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Aspects épidémio- cliniques des urgences néonatales : cas de l'HGR Kamina de 2015 à  2019


par Valoir MUTOMBO MONGA
Université de Kamina - GRADUAT en sciences biomédicales. 2020
  

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CHAPITRE IV. DISCUSSION

Durant la période de notre étude (5 ans) nous avons enregistré 1263 nouveau-nés âgés de 0 à 28 jours nés, admis et hospitalisés dans le service de néonatologie/pédiatrie de l'Hôpital Général de référence de Kamina. On a dénombré 535 cas des urgences néonatales soit une fréquence intra-hospitalière de 2.36%. Cette fréquence est légèrement inférieure à celle estimée par l'OMS en 2010 (6%) (OMS,2010) et à celle trouvée à Abidjan en 1997 (4,9%) par F CoulibalyZerbo et al (F coulibaly Zerbo et al, 1997). Ceci s'expliquerait par le fait que certains cas n'ont pas été retenus par défaut d'informations nécessaires pour notre étude, d'autres malades vus dans les centres hospitaliers périphériques ne sont pas transférés à l'HGR/Kamina alors qu'elle est la seule structure provinciale de référence où nous ayons eu à sélectionner notre échantillon.

Dans notre série, la tranche d'âge inférieur ou égal à 19 ans représente 204 cas soit 38,13% et celle d'âge supérieur ou égal à 35ans avec 134 cas soit 25,05%. L'âge maternel moyen est de 27,75#177;5,345 ans, l'âge minimal étant de 14 ans et l'âge maximal de 49 ans. Ces résultatssont largement supérieurs à ceux trouvés parIbrahim Traoré en 2012 à Bamako (TraoréIbrahim,2012).

Il se dégage de notre étude que, les mères étaient pour la plupart dans 65,4% ménagères. Ces résultats diffèrent à ceux trouvés respectivement dans les recherches de Chiaka (2005) et Ibrahim Traoré (2012) (Chiaka,2005 ; Traoré Ibrahim,2012). Ceci pourrait s'expliquer par le fait que la profession des mèresà une incidence concrète sur le mode de vie et la survenue de manifestations morbides chez leurs nouveau-nés.

Près de la moitié des femmes soit 48,60% étaient primipares et 31,03 % des mères primigestes. Cette situation se rapproche de celle de Francis K et s'éloigne plus de celle de El Mehdi qui parait de 39%. C'est justement un problème de maturité et d'expérience qui manquerait à ces jeunes mères sur la prise en charge et le suivi de leurs nouveau-nés (FrancisK,2012 ; El Mehdi,2017).

Concernant l'âge des nouveau-nés, notre sériea montré que la tranche d'âge de 0 à 6 joursreprésente 74,39% des cas. Comparée à d'autres études Africaines, ce chiffre est supérieur à celui de Cikomola F (61%) et Ndour O et al (68,8%), réalisés respectivement à Bukavu (RDC) et Bamako (Mali) (Cikomola F,2016). Ce phénomène s'explique naturellement par la vulnérabilité et la sensibilitédes nouveau-nés aux infections d'une part, et d'autre part, par une insuffisance en personnel, plateau technique faible et manque des matériels (pas de couveuses fonctionnelles, ni oxygénateur...)dans le service de néonatologie/pédiatrie de l'Hôpital Général de Référence de Kamina.

Les nouveau-nés de sexe masculin étaient les plus représentés soit 53,07% avec un sexe ratio de 1,12 en leur faveur. Ces résultats sont presque similaires à ceux de Traoré Ibrahim en 2012, d'Imane Oussayeh en 2017 et de Ben Moussa en 2014 (Traoré Ibrahim,2012 ; Ben Moussa, 2014 ;ImaneOussayeh,2017 ). Le sexe n'a pas une influence sur les urgences néonatales.

Nos résultats montrent que 57,01% des patients ont été reçus au cours des heures allant de 16h à 07h. Ces résultats corroborent celui d'El Mehdi (2017) qui a montré que 80,5% des patients ont été admis entre 14h et 23h (El Mehdi,2017). Certains auteurs pensent que la maladie s'aggrave surtout le soir.

Le recours à la réanimation néonatale à la naissance a été noté chez 303 nouveau-nés soit 62,24 % de l'ensemble des nouveau nés admis en urgence, taux de loin superposable à celui de 27% constaté par Imane Oussayeh (Imane Oussayeh, 2017). Ceci pourrait s'expliquer dans notre série par le fait que la plupart de nos nouveau-nés viennent déjà avec un problème d'adaptation à la vie extra-utérine.

Dans notre série, la fièvre représente 148 cas soit 27.66% comme motif de consultation. Ces résultats sont similaires à ceux de Ben Moussa (2014) et de Traoré Ibrahim (TraoréIbrahim,2012 ; Ben Moussa,2014). Ceci pourrait s'expliquerpar la présence de l'infection néonatale précoce qui se manifeste dans la plupart des cas par une fièvre comme un signe qui inquièterait les mères des nouveau-nés qui les amènent à l'hôpital. Ce qui se confirme dans le tableau suivant, montrant que l'infection néonatale a été retenue comme diagnostic dans 23,03% soit 123 de cas, alors qu'elle a fait objet de diagnostic dans une proportion de 26,4% des cas dans l'étude de Mwakumenée aux Cliniques Universitaires de Kinshasa sur la morbi-mortalité chez les enfants de faible poids de naissance (Mwaku, 2011).

A ce qui concerne les groupes de pathologies néonatales rencontrées ; les pathologies thoraciques (33,46%) sont les plus grandes pourvoyeuses des urgences néonatales dans notre série suivies des pathologies neurologiques (31,96%) comme dans d'autres études. En revanche, selon Cikomola F les pathologies les plus fréquentes sont les urgences digestives à 43, 3% suivies, des neurologiques à 40%) alors que Ralahy MF et al,a trouvé une prédominance des urgences digestives chiffrées à 39% suivies par ordre de fréquence des urgences pariétales (17%)(Ralahy MF et al,2010 ;Cikomola F,2016). Ceci s'expliquerait par le fait que la majorité des enfants de notre étude naissent avec des antécédents de réanimation à impact tant thoracique que neurologique à l'instar de la détresse respiratoire, la souffrance foetale et l'hypothermie.

Se basant sur les produits utilisés en urgence, les résultats de Ben Moussa (2014) montrent que 37,5% des nouveau-nés ont reçu des antipyrétiques injectables et 12,5% une transfusion sanguine. Ainsi les nôtres montrent dans 21,87% des cas l'usage des antipyrétiques injectables et dans 3,55% des cas celui du sang. Ceci pourrait s'expliquer dans notre série par le fait que la plupart de nos nouveau-nés étaient venus à l'hôpital dans un tableau de fièvre et d'anémie.

Se référant à la durée d'hospitalisation, nos résultats montrent une moyenne de 7,55 #177;2,16 jours et 45,98% des nouveau-nés dont la durée d'hospitalisation était celle de moins de 7 jours. Comparée à d'autres données, cette moyenne parait supérieure à celles trouvées par Imane Oussayeh (6 jours) et Traoré Ibrahim (4 jours)respectivement à Marrakech au Maroc et Bamako au Mali. Elle est cependant inférieure à celle de Francis K à Kinshasa en RDC (ImaneOussayeh,2017 ; Traoré Ibrahim ; Francis K,2012).

Concernant l'évolution 23.93% de nos patients étaient décédés, ce taux est inférieur à ceux trouvés par Ndour,Cikomola F à Bukavu en 2016 etDoumbouya N au Mali (Ndour O,2009 ; Cikomola F,2016 ; Doumbouya N,2015). Ceci s'expliquerait par ; la fragilité des nouveau-nés, le diagnostic qui n'est pas posé en période prénatale, par l'absence d'une unité de réanimation néonatale spécifique, le retard de consultation, le fait que le nouveau-né est vu pendant qu'il présente déjà certaines complications, l'approvisionnement en médicaments qui est laissé à la seule charge des parents et un mode d'évacuation des nouveau-nés défectueux.

La cause de mortalité la plus rencontrée soit 73,44% dans notre étude était est le choc septique. Ce qui rejoint le résultat d'El Mehdi M(El Mehdi M, 2017) qui dans son étude, confirme 73,80% de décès dus à la cause précitée. Nos résultats s'éloignent de ceux d'Imane Oussayeh (Imane Oussayeh, 2017).

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams