I.4. Les plantes mellifères
Dans le monde, il existe plusieurs espèces
végétales appartenant à des familles différentes.
Ces espèces sont décrites et classées selon un ordre
taxonomique bien défini (Lejoly, 2005,). On note cependant, les plantes
à fleurs et les plantes sans fleurs. Chez les plantes à fleurs,
on observe les plantes à fleurs épanouies et les plantes à
fleurs non épanouies. Cette répartition observée chez les
plantes, va fortement influencée le choix des abeilles sur les plantes
à butiner.
Ainsi donc, l'ensemble des plantes butinées par les
abeilles constituent le groupe des plantes mellifères ou mellifiques.
Autrement dit, les plantes mellifiques sont des plantes visitées par les
abeilles pour fabriquer les différents produits de la ruche dont le plus
connus et le plus important est le miel (Louveaux, 1985).
En effet, toutes les plantes à fleurs ne sont pas
mellifiques, car le caractère mellifique repose sur la capacité
qu'a l'abeille de séjourner sur la fleur et d'en tirer un grand profit
alimentaire, notamment le nectar (Fig. 6) ou le pollen (Fig. 7), pendant un
temps donné pour sa survie, mais également pour la survie de sa
colonie.
Par contre, l'aire du butinage des Apis mellifera
dépend de la structure de la végétation et varie
entre 0,5 km à 3 km de rayon (seeley et briane, 1991 ).
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Les plantes mellifères sont souvent identifiées
à partir des analyses polliniques d'échantillons de miel
(Louveaux J., 1968). Il est vrai, qu'en tenant compte des zones
écologiques, les plantes mellifères des zones tropicales
diffèrent des plantes mellifiques des zones tempérées.
Par contre, certains facteurs géographiques peuvent
intervenir et faire en sorte qu'une espèce intéressante dans une
région ne l'est plus dans une autre région.
On peut donc comprendre que le cycle de développement
de l'abeille dépend du cycle végétal de la plante
mellifique (tableau1), mais donc du bon temps de floraison (Signorimi, 1979 ;
Louveaux, 1976 ).
Figure 6 : La récolte du nectar par une
butineuse (Source : Isabelle Coppée, 2014)
A : Récolte du pollen B : Transport du pollen
Figure 7 : Récolte et transport du pollen
par l'ouvrière (Source : Isabelle Coppée, 2014)
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I.5. La relation plantes mellifères -
Abeilles
Il existe une grande relation entre l'abeille et la plante
(Fig. 7). En effet, l'abeille soutire de la plante nectar et pollen et assure
par conséquent la pollinisation de ces plantes (Fig. 8).
Aujourd'hui, plus de 80% de notre environnement
végétal est fécondé par les abeilles
et 40% de notre alimentation (fruit, légumes,
oléagineux,...) dépend exclusivement de l'action
fécondatrice des abeilles et près de 20 000 espèces
végétales menacées sont
sauvegardés grâce à l'action
pollinisatrice des abeilles (Abeilles, sentinelles de l'environnement 2014).
Les abeilles constituent en particulier, un des principaux
groupes d'insectes visiteurs
de plantes. De nombreuses études ont été
réalisées sur leur comportement en région
tempérée, mais peu de travaux de ce genre existent pour les
régions tropicales.
Cependant, le rôle des interrelations entre plantes et
pollinisateurs dans la dynamique des écosystèmes (Louveaux et
al. 1978) a été très longtemps
négligé, mais depuis quelques années, il est devenu un axe
de recherche privilégié en bio écologie.
Les récoltes d'un certain nombre d'échantillons
de miel provenant d'Apis mellifera et
Hypotrigona , effectuées au cours d'une
mission au Bénin et au Nigeria en 1984, ont permis d'analyser, par la
mélis palynologie (Louveaux et al 1970), la stratégie de
butinage de ces insectes et leur rôle dans la
pollinisation de certaines plantes . C'est en
effet une méthode globale qui permet, par un seul type
d'analyse, celle du pollen extrait des miels, d'avoir une idée
d'ensemble sur les rapports abeilles/plantes pour
une période précise qui peut être assez
longue.
En dépit de ces réserves, cette analyse permet
d'élargir les connaissances, encore trop sporadiques, sur la flore
mellifère africaine et nous conduit à discerner certaines
caractéristiques de la stratégie de butinage des abeilles
sociales.
Pour faire du miel, les abeilles ont besoin d'une certaine
diversité de plantes cultivées ou spontanées - arbres,
arbustes et plantes annuelles produisant des fleurs à nectar.
Les travaux menés sur un grand nombre de miel ont
permis d'établir la correspondance entre les différentes classes
préconisées par Maurizio et les types de miels selon Louveaux et
al, en 1970 ; 1978 :
? Classe I : comporte les miels de fleurs pauvres en pollen et
miels de miellat ;
? Classe II : renferme la plupart des miels de fleurs ;
? Classe III : comprend les miels riches en pollen
? Classe IV : correspond à des miels très riches en
pollen ;
? Classe V : indique les miels de fleurs extrêmement riches
en pollen ou miels de
presse
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Figure 8 : Le processus de pollinisation par
l'abeille ( Andrianarivelo, 1998)
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Tableau II : La végétation et le
cycle de développement des abeilles
Cycle des abeilles
|
Végétation
|
Activités de la colonie
|
Saison croissante, 1ère moitié
|
Début de floraison
|
Plus de vols, plus de couvains,
plus de jeunes abeilles, d'abord des mâles puis des
cellules royales.
|
mi- saison
|
Pleine floraison
|
Plus d'abeilles butineuses, les
faux bourdons, les jeunes reines et d'essaims.
|
Saison croissante, 2ème moitié
|
Pleine floraison
|
D'abord beaucoup de miel
dans les anciens rayons avec miel et pour finir les rayons
très chargés de miel.
|
Fin de la miellé
|
Fin ou diminution
importante de la floraison
|
Moins de vols, le miel parvient à maturité
|
Saison décroissante, 1ère
moitié
|
Floraison limitée
|
Moins de vols, moins de
couvains, pas de couvains des mâles, aucun faux-bourdon,
de moins en moins de miel et de plus en plus de rayons vides
|
Mi- saison
|
Floraison limitée
|
Pas ou peu de couvain, peu ou pas de miel dans les rayons,
nombreux rayons vides, présence de teignes de la
cire
et de petits coléoptères des ruches,
désertions de ruches
|
Saison croissante suivante
|
Début de la
floraison
|
Reprise, plus de vols, plus de couvains
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Source : Leen Van't 2005
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