FRACTURE DE L'EXTREMITE SUPERIEURE
DU FEMUR.
ÉTUDE PROSPECTIVE,
A PROPOS DE 37 CAS
Etude de fin d'étude présenté par
Dieudonne BIKORIMANA
Pour l'obtention de grade de Docteur médecine
Sous la direction du Pr. Ndayisaba Gabriel, Professeur
Ordinaire à la Faculté de médecine
27 Octobre 2005
RESUME
LES FRACTURES DE L'EXTREMITE SUPERIEURE DU FEMUR. A
PROPOS DE 37 CAS, Défendue le 27/10/2005 par BIKORIMANA Dieudonné
en vue de l'obtention de grade de Docteur en
Médecine
C'est une étude prospective de cohorte. De Juin 2003
à Mai 2004, 42 patients adultes ont été
hospitalisés au CHUK pour fractures de l'extrémité
supérieure du fémur.
La fréquence de ces dernières est en
augmentation : 25,75% en 2004 contre 12,38% en 1990. L'âge moyen est de
64,94 ans, le sexe féminin est le plus touché (sex-ratio =
1,47/1.
La chute est la première étiologie, elle a
occasionné 57,14% de fractures. La fracture trochantérienne
prédomine avec le ratio T/C = 1,6.
Le traitement est essentiellement chirurgical, il a
concerné 97,50% de nos patients.
Les aspects évolutifs ont été recueillis
sur une période d'au moins 12 mois après traitement. A un an, la
mortalité a été de 21,62% et la récupération
de l'autonomie de la marche à l'intérieur du domicile a
été obtenue chez 93,10% des patients en vie. A l'extérieur
du domicile, la récupération de l'autonomie de marche a
été satisfaisante dans 86,20% des cas. L'autonomie dans les
activités de la vie quotidienne a été obtenue chez 75,85%
des patients.
Globalement, à un an après traitement,
l'autonomie antérieure a été obtenue chez 62,06% des
survivants.
Directeur : Pr. NDAYISABA Gabriel
Défendue par : BIKORIMANA Dieudonné
Table des matières
RESUME
2
2
Table des matières
3
Liste des figures
4
Liste des tableaux
5
CHAP.I. GENERALITES
5
I.1.RAPPEL ANATOMIQUE
5
I.2.ANATOMIE FONCTIONNELLE
7
I.3.PHYSIOPATHOLOGIE
8
I.3.2. Les contraintes mécaniques
9
I.4.PROCESSUS OSTEOPOROTIQUE
9
I.5.FORMES ANATOMOPATHOLOGIQUES
10
I.6.ASPECTS RADIOCLINIQUES
10
I.6.1. Fractures parcellaires de la tête
10
I.6.2. Fractures cervicales vraies
10
I.6.3. Fractures trochantériennes
13
I.7.TRAITEMENT
15
I.7.1. Méthodes de traitement
15
I.8.LA REEDUCATION
18
I.9.PREVENTION
18
I.10.EVOLUTION ET PRONOSTIC
19
CHAP. II. MALADES ET METHODES
20
II.1. MALADES
20
II.2. METHODES
20
CHAP.III.RESULTATS
22
III.1. EPIDEMIOLOGIE
22
III.1.1. Fréquence
22
III.1.2. Répartition par âge
22
III.1.3. Répartition par sexe
22
III.1.4. Répartition par âge et par
sexe
23
III.1.5. Le côté atteint
23
III.1.6. Délai entre la date de l'accident et
la date de consultation
23
III.1.7. Réparation selon la provenance
24
III.1.8. Délai entre la date de l'accident et
la date de consultation selon la provenance
24
III.1.9. Répartition selon le mois de
survenue
24
III.1.10. Données étiologiques
25
III.2. ETUDE CLINIQUE
26
III.2.1. Interrogatoire
26
III.2.2. Examen physique
27
III.3. ETUDE PARACLINIQUE
27
III.4. TRAITEMENT
29
III.4.3. Traitement chirurgical
30
III.4.4. Répartition selon le traitement
30
III.4.5. Les indications
30
III.4.5. Le traitement adjuvant.
30
III.4.6. La rééducation
31
III.5. EVOLUTION
32
III.5.1. La morbidité
32
III.5.2. La durée d'hospitalisation
32
III.5.3. Complications
32
III.6. PRONOSTIC
32
III.6.1. La mortalité
33
III.6.1.1. Cause, âge et lieu de
mortalité
33
III.6.2. Evolution fonctionnelle
34
CHAP. IV. DISCUSSION DES RESULTATS
36
IV.1. EPIDEMIOLOGIE
36
VI.1.1. Fréquence
36
VI.1.2. Répartition par âge
36
IV.1.3. Répartition par sexe
36
IV.1.4. Répartition par âge et par
sexe
37
IV.1.5. Le côté atteint
38
IV.1.6. Délai entre la date de l'accident et
la date de consultation
38
IV.1.7. Délai entre la date de l'accident et
la date de consultation selon la provenance
38
IV.1.8. Réparation selon le mois de survenue
et la provenance
38
IV.2. DONNEES ETIOLOGIQUES
39
IV.2.1. Répartition selon
l'étiologie
39
IV.2.2. Relation entre l'âge et
l'étiologie
39
IV.2.3. Relation entre l'étiologie et le
sexe
39
IV.3. ETUDE CLINIQUE
39
IV.3.1. Interrogatoire
39
IV.3.2. Examen locorégional
40
IV.4. ETUDE PARACLINIQUE
40
IV.5. TRAITEMENT
41
IV.5.1. Attitude pré-thérapeutique
41
IV.5.2. Traitement orthopédique
41
IV.5.3. Traitement chirurgical
41
IV.5.4. Répartition selon le traitement
42
IV.5.5. Les indications
42
IV.5.6. Le traitement adjuve.
42
IV.6.LA REEDUCATION
42
IV.7. EVOLUTION-PRONOSTIC
43
IV.7.1. Evolution
43
IV.7.2. Pronostic
44
CHAP.V. CONCLUSIONS ET RECOMMENDATIONS
47
V.1.CONCLUSIONS
47
V.2.RECOMMENDATIONS
48
BIBLIOGRAPHIE
49
Liste des figures
Figure
1:Extrémité supérieure du fémur (29)
4
Figure
2:Vascularisation de l'extrémité supérieure du
fémur (1,6,21)
6
Figure
3: L'architecture de l'extrémité supérieure du
fémur
9
Figure 4: La classification de Garden (6)
13
Figure 5:Classification des fractures
trochantériennes [29]
17
Figure 6: Traitement des fractures cervicales par
l'ostéosynthèse et les arthroplasties
19
Liste des tableaux
Tableau 1 : Classification selon F. Katz
3
Tableau 2: Répartition en classes
d'âge
26
Tableau 3: Répartition en classes
d'âge
27
Tableau 4:Délai entre la date de l'accident
et celle de consultation
28
Tableau 5:Répartition selon la provenance
29
Tableau 6: Délai entre la date de l'accident
et celle de consultation selon la provenance
29
Tableau 7:Répartition selon le mois de
survenue
30
Tableau 8:Répartition selon
l'étiologie
31
Tableau 9:Relation entre l'âge et
l'étiologie
31
Tableau 10:Relation entre l'étiologie et le
sexe
32
Tableau 11:Les signes cliniques
33
Tableau 12:Répartition selon le type de
fracture
34
Tableau 13:Répartition selon le
déplacement (Garden)
35
Tableau 14:Association âge et type de
fracture
35
Tableau 15:Association type de fracture et
étiologie
36
Tableau 16: Délai d'immobilisation
37
Tableau 17/Répartition selon le type de
traitement
38
Tableau 18:Traitement selon le siège et type
de fracture
38
Tableau 19:Le traitement associé
39
Tableau 20:Traitement adjuvant en fonction de la
méthode de traitement
40
Tableau 21:Répartition selon la durée
de la rééducation
41
Tableau 22:Relation entre nombre de séances
de rééducation, méthodes de traitement et siège de
fracture
41
Tableau 23:Répartition selon la durée
de l'hospitalisation
42
Tableau 24: Délai de survenue de la
mortalité
44
Tableau 25:Relation entre les causes de
mortalité et l'âge
44
Tableau 26:La mortalité et
récupération de la marche
45
Tableau 27:Autonomie de la marche à
l'intérieur du domicile
46
Tableau 28:Autonomie de la marche à
l'extérieur du domicile
47
Tableau 29:Autonomie dans les activités de la
vie quotidienne
47
Tableau 30:Le devenir des patients un an
après la fracture
48
Tableau 31:L'âge moyen et âges
extrêmes selon les auteurs
50
Tableau 32: Le sex-ratio selon les auteurs
51
Tableau 33:L'âge moyen selon le sexe et selon
les auteurs
52
Tableau 34:Le ratio T/C selon les auteurs
56
Tableau 35:Répartition selon le type de
traitement selon les auteurs
59
Tableau 36:La durée d'hospitalisation selon
les auteurs
61
Tableau 37:Le taux de mortalité à un
selon les auteurs
63
CHAP.I. GENERALITES
I.1.RAPPEL ANATOMIQUE
I.1.1. Anatomie descriptive
L'extrémité supérieure du fémur
présente trois parties : La tête fémorale, le col
anatomique et le massif trochantérien (le grand et le petit trochanter).
L'extrémité supérieure du fémur est
délimitée en haut par la tête fémorale et en bas par
une ligne horizontale située à 2,5cm au-dessous du bord
inférieur du petit trochanter. [1,2,3]
La tête fémorale
représente les 2/3 d'une sphère. Son rayon est de 20 à
25mm et son axe est dirigé obliquement en haut, en dedans et un peu en
avant. La tête fémorale s'articule avec la cavité
cotyloïde de l'os coxal dans laquelle elle s'emboîte [4,5]
Le col du fémur : C'est une
partie rétrécie, de 35 à45 mm et reliant la tête
fémorale au corps de l'os, et plus spécialement aux deux
trochanters. Le col du fémur forme avec la diaphyse fémorale un
angle de 130° (angle cervico-diaphysaire) dans le plan frontal, et un
angle de 10 à 15° vers l'avant dans le plan sagittal appelé
antéversion. [3]
Figure 1:Extrémité
supérieure du fémur (29)
Le massif trochantérien : Il
est limité en haut par la base d'implantation du col et en bas par une
ligne horizontale située à 2,5 cm au-dessous du bord
inférieur du petit trochanter. Le massif trochantérien comprend
le grand trochanter et le petit trochanter [2].
6 Tête du fémur.
7 Grand trochanter.
10 Col anatomique du fémur.
13 Ligne inter trochantérienne.
14 Petit trochanter
L'essentiel de la vascularisation de
l'extrémité supérieure du fémur est assuré
par deuxartères circonflexes en plus desquelles existe l'artère
du ligament rond qui est accessoire.
L'artère circonflexe antérieuredonne de
nombreuses branches trochantériennes et une anastomose inconstante avec
la circonflexe postérieure. Son pédicule capsulaire longeant le
bord inférieur du col assure la vascularisation du quart
antérieur et inférieur de la tête.
L'artère circonflexe postérieure chemine
à la face postérieure du col, puis s'enfonce dans la fossette
digitale réalisant le pédicule principal
postéro-supérieur. Celui-ci est formé par 3 à 4
artères particulièrement exposées en cas de fracture. Il
assure la vascularisation des 3/4 supérieurs de la tête. [4]
L'artère du ligament rond, important chez l'enfant ;
son apport diminue très vite avec l'âge pour devenir
négligeable vers 65 ans. [15]
Figure 2:Vascularisation de
l'extrémité supérieure du fémur (1,6,21)
L'extrémité supérieure du fémur
est unie à l'os coxal par la capsule articulaire, la membrane synoviale
et les ligaments (deux ventraux, un dorsal et un autre intra-capsulaire)
Vascularisation de la tête fémorale, montrant
les territoires pris en charge par les artères circonflexes
antérieure (a), postérieure (b) avec leur rameaux
sous-périostés (c), et par l'artère du ligament rond (d).
I.2.ANATOMIE
FONCTIONNELLE
L'articulation coxo-fémorale possède un double
rôle : Transmettre le poids du tronc aux membres inférieurs et
permettre la locomotion grâce à sa solidité et sa
mobilité sans laxité. [2]
La dynamique articulaire :Les muscles
péri-articulaires, en même temps muscles moteurs ; forment un
matelas protecteur de la hanche. Ils sont classés en
fléchisseurs, extenseurs, abducteurs et rotateurs (externes et
internes). [7]
-Les fléchisseurssont le psoas-iliaque, le droit
antérieur, le couturier et le fascia latta.
-Les extenseurssont le grand fessier, le moyen fessier, le
biceps crural, le demi-tendineux et demi-membraneux.
-Les adducteurssont les trois adducteurs de la cuisse : le
pectiné, le droit interne et le carré crural.
-Les rotateurs internes sont les faisceaux antérieurs
du moyen fessier et du petit fessier ; les rotateurs externes sont le
grand fessier, les faisceaux postérieurs du moyen fessier ainsi que les
muscles pelvitrochantériens. [8]
Les mouvements de la hanche : La tête
fémorale peut se mouvoir dans la cavité cotyloïde ou vice
versa par roulement, glissement et pivotement autour d'une infinité
d'axes qui passent tous par le centre de la tête fémorale. Cette
énarthrose présente des mouvements qui se rapportent à
trois catégories suivant les déplacements du fémur ou du
bassin : [1]
1.La flexion (90 à 120°) et l'extension (15°)
; 2. L'abduction (45°) et l'adduction (20 à 30°) ; 3. La
rotation médiale (35 à 40°) et latérale (45 à
60).La circumduction est l'ensemble des trois mouvements.
