3. REVUE DE LITTÉRATURE
3.1 SQUAT & CONTRAINTES ARTICULAIRES :
En consultant la revue de littérature, il
apparaît difficile de comparer les forces de compression
appliquées au niveau tibio-fémoral au cours d'un mouvement de
squat. En effet, les différentes modélisations utilisées,
ne prennent pas en compte les mêmes éléments
(gravité, inertie, forces de réaction du sol, forces musculaires,
résistances ligamentaire et tendineuse).
Pour Ohkoshi (1991) par exemple, le taux relativement faible
de lésions du ligament croisé antérieur (LCA) induites par
des ECCF, est en partie dû à la co-contraction des muscles
quadriceps et ischios-jambiers lors de la réalisation de ce type de
mouvement. D'autres auteurs comme Lutz (1993), ont montré que les forces
de compression induites au niveau de l'articulation tibio-fémorale
pouvaient prévenir les entorses du LCA. Sahli (1996) a également
décrit l'évolution de la force de cisaillement au niveau de
l'articulation tibio-fémorale pour chaque angle de flexion du genou, en
utilisant un modèle permettant d'assimiler le membre inférieur
à une chaîne de segments rigides articulés entre eux.
Lors de la réalisation d'un exercice de squat,
Panariello et col. (1994), n'ont trouvé aucune augmentation
significative de la translation antéro-postérieure au niveau de
l'articulation tibio-fémorale.
De nombreuses études (Poumarat et col. 1994 ; Scholz et
col. 1995) ont analysé le port de charges, motivées par le fait
que le maniement de charges incluant des portés, est un facteur
étiologique majeur des blessures au niveau lombaire. Beaucoup de
publications sur le port de charges ont examiné l'effet de la technique,
de l'évolution de la charge, de la fréquence des portés,
et de l'influence de l'efficience motrice sur la sécurité et le
respect de l'intégrité physique Anderson et col. (1986).
D'après ces auteurs, la sécurité est définie en
terme de respect des structures musculo-squelettiques au niveau du dos, et de
minimisation des forces de compression et de cisaillement au niveau de la
charnière lombo-sacrée ; cette minimisation étant
résultante d'une limitation de l'inclinaison du tronc.
En dépit de considérables avancées au
niveau de la compréhension des techniques des portés, des
levés et des soulevés athlétiques, l'incidence relative de
ces maniements de charge sur les douleurs et les blessures occasionnées
principalement au niveau lombaire n'a pas encore véritablement
diminuée Anderson et col. (1986).
Des expérimentations sur pièces anatomiques, ont
montré que des disques intervertébraux apparemment normaux
peuvent être endommagés si des forces de cisaillement importantes
s'ajoutent aux forces de compression (Adams & Hutton,1982 ; Brinckmann
& col. 1988 ; Terver, 1975) ; ceci peut se produire au cours d'un seul
soulevé, si la flexion du tronc est d'amplitude telle qu'elle provoque
une hyperflexion. Par contre une répétition du même
soulevé peut être envisageable si la flexion du tronc est
modérée et qu'elle n'excède pas les valeurs physiologiques
proches de 30° (Adams & Hutton 1982, Poumarat 1994, Vanneuville 1992).
Des études épidémiologiques ont montré une forte
corrélation entre des ports de charges lourdes, et les douleurs au
niveau lombaire (Anderson, 1986) surtout si les techniques d'exécution
sont mal maîtrisées. Il est nécessaire de mesurer et de
réguler les forces appliquées sur la colonne au cours de ports de
charges. Poumarat et col. (1989) ont d'ailleurs montré qu'au cours d'un
exercice de squat, les forces résultantes appliquées à
l'articulation du genou et du rachis lombaire, sont fortement
dépendantes des postures utilisées ; tout en restant dans «
les normes » de réalisation communément admises, le sujet
peut doubler les sollicitations imposées à ces articulations. En
effet les forces résultantes calculées varient de 4000 à
plus de 7000N, et représentent globalement 6 à 10 fois le poids
du sujet. De ce fait, une flexion maximale de la cheville de 70°, et un
buste relativement proche de la verticale soit environ 20 à 30°,
sont les impératifs à respecter pour pratiquer en
sécurité des exercices de squat. Malgré
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une charge utilisée plus importante, l'exercice de 1/2
squat, correctement réalisé semble globalement moins
dangereux.
Poumarat et col (1994) ont également montré
qu'au cours d'un exercice de demi-squat, des mouvements de la colonne
vertébrale au niveau de T7 et S1 (20 à 50°) et au niveau de
L3 et L1 de l'ordre de 5 à 10°, peuvent se produire chez des
débutants. Chez des sujets entraînés le segment
thoraco-lombaire est relativement fixe durant le mouvement.
Il a été montré (Poumarat et col.1994)
que lors d'un port de charge de 50kg sur les épaules, il existe dans le
plan frontal une bonne stabilité du rachis malgré la charge. Les
variations angulaires pour les segments S1-L3 d'une part et S1-T7 d'autre part
n'excèdent pas 4°. Les inflexions latérales (gauche ou
droite) peuvent s'expliquer par la difficulté de centrer exactement la
charge sur les épaules, l'inflexion est globale aucun point d'inflexion
particulier n'a été relevé.
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