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Les mécanismes d’entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin. Analyses et proposition de solution.


par Aristode B.F. GANDJETO
IRGIB-AFRICA - Master en administration des affaires 2018
  

Disponible en mode multipage

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AUTORISATION :

MESRS/CAB/DC/SGM/DPP/DESUP/SP/2006/2007/20 08/2009

UNIVERSITE INTER-REGIONAL DU GENIE INDUSTRIEL DES BIOTECHNOLOGIES ET SCIENCES APPLIQUEES

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ETABLISSEMENT D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DELOCALISE SELON LE PROTOCOLE : N°31/05 RIT

REPUBLIQUE DU BENIN

LES MECANISMES D'ENTRETIEN DU

CHOMAGE ET DU SOUS EMPLOI AU BENIN :

ANALYSE ET PROPOSITION DE SOLUTION

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN ADMINISTRATION DES AFFAIRES

MBA

2018

Réalisé et présenté par :

Aristode B.F. GANDJETO

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

DEDICACE

Les efforts et sacrifices consentis pour l'élaboration de ce mémoire ont été stimulés, par une pensée empreinte de gratitude à l'endroit de celle qui n'a reculé devant aucun obstacle pour assurer l'épanouissement et l'édification de ma personne :

Ma Mère Félicité DADJO

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire n'aurait jamais vu le jour sans l'aide du tout puissant, la compréhension et le dévouement d'un certain nombre de personnes qui, par leurs présences et leurs conseils, m'ont apporté leurs soutiens. Je les en remercie et m'excuse de ne pouvoir toutes les citer. J'aimerais néanmoins préciser certains :

· Le Professeur Virgile AHYI, Vice-Président de l'Université IRGIB-AFRICA ;

· L'ensemble du corps professoral d'IRGIB pour la richesse et la qualité de son enseignement ;

· Mes camarades de promotion et tous mes amis béninois et non avec qui j'ai partagé ces deux années d'études ;

· Le Docteur Nasser IMOROU, dont les remarques, l'attention et le dévouement ont été des leviers déterminants de motivation ;

· Le Professeur Rosaline WOROU, Directrice de l'ENEAM pour son encouragement ;

· Tout le personnel de la direction de l'Université ;

· Toute ma famille pour leur soutient incommensurable.

J'adresse enfin mes remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont d'une manière ou d'une autre, pris part et marquées de leurs traces la concrétisation du présent travail.

i Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

RESUME

Le Bénin compte environ 11.496. 140 personnes dont 52% qui ont entre 15 et 64 ans, sont en âge actif. Ces dernières sont essentiellement des actifs ruraux (plus de 34%), des ouvriers, des cadres mais aussi des chômeurs et des travailleurs sous employés et pauvres. L'indice de fécondité était de 3,25% en 2008, en 2013 il était de 4,80 enfants par femme. Il reste très élevé et rien ne permet de penser qu'il a diminué à la date d'aujourd'hui. C'est une des raisons pour lesquelles la population béninoise est très jeune.

En effet, le marché du travail au Bénin est largement orienté vers le milieu urbain. La population active potentielle est estimée en 2010 à 50% de la population totale du pays. Elle est composée de 51% de femmes et de 49% d'hommes. Elle connaît un taux d'accroissement annuel moyen de 3,25% sur la période. La population active passerait ainsi de 2,7 millions en 2000 à 4,4 millions en 2025 nécessitant ainsi la création de 110.000 emplois en moyenne par an au cours de cette période (Ce qui est loin de suffire). La faiblesse du taux de chômage qui est estimé à 2,6% en 2011, cache un fort taux de sous-emploi visible qui oscille en 2011 autour de 53,9%. Au vu de ces chiffres, il est claire que le Bénin dispose d'un potentiel important en matière de capital humain, sa jeunesse qui ne demande qu'à être employée et utilisée en vue de contribuer à la croissance économique et de sortir du chômage.

Les difficultés dans le marché du travail se posent avec plus d'acuité pour les jeunes. En outre, l'emploi des jeunes souffre d'énormes insuffisances car 30,4% de jeunes sont sous employés de façon visible à travers le nombre d'heures de travail et 63,2% de façon invisible à travers des rémunérations précaires et indécentes. Une autre réalité poignante de l'emploi des jeunes c'est que, seulement 7,9% des jeunes bénéficient d'un emploi salarié. Ce pourcentage met en évidence les difficultés d'absorption de l'offre de travail des jeunes par le marché du travail et la nécessité pour les jeunes de se prendre en charge.

Selon les théories économiques, l'emploi est le moyen le plus efficace de sortir de la pauvreté. Mais les analyses du marché du travail et de la pauvreté révèlent un paradoxe béninois. On observe depuis 2010, un faible taux de chômage 0,5% en 2010 selon le BIT et un taux relativement élevé de pauvreté monétaire des actifs occupés 30,1% en 2010. Ce qui montre que le marché du travail ne joue pas pleinement son rôle de réduction de pauvreté d'où les chiffres alarmants. Ceci est sans doute le résultat d'un secteur informel prépondérant et du fort taux de sous-emploi. Les enjeux de la politique d'emploi au Bénin sont donc nombreux.

Pour ce faire, il faudra alors que les nouvelles initiatives des pouvoirs publics tiennent compte de la complexité du défi à relever pour ainsi permettre d'améliorer les rendements internes et externes de l'éducation des jeunes en réduisant considérablement la déperdition scolaire et en adaptant le contenu de la formation professionnelle aux besoins actuels et futurs de l'économie béninoise tout en anticipant sur leurs vies post formation. Ce qui aura comme effet d'améliorer la qualification des jeunes et de faciliter leur insertion. D'où ce PLCS qui va résoudre l'inéquation Chômage, Sous-emploi et Croissance économique par une approche de contournement militaire visant directement le système éducatif lui-même dans son exécution plutôt qu'une attaque frontale. Quand on est béninois, la dimension militaire est au coeur de la citoyenneté !

Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

ABSTRACT

Benin has about 11.496.140 people, 52% of whom are aged between 15 and 64, are of working age. The latter are mainly rural workers (more than 34%), workers, managers but also unemployed and underemployed and poor workers. The fertility rate was 3.25% in 2008, in 2013 it was 4.80 children per woman. It remains very high and there is no reason to think that it has decreased to the date of today. This is one of the reasons why the Beninese population is very young.

Indeed, the labor market in Benin is largely oriented towards the urban environment. The potential labor force is estimated in 2010 at 50% of the total population of the country. It is composed of 51% of women and 49% of men. It has an average annual growth rate of 3.25% over the period. The working population would thus increase from 2.7 million in 2000 to 4.4 million in 2025, requiring the creation of an average of 110,000 jobs per year during this period (which is far from sufficient). The low unemployment rate, which is estimated at 2.6% in 2011, hides a high rate of visible underemployment, which oscillates in 2011 around 53.9%. In view of these figures, it is clear that Benin has significant potential in human capital, its youth just waiting to be employed and used to contribute to economic growth and out of unemployment.

Difficulties in the labor market are more acute for young people. In addition, youth employment suffers from enormous shortcomings, as 30.4% of young people are underemployed visibly through the number of working hours and 63.2% unseen through precarious and indecent pay. . Another poignant reality of youth employment is that only 7.9% of young people are in paid employment. This percentage highlights the difficulties of absorbing the labor supply of young people by the labor market and the need for young people to take charge of themselves.

According to economic theory, employment is the most effective way out of poverty. But, analyzes of the labor market and poverty reveal a Beninese paradox. Since 2010, there has been a low unemployment rate 0.5% in 2010 according to the ILO and a relatively high rate of income poverty among employed persons (30.1%) (in 2010). This shows that the labor market is not fully playing its role of poverty reduction hence the alarming figures. This is undoubtedly the result of a predominant informal sector and the high rate of underemployment. The stakes of employment policy in Benin are therefore numerous.

This will require that new government initiatives take into account the complexity of the challenge to improve the internal and external returns to youth education by significantly reducing school attrition and adapting the education system. Vocational training content to current and future needs of the Beninese economy while anticipating their lives post training. This will have the effect of improving the qualification of young people and facilitating their insertion. Hence this PLCS which will solve the inequality Unemployment, Underemployment and Economic Growth by a military bypass approach aimed directly at the education system itself in its execution rather than a frontal attack. When one is Beninese, the military dimension is at the heart of citizenship!

Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

LISTE DES ABREVIATIONS

OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique

BIT: Bureau International du Travail

EMICoV: Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages

ANPE: Agence Nationale Pour l'Emploi

EPR: Ratio Emploi-population

RGPH: Recensement Général de la Population et de l'Habitat

PAP: Population Active Potentially

SCRP3: Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté de 3ème génération

CDMT: Cadre des Dépenses à Moyen Terme

PLCS: Programme de Lutte contre le Chômage et le Sous-emploi

BEPC: Brevet d'Etude du Premier cycle

SN: Service National

FNPEEJ: Fonds National de Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des Jeunes

FONAGA: Fonds National de Garantie et d'Assistance aux Petites et Moyennes Entreprises

FSNE: Fonds de Solidarité Nationale pour l'Emploi

CIPEN: Cluster d'Innovation Pédagogique Et Numérique

OEF: Observatoire de l'Emploi et de la Formation

CePEPE: Centre de Promotion et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises

FIJ: Formation Insertion Jeune

CONFEJES: Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports des Etats

PPT: Population

CM: Chef de Ménage

PIB: Produit Intérieur Brute

SMIC: Salaire Minimum Interprofessionnel De Croissance

SCN : Systèmes de Comptabilité nationaux des Nations unies

OIT : Organisation International du Travail

CEA : Commission Economique pour l'Afrique

iv

Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous emploi au Bénin : analyse et proposition de solution PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

SRP : Stratégie de Réduction de la Pauvreté

MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PDC : Programmes de Développement des Croissances

PNE : Politique Nationale d'Emploi

TPE : Très Petites Entreprises

PME : Petites et Moyennes Entreprises

MCPP : Programme Microcrédit aux Plus Pauvres

INSAE : Institut Nationale de a Statistique et de l'Analyse Economique

V

Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

LISTE DES SCHEMAS

N°1 : Les facteurs de réussite de projets/programmes de développement 33

LISTE DES TABLEAUX

N°1 : Caractéristique économique de la population par milieu de résidence 21

N°2 : Répartition des actifs occupés selon la catégorie socioprofessionnelle selon le milieu de

résidence et le sexe en 2010 21

N°3 : Caractéristique économique de la population dans 09 départements 22

N°4 : Répartition des actifs occupés selon les pôles de croissance et le sexe en 2010 23

N°5 : Répartition sectorielle des allocations budgétaires (en % du total budget hors

amortissement de la dette) 23

N°6 : Répartition des actifs occupés selon le pôle de croissance, le milieu de résidence et le

secteur d'activité 24

N°7 : Taux de chômage selon le sexe, l'âge et le niveau d'instruction en 2010 25

N°8 : Taux de sous-emploi visible et invisible selon les CM 26

N°9 : Caractéristiques de l'emploi des jeunes au Bénin en 2010 27

N°10 : Les principales ressemblances et dissemblances existant entre le concept projet et de

concept programme 34

VI

Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

TABLES DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS i

RESUME ii

ABSTRACT iii

LISTE DES ABREVIATIONS iv

LISTE DES SCHEMAS vi

LISTE DES TABLEAUX vi

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE 1 : APERÇU DU CHOMAGE, DE L'EMPLOI ET DU SOUS EMPLOI 2

SECTION 1 : Le contexte de la recherche 2

PARAGRAPHE 1 : Les tendances du marché du travail 2

PARAGRAPHE 2 : Présentation de la situation de chômage et du sous-emploi au Bénin 3

PARAGRAPHE 3 : Les causes et conséquences du chômage et du Sous-emploi 4

SECTION 2 : Approche explicative des notions 6

PARAGRAPHE 1 : Emploi et Sous-emploi 6

PARAGRAPHE 2 : Chômage 8

SECTION 3 : Les impératifs de l'auto emploi et le chômage 10

PARAGRAPHE 1 : Le marché de l'emploi 10

PARAGRAPHE 2 : L'auto emploi et ses impératifs 13

CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHES ET ANALYSE DE RESULTATS 15

SECTION 1 : Méthodes classiques de lutte contre le chômage et le sous-emploi 15

PARAGRAPHE 1 : Les programmes 15

PARAGRAPHE 2 : Enjeux et perspectives des politiques de l'emploi 19

VII

Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

SECTION 2 : Méthodologie de recherche et analyse des résultats 19

PARAGRAPHE 1 : Démarche méthodologique 19

PARAGRAPHE 2 : Présentation et analyse des résultats 20

CHAPITRE 3 : PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE ET LE SOUS-EMPLOI 28

SECTION 1 : Projet et Programme de Développement 28

PARAGRAPHE 1 : Les concepts du développement et de la participation 28

PARAGRAPHE 2 : Les projets et programmes de développement 32

SECTION 2 : Présentation du PLCS 34

PARAGRAPHE 1 : Enjeux et orientations 35

PARAGRAPHE 2 : Objectifs du programme 37

CONCLUSION 44

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 45

VIII

Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution 2018

INTRODUCTION GENERALE

La pleine contribution des jeunes à la vie familiales et aux devoirs de développement économique, social et culturel est de plus en plus hypothéquée par le chômage et le sous-emploi dont les effets pervers et pernicieux suscitent des inquiétudes et des bouleversements sociopolitiques. En effet, les diplômés sans emploi restent de plus en plus longtemps à la charge de leur famille. La transition entre la vie académique et active demeure pour la plupart un réel parcours du combattant pour ne pas dire un cauchemar. Ceci malgré que dans presque tous les secteurs de la fonction publique, d'importants besoins en personnels qualifiés attendent expressément d'être satisfaits. Souvent oisifs et désoeuvrés, ils succombent massivement à la tentation de se livrer à des vices. Une enquête réalisée par la Banque Mondiale en 2011 a révélé qu'environ 40% de ceux qui rejoignent des mouvements rebelles se disent motivés par le manque d'emplois.

Face à cette situation exacerbée par la crise économique généralisée qui perdure, il faudra beaucoup plus que des réformes et programmes, plaisants et flatteurs. Il nous faut prendre des mesures drastiques et draconiennes. Le marché de l'emploi se caractérise de nos jours par un resserrement de l'offre d'emploi et un accroissement de la demande provenant surtout des couches les plus jeunes. Cette conjoncture a pour corollaire la multiplication de petits emplois classés dans le secteur informel et la prééminence d'un secteur agricole disposant de fortes potentialités malheureusement inexploitées d'où en partie le sous-emploi.

La problématique que révèle ce sujet est qu'aujourd'hui, il est essentiel de repenser notre offensive face au chômage et au sous-emploi. Les jeunes sont soit sans emploi, soit cantonnés dans des emplois très peu rémunéré, voire pas du tout, appartenant souvent au secteur informelle où les heures et les conditions de travail sont inacceptables et les possibilités de progression sont très minces. Et donc, dans un pays en voie de développement comme notre très cher et beau pays le Bénin, les perspectives et le modèle de développement économique, social et politique des décennies prochaines dépendront notamment de notre aptitude à créer un nombre suffisant d'emplois décents, susceptible de réduire le chômage et la pauvreté.

A la prise de conscience de cette situation lamentable et malheureuse, des questions s'imposent :

- Quel est le rôle fondamental de l'état dans cette crise en vers la jeunesse béninoise ?

- Sous quel angle attaqué le chômage et le sous-emploi ?

- Quelles politiques nationales pour partir de l'existant au neuf ? - Comment aménager le cadre de l'entrepreneuriat des jeunes ?

C'est donc édifier d'une part par ces tristes constats et d'autre part par ces questions sans réponses que nous proposons de réaliser notre étude sur le thème intitulé : « Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution ».

Cette étude se propose de faire en primo, une synthèse théorique pour faire un état des lieux de la situation au pays en se basant sur les réformes et programmes jadis exécutés et leurs résultats. Puis en deuxio, une suggestion d'alternative.

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Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

2018

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

PREMIERE PARTIE

Elle nous permettra de faire recours à des connaissances théoriques, des différentes documentations basées sur l'emploi dans sa généralité. Ainsi que la problématique qui entoure le chômage, le sous-emploi et l'auto emploi.

Chapitre I : Aperçu du chômage, de l'emploi et du sous-emploi

Section 1 : Le contexte de la recherche

Paragraphe 1 : Les tendances du marché du travail

Au cours des 30 glorieuses (1945-1973 : période de prospérité exceptionnelle, beaucoup plus encore pour les pays industrialisés), la croissance économique était avant tout basée sur la concentration des entreprises qui permettait une augmentation considérable de la productivité du travail et assurait pratiquement le plein emploi de la population active. Or, vingt ans plus tard, les nouveaux progrès technologiques, la mondialisation de l'économie et, plus récemment, de l'information, remettent cette logique en question: après l'agriculture et le secteur primaire, les grandes entreprises du secteur secondaire ne sont plus créatrices d'emploi, mais doivent au contraire réduire le nombre de postes de travail pour rester compétitives sur le marché mondial. Les plus grands problèmes sont sur l'économie, le social, le problème psychologique et culturel ainsi que relationnel et contractuels, institutionnel et juridique.

