UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE
UEA
Année académique 2018-2019
|
B.P : 3323/Bukavu
Faculté de médecine et santé
communautaire
LES FACTEURS DES INSUFFISANCES DE LA PRISE EN CHARGE
DES DIABETIQUES DANS LA ZONE DE SANTE D'IBANDA
Travail de fin d'études présenté et
défendu en vue de l'obtention du grade de Docteur en Médecine
Réalisé par : KABONGO wa KABONGO
Diêm
PRELUDE
« Pour les gens valides, le corps est oublié du
fait qu'il est utilisé comme outil pour agir sur l'environnement. On a
un corps, plutôt que l'on est son corps. Il ne se signale
généralement à la conscience que quand il est
souffrant.»
Fischer et Tarquino, 2014.
« La mer fait des détours sur les rives,
parce qu'elle n'a personne pour lui montrer le chemin! »
KABONGO wa KABONGO Diêm
IN MEMORIUM
A mon feu Père KABONGO wa KADINDU
Etienne,
Tu as toujours voulu faire de moi un Homme hors du commun, un
guerrier même à genoux. Bref, la Fierté d'un
Père et l'Honneur d'une Mère... Je sais que
t'aurais voulu écrire quelques pages de ce travail avec moi, mais
hélas ! Le destin en a décidé autrement. Puis-je te
rassurer en confirmant que je combats toujours contre vents et marrées.
Je prie le Tout Puissant pour que ton Ame repose en paix et que ce travail
m'offre l'occasion de me rendre, une fois de plus, digne de tes conseils et de
tonestime. Tu me manques, Papa !
Je te dédie ce travail.
DEDICACE
A l'Université Evangélique en
Afrique, ALMA MATER, qui m'avait accueilli en Novis, avait
fait de moi quelqu'un aux « propositions
innovatrices », puis un
« Auteur » ; malgré mes multiples
Manquements. J'ai été, je suis et je reste UEA ! Cela
partout et en tout.
A Elodie K. WASANGA, l'unique
Mélodieque chante mon coeur, ta complicité dans nos
petites « Politiques » quotidiennes et ton sourire
réconfortant ne cessent de m'inspirer courage. Je ne saurai quoi te dire
pour la Couronne paternelle que je porte désormais et dont je suis
Fier...
A Ninette KABONGO, la petite maman,
j'aime bien cette énergie positive que tu dégages et qui te rends
plus particulière. Ta façon de
m'appeler « Chéri »mebombe le torse.
Un lion ne peut qu'engendrer un lion... pour le reste j'attends que tu
grandisses !
A Julienne RUVUNANGIZA C. B., la Jeanne d'Arc
de ma race. Tes multiples batailles, toujours remportées, me poussent
à t'admirer depuis mon enfance et avaient créé en moi une
détermination inébranlable.Seule, tu te bats à la place
d'une légion. Tu mérites au fond cette appellation :
Da Djidji MWANADJESHI.
A Aaron KABONGO, ta fraternité et ta
confiance en moi, me poussent à fournir plus d'efforts que je ne peux.
Je me bats pour demeurer un bon modèle malgré mes faiblesses.
A MUSAFIRI WASSANGA Dénis, très
cher Beau-Père, ta manière d'aborder les intempéries
m'enseigne, tes vertus imprègnent mon côté paternel. Ta
considération de l'autre et tes valeurs morales, m'intriguent.
Même quand je ne dis mot, je t'admire au fond de moi et je me dis :
« voici mon deuxième Père ».Tout ce
que je reçois de toi m'est précieux. Je m'estime
chanceux !
A Séraphine KADETWA SHISHI, ma
belle-mère, ton coeur plein d'affection et l'attention
particulière dont nous sommes bénéficiaires me vont droit
au coeur et je me trouve incapable de te les rendre. Heureux de m'avoir admis
parmi tes beaux-fils.
A Papa Bavon BUNANI et Da CIBA, si j'insiste
sur la notion du sujet apparent et du sujet réel, c'est
parce que je veux dire que vous êtes mes parrains, pour de vrai. Vous
reflétez l'image que je rêve pour mon foyer. Alors laissez-moi
marcher sur vos traces !
A Frank et Yvonne SHABANI, point n'est besoin
de rappeler les profondeurs d'où vous me tirez. Je me sens à la
fois considéré, rassuré et redevable d'une dette dont je
ne saurai payer et dont la nature m'est indescriptible. Je me bats pour
mériter cette considération et qu'à mon tour je sois aussi
d'une importance quelconque.
Aux familles All Students (je pleure Oncle
Éric NSHOKANO), CAOSE-UEA, Help your
People, SOS Menstrues, le Groupe Oye
et à nos rêves partagés.
A tous ceux dont les travaux de recherche traiteront du
bien-être de la personne diabétique.
A tous les patients diabétiques !
REMERCIEMENTS
Ma gratitude à l'Etre Suprême et Parfait,
l'Omniscient, l'Omnipotent et l'Omniprésent, qui ne cesse de
conduire et éclairer mes pas ; même dans le noir. En Lui, je
dois ma Foi.
Mes remerciements à ma Patrie, que je
servirai en toute loyauté et patriotisme.
Ma reconnaissance à mon Université,
l'Université Evangélique en Afrique, à
son Comité de gestion et à tout son personnel. La Faculté
de Médecine de l'UEA ainsi qu'à l'HGR de
Panzi.
Professeur MUSHAGALUSA NACHIGERA Gustave,
qu'il vous plaise de recevoir ici mes immenses remerciements et ma profonde
reconnaissance à votre endroit pour bien des choses dont je ne saurai
énumérer. Ceux qui sont et seront fiers de moi le seront parce
que vous l'aviez voulu. Bénissez-moi pour ce long parcourt qui me reste
à tracer et à suivre.Pour mes multiples manquements, j'implore
votre pardon.
Pour votre acceptation de diriger ce travail ainsi que votre
disponibilité, très cher Maître Monsieur le CT Dr
BIHEHE MASEMO Dieu-donné, je m'incline pour recevoir de vous
une bénédiction pour devenir
« Grand ». Votre sagesse et votre humilité
constitue pour moi toute une faculté. Je voudrai apprendre de
vous !
Ma Reine Elo, pour ton soutien
indéfectible et ta permanente collaboration. Accepte toute ma gratitude.
Puisse Dieu me donner de quoi bâtir notre nid pour qu'il plaise à
tous tes rêves.
Papa BAVON BUNANI et Da CIBA, cette chaleur
familiale que je vis à vos côtés comble les manques
éprouvés dans plusieurs relations et la preuve d'un
équilibre familial stable, me poussent à vous remercier.
Au couple Franck et Yvonne SHABANI, je
voudrai vous remercier pour tout. Vous m'avez fait croire aux relations
familiales auxquelles j'ignorais l'existence. Je regarderai toujours avec
fierté le petit Joël M'MELA.
A Joséphine MUSEME et Papa Vincent
TAMBWE, je vous suis reconnaissant et ne saurai jamais négliger
les atouts avec lesquels vous avez garni ma modeste personne.
A mes amis: Bienfait MUHIMA, Dr Patrick MAHESHE M'PAT,Bonk
SAFARI,Père CIZA BALWIRAMWAMI, Dr Philémon NAKABAJA,Jonathan
SHAMAVU, Patrick KAZAMBA, Enock MATABARO, Fabrice KAJIBWAMI, Elie MUSHOSI,
Narcisse BISIMWA, Murielle CITONA, Ischel's MARHEGEKO et Patrick MIRINDI.
A mes collaborateurs : Bienfait MUHIMA, Freddy KALALIZI,
Clément MUTEWA, MUTAMA NTINO, Dr Fortune CIMANYA, la All Students, la
CAOSE-UEA et le Groupe Oye (Médecins stagiaires).
Aux familles WALASSA, MAHESHE, GANYWAMULUME, MWERUMA, MAPYA et
Chez Dady.
Aux diabétiques et personnel soignant de la ZS d'Ibanda
ayant participé à notre étude.
Et à tous ceux dont les noms n'ont pas
été cités ici.
TABLE DES
MATIERES
PRELUDE
1
IN MEMORIUM
2
DEDICACE
3
TABLE DES MATIERES
5
GRAPHIQUES, FIGURES ET TABLEAUX
6
SIGLES ET ABREVIATIONS
10
RESUME
11
ABSTRACT
12
I.
INTRODUCTION
13
HYPOTHESES
24
OBJECTIF GENERAL
24
OBJECTIFS SPECIFIQUES
24
INTERET
25
II.
MATERIEL ET METHODES
26
1. MATERIEL
26
2. METHODES
29
III.
RESULTATS
32
1. RESULTATS
GENERAUX
32
2. RESULTATS
DESCRIPTIFS
34
IV.
DISCUSSION
68
V.
CONCLUSION
73
VI.
RECOMMANDATIONS
75
VII.
BIBLIOGRAPHIE
76
VIII.
ANNEXES
79
GRAPHIQUES, FIGURES ET
TABLEAUX
Graphique a : Récapitulatif de
l'évolution mondiale du Diabète 14
Graphique b : Récapitulation des
dépenses mondiales de soins de santé liées au
Diabète 14
Figure 1 : Nombre estimé de personnes
atteintes de diabète dans la région Afrique en 2017 et 2045
(20-79 ans). 15
Graphique c : Récapitulation des moyennes
de dépenses élevées et faibles en Afrique subsaharienne
chez les diabétiques (en USD) 16
Figure 2 : Différents modèles
d'éducation des patients 17
Figure 3 : Cercle de la restriction alimentaire
et ses conséquences. Source : Référentiel de bonnes
pratiques nutrition et diététiques, Diabète type 2 de
l'adulte 19
Figure 4 : Description des
éléments de décision à utiliser pour
déterminer les efforts nécessaires à l'obtention des
cibles de glycémie. 20
Figure 5 : Carte OCHA-RDC de la zone de
santé d'Ibanda 27
Tableau a : Source état de lieu du Bureau
central de la Zone (BCZ) 2016 29
Tableau 1 : caractéristiques
sociodémographiques de l'échantillon, effectif et pourcentage
32
Tableau 2 : Caractéristiques liées
à la maladie et à la prise en charge 33
Tableau 3 : Répartition des patients
selon le sexe 34
Tableau 4 : Répartition selon l'âge
34
Tableau 5 : Répartition des patients
selon l'âge et le sexe 35
Tableau 6 : Répartition des patients
selon la zone d'origine 35
Tableau 7 : Répartition des patients
selon l'ethnie 36
Tableau 8 : Répartition des patients
selon la résidence 37
Tableau 9 : Répartition des patients
selon le niveau d'étude 38
Tableau 10 : Répartition des patients
selon la profession 38
Tableau 11 : Répartition des patients
selon les autres professions 39
Tableau 12 : Répartition des patients
selon l'antécédent familial de Diabète
40
Tableau 13 : Répartition des patients
selon le mode de découverte du Diabète 40
Tableau 14 : Répartition des patients
selon les autres modes de découverte du Diabète
41
Tableau 15 : Répartition des patients
selon l'ancienneté du Diabète 41
Tableau 16 : Répartition des patients
selon la période de diagnostic du Diabète 42
Tableau 17 : Répartition des patients
selon le type de Diabète sucré 42
Tableau 18 : Récapitulatif selon le sexe,
la tranche d'âge et le type de Diabète 43
Tableau 19 : Répartition des patients
selon la couverture de soins de santé 43
Tableau 20 : Récapitulatif de la
couverture de soins de santé par rapport au sexe et à la
profession 44
Tableau 21 : Répartition des patients
selon la fréquence de visites mensuelles auprès d'un personnel
soignant pour suivi de Diabète 44
Tableau 22 : Répartition de patients
selon la prise des ADO 45
Tableau 23 : Récapitulatif du type de
Diabète et la prise d'ADO 45
Tableau 24 : Répartition des patients
selon l'ancienneté de prise des ADO 46
Tableau 25 : Répartition des patients
selon l'Insulinothérapie 46
Tableau 26 : Répartition des patients
selon l'ancienneté de l'Insulinothérapie 47
Tableau 27 : Récapitulatifs de
l'insulinothérapie selon le sexe et la profession 47
Tableau 28 : Répartition des patients
selon le recours aux MHD seules 47
Tableau 29 : Récapitulatif par rapport
à la PEC du Diabète sucré 48
Tableau 30 : Répartition des patients selon
l'accusé d'un retard d'adhésion de la prise en charge
médicale 48
Tableau 31 : Répartition des patients
selon l'IMC 49
Tableau 32 : Répartition des patients
selon l'annonce d'une maladie cardiovasculaire 50
Tableau 33 : Répartition des patients
selon l'annonce d'une surcharge en cholestérol ou triglycérides
50
Tableau 34 : Répartition des patients
selon le mode de PEC de la surcharge en cholestérol ou
triglycérides 51
Tableau 35 : Répartition des patients
selon les complications 51
Tableau 36 : Récapitulatif des troubles
érectiles/frigidité selon le sexe 51
Tableau 37 : Répartition des patients
selon la fréquentation des associations des diabétiques
52
Tableau 38 : Répartition des patients selon la
fréquentation des associations des
diabétiques
52
Tableau 39 : Répartition des patients selon la
présence d'autres maladies 53
Tableau 40 : Répartition des patients
selon la recommandation médicale pour des exercices physiques
53
Tableau 41 : Répartition des patients
selon les recommandations médicales en vue d'une perte pondérale
54
Tableau 42 : Répartition des patients
selon la consultation d'un diététicien 54
Tableau 43 : Répartition des patients
selon la détention d'un conseil verbal ou écrit sur la
diète 55
Tableau 44 : Répartition des patients
selon la détention d'un lecteur de glycémie 56
Tableau 45 : Répartition des patients
selon l'antécédent d'hypoglycémie sévère
56
Tableau 46 : Répartition des patients
selon la fréquence de survenue d'une Hypoglycémie
sévère 56
Tableau 47 : Répartition des patients
selon la connaissance de l'Hémoglobine glyquée
57
Tableau 48 : Répartition des patients
selon la connaissance de la récente valeur de l'HbA1c
57
Tableau 49 : Répartition des patients
selon le mode d'administration de l'insuline 58
Tableau 50 : Répartition des patients
selon l'oubli d'administration de l'insuline 58
Tableau 51 : Répartition des patients
selon l'oubli d'administration des ADO 59
Tableau 52 : Répartition des patients
selon la satisfaction par rapport à la glycémie
59
Tableau 53 : Répartition des patients
selon la compréhension de la manière de prendre le traitement
60
Tableau 54: Répartition des patients selon la
facilité de prendre quotidiennement le traitement 60
Tableau 55 : Répartition des patients
selon la compréhension du régime alimentaire diabétique
61
Tableau 56 : Répartition des patients
selon la facilité d'observer quotidiennement le régime
alimentaire diabétique 61
Tableau 57 : Répartition des patients
selon l'observation d'une rupture du traitement médical (fenêtre
thérapeutique) 61
Tableau 58 : Répartition des patients
selon la cause de ruptures du traitement médical (fenêtre
thérapeutique) 62
Tableau 59 : Répartition des patients
selon recours au traitement traditionnel (indigène) 62
Tableau 60 : Répartition des patients
selon le bénéfice d'une formation à propos du
Diabète 63
Tableau 61 : Répartition des patients
selon le mode de formation à propos du Diabète
63
Tableau 62 : Répartition des patients
selon la facilité de consulter un personnel soignant en cas de
nécessité 64
Tableau 63 : Répartition des patients
selon leur appréciation sur la suffisance du temps leur consacré
par le personnel soignant 64
Tableau 64 : Répartition des patients
selon l'utilité des conseils reçus auprès d'un personnel
soignant 64
Tableau 65 : Répartition des patients
selon l'abord des problèmes préoccupants, avec personnel soignant
65
Tableau 66 : Répartition du personnel
soignant selon le bénéfice d'une formation à propos du
Diabète après leur sortie de l'école. 65
Tableau 67 : Répartition du personnel
soignant selon le niveau de formation 65
Tableau 68 : Répartition du personnel
soignant selon le recyclage de connaissance à propos du Diabète
65
Tableau 69 : Répartition selon l'avis du
personnel soignant sur le bénéfice d'une PEC multidisciplinaire
des diabétiques 66
Tableau 70 : Répartition du personnel
soignant selon le mode de rendez-vous avec les patients 66
Tableau 71 : Répartition selon l'avis du
personnel soignant sur l'information de l'entourage de patients sur la conduite
à tenir en cas d'urgence 66
Tableau 72 : Répartition des patients
selon la valeur glycémique au moment de l'enquête
66
Tableau 73 : Résumé des examens
paracliniques réalisés auprès de notre population
67
Figure 6 : Schéma synthétique des
insuffisances de PEC des Diabétiques dans la ZS d'Ibanda
74
Annexe a : Aires de Santé de la ZS
d'Ibanda sans structure de suivi des diabétiques 79
Annexe b : Personnel et équipement
minimum requis à chaque niveau de santé dans le suivi du
Diabète 80
Annexe c : Les points clefs des recommandations
ADA-EASD 2012 : une stratégie centrée sur le patient
diabétique type II 80
Annexe d : Vécu du Diabète
81
Annexe e : Les axes d'un plan de soins
partagé (à négocier avec le patient) 81
Annexe f : Critères participant à
déterminer la cible d'HbA1C et cibles visées selon un consensus
suisse et européen 82
Annexe g : Modèle de prise en charge des
maladies chroniques (MPCMC) 82
Annexe h : Etapes de la démarche
d'éducation thérapeutique du patient diabétique par le
personnel soignant 83
Annexe i : Impact négatif des
infrastructures délabrées sur le transport des malades en Afrique
83
SIGLES ET
ABREVIATIONS
ADA: American Diabetes Association
ADO: Antidiabétiques oraux
ADP : Association des diabétiques de
Panzi
ALCD : Association de lutte contre le
Diabète
AVC: Accident vasculaire
cérébral
BAD : Banque Africaine pour le
Développement
BCZS: Bureau central de la zone de
santé
Ca : Calcium
CH : Centre hospitalier
CHU : Centre hospitalo-universitaire
CS : Centre de santé
EASD : Association Européenne pour
l'Étude du Diabète
ENTERED: Échantillon national
témoin représentatif des personnes diabétiques (France)
FID: Fédération Internationale du
Diabète
HAS: Haute autorité de la
santé (France)
HbA1C: Hémoglobine
glyquée ou glycosylée
HDL: High
densitylipoprotein
HGRP : Hôpital
général de référence de Panzi
HAS : Haute Autorité de Santé
HTA: Hypertension artérielle
IMC: Indice de masse corporel
INPES : Institut National de Prévention
et d'Education pour la Santé (France)
K: Potassium
LDL: Low
density lipoprotein
Mg : Magnésium
MHD:
Mesureshygiéno-diététiques
MNT : Maladie non transmissible
MPCMC : Modèle de prise en charge
des maladies chroniques
MT : Maladie transmissible
Na : Sodium
OCHA : Bureau de la coordination des
affaires humanitaires des nations unies
ODK : Open Data Kit Collect
ONG : Organisation non gouvernementale
PEC: Prise en charge
RCA : République Centre Africaine
RDC : République Démocratique
du Congo
RSA : République Sud-Africaine
UKPDS: United Kingdom Prospective Diabetes
Study
USD : Dollars américain
ZS : Zone de Santé
RESUME
Introduction : En Afrique, on
estime qu'environ 80% des personnes atteintes de Diabète ne sont pas
diagnostiquées. En dépit de la pauvreté, de la
malnutrition et des maladies transmissibles, l'Afrique se retrouve assujettie
aussi par les maladies non transmissibles et éprouve
d'énormes difficultés dans leurprise en charge.
Objectif : Décrire les
facteurs des insuffisances de la prise en charge des diabétiques dans la
zone de santé d'Ibanda à Bukavu au Sud-Kivu.
Méthode : Etude
prospective longitudinale à données ponctuelles,
réalisée à l'aide d'un questionnaire d'enquête et
l'application Open Data Kit (ODK) Collect v1.18.2. DeJuin 2018 à Mai
2019 auprès de 483 patients diabétiques et 98 personnels
soignants de sept structures médicales de la ZS d'Ibanda organisant le
suivi des patients diabétiques.
Résultats : Le
Diabète sucré Type II est représenté à
85,92%. La moyenne d'âge d'ancienneté avec le Diabète de
6,34 ans. 0,20% est sans aucune mesure thérapeutique. De patients sous
ADO, 15,52% sont diabétiques du Type I.Le retard d'adhésion au
traitement médical est d'une moyenne de 0,40 ans avec un maximum de 9,9
ans. 53,42% a déjà connu au moins une rupture du traitement et
73,08% a déjà eu recours au traitement traditionnel. 96,07% ne
bénéficie pas d'une couverture de soins de santé, lorsque
50,52% ne fréquente aucune association de diabétiques. Dans notre
série, 69,57% ne possède pasde lecteur de Glycémie lorsque
98,87% n'a jamais entendu parler de l'HbA1c. 31,39% demeure sans formation sur
le Diabète. 35,82% contacte difficilement un personnel soignant. 32,72%
trouve insuffisant le temps consacré par le personnel soignant au cours
d'un entretient. 88,78% du personnel soignant n'a pas encore
bénéficié d'une formation sur le Diabète
après leur sortie de l'école. Le corps médical
(généralistes et spécialistes) intervient dans le suivi
des diabétiques à 28,57%, contre 56,12% du corps infirmier.
95,92% du personnel soignant ne bénéficie pas d'un recyclage de
connaissances sur le Diabète. 78,13% affirme que les patients ne
bénéficient pas d'une PEC multidisciplinaire. Et 77,27% confirme
que le mode de rendez-vous avec les patients est collectif.
Conclusion : Les insuffisances de
la prise en charge des diabétiques sont entretenues à plusieurs
niveaux : Système de santé, Personnel soignant, Patient et
communauté. La prise en charge optimale des diabétiques
nécessite des compétences multiples.
Mots clés : Insuffisances,
Prise en charge, Diabétiques, Ibanda.
ABSTRACT
Introduction:In Africa, it is
estimated that approximately 80% of people with diabetes do not are not
diagnosed. Despite poverty, malnutrition and MT, Africa is is also subject to
NCDs and faces enormous difficulties in their CEP.
Objective: To describe the factors of
the insufficiencies of the management of diabetics in the Ibanda health zone
in Bukavu, South Kivu.
Method: Longitudinal prospective study
with point data, carried out using a Survey questionnaire and the Open Data Kit
(ODK) Collect application v1.18.2. From June 2018 to May 2019 among 483
diabetic patients and 98 nursings staff of seven structures Ibanda medical
center organizing follow-up of diabetic patients.
Results: Diabetes Mellitus Type II
represented 85.92%. The average age of seniority with Diabetes of 6.34 years.
0.20% is without any therapeutic measures. From patients under
ADO, 15.52%
are Type I diabetics. Delayed adherence to medical treatment is an average of
0.40 years with a maximum of 9.9 years. 53.42% has already experienced at least
onediscontinuation of treatment and 73.08% had already resorted to traditional
treatment. 96.07% does not health coverage, when 50.52% do not attend any
diabetic's health association. In our series, 69.57% do not have a Glucose
meter when 98.87% has never heard of HbA1c. 31.39% remain untrained on
Diabetes. 35.82 % hardly contacts a caregiver. 32.72% find insufficient time
spent by the nursing staff during an interview. 88.78% of the nursing staff did
not still benefited from training on Diabetes after leaving school. Medical
staff (GPs and specialists) is involved in the follow-up of diabetics at
28.57%, against 56.12 % of the nursing corps. 95.92% of the nursing staff do
not benefit from knowledge about Diabetes. 78.13% say that patients do not
benefit from a CEP multidisciplinary. And 77.27% confirms that the appointment
mode with patients is collective.
Conclusion: The shortcomings of the
PEC of diabetics are maintained at several levels: Health System, Nursing
Staff, Patient and Community. The optimal PEC diabetics requires multiple
skills.
Key words: Insufficiency, Management,
Diabetics, Ibanda.
INTRODUCTION
Le diabètesucré est une maladie chronique,
invalidante et coûteuse quis'accompagne de graves complications. L'une
des quatre Maladies NonTransmissibles (MNT)prioritaires identifiées par
l'OMS, reconnue commeépidémie mondiale, le diabète inflige
aujourd'hui un lourd fardeau auxsystèmes desanté,
déjà fort dépourvus, de pays à bas et moyens
revenuset pourrait devenir la 7ème principale cause de
décès dans le monde d'ici2030 [1].
Le diabète fait courir de graves risques aux familles
et aux états, et entrave sérieusement la réalisation des
objectifs dedéveloppement convenus sur le plan international, notamment
les objectifs du millénaire pour le développement
[5].
Le diabète est un problème de santé
publique mondial croissant, tant en termes humains que financiers, qui ;en
1980 avait atteint 108 millions de personnes contre 220 millions en
2011(Chiffres OMS, 2011), soit une augmentation de 203,7%. En 2012, le
diabète sucré était à l'origine de 4,8 millions de
décès et USD 471 milliards ont été
dépensés à cause du diabète[19,
22].En 2013, il avait atteint 382 millions de personnes, avait
causé 5,1 millions de décès (soit un décès
toutes les six secondes) et avait englouti près de 548 milliards de
dollars en dépenses de santé (11 % des dépenses
totales) [20].
Cet énorme fardeau,avec une prévalence de 7,3%
de la population mondiale en 2017, a touché 425 millions et
entrainé des dépenses estimées à USD 727 milliards
[6]et atteindrait d'ici 2045 une prévalence autour de
8,3%avec un effectif de 629 millions de personnes soit une augmentation nette
de 48% et des dépenses estimées USD 776
milliards[10].
Le Diabète touche, handicape et tue les personnes dans
leurs années les plus productives, tout en réduisant
l'espérance de vie des personnes atteintes et en appauvrissant les
familles[6]. Cette menace courante ne tient pas compte
d'appartenance tribale, ni de croyance, ni des frontières moins encorede
rang social. Le fardeau du diabète ponctionne les budgets nationaux
dédiés aux soins de santé, réduit la
productivité, ralentit la croissance économique, entraine des
dépenses catastrophiques pour les ménages vulnérables et
submerge les systèmes de soins de santé[16].
Le diabète entraine des complications aiguës,
à court terme (hyperglycémie ou hypoglycémie), parfois
mortelles car pouvant aboutir à un coma, faute de prise en charge, elles
sont souvent le fruit d'un diagnostic tardif, d'un traitement inadéquat
ou inapproprié, de l'existence des maladies intercurrentes ou
concomitantes (comme la tuberculose pulmonaire, la pneumonie ou des affections
diarrhéiques) et l'absence d'accès au service de santé et
à l'éducation liées à l'auto-administration des
soins[12].
Les complications chroniques,à long terme, parfois
irréversibles à défaut de diagnostic, du traitement ou de
contrôle pouvant être des troubles de la vision ou la
cécité, une insuffisance rénale, une crise cardiaque, un
accident vasculaire cérébral ischémique et/ou
hémorragique, l'amputation d'un membre inférieur ou encore des
dysfonctionnements érectiles. L'apparition de ces complications augmente
le coût déjà insupportable de la prise en charge et est
responsable d'une forte mortalité et
morbidité[9].
Chaque année plus de 3,6 millions de personnes
décèdent à cause du diabète, dont 80% survient dans
les pays à revenu moyen et faible [4].
En 2017, le diabète a atteint 425 millions de personnes
à travers le monde, dont environ 79% vivaient dans des pays à
faible et moyen revenu[6],effectif partagé par le
Professeur Jean Ferrières, Président de l'Association de
Cardiologie Midi-Pyrénées[14]. La FID estime que
d'ici 2045, 629 millions de personnes seront atteintes par le diabète et
que ce sont les régions dont l'économie évolue d'un faible
revenu à un revenu moyen qui connaîtront la hausse la plus
importante [6].
Le diabète et ses complications ont des
répercussions économiques importantes sur les patients, sur leurs
familles et sur la communauté mais également sur les
systèmes de santé des pays. Chaque année, plus de 700
milliards USD sont dépensés chaque année par les personnes
atteintes de diabète rien que dans les soins de santé, ce qui
correspond à un dollar sur huit dépensés dans les soins de
santé [6].
Graphique a : Récapitulatif de
l'évolution mondiale du Diabète
Graphique b : Récapitulation des
dépenses mondiales de soins de santé liées au
Diabète
Bien vivre avec le diabète suppose un diagnostic
précoce, une prise en charge efficace et un mode de vie
adapté.Plus une personne vit longtemps avec un diabète non
diagnostiqué, non suivi et non traité, plus sa santé
risque d'en pâtir et même son économie s'effondrer par la
suite. Aussi, les structures de soins de santé primaires devraient-elles
offrir un accès facile aux moyens diagnostiques de base. Les personnes
chez lesquelles un diagnostic de diabète a été
posé, une série d'interventions efficaces au regard de leur
coût pourra améliorer les résultats sanitaires, quel que
soit le type de diabète qu'elles présentent[9].
Au nombre de ces interventions figurent : le contrôle
glycémique, assorti de précautions alimentaires et d'une
activité physique et, le cas échéant, de
médicaments; les contrôles tensionnel et lipidique destinés
à réduire les risques cardiovasculaires et d'autres
complications; et les examens réguliers destinés à
dépister les lésions oculaires, rénales et des pieds, qui
faciliteront un traitement précoce. La prise en charge du diabète
pourra être renforcée par l'application de normes et de protocoles
recommandés.
En Afrique, on estime que69,2 % (plus de deux tiers) des
personnes atteintes de diabète ne sont pas diagnostiquées
[2]. Dans certains pays africains, 5 à 10% du budget
des soins de santé sont absorbés par le Diabète et plus de
50% de ces dépenses sont imputables aux complications du diabète
[3].
Selon les estimations de la FID en 2017 [6],
15,5 millions d'adultes âgés de 20 à 79 ans souffrent de
diabète en Afrique, ce qui représente une prévalence
régionale de2,1. La prévalence du diabète la plus
élevée en Afrique s'observe entre 55 et 64 ans. Les nombres les
plus élevés de personnes atteintes dediabète sont
observés dans certains des pays les pluspeuplés d'Afrique ;
entre autre : l'Éthiopie(2,6 millions), de l'Afrique du Sud (1,8
million), de la RDC (1,7million) et du Nigeria (1,7 million).À eux
seuls, ces quatre pays regorgent environ 45,1 % des adultes âgés
de 20 à 79 ans atteintsde diabète.Comme la croissance de
l'urbanisation et le vieillissement progressif depopulations, la menace du
diabète de type2 est vouée à grandir. Selon les
prévisions, le continentcomptera, d'ici 2045, 40,7 millions d'adultes
âgés de 20 à 79 ans atteints de diabète,soit plus du
double qu'en 2017.
Figure 1 : Nombre estimé de
personnes atteintes de diabète dans la région Afrique en 2017 et
2045 (20-79 ans). Source Atlas du Diabète de la FID, 2017.
En 2017, toujours en Afrique, les personnes atteintes de
diabète ontdépensé 3,3 milliards USD en soinsde
santé, constituant ainsi le montant le plus bas des sept
régionsde la FID, du fait qu'il représente moins de 1 %
desdépenses mondiales totales, alors que la région abrite3 % des
personnes atteintes de diabète au niveau mondial. D'après
lesprojections, les montants dépensés par ce type de patients
doubleront d'ici 2045, et atteindront 6,0 milliards USD, soit la
deuxième hausse la plusimportante de toutes les régions de la
FID.Les pays africains qui enregistrent lesdépenses moyennes en soins de
santé les plus élevéespour le diabète sont :
la Guinée Equatoriale (730,45 USD),l'Afrique du Sud (659,4 USD) et la
Namibie (563,85 USD). Àl'autre bout du spectre, la République
centrafricaine (16,1 USD), la République Démocratique du
Congo (22,75 USD) etMadagascar (30,1 USD) présentent les
dépenses moyennesles plus faibles.
Graphique 3 : Récapitulation des moyennes
de dépensesélevées et faibles en Afrique subsahariennechez
les diabétiques (en USD)
En dépit de la pauvreté et de la malnutrition,
l'Afrique se retrouve assujettie par deux autres fardeaux de la maladie
à savoir : les maladies transmissibles (MT) et les maladies non
transmissibles (MNT). Il s'avère cependant que les pays africains
éprouvent d'énormes difficultés de prise en charge des
MNT, du fait d'une inefficacité des politiques et systèmes
sanitaires. Les difficultés de prise en charge du Diabète en
Afrique[8], de façon générale,
s'articulent sur les éléments suivants :
a. Le caractère chronique de la
maladie :L'annonce d'une maladie chronique, comme c'est le
cas avec le Diabète, a un impact psychosocial et émotionnel
important sur la vie du patient. Il lui faudra ainsi apprendre à
modérer et à adaptercertaines de ses habitudes, à
acquérir différentes compétences et intégrer sa
maladie à sonquotidien et celui de son entourage[51].
