INTRODUCTION GENERALE
La faim est un symptôme, une conséquence, une
expression de la pauvreté qui angoisse les personnes extrêmement
pauvres partout dans le monde en cherchant des solutions par tous les moyens
possibles à travers des innovations. Ce présent travail s'oriente
sur la compréhension de «
l'Apport des variétés
améliorées de haricot bio-fortifié sur la vie
socio-nutritionnelle et à la sécurité alimentaire des
ménages agricoles du groupement d'Irhambi/Katana, en territoire de
Kabare »
0.1. ETAT DE LA QUESTION
Dans le monde entier comme dans les pays en voie de
développement, la sécurité socio-économique et
alimentaire des populations est en général alarmante. Elle s'est
encore aggravée par la crise mondiale et les guerres qui ont
ruiné de plus en plus différentes couches de la population, plus
particulièrement celles des pays vivant en Afrique.
L'agriculture du XXIème
siècle est confrontée à de multiples défis : elle
doit produire plus de denrées alimentaires et de fibres pour une
population sans cesse croissante avec une main-d'oeuvre rurale réduite
et davantage de matières premières pour un marché des
bioénergies potentiellement considérables et de contribuer
à l'essor global des nombreux pays. Malgré cette attente
considérable, elle est confrontée à plusieurs menaces dont
la maladie des cultures occupe une grande partie. (FAO
2010).
En effet, parlant de la Sécurité alimentaire
à Kinshasa (E.TOLLENS,
2009) constate que la
sécurité alimentaire est éloquente. Il a écrit
brièvement : que « les Kinois ne mangent plus qu'une fois par jour
ou une fois tous les deux jours ». Il a ajouté que les quartiers
les plus pauvres de Kinshasa affichent des niveaux de pauvreté
extrêmement alarmants et un état d'insécurité
alimentaire chronique. Selon le programme PAM, le concept de la
sécurité alimentaire qu'utilisait ce dernier, intègre
trois dimensions clés entre autres la disponibilité
suffisante de nourriture (production nationale,
exportations agricoles, importations alimentaires et aide alimentaire)
dans une province, Stabilité
(durabilité des approvisionnements
alimentaires, respect de l'environnement et de la biodiversité)
; l'accessibilité adéquate à la nourriture
(pouvoir d'achat, aptitude des ménages à accéder
à la nourriture, niveau de prix, infrastructures) au niveau des
ménages, et l'utilisation appropriée de la nourriture
(équilibre nutritionnel , quantité des aliments,
innocuité des aliments, etc.) (CFSVA,
2008)
2
La sécurité alimentaire est assurée
lorsque toute personne a économiquement, socialement et physiquement
accès à une alimentation suffisante qui satisfait ses besoins
nutritionnels et ses préférences alimentaires. Or, pour
remédier à leur insécurité alimentaire, les
populations défavorisées et victimes des crises font appel
à des stratégies très diverses afin d'acquérir des
moyens pour se nourrir (Eric Levron, 2004). Les
politiques visant à améliorer l'état de la
sécurité alimentaire et à réduire le nombre de
personnes vulnérables et souffrant de l'insécurité
alimentaire sont essentielles si la consommation alimentaire universelle doit
être atteinte. Les populations sont impliquées dans le secteur
agricole à un plus grand nombre que jamais auparavant ; mais des faibles
niveaux de production dans nombreux pays ont contribué au risque de
vulnérabilité à l'insécurité alimentaire.
Ainsi donc, avec la révolution verte, la production
agricole mondiale a doublé dans les 50 dernières années en
grande partie grâce aux variétés végétales
améliorées et à des meilleures techniques agricoles. Mais
la demande vis-à-vis de l'agriculture ne faiblit pas. Il nous faut non
seulement produire plus pour répondre aux besoins d'une population
croissante, mais aussi satisfaire à l'évolution des
préférences alimentaires pour la viande et les produits laitiers
et en outre répondre aux exigences croissantes de bioénergies. De
ce fait le système alimentaire mondial relève d'énormes
défis. Or, l'écosystème naturel dont dépend
l'agriculture souffre. (CTA Août 2010).
Les populations dont la survie dépend du secteur
agricole augmentent de plus en plus ; et paradoxalement, de faibles niveaux de
production dans de nombreux pays ont contribué au risque
généralisé de vulnérabilité à
l'insécurité alimentaire. Au cours des dernières
décennies, l'agriculture dans nombreux pays d'Afrique est
confrontée à une diminution de la production à
l'hectare (Jayne et al. 2010). Comme
conséquence, les personnes souffrant d'insécurité
alimentaire et qui n'atteignent pas le niveau de sécurité
alimentaire ont augmenté, la majorité des populations et
particulièrement dans les milieux ruraux vivent sans satisfaire leurs
besoins nutritionnels les plus élémentaires (Cahier
du CERUKI N° 44)
Par rapport aux organisations agricoles D. Burundi
Nakagozi et ses collaborateurs constatent que non seulement les
ménages ont des niveaux de vie différents, mais aussi que la
grande partie de la population a des revenus faibles et une faiblesse dans la
productivité agricole. Ils pensent que pour redonner à
l'agriculture son rôle primordial, il faudrait combiner plusieurs
facteurs de productivité pour élever également les revenus
des paysans. Ils proposent qu'il y ait des stratégies judicieusement
pensées visant à modifier ces différents
paramètres. Ils insistent qu'il faudrait procéder à une
intensification de l'agriculture eu égard
3
à la pression démographique qui entraîne
une diminution des surfaces cultivables. L'amélioration de la
technologie rurale aussi bien dans l'agriculture que dans l'artisanat paysan
est selon eux susceptible de créer des conditions de relance de
l'activité agricole. (D. Burundi Nakakozi,
1997)
L'agriculture est la seule activité productrice car
elle seule peut créer un produit nouveau. Aujourd'hui, la population de
la planète enregistre une augmentation nette de 2,5 personnes par
seconde, soit 9000 habitants de plus par heure, 216 000 par jour
(QUESNAY, 2013).
En affirmant que la province du Sud-Kivu dispose de
potentialités énormes pour la relance de son économie
basée sur l'agriculture, la production agricole de cette région
demeure de plus en plus faible, si bien que sa population souffre de la faim et
croupit dans une misère abominable et qui ne fait que s'accroître
au jour le jour. Par ailleurs, des initiatives en cours dans la région
pourraient contribuer à renverser cette situation si les
différents partenaires impliqués consolident leurs actions par
l'apport aux connaissances techniques agricoles appropriées et leur
assurent leur appropriation par un plus grand nombre de membre des
communautés bénéficiaires. (Nsimire
Balika).
Elle souligne que le problème d'accès à
la formation, aux intrants agricoles, à la terre et au crédit,
etc., reste préoccupante dans une perspective d'amélioration
à la fois des capacités et de la production pour que le champ du
pays assument effectivement les deux rôles : lui procurer de la
nourriture et surtout de l'argent. Elle soutient la structuration rationnelle
des coopératives agricoles par filière en lien avec les centres
d'écoulement de produits se classe et l'ouverture des paysans
producteurs agricoles du Sud-Kivu vers d'autres milieux pour échange de
biens et d'expériences parmi les nécessités.
De failly parle de la situation socio-économique du
Sud-Kivu en 2000 comme étant en panne, et insiste sur les mutations
profondes qui y ont pris place. Celles-ci se caractérisent par une
disparition progressive des secteurs économiques formels ou des secteurs
industriels hérités du système colonial, remplacés
toutefois par l'expansion de nouvelles chaînes de producteurs dans le
secteur informel lesquelles se concentrent surtout sur la subsistance et
opèrent à très petite échelle, qu'elle soit
villageoise ou même familiale. En même temps, l'auteur conclut que
la production des cultures vivrières n'arrive pas à des
quantités garantissant l'autosuffisance alimentaire au niveau de la
province. Le déficit est comblé par des produits provenant
surtout du Nord-Kivu et du Katanga, voire des importations des alimentaires.
(De failly, 2000).
4
Cet auteur a le mérite d'avoir présenté
la situation actuelle de la province du Sud-Kivu sur le plan agricole, il a
fustigé la dégradation de la culture vivrière dans cette
province. Néanmoins, il n'a pas abordé clairement dans son
travail les causes de la baisse de la production de la culture vivrière
dans cette contrée. Certes, il devrait ajouter la variable genre aux
différents facteurs de la baisse de la production agricole.
Départ les études menées dans le
territoire de Kabare, sur les effets de l'introduction des
variétés bio-fortifiées (haricot, patate douce, manioc,
pomme de terre et maïs), la production agricole paysanne relève des
différentes contraintes qui ne permettent pas un transfert
intégral du potentiel technologique de l'innovation, et la satisfaction
total des besoins des paysans qui favorisent ensuite l'importation alimentaire.
A l'issu de cette étude, il s'est avéré que la production
agricole est différente entre la station expérimentale et le
milieu rural et que les résultats obtenus avec les nouvelles semences
sont loin supérieur à ceux obtenus avec les
variétés locales. (N. Mafikiri Tsongo
2009).
Aujourd'hui, les pays qui se disent avancés avant
d'arriver à ce stade de développement, ils avaient
commencé à développer l'agriculture, c'est-à-dire
l'agriculture est une activité principale de tout développement
et les autres secteurs viennent en second lieu.
Le haricot est principalement cultivé dans les
territoires périphériques de la province du Sud-Kivu et du
Nord-Kivu et joue un rôle prépondérant dans la
sécurité alimentaire des populations parce que faisant partie de
l'aliment de base de la population. Il est également une importante
source de revenus complémentaires et un légume non
négligeable pour combler les besoins nutritionnels en
protéine,... De même, c'est un aliment important et constitue 65%
de l'apport protéique dans l'alimentation humaine et 32% de besoins
caloriques, le haricot fait partie intégrante de la vie de nombreux
ménages agricoles du Sud-Kivu et du Nord-Kivu et contribue sans nul
doute à l'amélioration de l'alimentation des
consommateurs (ISSN, 2015).
Plus de 300 millions de personnes, consomment le haricot, il
joue un rôle important dans le régime alimentaire, surtout dans
les régions méso- et sud-américaines ainsi qu'en Afrique.
En fait, le haricot commun est la plus importante légumineuse
vivrière au monde, et il est largement consommé en Afrique
où il peut s'avérer être une culture extrêmement
productive. Des variétés améliorées de haricots
contenant une teneur élevée en fer peuvent contribuer à
réduire la carence en fer dans les régions africaines où
la consommation quotidienne de haricots est élevée.
(HarvestPlus, 2011)
5
La situation alimentaire se caractérise par la chute de
30 à 40% des productions agricoles vivrières, la baisse de la
consommation alimentaire correspondant désormais à 1,650
kcal/pers/jour contre le minimum requis en RDC qui est de 2,300
kcal/personne/jour et l'augmentation du taux de malnutrition des enfants et des
adultes (DSCRP, 2007 à 2008).
La crise alimentaire se fait sentir particulièrement
pendant la période de soudure, la plus dure de l'année. Pour la
population congolaise, le péril alimentaire se vit tous les jours et
guette près d'un tiers de la population de manière aiguë sur
l'ensemble du territoire. C'est dans les provinces orientales du Nord- et du
Sud-Kivu en République démocratique du Congo (R.D. Congo) que
l'on consomme principalement le haricot, consommation que l'on estime à
300 g par habitant et par jour. La prévalence d'anémie chez les
enfants d'âge préscolaire est de 36% dans le Nord-Kivu et de 47%
dans le Sud-Kivu (HarvestPlus op.cit.)
Harvest Plus présente la sélection,
accroît la teneur en éléments nutritifs sans réduire
la production. Le statut micro-nutritionnel est amélioré par
l'ajout de nutriments dans les cultures, les exploitants agricoles cultivent
des plantes bio-fortifiées qui sont ensuite consommées, la
bio-fortification est rentable : l'investissement est crucial et doit
être réalisé en temps opportun comme les faits de la
bio-fortification de haricot. (Harvest Plus, 2015)
A Irhambi/Katana, la population pratique l'agriculture de
subsistance alimentaire. Elle se contente plus des pratiques agricoles
rudimentaires que les techniques agricoles appropriées. La production
vivrière locale est composée essentiellement par les
légumineuses (haricot, arachide et soja), les racines et des tubercules
(manioc, patate douce et taro), les fruits comme la banane plantain, avocat,
goyave,.... Les légumes (choux, carotte, amarantes, etc.). A ces
cultures s'ajoutent les cultures industrielles telles que le thé, le
quinquina. Cette agriculture ne parvient pas à satisfaire les besoins
alimentaires suite à la quantité minime des terres
emblavées, aux techniques agricoles rudimentaires utilisées et
aux maladies des cultures.
A Irhambi/Katana, une grande partie de la population utilise
aujourd'hui des techniques et instruments rudimentaires par manque de
possibilité d'accéder aux matériels plus modernes
malgré l'intervention des ONGD. Il faut signaler que les aspirations au
bien-être de la majorité de la population ne sont plus
rencontrées suite à la disparition graduelle des modes de
production; pendant que la production agricole à Irhambi/Katana
répondait à la hauteur de 84% aux besoins des ménages
paysans. (Merci NTEBEY Sarah, 2011).
6
L'INERA MULUNGU (Institut National pour l'Etude et la
Recherche Agronomique), et IITA (Institut International d'Agriculture
Tropicale) et bien d'autres organismes notamment Harvest plus ont initié
et réalisé avec succès la vulgarisation des
différentes variétés améliorées
résistantes aux différentes maladies qui les rongent en vue d'une
augmentation de la production de haricot et l'amélioration de
l'état nutritionnel de l'organisme dans les périphériques
de la province du Sud-Kivu.
Ainsi, les interventions de différentes institutions
ont couvert les sites traditionnels en renforçant la synergie paysanne
de production agricole autant que les organisations de la société
civile dans la production agricole. La proportion de terre d'Irhambi-Katana
montagneux est souillée par l'érosion, par manque des notions sur
la nouvelle technologie agricole utilisant le compost et le fumier organique,
qui sont les moyens les plus connus pour fertiliser les sols agricoles depuis
nos ancêtres.
Selon les études d'évaluation du niveau
d'adoption de variétés bio-fortifiées de haricot
réalisée par le l'INERA MULUNGU, la sécurité
alimentaire persiste dans le territoire de Kabare, suite à l'ignorance
des paysans à l'idée de variation des variétés
résistantes aux saisons culturales, la maitrises des dattes pendant
lesquelles ils doivent procéder à la semi et le types de
variétés à choisir pour la première saison
culturale après les premières pluies. (INERA, Rapport
2015).
Face à cette crise de rendement, plusieurs
variétés améliorées de haricot Bio-fortifié
sont vulgarisées dans les milieux ruraux de la province du Sud-Kivu
comme solution aux problèmes de la faiblesse du rendement de la culture
de haricot et aux problèmes de santé dont le groupement
d'Irhambi/Katana fait partie.
C'est ainsi que des questions se posent suite à ces
multiples problèmes que fait face les ménages agricoles du
groupement d'Irhambi/Katana qui vont conduire notre recherche. :
1. Quel est l'apport des variétés
Bio-fortifiées de haricot sur la vie socio-nutritionnelle et la
sécurité alimentaire des ménages agricoles du groupement
d'Irhambi/Katana ?
2. Quel est le taux d'adoption des variétés
Bio-fortifiées de haricot et leurs contraintes d'adoption ?
3. Quelle est la stratégie efficace à adopter
pour améliorer davantage l'apport des variétés
Bio-fortifiées de haricot sur le plan nutritionnel et la
sécurité alimentaire dans le groupement d'Irhambi/Katana ?
7
0.2. HYPOTHESES DU TRAVAIL
Ainsi, dans le cadre de notre travail, nous formulons les
hypothèses suivantes :
1. Plus de 60% serait le taux d'adoption des
variétés améliorées de haricot Bio-fortifié
par les ménages agricoles du groupement d'Irhambi/Katana et la
perturbation climatique, les maladies des cultures, l'inadaptabilité de
quelques variétés, faible rendement de certaines
variétés.
2. L'amélioration de l'état nutritionnel de
l'organisme, la prévention de certaines maladies, la diminution du taux
de malnutrition chez les enfants et chez les adultes, comme chez les femmes
enceintes, la contribution à la sécurité alimentaire,
l'amélioration des revenus, l'amélioration à
l'économie des ménages et le rendement de la production agricole,
serait l'apport des variétés améliorées de haricot
Bio-fortifié sur la vie socio-nutritionnelle et la
sécurité alimentaire des ménages agricoles du groupement
d'Irhambi/Katana serait
3. La disponibilité des variétés
résistantes aux saisons climatiques, le financement de l'agriculture,
seraient une stratégie à proposer pour améliorer la
production, le revenu et l'apport de variétés
Bio-fortifiées de haricot sur le plan nutritionnel et la
sécurité alimentaire des ménages agricole
0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL 0.3.1. Objectif
global
L'objectif global de cette étude est d'analyser
l'apport des variétés bio-fortifiées de haricot sur la vie
socio-nutritionnelle et à la sécurité alimentaire des
menaces agricoles du groupement d'Irhambi/Katana.
0.3.2. Objectifs spécifiques
? Identifier le taux d'adoption des variétés
améliorées de haricot bio-fortifié et leurs contraintes
d'adoption ;
? Analyser l'incidence d'adoption des variétés
bio-fortifiées de haricot sur la situation socio-nutritionnelle et de la
sécurité alimentaire des ménages ayant adopté les
variétés améliorées de haricot
bio-fortifié;
? Proposer des stratégies d'amélioration de
l'apport socio-nutritionnelle et économiques variétés
améliorées de haricot bio-fortifié dans les ménages
agricoles du groupement d'Irhambi/Katana
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0.3.3. OBJET D'ANALYSE
L'objet d'analyse est l'apport des variétés
bio-fortifiées de haricot sur la vie socio-nutritionnelle et à la
sécurité alimentaire des ménages agricoles du groupement
d'Irhambi/Katana d'une manière particulier et généralement
de la province du Sud-Kivu.
0.4. CADRE THEORIQUE
Avant d'aborder la définition de la
sécurité alimentaire, il importe de mentionner ce qu'elle n'est
pas pour éviter toute confusion dans la compréhension du concept.
Premièrement, la sécurité alimentaire ne se fond pas avec
la procuration de produits alimentaires aux populations vulnérables.
Puisque la sécurité alimentaire est atteinte quand le
ménage et la personne a la capacité de satisfaire ses propres
besoins de nourriture. Les ménages qui sont dépendants de l'aide
alimentaire pour satisfaire leurs besoins de consommation, tout en
évitant la famine, ne sont pas sécurisés.
Cependant, les ressources de produits alimentaires qui sont
soigneusement programmées par des moyens tels que la production ou
l'argent comptant pour le travail, monétisation, ou en tant
qu'élément d'une stratégie impliquant d'autres secteurs
productifs peuvent être utiles afin d'aider les communautés et des
ménages à satisfaire leurs propres besoins alimentaires.
Deuxièmement, la sécurité alimentaire
n'est pas seulement composée de la production agricole. Certes
l'agriculture est assurément importante, mais elle n'est qu'un
élément de l'équation de la sécurité
alimentaire. Comme avec les autres composants elle est plus appropriée
dans certains contextes que d'autres. Cependant, satisfaire tous les besoins
alimentaires d'un ménage à partir de sa propre production
c'est-A-dire l'autosuffisance alimentaire peut être non pratique ou
être une utilisation inefficace de ses ressources disponibles. (FAO,
1999).
A la lumière de ce qui précède, nous
assumons que le concept de sécurité alimentaire fait
référence à la disponibilité et a l'accès
à la nourriture en quantité et en qualité suffisantes. On
parle également de la sécurité alimentaire, lorsque la
nourriture qui est disponible en tout temps, A laquelle l'ensemble des
personnes ont les moyens d'accéder, qui est nutritionnellement
suffisante sur le plan de la quantité, de la qualité et de la
variété est acceptable au sein d'une culture. La politique de la
sécurité alimentaire consiste à satisfaire tous les
besoins de la population du pays (minimum 2300 Kcal par jour, par
personne et 76 gr de protéine par personne et par jour) en recourant
soit à la production locale, soit à
9
l'importation selon les avantages comparatifs,
c'est-à-dire comparer le prix d'une denrée alimentaire produite
localement au prix de la même denrée importée. Suivant les
caractéristiques de la sécurité alimentaire et selon la
définition ci-haut, la sécurité alimentaire est
centrée sur les caractéristiques suivantes : la
disponibilité alimentaire, l'accessibilité à la
nourriture, l'utilisation et la stabilité.
Pour bien expliquer cette étude, nous nous sommes
intéressés sur la théorie d'innovation sociale
d'adaptation Selon Weber avec son concept d'innovation sociale d'adaptation,
cette théorie est un comme phénomène social est la
résultante de la tension dialectique entre le besoin social
ressentit par des acteurs sociaux dans un contexte sociétal carence
donné et leurs aspirations sociales à réaliser
par des pratiques sociales novatrices pour « corriger » la carence et
améliorer leurs conditions de vie économiques, sociales,
culturelles et/ou politiques. En d'autres termes, l'innovation sociale a pour
finalité sociale de sortir une collectivité située et
datée, par des façons de penser, d'agir et de sentir
inédites et innovantes, de l'univers social ou le contexte social des
besoins pour accéder à l'univers ou le contexte social des
aspirations sociales.
Cette théorie va nous permettre d'expliquer la
situation socio-nutritionnelle et la sécurité alimentaire
(économique) dans lequel les ménages agricoles ont su vivre
pendant une dizaine d'années avant la vulgarisation de ces
variétés Bio-fortifiées de haricot vulgarisé dans
le territoire de KABARE, elle nous aidera à comprendre le taux
d'adoption des ménages agricoles ayant adopté ces
variétés, comprendre les comportements des ménages
agricoles du groupement d'Irhambi/Katana face pour adopter ces
variétés.
Cependant, toute innovation vulgarisée par les
institutions/organisations d'appuis au secteur agricole peut être
adoptée ou pas. Lorsqu'elle ne pas adoptée par les producteurs
considérées bénéficiaire, cela explique qu'il y a
un certain nombre des obstacles auxquels nous devons faire face pour enfin
découvrir où se réside ces derniers qui n'influencent pas
l'adoptions de cette innovation. Ces obstacles peuvent être
analysés de deux cotés et sont eux qui constituent le frein de
l'innovation. Les analyses peuvent se faire de deux cotés : soit du
côté des bénéficiaires (population cible), ou soit
du côté des institutions/organisations vulgarisatrices de
l'innovation. Voilà l'originalité de notre travail, il sera
question d'analyser l'apport des variétés Bio-fortifiées
de haricot vulgarisé par les institutions/organisations d'appuis au
secteur agricole sur la vie socio-nutritionnelle et à la
sécurité alimentaire des ménages agricoles dans le
groupement d'Irhambi/Katana, en territoire de KABARE. Une analyse sur le taux
d'adoption sera faite au côté des ménages agricoles de ce
groupement.
10
0.2.CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix d'un sujet dépend selon François
Depelteau, du vécu d'un chercheur qui peut le pousser vers certains
thèmes et sujet de recherche (...). Le choix d'un sujet de recherche est
donc un acte hautement subjectif et il n'y a rien de mal à cela
(...).
0.2.1. Choix du sujet
Le choix de ce sujet de recherche n'est pas un fait du hasard,
après notre constat de la présence de différente produits
améliorés bio-fortifiés, comme le haricot, le maïs,
le patate douce, et l'endurance de l'insécurité alimentaire dans
le milieux ruraux, nous avons choisi ce sujet pour évaluer après
les sacrifices fournies par les institutions de recherche comme INERA, IITA,
HarvestPlus pour la vulgarisation de ces produits, l'apport nutritionnel de
haricot bio-fortifié dans les ménages agricoles du groupement
d'Irhambi/Katana et mesurer son influence sur la sécurité
alimentaire dans le milieu. De même, d'autres chercheurs qui voudront
aborder ce sujet aurons déjà des informations nécessaire
à cette thématique qui leur permettant d'aborder d'autres aspects
non attaqués par cette étude. Ce sujet demeure toujours
intéressant au vu de tout le monde car dit on la faible production
agricole conduit à la faim et la faim nous rapproche à la
mort.
0.2.2. Intérêt du sujet
Personnellement, cette étude vise à
édifier en ce qui concerne la notion de la production agricole en
montrant l'avantage qu'elle offre entant qu'élément de base pour
la survie des êtres. L'intérêt social de cette étude
est de faire appel à l'esprit de responsabilité et la prise en
conscience sur la production agricole par la population. Elle pourra
éclairée donc les autorités administratives à
prendre des mesures adéquates pouvant permettre le bon fonctionnement et
l'encadrement des institutions qui vulgarisent les différentes
variétés Bio-fortifiées améliorées notamment
le Maïs Bio-fortifiées, la patate douce Bio-fortifiées, le
Manioc Bio-fortifiées par des boutures saines, pour le bien-être
de sa population rurale en permettant aux agriculteurs de faire l'importation
des aliments.
Cette étude est d'intérêt Scientifique en
ce sens qu'elle servira comme une source documentaire aux chercheurs
intéressés par le sujet.
11
0.3.METHODOLOGIE ET DIFFICULTES
Pour R. Quivy et L.V Campenhoudt, les méthodes ne sont
que des mises en forme particulières de la démarche, du
cheminement différent conçus pour être mieux adaptés
aux phénomènes, ou domaines étudiés.
Quant à Jolivet, la méthode est l'ordre qu'il
faut imposer aux différentes démarches nécessaires pour
atteindre une fin donnée. Appliquée à la science, cette
définition générale devient la méthode scientifique
ou critère de l'évidence intrinsèque
0.3.1. Collecte et traitement des
données
Pour la collecte des données en rapport avec cette
étude, nous avons passé à la collecte et lecture de
quelques ouvrages, articles, rapports et autres différents documents en
rapport avec notre sujet d'étude pour comprendre des manières
différentes dont cette étude a été abordée
par d'autres auteurs dans différents angles. Nous avons effectué
une pré-enquête à l'INERA MULUNGU pour voir s'il n'y a pas
des chercheur qui ont déjà travaillé sur ce sujet afin
d'orienter notre recherche pour renforcer notre revue de la
littérature.
Un protocole de recherche (questionnaire d'enquête) a
été élaboré pour vérifier si nos
hypothèses proposées aux questions de recherche sont
confirmées et infirmées par rapport à notre objet
d'étude.
Nous avons utilisé quelques programmes et logiciels
pour la conception et l'élaboration du questionnaire d'enquête et
aussi pour le traitement et la production des résultats, dont nous
pouvons citer SPHINX, SPSS, Microsoft Word et Excel. Plusieurs outils ont
été importants pour la constitution de ce travail.
0.3.1.1. Calcul d'échantillonnage
Selon la théorie de calcul de la taille de
l'échantillon fait par François Daniel GIEZENDANZE(2012) nous dit
que lors que la population-mère « N » est compris entre
100.000 et 1.000.000 alors que le nombre de la population est estimé
à 79.187 pour le groupement d'Irhambi/Katana. (Rapport de la chefferie
de Kabare, dernier trimestre 2016). Alors notre population-mère est de
79.187, avec un niveau de confiance « S »=95%, la proportion « p
»=0.5, le coefficient de marge « t » est 1.96 et la marge
d'erreur « e » est de 0.08, alors la taille de l'échantillon
« n » est de 150 enquêtés pour les six localités
qui composent l'ensemble du groupement d'Irhambi/Katana.
Ces deux obstacles ne nous ont pas empêchés
d'atteindre le maximum de nos résultats. Pour les surmonter, Nous avons
cherché les leaders locaux qui avaient travaillé avec
HaverstPlus
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3.1.1.2. Présentation de
l'enquête
Cette étude s'est réalisée dans le
territoire de Kabare, particulièrement dans le groupement
d'Irhambi/Katana à travers ses six localités. Nos questions
étaient adressées essentiellement aux chefs des ménages ou
à leurs conjoints (es) agriculteurs et bénéficiaires des
variétés Bio-fortifiées de haricot vulgarisées par
HarvestPlus.
L'enquête nous a aidés de faire une étude
de la production et sa contribution dans le revenu des ménages dans le
groupement d'Irhambi/Katana à travers nos entretiens avec 150
ménages agricoles dispersés à travers les six
localités constitutifs du groupement en étude.
0.3.1.1.3. Objectifs de l'enquête
Nous nous sommes fixés deux objectifs pour cette
étude:
? Recueillir les opinions, les considérations et les
contraintes liées à la production des variétés
Bio-fortifiées de haricot
? Connaître si ces variétés
Bio-fortifiées de haricot vulgarisé par HarvestPlus contribuent
au développement du groupement d'Irhambi/Katana en
générale et sur la vie socio-nutritionnelle et la
sécurité alimentaire des ménages agricoles en particulier
pour le bien être de toute la population.
0.3.1.4. Les outils de l'enquête
Pour connaitre objectivement l'apport des
variétés Bio-fortifiées de haricot sur la vie
socio-nutritionnelle et la sécurité alimentaire des
ménages agricoles du groupement d'Irhambi/Katana, nous nous sommes
laissé conduire ou servi par l'observation, le questionnaire
d'enquête et interview simple.
0.3.2. Difficultés rencontrées
Comme tout travail scientifique, celui-ci ne pouvait se passer
des difficultés tout au long de son élaboration. Mais comme tout
chercheur avisé, nous avons utilisé notre esprit de
créativité et d'abnégation pour les contourner. A cet
effet, quelques difficultés se sont présentées avec
acuité, il s'agit de :
? Ignorance de noms (code) des variétés
bio-fortifiées de haricot par des agriculteurs.
? La contrainte de temps consacré à ce travail
face à notre charge horaire de nos études à l'auditoire et
autres travaux pratiques,
13
pendant la vulgarisation de ces variétés
bio-fortifiées de haricot enfin de nous donner les différentes
appellations locales que les paysans pour désigner ces
variétés.
1.5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 1.5.1.
Délimitation spatiale
Cette étude a été menée dans le
territoire de Kabare, plus précisément dans le groupement
d'Irhambi/Katana, l'un des 8 groupements qui constituent le Kabare Nord,
province du Sud-Kivu située à environ 45km de la ville de Bukavu.
Il est limité : Au Nord par le territoire de Kalehe ; Au Sud par le
groupement de Bugorhe, à l'Est par le lac Kivu (frontière
naturelle avec la Rwanda, et à l'Ouest par le parc National de Kahuzi
Bièga.
Il est subdivisé en 6 villages qui sont : Mabingu,
Mwanda, Kabamba, Kabushwa, Kadjucu, et Kahungu. Le groupement d'Irhambi/Katana
compte 79.187 Habitants dont il y a 18001 d'homme, 18965 femme, 19.210
garçons, 23.011 filles.
1.5.2. Délimitation temporelle
Du point de vu temporel, cette étude analyser
l'efficacité nutritionnelle des variétés de haricot
bio-fortifié et son influence à la sécurité
alimentaire dans les ménages agricoles du groupement d'Irhambi/Katana,
en territoire de Kabare sur une période de 9 ans, c'est-à-dire
allant de 2008 jusqu'en 2016 à travers les villages/localités
suivantes : MWANDA, KAHUNGU, KABUSHWA, MABINGU, KADJUCHU,
KABAMBA.
Le groupement d'Irhambi/Katana est l'un des groupements du
territoire de Kabare qui a bénéficié de la vulgarisation
des variétés améliorées de haricot
Bio-fortifié par des institutions et/ou ONG pendant cette
dernière décennie. Parmi ces dernières, nous pouvons citer
: INERA MULUNGU, Harvest Plus, SARCAF, etc. Nous pouvons signaler que ces
organisations interviennent jusqu'à présent dans le groupement
d'Irhambi/Katana dans le domaine agricole.
14
1.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est
subdivisé en cinq grandes parties à savoir :
+ La présentation et l'interprétation des
résultats de recherche avec trois chapitres
+ D'abord une généralité sur la
connaissance de la culture de variétés bio-fortifiées de
haricot
+ Chapitre premier sur le niveau d'adoption de
variétés bio-fortifiées de haricot + Chapitre
deuxième sur l'apport de variétés bio-fortifiées de
haricot sur le plan nutritionnel et la sécurité alimentaire
+ Chapitres troisième sur les stratégies
d'amélioration de l'apport des variétés
Bio-fortifiées de haricot sur le plan nutritionnel et la
sécurité alimentaire + La discussion des résultats de
recherche par rapport aux hypothèses de départ
+ La proposition de la stratégie de la vulgarisation
des variétés CUARENTINO 0817 et NAMULENGA pour améliorer
la sécurité alimentaire et réduire le taux de la
malnutrition dans le groupement d'Irhambi/Katana.
+ La conclusion générale
69%
31%
Masculin Féminin
15
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