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Transition démocratique et investissements étrangers: conséquences et enseignements pour les pays arabes


par Ahmed DERBALI
Ecole polytechnique de Tunisie - Mastère de recherche 2011
  

Disponible en mode multipage

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Année Universitaire : 2011-2012

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université de Carthage

ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE TUNISIE

MÉMOIRE DE MASTÈRE

Spécialité: MODÉLISATION ÉCONOMIQUE ET ÉCONOMETRIE

TRANSITION DEMOCRATIQUE ET INVESTISSEMENTS

ETRANGERS : CONSEQUENCES ET ENSEIGNEMENTS

POUR LES PAYS ARABES

Présenté et soutenu publiquement par :

Ahmed DERBALI

Directeur de recherche :

Mr. Mohamed Habib ZITOUNA

Merci Infiniment

REMERCIMENTS

Ce mémoire n'aurait pu être écrit sans l'aide déterminante et les conseils judicieux de Monsieur Zitouna Mohamed Habib. Son accueil, sa disponibilité et sont aide ont rendu possible la réalisation de ce travail. Je tiens donc à le remercier très vivement. Que ce mémoire soit l'occasion de lui témoigner ma sincère gratitude et mon profond respect.

Je voudrai également exprimer ma profonde gratitude à Madame Lilia Trabelsi, Maître Assistante à l'ESSAI Tunis, qui m'a encouragé et m'a permis d'avancer sur mes recherches. Son soutien moral, ses conseils et sa sympathie m'ont été d'une grande aide surtout pendant les périodes difficiles. Encore Merci.

J'adresse aussi mes remerciements aux membres de jury pour l'intérêt qu'ils présentent pour évaluer ce modeste travail.

Mes remerciements s'adressent aussi, à tous les enseignants de l'Ecole Polytechnique de Tunis qui ont assuré ma formation.

L'École polytechnique n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans le mémoire : ces opinions doivent être considérés comme propres à leur auteur.

Table des matières :

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : TRANSITION DEMOCRATIQUE : HISTOIRE ET

ORIGINES 6

CHAPITRE1 : RAPPEL HISTORIQUE ET REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DU PROCESSUS DE

TRANSITION DEMOCRATIQUE : 7

Introduction 7

Section1 : Les transitions démocratiques dans le passé 8

Revue bibliographique: 8

La transition démocratique : des facteurs variables et un but invariable 10

Le processus de transition démocratique 11

Histoire des transitions 11

Les modes de transition 13

Section2 : Les déterminants de la transition démocratique dans la

bibliographie 15

Facteurs économiques 17

La richesse 18

Développement Humain 19

Education

20

Santé

22

L'urbanisation

24

La structure sociale

25

Fragmentation Ethnique

25

Fragmentation Religieuse

27

Rôle de la femme

28

Libertés Civiles

30

Torture

30

Liberté d'expression

32

Liberté de presse

33

Chapitre2 : Vérification empirique des déterminants de la transition sur la période 1981-2010 pour un grand échantillon de pays: 36

Introduction 36

Section1 : Spécification du modèle et description des données choisis

pour expliquer la transition démocratique 36

Spécification du modèle 36

Description des variables 39

Variable dépendante 39

Variables explicatives 39

Le modèle « probit » 41

Section2 : Application et Résultats 43

Conclusion 45

Deuxième Partie : Investissements directs étrangers et

Transition démocratique 49

Introduction: 50

Premier chapitre: Transition démocratique et IDE : traitement de

l'endogénéité par la méthode d'appariement 52

Section1 : principe de la méthode 52

Section2 : Hypothèses 54

Hypothèse d'indépendance conditionnelle 54

Hypothèse du support commun 55

Section3 : Estimation 55

Section4 : Données et résultats 56

Données 56

Résultats 58

Deuxième Chapitre : Ampleur des effets de la transition démocratique sur

l'IDE 59

Section1 : Fondements théoriques des déterminants des IDE 60

Revue de littérature 62

Le Paradigme OLI de Dunning 63

Avantages spécifiques de la firme (O) 63

Avantages à la localisation vers l'étranger (L) 64

Avantages à l'internalisation de la firme (I) 65

Section2 : choix des déterminants des IDE 66

Les déterminants des IDE liés à la transition: 66

Les déterminants traditionnels des IDE 67

Taille du marché et croissance économique 68

Le développement des infrastructures 69

Le degré d'ouverture commerciale du pays d'accueil 69

Le coût et la qualité de la main-d'oeuvre 70

Risque pays 71

Stabilité politique 72

Stabilité institutionnelle 73

Troisième Chapitre : Application empirique des facteurs affectant les

entrées d'IDE en période de transition 75

Section1: Spécification du modèle et choix des variables 76

Spécification du modèle 76

Choix des variables 78

Variable dépendante 78

Variables explicatives 78

Section2 : Estimation et Résultats 80

Estimation du modèle 80

Résultats 83

Conclusion 86

Conclusion Générale 87

Bibliographie 91

Annexes 97

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

1

Introduction générale

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

2

Les révolutions du printemps arabe ont permis aux peuples soumis de briser les chaines des dictatures et de respirer un grand air de liberté. Rares sont les analystes qui auraient pu prédire que de tels changements souffleront sur le monde arabe et pendant une période si courte.

Les objectifs affichés de ces révolutions ont porté exclusivement sur la liberté, l'amélioration des conditions de vie et la mise en place d'un processus de transition démocratique, à l'encontre des préjugés occidentaux qui n'imaginaient pas d'autres aspirations que la paix civile des dictateurs ou l'Islam radical.1

Le printemps arabe est un immense espoir mais également un immense défi : toutes et tous se sont interrogés sur les conditions du succès de la transition démocratique, sur les nécessités économiques et sociales, sur les perspectives pour la démocratie et la paix dans la région.2

Afin de comprendre ce phénomène marquant, il est indispensable de proposer un rappel historique destiné à tracer les contours et les enjeux des transitions démocratiques qui ont eu lieu dans le passé, en d'autres époques et en d'autres lieux.

L'Europe et l'Amérique Latine disposent d'une longue expérience de la transition vers la démocratie. De la disparition des régimes militaires en Amérique Latine, à la chute des fascismes au sud de l'Europe, à la fin de la guerre en ex-Yougoslavie, en passant par la chute du mur de Berlin et la démocratisation du bloc communiste.3

Dès lors, la première préoccupation de notre travail est de déterminer économétriquement les facteurs économiques et institutionnels à l'origine du déclenchement du processus de transition. Notre étude s'inspire des travaux de Lipset(1959) et Barro(1999). Nous tenons compte d'un ensemble de variables d'ordre économiques, sociales et politiques agissant sur la variable transition à travers un modèle «probit». Pour ce faire, nous considérons un échantillon qui englobe 173 pays dont 44 en transition.

Les variables d'ordre économique, de développement humain et les facteurs liées aux libertés individuelles facilitent le déclenchement du processus démocratique contrairement à ceux liés à l'hétérogénéité sociale.

1 UNESCO(2011) : Feuille de route Démocratie et renouveau dans le monde arabe.

2 Article « La Méditerranée de demain : enjeux et défis » du Forum International Réalités(2012).

3 Hakim Ben Hammouda(2012): L'économie politique de la transition.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

3

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4

D'autre part, et dès la sortie des dictatures, les pays doivent affronter plusieurs problèmes qui surviennent sur la route de la consolidation de la transition.

Ces obstacles sont de même nature, que ceux déjà rencontrés par les pays latins et européens : quelle constitution et quel système électoral ? Comment assurer l'indépendance des médias ? Comment redistribuer les richesses, lutter contre la corruption, comment réorganiser l'économie, la restaurer après la dictature et la révolution, comment maintenir un réel progrès social qui assure l'adhésion à la démocratie?4

"Certes, les pays en transition traversent une phase décisive et difficile, mais également prometteuse", Les moments historiques qu'offrent les transitions constituent un véritable message d'espoir tant d'un point de vue politique qu'économique par leur appel à une société plus juste, à une croissance plus équitable et à l'état de droit, L'accomplissement de ces aspirations sera toutefois plus complexe mais très risqué en cas d'échec.5

Aux cours des périodes transitionnelles, la destruction massive des infrastructures, l'effondrement du commerce et de l'investissement extérieurs ainsi que l'arrêt brutal de pans entiers de l'activité économique ont lourdement affecté la compétitivité. A cette dégradation de la balance des paiements, s'ajoute un déficit budgétaire important dû à l'affaiblissement des rentrées fiscales et à la prise urgente de mesures sociales : ce sont l'explosion des mesures de compensation, la hausse des salaires publics, l'embauche massive de chômeurs.

Le processus de démocratisation est en faite le produit des déséquilibres socio-économiques considérables. Sous le régime autocratique, le chômage des jeunes s'est accru, la qualité et les opportunités de travail ont décliné, et les inégalités régionales et sociales se sont aggravées. Aujourd'hui, l'espoir et les revendications des peuples en termes d'amélioration des niveaux de vie, d'accès aux services sociaux et aux emplois adéquats sont immenses.6

De nombreux challenges et épreuves ralentissent la transition démocratique, parmi lesquels figurent le sous-emploi, la liquidité dans le secteur bancaire et le financement extérieur. Des problèmes politiques et sécuritaires se profilent dont les plus alarmants restet l'extrémisme et la violence. Enfin, le paysage politique reste marqué par une forte fragmentation. Les grands

4 Colloque Tunisie/Europe : les transitions démocratiques.

5 Mamadou NDIAYE(2006) : e-gouvernance et démocratie en Afrique : le Sénégal dans la mondialisation

des pratiques.

6 Wild Gérard(2006) : Economie de la transition : le dossier

chantiers de la transition démocratique demeurent inachevés et ils suscitent des attentes fortes.7

Les enjeux de consolidation de la transition sont multiples et représentent une opportunité sans précédent , de se défaire des goulots d'étranglement qui, auparavant, avaient handicapé le développement et de mettre en place des réformes qui créent un climat propice à l'initiative privée et aux affaires.

En premier lieu, il s'agit de stimuler la croissance pour répondre aux aspirations fortement exprimées par les peuples. Une augmentation de la croissance économique assurant un meilleur partage des richesses et un meilleur équilibre des territoires reste la clé de l'emploi des jeunes et de la réduction de la pauvreté. En même temps, le gouvernement, sous une forte pression populaire, doit répondre aux revendications sociales. La consolidation permettra alors de créer suffisamment d'emplois adéquats. Le futur de la transition politique, de la stabilité et de la sécurité dans le pays dépendra largement de la capacité de l'économie à créer des emplois. Une croissance fondée sur des systèmes d'éducation rénovés, une politique sélective des investissements directs étrangers et l'appui à l'innovation dans les entreprises, est essentielle pour enrichir le contenu qualitatif des emplois pour les jeunes diplômés.8

Dans cette logique, et pour faire face aux exigences sociales croissantes et réaliser un développement économique rapide, les pays misent sur l'investissement direct étranger comme le moyen le plus efficace dans la stimulation de la croissance et de l'emploi.

Les pays en transition présentent souvent de nombreuses opportunités de croissance internationale pour les entreprises étrangères. Ils offrent de nouveaux marchés qui s'ouvrent sur le monde, encore peu concurrentiels, et vers lesquels les entreprises peuvent se diversifier pour survivre face à des marchés occidentaux déjà saturés et en déclin. Les IDE sont attirés par un ensemble de déterminants présents dans ces pays.

Le travail se penche alors à identifier les facteurs qui incitent les investisseurs à s'implanter dans un pays précis et pas dans un autre. Dans cette partie, nous limitons l'étude aux pays en transition et ceux qui leurs sont les plus proches déduit à l'aide de la méthode d'appariement. Donc, notre échantillon sera composé de 77 pays dont les 44 en transition.

7 DIOP omar(2006) : Partis politiques et processus de transition démocratique en Afrique noire.

8 Henry Marty-Gauquié(2011) : Retour sur la transition démocratique en Méditerranée: défis et

réponses

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

5

Par la suite, une étude en panel sera utilisée afin d'identifier parmi les facteurs économiques, institutionnels et sociaux, ceux qui ont un impact significatif sur les flux d'IDE. L'identification des facteurs se basera sur le paradigme d'OLI initié par Dunning (1977). A l'aide d'un modèle à effet fixe, les déterminants des IDE les plus signifiants sont ceux d'ordre économique (PIB par habitant, main d'oeuvre...). Cependant, la transition démocratique ainsi que les variables politiques et institutionnelles n'affectent pas les entrées des investissements.

Notre recherche s'organisera de la manière suivante : une première partie composée de deux chapitres, le premier présentera un rappel historique et une revue bibliographique du processus de transition démocratique ainsi que les principaux déterminants à l'origine de la démocratisation. Tandis que le second affichera les estimations et les principaux résultats obtenus concertants les facteurs à l'origine des transitions. Nous finissons par présenter les traits importants des stratégies économiques et politiques ainsi que celle liées à l'IDE suivies par les pays étudiés dans le but de soutenir la transition.

Dans la deuxième partie, nous utilisons la méthode d'appariement afin de déterminer l'échantillon des pays qui sera utilisé dans d'étude des origines d'attraction des investissements. La suite est consacrée à la revue théorique des déterminants fondamentaux des IDE. Pour en finir, l'analyse empirique se concentrera par la suite à quantifier les facteurs significatifs dans l'attraction des capitaux étrangers.

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6

Première partie : Transition

Démocratique : Histoire et origines

Chapitre1 : Rappel historique et Revue Bibliographique du
Processus de transition démocratique :

Introduction :

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

7

Les crises se succèdent et s'accroissent. Le monde s'effondre de partout. Les peuples désirent inventer un autre mode de vie. Mais comment changer le « système » ? Comment en imaginer un autre ? Certains ont déjà commencé le chantier de reconstruction à travers un mouvement de « transition ». L'idée se répand, s'invite à tous les débats et provoque beaucoup d'enthousiasme. Mais c'est quoi une transition ? D'où vient cette idée ? En quoi est-elle originale? Voici un petit détour historique.

La transition est une imagination collective d'un meilleur scénario. Une imagination qui consiste à trouver un nouveau type d'économie, stable à long terme face aux troubles à l'échelle mondiale. Une économie qui soit riche en emplois de qualité, solide en terme d'infrastructures et inépuisable en énergie.

Les études sur la démocratie se sont focalisées sur les conditions objectives de transition. Ces travaux ont fini par conduire à la constitution des « études de démocratisation », terme qui désigne à la fois la « transitologie », qui s'intéresse au changement de la nature des régimes politiques, et la « consolidologie », qui s'occupe du degré d'institutionnalisation des règles définissant ces nouveaux régimes.9

Le concept de « Transition démocratique » a fait l'objet de plusieurs études théoriques et il est omniprésent dans les débats depuis près de trente ans avec la chute de la dictature franquiste en Espagne, la disparition des régimes militaires en Amérique Latine et surtout avec l'effondrement du bloc communiste et les vagues d'ouverture démocratique en Afrique dans les années 1990.

Le processus de démocratisation se développe dans une situation de fragilisation économique de l'Etat. Le mouvement de démocratisation est amorcé en même temps que les réformes économiques. Ce qui impose beaucoup de privations aux populations. Les contraintes économiques associées aux politiques d'ajustement et de la libéralisation de l'espace politique contrarient l'espérance d'un meilleur partage des ressources selon la perception de la

démocratie dans l'imaginaire populaire. Les pays sont alors menacés d'explosion d'un
mécontentement populaire qui peut entraver le fonctionnement des nouvelles démocraties.10

9 Politique et Sociétés (Volume 21, numéro 3, 2002, p. 139-160): L'approche néo-institutionnaliste en

science politique.

10 Francis Akindes, « Les transitions démocratiques à l'épreuve des faits ».

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8

? Section1 : Les transitions démocratiques dans le passé :

Tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes, le droit en vertu duquel ils déterminent librement leur statut politique et assurent leur développement économique, social et culturel. Or, l'occupation externe ne constitue pas l'unique moyen de pression, exercé par un pays sur un autre, qui vole et viole ce droit essentiel. Il existe aussi le cas de l'occupation interne d'un pays par une minorité infime. Une occupation interne, dans le sens où l'unique président, l'unique famille, l'unique parti ou un pouvoir non-représentatif du peuple occupe et confisque le pouvoir sans permettre sa passation à d'autres par les moyens démocratiques reposant sur les élections libres, transparentes et périodiques.

1. Revue bibliographique :

Beaucoup de pays ont effectué la transition démocratique pour mettre fin au régime non démocratique, à une guerre civile ou à un conflit armé, dans le but de construire l'Etat égalitaire. La transition se déroule sur des étapes diverses et nécessite différents mécanismes. Cependant, elle a du mal à aboutir en l'absence de consensus national.

Selon Maurice-Pierre Roy (1992): « La transition démocratique signifie la fin d'une époque et le début d'une autre ».11

Dans le même sens, Guy Hermet écrit « La transition démocratique se comprend dans son acceptation temporelle plutôt que dans son contenu assez indécis. Elle s'inscrit dan le temps, de durée extrêmement variable, qui se découle entre la chute d'un régime et la prise de contrôle complète des rouages du pouvoir par celui qui le remplace : en l'occurrence le régime démocratique. Elle prend fin normalement quand cette démocratie s'est pourvue d'institutions régulières, d'une constitution et surtout lorsque les dirigeants démocratiques ont imposé leur suprématie aux militaires et au nomenklaturistes, en rendant de la sorte l'alternance pacifique au pouvoir au moins réalisable dans son principe. Ce diagnostic sur la bonne fin du processus lui sert en somme de définition ».

Manuel Antonio Garreton (2003) définit la transition démocratique comme « le passage d'un régime autoritaire à un régime démocratique, un passage qui se réalise sans rupture

11 ROY Maurice-Pierre (1992), « le Bénin: modèle de sortie de dictature et de transition démocratique en

Afrique noire ».

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9

institutionnelle et qui, en raison des enclaves autoritaires et de l'héritage institutionnel issus du régime antérieur, est forcément incomplet et perfectible ».12

Guillermo O'Donnel et Philippe Schmitter présentent la transition comme l'intervalle entre deux régimes politiques et définissent la transition démocratique comme la période débutant par la dissolution du régime autoritaire et dont la fin est marquée par la mise en place d'une forme de démocratie.13

En fin de compte, il ressort de ces différentes définitions que la transition démocratique d'un Etat comporte de nombreuses caractéristiques :

? Premièrement, elle consiste à opérer une modification pacifique et démocratique d'un système injuste vers un autre plus juste. Une mutation d'un système non respectueux de la démocratie et des droits fondamentaux vers un système qui respecte ses valeurs.

? Deuxièmement, la transition démocratique constitue un intervalle entre deux régimes politiques, en abandonnant le premier, non démocratique, pour aller vers le deuxième, qui se construit sur des bases respectant les valeurs de la démocratie. « Le chantier » mené pour démolir les défauts du premier régime et construire des piliers du deuxième constitue les bases de la transition démocratique.

? Enfin, la transition reflète une situation intermédiaire, son succès n'est pas assuré par avance. Le risque de régression vers la dictature, vers un blocage du processus de démocratisation à un stade d'inachèvement, voire vers un conflit ou une guerre, n'est pas à exclure en cas d'échec. Pour cela la

transition doit être bien implantée dès le début afin d'aboutir à la
démocratie.

A cause de la délicatesse de ce phénomène, la Transition et la mise en place des procédures démocratiques doivent se faire pas à pas.

12 Manuel Antonio Garreton, « Incomplete Democracy: Political Democratization in Chile and Latin

America ».

13 Guillermo O'Donnel, Philippe Schmitter, Laurence Whitehead, «Transition from Authoritarian Rule».

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10

De ce principe, la transition démocratique peut être considérée comme un processus de long terme parce qu'au fond, ce dernier doit continuer même après la fin de la période transitoire.

La transition démocratique se détache de la période transitoire pour s'étendre au-delà de cette période jusqu'au temps nécessaire pour renforcer et consolidé le nouveau régime fondé sur la démocratie.

Les mouvements de transition démocratique menés un peu partout dans le monde ont pour but d'instaurer une démocratie dans laquelle règne le respect et la protection des droits fondamentaux.

La démocratie est fondée sur la volonté librement exprimée des êtres humains à déterminer leurs propres systèmes sociaux, politiques, économiques et culturels et sur leur participation entière à tous les aspects de leur existence. La démocratie est un droit fondamental des citoyens qui doit être exercé dans des conditions de liberté d'égalité, de transparence et de responsabilité, dans le respect de la pluralité des opinions et dans l'intérêt

commun.14

2. La transition démocratique : des facteurs variables et un but invariable

Deux facteurs variables et un but invariable sont déterminants dans toute transition démocratique.

Les facteurs variables sont le temps et les mécanismes.

? Le premier est nécessaire et lié à la détermination d'une période de transition limitée durant laquelle les réformes indispensables devront être effectuées. La fixation d'une période de transition ou intérimaire est nécessaire, sinon, la transition va se prolonger ce qui peut la rendre obsolète et peut contribuer à son échec.

? Le deuxième concerne les mécanismes de transition qui jouent un rôle capital dans la réussite de la transition. Ces mécanismes constituent les procédures et les institutions qui vont régner et guider les pays pendant la période transitoire.

14 Nada Youssef(2011), « La Transition démocratique et la garantie des droits fondamentaux».

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11

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12

Le but de la transition démocratique est invariable et est lié au résultat de toute transition démocratique qui doit aboutir à la création de l'Etat de droit démocratique. Autrement dit, un Etat démocratique respectueux des droits fondements résultant des normes externes ou internes, c'est-à-dire soumis à la législation que lui-même produit.

3. Le processus de transition démocratique :

Toute transition démocratique nécessite la détermination d'une période transitoire limitée et des mécanismes de transition. Mais, ni la période ni les mécanismes ne résument la transition démocratique. Cette dernière est liée aussi aux résultats atteints (instauration de démocratie ...) par les mécanismes utilisés durant la période intérimaire.

Etablir un calendrier de la transition déterminant les étapes et les démarches à suivre durant un délai déterminé favorise les chances d'atteindre les buts souhaités. La transition démocratique que nous envisageons est celle qui apporte la démocratie et qui construit les

fondements de l'Etat de droit. C'est-à-dire que l'Etat consacre et protège les droits
fondamentaux.

Cette transition s'apparente à un énorme « chantier », l'ampleur de la tâche nécessite un consensus national pour permettre sa réussite. Elle se déroule selon des étapes déterminées par les acteurs de la transition. Mais, la transition à la démocratie et vers l'Etat de droit n'était pas toujours démocratique de part les expériences passés. La transition démocratique nécessite le recours à des mécanismes permettant sa réalisation, ces mécanismes spécifiques au contexte transitoire sont à leurs tours transitoires.15

4. Histoire des transitions :

Les premières semaines de l'année 2011 ont marqué un changement historique dans le monde. Les soulèvements des populations arabes se sont propagées de la Tunisie à l'Egypte puis ont provoqué dans toute la région un mouvement prônant la liberté et la sortie de la contrainte autoritaire.

15 YOUSSEF Nada (2010) : la transition démocratique et la garantie des droits fondamentaux. Esquisse

d'une modélisation juridique.

L'Histoire de la transition démocratique se trouve ainsi étoffée d'une nouvelle page qui se consacre sur la croissance des aspirations des peuples pour la prise en main de leur destin collectif. Les nouvelles perspectives déclenchées par les récents changements en Egypte et en Tunisie, résultant d'un soulèvement populaire, présentent manifestement des caractéristiques inédites. A tout événement majeur et bouleversant, il est besoin d'en accueillir la nouveauté.

A cet égard, il est utile de proposer un rappel historique destiné à esquisser les contours et les enjeux de quelques transitions démocratiques qui ont eu lieu dans le passé, en d'autres époques et en d'autres lieux. Il est primordial de souligner que l'histoire n'est point prévisible, et que les événements qui se sont déroulés dans la région arabe n'appellent pas de modèle, pas plus qu'ils ne suivent de schéma préétabli. La comparaison ici n'est pas raison.16

Samuel Huntington a publié, en 1991, un ouvrage: « The Third Wave. Democratization in the late Twentieth Century ». A travers cette oeuvre, l'auteur étudie les transitions démocratiques intervenues dans le monde entre 1974 et 1990, période qualifiée de troisième vague de démocratisation dans l'histoire du monde. Le point de départ était la révolution portugaise, le jeudi 25 avril 1974. Par vague de démocratisation, Huntington(1991) fait référence à « un passage à la démocratie d'une série de régimes non démocratiques dont le nombre est supérieur à celui des pays ayant opéré la transition inverse». Dans son oeuvre, Huntington propose les périodes suivants :

? Première et longue vague de démocratisation : 1828-1926

? Première vague de reflux : 1922-1942

? Deuxième et brève vague de démocratisation : 1943-1962

? Deuxième vague de reflux 1958-1975

? Troisième vague de démocratisation 1975- Printemps arabes.17

o La première vague remonte à la Révolution française (1789) et à la Révolution américaine (1786), et se base sur deux critères principaux à savoir le droit de vote pour la majorité de la population et de la responsabilité de l'exécutif devant un parlement élu. Huntington en conclut que les États-Unis sont entrés dans la première phase de démocratisation autour de 1828 suite aux élections présidentielles. Cette situation a

16 UNESCO(2011), «Démocratie et renouveau dans le monde arabe».

17 Mahmoud Ben Romdhane(2007) : Développement et démocratie : l'exception tunisienne.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

13

déclenché un boom de transition avec l'admission de nouveaux États accordant le droit de vote à la totalité de la population. Au cours des décennies suivantes, de nombreux pays européens sont devenus des démocraties. La première vague de reflux eut lieu avec l'arrivée du fascisme en Italie, suivi par la multiplication des coups d'État militaires en Lituanie, Pologne, Lettonie, Estonie, Portugal, Brésil, Argentine et Espagne, l'arrivée d'un gouvernement militaire au Japon, l'arrivée de Hitler au pouvoir en 1933 et l'occupation de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie.

o La deuxième vague de démocratisation a eu lieu au lendemain de la Seconde guerre mondiale avec la victoire des alliés qui installèrent en place des institutions démocratiques dans les pays de l'Axe et dans ceux qui étaient victimes de l'occupation. De nombreux pays d'Amérique latine ont suivi le mouvement et il en a été de même de certains pays d'Asie qui avaient mis fin à la domination coloniale (Inde, Indonésie, Malaisie, Sri Lanka, Philippines).La deuxième vague de reflux commença avec les coups d'Etats militaires en Amérique latine et en Asie et l'accession de régimes autoritaires, souvent à partis uniques, dans les nouveaux pays indépendants d'Afrique.

o La troisième vague a eu lieu, selon Huntington, à partir de la fin de la dictature portugaise en 1974. Cette vague gagne, d'abord, l'Europe du Sud (Espagne, Grèce) ; ensuite l'Amérique latine à la fin des années 1970 et, plus particulièrement au cours des années 1980 et, enfin, l'ère communiste à la fin de cette décennie. Cette vague n'a cessé de se poursuivre jusqu'à ce jour : le nombre de pays démocratiques passe de 44 en 1973 à 60 en 1988, 76 en 1991 pour atteindre 89 en 2004, tandis que le nombre de régimes autoritaires tombe de 69 à 49 entre 1972 et 2004.18

5. Les modes de transition :

Toutes ces expériences, chacune à sa manière, montrent que toute période de transition inspire beaucoup d'espoir et de promesses en même temps qu'elle suscite des malaises et des inquiétudes. Ceci rappelle une nouvelle fois que la transition démocratique doit être vue comme l'amorce d'un véritable processus de démocratisation.

