III.3.2. Insécurité
(Phénomène de banditisme)
Il est très difficile d'accepter l'idée selon
laquelle, la concentration urbaine du quartier Mososo ou plus
précisément la présence de l'anarchie aurait un impact sur
la montée de l'insécurité. Mais, tout au moins, un nombre
important d'analystes reconnaissent que la montée de
l'insécurité est liée au niveau du chômage
endémique auquel sont confrontés les habitants des quartiers
anarchiques, au cours des deux dernières décennies (RNDH, 2000-2001, cité dans la monographie de la
ville de Kinshasa, 2005).
Nous ne pouvons pas oublier de souligner le
phénomène de banditisme, communément appelé
"Kuluna" auquel nous assistons aujourd'hui. Il s'agit des gens qui, se trouvant
en situation de chômage et végétant dans la misère,
s'adonnent à des opérations marginales ou de vol avec des armes
blanches, aux fins de satisfaire leurs besoins de toutes sortes.
A part le banditisme, la situation de l'anarchie et la
pauvreté engendrent la prostitution. A cause du chômage cuisant
qui plane sur la population de bidonvilles, les jeunes filles comme les adultes
pratiquent la prostitution comme moyen de gagner un revenu, en vue de
satisfaire leurs besoins. Par voie de
conséquences, elles permettent la propagation de maladies sexuellement
transmissibles, dont les coûts sont importants.
III.3.3. Développement du
secteur informel
Dans le quartier Mososo, la plupart des ménages qui
habitent tout au long de l'avenue université, sont confrontés
à de sérieuses difficultés, dont la question de logement.
Puisqu'ils sont dans l'impossibilité d'intégrer le marché
formel de l'emploi, ils sont obligés de s'adonner à toutes sortes
d'activités économiques du secteur informel, en vue de trouver le
pain quotidien. C'est ainsi que l'on assiste au développement rapide du
secteur informel composé de petits commerçants et de marchands
ambulants.
Photos 19 et 20 : les
activités informelles qui se pratiquent le long des rues
Le secteur informel devient un handicap majeur pour la
qualité de la vie des gens à Mososo. Non seulement que
l'existence d'un petit marché pirate dans le quartier, même le
long de la rivière yolo où les inondations menacent trop. Cette
situation contribue aussi à rendre le quartier plus insalubre qu'elle
n'a été avant. D'un côté sur l'avenue
université, on retrouve des mécaniciens qui envahissent la voie
pour mener leurs activités de garage ou du commerce de
démolissage de voiture (cfr Photos 21 et 22).
Photo 22 : Des activités
d'arrangement des pneus des véhicules (guado) qui s'installent sur la
voie
Photo 21:Des garages automobile qui
fonctionnent à la servitude de la voie publique
L'on admet que le micro commerce est la principale
caractéristique du secteur informel, mais il touche presque tous les
secteurs d'activités socio-économiques de la ville. L'informel
est considéré comme tremplin pour les chômeurs qui ne
voient l'amélioration de leur sort que dans des activités du
micro-commerce, absorbant près de 60% du stock de main-d'oeuvre
disponible. Ce secteur génère de très faibles revenus et
ne permet pas l'accumulation du capital pouvant augmenter la
productivité.
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