.

22. Kashung J Yav. La décentralisation-découpage en RDC : une tour de Babel ?, Lubumbashi, Contrôle citoyen, 2009.

23. Mobutu roi du Zaïre, film documentaire de Thierry Michel, 1999.

24. Ndaywel è Nziem Isidore, Théophile Obenga, Pierre Salmon, Histoire générale du Congo: de l'héritage ancien à l'âge contemporain.

25. Radio okapi

26. Rapport Effectué au Musée de Lubumbashi, 2017.

27. Télé 50, décembre 2016.

28. VULTUR Mircea, Raymond Boudon et le paradigme de l'individualisme méthodologique, Article, Aspects sociologique, N°1, 1997.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

DEDICACE II

REMERCIEMENT III

INTRODUCTION 1

1. PRESENTATION DU SUJET 1

2. INTERET DU SUJET 2

2.1. Intérêt personnel 3

2.2. Intérêt scientifique 3

2.3. Intérêt sociétal 4

3. ETAT DE LA QUESTION 4

4. PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL 8

5. HYPOTHESES DU TRAVAIL 9

6. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 11

6.1. Méthodes de recherche 11

6.1.1. Méthode historique 12

6.1.2. Méthode systémique 12

6.2. Techniques 13

6.2.1. Technique d'observation 14

v L'observation directe 15

6.2.2. Technique d'analyse documentaire 15

v L'internet 16

7. DELIMITAION DU TRAVAIL 16

7.1. Délimitation temporelle 16

7.2. Délimitation spatiale 17

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL 17

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 18

SECTION PREMIERE : EXPLICATION DE CONCEPTS DE BASE ET CONNEXES 18

1.1. CONCEPTS DE BASE 18

1.1.1. Transhumance 18

1.1.2. Transhumance Politique 20

1.1.3. Politique 21

1.1.4. Acteur Politique 23

1.1.5. Politique Erreur ! Signet non défini.

1.1.5.1. Notion 24

a. Crédibilité dans le domaine économique 24

b. Crédibilité dans le domaine scientifique 25

c. Crédibilité dans le domaine de la communication 25

d. Crédibilité dans le domaine politique 25

1.2. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES 27

1.2.1. Parti Politique 27

1.2.2. Migration Politique 28

1.2.3. Comportement Politique 28

1.2.4. La démagogie 29

SECTION DEUXIEME : THEORIE EXPLICATIVE DE REFERENCE 30

v L'individualisme méthodologique 31

b. Courants apparentés à l'individualisme méthodologique 36

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 39

SECTION PREMIERE : SITUATION SOCIO-HISTORIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 39

1.1. HISTORIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 39

1.2. CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 42

1.2.1. Sur le plan des ressources 43

a. Potentialités hydrographiques 43

b. Potentialités en faune et flore riche 44

c. Potentialité en ressources naturelles 45

1.3. CADRE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. 48

1.3.1. Situation sociale de la république démocratique du Congo 48

a. Sur le plan démographique 48

b. Situation culturelle 49

v Langues et religions 49

- Langues 49

- Religions 49

1.3.2. Situation économique de la république démocratique du Congo 50

SECTION DEUXIEME : ORGANISATION POLITICO- ADMINISTRATIVE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 52

2.1. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA PERIODE COLONIALE (1885-1960) 52

2.2. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA PREMIERE REPUBLIQUE 56

2.3. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA DEUXIEME REPUBLIQUE 58

2.4. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE PENDANT LA PERIODE DE TRANSITION 61

2.5. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE SOUS LA TROISIEME REPUBLIQUE 63

2.5.1. Président de la République 64

2.5.2. Le Parlement 65

2.5.3. Le Gouvernement 66

2.5.4. Les Cours et Tribunaux 66

CHAPITRE TROISIEME : TRANSHUMANCE POLITIQUE ET CREDIBILITE DES ACTEURS POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 72

SECTION PREMIERE : CAUSES DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 73

1.1. LES CAUSES POLITIQUES DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE. 73

1.1.1. Causes endogènes de la transhumance politique en République Démocratique du Congo. 73

a. Problème de leadership dans les structures politiques congolaises 74

b. Manque d'une vision commune dans les structures politiques congolaises 74

c. Problème lié à la répartition des avantages politiques 75

1.1.2. Causes exogène de la transhumance politique en République Démocratique du Congo. 75

1.2. CAUSES ECONOMIQUES ET MATERIELES DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE 77

1.3. QUE DIT LA LOI ? 78

SECTION DEUXIEME : FORMES DE LA TRANSHUMANCE POLITIQUE 80

2.1. Formes individuelles ou collectives de la transhumance politique 80

2.2. Formes rationnelles ou irrationnelles de la transhumance politique 80

2.3. Formes conscientes ou inconscientes de la transhumance politique 81

SECTION TROISIEME : TRANSHUMANCE POLITIQUE ET SON INCIDENCE SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA CULTURE POLITIQUE 81

3.1. L'opposition politique congolaise face aux enjeux politiques et socio-économiques 82

3.2. La majorité gouvernante face aux enjeux politique et socio-économique 85

3.3. Crise de confiance entre gouvernés et sa classe politique. 88

3.3.1. Gouvernés et sa classe politique 89

a. Classe sociale constituée des marchands 90

b. Classe sociale constitué des jeunes sans emplois 90

c. Classe sociale constituée des militants de partis politiques 90

d. Classe sociale constituée des intellectuelles 92

SECTION QUATRIEME : TRANSHUMANCE POLITIQUE : RUINE DE LA CREDIBILITE DES ACTEURS POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 97

4.1. Eveil de la conscience nationale 99

4.2. Participation de tous à la vie politique et à la gestion de la chose publique 99

CONCLUSION GENERALE 103

BIBLIOGRAPHIE 106

I. TEXTES LEGAUX 106

II. OUVRAGES 106

III. ARTICLES 106

IV. THESES 108

V. DICTIONNAIRES 108

VI. MEMOIRES 108

VII. NOTES DE COURS 109

VIII. WEBOGRAPHIE 110

IX. AUTRES 110

* 1Vyaney An'koro, cité par Etshindo Imote Laurent, «  le régionalisme constitutionnel et le développement politique en République Démocratique Congo », Mémoire de licence en SPA, UNILU, FSSPA, 2015-2016, p6.

* 2 Wenu Becker, Recherche scientifique : théorie et pratique, Lubumbashi, éd. Connaissance Lubumbashi, 2014, p.18.

* 3 Kantu Gulimwetuga A. Migration politique et démocratie consensuelle en RDC, mémoire de licence en SPA, UNILU, FSSPA, 2016-2017, p.98.

* 4 Carol Poirier et B. L. Kyelem,  nomadisme ou transhumance politique post-électoral et discipline de parti dans l'espace francophone, projet de rapport, Bruxelles, juillet 2012, p.7.

* 5 Carol Poirier et B. L. Kyelem,  op.cit., p.17.

* 6Carol Poirier et B. L. Kyelem, op.cit. P.47.

* 7 IDEM.

* 8 M. Jimmy Kenga, RDC :Les politiciens congolais et la culture de la démocratie (Afrique souverain) », in Congo forum, wupertal, Allemagne, 2000, p.2.

* 9 M. Jimmy Kenga, op.cit., p.3.

* 10 IDEM.

* 11 Wenu Becker cité par Kantu Gulimwetuga A, op.cit., p.15.

* 12 Dictionnaire Petit Rober, éd. Société du nouveau titre, le robert, Paris, 1969, p.1395.

* 13 Pascal Mpange. cours d'initiation au travail scientifique, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2013-2014, pp.23-24, inédit.

* 14 Wenu Becker, Op.cit., p.11.

* 15 Madeleine Grawitz, Méthode des sciences sociales, IIième éd. Dalloz, Paris, 2001, p.19.

* 16 Kitaba Kya Ghoanys, Cours de méthodes de recherche en sciences sociales, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2014-2015, inédit.

* 17 Wenu Becker, op.cit., p.7.

* 18 Pinto et Grawitz, cité par Wenu Behcker, op.cit., p.7.

* 19Guy Rocher, cité par Mulumbati Ngasha A., Manuel de sociologie générale, Lubumbashi, éd. Africa, 2010, p.19.

* 20 Molenga Lingoto W. Cours des Systèmes politiques comparés, L1 SPA, FSSPA, UNILU, 2016-2017, p.3, inédit.

* 21 Kitaba Kya Nhoanis, op.cit., p.13.

* 22 Kambaji Wa Kambaji, cité par Kantu Gulimwentuga A. op.cit., p.19.

* 23 T. Caplow, cité par Mulumbati Ngasha A. Introduction à la science politique, Lubumbashi, éd. Africa, 2010, p.20.

* 24 Dictionnaire La Rousse Illustré, Paris, 2000, p.430.

* 25 Dictionnaire Grand Robert, on line.

* 26 Mulumbati Ngasha, Introduction à la science politique, Op.cit. p.159.

* 27 Nathalie DIA, La route de la transhumance politique, une aventure humaine, journal politique, Kirinapost.Com., consulté en décembre 2017.

* 28 Agbadjan S.P., Transhumance politique la honte du processus démocratique, Article, Beningante.net. Consulté en novembre 2017.

* 29 B. Boumakani, La prohibition de la transhumance politique des parlementaires étude des cas africains, Article, Cairn. Info. Consulté en décembre 2017.

* 30 Mpia Imanda, Cours de question spéciales de sociologie politique, L1 SPA, UNILU, FSSPA, 2016-2017, p. 5. Inédit.

* 31 IDEM.

* 32 La Rousse, op.cit. p.326.

* 33 Mulumbati Ngasha, op.cit.p.13.

* 34 Mpia Imanda D., Représentation ethnique au pouvoir et développement en RDC : regard sur la province de l'équateur, Thèse de Doctorat, UNILU, 2004-2005, p.48.

* 35 Asipati Sikitiko Siki, Cours de Sociologie Politique, G3 SPA, UNILU, FSSPA, 2015-2016, Inédit.

* 36 Mulumbati Ngasha, op.cit. p.175.

* 37 Dictionnaire La Rousse, Op.Cit. p.99.

* 38 Www. La crédibilité, Toupie. Org. Consulté en Janvier 2018.

* 39 P.Mpange, op.cit., p.18.

* 40 WWW. Toupie.Org. Crédibilité. Consulté en avril 2018.

* 41 Explosive.fr. Voici les moyens pour devenir crédible, consulté en novembre 2017.

* 42LOI N° 04/002 DU 15 MARS 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques, art.2.

* 43Dictionnaire La Rousse, op.cit., p.305.

* 44 Maw Weber cité par A. Mulumbati Ngasha, op.cit., p.150.

* 45 Vie-publique.fr. Qu'est-ce un parti politique, consulté en janv.-18.

* 46 Kapanga Mwanza, Cours d'éducation à la citoyenneté, G1 IG, ISC, 2015-2016, p.35, inédit.

* 47 Mulumbati Ngasha, op.cit., p.159.

* 48 B. BoumakanI cité par KANTU, op.cit. p.25.

* 49 Mulumbati Ngasha, op.cit., p.467.

* 50 A. Ramadji cité par Kantu Gulimwentuga, op.cit. , p.27.

* 51 Mulumbati Ngasha, op.cit., 315.

* 52 Georges Elgozy, l'esprit des mots ou l'anti dictionnaire, 1981.

* 53 IDEM.

* 54Dictionnaire Littré, on line.

* 55 Abongo, cours de Communication politique, L1 SPA, UNILU, FSSPA, 2016-2017, Inédit.

* 56 D. Easton cité par Mulumbati Ngasha, op.cit., p.355.

* 57 La Rousse, op.cit., p.421.

* 58 Balzac cité par Ortolang, le CNRTL, Article en ligne, consulté en décembre 2018.

* 59 Www. Wikipédia, théorie, consulté en Janvier 2018.

* 60 Mircea VULTUR, Raymond Boudon et le paradigme de l'individualisme méthodologique, Article, Aspects sociologique, N°1, 1997, p.2.

* 61IDEM.

* 62IBIDEM.

* 63 A. Kwanzaka Inzanza, précis de recherche en sciences sociales et humaine, Kinshasa, CERDAS, 2015, p.63.

* 64 Www. Wikipédia.org, Individualisme méthodologique, consulté en janvier 2018.

* 65 IDEM.

* 66Max Weber cité par Claude le Huidoux, d. Paucant et A. Mayer, individualisme méthodologique, Webetab.org, Bordeaux, consulté en janvier 2018.

* 67 Alain Laurent, L'individualisme méthodologique, Paris, PUF, 1994, P.23.

* 68 Alain Laurent, Op.cit. p.24.

* 69IDEM.

* 70 A. Kwanzaka Inzanza, op.cit., pp.63-64.

* 71 IDEM, p.2.

* 72 Molenga Lingoto, Pouvoir politique et développement durable dans la province de l'équateur, Thèse de doctorat en sciences politiques et administratives, UNILU, 2011-2012, p.22.

* 73 Mpia Imanda D., op.cit., p.28.

* 74 Nziwa Soki A., Révision constitutionnelle et pérennisation du pouvoir en Afrique : cas de la RDC, Mémoire de Licence, UNILU, FSSPA, SPA, 2016-2017, p.20.

* 75 IDEM.

* 76Wikipédia, Portail de la République démocratique du Congo, Histoire précoloniale de la République démocratique du Congo, consulté en Mars 2018.

* 77JerryM'perengDjeri, PresseethistoireduCongo-KinshasaLediscoursdelapresseetsonrôledansle processus de démocratisation 1990-1995, Thèse de doctorat PourobtenirlegradedeDocteur en sciences du langage, Docteur de l'universite de cergy-pontoise,2003-2004, p.1, Inédit.

* 78JerryM'perengDjeri, Op.cit., p.2.

* 79Wikipédia, Taux démographique de la RDC, consulté le 06 Mars 2018.

* 80 Vital Kamerhe, Mafoi dans un autre Congo : Un Congo stable, prospère et puissant, Bruxelles, Ed. Lacier, 2011, p. 4.

* 81 Vital Kamerhe, Op.cit., pp.5-6.

* 82 IDEML

* 83 IBIDEM.

* 84 Vital Kamerhe, Op.cit., p.8.

* 85 IDEM.

* 86Peacks Foudation, Rapport cité par Vital Kamerhe, Op.cit., p. 10.

* 87 Germain Ngoie et David Lelu, Migration en République Démocratique du Congo (profil national 2009), rapport de l'Organisation Internationale pour les Migrations, 2009, p.15.

* 88 Rapport Effectué au Musée de Lubumbashi, 2017.

* 89 Constitution de la RDC, Art. 1 et 22.

* 90 Radio Okapi, Intervention de Matata Mponyo A. sur la situation économique du pays, dans parale aux auditeurs, novembre 2015.

* 91 Vital Kamerhe, Op.cit., p. 8.

* 92 Molenga Lingoto W., Cours d'institutions politiques du Congo, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2014-2015, s.p. Inédit.

* 93 Ngoie Kimpulwa B., Cours d'institutions administratives du Congo, UNILU, FSSPA, G2 SPA, 2014-2015, SP. Inédit.

* 94 Isango Idi Wanzila, Cours d'histoire politique et Administrative du Congo, Premier Graduat Sciences Politiques et Administratives, Université de Lubumbashi, 2008-2009, p.25, Inédit.

* 95 Isango Idi Wanzila, Op.cit., p.7.

* 96 Isango Idi Wanzila, Op.cit., p.5.

* 97 Isango Idi Wanzila, Op.cit., p.12.

* 98Simao Souindoula, Art. In Historien expert Unesco/Angola, 24 Mars 2012, p.2

* 99Isidore Ndaywel è Nziem, Théophile Obenga, Pierre Salmon, Histoire générale du Congo: de l'héritage ancien à la république démocratique, p. 515.

* 100Wikipédia, Histoire politique de la République démocratique du Congo, consulté en Mars 2018.

* 101Isango Idi Wanzila, Op.cit., p.24.

* 102 Wikipedia, Histoire du Congo kinshasa de 1960 à nos jours, consulté en septembre 2017.

* 103Rodrigue Buchakuzi Kanefu, Pleure, Ô Noir, frère bien-aimé Anthologie de textes de Patrice-Émery Lumumba, Globethics.net Praxis, version online, No. 4,Gèneve, 2015, p.95.

* 104 Ndaywel Nziemi, cité par Etshindo Imote L., Op.cit., 53.

* 105Oshim Esinga Michel-Archange,Essai de contextualisation du discours politique du président Mobutu sese-seko, préalable a l'énonciation de ce discours (1965-1975), Art.Annales FLSH, N°15, 2011, p.6.

* 106 Mobutu roi du Zaïre, film documentaire de Thierry Michel, 1999.

* 107 IDEM.

* 108Ngimbi Kalumvueziko, Congo-Zaïre: Le destin tragique d'une nation, L'Harmattan, 2013, p. 179.

* 109 Wikipedia, op.cit.

* 110Ngimbi Kalumvueziko, Op.cit., p.181.

* 111 Wikipedia, IBIDEM.

* 112KabunguluNgoy-Kangoy, cité par Jerry M'pereng Djeri Op.cit., p.43.

* 113 Elikya Mbokolo, Etienne Thisekedi a incarné la perspective d'une démocratie, Art. in CITA, 02 février 2017, pp.4-6.

* 114 Paulin Ibanda Kabaka, Histoire politique récente du Congo-kinshasa, de la création de l'AFDL à l'assassinat de LD Kabila de 1997-2001, Article, in HAL, publié en mars 2016, p.1.