18 Robert M. Thweatt(2001) thesis: the next transition in Cuba: an analysis based on institutional

comparisons with democratic transitions in central europe.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

14

L'émergence de ces démocraties dans le cadre de ce que Huntington appelle les «vagues de démocratisation» est expliquée, en général, par le jeu de quatre catalyseurs:

1' l'impact des conflits militaires,

1' les crises économiques,

1' l'impact de l'environnement externe, 1' Le rôle de l'environnement interne.

> La transition peut s'expliquer en premier lieu par l'impact des crises économiques. En Afrique, par exemple, les causes profondes de l'apparition de processus de démocratisation sont généralement rapportées à ce que Kankwenda Mbaya qualifie de « crise du modèle économique de l'État post-colonial»19. Au Bénin, pays laboratoire de la démocratisation en Afrique, le processus s'est déclenché suite au crash économique de 1986. La situation économique catastrophique et les troubles politico-sociaux conduisent le président Mathieu Kérékou à accepter de mettre un terme au régime communiste. Par la suite, le pays a connu la mise en place d'un processus démocratique et d'un plan de relance économique. Ces phénomènes de transition se sont répétés dans de nombreux autres pays comme le Niger, le Mali, le Congo et la Côte d'Ivoire.

> La transition est expliquée en deuxième lieu comme le résultat de conflits militaires. Les premières expériences en Europe du Sud et en Amérique latine entrent dans cette catégorie. La révolution des OEillets au Portugal s'explique largement par le contexte de guerre colonial. La gravité de la guerre qui a mené le mouvement des forces armées (MFA) à renverser Caetano et à initier ensuite une transition. De même, la transition en Argentine s'explique ainsi largement par la tournure de la guerre des Malouines contre l'Angleterre, car la défaite a fait perdre la légitimité au pouvoir militaire, rendant l'ouverture démocratique possible. Il existe certaines autres formes violentes de prise de pouvoir comme celles expérimentées au Mali en 1991 et au Niger en 1999, qui permettent ensuite des élections libres, des « coups d'État démocratiques ».

19 Kankwenda Mbaya, « Crise économique, ajustement et démocratie en Afrique », dans Processus de

démocratisation en Afrique : problèmes et perspectives, sous la dir. d'Eshetu Shole et Jibrin Ibrahim, Paris, Karthala, 1995, p. 64.

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? La transition est expliquée en troisième lieu par l'incitation de l'environnement externe. Les nouvelles démocraties apprennent des vieilles et les unes des autres. En Europe du Sud (Espagne, Italie, Grèce, Portugal, Turquie), le passage à la démocratie est lié en partie à la construction européenne, à ses institutions, et aux obligations découlant de ses traités. Dans ce sens, le passage à la démocratie en Europe de l'Est et en Afrique est indissociable de ce processus global.

? La transition est expliquée en quatrième lieu par l'environnement interne. Le processus se base essentiellement sur le fait de donner aux citoyens du temps et des ressources nécessaires pour réfléchir et agir. Cette explication considère que les mobilisations populaires sont cruciales dans les sociétés autoritaires et répressives. Une autre partie de la littérature, évoquée par Michel Dobry(2000), insiste sur les arrangements entre élites20. Chez des auteurs comme Guillermo O'Donnell, G. Hermet, Terry L. Karl, Paul Schmitter et bien d'autres, on trouve une insistance sur les fractures qui surviennent au sein du régime autoritaire entre les durs (hard liners) et les modérés (soft liners)21. T. L. Karl et P. Schmitter(1991) considèrent que « les arrangements établis par les principaux acteurs politiques permettent d'instaurer des règles, des rôles et des modèles de comportements qui peuvent marquer une rupture importante avec le passé22.

? Section2 : Les déterminants de la transition démocratique : Revue de bibliographie.

La disparition de l'autocratie et l'instauration de la démocratie présente à la fois un défi et une opportunité. Plusieurs questions se posent : comment de tels résultats similaires émergent à partir de milieux et de régions différentes, quels sont les points communs qui ont pu propulser les régimes autocratiques dans les quatre coins du monde vers des élections libres dont l'issue reste mystérieuse.

20 Michel Dobry(2000), « Democratic and capitalist transitions in Eastern Europe. Lessons for the social

sciences, Dordrecht, Kluwer academic publications, « The GeoJournal library ».

21 Mamoudou Gazibo(2002), « Le néo-institutionnalisme dans l'analyse comparée des processus de

démocratisation ».

22 Karl, Terry Lynn and Schmitter, Philippe C., (1991) "Modes of transition in Latin America, Southern and

Eastern Europe", International Social Science Journal 43 (2), 269-284, Blackwell Publishers Ltd.

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A l'évidence, des conditions ont été réunies dans certaines parties du monde, plus tôt qu'ailleurs et qui étaient à l'origine du déclenchement du processus transitionnel. Mais, « Quelles conditions ?».

Les facteurs qui étaient à l'origine de la naissance du processus de transition démocratique représentent une des énigmes les plus persistantes pour les chercheurs. C'est ce qui justifie l'intérêt croissant des politologues, des sociologues et des économistes depuis plusieurs décennies.23

La vague récente de révolution a ressuscité de vieux débats académiques sur les causes des transitions. La recherche de ces causes par rapport aux facteurs économiques, sociaux, culturels, psychologiques ou internationaux n'a pas donné jusqu'ici aucune loi générale de la démocratisation, il est peu probable de le faire dans un proche avenir, en dépit de la récente multiplication des cas.

Une croissance considérable, un niveau plus élevé d'éducation et une couverture médiatique plus modernisée sont traités comme des pré-conditions de l'existence des transitions. Aussi, une culture politique «civique» caractérisée par des niveaux élevés de confiance mutuelle et une tolérance de la diversité doivent être considérer comme le moteur du processus démocratique.24

La suite du travail sera une énumération des origines de transition dans la littérature. La remarque à tirer est, avant tout, qu'il n'existe pas de recette magique ou parfaite pour enclencher le processus.

Certains auteurs s'attachent à identifier les causes générales de la démocratisation en mettant l'accent sur :

? La culture politique et le niveau de développement à savoir que seules les sociétés partageant certaines valeurs et traditions peuvent atteindre la démocratie;

23 Barro, Robert J. (1999). Determinants of democracy. Journal of Political Economy 107(S6): 158-183.

24 Diane Éthier(2002) Des relations entre libéralisation économique, transition démocratique et

consolidation démocratique

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? La nécessité d'un développement économique et social comme préalable à l'émergence de la démocratie.

1. Facteurs économiques :

Tout un pan de la littérature s'intéresse à l'impact des variables économiques sur le processus de démocratisation. L'hypothèse s'inspire des travaux de Lipset (1959), qui traite une catégorie large de ces mesures comme facteurs déterminants de la démocratie, y compris les indices de richesse (revenu par habitant), de l'urbanisation et du développement. L'élément clé de cette hypothèse est que les pays riches sont plus disposés à promouvoir les valeurs démocratiques et à s'adapter aux normes institutionnelles.25

L'idée de fond est synthétisée de façon à ce que l'amélioration des conditions de vie des populations est censée passer par la croissance économique dont devrait découler la démocratisation des régimes politiques. Deux types de travaux se sont développés sur cette base:

Les travaux des dépendantistes soulignent que la situation de dépendance économique, existante dans les pays sous-développés vis à vis des pays capitalistes riches, génère non seulement le sous-développement économique mais produit aussi des formes d'alliances de bourgeoisie arrogante qui bloquent le passage à des régimes démocratiques (Peixoto, 1977). En d'autres termes, la dépendance provoquerait inexorablement le sous-développement et l'apparition de régimes non-démocratiques.

Les travaux des développementalistes favorables à la libéralisation du commerce international, établissent des liens positifs entre le développement économique et la démocratie (Badie, 1988), ou pour être plus précis, entre l'amélioration de certains indicateurs socio-économiques (revenu, éduction, santé) et les tendances des sociétés à réclamer des formes d'organisations politiques semblables à celle des grandes démocraties occidentales (Lipset, Deutsh, Dahl...).26

Les variables explicatives de la démocratisation englobent de nombreux indicateurs liés au niveau de vie : PIB réel par habitant, espérance de vie à la naissance, niveau d'éducation. Le

25 Mamoudou Gazibo(2002) : Le néo-institutionnalisme dans l'analyse comparée des processus de

démocratisation.

26 Marchesin Philippe(2004) : Démocratie et développement.

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modèle intègre également d'autres influences possibles sur la démocratie telles que le taux d'urbanisation.27

a. La richesse :

Un des discours fondateurs du lien entre démocratie et développement a été celui du Président français François Mitterrand, lors de la Conférence des Chefs d'Etat de France et d'Afrique (1990) dans lequel il affirme que le chemin de la démocratie est celui de la liberté et en même temps celui du développement. Il cite que : « en prenant la route du développement, les nations s'engagent sur la route de la démocratie ».28

La richesse d'ensemble d'une nation la rend plus accessible aux idéaux démocratiques pour plusieurs raisons :

o Dans les pays pauvres, les écarts économiques donnent naissances à des classes aisées dont les plus riches considèrent la population pauvre comme esclave et refusent donc de partager le pouvoir avec elle. Par contre, dans les pays à niveau de vie élevé, l'aisance est partout et on accepte plus facilement l'idée qu'un parti ou un autre accède au pouvoir ;

o Aussi, plus un pays est pauvre, plus il se trouve dépendant des autres pays ; il lui est alors difficile de disposer d'une administration efficace, indispensable dans les États démocratiques ;

o Troisièmement, l'esprit patriotique et la tolérance se forment lorsque la société a accès aux facilités des loisirs que procure un niveau élevé de revenu personnel;

o Enfin, avec l'accroissement des richesses, le rôle des classes moyennes va également se modifier : la pyramide sociale change de forme, s'élargissant dans sa partie centrale par la croissance des classes intermédiaires. Une forte classe moyenne amortit les heurts des deux extrêmes par le soutien qu'elle accorde aux partis modérés et démocratiques ».29

27 Barro, Robert J. (1999). Determinants of democracy. Journal of Political Economy.

28 Discours de la Baule(1990) du Président Français François Mitterrand.

29 L'année du Maghreb(2007) : Développement et démocratie : l'exception tunisienne.

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Parmi les déterminants étudiés pour la transition, le niveau du PIB per capita a eu une attention particulière. Lipset (1959) affirme qu'un niveau élevé du PIB per capita augmente la probabilité de démocratisation du pays ainsi que sa stabilité. Ceci est confirmé par Diamond (1992) et Przeworski et al. (2000).30

A partir d'études sur près de 40 ans, l'Unité de stratégie du Premier ministre (PMSU, 2005) affirme que le déclenchement d'une guerre civile déclinait avec la croissance du PIB par habitant. Souvent, l'amélioration du niveau de vie précède la démocratie, mais il n'est pas suffisant pour que celle-ci prenne racine. Selon ces études, aucune démocratie ayant un revenu par habitant supérieur à $ 6,000 n'a vu son système démocratique se détériorer.31

Cependant, Nicholas Sambanis et Hélène Lavoix montrent que la chute soudaine du PIB par habitant serait un facteur de conflit et d'instabilité plus persistant et l'ex-Yougoslavie est l'exemple le plus signifiant.32

Cependant, à travers l'indicateur de développement humain (IDH) établit par la PNUD, l'amélioration des performances économiques n'est pas toujours à l'origine du déclenchement du processus de transition. La Chine demeure autocratique alors qu'elle présente la meilleure performance, et affiche une croissance de son PIB largement supérieure à celles des pays ayant une réputation de tradition démocratique comme la France, les Etats-Unis ou le Royaume Uni.

b. Développement Humain :

Les concepts de démocratisation et de développement humain étaient considérés depuis longtemps comme distincts. Suite aux derniers phénomènes transitionnels, la majorité des auteurs s'accordent sur le fait qu'il existe une relation étroite entre eux. La durabilité d'un développement équitable était intimement liée à la démocratie. La solidification de la démocratie, avec ses qualités de supériorité du droit, de respect des droits de l'homme et de reconnaissance de la dignité immanente de tous les êtres humains, ne peut se maintenir sans un

30 Papaioannou Elias, Siourounis Gregorios (2008): Economic And Social Factors Driving The Third Wave Of Democratization.

31 Chataigner J. Marc et Mago Herve (2007): Etats et Sociétés fragiles.

32 Direction Generale De La Cooperation Internationale Et Du Developpement(2008) : La Politique De La France Dans Les Pays En Situation De Fragilité

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minimum de conditions de vie décentes et donc de développement.33 Bruce Russett(1998) affirme que « La démocratie et le développement conjugués ont tendance à être très durables ».

La démocratie et le développement sont complémentaires et se renforcent mutuellement. L'histoire montre souvent que les expériences, dans lesquelles la démocratie et le développement ont été détachés, sont finies en échec. À l'inverse, l'imbrication de la démocratisation et du développement contribue à enraciner l'une et l'autre dans la durée. La démocratie politique doit trouver son prolongement dans des mesures économiques et sociales qui favorisent le développement, de même, toute stratégie de développement a besoin, pour être mise en oeuvre, d'être validée et renforcée par la participation démocratique.34

Education :

À chaque régime politique correspond un système éducatif qui reprend les grands axes du projet politique de société. L'enjeu d'éducation est particulièrement fondamental. Être citoyens, non seulement ça s'apprend, mais ça doit être aussi un désir partagé pour assurer la mise en place d'un destin commun.

La pédagogie éducative est censée permettre aux jeunes d'intégrer l'organisation sociale et politique et assurer ainsi la continuité du système en place. L'éducation dans une société archaïque, fondée sur la reproduction éternelle du mythe fondateur, ou au sein d'une société moderne, est totalement distincte. Dans le premier régime, l'enseignement se limite à transmettre le mythe, et à apprendre les rituels sacrés qui lui sont associés. Cependant, dans le second, il s'agit plutôt d'inscrire l'individu dans une société en évolution et donc l'éducation permet de développer l'esprit créatif. Dans une communauté aristocratique, chaque enfant se forme selon son rang afin qu'il occupe les fonctions qu'elles lui sont destinées35.

Les travaux de Lipset(1959) étaient les premiers à s'intéresser à l'éducation. Ils affirment qu'une population mieux instruite implique de meilleures chances pour le déclenchement du processus démocratique. L'auteur certifie que l'éducation peut enseigner aux individus à avoir une incitation plus élevée à rester impliqué politiquement et augmente le désir des citoyens d'établir une démocratie. Une population instruite devient plus consciente de l'importance de la libération des chaines de la dictature. A travers des sondages d'opinion,

33 UNESCO (2003): L'interaction démocratie et développement.

34 Fiorino Nadia et Ricciuti Roberto (2007) Determinants of Direct Democracy

35 Le Centre Ressources Prospectives Du Grand Lyon(2010) : Education Et Démocratie.

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Lipset arrive à conclure que "le facteur le plus important qui différencie ceux qui donnent des réponses pro-démocratie à d'autres est l'éducation."

Matsusaka(2005), dans l'examen de la théorie existante sur les changements vers la démocratie, affirme que la montée du niveau d'instruction parmi la population et la chute du coût de l'information en raison de la révolution des technologies ont considérablement réduit l'avantage du savoir que les élus avaient en plus par rapport aux citoyens ordinaires et donc le système politique n'est plus fondé sur une autorité venue d'en haut qui détenait le savoir et le pouvoir. Matsusaka fonde une telle affirmation sur un rapport des données sur la quantité croissante de l'enseignement supérieur.36

Glaeser et al. (2006) discutent le lien entre l'éducation et la démocratie en faisant valoir que la scolarisation enseigne aux gens à interagir avec les autres et encourage les avantages de la participation civique. Donc, elle soutient les régimes démocratiques par rapport aux dictatures. Ils ont construit un modèle où l'éducation favorise la démocratie à travers la socialisation et en façonnant les incitations collectives37. Ainsi, une fois l'éducation et l'alphabétisation développées, les charlatans politiques ne pourront plus tromper la population.

L'éducation, « devrait transmettre aux hommes des idées plus larges, leur faire comprendre la nécessité de la tolérance, rendre plus difficile l'adaptation d'idées extrémistes, et permettre au moment des élections l'exercice d'un choix plus rationnel ». Plus une population était éduquée, plus démocratique était la société. L'éducation réduit les coûts de la participation politique, et assure donc qu'une fraction suffisante de la population s'engage dans le processus politique, qui à son tour favorise la démocratie. Ponzetto et Shleifer(2007) présentent également des données d'enquête reliant le niveau d'éducation et les activités sociales.

Ceci affirme donc que l'éducation est une force motrice clef de démocratisation. Aussi l'éducation peut non seulement influer la probabilité de la démocratisation, mais aussi la rapidité et la profondeur des réformes démocratiques.

Les mesures de l'éducation diffèrent souvent d'un travail à un autre, on peut citer par exemple :

36 Fiorino Nadia And Ricciuti Roberto (1995): Determinants Of Direct Democracy.

37 Papaioannou Elias, et Siourounis Gregorios (2008): Economic and social factors driving the third wave

of democratization.

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Les années moyennes de scolarités pour les personnes âgées de 25 ans et plus pour les niveaux secondaires et supérieurs.

· L'écart de scolarisation entre hommes et femmes pour les personnes âgées de 25 ans et plus pour les niveaux secondaires et supérieurs.

· Les années moyennes de scolarités primaires pour les personnes âgées de 25ans et plus.

· L'écart moyen de scolarisation primaire entre homme et femme pour les personnes âgées de 25 ans.

Dans la majorité des travaux, les variables liées aux niveaux primaires sont relativement signifiantes et positives. Par conséquent, la première éducation est celle qui importe le plus à la démocratie.

Santé :

Les études, permettant l'identification de la relation entre le processus de transition et la santé, sont limitées aux niveaux théoriques et empiriques. La raison est due certainement à la complexité des liens entre la santé et la politique ainsi qu'aux interactions dans les deux directions.

L'exploration de l'effet de l'amélioration sanitaire sur la démocratisation passe surtout par la relation croissante liant le premier au développement humain. La santé constitue alors un enjeu primordial dans le processus de transition par le biais de la croissance et le développement.

Le concept de la santé est souvent associé à la qualité de vie et il est indispensable d'améliorer la santé des populations pour réduire la pauvreté, à la fois cause et conséquence de la maladie. Pour cette raison, trois des huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD), validés en 2000 à l'issue de la Déclaration du millénaire de l'ONU, sont consacrés à l'amélioration de la santé:

· diminuer de 2/3 de la mortalité infantile ;

· diminuer de 3/4 la mortalité maternelle ;

· maîtriser les grandes épidémies, le sida, le paludisme et la tuberculose.38

38 PNUD(1999) : Rapport National sur les Progrès vers l'atteinte des objectifs du Millénaire pour le Développement.

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La majorité des pays autoritaires ont traversé des crises économiques au cours du 20ième siècle. Vue les graves répercussions de cette crise sur la qualité de vie de la population, le défi de la démocratie sera liée à sa réponse aux problèmes sociaux. La santé est un des thèmes centraux des politiques sociales pour les gouvernements transitionnels. Elle est l'une des principales préoccupations parce que la rareté des soins de santé et de la détérioration de l'état général est devenue intolérable. La pertinence du sujet de la santé pour les appels à la démocratie a rendu nécessaire de formuler une réponse politique novatrice aux problèmes les plus urgents.

Il est clair qu'aujourd'hui, il ya différents points de vue de la façon permettant de contribuer à ce processus de promotion de la santé et la médecine préventive : D'abord, la politique de santé est souvent orientée vers la réduction des inégalités. Une inégalité qui se reflète dans la répartition des ressources, vu que le pourcentage des dépenses le plus élevé dans la santé est concentré dans les zones et les secteurs à revenu élevé. Dans les démocraties, la politique de santé prend en compte les inégalités et agit face aux critères de discrimination, en donnant la priorité à aider les groupes à haut risque social. La redéfinition du rôle du gouvernement est une priorité tout en gardant à l'esprit que la santé est un droit de la population et un devoir du gouvernement.39

Les démocraties favorisent l'expansion des informations essentiels sur la santé, tels que les conséquences désastreuses d'un nombre élevé de naissances pour les femmes, les avantages de l'allaitement, les risques des relations sexuelles non protégées (VIH/Sida). Dans ces domaines, le dialogue ouvert et le débat public fournis par la transition permettent de diffuser l'information et d'influer par la suite les comportements.

L'investissement dans la santé est un vecteur important de développement économique. Comme l'a montré la Commission macroéconomie et santé, une amélioration sensible de la situation sanitaire est un préalable indispensable pour permettre aux pays en développement de rompre le cycle de la pauvreté.40 La bonne santé de la population facilite le développement qui à son tour favorise l'installation de la démocratie.

La littérature utilise souvent comme mesure de l'état de santé, l'espérance de vie à la naissance. Les études empiriques montrent une relation positive et significative entre cet

39 Timothy Besley and Masayuki Kudamatsu(2006) : Health and Democracy

40 OCDE(2004) : Santé et pauvreté dans les pays en développement : Les grandes lignes d'action.

indicateur et le niveau de démocratie. D'autres travaux utilisent aussi le taux de mortalité infantile, et parviennent aussi aux mêmes résultats.41

L'urbanisation :

Lipset(1959) remarque que : « l'État démocratique est un produit de l'existence urbaine et qu'il était ainsi naturel qu'il soit apparu pour la première fois en Grèce». Il affirme aussi que les pays démocratiques sont plus urbanisés que les États dictatoriaux ou autoritaires.42L'État démocratique fait résulter la « citoyenneté », conséquence de la concentration urbaine. Lipset affirme aussi que les pays démocratiques sont plus urbanisés que les États dictatoriaux ou autoritaires.

La concentration croissante des populations dans les villes est à l'heure actuelle un phénomène que connaissent presque exclusivement les pays en transition. L'urbanisation se présente comme un processus caractérisé par la mutation de ces sociétés en passant d'une population essentiellement agricole et organisé selon des structures sociales rurales, à des sociétés à prédominance urbaine, industrielle et axées sur le marché. Un des principaux facteurs utilisés pour mesurer l'urbanisation est l'augmentation de la population dans les villes.

Le développement au sein des villes permet de bénéficier d'économies d'échelle au niveau des transports, du traitement des déchets et surtout au niveau de l'activité économique. Les facteurs qui améliorent la qualité de vie sont plus répandus dans les villes que dans les campagnes : meilleur accès aux services de santé, aux infrastructures, à l'information. Les politiques publiques s'appliquent plus aisément en milieu urbain. Donc, l'urbanisation attribue à la croissance qui à son tour, favorise la démocratisation.43

Les innovations technologiques, comme le contrôle des émissions de gaz ou des télécommunications, peuvent rendre la ville plus attractive. Donc, même si les technologies de l'information et de la communication peuvent à l'avenir entraîner une plus grande dispersion géographique de l'activité économique, l'urbanisation continuera d'être au coeur du développement économique.

41 Havard Hegre, Carl Henrik Knutsen and Espen Geelmuyden Rod(2012) : The Determinants of

Democracy: A Sensitivity Analysis

42 Lipset(1959): Some Social Requisites of Democracy: Economic Development and Political Legitimacy

43 Michel Andrieu(2012) Programme de l'OCDE sur l'avenir : la ville dans le village mondial.

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Cependant, les villes des pays en transition présentent aujourd'hui de nombreuses contradictions. Elles participent autant au développement humain qu'elles l'inhibent. Ce sont des centres de richesses où se concentre aussi la pauvreté. Elles font ressortir à la fois ce qu'il y a de meilleur dans l'être humain, et ses appétits les plus bas. Elles jouissent des meilleures prestations sociales existantes dans le pays, mais sont aussi le lieu de bien de souffrances sociales : surpopulation, conditions de vie dangereuses, problèmes de drogue, agitation sociale, pollution.44

L'argument central de la théorie de développement est que les conditions économiques et sociales, dans un État donné, appuient les opportunités de l'établissement et du maintien des institutions démocratiques. Jusqu'à la fin des années 1980, la « théorie de la modernisation » n'a pas subi de contestation ; Ce processus a caractérisé la transition démocratique dans les dictatures de l'Europe du Sud de l'Espagne et du Portugal et dans certains « tigres » de l'Asie du Sud-Est (Corée du Sud et Taiwan). Elle était vérifiée empiriquement dans la majorité des cas étudiés et seuls, l'Inde et le Costa Rica et le Bostwana faisaient exception comme pays parvenus à la démocratie sans développement économique et social antérieur.

2. La structure sociale :

La démocratie doit être étendue et approfondie pour permettre à la politique et à ses institutions de favoriser le développement humain et de préserver la liberté et la dignité de tous les individus. Le degré d'hétérogénéité de la population, du fait des différences d'ethnies, de langage et de culture peut aussi influencer le niveau de démocratie. L'hypothèse habituelle est davantage d'hétérogénéité rend plus difficile le maintien de la démocratie.

Lijphart (1999) affirme que le type d'hétérogénéité d'une population (Ethnique, Religieuse et linguistique) peut influencer les institutions politiques et donc le régime.

a. Fragmentation Ethnique :

E. Hobsbawm(1993) définit un groupe ethnique comme étant "tout groupe qui se différencie de façon permanente des autres groupes qui vivent ou interviennent sur un certain territoire ; cette différence s'opère par le nom, par les caractéristiques qui sont sensées le distinguer des autres, et, bien entendu par les traits communs aux membres du groupe, qu'ils soient réels ou seulement supposés tels".

44 Programme des Nations Unies pour le développement : rapport sur le développement humain

(Urbanisation et développement humain).

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Dans les sociétés pluriethniques, les régimes politiques sont fortement sensibles à la fragmentation sociale ; aucun clan n'est susceptible d'abandonner la moindre autorité ni de partager le pouvoir avec les groupes rivaux. Cette fragmentation maintient un état de tension extrême et un risque constant de guerre civile. Les leaders politiques profitent souvent des risques des divisions ethniques afin de se présenter comme les défenseurs de leur propre culture contre les menaces des groupes rivaux.45

Les études anciennes affirment que plus l'hétérogénéité est grande, plus il est difficile de soutenir la démocratie. Une mesure standard de cette segmentation de la population est son fractionnement ethnolinguistique, une combinaison de la disparité des langues et de l'ethnicité dans un pays

La littérature ancienne (Mauro, 1995, La Porta et al, 1999) pointe sur l'hétérogénéité ethnique comme facteur déterminant de la réussite économique à la fois en termes de production (croissance du PIB) et la qualité des institutions (mesurée par l'ampleur de la corruption, la liberté politique, etc.). Miquel(1999) affirme qu'il est difficile de mobiliser une population mixte pour lancer le processus de démocratisation.

D'autres chercheurs ont insisté sur le rôle de la composition ethnique de la société dans le développement politique: Ces auteurs ont fait valoir que la démocratie est le régime idéal pour une société avec de nombreux groupes ethniques, puisque c'est le système politique qui peut le mieux protéger leurs libertés. Pourtant, la diversité ethnique peut bloquer la démocratisation, si elle est associée à une polarisation de la vie politique (Dahl, 2000).

Amy Chua(2003) souligne le rôle de la propagation de la démocratie comme cause principale de l'instabilité ethnique et de la violence à travers le monde. Sa préoccupation est que l'accroissement du pouvoir de la majorité a conduit à l'émergence de démagogues exploitant la haine des masses contre l'élite minoritaire privilégiée, le résultat en étant les massacres en masse, le nettoyage ethnique et la régression autoritaire46.

Alesina et al. (2003) ont établit des indicateurs de fragmentation qui reflètent la probabilité que deux individus choisis au hasard dans la population n'appartiennent pas à la même ethnie. Les résultats empiriques montrent que les pays en transition sont un peu moins

45 MBONABUCYA Jean Baptiste(1998) : Ethnicité et conflit ethnique: approches théoriques en

perspective de l'analyse du conflit des Rwandais.

46 Chua Amy(2003) : « World on Fire ».

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fragmentés que les pays qui sont restés autocratique. Ceci montre que le fractionnement racial a un impact négatif sur l'indice de la démocratie47.

Pour conclure, La majorité des travaux indique l'existence d'une relation négative entre ces fractionnements et la démocratie. Cependant, quelques études récentes affirment que la démocratie est le seul système capable d'englober les différences puisqu'elle fournit un environnement social et juridique qui protège les libertés et les croyances.

b. Fragmentation Religieuse :

La transformation fréquente du paysage religieux prend la forme d'une fragmentation des champs chrétien ou islamique, directement visible par l'atomisation, des lieux cultuels qui traduit, plus profondément, de nouveaux modes de croire, de communier et de pratiquer. Une telle évolution est à replacer dans un contexte mondial marqué par l'affaiblissement et la crise de légitimité qui affectent, un peu partout, les grandes organisations sociales et politiques traditionnelles (partis, syndicats, Églises...).48

La religion est partagée par des collectivités de personnes. C'est un phénomène groupal qui permet de caractériser une façon de pensée et de représentations partagées par des individus. Il ne faut pas considérer la religion comme procédé figé. De plus, la croyance permet également de distinguer les groupes les uns des autres, et contribue donc au « sentiment de différence » et à celui d' « appartenance » décrit par Alex Mucchielli(1983). Ces deux sentiments naissent sur la base de comparaisons avec les autres acteurs sociaux ; la culture peut être un des éléments de comparaison.49

De nombreuses analyses préconisent l'importance des normes religieuses dans le développement politique. La démocratisation peut être bloquée par les religions et les dogmes qui ont une forte structure hiérarchique incontestée. En outre, des liens étroits entre l'église et l'État peuvent entraver la démocratisation.

La question en filigrane posée par Huntington, est de savoir si la religion est un facteur d'aggravation ou de pacification du dialogue. Huntington (1993) montre que des liens

47 Robert J. Barro : « Determinants of Democracy », Journal of Political Economy (Vol. 107, No. S6

(December 1999).

48 Maud Lasseur et Cédric Mayrargue (2011): « Pluralisation religieuse, entre éclatement et
concurrence ».

49 Alexia Casagranda(2006): « Religion et Géopolitique »

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traditionnellement forts entre les chefs religieux et l'État étaient toujours présents dans les pays à confissions catholique, orthodoxe, et musulmane. Ces religions ont aussi tendance à être hiérarchiques et résistantes aux changements.

Un aspect important de cette répartition est que les pays protestants sont toujours démocratiques tandis que les pays musulmans ne le sont pas. Les études de Barro, (1999) ont aboutit à des résultats certifiant une corrélation négative significative entre la part de musulmans et la probabilité de démocratisation puisque une partie des musulmans s'oppose à ce système politique du fait que « ce principe fondateur de la démocratie s'oppose au fondement même de l'islam où le domaine de la législation revient exclusivement à Dieu et non à l'homme ».50

L'appartenance religieuse a été également soulignée comme un déterminant important de la démocratie (Huntington(1991), Lipset(1994), Boone(1996)). Malheureusement, la théorie de l'interaction entre religion et la structure politique est encore moins développée par rapport à d'autres aspects de la théorie de la démocratie. Pour vérifier le lien entre la religion et la démocratie, les travaux se basent sur les données compilées par Jong Wha Lee sur la composition religieuse de la population d'un pays donné.51

c. Rôle de la femme :

Lors de la cérémonie d'ouverture de la Conférence de l'International Association of « Women Police », Asha Rose Migiro, Vice-secrétaire générale de l'ONU, déclare que « Lorsque les femmes sont véritablement engagées et responsabilisées, toute la société en profite ».52 Si un processus de démocratisation vise à tenir ses promesses d'amélioration de bien-être, il lui faut pouvoir compter sur la contribution de tous ses citoyens. Cela ne peut pas se produire si les femmes et les filles ne sont pas en mesure, en vertu de la loi ou du droit coutumier, de participer pleinement à la vie politique et économique du pays.

De plus, à l'occasion de la conférence de Beijing, le PNUD a consacré son rapport annuel sur le développement humain (1995) à l'inégalité des chances entre les hommes et les femmes. Il propose notamment un «empowerment index» composé de trois variables : le revenu, la participation au marché du travail et la participation aux décisions politiques exprimées par la

50 Elias Papaioannou, Gregorios Siourounis « Democratisation and Gowth» 1520-1551, The Economic

Journal, 118 (Octobre 2008).

51 IUFM D(200) Croissance, démocratie et développement

52 www.un.org/News/fr-press/docs/2011/DSGSM566.doc.htm

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part des sièges parlementaires occupés par des femmes. Dans ce contexte, la définition de l'«empowerment» est claire: il s'agit de la participation des femmes à la vie économique et politique.»53

La notion d' « empowerment » englobe donc la vision d'acquisition de pouvoir, de contrôle de vie et de développement de la capacité d'atteindre ces objectifs. Ces notions ont été largement débattues par A. Sen (2000) et reprise par N. Kabeer (2001).

Madeleine Albright, la présidente du conseil d'administration du NDI, a déclaré en 2010 que « La réussite sociale sans la démocratie est improbable, et la démocratie sans les femmes est impossible ». 54 De plus, elle affirme que « la contribution des femmes à la vie politique entraîne des gains important pour la démocratie, y compris une plus grande réponse aux besoins des citoyens, une coopération élevée entre les partis et les groupes ethniques, ainsi qu'une paix plus durable ».

Kofi Annan, ancien Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, a affirmé à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2002 que «plusieurs études montrent qu'il n'existe aucun outil de développement qui soit plus efficace que l'autonomisation des femmes. Aucune autre politique n'est aussi susceptible d'accroître la productivité économique ou de réduire la mortalité infantile et maternelle. Aucune autre politique n'est aussi qualifiée pour améliorer la nutrition et promouvoir la santé, y compris la prévention du VIH/sida. Aucune autre politique n'est aussi bien armée pour améliorer les chances de la prochaine génération d'accéder à l'éducation. »55

La participation des femmes à la vie politique contribue à l'égalité des sexes et affecte à la fois l'étendue des questions politiques qui sont concernées et les types de solutions qui y sont proposées. Il est irréfutable que la hausse du nombre de femmes élues à des fonctions politiques entraîne une augmentation des politiques mettant l'accent sur la qualité de vie et reflétant les priorités des familles, des femmes, ainsi que des minorités ethniques et raciales. La participation des femmes à la vie politique est accompagnée de profondes répercussions, positives et démocratiques, sur les communautés, les législatures, les partis politiques et la vie des citoyens, et contribue à une efficacité accrue des démocraties.

53 B. Marques Pereira et P. Nolasco (Dir.), La représentation politique des femmes en Amérique Latine,

Bruxelles, L'harmattan/UNESCO, 2001, p. 22.

54 National Democratic Institute (NDI) 2010 : La Démocratie et les Défis Posés par le Changement.

55 www.un.org/News/fr-press/docs/2002/SGSM8141.doc.htm

3. Libertés Civils :

Dans l'opinion publique, la lutte au profit des droits de l'homme est fréquemment présentée comme un aspect de la lutte en faveur de la démocratie. Javier Perez de Cuellar secrétaire général des Nations-Unies a déclaré en mars 1990 que « La démocratisation complète de l'Europe sera une réaffirmation du caractère universel de la Déclaration des droits de l'homme ». Dans cette optique, la démocratie et droits de l'homme sont censées progresser du même pas. Les deux expressions ne sauraient s'opposer. Elles deviennent même presque synonymes.56

La démocratie est selon le PNUD dans son rapport 2000, la seule forme de régime politique respectueuse des cinq catégories de droits existantes : les droits économiques, sociaux, politiques, civils et culturels. En effet, diverses formes d'interventions politiques sont nécessaires pour donner consistance à ces différents droits au sein d'un régime démocratique. La démocratie se définit par les droits de l'homme.

L'indice de Freedom House sur les libertés civiles est le concept le plus large, qui concerne les libertés de parole, de presse, de religion ainsi qu'une variété d'indice de protections juridiques. Les variables des libertés civiles sont positivement corrélées avec la démocratisation. Ce résultat suggère que les forces économiques et sociales qui promeuvent la démocratie sont semblables à celles qui stimulent les libertés civiles.

a. Torture :

La torture et les formes de traitements ou peines cruelles, inhumaines ou dégradantes demeurent un sujet de préoccupation majeure de la communauté internationale. La violation d'un droit inhérent à la nature humaine se produit à l'intérieur d'Etats, où des particuliers sont privés de leur liberté pour des motifs politiques, juridiques. Depuis le déclenchement des « vagues de démocratisation », les pays en transition se sont engagés à renforcer le respect des droits humains et à rompre avec les actes de torture.57

Le XXème siècle a été témoin d'une liste abominable de crimes, des pires qu'ait connus l'humanité: génocide, crimes contre l'humanité, notamment recours systématique à la torture, aux exécutions extrajudiciaires et détentions secrètes. C'est seulement, lors des

56 Alain de Benoist(2004) : « DROITS DE L'HOMME, LIBERTES, DEMOCRATIE ».

57 Adama Dieng(2006) Sous-Secrétaire général des Nations Unies & Greffier

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

31

déclenchements des processus transitionnels qu'ont été tentés les premiers efforts visant à mettre fin à ces cruautés qui heurtaient profondément la conscience humaine. 58

La Convention des Nations Unies contre la torture définit la torture comme tout acte commis par un fonctionnaire publique agissant à titre officiel, par lequel une douleur ou des souffrances aigues, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne dans le but notamment d'obtenir des renseignements ou des aveux, de la punir, de l'intimider, ou pour tout autre motif fonde sur la discrimination.

La persistance des actes tortionnaires réside en premier lieu sur son efficacité pour conserver le pouvoir et éliminer toutes tentatives de contestations. Ainsi, toutes personnes, pouvant apparaître comme une menace contre la sureté de l'État et des dirigeants, courent le risque de subir des traitements cruels et inhumains infligés par les bourreaux. Cette maltraitance est aussi imposée à leurs proches et aux membres des groupes auxquels ils appartiennent. Aussi, les minorités ethniques ou religieuses sont également pointées, lorsque leurs réclamations et leurs contestations pour l'égalité sont considérées comme déstabilisantes pour le pouvoir. Même s'ils font valoir leurs droits de façon pacifique, ces opposants sont souvent qualifiés de terroristes, justifiant ainsi interpellations, incarcérations et tortures.

La chute de ces dictatures réduit la souffrance et les malheurs des victimes de l'oppression et permet d'ouvrir le chemin de reconstruction de ces sociétés avec plus de démocratie politique, de liberté personnelle et de justice sociale.

De toute façon, rares sont les victimes qui portent plainte ou ceux qui acceptent de témoigner des brutalités qu'elles ont subis. Elles savent d'avance qu'elles s'exposent ainsi que leurs proches, à des représailles, en cas où elles tentent de demander justice. Même suite aux vagues de transition démocratique, Les tortionnaires restent impunis. Les nouvelles gouvernements évitent d'ouvrir ces dossiers et d'engager des poursuites, puisqu'elles s'aventurent à se heurter aux services d'ordre et de sécurité ayant participés à la répression et dont de nombreux membres sont encore en poste ou influents.

Cependant, ces dernières années, plusieurs Etats et organisations s'engagent à légitimer le recours à la torture comme moyen de préserver la sécurité et la stabilité nationales. Peu après

58 Haut commissariat des nations unies pour les droits de l'homme(1984) : La Convention des Nations

Unies contre la torture, et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

32

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

33

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

34

l'attentat contre la galerie Point Show des Champs Elysées(1986), Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur Français déclare : « Il faut que la peur change de camp [...]. Il faut terroriser les terroristes ». Aussi, Charles Krauthammer(2001) suppose que si les auteurs des attentats du World Trade Center de 1993 avaient été traités un peu plus durement, peut-être que les attaques du 11 septembre 2001 n'auraient pas eu lieu. Utiliser le terme « terroriste » permet de spécifier l'ennemi et d'affirmer clairement que coopérer avec ce dernier revient à franchir une ligne rouge.

Toutefois, il paraît pour le moins difficile d'établir une hypothèse générale pour lutter contre ce phénomène, y compris en ce qui concerne la mise en oeuvre de stratégies ou de tactiques légitimant l'utilisation des moyens de terreur. Enfin, plusieurs auteurs estiment que le fait de torturer devient légitime au cours du processus de démocratisation pour empêcher un danger immanent à savoir une explosion subite.59

b. Liberté d'expression :

La liberté d'expression est souvent au coeur des débats politiques. Admettre la liberté d'expression a souvent constitué l'une des premiers pas vers la démocratie. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les révolutions anglaises, américaines et françaises se sont caractérisées par la reconnaissance de la liberté d'expression. Voltaire(1763) affirme que « Le droit de dire ce que nous pensons est le droit de tout homme libre, dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse. Ce privilège nous est aussi essentiel que celui de nommer nos auditeurs et nos syndics, d'imposer des tributs, de décider de la guerre et de la paix ; et il serait déplaisant que ceux en qui réside la souveraineté ne pussent pas dire leur avis par écrit »60.

Tous les textes nationaux et internationaux introduisant les droits de l'homme accordent à cette liberté une place privilégiée: de la « Déclaration des droits » de 1689 en Angleterre à la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies (DUDH) de 1948 en passant par la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, adoptée en 1981. Cet intérêt accordé à l'expression affirme qu'elle figure parmi les premières libertés supprimées par les régimes autoritaires, notamment au travers du contrôle de l'information et de l'art.

59 Scott Shane, David Johnston et James Risen, « Secret U.S. Endorsementof Severe Interrogations »,

New York Times, 4 octobre 2007

60 Harvard College Library(1941): « OEuvres complètes de Voltaire: Théâtre. La Henriade. La Pucelle. Poésies ».

Les éléments essentiels de la démocratie comprennent le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, notamment ... la liberté d'expression et d'opinion61. Ainsi, « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontières».Ce texte est extrait du premier alinéa de l'article 11 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Pour finir, grâce à la liberté d'expression, les universitaires et intellectuels peuvent aujourd'hui mener des recherches, exprimer leurs positions scientifiques, mais aussi politiques sans aucunes entraves. C'est par le débat que les idées existent, et c'est par cette existence que les sociétés démocratiques se forment et se pérennisent.

c. Liberté de presse:

La liberté de presse et d'information est souvent considérée comme garante d'un Etat plus libre et donc le moyen d'obtenir une démocratie solidement enracinée dans la société. Tocqueville relevait que l'un ne va pas sans l'autre : « la souveraineté du peuple et la liberté de la presse sont [...] deux choses entièrement corrélatives ».62

La presse est l'un des principaux moyens de diffusion de l'information. Elle est considérée comme un moyen d'expression essentiel pour les acteurs démocratiques et joue un grand rôle dans la formation de l'opinion publique. Plaçant certains débats sur le devant de la scène, elle peut aussi en occulter d'autres. Elle est donc soumise à une éthique : exactitude de l'information, respect de la vie privée, vérification des sources.

Plusieurs recherches attribuent aux médias et surtout à la presse le pouvoir d'influencer les individus et l'opinion publique, à la fois dans le domaine des goûts personnels et de la culture, ainsi que le pouvoir d'influencer l'économie et le gouvernement des pays. Le rôle des médias en tant qu'acteurs dynamiques des transitions démocratiques et leur influence sur le processus de réformes politiques est resté largement inexploré.

Les courants de littératures se sont orientés dans deux voix principales. La première s'est penchée sur la question de la nécessité d'une démocratisation de la presse, de l'information et des politiques de communication dans un contexte de démocratie naissante. La seconde

61 Assemblée générale de l'ONU, Renforcement du rôle des organisations et mécanismes régionaux, sous-régionaux et autres en vue de promouvoir et de consolider la démocratie, 23 mars 2005.

62 Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Paris, Gallimard, 1961, t. I, II, chap. III, p. 187.

appréhende la presse, et la liberté comme des éléments permettant de jauger le degré de démocratie atteint suite aux transformations institutionnelles.

La presse constitue un moyen de contestation, ce qui explique que les premiers textes démocratiques ont consacré sa liberté. Le 1er amendement de la constitution américaine de 1787 affirme: "le Congrès ne fera aucune loi portant atteinte à la liberté d'expression". Néanmoins, au cours du 20ième siècle, le rôle des journaux s'est affaiblit, pour céder place à la télévision, au cinéma et à la radio qui participent désormais au débat démocratique. Le développement d'Internet au 21ième siècle permet aussi la diffusion des idées démocratiques. Les nouvelles technologies permettent de rapprocher les points de vue entre classe politique et les citoyens63.

Beata Rozumilowicz(2002) donne deux raisons sur l'importance de l'indépendance des médias. La première est, qu'elle offre aux individus un forum public afin qu'ils puissent exprimer leurs opinions, leurs croyances et leurs points de vue. Aussi à travers la diffusion d'idées, la liberté des médias permet la découverte et la circulation des informations, la diffusion et la confrontation des opinions, et donc la formation des volontés individuelles des citoyens.

Cependant, La presse est l'institution non gouvernementale la plus redoutable pour la démocratie. Le premier problème qui se pose est celui de la transparence : alors que la démocratie exige une transparence totale, le fonctionnement du gouvernement a besoin de certaines confidences en ce qui concerne la sécurité d'Etat, préparation de décisions et affaires diplomatiques internationales.

De plus, Yogesh Atal (1997) souligne que dans les pays en transition, où la pauvreté est répandue, la presse est souvent des « médias de classe », d'où le risque de manipulation. Le financement dépend de capitaux privés et donc les détenteurs modifient et déforment l'information en fonction de leurs intérêts et peuvent donc entraver sur le chemin démocratique. La presse est la propriété des gouvernements ou des privés et sont dépendants alors des aspirations de leurs possesseurs. La concentration financière peut aussi corrompre son indépendance, même si certains journaux essaient de garantir un mode de financement

63 Direction de l'information légale et administrative française(2006): Média et démocratie.

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indépendant. Donc, la multiplicité des médias ne coïncide pas toujours avec la pluralité d'opinions et diversité de l'information.64

Enfin, dans les courses électorales, la presse pose le problème d'accès entre les candidats et exerce donc une influence néfaste sur la formation des opinions des électeurs. Certains groupes se voient ainsi exclus de l'espace publique et sont coupés du cercle de discussion. D'autres parts, elle met la lumière sur d'autres acteurs et leur donne une image exagérée.

La presse est donc une arme à double tranchant. Cependant, Cette double certitude se voit aujourd'hui bousculée par la détérioration de l'importance des journaux traditionnels, les défaillances imputées aux organes journalistiques et l'émergence de nouveaux médias dont l'accès est plus facile.

Dans ce qui suit, nous allons procéder à une approche économétrique permettant d'étudier les déterminants qui sont à l'origine du déclenchement du processus transitionnel sur la période 1981-2010.

35

64 Caroline Trottier (2010): Prioriser la liberté de presse lors du processus de démocratisation : désillusion Situation en République démocratique du Congo.

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36

Chapitre2 : Vérification empirique des déterminants de la transition sur la
période 1981-2010 :

Introduction

Après avoir discuté les principales théories portant sur la transition démocratique, ainsi que l'identification des différents déterminants évoqués comme sources de déclenchement du processus transitionnels, le travail essayera de valider les différentes corrélations pouvant exister entre la probabilité de naissance de transition et des facteurs déjà abordés.

Afin d'y parvenir, le travail utilise un modèle « probit » estimé sur base d'informations collectées sur la période 1981-2010 sur un échantillon de 173 pays.

Cette partie s'organise de la façon suivante : dans la première section, nous spécifierons notre modèle, nous décrirons l'ensemble des variables et nous présenterons notre échantillon. Dans la deuxième, nous présenterons les résultats obtenus.

Section1 : Présentation des variables et du modèle choisis pour expliquer la transition démocratique :

La spécification du modèle et la description des donnés fera l'objet de la première partie, tandis que la deuxième portera sur la présentation du cadre conceptuel de l'étude.

1. Spécification du modèle et description des données: a. Spécification du modèle :

Afin de cerner les liens de causalités entre les différents facteurs évoqués dans la littérature et la transition démocratique, nous nous trouvons dans l'obligation d'utiliser un modèle qualitatif à savoir le modèle « probit ». L'utilisation de ce modèle à choix discret est due à la nature dichotomique de notre variable à expliquer. Nous considérons un échantillon qui englobe 173 pays dont 44 en transition.

Pour identifier les origines des transitions, nous allons estimer le modèle suivant :

37

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Où i indique le pays et t fait référence à l'année. Ces indices servent pour toutes les

variables.

Variable

Définition

Source

Transitionit

C'est une variable dichotomique qui :

0 si le pays i n'a pas connu de transition dans la
période entre 1981-2010 Transitionit=

1 si le pays i est en transition entre 1981- 2010.

Modeling Transitions to
and from Democracy
Jay Ulfelder et Mike
Lustik (2005)

RealGDPpcit

Le logarithme du produit intérieur brut par tête

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

Educationit

La variable indique le pourcentage des élèves de sexe féminin inscrit au
niveau primaire par rapport au nombre total des élèves à savoir les
inscriptions dans les écoles publiques et privées.

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

Healthit

Elle représente la prévalence du VIH pour les personnes de sexe
masculin, âgés entre 15 et 24 ans.

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

 

38

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Ruralpopit

Mesure la population urbaine. l'indice est calculé comme la différence
entre la population totale et population urbaine

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

Tortureit

La torture est classée sur une échelle de 3 classes: (0) Pratiqué fréquemment.

(1) Pratiqué occasionnellement. (2) Non pratiqué.

The Quality of
Government Dataset
Codebook(2011)

RELIGIOUSFRACTit

Elle reflète la probabilité que deux personnes choisies au hasard à partir d'un pays donné n'appartiennent pas au même groupe religieux

The Quality of
Government Dataset
Codebook(2011)

FREEDOMSPEECHit

C'est une variable calculée à partir de quatre composantes : Lois et
règlements, pressions et contrôles politiques, influences économiques
et actions répressives. L'échelle varie de 0 (Moins libre) à 10 (Très libre).

The Quality of
Government Dataset
Codebook(2011)

Presslibertiesit

Elle représente la censure, l'intervention et la part du gouvernement
dans les médias (y compris la radio, TV, Internet, et les agences de
presse nationales) est la suivante:

(0) Complète

(1) quelques fois

(2) Jamais

The Quality of
Government Dataset
Codebook(2011)

WomenParticipati

onit

Mesure la position de la femme dans la vie politique et économique : (0) Aucun des droits politiques et économiques des femmes

n'est garanti par la loi.

(1) L'égalité politique et économique est garantie par la loi.
Cependant, il ya des limites importantes dans la pratique.
(2) L'égalité politique et économique est garantie par la loi ainsi
qu'une pratique plus au moins visible.

(3) L'égalité politique et économique est garantie par la loi et
dans la pratique.

The Quality of
Government Dataset
Codebook(2011)

 

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39

b. Description des variables :

Variable dépendante :

Transitionit est notre variable dépendante. C'est une variable dichotomique qui :

0 si le pays i n'a pas connu de transition dans la période entre 1981-2010

Trasitionit=

1 si le pays i est en transition entre 1981-2010.

Le pays est pris en compte comme pays en transition lorsqu'il connait un changement

politique permettant le passage d'un Etat autoritaire vers une démocratie. Selon T. L. Karl et P.

Schmitter(1991), le changement peut se faire par :

? Pactes: les élites se mettent d'accord entre eux pour s'éloigner de l'autoritarisme.

? Imposition: l'élite utilise leurs forces pour créer une opposition.

? Réformes: la masse se mobilise sous un compromis avec absence de violence.

? Révolution: la masse se relève avec les armes pour faire tomber le pouvoir.

Selon la période d'étude (1981-2010), les pays en transition retenus appartiennent à la troisième vague de transition. Le reste des pays de l'échantillon ont des régimes non-démocratiques (monarchie, régime militaire, guerre civile...).

A l'aide d'une variable indiquant le type de régime gouvernant (Hadenius et Teorell, 2007), nous supprimons tous les pays étant démocratiques avant notre période d'étude (19812010) afin de rendre l'échantillon plus homogène.

