UNIVERSITY OF YAOUNDE I
UNIVERSITE DE YAOUNDE I
CENTRE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE
EN SCIENCES HUMAINES SOCIALES ET EDUCATIVES
POST DOCTORATE SCHOOL FOR SOCIAL AND
EDUCATIONNAL SCIENCES
UNITE DE RECHERCHE ET DE FORMATION EN SCIENCE
HUMAINE ET DOCTORALE
DOCTORAL RESEARCH UNIT FOR SOCIAL SCIENCES
MASTER PROFESSIONNEL EN CARTOGRAPHIE, TELEDETECTION
ET SYSTEMES D'INFORMATION GEOGRAPHIQUE APPLIQUES A LA GESTION DURABLE DES
TERRITOIRES
(GEOMASRP)
MéMOiRE DE MASTER
VULNERABILITE SOCIALE DES MENAGES LIEE AU PALUDISME
DANS LA VILLE DE YAOUNDE: UNE APPROCHE SPATIALE
Mémoire présenté pour l'évaluation
partielle en vue de l'obtention du Master professionnel en Cartographie,
Télédétection et Système d'information
géographique appliqués à la gestion durable des
territoires.
Rédigé par:
BECHIR BEN Cherif 12G627
Licencié en Géographie
Physique
Encadreur Académique
Encadreur Professionnel
Paul TCHAWA Professeur des
Universités
NDJONDO SANDJO Nino Alfredo, PhD
(C) Ingénieur de la Statistique Master en Population
et Santé Publique
Année académique
2017-2018
TABLE DES MATIERES
TABLE DES FIGURES 4
LISTE DES TABLEAUX 5
DEDICACES 6
AVANT PROPOS 9
ACRONYMES ET ABREVIATIONS 10
INTRODUCTION GENERALE 12
PREMIERE PARTIE 14
CHAPITRE I : CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE 15
Introduction 15
1-1. CONTEXTE DE L'ETUDE 15
1-2. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE 16
CHAPITRE II : SOLUTIONS GEOMATIQUES ET PALUDISME: ETAT DE L'ART
18
Introduction 18
2-1. DIFFERENTS FACTEURS ASSOCIES AU PALUDISME 18
2-2. DIFFERENTES APPROCHES D'ANALYSE DE LA VULNERABILITE 20
2-3. CONTRIBUTION DE LA GEOMATIQUE A LA SANTE PUBLIQUE 22
2-4. PALUDISME ET ETAT DES LIEUX DE CETTE ENDEMIE AU CAMEROUN
28
DEUXIEME PARTIE 34
APPLICATION DU PROJET PROFESSIONNEL 34
CHAPITRE III: OBJECTIFS ET ZONE D'APPLICATION DU PROJET 35
Introduction 35
3-1. OBJECTIFS GENERAUX 35
3-2. OBJECTIFS OPERATIONNELS DE L'ETUDE 35
3-3. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 36
3-4. CHOIX ET DELIMITATION DU SUJET 36
? Délimitation temporelle 37
3-5. INTERET DE L'ETUDE 37
Cette étude revêt un intérêt observable
sur divers plans au rang desquels : 37
3-6. ZONE D'APPLICATION DU PROJET 38
CHAPITRE IV: METHODOLOGIE DE TRAVAIL 47
Introduction 47
4-1. METHODOLOIE CONCEPTUELLE 47
4-2. DONNES D'ENTREE 49
4-3. COLLECTE DES DONNEES 50
4-4. MATERIELS ET LOGICIELS UTILISES 52
4-5. METHODE DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE 55
TROISIEME PARTIE 66
RESULTATS ET PLAN D'ACTION 66
CHAPITRE V: RESULTATS ET RECOMMANDATIONS 67
Introduction 67
5-1. RESULTATS DES DIFFERENTES PROSPECTIONS LARVAIRES 67
5-2. CONSTRUCTION DES DIFFERENTES DIMENSIONS DE LA
VULNERABILITE SOCIALE 74
5-3. RECOMMANDATIONS 85
CONCLUSION GENERALE 88
BIBLIOGRAPHIE 90
WEBOGRAPHIE 91
TABLE DES FIGURES
Figure 1: Le cycle biologique des anophèles (Source:
OMS) 29
Figure 2: Localisation de la zone d'étude. 39
Figure 3: Courbe Ombro-Thermique de la ville de
Yaoundé. 40
Figure 4:Carte des pentes du Mfoundi. 42
Figure 5: Carte hydrographique du Mfoundi. 43
Figure 6: Carte de localisation des clusters 45
Figure 7: Schéma méthodologique de notre sujet
48
Figure 8: les clichés A et B montrent la levée
des gîtes avec le GPS 51
Figure 9: les clichés A et B montrent les
entomologistes sur le terrain 52
Figure 10: les clichés montrent les captures des
moustiques sur le terrain 52
Figure 11: les clichés A et B montrent la phase de
bureau (traitement des données) 55
Figure 12: Schéma présentant la démarche
de l'interpolation 64
Figure 13: Nombre de gites positifs en anophèle
à la 1ère phase 68
Figure 14: Nombre de gites positifs en anophèle
à la 2ème phase 70
Figure 15: Nombre de gites positifs en anophèle
à la 3ème phase 72
Figure 16: Vulnérabilité liée à
l'achat des médicaments 75
Figure 17: Vulnérabilité liée à la
pratique domestique de contrôle larvaire. 78
Figure 18: Vulnérabilité liée au
traitement contre le paludisme 80
Figure 19: Vulnérabilité liée à la
protection contre les piqures des moustiques. 82
Figure 20: Niveau de vulnérabilité des
populations au paludisme. 84
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Description du matériel utilisé 53
Tableau 2: Description des logiciels utilisés 54
Tableau 3: Indice KMO et test de Bartlett 56
Tableau 4: Variance totale expliquée 56
Tableau 5: Matrice des composantes après rotation 57
Tableau 6: Récapitulatif des trois phases de terrain
73
DEDICACES
A mes Parents,
El Hadj Nji NJINDOU Yacouba,
Hadja LERAP Aïcha et Hadja YAMGOUET Adija: recevez
par le biais de ce mémoire une infime reconnaissance de tous les
sacrifices consentis et pour nous avoir montré le chemin d'une vie
équilibrée.
REMERCIEMENTS
Pour achever ce mémoire, d'importantes contributions
ont été mises à notre disponibilité. En guise de
reconnaissance, c'est le lieu ici de remercier tous ceux qui nous ont
aidés de près ou de loin dans l'accomplissement de ce travail.
Avant tout, je tiens à exprimer ma profonde gratitude
à M. NDJONDO SANDJO Nino Alfredo, pour son encadrement.
Il a su me soutenir, m'orienter, me conseiller et m'encourager pendant la
rédaction de ce travail. Son implication constante et inconditionnelle a
été déterminante pour l'accomplissement de ce
mémoire.
Je tiens à remercier le Pr Paul TCHAWA,
qui a toujours était présent, qui a su me recadrer dans
mon travail et a été une source de conseils, d'idée et
d'admiration tout au long notre cursus universitaire.
Je remercie particulièrement le Dr
Antonio-NKONDJIO pour son accueil chaleureux lors de notre stage
professionnel, pour nous avoir initiés aux notions relatives au
paludisme et aussi pour toutes les facilités diverses mises à
notre disposition pour la réalisation de ce travail.
J'adresse toutes mes reconnaissances à tout le
personnel de l'OCEAC pour leur collaboration lors de mon séjour parmi
eux. Je remercie M. NSANGOU Georges pour sa collaboration et
ses conseils.
Puissions-nous témoigner notre reconnaissance à
tout le personnel enseignant du département de géographie de
l'université de Yaoundé I, depuis son chef de département,
jusqu'au personnel d'appui, pour leurs enseignements de qualité et les
conseils qu'ils nous ont prodigués depuis notre admission en Master
Professionnel dans ce département jusqu'à nos jours.
Pour leur éducation, leur affection, surtout leur
amour, inestimable, et leurs nombreux sacrifices, dans notre réussite,
nos infinis remerciements et notre plus profonde reconnaissance sont
destinés à nos parents M. PEFOURA Yacoub, YAMGOUOT Adija,
et LERAP Aïcha pour les valeurs morales à
nous inculquées.
Qu'il nous soit particulièrement permis de
témoigner notre profonde gratitude à l'endroit de M.
PEFOURA Camara et sa famille pour les nombreux sacrifices par lui
consentis dans la prise en charge de cette formation.
Nos frères et soeurs KPOUMIE Nasser,
NJIEMESSA Kader, Dr POUMIE Boker,
KOUOPIT Ahmed Faki, BOULI AWONO,
FOUNDIKOU Inoussa, NJINDOU Mohamed,
NJIEMESSA Adiatoulaye, NDAYOU Hindou, RANEKAME Ramatou
et
JAOZA Hanifa, vous êtes toujours
restés attentifs à mes multiples sollicitations pour tous les
problèmes relatifs à la structuration et à la production
de ce document. Pour votre contribution morale et financière, pour vos
conseils et vos encouragements, veuillez trouver ici l'expression de ma
profonde gratitude.
A tous nos camarades de promotion MOUNCHILI
Souleymane, ISSAKA Aya, AMVEMBE
Dominick, NOMA Wilfried, MANTAH
Marian, BEFENJAH Annie, et autres pour une
atmosphère d'entente et d'aides mutuelles.
Toute notre sympathie est exprimée à tous nos amis
ARETOUYAP Assi, NJANKOUO Richard, MBOHOU Ibrahim, MENGUE Mazarine,
pour l'aide et les conseils précieux qu'ils nous ont
apportés.
Enfin, que tous ceux qui se sont impliqués, de près
comme de loin, à la réalisation de ce travail, trouvent ici
l'expression de notre profonde reconnaissance.
AVANT PROPOS
Selon l'encyclopédie libre Wikipédia, la «
géomatique » regroupe l'ensemble des outils et méthodes
permettant d'acquérir, de représenter, d'analyser et
d'intégrer des données géographiques. Elle consiste au
moins à trois activités distinctes : collecte, traitement et
diffusion des données gé0ographiques. Le mot "géomatique"
est issu de la contraction des termes « géographie » et
« informatique ». Le terme a été proposé
à partir des années 1960 par le scientifique français
Bernard Dubuisson, un géomètre célèbre qui a
considéré que sa profession se renouvelait grâce à
l'informatique. C'est au Québec que le terme fût employé
couramment en premier. Ce mot est aujourd'hui utilisé dans le monde
entier. Discipline issue de la géographie et des développements
de l'informatique, la géomatique aurait été
enseignée comme discipline à part entière, pour la
première fois, à l'université de Laval au Québec,
dans un « Département des sciences géomatiques
». Ce n'est que par la suite que la discipline aurait
été développée, jusqu'à son adoption par la
quasi-totalité du monde. Les outils que cette discipline utilise sont
nombreux et vont de la cartographie automatisée à la
télédétection, en passant par les SIG et les Bases de
données.
Depuis quelques années maintenant, le
département de géographie de l'Université de
Yaoundé I, a choisie d'actualiser ses programmes pour mieux
répondre aux besoins de développement du pays. C'est ainsi qu'il
s'est enrichie d'un nouveau master professionnel, qui forme les apprenants dans
le domaine de la « Cartographie, des Systèmes d'Informations
Géographiques et de la télédétection
appliqués à la gestion durable des territoires ». Ce master,
bien que nouveau, s'inscrit déjà dans la société
camerounaise, comme bras séculier de l'Etat et de la
société civile, en matière de diagnostic et de
planification territoriale. Le présent travail, est un mémoire de
fin de formation. Le stage a été effectué au sein de
l'Organisation pour la Coordination de la lutte contre les Endémies en
Afrique Centrale (OCEAC). Une institution qui exerce dans le secteur des
endémies, depuis bientôt 40 ans. Bien évidement tous les
outils de la science géomatique n'ont pas été
expérimentés ici. Seuls les axes de cartographie, et SIG ont
été abordés.
ACRONYMES ET ABREVIATIONS
ACP : Analyse en Composantes Principales
ARMA: Atlas du Risque de la Malaria en
Afrique
CAO : Cartographie Assistée par
Ordinateur
DRS: Donnée à
Référence Spatiale
GGL: Gestion des Gîtes Larvaires
ESRI: Environmental Systems Research
Institute
GPS: Global Positionning System
LSTM: Liverpool School of Tropical
Medicine
MARA: Mapping Malaria Risk in Africa
MIM: Multivariate Initiative of Malaria
MILDA: Moustiquaires Imprégnées
à Longue Durée d'Action
OCEAC : Organisation pour la Coordination de
la lutte contre les Endémies en Afrique
Centrale
ODD : Objectif du Développement
Durable
ONU : Habitat : Organisation des Nations
Unies pour l'Habitat
ONG : Organisation Non Gouvernementale
INS : Institut Nationale de la Statistique
ONPU : Observatoire National du Paludisme
Urbain
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PNLP : Programme National de Lutte contre le
Paludisme
PIB : Produit Intérieur Brut
SNIS : Système National d'Intervention
Sanitaire
SIG : les Systèmes d'Informations
Géographiques
SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience
Acquise UTM : Universal Transversal Mercator
VIH: Virus de l'Immunodéficience Humaine
WGS: World Global System
INTRODUCTION GENERALE
Plus d'un siècle s'est écoulé depuis les
grandes découvertes par Alphonse LAVERAN (1880) de l'agent causal du
paludisme ; puis par Ronald ROSS (1897) et Giovanni-Battista GRASSI (1899) du
rôle vecteur de l'anophèle dans sa transmission. Malheureusement,
le paludisme reste de nos jours un des grands fléaux de
l'humanité. Il sévit dans les zones tropicales et
particulièrement en Afrique subsaharienne.
En 2016, l'OMS a dénombré plus de 300 000 cas de
décès dans le monde avec plus de 90% des cas
décelés en Afrique (rapport OMS 2017). Les enfants de 0 à
5 ans et les femmes enceintes constituent la tranche de la population la plus
affectée. Au Cameroun, plus de 30% de la population fait chaque
année au moins une crise de paludisme (PNLP, 2016). En 2016 on a
estimé dans le pays le nombre de décès attribué au
paludisme à environ 10 000 (World Malaria Report 2016) malgré les
efforts consentis par la communauté internationale et nationale pour
l'éradication de cette endémie.
Au Cameroun, le paludisme demeure l'endémie majeure et
la première cause de morbidité et de mortalité. En effet,
les résultats de l'enquête EDS-MICS de 20141
révèlent que le paludisme est responsable de 35 à 40 % du
total des décès dans les formations sanitaires, 40 à 45 %
des consultations médicales et 30 % des hospitalisations. Le paludisme
est aussi la cause de 26 % des absences en milieu professionnel et de 40 % des
dépenses de santé des ménages, 50 % de morbidité
chez les enfants de moins de 5 ans. Les groupes les plus vulnérables
sont : les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes (Youmba et
Barrère, 2015).
En principe, l'institutionnalisation de la lutte contre cette
endémie au Cameroun remonte à l'époque coloniale
(Nkohgué Balock, 2015). Elle était pilotée par les
pouvoirs coloniaux suivant deux logiques. La première s'articulait sur
la métropolisation de la lutte à travers l'optimisation de la
prévention et de la prise en charge des malades dans les
agglomérations. Ces dernières étaient mieux
équipées en formations sanitaires et en personnels
qualifiés. La deuxième s'articulait sur le Principe des grandes
endémies qui a perduré jusqu'à la fin des années
70. Il s'agit précisément de la médecine itinérante
où des équipes médicales parcouraient les campagnes pour
traiter plusieurs maladies tropicales comme le paludisme. Certains points
focaux servant de base d'activités ont été
érigés en
1EDS-MICS a été réalisé
par l'Institut National de la Statistique du Cameroun avec le soutien de Macro
International. Il s'agit d'une enquête internationale standardisée
qui se réalise tous les cinq ans en moyenne.
milieu rural. Ils ont données lieu, par la suite,
à de véritables fortifications d'offre centre de soins de
santé en milieu rural. Après l'indépendance, les pouvoirs
publics se sont inscrits dans un continuum stratégique en matière
de lutte contre les endémo-épidémies. Et, la lutte contre
le paludisme a particulièrement connu plusieurs restructurations et a
substantiellement été renforcée.
Ces efforts des politiques n'ont malheureusement pas pu
éradiquer la maladie. Ils sont contrastés par une croissance des
répercussions épidémiologiques et socioéconomiques
de la maladie (Ndjounguep et Abossolo, 2015 ; Vanhecke et al., 2014,
Meva'a Abomo, 2011 ; Samé Ekobo, 2005). Le paludisme urbain se distingue
par la complexité de son cadre
d'épidémiogénèse et de ses mécanismes
d'épidémisation (Same Ekobo, Cheumaga, 1989). En guise
d'illustration, une intense dynamique de reproduction urbaine des
anophèles considérés comme des moustiques salubres (Same
Ekobo, Cheumaga, 1989) est enregistrée dans des espaces urbains pourtant
insalubres, et donc, inappropriés à priori. Sa transmission est
annuelle même dans les villes situées dans des régions du
pays où le climat ambiant prédispose naturellement à une
saisonnalité de ladite transmission. Malheureusement, ces
spécificités du paludisme urbain ne sont pas prises en compte
dans les programmes et stratégies nationales de lutte contre cette
endémo-épidémie.
La restitution de notre étude est structurée en
cinq chapitres. Le premier chapitre est celui de la revue de
littérature. Il recense les documents et auteurs que nous avons
consultés pour avoir une bonne compréhension de notre sujet. Le
deuxième chapitre dans sa première partie traite de la
généralité sur le paludisme (les voies de transmissions,
les symptômes, les populations exposées à la maladie et les
moyens de préventions), en seconde partie, il dresse un état des
lieux des actions menées dans le cadre de la vaine lutte contre le
paludisme. Il établit également un bilan non exhaustif, mais
très contrastant, des répercussions
épidémiologiques et socioéconomiques de la maladie. Le
troisième chapitre porte sur le cahier de charge spécifique; il
nous renseigne sur le contexte de l'étude, la problématique de
notre sujet, les objectifs de l'étude et enfin les questions
spécifiques. Le quatrième chapitre quant à lui reconstitue
l'ensemble des moyens que nous avons utilisés pour la réalisation
de ce travail. Il décrypte les matériels, logiciels et techniques
auxquels nous nous sommes frottés pour obtenir les différents
résultats. Le cinquième et dernier chapitre porte sur les
résultats et perspectives en termes de contribution de l'étude
à la lutte contre la vulnérabilité sociale des
ménages au paludisme dans la ville de Yaoundé.
PREMIERE PARTIE
ETAT DE LA QUESTION SUR LE PALUDISME DANS LE MONDE
ET AU CAMEROUN EN PARTICULIER
CHAPITRE I : CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
Introduction
Il est question dans ce chapitre de définir et
délimiter le sujet, décrire la problématique, les
objectifs et les hypothèses de l'étude et de définir
quelques termes clés de notre sujet.
1-1. CONTEXTE DE L'ETUDE
L'an dernier au Cameroun, la courbe d'infection du paludisme
est montée contrairement à la tendance de baisse depuis 2010.
Cette pandémie constitue le quart des consultations dans les formations
selon le PNLP. Elle est plus fréquente chez les enfants, avec 32% de
taux de consultation. 13% des patients atteints en meurent. Ce pourcentage est
doublé chez les enfants: 27%, selon le Co000
mité National de lutte contre le Paludisme. Du rapport
mondial 2017, de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on apprend
que le Cameroun compte parmi les dix pays les plus touchés du globe,
contribuant à hauteur de 3% au pourcentage de la mortalité de
toute la planète.
La charge résultante n'est pas uniquement
considérable en milieu rural, mais aussi en ville (Kaiser et al, 2015).
Les citadins sont donc exposés également au risque de paludisme.
Le risque de transmission augmente selon la qualité de l'environnement
urbain. On constate que les populations qui résident les zones de
bas-fonds sont les plus exposées aux maladies vectorielles. C'est le cas
du paludisme qui avec la rareté des structures sanitaires
adéquates, la précarité de la vie, l'insuffisance des
moyens de sensibilisation, le déversement des déchets de toute
origine et l'apparition des eaux stagnantes (gîtes larvaires) favorisent
la prolifération des plasmodiums vecteur du paludisme. C'est ainsi que
les ménages et les hôpitaux sont rempli des palustres sans soins
adéquat. Face à cette situation, les programmes SIG ont
été reconnus par l'OMS pour leur capacité dans la prise de
décision car ils permettent la localisation, la collecte l'exploration
et le croisement de plusieurs sources de données très
différentes pour un résultat commun. Dans le cadre de notre
projet, il permettra de mieux comprendre d'éventuelles interrelations
entre l'environnement, la santé, les caractéristiques
démographiques et/ou socio-économiques des populations. D'une
manière générale il assurera la représentation
cartographique des facteurs qui entrent en jeu dans la prolifération des
maladies dans la zone urbaine de Yaoundé.
1-2. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
La crise qu'a connue le Cameroun à partir des
années 1990 a favorisée l'augmentation de la pauvreté
marquée par l'augmentation de la population et suivi d'un faible taux de
logement en milieu urbain face à l'accroissement de l'exode rural. Cela
s'est manifesté par le développement anarchique des quartiers
précaires avec des habitats spontanés et non structurés.
Cette forme de marginalisation des populations pauvres, face à
l'impuissance des pouvoirs publics, est due non seulement aux mauvaises
conditions de vie qu'elles menaient en ville mais également à
leur incapacité à s'insérer dans le noyau central
où la compétition devient rude pour l'occupation et la mise en
valeur de l'espace. Certains quartiers sont les plus frappé par ce
phénomène. Aussi, la situation des populations des bas-fonds des
quartiers de Yaoundé n'est guère reluisante, la fragilité
de l'environnement urbain rend la population démunie, permanemment
vulnérable aux épidémies et endémies telles que le
paludisme. Cette vulnérabilité dépend du site, de la
densité des populations et de la gestion de l'environnement dans le
milieu. La ville de Yaoundé se caractérise par un relief
irrégulier et une forte densité de population composée des
pentes assez accidentées et très encaissées. Cette allure
du relief combinée au niveau de vie et à la dynamique des
populations des zones de bas-fonds militent en faveur du développement
rapide des germes de la malaria.
Dans ces quartiers de la ville de Yaoundé, les
problèmes d'assainissement, d'aménagement, de collecte et de
traitement des déchets se posent avec une acuité, notamment dans
les zones d'occupation non autorisées et non planifiées,
où les habitations sont construites de manière anarchique.
Les répercussions de l'urbanisation sur la
qualité de vie sont toutes aussi préoccupantes, car les
populations construisent au-delà des limites autorisées par
rapport au cours d'eau ou des zones à risques. Ces répercussions
se mesurent aux difficultés d'évacuations des déchets
solides et liquides, à l'occupation non planifiée de ces zones
impropres à l'urbanisation où des milliers de familles cohabitent
avec les eaux polluées dans un contexte socioéconomique difficile
où les règles d'hygiène individuelles et collectives ne
sont pas toujours respectées. Aussi, la plus part des maisons sont
construites ici sur le lit des rivières pendant que de l'autre
côté d'autres sont superposés les uns sur les autres, ce
qui engendre la prolifération des moustiques, agents vecteurs du
paludisme dans les certains quartiers en urbains. La recherche d'un domicile
pour abriter une famille dans ces milieux ne prend pas en considération
la qualité des matériaux de construction, l'environnement de vie.
La majorité des habitations ici
ne respecte pas les normes prescrites par les autorités
communales et administratives. Les matériaux utilisés sont pour
la plupart ceux de récupération. La plupart de ces maisons sont
exposées avec des murs et des ouvertures troués. Ce qui ne les
met pas à l'abri des moustiques, agents vecteurs du paludisme. La
multiplication des agents vecteurs du paludisme dans les bas-fonds est due en
partie à la mauvaise gestion des eaux usées dans les
ménages, à la promiscuité de l'habitat, à
l'indisponibilité de l'eau potable, la mauvaise gestion des
déchets ménagers à proximité des marécages,
les constructions sont faites le long des rivières et cela empêche
une meilleure circulation des eaux et mieux leur bonne canalisation. La
mauvaise circulation de l'eau entraine le développement des gîtes
larvaires qui produisent des moustiques par de nombreuses mares d'eau autour
des habitations. Le degré de précarité des populations ici
accentue des risques sanitaires. Les préoccupations liées
à l'éradication de cette maladie devenue un fléau social,
sont énormes et suscitent la recherche des solutions et le concours de
toutes les composantes de la société.
Dans le cadre de ce projet, les SIG vont nous permettre de
mieux comprendre d'éventuelles interrelations entre l'environnement, la
santé, les caractéristiques démographiques et/ou
socio-économiques des populations. D'une manière
générale il assurera la représentation de la dynamique
spatio-temporelle de l'interaction entre les facteurs de la
prolifération des maladies et le risque palustre dans la zone urbaine de
Yaoundé.
CHAPITRE II : SOLUTIONS GEOMATIQUES ET PALUDISME:
ETAT
DE L'ART
Introduction
Le discours sur le paludisme dans le monde a fait et continue
de faire l'objet d'une curiosité scientifique. Cet engouement vis
à vis des maladies tropicales est à l'origine d'une
littérature abondante et variée. En effet, l'analyse des
relations entre la vulnérabilité, l'occupation des bas-fonds et
le paludisme en milieu urbain nous contraint à nous pencher d'abord sur
les liens qui existent entre le milieu de vie de l'homme et la qualité
de sa santé, ensuite aux facteurs à risques liés au
paludisme et enfin aux différentes stratégies exogènes et
endogènes de lutte contre le paludisme.
2-1. DIFFERENTS FACTEURS ASSOCIES AU PALUDISME 2-1-1.
Paludisme et statut socioéconomique
Le paludisme est généralement associé
à la pauvreté (Worrall E, Basu S, Hanson K. Sonko ST, Jaiteh M,
Jafal D'Alessandro U, Camara A, et al.). Au niveau mondial, le paludisme est
principalement localisé dans les pays en développement. Au sein
de ces pays, la maladie sévit de manière plus importante en
milieu rural ( Zoungrana A, Chou Y-J, Pu C.). Certaines études, en se
référant au cadre global de l'interrelation entre la
pauvreté et la santé, évoquent l'idée de la
dualité de relation entre la pauvreté et le paludisme ( Somi MF,
Butler JR, Vahid F). Le paludisme et la pauvreté forment un cercle
vicieux qui aggrave les inégalités sociales de santé et
les inégalités de niveau de vie (Somi MF, Butler JR, Vahid F et
Tusting LS, Willey B, Lucas H,).
Les pays développés ayant réussi
l'élimination du paludisme ont mis l'accent sur le développement
socioéconomique et l'amélioration du cadre de vie des
populations. À côté des interventions antipaludiques
traditionnelles, certains auteurs suggèrent d'agir aussi sur les
déterminants sociaux de la maladie ( Sonko ST, Jaiteh M, Jafali J, Jarju
L, et Obaldia N.). L'analyse du lien entre le paludisme et la pauvreté
permet la conception des interventions cohérentes et efficaces
permettant de réduire simultanément le paludisme et la
pauvreté.
Par ailleurs, si dans la littérature les auteurs
s'accordent à dire que l'élimination du paludisme passe par une
approche multisectorielle (Obaldia N.), le lien entre le statut
socioéconomique et le paludisme est complexe et diversement
interprété.
2-1-2. Paludisme et comportement des
populations
Pour Trape J. et Rogier (1996) cité par Gantcho S. E.
(2004), la recrudescence du paludisme est liée aux comportements
adoptés par la population pour la prévention et le traitement de
la maladie. C'est l'utilisation anarchique des médicaments
anti-palustres qui serait à l'origine de l'émergence de certaines
formes de résistances aux antipaludique et due à la persistance
de l'endémie. Ils pensent aussi que le recourt tardif des malades au
dispensaire ou à l'hôpital, la primauté qu'ils accordent
à l'automédication et parfois à la tradi-thérapie,
la non survie du traitement et les changements d'itinéraires
thérapeutique à contre temps qui sont à l'origine de
l'émergence du paludisme.
2-1-3. Paludisme et situation
géographique
Trape J. F. (1986) pense que le paludisme en milieu urbain
appartient aux fronts d'urbanisation et quartiers d'urbanisation récente
à haute densité de population, zones directement riveraines des
espaces à vocation maraîchère préservée,
zones industrielles et leur périphérie immédiate.
Dans une étude sur l'exploitation des bas-fonds et la
transmission du paludisme en milieu urbain réalisée par Adja A.
M. et al (2008), à Abidjan, les résultats ont montré que
les populations vivant à la périphérie sont trois fois
plus exposées au paludisme que celle vivant au centre de la ville. Ils
pensent par ailleurs que cette forme de propagation est due en partie par
l'exploitation des bas-fonds qui offrent facilement des gîtes favorables
au développement des agents vecteurs du paludisme. D'après le
site http/paludisme.htm (20 janvier 2011), le paludisme résiste
aujourd'hui plus dans les pays tropicaux et subtropicaux, notamment en Afrique
subsaharienne, Asie du Sud-est. De même, la construction des
systèmes d'irrigation et ses réservoirs dans certaines pentes du
monde peuvent avoir un grave impact sur la distribution du paludisme et sur
l'intensité de sa transmission. Ainsi, l'OMS estime que la principale
charge de morbidité due au paludisme (90%) est située en Afrique
subsaharienne avec un nombre estimé de décès
dépassant un million par an. Dans la même lancée, le
Réseau Sida Afrique (2007) dans une étude menée sur la
cartographie de la lutte contre le paludisme au Cameroun, nous montre la liste
des ONG/associations de coordination ainsi que leur répartition sur le
territoire nationale pour une meilleure mise en oeuvre du PNLP.
2-2. DIFFERENTES APPROCHES D'ANALYSE DE LA VULNERABILITE
2-2-1. Vulnérabilité et risque
Le concept de vulnérabilité a sa propre histoire
dans des disciplines et champs spécifiques. En médecine et
épidémiologie, il se réfère souvent à des
processus biologiques et physiologiques, mais en raison de la transition de la
santé (ou du risque) cette compréhension s'est élargie
pour inclure les aspects sociaux et économiques, par exemple dans la
recherche sur le SIDA (Delor et Hubert, 2000) et sur d'autres maladies
liées à la pauvreté telles que la tuberculose et la
malaria (Bates et coll., 2004a; Bates et coll., 2004b). La définition de
la vulnérabilité de Chambers a été largement
citée, et son approche continue à stimuler la recherche, à
la fois dans le champ académique et dans les champs appliqués, en
particulier dans les études sur le développement, la
sécurité et la globalisation (Bohle, 2001; Watts and Bohle 1993;
Watts, 2002; Krüger et Macamo, 2003). En ce qui concerne la recherche sur
la santé, cela fournit clairement une nouvelle perspective pour examiner
les liens complexes entre la santé et la pauvreté. Dans cette
perspective, la vulnérabilité va bien au-delà des
dispositions physiques et mentales et doit être étudiée en
référence aux dimensions sociales et économiques qui
façonnent le « livelihood » des personnes.
Au cours des décennies passées, de nombreuses
études épidémiologiques ont été
menées pour décrire l'étendue, la nature et la
distribution des problèmes de santé des populations urbaines et
pour mesurer l'impact sur la santé de nombreux facteurs (Satterthwaite,
1993; Harpham et Tanner, 1995; Atkinson et coll., 1996; Harpham et Molyneux,
2001; Mc Granahan et coll., 2001). Les risques urbains de santé varient
entre les aspects tangibles de l'environnement physique (tels que la
qualité de l'eau et de l'habitat, la disposition des déchets et
la qualité du sol) et une synergie complexe de facteurs de risques
physiques et sociaux, de stress chronique, et à court terme, de
blessures et de violence.
Ces études se centrent généralement
autour du concept de risque. Elles décrivent qualitativement et
analysent quantitativement les facteurs de risque pour fournir une base
à la planification basée sur des éléments tangibles
et les interventions de santé. Ces interventions sont souvent
avantageuses en termes de coût, mais font face au problème de la
conformité si les risques sont mesurés et les interventions
formulées sans inclure le point de vue des bénéficiaires
visés.
2-2-2. Vulnérabilité urbaine
Moser (1998) a appliqué l'approche de Chambers à
l'étude de la vulnérabilité urbaine dans le contexte
des livelihoods urbains, en particulier dans les villes
affectées par des crises macroéconomiques. Elle définit la
vulnérabilité comme «insécurité et
sensitivité dans le bien-être des individus, des ménages et
des communautés face à un environnement changeant, et
implicitement, leur capacité de réponse et la résilience
aux risques qu'ils affrontent durant de tels changements négatifs.»
(Moser, 1998).
L'approche de Moser (1998) identifie trois grandes
caractéristiques de la vulnérabilité urbaine: la
marchandisation, les aléas environnementaux, et la fragmentation
sociale. La marchandisation se réfère au fait que dans
l'économie urbaine, un abri, la nourriture, l'eau et de nombreux autres
biens et services constituent des marchandises. Les gens ont besoin d'argent
pour les payer. On pourrait dire que plus leur niveau de revenu est bas, plus
ils ont de difficultés à obtenir l'accès aux
nécessités de base, et plus haut est leur risque de destitution.
Les aléas environnementaux principaux que Moser mentionne sont la faible
qualité de l'habitat et l'approvisionnement inadéquat en eau, en
systèmes d'égouts et de traitement des déchets solides. En
ce qui concerne la fragmentation sociale, Moser signale qu'une plus grande
hétérogénéité sociale et économique
peut affaiblir la communauté et les mécanismes de confiance et de
collaboration internes au ménage, spécialement dans des
conditions de difficulté économique.
L'approche de Moser fournit donc un cadre pour examiner divers
aspects du cercle vicieux de la pauvreté et de la santé: les
pauvres sont plus exposés au risque de santé, et non seulement
cela les rend plus faibles physiquement, mais cela épuise
également leurs ressources, réduit leur productivité et
ainsi les pousse d'autant plus vers la pauvreté.
Nous vivons dans un monde qui s'urbanise rapidement. Pour la
première fois dans l'histoire, le monde aura bientôt plus de
résidents urbains que ruraux (ONU, 2004). En Europe, Amérique du
Nord, Amérique du Sud et Caraïbes, une majorité vit
déjà dans les espaces urbains. En Afrique et en Asie, les niveaux
d'urbanisation sont plus bas, mais ils les rattrapent rapidement. La croissance
urbaine en Afrique s'est produite essentiellement au cours des cinquante
dernières années, passant d'environ 32 millions en 1950 à
plus de 350 millions en 2005. La vitesse et l'échelle de cette
croissance posent de formidables défis à la région et aux
différents pays.
L'urbanisation influence clairement de nombreux aspects de la
santé et du bien-être des gens (Galea et coll., 2005,): ce qu'ils
mangent, l'air qu'ils respirent et l'eau qu'ils boivent, où ils
travaillent, l'habitat qui les abrite, les arrangements familiaux, où
ils se rendent pour les soins de santé, le danger qu'ils rencontrent
dans la rue, et qui est disponible pour le soutien pratique, émotionnel
et financier. L'urbanisation ne constitue pas forcément une menace pour
la santé, comme le montre l'expérience de nombreuses villes dans
des pays riches. Toutefois, si la croissance urbaine rapide se combine avec le
déclin économique, la mauvaise gestion et/ou les troubles
politiques, les administrations des villes ne sont plus capables de
protéger les habitants des aléas naturels et humains, incluant
les effets négatifs de la globalisation (Tabibzadeh et coll., 1989).
C'est le cas dans de nombreuses villes africaines où environ 50 pour
cent de la population vit dans des bidonvilles, manifestation physique et
spatiale de la pauvreté urbaine et de l'inégalité
intra-ville caractérisée par un habitat de moindre qualité
ou informel, le manque d'accès aux services de base, la pauvreté
et l'insécurité (ONU-Habitat, 2003).
2-3. CONTRIBUTION DE LA GEOMATIQUE A LA SANTE
PUBLIQUE
La géomatique avec son approche systémique et
ses méthodes d'analyses spatiale et temporelle joue de plus en plus un
rôle clé d'interface entre l'environnement, la santé et
l'épidémiologie.
C'est au début des années 70 qu'un
ingénieur géographe employa pour la première fois le mot
« géomatique » pour faire allusion au mariage des sciences de
l'étude et des mesures de la Terre avec l'informatique. De nos jours, la
géomatique est définie comme étant un champ
d'activités qui a pour but d'intégrer les moyens d'acquisition et
de gestion des données à référence spatiale en vue
d'aboutir à une information d'aide à la décision, dans un
cadre systémique. La notion de système explique la prise en
compte de tout ce qui concourt à la réalisation d'un projet de
géomatique : les données, les équipements, les logiciels,
les spécialistes, le cadre physique de travail ainsi que les
procédures qui les coordonnent.
Des expressions synonymes du mot géomatiques sont
utilisées dans d'autres langues; c'est le cas de l'anglais avec
l'expression « Geographic Information System (GIS) » qui est souvent
traduite en français par « Système d'Information
Géographique (SIG)». Depuis la fin des années 90, les
scientifiques utilisent de plus en plus l'expression « science de
l'information géographique » pour éviter la confusion dans
la désignation du domaine de la géomatique et des logiciels qui
supportent cette dernière.
Si la géomatique s'adresse avant tout à des
objets relativement à leur position sur la Terre, les scientifiques, par
abus de langages, intègrent dans son champ, d'autres activités
traitant d'objets dont la référence n'est pas notre
planète : c'est le cas entre autre de certaines applications
médicales où la référence est l'être
humain.
2-3-1. Liens complexe entre la santé,
l'environnement humain et physique (Territoire)
Les interactions entre l'environnement et la santé
publique se situent à plusieurs niveaux. Avec le développement
industriel, les espaces ouverts ont pris du recul; les substances chimiques
potentiellement toxiques sont plus rependues et la pollution complexe change le
climat global.
Comment peut-on contribuer à la recherche de cette
situation globale en mettant l'accent sur les interactions entre les
phénomènes multiples suivants: la description des patrons
spatiaux de la mortalité et de la morbidité, les facteurs
socio-environnementaux associés à ces patrons, l'étiologie
et la diffusion d'une maladie, la distribution spatiale, la diffusion et la
régionalisation des ressources dédiées à la
santé, l'accessibilité et l'utilisation des ressources relatives
à la distribution d'un service sanitaire particulier, les espaces
spatiaux et temporels des interactions entre la maladie et la
disponibilité et l'offre des soins de santé (Quénel,
1995)?
C'est à cette que les géomaticiens en
collaboration avec les géographes et les spécialistes de la
santé publique tente d'apporter des éléments de solution
efficaces et robustes. Les effets environnementaux et de santé ont un
point commun : ils s'articulent dans l'espace et sur le territoire et peuvent
donc être analysés et gérés à l'aide des
outils de la géomatique : télédétection,
cartographie, SIG, modélisation. Mais ces outils, qui relèvent de
la haute technologie, ne sont pas toujours utilisés au mieux de leurs
possibilités. En effet, un rapport de l'OMS (1999) met en
évidence le fait que l'analyse spatiale et la cartographie
appliquée à l'épidémiologie sont connues depuis
longtemps mais jusqu'à une époque récente leur utilisation
en santé publique est restée limiter. En guise d'exemple, citons
Wartenberg et al. (1993) et Stallones et al. (1992) qui ont
intégrés des méthodes de surveillance
d'épidémiologie dans les SIG pour identifier les personnes
à risque dans le voisinage des lignes hydroélectriques de haute
tension pour les premiers et aux abords de sites d'enfouissement des
matières dangereuses pour les seconds.
2-3-2 Cartographie du risque de paludisme entre 1900
et 1960
La science et l'application de la cartographie du risque de
paludisme en Afrique connaît une longue histoire sur le continent.
Seulement quelques années après la découverte par Sir
Ronald Ross du rôle joué le vecteur-moustique, ont commencé
à être développées des cartes
détaillées des zones de reproduction des
moustiques par rapport aux lieux d'habitat humain pour la ville de Freetown en
Sierra Leone. Rassembler les connaissances cartographiques des hôtes
humains par rapport aux lieux de reproduction des moustiques, à la
topographie, au climat et à l'agriculture était crucial pour les
efforts précoces de lutte contre le paludisme en Algérie, au
Maroc et dans les centres européens de commerce et d'administration
établis, dont la Guinée, le Burkina Faso, le Malawi et la
Tanzanie (Le Lannou 1936). Ces cartes fournissaient aux agences de lutte une
opportunité de planifier le contrôle des larves, la gestion de
l'environnement, l'administration massive des médicaments ainsi que les
réponses douteuses et non éprouvées telles que la
ségrégation raciale.
La portée globale et les risques posés par le
paludisme ont été cartographiés pendant les années
1930 (Le Lannou 1936). Cependant, les informations utilisées pour
développés ces cartes n'ont jamais été
documentées et l'on peut même présumer qu'elles
étaient largement qualitatives, des avis experts sur la graduation des
zones en partant des zones exemptes de paludisme aux zones à faible et
forte « endémicité ».
Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'armée
américaine commençait à développer des cartes
mondiales de risques de maladies, dont le paludisme, en préparation aux
engagements militaires à l'étranger. Cela a résulté
en un atlas, Global epidemiology: a geography of disease and sanitation
(Epidémiologie mondiale: géographie des maladies et des
installations sanitaires), publié en 1944 (Sergent E. 1905).
À partir des années 1950, de nombreuses représentations
cartographiques de la répartition mondiale du paludisme ont
été développées par des paludologues et la toute
nouvelle Organisation mondiale de la santé (OMS) (Douglas M. 1985).
Après la Seconde Guerre mondiale, George Macdonald offrait la carte la
plus précise en matière de risque de paludisme dans le monde,
fondée sur la répartition des vecteurs formant 12
éco-zones zoographiques faiblement connectées à ses
concepts de stabilité (Douglas M. 1985).
2-3-3. La renaissance de la cartographie du risque de
paludisme au cours des années 1990
En 1996, une collaboration panafricaine a vu le jour pour
faire renaître la cartographie du paludisme. Le Mapping Malaria Risk in
Africa/Atlas du Risque de la Malaria en Afrique (MARA/ARMA) a
débuté comme collaboration entre les instituts africains de
recherche pour rassembler un recueil de données disponibles
déjà publiées ou pas sur la prévalence de
l'infection paludique, les espèces vectrices de paludisme dominantes des
complexes An. gambiae et An. funestus, les taux d'inoculation
entomologique et le taux d'incidence. Les recherches ont été
menées dans des bibliothèques nationales de recherche et à
partir de
matériel publié en utilisant cinq noyaux
régionaux. En 1998, la collaboration avait regroupé des
informations sur la prévalence des parasites dans 2529 lieux
d'enquête entreprises entre 1926. En 2001, le financement de la
première phase de ce projet africain a pris fin. En 2006, l'Institut
tropical et de santé publique Suisse, à Bâle, a
continué de recueillir environ 13 000 données d'enquête sur
la prévalence du parasite (OMS 2010).
La phase initiale de la collaboration MARA/AMRA a fourni de
nombreux résultats importants qui ont commencé à modeler
la valeur attachée à la cartographie du risque de paludisme
après avoir été négligé en Afrique pendant
de nombreuses années. Premièrement, la collaboration a recueilli
des informations sur la prévalence du parasite à partir d'une
grande variété de sources d'archives nationales, ce qui n'avait
pas été le cas depuis plus de 30 ans. Cela a permis de mettre en
lumière une richesse d'informations disponibles dans les
bibliothèques nationales et ministères de la santé
à travers le continent africain. 64% de l'ensemble des informations
disponibles ont été recueillies auprès de
ministères de la santé ou de rapports non publiés (Dubois
R. 1973).
Deuxièmement, alors qu'elles ne sont pas basées
sur des données empiriques, de nombreuses données climatiques
basées sur des modèles de répartition du paludisme et la
saisonnalité de la transmission du paludisme (Dubois R. 1973) ont
été développées. Ces cartes peuvent encore
être trouvées dans les bureaux des Programmes nationaux de lutte
contre le paludisme et sont souvent utilisé pour illustrer les risques
paludiques dans les stratégies nationales, les demandes auprès
des bailleurs de fonds et les examens des programmes. Cependant, malgré
le fait que la carte relativement floue sur les conditions climatiques
favorables à la transmission stable du paludisme P. falciparum
a été une étape importante de la cartographie du
paludisme en Afrique, elle demeure largement mal interprétée. En
effet, elle représente une mesure de la probabilité que la
transmission stable peut avoir lieu, plutôt qu'une échelle
d'intensité de la transmission, comme cela est souvent
présumée dans les programmes nationaux.
Les avancées informatiques, les systèmes
d'informations géographiques, les données satellites dans des
procédés de télédétection sur le climat et
l'écologie et le développement de méthodes
géostatistiques basées sur un modèle (MBG) (OMS, 1999) ont
révolutionné la cartographie des maladies infectieuses (Dubois R.
1973), en particulier le paludisme. L'unique avantage du MBG dans la
cartographie des maladies est la gestion des incertitudes. L'interpolation de
données d'enquêtes rares et souvent mal
échantillonnées afin de prédire la prévalence d'une
maladie dans de grandes régions donne lieu à des cartes de
risques d'une précision intrinsèquement variable, avec le niveau
d'incertitude variant spatialement en fonction de la
Pour pallier à ces contraintes, nous suggérons
une solution globale avec sur la collaboration entre géographes,
épidémiologistes et géomaticiens. Pour ce faire, le
géomaticien doit
densité, de la qualité et de la taille de
l'échantillon de données disponibles, et modéré par
la variabilité spatiale sous-jacente de la maladie en question.
2-3-4. Epidémiologies et
géomatique
L'épidémiologie étudie la distribution
spatiale d'une maladie ou d'une condition psychologique de la population et les
facteurs qui influencent cette distribution. Un exemple classique est celui de
John Snow en 1854. Les connaissances des variations géographiques et des
migrations de population contribuent à la découverte des facteurs
de risques dans de nombreuses maladies : le lymphome de Burkitt en Afrique et
le virus Epstein-Barr, les immigrants japonais aux Etats-Unis et le cancer
gastrique. Les grands centres urbains et certains modes de vie sont à la
base de risques pour des maladies comme le SIDA.
L'introduction des outils de géomatique dans la
pratique de l'épidémiologie doit surmonter un certain nombre de
contraintes pour atteindre les objectifs souhaités. En effet, les
méthodes épidémiologiques actuelles ne sont pas capables
d'utiliser ou de synthétiser les données distinctes provenant de
petites unités géographiques d'une façon statistiquement
acceptable, comme peuvent le faire aisément les SIG (Mott et al., 1995).
La technologie de géomatique permet mieux que tout autre outil de faire
ressortir les tendances, les corrélations et les interrelations entre
environnement et santé, et de ce fait, elle constitue un excellent moyen
de visualiser et d'analyser les données épidémiologiques
(OMS, 1999). Les contraintes à surmonter sont les suivantes (Richards et
Croner, 1999):
- La difficulté de production et la rareté des
données géo-référencées utiles à
l'épidémiologiste (handicap non négligeable).
- L'interprétation des phénomènes
épidémiologiques en fonction de l'échelle spatiale des
données: le non spécialiste de la manipulation des DRS se trouve
confronté au problème de gestion des détails et de la
généralisation de l'information; avec des données
numériques et la cartographies assistée par ordinateur (CAO), les
effets de ce problème pourraient être réduis mais encore
faut-il offrir à des coûts raisonnables ce genre de produit.
- Parce que les SIG sont puissants dans l'intégration
ou la fusion des données de sources de données et
d'échelles diverses, le praticien peut être tenté de sauter
rapidement aux conclusions quant à l'interprétation et
l'utilisation des résultats. Il peut courir ainsi le risque de la «
technology push ».
comprendre et savoir appliquer les principes de bases de
l'épidémiologie qui se résument en termes de : analyse des
besoins, formulation des questions et spécification des indicateurs
correspondant aux réponses anticipées. Synthèse des
hypothèses de travail, relation entre les causes et les effets
(dualité Environnement-maladie) qualité des données,
formulation et représentation des informations d'aide à
décisions. Quant à l'épidémiologiste et aux
géographes de la santé, ils doivent s'initier aux sciences des
technologies de la géomatique, l'appréciation des mesures et
images (GPS et de Télédétection). Interprétation
des informations produites à l'aide des outils de la CAO. Traitement
d'images et de SIG, c'est seulement dans ce cadre que l'on pourra profiter des
retombées du mariage entre épidémiologie et
géomatique, compte tenu de l'hyper spécialisation de
systèmes de formation actuel.
Les exemples de pathologies présentées
ci-dessous ont un point commun : elles se transmettent à l'être
humain à partir des vecteurs vivants dans son milieu environnant. C'est
pourquoi il faut souligner la nécessité d'une collaboration entre
les zoologistes, les vétérinaires, les agents de santé
publique, les géographes de la santé, les technologues de
l'information à référence spatiale.
Mott et al. (1995) ont mis en évidence la contribution
de la géomatique à la compréhension des facteurs
environnementaux qui influence les distributions de certaines maladies telles
que la maladie de Chagas. La schistosomiase, la leishmaniose et des
infestations par les trématodes. La maladie de Chagas de plus en plus
présente dans les zones urbaines et périurbaines, voit son mode
transmission par le biais des produits sanguins s'accroitre rapidement. Aussi
peut-on comprendre l'urgence de pouvoir bien retracer son évolution ?
Dans le cas de la Leishmaniose, l'analyse spatiale, bien peu
démonstrative dans la mise en relief du bien rural entre les
observations environnementales et épidémiologiques a permis de
mettre en évidence l'efficacité des mesures de lutte standard
axées sur des considérations géographiques. Connor et al
(1996) ont utilisé les SIG dans l'identification et le contrôle
des facteurs environnementaux associés à la transmission des
maladies liées aux agents vecteurs. Leurs travaux sur le
lalebansese dans le sud du Soudan, ont permis
d'identifier et de définir les sites accessibles de favoriser la survie
de l'agent vecteur dans les régions forestières peuplées
essentiellement d'acnés. Ils ont abouti à des cartes de
distribution spatiale de l'agent vecteur et par conséquent de
l'évolution spatiale de la maladie.
2-4. PALUDISME ET ETAT DES LIEUX DE CETTE ENDEMIE AU
CAMEROUN
Le paludisme (malaria en anglais) est une maladie infectieuse
due à un parasite du genre Plasmodium. Le parasite est transmis à
l'homme par une piqûre de moustique infecté du genre
Anophèles. Le Rapport sur le paludisme dans le monde,
publié en décembre 2016 par l'OMS, rappelle que près de la
moitié de la population mondiale a été exposée au
risque de contracter le paludisme en 2015 dans 91 pays, qu'on a compté
212 millions de cas de paludisme et 429 000 décès. Mais le
Rapport souligne qu'entre 2010 et 2015, l'incidence du paludisme a
reculé de 21% au niveau mondial et que le taux de mortalité a
baissé de 29%. On estime que 6,8 millions de décès dus au
paludisme ont été évités depuis 2001.
2-4-1. Généralités sur le
paludisme
Dans la plupart des cas, le paludisme est transmis par les
piqûres d'Anophèles femelles (voir figure 1). Il existe plus de
400 espèces moustiques différentes de moustique
Anophèles, dont une trentaine sont des vecteurs très
importants du paludisme. Toutes les espèces importantes vectrices du
paludisme piquent entre le crépuscule et l'aube. L'intensité de
la transmission dépend de facteurs liés au parasite, au vecteur,
à l'hôte humain et à l'environnement.
Les larves d'anophèles se développent dans des
collections d'eau naturelles ou d'origine anthropique de tailles variables. Le
cycle de vie des anophèles comporte quatre stades successifs : l'oeuf,
la larve, la nymphe et l'adulte (figure 1). Les trois premiers stades se
déroulent au-dessous de la surface de l'eau, et le dernier stade est
aérien.
Figure 1: Le cycle biologique des anophèles (Source:
OMS)
Les Anophèles pondent leurs oeufs dans l'eau.
Ces oeufs éclosent en larves puis deviennent des moustiques adultes. Les
moustiques femelles recherchent un repas sanguin pour nourrir leurs oeufs.
Chaque espèce a ses préférences; certaines par exemple
préfèrent l'eau douce de faible profondeur comme celle des
flaques et celle présente dans les empreintes laissées par les
sabots d'animaux, que l'on trouve en abondance pendant la saison des pluies
dans les pays tropicaux.
La transmission est plus intense aux endroits où les
espèces de moustiques ont une durée de vie relativement longue
(ce qui permet au parasite d'achever son cycle de développement à
l'intérieur du moustique) et piquent plutôt les êtres
humains que les animaux. La longue durée de vie et la forte
préférence pour l'homme des espèces africaines de vecteurs
expliquent que près de 90% des cas de paludisme surviennent en
Afrique.
La transmission dépend aussi des conditions climatiques
qui peuvent influer sur l'abondance et la survie des moustiques, telles que le
régime des précipitations, la température et
l'humidité. À beaucoup d'endroits, la transmission est
saisonnière avec un pic pendant ou juste après la saison des
pluies.
En 2015, près de la moitié de la population
mondiale était exposé au risque de contracter le paludisme. La
plupart des cas de paludisme et des décès dus à cette
maladie surviennent en
Afrique subsaharienne. Toutefois, l'Asie du Sud-Est,
l'Amérique latine et le Moyen-Orient sont également
affectés. En 2016, 91 pays étaient confrontés à une
transmission continue du paludisme selon le rapport annuel de l'OMS.
Certains groupes de la population courent un risque beaucoup
plus élevé que d'autres de contracter le paludisme et
d'être gravement atteints: les nourrissons, les enfants de moins de 5
ans, les femmes enceintes, les personnes atteintes du sida, les migrants non
immunisés, les populations itinérantes et les voyageurs. Les
programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent prendre des mesures
particulières pour protéger ces groupes du paludisme, en tenant
compte de leur situation.
Selon les dernières estimations de l'OMS,
publiées en décembre 2016, on a compté en 2015, 212
millions de cas de paludisme et 429 000 décès. Entre 2010 et
2015, l'incidence du paludisme a reculé chez les populations
exposées de 21% au niveau mondial tandis que le taux de mortalité
a baissé de 29%. On estime que 6,8 millions de décès dus
au paludisme ont été évités dans le monde depuis
2001.
La Région OMS de l'Afrique supporte une part
disproportionnée de la charge mondiale du paludisme. En 2015, 90% des
cas de paludisme et 92% des décès dus à cette maladie sont
survenus dans cette région. 76% des cas de paludisme et 75% des
décès dus à cette maladie surviennent dans 13 pays
principalement en Afrique subsaharienne. Entre 2010 et 2015, le taux de
mortalité chez les enfants de moins de 5 ans a baissé de 29% au
niveau mondial. Toutefois, le paludisme demeure toujours un facteur majeur de
mortalité chez les enfants de moins de cinq ans et un enfant en meurt
toutes les deux minutes.
La lutte antivectorielle est un élément
essentiel de la prévention du paludisme. Lorsque la couverture est
suffisamment large, la lutte antivectorielle permet de réduire ou
d'interrompre efficacement la transmission du paludisme. Les deux mesures de
base, largement applicables, pour protéger l'homme contre les
piqûres de moustiques vecteurs du paludisme sont les moustiquaires
à imprégnation durable (MID) et la pulvérisation
intradomiciliaire (PID). Dans des endroits donnés et dans des
circonstances particulières, ces interventions de base contre les
vecteurs (les MID et la PID) peuvent être complétées par
d'autres méthodes telles que :
- La gestion des gîtes larvaires (modification ou
manipulation de l'habitat, traitements larvicides et lutte biologique) ;
- La pulvérisation intradomiciliaire (PID) ;
- Les mesures de protection individuelle.
L'OMS recommande d'assurer une lutte antivectorielle efficace
pour protéger toutes les populations exposées au
risque de contracter le paludisme. Plusieurs formes de lutte antivectorielle
sont efficaces dans beaucoup de situations telles que: les moustiquaires
imprégnées d'insecticide, la pulvérisation d'insecticides
à effet rémanent à l'intérieur des habitations et
la gestion des gîtes larvaires.
2-4-2. Etat des lieux de la lutte contre le paludisme au
Cameroun
L'institutionnalisation de la lutte contre le paludisme rend
compte de l'engagement des pouvoirs publics à promouvoir la santé
publique. Cet engagement se matérialise concrètement par cinq
actes institutionnels importants : la déclaration d'une politique
générale du gouvernement sur la lutte antipaludique, la
création d'un groupe de travail national pour la lutte anti-paludisme,
l'adhésion à l'initiative mondiale Roll back malaria, la
ratification de la déclaration d'Abidjan sur la lutte contre le
paludisme en Afrique et enfin l'élaboration du plan stratégique
national de lutte contre le paludisme. Dans la pratique, les pouvoirs publics
se dotent d'un programme gouvernemental spécifique pour lutter contre le
paludisme avec une structure nationale de pilotage. Cette structure est
intégrée dans l'organigramme du ministère de la
santé publique. Un Système National d'Intervention Sanitaire
(SNIS) basé au niveau périphérique (district de
santé) est mis sur pied ainsi qu'un système de surveillance
épidémiologique du paludisme. Une approche régionale de
gestion est adoptée à travers la création de dix
unités régionales du programme national de lutte contre le
paludisme.
Samé Ekobo (2005) souligne que : « de
1965 à 1990, le Cameroun a perdu en moyenne 1,3 % du taux de croissance
annuelle à cause du paludisme. Si cette maladie avait été
éradiquée 35 ans plutôt, le Produit Intérieur Brut
(PIB) augmenterait de 32 % par rapport à son niveau de l'an 2000. Cette
augmentation représente environ 1000 milliards de dollars USD, soit 9
fois plus que l'aide au développement accordée à l'Afrique
en 1999. Entre 1980 et 1995, le Cameroun aurait perdu à cause du
paludisme, environ 4227 millions de dollars USD, soit 318 dollars USD par
tête d'habitant ». Le rapport des comptes nationaux de la
santé précise que : « En 2011, la dépense
pour le paludisme est estimée à 134,4 milliards de FCFA soit
28,6% de la dépense courante de Santé. 28,8% des dépenses
liées au paludisme sont financées par les transferts issus des
revenus nationaux de l'administration publique, 19,8% par les transferts
directs étrangers et la plus grande part soit 48,2% par les autres
revenus nationaux (ménages, entreprises, ONGs nationales,...)
». En 2013, la représentante de l'OMS affirmait que
l'investissement fait au Cameroun dans le cadre de la lutte
contre le paludisme s'est multiplié par 20 de 2000 à 2012.
Le Programme National de Lutte contre le Paludisme a
adopté divers plans stratégiques d'intervention avec des
objectifs précis et d'importants moyens mobilisés par l'Etat et
les multiples partenaires internationaux. La prévention contre le
paludisme est davantage promue avec l'exonération des taxes et droits de
douane sur les moustiquaires et insecticides. Plus de 60 millions de
Moustiquaires Imprégnées de Longue Durée d'Action (MILDA)
ont été distribuées de 2002 à 2015 avec des pics
tels que 9 000 000, 8 115 879 et 12 600 000 de moustiquaires MILDA
distribuées respectivement en 2009, 2011et 2014. De janvier à
juin 2015, 12,2 millions de moustiquaires MILDA ont été
distribuées aux populations. De 2007 à 2009, les pouvoirs publics
ont approvisionné les formations sanitaires de 9,5 milliards de doses de
médicaments antipaludiques subventionnés et plus de 55 milliards
de FCFA ont été alloués à la lutte contre le
paludisme.
Ces initiatives expliquent l'augmentation du taux
d'utilisation des moustiquaires qui est passé de33 % en 2011 (INS, 2011)
à 63,7 % en 2012 (INS, 2012) et à 65,6% en 2013 (INS, 2013).
Selon INS (2013), « Pour les enfants de moins de 5 ans, le taux
d'utilisation passe de 19% à 46% et pour les femmes enceintes, il passe
de 17% à 41%. » dans la même période. Si le
coût unitaire de la moustiquaire imprégnée reste
élevé par rapport au revenu moyen des populations (3 500 FCFA),
les multiples partenariats précédemment évoqués ont
favorisé la vulgarisation de la prévention avec la moustiquaire.
Enfin, dans le cadre du projet « Scaling up malaria control for
impact in Cameroon 2011-2015 (SUFI), financé par le Fonds Mondial de
Lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme, le gouvernement
camerounais s'est engagé à atteindre la couverture universelle
des populations en Moustiquaires Imprégnées d'Insecticide
à Longue Durée d'Action (MILDA), afin de diminuer d'une
manière significative la morbidité et la mortalité dues au
paludisme ».
Conclusion
Les travaux publiés dans le domaine des SIG et
santé sont nombreux et divers. La littérature a montré que
l'utilisation de la cartographie du paludisme n'est pas une discipline
nouvelle. Elle a été intégrée dans beaucoup de
recherche sur la lutte contre le paludisme. Aussi elle était
considérée comme primordiale dans la conception des
stratégies de pré-élimination lors du programme mondial
d'élimination du paludisme en Afrique dès le milieu des
années 1950. Elle est de nouveau perçue comme une composante
clé de la conception future de la lutte
contre le paludisme. Ces recherches prennent
généralement en compte les petites (mondiale, continentale, sous
régionale, pays ou d'une zone spécifique) pour montrer
l'état de propagation de la maladie, mais jamais un suivi rigoureux
à long terme. Contrairement à tous ces travaux, notre recherche
doit permettre de documenter les techniques du contrôle larvaire par SIG
afin de permettre un suivi spatio-temporel des larves vecteur du paludisme. La
particularité de ce contrôle sera la proposition d'un nouvel
insecticide efficace pour une lutte anti vectorielle du paludisme.
DEUXIEME PARTIE APPLICATION DU PROJET
PROFESSIONNEL
CHAPITRE III: OBJECTIFS ET ZONE D'APPLICATION DU
PROJET
Introduction
Il est question dans ce chapitre de définir et
délimiter le sujet, décrire la problématique, les
objectifs et les hypothèses de l'étude et faire une brève
présentation de notre zone d'étude.
3-1. OBJECTIFS GENERAUX
3-1-1 Question principale de recherche
La question principale de notre recherche est : Comment
comprendre les trajectoires spatiales de la vulnérabilité des
ménages face au paludisme dans les bas-fonds des quartiers de
Yaoundé?
3-1-2. Questions spécifiques
? Quels sont les facteurs socio-environnementaux et
entomologiques qui contribuent à la vulnérabilité sociale
des ménages face au paludisme dans les zones marginales de la ville de
Yaoundé ?
? Quels sont les zones où la
vulnérabilité des ménages liés au paludisme
persiste avec le temps ?
? Quels sont les facteurs associés à la
stabilité des foyers de vulnérabilités des ménages
face au paludisme ?
3-2. OBJECTIFS OPERATIONNELS DE L'ETUDE 3-2-1. Objectif
principal
Notre objectif principal est de comprendre les trajectoires
spatiales de la vulnérabilité sociale des ménages face au
paludisme dans les bas-fonds des quartiers de Yaoundé.
3-2-2. Objectif spécifiques
De manière spécifique, il s'agit de :
? Identifier les facteurs socio-environnementaux et entomologique
qui expliquent la vulnérabilité des ménages face au
paludisme dans les clusters de la ville de Yaoundé ; ? Identifier les
foyers de paludisme dans les clusters de la ville de Yaoundé ;
? Identifier les facteurs associés à la
stabilité des foyers de vulnérabilités des ménages
face au paludisme dans les clusters de la ville de Yaoundé.
3-3. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
3-3-1. Hypothèse
générale
? Notre hypothèse générale stipule que
divers paramètres (socio-économique et environnemental) peuvent
expliquer la vulnérabilité des ménages des bas-fonds des
quartiers de Yaoundé au paludisme. De manière spécifique
:
3-3-2. Hypothèses spécifiques
? La persistance des foyers de vulnérabilité
sociale des ménages est en partie due aux caractéristiques
socio-environnementales et entomologiques.
? Les foyers de vulnérabilité sont stables dans le
temps et dans l'espace.
? Les stratégies endogènes et exogènes
sont mises en place pour réduire la vulnérabilité au
paludisme dans les clusters étudiés.
3-4. CHOIX ET DELIMITATION DU SUJET 3-4-1. Justification
du choix du sujet
Ce sujet s'inscrit dans le projet global «
Assessment of larviciding efficacy for integrated vector control in the
city of Yaoundé-Cameroun » piloté par
l'Organisation sous régionale de lutte Contre les maladies
Endémiques en Afrique Centrale (OCEAC) avec pour investigateur principal
Dr Christophe Antonio-Nkondjio. C'est dans ce sens
nous avons jugé important de fonder notre étude sous le
thème: «Vulnérabilité sociale des
ménages liés au paludisme dans la ville de Yaoundé : une
approche spatiale ». Le choix d'un tel sujet permet de mieux
comprendre l'impact des maladies telles que le paludisme sur les ménages
qui n'est pas encore suffisamment étudié pour orienter la
formulation d'actions intégrées efficaces et équitable
permettant d'améliorer de façon durable le bien-être des
populations. C'est dans cette optique que la présente étude s'est
fixé comme principal objectif d'évaluer la
vulnérabilité sociale des ménages liée au paludisme
en vue de proposer des solutions endogènes visant à renforcer
leurs capacités à y faire face.
3-4-2. Délimitation du sujet ?
Cadre thématique
La présente étude s'inscrit dans la
thématique générale du troisième Objectif du
Développement durable « promouvoir une main d'oeuvre efficace qui
cadre avec les ODD et en adéquation avec l'accessibilité et la
santé pour tous ». Notre travail s'intéresse à
l'apport des outils SIG et télédétection pour la lutte
anti-vectorielle du paludisme dans la ville de Yaoundé. Cette
étude est centrée sur un problème précis à
savoir: comment les outils de la Géomatique peuvent nous aider à
examiner la vulnérabilité sociale du paludisme dans la ville de
Yaoundé?
? Délimitation temporelle
Le projet sur lequel porte notre étude couvre une
période (05) cinq ans (2017-2022). Sachant que les conditions physiques
influencent la prolifération du paludisme, nous avons travaillé
sur trois phases de terrain en tenant en compte des variations
saisonnières. Toutefois, notre sujet se limite à l'année
2017 où nous avons eu à effectuer des descentes sur le terrain
pour collecter les données pendant les mois de Mars à Août
2017. Durant ces différentes collectes, nous avons noté une
variation des piques palustre.
3-5. INTERET DE L'ETUDE
Cette étude revêt un intérêt observable
sur divers plans au rang desquels : 3-5-1. Un intérêt
théorique
Nous volons proposer un modèle spatio-temporel
d'analyse de la vulnérabilité sociale des ménages
liée au paludisme dans la ville de Yaoundé avec la prise en
compte des données entomologiques. En effet, la majorité des
études qui s'intéressent à cette thématique se
limite aux données soit environnementaux ou sociaux, soit
entomologiques. Celles qui intègrent ces deux types de données
sont rares.
3-5-2. Un intérêt
socio-économique
Sur le plan socioéconomique, cette étude
relève l'impact de l'expansion du paludisme sur les populations des
zones marginalisées, met en relief le rôle des acteurs
endogènes et exogènes dans la réduction significative de
la proportion des couches sociales vulnérables au paludisme dans les
zones marginales.
3-5-3. Un intérêt
environnemental
Sur le plan environnemental, ce travail permet de comprendre
le fonctionnement et les caractéristiques des milieux écologiques
(bas-fonds) permettant le développement et l'expansion du paludisme,
contribue à la réduction du taux de vulnérabilité
des populations au paludisme dans les zones marginalisées et
l'amélioration de leur environnement.
3-5-4. Un intérêt pratique
Dans la mesure où cette étude met à la
disposition des acteurs privés des données sur les facteurs de la
vulnérabilité du paludisme en milieu urbain. Ces données
sont susceptibles de contribuer à une meilleure viabilisation des
quartiers populaires et de réduire la vulnérabilité de
leurs populations aux maladies.
3-6. ZONE D'APPLICATION DU PROJET
Yaoundé, la « ville aux sept collines », est
la capitale politique du Cameroun. Peuplée de 2,8 millions d'habitants
en 2015 (BUCREP), elle est, avec Douala, la ville la plus peuplée de cet
État de l'Afrique centrale. Chef-lieu de la Région du Centre et
du département du Mfoundi, Yaoundé abrite la plupart des
institutions les plus importantes du Cameroun. Les populations locales
surnomment la ville Ngola, qui vient de l'ancien nom de la capitale du
Cameroun, Ongola, ce qui signifie "clôture" en ewondo et se
réfère au mur de l'ancien poste allemand. Située à
750 mètres d'altitude, la ville de Yaoundé a pour
coordonnées géographiques latitude: 3° 52' 12 Nord
longitude: 11° 31' 12 Est (YOGO.S, 2005).
Les limites géographiques de la ville de Yaoundé
sont (voir figure 1) :
- à l'Ouest, l'arrondissement de Nbankomo; - à
l'Est, le département de la Mefou-Afamba ; - au Sud, le
département de la Mefou-Akono ; - au Nord, l `arrondissement d'Okola
Figure 2: Localisation de la zone d'étude.
3-6-1. Situation et site
La ville de Yaoundé est située au sud de la
Région du Centre et est éloignée de 250 km à l'est
des côtes de la baie de Biafra. Ce site de collines se décompose
en trois unités topographiques inscrites dans un socle rocheux de gneiss
précambrien : la barrière d'inselbergs au Nord-Ouest
dominée par les monts Mbam Minkom (1 295 m) et le Mont Nkolodom (1 221
m) et au Sud-Ouest avec le mont Eloumden (1 159 m) ; un ensemble de collines de
600 à 700 m d'altitude et de plateaux ; les vallées
appelées également "élobis".
Les différents quartiers s'ordonnent en fonction du
relief accidenté du site de la ville. Les routes et les bâtiments
se développent principalement sur les hauteurs des différentes
collines, tandis que les bas-fonds marécageux laissent souvent place
à de l'agriculture vivrière, à la végétation
et à de nombreux petits cours d'eau. Quelques-uns parmi eux sont les
rivières Mfoundi, Ékozoa, Biyeme et Mefou. Près du centre
administratif de Yaoundé se trouve un lac appelé lac Municipal,
crée entre 1951-1952.
3-6-2. Climat et végétation
Le climat qui règne dans la ville de Yaoundé est
de type équatorial (Yaoundéen), caractérisé par
l'alternance de deux saisons sèches et deux saisons de pluies. On
enregistre entre 1600 et 2000 mm/an, une température moyenne de
23,5oC contrastée entre autour de 24° et 26° C et
une humidité relative toujours supérieure à 70%.
2000
1800
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2014 2015 2016
P/mm T°C
27
26
25
24
23
22
21
20
Source : Direction de la Météorologie Nationale
Figure 3: Courbe Ombro-Thermique de la ville de
Yaoundé.
L'hygrométrie moyenne est de 80% et varie dans la
journée entre 35 et 98%. Les vents fréquents sont humides et
soufflent en direction du Sud-Ouest; les vents violents sont orientés
vers le nord-ouest. La végétation est du type intertropical avec
prédominance de la forêt humide méridionale
(Wéthé .J., 1999 ; 2001).
3-6-3. Relief
Sur le plan morphologique, la ville est située en
grande partie dans le bassin versant du cours d'eau Mfoundi. On y
trouve quatre types de terrains qui sont :
- les crêtes de faible pente dont les terrains sont
facilement urbanisables ; - les collines aménageables dont les pentes
varient de 5 à 15% ;
- les collines très difficiles à aménager de
pente supérieure à 15% ;
- les fonds de vallée inondables
généralement de pente inférieure à 5%.
De ces types de terrains, découlent deux grandes zones.
Les zones non constructibles englobent d'une part, les secteurs de faible pente
(inférieure à 5%) dont les fonds de vallée
généralement inondables et d'autre part, les zones de forte
pente, sièges permanents d'érosion et d'éboulement. Les
zones constructibles ou urbanisables sont les versants et sites de pente
comprise entre 5 et 15%.
Figure 4:Carte des pentes du Mfoundi.
Figure 5: Carte hydrographique du Mfoundi.
3-6-4. Hydrographie
Le réseau hydrographique de la ville est très
dense et essentiellement composé du cours d'eau Mfoundi et de
ses affluents. Ceux-ci assurent le drainage naturel des eaux de ruissellement
et des eaux superficielles qui sont rejetées ; le fleuve Mefou,
qui à son tour déverse ses eaux dans le fleuve Nyong.
C'est en amont de ce dernier point de rejet que ce trouve la zone de captage
actuel des eaux brutes destinées à la production d'eau potable
pour les habitants de la ville Yaoundé et de ses environs.
À côté de ces cours d'eaux, la ville
compte quelques lacs et étangs naturels ou artificiels dont les eaux
sont rendues dangereuses pour la santé publique; à cause du
déversement des eaux des stations d'épuration non fonctionnelles
(cas du lac municipal), des ordures ménagères et des eaux des
latrines situées dans les zones marécageuses.
3-6-5 Localisation des clusters
L'identification de la zone cible de l'étude est
passée par un certain nombre de critères. Ce sont les aspects
socio-économiques (population, population des enfants,
alphabétisme et participation au marché du travail), les facteurs
épidémiologiques (indice parasitaire annuel (API) et diapositives
collectées et examinées), Les aspects géographiques (plans
d'eau, la végétation, les précipitations,
l'humidité relative et la température), et les aspects
environnementaux (la gestion des ordures ménagères, l'état
d'insalubrité). Ces aspects ont favorisé la reconnaissance,
l'orientation et le choix des clusters en fonction de l'occurrence des cas
infectés ou des foyers d'infections du paludisme.
Lorsque les unités spatiales sont les pays, il est
impossible d'établir des relations de cause à effet entre les
sources infectieuses et l'apparition de maladies. Ces liens ne peuvent
être révélés qu'à l'échelle locale
à condition que l'on dispose d'informations détaillées sur
l'environnement des bas-fonds que sur la propagation du paludisme dans une
ville comme Yaoundé.
Figure 6: Carte de localisation des clusters
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté en
première partie de manière logique les motivations, les questions
et les objectifs qui vont meubler les axes de ce travail de recherche sur la
vulnérabilité des ménages liés au paludisme dans la
ville de Yaoundé. Ensuite, nous avons défini quelques termes ou
concepts clé de notre sujet. Enfin, nous avons présenté le
cadre spatial de zone d'étude. Tour à tour, nous avons
présenté le relief, le climat, l'hydrographie et la population de
notre zone d'étude.
CHAPITRE IV: METHODOLOGIE DE TRAVAIL
Introduction
Pour répondre efficacement aux objectifs de notre
travail, nous avons utilisé des outils de collecte et des logiciels de
traitement des données spatiales. Les dits outils nous ont permis
d'avoir les données. Une fois acquises, ces données ont
été traitées dans différents logiciels selon la
nature de la donnée (image satellite, fichier GPX ou shapefile) et du
type de traitement envisagé. La réalisation de notre travail
s'est fondée sur deux étapes essentielles que sont : la phase de
terrain pour la collecte des données et la phase de bureau pour le
traitement.
4-1. METHODOLOIE CONCEPTUELLE
D'un point de vue général, l'étude
démarre avec une recherche documentaire dans le domaine du paludisme
précisément les différents rapports de l'Organisation
Mondiale de la Santé, du Programme National de lutte contre le
Paludisme, le Ministère de la Santé Public et autres documents et
rapports relatifs à la vulnérabilité liée au
paludisme. Cette phase a été suivie par l'approche
thématique conduisant à la collecte des données qui a
été effectuée sur le terrain et dans plusieurs
institutions telles que le PNLP, l'OCEAC et le Ministère de la
santé Public. A partir des outils, logiciels et données, la
méthodologie de travail a été subdivisée en trois
principales phases à savoir : la phase préparatoire, la phase
traitement des données et la phase interprétation des
résultats obtenus.
Traitement
Acquisition des données
Recherches documentaire
Waypoints
Données entomologique
Fichiers INC
Interviews des
Rapports Minsanté
Rapports PNLP
Figure 7: Schéma méthodologique de notre
sujet
|
Extraction des
|
Jointure
|
Extraction de
|
Réduction des
|
Analyse de la
|
Waypoints
|
attributaire
|
la zone d'étude
|
dimensions
|
vulnérabilité
|
Composante principales
Distribution spatio-temporelle des
gites
Evaluation de la vulnérabilité
RESULTATS ET ANANLYSES
Dans le cadre de cette étude, nous avons opté
pour une démarche hypothético-déductive. Elle consiste
à émettre des hypothèses sur la base d'un raisonnement
considéré comme vraisemblable, mais toute fois, destiné
à être vérifié par le biais des informations
recueillies sur le terrain. L'étude s'appuie sur la collecte de deux
types de données : les données secondaires et les données
primaires. L'étape ultime a procédé au traitement qui nous
a permis de donner un sens aux données collectées.
4-2. DONNES D'ENTREE
Une donnée désigne une représentation
d'une information codée dans un format permettant son traitement par
ordinateur. Elle découle des mesures d'observation sur le terrain ou des
fichiers de base et des rapports existants (fichiers cartographiques existants,
coordonnées GPS). Nous avons collectés un ensemble de
données géographiques constituant la base de notre travail. En
effet, elles représentent les données dont nous avons besoin pour
créer les bases de données, afin de réaliser les cartes et
pour ensuite effectuer des analyses.
L'information sur le ménage : dans
cette table les informations retrouvées renseigne sur la connaissance du
paludisme par les occupants dudit ménage et les méthodes qu'ils
entreprennent pour lutter contre le paludisme. Elle informe aussi sur les
conditions physiques du ménage qui est très déterminant
pour les calculs de vulnérabilité des habitants face au
paludisme.
Informations sur les enquêteurs : Dans
cette table, le plus important est l'information personnelle et
détaillée sur tous ceux qui ont mené les enquêtes
auprès des ménages. Il peut donc être utile dans la
connaissance parfaite du cluster.
Informations sur les clusters : Cette
étude se fait dans 32 sites ou encore d'étude. Ce sont
unités spatiales qui regroupent un ou plusieurs quartiers et connues
sous le nom de clusters. En cartographie nous l'appelons assiette de
données. Le cluster est l'unité spatiale sur laquelle seront
représentées toutes tous les données de terrain
nécessaire pour la modélisation des phénomènes
recherchés facteurs non négligeable dans ce projet de lutte
anti-vectorielle.
Informations sur les cours d'eau : La
présence de l'eau (cours d'eaux, marécages, lacs, étangs)
est un facteur nécessaire au développement et à la
distribution des
moustiques. la table hydrographie
pris en compte dans ce travail est très indispensable à
l'orientation et à la localisation des zones à gîtes
larvaires potentielles.
Informations sur la voirie : La voirie
désigne ici toutes les voies de communication qui relient les
unités spatiales de recherche. Elle permet de retrouver toutes les
routes possibles pour arriver non seulement dans les sites de recherche mais
aussi l'accessibilité des décideurs
pour l'exécution de leurs décisions telles le
traitement intra-domicile, le traitement des gîtes larvaires temporels,
le partage systématique des moustiquaires imprégnés
d'insecticides. Informations sur les moustiques : Ce sont des
agents vecteurs directe de plusieurs maladie mais selon les espèces. Les
informations contenues dans cette table doivent renseigner sur les
corrélations entre les moustiques issus des captures nocturnes du
même projet et les types de larves retrouvés lors des prospections
des gîtes larvaires.
Informations sur les larves : Plusieurs
espèces de larves sont retrouvées pendant les prospections. Mais
seules les larves d'anophèles ont été notée
importante pour notre étude. Pour ce travail, il s'agit de la lutte
anti-vectorielle du paludisme. Dès lors pour arriver à cet
objectif, les larves d'anophèle sont prise en considération et
peut donc orienter géographiquement où sont les espèces
recherchées.
Informations sur les gîtes larvaires :
La localisation géographique des gîtes larvaires
potentiels par GPS, les espèces, la densité des larves et la
croissance des gites sont les informations importantes.
4-3. COLLECTE DES DONNEES
C'est une phase de terrain qui a permis de collecter des
données nécessaires pour la réalisation de ce travail.
Cette collecte des données a été menée d'une par
les géographes (pour les levées des coordonnées des gites
larvaires) et d'autre part par les entomologistes (prospections et collecte des
larves pour analyse au laboratoire). Les descentes sur le terrain ont
été effectuées en équipe constitué de trois
personnes dont un géographe et deux entomologistes donc un comme chef
d'équipe.
4-3-1. Le rôle des géographes
Equiper d'un GPS pour la prise des coordonnées
géographiques des gites larvaires et d'une fiche pour noter ces
coordonnées, le géographe est indispensable car il est
chargé de la collecte des données qui seront stockées et
visualisées plus tard.
A B
Cliché: BECHIR B.C., Juin 2017
Figure 8: les clichés A et B montrent la
levée des gîtes avec le GPS
Ces clichés ont été prisent pendant la
deuxième phase dans les clusters nouvelle route
bastos (A) et Essos (B). Ils montrent les géographes en
train de prendre les coordonnées géographiques des gîtes
larvaires.
4-3-2. Le rôle des entomologistes
Composer en deux groupes, les entomologistes qui effectuent les
captures des moustiques
dans les ménages et les prospecteurs des gîtes
qui effectuaient cette tâche dans chaque gîte pour pouvoir
vérifier l'existence ou non de larves de moustiques. Ensuite ils
notaient les caractéristiques des gîtes dans une fiche et
procéderont à la saisie une fois au bureau. Ce travail
étaient d'au tend plus complexe que méticuleuse, car un
entomologiste ne pouvait le faire seul. Les clichés suivants
présentent la collecte des données par les entomologistes.
Cliché: BECHIR
B.C., Mai 2017
Figure 9: les clichés A et B montrent les entomologistes
sur le terrain
Les entomologistes qui effectuaient plutôt les captures
des moustiques dans les ménages travaillaient avec la coopération
de certains chefs de ménages pour effectuer les captures à
l'intérieur et à l'extérieur de leurs maisons. Les
captures des moustiques se font entre 19 heures et 5heures du matin.
Cliché: Landre, Mai
2017
Figure 10: les clichés montrent les captures des
moustiques sur le terrain
4-4. MATERIELS ET LOGICIELS UTILISES
4-4-1. Matériels utilisés
l'ensemble du matériel utilisé dans le cadre de
notre travail est consigné est énuméré
comme suit :
? Les ordinateurs portables Les fiches d'enquête
? Le GPS pour la prise des coordonnées des gites
larvaires
? Appareil photo
? Matériel roulant pour assurer nos
déplacements.
? Fiches d'entretiens et de collectes des données
(coordonnées GPS et
informations entomologiques)
Tableau 1: Description du matériel utilisé
Typologie
|
Nombres
|
Utilisation
|
Ordinateurs portables
|
2
|
-Installation des logiciels
-Traitement numérique des données -Stockage des
données
|
GPS (Garmin Map 64 et 62)
|
3
|
-Levées des coordonnées géographiques des
fichiers vecteurs
|
Fiches d'entretiens et de collectes des
données
|
100/phases
|
-Collecte de données (coordonnées GPS et
informations entomologiques)
-Enquête et entretienavec les populations
|
Matériel roulant (voiture 4*4)
|
1
|
Assurer le déplacement sur le terrain.
|
Appareil photo
|
1
|
Prise de vue des entités remarquables
|
Le tableau précédent nous renseigne sur l'ensemble
de matériel que nous avons utilisé pour l'aboutissement de ce
travail.
4-4-2. Logiciels utilisés
Tout comme le matériel, l'ensemble des logiciels que nous
avons utilisés sont les
suivant :
Arc Gis version 10.2.1 :c'est un logiciel SIG de
ESRI (Environmental Systems Research Institute), il est développé
pour faciliter la gestion et l'analyse des données spatiales afin de
répondre à une problématique donnée.
C'est le logiciel dans lequel nous avons fait tous les
traitements et toutes les mises en page de nos cartes. C'est aussi dans ce
logiciel que nous avons fait les jointures avec les fichiers Excel. Il a aussi
été utilisé pour la correction du réseau
routier.
? Quantum GIS version 2.6 Brighton: c'est le
logiciel dans lequel nous avons
déterminés les gites larvaires en points se
trouvant dans un cluster (quartier) c'est-à-dire déterminer le
nombre de gites larvaire que nous trouvons dans un clusters à travers
l'outil point dans un polygone.
? Microsoft Excel version 2013 : C'est un
tableur, il nous a facilités la migration des données vers le
logiciel Arc Gis et de créer une des de données des gites
larvaire collectés sur lors de nos différentes descentes sur le
terrain.
? Microsoft Word version 2013 : C'est un
logiciel de traitement de texte. Il s'agit ici du logiciel dans lequel nous
avons saisi tout le rapport, ou nous avons aussi fait les différentes
mises en forme du document final.
IBM SPSS Statistics 20 : est un logiciel de
statistique. Nous avons utilisé ce logiciel pour traiter les
données issues des entretiens que nous avons eu avec les populations sur
le terrain. Nous avons pu réduire dles dimensions, générer
les statistiques descriptives et obtenir les différentes composantes
principales grace à ce logiciel.
Tableau 2: Description des logiciels utilisés
Logiciels
|
Version
|
Spécialité
|
Utilité
|
Quantum GIS
|
version 2.6 Brighton
|
SIG généraliste
|
le nombre de localités par districts de santé
à travers l'outil point dans un polygone
|
Arc Gis
|
version
10.2.1
|
GIS Généraliste
|
Représentation cartographique.
|
Microsoft Excel
|
version 2013
|
Tableur
|
Structuration des données attributaires afin de faire des
jointures.
|
Microsoft Word
|
version 2013
|
Logiciel de traitement de texte
|
Saisie et traitement de textes.
|
SPSS
|
Version 20
|
Logiciel de statistique
|
- Reduction des dimensions
- Genération des statistiques
descriptives
- Définition des composantes
principales
|
Le tableau précédent nous renseigne sur
l'ensemble des logiciels auxquels nous avons fait appel pour la production de
ce travail.
4-5. METHODE DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE
La méthodologie générale de traitement des
données repose sur l'utilisation conjointe des
plusieurs outils. Elle concerne à la fois les
données spatiales et les données sémantiques afin de
montrer la vulnérabilité sociale des ménages liés
au paludisme pour permettre un diagnostic territorial pour un bien-être
des populations. Le travail de terrain nous a permis d'obtenir des
données brutes. Ces données ont été traitées
grâces à des logiciels spécialisés.
A
Cliché: BECHIR B.C.,
Juillet 2017
Figure 11: les clichés A et B montrent la phase de
bureau (traitement des données)
Compte tenu de la nature des informations collectées
sur le terrain et dans certains services, nous avons procédé au
traitement statistique et cartographique.
4-5-1. Traitement des données
statistique
Dans la première étape du traitement, nous avons
procédé à l'organisation et à la
structuration des données à partir du logiciel
Microsoft Excel 2013 ce qui a permis de faire des jointures entre les
données entomologiques en fichier Excel et la table attributaire dans
Arc gis.
Dans une seconde étape, nous avons procéder
à la réduction des dimensions en utilisant le logiciel de
statistique SPSS pour traiter les données issues des interviews avec les
populations de notre zone d'étude.
L'Analyse à Composante Principale est une technique
statistique descriptive multivariée qu'on applique à un ensemble
de variables qu'on veut réduire en quelques facteurs ou composantes
(nouvelles variables).
L'ACP vise à identifier le grand nombre de variables
initiales relativement important qui peuvent être regroupés entre
eux en vue de faciliter leur interprétation et leur donner un sens. Les
différents résultats que nous avons obtenus au cours de notre
analyse sont les suivants : Tableau 3: Indice KMO et test de Bartlett
Test de sphéricité de Bartlett
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
Signification de Bartlett
Khi-deux approximé
Ddl
21
,634
,000
193,634
Le tableau précédent mesure la précision
de notre échantillonnage. Il convient de préciser que l'indice de
KMO (Kaiser-Mayer-Olkin) doit obligatoirement tendre vers 1. Si tel n'est pas
le cas, la factorisation n'est plus possible. Dans le cas présent, le
KMO est égale à 0,634, même si c'est médiocre, c'est
un bon résultat.
Apres l'indice de KMO, le prochain tableau nous donnera les
informations sur les variables qui concentrent le plus d'informations.
Tableau 4: Variance totale expliquée
La lecture du tableau précédent nous permet de
constater que seul les valeurs superieur à 1 (critère de Kaiser)
sont retenues (2,046 ; 1,780 ;1,348 et 1,088). De ce fait, uniquement les
composantes 1, 2, 3 et 4 sont maintenues. Elles concentrent plus de la
variances que les variances initiales. C'est pour cela que les
1ère , 2ème , 3ème et
4ème axes sont ceux qui restituent le maximum d'informations.
En d'autres termes, ils représentent environ 69,571% de la variance
totale parmi les 32 items.
Ensemble, les 4 composantes concentrent à elles seules
69,571% (dans la colonne cumulative %) des informations apportées par
les 9 variables de départ. Cela signifie que la 1ère composante a
une valeur propre de 2,046 et explique environ 19,802% de la variance, la
2ème composante a une valeur propre de 1,780 et explique 18,135% de la
variance, la 3ème composante a une valeur propre de 1,348 et explique
16,805% de la variance et enfinla 4ème composante a une valeur propre de
1,088 et explique 14,827% de la variance.
Tableau 5: Matrice des composantes après
rotation
Dans le tableau de la matrice précédente, on
peut constater que les quatres composantes ont une corélation
égale à 0. Elle montre les corrélations (de -1 à
+1) entre les variables et les composantes.
L'interprétation des principales composantes est
basée sur la recherche de variables qui sont le plus fortement
corrélées avec chaque composante, c'est-à-dire quelles
sont celles qui ont de grande valeur et les plus éloignées de 0
dans leur direction positive ou négative. Dans le cas présent,
une valeur de corrélation supérieure à 0,5 est
jugée importante. Ces corrélations forment quatres composantes
principales qui sont indiquées dans le tableau
précédent.
4-5-2. Traitement des données
cartographique
Après le traitement statistique, nous avons
procédé au traitement cartographique des données. Cette
étape a fait la part belle à la représentation spatiale
des données. Pour ce faire, nous avons fait recours au logiciel
QuantumGis afin de dénombrer le nombre de gites se trouvant dans un
cluster ceux-ci étant en figurés ponctuels. Ceci s'est fait
à travers l'outil point dans un polygone dans Outils d'analyse dans le
menu vecteur.
Le traitement cartographique ici a consisté à
:
? Délimitation de la zone d'étude : A travers
l'outil clip, nous avons pu extraire les informations relatives à la
région du Centre se trouvant sur la carte du Cameroun.
? La représentation cartographique : Ici nous avons
fait le choix de la symbologie à utiliser, nous avons aussi fait des
analyses en utilisant plusieurs variables.
? Jointures attributaires à travers l'outil Join
and relate. Le fichier support des données entomologiques en
format Excel a été joint au fichier des clusters et des gites
larvaires au format Shape afin de pouvoir cartographier la
distribution spatio-temporelle des gites.
La première étape consiste à faire appel
dans le logiciel ARCGIS à la couche d'information contenant les
entités spatiales sous étude : cas des gites larvaires.
|
Chemin d'accès pour l'ouverture du fichier vecteur des
Gites larvaires
|
|
Fenêtre d'ouverture du fichier. Cliquer sur « Add
» pour ajouter ledit fichier dans l'espace de travail
|
On procède par la suite à l'appel du fichier
Excel dans le logiciel ARCGIS de la manière suivante :
Chemin d'accès pour l'ouverture du fichier excel
comprenant les attributs à joindre au fichier vecteur
|
Fenêtre d'ajout de données tabulaires avec en
entrée le fichier Excel. On aura par la suite les champs X et Y ainsi
que le système de coordonnées à préciser
|
A ce niveau, il est question de relier les attributs contenus
dans le fichier excel à ceux du fichier vecteur des Gites larvaires.
Pour cela, on procède comme suit :
Fenêtre de jointure. Il est question de préciser le
type de jointure qui est tabulaire, le fichier Excel qui sera joint au vecteur,
le champ de jointure et de valider en fin de compte la jointure.
Chemin d'accès à la fenêtre de la jointure
Une fois que la jointure est réalisée, il est
nécessaire d'enregistrer le fichier obtenu sous un autre nom car le
précedent n'est qu'un fichier temporaire qui n'existera plus si la
session en cours est fermée. La procédure d'enregistrement est la
suivante :
|
Chemin d'accès de
l'enregistrement du fichier. Le nouveau fichier
créé sera enregistré sous un autre nom dans le même
répertoire de travail.
|
A partir de là, il est désormais possible de
faire des analyses thématiques afin de produire des cartes de ratios.
Pour cela, on procède ainsi qu'il suit :
|
Pour la « Symbology » ou analyse thématique, on
a opté pour Quantities ensuite Graduated colors afin de faire ressortir
les différences dans l'élément à
représenter. Le champ considéré ici est celui des gites
positifs de la première phase de terrain
|
S'agissant du choix de la technique d'interpolation spatiale
à mettre en oeuvre, force est d reconnaitre que le couplage des
techniques de modélisation spatiale à celles des SIG a beaucoup
évolué ces dernières années, grâce aux
progrès de l'informatique. D'une part, les logiciels de traitement
géostatistique se sont enrichis d'outils simplifiés de
représentation
géographique, voire, plus récemment, de
fonctions d'import/export pour communiquer avec des logiciels SIG; d'autre
part, les logiciels SIG ont intégré des outils de
modélisation spatiale à travers des extensions
spécialisées.
Les applications d'interpolation sont de plus en plus
nombreuses, et ce dans des domaines variés, notamment en santé
publique où l'information disponible se résume souvent à
des données directes, obtenues in situ à partir de
sondages, et à des données indirectes, de type géophysique
ou autre, qui ne renseignent pas directement sur les propriétés
mais présentent certaines corrélations avec elles (Gomez et
Garcia, 1998). Le choix d'une technique appropriée dépend de
nombreuses considérations, et son application nécessite une bonne
dose d'expérience et d'expertise (Martin et al. 1989 ; Rogers
2003).
La modélisation de surface est un processus
mathématique par lequel une surface continue est interpolée
à partir d'un jeu de données (x, y, z) distribuées
aléatoirement. Le résultat de cette interpolation fournit une
donnée structurée appelée « grille ». La
précision de la grille obtenue dépend des données de
départ (nombre, répartition...) mais également de
l'algorithme de calcul des points de la grille (Maron et Rihouey, 2002). Les
méthodes d'interpolation sont nombreuses et d'une complexité,
comme d'une efficacité, très variable (Drapeau, 2000). La
sélection de l'une ou l'autre est logiquement conditionnée par la
représentativité espérée des résultats que
l'on recherche et des objectifs que l'on se fixe (Renard et Comby, 2006).
Dans ce travail, des interpolations spatiales ont
été effectuées selon la méthode dite de
« pondération inverse de la distance»
(Inverse Distance Weighting, IDW) qui fait partir de la
famille des méthodes d'interpolation dites déterministes. Elles
sont donc fondées sur des fonctions mathématiques qui expriment
soit un facteur de pondération des valeurs d'entraînement
(pondération inverse de la distance), soit une surface de tendance
(polynômes, splines), voire une combinaison des deux (Rogers, 2003).
Cette méthode, contrairement au Kriging, a l'avantage
de calculer, pour chaque point à estimer, la moyenne des valeurs
expérimentales de ses voisins, en privilégiant les points les
plus proches ; les facteurs de pondération sont donc calculés
proportionnellement à l'inverse de la distance: 1 ÷
d. Cette méthode permet d'obtenir des grilles très
rapidement, mais crée des zones circulaires autour des valeurs
observées (effet « oeil de boeuf »).
Ces techniques déterministes présentent
néanmoins des défauts : elles ignorent la structure spatiale de
la variable et produisent, du coup, des surfaces interpolées très
lisses ; des
situations locales très spécifiques peuvent
alors être omises (zones de fortes ou de très faibles valeurs).
Enfin, aucun critère statistique pour juger la précision de ces
cartes n'est formulée.
Spatial analyst tools Interpolation
IDW
VISUALISATION ET VALIDATION DES RESULTAS
Acquisition et structurations des
données géographiques
Analyse et visualisation des données
Modélisation spatiale des données
Analyse et exploration des données
Inverse Pondéré de la Distance (IDW)
Méthode déterministes
INTERPOLATION
Figure 12: Schéma présentant la
démarche de l'interpolation
Si l'on veut optimiser la précision des estimations, il
faudra utiliser d'autres outils qui feront appel à des modèles
probabilistes (Despagne, 2006).
La figure 12 décrit la procédure
d'élaboration d'une carte d'interpolation. Elle est divisée en
plusieurs étapes : la collecte et l'intégration des
données existantes, l'exploration des données, le choix des
méthodes d'interpolation spatiale et finalement la visualisation et
validation des résultats obtenus.
Conclusion
Ce chapitre nous a permis tout d'abord de présenter les
méthodes déployées pour mener à bien cette
étude. Tour à tour, nous avons listé les logiciels qui ont
permis le travail, les méthodes de collectes de données sur le
terrain, les techniques de traitement de données collecté.
TROISIEME PARTIE
RESULTATS ET PLAN D'ACTION
CHAPITRE V: RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
Introduction
Ce chapitre dans sa première partie présentera
les résultats des différentes phases de terrains que nous
effectuées dans les 32 clusters qui ont constitués notre zone
d'étude, et dans une deuxième partie, l'on évoquera les
perspectives et recommandations pour atténuer à la
vulnérabilité des ménages face au paludisme dans la ville
de Yaoundé.
5-1. RESULTATS DES DIFFERENTES PROSPECTIONS
LARVAIRES
Comme nous avons précédemment dit, nous avons eu
à effectuer 3phases de descentes sur le terrain pour recenser les gites
positifs et négatifs. Nous avons choisi de représenter uniquement
les gites positifs car ils sont responsables de la prolifération des
moustiques dans les quartiers étudiés de Yaoundé. Ces
descentes ont été planifiées en tenant compte du climat
(saison sèche et saison pluvieuse) qui a une influence sur la
disponibilité des gîtes larvaires. Les résultats de ces
différentes descentes sont présentés dans les sous parties
suivantes.
5-1-1. Première phase de collecte
larvaire
Cette phase a commencée en plein saison des pluies
c'est-à-dire de Mars à Avril 2017. Compte tenu des fortes pluies
que la ville de Yaoundé enregistre durant cette période, nous
avons eu à recenser 3328 gites au total dont 668 gites positifs et 2660
gites négatifs. La spatialisation des gites positifs est
représentée par la figure suivante.
Figure 13: Nombre de gites positifs en anophèle à
la 1ère phase
En scrutant cette carte, les remarques suivantes se
dégagent :
- Les zones faibles : elles sont
situées de part et d'autres de la ville de Yaoundé. Ces clusters
sont ceux-là qui enregistrent entre 1 et 25 gites positifs
c'est-à-dire que les populations qui vivent dans ces clusters
évacuent constamment les eaux stagnantes autour de leurs habitations.
Ces clusters sont entre autres : Oyomabang, Mendong, Gp Melen, Santa barabara,
Vogt-betsi ou encore Cité des Nations.
- Les zones moyennes : dans ce groupe, on
retrouve les clusters qui enregistrent entre 25 et 50 gites positifs. Ce nombre
moyens de gites positifs prouve que les occupants de ces clusters mènent
une lutte contre les eaux stagnantes. Ces clusters sont entre autres : Tongolo,
Ngousso, Snec-emia, Etam-bafia, Nouvelle route bastos,...
- Les zones élevées : ici on
retrouve les clusters qui comptent entre 50 et 75gites positifs. Dans ces
clusters, les populations ne veillent pas au nettoyage des alentours de leurs
ménages. Ces clusters sont : SCDP, Obobogo et Olézoa.
- Les zones très élevées :
représenté par la couleur marron, ces zones sont rares
sur la carte. Ces clusters enregistrent comptent entre 75 et 100 gites positifs
en anophèles. Les cas de paludisme sont fréquents dans ces
clusters car ils sont considérés comme les hot-spots du paludisme
dans la ville de Yaoundé. On peut citer les clusters tels que :
Noklbisson, SCDP et Obobogo.
5-1-2. Deuxième phase de collecte
larvaire
Nous avons commencé la deuxième phase de la
collecte larvaire pendant la période de Mai à Juin 2017. Au cours
de cette phase qui s'est déroulée en plein saison de pluie, nous
avons enregistré une hausse de 442 gites par rapport à la
première phase de collecte ce qui nous a donné un total de 3770
gites à la deuxième phase. Pendant cette phase, nous avons
recensé 2898 gites négatifs contre 872 gites positifs. La figure
21montre la spatialisation des gites positifs en anophèles.
Figure 14: Nombre de gites positifs en anophèle à
la 2ème phase
La lecture de la carte précédente permet de
faire les analyses suivantes :
- Les zones faibles : elles sont
situées de part et d'autres de la ville de Yaoundé. Ces clusters
sont ceux-là qui enregistrent entre 1 et 25 gites positifs. Ces clusters
sont entre autres : Ngousso, Oyomabang, Mendong, Gp Melen, Efoulan lac,
Ekounou-ékié, Biyem-assi lycée ou encore Cité des
Nations.
- Les zones moyennes : dans ce groupe, on
retrouve les clusters qui enregistrent entre 25 et 50 gites positifs. Ce nombre
moyens de gites positifs prouve que les occupants de ces clusters mènent
une lutte (suppression) contre les eaux stagnantes. Ces clusters sont entre
autres : Vogt-betsi, Tongolo, Obobogo, Olezoa, Etam-bafia, Tongolo,Santa
barbara,...
- Les zones élevées : ici on
retrouve les clusters qui comptent entre 50 et 75gites positifs à la fin
de notre prospection larvaire. Dans ces clusters, les populations ne veillent
pas au nettoyage des alentours de leurs ménages, ils jettent les ordures
non loin des habitations et l'absence des caniveaux, tout ceci favorise la
prolifération des gites larvaires et des moustiques. Ces clusters sont :
Nouvelle route bastos, Tsinga 8ème et Essos.
- Les zones très élevées :
représenté par la couleur marron, ces zones sont rares
sur la carte. Ces clusters enregistrent comptent entre 75 et 100 gites positifs
en anophèles. Les cas de paludisme sont fréquents dans ces
clusters car les populations ne nettoient pas leur cadre de vie. Ce cluster
était considéré comme hot-spots à la
première phase et le reste à la deuxième phase. Il s'agit
de : Noklbisson. Les populations de ce cluster doivent veuillez à
nettoyer les alentours de leur ménages.
5-1-3. Troisième phase de collecte
larvaire
Cette phase qui représente la dernière s'est
déroulée du mois de Juillet au mois d'Août 2017. Au cours
de cette phase qui s'est déroulée en fin de saison des pluies,
nous avons enregistré une baisse de 1496 gites par rapport à la
deuxième phase de collecte ce qui nous a donné un total de 2274
gites à la troisième phase. Pendant cette phase, nous avons
recensé 2088 gites négatifs et186 gites positifs. La figure
22montre la spatialisation des gites positifs en anophèles à la
fin de la troisième phase.
Figure 15: Nombre de gites positifs en anophèle à
la 3ème phase
La carte précédente montre que les gites
larvaires ont considérablement baissé au cours de la
dernière phase de notre prospection. Ainsi, nous avons la
majorité des clusters qui enregistre entre 1 et 25 gites positifs en
anophèles. Les populations de ces clusters ont mis un accent particulier
sur l'assainissement de leur environnement de vie. Il s'agit entre autres des
clusters suivants : Tongolo, Santa barbara, Ngousso, Oyomabang, Vogt-betsi,
Mendong, Obobogo, Olezoa, Tsinga 8ème ou encore biyem-assi
lycée. Cette est due à la petite saison sèche que connait
souvent la ville de Yaoundé pendant ces mois.
Le cluster Nkolbisson revient encore dans cette phase avec le
même nombre de gites larvaire positifs que les deux phases
précédente à savoir entre 75 et 100 gites.
De tout ce qui précède, nous dirons que la
variation spatio-temporelle des gites est influencée par le climat. En
saison sèche on trouve moins de gites larvaires parce que les eaux
stagnantes sont rares. Par contre, en saison de pluie, nous avons
recensé environs 6000 gites. C'est dire que les moustiques sont plus
fréquents en saison de pluie.
Tableau 6: Récapitulatif des trois phases de terrain
|
|
NGPA-
|
|
NGPA-
|
|
NGPA-
|
Clusters
|
NGP/phase1
|
p1
|
NGP/phase2
|
p2
|
NGP/phase3
|
p3
|
Nouvelle route Nkoldongo
|
88
|
49
|
60
|
28
|
46
|
11
|
Efoulan Lac
|
145
|
17
|
84
|
9
|
80
|
2
|
SCDP
|
60
|
20
|
96
|
30
|
33
|
8
|
Nouvelle R. Nkolbisson
|
19
|
0
|
33
|
6
|
54
|
11
|
Ambassade France
|
46
|
10
|
60
|
16
|
43
|
9
|
Nkolbisson
|
187
|
94
|
207
|
101
|
136
|
46
|
Carrefour Etoug-ebe
|
127
|
28
|
127
|
21
|
94
|
3
|
Vogt-Beti
|
138
|
24
|
176
|
44
|
166
|
2
|
Oyomabang
|
47
|
8
|
36
|
5
|
22
|
2
|
Snec-Emia
|
169
|
36
|
151
|
29
|
102
|
1
|
Santa Barbara
|
37
|
14
|
198
|
26
|
115
|
4
|
Tongolo
|
84
|
24
|
212
|
43
|
81
|
2
|
Mvog-Ada
|
135
|
38
|
84
|
15
|
48
|
1
|
Essos
|
138
|
12
|
182
|
83
|
83
|
2
|
Obobogo
|
222
|
84
|
143
|
40
|
78
|
3
|
Nkolbikok
|
44
|
4
|
33
|
24
|
30
|
7
|
Etam-Bafia
|
99
|
21
|
94
|
5
|
60
|
2
|
Biyem-Assi Lycée
|
80
|
0
|
102
|
3
|
40
|
1
|
Biyem-Assi somatel
|
64
|
6
|
85
|
21
|
42
|
3
|
Biyem-Assi lac
|
83
|
5
|
100
|
26
|
65
|
5
|
Nouvelle R. Tam tam
|
90
|
2
|
126
|
10
|
50
|
1
|
Centre des Handicapés
|
97
|
5
|
86
|
17
|
69
|
3
|
Medong
|
75
|
15
|
69
|
12
|
61
|
6
|
Ekounou Palais
|
153
|
5
|
196
|
23
|
131
|
9
|
Ekounou-Ekié
|
142
|
22
|
191
|
22
|
158
|
14
|
GP Mélen
|
64
|
10
|
54
|
4
|
44
|
1
|
Cité des Nations
|
117
|
12
|
75
|
4
|
69
|
2
|
Shell Obili
|
166
|
9
|
139
|
25
|
92
|
2
|
Olezoa
|
31
|
8
|
110
|
50
|
20
|
8
|
Nouvelle Route Bastos
|
145
|
31
|
136
|
58
|
60
|
9
|
Ngousso
|
154
|
40
|
192
|
19
|
96
|
3
|
Tsinga8ème
|
82
|
15
|
133
|
53
|
28
|
5
|
Total
|
3328
|
668
|
3770
|
872
|
2274
|
186
|
NGP : Nombre de gîtes par
phase NGPA : Nombre de gîtes Positifs en
Anophèle
Le tableau précédent est un récapitulatif
des différents phases de phase de terrain que nous avons effectué
durant les mois de Mars à Août 2017.
5-2. CONSTRUCTION DES DIFFERENTES DIMENSIONS DE LA
VULNERABILITE SOCIALE
5-2-1. Vulnérabilité liée au lieu
d'achat des médicaments
La première composante est fortement
corrélée avec trois variables originales. Elle oppose ceux qui
achètent les produits aux endroits indiqués, ceux qui vont
consultés lorsqu'ils sont
atteint du paludisme et ceux qui achètent les
antipaludique dans la rue. Cette composante augmente avec l'augmentation
d'hôpital, médicament de la rue et bon lieu achat
médicament. Cela indique ces trois variables varient ensemble. Si l'une
augmente, les deux autres ont tendances à faire la même chose.
Donc cette composante peut être considérée comme celle de
la vulnérabilité liée au lieu d'achat des
médicaments.
Il sera question ici de présenter à partir des
différentes enquêtes de terrain la proportion des populations par
cluster qui se rendent dans les endroits indiqués (pharmacies,
hôpitaux, centre de santé,...) pour acheter les
médicaments. Il est important de noter que ce résultat est la
combinaison de plusieurs couches de données.
Figure 16: Vulnérabilité liée à
l'achat des médicaments
La carte précédente nous renseigne sur la
proportion des populations par clusters qui se rendent dans les bons lieux pour
acheter les médicaments. Il en ressort que les clusters de couleur jaune
sont ceux où les populations achètent les médicaments dans
des endroits peu recommandés notamment dans la rue. Il s'agit notamment
de Ngousso, Essos Biyemassi Tam-tam et Ekounou-ékié. Cette
situation s'explique davantage par le fait que les populations vivantes dans
ces zones sont constituées des pauvres (majoritaires), les prix des
médicaments sont dérisoires dans la rue et c'est ce facteur qui
s'avère capital car tout le monde n'a pas les moyens d'aller à la
pharmacie. Sans oublier que certaines zones sont dépourvues de
pharmacie, la proximité des vendeurs de rue apparait donc comme un
avantage pour ceux qui sont éloignés car ils économisent
non seulement du temps mais aussi de l'argent. Cette cible dit aussi être
recommandé par des prescripteurs, ceux-ci leur conseillent de se tourner
vers la rue vu que les produits sont moins chers et qu'on peut les avoir au
détail près. Chacun connaissant sa situation économique
débourse une somme plus ou moins dérisoire pour se soigner, c'est
un fait partagé par la majorité de la population. Autre
élément explicatif est le recours à
l'automédication en tant que premier soin qui est très courant
dès l'apparition des premiers signes et symptômes de la maladie.
Dans certains cas, cette pratique est destinée à soulager le
malade avant la quête de soins plus appropriés ; dans d'autres,
elle est indiquée contre les affections passagères.
L'automédication est définit comme étant
l'«utilisation et l'administration des médicaments modernes et/ou
traditionnels sans prescription par un thérapeute ». Les raisons
qui justifient le recours à ce système sont diverses: On citera
entre autres, la nature et le degré de gravité de la maladie,
l'inaccessibilité géographique et/ou financière des autres
systèmes de santé. Cependant, ce type de traitement
présente des risques dans la mesure où plusieurs malades
l'achètent auprès de marchands qui ne respectent pas toujours les
conditions d'entretien de ce produit. De plus, plusieurs produits contrefaits
et même ceux qui ne sont plus homologués sont vendus aux
populations et les posologies requises ne sont pas respectées.
Dans nos différents entretiens, nous nous sommes aussi
intéressés aux intervalles de prix lors des achats ceci afin
d'avoir le montant psychologique de leur dépense. Il en ressort donc que
les dépenses varient en fonction du traitement de leur maux. Ainsi pour
des antipaludiques, les dépenses se situent entre 500f et 1000f pour la
plupart. A La comparaison à une pharmacie ordinaire ou un seul
antipaludique coute plus de 3000f (le paquet), le médicament de la rue
semble très avantageux mais il faut aussi prendre du recul pour
constater qu'ils s'y trouvent des risques à ne pas négliger.
A l'inverse, les clusters en marron foncé sont ceux
où les populations se rendent dans les endroits appropriées pour
s'approvisionner en antipaludiques. Il s'agit de Nkolbisson, Tsinga
8ème, Obobogo, Olezoa, Efoulan Lac et Nouvelle route Bastos;
Cela s'explique par le fait que les populations vivantes dans ces clusters
disposent non seulement des revenus élevés pour achetés
las antipaludiques en pharmacies, mais aussi parce qu'ils sont bien biens
sensibilisés sur le risque qu'ils courent en achetant les
médicaments de la rue. Il faut aussi noter que les populations de ces
clusters ont une bonne connaissance sur le paludisme.
5-2-2. Vulnérabilité liée aux
pratiques domestiques de contrôle larvaire
La deuxième composante augmente avec seulement deux
variables: Pratique domestique de contrôle larvaire et
l'automédication. On y constate que ces deux variables ont des
saturations élevées sur le 2ème facteur. Ces
deux variables ne sont pas corrélées avec celles de la
1ère composante. Cela signifie que pratiquer le contrôle
domestique des larves et l'automédication n'est pas toujours une preuve
suffisante pour attester que se rendre à l'hôpital ou en pharmacie
est permet de lutter contre le paludisme.
Par contre, les deux variables sont bien
corrélées et une augmentation de l'une entraine une augmentation
de l'autre. Donc cette composante peut être considérée
comme celle de la pratique domestique de contrôle
larvaire.
Figure 17: Vulnérabilité liée à la
pratique domestique de contrôle larvaire.
Cette carte nous présente le niveau de connaissance des
populations sur le paludisme; il faut noter que ceux-ci n'ignorent pas le
paludisme mais juste qu'ils n'ont pas le même niveau de connaissance. A
la lecture de cette carte, on constate que le niveau de connaissance des
populations sur le paludisme varie en fonction des clusters. Nous avons d'abord
des clusters qui ont la couleur jaune tels que Nkolbisson, Oyomabang,
Vogt-betsi et Santa Barbara sont celles qui n'ont pas une bonne connaissance du
paludisme.
Ensuite, les clusters qui sont représentés par
le couleur marron foncé sont ceux où le niveau de connaissance du
paludisme est très élevé. Les populations qui vivent dans
ces clusters disposent des connaissances nécessaires sur le paludisme ce
qui les permet de mener des luttes contre le vecteur de cette endémie en
nettoyant constamment leur cadre de vie des eaux stagnantes et des poubelles
qui jonchent souvent les ruelles de ces bas-fonds.
5-2-3. Vulnérabilité liée au
traitement contre le paludisme
La troisième composante est fortement
corrélée avec deux variables originales. Elle oppose ceux qui ont
une bonne connaissance du paludisme et ceux qui se traitent lorsqu'ils sont
atteint par la maladie. Si l'une des variables augmente, l'autre aura tendance
à faire la même chose. Donc cette composante peut être
considérée comme celle du traitement contre le
paludisme.
Il sera question ici de présenter à partir des
différentes enquêtes de terrain la proportion des populations par
cluster qui suivent un traitement approprié lorsqu'ils sont atteints du
paludisme. Il est important de noter que ce résultat est la combinaison
de plusieurs couches de données.
La lecture de la carte précédente nous permet de
constater que malgré de nombreuses actions entreprises par les
populations, le paludisme est une endémie qui continue de meubler
leur
Figure 18: Vulnérabilité liée au traitement
contre le paludisme
quotidien. On a pu regrouper les clusters en 4
catégories selon leur niveau de lutte. Les clusters de faible niveau de
lutte contre cette endémie sont constitués de Santa barbara,
Oyomabang, Ekounou Ekié, SCDP et Nkolbisson. Ceci se vérifie sur
le terrain car nous avons constaté que dans ces clusters, les
populations déversent les eaux usées et d'autres déchets
près de leur maison ce qui favorise le développement du vecteur
du paludisme. Il est important de noter que la concentration des hommes est
considérée comme une première source d'augmentation de la
vulnérabilité. Les espaces urbains où les densités
sont les plus élevées sont donc ainsi les plus menacés. La
population est plus concentrée dans ces bas-fonds ce qui augmentent les
risques de la diffusion spatiale du paludisme. C'est ainsi que des petits
gîtes larvaires se développent dans cet environnement à
cause de la promiscuité et de la forte densité des
populations.
A l'inverse, les clusters qui ont un niveau de lutte contre le
paludisme très élevé sont constitués de Obobogo,
Cité des nations, Ekounou palais, Ngousso, Gp Melen et Shell Obili pour
ne citer que ceux-ci. Les populations qui vivent dans ces clusters
mènent une lutte acharnée contre le paludisme en évitant
de déverser les eaux usées et les déchets ménagers
près de leurs habitations. Ceci est le résultat de plusieurs
sensibilisations qui ont été entreprises par les pouvoirs
publics.
5-2-4. Vulnérabilité liée à
la protection contre les piqures de moustiques
Cette dernière composante augmente avec seulement deux
variables: le type d'habitat (dur) et la proportion des moustiquaires par lit.
On y constate que ces deux variables ont des saturations élevées
sur le 4ème facteur. Ces deux variables ne sont pas
corrélées avec celles de la 3ème composante.
Cela signifie qu'avoir une bonne connaissance ou suivre de bon traitement
contre le paludisme n'est pas toujours une preuve suffisante pour attester
qu'on mène une lutte contre cette endémie.
Par contre, les deux variables sont bien
corrélées et une augmentation de l'une entraine une augmentation
de l'autre. Donc cette composante peut être considérée
comme celle de la protection contre les piqures de
moustiques.
Figure 19: Vulnérabilité liée à la
protection contre les piqures des moustiques.
L'analyse de la carte précédente permet de
distinguer les clusters où le niveau de couverture en moustiquaire
imprégnée est le moins important; il s'agit notamment de des
clusters qui sont caractérisées par la couleur bleue claire,
à l'instar de Nkolbisson, Nouvelle Route
Nkoldongo, derrière SCDP et Biyem-assi Somatel. Il faut
noter que le fait de dormir sous la moustiquaire imprégnée
protège contre le paludisme.
Al contrario, les clusters qui ont la couleur bleue
foncée à savoir: Tongolo, Snec Emia, Ekounou Ekié, Efoulan
lac et Gp Melen, sont ceux où le niveau en couverture de moustiquaire
imprégnée est très élevé.
Bien que la campagne de couverture universelle ait connu un
succès au plan national, tous les ménages n'ont pas reçu
assez de moustiquaires pour couvrir tous les membres de la famille. Qu'on se
base sur l'hypothèse selon laquelle deux personnes peuvent dormir dans
chaque moustiquaire, ou en demandant aux individus s'ils pensent disposer
d'assez de moustiquaires pour couvrir tout le monde (comptant ainsi pour une
plage plus étendue de dynamiques intra-ménages), environ deux
cinquièmes de ménages ne possèdent toujours pas assez de
moustiquaires.
Toutefois, pour être efficaces, les moustiquaires ne
doivent pas seulement être présentes dans les maisons; elles
doivent être accrochées convenablement, utilisées
régulièrement et entretenues. Comme pour la mesure de la
possession et de l'accès aux moustiquaires, il existe de nombreux moyens
pour calculer et rapporter l'évolution en matière d'utilisation
systématique de la moustiquaire.
5-2-5. Niveau de vulnérabilité des
populations au paludisme
Figure 20: Niveau de vulnérabilité des populations
au paludisme.
L'usage de divers produits par les populations contre les
moustiques dans leur environnement est presque vain. Dans ces clusters, la
dégradation de l'environnement est poussée, avec la
promiscuité et l'insalubrité qui y règnent. L'installation
continue des populations dans les bas-fonds de ces quartiers obstrue les voies
d'évacuation des eaux usées. Tout ceci contribue à
faciliter la propagation des moustiques aux abords des habitats, ce qui rend
les efforts des populations vains face à l'utilisation des insecticides
et des moustiquaires imprégnées comme moyen de prévention.
Les insecticides généralement utilisés par les populations
sont composés à base des pythrinoïdes qui n'ont pas d'effet
durable sur les moustiques mais, permet au moins d'anéantir une bonne
quantité.
L'automédication est aussi un élément qui
renforce la vulnérabilité des populations au paludisme dans les
clusters. Elle est l'une des causes essentielles des échecs
thérapeutiques en raison des doses curatives et de la qualité des
médicaments non métrisés. Au Cameroun, le niveau
socio-économique des populations ne leur permet pas d'acheter les
médicaments dans les pharmacies qui sont au-dessus de leurs moyens. Les
couches défavorables font généralement recours aux
vendeurs ambulants ou les vendeurs sur trottoirs des médicaments. Ces
derniers n'ayant fait aucune formation ni en pharmacie, ni en médecine.
Même si les prix sont accessibles auprès de ces vendeurs
véreux, les malades qui suivent d'habitude le traitement chez ces
derniers ne sont pas toujours satisfaits. Ils souffrent après
automédication de complications diverse allant des intoxications par des
effets secondaires pouvant parfois conduire à la mort.
5-3. RECOMMANDATIONS
Le paludisme est une maladie grave, potentiellement mortelle,
transmise par des moustiques, et très répandue en zone tropicale.
Il existe plusieurs espèces de parasites responsables du paludisme.
Plasmodium falciparum est l'espèce la plus dangereuse, car elle
est responsable des formes mortelles, c'est également
la plus fréquente (en Afrique tropicale surtout, mais aussi en
Amérique et en Asie forestière). C'est prioritairement contre
cette espèce que sont dirigées les mesures préventives.
5-3-1. Dormir sous une moustiquaire
imprégnée d'insecticide
La moustiquaire imprégnée d'insecticide est
l'outil majeur de prévention du paludisme au niveau communautaire,
stratégie de lutte recommandée par l'OMS. Elle assure la
meilleure protection contre les piqûres de moustiques nocturnes. Elle
doit être en bon état (pas de déchirure) et utilisée
correctement (soit bordée sous le matelas, soit touchant le sol). On
peut
se procurer des moustiquaires déjà
imprégnées en pharmacie ou dans les hôpitaux, ou les
imprégner soi-même avec des kits d'imprégnation disponibles
en pharmacie. La durée d'efficacité du produit est de 6 à
8 mois. Même dans les pièces climatisées, utiliser un
diffuseur électrique d'insecticide (penser au kit d'adaptation de prises
de courant), car la climatisation réduit l'agressivité des
moustiques mais ne les empêche pas de piquer. A l'extérieur, on
peut faire brûler des tortillons de pyrèthre.
5-3-2. L'importance des tests de diagnostic
Pour tous les patients que l'on suppose atteints de paludisme,
il convient d'obtenir la confirmation parasitologique du diagnostic par examen
microscopique ou au moyen d'un test de diagnostic rapide avant de commencer le
traitement. Ce traitement ne doit être administré sur la base du
seul examen clinique que s'il est impossible d'effectuer des tests de
diagnostic dans les 2 heures qui suivent la consultation. Un traitement rapide,
dans les 24 heures suivant l'apparition de la fièvre, au moyen d'un
antipaludique sûr et efficace est indispensable pour permettre la
guérison et éviter des complications potentiellement
mortelles.
5-3-3. Assainissement de l'environnement par les
populations
L'assainissement de l'environnement par les populations passe
par la prise de conscience de l'impact de la salubrité dans la lutte
contre le paludisme. Les programmes de drainage et d'élimination des
eaux stagnantes et la destruction des gîtes larvaires entrent dans ce
sillage.Au niveau des populations, les associations des quartiers doivent
s'atteler à nettoyer périodiquement les caniveaux et
drainé les eaux usées. La société civile à
un rôle de sensibilisation et d'adoption de comportements sains au niveau
des populations chez qui on recommande des règles de prévention
passant par l'assainissement de leur milieu de vie.
5-3-4. Les pouvoirs publics
L'Etat doit reprendre le programme d'assainissement de
l'environnement par l'utilisation des insecticides aux abords et à
l'intérieur des domiciles qui autrefois était le moyens le plus
utilisé pour la lutte contre le paludisme. Car l'utilisation des
moustiquaires reste insuffisante, son utilisation n'étant que la nuit,
l'homme ne passe que près de 8 heures/24 de temps dans les
moustiquaires.
Il faut préciser qu'il serait plus judicieux que les
différentes actions suscitées s'orientent prioritairement dans
les de bas-fonds habités des quartiers qu'on a étudié car
c'est dans ces endroits que les moustiques sévissent le plus.
CONCLUSION GENERALE
Le présent travail sur la vulnérabilité
sociale des populations liée au paludisme dans la ville de
Yaoundé avait pour objectif de parvenir, à travers le cas des
clusters choisis comme zone d'étude, à une caractérisation
des facteurs amplificateurs du paludisme et à une analyse de la
vulnérabilité des populations aux risques associés en
milieu urbain. L'idée fondamentale étant de parvenir à une
meilleure compréhension de la dynamique de ces phénomènes
et surtout de proposer une autre approche pour aborder les risques de paludisme
en ouvrant la réflexion sur la notion de vulnérabilité
très souvent délaissée au profit des travaux sur
l'aléa. Les clusters étudiés se particularisent par la
forte densité des habitations proche des zones à risque et par
leur proximité avec les cours d'eau. La mise en parallèle des
résultats obtenus pour chacun de ces espaces nous a permis de souligner
les spécificités de chacun ainsi que des éléments
de convergence. Au terme de cette réflexion, des résultats utiles
à la vérification des hypothèses ont été mis
en évidence.
L'utilisation des SIG dans la santé publique est
répandue. Les SIG et la santé sont devenus un domaine de
recherche distinct. Cependant, les capacités des SIG n'ont pas
été largement appliquées dans la littérature du
paludisme. Quelques études examinant les aspects sociaux et spatiaux du
paludisme ont utilisé certaines méthodes SIG pour la gestion des
données, le géocodage, la liaison et la cartographie des
données, mais elles ne se sont pas explicitement identifiées
comme étant issues de SIG et n'ont pas pleinement profité des
capacités analytiques des SIG. Ces études associent les
données sur à l'information socioéconomique (par exemple,
les données des revenus des ménages) et examinent les relations
entre les caractéristiques familiales, les conditions
socioéconomiques et prévalence du paludisme dans le
ménage. Cependant, ils ne font qu'une attention superficielle à
l'articulation spatiale des cas. Dans le cas qui concerne notre étude,
Les données utilisées évaluent les contributions des
facteurs humains, entomologiques et environnementaux (par exemple, revenu,
statut social, éducation, larves, moustiques, gîtes larvaires,
environnements géographique) au risque d'infections du palu. Cette
étude s'appuie sur des approches comparatives des clusters
traités et non traités pour examiner l'efficacité des
insecticides face à la résistance des moustiques et à
l'accroissement larvaire dans les gîtes. Le but est d'évaluer
l'évolution spatiale des agents vecteurs, en accordant une attention
particulière à des nouvelles formules d'insecticides. L'analyse
par sous-unité locale permet de connaitre la distribution et la
hiérarchisation spatiales des gîtes larvaires afin de permettre
des actions plus ciblées.
La lutte contre le paludisme fait partie des priorités
de l'action gouvernementale au Cameroun. L'investissement colossal des pouvoirs
publics et de son corollaire de partenaires a malheureusement du mal à
endiguer cette endémo-épidémie devenue un véritable
facteur de pauvreté et de sous-développement. L'étude a
abouti à la prescription d'une intervention concertée autour de
trois paradigmes (la recherche scientifique, la prévention et la prise
en charge), en mettant un accent sur la création d'un Observatoire
National du Paludisme Urbain (ONPU) et sur les innovations à apporter
aux actions déjà menées. Ces prescriptions sont de nature
à induire une régulation substantielle.
Cependant, cette ambition doit être relativisée
dans la mesure où l'éradication définitive
souhaitée est tributaire d'un processus global de transition et de
restructuration urbaine au sens large. La transition urbaine pose d'ores et
déjà le problème de maîtrise des dynamiques
démographiques à corréler avec les capacités
urbaines (à l'exemple des capacités d'offre de soins de
santé) dans un contexte d'intense migration urbaine dominée par
l'asile de pauvreté. La restructuration par réhabilitation ou par
rénovation urbaine pose un problème d'investissement dans un
contexte de sous-développement. Un autre challenge réside dans
l'enclenchement d'une mobilité des comportements urbains, des logiques
d'hiérarchisation des priorités et de gouvernance des villes
caractérisés par la déconnexion du rapport socio-spatial
entre le centre urbain et les zones suburbaines ou périurbaines.
Par ailleurs, l'éradication du paludisme urbain est
aussi tributaire de l'éradication du paludisme rural. Car, la
mobilité humaine établit un continuum territorial entre l'urbain
et le rural. Ce continuum est le gage d'une fluidité des faits et
phénomènes de sociétés transférables entre
l'urbain et le rural à l'exemple de l'infection palustre. La
transférabilité du paludisme entre ces deux cadres socio-spatiaux
est donc un fossoyeur de toute politique de lutte fondée sur le principe
de marginalisation ou de non-équité territoriale.
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monnayabilité agissant à travers le palu sur la
vulnérabilité urbaine, in La revue en sciences de
l'environnement, Hors-série 3:
http://vertigo.revues.org/index1425.html
ANNEXES
1- Annexe I : fiche de collecte larvaire
utilisée par les entomologistes
2- Annexe II : fiche de levé des
coordonnées GPS utilisée par les géographes
3- Annexe III : gestions des gîtes
larvaires
4- Annexes IIII : quelques clichés de
terrain
Annexe I : Fiche de collecte larvaire utilisée
par les entomologistes
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FICHE POUR COLLECTE DES LARVES SUR LE TERRAIN
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Enquêteur:
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Fiche N°:
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Date :
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Lieu:
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Gîtes
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Type de gîtes (mare, rigole, puits, trace,
réservoir artificiel, etc)
|
Larves d'anophèles (présentes
ou
absentes)
|
Densité larvaire
|
Stades larvaires (L1, L2, L3, L4, Nymphes)
|
Présence de culicinés et
densité
|
Environnement immédiat (maisons, garages,
industrie, etc)
|
Distance au domicile proche (<10m, 10- 100m,
>100m)
|
Profondeur du gîte
|
présence d'algues
|
Prédateurs (poissons larvivores)
|
% du gît couvert par
végétati
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1
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2
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3
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4
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5
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6
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|
7
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8
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9
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10
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11
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12
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13
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14
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15
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16
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Annexe II :Fiche de levé des coordonnées
GPS utilisée par les géographes
Code No
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X
Coordinate
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Y
Coordinate
|
Z
Coordinate
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Type
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Nature
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Description
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1
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2
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3
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4
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5
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6
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7
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8
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|
9
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10
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11
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12
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13
|
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14
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15
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16
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17
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18
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Annexe III : Gestions des gîtes larvaires
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