I.3.PHYSIOPATHOLOGIE
La bonne compréhension du mécanisme, de la
classification, du traitement et des complications des fractures de
l'extrémité supérieure du fémur implique une
étude préalable de la morphologie et de l'architecture de
l'épiphyse fémorale ainsi que les contraintes mécaniques
qu'elle subit. [9]
I.3.1. Morphologie et architecture
La morphologie de l'épiphyse fémorale
supérieure et l'organisation architecturale de ses travées
spongieuses sont une illustration de l'adaptation des structures osseuses aux
contraintes qu'elles subissent. [4]
Morphologiquement, dans le plan frontal comme dans le plan
sagittal ; l'os fémoral par ses courbures qui se prolongent de haut en
bas, forme un Sitalique. Ces courbures correspondent
à différentes inclinaisons de cet os. Dans le plan frontal, le
col est incliné sur la diaphyse de 125° en moyenne. Son
antéversion est de 15° (+8). Dans le plan sagittal, une
inclinaison de la base d'implantation du col par rapport à l'axe du
fût diaphysaire forme un angle de 8° ouvert en haut. Ce
système de courbures alternées augmente la résistance du
fémur à la compression. [9]
Du point de vue architectural ; le revêtement cortical
et les travées spongieuses sont les principaux éléments
à noter.
Le revêtement cortical de la tête fémorale
est entouré de minces coques d'os qui se prolonge en
s'épaississant régulièrement sur le col par un manchon
d'os cortical très dense. Dans la partie inférieure du col, ce
manchon forme l'éperon de Merckel. Au bord supérieur du col, la
lame sus-cervicale est moins épaisse. Elle s'amincit progressivement
ensuite autour du massif trochantérien et ce n'est qu'au niveau de la
crête sous-trochantérienne que la corticale externe
s'épaissit à nouveau progressivement. [4]
Les travées spongieuses s'orientent selon des groupes
de forces superposables à la trame des lignes isostatiques d'un
modèle photo-élastique de l'extrémité
supérieure du fémur soumis à une charge R. Leur
entrecroisement détermine des zones de moindre résistance
(triangle de Ward). [1,9,10]
On distingue quatre groupes de travées :
-Le groupe principal de compression ou éventail de
sustentions constitue le pilier externe.
-Le groupe principal de tension, constitue le pilier interne
de l'arche céphalique.
-Le groupe secondaire de pression qui s'épanouit sur la
corticale externe du grand trochanter.
-Le dernier groupe est constitué par des travées
tendues entre la corticale externe de la diaphyse et de la zone d'insertion des
muscles fessiers.
Les déformations en compression sont une fois et demi
supérieures aux déformations en tension. Le plan neutre est plus
près de l'éperon de Merckel que du bord supérieur du
col.
L'existence d'un point faible normal entre l'éventail
de sustension et le pilier interne de l'ogive trochantérienne montre le
chemin suivi par la force traumatique agissant de façon indirecte qui
sera responsable de la fracture. [14]
Pour le mécanisme de fracture ; la force agit parfois
sur le grand trochanter et tend à ouvrir l'angle cervico-diaphysaire ;
ce sont les fractures par abduction. D'autres fois, le traumatisme agit
verticalement (chute sur les pieds par exemple) et tend à fermer l'angle
cervico-diaphysaire ; ce sont des fractures par adduction. [18]
Figure 3: L'architecture de
l'extrémité supérieure du fémur
1. Faisceau trochantérien.
2.Clef de voûte.
3.Lamecorticale diaphysaire externe
4. Canal médullaire.
5. Petit trochanter.
6. Lame corticale diaphysaire interne.
7. Arc-boutant inférieur du col.
8.Eventail de sustentation. 9. Noyau central de la tête
formé par le croisement du faisceau céphalique parti de la
corticale externe et de l'éventail de sustentation
10. Lame compacte sus-cervicale. 11.Grand Trochanter.
I.3.2. Les contraintes
mécaniques
Elles sont sous la dépendance des muscles
péri-articulaires et de la pesanteur avec des différences selon
la position et au cours des différentes phases de la marche. [11,12]
-Au repos, en station allongée ; seule intervient la
visco-élasticité des muscles psoas-iliaques, grand et moyen
fessiers. En cas de fracture, ils sont responsables du bâillement
antérieur et de la comminution postérieure.
-Au cours de la marche, les conditions de l'équilibre
de la hanche en appui bi et unipodal sont à la base du traitement
biomécanique des fractures du col du fémur et des affections de
la hanche en général. [12]
I.4.PROCESSUS
OSTEOPOROTIQUE
Par sa prévalence et ses conséquences sur la
qualité et l'espérance de vie des personnes âgées,
l'ostéoporose constitue aujourd'hui un véritable problème
sanitaire et social. Si l'ostéoporose atteint surtout les femmes
après la ménopause, les hommes n'en sont pas totalement exempts.
[10]
De nombreux facteurs endogènes (hormones)
régulent le remodelage osseux en stimulant ou en freinant la
résorption ou la formation.
Pendant la croissance, la formation est supérieure
à la résorption osseuse. Le pic de masse osseuse est atteint
entre 20 et 35 ans ; puis la masse osseuse diminue progressivement.
[10,13,14]
L'ostéoporose est souvent une maladie
multifactorielle. Outre la carence oestrogénique secondaire à la
ménopause, de nombreux facteurs aggravent la perte osseuse. Ces facteurs
de risques ont été individualisées par des études
épidémiologiques : 1.La ménopause précoce, 2.Les
facteurs génétiques (fracture vertébrale ou de
l'extrémité supérieure du fémur chez la
mère), 3.Augmentation de la longueur du col du fémur, 4.Facteurs
nutritionnels et environnementaux (apports calciques faibles, carence en
vitamine D , l'alcool et le tabac, vie sédentaire, maigreur), 5.
Pathologies (l'hypogonadisme, l'hyperthyroïdie et
hyperparathyroïdie), 6.Immobilisation prolongée,
7.Médicaments (corticoïdes, hormones thyroïdiennes et
analogues de la GnRH).[10]
I.5.FORMES
ANATOMOPATHOLOGIQUES
Du point de vue anatomo-pathologique, on distingue selon le
siège du trait :
· 2 formes principales : les fractures cervicales et les
fractures trochantériennes ;
· 2 formes rares : les fractures parcellaires de la
tête, souvent associées à une luxation de la hanche, et les
fractures isolées du grand trochanter, bénignes et ne
réclamant pas de traitement, en général ;
· 2 formes transitoires : les fractures
cervico-trochantériennes, et les fractures
trochantéro-diaphysaires. [15]
I.6.ASPECTS
RADIOCLINIQUES
I.6.1. Fractures
parcellaires de la tête
Elles sont exceptionnelles, surviennent essentiellement chez
le sujet jeune et sont le plus souvent secondaires à une luxation
postérieure traumatique de la hanche. Elles résultent d'un
traumatisme violant et sont souvent associées à d'autres
lésions (fracture de la cotyle, du col et ou diaphyse fémorale ;
ou épiphyse inférieure. La tomodensitométrie peut
être d'un apport important pour l'étude de la cotyle.
I.6.2. Fractures cervicales
vraies
Ce sont des fractures intracapsulaires. Elles sont
menacées de lésions vasculaires.
Ces fractures constituent environ 40% des fractures de
l'extrémité supérieure du fémur. Leur pronostic est
grevé de pseudarthrose du col et de la nécrose de la tête.
[6]
I.6.2.1. Etiologies
Ces fractures se rencontrent souvent chez le sujet
âgé (80%) avec une nette prédominance féminine
(4/5). Le traumatisme en cause est principalement une chute de sa hauteur. [9]
Sa survenue spontanée fait craindre une fracture pathologique sur
lésion osseuse préexistante (tumeur, maladies de Paget,
irradiation, tabès,).
I.6.2.2. Diagnostic clinique
L'interrogatoire révèle les
circonstances précises de l'accident. Le blessé a
éprouvé une vive douleur et perçu un craquement au niveau
de la hanche. Depuis le traumatisme, il a été incapable de se
mouvoir seul. [18] Dans l'éventualité habituelle, il n'est pas
difficile d'affirmer la fracture de l'extrémité supérieure
du fémur.
L'inspection montre, par
comparaison avec le côté sain, l'attitude vicieuse
caractéristique : La rotation externe avec le bord du pied reposant sur
le plan du lit ;
L'adduction et le raccourcissent du membre. [17]
La palpation de la région de
la hanche est accessoire. Elle confirme le diagnostic déjà
établi par la seule inspection [19]
-Au niveau du triangle de Scarpa : On note signe de Laugier
(ou la tumeur de l'aine) qui n'est autre que la saillit formée par le
col fracturé qui pointe en avant.
-Au niveau du grand trochanter : on peut noter quelques fois
une tuméfaction douloureuse. Il faut surtout mettre en évidence
l'ascension du grand trochanter. Le grand trochanter dépasse la ligne de
Nélaton-Roser. Le triangle de Bryant est plus petit que le
côté sain. Il existe aussi d'autres repères comme la ligne
trochantéro-spino-ombilicale de Schaemaker ou la ligne symphysaire
horizontale de Peter.
L'examen généralrecherche des
lésions associées, des complications immédiates et des
tares préexistantes susceptibles d'être décompensées
par l'accident (appréciation de l'état psychologique et social du
patient par la mesure du score mental, la recherche d'une démence et
appréciation de l'autonomie avant la chute) [55]
I.6.2.3. Diagnostic radiologique
La radiographie confirme le diagnostic, précise le
type anatomique de la fracture, et permet de contrôler les
résultats immédiats du traitement ou d'en suivre
l'évolution. [18,19] L'étude radiographique doit être faite
sur trois clichés :
-Celui de face, comprenant tout le bassin permet la
comparaison des deux hanches.
-Le deuxième, de face aussi, centré sur la
hanche malade visualise le col dans touteson étendue.
-Le troisième cliché, de profil, permet de juger
les déplacements antéro-postérieurs.
Cette incidence sera souvent réalisable seulement en
salle d'opération sur un sujet
Endormi [18,20]
De nombreuses classifications ont été
utilisées ; les plus connus sont : [15]
-La classification de Delbet qui tient compte de la hauteur du
trait ;
-La classification de Pauwels qui se base sur
l'obliquité du trait ;
-La classification de Garden qui se fait selon l'orientation
des travées de compression.
La classification de Garden qui est
la plus utilisée possède un intérêt pronostic
majeur. En effet, le risque d'ostéonécrose aseptique de la
tête fémorale augmente du stade 1 au stade 4 ; guidant ainsi les
indications thérapeutiques. [9,20] Néanmoins, cette
classification a l'inconvénient de ne pas tenir compte de l'amplitude du
déplacement qui conditionne lui aussi le pronostic. Pour cette
dernière raison ; elle doit être complétée par celle
de Lamare. Celle-ci distingue les fractures à petit déplacement,
moyen et grand déplacement. Cette distinction est établie
d'après la position d'un point situé à l'union du 1/3
inférieur et des 2/3 supérieurs de la tête fémorale
par rapport à un fragment inférieur. S'il est au-dessus de
l'horizontale passant par ce point, il s'agit d'un moyen déplacement ;
et s'il est au-dessous, il s'agit d'un grand déplacement [9]
Figure 4: La classification de
Garden (6)
-Type I : Fractures engrenées en coxa valga (20%),
stables car les travées sont continues ;
-Type II : Fracture engrenée sans
déplacement (5%) ;
-Type II : Fractures déplacées en coxa vara
(45%) ;
Type IV : Bascule complète de la tête avec
perte de contact osseux des surfaces fracturaires (30%)
En plus du diagnostic, la radiologie donnera d'autres
renseignements sur la thérapeutique et la surveillance :
-La vérification de la qualité de la
réduction et
-Guider la mise en place du matériel en cas
d'ostéosynthèse ;
-Vérifier la solidité de ce montage et
dépister un déplacement précoce ;
-Dépister les complications tardives(la pseudarthrose,
la nécrose ischémique de la tête fémorale, la
coxarthrose post-traumatique, le cal vicieux) [9,15,14,22,23,25]
La scintigraphie osseuseappliquée aux fractures du col
du fémur précise la vascularisation des fragments,
reconnaît précocement les pseudarthroses (mais n'autorise pas de
prévoir les nécroses tardives de la tête). [26] Ses
indications seraient la surveillance de l'évolution du foyer de fracture
et la détection, à un stade pré-radiologique, d'une
ostéonécrose de la tête fémorale. [29]
I.6.3. Fractures
trochantériennes
Elles sont relativement fréquentées que les
fractures cervicales (environ 2/3 pour 1/3) ; elles sont cliniquement proches
des précédentes mais leur opposition est radicale pour leur
évolution. La nécrose et la pseudarthrose sont exceptionnelles,
le risque évolutif essentiel est la cal vicieuse.
I.6.3.1. Clinique
Le diagnostic clinique est proche de celui des fractures
cervicales. La palpation retrouve un grand trochanter douloureux et
ascensionné. La déformation et l'impotence fonctionnels sont
majorées.
I.6.3.2. Diagnostic radiologique
Le trait peut être :
Cervico-trochantérien,à la jonction col-massif
trochantérien. [15,18] Il peut aussi être
pertrochantérien, plus fréquemment avec un seul trait ou
détachant le petit trochanter ; mais le plus souvent à 4
fragments principaux, détachant le grand trochanter ; [18]. Quand il est
intertrochantérien, il sera horizontal et se termine au-dessus du grand
trochanter. En fin le trait peut être sous-trochantérien.
Parmi les fractures trochantériennes il faut aussi
noter les arrachements simples du grand trochantersous l'action du moyen
fessier et ceux du petit trochanter sousl'action du psoas. Le trait peut
être simple ou plus volontiers complexe.
Le déplacementse fait le plus souvent en coxa vara et
en rotation externe, plus rarement, en coxa valga ; il pose alors des
difficultés de réduction chirurgicale.
I.6.4. Fractures trochantéro-diaphysaires
Elles représentent environ 10% des fracture
extracapsulaires. Ce sont des fractures du 1/3 supérieur du
fémur. Le trait est souvent spiroïde et remonte vers le massif
trochantérien ; elles sont comminutives. Le déplacement est
parfois important, en cross antéro-externe. Cliniquement les signes
locaux sont majorés et proches de ceux de fracture de la diaphyse
fémorale.
I.6.5. Classification des fractures
trochantériennes
La classification de Ender basée sur le siège
du trait, la nature du déplacement et le risque d'instabilité
mérite d'être retenue. Sur le plan pratique, il convient de
distinguer les fractures stables des fractures instables. [4]
I.6.5.1. Fractures stables
On en distingue deux types :
Ø Fractures cervico-trochantériennes : Le trait
de fracture longe la base d'implantation du col et se termine au bord
supérieur du petit trochanter. Le déplacement associe une
coxa-vara et une rotation externe du fragment distal.
Ø Fractures pertrochantériennes simples : Le
trait de fracture part de l'angle supéroexterne du grand trochanter et
se termine au niveau du petit trochanter. Le déplacement est souvent
important associant une variation, une ascension et une rotation externe du
fragment inférieur. [20]
I.6.5.2. Fractures instables
On distingue 3 principaux groupes :
-Fractures pertrochantériennes complexes : Le trait
principal est associé à des traits de refend qui réalisent
une fracture à 4 fragments (cervico-céphalique,
antéro-interne, trochantérien externe et
trochantéro-diaphysaire)
-Fractures sous-trochantériennes : Le trait est en
règle horizontal et passe en dessous du petit trochanter dans une
région très mal vascularisée ce qui expose aux
pseudarthrose.
-Fractures trochantéro-diaphysaires : Le trait souvent
spiroïde mais beaucoup plus oblique que celui des fractures
pertrochantériennes.
Figure 5:Classification des
fractures trochantériennes [29]
I.7.TRAITEMENT
Le traitement des fractures de l'extrémité
supérieure du fémur doit obéir aux principes
théoriques suivants :
-La réduction rigoureusement exacte
-La contention rigoureuse aussi prolongée que
possible
Ces obligations sont en contradiction avec la
nécessité de mobiliser au plus tôt de ces blessés et
l'impérieuse nécessité, chez le vieillard, de supprimer le
plus rapidement possible le décubitus strict. Le traitement de ces
fractures doit être complété par une
rééducation.
I.7.1. Méthodes de
traitement
I.7.1.1. Traitement orthopédique
La traction permet d'immobiliser le foyer de fracture afin
d'éviter une aggravation des dégâts vasculaires et de
soulager le blessé. Dans certains cas cependant, la traction reste le
seul traitement possible (fractures trochantéro-diaphysaires trop
complexes pour bénéficier d'une ostéosynthèse dont
les difficultés opératoires augmentent le risque infectieux).
Cette méthode peut être aussi indiquée pour les fractures
engrenées ou non déplacées chez les sujets jeunes pouvant
supporter 45 à 60 jours de décubitus. [30]
I.7.1.2. Traitement chirurgical
Les objectifs de l'intervention chirurgicale sont les
suivantes :
Ø En priorité, assurer la meilleure survie
possible en évitant toute chirurgie agressive qui augmenterait la
mortalité immédiate ;
Ø Apporter le meilleur confort post-opératoireau
patient en supprimant la douleur de la fracture ;
Ø Assurer des suites opératoires non
compliquées et rapides ;
Ø Avoir des suites fonctionnelles à long terme
les plus favorables possibles.
Traitement des fractures cervicales vraies
comprenddeux groupes de traitementL'ostéosynthèse et
lesarthroplasties. [11]
Techniques d'ostéosynthèsesont
multiples et variées : [31]
1.L'embrochage en faisceau : six à dix broches
(parallèles entre elles ou divergentes en tronc de cône) sont
introduites dans le col et la tête fémorale à partir de la
région sous-trochantérienne.
2.Vissage simple :(Fig13) c'est un montage en triangulation
prenant appui dans la région sous-corticale avec risque d'expulsion (par
mauvaise tenue dans os spongieux et à la résorption
fracturaires). D'où usage d'un système combiné de soutien
et de hauban tel que celui de la vis plaque à compression. [32]
3.La vis-plaque à compression DKP :(Fig8) mise au point
en 1956, c'est un montage solide. L'impactation permanente met le foyer de
fracture dans les meilleures conditions de consolidation. Par contre, sa
rigidité et situation axiale favorisent le tassement de l'os spongieux
à son contact ce qui peut créer une instabilité. [33]
4.Le greffon pédiculé : (Fig12) Cette technique
associe un vissage en triangulation et la mise en place d'un greffon
pédiculé sur le carré crural. Sur le plan
mécanique, cette technique diminue le risque de pseudarthroses (qui ont
passées de 20% (pour la technique classique) à 3% pour cette
technique).Néanmoins, cette technique n'influence pas le risque de
survenue d'une nécrose. [34,35]
Figure 6: Traitement des
fractures cervicales par l'ostéosynthèse et les
arthroplasties
Les arthroplasties :La prothèse de Moore a
considérablement amélioré le pronostic vital. Une nouvelle
génération de prothèses intermédiaires vise
à protéger la dégradation du cotyle en diminuant les
contraintes. Actuellement, c'est sur l'amélioration de la qualité
du résultat fonctionnel que portent les efforts des chirurgiens
orthopédistes [36]. Cette amélioration passe tout d'abord par la
rigueur et la précision de la technique d'implantation de la
prothèse.
Le respect scrupuleux de tous les détails techniques
met à l'abri de la plupart des détériorations
fémorales précoces. Les indications sont basées sur
l'âge du blessé (en tenant compte évidemment plus de
l'âge physiologique que de l'âge réel), de l'importance du
déplacement et de l'instabilité du foyer. [4,5,37]
1.Fractures Garden I, II : Quel que soit l'âge, la
tête fémorale doit être conservée. Une simple
décharge d'environ un mois suffit en cas de fracture engrenée
chez un sujet jeune. Si non, on recourt soit à l'embrochage en faisceau
(Garden I), soit au vissage (Garden II) qui permettent une mobilisation
immédiate et une reprise de l'appui précoce.
2.Fractures Garden III: En dessous de 60 ans, une
ostéosynthèse par vis à compression est
systématique (réalisable souvent à foyer fermé).
Au-dessus de 75 ans, l'arthroplastie type Moore à cupule est
préférée. Elle permet une reprise immédiate de la
marche et met à l'abri d'une réintervention. Entre 60 et 75 ans,
il faut tenir compte de l'état général du blessé,
de tares associées, des activités habituelles et de l'importance
du déplacement.
3.Fractures Garden IV : Elles posent les problèmes les
plus difficiles. En dessous de 60 ans, il faut conserver la tête
malgré le risque majeur de nécrose. Au-delà de 60 ans ;
l'arthroplastie doit être quasi systématique.
Traitement des fractures
trochantériennes connaît plusieurs méthodes
thérapeutiques :1. L'ostéosynthèse par clou-plaque ;(Fig7)
2.L'enclouage élastique de Ender ;(Fig9)
3.Ainsi que le remplacement par une prothèse
cervico-céphalique. [24] La prothèse utilisée
dérive de celle d'Austin-Moore. Sa longue queue droite s'enclave dans le
canal médullaire ; ce qui rend inutile le scellement dans la plupart des
cas. Il est possible d'utiliser une prothèse madréporique
à cupule mobile afin d'éviter une détérioration
cotyloïdienne chez un vieillard ; voire une prothèse totale
à anneau vissé si la cotyle paraît usée.
Les indications dépendent de
l'âge et du caractère stable ou instable de la fracture.
Intervient également l'expérience personnelle de chaque
chirurgien sur les qualités mécaniques de chaque technique.
[9,16,24]
1.Fractures stables : Chez le sujet jeune, le vis-plaque de
Judet comme le clou-plaque monobloc, a des qualités mécaniques
adaptées au double objectif recherché : solidité et
stabilité (pour autoriser une reprise de la marche en
décharge).
Chez le grand vieillard, la résistance mécanique
des implants dépasse largement la résistance osseuse. On
préfère l'enclouage d'Ender. Ce qui permet la reprise effective
d'un appui précoce sans risque de cal vicieux important.
2.Fractures instables : Chez le sujet jeune, le traitement
orthopédique reste indiqué en fonction de l'importance de la
comminution. Grâce à un enclouage d'alignement de Ender (Fig9), la
durée de la traction peut être ramenée à 3 semaines.
Si non l'ostéosynthèse est toujours indiquée. [38]
Chez le grand vieillard, les attitudes thérapeutiques
divergent du fait delà difficulté d'obtenir un montage
suffisamment stable d'où l'appui est retardé vers la
3ème ou la 4ème semaine. [37]. Certains
utilisent le clou-plaque(Fig7) et recourent à divers artifices pour
améliorer la stabilité des montages (pénétration
cervico-diaphysaire de Tomine). D'autres font confiance à l'enclouage
élastique avec utilisation de clous supplémentaires (introduits
par le condyle externe et fichés dans le grand trochanter) et vissage de
l'extrémité inférieure des clous [39].
Suite à ces différentes contraintes ci-haut
citées ; la préférence devient une prothèse
cervico-céphalique qui seule permet une mobilisation et remise en charge
rapide de façon régulière. Néanmoins, malgré
la meilleure qualité du résultat fonctionnel, cette chirurgie de
remplacement connaît des complications d'une extrême gravité
(luxation à répétions et infections).
3.Les fractures associées du col et de la diaphyse
constituent un cas particulier [4]. Le traitement orthopédique des 2
foyers ou de la seule fracture du col (généralement peu
déplacée) expose à la pseudarthrose ou au cal vicieux. Il
ne doit être entrepris qu'en cas de délabrement cutané et
musculaire important. On lui préfère alors une immobilisation par
fixateur externe. Le traitement chirurgical des deux foyers est la meilleure
solution. Le vissage par deux ou trois vis est en général
suffisant compte tenue du siège de la fracture et de son faible
déplacement. Il est associé à une
ostéosynthèse par plaque vissée ou par clou
centromédullaire de la diaphyse.
I.8.LA REEDUCATION
C'est un complément incontournable de tout traitement
de ces fractures vue l'importance de cette partie du squelette pour l'autonomie
dans la locomotion. Elle a comme objectif de redonner au patient un niveau de
performance fonctionnelle le plus élevé possible et
réduire à leur minimum les délais nécessaires
à l'obtention de ce résultat. Ces objectifs imposent la mise en
oeuvre précoce et correcte des techniques parfaitement
appropriées à l'état du malade. Trois périodes sont
importants : [40,41,42,43]
Période post-opératoire précoce : Le
travail musculaire peri-articulaire précoce permet une meilleure
vasomotricité et entretient la trophicité. La contraction
isométrique sans résistance semble la seule acceptable à
ce stade. Le travail des muscles abdominaux et spinaux lombaires est
réalisé par des exercices d'antéversion et
rétroversion du bassin. Rythmés par les temps respiratoires ; ces
exercices vont également favoriser la circulation de retour des membres
inférieures par pompage abdominal ; ce qui prévient les
thromboses.
Période intermédiaire : C'est la phase
où l'on peut commencer à permettre des contraintes
modérées et progressives aux éléments musculaires,
tendineux et osseux. C'est le moment de la reprise de la marche sans appui ou
avec appui partiel.
Période tardive : A cette phase, la consolidation est
obtenue dans la grande majorité des cas grâce aux exercices
réalisées au cours des phases précédentes. A ce
stade, on va rechercher la stabilisation du bassin, le réapprentissage
de la coordination des ceintures scapulaire et pelvienne et la remise en marche
totale. Le respect de ces quelques principes donne à
l'opéré le maximum de chance de récupération
fonctionnelle rapide.
I.9.PREVENTION
La fracture de la hanche sera toujours, si l'on ne prend pas
garde en forte recrudescence. Le vieillissement de la population et les
problèmes d'ostéoporose, surtout chez les femmes, peuvent
expliquer ce phénomène. La prévention de ces fractures
repose sur des actions concernant les chutes d'une part et la prise en compte
du risque d'ostéoporose d'autre part. [76] Parfois la fracture du col du
fémur peut être spontanée et dans ce cas, c'est elle qui
provoque la chute et non le contraire. Il en est même d'une fracture
survenant simplement en se retournant dans le lit ou en heurtant un meuble.
Mais dans plus de 80 % des cas, les fractures du col du fémur sont
consécutives à une chute. Un système de protection de
conception simple existe maintenant sur le marché. Le dispositif de
protection comprend un sous-vêtement équipé de poches
latérales au niveau des hanches. En cas de chute, le choc classique sur
le grand trochanter est diminué. Ces protecteurs de hanche semblent
particulièrement indiqués pour des personnes fragilisées
qui ressentent le besoin de déambuler. On n'apas encore eu connaissance
de résultats statistiques fiables, mais on peut raisonnablement penser
que la protection est efficace. [47,77,78]
I.10.EVOLUTION ET
PRONOSTIC
Le pronostic vital était sombre autrefois en l'absence
d'opérations du fait des complications de décubitus (escarres,
complications pulmonaires, complications urinaires, complications cardiaques,
déséquilibre psychique et mental). [30,37] Le taux de
mortalité à un an est voisin de 20%. Mais les études
faites ont montré que le pronostic vital est essentiellement lié
à l'âge physiologique des patients. Les séquelles et le
coût social des fractures de l'extrémité supérieure
du fémur sont également considérables : 35% des patients
ne retrouvent pas leur statut social antérieur. [53] Certains patients
vont se voir confinés au lit et au fauteuil durant le reste de leur vie,
d'autres ne vont récupérer que l'autonomie de la marche à
l'intérieure des domiciles et très peu de patients vont
récupérer leur autonomie antérieure : 41%. [47]
CHAP. II. MALADES ET
METHODES
II.1. MALADES
Notre étude concerne tous les adultes ayant
été traités au C.H.U.K. pour fracture de
l'extrémité supérieure du fémur durant la
période de Juin 2003 à Mai 2004 ; soit 12 mois. 42 patients ont
été hospitalisés pour cette lésion. Nous avons
éliminé de notre étude 5 patients (2 patients qui n'ont
pas été traités et 3 perdus de vue) et nous en avons
retenu 37. Nous déplorons 8 décès (1 en hospitalisation et
7 après la sortie).
II.2. METHODES
Nous avons réalisé une étude prospective
en cohorte. Le suivi a été fait sur une période d'au moins
12 mois après traitement.
Nos sources de données ont été : -Les
registres des hospitalisés ;
-Les
dossiers médicaux des malades ;
-Les
registres du bloc opératoire ;
-Les
comptes rendus opératoires ;
-Les
fiches de consultation en chirurgie ;
-Les
registres du service de kinésithérapie.
Au moment du recueil des données, nous avons
été confrontés au problème d'insuffisance de
renseignements sur l'examen initial avant immobilisation. Au cours du suivi, 5
patients sont décédés dans 3 mois (dont 1 en
hospitalisation) ; 2 dans les 6 mois et le dernier est
décédé au-delà de 6 mois après
traitement.
La surveillance a été faite cliniquement ou par
enquête téléphonique jusqu'en Juin 2005.
L'évolution a été évaluée
sur 3 paramètres :
- La récupération de l'autonomie de la marche
à l'intérieure du domicile ;
-La récupération de l'autonomie de la marche
à l'extérieure du domicile ;
-L'autonomie pour les activités de la vie
quotidienne.
L'autonomie de la marche à l'intérieure du
domicile a été classée en trois catégories à
savoir : marche sans aide, marche avec aide (canne(s), déambulateur
et/ou appui sur des meubles), patients confinés au lit et au
fauteuil.
Comme la précédente, l'autonomie de la marche
à l'extérieure du domicile a été
évaluée en trois catégories : marche seul avec ou
sans canne, marche accompagné et patients ne sortant plus.
En fin l'autonomie dans les activités de la vie
quotidienne a été faite sur l'échelle de Katz Folstein
[98].
Tableau 1 : Classification selon
F. Katz
|
Toilette
|
Habillage
|
Elimination
|
Faire ses course
|
Préparer repas
|
score
|
Autonomie
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
5
|
Aide partielle
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
10
|
Aide totale
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
15
|
Selon la somme des scores, les patients sont classés en
3 catégories de dépendance croissante : - Catégorie A :
score = 5 à 7 (patients autonomes) ;
- Catégorie B : score = 8 à 11
(dépendance modérée) ;
- Catégorie C : score = 12 à 15
(dépendance importante) ;
Pour chaque malade, les données ont été
recueillies sur une fiche d'observation que vous trouverez en annexe.
CHAP.III.RESULTATS
III.1. EPIDEMIOLOGIE
III.1.1.
Fréquence
De Juin 2003 à Mai 2004 ; 694 patients adultes ont
étés hospitalisés dans le service de chirurgie du C.H.U.K
pour pathologies diverses. Parmi ceux-ci, nous avons eu 163 cas de fractures
diverses dont 42 pour l'extrémité supérieure du
fémur ; soit 25,76% des fracturés.
III.1.2. Répartition
par âge
La répartition par âge a été faite
selon la classification des classes d'âge de l'O.M.S.
Tableau 2:
Répartition en classes d'âge
Classes
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Jeunes ( avant 60 ans )
|
12
|
28,57%
|
Gérontins (60 à 74 ans )
|
18
|
42,87%
|
Vieillards ( 75 à 89 ans )
|
11
|
26,19%
|
Grands vieillards (> 90 ans )
|
1
|
2,38%
|
Totale
|
42
|
100,00%
|
Les gérontins sont majoritaires (42,87%). Ces
fractures sont les plus fréquentes aux âges moyens
(gérontins et vieillards) : 29/42 (69,04%) qu'aux âges
extrêmes : 13/42 (30,95%). L'âge moyen est de 64,94 ans avec des
extrêmes de 21ans et 90 ans ; et une moyenne de 60,75 pour les hommes et
70,53 pour les femmes.
III.1.3. Répartition
par sexe
Nous avons dénombré 25 femmes et 17 hommes. Ce
qui fait un sexratio de 25/17 soit 1,47/1 en faveur des femmes.
III.1.4. Répartition
par âge et par sexe
Tableau 3: Répartition
en classes d'âge
Classes
|
Effectif
|
Homme (%)
|
Femme (%)
|
H + F
|
Jeunes ( avant 60 ans )
|
5 ( 11,90 )
|
7 ( 16,66 )
|
12
|
Gérontins (60 à 74 ans )
|
10 ( 23,80 )
|
8 ( 19,04 )
|
18
|
Vieillards ( 75 à 89 ans )
|
1 ( 2,38 )
|
10 ( 23,80 )
|
11
|
Grands vieillards(> 90 ans )
|
0 ( 0,00 )
|
1 ( 2,38 )
|
1
|
Totale
|
16 ( 38,09 )
|
26 ( 61,90 )
|
42
|
Avant 75 ans, nous avons la
même fréquence chez les hommes et chez les femmes. Après
cet âge, les femmes prédominent avec 11 cas sur 12 (91,66%).
Dans les classes d'âges moyennes
(gérontins et vieillards) ; la fréquence des fractures de
l'extrémité supérieure du fémur est plus
élevée chez les femme (18/29 = 62,06%) que chez les hommes
(11/29=37,93%).
III.1.5.Le côté
atteint
Sur les 42 patients, 25 soit 54,76% ont été
atteints sur le côté droit. Aucun cas d'atteinte bilatérale
n'a été noté.
III.1.6. Délai entre
la date de l'accident et la date de consultation
Tableau 4:Délai entre la
date de l'accident et celle de consultation
Délais(en jours)
|
N. cas
|
%
|
>1
|
8
|
19,04
|
1 à 7
|
22
|
52,38
|
8 à 14
|
9
|
21,42
|
>14
|
3
|
7,14
|
Totale
|
42
|
100,00%
|
Le délai moyen de consultation est de 4,73 jours avec
des extrêmes allant de quelques heures à 18 jours. 8 patients sur
les 42(19,04%) ont consulté dans les 24 heures après l'accident
et 7,14% ont consulté après 2 semaines. 80,95% ont
consulté dans la première semaine après 24 heures.
III.1.7. Réparation
selon la provenance
Tableau 5:Répartition selon la provenance
P.0.
|
Bub.
|
Buj.
|
Bur.
|
Cank.
|
Git.
|
Kay.
|
Mair.
|
Mur.
|
Muy
|
Mwa.
|
Ruy.
|
n.cas
|
2
|
4
|
7
|
3
|
5
|
2
|
12
|
2
|
1
|
3
|
1
|
%
|
4,76
|
9,52
|
16,66
|
7,14
|
11,9
|
4,76
|
28,57
|
4,76
|
2,38
|
7,14
|
2,38
|
P.O : Province d'origine, Bub : Bubanza, Bur :
Bururi, Cank : Cankuzo, Git : Gitega,
Kay : Kayanza, Mair : Mairie de Bujumbura, Mur :
Morava, Muy : Muyinga,
Mwa : Maroc, Ruy : Ruyigi
11 provinces sont représentées sur les 17 que
compte notre pays. Aucun cas étranger n'a été noté.
La Mairie de Bujumbura occupe la première place avec 12 cas parmi les 42
soit 28,57%. Mais si on totalise les patients adressés par les
hôpitaux de l'intérieur du pays, ils sont majoritaires avec 27/42
soit 64,28%.
III.1.8. Délai entre
la date de l'accident et la date de consultation selon la provenance
7 patients sur 12 de Bujumbura (58,33%) ont consulté
dans un délai d'une semaine après traumatisme et 20/30 soit
66,66% des patients en provenance de l'intérieure du pays ont
consulté dans les mêmes délais.
Tableau 6: Délai entre la
date de l'accident et celle de consultation selon la provenance
Délai
|
Provenance
|
Mairie de Bujumbura
|
Autres provinces
|
Effectif
|
0-24H
|
3
|
5
|
8
|
1-7 jours
|
4
|
15
|
22
|
8-14 jours
|
1
|
8
|
9
|
>14jours
|
1
|
2
|
3
|
Totale
|
12
|
30
|
42
|
III.1.9. Répartition
selon le mois de survenue
La fracture de l'extrémité supérieure du
fémur survient toute l'année. La moyenne par mois est de 42/12
soit 3,5. Six mois sur les douze, soit la moitié de la période de
recrutement, ont une fréquence supérieure à cette moyenne.
La fréquence la plus élevée est notée dans 3 mois
(Juin/2003 ; Juillet/2003 et Février/2004)
Tableau 7:Répartition
selon le mois de survenue
Effectif par mois
|
Juin/2003
|
Juillet/2003
|
Août/2203
|
Sept/2003
|
Oct./2003
|
Nov./2003
|
6
|
7
|
2
|
4
|
2
|
2
|
Déc/2003
|
Janv./2004
|
Fév./2004
|
Mars/2004
|
Avril/2004
|
Mai/2004
|
1
|
2
|
6
|
4
|
1
|
4
|
III.1.10. Données
étiologiques
III.1.10.1. Répartition selon
l'étiologie
Tableau 8:Répartition selon
l'étiologie
Etiologie
|
Nombre de cas
|
Pourcentage
|
Chute
|
23
|
54,76%
|
A.V.P.
|
10
|
23,80%
|
Acc. domestique
|
8
|
19,04%
|
Trauma. par balle
|
1
|
2,38%
|
Totale
|
42
|
100,00%
|
La chute a été la première
étiologie avec 54,76% des cas. L'A.V.P. occupe la seconde position
(23,80%) et l'accident domestique vient en 3ème place
(16,66%). Le traumatisme par balle constitue l'étiologie la plus rare
(2,38%).
III.1.10.2. Relation entre l'âge et
l'étiologie
Tableau 9:Relation entre
l'âge et l'étiologie
Classes d'âges
|
Etiologies
|
A.V.P.
|
Acc. dom.
|
Chute
|
Projectile
|
N. cas/classe
|
Jeunes ( avant 60 ans )
|
7
|
1
|
3
|
1
|
12
|
Gérontins (60 à 74 ans )
|
2
|
3
|
13
|
0
|
18
|
Vieillards ( 75 à 89 ans )
|
1
|
4
|
6
|
0
|
11
|
Grands vieillards (> 90 ans )
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Totale
|
10
|
8
|
23
|
1
|
42
|
Chez les jeunes,
l'étiologie la plus retrouvée est l'A.V. P avec 7/12 (58,33%) ;
ailleurs, la chute occupe la première place : 20/30 soit 66,66%.
III.1.10.3. Relation entre l'étiologie et le
sexe
Tableau 10:Relation entre l'étiologie et le
sexe
Etiologie
|
Homme
|
Femme
|
Homme + Femme
|
Chute
|
7
|
16
|
23
|
A.V.P.
|
9
|
1
|
10
|
Acc. domestique
|
0
|
8
|
8
|
Trauma. par balle
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
17
|
25
|
42
|
Les accidents de la voie publique et la chute sont les
principales causes chez les hommes (16/17 soit 94,11%). Chez les femmes la
chute constitue la première cause 16/25 soit 64,00%. L'A.V.P. et le
traumatisme par balle sont les étiologies les plus rares chez la femme,
tandis que chez l'homme c'est l'accident domestique et l'accident par balle
sont notés chez l'homme.
III.2. ETUDE CLINIQUE
III.2.1. Interrogatoire
III.2.1.1. Antécédents et tares
préexistantes
Quelques antécédents ont été
notés comme :
ü Six cas de fractures (une fracture du col
fémoral, une fracture médio-diaphysaire associée à
celle du 1/3 inférieure du fémur, une fracture du coude et une
fracture diaphysaire humérale) ;
ü Trois cas d'H.T.A., un asthme de plus de 20 ans, un cas
d'immunodépression à VIH et deux cas de rhumatisme articulaire
;
ü Deux cas de trouble de la marche (une paralysie du nerf
sciatique iatrogène et une hémiplégie compliquant une
H.T.A.).
III.2.1.2. L'autonomieavant fracture
Trois patients (soit 7,14% du total de tous
les cas) se déplaçaient avec une canne d'appui :
-Une patiente hémiplégique (séquelle
d'une H.T.A.)
-Un patient avec un antécédent de fracture du
col du côté controlatéral
-Un patient avec un antécédent
de fracture médio-diaphysaire associée à celle du 1/3
inférieure du fémur sur le côté opposé
à celui de la fracture de l'extrémité supérieure du
fémur.
III.2.2. Examen physique
III.2.2.1. Examen général
Sauf un polytraumatisé qui est entré dans un
état de choc, et qui dans les suites est décédé le
lendemain de l'hospitalisation, l'état général
était bon.
III.2.2.2. L'examenlocorégional
Tableau 11:Les signes
cliniques
Signes cliniques
|
Nombre de cas ( % )
|
Rotation externe
|
35 (83,33 )
|
Rotation interne
|
4 (9,52 )
|
Adduction
|
25 (59,52 )
|
Raccourcissement
|
38 (90,47 )
|
OEdème
|
31 (73,80)
|
Impotence fonctionnelle
|
42 (100,00 )
|
Douleur
|
42 (100,00 )
|
Presque tous les malades ont été vus le
lendemain de l'hospitalisation déjà immobilisés. Les
signes cliniques ont été recueillis sur les fiches
d'hospitalisation ; parfois quelques informations manquaient en ce qui concerne
l'examen initial avant immobilisation. La douleur et l'impotence sont
présentes dans tous les cas.
La fréquence de la rotation externe (35/42) et celle du
raccourcissement (38/42) sont proches.
III.3. ETUDE
PARACLINIQUE
La radiographie a été le seul
examen paraclinique utilisé dans tous les cas. Nous avons réparti
les types de fractures selon Garden (pour les fractures cervicales vraies) et
Ender pour les fractures trochantériennes.
Tableau 12:Répartition
selon le type de fracture
Types de fractures
|
Répartition
|
Effectif ( % )
|
Effectif(%) selon siège
|
Fractures cervicales vraies
|
Sous-capitales
|
2( 4,76)
|
16 (38,09 )
|
Transcervicales
|
9(21,42 )
|
Basi-cervicales
|
5( 11,9)
|
Fractures trochantériennes
|
Cervico-trochantérienne
|
6( 14,28)
|
26( 61,90 )
|
Inter trochantériennes
|
4( 9,52)
|
Pertroch. simple
|
10(23,80 )
|
Pertroch. complexe
|
1(2,38 )
|
Sous-trochantérienne
|
3(7,14 )
|
Trochantéro-diaphysaire
|
2( 4,76)
|
Selon le type de fracture, les fractures
pertrochantériennes simples et transcervicales prédominent avec
les fréquences respectives de 23,80% et 21,42%.
Selon le siège de fracture, les fractures
trochantériennes viennent en première position avec une nette
prédominance (61,90%)
Tableau 13:Répartition
selon le déplacement (Garden)
Orientation des travées
|
Effectif
|
%
|
Garden I
|
4
|
25
|
Garden II
|
1
|
6,25
|
Garden III
|
9
|
56,25
|
Garden IV
|
2
|
12,5
|
Si on considère la classification des fractures
cervicales selon de Garden, nous constatons que le type III occupe la
première position avec 56,5%. Le type II est le plus rare avec 6,25%
Tableau 14:Association âge
et type de fracture
Classes d'âges
|
Types de fractures
|
Fracture cervicales
|
Fractures trochantériennes
|
S-Cap
|
T-cerv
|
B-cerv
|
C-troch
|
I-chant
|
P-troc-S
|
P-tr-C
|
S-troch
|
T-diaph
|
Jeunes
|
2
|
1
|
0
|
0
|
3
|
3
|
1
|
0
|
2
|
Géront.
|
0
|
3
|
3
|
4
|
1
|
6
|
0
|
1
|
0
|
Vieil.
|
0
|
1
|
5
|
2
|
0
|
1
|
0
|
2
|
0
|
G.V
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
La répartition selon le type de fracture et la classe
d'âge ne note pas de relation particulière.
Tableau 15:Association
type de fracture et étiologie
Etiologie
|
Type de fracture ( % )
|
Fractures cervicales
|
Fractures trochantériennes
|
S-Cap
|
T-cerv
|
B-cerv
|
C-troch
|
I-chant
|
P-t-S
|
P-t-C
|
S-t
|
T-dia
|
Chute
|
4,76
|
14,28
|
2,38
|
9,52
|
0
|
19,04
|
0
|
0
|
2,28
|
AVP
|
0
|
7,14
|
0
|
0
|
9,52
|
|
0
|
4,76
|
2,38
|
A. do.
|
0
|
0
|
4,76
|
2,38
|
0
|
4,76
|
0
|
2,38
|
0
|
Project
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1 2,38
|
0
|
0
|
Totale
|
16
|
26
|
La chute est l'étiologie la plus retrouvée dans
presque toutes les types de fractures.
III.4. TRAITEMENT
Parmi les 42 patients, 2 n'ont pas
bénéficié un traitement au C.H.U.K. Dans ce chapitre nous
avons gardé les 40 patients qui ont été traités.
III.4.1. Attitude
pré-thérapeutique
En attente du traitement, 37 patients ont été
immobilisés par une attelle métallique postérieure pour
une durée de moins de 24 heures. Le traitement proprement dit consiste
en un traitement orthopédique et traitement chirurgicale.
III.4.2. Traitementorthopédique
Le traitement orthopédique consiste en une
réduction du foyer de fracture suivi d'une immobilisation par une
traction transtibiale. Cette méthode thérapeutique n'est
cependant pas toujours un traitement à part entière ; elle est
parfois mise en place comme traction de décharge en attente d'un
traitement chirurgicale. Dans notre étude, un seul patient a
été mis sous traction transtibiale comme traitement
définitif.
Tableau 16: Délai
d'immobilisation
Délai (en jours )
|
Nombre de cas
|
Pourcentage
|
<7
|
4
|
10,00%
|
7 à 14
|
6
|
15,00%
|
15 à 21
|
6
|
15,00%
|
22 à 28
|
7
|
17,50%
|
29 à 35
|
3
|
7,50%
|
36 à 42
|
5
|
12,50%
|
> 43
|
9
|
22,50%
|
Totale
|
40
|
100,00%
|
La durée moyenne de l'immobilisation est de 30,82
jours. 50% sont de part est d'autres de cette moyenne. Selon les données
du tableau 16, nous avons un pourcentage plus élevé pour une
durée supérieure à 43 jours.
III.4.3. Traitement
chirurgical
Deux méthodes chirurgicales ont été
utilisées : l'ostéosynthèse
etl'arthroplastie. Dans notre étude 39
patients ont été traités chirurgicalement. 24 ont
été traités par ostéosynthèse et 15 par
arthroplastie.
III.4.4. Répartition
selon le traitement
Quarante patients ont suivi le traitement
prescrit au CHUK.
Parmi ceux-ci, un patient a été traité
orthopédiquement et trente-neuf autres l'ont été
chirurgicalement.
Tableau 17/Répartition
selon le type de traitement
Types de traitement
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Traitement orthopédique
|
1
|
2.50%
|
Traitement chirurgical
|
Ostéosynthèse
|
24
|
60.00%
|
Arthroplastie
|
15
|
37,50%
|
III.4.5. Les indications
Tableau 18:Traitement selon le
siège et type de fracture
Type et siège de fracture (effectif)
|
Traitement orthopédique
|
Méthodes chirurgicales
|
Ostéosynthèse
|
Arthroplastie
|
Cas
|
%
|
|
|
|
|
Fractures cervicales vraie(15)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
15
|
100,00%
|
Fractures du massif trochantérien (25)
|
1
|
4,00%
|
24
|
96,00%
|
-
|
-
|
Toutes les fractures cervicales ont été
traitées par arthroplastie (100%). 96% de cas de fractures du massif
trochantérien ont été traités par
ostéosynthèse et 4% l'ont été
orthopédiquement.
III.4.5. Le traitement
adjuvant.
Le traitement associé comportait une
antibioprophylaxie, des antalgiques, des antibiotiques en dehors d'une
prophylaxie et sérum antitétanique.
Tableau 19:Le traitement
associé
Traitement
|
Nombre de cas
|
Pourcentage
|
Antibiotiques
|
Prophylactiques
|
40
|
100,00%
|
Non prophylactiques
|
16
|
40,00%
|
Antalgiques
|
40
|
100,00%
|
Sérum antitétanique
|
1
|
2,50%
|
L'antibioprophylaxie a été systématique
pour tous cas. L'antibiothérapie non prophylactique a été
administrés dans 16 cas. Cette antibiothérapie a
été donnée sur base de sites infectieux localisés
au cours de l'hospitalisation. L'antalgique a été donnée
dans les mêmes proportions que l'antibioprophylaxie. Le sérum
antitétanique n'a été donné que dans 1 cas (soit
2,50%), ce qui correspond au cas de traumatisme ouvert par balle.
Tableau 20:Traitement adjuvant
en fonction de la méthode de traitement
Méthodes de traitement
|
Traitement associé
|
Ap
|
A. N. P.
|
Antalgiques
|
S. A. T.
|
Cas ( % )
|
Cas ( % )
|
Cas ( % )
|
Cas ( % )
|
Orthopédiques
|
1 ( 2,50 )
|
1 ( 2,50 )
|
1 ( 2,50 )
|
1 ( 2,50 )
|
Arthroplastie
|
15 ( 37,50 )
|
6 (15,00 )
|
15 ( 37,50 )
|
-
|
Ostéosynthèse
|
24 ( 60,00 )
|
9 ( 22,50 )
|
24 ( 60,00 )
|
-
|
Ap : Antibioprophylaxie ; A. N. P : Antibiothérapie
non prophylactique ;
S. A. T : sérum antitétanique.
Tous les types de traitements adjuvants sont retrouvés
dans toutes les méthodes de traitement à l'exception du
sérum antitétanique.
III.4.6. La
rééducation
Un de nos patients a eu une luxation de la prothèse
deux fois ; elle n'a pas fait de rééducation. 39 patients ont
fait la rééducation parmi lesquels une patiente est
décédée en hospitalisation.
La majorité de nos patients (89,74%) a fait 21
à 40 séances de rééducation. La moyenne est de
34,26 séances. Les extrêmes sont 3 (une patiente qui est
décédée en hospitalisation) et 45 séances (une
patiente qui avait un trouble de l'équilibre).
Tableau 21:Répartition
selon la durée de la rééducation
Nombre de séances de
rééducation
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 à 20
|
2
|
5,12%
|
21 à 40
|
35
|
89.74%
|
> 41
|
2
|
5,12%
|
Tableau 22:Relation entre
nombre de séances de rééducation, méthodes de
traitement et siège de fracture
Type et siège de fractures
|
Nombre de séances de
rééducation
|
1 à 20
|
21 à 40
|
> 41
|
Effectif
|
Fractures cervicales (arthroplastie)
|
1
|
13
|
1
|
Fractures trochantériennes
|
Ostéosynthèse
|
1
|
21
|
1
|
Orthopédique
|
-
|
1
|
-
|
13 patients sur les 15 traités par arthroplastie
(86,66%) ont fait 21 à 40 séances de rééducation et
21/24 parmi les patients traités par ostéosynthèse
(87,50%)sont également dans le même intervalle.
III.5. EVOLUTION
III.5.1. La
morbidité
Parmi les 40 patients traités ; il y
a eu 1 cas d'infection sur fracture ouverte, 4 cas d'infections pulmonaires, 2
décompensations de tares préexistantes (un asthme et une H.T.A.)
et 1 cas d'accès palustre. Au total, sur 40 patients nous avons
noté 8 cas de morbidité soit 20%.
III.5.2. La durée
d'hospitalisation
La durée moyenne d'hospitalisation a
été de 61 jours. 15 jours pour le plus court délai et 105
jours pour le plus long.
Tableau 23:Répartition
selon la durée de l'hospitalisation
Durée
|
Nombre de cas
|
Pourcentage
|
< 21 jours
|
1
|
2,50%
|
21 à 40 jours
|
2
|
5,00%
|
41 à 60 jours
|
30
|
75,00%
|
61 à 80 jours
|
6
|
15,00%
|
> 80 jours
|
1
|
2,50%
|
La plupart de nos patients (75,00%) ont été
hospitalisés pendant une durée d'un mois et demie à deux
mois (41 à 60 jours). Une seule patiente est sortie avant 3 semaines
(15 jours d'hospitalisation) ; il s'agit d'un
décès. Une patiente est sortie au dé là de 80 jours
(plus de 2 mois).
III.5.3. Complications
Dix complications secondaires ont été
notées : une luxation de la prothèse (deux fois), une
thrombophlébite, 3 cas d'escarres, 3 infections urinaires et un cas de
trouble psychique à types de délires.
Une seule complication tardive est survenue
chez tous nos malades : une raideur du genou du côté
traumatisé suite à l'immobilisation. Mais tous ont pu
récupérer après rééducation.
III.6. PRONOSTIC
Parmi les 40 patients traités, 3 ont
été perdus de vue. Le pronostic sera évalué sur les
37 qui restent. C'est une analyse des résultats du suivi à un an.
III.6.1. La
mortalité
Elle a été évalué pendant
l'hospitalisation et après l'hospitalisation. Pendant l'hospitalisation,
il y a eu un décès à J15 d'hospitalisation par
embolie pulmonaire (nous n'avons pas tenu en compte un patient
décédé avant traitement). Après la sortie, nous
avons enregistré 7 cas de décès. Au total, 8 cas de
décès sont survenus à un an ; soit 21,62%.
Tableau 24: Délai de
survenue de la mortalité
Délai
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Avant 3 mois
|
5
|
13,51%
|
3 à 6 mois
|
2
|
5,40%
|
Après 6 mois
|
1
|
2,70%
|
La mortalité précoce est élevée :
13,51% du total de notre échantillon (37) ou 62,50% des
décès.
III.6.1.1. Cause, âge
et lieu de mortalité
Tableau 25:Relation entre les
causes de mortalité et l'âge
Age en années (sexe)
|
Causes de décès
|
90(F)
|
embolie pulmonaire
|
47(H)
|
Infection
|
88(F)
|
Infection + Décompensation respiratoire
|
82(F)
|
infection
|
78(H)
|
infection
|
86(F)
|
infection
|
79(F)
|
mort subite
|
84(F)
|
mort subite
|
F : Femme ; H : Homme
Une patiente est décédée en
hospitalisation et sa mort paraît directement imputable à la
fracture (emboliepulmonaire). Les 7 décès survenus à
domicile (18,91%) ont été causés par des pathologies
associées préexistantes ou de pathologies intercurrentes tardives
: 4 cas d'infection, 1 cas d'infection associée à une
décompensation respiratoire et 2 cas de mort subite. La majorité
de nos patients décédés avaient un âge proche de 80
ans (6/8) ; les femmes ont été les plus touchées : 6/8
soit 75%.L'âge moyen de décès est de 79,29 ans.
III.6.1.2. La mortalité et
récupération de la marche
Tableau 26:La mortalité
et récupération de la marche
Etat de la marche au moment du décès
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Décédés en hospitalisation
|
Sans avoir remarché
|
1
|
1/8 (12,50% )
|
Décédés après la
sortie
|
Sans avoir récupéré la marche
|
3
|
3/8 (37,50% )
|
Après avoir récupéré la
marche
|
4
|
4/8 ( 50% )
|
4 patients (50%) sont décédés sans
avoir récupéré la marche.
III.6.2. Evolution
fonctionnelle
Après une année, 29 patients étaient
vivants. L'étude de l'évolution fonctionnelle a été
faite sur ces derniers.
III.6.2.1. L'autonomie de la marche à
l'intérieur du domicile
Tableau 27:Autonomie de la
marche à l'intérieur du domicile
Autonomie de la marche
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Marche sans aide
|
19
|
65,51%
|
Marche avec aide
|
7
|
24,13%
|
Patient confiné au lit et au fauteuil
|
2
|
6,89%
|
A un an, parmi les 29 survivants, l'autonomie de la marche
à l'intérieur du domicilea été
récupérée par 26 patients (89,65%) : 19 marchaient seuls
et 7 avec une aide (cannes, déambulateur ou appui sur meubles). 2
patients sont restés confinés au lit et au fauteuil. 5 patients
(17,24%) qui marchaient seuls avant fracture n'ont pu remarcher qu'avec des
aides.
III.6.2.2. L'autonomie de la marche à
l'extérieur du domicile
Tous les patients sortaient à l'extérieur avant
la fracture. L'autonomie de marche à l'extérieure du domicile a
été récupérée par 25 patients (86,20%) : 22
sortaient seuls ou avec une canne d'appui, 3 sortaient accompagnés et 5
ne sortaient plus.
Tableau 28:Autonomie de la
marche à l'extérieur du domicile
Autonomie de la marche
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Marche seul avec ou sans canne
|
22
|
73,33%
|
Marche accompagnée
|
3
|
10,00%
|
Patients ne sortant plus
|
5
|
16,66%
|
L'autonomie de la marche à l'extérieur du
domicile s'est donc dégradée pour 4 patients (13,79%).
III.6.2.3. L'autonomie dans les activités de la
vie quotidienne
Evaluée selon
l'échelle de Katz Folstein, l'autonomie dans les activités de la
vie quotidienne a été la suivante :
Tableau 29:Autonomie dans les
activités de la vie quotidienne
Catégorie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
A
|
22
|
75,86%
|
B
|
3
|
10,34%
|
C
|
4
|
13,79%
|
L'autonomie dans les activités de la vie quotidienne a
été récupérée par 25 patients (86,20%) parmi
lesquels 22 avec une autonomie complète.
A un an, la récupération de l'autonomie
antérieure pour les 3 paramètres considérés (marche
à l'intérieur du domicile, marche à l'extérieur du
domicile et autonomie dans les activités de la vie quotidiennes) a
été obtenue chez 18 patients ; soit 62,06% des survivants.
Tableau 30:Le devenir des
patients un an après la fracture
Devenir des patients à un
an
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Décédés
|
8
|
21,62%
|
Patients avec une marche satisfaisante à
l'intérieur du domicile (très bons résultats)
|
19
|
51,35%
|
Patients avec une marche jugée difficile voire
impossible
|
5
|
13,51%
|
Patients avec une autonomie complète dans les
activités de la vie quotidienne
|
22
|
75,96%
|
Patients avec une autonomie partielle dans les
activités de la vie quotidienne
|
3
|
10,34%
|
Patients en indication de maison psychiatrique
|
2
|
5,40%
|
CHAP. IV. DISCUSSION DES
RESULTATS
IV.1. EPIDEMIOLOGIE
VI.1.1. Fréquence
La fréquence des fractures de
l'extrémité supérieure du fémur au CHUK est de
25,76%. Elle est deux fois supérieure à celle retrouvée
par KARIBWAMI en 1990 : 12,38% [57]. D'après la littérature, la
fréquence de ces fractures est toujours en accroissement continu avec
l'augmentation de l'espérance de vie des populations. Au Burundi nous ne
disposons pas de données sur la population générale.
Ailleurs de telles études ont été faites et ont conclu que
l'incidence est plus élevée en Europe qu'en Afrique. Selon
ABDELLAH et coll. [58,59] cela s'explique par le vieillissement de la
population, le développement économique et l'augmentation de
l'espérance de vie. Ces mêmes facteurs pourraient aussi porter une
lumière sur cette différence entre nos résultats et ceux
de KARIMWAMI [57]. D'autres auteurs affirment que les patients de la race
blanche et des pays nordiques sont plus affectés par
l'ostéoporose que les gens de race noire et des pays
méditerranéens. Ceci serait dû aux différences du
métabolisme de la vitamine D et la pathologie liée à la
baisse de l'activité physique. [60,61,62,71]
VI.1.2. Répartition
par âge
Dans notre étude l'âge moyen est de 64,94 ans
avec des extrêmes de 21ans et 90 ans. Selon le sexe, la moyenne est de
60,75 ans pour les hommes et 70,53 ans pour les femmes. Ces chiffres sont
inférieurs à ceux d'autresauteurs. [51,52,53,54]
Néanmoins, nos résultats vont au-delà de ceux de
KARIBWAMI. [57]
Tableau 31:L'âge moyen et
âges extrêmes selon les auteurs
Auteurs
|
Pays
|
Année
|
Age (en années)
|
Age moyen
|
Ages extrêmes
|
KARIBWAMI[57]
|
Burundi
|
1990
|
-
|
16 et 85
|
P. BOVY [53]
|
France
|
1997
|
80,03
|
62 et93
|
SCHÜRCH M.-A. Et coll.[54]
|
Genève
|
1997
|
82,8
|
-
|
LE QUINTREC et coll.[52]
|
France
|
2001
|
82,2
|
65 et 97
|
M. SCARLAT[51]
|
France
|
2002
|
76,6
|
60 et 96
|
NOTRE SERIE
|
Burundi
|
2005
|
64,94
|
21 et 90
|
Selon les classes d'âge de l'OMS, les gérontins
sont les plus touchés par rapport aux autres 42,87%. Dans la
littérature, les vieillards constituent la classe d'âge la plus
concernée avec 52% [9,59]. C. DUJARDIN et coll. [45] trouvent 24% chez
les gérontins, 68% chez les vieillards et 8% chez les grands
vieillards.
IV.1.3. Répartition
par sexe
La répartition par sexe est en faveur des femmes :
54,71% contre 40,47% d'hommes soit un sex-ratio de 1,47/1 en faveur des femmes.
Nos données sont proches de celles de la plupart d'autres auteurs qui
illustrent une prédominance féminine. [45,52,53,54,55] En
analysant les courbes démographiques, nous avons au-delà de 65
ans, 5 femmes pour un homme ; sans ignorer la particulière
fragilité féminine post-ménopausique. [9] Toutefois,
quelques études notent une prédominance masculine ; KARIBWAMI
[57] trouve un sex-ratio de 2,55/1 en faveur des hommes. Des études
faites en Corée, en Afrique du Sud et en Nouvelle Zélande ont
aussi noté la prédominance masculine.
KOMATSU R. S. et coll. [70], dans une étude faite au
Brésil sur la population de 20 ans et plus en 1994 et 1995 ; ont abouti
aux conclusions suivantes : le taux brut d'incidence des fractures de
l'extrémité supérieure du fémur est passée
de 4,96 à 5,51 pour 10.000 habitants. Il sensiblement plus grand chez
les femmes en général (augmentation de 19,44%) et chez les plus
de 70 ans en particulier pour qui l'incidence est de 100 contre 45,66 dans
l'autre sexe.
Tableau 32: Le sex-ratio selon
les auteurs
Auteurs
|
Pays
|
Année
|
Sex-ratio
|
C. DUJARDIN et coll.[45]
|
France
|
1980
|
5,2 en faveur des femmes
|
KARIBWAMI[57]
|
Burundi
|
1990
|
2,5 en faveur des Hommes
|
P. BOVY [53]
|
France
|
1997
|
3 en faveur des femmes
|
SCHÜRCH M.-A et coll. [54]
|
Genève
|
1997
|
5,4 en faveur de femmes
|
LE QUINTREC et coll.[52]
|
France
|
2001
|
3,1 en faveur des femmes
|
ABDELLAH EL. et coll.[58]
|
Maroc
|
2202
|
1,2 en faveur des Femmes
|
NOTRE SERIE
|
Burundi
|
2005
|
1,4 en faveur des femmes
|
IV.1.4. Répartition
par âge et par sexe
Dans notre série la répartition par âge
et par sexe ne marque pas aucune différence entre les deux sexes avant
75 ans. Ceci est en contradiction avec les données de la
littérature d'après lesquelles les fractures de
l'extrémité supérieure du fémur affectent, pour les
mêmes groupes d'âges, les femmes que les hommes. [63,64] Les femmes
étant touchées plus tôt par l'ostéoporose que les
hommes. [65,66,67,68] Maisau-delà de 75 ans (vieillards et grands
vieillards), on note 11 femmes contre un homme ; soit 91,66% de femmes contre
8,33% d'hommes. Pourtant, à cet âge les proportions entre les deux
sexes devraient être proches que dans les tranches d'âge
précédentes suite à l'ostéoporose de l'involution
qui touche les hommes après 70 ans. [65,66,67,68]
Pour l'âge moyen selon le sexe, il est plus
élevé chez les femmes que chez les hommes dans notre série
: 70,53 ans pour les femmes contre 60,75 ans pour les hommes. KARIBWAMI [57],
SCHÜRCH M.-A et coll. [54] et ABDELLAH EL. Etcoll. [58] ont
constaté la même tendance. Par contre M. SCARLAT [51] a eu un
âge moyen plus élevé chez les hommes que les femmes.
Tableau 33:L'âge moyen
selon le sexe et selon les auteurs
Auteur
|
Pays
|
Année
|
Age (en années)
|
Homme
|
Femme
|
KARIBWAMI[57]
|
Burundi
|
1990
|
56,94
|
63,94
|
SCHÜRCH M.-A et coll.[54]
|
Genève
|
1997
|
76,4
|
84,1
|
M. SCARLAT[51]
|
France
|
2002
|
77,5
|
76
|
ABDELLAH EL. et coll.[58]
|
Maroc
|
2002
|
70,4
|
70,7
|
NOTRE SERIE
|
Burundi
|
2005
|
60,75
|
70,53
|
IV.1.5. Le côté
atteint
L'analyse de notre série selon le côté
atteint mentionne 59,52% pour le côté droit contre 40,47% pour le
côté controlatéral. Nos résultats sont proches de
ceux de KARIBWAMI [57] : 57,75% pour le membre inférieur droit contre
42,25% pour l'autre membre. Nous n'avons pas trouvé dans la
littérature d'autres études qui illustrent cet aspect.
IV.1.6. Délai entre
la date de l'accident et la date de consultation
La majorité de nos patients ont consulté dans
un délai de 1 à 7 jours (52,38%), 21,42% ont consulté dans
la deuxième semaine, 19,04% ont consulté avant 24 heures ; et
7,14% seulement ont consulté après 14 jours. Nous pensons que ces
délais s'expliquent par la provenance ; 64,28% viennent de
l'intérieur du pays. L'accessibilité géographique et/ou
financière aux services de santé est une autre cause
importante.
IV.1.7. Délai entre
la date de l'accident et la date deconsultation selon la provenance
Avant 24 heures, 25% des patients enregistrés
proviennent de Bujumbura et 16,66% sont de l'intérieur du pays. Dans la
deuxième semaine 26,66% des patients qui ont consulté viennent de
l'intérieur contre 8,33% seulement de Bujumbura. Les transferts des
hôpitaux de l'intérieur consultent tardivement par rapport
à ceux de Bujumbura.
IV.1.8. Réparation
selon le mois de survenue et la provenance
Durant toutes les douze mois du recrutement de nos patients,
aucune période mensuelle n'a chaumée. Des chiffres
élevés de patients sont notés au mois de Juin et Juillet
2003 ainsi qu'au mois de Février 2004 (respectivement : 6 ; 7 et 6
patients). KARIBWAMI [57] avait trouvé lui aussi un effectif plus
élevé au mois de Juillet sans y apporter une lumière.
La moyenne par mois est de 42/12 soit 3,5/mois ; elle est plus
de deux fois supérieure à celle de KABWAMI (1,5/mois).
Selon la provenance, sur les 17 provinces que compte notre
pays ; 11 localités sont représentées. La Mairie de
Bujumbura vient en tête de liste ce qui n'est pas le fait du hasard. Les
mouvements de la population suite la guerre est l'une des causes. En effet
quelques patients résidant à Bujumbura au moment de l'accident
vivaient antérieurement à l'intérieure du pays se sont les
déplacés de guerre. Toutefois les provenances de
l'intérieur du pays restent majoritaires avec 64,28%. KARIBWAMI [57]
retrouve lui aussi une valeur proche de la nôtre : 61,97%. Sachant que le
traitement de ces fractures n'est que l'apanage des chirurgiens
orthopédiques de renom avec des blocs opératoires bien
équipés. Ces conditions ne peuvent être réunies que
dans quelques hôpitaux de Bujumbura.
IV.2. DONNEES
ETIOLOGIQUES
IV.2.1. Répartition
selon l'étiologie
Par ordre d'importance, la chute a
été responsable de 57,14% des cas ; l'A.V.P 23,80% ; l'accident
domestique 16,66% et le traumatisme par balle constitue l'étiologie la
plus rare 2,38%. Dans la littérature, la chute est qualifiée de
première cause [56] même si elle est aussi parfois la
conséquence. [15] Les résultats de KARIBWAMI [57] ont
classé ces mêmes étiologies (les 3 premières) dans
le même ordre mais dans des proportions différentes.
IV.2.2. Relation entre
l'âge et l'étiologie
Avant 60 ans l'A.V. P est l'étiologie la plus
fréquente : 58,33%. Après cet âge, la chute prend le relais
avec 63,33%. Dans la série de KARIBWAMI [57], l'A.V. P avait
occasionné 94,11% de cas avant 60 ans et la chute 63% après 50
ans. Dans la littérature : les fractures de l'extrémité
supérieure du fémur sontconsécutives à un
traumatisme grave chez les jeunes alors qu'elles sont dues à un
traumatisme minime chez les personnes âgées. [15,72]
IV.2.3. Relation entre
l'étiologie et le sexe
L'A.V. P est la première étiologie chez l'homme
avec 52,94% suivi par la chute : 14,17%. Aucun cas d'accident domestique n'a
été noté chez l'homme. Dans l'autre sexe, la chute prend
les devants avec 60% ; elle est suivie par l'accident domestique 32% et l'A.V.
P n'est incriminé que dans 4% des cas.
Nos résultats pourraient trouver une explication dans
la répartition des tâches entre les deux sexes. Les femmes
s'occupant essentiellement des travaux domestiques sont les plus
touchées par l'accident domestique.
IV.3. ETUDE CLINIQUE
IV.3.1. Interrogatoire
IV.3.1.1. Antécédents, mode de vie et
tares préexistantes
Les tares que nous avons notées au cours de notre
étude sont connues pour leur caractère prédisposant aux
fractures. Certaines sont directement impliquées en favorisant la chute
: alcool, les maladies cardio-vasculaires, le diabète. [10] D'autres
agissent indirectement en détruisant le squelette : corticoïdes en
cas d'asthme [73] et l'inactivité due aux antécédents de
fractures [10]. Le mode de vie (le tabagisme et déficit nutritionnel)
est également connu dans la littérature. [74]
IV.3.2.
Examenlocorégional
La douleur et l'impotence fonctionnelle sont présentes
dans tous les cas (100%). KARIBWAMI [57] a abouti aux mêmes
données en 1990. Le raccourcissement, la rotation externe et
l'oedème sont les signes les plus fréquents avec, respectivement
90,47% ; 83,33% et 73,80%. Ces signes font partie des principaux
éléments cliniques [55]. Dans la série de KARIBWAMI la
rotation externe et le raccourcissement ont été notées
avec une même fréquence de 47,88%.
Normalement le raccourcissement est beaucoup plus
marqué pour les fractures trochantériennes ; ici sa grande
fréquence peut s'expliquer par le retard à consulter
entraînant le retard à l'immobilisation à défaut de
laquelle les fractures cervicales voient leur raccourcissement augmenter. Par
contre, la rotation externe et l'adduction sont notées avec une moindre
fréquence ; ceci serait imputable à la mauvaise rédaction
des dossiers. Le choc est le symptôme le plus rare en conformité
avec l'étiologie de ces fractures qui un traumatisme minime en
général.
Une seule complication immédiate a été
notée : un tableau de choc ; néanmoins ce choc n'est pas dû
à la fracture fémorale mais au polytraumatisme.
IV.4. ETUDE PARACLINIQUE
D'après l'analyse radiologique ; les fractures
trochantériennes sont plus fréquentes que celles cervicales
vraies dans les proportions de 61,90% et 38,09% ; soit un ratio T/C
égale à 1,6. Nos résultats sont supérieurs à
ceux de M. SCARLAT [51] qui trouve un ratio T/C de 1,18 et ceux de C. DUJARDIN
et coll. [45] trouve un ratio T/C de 1,09. Toutefois, ils sont
inférieurs à ceux de KARIBWAMI [57] qui trouve un ratio T/C de
1,9 dans sa série.
Tableau 34:Le ratio T/C selon
les auteurs
Auteurs
|
Pays
|
Année
|
Ratio T/C
|
C. DUJARDIN et coll.[45]
|
France
|
1980
|
1,09
|
KARIBWAMI[57]
|
Burundi
|
1990
|
1,9
|
M. SCARLAT[51]
|
France
|
2002
|
1,18
|
NOTRE SERIE
|
Burundi
|
2005
|
1,6
|
Selon le type de fracture, la fracture
pertrochantériennes simple est la plus retrouvée avec 23,80%
suivie par la fracture trans-cervicale (21,42%) et celle
cervico-trochantérienne avec 14,28%. Dans la littérature, nous
n'avons pu noter qu'une seule étude sur les formes anatomo-cliniques
[51] selon laquelle la fracture pertrochantériennes complexe vient en
tête avec 30,28% suivie de fracture trans-cervicale : 20,77%. Dans la
série de KARIBWAMI, la fracture trans-cervicale occupe la
première place (30,98) et la fracture pertrochantériennes simple
vient en troisième position avec 15,49% après la fracture
sous-capitale.
Le rapprochement de nos résultats explique en
même temps pourquoi ils sont éloignés de ceux de la
série européenne. En effet l'étude de KARIBWAMI, tout
comme la nôtre, a été faite sur une population avec en son
sein un groupe important de moins de 60 ans ; M. SCARLAT [51] lui a
travaillé sur une série de patients de plus de 60 ans. Ce qui
suppose un état ostéoporotique différent.
Selon l'orientation et le
déplacementdes fractures cervicales vraies, dans notre série le
type Garden III (56,25%) sont le plus relevé.Dans la série de
KARIBWAMI [57]le Garden IV est le plus mentionné (50%) suivi par le
Garden III (28,26%). Garden I est le type le plus rare dans la même
série (6,52%) alors que dans la nôtre c'est le type II (6,25%).
La répartition selon le type de
fracture et la classe d'âge ne note pas de relation particulière
dans notre série. Par contre, M. SCARLAT [51] conclue dans son
étude sur la corrélation entre l'ostéoporose et les formes
anatomo-cliniques des fractures du fémur proximalque les fractures du
massif trochantérien surviennent dans un contexte d'ostéoporose
relativement plus avancé par rapport aux fractures du col du
fémur.
La répartition selon le type
de fracture et l'étiologie ne note pas, elle aussi, de
corrélation évidente.
IV.5. TRAITEMENT
IV.5.1. Attitude
pré-thérapeutique
37 patients sur les 40 ont
bénéficié d'une immobilisation de moins de 24 heures par
attelle métallique postérieure. En situation normale tout patient
doit être mis sous traction transtibiale avant intervention si cette
même technique orthopédique n'est pas instituée comme
traitement définitif. Dans certaines conditions de travail, la traction
transtibiale n'est pas mis en place immédiatement (manque de broche, de
machine ou de champs stériles).
IV.5.2. Traitement
orthopédique
Le traitement orthopédique a été le moins
utilisé : 1/40 soit 5%. Cela s'explique
par ses exigences : un temps long d'immobilisation avec risque accru de
complications de décubitus. Dans notre cas il a été
utilisé chez un traumatisé par balle avec fracture complexe et
perte de substance. Par ailleurs le sujet était également jeune
(21 ans).
La durée moyenne d'immobilisation est de 30,82 jours ;
elle est quatre fois supérieure à celle de la série de
KARIBWAMI [57] (7,30 jours). Ce temps de notre série est record, la plus
courte période est notée dans la série de C. DUJARDIN et
coll. [45] où elle est de 36 heures. Ce long délai
préopératoire de notre série n'est pas le choix de nos
chirurgiens mais plutôt le fruit des contraintes financiers et
l'indisponibilité des prothèses ou matériel
d'ostéosynthèse.
IV.5.3. Traitement
chirurgical
Toutes les fractures cervicales ont été
traitées par arthroplastie. Les fractures du massif trochantérien
ont été traitées par ostéosynthèse dans 96%
des cas et les 4% restant ont bénéficié un traitement
orthopédique.
En combinant toutes les méthodes de traitement,
l'ostéosynthèse a été employé dans 62,50%
contre 35% d'arthroplastie.
Dans la série de KARIBWAMI [57], nous avons la
même tendance avec 54,92% d'ostéosynthèse contre 38,02%
d'arthroplastie. Nos résultats sont proches pour
l'ostéosynthèse que pour l'arthroplastie malgré que nous
avons effectué notre étude dans un même hôpital.
Néanmoins nous constatons que dans sa série il y a beaucoup de
cas de traction continue (7,04%) que dans la nôtre. Nous concluons que
les indications pour ostéosynthèse ont augmenté de 7,58%
alors qu'inversement elles ont diminué pour la traction continue de
4,57%.
IV.5.4. Répartition
selon le traitement
Quarante patients ont suivi le traitement
prescrit au CHUK. Parmi ceux-ci ; un patient a été traité
orthopédiquement et trente-neuf autres l'ont été
chirurgicalement.
Tableau 35:Répartition
selon le type de traitement selon les auteurs
Types de traitement
|
Pourcentage
|
|
Notre série
|
KARIBWAMI[57]
|
Traitement orthopédique
|
2,50%
|
7,46%
|
Traitement chirurgical
|
Ostéosynthèse
|
62.50%
|
54,92%
|
Arthroplastie
|
35,00%
|
38,02%
|
IV.5.5. Les indications
Toutes des fractures cervicales (100%) ont
été traitées par arthroplasties et 96,15% des fractures du
massif trochantérien ont été ostéosynthèses
contre 4,16% traitées orthopédiquement.
Ces indications thérapeutiques y vont par excès.
Toutes fois ce choix peut s'expliquer par l'expérience personnelle du
chirurgien et les qualités qui sont reconnues à l'arthroplastie
dans le traitement des fractures cervicales vraies.
IV.5.6. Le traitement
adjuve.
L'antibioprophylaxie a été utilisée dans
100% de cas. En principe, l'antibiophylaxie est systématique dans les
cas d'intervention sur l'os. Dans notre étude le taux
d'antibioprophylaxie est de 100% car même le cas qui a été
traité orthopédiquement été une fracture ouverte et
souillée avec risque infectieux majeur. Cette attitude est en parfait
accord avec la littérature. [79,80,81]
IV.6.LA REEDUCATION
Tous les patients sans contre-indication à la
rééducation (état général et orientation
spatio-temporelle compatibles avec rééducation ainsi que
l'absence de complications mettant en jeux le pronostic vital) [53] ont pu la
faire. P. BOVY [53] conclue dans son étude que pour une bonne autonomie
et une marche après un délai bref, il faut une
rééducation le plus tôt possible avec prise en charge de
façon global et adéquate.
La plupart de nos patients ont pu faire un nombre suffisant de
séances de rééducation : 86,66% ont pu faire 21 à
40 séances. P. BOVY [53] note dans sa série un séjour
moyen dans une maison de rééducation de 52,1 jours (avec des
extrêmes de 10 à 221 jours). Il conclue que 30 à 60
séances de rééducation sont en général
nécessaires et suffisantes. R. RIZZOLI et coll. [82] notent un
séjour moyen de 63,6 jours (avec des extrêmes de 2 à 349
jours) dans les établissements de rééducation.
L'aspect socio -économique des FESF est bien connue
dans la littérature ; SCHÜRCH M.-A. Et coll. [54] dans une
étude sur l'épidémiologie et impact
socio-économique des fractures du fémur proximal
réalisée à Genève entre 1992 et 1993 note que le
coût des séjours hospitaliers uniquement s'élevait à
plus de 50.000 Francs suisse par fracture (soit l'équivalent de
41.316.720 en Francs Burundi). Ce montant ne prend pas en compte les frais
extrahospitaliers. R. RIZZOLI et coll. [82] notent que la charge annuelle
attribuable aux fractures de l'extrémité supérieure du
fémur représente près de 19,8% de l'ensemble des
journées d'hospitalisation du service de chirurgie.
Aucune relation n'a été notée entre le
type de traitement et la durée de rééducation.
IV.7.
EVOLUTION-PRONOSTIC
IV.7.1. Evolution
IV.7.1.1. La morbidité
Dans notre série nous avons constaté 20,51%de
cas de morbidité. Cette morbidité élevée peut
s'expliquer par la longue durée d'attente d'intervention chirurgicale
sans ignorer l'âge. L'infection pulmonaire occupe la première
place avec 10,25% de cas. Ce taux est proche de celui de C. DUJARDIN et coll.
[45] qui notent 12,6% d'infections pulmonaires parmi les causes principales de
décès.
IV.7.1.2. La durée d'hospitalisation
Dans notre série, la
durée moyenne d'hospitalisation est de 61 jours. Elle est
supérieure à celles des autres auteurs : F. DUBRANA [82]
(14jours), SCHÜRCH M.-A et coll. [54] 16 jours), KARIBWAMI [57] (33 jours)
et mais proche à celle de P. BOVY [53] (52,1 jours).
Tableau 36:La durée
d'hospitalisation selon les auteurs
Auteur
|
Pays
|
Année
|
Durée d'hospitalisation
|
C. DUJARDIN et coll.[45]
|
France
|
1980
|
21 jours
|
KARIBWAMI[57]
|
Burundi
|
1990
|
32,36 jours (9 à109jours)
|
SCHÜRCH M.-A et coll.[54]
|
Genève
|
1997
|
16,3 jours( 4 à 29 jours )
|
P. BOVY [53]
|
France
|
1997
|
52,1 jours (10 à 221jours)
|
F.DUBRANA et coll.[82]
|
France
|
2002
|
14 jours (9 à 34 jours)
|
NOTRE SERIE
|
Burundi
|
2005
|
61jours (15 à 105 jours)
|
IV.7.1.3. Complications
Nous avons pu noter 6 complications
secondaires : deux luxations de la prothèse (5,12%) chez une même
patiente, 3 cas d'escarres (7,69%) et une thrombophlébite (2,56%). Ces
complications médicales et mécaniques sont bien connues dans la
littérature [83,84,85]
IV.7.2. Pronostic
IV.7.2.1. Pronostic vital
Dans notre série nous déplorons 21,62% de
décès à un an. L'âge moyen de décès es
de 79,25 ans. Le taux de décès à une année le plus
faible est noté chez COMMINGS SR [93] (3,40%). Le taux de notre
série est proche de ceux des autres auteurs : RICHMOND JH, et coll. [86]
(20%), LE QUINTREC et coll. [52] (22%) et SCHÜRCH M.-A et coll. [54]
(23,80%). Néanmoins certains auteurs trouvent des taux plus
élevés que le nôtre : CZERNICHOW P [87] (35%) ; C. DUJARDIN
[45] (42%) et CEDER L et coll. [92] (55%). Notre taux n'est ni le plus petit ni
le plus élevé, il est moyen. Cela s'explique par le fait que
notre échantillon est mixte si on considère le caractère
âge qui est déterminant. La série de C. DUJARDIN et coll.
[45] qui note un taux plus élevé a travaillé sur un
échantillon de patients de plus de 60 ans.
L'âge moyen de décès de notre série
(79,52 ans) est proche de celui de C. DUJARDIN et coll. [45] (83 ans)
Tableau 37:Le taux de
mortalité à un selon les auteurs
Auteur
|
Année
|
Taux de mortalité (%)
|
C. DUJARDIN et coll.[45]
|
1980
|
42,00%
|
COMMINGS SR [51]
|
1987
|
3,40%
|
CEDER L et coll.[92]
|
1987
|
55,00%
|
CZERNICHOW P [87]
|
1990
|
35,00%
|
LAFONT CH. Et coll.[90]
|
1993
|
37,00%
|
SCHÜRCH M.-A et coll.[54]
|
1997
|
23,80%
|
P. BOVY [53]
|
1997
|
29,00%
|
RICHMOND JH, et coll.[86]
|
2000
|
20,00%
|
LE QUINTREC et coll.[52]
|
2001
|
22,00%
|
GIRARD J-Y et coll.[87]
|
2002
|
27,90%
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NOTRE SERIE
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2005
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21,62%
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a. La mortalité et son délai de survenue
Selon le délai de survenue de la
mortalité ; le taux de mortalité le plus élevé se
situe avant 3 mois (10,81%). Notre taux est inférieur à ceux de
C. DUJARDIN et coll. [45], LANGLAIS [88] et S. JENSEN [89] qui rapporte
successivement un taux de mortalité à 3 mois de 22,15%, 19% et
17%. Les résultats de CZERNICHOW P. et coll. [87] en 1990 ont eu un taux
inférieur à celui de notre série : 7,9%.
C. DUJARDIN et coll. [45] ont relevé quelques
facteurs susceptibles d'influencer cette mortalité précoce :
· Le délai écoulé avec
l'intervention (suppression de l'acte opératoire urgent sur malade non
préparé).
· Soins post-opératoire (prévention
thromboembolique, le nursing et le rôle de l'antibiothérapie
systémique sous forme de flash de quatre jours)
b. Causes, âge et lieu de mortalité
Dans notre série, nous avons eu 2,50% de
décès en d'hospitalisation. C'est une patiente
décédée suite à une complication imputable à
la fracture (embolie pulmonaire). Les 7 autres décès sont
survenus après la sortie (18,91%). Ces décès ont
été causées par des pathologies associées
préexistantes ou de pathologies intercurrentes tardives.
Pour LE QUINTREC et coll. [52] le taux de décès
en hospitalisation est de 6% contre 16% après la sortie. Les causes de
décès sont les mêmes. Dans la littérature, ces
décès s'expliquent par l'âge avancé [53,87,90,91] et
l'autonomie antérieure réduite [87,91] plutôt que par les
conséquences directes de la fracture.
Dans notre étude, 75% des décès sont des
octogénaires. Dans la série de LE QUINTREC et coll. [52], le taux
de décès le plus élevé est vu chez les
nonagénaires : 63,63%. Cette différence serait en rapport
avec l'espérance de vie qui est différente entre la population
noire et celle blanche en faveur de cette dernière.
c. Mortalité et le sexe
Dans notre série le taux de décès est
de 75% chez la femme. Il est supérieur à ceux des autres auteurs
: JENNINGS [95] 46%, LE QUINTREC et coll. [52] 41%, et MULLEN [94] 32%. Ce
chiffre de notre série s'explique par le faible taux des hommes
nonagénaires dans notre population 8,33% alors que c'est la tranche
d'âge qui est concernée jusqu'à 75%.
Nos résultats vont à l'encontre de la
littérature où c'est le sexe masculin qui est pris comme facteurs
de risque. [96,97,98] Par contre nous n'avons pas noté de relation avec
le type de fracture, le traitement et la durée d'hospitalisation. LE
QUINTREC et coll. [52] concluent la même chose. Néanmoins, dans la
littérature ; d'autres facteurs tels la fracture trochantérienne
et le délai opératoire sont pris comme facteurs de risque.
[96,99,100,101].
Dans notre série la femme octogénaire est la
première victime avec un taux de décès de 62,5%.
d. Mortalité et récupération de la
marche
4/8 décès (50%) n'ont pas
récupéré la marche. Ce taux est proche de celui de P. BOVY
[53]. Dans sa série 55% de patients décédés
n'avaient pas récupéré la marche.
IV.7.2.2. Pronostic fonctionnel
a. Autonomie de la marche
A un an après fracture, sur un total de 29 patients
survivants ; 26 (89,65%) avaient récupéré l'autonomie de
la marche à l'intérieur du domicile dont 19 (65,51%) marchaient
seuls et 7 (24,13%) marchaient avec une aide.
Nos résultats sur la récupération de la
marche à l'intérieur du domicile sont satisfaisants et
supérieurs à ceux des autres auteurs : 87% chez LE QUINTREC et
coll. [52], 50% chez FINSEN [102] et 57% chez LAFONT [90]. Néanmoins ces
auteurs ont travaillé sur des séries de populations plus
âgées. Par ailleurs les publications étudiant la marche
à l'intérieur du domicile assimilent celle-ci à une
impossibilité de marcher à l'extérieur du domicile et ne
l'étudient donc pas en tant que telle [52]. Dans notre série nous
n'avons pas exclue ceux qui avaient récupéré la marche
à l'extérieur du domicile.
S'agissant de la marche à l'extérieur du
domicile, à un an 25 patients (86,20%) l'ont
récupérée. Parmi ceux-ci 22 sortaient seuls ou avec une
canne d'appui et 3 sortaient accompagnés. L'autonomie pour la marche
à l'extérieur s'est donc dégradé dans 3,45%.
LE QUINTREC et coll. [52] trouvent 49% de
récupération de l'autonomie à l'extérieur du
domicile soit une dégradation de 33%. KEENE [99] obtient 40% de patients
ayant retrouvé leur autonomie. KITAMURA [98] qui travaillé sur
des patients nettement moins âgés à composition proche de
la nôtre trouve 67%. Contrairement à LE QUINTREC et coll. [52],
Ladifférence n'est pas très importante entre la
récupération de la marche à l'intérieur et à
l'extérieur de la maison : elle est de 33% dans leur série contre
3,45% dans la nôtre.
b. L'autonomie dans les activités de la vie
quotidienne
L'autonomie pour les activités de la vie quotidienne
a, dans notre étude, été récupérée
par 86,20% des patients ; 75,86% ont eu une autonomie complète pour les
activités de la vie quotidienne. Ce résultat est excellent et
supérieur à ceux des autres auteurs : 77% pour LE QUINTREC et
coll. [52] (avec 61% de patients ayant récupéré une
autonomie complète pour les activités de la vie complète)
et 70% pour TONETTI J. et coll. [91].
Cette différence s'explique par le jeune âge de
notre série. LE QUINTREC et coll. [52] ont travaillé sur une
série de patients de plus de 60 ans ; et la série de TONETTI J.
et coll. [91] avait exclusivement des patients de plus de 80 ans.
c. Récupération de l'autonomie globale
Dans notre série, la récupération de
l'autonomie pour les 3 paramètres (marche à l'intérieur du
domicile, marche à l'extérieur du domicile et l'autonomie dans
les activités de vie quotidienne) a été obtenue chez 18
patients (62,06%) parmi les 29 audomicile. LE QUINTREC et coll. [52] ont
trouvé 41% de récupération de l'autonomie pour les 3
paramètres. Notre résultat est proche de celui de ANDRE-FOUT E.
et coll. [103] qui trouvent 65%. Dans la littérature, P. BOVY [53]
trouve les meilleurs résultats avec 75%. Nos résultats sont bons
et s'explique par le faible taux de patients vivants antérieurement avec
une aide ; chez ces derniers la récupération incomplète
devient une simple augmentation des aides préexistants. Le jeune
âge de notre série en est aussi une autre cause ; la plupart des
études de ce genre vues dans la littérature n'ont
été réalisées que sur des sujets plus
âgés pris comme les plus exposés aux fractures secondaire
à la fragilité du squelette. Néanmoins, nos
résultats auraient été plus excellents si le séjour
en hospitalisation avait été réduite et la
rééducation bien suivie.
Les résultats de notre étude sont en
général satisfaisants.
CHAP.V. CONCLUSIONS ET
RECOMMENDATIONS
V.1.CONCLUSIONS
Les fractures de l'extrémité supérieure
du fémur sont fréquentes. Dans notre série, elles
représentent 25,76% de la totalité de fractures de l'adulte. En
conformité avec la littérature, nous avons constaté que
ces fractures connaissent une augmentation de fréquence au fil du temps.
Au CHUK, elles sont passées de 12,38% en 1990 à 25,76% en 2005
dans notre série ; soit une augmentation de 107% pour une période
de 15 ans.
C'est une lésion de l'adulte et surtout de la femme.
La chute est l'étiologie la plus fréquemment notée dans
notre série. Dans la littérature, ces fractures sont connues
comme étant la conséquence de l'ostéoporose se
développant avec l'âge et survenant à la suite de
traumatisme minime. La fracture trochantérienne a été la
plus notée.
Les fractures de l'extrémité supérieure
du fémur ont un impact socio-économique important. Mais
malgré leur coût élevé, la mortalité
àun reste important. Les octogénaires ont été les
plus touchés en général, la femme en particulier. Le
pronostic fonctionnel est sévère avec une réduction
importante des capacités de la marche et de l'autonomie personnelle.
Les facteurs influençant cette évolution sont
liés au terrain et aux complications. Les patients plus
âgés et ceux avec les facultés intellectuelles
réduites connaissent le plus mauvais pronostic.
V.2.RECOMMENDATIONS
Afin d'améliorer le pronostic des fractures de
l'extrémité supérieure du fémur, nos propositions
sont les suivantes :
v Améliorer l'éducation sanitaire en rapport
avec l'alimentation chez les sujets âgés.
v Un supplément de calcium et la substitution
protidique est nécessaire.
v Administrer en début de ménopause un
traitement hormonal substitutif pour prévenir la perte osseuse et
améliorer en même temps les symptômes de la
ménopause.
v Prescrire, si possible, à tout sujet
âgés à haut risque de chute le protecteur de hanche.
v Ce dispositif devrait aussi être remboursé
à l'instar des médicaments.
v Disponibilité dans les hôpitaux le
matériel d'ostéosynthèse et les prothèses.
v Ces équipements devraient être
remboursés par la mutuelles et les assurances.
v Former des médecins spécialistes dans le
domaine de la kinésithérapie pour parer au déficit criant
dans ce domaine.
v Mettre en place des unités de soins de suite et de
réadaptations pour permettre une bonne rééducation.
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