Variables explicatives :

RealGDPpcit : Le logarithme du produit intérieur brut par tête. Cette variable permet de mesurer la richesse et les performances économiques d'un pays. Selon l'hypothèse de Lipset (1959), un niveau élevé du PIB per capita augmente la probabilité de démocratisation du pays ainsi que sa stabilité. Donc, nous attendons une significativité positive.

Pour mesurer le développement humain d'une nation, nous nous référons à trois indices :

EDUCATIONit: représente la performance du secteur de l'éducation. Lipset(1959) affirment qu'une population mieux cultivée présume de meilleures chances pour le

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40

déclenchement du processus démocratique. La relation entre la variable et la démocratisation est supposée positive.

HEALTHINDEXit : est une mesure du développement sanitaire. L'augmentation du nombre de personnes infectées reflète une détérioration du niveau de la santé. Les études empiriques montrent une relation négative et significative entre cet indicateur et le niveau de démocratie.

RURALPOPit : fait référence aux personnes vivant dans les zones rurales. Il est calculé comme la différence entre la population totale et population urbaine. Lipset affirme que les pays démocratiques sont plus urbanisés que les États dictatoriaux ou autoritaires. Donc, le signe sera probablement négatif entre notre mesure et la transition.

Presslibertiesit : est L'indice liberté de presse. Plusieurs recherches affirme que les médias et surtout à la presse ont l'immense pouvoir d'influencer les individus et l'opinion publique et donc de faire circuler les principes de la démocratie chez les populations. Nous attendons donc à une corrélation positive.

RELIGIOUSFRACTit : exprime le fractionnement religieux. Plus le pourcentage est grand, plus la société est segmentée (Alesina et al. (2003)). Les résultats empiriques montrent que les pays en transition sont un peu moins fragmentés que les pays qui sont restés autocratique. Le fractionnement a un impact négatif sur l'indice de la démocratie.

FREEDOMSPEECHit : est une mesure de la liberté d'expression. Elle a souvent constitué l'une des premiers pas vers la démocratie. Donc, dans la majorité des résultats empiriques, cette variable est liée positivement aux changements démocratiques.

Womenparticipationit : est l'indice représentant les droits d'égalité de la femme dans la vie politique et économique .L'idée partagée dans les travaux empiriques est que la réussite du processus de démocratisation compte sur la contribution de tous ses citoyens à savoir la participation totale de la femme à la vie politique et économique du pays.

Tortureit : représente le recours du pouvoir en place à la torture contre ces opposants. Les conventions et les traités internationaux mettent en avant que l'abolition de la torture présente un saut en avant dans la démarche démocratique. La relation espérée pour l'indicateur est positive.

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41

2. le modèle « probit » :

Vu le caractère dichotomique de la variable dépendante «Transition », les méthodes linéaires traditionnelles sont dans ce cas, incapables de modéliser et d'étudier le modèle. On ne peut pas utiliser les méthodes traditionnelles du fait que la variable « Transition » ne prend que deux valeurs et la perturbation «u » suit nécessairement une loi discrète. Ce qui est incompatible avec les hypothèses habituelles de continuité et de normalité des résidus (Gouriéroux ,1989). Le recours à une analyse économétrique spécifique est alors nécessaire pour isoler les effets propres. Ces méthodes utilisées doivent tenir compte de l'absence de continuité des variables traitées à savoir les modèles dichotomiques.

L'étude de ces modèles date des années 1940. Les travaux les plus marquants de cette époque sont sans conteste ceux de Berkson (1944, 1951) consacrés notamment aux modèles dichotomiques simples (modèles logit et probit). Les premières applications ont particulièrement porté sur le domaine de la biologie, et de la sociologie. Récemment, ces modèles ont été utilisés pour décrire des données économiques avec notamment les travaux de Daniel L. MacFadden (1974) et de James J. Heckman (1976).

Lorsqu'on parle des modèles dichotomiques, on entend parler des modèles dans lesquels la variable expliquée ne peut prendre que deux modalités. L'objectif des modèles dichotomiques consiste alors à expliquer la survenue de l'événement en fonction d'un certain nombre de caractéristiques observées pour les individus de l'échantillon et donc à spécifier la probabilité d'apparition de cet événement.

Dans notre travail, on choisit comme modèle le modèle « probit » afin de déterminer la relation existante entre la variable qualitative « Transition » et les variables explicatives à savoir les déterminants des transitions. Le modèle « probit » admet pour la variable expliquée, la probabilité d'apparition de cet événement par rapport aux variables explicatives.

Soit un échantillon de n individus (i : 1,..., n). Pour chaque individu, on pose, ?i ? [1, N] : 1 si l'événement s'est réalisé.

Yi =

0 si l'événement ne s'est pas réalisé.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

42

Dans le travail :

· Yi = 1 si le pays a connu une transition démocratique et Yi = 0 sinon. Les éléments de base de ces modèles sont :

· Un événement Y (Y=1 ou 0).

· Une (ou plusieurs) variable indépendante Xi.

· P (Y=1/Xi), décrit la probabilité de la réalisation de l'événement pour Xi donnée.

On suppose alors que le modèle prend la forme suivante : > Pr(Y = 1) = f4(t

)dt = 4(X'/3) : La probabilité de la réalisation de l'événement (connaitre la transition démocratique) pour le pays i étant donné les valeurs des variables Xi.

> Pr(Y = 0) = ff,R 4(t)dt = 1 -- 4(X'/3) : La probabilité de la non-réalisation del'événement (absence de transition démocratique) pour le pays i étant donné les valeurs

des variables Xi.

Après avoir introduit le modèle et la méthode d'estimation, nous procédons à une présentation des principaux résultats de l'analyse économétrique qui ont consisté à estimer la probabilité de connaitre la transition démocratique par rapport aux déterminants cités précédemment.

43

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? Section2 : Application et Résultats :

Transition

Coef.

Std. Err.

Z

P>|z|

[95% Conf.

Interval]

RealGDPpc

.081073

.0127109

6.38

0.000

.05616

.105986

HEALTHINDEX

-.2945926

.0365671

-8.06

0.000

-.3662628

-.2229224

EDUCATION

.0716804

.0117234

6.11

0.000

.0487029

.0946579

RURALPOP

-1.70e-09

3.68e-10

-4.62

0.000

-2.42e-09

-9.79e-10

Pressliberties

.0401306

.0092609

4.33

0.000

.0219796

.0582816

RELIGIOUSFRACT

-.644008

.101995

-6.31

0.000

-.8439145

-.4441015

FREEDOMSPEECH

.1045416

.0352944

2.96

0.003

.0353659

.1737174

Womenparticipation

.219613

.0477482

4.60

0.000

.1260283

.3131977

Torture

-.2636526

.0352246

-7.48

0.000

-.3326917

-.1946136

_cons

-5.934994

.6094876

-9.74

0.000

-7.129568

-4.74042

 

Le tableau ci-dessus représente les résultats de l'estimation probit. Les résultats montrent que toutes les variables du modèle sont significatives.

Nous commençons avec les variables économiques: le coefficient du produit intérieur brut par habitant est positif et significatif, ce qui signifie que la démocratie directe est un bien ordinaire qui est davantage consommée dans les sociétés les plus riches. Les pays les plus prospères sont plus susceptibles de connaître une transition.

Les indices du développement humain sont eux aussi significatifs : La prévalence du VIH et la ruralité de la population affecte négativement la réalisation de transition. Contrairement la variable de l'accès à l'éducation qui est toujours positive, fournissant des preuves du lien entre l'éducation et de la démocratie mis en évidence par Glaeser et al. (2006). Les résultats obtenus nous mènent à affirmer qu'une population instruite et en bonne santé sortie du milieu rurale est prête à accepter les principes démocratiques et à éradiquer la dictature.

Le coefficient de la variable « torture » obtenu est significatif. Malgré que nous ayons

attendu un signe positif qui soit en accord avec la littérature, nous avons au contraire trouvé une

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44

relation négative entre l'utilisation de la torture et la transition. Cependant, le signe négatif peut être justifié. Les régimes autoritaires et à l'aide de leurs appareils policières ont souvent recours à la force majeure et aux actes de tortures pour faire face à quiconque incitations et réclamations de changements ou à un éventuel renversement du régime. La force autocratique est le moyen classique d'écraser l'opposition et accaparer le trône.

Le coefficient de la fragmentation religieuse est négatif et significatif, comme le prédit la théorie. Le résultat est en cohésion avec l'idée d'Aghion et al. (2004) qui affirme que dans les sociétés plus fragmentés, un groupe risque d'imposer un contrôle sur les autres groupes et infliger des restrictions sur leur liberté politique.

Les libertés d'expression et de presse sont significativement positives. Ceci confirme que ces droits sont perçus comme des éléments permettant d'informer, d'inciter et d'encourager les peuples à changer et en même temps de jauger et soutenir le degré de démocratie atteint. Les mêmes résultats se manifestent aussi pour la participation de la femme confirmant ainsi l'hypothèse que la transition et la consolidation de la démocratie nécessite la participation de toute la population à savoir la contribution totale de la femme à la vie politique et économique du pays.

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45

Conclusion :

Le développement de la littérature sur la transition démocratique a suivi de près le déroulement de ces processus historiques à travers le monde. La plupart de ces auteurs parlait pendant les 1ères vagues de la démocratie plutôt que du processus de démocratisation, ils ont concentré leur analyse sur l'identification des caractéristiques de base des démocraties existantes, en les comparants souvent à des pays non démocratiques.

Au cours du 20ième siècle, de nombreux pays d'Europe du Sud et d'Amérique latine ont subi des transitions vers la démocratie, que ce soit pour la première fois ou pour une répétition. De ce fait la discussion s'intéresse alors au phénomène de démocratisation au lieu de la démocratie elle-même.

La première section a porté sur la définition de la transition démocratique ainsi qu'un volet de littérature portant sur l'historique et les modalités de démocratisation. La transition est donc l'idée d'un projet de société démocratique libre conduite par une dynamique politique et un cadre institutionnel. Les vagues de transitions se succèdent mais chaque fois dans un nouveau coin du globe et d'une nouvelle façon. Ceci n'est pas surprenant, puisque ce processus est une arène de confrontations d'intérêts, de normes et de valeurs.

La seconde partie discute les principales théories portant sur les déterminants de la transition. Plusieurs facteurs, d'ordre socio-économique, sont a priori susceptibles de fournir une explication de ce processus. La trajectoire historique, comme les fondamentaux culturels de chacun de ces pays rentrent probablement en ligne de compte. Les origines de la démocratisation diffèrent d'un pays à un autre et chaque vague de transition est caractérisée par des catalyseurs spécifiques à elle. Cependant, dans la littérature, les analystes mettent principalement l'accent sur les facteurs internes comme déclencheur de la transition.

Tous au long de la dernière partie, nous avons essayé de vérifier empiriquement la significativité des déterminants qui sont à l'origine des transitions démocratiques à travail l'estimation d'un modèle « probit ».

Nous avons considéré un échantillon qui englobe 173 pays dont 44 en transition sur la période (1981-2010). La variable dépendante reflète l'existence d'un processus démocratique ou non pour un pays données.

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46

Les résultats obtenus sont proches de la littérature empirique, à savoir :

? Un effet positif significatif de la croissance et du développement humain sur le déclenchement de la transition démocratique.

? Une liberté de presse et d'expression plus grande aide à répandre les principes de la démocratie contrairement au recours à la torture.

? L'insertion de la femme dans la société et la garantie des ses droits affecte positivement

le changement démocratique.

? Pour finir, le fractionnement religieux de la société rend difficile l'union des forces face à la dictature et donc empêche la transition.

La protection de la réussite de la transition nécessite de gérer de manière satisfaisante et habile un ensemble de problèmes hérités du régime déchu :

? Du point de vue politique

Cette transition démocratique entraine l'abandon des anciennes règles du jeu politique et suscite l'apparition de nouveaux acteurs politiques et de nouvelles configurations stratégiques.

Il est évident donc d'enclencher un processus de reconstruction et de moralisation de la société, par la définition d'un nouveau contrat social. C'est pourquoi la transition démocratique implique patience et vigilance de la part de tous les acteurs présents lors de définition, puis la mise en place, des divers pouvoirs.

L'ouverture de l'espace politique constitue une épreuve capitale dans le cadre de la consolidation de la démocratie d'un pays. Les nouveaux régimes sont ainsi exposés au défi d'englober tous les acteurs même ceux qui n'ont pas nécessairement participé à la transition. Le défi consiste parallèlement à créer un niveau haut de consensus et de réconciliation afin d'éviter un recul politique et d'assurer par là-même la survie des nouveaux régimes. Autrement dit, les

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gouvernements en place doivent garantir efficacement le maintien du régime démocratique avec le soutien, à la fois de la société civile, des autres acteurs politiques et des forces armées.65

? Du point de vue économique :

La consolidation de transition s'établit sur trois étapes. Dans un premier temps, une aide d'urgence destinée au rétablissement de l'équilibre macroéconomique et démanteler le système qui défavorisé auparavant le développement. Pour libérer l'économie des problèmes de gouvernance, une gestion plus transparente et plus responsable, une amélioration du climat des affaires, ainsi qu'une plus grande concurrence et un système bancaire plus sain seront nécessaires.

Rapidement après, un soutien renforcé à l'économie privée et une reconsidération du poids du secteur public dans l'économie sont nécessaires. Le secteur privé est observé comme le seul créateur d'emplois à long terme, notamment par le développement des PME. De plus, afin d'atteindre un niveau de croissance supérieur, l'économie transitionnelle devra diversifier son industrie et ses partenaires commerciaux, promouvoir une culture d'entrepreneuriat et des innovations pilotées par le secteur privé, et accroître son exposition à la concurrence mondiale.

Enfin, à moyen terme, une augmentation substantielle de l'aide remboursable, orientée prioritairement vers des projets porteurs d'emplois, l'augmentation des services aux populations et l'équilibre des territoires. Une réorientation des ressources publiques vers les régions intérieures du pays, des services publics transparents et décentralisés axés sur les résultats, ainsi qu'une politique de discrimination positive en faveur des femmes pourraient contribuer à rétablir davantage d'équité sociale régionale.66

D'autres défis se posent : Adapter le système éducatif pour fournir des compétences adéquates aux besoins du secteur privé et accroître l'efficacité du marché du travail par l'assouplissement des règles combiné avec des programmes plus ciblés pour les chômeurs pourraient contribuer à réduire le chômage des jeunes et donc atténuer les tensions sociales.

Par rapport aux autres pays similaire, le processus de démocratisation offre l'opportunité aux pays d'entamer de profonds changements sociaux (éducation, famille, fiscalité, justice...) et politiques (équilibre des pouvoirs, décentralisation, dialogue participatif, etc.). A l'appui de ces

65 The Inter-Parliamentary Union(1998) DEMOCRACY: ITS PRINCIPLES AND ACHIEVEMENT

66 Richard Banegas(2006): Les transitions démocratiques : mobilisations collectives et fluidité politique

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choix effectués par les pays eux-mêmes, intervient la modernisation des grands secteurs économiques (urbanisation, énergie, eau, transports, secteur financier, développement des partenariats public et privé) auxquelles les institutions internationales et les pays développés peuvent apporter leur concours financiers et techniques.67

Cependant, la réussite des ces politiques nécessite l'interaction d'un ensemble de moyens financiers, sociaux et institutionnels parmi lesquels nous nous intéressons à l'investissement étranger. Les IDE sont la forme la plus souhaitable des entrées de capitaux vers les pays en transition, car ils sont moins sensibles aux crises et aux perturbations. Dans cette logique, les pays et surtout ceux en transition se forcent à diversifier leur économie et mettre en valeur les déterminants susceptibles d'attirer le plus d'investisseurs.

67 Richard Banegas(2006): Les transitions démocratiques : mobilisations collectives et fluidité politique.

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Deuxième Partie : Investissements directs

étrangers et Transition démocratique

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Introduction :

Le processus de démocratisation présente pour les pays en transition une opportunité d'améliorer leurs situations détériorées et dépasser leurs déficiences accumulées pendant l'ère dictatoriale. Ceci constitue l'occasion de soigner leurs systèmes politiques, économiques et sociaux et permet aux peuples une participation entière à tous les aspects de leur existence.

La réalisation de ces objectifs de développement et de croissance nécessite alors la mise en oeuvre de « plans de relance ». En effet, depuis 1990, les pays en transition se sont engagés dans une vaste procédure de réformes structurelles. La privatisation de secteurs de l'économie a constitué un élément majeur de cette transformation. Cette privatisation a suivie des démarches différentes selon les pays et en fonction des contraintes issues de l'héritage laissé par l'ancien système et des objectifs des gouvernements.68

Cependant, le durcissement des conditions de la compétition internationale semble conduire les pays à tirer parti dans leurs stratégies, au niveau le plus fin, de toutes leurs ressources et de toutes capacités de gains d'efficience possibles. Les privatisations de secteurs entiers de l'activité, notamment de services publics a constitué un signal fort aux yeux des investisseurs étrangers qui ont privilégié les destinations offrant les incitations les plus favorables. Ces mesures sont souvent coûteuses pour le budget de l'Etat, en infrastructures comme en exemptions fiscales. Mais les dirigeants sont prêts à réaliser ces sacrifices, conscients de l'importance des investissements étrangers sur la croissance et l'emploi.69

Les investissements directs étrangers sont vus depuis des décennies du mauvais oeil : En effet, ils étaient considérés comme un instrument utilisé par les pays développés afin de soumettre leur domination sur les économies faibles. Alors, qu'aujourd'hui, ces IDE occupent une place prépondérante dans toute stratégie de développement et constituent un instrument privilégié permettant d'assurer une meilleure intégration dans l'espace économique international de plus en plus mondialisé et un facteur déterminant en matière d'acquisition des technologies et d'amélioration de la compétitivité.

68 Andreff Wladimir(2007) : Economie de la transition : Transformation des économies planifiées en

économies de marché (livre)

69 TREILLET Stéphanie(2000) : Normes environnementales et déterminants des investissements directs
étrangers en direction des économies en développement

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C'est pourquoi, les pays en transition se précipitent de façon acharnée dans la diversification de leur économie en vue de mettre en valeur les déterminants susceptibles d'attirer le plus d'investisseurs et bénéficier ainsi des avantages fournis par les IDE.

Dans ce sens, une question fondamentale se pose : « Pourquoi une firme multinationale choisit-elle d'implanter une filiale dans un pays et non dans un autre? ». Le choix du lieu d'implantation dépend du degré d'adéquation des objectifs de l'entreprise et des facteurs d'attractivité offerts par le pays d'accueil. A cet égard, les pays d'accueil doivent disposer d'un certain nombre de déterminants préalables et nécessaires afin d'attirer les investisseurs étrangers.70

Dans cette logique, la suite de cette recherche se concentrera à énumérer les caractéristiques les plus importants dans le processus d'attraction des flux d'IDE.

La partie ultérieure s'organisera de la manière suivante : en premier lieu, nous nous focalisons sur la résolution du problème d'endogénéité lors de l'estimation des déterminants des IDE. Donc, à travers la méthode d'appariement, le travail procédera à une réduction de la taille de l'échantillon pour se limiter aux pays en transition et ceux qui ont les mêmes caractéristiques afin de capter d'une façon optimale l'effet de la démocratisation sur l'IDE. Le deuxième chapitre est consacré à une revue de la littérature des principaux déterminants de localisation des multinationales dans les pays en transition. Le troisième chapitre est une application empirique sur les composantes explicatives des IDE.

70 United Nations, Secretariat of the Economic Commission for Europe 2001, «Economic Growth and

Foreign Direct Investment in the Transition Economies» Chapter 5 in Economic Survey of Europe 2001, Geneva and New York.

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Chapitre1: Transition démocratique et IDE : traitement de l'endogéniété par la méthode d'appariement.

Afin de bien cerner l'impact de la transition et les changements qui l'accompagnent sur l'attraction des concours financiers étrangers, nous avons pris en compte pour notre étude les pays en transition et ceux ayant des caractéristiques similaires mais qui n'ont pas connu un changement démocratique. A l'aide de la méthode d'appariement, nous définissons l'échantillon témoin et définissons ainsi les pays similaires qui n'ont pas vécu de transition démocratique.

Cette approche statistique connue sous le nom du « Matching » fournit des techniques pour résoudre le problème d'endogéniété en limitant l'analyse d'un phénomène économique à un groupe de participants et les non-participants correspondants, où ces derniers sont choisis sur la base de similitude sur des caractéristiques observées.

Section1 : Principe de la méthode :

La méthode d'appariement est une méthode d'évaluation largement utilisée pour l'estimation d'un effet moyen d'un traitement (Pour notre recherche, le traitement est le fait de connaitre une transition). Ce procédé est devenue populaire dans plusieurs domaines incluant statistique (Rubin 2006, Rosenbaum 2002), médecine (Rubin 1997), économie (Abadie et Imbens 2006; Dehejia et Wahba 1999; 2002), science politique (Imai 2005; Sekhon 2004), sociologie (Morgan et Harding 2006).

Cette méthode de « matching » tente d'apparier chaque individu traité avec un ou plusieurs individus non traités dont les caractéristiques observables sont les plus proches possibles de celles de l'individu traité. L'approche fournit des techniques pour simplifier énormément le problème de choix du groupe de contrôle puisqu'il est en faite difficile d'avoir un individu parmi les non participants présentant exactement les mêmes valeurs de toutes les caractéristiques observées que n'importe quel participant.

Cette méthode fait l'hypothèse que les seules différences entre les deux populations (Pays) des traités (avoir connu une transition) et des non traités (sans transition) proviennent de

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53

leurs caractéristiques individuelles et du traitement. Si l'on neutralise les différences selon les caractéristiques, alors il ne reste que l'effet du traitement.71

L'accès au programme est représenté par une variable aléatoire « T » Pour chaque individu « i »;

Ti=1 si l'individu accède au programme (le pays a connu une transition)

Ti=0 sinon.

Et donc les résultats du programme seront mesurés à travers ces deux variables :

Y1i si l'individu reçoit le traitement (T=1)

Y0i si l'individu n'est pas traité (T=0)

Ces deux variables présentent les résultats potentiels du programme. Elles ne sont jamais simultanément observées pour un même individu. Pour un individu traité (pays en transition), Y1i est observée tandis qu'Y0i est inconnue. Dans ce cas, la variable Y0i correspond au résultat qui aurait été réalisé si l'individu n'avait pas été traité. Tandis que pour un individu non traité (pays sans transition), on observe au contraire Y0i, tandis qu'Y1i est inconnue.

La variable de résultat observée correspondante à chaque individu peut donc s'écrire :

Yi = TiY1i + (1- Ti) Y0i

L'impact du traitement est défini pour chaque individu (pays) :

Äi représente l'écart entre l'état d'un individu traité et ce qu'il serait s'il ne l'était pas.

Le fait d'estimer l'effet du traitement pour chaque individu n'est pas possible et les paramètres qui font souvent d'études d'évaluation sont les effets moyens de traitement. D'autres paramètres font généralement l'objet d'un examen spécifique à savoir: L'effet moyen

du traitement dans les individus traités ( ).

71 Denis Fougère(2007) LES MÉTHODES MICRO-ÉCONOMÉTRIQUES D'ÉVALUATION, CNRS, CREST-INSEE,

CEPR, IZA et Banque de France (DGEI-DIR)

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L'identification des paramètres est possible si les variables de résultat sont indépendants de

la participation au traitement, c'est à dire .

Si Cette hypothèse est vérifiée, Cependant, si

l'hypothèse n'est pas vérifiée, il y a un risque de biais de sélection du fait que l'état de l'individu traité peut être différent en absence du traitement de celui n'ayant jamais reçu ce traitement.

Où BATT est le biais de sélection.

Ainsi, comme la moyenne contrefactuelle des individus traités n'est pas

observée, il sera important de choisir un substitut afin d'estimer l'effet moyen du traitement sur les traités. Pour ce faire, deux hypothèses sont faites : l'hypothèse d'indépendance conditionnelle et celle du support commun.

Section2 : Hypothèses :

Deux hypothèses fondamentales sont indispensables pour mettre en oeuvre la méthode d'appariement :

1. Hypothèse d'indépendance conditionnelle :

Lors de l'évaluation d'un traitement à travers des donnés d'observation, les individus étudiés appartiennent à deux catégories distinctes ceux bénéficiaires du traitement et les non-bénéficiaires. Les deux populations diffèrent par leurs caractéristiques individuelles observables qui affectent probablement la participation au traitement.

L'indépendance entre les variables de résultat (Y0, Y1) et la participation au programme « T » est incertaine. Alors, une condition moins limitative consiste à supposer qu'il existe un ensemble de variables observables X pour lequel l'hypothèse d'indépendance entre les résultats et l'affectation au traitement est vérifiée.

Cette propriété est connue sous le nom de « hypothèse d'indépendance conditionnelle » :

54

(Y0, Y1) T |X.

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2. Hypothèse du support commun :

Cette hypothèse permet d'assurer que pour chaque unité traitée, il y a des unités de contrôle avec les mêmes variables observées.

0 <Pr (T = 1 |X) <1.

Cette hypothèse est nécessaire pour que les observations correspondantes à T = 0 et T = 1 puissent être trouvées.

Section3 : Estimation :

Sous les deux hypothèses d'indépendance conditionnelle et du support commun, dans chaque ensemble défini par X, la participation au traitement est aléatoire et le résultat des individus de contrôle peut être utilisé pour estimer le résultat contrefactuel des unités traitées en cas de non traitement.

La forme générale de l'estimateur de l'effet moyen du traitement sur les traités est la suivante : il est obtenu comme la moyenne des écarts de la situation des individus traités et ceux contrefactuels :

Où N1 et N0 sont respectivement le nombre d'individu traité et celui de contrôle.
I1 est le sous ensemble des individus traités.

( i , j ) est le poids attribué à chacun des individus non traités j servant dans la

N 0

construction du contrefactuel pour l'individu traité i. Les poids sont tels que ( i , j ) =1. Le choix du nombre d'individus non traités retenus pour la T o N

. - 0

construction du contrefactuel ainsi que la pondération utilisée dépendent de la méthode adoptée.

L'appariement se fait sur la base des scores de propension ð(X)=P(T=1|X) des individus des deux groupes. Cette méthode de Matching peut alors être mises en oeuvre à travers l'appariement sur le score de propension.

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? Estimation du score de propension :

Le "score de propension" correspond à la probabilité pour qu'un traitement (connaître une transition) soit administré à un individu (pays). Ensuite, chaque individu traité est apparié à l'individu le plus proche en termes de leur valeur du score de propension estimé. L'avantage de cette méthode est qu'elle résout d'une manière simple le problème des dimensions multiples dans les variables explicatives.

