I.2. La section efficace d'interaction nucléaire
:
Toutes ces réactions, sont traduites par un
paramètre physique qui représente la probabilité qu'une
telle ou telle réaction nucléaire puisse avoir lieu, comme une
fonction de la cible et de l'énergie du neutron incident. On parle ainsi
de la section efficace, par analogie à la section
géométrique effective dans laquelle une collision
mécanique puisse avoir lieu entre deux sphères solides. La
section efficace microscopique d'interaction, notée a, quant
à elle représente l'étendue de l'interaction
nucléaire forte entre la particule incidente (neutron) et la cible
(noyau). [6]
La section efficace microscopique est mesurée en
1barn = 10-24cm2. Elle peut être
spécifique à chaque type d'interaction, comme elle peut
être globale pour indiquer d'une manière générale
l'interaction entre le neutron incident et le noyau cible quelque soit la
nature de l'interaction. On peut écrire dans ce cas :
atot = adiff_elas + adiff_inelas +
0-Capture + · · · + afiss = 6i
i
L'allure de la section efficace microscopique est obtenue
à partir des données expérimentales, en mesurant des taux
de réactions nucléaires R :
6 =
R
nyNdx
Avec : n: nombre de neutrons se
déplaçant à la vitesse y, atteignant une cible
d'épaisseur dx caractérisée par une
densité atomique N
Par la suite, ces mesures sont extrapolées pour obtenir
une sorte de fonction évaluée. C'est ainsi qu'on obtient les
bibliothèques de données sur les sections efficaces de
différents isotopes pour un intervalle d'énergie donné de
neutron incident. Plusieurs bibliothèques existent dans ce sens,
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
5
ENDF, JENDL, ... qui peuvent être consultés sur
des supports numériques ou via des portails internet
dédiés. [6]
D'une manière générale, une section
efficace microscopique d'interaction neutron-noyau est
caractérisée par trois composantes majeures (voir figure 1.2)
:
§ La partie linéaire en v?1 ???
valable sur un intervalle d'énergie du neutron incident
E??~eV
§ La zone des résonnances, sous forme d'une
série de pics (extremums d'interactions quantifiés), souvent
connue comme la forêt des résonnances. Cette partie s'étend
pour des énergies comprises entre quelques eV et quelques
dizaines à centaines d'eV.
§ La dernière partie est la zone des neutrons
rapides, elle commence juste après la seconde zone des
résonnances, elle peut avoir une tendance croissante mais souvent non
régulière
Figure 1.2 : Section efficace de fission du noyau
U235 (data from NNDC)
On notera que l'énergie des neutrons incidents peut
être considérée selon plusieurs classification, dont la
plus simple qu'on citera ici est la classification en : [7]
·
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
6
Neutrons thermiques ou lents : ce sont les
neutrons dont l'énergie n'excède pas 1eV. 0.025eV
pour la limite thermique et 0.625eV pour la limite lente. Ils
sont très efficaces en termes de fission car la probabilité
qu'ils induisent une telle réaction est relativement importantes
comparée au reste du spectre énergétique.
· Neutrons intermédiaires ou
épithermiques : leur énergie est comprise entre la
limite des thermiques ou lents jusqu'à la fin de la zone des
résonances ?? ?? ? [1, ~104]eV
· Neutrons rapides : leur
énergie est supérieure à 104eV
D'autre part, il est important de mentionner la section
efficace macroscopique, qui est une donnée nucléaire directement
mesurable et représente une valeur moyenne sur un volume donnée.
Cette grandeur est liée à la densité des noyaux cibles
ainsi qu'à la section efficace microscopique : [7]
??[????-1] =
??[????-3].??[????2]
En plus, l'inverse de ??[????] = 1 / ?? nous informe
sur le libre parcours moyen que traverse un
neutron entre deux collisions successives. Souvent cette
notion est utilisée pour mieux appréhender les milieux
modérateur (réduisant la vitesse des neutrons incidents) ainsi
les dimensions géométriques minimales d'une configuration dite
critique.
I.3. La fission nucléaire et la réaction
en chaîne :
Mis à part la fission spontanée qui peut avoir
lieu pour des noyaux très lourds (??2 / = 50) et
??
qui nécessite par de particule extérieure, la
fission d'un noyau provoquée par un neutron incident, dite «
fission induite » comme définie plus haut, représente
l'interaction principale sur laquelle repose le principe de l'énergie
nucléaire depuis sa découverte jusqu'au applications
développées dans les dernières 70 ans. Elle concerne
essentiellement les noyaux lourds, présentant un excès en
neutrons et présentant une certaine stabilité critique, qui peut
être facilement brisée avec un neutron de très faible
énergie. En effet, l'éclatement d'un noyau dit fissile
après avoir capturer un neutron d'une certaine énergie, en deux
ou plusieurs fragments, appelés « Produits de fission », est
accompagnée par un dégagement d'énergie. On parle d'une
réaction exothermique. [8]
Le bilan énergétique d'une telle
réaction pour un noyau d'uranium 235 est résumé dans le
tableau suivant :
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
7
Tableau 1.1 : Bilan énergétique d'une
réaction de fission pour U235. [9]
Contribution
|
Énergie [MeV]
|
Caractéristique
|
|
Fragments de fission
Neutrons de fission
?? de fission
Neutrinos/anti-neutrinos
|
166.2
4.8
8.0
9.6
|
Instantanée localisée
Instantanée délocalisée
Instantanée perdue
|
188.6 [MeV] ~93%
|
?? des PF ?? des PF
|
7.0
7.2
|
Différée
|
14.2 [MeV] ~7%
|
Total
|
202.8
|
|
|
|
Il est bien évident que la majorité de
l'énergie de fission est emportée par les fragments de fission et
elle principalement récupérée localement sous forme de
chaleur ou énergie thermique. C'est cette énergie en question qui
est exploitée dans la production énergétique basée
sur l'énergie nucléaire.
Pour produire davantage de chaleur il faudrait
répéter la réaction de fission autant de fois que possible
pour atteindre le bilan macroscopique souhaitée, sous forme de puissance
thermique ou plus précisément en densité de puissance
d??[??????????
????3 ]. [9] Pour y faire, E. Fermi avait la
brillante idée en 1939, de concevoir un système
qui permet la multiplication des neutrons qu'on pourra utiliser pour provoquer
la fission nucléaire des noyaux d'uranium 235 déjà
présent dans l'uranium naturel, avec une abondance naturelle ou bien
artificiellement augmentée et on parle dans ce cas d'uranium enrichi en
U235. Il faut réunir ainsi les conditions physiques et
géométriques, à savoir : la quantité d'uranium
nécessaire ainsi qu'une dimension suffisamment grande pour minimiser les
fuites géométriques des neutrons issus de la fission pour
réutiliser une fraction suffisante encore une fois dans d'autres
fission, dans un cycle répété et entretenu d'une
manière presque autonome par le système lui-même, sans le
laisser toute fois diverger jusqu'à atteindre des puissances thermiques
incontrôlables.
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
8
Figure 1.3 : Schéma descriptif d'une
réaction en chaine e fission
C'est ainsi que le concept de la réaction de fission
en chaîne est né (Fig. 1.3), il sera exploité par la suite
pour faire diverger la première pile atomique (équivalent d'un
réacteur nucléaire à fission) en décembre 1942
à l'université de Chicago. Dans ce contexte-là, il
était beaucoup plus question de maîtriser l'énergie
nucléaire pour des fins militaires (bombes atomiques d'Hiroshima et de
Nagazaki en Août 1945). C'est bien des années après qu'on
fera le retour vers le premier concept de Fermi pour produire de
l'énergie thermique à base de fission nucléaire, en vue de
l'exploitation de cette énergie thermique dans les centrales de
production électrique. [10]
I.4. La criticité et le facteur de
multiplication :
Le principal souci dans un système multiplicateur de
neutrons (cas d'un réacteur nucléaire à fission) et de
pouvoir contrôle ce système (modifier sa puissance, assurer la
stabilité et la sûreté). Ceci est directement lié au
contrôle de la réaction en chaîne, ce qui signifie le
contrôle du nombre de la population neutronique dans une
génération à l'autre. Ainsi, dans un réacteur
nucléaire on veille toujours de garder un ratio entre les deux
générations, proche de l'unité ; signifiant ainsi
qu'à chaque génération on reproduit le même nombre
de neutrons que précédemment. [11]
Ce ratio est défini comme « le facteur de
multiplication ?? », et il est donné par :
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
9
Nombre de neutrons dans la génération
Ni+1
k =Nombre de neutrons dans la
génération Ni
Selon l'éloignement ou le rapprochement de k
de l'unité, on définira trois situations des systèmes
multiplicateurs de neutrons :
· Système sous-critique : k < 1 ; la
réaction en chaîne ne peut pas être entretenue est le
système s'éteindra aussitôt que la source de neutrons
initiaux est retirée
· Système critique : k = 1 ; la
réaction en chaîne est autoentretenue par le système et la
source de neutrons initiaux peut être retirée et la population
neutronique est essentiellement gérée par la fission
nucléaire
· Système sur-critique : k > 1 ; la
réaction en chaîne est accélérée et
croissante, le système divergera rapidement et ne peut plus être
contrôlée
La définition du facteur k nécessite un
calcul des différents paramètres pouvant affecter la population
neutronique, en termes de neutrons produits et neutrons perdus. Il s'agit
essentiellement d'un équilibre entre deux phénomènes
antagonistes, de création de neutrons (fission, réflexion) et
d'annihilation (capture, fuite géométrique).
Dans un contexte géométrique infini, il est
possible moyennant certaines considérations de définir un facteur
de multiplication propre à la composition chimique et isotopique du
réacteur nucléaire. Un calcul intuitif, permet d'aboutir à
la célèbre formule de Fermi qui définit le facteur de
multiplication infini koe :
koe = E. P. f . ?
Avec :
å : facteur de fission rapide.
p : facteur anti-trappe (capture par
résonnance).
f : facteur d'utilisation thermique (absorption
thermique).
ç : facteur d'absorption thermique dans le
combustible.
Dans le cas d'un système défini physiquement et
géométriquement comme fini, on utilisera le facteur de
multiplication effectif ke f f. Ce facteur peut être
écrit en fonction de koe moyennant
les probabilités de fuites géométriques
correspondantes à chaque groupe énergétique des neutrons
incidents :
n
keff = koe X P1 X P2 X ...X
Pn= koe H Pi
i
Dans le cas particulier d'un système à deux groupes
énergétiques ; neutrons lents et neutrons rapides, cette
expression se réduit à :
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
10
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
11
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
k?????? = koe X ???????? X ????????
Avec :
????h: Probabilité anti-fuite des neutrons
thermiques (Thermal Non-Leakage) ????: Probabilité anti-fuite
des neutrons rapides (Fast Non-Leakage)
On définit également la réactivité
p qui permet de mesurer la déviation du système par
rapport à la criticité :
????????-1
p[??????] =
?????? ??
Ainsi, en fonction de la valeur de p on peut
s'énoncer sur le statut du système de la même
manière :
o
|
p
|
=
|
0
|
alors
|
k??????
|
=
|
1
|
le réacteur est critique.
|
o
|
p
|
>
|
1
|
alors
|
k??????
|
>
|
1
|
le réacteur est sur-critique.
|
o
|
p
|
<
|
1
|
alors
|
k??????
|
<
|
1
|
le réacteur est sous-critique.
|
Elle peut être également exprimée par
rapport à la fraction totale des précurseurs /3?? de
neutrons
retardés, notée /3?????? = ? /3??. Ces
neutrons retardés sont en effet les neutrons qui permettent le pilotage
et le contrôle du réacteur car ils sont émis à des
échelles temporelles perceptibles par l'être humain. Ils sont
émis par en différé par des Produits de Fission obtenus
dans un état excité et qui se désexcite par
l'émission d'un ou plusieurs neutrons. Ces PF sont rassemblés
dans des groupes de précurseurs en fonction de leur demi-vie
d'émission neutronique autour d'une valeur moyenne qui réunit ces
noyaux précurseurs dans le même groupe /3??.
Ainsi, la réactivité peut être définie
relativement à cette fraction effective comme :
p$[???????????? = $] =
p
/3??????
I.5. Principe et composants d'un réacteur
nucléaire à fission :
Le principe d'un système critique multiplicateur de
neutrons, repose sur la fission nucléaire et son entretien d'une
manière presque indépendante de la source initiale de neutrons et
de la rendre autonome en fonction de la composition physique et la conception
géométrique du système lui-même. [12]
C'est ainsi que les premiers calculs de criticité fait
à la main, ont été entrepris en premier par l'illustre
physicien E. Fermi (Fig. 1.4). Actuellement un tel calcul, peut se faire d'une
manière beaucoup précise mais plus complexe en utilisant des
codes de calcul dédié à cette finalité.
Figure 1.4 : Extrait du calepin de notes de E.
Fermi montrant les calculs de criticité développés en
1941
Pour y parvenir, il faudrait réunir trois composants
principaux qui permettent la confection de base d'un coeur de réacteur
nucléaire, dans lequel siège la production de l'énergie
thermique à base de fission nucléaire. Ces composants principaux
sont cités par ordre d'importance comme suit (Fig. 1.5):
a. Le combustible nucléaire :
confectionné à partir des éléments
fissiles, essentiellement de l'Uranium, qui est abondant dans la nature et qui
comprend un isotope fissile, l'uranium 235, caractérisé par une
demi-vie de T1,2 5 = 0.7 X 109années et une fraction
atomique
naturelle (appelé enrichissement) e5?????? = 0.7202%.
Le reste de l'uranium naturel est composé majoritairement de l'uranium
238, caractérisé par T1,2
8 = 4.47 X 109années et
une fraction atomique naturelle de 99.2742%, [11] en plus
d'une infirme fraction de l'isotope uranium 234, issu de la filière de
désintégration naturelle de l'uranium 238. Il est
caractérisé par T1,2
5 = 0.245 X 106années et une fraction atomique
naturelle de 0.0055%,
ce qui le rend négligeable généralement
dans les calculs de criticité, ou on peut considérer que
l'uranium naturel est composé essentiellement des deux isotopes majeurs
U235 et U238. Pour atteindre la criticité dans un système
donné, dont on veut que la géométrie soit relativement
compacte, il est important d'augmenter la probabilité de fission par
rapport à la capture radiative ou la fuite géométrique,
c'est ainsi qu'on procède à l'enrichissement de l'uranium par des
procédés physico-chimiques pour atteindre des fractions d'U235
12
supérieures à 1% ; on parle dans ce cas
d'uranium enrichi. La majorité des centrales nucléaires
fonctionnent avec des réacteurs avec un uranium enrichi aux environs de
5%.
Il est important de noter que dans le cycle du combustible
à base d'uranium naturellement ou artificiellement enrichi et
après une certaine durée de fonctionnement, un autre
élément synthétique (n'existe pas dans la nature)
comprenant des isotopes fissiles apparait suite à la capture radiative
de l'uranium 238, appelé noyau fertile :
238 + 0??
92 ?? 1 ? 9 2??
239 ? --?
??-(23min)
|
239 ? --? 93 ????
??-(2.3??)
|
239 (24 000 ??????)
94????
|
Des captures successives de cette isotope peuvent conduire
à la production d'autres isotopes, à savoir :
94????
240 ; 241 94???? ; 242 94???? ;
94????
244 . Ainsi on parle du cycle combustible Uranium-Plutonium,
ou il est réutilisé dans certaines industries nucléaires
énergétiques comme élément fissile
mélangé avec certaines proportions avec de l'uranium (MOX). Dans
le sens, le Thorium 232, présente le même caractère fertile
de l'U238, ou il est possible d'obtenir un noyau fissile, à savoir
uranium 233, suite à une capture radiative du Th232 :
232 + 0?? 233
9 0??h 1 ? 9 0??h ?--?
|
233 ? --? 9 1????
|
233 (160 000 ??????) 9 2 ??
|
??-(22.3min) ??-(27??)
On parle ainsi du cycle Uranium-Thorium, qui est le sujet du
présent travail.
b. Le modérateur : les neutrons lents
ou thermiques possèdent une très grande probabilité
d'induire une fission nucléaire, d'où l'intérêt de
les ralentir quand ils sont issus avec une grande énergie
cinétique, des fissions nucléaires ou émis lors de la
désexcitation des noyaux précurseurs. Pour faire, la
cinétique des particules nous apprennent que le choix d'un
matériaux léger (1 = ?? = 20) et diffuseur (?????? ?? ?? »)
permet suite à des chocs élastiques successives de réduire
l'énergie de ces neutrons rapides jusqu'à la ramener à
l'intervalle d'intérêt ???? ? [0,1]????. Ainsi on parle d'un
milieu modérateur, principalement de l'eau (légère
??2?? ou lourde ??2??)c ou un composé à
base de carbone comme c'est le cas du graphite.
c. Le caloporteur : c'est un milieu qui a
des propriétés thermiques et calorifiques favorables au transport
de l'énergie thermique produite sur place dans le matériau
fissile, dans des circuits thermo-hydraulique en vue de transformer cette
énergie en énergie mécanique (turbine des
générateurs). Il est choisi selon sa capacité calorifique
ou chaleur spécifique ??[??. ??-1. ????-1]. L'eau
est très largement utilisée dans différentes conceptions
des réacteurs nucléaires, mais on peut également trouver
des caloporteur gazeux, métaux liquides ou des sels fondus. [12]
d.
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
13
L'absorbant neutronique ou barre de contrôle
: c'est un matériau caractérisé par une
très grande section efficace de capture, d'où l'appellation
« poison neutronique » signifiant qu'une présence importante
de tels élément dans le coeur d'un réacteur
nucléaire peut mener à l'extinction irréversible de ce
dernier. Les absorbants sont utilisés de deux façons dans les
réacteurs nucléaires ; sous forme liquide ou des sels sont
solvés dans l'eau de refroidissement du coeur afin de réduire la
population neutronique en vue de contrôler la criticité (un effet
lent est obtenu dans ce cas), soit sous forme de barre solide qui peuvent
être insérés à toute moment, partiellement ou
totalement pour le même but avec un effet rapide. Elles sont
également utilisées comme des barres de sécurité
pour l'arrêt brusque du coeur, avec une insertion totale de toutes les
barres d'absorbant. On citera le Bore-10, Cadmium et le Gadolinium. D'autres
poisons neutroniques d'origine fissiogénique, peuvent être
présents dans le combustible comme descendants de produits de fission,
tels que le Samarium, Gadolinium et Xénon. Il faut donc prendre en
considération leur proportion et son évolution dans le temps afin
de pouvoir mieux estimer la criticité et la réactivité du
système.
e. Le réflecteur : c'est un
matériau qui permet d'augmenter l'efficacité de la fission et
d'améliorer l'économie du bilan neutronique, en réduisant
les pertes par fuite géométrique. C'est dans ce sens, qu'il
disposé géométriquement autour du coeur du réacteur
et il est choisi par les matériaux diffusants et moins absorbants des
neutrons. Il permet ainsi de réduire la fuite des neutrons vers
l'extérieur du coeur, pour des raisons d'efficacité comme on
vient de l'avancer mais également pour des raisons de protection pour
réduire la population neutronique à l'extérieur du
réacteur. [12]
Barre de contrôle (Absorbant
neutronique)
Combustible Nucléaire (U)
Modérateur
Capture (-)
Fission (+)
Modération
Figure 1.5 : Schéma de principe d'un coeur
de réacteur nucléaire à fission.
Chapitre 1 Notions de neutronique et physique des
réacteurs
14
I.6. Les grandeurs neutroniques :
L'étude neutronique d'un réacteur
nucléaire à fission nécessite la connaissance et la
définition de certains paramètres qui nous informent sur
l'état du coeur à l'instant t, connaissant sa composition
physique et sa conception géométrique. On retiendra : [8]
1. Densité de neutrons [n.
cm-3] : Est définie comme le nombre de neutrons par
unité de volume. Elle est représentée par la fonction :
n(v)
2. Flux neutronique [n. cm-2.
s-1] : C'est le nombre de neutrons de vitesse v, traversant
perpendiculairement une surface unitaire à un instant t. il peut
être écrit en fonction de la densité neutronique et la
vitesse moyenne des neutrons v :
d)(v) = v. n(v)
3. Fluence [n. cm-2]
: C'est le flux total intégré sur le temps.
Sa notation usuelle est : '
Ltt'
4. Taux de réaction [ fission.
cm-2. s-1] : Nombre de réactions de fission
par unité de volume en '??',
causé par des neutrons dont l'énergie est autour de E.
Ti (r'', E, t) = Ei(r'', E, t)d)(r'', E,
t).
5. Puissance [Watts] : Soit un
réacteur de volume V, un flux de neutron d) avec
N
Noyaux /cm3. Si af est la section
efficace de fission, on a : No? d) [??`????`????
????-3 ], dans tout
le volume V on aura VNafd) [fission]. La
puissance réacteur est [8] :
VN
P [W] = o fd)
c
II. Les filières nucléaires et
générations de réacteurs :
|