Les transports collectifs à Ouagadougou. Le cas des taxis.par Ousseny SIGUE Université de Ouagadougou - Maitrise en géographie urbaine 2008 |
LOCALISATION DU KADIOGO DANS LE BURKINA FASO BURKINA FASO
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19 Cartel : Localisation de zone d'étude 20 1. La croissance démographiqueOuagadougou connaît une forte poussée démographique à l'instar des autres capitales africaines. Après avoir connu une évolution relativement modérée entre 1914 et 1960, en passant de 19.332 à 60.000 habitants, la croissance démographique a atteint un rythme un peu plus élevé entre 1960 et 1996 en passant de 60.000 à 752.200 habitants avec un taux d'accroissement annuel moyen de 10,6% entre 1975 et 1985 et de 5% entre 1985 et 1996. Malgré cela, la population urbaine de Ouagadougou constituait en 1996, 44% de la population urbaine nationale. Selon le recensement de décembre 2006, Ouagadougou comptait 1.181.702 habitants, soit 42,7 %5 de la population urbaine nationale. Ce développement de la ville de Ouagadougou s'explique par le fait qu'elle est la capitale politique et administrative où sont concentrés les centres administratifs, les institutions financières, l'université et les écoles, les principales industries manufacturières, les activités de commerce national et international etc. En plus de la concentration de ces centres d'activités qui attirent des étrangers et des nationaux (élèves, étudiants, fonctionnaires, ruraux...), il faut ajouter le croît naturel. En effet, l'indépendance du pays a renforcé le rôle de ville capitale de Ouagadougou. Celle-ci a drainé un nombre important de jeunes ruraux pour la plupart en quête d'emplois salariés en raison de l'échec du développement du monde rural. Ce courant d'exode rural vers Ouagadougou principalement s'est intensifié à la suite des 5 I.N.S.D.,2007 :Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2006, résultats préliminaires, 51p. sécheresses successives (1968-1974-1984) qu'a connue le pays6. Ainsi, de 60.000 habitants environ entre 1961-1962, Ouagadougou est passée à 172.601 habitants en 1975 et à 414.514 habitants dix (10) ans plus tard. Cette immigration des populations rurales vers Ouagadougou la capitale tient au fait qu'elle offre plus d'opportunité d'emplois. De ce fait, certaines petites villes voient leurs habitants se déplacer vers la capitale. L'exode apparaît ici comme vital pour les ruraux, car en ville, ils espèrent bénéficier d'un contexte économique qui leur permettra d'avoir un emploi temporaire ou permanent. Dans un tel contexte de développement démographique et de localisation des activités au centre-ville, il se pose nécessairement des problèmes d'équipement, de logement, d'emploi, d'environnement et surtout de transports
urbains. 21 6 SAWADOGO L., 2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, département de géographie, Université de Ouagadougou, 123 pages. 22 2. l'extension spatialeLa forte croissance de la population urbaine entraîne une extension spatiale de la ville. Au niveau de l'étalement progressif des espaces conquis par la ville, la superficie de Ouagadougou est passée successivement de 5.300 hectares en 1961 à 18.185 hectares en 1984 pour atteindre 21.000 hectares en 1994 et 26.356 hectares en 2002. D'après les prévisions du Ministère des Infrastructures, de l'Habitat et de l'Urbanisme (M.I.H.U), le Grand-Ouaga serait à l'horizon 2010, un grand pôle urbain couvrant une superficie d'environ 33.000 hectares avec un rayon de 32 Km. Du point de vue du découpage administratif7, la ville de Ouagadougou est divisée depuis 1988 en cinq (5) communes auxquelles sont rattachées 17 villages. Les cinq communes sont : - la commune de Baskuy comprenant les secteurs n°1 à n°12 ; - la commune de Bogodogo constituée des secteurs 14-15-2829-30, puis des villages de Balkui et de Yamtenga ; - la commune de Boulmiougou composée des secteurs n°16 à n°19 et des villages de Sandogo, Zongo, Zagtouli, et Boassa ; - la commune de Nongremassom comprenant les secteurs 1323-24-25-26-27 et les villages de Nioko, Polesgo, Sakoula, Soguedin, Roumtenga ; - la commune de Signoghin constituée des secteurs 20-21-22 et des villages de Bassenko, Bissighin, Yagma, Dar-Salam et Kamboinsé. 7 BAMAS S., 1995 : Deux roues et transport collectif à Ouagadougou : à la recherche d'une articulation, Thèse de Doctorat en Géographie, Université de Bordeaux III, 269 page 23 Cette forte extension spatiale de la ville de Ouagadougou résulte du type de construction : habitations horizontales s'étalant sur des milliers de parcelles jointives dans lesquelles les constructions en hauteur sont rares. L'extension démesurée de l'espace urbain de la ville peut aussi s'expliquer par le développement de l'habitat spontané dans les quartiers périphériques. Avec une surface totale d'environ 21 750 hectares en 1995, les zones non loties occupaient près de 57,8%8 de la superficie de Ouagadougou. Selon les résultats d'une étude réalisée par le Ministère des Infrastructures et de l'Habitat, à Ouagadougou les populations habitant ces zones spontanées étaient estimées à 300.000 habitants en 1996. Le besoin total de l'espace à urbaniser était estimé à 4.281 ha entre 1997 et 2005 (DSTM) . Cela s'explique d'une part par l'insuffisance des budgets de la municipalité et surtout de l'Etat, et d'autre part par l'absence au départ d'une véritable politique de l'habitat. Cette prépondérance des quartiers non lotis, résultat d'une importante croissance démographique apparaît comme la principale manifestation d'une croissance spatiale mal maîtrisée9. En plus de ces raisons de l'extension spatiale s'ajoute la spéculation foncière, c'est-à-dire que les habitants anticipent sur les opérations de lotissement en réalisant un investissement minimal sur un terrain dont ils ont acquis le droit d'occupation auprès d'un chef coutumier en espérant se voir ainsi reconnaître le droit à une parcelle dans la 8 SAWADOGO L.,2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou, 123 pages. 9 BAMAS S., 1995 : Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou :à la recherche d'une articulation, thèse de doctorat en Géographie, Université de Bordeaux III, 269 pages. future opération de restructuration puisque le principal critère retenu pour les attributions de parcelles est d'être résident. Cette spéculation foncière touche une bonne partie des lotissements et des attributions des parcelles à Ouagadougou . En 199910, le directeur de l'urbanisme et de l'aménagement confirmait que la «spéculation foncière occupe près de 50% des lotissements à Ouagadougou et qu'un an après un lotissement 50% des parcelles sont revendues aux prix forts de 2000 à 5000 FCFA/ m2 ». Cette spéculation foncière ne permet pas aux populations à faibles revenus d'accéder à un logement. A Ouagadougou11 comme partout ailleurs dans les villes africaines, la forte croissance spatiale des agglomérations s'est accompagnée d'une spécialisation : les quartiers périphériques se caractérisant par une fonction de résidence, le centre ville affiche une vocation tertiaire abritant l'administration et le commerce. De ce fait, des foules de migrants pénètrent chaque matin le centre pour des motifs aussi variés que le travail, les démarches administratives, les affaires, les achats etc. Dans un espace aussi centralisé, il est évident que le centre-ville est un noeud d'attraction des populations et par conséquent du réseau de transport. Ainsi on peut distinguer trois sous-ensembles spatiaux dans la structuration de la ville de Ouagadougou : - le centre-ville12 est composé de cinq secteurs n°1-2-3-4 et 5 s'organisant autour de « la place de la nation » et du « rond point des nations unies ». De ce noyau partent les routent nationales vers 10 Cité par SAWADOGO Léon in Quotidien Ouest Africain, le journal du soir, 1999, N°1490. 11BAMAS S., 1995 : Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou :à la recherche d'une articulation, thèse de doctorat en Géographie, Université de Bordeaux III, 269 pages. 24 12 Ibidem 25 Bobo-Dioulasso (RN1), Ouahigouya (RN2), Léo (RN3), Fada N'Gourma (RN4), qui sont les routes internationales vers la Côte d'Ivoire, le Mali, le Ghana et le Niger. C'est la zone par excellence des activités commerciales et administratives. La zone administrative est le siège du pouvoir central qui regroupe le palais présidentiel, le secrétariat général du gouvernement, les ministères, les services publics comme la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la Société Nationale Burkinabè d'Electricité (SONABEL), L'Office National des Télécommunications (ONATEL), L'Office National des Postes (ONP) et les établissements secondaires. Juxtaposée à cette dernière, se trouve la zone commerciale comprenant le marché central, les banques et assurances, les organismes internationaux, les salles de cinéma, la cathédrale et la grande mosquée. - La zone péricentrale est constituée essentiellement d'habitations et dans une moindre mesure de quelques activités commerciales (marchés et yaars13 de quartiers), administratives, ainsi que des équipements sanitaires et éducatifs. - Le troisième sous ensemble (la zone périphérique) est constitué de quinze secteurs (secteurs n°15 à 30) et des zones non loties, résultant des déséquilibres entre la croissance démographique et l'occupation de l'espace urbain. Elle renferme en majorité des habitats spontanés sous équipés en infrastructures de base (voirie, adduction d'eau, électricité...). La croissance démographique urbaine accompagnée de l'extension spatiale accélérée, ainsi que la spécialisation des quartiers (centre-ville, zone péricentrale et périphérie) se traduit sur 13 Marché ou petit marché en langue nationale mooré 26 la demande de transport en induisant des distances de déplacement longues et des coûts de transport plus élevés. 27 Carte2 : Structure spatiale de Ouagadougou 28 3-Déplacements urbains et croissance spatialeComme annoncé précédemment, la ville de Ouagadougou connaît une extension rapide depuis la période des indépendances jusqu'à nos jours en raison du style d'habitat horizontal et de la spéculation foncière. Tableau n°1 : L'extension spatiale de Ouagadougou