Lors de l'estimation, nous nous trouvons contraint de faire des choix concernant le modèle d'estimation à utiliser ainsi que les variables à inclure dans ce modèle. En principe, n'importe quel modèle discret peut être utilisé mais en pratique, la probabilité du traitement est estimée par un modèle de régression logistique ou probit. Ces modèles doivent inclure toutes les variables observées qui influencent la sélection dans le traitement ainsi que le résultat.

Nous utiliserons le modèle de régression logistique pour estimer le score de propension d'une variable binaire T.

T=1 si le pays a connu une transition T=0 sinon.

Section4 : Données et résultats

1. Données :

Les données utilisées sont ceux issues de la partie précédente. L'objectif de cette étude est de minimiser le risque d'enodgénéité qui peut survenir lors de l'estimation des déterminants des IDE.

Cet appariement nous permet d'obtenir un échantillon composé de l'ensemble des pays en transition et ceux similaires, ce qui permet d'analyser de manière optimale l'effet de la démocratisation sur les flux d'IDE.

La commande stata utilisée est psmatch2, elle calcule une approximation des erreurs standards sur les effets du traitement en supposant que les observations sont indépendantes, le poids est fixe, et qu'il existe une homoscédasticité de la variable de résultat et que sa variance du résultat ne dépend pas du score de propension.

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L'échantillon sur lequel nous travaillons comprend 173 pays dont 44 pays en transition sur la période (1981-2010).

La variable de traitement est la variable transition définit comme suit: Si le pays est en transition, transition= 1 et donc T=1

Si le pays n'est pas en transition, transition=0 et donc T=0

Pour chaque année de transition, les pays concernés par le changement démocratique sont traités afin de déterminer leurs correspondants non traités. La variable utilisée comme score de propension est EDUCATIONit: Cette variable indique le pourcentage des élèves de sexe féminin inscrits au niveau primaire par rapport au nombre total des élèves à savoir les inscriptions dans les écoles publiques et privées.

Les variables de contrôles sont ceux utilisé précédemment :

? RealGDPpcit : Le logarithme du produit intérieur brut par tête.

? HEALTHINDEXit : la prévalence du VIH pour les personnes de sexe

masculin, âgés entre 15 et 24 ans.

? RURALPOPit : fait référence aux personnes vivantes dans les zones

rurales.

? Presslibertiesit : L'indice de liberté de la presse.

? RELIGIOUSFRACTit : exprime le fractionnement religieux.

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2. Résultats :

Transition

Coef.

Std. Err.

Z

P>|z|

[95% Conf.

Interval]

RealGDPpc

.1189079

.0099071

12.00

0.000

.0994905

.1383254

HEALTHINDEX

-.2531655

.0311556

-8.13

0.000

-.3142293

-.1921017

EDUCATION

.0509781

.0095889

5.32

0.000

.0321843

.0697719

RURALPOP

-1.53e-09

3.32e-10

-4.61

0.000

-2.18e-09

-8.80e-10

Pressliber~s

.039077

.0072263

5.41

0.000

.0249137

.0532402

RELIGIOUSF~T

-.7880033

.0869896

-9.06

0.000

-.9584998

-.6175067

_cons

-5.620551

.4934729

-11.39

0.000

-6.58774

-4.653362

 

 
 

Mean

 

t-test

Variable

Treated

Control

%bias

t
p>|t|

RealGDPpc

24.519

23.857

31.6

8.23

 
 
 
 

0.000

HEALTHINDEX

.34258

.67015

-34.8

-9.50

 
 
 
 

0.000

RURALPOP

1.4e+07

1.6e+07

-2.8

-0.77

 
 
 
 

0.443

Pressliberties

4.8735

4.6947

6.7

1.72

 
 
 
 

0.085

RELIGIOUSFRACT

.37919

.46533

-38.2

-9.67

 
 
 
 

0.000

 

Les résultats présentés ci-dessus représentent des résultats représentatifs pour l'ensemble des années de transition. Les régressions détaillées figurent dans l'annexe. Le premier tableau présente une régression de la variable de traitement sur l'ensemble des variables utilisées dans l'appariement. Nous remarquons que les coefficients associés à ces dernières sont significatifs. Ceci peut être le signe de la fiabilité des résultats finaux et de la qualité de l'échantillon obtenu.

Le deuxième tableau présente, pour chaque variable de contrôle, les valeurs moyennes pour les pays traités et ceux de contrôle ainsi que la correction du biais. Pour les variables RealGDPpc, HEALTHINDEX et RELIGIOUSFRACT, la réduction de l'endogénéité est évidente par référence aux p-value du test qui dépasse les 30%.

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A travers l'appariement, Nous obtenons à la fin un échantillon de 77 pays dont 44 pays en

transition.

Après avoir construit l'échantillon d'étude composé des pays en transition et ceux qui leur sont semblables, la suite se concentrera à identifier l'ampleur des effets du changement démocratique sur l'attraction des investissements étrangers considérés comme l'un des importants moteurs de relance économique.

Chapitre2: Ampleur des effets de la transition démocratique sur

l'IDE :

L'héritage des dictatures est souvent pénible surtout sur le plan économique à savoir des taux élevés de chômage et de pauvreté ainsi qu'une forte inégalité sociale et régionale. Le processus de démocratisation offre le plus souvent aux pays en transition la chance de surmonter leurs problèmes et entamer une phase de relance et de développement. Les pays en transition sont donc appelés à revoir leur politique de restructuration et de croissance et de stabilité macroéconomique qui vont permettre de réduire les troubles sociaux.

Parmi les moyens sur lesquels les gouvernements misent afin d'atteindre leur objectifs, l'investissement direct étranger qui constitue un facteur clé dans la stimulation de l'emploi, du commerce et des gains en productivité.

Le Fonds Monétaire International (FMI) définit l'investissement direct étranger (IDE) comme "les investissements qu'une entité résidente d'une économie (l'investisseur direct) effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d'une autre économie. Par intérêt durable, on entend qu'il existe une relation à long terme entre l'investisseur direct et l'entreprise et que l'investisseur exerce une influence significative sur la gestion de l'entreprise. Les investissements directs comprennent non seulement la transaction initiale, qui établit la relation entre l'investisseur et l'entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieures entre eux".72

72 IMF committee on balance of payments statistics and oecd workshop on international investment

statistics direct investment technical expert group (2004) : definition of foreign direct investment (fdi) terms.

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L'IDE représente donc l'ensemble des ressources (apports au capital social; dotations; prêts; mise à disposition de trésorerie, de crédits commerciaux ou de bénéfices réinvestis) qu'un investisseur direct laisse à la disposition d'entreprises avec lesquelles il est en relation d'investissement direct.

Les flux d'investissements sont devenus une source de plus en plus importante de développement économique et de modernisation, de croissance des revenus et d'emplois. Conscients de leur importance, les pays en transition ont libéralisé leurs régimes applicables à l'IDE et mis en oeuvre des autres mesures souples pour attirer l'investissement. Ils cherchent à déterminer la contribution des politiques nationales peuvent afin de tirer le meilleur parti d'une présence étrangère dans l'économie locale.

Du côté des firmes multinationales, l'attractivité d'un territoire est sérieusement prise en compte lors de la décision d'investissement à l'étranger, ainsi que d'autres critères déclencheurs d'une telle opération.73

Donc, il est important d'établir un cadre des déterminants les plus importants qui fondent les décisions de s'implanter à l'extérieur surtout ceux propres aux pays en transition.

Section 1 : Fondements théoriques des déterminants des IDE :

Les investissements directs contribuent à la croissance économique des pays d'accueil et la réalisation des objectifs majeurs des gouvernements (élargissement de la base industrielle des pays, emploi, l'allègement des contraintes de balance des paiements, etc.). Ceci justifie l'intérêt accordé aux études des facteurs d'attraction des IDE.

Cependant, malgré l'importance croissante prise par les investissements internationaux dans les économies en transition, il n'existe aucun cadre théorique unifié permettant de détecter tous les déterminants des IDE.74

73 Globerman Steven, Shapiro Daniel et Tang Yao (2004) : FOREIGN DIRECT INVESTMENT IN EMERGING

AND TRANSITION EUROPEAN COUNTRIES.

74 Jacky Mathonnat(2007): Incitations et politiques d'attractivité des investissements directs étrangers

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Les investissements directs étrangers sont généralement attirés par les caractéristiques économiques fondamentales des pays d'accueil : la taille du marché, la stabilité politique et économique, la libéralisation des politiques commerciales, l'état des infrastructures et des institutions, etc., (Karray et Toumi, 2007). L'inexistence de ces facteurs jugés essentiels pourrait dissuader la firme multinationale d'investir car le risque d'échec du projet serait élevé (Globerman et Shapiro, 1999).

Les facteurs qui relèvent de la gouvernance au sein des pays d'accueil influencent fortement l'entrée des IDE, à savoir la lutte active contre la corruption et l'amélioration des cadres politiques et réglementaires. En vue d'améliorer le climat d'investissement, les pouvoirs publics des pays d'accueil doivent donc entreprendre des actions efficaces : lutter contre la recherche de rente (la corruption), instaurer la crédibilité et maintenir la dynamique des réformes.

Les politiques d'incitations ou d'attractivité à l'égard des investissements directs étrangers doivent s'analyser en considérant l'ensemble de leurs déterminants en relation avec leurs objectifs (marché local, exploitation de ressources naturelles, recherche d'efficience). Il convient également d'opérer une distinction entre les éléments qui agissent sur la décision d'investir à l'étranger, ceux qui influent sur le choix du pays de destination, et ceux qui ont un impact sur les modalités de financement de l'investissement. On s'intéresse ici aux dispositions qui sont susceptibles d'agir sur la localisation de l'investissement étranger.75

Ce paragraphe rappelle les éléments théoriques qui fondent les décisions de localisations des firmes multinationales. En général, Les firmes multinationales choisissent d'investir à l'étranger lorsqu'elles peuvent combiner leurs avantages propres et les avantages géostratégiques offerts par le pays ciblé. La littérature sur les IDE est, cependant, non seulement étendue mais contestée. L'inexistence d`un cadre unique permettant l'étude des déterminants clés des flux de capitaux est souvent attribuable aux divergences dans les écoles de pensés, l'évolution des IDE et les approches adoptées.

75 Globerman Steven, Shapiro Daniel et Tang yao (2004) : foreign direct investment in emerging and

transition european countries.

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62

1. Revue de littérature :

A partir des études théoriques diversifiées, la littérature existante avance des facteurs propres aux firmes, aux secteurs visés et aux pays d'accueil :

Une première tentative a été effectuée par Dunning (1977) qui propose une approche globale des facteurs explicatifs de l'investissement direct à travers le paradigme OLI et dans laquelle apparaissent une combinaison d'avantages (Les avantages spécifiques, de localisation et ceux d'internalisation). Ce cadre s'avère ensuite insuffisant pour expliquer la majeure partie des IDE, mais il constitue toutefois le point de départ de tous les autres éléments théoriques. Cette approche sera la base de l'analyse empirique et donc elle sera détaillée par la suite76.

D'autre part, la concurrence imparfaite a également servi de base théorique à l'approche gravitationnelle. Elle s'applique initialement aux flux d'échanges commerciaux entre deux pays donnés et explique l'importance des flux par la taille du pays d'origine et d'accueil et la distance géographique. Les résultats obtenus sont également applicables aux déterminants des flux d'investissements. Toutefois, la théorie suggère que les échanges commerciaux et les IDE soient substituables.

Les nouvelles théories du commerce international viennent enrichir l'analyse. Les travaux de Brainard (1993) sont venus pallier les déficiences de la théorie traditionnelle. Ils mettent en avant une classification des déterminants des IDE selon le type d'investissement : Les IDE horizontaux et verticaux.

Les multinationales adoptent une stratégie d'investissement horizontale lorsque les avantages à s'implanter à proximité des consommateurs sont élevés et lorsqu'elles peuvent réaliser des économies d'échelle, en présence d'actifs intangibles, des coûts d'implantation relativement faibles, des coûts de transport plutôt élevés et une forte demande sur le marché d'accueil.77

A l'opposé, on parle d'IDE dits verticaux lorsque les firmes s'intègrent dans une perspective de division internationale des processus de production. Les multinationales répartissent leurs activités entre les pays en fonction des différents avantages comparatifs.

76 Sébastien Dupuch & Christelle Milan(2002) : Les Déterminants des Investissements Directs Européens

dans les Pays d'Europe Centrale et Orientale.

77 DUPUCH Sébastien(2004) : les investissements directs étrangers dans les nouveaux pays adhérents à
l'UE.

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Les firmes de type vertical apparaissent entre pays différents en taille et en dotations factorielles et établissent les étapes de la production les plus intensives en travail dans les pays où les coûts de la main d'oeuvre sont peu élevés. Toutefois, la distinction entre IDE horizontal et vertical n'est pas aussi claire dans les faits : les firmes s'engagent souvent dans des stratégies d'intégration complexe, qui présentent un mixte à la fois verticale dans certains pays et horizontale dans d'autres. Le choix d'engagement se base alors sur d'autres avantages complexes.

Plus récemment, Certains auteurs ont menés des études sur de nouveaux types de déterminants des IDE d'ordre institutionnels surtout dans les pays en transition et en développement. Michalet (1997) affirme que lorsque l'environnement légal et réglementaire est constamment modifié de manière arbitraire, et qu'il n'existe pas de juridictions capables d'assurer le respect des règles, les firmes sont amenées à limiter voire à suspendre leurs engagements financiers.78

D'autres études confirment la robustesse des facteurs politiques et institutionnels comme des déterminants importants de la localisation des IDE à destination des pays en développement et en transition. Les auteurs se sont penchés plutôt sur la corruption et la mauvaise gouvernance. Ils soutiennent que la corruption augmente les coûts administratifs et par conséquent découragent l'entrée des IDE.

La suite sera consacrée à une explication plus détaillée du paradigme d'OLI sur lequel notre recherche se basera afin d'identifier les déterminants des IDE.

2. le Paradigme OLI de Dunning :

Le paradigme OLI constitue en fait une combinaison d'avantages qui conduit une firme à investir à l'étranger. Une firme multinationale décide de s'implanter à l'étranger si trois types d'avantages sont réunis

a. Avantages spécifiques de la firme (O) :

Ce sont des avantages que La multinationale possède à travers sa taille importante et les imperfections dans le marché des pays d'accueil. Donc, la multinationale, par ces deux critères, devient compétitive quand elle se délocalise dans le pays hôte.

78 Hiranya Knath «Trade, Foreign Direct Investment and Growth: Evidence from Transition Economies»

Sam Houston State University. Working Paper 05-04 (August 2005).

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Ces avantages sont :

· Avantages liés aux différences technologiques de la multinationale sur ses concurrents permettant à la multinationale d'exploiter les facteurs de production du pays d'accueil d'une meilleure façon.

· Position de force sur les marchés internationaux : Grâce à sa taille, la multinationale possède un accès favorisé aux capitaux, aux matières premières et à la main d'oeuvre. Aussi, elle a l'avantage de négocier les prix des fournisseurs et les coûts de la main-d'oeuvre. D'autre part, les gouvernements lui mettent à sa disposition toutes les facilités nécessaires à son implantation.

· L'économie d'échelle : le poids de la firme lui permet de produire en quantité supérieure à celle des firmes nationales et vendre à un prix plus bas.79

b. Avantages à la localisation vers l'étranger (L) :

Ce sont les avantages liés directement au pays d'accueil de l'investissement direct. Ils constituent des motivations pour les filiales afin de s'implanter dans le pays hôte et pas dans un autre. Ces avantages peuvent être résumés par la différence des prix facteurs de production entre le pays d'accueil et les autres pays concurrents, et la proximité du marché.

D'autres facteurs de localisation peuvent être pris en considération par la firme avant de se délocaliser vers le pays d'accueil:

· Les facteurs liés à la situation politique, économique, sociale.

· Les conditions de travail à savoir les réglementations d'embauche et de licenciement, la présence d'une main d'oeuvre qualifiée et des centres de recherche.

· Les critères géographiques: l'environnement rural, urbain, technopoles, parc d'activités.

· Les voies de communication: La qualité du réseau autoroutier et ferroviaire, la disponibilité et qualité du réseau des transports en commun, des aéroports et des ports maritime.

· Les télécommunications: disponibilité et qualité des lignes de téléphone et du réseau Internet.

· Les fournitures: disponibilité et fiabilité de l'énergie, du gaz, de l'eau et du traitement des déchets et aussi la disponibilité des matières premières.

79 http://www.investmentsandincome.com/investments/oli-paradigm.html

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? Les conditions de vie: disponibilité des logements, proximité d'écoles internationales, des hôtels, d'hôpitaux, et d'infrastructures culturelles.80

c. Avantages à l'internalisation de la firme (I) :

Lors de l'internalisation de son processus de production dans le pays d'accueil, la multinationale espère trouver un ensemble d'avantages. Cette internalisation se fait par le rachat des unités de production ou des sources de matières premières situées dans le pays d'accueil. Les avantages sont :

? Diminution du vol de droit de propriété: Lorsque la firme divise son processus de production entre pays d'origine et d'accueil, elle risque de dévoiler tout le contenu technologique de son output. Donc, en créant sa propre filiale sur le pays hôte, les produits intermédiaires seront transmis entre ses filiales. Ce qui évite les risques de dissipation de sa technologie.

? Réduction de l'incertitude: A cause des risques d'approvisionnement de produits intermédiaires, la firme doit faire des achats de réserves ou internaliser ses sources d'approvisionnement pour garantir la disponibilité de ses inputs à court et à moyen terme.

? Contrôle de la langue et des différentes cultures: En internalisation leur production dans des pays de cultures différentes, les multinationales auront l'avantage de prendre connaissance des habitudes et des coutumes des consommateurs du pays d'accueil et satisfaire ainsi leurs goûts en produisant des biens qui respectent leurs coutumes, et leurs religions.81

80 Vintila Denisia(2008): Foreign Direct Investment Theories: An Overview of the Main FDI Theories

81 Lars Oxelheim, Trond Randøy and Arthur Stonehill(2001) On the Treatment of Finance-Specific Factors

Within the OLI Paradigm. Working Paper No. 554, 2001. IUI, The Research Institute of Industrial Economics.

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? Section 2 : Choix des déterminants des IDE:

Les investissements directs étrangers sont généralement attirés par les caractéristiques économiques fondamentales des pays d'accueil : l'existence et la taille du marché, la stabilité politique et économique, la libéralisation des politiques commerciales, l'état des infrastructures et des institutions, etc. L'inexistence de ces facteurs jugés essentiels pourrait dissuader la firme multinationale d'investir car le risque d'échec du projet serait élevé.82

Il est tout de même important de noter que les déterminants des flux d'investissements directs étrangers ne sont pas qu'économiques, il s'agit aussi de facteurs qui relèvent de la gouvernance au sein des pays d'accueil, à savoir la lutte active contre la corruption et l'amélioration des cadres politiques et réglementaires. En vue d'améliorer le climat d'investissement, les pouvoirs publics des pays d'accueil doivent donc entreprendre des actions efficaces : lutter contre la recherche de rente (la corruption), instaurer la crédibilité et maintenir la dynamique des réformes.

Plusieurs chercheurs recensent un grand nombre de déterminants de localisation qu'ils classent en déterminants économiques, politiques, institutionnels. Lim (2001) et Levasseur(2002) ne proposent pas de classification mais tirent de la même littérature empirique un ensemble de facteurs décisifs dans l'explication des IDE reçus : la taille du marché domestique, la distance et les coûts de transport, les coûts factoriels, les incitations fiscales, le climat des affaires et le degré d'ouverture du pays comme étant des variables particulièrement importantes.83

1. Les déterminants des IDE liés à la transition:

Plusieurs études récentes examinent les relations entre les droits démocratiques fondamentaux et les IDE. Busse(2004) affirme que les firmes multinationales sont plus susceptibles d'être attirés par les pays où la démocratie est respectée.

D'autres chercheurs démontrent que la mise en place de régime démocratique affecte positivement les entrées d'IDE: la démocratie offre des restrictions sur les fonctionnaires élus et

82 TOUMI Sofiane(2009) Facteurs d'Attractivité des Investissements Directs Étrangers en Tunisie.

83 VAMVAKIDIS ATHANASIOS, LYROUDI KATERINA et PAPANASTASIOU JOHN (2008) Foreign Direct

Investment And Economic Growth In Transition Economies.

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réduit ainsi l'intervention arbitraire du gouvernement. Par conséquence, les risques de renversement et de troubles sociaux diminuent ce qui renforce la protection des droits de propriété.

Li et Resnick(2003) soulignent des liens de causalité entre IDE et démocratie qui affirment que les droits démocratiques stimulent et améliorent la protection des droits de propriété ce qui stimulent les entrées des IDE.

Cependant, d'autres travaux montrent que l'existence de la démocratie affecte négativement les entrées d'investissements puisque plusieurs investisseurs cherchent la stabilité politique fournit par les dictatures et donc une continuité de l'activité dans un environnement légal et politique unique contrairement au régime démocratique caractérisé par le changement continu.84

Les multinationales préfèrent investir dans les pays autocratiques où les gouvernements autoritaires sont dans une position d'offrir des mesures d'incitation plus généreuses (protection contre les syndicats, incitation fiscale). Ils offrent aussi la possibilité de garder et d'exploiter leurs positions de monopole dans des secteurs rentables (exploitation des ressources naturelles).

2. Les déterminants traditionnels des IDE :

Les caractéristiques les plus importantes pour l'implantation de l'IDE sont les considérations économiques. Ainsi les déterminants souvent traités sont ceux qui sont liés aux ressources ou aux actifs disponibles sur place, ceux qui sont liées à la taille des marchés et ceux liées aux avantages de coût de production.

Les facteurs attachés aux ressources disponibles dans les pays d'accueil concernent principalement les facteurs directement liés à la production tels que : la recherche des matières premières, la main-d'oeuvre qualifiée abondante et bon marché, actifs technologiques et innovants.85

D'autres travaux portant sur les flux d'investissements directs étrangers montrent que les investissements sont attirés par les pays les plus industrialisés, possédant des liens étroits

84 Busse Matthias et Carsten Hefeker(2005) Political Risk, Institutions and Foreign Direct Investment.

HWWA Discussion Paper 315. Hamburg Institute of International Economics (HWWA)

85 Alan A. Bevan and Saul Estrin (2000) The Determinants of Foreign Direct Investment in Transition
Economies. Working Paper Number 342.

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avec l'extérieur, avec un gouvernement central fort. Ils démontrent un déplacement des intérêts vers les pays possédant un secteur manufacturier dynamique destiné à l'exportation alors qu'aux années 70, les investissements sont attirés par les pays agricoles et ceux possédant une branche extractive importante.

a. Taille du marché et croissance économique :

Selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Les flux d'investissement direct sont expliqués en premier lieu par la taille des pays d'accueil. Elle constitue un important déterminant des IDE du fait que les firmes multinationales se délocalisent le plus souvent vers des pays offrant une forte demande. La taille du marché, et le revenu par habitant sont des paramètres essentiels de la demande. Ils peuvent indiquer l'attractivité d'un emplacement spécifique pour l'investissement, dans le cas où la multinationale mène des investissements horizontaux en quête de commercialiser ses produits pour le marché interne.86

D'un autre côté, les taux élevés de croissance peut signaler un rendement élevé et peut attirer davantage d'investissements étrangers. La croissance économique est analysée par des indicateurs de développement macroéconomique tels que le niveau de vie (revenu par tête, consommation par tête), de la production (le degré d'industrialisation), du commerce extérieur (le taux d'ouverture) et de l'emploi (le taux de chômage, le degré de qualification de la main d'oeuvre).

Les pays en transition doivent donc s'efforcer à améliorer les niveaux de revenu moyen et à pratiquer des politiques de restructuration visant à améliorer la demande. L'accès aux marchés régionaux et mondiaux, la diversification des préférences des consommateurs locaux ainsi que la structure des marchés constituent également d'autres déterminants importants entrant dans les incitations des investisseurs à la recherche des marchés potentiels.87

Pourtant, nous devons garder à l'esprit que les taux de croissance élevés peuvent être stimulés par l'IDE (Mcmillan(1995)) et donc l'existence d'un problème d'endogénéité.

86 DUPUCH Sébastien(2004) : les investissements directs étrangers dans les nouveaux pays adhérents à

l'UE.

87 OCDE(2002) : Santé et pauvreté dans les pays en développement: Les grandes lignes d'action.

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b. Le développement des infrastructures :

Lorsque, sur un territoire, l'infrastructure de base est développée, le coût de l'investissement et celui d'exploitation sont faibles; ce qui augmente le rendement de l'investissement et donc stimule l'IDE. Là où cette infrastructure manque, l'entreprise est obligée par exemple de construire elle-même les routes pour acheminer son produit ; ce qui augmente le coût de l'investissement. Le manque d'infrastructures de base ne permet pas aussi à l'entreprise d'utiliser des techniques modernes de production. Ce qui mène à une relation positif entre IDE et développement des infrastructures.88

Dans ce sens, et dans le but d'attirer davantage d'investissements, les pays en transition sont incités d'élaborer des stratégies de mise à niveau des infrastructures à travers :

· Les subventions liées aux infrastructures (terrains, locaux, participation de l'Etat ou mise à disposition de l'investisseur d'infrastructures, telles que télécommunications, électricité, etc.).

· L'amélioration du système existant d'information, de publications (qualité des données, contenu, forme de présentation) et de campagnes promotionnelles;

· La garantie des autorités publiques à l'accès équitable aux bases de données;

· La réhabilitation et la modernisation prioritaire des routes nationales, des magistrales de voies ferrées et du matériel roulant.89

c. Le degré d'ouverture commerciale du pays d'accueil :

En général, l'impact de l'ouverture aux échanges est lié au type de l'investissement étranger. Les IDE horizontaux peuvent être attirés par des barrières commerciales plus élevées, car ils protègent l'investisseur étranger du marché local contre les importations des concurrents. Inversement, les multinationales engagées dans des investissements orientés vers l'exportation, appelé IDE vertical, préfèrent investir dans une économie relativement ouverte, puisque les obstacles au commerce risquent d'augmenter les coûts de transactions. Dans l'ensemble, l'ouverture aux échanges peut donc attirer ou rétracter l'IDE, en fonction de l'échantillon de pays.