* 115 Paulin Ibanda Kabaka, Op.cit., p.8.

* 116Elikya Mbokolo, Op.cit., p.6.

* 117 Ngoie Kimpulwa B, Op.cit., SP.

* 118 Constitution de la RDC, Art.68, p.27.

* 119Constitution le da RDC, Op.cit., Art. 71-74.

* 120 Constitution le da RDC, Op.cit., Art. 79.

* 121Constitution RDC, Op.cit., Art. 100.

* 122 Vunduawe te Pemako Felix, cités par ETSHINDO IMOTE L. Op.cit., p.1.

* 123 Molenga Lingoto W., Cours d'institution politique du Congo, Op.cit., SP.

* 124A. Kamukuny M. et J. Cihunda H.: « Régionalisation, décentralisation et naissance effective des Vingt-cinq nouvelles provinces: Défis et perspectives de prévention des conflits» » in Congo-Afrique, n° 433, mars 2009, pp. 295-310.

* 125 Yav Kashung J. La décentralisation-découpage en RDC : une tour de Babel ?, Lubumbashi, Contrôle citoyen, 2009, p.12.

* 126 J Claude Bruneau, « les nouvelles provinces de la république démocratique du Congo : construction territoriales et ethnicités », Art., in JeuneAfrique, 2005, p3. Inédit.

* 127 J Claude Bruneau, idem, p.4.

* 128 J Claude Bruneau, op.cit., p.6.

* 129 Mulumbati Ngasha, op.cit., p.175.

* 130Constitution de la République Démocratique du Congo, art. 78 et 90.

* 131 Muyumba Mpyana H , cours d'aspects politiques et administratif de développement, UNILU, FSSPA, 2017-2018.

* 132 Entretient avec l'Avocat Joseph TSHANYEMA, le 20 Mars 2018.

* 133 Détchénou A., Enfinir ave la transhumance politique au Benin, Art. La nouvelle tribune, juin 2009.

* 134 Souleymane Sokone, Transhumance politique, une honte nationale et une gangrène pour la démocratie, Art. Africpost. Avril 2015.

* 135 IDEM.

* 136 Constitution de la République Démocratique du Congo, art.06.

* 137 Loi organique portant organisation et fonctionnement de parti politique, art.08.

* 138Apollinaire Muholongu Malumalu A., Rôle des partis politiques dans le processus électoral, Art. In EFEAC, Université catholique du Groben, Butembo, S.A. p.1.

* 139 Kantu Gulimwetuga A., Op.cit., p73.

* 140Kantu Gulimwetuga A., Op.cit., p74.

* 141 Fumu Toto, Intervention sur Télé 50, décembre 2016.

* 142 IDEM.

* 143 Kapanga Mwanza, Op.Cit., p7.

* 144 Mulumbati Ngasha, Op.cit., p.151.

* 145 Www. Franceculture. Com, classe politique, consulté en Mars 2018.

* 146 Entretien avec les marchands, au mois d'avril 2018.

* 147 Entretien avec les jeunes changeurs des monnaies au marché double poteaux, le 30 Avril 2018.

* 148 Entretien avec les militants du PPRD après la manifestation du 14 Avril 2018, au siège provincial du parti.

* 149 Entretien avec les militants de l'UDPS après le meeting du 24 Avril 2018, au siège provincial de l'UNAFEC.

* 150 Honoré Muyumba Mpyana, cité par Kantu Gulimwentuga, op.cit., p.66 .

* 151 Entretien avec Bomana Mavungu M., en mars 2018.

* 152 Entretien avec les étudiants de l'université de Lubumbashi.

* 153 Kankwenda Mbaya, Courriers des Afriques, RDC : Opposition et médiocrité dans la classe politique, Art. online consulté en Février 2018.

* 154 IDEM.

* 155 Www. Modiko Diakite, Transhumance politique, la honte du processus démocratique, Art. in line, Beningate, consulté en Février 2018.

* 156 Freddy Mulongo, RDC : Classe politique la plus honteuse et pourrie, Art. In Médiapart, 19 Avril 2018.

* 157 Molenga Lingoto w., Commentaire sur le système politique congolais, en 2016-2017.

* 158 José Nawej, Intervention sur radio okapi, dialogue entre congolais, le 09/01/2018.

* 159 Platon cité par Debonrnage, conscience politique, Art. Midi insoumis, consulté en avril 2018.

* 160 Encyclopédie universel Francademic.com, conscience politique, consulté en Avril 2018.

* 161 Www. Wikipédia.com, la participation politique.






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