Source : DIARRA I., 2006 : Le transport des scolaires et des étudiants à Ouagadougou, mémoire de maîtrise,Département de Géographie, université de Ouagadougou, 107 pages. Ce tableau ci-dessus montre les différentes étapes de l'évolution spatiale de la ville de Ouagadougou depuis la période des indépendances. De 2000 ha en 1957, la superficie de Ouagadougou est passée à 5300 ha en 1961 et à 10 000 ha en 1982 soit une évolution de 188,6 % en 21 ans (entre 1961 et 1982). Puis 20 ans après (2002), la superficie de la ville a atteint 26 356 ha. Compte tenu des différents lotissements qui sont en cours la superficie de la ville continue de s'accroître. Cependant, ces lotissements14 n'ont pas été suivis par un aménagement adéquat du réseau de voirie ni par un équipement conséquent des nouveaux quartiers de la ville en 14 DIARRA I., 2006 : Le transport des scolaires et des étudiants à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, département de Géographie, Université de Ouagadougou, 107 pages services socio-collectifs de base tels que les structures sanitaires, les établissements d'enseignement etc. Cette extension spatiale de Ouagadougou engendre des problèmes de transport urbain dans la mesure où elle a contribué à éloigner brusquement la périphérie du centre-ville. Les populations qui habitent dans les zones spontanées (non-loties) étaient estimées à 300 000 habitants en 199615. Cela implique forcément de longs déplacements, une augmentation des temps de déplacements et des coûts de transport de plus en plus élevés pour ces populations. Cependant la faible couverture de la périphérie en infrastructures de voirie constitue un obstacle majeur pour le développement des transports collectifs. Même si les véhicules individuels offrent un niveau de mobilité élevé aux citadins à Ouagadougou, il reste que les exclus du système « deux roues » ont de nombreuses difficultés pour se déplacer. Ainsi les taxis doublent ou triplent les prix quand on leur demande d'aller dans certains quartiers périphériques où les voies en terre sont généralement en mauvais état. 29 15 SAWADOGO L.,2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou, 123 pages. CHAPITRE II : LE SYSTEME DE TRANSPORT URBAIN DEOUAGADOUGOUL'offre de transport est l'ensemble constitué par le réseau de voirie, les transports collectifs (autobus et taxis) et les transports individuels (la marche à pied, les bicyclettes, les deux roues motorisées et les voitures particulières). Contrairement aux autres capitales africaines, l'offre de transport à Ouagadougou est constituée essentiellement par des modes individuels notamment les deux roues. D'après l'enquête ménage de 1992, deux (2) déplacements sur trois (3) sont effectués à deux roues à moteur, viennent ensuite la bicyclette (17 % des déplacements), la voiture particulière (10 %). Les transports collectifs (taxis et autobus) quant à eux ne représentent que 6% des modes utilisés16. Ces données sont confirmées par les comptages de 2000. Ces comptages réalisés en 2000 montre que 50,49 % des déplacements se font sur deux roues motorisées, 20,49 % à bicyclette, 20,21% en voiture particulière contre 4,75% en taxis. La marche à pied est moins importante sur les principaux axes de l'agglomération contrairement à ce que l'on observe dans certaines villes comme Bamako et Dakar. 30 16 CEDRES-INRETS-LET , 1993 :Analyse du système de déplacement à Ouagadougou 31 1. La voirie urbaineA Ouagadougou, on distingue trois catégories de voirie : la voirie primaire, secondaire et tertiaire. Les voies primaires lient les différents quartiers. Elles sont constituées des sections urbaines des routes nationales qui sont bitumées et généralement en bon état. Ce sont les routes nationales n°1 ;2 ;3 ;4 ;5 et 6, l'avenue Charles de Gaulle et le boulevard circulaire. Les voies secondaires sont raccordées aux voies primaires et desservent les différents quartiers. Les voies tertiaires sont les voies de l'intérieur des quartiers. Ce sont des voies assez larges permettant la circulation de véhicules. Elles sont généralement non bitumées hormis la zone commerciale et quelques zones résidentielles. La largeur de l'emprise des voies est variable en fonction de leurs natures. Elle atteint 60 mètres pour les plus larges comme le boulevard circulaire. Il y a également des voies de 30, 20, 15, 12 et de 6 mètres. Les voies de 6 mètres de large se rencontrent généralement dans les quartiers centraux anciennement lotis. 32 Tableau n°2 : Classification de la voirie de la commune de Ouagadougou en 2005
Source : BAMAS S., 2006 : L'implication des collectivités locales dans la gestion des transports urbains en Afrique de l'ouest, Ouagadougou, Rapport pour le compte du programme de développement municipal A la lumière de ce tableau, on se rend à l'évidence que sur un total de 2034,4 Km de voies que compte la commue de Ouagadougou, 185,4 Km de routes sont bitumées dont 35 Km en mauvais état. Le reste de la voirie, 1847 Km est en terre dont 93 en mauvais état. Selon17 le chef de service de la voirie et des ouvrages hydrauliques de la commune de Ouagadougou, l'état général de la voirie n'est pas satisfaisant. Au mauvais état de la voirie vient s'ajouter l'appropriation de celle-ci en de nombreux endroits par les petits commerces contribuant ainsi à restreindre considérablement l'espace de circulation. Cette situation constitue sans doute une contrainte majeure pour le développement des transports par autobus et pour les taxis dans la mesure où certains quartiers de la ville tels que Nonsin, Kouritenga, Burundi etc., ne sont vraiment accessibles qu'au moyen des deux roues. 17 BAMAS S., 2006 : L'implication des collectivités locales dans la gestion des transports urbains en Afrique de l'ouest, Ouagadougou, Rapport pour le compte du programme de développement municipal 33 2. Les transports individuelsIls sont constitués de la marche à pied, des voitures particulières, des deux roues motorisées et non motorisées. 2.1. La marche à piedElle constitue le premier moyen de déplacement utilisé depuis et pendant longtemps par les hommes aussi bien pour les petites distances que pour les grandes. Elle est caractérisée par sa vitesse lente et sa pénibilité. Cependant elle joue un rôle important dans les déplacements des élèves et étudiants, la collecte, l'acheminement et la distribution des marchandises diverses par bon nombre de marchands ambulants. Ce mode de transport est aussi utilisé pour se rendre dans les lieux de culte (mosquée, église) et au marché. L'une des contraintes de ce mode de transport est l'absence de trottoirs sur la plupart des voies et l'occupation de celles-ci par les petits commerçants ; obligeant ainsi les piétons à marcher sur la route en côtoyant les autres modes de transport. Cette situation met les piétons en état d'insécurité routière. 2.2. Les deux rouesLes deux roues18 ont fait leur apparition à Ouagadougou en novembre 1908 pour la bicyclette et un peu plus tard en 1912 pour la motocyclette par les missionnaires blancs. Grosso modo, il y a un 18 BAMAS S., 1995 : Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou : à la recherche d'une articulation, thèse de doctorat, Université de Bordeaux III, 269 pages. 34 siècle que les deux roues sont apparues dans la capitale burkinabè, faisant partie intégrante de la vie des populations. Les deux roues assurent l'essentiel des déplacements à Ouagadougou. D'après le résultat des comptages19 de 1996 et 2000, le pourcentage des deux roues dans la circulation varie de 70 % au centre ville à plus de 90 % sur l'avenue du Yatenga et à 80 % en moyenne sur les principales voies qui mènent au centre-ville. Cette prépondérance des deux roues s'explique par leur souplesse, permettant le « porte à porte » puis par leur relative rapidité d'une part et d'autre part par l'insuffisance de l'offre de transport collectif. Plusieurs raisons expliquent cette insuffisance. D'abord, l'absence pendant longtemps de société de transport en commun car c'est en 1984 que sont apparus les premiers autobus. Ensuite l'implantation depuis 1963 d'une industrie nationale de montage de deux roues à Bobo-Dioulasso ainsi que la facilité de leur acquisition par la création d'établissements financiers comme la SOBCA créée en 1971. Enfin l'inexistence de contraintes liées à la possession des deux roues de cylindrée inférieure à 100 Cm3 (assurance, permis de conduire etc.). En plus de ces facteurs qui ont favorisé le développement des deux roues à Ouagadougou, il faut ajouter le facteur social. En effet, toute une valorisation sociale s'est développée autour de l'acquisition et de l'usage des deux roues avant de se focaliser aujourd'hui sur la voiture particulière. 19 Groupement Berocan CIMA, 2000 : Etude d'amélioration des conditions de déplacements dans l'agglomération de Ouagadougou 2.3 La voiture particulièreHistoriquement c'est en 191320, avec le gouverneur Clozel que la première voiture particulière a fait son entrée à Ouagadougou. Vers 1920 seules trois personnalités possédaient des voitures dans cette ville : le gouverneur de la colonie de Haute Volta, l'Administrateur du cercle de Ouagadougou et Monseigneur Thévénaud . C'est le début de l'usage de la voiture particulière. L'usage de la voiture particulière occasionne plusieurs dépenses : l'achat du véhicule, les frais de dédouanement, les frais d'assurance, le carburant, l'entretien. En raison de ces dépenses, ce mode de transport est hors de portée de nombreuses populations. Ainsi, la voiture particulière apparaît comme l'apanage des personnes relativement aisées. Cependant, depuis le début des années 8021, l'arrivée massive de véhicules d'occasion consécutive au renouvellement du parc automobile en Europe a favorisé l'usage de la voiture particulière. D'après les comptages de 1996 et 2000, le trafic des voitures particulières a enregistré un accroissement de 10 % . Hormis tous ces modes de déplacements individuels, il existe à Ouagadougou des formes de transport en commun. 35 20 BAMAS S., 1995 : Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou :à la recherche d'une articulation, thèse de doctorat en Géographie, Université de Bordeaux III, 269 pages. 21 BAMAS S., KARANGA A., DIOUF I., 2003: Etude pour la mise en place de la SOTRACO, Ouagadougou, Rapport final, 50p. 36 3 Les transports collectifsA Ouagadougou, les transports en commun sont constitués des autobus de la Société de Transport en Commun (SOTRACO), des taxis et de quelques services de ramassage scolaire. 3.1 Les transports collectifs par autobusLa ville de Ouagadougou n'a connu sa première société de transport en commun (la régie X9) qu'en 1984, contrairement aux autres capitales comme Dakar, Abidjan, Bamako où les transports par autobus ont circulé au début des années 70. C'était un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) avec un capital de 1.271.773.136 F.CFA. Elle avait un parc de 48 autobus en 1989. Cependant, son arrivée n'a pas transformé radicalement le système de déplacement des ouagalais. Selon l'enquête ménage de 1992, la part des transports en commun (autobus et taxis) n'était que de 6% sans la marche à pied et 3% avec la marche à pied. La régie X9 sera très tôt confrontée à un déficit budgétaire de 200 millions par an entre 1985 et 1992 ; ce qui entraînera sa privatisation en juin 1994. En 1996, soit deux ans plus tard, l'exploitation du réseau des transports collectifs a été concédée à la SOTRAO (Société de Transport Alpha Oméga). Tout comme la première entreprise d'autobus, elle va connaître de nombreuses difficultés. Au 31 décembre 1999, le déficit d'exploitation de la SOTRAO était évalué à plus d'un milliard FCFA grandement imputable au mauvais 37 état du réseau de voirie urbaine, à la vétusté et à l'insuffisance quantitative du parc automobile. A ces contraintes s'ajoutent des difficultés de maintenance caractérisées par la cherté et la non disponibilité des pièces de rechange ,à l'insuffisance tarifaire du ticket de base. Ce ticket était de 100 FCFA alors que le coût de revient par voyageur s'élevait à 186 F CFA soit une perte de 86 F CFA par ticket vendu. Face à toutes ces difficultés et à la baisse continue des recettes d'exploitation au début des années 2000, la SOTRAO a officiellement fermé ses portes en janvier 2002 pour faire place à la nouvelle société de transport en commun (SOTRACO). La SOTRACO a vu le jour en novembre 2003. C'est un établissement privé à caractère industriel et commercial avec un capital de 800 millions de F CFA. 38 Tableau n°3 : Répartition du capital de la SOTRACO
