1.3 Marché du bois
Jusqu'à 2007, plus de 90 % des exportations de bois de
la RDC étaient destinées à l'UE. Cette proportion a
néanmoins décliné rapidement et, en 2012, 40 % seulement
des exportations étaient destinées à l'UE et 40 % à
la Chine. À l'instar d'autres pays du Bassin du Congo, le marché
domestique de la RDC est principalement approvisionné par du bois
artisanal, c'est-à-dire récolté par un moyen simple (S.
LAWSON, 2014).
1.4 Le bois d'oeuvre en RDC
La RDC possède l'une des plus grandes étendues
de forêt tropicale du monde. Elle compte plus de forêts denses que
tous les pays du Bassin du Congo réunis. Environ un dixième
seulement des forêts de la RDC est actuellement affecté à
l'exploitation, soit une proportion nettement inférieure à celle
d'autres pays du Bassin du Congo. Au total, dix grandes compagnies
forestières sont responsables d'environ 90 % de toutes les
récoltes sous licence du pays. Selon plusieurs études, les
volumes de bois issues de l'exploitation illégale dépassent les
volumes de récolte officielle sous licence et enregistrée (S.
LAWSON, 2014).
En effet, deux formes d'exploitation de bois d'oeuvre
coexistent en RDC : (i) celle, essentiellement destinée à
l'export, pratiquée par des compagnies industrielles, attributaires de
grandes concessions forestières (187 000 ha en moyenne) exploitables
selon les prescriptions de plans d'aménagement approuvés par
l'administration et (ii) celle, qui couvre une très grande part du
marché national, réalisée dans des permis artisanaux,
voire sans permis. Il faut signaler l'existence d'un secteur informel
très actif, utilisant du matériel d'exploitation de type
industriel et réalisant parfois des coupes de grande envergure
(AGEDUFOR, 2015).
Deux tiers des grumes récoltées en RDC sont de
quatre espèces seulement : Sapeli (Entandrophragma
cylindricum), Wenge (Millettia laurentii), Iroko (Milicia
excelsa) et Afrormosia (Pericopsis elata), dont la
dernière figure sur la liste de la Convention sur le commerce
international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction (CITES) (LAWSON S., 2014).
6
7
1.5 Apport de la sylviculture dans l'approvisionnement
en bois d'oeuvre
Depuis quelques décennies, les bonnes qualités
technologiques des bois de plantations se confirment, notamment en dehors de
leur aire d'origine. C'est pourquoi de nombreux opérateurs privés
et publics s'intéressent à certaines espèces de
reboisement pour la production de bois (CIRAD, 1999).
Certaines essences forestières semi-tolérantes
ou tolérantes, caractéristiques des forêts peu
perturbées (en opposition aux espèces héliophiles dominant
les forêts secondaires), ont une croissance généralement
lente et leur potentiel de reconstitution assez faible après une
exploitation. La durabilité de la production dans ce cas, peut donc
être assurée en préservant une dynamique de peuplement
proche de l'état naturel, favorable à ces espèces par la
sylviculture (GUITET S., 2014).
|