En effet, le marché du travail au Bénin est aujourd'hui largement orienté vers le milieu urbain. La population active potentielle est estimée en 2010 à 50% de la population totale du pays. Elle est composée de 51% de femmes et de 49% d'hommes. Elle connaît un taux d'accroissement annuel moyen de 3,25% sur la période. La population active passerait ainsi de 2,7 millions en 2000 à 4,4 millions en 2025 nécessitant ainsi la création de 110.000 emplois en moyenne par an au cours de cette période12 (Ce qui est loin de suffire). La faiblesse du taux de chômage qui est estimé à 2,6% en 2011, cache un fort taux de sous-emploi visible qui oscille en 2011 autour de 53,9%.13 Au vu de ces chiffres, il est claire que le Bénin dispose d'un potentiel important en matière de capital humain, sa jeunesse qui ne demande qu'à être employée et utilisée en vue de contribuer à la croissance économique et de sortir du chômage.

Par ailleurs, la jeunesse constitue un capital humain et un important levier de développement. Avec une population estimée à 11 496 140 d'habitants en 2018 et dont les jeunes, âgés de 15 à 35 ans, représentent 48% à peu de chose près ( https://www.populationdata.net/pays/benin/), le Bénin se trouve dans un contexte de fortes demandes dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la culture, des communications, de l'environnement, du sport, des loisirs, etc. En outre, de l'examen de la situation de l'emploi au Bénin, il se dégage un certain nombre de problèmes importants qu'il faudrait souligner£:

· l'inadéquation frappante entre la formation et l'emploi ;

· le sous-emploi, élevé dans tous les secteurs provoque l'accroissement de la pauvreté ;

2

Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !

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Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

2018

l'emploi agricole est prépondérant mais ses nombreux problèmes dont l'analphabétisme, l'archaïsme des outils, les difficultés d'accès aux crédits expliquent le manque d'engouement pour ce secteur et l'exode rural des jeunes ;

· l'emploi informel a conquis en milieu urbain une grande place mais il souffre aussi de certains maux comme l'insuffisance de formation technique, l'absence de coopération entre acteurs, l'absence de protection sociale, le manque d'expérience professionnelle, etc.

· le salariat est à un taux très bas et ne peut se relever qu'avec le développement soutenu du secteur moderne ;

· les femmes et les handicapés souffrent de discriminations diverses ou d'insuffisances de mesures d'accès à l'emploi.

L'ampleur des problèmes que rencontrent les populations béninoises en particulier les jeunes, interpelle tous les acteurs sociaux qui sont obligés de repenser leurs projets et stratégies pour plus d'efficacité dans les projets de développement et de promotion de l'emploi.

Paragraphe 2 : Présentation de la situation de chômage et du sous-emploi au Bénin

La population du Bénin compte environ 11 496 140 personnes dont 52% qui ont entre 15 et 64 ans, sont en âge actif. Ces dernières sont essentiellement des actifs ruraux (plus de 34%), des ouvriers, des cadres mais aussi des chômeurs et des travailleurs sous employés et pauvres. L'indice de fécondité était de 3,25% en 200814, en 2013 il était de 4,80 enfants par femme ( https://www.populationdata.net/pays/benin/). Il reste très élevé et rien ne permet de penser qu'il a diminué à la date d'aujourd'hui. C'est une des raisons pour lesquelles la population béninoise est très jeune.

En effet, près de la moitié de cette population à moins de 15 ans et les jeunes de 15 à 34 ans forment aujourd'hui la double génération la plus importante. Ils aspirent au travail décent. Malheureusement, le système éducatif béninois est de plus en plus décrié. Les formations qui y sont données ne répondent pas au marché du travail béninois. Elles sont plus orientées vers la délivrance de diplôme que vers des formations qualifiantes permettant d'accéder au marché du travail avec beaucoup de chances d'insertion. Le secteur de l'emploi est caractérisé par une demande croissante très rapide. On note chaque année une augmentation de près de cent cinquante mille (150.000)15 jeunes sur le marché du travail dont environ trente mille (30.000)16 concernent les jeunes sans grande qualification. Le taux de chômage le plus élevé se situe dans la tranche des 20-34 ans et 40%17 des chômeurs sont des primo demandeurs d'emplois. Dans ce contexte, la question de l'insertion professionnelle des jeunes revêt des enjeux considérables. Comme dans plusieurs pays, mais à un degré relativement élevé, les jeunes sont largement défavorisés sur le marché du travail béninois. Ils font face à un chômage et un sous-emploi largement plus importants que leurs aînés et leurs conditions de vie sont souvent difficiles.

En ce qui concerne les jeunes diplômés, les différentes études sur leur insertion ont montré qu'ils rencontrent d'énormes difficultés d'insertion. En dépit des réalités les plus évidentes, l'espoir caché d'un emploi dans la fonction publique, ou plus vaguement d'une prise en charge par l'Etat encore entretenue et parfois considérée comme un dû, est un facteur socioculturel prégnant qui inhibe

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Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

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l'esprit d'initiative et d'entreprise de nombreux jeunes diplômés. On constate de ce point de vue des décalages notables qui font, qu'aujourd'hui, on assiste au paradoxe d'une économie insuffisamment satisfaite en qualifications adéquates qui coexiste avec un important chômage des jeunes diplômés. D'où la nécessité de renforcer l'employabilité des jeunes pour faciliter leur insertion professionnelle.

Par ailleurs, les jeunes qui sortent de l'école au Bénin sont en concurrence avec plus de demandeurs d'emploi pour moins de postes à pourvoir, les employeurs se montrant de plus en plus sélectifs lors de l'embauche de nouveau personnel. Même pour les jeunes déjà sur le marché du travail avec des contrats temporaires, les perspectives à court terme sont sombres : ils sont parmi les premiers à perdre leur emploi et ont beaucoup de mal à en retrouver. Aujourd'hui plus qu'hier, les jeunes de faibles niveaux de qualification sont exposés à un risque élevé et prolongé d'inactivité et d'exclusion du marché du travail.

Pour ce faire, il faut alors espérer que les initiatives en cours des pouvoirs publics permettront d'améliorer les rendements internes et externes de l'éducation des jeunes en réduisant considérablement la déperdition scolaire et en adaptant le contenu de la formation professionnelle aux besoins actuels et futurs de l'économie béninoise. Ce qui aura comme effet d'améliorer la qualification des jeunes et de faciliter leur insertion.

Paragraphe 3 : Les causes et conséquences du chômage et du Sous-emploi

1- CAUSES DU CHOMAGE ET DU SOUS-EMPLOI

Ces maux sont des problèmes endémiques pour le Bénin et un échec de la politique menée par les présidents et leurs ministres en charge de tout bord. C'est un drame corrosif pour la société puisque, causé par :

· Mauvaises orientations des professeurs aux apprenants ;

· Formations inadaptées aux besoins de l'entreprise ;

· Manque de courage et de volonté des jeunes sur les marchés ;

· La fiscalité personnelle progressive (les gens se mettent à travailler dès que ce n'est pas pour le fisc) ;

· Le SMIC (le salaire minimum interprofessionnel de croissance rend le travail qualifié meilleur marché et dissuade celui qui a un emploi peu qualifié d'améliorer sa qualification d'où sa vulnérabilité face au chômage) ;

· La fiscalité des entreprises (cette fiscalité dissuade et empêche les entreprises d'investir, mais aussi tous les investisseurs potentiels) ;

· Le poids des charges sociales ;

· Le malinvestissement (d'une part, cas des politiques monétaires laxistes donnant accès au crédit possible pour les emprunteurs insolvables et d'autre part, l'Etat choisit des investissements non rentables et les projets rentables disparaissent faute de financement) ;

· Autre avis est que les politiques en tripotant l'économie et en falsifiant les signaux aggravent dans des proportions considérables, des fluctuations naturelles et parfaitement absorbables de l'économie.

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Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

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2- CONSEQUENCES DU CHOMAGE ET DU SOUS-EMPLOI

Comme tout fléau, les retombés agissent sur presque tous les domaines, à savoir: la Perte de revenus, les Exclusions, l'Endettement, la Perte de statut social et la Perte de logement, l'éducation des enfants, la hausse de la délinquance, l'utilisation des drogues, le stress, la déprimes, les maladies, la perte de lien familiaux, la création du sentiment d'inutilité.

Au Bénin, le chômage des jeunes semble être un phénomène véritablement structurel, l'élasticité de l'emploi des jeunes rapportée à la croissance du PIB étant limitée. En effet, les jeunes sont plus touchés par le chômage et le sous-emploi que les adultes ; ce qui montre que cette population des jeunes rencontre des difficultés toutes particulières pour accéder à un emploi décent et durable. De plus, le chômage et le sous-emploi avec leurs conséquences affectent les jeunes sur les plans psychique, social, économique, politique et moral£.

Au plan psychique par exemple, nous remarquons que les jeunes sont exposés à de nombreux risques comme le découragement, la déception, le désespoir, la frustration, l'anxiété, la dépression mentale, les grossesses non désirées des jeunes filles, l'avortement clandestin, etc.

Au plan social, alors que l'emploi dans la culture constitue l'un des facteurs d'affirmation de sa liberté et de son indépendance, le chômage par contre est perçu comme un échec social avec pour conséquence la pauvreté, la dépendance, la marginalisation, la prostitution et la recherche de mauvais refuges que sont l'alcoolisme, le tabagisme, la prise de la drogue, etc.

Au plan économique, le chômage entraîne chez les jeunes, la recherche de gain facile, la cybercriminalité, un retardement trop prolongé du mariage, et qui les expose aux maladies et infections sexuellement transmissibles dont le VIH/SIDA. Ces pratiques peuvent contribuer à la réduction de l'espérance de vie des jeunes. De même, il est constaté qu'un jeune en situation de chômage et de sous-emploi, constitue une perte pour lui-même et pour la société car il ne participe pas à la vie économique de son milieu voire de son pays.

Au plan politique, il est constaté que les jeunes diplômés sans emploi sont facilement manipulés par les partis politiques et contribuent aux troubles sociaux et à l'instabilité politique. Obnubilés par l'idéologie des vendeurs d'illusions, ces jeunes pensent que c'est par le biais de la politique qu'ils peuvent subvenir à leurs besoins physiologiques, sociaux, etc. voire devenir riche.

Au plan moral, les jeunes diplômés sans emploi ne respectent plus les règles qui régissent la société. Ils sont prêts dès que l'occasion leur est offerte à développer la corruption, le détournement des deniers publics.

Enfin, le constat est évident et atteste que la conjoncture d'une pression démographique forte avec de faibles perspectives d'emploi des jeunes est porteuse de risques majeurs pour le Bénin notamment: la criminalité, la prostitution, l'instabilité politique et l'accroissement des flux migratoires de plus en plus alimentés par l'augmentation toujours croissant du nombre de jeunes sans perspective au sein de la population.

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Section 2 : Approche explicative des notions

Paragraphe 1 : Emploi et Sous-emploi

1. EMPLOI

L'emploi est compris de façon générale comme l'occupation confiée à une personne, aussi bien que la tâche à laquelle elle est affectée. C'est de même une activité professionnelle rémunérée. De plus, selon le rapport sur le développement humain au Bénin du PNUD, (1999)18 l'emploi est « un travail effectué moyennant une rémunération ». Selon le BIT, les personnes pourvues d'un emploi comprennent toutes les personnes ayant dépassé un âge spécifié qui se trouvaient, durant une brève période de référence spécifiée telle qu'une semaine ou un jour, dans les catégories suivantes: a) "emploi salarié" (qui sont au travail ou ont un emploi mais ne sont pas au travail), b) "emploi non salarié" (qui sont au travail ou ayant une entreprise mais n'étant pas au travail).

Population active : Selon le BIT, la population active comprend toutes les personnes des deux sexes qui fournissent, durant une période de référence spécifiée, la main-d'oeuvre disponible pour la production de biens et services, comme définis par les systèmes de comptabilité nationaux des Nations Unies (SCN). Elle est égale à la somme de toutes les personnes en âge de travailler qui occupent un emploi et ceux qui sont au chômage.

Ratio emploi-population (EPR) ou taux d'occupation ou taux d'emplois : Le Ratio Emploi-Population (EPR) est calculé comme le nombre de personnes pourvues d'un emploi pendant une période de référence bien déterminée, en pourcentage du total de la population en âge de travailler pour la même période de référence.

Inactifs : Les inactifs désignent les personnes qui ne sont ni actifs occupés ni chômeurs. On y retrouve, les élèves/écoliers, les rentiers, les invalides.

Emplois précaires : Les travailleurs dans les emplois précaires désignent les personnes enregistrées comme travailleurs occasionnels, saisonniers et temporaires. Le taux d'emplois précaires s'obtient en divisant le nombre des personnes occupant des emplois précaires par le nombre total de travailleurs.

Emplois vulnérables : Concerne les personnes enregistrées en tant que travailleurs pour leur propre compte ou en tant que travailleurs familiaux non rémunérés. Le taux d'emplois vulnérables s'obtient en divisant le nombre total de travailleurs vulnérables par le nombre total des emplois.

2. AUTO EMPLOI

Plusieurs expressions interviennent dans la désignation de l'auto emploi : « travail indépendant » ou de « travail autonome ». Pour l'Organisation de Coopération et de Développement Economique l'OCDE (2000), l'emploi indépendant est perçu comme une source très importante de développement de l'entreprenariat et de la petite entreprise, ce qui représente un potentiel de croissance de l'emploi à long terme. Selon la définition internationale « un emploi indépendant est un emploi dont la rémunération est directement liée au bénéfice et dont le titulaire prend les décisions de gestion affectant l'entreprise ou est tenu responsable de la bonne santé de l'entreprise» (l'OCDE-2000, P166). Dans cette définition, il y a des exceptions notables qui sont à signaler, en particulier le cas des propriétaires gérants d'entreprise constitués en société qui

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représentent une part importante de l'emploi indépendant dans certains pays de l'OCDE (31,4% à l'USA en 1998 par exemple).

Les propriétaires gérants sont propriétaires de leur entreprise et responsable de sa gestion, mais d'un point de vue juridique ils sont salariés de l'entreprise. En règle générale, l'expression « emploi indépendant » désigne donc les «travailleurs à leur propre compte » et les « employeurs ».

Les statisticiens de l'emploi indépendant distingue trois (3) sous catégories : emploi indépendant sans salarié, ce qui correspond à la catégorie des« travailleurs à leur propre compte » ; emploi indépendant avec salariés (catégorie des « employeurs » ; et les travailleurs familiaux non rémunérés (Source : Perspectives de l'emploi de l'OCDE, Chapitre 5 : La renaissance partielle de l'emploi indépendant, Paris, 2000, P. 204, https://www.oecd.org/fr/els/emp/2079601.pdf ).

Taux d'auto-emploi : L'auto-emploi désigne les personnes ayant créé leur propre emploi ou entreprise. Il comprend les patrons et les travailleurs à leur propre compte. Le taux d'auto-emploi rapporte cette catégorie de personnes au total des emplois.

3. LE PLEIN EMPLOI

Le plein emploi apparait pour la première fois en 1913 sous la plume d'ARTUR CECIL PIGOU. C'est un objectif de politique économique. On considère qu'il est atteint lorsque le chômage n'intervient que pour des raisons telles que l'âge des travailleurs, leur état de santé ou de qualification insuffisante. On parle alors de chômage frictionnel. Le plein emploi est une situation se situant dans une zone où le chômage est réduit au chômage frictionnel appelé aussi chômage de transition ou chômage incompressible : c'est le chômage de faible durée existant entre l'arrêt d'un emploi, et le début d'un autre. Il n'existe pas de difficulté particulière à trouver un emploi. Cette situation correspond selon certains à un taux de chômage inférieur à 5%, au sens du Bureau International du Travail (BIT), pour d'autres le plein emploi existe lorsque le taux du chômage global est marginal : moins de 1%. Le plein emploi peut concerner l'économie entière, ou bien seulement certains marchés du travail (par exemple, le marché des artisans qualifiés), lorsque le passage d'un marché du travail à un autre est faible.

4. LE SOUS-EMPLOI

Selon l'Organisation International du Travail(OIT), le sous-emploi existe lorsque la durée ou la productivité de l'emploi d'une personne est inadéquate par rapport à un autre emploi possible que cette personne est disposée à occuper et capable de faire .Il s'agit d'une défaillance du marché du travail. On distingue deux (2) formes de sous-emploi :

Le sous-emploi visible ou sous-emploi lié à la durée du travail se mesure par le volume horaire consacré à l'activité. Ce volume horaire est comparé aux normes en vigueur en vue de déterminer le sous-emploi visible. Est donc en situation de sous-emploi visible toute personne active occupée travaillant en deçà des normes légales. Selon le BIT, les personnes en sous-emploi lié à la durée du travail comprennent toutes les personnes pourvues d'un emploi qui répondent aux trois critères suivants pendant la période de référence:

a) «disponibles pour travailler davantage d'heures» c'est-à-dire prêtes, pendant une période ultérieure spécifiée, à effecteur davantage d'heures, si la possibilité leur en était offerte,

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b)

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«disposées à prester davantage d'heures»,

c) «ayant travaillé moins qu'un seuil relatif à la durée du travail» c'est-à-dire les personnes dont «les heures de travail réellement effectuées» dans tous les emplois confondus pendant la période de référence, telles que définies dans les directives internationales en vigueur concernant les statistiques du temps de travail, étaient inférieures à un seuil à choisir selon les circonstances nationales.

Le sous-emploi invisible ou sous-emploi lié à la productivité se définit comme le fait de percevoir moins que le salaire minimum, soit d'occuper un emploi à faible productivité, selon l'hypothèse que rémunération et productivité sont liées. Autrement dit, revenu horaire insuffisant. La définition internationale actuelle du sous-emploi invisible correspond à un type de mesure axée sur le développement. Le sous-emploi invisible est ici caractérisé par «un faible revenu, la sous-utilisation des compétences ou la faible productivité». Selon le BIT, la mesure axée sur le développement a trait aux caractéristiques propres des travailleurs tels que

i) les travailleurs pauvres, comme les personnes dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté ou au salaire minimum (Hauser, 1974; Moir, 1980; Morris, 1986; Oster et coll., 1978);

ii) les personnes dont les «besoins fondamentaux» ne sont «pas satisfaits» et qui ne sont pas en mesure d'obtenir un revenu suffisant pour acheter une quantité donnée de biens et de services (Hopkins, 1985); ou

iii) les travailleurs ayant un «certain statut professionnel» et un «certain niveau d'instruction» (PREALC, 1984). Ce type demesure a également trait aux caractéristiques des établissements où sont employés les travailleurs tels que :

iv) les travailleurs du secteur informel (Hirshman, 1979),

v) les travailleurs employés dans des exploitations agricoles n'atteignant pas une certaine taille (Ayub, 1989),

vi) les travailleurs employés dans des établissements dont le niveau de productivité est inférieur à une norme donnée (Acharya, 1983).

Source : BIT ( http://www.ilo.org/public/french/bureau/stat/download/16thicls/report1.pdf ) 1998.

5- LE MARCHE DE L'EMPLOI

Plus communément appelé marché du travail, désigne un endroit théorique où se rencontrent les offres et les demandes d'emploi. Deux acteurs sont indissociables du marché du travail : les employeurs et les salariés. Les premiers sont à l'origine de l'offre, les seconds de la demande. Source : Google ( https://www.journaldunet.fr Business Dictionnaire économique et financier)

Paragraphe 2 : Chômage

1- TYPOLOGIE DU CHOMAGE

Le chômage désigne l'ensemble des personnes de dix-huit ans (18 ans) et plus, privées involontairement d'emploi et qui en recherche activement. La science économique distingue plusieurs types de chômage selon leurs causes.

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? Le chômage conjoncturel ou cyclique est dû à l'évolution négative de l'économie, au ralentissement des activités.

? Le chômage frictionnel est composé des travailleurs ayant quitté leur emploi pour en rejoindre un autre soit certain, soit facile à trouver compte tenu de l'état du marché. Sans conséquence sociale dramatique, il est un indicateur de mobilité professionnelle et de dynamique économique ; il reste très limité lorsque la conjoncture est mauvaise. « On ne démissionne pas d'un emploi, sans avoir la proposition certaine, en période de sous-emploi de masse ».

? Le chômage saisonnier est lié aux variations d'activité au cours de l'année dans certains secteurs économique comme le tourisme et chômage technique, subi par des travailleurs dont les moyens de productions sont devenus inutilisables, sont à classer parmi les causes secondaires du chômage.

? Le chômage structurel est dû à des changements structurels dans divers secteurs de l'économie. Beaucoup plus préoccupant, il provient des rigidités de nature économique, sociale et politique. On peut l'expliquer à partir de l'inadéquation entre l'offre et la demande de travail.

Chômeurs : Selon le BIT, les chômeurs comprennent toutes les personnes ayant dépassé un âge spécifié, qui au cours de la période de référence étaient:

a) "sans travail", c'est-à-dire qui n'étaient pourvues ni d'un emploi salarié ni d'un emploi non salarié;

b) "disponibles pour travailler" dans un emploi salarié ou non salarié durant la période de référence;

c) "à la recherche d'un travail", c'est-à-dire qui avaient pris des dispositions spécifiques au cours d'une période récente spécifiée pour chercher un emploi salarié ou un emploi non salarié, c'est le chômage au sens du BIT.

Aux fins de comparabilité internationale, la période de recherche d'emploi est souvent définie comme les quatre semaines précédentes, mais cela varie d'un pays à un autre.

Le chômage au sens large comprend les chômeurs au sens du BIT plus les chômeurs découragés. Les chômeurs découragés étant des personnes sans travail, disponibles pour travailler, mais qui ne recherchent pas de travail parce qu'ils sont découragés soit pour avoir déjà cherché en vain du travail, soit parce qu'ils pensent ne pas avoir les chances d'être retenus pour un emploi.

2- CARACTERISTIQUE DEMOGRAPHIQUE DU CHOMAGE

La croissance démographique a été toujours une réalité mondiale. Cette croissance pour la seule région de l'Afrique sub-saharienne s'élevait à un taux annuel moyen de 2,5% sur la période de 1997 à 2006. De nombreux constats montrent que la transition démographique a bien été engagée. Celle-ci constitue l'élément le plus révélateur de l'explication de l'accroissement de la population sur le marché de l'emploi. Elle distingue entre autre par le fait que la proportion de jeunes y est relativement élevée. En réalité, ceux-ci représentent une part marginale sur le marché du travail ce qui provoque un retard dans leurs processus de socialisation. « Par transition démographique on entend : le passage par étape d'un régime démographique traditionnel, caractérisé par des taux de

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natalité et de mortalité élevés, à un régime démographique moderne présentant les caractéristiques inverses (faibles natalité, faible mortalité) ».

En 2015, certains prévoient particulièrement pour l'Afrique sub-saharienne, que le nombre de travailleurs et de chercheurs d'emploi sera trois fois supérieur à celui des membres de l'OCDE, de l'Europe de l'Est et de l'ex-Union soviétique réunis. Cela s'explique entre autre par une diminution de la population active dans les principaux pays industrialisés qui profitera à la croissance à posteriori de la population active des pays en voie de développement.

Selon certains écrivains comme Romain Legrand (L'effet dynamique des chocs d'offre et de demande) ou encore René Gendarme (Réflexions sur les « approches » du problème de la répartition dans les économies sous-développées), la croissance de l'offre de travail se décompose en deux éléments. Elle se caractérise avant tout par le renforcement de la population en âge de travailler qui dépend de l'évolution de la structure par âge de la population, d'autre part, elle est composée de l'évolution de la participation de cette même population au marché du travail. Il faut signaler que l'accroissement naturel de la population c'est-à-dire l'excédent de la natalité sur la mortalité va influencer sur l'offre global de travail ; ainsi que les flux migratoires, internes et externes.

3- LE TAUX DE CHOMAGE NATUREL

Le taux du chômage naturel correspond à la combinaison du chômage structurel et du chômage de friction, ce sont les formes de chômage qui ne peuvent pas être évitées même à un niveau très élevé d'activité économique.

C'est un concept créé par MILTON FRIEDMAN et EDMOND PHELPS dans les années 1960. Pour FRIEDMAN, il correspond au taux de chômage d'équilibre vers lequel l'économie tend sur le long terme. Selon l'hypothèse du modèle, en absence de choc et de cycle économique, les salaires tendent à un niveau d'équilibre qui égalise l'offre et la demande sur le marché du travail. Le chômage découle alors pour un niveau de compétence donné, du refus des travailleurs d'accepter un salaire jugé trop faible (concept de chômage volontaire et salaire de réserve) et l'inintérêt pour les firmes de proposer un salaire trop élevé. Il est issu de la théorie néoclassique. Ainsi ce taux de chômage d'équilibre dépend de l'importance des rigidités qui empêchent le bon fonctionnement du marché du travail. Le taux de chômage naturel n'est pas constant, car dépend des facteurs réels qui agissent à la fois sur l'offre et la demande : facteurs démographiques, les progrès techniques et le SMIG.

Section 3 : Les impératifs de l'auto emploi et le chômage

Paragraphe 1 : Le marché de l'emploi

1- SYSTEME DU MARCHE DE L'EMPLOI

Le système du marché du travail suppose l'ajustement entre l'offre et la demande d'emploi. Cela implique un compromis entre le patronat et les salariés en ce qui concerne les salaires et les qualifications.

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Les néoclassiques considèrent le travail comme une marchandise homogène. On parle de marché de l'emploi lorsque d'un côté, un travailleur se présente sur le marché du travail pour offrir sa main d'oeuvre. Il se comporte donc comme un vendeur. Evidemment, plus le salaire offert pour un emploi donné est élevé, plus les candidats sont nombreux et inversement. De plus, un individu n'accepte un l'emploi que s'il estime plus avantageux à ses yeux, c'est-à-dire, celui qui offre la rémunération la plus élevée au regard des attraits et difficultés du poste. A l'inverse, un employeur se présente sur le marché du travail pour se procurer cette main-d'oeuvre, et se comporte donc comme un acheteur. Ainsi, l'employeur accepte d'embaucher un travailleur que s'il rapporte plus qu'il ne coûte. Selon la même logique, un employeur ne consent à des hausses de salaires ou des avantages sociaux supplémentaires qu'à condition que la productivité des travailleurs soit suffisante pour justifier des coûts additionnels. Sur ce marché se confrontent une offre et une demande de travail, qui sont une fonction respectivement croissante et décroissante du salaire réel. Le déséquilibre sur ce marché porte le nom de chômage.

Deux théories s'opposent quant à l'origine du chômage dans une économie : la théorie libérale estime que « le chômage est volontaire » et la théorie keynésienne selon laquelle « le chômage est involontaire ». Selon la théorie libérale, lorsque le marché fonctionne convenablement, le salaire est parfaitement flexible et permet d'égaliser l'offre à la demande de travail. Une offre supérieure à la demande conduit à une baisse du salaire, et une demande supérieure à l'offre à une augmentation, cela jusqu'à égalité entre les deux. Sauf un certain taux de chômage frictionnel ou chômage d'équilibre, mis en évidence par William H. Beveridge, résultant de la mobilité du travail et du laps de temps nécessaire pour retrouver un nouvel emploi après avoir quitté le précédent, ou un taux de chômage naturel résultant de l'inadaptation de certains individus (Friedman), le chômage, selon cette théorie est volontaire et s'explique par un refus individuel ou collectif d'accepter de travailler au salaire d'équilibre. Chez les Keynésiens, par contre, le chômage n'est pas un phénomène « microéconomique » et « volontaire » Selon Keynes, l'équilibre partiel existe, mais il n'y a aucune raison pour que les seules forces du marché y parviennent, puisque offre et demande de travail résultent de variables différentes (salaire nominal pour l'offre de travail et salaire réel pour la demande de travail.

Source :( http://www.oeconomia.net/private/cours/economiegenerale/CAPET/01.theorieseconomiqu es.pdf). Par ailleurs, le niveau d'emploi n'est pas fixe sur le marché du travail, il résulte directement du niveau global de la production, qui lui-même résulte du niveau de la demande effective, c'est-à-dire, de la demande anticipée par les entreprises.

Quelle que soit la théorie sur l'origine du chômage, tous admettent aujourd'hui qu'il faut rendre le marché du travail flexible (minimiser les conditions et les coûts d'entrée et de sortie). Pour que le marché du travail soit qualifié de flexible, il doit donc fonctionner librement et pouvoir s'adapter aux chocs conjoncturels et à un environnement économique en perpétuelle évolution. La flexibilité du marché du travail désigne la facilité avec laquelle les travailleurs et les employeurs peuvent négocier des contrats de travail mutuellement avantageux.

Quand un marché de l'emploi est tourné en majorité vers le secteur informel, la rigidité du marché de l'emploi (la vitesse de rotation d'un poste à un autre ou d'un emploi à un autre est réduite) constitue un des dysfonctionnements du marché de l'emploi. Cette rigidité s'apprécie à travers des indicateurs comme le coût du recrutement, le coût du licenciement et l'indice de rigidité de l'emploi (La Banque Mondiale et l'International Finance Corporation définissent ces indicateurs) : Ces

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notions ne sont pas encore très bien intégrées mais dans le contexte de la recherche, elles méritent grande attention car ne résultent pas seulement des bases des sciences de gestion.

De plus, les difficultés dans le marché du travail se posent avec plus d'acuité pour les jeunes. En effet, l'emploi des jeunes souffre d'énormes insuffisances car 30,4% de jeunes sont sous employés de façon visible à travers le nombre d'heures de travail et 63,2% de façon invisible à travers des rémunérations précaires et indécentes. Une autre réalité poignante de l'emploi des jeunes c'est que, seulement 7,9% des jeunes bénéficient d'un emploi salarié. Ce pourcentage met en évidence les difficultés d'absorption de l'offre de travail des jeunes par le marché du travail et la nécessité pour les jeunes de se prendre en charge19.

2- L'EMPLOI INFORMEL

Dans les années 1970, le secteur public dit encore secteur formel structuré était le premier employeur dans un pays où la population active urbaine ne cessait de croître. Or, le ralentissement des embauches des années 1980 s'est traduit par de profonds bouleversements sur le marché du travail urbain impliquant des licenciements importants dans le secteur privé qui n'a pas pris le relais. Les évolutions mouvementées du secteur formel n'ont fait qu'accélérer le développement du secteur informel.

Selon les résultats d'une enquête issue du sondage de l'opinion publique, le secteur informel a pour but principal la satisfaction des besoins des ménages, principalement en biens de consommation courante (alimentation, habillement) et en services, il constitue également le mode d'insertion privilégié de la main d'oeuvre. Tout cela laisse entrevoir que le développement du secteur informel dans les grandes villes d'Afrique subsaharienne témoigne plus d'une logique de survie que de l'émergence d'activités productrices qui offriraient une solution alternative à la crise du marché de l'emploi.

Il est délicat de définir le secteur informel dans la mesure où il y a une diversité des acteurs constituant la main d'oeuvre de travail : les salariés non protégés et indépendants, mais aussi les apprentis et les travailleurs familiaux collaborant à l'entreprise familiale.

Ainsi la définition donnée par la XVème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST) en 1993 : « le secteur informel peut être décrit, d'une façon générale comme un ensemble d'unités de production des biens ou des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées. Ces unités ayant un faible niveau d'organisation, opèrent à petite échelle de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production4 ». Dans un contexte, où la majorité de l'emploi proviennent de l'informel, l'essentiel est de savoir comment rendre le travail informel décent ou comment permettre la formalisation du travail informel, mais surtout comment créer plus d'emplois formels. Le concept d' « emploi informel » se défini pour l'exercice d'une activité économique par le non enregistrement, l'absence de contrat ou de protection sociale.

La microentreprise est donc un segment principal constitutif du secteur informel. Selon la classification internationale utilisée par le BIT, une micro entreprise s'identifie dès lors qu'elle compte moins de 10 personnes employées.

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On peut tirer d'une étude5 menée par Sarah MARNIESSE6 sur le marché du travail en Afrique sub-saharienne, que 85% des emplois crées en 1993 l'ont été dans le secteur informel

Le constat qui ressort depuis une vingtaine d'années est que le secteur informel grossit de jour en jour. Concernant l'Afrique sub-saharienne et notamment de l'Ouest, les microentreprises représentent un poids important tant au niveau des emplois proposés que dans le nombre d'entreprise concernée.

Paragraphe 2 : L'auto emploi et ses impératifs

Au cours des vingt dernières années, la création d'entreprise ainsi que le travail indépendant n'ont cessé de susciter l'intérêt des autorités publiques. En réalité, ces derniers pourraient constituer une porte de sortie au chômage et au sous-emploi, voire une alternative à la réduction de ces deux faits. Et si l'auto emploi naît de caricature sur fond occidental, les autorités doivent améliorer les cadres afin d'inciter le plus grand nombre à se lancer à leur propre compte. Inciter un grand nombre améliore le taux d'entrepreneuriat dans une région ou dans un pays. Ceci se traduit par une conversion en matière de recherche d'emploi. Aussi, d'un point de vue géographique, une différence nette apparait entre les zones urbaines et rurales, surtout entre la capitale et les autres zones. En outre le chômage demeure en zone urbaine. Cette situation traduit un véritable déséquilibre géographique quant aux opportunités d'emploi, car la plupart des unités de productions marchandes étant concentré dans les zones urbaines dont Cotonou.

1- LES IMPERATIFS FINANCIERS ET FISCAUX

Pour investir dans une activité économique les difficultés rencontrées peuvent être financières. Dans un environnement essentiellement informel et où la densité des banques est insuffisante, le faible taux de bancarisation constitue aussi un frein à l'accès au crédit sans omettre la culture même du crédit.

Dans la zone FRANC la relation entre les institutions financières et les PME en besoin de financement révèle une situation paradoxale : d'une part, il existe un secteur privé qui a un besoin de financement pour se développer et d'autre part le taux d'épargne est relativement élevé, ce qui se traduit par un secteur bancaire anormalement sur-liquide.

En effet, la surliquidité bancaire désigne une situation de déséquilibre profond et permanent entre les ressources et les emplois d'une banque. Plus spécifiquement, elle traduit une situation où la trésorerie bancaire est en permanence largement excédentaire, en raison des facteurs autonomes (conjoncturels) et institutionnels. Ainsi, toute banque dont le ratio de liquidité se situe au-dessus de 100%, peut être considérée comme étant en situation de surliquidité.

Selon le dernier rapport de la Commission Economique pour l'Afrique(CEA), deux justifications fondamentales peuvent être avancées pour expliquer les sources de cette surliquidité. Premièrement, elle serait le résultat du rapatriement des capitaux spéculatifs qui avaient été placés hors de la zone pour se protéger contre la dévaluation, ainsi que des recettes d'exportation qui n'étaient plus domiciliées dans les banques locales. Deuxièmement, elle serait le fait de l'incertitude qui pèse sur l'environnement des affaires, qui n'est pas susceptible de réduire la perte de la banque en cas de défaillance de l'emprunteur. C'est ce qui explique que la plupart des projets ne soient pas éligibles au financement bancaire alors qu'ils présentent un potentiel économique important.

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En effet, une économie basée majoritairement sur le secteur informel, cas des Etats Africains. Les « micro-entrepreneurs » qui constituent ce secteur sont exclus du système bancaire conventionnel. Cette situation les pousse à se diriger vers les institutions de micro finances. Dans la plupart des cas, ces crédits sont octroyés avec des taux assez élevés, ce qui rend beaucoup insolvable.

Les contraintes sont aussi d'ordre fiscal. La fiscalité peut être incitative ou dissuasive de la promotion d'emploi indépendant. LAFFER8 a établi une corrélation entre le taux d'imposition et les recettes fiscales, une relation à optimiser pour maximiser les recettes fiscales sans nuire à l'entreprise. Les analystes du secteur informel pensent que la rigidité fiscale contribue à la promotion du travail au noir. La fiscalité, malgré le fait qu'il soit un outil de souveraineté de l'Etat, de l'amélioration de ses revenus et de la justice sociale, se conçoit souvent comme source de pauvreté et limite l'entrepreneuriat. Un conflit existe entre le pouvoir public et les redevables (contribuables) : l'opinion voudrait, collectivement, plus de services publics et moins de taxes, pourtant les premiers ne vont sans les seconds. Le souci est de trouver une fiscalisation optimale répondant à la fois aux aspirations de l'Etat, sans décourager les entrepreneurs, petits comme grands.

2- LES IMPERATIFS CULTURELS

La culture est un critère très déterminant quant à l'encouragement ou au découragement de l'esprit d'entreprise. Aujourd'hui, on évoque l'idée d'une certaine « culture d'entreprise. » Difficile à définir, la culture d'entreprise moderne peut se résumer à travers le souci de rechercher le bénéfice (maximisation de profit), l'accumulation du capital dans une perspective d'un investissement productif, la culture documentaire permettant la transparence et le compte rendu des états financiers en vue d'un meilleur suivi. Cette manière de définir la « culture d'entreprise » se heurte, en Afrique, aux considérations et pressions sociales limitant l'achèvement des objectifs de maximisation. Les notions de « pluralité de rationalité » et de «limite de rationalité » sont encore objets de recherche, puisque le domaine de la rationalité des agents économiques possède des limites.

Ces contraintes justifient les limites d'entreprendre et de promouvoir de manière générale l'esprit d'entreprise. Elles peuvent justifier aussi le refuge du dynamisme entrepreneurial dans l'informel et dans les micros entreprises.

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Chapitre II : Méthodologie de recherches et analyse de résultats

Section 1 : Méthodes classiques de lutte contre le chômage et le sous-emploi

Paragraphe 1 : Les programmes

1- NECESSITE

Dans une conjoncture ou le chômage de masse est indéniable, ainsi que le développement du sous-emploi, l'élaboration des programmes d'emploi pour la réduction du chômage est nécessaire en matière de politique nationale de l'emploi. Par politique publique, on entend l'ensemble des interventions de la puissance publique en vue de faire reculer le chômage et relancer l'emploi (dépense publique pour l'emploi, programme de formation professionnelle, programme d'insertion professionnelle, etc...). En ce qui concerne cette politique nationale de l'emploi au Bénin, les autorités affirment prendre l'emploi comme la base de développement humain durable et comme un moyen primordial de lutte contre la pauvreté. A ce titre, on peut retenir entre autre et tel que définis dans le document cadre de politique économique de 2013, trente-deux (32) mesures regroupées autour de quatre (04) objectifs11selon les propos de Komi Koutché ministre de l'économie sous le régime Yayi:

· Stimuler l'auto emploi à travers la promotion de l'entrepreneuriat ;

· Adapter les formations aux besoins contemporains du marché du travail;

· Stimuler l'emploi salarié ;

· Permettre une transparence sur le marché du travail.

Depuis le début des années 1980, le Bénin a adopté plusieurs programmes de lutte contre la pauvreté avec une approche de plus en plus axée depuis 2000 sur la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP). On peut citer entre autres le DSRP (2003-2005), les OSD (2006-2011), la SCRP (2007-2009), le plan d'actions du MAEP, les OMD et les PDC. La plupart des mesures prises dans le cadre des différents programmes ont été mises en oeuvre à la suite des concertations au niveau national ou à l'échelle locale (pour ce qui concerne les PDC) et parfois à partir d'un important soutien des agences d'aide au développement.

Néanmoins, on constate que l'emploi et en particulier celui des jeunes occupe une place importante dans la politique de lutte de contre la pauvreté. Sans doute à cause de la jeunesse de la population béninoise. En effet, la population des moins de 15 ans représente 46,8% de la population totale contre 5,5% des personnes âgées de 60 ans et plus (Cf. RGPH 2002). De plus, la proportion des chômeurs de moins de 35 ans est de 72%. Il est donc important de redresser la tendance car la promotion de l'emploi décent des jeunes diminuera considérablement le nombre de pauvres puisqu'elle touchera la tranche majoritaire de la population.

Pour relever le défi de la création d'emplois décents et durables dans le jadis pour le plus grand nombre qui arrivent sur le marché du travail, le Gouvernement béninois a mis en place, en 2010, un document stratégique intitulé « Politique Nationale de l'Emploi et Plan d'Actions 2010-2014 ». Ce document donne les orientations de la Politique Nationale d'Emploi (PNE) ainsi que les

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2018

stratégies à adopter pour offrir aux actifs béninois des emplois décents et durables permettant de réduire significativement la pauvreté.

Pour faciliter l'accès à l'emploi décent et durable, le Gouvernement a adopté une stratégie basée sur quatre points :

· La facilitation de l'insertion des jeunes dans les secteurs public, parapublic et privé ;

· L'encadrement et l'assistance technique aux jeunes pour la création et le développement des PME ;

· La facilitation de l'obtention de crédit par les jeunes à travers la mise en place d'un système de garantie approprié ;

· La mise en place d'un fonds pour financer l'acquisition des équipements de production par les très petites entreprises (TPE) et PME créées par les jeunes.

2- COMPOSANTES

Parmi les initiatives prises par le Gouvernement pour promouvoir l'emploi des jeunes, on peut citer

:

· La création en 1995 du Fonds de Solidarité Nationale pour l'Emploi (FSNE) visant à faciliter l'insertion des jeunes dans la vie active en leur permettant d'avoir la première expérience indispensable pour l'obtention d'emplois dans le secteur moderne. le FSNE a développé un programme de pré-insertion professionnelle dans le secteur public et un programme d'insertion professionnelle dans les secteurs parapublic et privé. Des jeunes diplômés sont recrutés sur dossier à la fin de leurs études universitaires ou professionnelles et mis à la disposition de l'administration publique pour une période d'un an ou du secteur privé pour une période de deux ans. Dans le cas de l'administration publique, les salaires sur les 12 mois sont payés par le FSNE. Pour le secteur privé, dès la seconde année, l'employeur prend progressivement en charge le paiement du salaire et recrute en fin de période le stagiaire. Le FSNE s'assure de l'effectivité de ce recrutement. Le FSNE a aussi développé un programme auto-emploi pour la promotion des micros entreprises. Ce programme consiste à financer des microprojets dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, des petites industries de transformation et des prestations de services à un taux compris entre 5% et 10% sur une durée de 5 ans avec un différé d'au plus 1 an. Afin de mobiliser davantage de ressources et optimiser l'impact de ses interventions sur le terrain, le FSNE a été transformé en Agence Nationale Pour l'Emploi(ANPE).

· La création en 1990 du Centre de Promotion et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (CePEPE) pour promouvoir l'initiative privée et les petites et moyennes entreprises par l'aide à la création de nouvelles entreprises, l'assistance à la réhabilitation et au développement des entreprises existantes. Le CePEPE a pour objectif de fournir aux chefs d'entreprises et jeunes promoteurs de nouvelles entreprises un accompagnement dans les domaines suivants :

(i) études de marché et d'opportunités,

(ii) études de faisabilité,

(iii) audits financiers et/ou opérationnels,

(iv) appui à l'exécution des marchés BTP,

(v) formation des candidats pour la création d'entreprises,

(vi) recherche de partenaires financiers, techniques et commerciaux,

(vii) recrutement de personnels,

(viii) élaboration de dossiers de projets.

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2018

? L'ANPE a été créée en juin 2001 et opérationnel en mars 2004. L'ANPE découle de la fusion de trois structures. Il s'agit de :

o Le Fonds de Solidarité Nationale pour l'emploi (FSNE),

o La Coordination des Initiatives Pour l'Emploi Nouveau (CIPEN), o L'Observatoire de l'Emploi et de la Formation (OEF).

L'ANPE a pour mission20 de contribuer à l'élaboration et à la mise en oeuvre de la Politique Nationale de l'Emploi. Elle est chargée de :

· contribuer à l'élaboration des indicateurs sur l'emploi, le chômage, la formation professionnelle et au développement de la communication pour l'emploi ;

· faciliter l'intermédiation entre l'offre et la demande d'emplois à travers des activités d'information, d'orientation, d'appui-conseil et de prospection des potentialités d'emplois en milieux urbain, péri-urbain, rural, etc.

· promouvoir l'emploi en général, et l'emploi en milieu rural en particulier, en collaboration avec le Fonds National de Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des

Jeunes (FNPEEJ) ;

· contribuer à l'élaboration, à la mise en oeuvre et au suivi des programmes de développement de l'emploi, à travers des activités d'appui à la promotion de l'auto emploi ainsi que de l'emploi salarié par le développement des stages de pré-insertion ;

· contribuer au développement de l'emploi à travers des activités de formation initiale, de perfectionnement et de reconversion ;

· mobiliser et gérer les ressources destinées au financement des divers programmes et projets relatifs à la mise en oeuvre de la Politique Nationale de l'Emploi.

? Le Fonds National de Garantie et d'Assistance aux Petites et Moyennes Entreprises(FONAGA) : initialement appelé FOBAPE (Fonds de Bonification et d'Assistance aux Petites et Moyennes Entreprises), le FONAGA a pour objectif de compléter et consolider les acquis des interventions de la structure d'encadrement technique (CePEPE). Il s'agit d'un fonds pour faciliter le financement des PME par les banques primaires. Le FONAGA délivre des cautions à court terme et à moyen terme au profit des banques et des maîtres d'ouvrages. Il garantit à hauteur de 40 à 60% les prêts consentis par les banques aux PME/PMI nationales et la mise en place de diverses cautions exigées par le maître d'ouvrage des PME notamment dans le secteur des BTP.

? Le Fonds National de Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des Jeunes(FNPEEJ) : créé pour faciliter l'accès au crédit des jeunes promoteurs de PME les activités porteuses de croissance économique et d'emploi ou identifiées comme telle. Il s'agit entre autres de l'agro- alimentaire, de l'agro- industrie, de l'artisanat, du tourisme, des BTP, de l'industrie des métaux, des TIC... Le FNPEEJ intervient essentiellement dans (i) l'octroi de crédits aux PME et aux projets conçus par les jeunes, (ii) la prise en charge des programmes conçus et mis en oeuvre par les demandeurs d'emploi dûment suivis par l'ANPE, (iii) la constitution et le renforcement des fonds propres des jeunes promoteurs, (iv) la prise en charge de l'encadrement / suivi des bénéficiaires de crédits de fonds, (v) la facilitation de l'accès des bénéficiaires aux crédits de FNPEEJ ainsi que l'accès au FONAGA pour la couverture des risques.

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? Le programme Microcrédit aux Plus Pauvres (MCPP) : ce programme vise à rendre économiquement actives, à travers la mise en place de microcrédits et de divers services d'accompagnement, les populations les plus pauvres notamment des femmes. L'emploi des femmes permet de sortir les ménages de la dépendance des prestations sociales et de les sortir de la pauvreté. De plus, l'autonomie de la femme constitue un moyen pour accroître le bien-être des enfants. Le programme a pour but de (i) fournir aux femmes, des services d'encadrement susceptibles de développer en elles une capacité de gestion d'activités génératrices de revenus et (ii) mettre à leur disposition des microcrédits destinés au développement d'activités génératrices de revenus.

A quelques variantes près, tous les programmes présentent les mêmes composantes à savoir, l'aide à l'insertion par l'aide à l'embauche et l'auto emploi et le renforcement institutionnel.

3- FINALITES

Les politiques de l'emploi renvoient à l'ensemble des mesures étatiques et des stratégies visant à agir sur l'emploi. Leurs objectifs communs les plus courants sont la réduction du chômage et la recherche du plein emploi.

Au Bénin, les nombreuses structures qui ont été créées pour promouvoir l'emploi, l'auto-emploi et l'insertion professionnelle malgré leurs missions et attributions diverses, convergent vers la création d'emplois. A cet effet, nous pouvons les classer en quatre(04) catégories :

? les dispositifs de gestion de l'information sur le marché du travail et de l'emploi ;

? les dispositifs publics d'incitation directe à l'emploi par les programmes d'insertion, la formation, le conseil, le crédit, etc.

? les dispositifs publics de soutien indirect (qui n'ont pas pour vocation initiale la promotion de l'emploi mais dont les actions concourent au relèvement qualitatif et quantitatif du niveau d'emploi) ;

? les dispositifs associatifs d'incitation directe à l'emploi par la création d'unité d'entreprise. Nous pouvons citer en exemple certaines structures telles que la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports des Etats et gouvernements ayant le français en partage (CONFEJES) qui a mis en place un Fonds dénommé Fonds d'Insertion des Jeunes (FIJ) avec pour objectifs de promouvoir l'esprit d'entreprise chez les jeunes, d'offrir des informations conséquentes, de soutenir les initiatives pilotes dans les domaines de l'insertion socioprofessionnelle et économique des jeunes. Ce fonds finance les projets des jeunes à hauteur de 500.000 à 3.500.000fcfa21.

De même, il a été mis sur pieds comme transcrit un peu plus haut, des structures comme l'ANPE par le décret no 2003-224 du 07 juillet 2003, le FNPEEJ à travers le décret no 2007-652 du 31 décembre 2007, etc. afin de faciliter l'insertion socioprofessionnelle des jeunes d'une part et d'encourager les jeunes à la culture de l'offre puis de financer les projets d'entreprise de ces jeunes d'autre part.

Mais, bien que des dispositions soient prises, les problèmes du chômage des jeunes demeurent. Aussi, au niveau gouvernemental, actuellement huit (08) ministères sont en charge de l'insertion des jeunes et de la promotion de l'emploi de façon directe et indirecte. Il s'agit du Ministère de

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l'Economie et des Finances; du Ministère du Travail et de la Fonction Publique; du Ministère de l'Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle; du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Sports; du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche ; du Ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat ; Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de l'Emploi, du Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance.

Paragraphe 2 : Enjeux et perspectives des politiques de l'emploi

Selon les théories économiques, l'emploi est le moyen le plus efficace de sortir de la pauvreté. Mais les analyses du marché du travail et de la pauvreté révèlent un paradoxe béninois. En effet, on observe depuis 2010, un faible taux de chômage (0,5%) (en 2010) selon le BIT et un taux relativement élevé de pauvreté monétaire des actifs occupés (30,1%) (en 2010). Ce qui montre que le marché du travail ne joue pas pleinement son rôle de réduction de pauvreté d'où les chiffres alarmants.

Ceci est sans doute le résultat d'un secteur informel prépondérant et du fort taux de sous-emploi. Les enjeux de la politique d'emploi au Bénin sont donc nombreux. Il s'agit de :

- Garantir un emploi décent et stable aux Béninois,

- Réduire le secteur informel,

- Favoriser la croissance inclusive,

- Atteindre les objectifs des OMD en matière de pauvreté.

Par ailleurs, la société actuelle est soumise à des transformations profondes qui en touchent les fondements et le fonctionnement. Parmi ces transformations, l'évolution de la structure de l'emploi, du chômage et du sous-emploi est sans aucun doute le problème le plus préoccupant de la société moderne.

Section 2 : Méthodologie de recherche et analyse des résultats

Paragraphe 1 : Démarche méthodologique

Cette recherche se propose d'étudier les ambitions, les frayeurs, les euphories et déconvenues de toutes les couches sociales concernées par le chômage et le sous-emploi en République du Bénin. Pour justifier l'objectivité et la validité des résultats de notre recherche, la méthodologie choisie comporte plusieurs articulations à savoir :

1- LE TYPE DE L'ETUDE

Notre étude est de nature descriptive, analytique et repose sur une méthode non-probabiliste qui nous a conduit à faire des entretiens avec les sujets travaillant dans les institutions publics comme l'ANPE, l'INSAE et pris au hasard pour notre entretien dirigé en leur posant directement des questions et en transcrivant leurs réponses sur des bulletins préparés à cet effet. Le guide d'entretien se trouve en annexe...

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2018

Notre étude dont le thème est intitulé : «Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution» couvre aussi bien la totalité de la population active que non active concerné par le chômage et le sous-emploi visible et invisible.

2- DEROULEMENT DE L'ENQUETE

La démarche mise en oeuvre pour recueillir les informations liées à notre sujet d'étude est basée sur deux techniques avec les outils appropriés à savoir : l'entretien et l'exploitation documentaire.

2.1-Entretiens et transcription

Nous avons réalisé des entretiens auprès des professionnelles de l'ANPE, de l'INSAE ayant un point de vu général de la situation sur le chômage et le sous-emploi. Les entretiens ont été d'une durée d'environ 10 à 15 minutes et ont été tous enregistrés de façon numérique afin de pouvoir être analysés subséquemment. Après l'enregistrement des réponses aux questions posées à nos sujets, nous transcrivions sur papier dès notre retour à la maison tout le contenu de l'entretien. Cette méthode nous a permis d'éviter des pertes de temps et de respecter la libre expression des intéressés.

2.2- L'exploitation documentaire

Elle nous a permis dès le choix de notre thème d'étude de constituer une bibliographie appropriée pour restituer à la mémoire collective les chiffres afin d'apprécier sous leurs vrais visages les aboutissements des différents programmes jusque-là exécutés au Bénin pour lutter contre le chômage et le sous-emploi.

2.3-Difficultés rencontrées

Tout au long de nos enquêtes, nous avons eu droit à la sympathie, au bon accueil et au soutien de certains acteurs. Cependant, certaines difficultés inhérentes à toute entreprise humaine ont parfois émoussé notre volonté de mener des investigations plus approfondies.

Certaines personnes ont été réticentes en prétendant n'avoir pas le temps à nous consacrer ou en soupçonnant parfois que cette étude est financée par des organismes afin de nuire à la réputation d'une tierce. En dépit de ces difficultés, nous sommes tout de même parvenus à obtenir des résultats exploitables.

Paragraphe 2 : Présentation et analyse des résultats

La durée moyenne du chômage au Bénin est supérieure à deux (2) ans (Rapport final Emicov 2006). La durée est longue puisqu'elle fait plus de 26 mois. Ce chiffre doit être interprété comme la durée pendant laquelle les chômeurs n'ont pas eu accès à un véritable emploi, et non comme la période où ils n'ont exercés aucune activité, même la plus marginale. Mais si cette durée moyenne doit être considérée avec réserve, elle n'en constitue pas moins un indicateur de l'extrême difficulté des chômeurs à s'insérer et ou se réinsérer sur le marché du travail. Ce constat est confirmé par l'importance du chômage de longue durée. Un chômeur sur deux (55.1%) est sans emploi depuis plus d'un an. Cela touche beaucoup plus les anciens occupés, car six chômeurs sur dix sont d'anciens occupés (62.6%) alors que les chômeurs primo-demandeurs font 43.8%.

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Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

Ces chiffres paraient considérable et amène à poser la question de savoir si les individus concernés ne perdraient pas leurs aptitudes et qualification durant la période. Un processus de déqualification est à craindre. En effet, un tel processus remet en cause l'employabilité des chômeurs.

Tableau n°1 : Caractéristique économique de la population par milieu de résidence (Ppt en %)

INDICATEUR

RURAL

URBAIN

BENIN

Population active

1.522.646

1.337.432

2.860.078

Proportion de la population active occupée

98,2

97,1

97,7

Proportion de la population active occupée dans le secteur primaire

65,2

23,6

47,3

Proportion de la population active occupée dans le secteur secondaire

12,7

24,6

17,8

Proportion de la population active occupée dans le secteur tertiaire

21,3

50,1

33,7

Proportion des chômeurs

1,8

2,9

2,3

Proportion d'active occupée dans le secteur informel

95,7

84,3

90,4

Proportion d'active occupée dans le secteur formel de l'Etat

0,7

3,6

2,1

Proportion d'active occupée dans le secteur formel privé

3,5

12,1

7,5

La population cible est comprise entre la tranche de 15 à 64 ans

Effectif total de la population

4.460.503

(55,4%)

5.548.246

(44,6%)

10.008.749

Densité (habitants/km2)

 
 

87

Taux d'accroissement intercensitaire (%)

2,6

4,8

3,5

 

Source : RGPH-4, 2013 de Février 2016

La population en âge de travailler ou population active potentielle (PAP) est estimée en 2013 à 2 860 078 individus, soit 28,6% de la population totale du pays. Elle est composée de 1 522 646 vivants en zone rurale, soit 53,2% et 1 337 432 vivants en zone urbaine, soit 46,8%.

Tableau n°2 : Répartition des actifs occupés selon la catégorie socioprofessionnelle selon le milieu de
résidence et le sexe en 2010

 

Rural

Urbain

 

Féminin

Masculin

Féminin

Salariés

5,1

1,3

24,3

8,7

Employeur

0,8

0,1

3,6

1,1

Travailleur à son propre compte

80,1

70,8

60,5

73,3

Apprenti/Aide familial

14,0

27,7

11,5

16,9

Total

100,0

100,0

100,0

100,0

 

Source : INSAE, EMICoV 2010

21

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Il y a plus de salariés en milieu urbain qu'en milieu rural et plus de salariés parmi les hommes occupés que les femmes. 24,3% des hommes occupés en milieu urbain sont salariés, contre 8,7% des femmes. (resp. 5,1% contre 1,3% en milieu rural).

Tableau n°3 : Caractéristique économique de la population dans 09 départements (Ppt en %)

INDICATEUR

DONGA

LITTORA L

BORGO U

ATLANTIQUE

ALIBORI

COUFFO

MONO

PLATE AU

OUEME

Population active

120.0

21

253.89

2

271.6

52

433.515

201.622

208.97

4

142.22

0

185.8

15

383.7

16

Proportion de la

population active
occupée

96,1

96,4

97,2

97,4

97,4

97,6

97,7

97,9

98,3

Proportion de la

population active

occupée dans le
secteur primaire

63,5

2,0

66,2

26,9

83,7

70,7

49,6

48,1

13,5

Proportion de la

population active

occupée dans le
secteur secondaire

13,1

27,5

11,6

25,8

4,5

12,0

20,4

17,7

26,2

Proportion de la

population active

occupée dans le
secteur tertiaire

22,3

68,4

21,1

45,7

10,4

16,6

29,1

32,9

59,2

Proportion des

chômeurs

3,9

3,6

2,8

2,6

2,6

2,4

2,3

2,1

1,7

Proportion d'active

occupée dans le
secteur informel

94,7

76,6

91,6

85,5

96,0

95,3

92,0

93,5

89,5

Proportion d'active

occupée dans le
secteur formel de l'Etat

1,0

5,2

1,9

3,6

0,7

0,7

1,6

0,9

2,2

Proportion d'active

occupée dans le

secteur formel
privé

4,3

18,2

6,5

10,9

3,3

4,0

6,4

5,6

8,3

La population cible est comprise entre la tranche de 15 à 64 ans

Effectif total de la population

543.1

30

679.01

2

1.214.

249

1.398.229

867.463

745.32

8

497.24

3

622.3

72

1.100.

404

Densité

(habitants/km2)

49

8.595

47

432

33

310

310

191

859

Taux

d'accroissement intercensitaire (%)

4,0

0,2

4,7

5,1

4,6

3,2

2,9

3,8

3,7

 

Source : RGPH-4, 2013 de Février 2016

22

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Tableau n°4 : Répartition des actifs occupés selon les pôles de croissance et le sexe en 2010 (en %)

 

Masculin

Féminin

Total

Agriculture

51,1

37,5

44,3

Coton-Textile

4,4

4,7

4,6

Commerce-Logistique

17,8

36,4

27,6

Agroalimentaire

0,7

2,7

1,8

BTP-Matériaux de construction

5,6

0,3

2,8

Culture et Tourisme

3,0

12,0

7,7

Autres activités industrielles et Artisanales

5,1

0,5

2,7

Autres services

10,4

4,9

7,5

Non déclaré

1,3

0,9

1,1

Total

100,0

100,0

100,0

 

Source : INSAE, EMICoV 2010

L'analyse du tableau4 selon le sexe, révèle que l'agriculture et le commerce-logistique mobilisent à eux seuls plus de 2/3 des actifs occupés, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. En effet, 51,7% et 17,8% des hommes occupés sont respectivement dans l'agriculture et le commerce/logistique contre respectivement 37,5% et 36,4% pour les femmes. En dehors des activités agricoles, les hommes se retrouvent dans les travaux de BTP et la fabrication de matériaux de construction, de même que dans l'artisanal industriel avec respectivement 5,6% et 5,1%. Les femmes quant à elles sont dans les activités culturelles et touristiques avec 12,0%.

Tableau n°5 : Répartition sectorielle des allocations budgétaires (en % du total budget hors amortissement

de la dette)

 

2007-2009

2010

2011-2015

Secteurs sociaux

25,4

31,9

33,8

Education

17,3

24,6

17,9

Santé

6,5

6,0

13,4

Développement Social et Culturel

1,6

1,3

2,4

Production et commerce

9,9

5,1

12,3

Infrastructures Productives

16,7

14,3

24,3

Gouvernance

8,0

6,4

7,0

Politique

2,9

3,0

1,2

Economique

5,1

3,4

5,8

Défense et Sécurité

8,7

8,4

4,0

Souveraineté

3,8

4,3

2,5

Total Ministères et institutions

72,5

70,4

83,8

Autres budgets

27,5

29,6

26,2

Total Budget

100,0

100,0

100,0

 

Source : SCRP3

Pour améliorer l'efficacité de la gestion budgétaire sur la période 2011-2015, les CDMT sectoriels de la SCRP3 sont mis en cohérence avec le cadre macroéconomique, pour gérer plus efficacement et itérativement les conflits entre les politiques sectorielles et les ressources budgétaires disponibles. Les crédits consacrés aux secteurs sociaux représentent en moyenne 33,8% du total des dotations budgétaires sur la période 2011-2015. Cette augmentation de la part des ressources allouées aux

23

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2018

Les mécanismes d'entretien du chômage et du sous-emploi au Bénin : analyse et proposition de solution

secteurs sociaux répond essentiellement à la priorité accordée à ces derniers pour atteindre les cibles
des OMD en matière d'éducation, de santé et d'assainissement dans la mise en oeuvre de la SCRP3.

Tableau n°6 : Répartition des actifs occupés selon le pôle de croissance, le milieu de résidence et le
secteur d'activité (en %)

 

Agricul ture

Coton- Textile

Commerce- Logistique

Agroalime ntaire

BTP- Matériau

x de
construct ion

Culture et Touris me

Autres activités industriell

es et
artisanale s

Autre s servi ces

Total

Cotonou

Public

0,0

0,0

2,8

2,6

4,0

1,8

2,2

38,0

9,0

Privé Formel

0,0

4,3

15,9

25,6

17,2

7,7

11,5

29,5

16,3

Privé Informel

100,0

95,7

81,4

71,8

78,8

90,5

86,3

32,5

74,7

Autre Urbain

Public

0,7

1,6

1,5

3,0

1,9

3,7

2,8

45,4

5,8

Privé Formel

0,5

0,0

2,8

6,0

5,5

2,2

4,1

10,7

2,9

Privé Informel

98,8

98,4

95,7

91,0

92,5

94,1

93,2

43,9

91,3

Bénin

Public

0,5

0,7

1,5

0,8

2,3

2,4

2,0

40,0

3,9

Privé Formel

0,3

0,9

4,8

3,5

6,7

2,8

5,1

15,3

3,2

Privé Informel

99,2

98,4

93,7

95,7

91,0

94,8

92,9

44,6

92,9

 

Source : INSAE, EMICoV 2010

Au niveau national, le secteur informel emploie environ 93% des actifs occupés. Le secteur public et le secteur privé formel se partagent la portion congrue avec respectivement 3,9% et 3,2%.Les chiffres indiquent que le secteur privé formel est plus concentré à Cotonou avec un pourcentage de 16,3% des actifs occupés contre 2,9% pour les autres milieux urbains (0,5 % pour milieu rural).

L'analyse suivant les pôles de croissance révèle qu'à Cotonou, ce sont le commerce/logistique, l'agroalimentaire et les BTP qui concentrent les taux d'emplois formels les plus élevés avec respectivement 18,6%, 28,2% et 21,2% des actifs occupés. La même tendance s'observe dans les autres milieux dans des proportions moins importantes.

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Tableau n°7 : Taux de chômage selon le sexe, l'âge et le niveau d'instruction en 2010 (en %)

 

Taux de chômage
au sens strict

Taux de chômage
Au sens large

 

%

Nombre

%

Sexe

Masculin

8 139

0.6

12 440

0.9

Féminin

6 507

0.4

15 846

1.0

Total

14 646

0.5

28 286

1.0

Age

15-24

3 717

0.9

9 777

2.2

25-34

7 115

0.8

11 688

1.3

35-54

3 378

0.3

6 031

0.5

55-64

436

0.2

790

0.3

Niveau d'instruction

Aucun

3 766

0.2

10 088

0.5

Primaire

2 067

0.4

4 307

0.9

Secondaire

4 399

1.3

7 752

2.3

Supérieur

4 414

5.5

6 138

7.5

Bénin

14 646

0.5

28 286

1.0

 

Source : INSAE, EMICoV 2010

Avant tout analyse, il est important de dire que compte tenu de la prépondérance du secteur agricole et de l'économie informelle, le véritable problème du marché du travail au Bénin, c'est moins le chômage mais plutôt le sous-emploi.

Au Bénin, il a un niveau de chômage BIT de 0,5% et un taux de chômage élargi de 1% en 2010, parmi les actifs de 15-64 ans. Ce taux de chômage varie sensiblement selon les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés. En effet, le chômage au sens du BIT touche plus les hommes que les femmes (0,6% contre 0,4%) tandis qu'il n'y a pas de différence significative par rapport au chômage élargi (0,9% pour les hommes et 1% pour les femmes).

Selon l'âge, les jeunes (15-24 ans) sont plus touchés par le chômage que les autres catégories de personnes. Par rapport au chômage BIT, il n'y a pas de différence significative entre les jeunes et les adultes (24-34 ans) (0,9% contre 0,8%). Par contre, le chômage élargi révèle des différences significatives (2,2% contre 1,3%). On voit donc que le taux de chômage des jeunes passe de 0,9% à 2,2% lorsque l'on prend en compte les chômeurs découragés. Ce qui est le reflet du niveau élevé de découragement des jeunes dans leur quête de travail.

Concernant le niveau d'instruction, il ressort une différence nette entre le chômage des individus de niveau supérieur et ceux ayant des niveaux d'instruction inférieurs. En effet, les individus de niveau supérieur ont un taux de chômage BIT de 5,5% et un taux de chômage élargi de 7,5% contre respectivement 1,3% et 2,3% pour les individus de niveau secondaire. En d'autres termes, au Bénin, plus le niveau d'instruction augmente, moindres sont les chances de trouver un emploi. Ceci pourrait s'expliquer d'une part par le fait que les domaines de formations disponibles au niveau de l'enseignement supérieur et /ou ceux choisis par les étudiants sont en inadéquation avec les besoins ou la demande du marché et d'autre part par la faible capacité d'absorption des diplômés par le marché du travail.

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Tableau n°8 : Taux de sous-emploi visible et invisible selon les CM

 

Répartition de
La population
active

Taux du Sous
Emploi visible

Taux du Sous
Emploi invisible

Sexe du CM

Homme

84.4

29.9

54.8

Femme

15.6

29.5

59.5

Secteur d'activité du CM

Public

4.7

29.5

27.9

Privé formel

4.1

14.5

25.8

Privé informel

91.2

30.4

58.4

Total

100.0

29.7

55.5

 

Source : INSAE, EMICoV 2010

Selon le tableau, le sexe du chef de ménage est une variable ayant une influence significative sur nombre de phénomènes sociodémographiques. S'agissant de l'emploi, les données de l'EMICoV 2010, montrent que 84,4% des actifs vivent dans des ménages dirigés par un homme contre 15,6% pour les ménages dirigés par une femme.

De l'analyse du sous-emploi selon les caractéristiques du ménage, il ressort qu'il n'y a pas de différence significative en matière de sous-emploi visible entre les individus vivant dans des ménages dirigés par un homme et ceux vivant dans des ménages dirigés par une femme. Par contre, le sous-emploi emploi invisible discrimine ces deux catégories. En effet, les données montrent que le niveau de sous-emploi invisible est plus élevé parmi les individus vivant dans des ménages dirigés par une femme (59,5%) contre 54,8% dans des ménages dirigés par un homme.

En analysant les données suivant le secteur d'activité du chef de ménage, nous constatons qu'il n'y a pas de différence significative en matière de sous-emploi visible entre les individus vivant dans des ménages dont le chef travaille dans le secteur public et ceux dont le chef travaille dans le secteur privé informel (29,5% contre 30,4%). Par contre, le sous-emploi invisible chez les individus vivant des ménages dont le chef est dans le secteur privé informel est plus du double de ceux dont le chef est dans le secteur public (58,4% contre 27,9%).

Tableau n°9 : Caractéristiques de l'emploi des jeunes au Bénin en 2010

 

Milieu de résidence

Sexe du jeune

Total

 

Rural

Masculin

Féminin

 

97.3

99.1

98.4

98.2

98.3

Taux de chômage élargi

2.7

0.9

1.6

1.8

1.7

Durée chômage (BIT)

35.9

43.3

30.4

43.5

37.9

Taux de sous-emploi visible

24.8

34.6

24.0

35.4

30.4

Taux de sous-emploi invisible

52.6

71.2

48.2

74.7

63.2

Emploi salariés non agricoles

15.0

2.6

12.7

4.4

7.9

Taux d'auto emploi

60.1

63.9

58.6

65.1

62.3

Proportion des jeunes

11.0

18.8

17.7

13.7

15.4

 

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dans les emplois précaires (%)

 
 
 
 
 

Jeunes dans le secteur informel (%)

90.3

98.4

91.8

97.3

94.9

Taux d'emplois vulnérables (%)

73.3

91.7

76.0

89.6

83.8

 

Source : INSAE, EMICoV 2010

Ce tableau présente un certain nombre d'indicateurs clés permettant de mieux apprécier les caractéristiques de l'emploi des jeunes. En effet, les difficultés dans le marché du travail se posent toujours avec plus d'acuité pour les jeunes. Même si le taux d'activité montre que la plupart des jeunes (plus de 98%) sont pourvus d'un emploi, il importe de se demander de quel type d'emploi s'agit-il, car de nos jours, il ne suffit pas simplement d'avoir un emploi, mais aussi d'avoir un emploi décent.

A ce propos, l'emploi des jeunes souffre d'énormes insuffisances car nombre (30.4%) sont sous-employé de façon visible à travers le nombre d'heures de travail et encore plus (63.2%) de façon invisible à travers des rémunérations précaires et indécentes. Une autre réalité poignante de l'emploi des jeunes c'est que seulement un petit nombre (7.9%) des jeunes bénéficient d'un emploi salarié. Ce pourcentage met en évidence les difficultés d'absorption de la demande de travail des jeunes par le marché du travail et la nécessité pour les jeunes de se prendre en charge.

Compte tenu des difficultés d'insertion dans le marché du travail formel qui est généralement l'emploi salarié, la plupart des jeunes se tournent vers l'auto-emploi dans le secteur informel. Plus de 94% des jeunes pourvus d'un emploi sont auto-employés et près de 83% au moins occupent des emplois vulnérables.

L'analyse selon le genre, montre que la situation des jeunes femmes est plus préoccupante que celle des hommes. En effet, en matière d'emploi, les femmes sont plus vulnérables que les hommes (89,6% contre 76,0%). La proportion de jeunes hommes bénéficiant d'un emploi salarié est près de trois fois supérieure à celle des femmes (4,4% contre 12,7%). On observe plus de femmes auto-employées que d'hommes (65,1% contre 58,6%). Par contre, la proportion de jeunes hommes dans les emplois précaires est plus élevée que celle des femmes (17,7% contre 13,7%).

L'analyse du chômage des jeunes montre que 1,7% des jeunes sont au chômage au niveau national. Ceci dit, il existe de fortes disparités en matière de chômage selon le milieu de résidence et l'âge. En effet, il existe près de trois fois plus de jeunes chômeurs en milieu urbain qu'en milieu rural (2,7% contre 0,9%).

Par ailleurs, en considérant l'âge du jeune basé sur une autre étude du même registre, il est constaté que les jeunes de 20-24 ans sont plus frappés par le chômage que ceux des autres tranches d'âge (3,1% contre 1,4% pour les 25-34 ans). Et en s'intéressant à la durée du chômage, il vient qu'en moyenne, les jeunes passent plus de 3 ans au chômage (37,9 mois). D'après la littérature sur l'emploi, cela correspond à la durée moyenne de chômage dans les pays africains. Cependant, cette durée varie selon le milieu de résidence, le sexe du jeune et son âge. Ce constat confirme les résultats du Rapport final Emicov 2006.

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Chapitre III : Programme de lutte contre le Chômage et le Sous-emploi

Section 1 : Projet et Programme de Développement

Paragraphe 1 : Les concepts du développement et de la participation

1- LE CONCEPT DE DEVELOPPEMENT

La notion de développement économique a pris de l'importance au tournant de la Seconde Guerre mondiale, avec l'émergence de nouvelles nations issues de la décolonisation et la mise en place d'institutions multilatérales, comme l'O.N.U. et ses agences, le FMI et la Banque mondiale. En 1952, Alfred Sauvy propose l'expression « Tiers Monde » forgée sur celle de tiers état pour désigner les pays qualifiés jusqu'alors de sous-développés. Par la suite, on préférera parler de pays en développement ou en voie de développement, par opposition aux pays développés22.

1-1. Définitions

La FAO (2002) définit le développement comme un « changement socio-économique planifié aux fins de l'amélioration des conditions de vie...Son but est de promouvoir un changement qui conduit à la durabilité, à l'égalité et à l'efficacité ».

Dans le contexte de conception de projet de développement, la définition de Gilbert Rist, Professeure à l'institut Universitaire d'Etude du développement (IUED) à Genève, a le mérite de distinguer les société d'aujourd'hui, caractérisées par l'idéologie du développement , et celles qui l'ont précédées : « le développement est constitué d'un ensemble de pratiques parfois contradictoires en apparence, qui pour assurer la reproduction social, obligent à transformer et à détruire, de façon général, le milieu naturel et les rapports sociaux en vue d'une production croissante de marchandises (biens et de services) destinées, à travers l'échange, à la demande solvable. »(Rist 1996 :27 et sq.). Ainsi, le développent peut être à la fois un processus d'évolution économique et une finalité comme l'accès à un certain niveau de richesses et de bien-être matériel. Il induit ainsi l'idée d'une finalité positive.

De nos jours, l'on voit de plus en plus des attributs qui se greffent au développement afin de s'adapter aux différentes réalités du monde contemporain. Nous faisons allusion à des concepts comme le développement durable, le développement participatif, le sous-développement,...

1-2. Les concepts incluant le développement

En somme, le concept du développement se voit de plus en plus adjoindre de nouveaux qualificatifs dont nous essayerons d'expliciter quelques-uns :

? Le développement durable

Le développement durable (ou développement soutenable) est, selon la définition proposé en 1987 par la commission mondiale sur l'environnement et le développement, « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs... ».

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? Le développement participatif

Le développement participatif, basé sur le principe de l'approche participative sous-entend une vision du développement qui accorde une place privilégiée à l'implication des populations à la définition des problème locaux, à l'identification des solution et à leur mise en oeuvre, afin de contribuer à donner plus d'efficacité et de durabilité aux programmes qui en résultent.

? Le développement économique

Le développement économique fait référence à l'ensemble des mutations positives (technique, démographique, sociales, sanitaires,...) que peut connaitre une zone géographique (monde, continent, pays, régions).

? Le sous-développement

Le sous-développement peut-être défini comme la condition d'un pays dont la production et l'équipement sont à un niveau qui ne permet pas une réparation suffisante des biens de consommation. Selon Jacques B. Gélinas, on peut d'abord définir le sous -développement à partir de ses symptômes : « la sous-alimentation, la mortalité infantile, l'analphabétisme, le PNB (produit national brut) par habitant, l'endettement et le reste ».

2- LE CONCEPT DE LA PARTICIPATION

Le concept de participation est né du souci de mieux adapter à la demande les différentes actions de développement entreprises.

Selon ABDELOUAHAD MESRI (1995), la participation est citée pour la première fois par les sociétés allemandes en 1952. Depuis les années 60, la notion de participation est devenue un slogan en Europe, et aujourd'hui elle est vivement exigée dans tous les processus de planification des projets /programmes de développement.

La participation donne aux populations la possibilité d'assumé une plus grande responsabilité dans la gestion de leur existence et de leur environnement tout en mettant l'accent sur leurs capacités á choisir, á formuler, á réaliser et á évaluer des actions s'inscrivant dans leur intérêt.

2-1. Présentation du concept 2-1.1. Définitions

Le Larousse 2004 définit la participation comme le fait de prendre part, de contribuer et de collaborer.

Le FIDA (2001) précise que « la participation est une perception partagée et un facteur de responsabilisation conduisant à la prise de décisions en commun : Elle commence par la concertation, passe par la négociation (des problèmes, solutions et approches) pour aboutir à la prise de décision et à l'action.»

La complexité de la définition du concept de participation suscite depuis un certain temps, l'utilisation de plus en plus grandissante de plusieurs termes essayant chacun de cerner le concept le plus exactement possible. C'est pour cela que nous pouvons lire dans des documents que la

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participation c'est l'implication, la négociation, le partage, la concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, l'engagement, la collaboration ou tout simplement le droit de l'homme et la démocratie.

2-1.2. L'approche participative

L'approche participative au développement est un système itératif menant à un processus continu d'harmonisation des relations entre divers membres d'une société, l'objectif étant d'accroître leur influence, voire leur mainmise, sur les initiatives de développement qui affectent leurs vies.

2-2. Les atouts de la participation

L'importance capital que revêt l'approche participative dans le cycle de vie du projet ou programme est immense.

Le FIDA(2001) en voulant accroître l'impact de ses projets au moyen des approches participatives, résume les atouts de la participation en notant qu'elle permet de :

· s'assurer que la conception du projet traduise bien les priorités réelles des bénéficiaires et soit pertinente et réaliste de leurs point de vue ;

· s'assurer que le projet atteigne la population qu''il vise et écoute son opinion ;

· renforcer la prise en charge, la motivation et en fin de compte la durabilité ;

· rendre le projet transparent pour les bénéficiaire ;

· faciliter la sensibilisation au sommet (partenariats) et á la base (en demandant des droit sur le plan politique) ;

· avertir rapidement des problèmes qui surgissent.

La Banque Mondiale (1992) quant- á elle ajoute que la participation permet aux gouvernements :

· d'avoir des informations pertinentes sur les besoins, les priorités et les compétences des populations locales, ainsi que l'impact des programmes et des initiatives du gouvernement ;

· d'adapter les programmes aux conditions locales ;

· de mobiliser les services de qualité ;

Enfin, la participation est un droit humain car elle reconnaît aux personnes et aux communautés locales le droit fondamental d'être associés á la prise de décisions qui influent sur leur avenir.

2-3. Les contraintes de la participation

L'expérience des approches participatives a révélé quelques contraintes liées á leur application, aux coûts qu'elles engendrent et á l'appréhension divergente que les gens ont du concept. Malgré l'utilisation de plus en plus généralisée de l'approche participative, il reste cependant difficile de nier qu'elle est exigeante en temps et en argent.

Parmi les témoignages enregistrés á ce sujet, nous pouvons citer l'exemple de la Banque mondiale,

qui estime que la moitié des projets de développement quelle a financés en Afrique se sont
soldés par des échecs faute de participation effective des populations cibles á la définition des idées et des interventions.

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Enfin, achevons cette rubrique avec Menhatma Chandi qui s'employait á dire que << Ce Que Vous Faites Pour Moi Mais Sans Moi, Vous Le Faites Contre Moi >>.

3- AUTRES CONCEPTS 3-1. Planification

3-1.1. Définition de la planification

La planification est un processus au travers duquel les buts et objectifs d'un projet /programme sont établis, les partenaires identifiés, les intrants calibrés, les activités et leur échéancier déterminés, le dispositif de monitoring défini, de telle manière que les extrants et effets attendus puissent être atteint.

Elle consiste á définir l'enchaînement des activités les unes par rapport aux autres et á placer celle-ci en fonction du calendrier pour définir les instants où ces activités pourront être réalisées. L'outil requis est le planning

3-1.2. Planning

Le planning correspond aux dates pour réaliser les activités et atteindre les objectifs du projet. C'est l'indispensable outil de la planification.

Les objectifs du planning sont les suivants :

· déterminer si les objectifs sont réalisés ou dépassés ;

· suivre et communiquer l'avancement du projet ;

· affecter les ressources aux tâches. 3-2. Suivi et évaluation

Le suivi est un processus permanent de collecte et d'analyse de certaines données en vue de mesurer l'avancement du projet/programme. C'est un examen exhaustif et régulier des ressources, des réalisations et des résultats de l'intervention. Il repose sur un système d'informations cohérent comprenant entre autres compte-rendu d'activités, bilans, indicateurs.

L'évaluation est une investigation systématique de la valeur d'une activité, d'un résultat, d'un objectif, d'une intervention par référence á des critères et des normes explicites. Elle est limitée dans le temps.

Le suivi-évaluation est un ensemble d'outils et de mécanismes internes du projet/programme permettant de prélever et d'analyser les informations essentielles afin de faciliter l'atteinte des objectifs. Il permet de :

· Corriger les stratégies d'interventions, la démarche et le concept du projet/programmes á temps avant qu'il ne soit trop tard ;

· Corriger des erreurs dans la planification (réajustement, replanning) ;

· Améliorer les performances du projet/programme.

Son efficacité suppose :

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? L'existence d'une planification ;

? Des indicateurs bien formulés ;

? La bonne conception du programme.

Paragraphe 2 : Les projets et programmes de développement

Les projets et les programmes sont deux concepts qui ont en général les mêmes principes mais qui restent quand même distincts au niveau de certain point dont les principaux sont le temps, les objectifs, la nature des objectifs,...

1. LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT 1-1. Définition d'un projet

De façon générale, un projet est une série d'activités mise en oeuvre grâce à des moyens mobilisés pour atteindre, dans un délai donné, un objectif spécifique et des résultats prédéfinis.

GITTINGER (1983) définit le projet comme étant une activité pour laquelle on dépense de l'argent en prévision de rendement et qui semble logiquement se prêter, en tant que tel, à des actions de planification, de financement et d'exécution.

La COMMISSION EUROPEENNE (2001) pense que « le projet est une série d'activités avec des objectifs précis, conçus pour produire des résultats spécifique dans un délai donné ».

A la lumière de ces différentes définitions, on voit que la définition du concept projet implique quatre mot clés qui sont : objectifs - activités - résultats -délais.

1-2. Définition d'un projet de développement

Selon Bridier et Michaïlof (1987), « un projet de développement correspondant le plus souvent à la réalisation d'un ou plusieurs nouveaux investissement (barrage, mine, chemin de fer et port d'évacuation,...) ou bien à l'extension d'installation existantes (accroissant de capacité d'une seul usine,...) et/ou à la mise en place d'un ensemble de mesures institutionnelles (création d'une agence de développement régionale, d'une société de mise en valeur, etc.) ».

Un projet de développement se définit de même comme un effort collectif et organisé, limité dans le temps, qui visent à obtenir une situation améliorée pour un groupe cible.

1-3. L'approche projet

L'approche projet est une approche qui privilégie des actions ciblées, localisées, avec des résultats quantifiables (en particulier la viabilité financière et économique) et une échéance tout en évitant les contrôle exclusif par les services de l'administration.

2. LES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT 2-1. Définition

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Equipe
compétente
et motivée

Gestion
efficace du
projet

Bonne et
réaliste
planification

Bénéficiaires
clairement identifiés
par genre ou groupe
socio-économique

Facteurs
liées à la
réussite des
projets

Représentation
équitable des

différentes parties par
le biais de la
participation

Respect des
engagements pris
par les parties
impliquées

Les problèmes
réels du groupe
cible abordés
par le projet

Le concept « programme » peut se définir ou être compris de différentes manières selon le domaine dans lequel nous nous situons. Dans le domaine du développement, le programme se définit comme un ensemble de projets opérationnel et distincts concourant à la réalisation d'un objectif global. La Commission Européenne (2001) définit le programme de développement comme « une série de projets dont les objectifs réunis contribuent à un objectifs global commun, au niveau sectoriel, national ou international ».

Il ressort de ces définitions que le programme est un axe de développement qui, pour sa réalisation, implique plus ou moins un grand nombre de secteurs distincts ».

2-2. L'approche programme

Selon le PNUD (1997), « l'approche programme est un processus qui permet au gouvernement d'articuler les priorités nationales et de réaliser les objectifs de développement humain durable dans un cadre cohérent et participatif.» L'approche programme est née du fait que l'approche du développement axée sur les projets n'a pas toujours débouché sur les niveaux de développement soutenu escomptés.

3- LES FACTEURS DE REUSSITE DE PROJETS/PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT

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Le programme de développement est un ensemble de projets

cohérents qui aboutiront par leurs objectifs respectif ou
spécifiques, à la réalisation d'un objectif global qui est celui du programme.

4- Comparaison entre projets et programmes de développement

Le tableau n°10 suivant rassemble les principales ressemblances et dissemblances existant entre le concept projet et de concept programme.

POINTS DE DIVERGENCE

TEMPS

ESPACE

PROJETS

Les projets sont généralement délimités dans un temps défini d'avance. Ils visent le court et le moyen terme.

Les projets sont localisés et généralement élaborés par rapport aux potentialités et aux contrainte d'une localité.

PROGRAMMES

Les programmes de

développement s'étendent sue un temps relativement plus important que les projets. Ils visent le long terme.

Les programmes occupent un

plus grand espaces
d'investigation qui peut être une nation, une région ou un secteur économique.

OBJECTIFS

RESULTATS

Les objectifs des projets sont en général quantitatifs et opérationnels car les projets ont tendance à viser davantage les rentabilités économiques.

Les résultats sont mesurables et ont des retombées sur l'espace couvert par le projet.

Les objectifs des programmes
s'inscrivant davantage dans le
cadre du développement socio-

économique. Ils sont
généralement qualitatifs.

Les résultats des programmes sont estimables mais pas toujours mesurable. Les retombées ont une envergure plus importante (nationale et souvent mondiale).

POPULATIONS BENEFICIAIRES

Les bénéficiaires des projets sont membre actifs car ils sont

informés, impliqués et
consultés. La participation est plus active.

Les bénéficiaires des

programmes participent à la réalisation des programmes à travers des projets satellites du programme.

Section 2 : Présentation du PLCS

Le traitement du chômage, du sous-emploi et de l'exclusion sociale passera inéluctablement, par la liaison avec d'autres domaines et d'autres formes d'intervention. Or une série de nouveaux problèmes apparaît dans le contexte actuel et peut constituer des opportunités, mais aussi parfois des menaces. A titre d'exemple : l'évolution des modes de vie et de consommation, les problèmes d'environnement et le développement des technologies de communication.

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Paragraphe 1 : Enjeux et orientations

1- CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE

Dans son rapport 2018 sur les perspectives économiques en Afrique, la BAD a noté que le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel du Bénin en 2017 est estimé à 5.5%, et est en progression par rapport aux 4% de 2016. Les projections pour 2018 et 2019 sont aussi prometteuses avec des taux respectifs de 6.1% et 6.5%. Contraste ! Avec un taux de pauvreté de 40.1% en 2015, un chômage persistant, et un indice de développement humain de 0.485, la croissance inclusive reste un défi majeur pour le Bénin puisqu'à la date d'aujourd'hui, nous avons franchis en ce qui concerne le taux de pauvreté, la barre des 50%. C'est un euphémisme.

Le chômage est un phénomène socio-économique qui touche à des degrés divers tous les pays du monde. Mais il prend des proportions dramatiques dans les pays pauvres en raison du sous-développement des infrastructures de productions. Le marché du travail semble a priori saturer et l'apport des structures créées pour juguler le fléau s'avère limité. Même dans les pays développés, où des individus peuvent se permettre d'être ouvertement en chômage, le problème se pose davantage en termes de sous-emploi et travail mal rémunéré ou médiocre dans le secteur informel. Motif pour lequel, promouvoir l'auto emploi à pour intérêt social d'encourager l'insertion professionnelle et d'écourter le temps de recherche d'emploi pour la mise en valeur des compétences du promoteur. Cette façon de faire permet de réduire le taux du chômage, de stimuler l'esprit d'initiative et d'autonomie.

L'intérêt de cette promotion est aussi stratégique. La prise de conscience de l'auto emploi comme moyen d'insertion professionnelle est une occasion de conserver pendant une durée assez longue ses compétences, puisque le chômage à un effet de cicatrisation sur le capital humain. Sans un emploi, les compétences acquises diminuent pour finalement disparaître. En outre, l'expérience acquise pendant la période de l'auto emploi rehaussera les compétences globales du promoteur et lui procure une certaine faculté d'adaptation qui lui sera bénéfique lorsqu'il s'engagera dans d'autres aventures sur le marché du travail.

En réalité, l'utilisation du chômage comme indicateur du niveau de l'activité économique au Bénin a toujours donné lieu à beaucoup de critiques de la part des différents acteurs. Ces critiques émanent du fait que le Bénin présente structurellement des taux de chômage BIT bas et parfois quasi-nuls pendant que dans la vie active beaucoup de jeunes et d'individus se plaignent de ne pas trouver un emploi. C'est le paradoxe du taux de chômage au Bénin.

Pour être chômeur selon le BIT, un individu ayant dépassé un certain âge (généralement 18 ans au Bénin), sera déclaré chômeur s'il satisfait à la fois les trois conditions suivantes:

i) être sans travail au cours de la période de référence (généralement la semaine dernière),

ii) chercher activement un emploi

iii) être disponible pour travailler (soit immédiatement ou dans deux semaines).

Pour déterminer les individus sans travail, il est posé à chaque personne en âge de travailler cette question: Avez-vous travaillé pendant au moins une heure au cours de la semaine dernière ? En appliquant cette définition dans un pays où 60% de la population est dans le secteur agricole et où le secteur informel représente plus de 95% de l'économie, on se retrouve avec un taux de chômage

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quasi-nul car, en raison de la prédominance du secteur primaire, presque la totalité de tous les paysans sont allés au champ au moins une fois au cours de la semaine et/ou ont travaillé au moins une heure. Les autres individus qui sont dans le secteur non agricole, ont quant à eux une activité informelle qui les a occupés pendant au moins une heure au cours de la semaine de référence. Finalement, presque toutes les personnes en âge de travailler ont fait « quelque chose » pendant au moins une heure au cours de la semaine de référence.

2- Le système éducatif

Le système éducatif béninois pose malheureusement un gros problème d'adaptation et d'adéquation. Les formations qui y sont données ne répondent pas au marché du travail béninois. Elles sont plus orientées vers la délivrance de diplôme que vers des formations qualifiantes permettant d'accéder au marché du travail avec beaucoup de chances d'insertion. Le secteur de l'emploi est caractérisé par une demande croissante très rapide. On note chaque année une augmentation de près de cent cinquante mille (150.000)23 jeunes sur le marché du travail dont environ trente mille (30.000)24concernent les jeunes sans grande qualification. Le taux de chômage le plus élevé se situe dans la tranche des 20-34 ans et 40% 25 des chômeurs sont des primo demandeurs d'emplois. Dans ce contexte, la question de l'insertion professionnelle des jeunes revêt des enjeux considérables.

En ce qui concerne les jeunes diplômés, les différentes études sur leur insertion ont montré qu'ils rencontrent d'énormes difficultés d'insertion. En dépit des réalités les plus évidentes, l'espoir caché d'un emploi dans la fonction publique vu notre historique national, ou plus vaguement d'une prise en charge par l'Etat encore entretenue et parfois considérée comme un dû, est un facteur socioculturel prégnant qui inhibe l'esprit d'initiative et d'entreprise de nombreux jeunes diplômés. On constate de ce point de vue des décalages notables qui font, qu'aujourd'hui, on assiste au paradoxe d'une économie insuffisamment satisfaite en qualifications adéquates qui coexiste avec un important chômage des jeunes diplômés. D'où la nécessité de renforcer l'employabilité des jeunes pour faciliter leur insertion professionnelle.

Par ailleurs, les jeunes qui sortent de l'école au Bénin sont en concurrence avec plus de demandeurs d'emploi pour moins de postes à pourvoir, les employeurs se montrant de plus en plus sélectifs lors de l'embauche de nouveau personnel. Même pour les jeunes déjà entrés sur le marché du travail avec des contrats temporaires, les perspectives à court terme sont sombres : ils sont parmi les premiers à perdre leur emploi et ont beaucoup de mal à en retrouver. Aujourd'hui plus qu'hier, les jeunes de faibles niveaux de qualification sont exposés à un risque élevé et prolongé d'inactivité et d'exclusion du marché du travail.

Pour ce faire, il faudra alors que les nouvelles initiatives des pouvoirs publics tiennent compte de la complexité du défi à relever pour ainsi permettre d'améliorer les rendements internes et externes de l'éducation des jeunes en réduisant considérablement la déperdition scolaire et en adaptant le contenu de la formation professionnelle aux besoins actuels et futurs de l'économie béninoise tout en anticipant sur leurs vies post formation. Ce qui aura comme effet d'améliorer la qualification des jeunes et de faciliter leur insertion. D'où ce PLCS qui préconise une abstention d'attaque frontale contre le chômage et le sous-emploi mais plutôt une approche de contournement visant directement le système éducatif lui-même dans son exécution avec pour appui la défense national. Quand on est béninois, la dimension militaire est au coeur de la citoyenneté.

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Paragraphe 2 : Objectifs du programme

1- OBJECTIF GENERAL

Ce programme vise à relever le défi du siècle en résolvant l'inéquation Chômage, Sous-emploi et Croissance économique en considérant l'emploi comme la base de développement humain durable et comme un moyen primordial de lutte contre la pauvreté. A ce titre, il s'agira plus spécifiquement :

· Apprendre la discipline, l'obéissance et à combattre en faisant son métier à travers le Service National Obligatoire recentré sur un engagement plus civique que militaire

· Conforter et sécuriser les emplois privés existants et améliorer les performances dans l'emploi public ;

· Réduire le chômage et le sous-emploi par l'intensification des activités (notamment à haute intensité de main d'oeuvre) ;

· Améliorer l'offre de main d'oeuvre par une meilleure des formations aux besoins ;

· Accroitre la demande de travail dans les milieux urbains et ruraux grâce au développement du secteur privé ;

· Promouvoir l'emploi au niveau local en tenant compte des spécificités au niveau régional ;

· Envisager l'insertion par l'aide à l'embauche et à l'auto emploi : il s'agira d'intervenir à la fois au niveau de l'emploi salarié et de l'auto emploi. Pour ce qui est du premier, il faut une mise en oeuvre et un développement de la formation professionnelle technique ainsi que l'apprentissage. Ces mesures permettront d'accroître l'employabilité des personnes cibles ce qui doit faciliter leur insertion sur le marché du travail. Quant au second, le programme insiste sur la mise en place d'un fonds d'appui aux activités prioritaires, par exemple la préparation et l'exécution des microprojets prioritaires collectifs et décentralisé, sans oublier l'appui à l'accès au crédit auprès des institutions financières ;

· Accordé un appui à l'information en améliorant sa collecte, son analyse et sa diffusion. ;

· Assurer niveau institutionnel donc des autres programmes qui ne peuvent être supprimés, la cohérence et :

· L'intégration de leurs activités,

· La synergie entre les composantes de ce programme et d'autres programmes

· La révision de la stratégie nationale au niveau des objectifs, des instruments et des incitations

· Le renforcement des capacités des principales institutions s'occupant de l'emploi.

2- CIBLES DU PROGRAMME

Le programme s'adresse essentiellement à tous les diplômés jeunes et adultes sans emploi, aux travailleurs, aux cadres et propriétaires d'entreprises qui résident ou qui souhaitent s'établir au Bénin.

· Elèves ayant déjà eu le BEPC ;

· Jeunes adultes de 18 à 35 ans ;

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? Diplômés sans emploi ou ayant plein pieds dans le sous-emploi ; ? Tous les chômeurs de toutes les régions du Bénin.

3- DEROULEMENT DU PROGRAMME

VOLET 1 : LE PRE-PROGRAMME

Ce volet du programme a pour but de mettre en place un dispositif ayant une ouverture sur la chose militaire mais dont la forme sera civique. Ouvert aux personnes ayant tout au moins le BEPC. Ce sera le début du parcours de citoyenneté qui durera en tout et pour tous 24 semaines. Il s'agira dans ce volet n°1 d'un enseignement moral et civique dans le cadre des établissements scolaires qui durera 1 semaine intitulée « Semaine annuelle de la défense et de la citoyenneté » clôturée par une Journée de Défense et de Citoyenneté.

VOLET 2 : LE SERVICE NATIONAL

? Le service national

Ce dispositif d'insertion professionnelle de jeunes en grande difficulté s'inspire largement du « service militaire adapté » (SMA) développé depuis des décennies déjà outre-mer précisément en Antilles, pour répondre au chômage frappant la moitié des jeunes ultramarins de moins de vingt-cinq ans en prodiguant formation professionnelle, remise à niveau scolaire et éducation au savoir-être (politesse, ponctualité, civisme...). Dans la forme actuelle du SMA, les recrues doivent souscrire un contrat d'engagé volontaire des armées, avant de passer un test d'aptitude physique. La formation dure ensuite entre six et douze mois, durant lesquels l'élève élaborera son projet professionnel sous l'encadrement de militaires. Le régime du SMA est spartiate, avec cinq règles de discipline : être à l'heure, être en uniforme, respecter la sécurité, respecter son chef et travailler en équipe. Outre des cours de remise à niveau, l'élève a également la possibilité de suivre une formation aux premiers secours et de passer son permis B.

? Le but de ce dispositif

Ce programme a été pensé pour lutter entre autre contre la dégradation des moeurs, la crise des valeurs toujours croissantes au sein de la société béninoise, contre l'indiscipline généralisée, l'individualisme, l'absence de patriotisme du béninois lambda, l'oisiveté des jeunes, les ravages de la drogue. Donc donner une chance à des jeunes souvent déscolarisés et sans emploi, dans un cadre militaire sans forcément en faires hommes en treillis :

· Acquérir des bases et repartir d'un bon pied dans la vie ;

· Main tendue du pays, de l'armée à la jeunesse ;

· Permis de conduire, Brevet de secourisme ;

· Retrouver un savoir être ;

· Insertion professionnelle

· La rigueur.

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L'ambition est de renforcer la cohésion nationale et surtout de garantir l'insertion professionnelle des jeunes, qui sont particulièrement touchés par le chômage et le sous-emploi au Bénin puisque confrontés à un chômage élevé, trop élevé. Il faudra donc se battre jour après jour pour créer le plus d'emplois possible. François Hollande avait déclaré que: «quand un pays n'est pas capable d'offrir à la jeunesse un espoir, ce pays n'a pas d'avenir».

? Le procédé

Au sein des centres dédiés, les jeunes suivront des formations professionnelles de 6 à 12 mois, liées aux besoins des bassins d'emplois locaux ou des secteurs en tension à l'échelle nationale, comme l'hôtellerie et le BTP etc. Des entreprises publiques et privées seront les partenaires de ce dispositif. Encadrés par des militaires, les jeunes volontaires porteront l'uniforme et devront se plier aux règles de discipline de l'armée.

Le SN s'adresse aux jeunes déscolarisés et diplômés âgés de 18 à 25 ans, qui peinent à s'insérer sur le marché de l'emploi. Il dépendra du Ministère de la Défense, du Ministère du Travail et de la Fonction Publique; du Ministère de l'Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de l'Emploi.

En amont, il faudra organiser une rencontre nationale sur les points essentiels à améliorer et les solutions de révision des infrastructures pour élaborer un cadre législatif du service national et favoriser sa promotion.

Le SN envisage entre autre un possible service civil au sein des ministères, collectivités locales ou établissements publics qui endigueraient le chômage de la jeunesse béninoise de manière à impliquer les jeunes dans la relance économique. La lutte contre le chômage se basant désormais sur la valorisation des formations professionnelles, les jeunes seront appelés à se former au sein du service national en rappelant l'importance de l'égalité homme-femme pour y contribuer.

? LES ARGUMENTS POUR

? Un moyen d'assurer la cohésion nationale

Le service militaire est un moyen de fédérer les individus au-delà des appartenances aux différentes communautés car c'est moyen pour une génération de vraiment faire corps. Ainsi donc, la jeunesse se retrouverait, sans distinction ethnique, ni de religion, sous un même drapeau portant le même uniforme et placés dans un même cadre. Au-delà des différences sociales, politiques, religieuses, le Service National viendrait placer chaque citoyen au même niveau afin de casser les dynamiques communautaristes. Selon les sociologues, la conscription un moyen pour l'Etat de transmettre les valeurs de la Nation, et pour le citoyen d'être versé dans un pot commun, et donc de s'incorporer à ses semblables.

? Une mesure formatrice et professionnalisante

Le Service National, un moyen de se découvrir une vocation. Nous jeunes, découvriront l'engagement militaire et les questions de défense, pour peut-être s'engager à l'avenir dans l'armée professionnelle. Ce serait un moyen de combler la méconnaissance abyssale du monde militaire. Selon un article publié en mars 2017 par France info : 500 jeunes ont bénéficié de cette formation,

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et grâce à elle, 73% d'entre eux ont retrouvé le chemin vers l'emploi. Objectif affiché : lutter contre le chômage. C'est l'occasion pour les jeunes de passer le permis de conduire, de s'initier aux métiers du bâtiment, et de bénéficier d'un encadrement plus rigoureux qu'à l'école. Un Service National pour tous les jeunes au Bénin permettrait donc à chacun de développer des compétences et se professionnaliser.

s Une mesure plébiscitée par la population

74% des Français se déclarent favorables au retour du service militaire selon un sondage de l'institut CSA réalisé pour Direct-Matin en 2016. « Toutes catégories confondues, de l'employé au retraité, en passant par l'électeur de gauche ou le jeune de moins de 25 ans, la population estime à une écrasante majorité que ce rite de passage pourrait se révéler bénéfique ». Les Français restent donc attachés au service militaire et souhaitent son rétablissement, plus de 20 ans après sa suspension par Jacques Chirac. La chaîne M6 a même lancé une téléréalité sur le sujet : « Garde à vous ». Diffusée entre février et mars 2016, l'émission a fait revivre le service militaire des années 1970 à 19 garçons. Plus de 3 millions de téléspectateurs en moyenne ont suivi les quatre épisodes de l'émission, selon TV Magazine, constituant ainsi pour la chaîne un très bon succès d'audience.

Et suivant un sondage à petit échelle, l'échantillon pense à 87% que ce serait une bonne initiative pour faire face aux réalités du chômage et du sous-emploi.

s Un devoir de défense de la nation

Il s'agit de servir son pays. Le service national permettrait au citoyen de s'acquitter de sa dette envers la patrie qui l'a vu naître compte du passé plus que militaire de ce dernier.

? LES ARGUMENTS CONTRE s Un coût financier important

Quelle que soit la durée proposée - de 6 à plusieurs mois, le service national aurait un coût particulièrement élevé. Selon un rapport rédigé en 2008 en France par Luc Ferry, ancien ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, le budget d'un service national impliquant 600 000 jeunes par an s'élèverait à 3,3 milliards d'euros, et ce en prenant en compte l'hébergement de 20% seulement des effectifs.

s Encadrement de la jeunesse, mixité sociale : ce n'est pas le rôle de l'armée

Un service militaire obligatoire pour pallier les carences de l'école ? Le problème n'est pas militaire, mais plutôt éducatif, et l'armée n'a pas pour vocation de remplacer l'école, elle ne peut pas avoir la charge d'encadrer la jeunesse béninoise.

s Mieux vaut un service civique

Puisqu'il s'agit de favoriser l'engagement citoyen, mieux vaut un service civique, qui permettrait aux jeunes de 16 à 25 ans d'effectuer une mission d'intérêt général dans des associations, collectivités, ou établissements publics pour une durée de 6 à 12 mois. Objectif : renforcer la cohésion nationale et favoriser la mixité sociale, tout en permettant aux jeunes d'avoir une expérience professionnelle contre rémunération. La mesure rencontre un fort succès en France

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puisque 100 000 jeunes ont effectué une mission en 2016 selon les chiffres de l'Agence Nationale du service civique.

? Le dispositif en prospective : Illustration

Le SMA en outre-mer présente des chiffres encourageants. En 2014, pour 5 666 jeunes, le ministère des outre-mer de la France a annoncé un taux d'insertion de 77 %, 76 % pour 2013 et plus de 70 % depuis 2008. Près de 50 % des stagiaires ont obtenu un emploi en CDI, CDD de plus de six mois ou un contrat d'alternance. Pourtant, sur la ligne de départ, les jeunes partaient grevés par un manque de qualifications et des lacunes. Au moins 30 % d'entre eux étaient en situation d'illettrisme et 60 % n'avaient pas leur brevet des collèges.

Pour illustration, en 05 mois, une jeune fille a fait sa remise à niveau scolaire, a passé son permis de conduire et obtenu un brevet de secourisme puis enclenche désormais la dernière partie de ce service, celle de la formation professionnelle. Un autre jeune homme, titulaire d'un CAP Restauration, a choisi de poursuivre dans cette filière.

VOLET 3 : INSERTION PROFESSIONNELLE

Application et cadre de mise en application du programme

Pour un franc succès du PLCS, il faut ouvrir le marché du travail à la jeunesse. Mais en quoi faisant ? Quelques propositions :

· Encourager la création d'entreprises par les jeunes à travers des subventions avec comme paramètre le point n°7 de ce paragraphe (un certains nombres par an). Même si non salariat implique une certaine précarité, mieux vaut encourager les jeunes à créer leurs propres emplois que de les laisser aux portes des entreprises.

· Exonérer les nouvelles entreprises sur l'imposition pendant une période donnée (03 ans environ).

· Alléger les tâches et charges sociales aux opérateurs économiques, créateur d'emploi qui emploient les jeunes concernés par année (en tenant compte du nombre de jeunes employés par la structure).

· Rendre le code d'investissement plus attractif.

· Promouvoir la consommation locale à travers des politiques ciblées (TVA, matières premières, etc.) en taxant les produits importés.

· Favoriser la mobilité des salariés présents dans les entreprises puisque, le problème des jeunes ne vient pas de leurs âges mais du fait qu'ils soient entrants dans l'entité (flux très limité à cause du manque de mobilité des salariés déjà insérés). Le chômage des jeunes est le symptôme d'un ensemble de problème.

· Faire de la veille continue pour suivre et évaluer les concernés par le programme dans les lieux d'insertion après l'obtention de leurs diplômes.

· Organiser des challenges entre universités sur des projets pratiques d'avenir (pour ainsi rehausser le niveau et la qualité de formation des apprenants).

· Appeler les jeunes aux regroupements pour le montage des projets. (10 personnes aux moins pour 1 projet à subventionné)

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·

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Adapter le système éducatif aux évolutions de la société et outiller les jeunes non-qualifiés pour qu'ils aient quelques choses à proposer sur le marché du travail à travers des formations qualifiantes et certifiantes.

· Annoncer des offres d'emploi sur des années.

· Mettre fin aux politique d'austérité et investir dans la formation. Les politiques menées contre le chômage ne sert qu'à légitimer les réformes du code de travail et n'a eu pour effet que de précariser et marginaliser davantage. Il faut donc investir dans la formation et créer des emplois en lien avec des enjeux de société comme le développement durable qui absorberaient la jeunesse pour en faire le moteur du changement.

· Assurer un accès au logement et à la santé pour permettre la recherche d'emploi et aussi inclure systématiquement un volet sur les jeunes à chaque négociation entre partenaires sociaux : Changer les choses sans toucher au code du travail.

· Prévoir des mesures coercitives en cas d'échec : (Si aucune avancée n'est constaté au bout de 05 ans, ou s'il y a faillite, l'Etat prend ce Start up et change l'équipe. Les acteurs de cet échec seront envoyé dans les champs de plantation ou au camp pour servir de la main d'oeuvre pendant 12 mois.

· Relancer l'investissement en réduisant les impôts afin d'augmenter la production et de créer de nouveaux emplois.

· Le service militaire est obligatoire pour toutes personnes ayant le désir de jouir des avantages du programme-ci.

Pour qu'il y ait création d'emploi, il faudrait la croissance et pendant que le taux de chômage est de plus en plus croissant, le taux de croissance est toujours à un chiffre avec des réformes économiques toujours sur la piste de décollage.

Il est urgent que l'Etat prenne tout en main afin d'orienter les jeunes dans les secteurs à promouvoir. Il n'y pas de grandes entreprises au Bénin, si ce n'est la fonction publique ou les projets extérieurs. Et l'Etat ne peut pas supporter les plus de 11 millions d'âmes. Donc au gouvernement de lancer l'entrepreneuriat l'auto-emploi de façon formelle et intelligente.

Selon le ministère en charge de l'enseignement pour 2009 et 2010, l'effectif des diplômés est environ 20.000 par an. Un calcul rapide permet d'imaginer les chiffres aujourd'hui avec plus de 11 millions d'habitant. Le problème est plus complexe en Afrique à cause de la lente croissance des économies qui ne permet pas de créer suffisamment d'emploi pour le grand nombre de diplômés qui arrivent chaque année sur le marché.

Selon EMICOV 2015, le taux de chômage s'élève à 2.3% tandis que celui du sous-emploi est de 69.7%. En Octobre 2017, le PAG, prévoyait des investissements pouvant générer près de 500.000 emplois dans plusieurs domaines. Décembre 2018, le président Talon affirme avoir donné 200.000 emplois sans bien sûr verser dans les détails.

Ces phénomènes sont comme une bombe qui si on ne la désamorce pas, vas exploser car le manque de possibilité d'emploi peut fragiliser la cohésion sociale et la stabilité politique. Ex : le Printemps Arabe. Il faut donc réformer l'éducation, établir des partenariats public-privés pour rassembler les ressources nécessaires et assurer aux jeunes des emplois de santé.

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La Brookings Institution considère le SE comme un grave problème qui masque la réalité dans les pays qui affichent un faible taux de chômage (pour le cas de 2015 cité plus haut). Elle préconise la production industrielle. Pour elle, c'est le secteur le plus étroitement associé à une forte croissance de l'emploi et encourage aussi les investissements dans l'agriculture, le tourisme, le bâtiment et dans les projets qui emploient les jeunes.

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CONCLUSION

La condition des diplômés sans emploi, des chômeurs, des sous-employés au Bénin est préoccupante. Le chômage touche toutes les couches sociales de la population, aussi bien les personnes sans instruction que les personnes diplômées. Ainsi le chômage et le sous-emploi touchent respectivement 2.4% et 72% de la population active en 201826.

Selon un professeur d'histoire en Angleterre qui a requis l'anonymat, « il est fort probable que le chômage des jeunes en Afrique devienne, dans les années à venir, une menace pire que le terrorisme. Parce que, explique-t-il, dans une situation d'incertitude, d'inutilité et d`exclusion, ces jeunes sont enclins à des actes de destruction massive des biens de l'Etat27 ».

La problématique à laquelle ils font face dans ce secteur de l'emploi est criarde. Leurs tentatives de sortir de cette situation par l'exode rural, l'émigration, les microentreprises dans le domaine informel, tournent très souvent au découragement et au désespoir. Mais, la situation de ceux qui refusent de prendre de telles initiatives, n'est guère reluisante. La pauvreté, la faim et la totale dépendance vis-à-vis des parents sont leurs lits quotidiens. Le traitement social du chômage et de ses effets doit être renforcé pour éloigner de notre pays les risques de la fracture sociale, d'insécurité à tous égards et de déstabilisation des institutions démocratiques. Il est donc indispensable que les initiatives soient prises pour l'insertion professionnelle de la population active et particulièrement, des jeunes diplômés.

Le constat fait aujourd'hui est que la lutte contre le chômage au moyen des projets et agences est source de satisfaction éphémère du fait de l'angoisse, de déception et de l'évaluation des jeunes diplômés sans emploi. Le chômage au Bénin est le résultat de la faiblesse des embauches. Les créations d'emplois bruts proviennent surtout du secteur informel et des emplois domestiques. Ces emplois sont des emplois précaires, avec des conditions de travail très difficiles. Il ne reste qu'à plaider pour une prise en compte effective de nos suggestions qui siègent sur trois piliers : le Service militaire, le Système éducatif adapté et l'Insertion professionnelle suivie. Aussi, sera-t-il intéressant que l'Etat prenne effectivement les choses en main comme recommandé afin que tout le peuple béninois participe plus activement à la construction de notre pays dont nous rêvons tous à l'horizon 2025 à savoir : « Tous les citoyens en âge de travailler disposent d'un emploi susceptible de leur procurer un revenu permettant de satisfaire leurs besoins vitaux et leur bien être intégral.28 ».

Bien que le taux moyen de survie, des entreprises nouvellement créées soit faible, le lancement d'une nouvelle activité (d'une entreprise) est une aventure passionnante, quoique risquée. La combinaison de plusieurs facteurs empêche de cerner le principal déterminant de la pérennité. Selon un sondage de terrain, le taux moyen d'échec est de 49.5% les 2 premières années et 68 % échouent dans les 5 premières années. Ce taux d'échec est encore plus élevé pour les start-up : on parle de 80% d'échec même si aucune statistique officielle n'a encore été produite à ce jour. La solution suprême aux problèmes de chômage et du sous-emploi, est une relance économique qui ferait de l'emploi salarié et l'auto emploi, l'objet de la croissance. L'instauration d'une croissance économique durable et créatrice d'emploi permettrait en effet d'augmenter la capacité d'absorption du secteur par la création de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Cette augmentation de la capacité d'absorption suffit à elle seule, à diminuer le taux de chômage et de sous-emploi ?

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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8- Papin, R, Stratégie pour la création d'entreprise, Paris, Dunod 2001

9- Wikipédia

10- Rotillon, Economie des ressources naturelles, Paris la Découverte, 2005

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13- Politique Nationale de l'Emploi,(2011).p29

14- Politique Nationale de l'Emploi,(2011),p18.

15- Document de projet de pilote EOI-1277, Jeunes agents du changement ; entre le Gouvernement de RB et le PNUD.p5

16- Document de projet de pilote EOI-1277, Jeunes agents du changement ; entre le Gouvernement de RB et le PNUD.p5

17- Document de projet de pilote EOI-1277, Jeunes agents du changement ; entre le Gouvernement de RB et le PNUD.p5

18- PNUD, (1999). Rapport sur le développement humain au Bénin. p149

19- EMICOV (2011) Evaluation de la pauvreté au Bénin, p27

20- www.anpe-bj.org/anpe (2013)

21- http// www.anpe-bj.org/ca

22- https://www.universalis.fr/encyclopedie/developpement-economique-notion-de/#i92482

23- Document de projet de pilote EOI-1277, Jeunes agents du changement ; entre le Gouvernement de RB et le PNUD.p5

24- Document de projet de pilote EOI-1277, Jeunes agents du changement ; entre le Gouvernement de RB et le PNUD.p5

25- Document de projet de pilote EOI-1277, Jeunes agents du changement ; entre le Gouvernement de RB et le PNUD.p5

26- https://lanouvelletribune.info/2018/07/benin-selon-un-rapport-de-la-cea-le-taux-de-chomage-est-de-72/

27- http://www.afriquechos.ch/spip.php?article1015

28- Politique Nationale d'Emploi (2011).p5

L- Constats issus des observations directes lors de la recherche.

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Avec la foi en Dieu et dans la fraternité, nous nous instruisons pour nous élever, nous nous élevons pour vaincre le sous-développement !






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway