UNIVERSITE ADVENTISTE DE LUKANGA
« UNILUK »
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
«EVALUATION DES
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES AU SEIN DES ENTREPRISES»
Par :
Rodrigue KAMBALE KALUMENDO
Travail de mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en science
économique et de gestion. Option : gestion financière
Directeur : Prof Norbert PALUKU
VAGHENI
ANNEE ACADEMIQUE 2016-2017
« Jusqu'au tournant du siècle, la
caractéristique commune aux éléments constitutifs de la
richesse d'un ménage ou d'une entreprise était leur forme
matérielle. Aujourd'hui, les actifs patrimoniaux prennent une forme
beaucoup plus floue, ce qui complique leur définition et leur
évaluation. »
GREMAQ
A la mémoire de mon père
A ma famille et à mes amis
A tous ceux qui croient à la perfection
REMERCIEMENT
A l'issue de la rédaction de cette recherche, je suis
convaincue que ce mémoire est loin d'être un travail solitaire. En
effet, je n'aurais jamais pu réaliser ce travail sans le soutien d'un
grand nombre de personnes dont la générosité, la bonne
humeur et l'intérêt manifestés à l'égard de
ma recherche m'ont permis de progresser dans cette phase délicate de
« l'apprenti-chercheur. »
En premier lieu, j'adresse mille mercis en Dieu dont la
protection m'a été accordée en abondance toute ma vie et
durant toute ma scolarité.
Je tiens à remercier mon directeur de mémoire,
monsieur Norbert PALUKU VAGHENI pour la confiance qu'il m'a accordée en
acceptant d'encadrer ce travail de fin d'étude, pour ses multiples
conseils et pour toutes les heures qu'il a consacrées à diriger
cette recherche. J'aimerais également lui dire à quel point j'ai
apprécié sa grande disponibilité et son respect sans
faille des délais serrés de relecture des documents que je lui ai
adressés. Enfin, j'ai été extrêmement sensible
à ses qualités humaines d'écoute et de
compréhension tout au long de ce travail.
Je souhaiterais remercier tous les enseignants de
l'Université Adventiste de LUKANGA, particulièrement ceux de la
faculté des sciences économiques et de gestion, pour m'avoir
forgé et faire de moi une tout autre personne qu'il y'a 5 ans. Je les
remercie pour l'attention qu'ils m'ont accordée, pour leurs multiples
conseils et la patience dont ils ont fait preuve à mon égard.
J'ai infiniment gré aux familles KPM, KAVIS,
MWEYO,VAGHENI, pour leur soutient incessant depuis le début de ma
scolarité, pour m'avoir appris à être patient, pour m'avoir
encouragé.
Mes remerciements seraient incomplets si j'en adressai pas
à ma mère Régine KISONIA, pour le soutient, l'amour,
l'encouragement dont elle fait preuve tous les jours. Elle m'aura appris
à devenir un homme de valeur. J'aimerai lui dire que je suis infiniment
reconnaissant. J'aimerai qu'elle sache que je suis fière d'être
son fils.
Ma reconnaissance va également à ceux qui ont
assuré le soutien affectif de ce mémoire: mes frères Alpha
et Pierrette KALUMENDOainsi que mon amie Nicole.
J'adresse mes remerciements à tous les amis chercheurs qui
m'ont conseillé le long de la rédaction de ce mémoire. Et
ceux avec qui j'ai passé 5 ans dans un milieu qui ne m'était pas
familier. Leur présence m'a été d'une précieuse
utilité.
Enfin, ce travail n'aurait, bien entendu, pu aboutir sans la
présence permanente d'un certain nombre de personnes non citées
ici mais qui ont contribuées à ma réussite. Ainsi, je
remercie toutes ces personnes bien que nos cités explicitement ici.
RESUME
Dans la nouvelle économie, la nature des investissements
effectués par les entreprises a beaucoup changé: les
immobilisations incorporelles prennent de plus en plus de place au sein des
entreprises. Pourtant leur évaluation de la cadre le de
comptabilité pose encore des sérieuses difficultés.
Ces difficultés ont suscités plusieurs
interrogations chez les comptables, les directeurs d'entreprises et même
les juristes. Cette recherche s'inscrit dans la logique de ces interrogations.
L'objectif principal de ce travail est de proposer aux entreprises un bagage
suffisant pour l'évaluation des actifs intangibles qui sont devenu trop
importante au sein des entreprises. Nous avons, pour y arriver, définit
le concept « immobilisation incorporel » avant de
définir proposer quelques méthodes d'évaluation.
Nos recherches ont montré qu'il n'existe pas des
méthodes exactes pour l'évaluation des immobilisations
incorporelles. Cependant la combinaison des approches basées sur le
revenu avec celles basées sur le cout et le marché peut conduire
à des résultats probants. L'évaluation d'un certain nombre
d'actifs comme les goodwill et les fonds de commerce nécessite qu'on
aille au-delà des trois approches précédemment
citées; pour ces actifs nous avons proposés des méthodes
que nous avons jugé à la fois adaptées et pertinents.
ABSTRACT
In the new economy, the nature of investments made by companies
has considerably changed: intangible assets are increasingly taking place
within companies. Yet their valuation within the accounting framework raises
several problems.
These problems have raised many questions among accountants,
company directors and even lawyers. . The main objective of this work is to
provide to companies sufficient knowledge about the evaluation of intangible
assets that have been increasingly becoming too important within companies. In
order to achieve this, we have defined the concept of "intangible fixed assets"
before giving some methods for their valuation.
Our research has shown that there are no exact methods for
measuring intangible assets. However, the combination of income-based and cost-
and market-based approaches can lead to convincing results. The evaluation of a
number of assets such as goodwill and goodwill requires going beyond the three
approaches cited above; for these assets we have proposed methods that we have
judged to be both appropriate and relevant.
LISTE DES SIGLES ET ABBREVEATIONS
CB : capacité du bénéficiaire
CFN: cash flows net
FASB: Financial Accounting Standards Board
IAS: International Accounting Standards
IASB: International Accounting Standards Board
IFRS : International Financial Reporting Standards
MBA : marge brute d'autofinancement
NCT
OCDE : l'Organisation de coopération et de
développement économique
R&D : Recherche et Développement
SFAS
TRI : Taux interne de rentabilité
TVA: Taxe sur valeur ajoutée
VLM : valeur locative de marché
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Méthode d'évaluation des
immobilisations incorporelles
3
LISTE DES FIGURES
Figure 1:immobilisation incorporelles et
corporelles dans les investissements en 2009. (Source OECD 2012, cité
par Hämäläinen 2015)
3
0. SINTRODUCTION
0.1. Problématique
« La nature de l'investissement effectué par les
entreprises a radicalement changé au cours des deux dernières
décennies : parallèlement à l'investissement en capital
tangible, se sont développés de façon croissante des
investissements en « capital intangible « »
(Zéghal & Maaloul, 2010). Aujourd'hui d'ailleurs « les
actifs intangiblessont considérés comme les actifs les plus
importantes dans une économie. Chers en développer et en
maintenir les actifs intangibles, qu'il s'agisse des logiciels
informatiques, des licences, des brèves, des marques de fabrique,...,
demandent un niveau sérieux d'investissement pour les
entreprises. »(SANDERS, 2010). D'aucuns affirment que les
immobilisations incorporelles sont une condition nécessaire au
succès d'une entreprise. A ce propos, Villanueva(2011)soutenait que les
immobilisations incorporelles figurent parmis les clés de succès
d'une entreprise dans son present comme dans son avenir.
Dans sa these intitulée « Accounting treatment
for intangible assets acquired in a business combination under IFRS »
(Hämäläinen, 2015) , demontre que l'ascension de immobilisation
incorporelles est considerable dans plusieurs pays du monde. Il
soutient ,en outre, que dans certains pays à l'instar des Etas-Unis
et du Royaume-Uni les immobilsations incorporelles ont pris une place
très importante que les immobilisations corporelles.
Cette conclusion venait corroborée celle forumulée
un peu plus tôt en 2007 par l'Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE citée Zéghal &
Maaloul, 2010) qui soutenait que les investissements en actifs incorporels
etaient supérieurs à ceux en actifs corporels aux Etats Unis et
en Finlande , deja en 2002.
Pour (PAUGAM, 2011), ce phénomène
d'évolution trouverait son origine dans la combinaison de deux forces
économiques puissantes. La première serait l'intensification de
la concurrence, stimulée par la globalisation des échanges et la
dérégulation de secteurs économiques clés (ex.,
télécommunication, électricité, transports,
services financiers). La seconde force serait celle du progrès des
technologies de l'information, avec l'apparition emblématique de
l'Internet. Pour le même auteur, les modèles économiques
créateurs de valeur, depuis maintenant plusieurs années, reposent
donc davantage sur des actifs incorporels que sur des actifs tangibles. Il est
évident que la place des immobilisations incorporelles a beaucoup
évoluée dans le temps.
Dans ce contexte d'évolution,ces immobilisations doivent
faire l'objet d'une attention particulière de la part des entreprises.
Comme les immobilisations corporelles, les immobilisations incorporelles
doivent être soumises à un régime strict
d'évaluation. Ceci pour permettre de suivre au fil du temps
l'évaluation de l'entreprise en général qui jusqu'ici ne
semble pas refléter la valeur réelle de l'entreprise de suite
d'une sous-estimation de ces actifs pourtant pertinents.
En effet, l'évaluation de l'entreprise est une
activité indissociable de l'entreprise elle-même. De La
Bruslerie(2010), soutient que l'évaluation intervient à
différents moments du cycle de vie d'une entreprise. Pour le même
auteur il peut s'agir d'une évaluation dont le but est de connaitre la
situation d'une entreprise pour la vendre l'entreprise ou encore d'une
évaluation dont le but est d'aider les décideurs dans leur prise
de décision pour la poursuite d'activité,etc. La réussite
de cette évaluation suppose l'analyse des différents
éléments d'actif et de passif de l'entreprise ; et au regard
de la place qu'elles occupent dans les entreprises de nos jours, les
immobilisations incorporelles doivent faire l'objetd'une considération
particulière lors des dites évaluations.
Pourtant depuis des décennies, « la
problématique d'évaluation suscite des grands débats tant
chez les scientifiques que chez les praticiens. » (BELDI, CHASTENET,
DUPUIS, & TALFI, 2010) En 2003, Lev affirmait qu'en dépit du
fait que la gamme de ces immobilisations soit large et importante, les
états financiers ne fournissent que très peu d'information s'y
rapportant. Pire encore, ce peu d'informations fournies sont parfois
insuffisantes, partielles, pas concises, prêtant à des confusions,
insignifianteset conduisant parfois à une sous-valorisation des
entreprises.
En 1999 une étude sur les limites de l'information
financière (Lev et Daum cités par Mantoh, 2015) a mis en
évidence le fait que les gros investissements dans les actifs
incorporels comme la recherche et développement, qui sont moteur du
changement et de la création de la valeur, ne sont pas correctement
représenté dans les Etats financier. Cette recherche
démontre que les dépenses résultant de la recherche et
développement sont enregistrés alors que les avantages y
afférant sont omis. En raison de cette disparité entre les couts
et les avantages, il est clair que la comptabilité traditionnelle ne
reflétait pas pleinement la valeur de l'entreprise s'agissant des
immobilisations incorporelles.
Aujourd'hui il est reconnu que «l'évaluation des
immobilisations incorporelles est une question complexe, même si les
principes fondamentaux sont identiques à ceux appliqués pour les
immobilisations corporelles» (Commission Européenne, Direction
Générale fiscalité et Union Douanière, 2005).
D'aucuns soutiennent cette complexité résulte de la nature
même de ces immobilisations.
En effet, l'évaluation des actifs intangibles dans le
cadre de la comptabilité soulève plusieurs
problèmesliés à leur identification, à leur mesure
et à leur contrôle. Ces problèmes font que le modèle
comptable traditionnel, basé sur les actifs tangibles, le coût
historique et la prudence comptable, serait incapable aujourd'hui
d'évaluer les entreprises de la nouvelle économie (Lev et
Zarowin, 1999; Upton, 2001; Liang et Yao, 2005 cités par Zéghal
& Maaloul, 2010)
L'évaluation des immobilisations incorporelles est
particulièrement délicate pour diverses raisons. « Le
fait que la plupart des investissements intangibles sont passés
immédiatement en charges lorsqu'ils sont encourus »
(Zéghal & Maaloul, 2010) en est une. Cette méconnaissance
relative conduit le plus souvent à une sous-évaluation de ses
actifs. D'un autre coté pour certains intangibles (comme par exemple les
compétences du personnel) il n'existe pas un marché quelconque.
Dès lors l'évaluation de ses actifs, pour lesquels
contrôles par la firme n'est pas évidente, n'est pas un
tâche facile du moment qu'il n'existe pas de référence pour
la détermination de leur juste valeur. Dans le même sens, il
existe un certain nombre d'actifs difficilement transférables(le
savoir-faire), leur traitement dépend de « la culture propre
à chaque entreprise » (Crampes, et al., 1998), ce qui
prête souvent à des confusions quand il faut mener une analyse
d'ordre générale. En plus, l'évaluation des
immobilisations incorporelles générées en interne est
aussi source de controverse du moment où il faut distinguer les charges
de recherche du cout effectivement attribuable à la
génération de l'immobilisation. Il faut aussi souligner le fait
qu'un certain nombre d'actifs incorporels n'ont des valeurs que lorsque
associé avec un autre actifs (c'est le cas du système
d'exploitation et de l'ordinateur). Déterminer la valeur d'un tel
élément n'est pas une tâche aisée.
Ces quelques raisons et autant d'autres montrent en suffisance
qu'il pertinent, à l'heure actuelle, de tourner les réflexions
vers ces actifs dont l'évaluation est source d'ambigüités au
sein des entreprises, actifs pour lesquels les recherches ne sont encore
qu'à un stade embryonnaire. Notre travail trouve son essence dans le
grand débat autour de la problématique relative à
l'évaluation des immobilisations incorporelles. La question de savoir
"comment évaluer les immobilisations incorporelles" a toujours
été au centre de ce débat et c'est autour de ladite
question que va tourner ce travail.
De la question précédente découlent les
suivantes :
· Que faut-il attendre par immobilisation
incorporelle ?
· L'évaluation des immobilisations incorporelles
est-elle particulièrement différentes de celle des autres
actifs?
· Quelle sont les méthodes d'évaluation des
immobilisations incorporelles ? Ces méthodes sont-elles
pertinentes ?
0.2. Objectifs du travail
Cette étude a pour objectif général de
présenter des méthodes objectives pour ce qui est de
l'évaluation des immobilisations incorporelles. En d'autrestermes cette
étude se veut proposer aux entreprises un bagage suffisant en
matière de l'évaluation des actifs incorporels.
Pour atteindre cet objectif général, notre travail
est divisé en un certain nombre d'objectifs spécifiques au regard
de notre problématique :
· Définir et comprendre le concept `immobilisation
incorporelle' selon qu'il est appréhendé dans différents
systèmes comptables.
· Montrer les spécificités de
l'évaluation des actifs incorporelles.
· Identifier les différentes méthodes
d'évaluation des immobilisations incorporelles et analyser leur
pertinence.
· De construire les fondements théoriques et proposer
des méthodes pratiques d'évaluation des actifs dont il est
question dans la présente étude.
0.3. Choix et intérêt du sujet
D'un côté dans une économie moderne, il est
impossible pour une entreprise de se passer des immobilisations incorporelles;
d'un autre pour connaitre leur valeur et leur évolution, les
entreprises sont appelées à procéder à des
évaluations des temps en temps.
Or jusqu'à présent il n'existe que très peu
de théories, surtout dans le monde francophone, à propos de
l'évaluation des actifs incorporels. Il a été opportun
pour nous de réaliser un travail qui pourra combler ce vide et servir
d'outil précieux aux entreprises qui sont confrontées au
problème d'évaluation de ces actifs sans substance physique.
L'intérêt de ce travail repose donc dans son
caractère de réponse à un problèmeréel
auquel fait face la société moderne. Les
recommandationsformulées à l'issue de ce travail serviront donc
de lumière en matière de l'évaluation des immobilisations
dont il est question dans ce travail.
Sur le plan scientifique, cette étude servira de base pour
les chercheurs qui voudront s'intéresser de près à la
question de l'évaluation des immobilisations incorporelles.
0.4. Méthodes et technique
I.BALAN,(2014) affirmait que la méthodologie de recherche
donne dans un contexte donnée la chance d'interpréter
correctement les réalitéséconomiques, de les rapporter
d'une manière efficace. Le processus de développement d'un
travail de recherche ne peut pas être fait par chance, il est
impératif pour le chercheur d'identifier un certain nombre des
méthodes et techniques qui sont adaptées au sujet
proposé.
Considérant tous ces aspects nous allons utiliser à
la fois la méthode descriptive et la méthode comparative. Par la
méthode descriptive nous serons capables de décrire les
éléments se rapportant aux immobilisations incorporelles. De
l'autre côté, la méthode comparative nous permettra de
comparer différentes méthodes d'évaluation des
immobilisations incorporelles en vue de dégager celles que nous jugerons
meilleures.
Dans la même perspective, nous utiliserons la technique
documentaire dans la consultation des différents documents utiles pour
notre recherche.
0.5. Délimitation du sujet
Cette recherche porte uniquement sur l'évaluation des
immobilisations incorporelles. Les immobilisations financière et
corporelles ne sauront pas traitées dans cette recherche.
0.6. Subdivision du travail
Ce travail portera sur trois chapitres en plus de l'introduction
et la conclusion.
Le chapitre premier Revue littérature vise
à vise à élaborer un cadre conceptuel clair en rapport
avec notre sujet dans un premier temps et présenter certains travaux qui
s'y rapporte dans un second temps. Il s'agira de la définition des
concepts clés constituant notre thème pour ainsi assurer un
cheminement cohérant de notre recherche. En plus, pour montrer la
pertinence de notre recherche, nous présenterons dans ce chapitre
certains travaux de nos prédécesseurs pour ainsi tracer un
couloir de recherche pour la nôtre.
Dans le deuxième chapitre nous présenterons la
méthodologie du travail et présenter les principales
méthodes d'évaluation des immobilisations incorporelles en
analysant leur pertinence et leur portée d'utilisation.
Le troisième chapitre portera sur les
spécificités dans l'évaluation des immobilisations
incorporelles. L'évaluation du fonds de commerce et du goodwill sera au
centre de ce chapitre.
Chap. I
REVUE DE LA LITTERATURE ET DEFINITION DES
CONCEPTS
La première partie de ce chapitre porte sur la
définition de concepts. Dans cette première partie, il sera
question d'appréhender les concepts immobilisations incorporelles et ses
constituantes; des démontrer la rigidité des systèmes
comptables dans leurs définition et traitement ; de donner les
raisons pouvant pousser à leur évaluation.La seconde partie quant
à elle, est consacrée à un examen de la littérature
pour nous imprégner conclusions qui ont été
formulées par différents auteurs autours de la question
sous-examen dans cette recherche.
I.1. Définition des concepts
I.1.1. Cadre contextuel
En 2011, Villanueva affirmait que l'introduction des
immobilisations incorporelles sur le bilan des entreprises n'a intervenu que
dans les annees 80. Adam Smith, considerécomme le père de
l'économie moderne, soutenait que la source de richesse pour toute
entreprise résidait exclusivement dans la production de valeurs
matérielles. Dans son optique, un travail productif est celui qui
crée des produits ayant de la valeur sur le marché et le travail
improductif conduisait à la création d'actifs incorporels. Tout
a changé en 1912, lorsque Schumpeter ,dans sa théorie du
développement économique, a suggéré que la
notion de valeur intangible dans le système économique ainsi que
l'innovation et la vision des actifs incorporels sont des eléments
fondamentaux pour le développement et la base d'une entreprise.
Dès lors la plupart des économies performantes investissent plus
daans les actifs incorporelles. En 2012,une étude
réalisée par l'OCDE soutenait que dans certais pays, les
investissements dans les actifs incorporels dépassaient ceux dans les
actifs avec une substance physique. La figure suivante, tiré de la
thèse de (Hämäläinen, 2015), illustre cette situation.
Figure 1:immobilisation
incorporelles et corporelles dans les investissements en 2009. (Source OECD
2012, cité par Hämäläinen 2015)
Au regard de cette evolution , de nombreux chercheurs ont
démontré l'importance des immobilisations incorporels
contribution à la création de valeur dans une entreprise.Les
structures de l'économie moderne mettent de plus en plus d'emphase sur
les immobilisations incorporelles conrtairement aux annnées
passées.
C'est ainsi que plusieurs auteurs dont Stewart (1997) et
Zéghal (1999), tous deux cités par (Zéghal & Maaloul,
2010), constatent que sur le plan micro-économique les actifs
intangibles occupent de plus en plus une place importante dans le capital de
l'entreprise et gagnent en importance relative par rapport aux actifs
tangibles.
« Ce changement dans les structures d'investissement
traduit, selon plusieurs économistes, la transition de l'économie
industrielle vers une « nouvelle économie »
basée sur le savoir. » (Zéghal & Maaloul, 2010)
En dépit de cette évolution l'étude de la
problématique de leur évaluationest encoreà un stade
embryonnaire et suscite un débat incessant tant chez les comptables que
chez les entrepreneurs. C'est dans l'esprit ce débat que s'inscrit la
présente recherche.
I .1.2. Approche de définition du concept
immobilisation incorporelle
A l'heure actuelle, il n'y a pas de définition universelle
pour le concept immobilisation incorporelle. Plusieurs esquisses de
définition découlent des différents auteurs. Nous donnons
ici celles nous avons jugés pertinente.
L'IAS38 définit l'immobilisation incorporelle comme
«un actif non monétaire identifiable sans substance
physique. »(IASB). Il faut associer cette définition à
celle donnée, par a même norme, à un actif : un actif est
une ressource contrôlée par une entité du fait
d'événements passés ; et à partir de laquelle on
s'attend à ce que des avantages économiques futurs reviennent
à l'entité. Cette même définition est reconnue par
le normalisateur américain « Financial Accounting
Standards Board » (FASB).
Pour Mantoh ( 2015), les immobilisations incorporelles sont
non-physique, sources poteintielles des gains économiques dans l'avenir,
et dans une certaines manière negociables et pouvant etre conserver dans
l'entreprise.
Dans le rapport OCDE publié en 2001 , il est reconnu
que parlant des immobilisations incorporelles, l'attention est souvent
orientéé vers la recherche et developpement et le
logiciels .Pourtant le même rapport soutient que la gamme des
immobilisations incorporelles est considérablement large. Dans ce
rapport les immobilisations incorporelles sont classées en trois
catégories : les informations informatisées (comme les
logiciels et les bases des données), les propriétés
innovantes (à l'instar de la RD, le droit d'auteur, les dessins, les
marques de fabriques, brevets) et les compétences économiques(le
savoir-faire qui augmente l'efficacité du personnel, les aspects de
publicité et marketing, capital de la marque).
Mantoh déjà cité précédemment
souligne que le concept immobilisation incorporelles inclue bien au-delà
des incorporelles traditionnel, il s'agit par exemple du goodwill.
De toutes les définitions précédemment
évoquées, il ressort que les immobilisations incorporelles
présentent certains caractères communs. Les immobilisations
incorporelles sont :
· Identifiables : un actif est identifiable selon IAS
38 s'il est séparable, c'est-à-dire susceptible d'être
séparé ou dissocié de l'entité et d'être
vendu, cédé, concédé par licence, loué ou
échangé, soit individuellement, soit conjointement avec un
contrat, un actif identifiable ou un passif identifiable y afférents,
peu importe si l'entité entend ou non en arriver là ; ou s'il
résulte de droits contractuels ou d'autres droits légaux, que ces
droits soient ou non cessibles ou séparables de l'entité ou
d'autres droits et obligations.
· Contrôler par l'entreprise : Pour le même
IAS, une entité contrôle un actif si elle a le pouvoir d'obtenir
les avantages économiques futurs découlant de la ressource
sous-jacente et si elle peut également restreindre l'accès des
tiers à ces avantages.
· Susceptibles à procurer des avantages futurs: si
l'on se réfère à la même IAS ; Les avantages
économiques futurs résultant d'une immobilisation incorporelle
peuvent inclure les produits découlant de la vente de biens ou de
services, les économies de coûts ou d'autres avantages
résultant de l'utilisation de l'actif par l'entité.
Classification et catégories des immobilisations
incorporelles
En 2000, Blair et Wallman, tous deux cités
par(Zéghal & Maaloul, 2010), ont fait une distinction entre trois
catégories d'actifs intangibles :
1. Les intangibles pour lesquels les droits de
propriété sont relativement clairs et pour lesquels les
marchés existent (généralement ils peuvent être
achetés et vendus). Deux types d'intangibles dans cette catégorie
peuvent être distingués :
- Les actifs tels que brevets, droits d'auteurs, marques et nom
commercial;
- Les accords commerciaux, licences, contrats exécutoires
et bases de données;
2. Les intangibles contrôlés par la firme mais pour
lesquels les droits de propriété les protégeant
légalement peuvent ne pas exister et pour lesquels les marchés
sont rares, voire même inexistants. Les exemples sont les R&D en
cours, les secrets commerciaux, le capital réputation, les
systèmes de gestion de propriété et les processus
d'affaires;
3. Les intangibles pour lesquels l'entreprise a peu de droits de
contrôle, et pour lesquels les marchés sont inexistants et qui
sont associés aux gens travaillant pour l'entreprise. Les exemples sont
les actifs humains, les actifs structurels (ou organisationnels) et les actifs
relationnels, c'est-à-dire les composantes du capital intellectuel.
Selon Ashton (2005 cité par Zéghal & Maaloul,
2010), le principe directeur de ce schéma de classification de Blair et
Wallman (2000) est en rapport avec le degré de difficulté
d'établir des droits de propriété ou de contrôle et,
plus généralement, la difficulté de mesure. À cet
égard, la troisième catégorie d'intangibles pose plus de
problème de comptabilisation que la deuxième et beaucoup plus que
la première.
I .1.2.1. Spécificité du Goodwill
Le Goodwill est l'un des intangibles qui causent des
problèmes dans la comptabilité depuis leur existence qui remonte
aux années 1880. Cette affirmation est de (Valeria & TUDOR,
2012).
Plusieurs auteurs ont alors définit le concept
«goodwill». L'IFRS 3 citée par(Marc & SENTIS, 2006)
définit le goodwill comme « ...l'excédent du coût du
regroupement d'entreprises sur la part d'intérêt de
l'acquéreur dans la juste valeur nette des actifs, passifs et passifs
éventuels identifiables... » ; La même norme
considère le goodwill comme le profit résultant d'une acquisition
à des conditions avantageuses.
En 1995 Felthman et Ohlsoncités par (Cormier &
Segretain, 2013), ont défini le goodwill comme étant la somme
actualisée des résultats résiduels futurs ;
c'est-à-dire de ses résultats au-delà de la
rémunération normale des capitaux propres et
dénommés également surprofits, résultat anormaux ou
bénéfices extraordinaires.
PAUGAM (2011) soutenait que le terme goodwill évoque deux
notions différentes mais étroitement imbriquées.
La première notion est comptable, le terme goodwill
apparaît en comptabilité lorsque qu'une société
acquiert une autre. Cette première notion cadre directement avec la
définition de l'IFRS 3 précédemment évoquée.
A ce niveau le site Web Cafedelabourse souligne que le goodwill est encore
appelé « survaleur » ou « écart
d'acquisition ». Sur le même site, il est affirmé que
lors d'une acquisition, le goodwill correspond généralement au
montant qui a été payé au-delà de la valeur de
l'actif. Ainsi, l'écart entre le prix d'acquisition d'une
société et sa valeur économique peut-être positif
(goodwill) ou négatif (badwill).
Bien qu'étant un actif hétérogène par
définition, le goodwill issu d'un regroupement d'entreprises a
été décomposé, selon (PAUGAM, 2011), par les
auteurs en deux sous-éléments pour faciliter son étude
:
i) La prime payée en excès de la valeur de
marché de la société acquise,
(ii) La différence entre la valeur de marché de la
société cible et la juste valeur de ses actifs, cette
différence étant expliquée par des regroupements
d'entreprises passés ou des options de croissance interne.
La seconde réalité du goodwill est
économique (Buffet, 1983 cité par PAUGAM, 2011), elle
existe indépendamment de tout regroupement d'entreprises, et elle est la
conséquence de l'imperfection des marchés sur lesquels
opèrent les firmes (Falk et Gordon, 1977 cité par PAUGAM, 2011).
Ces imperfections favorisent la création de positions concurrentielles
favorables et permettent aux firmes de dégager des profits
économiques, c'est-à-dire en excès du coût du
capital (Sands, 1963, cité par PAUGAM, 2011). La valeur présente
de ces profits anormaux est alors la valeur du goodwill économique.
Pour le site web Cafedelabourse, le goodwill reflète
généralement la valeur d'actifs incorporels tels que la
notoriété de la marque de l'entreprise, les bonnes relations avec
ses clients et ses employés ou encore les brevets et les technologies.
La rente du goodwill
La rente du goodwill est définit par (Bardin, 2013) comme
étant la différence entre la rentabilité normale d'un
outil de production et son rendement constaté. Capitalisé sur une
certaine période ce superprofit conduit à la notion de
survaleur.
Le référentiel IFRS prévoit cependant que
le goodwill généré en interne ne soit pas
comptabilisé en tant qu'actif.
Amortissement du goodwill
Le goodwill s'analyse comme un surprix payé en
contrepartie d'avantages économiques reçus. Il trouve sa raison
d'être dans un ensemble de droits incorporels acquis (parts de
marché, portefeuille clients, approvisionnements,
débouchés, localisation des unités de production,...).
Selon le référentiel IFRS, applicable aux
groupés côtés, le goodwill n'est plus amortissable. Il fait
l'objet d'un test de dépréciation au moins une fois par an qui
vise à déterminer une juste valeur en utilisant la méthode
d'actualisation des flux de trésorerie ou des ratios «cours /
soldes de gestion» comme par l'exemple le multiple de l'EBIT.
I .1.2.2. La Recherche et développement
GUEGUEN( 2011)définit laR&D (ou
recherche-développement) comme un processus qui combine des moyens en
personnel et en matériel pour aboutir à des innovations comme la
mise en oeuvre de nouveaux procédés, la création de
nouveaux produits.
Pour la même auteure, dans
"Recherche-Développement", la "Recherche" adapte les résultats de
la recherche fondamentale aux besoins de l'entreprise ou de ses clients, le
"Développement" produit des prototypes de biens commercialisables ou de
nouveaux procédés.
Conditions de comptabilisation des frais de
R&D
La norme tunisienne relative aux frais de R&D, NCT 20
citée par O.Abid distingue deux conditions nécessaires pour
qu'un élément soit inscrit en actif :
· Il est probable qu'il donnera lieu à des avantages
économiques futurs
· Il peut être mesuré de façon fiable
Ce qui précède a conduit Abid, cité
précédemment, de conclure que :
L'activité de recherche a une nature telle qu'il n'est pas
certain que des avantages futurs se réaliseront à la suite des
dépenses de recherche. Donc les dépenses de recherche sont
comptabilisées dans les charges de l'exercice .Par contre
L'activité de développement constitue une phase plus
avancée que celle de la recherche où on peut déterminer
dans certains cas la probabilité de recevoir des avantages futurs. Donc
les dépenses de développement sont inscrites à l'actif
lorsqu'elles répondent à certains critères indiquant qu'il
est probable de recevoir des avantages futurs. La même logique est
reconnue dans l'IAS 38 relative aux immobilisations incorporelles.
I .1.2.2. Le fonds de commerce
Le fonds de commerce, selon l'acte uniforme portant surle droit
commercial général, est constitué par un ensemble de
moyens qui permettent au commerçant d'attirer et de conserver une
clientèle.
Selon le même acte, le fonds de commerce est
constitué, en plus de la clientèle et de l'enseigne ou la
clientèle et le nom commercial, des éléments
suivant :
· les installations ;
· les aménagements et agencements ;
· le matériel ;
· le mobilier ;
· les marchandises en stock ;
· le droit au bail qui est reconnu comme un droit reconnu au
commerçant locataire des locaux dans lesquels il exerce le commerce;
· les licences d'exploitation ;
· les brevets d'inventions, marques de fabrique et de
commerce, dessins et modèles, et tout autre droit de
propriété intellectuelle nécessaires à
l'exploitation.
La clientèle
La clientèle est considérée comme
l'élément essentiel du fonds de commerce.
Une recherche(« Les fonds de
commerce » n.d)a mis en evidence la relation qui existe entre le
clientèle et le fond de commerce en ces
termes : « La clientèle désigne
ainsi les personnes attirées par les qualités personnelles du
commerçant. Cette relation qui existe entre le fonds de commerce et la
clientèle implique que tout mouvement du fonds de commerce se traduit
par un mouvement de la clientèle.» Dans cette recherche, il ne peut
y exister une vente ou un apport de fonds de commerce sans un apport de la
clientèle qui est considéré même l'âme du
fonds de commerce.
L'achalandage
Selon (YAV & ASSOCIATES, 2013), l'achalandage n'a pas de sens
juridique précis et de fois il se confond avec la clientèle.
Néanmoins, le même auteur souligne que l'achalandage peut
être définit comme étant « la partie de la
clientèle qui est davantage retenue par l'emplacement du fonds que par
la personne ou l'activité du commerçant. »
RETAIL (1926)soutient que le fonds de commerce, lors de sa
cession, peut être vendu séparément. C'est-à-dire
céder les éléments corporels à part et les
incorporels à part. Pour le même auteur, l'évaluation de la
première catégorie d'éléments est facile
d'après les factures d'achat ou le court du jour (marchandises). Mais il
n'en est pas de même pour les autres éléments comme la
clientèle, l'achalandage, la confiance ; éléments qui
constituent l'essentielle même du fonds de commerce à tel point,
selon le même auteur le fonds de commerce de pris un sens restreint que
celui évoqué plus tôt. Par ce terme il est couramment
exprimé seulement les éléments incorporels. C'est
manière de définir le fonds de commerce sera utile dans le
troisième chapitre quand nous traiterons la question d'évaluation
de fonds de commerce.
I.1.3. Pourquoi évaluer les immobilisations
incorporelles ?
Dans la littérature grandissante,à propos des
immobilisations incorporelle, selon ( Mantoh, 2015), différentes
recherches ont identifiés des raisons non-identiques parfois
conflictuelles quand il s'agit de l'évaluation des incorporelles. Pour
essayer de ce concilier différentes opinions sur les raisons pouvant
pousser à l'évaluation des actifs incorporelles (Marr et al.
2003 cités par Mantoh, 2015), ont identifiés, à l'issue
d'un examen des littératures, 5 raisons pouvant poussées à
l'évaluation des immobilisations incorporelles. Il s'agit notamment
de :
1. Guider le développement, la diversification et
l'expansion des décisions ;
2. Assurer une rémunération juste et
équitable des employés et des gestionnaires ;
3. Formuler les indicateurs de performance susceptible à
être utiliser dans la planification des stratégies.
4. Formuler les stratégies.
5. La cinquième motivation a plus de visée externe,
il s'agit d'évaluer en vue de communiquer les mesures du capital
immatériel aux différentes parties prenantes.
Ces quelques raisons et autant d'autres montrent en suffisance
que l'évaluation des immobilisations incorporelles est inévitable
pour les entreprises de nos jours.
I.2. Traitement comptable des immobilisations
incorporelles
1. Des règles comptables restrictives
Stolowy et Jeny-Cazavan, 2001; Powell, 2003; Eckstein, 2004;
Bessieux-Ollier et coll., 2006 .tous cités par (Zéghal
& Maaloul, 2010), soutenaient que pour qu'un investissement intangible
figure à l'actif du bilan d'une entreprise, il doit satisfaire tant
à la définition d'un actif incorporel et qu'aux critères
de reconnaissance comptable. Toutefois, les normes comptables exigent pour la
comptabilisation des intangibles des conditions tellement restrictives que
seuls quelques investissements peuvent figurer à l'actif des
états financiers.
Partant de la définition d'un actif incorporel
donné précédemment il ressort un problème de
comptabilisation de ses actifs eu égard à la notion de
contrôle. En effet, cette notion pose généralement
problème pour un certain nombre d'actifs. C'est le cas de la protection
du savoir-faire et de la compétence des employés. En 2001, Lev (
cité par Zéghal & Maaloul, 2010) soulignait que les
entreprises ne sont propriétaires ni de leurs employés, ni de
leurs idées.
En titre illustratif, lorsqu'une entreprise investit dans la
formation de ses employés ou lorsque ces derniers sont compétents
et expérimentés, les entreprises concurrentes peuvent
bénéficier de ces avantages lorsque les employés se
déplacent d'un employeur à un autre. À ce titre, selon le
même auteur, ces investissements intangibles ne pourraient pas être
activés et amortis en raison de l'incertitude relative à la
relation contractuelle entre l'entreprise et ses employés.
Upton (2001, cité par (Zéghal & Maaloul, 2010)
souligne aussi qu'une entité peut posséder des biens conformes
à la définition d'un actif, mais qui demeurent néanmoins
non reconnus dans les états financiers. En effet Zéghal et
Maaloul (2010), soutenait un critère de reconnaissance important,
prévu par les normalisateurs comptables (IASB, IAS 38 §21;FASB,
SFAC 5 §63), à savoir la « fiabilité de mesure du
coût de l'actif », pose généralement un autre
problème pour la comptabilisation des intangibles. Pour le même
auteur, ce critère présente une grande difficulté dans le
cas des actifs développés en interne tels que logiciels, marques,
brevets, etc., c'est-à-dire les résultats de l'activité de
recherche et de développement.
Pour illustrer cette situation, les mêmes auteurs comparent
les traitements de dépenses de recherche et de développement
selon qu'ils sont appréhendés par les règles FASB et IASB.
En effet, selon les règles du FASB, les dépenses de recherche et
de développement (R&D) doivent être inscrites
immédiatement en charges lorsqu'elles sont encourues (SFAS 2), à
l'exception des frais de développement des logiciels qui peuvent
être activés (SFAS 86).Toutefois, l'activation de ces coûts
est conditionnée par les tests de faisabilité technologique. Dans
ce sens, les frais encourus pour établir la faisabilité
technologique d'un produit sont considérés comme R&D sous le
SFAS 2 et inscrites en charges. En revanche, on peut activer les frais encourus
après avoir établi la faisabilité technologique, mais
avant que le produit ne soit disponible pour le lancement.
Selon les conclusions du FASB dans le SFAS 2, plusieurs raisons
peuvent expliquer la décision de passation immédiate en charges
des coûts de R&D. Ces raisons se rapportent
généralement à l'incertitude du bénéfice
futur, l'incapacité de mesurer les bénéfices futurs, le
manque de relation de causalité entre les coûts et les
bénéfices et le manque d'utilité pour les
investisseurs.
Selon les règles de l'IASB, le traitement comptable des
intangibles générés en interne est moins rigide mais il
demeure insuffisant. En effet, l'IAS 38 prévoit des phases
nécessaires à la création d'un actif incorporel en
précisant à chaque étape s'il est possible de
prédire des avantages économiques futurs dus à l'actif.
Elle distingue ainsi une phase de recherche durant laquelle tous les frais de
recherche doivent être passés immédiatement en charges
lorsqu'ils sont encourus. La phase de développement permet ensuite
à l'entité, dans certain cas, d'apporter la preuve de l'existence
d'un actif incorporel susceptible de générer ces revenus. Dans ce
cadre, les frais de développement doivent être activés sous
certaines conditions.
Les cas où des frais liés à la
création d'actifs incorporels pourraient figurer au bilan sont
néanmoins rares. L'IAS 38 (§64) souligne en effet que « toute
dépense ne pouvant être distinguée du coût du
développement de l'activité dans son ensemble ne peut être
comptabilisée en tant qu'actif incorporel ». C'est
généralement le cas des marques, listes de clients
générés en internes et autres éléments
similaires qui ne doivent pas être comptabilisés en tant qu'actifs
incorporels.
2. Les problèmes du conservatisme
comptable
« Le principe du conservatisme (ou prudence) comptable
est le principe d'évaluation le plus influent en
comptabilité. » (Zéghal & Maaloul, 2010). Pour AAA,
2003; Lev et coll., 2003, 2005; Billiot et Glandon, 2005, tous
cités par le même auteur, c'est ce principe qui justifie souvent
la passation immédiate en charges des investissements intangibles
Selon Belkaoui (1985 cité par BALTI, 2013), le
conservatisme « implique qu'il est préférable de
comptabiliser les actifs et les revenus aux valeurs les plus faibles et de
comptabiliser les dettes et les charges aux valeurs les plus
élevées ». Cette pratique pousse le plus souvent la
comptabilisation des actifs incorporels (surtout ceux
générés en interne) en charge.
Toutefois, Lev et coll. (2005, cités par
Zéghal & Maaloul, 2010) montrent qu'aucune pratique comptable
appliquée de façon uniforme ne saurait respecter le principe de
prudence pendant toute la durée de vie de l'entreprise. Autrement dit,
si l'entreprise commence à être conservatrice pendant une certaine
période, elle sera par la suite audacieuse en majorant le
bénéfice. Dans ce sens, les entreprises présentant des
taux de croissance de la R&D qui sont élevés par rapport
à leur rentabilité7* (ce qui est souvent dans les secteurs en
émergence comme la biotechnologie et chez les jeunes entreprises) font
preuve de prudence (« conservatism») lorsqu'elles
enregistrent les intangibles en charges. En revanche, les entreprises dont le
taux de croissance de la R&D est faible (ce qui est le cas des entreprises
matures) font preuve d'audace (« agressiveness»).
Le conservatisme comptable a des conséquences parfois
négatives quand il s'agit des immobilisations incorporelles. Dans leur
thèse intitulée«L'effet des investissements
immatériels sur la performance d'exploitation future : une étude
empirique auprès des entreprises tunisiennes », BOUJELBEN
& BEN HAMAD (2010) ont soulevés trois consequences du conservatisme.
D'abord,les chefs d'entreprises expriment naturellement une réticence
quant aux investissements dans des domaines immatériels perdant ainsi
une source importante de compétitivité. Pour ces auteurs,
« Ce comportement est fort compréhensible du moment où
ces dépenses diminuent considérablement le bénéfice
de l'entreprise sans pour autant être perçus par les investisseurs
comme une source de bénéfices économiques
futurs. »
La deuxième conséquence est la remise en question
de l'utilité des états financiers actuels. En effet, Canibano et
al (2000 cité par BOUJELBEN & BEN HAMAD, 2010) affirment que ces
derniers ne sont pas en mesure de fournir une information pertinente et une
image fidèle sur le potentiel global de l'entreprise à
générer des flux futurs de trésorerie. En 2008, Kumar et
Krishnan (cités par BOUJELBEN & BEN HAMAD, 2010) soutenaient que
l'inscription des investissements intangibles en charges ou même la
constatation souvent arbitraire des amortissements (en cas d'acquisition de
brevets, de la comptabilisation de certaines dépenses de R&D) sont
de nature à compromettre la qualité et la valeur
prédictive du bénéfice comptable. Hall (1993),
Cazavan-Jenny (2003),tous deux cités par BOUJELBEN & BEN HAMAD,
2010, affirment que toute survaleur accordée par le marché par
rapport à la valeur comptable de l'entreprise, est le résultat de
l'existence de ressources intangibles ne figurant pas au bilan, mais
susceptibles de générer des bénéfices futurs.
Enfin, Canibano et al (2000 cités par BOUJELBEN & BEN
HAMAD, 2010) affirment que le manque d'information comptable renseignant sur
les actifs intangibles pourrait entraver le processus d'évaluation des
entreprises. Ainsi, évaluer la performance de l'entreprise par des
ratios comme le ratio de rendement des actifs, le ratio rapportant la valeur
boursière à la valeur comptable est une procédure
trompeuse puisque une composante importante des actifs de l'entreprise à
savoir son capital intangible est absente dans les dénominateurs de ces
ratios.
I.2. Revue de littérature
Depuis un certain temps, les immobilisations incorporelles
s'imposent pour devenir indispensables ou même s'avérer
comme des élémentsclés de succès dans une
économie moderne. Cet essor a intéresse plus d'un auteur. Cette
section, consacrée à la revue de littérature, permet
d'identifier, d'une part, les différentes problématiques et
réponses académiques apportées en rapport avec notre
thème et, d'autre part, de relever les pistes inexplorées pour
lesquelles des propositions de réponses sont concrétisées
dans les chapitres suivants.
La thèse de PAUGAM(2011) intitulé
« valorisation et reporting du goodwill :enjeux theoriques et
empiriques » se proposait de contribuer à l'etude du goodwill
dans ses divreses aspects.
Ce travail a entre autre insister sur la distinction qu'il faut
faire entre goodwill économique et le goodwill comptable. Dans cette
étude il a été démontré que le goodwill
économique traduit un fait économique : sur des
marchés imparfaits, une entreprise performante développe et
exploite un positionnement favorable, générateur de profits
économiques. La valeur présente de ces profits
espérés correspond à la notion de goodwill
économique ; alors que la seconde acception du terme goodwill est
comptable et apparaît uniquement à l'issue d'un regroupement
d'entreprises. Le prix payé pour obtenir le contrôle d'un ensemble
d'actifs excède généralement leur juste valeur. Dans cette
optique le concept goodwill est polysémique car il englobe non seulement
le goodwill économique mais également une sur ou
sous-valorisation potentielle.
Dans cette étude, il a été proposé
des méthodes d'évaluation du goodwill tant économique que
comptables. Ces méthodes ont été proposées
après que l'auteur ait conclu que les méthodes utilisées
jusqu'alors étaient inefficaces
(BALAN, 2014), dans sa thèse «The accountingapproach
of the intangible assets», il était question de constituer un
corpus suffisant pour ce qui est des immobilisations incorporelles.
Dans ses toutes ses démarches, il était question
tout d'abord de définir le concept immobilisation incorporelles tels que
considéré dans différents référentielles en
montrant les impacts sur leur traitement et évaluation qui en
résultent. A ce niveau le chercheur a plus focalisé son attention
sur la comparaison des traitements des immobilisations incorporelles selon
différents référentielles.
Ensuite, il s'agissait de relever les différents impacts
qui peuvent résulter de l'utilisation d'une méthode ou une autre
sur les états des synthèses des entreprises. Cette étude
concluait que l'économie actuelle doit tourner son regard vers les
immobilisations incorporelles qui prennent une place de plus en plus importante
au sein des entreprises. Toutefois, l'auteur n'a proposé une quelconque
méthode pour l'évaluation de ces actifs dont l'importance ne peut
plus être contestée.
Pour sa part Rus, dans un article dont « intangible
assets- recognition and evaluation»,a essentiellement défini
le terme immobilisation incorporelles avant de décrire certaines
méthodes utilisées lors de l'évaluation de ces
dernières. Pour cet auteur, les immobilisations inscrites au bilan sont
évaluées à leur valeur vénale. Pour le même
auteur, les immobilisations incorporelles peuvent être
évaluées selon l'approche du marché, l'approche du revenu
ou l'approche des couts. Il affirme que de toute ses méthodes aucunes
n'est parfaites, il peut s'avérer dans la plupart des cas de faire
appels à plus d'une méthode pour obtenir de résultants
probants.
Baglieri, Vittorio , Grando et Manzini ont focalisés leur
attention sur l'évaluation de la recherche et développement. Dans
un article intitule, ils ont d'abord démontrés qu'il est
difficile d'évaluer la R&D essentiellement pour deux raisons :
la première est que le degré d'incertitude d'une activité
de recherche et développement est très élevé ;
la seconde, une fois complète les résultats de la R&D sont
souvent très flous et difficilement mesurables, ces résultats
peuvent être constatés après plusieurs années avec
des innovations sur le marché.
Dans leur recherche, ces auteurs ont proposés un certain
nombre des méthodes pour l'évaluation de la recherche et
développement ; Méthodes sur lesquelles nous pourrions
revenir par la suite.
I.3.Conclusion partielle
La notion des immobilisations incorporelles n'est pas nouvelle,
elle fait partie intégrante de l'économie moderne. Dans cette
partie que nous avons dénommée revue de littérature et
définition de concepts, nous avons présenté certaines
recherches ayant trait avec notre domaine de recherche après que nous
ayons donné certaines définitions que nous avons
jugéespertinentes pour la suite de cette étude.
Des travaux relatifs aux immobilisations incorporelles se sont
multipliés ces dernièresannées ; en
conséquence nous ne pouvons pas prétendreles avoir
épinglé dans leur entièreté. Néanmoins, de
l'examen de ces quelques travaux, il ressort qu'il y a encore beaucoup des
zones d'ombre pour ce qui est de l'évaluation des immobilisations
incorporelles, d'où la pertinence de ce travail. En effet, jusqu'ici les
chercheurs ont semblés se pencher plus sur le goodwill et la recherche
et développement ; pour notre part, nous irons un peu plus loin en
intégrant l'évaluation d'autres actifs incorporelles à
l'instar des logiciels, des marques de fabriques,etc.
Chap. II
METHODOLOGIE ET NOTION GENERALES D'EVALAUTION DES
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES
La première partie de ce chapitre est consacré
à la méthodologie : Il s'agit de présenter les
méthodes utilisées par cette recherche après avoir
défini son paradigme : La deuxième partie va poser les
bases d'évaluation des immobilisations incorporelles. Nous exposerons
trois approches d'évaluation des immobilisations incorporelles, à
savoir les approches basées respectivement sur le marché ;
le revenu et le cout :En plus d'avoir parlé de la comptabilisation
de ces immobilisations à l'entrée.
II.1. Méthodologie
Cette partie consacrée à la méthodologie
présente les différentes méthodes et techniques que nous
avons utilisées pour réaliser notre étude. Elle
présenté, en outre le type d'étude dont il est question
dans cette recherche.
II.1.2. Type d'étude
Cette étude est à la fois une recherche pure,
descriptive et comparative. Une recherche pure ou fondamentale du moment
où l'évaluation des immobilisations incorporelles est de nos
jours un domaine de recherche pas suffisamment exploré. En plus cette
étude étant en grande partie centrée sur la
réflexion rentre dans un cadre fondamentale selon (BEN AISSA, 2011). Par
la recherche pure nous développerons un corpus théorique
suffisant autour de la problématique dont il est question dans cette
recherche. Cette recherche s'inscrit dans une logique descriptive du moment
où elle essaiera de décrire l'évaluation des
immobilisations incorporelles telles que appréhendée par
différents systèmes comptables.
II.1.3. Méthodes et techniques
La méthode descriptive est la méthode centrale
utilisée dans nos études. Cette méthode s'appui à
la fois sur la technique comparative, la technique documentaire et
l'étude des cas. Par la technique comparative nous avons
comparés les différentes approches d'évaluation des
immobilisations incorporelles. Ce processus de comparaison a permis
d'identifier l'insuffisance des certaines méthodes en vue d'en
dégager celles que nous avons jugés meilleures.
La technique documentaire a servie à la consultation des
différents documents en vue de construire une théorie suffisante
autour de notre thème. C'est en effet cette technique qui nous a permis
de construire notre revue de littérature et ainsi dégager un
couloir de recherche pour notre étude.
II.2. Notions générales d'évaluation
des immobilisations incorporelles
Dans cette section il est question de présenter des
notions générales pour ce qui est de l'évaluation des
actifs incorporelles dans le but de dégager des insuffisances qui seront
traités dans les chapitres suivants. Il est donc question, dans ce
chapitre, de présenter l'évaluation des immobilisations telle que
reconnue par la plupart des systèmes comptables du monde.
II.2.1. Evaluation des immobilisations incorporelles
à leur entrée
A leur entrée au sein des entreprises, les immobilisations
sont traitées de façon quasi-identique par la plupart des
systèmes comptables. Ce traitement varie selon le type d'acquisition de
ses immobilisations.
Nous allons étudier les différents
scénarios d'acquisition des immobilisations toutes fois dans cette
partie, nous n'aborderons pas la question du goodwill (issu d'un regroupement
d'entreprise ou généré à l'interne) car il sera
traité dans la suite.
a) Immobilisations acquis à titre
onéreux
Les immobilisations acquis à titre onéreux sont
évaluées à leur cout d'acquisition qui correspond prix
d'achat majoré des charges accessoires nécessaires à la
mise en état d'utilisation de l'immobilisation. Le prix d'achat tient
doit tenir compte des différentes réductions commerciales
(rabais, remise, ristourne) et financier (escompte de règlement). Ce
prix ne doit en aucun cas inclure la TVA récupérable. Dans les
frais inclus dans le cout d'acquisition sont notamment : les taxes non
récupérable, les droits de douane, le frais de transport, le
frais d'installation (frais de montage), les frais d'architecte. En aucun cas,
le cout ne doit inclure : les frais de documentation, les frais de
formation du personnel, les commissions, les frais de mutations, etc.
b) Immobilisations reçues à titre
gratuit
Les immobilisations reçus à titre gratuit sont
évaluées à leur valeur vénale. C'est-à-dire
au prix qui aurait été acquitté dans des conditions
normales de marché. Il est à noter, cependant que cette valeur
n'est pas facile à déterminer dans certains cas.
En effet, pour déterminer la valeur vénale d'un
actif il est nécessaire qu'il existe un marché pour l'actif en
question. Pourtant pour un certain nombre d'immobilisations incorporelles.
Cette situation requiert une analyse minutieuse de la part du comptable. (Ceci
sera traité dans la suite du travail).
c) Immobilisations acquises lors d'un regroupement
d'entreprises
La problématique ci-haut évoquée relative
aux immobilisations reçues à titre gratuit refait surface
à ce niveau. En effet, lorsqu'une immobilisation incorporelle est
acquise dans le cadre d'un regroupement d'entreprises, le coût de cette
dernière est sa juste valeur à la date d'acquisition.
d) Immobilisations acquis par voies
d'échange
Comme les immobilisations incorporelles acquis à titre
gratuit, les immobilisations incorporelles acquis par voie d'échange
sont comptabilisées à la juste valeur.
e) Immobilisations produites par l'entreprise
La question des immobilisations incorporelles sera
développée dans la suite, précisément dans la
partie consacrée aux goodwill et à la recherche et
développement.
Amortissement des immobilisations
incorporelles
Les normes internationales, le référentiels IFRS
font une distinction entre les intangibles à durée de vie
limité et ceux à durée de vie
illimité.
Pour les actifs en durée de vie finie, l'IAS
38prévoit que montant amortissable d'une soit réparti
systématiquement sur sa durée d'utilité.
S'agissant des immobilisations incorporelles à
durée d'utilité indéterminée les normes
prévoient qu'elles ne soient pas amorties. Toutefois, il est
prévu qu'un test de dépréciation de l'actif soit
réalisé comparant sa valeur recouvrable à sa valeur
comptable. Ce test doit être réalisé:
· annuellement ; et
· chaque fois qu'il y a une indication que
l'immobilisation incorporelle peut s'être
dépréciée.
II.2.2. Les Trois méthodes d'évaluation des
immobilisations incorporelles
Dans la théorie classique en comptabilité, trois
méthodes d'évaluation des immobilisations incorporelles sont
soulevées. Il s'agit de la méthode dite du marché, la
méthode des couts et la méthode de revenu.
Les méthodes des couts
Les immobilisations incorporelles peuvent être
évaluées par les méthodes des couts. Dans cette
perspective il faut donc relever le cout de l'immobilisation soumise à
l'évaluation. Il peut s'agir du cout de production/ reproduction, du
cout de création, du cout historique, du cout de remplacement ou encore
du cout d'abandon de l'immobilisation. Cependant les approches les plus
commodes dans cette perspective sont la méthode du cout de reproduction
(c.-à-d. le cout de production d'une copie exacate de l'immobilisation)
et le cout de remplacement (c.-à-d. le cout d'une immobilisation
d'utilité équivalente à celle sous-examen). Pour (Reilly
et Schweihs, cités par Bouteiller & Karyotis, 2010), les deux
approches conduisent à une estimation quasi-exacte de l'immobilisation
si deux conditions sont rencontrées. La première est que tous les
composant du cout de l'actif sont inclus dans les calculs et le seconde
(à moins que l'immobilisation soit tout neuf) que les différents
amoindrissements de l'actif soient soustrais de sa valeur.
Agréger tous les composants du cout peut s'avérer
complexe dans le cas particulier des immobilisations incorporelles parce que
d'une qu'elles résultent souvent des plusieurs dépenses et
d'autres parts elles sont dans la plupart des cas inclus aux immobilisations
corporelles. La manière usuelle est de prendre en compte les
matériels, la main d'oeuvre et les frais généraux. Choisir
la bonne méthode suscite par ailleurs plusieurs interrogations. Le cout
historique semble pertinent et consistant, mais souffre des limitations
pratiques. Il n'y a souvent que très peu d'information concernant les
vieilles immobilisations incorporelles donnant lieu en une insuffisance dans
leur évaluation. En effet, le cout historique représente le prix
de l'immobilisation à une certaine époque et les ajustements y
afférents ne peuvent pas refléter la valeur courante de
l'immobilisation. L'atout majeur de la méthode du cout de production et
celle du cout de remplacement est de surmonter cette difficulté.
Néanmoins, ces approches ne résolvent pas complètement le
problème. Certaines immobilisations incorporelles, en effet,
s'avèrent irremplaçables au sein des entreprises.
Identifier et mesurer l'obsolescence est aussi important lors de
l'évaluation des immobilisations incorporelles. Les formes les plus
courantes d'obsolescence sont : l'obsolescence fonctionnelle,
l'obsolescence technologique et l'obsolescence économique. Leur
évaluation demandent de soin particulier pour ainsi distinguer
l'obsolescence de l'actif incorporel de celui du corporel dans le cas où
ils constituent un ensemble unique et ainsi se servir uniquement de
l'obsolescence de l'actif incorporel. Des méthodes classiques comme
"l'analyse du cycle de vie ou celle de la durée de vie utile
restante "peuvent s'avérer utile dans l'appréciation de
l'obsolescence.
De cette approche ce dégage les schémas
suivant :
|
|
Cout de production
|
Moins :
|
|
L'obsolescence fonctionnelle et technologique réparable
|
Egal au :
|
|
Cout de remplacement
|
Moins :
|
|
L'obsolescence fonctionnelle et technologique non
réparable
|
Moins :
|
|
Les l'obsolescence économique
|
Moins :
|
|
Les dépréciations physiques
|
Egal à :
|
|
La valeur Brute de l'immobilisation
|
L'application de la méthode des couts s'avère
être un pariflou dans le cas de certaines immobilisations. Par leur
nature, en premier lieu, certaines immobilisations incorporelles ne s'usent pas
et donc ne donnent pas lieu à d'un amortissement d'un point de vue
théorique. Pourtant ces actifs se dévalorisent au fur et à
mesure que le temps passe. C'est le cas du savoir-faire qui se
dévalorise en fonction des connaissances acquises par les autres agents
et de la technologie.
Les méthodes du marché
Les méthodes dites "du marché"
estiment la valeur du marché de l'actif incorporel en le comparant
aux actifs similaires qui ont été vendu dans le temps
récent. Les méthodes du marché incluent: la méthode
de transaction de vente ("sales transaction méthode " en anglais) qui
est base sur les transactions réelles sur le marché et la
méthode de la différence comparative qui est basée sur la
comparaison de revenu produit avec ou sans l'utilisation de l'actif. Ces
méthodes sont complémentaires et s'utilisent en fonction des
informations dont on dispose. L'implémentation de ces différentes
méthodes n'est pas facile pour un certain nombre des raisons : (1)
La plupart des immobilisations incorporelles ne sont pas vendu sur le
marché à un prix déterminé ;(2) elles sont
couramment commercialisées avec les immobilisations incorporelles et
sont difficilement dissociables de ceux-ci ;(3) ils peuvent être
unique et des transactions similaires peuvent ne pas exister en
conséquence.
Les approches du marché sont spécifiques à
une certaine catégorie d'actif. En effet, il existe des actifs qui ne
peuvent être évalués que dans le contexte des entreprises
qui en sont titulaire. Il s'agit par exemple de la capacité
organisationnelle qui ne serait probablement pas mieux valorisée hors
l'entreprise elle-même. En revanche, une immobilisation incorporelle
comme une application informatique (ou même un droit d'exploitation) peut
être échangé sur le marché et faire l'objet d'une
évaluation dans un contexte qui est hors l'entreprise
elle-même.
Les méthodes de revenu
Les approches d'évaluation basée sur le revenu sont
les mieux utilisées quand l'immobilisation incorporelle
génère des revenus ou des cashflow. Le principal enjeu est de ces
approches déterminer les flux de revenus attribuables à l'actif
soumis à l'évaluation. Dans cette perspective on a le choix entre
la capitalisation et l'actualisation. La difficulté majeure des
approches sur le revenu réside dans la distinction entre le revenu
généré par l'entreprise dans son entièreté
et la part attribuable à l'immobilisation incorporelle. Les
méthodes basées sur le revenu examinent soit :(1) le cout
moyen pondéré du capital (weightedaveragecost on capital) qui est
le taux de rentabilité moyen annuel attendu d'un investissement, (2) le
cout moyen pondéré d'un actif (weightedaveragecost on assets), ou
encore le taux de rentabilité interne).
Au-delà de ces éléments, Cravens et
Guilding, 1999 (cité par BELDI, CHASTENET, DUPUIS, & TALFI, 2010),
identifient trois méthodes rentrant dans l'approche de revenu s'agissant
de l'évaluation des immobilisations incorporelles. Il s'agit
notamment :
(c) La méthode dite du partage des surprofits (excess
profit),
(c) La méthode dite des redevances de marché
(relief fromroyalty),
(c) La méthode dite des primes de prix (price
premium).
Pour la méthode du partage de surprofit convient donc de
partir des résultats générés par l'entreprise dans
son ensemble, et d'en déduire le coût des actifs
nécessaires à son exploitation, pour déterminer ensuite
les surprofits attribuables à l'immobilisation incorporelle faisant
objet de l'évaluation. Pour les mêmes auteurs, dans la
méthode de redevances du marché, il convient de recourir à
l'utilisation possible des taux de redevance de marque appliqués dans
des contrats de licences portant sur des immobilisations comparables.
La méthode dite des primes, enfin, s'applique surtout
pour l'évaluation des marques. Dans cette optique, il convient
d'analyser contribution économique de la marque du point de vue du
consommateur (valeur d'utilité) ou du point de vue de l'entreprise
(prime de prix ou de volume). Dans cette deuxième configuration,
orientée vers la contribution de la marque pour la firme, les auteurs
s'attachent à identifier le surprofit sous la forme d'une prime de
revenu (ou de volume), par comparaison entre des produits marqués et des
produits sans marque.
La modélisation la plus courante de cette approche
à la fois analytique et prospective consiste à considère
la sommation des cashflows net estimée au temps t. cette somme est
escomptée à un taux de retour r qui prend en compte le type
d'activité et le risque inhérent à cette activité.
Ainsi la valeur de l'immobilisation incorporelle V0 au temps t=0
égale à:
Avec T l'horizon temporaire et t le temps mesuré en
années.
Le problème de cette approche est de supposer qu'il
n'existe pas d'autres agents qui puissent mieux exploiter l'immobilisation
incorporelle que son titulaire. Or il peut exister d'autres agents qui
puissent, grâce à leur savoir-faire et aux relations dont ils
disposent, exploiter au mieux l'actif incorporel et en tirer beaucoup plus
d'avantage que son titulaire.
Un autre problème est celui de soustraire des cashflows
estimés pour toute la firme ceux attribuables aux immobilisations
incorporelles.
C'est dans ce sens que Gu et Lev ont proposés ,en
2003, une demarche pour evaluer les immobilisations incorporelles( surtout ceux
ne figurant pas au bilan des entreprises). Leur méthode part de
l'affirmation selon laquelle la performance d'une entreprise dépend des
immobilisations corporelles, financières et incorporelles. Ce faisant
l'on peut estimer la valeur des immobilisation incorporelles en soustrayant les
cash-flows normaux issues des actifs corporels et financiers ( qui sont un peu
plus faciles à trouver) de la performance de la firme. Une fois cette
valeur trouvée, la valeur respective de chaque immobilisation
incorporelle dépend de sa pertinence dans le panier des actifs
immobilisés de l'entreprise.
Leur raisonnement est résumé dans l'équation
suivante:
Avec , représentant respectivement les contributions de chaque groupe
d'actifs à la performance économique de l'entreprise.
Conclusion partielle
Le choix entre trois méthodes d'évaluation des
immobilisations incorporelles se fait sur base des informations dont
l'évaluateur (l'entreprise) dispose et de l'immobilisation incorporelle
même. La méthode du marché, par exemple, est
utilisée si les actifs similaires ont étés
échangées récemment sur le marché (ce qui n'est pas
fréquent, surtout dans les PVD), la méthode de revenu quant
à elle est utilisée pour les actifs qui génèrent un
quelconque cash-flow. Or pour la plupart des immobilisations incorporelles, il
n'est pas aisé de faire la distinction entre le cash-flow
généré par toute l'entreprise et celui attribuable
à l'immobilisation incorporelle elle-même et dans certains cas
cette dernière difficulté est due au fait que les immobilisations
incorporelles sont associés à celles avec une substance physique.
S'agissant de la méthode de cout, enfin, il est parfois complexe de
relever le cout certain des immobilisations à l'instar du goodwill, du
fond commercial, etc. Au regard de ces différents problèmes,
liés à chaque méthode, que ce méthodes peuvent
être complémentaires.
En 1998 (Crampes, et al.), aaffirmaient les marchés
fonctionnaient de façon idéale, à tout instant la valeur
prospective (méthode des couts historiques moins les
dépréciations) et la valeur rétrospective (méthodes
du marché et méthode de revenu) des actifs seraient
égales. Les mêmes auteurs poursuivent en disant que du point de
vue théorique, il n'y a pas des conflits entre les deux valeurs
(prospective et rétrospective).
Ainsi, loin d'être en conflit, ces méthodes peuvent
être utilisées simultanément (comme on peut le lire dans le
tableau suivant) pour obtenir des résultants concluant.
|
Approche d'evaluation
|
Immobilisation
|
Primaire
|
secondaire
|
Tertiaire
|
Brevet
|
Revenu
|
Marché
|
Cout
|
Droit d'auteur
|
Revenu
|
Marché
|
Cout
|
Logiciel développé en interne
|
Cout
|
Marché
|
Revenu
|
Noms des marques
|
Revenu
|
Marché
|
Cout
|
Relation avec la clientèle
|
Revenu
|
Marché
|
Cout
|
Technologie
|
Revenu
|
Cout
|
Marché
|
Tableau 1: Méthode
d'évaluation des immobilisations incorporelles
Combinées et utilisées avec beaucoup d'attention,
ces méthodes peuvent conduire des résultats probants.
Néanmoins, elles souffrent des insuffisances pour certaines
immobilisations spécifiques. En effet les immobilisations comme le
goodwill, le fonds de commerce,..., la valorisation demandent le plus souvent
qu'on aille au-delà de ces méthodes. Ces particularités
feront l'objet du chapitre suivant.
Chap. III
QUELQUES CAS SPECIFIQUES
Dans le chapitre précèdent, nous avons
donnés des notions générales concernant
l'évaluation des immobilisations incorporelles. Comme nous l'avons vu en
la conclusion de ce chapitre, la valorisation de certaines immobilisations
demande à ce que l'on aille au-delà des méthodes
précédemment exposées (la méthode des couts, la
méthode du marché et la méthode des revenus). Dans le
présent chapitre nous essayerons d'analyser ces
spécificités et esquisser de présenter d'autres
méthodes d'évaluation rencontrant ces spécificités.
Nous parlerons de l'évaluation du fonds de commerce et goodwill. Pour
chaque type d'immobilisation nous analyserons uniquement les méthodes
d'évaluation que nous avons jugée pertinentes.
III.1. L'évaluation du fonds de commerce
La détermination de la valeur des fonds de commerce est
particulièrement délicate. Cette délicatesse, selon,
(MICHEL MARX Expertises, 1993), vient du fait que plusieurs
éléments entrent en compte lors de l'évaluation du fonds
de commerce. Ces éléments sont entre autre : la nature du
commerce, emplacement, durée du bail, montant du loyer, outillage et
agencements, bénéfices passés, perspectives de
développements, etc.
Plusieurs auteurs ont développés des approches pour
l'évaluation de ces actifs. Leur nombre élevé prouve
qu''aucune n'est parfaite. Néanmoins, certains d'entre elles
s'avèrent pertinente et si bien combinées peuvent
conduire à des résultats probants. Ces méthodes feront
l'objet de la présente section.
Une façon très simple d'évaluer le fonds de
commerce a été proposéepar en 1976 par CHAMPIGNY
(cité par MICHEL MARX Expertises, 1993): pour cet auteur, il suffit de
considerer la valeur venale de chaque element qui compose le fond de commerce
pour pouvoir estimer sa valeur.
Une autre méthode d'evaluation plus simpliste, qui est la
méthode la plus utilisée, est l'évaluation par le chiffre
d'affaire. Cette évaluation consiste à appliquer au chiffre
d'affaires du fonds, calculé sur la base de la moyenne des trois
dernières années d'exploitation, un pourcentage
déterminé après observation du marché correspondant
à la nature du commerce concerné, égal au rapport existant
entre le chiffre d'affaires moyen et le prix de cession du fonds.
. Dans la même perspective, l'utilisation du
bénéfice peut être préférer à celui du
CA.
Ces méthodes, bien que trop simpliste et couramment
utilisées s'avèrent inefficaces pour diverses raisons. D'abord le
fait que l'évaluation par la valeur vénale (comme nous l'avons
soulignés dans le chapitre précèdent) ne donne pas de
résultats probant du fait essentiellement de l'utilisation des valeurs
historiques, qui ne tiennent pas compte ni des dépréciations ni
des revenus espères de l'utilisation d'un actif. Ensuite le fait
qu'à «chiffre d'affaires égal, deux commerces peuvent
générer des bénéfices différents selon le
montant des frais et des charges ainsi que les méthodes de gestion du
diffuseur», rendmoins pertinentes les résultats obtenus par
l'utilisation du bénéfice.
Pour combler ces insuffisances d'autres méthodes
d'évaluation ont été développées.
La Méthode RETAIL
La formule de (RETAIL, 1926) part de l'affirmation que le
commerçant devient l'acquéreur de fonds de commerce parce qu'il
espère tirer de ce fonds et pendant chacune d'années restant
à courir sur le bail, un bénéfice éventuel pour
rémunérer le capital engagé et le travail fourni. Il
soutient en outre que la valeur des fonds de commerce et proportionnel
à son rendement et à sa durée probable d'exploitation.
Les deux éléments qui servent de base à
l'évaluation de fonds de commerce sont:
(i) Les bénéfices éventuels
(ii) La durée du bail
Pour apprécier les bénéfices
éventuels et les risques de l'entreprise, le commerçant doit se
servir du bénéfice passé (souvent le
bénéfice de trois ou quatre dernières années). Ceci
s'explique par le fait que l'acquéreur estime réaliser le
bénéfice moyen au bénéfice moyen du cédant
pendant les dernières années précèdent la vente.
Pour trouver la valeur de fonds de commerce, il faut d'abord
trouver sa valeur mathématique (V) par la formule suivante :
Avec a= le bénéfice annuel moyen
t= taux de l'intérêt pour 1 franc
n = durée du bail
(1- )
a= le bénéfice annuel moyen
La valeur du fonds de commerce est égale à la
valeur actuelle, compte tenu du taux de l'intérêt, des
bénéfices à faire jusqu'à la fin de la location.
Toutefois, comme il faut assurer la rémunération de
l'exploitant, RETAIL estime équitable de fixer la valeur vénale
à la moitié seulement de la valeur mathématique
précédente.
De ce raisonnement se dégage la formule suivante :
La formule de RAITAIL a une portée plus juridique. En
effet, il divise la valeur mathématique des fonds parce qu'il estime
que si un preneur de fonds accepterait de payer un prix égale à
la valeur mathématique des fonds verserait au cédant même
ses intérêts futurs sans se réserver aucun
intérêt personnel. Dans un autre contexte que celui de la cession
d'un fonds de commerce la valeur d'un fonds de commerce correspond donc
à sa valeur mathématique.
La réflexion RETAIL trouve sa force dans le fait de
considérer le fond comme une donnée variable. En effet, dans la
logique où les bénéfices attendue d'un fonds de commerce
évoluent. Pour RETAIL, en effet, la croissance du bénéfice
traduit une croissance du fond de de commerce. Cette méthode souffre
d'une insuffisance, celui de n'est considérer que les
bénéfices éventuels et la durée du bail comme les
seuls éléments entrant dans la détermination de la valeur
des fonds de commerce. Il s'agit des éléments comme l'emplacement
des fonds, la capacité du bénéficiaire, etc.
La Méthode LEAKE
M. Leake estime qu'un fonds de commerce est susceptible de
procurer à son acheteur un superbénéfice qui s'amenuise
rapidement à cause de la concurrence, mais l'acheteur peut remplacer ce
superbénéfice par un autre lors de l'exercice de
l'activité par l'acheteur.
Leake déduit du bénéfice
l'intérêt des capitaux investis et la rémunération
du travail de l'exploitant, il obtient la valeur du fonds en capitalisant le
surplus du revenu.
C'est à dire le superbénéfice pendant un
certain nombre d'années en utilisant la formule ci-
après :
V= 1/t (1- 1/un) (a- b/t - bn) + bn/t
Avec :
a : représente le montant du bénéfice
de la première année. b : diminution annuelle du
bénéfice t : le taux de placement n :
durée du bail u : 1+t
La Méthode MARX
Cette méthode novatrice a été
développée par Michel MARX.
M. MARX retient l'emplacement du fonds comme facteur
numéro 1 ; sa méthode s'articule autour de deux données
principales : le droit au bail et la capacité bénéficiaire
du fonds.
Ø1re opération
On calcule la valeur du droit au bail, correspondant à la
différence pouvant exister entre la valeur locative du marché et
le loyer effectivement payé, multipliée par un coefficient
d'emplacement, lequel varie dans le temps en fonction de l'évolution du
marché :
D = (VLM - L) x ce
Où : D = valeur du droit au bail
VLM = valeur locative de marché (égale au prix
locatif de marché (références de voisinage)
multiplié par la surface pondérée du fonds)
L = loyer en vigueur
ce = coefficient d'emplacement.
Ø 2e opération
Pour savoir si le fonds dispose d'une capacité
bénéficiaire lui permettant de supporter la valeur locative de
marché, on recherche s'il existe une valeur de clientèle, que M.
MARX apprécie par rapport à la marge brute d'autofinancement
(MBA).
On obtient la MBA de la façon suivante :
Résultat d'exploitation,
+ dotation aux amortissements,
+ rémunération du dirigeant.
La capacité bénéficiaire (CB) est
égale à la MBA déduction faite de la différence
entre la valeur locative de marché et le loyer figurant au bilan, pour
éliminer toute notion de droit au bail déjà prise en
compte dans la 1ère opération.
Le calcul de la capacité bénéficiaire
s'effectue ainsi :
CB = MBA - (VLM - L)
Si CB est négative, la valeur du fonds est limitée
à celle du droit au bail. On obtient ainsi une valeur du fonds
«à la casse» (on considère que la valeur
résiduelle des agencements est négligeable, car l'inaptitude du
fonds à supporter la valeur locative de marché prouve que les
agencements ne sont pas adaptés; d'autre part, la valeur de la
clientèle est nulle).
Si CB est positive, le fonds est capable de générer
des bénéfices en supportant la valeur locative de marché
considérée, et il vaut donc plus que le seul droit au bail.
Il vaut alors :
Le droit au bail
+ La valeur de clientèle, calculée en appliquant un
coefficient sur la capacité bénéficiaire (coefficient
variant selon une échelle de 1,5 à 3 établie par
M.MARX).
On ajoute au résultat obtenu la valeur résiduelle
des agencements et, dans certains cas, celle du matériel.
Cette méthode concerne essentiellement l'évaluation
des fonds exploités en boutique et ne peut être appliquée
pour les fonds artisanaux, ce qui constitue sa principale limite.
Mais son intérêt est de s'approcher au maximum de la
réalité économique quelque peu ignorée des autres
méthodes, en donnant une place prépondérante dans
l'estimation de la valeur du fonds à son emplacement, facteur essentiel
de la notoriété, de la fréquentation et donc de la
rentabilité dudit fonds.
La diversité des formules prouvent qu'il est difficile de
mettre en place une formule unique. Ces méthodes sont sujettes à
un certain nombre des reproches. En effet, il s'avère que ces
méthodes ne tiennent pas compte de compétence de l'exploitant,
et parfois l'expérience et la pratique amènent l'expert à
se détacher de toutes les écoles mathématiques de la
valeur.
Mais les principes économiques qu'elles contiennent
peuvent s'avérer utile pour l'évaluation du fonds de
commerce.
L'évaluation de fonds de commerce peut passer par d'autres
méthodes qui ne sont pas mathématique. Ces différentes
méthodes sont parfois l'extension des trois méthodes classiques
exposées dans le deuxième chapitre. Il s'agit de :l'approche
d'évaluation par comparaison, l'approche d'évaluation par le
bénéfice.
III.3. L'évaluation du goodwill
La valorisation du goodwill échappe à l'utilisation
des trois méthodesexposées au chapitre II. Bien que les notions
de ces méthodes interviennent dans l'évaluation du goodwill,
cette dernière exige le recourt à d'autres méthodes.
Dans la section suivante nous allons présenter deux
méthodes de calculs du goodwill que nous avons jugés pertinentes.
Il s'agit de la méthode dite « de la rente du
goodwill » et la méthode d'Ohlson.
Les deux méthodes partent de la définition du
goodwill économique, que nous avons invoqué au chapitre premier,
dans laquelle le goodwill est considéré comme un surprofit qu'une
entreprise réalise au court d'une certaine période.
1. La méthode de la rente du goodwill
Le goodwill est toujours fonction d'une prévision tant des
bénéfices que des actifs de l'entreprise. Pour chiffrer le
goodwill (la rente du goodwill), il convient de définir une rente et de
l'actualiser.
En désignant par : Rn = la rente de goodwill
de l'année n ;
Bn+ le bénéfice prévisionnel
après impôtde l'année n ;
An = l'actif nécessaire à l'exploitation
;
r =le taux de rentabilité exigé des
actifs.
On a la formule suivante :
Le goodwill s'obtient ainsi
Cette formule s'applique souvent sur un horizon temporaire
défini qui est le plus souvent de 5 ans.
Sur un horizon indéfini, la formule devient :
Avec i, le taux d'actualisation de la rente de
goodwill
Cette approche de calcul du goodwill présente de
nombreuses variantes selon l'interprétation faite des paramètres
du calcul : actif économique, taux de rentabilité exigé,
bénéfice anticipé, actualisation.
L'actif économique correspond souvent à l'actif net
comptable corrigé d'exploitation (ANCCE) ou à la valeur
substantielle brute (VSB) ou aux capitaux permanents nécessaires
à l'exploitation (CPNE).
· La VSB
La VSB correspond à l'outil de travail de l'entreprise,
son investissement tant dans la structure que dans le cycle d'exploitation
actif indépendamment des financements. Les éléments de la
VSB sont appréciés en valeur d'utilité. Le passif ne doit
pas être appréhendé.
La VSB comprend :
- Les biens utilisés dans le cadre du
crédit-bail
- les effets escomptés non échus (EENE).
Elle ne comprend pas :
- les actifs hors exploitation,
- l'actif fictif,
- le fonds commercial.
· Capitaux permanents nécessaires à
l'exploitation (CPNE)
Les CPNE sont égaux à la VSB minorée des
financements générés par l'exploitation (dettes
fournisseurs, dettes fiscales et sociales, autres dettes d'exploitation). A
priori, les CPNE et la VSB ne se différencient que par les dettes non
financières. Cependant, la distinction essentielle repose sur le fait
que la VSB est fondée sur l'étude du bilan alors que le concept
des CPNE est dynamique, les immobilisations nécessaires à
l'exploitation, le BFRE fait l'objet de prévisions annuelles
liées à l'évolution du chiffre d'affaires.
Les CPNE comprennent :
- la valeur d'utilité des immobilisations
nécessaires à l'exploitation ;
- le besoin en fonds de roulement d'exploitation (BFRE).
Le bénéfice
économique(Bn) : Il dépend du capital
engagé. Si l'actif économique est représenté par
l'ANCEE, il faut alors :
- Supprimer les dotations aux amortissements issus des postes
d'actif fictifs ;
- Considérer les dotations sur la base de leurs valeurs
d'utilité ;
- Supprimer les charges et produits issus des actifs hors
exploitation.
Si le capital engagé correspond aux CPNE, les
retraitements précédents doivent être faits en les
complétant par :
- La réintégration des intérêts issus
des dettes financières qui sont en effet compris dans la
rémunération au taux r des CPNE ;
- L'élimination des redevances de crédit-bail ou de
tout loyer issu de la location-financement ;
- La présentation des dotations aux amortissements sur la
valeur d'utilité des biens loués, pris en crédit-bail ou
prêtés.
Si le capital engagé correspond à la VSB, les
retraitements nécessaires dans le cadre des CPNE doivent être
repris en y ajoutant la réintégration des intérêts
relatifs aux dettes non financières, ces intérêts
étant compris dans la rémunération de la VSB au taux r.
De ceci ressort qu'à un élargissement de l'actif
économique correspond un élargissement du bénéfice
économique associé. Il convient de remarquer que le
bénéfice économique est toujours un bénéfice
après impôt ; nous devons donc tenir compte de l'incidence fiscale
des retraitements. Le goodwill est égal à la capitalisation
de la différence entre le bénéfice économique et la
rémunération du capital engagé.
La méthode dite « de le rente du
goodwill »est la méthode couramment quand il faut
calculer le goodwill économique. Grace à des
superbénéfices, il est possible d'aboutir à la
valorisation du goodwill. Cette méthode est pratique et un facile
à utiliser. Son seul problème réside dans le fait qu'elle
ait plusieurs variantes. Donc pour une même entreprise, les calculs
peuvent conduire à des différents goodwill selon l'approche
choisie pour déterminer l'actif nécessaire à
l'exploitation.
2. La méthode d'Ohlson
Une autre approche de valorisation du goodwill a
été développée en 1955 par Ohlson. Cette approche
est jugée pertinente de part par sa capacité à relier les
variables comptables et valeur de marché.
Ce model découle de la formule classique de valorisation
d'une entreprise (dont la valeur fondamentale est notée ) par la somme des dividendes anticipés, actualisés au coût des capitaux propres sur une période infinie (« discounteddividendsmodel
»). Le point de départ réside dans l'exactitude de la
formule du calcul de la valeur fondamentale de tout actif suivante :
(1)
Où n est le nombre d'années durant
lesquelles le titre est conservé, et le prix de revente à l'issu de n années. La
valeur fondamentale théorique d'une action est alors obtenue par le
passage à la limite de la durée de détention, soit :
D'après l'approche de valorisation fondamentale standard
le second terme tend vers 0 quand n tend vers l'infini, cette
condition est également appelée condition de
transversalité et permet d'obtenir la formule de valorisation par
les dividendes actualisés :
La valeur d'une société est égale à
la somme des dividendes espérés actualisés au coût
des capitaux propres R.
Le modèle repose sur une seconde hypothèse
comptable relative à la logique de variation de la valeur des capitaux
propres ( , pour « book-value») : leur valeur comptable entre
t et t-1 évolue intégralement par le truchement
du résultat comptable ( ). Cette hypothèse est connue sous le terme de «clean
surplus relation» :
(4)
La valeur des capitaux propres de la période t
est égale à la valeur des capitaux propres de la
période t-1 à laquelle sont ajoutés les
résultats réalisés entre t-1 et t et de
laquelle sont retranchés les dividendes distribués en
t.
Si l'on combine les deux équations
précédentes, le résultat suivant est dégagé
à l'issue des simplifications :
(5)
En plus, les bénéfices anormaux ( ) sont définis de la manière suivante :
(6)
Dans l'équation (1.6), le modèle fait
l'hypothèse que les investisseurs sont rémunérés au
coût du capital sur la valeur comptable de leur investissement, i.e.
(R -1)* Dans la mesure où les investisseurs exigent, en règle
générale, une rémunération sur la valeur de
marché de leurs investissements, cette hypothèse n'est
justifiée que pour les investisseurs initiaux, i.e. en 0
lorsque P0 = bv0. Pour les investisseurs ultérieurs, cette
hypothèse n'est pas réaliste, la rémunération
exigée en t par un investisseur ayant acheté une action
en t-1 étant théoriquement égale à (R
- 1)* .
La formule de valorisation suivante est alors obtenue (il s'agit
de la version « résultat résiduel » du modèle de
valorisation par les dividendes actualisés) :
(7)
La valeur présente d'une société est
égale à la valeur de ses actifs en t à laquelle
est ajoutée la somme des bénéfices anormaux
espérés à cet instant actualisés au taux
risqué. Cette formule de valorisation est strictement équivalente
à la formule de dividendes actualisés dès lors que
l'hypothèse de clean surplus relation est satisfaite.
Ohlson ajoute une troisième hypothèse relative
à la dynamique d'évolution des bénéfices anormaux,
importante notamment pour l'implémentation empirique du
modèle.
Les bénéfices anormaux suivent un processus
autorégressif modifié :
(8)
Où représente l'information sur les bénéfices anormaux
futurs non compris dans les bénéfices anormaux
présents, ? [0; 1] est le paramètre d'ordre 1 à estimer, et est le terme d'erreur du processus des résultats anormaux. Enfin,
le processus est transcrit par la dynamique suivante :
(9)
Où est le terme d'erreur du processus des autres informations sur les
bénéfices anormaux et * ? [0; 1] est le paramètre du
processus autorégressif estimé.
Une expression simple de l'équation de valorisation est
obtenue par substitution entre les équations (7), (8) et (9), en
remplaçant l'opérateur espérance et en tenant compte de la
valeur des coefficients appliqués aux retards dans les équations
(8) et (9) :
(10)
Où
= et (11)
Le goodwill matérialise la différence entre la
valeur de marché des capitaux propres et leur valeur comptable. En
appliquant cette définition aux formules que l'on a
présentées plus haut on obtient :
(12)
Le goodwill représente la part anormale des
bénéfices espérés actualisés. Il s'agit de
la capacité d'une entreprise à dégager une
rentabilité supérieure à celle que le marché exige
compte tenu de son risque économique et financier. Il figure dans cette
équation comme la valeur actuelle d'une série de rendements
anormaux, dont la valeur peut être estimée comme une combinaison
simple des résultats anormaux et de la valeur des autres informations.
La valorisation du goodwill dans le modèle d'Ohlson nécessite une
prévision de ces flux de résultats anormaux en utilisant, par
exemple, des prévisions d'analystes financiers
Cette méthode est applicable pour les grandes
entreprises, surtout celles cotées en bourse. Cette situation la rend
moins pratique et limite son champ d'action.
Conclusion partielle
L'évaluation du goodwill et celui de la recherche
développement est particulièrement délicate de par la
nature de ses deux actifs qui semble insaisissable. La littérature
propose plusieurs méthodes pour la valorisation des dits actifs. Cette
multiplicité est la prévue de la complexité même de
leur valorisation.
Dans ce chapitre nous avons présentés
différentes méthodes de ces immobilisations. Nous n'avons pas
présenté toutes les méthodes mais celles que nous
avons jugés pertinentes.
Pour l'évaluation de fonds de commerce, nous avons
présenté trois méthodes mathématiques (RETAIL, LEAK
et MARX) qui peuvent s'utiliser simultanément avec des méthodes
empiriques exposés au chapitre deux. Parmi ces trois méthodes, la
méthode MARX est la plus pertinente parce qu'elle inclut dans les
calculs les éléments ignorés par les deux autres
méthodes, éléments pourtant nécessaire à
l'évaluation de fonds de commerce. Il s'agit notamment de l'emplacement
des fonds et la capacité de l'exploitant.
L'évaluation du goodwill nous a poussés à
exposer deux méthodes : la méthode de la rente du goodwill
et la méthode d'Ohlson. Toutes ces deux méthodes partent des
surprofits qu'une entreprise réalise en raison des imperfections du
marché. La methode de la rente du goodwill est d'application facile par
rapport à celle d'Ohlson qui est plus adaptée aux grandes
sociétés.
CONCLUSION GENERALE
Dans la nouvelle économie, les actifs intangibles sont
devenus essentielles pour les entreprises. Ils prennent de plus en plus de
place dans le succès des entreprises. Pourtant, l'évaluation de
ces actifs suscite encore un débat sérieux et les études y
relatives ne sont encore qu'à un stade embryonnaire. Le système
comptable traditionnel basé sur les actifs tangibles, le coût
historique et la prudence comptable ne reflète propose un traitement
conduisant à la sous-valorisation de ces actifs et par
là-même, celle des entreprises toute entière.
Un débat un incessant autour de la question de savoir
comment évaluer les immobilisations incorporelles est la
préoccupation des comptables, juristes, chefs d'entreprises et
étudiant. C'est travail s'est inscrit dans l'esprit de ce débat
en se proposant d'apporter quelques éléments de réponse
à la question précédemment évoquée.
Le but premier de ce mémoire était de proposer aux
entreprises un bagage suffisant en matière d'évaluation des
entreprises. Pour y arriver, il était question de définir le
concept « immobilisation incorporelles » selon
qu'il est appréhendé par différents systèmes
comptables, d'élucider les spécifiés autours de
l'évaluation de ses actifs avant de proposer des méthodes pour
leur évaluation.
En vue d'atteindre les objectifs fixés, nous avons
subdivisés ce travail en trois chapitres : le premier aura
porté essentiellement sur la définition du concept
« immobilisation incorporelle » et poser une base
de littérature. Ce chapitre s'est en outre proposé de
présenter du traitement comptable traditionnel et du conservatisme
comptable dans l'évaluation des immobilisations incorporelles.
Nos examens autour de ces deux problématiques ont
montré combien ce traitement des immobilisations incorporelles a des
consequences négatives dans l'évaluation de ces actifs en premier
lieu et dans la gestion des entreprises en second lieu.
Le deuxième chapitre aura présenté la
méthodologie de la recherche avant poser les notions
générales d'évaluation des actifs intangibles. Ce chapitre
aura essentiellement tourné autour de trois approches
d'évaluation des immobilisations incorporelles à savoir:
l'approche du cout, l'approche du marché et l'approche du revenu.
L'approche du cout suppose l'évaluation de
l'immobilisation soit par son cout d'entrée moins les amoindrissements
progressifs, soit par le cout de remplacement ou celui de reproduction.
L'examen de cet approche nous à amener à relever sa plus grande
insuffisance : cette méthode n'est pas adapté à
l'évaluation de certains actifs qui théoriquement ne s'usent pas
(donc ne sont pas amortissables) mais pourtant qui se dévalorise avec le
temps.
L'approche du marché prône l'évaluation des
actifs intangibles par la comparaison avec les actifs similaires qui ont
été vendu récemment sur le marché. Pourtant il
existe des actifs pour lesquels il n'existe pas de marché;
l'évaluation devient problématique du moment qu'il n'existe pas
de base de comparaison pour ce genre d'actif. C'est là le
problème majeur de cette approche. Néanmoins, la méthode
présente l'avantage de donner la juste valeur de l'actif.
Enfin l'approche du revenu est la mieux utilisée quand
l'immobilisation incorporelle génère des revenus ou des cashflow.
Cette approche suppose à la valorisation de l'immobilisation à
partir de flux de revenu attribuable à cette dernière. Cependant
il peut s'avérer complexe de séparer le revenu attribuable
uniquement à l'immobilisation et celui attribuable à toute
l'entreprise.
Bien que l'approche du revenu semble la meilleure, nous sommes
aboutis à une conclusion que chacune des approches est utilisés
dans des conditions spécifiques et qu'elles peuvent être
utilisées simultanément pour aboutir à des
résultats probant.
Le troisième aura quant à-elle étudier le
cas particulier du goodwill et de fonds de commerce. Pour l'évaluation
des fonds de commerce nous avons présenté des méthodes
mathématiques d'évaluation (MARX, LEAK, RETAIL) des
méthodes qui sont reprochées de ne pas tenir compte des tous les
aspects de fonds de commerce dans son calcul. Elles doivent donc être
utilisées simultanément avec d'autres (surtout celles
exposées au chapitre 2).
Pour l'évaluation du goodwill nous avons
présenté deux méthodes. Il s'agit de la méthode
dite de « la rente du goodwill » et de la
méthode d'Ohlson. Il s'est avéré que la seconde
méthode est plus adaptée à la réalité des
grandes entreprises alors que la première, qui est facilement
utilisable, peut être utilisée même pour les petites
entreprises.
En conclusion, l'étude des immobilisations ouvre des
perspectives de recherche encore inexplorées. L'analyse des
conséquences du traitement de comptable des immobilisations
incorporelles sur la pertinence des informations fournies par les états
financiers ainsi que son indécence sur l'évaluation des
entreprises parait comme une piste sérieuse pour des recherches
futures.
L'évaluation des immobilisations incorporelles travaillant
toujours en synergie avec d'autres actifs ouvre à notre sens des pistes
de recherche inexploitées. La littérature ainsi que les normes
internationales ne donnent que très peu d'information qui s'y rapporte.
Des nouvelles recherches pourront donc contribuer à progresser dans le
domaine d'évaluation des immobilisations incorporelles.
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