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Analyse de la chaine de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : cas des systèmes de production de tomate dans la commune Mutimbuzi


par Adolphe BIGIRIMANA
Université du Burundi - Master en Economie Rurale, Sociale et de l'environnement  2020
  

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UNIVERSITE DU BURUNDI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Département d'Economie Rurale et Gestion des Entreprises
Agroalimentaires

Par :

ANALYSE DE LA CHAINE DE VALEUR DE L'HORTICULTURE
DANS
LA PLAINE DE L'IMBO : Cas des systèmes de production de
tomate dans la Commune Mutimbuzi

BIGIRIMANA Adolphe

MEMOIRE

Présenté et défendu en vue d'obtenir un diplôme de Master en Economie Rurale, Sociale et de l'Environnement

Spécialité : Economie Rurale et Gestion des Entreprises Agroalimentaires

Sous la direction de : Dr. Jr. NDJMANYA Patrice

Bujumbura, Octobre 2020

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

DEDICACES

Je dédie ce travail à :

L'Eternel, le Dieu Tout Puissant pour son amour, sa protection, sa bonté et ses grâces qui m'ont galvanisée tout au long de ma formation et en particulier au cours de la réalisation du présent mémoire. Reçois Seigneur ce travail comme une action de grâce pour tous les bienfaits accomplis dans ma vie.

Mes parents, que cette oeuvre soit pour vous, le symbole de mon amour filial et le début de la récompense de vos multiples sacrifices qui ont été pour moi un foyer de dévouement et d'engouement au travail. Je suis fière de vous avoir comme parents.

Mes frères et soeurs pour l'amour, le soutien et les prières. Ce travail est aussi le vôtre. Tous ceux qui me sont chers.

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

REMERCIEMENTS

Nous ne saurons soumettre ce mémoire à l'appréciation du jury sans manifester toute notre reconnaissance à l'endroit de certaines personnes sans lesquelles le travail n'aurait pu être effectif. Ainsi, nous tenons à remercier très sincèrement Dr. Ir. NDIMANYA Patrice, professeur à la Faculté des Sciences Economique et de Gestion qui, malgré ses multiples occupations, a accepté d'assurer avec beaucoup de compétence et de rigueur la direction et l'appui scientifique nécessaires à la réalisation de ce travail. Nous lui témoignons notre profonde gratitude ;

Professeur Willy Marcel NDAYITWAYEKO, doyen de la Faculté des Sciences Economique et de Gestion, pour sa disponibilité, son expertise, son assistance et ses nombreux conseils tout au long de notre cursus académique. Recevez l'expression de notre profonde reconnaissance pour votre précieuse contribution ;

Professeur MANIRAKIZA Diomède, responsable du programme de mastère d'Economie Rurale, Sociale et de l'environnement et chef du département d'Economie Rurale et Gestion des Entreprises agroalimentaires ;

Professeur GAHUNGU Godefroid et Ingénieur NIJIMBERE Robert pour toute l'affection, le soutien et le réconfort, depuis notre première année jusqu'à la réalisation de ce document. Sincèrement merci ;

Le corps professoral et les équipes décanales successives de la Faculté des Sciences Economique et de Gestion (FSG) de l'Université du Burundi (UB) pour leur contribution à notre formation ;

Les maraîchers de la Commune MUTIMBUZI pour avoir accepté de se mettre à notre service au cours de nos enquêtes ;

Mlle NIYUKURI Yakini pour sa précieuse aide au cours de la collecte et de la saisie des données ;

Nos collègues de la 1ère promotion, particulièrement à ceux de l'option Economie Rurale, Sociale et de l'environnement pour l'ambiance conviviale qui a régné entre nous tout au long de notre cursus académique ;

Tous ceux qui de près ou de loin nous ont soutenus de diverses manières et dont nous n'avons pas pu citer les noms ici, nous leur présentons toute notre reconnaissance.

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

RESUME

Le problème d'insécurité alimentaire se pose avec acuité en Afrique Subsaharienne et en particulier au Burundi. Les zones rurales sont les plus affectées par des crises saisonnières de déficit alimentaire. La tomate, principale léguminese en termes d'importance dans la zone urbaine et périurbaine, a un potentiel élevé de contribution à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. Pour promouvoir sa production à grande échelle, différents systèmes de production sont utilisés où l'utilisation de l'engrais tant minéraux qu'organique et des produits phytosanitaires prennent le devant avec une partie des exploitants qui font le paillage dans leurs exploitations. L'objectif principal de cette étude est d'évaluer la marge bénéficiaire des exploitants selon leur système de production, la rentabilité financière et économique de ces systèmes et de mesurer l'impact des politiques agricoles sur cette rentabilité.

L'étude est réalisée dans la Commune MUTIMBUZI en zone RUBIRIZI. Une enquête formelle a été conduite auprès de 50 producteurs sélectionnés suivant la variété cultivée, le système de conduite de la culture utilisé où 4 systèmes de production ont été enregistrés. Concernant la marge bénéficiaire des exploitants, les résultats ont montré qu'ils n'enregistrent pas la même marge malgré sa positivité. Pour évaluer la rentabilité, la Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) a été utilisée comme outil d'analyse. Les résultats montrent que tous les systèmes sont économiquement et financièrement rentables mais que sont plus rentables le système utilisant la variété locale et celui faisant le paillage. Les mêmes résultats ont montré que la subvention de l'engrais n'affecte pas la rentabilité des systèmes de production de tomate dans la zone d'étude.

Mots clés: Tomate, Systèmes de production, Rentabilité financière, Rentabilité économique, subvention des intrants.

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

ABSTRACT

The problem of food insecurity is acute in Sub-Saharan Africa and in particular in Burundi. Rural areas are the most affected by seasonal food deficit crises. Tomato, the main legume in terms of importance in urban and peri-urban areas, has a high potential to contribute to food security and poverty reduction. To promote its large-scale production, different production systems are used where the use of both mineral and organic fertilizers and phytosanitary products take precedence with some of the farmers who mulch their farms. The main objective of this study is to assess the profit margin of farmers according to their production system, the financial and economic profitability of these systems and to measure the impact of agricultural policies on this profitability.

The study is carried out in the MUTIMBUZI Municipality in the RUBIRIZI zone. A formal survey was conducted with 50 producers selected according to the variety cultivated, the cultivation management system used where 4 production systems were registered. Regarding the operators' profit margin, the results showed that they did not register the same margin despite its positivity. To assess cost-effectiveness, the Policy Analysis Matrix (MAP) was used as an analysis tool. The results show that all the systems are economically and financially profitable but that the system using the local variety and the one doing the mulching are more profitable. The same results showed that the fertilizer subsidy does not affect the profitability of tomato production systems in the study area.

Keywords: Tomato, Production systems, Financial profitability, Economic profitability, Input subsidy

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADISCO : Appui au Développement Intégral et la Solidarité sur les Collines

CA : Chiffre d'Affaire

CAF : Coût Assurance Frais

CNTA : Centre National de Technologie Alimentaire

CPE : Coefficient de Protection Effective

CPN : Coefficient de Protection Nominale

CRL : Coût des Ressources Locales

CSLP : Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté

DT : Durée Totale

EAC : Communauté d'Afrique de l'EST

ET : Effectif Total

FAO : Food and Agricultural Organization

FAOSTAT : Food and Agriculture Organization corporate statistical Database

FBU : Franc Burundais

FOMI : Fertilisants Organo-Minéraux

FSEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

HTS : Hors taxes et Subvention

IFDC : International Fertilizer Development Center

IITA : Institut International d'Agriculture Tropicale

MAP : Matrice d'Analyse des Politiques

MCV : Marge sur Coût Variable

MEAE : Ministère de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Elevage

OBR : Office Burundais des Recettes

ONG : Organisation non Gouvernementale

PEN : Profit Economique Net

PFN : profit Financier Net

PIB : Produit Intérieur Brut

PND : Plan National de Développement

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PNIA : Plan National d'Investissement Agricole

PNSEB : Programme National de Subvention des Engrais au Burundi

RCB : Ratio Coût Bénéfice

SAN : Stratégie Agricole Nationale

SPSS : Statistical Package for Social Science

UB : Université du Burundi

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Revenus moyens par légume selon les résultats de l'enquête menée dans les

Communes du pays 21

Figure 2: Délimitation des zones de la commune Mutimbuzi 23

Figure 3: Répartition des producteurs par classe d'âge 40

Figure 4: Répartition des producteurs selon le sexe 41

Figure 5: Répartition des exploitants selon la variété utilisée 43

Figure 6: Evaluation des rendements par are et par système de production 45

Figure 7: Répartition des sources de financement pour la campagne 46

Figure 8: Répartition des exploitants selon leur moyen de vente 47

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Matrice d'Analyse des Politiques 25

Tableau 2: Effectifs des producteurs par Colline 35

Tableau 3: Tableau d'échantillonnage d'Alain Bouchard 37

Tableau 4: Répartition de l'échantillon par système de production de tomate 38

Tableau 5:Tableau récapitulatif par colline, par système de production et par variété

cultivée 43

Tableau 6: Comptes d'exploitation des exploitants selon leurs systèmes de production 49

Tableau 7: Comptes d'exploitation sous 5 systèmes de production 53

Tableau 8: Résultats de l'analyse financière des systèmes de production de tomate dans

la zone d'étude 55

Tableau 9: Résultats de la rentabilité économique des systèmes de protection de tomate 57

Tableau 10: Analyse des coûts des ressources locales des systèmes de production de

tomate dans la zone d'étude 58
Tableau 11 : Evaluation du Ratio coût bénéfice (RCB) des systèmes de production de

tomate dans la zone d'étude 59

Tableau 12: Indicateurs des effets de politiques agricoles sous l'analyse du Coefficient de 60

Tableau 13: Indicateurs des effets de politiques agricoles sous l'analyse du Coefficient de

Protection Nominale (CPN) 61

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TABLE DES MATIERES

DEDICACES i

REMERCIEMENTS ii

RESUME iii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS v

LISTE DES FIGURES vii

LISTE DES TABLEAUX viii

TABLE DES MATIERES ix

CHAPITRE I: INTRODUCTION GENERALE 1

I.1. Contexte de l'étude 1

I.2. Problématique 3

I.3. Questions de recherche 4

I.4. Objectifs de recherche 4

I.4.1. Objectif général 4

I.4.2. Objectifs spécifiques 4

I.5. Hypothèses de recherche 5

I.5. Choix et intérêt du sujet 5

I.5.1. Choix du sujet 5

I.5.2. Intérêt du sujet 6

I.5.2.1. Intérêt personnel 6

I.5.2.2. Intérêt scientifique 6

I.5.2.3. Intérêt académique 6

I.5.2.4. Intérêt social 6

I.6. Délimitation de l'étude 6

I.7. Organisation de l'étude 7

CHAPITRE II: REVUE DE LA LITTERATURE 8

II.1. Revue de la littérature théorique 8

II.1.1.2. La Compétitivité 10

II.1.1.3. Charges fixes 10

II.1.1.4. Charges variables 10

II.1.1.5. L'amortissement 10

II.1.1.6. Produit maraîchers sains 11

II.1.2. Cadre conceptuel 12

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II.1.2.1. Le système de production 12

II.1.2.2. Le maraîchage 13

II.1.2.3. Concept d'agriculture urbaine et péri-urbaine 14

II.1.2.4. Exploitation agricole 15

II.1.2.5. Marge brute - Marge nette 16

II.1.2.7. La rentabilité 17

II.2. Les études conduites sur l'évaluation des impacts des politiques sur la rentabilité

des systèmes de productions agricoles 18

II.2.1.1. Rentabilité des cultures maraîchères 18

II.2.1.2. La rentabilité et modèle empirique d'analyse. 19

II.2.1.3. Production des cultures maraichères 20

II.2.2. Les principaux légumes cultivées au Burundi 21

CHAPITRE III: ZONE D'ETUDE ET CADRE METHODOLOGIQUE 22

III.1. Description de la zone d'étude 22

III.1.1. Milieu physique et situation géographique 22

III.1.2. Description des secteurs socioéconomique de la Commune Mutimbuzi 23

III.1.2.1. Description des secteurs agricole de la Commune Mutimbuzi 23

III.2. Cadre théorique et méthodologique 24

III.2.1. Cadre théorique du modèle d'analyse 24

III.2.1.1. Les indicateurs de l'avantage comparatif. 26

III.2.1.2. Principaux indicateurs des effets des politiques 27

III.2.2. Cadre méthodologique 28

III.2.2.1. Méthode d'estimation des quantités physiques et des prix des intrants 28

III.2.1.5. Prix des Outputs 31

III.2.2.2. Méthode d'estimation de la marge bénéficiaire 31

III.2.2. Méthode et outils d'analyse des données 31

III.2.3. Conception de Recherche 32

III.2.2.1. La revue documentaire 32

III.2.2.2. Phase exploratoire 33

III.2.3. La collecte de données 33

III.2.3.1. Enquête sur terrain 33

CHAPITRE IV: RESULTATS ET DISCUSSIONS 40

IV.1 Analyse de la chaîne de valeur 40

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IV.1. Analyse descriptive 40

IV.1.1. Caractéristiques socio-économiques des exploitants 40

IV.1.2. Mode d'acquisition des terres 42

IV.1.3. Superficie des champs des producteurs 42

IV.1.4. Les différentes variétés de la tomate 42

IV.1.5. La fertilisation du sol 43

IV.1.6. La lutte parasitaire 44

IV.1.7. Evaluation des rendements 45

IV.1.8. Financement de la campagne 46

IV.1.9. Stockage et conditionnement 46

IV.1.10. La commercialisation 47

IV.1.9. Les prix 47

IV.2. Comptes d'exploitation des exploitants selon leurs systèmes de production 49

IV.3.1. Rentabilité financière des systèmes de production de tomate 54

IV.3.2. Rentabilité économique des systèmes de production de tomate 56

IV. 4. Analyse de la compétitivité des systèmes de production de tomate dans la zone

d'étude 57
IV.4.1. Les coefficients des ressources locales (CRL) des systèmes de production de

tomate dans la zone d'étude 57
IV.4.2. Ration coût bénéfice des systèmes de production de tomate dans la zone d'étude

58
IV.5. Analyse des effets des politiques agricoles sur la production de la tomate dans la

zone d'étude 59

IV.5.1. Coefficient de protection effective 59

IV.5.2. Coefficient de protection nominal 60

CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS 62

BIBLIOGRAPHIES 65

ANNEXES 70

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CHAPITRE I: INTRODUCTION GENERALE

I.1. Contexte de l'étude

Le développement des pays d'Afrique Subsaharienne dépend fortement de la performance du secteur agricole, essentielle pour la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire. Actuellement, les pays d'Afrique subsaharienne connaissent une croissance rapide de leur population, qui s'accompagne également d'une urbanisation croissante et par la suite d'un changement d'habitude alimentaire (I Wade, 2015).

Au Burundi, l'agriculture contribue à elle seule à hauteur de 39,6 % au PIB, offre 84% d'emplois, fournit 95% de l'offre alimentaire et constitue le principal pourvoyeur de matières premières à l'agro-industrie. C'est un secteur à faible productivité due à des problèmes d'ordre structurel et conjoncturel (PND, 2018-2017).

La principale contribution du secteur agricole au PIB provient des cultures de rente, tandis que celle des cultures vivrières affichent une tendance à la baisse. Par exemple, la contribution des cultures vivrières au PIB était estimée à 8,4 % en 2013 et est tombée à 1,4 % en 2014 (Banque centrale du Burundi, 2014).

Le secteur horticole est composé d'un éventail de fruits et légumes. En l'occurrence, les oignons, les carottes, les tomates, les petits pois, un mélange de différents types de courges, les pigments, les haricots (vert) frais primeurs, les avocats et une variété de légume de feuilles comme les feuilles de manioc et les épinards complètent la liste des légumes de base présents dans les régimes locaux ruraux et urbains (CNTA, 2012).

Dans les zones périurbaines où les conditions climatiques sont favorables, la culture de la tomate se développe et en particulier s'insère facilement dans les habitudes alimentaires de la population urbaine.

Aujourd'hui plus qu'avant, la filière tomate s'affirme comme un important secteur de création d'emplois et de lutte contre la pauvreté. Ce secteur de production crée de nombreux emplois dans les zones urbaines et périurbaines et génère des revenus substantiels pour les jeunes, les femmes et les hommes.

La monté en puissance de ce secteur est accélérée par le rythme grandissant d'urbanisation qui multiplient les habitudes alimentaires très variées et basées sur la tomate (NDAYISHIMIYE D., 2015).

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Avec l'importance que la tomate fait ressentir en particulier dans la création des revenus, différents acteurs interagissent. Nous pouvons souligner en particulier les producteurs, les commerçants, les fournisseurs des intrants (engrais, semences, produits phytosanitaires,...), les services d'appuis (Etats, ONGs, etc.).

L'importance de la tomate est indéniable, mais en raison du manque de détails dans le compte national agricole et de l'incohérence des données, il n'est pas facile de quantifier la contribution exacte de tomate à l'économie.

Compte tenu de son importance tant pour la pauvreté que pour la sécurité alimentaire, la tomate est au centre des principaux documents de la feuille de route stratégique pour le développement agricole, à savoir le cadre stratégique pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté (CSLP II), la stratégie agricole nationale 2008-2015 (SAN) et le Programme national d'investissement agricole 2012-2017 (PNIA).

Dans le cadre de la mise en oeuvre du PNIA, selon le rapport de l'ADISCO (2017), le Plan National de Subvention d'Engrais au Burundi (PNSEB) a été initié par le gouvernement du Burundi en 2012 et a été lancé officiellement en 2013 avec l'assistance technique de l'International Fertilizer Development Center (IFDC).

Aujourd'hui, la plaine de l'Imbo, zone à prédilection des cultures maraîchères, est considérée comme le moteur de la relance du développement horticole en générale et de la tomate en particulier. La culture de tomate est une spéculation qui est consommée presque quotidiennement dans les ménages de la ville de Bujumbura et sa demande s'accroit du jour au jour suite à une urbanisation croissante de la ville. Donc, l'amélioration de la compétitivité est un enjeu de taille pour le développement de sa chaîne de valeur ce qui fait que l'analyse des marges bénéficiaires des producteurs, de rentabilité tant financière qu'économique des différents systèmes de production et de l'impact des politiques sur cette rentabilité soient au coeur de notre étude.

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I.2. Problématique

Au Burundi, l'horticulture est l'une des filières les plus dynamiques du secteur agricole, en raison de la permanence de ses activités dans certaines zones, du nombre de pratiquants au niveau national, de la diversité des espèces cultivées, de leur contribution à l'amélioration du niveau nutritionnel de la population, à la protection de l'environnement, à la création d'emplois, à la diversification des sources de revenus et au développement économique en général.

La plaine de l'Imbo constitue un climat chaud favorable à la culture des différents fruits et légumes en particuliers la culture de tomate. Cette culture reste un secteur très exigeant en intrant et en main d'oeuvre. Pour répondre à cette exigence, les agriculteurs sont amenés à prévoir un certain niveau de capital pour répondre aux différents besoins durant tout le processus de la production.

Toutefois, la grande partie de la production du sous-secteur horticole provient des zones périurbaines qui sont des zones agro écologiques à vocation horticole par excellence. Elle dispose de conditions naturelles qui sont favorables à la production maraîchère étant donné qu'une petite parcelle peut nourrir une famille toute l'année et ce en vendant une partie de la récolte pour se procurer des aliments complémentaires (FAO, 2013).

Parmi les principales spéculations qui y ont longtemps été cultivées figure la tomate. C'est un produit maraîcher important en raison de sa contribution à l'alimentation des ménages et aux revenus des exploitants.

Cependant, malgré les contributions positives (sécurité alimentaire et nutritionnelle, recyclage des déchets urbains, source de revenus et d'emplois), les systèmes de productions maraîchères présentent des risques sanitaires et environnementaux très élevés. Ces risques sont liés à l'utilisation inadéquate des engrais et produits phytosanitaires, aux pratiques d'irrigation inefficaces (FAO, 2003),

Malgré l'indisponibilité des données de sa production, la tomate a été classée la première par ordre d'importance dans les zones urbaines et périurbaines (Rapport de la FAO, 2011).

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Plusieurs contraintes limitent la production de tomate : la pénurie foncière ; les difficultés d'approvisionnement en intrants agricoles spécifiques ; les attaques parasitaires ; la maîtrise de l'eau (quantité et qualité) et l'absence de crédit (FAO, 2011).

Pour faire face à ces défis, les maraîchers produisent en utilisant des techniques qui vont des plus archaïques et peu recommandées à celles modernes respectueuses de l'environnement et de la santé publique.

Tenant compte du caractère multidimensionnel que revêt la filière tomate, nous voulons à travers cette étude, appréhender de façon quantitative le surplus financier et économique que génèrent les exploitations sous différents systèmes de production tout en dégageant la marge bénéficiaire des exploitants pour chaque système de production.

I.3. Questions de recherche

Les questions auxquelles cette étude tentera de répondre sont les suivantes :

1) Quelle est la marge bénéficiaire des producteurs de la tomate pour chaque système de production?

2) Les systèmes de production de la tomate dans la plaine de l'Imbo sont-ils financièrement et économiquement rentable ?

3) Quel est l'impact de la subvention des engrais minéraux sur la rentabilité des systèmes de production ?

I.4. Objectifs de recherche I.4.1. Objectif général

L'objectif général de notre étude est d'analyser la chaîne de valeur tomate au niveau des différents systèmes de production, d'analyser l'impact de la politique de subvention des engrais sur la rentabilité des systèmes de production.

I.4.2. Objectifs spécifiques Spécifiquement, l'étude vise à:

1. Identifier les différents systèmes de production de tomate dans la zone d'étude

2. Evaluer la marge bénéficiaire des producteurs selon les systèmes de production

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3. Evaluer la rentabilité financière et économique des différents systèmes de production.

4. Evaluer l'effet de la politique de subvention des engrais sur la rentabilité des différents des systèmes de production.

I.5. Hypothèses de recherche

Un travail ne peut être considéré comme une véritable recherche s'il ne s'articule pas autour d'une ou plusieurs hypothèses de travail. Comme le précise BRAY et HOHMANNY Y. (1998), l'hypothèse est la pierre angulaire du travail de recherche.

Au cours de notre travail, nous nous proposons de confirmer ou d'infirmer les hypothèses suivantes :

H1 : Les systèmes de production de la tomate n'ont pas la même marge bénéficiaire

H2 : Tous les systèmes de production de tomate ne sont pas financièrement et économiquement rentables.

H3 : La politique de subvention des engrais n'a pas d'influence sur la rentabilité des systèmes de production de tomate

I.5. Choix et intérêt du sujet I.5.1. Choix du sujet

On a constaté que, dans la plaine de l'Imbo, la tomate est la principale légume la plus cultivée et par conséquent la plus identifiée des autres légumes selon le rapport de la FAO (2013). En effet, c'est une culture qui a le potentiel de la demande car elle entre dans les habitudes alimentaires particulièrement dans la zone urbaine. C'est dans ce cadre que le sujet a été choisi pour analyser la chaine de valeur tomate tout en analysant la marge bénéficiaire des exploitants, la rentabilité tant financière qu'économique des systèmes de production et l'effet des politiques sur leur rentabilité.

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I.5.2. Intérêt du sujet

L'intérêt du présent travail est multiple. On a : I.5.2.1. Intérêt personnel

Ce travail permettra de mieux comprendre comment la maitrise des bonnes pratiques dans la production de la tomate pourra aboutir à la tomate de qualité et améliorer sa compétitivité et les revenus des producteurs.

I.5.2.2. Intérêt scientifique

La communauté universitaire et d'autres chercheurs qui seront intéressés par ce domaine pourront utiliser les résultats de cette recherche pour acquérir des informations et des connaissances notamment sur la rentabilité des système de production de la tomate et l'effet des politiques agricoles dans la promotion agricole.

I.5.2.3. Intérêt académique

Nous avons répondu à l'exigence académique qui prévoit qu'à la fin du cycle, l'étudiant soit capable de mener une recherche qui cadre avec sa formation, afin de relier les théories acquises aux réalités du milieu professionnel.

I.5.2.4. Intérêt social

Ce travail est utile non seulement pour les producteurs de tomate dans la zone d'étude mais aussi pour d'autres producteurs. Au terme de cette recherche, les suggestions formulées serviront aux décideurs politiques qui pourront s'en inspirer pour améliorer la politique de vulgarisation agricole dans le but d'étendre le système de production le plus efficace.

I.6. Délimitation de l'étude

Dans tout travail de recherche, la délimitation du sujet s'impose pour éviter certaines ambiguïtés et réduire la complexité du thème. Par ailleurs, la tomate est produite sur une grande étendue de sorte que notre travail ne peut pas la couvrir dans son entièreté raison pour laquelle notre travail est limité dans le temps et dans l'espace.

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Dans le temps, notre étude porte sur une période qui correspond à la précédente production de 2020. Dans l'espace, les recherches seront menées dans la plaine de l'Imbo Centre précisément dans la Zone RUBIRIZI de la Commune MUTIMBUZI.

I.7. Organisation de l'étude

Le présent document est structuré en quatre points essentiels.

Le premier chapitre introductif fournit un contexte général de l'étude, à l'énoncé du problème, aux objectifs de l'étude et aux questions de recherche. Le second chapitre donne un aperçu des littératures sur la filière tandis que le troisième chapitre présente d'une part, la zone d'étude (Imbo Centre). Elle présente d'autre part, la méthodologie adoptée pour l'étude. Le quatrième chapitre de ce document présente les résultats et discussions. C'est ainsi que la conclusion générale, les suggestions et recommandations boucleront cette étude et seront présentés comme cinquième chapitre.

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CHAPITRE II: REVUE DE LA LITTERATURE

Dans ce chapitre, nous tenterons d'expliquer certains concepts utilisés dans cette étude. En outre, cette partie est destinée à examiner de manière critique la littérature des travaux de recherche passés en rapport avec l'objectif de l'étude actuelle, afin que les revues théoriques et les preuves empiriques des revues permettent une meilleure compréhension du sujet.

II.1. Revue de la littérature théorique II.1.1. Notion sur la chaîne de valeur II.1.1.1. Définition

Un mécanisme qui permet aux producteurs, aux transformateurs et aux négociants, à des moments et à des endroits différents, d'ajouter progressivement de la valeur aux produits et services lorsqu'ils passent d'un maillon de la chaîne à un autre, jusqu'à atteindre le consommateur final (ONUDI, 2011). Les acteurs principaux d'une chaîne de valeur sont les fournisseurs, les producteurs, les transformateurs, les agents de commercialisation et les acheteurs. Ces opérateurs de la chaîne sont liés par une série de relations commerciales qui font transiter le produit depuis les producteurs primaires jusqu'aux consommateurs finaux. Selon ce point de vue qui privilégie la séquence des fonctions et de leurs opérateurs respectifs, une chaîne de valeur se présente comme une série de maillons. (Springer-Heinze et al., 2007).

II.1.1.2 Approche théorique

Historiquement, la notion de « chaîne de valeur » tire son origine de la notion de « filière » (Raikes et al. 2000 cité par Epiphane et al. (2011). Dans une analyse de filière, on se préoccupe de l'analyse de la succession d'actions menées par des acteurs pour produire, pour transformer, pour vendre et pour consommer un produit. Ces acteurs ne se connaissent pas nécessairement. Dans une chaîne de valeur, par contre, les acteurs se supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci d'améliorer la compétitivité de l'autre et surtout en visant la satisfaction du consommateur (KIT, FaidaMaLi et IIRR, 2006). A l'intérieur d'une filière donnée, on peut rencontrer plusieurs chaînes de valeurs.

Les rapports entre agents peuvent aller des relations très dépendantes, ou une seule partie domine, à des relations équilibrées, ou toutes les parties concernées ont un certain pouvoir qu'ils

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peuvent exercer. Pour les chaînes de valeur à caractère mixte, le modèle de gouvernance en vigueur renvoie à un « réseau dirigé ». Il existe quelques principaux clients qui absorbent la totalité de l'offre (Mohamed et al, 2015).

Miller et Linda , (2014), l'analyse de la chaîne de valeur est une évaluation de tous les acteurs et de tous les facteurs qui participent à la réalisation des activités et des relations créées entre les participants de façon à identifier les principales entraves à l'amélioration du rendement, de la productivité et de la compétitivité et la façon dont ces entraves peuvent être surmontées. Une analyse de la chaîne de valeur est un outil pour comprendre les dynamiques, les opportunités et les contraintes des marchés de produits prometteurs. Elle prend explicitement en compte l'interdépendance entre les activités des acheteurs et des fournisseurs (Shank et al. 1992).

Dans l'analyse de chaîne de valeur, l'analyse de l'efficacité de la chaîne de valeur exploite deux notions essentielles dont la valeur ajoutée créée et les revenus distribuent. Ainsi, l'analyse de l'efficacité vise à apprécier le montant de la valeur ajoutée pour l'ensemble de la chaine; déterminer comment la valeur ajoutée est créée par la chaîne et par quels agents; et déterminer les revenus distribués, c'est-à-dire, savoir comment sont rémunérés les agents pour leur participation aux activités de la chaîne (Bockel and Tallec, 2005b cité par Mohamed et al. 2015).

En réalité, il n'existe pas de méthode unique pour l'analyse de chaîne de valeurs. Mais, il y a de bonnes raisons de recommander l'utilisation d'une combinaison de méthodes qualitatives et quantitatives aussi bien dans la collecte que dans l'analyse des données.

L'approche de la chaîne de valeur s'intéresse, davantage, à identifier l'ensemble des coûts financiers et économiques le long de la chaine, afin de déterminer où et combien de valeur est ajoutée et quelle est l'importance relative des différents agents, en relation avec la structure de gouvernance formelle et informelle (Gereffi et al., 1994).

Notre étude va se limiter au niveau des exploitations où nous nous avons comme objectif d'évaluer la rentabilité tant financière qu'économique des exploitants selon leurs systèmes de production.

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II.1.1.2. La Compétitivité

La compétitivité est définie comme la capacité (destination, des secteurs, des sociétés) de pouvoir répondre à la demande sur les marchés (nationaux et internationaux) pour accroitre des niveaux de revenus dans l'économie nationale. Elle n'est pas déterminée par la seule capacité à vendre plus, mais plutôt parle le niveau de productivité (valeur de la production par unité d'intrants) dans une économie qui utilise de manière efficace ses hommes, son capital et ses ressources naturelles.

II.1.1.3. Charges fixes

Les charges fixes se limitent à la valeur de l'amortissement des matériels agricoles ; les autres charges fixes n'existent pratiquement pas. Le coût d'entretien et de réparation des matériels et équipements n'est pas prise en compte parce que l'entretien n'est pas uniquement pour la seule culture.

II.1.1.4. Charges variables

C e sont les dépenses effectuées pour l'acquisition des intrants (semences, engrais organiques et minéraux, produits phytosanitaires), le coût de l'irrigation calculé sur la base de dépense en main-d'oeuvre et les frais de commercialisation.

II.1.1.5. L'amortissement

C'est la détermination comptable de la perte de valeur irréversible d'un bien durable au cours d'une période de temps donnée. Il peut être aussi analysé comme l'épargne d'une entreprise pour un éventuel achat de biens d'équipement en remplacement du capital déprécié. Dans le cas de cette présente étude, l'amortissement a concerné les pulvérisateurs ainsi que le petit matériel (houes, arrosoirs,...). L'amortissement linéaire a été choisi et conduit au calcul suivant:

Coût d'achatdu matériel

Annuité d'amortissement =

Durée de vie probable

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II.1.1.6. Produit maraîchers sains

Selon Adéoti (2003) plusieurs définitions ont été données selon que l'on parle d'agriculture biologique ou d'agriculture organique.

D'après le Codex Alimentaires (1999), l'agriculture biologique est un système de gestion holistique de la production qui favorise la santé de l'agrosystème, y compris la biodiversité, les cycles biologiques et les activités biologiques des sols. Elle privilégie les pratiques de gestion plutôt que les méthodes de production d'origine extérieure. Dans cette optique, des méthodes culturales, biologiques et mécaniques sont, dans la mesure du possible, utilisées de préférence aux produits de synthèse, pour remplir toutes les fonctions spécifiques du système.

L'agriculture organique est donc considérée comme une option intéressante pour une agriculture durable au sein des pays sous-développés. Elle offre une combinaison de technologies à faible input extérieur, une préservation de l'environnement et une efficience input/output. Beaucoup d'ONG et de paysans adoptent les techniques de l'agriculture organique comme méthode d'amélioration de la productivité et de la sécurité alimentaire (Scialabba, 2007).

Au Burundi, les pratiques des producteurs ne nous permettent pas de justifier l'existence de produit biologique. En effet, selon l'enquête diagnostic sur l'horticulture urbaine et périurbaine dans la ville de Bujumbura faite par la FAO (2011), 42,4% des associations pour le maraichage utilisent de la fumure organique qui est soit produit par les animaux. Le fumier en provenance des compostières est également pratiqué par certaines associations (5%). Cela n'exclut pas l'utilisation d'engrais minéral.

Moustier (2003) définissent les légumes sains comme les légumes issus d'une technique de production traditionnelle dont l'utilisation des insecticides est contrôlée, l'eau utilisée est propre et l'environnement de production n'est pas pollué. Ils concluent en disant que les légumes sains représentent toutes les plantes potagères dont les graines, les feuilles, les tiges ou les racines ne présentent aucune atteinte pathologique ou anomalie et dont la consommation est favorable à la santé et ne présentent aucun danger.

Lorsque les maraîchers utilisent les bio-pesticides pour traiter leurs cultures, ils ne polluent pas l'environnement, évitent les pathologies ou anomalies aux plantes et la consommation de ces légumes ne présente aucun danger pour la santé du consommateur.

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Dans le cadre de notre étude, nous essaierons de faire une simulation sous forme de scénario dans le cas où on substitut l'engrais minéral par l'engrais vert, les pesticides de synthèse par les bio-pesticides.

II.1.2. Cadre conceptuel

Un concept est une représentation mentale, générale et abstraite d'une catégorie de phénomènes. Un même concept peut avoir plusieurs sens, d'où la nécessité de bien définir le concept utilisé et le sens qui lui est donné dans l'étude (Daane et al., 1992). Les différents concepts que nous aurons à définir sont : système de production, maraîchage, facteurs de production, productivité, marge brute-marge nette et rentabilité.

II.1.2.1. Le système de production

D'une manière générale, la production peut se définir comme un processus de transformation de facteurs de production (inputs) en produits (outputs). Quel que soit l'objectif d'une unité de production, il s'agit à travers ce processus d'organiser la production de façon efficace en tenant compte des contraintes techniques et des prix relatifs (Zangré, 2005).

Un premier type de définition se rapporte à l'exploitation agricole, il est centré sur la gestion (micro-économie). Pour Chombart de Lauwe et Poitevin (1957) cité par Brossier (1987), «le système de production est la combinaison des facteurs de production et des productions dans l'exploitation agricole», l'exploitation étant définie comme l'unité «dans laquelle l'agriculteur pratique un système de production en vue d'augmenter son profit».

Une autre conception, externe à l'exploitation, insiste sur le caractère social, sur la stabilité et les changements des systèmes de production selon divers critères. On parlera par exemple de la diversité des systèmes de production (typologie). Ainsi pour C. Reboul, «un système de production agricole est un mode de combinaison entre terre, forces et moyens de travail à des fins de production végétale et/ou animale, commun à un ensemble d'exploitations. Un système de production est caractérisé ici par la nature des productions, de la force de travail (qualification) et des moyens de travail mis en oeuvre et par leurs proportions » (1976) cité par Brossier (1987).

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Dans ces deux types de définition, soit centrée sur la gestion soit insistant sur la dimension «sociale», le système de production est le résultat de plusieurs combinaisons et se rapporte à l'ensemble de l'exploitation : un agencement particulier des facteurs de production, des choix techniques, une combinaison des productions. Jouve cité par Daane et al. (1992) définit le système de production comme un ensemble structuré de moyens de production (force de travail, terre, équipement, etc.) combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs des responsables de l'exploitation agricole.

Le système de production est l'outil de base qui permet de décrire l'exploitation agricole et d'en comprendre le fonctionnement (Adégbidi, 1994). Adégbidi définit le système de production comme un ensemble organisé et combiné de sous-systèmes de cultures, d'élevage et des ressources en terre, en moyens de production et en force de travail permettant la mise en oeuvre de ces sous-systèmes. Pour Dufumier (1996), à l'échelle de l'exploitation agricole, le système de production peut être défini comme la combinaison dans le temps et dans l'espace, des ressources disponibles et des productions elles-mêmes : végétales et animales.

Selon Dixon et Gulliver (2001) cités par Simeni Tchuinte (2005), les analyses des systèmes de production peuvent permettre de déterminer les priorités régionales en matière d'investissement rural et de recherche, contribuer à identifier et à diffuser les meilleures pratiques dans un système de production et à surveiller leur impact. Ces applications intéresseront probablement le secteur privé et les autres utilisateurs non gouvernementaux. Etant donné l'objectif de cette étude s'intéressant aux cultures maraîchères, le système de production dans notre cas sera assimilé au sous-système de cultures maraîchères. La définition de C. Reboul se rapproche plus du sens donné au système de production dans ce travail.

II.1.2.2. Le maraîchage

Etymologiquement, le mot maraîchage dérive du mot latin «mariscus», terme relatif aux lacs et marais. Ce concept s'est d'abord appliqué aux cultures de légumes effectuées dans les marais. Ayant connu des évolutions dans le temps, il est devenu une branche de l'horticulture orientée vers la culture intensive et professionnelle des légumes (Habault, 1983). L'horticulture quant à elle, désigne selon Larousse (2002), la branche de l'agriculture comprenant la culture des légumes, des petits fruits, des fleurs, des arbres et arbustes d'ornement. Le maraîchage représente

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aujourd'hui une composante essentielle si non la plus importante de l'horticulture, particulièrement dans les pays sous-développés où elle tient une place importante dans l'économie.

Larousse (2002) définit le maraîchage comme la culture intensive des légumes et certains fruits, en plein air ou sous abri. Ce qui nous amène à définir les notions de légumes et de culture intensive.

D'après Diouf et al. (1999), certains auteurs définissent les légumes comme des plantes herbacées dont les parties comestibles sont récoltées sur la plante encore sur pied ou pendant sa période de repos.

D'autres définissent les légumes comme étant des parties fraîches des plantes, qui sont consommées seules, comme compléments alimentaires ou comme plat d'accompagnement. Les principaux légumes cultivés peuvent être classés selon leur nature, leur demande sur le marché et leurs lieux de culture.

Selon la nature de l'organe consommé, Agossou et al. (2001) distinguent :

- Les légumes fruits : tomate, poivron, piment, gombo, concombre, navet; - Les légumes feuilles : amarante, grande morelle, crincrin, chou, laitue; - Les légumes à bulbes : oignons, échalotes;

- Les légumes à racines ou tubercules : carotte, pomme de terre.

Pour tenir compte de la grande variabilité que présente le maraîchage dans le contexte des zones urbaines et périurbaines, le concept de maraîchage sera compris ici, à l'instar de Tiamiyou (2002), comme la culture intensive, continue ou saisonnière de légumes et de certains fruits, pratiquée sur différents types de sol, en saison des pluies ou en saison sèche, dans les villes ou en zone rurale, en plein champ ou sur un périmètre préalablement délimité et aménagé ou non.

II.1.2.3. Concept d'agriculture urbaine et péri-urbaine

D'après Moustier et Mbaye (1999), l'agriculture péri-urbaine correspondant à l'agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne est considérée comme l'agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usages agricoles d'une part et non agricoles d'autre part des ressources ; l'alternative débouche sur des concurrences, mais également sur des complémentarités entre ces

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usages :

- foncier bâti et foncier agricole ;

- eau destinée aux besoins des villes et eau d'irrigation ;

- travail non agricole et travail agricole ;

- déchets ménagers et industriels et intrants agricoles ;

- coexistence en ville d'une multiplicité de savoir-faire dus à des migrations, cohabitation

d'activités agricoles et urbaines génératrices d'externalités négatives (vols, nuisances) et

positives (espaces verts).

Selon Fleury et Donnadieu (1997), l'agriculture péri-urbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture peut soit n'avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et c'est ensemble qu'espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus d'urbanisation et forment le territoire de la ville.

Outre sa dimension strictement agronomique, l'agriculture urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant un rôle d'intégration (migration des ruraux, chômage endémique). Nous emploierons dans ce document le terme agriculture urbaine pour désigner à la fois l'agriculture intra et péri-urbaine.

II.1.2.4. Exploitation agricole

Dans le langage courant, une exploitation agricole est un ensemble de terres, de bâtiments et de cheptels vifs et morts (Chombart et al. 1969). Pour les auteurs, il s'agit d'une définition purement descriptive. L'exploitation agricole implique avant tout, un centre de décision, une unité de production, une organisation, et un ensemble d'interactions entre les différentes composantes (Assogba, 2007).

Rethore et Riquier (1989), identifient l'exploitation agricole à un centre de décision. Pour faire fonctionner, en augmentant son profit, l'unité économique, que constitue l'exploitation agricole, l'agriculteur prend des décisions de nature très différentes.

Adégbidi (1994), insiste sur la dimension organisationnelle de l'exploitation. Il définit

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l'exploitation agricole comme la forme d'organisation technico-économique et sociale de la production agricole. C'est un cadre organisationnel que l'on peut repérer à partir d'un ensemble de personnes dont les décisions vont déterminer une production agricole, des moyens de production et les résultats réalisés.

Chombart (1969) propose alors l'une des définitions les plus élaborées de cette notion. « L'exploitation agricole est une unité économique dans laquelle l'agriculteur pratique un système de production en vue d'augmenter son profit. Le système de production est la combinaison de productions et de facteurs de production (capital foncier, travail et capital d'exploitation) dans l'exploitation agricole ».

Dans le cadre de notre étude, l'exploitation maraîchère est une exploitation agricole où se pratique le maraîchage. C'est une unité économique dans laquelle le maraîcher réalise des combinaisons plus ou moins complexes de productions et de facteurs de production (terre, travail, capital) en vue de produire des biens alimentaires (légumes), destinés pour une grande part au marché et en vue d'augmenter son profit.

II.1.2.5. Marge brute - Marge nette

La notion de "marge" est extrêmement variable. Il y en a une multitude : marge commerciale, marge sur coûts variables, contribution, solde, excédent, etc... Mais seulement 2 notions de marges jugées importantes dans le cadre de cette étude seront explicitées. Il s'agit de la marge brute et de la marge nette.

La marge brute, se définit comme la valeur de la production (par hectare ou tête de bétail) moins les coûts de facteurs de production variables (par hectare ou tête de bétail). Autrement dit, c'est le chiffre d'affaires diminué des charges directes et variables. Elle est un indicateur utilisé par l'Union Européenne pour déterminer la rentabilité des exploitations agricoles des différents pays. Par exemple, pour un commerçant c'est le prix de vente d'une marchandise vendue en l'état moins son prix d'achat. Cette marge brute peut varier suite à une modification du tarif de vente, des remises octroyées ou des conditions du fournisseur.

La marge nette, correspond à la valeur de la production moins l'ensemble des coûts de production. Elle représente la marge brute de laquelle on enlève les charges fixes. C'est donc le profit réalisé. La marge nette peut être assimilée au revenu net qui est aussi un indicateur de

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succès financier. Il est obtenu à l'issue de l'élaboration du compte d'exploitation et représente le rendement de l'exploitant pour son travail, sa gestion et son capital.

Dans notre étude, la marge brute est assimilée au revenu brut en raison de l'absence des charges fiscales et financières. Elle sera utilisée pour établir une hiérarchie entre les différents systèmes de production de tomate tout en mettant en évidence leur rentabilité.

II.1.2.7. La rentabilité

Le dictionnaire économique la définit comme la « capacité » d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en termes financiers. Pour survivre de façon durable, une entreprise doit optimiser ses facteurs de production et en tirer des excédents et des avantages. La rentabilité est la première condition nécessaire, mais non suffisante de sa survie. La notion de rentabilité paraît en première analyse très simple : le capital génère un profit, et donc le rapport entre le capital et le profit se traduit par un taux de rentabilité. Elle traduit donc le rapport entre le revenu obtenu ou prévu et les ressources employées pour l'obtenir.

La notion s'applique notamment aux entreprises mais aussi à tout autre investissement. La rentabilité représente alors l'évaluation de la performance de ressources investies par des investisseurs (FAO, 2005).

Cependant, la décision au sujet de l'utilisation d'une nouvelle technologie dépend de son avantage en termes de rapport coût-bénéfice. Il s'ensuit que la mesure de l'impact d'une politique sur la rentabilité d'une entreprise bénéficiaire est un critère important pour prédire ex-ante ou justifier ex-post l'acceptation de cette politique par les bénéficiaires potentiels.

L'évaluation de la rentabilité d'une politique peut être approchée à deux niveaux d'observation: celui de l'exploitation agricole (rentabilité financière) et celui de la collectivité (rentabilité économique).

Du point de vue du paysan individuel ou de l'exploitation agricole, l'analyse de la rentabilité faite est de nature financière. L'analyse financière utilise les prix directement payés ou reçus par le producteur. Cette analyse permet de déterminer le profit réel du paysan en vue d'apprécier la compétitivité de son activité.

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En ce qui concerne la collectivité, l'analyse de la rentabilité est essentiellement économique. Elle utilise des prix et des coûts qui reflètent les objectifs, les ressources et les contraintes de la société entière. Elle illustre une situation idéale de l'économie internationale où tout fonctionne normalement. Contrairement à l'analyse financière, l'analyse économique prend en compte les effets exercés par des décisions de politique générale sur des individus, l'environnement et l'économie de la localité, et aussi les effets secondaires et indirects des investissements.

Dans le cadre de cette étude, les rentabilités tant financière qu'économique seront évaluées dans le but de mesurer l'impact qu'exerce la politique de subvention de l'engrais sur ces dernières.

II.2. Les études conduites sur l'évaluation des impacts des politiques sur la rentabilité des systèmes de productions agricoles

II.2.1.1. Rentabilité des cultures maraîchères

Landry FANOU(2008) a réalisé une étude sur l'analyse de la rentabilité financière et économique des systèmes de production maraîchers au Sud-Bénin en appliquant la matrice d'analyse des politiques (MAP). Les résultats ont montré que les systèmes de production de tomate et de chou avec les technologies améliorées sont financièrement et économiquement rentables. Ces technologies sont essentiellement les variétés améliorées de tomate, la technique d'irrigation motorisée, les extraits aqueux de neem. De plus, à travers les simulations, la productivité des systèmes ayant adopté la technique d'irrigation motorisée est plus faible que ceux utilisant les techniques d'irrigation manuelle et semi-motorisée. Enfin les systèmes de production utilisant les semences locales de tomate sont plus efficaces que ceux utilisant les variétés améliorés importés.

Dans la même étude, les résultats ont montré que les subventions des principaux intrants affectent négativement la rentabilité des systèmes de production de tomate et de chou. L'analyse des coefficients de protection Nominale et Effective (CPN et CPE), a montré que les maraîchers producteurs de tomate et de chou sont taxés, malgré les subventions qu'ils reçoivent indirectement sur l'engrais et l'insecticide.

Les résultats de l'étude d'Aïtchédji (2001) sur la Rentabilité financière et économique des technologies améliorées de production du niébé ont montré les systèmes de culture utilisant des technologies améliorées sont économiquement et financièrement plus rentables. L'adoption des technologies améliorées de production du niébé contribue donc à l'amélioration de la rentabilité

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des systèmes de culture de niébé en zone rurale. Les résultats du même auteur ont montré que les effets combinés des politiques gouvernementales et des distorsions des marchés se traduisent par une taxation des producteurs de niébé où ils sont pénalisés sur le marché intérieur (PFN<PEN).

Ainsi, la Matrice d'Analyse de Politique (MAP) a été utilisée par l'IITA (2002b) pour déterminer la compétitivité des systèmes de production de la tomate et du chou au Bénin et au Ghana. Les résultats obtenus montrent que le système de production de chou le plus rentable au Bénin est celui qui utilise la motopompe pour l'irrigation et assure les traitements phytosanitaires par un biopesticide (Dipel ou biotit). Au Bénin, la tomate produite dans un système utilisant les pesticides chimiques et les engrais est la plus rentable ; mais ses coûts sont aussi les plus élevés.

II.2.1.2. La rentabilité et modèle empirique d'analyse.

Les théories économiques sur une activité de production remontent aux classiques pour qui la rentabilité économique suppose la maximisation de la production et la minimisation des coûts. Pour les marginalistes, le producteur ou celui qui mène une activité arrive à l'équilibre lorsque sa recette marginale (Rm) égalise son coût marginale (Cm). Dans le cas d'un facteur de production, cela suppose que la productivité marginale de ce facteur de production est égale à son prix unitaire (Batch, 2003 ; Plihon et al. 2002). Toutes ces théories reposent en fait sur l'hypothèse de la rationalité du producteur selon une certaine logique qui était propre aux classiques, puis ensuite aux néoclassiques. Par la suite, la rentabilité économique ou rentabilité des capitaux investis est devenue un indicateur de l'analyse économique qui permet de faire une comparaison entre des entreprises qui ont une structure économique différente dans la mesure où l'on élimine les distorsions qui résulteraient de la rémunération différente attribuée aux fonds propres et aux fonds de tiers. Gregersen et Contreras (1994) établissent néanmoins une différence entre la rentabilité économique et la rentabilité financière. Ils pensent que l'analyse financière désigne le type d'analyse qui ne s'intéresse qu'aux flux monétaires réels de sorties (coûts) et d'entrées (recettes) concernant les individus ou groupes d'individus détermines à l'intérieur de la société, agriculteurs, firmes privées, organismes publics et autres.

Ainsi, l'analyse financière s'arrête seulement au niveau de l'individu et utilise les prix directement payés ou reçus par le producteur qui comportent des distorsions introduites dans l'économie par les politiques gouvernementales (de taux de change, de crédit, de taxe, de subvention, etc.) et le mauvais fonctionnement des marchés (Marrama, 1957 ; Honlonkou, 1999).

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Par contre, la rentabilité économique concerne plus la manière dont les deux principaux facteurs variables de production (travail et le capital) sont valorisés au sein de l'entreprise.

Ce point de vue rejoint celui des classiques et des néoclassiques qui insistent sur une combinaison de facteurs de production qui maximise le profit. Selon les travaux de Joseph Schumpeter en 1926 sur la théorie de l'évolution économique et des recherches sur le profit, le crédit, l'intérêt et le cycle de la conjoncture, traduits en français par Trambley (1935), ce profit peut être considéré comme le revenu net de production, et l'identification des facteurs qui l'influencent pourrait permettre d'aboutir à sa maximisation. C'est pourquoi, l'approche méthodologique utilisée évalue d'abord le revenu net issu des systèmes de production.

Il en vient que, pour un système de production j donnée, son revenu net RNj est donné par la formule ci-après :

RNj = PBV1 - CTj = PBVj - (CV1 + CFj)

Ici, PBVj est le produit brut en valeur ou recette totale, donne par le produit brut physique multiplie par le prix unitaire de vente du produit ; CVj est l'ensemble des charges variables ; CFj l'ensemble des charges fixes et CTj est la somme du coût variable et du coût fixe imputables au système de production j considéré.

Pour faire l'analyse économique, les prix des intrants et des produits sont corrigés des distorsions introduites dans l'économie par les politiques gouvernementales (subvention sur intrants, taxation, taux de change, crédit intrant) et le mauvais fonctionnement des marchés (pratiques monopolistiques). La Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) est le modèle théorique d'analyse qui sera utilisé pour mesurer la rentabilité des systèmes de production dans notre étude.

II.2.1.3. Production des cultures maraichères

La production des cultures maraichères exige une main-d'oeuvre intensive pour mener différentes activités : pépinière (préparation, installation, arrosage, ombrage, etc.), le labour du terrain, le repiquage de jeunes plans, l'arrosage régulier en champs, l'application des produits phytosanitaires, le sarclage/paillage, la taille d'entretien (par exemple, pour les tomate et l'aubergine), le tuteurage, la récolte, le gardiennage contre le vol ou les oiseaux.

Le monde rural se vide des jeunes et y reste des vieilles personnes incapables de produire suffisamment pour leur autosuffisance et l'approvisionnement des villes. Ces jeunes, sans

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qualification particulière, trouvent parfois un emploi dans l'horticulture urbaine et périurbaine.

Cette situation se vérifie dans d'autres pays et villes d'Afrique. A titre d'exemple, selon le programme de la FAO « Développer les villes vertes », l'horticulture urbaine et périurbaine joue un rôle indispensable dans le quotidien de cinq villes de la République Démocratique du Congo en livrant 150 000 tonnes de légumes par an, en apportant des moyens d'existence durables à 16 000 petits exploitants (femmes et jeunes), et en garantissant des revenus mensuels à 60 000 personnes participant à la chaîne de valeur horticole, soit de 190 à 375$ obtenus par un faible investissement, mais avec des prix très intéressants.

II.2.2. Les principaux légumes cultivées au Burundi

Selon l'enquête menée par la FAO en 2013 dans différentes Communes du Burundi sur les horticulteurs, les légumes les plus cultivées sont : l'aubergine et l'amarante (94%) ; les choux (91%) ; les tomates (88%) ; l'oignon (78%) ; le poireau (60%) ; la carotte (38%) ; divers épinards (16%).

Ces différentes légumes présentent l'avantage d'avoir des cycles végétatifs très courts avec une grande production sur de petites unités de surface et créent des opportunités de revenus prometteuse. Parmi les différentes légumes cultivées au Burundi, la tomate reste la légume qui génère largement plus de revenus comparativement aux autres légumes.

Figure 1: Revenus moyens par légume selon les résultats de l'enquête menée dans les Communes du pays

Revenus

250000

200000

150000

100000

50000

0

207500

91000 82000 84000 79000 62000

Principaux légumes

Source : Données de l'enquête faite par la FAO (2013), modifiées par l'auteur

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CHAPITRE III: ZONE D'ETUDE ET CADRE METHODOLOGIQUE

Toute connaissance scientifique est formalisée à l'aide d'une méthodologie précise de telle sorte que la plausibilité des résultats puisse être démontrée en se référant aux expériences et aux arguments logiques. Les connaissances scientifiques se distinguent donc des connaissances quotidiennes par la rigueur des règles méthodologiques à appliquer lors du processus de formalisation (Mongbo et al 1992).

L'approche méthodologique utilisée au cours de cette étude est principalement déterminée par les objectifs de recherche. Elle est une combinaison des approches de recherche qualitative et quantitative. Les approches qualitatives visent la compréhension du milieu et la perception des maraîchers face aux systèmes de production. Celles quantitatives sont utilisées pour la collecte de données relatives au test des hypothèses.

III.1. Description de la zone d'étude

III.1.1. Milieu physique et situation géographique

La commune MUTIMBUZI est l'une des 11 Communes de la Province Bujumbura Rurale, la Province da plus riveraine de la Mairie de Bujumbura, le grand centre commercial le plus peuplé et la Capitale économique du Burundi. Elle est frontalière par différentes zone de la Mairie de Bujumbura dont Gihosha, Kinama, Kamenge, Buterere et Ngagara. Elle est limitée par le Lac Tanganyika au Sud, les Commune de Mubimbi et Isare à l'Est, Commune Rugazi, Mpanda et Gihanga de la Province Bubanza au Nord et la Rivière Rusizi à l'Ouest. Elle est subdivisée, comme la montre la figure suivant, en 4 zones dont Gatumba, Rukaramu, Rubirizi et Maramvya totalisant 33 collines de recensement.

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Figure 2: Délimitation des zones de la commune Mutimbuzi

Source : Auteur sous le logiciel ARCGIZ

III.1.2. Description des secteurs socioéconomique de la Commune Mutimbuzi

La commune Mutimbuzi, comme les autres communes, vit du secteur Agro-sylvico-zootzchnique. Contrairement aux autres communes du milieu rural, les hommes comme les femmes ont une certaine spécialisation dans les activités génératrices de revenus dont l'agriculture et le commerce principalement.

Zone à prédiction maraicher et proche de la capitale économique du Burundi, la Commune Mutimbuzi profite du marché de la demande croissante en produits maraichers en y offrant une quantité suffisante de leur production et connait une grande influence des différents projets de développement.

III.1.2.1. Description des secteurs agricole de la Commune Mutimbuzi

La commune est loin d'avoir une situation très écarté de la réalité qui s'observe sur tout le territoire national. En effet, la population de la commune doit aussi faire face aux problèmes d'exiguïté des terres cultivables, l'utilisation des techniques rudimentaires, la conservation de la récolte, etc....

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L'agriculture, pratiquée sur des sols alluvionnaires est constituée par des plantes vivrières et des cultures industrielles. Les premières comprennent par ordre d'importance le riz et le palmier à l'huile. C'est ainsi que les cultures maraichères dont les choux, les tomates, les oignons blancs et rouges, les aubergines, les poivrons, les carottes, les courgettes, les amarantes, etc..... L'économie extra agricole est rendue dynamique par la présence de la capitale Bujumbura.

III.2. Cadre théorique et méthodologique

La mesure de la rentabilité financière et économique se fera grâce à la Matrice d'Analyse des Politiques (MAP). Elle est développée pour analyser la rentabilité des systèmes et l'impact des politiques agricoles sur cette rentabilité.

III.2.1. Cadre théorique du modèle d'analyse

Le modèle théorique sur lequel se fonde cette étude est celui de la matrice d'analyse des politiques (MAP).

La matrice d'analyse des politiques (MAP) est un outil analytique développé par Monke et Pearson en 1981 et publié en 1989. Elle est développée pour analyser la rentabilité des systèmes de production et évaluer l'impact des politiques agricoles sur cette rentabilité.

Elle est composée de deux types de budgets: un budget évalué aux prix du marché ou prix financiers (budget financier) et l'autre aux coûts d'opportunité social ou prix économique (budget économique). Les prix financiers sont ceux que les paysans paient ou reçoivent tandis que les prix économiques reflètent le coût de l'économie ou de la société ; ce sont les coûts qui n'ont subi aucune distorsion.

Ensuite, les divergences entre le budget financier et le budget économique sont également calculées. Le budget est construit pour chaque système de production qui contribue aux ressources. Avant la conception du budget, tous les intrants de la production maraîchère seront classés en biens échangeables et en ressources locales. Les facteurs échangeables ou commercialisables (pesticide chimique, engrais, semences etc.) sont ceux qui peuvent être théoriquement importés ou exportés et évalués aux prix du marché international, tandis que les produits non échangeables ou facteurs locaux (terre, main d'oeuvre, capital etc.) sont ceux qui ne sont pas normalement commercialisables sur le marché international.

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Le tableau ci-dessous donne une synthèse des grandes étapes du modèle de la MAP. Tableau 1: Matrice d'Analyse des Politiques

Valeur/ha

Revenu

Coûts

 

Profit

 

Intrants

Echangeables

Intrants domestiques

 

Budget financier

A=Pt.Qt

B=Pl.Ql

C=Pn.Qn

D(1)

Budget

économique

E=Pe.Qe

F=Pi.Qi

G=Pd.Qd

H(2)

Divergences

I(3)

J(4)

K(5)

L(6)

Source: Monke, E. A. et Pearson, S. R. (1989)

A, B, C et D sont les éléments du budget financier; et E, F, G et H ceux du budget économique, représentés respectivement par les vecteurs prix et quantités physiques du produit (Pt, Qt) et (Pe,Qe), des intrants échangeables c'est-à-dire des intrants importés or exportés (Pl,Ql) et (Pi,Qi), et des facteurs domestiques (Pn, Qn) et (Pd, Qd).

I, J, K et L représentent les différences entre les budgets financier et économique.

Le Profit Financier (ou privé), il est représenté par l'équation:D = A - B - C (1)

Il mesure la compétitivité du système de culture. D est appelé également le Profit Financier Net(PFN).

Si PFN > 0, il implique que le système de culture considéré est financièrement rentable.

Le Profit Economique est calculé par l'équation: H = E - F - G (2).

Il mesure l'avantage comparatif du système de culture. H est appelé également le Profit Economique Net (PEN).

Si PEN> 1, l'activité considérée présente un avantage comparatif.

Plusieurs indicateurs d'analyse des effets des politiques ont été développés par Monke et Pearson (1989) :

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III.2.1.1. Les indicateurs de l'avantage comparatif.

Les principaux indicateurs de l'avantage comparatif calculés à partir de la MAP sont : le Profit Economique Net (PEN), le Coût des Ressources Locales (CRL), le Ratio Coût Bénéfice (RCB).

a) Le Coût des Ressources Locales (CRL)

Il est mesuré par le rapport du coût social des facteurs locaux et de la valeur ajoutée aux prix sociaux soit :

??????=

??

(????. ????)

 
 
 

Il est utilisé pour mesurer l'avantage comparatif ou la compétitivité internationale d'un produit. Il est interprété comme le coût d'opportunité des ressources locales puisqu'il mesure le coût d'opportunité de la production d'une unité de produit en employant les ressources locales.

0 < CRL < 1 signifie que la production à base de la technologie considérée a un avantage comparatif.

Autrement dit, l'activité de production est économiquement efficace. Il est moins coûteux en ressources locales de produire localement le bien considéré que de l'importer.

CRL > 1 signifie que à base de la technologie considérée n'a pas un avantage comparatif dans la production du bien considéré. Il n'est pas rentable pour le paysan de produire localement le bien considéré; il vaut mieux pour lui de l'importer.

CRL = 1 traduit un cas d'indifférence; c'est-à-dire que le paysan ne réalise ni bénéfice ni perte en produisant localement ou en important le bien considéré.

b) Le Ratio Coût/Bénéfice (RCB)

Le Ratio Coût/Bénéfice économique est le rapport des coûts totaux (coûts des facteurs échangeables et locaux) et des revenus bruts (Gross Revenue). Ces coûts et revenus sont valorisés aux prix économiques.

??????=

(??+ ??)

??

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RCB < 1, l'activité de production considérée est économiquement rentable.

RCB > 1, l'activité de production n'est pas économiquement rentable.

RCB = 1, l'activité de production n'engendre ni perte ni profit. III.2.1.2. Principaux indicateurs des effets des politiques

Les principaux indicateurs des effets des politiques sont le Coefficient de Protection nominale (CPN) ou "Nominal Protection Coefficient" et le Coefficient de Protection Effective (CPE).

a) Coefficient de Protection Nominale (CPN)

Ce ratio est égal au rapport du prix financier du bien considéré et de son prix économique.

??????=

?? ????. ????

?? = ????. ????

 

CPN = 1 traduit l'équilibre ou le niveau optimum de la compétitivité des échanges entre le marché national et international. La structure de protection est neutre. Les producteurs ne sont ni favorisés ni défavorisés.

CPN > 1 signifie que le bien bénéficie d'une protection par rapport au bien importé. Les producteurs profitent d'une subvention due à l'intervention d'une structure de protection (protection positive).

CPN < 1 signifie que le pays ne protège pas son marché. Les producteurs sont taxés, défavorisés (protection négative).

b) Coefficient de Protection Effective (CPE)

Ce ratio est égal au rapport de la valeur ajoutée évaluée aux prix domestiques et de la valeur ajoutée évaluée aux prix sociaux (ou rapport de la différence entre le revenu brut financier et le coût financier des facteurs échangeables par celle entre le revenu brut économique et le coût économique des intrants échangeables). Ce coefficient indique l'effet combiné des politiques de prix des produits et des intrants échangeables sur les incitations à la production agricole.

 

(??-

??)

??????.

?????

-

(????.

????)?

??????=

(??-

??)

[(????.

????)

-

(????.

????)]

 
 
 

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CPE > 1, indique que les acteurs de la branche d'activité considérée gagnent plus de revenus qu'ils ne gagneraient sans distorsion de prix. Les producteurs bénéficient d'une subvention implicite sur les intrants et/ou d'une protection du prix du produit.

CPE = 1 traduit l'équilibre ou le niveau optimum de la compétitivité des échanges entre le marché national et international. La structure de protection est neutre. Les producteurs ne sont ni favorisés, ni défavorisés.

CPE < 1 signifie que le pays ne protège pas son marché. Le produit est implicitement taxé. Les producteurs gagneraient un meilleur revenu s'ils achètent et vendent aux prix économiques, définis comme étant les prix sur le marché international. Ils sont donc défavorisés sur le marché interne.

La technique présente un intérêt indubitable du fait de sa simplicité et de son intelligibilité. Elle ne requiert des décideurs, aucune connaissance experte pour conforter des choix, et permet aux analystes d'obtenir des résultats rapides dans un contexte d'urgence (Randolph, 1997).

La MAP permet aussi d'effectuer des simulations pour prévoir l'impact d'une mesure de politique agricole susceptible de modifier le système de prix sur les gains ou pertes potentielles de revenus pour les agriculteurs et la collectivité. Elle constitue donc un outil d'aide à la décision et de prévision pour les planificateurs.

III.2.2. Cadre méthodologique

III.2.2.1. Méthode d'estimation des quantités physiques et des prix des intrants

Pour mener cette étude, les quantités physiques et les prix des différents inputs seront estimés et permettront d'obtenir les coûts de production. Les éléments qui en feront l'objet sont : la main d'oeuvre, la terre, les semences, engrais minéraux et organique, les produits phytosanitaires, les équipements et outils agricoles et le capital financier.

III.2.2.1.1. Estimation des quantités physiques

La détermination des quantités physiques, l'évaluation de la quantité de main d'oeuvre et de la superficie emblavée sera faite. Pour les autres intrants, leurs quantités physiques seront celles qui seront obtenues auprès des producteurs à l'aide d'un questionnaire d'enquête, extrapolées à l'hectare.

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a) Estimation de la quantité de main d'oeuvre :

Trois types de main d'oeuvre dont main d'oeuvre familiale, main d'oeuvre salariée et main d'oeuvre permanente seront utilisés. A ce point, les quantités de main d'oeuvre seront estimées pour chaque opération culturale grâce au questionnaire qui nous permettra de déterminer le nombre de personnes et la durée de travail par activité culturale.

La durée de travail réalisée sera obtenue en calculant l'effectif total des travailleurs pour chaque type de main d'oeuvre. Ensuite, la conversion en homme-jour sera faite en multipliant l'effectif total (ET) par la durée totale (DT) de l'opération culturale estimée en heures divisé par le nombre d'heure de travail par jour estimé à huit (8). L'unité de travail équivalent à homme-jour est le travail qu'aurait accompli pendant une journée de travail de 8 heures un homme adulte. La formule qui sera utilisée est la suivante :

DT

ET(hj) = ET( 8 )

b) Estimation des superficies emblavées

Pour connaître la superficie emblavée par spéculation et par an, il sera collecté auprès de chaque producteur, le nombre de cycles culturaux effectués et il faudra partir de l'unité de mesure locale, que l'on a convertie en unité internationale (ha).

III.2.2.1.2. Prix des inputs

a) La main d'oeuvre

Pour estimer le coût de la main d'oeuvre, les données seront collectées sur la rémunération de la main d'oeuvre salariée utilisée par opération dans chaque cycle de production. Le coût de la pulvérisation, sera estimé à partir du temps mis pour effectuer cette opération et du coût d'opportunité de la main d'oeuvre familiale. Le coût d'opportunité de la main d'oeuvre familiale est égal à son prix de marché.

b) Les intrants

Coût financier: Le prix financier des intrants utilisés dans la production maraîchère est le prix courant, c'est à dire le prix sur le marché. Il sera directement considéré pour l'évaluation du budget financier.

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Coût économique: d'après Diarra (2003), le prix économique ou prix de parité à l'importation des intrants échangeables (matériels et équipements, produits phytosanitaires et engrais importés) est déterminé à partir du prix-frontière CAF (Coût, Assurance, Fret) de ceux-ci, auquel nous ajoutons toutes les dépenses (hors taxes et subventions) de mise à disposition, de transformation éventuelle et de commercialisation intervenant entre le point d'entrée dans le pays et le lieu de consommation:

Prix de parité = Coût CAF + Coûts d'approche(HTS)

Le Coûts d'approche = coûts des opérations portuaires, stockage, transport, transformation ou conditionnement et commercialisation.

Dans notre étude, le coût des engrais sera calculé sur base des prix fournis par la FOMI (usine de fabrication d'engrais organo-minéraux et de chaux agricole) pour les autres intrants (semences et produits phytosanitaires) les données sur les prix seront recueillies auprès des commerçants grossistes.

c) Matériels et équipements agricoles:

Les matériels et équipements utilisés pour les activités agricoles seront identifiés. Leur amortissement a sera comptabilisé. La méthode de calcul utilisée est celle de l'amortissement linéaire. Pour chaque équipement, il sera estimé le nombre, la durée de vie, et le prix unitaire. L'annuité par type d'équipement sera calculée à partir de la formule suivante :

PUt

Ami =NI

di

Avec :

Ami : L'annuité de l'équipement considéré chez l'individu i,

Ni : Le nombre de cet équipement qu'il possède,

PUi : Le prix unitaire et

di : La durée de vie du même équipement chez l'individu i,

Le prix financier des outils utilisés, de même que leur durée d'utilisation seront directement obtenus auprès des producteurs. Le montant total de l'amortissement (Ami) sera ensuite divisé par le nombre de spéculations pour lesquelles les mêmes matériels et équipements ont été utilisés.

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d) La terre

Pour la terre, le prix qui sera introduit dans le budget financier est le coût annuel de location ou la rente foncière que le producteur cède au propriétaire. Son budget économique est son coût d'opportunité c-à-d sa valeur nette de la production abandonnée au profit de la culture de tomate.

III.2.1.5. Prix des Outputs

Le prix financier est le prix que le producteur a effectivement encaissé. La période de vente étant pratiquement la même pour tous les producteurs dans une même zone agro écologique, et la quantité produite variant d'un producteur à l'autre, le prix de tomate considéré sera le prix moyen pondéré.

Il sera calculé à partir du prix enregistré au niveau de chaque exploitation. Il sera également considéré comme le prix économique bord champ du produit.

III.2.2.2. Méthode d'estimation de la marge bénéficiaire

Pour calculer la marge bénéficiaire, on s'appuiera sur le coût de revient (CR) qui sera égale à la somme du coût de production (CP) et celle du coût de distribution (CD). Le taux de marge bénéficiaire correspond au rapport entre la marge bénéficiaire (MB) et le prix de vente (PV). Les formules de calcul sont les suivantes :

MB PV

CR = CD + CP MB = PV - CR

Marge bénéficiaire en % =

III.2.2. Méthode et outils d'analyse des données

Les données collectées sont qualitatives et quantitatives. La méthode quantitative a été utilisée pour la statistique descriptive telle que le calcul des fréquences, les paramètres de position et de dispersion. Elle est également utilisée à travers les tableaux de fréquences destinés à caractériser les variables relatives aux producteurs et à leurs exploitations. Enfin elle a permis l'estimation de la production et du revenu de chaque système de production. La méthode qualitative nous a permis de mieux comprendre les constats observés au niveau des analyses.

Les données ont été traitées avec le logiciel SPSS. La Matrice d'Analyse des Politiques et tous les indicateurs qui y sont liés ont été calculés sous le tableur Excel.

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L'analyse financière et économique a été faite sous deux scénarios, conçus en fonction de la politique agricole. Plusieurs cas de figure d'organisation de l'activité de production de la tomate ont été observés. A partir des situations réelles, nous avons fait quelques simulations afin de faire ressortir l'effet de la subvention de l'engrais sur la rentabilité des systèmes de production.

Le présent document ne montre que trois scénarios dont le scénario 0 qui retrace la situation pendant le moment d'enquête, le scénario 1 qui suppose que l'engrais n'est pas subventionné et le scénario 2 qui fait une simulation dans le cas où on substitut l'engrais organique par le Tithonia (engrais vert). Pour le scénario 1, il s'agit de voir si les subventions de l'état ont un effet sur la rentabilité des systèmes de production. Autrement dit les exploitations de tomate sont-elles rentables sans aucune actions incitatives de la part de l'Etat ? Pour le scénario 2, il s'agit de montrer, à l'aide des études faite ailleurs, que l'engrais chimique peut être substitué par l'engrais vert tout en gardant le même rendement voire dépassé et en préservant l'environnement.

III.2.3. Conception de Recherche

L'étude s'est déroulée en trois phases séquentielles à savoir : la phase de la revue documentaire, la phase exploratoire et la phase de l'enquête proprement dite.

III.2.2.1. La revue documentaire

La revue documentaire constitue la base de toute étude scientifique. Elle s'est déroulée tout au long de l'étude ; de la phase d'élaboration du protocole de recherche à celle de la rédaction complète de ce mémoire. Elle a consisté en la consultation d'ouvrages, d'articles publiés, d'études de cas. Les résultats de cette phase ont permis de faire le point des études antérieures sur le maraîchage en zones périurbaines et urbaines en générale.

L'identification des différents types de systèmes de production maraîchère dans la Commune Mutimbuzi, les différentes techniques de production appliquées (mode de protection phytosanitaire et mode d'irrigation), etc sera rendue facile par cette documentation. Elle permettra aussi de mieux appréhender notre sujet de recherche, de fixer les objectifs et d'en cerner les différents contours. Elle sera enfin d'une grande utilité dans l'analyse et l'interprétation des résultats. Pour ce faire, nous avons collecté les informations dans différents rapports publiés par l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation (FAO), le Ministère de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Elevage (MEAE) et dans les bibliothèques de

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l'Université du Burundi au nombre de ceux-ci nous pouvons citer : les bibliothèques de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG) et la bibliothèque Centrale de l'UB.

III.2.2.2. Phase exploratoire

La phase exploratoire a duré 4 jours. Au cours de cette phase, Les sites de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi ont été visités.

Des entretiens avec les exploitants ont été organisés afin de recueillir des informations générales sur les sites de production (superficie totale du site, nombre d'exploitants, principales spéculations, les contraintes, les modes d'irrigation, les différentes méthodes de lutte utilisées contre les ravageurs et maladies des légumes, etc.

Des entretiens individuels avec les maraîchers ont permis de tester le pré-questionnaire afin de mieux l'affiner pour la phase d'enquête fine.

III.2.3. La collecte de données

La collecte de données s'est faite par le biais des enquêtes qui ont été menées à l'aide d'un questionnaire formel élaboré en fonction des objectifs que s'est fixés l'étude et administré auprès des acteurs principaux de la chaîne de valeur, c'est-à-dire les producteurs ou groupement de producteurs, les commerçants, etc. Ce questionnaire nous a permis de recueillir des informations aussi bien quantitatives que qualitatives. Un test de questionnaire a été réalisé et des réajustements ont été opérés avant les enquêtes au niveau des différents acteurs. Un guide d'entretien qui sert à collecter les informations nécessaires à la compréhension du fonctionnement des exploitations a été utilisé. Il est constitué de questions ouvertes qui laissent aux enquêtés la possibilité de donner librement leur point de vue.

III.2.3.1. Enquête sur terrain

Notre travail qui est l'analyse de la chaîne de valeur de la filière Horticole en prenant pour étude de cas la culture de tomate en Commune Mutimbuzi fera objet d'analyser sa rentabilité tant financière qu'économique des systèmes de production et l'impact que les politiques agricoles font face ces rentabilités. Pour mener à bon port notre travail, nous avons fait des observations auprès des différents maillons intervenants dans la filière en l'occurrence les producteurs vendeurs de tomate et les vendeurs des intrants, ceux des produits phytosanitaires en particuliers.

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Afin de conduire à bien notre recherche, une pré-enquête a été faite pour non seulement l'identification de la population mère mais aussi le recueil des informations afin de réajuster le questionnaire d'enquête. Cette étape a été suivie par une enquête proprement dite auprès des producteurs pour recueillir des données primaires. Les données secondaires qui sont constitués par le prix des différents produits échangeables ont été recueillies certains auprès des commerçants détaillants et grossistes d'autres auprès de l'OBR pour les prix à la frontière.

III.2.3.1.1. Pré-enquête

L'agriculture reste une activité à une grande spéculation en fonction des facteurs du milieu dans lequel on conduit l'une ou l'autre culture. Pour écarter ce doute, une étude exploratoire a été menée sur la culture de la tomate dans la zone d'étude sous l'éclaircissement et l'accompagnement du personnel de la Commune Mutimbuzi, de l'agronome Communal et du moniteur agricole de la zone RUBIRIZI. C'est ainsi que nous avons rencontré les membres du maillon qui nous intéresse dans notre étude (les producteurs de tomate).

Après cette phase, nous nous sommes rendus compte que dans la Commune Mutimbuzi, la tomate est plus cultivée sur la colline NYABUNYEGERI l'une des huit Collines de cette Commune.

Dispersés les uns des autres, les producteurs de tomate achètent des intrants soit dans les boutiques proches de RUBIRIZI principalement.

Cette phase nous a permis de vérifier la clarté du questionnaire, sa compréhension et la validité des variables en fonction des différents producteurs.

III.2.3.1.2. Description de la population dans la zone d'étude

Notre étude porte sur l'analyse de la chaîne de valeur de la filière Horticole en prenant pour étude de cas la tomate en Commune MUTIMBUZI. Pour pouvoir explorer nos questions de recherche, nous avons mené les différentes observations dans une zone de RUBIRIZI de la Commune MUTIMBUZI.

Pour circonscrire notre étude, nous avons mené les entretiens, enquête et différentes observations dans sur les deux collines dont RUBIRIZI et NYABUNYEGERI toute de la zone RUBIRIZI où la culture de tomate est beaucoup pratiquée.

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Comme décrit précédemment, notre population est composée par différents sous-population avec des effectifs différents des producteurs comme le montre le tableau 2.

Tableau 2: Effectifs des producteurs par Colline

Colline

Effectifs des producteurs

MUTIMBUZI

36

NYABUNYEGERI

67

Effectif Total

103

Source : Pré-enquête faite par auteur

III.2.3.1.3. Détermination de la taille de l'échantillon

Selon Adil EL MARHOUM, dans son ouvrage intitulé « cours d'échantillonnage et estimations »Le nombre n'est pas une garantie absolue de représentativité. La détermination de la taille d'échantillon dépend essentiellement de deux facteurs :

? La précision souhaitée : plus on souhaite des résultats précis, plus l'échantillon nécessaire est important.

? Le budget disponible : plus on augmente la taille, plus le coût de l'enquête s'accroît.

La taille de l'échantillon doit être celle qui permet d'atteindre le meilleur équilibre entre le

risque de commettre des erreurs d'échantillonnage, le coût induit par ces erreurs, et le coût de l'échantillonnage lui-même.

Etant donné que la grande partie des exploitants de tomate de la Commune périurbaine de Mutimbuzi n'a pas des connaissances suffisantes susceptibles pour notre recherche, le choix de notre échantillon à nécessité de la technique d'échantillonnage à choix raisonné qui est un échantillon pour lequel il y a souci de représentativité en ce sens que l'analyse cherche à inclure les individus les plus susceptibles d'apporter une information pertinente.

Cependant, pour tirer notre échantillon, l'idée d'Alain Bouchard, selon la quelle : « quand la population faisant l'objet d'étude est inférieure ou égale à 1.000.000 d'individus, on la fait correspondre à un échantillon de 96 individus avec une marge d'erreur de 10% » sera prise en compte.

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La table d'Alain Bouchard donne des tailles respectives des échantillons pour les dimensions variés des populations infinies.

Pour les cas spécifiques des populations finies, la table fournit la formule de détermination de la taille de l'échantillon corrigé. La formule de détermination de l'échantillon corrigé est ainsi exprimée :

NC=

NX n

N+ n

Où :

N=taille de l'univers

n= Taille de l'échantillon pour l'univers fini ; NC= Taille de l'échantillon corrigée.

Si la taille de l'univers englobe les différentes sous-populations de plus d'une zone, on obtient un cas qui correspond à un type d'échantillonnage stratifié. D'après Javeau (1985), l'échantillonnage stratifié permet d'obtenir une taille de l'échantillon suffisante pour des sous-groupes de la population à laquelle on s'intéresse.

En effet, l'effectif corrigé par sous-population est donné par la formule suivante :

Effectif de la sous population X NC

Effectif corrigé par sous - population = Effectif de la population totale En effet, la taille de l'échantillon corrigée est déterminée ainsi :

103 * 96

N.C = 103 + 96 = 50

Ensuite, en appliquant la formule, l'effectif corrigé par sou-population (Nyabunyegeri et Rubirizi) est déterminé comme suit :

?

Sur la colline RUBIRIZI ;

 
 
 
 
 

36 X 50

 
 
 
 
 

=

17

103

 
 
 
 

?

Sur la colline NYABUNYEGERI ;

 
 
 
 
 

67 X 50

 
 
 
 
 

=

33

103

 
 
 
 

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En fin, le tableau d'échantillonnage d'Alain Bouchard montre en détail l'effectif corrigé de chaque sous-population ainsi que la taille de l'échantillon corrigée.

Tableau 3: Tableau d'échantillonnage d'Alain Bouchard

Colline

Effectif Total

Effectif Corrigé de l'échantillon

RUBIRIZI

36

17

NYABUNYEGERI

67

33

N

103

N.C= 50

n=96, N*n=9888, N+n=199,

N.C =?*?

= 50

???

Enfin, notre échantillon est composé de 50 producteurs de tomate.

D'après le tableau d'Alain Bouchard, on constate que 66% des enquêtés ont leurs exploitations sur la colline NYABUNYEGERI contre 34% de RUBIRIZI.

III.2.3.1.4. Enquête approfondie sur le terrain

Elle s'est déroulée du 4 juin au 04 juillet. L'objectif était de collecter les données au niveau des unités d'enquête des collines cibles. Il s'agit ici d'informations qualitatives et quantitatives, collectées auprès des producteurs individuels à l'aide du questionnaire comme outil principal et les observations participantes lors de la mesure des superficies.

Dans un premier temps, les principales informations recueillies ont été relatives :

- Aux caractéristiques socioéconomiques des producteurs (sexe, âge, nombre de personnes par ménage, niveau d'instruction, nombre d'années d'expérience) ;

- Aux caractéristiques des différentes exploitations (techniques culturales) ;

- A l'estimation des coûts des intrants agricoles (semences ; engrais minéraux ; engrais organiques; pesticides). La quantité de chaque intrant est spécifiée par système de production et par unité de surface, les prix relatifs aux intrants ont également été collectés;

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- A l'estimation de la quantité et du type de main d'oeuvre utilisée dans le champ par activité (labour, pépinière, semis ou repiquage, sarclage, traitement phytosanitaire, tuteurage, irrigation, récolte et vente). La quantité de travail effectuée a été évaluée en nombre de jours utilisés pour l'ensemble des activités considérées puis convertie en homme-jour ;

- A l'estimation du capital (coût et mode d'acquisition de la terre, coût d'achat de tout le matériel utilisé au champ et la durée de vie de ce matériel pour le calcul des amortissements); - A l'estimation des recettes brutes issues de la vente de tomate ;

- Aux contraintes liées à la production de tomate.

Dans un second temps, la liste des différents systèmes de production de tomate a été constituée. Les technologies combinées sont les variétés améliorées, les variétés locales, les pesticides chimiques, la fumure organique, le paillage, l'irrigation manuelle (arrosoir) et les canaux d'irrigation.

Nous avons ensuite classé les unités de production par système de production correspondant. Au total, 4 systèmes de production ont été identifiés dans la base de l'échantillon pour lesquels nous avons pu obtenir les données nécessaires à l'application de la MAP. Un nombre de producteurs (1 à 15) a été retenu par système, en tenant compte de l'effectif de producteurs présents dans chaque système identifié.

Tableau 4: Répartition de l'échantillon par système de production de tomate

Systèmes de production

Effectif (N=50)

Technologies appliqués

1

V.L. + F.O. + Produit phyto + Arrosoir + Canaux d'irrigation

12

2

V.A. + F.O. + produit phyto + Arrosoir + Canaux d'irrigation

15

3

V.A. + Produit phyto+ Arrosoir + Canaux d'irrigation

12

4

V.A. + F.O. + Paillage + Produit phyto +Arrosoir + Canaux d'irrigation

11

Source : Données de l'enquête

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Conclusion partielle

L'objectif de ce chapitre était de présenter la zone d'étude et dégager la méthodologie utilisée pour aboutir à l'atteinte des objectifs. La matrice d'analyse des politique a été présentée comme modèle d'analyse dont le traitement y afférents seront faits dans un tableur Excel. Pour Concernant l'analyse descriptive, le logiciel SPSS a été présenté comme outil d'analyse.

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CHAPITRE IV: RESULTATS ET DISCUSSIONS IV.1 Analyse de la chaîne de valeur

L'analyse de la chaîne de valeur, dans notre étude est centrée sur les exploitants (le maillon mère de toute chaîne de valeur) de la culture de tomate afin de faire une analyse approfondie de leur marge bénéficiaire en fonction des systèmes de production qu'ils appliquent.

IV.1. Analyse descriptive

IV.1.1. Caractéristiques socio-économiques des exploitants

L'âge moyen chez les producteurs est de 38 ans avec un minimum de 25 ans et un maximum de

48 ans. La figure suivante donne la répartition de l'âge des producteurs.

Figure 3: Répartition des producteurs par classe d'âge

44%

8%

18%

30%

<30ans 30-39ans 40-45ans plus de 45 ans

Source: Nos enquêtes

Les producteurs appartenant à la tranche 40-45 ans sont majoritaires avec une proportion de 44%. En combinant la proportion des groupes, nous voyons que 74% de producteurs appartient entre 30 ans et 45 ans ce qui montre que la majeure partie des exploitants sont des personnes actives. Sur les 50 producteurs enquêtés, seulement 14 sont des femmes soit un pourcentage de 28% (voir figure 6). Les hommes constituent la plus grande proportion (72%).

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Figure 4: Répartition des producteurs selon le sexe

28%

72%

Hommes Femmes

Source : Nos enquêtes

En ce qui concerne la résidence des exploitants, comme le montre la figure 5, nous notons une prédominance de Kinama constituant 40% des producteurs. Il est suivi par Gahahe avec 24% et le reste habite respectivement à Ruburizi, Nyabunyegeri et Carama avec 14%, 12% et 10%.

Figure 5: Répartition des producteurs par résidence

rubirizi

nyabunyegeri

kinama

gahahe

carama

14%

12%

40%

24%

10%

Source: Nos enquêtes

On constate que la plus part des exploitants sont résidents de la zone urbaine de Kinama. L'explication qui est donné est que les propriétaires des terres n'ont pas des moyens pour financer les activités agricoles et préfèrent les louer auprès des exploitants capables d'assurer la conduite culturale surtout les cultures maraichères en général et particulièrement la tomate qui sont trop exigent en intrant qu'en main d'oeuvre.

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IV.1.2. Mode d'acquisition des terres

Deux modes d'acquisition des terres ont été constatés dont la location et l'héritage. La plupart des producteurs ont déclaré avoir obtenu leurs parcelles de production par location (68%) contre 32% qui les ont obtenues par héritage. Pour une année culturale, le prix moyen de location est de 6000 Fbu par are et par an.

Tableau 1: Mode d'acquisition des parcelles

Mode d'acquisition

Nombre des producteurs

Héritage

16

Location

34

Source : Nos enquêtes

IV.1.3. Superficie des champs des producteurs

La superficie des champs des différents producteurs fait en moyenne 37,2 ares avec un minimum de 20 ares et un maximum de 50 ares.

La faiblesse de ces superficies s'explique par la pression démographique dans le milieu urbain cela du fait que les superficies cultivables de la Commune MUTIMBUZI particulièrement de la zone RUBIRIZI sont actuellement en cours de construction. Les moyens de subsistances limités des natifs de cette Commune sont à l'origine de la mise en vente de leurs exploitations et préfèrent aller s'installer ailleurs.

Signalons en outre que même la grande partie des superficies cultivées (68%) sont louées par les exploitants non-résidents de la zone de production. La raison principale de la mise en location de ces terres est généralement l'incapacité de s'approvisionner en intrants.

IV.1.4. Les différentes variétés de la tomate

Dans la zone d'étude, les variétés les plus utilisées sont de deux sortes dont variété locale et variété améliorée.

Chaque variété est utilisée selon ses spécificités et préférences des exploitants. Ceux qui utilisent la variété locale (24%) disent que cette dernière résiste aux maladies et que la tomate issue peut être conservée toute la semaine. Il en est de même pour la variété améliorée, utilisée par 76% des exploitants.

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La taille de la tomate issue de cette variété, leur durée de conservation et la préférence des consommateurs sont les principales raisons de l'adoption de cette variété.

Figure 5: Répartition des exploitants selon la variété utilisée

Repartition des exploitants selon la variété utilisée

V.L V.A

Variété cultivée

24%

76%

Source: Nos enquêtes

Ainsi, sur les deux collines, la récapitulation par colline, par système de production et par variété cultivée est faite dans le tableau 5 suivant :

Tableau 5:Tableau récapitulatif par colline, par système de production et par variété cultivée

Colline

Superficie
moyenne en ares

Système de production

Variété Cultivée

Système prod1

Système prod2

Système prod3

Système prod4

V.L

V.A

Nyabunyegeri

38

8

11

7

7

8

25

Rubirizi

38

4

4

5

4

4

13

Source: Nos enquêtes

Il en ressort de ce tableau que la superficie moyenne est la même sur les deux collines. Ainsi, par rapport à la colline Rubirizi, c'est sur la colline Nyabunyegeri où chaque système de production est appliqué par un effectif élevé des exploitants. Il en est de même pour les variétés utilisées.

IV.1.5. La fertilisation du sol

Dans la zone d'étude, 100% des exploitants font recours aux engrais minéraux dont parmi eux 24% utilisent des engrais organiques.

44 /89

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IV.1.6. La lutte parasitaire

Certaines cultures maraichères en générale et particulièrement la tomate sont très vulnérable aux attaques des ravageurs qui peuvent être des insectes, des champignons, des bactéries, des virus etc. La plus part de ces ravageurs sont en général spécialisés, ils vivent sur une ou quelques plantes particulières sur lesquelles ils attaquent des parties précises (bourgeon, bouton de fleur, jeune feuille, jeune fruit etc.).

Pour lutter contre d'éventuelles attaques de ces ravageurs, les exploitants de la Commune MUTIMBUZI utilisent une diversité de produits phytosanitaires pour le traitement de chaque type de culture. Pour la tomate, le produit le plus utilisé est le Dudu-ACELAMECTIN (photo à l'appui). Ce produit est accompagné par d'autres produits comme de Diméthoate, Déthane et Copa.

Photo 1 : Produit phytosanitaire le plus utilisé dans la lutte parasitaire

L'usage des pesticides se fait à des stades précis du cycle végétatif des cultures jusqu'à la récolte. Cependant l'usage abusif des produits phytosanitaires présente des risques non négligeables : ils peuvent nuire à la santé de l'homme.

Dans la zone d'étude, on pulvérise la tomate même un ou deux jour avant la récolte où des résidus de ces produits restent visibles après la récolte (photos 2et 3).

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Photo 2 : Tomate pulvérisée à deux jours avant la récolte

Photo 3 : Tomate récoltée avec des résidus des produits phytosanitaires

IV.1.7. Evaluation des rendements

Une analyse de la destination de la production révèle que la tomate est quasi exclusivement commercialisée.

Lors de la dernière campagne, le rendement moyen de l'ensemble des producteurs enquêtés tourne autour de 120 kg par are avec un minimum de 95 kg par are et un maximum de 146 kg par are. Par système de production, le système ayant enregistré un rendement élevé est celui dont les exploitants utilisent la variété locale suivi par celui faisant l'objet du paillage. Cette production n'est pas satisfaisante d'autant plus qu'à Rugombo, selon le Rapport National pour la Sécurité Alimentaire et le développement Rural de l'Imbo et du Moso de 2014, un rendement de 300 Kg par are a été enregistré en en 2011 ce qui montre qu'il y a moyen de produire plus qu'on produit dans la zone d'étude.

Figure 6: Evaluation des rendements par are et par système de production

Système de prod.3

20%

Système de prod.2

24%

Système de
prod.4

26%

Système de

prod.1

30%

45 /89

Source: Auteur à partir des données d'enquête

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IV.1.8. Financement de la campagne

Trois moyens de financement de la campagne dont les fonds propres, l'emprunt et le crédit ont été identifiés dans la zone d'étude (figure 7).

Figure 7: Répartition des sources de financement pour la campagne

Crédit

12%

Emprunt

18%

Fonds Propres

70%

46 /89

Source: Nos enquêtes

La plupart des producteurs ont financés la campagne par leurs fonds propre soit 70 % .La majorité sont des commerçants résident à KINAMA et possédant leur propre moyen. D'autres ont fait recours au crédit (12%) et à l'emprunt (18%). Les crédits octroyés sont des crédits de courts termes remboursés à la récolte. Pour ceux qui font recours aux crédits, un intérêt de 8% par mois est appliqué soit 40% pour 5 mois, un taux d'intérêt très élevé, disent les bénéficiaires.

IV.1.9. Stockage et conditionnement

La tomate est connue comme un produit périssable. Par manque d'infrastructure de stockage, les exploitants dans la zone d'étude ne font pas le stockage de leur production. Ils préfèrent vendre directement les produits récoltés pour ne pas les jeter.

La plus grande partie est destiné à la vente au niveau des marchés de la ville de Bujumbura et le reste est vendue au bord champs et est acheté par les petits commerçants détaillants qui les revendent dans les petits marchés qui se situent dans les quartiers proches de la zone d'exploitation. Elles sont commercialisées dans des paniers contenant chacune 30kg effectué soit par le producteur lui-même quand il décide de vendre sa production au marché, soit par les détaillants exerçant leurs activités dans des centres de négoce quand la vente s'effectue au bord champ.

47 /89

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IV.1.10. La commercialisation

La grande partie des exploitants (72%), affirment avoir vendu la plus importante partie au marché de COTEBU et chez Sioni. Le transport se fait soit par véhicule soit par vélo moyennant payement de 300FBU par panier de 30 kg d'autres effectuent la vente de la récolte à bord champ (28%). Pour ce genre de vente, on sous-entend que des commerçants arrivent eux-mêmes dans les exploitations et achètent la quantité de tomates voulue juste au moment de la récolte.

Le choix de la vente bord champ s'explique par le fait que certains exploitants trouvent cette méthode plus rentable. S'ils amènent la tomate au marché, les charges deviennent plus lourdes avec les frais de transport, de la manutention, etc.

Enfin, la tomate achetée à bord champs est revendue dans différents quartiers et légumières de la ville de Bujumbura et ce par tas si la vente se fait dans des marchés (du vendeur au consommateur directe) et par Kg si la vente se fait au niveau d'une légumière.

Figure 8: Répartition des exploitants selon leur moyen de vente

Marché

72%

Bord
Champs

28%

Source : Nos enquêtes IV.1.9. Les prix

Les prix de vente de la tomate connaissent une forte fluctuation au cours de l'année et suivant les zones. La période d'écoulement de la grande production de la saison fraîche correspond à la période de saturation du marché et conséquemment, à la période de bas prix de vente. Les prix les moins élevés sont pratiqués en juin et juillet voire Août, période de l'abondance de la récolte. Aussi, la formation du prix découle étroitement des pouvoirs de négociation entre vendeurs et acheteurs, c'est-à-dire de la capacité relative des différents acteurs à obtenir des conditions avantageuses au cours d'une transaction commerciale.

48 /89

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De même, la périssabilité du produit entraîne la présence des spécificités temporelles car la transaction devant être étroitement coordonnée dans le temps sous peine de dévalorisation du produit ou désorganisation des activités. L'unité de vente est parfois le panier ou le kilogramme selon le type d'acheteurs.

Ces fluctuations font que, dans l'ensemble des systèmes de production, le prix moyen d'un kilogramme est de 919Fbu avec un minimum de 825Fbu et un maximum de 983Fbu.

De plus, compte tenu du manque d'infrastructures adéquates pour la conservation de la tomate, les producteurs, après récolte, se précipitent pour acheminer leur production au marché afin d'éviter les pertes par pourriture. Et comme ils plantent et récoltent presque tous à la même période, ils arrivent tous au même moment au marché. Ce qui fait que les prix appliqués au produit baissent considérablement en raison d'une offre supérieure à la demande.

49 /89

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IV.2. Comptes d'exploitation des exploitants selon leurs systèmes de production

Les détails des coûts des intrants, de la quantité produite et vendue, de marge bénéficiaire et de rendement pour les quatre systèmes de production sont détaillés dans le compte d'exploitation suivant :

Tableau 6: Comptes d'exploitation des exploitants selon leurs systèmes de production

Rubrique

Unités

Système de
prod.1

Système
de prod.2

Système
de prod.3

Système de
prod.4

Superficie

Are

520

430

440

470

Semences

FBU

483600

154800

158400

169200

Engrais organiques

FBU

832000

688000

0

752000

Engrais minéraux

FBU

17628800

13557200

14545600

15902800

Produits phytosanitaires

FBU

5626950

4803500

5160900

3689150

Terre

FBU

3120000

2580000

2640000

2820000

Main-d'oeuvre

FBU

10575000

8840000

9120000

6460000

Total charges variables

FBU

38266350

30623500

31624900

29793150

Amortissements

FBU

438500

430700

384700

407200

Total charges fixes

FBU

438500

430700

384700

407200

Coût de production

FBU

38704850

31054200

32009600

30200350

Coût de commercialisation

FBU

1036000

743000

780000

776000

Coût de revient

FBU

39740850

31797200

32789600

30976350

Quantité vendue

Kg

76000

48500

42000

59500

Prix de vente/kg

FBU/ Kg

875

983

904

914

Chiffre d'affaire ou Marge Brute

FBU

66500000

47675500

37968000

54383000

Marge sur coût variable

FBU

28233650

17052000

6343100

24589850

Revenu net ou Marge Nette

FBU

26759150

15878300

5178400

23406650

Marge nette par Kg

FBU / Kg

352

327

123

393

Taux de MCV

FBU

0,4

0,4

0,2

0,5

rendement par are

Kg

146

113

95

127

Source : Nos calculs à partir des données d'enquête

Il en sort de ce tableau que les producteurs du système de production n'utilisant pas de la fumure organique ont obtenu un revenu net ou marge nette de 5178400Fbu soit 123Fbu/Kg. C'est ainsi qu'il réalise le plus faible taux de marge sur coût variable (14%) comparée aux trois autres systèmes.

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Cette faible marge s'explique par le fait qu'ils ont enregistré des charges de production élevées dues à une utilisation excessive des produits phytosanitaires et à l'utilisation de l'engrais minéraux. Le même tableau ressort l'efficacité de l'utilisation de l'engrais organique où les exploitants de ce système ont enregistré la marge nette de 26759150Fbu soit le taux de marge de 40% proche de celui faisant le paillage ou le taux de marge est de 43% avec la marge nette de 23406650Fbu. Le paillage est la principale explication de cette marge cela du fait que la tomate sous cette technologie est moins exigeant en produits phytosanitaires ce qui réduit le coût de production et par conséquent améliore le revenus.

Les exploitants du 3ème système de production sont aussi les troisièmes en termes de marges bénéficiaires avec 15878300Fbu soit le taux de marge de 33%. On pourra dire pour ce système que, l'adoption de la variété améliorée et des engrais minéraux ne suffit pas pour rentabiliser le système de production. L'usage de la fumure organique serrait à adopter et une bonne maitrise de l'utilisation des produits phytosanitaires serait bénéfique.

En effet, au travers les résultats ci-haut présentés, il serait recommandable d'adopter les deux premiers systèmes à savoir celui dont les exploitants utilisent da la variété améliorée et celui faisant l'objet du paillage afin de réduire les dépenses en produits phytosanitaire et d'optimiser le profit.

Qu'en serait-il en substituant les engrais chimiques par les engrais vert (cas du Tithonia) ?

Selon F. KAHO et al. (2011), les feuilles de Tithonia (photo 4) renferment des teneurs en azote comparables à la plupart des espèces utilisées en agroforesterie pour améliorer la fertilité du sol. Quant aux teneurs en P et K, elles sont nettement supérieures à celles contenues dans d'autres espèces. C'est ainsi que le purée du Thitonia est utilisé dans la pulvérisation et pouvant remplacer les produits phytosanitaires (photo 5).

L'aptitude d'une espèce agroforestière à améliorer la productivité d'un sol dépend, en effet, de son rendement en biomasse, de la qualité de cette biomasse et de sa vitesse de décomposition. Les analyses de ces mêmes auteurs ont montré que les feuilles de Tithonia sont très riches en éléments nutritifs. Elles sont composées de 3,53% d'azote(N) ; 0,42 % de Phosphore(P) ; 4,7% de Potassium(K) ; 3,52 % de Calicium (Ca) et 0,45% de Manganèse.

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Photo 4 : Feuilles de la Tithonia Photo 5 : Pulvérisation sous la purée de la Thitonia

Photos 6 : Préparation de la purée de Tithonia

Les études de Muna-Mucheru et al. (2015) ont montré qu'au Kenya, les parcelles ayant reçu la biomasse de Tithonia (avec ou sans engrais chimiques) ont donné des rendements de maïs les plus élevés (5,5 et 5,4 t/ha). De même, Jama et al. (2008) ont rapporté que les rendements en grain de maïs étaient supérieurs sur les parcelles de Tithonia seul comparés aux parcelles ayant reçu seulement les engrais chimiques.

L'effet de l'application du tithonia dans les exploitations est remarqué saison par saison. Les études de Thorsm Smestad et al. (2002) ont montré que Tithonia appliqué à la dose de 5 t/ha a triplé les rendements de maïs la saison suivante après son incorporation au sol dans l'ouest du Kenya. Une étude de longue durée permettrait de mieux appréhender l'ampleur de cet effet résiduel cumulatif sur plusieurs saisons en culture continue.

Les résultats de l'étude de F. Kaho et al. (2013) ont montré qu'en dehors des espèces fixatrices

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d'azote couramment utilisées en agroforesterie, d'autres espèces (non fixatrices d'azote) parmi lesquelles figure Tithonia, peuvent améliorer la fertilité du sol et augmenter de façon significative les rendements de culture d'une campagne à l'autre. Dans les conditions de cet essai, Tithonia présente un grand potentiel pour l'amélioration de la disponibilité des éléments nutritifs de sol et peut fournir les quantités des nutriments nécessaires à la culture du maïs sans apport d'engrais inorganiques; ce qui est capital pour les petits agriculteurs de la zone d'étude. D'autres études sont cependant, nécessaires pour quantifier la durabilité de cet effet.

Selon le même auteur, la quantité suffisante par hectare des feuilles du Tithonia et de 50 tonnes équivalent à 125 USD soit 241414Fbu. En gardant le coût de la main d'oeuvre celui de l'application de l'engrais, l'analyse de la situation est faite dans le compte d'exploitation suivant où le scénario 2 nous conduit à introduire le cinquième système de production dans les 4 systèmes inventoriés pendant la période d'enquête afin de faciliter la comparaison. Tenant en compte des données du deuxième système de production, le compte d'exploitation et reconstruit ainsi :

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Tableau 7: Comptes d'exploitation sous 5 systèmes de production

Rubrique

Unités

Système
de prod.1

Système de prod.2

Système
de prod.3

Système de prod.4

Système
de prod.5

Superficie

Are

520

430

440

470

430

Semences

FBU

483600

154800

158400

169200

154800

Engrais organiques

FBU

832000

688000

0

752000

688000

Engrais minéraux

FBU

17628800

13557200

14545600

15902800

 

Feuille de Tithonia

FBU

 
 
 
 

103808

Produits phytosanitaires

FBU

5626950

4803500

5160900

3689150

4803500

Terre

FBU

3120000

2580000

2640000

2820000

2580000

Main-d'oeuvre

FBU

10575000

8840000

9120000

6460000

8840000

Total charges variables

FBU

38266350

30623500

31624900

29793150

17170108

Amortissements

FBU

438500

430700

384700

407200

430700

Total charges fixes

FBU

438500

430700

384700

407200

430700

Coût de production

FBU

38704850

31054200

32009600

30200350

17600808

Coût de

commercialisation

FBU

1036000

743000

780000

776000

743000

Coût de revient

FBU

39740850

31797200

32789600

30976350

18343808

Quantité vendue

Kg

76000

48500

42000

59500

48500

Prix de vente/kg

FBU/ Kg

875

983

904

914

983

Chiffre d'affaire ou Marge Brute

FBU

66500000

47675500

37968000

54383000

47675500

Marge sur coût variable

FBU

28233650

17052000

6343100

24589850

30505392

Revenu net ou Marge Nette

FBU

26759150

15878300

5178400

23406650

29331692

Marge nette par Kg

FBU / Kg

352

327

123

393

605

Taux de MCV

FBU

0,4

0,4

0,2

0,5

0,6

rendement par are

Kg

146

113

95

127

113

Source : Nos calculs à partir des données d'enquête

Il en ressort de ce tableau qu'en maintenant la même quantité produite pour le deuxième système de production et en gardant le même prix de vente, et le même coût de la main d'oeuvre que celui utilisé dans l'application des engrais chimiques, la marge bénéficiaire par Kg de la tomate pour les producteur qui pourrait utiliser les feuilles du Tithonia serrait de loin supérieur aux marges bénéficiaires des exploitants de tous les autres systèmes de production. Alors que l'exploitant du deuxième système de production n'enregistre que la marge nette de 352Fbu/Kg, les exploitants qui pourraient utiliser les feuilles du Tithonia enregistreraient 605Fbu/Kg. Cet écart peut être expliqué par le fait que les engrais chimiques coûtent chers et par conséquent augmente le coût de production alors que les feuilles du Tithonia sont moins chers et réduit le coût de production.

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

IV. 3. Analyse de la rentabilité financière et économique

IV.3.1. Rentabilité financière des systèmes de production de tomate

Les résultats de l'analyse financière des systèmes de culture de tomate dans la zone RUBIRIZI en Commune Mutimbuzi, sont présentés dans le tableau 7.

Sous le scénario O qui retrace la situation au moment de l'enquête :

Les résultats montrent que tous les systèmes de production sont financièrement rentables (PFN > 0) mais parmi eux, deux système systèmes de production sont beaucoup plus rentables. Il s'agit de systèmes de production dont les exploitants utilisent la variété locale et celui faisant l'objet du paillage avec le PFN égale à 53452 Fbu et 51453 Fbu par are.

Les exploitants ont un gain financier en adoptant les technologies qui composent ces deux systèmes de production. Il s'agit des variétés locales et améliorée avec l'utilisation des de l'engrais organique et la pratique du paillage. Les autres systèmes de production présentent des "Profits Financiers nets" (PFN) positifs mais faibles par rapport aux deux systèmes susmentionnés. Une importante observation faite est que l'utilisation de l'engrais organique a une grande importance dans tous les systèmes de production ce qui est démontré par le fait que le système ne l'utilisant pas (V.A. + Produits phyto + Arrosoir + Canaux d'irrigation) est moins rentable avec le PFN par are égal à 13541 Fbu.

Sous le scénario 1 qui suppose que l'engrais n'est pas subventionné :

Les résultats montrent que tous les systèmes restent rentables mais une différence se remarque au niveau de leur rentabilité. Malgré leur Profit Financier Net supérieur à Zéro (PFN>0), il est faible par rapport à celui du scénario 0. Pour ce scénario où on suppose que la subvention n'est pas pratiquée su l'engrais, les résultats qui en sortent sont expliqués par le fait que les exploitants ne profitent à 100% la politique de subvention étant donné que l'engrais subventionné est donné en quantité limité où l'exploitant ne reçoit qu'au maximum 6 sacs d'engrais de 25Kg tant de DAP que de l'Urée subventionné à 40%. Pour satisfaire les exigences de la tomate en engrais, les exploitants préfèrent faire recours dans des boutiques ou marchés où le Kg s'achète entre 2500 et 3000Fbu.

Pour les deux premiers systèmes, les PFN sont passés de 53452 Fbu et 51453 Fbu par are à 50082

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tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Fbu et 48063 Fbu par are. Il en est de même que pour le système le moins rentable (n'utilisant pas de la fumure organique) où le PFN est passé de 13541 Fbu par are à 9685 Fbu par are.

Cette baise du PFN pour tous les systèmes de production montre que, même si elle ne tient qu'à un fil, la politique de subvention un impact sur la rentabilité des systèmes de production de tomate. Cependant, cet effet n'est pas assez large pour justifier de l'efficacité de cette politique sur la rentabilité des systèmes de production. En effet, les exploitants ne profitent pas effectivement la subvention de l'Etat.

Tableau 8: Résultats de l'analyse financière des systèmes de production de tomate dans

la zone d'étude

 
 
 
 
 
 
 
 

SENARIO 0

 
 

SENARIO 1

 
 

Systèmes de production

REV

CFE

CFL

PFN

REV

CFE

CFL

PFN

V.L. + F.O. + Produits phyto+ Arrosoir +Canaux d'irrigation

127885

45653

28780

53452

127885

49023

28780

50082

V.A. + F.O. + Produits phyto + Arrosoir + Canaux d'irrigation

110873

43059

29160

38654

110873

47799

29160

33914

V.A. + Produits phyto +

 
 
 
 
 
 
 
 

Arrosoir + Canaux d'irrigation

86291

45148

27602

13541

86291

49004

27602

9685

V.A. + F.O. + Paillage +

 
 
 
 
 
 
 
 

Produits phyto +Arrosoir +

115709

42045

22211

51453

115709

45435

22211

48063

Canaux d'irrigation

 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Auteurs à partir des données d'enquête, 2020

NB: V.A.= Variété Améliorée ; V.L = Variété Locale ; F.O. = Fumure Organique ; REV = Revenu ; CFE= Coût des Facteurs Echangeables ; CFL = Coût des Facteurs Locaux ; PFN = Profit Financier Net.

Il en ressort de ce tableau des systèmes ayant un PFN positifs qui implique leur rentabilité financière. Pour le cas des deux systèmes ayant un PFN élevé, on en conclut l'intérêt d'adopter le

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

paillage, de prendre en compte l'utilisation de la variété locale et la pratique de la fumure organique.

La pratique de paillage dans les exploitations de tomate réduit l'exigence en produits phytosanitaires ce qui présente un avantage à deux volets dont la baisse du coût de production et la tomate ne présentant pas beaucoup des résidus des produits phytosanitaires nuisibles à la santé humaine.

En ce qui concerne la variété locale, la principale explication donnée par les exploitants est qu'ils ont confiance à cette variété car elle est déjà connue généralement pour ses caractères de conservation (5 à 7jours). Ils disent en outre qu'il y a des cas où on prouve le contraire de tout ce qui est dit sur la variété dite améliorée. Par exemple on rentre avec un sachet de la variété de tomate améliorée dont sur l'emballage s'est marqué « Tengeru » mais on est désolé si, à la maturité, on constate que le produit émis n'est pas exactement celui de la variété achetée. Donc, C'est par manque de confiance de la variété améliorée que les exploitants utilisent de la variété locale.

IV.3.2. Rentabilité économique des systèmes de production de tomate

L'analyse économique de la production de tomate sous les deux scénarios étudiés montre que tous les systèmes de production sont économiquement rentables (PEN > 0) dont les meilleurs sont : «VL + FO+ Produits phytosanitaires + Arrosoir +Canaux d'irrigation « et « VA + FO + Paillage + Produits phytosanitaires +Arrosoir + Canaux d'irrigation » (voir tableau 9)

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Tableau 9: Résultats de la rentabilité économique des systèmes de protection de tomate

dans la zone d'étude

 
 
 

Systèmes de production

REV

CFE

CFL

PEN

V.L. + F.O. + Produits phyto+

 
 
 
 
 

128632

46588

28780

53264

Arrosoir +Canaux d'irrigation

 
 
 
 

V.A. + F.O. + Produits phyto +

 
 
 
 
 

111521

42940

29160

39422

Arrosoir + Canaux d'irrigation

 
 
 
 

V.A. + Produits phyto +

 
 
 
 
 

87157

46289

27602

13266

Arrosoir + Canaux d'irrigation

 
 
 
 

V.A. + F.O. + Paillage +

 
 
 
 

Produits phyto +Arrosoir +

116328

43400

22211

50717

Canaux d'irrigation

 
 
 
 

Source : Auteur à partir des données d'enquête, 2020

De même que pour l'évaluation financière, le système n'utilisant pas de la fumure organique est le moins économiquement rentable avec un PEN égale à 13266Fbu par are alors que les systèmes les plus économiquement rentables ont un PEN égale à 53264Fbu /are et 50717Fbu / are.

IV. 4. Analyse de la compétitivité des systèmes de production de tomate dans la zone d'étude

IV.4.1. Les coefficients des ressources locales (CRL) des systèmes de production de tomate dans la zone d'étude

Suivant les valeurs calculées du CRL (voir tableau 9), tous les systèmes de production présentent de l'avantage comparatif (CRL<0) ce qui prouve qu'il est bon de produire la tomate en commune MUTIMBUZI. Par rapport aux autres systèmes de production, deux systèmes de production « VA + FO + Paillage + Produits phytosanitaires +Arrosoir + Canaux d'irrigation » et «VL + FO+ Produit phytosanitaires + Arrosoir + Canaux d'irrigation » présentent le meilleur avantage comparatif.

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tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Tableau 10: Analyse des coûts des ressources locales des systèmes de production de tomate dans la zone d'étude

Systèmes REV CFE CFL CRL

de production

V.L. + F.O. + Produits phyto+ Arrosoir 128632 46588 28780 0,35

+Canaux d'irrigation

V.A. + F.O. + Produits phyto + Arrosoir + 111521 42940 29160 0,43

Canaux d'irrigation

V.A. + Produits phyto + Arrosoir + Canaux 87157 46289 27602 0,68

d'irrigation

V.A. + F.O. + Paillage + Produits phyto 116328 43400 22211 0,30

+Arrosoir + Canaux d'irrigation

Source : Auteur à partir des données d'enquête, 2020

Le système faisant le paillage est le premier en termes de compétitivité où le coût des ressources locales est inférieur aux coûts des autres systèmes de production (CRL = 0,30) suivi de celui utilisant de la variété locale (CRL = 0,35) puis le système utilisant la variété améliorée avec pratique de l'engrais organique sans paillage (RCL=0,43). En fin, le système utilisant la variété améliorée sans fumure organique ni pratique de paillage est moins compétitif par rapport aux trois premiers systèmes (CRL = 0,68).

Bien que tous les systèmes présentent de l'avantage comparatif, il serait bons pour les exploitants d'adopter les systèmes ayants un meilleur avantage comparatif comparé aux autres systèmes (faire le paillage, utiliser de la fumure organique et de la variété la plus sure. Ce sont les mêmes systèmes qui sont beaucoup financièrement et économiquement plus rentables.

IV.4.2. Ration coût bénéfice des systèmes de production de tomate dans la zone d'étude

Les résultats montrent que les valeurs du Ratio Coût/Bénéfice (RCB) sont toutes inférieures à l'unité (1). L'activité de production de tomate est donc économiquement rentable. En examinant les valeurs prises par le RCB, et suivant les valeurs prises par le PEN et le CRL, ce sont les deux systèmes de production « VL+ FO +Produits phytosanitaires + Arrosoir + Canaux d'irrigation » et « VA + FO + Paillage + Produits phytosanitaires +Arrosoir + Canaux d'irrigation » qui présentent un meilleur avantage comparatif à travers l'analyse du ratio coût bénéfice (voir le tableau 11).

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tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Tableau 11 : Evaluation du Ratio coût bénéfice (RCB) des systèmes de production de

tomate dans la zone d'étude

 
 
 

Systèmes de production

REV

CFE

CFL

RCB

V.L. + F.O. + Produits phyto+

 
 
 
 
 

128632

46588

28780

0,59

Arrosoir +Canaux d'irrigation

 
 
 
 

V.A. + F.O. + Produits phyto +

 
 
 
 
 

111521

42940

29160

0,65

Arrosoir + Canaux d'irrigation

 
 
 
 

V.A. + Produits phyto + Arrosoir +

 
 
 
 
 

87157

46289

27602

0,85

Canaux d'irrigation

 
 
 
 

V.A. + F.O. + Paillage + Produits

phyto +Arrosoir + Canaux
d'irrigation

116328

43400

22211

0,56

Source : Auteur à partir des données d'enquête

Le RCB du système utilisant de la variété locale est égale à 0,59 et celle du système faisant le paillage est égale à 0,56 donc toutes inférieures à l'unité. Pour les deux autres systèmes, la RCB de celui n'utilisant pas de la fumure organique est égale à 0,85 alors que celle de celui utilisant de la fumure organique est égale à 0,85 tous, de même, inférieur à l'unité

On en conclut en effet que le système de production n'utilisant pas de la fumure organique est le moins compétitif alors que ceux qui l'en utilisent en sont plus en générale et particulièrement deux système de production dont celui pratiquant de paillage et celui utilisant de la variété locale.

IV.5. Analyse des effets des politiques agricoles sur la production de la tomate dans la zone d'étude

IV.5.1. Coefficient de protection effective

Les résultats fournis dans le tableau 11 font qu'on puisse dire si la politique de subvention de l'engrais a un effets positif ou non sur la rentabilité des 4 systèmes de production de tomate dans la zone d'étude. Les valeurs du Coefficient de Protection Effective (CPE) sont toutes inférieures à l'unité.

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Tableau 12: Indicateurs des effets de politiques agricoles sous l'analyse du Coefficient de

Protection Effective(CPE)

 
 
 
 
 

BUDGET ECONOMIQUE

BUDGET FINANCIER

Systèmes de production

REV

CFE

REV

CFE

CPE

V.L. + F.O. + Produits phyto+
Arrosoir +Canaux d'irrigation

128632

46588

127885

49023

0,96

V.A. + F.O. + Produits phyto

 
 
 
 
 

+ Arrosoir + Canaux d'irrigation

111521

42940

110873

47799

0,92

V.A. + Produits phyto + Arrosoir + Canaux d'irrigation

87157

46289

86291

49004

0,91

V.A. + F.O. + Paillage +

 
 
 
 
 

Produits phyto +Arrosoir +

116328

43400

115709

45435

0,96

Canaux d'irrigation

 
 
 
 
 

Source : Auteur à partir des données d'enquête, 2020

De ce tableau, on constate que les systèmes présentant un meilleur avantage comparatif et qui sont financièrement et économiquement rentables, ont des coefficients de protection effective (CPE = 0,96), et que pour les deux autres systèmes, le CPE est égale à 0,92 pour celui utilisant de la fumure organique et 0,91 pour celui ne l'utilisant pas.

On en conclut que les exploitants ne sont pas efficacement protégés. La tomate est implicitement taxée. Avec un CPE <1, la politique de la subvention de l'engrais ne se répercute donc effectivement pas sur la rentabilité des systèmes de production de tomate.

IV.5.2. Coefficient de protection nominal

Les résultats fournis dans le tableau 12 ont le même objectif que ceux précédemment fournis dans le tableau 11 pour l'analyse du coefficient de protection effective. Cette analyse n'est nécessaire que si des taxes, lors de la vente de la production, sont appliquées si non le CPN est égale à l'unité étant donné que, lorsque des taxes ne sont pas appliquées, le revenu financier est égale au revenu économique. Les valeurs du Coefficient de Protection Nominal (CPN) sont toutes proches inférieures à l'unité (CPN<1).

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Tableau 13: Indicateurs des effets de politiques agricoles sous l'analyse du Coefficient de

Protection Nominale (CPN)

 
 

Systèmes de production

REVéconomique

REVfinancier

CPN

V.L. + F.O. + Produits phyto+ Arrosoir +Canaux d'irrigation

V.A. + F.O. + Produits phyto + Arrosoir + Canaux d'irrigation V.A. + Produits phyto + Arrosoir + Canaux d'irrigation

V.A. + F.O. + Paillage + Produits phyto +Arrosoir + Canaux d'irrigation

128632

111521

87157

116328

127885

110873

86291

115709

0,99

0,99

0,99

0,99

Source : Auteur à partir des données d'enquête

Pour tous les systèmes de production, le coefficient de protection Nominal(CPN) est égal à 0,99.

On en conclut que les exploitants sont taxés, défavorisés (protection négative).La politique de subvention ne se répercute pas sur la rentabilité des systèmes de production de tomate.

Conclusion partielle

L'objectif de ce chapitre était de présenter les résultats et d'en discuter tout en caractérisant les exploitants de tomate et d'en dire leur mode de faire valoir.

Les résultats qui sont sortis après l'analyse qualitative nous ont permis de confirmer ou d'infirmer les hypothèses sur lesquelles articule ce travail. En ce qui concerne la marge bénéficiaire des exploitants selon leurs systèmes de production, les résultats ont montré que tous les exploitants enregistre la marge bénéficiaire positive mais différente selon le système de production. Concernant la rentabilité, les résultants ont montré que tous les systèmes de production sont financièrement et économiquement rentables mais que deux systèmes dont celui utilisant de la variété locale et celui faisant l'objet de paillage sont beaucoup plus financièrement et économiquement rentable.

Enfin, pour ce qui est de l'impact de la politique de subvention de l'engrais, les résultats ont montré la politique ne se répercute pas sur la rentabilité des systèmes de production de tomate.

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CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS

Le but principal de ce travail était d'analyse la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo-centre pour le cas des exploitations de la tomate dans la Commune MUTIMBUZI.

Lors du premier chapitre, nous avons cherché à introduire notre recherche en l'orientant à travers le contexte de l'étude, la problématique, les questions que notre recherche se donnait à répondre, les objectifs et les hypothèses nous avons cherché à confirmer ou infirmer dépendamment des résultats de la recherche.

Ensuite, nous avons cherché à définir certains concepts tels que la chaîne de valeur, le système de production, l'exploitation, la rentabilité dans le second chapitre. Une littérature théorique et empirique sur l'analyse de la chaîne de valeur au niveau des exploitations de la tomate et sur la rentabilité tant financière qu'économique des systèmes de production a été fournie dans le même chapitre.

Au troisième chapitre, nous avons essayé de la caractériser de la zone d'étude et de faire l'identification des exploitants. La méthodologie de recherche et la taille de l'échantillon ont été fournies dans ce chapitre. C'est ainsi que la théorie de la matrice d'analyse des politiques (MAP) a été donné, l'outil qui nous a permis de bien analyser la rentabilité tant financière qu'économique des systèmes de production et l'impact de la politique de subvention des engrais sur ces rentabilités. Trois scénarios ont facilité l'analyse dont le scénario 0 retraçait la situation pendant l'enquête, le scénario 1 supposait que l'engrais n'était pas subventionné et le scénario 2 faisait une simulation où on supposait que l'engrais chimique était substitué par l'engrais vert (cas du Tithonia).

Le quatrième chapitre est réservé à l'analyse et discussion des résultats. L'analyse des marges bénéficiaires pour tous les systèmes de production trouvés pendant l'enquête a été faite en premier dans ce chapitre par l'application des différentes formules (premier hypothèse). Ensuite, la Matrice d'Analyse des Politiques a été utilisé dans cette étude du fait que c'est un outil largement utiliser pour analyser la rentabilité de l'activité et impacts des politiques sur cette rentabilité. Cet outil nous a permis de trouver et discuter sur les rentabilités financières et économiques des systèmes de production de tomate dans la zone d'étude (deuxième hypothèse) et d'en discuter sur l'impact de la subvention de l'engrais (troisième hypothèse).

Bref, Les hypothèses suivantes ont été vérifiées :

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Le premier chapitre de ce travail : « Les exploitants de tous les systèmes de production n'ont pas la même marge bénéficiaire. » a été confirmée.

En effet, nous avons constaté, après l'application des formules de calcul de la marge, que les exploitants de tous les systèmes de production de la tomate n'ont pas la même marge bénéficiaire malgré qu'elle positive pour tous les exploitants. Les exploitants appliquant le paillage dans leurs exploitations ont une marge nette par Kg de tomate égale à 393Fbu contre ceux utilisant de la variété locale qui ont 352Fbu par Kg. Les exploitants utilisant de la variété améliorée avec de l'engrais organique sans pratique du paillage n'enregistre que 327Fbu par Kg contre ceux 123Fbu pour ceux n'utilisant que de la variété améliorée sans engrais organique ni la pratique de paillage. C'est ainsi que l'application des feuilles du Tithonia au détriment de l'engrais chimique serait bénéfique pour les producteurs. La marge bénéficiaire des exploitants qui pourraient l'appliquer pourrait passe de 327Fbu/Kg à 605Fbu/Kg.

La deuxième hypothèse : « Tous les systèmes de production ne sont pas financièrement et économiquement rentables » a été infirmée.

Les résultats de la matrice d'analyse des politique nous ont montré que, par leur Profit Financier Net supérieur à zéro (PFN > 0) et Profit Economique Net supérieur à zéro (PEN > 0) tous supérieurs à zéro, tous les systèmes de production sont financièrement et économiquement rentables. En effet, par rapport aux autres systèmes, deux sont beaucoup plus financièrement et économiquement rentables avec :

- le PFN par are égale à 53452Fbu pour le système utilisant la variété locale et 51453Fbu pour celui dont les exploitants font le paillage.

- Le PEN par are égale à 53264Fbu pour le système utilisant la variété locale et 50717Fbu pour celui dont les exploitants font le paillage.

La troisième hypothèse : « la politique de subvention de l'engrais affecte négativement la rentabilité des systèmes de production de tomate » a été confirmé. En effet, les résultats de la matrice d'analyse de politique nous ont montré que les principaux indicateurs des effets des politiques dont le Coefficient de protection effective (CPE) et nominale (CPN) inférieurs à 1 pour tous les systèmes de production ce qui implique la politique de subvention ne se répercute pas sur la rentabilité des systèmes de production de tomate.

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A l'issu de ce travail, nous voudrions émettre quelques suggestions se fondant sur notre analyse :

> Pour faire face au problème de la main d'oeuvre, la mécanisation agricole est à préconiser dans la plaine en générale et dans les zones de production maraîchère en particulier. Ceci proviendra de la collaboration à la fois du gouvernement des organisations des producteurs et des autres intervenants dans la production maraîchère.

> L'encadrement devrait être adapté aux technologies en matière de fertilisation, de culture et d'efficacité dans l'utilisation des intrants agricoles. C'est notamment l'adoption des méthodes utilisées dans les systèmes de production qui sont beaucoup plus économiquement et financièrement rentables comme par exemple l'utilisation efficiente des engrais et des produits phytosanitaires ainsi que la pratique de paillage pour produire sain.

> Les intervenants locaux devraient penser à réduire l'utilisation de l'engrais chimique en incitant les exploitants à adopter l'engrais vert afin de produire sain et de penser à la préservation de l'environnement et à la santé humaine. Ceci peut être rendu possible par la création d'un collectif modèle des exploitants qui pourrait prendre le devant dans l'utilisation de l'engrais vert appuyé par lesdits intervenants. Le rendement qui pourrait sortir de cette pratique inciterait la génération future des exploitants et la qualité de la tomate issue de cette pratique serait préférable pour les consommateurs et par conséquent améliorerait le revenu des exploitants.

En définitive, nous osons espérer que ce travail n'est pas le dernier du genre, Nous invitons les chercheurs à suivre la recherche dans ce domaine notamment :

+ Dans l'analyse de la rentabilité économique et financière pour toutes les filières ainsi que l'impact des politiques qui s'y appliquent à l'aide l'outil de la matrice d'analyse des politiques (MAP).

+ Dans l'analyse des déterminants de l'adoption de l'engrais vert dans la production maraîchère.

+ Faire des analyses pédologiques pour compléter les études de rendements faites dans l'angle économique.

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BIBLIOGRAPHIES

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69 /89

Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

70 /89

ANNEXES

71 /89

Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Annexe 1 : Donnée brutes sur le calcul des marges bénéficiaires pour les exploitants utilisant le premier système de production

 

COUT DE PRODUCTION

Ares

Ventes

PV
/Kg

RB en
FB

MO

Terre

Seme
nces

Engrais

Fumure
organique

Produits Phyto

CAF

Annuité

TOT

1

40

6000

900

5400000

805000

240000

72200

1340600

64000

365190

92000

45400

2886990

2

30

4000

800

3200000

615000

180000

5400

955200

48000

443680

0

18400

2247280

3

40

5500

850

4675000

805000

240000

72200

1340600

64000

459660

88000

25300

2981460

4

40

6000

850

5100000

800000

240000

72200

1340600

64000

398090

94400

27800

2914890

5

40

7000

850

5950000

790000

240000

72200

1340600

64000

443680

87200

26800

2950480

6

40

5500

950

5225000

780000

240000

72200

1340600

64000

448850

0

47300

2945650

7

50

7500

900

6750000

1020000

300000

9000

1726000

80000

427230

120000

48800

3562230

8

50

7000

900

6300000

1040000

300000

9000

1726000

80000

395270

118400

31300

3550270

9

40

5500

850

4675000

835000

240000

72200

1340600

64000

415950

88000

31400

2967750

10

50

7500

900

6750000

1000000

300000

9000

1726000

80000

273070

120000

54800

3388070

11

50

7500

900

6750000

1035000

300000

9000

1726000

80000

399970

112000

49400

3549970

12

50

7000

850

5950000

1050000

300000

9000

1726000

80000

377410

116000

31800

3542410

Source : Données de l'enquête, 2020

72 /89

Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Annexe 2 : Donnée brutes sur le calcul des marges bénéficiaires pour les exploitants utilisant le deuxième système de production

 

COUT DE PRODUCTION

Ares

Qté

PV/Kg

RB en

FB

MO

Terre

Seme nces

Engrais

Fumure organique

Produits Phyto

CAF

Annuité

TOT

1

30

3000

950

2850000

600000

180000

10800

184960

48000

323360

0

19900

1347120

2

30

3500

900

3150000

620000

180000

10800

213240

48000

356260

72000

18400

1428300

3

50

7000

900

6300000

1015000

300000

18000

270840

80000

202100

124000

49800

1885940

4

40

5000

850

4250000

825000

240000

14400

213240

64000

282470

101600

43800

1639110

5

30

3500

850

2975000

620000

180000

10800

213240

48000

185650

72000

21400

1257690

6

20

2500

900

2250000

410000

120000

7200

100240

32000

290460

64000

19400

959900

7

20

2000

900

1800000

415000

120000

7200

100240

32000

356260

0

16900

1030700

8

20

1500

850

1275000

425000

120000

7200

100240

32000

257560

0

23400

942000

9

30

3500

900

3150000

625000

180000

10800

157840

48000

356260

0

21400

1377900

10

30

3500

850

2975000

600000

180000

10800

213240

48000

202100

73600

24400

1254140

11

20

1500

900

1350000

430000

120000

7200

100240

32000

201630

0

21900

891070

12

30

3500

850

2975000

615000

180000

10800

128520

48000

274010

80000

81400

1256330

13

20

2000

950

1900000

430000

120000

7200

157840

32000

323360

56000

23400

1070400

14

40

5000

900

4500000

790000

240000

14400

184960

64000

323360

100000

28300

1616720

15

20

1500

950

1425000

420000

120000

7200

100240

32000

202100

0

16900

881540

Source : Données de l'enquête, 2020

73 /89

Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Annexe 3 : Donnée brutes sur le calcul des marges bénéficiaires pour les exploitants utilisant le troisième système de production

 

COUT DE PRODUCTION

Are

Total

PV/Kg

RB en

FB

MO

Terre

Seme nces

Engrais

Produits Phyto

CAF

Annuité

TOT

1

40

4000

850

3400000

775000

240000

14400

226000

412660

320000

39900

1668060

2

40

4000

900

3600000

805000

240000

14400

113000

412660

72000

43800

1585060

3

40

4000

950

3800000

800000

240000

14400

283600

258500

92000

42800

1596500

4

30

2500

900

2250000

630000

180000

10800

141280

330410

60000

22400

1292490

5

20

1000

950

950000

410000

120000

7200

170600

330410

56000

23400

1038210

6

50

5500

950

5225000

1010000

300000

18000

339000

379760

0

49800

2046760

7

40

4000

850

3400000

1005000

240000

14400

283600

412660

92000

30800

1955660

8

40

4000

850

3400000

770000

240000

14400

197720

412660

88000

27800

1634780

9

30

2500

900

2250000

645000

180000

10800

226000

412660

72000

21400

1474460

10

40

4000

950

3800000

810000

240000

14400

283600

258030

92000

30300

1606030

11

30

2500

950

2375000

630000

180000

10800

226000

412660

0

24400

1459460

12

40

4000

850

3400000

830000

240000

14400

197720

412660

72000

27900

1694780

Source : Données de l'enquête, 2020

74 /89

Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Annexe 4 : Donnée brutes sur le calcul des marges bénéficiaires pour les exploitants utilisant le quatrième système de production

Are

Qté

PV/Kg

RB en

FB

MO

Terre

Seme nces

Engrais

Fumure organique

Produits Phyto

CAF

Annuité

TOT

1

30

2500

900

2250000

430000

180000

10800

184960

48000

316310

72000

19900

725100

2

40

5000

900

4500000

545000

240000

14400

270840

64000

340045

92000

40900

704900

3

50

6500

950

6175000

675000

300000

18000

210240

80000

266020

116000

49800

896800

4

40

5000

950

4750000

570000

240000

14400

213240

64000

234060

0

25300

857600

5

50

6500

950

6175000

675000

300000

18000

270840

80000

348035

0

54300

962000

6

40

5000

850

4250000

555000

240000

14400

270840

64000

340045

92000

31800

778400

7

50

6500

850

5525000

650000

300000

18000

270840

80000

348270

106000

53800

840000

8

40

5000

900

4500000

570000

240000

14400

184960

64000

234060

90400

26400

583700

9

50

6500

950

6175000

675000

300000

18000

270840

80000

348035

124000

48800

817000

10

40

5500

900

4950000

560000

240000

14400

184960

64000

144995

84000

27400

768700

11

40

5500

950

5225000

555000

240000

14400

213240

64000

258030

0

28800

689100

Source : Données de l'enquête, 2020

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Annexe 5 : Estimation de la quantité de main d'oeuvre en homme-jour pour l'ensemble des exploitations

Ares

HJ (homme-jour)

Pépinière

Labour

Repiquage

Sarclage

Pulvérisation

Arrosage

Récolte

1

40

5

35

16

16

64

16

30

2

30

3

24

12

13

48

13

23

3

30

3

25

12

15

47

15

25

4

40

5

30

16

14

65

14

30

5

30

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Source : Données de l'enquête, 2020

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Analyse de la chaîne de valeur de l'horticulture dans la plaine de l'Imbo : Cas des systèmes de production de la tomate dans la Commune Mutimbuzi.

Annexe 6 : Estimation des prix des intrants utilisés

Rubriques

Prix de référence

Prix économique

Semences (Sachets)

6000

5700

Produit phytosanitaires :

 
 

- Dudu (pcs)

9500

8225

- Dimithouate (pcs)

7990

9300

- Détane (kg)

13200

11280

- Copa (pcs)

5500

4700

Source : Commerçants des intrants agricoles Annexe 7 : Estimation des prix des engrais

 

Prix avec subvention

Prix de référence (Sans

subvention)

Prix

économique

Engrais minéraux :

- DAP (25kg)

- UREE (25Kg)

29000

26000

48333

43333

42695

38500

Source : Prix de la FOMI publié par le MEAE






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci