UNIVERSITE OMAR
BONGO
FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES
ECONOMIQUES
(FDSE)
DEPARTEMENT DE SCIENCES ECONOMIQUES
CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE EN ECONOMIE ET
GESTION POUR LE DEVELOPPEMENT
(CIREGED)
Mémoire de Master Recherche
Thème :
INSTITUTIONS, CHANGEMENT STRUCTUREL ET CROISSANCE
ECONOMIQUE
|
Spécialité :
Economie du développement
Option :
Macroéconomie
Présenté et soutenu par :
Steeve AMVAME-EKOMIE
Sous la direction de :
Dr. Joseph Stevy MBA OLLO
Maitre-assistant (CAMES)
DEDICACE
A ma grandesoeur
Agnès Derys AMVAME-EKOMIE
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire a été
rendue possible parla participation de plusieurs personnes à qui nous
voudrions témoigner notre profonde gratitude.
Nos remerciements vont premièrement à l'endroit
du Professeur Jean Jacques EKOMIE, Directeur du Centre International de
Recherche en Economie et de Gestion pour le Développement (CIREGED),
laboratoire au sein duquel ce mémoire a été
élaboré.
Nous remercions également le Pr. Jean-Sylvain NDO
NDONG, Directeur du master recherche et Vice Doyen en charge du
département d'Economie.
Nous tenons à exprimer notre immense gratitude au
directeur de ce mémoire,le Docteur Joseph Stévy MBA OLLO, qui a
accepté de superviser ce travail. Sa disponibilité ainsi que ses
orientations et suggestions au-delà des difficultés et des
aléas rencontrés dans la confection de ce travail
témoignent de l'intérêt personnel qu'il a porté
à l'achèvement de ce travail.
Notre reconnaissance va également à l'endroit
des enseignants du département deSciences Economiques de
l'Université Omar BONGO, pour leur contribution à notre formation
tout au long de notre parcours. Nous pensons particulièrement aux Prs.
Albert ONDO OSSA (Professeur Titulaire) ; Médard MENGUE BIDZO
(Professeur Titulaire) ; Jean-Louis NKOULOU NKOULOU (Maître de
Conférences, Agrégé) ; Pamphile MEZUI MBENG (Maître
de Conférences, Agrégé) ; ASSOUMOU ONDO (Maître de
Conférences, Agrégé), Giscard ASSOUMOU ELLA (Maître
de Conférences, Agrégé) aux Drs. Feu Simplicio DO ANGO,
Augustin IMPAWE, et biens d'autres.
Nos remerciements sont également dirigés vers
nos amis et promotionnaires, qui ont été d'une aide cruciale et
d'un soutien moral sans faille durant notre parcours universitaire : Landry
Rony ABESSOLO NGOUA, François-Cyril EYEGUE NTOUTOUME, Stevy Darel
MOUSSAVOU MOUSSAVOU, Ly Arouna NDOUNOU, Marie Cédie ABA EDOU, Andresse
Lydie BENDOUME, Imelda KAYI NGOYE, Luc Cédric NZOME, Désie Lesly
BIYOGOU-BI-GNAMBI, Lesley Roderick OBIANG NDOUTOUME, SALEM Sadam KOUMBA, Gildas
KINGA, Hydrel KIAPOU BIDAYI, Ralph DIANGA-MOUMBONGO, Yannick ESSONE ONDO,
Evrard Gerold MBAMA, Maryse Chanice MABENDE, Warraine Keshia MIDIBA, Ingrid
MIYONE-MI-OBAME, Jessy NSOUROU EDOU, Johnyfa NTSAME ELLA, Lorian NZIKOU
NZIENGUI, Loic OBAME NKOGHE, Daphne REYNANI IZOUWA, Claude-Emilie BOMA MISSEME,
Jean-Jacques MBO MEYE, Whithley Camille OGANDAGA, YeelenREMPANOT, Holy
KISSANGOU, et bien d'autres.
A nos frères et soeurs, Dylane Paul AMVAME-EKOMIE,
Derys Grace AMVAME-EKOMIE, Lauren-Stephanie OMOGHE à qui nous n'avons
cessé de penser tout le long de la rédaction de ce
mémoire, pour qui nous sommes l'exemple à suivre et la
relève directe.
Nos remerciements à Luce ONDO BEGONE et Daniel
AMVAME-EKOMIE, ainsi que tous les membres de la famille pour le soutien sans
failles sur tous les plans.
Nous exprimons notre profonde gratitude et nos sincères
remerciements à toutes ces personnes dont les noms n'apparaissent pas
mais que nous portons dans notre coeur pour leurs soutien et encouragements.
LISTE DES ABREVIATIONS ET
ACRONYMES
AR : Auto-regressive
CEMAC : Communauté
économique et monétaire d'Afrique centrale
CS : Changement structurel
EXP : Exportations
GMM : Méthode des moments
généralisée
IDE : Investissement direct à
l'étranger
INF : Inflation
INST : Qualité des
institutions
INST*CS : Interaction entre
qualité des institutions et changement structurel
OCDE : Organisation de
coopération et de développement économiques
PED : Pays en développement
PIB : Produit intérieur brut
PIBH : Produit intérieur brut par
habitant
R-D : Recherche et
développement
UMAC :Union monétaire d'Afrique
centrale
UNECA : Commission économique
pour l'Afrique
VAR : Vecteur autorégressif
XCE : Croissance économique
CGGI : Chandler Good Government Index
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau 1 : Signes
attendus...............................................................26
Tableau 2 : Test de
multicolinéarité....................................................28
Tableau 3 : Test de racine unitaire
....................................................30
Tableau 4 : Test de
cointégration de Pedroni.......................................32
Tableau 5 : Résultats de
l'estimation du GMM en système...................34
SOMMAIRE
SECTION I : INTRODUCTION GENERALE
1
SECTION II : Revue de littérature
4
2.1. Analyse théorique de l'effet
accélérateur de la qualité institutionnelle et du
changement structurel et la croissance
4
2.2. Analyse empirique : l'importance de
l'amélioration de la qualité des institutions et du changement
structurel pour la croissance économique
16
SECTION III : Vérification empirique de
l'effet de l'interaction entre qualité institutionnelle et
transformation structurelle sur la croissance dans la zone CEMAC
19
3.1. Présentation du modèle de
base
19
3.2. Spécification du modèle
20
3.3. Données et méthode
d'estimation
26
3.4. Présentation et interprétation
des résultats de l'estimation
34
SECTION I : INTRODUCTION GENERALE
La prise en compte de l'échec des politiques
économiques de relance austères dans les pays en
développement d'une part, et le constat d'une véritable
résilience des pays institutionnellement mieux organisés face aux
crises, d'autre part, ont donné un regain d'intérêt
à la relation entre qualité des institutions, changement
structurel et croissance.
La littérature relative à la croissance
économique s'est enrichie avec les théories de la croissance
endogène qui expliquent les écarts de taux de croissance entre
pays par de nouveaux facteurs tels que la qualité des institutions
(North, 1990) et le changement structurel (McMillan, Rodrik, 2011).
Pour les institutions, il s'agit des contraintes humainement
conçues pour structurer les interactions politiques, économiques
et sociales (North, 1990). Selon de nombreux auteurs, les écarts de taux
de croissance économique entre pays s'expliquent par les
différences de niveau d'institutions économiques (Acemoglu,
Johnson et Robinson, 2004). En garantissant les droits de
propriété (Pigou, 1920 ; Coase, 1937) ou en
réglementant les marchés pour réduire leurs imperfections,
les institutions permettent d'améliorer la dynamique de la croissance
économique (Rodrik et al, 2002). Toutefois, Sachs (2003) souligne que
les institutions ne sont pas le seul facteur de développement
économique, notamment dans les PED.
Un autre pan de la littérature établit une
relation positive entre le changement structurel et la croissance
économique. Selon Syrquin (1988), le changement structurel suppose la
migration des ressources d'un secteur moins productif à un secteur plus
productif. Pour l'auteur, ce facteur occupe une place centrale dans
l'explication des processus de croissance, surtout en ce qui concerne les pays
en développement. Cette idée découle de la
réalité d'un impact réel des changements structurels sur
l'économie, à travers l'urbanisation, l'industrialisation ou la
transformation agricole, qui représentent les principaux processus de
transformation structurelle accompagnant la croissance économique
moderne (Kuznets, 1966).
Cependant, les travaux de Rodrik (2013) soulignent qu'une
croissance soutenue et durable ne peut s'obtenir qu'en associant le changement
structurel et les institutions de bonne qualité. De bonnes institutions
permettent de mettre en place de bonnes politiques d'investissement dans le
capital humain et l'amélioration du régime juridique pour
accroitre la productivité globale et contribuer à la promotion de
la compétitivité industrielle.
Par ailleurs, le rôle de l'Etat, en ce qu'il est garant
de la solidité et la performance des mécanismes institutionnels,
apparait comme primordial dans la poursuite de l'objectif de transformation
structurelle. (Syrquin, 1988 ; McMillan, Rodrik, 2011).
En effet, en décortiquant le cas de la Colombie,
Syrquin (1988) montre comment l'Etat facilite la transformation structurelle en
opérant des changements drastiques au niveau des institutions. De plus,
McMillan et Rodrik (2011) vont montrer qu'à travers le maintien d'une
monnaie compétitive ou encore la flexibilité du marché du
travail, la qualité des institutions assurée par l'Etat constitue
une condition importante à la transformation structurelle.
L'influence de la qualité des institutions et du
changement structurel des pays de la Communauté Economique et
Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) pourrait constituer un point
important dans la compréhension du retard économique de ces pays
pour deux raisons :
1) La faible diversité économique de ces pays
à forts potentiels agricole et industriel notamment, tendent à
apporter un possible élément d'explication à leurs timides
rythmes de croissance ;
2) Selon les indices appliqués à la zone, la
corruption et la mauvaise gouvernance y sont fortement présentes,
occasionnant une certaine instabilité politique et une fragilité
institutionnelle
Dès lors, il apparait intéressant d'analyser
comment la mise en place d'institutions de bonne qualité pourrait
accélérer la transformation structurelle et par conséquent
la croissance économique.
Le but de notre étude ici est de réaliser une
analyse économétrique permettant de décelerles effets de
l'interaction entre qualité des institutions et changement structurel
sur la richesse des pays de la CEMAC. Il existe peu d'études sur la
question, surtout en ce qui concerne les pays de la zone. Ce travail s'ajoute
donc aux travaux empiriques relatifs à la question en s'attardant sur le
cas des pays de la CEMAC. Pour cela, nous prenons comme outil la
modélisation VAR en panel dynamique avec des données couvrant la
période 1980 à 2019.
Les résultats de notre travail montrent que la
combinaison entre ces deux variables impacte significativement le changement
structurel et la croissance économique dans la zone CEMAC.
Dans la suite de notre travail, nous présentons la
revue de littérature de l'effet du changement structurel et de la
qualité des institutions sur la croissance dans la section II. Dans la
section III, nous effectuons la vérification empirique de l'effet
accélérateur de l'amélioration de la qualité des
institutions combinée au changement structurel sur la croissance
économique. Enfin, dans la section IV nous concluons.
SECTION II : Revue de
littérature
La question de l'importance de la qualité des
institutions et celle de la transformation structurelle dans le processus de
croissance économique a fait l'objet d'une littérature
particulièrement abondante. Pour les besoins de ce travail, nous
aborderons principalement l'intérêt de leur combinaison dans
l'accumulation de la richesse. Pour cela dans un premier temps, nous ferons une
revue des différents points théoriques montrant la relation entre
institutions, changement structurel et croissance économique
(2.1). Dans une seconde partie, nous recenserons quelques travaux
récents permettant de constater empiriquement l'impact de la
qualité des institutions et de la transformation structurelle sur la
croissance (2.2).
2.1. Analyse théorique de
l'effet accélérateur de la qualité institutionnelle et
duchangement structurel sur la croissance
Nous présentons ici les différentsarguments
théoriques qui montrent comment la qualité des institutions et le
changement structurel favorisent croissance économique. La
littérature économique sur le sujet s'attèle à
montrer d'un côté la nécessité d'investir dans la
réallocation des ressources pour agir sur la croissance
économique ; d'un autre côté, certains auteurspensent
plutôt qu'il faut investir dans l'amélioration de la
qualité des institutions pour agir sur le produit (North, 1990 ;
Chang et Rowthorn, 1995).
2.1.1. Le
changement structurel au service de la croissance économique
L'explication de la dynamique de croissance économique
à travers le changement structurel prend de l'importance avec le
modèle d'économie duale de Lewis (1954), plus tard
développé par Ranis et Fei (1961), qui atteste de la coexistence
de deux secteurs :le secteur traditionnel (principalement agricole) et le
secteur moderne (capitaliste et urbanisé). Cette conception
structuraliste de la dynamique productive résonne comme un point de
rupture avec la conception néoclassique d'une économie
considérée à travers un seul secteur (Harrod, 1939 ;
Domar, 1946 ; Solow, 1956) et pose les bases de la nouvelle
économie structuraliste, qui place l'Etat et le marché au centre
de l'explication du changement structurel (Lin, 2011).
La littérature économique a depuis montré
l'impact du changement structurel sur la croissance en partant de la
controverse sur la compatibilité ou non du changement structurel avec
les faits stylisés de Kaldor. (Gabardo et al, 2017). Deux modèles
de croissance servent de cadre à cette analyse : la croissance
déséquilibrée et la croissance équilibrée
(Gabardo et al, 2017).
2.1.1.1.
Changement structurel et croissance déséquilibrée
Selon Hirschman (1969), l'économie, supposée
multisectorielle, fonctionne naturellement à partir de
déséquilibres présents dans les différentes
industries qui stimuleront les investissements dans les industries permettant
de régler ces déséquilibres.
Baumol (1967) considérait déjà que, dans
une économie à deux secteurset selon l'hypothèse d'un
unique facteur de production, le travail, la croissance économique
était déséquilibrée du fait notamment de niveaux de
progrès technique différents entre les secteurs1(*). Dans le secteur dynamique,
grâce au progrès technique continu, la productivité du
travail augmente considérablement à un taux r, et dans le secteur
stagnant, la productivité du travail est constante.
Quatre constats sont faits : (a) le coût de
production unitaire du secteur stagnant, relativement à celui du secteur
dynamique, augmentera indéfiniment ; (b) si la demande de biens du
secteur stagnant n'est pas élastique, la production de ce secteur tendra
vers 0 ; (c) afin de maintenir une croissance équilibrée,
c'est-à-dire un ratio constant entre les niveaux de production des deux
secteurs, la part du facteur travail allouée au secteur stagnant doit
tendre vers 1 ; (d) dans un monde où la productivité du
travail est déséquilibrée, maintenir une croissance
équilibrée conduira à une stagnation de la croissance du
PIB par tête.
Par ailleurs, Matsuyama (1992) montre le rôle de la
productivité du travail agricole dans l'industrialisation et la
croissance des économies selon notamment leur degré d'ouverture.
En économie fermée, une hausse exogène de la
productivité du travail agricole entraine une migration du facteur
travail de ce secteur vers le secteur manufacturier. En économie ouverte
cependant, il existe une relation négative entre la productivité
du travail agricole et la croissance économique en ce qu'une baisse de
cette productivité entrainera une migration du travail de ce secteur
vers le secteur manufacturier, plus productif, accélérant ainsi
la croissance.
Echevarria (1997) utilise un modèle d'équilibre
général dynamique afin d'examiner l'interaction entre la
contribution sectorielle au PIB et la croissance économique. Le
modèle généré est un modèle de croissance de
long terme inspiré par Solow et prenant en compte une multitude de biens
de consommation avec des préférences des agents supposées
non-homothétiques. Le taux de progrès technique est
exogène et diffère entre les secteurs. La
non-homothéticité des préférences conduit à
deux effets. Le premier est qu'une augmentation de l'investissement liée
au fait que plus un pays est riche, plus il épargne et par
conséquent investit. Ce qui accélère le taux de
croissance. Le second effet estune augmentation de la productivité
totale moyenne des facteurs, étant donné que dans le même
temps la production sera plus importante dans le secteur manufacturier, qui a
un taux de progrès technique plus élevé grâce
à l'investissement, renforçant ainsi le premier effet.
Park et Rozelle (1998) iront plus loin en montrant que cette
contribution sectorielle varie selon les industries et que le changement
structurel dans la production et l'utilisation des facteurs favorise le secteur
manufacturier au détriment du secteur agricole.
Par ailleurs, selon Laitner (2000), la propension moyenne
à épargner dans un pays augmente lorsqu'il s'industrialise.
Partant de la loi d'Engel2(*) et la théorie du cycle de vie3(*) pour caractériser le
comportement de consommation et d'épargne des ménages, les jeunes
ménages épargnent plus que les vieux ménages et ce quel
que soit l'évolution du revenu dans le temps. Seul le type de biens
consommés change. Ainsi, plus un ménage vieillit, plus sa
richesse s'accroit et la part des biens manufacturiers dans sa consommation
augmente également. La loi d'Engel supposera ici une migration de la
demande et donc de la production du secteur agricole, privilégié
par les ménages à faible revenu, vers le secteur
manufacturier.
McMillan et Rodrik (2011) montrent que la croissance, à
travers la croissance de la productivité du travail peut être
expliquée de deux manières. D'un coté à travers une
productivité intra-sectorielle, avec de l'accumulation de capital, le
progrès technologique ou la réduction de la mauvaise allocation
des ressources. De l'autre, à travers une réallocation
intersectorielle du travail, des secteurs moins productifs aux secteurs plus
productifs, augmentant ainsi la productivité totale de
l'économie.
2.1.1.2.
Changement structurel et croissance équilibrée
Kongsamut et al. (2001) montrent que si les modèles de
croissance équilibrée classiques négligent l'importance du
changement structurel, il est pourtant possible d'ériger un
modèle réconciliant la dynamique de réallocation du
travail avec les faits stylisés de croissance équilibrée
de Kaldor4(*).
Selon Ngai et Pissarides (2004), il existe un lien positif
entre sentier de croissance équilibrée et changement structurel
dans une économie où tous les secteurs produisent des biens de
consommation avec un secteur, le secteur manufacturier, produisant
également des biens d'équipement. Sous certaines conditions
soumises à la fonction d'utilité des consommateurs de cette
économie, une évolution du poids du secteur manufacturier dans
l'emploi total conduit à une évolution proportionnelle du taux de
croissance économique. Ces conditions sont : une
élasticité inter temporelle de substitution égale à
l'unité ; une élasticité de substitution entre biens
de consommation différente de l'unité.
Foellmi et Zweimueller (2008) prennent à contrepied les
études précédentes et construisent un modèle de
croissance équilibrée prenant en compte un changement structurel
défini non plus par les différences technologiques mais
plutôt par les différences sectorielles en termes
d'élasticité-revenu. L'introduction séquentielle et
continue de nouveaux biens dans le modèle conduit au
développement de nouvelles industries au détriment des industries
archaïques, montrant ainsi une relation non linéaire entre l'emploi
manufacturier et le développement économique.
2.1.2.
La qualité des institutions au service de la croissance
économique
L'analyse théorique des effets d'une meilleure
qualité des institutions sur la croissance économique a mis en
évidence d'un côté les différentes institutions
favorisant l'accroissement du produit, et parmi elles les institutions
économiques et les institutions politiques ; de l'autre,
l'influence de l'amélioration des institutions sur le changement
structurel.
2.1.2.1.
Les institutions qui favorisent la croissance économique
Il existe deux types d'institutions favorisant la croissance
économique : les institutions économiques et les
institutions politiques.
2.1.2.1.1. Les institutions économiques
Les institutions économiques jouent un rôle dans
la croissance économique en agissant sur la productivité
notamment au travers de la réglementation de la concurrence sur le
marché des produits, l'environnement institutionnel du marché du
travail(OCDE, 2003).
a. Concurrence et
environnement institutionnel du marché du travail
Les institutions économiques jouent un rôle dans
la croissance économique en agissant sur la productivité
notamment au travers de deux principaux facteurs : la
réglementation de la concurrence sur le marché des
produits et l'environnement institutionnel du marché du travail.
(OCDE, 2003)
Concernant la réglementation de la concurrence, Winston
(1993) montre qu'il existe des gains potentiels liés à une
« efficacité dynamique » découlant de la
présence d'un environnement concurrentiel marqué. Les entreprises
seraient plus efficaces en situation de concurrence qu'en situation de
monopole. Cette efficience s'opère au niveau de trois principaux
canaux : la transparence sur les performances des entreprises, ce qui
permet aux dirigeants et même aux employés de se situer par
rapport à leurs concurrents (Lazear et Rosen, 1981 ; Nalebuff
et Stiglitz, 1983) ; la réalisation de gains de productivité
réduisant les couts permet également d'augmenter les profits dans
un contexte où l'élasticité-prix de la demande est
forte ; la peur de la faillite exacerbée par l'existence de la
concurrence oblige les dirigeants d'entreprise à se donner tous les
moyens afin d'éviter cette situation, notamment grâce à
l'investissement et l'innovation (Howitt et Aghion, 1998).
Sur ce point une nuance est faite par Schumpeter (1942)
montrant que les rentes monopolistiques procurées par l'innovation
tendent à disparaître plus rapidement quand la concurrence
s'intensifie, entraînant une baisse du rendement attendu des
innovations.
Par ailleurs, en termes de protection de l'emploi,
l'environnement institutionnel du marché du travail joue un rôle
primordial dans la productivité des entreprises, ne serait-ce qu'au
niveau des charges supportées par le patronat, favorables à des
systèmes dans lesquels le licenciement des effectifs est plus
aisé. Ainsi, les mécanismes et politiques chargés de
dissuader l'embauche et le licenciement constituent un frein dans les
ajustements d'effectifs inhérents aux efforts de rationalisation de
l'activité productive (Scarpetta et al., 2002 ; Blanchard et
Tirole, 2003).
b. La protection des
droits de propriété
La nouvelle économie institutionnelle établit la
relation entre droits de propriété et croissance
économique principalement à travers deux canaux : les couts
de transaction et l'allocation efficace des ressources disponibles. (North,
1990). D'un côté, une faible protection du contrôle et de la
possession de droits exclusifs, couplée à des niveaux
élevés de couts de transaction peut conduire à la
réduction de l'investissement en capital humain et physique (Mahoney,
2004).
D'un autre côté, lorsque les droits de
propriétés sont solidement protégés, le capital
humain sera principalement dirigé vers les activités productives,
ce qui améliorera les technologies existantes et affectera positivement
la croissance économique. Une absence de système de protection
des droits de propriété contribue ainsi au développement
d'un capital humain ne bénéficiant qu'aux activités de
recherche de rente, qui ne génèrent pas de productivité.
(Torstensson, 1994).
Dans cette lignée, Khan (1995) estime que la protection
des droits de propriété a permis d'améliorer les
inventions, la technologie, et par la même la croissance
économique car ces droits assurent une protection effective des retours
financiers espérés.
2.1.2.1.2. Les institutions politiques
L'importance des institutions politiques à travers
leurrôle dans le développement économique trouve sa
justification dans la qualité de la gouvernance (Chang et Rowthorn,
1995) et l'action des pouvoirs publics.
a. La qualité
de la gouvernance : corruption et croissance économique
Si certains auteurs montrent que la corruption a un effet
positif sur la productivité et l'entreprenariat des pays dans lesquels
l'appareil institutionnel n'est pas développé (Houston,
2007 ; Méon et Weil, 2008) ou adoptant un régime politique
particulier (Mendez et Sepulvelda, 2006), il n'en demeure pas moins qu'il
existe un large consensus sur l'impact négatif de la corruption sur la
croissance économique.
Dès lors, une mauvaise qualité des institutions
politiques, à travers la corruption, a un effet négatif sur la
productivité et la croissance économique. En effet, la corruption
entraine des distorsions dans l'allocation de l'investissement public, qui se
fera davantage en faveur des activités de recherche de rente, qui
n'engrangent aucune productivité. (Tanzi et Davoodi, 1997 ; Mauro,
1998 ; De la Croix et Delavallade, 2007)
Il y a donc une corrélation négative entre
corruption et croissance économique avec des effets directs et indirects
notamment à travers ses effets sur l'investissement, le capital humain
ou encore le financement et les dépenses publics (Ugur et Dasgupta,
2011). Ces effets sur la croissance sont encore plus préjudiciables pour
les pays ayant un revenu par habitant élevé.
De même, la corruption, sous la forme de
l'évasion fiscale, amoindrit la structure fiscale des pays
touchés par ce phénomène ainsi que sa capacité de
collecte des recettes fiscales (Attila, 2008 ; Riedel et al, 2010).
La corruption, sous la forme de versements de pots-de-vin
affecte négativement l'efficacité et la croissance des
entreprises (Kaufman et Wei, 1999). Fisman et Svenson (2007) montrent
d'ailleurs que ce type de corruption a un effet financier négatif plus
significatif que l'effet financier du poids des charges fiscales sur la
croissance des firmes. Ceci s'explique notamment par le fait que la corruption
augmente le temps passé par les responsables des entreprises
concernées sur la paperasserie permettant de maquiller les
irrégularités conséquentes à leurs
décisions.
b. Démocratie
et action des pouvoirs publics
En mettant en place un cadre politique propice à la
captation d'investissements, l'action politique des pouvoirs publics influe sur
la croissance. Dans ce contexte, la littérature économique
considère la dimension clivante de l'impact de la démocratie sur
la croissance économique. D'un côté, ses effets positifs
sont évidents : les niveaux élevés de revenus et de
capital humain (Doucouliagos et Ulubasoglu, 2008), la faible instabilité
politique (Alesina et Perotti, 1996 ; Jong-A-Pin, 2009), l'existence d'un
système électoral crédible privilégiant les
politiques d'intérêt général au détriment de
l'intérêt individuel (Knutsen, 2011), sont autant de canaux
montrant l'impact positif direct ou indirect de la démocratie sur la
croissance économique.
D'un autre côté, cette influence est
critiquée. En effet, selon les auteurs défendant la position
contraire, la croissance économique diminue à des niveaux
élevés de démocratie (Barro, 1996). Cela s'explique entre
autres par le fait que les régimes démocratiques n'imposent pas
ou appliquent plus difficilement des mesures impopulaires permettant
d'accroitre l'investissement (Kuzman et Al, 2002). Acemoglu (2008) affirme lui
que les institutions démocratiques créent des distorsions en
raison de leur tendance à la redistribution.
Par ailleurs, en favorisant la formation, notamment à
travers l'éducation, l'action des pouvoirs publics contribue à
augmenter la vitesse d'adaptation du capital humain aux grands changements
technologiques, qui va affecter la croissance économique de long terme
(Bernhabib et Spiegel, 1994 ; Aghion et Cohen, 2004).
Guellec et Van Pottelsberghe (2001) montrent l'importance des
pouvoirs publics dans la croissance de la productivité à travers
la promotion de la recherche-développement. Selon OCDE (1993), la
recherche-développement englobe « les travaux de
création entrepris de façon systématique en vue
d'accroître la somme des connaissances, y compris la connaissance de
l'homme, de la culture et de la société, ainsi que
l'utilisation de cette somme de connaissances pour de nouvelles
applications ». La R-D a un effet positif pour les entreprises et les
secteurs qui décident d'investir leurs fonds dans ce domaine en plus des
effets positifs externes sur les entreprises environnantes. (Mairesse et
Mohnen, 1990).
2.1.2.2.
Les effets de l'amélioration de la qualité des institutions sur
le changement structurel
Selon OCDE (2010), les institutions agissent sur la
réallocation des ressources nécessaires au changement structurel
à travers des politiques et des règlementations au niveau du
marché du travail influençant la productivité et les flux
de travailleurs, à savoir la protection de l'emploi, les allocations de
chômage généreuses ou encore les règlementations
contre les pratiques anticoncurrentielles sur les marchés de
produits.
2.1.2.2.1. La protection de l'emploi
D'après Pissarides (2010), la raison d'être des
mesures restrictives sur le licenciement tient du fait que les imperfections du
marché financier dissuadent les travailleurs ayant une forte aversion
pour le risque de s'assurer contre le licenciement. Pourtant, la protection de
l'emploi réduit la création d'emplois efficients en sapant la
capacité d'ajustement de la main-d'oeuvre des entreprises (Mortensen et
Pissarides, 1994).
Lazear (1990) identifie trois principaux canaux permettant de
combler les inefficiences créées par la règlementation en
matière de licenciement : les versements privés, les
ajustements de salaires et la conception de contrats efficients.
Concernant ce dernier point, la conception de contrats
temporaires, couplée à une protection stricte de l'emploi des
titulaires de contrats permanents, pose un problème d'efficience de la
création d'emploi à long terme, dans la mesure où les
couts liés au licenciement des travailleurs temporaires sont faibles.
(Boeri et Garibaldi, 2007)
Ainsi, des mesures plus souples sur la protection de l'emploi
ont un effet positif sur la croissance de la productivité,
déterminante pour les flux bruts d'emploi vers d'autres types d'emplois
(OCDE, 2007, 2010 ; Cingano et al, 2010). La réallocation des
travailleurs qui en découle profiterait ainsi au travailleur moyen qui
verrait son salaire augmenter.5(*)
2.1.2.2.2. Des allocations de chômage
généreuses
Les allocations chômage élevées agissent
de plusieurs façons sur les flux de travailleurs notamment à
travers leur influence sur le temps de recherche d'unemploi, sur la
manière d'embaucher des entreprises et sur la sensibilité des
appariements6(*) aux chocs
de productivité. (OCDE, 2010)
Tout d'abord, la générosité des
prestations de chômage vont augmenter la durée de la
période et le niveau global de chômage en réduisant les
efforts dans les intentions de recherche d'un emploi. La principale
conséquence sera une plus lente transition de la situation de
chômage vers la situation d'emploi et donc un ralentissement des flux de
travailleurs (OCDE, 2006a).
De plus, Pries et Rogerson (2005) vont montrer que les
allocations de chômage ont un effet sur la manière d'embaucher des
entreprises du fait des asymétries d'information. En effet à
l'embauche, les entreprises, ayant une information suffisante sur la
capacité productive réelle d'un postulant par rapport au poste
à pourvoir, peuvent se voir contraintes de remplacer les candidats
fraichement embauchés. Les prestations de chômage
élevées feraient ainsi augmenter les salaires de
réserve7(*) et les
salaires négociés, renforçant la sélectivité
des entreprises au niveau de l'embauche, et affectant d'une certaine
manière la création et la destruction d'emplois.
A cet effet, Mortensen et Pissarides (1994, 1999) estiment que
l'effet stimulant des allocations de chômage sur les salaires de
réserve développera la sensibilité des appariements entre
chômeurs et postes vacants aux chocs de productivité, avec un
effet destructeur sur l'emploi à court terme. Ainsi, une hausse du
salaire de réserve augmentera le seuil de productivité auquel se
créent de nouveaux appariements. Cependant, la nécessité
de faire occuper des emplois à forte productivité par des
candidats encore plus compétents dégradera la qualité des
appariements (Acemoglu et Shimer, 1999, 2000) ainsi créés, avec
pour effet d'augmenter le risque de destruction de ces derniers et de permettre
la réallocation des travailleurs.
2.1.2.2.3. La réglementation contre les pratiques
anticoncurrentielles sur les marchés des produits
Un consensus existe dans la littérature
économique concernant l'effet compresseur des réglementations qui
augmentent les frais d'établissement de nouvelles entreprises sur la
création et la destruction de ces dernières et donc sur la
réallocation de la main d'oeuvre. En effet, la création et
fermetures d'entreprises occupent une part importante des flux bruts d'emplois
dans le monde (OCDE, 2009) et des couts de création élevés
maintiendront le seuil de productivité à partir duquel un acteur
économique peut lancer son activité à un niveau important,
dissuadant la création comme la fermeture d'entreprises.
De ce fait, une baisse de ces réglementations
permettrait de voir l'avènement d'entreprises ayant une marge de
progression plus grande concernant la gestion de leur activité (Bahk et
Gort, 1993), ou tout simplement des entreprises plus efficientes que les
entreprises déjà établies, obligeant ces dernières
à réduire leurs effectifs ou à disparaitre (Aghion et
Howitt, 1998).
Melitz (2003) montre l'effet de la libéralisation des
échanges sur la destruction et la création d'emplois à
travers son effet sur la concurrence. Les emplois, du fait de l'implantation de
firmes plus performantes sur le marché local qui incitera à une
restructuration des entreprises locales, migreront vers les entreprises plus
efficientes.
2.2. Analyse empirique :
l'importance de l'amélioration de la qualité des institutions et
du changement structurel pour la croissance économique
Il existe peu d'études empiriques montrant qu'il existe
un effet accélérateur de l'interaction entre changement
structurel et qualité des institutions sur la croissance
économique. Nous exposerons néanmoinsquelques-uns des travaux les
plus récents d'auteurs utilisant la méthodologie de McMillan et
Rodrik (2011) pour effectuer une analyse comparative d'un panel de pays ayant
connu des niveaux de transformation structurelle équivalents sur le
sujet.8(*)
2.2.1.
Transformation structurelle rapide au Vietnam et au Ghana
McCaig et Pavcnik (2013) vont comparer deux pays ayant connu
une transformation structurelle profonde mais n'ayant pas
bénéficié des mêmeseffets : le Vietnam et le
Ghana. Au Ghana, les couts de transaction importants et le manque de
diversité de l'économie, qui s'appuie encore principalement sur
l'exportation de ressources naturelles, empêche le secteur manufacturier
notamment d'êtrecompétitif.
Dans le cas du Vietnam, le difficile accès aux terrains
et au capital tend à maintenir les différences abyssales de
productivité entre et à l'intérieur des
secteurs.
Cependant, ils concluent que malgré des niveaux
d'indicateurs institutionnels faibles et stagnants par rapport à ceux du
Ghana, le Vietnam a davantage bénéficié de leur rapide
transformation structurelle.
2.2.2.
Transformation structurelle lente en Inde, au Nigeria et en Zambie
D'un autre côté, Ahsan et Mitra (2013) vont
comparer sur la période 1960-2010 trois pays ayant connu une
transformation structurelle faible mais ayant un potentiel économique
fort, comme la population : l'Inde, le Nigeria et la Zambie. Ils
constatent que si la Zambie pourrait fortement bénéficier du
changement structurel, avec plus de la moitié de sa population
travaillant dans les secteurs à faible productivité, ce
changement structurel passe par l'amélioration d'indicateurs de
qualité institutionnelle comme les infrastructures humaines et
physiques, l'ouverture du pays ou encore la formation brute de capital fixe qui
demeurent encore insuffisants.
Ensuite, la régulation contraignante du marché
du travail en Inde empêche un développement plus conséquent
de l'emploi dans le secteur manufacturier. Cette situation est d'autant plus
problématique du fait de la difficile application de lois permettant
d'intervenir sur ce point, avec le spectre d'une future insuffisance de gains
de productivité dans les secteurs agricoles et des services plus
porteurs d'emplois à l'heure actuelle.
Dans le cas du Nigeria, d'importants gains de
productivité sont réalisés grâce au commerce de gros
et de détail ou encore la communication. Cependant les faibles taux
d'alphabétisation, d'espérance de vie ou encore
d'électrification du pays montrent la nécessité
d'améliorer les institutions afin d'accompagner le changement structurel
notamment au niveau de l'éducation.Ainsi, au Nigéria, la
faiblesse des infrastructures et des niveaux de capital humain fait qu'une
migration des ressources du secteur agricole, qui emploie le plus de
travailleurs, semble difficile.
2.2.3.
Absence d'une transformation structurelle récente au Brésil et au
Botswana
Firpo et Pieri (2013) vont comparer deux pays n'ayant pas
connu de changement structurel récent mais en ayant
bénéficié dans le passé : le Brésil et
le Botswana. Ils montrent que si le changement structurel a été
quasi-inexistant sur la période 1990-2010, le Bresil s'appuie sur le
développement intra sectoriel à travers des investissements
massifs en capital humain, en nouvelle technologies et en améliorant la
qualité institutionnelle.
Le Botswana s'est quant à lui principalement
appuyé sur la manne des activités d'extraction de diamants, avec
un changement structurel étant d'abord passé par le secteur des
mines avant de dévier vers le secteur des services.
Les auteurs concluent que la nécessité
d'améliorer le système éducatif et la formation en vue
d'un nouvel élan de changement structurel pourrait être un
défi majeur pour un pays comme le Brésil, qui s'appuie sur la
culture d'une transformation culturelle interrompue, tandis que le Botswana
fait face à de nombreuses contraintes en termes de politique
économique.
SECTION III :
Vérification empirique de l'effet de l'interaction entre
qualitéinstitutionnelle et transformation structurelle sur la croissance
dans la zone CEMAC
Dans cette section, nous analyserons les effets de
l'interaction entre qualité des institutions et changement structurel
sur la croissance économique dans la zone CEMAC.Plus
précisément, il s'agira ici de vérifier l'hypothèse
selon laquelle l'amélioration de la qualité
institutionnellecombinée au changement structurel favoriserait la
croissance économique.
3.1. Présentation du
modèle de base
Pour tester notre hypothèse, nous prenons appui sur le
modèle de Benhamouche (2018) qui analyse l'impact de la qualité
des institutions sur la croissance à travers ses effets sur la
transformation structurelle en examinant un échantillon de 31 pays entre
1950-2010 à l'aide de la méthode des données de panel. Le
modèle est donné par l'équation suivante :
????_??it = ??i + ??t +
??1.????????it-p+ ??1.
????????it-p* ??it + ??. ??it + X'it-pÙ
+ ??it (1)
Avec
SC : la transformation structurelle
Inst : la qualité institutionnelle observée
à l'année t-p
X' : un vecteur de variables macroéconomiques
Z : représente la part de la valeur ajoutée
agricole dans le PIB par habitant
?? : un vecteur représentant les effets
spécifiques temporels
?? : un vecteur représentant les effets
spécifiques pays
Inst*Z : une variable d'interaction entre la part de la
valeur ajoutée agricole dans le PIB par habitant et la qualité
institutionnelle
Concernant les variables macroéconomiques contenues
dans le vecteur X', nous avons l'inflation, le degré d'ouverture, les
dépenses publiques (en pourcentage du PIB), l'investissement (en
pourcentage du PIB), le crédit au secteur privé rapporté
au PIB.
3.2. Spécification du
modèle
Nous proposons de spécifier le modèle de
Benhamouche en tenant compte des caractéristiques de la zone CEMAC et de
la littérature. Nous nous démarquons de ces travaux en modifiant
les variables contenues dans l'équation (1). En effet, si Benhamouche
utilise la variable de transformation structurelle comme variable
expliquée, nous la remplacerons par une variable de croissance
économique, qui sera ici la variable à expliquer pour la
vérification de notre hypothèse. Aussi, la littérature
érige le changement structurel comme un des déterminants de la
croissance. Nous ajouterons donc une variable de changement structurel à
la partie droite de notre équation. Nous retirons les dépenses
publiques, l'ouverture commerciale et ajoutons les investissements directs
à l'étranger et les exportations. Enfin, nous modifions la
variable d'interaction du modèle en remplaçant la part de la
valeur ajoutée agricole dans le PIB par la variable de changement
structurel.
3.2.1.
Présentation des variables
Il s'agit de présenter la variable expliquée
d'une part, et les variables explicatives d'autre part.
3.2.1.1.
La variable expliquée
La variable à expliquer ici est la croissance
économique (XCE). Elle est généralement
évaluée en fonction de l'accumulation de la richesse
créée dans un pays. Il existe différents indicateurs
permettant de mesurer la croissance économique et nous choisissons de
l'approximer par le Produit intérieur brut par habitant (PIBH).
3.2.1.2.
Les variables explicatives
Nous distinguons sept (7) variables explicatives :
1) Le changement structurel (CS) : deux
principaux indicateurs semblent pertinents afin de juger de la transformation
structurelle dans les pays de la CEMAC : l'évolution du poids du
secteur manufacturier dans le PIB et la répartition sectorielle des
emploi (Mama, Ongono, 2019). Nous retiendrons ici l'évolution du poids
du secteur manufacturier comme proxy dans la mesure où, bien que le
secteur tertiaire soit important dans la plupart des pays de la
sous-région, la prédominance des activités informelles peu
productives et donc à faible valeur ajoutée accorde plus de
crédit à une transformation structurelle symbolisée par
l'essor du secteur manufacturier au détriment du secteur agricole (Mama,
Ongono, 2019).
2) La qualité institutionnelle (INST)
:il existe plusieurs indicateurs permettant de mesurer la
qualité institutionnelle et la grande majorité se distingue par
leur objectivité. Nous utiliserons ici l'indice de liberté
économique9(*) comme
proxy pour la qualité institutionnelle.Cet indice, créé
par la Fondation Heritage et le Wall Street Journal, qui prend en compte douze
indicateurs, est pertinent dans la mesure où il considère un
grand nombre d'indicateurs institutionnels qualitatifs et quantitatifs. Le
score total représente la moyenne des douze indicateurs, chacun d'entre
eux étant noté de 0 à 100, où 100 représente
une liberté maximale.
3) Une variable d'interaction (INST*CS) :
c'est une variable représentant l'interaction entre la
qualité institutionnelle et le changement structurel.
4) Les investissements directs à
l'étranger (IDE) : Les flux entrants nets d'IDE
constituent un vecteur incontournable de croissance économique à
travers notamment en facilitant le transfert de technologies et de gestion du
savoir-faire dans le pays d'accueil de ces IDE (Romer, 1993).
5) L'inflation (INF) : L'inflation a un
impact sur la croissance dans la mesure où une hausse
généralisée des prix provoque une baisse de la demande et
également de l'offre de produits. Nous utiliserons l'évolution de
l'indice des prix à la consommation comme proxy dans le cas de la CEMAC
(UMAC, article 21).
6) Le crédit intérieur au secteur
privé (CREDIT) : le crédit intérieur au
secteur privé rapporté au PIB est un des principaux indicateurs
de développement financier. Il est accordé aux entreprises et aux
ménages sous forme de prêts, de crédits commerciaux, etc.
et impacte la croissance économique en agissant sur la production, la
consommation et la formation de capital.
7) Les exportations (EXP) : une
expansion du secteur des exportations a un effet sur le produit (Krugman, 1987;
Havyrlyshym, 1990) et en est un des principaux déterminants.
3.2.2.
Modèle à des fins d'estimation
Afin d'analyser le lien entre qualité institutionnelle,
changement structurel et croissance économique, nous spécifions
notre modèle sous forme fonctionnelle :
Xce = f(Cs, Inst, Inst*Cs, Ide, Inf, Credit, Exp)
Avec
Xce : la croissance économique
Cs : le changement structurel
Inst : la qualité institutionnelle
Inst*Cs : la variable d'interaction entre la
qualité institutionnelle et le changement structurel
Ide : les investissements directs à
l'étranger
Inf : l'inflation
Credit : le crédit intérieur au secteur
privé
Exp : les exportations
Le modèle spécifié à des fins
d'estimation prend alors la forme linéaire suivante :
Xceit = ??0+
??1Xceit-1 +
??2Cs????+
??3Instit+
??4(Inst????× Cs????)
+??5Ide????+
??6Inf????+
??7Credit????+
??8Expit+??????
avec :
(i=1,...,6)
Xceit : la croissance
économique du pays i à la période t
Xceit-1 : la croissance
économique du pays i à la période t-1
Cs???? : le changement structurel du
pays i à la période t
Instit : la qualité
institutionnelle du pays i à la période t
Inst????×
Cs???? : la variable d'interaction entre la
qualité institutionnelle et le changement structurelle du pays i
à la période t
Ide???? : l'investissement direct
à l'étranger du pays i à la période t
Inf???? : l'inflation du pays i
à la période t
Credit???? : le crédit
intérieur au secteur privé du pays i à la période
t
Expit : les exportations du pays i
à la période t
????, est le terme de l'erreur, i.i.d qui suit
Í (0, ????2).
????, i= {0...8}, sont les coefficients de
régression associés aux variables explicatives.
??0, est le terme constant qui ne dépend pas
des facteurs explicatifs de la croissance économique ;
??1, est le coefficient de régression
associé à la variable de la croissance économique
retardée.
??2, est le coefficient de régression
associé à la variable du changement structurel. Le changement
structurel affecte positivement la croissance économique notamment
à travers sa contribution à la croissance de la
productivité totale du travail (McMillan, Rodrik, 2011).Il peut
également affecter négativement la croissance, notamment dans les
pays d'Afrique subsaharienne (McMillan et Rodrik, 2011 ; McMillan et al,
2014). Le signe attendu est positif ou négatif.
??3, est le coefficient de régression
associé à la variable de la qualité des institutions. Des
institutions plus performantes entrainent une hausse du PIB par habitant,
notamment du fait d'une amélioration de la viabilité de l'action
des pouvoirs publics (Edison, 2003). Le signe attendu est positif.
??4, est le coefficient de régression
associé à la variable d'interaction entre la qualité des
institutions et le changement structurel. Il prend une valeur positive car la
présence d'institutions performantes a un effet
accélérateur sur le changement structurel et la croissance
économique (McMillan, Rodrik, Sepulveda, 2017). Le signe attendu est
positif.
??5, est le coefficient de régression
associé à la variable des investissements directs à
l'étranger. Il prend une valeur positive car l'afflux d'IDE dans la zone
CEMAC, principalement dirigés vers le secteur des ressources naturelles,
notamment le secteur pétrolier où les investissements atteignent
parfois 90% des IDE totaux des pays concernés comme en Guinée
équatoriale et au Tchad. (Ngouhouo, 2008). Le signe attendu est
positif.
??6 est le coefficient de régression
associé à l'inflation. Une hausse
généralisée des prix peut être positive pour la
croissance économique dans le cas où elle est
modérée (Nubukpo, 2007) ; en revanche, une inflation trop
forte affecte la compétitivité des économies ainsi que le
pouvoir d'achat des ménages. Le signe attendu est positif ou
négatif.
??7, est le coefficient de régression
associé à la variable du crédit intérieur au
secteur privé. Il prend une valeur positive car une augmentation du
crédit des institutions financières vers les ménages et
les entreprises fait partie intégrante d'un développement
financier bénéfique pour la croissance économique (Levine
et al. 2000 ; Beck et al., 2000). Le signe attendu est positif.
??8, est le coefficient de régression
associé à la variable des exportations de biens et services. Les
économies de la zone CEMAC dépendent grandement des exportations,
qui ont un effet positif sur la croissance économique (Cline,
1984 ; Riedel, 1988 ; Collombatto, 1988). Le signe attendu est
positif.
Les signes attendus des différentes variables sont
consignés dans le tableau (1) ci-dessous :
Tableau 1 : Signes attendus
Variables
|
Intitulé
|
Signe attendu
|
CS
|
Changement structurel
|
+ / -
|
Inst
|
Qualité des institutions
|
+
|
Inst x CS
|
Qualité des institutions et changement structurel
|
+
|
Ide
|
Investissements directs à l'étranger
|
+
|
Inf
|
Inflation
|
- /+
|
Credit
|
Crédit intérieur au secteur privé
|
+
|
Exp
|
Exportations
|
+
|
Source : auteur
3.3. Données et
méthode d'estimation
Nous présentons les données avant de
décliner la démarche économétrique.
3.3.1.
Présentation des données
Les données annuelles utilisées pour nos
variables proviennent de la Banque Mondiale (2020) sauf celles de la
qualité institutionnelle, qui proviennent de la banque de données
de la Fondation Heritage (2020). Du fait du manque de données sur
certaines périodes, nous avons utilisé la méthode des
moyennes mobiles afin de compléter notre base de données.
Des séries chronologiques annuelles couvrant la
période de 1980 à 2019 sont utilisées pour notre
étude dans tous les pays de la zone CEMAC à l'exception de la
République centrafricaine. Le choix de cette période est
justifié par la disponibilité des données.
3.3.2.
Démarche économétrique
Nous réalisons notre travail dans le contexte de
l'économétrie des données de panel dynamique. Les
avantages de l'utilisation de cette méthode sont divers (Baltagi,
2001 ; Sylvestre, 2002 ; Pirotte, 2011) :
- Une structure à double dimension10(*)qui apporte une information
plus riche que celle habituellement disponible en coupe ou en séries
temporelles (Hsiao, 2007) ;
- Un contrôle de
l'hétérogénéité individuelle et des
unités ;
- Une meilleure compréhension de la dynamique
d'ajustement de certains phénomènes ;
- Une meilleure convergence des estimateurs du fait de la
taille importante des données, entrainant plus de variabilité et
plus de degré de liberté.
Dans cette section, il s'agira de présenter les tests
préliminaires d'un côté puis, la méthode
d'estimation de l'autre.
3.3.2.1.
Tests préliminaires
Il s'agit des tests de multicolinéarité, de
racine unitaire et de cointégration.
a. Test de
multicolinéarité
On parle de multicolinéarité lorsque deux ou
plusieurs variables indépendantes ont une relation linéaire
parfaite ou presque parfaite. Cette relation pose problème dans la
mesure où la mesure de l'influence réelle des variables
explicatives prises individuellement est rendue difficile par l'existence de
variables redondantes qu'il conviendra d'éliminer.
Ainsi, lorsqu'un modèle possède plusieurs
séries explicatives liées entre elles, cela conduit à
diverses conséquences (Bourbonnais, 2015) à savoir, une
augmentation de la variance estimée de certains coefficients de
régression, une instabilité des estimations des coefficients des
moindres carrés, un problème d'identification des coefficients
qui sont indéterminés et de variance infinie dans le cas d'une
multicolinéarité parfaite. Il existe différents tests
permettant de déceler une multicolinéarité entre les
variables explicatives d'un modèle et parmi eux, le test de Klein (1962)
et le test de Farrar et Glauber (1967). Nous optons pour le test de Klein, qui
compare le coefficient de détermination de la variable à
expliquer R2y avec les coefficients de corrélation
simple r2xi,xj entre les variables explicatives. La
règle de décision est : si R2y est
inférieur à r2xi,xj, ou si les variables du
test présentent un coefficient supérieur ou égal à
0,8, il y a présomption de multicolinéarité.
Tableau 2 : Test de multicolinéarité
Variables
|
CS
|
EXP
|
IDE
|
INF
|
INST
|
INSTxCS
|
CREDIT
|
CS
|
1.000000
|
0.252161
|
0.099856
|
0.175612
|
-0.127173
|
0.966688
|
0.092555
|
EXP
|
0.252161
|
1.000000
|
0.558814
|
-0.043593
|
-0.479200
|
0.130600
|
0.019055
|
IDE
|
0.099856
|
0.558814
|
1.000000
|
-0.032035
|
-0.108207
|
0.069199
|
0.071847
|
INF
|
0.175612
|
-0.043593
|
-0.032035
|
1.000000
|
-0.091216
|
0.152541
|
0.106804
|
INST
|
-0.127173
|
-0.479200
|
-0.108207
|
-0.091216
|
1.000000
|
0.122569
|
-0.031357
|
INSTxCS
|
0.966688
|
0.130600
|
0.069199
|
0.152541
|
0.122569
|
1.000000
|
0.077661
|
CREDIT
|
0.092555
|
0.019055
|
0.071847
|
0.106804
|
-0.031357
|
0.077661
|
1.000000
|
Source : auteur à partir des
données de l'étude
Le tableau ci-dessus présente les variables pouvant
traduire unproblème de multicolinéarité. A cet effet, nos
résultats (annexe 1) montrent qu'il existe une présomption de
multicolinéarité entrele changement structurel et la variable
d'interaction entre changement structurel et qualité institutionnelle,
ce qui pourrait s'expliquer par le fait que cette variable intègre le
changement structurel.
La correction des problèmes de
multicolinéarité peut se faire de plusieurs
manières : en retirant les variables explicatives fortement
corrélées du modèle grâce à la regression pas
à pas (Hocking, 1976 ; Bourbonnais, 2015), la regression sur les
meilleurs sous-ensembles ou nos propres connaissances ; en utilisant la
méthode des moindres carrés partiels qui permet de réduire
le nombre de variables indépendantes à un ensemble de variables
non corrélées (Helland 1990).
La méthode la plus efficace ici serait de retirer les
variables indépendantes susceptibles d'expliquer les mêmes
phénomènes afin d'éviter un effet de masque (Bourbonnais,
2015).
Cependant, pour la suite de notre travail, les variables
concernées ne sauraient être ignorées, étant
directement impliquées dans la résolution de notre
problématique. De plus, Allison (2012) montre qu'en cas de
multicolinéarité entre une variable d'interaction et ses
composantes, il est tout à fait possible et non risqué d'ignorer
la multicolinéarité car la p-value de cette variable
d'interaction n'est pas affectée par ce phénomène, et ce
même si on tente de réduire les corrélations en centrant
les variables. Nous choisissons donc de conserver toutes les variables et de
mener notre estimation malgré la présomption de
multicolinéarité.
b. Test de racine
unitaire
Dans le cas de la cointégration des panels, la
première étape consiste à examiner si les variables
contiennent une racine unitaire de panel. Les variables qui contiennent une
racine unitaire sont examinées plus en détail dans le cadre de la
cointégration du panel. Les tests les plus utilisés sont ceux de
Levin, Lin et Chu (2002) ; Im, Pesaran et Shin (1997, 2002 et 2003) ; Bai et Ng
(2001) ; et Pesaran (2003).
Nous procédons au test de Levin, Lin et Chu (2002)pour
vérifier si toutes les variables sont stationnaires dans le même
ordre en vue de justifier l'existence d'une relation de cointégration
des variables. Ce test fait intervenir l'hypothèse d'indépendance
des erreurs dans une dimension individuelle, qui permettra de fournir les
distributions normales des statistiques de tests. De plus, ce test suppose une
homogénéité de la racine autorégressive, renvoyant
à l'idée que si confirmée, une hypothèse de
présence d'une racine unitaire sera considérée pour
l'ensemble des individus d'un panel.
Les hypothèses sont les suivantes :
Ho : la série n'est pas stationnaire
H1 : la série est stationnaire
Tableau 3 : Test de racine unitaire
Variables
|
LLC
|
Ordre d'intégration
|
T-stat
|
Prob
|
XCE
|
-6,00944**
|
0,0000
|
I(0)
|
CS
|
-10,7495**
|
0,0000
|
I(1)
|
INST
|
-12,6937**
|
0,0000
|
I(1)
|
IDE
|
-4,62558**
|
0,0000
|
I(0)
|
INF
|
-8,02814**
|
0,0000
|
I(0)
|
CREDIT
|
-2,53251*
|
0,0057
|
I(0)
|
EXP
|
-1,84652**
|
0,0324
|
I(0)
|
*** modèle avec trend and intercept, ** modèle
avec intercept et * modèle sans trend ni intercept.
Source : auteur à partir des
données de l'étude.
Les résultats du test de présence ou non d'une
racine unitaire (annexe 2) montrent que toutes les séries du
modèle, à l'exception du changement structurel (CS) et de la
qualité des institutions (INST) sont stationnaires en niveau dans les
spécifications sans trend. Concernant les deux variables non
stationnaires en niveau, nous avons appliqué la première
différence pour les rendre stationnaires. Ainsi, les
séries Xce, Ide, Inf, Credit et Exp sont intégrées
d'ordre 0, c'est-à-dire, sont I(0) ; les séries Cs et Inst
sont intégrées d'ordre 1, c'est-à-dire, sont I(1).
c. Test de
cointégration
Les tests de cointégration permettent de déceler
une relation à long terme entre deux ou plusieurs variables
économiques (Yoo, 2006). Dans le cas des données de panel,
plusieurs tests permettent de mettre en évidence cette relation. Parmi
eux, le test de Pedroni (1995, 1997, 1999, 2004), le test de Kao (1999) et le
test de Bai et Ng (2001) qui sont des tests inspirés de ceux d'Engle et
Granger (1987) sur les séries temporelles. Nous privilégions le
test de Pedroni pour notre travail car il prend davantage en compte
l'hétérogénéité des paramètres
associés à chacun des individus d'un panel (Hurlin, Mignon,
2007).
Les hypothèses sont les suivantes :
H0 : absence de cointégration
H1 : présence de cointégration
Tableau 4 : Test de cointégration de
Pedroni
Tests de Pedroni
|
stats
|
P-values
|
Stat pondérées
|
P-value
|
Dimension
Within
|
Panel V-stat
|
-2,483187
|
0,9935
|
-2,480167
|
0,9934
|
Panel Rho-stat
|
-0,599359
|
0,2745
|
-1,027589
|
0,1521
|
Panel PP-stat
|
-3,052106
|
0,0011**
|
-4,803139
|
0,0000
|
Panel ADF-stat
|
-3,079623
|
0,0010**
|
-4,907662
|
0,0000
|
Dimension
Between
|
Group Rho-stat
|
-0,975188
|
0,1647
|
|
Group PP-stat
|
-6,202879
|
0,0000**
|
Group ADF-stat
|
-6,126803
|
0,0000**
|
Note: **, * dénotent le degré de
significativité à 1%, 5% respectivement.
Source : Auteur à partir des
données de l'étude.
Les résultats du test (annexe 3) montrent que sur les
sept statistiques du test, quatre sont en faveur de l'existence d'une relation
de long terme entre la croissance économique et les autres variables. On
conclura donc qu'il existe au moins une relation de cointégration.
3.3.2.2.
Méthode d'estimation
La méthode d'estimation adoptée est la
méthode des moments généralisés GMM (General Method
of Moment) en système (Arellano et Bover, 1995 ; Blundell et Bond,
1998). En effet cet estimateur proposé par Arellano et Bond (1991)
permet d'exploiter toutes les conditions d'orthogonalité qui existent
entre la variable retardée endogène et le terme d'erreur.
L'apport de cette méthode réside à la
fois dans le traitement correct du problème lié aux effets
individuels corrélés et dans la possibilité de tenir
compte de l'endogénéité potentielle des variables
explicatives. Également, cette méthode consiste à combiner
pour chaque période l'équation en différence
première accompagne de celle à niveau. Dans l'équation en
différence première, les variables
prédéterminées sont instrumentées par leurs valeurs
en niveau retardées d'au moins une période. Tandis que dans
l'équation à niveau, les variables sont instrumentées par
leurs différences premières.
Le système d'équations ainsi obtenu est
estimé simultanément à l'aide de la méthode des
moments généralisés. Monte Carlo, Blundell et Bond (1998)
ont trouvé que l'estimateur des GMM en système est plus efficace
que celui en différences car lorsque les instruments sont fiables,
l'estimateur GMM en différences premières donne des
résultats biaisés dans les échantillons finis. De plus,
l'estimation par GMM présente l'avantaged'englober plusieurs autres
méthodes parmi lesquelles les moindres carrés ordinaires,
lesdoubles moindres carrés, les moindres carrés non
linéaires, le maximum de vraisemblance,qui en constituent des cas
particuliers.
Deux tests sont associés à l'estimateur des GMM
en système :
1) Le test de sur-identification de Sargan et Hansen (1982),
qui permet de tester la validité des variables retardées comme
instruments.
H0 : les instruments sont valides (variables instrumentales
non corrélées avec les perturbations)
H1 : les instruments ne sont pas valides (variables
instrumentales corrélées avec les perturbations)
2) Le test d'autocorrélation d'Arellano et Bond
(1991)
H0 : absence d'autocorrélation d'ordre 1 entre les
variables et le terme d'erreur
H1 : absence d'autocorrélation d'ordre 2 entre les
variables et le terme d'erreur.
3.4. Présentation et
interprétation des résultats de l'estimation
Il s'agira ici de la présentation puis de
l'interprétation des résultats de l'estimation.
3.4.1.
Présentation des résultats
Tableau 5 : Résultats de l'estimation du GMM en
système
Variables
|
Coefficients
|
T-Student
|
Probabilité
|
XCE(-1)
|
2,650750
|
5,417404
|
0,0000
|
CS
|
0,426088
|
-0,170994
|
0,0219
|
INST
|
0,662626
|
0,193818
|
0,0429
|
INSTxCS
|
-0,010777
|
0,218168
|
0,0645
|
IDE
|
1,27E-08
|
0,627221
|
0,0301
|
INF
|
0,233399
|
1,083342
|
0,5313
|
CREDIT
|
0,645886
|
1,710960
|
0,0488
|
EXP
|
-4,72E-11
|
-1,020269
|
0,3090
|
AR(1) 0,0020
AR(2) 0,1840
Prob (Sargan) 0,2301
|
Source : auteur à partir des
données de l'étude.
Les tests de sur-identification de Sagan et
d'autocorrélation nous montrent que la spécification de
l'estimateur des GMM en système est valide. En effet, la
probabilité de l'autocorrélation d'ordre AR(1) est significative
au seuil de 1%. De plus, la probabilité associée au J de Hansen
confirme la robustesse de notre observation, avec une probabilité de
0,2301.
Les résultats nous montrent également que le
coefficient associée à la variable de la croissance
économique retardée (Xce(-1)) est significativement positif. Cela
implique qu'une augmentation du PIB par habitant retardé entraine celle
du PIB par habitant observé.
En ce qui concerne le changement structurel (Cs), son
coefficient est significativement positif au seuil de 5%. Ainsi, une
transformation structurelle plus rapide aurait un effet haussier sur la
croissance économique (McMillan et Rodrik, 2011).
Le coefficient associé à la variable de la
qualité des institutions (Inst) présente un signe positif en plus
d'une significativité au seuil de 5%. Une amélioration de la
qualité des institutions contribue à augmenter le PIB par
habitant, conformément aux travaux de North (1986), Barro (1996) et
Edison (2003).
La variable d'interaction entre qualité
institutionnelle et changement structurel (InstxCs) a un coefficient
significativement négatifau seuil de 10%. Cela signifie qu'une
combinaison de la qualité des institutions et du changement structurel
affecte négativement le PIB par habitant.
Concernant les investissements directs étrangers,
(Ide), une hausse des entrées d'IDE permet d'augmenter le PIB par
habitant car le coefficient associé à cette variable est
significativement positif au seuil de 5%.
Le coefficient associé à la variable
représentant le crédit intérieur fourni au secteur
privé (Credit) est significativement positif au seuil de 5%. Une
augmentation du crédit accordé au secteur privé permet
donc d'améliorer la croissance économique.
Enfin, les coefficients respectivement associés
à l'inflation (Inf) et aux exportations (Exp) ne sont pas significatifs
aux seuils de 1%, 5% et 10%. Ces variables n'expliquent donc pas la croissance
économique des pays de la CEMAC.
3.4.2.
Interprétation des résultats
L'hypothèse de départ selon laquelle la
combinaison entre qualité des institutions etchangement structurel
favorisela croissance économique n'estdoncpas vérifiée. En
effet, d'après les résultats obtenus (tableau 5), nous constatons
que cette interaction n'a pasun effet stimulant sur le PIBdes pays de la
CEMAC.
Ce constat pourrait se justifier en deux points. D'un
côté, la faible diversification des économies de la CEMAC
rend difficile la transformation structurelle ; d'un autre côté,
la mauvaise gouvernance caractérisant ces pays constitue un frein
à la croissance économique.
3.4.2.1.
Une faible diversification des économies de la CEMAC
Avec la sophistication de la production, la diversification de
la structure productive est un prérequis à la transformation
structurelle dans la mesure où une prédominance de la production
du secteur primaire n'est pas bénéfique pour la croissance
économique (Sachs et Warner, 2001). Ainsi la qualité
institutionnelle combinée au changement structurelne pourrait etre un
vecteur de croissance économiquesans un tissu industriel large et
solide, nécessaire à la transformation productive.
La diversification des économies de la CEMAC demeure un
enjeu majeur dans l'amélioration de l'intégration
régionale en Afrique centrale.En effet, à l'exception faite du
Cameroun, des pays de la sous-région tels que le Gabon ou le Tchad
dépendent encore fortement de leurs exportations de ressources
naturelles, le pétrole notamment. Bien que le Gabon ait engagé
des plans ambitieux de diversification de son économie, comme le Plan
Stratégique Gabon Emergent en 2009 ou le plan
d'accélération de la transformation 2021-2023, avec entre autres
un état actuellement avancé de la transformation des produits du
bois (Uneca, 2020), la contribution du secteur pétrolier dans la
croissance économique s'élève tout de même à
33% du PIB en 2021.
3.4.2.2.
La mauvaise gouvernance dans les pays de la CEMAC
La mauvaise gouvernance peut constituer un axe explicatif de
l'effet négatif de l'interaction entre qualité des institutions
et changement structurel dans la mesure où les distorsions
créées par la corruption ou la mauvaise répartition des
ressources minent l'investissement public.
En effet, comme le soulignent Ugur et Dasgupta (2011), la
mauvaise gouvernance a des effets négatifs directs et indirects sur la
croissance économique. Une grande partie des investissements dans les
pays de la CEMAC est dirigée vers le développement
d'activités n'occasionnant pas de réelle valeur ajoutée,
ce qui constitue un motif d'incompatibilité avec la transformation
structurelle.
La mauvaise gouvernance est au coeur du développement
économique des pays de la CEMAC, d'autant plus que la zone est
décriée pour la faible qualité de ses institutions comme
l'atteste leur absence du top 20 africain de l'indice Chandler Good Government
(CGGI)11(*) de 2021
notamment du fait d'une mauvaise gestion des finances publiques.
3.4.3.
Recommandations
Considérant les résultats de nos travaux,
certaines recommandations peuvent être faites, notamment en
améliorant la qualité de l'environnement économique afin
qu'il soit propice à l'efficacité de la mise en place
d'institutions plus performantes tout en permettant d'accélérer
le changement structurel, favorisant ainsi la croissance.
D'un côté, les autorités
compétentes peuvent accélérer ou favoriser le
développement de chaines de valeur au sein de la CEMAC,
développement qui apparait primordial face aux fortes similarités
entre les appareils productifs des pays de la zone.
Aussi, des stratégies de persuasion de grande envergure
à l'encontre des grandes firmes du secteur de la haute technologie
permettraient de créer une émulation qui pourrait conduire
à l'avènement ou développement de clusters d'entreprises
comme celles regroupées dans la Silicone Valley.
Enfin, la bonne marche de ces recommandations tient
essentiellement de la bonne volonté des dirigeants des pays de la CEMAC,
qui doivent oeuvrer avec à l'idée un rattrapage du retard
colossal avec la plupart des pays du continent et du monde en
général. Cette bonne volonté doit se traduire par des
actions fortes telles que l'amélioration de la qualité de la
bureaucratie, à travers la mise en place de mécanismes de
surveillance stricts au sein des administrations ou encore un système
efficace de gestion des finances publiques afin qu'elles soient dirigées
en priorité vers les industries génératrices de valeur
ajoutée.
SECTION IV : CONCLUSION GENERALE
L'objectif de ce travail était de montrer comment la
combinaison entre qualité institutionnelle et transformation productive
impactait positivement la croissance économique dans la zone CEMAC. Pour
cela, nous avons utilisé la méthodologie de l'analyse en
données de panel dynamique afin d'étudier en nous servant de
séries temporelles couvrant la période 1980-2019.
L'analyse de la littérature sur le sujet nous
édifie sur l'existence d'un large consensus sur l'intérêt,
pour la croissance économique, de l'accélération du
changement structurel et de l'amélioration de la qualité des
institutions, ainsi que sur l'importance de cette dernière dans la
réallocation du facteur travail d'un secteur moins productif à un
secteur plus productif, notamment à travers ses effets sur le
marché du travail et la productivité.
L'estimation des GMM nous a ainsi permis d'observer que
l'effet l'interaction entre changement structurel et performance
institutionnelle avait tendance à se répercuter
négativement sur la croissance économique, ce qui invalide notre
hypothèse de départ. Comme constats supplémentaires, il
semblerait qu'agir uniquement sur la qualité institutionnelle ou sur le
changement structurel favorise la croissance, de même qu'une augmentation
du crédit accordé au secteur privé ou encore celle de
l'entrée d'IDE. Enfin, la croissance économique de la zone ne
semble pas pouvoir s'expliquer par la politique monétaire, l'inflation
n'ayant aucun impact significatif sur le PIB par habitant.
Cette influence négative de l'interaction entre
qualité institutionnelle et changement structurel sur la croissance
économique dans la zone CEMAC peut s'expliquer par une forte
spécialisation des économies de la zone, principalement dans le
secteur primaire, ou encore un retard en termes de gouvernance, rendant
difficile la combinaison entre ces deux variables. Il apparait donc
nécessaire d'améliorer la diversification de ces économies
en développant des chaines de valeurs, d'améliorer le tissu
industriel fragile dans la zone en cherchant à attirer les grandes
firmes internationales du secteur de la haute technologie notamment tout en
renforçant la qualité de la bureaucratie et de la gestion des
finances publiques. Toutes ces mesures ont la volonté politique comme
dénominateur commun car cette dernière régit
l'effectivité de l'action gouvernementale et donne du crédit
à l'amélioration des institutions.
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ANNEXES
Annexe 1 :
Multicolinéarité
|
CS
|
EXP01
|
IDE
|
INF
|
INST
|
INST_CS
|
CREDIT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CS
|
1.000000
|
0.252161
|
0.099856
|
0.175612
|
-0.127173
|
0.966688
|
0.092555
|
EXP01
|
0.252161
|
1.000000
|
0.558814
|
-0.043593
|
-0.479200
|
0.130600
|
0.019055
|
IDE
|
0.099856
|
0.558814
|
1.000000
|
-0.032035
|
-0.108207
|
0.069199
|
0.071847
|
INF
|
0.175612
|
-0.043593
|
-0.032035
|
1.000000
|
-0.091216
|
0.152541
|
0.106804
|
INST
|
-0.127173
|
-0.479200
|
-0.108207
|
-0.091216
|
1.000000
|
0.122569
|
-0.031357
|
INST_CS
|
0.966688
|
0.130600
|
0.069199
|
0.152541
|
0.122569
|
1.000000
|
0.077661
|
CREDIT
|
0.092555
|
0.019055
|
0.071847
|
0.106804
|
-0.031357
|
0.077661
|
1.000000
|
Annexe 2 : Tests
préliminaires
· EXP
Null Hypothesis: Unit root (common unit root process)
|
|
Series: EXP01
|
|
|
|
|
|
Date: 05/07/21 Time: 10:47
|
|
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
|
|
|
Exogenous variables: Individual effects
|
|
|
|
Automatic selection of maximum lags
|
|
|
|
|
Automatic lag length selection based on SIC: 0 to 1
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett
kernel
|
|
Total number of observations: 193
|
|
|
|
|
Cross-sections included: 5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Method
|
|
|
Statistic
|
|
Prob.**
|
|
Levin, Lin & Chu t*
|
|
-1.84652
|
|
0.0324
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities are computed assuming asympotic normality
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intermediate results on EXP01
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross
|
2nd Stage
|
Variance
|
HAC of
|
|
Max
|
Band-
|
|
section
|
Coefficient
|
of Reg
|
Dep.
|
Lag
|
Lag
|
width
|
Obs
|
Gabon
|
-0.44702
|
43.628
|
14.465
|
0
|
9
|
13.0
|
39
|
Cameroun
|
-0.39280
|
12.867
|
3.9887
|
0
|
9
|
13.0
|
39
|
Congo
|
-0.19181
|
5.E+21
|
8.E+21
|
1
|
9
|
0.0
|
38
|
Guinée
|
-0.22863
|
36.705
|
12.164
|
1
|
9
|
5.0
|
38
|
Tchad
|
-0.10613
|
32.552
|
29.425
|
0
|
9
|
4.0
|
39
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
t-Stat
|
SE Reg
|
mu*
|
sig*
|
|
Obs
|
Pooled
|
-0.21718
|
-4.942
|
1.019
|
-0.539
|
0.857
|
|
193
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· INF
Null Hypothesis: Unit root (common unit root process)
|
|
Series: INF
|
|
|
|
|
|
|
Date: 05/07/21 Time: 10:50
|
|
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
|
|
|
Exogenous variables: Individual effects
|
|
|
|
Automatic selection of maximum lags
|
|
|
|
|
Automatic lag length selection based on SIC: 0 to 8
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett
kernel
|
|
Total number of observations: 186
|
|
|
|
|
Cross-sections included: 5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Method
|
|
|
Statistic
|
|
Prob.**
|
|
Levin, Lin & Chu t*
|
|
-8.02814
|
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities are computed assuming asympotic normality
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intermediate results on INF
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross
|
2nd Stage
|
Variance
|
HAC of
|
|
Max
|
Band-
|
|
section
|
Coefficient
|
of Reg
|
Dep.
|
Lag
|
Lag
|
width
|
Obs
|
Gabon
|
-0.95916
|
48.212
|
8.0000
|
1
|
9
|
13.0
|
38
|
Cameroun
|
-0.74394
|
40.188
|
2.3717
|
0
|
9
|
31.0
|
39
|
Congo
|
-0.75118
|
45.759
|
3.0766
|
0
|
9
|
33.0
|
39
|
Guinée
|
-0.55797
|
9.2705
|
16.616
|
8
|
9
|
38.0
|
31
|
Tchad
|
-1.03012
|
86.670
|
4.4478
|
0
|
9
|
38.0
|
39
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
t-Stat
|
SE Reg
|
mu*
|
sig*
|
|
Obs
|
Pooled
|
-0.82693
|
-10.658
|
1.011
|
-0.539
|
0.860
|
|
186
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· CREDIT
Null Hypothesis: Unit root (common unit root process)
|
|
Series: CREDIT
|
|
|
|
|
|
Date: 05/07/21 Time: 10:52
|
|
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
|
|
|
Exogenous variables: None
|
|
|
|
|
Automatic selection of maximum lags
|
|
|
|
|
Automatic lag length selection based on SIC: 0 to 1
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett
kernel
|
|
Total number of observations: 194
|
|
|
|
|
Cross-sections included: 5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Method
|
|
|
Statistic
|
|
Prob.**
|
|
Levin, Lin & Chu t*
|
|
-2.53251
|
|
0.0057
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities are computed assuming asympotic normality
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intermediate results on CREDIT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross
|
2nd Stage
|
Variance
|
HAC of
|
|
Max
|
Band-
|
|
section
|
Coefficient
|
of Reg
|
Dep.
|
Lag
|
Lag
|
width
|
Obs
|
Gabon
|
-0.03222
|
9.6835
|
3.4157
|
0
|
9
|
13.0
|
39
|
Cameroun
|
-0.03852
|
6.4372
|
6.8894
|
0
|
9
|
0.0
|
39
|
Congo
|
-0.02175
|
12.315
|
12.370
|
0
|
9
|
7.0
|
39
|
Guinée
|
-0.05835
|
21.909
|
17.439
|
0
|
9
|
4.0
|
39
|
Tchad
|
-0.07045
|
6.6322
|
4.5011
|
1
|
9
|
9.0
|
38
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
t-Stat
|
SE Reg
|
mu*
|
sig*
|
|
Obs
|
Pooled
|
-0.04021
|
-2.587
|
1.002
|
0.002
|
1.023
|
|
194
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· IDE
Null Hypothesis: Unit root (common unit root process)
|
|
Series: IDE
|
|
|
|
|
|
|
Date: 05/07/21 Time: 10:54
|
|
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
|
|
|
Exogenous variables: Individual effects
|
|
|
|
Automatic selection of maximum lags
|
|
|
|
|
Automatic lag length selection based on SIC: 0 to 3
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett
kernel
|
|
Total number of observations: 153
|
|
|
|
|
Cross-sections included: 4 (1 dropped)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Method
|
|
|
Statistic
|
|
Prob.**
|
|
Levin, Lin & Chu t*
|
|
-4.62558
|
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities are computed assuming asympotic normality
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intermediate results on IDE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross
|
2nd Stage
|
Variance
|
HAC of
|
|
Max
|
Band-
|
|
section
|
Coefficient
|
of Reg
|
Dep.
|
Lag
|
Lag
|
width
|
Obs
|
Gabon
|
-0.63710
|
3.3173
|
0.3921
|
0
|
9
|
24.0
|
39
|
Cameroun
|
-0.98044
|
0.2410
|
0.0328
|
0
|
9
|
15.0
|
39
|
Congo
|
-0.40228
|
9.E+16
|
6.E+16
|
0
|
9
|
3.0
|
39
|
Guinée
|
|
Dropped from Test
|
|
|
|
Tchad
|
-0.18569
|
1.E+13
|
3.E+12
|
3
|
9
|
15.0
|
36
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
t-Stat
|
SE Reg
|
mu*
|
sig*
|
|
Obs
|
Pooled
|
-0.51658
|
-6.869
|
1.049
|
-0.539
|
0.857
|
|
153
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· INST
Null Hypothesis: Unit root (common unit root process)
|
|
Series: D(INST)
|
|
|
|
|
|
Date: 05/07/21 Time: 10:58
|
|
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
|
|
|
Exogenous variables: Individual effects
|
|
|
|
Automatic selection of maximum lags
|
|
|
|
|
Automatic lag length selection based on SIC: 0 to 1
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett
kernel
|
|
Total number of observations: 189
|
|
|
|
|
Cross-sections included: 5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Method
|
|
|
Statistic
|
|
Prob.**
|
|
Levin, Lin & Chu t*
|
|
-12.6937
|
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities are computed assuming asympotic normality
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intermediate results on D(INST)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross
|
2nd Stage
|
Variance
|
HAC of
|
|
Max
|
Band-
|
|
section
|
Coefficient
|
of Reg
|
Dep.
|
Lag
|
Lag
|
width
|
Obs
|
Gabon
|
-1.72059
|
1.4046
|
0.5463
|
1
|
9
|
8.0
|
37
|
Cameroun
|
-1.20066
|
0.8513
|
0.0562
|
0
|
9
|
33.0
|
38
|
Congo
|
-1.07762
|
1.2665
|
0.2299
|
0
|
9
|
14.0
|
38
|
Guinée
|
-1.21948
|
5.1342
|
1.9025
|
0
|
9
|
5.0
|
38
|
Tchad
|
-0.69288
|
1.1021
|
0.1322
|
0
|
9
|
18.0
|
38
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
t-Stat
|
SE Reg
|
mu*
|
sig*
|
|
Obs
|
Pooled
|
-1.11058
|
-14.196
|
1.038
|
-0.539
|
0.860
|
|
189
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· XCE
Null Hypothesis: Unit root (common unit root process)
|
|
Series: XCE
|
|
|
|
|
|
|
Date: 05/07/21 Time: 11:01
|
|
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
|
|
|
Exogenous variables: Individual effects
|
|
|
|
Automatic selection of maximum lags
|
|
|
|
|
Automatic lag length selection based on SIC: 0 to 1
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett
kernel
|
|
Total number of observations: 194
|
|
|
|
|
Cross-sections included: 5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Method
|
|
|
Statistic
|
|
Prob.**
|
|
Levin, Lin & Chu t*
|
|
-6.00944
|
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities are computed assuming asympotic normality
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intermediate results on XCE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross
|
2nd Stage
|
Variance
|
HAC of
|
|
Max
|
Band-
|
|
section
|
Coefficient
|
of Reg
|
Dep.
|
Lag
|
Lag
|
width
|
Obs
|
Gabon
|
-1.06137
|
23.899
|
1.2431
|
0
|
9
|
38.0
|
39
|
Cameroun
|
-0.31265
|
7.5825
|
11.107
|
1
|
9
|
2.0
|
38
|
Congo
|
-0.48359
|
18.914
|
7.7212
|
0
|
9
|
13.0
|
39
|
Guinée
|
-0.55266
|
580.26
|
110.53
|
0
|
9
|
15.0
|
39
|
Tchad
|
-0.91377
|
65.295
|
69.502
|
0
|
9
|
1.0
|
39
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
t-Stat
|
SE Reg
|
mu*
|
sig*
|
|
Obs
|
Pooled
|
-0.59345
|
-9.334
|
1.050
|
-0.539
|
0.857
|
|
194
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· CS
Null Hypothesis: Unit root (common unit root process)
|
|
Series: D(CS)
|
|
|
|
|
|
Date: 05/07/21 Time: 11:00
|
|
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
|
|
|
Exogenous variables: Individual effects
|
|
|
|
Automatic selection of maximum lags
|
|
|
|
|
Automatic lag length selection based on SIC: 0 to 6
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett
kernel
|
|
Total number of observations: 184
|
|
|
|
|
Cross-sections included: 5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Method
|
|
|
Statistic
|
|
Prob.**
|
|
Levin, Lin & Chu t*
|
|
-10.7495
|
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities are computed assuming asympotic normality
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intermediate results on D(CS)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross
|
2nd Stage
|
Variance
|
HAC of
|
|
Max
|
Band-
|
|
section
|
Coefficient
|
of Reg
|
Dep.
|
Lag
|
Lag
|
width
|
Obs
|
Gabon
|
-1.24068
|
33.401
|
8.1567
|
0
|
9
|
8.0
|
38
|
Cameroun
|
-0.97143
|
2.9765
|
1.1057
|
0
|
9
|
5.0
|
38
|
Congo
|
-1.06587
|
45.232
|
15.913
|
0
|
9
|
6.0
|
38
|
Guinée
|
1.47006
|
3.5352
|
0.8693
|
6
|
9
|
37.0
|
32
|
Tchad
|
-1.32756
|
47.401
|
7.2088
|
0
|
9
|
14.0
|
38
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
t-Stat
|
SE Reg
|
mu*
|
sig*
|
|
Obs
|
Pooled
|
-1.07576
|
-12.809
|
1.094
|
-0.540
|
0.864
|
|
184
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 3 : Test de Pedroni
Pedroni Residual Cointegration Test
|
|
|
Series: XCE CS DINST DINST_CS IDE INF EXP01
|
|
Date: 05/07/21 Time: 22:36
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
|
Included observations: 200
|
|
|
Cross-sections included: 5
|
|
|
Null Hypothesis: No cointegration
|
|
|
Trend assumption: No deterministic trend
|
|
Automatic lag length selection based on SIC with a max lag of
8
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett
kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Alternative hypothesis: common AR coefs. (within-dimension)
|
|
|
|
|
Weighted
|
|
|
|
Statistic
|
Prob.
|
Statistic
|
Prob.
|
Panel v-Statistic
|
-2.483187
|
0.9935
|
-2.480167
|
0.9934
|
Panel rho-Statistic
|
-0.599359
|
0.2745
|
-1.027589
|
0.1521
|
Panel PP-Statistic
|
-3.052106
|
0.0011
|
-4.803139
|
0.0000
|
Panel ADF-Statistic
|
-3.079623
|
0.0010
|
-4.907662
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
Alternative hypothesis: individual AR coefs.
(between-dimension)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Statistic
|
Prob.
|
|
|
Group rho-Statistic
|
-0.975188
|
0.1647
|
|
|
Group PP-Statistic
|
-6.202879
|
0.0000
|
|
|
Group ADF-Statistic
|
-6.126803
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross section specific results
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Peron results (non-parametric)
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross ID
|
AR(1)
|
Variance
|
HAC
|
Bandwidth
|
Obs
|
Gabon
|
0.101
|
21.52081
|
15.81998
|
6.00
|
38
|
Cameroun
|
0.182
|
6.936069
|
9.324657
|
2.00
|
38
|
Congo
|
0.174
|
16.74248
|
8.000443
|
12.00
|
38
|
Guinée
|
0.310
|
535.1802
|
525.1947
|
2.00
|
38
|
Tchad
|
-0.132
|
37.11825
|
48.78840
|
4.00
|
38
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller results (parametric)
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross ID
|
AR(1)
|
Variance
|
Lag
|
Max lag
|
Obs
|
Gabon
|
0.101
|
21.52081
|
0
|
8
|
38
|
Cameroun
|
0.182
|
6.936069
|
0
|
8
|
38
|
Congo
|
0.174
|
16.74248
|
0
|
8
|
38
|
Guinée
|
0.310
|
535.1802
|
0
|
8
|
38
|
Tchad
|
-0.132
|
37.11825
|
0
|
8
|
38
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 4 : Résultat de
l'estimation GMM
Dependent Variable: XCE
|
|
|
Method: Panel Generalized Method of Moments
|
|
Transformation: Orthogonal Deviations
|
|
Date: 05/07/21 Time: 23:32
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2019
|
|
|
Periods included: 38
|
|
|
Cross-sections included: 5
|
|
|
Total panel (balanced) observations: 190
|
|
2SLS instrument weighting matrix
|
|
Instrument specification: XCE DCS DINST DINST_CS IDE INF
CREDIT
|
EXP01
|
|
|
|
Constant added to instrument list
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
XCE(-1)
|
2.650750
|
0.489303
|
5.417404
|
0.0000
|
DCS
|
0.426088
|
2.491834
|
-0.170994
|
0,0219
|
DINST
|
0.662626
|
3.418802
|
0.193818
|
0,0429
|
DINST_CS
|
-0.010777
|
0.049399
|
0.218168
|
0,0645
|
IDE
|
1.27E-08
|
2.02E-08
|
0.627221
|
0.0301
|
INF
|
0.233399
|
0.215444
|
1.083342
|
0.5313
|
CREDIT
|
0.645886
|
0.377499
|
1.710960
|
0.0888
|
EXP01
|
-4.72E-11
|
4.63E-11
|
-1.020269
|
0.3090
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Effects Specification
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section fixed (orthogonal deviations)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mean dependent var
|
1.675434
|
S.D. dependent var
|
13.22506
|
S.E. of regression
|
32.26578
|
Sum squared resid
|
189476.6
|
J-statistic
|
0,230140
|
Instrument rank
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 5 : Test de
sur-identification
Arellano-Bond Serial Correlation Test
|
|
Equation: Untitled
|
|
|
Date: 05/08/21 Time: 00:06
|
|
|
Sample: 1980 2019
|
|
|
Included observations: 190
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test order
|
m-Statistic
|
rho
|
SE(rho)
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AR(1)
|
-1.328508
|
-20134.069825
|
15155.394728
|
0.0020
|
AR(2)
|
-3.092682
|
-61090.051247
|
19753.099202
|
0.1840
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Table des matières
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
SOMMAIRE
vi
SECTION I : INTRODUCTION GENERALE
1
SECTION II : Revue de littérature
4
2.1. Analyse théorique de l'effet
accélérateur de la qualité institutionnelle et du
changement structurel sur la croissance
4
2.1.1. Le changement structurel au service de la
croissance économique
4
2.1.1.1. Changement structurel et croissance
déséquilibrée
5
2.1.1.2. Changement structurel et croissance
équilibrée
7
2.1.2. La qualité des institutions au service
de la croissance économique
8
2.1.2.1. Les institutions qui favorisent la
croissance économique
8
2.1.2.1.1. Les institutions économiques
8
a. Concurrence et environnement
institutionnel du marché du travail
9
b. La protection des droits de
propriété
10
2.1.2.1.2. Les institutions politiques
10
a. La qualité de la gouvernance :
corruption et croissance économique
10
b. Démocratie et action des pouvoirs
publics
11
2.1.2.2. Les effets de l'amélioration de la
qualité des institutions sur le changement structurel
12
2.1.2.2.1. La protection de l'emploi
13
2.1.2.2.2. Des allocations de chômage
généreuses
14
2.1.2.2.3. La réglementation contre les
pratiques anticoncurrentielles sur les marchés des produits
15
2.2. Analyse empirique : l'importance de
l'amélioration de la qualité des institutions et du changement
structurel pour la croissance économique
16
2.2.1. Transformation structurelle rapide au Vietnam
et au Ghana
16
2.2.2. Transformation structurelle lente en Inde, au
Nigeria et en Zambie
17
2.2.3. Absence d'une transformation structurelle
récente au Brésil et au Botswana
18
SECTION III : Vérification empirique de
l'effet de l'interaction entre qualité institutionnelle et
transformation structurelle sur la croissance dans la zone CEMAC
19
3.1. Présentation du modèle de
base
19
3.2. Spécification du modèle
20
3.2.1. Présentation des variables
20
3.2.1.1. La variable expliquée
20
3.2.1.2. Les variables explicatives
21
3.2.2. Modèle à des fins
d'estimation
23
Tableau 1 : Signes attendus
26
3.3. Données et méthode
d'estimation
26
3.3.1. Présentation des données
26
3.3.2. Démarche
économétrique
27
3.3.2.1. Tests préliminaires
27
a. Test de multicolinéarité
27
Tableau 2 : Test de
multicolinéarité
28
b. Test de racine unitaire
29
Tableau 3 : Test de racine unitaire
30
c. Test de cointégration
31
Tableau 4 : Test de cointégration
de Pedroni
32
3.3.2.2. Méthode d'estimation
33
3.4. Présentation et interprétation
des résultats de l'estimation
34
3.4.1. Présentation des résultats
34
Tableau 5 : Résultats de l'estimation du
GMM en système
34
3.4.2. Interprétation des
résultats
36
3.4.2.1. Une faible diversification des
économies de la CEMAC
36
3.4.2.2. La mauvaise gouvernance dans les pays de la
CEMAC
37
3.4.3. Recommandations
37
SECTION IV : CONCLUSION GENERALE
39
BIBLIOGRAPHIE
41
ANNEXES
50
* 1 La loi de Baumol (1967)
explique la hausse des prix dans le secteur stagnant par le dynamisme du
secteur productif.
* 2 La loi d'Engel
(Engel,1857) montre une relation négative entre le revenu et la part du
revenu d'un ménage allouée aux dépenses alimentaires.
* 3 Le choix intertemporel
des ménages constitue le principal aspect et la principale variable de
décision de consommation. Les individus vont arbitrer entre consommer et
épargner non seulement en fonction de leurs revenus mais
également en fonction de leur age. (Ando et Modigliani, 1963)
* 4Sur la base d'observations
empiriques, Kaldor (1961) statue qu'une croissance de long terme se
caractérise par une constance globale sur une longue période des
parts du revenu national revenant au capital et au travail, des taux de
croissance du capital et de la production par travailleur, du ratio
capital/production, du taux de retour sur investissement, en plus de variations
notables (de 2 à 5 pour cent) du taux de croissance de la
productivité du travail et de la production totale entre les pays.
* 5 Van der Wiel (2010)
identifie des effets intra-entreprises liés à la protection de
l'emploi en exploitant une réforme néerlandaise de 1999 qui a
supprimé les règles de délai de préavis
fondées sur l'âge mais a entraîné la coexistence, au
sein d'une même entreprise, de travailleurs soumis à des
règles différentes pendant une période transitoire.
L'auteur observe que les travailleurs couverts par des règles plus
contraignantes bénéficient de salaires plus
élevés.
* 6 L'adéquation entre
les compétences possédées par un chômeur et les
compétences nécessaires pour un emploi est un des principaux
critères permettant la compatibilité entre chômeurs et
emplois vacants. (Marimon et Zilibotti, 1999)
* 7 Stigler (1961, 1962)
montre la coexistence d'un chômage volontaire et involontaire à
travers la propension pour les chômeurs à ne pas accepter un
emploi dont la rémunération se situe en dessous d'un salaire dit
de réservation. Ce niveau de salaire de réserve est lié au
niveau d'allocation de chômage, au taux d'arrivée des offres
d'emploi et à la distribution des salaires offerts (Riou, 2001)
* 8 McMillan et Rodrik (2011)
procèdent à une décomposition de la croissance de la
productivité totale du travail en deux composantes : la croissance
de la productivité à l'intérieur des secteurs et la
croissance de la productivité due à la réallocation du
travail entre les secteurs ayant des niveaux de productivité du travail
différents. La première composante représente la
croissance intra-sectorielle de la productivité, et la deuxième
composante représente le changement structurel.
* 9 L'indice de
liberté économique prend en compte douze indicateurs quantitatifs
et qualitatifs regroupés en quatre catégories, à savoir :
l'Etat de droit (protection des droits privés, lutte contre la
corruption et efficacité du système judiciaire), la taille de
l'Etat (les dépenses du gouvernement, le poids des impots et des taxes
et la santé fiscale), l'efficacité de la règlementation
(libre entreprise, libéralisation du travail et la stabilité
monétaire) et enfin l'ouverture des marchés (libre
échange, la liberté d'investir et la liberté
financière.)
* 10 Par simplification dans
ce travail, il est considéré uniquement une double dimension
pourles donnéesde panel : une dimension individuelle et temporelle
où le terme individu est utilisé dans un sens
génériqueafin de définir des micro-unités telles
que les individus, les secteurs industriels, les pays etc.
La prise en compte de la dimension individuelle et temporelle
permet de faire ressortirdes caractéristiques intéressantes qui
n'auraient pas pu être distinguées faute de suffisamment
d'observations. De plus, en travaillant simultanément sur plusieurs
individus au lieu de les agréger, les risques de biais peuvent
être minimisés.
* 11 Créé en
2021 par la Chandler Institute of Gouvernance, cet important indice mesure les
capacités et l'efficacité des gouvernements de 104 pays sur la
base de qualités telles que le leadership, la
crédibilitéde l'appareil législatif et des politiques
publiques, la solidité des institutions, la gestion des finances
publiques, l'attractivité du marché, l'influence et la
réputation mondiale.