3.2.2.
Modèle à des fins d'estimation
Afin d'analyser le lien entre qualité institutionnelle,
changement structurel et croissance économique, nous spécifions
notre modèle sous forme fonctionnelle :
Xce = f(Cs, Inst, Inst*Cs, Ide, Inf, Credit, Exp)
Avec
Xce : la croissance économique
Cs : le changement structurel
Inst : la qualité institutionnelle
Inst*Cs : la variable d'interaction entre la
qualité institutionnelle et le changement structurel
Ide : les investissements directs à
l'étranger
Inf : l'inflation
Credit : le crédit intérieur au secteur
privé
Exp : les exportations
Le modèle spécifié à des fins
d'estimation prend alors la forme linéaire suivante :
Xceit = ??0+
??1Xceit-1 +
??2Cs????+
??3Instit+
??4(Inst????× Cs????)
+??5Ide????+
??6Inf????+
??7Credit????+
??8Expit+??????
avec :
(i=1,...,6)
Xceit : la croissance
économique du pays i à la période t
Xceit-1 : la croissance
économique du pays i à la période t-1
Cs???? : le changement structurel du
pays i à la période t
Instit : la qualité
institutionnelle du pays i à la période t
Inst????×
Cs???? : la variable d'interaction entre la
qualité institutionnelle et le changement structurelle du pays i
à la période t
Ide???? : l'investissement direct
à l'étranger du pays i à la période t
Inf???? : l'inflation du pays i
à la période t
Credit???? : le crédit
intérieur au secteur privé du pays i à la période
t
Expit : les exportations du pays i
à la période t
????, est le terme de l'erreur, i.i.d qui suit
Í (0, ????2).
????, i= {0...8}, sont les coefficients de
régression associés aux variables explicatives.
??0, est le terme constant qui ne dépend pas
des facteurs explicatifs de la croissance économique ;
??1, est le coefficient de régression
associé à la variable de la croissance économique
retardée.
??2, est le coefficient de régression
associé à la variable du changement structurel. Le changement
structurel affecte positivement la croissance économique notamment
à travers sa contribution à la croissance de la
productivité totale du travail (McMillan, Rodrik, 2011).Il peut
également affecter négativement la croissance, notamment dans les
pays d'Afrique subsaharienne (McMillan et Rodrik, 2011 ; McMillan et al,
2014). Le signe attendu est positif ou négatif.
??3, est le coefficient de régression
associé à la variable de la qualité des institutions. Des
institutions plus performantes entrainent une hausse du PIB par habitant,
notamment du fait d'une amélioration de la viabilité de l'action
des pouvoirs publics (Edison, 2003). Le signe attendu est positif.
??4, est le coefficient de régression
associé à la variable d'interaction entre la qualité des
institutions et le changement structurel. Il prend une valeur positive car la
présence d'institutions performantes a un effet
accélérateur sur le changement structurel et la croissance
économique (McMillan, Rodrik, Sepulveda, 2017). Le signe attendu est
positif.
??5, est le coefficient de régression
associé à la variable des investissements directs à
l'étranger. Il prend une valeur positive car l'afflux d'IDE dans la zone
CEMAC, principalement dirigés vers le secteur des ressources naturelles,
notamment le secteur pétrolier où les investissements atteignent
parfois 90% des IDE totaux des pays concernés comme en Guinée
équatoriale et au Tchad. (Ngouhouo, 2008). Le signe attendu est
positif.
??6 est le coefficient de régression
associé à l'inflation. Une hausse
généralisée des prix peut être positive pour la
croissance économique dans le cas où elle est
modérée (Nubukpo, 2007) ; en revanche, une inflation trop
forte affecte la compétitivité des économies ainsi que le
pouvoir d'achat des ménages. Le signe attendu est positif ou
négatif.
??7, est le coefficient de régression
associé à la variable du crédit intérieur au
secteur privé. Il prend une valeur positive car une augmentation du
crédit des institutions financières vers les ménages et
les entreprises fait partie intégrante d'un développement
financier bénéfique pour la croissance économique (Levine
et al. 2000 ; Beck et al., 2000). Le signe attendu est positif.
??8, est le coefficient de régression
associé à la variable des exportations de biens et services. Les
économies de la zone CEMAC dépendent grandement des exportations,
qui ont un effet positif sur la croissance économique (Cline,
1984 ; Riedel, 1988 ; Collombatto, 1988). Le signe attendu est
positif.
Les signes attendus des différentes variables sont
consignés dans le tableau (1) ci-dessous :
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