Comme dans toutes les maladies chroniques, en Afrique, il se pose des
difficultés d'un diagnostic précoce et de l'accès aux
soins de santé, le problème d'abandon de traitement en raison de
prix, le manque de personnel et de structures qualifiés, la concurrence
préjudiciable des tradithérapeutes.La Professeure ASSA SIDIBE
Traoré, Chef de service d'endocrinologie à l'Hôpital du
Mali de Bamako et Professeur titulaire à la Faculté de
Médecine et d'Odontostomatologie (FMOS) [13], rappelle
qu' : « En Afrique, on pense que si une maladie se
traite, donc elle se guérit. Il est très difficile pour un malade
(et son entourage) d'admettre qu'il lui faudra vivre avec sa maladie tout le
reste de sa vie ». C'est ainsi qu'on voit de nombreux patients
interrompre leur traitement dès qu'ils ressentent du mieux dans leur
état général.
b. Une éducation au
diabètelimitée : l'éducation est une
approche centrée sur le patient, tenant compte de laperspective de ce
dernier.Cette éducation nécessite une implication active et
ininterrompue du personnel soignant et se pratique essentiellement au moyen
d'un enseignement (maladie-traitement-comportement de santé), en le
dotant des capacités et requérant unapprentissage de la part du
patient (transmission de savoirs, savoir-faire, savoir-être) ; et
dont les finalités visent à amener le patient à adopter
par lui-même un comportement qui influence positivement sa santéet
d'éviter, autant possible, les complicationsliées à sa
maladie[21,42]. Le suivi programmé est complexe aussi
bien pour les patients, qui doivent consulter régulièrement,
faire des analyses biologiques tous les 3 mois et, de plus, suivre «un
style de vie» : observer la diète, pratiquer leur activité
physique et prendre leurs médicaments, mais elle est aussi difficile
pour les médecins traitants qui doivent gérer une multitude
d'informations et tenir à jour le dossier du patient
[19].
Figure 2 : Différents modèles
d'éducation des patients[30]
Comment bien saisir les enjeux de la prévention et
s'approprier les moyens de rester en bonne santé au moindre
coût ? C'est en tout l'enjeu d'une vraie politique
d'éducation au diabète en Afrique. Mais, hélas, dans un
contexte de ressources humaines (personnel soignant) et financières
limitées, dominé par les maladies infectieuses, les
systèmes de santé des pays africains ramènent souvent
à l'arrière-plan les investissements spécifiques aux
maladies non infectieuses, comme le cancer ou le Diabète.
c. La non-observance
thérapeutique : les causes les plus couramment
citées de non-observance thérapeutique se rapportent à des
facteurs tels que la non acceptation du diagnostic posé, le refus ou
l'arrêt volontaire du traitement, l'oubli, la détérioration
des capacités cognitives et/ou physiques, l'absence de l'autonomie, le
nombre de prises de médicaments, le rang social, la durée de la
maladie, etc. Géunette et al. [23], ont montré
que les variables sociodémographiques telles que l'âge, le lieu de
résidence, le statut socioéconomique, le sexe, étaient
associés à la non-observance thérapeutique. De même,
le type de traitement ainsi que le fait d'être suivi par un infirmier, un
médecin généraliste ou par un médecin
spécialiste influence le degré d'observance thérapeutique.
Reach [24] explique que l'absence de directives claires,
compréhensibles et interprétables, concernant la maladie et sa
prise en charge est un mécanisme important de la non-observance. Il
poursuit en disant que le défaut de compréhension peut
résulter du fait que le praticien et le patient ne communiquent pas de
façon adéquate, engendrant ainsi des difficultés de
transmission et de compréhension des informations nécessaires.
La non-observance thérapeutique peut concerner aussi
bien la personne jeune (insouciance de l'adolescence, envie d'être comme
les autres etc...) que la personne âgée (altération des
facultés cognitives, polymédicamentation, lassitude
etc...)[32].
Les contraintes socio-professionnelles peuvent
également constituer un frein au respect du traitement, par exemple des
horaires de travail surchargés ou un faible salaire. Ainsi donc,
diverses contraintes de la vie quotidienne peuvent amener le patient à
être anxieux, voire dépressif et à délaisser le
suivi de sa pathologie et l'observance thérapeutique, ceci est d'autant
plus influencé par certaines croyances (notamment religieuses) l'amenant
à penser que son traitement n'est pas
indispensable[32].
d. Les représentations et croyances autour
de l'insuline : Reach et al. [25]
émettent l'idée selon laquelle, la non-observance de
l'insulinothérapierévèle d'une manière de
pensée, à la fois cognitive et émotionnelle du patient.
Elle traduit les représentations de l'insuline, perçue comme une
situation difficile, un risque supplémentaire, d'aggravation du
Diabète, qui met le malade face à une incertitude quant aux
bénéfices escomptés compte tenus de la nature de risques
perçus. D'autres facteurs tels que l'impatience des patients face
à la perspective de la guérison, ont été
rapporté comme étant fortement déterminants dans le
mauvais contrôle du diabète. L'impatience est associée
à la non-observance médicamenteuse, et le fait d'avoir du mal
à accepter le caractère chronique de la maladie et donc, du
traitement, est le signe d'un rapport négatif à la
temporalité de l'observance du traitement, caractérisé
lui-même par la recherche des résultats
immédiatsplutôt qu'à long terme.Pour Hu et al.
[26], la peur de l'insuline, sentiment partagé par la
plupart des participants de leur étude, résulte d'un manque de
connaissance sur le diabète et de sa nature progressive, mais aussi des
expériences antérieures négatives vécues par les
patients de façon directe ou indirecte. A cela s'ajoute l'une des
grandes problématiques en lien avec la non-observance
thérapeutique est l'absence de ressources (matérielles,
financières, humaines, logistiques, etc.)
e. Les difficultés d'adapter les mesures
diététiques : le respect des MHD est l'une des
composantes de la prise en charge du diabète[21], qui
malheureusement souffre le plus souvent de la non-observance pour multiples
raisons. Dans la plupart des pays africains, la mise en place d'une
diététique adaptée se heurte à des nombreux
écueils dus aux coûts des aliments et à leur
disponibilité selon les saisons. A cela s'ajoutent les particularismes
sociaux qui viennent accroître ces difficultés. D'une part,
l'alimentation en « famille », à la main et
dans un plat commun empêche le contrôle de la quantité
d'aliments ingérés et la possibilité pour le malade
d'individualiser son régime et sa ration diététique.
D'autre part, l'exclusion du plat commun est vécue comme une
désocialisation qui, malheureusement, est rapidement
abandonnée.Ainsi donc, les habitudes alimentaires sont directement
fonction du niveau socio-économique, de l'origine ethnique et de la
géographique. Il s'y ajoute le prestige lié au surpoids et
à l'obésité.
Figure 3 : Cercle de la restriction
alimentaire et ses conséquences. Source : Référentiel
de bonnes pratiques nutrition et diététiques, Diabète type
2 de l'adulte. Société Francophone du Diabète ALFEDIAM,
2014
f. Des systèmes de santé
inadaptés : l'accès à des soins de
qualité a toujours constitué un souci majeur des gouvernements
tant dans les pays développés que dans ceux en voies de
développement. A bien des égards, le coût financier de
cette meilleure accessibilité contribue, en partie, à entraver
son développement dans les pays africains[6]. La
question de l'accès est devenue une dimension structurante des
débats qui portent sur la santé en Afrique. L'accès aux
soins est d'abord envisagé à partir de barrières
financières qui entravent la jouissance d'un certain nombre de biens et
services de santé. De nombreux travaux ont mis en exergue l'ampleur des
inégalités dont souffrent les populations
défavorisées et les difficultés d'accès aux
soinsqu'éprouvent les plus démunis.
Au-delà des capacités économiques, il y a
tout un ensemble des défis :géographiques, temporels,
culturels, organisationnels, matériels et informationnels qui
conditionnent l'accès aux lieux où les soins de santé sont
administrés.Dans les pays en développement, la formation
médicale est souvent d'un contenu mal adapté aux conditions
réelles de travail, et la prestation de soins de qualité est
restreinte par la pénurie de matériel
médical[16,18].
g. La Complexité de la prise en charge des
patients chroniques :la prise en charge des patients chroniques
fait face à : l'organisation structurelle défavorable
à une prise en charge multidisciplinaire,la non-application des
recommandations requisesà un patient chronique, la place de la maladie
chronique par rapport aux autres préoccupations de la
communauté.La complexité de la prise en charge d'un patient
chronique peut se résumeren deux facteurs, qui sont :
Ä Les facteurs liés aux
soignants:faible motivation du personnel soignant, Saturation du
personnel soignant par rapport aux malades, résignation, manque de
proximité à l'endroit du patient, lassitude dans la durée
de la prise en charge, Nécessité de rester vigilent, Besoin
d'adaptation du soignant au stade de changement du patient.
Ä Les facteurs liés aux patients
:Passivité, inertie, résistance à une quelconque
modification dans la prise encharge, difficulté de mette en application
les recommandations du soignant, la non observation des rendez-vous
médicaux, lassitude dans la durée de la prise en charge.
En 2017, en parlant de la personnalisation de la prise en
charge d'un patient diabétique, Bruno Vergès, du service
d'Endocrinologie-Diabétologie au CHU Dijon, partageantla Position
des experts ADA-EASD sur la prise en charge de l'hyperglycémie chez les
patients diabétiques de type 2 : une stratégie centrée sur
le patient, projette deux types de patients diabétiques :
patient plus rigoureux et patient moins rigoureux. Il prouve que les moins
rigoureux sont peu motivés par rapport à la PEC, ont un risque
élevé d'hypoglycémie ainsi que d'autres effets
indésirables, le plus souvent avec une durée ancienne du
diabète, avec des comorbidités sévères, aux
complications cardiovasculaires sévères et aux ressources
très limitées[27].
Figure 4 : Description des
éléments de décision à utiliser pour
déterminer les efforts nécessaires à l'obtention des
cibles de glycémie.
h. Le coût élevé des
médicaments : l'absence de système de
prise en charge des coûts de santé dans les pays africains et les
coûtsélevés des médicaments (ADO et Insuline)
rendent l'accès très difficile pour les patients.
Coûts directs sont
liés[48] : au taux d'hospitalisation pour cause
des complications, autraitement en ambulatoire, aux consultations (Selon
l'Enquête suisse sur la santé 2007, ils effectuent en moyenne 7,8
visites chez un médecin en pratique privée par annéecontre
5 pour les non-diabétiques), aux médicaments (Selon la
littérature, les médicaments représentent entre le quart
et letiers des dépenses médicales attribuables au diabète)
et aux soins à domicile (les diabétiques recourent davantage
à l'aide et aux soins à domicile).
Prenons l'exemple du Mali, un flacon d'insuline valait autour
de 10 euros, dans un pays où le salaire mensuel moyen avoisine 50 euros.
On estime qu'une année d'insuline représentait pour un malade
près de 40% des ressources annuelles de sa famille [ONG santé
diabète, Mai 2014]. Alors qu'en RDC, Kingulu a estimé, dans son
travail de mémoire à l'Ecole de Santé Publique de Kinshasa
en 2009 [10], à 9,25 USD le coût direct et 7,72
USD le coût indirect par jour pour le prise en charge du diabète,
alors que le revenu par jour du ménage est de 5,85 USD.
i. Des répercussions
socio-économiques considérables : Une personne
atteinte de Diabète éprouveplus de difficultés pour
trouver un emploi qu'une autre personne saine. Et si elle en a, elle peut faire
l'objet demesures discriminatoires dans son milieu de travail.De même, le
patient diabétique peut se trouver dans l'obligation de renoncer
àcertaines activités pour poursuivre avec les soins et voir sa
vie professionnelle abrégée en raison descomplications
entraînant des incapacités prématurées conduisant
à une retraite anticipée, d'une part ; d'autre
part,entrainant l'abandon du patient de certaines activités domestiques,
jadis quotidiennes, sachant qu'un nombre important de femmes au foyer sont
concernées par cette maladie chronique[16].
Les effets du diabète sur l'individu
serépercutent sur l'ensemble de la famille, voire de la
communauté. Une étude a révélé que15% des
membres des familles concernées avaient arrêté leurs
activités pour prendre soin d'unproche atteint du diabète ; que
20% avaient dû diminuer leur volume horaire de travail.L'impact sur la
famille va donc bien au-delà des simples aspects économiques car
surtout enAfrique ce sont souvent les proches qui doivent assumer la
responsabilité primaire des soins[10]. Le coût
social du Diabète est représenté par la stigmatisation,
ladépression, le manque à gagner du patient, la fragilisation et
la dissolution du mariage ; et le plus souvent un remaniement ou
uneredistribution de responsabilités dans les familles
[17].
j. Une pénurie des outils de suivi
nécessaires : les médicaments seuls ne
suffisent pas pour une prise en charge efficace. Le diabète
nécessite un suivi régulier. Les patients ont besoin de
contrôler régulièrement leur Glycémie, leur Tension
Artérielleet d'autres constantes biologiques comme la lipidémie,
la fonction rénale, le fond d'oeil, pour suivre l'évolution de
leur maladie. Il s'y pose encore la question de moyens financiers et
matériels. Il est recommandé queles patients diabétiques
effectuent tous les trois mois une mesure spécifique du taux moyen de
sucre dans le sang, représenté par un dosage de
l'Hémoglobine glyquée (HbA1c). Il s'agit de
l'analyse de référence de suivi du Diabète. Et en
parallèle, ils procèdent à des dosages quotidiens de leurs
glycémies grâce à des glucomètres qu'ils peuvent
utiliser à domicile. En Afrique, on est bien loin de ce suivi
idéal.
k. Haute fréquence des
complications: en Afrique, l'accès aux soins de
santé est généralement difficile en raison d'un
réseau de transport limité, trop cher pour les
populations(illustration Annexe i), du manque de prise en
charge décentralisée et du manque de vigilance des
communautés et des agents de santé. En Afrique, la
majorité des personnes atteintes de Diabète ne se
présentent dans les structuressanitaires que lorsque des complications
sont manifestes. Dans ce contexte, dès lors que la prévalence du
Diabète type 2 explose sur le continent africain, les complications
liées à la maladie connaissent la même ascension
vertigineuse[6]. Elles constituent la première cause de
cécité et de mise sous dialyse, l'une des causes majeures
d'infarctus et d'accidents vasculaires cérébraux. Elles sont
responsables de 50 à 60% des amputations non traumatiques par suite de
l'affection des artères et des vaisseaux. Ces complications font peser
un très lourd fardeau économique sur différents
systèmes de santé déjà durement frappés par
le VIH/SIDA, la Tuberculose et le Paludisme.
l. La mortalité associée au
diabète : Très peu d'études ont suivi,
sur une longue période et d'une manière structurée, des
patients d'Afrique sub-saharienne atteints de diabète. Ce que l'on
constate aujourd'hui c'est la forte mortalité des personnes
diabétiques dans cette région, suite à des complications
chroniques. Il a été reporté un taux de mortalité
lié à l'acidose diabétique de 25% en Tanzanie et de 33% au
Kenya. Et une étude statistique datant de 1995 a constaté, en
Afrique du Sud, une mortalité de 44% suite à un coma
hyperosmolaire non cétosique[53]. Cette complication
affecte en priorité des patients âgés, souvent atteints
d'autres maladies associées, ce qui explique ce taux de mortalité
très élevé.
En Afrique, les patients nécessitant un traitement
obligatoire et vital par insuline, parmi lesquels on compte tous les enfants
diabétiques de type 1, présentent un taux effarant de
mortalité. Cette forte mortalité, notamment chez les enfants, est
souvent due à l'absence de diagnostic ou à un diagnostic
erroné, l'indisponibilité d'insuline ou à son coût
trop élevé[20]. Une étude menée au
CHU de Bamako, entre 1990 et 1998, auprès de vingt enfants
diabétiques de type 1, a révélé qu'au bout de ces
huit ans la moitié d'entre eux étaient
décédés. En Tanzanie, une étude
réalisée, sur cinq ans, auprès d'une population de
diabétiques nécessitant la prise d'insuline a montré un
résultat similaire avec un taux de mortalité de 40%.
En 2017, selon les statistiques de la FID[5],
plus de 298 160 décès (6% de tous les décès) dans
la région Afrique sont attribués au diabète, le groupe
d'âge compris entre 30 et 39 ans enregistre le pourcentage le plus
élevé de mortalité toutes causes confondues due au
diabète. Par ailleurs, 77% de décès imputables au
diabète sont survenus chez des personnes de moins de 60 ans, la
proportion la plus élevée au monde. Ces données montrent
que les investissements, la recherche et les systèmes de santé
sont trop lents à répondre au fardeau du diabète dans la
région Afrique et restent essentiellement ciblés vers les
maladies infectieuses. La mortalité imputable au diabète est 1,6
fois plus élevée chez les femmes (185 049) que chez les hommes
(113 110). Cela peut s'expliquer par le fait que les hommes ont plus de risques
de mourir d'autres causes, comme les conflits armés.
m. Le rôlenégatif de la
médecine traditionnelle : l'intervention de la
médecine traditionnelle dans la prise en chargedes maladies chroniques,
cas du Diabète,pose des nombreux problèmesallant jusqu'à
aggraver les complications de la maladie. Certains tradipraticiens
n'hésitent pas à s'en revendiquer des spécialistes et
promettent guérison totale. L'effet pervers et dangereux de ce discours,
c'est qu'ils attirent nombreux patients rebutés par l'annonce, faite par
le médecin moderne, que leur maladie les accompagnera désormais
pour le restant de leur vie. En raison de leur proximité, de leur
influence et du capital de confiance dont ils jouissent auprès de la
population, toute concurrence entre la médecine traditionnelle et la
médecine moderne se fait au détriment des
malades[8].
La RDC est un pays post-conflit où la
dégradation du tissu socio-économique ne permet pas une prise en
charge correcte de cette maladie coûteuse en terme de soins. D'autre
part, selon la Banque Africaine de Développement (BAD), la RDC,
malgré ses immenses potentialités reste un de pays les plus
pauvres du monde. Les principaux indicateurs de pauvreté sont
alarmants: le produit intérieur brut était récemment
estimé à 85 dollars américains par an ; et environ
80% de la population reste en dessous du seuil de la pauvreté et a une
très faible couverture de soins de santé[11].
En effet, en RDC, 40 % des patients diabétiques
pratiquent l'automédication, 30 % fréquentent un centre de
santé public ou confessionnel, 21 % ne reçoivent aucun traitement
et 9% consultent un guérisseur traditionnel [Ministère national
de la santé, Kinshasa, mars 2010]. Avec une prévalence du
diabète sucré estimée à 5,5% et un taux de
mortalité en milieu hospitalier est de 12% [12].
En RDC, les études sur le Diabète ont
été globalement fragmentaires car effectuées en milieux
hospitaliers ou sur des échantillons non représentatifs de la
population générale.
Bien qu'en 2007, l'IDF ait estimé que dans la
population entre 20-79 ans de la RDC, la prévalence brute était
de 2,6%, avec une prévalence pondérée de 3,2%, ce qui
donne une estimation de 743 400 personnes atteintes. Ce serait une sous-
estimation car basée sur des extrapolations des données d'un pays
aux réalités différentes [46].
Le diabète sucré en RDC est une
réalité évolutive. Sur une période de près
de 50 ans: d'abord considéré comme rare, puis présent avec
une fréquence oscillant entre 5 à 7%, voire prévalent 14%,
il est actuellement très prévalent 18,4%. Pour ce dernier taux de
prévalence, lorsque le dépistage était basé sur la
glycémie à jeun, il était estimé à 12,9%,
basé sur la glycémie à jeun couplée à la
glycémie post prandiale, il était plutôt estime à
18,4% [47].
La province du Sud-Kivu est de toute évidence
touchée par cette situation, avec des cas non diagnostiqués, ce
qui échappe aux agents de santé de pouvoir établir les
statistiques réalistes par rapport à cette pandémie.
Pour l'Inspection provinciale de la santé, le Sud-Kivu
a enregistré 6008 cas de diabète sucré dans les
trente-quatre zones de santé de la province, de janvier à Octobre
2017[45].
Selon le coordonnateur du projet «Diabète
sucré » à la faculté de médecine de
l'Université Catholique de Bukavu, Professeur Dr Philippe KATCHUNGA, 5%
de la population de Bukavu souffrent du diabète sucré mais
seulement 20% d'eux suivent les soins régulièrement
[45].
Dans la zone de santé d'Ibanda, seules sept structures
médicales sont reconnues comme organisant le suivi des patients
diabétiques. Il revient à évaluer les limites que
connaît ce suivi.
HYPOTHESES
Les insuffisances de la prise en charge despatients
diabétiques dans la zone de santé d'Ibanda, auraient-elles comme
mobiles :
v Le niveau de connaissance des personnels soignants sur le
diagnostic et la prise en charge effective serait faible ;
v Le déficit d'une prise en charge multidisciplinaire
des patients diabétiquesdans les structures médicales ;
v Les insuffisances liées àune faible
vulgarisation de l'éducation thérapeutique des patients
diabétiques sur l'auto-prise en charge efficace ;
v Les niveaux d'instruction et socioéconomique faibles
seraient un obstacle chez la majorité des patients
diabétiques ;
v La pénurie des moyens matériels et financiers
pour assurer le suivi de patients dans les formations
médicales ;
v Le non-respect des mesures
hygiéno-diététiques (MHD) par les patients
diabétiques;
v Les fenêtres thérapeutiques pour
différentes raisons et le recours au traitement traditionnel
(indigène) ;
v Le manque d'adhésion aux associations et groupes de
diabétiques impacterait sur l'observance thérapeutique et
favoriserait la survenue précoce des complications chez les patients
diabétiques ;
v La réalisation incomplète des examens
paracliniques serait un facteur limitant les conduites à tenir dans la
prise en charge des patients diabétiques ;
v Le déni de la chronicité du Diabète et
l'adhésion aux traitements indigènes seraient des facteurs
essentiels limitant la prise en charge des patients diabétiques.
OBJECTIF GENERAL
Décrire les facteurs des insuffisances de la prise en
charge des diabétiques dans la zone de santé d'Ibanda à
Bukavu au Sud-Kivu.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Pour atteindre le but poursuivi par le présent travail,
nous nous sommes proposé les objectifs spécifiques
suivants :
1. Décrire les caractéristiques
sociodémographiques de diabétiques suivis dans les sept
formations médicales de suivi des diabétiques dans la zone de
santé d'Ibanda.
2. Evaluer le niveau d'instruction des patients
diabétiques et leurs pratiques dans la prise en charge du
Diabète.
3. Enumérer les freins qui entravent la prise en charge
effective du Diabète dans la zone de santé d'Ibanda.
4. Evaluer le niveau de connaissance du personnel soignant sur
le Diabète et le suivi des diabétiques.
5. Contribuer à l'amélioration de la prise en
charge des diabétiques dans la zone de santé d'Ibanda.
INTERET
Au travers de ce travail, nous voulons alerter le personnel
soignant, les patients diabétiques, la communauté toute
entière ainsi que les décideurs et gestionnaires à tous
les niveaux et les partenaires tant nationaux qu'internationaux du secteur de
la santé, sur les insuffisances diagnostiques et de la prise en charge
dans notre milieu en ce qui concerne le Diabète. Ces insuffisances sont,
par la suite, couronnées par un suivi quasi-inexistant du patient
diabétique. Le tout, dans un système de santé quasi
statique avec une politique de couverture de soins de santé
quasi-inexistante,et ne privilégiant pas les soins de santé
à apporter au patient diabétique. Cet ensemble engendreune
cascade des conséquences néfastes sur le patient
diabétique que ce soitsur le plan tant sanitaire, social
qu'économique ; influençant ainsi le taux de la
mortalité lié au Diabète.
I. MATERIEL ET METHODES
1. MATERIEL
Notre étude a porté sur les insuffisances de la
prise en charge des diabétiques dans la zone de santé d'Ibanda,
plus précisément dans les structures médicales suivantes :
car reconnues par la zone de santé comme structures organisant le suivi
des diabétiques dans ladite zone.
La période repartie pour notre étude s'est
étalée sur une période de 12 mois, allant de Juin 2018
jusqu'en Mai 2019.
Au total, 483patients diabétiques avaient
participé à notre étude lorsque 98 personnels soignants
avaient accepté d'y participer.
1.1. Cadre d'étude : la zone de
santé d'Ibanda
Notre étude a été menée dans la
zone de santé d'Ibanda, dans la Commune d'Ibanda, dans la ville de
Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, en République Démocratique
du Congo (RDC).
La zone de santé d'Ibanda a été
choisiepar le fait qu'elle prend en charge un plus grand nombre de
Diabétiques, même ceux venant d'autres Zones de Santé, et
qui sont enregistrés dans la ville de Bukavu. Dans cette zone de
santé, on y trouve 7 structures médicales reconnues par la
division de santé de la province du Sud-Kivu dans la prise en charge du
Diabète sucré. Il s'agit de 7 formations médicales dont le
Centre Hospitalier de Chai, le Centre de Santé Giovanni, le Centre de
Santé Cidasa, le Centre de Santé Diocésain de Muhungu, le
Centre de Santé Malkia wa Amani et le Centre de Santé Labotte,
ainsi que l'Hôpital Général de Référence de
Panzi.
a. Situation géographique
La zone de santé d'Ibanda est l'une de trente-quatre
zones de santé que compte la province du Sud-Kivu. Elle est issue du
découpage de 2003 de l'ancienne zone de santé urbaine de Bukavu
en 3 zones de santé à savoir celle de Bagira, celle d'Ibanda et
celle de Kadutu. Elle est identifiée par le code 06010202. Sa superficie
est de 18 km2 (42). Elle est limitée :
v Au Nord par le Lac Kivu,
v Au Nord-Ouest par la rivière KAHWA et la route
Industrielle vers « Deux Poteaux » en passant par la Place
de l'indépendance, frontalière avec la zone de santé de
Kadutu,
v Au Sud par la rivière MULONGE qui la sépare de
la Zone de santé de NYANTENDE
v A l'Est par la rivière RUZIZI, frontalière
avec le Rwanda,
v A l'Ouest par la chaine de montagne de MBONGWE et le
chevauchement avec la commune de Bagira (Quartier Chai).
Figure 5 : Carte OCHA-RDC de la ZS
d'Ibanda, produite le 25 Juin 2014.
www.unocha.org/drc
Elle est constituée d'un relief montagneux avec un sol
argileux et une végétation herbeuse, avec un climat tropical.
Elle connaît deux saisons : la saison pluvieuse (de Septembre-Avril)
et saison sèche (Mai-Août). Elle est située entre 1200
à 1800 mètres d'altitude et 22° de latitude
(42). C'est une zone à la fois urbaine et rurale, la
route constitue la voie d'accès et toutes ses aires de santé
accessibles.
b. Situation socio-économique
La zone de santé d'Ibanda couvre une population
estimée à 425799 habitants avec une densité de 23 656
habitants par kilomètre carrée. Ce chiffre est actualisé
et issu du dénombrement PNLP 2012 (42).
Les occupations principales de la population par ordre
décroissant sont les fonctionnaires de l'Etat, le petit commerce, les
fonctionnaires indépendants.
Pour la consommation familiale, elle dépend de la
disponibilité des produits d'élevage (les viandes, les poissons,
le lait), des produits agricoles (le manioc, haricot, légumes,
maïs, pommes de terre, patates douces, bananes, les fruits, etc.) ;et
ceux issus de la transformation industrielle et de l'importation (les boissons
gazeuses, les boissons sucrés, les bières, les fromages,
chocolats, beurres, mayonnaises, etc.).
Les guerres à répétition, surtout dans la
partie Est de la RDC, ont occasionné des déplacements massifs et
involontaires des populations des milieux insécurisés (villages)
vers les milieux considérés sécurisés
(villes) ; ce qui a fragilisé le système de santé, le
système sécuritaire, les activités agricoles et le
système commercial dans la Province du Sud-Kivu, sans épargner la
zone de santé d'Ibanda et la paupérisation de la
communauté.
Les mouvements incontrôlés de la population ont
comme conséquence la non maitrise de la population de la zone de
santé d'Ibanda.
c. Situation culturelle
La population de la zone de santé d'Ibanda
connaît une symbiose des tribus. Les principaux groupes ethniques sont
les Bashi, les Bahavu et les Barega. Le Swahili, le Mashi, le Kihavu et le
Kirega sont les principales langues locales parlées.
Les principales religions sont les catholiques, les
protestants, les musulmans, les kimbanguistes et les témoins de
Jéhovah.
Malgré les structures sanitaires qui sont au service de
la population, celle-ci ne cesse de recourir aux chambres de prières,
aux herboristes et aux tradipraticiens à la recherche des
solutions-miracles à leurs problèmes et même ceux
nécessitant l'avis d'un professionnel de santé.
d. Situation sanitaire
La zone de santé d'Ibanda compte à son sein
vingt formations médicales dont deux centres de santé
étatiques, onze centres de santé confessionnels, 1 centre de
santé privé, deux centres hospitaliers étatiques, deux
centres hospitaliers confessionnels, un centre hospitalier privé
agrée et unHôpitalGénéral de
Référence.
1.2. Population
La population de la zone de santé d'Ibanda est
passée de 212 901 en 1985 (43,44) à
425 799 habitants de la zone de santé d'Ibanda issue du
dénombrement PNLP 2012 et validée par la
province(42), est repartie par aire de santé de la
manière suivante :
N°
|
Aire de santé
|
Population
|
1
|
CECA 40 NGUBA
|
20327
|
2
|
CHAHI
|
38794
|
3
|
CIDASA
|
37176
|
4
|
FARDC
|
13775
|
5
|
GIHAMBA
|
22845
|
6
|
IBANDA
|
8323
|
7
|
IRAMBO
|
15946
|
8
|
KABUYE
|
18495
|
9
|
MALKIA WA AMANI
|
18354
|
10
|
MAMAN MWILU
|
45095
|
11
|
MUHUNGU DIOCESAIN
|
22592
|
12
|
MUHUNGU ETAT
|
35041
|
13
|
CROIX-ROUGE NGUBA
|
29765
|
14
|
PANZI
|
52855
|
15
|
SAIO
|
24336
|
16
|
VAVASORI
|
22079
|
|
TOTAL
|
425799
|
Tableau a : Source état de lieu
du Bureau central de la Zone (BCZ) 2016
La population de notre étude
est constituée d'un échantillon de tous les patients
diabétiques fréquentant les 7 formations médicales qui
s'occupent de leur prise en charge. De ces formations médicales, nous
avons 5 centres de santé, 1 centre hospitalier et 1 Hôpital
Général de Référence.
2. METHODES
2.1. Le type d'étude
Il s'agit d'une étude prospective longitudinale
à données ponctuelles(follow-up study) allant de Juin
2018 à Mai 2019.
2.2. Collecte de données
La collecte des données a été faite
à l'aide d'un questionnaire d'enquête sur base duquel nous avions
interrogé les patients diabétiques et le personnel soignant.Nous
avions aussi eu recours aumême questionnaire,en numérique
grâce à l'application Open Data Kit (ODK) Collect
v1.18.2. Les participants étaient interrogés
individuellement, à l'écart dans un espace aménagé
à cette occasion afin d'éviter tout biais dans les
réponses. Les questions étaient posées de façon
ouverte, par le moyen de communication le mieux maîtrisé, de
manière à laisser s'exprimer chacun d'eux.
Deux contrôles de qualité étaient
effectués au cours de la collectepour vérifier la
complétude, la précision et la fiabilité des
réponsesfournies, ainsi que les résultats paracliniques
disponibles (pour certains):quand l'enquêteur remettait les
questionnaires,une fiche sur dix était contrôlée
(auprès du directeur du présent travail). Le nettoyage des
données et la maintenance de la base de données ont
été réalisées du 04 Mai au 18Juin
2019. Lorsque la co-variable présentait moins de 5% de
données manquantes dans la population d'analyse, on imputait par la
médiane (pour les variables quantitatives) ou par le mode (pour les
variables qualitatives).Les données ont été
sécurisées et anonymisées pour des raisonséthiques.
a. Les variables étudiés
Les paramètres suivants ont été
analysés pour la réalisation de notre étude :
1. Les données sociodémographiques : le
sexe, l'âge, le lieu de provenance, l'ethnie ou la tribu, le niveau
d'étude et la profession.
2. Les paramètres anthropométriques : le
poids, la taille et l'IMC
3. Les antécédents personnels et familiaux du
diabétique.
4. La maladie actuelle : le début du
Diabète sucré, circonstances de découverte du
Diabète sucré, les années de suivi du Diabète
sucré ainsi que les maladies associées.
5. Les résultats des examens para cliniques.
6. Les types des complications observées : micro
et macro-angiopathies (Rétinopathie, Néphropathie, HTA, AVC,
Insuffisance cardiaque, Infarctus du myocarde, Artériopathie
oblitérantes des membres inférieurs, ...), les complications
aiguës (acidocétose, hyper-osmolarité, hypoglycémie,
acidose lactique).
7. Le retard d'adhésion au traitement médical
observé.
8. Le traitement en cours et si notion de recours aux
traitements indigènes.
9. Le suivi de la maladie : le type de traitement suivi
(produits pharmaceutiques et/ou produits indigènes), la possession d'un
glucomètre, l'auto surveillance de la glycémie, la mesure
précédente de l'HbA1c
b. Critères d'inclusion:
Ø Tous patients diabétiques suivis dans les sept
formations sanitaires de la Zone de Santé d' Ibanda, ci-haut
citées,partant de Juin 2018 àAvril 2019.
Ø Tout patient ayant marqué son accord à
participer à notre étude
Ø Tout médecin, interne, infirmier assurant la
prise en charge des malades diabétiques dans les sept structures sus
citées.
Ø Tout personnel ayant marqué son accord pour
participer à la présente étude.
c. Critères de non inclusion:
Ont été exclu tout sujet ne répondant pas
aux critères d'inclusion ci-haut cités.
d. Ethique :
Notre protocole d'étude avait été
adressé au BCZS d'Ibanda et les autorisations administratives
demandées avaient été obtenues.
Le consentement éclairé soutenu avait
été obtenu chez tous les sujets ayant participé à
notre étude. Les motivations et les objectifs de la présente
étude leur avaient étécorrectement expliqués. Ils
ont été rassurés de la stricte confidentialité
detoutes les données et ont été informés de la
diffusion des résultats après l'enquête.
e. Contenu du consentement :
Bonjour ! Je suis KABONGO wa KABONGO
Diêm.
Je suis étudiant à la Faculté de
Médecine et santé communautaire de l'UEA, en
4ème année de Doctorat. Mon sujet de recherche de fin
d'étude porte sur« les facteurs des insuffisances de la
prise en charge des diabétiques dans la zone de santé
d'Ibanda », dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu. L'entretien que
vous me permettrez d'avoir avec vous, me permettra de réaliser mon
mémoire de fin d'étude. Votre identité restera
confidentielle, et tout ce que vous me direz rentrera dans le cadre du secret
médical. Votre médecin ou infirmier traitant n'aura pas
connaissance de ce que vous m'aurez dit (pour les patients). Votre
hiérarchie n'aura pas connaissance du contenu de cet entretien (pour le
personnel soignant). Vous êtes libre de participer ou non à cet
entretien.
f. Saisie et analyse des données
Les données ont été saisies sur logiciel
Microsoft Access2010etanalysées sur logiciels
SPSS Statistics 20.0for Windows et Epi-info version
7.2.2.6.
Pour déterminer les différences entre les
caractéristiques des patients selon les paramètres liés
aux insuffisances liées à la prise en charge des
diabétiques dans la ZS d'Ibanda, les tests suivant ont été
utilisés:
1. Le test du CHI-carré a été
utilisé pour évaluer les associations entre deux
variables
qualitatives.
2. Les tests de corrélation de Pearson ou de Spearman
ont été utilisés pour mesurer l'association entre deux
variables quantitatives. Pour déterminer les facteurs des insuffisances
de prise en charge des diabétiques dans la ZS d'Ibanda, une
modélisation à partir d'un modèle de régression
logistique non-conditionnelle a été choisie. L'intervalle de
confiance (IC) à 95% a été présenté.
II. RESULTATS
1. RESULTATS
GENERAUX
Tableau 1 :
caractéristiques sociodémographiques de l'échantillon,
effectif et pourcentage
Variable
|
Caractéristiques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Sexe
|
|
|
|
Féminin
|
291
|
60,25
|
Masculin
|
192
|
39,75
|
Age
|
|
|
|
= 40 ans
|
57
|
11,80
|
>40 ans
|
426
|
88,20
|
Zone d'origine
|
|
|
|
Kabare
|
94
|
19,46
|
Kalehe
|
26
|
5,38
|
Mwenga
|
100
|
20,70
|
Walungu
|
190
|
39,34
|
Shabunda
|
25
|
5,18
|
Uvira
|
14
|
2,90
|
Idjwi
|
11
|
2,28
|
Fizi
|
10
|
2,07
|
Autres
|
13
|
2,69
|
Ethnie
|
|
|
|
Shi
|
328
|
67,91
|
Rega
|
106
|
21,95
|
Fuliru
|
17
|
2,69
|
Tembo
|
13
|
2,69
|
Autres
|
19
|
3,73
|
Adresse actuelle
|
|
|
|
Bagira
|
18
|
3,73
|
Ibanda
|
326
|
67,49
|
Kadutu
|
82
|
16,98
|
Kabare
|
26
|
5,38
|
Autres
|
29
|
6,24
|
Niveau d'étude
|
|
|
|
Primaire ou moins
|
319
|
66,05
|
Diplôme d'Etat
|
120
|
24,84
|
Etudes supérieurs
|
44
|
9,11
|
Catégorie professionnelle
|
|
|
|
Ouvrier
|
16
|
3,31
|
Ménagère
|
176
|
36,44
|
Commerçant
|
73
|
15,11
|
Employé
|
40
|
8,28
|
Cadre
|
16
|
3,31
|
A la retraite
|
31
|
6,42
|
Autres
|
131
|
27,12
|
Personnel soignant
|
|
|
|
Médecins spécialistes
|
4
|
4,08
|
Médecins généralistes
|
24
|
24,49
|
Infirmier A1
|
18
|
18,37
|
Infirmier A2
|
29
|
29,59
|
Infirmier A3
|
8
|
8,16
|
Diététicien
|
0
|
0
|
Autres
|
15
|
15,31
|
Tableau 2 :
Caractéristiques liées à la maladie et à la prise
en charge
Variable
|
Caractéristique
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Type du Diabète
|
|
|
|
Type I
|
68
|
14,08
|
Type II
|
415
|
85,92
|
Ancienneté
|
|
|
|
= 1 an
|
60
|
12,42
|
1-5 ans
|
218
|
45,13
|
6-10 ans
|
120
|
24,84
|
11-15 ans
|
44
|
9,11
|
16-20 ans
|
26
|
5,38
|
21-25 ans
|
13
|
2,69
|
> 25 ans
|
2
|
0,41
|
Traitement actuel
|
|
|
|
ADO
|
335
|
69,36
|
Insulinothérapie
|
132
|
27,33
|
MHD seules
|
15
|
3,11
|
Sans traitement
|
1
|
0,20
|
Rupture du traitement
|
|
|
|
Oui
|
258
|
53,42
|
Non
|
225
|
46,58
|
Recours au traitement traditionnel
|
|
|
|
Oui
|
353
|
73,08
|
Non
|
130
|
26,92
|
Couverture de soins de santé
|
|
|
|
Oui
|
19
|
3,93
|
Non
|
464
|
96,07
|
IMC (kg/m2)
|
|
|
|
<19
|
39
|
8,07
|
19-24,9
|
212
|
43,89
|
25-29,9
|
154
|
31,88
|
30-34,9
|
59
|
12,22
|
35-39,9
|
14
|
2,90
|
= 40
|
5
|
1,04
|
Association de diabétiques
|
|
|
|
Oui
|
239
|
49,48
|
Non
|
244
|
50,52
|
Détenir un lecteur de Glycémie
|
|
|
|
Oui
|
147
|
30,43
|
Non
|
336
|
69,57
|
Entendre parler de l'HbA1c
|
|
|
|
Oui
|
5
|
1,13
|
Non
|
437
|
98,87
|
Formation sur le Diabète
|
|
|
|
Oui
|
317
|
68,61
|
Non
|
145
|
37,39
|
ATCD d'Hypoglycémie
sévère
|
|
|
|
Oui
|
129
|
27,04
|
Non
|
281
|
58,91
|
Je ne sais pas
|
67
|
14,05
|
2. RESULTATS
DESCRIPTIFS
Tableau 3 :
Répartition des patients selon le sexe
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Féminin
|
291
|
60,25
|
Masculin
|
192
|
39,75
|
Total
|
483
|
100,00
|
Le sexe féminin avait constitué la
majorité de notre population à 60,25% (291 patientes), contre
39,75% de sexe masculin, avec un sexratio F/H de 0,66.
Tableau 4 :
Répartition selon l'âge
Tranche d'âge
|
Effectif
|
Pourcentage
|
<40 ans
|
57
|
11,80
|
>40 ans
|
426
|
88,20
|
Total
|
483
|
100,0
|
La tranche d'âge la plus concernée, est celle ayant
un âge supérieur à 40 ans, à hauteur de 88,20% de
notre population.
Tableau5 : Répartition des patients
selon l'âge et le sexe
Sexe
|
Sex-ratio
|
Total
|
Féminin
|
Masculin
|
Age
|
=40 ans
|
29
|
28
|
0,96
|
57
|
>40 ans
|
262
|
164
|
0,62
|
426
|
Total
|
291
|
192
|
0,66
|
483
|
Tableau 6 : Répartition des patients
selon la zone d'origine
Zone d'origine
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Fizi
|
10
|
2,07
|
Goma
|
2
|
0,41
|
Idjwi
|
11
|
2,28
|
Kabare
|
94
|
19,46
|
Kabinda
|
1
|
0,21
|
Kalehe
|
26
|
5,38
|
Katanga
|
2
|
0,41
|
Malembankulu
|
1
|
0,21
|
Maniema
|
4
|
0,83
|
Mwenga
|
100
|
20,70
|
Province Orientale
|
2
|
0,41
|
Shabunda
|
25
|
5,18
|
Uvira
|
14
|
2,90
|
Walikale
|
1
|
0,21
|
Walungu
|
190
|
39,34
|
Total
|
483
|
100,00
|
39,34 % de nos patients sont originaire du territoire de Walungu,
suivis de ceux de Mwenga à 20,70 % et ceux de Kabare à 19,46
%.
Tableau 7 : Répartition des patients
selon l'ethnie
Ethnie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Bakaro
|
1
|
0,21
|
Bangubangu
|
3
|
0,62
|
Basonge
|
1
|
0,21
|
Bembe
|
6
|
1,24
|
Budu
|
1
|
0,21
|
Fuliru
|
17
|
3,52
|
Luba
|
2
|
0,41
|
Munyamulenge
|
2
|
0,41
|
Mupende
|
1
|
0,21
|
Mutembo
|
13
|
2,69
|
Nande
|
1
|
0,21
|
Rega
|
106
|
21,95
|
Shi
|
328
|
67,91
|
Soko
|
1
|
0,21
|
Total
|
483
|
100,00
|
Les Shi viennent en première position avec 67,91 %
suivis des Rega avec 21,95 %.
Tableau 8 : Répartition des patients
selon la résidence
Résidence
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Bagira
|
18
|
3,73
|
Fizi
|
1
|
0,21
|
Goma
|
5
|
1,04
|
Ibanda
|
326
|
67,49
|
Kabare
|
26
|
5,38
|
Kadutu
|
82
|
16,98
|
Kalehe
|
3
|
0,62
|
Kalemie
|
1
|
0,21
|
Kinshasa
|
1
|
0,21
|
Lemerha
|
1
|
0,21
|
Maniema
|
2
|
0,41
|
Mudaka
|
1
|
0,21
|
Mwenga
|
4
|
0,83
|
Shabunda
|
2
|
0,41
|
Uvira
|
2
|
0,41
|
Walungu
|
8
|
1,66
|
Total
|
483
|
100,00
|
|
|
|
67,49 % résident dans la commune d'Ibanda, lorsque le
reste de notre population réside dans les communes voisines (Bagira et
Kadutu), dans les territoires de la province du Sud-Kivu ainsi que dans
d'autres provinces de la RDC.
Tableau 9 : Répartition des patients
selon le niveau d'étude
Niveau d'étude
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Certificat d'étude primaire ou moins
|
319
|
66,05
|
Diplôme d'état
|
120
|
24,84
|
Etudes supérieures
|
44
|
9,11
|
Total
|
483
|
100,00
|
66,05 % de notre populationont un niveau d'étude
primaire ou moins, lorsque 24,84 % ont un niveau secondaire et seulement 9,11
%ont un niveau supérieur.
Tableau 10 : Répartition des
patients selon la profession
Profession
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Ouvrier
|
16
|
3,31
|
Ménagère
|
176
|
36,44
|
Commerçant
|
73
|
15,11
|
Employé/agent de l'état
|
40
|
8,28
|
Cadre ou profession intellectuelle
|
16
|
3,31
|
Retraite
|
31
|
6,42
|
Autres
|
131
|
27,12
|
Total
|
483
|
100,00
|
La profession la plus retrouvée est celle
ménagère à 36,44 % suivie du groupe d'autres professions
à 27,12 %.
Tableau 11 : Répartition des
patients selon les autres professions
Autres professions à préciser
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucune
|
84
|
64,12
|
Chauffeur
|
2
|
1,53
|
Cordonnier
|
1
|
0,76
|
Creuseur
|
1
|
0,76
|
Cultivateur
|
20
|
15,27
|
Elève
|
6
|
4,58
|
Etudiant
|
2
|
1,53
|
Religieux
|
14
|
10,69
|
Tradipraticien
|
1
|
0,76
|
Total
|
131
|
100,00
|
64,12% sont sans aucune profession, lorsque lescultivateurs
constituent 15,27% de notre population quand 0,76% se reconnait
tradipraticien.
Tableau 12 : Répartition des
patients selon l'antécédent familial de
Diabète
Antécédent familial de Diabète
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
256
|
53,00
|
Non
|
207
|
42,86
|
Je ne sais pas
|
20
|
4,14
|
Total
|
483
|
100,00
|
53,00 % de notre population reconnaissent avoir un
antécédent familial de Diabète, contre 42,86 % qui ne le
reconnaissent paslorsque 4,14 % ignorent une quelconque notion
d'antécédent de Diabète familial.
Tableau 13 : Répartition des
patients selon le mode de découverte du Diabète
Circonstance de découverte du
Diabète
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Soif, polyurie et amaigrissement
|
296
|
61,28
|
Malaise ou coma
|
88
|
18,22
|
Problème cardiaque, rénal,
neurologique
|
26
|
5,38
|
Au cours ou après une grossesse
|
13
|
2,69
|
Fortuite
|
44
|
9,11
|
Autres
|
16
|
3,31
|
Total
|
483
|
100,00
|
Le mode de découverte du Diabète le plus
rencontré est celui caractérisé par la polyurie,
polydipsie et amaigrissement à 61,28 %, suivi de celui
caractérisé par l'apparition des malaises ou un coma à
18,22 % lorsque la découverte fortuite du Diabète est d'ordre de
9,11 % de notre population.
Tableau 14 : Répartition des
patients selon les autres modes de découverte du
Diabète
Autres modes de découverte
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
468
|
96,89
|
Après consultation pour dlr
épigastre
|
1
|
0,21
|
Après une maladie de choléra
|
1
|
0,21
|
Asthénie physique
|
3
|
0,62
|
Au cours d'un traitement
|
1
|
0,21
|
Examen ophtalmologique
|
1
|
0,21
|
Infection urogénitale
|
2
|
0,41
|
Intoxication aux produits indigènes
|
1
|
0,21
|
Paludisme
|
1
|
0,21
|
Post intervention chirurgicale
|
2
|
0,41
|
Une plaie qui ne cicatrise pas
|
1
|
0,21
|
Urines sucrées
|
1
|
0,21
|
Total
|
483
|
100,00
|
Tableau 15 : Répartition des
patients selon l'ancienneté du Diabète
Ancienneté du Diabète
|
Effectif
|
Pourcentage
|
= 1 an
|
60
|
12,42
|
1-5 ans
|
218
|
45,13
|
6-10 ans
|
120
|
24,84
|
11-15 ans
|
44
|
9,11
|
16-20 ans
|
26
|
5,38
|
21-25 ans
|
13
|
2,69
|
>25 ans
|
2
|
0,41
|
Total
|
483
|
100,00
|
45,13 % de notre population, la majorité, avaientune
ancienneté évoluant entre un et cinq ans. La moyenne d'âge
d'ancienneté par rapport au Diabète est de 6,34 ans et un maximum
de 30 ans.
Tableau 16 : Répartition des
patients selon la période de diagnostic du Diabète
Période de diagnostic du
Diabète
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pendant la grossesse
|
9
|
1,86
|
Votre enfance
|
1
|
0,21
|
Adolescence
|
15
|
3,11
|
Age adulte
|
442
|
91,51
|
Après un traitement ou affection
donnée
|
16
|
3,31
|
Total
|
483
|
100,00
|
L'âge adulte constitue la période de diagnostic
du Diabète chez 91,51 % de notre population.
Tableau 17 : Répartition des
patients selon le type de Diabète sucré
Type de Diabète sucré
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Type I
|
68
|
14,08
|
Type II
|
415
|
85,92
|
Total
|
483
|
100,00
|
Le Diabète type II constitue la majorité de cas
à 85,92 %.
Tableau 18 :Récapitulatifselon le
sexe, la tranche d'âge et le type de Diabète
Sexe
|
Diabète
|
Féminin
|
Masculin
|
Type I
|
Type II
|
Tranche d'âge
|
=40 ans
|
29
(6,00%)
|
28
(5,79%)
|
51
(10,55%)
|
6
(1,24%)
|
>40 ans
|
262
|
164
|
17
|
409
|
La tranche d'âge =40 ans concerne 11,80 % de notre
population, en touchant 29 patientes (6,00 %) contre 28 patients (5,79 %).
Tableau 19 : Répartition des
patients selon la couverture de soins de santé
Couverture de soins de santé
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Sans
|
464
|
96,07
|
Avec
|
19
|
3,93
|
Total
|
483
|
100,00
|
La majorité de nos patients était sans
couverture de soins de santé, soit 96,07 %
Tableau 20 :Récapitulatif de la
couverture de soins de santépar rapport au sexe et à la
profession
Couverture de soins de santé
|
Sans
|
Avec
|
Sexe
|
|
|
|
Féminin
|
282
(58,38%)
|
9
(1,86%)
|
Masculin
|
182
(37,68%)
|
10
(2,07%)
|
Profession
|
|
|
|
Ouvrier
|
14
|
2
|
Ménagère
|
171
|
5
|
Commerçant
|
71
|
2
|
Employé
|
34
|
6
|
Cadre
|
15
|
1
|
A la retraite
|
30
|
1
|
Autres
|
129
|
2
|
Malgré qu'elles soient majoritaires dans notre
population, les femmes bénéficiant d'une couverture de soins de
santéne représentent que 1,86 % de la population
générale ; soit 47,36 % de la population
bénéficiant de cette couverture (19 patients), soit un sex-ratio
H/F de 0,9.
Tableau 21 : Répartition des
patients selon la fréquence de visites mensuellesauprès d'un
personnel soignant pour suivi de Diabète
Fréquence de visite
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucune
|
13
|
2,69
|
1
|
92
|
19,05
|
2
|
24
|
4,97
|
3
|
8
|
1,66
|
4
|
345
|
71,43
|
8
|
1
|
0,21
|
Total
|
483
|
100,00
|
La fréquence de visites majoritaire est celle de quatre
visites mensuelles auprès d'un personnel soignant, soit une visite par
semaine, avec 71,43 %. La moyenne de visites mensuelles est de 3,21 avec un
maximum de 8 visites.
Tableau 22 : Répartition de patients
selon la prise des ADO
ADO
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
335
|
69,36
|
Non
|
148
|
30,64
|
Total
|
483
|
100,00
|
69,36 % de notre population sont sous ADO
Tableau 23 : Récapitulatif du type
de Diabète et la prise d'ADO
Diabète
|
Type I
|
Type II
|
ADO
|
Oui
|
52
|
283
|
Non
|
16
|
132
|
Remarquons que de 335 patients sous ADO, 52 sont de Type I.
Tableau 24 : Répartition des
patients selon l'ancienneté de prise des ADO
Ancienneté de prise d'ADO
|
Effectif
|
Pourcentage
|
< 1 an
|
17
|
4,97
|
1-5 ans
|
189
|
55,26
|
6-10 ans
|
82
|
23,98
|
11-15 ans
|
29
|
8,48
|
16-20 ans
|
19
|
5,56
|
>20 ans
|
6
|
1,75
|
Total
|
342
|
100,00
|
L'ancienneté de 1-5 ans dans la prise d'ADO est
majoritaire dans notre population avec 55,26 %. La moyenne d'âge
d'ancienneté est de 5,82 ans avec un minimum de deux semaines et un
maximum de 29 ans.
Tableau 25 : Répartition des
patients selon l'Insulinothérapie
Insulinothérapie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
132
|
27,33
|
Non
|
351
|
72,67
|
Total
|
483
|
100,00
|
27,33 % est sous insulinothérapie.
Tableau26 : Répartition des patients
selon l'ancienneté de l'Insulinothérapie
Ancienneté de
l'Insulinothérapie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
< 1 an
|
79
|
61,24
|
1-5 ans
|
38
|
29,46
|
6-10 ans
|
9
|
6,98
|
>10 ans
|
3
|
2,33
|
Total
|
129
|
100,00
|
L'ancienneté inférieure à un an d'une
insulinothérapie est majoritaire à 61,24 %
Tableau 27 : Récapitulatifs de
l'insulinothérapie selon le sexe et la profession
Sexe
|
Féminin
|
Masculin
|
Total
|
Insuline
|
Oui
|
80
(16,56%)
|
52
(10,76%)
|
132
(27,32%)
|
Non
|
211
(43,68%)
|
140
(29,98%)
|
351
(72,67%)
|
Sexe
|
Insuline
|
Féminin
|
Masculin
|
Oui
|
Non
|
Profession
|
Ouvrière
|
4
|
12
|
3
|
13
|
Ménagère
|
162
|
14
|
56
|
120
|
Commerçant
|
45
|
28
|
19
|
54
|
Employé
|
8
|
32
|
10
|
30
|
Cadre
|
5
|
11
|
1
|
15
|
A la retraite
|
4
|
27
|
9
|
22
|
Autres
|
63
|
68
|
34
|
97
|
16,56 % de patients sous insuline sont de sexe féminin,
contre 10,76 % de sexe masculin. Lorsqu'en général, 56 patients
sous Insulines sont de profession ménagère, 9 sont à la
retraite et 34 se regroupent dans la série autres professions ; sur
un total de 132 patients sous insulinothérapie.
Tableau 28 : Répartition des
patients selon le recours aux MHD seules
MHD seules
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
15
|
3,11
|
Non
|
468
|
96,89
|
Total
|
483
|
100,00
|
3,11 % recourent uniquement aux MHD, sans usage
d'antidiabétiques.
Tableau 29 : Récapitulatif par
rapport à la PEC du Diabète sucré
Diabète sucré
|
Type I
|
Type II
|
ADO
|
|
|
|
Non
|
52
|
283
|
Oui
|
16
|
132
|
Insulinothérapie
|
|
|
|
Non
|
13
|
119
|
Oui
|
55
|
296
|
MHDseules
|
|
|
|
Non
|
65
|
403
|
Oui
|
3
|
12
|
De ce tableau, il ressort que 16 patients diabétiques du
type I sont sous ADO, lorsque 3 se contentent uniquement des MHD.
Tableau 30: Répartition des patients
selon l'accusé d'un retard d'adhésionà la prise en charge
médicale
Retard d'adhésion
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucun
|
78
|
16,14
|
> 1 an
|
331
|
68,53
|
1-2 ans
|
55
|
11,39
|
3-4 ans
|
9
|
1,86
|
5-6 ans
|
7
|
1,45
|
= 7 ans
|
3
|
0,62
|
Total
|
483
|
100,00
|
Le retard d'adhésion au traitement médical
inférieur à un an a été observé chez 68,53 %
de notre population. Ce retard avait une moyenne de 0,40 ans avec un maximum de
9,9 ans.
Tableau 31 :
Répartition des patients selon l'IMC
IMC
|
Effectif
|
Pourcentage
|
<19
|
39
|
8,07
|
19-24,9
|
212
|
43,89
|
25-29,9
|
154
|
31,88
|
30-34,9
|
59
|
12,22
|
35-39,9
|
14
|
2,90
|
= 40
|
5
|
1,04
|
Total
|
483
|
100,00
|
1,04 % de notre population présentent une
obésité morbide, lorsque 8,07 % sont en déficit
pondéral ou dénutrition.
Tableau 32 : Répartition des
patients selon l'annonce d'une maladie cardiovasculaire
Maladie cardiovasculaire
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Infarctus du myocarde
|
3
|
1,37
|
Crise cardiaque
|
5
|
2,28
|
Angine de poitrine
|
4
|
1,83
|
HTA
|
207
|
94,52
|
Total
|
219
|
100,00
|
94,52 % reconnaissaient hypertendus.
Tableau 33 : Répartition des
patients selon l'annonce d'une surcharge en cholestérol ou
triglycérides
Surcharge en cholestérol ou
triglycérides
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
64
|
15,50
|
Non
|
349
|
84,50
|
Total
|
413
|
100,00
|
15,50% avaient présenté une surcharge en
cholestérol
Tableau 34 : Répartition des
patients selon le mode de PEC de la surcharge en cholestérol ou
triglycérides
Mode de traitement
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Médicaments
|
9
|
14,06
|
Régime seul
|
45
|
70,31
|
Pas de traitement
|
10
|
15,63
|
Total
|
64
|
100,00
|
Malgré l'annonce d'une surcharge en cholestérol
ou triglycérides, 15,63 % n'observaient aucun mode de PEC de
celle-ci.
Tableau 35 : Répartition des
patients selon les complications
Complication
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pied diabétique
|
25
|
5,18
|
Neuropathie diabétique
|
176
|
36,44
|
Troubles digestifs
|
57
|
11,80
|
Troubles érectiles/frigidité
|
222
|
45,96
|
Affection(s) rénale(s)
|
121
|
25,05
|
Affections oculaires
|
293
|
60,66
|
60,66 % présentent une affection oculaire
(rétinopathie diabétique) et 45,96 % affirment présenter
des troubles érectiles/frigidité sexuelle.
Tableau 36 : Récapitulatif des
troubles érectiles/frigidité selon le sexe
Sexe
|
Féminin
|
Masculin
|
Sex-ratio
|
Total
|
Troubles érectiles/ frigidité
|
Oui
|
157
|
104
|
0,66
|
261
|
Non
|
134
|
88
|
0,65
|
222
|
Total
|
291
|
192
|
0,66
|
483
|
Dansces troubles, le sexe féminin représente la
majorité avec une sex-ratio de 0,66.
Tableau 37 : Répartition des
patients selon la fréquentation des associations des
diabétiques
Fréquentation d'une association des
diabétiques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
239
|
49,48
|
Non
|
244
|
50,52
|
Total
|
483
|
100,00
|
50,52 % ne faisaient pas partie d'une quelconque association
des diabétiques.
Tableau 38 : Répartition des
patients selonla fréquentation des associations des
diabétiques
Association des diabétiques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
ADP
|
124
|
51,88
|
ALCD(chez Ciza)
|
92
|
38,49
|
BDOM/FUNU Ier
|
1
|
0,42
|
Cahi
|
8
|
3,35
|
Ne sait pas
|
14
|
5,86
|
Total
|
239
|
100,00
|
L'association des diabétiques la plus
fréquentée est l'ADP avec un taux de 51,88 % suivi de celle
communément appelé Chez Ciza fréquentée à
38,49 %.
Tableau 39 : Répartition des
patients selon la présence d'autresmaladies
Autres maladies
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
229
|
47,41
|
Non
|
168
|
34,78
|
Je ne sais pas
|
86
|
17,81
|
Total
|
483
|
100,00
|
En dehors du terrain diabétique, 47,41 %
présententd'autres maladies
Tableau40 : Répartition des patients
selon la recommandation médicale pour des exercices
physiques
Exercices physiques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
361
|
74,74
|
Non
|
83
|
17,18
|
Il n'a rien dit
|
39
|
8,07
|
Total
|
483
|
100,00
|
Aucune recommandation d'une activité physique n'a
été faite chez 17,18 % de notre population.
Tableau 41 : Répartition des
patients selon les recommandations médicalesen vue d'une perte
pondérale
Perte pondérale
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
133
|
27,54
|
Non
|
305
|
63,15
|
Il n'a rien dit
|
45
|
9,32
|
Total
|
483
|
100,00
|
Seul 27,54 % avaient reçu une recommandation d'observer
une perte pondérale.
Tableau 42 : Répartition des
patients selon la consultation d'un diététicien
Consultation d'un diététicien
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
97
|
20,08
|
Non
|
386
|
79,92
|
Total
|
483
|
100,00
|
79,92 % n'ont jamais consulté un
diététicien.
Tableau 43 : Répartition des
patients selon la détention d'un conseil verbal ou écrit sur la
diète
Conseils sur la diète
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
224
|
46,38
|
Non
|
259
|
53,62
|
Total
|
483
|
100,00
|
53,62 % n'ont pas bénéficié d'aucun
conseil verbal ni écrit par rapport aux mesures
diététiques liées au Diabète.
Tableau 44 : Répartition des
patients selon la détention d'un lecteur de glycémie
Lecteur de glycémie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
147
|
30,43
|
Non
|
336
|
69,57
|
Total
|
483
|
100,00
|
69,57 % ne possèdent pas de lecteur de glycémie
pour leur auto suivi.
Tableau 45: Répartition des patients
selon l'antécédent d'hypoglycémie
sévère
Hypoglycémie sévère
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
131
|
27,12
|
Non
|
284
|
58,80
|
Je ne sais pas
|
68
|
14,08
|
Total
|
483
|
100,00
|
27,12 % ont déjà présenté une
hypoglycémie sévère, lorsque 14,08 % ignorent les
manifestations decet antécédent.
Tableau 46 : Répartition des
patients selon la fréquence de survenue d'une Hypoglycémie
sévère
Fréquence Hypoglycémie
sévère
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1
|
46
|
36,51
|
2
|
22
|
17,46
|
3
|
27
|
21,43
|
4
|
10
|
7,94
|
5
|
4
|
3,17
|
6
|
2
|
1,59
|
Plusieurs fois
|
15
|
11,90
|
Total
|
126
|
100,00
|
36,51 % ont déjà présenté une
hypoglycémie sévère une seule fois et une moyenne de 2,76
fois.
Tableau 47 : Répartition des patients selon
la connaissance de l'Hémoglobine glyquée
Connaissance HbA1c
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
5
|
1,04
|
Non
|
478
|
98,96
|
Total
|
483
|
100,00
|
98,96 % n'ont jamais entendu parler de l'HbA1c, contre 1,04 %
qui en a déjà entendu parler.
Tableau 48 :
Répartition des patients selon la connaissance de la récente
valeur de l'HbA1c
Valeur HbA1c
|
Effectif
|
Pourcentage
|
17
|
1
|
50,00
|
2
|
1
|
50,00
|
Total
|
2
|
100,00
|
Seules deux patients connaissaient leur dernier taux
d'HbA1c
Tableau 49 : Répartition des
patients selon le mode d'administration de l'insuline
Administration de l'insuline
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Moi-même
|
63
|
40,65
|
Infirmier(e)
|
72
|
46,45
|
Entourage
|
20
|
12,90
|
Total
|
155
|
100,00
|
Chez 12,90 %, l'administration de l'insuline est faite par
l'entourage du patient, lorsqu'elle est faite par un personnel soignant chez
46,45 %.
Tableau 50 : Répartition des
patients selon l'oubli d'administration de l'insuline
Oublier injection d'insuline
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Jamais
|
84
|
50,60
|
Moins d'une fois par mois
|
24
|
14,46
|
Au moins une fois par mois
|
23
|
13,86
|
Au moins une fois par semaine
|
35
|
21,08
|
Total
|
166
|
100,00
|
21,08 % oublie au moins une fois par semaine l'administration
de l'insuline.
Tableau 51 : Répartition des
patients selon l'oubli d'administration des ADO
Oublier de prendre ADO
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Jamais
|
161
|
49,69
|
Moins d'une fois par mois
|
31
|
9,57
|
Au moins une fois par mois
|
74
|
22,84
|
Au moins une fois par semaine
|
58
|
17,90
|
Total
|
324
|
100,00
|
17,90 % oublie au moins une fois par semaine l'administration
des ADO.
Tableau 52 : Répartition des
patients selon la satisfaction par rapport àla
glycémie
Satisfaction par rapport à la
glycémie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tout à fait
|
185
|
38,30
|
Pas vraiment
|
217
|
44,93
|
Pas du tout
|
81
|
16,77
|
Total
|
483
|
100,00
|
44,93 % dit ne pas être vraiment satisfait de sa
glycémie, lorsque 16,77 %ne l'est pas du tout.
Tableau 53 : Répartition des
patients selon la compréhension de la manière de prendre le
traitement
Compréhension de la prise du
traitement
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tout à fait
|
336
|
69,57
|
Pas vraiment
|
117
|
24,22
|
Pas du tout
|
30
|
6,21
|
Total
|
483
|
100,00
|
24,22 % ne comprend pas vraiment la manière de prendre
le traitement, lorsque 6,21 ne le comprend pas du tout.
Tableau 54 : Répartition des
patients selon la facilité de prendre quotidiennement le
traitement
Facilité de prendre le traitement
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tout à fait
|
253
|
52,38
|
Pas vraiment
|
200
|
41,41
|
Pas du tout
|
30
|
6,21
|
Total
|
483
|
100,00
|
|
|
|
41,41 % estime qu'il n'est vraiment pas facile de prendre
quotidiennement le traitement, lorsque 6,21 % ne le trouve pas du tout
facile.
Tableau 55 : Répartition des
patients selon la compréhension du régime alimentaire
diabétique
Compréhension régime
alimentaire
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tout à fait
|
342
|
70,81
|
Pas vraiment
|
106
|
21,95
|
Pas du tout
|
35
|
7,25
|
Total
|
483
|
100,00
|
21,95 % ne comprend pas vraiment le régime alimentaire
diabétique, lorsque 7,25 % ne comprend pas du tout ce régime.
Tableau 56 : Répartition des
patients selon la facilité d'observer quotidiennement le régime
alimentaire diabétique
Facilité d'observer le régime
diabétique
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tout à fait
|
231
|
47,83
|
Pas vraiment
|
180
|
37,27
|
Pas du tout
|
72
|
14,91
|
Total
|
483
|
100,00
|
37,27 % n'ont pas la facilité d'observer le
régime alimentaire diabétique.
Tableau 57 : Répartition des
patients selon l'observation d'une rupture du traitement médical
(fenêtre thérapeutique)
Rupture du traitement
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
258
|
53,42
|
Non
|
225
|
46,58
|
Total
|
483
|
100,00
|
53,42 % ont déjà observé une rupture du
traitement, dont les causes sont reprises ci-dessous :
Tableau 58 : Répartition des
patients selon la causede ruptures du traitement médical (fenêtre
thérapeutique)
Causes de ruptures
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Problème financier
|
239
|
92,64
|
Non disponibilité des produits
|
11
|
4,26
|
Abstention
|
8
|
3,10
|
Total
|
258
|
100,00
|
92,64 % observe la rupture du traitement médical pour
des raisons financières, lorsque 4,26 % accuse la
non-disponibilité des produits dans leurs milieux.
Tableau 59 : Répartition des
patients selon recours au traitement traditionnel (indigène)
Recours au traitement traditionnel
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
353
|
73,08
|
Non
|
130
|
26,92
|
Total
|
483
|
100,00
|
De nos patients, 73,08 % avoue avoir déjà
recouru à un traitement traditionnel contre le Diabète.
Tableau 60 : Répartition des
patients selon le bénéfice d'une formation à propos du
Diabète
Bénéfice d'une formation sur le
Diabète
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
143
|
29,61
|
Non
|
340
|
70,39
|
Total
|
483
|
100,00
|
70,39 % de notre population n'a jamais
bénéficié d'une formation sur le Diabète
Tableau 61 : Répartition des
patients selon le mode de formation à propos du
Diabète
Mode de formation
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Seul
|
3
|
2,10
|
Formation en groupe
|
92
|
64,34
|
Avec un Médecin
|
15
|
10,49
|
Avec un Infirmier
|
33
|
23,08
|
Total
|
143
|
100,00
|
64,34 % avait bénéficié d'une formation
en groupe, lorsque 2,10 % l'avait fait seul.
Tableau62 : Répartition des patients
selon la facilité de consulter un personnel soignant en cas de
nécessité
Facilité de consulter
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Facilement
|
310
|
64,18
|
Difficilement
|
141
|
29,19
|
Très difficilement
|
32
|
6,63
|
Total
|
483
|
100,00
|
29,19 % de notre population dit consulter (contacter)
difficilement un personnel soignant en cas de nécessité, lorsque
6,63 % consulte très difficilement.
Tableau 63 : Répartition des
patients selon leur appréciation sur la suffisancedu temps leur
consacré par le personnel soignant
Suffisance du temps
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tout à fait
|
325
|
67,29
|
Pas vraiment
|
140
|
28,99
|
Pas du tout
|
18
|
3,73
|
Total
|
483
|
100,00
|
67,29 % qualifie de suffisant le temps consacré par le
personnel soignant à leur endroit.
Tableau 64 : Répartition des
patients selon l'utilité des conseils reçus auprès d'un
personnel soignant
Utilité des conseils reçus
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tout à fait
|
363
|
75,16
|
Pas vraiment
|
109
|
22,57
|
Pas du tout
|
11
|
2,28
|
Total
|
483
|
100,00
|
75,16 % dit recevoir des conseils utiles de la part du
personnel soignant
Tableau 65 : Répartition des
patients selon l'abord des problèmes préoccupants, avec personnel
soignant
Abord des problèmes
préoccupants
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tout à fait
|
317
|
65,63
|
Pas vraiment
|
122
|
25,26
|
Pas du tout
|
44
|
9,11
|
Total
|
483
|
100,00
|
65,63 %aborde avec le personnel soignant les problèmes
qui les préoccupent.
Tableau 66 : Répartition du
personnel soignant selon le bénéfice d'une formation à
propos du Diabète après leur sortie de
l'école.
Formation à propos du Diabète
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
11
|
11,22
|
Non
|
87
|
88,78
|
Total
|
98
|
100,00
|
Seul 11,22 % du personnel soignant avait
bénéficié d'une formation sur le Diabète
après leur sortie de l'école.
Tableau 67 : Répartition du
personnel soignant selon le niveau de formation
Niveau de formation
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Médecin spécialiste
|
4
|
4,08
|
Médecin généraliste
|
24
|
24,49
|
Infirmier A1
|
18
|
18,37
|
Infirmier A2
|
29
|
29,59
|
Infirmier A3
|
8
|
8,16
|
Diététicien
|
0
|
0,00
|
Autres
|
15
|
15,31
|
Total
|
98
|
100,00
|
Le corps médical intervenant dans la PEC du
Diabète occupe 28,57 % du personnel soignant. Remarquons que dans les
structures intéressées par notre étude, aucun
diététicien n'a été répertorié.
Tableau 68 : Répartition du
personnel soignant selon le recyclage de connaissance à propos du
Diabète
Recyclage sur le Diabète
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
4
|
4,08
|
Non
|
94
|
95,92
|
Total
|
98
|
100,00
|
Seul 4,08 % du personnel soignant avait déjà
bénéficié d'un recyclage de connaissance sur le
Diabète.
Tableau 69 : Répartition selon
l'avis du personnel soignant sur le bénéfice d'une PEC
multidisciplinaire des diabétiques
PEC multidisciplinaire des Diabétiques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
21
|
21,88
|
Non
|
75
|
78,13
|
Total
|
96
|
100,00
|
78,13 % ne bénéficie pas d'une PEC
multidisciplinaire, selon l'avis du personnel soignant.
Tableau 70 : Répartition du
personnel soignant selon le mode de rendez-vous avec les patients
Mode de rendez-vous avec les patients
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Collectif
|
68
|
77,27
|
Individuel
|
20
|
22,73
|
Total
|
88
|
100,00
|
Les rendez-vous entre personnel soignant et patients se font
sous mode collectif à 77,27 %
Tableau 71 : Répartition selon
l'avis du personnel soignant sur l'information de l'entourage de patients sur
la conduite à tenir en cas d'urgence
Entourage informé sur la CAT en cas
d'urgence
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Non
|
63
|
58,88
|
Oui
|
44
|
41,12
|
Total
|
107
|
100,00
|
Selon le personnel soignant, seul 41,12 % de l'entourage de
patients est informé sur la conduite à tenir en cas d'urgences
liées au Diabète.
Tableau 72 : Répartition des
patients selon la valeur glycémique au moment de
l'enquête
Groupe glycémique
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Hypoglycémie
|
3
|
0,62
|
Glycémie normale
|
109
|
22,57
|
Hyperglycémie
|
371
|
76,81
|
Total
|
483
|
100,00
|
0,62 % avait présenté une Hypoglycémie,
lorsque 76,81 % avait présenté une hyperglycémie.
Tableau 73 : Résumé des
examens paracliniques réalisés auprès de notre
population
Paramètres
|
Effectif
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Glycémie
|
483
|
50
|
595
|
197,12
|
HbA1C
|
29
|
2
|
24
|
10,10
|
Créatinine
|
59
|
25
|
2718
|
177,69
|
Na
|
38
|
121
|
168
|
141,50
|
Ca
|
42
|
1
|
3
|
2,10
|
K
|
39
|
3
|
8
|
4,69
|
Na
|
38
|
121
|
168
|
141,50
|
Mg
|
38
|
0
|
2
|
1,00
|
Cholestérol
|
32
|
3
|
6
|
4,44
|
Triglycérides
|
32
|
1
|
6
|
2,00
|
LDL
|
33
|
1
|
4
|
2,48
|
HDL
|
34
|
1
|
5
|
1,47
|
La moyenne de la glycémie s'élève
à 197,12 mg/dl et une HbA1c avec une moyenne de 10,10 %
III. DISCUSSION
De 483 patients ayant participés à notre
étude, 291 étaient de sexe féminin soit un taux de
participation de 60,25% avec un sexratio H/F de 0,66. Ce quitémoignerait
une forte fréquentation féminine des structures sanitaires. Cette
prédominance féminine a été constatée par
Alioune C. [39] et par Togola A. [41],
respectivement avec comme taux de participation 62,7% et 64,0 %.
La majorité de nos patients, soit 66,05%, avaient un
niveau d'étude primaire ou moins, ce qui se rapproche des
résultats d'Alioune [39], dans sa population au
Cameroun, qui trouve un niveau inférieur au niveau secondaire
majoritaire à 65,0 % ; lorsque Togola [41] trouve
pour cette catégorie de patients un taux de 55,0 %.
85,92 % de nos patients étaient diabétiques de
type II, se rapprochant ainsi des résultats de Togola
[41] qui trouve 88,0 % de diabétiques type II. Ceci
s'expliquerait par le fait que la littérature souligne que le
Diabète sucré de type II est plus fréquent que celui du
type I.
16 patients diabétique type I (soit 3,3 %) sont sous
ADO et 3 autres (0,62 %) du même type sous MHD seules. Cette
contradiction reflète une image faussée de leur comportement
vis-à-vis des traitements recommandés. Et l'explication logique
serait, selon la FID Région Afrique [42], le fait que
les patients diabétiques sont généralement pris en charge
par un personnel soignant souvent mal formé à cette
tâche ; de même, il s'avère que les moyens diagnostics
mis à la disposition du personnel soignant ne permettent pas du tout une
prise en charge efficace et adapté. Les représentations et
croyances autour de l'insuline y jouent leur rôle [25]
tout en y ajoutant le manque de ressources (personnel qualifié,
finances dérisoires, logistique, etc.).
Dans notre série, le retard d'adhésion au
traitement médical a été observé avec une moyenne
de 0,40 ans et un maximum de 9,9 ans. Selon Reach [35], toute
annonce d'une maladie représente « le deuil de la santé
perdue » entraînant différents mécanismes de
défense que sont le choc initial, le déni, la colère, le
marchandage, la réflexion/dépression puis l'acceptation. A cet
argument, il convientaussi, dans notre contexte, d'incriminer le manque d'une
relation de proximité Médecin-patient[8],
l'inexistence d'un système d'assurance maladie favorable aux patients
diabétiques et le coût lié à la prise en charge
médicale du Diabète[10].C'est en ce sens qu'il
est possible d'interpréter le retard d'adhésion à la PEC
médicale proposée contre le Diabète. Ce retard constitue
un mécanisme de défense permettant de diminuer l'angoisse de mort
liée à celle-ci, par insouciance du diagnostic posé.
50,52 % ne fréquentent aucune association des
diabétiques ; ce qui serait justifié par l'effectif
réduit de celles-ci etleur géolocalisation, ainsi qu'un
effectifmoindre des structures médicales de suivi des diabétiques
(qui ne sont qu'à sept dans six aires de santé, sur un total de
14 aires de santé) au sein de la ZS d'Ibanda. Et pourtant, il s'agit
là, selon CAPSANTE [44] d'un regroupement de personnes
ayant des problèmes similaires et qui s'aident les unes les autres, par
l'écoute, le soutien, le partage et l'action, à s'adapter aux
difficultés qui sont les leurs pour ainsi influencer positivement
certaines habitudes, tentent d'y remédier. Ces groupes de patients
réunissent des personnes diabétiques et organisent
différentes activités de rencontre (sensibilisations,
conférences, formations, sorties...) et d'information.
De ces 49,48 % fréquentant les associations des
diabétiques, il s'avère que l'association des diabétiques
de Panzi (ADP) est la plus fréquentée avec un taux de 51,88 %. La
raison serait liée au fait que l'ADP est soutenue par la paroisse
catholique de Panzi et ses membres bénéficient d'une
facilité d'accès aux traitements antidiabétiques par
réduction des prix de ceux-ci.
70,39 % de notre population n'ont jamais
bénéficié d'une quelconque formation sur le
Diabète. 53,62 % n'ont jamais bénéficié de conseil
par écrit ou verbal sur les mesures diététiques du
Diabète. Alors que 88,78 % du personnel soignant n'ont jamais
bénéficié d'aucune formation sur le Diabète
après la sortie de l'école/faculté. Ce qui est loin
d'être proche des résultats trouvés par Togola
[41], qui au sein de sa population, population au sein de
laquelle 98 % avaient bénéficié d'une éducation sur
les mesures diététiques du Diabète. Et pourtant, une
formation du patient (ou ETP) à propos du Diabète aurait un
rôle primordial car elle permettrait au patient de gagner en autonomie,
de mieux appréhender sa maladie et son traitement.
74,74 % de nos patients avaient reçu au moins une
recommandation, de la part d'un personnel soignant, de pratiquer une
activité physique ; lorsque pour Togola [41], 86 %
avaient reçu cette recommandation. Cette différence pourrait
s'expliquer par le fait nous n'avions pas la même taille
d'échantillon.
73,08 % de nos patients ont déjà recouru
à un traitement traditionnel (indigène), ce qui s'articulerait
sur le rapport de force entre la médecine moderne et celle
traditionnelle ; par le fait que les tradipraticiens n'hésitent pas
de promettre guérison totale du Diabète, il s'y ajoute les effets
de leur proximité envers la communauté, de leur influence et du
capital de confiance dont ils jouissent auprès de celle-ci
[8].
Dans notre série, 69,57 % de notre population ne
possèdent pas un lecteur de glycémie, ce qui n'est pas
satisfaisant par rapport aux résultats de Nadia [40],
résultats selon lesquels 86 % de sa population avait un
glucomètre chacun. Cette lourde différence s'expliquerait par les
contextes socioéconomiques très différents de nos deux
populations. Cette privation, expliquerait-elle la fréquence des
hypoglycémies ? La survenu d'une mauvaise observance
thérapeutique ? Lorsque ce lecteur utilisé comme un outil
permettant de suivre l'ajustement glycémique et faciliter une
autogestion thérapeutique.
Dans notre série, seul 1,04 % de notre population avait
déclaré avoir déjà entendu parler de l'HbA1c, 0,41
% (soit deux patients) connaissait son dernier taux d'HbA1c et 100,00 % n'avait
aucune connaissance sur l'intérêt de cette dernière. Ceci
est dû à plusieurs facteurs essentiellement
l'analphabétisme qui est présent chez plus de 40% de nos patients
ainsi que la méconnaissance du personnel soignant des pratiques
actuelles recommandées dans le suivi des
diabétiques[8,29,37]. Par contre, 40 % de la population
de Togola [41] avait déjà
bénéficié d'une éducation sur
l'intérêt de l'HbA1c lorsque l'étude réalisée
par Nadia [40] prouve que l'HbA1c était connue par 28 %
de ses patients et seul 72 % ne connaissaient pas leur HbA1c. Ceci prouve
combien les patients diabétiques sont suivis mais sans un objectif
glycémique poursuivi.
Notre étude prouve que 96,07 % de notre population ne
bénéficient pas d'une quelconque couverture de soins de
santé, ce qui impacterait négativement le bien-être de
diabétiques ; limitant ainsi l'autocontrôle
glycémique, la consultation médicale, l'adhésion facile au
traitement médical et le contrôle trimestriel recommandé.
Il en va de même pour le faible taux de dépistage volontaire au
Diabète.
8,07 % étaient en dénutrition avec un IMC
inférieur à 18,5 Kg/m2 et 16,16 % avaient
présenté une obésité avec une IMC supérieure
à 30 Kg/m2. Presque tous les patients ne connaissaient pas leur IMC et
avait signalé que cette mesure n'était pas faite auparavant.
Cette insuffisance pourrait être attribuée :
1)A la méconnaissance de la part du
personnel soignant des paramètres et de la formule du calcul de
l'IMC,
2)Au comportement du personnel soignant
à ne pas prendre correctement les valeurs intéressées,
3)A l'absence de matériel pour la
détermination de paramètres.
Pour Aminata T. [43],1,25 % de sa population
était en dénutrition contre 2 % ayant présenté une
obésité.
Selon FISCHER et al. [33], des études
ont montré qu'environ 40% de ce qui se dit pendant la consultation est
immédiatement oublié ; et lorsque les propos du médecin ne
paraissent pas clairs, 40% seulement des informations sont comprises.
77,27 % de notre population sont vu de façon collective
par le personnel soignant au cours de leurs rendez-vous. Ce qui entraverait,
aussi, le bon suivi des diabétiques, car fondus dans la masse, certains
expriment des difficultés de communication lors de ce genre de
rendez-vous: du fait que tous les sujets ne peuvent pas être
abordés, certaines choses étaient parfois cachées
[36]. Selon FISCHER et al. [33], le patient
qui remet sa santé et souvent sa vie entre les mains d'un personnel
soignant cherche à trouver des éléments psychoaffectifs
qui vont le rassurer. Ainsi, une attitude positive, exprimer de la chaleur
humaine, de l'empathie, donner le sentiment de se préoccuper vraiment de
son patient, et l'encourager sont autant d'éléments qui
contribuent à améliorer la relation et favoriser l'observance
thérapeutique chez le patient.
53,42 % de notre population ont déjà
observé une rupture du traitement pour différentes raisons, dont
celle liée aux problèmes financiers avec un taux de 92,64 %
lorsque seulement 4,26 % accusent la non-disponibilité des produits aux
lieux d'approvisionnement. Ces fenêtres thérapeutiques ne restent
pas sans conséquences, et mettant ainsi le bien être des patients
en péril.
Dans notre série, au total 12,21 % ont
réalisé certains examens paracliniques recommandés. Nous
apprécions que la majorité de nos patients n'ait pas fait les
examens paracliniques à larecherche des complications : la
protéinurie de 24 heures, le fond d'oeil, le bilancardiaque, le bilan
lipidique et le dosage de l'HbA1C.Ces insuffisances expriment un mauvais suivi
du Diabète et du diabétique et s'expliqueraient par le fait que :
1. Les analyses n'ont pas été demandées
par le personnel soignant, par méconnaissance de l'intérêt
de ceux-ci dans la prise en charge et le suivi du malade diabétique,
2. L'insuffisance dans la sensibilisation et
l'éducation thérapeutique du maladedans le cadre de la prise en
charge et le suivi des diabétiques,
3. La pénurie des outils nécessaires de suivi
dans les structures sanitaires,
4. L'accessibilité géographique de la structure
pour les malades,
5. Les moyens financiers, du malade, souvent
limités.
La majorité du personnel impliqué dans la PEC du
Diabète (Médecins généralistes et Infirmiers), soit
95,92 % avaient un niveau de connaissance générale sur la maladie
et 88,78 % avouent ne jamais avoir bénéficié d'une
quelconque formation sur le Diabète. Dans la série d'Aminata
TRAORE [43], 10 % du personnel soignant étaient
spécialisé dans la priseen charge du diabète, lorsque le
tous les autres n'avaient qu'une connaissance générale. Ce qui
poserait un problème de compétence du personnel soignant à
poser précocement le diagnostic et assurer une prise en charge correcte
et efficace ; et qui soit d'ailleurs multidisciplinaire. Une
méta-analyse [32] de 127 études a montré
que l'observance thérapeutique des patients dont le personnel soignant
avait bénéficié d'une formation spécifique
était améliorée de plus de 60% par rapport à celle
des patients dont le médecin traitant n'avait pas été
formé.
En étudiants les corrélations entre
différents paramètres de notre étude, nous avons
constaté ce qui suit :
Ä Dans notre étude, nous observons une relation
statistiquement significative entre le niveau d'étude et la connaissance
de l'HbA1c (p=0,005), elle était statistiquement significative aussi en
ce qui concerne la possession d'un lecteur de glycémie (p=0,000),
significative avec le bénéfice d'une formation sur le
Diabète (p=0,004) ainsi que l'utilité des conseils reçus
auprès d'un personnel soignant (p= 0,000).
Ä Le temps consacré par le personnel soignant pour
le patient, la relation était statistiquement significative avec la
compréhension de l'administration du traitement de la part du patient
(p=0,000), aussi bien que la facilité d'abord des problèmes
préoccupant le patient (p = 0,000), et à l'utilité des
conseils reçus de la part du personnel soignant (p= 0,000).
Ä La relation était statistiquement significative
entre la rupture du traitement médical et l'âge (p=0,003), aussi
bien que la glycémie (p=0,000), significative avec la facilité de
suivre le régime alimentaire (p=0,000) et significative avec l'oublie de
la prise du traitement (ADO et Insuline) (p=0,000).
Ä L'utilité des conseils reçus
auprès d'un personnel soignant, la relation était statistiquement
significative avec le recours à un traitement traditionnel (p=0,000),
aussi bien que la survenue d'une hypoglycémie sévère
(p=0,000), significative avec la facilité de consulter un personnel
soignant (p=0,000), significative avec l'abord des problèmes qui
préoccupent le patient (p=0,000), significative avec la connaissance de
l'entourage du patient par rapport aux conduites à tenir en cas
d'urgence (p=0,001).
Ä La survenue d'une hypoglycémie, la relation
était statistiquement significative avec la connaissance de l'entourage
du patient par rapport aux conduites à tenir en cas d'urgence
(p=0,005)
Ä La glycémie, la relation était
statistiquement significative avec le recours au traitement traditionnel
(p=0,002), ainsi que la facilité de suivre quotidiennement le
régime alimentaire (p=0,000).
Ä L'oublie de l'observance thérapeutique (ADO et
Insuline), la relation était statistiquement significative avec
l'observance quotidienne du régime alimentaire (p=0,000), aussi bien que
la compréhension du régime alimentaire (p=0,002), ainsi qu'avec
la compréhension de la manière de prise du traitement
médical (p=0,002).
Ä La compréhension du régime alimentaire,
la relation était statistiquement significative avec l'âge
(p=0,002).
Ä La compréhension de la manière de prise
du traitement, la relation était statistiquement significative avec la
facilité de suivre le régime alimentaire (p=0,000).
Ä Dans notre étude, la relation était
statistiquement significative entre le recours au traitement traditionnel et la
compréhension de la manière de prendre le traitement
médical (p=0,000), aussi bien que la facilité d'observer
quotidiennement le traitement médical (p=0,000).
Ä La relation était statistiquement significative
entre le mode de rendez-vous personnel soignant-patient et la recommandation
d'observer une perte pondérale (p=0,003).
Ä Le niveau de formation du personnel soignant, la
relation est statistiquement significative avec la connaissance du patient de
l'HbA1c (p=0,000).
Ä La fréquence de visite auprès d'un
personnel soignant pour le suivi du Diabète, la relation était
statistiquement significative avec le niveau d'étude du patient
(p=0,003) ainsi qu'avec la couverture de soins de santé (p=0,003).
Ä La fréquentation d'une association des
diabétiques, la relation était statistiquement significative avec
la couverture de soins de santé (p=0,003) mais n'était pas
statistiquement significative avec la profession (p=0,008).
Ä L'IMC, la relation était statistiquement
significative avec la surcharge en cholestérol ou les
triglycérides (p=0,000) aussi bien que la survenu des complications
(p=0,000).
Ä Dans notre étude, la relation était
statistiquement significative entre le recours aux MHD et le retard
d'adhésion à un traitement médical, ainsi qu'avec la
surcharge en cholestérol ou les triglycérides (p=0,004).
CONCLUSION
Notre étude a porté sur les facteurs des
insuffisances de la prise en charge des diabétiques dans la zone de
santé d'Ibanda, qui a intéressé 483 patients
diabétiques et 98 personnels soignants dans sept structures
médicales reconnues par la zone de santé comme organisant le
suivi des patients diabétiques. Les objectifs assignés à
la présente sont :
Ä Décrire les caractéristiques
sociodémographiques de diabétiques suivis dans les sept
formations médicales de suivi des diabétiques dans la zone de
santé d'Ibanda.
Ä Evaluer le niveau d'instruction des patients
diabétiques et leurs pratiques dans la prise en charge du
Diabète.
Ä Enumérer les freins qui entravent la prise en
charge effective du Diabète dans la zone de santé d'Ibanda.
Ä Evaluer le niveau de connaissance du personnel soignant
sur le Diabète et le suivi des diabétiques.
Ä Contribuer à l'amélioration de la prise
en charge des diabétiques dans la zone de santé d'Ibanda.
Nous avons mené une étude prospective
longitudinale à données ponctuelles; dont les résultats
trouvés sont les suivants:
Ä Le sexe féminin représente un taux de
participation de 60,25% pendant que 66,05% avaient un niveau d'étude
primaire ou moins.
Ä Selon la fréquence des types de Diabète
sucré, le Type II vient en tête à 85,92% de notre
population, contre 14,08% du Type I.
Ä L'ancienneté par rapport au diagnostic de la
tranche comprise entre Un et Cinq ans (1-5 ans) est majoritaire à
45,13%, suivi de celle comprise entre Six et Dix ans à 24,84%.
Ä La PEC aux ADO vient en tête à 69,36% de
notre population, contre 27,33% d'Insulinothérapie et seulement 3,11%
sous MHD, lorsque 0,20% est sans aucune mesure thérapeutique. Soulignons
ici que 52 patients du Type I étaient sous ADO, représentant
ainsi 15,52 % de tous ceux qui sont sous ADO.
Ä Le retard d'adhésion au traitement
médical, enregistré chez nos patients, est d'une moyenne de 0,40
ans avec un maximum de 9,9 ans.
Ä Dans notre série, 53,42% a déjà
connu au moins une rupture du traitement pour différentes raisons (cfr.
Tableau 58), lorsque 73,08% a déjà eu recours au traitement
traditionnel (indigène).
Ä 96,07 % ne bénéficie pas d'une couverture
de soins de santé, pendant que 50,52 % de notre population ne
fréquente aucune association de diabétiques.
Ä Dans notre série, 69,57 % dit ne pas
posséder un lecteur de Glycémie lorsque 98,87 % n'a jamais
entendu parler de l'HbA1c.
Ä 31,39 % n'a pas encore bénéficié
d'une quelconque formation sur le Diabète lorsque 27,04% avoue avoir
déjà présenté au moins une fois un tableau
d'hypoglycémie sévère quand 14,05 % avoue ne rien
connaitre de l'hypoglycémie.
Ä Le taux d'oubli dans l'administration du traitement
médical (ADO et Insuline) est de 49,8 %. 30,43 % ne comprend pas la
manière de prendre le traitement, lorsque 47,62 % trouve la prise
quotidienne du traitement pas facile ; 29,20 % ne comprend pas le
régime alimentaire diabétique quand 52,18 % dit ne pas trouver
facile d'observer quotidiennement le régime diabétique.
Ä Il n'est pas facile à 35,82 % de nos patients de
consulter un personnel soignant. 32,72 % trouve insuffisant le temps lui
consacré par le personnel soignant lors d'un entretient. 34,37 %
n'aborde pas leurs problèmes préoccupants avec le personnel
soignant.
Ä 88,78 % du personnel soignant n'a pas encore
bénéficié d'une formation sur le Diabète
après leur sortie de l'école (de la faculté). Le corps
médical (généralistes et spécialistes) intervient
dans le suivi des diabétiques à 28,57 %, contre 56,12 % du corps
infirmier. 95,92 % du personnel soignant ne bénéficie pas d'un
recyclage de connaissances sur le Diabète. 78,13 % du personnel soignant
confirme que les patients ne bénéficient pas d'une PEC
multidisciplinaire. Et 77,27 % du personnel soignant confirme que le mode de
rendez-vous avec les patients est collectif.
Ainsi donc, de notre travail, il ressort que les insuffisances
de prise en charge des diabétiques dans la zone de santé
d'Ibanda, de façon synthétique, se schématiseraitcomme
suit :
Figure6: Schéma synthétique des
insuffisances de PEC des Diabétiques dans la ZS d'Ibanda
IV.
RECOMMANDATIONS
1. Aux décideurs et leaders locaux,
d'améliorer le niveau socio-économique de la population.
2. Encourager le dépistage précoce et volontaire
du Diabète et de ses complications.
3. Sensibiliser la population sur l'existence du
Diabète, sa chronicité ainsi que sur les facteurs
diabétogènes.
4. Informatiser le système de gestion des dossiers de
patients afin d'avoir des donnéesmieux collectées et des archives
mieux conservées, pour faciliter la PEC des patients en cas de transfert
interinstitutionnel de patients.
5. Encourager la création des structures de suivi et
d'éducation thérapeutique spécialisés pour le
Diabète.
6. Création d'une ?Banque d'Insuline?
pouvant renforcer l'offre de soins aux Diabétiques,
l'établissement d'une Maison de diabétiques dans
chaque aire de santé pour mettre fin à la rupture du contact
patient-soignant.
7. Soutenir les études, voire des études
multidisciplinaires, sur le Diabète pour faciliter une PEC holistique de
patients diabétiques dans notre contexte.
8. Au personnel soignant, de prescrire le
traitement adéquat et surveiller de près l'évolution de la
maladie (contrôles réguliers de la glycémie et autres
examens médicaux)
9. Instaurer une consultation d'annonce dans le cadre du
diabète. Les objectifs de cette consultation, qui pourrait se
dérouler en plusieurs rendez-vous, seraient de « clarifier les
objectifs, les moyens et l'efficacité du traitement en s'assurant que le
message a été compris. Il s'agit de lutter contre le déni
de la gravité de la maladie ». Le but étant de
prévenir le risque de retard d'adhésion au traitement
médical et celui de non observance.
10. Recyclage semestriel de connaissances du
personnel soignantdans les structures concernées et Mise en
place un observatoire médical du Diabète pour
développer une PEC coordonnée et assurer la montée en
compétence des prestataires.
11. Renforcer « l'alliance
thérapeutique » dans laquelle le personnel soignant et le
patient passent un accord mutuel sur les moyens et les actions à mettre
en place pour vivre avec la maladie.
12. Aux patients diabétiques, d'observer les MHD,
s'engager dans l'auto-surveillance régulière de la
glycémie.
13. Au personnel soignant et aux
patients : La prise en charge du traitement repose en grande
partie sur épaules du patient, mais le personnel soignant a aussi un
rôle capital à jouer dans la détermination de la conduite
à suivre.
14. De bien éduquer les diabétiques et leur
entourage afin d'améliorer la prise en charge du diabète
sucré et de prévenir la survenue des complications.
15. Aux responsables de la conception des programmes
académiques à lafaculté de médecine
:D'intégrer le concept d'éducation thérapeutique
dans le cadre de la prise encharge des affections chroniques.
16. Privilégier la recherche multidisciplinaire sur
Diabète visant à dégager les pistes de solutions
concrètes dans la PEC efficace de cette maladie dans nos milieux.
A ce prix nous espérons pouvoir pousser loin les
barrières des insuffisances de la PEC des diabétiques dans nos
milieux.
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ANNEXES
Annexe a : Aires de Santé de la ZS
d'Ibanda sans structure de suivi des diabétiques
Annexe b : Personnel et équipement
minimum requis à chaque niveau de santé dans le suivi du
Diabète[42]
Niveau de santé
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Personnel
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Equipement
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Primaire
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Infirmiers Agents de santé du Village Personnel de
clinique (infirmiers, Infirmier-adjoint) Infirmier - Chef Educateur
de diabétique
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Guides cliniques de prise en
charge Bandelettes urinaires pour
glucose /corps
cétonique/protéines Lecteur de
glycémie avec les bandelettes Infirmier - Chef
adaptées, Tensiomètre avec des tailles
appropriées Pèse-personne,
stadiomètre, Mètre rubanMonofilament
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Secondaire
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Educateur de diabétique
Podologue Diététicien Infirmier-chef
Médecin Technicien de laboratoire
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Tout ce qui précède et Diapason et marteau
à
réflexe Ophtalmoscope L'optomètre Nécessaire
biochimique pour la glycémie,les lipides, les tests de fonction
rénale et l'HbA1c
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Tertiaire
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Tout ce qui précède +
Interniste/diabétologue/
Cardiologue/néphrologue Ophtalmologue
Obstétricien Chirurgien
Pédiatre
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Tout ce qui précède
+ Caméra de
fondoscopie Unité de traitement rétinien au
laser Equipements de
chirurgie Equipements
d'investigationcardio-vasculaires Hémodialyse/dialyse
péritonéale/transplantation rénale
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Annexe c : Les points clés des
recommandations ADA-EASD 2012 : une stratégie centrée sur le
patient diabétique type II[49]
Les objectifs de glycémie et de traitement doivent
être individualisés.
L'alimentation, l'activité physique et
l'éducation thérapeutique restent la base du traitement du
Diabète sucré type II.
La metformine est le traitement de première ligne en
dehors de ses contre-indications.
Après la metformine, il y a peu de données pour
nous guider. L'association à 1 ou 2antidiabétiques, oraux ou
injectables, est raisonnable en évitant autant que possibleles effets
indésirables.
In fine, de nombreux patients auront besoin d'une
insulinothérapie, seule ou associéeà d'autres
médicaments, pour maintenir le contrôle de leur
glycémie.
Autant que possible, toutes les décisions
thérapeutiques devraient être prises de concertavec le patient en
se concentrant sur ses préférences, ses besoins et ses
valeurs.
Une réduction globale du risque cardiovasculaire doit
être l'objectif principal du traitement.
Annexe d : Vécu du
Diabète
Annexe e : Les axes d'un plan de soins
partagé (à négocier avec le patient)[50]
Annexe f: Critères participant à
déterminer la cible d'HbA1C et cibles visées selon un consensus
suisse eteuropéen (EASD-ADA Guidelines -2016) [50]
Motivation
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++
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#177;
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-
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Espérance de vie
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++
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#177;
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-
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Ressources
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++
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#177;
|
-
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Ancienneté du Diabète
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-
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#177;
|
++
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Comorbidités
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-
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#177;
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++
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Complications
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-
|
#177;
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++
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Risque d'hypoglycémie
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-
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#177;
|
++
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Objectif HbA1c
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=6,5%
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7-7,5%
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= 8,0%
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Annexe g : Modèle de prise en charge
des maladies
chroniques (MPCMC)[21]
Annexe h : Etapes de la démarche
d'éducation thérapeutique du patient diabétique par le
personnel soignant [52]
Annexe i : Impact négatif des
infrastructures délabrées sur le transport des malades en
Afrique