88 VAMVAKIDIS ATHANASIOS, LYROUDI KATERINA et PAPANASTASIOU JOHN (2008) Foreign Direct

Investment And Economic Growth In Transition Economies

89 http://econweb.tamu.edu/aglass/InfrastructureFDI.pdf

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De nombreux pays ont adopté des politiques orientées vers le marché. Elles visaient à libéraliser les régimes d'investissements directs en agissant sur une large panoplie d'instruments tels que la réduction des barrières douanières, le respect des droits de propriété, etc. La plupart des pays, et notamment les pays en transition, ont fait de grands progrès dans ce domaine tout en poursuivant parallèlement des politiques macro-économiques permettant de préserver l'économie locale d'éventuelles concurrences parfois féroces.90

Les estimations de l'OCDE montrent qu'à l'extérieur des zones de libre-échange les barrières tarifaires entre le pays d'accueil et le pays investisseur ou entre le pays d'accueil et les pays tiers découragent l'investissement étranger. En effet, les droits de douane rendent plus coûteuse la ré-importation vers le pays d'origine, ou l'exportation vers des pays tiers, des biens finaux ou intermédiaires produits par les filiales étrangères. De surcroît, les restrictions à l'IDE ont souvent pour effet de limiter les investissements des sociétés étrangères ainsi que les choix de gestion et d'organisation des filiales étrangères dans le pays d'accueil.91

Toutefois, la politique d'ouverture et de libéralisation, bien que fondamentalement nécessaire, n'était pas suffisante pour attirer les investissements directs compte tenu de la compétition internationale qui s'est fortement développée depuis le milieu des années 90.

d. Le coût et la qualité de la main-d'oeuvre:

Le coût de la main d'oeuvre est un déterminant important des IDE dans la mesure où beaucoup d'entreprises se délocalisent pour tirer profit du coût faible du facteur travail. Le faible coût de la main d'oeuvre constitue donc un facteur clef d'attraction des IDE.

L'abaissement des coûts fiscaux et salariaux par l'utilisation d'une main d'oeuvre bon marché constitue un autre déterminant important, surtout pour les secteurs qui utilisent intensément le facteur travail.92

Les entreprises préfèrent les localisations à coûts réduits de la main d'oeuvre et à forte productivité. Elles cherchent des localisations où il existe un équilibre entre salaire et rentabilité

90 Ayachi Fethi Et Berthomieu Claude (2006): Travaux de recherche du CEMAFI : les déterminants des IDE

européens et la gouvernance dans la région MEDA: une estimation par la méthode des moments généralisés.

91 Perspectives économiques de l'OCDE juin n° 73 Volume 2003-1, Volume 20031.

92 Globerman Steven, Shapiro Daniel et Tang Yao (2004) : Foreign direct investment in emerging and

transition european countries.

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de la main d'oeuvre, où les salaires et les charges sociales sont bas, la législation sociale peu contraignante et les syndicats faibles ou inexistants.

Les multinationales recherchent de plus en plus de main d'oeuvre de bonne qualité dans la mesure où ces entreprises s'intéressent davantage à la production de biens intensifs en capital et en technologie. Les recherches empiriques systématiques des déterminants des IDE, notamment pour l'Asie, montrent globalement l'importance maintenue de la recherche d'une main d'oeuvre qualifiée et moins chère.93

Une législation stricte pour la protection de l'emploi, et surtout des charges fiscales élevées sur le travail détournent l'IDE vers des sites où les dispositifs du marché du travail sont moins coûteux. Ces résultats impliquent que les coûts des réglementations sur le marché du travail peuvent conduire à la diminution de la rentabilité des investissements.

In fine, les firmes adoptant une stratégie verticale s'intéressent essentiellement à l'abondance de la main d'oeuvre alors que la stratégie horizontale accorde plus d'importance au potentiel de la demande intérieure, aux conditions de distribution et au climat économique.94

3. Risque Pays :

Les chiffres de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED, 2006) montrent que l'investissement direct étranger (IDE) n'a jamais été stable dans les pays en transition conséquence de l'incertitude qui accompagne la période de changement. Les risques d'instabilités et de troubles affectent le comportement des firmes multinationales désirant s'implanter à l'étranger ainsi que leur rentabilité.

Ce facteur revêt une importance stratégique pour les entreprises, mais n'a pas encore fait l'objet d'une véritable investigation scientifique pour compléter les déterminants de l'IDE. L'investissement devient incertain quand l'entreprise opère dans un pays instable. Le déséquilibre dans l'IDE provient de l'interaction entre l'incertitude, l'irréversibilité et le moment exact pour investir.

93 Edmund J. Malesky (2006) Foreign Direct Investors: Agents of Economic Transition. An Instrumental

Variables Analysis.

94 OCDE (2002), « Incidence des droits de propriété intellectuelle sur l'investissement direct étranger et
le commerce dans les pays en développement » TD/TC/WP(2002)42/REV1, Paris.

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Seven (1992) évoque que les incertitudes liées à des changements qui pourraient n'être que temporaires réduisent les IDE qui eux sont irréversibles. Un risque élevé peut dissuader les investisseurs et les inciter à désinvestir.95

Certains chercheurs ont menés des études sur les risques d'ordre institutionnels dans les pays en transition. Ils soutiennent que lorsque l'environnement légal et réglementaire est constamment modifié de manière arbitraire, et qu'il n'existe pas de juridictions capables d'assurer le respect des règles, les firmes sont amenées à limiter voire à suspendre leurs engagements financiers pour risque d'expropriation.

D'autres auteurs se sont penchés plutôt sur la corruption et la mauvaise gouvernance. Ils soutiennent que la corruption augmente les coûts administratifs et par conséquent découragent l'entrée des IDE. D'autres études confirment la robustesse des facteurs politiques et institutionnels comme des déterminants importants de la localisation des IDE à destination des pays en développement et en transition.96

Lucas (1993) a mis un accent particulier sur les indicateurs de risques politiques et économiques, et les classent en 3 éléments de bases :

? Stabilité économique,

? Stabilité politique,

? Stabilité institutionnelle.

a. Stabilité politique:

La stabilité du gouvernement, l'absence de conflit interne et des tensions ethniques, les droits démocratiques et le respect de la loi et de l'ordre présentent des déterminants essentiels des flux d'IDE. Ces facteurs reflètent le rôle joué par une bonne gouvernance envers les investisseurs étrangers.

Les investisseurs se sentent rassurer d'investir dans des environnements économiques stables et promoteurs. Cependant, L'instabilité politique et sociale prône dans la période de transition, et la situation est loin d'être satisfaisante en matière d'attraction d'IDE.

95 Busse Matthias et Carsten Hefeker(2005) Political Risk, Institutions and Foreign Direct Investment.

HWWA Discussion Paper 315. Hamburg Institute of International Economics (HWWA)

96 NENAD Stanisic (2008) do foreign direct investments increase the economic growth of southeastern
european transition economies?

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L'instabilité politique est une préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en transition. Cette instabilité se manifeste souvent par la confiscation ou l'appropriation des biens, le changement dans la gestion macroéconomique et surtout la modification dans l'environnement réglementaire.97

Il est probable que le pays soit rayé des destinations des IDE si la probabilité d'un coup d'état est élevée ; même si la rentabilité d'un projet est attrayante. Mais si les perspectives à long terme sont très attractives, alors l'investisseur adoptera une attitude de « wait and see » consistant à réduire son implantation au minimum afin de maintenir une présence qui lui permet d'observer de plus près l'évolution de la situation du pays, d'y affirmer une présence suffisante pour démontrer l'intérêt de la firme à développer une activité locale et suivre attentivement les opérations de ses concurrents. En fait, les investisseurs n'aiment pas l'incertitude ; et, face aux problèmes d'instabilité politique et sociale symbolisés par des conflits militaires et civils, les investisseurs préfèrent reporter leurs programmes d'investissement à plus tard, ou désinvestir ou bien investir dans un autre pays tiers.

Des enquêtes ont montré l'importance primordiale que l'investisseur potentiel prête à la stabilité politique du pays d'accueil, à l'attitude de ses dirigeants et de l'ensemble de sa population. De même à l'existence d'une tradition de respect de leurs engagements internationaux.98

b. Stabilité institutionnelle :

Le débat sur le rôle des institutions dans le développement économique ne laisse aucun chercheur indifférent. Le concept d'institution est devenu l'objectif intermédiaire de toute reforme économique. Les études empiriques révèlent l'importance des facteurs comme la qualité des institutions, le faible niveau de corruption et l'absence de la bureaucratie dans les modèles du comportement des IDE.

97 Busse Matthias et Carsten Hefeker(2005) Political Risk, Institutions and Foreign Direct Investment.

HWWA Discussion Paper 315. Hamburg Institute of International Economics (HWWA)

98 BRANCU Laura(2008) La stabilité politique, une condition nécessaire mais pas suffisante pour attirer
les firmes multinationales en Roumanie. The Romanian Economic Journal.

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La Banque mondiale dans une étude réalisée en 1998 indique que les pays en développement pourraient gagner un point de croissance, et donc favoriser l'entrée massive des IDE, s'ils amélioraient sensiblement la qualité de leur gestion.99

Pour attirer et accroître les investissements de capitaux productifs, les pays en transition doivent continuer à s'efforcer de créer un cadre transparent, stable et prévisible, doté de mécanismes d'exécution de contrats adéquats et de respect des droits de propriété, articulé autour de politiques macroéconomiques biens conçues et d'institutions qui permettent aux entreprises nationales aussi bien qu'internationales d'exercer leurs activités de façon efficace et rentable et d'avoir un impact maximal sur le développement.

Les éléments d'infrastructure institutionnelle peuvent influencer les décisions des firmes multinationales en matière d'investissement. Elle englobe d'abord un système juridique efficace, objectif et transparent qui protège la propriété et les droits individuels, ensuite des institutions publiques stables, crédibles et honnêtes, et enfin des politiques gouvernementales propices à des marchés libres et ouverts.

Les pouvoirs publics jouent un rôle décisif dans l'économie. Leur intervention peut encourager les investisseurs à investir, mais dans la plupart des cas ils les dissuadent. En fait, la qualité de gouvernance peut constituer un risque pour les investisseurs, ceci concerne, « le risque de l'intervention dans les droits de propriété, et l'incertitude bureaucratique ».100

Echelle de corruption :

La corruption peut alourdir le coût de l'activité économique. Lorsqu'elle gagne les hautes sphères de l'État, elle peut entraîner de profondes distorsions dans les politiques publiques. Les enquêtes de la Banque mondiale (2005), montrent que la majorité des entreprises s'implantant dans des pays en transition s'attendent à verser des pots-de-vin lorsqu'elles ont à faire aux agents de l'État.

La corruption peut créer des anomalies importantes en dérivant les politiques au profit de certains groupes et au détriment d'autres. L'élimination des interventions injustifiées dans

99 United Nation conference on trade and development (2004) : Prospects for FDI Flows, Transnational

Corporation Strategies and Promotion Policies: 2004-2007. Global Investment Prospects Assessment (GIPA) Research Note 1: Results of a survey of location experts.

100 United Nations, Secretariat of the Economic Commission for Europe 2001, «Economic Growth and
Foreign Direct Investment in the Transition Economies» Chapter 5 in Economic Survey of Europe 2001, Geneva and New York.

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l'économie, la réduction du pouvoir discrétionnaire et le renforcement de la notion de responsabilité au sein de l'État, notamment par l'introduction d'une plus grande transparence des transactions entre les pouvoirs publics et les entreprises, permettent de lutter contre la recherche de rente.101

Chapitre 3: Application empirique des facteurs affectant les entrées d'IDE
en période de transition :

La détermination de la relation entre les flux d'IDE et les caractéristiques spécifiques des pays en transition a souvent été l'objet de plusieurs travaux de recherche comme ceux de Dunning(1988) et Mucchielli(1991).102

Ces auteurs révèlent que la décision de délocalisation des firmes multinationales repose sur la présence de caractéristiques spécifiques permettant la minimisation des coûts et l'amélioration de la productivité et de la rentabilité dans les pays d'accueil. Ces facteurs sont d'ordre économique, social et institutionnel.

Notre étude empirique suivra la même logique que celle des travaux antérieurs.

Comme nous l'avons signalé dans la partie précédente, les facteurs économiques tels que la taille et la croissance du pays, la qualité de la main d'oeuvre, et la disponibilité des stocks de matières premières affectent significativement l'entrée des IDE dans les pays en transition.

Cependant, les études portant sur les déterminants institutionnels et politiques sont plus limités à cause des difficultés de mesure des aspects étudiés ainsi que la limite des données (corruption, respect des lois, bonne gouvernance). Pourtant, les éléments liés aux risques du pays (stabilité sociale, politique économique et fiscalité) sont souvent significatifs.

101 United Nation conference on trade and development (2004) : Prospects for FDI Flows, Transnational

Corporation Strategies and Promotion Policies: 2004-2007. Global Investment Prospects Assessment (GIPA) Research Note 1: Results of a survey of location experts.

102 Hiranya Knath «Trade, Foreign Direct Investment and Growth: Evidence from Transition Economies» Sam Houston State University. Working Paper 05-04 (August 2005).

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L'objectif de ce chapitre est de valider les déterminants des IDE surtout ceux liés aux pays en transition. Notre échantillon sera composé de 77 pays dont 44 en transition sur la période allant de 1981 à 2010.

Nous montrerons que l'amélioration des conditions économiques (croissance, main d'oeuvre qualifiée et une infrastructure développée) ainsi qu'une baisse du risque pays stimulent l'entrée des IDE dans les pays en transition. L'effet de la transition n'est visible qu'à long terme.

Cette partie s'organise de la façon suivante : La section 1 explicite la spécification du modèle ainsi qu'une description de l'ensemble des variables. La section 2 aborde la méthodologie et se termine par la présentation des résultats de l'étude.

? Section1: Spécification du modèle et choix des variables:

1. spécification du modèle:

La littérature empirique tire des conclusions mitigées sur les déterminants fondamentaux des IDE. Malgré les cadres théoriques soutenus, peu de facteurs potentiels donnent des résultats empiriques robustes. Chakrabati (2001) trouve que la taille du marché des pays d'accueil et l'ouverture commerciale sont des variables robustes. D'autres variables, selon cet auteur, tels que les coûts de main-d'oeuvre et le taux de change restent non significatifs. Un des problèmes souvent rencontré dans la littérature empirique est lié à l'endogénéité. Par exemple, la taille du marché d'un pays est généralement mesurée par le PIB per capita, la corrélation entre les IDE et la taille du marché pourrait résulter d'une détermination endogène de ce dernier. Ce problème économétrique peut être aussi lié à des variables omises qui affectent la variable dépendante et les variables explicatives.

Afin de valider les facteurs les plus importants dans l'attraction des IDE, nous allons estimer le modèle suivant :

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77

Variable

Définition

Source

IDEit

La variable dépendante du modèle. Elle présente les flux
nets d'investissements directs étrangers entrants. Les
données sont en dollar américain courant.

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

logPIBpc it

Le Produit Intérieur Brut réel par habitant en dollar
américain.

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

Tinflationit

Taux d'inflation mesuré par la variation annuelle moyenne de l'indice des prix à la consommation.

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

LogPopulationit

Le logarithme de la population totale. Elle expose une
estimation en milieu de l'année du nombre de résidents.

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

Telephonelinesit

Le logarithme du nombre de lignes téléphoniques.

The Quality of Government Dataset Codebook(2011)

ExportPIBit

Le ratio de l'export sur le Produit Intérieur Brut.

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

Educexpendit

les dépenses relatives à l'éducation dans le PIB.

World Development Indicators & Global Development Finance (world bank(2011))

Effet_transitionit

Variable dummy :

· transition= 0 si le pays n'a pas connu ou n'a pas encore de transition.

· transition= 1 pour les pays en transition à partir de l'année du déclenchement du processus.

 

pays_en_transition

· 0 si le pays est en transition.

· 1 si le pays n'est pas en transition.

 

Traitement_Matchingit

· Traitement_Matchingit = 0 : le pays, soit en transition ou de contrôle, n'est pas apparié.

· Traitement_Matchingit = 1 : le pays est apparié.

 
 

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78

QualitGovernmentit

une mesure du degré de la démocratie dans les
institutions. L'indicateur de la démocratie est une échelle
entre (0-1) dont 1 représente un pays avec des
institutions totalement démocratiques.

The QoG Social Policy
Dataset(2010)

2. Choix des variables : ? Variable dépendante :

La variable que nous tenons d'expliquer dans cette étude concerne les entrées d'IDE.

La variable présente les entrées nettes d'investissements pour acquérir un intérêt durable ou contrôler la gestion d'une entreprise opérant dans une économie autre que celle de l'investisseur. Il est la somme du capital social, bénéfices réinvestis, et d'autres capitaux à long et à court terme.

A travers les variables à expliquer, nous essayerons de mesurer la sensibilité des flux des capitaux face à la transition démocratique.

Plusieurs raisons nous ont conduits à choisir cet indice :

? La majorité des travaux antérieurs utilise cette variable afin d'expliquer les déterminants des IDE.

? La disponibilité des données.

? Cette variable reflète efficacement les mouvements des investissements étrangers dans le monde.

? Variables explicatives :

? effet_transition : Notre variable déduite de la première partie permet de différencier entre la situation d'avant et après transition et donc distinguer l'effet spécifique du changement démocratique sur les entrées des IDE. Le signe est ambigu. D'une part, la transition est accompagnée au début d'une forte instabilité, de tentions sociales, d'un écroulement des infrastructures, une dégradation du commerce et de la balance des paiements ainsi qu'un arrêt presque total de l'activité économique. Cependant, la transition permet la mise en place d'un régime démocratique où règnent le respect de

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loi, le combat contre la corruption et la disponibilité des informations. La transition est suivie aussi de grandes réformes fiscales et réglementaires ainsi qu'une meilleure planification des politiques et des projets macroéconomiques. Ces modifications incitent les investisseurs s'implanter dans les pays en transition.

? pays_en_transition : Sur la totalité de la période, cette variable permet de tenir compte de l'effet des différences entre les pays susceptibles de connaitre une transition et ceux qui leurs sont semblables.

? logPIBpc : le produit intérieur brut per capita est une mesure de la croissance atteinte par un pays donné. Les taux élevés de croissance expriment un rendement élevé et, par conséquent motivent l'arrivée des investissements étrangers. Pourtant, nous devons garder à l'esprit que les taux de croissance élevés peuvent être stimulés par l'IDE (Mcmillan(1995)).

? Tinflation : indique le taux d'inflation. Les conceptions théoriques d'Aseidu(2002) révèlent une relation négative entre les IDE et l'augmentation du taux d'inflation. La hausse irrégulière des prix, augmente les coûts de production et ceci a des impacts négatifs sur les IDE (Brewer 1993 and Urata and Kawai 2000).

? Telephonelinesit: est une approximation du développement de l'infrastructure. Elle mesure le nombre de lignes téléphoniques. Les études ont montré que cette variable est positivement corrélée aux IDE (Asiedu, 2003). Les investisseurs étrangers préfèrent des économies avec un réseau bien développé de routes et d'aéroports, un approvisionnement en eau, l'existence d'énergie non interrompue et de lignes téléphoniques et l'accès à l'internet. Les infrastructures faibles augmentent le coût de réalisation d'activités et réduit le taux de rentabilité. Nous attendons donc que les pays avec de bonnes infrastructures attirent plus d'IDE (Morisset, 2000; Alfaro et al. 2005).

? logPopulationit : estime la taille du marché. Elle quantifie la population totale d'un pays. Les travaux empiriques affirment l'existence d'une relation positive et significative entre la taille et les entrées d'IDE. En effet, plus la taille de l'économie est grande et plus

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l'investisseur étranger a l'espoir de trouver un débouché pour ses produits, ce qui est nécessaire pour réaliser des profits élevés (Agarual(1980)).

? ExportPIB : mesure le degré d'ouverture commerciale. La variable présente le pourcentage des exports dans le PIB. L'ouverture se rapporte à la libre circulation des biens et services (importations et exportations). Les études ont trouvé une corrélation positive entre le degré d'ouverture et les IDE (Chakrabarti, 2001; Morisset, 2000).

? Educexpendit: mesure les dépenses publiques en faveur de l'éducation. Cette variable peut indiquer une amélioration du niveau d'instruction chez la population et par la suite reflète la qualification et la qualité de la main d'oeuvre. Cette variable a été identifiée comme un facteur fortement déterminant des entrées des IDE surtout dans le domaine de l'informatique et des nouvelles technologies de l'information.

? QualitGovernmentit : la variable est conçue sur la base de trois éléments essentiels interdépendants: La première est l'absence de corruption qui tient compte des pots de vin, les emplois réservés et les « faveurs contre faveurs ». Deuxièmement, le respect de la loi et de l'ordre à savoir la force et l'impartialité du système judiciaire ainsi que le respect de la loi publique. Troisièmement, la qualité de la bureaucratie et le respect des contrats. Acemulgo(2001) affirme qu'une amélioration institutionnelle, surtout au niveau de la transparence des transactions et la lutte contre la corruption, rassure les investisseurs et donc augmente l'entrée des IDE. Le signe attendu est positif.

? Section2 : Estimation et Résultats :

1. Estimation du modèle :

L'un des problèmes qui se pose lors de l'estimation des données en panel, est celui du choix de la spécification qui répond le mieux à nos attentes. C'est pourquoi, avant de passer aux estimations, nous avons d'abord effectué des tests de spécification pour chercher l'existence ou non d'un effet spécifique à chaque pays ainsi que des tests de détection des problèmes qui peuvent fausser les résultats.

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? Test de l'existence de spécificités individuelles :

Tout d'abord, nous estimons notre modèle comme modèle à effet aléatoire. Ensuite et afin de vérifier l'hypothèse d'existence d'effets spécifiques (hétérogénéité du panel), nous effectuons le test du multiplicateur de Breusch et Pagan.

L'hypothèse à tester est tel que :

Le test consiste donc à comparer entre un modèle contraint sans effet et un modèle non contraint. La statistique du test est alors :

Suit

Les résultats obtenus sont :

Test: Var(u) = 0
chi2(1) = 310.40
Prob > chi2 = 0.0000

Nous rejetons donc l'hypothèse nulle et nous admettons ainsi l'existence d'effets spécifiques.

A la base de ce résultat, nous devons choisir par la suite entre le modèle à effet fixe et l'effet aléatoire.

? Test d'Haussman:

Les modèles à effets fixes et à effets aléatoires permettent de prendre en compte l'hétérogénéité des données mais les hypothèses sur la nature des effets spécifiques diffèrent d'un modèle à un autre. Dans les premiers, les effets spécifiques peuvent être corrélés avec les variables explicatives du modèle contrairement aux deuxièmes. Le test permet alors de vérifier laquelle de ces hypothèses est appropriés aux données et donc choisir entre le modèle à effet fixe et aléatoire.

Qui suit X2 (kwjthjfl).

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Les résultats obtenus sont :

Test: Ho: difference in coefficients not systematic

chi2(7) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)

= 33.36

Prob>chi2 = 0.0000

Vu que le p-value est inférieur au seuil de 5%, le modèle à effet fixe est préférable à celui à effet aléatoire.

De plus, les tests d'endogénéité n'ont détecté aucun problème de corrélation entre les variables explicatives et le terme d'erreur et donc une absence d'endogénéité. Le recours aux variables instrumentales n'est pas alors nécessaire. Cependant, et afin de tenir compte de toute les variables du modèle, nous nous limitons le travail à une régression simple.

Avant de passer aux résultats de l'estimation, la vérification de présence d'auto-corrélation et d'hétéroscédasticité est indispensable.

? Test d'hétéroscédasticité103:

Pour tester l'homoscédasticité des résidus dans notre modèle à effet fixe, nous avons suivi étape par étape la procédure du test de Breush-Pagan. Ce test pose les hypothèses suivantes :

H0 : il y a homoscédasticité

H1 : il n'y a pas homoscédasticité

En faisant le test on trouve que la statistique associé au test de Breusch Pagan supérieure à sa valeur lue dans la table ce qui nous amène à rejeter donc l'hypothèse H0 d'homoscédasticité. Nous avons alors procédé à la correction de White pour pallier ce problème de l'hétéroscédasticité.

103 Pour tester l'hétéroscédasticité dans un modèle à effets fixes, la procédure de Breusch -Pagan consiste à régresser le modèle structurel en effets fixes, récupérer le résidu du modèle, puis l'élever au carré, ensuite régresser le carré du résidu sur l'ensemble des variables explicatives du modèle structurel avec la commande reg (MCO). Enfin la statistique du test est n*R2, avec n le nombre d'observation, R2 le coefficient de détermination. Sous l'hypothèse H0 d'homoscédasticité, elle suit sous une loi de Chi2 à k-1 degrés de liberté, k étant le nombre de variables, y compris la constante (Kpodar K., 2007).

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? Test d'autocorrélation des erreurs de Wooldridge:

Le test d'autocorrélation de Wooldridge permet de vérifier l'absence d'auto-corrélation au niveau des erreurs. Il s'agit de vérifier si les erreurs sont autocorrélées de forme autorégressive (AR1) c'est à dire l'erreur d'une période est influencée par celle de la période précédente (Bourbonnais, 2003).

Hypothèse et mode de décision :

H0: Pas d'autocorrélation de premier ordre

Si (Prob > F) < (seuil = 5%) alors l'hypothèse H0 est rejetée. Les erreurs sont autocorrélées. Sinon les erreurs sont non autocorrelées.

Wooldridge test for autocorrelation in panel data

H0: no first-order autocorrelation

F(1, 53) = 0.174
Prob > F = 0.6778

H0 n'est pas rejetée. Les erreurs ne sont pas autocorrélées. 2. Résultats:

 
 

Robust

 
 
 
 

IDE

Coef.

Std. Err.

T

P>|t|

[95% Conf.

Interval]

logPIBpc

1.63e+09

4.17e+08

3.91

0.000

8.12e+08

2.45e+09

Tinflation

-5.59e+08

1.09e+08

-5.11

0.000

-7.74e+08

-3.44e+08

Telephonelines

309.1495

76.37086

4.05

0.000

159.291

459.0081

logPopulation

8.04e+08

2.67e+08

3.02

0.003

2.81e+08

1.33e+09

Educexpend

.1350692

.0386908

3.49

0.001

.0591482

.2109901

Traitement_Matching

-2.67e+09

1.42e+09

-1.88

0.061

-5.45e+09

1.21e+08

pays_en_transition

-2.13e+09

1.20e+09

-1.77

0.077

-4.49e+09

2.30e+08

effet_transition

2.52e+09

1.38e+09

1.82

0.070

-2.01e+08

5.23e+09

ExportPIB

6.03e+07

2.06e+07

2.93

0.003

1.99e+07

1.01e+08

QualitGovernment

4.27e+09

1.79e+09

2.39

0.017

7.62e+08

7.78e+09

_cons

-2.47e+10

7.08e+09

-3.49

0.001

-3.86e+10

-1.08e+10

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Le coefficient de la variable liée au produit intérieur brut par habitant « logPIBpc» est significativement positif. Le signe obtenu est attendu et confirme qu'une augmentation du PIB par capita reflète une croissance rapide de l'économie nationale offrant ainsi un environnement favorable à investir. Ce résultat est pertinent dans plusieurs études (Gliberman et Shapiro(2002) et Asiedu(2008)).

Le signe négatif lié au coefficient de Tinflation est attendu. Une forte inflation est susceptible d'accroitre la prime de risque pour les investisseurs étrangers, augmenter les coûts de transaction, et peut donc freiner l'IDE. Ceci est compatible aux travaux d'Aseidu (2008).

La variable « Telephonelines » qui représente les infrastructures est positivement corrélée aux IDE. Les investisseurs étrangers préfèrent des économies avec un réseau bien développé de routes, de lignes téléphoniques et l'accès à l'internet. Ceci est conforme aux travaux de Morisset(2000) qui affirme qu'une amélioration des infrastructures abaisse le coût de réalisation d'activités et améliore le taux de rentabilité. De façon similaire, la variable « logPopulation » est positivement liée aux entrées d'IDE affirmant ainsi que l'investisseur étranger a l'espoir de trouver un débouché pour ses produits, dans des économies de grande taille, ce qui est nécessaire pour réaliser des profits élevés (Agarual(1980)).

Le coefficient de la variable « Educexpend » est significatif et positif ce qui confirme que la main d'oeuvre qualifié est un déterminant essentiel des investissements étrangers. En effet, les investisseurs recherchent de plus en plus de la main d'oeuvre de très bonne qualité dans la mesure où ces entreprises s'intéressent d'avantage à la production de biens intensifs en technologie (Noorbakhsh et Paloni, 2001). Le degré d'ouverture commerciale mesuré par ExportPIB est positivement lié aux flux d'IDE. Nos résultats sont conformes à ceux de Morisset(2000) et Chakrabarti(2001). Les investisseurs son attirés par les économies à fort échange commercial qui sont indirectement caractérisées par des restrictions commerciales faibles.

Donc, pour les pays en transition, malgré l'instabilité et la décadence économique au cours des premières années du changement, les facteurs d'attractions traditionnels des IDE restent encore valides

La stabilité institutionnelle mesurée par « QualitGovernment » est significative et son signe positif est attendu. Ce résultat est en accord avec les travaux de Chakrabarti(2001). L'attractivité d'un pays est déterminée non seulement par les facteurs traditionnels, mais aussi

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par la qualité des institutions. Le bon fonctionnement des institutions publiques aura des répercussions positives sur l'investissement direct étranger. En effet, des systèmes caractérisés par une forte transparence et une lutte contre la corruption sont des climats favorables aux investisseurs.

Le coefficient associé à « pays_en_transition » est significativement négatif. Ce qui explique que les pays en transition reçoivent moins d'IDE par rapport aux pays similaires. Ceci peut être expliqué par la présence de tensions sociales et d'un climat d'instabilité qui seront par la suite à l'origine des mouvements de transition.

Cependant, le fait que la variable « effet_transition » est positivement liée aux flux d'IDE affirme que les transitions démocratiques conduisent à une amélioration de la situation économique, politique et institutionnelle. Cette consolidation crée un climat favorable aux yeux des investisseurs et donc conduise à l'augmentation des entrées d'IDE.

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Conclusion :

Au début de cette partie, juste avant de passer à l'énumération des déterminants des IDE et à l'aide de la méthode d'appariement, nous avons procédé à une filtration de l'échantillon afin de se limiter aux pays en transition et ceux qui leur sont proches. Cette réduction de la taille de l'échantillon permet d'éviter ainsi le risque d'endogénéité et capter de la meilleure façon les déterminants des IDE.

Nous avons consacré le deuxième chapitre à l'étude des déterminants des IDE. Au début, une revue de littérature des principaux travaux consacrés aux IDE, surtout ceux de Dunning (paradigme d'OLI). Ensuite, une explication des principaux facteurs d'attraction des IDE, qui sont présents dans les pays en transition. Les facteurs sont d'ordre économique, politique, financière et culturel.

Dans la partie empirique, nous avons pris en considération un échantillon de 77 pays dont 44 en transition sur la période allant de 1981 à 2010. Après avoir réalisé les tests nécessaires, nous avons utilisé un modèle à effet fixe afin d'estimer les entrées d'IDE sur un nombre de déterminants souvent utilisés dans les travaux précédents.

Nous avons trouvé les résultats suivants :

? les déterminants traditionnels, à savoir le PIB par habitant, l'inflation, l'infrastructure, la main d'oeuvre qualifiée, et l'ouverture commerciale sont significatifs et leurs signes sont conformes à la majorité des travaux précédents.

? Les variables indicatrices des pays et des effets de transition sont significatives,

montrant ainsi qu'avec les risques sociaux-politiques, les investisseurs sont moins intéressés par les pays en transition. Cependant, suite au déclenchement du processus de démocratisation, ces destinations deviennent attractives grâce aux actions de restructurations. En effet, la démocratisation est souvent suivie de grands progrès réglementaires et une meilleure planification des politiques et des projets macroéconomiques.

? De meilleures institutions s'avèrent un moyen efficace d'attractivité. La significativité

relative du coefficient de la démocratie institutionnelle indique que l'évolution des

composantes du risque institutionnel est pertinente pour la décision
d'investissement des multinationales.

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Conclusion générale

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L'objet de la présente recherche était en premier temps de donner une idée sur le phénomène de transition démocratique ainsi que sur les facteurs à l'origine de ce phénomène. En deuxième temps, nous avons cherché à identifier les déterminants des investissements étrangers en période de transition. Nous nous sommes intéressés aux IDE comme étant le facteur le plus utile et le plus persistant dans la relance économique.

Les gouvernements des pays en transition ainsi que les institutions internationales sont concernés par la vague récente de transition démocratique. L'intérêt commun est de veiller sur la réussite du processus démocratique. Nous avons alors vu qu'il est intéressant de comprendre ce phénomène, ces origines et les bénéfices attendus. Comme nous l'avons évoqué précédemment, la transition présente un grand espoir mais aussi un énorme défi.

La réussite de la transition nécessite donc la mobilisation d'un nombre de moyens nécessaires dans la réalisation de projets de reconstruction politique et économique. Parmi les moyens, nous nous sommes intéressés aux investissements étrangers ainsi qu'à leurs déterminants.

Nous avons alors établi le travail sur la base de deux grandes parties :

- Au niveau de la première partie, nous nous sommes focalisés sur le processus de transition démocratique et ses principaux déterminants.

o La première section s'est intéressée à la définition, l'historique ainsi qu'aux modalités de démocratisation.

o Dans la deuxième section, nous nous sommes penchés sur l'énumération des principales théories portant sur les facteurs qui déclenchent les transitions.

o L'analyse empirique a été l'objet du deuxième chapitre. A travers un échantillon de 173 pays dont 44 en transition sur la période (1981-2010), nous avons adopté un modèle probit pour identifier les facteurs significatifs. Nous avons dégagé des résultats similaires aux études antécédentes à savoir une relation positive qui lie d'une part la transition à la croissance, au développement humain et aux libertés individuelles et d'autre part une corrélation négative avec l'instabilité sociale.

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- Au niveau de la deuxième partie, nous nous sommes concentrés sur la relation qui peut exister entre démocratisation et IDE :

o Pour commencer et à l'aide de la méthode d'appariement, nous avons procédé à la construction d'un nouvel échantillon qui se limite aux pays en transition et ceux qui leurs sont similaires afin d'éviter le risque d'endogénéité et donc de mieux capter l'effet du changement démocratique sur les entrées de capitaux. Le nouvel échantillon se compose de 77 pays dont 44 en transition pour la même période (1981-2010).

o La deuxième partie a présenté l'ensemble des déterminants des IDE : au début, nous avons effectué une revue de littérature portant sur les facteurs à l'origine des entrées des IDE avec un intérêt particulier au paradigme de Dunnig. La suite a été une énumération des indices choisis : les traditionnels et ceux liées à la transition.

o La troisième partie a été consacrée à l'étude empirique. A travers l'échantillon déduit de l'appariement, nous avons adopté une régression simple pour identifier les facteurs significatifs. Les résultats obtenus sont satisfaisants: une relation positive et significative entre IDE et PIB par habitant, main d'oeuvre, taille du pays, ouverture commerciale ainsi que la qualité institutionnelle. L'effet de la transition est aussi positif indiquant ainsi que la transition démocratique est à l'origine de la création d'un environnement favorable à l'entrée d'IDE.

Le «rapport mondial des investissements» 2012 de la Cnuced montre que malgré la crise économique, les progressions les plus importantes des IDE sont enregistrées par les anciens pays en transition à savoir l'Amérique du Sud qui fait une excellente année (+34%) tirée par le Brésil, la Colombie et le Chili, et atteint pour la première fois un score à trois chiffres : 121 milliards de dollars d'IDE sur l'année. L'Asie du Sud affiche également une croissance bien au-dessus de la moyenne mondiale, à 26% pour 117 milliards de dollars d'IDE, avec des super-performances de l'Indonésie, la Malaisie et Singapour (102 Md dollars d'IDE à eux trois). Ces résultats présentent un grand espoir pour les pays actuellement en transition.

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Sans surprise, le printemps arabe a porté un rude coup aux investissements directs étrangers. Entre 2010 et 2011, le flux d'IDE à destination de l'Afrique du Nord est en effet passé de 13,6 milliards de dollars à 5,8 milliards, soit une chute brutale de -57%. Principale cause de ce recul général, l'instabilité en Égypte et en Libye. La Tunisie a enregistré une baisse de 29% des investissements directs étrangers (IDE) en 2011, selon les données de l'Agence tunisienne de promotion et de l'investissement extérieur (Fipa). Selon la même source, les investissements étrangers ont atteint en 2011 environ 857 millions d'euros contre environ 1,2 milliard d'euros en 2010.

Cependant, des signes d'un rebond de l'activité économique sont apparus au début de 2012: au premier trimestre, le PIB a crû en termes réels de 4,8 % (d'une année sur l'autre) et les investissements directs étrangers (IDE) sont en hausse.

Néanmoins, les risques à court terme sont élevés et plutôt orientés négativement, dont une récession plus grave que prévu en Europe, une augmentation des tensions sociales dans le pays qui découragent les investissements étrangers, des contraintes de capacités et des retards dans les financements qui risqueraient de freiner la relance budgétaire.

Toutefois, l'espoir et le potentiel de la reprise à moyen terme reste favorable, mais pour libérer ce potentiel, il est nécessaire d'adopter un programme de réformes structurelles pour promouvoir les investissements privés. Un scénario de référence qui prend pour hypothèse la poursuite de la stabilité macroéconomique, l'amélioration de la gouvernance et du climat des affaires, des réformes du marché du travail et du système éducatif et le renforcement du secteur financier.

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40. Ming-Yi Wu(2006) Hofstede's Cultural Dimensions 30 Years Later: A Study of Taiwan and the United States. Intercultural Communication Studies XV: 1 2006

41. Murtin Fabrice et Wacziarg Romain (2011): The Democratic Transition. Working Paper. 17432

42. NENAD STANISIC (2008) DO FOREIGN DIRECT INVESTMENTS INCREASE THE ECONOMIC GROWTH OF SOUTHEASTERN EUROPEAN TRANSITION ECONOMIES?

43.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

95

OCDE (2002), « Incidence des droits de propriété intellectuelle sur l'investissement direct étranger et le commerce dans les pays endéveloppement » TD/TC/WP(2002)42/REV1, Paris.

44. Perspectives économiques de l'OCDE juin n° 73 Volume 2003-1, Volume 20031.

45. Petra E.Todd «Matching Estimators» (Octobre2006).

46. Richard Banegas(2006): Les transitions démocratiques : mobilisations collectives et fluidité politique

47. Robert M. Thweatt(2001) THESIS: THE NEXT TRANSITION IN CUBA: AN ANALYSIS BASED ON INSTITUTIONAL COMPARISONS WITH DEMOCRATIC TRANSITIONS IN CENTRAL EUROPE.

48. RUGER J.P. (2005) Democracy and health. From the Yale University School of Medicine,
Department of Epidemiology and Public Health, New Haven, USA. Q J Med 2005; 98:299- 304.

49. Samarasinghe, A. (1994) Democracy and Democratization in Developing Countries. Development Studies Program. The American University & Institute for International Research Washington, DC and International Centre for Ethnic Studies.

50. Seymour Martin Lipset (1959) Some Social Requisites of Democracy: Economic Development and Political Legitimacy. The American Political Science Review, Vol. 53, No. 1. pp. 69-105.

51. The Inter-Parliamentary Union(1998) DEMOCRACY: ITS PRINCIPLES AND ACHIEVEMENT.

52. Timothy Powell-Jackson a, Sanjay Basu b, Dina Balabanova a, Martin McKee c, et David Stuckler(2011) Democracy and growth in divided societies: A health-inequality trap? Social Science & Medicine 73 (2011) 33e4.

53. TOUMI Sofiane(2009) Facteurs d'Attractivité des Investissements Directs Étrangers en Tunisie.

54. UNCTAD (2009) Training Manual on Statistics for FDI and the Operations of TNCs Volume III
Collecting and Reporting FDI/TNC Statistics: Institutional Issues

55. UNESCO(2011) Feuille de route Démocratie et renouveau dans le monde arabe : L'UNESCO accompagne les transitions démocratiques.

56. United Nation conference on trade and development (2004) : Prospects for FDI Flows,
Transnational Corporation Strategies and Promotion Policies: 2004-2007. Global Investment Prospects Assessment (GIPA) Research Note 1: Results of a survey of location experts.

57.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

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United Nations, Secretariat of the Economic Commission for Europe 2001, «Economic Growth and Foreign Direct Investment in the Transition Economies» Chapter 5 in Economic Survey of Europe 2001, Geneva and New York.

58. VAMVAKIDIS ATHANASIOS, LYROUDI KATERINA et PAPANASTASIOU JOHN (2008) Foreign Direct Investment And Economic Growth In Transition Economies

59. Vintila Denisia(2008): Foreign Direct Investment Theories: An Overview of the Main FDI Theories

60. Vladimir Popov»Shock Therapy Versus Gradualism Reconsidered: Lessons from Transition economies after 15 years of reforms» Centre For Economic and Financial Research at New Economic School. Working Paper n°68.

61. YOUSSEF Nada (2010) la transition démocratique et la garantie des droits fondamentaux. esquisse d'une modélisation juridique.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

97

Annexes

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

98

Annexe I : Liste des pays en transition

 
 

Nom du pays

année de transition

 
 

Nom du pays

année de transition

1. |

 

Peru

1981 |

25.

|

Russian Federation

1991 |

2.

|

Honduras

1982|

26.

|

Benin

1991 |

3.

|

El Salvador

1982 |

27.

|

Congo, Rep.

1992 |

4.

|

Bolivia

1982 |

28.

|

Thailand

1992 |

5.

|

Turkey

1983 |

29.

|

Slovenia

1992 |

6.

|

Argentina

1983 |

30.

|

Mali

1992 |

7.

|

Grenada

1984 |

31.

|

Madagascar

1993 |

8.

|

Guatemala

1984 |

32.

|

Mongolia

1993 |

9.

|

Uruguay

1985 |

33.

|

Burundi

1993 |

10.

|

Brazil

1985 |

34.

|

South Africa

1994 |

11.

|

Philippines

1987 |

35.

|

Panama

1994 |

12.

|

Germany

1989|

36.

|

Ukraine

1994 |

13.

|

Paraguay

1989 |

37.

|

Tanzania

1995 |

14.

|

Bulgaria

1989 |

38.

|

Ghana

1996 |

15.

|

Fiji

1990 |

39.

|

Mexico

1997 |

16.

|

Nicaragua

1990|

40.

|

Armenia

1998 |

17.

|

Czech Republic

1990|

41.

|

Djibouti

1999 |

18.

|

Hungary

1990|

42.

|

Indonesia

1999 |

19.

|

Albania

1990 |

43.

|

Senegal

2000 |

20.

|

Chile

1990 |

44.

|

Croatia

2000 |

21.

|

Romania

1990 |

 
 
 
 

22.

|

Poland

1990 |

 
 
 
 

23.

|

Comoros

1990|

 
 
 
 

24.

|

Bangladesh

1991 |

 
 
 
 

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

99

Annexe II : Statistiques Descriptives :

Variable

Obs

Mean

Std. Dev.

Min

Max

Transition

5152

.2562112

.4365822

0

1

RealGDPpc

5152

23.83187

2.150379

18.46663

29.61958

HEALTHINDEX

5108

.6087314

1.097865

.1

6.5

EDUCATION

5151

47.54533

2.781885

0

62.02687

RURALPOP

5152

1.70e+07

8.11e+07

0

8.27e+08

Pressliberties

5152

4.462539

2.836336

0

9

RELIGIOUSFRACT

5040

.4395505

.2334893

.0022857

.8602599

FREEDOMSPEECH

3834

.9551382

.7260003

0

2

Womenparticipation

5152

1.502523

.5198388

0

3

Torture

5152

.7084627

.7104772

0

2

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

Annexe III : Estimations Probit :

probit Transition RealGDPpc HEALTHINDEX EDUCATION RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT FREEDOMSPEECH Womenparticipation Torture

Iteration 0: log likelihood = -2267.7074 Iteration 1: log likelihood = -2046.4876 Iteration 2: log likelihood = -2036.7666 Iteration 3: log likelihood = -2036.4004 Iteration 4: log likelihood = -2036.3993

Probit regression Number of obs = 3769

LR chi2(9) Prob > chi2

Log likelihood = -2036.3993 Pseudo R2

=

462.62

=

0.0000

=

0.1020

100

Transition

Coef.

Std. Err.

z

P>|z|

[95% Conf.

Interval]

RealGDPpc

.081073

.0127109

6.38

0.000

.05616

.105986

HEALTHINDEX

-.2945926

.0365671

-8.06

0.000

-.3662628

-.2229224

EDUCATION

.0716804

.0117234

6.11

0.000

.0487029

.0946579

RURALPOP

-1.70e-09

3.68e-10

-4.62

0.000

-2.42e-09

-9.79e-10

Pressliberties

.0401306

.0092609

4.33

0.000

.0219796

.0582816

RELIGIOUSFRACT

-.644008

.101995

-6.31

0.000

-.8439145

-.4441015

FREEDOMSPEECH

.1045416

.0352944

2.96

0.003

.0353659

.1737174

Womenparticipation

.219613

.0477482

4.60

0.000

.1260283

.3131977

Torture

-.2636526

.0352246

-7.48

0.000

-.3326917

-.1946136

_cons

-5.934994

.6094876

-9.74

0.000

-7.129568

-4.74042

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

101

Annexe IV : Estimations par la méthode d'appariement :

? Estimations globales :

probit Transition RealGDPpc HEALTHINDEX EDUCATION RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT Iteration 0: log likelihood = -2884.7701 Iteration 1: log likelihood = -2649.2682 Iteration 2: log likelihood = -2643.0033 Iteration 3: log likelihood = -2642.9613 Iteration 4: log likelihood = -2642.9613

Probit regression Number of obs = 4996

LR chi2(5) = 483.62

Prob > chi2 = 0.0000

Log likelihood = -2642.9613 Pseudo R2 = 0.0838

Transition | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

+

 
 
 
 
 
 
 

RealGDPpc

|

.1189079

.0099071

12.00

0.000

.0994905

.1383254

HEALTHINDEX

|

-.2531655

.0311557

-8.13

0.000

-.3142296

-.1921014

EDUCATION

|

.0509781

.0095889

5.32

0.000

.0321843

.0697719

RURALPOP

|

-1.53e-09

3.32e-10

-4.61

0.000

-2.18e-09

-8.80e-10

Pressliberties

|

.039077

.0072263

5.41

0.000

.0249137

.0532402

RELIGIOUSFRACT

|

-.7880033

.0869896

-9.06

0.000

-.9584998

-.6175067

_cons

 

-5.620551

.493473

-11.39

0.000

-6.58774

-4.653361

? psmatch2 Transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat

+

 
 
 
 
 
 

RealGDPpc Unmatched

|

24.5194906

23.5882117

.931278958

.068212075

13.65

ATT

|

24.5194906

23.8570939

.662396756

.156136973

4.24

102

École polytechnique de Tunis

 

Mémoire de Mastère

Derbali Ahmed

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched |

.342575758

.710337323

-.367761566

.035173348

-10.46

ATT |

.342575758

.670151515

-.327575758

.089596111

-3.66

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched |

13825093.1

18317945.8

-4492852.73

2641169.1

-1.70

ATT |

13825093.1

15746284.4

-1921191.29

6197181.45

-0.31

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched |

4.87348485

4.31120783

.562277014

.090477268

6.21

ATT |

4.87348485

4.69469697

.178787879

.218545672

0.82

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .379188228

.46187932

-.082691092

.007415625

-11.15

ATT | .379188228

.465325559

-.086137331

.017687347

-4.87

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

3,676

|

3,676

Treated

|

 

1,320

|

1,320

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

4,996

|

4,996

? pstest RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT

 

| Mean

 
 

| t-test

Variable

| Treated

Control

%bias

| t p>|t|

+

+

 
 
 

RealGDPpc

| 24.519

23.857

31.6

| 8.23 0.000

HEALTHINDEX

| .34258

.67015

-34.8

| -9.50 0.000

RURALPOP

| 1.4e+07

1.6e+07

-2.8

| -0.77 0.443

Pressliberties

| 4.8735

4.6947

6.7

| 1.72 0.085

RELIGIOUSFRACT

| .37919

.46533

-38.2

| -9.67 0.000

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

? ANNEE 1981:

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample

+

| Treated

Controls

Difference

S.E.

T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 25.7397079

23.5812041

2.15850388

2.15319134

1.00

ATT

| 25.7397079

24.3099842

1.42972374

.

.

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .4

.652845528

-.252845528

1.18567144

-0.21

ATT

| .4

.3

.1

.

.

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 6191373.94

15893711.2

-9702337.27

86314815.4

-0.11

ATT

| 6191373.94

12462575.9

-6271201.97

.

.

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 6

4.26829268

1.73170732

2.88342691

0.60

ATT

| 6

7

-1

.

.

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .198781505

.462508235

-.26372673

.238690329

-1.10

ATT

| .198781505

.48529619

-.286514685

.

.

+

 
 
 
 
 

Note: Sample S.E.

 
 
 
 
 

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

1

|

1

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

124

|

124

? ANNEE 1982 :

. psmatch2 transition , n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat

+

103

+

 
 
 
 
 
 
 

RealGDPpc Unmatched

|

23.5764777

23.684188

-.107710265

1.28206034

-0.08

ATT

|

23.5764777

25.2159354

-1.6394577

.968003588

-1.69

École polytechnique de Tunis

Mémoire de Mastère

Derbali Ahmed

HEALTHINDEX Unmatched

| .633333333

.706557377

-.073224044

.725039697

-0.10

ATT

| .633333333

.4

.233333333

.301846171

0.77

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 2679250.04

16023057.2

-13343807.1

50532060.6

-0.26

ATT

| 2679250.04

3682542.36

-1003292.32

1722474.42

-0.58

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 3.66666667

3.86885246

-.202185792

1.67013526

-0.12

ATT

| 3.66666667

2.66666667

1

1.69967317

0.59

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .266689499

.461154667

-.194465168

.13821

-1.41

ATT | .266689499

.506162112

-.239472613

.199863457

-1.20

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

122

|

122

Treated

|

 

3

|

3

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

125

|

125

? ANNEE 1983 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

+

104

Variable Sample

+

| Treated

Controls Difference

S.E. T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 26.5908947

23.5120312

3.07886352

1.55231879

1.98

ATT

| 26.5908947

23.4157238

3.1751709

2.43495767

1.30

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .35

.7

-.35

.899196019

-0.39

ATT

| .35

.3

.05

.320156212

0.16

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 14399598.3

16232508.9

-1832910.59

62518680.6

-0.03

ATT

| 14399598.3

1851613.76

12547984.5

9823765.97

1.28

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 3

4.20491803

-1.20491803

2.06115154

-0.58

ATT

| 3

6

-3

3.60555128

-0.83

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

105

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .114240799 .461154667 -.346913868 .169426036 -2.05

ATT | .114240799 .461311109 -.34707031 .344126519 -1.01

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

Assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

122

|

122

Treated

|

 

2

|

2

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

124

|

124

? ANNEE 1984 :

. psmatch2 transition , n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample

+

| Treated

Controls

Difference

S.E.

T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 21.8277063

23.6463971

-1.81869075

1.53807073

-1.18

ATT

| 21.8277063

26.0585957

-4.23088932

2.32541908

-1.82

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .1

.72195122

-.62195122

.900823308

-0.69

ATT

| .1

.35

-.25

.25

-1.00

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 2408049.26

16350012.2

-13941962.9

62815712.8

-0.22

ATT

| 2408049.26

3376492.9

-968443.639

3691218.22

-0.26

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 7

4.31707317

2.68292683

2.20285651

1.22

ATT

| 7

3

4

0

.

+

 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .482548684

.462508235

.020040449

.169049677

0.12

ATT | .482548684

.526502565

-.043953881

.14739941

-0.30

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

106

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

Assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

2

|

2

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

125

|

125

? ANNEE 1985 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample

+

| Treated

Controls

Difference

S.E.

T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 25.7478132

23.5818666

2.16594659

1.55359068

1.39

ATT

| 25.7478132

24.2664127

1.48140049

1.79172908

0.83

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .2

.674590164

-.474590164

.829123227

-0.57

ATT

| .2

.2

0

.141421356

0.00

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 19744099.7

16636563.1

3107536.55

63673201.8

0.05

ATT

| 19744099.7

8864395.51

10879704.2

19858724.5

0.55

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 6

4.09836066

1.90163934

2.15688774

0.88

ATT

| 6

6.5

-.5

.5

-1.00

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .480129942

.461154667

.018975275

.169517869

0.11

ATT | .480129942

.313504346

.166625597

.21263252

0.78

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

122

|

122

Treated

|

 

2

|

2

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

124

|

124

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

107

? ANNEE 1987 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample

+

| Treated

Controls

Difference

S.E.

T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 25.5928669

23.6540622

1.93880472

2.16883585

0.89

ATT

| 25.5928669

25.2689323

.323934555

.

.

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .2

.778861789

-.578861789

1.35413497

-0.43

ATT

| .2

.1

.1

.

.

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 31193042.1

16970498.4

14222543.6

91268509.8

0.16

ATT

| 31193042.1

1227993.6

29965048.5

.

.

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 5

4.52845528

.471544715

2.97997057

0.16

ATT

| 5

0

5

.

.

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .305592507

.462508235

-.156915728

.238690329

-0.66

ATT

| .305592507

.414127111

-.108534604

.

.

+

 
 
 
 
 

Note: Sample S.E.

 
 
 
 
 

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

1

|

1

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

124

|

124

? ANNEE 1989 :

psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION) out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat

+

 
 
 
 
 
 

RealGDPpc Unmatched

|

25.4854412

23.6863364

1.7991048

1.28116123

1.40

ATT

|

25.4854412

25.4509347

.03450648

1.61788432

0.02

École polytechnique de Tunis

Mémoire de Mastère

 

Derbali Ahmed

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched |

.166666667

.720491803

-.553825137

.715021011

-0.77

ATT |

.166666667

1.46666667

-1.3

.647216261

-2.01

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched |

8804339.58

17475581.2

-8671241.66

53856099.8

-0.16

ATT |

8804339.58

9972747.83

-1168408.25

7006359.17

-0.17

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched |

3.66666667

4.40983607

-.743169399

1.75414728

-0.42

ATT |

3.66666667

5

-1.33333333

2.10818511

-0.63

+

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .488623982 .461154667 .027469314 .139251825 0.20

ATT | .488623982 .311358611 .177265371 .212840416 0.83

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

122

|

122

Treated

|

 

3

|

3

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

125

|

125

? ANNEE 1990 :

. psmatch2 transition , n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

+

108

Variable Sample

+

|

Treated

Controls

Difference

S.E. T-stat

RealGDPpc Unmatched

|

24.2260513

23.5826866

.643364681

.734230042

0.88

ATT

|

24.2260513

23.7238943

.502156999

.977587112

0.51

+

 
 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

|

.288888889

.73495935

-.446070461

.442432886

-1.01

ATT

|

.288888889

.966666667

-.677777778

.695275693

-0.97

+

 
 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

|

4303551.7

17431020.9

-13127469.2

31203774.4

-0.42

ATT

|

4303551.7

6557726.06

-2254174.36

3236556.32

-0.70

+

 
 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

|

5.11111111

4.3495935

.761517615

1.03985294

0.73

ATT

|

5.11111111

4.33333333

.777777778

1.55555556

0.50

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

109

RELIGIOUSFRACT Unmatched| .384314623 .462508235 -.078193612 .081477863 -0.96

ATT | .384314623 .471710462 -.087395838 .105830381 -0.83

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

9

|

9

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

132

|

132

? ANNEE 1991 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION) out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample

+

| Treated

Controls

Difference

S.E.

T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 24.7361711

23.5525199

1.18365115

1.23955065

0.95

ATT

| 24.7361711

24.0644474

.671723684

1.43044677

0.47

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .3

.754918033

-.454918033

.745806708

-0.61

ATT

| .3

.2

.1

.129099445

0.77

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 42921374.4

17884959.3

25036415.1

54806745.9

0.46

ATT

| 42921374.4

9261891.42

33659483

24407669.8

1.38

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 4.33333333

4.56557377

-.232240437

1.70475119

-0.14

ATT

| 4.33333333

6

-1.66666667

2.10818511

-0.79

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .401081388

.461154667

-.060073279

.138707109

-0.43

ATT | .401081388

.443260675

-.042179286

.181985437

-0.23

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

110

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

122

|

122

Treated

|

 

3

|

3

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

125

|

125

? ANNEE 1992 :

. psmatch2 transition , n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample

+

|

Treated

Controls

Difference

S.E. T-stat

RealGDPpc Unmatched

|

23.8174419

23.6361482

.181293769

1.12728616

0.16

ATT

|

23.8174419

23.4688387

.348603249

1.12875947

0.31

+

 
 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

|

.6

.685245902

-.085245902

.641724331

-0.13

ATT

|

.6

.15

.45

.272335577

1.65

+

 
 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

|

12474704.5

18062113.9

-5587409.44

47728192.3

-0.12

ATT

|

12474704.5

10351388.2

2123316.26

12304654.5

0.17

+

 
 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

|

4.75

4.28688525

.463114754

1.49801195

0.31

ATT

|

4.75

3.5

1.25

1.67705098

0.75

+

 
 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched |

.308102837

.461154667

-.15305183

.121193493

-1.26

ATT |

.308102837

.382663567

-.07456073

.156615448

-0.48

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

122

|

122

Treated

|

 

4

|

4

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

126

|

126

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

? ANNEE 1993:

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample

+

| Treated

Controls

Difference

S.E.

T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 22.2244256

23.6341718

-1.4097462

1.25642016

-1.12

ATT

| 22.2244256

22.1912136

.033212026

1.24679135

0.03

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .166666667

.730081301

-.563414634

.741910891

-0.76

ATT

| .166666667

.233333333

-.066666667

.094280904

-0.71

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 5258103.17

18196787.3

-12938684.1

55212997.8

-0.23

ATT

| 5258103.17

10411527.9

-5153424.73

10319991.3

-0.50

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 3.33333333

4.06504065

-.731707317

1.68099297

-0.44

ATT

| 3.33333333

4.66666667

-1.33333333

3.09120617

-0.43

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .371591799

.462508235

-.090916436

.139059847

-0.65

ATT | .371591799

.540989305

-.169397506

.229422934

-0.74

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

3

|

3

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

126

|

126

? ANNEE 1994 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION) out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat

+

111

+

 
 
 
 
 
 
 

RealGDPpc Unmatched

|

25.5479272

23.619239

1.92868824

1.22395127

1.58

ATT

|

25.5479272

22.6387463

2.90918096

1.49158495

1.95

École polytechnique de Tunis

Mémoire de Mastère

 

Derbali Ahmed

HEALTHINDEX Unmatched

| .933333333

.727642276

.205691057

.684350405

0.30

ATT

| .933333333

.166666667

.766666667

.692017983

1.11

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 11948718.4

18282918.2

-6334199.81

55538738.8

-0.11

ATT

| 11948718.4

1740984.91

10207733.5

5519518.82

1.85

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 3.33333333

4.22764228

-.894308943

1.75013192

-0.51

ATT

| 3.33333333

2.33333333

1

2.56038192

0.39

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .603226195

.462508235

.14071796

.13917037

1.01

ATT | .603226195

.427575101

.175651093

.155609249

1.13

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

3

|

3

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

126

|

126

? ANNEE 1996 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

+

112

Variable Sample

+

| Treated

Controls

Difference

S.E.

T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 23.7047024

23.5615856

.143116763

2.16139327

0.07

ATT

| 23.7047024

23.2865753

.41812706

.

.

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .1

.696721311

-.596721311

1.23063013

-0.48

ATT

| .1

.1

0

.

.

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 10304148.4

18598745.6

-8294597.2

97590269.8

-0.08

ATT

| 10304148.4

19614076.6

-9309928.26

.

.

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 3

4.27868852

-1.27868852

3.04189378

-0.42

ATT

| 3

6

-3

.

.

+

RealGDPpc Unmatched | 27.9857635 23.6107135 4.37505003

ATT | 27.9857635 26.4923344 1.49342918

+

HEALTHINDEX Unmatched | .2

 
 

.672357724 -.472357724

ATT | .2 .1 .1

+

RURALPOP Unmatched | 24891102.8 18744621.2 6146481.61

ATT | 24891102.8 313574.8 24577528

+

Pressliberties Unmatched | 4 4.12195122 -.12195122

ATT | 4 9 -5

+
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .1795571 .462508235 -.282951135

ATT | .1795571 .2126811 -.033124

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .798675179 .461154667 .337520512 .239204188 1.41

ATT | .798675179 .141681805 .656993374 . .

+
Note: Sample S.E.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

+

 

+

 
 

Untreated

|

 

122

|

Treated

|

 

1

|

+

 

+

 
 

Total

|

 

123

|

assignment | On suppor | Total

122

1

123

? ANNEE 1997 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat

2.18363769 .

2.00 .

1.20310435

-0.39

.

.

97637540.6

0.06

.

.

3.10560034

-0.04

.

.

.238690329

-1.19

113

. .

+
Note: Sample S.E.

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

114

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

1

|

1

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

124

|

124

? ANNEE 1998 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample

+

| Treated

Controls

Difference

S.E.

T-stat

RealGDPpc Unmatched

| 23.571909

23.5406414

.031267585

2.16694256

0.01

ATT

| 23.571909

26.6879826

-3.11607361

.

.

+

 
 
 
 
 

HEALTHINDEX Unmatched

| .3

.726829268

-.426829268

1.27867148

-0.33

ATT

| .3

.1

.2

.

.

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 1070152.56

18888857.9

-17818705.3

98037310.8

-0.18

ATT

| 1070152.56

5463.99

1064688.57

.

.

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 2

4.34146341

-2.34146341

3.02811978

-0.77

ATT

| 2

9

-7

.

.

+

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .457560897 .462508235 -.004947338 .238690329 -0.02

ATT | .457560897 .714681387 -.25712049 . .

+
Note: Sample S.E.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

1

|

1

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

124

|

124

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

115

? ANNEE 1999 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION) out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat

+

RealGDPpc Unmatched | 23.5800772 23.5978209 -.017743752 1.54741939 -0.01

ATT | 23.5800772 22.9750061 .605071068 2.82248557 0.21

+

HEALTHINDEX Unmatched | .1 .610655738 -.510655738 .832845017 -0.61

ATT | .1 .55 -.45 .45 -1.00

+

RURALPOP Unmatched | 62487012 19123431.6 43363580.4 70079386 0.62

ATT | 62487012 13743840.2 48743171.8 63284489.1 0.77

+

Pressliberties Unmatched | 4 4.3442623 -.344262295 2.17871784 -0.16

ATT | 4 .5 3.5 2.06155281 1.70

+

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .138741698 .461154667 -.322412969 .169355096 -1.90

ATT | .138741698 .718038023 -.579296324 .111798924 -5.18

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+ +

Untreated | 122 | 122

Treated | 2 | 2

+ +

Total | 124 | 124

? ANNEE 2000 :

. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit

Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat

+

RealGDPpc Unmatched | 23.673584 23.6373719 .036212084 1.58078508 0.02

ATT | 23.673584 24.5285101 -.854926109 .759359735 -1.13

+

116

École polytechnique de Tunis

 

Mémoire de Mastère

 

Derbali Ahmed

HEALTHINDEX Unmatched

| .3

.671544715

-.371544715

.853296493

-0.44

ATT

| .3

.15

.15

.206155281

0.73

+

 
 
 
 
 

RURALPOP Unmatched

| 3805813.01

19152722.1

-15346909.1

69777062.3

-0.22

ATT

| 3805813.01

2309184.4

1496628.61

1970105.74

0.76

+

 
 
 
 
 

Pressliberties Unmatched

| 2

4.62601626

-2.62601626

2.14601495

-1.22

ATT

| 2

4.5

-2.5

4.9244289

-0.51

+

 
 
 
 
 

RELIGIOUSFRACT Unmatched | .297236256

.462508235

-.165271979

.169300176

-0.98

ATT | .297236256

.426289462

-.129053205

.236860718

-0.54

+

Note: S.E. does not take into account that the propensity score is estimated.

| psmatch2:

psmatch2: | Common

Treatment | support

assignment | On suppor | Total

+

 

+

 
 
 

Untreated

|

 

123

|

123

Treated

|

 

2

|

2

+

 

+

 
 
 

Total

|

 

125

|

125

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

117

Annexe V : Echantillon Déduit Après appariement :

 

Nom_pays

Année d'appariement

traitement

1

Sri Lanka

1981

0

2

Peru

1981

1

3

Venezuela, RB

1982

0

4

Kazakhstan

1982

0

5

Trinidad and Tobago

1982

0

6

Honduras

1982

1

7

Bolivia

1982

1

8

El Salvador

1982

1

9

Guyana

1983

0

10

Venezuela, RB

1983

0

11

Turkey

1983

1

12

Argentina

1983

1

13

Angola

1984

0

14

Timor-Leste

1984

0

15

Guatemala

1984

1

16

Grenada

1984

1

17

Sri Lanka

1985

0

18

Ecuador

1985

0

19

Brazil

1985

1

20

Uruguay

1985

1

21

Lithuania

1987

0

22

Philippines

1987

1

23

Greece

1989

0

24

Uganda

1989

0

25

Colombia

1989

0

26

Germany

1989

1

27

Paraguay

1989

1

28

Bulgaria

1989

1

29

Gabon

1990

0

30

Lithuania

1990

0

31

Cote d'Ivoire

1990

0

32

Micronesia, Fed. Sts.

1990

0

33

Sudan

1990

0

34

Costa Rica

1990

0

35

Equatorial Guinea

1990

0

36

Hungary

1990

1

37

Romania

1990

1

38

Czech Republic

1990

1

39

Comoros

1990

1

40

Nicaragua

1990

1

41

Albania

1990

1

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

118

42

Chile

1990

1

43

Fiji

1990

1

44

Poland

1990

1

45

Burkina Faso

1991

0

46

Switzerland

1991

0

47

Nepal

1991

0

48

Benin

1991

1

49

Bangladesh

1991

1

50

Russian Federation

1991

1

51

Sierra Leone

1992

0

52

Costa Rica

1992

0

53

Papua New Guinea

1992

0

54

Egypt, Arab Rep.

1992

0

55

Congo, Rep.

1992

1

56

Mali

1992

1

57

Thailand

1992

1

58

Slovenia

1992

1

59

Myanmar

1993

0

60

Mauritius

1993

0

61

Samoa

1993

0

62

Burundi

1993

1

63

Madagascar

1993

1

64

Mongolia

1993

1

65

Bhutan

1994

0

66

Lithuania

1994

0

67

Azerbaijan

1994

0

68

Panama

1994

1

69

South Africa

1994

1

70

Ukraine

1994

1

71

Nepal

1996

0

72

Ghana

1996

1

73

Belgium

1997

0

74

Mexico

1997

1

75

Palau

1998

0

76

Armenia

1998

1

77

Kenya

1999

0

78

Togo

1999

0

79

Indonesia

1999

1

80

Djibouti

1999

1

81

Costa Rica

2000

0

82

Belarus

2000

0

83

Senegal

2000

1

84

Croatia

2000

1

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

119

Annexe VI : Statistiques descriptives pour les variables
explicatives des flux d'IDE

Variable

Obs

Mean

Std. Dev.

Min

Max

IDE

2079

2.50e+09

9.68e+09

-4.75e+09

2.15e+11

Traitement_Matching

2310

.6562771

.4750528

0

1

pays_en_transition

2310

.5584416

.4966804

0

1

effet_transition

2310

.3640693

.4812724

0

1

logPIBpc

2162

7.303887

1.273359

4.46596

11.09284

logPopulation

2310

15.84194

1.707891

11.23131

19.28532

ExportPIB

1968

34.64622

21.46489

.1829688

166.3635

Educexpend

2310

4.75e+09

1.64e+10

1769307

1.47e+11

Tinflation

1857

2.151971

1.490145

-4.073972

9.371578

QualitGovernment

1432

.4839499

.1857824

.0555556

1

Telephonelines

2298

2717815

7302782

500

5.48e+07

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

120

Annexe VII : Estimation du Panel des IDE

xtreg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Telephonelines, re

Random-effects GLS regression Number of obs = 1051

Group variable (i): countrycode Number of groups = 61

R-sq: within = 0.1276 Obs per group: min = 2

between = 0.6894 avg = 17.2

overall = 0.4173 max = 25

Random effects u_i ~ Gaussian Wald chi2(10) = 330.47

corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

IDE | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

+

pays_en_transition

|

-1.64e+09

effet_transition

|

1.34e+09

logPIBpc

|

2.12e+09

logPopulation

|

4.50e+08

ExportPIB

|

3.19e+07

Educexpend

|

.1011863

Tinflation

|

-4.46e+08

QualitGoverment

|

1.23e+09

Telephonelines

|

395.7187

_cons

 

-2.12e+10

+

sigma_u

|

2.679e+09

sigma_e

|

7.253e+09

rho

|

.12004368

Traitement_Matching| -1.51e+09 8.14e+08 -1.86 0.063 -3.11e+09 8.24e+07 1.17e+09 -1.40 0.162 -3.92e+09 6.54e+08 1.07e+09 1.26 0.209 -7.54e+08 3.44e+09 3.72e+08 5.71 0.000 1.39e+09 2.85e+09 4.03e+08 1.12 0.264 -3.39e+08 1.24e+09 1.97e+07 1.62 0.106 -6806383 7.06e+07 .0340846 2.97 0.003 .0343818 .1679908 1.93e+08 -2.31 0.021 -8.25e+08 -6.70e+07 1.93e+09 0.64 0.525 -2.56e+09 5.01e+09 62.63903 6.32 0.000 272.9485 518.489 7.45e+09 -2.85 0.004 -3.58e+10 -6.60e+09

(fraction of variance due to u_i)

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

121

** Test d'absence d'effets spécifiques individuels**

. xttest0

Breusch and Pagan Lagrangian multiplier test for random effects: IDE[countrycode,t] = Xb + u[countrycode] + e[countrycode,t]

Estimated results:

| Var sd = sqrt(Var)

+
IDE| 1.13e+20 1.06e+10

e | 5.26e+19 7.25e+09

u | 7.18e+18 2.68e+09

Test: Var(u) = 0

chi2(1) = 310.40

Prob > chi2 = 0.0000

**test d'hausman (choix entre FE et RE) **

. quiet xtreg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Telephonelines, fe

. estimates store fixed

. quiet xtreg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Telephonelines, re

. estimates store random . hausman fixed random

IDE | Coef. Std. Err. t

+
Traitement_Matching| -2.67e+09 8.21e+08 pays_en_transition | -2.13e+09 9.08e+08

effet_transition | 2.52e+09 1.08e+09

logPIBpc | 1.63e+09 2.80e+08

logPopulation | 8.04e+08 2.58e+08

P>|t|

[95% Conf. Interval]

-3.25

0.001

-4.28e+09

-1.05e+09

-2.35

0.019

-3.91e+09

-3.49e+08

2.32

0.020

3.92e+08

4.64e+09

5.83

0.000

1.08e+09

2.18e+09

3.12

0.002

2.98e+08

1.31e+09

122

École polytechnique de Tunis

 

Mémoire de Mastère

Derbali Ahmed

+

|

|

---- Coefficients ----

(b) (B)

fixed random

(b-B)

Difference

sqrt(diag(V_b-V_B)) S.E.

Traitement~g

|

-7.87e+08

-1.51e+09

7.25e+08

1.77e+08

effet_tran~n

|

8.45e+08

1.34e+09

-4.99e+08

2.07e+08

logPIBpc

|

3.93e+09

2.12e+09

1.81e+09

5.31e+08

logPopulat~n

|

-3.46e+09

4.50e+08

-3.91e+09

1.60e+09

ExportPIB

|

1.40e+07

3.19e+07

-1.79e+07

1.94e+07

Educexpend

|

.1176888

.1011863

.0165024

.0253602

Tinflation

|

-1.09e+08

-4.46e+08

3.37e+08

1.18e+08

QualitGove~t

|

-3.08e+08

1.23e+09

-1.53e+09

1.12e+09

Telephonel~s

|

532.7445

395.7187

137.0258

48.44583

b = consistent under Ho and Ha; obtained from xtreg

B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from xtreg

Test: Ho: difference in coefficients not systematic

chi2(7) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)

= 33.36

Prob>chi2 = 0.0000

. reg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Telephonelines

Source | SS df MS Number of obs = 1051

+ F( 10, 1040) = 76.89

Model | 5.0246e+22 10 5.0246e+21 Prob > F = 0.0000

Residual | 6.7965e+22 1040 6.5351e+19 R-squared = 0.4251

+ Adj R-squared = 0.4195

Total | 1.1821e+23 1050 1.1258e+20 Root MSE = 8.1e+09

123

École polytechnique de Tunis

 

Mémoire de Mastère

 

Derbali Ahmed

ExportPIB

|

6.03e+07

1.47e+07

4.11

0.000

3.15e+07

8.90e+07

Educexpend

|

.1350692

.0320046

4.22

0.000

.0722682

.1978701

Tinflation

|

-5.59e+08

1.79e+08

-3.12

0.002

-9.10e+08

-2.07e+08

QualitGovernment

|

4.27e+09

1.74e+09

2.46

0.014

8.62e+08

7.68e+09

Telephonelines

|

309.1495

57.43063

5.38

0.000

196.4564

421.8426

_cons

 

-2.47e+10

5.00e+09

-4.94

0.000

-3.45e+10

-1.49e+10

** hétéroscédasticité**

. reg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Tel

> ephonelines

Source | SS df MS Number of obs = 1051

+ F( 10, 1040) = 76.89

Model | 5.0246e+22 10 5.0246e+21 Prob > F = 0.0000

Residual | 6.7965e+22 1040 6.5351e+19 R-squared = 0.4251

+ Adj R-squared = 0.4195

Total | 1.1821e+23

IDE |

+

1050 1.1258e+20

Coef. Std. Err.

Root MSE

t P>|t|

= 8.1e+09

[95% Conf. Interval]

Traitement_Matching | -2.67e+09

8.21e+08

-3.25

0.001

-4.28e+09

-1.05e+09

pays_en_transition

|

-2.13e+09

9.08e+08

-2.35

0.019

-3.91e+09

-3.49e+08

effet_transition

|

2.52e+09

1.08e+09

2.32

0.020

3.92e+08

4.64e+09

logPIBpc

|

1.63e+09

2.80e+08

5.83

0.000

1.08e+09

2.18e+09

logPopulation

|

8.04e+08

2.58e+08

3.12

0.002

2.98e+08

1.31e+09

ExportPIB

|

6.03e+07

1.47e+07

4.11

0.000

3.15e+07

8.90e+07

Educexpend

|

.1350692

.0320046

4.22

0.000

.0722682

.1978701

Tinflation

|

-5.59e+08

1.79e+08

-3.12

0.002

-9.10e+08

-2.07e+08

QualitGovernment

|

4.27e+09

1.74e+09

2.46

0.014

8.62e+08

7.68e+09

Telephonelines

|

309.1495

57.43063

5.38

0.000

196.4564

421.8426

_cons

 

-2.47e+10

5.00e+09

-4.94

0.000

-3.45e+10

-1.49e+10

. hettest

Breusch-Pagan / Cook-Weisberg test for heteroskedasticity Ho: Constant variance

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

124

Variables: fitted values of IDE

chi2(1) = 1149.46

Prob > chi2 = 0.0000

quiet reg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Telephonelines

. predict residu,resid

(1259 missing values generated)

. gen resid2=residu^2

(1259 missing values generated)

. reg resid2 Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Telephonelines

Source | SS df MS Number of obs = 1051

+

 

F( 10, 1040)

= 6.61

Model | 3.3311e+43

10 3.3311e+42

Prob > F

=

0.0000

Residual| 5.2449e+44

1040 5.0432e+41

R-squared

=

0.0597

+ Adj R-squared = 0.0507

Total | 5.5780e+44 1050 5.3124e+41 Root MSE = 7.1e+20

resid2

+

|

Coef. Std. Err. t

P>|t|

[95% Conf. Interval]

Traitement_Matching| -2.39e+20

7.21e+19

-3.31

0.001

-3.80e+20

-9.73e+19

pays_en_transition

|

-2.04e+20

7.98e+19

-2.55

0.011

-3.60e+20

-4.71e+19

effet_transition

|

2.28e+20

9.51e+19

2.39

0.017

4.11e+19

4.14e+20

logPIBpc

|

8.67e+19

2.46e+19

3.53

0.000

3.85e+19

1.35e+20

logPopulation

|

5.61e+19

2.27e+19

2.48

0.013

1.17e+19

1.01e+20

ExportPIB

|

4.30e+18

1.29e+18

3.34

0.001

1.78e+18

6.83e+18

Educexpend

|

7.19e+08

2.81e+09

0.26

0.798

-4.80e+09

6.24e+09

Tinflation

|

-1.69e+18

1.57e+19

-0.11

0.914

-3.26e+19

2.92e+19

QualitGove~t

|

2.53e+20

1.53e+20

1.66

0.097

-4.60e+19

5.53e+20

Telephonel~s

|

-9.48e+12

5.05e+12

-1.88

0.060

-1.94e+13

4.15e+11

_cons

 

-1.55e+21

4.39e+20

-3.53

0.000

-2.41e+21

-6.88e+20

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

125

scalar R2= e(r2)

scalar N =_N

scalar NR2= N*R2

scalar CHI29= invchi2(10, 0.95)

scalar list

CHI29 = 18.307038

NR2 = 137.95119

N = 2310

R2 = .05971913

** Autocorrélation**

. xtserial IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment

> Telephonelines

Wooldridge test for autocorrelation in panel data H0: no first-order autocorrelation

F(1, 53) = 0.174
Prob > F = 0.6778

École polytechnique de Tunis Mémoire de Mastère Derbali Ahmed

126

** Régression finale **

. reg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Telephonelines, robust

Linear regression Number of obs = 1051

F( 10, 1040)

= 96.11

Prob > F

=

0.0000

R-squared

 

= 0.4251

Root MSE

 

= 8.1e+09

IDE

+

|

|

Robust

Coef. Std. Err.

t

P>|t|

[95% Conf. Interval]

Traitement_Matching | -2.67e+09

1.42e+09

-1.88

0.061

-5.45e+09

1.21e+08

pays_en_transition

|

-2.13e+09

1.20e+09

-1.77

0.077

-4.49e+09

2.30e+08

effet_transition

|

2.52e+09

1.38e+09

1.82

0.070

-2.01e+08

5.23e+09

logPIBpc

|

1.63e+09

4.17e+08

3.91

0.000

8.12e+08

2.45e+09

logPopulation

|

8.04e+08

2.67e+08

3.02

0.003

2.81e+08

1.33e+09

ExportPIB

|

6.03e+07

2.06e+07

2.93

0.003

1.99e+07

1.01e+08

Educexpend

|

.1350692

.0386908

3.49

0.001

.0591482

.2109901

Tinflation

|

-5.59e+08

1.09e+08

-5.11

0.000

-7.74e+08

-3.44e+08

QualitGovernment

|

4.27e+09

1.79e+09

2.39

0.017

7.62e+08

7.78e+09

Telephonelines

|

309.1495

76.37086

4.05

0.000

159.291

459.0081

_cons

 

-2.47e+10

7.08e+09

-3.49

0.001

-3.86e+10

-1.08e+10






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand