I.1.18. Aménagement
urbain
L'aménagement urbain est une opération qui
s'inscrit dans un contexte de développement durable, avec pour ambition
l'amélioration du cadre de vie des habitants, la contribution au
développement économique de l'agglomération et
l'intégration d'éléments de qualité
environnementale dans les projets urbains(J.
DUBOIS-MAURY, 1993).
Son but est de coordonner le développement et la
création des villes, dans le respect du cadre de vie des habitants
actuels et futurs, ainsi que de l'équilibre nécessaire entre
population et équipements (espaces publics, espaces verts,
réseaux d'eau potable, d'assainissement, éclairage public,
électricité, gaz, réseaux de communication).
De cette définition découle certains principes
majeurs qu'il faut respecter lorsqu'il s'agit de l'aménagement d'un
éco-quartier ou quartier durable, dont voiciquelques-uns :
Ø La nécessité bien entendu des
discussions avec les services de l'Etat, afin d'en apprécier les
conditions d'éligibilité.
Ø Préciser les cibles à atteindre,
notamment sur les questions suivantes : la gestion des espaces, les
mixités, la mobilité, la gestion des énergies et
ressources. La demande de financement pour ne pas freiner l'ambition de
réaliser le projet.
Ø Les superficies et les fonctions de ces espaces
publics doivent être déterminées le plus en amont possible,
en fonction du nombre de personnes qui y vivront et y travailleront.
Ø la densification d'une ville doit s'accompagner d'un
développement quantitatif et qualitatif des espaces publics, notamment
des espaces verts et surfaces perméables, un nombre suffisant d'espaces
et d'équipements publics municipaux qui, placés au coeur des
quartiers, favorisent les rencontres, les échanges et les
solidarités : jardins publics protégés, jardins
partagés, composts, terrains de jeux ouverts accessibles à tous
et toutes , maisons de quartier, crèches et maisons de retraite
autogérées.
Ø Réaliser un éco-quartier, c'est
fédérer un grand nombre de problématiques sociales,
fonctionnelles, économiques, environnementales autour d'un retour aux
fondamentaux de l'urbanisme et de l'architecture : mieux vivre et mieux vivre
ensemble. Si chacune de ces dimensions a fait l'objet de travaux depuis
longtemps, leur regroupement autour des principes de l'aménagement et du
quartier durable est nouveau.
Ø Si le développement durable a pour objet de
répondre aux besoins des générations présentes sans
compromettre les capacités des générations futures
à répondre aux leurs ; alors c'est désormais la
satisfaction actuelle des besoins qui paraît compromise par les crises
environnementales et sociales que connaît le XXIe siècle (ouragan
Katerina, perte de biodiversité, raréfaction des ressources et
renchérissement des matières premières, la pollution
atmosphérique). Il ne s'agit déjà plus seulement
d'anticiper les problèmes, mais de les résoudre.Comme l'ont
montré les débats menés dans le cadre du Grenelle de
l'environnement, le développement durable devient progressivement le
développement désiré par un nombre croissant de nos
concitoyens, car il regroupe l'ensemble de solutions économiquement
viables aux problèmes environnementaux et sociaux que connaît la
planète.
Ø Une nouvelle approche des sols et sous-sols, de
l'eau, des déchets, voire du territoire lui-même, dans son cycle
de vie, sa transformation, sa pérennité, sa réutilisation
: ressource, captage, distribution, utilisation, rendement, déchets,
recyclage, valorisation, ressource... Une nouvelle vision de l'action publique
qui prend en compte la parole et l'engagement des citoyens, dans ce que cette
« énergie sociale » peut avoir d'éminemment
précieux.
Ø La croissance urbaine actuelle est grande
consommatrice d'espaces, essentiellement prélevés sur les terres
agricoles et les milieux naturels. Du même coup, les distances
s'allongent et les infrastructures de transport ajoutent au morcellement et
à l'enclavement des territoires, à la détérioration
de la qualité de vie, des milieux et de la biodiversité. Pour
sortir de ce mode de développement insoutenable, il faut recourir
conjointement, pour ce qui concerne la « croissance externe »,
à une urbanisation plus dense, organisée autour de transports en
commun renforcés. Privilégier la « croissance interne »
des villes par la reconquête des friches urbaines et la rénovation
des centres-villes et des quartiers existants.
Ø Le développement urbain est désormais
confronté à des défis majeurs, dont la nature a
changé et l'ampleur va croissant. L'un de ces défis est «
l'étalement urbain ». Les villes croissent, les raisons de cette
croissance sont mesurables, liées à des facteurs
démographiques et sociaux incontestables. Cette croissance est toutefois
amplifiée par une dynamique territoriale complexe et non
maîtrisée, selon trois caractéristiques spatiales majeures
: l'éloignement résidentiel, le mitage et l'enclavement. Les
terres sont aujourd'hui la variable d'ajustement de l'étalement urbain.
Or, le terrain n'est pas un bien renouvelable.
Ø Il est désormais urgent de développer
une croissance urbaine durable et des quartiers innovants, qui concilient d'une
part l'aspiration des citadins à un habitat individuel et à un
accès facile aux services essentiels et aux transports publics et,
d'autre part, le besoin croissant de nature et la nécessité
concomitante de préservation de la biodiversité ordinaire ou
remarquable.
Ø Unéco-quartier doit répondre aux
exigences de continuité avec l'urbanisation existante et d'accès
aux réseaux de transports en commun. Elle relève également
de la concertation avec les habitants d'une part et avec les professionnels
d'autre part, et de la cohérence avec les intentions
d'aménagement des collectivités concernées et des
démarches de planification de type Schémas de Cohérence Territoriale (SCT), Plan Local d'Urbanisme
(PLU), Programme Local de l'Habitat (PLH).
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