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Analyse des déterminants de la sécurité alimentaire en république Centrafricaine.par Chancel Japhet KPATAGUELE Université de Yaoundé II-SOA - Master 2 en politique publique et développement durable 2018 |
2. PROBLEMATIQUELes crises alimentaires mondiales au cours des deux dernières décennies et les différentes émeutes de faim qui se sont suivies dans de nombreux Pays en Développement ont remis en cause la capacité du système de production alimentaire actuel à nourrir une population en pleine croissance. En effet, la croissance démographique mondiale cumulée aux effets des changements climatiques sur l'agriculture font peser sur l'humanité le risque d'un piège malthusien qui ne peut être évité que par un système productif plus performant et durable. De plus, l'environnement économique, juridique, institutionnel et réglementaire justifie la forte aversion à entreprendre des activités agricoles (FAO, 2009). Malgré les différents investissements dans le secteur agricole en RCA, l'agriculture est dominée par de petites exploitations agricoles familiales pratiquant la culture manuelle sur des surfaces très restreintes (0,5 à 0,75 Ha par actif). La fertilité du système agraire est assurée par l'abatis-brulis. La productivité agricole est très faible et les cultures sont principalement autoconsommées (FIDA, 2017). Les efforts d'investissement dans l'agriculture se résument aux engagements des partenaires du développement de la RCA pour le financement des activités des différents programmes. Dans les années 80 le secteur agricole a bénéficié aux financements des partenaires suivants : le fond européen de développement (FED) ; le fond arabe pour le développement (FAD) ; la banque africaine de développement (BAD), le fond international pour le développement agricole (FIDA), ses partenaires qui financent les différents programmes de développement agricole sont obligé en 1998 de quitter pour manque de mesure de pérennisation des actions menées pendant la période de post-financement. En janvier 2005, les partenaires reviennent avec le financement dans des nouveaux programmes, il s'agit de : - Financement de programme d'appui à la mise en place des Pôles régionaux de développement, sous le 9emFED réalisé par l'Union Européenne, en février 2010 ce même partenaire prolonge son intervention sous le 10em FED en déboursant 7 millions de d'euro pour le Projet de micro-réalisation (PMR2) et 8 millions d'euro pour la relance de l'économie rurale et l'intégration des activités. - Financement de la BAD du projet de développement communautaire et d'appui aux groupes vulnérables d'un montant de 6,24 milliards de FCFA ; de projet d'appui à la réhabilitation d'infrastructures rurales d'un montant de 3 milliards de FCFA (2 marchés à bétail, 2 abattoirs, 2 marchés communaux, 1 marché rural, 60 km de pistes, équipement de 6 laboratoires d'analyse et de contrôle des produits, réhabilitation et équipement de 2 centres de formation professionnelle) et financement du projet d'alimentation en eau potable et d'assainissement de trois chefs-lieux de préfecture (Bambari ; Sibut ; Bangui), d'un montant de 7,82 milliards de FCFA. - Financement de la Banque Mondiale pour instruire un projet d'appui au secteur agricole, spécifiquement d'appui aux infrastructures rurales pour un montant de 24 millions USD qui a été mise en oeuvre novembre 2011. - Financement de 9 millions de $US par le FIDA pour le développement des productions agricoles, l'appui à l'accès aux marchés, l'amélioration du cadre de vie, le renforcement des capacités des producteurs et des services techniques d'appui et en fin la coordination, le suivi-évaluation et la gestion. Suite à ses différents financements, la production agricole à subit une hausse entre 1980 à 1998, la croissance de la production était de 15%, après le retrait des bailleurs en 1998, production agricole a subi une décroissance de -1,8% et de -0,5% en 2002, une faible augmentation de la production agricole de 1,0% en 2005 pour atteindre 4,9% en 2009 et 3,7% en 2012 (BEAC, 2010 ; WDI, 2018). Malgré une bonne performance de l'agriculture, Les approvisionnements alimentaires du pays sont relativement dépendants des importations, l'importation annuelle des produits alimentaires est stimmée à hauteur de 70 000 000 000 (KAMAYEN, 2017). En dépit de tout ça l'insécurité alimentaire règne toujours dans le pays, la problématique d'accès à l'alimentation et de la disponibilité de la nourriture des ménages est toujours dans les débats en RCA, 29% de la population est en insécurité alimentaire aigue selon l'analyse IPC d'Aout 20194(*). * 4 IPC est le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire de la FAO |
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