Source : BAMAS S., 2006 : L'implication des collectivités locales dans la gestion des transports urbains en Afrique de l'ouest, Ouagadougou, Rapport pour le compte du programme de développement municipal Cette société a débuté ses activités le 07 novembre 2003 avec pour objectif de résoudre le problème récurrent des transports urbains en améliorant la qualité de la circulation ainsi que la qualité de l'environnement urbain par la réduction de la pollution générée par le système actuel de transport de personnes22. 22 SAWADOGO L.,2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou, 123 pages. 39 Le siège de la SOTRACO se trouve à Somgandé sur la route de Kaya. Depuis sa création jusqu'à nos jours, son parc a évolué comme suit : Tableau n°4 : Evolution du parc de la SOTRACO de 2003 à 2007
Source : Direction de la SOTRACO (mars 2008) Le parc théorique croit chaque année en passant de 30 à 55 autobus de 2003 à 2007, tandis que le parc opérationnel a évolué en dents de scie avec une tendance générale à la baisse. En effet de 30 autobus en 2003, on est passé à 36 en 2005 puis à 28 et à 20 respectivement en 2006 et 2007. Selon le chef du service exploitation, la réduction continuelle du parc opérationnel est due au fait que les autobus sont surexploités car on a besoin de 33 autobus pour les 9 lignes fonctionnelles alors qu'il n'y a que 20. Ces autobus sont de marque Volvo avec une carrosserie JONKHEER et ayant une capacité totale de 80 places, soit 1600 places pour les 20 autobus en décembre 2007. 40 Tableau n°5 : Répartition des autobus par ligne
Source : Direction de la SOTRACO ( 29 février 2008) Le réseau de la SOTRACO comporte 09 lignes transversales de 7 à 16 Kilomètres (de longueur) convergeant vers le centre-ville, particulièrement vers la place Naaba-Koom. L'analyse spatiale du réseau montre une couverture spatiale très inégale : les secteurs centraux sont mieux desservis que les secteurs périphériques. Par exemple au nord de l'agglomération, les quartiers d'habitation situés au-delà du barrage sont parmi les plus défavorisés. Ce sont les secteurs 20, 21, 22, 23, 24 et 25. De plus, les autobus circulent quasiment sur les routes bitumées. Pour certains, il faut parcourir de longues distances à pied pour accéder au bus. 41 Dans la pratique, les temps d'attente aux arrêts d'autobus sont parfois longs en raison de l'insuffisance du nombre de bus par ligne, de la congestion de la circulation et des retards causés par le manque de civisme de certains usagers (bousculades à l'entrée). Toutes ces contraintes compromettent la fréquentation des autobus au profit des autres modes de transport pour deux raisons. D'abord les citoyens continuent à porter leur choix sur le transport individuel et sur les taxis collectifs qui sont plus souples et rapides en terme de compétitivité. Ensuite vu les longues attentes dans les arrêts d'autobus ainsi que le tarif qui est de 150 FCFA pour un ticket simple contre celui des taxis qui est de 200 FCFA, certains usagers préfèrent prendre le taxi pour éviter les retards. A l'instar des entreprises précédentes de transport en commun, la SOTRACO connaît également quelques difficultés majeures à l'heure actuelle. Son déficit cumulé à la date du 31 juillet 2006 s'élevait à 938 402 42323 F CFA et les besoins du moment s'estimaient à 133 000 000 de F CFA. Face à cette crise la société a interrompu momentanément ses activités le jeudi 24 août tout en lançant un appel aux autorités compétentes afin qu'elles lui apportent leurs soutiens. La réaction de l'Etat fut immédiate dès le lendemain par la fourniture d'un bon de carburant d'une valeur de 60 millions de F CFA pour permettre à la SOTRACO de fonctionner en attendant de trouver des solutions idoines et durables. Cette mesure a permis aux autobus de reprendre service dans l'après-midi du vendredi 25 août. A la fin du mois de septembre, un nouveau président de Conseil d'Administration a été désigné à la tête de la société et l'Etat a affirmé son intention de renforcer le parc 23DIARRA I., 2006 : Le transport des scolaires et des étudiants à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, département de Géographie, Université de Ouagadougou, 107 pages. 42 automobile grâce à l'importation prochaine d'une centaine d'autobus. 3.3. Les taxis collectifsIl existe deux formes d'exploitation des taxis à Ouagadougou : les taxis artisanaux et les taxis compteurs. 3.2.1 Les taxis compteursLes taxis à compteur sont dotés de compteur. Ils affichent les prix tout au long du trajet et sont généralement en bon état. Ils ont fait leur apparition à Ouagadougou pour la première fois en juillet 1990 avec la société dénommée City Cab avec un parc de 11 taxis munis de compteurs. Faute de rentabilité, l'entreprise a cessé ses activités le 31 janvier 1992. Six mois plus tard, l'expérience des taxis compteurs a été reprise par la nouvelle société dénommée les « les rapides », inscrite sur leurs portières avec un parc initial de 15 véhicules. Cette dernière connaîtra les mêmes difficultés que la précédente et a cessé ses activités en 1998. En février 1998, la Société de Transport Mixte Banghrin (STMB) a mis en place une nouvelle entreprise de taxis compteurs à Ouagadougou. Ces taxis sont reconnaissables par leur couleur blanche et bleue. Comme les précédentes, cette dernière a suspendu ses activités en janvier 2007 pour défaillances techniques. Elle attend une nouvelle commande afin de reprendre ses activités. 43 3.2.2 Les taxis artisanauxA la différence des taxis à compteur, les taxis artisanaux sont les taxis ordinaires de la ville de Ouagadougou, démunis de compteur. Ils rentrent généralement en circulation en tant que taxi à l'état d'occasion. Ils sont de couleurs vertes et exploitées de façon artisanale par des particuliers. La responsabilité de la gestion des taxis urbains incombe à la municipalité : la mairie intervient dans les transports urbains à travers les Services Techniques Municipaux et la police municipale. La Direction des Services Techniques Municipaux24 à travers le service de la voirie et de l'assainissement est chargée dans le domaine des transports urbains, de la construction et de l'entretien des voies urbaines, puis de l'analyse et de l'observatoire sur le trafic et de la promotion des transports urbains. Ce service se limite seulement à la construction et l'entretien des voies urbaines. Les transports urbains n'apparaissent pas clairement dans les attributions de la Direction des Services Techniques Municipaux (DSTM). Il n'existe pas de service chargé exclusivement des transports urbains. Quant à la direction de la police municipale, elle intervient dans les transports urbains par la réglementation de la circulation dans les points neuvralgiques du territoire communal. Les taxis collectifs s'organisent autour de points stratégiques (gares routières et ferroviaire, centres sanitaires, marchés ). Appelés stations, ces points correspondent davantage 24 BAMAS S., 2002 : L'implication des collectivités locales dans la gestion des transports urbains en Afrique de l'ouest et du centre :cas de Bobo-Dioulasso, PDM, rapport provisoire, 30p. 44 aux besoins réels de leur clientèle. Pourtant ils sont non aménagés pour la plupart, constituant ainsi d'importants points de congestion dans la ville de Ouagadougou. La gestion artisanale de cette forme de transport rend le parc difficile à dénombrer. Ils ont été pour la première fois identifiés par la couleur verte. Mais une seconde opération d'identification a été initiée par la mairie et consiste en la numérotation aux portières. A la date du 24 décembre 1996, on a pu recenser 932 taxis. En 2007, le Syndicat National des Taximen du Burkina a enregistré 1 600 taxis. Cependant, nos enquêtes sur le terrain ont montré qu'environ 40 % des taxis ne sont pas enregistrés. Ainsi nous estimons à environ 640 le parc des taxis clandestins. En somme nous pouvons évaluer le nombre total des taxis verts à 2 240 unités. Sachant qu'un taxi a une capacité d'offre de cinq places pour les passagers, le nombre de places offertes par les taxis de Ouagadougou est évalué à 11 200 contre 1 600 pour les autobus. En outre, le nombre de taxis continue de s'accroître alors que le parc des autobus se dégrade. 45 Tableau n°6 : Résultat des comptages des passagers des taxis
Source : BAMAS S., KARANGA A., DIOUF I., 2003: Etude pour la mise en place de la SOTRACO, Ouagadougou, Rapport final, 50p. A l'observation, on constate que toutes les lignes des taxis sont convergentes vers le centre-ville, particulièrement vers le marché central. Le comptage a montré que les taxis ont transporté environ 57 248 passagers (par jour) contre 18 57225 passagers transportés par les autobus. Ainsi les taxis ont transportés 3,08 fois plus de passagers que les autobus. Cette répartition n'est certainement pas optimale car l'impact sur la circulation des taxis est largement supérieur à celui des autobus. Cette répartition modale s'explique par l'insuffisance de l'offre des 25 ce chiffre a été obtenu par le calcul de la moyenne des passagers transportés par les autobus entre novembre 2003 et février 2008, données fournies par la direction de la SOTRACO 46 autobus, la qualité de service des taxis ainsi que leurs tarifs avantageux par rapport à ceux offert par le réseau d'autobus. A la faveur des importations massives de véhicules d'occasion, l'état du parc des taxis s'est nettement amélioré. Depuis quelques années, ils font une concurrence qualifiée de déloyale aux autobus en stationnant à proximité de leurs arrêts et en empruntant de façon quasi régulière leurs lignes. Le trafic des taxis dans la circulation urbaine a le plus augmenté entre 1996 et 2000, à près de 25 % par an, soit un doublement en trois ans. Cela va s'en dire qu'en l'absence d'une politique volontariste en faveur de la promotion d'autobus, cette tendance va se maintenir et risque même de s'accentuer au profit des taxis. 3.3 Les services de ramassage scolaireCette forme de transport en commun26 a vu le jour à Ouagadougou en 1985 avec l'école Avenir Kiswendsida situé à Tanghin. Aujourd'hui, quelques établissements secondaires de la ville de Ouagadougou organisent ce type de transport. Ce sont : Belemtissé, Avenir Kiswendsida, la Source, le Creuset Plus, Saint André, Saint Exupery. L'offre de transport des services de ramassages scolaires en 2006 est évaluée à 123 places au total. Hormis le lycée Saint-Exupéry, les trois autres établissements disposent leurs propres véhicules pour le transport de leurs élèves. Quant au lycée Saint-Exupéry, ce sont les parents qui ont initié l'organisation du transport en commun 26 Diarra I., 2006 : Le transport des scolaires et des étudiants à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou, 107 pages des élèves dans cet établissement. Cette organisation résulte d'une convention des parents d'élèves avec le complexe scolaire Bélemtissé qui met en location deux de ses cars pour le transport des élèves du lycée français. Chaque établissement possède un réseau de lignes préétablies qui sont parcourues par les cars très tôt le matin à partir de 6 heures et le soir entre 17 heures 30 minutes et 18 heures. L'école Bélemtissé27 possède le réseau le plus vaste avec 5 lignes reliant les quartiers de Tampouy, Pissy, Paglaa-Yiri, Somgandé et Ouaga 2000 à l'établissement. Le ramassage scolaire est généralement associé à la cantine scolaire, aussi bien pour le primaire que le secondaire car la plupart des élèves ne rentrent pas à midi à cause des distances parfois éloignées. En moyenne, la cantine revient à 10.000 FCFA et le tarif du transport à 10.000 FCFA par mois et par élève, soit au total 20.000 FCFA par mois ; ce qui lui confère un caractère marginal compte tenu des revenus des ménages. Mais son existence traduit des besoins potentiels risquant de s'accroître dans les prochaines années au regard des problèmes de transport que connaissent les parents. 47 27 SAWADOGO L.,2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou, 123 pages. 48 Conclusion partielleLa forte croissance urbaine de Ouagadougou engendre des besoins de plus en plus importants pour les citadins dont celui des transports en commun. La forte croissance du nombre des taxis témoigne de l'acuité des besoins de transport en commun dans la ville L'analyse des transports en commun a montré une prédominance des taxis sur les autobus. En effet, les taxis transportent au moins 3,08 fois plus de passagers que les autobus par jour. Par ailleurs le trafic des taxis dans la circulation urbaine a le plus augmenté entre 1996 et 2000, à près de 25 % par an, soit un doublement en trois ans. Cette prédominance des taxis collectifs au sein des transports en commun est favorisée d'une part par l'inadaptation et l'insuffisance de l'offre d'autobus et d'autre part par l'importation massive des véhicules d'occasion. En l'absence d'une politique de transport volontariste, la croissance des taxis collectifs se maintiendrait en raison de la pertinence de leur service. Les taxis permettent le transport des bagages, circulent aux heures tardives, desservent les zones périphériques très faiblement parcourues par les autobus et jouent un rôle très important que ne peuvent assumer les autobus, notamment le transport des malades etc. 49 DEUXIEME PARTIE : OFFRE ET DEMANDE DE TRANSPORT
|
Année |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
Nombre de taxi |
681 |
743 |
537 |
596 |
1013 |
1610 |
1138 |
1147 |
1072 |
1029 |
Source : Trésorerie régionale du centre
38 Groupement Berocan CIMA, 2000 : Etude d'amélioration des conditions de déplacements dans l'agglomération de Ouagadougou
L'analyse du tableau ci-dessus montre que le nombre des taxis a évolué en dents de scie avec une tendance générale à la hausse entre 1997 et 2002 car on est passé de 681 à 1610 taxis. an En 2003, la trésorerie n'a pu enregistrer que 1138 taxis soit 472 de moins. De 2004 à 2006, le nombre de taxis n'a fait que baisser. Cela montre qu'on ne peut se fier à l'enregistrement de la perception provinciale pour connaître le nombre exact des taxis opérant à Ouagadougou car sans l'action de la police, bon nombre des conducteurs ne s'acquittent pas des taxes.
En réalité, le nombre exact des taxis à Ouagadougou n'a jamais été connu car il y a toujours eu des taxis travaillant dans la clandestinité (40 %) à cause de leur mauvais état grandement imputable à l'état de la voirie urbaine.
Cependant, on peut retenir que le nombre des taxis en circulation à Ouagadougou est en croissance. Selon les résultats des comptages38 de 1996 et 2000, l'augmentation des taxis varie de 12% sur l'avenue Bassawarga à 58% sur la route de Fada ; elle est de 40% sur les avenues Kadiogo et Charles de Gaule et de 51% sur le pont de Silmandé.
63
38Groupement Berocan CIMA, 2000 : Etude d'amélioration des conditions de déplacements dans l'agglomération de Ouagadougou
64
Graphique n°1: Courbe d'évolution de l'achat des taxis
35
30
25
20
15
10
5
0
Avant
1980
Courbe d'évolution d'achat des véhicules
[1980-
1985[
[1985-
1990[
Années
[1990-
[1995-
2000[
[2000- 2005 à
2005[ nos jours
Source : Nos enquêtes (Août 2007)
1995[
D'une manière générale, on remarque une croissance rapide de la courbe à partir de 1995 jusqu'à nos jours. Près de 73 % des taxis ont été achetés à partir de l'an 2000, dans ces sept dernières années traduisant ainsi une importation massive. Cette importation massive en ces dernières années des voitures particulières en général et des taxis en particulier dans notre capitale est favorisée par le renouvellement du parc de certains pays d'Europe.
Les taxis de Ouagadougou sont essentiellement constitués de quatre marques : 27 % de marque Peugeot, 26 % de Toyota, 22% de Mercedes et 16% de marque Renault.
D'après nos enquêtes, les conducteurs qui sont propriétaires de leurs taxis affirment que ces marques sont choisies essentiellement en tenant compte du coût, de la résistance et de la consommation en carburant. Les véhicules à essence sont moins sollicités que ceux qui consomment du gasoil pour taxi. Nos enquêtes ont montré que plus de 60 % des taxis artisanaux consomment du gasoil. Cela
65
parce que le coût de l'essence39 est un peu plus élevé que celui du gasoil. Par conséquent, le coût d'exploitation des taxis consommant de l'essence est plus élevé.
Les seules stations aménagées de taxis sont celles de la gare ferroviaire et de l'aéroport.
Dans ces stations, compte tenu de l'affluence de la clientèle, surtout lors des arrivées ou des départs il est difficile de pratiquer le tour de rôle, donc chaque exploitant recherche ses clients comme il peut.
Les lieux de stationnement, comme nous l'avions déjà dit sont localisés dans les gares routières, autour du grand marché, des marchés secondaires disséminés dans la ville et des centres sanitaires.
Ces stations de taxis non aménagées ont été choisies par les conducteurs eux-mêmes. Ce sont des endroits par excellence où on trouve plus ou moins régulièrement des clients.
Sur le terrain nous avons pu recenser une trentaine de stations de taxis40 non aménagées pour l'ensemble de la ville de Ouagadougou. Cependant, elles sont inégalement réparties dans les différents secteurs de ladite ville.
Sur les trente secteurs que compte la ville, onze ne disposent pas de leurs propres stations de taxi. Il s'agit des secteurs 2 ; 5 ;6 ; 11 ;
39cf annexe 40 cf annexe
12 ; 13 ; 18 ;19 ;24 ;25 et 26. D'après les conducteurs de taxi cette absence de station de taxi dans ces secteurs s'explique par la faiblesse de leur clientèle et du mauvais état des voies. C'est l'exemple du quartier de Tanghin (secteurs 24 ; 25 et 26) où seul le marché à bétail dispose d'une station de taxis.
Cependant, il faut souligner que certaines stations de taxis se situent à la limite entre deux secteurs : c'est le cas de la station de taxi du marché de Bendogo (situé sur la route de Fada N'Gourma) qui dessert les secteurs 27 et 28, la station de taxis du centre sanitaire Saint Camille qui dessert les secteurs 14 et 29.
Mais, une observation générale nous permet de déduire que le centre-ville est mieux desservi que la zone péricentrale et la périphérie. Tous les taxis de la ville de Ouagadougou convergent vers le centre-ville en raison de la concentration des activités et des services dans cette zone.
Photo n°2 : la station non aménagée de taxis du marché de Bendogo
67
Cette photographie nous présente la station de taxis du marché de Bendogo, une des stations non aménagées de la ville de Ouagadougou. Ce lieu a été choisi par les conducteurs à cause de l'affluence de la clientèle. Dans cette gare de taxis, la discipline est de règle et les exploitants transportent les passagers à tour de rôle.
Tous les conducteurs de taxi enquêtés sont de sexe masculin. Dans un contexte africain, comme celui de Ouagadougou, de nombreux métiers tels que chauffeurs, gardiens de parking, mécaniciens et bien d'autres sont encore l'apanage des hommes. Mais à cause des difficultés d'emplois, on rencontre de plus en plus de femmes `'pompistes» dans les stations d'essence, des mécaniciennes dans certains garages.
68
Tableau n°8: L'âge des conducteurs de taxi enquêtés
Age |
Effectifs |
% |
20 à 25 ans |
6 |
3 |
25 à 30 ans |
27 |
13,5 |
30 à 35 ans |
46 |
23 |
35 à 40 ans |
38 |
19 |
40 à 45 ans |
29 |
14,5 |
45 à 50 ans |
26 |
13 |
50 à 55 ans |
14 |
7 |
55 à 60ans |
7 |
3,5 |
60 ans et plus |
7 |
3,5 |
Total |
200 |
100 |
Source : Nos enquêtes
Les conducteurs sont constitués en majorité de jeunes. Ceux qui ont entre 25 et 40 ans sont les plus nombreux avec une proportion de 55,5 %. A partir de 40 ans on constate une baisse continue des effectifs des enquêtés. Cela tient au fait que les jeunes naturellement pleins d'énergie sont plus aptes à ce métier que les personnes âgées.
Pour ce qui est de la situation matrimoniale, 81% des enquêtés sont des hommes mariés et 16% des célibataires. Les divorcés et les veufs ne représentent que 3%. Malgré l'importance des mariés 17,5% des conducteurs n'ont pas d'enfant. 34 % des enquêtés ont un ou deux enfants et 17 % trois enfants. Ainsi, 66,5 % des chauffeurs de taxi ont trois enfants tout au plus. Ce nombre réduit des enfants des taximen s'explique d'une part par le fait qu'il y a parmi eux une part importante de personnes instruites et d'autre part à cause des contraintes socio-économiques.
69
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, on rencontre des hommes instruits parmi les conducteurs de taxi. Nos enquêtes révèlent que 30% des enquêtés sont sans instruction, 24% ont fait des études primaires, 25,5% le secondaire, 19% des études coraniques et 1,5% le supérieur. Cette présence de plus en plus importante des intellectuels dans le secteur des taxis et bien d'autres secteurs d'activités traduit les difficultés d'emplois. Lors de nos enquêtes, les diplômés du supérieur ont affirmé qu'ils exploitent le taxi en attendant de trouver de l'emploi.
Du point de vue de la conduite, environ deux tiers des enquêtés sont titulaires du permis de conduire avant l'an 2000.
Tableau n°9: Répartition des artisans selon
la date d'obtention
du permis de conduire
Date d'obtention du |
Effectifs |
% |
Avant 1990 |
57 |
28,5 |
26 13
Entre 1990 et 1995
Entre 1995 et 2000 |
51 |
25,5 |
|
Entre 2000 et 2005 |
60 |
30 |
|
De 2005 à nos jours |
6 |
3 |
|
Total |
200 |
100 |
Source : Nos enquêtes
28,5 % des artisans ont obtenu leur permis de conduire avant 1990 et 38,5 entre 1990 et 2000. Ainsi, 67 % des conducteurs de taxi sont titulaires de leur permis de conduire avant l'an 2000. Ceux qui ont obtenu leur permis de conduire à partir de 2000
70
jusqu'à nos jours ne représentent que 33%. Ce qui traduit une ancienneté générale des taximen dans la conduite automobile.
Cette ancienneté dans la conduite s'explique par le fait que la plupart des conducteurs de taxi ont exercé dans d'autres métiers après l'obtention de leurs permis de conduire avant d'entrer dans le secteur des taxis. En effet, nos enquêtes nous ont permis de situer l'itinéraire socio-professionnel des artisans. 16,5 % des conducteurs étaient des commerçants, 14 % des mécaniciens, 12 % des conducteurs venus de la Côte D'Ivoire, 11,5 % des apprentis chauffeurs et 7,5 % d'élèves et étudiants. 10 % des conducteurs de taxis ont d'abord exercé dans d'autres secteurs artisanaux (plomberie, maçonnerie et menuiserie etc.).
Les conducteurs de taxi se répartissent en deux groupes : il y a d'un côté ceux qui sont en même temps propriétaires de leurs véhicules et de l'autre, les salariés.
Les propriétaires n'ont de compte à rendre à personne, tandis que les salariés sont engagés par des particuliers contre un salaire mensuel. Dans les closes du contrat, avec le propriétaire du taxi, il y a une recette journalière que le salarié est tenu de verser pour pouvoir jouir de son salaire normal à la fin du mois.
Nos enquêtes ont montré que les conducteurs salariés de taxi sont les plus nombreux car ils représentent 63,5% alors que les propriétaires ne constituent que 36,5 %.
Le revenu mensuel d'un conducteur salarié varie de 15.000 à 55.000 F CFA avec une moyenne de 30 020 F CFA. Ces salaires
71
sont fixés en fonction de la recette journalière demandée et du carburant consommé par le taxi. Généralement les taxis consommant de l'essence dépassent rarement la recette journalière de 5000 F CFA tandis que ceux qui consomment du gasoil tournent autour de 8000 F CFA.
Graphique n°2 : Revenus mensuels des conducteurs salariés
Revenus mensuels des conducteurs salariés (en F
CFA)
47%
3%
1%
6%
43%
[15.000-20.000[ [20.000-30.000[ [30.000-40.000[ [40.000-50.000[ [ 50.000-55.000[
Source : Nos enquêtes (Août 2007)
L'analyse de ce graphique ci-dessus montre que 6% des salariés perçoivent par mois entre 15.000 et 20.000 F, 43 % entre 20.000 et 30.000 F par mois. 47% sont payés entre 30.000 et 40.000 F CFA par mois et seulement 4% parmi eux perçoivent entre 40.000 et 55.000 F CFA.
Notons que dans la journée si le chauffeur a un surplus de recettes, ce surplus lui revient ; mais cela est rare. Au cas où la recette journalière excède , affirment certains enquêtés, il faut mettre ce excédant de côté pour pouvoir combler les jours où la recette fera défaut pour garder de bonnes relations avec les propriétaires de taxis.
72
Les dépenses journalières d'un taxi peuvent aller de 2000 F CFA pour ceux qui attendent les clients uniquement aux parcs de stationnement et à 12.000 F CFA pour ceux qui sillonnent le ville. Ces dépenses concernent surtout l'huile, le carburant, les pannes de moindres importances (lavage du véhicule, crevaison) et sont à la charge du conducteur. Les pannes de grande importance incombent uniquement aux propriétaires de taxis.
Les montants de ces dépenses sont directement tirés de la recette journalière obtenue.
Tableau n°10: Etat des recettes et dépenses journalières d'un taxi (en F CFA)
Recettes |
Effectif |
% |
Dépenses |
Effectif |
% |
2000-3000 |
5 |
2,5 |
2000-3000 |
2 |
1 |
3000-5000 |
20 |
10 |
3000-5000 |
10 |
5 |
5000-7000 |
31 |
15,5 |
5000-7000 |
40 |
20 |
7000-9000 |
123 |
61,5 |
7000-9000 |
44 |
21 |
9 000-10 000 |
5 |
2,5 |
9 000-10 000 |
17 |
9,5 |
10 000-15 0000 |
11 |
5,5 |
10 000-12 000 |
82 |
41 |
Autres |
5 |
2,5 |
Autres |
5 |
2,5 |
Total |
200 |
100 |
Total |
200 |
100 |
Source : Nos enquêtes (Août 2007)
Ce tableau fait état des recettes41 et des dépenses effectuées par les chauffeurs de taxis. On constate que 61,5 % des exploitants réalisent des recettes allant de 7 000 à 9 000 F CFA, alors que ces dépenses vont de 7 000 à 12 000 F CFA pour 71,5% des enquêtés. Par ailleurs, la recette moyenne journalière est de 7425 F CFA alors qu'elle est de 8720 F CFA pour les dépenses. Cela signifie que pour atteindre la recette escomptée, il faudrait faire
41 La recette constitue le reste de la somme journalière obtenue après retrait des dépenses de la journée
73
des dépenses équivalentes ou un peu plus. Cela s'explique surtout parla flambée des prix des hydrocarbures.
Cependant, ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de réserves car par souci de préserver leurs intérêts, certains ne disent pas toujours la vérité.
74
Au Burkina comme partout ailleurs en Afrique, les individus ont des comportements différents à tout point de vue, non seulement selon leurs occupations professionnelles, mais surtout selon le sexe et l'âge.
Ces différents comportements ont sans doute une influence sur la mobilité des individus. Ainsi, comme nous le verrons ci-après, les hommes et les femmes se déplacent inégalement. De la même manière, la mobilité des adultes est différente de celles des jeunes.
Nos enquêtes sur le terrain ont montré que les usagers de sexe masculin constituent la majorité des usagers de taxi avec 56 % contre 44 % pour les femmes. Ce qui traduit la faible mobilité des femmes par rapport hommes dans un contexte social africain caractérisé par la prédominance de la femme par l'homme malgré l'importance accordée à la question féminine dans les discours officiels.
En effet, la femme africaine en général et burkinabé en particulier demeure dans la vie de tous les jours victime de la pesanteur des traditions, donc encore loin d'être l'égale de l'homme. Cette inégalité entre les deux sexes s'observe surtout dans les domaines de
75
l'éducation, de l'emploi salarié, de la liberté dans tous les secteurs y compris celle de se déplacer.
Les femmes s'occupent généralement des tâches domestiques, rendant ainsi leur déplacement occasionnel.
Par ailleurs l'âge est aussi un facteur déterminant du niveau de mobilité des individus. Bien évidemment, les jeunes gens compte tenu de leur dynamisme se déplacent beaucoup plus que les adultes et les personnes âgées.
Tableau n°11 : Age des usagers de taxi enquêtés
Age |
Effectifs |
% |
Moins de 20 |
12 |
8 |
20 à 25 |
33 |
22 |
25à 30 |
39 |
26 |
30 à 35 |
29 |
19,3 |
35 à 40 |
21 |
14 |
40 à 45 |
6 |
4,1 |
45 à 50 |
5 |
3,3 |
50 à 55 |
3 |
2 |
55 à 60 |
0 |
0 |
60 et plus |
2 |
1,3 |
Total |
150 |
100 |
Source : Nos enquêtes (Août 2007)
30% des usagers transportés par les taxis ont moins de 25 ans, ceux qui ont entre 25 et 35 ans représentent 45,3 % des usagers ; ainsi, environ 75,3 % des usagers ont moins de 35 ans. La
76
proportion de la classe d'âge comprise entre 35 et 55 ans est de 23,4 % ; ceux qui ont 55 ans et plus ne représentent que 1,3 %.
On constate que ceux qui ont moins de 35 ans constituent la majorité des usagers de Taxi. Cela s'explique par le fait que naturellement plus dynamique que tous, les jeunes pleins d'énergie se déplacent beaucoup plus non seulement pour le travail, les études, mais surtout pour les visites et les loisirs, qu'ils soient élèves, étudiants ou travailleurs.
Au fur et à mesure qu'on s'éloigne de 35 ans, on remarque une diminution constante des effectifs des classes d'âges. Cette situation nous parait normale, car partout ailleurs dans le monde, les personnes âgées se déplacent moins. En Afrique en particulier, elles ont à leur disposition des jeunes ou des adultes pour leur rendre de petits services, leur évitant ainsi des déplacements qu'elles auraient peut-être effectués avec peine. En d'autres termes, la solidarité dans le contexte africain réduit la mobilité des personnes âgées.
77
A Ouagadougou, les personnes actives (travailleurs, élèves, étudiants) constituent la majorité des usagers de taxi d'après les résultats de nos enquêtes.
Tableau n°12 : le statut professionnel des usagers de taxi
Profession |
Effectifs |
% |
Elève/ étudiant |
26 |
17,33 |
Fonctionnaires |
27 |
18 |
Commerçants |
32 |
21,33 |
Ménagère |
19 |
12,67 |
Profession libérale |
14 |
14 |
Sans profession |
21 |
9,33 |
Autres |
11 |
7,33 |
Total |
150 |
100 |
Source : Nos enquêtes
Selon le statut professionnel, les commerçants représentent 21,33 % des usagers enquêtés, les fonctionnaires 18 %, les élèves et étudiants 17,33 %,
ceux qui exercent une profession libérale (secteur informel) 9,33 %. Ainsi, les actifs représentent 66 % des usagers de taxi contre 34 % pour les inactifs. La proportion des actifs salariés est de 53 % et de 47 % pour les actifs non salariés.
Au regard de ces chiffres, nous pouvons dire que les avantages liés à l'emprunt du taxi tels que la rapidité et la souplesse par rapport aux autobus, la facilité de transporter les bagages surtout pour les
78
commerçants sont des facteurs attractifs. Nos enquêtes ont montré que sur les 43 % d'usagers réguliers42, la part des commerçants dépasse le tiers.
Quant aux usagers occasionnels (57%), ils disposent en majorité d'un moyen de déplacement individuel : 50 % possèdent un « deux roues motorisées », 25 % une bicyclette et 5 % une voiture. Ils se déplacent quelques fois en taxi quand leurs véhicules (automobiles ou deux roues) sont en réparation.
Tableau n°13:les revenus mensuels des usagers de taxi (en
FCFA)
Revenus |
Effectifs |
% |
0-25 000 |
23 |
15,33 |
25 000-50 000 |
28 |
18,67 |
50 000-75 000 |
23 |
15,33 |
75 000-100 000 |
6 |
4 |
100 000-150 000 |
5 |
3,33 |
150 000-200 000 |
2 |
1,33 |
200 000-250 000 |
1 |
0,67 |
250 000-300 000 |
1 |
0,67 |
Sans revenu |
61 |
40,67 |
Total |
150 |
100 |
Source : Nos enquêtes (Août 2007)
Conformément à ce que l'on pouvait attendre, plus on a des revenus, moins on se déplacent en taxi. Ceux qui n'ont pas de revenu constituent 40,67 % des usagers de taxi et ceux qui ont un
42 Il s'agit des usagers qui empruntent le taxi au moins quatre jours dans la semaine
79
revenu compris entre 0 et 75 000 F CFA représentent 49, 33 %. Seulement 11 % des enquêtés ont un revenu supérieur à 75 000 F CFA. Cette faible présence des individus qui ont un revenu supérieur à 75 000 F CFA s'explique par le fait que cette catégorie sociale dispose généralement d'un moyen de déplacement individuel.
La proportion assez importante des passagers sans revenus parmi les usagers transportés en taxi relève de la présence non négligeable des élèves et étudiants parmi eux. Faute de moyen individuel de déplacement, ces couches vulnérables sont obligées très souvent de recourir aux transports en commun notamment les taxis qui offrent une plus grande accessibilité aux populations par rapport aux autobus.
Nos investigations sur le terrain ont montré que 46,5 % des usagers réguliers dépensent environ 11.200 F par mois pour les frais de transport en taxi. 20,4% dépensent 8.000 F CFA et 20,2% 6.400F. La dépense moyenne mensuelle en taxi est environ 9.045 F CFA. Cette somme nous semble abordable car 56 % usagers enquêtés ont affirmé que les tarifs sont acceptables.
Cependant, avec l'augmentation sans cesse des prix des hydrocarbures, les tarifs des taxis risquent d'augmenter si aucune mesure n'est prise.
80
Connaître les motifs des déplacements, c'est aussi une manière de caractériser la demande en transport. On peut regrouper les différents déplacements en tenant compte de trois principales raisons :
- les déplacements domicile-travail sont les plus réguliers et se font aux heures de pointes. Ces heures de pointe se situent entre 6h 30mn et 8h ; 14h 30mn et 15h pour les heures de départ et entre 12h et 13h30mn ; 17h 30mn et 19h pour les heures de retour aux domiciles.
- les déplacements domicile-école se conjuguent dans le temps avec les déplacements domicile-travail, aggravant ainsi les heures de pointe. Les élèves de la ville de Ouagadougou se déplacent chaque matin pour se rendre dans leurs écoles qui sont réparties un peu partout dans la ville. L'absence d'internat et de foyer oblige les élèves à effectuer des déplacements domicile-école pendant toute l'année scolaire. Il en est de même pour les étudiants.
- les déplacements pour achat, visite, loisir et santé intéressent toutes les couches de la société et se font de façon beaucoup dispersée dans le temps.
81
Tableau n°14 : Motifs des déplacements en taxi
Motifs |
Effectifs de |
% |
Travail |
41 |
27 |
Etudes |
13 |
9 |
Affaires |
13 |
9 |
Visites |
50 |
33 |
Santé |
11 |
7 |
Achat |
11 |
7 |
Sport et loisir |
1 |
1 |
Autre |
10 |
7 |
Total |
150 |
100 |
Source : Nos enquêtes (Août 2007)
Les déplacements en taxi pour les visites sont les plus importants car ils occupent 33 %, viennent ensuite les déplacements domicile-travail (27 %), les études (9 %) et les affaires (9%). En revanche, les déplacements pour des motifs de santé, des achats et autres (lieu de culte, voyage etc.) sont faibles.
On peut retenir que l'importance considérable des déplacements pour des raisons de visite à la famille ou aux amis est une caractéristique spécifique de la mobilité dans les villes africaines et traduit des cohésions et solidarités sociales.
82
Le secteur des taxis réduit considérablement les problèmes de transport en commun dans la ville de Ouagadougou. En effet, les taxis jouent un rôle important dans le transport des travailleurs, des élèves et étudiants, des ménagères, des malades etc. Ils contribuent aussi au désenclavement des quartiers périphériques qui ne sont que très faiblement desservis par les autobus.
Ce secteur occupe une place non négligeable dans la vie socio-économique des ouagalais car il constitue entre autre une source d'emploi pour les exploitants et de recettes pour la municipalité.
Le nombre de taxis opérant à Ouagadougou en 2007 est estimé à environ 2 240 unités. Si nous supposons que chaque taxi emploi un chauffeur, on peut affirmer que le secteur des taxis emploi 2 240 personnes dans la ville de Ouagadougou.
Par ailleurs, l'exploitation des taxis dans la ville de Ouagadougou est source de recettes pour l'Etat et la municipalité car elle soumise à la patente et à la taxe de stationnement qui coûte actuellement chacune 20 000 F CFA par an.
83
Tableau n°15: Coûts de la patente et de la
taxe de
stationnement sur les taxis (en F CFA)
Année |
Coûts de patente et taxe |
2001 |
40.520.000 |
2002 |
64.400.000 |
2003 |
45.520.000 |
2004 |
45.880.000 |
2005 |
42.880.000 |
2006 |
43.200.000 |
Source :Trésorerie régionale du centre
Ce tableau ci-dessus montre que l'exploitation des taxis verts de Ouagadougou a généré entre 40 520 000 F CFA et 64 400 000 F CFA entre 2001 et 2006, soit en moyenne 47 066 665 F CFA. En d'autres termes, l'exploitation des taxis verts de la ville de Ouagadougou permet d'injecter environ 47 066 665 F CFA dans le budget de la commune.
Malgré cette importance du secteur des taxis dans la vie socio-économique de la commune, il est confronté à certaines difficultés qui limitent son essor.
84
S'il est vrai que les taxis collectifs prédominent les déplacements en commun et jouent un rôle important dans la vie socio-économique de la ville de Ouagadougou, il n'en demeure pas moins qu'ils rencontrent des difficultés qui limitent leur essor.
La principale difficulté des taxis est d'ordre organisationnel. En effet, l'état vétuste du parc, l'absence de stations aménagées et de zones d'arrêt pour les taxis ainsi que le manque de civisme chez certains conducteurs réduit considérablement l'efficacité de ce secteur. La quasi-totalité des taxis verts de Ouagadougou entre en circulation à l'état d'occasion ;ce qui explique leur mauvais état général. Cette situation n'encourage pas les exploitants à contracter une assurance, encore moins à faire la visite technique qui imposerait des réparations et des dépenses considérables.
Les surcharges compromettent sérieusement la durée de vie des taxis et mettent les usagers dans l'inconfort.
Du point de vue du tarif, à l'aéroport par exemple, la couleur de la peau et la compagnie aérienne sont des éléments que prennent en compte les exploitants de taxis. Ainsi, par exemple un européen paierai davantage la course en taxi pour rejoindre son hôtel.
Un autre problème non moins important demeure la flambée des coûts des hydrocarbures qui contribuent grandement à élever le coût d'exploitation des taxis. Cette situation risque d'engendrer l'augmentation des frais de transport. De 2001 à 2007, le prix du gasoil est passé de 322 F CFA à 578 F CFA et 426 F CFA à 655 F
85
CFA pour le super43. Lors de nos enquêtes auprès des conducteurs de taxis, certains affirment qu'il leur devient plus difficile de réaliser la recette journalière demandée, objet de mésentente parfois entre les salariés et leurs employeurs.
Quant à la concurrence avec la SOTRACO, 62 % des enquêtés déclarent que l'avènement de la SOTRACO n'a eu aucune incidence sur leur clientèle car leurs recettes n'ont pas notablement varié. Pour eux, c'est la prépondérance des deux roues qui empêche le développement véritable des taxis. Cependant, il existe une concurrence entre autobus et taxis en raison de la différence de la qualité de leur service. Les taxis stationnent souvent à proximité des arrêts d'autobus (place de la nation), et empruntent de façon quasi régulière les lignes d'autobus.
Toutes ces difficultés doivent trouver des solutions afin d'améliorer la qualité du service des taxis collectifs et de leur donner une image sociale plus valorisante.
L'analyse du fonctionnement du secteur des taxis a mis en évidence ses forces, ses faiblesses et les contraintes qui limitent son essor. Au regard de cette analyse nous proposons des solutions qui, si elles sont prises en compte pourront aider à promouvoir les taxis de Ouagadougou.
Nous suggérons dans un premier temps une réorganisation de ce secteur informel en améliorant d'abord les infrastructures routières avec la prévision de zones aménagées autour des marchés, ainsi
43 Direction de la SONABHY (2007)
86
que dans les principales artères de la ville afin de faciliter une plus grande fluidité des déplacements. L'Etat devrait aussi créer les conditions de renouvellement du parc des taxis.
Deuxièmement, nous proposons une réduction des taxes afin d'amoindrir le coût d'exploitation et d'encourager les conducteurs à être en règle vis-à-vis de l'administration. Suite à cela, elle devrait autoriser le paiement de la taxe annuelle par tempérament.
Troisièmement, le syndicat devrait mettre l'accent sur la formation civique et professionnelle des exploitants pour mettre les usagers en confiance.
Enfin il faudrait informer et sensibiliser la population afin que les mesures prises soient respectées, surtout en matière du code de la route.
Toutes ces mesures, si elles sont prises permettront une amélioration du secteur des taxis. Ainsi, sans une volonté politique affichée de l'Etat pour améliorer l'offre des autobus, nous pensons que le parc des taxis risque d'augmenter dans l'avenir.
87
On peut retenir que l'exploitation des taxis collectifs dans la ville de Ouagadougou présente plusieurs enjeux socio-économiques.
Les taxis prédominent les transports urbains en commun. En effet, ils jouent un rôle important dans le transport des travailleurs, des élèves et étudiants, des ménagères, des malades etc. Ils contribuent également au désenclavement des quartiers périphériques qui ne sont que très faiblement desservis par les autobus à cause du mauvais état de la voirie.
Par ailleurs, le rôle du secteur des taxis collectifs dans la vie économique des ouagalais est indéniable car il est d'une part source d'emploi pour la population. A la date d'octobre 2007, ce secteur employait environ 2240 chauffeurs. D'autre part, l'exploitation des taxis à Ouagadougou procure à la municipalité des devises assez importantes chaque année à travers la patente et la taxe de stationnement. De 2001 à 2006, les taxes annuelles perçues sur les taxis s'élèvent en moyenne à 47 066 665 FCFA.
Malgré cette importante place des taxis, ils soufrent d'une image sociale peu valorisante, de la vétusté de son parc, de la flambé des prix des hydrocarbures et du manque de civisme chez certains exploitants.
De surcroît, le secteur des taxis souffre d'un problème de gestion à cause de son organisation informelle.
Face à ces contraintes, nous pensons qu'il est du devoir des autorités de créer les conditions d'émergence de ce secteur afin d'améliorer l'offre des transports urbains en commun.
88
Au terme de notre analyse, il ressort que le rythme d'évolution du secteur des taxis suit celui de la croissance urbaine de la ville de Ouagadougou.
La croissance urbaine engendre des besoins en plusieurs services dont le secteur des taxis collectifs. Le rôle des taxis dans les déplacements urbains en commun se trouve renforcé à Ouagadougou face à l'insuffisance de l'offre d'autobus.
Les taxis transportent 3,08 fois plus de passagers que les autobus et emploie environ 2 240 chauffeurs (en 2007).
Par ailleurs, leur exploitation permet d'injecter en moyenne 47 066 665 F CFA par an dans les caisses de la commune.
Cependant, le secteur des taxis est victime d'une image sociale peu valorisante à Ouagadougou à cause de la vétusté de son parc, de sa gestion informelle et du manque de civisme de certains exploitants. A toutes ces difficultés s'ajoute la flambé des prix des hydrocarbures qui contribuent grandement à augmenter le coût d'exploitation des taxis. On note également une faible implication des autorités dans l'organisation de ce secteur.
Au regard de toutes ces contraintes, la perspective d'une valorisation de ce service de transport urbain en commun nécessite la création d' un cadre institutionnel propice à l'émergence des transports urbains d'une part, et d'autre part l'amélioration de la voirie ainsi que du parc des taxis.
89
90
Ouvrages généraux
BAMAS S ; 1994 : Artisans et entrepreneurs dans le secteur des taxis à Ouagadougou, in Développement urbain et filières d'activités au Burkina, Programme Campus, IRSSH /GLYSI/ Université de Ouagadougou, 42 pages.
CEDRES -INRETS-LET ; 1993 : Analyse du système de déplacement à Ouagadougou ; Rapport de recherche ; pages multiples.
CETUO ; janvier 1997 : Document de politique sectorielle des transports urbains de Ouagadougou ; 75 pages.
développement urbain en Afrique subsaharienne,
acte du
colloque de Ouagadougou, du 1er au 05 Octobre 1990.
PRADEILLES J.C., GARCIA-ORIOL G.,1991 : L `organisation corporative des taxis collectifs à Bamako et Lomé, Richesses et Perspectives, INRETS ,122 pages.
Groupement BEROCAN-CIMA, 2000 : Etude d'amélioration des conditions de déplacement dans l'agglomération de Ouagadougou, rapport final.
91
M.I.H.T : Programme Quinquennal d'Actions Prioritaires pour l'Amélioration de la Mobilité Urbaine de Ouagadougou (2004-2008), Octobre 2003
Thèses et mémoires
BAMAS S ; 1995 : Deux roues et transport collectif à Ouagadougou : à la recherche d'une articulation. Thèse de doctorat en Géographie, Université de Bordeaux III. 269 pages.
DIARRA I., 2006 : Le transport des scolaires et des étudiants à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou, 107 pages
KAMBOU A., 1986: Etude comparative des coûts des modes de transport, mémoire de maîtrise, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), Université de Ouagadougou, 27 pages.
NEMBALA K ; 1991 : Les transports en commun à Abidjan, mémoire de maîtrise, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), Université de Ouagadougou.
OUEDRAOGO L ; 1985 : Essai d'évaluation de l'impact socio-économique du transport en commun dans la ville de Ouagadougou : cas de la Régie Nationale du transport en commun « X9 », mémoire de maîtrise, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), Université de Ouagadougou, 56 pages
92
SAWADOGO L ; 2005 : La problématique des transports collectifs à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou,123 pages.
TAPSOBA née KABRE C ; 1989 : Les transports en commun dans la ville de Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Département de Ouagadougou , Université de Ouagadougou, 120 pages.
TRAORE P. I ; 2005 : La problématique de la mobilité des populations des secteurs périphériques de Ouagadougou: cas des secteurs 16 , 20, 21, mémoire de maîtrise, Département de Géographie, Université de Ouagadougou, 118 pages.
ZONGO K ; 1987 : L'influence des bus X9 sur le réseau des taxis dans la ville de Ouagadougou, mémoire de maîtrise, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), Université de Ouagadougou, 40 pages.
93
94
ANNEXE 1 : FICHES D'ENQUETES ET
GUIDES
D'ENTRETIENS
95
Fiche d'enquête auprès des conducteurs de taxis
N° de l'enquêté : Lieu de l'enquête :
I CARACTERITIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
Sexe : M F
Age :
Situation matrimoniale :
Marié Célibataire Divorcé Veuf Autres
Nombre d'enfants :
Nombre de personnes en charge : Niveau d'instruction
Sans études Primaire
Secondaire Ecole coranique Supérieur
STATUT PROFESSIONNEL
Quelle est la date d'obtention de votre permis de conduire ?
Depuis quand êtes-vous conducteur de taxi ?
Moins de 2ans 2 à 5ans 5à 10ans 10 à 15ans
15à 20ans
plus de 20 ans
Quel métier exerciez-vous avant celui de conducteur de taxi ?
Etes-vous membre du syndicat des taxis ? Oui Non
II CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
Etes-vous propriétaire du taxi ? Oui Non
Si non, quel est votre salaire mensuel ?
Moins de 20.000 de 20.000 à 30.000 de 30.000 à 40.000
De 40.000 à 50.000 plus de 50.000
96
Quelle somme devez-vous verser au propriétaire ? par jour Par
semaine . par mois .
Quel emploi exerce le
propriétaire ?
Quelles sont vos relations avec le propriétaire ? Bonnes
Mauvaises
Si mauvaises ,
pourquoi ?
-Si propriétaire
Depuis quand avez-vous acheté votre taxi ?
A combien l'avez-vous acheté ?
Comment l'avez-vous acheté ? comptant crédit
Quelle est la marque de votre taxi ?
Pourquoi avez-vous
choisi cette marque ?
Elle es moins chère elle est résistante les pièces sont moins chère
Elle consomme de l'essence du gasoil
En quel état l'avez-vous acheté ? Neuf Occasion
Avez-vous d'autres taxis ?
Si oui combien ?
Investissez-vous les revenus du taxi dans le secteur des
transports ? Oui Non
Si oui
comment ? ;
....
Comment appliquez-vous les tarifs de votre taxi ?
Selon la distance selon le quartier
L'état de la voirie selon le temps : jour nuit autre
A
quel moment de la journée avez-vous plus de
clients ?
A quel moment de l'année avez-vous plus de clients ?
Lors des activités sportives pendant les fêtes lors sommets internationaux
Pendant la période scolaire lors des vacances autre (à préciser
Comment se fait la recherche de la clientèle ? Tour de rôle maraude
97
Quels sont les quartiers que vous évitez ?
Pourquoi ?
Avez-vous une zone de stationnement permanente ? Oui Non
Si oui, laquelle ?
A combien s'élèvent vos recettes ? par jour . par semaine . par
mois .
A combien s'élèvent vos dépenses ? par jour par semaine par
mois
III EXERCICE DE L'ACTIVITE
Quels sont les documents qu'il faut pour démarrer
l'activité ?
Quelles sont les pièces (et les coûts) qu'il faut pour être en règle ? -taxe de stationnement :
-attestation d'assurance : .
-certificat de visite technique
:
-patente : .
-autres : .
Combien faut-il dépenser au total pour être en règle ? (en F CFA)
Etes-vous en règle vis-à-vis de la réglementation ? Oui Non
Si non quelles pièces vous manque ? ;
Pourquoi ?
Qu'attendez-vous de la
mairie ?
*Concurrence avec la SOTRACO
L'avènement de la SOTRACO n'a-t-elle pas réduit
votre clientèle ? Oui Non
Face à cette concurrence est-il
possible pour vous de réduire vos tarifs ?
Oui Non
98
Prenez-vous des clients aux arrêts de bus ? Oui Non
Si oui, à quelle occasion ?
-Je m'arrête aux
arrêts de bus pour chercher des clients
-Les clients m'appellent lorsque je passe devant les arrêts de bus
Que pensez-vous de la circulation ?
Bonne Assez bonne Mauvaise
Qu'attendez-vous des pouvoir
publics ?
99
Fiche d'enquête auprès des usagers de taxis
N° de l'enquêté : Secteur d'habitation : Lieu de l'enquête :
I CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
Sexe : M F
Age : Niveau d'instruction :
Sans études primaire Secondaire Supérieur
II CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
Statut : Actif salarié actif non salarié retraité étudiant
Lycéen sans activité
Quelle est votre fonction ?
Employé, ouvrier, manoeuvre ménagère
Employeur profession libérale cadre supérieur cadre
moyen
Dans quel secteur d'activité travaillez-vous ?
Secteur public parapublic banque, assurance
Commerce artisanat industrie armée, police autres
Quels sont approximativement vos revenus mensuels ? (en F CFA)
Moins de 25.000 25.000-50.000 50.000-75.000 75.000-100.000
100.000-150.000 150.000-200.000 200.000-250.000
250.000-300.000 plus de 300.000
III UTILISATION DES MODES DE TRANSPORT
Empruntez-vous le taxi : -Habituellement Occasionnellement
100
Si vous l'empruntez habituellement, à quelle fréquence ?
Par jour . par semaine par mois
Combien vous coûtent vos dépenses en taxi ? par jour Par
semaine
par mois .
Si vous l'empruntez occasionnellement, avez-vous un autre moyen de déplacement ?
Oui Non
Si oui
lequel ?
IV LES CONDITIONS DE DEPLACEMENT
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Quel est le tarif payé pour votre déplacement ?
Motif de votre déplacement : Travail Etudes Affaires Visites
Aller au marché Raisons de santé Sports/ loisirs
Accompagner quelqu'un autre (à préciser)
Que pensez-vous des tarifs ?: Chers acceptables Pas
chers
Pourquoi empruntez-vous le taxi ?
Il est moins cher il est confortable il est souple je me sens en sécurité
Il circule même aux heures tardives autre(à
préciser)
Pensez-vous que les taxis réduisent les
difficultés de déplacements dans la
ville ?Oui Non
Empruntez-vous le bus ? Oui Non
Si oui, à quelle
fréquence ?
Par jour Par semaine . par
mois
Vous l'empruntez pour des raisons de :
Travail Etudes Affaires Visites
Aller au marché Raisons de santé Sports/ loisirs
Accompagner quelqu'un autre (à préciser)
Si non,
pourquoi ?
Le bus est cher le bus est moins souple que le taxi il limite les bagages
Le bus est moins confortable je préfère le taxi autre (à préciser)
Qu'attendez-vous des
taxis ?
101
102
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LE RESPONSABLE DE LA SOCIETE DES TAXIS COMPTEURS
1 En quelle année l'entreprise a-t-elle été créée ?
2 Comment êtes-vous venus dans ce secteur d'activité ?
3 Comment le travail est-il organisé ?
4 Quel est le parc de votre entreprise ?
5 Combien employez-vous de chauffeurs ?
6 En quelle période la clientèle est plus abondante ?
7 La naissance de la SOTRACO a-t-elle réduit le volume de vos activités ?
8 Avez-vous des zones fixes de stationnement ou des points privilégiés d'arrêt ?
9 Quelles sont les pièces (et leurs coûts ) qu'il faut pour être en,
règle vis-à-vis de la mairie ?
10 Pourquoi l'entreprise a-t-elle interrompu ses activités ?
11 Le taxi compteur a-t-il de l'avenir à Ouagadougou ?
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LE SYNDICAT DES TAXIS
1 Quelle fonction remplissez-vous dans le syndicat ?
2 Dans quelles circonstances est né le syndicat ?
3 Comment est-il structuré ?
4 Quelles en sont les conditions d'adhésion ?
5 Combien compte-t-il de membres ?
6 A combien évaluez-vous le nombre des taxis opérants à Ouagadougou ?
7 Quels sont les principaux problèmes auxquels vous êtes confrontés ?
103
8 Quelles sont vos relations avec la mairie, la police ?
9 Quel est l'avenir des taxis à Ouagadougou ?
GUIDE D'ENTRETIEN AUPRES DE LA DIRECTION DES
SERVICES TECHNIQUES MUNICIPAUX ( DSTM)
1 La gestion des taxis incombe à la mairie, y a-t-il un cahier de charge des taxis ?
2 Quel est le rôle de la mairie dans l'organisation des taxis ?
3 Y a-t-il des zones aménagées pour le stationnement des taxis ?
4 Quel est le nombre des taxis de la ville de Ouagadougou ?
5 Percevez-vous des taxes sur les taxis ? Quelles sont ces taxes et leurs montants ?
6 Quelles sont vos relations avec les conducteurs et le syndicat ?
7 Que pensez-vous de l'exploitation des taxis dans la ville de Ouagadougou ?
ANNEXE 2 : TABLEAUX ET TEXTES
104
105
PRIX DE VENTE A LA POMPE A OUAGADOUGOU (2001-2007)
Année |
Super |
Essence |
Gasoil |
2001 |
426 |
358 |
322 |
2002 |
520 |
456 |
387 |
2003 |
545 |
482 |
412 |
2004 |
592 |
528 |
486 |
2005 |
632 |
573 |
|
2006 |
590 |
551 |
|
2007 |
655 |
578 |
SOURCE :SONABHY (direction commerciale)
Tableau de l'extension spatiale de Ouagadougou
Année |
Superficie (ha) |
Densité (hbts/ ha) |
1957 |
2 000 |
18 |
1961 |
5 300 |
11 |
1980 |
8 017 |
31 |
1982 |
10 000 |
33 |
1984 |
18 185 |
22 |
1994 |
21 000 |
38 |
2002 |
26 356 |
35 |
Source : BAMAS Stanislas, Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou: A la recherche d'une articulation, thèse de doctorat, 1995.-cellule SIG/ EIER, carte de Ouagadougou, 2002.- INSD, 2004.
Répartition modale des déplacements de 150 chefs de famille à Ouagadougou
Effectif |
Pourcentage (%) |
|
Marche à pied |
5 |
3 |
Bicyclette |
29 |
19 |
2 roues moteurs |
88 |
59 |
Voiture particulière |
22 |
15 |
Transport en commun |
6 |
4 |
Total |
150 |
100 |
Source ::enquête ménage Juin 2004: TRAORE P. I.
106
Les stations de taxis à Ouagadougou en octobre 2007
- secteur N° 1 : les stations autour du grand marché
- secteur N°3 : la station de cellule CTI la station de cellule STMB
la station du marché de Sankiaré
- secteur N°4 : la station de l'hôpital Yalgado
OUEDRAOGO
- secteur N°7 : la station de la cellule `'sans frontière»
- secteur N°8 : la station de Elf Gounghin
la station de la cellule SOGEBAF
- secteur N°9 : la station de Shell Gounghin
la station de la cellule TSR
- secteur N°10 : la station du marché de Hamdalaye
- secteur N°14 : la station de l'hôpital Saint-Camille
- secteur N°15 : la station de la gare routière de Ouagarinter
la station de `'Jardin 2000»
- secteur N°16 : la station de la cité Tamoaga
- secteur N° 17 : la station de Burundi
la station du terminus de Pissy
- secteur N° 20 : la station du marché de Toyssin yaar
- secteur N°21 : la station du terminus de Kilwin
- secteur N°22 : la station de la gare de Tampouy
- secteur N°23 : la station du marché à bétail de Tanghin
- secteur N°27 : la station de la gare de l'est
- secteur N°28 : la station du marché de Bendogo yaar
la station de 14 yaar
la station du marché de zone I yaar
la station de l'hôpital pédiatrique Charles de
Gaulle
107
- secteur N°29 : la station du marché de Nabi yaar la station du marché de Katré yaaré - secteur N°30 : la station de la cellule Kilimandjaro.
108
STRUCTURATION DU BUREAU NATIONAL DU SYNDICAT
NATIONALE DES TAXIMEN DU BURKINA (Octobre 2007)
- le président et le vice président
- le secrétaire général et son adjoint
- le secrétaire administratif et son adjoint
- le secrétaire à l'organisation et ses deux adjoints
- le trésorier général et son adjoint
- le secrétaire à la jeunesse et ses deux adjoints
- le secrétaire à l'information et ses trois adjoints
- le secrétaire aux affaires extérieures et ses deux adjoints
- le secrétaire à la coordination et son adjoint
- le secrétaire à l'éducation ouvrière et son adjoint
- le secrétaire général aux revendications et son adjoint
- le secrétaire à la sécurité et son adjoint
- cinq conseillers techniques
109
Charges annuelles d'un taxi
- taxe de stationnement : 20.000
- patente : 20.000
- assurance :162.000
- salaire :360.240
- carte d'affiliation : 7.000
- visite technique : 28.000
- frais de réparation :270.000
867.240 F
110
CAHIER DE CHARGES DES TAXIS A OUAGADOUGOU
111
112
113
114
115
116
117
ANNEXE 3 : LISTES DES TABLEAUX, FIGURES
ET
PHOTOGRAPHIES
Liste des cartes
Carte n°1 :Localisation de la zone d'étude
Carte n°2 :Découpage administratif de la ville de Ouagadougou Carte n°3 :Structuration spatiale de Ouagadougou
Liste des tableaux
-tableau 1:Caractéristiques du réseau de la SOTRACO
-tableau 2:Evolution du trafic sur l'ensemble des postes comptés en 1996 et 2000
-tableau 3:Répartition des usagers enquêtés selon l'âge
-tableau 4:Revenus mensuels des usagers de taxi
-tableau 5:Dépenses mensuels des usagers réguliers de taxi
-tableau 6:Nombre de taxis enregistrés par la trésorerie régionale du centre
-tableau 7:Extrapolation du nombre de taxis
-tableau 8:L'âge des conducteurs
-tableau 9:Nombre de personnes à charge
-tableau 10:Répartition des artisans selon la date d'obtention du permis de conduire
-tableau 11:Etat des recettes et des dépenses journalières d'un taxi
-tableau 12:Recettes tirées de la patente et de la taxe de stationnement de taxis
-tableau 13:La part des taxis dans la contribution du secteur informel
-tableau 14:Dépenses journalières pour l'achat du carburant et de l'huile
Liste des graphiques
-graphique 1:Courbe de l'extension spatiale de Ouagadougou
-graphique 2:Répartition des différents modes de transports urbains à Ouagadougou
-graphique 3:Répartition des usagers par sexe
-graphique 4:Motifs des déplacements en taxi
-graphique 5:Courbe d'évolution de l'achat des taxis au fil des ans
-graphique 6:Marque des taxis de Ouagadougou
-graphique 7:Niveau d'instruction des conducteurs de taxis
-graphique 8:Revenus mensuels des conducteurs salariés
Liste des photographies
-photographie 1:Le siège du syndicat de taxis à la gare ferroviaire
-photographie 2:Station aménagée de taxis à l'aéroport international de Ouagadougou
-photographie 3:Station de taxis à la gare routière de Ouagarinter
-photographie 4:Station de taxis du marché de Bendogo
-photographie 5:Taxi surchargé sur l'avenue du Burkina Faso
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