UNIVERSITÉ OUAGA I PROFESSEUR
N° d'ordre
JOSEPH KI-ZERBO
***********
Unité de Formation et de Recherche en
Sciences
de la Vie et de la Terre (U.F.R./S.V.T.)
**************
Laboratoire de Biologie et Ecologie
Végétales (La.B.E.V.)
********************
MÉMOIRE DE FIN DE
CYCLE Présenté par : Issaka Wendpanga KANAZOE en vue de
l'obtention du diplôme de : Master de Recherche en Biodiversité
Végétale Tropicale THÈME :
AMELIORATION DE LA FRUCTIFICATION DU KARITÉ
(Vitellaria paradoxa C.F.Gaertn.) CAS DES PARCS AGROFORESTIERS
DU VILLAGE DE TOREM DANS LE CENTRE SUD DU BURKINA-FASO
Soutenu le 28 Juin 2018 devant le jury composé de
:
Président :
- Joseph Issaka BOUSSIM, Professeur
Titulaire, Université Ouaga I Pr. Joseph KI-ZERBO Membres du
jury :
- Issa NOMBRÉ, Maître de
Conférences, Institut Des Sciences (I. D. S.)
- Oumarou OUEDRAOGO, Maître de
Conférences, Université Ouaga I Pr. Joseph KI-ZERBO
II
Illustration de la page de garde : Parc
agroforestier
III
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES FIGURES ix
LISTE DES PHOTOS ix
LISTE DES TABLEAUX ix
LISTE DES ANNEXES x
RÉSUMÉ xi
ABSTRACT xii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS
4
I. Présentation générale de la zone
d'étude 4
1. Situation géographique 4
2. Découpage administratif 4
3. Caractéristiques socio-économique et
démographique 5
a. Population 5
b. L'agriculture et l'élevage
5
c. Exploitation forestière 6
4. Climatologie 6
a. Pluviométrie 6
b. Température 7
c. Humidité relative 7
d. Vitesse du vent 8
5. Pédologie et hydrologie 9
a. Pédologie 9
b. Hydrologie 9
6. Végétation 10
II. Revue bibliographique sur le Vitellaria paradoxa
C.F.Gaertn. 10
1. Systématique 10
2. Distribution et écologie 10
3. Physiologie 12
a. Germination 12
iv
b. Croissance et développement
12
4. Botanique descriptive 12
a. Port 12
b. Tronc 13
c. Racines 13
d. Feuilles 13
e. Inflorescences et fleurs 14
f. Fruit et noix 15
5. Multiplication sexuée et asexuée
15
a. Multiplication sexuée 15
b. Multiplication asexuée 16
c. Production 16
d. Techniques d'amélioration de la production
17
6. Usages et importances socioéconomiques
17
a. Usages locaux 17
b. Usages industriels 17
III. Pollinisateurs et pollinisation du karité
18
1. Modes de pollinisation 18
a. Autopollinisation ou autogamie
18
b. Pollinisation croisée ou allogamie
18
2. Agents de la pollinisation ou vecteurs de pollen
19
a. Insectes 19
b. Vents 19
c. Homme 20
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
21
II. Matériels et Méthodes 21
1. Echantillonnage et collecte des données
21
a. Choix du site 21
b. Matériel végétal
21
c. Autres matériels 21
V
2. Méthodes 22
a. Suivi de la pollinisation 22
b. Suivi des pollinisateurs 23
c. Collecte des données 25
3. Traitement et Analyses des données
26
a. Traitement 26
b. Analyses des données 27
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSION
28
I. Résultats 28
1. Impact du mode de pollinisation sur la nouaison de
Vitellaria paradoxa 28
2. Impact du mode de pollinisation sur la maturation des
fruits de Vitellaria paradoxa
28
3. Impact du mode de pollinisation sur le poids des
fruits matures et sur le poids des
amandes de Vitellaria paradoxa 29
a. Poids moyen des fruits 29
b. Poids moyen des amandes 30
4. Inventaire des agents pollinisateurs de Vitellaria
paradoxa 31
a. Dénombrement des insectes par les
différentes méthodes 31
b. Détermination des insectes
collectés par les différentes méthodes 32
II. Discussion 33
1. Impact du mode de pollinisation sur la nouaison et la
maturation des fruits de
Vitellaria paradoxa 33
2. Inventaire des agents pollinisateurs de
Vitellaria paradoxa 34
a. Dénombrement des insectes par les
différentes méthodes 34
b. Détermination des insectes
collectés par les différentes méthodes 35
CHAPITRE IV : CONCLUSION ET PERSPECTIVES 36
I. Conclusion 36
II. Perspectives 36
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 38
ANNEXES 46
vi
DÉDICACE
a mes parents Moumouni
KANAZOE et Fati GANEMTORE
pour leurs amour et
bénédictions,
ama grande mère
pour m'avoir soutenu moralement durant ses longues
années passées à l'université,
ames frères et soeurs
qui n'ont cessé de m'encourager
et
de me soutenir,
Atous ceux qui m'ont soutenu
moralement, matériellement et financièrement durant toutes mes
années de scolarité,
Que le Dieu de paix fasse en vous ce
qui lui est agréable !
vii
REMERCIEMENTS
Diverses contributions ont permis la réalisation de ce
travail et méritent d'être saluées. Merci au Pr Joseph
Issaka BOUSSIM, Professeur Titulaire, Directeur du Laboratoire
de Biologie et Ecologie
Végétales (La.B.E.V.) pour
avoir accepté notre inscription au sein de son laboratoire ;
Merci au Dr Issa NOMBRE, Maître de Conférences,
notre directeur de mémoire pour nous avoir guidé tout au long du
déroulement des travaux, merci pour vos conseils, votre
disponibilité et votre patience ;
Mes remerciements chaleureux vont également aux membres du
jury pour avoir accepté d'évaluer ce travail.
Merci à Monsieur Idrissa ZEBA Directeur exécutif de
l'ONG NATURAMA pour nous avoir accepté dans sa structure et son soutien
matériel et financier sans lequel ce travail ne serait pas possible. Nos
remerciements s'adressent à :
Monsieur Adama NANA Directeur des études de l'ONG NATURAMA
pour ses conseils, Monsieur Prudence TANKOANO pour ses conseils et son
investissement sur le terrain durant la période de récolte des
données.
Ce fut une chance et un plaisir de travailler avec chacun d'entre
vous.
Merci à tous les enseignants qui ont contribué
efficacement à notre formation malgré les conditions de travail
difficile. Nos remerciements vont au :
Pr Adjima THIOMBIANO, Professeur Titulaire, pour vos conseils et
votre disponibilité ;
Dr Salifou TRAORE, Maître de Conférences pour vos
conseils, votre disponibilité et votre patience ;
Dr Oumarou OUEDRAOGO, Maître de Conférences, pour
vos conseils, votre disponibilité ;
Dr Amadé OUEDRAOGO, Maître de Conférences,
pour vos conseils et votre disponibilité ; Dr Fréderic ZONGO,
Maître de Conférences, pour vos multiples conseils et
encouragements. Merci à Bernard OUEDRAOGO, Soumaïla SAWADOGO,
Amadou SANKARA pour votre soutien, vos conseils et ses relectures attentives
;
Merci à Désiré SAWADOGO, Zaïnabou
DABRE, Etienne KABORE et Alassane ZARE, camarades du Master Biodiversité
Végétales pour vos conseils et encouragement.
Mes remerciements s'adressent aux camarades des autres Master de
Biologie et Physiologie Végétale.
VIII
Je ne saurai oublier d'adresser mes remerciements à
l'ensemble des doctorants du laboratoire de biologie et écologie
végétales.
A la population de Torem nous leur disons merci pour leur accueil
et leur participation aux travaux.
A tous ceux ou celles dont les noms ne sont pas cités,
qu'ils sachent que je ne saurais oublier leur amitié et que je leur
renouvelle la mienne.
ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte de la zone d'étude 4
Figure 2 : Diagramme ombrothermique de la zone de Pô de
2010-2014 7
Figure 3 : Humidité relative moyenne mensuelle de
2010-2014 8
Figure 4 : Vitesse moyenne mensuelle du vent de 2010-2014 9
Figure 5 : Aire de distribution du karité en Afrique
(Elias, 2008) 12
Figure 6 : Pollinisation croisée et directe (Pouvreau,
2004 ; cité par Alleaume, 2012) 19
Figure 7 : Variations des indices de nouaison de la
pollinisation manuelle et de la pollinisation
naturelle 28
Figure 8 : Variations des indices de maturation de la
pollinisation manuelle et de la pollinisation
naturelle 29
Figure 9 : Variations des poids moyens des fruits de la
pollinisation manuelle et de la
pollinisation naturelle 30
Figure 10 : Variations des poids moyens des amandes de la
pollinisation manuelle et de la
pollinisation naturelle 31
Figure 11 : Nombre d'insectes collectés suivant les
différentes méthodes et sur chaque site 31
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Tronc de Vitellaria paradoxa 13
Photo 2 : Inflorescence de Vitellaria paradoxa 14
Photo 3 : Amande de Vitellaria paradoxa. 15
Photo 4 : Noix de Vitellaria. paradoxa 15
Photo 5 : Rameau portant des fruits de Vitellaria
paradoxa. 15
Photo 6 : Caractéristiques des fleurs utilisées
pour la pollinisation manuelle 22
Photo 7 : Séance de capture des insectes. 23
Photo 8 : Tubes PVC surmontés de coupelles 24
Photo 9 : Piège collant 24
Photo 10 : Séance de pesée de fruit 25
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Détermination des insectes collectés
par les différentes méthodes 32
X
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Récapitulatif des observations sur les
différents indices. 46
Annexe 2 : Récapitulatif des poids. 47
Annexe 3 : Fiche de collectes des insectes 48
Annexe 4 : Fiche de dénombrement des fleurs. 48
Annexe 5 : Fiche de dénombrement des fruits 48
xi
RÉSUMÉ
La noix de karité (Vitellaria paradoxa
C.F.Gaertn.) est l'un des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) le plus
exploité au Burkina Faso. Ce PFNL présente un
intérêt socio-économique important pour le pays.
Malgré les nombreuses recherches menées dans le but
d'améliorer la production fruitière, le karité reste
caractérisé par sa production aléatoire et insuffisante
mais aussi par les difficultés de domestication. La présente
étude vise à déterminer l'impact de l'apport de la
pollinisation manuelle dans la fructification du karité des parcs
agroforestiers. Pour cette étude deux sites d'échantillonnages
ont été choisis. Sur chaque site 10 pieds de Vittelaria
paradoxa ont été choisis. Sur chaque pied nous avons
appliqué trois (03) traitements. Chaque traitement étant
répliqué trois (03) fois sur trois (03) inflorescences
différentes. Ces trois (03) traitements appliqués sont les
suivants : la pollinisation naturelle (inflorescences libres), la pollinisation
manuelle (les grains de pollen sont apportés manuellement d'un autre
arbre) et l'autopollinisation (inflorescences ensachées). Trois
méthodes ont été utilisés pour collecter les
insectes visitant les plantes. Il s'agit de la méthode du filet, la
méthode des pièges collants et la méthode de la coupelle.
L'indice de nouaison et de maturation ont été calculés et
comparés. Les différents insectes collectés par les trois
méthodes ont été déterminés. Par la suite,
seuls les deux premiers traitements ont fait l'objet d'analyse. Notre
étude révèle que l'indice de nouaison et de maturation
issus de la pollinisation manuelle étaient significativement
supérieurs à celui de la pollinisation naturelle (p<0,05). La
pollinisation manuelle par la qualité et la quantité du pollen
apporté a provoqué un accroissement significatif de l'indice de
nouaison et de maturation. L'étude révèle que le
karité est visité par un grand nombre d'insectes appartenant
à plusieurs Ordres. Les abeilles sont les pollinisateurs les plus
rencontrés lors des récoltes.
Mots clés : Vitellaria paradoxa,
pollinisation, insectes, parcs agroforestiers.
XII
ABSTRACT
Shea nut (Vitellaria paradoxa C.F.Gaertn.) is one of
the most exploited non-timber forest products (NTFPs) in Burkina Faso. This
NTFP is of significant socio-economic interest for the country. Despite, the
many studies carried out with the aim of improving the fruit production, the
shea butter remains characterized by its random and insufficient production but
also by the difficulties of domestication. The present study aims at
determining the impact of the contribution of the manual pollination in the
fruiting of the shea tree of agroforestry parklands. For this study, two
sampling sites were chosen. On each site 10 individuals of Vittelaria
paradoxa were chosen. On each individual we applied three (03) treatments.
Each treatment being replicated three (03) times out of three (03) different
inflorescences. These three (03) applied treatments are: natural pollination
(free inflorescences), manual pollination (pollen grains are brought manually
from another tree) and self-pollination (bagged inflorescences). Three methods
were used to collect the insects visiting the plants. These are the net method,
the sticky trap method and the pan method. Fruit set and maturation index were
calculated and compared. The different insects collected by the three methods
were determined. Subsequently, only the first two treatments were analyzed.
Our study revealed that fruiting and maturation index from
manual pollination was significantly higher than that of natural pollination (p
<0.05). Manual pollination by the quality and quantity of the pollen brought
caused a significant increase in the index of fruit set and maturation. The
study reveals that shea is visited by a large number of insects belonging to
several Orders. Bees are the pollinators most encountered during harvest.
Keywords: Vitellaria paradoxa,
pollination, insect, agroforestry parklands.
1
INTRODUCTION
Le Burkina Faso est un pays sahélien de l'Afrique de
l'Ouest dont la majeure partie de la population est rurale (INSD, 2015). Si le
nord du pays présente un climat particulièrement hostile à
l'agriculture, le Sud par contre est une région relativement favorable
à l'activité agricole (Région du Centre Sud, 2005). Cette
population du Burkina Faso a pour activités principales l'agriculture et
l'élevage (INSD, 2015). Malheureusement cette agriculture ne peut pas
à elle seule satisfaire leurs besoins (Région du Centre Sud,
2005). Ainsi, pour accroitre leurs revenus, ces populations doivent s'investir
dans d'autres types de production dont celui des Produits Forestiers Non
Ligneux (PFNL). Le concept de PFNL est défini par le Document de
Stratégie Nationale de Valorisation et de Promotion des PFNL comme
« tout bien d'origine biologique autre que le bois et la faune à
l'exception des insectes, dérivé des forêts, des autres
terres boisées et des arbres hors forêts, notamment des
végétaux spontanés, domestiqués, et ceux
destinés au reboisement » (MECV, 2010). Les Produits Forestiers Non
Ligneux notamment ceux comestibles provenant du karité (Vitellaria
paradoxa C.F.Gaertn.) et du néré (Parkia biglobosa
(Jacq.) R.Br. ex G.Don), sont d'une importance capitale pour les
populations burkinabés. Des plantes comme Adansonia digitata L.
(baobab), Tamarindus indica L. (tamarinier), Bombax costatum
Pellegr. & Vuill. (Kapokier à fleurs rouges), Balanites
aegyptiaca (L.) Delile (Datier du desert), Detarium microcarpum
Guill. & Perr., Ziziphus mauritiana Lam. (Jujubier),
Sclerocarya birrea (A.Rich.) Hochst. et Elaeis guineensis
Jacq. (Palmier à huile) assurent aussi un rôle
socio-économique important (MECV, 2010 ; FAO, 2012). Ces plantes sont
généralement dans des systèmes de parcs agroforestiers qui
sont des parcs dans lesquels des arbres sont maintenues volontairement sur des
terres cultivées ou des jachères récentes (Boffa ,2000).
Le karité occupe une place importante dans ces parcs. Le terme «
parc » est utilisé pour désigner un paysage
façonné par les activités agricoles. Il n'en demeure pas
moins que les arbres de ses parcs ne sont pas complétement
domestiqués (Roch, 2008). Le karité occupe une place de choix
parmi les PFNL du Burkina (APFNL, 2012).
La filière karité représente le
quatrième produit d'exportation pour le Burkina après l'or, le
coton et l'élevage (Akossongo, 2014). En tant que premier maillon de la
filière karité, les femmes tirent un profit économique
assez important dans l'exploitation de la pulpe et de l'amande du karité
(APFNL, 2011 a,b). Le karité couvre 28% du territoire burkinabé
soit 65 000 km2 avec une densité moyenne de 30 pieds à
l'hectare (Akossongo, 2014). Le peuplement est estimé à 195
millions d'arbres (Akossongo, 2014).
2
L'effectif total des ménages collectant des amandes de
karité au Burkina Faso est d'au moins 646 000 (APFNL, 2011). Mille
soixante-neuf organisations professionnelles interviennent dans la collecte, la
transformation et la commercialisation des amandes de karité. 88 % des
ménages en milieu rural consomment le beurre de Karité, contre 25
% des ménages en milieu urbain. Chaque partie du Karité a un
usage particulier. La Contribution du karité à l'économie
nationale en 2011 est de 28,991 milliards de FCFA, soit de l'ordre de 0,60 % de
la valeur du PIB du Burkina (APFNL, 2011 ; Akossongo, 2014).
Face aux énormes potentialités de la
filière, se dressent des contraintes multiples et multiformes
(Akossongo, 2014) et ceux malgré les nombreuses recherches menées
dans le sens de l'amélioration de la productivité du
karité.
Ainsi Lamien (2006) s'est intéressé aux causes
de la déperdition de la production fruitière. Les travaux de
Boussim et al., (1993), Abome Bilounga (2002) indiquent clairement
l'impact négatif des parasites phanérogames et positif de
l'entomofaune florale sur la floraison et la fructification du karité.
Tandis que les travaux de Guinko et al., (1987 et 1988) soutiennent
que les insectes jouent un rôle capital dans sa pollinisation.
L'état du rendement du karité est
inféodé à l'existence de facteurs de déterminisme
de la production comme le suggère Picasso (1984), Bagnoud et
al., (1995), Guinko et al. (1988) et Serpentié (1997).
Pour Monselise et Goldschmidt (1982) cités par Lamien (2006), ces
facteurs souvent interdépendants peuvent être regroupés en
déterminants externes (conditions pédoclimatiques et parasitisme
animal et végétal) et internes (facteurs éco
physiologiques) à la plante (Guira, et al.,2002).
Plusieurs indices indiquent une dégradation importante
des parcs de karité au Burkina Faso (Kaboré et al.,
2012). Ceci a pour conséquence une faible
régénération naturelle entraînant un vieillissement
progressif de nombreux parcs (Maïga, 1988 ; Boussim, 1991 ; Senou, 2000).
Dans ces conditions, Soumana et al., (2010) notent une baisse des
rendements de certains ligneux dont Vitellaria paradoxa. Pour faire
face à ces problèmes Bonkoungou (1987) préconise une
amélioration de la production fruitière par une meilleure gestion
des populations existantes. Or l'amélioration de la production
fruitière passe par une bonne compréhension de la reproduction du
karité (Okullo et al., 2004). Les travaux de Guinko et al.,
(1988), Sallé et al., 1991, Diallo (2001), montrent que la
production de fruits est limitée par la faible pollinisation.
Très peu d'étude se sont focalisées sur la pollinisation.
En effet la plupart des études portent sur la transformation, la
distribution, la commercialisation, les impacts socioéconomiques et les
systèmes d'agroforesterie.
3
Pour toutes ces raisons, nous nous sommes
intéressés à l'influence de la pollinisation sur la
fructification du karité. C'est justement la réponse à
cette question qui nous permettra d'augmenter les rendements du karité
et permettre ainsi un mieux-être des populations vivants de ces parcs
agroforestiers.
L'objectif général de la présente
étude est de déterminer l'impact du mode du pollinisation sur le
rendement du karité. Spécifiquement il s'agira :
- de comparer la fructification du karité selon
différents types de pollinisation (pollinisation libre et pollinisation
manuelle) ;
- d'inventorier les insectes pollinisateurs du Karité.
Pour atteindre les objectifs de cette étude nous avons
formulé les hypothèses suivantes :
- la pollinisation manuelle améliore le rendement fruitier
du karité.
- le karité est visité par de nombreux insectes.
Le présent mémoire comporte quatre (04) chapitres.
Le premier chapitre est consacré
aux généralités du milieu d'étude
et la présentation de Vitellaria paradoxa. Le deuxième
chapitre traite du matériel et des méthodes utilisées dans
le cadre de cette étude. Le troisième chapitre traite des
résultats et discussion. Le quatrième chapitre est
consacré à la conclusion et aux perspectives.
4
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS
I. Présentation générale de la zone
d'étude
1. Situation géographique
L'étude a été conduite dans deux sites du
village de Torem à environ 10 km de la ville
de Pô. L'étude s'est déroulée dans le
secteur phytogéographique Sud Soudanien du Burkina Faso (Figure 1).
Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso partage une
frontière avec 6 pays que sont la Côte d'Ivoire, le Benin, le
Ghana, le Mali, le Niger et le Togo.
Figure 1 : Carte de la zone d'étude Source : BNDT 2012 et
données de terrain
2. Découpage administratif
Torem est une localité située à environ 10
km au Nord-Est de la ville de Pô.
Administrativement, Torem est un village relevant du
département de Pô. La commune urbaine de Pô fait partie des
cinq communes de la province du Nahouri dont elle est le chef-lieu. La ville de
Pô est située sur les coordonnées 1°09' Ouest et 11
°11' Nord pour une altitude de 321,5 mètres.
5
La province du Nahouri compte actuellement cinq (5)
départements, 131 villages, et une (1) commune urbaine. Elle est
située au centre de la région du Centre Sud à 90 km
environ de Manga et à 145 km de Ouagadougou sur la route nationale
n° 5.
La commune de Pô totalise une superficie de 1 642
km2. Elle est limitée au Nord par le Parc National
Kaboré Tambi, à l'Est par les communes de
Tiébélé et de Gombousgou, à l'Ouest par la commune
de Guiaro et au sud par la république du Ghana.
Au niveau de l'organisation administrative, la commune urbaine
de Pô compte 25 villages administratifs et six secteurs. Elle
relève de la région du Centre-sud qui regroupe trois provinces
(le Bazèga, le Nahouri et le Zoundwéogo). La Région du
Centre-Sud qui partage une partie de la limite Sud du Burkina est située
entre les latitudes 12° 10' et 11°09' Nord et les longitudes 2°
et 0°34' Ouest. Avec une superficie totale d'environ 11 327
km2, elle est limitée au Nord par la Région du Centre,
à l'Est par celles du Centre-Est et du Plateau Central, à l'Ouest
par le Centre-Ouest et au Sud par la République du Ghana. (Région
du Centre Sud, 2005 ; PDI, 2013).
3. Caractéristiques socio-économique et
démographique
a. Population
La population de Pô est constituée d'une part,
par les autochtones qui sont les Kassena (78,5%) venus de Kassana au Ghana et,
d'autres part, par les allochtones constitués par les ethnies comme les
Mossi (14,85%), les Bissa (2,7%), les Peuhl (1,35%) et les autres (2,7%). (PLD,
2000).
Au dernier recensement Général de la Population
et de l'Habitation (RGPH) de 2006, la population résidente de la commune
urbaine de Pô était de 51 552 personnes, repartie dans 10 119
ménages, soit une moyenne de 05 habitants par ménage. La
population urbaine de la commune représente 47% de l'ensemble de la
population communale. La population de la commune représentait à
cette période environ 33% de la population de la province et 8% de la
région. Le taux d'accroissement moyen annuel (TAMA) de la Commune s'est
établi à 3,13%.
Le RGPH (2006) indique que les femmes représentent
50,49% de l'ensemble de la population communale (PDI, 2013).
b. L'agriculture et
l'élevage
L'agriculture demeure la principale activité de production
et d'emploi dans la commune de Pô. C'est une agriculture de subsistance
dans son ensemble et de type pluvial étroitement lié à
l'organisation sociale basée sur le principe du patrilignage
(père en fils).
6
Les principales productions vivrières enregistrées
sont le sorgho blanc, le sorgho rouge, le maïs, le mil et le riz.
L'arachide, le coton, le soja et le sésame sont les principales
productions de rente. En 2010 le coton est la spéculation qui occupe le
plus d'espaces cultivable dans la commune devant le mil.
Les populations de la commune pratiquent également
d'autres cultures de rente que sont les cultures maraîchères dont
les principales spéculations sont les choux, l'oignon et la tomate.
Malgré les conditions agro climatiques, la productivité demeure
relativement faible au regard des potentialités. En effet 77% des
agriculteurs utilisent des techniques culturales archaïques, 17% seulement
bénéficient de l'encadrement du service provincial de
l'agriculture et très peu d'intrants sont utilisés (Zallé,
2008 ; PDI, 2013).
L'activité pastorale, de plus en plus
intégrée à l'agriculture (traction animale et en fumure
organique) constitue la seconde activité des populations. En
dépit de cette intégration, le système sédentaire
extensif ou transhumant reste dominant. Cela occasionne des fortes pressions
sur les ressources engendrant un fort niveau de développement de
conflits entre agriculteurs et éleveurs et à l'origine d'une
faible productivité. (Zallé, 2008 ; PDI, 2013)
L'élevage sédentaire est pratiqué par les
agropasteurs autochtones et de plus en plus par les Peuls qui se fixent
à la périphérie des villages. Ces Peuls transhument
néanmoins avec une grande partie de leurs animaux loin des champs
pendant l'hivernage (Ilboudo, 1989).
c. Exploitation forestière
Ilboudo, (1989) désigne l'exploitation forestière
comme étant « la production de bois de chauffe, de charbon de bois
et la collecte d'autres produits floristiques et fauniques liée à
l'existence des parcs nationaux ».
La province du Nahouri regorge de nombreuses ressources
végétales et fauniques telles le Ranch de gibier du Nazinga, le
Parc National Kabore Tambi. L'économie locale est fortement tributaire
de l'exploitation des ressources forestières.
La présence de nombreux cours d'eau et de vastes zones
de pâturage permet de couvrir les besoins énergétiques
(bois de chauffe) et économiques (produits forestiers non ligneux) de la
population (Zallé, 2008 ; PDI, 2013).
4. Climatologie a.
Pluviométrie
Le climat de type soudano-sahélienne se caractérise
par une pluviométrie assez abondante mais mal répartie dans le
temps et dans l'espace.
Le nombre de jours de pluie par an varie en moyenne entre 50 et
80 jours ; la moyenne décennale (1994 à 2004) des
précipitations est de 1 145,8 mm au Nahouri (Région du Centre
Sud, 2005).
L'essentiel des pluies est enregistré entre Avril et
octobre, avec un maximum de précipitation en août (Figure 2). Les
pluies ne sont pas sans influence sur le butinage. En effet les pluies
réduisent les mouvements des insectes, diluent et lessivent les
nutriments (pollen, nectar) (Nombré, 2003).
Précipitations T°C
Température (°C)
Pluviométrie (mm)
300
250
200
150
100
50
0
150
125
100
75
50
25
0
7
Figure 2 : Diagramme ombrothermique de la zone de Pô de
2010-2014 Source : Direction Générale de la
Météorologie et de l'aviation civile
b. Température
La température moyenne mensuelle tourne depuis 1978 autour
de 30°C (Région du
Centre Sud, 2005). Les mois les plus chauds sont les mois de
mars et mais avec des températures supérieures ou égales
à 39°C et la période de froid se situe entre novembre et
février avec des températures oscillant autour de 20°C. En
général la température au niveau de cette zone est
favorable à une activité de butinage (Nombré, 2003).
c. Humidité relative
L'humidité relative moyenne annuelle est de 55%.
L'humidité semble n'influencer que faiblement l'activité des
butineuses (Otiobo et al., 2015) mais aurait une incidence sur la
floraison.
90
80
70
60
50
40
30
20
Humidité relative (%)
10
0
8
Figure 3 : Humidité relative moyenne mensuelle de
2010-2014
Source : Direction Générale de la
Météorologie et de l'aviation civile
d. Vitesse du vent
La vitesse moyenne du vent est de 1,5 m/s. Deux types de vents
soufflent dans la zone
de Pô. Il s'agit des vents de saison sèche ou
harmattan et de saison de pluvieuse ou mousson. Les fortes vitesses de vents se
manifestent entre le mois de décembre et le mois d'Avril avec des
vitesses supérieures à 1,5 m/s. les faibles vitesses se
rencontrent dans le mois de juin à novembre.
Les vents restent suffisamment faibles tout au long de
l'année pour ne pas gêner l'activité des insectes
néanmoins l'harmattan gênent le butinage des abeilles pendant les
mois de novembre, de décembre et de janvier (Nombré, 2003).
2,5
2
1,5
1
Vitesse du vent (m/s)
0,5
9
0
Figure 4 : Vitesse moyenne mensuelle du vent de 2010-2014
Source : Direction Générale de la
Météorologie et de l'aviation civile
5. Pédologie et hydrologie
a. Pédologie
Le relief de la région est composé d'une
pénéplaine caractérisée par des buttes de roches et
de cuirasses au Nord et d'un ensemble de formations de roches magmatiques
acides, granitiques à biotite, métamorphiques à
faciès birrimiennes et d'alluvions le long des cours d'eau au Sud. Le
sol est composé dans sa partie Nord de grandes unités
hydrogéologiques peu aptes aux cultures (les granites
antébirrimiennes recouverts d'argile puis les unités de
grès siliceux) ; au Sud s'étendent des sols minéraux bruts
sans utilité agropastorale et des sols minéraux bruts d'apport
adaptés à toutes les cultures. (Région du Centre Sud,
2005)
b. Hydrologie
Le réseau hydrographique assez dense est
essentiellement constitué par les bassins du Nakambé, du Nazinon
et de la Sissili comportant de nombreux affluents périodiques. Certains
de ces ruisseaux dans leur parcours se transforment en zone d'épandage
au niveau des bas-fonds. Le fleuve Nazinon a un débit moyen de 26
m3/s (de 1975 à 2002) et le Nakambé 48,3
m3/s (de 1975 à 2002). On dénombre 69 plans d'eau
(retenues et plans naturels) dont la capacité de stockage avoisine 1 176
729 m3 (Région du Centre Sud, 2005).
10
6. Végétation
La zone de Pô est située dans le district Est
Mouhoun du secteur phytogéographique sud
soudanien. Ce secteur est caractérisé par
l'espèce grégaire Isoberlinia doka Craib & Stapf et
comporte de nombreuses galeries. La végétation du district Est
Mouhoun est essentiellement caractérisé par des galeries
forestières constituées en majeure partie d'espèces
soudaniennes caducifoliée. On y trouve les espèces
guinéennes ripicoles suivantes : Cola laurifolia Mast.,
Pterocarpus santalinoides DC., Elaeis guineensis
DC., Manilkara multinervis (Baker) Dubard (Boussim, 2010).
II. Revue bibliographique sur le Vitellaria paradoxa
C.F.Gaertn.
1. Systématique
Vitellaria paradoxa C.F.Gaertn. ou karité en
français ou encore shea-butter tree en anglais a été
rebaptisé plusieurs fois au cours du XIXème
siècle (Sallé et al, 1991). D'abord appelé
Vitellaria paradoxa par Carl Friedrich Von Gaertner en 1805, le
karité prit ensuite le nom de Bassia parkii en 1837. Le nom
d'espèce « parkii » fut attribué par Mungo Park qui fut
le premier auteur à décrire le karité en 1796 lors d'une
exploration dans la région de Ségou au Mali. Kotschy crée
en 1864 le genre Butyrospermum qui signifie « graine de beurre »
(Bongoungou 1987 ; Guira, 1997).
Actuellement la combinaison binomiale acceptée est
Butyrospermum paradoxum (Gaertn. f.) Hepper. Mais le synonyme
Vitellaria paradoxa C.F.Gaertn. est également utilisé
(Sallé et al., 1991 ; Guira, 1997). Boffa (1999) note que le
genre Vitellaria comprend deux sous-espèces. Du
Sénégal à la République centrafricaine on a la
sous-espèce paradoxa, tandis que la sous-espèce
nilotica se rencontre dans le Sud Soudan, en Ethiopie, en Ouganda et
dans le nord-est du Zaïre.
Le Karité, « Vitellaria paradoxa
C.F.Gaertn. », appartient à la famille des Sapotaceae.
2. Distribution et écologie
Le karité (Vitellaria paradoxa C.F.Gaertn.),
ou shea tree en anglais, est un arbre fruitier sauvage indigène des
savanes semi-arides et sub-humides d'Afrique subsaharienne (Bonkoungou,
2002).
11
C'est un arbre très caractéristique des savanes
soudaniennes (Guira et al., 2002). Selon Sallé et al.,
1991 il s'étend du Sénégal oriental au nord-ouest de
l'Ouganda, soit du 16e degré de longitude Ouest au
34e degré de longitude Est sur une bande de 5000
kilomètres de long pour 400 à 750 kilomètre de large.
L'aire du karité couvre une surface d'environ un (1) million de
km2. Les peuplements les plus denses se rencontrent surtout au Mali,
au Burkina Faso, dans le Nord de la Côte-d'Ivoire, du Ghana, du Togo, du
Bénin et du Nigeria. Toutefois, le Burkina Faso et le Mali sont les deux
pays qui se trouvent entièrement à l'intérieur de la zone
de prédilection de l'espèce.
Au Burkina Faso, l'espèce se rencontre sur presque
toute l'étendue du territoire à l'exception de la partie Nord du
pays c'est-à-dire au Nord du 14è parallèle
(Bonkoungou, 1987 et Guinko, 1988).
D'après Guinko (1984), l'espèce est absente
à l'état spontané au Burkina Faso dans la zone des steppes
sahéliennes. C'est surtout dans l'ouest et le Sud que l'espèce
est prédominante (Sandwidi, 2012).
Comme pour la plupart des espèces des parcs
agroforestiers, la distribution du karité est liée à la
présence de l'homme qui en assure la protection et la dispersion
(Guinko, 1984 ; Boffa, 1999).
La distribution presque totale du karité sur une bonne
partie du territoire montre que cette espèce s'adapte à une
grande gamme de conditions écologiques. Selon Hall et al.,
(1996), l'espèce se présente dans les zones où la
pluviosité moyenne annuelle est comprise entre 600 et 1400 mm, avec une
évapotranspiration potentielle comprise entre 1400 et 2300 mm et une
période sèche de 5 à 7 mois. Néanmoins, Bonkoungou
(1987), note que l'intervalle pluviométrique propice se situe entre 500
mm et 1500 mm. Picasso, (1984) indique que le karité prospère sur
les sols sablo-argileux ou argilo-siliceux. On retrouve également cet
arbre sur des sols latéritiques et les pentes colluviales profond
où les sols sont moyennement humides mais néanmoins ils
évitent les zones potentiellement inondables (Boffa, 1999).
Dans les parcs agroforestiers les paysans épargnent
certains arbres pour leurs utilités. C'est ainsi que le karité
(Vitellaria paradoxa C.F.Gaertn.) est
généralement associé au néré (Parkia
biglobosa (Jacq.) R.Br. ex G. Don), le résinier (Lannea
microcarpa Engl. &K. Krause), le tamarinier (Tamarindus indica
L.) et le kade (Faidherbia albida (Delile) A.Chev.). Le
karité étant une plante héliophile, il peut donc
bénéficier dans ces conditions de la lumière et de la
protection indispensable à son bon développement (Guira ,1997 ;
Millogo, 2011).
12
Figure 5 : Aire de distribution du karité en Afrique
(Elias, 2008)
3. Physiologie
a. Germination
La germination du karité est particulière et est
dite cryptogée. En effet l'organe
cotylédonaire s'enfonce dans le sol puis une tige prend
naissance au niveau du pivot à 6 ou 7cm de profondeur du sol. Ceci
participe à la protection du bourgeon de la plantule contre la
sécheresse et les feux de brousse. (Zerbo, 1987 ; Sallé et
al., 1991).
b. Croissance et
développement
La croissance du karité est très lente même
placée dans de bonnes conditions (Serpentié,
1996). L'allongement de la tige se situe entre 10 et 12 cm la
première année. La croissance racinaire est plus forte que la
croissance caulinaire avec des variations qui sont fonction des conditions
climatiques.
A l'âge adulte le karité possède un pivot
court de 70 à 90 cm mais les racines latérales traçante
peuvent atteindre 20 m de longueur (Picasso, 1984 ; Sallé et al.,
1991).
4. Botanique descriptive
a. Port
Le karité est un arbre trapu d'une quinzaine de
mètre de hauteur avec de puissantes
branches ramifiées (Arbonnier, 2009). Trois ports ont
été décrits au niveau de la couronne des arbres par Lamien
(2001) :
13
- Le port en boule : les branches secondaires
s'étalent rapidement pour donner un aspect sphérique à la
frondaison ;
- Le port en balai ou parasol : les branches
secondaires s'étalent vers le haut en V donnant un aspect de parasol
à la cime.
- Le port semi-dressé ou érigé
qui est l'intermédiaire entre les deux (02) premiers types. Le
type de port présente un intérêt en agroforesterie.
b. Tronc
Arbre à tronc écailleux, de forme cylindrique, le
tronc a un diamètre pouvant atteindre
1 m et une hauteur allant de 6 à 9 m. La croissance en
hauteur et en diamètre du fût est très lente. La couleur de
l'écorce est gris foncé ou noirâtre et présente un
aspect rugueux et crevassé et produit un peu de latex blanc (Arbonnier,
2009 ; Sacande, 2012).
Photo 1 : Tronc de Vitellaria paradoxa
c. Racines
Le karité possède un système racinaire de
type pivotant. Le diamètre du pivot diminue
au fur et à mesure qu'il s'enfonce dans le sol. Avec
un diamètre de 0,75 à 1 m, le pivot émet des racines
latérales pouvant atteindre 20 m de longueur. Cependant ces racines
latérales sont sans influences sur les cultures sous-jacentes
(Bonkoungou, 1987).
d. Feuilles
Les feuilles sont groupées en bouquets par 30 au sommet
des rameaux (Sallé et al.,
1991). Comme pour la plupart des plantes de la zone
soudano-sahélienne le karité est un arbre à feuilles
caduques. Les feuilles du karité sont de type simples, entières,
allongées et alternes.
14
Le limbe est coriace, luisant et vert. Les jeunes feuilles
apparaissent après la floraison. Les arbres au feuillage dense sont
généralement de bon producteurs (Sallé et al.,
1991 ; Guira, 1997).
e. Inflorescences et fleurs
La floraison commence en janvier ou en février mais
souvent et pas toujours après la chute des feuilles (Serpentié,
1996). L'Inflorescence (Photo 2), caractéristique des Sapotaceae
est en glomérule terminal de fleurs pédicellées. Les
fleurs, mellifères sont odorantes et blanc-crème. (Sallé
et al., 1991 ; Millogo, 2011).
Le nombre de fleurs par inflorescence peut atteindre 100
fleurs. La fleur, hermaphrodite et actinomorphe, est enveloppée à
la base de son pédoncule par une très petite bractée et
présente les caractéristiques suivantes :
- Le nombre de sépales externes varie de 3 à 9
alors que le nombre de sépales internes varie de 2 à 10. Les
sépales et les bractées sont pubescents.
- Le nombre de pétales varie de 6 à 10. Ces
pétales sont glabres, blanc-jaunâtres et soudés à
la base en un tube. Ils alternent avec les sépales.
- L'androcée est composé de 8 à 10
étamines disposées en un seul cycle. Ces étamines sont
opposées aux pétales auxquels elles sont soudées par la
base de leurs filets. Les anthères sont médifixes, extrorses et
comportent deux loges à déhiscence longitudinale et
latérale. Les grains de pollen d'un blanc brillant sont visibles
à la loupe. Les graines de pollen libérées sont
transportées par les abeilles sur les stigmates des fleurs (Guinko et
al., 1988). Les staminodes apiculés, dentés et
alternipétales ont un nombre variant de 4 à 10.
- Le gynécée comporte un ovaire libre et de
forme conique, reposant sur le réceptacle floral. C'est un ovaire
couvert de longs poils glandulaires, jaunes parfois roses et secrétant
du nectar. Il est aussi surmonté d'un style se terminant par un stigmate
papilleux.
Le nombre de loges de l'ovaire varie de 4 à 8. Ce sont
des loges uniovulées, parfois
biovulées (Guira, 1997).
Photo 2 : Inflorescence de Vitellaria paradoxa
15
f. Fruit et noix
Les fruits (Photo 3) sont des baies vertes jaunâtres
renfermant une, deux et parfois trois
graines avec une large gamme de forme. A maturité les
fruits mûrs n'exsudent plus de latex. Le fruit présente les
caractéristiques suivantes :
- Le péricarpe ou pulpe épaisse de 4 à 8
mm est très charnu, sucré et parfumé. Le goût est
fonction du type d'arbre. L'épicarpe lisse et légèrement
nervié longitudinalement, porte quelquefois jusqu'à la maturation
une pubérulence ferrugineuse.
- Le fruit contient une graine encore appelée noix qui
est luisante et longue de 2,5 à 3,5 cm.
- L'amande (Photo 5) contenue dans la noix (Photo 4) est
généralement de l'ordre de 4 cm de long et 2,5 cm de
diamètre. Elle est formée de deux cotylédons intimement
soudés (Sallé et al.,1991 ; Guira, 1997).
|
|
Photo 3 : Amande de Vitellaria paradoxa.
|
Photo 4 : Noix de Vitellaria. paradoxa
|
Photo 5 : Rameau portant des fruits de Vitellaria
paradoxa.
5. Multiplication sexuée et
asexuée
a. Multiplication sexuée
La fécondation croisée est surtout entomogame.
Ce sont les abeilles qui jouent un rôle prépondérant dans
la pollinisation qui a lieu au petit matin ou par les vents légers.
(Guinko et al., 1988 ; Sallé et al., 1991 ;
Serpentié, 1996 ; Djonwangwe et al., 2011).
16
La fructification se réalise de février à
juin et la maturation des fruits intervient entre le mois de juin et
Août. Dans une population, la maturation des fruits est
échelonnée (Guira, 1989).
A maturité les fruits du fait de leur poids tomberont
sous la frondaison de l'arbre. Ce sont ces fruits, dont très peu
germeront d'ailleurs pour donner un nouvel individu. Des expériences de
semis de graines fraîches ont donnée des résultats
fortement appréciables (Zerbo, 1987).
b. Multiplication asexuée
Plusieurs techniques de multiplications
végétatives ont été observées et ont
été expérimentées au cours des dernières
années. Il s'agit :
- Du rejet des tiges et des racines : Des
rejets apparaissent sur la souche principale. De même que les rejets
des tiges, les rejets des racines, à partir de la plante mère,
ont été utilisés pour multiplier la plante avec
succès, particulièrement pendant la saison pluvieuse.
- Greffage et bourgeonnement : il est
possible de multiplier le karité en utilisant des greffons qui ont
été élevés dans un bac de bouturage assurant ainsi
une bonne humidité des scions. D'autre part des bourgeons terminaux
(choisi sur un bon arbre) peuvent être utilisés.
- Bouturage : le bouturage se fait à
partir de bouture choisit au début de la période de floraison
des arbres et de boutures pas trop dures. Le bouturage doit se faire pendant la
saison pluvieuse et avec des hormones à concentration
élevée (à 1,5 % d'acide indol-butyrique (AIB) et d'acide
indol-acétique (AIA)) (Kalinganire, 2006).
c. Production
Guira (1997), définit la production d'un arbre comme
étant «la quantité (ou le nombre total) de fruits provenant
de cet arbre au cours d'une année ».
A Kamboinsé on a noté une production moyenne par
arbre de 48,65 kg sur un échantillon de 17 arbres (Guira, 1997). Une
étude réalisée à Bondoukouy en 2002 par Lamien
indique que la productivité des karités dans les parcs
agroforestiers est plus importante que dans les formations naturelles. Le
rendement moyen des karités dans les parcs agroforestiers est de 4,32
kg·arbre-1 contre 1,58 kg·arbre-1 pour les
formations naturelles (Lamien, 2004). En moyenne 15-20 kg de fruit sont
produits par arbre et par an et les grands arbres produisent mieux que les
petits arbres (Hall et al., 1996 ; Kalinganire, 2006).
17
d. Techniques d'amélioration de la
production
Les rendements de karité sont fortement aléatoires
il est donc important de mettre en
place des techniques susceptibles de garantir la production
continue de l'espèce. Grolleau, 1989 et le Centre National de Semence
Forestière (CNSF) ont mis au point des techniques de greffages
permettant d'obtenir des individus susceptibles de donner une meilleure
productivité. Lamien (2006), a démontré que la technique
d'incision annulaire peut être utilisée pour contrôler
l'irrégularité de la fructification du karité et
d'accroitre ainsi les rendements du karité. Le marcottage, le bouturage
et le greffage sont aussi des techniques d'amélioration susceptible de
donner de très bons résultats (Sallé et al.,
1991).
6. Usages et importances
socioéconomiques
a. Usages locaux
La pulpe des fruits est comestible par les hommes et les
animaux (chauve-souris, oiseaux, ...). Les fruits qui arrivent à
maturité dans la période hivernale représente un apport
nutritif non négligeable pendant la période de soudure
(Sallé et al., 1991 ; Millogo, 2011).
Le beurre de karité, extrait des amandes est
utilisé dans la cuisine, la cosmétique. Les feuilles,
l'écorce, l'amande, les racines et le beurre sont aussi utilisés
en médecine traditionnelle (Sanou et Lamien, 2011).
Les feuilles sont utilisées comme fourrage et comme
engrais. Le latex est utilisé dans la chasse pour capturer les animaux
mais aussi comme isolant. (Nkouam, 2007 ; Sanou et Lamien, 2011).
L'écorce est utilisée pour attirer les essaims
d'abeilles et les fleurs sont très appréciée par les
abeilles d'où la présence de ruche à proximité des
parcs à karité (Nombré et al., 2009 ; Djonwangwe
et al., 2011). La chenille (Cirina butyrospermii Vuillet),
parasite du karité est très appréciée par les
populations du Sud-ouest du Burkina (Ziba et Yaméogo, 2002).
b. Usages industriels
Dans l'industrie agroalimentaire européenne le beurre
de karité est utilisé dans l'enrobage des biscuits et du chocolat
(Dubut, 2012). On retrouve le beurre de karité en Europe dans les
produits cosmétique et en pharmacologie où il entre dans la
fabrication du savon, des crèmes utilisées pour les soins des
cheveux et de la peau (Dubut, 2012). Les résidus des graines issues de
la transformation du beurre sont transformés en pesticides (Nkouam, 2007
; Sanou et Lamien, 2011).
18
III. Pollinisateurs et pollinisation du
karité
Au regard de l'immobilité des plantes, leur
reproduction sexuée est tributaire d'un agent de transport de pollen
biotique ou abiotique disséminant les gamètes mâle et
femelle entre les individus (Delmas, 2012).
La pollinisation est le transfert sur le stigmate floral
récepteur du pollen de l'anthère produit par une étamine.
Elle a lieu au moyen d'animaux (Pollinisateurs), du vent et de l'eau. La
pollinisation précède la fécondation et celle-ci donne
directement lieu à la production de la graine et du fruit par la plante
(FAO, 2007).
1. Modes de pollinisation
a. Autopollinisation ou autogamie
L'autogamie est une autofécondation de la plante : les
deux gamètes sont issus du même individu. Des expériences
réalisées à Ferkessedougou par Halff ont montré que
l'autofécondation du karité est possible. En effet Halff a obtenu
9,6% de nouaison par autofécondation contre 23% pour les fleurs
témoin non ensachées (Serpentié, 1996).
Cependant à la station expérimentale de l'IDR
à Gampéla le suivi de 50 inflorescences ensachées
appartenant à 5 pieds de karités n'a pas permis d'observer une
nouaison après la fin de la période de floraison (Guira,
1989).
b. Pollinisation croisée ou
allogamie
L'allogamie se dit d'une plante dont la fécondation se
fait par du pollen issu d'une autre plante. Les faibles succès des
différents essais d'autofécondation semblent confirmer le
rôle primordial des insectes dans la pollinisation du karité
(Bonkoungou, 1987). La fécondation croisée et surtout entomogame
est majoritaire et est influencée par l'anatomie de la fleur et par le
retard de l'ouverture des anthères par rapport à la
maturité de l'ovaire (Sallé et al., 1991 ;
Serpentié, 1996). La fécondation croisée est d'une
importance capitale (évolution, conquête de nouvelles niches
écologiques). La pollinisation croisée permet les recombinaisons
génétiques, la formation de génotypes nouveaux au sein de
l'espèce et donc l'adaptabilité au milieu (Souchon, 1965
cité par Alleaume, 2012).
19
Le mode de reproduction des arbres est essentiellement
allogame. Cette préférence de l'allogamie est due notamment aux
mécanismes d'autoincompatibilité, à la dépression
de consanguinité, et à la dioécie potentielle des organes
reproducteurs (Allal, 2010).
Figure 6 : Pollinisation croisée et directe (Pouvreau,
2004 ; cité par Alleaume, 2012)
1 : Pollinisation directe ou autopollinisation
2 : Pollinisation croisée ou allopollinisation
A : anthère ; P : grain de pollen ; TP : tube
pollinique ; Ova : ovaire ; SE : sac embryonnaire ; Ovu : ovule.
2. Agents de la pollinisation ou vecteurs de
pollen
a. Insectes
Les insectes, particulièrement les abeilles jouent un
rôle important dans la pollinisation
du karité (Guinko et al., 1988). Les graines de
pollen libérées pendant la floraison sont transportées et
déposées par les abeilles sur les stigmates des fleurs. La
sécrétion du nectar recherché par les abeilles s'effectue
à la déhiscence des anthères (Guinko et al.,
1988).
b. Vents
Avec la pollinisation anémophile, les grains de pollen
sont transportés par le vent
(Alleaume, 2012). La pollinisation du karité peut
être assurée par le vent (Guinko et al., 1988).
Néanmoins la force des vents doit rester légère. Des
coulures de fleurs peuvent s'observer en cas de vent trop fort (Bonkoungou,
1987).
20
c. Homme
Dans le cas de la pollinisation manuelle c'est l'homme qui
intervient dans le transport
du pollen. Il peut intervenir directement dans la
pollinisation. La plante est ainsi pollinisée manuellement, avec du
pollen provenant d'une autre fleur de la même plante ou d'une autre
plante.
L'homme peut aussi intervenir dans la pollinisation en
apportant les insectes. Le choix de l'insecte est fonction de la plante mais
aussi des objectifs visés. Les conditions de production (en plein air ou
en enceinte fermée) et la morphologie de la fleur sont
déterminantes (Pierre et Phamdélègue, 2008 cité par
Alleaume, 2012).
La pollinisation manuelle croisée est
généralement laborieuse et augmente de manière importante
la production fruitière par rapport à la pollinisation ouverte
assurée par les insectes, les oiseaux, le vent et l'eau (FAO, 2007).
CHAPITRE II : MATÉRIEL
ET MÉTHODES
|
21
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
II. Matériels et Méthodes
1. Echantillonnage et collecte des
données
a. Choix du site
Pour cette étude deux (02) sites ont étés
choisis. Le choix de ces sites s'est fait en
fonction de la disponibilité des propriétaires
terriens à assurer un suivi et une protection du site mais aussi en
fonction de l'accessibilité de ces sites et la capacité de chaque
site à disposer d'un nombre suffisant de pieds de karités
exploitables pour l'étude. En effet, chacun des sites retenus devrait
abriter au moins dix arbres de karité chacun portant un nombre suffisant
d'inflorescences susceptibles de répondre aux exigences de
l'expérimentation. Les deux sites sont distants d'environ 2 km et se
trouvent à l'intérieur de parcs agroforestiers.
b. Matériel
végétal
Le choix de Vittelaria paradoxa tient compte de son
importance socio-économique tant
pour les populations rurales que pour le gouvernement qui le
place parmi les espèces prioritaires à développer. Il est
le plus abondant dans les parcs agroforestiers. De plus, ce sont des
espèces apicoles très fortement nectarifères et
pollinifère (Guinko, 1987).
c. Autres matériels
Pour la capture des insectes trois (03) types de pièges
ont étés utilisés. Il s'agit des pièges
adhésifs ou collants, du filet et des coupelles. Chaque
coupelle est placée au sommet de trois tubes PVC. Les insectes
capturés au niveau des filets et des coupelles sont conservés
dans des tubes contenant de l'alcool 70°. Ces échantillons
étiquetés sont envoyés pour identification.
Le marquage des différentes inflorescences
concernées par l'expérimentation s'est fait à l'aide d'un
ruban plastique de couleur bleue et violet.
Une balance électronique nous a permis de faire les
pesés.
2. Méthodes
a. Suivi de la pollinisation
Sur chaque pied nous avons appliqué deux (02)
traitements. Chaque traitement étant répliqué trois (03)
fois sur trois (03) inflorescences différentes. Les deux (02)
traitements appliqués sont les suivants :
· pollinisation naturelle : inflorescences non
ensachées
· pollinisation manuelle : les grains de pollen sont
apportés manuellement d'un autre arbre.
V' Pollinisation naturelle ou libre
Le comptage des fleurs des trois (03) inflorescences libres
marquées sur chaque arbre et non ensachés s'est effectué
tous les quinze (15) jours durant toute la période de la floraison. A la
fructification le comptage des fruits a été fait selon la
même périodicité (tous les quinze (15) jours) jusqu'au
murissement des fruits. Les fruits mûrs ont été ensuite
récoltés et pesés. Après avoir enlevé la
pulpe, le poids de la noix est mesuré par pesée. Ensuite la noix
fut débarrassée de sa coque et l'amande obtenue est pesée
(Djonwangwe, 2011).
V' Pollinisation manuelle
Pour la pollinisation manuelle nous avons pris la
précaution de sélectionner uniquement les fleurs qui
n'étaient pas totalement ouvertes ; c'est-à-dire celles dont le
pistil seul avait émergé. Les autres fleurs ayant
été détruites. Des fleurs cueillies sur d'autres arbres
sont utilisées pour la pollinisation des inflorescences
identifiées pour la pollinisation manuelle. Le pollen de ces fleurs est
répandu sur le pistil des inflorescences marquées. Par la suite
nous avons procédés au comptage et aux différentes
pesées comme dans les cas du premier traitement (Pollinisation
naturelle).
Fleur propice à la pollinisation manuelle
Fleur non propice à la pollinisation manuelle
22
Photo 6 : Caractéristiques des fleurs utilisées
pour la pollinisation manuelle
23
b. Suivi des pollinisateurs
Trois méthodes ont été utilisées pour
capturer les insectes.
y' Le filet
Il est muni d'une longue tige pouvant atteindre la cime des
arbres. Ce filet est en forme d'une urne rétrécie à sa
base. Il présente l'avantage de mieux appréhender les insectes
qui visitent réellement l'arbre à karité.
Nous avons passé 5 à 10 minutes à
observer chacun des dix arbres marqués. Nous procédons ensuite
à la récolte des insectes qui visitent ces arbres à l'aide
du filet. Chaque site est visité de 6 heures à 8 heures du matin,
de 11 heures à 13 heures et de 16 heures à 18 heures tous les
quinze jours.
Photo 7 : Séance de capture des insectes.
y' Les coupelles
Les coupelles contiennent de l'eau savonneuse empêchant
les insectes qui y tombent d'en ressortir. Les cuvettes sont colorées en
blanc, jaune (à l'image des fleurs) et bleue de sorte à attirer
les insectes. A proximité de chaque arbre est placé trois (03)
tubes PVC surmontés chacun d'une coupelle.
A Chaque cycle de quinze jours des coupelles sont
placées au sommet des tubes PVC pour être
récupérées vingt-quatre (24) heures plus tard. Les
insectes qui y tombent sont introduit dans les tubes contenant l'alcool
70° après rinçage des insectes (Westphal et al.,
2008).
24
Photo 8 : Tubes PVC surmontés de coupelles
ü Les pièges collants
Sur chaque site, cinq (05) pièges collants de couleur
jaune sont attachés sur cinq (05) arbres pris aléatoirement parmi
les arbres concernés par l'étude. Au contact de ce piège,
les insectes y sont fortement retenus (Droege et al., 2010).
Les pièges collants sont attachés sur cinq
arbres dans chaque site et récupérés au bout de
vingt-quatre (24) heures.
Le suivi des pollinisateurs s'est achevé à la fin
de la floraison.
Photo 9 : Piège collant
25
c. Collecte des données
Le 11 et 12 Janvier 2016, 120 inflorescences (portant 3
à 119 fleurs chacune) de Vitellaria paradoxa ont
été étiquetées sur 20 plantes situées dans
deux sites et deux lots constitués sur chaque site.
Site 1
· lot 1 : 30 inflorescences non protégées
· lot 2 : 30 inflorescences manuellement
pollinisées Site 2
· lot 1 : 30 inflorescences non
protégées
· lot 2 : 30 inflorescences manuellement
pollinisées
Le suivi de la pollinisation du karité a
été fait de la floraison à la fructification soit de
février à juillet. Les visites ont eu lieu toutes les deux
semaines.
Les données concernant le nombre de fleurs par
inflorescence, le nombre de fruits formés, le nombre de fruits matures
et le nombre d'insectes récoltés par les différentes
techniques ont été consignées dans des fiches
élaborées à cet effet (Annexe 3 ; 4 ; 5).
Photo 10 : Séance de pesée de fruit
Les observations pour la collecte des insectes ont
été faites tous les 15 jours sur les fleurs du lot 1 et du lot 2
du 04 février au 13 avril 2016. Chaque site est visité de 6
heures à 8 heures du matin, de 11 heures à 13 heures et de 16
heures à 18 heures tous les quinze jours. Les différents insectes
rencontrés sur les fleurs ont été comptés à
chacune de ces tranches horaires.
26
3. Traitement et Analyses des données a.
Traitement
V' Détermination de l'impact du mode de
pollinisation sur la nouaison de Vitellaria paradoxa
L'indice de nouaison (In) a été
calculé pour chacune des inflorescences selon la formule ci-après
: In = (N / F) où N est le nombre de fruits
formés et F le nombre de fleurs initialement portées.
Le test W de shapiro-wilk a été effectué
pour vérifier la normalité de la distribution des indices de
nouaison. Le résultat de ce test a permis d'effectuer le test non
paramétrique de Kruskal-Wallis pour comparer les indices de nouaison de
la pollinisation manuelle avec celles de la pollinisation libre.
V' Détermination de l'impact du mode
de pollinisation sur la maturation de Vitellaria paradoxa
L'indice de maturation a été calculé pour
chacune des inflorescences selon la formule suivante : Imr = (M/F)
où M est le nombre de fruits matures et F le nombre de fruits
initialement formés (Djonwangwe, 2011).
Le test W de shapiro-wilk a été effectué
pour vérifier la normalité de la distribution des indices de
nouaison. Le résultat de ce test a permis d'effectuer le test non
paramétrique de Kruskal-Wallis pour comparer les indices de maturation
du lot non protégé et du lot pollinisé manuellement.
V' Détermination de l'impact du mode de
pollinisation sur le poids des fruits matures et sur le poids des amandes de
Vitellaria paradoxa
Après les pesés, le poids moyen des fruits
matures et des amandes ont été calculés puis une
comparaison a été faite avec le test non paramétrique de
Kruskal-Wallis pour déterminer l'impact du type de pollinisation sur ces
différents paramètres.
V' Détermination des agents
pollinisateurs de Vitellaria paradoxa L'identification des
insectes a été faite par le « stingless Bee Research Center
from University of Cape Cost, Ghana ».
Les données bibliographiques permettent de donner le
trait biologique des communautés d'insectes collectés.
27
b. Analyses des données
La statistique descriptive, le test de shapiro-wilk, le test de
Kruskal-Wallis, le tracé des
graphiques et la saisie des données, ont
été faite à l'aide du logiciel R 3.3.3 et du tableur Excel
2013.
Les tests ont été considérés
significatifs pour p < 0,05. Le seuil de probabilité utilisé
pour comparer les différentes combinaisons de traitement est P <
0,05. Le traitement appliqué étant le type de pollinisation
(Pollinisation naturelle et pollinisation manuelle). Les deux sites ont
été analysés ensemble.
CHAPITRE III : RÉSULTATS
ET DISCUSSION
|
28
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSION I.
Résultats
1. Impact du mode de pollinisation sur la nouaison de
Vitellaria paradoxa Le mode de pollinisation influence la
nouaison du Vitellaria paradoxa. Etant donné que
la p-value calculée est inférieure au seuil de
significativité alpha=0,05 ; le test non-paramétrique de
Kruskal-Wallis indique qu'il y'a une différence significative entre les
indices de nouaison
de la pollinisation manuelle et celle de la pollinisation
naturelle (chi-squared = 33,437, df = 1 ; p-value = 7,361 10-09).
L'indice de nouaison varie entre 0,83 et 0 avec une
médiane de 0,21 pour la pollinisation manuelle. La variation de l'indice
de nouaison se situe entre 0,17 et 0 avec une médiane de 0,03 pour la
pollinisation naturelle (Figure 7).
|
|
Pollinisation manuelle Pollinisation naturelle
|
|
|
Figure 7 : Variations des indices de nouaison de la
pollinisation manuelle et de la pollinisation naturelle
2. Impact du mode de pollinisation sur la maturation des
fruits de Vitellaria paradoxa Le mode de pollinisation
influence la maturation du Vitellaria paradoxa. Etant donné
que la p-value calculée est inférieure au seuil
de significativité alpha=0,05 ; le test non-paramétrique de
Kruskal-Wallis indique qu'il y'a une différence significative entre les
indices de maturation de la pollinisation manuelle et celle de la pollinisation
naturelle (Kruskal-Wallis chi-squared = 4,5113 ; df = 1 ; p-value =
0,03367).
L'indice de maturation varie entre 0,80 et 0 avec une
médiane de 0 pour la pollinisation manuelle. La variation de l'indice de
maturation se situe entre 0,08 et 0 avec une médiane de 0 pour la
pollinisation naturelle (Figure 8).
29
Pollinisation manuelle Pollinisation naturelle
Figure 8 : Variations des indices de maturation de la
pollinisation manuelle et de la pollinisation naturelle
3. Impact du mode de pollinisation sur le poids des
fruits matures et sur le poids des amandes de Vitellaria
paradoxa
a. Poids moyen des fruits
Le mode de pollinisation n'influence pas le poids des fruits
matures du Vitellaria
paradoxa. Etant donné que la p-value
calculée est inférieure au seuil de significativité
alpha=0,05 ; le test non-paramétrique de Kruskal-Wallis indique qu'il
y'a une différence significative entre les indices de maturation de la
pollinisation manuelle et celle de la pollinisation naturelle (Kruskal-Wallis
chi-squared = 0,18756 ; df = 1 ; p-value = 0,665).
Les poids moyens des fruits varient entre 40,71 et 9,29 avec
une médiane de 18.38 pour la pollinisation manuelle. La variation du
poids moyen des fruits se situe entre 34,46 et 11,04 avec une médiane de
16,79 pour la pollinisation naturelle (Figure 9).
30
Pollinisation manuelle Pollinisation naturelle
Figure 9 : Variations des poids moyens des fruits de la
pollinisation manuelle et de la pollinisation naturelle
b. Poids moyen des amandes
Le mode de pollinisation n'influence pas le poids des amandes du
Vitellaria paradoxa.
Etant donné que la p-value calculée est
inférieure au seuil de significativité alpha=0,05 ; le test
non-paramétrique de Kruskal-Wallis indique qu'il y'a une
différence significative entre les indices de maturation de la
pollinisation manuelle et celle de la pollinisation naturelle (Kruskal-Wallis
chi-squared = 1,0421 ; df = 1 ; p-value = 0,3073).
Les poids moyens des amandes varient entre 6,93 et 1,48 avec
une médiane de 2,75 pour la pollinisation manuelle. La variation du
poids moyen des amandes se situe entre 5,83 et 1,89 avec une médiane de
3,46 pour la pollinisation naturelle (Figure 10).
Pollinisation manuelle Pollinisation naturelle
Figure 10 : Variations des poids moyens des amandes de la
pollinisation manuelle et de la pollinisation naturelle
4. Inventaire des agents pollinisateurs de Vitellaria
paradoxa
a. Dénombrement des insectes par les
différentes méthodes
Les captures des insectes réalisées pendant la
période de floraison se sont faits avec trois
méthodes. Chaque méthode de capture
présentant des avantages et des inconvénients. L'utilisation de
plusieurs méthodes permet d'obtenir un échantillonnage plus
complet de la faune des visiteurs de la plante (Westphal et al.,
2008).
La méthode des coupelles a permis une collecte d'un
nombre beaucoup plus élevé d'insectes dans les deux sites que la
méthode du filet. A Torem 1 on a collecté plus d'insectes par la
méthode des coupelles que par la méthode du filet (Figure 11).
Nombre d'insectes
140
120
100
40
80
60
20
0
31
Coupelle Filet
Torem 1 Torem 2
Figure 11 : Nombre d'insectes collectés suivant les
différentes méthodes et sur chaque site
32
b. Détermination des insectes collectés
par les différentes méthodes
Les captures des insectes réalisées pendant la
période de floraison ont permis de collecter grâce à la
méthode de la coupelle et du filet 204 insectes. Les insectes
capturés par la méthode du filet et de la coupelle ont
été déterminés par le « stingless Bee Research
Center from University of Cape Cost, Ghana » (Tableau I).
Les individus collectés par la méthode du filet
étaient principalement composés d'abeilles appartenant à
quatre espèces (Apis mellifera adansonii, Ceratina
moerenhouti, Hypotrigona gribodoi, et Meliponula
beccari). Il est a noté qu'aucune abeille n'a été
capturée sur les fleurs dans le site de Torem 1.
Sur les deux sites un total de 172 insectes a
été capturé par la méthode de la coupelle. Les
individus d'abeilles appartiennent à six espèces (Amegilla
calens, Compsomelissa nigrinervis, Hypotrigona gribodoi,
Lassioglossum duponti, Lipotriches natalensis et
Pseudoanthidium truncatum).
D'autres insectes appartenant à plusieurs Ordres ont
été identifiés. Il s'agit des hyménoptères
(des guêpes et des fourmis), Diptère (mouches),
coléoptère (coléoptères), Hémiptère
(bogues) et d'autres spécimens non identifiés (Tableau I). Torem
2 a eu la plus grande richesse d'espèce d'abeilles (neuf
espèces).
Tableau I : Détermination des insectes collectés
par les différentes méthodes
|
COUPELLES
|
FILET
|
Sites
|
Torem 1
|
Torem 2
|
Torem 1
|
Torem 2
|
Abeilles
|
|
|
|
|
Apis mellifera adansonii
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Hypotrigona gribodoi
|
+
|
+
|
-
|
+
|
Meliponula ferruginea
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Meliponula beccari
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Megachile
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Compsomelissa nigrinervis
|
+
|
+
|
-
|
-
|
Pasites atratulus
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Xylocopa olivacea
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Amegilla calens
|
+
|
+
|
-
|
-
|
Lassioglossum duponti
|
+
|
+
|
-
|
-
|
Lipotriches natalensis
|
+
|
+
|
-
|
-
|
Pseudoanthidium truncatum
|
-
|
+
|
-
|
-
|
Ceratina moerenhouti
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Nonbre d'espèces d'abeilles
|
5
|
6
|
0
|
4
|
Hyménoptères (des guêpes et des
fourmis)
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Diptère (mouches)
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Coleoptères
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Hémiptère (bogues)
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Autres
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+ = Présence - = Absence
33
II. Discussion
1. Impact du mode de pollinisation sur la nouaison et la
maturation des fruits de Vitellaria paradoxa
Nos résultats ont mis en évidence le rôle
de la pollinisation dans la nouaison et la maturation du karité.
L'analyse de l'indice de nouaison révèle une différence
statistique significative entre l'indice de nouaison de la pollinisation
manuelle et celui de la pollinisation libre. Ce même effet significatif
s'observe dans l'analyse de l'indice de maturation entre la pollinisation
manuelle et la pollinisation libre. Les différences d'indices de
nouaison entre les inflorescences de la pollinisation libre et les
inflorescences de la pollinisation manuelle peuvent être
expliquées par plusieurs facteurs. Ces différences peuvent
s'expliquer soit par une absence de pollinisation soit à la
quantité et/ou la qualité du pollen.
Le faible indice de nouaison et de maturation observée
dans la pollinisation libre fait penser à un déficit en
pollinisation (Guinko et al., 1988 ; Diallo, 2001 ; Lamien, 2004).
Cette absence de pollinisation aurait conduit à une chute des fleurs non
nouées. L'effet d'un déficit de pollinisation dans la
fructification des angiospermes avaient déjà été
rapporté par plusieurs auteurs (Pesson, 1984 ; Diallo, 2001). Tous
évoquent le déficit de la pollinisation comme étant le
facteur responsable de la faible fructification. Ce déficit de
pollinisation serait lié à cinq principaux facteurs qui
entrainent le déclin des pollinisateurs. Ces facteurs sont les agents
biologiques, les agents chimiques comme les pesticides (O'Toole 1993), la
dégradation et la disparition des habitats (Steffan-Dewenter et al.,
2002), les pratiques apicoles et le changement climatique. Ces
résultats révèlent l'importance de la pollinisation dans
la fructification du Vitellaria. paradoxa et partant des
conséquences de son déficit.
La quantité et la qualité du pollen
déposé sur le stigmate peuvent être aussi des facteurs
limitants la pollinisation. Plusieurs études ont
révélé que le succès de la reproduction
sexuée des plantes était limité par la quantité de
pollen déposé (Larson & Barrett, 2000 ; Aizen &
Feinsinger, 2003). Le fort indice de nouaison et de maturation de la
pollinisation manuelle serait lié à un apport important de pollen
sur le stigmate ce qui augmenterait la concurrence et favoriserait une
meilleure sélection du pollen (Bouharmont, 1960 ; Boyer, 1970). De plus,
la fréquentation des inflorescences par les insectes est
aléatoire et toutes les inflorescences ne sont pas forcément
visitées.
La faiblesse de l'indice de nouaison et de maturation des
inflorescences libres pourrait donc s'expliquer soit par une faible
pollinisation de inflorescences, soit à une insuffisance du pollen
liées à une action limitée des pollinisateurs.
La qualité du pollen apporté par les
pollinisateurs peut aussi induire des effets néfastes pouvant
empêcher la fécondation des ovules (Ashman et al., 2004 ;
Knight et al., 2005).
34
Certains pollinisateurs connus du karité comme Apis
mellifera présente une certaine fidélité
vis-à-vis des pieds visités tant que les ressources ne sont pas
épuisées. Cette situation est défavorable au karité
qui est essentiellement allogame. La majorité des études
réalisées sur le Karité a mis en évidence un
régime de reproduction mixte allogame - autogame avec une
prédominance de l'allogamie (Sallé, 1991 ; Djonwangwe, 2011). De
plus, le passage trop souvent répété des pollinisateurs et
la surexploitation des fleurs peuvent provoquer un asséchement du
stigmate ce qui ne permet pas l'hydratation du pollen par les
sécrétions stigmatiques et sa germination (Bogovalenskii, 1975 ;
Dumas, 1984).
La qualité du pollen peut être aussi
affectée par les sécrétions salivaires des pollinisateurs
dont on connait le pouvoir d'inhibition de la germination du pollen (Lavie,
1960 ; Mesquida et Renard, 1989). Il a été montré que les
fluides oraux diminuent la qualité du pollen (Richards et al.,
2005). Des auteurs comme Mesquida et Renard (1989) ont montré que
chez certaines cultures le pollen perdait 45% de son aptitude à germer
si celui-ci est porté sur le corps de l'abeille. Les mêmes auteurs
notent que ce chiffre atteint 85% après deux heures de contact.
L'effet significatif de la pollinisation manuelle serait donc
lié au fort apport de pollen provenant d'autres pieds de karité
mais aussi à la qualité du pollen apporté.
Pour ce qui concerne le poids moyen des fruits et le poids
moyen des amandes il ne semble pas se dégager de différence
significative entre les différents traitements. Nos résultats
semblent indiquer que le type de pollinisation n'influence que la
quantité de fruits produits mais pas le poids des fruits.
2. Inventaire des agents pollinisateurs de Vitellaria
paradoxa a. Dénombrement des insectes par les différentes
méthodes
Les collectes effectuées avec la méthode des
coupelles sont plus importantes en termes d'effectifs. Cet effectif
élevé est lié à la méthodologie
utilisée. En effet cette méthode présente l'avantage de
collecter la majorité des insectes visitant les pieds de karité.
Elle ne tient donc pas compte du rôle effectivement effectué par
les insectes sur ou à proximité du pied. De plus, les coupelles
sont déposées sur les tubes PVC pendant 24 heures avant
d'être récupérées.
La méthode du filet présente l'avantage
d'être précis car seuls les insectes visitant effectivement les
inflorescences de karité sont capturés. Cette situation explique
le faible effectif enregistré dans la capture des insectes dans la
méthode du filet. Le cas exceptionnel de Torem 1 où aucune
abeille n'a été capturée pourrait s'expliquer par des
difficultés techniques (Horaires des récoltes, technique
d'échantillonnage, ...). Les différentes techniques
d'échantillonnages ont permis de récolter un grand nombre
d'insectes mais en réalité tous n'impactent pas positivement la
pollinisation.
35
Contrairement aux abeilles dont le rôle dans la
pollinisation du karité n'est plus à démontrer
(Nombré, 2003 ; Djonwangwe, 2011) ; beaucoup d'insectes floricoles se
nourrissent de pollen et/ou de nectar sans intervenir de façon
significative dans la pollinisation.
Les dégâts causés à la plante par
les insectes sont souvent plus énormes que les services rendus à
la plante par la pollinisation. En effet, Cunningham (1995) note que tous les
visiteurs ne sont pas égaux sur les capacités à participer
à la formation des graines.
A ce sujet Kearns et Inouye (1993) ont montré que
pendant que certains visiteurs s'activaient à transférer le
pollen d'autres par contre l'endommageait. Ainsi des pollinisateurs peuvent
collecter le nectar ou le pollen sans assurer leur service de pollinisation
(Maloof & Inouye, 2000 ; Irwin et al., 2001).
b. Détermination des insectes collectés
par les différentes méthodes
La détermination des insectes a permis de mettre en
évidence l'attractivité qu'exerce le karité sur de
nombreux insectes (hyménoptères, Diptère,
coléoptère, Hémiptère). Si l'impact positif de
certains insectes comme les abeilles (Apis mellifera adansonii) dans
la pollinisation est incontestable il n'en demeure pas moins que les autres
insectes peuvent aussi avoir une influence positive dans la pollinisation (Le
Conte et al., 2008).
Les abeilles étaient les visiteurs les plus
fréquents aux fleurs. Apis mellifera adansonii était
principalement en activité tôt le matin et n'ont jamais
été vus sur des fleurs au milieu du jour, et ont
été rarement vus plus tard en jour. D'autres abeilles comme
Hypotrigona gribodoi par exemple étaient également les
plus en activité tôt en jour, moins actif au milieu du jour, mais
étaient également raisonnablement en activité plus tard en
jour.
Nos résultats montrent que le karité est
visité très tôt le matin, ainsi donc pour une bonne
collecte des insectes il serait intéressant que la récolte se
fasse très tôt le matin.
Nos résultats indiquent que l'action des insectes n'est
pas négligeable dans la fructification du karité puisqu'en
pollinisation libre l'indice de nouaison et de maturation ne sont pas
négligeables.
CHAPITRE IV : CONCLUSION ET PERSPECTIVES
|
36
CHAPITRE IV : CONCLUSION ET PERSPECTIVES
I. Conclusion
La pollinisation des fleurs du karité peut être
améliorée par la pollinisation manuelle. L'indice de nouaison et
de maturation positif et significatif montre que nos résultats
confirment cette hypothèse. L'indice de maturation et de nouaison de la
pollinisation manuelle est plus élevé que l'indice de nouaison et
de maturation dans la pollinisation libre. Ce résultat conforte
largement notre première hypothèse et met en exergue l'impact
négatif du déficit de pollinisation dans la production du
karité. En outre cette étude apporte des éléments
indispensables à une domestication future du karité indispensable
à une amélioration de la production et de la rentabilité
de cet ligneux.
Notre étude n'a pas permis de mettre en
évidence l'apport de la pollinisation manuelle sur le poids moyen des
fruits et des amandes. On peut déduire de nos résultats que le
type de pollinisation n'influence pas le poids des fruits. Cette étude
suggère que la pollinisation manuelle peut pallier les
défaillances de la pollinisation libre dans la nouaison et la maturation
du karité sans pour autant affecter le poids du fruit.
L'étude a aussi montré que le karité est
visité par de nombreux insectes. Les abeilles semblent être les
principaux visiteurs « utile » dans la pollinisation du
karité. En effet beaucoup d'insectes visitent la plante mais très
peu ont véritablement une action positive sur la pollinisation. Ces
visiteurs sont constitués d'espèces appartenant à
plusieurs Ordre d'insectes. Néanmoins l'étude a permis de montrer
que le très peu de visiteurs utiles visitant les pieds des
karités influençaient positivement la production du
karité.
II. Perspectives
Cette étude n'a pas pris en compte la pollinisation
manuelle au sens strict. En effet après la pollinisation manuelle il
serait souhaitable de protéger les inflorescences pollinisées
manuellement pour empêcher les insectes de participer
à la pollinisation. La comparaison des résultats de la
pollinisation manuelle au sens strict et de la pollinisation libre permettra de
mieux appréhender l'effet de la pollinisation manuelle dans la
production du karité. Cette étude que nous suggérons doit
tenir compte du nombre de passage susceptible de donner de meilleurs
rendements.
37
Cette étude a aussi mis en évidence que la
pollinisation à la main était très laborieuse et
coûteuse. Il n'en demeure pas moins que la disparition progressive des
pollinisateurs naturels ces dernières années impose la recherche
de nouvelles techniques pour résoudre la question de la reproduction
sexuée du karité. La résolution de ce problème est
aussi indispensable à la domestication tant souhaitée des
ligneux.
Les études se sont réalisées uniquement
dans des parcs agroforestiers il est donc important de le réaliser dans
des formations naturelles pour mieux appréhender l'impact de la
pollinisation manuelle.
De nouvelles recherches doivent être
réalisées pour :
- déterminer le rôle positif ou négatif de
chaque insecte qui visite les pieds de karité ;
- évaluer l'évolution spatio-temporelle de
l'entomofaune qui visite les pieds de karité ;
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
|
38
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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46
ANNEXES
Annexe 1 : Récapitulatif des observations sur les
différents indices.
Traitement
|
Indice de nouaison
|
Indice de maturation
|
Moyenne
|
0,294108
|
0,073904
|
N
|
60
|
60
|
Médiane
|
0,218254
|
0,000000
|
Médiane de groupes
|
0,218254
|
0,023864
|
Pollinisation Erreur standard de la
|
|
|
manuelle moyenne
|
0,0329730
|
0,0202832
|
Minimum
|
0,0000
|
0,0000
|
Maximum
|
0,8333
|
0,8000
|
Ecart-type
|
0,2554074
|
0,1571133
|
Variance
|
0,065
|
0,025
|
Moyenne
|
0,044740
|
0,009339
|
N
|
60
|
60
|
Médiane
|
0,030777
|
0,000000
|
Médiane de groupes
|
0,030777
|
0,003623
|
Erreur standard de la
|
|
|
Pollinisation
moyenne
libre
|
0,0061747
|
0,0025665
|
Minimum
|
0,0000
|
0,0000
|
Maximum
|
0,1774
|
0,0857
|
Ecart-type
|
0,0478289
|
0,0198803
|
Variance
|
0,002
|
0,000
|
47
Annexe 2 : Récapitulatif des poids.
Traitement
|
Poids moyen des fruits
|
Poids moyen des noix
|
Poids moyen des amandes
|
Moyenne
|
19,350004
|
7,395258
|
3,183803
|
N
|
22
|
22
|
22
|
Médiane
|
18,380625
|
6,472500
|
2,753750
|
Médiane de groupes
|
18,380625
|
6,472500
|
2,753750
|
Pollinisation Erreur standard de la
|
|
|
|
manuelle moyenne
|
1,3416368
|
0,5312189
|
0,3007066
|
Minimum
|
9,2900
|
4,0700
|
1,4800
|
Maximum
|
40,7100
|
14,6000
|
6,9300
|
Ecart-type
|
6,2928343
|
2,4916375
|
1,4104390
|
Variance
|
39,600
|
6,208
|
1,989
|
Moyenne
|
18,477333
|
7,526667
|
3,425333
|
N
|
15
|
15
|
15
|
Médiane
|
16,793333
|
7,900000
|
3,460000
|
Médiane de groupes
|
16,793333
|
7,900000
|
3,460000
|
Erreur standard de la
|
|
|
|
Pollinisation
moyenne
libre
|
1,5568524
|
0,4615489
|
0,2624173
|
Minimum
|
11,0433
|
4,5600
|
1,8900
|
Maximum
|
34,4600
|
11,3500
|
5,8300
|
Ecart-type
|
6,0296636
|
1,7875713
|
1,0163378
|
Variance
|
36,357
|
3,195
|
1,033
|
48
Annexe 3 : Fiche de collectes des insectes
Données sur la collecte des insectes
|
Date
|
N° Site
|
Code arbre
|
Type de piège
|
Heure de collecte
|
Nombre d'insecte
|
Nom du collecteur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 4 : Fiche de dénombrement des fleurs.
Date
|
code arbre
|
INP1
|
INP2
|
INP3
|
IPM1
|
IPM2
|
IPM3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INP : inflorescence non protégée
IPM : inflorescence protégée manuelle
Annexe 5 : Fiche de dénombrement des fruits
|
|
|
|
|
|
|
|
Date
|
code arbre
|
INP1
|
INP2
|
INP3
|
IPM1
|
IPM2
|
IPM3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|