Année Universitaire : 2011-2012
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique Université de Carthage
ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE TUNISIE
MÉMOIRE DE MASTÈRE
Spécialité: MODÉLISATION ÉCONOMIQUE
ET ÉCONOMETRIE
TRANSITION DEMOCRATIQUE ET INVESTISSEMENTS
ETRANGERS : CONSEQUENCES ET ENSEIGNEMENTS
POUR LES PAYS ARABES
|
Présenté et soutenu publiquement par :
Ahmed DERBALI
Directeur de recherche :
Mr. Mohamed Habib ZITOUNA
Merci Infiniment
REMERCIMENTS
Ce mémoire n'aurait pu être écrit sans
l'aide déterminante et les conseils judicieux de Monsieur
Zitouna Mohamed Habib. Son accueil, sa disponibilité et
sont aide ont rendu possible la réalisation de ce travail. Je tiens donc
à le remercier très vivement. Que ce mémoire soit
l'occasion de lui témoigner ma sincère gratitude et mon profond
respect.
Je voudrai également exprimer ma profonde gratitude
à Madame Lilia Trabelsi, Maître
Assistante à l'ESSAI Tunis, qui m'a encouragé et m'a permis
d'avancer sur mes recherches. Son soutien moral, ses conseils et sa sympathie
m'ont été d'une grande aide surtout pendant les périodes
difficiles. Encore Merci.
J'adresse aussi mes remerciements aux membres de jury
pour l'intérêt qu'ils présentent pour
évaluer ce modeste travail.
Mes remerciements s'adressent aussi, à tous les
enseignants de l'Ecole Polytechnique de Tunis qui ont assuré ma
formation.
L'École polytechnique n'entend donner aucune
approbation ni improbation aux opinions émises dans le mémoire :
ces opinions doivent être considérés comme propres à
leur auteur.
Table des matières :
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : TRANSITION DEMOCRATIQUE : HISTOIRE
ET
ORIGINES 6
CHAPITRE1 : RAPPEL HISTORIQUE ET REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
DU PROCESSUS DE
TRANSITION DEMOCRATIQUE : 7
Introduction 7
Section1 : Les transitions démocratiques dans le
passé 8
Revue bibliographique: 8
La transition démocratique : des facteurs variables et un
but invariable 10
Le processus de transition démocratique 11
Histoire des transitions 11
Les modes de transition 13
Section2 : Les déterminants de la transition
démocratique dans la
bibliographie 15
Facteurs économiques 17
La richesse 18
Développement Humain 19
Education
|
20
|
Santé
|
22
|
L'urbanisation
|
24
|
La structure sociale
|
25
|
Fragmentation Ethnique
|
25
|
Fragmentation Religieuse
|
27
|
Rôle de la femme
|
28
|
Libertés Civiles
|
30
|
Torture
|
30
|
Liberté d'expression
|
32
|
Liberté de presse
|
33
|
Chapitre2 : Vérification empirique des
déterminants de la transition sur la période 1981-2010 pour un
grand échantillon de pays: 36
Introduction 36
Section1 : Spécification du modèle et
description des données choisis
pour expliquer la transition démocratique 36
Spécification du modèle 36
Description des variables 39
Variable dépendante 39
Variables explicatives 39
Le modèle « probit » 41
Section2 : Application et Résultats 43
Conclusion 45
Deuxième Partie : Investissements directs
étrangers et
Transition démocratique 49
Introduction: 50
Premier chapitre: Transition démocratique et IDE :
traitement de
l'endogénéité par la méthode
d'appariement 52
Section1 : principe de la méthode 52
Section2 : Hypothèses 54
Hypothèse d'indépendance conditionnelle 54
Hypothèse du support commun 55
Section3 : Estimation 55
Section4 : Données et résultats 56
Données 56
Résultats 58
Deuxième Chapitre : Ampleur des effets de la
transition démocratique sur
l'IDE 59
Section1 : Fondements théoriques des déterminants
des IDE 60
Revue de littérature 62
Le Paradigme OLI de Dunning 63
Avantages spécifiques de la firme (O) 63
Avantages à la localisation vers l'étranger (L)
64
Avantages à l'internalisation de la firme (I) 65
Section2 : choix des déterminants des IDE 66
Les déterminants des IDE liés à la
transition: 66
Les déterminants traditionnels des IDE 67
Taille du marché et croissance économique 68
Le développement des infrastructures 69
Le degré d'ouverture commerciale du pays d'accueil 69
Le coût et la qualité de la main-d'oeuvre 70
Risque pays 71
Stabilité politique 72
Stabilité institutionnelle 73
Troisième Chapitre : Application empirique des
facteurs affectant les
entrées d'IDE en période de transition
75
Section1: Spécification du modèle et choix des
variables 76
Spécification du modèle 76
Choix des variables 78
Variable dépendante 78
Variables explicatives 78
Section2 : Estimation et Résultats 80
Estimation du modèle 80
Résultats 83
Conclusion 86
Conclusion Générale 87
Bibliographie 91
Annexes 97
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
1
Introduction générale
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
2
Les révolutions du printemps arabe ont permis aux
peuples soumis de briser les chaines des dictatures et de respirer un grand air
de liberté. Rares sont les analystes qui auraient pu prédire que
de tels changements souffleront sur le monde arabe et pendant une
période si courte.
Les objectifs affichés de ces révolutions ont
porté exclusivement sur la liberté, l'amélioration des
conditions de vie et la mise en place d'un processus de transition
démocratique, à l'encontre des préjugés occidentaux
qui n'imaginaient pas d'autres aspirations que la paix civile des dictateurs ou
l'Islam radical.1
Le printemps arabe est un immense espoir mais également
un immense défi : toutes et tous se sont interrogés sur les
conditions du succès de la transition démocratique, sur les
nécessités économiques et sociales, sur les perspectives
pour la démocratie et la paix dans la région.2
Afin de comprendre ce phénomène marquant, il est
indispensable de proposer un rappel historique destiné à tracer
les contours et les enjeux des transitions démocratiques qui ont eu lieu
dans le passé, en d'autres époques et en d'autres lieux.
L'Europe et l'Amérique Latine disposent d'une longue
expérience de la transition vers la démocratie. De la disparition
des régimes militaires en Amérique Latine, à la chute des
fascismes au sud de l'Europe, à la fin de la guerre en ex-Yougoslavie,
en passant par la chute du mur de Berlin et la démocratisation du bloc
communiste.3
Dès lors, la première préoccupation de
notre travail est de déterminer économétriquement les
facteurs économiques et institutionnels à l'origine du
déclenchement du processus de transition. Notre étude s'inspire
des travaux de Lipset(1959) et Barro(1999). Nous tenons compte d'un ensemble de
variables d'ordre économiques, sociales et politiques agissant sur la
variable transition à travers un modèle «probit». Pour
ce faire, nous considérons un échantillon qui englobe 173 pays
dont 44 en transition.
Les variables d'ordre économique, de
développement humain et les facteurs liées aux libertés
individuelles facilitent le déclenchement du processus
démocratique contrairement à ceux liés à
l'hétérogénéité sociale.
1 UNESCO(2011) : Feuille de route Démocratie et
renouveau dans le monde arabe.
2 Article « La Méditerranée de
demain : enjeux et défis » du Forum International
Réalités(2012).
3 Hakim Ben Hammouda(2012): L'économie
politique de la transition.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
3
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
4
D'autre part, et dès la sortie des dictatures, les pays
doivent affronter plusieurs problèmes qui surviennent sur la route de la
consolidation de la transition.
Ces obstacles sont de même nature, que ceux
déjà rencontrés par les pays latins et européens :
quelle constitution et quel système électoral ? Comment assurer
l'indépendance des médias ? Comment redistribuer les richesses,
lutter contre la corruption, comment réorganiser l'économie, la
restaurer après la dictature et la révolution, comment maintenir
un réel progrès social qui assure l'adhésion à la
démocratie?4
"Certes, les pays en transition traversent une phase
décisive et difficile, mais également prometteuse", Les moments
historiques qu'offrent les transitions constituent un véritable message
d'espoir tant d'un point de vue politique qu'économique par leur appel
à une société plus juste, à une croissance plus
équitable et à l'état de droit, L'accomplissement de ces
aspirations sera toutefois plus complexe mais très risqué en cas
d'échec.5
Aux cours des périodes transitionnelles, la destruction
massive des infrastructures, l'effondrement du commerce et de l'investissement
extérieurs ainsi que l'arrêt brutal de pans entiers de
l'activité économique ont lourdement affecté la
compétitivité. A cette dégradation de la balance des
paiements, s'ajoute un déficit budgétaire important dû
à l'affaiblissement des rentrées fiscales et à la prise
urgente de mesures sociales : ce sont l'explosion des mesures de compensation,
la hausse des salaires publics, l'embauche massive de chômeurs.
Le processus de démocratisation est en faite le produit
des déséquilibres socio-économiques considérables.
Sous le régime autocratique, le chômage des jeunes s'est accru, la
qualité et les opportunités de travail ont décliné,
et les inégalités régionales et sociales se sont
aggravées. Aujourd'hui, l'espoir et les revendications des peuples en
termes d'amélioration des niveaux de vie, d'accès aux services
sociaux et aux emplois adéquats sont immenses.6
De nombreux challenges et épreuves ralentissent la
transition démocratique, parmi lesquels figurent le sous-emploi, la
liquidité dans le secteur bancaire et le financement extérieur.
Des problèmes politiques et sécuritaires se profilent dont les
plus alarmants restet l'extrémisme et la violence. Enfin, le paysage
politique reste marqué par une forte fragmentation. Les grands
4 Colloque Tunisie/Europe : les transitions
démocratiques.
5 Mamadou NDIAYE(2006) : e-gouvernance et
démocratie en Afrique : le Sénégal dans la
mondialisation
des pratiques.
6 Wild Gérard(2006) : Economie de la transition
: le dossier
chantiers de la transition démocratique demeurent
inachevés et ils suscitent des attentes fortes.7
Les enjeux de consolidation de la transition sont multiples et
représentent une opportunité sans précédent , de se
défaire des goulots d'étranglement qui, auparavant, avaient
handicapé le développement et de mettre en place des
réformes qui créent un climat propice à l'initiative
privée et aux affaires.
En premier lieu, il s'agit de stimuler la croissance pour
répondre aux aspirations fortement exprimées par les peuples. Une
augmentation de la croissance économique assurant un meilleur partage
des richesses et un meilleur équilibre des territoires reste la
clé de l'emploi des jeunes et de la réduction de la
pauvreté. En même temps, le gouvernement, sous une forte pression
populaire, doit répondre aux revendications sociales. La consolidation
permettra alors de créer suffisamment d'emplois adéquats. Le
futur de la transition politique, de la stabilité et de la
sécurité dans le pays dépendra largement de la
capacité de l'économie à créer des emplois. Une
croissance fondée sur des systèmes d'éducation
rénovés, une politique sélective des investissements
directs étrangers et l'appui à l'innovation dans les entreprises,
est essentielle pour enrichir le contenu qualitatif des emplois pour les jeunes
diplômés.8
Dans cette logique, et pour faire face aux exigences sociales
croissantes et réaliser un développement économique
rapide, les pays misent sur l'investissement direct étranger comme le
moyen le plus efficace dans la stimulation de la croissance et de l'emploi.
Les pays en transition présentent souvent de nombreuses
opportunités de croissance internationale pour les entreprises
étrangères. Ils offrent de nouveaux marchés qui s'ouvrent
sur le monde, encore peu concurrentiels, et vers lesquels les entreprises
peuvent se diversifier pour survivre face à des marchés
occidentaux déjà saturés et en déclin. Les IDE sont
attirés par un ensemble de déterminants présents dans ces
pays.
Le travail se penche alors à identifier les facteurs
qui incitent les investisseurs à s'implanter dans un pays précis
et pas dans un autre. Dans cette partie, nous limitons l'étude aux pays
en transition et ceux qui leurs sont les plus proches déduit à
l'aide de la méthode d'appariement. Donc, notre échantillon sera
composé de 77 pays dont les 44 en transition.
7 DIOP omar(2006) : Partis politiques et processus de
transition démocratique en Afrique noire.
8 Henry Marty-Gauquié(2011) : Retour sur la
transition démocratique en Méditerranée: défis
et
réponses
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
5
Par la suite, une étude en panel sera utilisée
afin d'identifier parmi les facteurs économiques, institutionnels et
sociaux, ceux qui ont un impact significatif sur les flux d'IDE.
L'identification des facteurs se basera sur le paradigme d'OLI initié
par Dunning (1977). A l'aide d'un modèle à effet fixe, les
déterminants des IDE les plus signifiants sont ceux d'ordre
économique (PIB par habitant, main d'oeuvre...). Cependant, la
transition démocratique ainsi que les variables politiques et
institutionnelles n'affectent pas les entrées des investissements.
Notre recherche s'organisera de la manière suivante :
une première partie composée de deux chapitres, le premier
présentera un rappel historique et une revue bibliographique du
processus de transition démocratique ainsi que les principaux
déterminants à l'origine de la démocratisation. Tandis que
le second affichera les estimations et les principaux résultats obtenus
concertants les facteurs à l'origine des transitions. Nous finissons par
présenter les traits importants des stratégies économiques
et politiques ainsi que celle liées à l'IDE suivies par les pays
étudiés dans le but de soutenir la transition.
Dans la deuxième partie, nous utilisons la
méthode d'appariement afin de déterminer l'échantillon des
pays qui sera utilisé dans d'étude des origines d'attraction des
investissements. La suite est consacrée à la revue
théorique des déterminants fondamentaux des IDE. Pour en finir,
l'analyse empirique se concentrera par la suite à quantifier les
facteurs significatifs dans l'attraction des capitaux étrangers.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
6
Première partie : Transition
Démocratique : Histoire et origines
Chapitre1 : Rappel historique et Revue Bibliographique
du Processus de transition démocratique :
Introduction :
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
7
Les crises se succèdent et s'accroissent. Le monde
s'effondre de partout. Les peuples désirent inventer un autre mode de
vie. Mais comment changer le « système » ? Comment en imaginer
un autre ? Certains ont déjà commencé le chantier de
reconstruction à travers un mouvement de « transition ».
L'idée se répand, s'invite à tous les débats et
provoque beaucoup d'enthousiasme. Mais c'est quoi une transition ? D'où
vient cette idée ? En quoi est-elle originale? Voici un petit
détour historique.
La transition est une imagination collective d'un meilleur
scénario. Une imagination qui consiste à trouver un nouveau type
d'économie, stable à long terme face aux troubles à
l'échelle mondiale. Une économie qui soit riche en emplois de
qualité, solide en terme d'infrastructures et inépuisable en
énergie.
Les études sur la démocratie se sont
focalisées sur les conditions objectives de transition. Ces travaux ont
fini par conduire à la constitution des « études de
démocratisation », terme qui désigne à la fois
la « transitologie », qui s'intéresse au changement de la
nature des régimes politiques, et la « consolidologie », qui
s'occupe du degré d'institutionnalisation des règles
définissant ces nouveaux régimes.9
Le concept de « Transition démocratique » a
fait l'objet de plusieurs études théoriques et il est
omniprésent dans les débats depuis près de trente ans avec
la chute de la dictature franquiste en Espagne, la disparition des
régimes militaires en Amérique Latine et surtout avec
l'effondrement du bloc communiste et les vagues d'ouverture démocratique
en Afrique dans les années 1990.
Le processus de démocratisation se développe
dans une situation de fragilisation économique de l'Etat. Le mouvement
de démocratisation est amorcé en même temps que les
réformes économiques. Ce qui impose beaucoup de privations aux
populations. Les contraintes économiques associées aux politiques
d'ajustement et de la libéralisation de l'espace politique contrarient
l'espérance d'un meilleur partage des ressources selon la perception de
la
démocratie dans l'imaginaire populaire. Les pays sont
alors menacés d'explosion d'un mécontentement populaire qui
peut entraver le fonctionnement des nouvelles
démocraties.10
9 Politique et Sociétés (Volume 21, numéro
3, 2002, p. 139-160): L'approche néo-institutionnaliste en
science politique.
10 Francis Akindes, « Les transitions
démocratiques à l'épreuve des faits ».
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
8
? Section1 : Les transitions démocratiques dans le
passé :
Tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes,
le droit en vertu duquel ils déterminent librement leur statut politique
et assurent leur développement économique, social et culturel.
Or, l'occupation externe ne constitue pas l'unique moyen de pression,
exercé par un pays sur un autre, qui vole et viole ce droit essentiel.
Il existe aussi le cas de l'occupation interne d'un pays par une
minorité infime. Une occupation interne, dans le sens où l'unique
président, l'unique famille, l'unique parti ou un pouvoir
non-représentatif du peuple occupe et confisque le pouvoir sans
permettre sa passation à d'autres par les moyens démocratiques
reposant sur les élections libres, transparentes et
périodiques.
1. Revue bibliographique :
Beaucoup de pays ont effectué la transition
démocratique pour mettre fin au régime non démocratique,
à une guerre civile ou à un conflit armé, dans le but de
construire l'Etat égalitaire. La transition se déroule sur des
étapes diverses et nécessite différents mécanismes.
Cependant, elle a du mal à aboutir en l'absence de consensus
national.
Selon Maurice-Pierre Roy (1992): « La transition
démocratique signifie la fin d'une époque et le début
d'une autre ».11
Dans le même sens, Guy Hermet écrit « La
transition démocratique se comprend dans son acceptation temporelle
plutôt que dans son contenu assez indécis. Elle s'inscrit dan le
temps, de durée extrêmement variable, qui se découle entre
la chute d'un régime et la prise de contrôle complète des
rouages du pouvoir par celui qui le remplace : en l'occurrence le régime
démocratique. Elle prend fin normalement quand cette démocratie
s'est pourvue d'institutions régulières, d'une constitution et
surtout lorsque les dirigeants démocratiques ont imposé leur
suprématie aux militaires et au nomenklaturistes, en rendant de la sorte
l'alternance pacifique au pouvoir au moins réalisable dans son principe.
Ce diagnostic sur la bonne fin du processus lui sert en somme de
définition ».
Manuel Antonio Garreton (2003) définit la transition
démocratique comme « le passage d'un régime autoritaire
à un régime démocratique, un passage qui se réalise
sans rupture
11 ROY Maurice-Pierre (1992), « le Bénin:
modèle de sortie de dictature et de transition démocratique en
Afrique noire ».
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
9
institutionnelle et qui, en raison des enclaves autoritaires
et de l'héritage institutionnel issus du régime antérieur,
est forcément incomplet et perfectible ».12
Guillermo O'Donnel et Philippe Schmitter présentent la
transition comme l'intervalle entre deux régimes politiques et
définissent la transition démocratique comme la période
débutant par la dissolution du régime autoritaire et dont la fin
est marquée par la mise en place d'une forme de
démocratie.13
En fin de compte, il ressort de ces différentes
définitions que la transition démocratique d'un Etat comporte de
nombreuses caractéristiques :
? Premièrement, elle consiste à opérer
une modification pacifique et démocratique d'un système injuste
vers un autre plus juste. Une mutation d'un système non respectueux de
la démocratie et des droits fondamentaux vers un système qui
respecte ses valeurs.
? Deuxièmement, la transition démocratique
constitue un intervalle entre deux régimes politiques, en abandonnant le
premier, non démocratique, pour aller vers le deuxième, qui se
construit sur des bases respectant les valeurs de la démocratie. «
Le chantier » mené pour démolir les défauts du
premier régime et construire des piliers du deuxième constitue
les bases de la transition démocratique.
? Enfin, la transition reflète une situation
intermédiaire, son succès n'est pas assuré par avance. Le
risque de régression vers la dictature, vers un blocage du processus de
démocratisation à un stade d'inachèvement, voire vers un
conflit ou une guerre, n'est pas à exclure en cas d'échec. Pour
cela la
transition doit être bien implantée dès le
début afin d'aboutir à la démocratie.
A cause de la délicatesse de ce
phénomène, la Transition et la mise en place des
procédures démocratiques doivent se faire pas à pas.
12 Manuel Antonio Garreton, « Incomplete
Democracy: Political Democratization in Chile and Latin
America ».
13 Guillermo O'Donnel, Philippe Schmitter, Laurence
Whitehead, «Transition from Authoritarian Rule».
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
10
De ce principe, la transition démocratique peut
être considérée comme un processus de long terme parce
qu'au fond, ce dernier doit continuer même après la fin de la
période transitoire.
La transition démocratique se détache de la
période transitoire pour s'étendre au-delà de cette
période jusqu'au temps nécessaire pour renforcer et
consolidé le nouveau régime fondé sur la
démocratie.
Les mouvements de transition démocratique menés
un peu partout dans le monde ont pour but d'instaurer une démocratie
dans laquelle règne le respect et la protection des droits
fondamentaux.
La démocratie est fondée sur la volonté
librement exprimée des êtres humains à déterminer
leurs propres systèmes sociaux, politiques, économiques et
culturels et sur leur participation entière à tous les aspects de
leur existence. La démocratie est un droit fondamental des citoyens qui
doit être exercé dans des conditions de liberté
d'égalité, de transparence et de responsabilité, dans le
respect de la pluralité des opinions et dans l'intérêt
commun.14
2. La transition démocratique : des facteurs
variables et un but invariable
Deux facteurs variables et un but invariable sont
déterminants dans toute transition démocratique.
Les facteurs variables sont le temps et les mécanismes.
? Le premier est nécessaire et lié à la
détermination d'une période de transition limitée durant
laquelle les réformes indispensables devront être
effectuées. La fixation d'une période de transition ou
intérimaire est nécessaire, sinon, la transition va se prolonger
ce qui peut la rendre obsolète et peut contribuer à son
échec.
? Le deuxième concerne les mécanismes de
transition qui jouent un rôle capital dans la réussite de la
transition. Ces mécanismes constituent les procédures et les
institutions qui vont régner et guider les pays pendant la
période transitoire.
14 Nada Youssef(2011), « La Transition
démocratique et la garantie des droits fondamentaux».
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
11
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
12
Le but de la transition démocratique est invariable et
est lié au résultat de toute transition démocratique qui
doit aboutir à la création de l'Etat de droit
démocratique. Autrement dit, un Etat démocratique respectueux des
droits fondements résultant des normes externes ou internes,
c'est-à-dire soumis à la législation que lui-même
produit.
3. Le processus de transition démocratique
:
Toute transition démocratique nécessite la
détermination d'une période transitoire limitée et des
mécanismes de transition. Mais, ni la période ni les
mécanismes ne résument la transition démocratique. Cette
dernière est liée aussi aux résultats atteints
(instauration de démocratie ...) par les mécanismes
utilisés durant la période intérimaire.
Etablir un calendrier de la transition déterminant les
étapes et les démarches à suivre durant un délai
déterminé favorise les chances d'atteindre les buts
souhaités. La transition démocratique que nous envisageons est
celle qui apporte la démocratie et qui construit les
fondements de l'Etat de droit. C'est-à-dire que l'Etat
consacre et protège les droits fondamentaux.
Cette transition s'apparente à un énorme «
chantier », l'ampleur de la tâche nécessite un consensus
national pour permettre sa réussite. Elle se déroule selon des
étapes déterminées par les acteurs de la transition. Mais,
la transition à la démocratie et vers l'Etat de droit
n'était pas toujours démocratique de part les expériences
passés. La transition démocratique nécessite le recours
à des mécanismes permettant sa réalisation, ces
mécanismes spécifiques au contexte transitoire sont à
leurs tours transitoires.15
4. Histoire des transitions :
Les premières semaines de l'année 2011 ont
marqué un changement historique dans le monde. Les soulèvements
des populations arabes se sont propagées de la Tunisie à l'Egypte
puis ont provoqué dans toute la région un mouvement prônant
la liberté et la sortie de la contrainte autoritaire.
15 YOUSSEF Nada (2010) : la transition
démocratique et la garantie des droits fondamentaux. Esquisse
d'une modélisation juridique.
L'Histoire de la transition démocratique se trouve
ainsi étoffée d'une nouvelle page qui se consacre sur la
croissance des aspirations des peuples pour la prise en main de leur destin
collectif. Les nouvelles perspectives déclenchées par les
récents changements en Egypte et en Tunisie, résultant d'un
soulèvement populaire, présentent manifestement des
caractéristiques inédites. A tout événement majeur
et bouleversant, il est besoin d'en accueillir la nouveauté.
A cet égard, il est utile de proposer un rappel
historique destiné à esquisser les contours et les enjeux de
quelques transitions démocratiques qui ont eu lieu dans le passé,
en d'autres époques et en d'autres lieux. Il est primordial de souligner
que l'histoire n'est point prévisible, et que les
événements qui se sont déroulés dans la
région arabe n'appellent pas de modèle, pas plus qu'ils ne
suivent de schéma préétabli. La comparaison ici n'est pas
raison.16
Samuel Huntington a publié, en 1991, un ouvrage: «
The Third Wave. Democratization in the late Twentieth Century ». A travers
cette oeuvre, l'auteur étudie les transitions démocratiques
intervenues dans le monde entre 1974 et 1990, période qualifiée
de troisième vague de démocratisation dans l'histoire du monde.
Le point de départ était la révolution portugaise, le
jeudi 25 avril 1974. Par vague de démocratisation, Huntington(1991) fait
référence à « un passage à la
démocratie d'une série de régimes non démocratiques
dont le nombre est supérieur à celui des pays ayant
opéré la transition inverse». Dans son oeuvre, Huntington
propose les périodes suivants :
? Première et longue vague de démocratisation :
1828-1926
? Première vague de reflux : 1922-1942
? Deuxième et brève vague de
démocratisation : 1943-1962
? Deuxième vague de reflux 1958-1975
? Troisième vague de démocratisation 1975-
Printemps arabes.17
o La première vague remonte à
la Révolution française (1789) et à la Révolution
américaine (1786), et se base sur deux critères principaux
à savoir le droit de vote pour la majorité de la population et de
la responsabilité de l'exécutif devant un parlement élu.
Huntington en conclut que les États-Unis sont entrés dans la
première phase de démocratisation autour de 1828 suite aux
élections présidentielles. Cette situation a
16 UNESCO(2011), «Démocratie et renouveau
dans le monde arabe».
17 Mahmoud Ben Romdhane(2007) : Développement
et démocratie : l'exception tunisienne.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
13
déclenché un boom de transition avec l'admission
de nouveaux États accordant le droit de vote à la totalité
de la population. Au cours des décennies suivantes, de nombreux pays
européens sont devenus des démocraties. La première vague
de reflux eut lieu avec l'arrivée du fascisme en Italie, suivi par la
multiplication des coups d'État militaires en Lituanie, Pologne,
Lettonie, Estonie, Portugal, Brésil, Argentine et Espagne,
l'arrivée d'un gouvernement militaire au Japon, l'arrivée de
Hitler au pouvoir en 1933 et l'occupation de l'Autriche et de la
Tchécoslovaquie.
o La deuxième vague de
démocratisation a eu lieu au lendemain de la Seconde guerre mondiale
avec la victoire des alliés qui installèrent en place des
institutions démocratiques dans les pays de l'Axe et dans ceux qui
étaient victimes de l'occupation. De nombreux pays d'Amérique
latine ont suivi le mouvement et il en a été de même de
certains pays d'Asie qui avaient mis fin à la domination coloniale
(Inde, Indonésie, Malaisie, Sri Lanka, Philippines).La deuxième
vague de reflux commença avec les coups d'Etats militaires en
Amérique latine et en Asie et l'accession de régimes
autoritaires, souvent à partis uniques, dans les nouveaux pays
indépendants d'Afrique.
o La troisième vague a eu lieu, selon
Huntington, à partir de la fin de la dictature portugaise en 1974. Cette
vague gagne, d'abord, l'Europe du Sud (Espagne, Grèce) ; ensuite
l'Amérique latine à la fin des années 1970 et, plus
particulièrement au cours des années 1980 et, enfin, l'ère
communiste à la fin de cette décennie. Cette vague n'a
cessé de se poursuivre jusqu'à ce jour : le nombre de pays
démocratiques passe de 44 en 1973 à 60 en 1988, 76 en 1991 pour
atteindre 89 en 2004, tandis que le nombre de régimes autoritaires tombe
de 69 à 49 entre 1972 et 2004.18
5. Les modes de transition :
Toutes ces expériences, chacune à sa
manière, montrent que toute période de transition inspire
beaucoup d'espoir et de promesses en même temps qu'elle suscite des
malaises et des inquiétudes. Ceci rappelle une nouvelle fois que la
transition démocratique doit être vue comme l'amorce d'un
véritable processus de démocratisation.
18 Robert M. Thweatt(2001) thesis: the next
transition in Cuba: an analysis based on institutional
comparisons with democratic transitions in central europe.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
14
L'émergence de ces démocraties dans le cadre de
ce que Huntington appelle les «vagues de démocratisation» est
expliquée, en général, par le jeu de quatre
catalyseurs:
1' l'impact des conflits militaires,
1' les crises économiques,
1' l'impact de l'environnement externe, 1' Le rôle de
l'environnement interne.
> La transition peut s'expliquer en premier lieu par
l'impact des crises économiques. En Afrique, par exemple, les causes
profondes de l'apparition de processus de démocratisation sont
généralement rapportées à ce que Kankwenda Mbaya
qualifie de « crise du modèle économique de l'État
post-colonial»19. Au Bénin, pays laboratoire de la
démocratisation en Afrique, le processus s'est déclenché
suite au crash économique de 1986. La situation économique
catastrophique et les troubles politico-sociaux conduisent le président
Mathieu Kérékou à accepter de mettre un terme au
régime communiste. Par la suite, le pays a connu la mise en place d'un
processus démocratique et d'un plan de relance économique. Ces
phénomènes de transition se sont répétés
dans de nombreux autres pays comme le Niger, le Mali, le Congo et la Côte
d'Ivoire.
> La transition est expliquée en deuxième
lieu comme le résultat de conflits militaires. Les premières
expériences en Europe du Sud et en Amérique latine entrent dans
cette catégorie. La révolution des OEillets au Portugal
s'explique largement par le contexte de guerre colonial. La gravité de
la guerre qui a mené le mouvement des forces armées (MFA)
à renverser Caetano et à initier ensuite une transition. De
même, la transition en Argentine s'explique ainsi largement par la
tournure de la guerre des Malouines contre l'Angleterre, car la défaite
a fait perdre la légitimité au pouvoir militaire, rendant
l'ouverture démocratique possible. Il existe certaines autres formes
violentes de prise de pouvoir comme celles expérimentées au Mali
en 1991 et au Niger en 1999, qui permettent ensuite des élections
libres, des « coups d'État démocratiques ».
19 Kankwenda Mbaya, « Crise économique,
ajustement et démocratie en Afrique », dans Processus de
démocratisation en Afrique : problèmes et
perspectives, sous la dir. d'Eshetu Shole et Jibrin Ibrahim, Paris, Karthala,
1995, p. 64.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
15
? La transition est expliquée en troisième lieu
par l'incitation de l'environnement externe. Les nouvelles démocraties
apprennent des vieilles et les unes des autres. En Europe du Sud (Espagne,
Italie, Grèce, Portugal, Turquie), le passage à la
démocratie est lié en partie à la construction
européenne, à ses institutions, et aux obligations
découlant de ses traités. Dans ce sens, le passage à la
démocratie en Europe de l'Est et en Afrique est indissociable de ce
processus global.
? La transition est expliquée en quatrième lieu
par l'environnement interne. Le processus se base essentiellement sur le fait
de donner aux citoyens du temps et des ressources nécessaires pour
réfléchir et agir. Cette explication considère que les
mobilisations populaires sont cruciales dans les sociétés
autoritaires et répressives. Une autre partie de la littérature,
évoquée par Michel Dobry(2000), insiste sur les arrangements
entre élites20. Chez des auteurs comme Guillermo O'Donnell,
G. Hermet, Terry L. Karl, Paul Schmitter et bien d'autres, on trouve une
insistance sur les fractures qui surviennent au sein du régime
autoritaire entre les durs (hard liners) et les modérés (soft
liners)21. T. L. Karl et P. Schmitter(1991) considèrent que
« les arrangements établis par les principaux acteurs politiques
permettent d'instaurer des règles, des rôles et des modèles
de comportements qui peuvent marquer une rupture importante avec le
passé22.
? Section2 : Les déterminants de la transition
démocratique : Revue de bibliographie.
La disparition de l'autocratie et l'instauration de la
démocratie présente à la fois un défi et une
opportunité. Plusieurs questions se posent : comment de tels
résultats similaires émergent à partir de milieux et de
régions différentes, quels sont les points communs qui ont pu
propulser les régimes autocratiques dans les quatre coins du monde vers
des élections libres dont l'issue reste mystérieuse.
20 Michel Dobry(2000), « Democratic and
capitalist transitions in Eastern Europe. Lessons for the social
sciences, Dordrecht, Kluwer academic publications, « The
GeoJournal library ».
21 Mamoudou Gazibo(2002), « Le
néo-institutionnalisme dans l'analyse comparée des processus
de
démocratisation ».
22 Karl, Terry Lynn and Schmitter, Philippe C.,
(1991) "Modes of transition in Latin America, Southern and
Eastern Europe", International Social Science Journal 43 (2),
269-284, Blackwell Publishers Ltd.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
16
A l'évidence, des conditions ont été
réunies dans certaines parties du monde, plus tôt qu'ailleurs et
qui étaient à l'origine du déclenchement du processus
transitionnel. Mais, « Quelles conditions ?».
Les facteurs qui étaient à l'origine de la
naissance du processus de transition démocratique représentent
une des énigmes les plus persistantes pour les chercheurs. C'est ce qui
justifie l'intérêt croissant des politologues, des sociologues et
des économistes depuis plusieurs décennies.23
La vague récente de révolution a
ressuscité de vieux débats académiques sur les causes des
transitions. La recherche de ces causes par rapport aux facteurs
économiques, sociaux, culturels, psychologiques ou internationaux n'a
pas donné jusqu'ici aucune loi générale de la
démocratisation, il est peu probable de le faire dans un proche avenir,
en dépit de la récente multiplication des cas.
Une croissance considérable, un niveau plus
élevé d'éducation et une couverture médiatique plus
modernisée sont traités comme des pré-conditions de
l'existence des transitions. Aussi, une culture politique «civique»
caractérisée par des niveaux élevés de confiance
mutuelle et une tolérance de la diversité doivent être
considérer comme le moteur du processus
démocratique.24
La suite du travail sera une énumération des
origines de transition dans la littérature. La remarque à tirer
est, avant tout, qu'il n'existe pas de recette magique ou parfaite pour
enclencher le processus.
Certains auteurs s'attachent à identifier les causes
générales de la démocratisation en mettant l'accent sur
:
? La culture politique et le niveau de développement
à savoir que seules les sociétés partageant certaines
valeurs et traditions peuvent atteindre la démocratie;
23 Barro, Robert J. (1999). Determinants of
democracy. Journal of Political Economy 107(S6): 158-183.
24 Diane Éthier(2002) Des relations entre
libéralisation économique, transition démocratique et
consolidation démocratique
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
17
? La nécessité d'un développement
économique et social comme préalable à l'émergence
de la démocratie.
1. Facteurs économiques :
Tout un pan de la littérature s'intéresse
à l'impact des variables économiques sur le processus de
démocratisation. L'hypothèse s'inspire des travaux de Lipset
(1959), qui traite une catégorie large de ces mesures comme facteurs
déterminants de la démocratie, y compris les indices de richesse
(revenu par habitant), de l'urbanisation et du développement.
L'élément clé de cette hypothèse est que les pays
riches sont plus disposés à promouvoir les valeurs
démocratiques et à s'adapter aux normes
institutionnelles.25
L'idée de fond est synthétisée de
façon à ce que l'amélioration des conditions de vie des
populations est censée passer par la croissance économique dont
devrait découler la démocratisation des régimes
politiques. Deux types de travaux se sont développés sur cette
base:
Les travaux des dépendantistes soulignent que la
situation de dépendance économique, existante dans les pays
sous-développés vis à vis des pays capitalistes riches,
génère non seulement le sous-développement
économique mais produit aussi des formes d'alliances de bourgeoisie
arrogante qui bloquent le passage à des régimes
démocratiques (Peixoto, 1977). En d'autres termes, la dépendance
provoquerait inexorablement le sous-développement et l'apparition de
régimes non-démocratiques.
Les travaux des développementalistes favorables
à la libéralisation du commerce international, établissent
des liens positifs entre le développement économique et la
démocratie (Badie, 1988), ou pour être plus précis, entre
l'amélioration de certains indicateurs socio-économiques (revenu,
éduction, santé) et les tendances des sociétés
à réclamer des formes d'organisations politiques semblables
à celle des grandes démocraties occidentales (Lipset, Deutsh,
Dahl...).26
Les variables explicatives de la démocratisation
englobent de nombreux indicateurs liés au niveau de vie : PIB
réel par habitant, espérance de vie à la naissance, niveau
d'éducation. Le
25 Mamoudou Gazibo(2002) : Le
néo-institutionnalisme dans l'analyse comparée des processus
de
démocratisation.
26 Marchesin Philippe(2004) : Démocratie et
développement.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
18
modèle intègre également d'autres
influences possibles sur la démocratie telles que le taux
d'urbanisation.27
a. La richesse :
Un des discours fondateurs du lien entre démocratie et
développement a été celui du Président
français François Mitterrand, lors de la Conférence des
Chefs d'Etat de France et d'Afrique (1990) dans lequel il affirme que le chemin
de la démocratie est celui de la liberté et en même temps
celui du développement. Il cite que : « en prenant la route du
développement, les nations s'engagent sur la route de la
démocratie ».28
La richesse d'ensemble d'une nation la rend plus accessible
aux idéaux démocratiques pour plusieurs raisons :
o Dans les pays pauvres, les écarts économiques
donnent naissances à des classes aisées dont les plus riches
considèrent la population pauvre comme esclave et refusent donc de
partager le pouvoir avec elle. Par contre, dans les pays à niveau de vie
élevé, l'aisance est partout et on accepte plus facilement
l'idée qu'un parti ou un autre accède au pouvoir ;
o Aussi, plus un pays est pauvre, plus il se trouve
dépendant des autres pays ; il lui est alors difficile de disposer d'une
administration efficace, indispensable dans les États
démocratiques ;
o Troisièmement, l'esprit patriotique et la
tolérance se forment lorsque la société a accès aux
facilités des loisirs que procure un niveau élevé de
revenu personnel;
o Enfin, avec l'accroissement des richesses, le rôle
des classes moyennes va également se modifier : la pyramide sociale
change de forme, s'élargissant dans sa partie centrale par la croissance
des classes intermédiaires. Une forte classe moyenne amortit les heurts
des deux extrêmes par le soutien qu'elle accorde aux partis
modérés et démocratiques ».29
27 Barro, Robert J. (1999). Determinants of democracy.
Journal of Political Economy.
28 Discours de la Baule(1990) du Président
Français François Mitterrand.
29 L'année du Maghreb(2007) :
Développement et démocratie : l'exception tunisienne.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
19
Parmi les déterminants étudiés pour la
transition, le niveau du PIB per capita a eu une attention particulière.
Lipset (1959) affirme qu'un niveau élevé du PIB per capita
augmente la probabilité de démocratisation du pays ainsi que sa
stabilité. Ceci est confirmé par Diamond (1992) et Przeworski et
al. (2000).30
A partir d'études sur près de 40 ans,
l'Unité de stratégie du Premier ministre (PMSU, 2005) affirme que
le déclenchement d'une guerre civile déclinait avec la croissance
du PIB par habitant. Souvent, l'amélioration du niveau de vie
précède la démocratie, mais il n'est pas suffisant pour
que celle-ci prenne racine. Selon ces études, aucune démocratie
ayant un revenu par habitant supérieur à $ 6,000 n'a vu son
système démocratique se détériorer.31
Cependant, Nicholas Sambanis et Hélène Lavoix
montrent que la chute soudaine du PIB par habitant serait un facteur de conflit
et d'instabilité plus persistant et l'ex-Yougoslavie est l'exemple le
plus signifiant.32
Cependant, à travers l'indicateur de
développement humain (IDH) établit par la PNUD,
l'amélioration des performances économiques n'est pas toujours
à l'origine du déclenchement du processus de transition. La Chine
demeure autocratique alors qu'elle présente la meilleure performance, et
affiche une croissance de son PIB largement supérieure à celles
des pays ayant une réputation de tradition démocratique comme la
France, les Etats-Unis ou le Royaume Uni.
b. Développement Humain :
Les concepts de démocratisation et de
développement humain étaient considérés depuis
longtemps comme distincts. Suite aux derniers phénomènes
transitionnels, la majorité des auteurs s'accordent sur le fait qu'il
existe une relation étroite entre eux. La durabilité d'un
développement équitable était intimement liée
à la démocratie. La solidification de la démocratie, avec
ses qualités de supériorité du droit, de respect des
droits de l'homme et de reconnaissance de la dignité immanente de tous
les êtres humains, ne peut se maintenir sans un
30 Papaioannou Elias, Siourounis Gregorios (2008):
Economic And Social Factors Driving The Third Wave Of Democratization.
31 Chataigner J. Marc et Mago Herve (2007): Etats et
Sociétés fragiles.
32 Direction Generale De La Cooperation
Internationale Et Du Developpement(2008) : La Politique De La France Dans Les
Pays En Situation De Fragilité
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
20
minimum de conditions de vie décentes et donc de
développement.33 Bruce Russett(1998) affirme que « La
démocratie et le développement conjugués ont tendance
à être très durables ».
La démocratie et le développement sont
complémentaires et se renforcent mutuellement. L'histoire montre souvent
que les expériences, dans lesquelles la démocratie et le
développement ont été détachés, sont finies
en échec. À l'inverse, l'imbrication de la démocratisation
et du développement contribue à enraciner l'une et l'autre dans
la durée. La démocratie politique doit trouver son prolongement
dans des mesures économiques et sociales qui favorisent le
développement, de même, toute stratégie de
développement a besoin, pour être mise en oeuvre, d'être
validée et renforcée par la participation
démocratique.34
Education :
À chaque régime politique correspond un
système éducatif qui reprend les grands axes du projet politique
de société. L'enjeu d'éducation est
particulièrement fondamental. Être citoyens, non seulement
ça s'apprend, mais ça doit être aussi un désir
partagé pour assurer la mise en place d'un destin commun.
La pédagogie éducative est censée
permettre aux jeunes d'intégrer l'organisation sociale et politique et
assurer ainsi la continuité du système en place.
L'éducation dans une société archaïque, fondée
sur la reproduction éternelle du mythe fondateur, ou au sein d'une
société moderne, est totalement distincte. Dans le premier
régime, l'enseignement se limite à transmettre le mythe, et
à apprendre les rituels sacrés qui lui sont associés.
Cependant, dans le second, il s'agit plutôt d'inscrire l'individu dans
une société en évolution et donc l'éducation permet
de développer l'esprit créatif. Dans une communauté
aristocratique, chaque enfant se forme selon son rang afin qu'il occupe les
fonctions qu'elles lui sont destinées35.
Les travaux de Lipset(1959) étaient les premiers
à s'intéresser à l'éducation. Ils affirment qu'une
population mieux instruite implique de meilleures chances pour le
déclenchement du processus démocratique. L'auteur certifie que
l'éducation peut enseigner aux individus à avoir une incitation
plus élevée à rester impliqué politiquement et
augmente le désir des citoyens d'établir une démocratie.
Une population instruite devient plus consciente de l'importance de la
libération des chaines de la dictature. A travers des sondages
d'opinion,
33 UNESCO (2003): L'interaction démocratie et
développement.
34 Fiorino Nadia et Ricciuti Roberto (2007)
Determinants of Direct Democracy
35 Le Centre Ressources Prospectives Du Grand
Lyon(2010) : Education Et Démocratie.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
21
Lipset arrive à conclure que "le facteur le plus
important qui différencie ceux qui donnent des réponses
pro-démocratie à d'autres est l'éducation."
Matsusaka(2005), dans l'examen de la théorie existante
sur les changements vers la démocratie, affirme que la montée du
niveau d'instruction parmi la population et la chute du coût de
l'information en raison de la révolution des technologies ont
considérablement réduit l'avantage du savoir que les élus
avaient en plus par rapport aux citoyens ordinaires et donc le système
politique n'est plus fondé sur une autorité venue d'en haut qui
détenait le savoir et le pouvoir. Matsusaka fonde une telle affirmation
sur un rapport des données sur la quantité croissante de
l'enseignement supérieur.36
Glaeser et al. (2006) discutent le lien entre
l'éducation et la démocratie en faisant valoir que la
scolarisation enseigne aux gens à interagir avec les autres et encourage
les avantages de la participation civique. Donc, elle soutient les
régimes démocratiques par rapport aux dictatures. Ils ont
construit un modèle où l'éducation favorise la
démocratie à travers la socialisation et en façonnant les
incitations collectives37. Ainsi, une fois l'éducation et
l'alphabétisation développées, les charlatans politiques
ne pourront plus tromper la population.
L'éducation, « devrait transmettre aux hommes des
idées plus larges, leur faire comprendre la nécessité de
la tolérance, rendre plus difficile l'adaptation d'idées
extrémistes, et permettre au moment des élections l'exercice d'un
choix plus rationnel ». Plus une population était
éduquée, plus démocratique était la
société. L'éducation réduit les coûts de la
participation politique, et assure donc qu'une fraction suffisante de la
population s'engage dans le processus politique, qui à son tour favorise
la démocratie. Ponzetto et Shleifer(2007) présentent
également des données d'enquête reliant le niveau
d'éducation et les activités sociales.
Ceci affirme donc que l'éducation est une force motrice
clef de démocratisation. Aussi l'éducation peut non seulement
influer la probabilité de la démocratisation, mais aussi la
rapidité et la profondeur des réformes démocratiques.
Les mesures de l'éducation diffèrent souvent d'un
travail à un autre, on peut citer par exemple :
36 Fiorino Nadia And Ricciuti Roberto (1995):
Determinants Of Direct Democracy.
37 Papaioannou Elias, et Siourounis Gregorios (2008):
Economic and social factors driving the third wave
of democratization.
·
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
22
Les années moyennes de scolarités pour les
personnes âgées de 25 ans et plus pour les niveaux secondaires et
supérieurs.
· L'écart de scolarisation entre hommes et femmes
pour les personnes âgées de 25 ans et plus pour les niveaux
secondaires et supérieurs.
· Les années moyennes de scolarités
primaires pour les personnes âgées de 25ans et plus.
· L'écart moyen de scolarisation primaire entre
homme et femme pour les personnes âgées de 25 ans.
Dans la majorité des travaux, les variables
liées aux niveaux primaires sont relativement signifiantes et positives.
Par conséquent, la première éducation est celle qui
importe le plus à la démocratie.
Santé :
Les études, permettant l'identification de la relation
entre le processus de transition et la santé, sont limitées aux
niveaux théoriques et empiriques. La raison est due certainement
à la complexité des liens entre la santé et la politique
ainsi qu'aux interactions dans les deux directions.
L'exploration de l'effet de l'amélioration sanitaire
sur la démocratisation passe surtout par la relation croissante liant le
premier au développement humain. La santé constitue alors un
enjeu primordial dans le processus de transition par le biais de la croissance
et le développement.
Le concept de la santé est souvent associé
à la qualité de vie et il est indispensable d'améliorer la
santé des populations pour réduire la pauvreté, à
la fois cause et conséquence de la maladie. Pour cette raison, trois des
huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD),
validés en 2000 à l'issue de la Déclaration du
millénaire de l'ONU, sont consacrés à
l'amélioration de la santé:
· diminuer de 2/3 de la mortalité infantile ;
· diminuer de 3/4 la mortalité maternelle ;
· maîtriser les grandes épidémies, le
sida, le paludisme et la tuberculose.38
38 PNUD(1999) : Rapport National sur les
Progrès vers l'atteinte des objectifs du Millénaire pour le
Développement.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
23
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
24
La majorité des pays autoritaires ont traversé
des crises économiques au cours du 20ième siècle. Vue les
graves répercussions de cette crise sur la qualité de vie de la
population, le défi de la démocratie sera liée à sa
réponse aux problèmes sociaux. La santé est un des
thèmes centraux des politiques sociales pour les gouvernements
transitionnels. Elle est l'une des principales préoccupations parce que
la rareté des soins de santé et de la détérioration
de l'état général est devenue intolérable. La
pertinence du sujet de la santé pour les appels à la
démocratie a rendu nécessaire de formuler une réponse
politique novatrice aux problèmes les plus urgents.
Il est clair qu'aujourd'hui, il ya différents points
de vue de la façon permettant de contribuer à ce processus de
promotion de la santé et la médecine préventive : D'abord,
la politique de santé est souvent orientée vers la
réduction des inégalités. Une inégalité qui
se reflète dans la répartition des ressources, vu que le
pourcentage des dépenses le plus élevé dans la
santé est concentré dans les zones et les secteurs à
revenu élevé. Dans les démocraties, la politique de
santé prend en compte les inégalités et agit face aux
critères de discrimination, en donnant la priorité à aider
les groupes à haut risque social. La redéfinition du rôle
du gouvernement est une priorité tout en gardant à l'esprit que
la santé est un droit de la population et un devoir du
gouvernement.39
Les démocraties favorisent l'expansion des
informations essentiels sur la santé, tels que les conséquences
désastreuses d'un nombre élevé de naissances pour les
femmes, les avantages de l'allaitement, les risques des relations sexuelles non
protégées (VIH/Sida). Dans ces domaines, le dialogue ouvert et le
débat public fournis par la transition permettent de diffuser
l'information et d'influer par la suite les comportements.
L'investissement dans la santé est un vecteur
important de développement économique. Comme l'a montré la
Commission macroéconomie et santé, une amélioration
sensible de la situation sanitaire est un préalable indispensable pour
permettre aux pays en développement de rompre le cycle de la
pauvreté.40 La bonne santé de la population facilite
le développement qui à son tour favorise l'installation de la
démocratie.
La littérature utilise souvent comme mesure de
l'état de santé, l'espérance de vie à la naissance.
Les études empiriques montrent une relation positive et significative
entre cet
39 Timothy Besley and Masayuki Kudamatsu(2006) :
Health and Democracy
40 OCDE(2004) : Santé et pauvreté dans
les pays en développement : Les grandes lignes d'action.
indicateur et le niveau de démocratie. D'autres
travaux utilisent aussi le taux de mortalité infantile, et parviennent
aussi aux mêmes résultats.41
L'urbanisation :
Lipset(1959) remarque que : « l'État
démocratique est un produit de l'existence urbaine et qu'il était
ainsi naturel qu'il soit apparu pour la première fois en
Grèce». Il affirme aussi que les pays démocratiques sont
plus urbanisés que les États dictatoriaux ou
autoritaires.42L'État démocratique fait
résulter la « citoyenneté », conséquence de la
concentration urbaine. Lipset affirme aussi que les pays démocratiques
sont plus urbanisés que les États dictatoriaux ou
autoritaires.
La concentration croissante des populations dans les villes
est à l'heure actuelle un phénomène que connaissent
presque exclusivement les pays en transition. L'urbanisation se présente
comme un processus caractérisé par la mutation de ces
sociétés en passant d'une population essentiellement agricole et
organisé selon des structures sociales rurales, à des
sociétés à prédominance urbaine, industrielle et
axées sur le marché. Un des principaux facteurs utilisés
pour mesurer l'urbanisation est l'augmentation de la population dans les
villes.
Le développement au sein des villes permet de
bénéficier d'économies d'échelle au niveau des
transports, du traitement des déchets et surtout au niveau de
l'activité économique. Les facteurs qui améliorent la
qualité de vie sont plus répandus dans les villes que dans les
campagnes : meilleur accès aux services de santé, aux
infrastructures, à l'information. Les politiques publiques s'appliquent
plus aisément en milieu urbain. Donc, l'urbanisation attribue à
la croissance qui à son tour, favorise la
démocratisation.43
Les innovations technologiques, comme le contrôle des
émissions de gaz ou des télécommunications, peuvent rendre
la ville plus attractive. Donc, même si les technologies de l'information
et de la communication peuvent à l'avenir entraîner une plus
grande dispersion géographique de l'activité économique,
l'urbanisation continuera d'être au coeur du développement
économique.
41 Havard Hegre, Carl Henrik Knutsen and Espen
Geelmuyden Rod(2012) : The Determinants of
Democracy: A Sensitivity Analysis
42 Lipset(1959): Some Social Requisites of Democracy:
Economic Development and Political Legitimacy
43 Michel Andrieu(2012) Programme de l'OCDE sur l'avenir : la
ville dans le village mondial.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
25
Cependant, les villes des pays en transition présentent
aujourd'hui de nombreuses contradictions. Elles participent autant au
développement humain qu'elles l'inhibent. Ce sont des centres de
richesses où se concentre aussi la pauvreté. Elles font ressortir
à la fois ce qu'il y a de meilleur dans l'être humain, et ses
appétits les plus bas. Elles jouissent des meilleures prestations
sociales existantes dans le pays, mais sont aussi le lieu de bien de
souffrances sociales : surpopulation, conditions de vie dangereuses,
problèmes de drogue, agitation sociale, pollution.44
L'argument central de la théorie de
développement est que les conditions économiques et sociales,
dans un État donné, appuient les opportunités de
l'établissement et du maintien des institutions démocratiques.
Jusqu'à la fin des années 1980, la « théorie de la
modernisation » n'a pas subi de contestation ; Ce processus a
caractérisé la transition démocratique dans les dictatures
de l'Europe du Sud de l'Espagne et du Portugal et dans certains « tigres
» de l'Asie du Sud-Est (Corée du Sud et Taiwan). Elle était
vérifiée empiriquement dans la majorité des cas
étudiés et seuls, l'Inde et le Costa Rica et le Bostwana
faisaient exception comme pays parvenus à la démocratie sans
développement économique et social antérieur.
2. La structure sociale :
La démocratie doit être étendue et
approfondie pour permettre à la politique et à ses institutions
de favoriser le développement humain et de préserver la
liberté et la dignité de tous les individus. Le degré
d'hétérogénéité de la population, du fait
des différences d'ethnies, de langage et de culture peut aussi
influencer le niveau de démocratie. L'hypothèse habituelle est
davantage d'hétérogénéité rend plus
difficile le maintien de la démocratie.
Lijphart (1999) affirme que le type
d'hétérogénéité d'une population (Ethnique,
Religieuse et linguistique) peut influencer les institutions politiques et donc
le régime.
a. Fragmentation Ethnique :
E. Hobsbawm(1993) définit un groupe ethnique comme
étant "tout groupe qui se différencie de façon permanente
des autres groupes qui vivent ou interviennent sur un certain territoire ;
cette différence s'opère par le nom, par les
caractéristiques qui sont sensées le distinguer des autres, et,
bien entendu par les traits communs aux membres du groupe, qu'ils soient
réels ou seulement supposés tels".
44 Programme des Nations Unies pour le développement :
rapport sur le développement humain
(Urbanisation et développement humain).
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
26
Dans les sociétés pluriethniques, les
régimes politiques sont fortement sensibles à la fragmentation
sociale ; aucun clan n'est susceptible d'abandonner la moindre autorité
ni de partager le pouvoir avec les groupes rivaux. Cette fragmentation
maintient un état de tension extrême et un risque constant de
guerre civile. Les leaders politiques profitent souvent des risques des
divisions ethniques afin de se présenter comme les défenseurs de
leur propre culture contre les menaces des groupes rivaux.45
Les études anciennes affirment que plus
l'hétérogénéité est grande, plus il est
difficile de soutenir la démocratie. Une mesure standard de cette
segmentation de la population est son fractionnement ethnolinguistique, une
combinaison de la disparité des langues et de l'ethnicité dans un
pays
La littérature ancienne (Mauro, 1995, La Porta et al,
1999) pointe sur l'hétérogénéité ethnique
comme facteur déterminant de la réussite économique
à la fois en termes de production (croissance du PIB) et la
qualité des institutions (mesurée par l'ampleur de la corruption,
la liberté politique, etc.). Miquel(1999) affirme qu'il est difficile de
mobiliser une population mixte pour lancer le processus de
démocratisation.
D'autres chercheurs ont insisté sur le rôle de
la composition ethnique de la société dans le
développement politique: Ces auteurs ont fait valoir que la
démocratie est le régime idéal pour une
société avec de nombreux groupes ethniques, puisque c'est le
système politique qui peut le mieux protéger leurs
libertés. Pourtant, la diversité ethnique peut bloquer la
démocratisation, si elle est associée à une polarisation
de la vie politique (Dahl, 2000).
Amy Chua(2003) souligne le rôle de la propagation de la
démocratie comme cause principale de l'instabilité ethnique et de
la violence à travers le monde. Sa préoccupation est que
l'accroissement du pouvoir de la majorité a conduit à
l'émergence de démagogues exploitant la haine des masses contre
l'élite minoritaire privilégiée, le résultat en
étant les massacres en masse, le nettoyage ethnique et la
régression autoritaire46.
Alesina et al. (2003) ont établit des indicateurs de
fragmentation qui reflètent la probabilité que deux individus
choisis au hasard dans la population n'appartiennent pas à la même
ethnie. Les résultats empiriques montrent que les pays en transition
sont un peu moins
45 MBONABUCYA Jean Baptiste(1998) : Ethnicité et conflit
ethnique: approches théoriques en
perspective de l'analyse du conflit des Rwandais.
46 Chua Amy(2003) : « World on Fire ».
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
27
fragmentés que les pays qui sont restés
autocratique. Ceci montre que le fractionnement racial a un impact
négatif sur l'indice de la démocratie47.
Pour conclure, La majorité des travaux indique
l'existence d'une relation négative entre ces fractionnements et la
démocratie. Cependant, quelques études récentes affirment
que la démocratie est le seul système capable d'englober les
différences puisqu'elle fournit un environnement social et juridique qui
protège les libertés et les croyances.
b. Fragmentation Religieuse :
La transformation fréquente du paysage religieux prend
la forme d'une fragmentation des champs chrétien ou islamique,
directement visible par l'atomisation, des lieux cultuels qui traduit, plus
profondément, de nouveaux modes de croire, de communier et de pratiquer.
Une telle évolution est à replacer dans un contexte mondial
marqué par l'affaiblissement et la crise de légitimité qui
affectent, un peu partout, les grandes organisations sociales et politiques
traditionnelles (partis, syndicats, Églises...).48
La religion est partagée par des collectivités
de personnes. C'est un phénomène groupal qui permet de
caractériser une façon de pensée et de
représentations partagées par des individus. Il ne faut pas
considérer la religion comme procédé figé. De plus,
la croyance permet également de distinguer les groupes les uns des
autres, et contribue donc au « sentiment de différence » et
à celui d' « appartenance » décrit par Alex
Mucchielli(1983). Ces deux sentiments naissent sur la base de comparaisons avec
les autres acteurs sociaux ; la culture peut être un des
éléments de comparaison.49
De nombreuses analyses préconisent l'importance des
normes religieuses dans le développement politique. La
démocratisation peut être bloquée par les religions et les
dogmes qui ont une forte structure hiérarchique incontestée. En
outre, des liens étroits entre l'église et l'État peuvent
entraver la démocratisation.
La question en filigrane posée par Huntington, est de
savoir si la religion est un facteur d'aggravation ou de pacification du
dialogue. Huntington (1993) montre que des liens
47 Robert J. Barro : « Determinants of Democracy
», Journal of Political Economy (Vol. 107, No. S6
(December 1999).
48 Maud Lasseur et Cédric Mayrargue (2011):
« Pluralisation religieuse, entre éclatement et concurrence
».
49 Alexia Casagranda(2006): « Religion et
Géopolitique »
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
28
traditionnellement forts entre les chefs religieux et
l'État étaient toujours présents dans les pays à
confissions catholique, orthodoxe, et musulmane. Ces religions ont aussi
tendance à être hiérarchiques et résistantes aux
changements.
Un aspect important de cette répartition est que les
pays protestants sont toujours démocratiques tandis que les pays
musulmans ne le sont pas. Les études de Barro, (1999) ont aboutit
à des résultats certifiant une corrélation négative
significative entre la part de musulmans et la probabilité de
démocratisation puisque une partie des musulmans s'oppose à ce
système politique du fait que « ce principe fondateur de la
démocratie s'oppose au fondement même de l'islam où le
domaine de la législation revient exclusivement à Dieu et non
à l'homme ».50
L'appartenance religieuse a été
également soulignée comme un déterminant important de la
démocratie (Huntington(1991), Lipset(1994), Boone(1996)).
Malheureusement, la théorie de l'interaction entre religion et la
structure politique est encore moins développée par rapport
à d'autres aspects de la théorie de la démocratie. Pour
vérifier le lien entre la religion et la démocratie, les travaux
se basent sur les données compilées par Jong Wha Lee sur la
composition religieuse de la population d'un pays donné.51
c. Rôle de la femme :
Lors de la cérémonie d'ouverture de la
Conférence de l'International Association of « Women Police »,
Asha Rose Migiro, Vice-secrétaire générale de l'ONU,
déclare que « Lorsque les femmes sont véritablement
engagées et responsabilisées, toute la société en
profite ».52 Si un processus de démocratisation vise
à tenir ses promesses d'amélioration de bien-être, il lui
faut pouvoir compter sur la contribution de tous ses citoyens. Cela ne peut pas
se produire si les femmes et les filles ne sont pas en mesure, en vertu de la
loi ou du droit coutumier, de participer pleinement à la vie politique
et économique du pays.
De plus, à l'occasion de la conférence de
Beijing, le PNUD a consacré son rapport annuel sur le
développement humain (1995) à l'inégalité des
chances entre les hommes et les femmes. Il propose notamment un
«empowerment index» composé de trois variables : le revenu, la
participation au marché du travail et la participation aux
décisions politiques exprimées par la
50 Elias Papaioannou, Gregorios Siourounis «
Democratisation and Gowth» 1520-1551, The Economic
Journal, 118 (Octobre 2008).
51 IUFM D(200) Croissance, démocratie et
développement
52
www.un.org/News/fr-press/docs/2011/DSGSM566.doc.htm
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
29
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
30
part des sièges parlementaires occupés par des
femmes. Dans ce contexte, la définition de l'«empowerment» est
claire: il s'agit de la participation des femmes à la vie
économique et politique.»53
La notion d' « empowerment » englobe donc la vision
d'acquisition de pouvoir, de contrôle de vie et de développement
de la capacité d'atteindre ces objectifs. Ces notions ont
été largement débattues par A. Sen (2000) et reprise par
N. Kabeer (2001).
Madeleine Albright, la présidente du conseil
d'administration du NDI, a déclaré en 2010 que « La
réussite sociale sans la démocratie est improbable, et la
démocratie sans les femmes est impossible ». 54 De plus,
elle affirme que « la contribution des femmes à la vie politique
entraîne des gains important pour la démocratie, y compris une
plus grande réponse aux besoins des citoyens, une coopération
élevée entre les partis et les groupes ethniques, ainsi qu'une
paix plus durable ».
Kofi Annan, ancien Secrétaire général de
l'Organisation des Nations Unies, a affirmé à l'occasion de la
Journée internationale de la femme, le 8 mars 2002 que «plusieurs
études montrent qu'il n'existe aucun outil de développement qui
soit plus efficace que l'autonomisation des femmes. Aucune autre politique
n'est aussi susceptible d'accroître la productivité
économique ou de réduire la mortalité infantile et
maternelle. Aucune autre politique n'est aussi qualifiée pour
améliorer la nutrition et promouvoir la santé, y compris la
prévention du VIH/sida. Aucune autre politique n'est aussi bien
armée pour améliorer les chances de la prochaine
génération d'accéder à l'éducation.
»55
La participation des femmes à la vie politique
contribue à l'égalité des sexes et affecte à la
fois l'étendue des questions politiques qui sont concernées et
les types de solutions qui y sont proposées. Il est irréfutable
que la hausse du nombre de femmes élues à des fonctions
politiques entraîne une augmentation des politiques mettant l'accent sur
la qualité de vie et reflétant les priorités des familles,
des femmes, ainsi que des minorités ethniques et raciales. La
participation des femmes à la vie politique est accompagnée de
profondes répercussions, positives et démocratiques, sur les
communautés, les législatures, les partis politiques et la vie
des citoyens, et contribue à une efficacité accrue des
démocraties.
53 B. Marques Pereira et P. Nolasco (Dir.), La
représentation politique des femmes en Amérique Latine,
Bruxelles, L'harmattan/UNESCO, 2001, p. 22.
54 National Democratic Institute (NDI) 2010 : La
Démocratie et les Défis Posés par le Changement.
55
www.un.org/News/fr-press/docs/2002/SGSM8141.doc.htm
3. Libertés Civils :
Dans l'opinion publique, la lutte au profit des droits de
l'homme est fréquemment présentée comme un aspect de la
lutte en faveur de la démocratie. Javier Perez de Cuellar
secrétaire général des Nations-Unies a
déclaré en mars 1990 que « La démocratisation
complète de l'Europe sera une réaffirmation du caractère
universel de la Déclaration des droits de l'homme ». Dans cette
optique, la démocratie et droits de l'homme sont censées
progresser du même pas. Les deux expressions ne sauraient s'opposer.
Elles deviennent même presque synonymes.56
La démocratie est selon le PNUD dans son rapport 2000,
la seule forme de régime politique respectueuse des cinq
catégories de droits existantes : les droits économiques,
sociaux, politiques, civils et culturels. En effet, diverses formes
d'interventions politiques sont nécessaires pour donner consistance
à ces différents droits au sein d'un régime
démocratique. La démocratie se définit par les droits de
l'homme.
L'indice de Freedom House sur les libertés civiles est
le concept le plus large, qui concerne les libertés de parole, de
presse, de religion ainsi qu'une variété d'indice de protections
juridiques. Les variables des libertés civiles sont positivement
corrélées avec la démocratisation. Ce résultat
suggère que les forces économiques et sociales qui promeuvent la
démocratie sont semblables à celles qui stimulent les
libertés civiles.
a. Torture :
La torture et les formes de traitements ou peines cruelles,
inhumaines ou dégradantes demeurent un sujet de préoccupation
majeure de la communauté internationale. La violation d'un droit
inhérent à la nature humaine se produit à
l'intérieur d'Etats, où des particuliers sont privés de
leur liberté pour des motifs politiques, juridiques. Depuis le
déclenchement des « vagues de démocratisation », les
pays en transition se sont engagés à renforcer le respect des
droits humains et à rompre avec les actes de torture.57
Le XXème siècle a été
témoin d'une liste abominable de crimes, des pires qu'ait connus
l'humanité: génocide, crimes contre l'humanité, notamment
recours systématique à la torture, aux exécutions
extrajudiciaires et détentions secrètes. C'est seulement, lors
des
56 Alain de Benoist(2004) : « DROITS DE L'HOMME,
LIBERTES, DEMOCRATIE ».
57 Adama Dieng(2006) Sous-Secrétaire
général des Nations Unies & Greffier
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
31
déclenchements des processus transitionnels qu'ont
été tentés les premiers efforts visant à mettre fin
à ces cruautés qui heurtaient profondément la conscience
humaine. 58
La Convention des Nations Unies contre la torture
définit la torture comme tout acte commis par un fonctionnaire publique
agissant à titre officiel, par lequel une douleur ou des souffrances
aigues, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées
à une personne dans le but notamment d'obtenir des renseignements ou des
aveux, de la punir, de l'intimider, ou pour tout autre motif fonde sur la
discrimination.
La persistance des actes tortionnaires réside en
premier lieu sur son efficacité pour conserver le pouvoir et
éliminer toutes tentatives de contestations. Ainsi, toutes personnes,
pouvant apparaître comme une menace contre la sureté de
l'État et des dirigeants, courent le risque de subir des traitements
cruels et inhumains infligés par les bourreaux. Cette maltraitance est
aussi imposée à leurs proches et aux membres des groupes auxquels
ils appartiennent. Aussi, les minorités ethniques ou religieuses sont
également pointées, lorsque leurs réclamations et leurs
contestations pour l'égalité sont considérées comme
déstabilisantes pour le pouvoir. Même s'ils font valoir leurs
droits de façon pacifique, ces opposants sont souvent qualifiés
de terroristes, justifiant ainsi interpellations, incarcérations et
tortures.
La chute de ces dictatures réduit la souffrance et les
malheurs des victimes de l'oppression et permet d'ouvrir le chemin de
reconstruction de ces sociétés avec plus de démocratie
politique, de liberté personnelle et de justice sociale.
De toute façon, rares sont les victimes qui portent
plainte ou ceux qui acceptent de témoigner des brutalités
qu'elles ont subis. Elles savent d'avance qu'elles s'exposent ainsi que leurs
proches, à des représailles, en cas où elles tentent de
demander justice. Même suite aux vagues de transition
démocratique, Les tortionnaires restent impunis. Les nouvelles
gouvernements évitent d'ouvrir ces dossiers et d'engager des poursuites,
puisqu'elles s'aventurent à se heurter aux services d'ordre et de
sécurité ayant participés à la répression et
dont de nombreux membres sont encore en poste ou influents.
Cependant, ces dernières années, plusieurs
Etats et organisations s'engagent à légitimer le recours à
la torture comme moyen de préserver la sécurité et la
stabilité nationales. Peu après
58 Haut commissariat des nations unies pour les
droits de l'homme(1984) : La Convention des Nations
Unies contre la torture, et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
32
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
33
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
34
l'attentat contre la galerie Point Show des Champs
Elysées(1986), Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur
Français déclare : « Il faut que la peur change de camp
[...]. Il faut terroriser les terroristes ». Aussi, Charles
Krauthammer(2001) suppose que si les auteurs des attentats du World Trade
Center de 1993 avaient été traités un peu plus durement,
peut-être que les attaques du 11 septembre 2001 n'auraient pas eu lieu.
Utiliser le terme « terroriste » permet de spécifier l'ennemi
et d'affirmer clairement que coopérer avec ce dernier revient à
franchir une ligne rouge.
Toutefois, il paraît pour le moins difficile
d'établir une hypothèse générale pour lutter contre
ce phénomène, y compris en ce qui concerne la mise en oeuvre de
stratégies ou de tactiques légitimant l'utilisation des moyens de
terreur. Enfin, plusieurs auteurs estiment que le fait de torturer devient
légitime au cours du processus de démocratisation pour
empêcher un danger immanent à savoir une explosion
subite.59
b. Liberté d'expression :
La liberté d'expression est souvent au coeur des
débats politiques. Admettre la liberté d'expression a souvent
constitué l'une des premiers pas vers la démocratie. Aux XVIIe et
XVIIIe siècles, les révolutions anglaises, américaines et
françaises se sont caractérisées par la reconnaissance de
la liberté d'expression. Voltaire(1763) affirme que « Le droit de
dire ce que nous pensons est le droit de tout homme libre, dont on ne saurait
le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse. Ce privilège nous
est aussi essentiel que celui de nommer nos auditeurs et nos syndics, d'imposer
des tributs, de décider de la guerre et de la paix ; et il serait
déplaisant que ceux en qui réside la souveraineté ne
pussent pas dire leur avis par écrit »60.
Tous les textes nationaux et internationaux introduisant les
droits de l'homme accordent à cette liberté une place
privilégiée: de la « Déclaration des droits » de
1689 en Angleterre à la Déclaration universelle des droits de
l'homme des Nations unies (DUDH) de 1948 en passant par la Charte africaine des
droits de l'homme et des peuples, adoptée en 1981. Cet
intérêt accordé à l'expression affirme qu'elle
figure parmi les premières libertés supprimées par les
régimes autoritaires, notamment au travers du contrôle de
l'information et de l'art.
59 Scott Shane, David Johnston et James Risen, «
Secret U.S. Endorsementof Severe Interrogations »,
New York Times, 4 octobre 2007
60 Harvard College Library(1941): « OEuvres
complètes de Voltaire: Théâtre. La Henriade. La Pucelle.
Poésies ».
Les éléments essentiels de la démocratie
comprennent le respect des droits de l'homme et des libertés
fondamentales, notamment ... la liberté d'expression et
d'opinion61. Ainsi, « Toute personne a droit à la
liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et
la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des
idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités
publiques et sans considération de frontières».Ce texte est
extrait du premier alinéa de l'article 11 de la Charte des droits
fondamentaux de l'Union européenne.
Pour finir, grâce à la liberté
d'expression, les universitaires et intellectuels peuvent aujourd'hui mener des
recherches, exprimer leurs positions scientifiques, mais aussi politiques sans
aucunes entraves. C'est par le débat que les idées existent, et
c'est par cette existence que les sociétés démocratiques
se forment et se pérennisent.
c. Liberté de presse:
La liberté de presse et d'information est souvent
considérée comme garante d'un Etat plus libre et donc le moyen
d'obtenir une démocratie solidement enracinée dans la
société. Tocqueville relevait que l'un ne va pas sans l'autre :
« la souveraineté du peuple et la liberté de la presse sont
[...] deux choses entièrement corrélatives
».62
La presse est l'un des principaux moyens de diffusion de
l'information. Elle est considérée comme un moyen d'expression
essentiel pour les acteurs démocratiques et joue un grand rôle
dans la formation de l'opinion publique. Plaçant certains débats
sur le devant de la scène, elle peut aussi en occulter d'autres. Elle
est donc soumise à une éthique : exactitude de l'information,
respect de la vie privée, vérification des sources.
Plusieurs recherches attribuent aux médias et surtout
à la presse le pouvoir d'influencer les individus et l'opinion publique,
à la fois dans le domaine des goûts personnels et de la culture,
ainsi que le pouvoir d'influencer l'économie et le gouvernement des
pays. Le rôle des médias en tant qu'acteurs dynamiques des
transitions démocratiques et leur influence sur le processus de
réformes politiques est resté largement inexploré.
Les courants de littératures se sont orientés
dans deux voix principales. La première s'est penchée sur la
question de la nécessité d'une démocratisation de la
presse, de l'information et des politiques de communication dans un contexte de
démocratie naissante. La seconde
61 Assemblée générale de l'ONU,
Renforcement du rôle des organisations et mécanismes
régionaux, sous-régionaux et autres en vue de promouvoir et de
consolider la démocratie, 23 mars 2005.
62 Alexis de Tocqueville, De la démocratie en
Amérique, Paris, Gallimard, 1961, t. I, II, chap. III, p. 187.
appréhende la presse, et la liberté comme des
éléments permettant de jauger le degré de
démocratie atteint suite aux transformations institutionnelles.
La presse constitue un moyen de contestation, ce qui explique
que les premiers textes démocratiques ont consacré sa
liberté. Le 1er amendement de la constitution américaine de 1787
affirme: "le Congrès ne fera aucune loi portant atteinte à la
liberté d'expression". Néanmoins, au cours du 20ième
siècle, le rôle des journaux s'est affaiblit, pour céder
place à la télévision, au cinéma et à la
radio qui participent désormais au débat démocratique. Le
développement d'Internet au 21ième siècle
permet aussi la diffusion des idées démocratiques. Les nouvelles
technologies permettent de rapprocher les points de vue entre classe politique
et les citoyens63.
Beata Rozumilowicz(2002) donne deux raisons sur l'importance
de l'indépendance des médias. La première est, qu'elle
offre aux individus un forum public afin qu'ils puissent exprimer leurs
opinions, leurs croyances et leurs points de vue. Aussi à travers la
diffusion d'idées, la liberté des médias permet la
découverte et la circulation des informations, la diffusion et la
confrontation des opinions, et donc la formation des volontés
individuelles des citoyens.
Cependant, La presse est l'institution non gouvernementale la
plus redoutable pour la démocratie. Le premier problème qui se
pose est celui de la transparence : alors que la démocratie exige une
transparence totale, le fonctionnement du gouvernement a besoin de certaines
confidences en ce qui concerne la sécurité d'Etat,
préparation de décisions et affaires diplomatiques
internationales.
De plus, Yogesh Atal (1997) souligne que dans les pays en
transition, où la pauvreté est répandue, la presse est
souvent des « médias de classe », d'où le risque de
manipulation. Le financement dépend de capitaux privés et donc
les détenteurs modifient et déforment l'information en fonction
de leurs intérêts et peuvent donc entraver sur le chemin
démocratique. La presse est la propriété des gouvernements
ou des privés et sont dépendants alors des aspirations de leurs
possesseurs. La concentration financière peut aussi corrompre son
indépendance, même si certains journaux essaient de garantir un
mode de financement
63 Direction de l'information légale et
administrative française(2006): Média et démocratie.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
indépendant. Donc, la multiplicité des
médias ne coïncide pas toujours avec la pluralité d'opinions
et diversité de l'information.64
Enfin, dans les courses électorales, la presse pose le
problème d'accès entre les candidats et exerce donc une influence
néfaste sur la formation des opinions des électeurs. Certains
groupes se voient ainsi exclus de l'espace publique et sont coupés du
cercle de discussion. D'autres parts, elle met la lumière sur d'autres
acteurs et leur donne une image exagérée.
La presse est donc une arme à double tranchant.
Cependant, Cette double certitude se voit aujourd'hui bousculée par la
détérioration de l'importance des journaux traditionnels, les
défaillances imputées aux organes journalistiques et
l'émergence de nouveaux médias dont l'accès est plus
facile.
Dans ce qui suit, nous allons procéder à une
approche économétrique permettant d'étudier les
déterminants qui sont à l'origine du déclenchement du
processus transitionnel sur la période 1981-2010.
35
64 Caroline Trottier (2010): Prioriser la
liberté de presse lors du processus de démocratisation :
désillusion Situation en République démocratique du
Congo.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
36
Chapitre2 : Vérification empirique des
déterminants de la transition sur la période 1981-2010
:
Introduction
Après avoir discuté les principales
théories portant sur la transition démocratique, ainsi que
l'identification des différents déterminants
évoqués comme sources de déclenchement du processus
transitionnels, le travail essayera de valider les différentes
corrélations pouvant exister entre la probabilité de naissance de
transition et des facteurs déjà abordés.
Afin d'y parvenir, le travail utilise un modèle «
probit » estimé sur base d'informations collectées sur la
période 1981-2010 sur un échantillon de 173 pays.
Cette partie s'organise de la façon suivante : dans la
première section, nous spécifierons notre modèle, nous
décrirons l'ensemble des variables et nous présenterons notre
échantillon. Dans la deuxième, nous présenterons les
résultats obtenus.
Section1 : Présentation des variables et du
modèle choisis pour expliquer la transition démocratique
:
La spécification du modèle et la description
des donnés fera l'objet de la première partie, tandis que la
deuxième portera sur la présentation du cadre conceptuel de
l'étude.
1. Spécification du modèle et description
des données: a. Spécification du modèle :
Afin de cerner les liens de causalités entre les
différents facteurs évoqués dans la littérature et
la transition démocratique, nous nous trouvons dans l'obligation
d'utiliser un modèle qualitatif à savoir le modèle «
probit ». L'utilisation de ce modèle à choix discret est due
à la nature dichotomique de notre variable à expliquer. Nous
considérons un échantillon qui englobe 173 pays dont 44 en
transition.
Pour identifier les origines des transitions, nous allons
estimer le modèle suivant :
37
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
Où i indique le pays et t fait
référence à l'année. Ces indices servent pour
toutes les
variables.
Variable
|
Définition
|
Source
|
Transitionit
|
C'est une variable dichotomique qui :
0 si le pays i n'a pas connu de transition dans
la période entre 1981-2010 Transitionit=
1 si le pays i est en transition entre 1981- 2010.
|
Modeling Transitions to and from Democracy Jay Ulfelder
et Mike Lustik (2005)
|
RealGDPpcit
|
Le logarithme du produit intérieur brut par
tête
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
Educationit
|
La variable indique le pourcentage des élèves de
sexe féminin inscrit au niveau primaire par rapport au nombre total
des élèves à savoir les inscriptions dans les
écoles publiques et privées.
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
Healthit
|
Elle représente la prévalence du VIH pour les
personnes de sexe masculin, âgés entre 15 et 24 ans.
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
|
38
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
Ruralpopit
|
Mesure la population urbaine. l'indice est calculé
comme la différence entre la population totale et population
urbaine
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
Tortureit
|
La torture est classée sur une échelle de 3
classes: (0) Pratiqué fréquemment.
(1) Pratiqué occasionnellement. (2) Non
pratiqué.
|
The Quality of Government Dataset Codebook(2011)
|
RELIGIOUSFRACTit
|
Elle reflète la probabilité que deux personnes
choisies au hasard à partir d'un pays donné n'appartiennent pas
au même groupe religieux
|
The Quality of Government Dataset Codebook(2011)
|
FREEDOMSPEECHit
|
C'est une variable calculée à partir de quatre
composantes : Lois et règlements, pressions et contrôles
politiques, influences économiques et actions répressives.
L'échelle varie de 0 (Moins libre) à 10 (Très libre).
|
The Quality of Government Dataset Codebook(2011)
|
Presslibertiesit
|
Elle représente la censure, l'intervention et la part
du gouvernement dans les médias (y compris la radio, TV, Internet, et
les agences de presse nationales) est la suivante:
(0) Complète
(1) quelques fois
(2) Jamais
|
The Quality of Government Dataset Codebook(2011)
|
WomenParticipati
onit
|
Mesure la position de la femme dans la vie politique et
économique : (0) Aucun des droits politiques et économiques des
femmes
n'est garanti par la loi.
(1) L'égalité politique et économique est
garantie par la loi. Cependant, il ya des limites importantes dans la
pratique. (2) L'égalité politique et économique est
garantie par la loi ainsi qu'une pratique plus au moins visible.
(3) L'égalité politique et économique est
garantie par la loi et dans la pratique.
|
The Quality of Government Dataset Codebook(2011)
|
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
39
b. Description des variables :
Variable dépendante :
Transitionit est notre variable
dépendante. C'est une variable dichotomique qui :
0 si le pays i n'a pas connu de transition dans la
période entre 1981-2010
Trasitionit=
1 si le pays i est en transition entre 1981-2010.
Le pays est pris en compte comme pays en transition lorsqu'il
connait un changement
politique permettant le passage d'un Etat autoritaire vers une
démocratie. Selon T. L. Karl et P.
Schmitter(1991), le changement peut se faire par :
? Pactes: les élites se mettent
d'accord entre eux pour s'éloigner de l'autoritarisme.
? Imposition: l'élite utilise leurs
forces pour créer une opposition.
? Réformes: la masse se mobilise sous un
compromis avec absence de violence.
? Révolution: la masse se relève
avec les armes pour faire tomber le pouvoir.
Selon la période d'étude (1981-2010), les pays
en transition retenus appartiennent à la troisième vague de
transition. Le reste des pays de l'échantillon ont des régimes
non-démocratiques (monarchie, régime militaire, guerre
civile...).
A l'aide d'une variable indiquant le type de régime
gouvernant (Hadenius et Teorell, 2007), nous supprimons tous les pays
étant démocratiques avant notre période d'étude
(19812010) afin de rendre l'échantillon plus homogène.
Variables explicatives :
RealGDPpcit : Le logarithme du produit
intérieur brut par tête. Cette variable permet de mesurer la
richesse et les performances économiques d'un pays. Selon
l'hypothèse de Lipset (1959), un niveau élevé du PIB per
capita augmente la probabilité de démocratisation du pays ainsi
que sa stabilité. Donc, nous attendons une significativité
positive.
Pour mesurer le développement humain d'une nation, nous
nous référons à trois indices :
EDUCATIONit: représente la
performance du secteur de l'éducation. Lipset(1959) affirment qu'une
population mieux cultivée présume de meilleures chances pour
le
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
40
déclenchement du processus démocratique. La
relation entre la variable et la démocratisation est supposée
positive.
HEALTHINDEXit : est une mesure du
développement sanitaire. L'augmentation du nombre de personnes
infectées reflète une détérioration du niveau de la
santé. Les études empiriques montrent une relation
négative et significative entre cet indicateur et le niveau de
démocratie.
RURALPOPit : fait référence
aux personnes vivant dans les zones rurales. Il est calculé comme la
différence entre la population totale et population urbaine. Lipset
affirme que les pays démocratiques sont plus urbanisés que les
États dictatoriaux ou autoritaires. Donc, le signe sera probablement
négatif entre notre mesure et la transition.
Presslibertiesit : est L'indice
liberté de presse. Plusieurs recherches affirme que les médias et
surtout à la presse ont l'immense pouvoir d'influencer les individus et
l'opinion publique et donc de faire circuler les principes de la
démocratie chez les populations. Nous attendons donc à une
corrélation positive.
RELIGIOUSFRACTit : exprime le fractionnement
religieux. Plus le pourcentage est grand, plus la société est
segmentée (Alesina et al. (2003)). Les résultats empiriques
montrent que les pays en transition sont un peu moins fragmentés que les
pays qui sont restés autocratique. Le fractionnement a un impact
négatif sur l'indice de la démocratie.
FREEDOMSPEECHit : est une mesure de la
liberté d'expression. Elle a souvent constitué l'une des premiers
pas vers la démocratie. Donc, dans la majorité des
résultats empiriques, cette variable est liée positivement aux
changements démocratiques.
Womenparticipationit : est l'indice
représentant les droits d'égalité de la femme dans la vie
politique et économique .L'idée partagée dans les travaux
empiriques est que la réussite du processus de démocratisation
compte sur la contribution de tous ses citoyens à savoir la
participation totale de la femme à la vie politique et économique
du pays.
Tortureit : représente le recours du
pouvoir en place à la torture contre ces opposants. Les conventions et
les traités internationaux mettent en avant que l'abolition de la
torture présente un saut en avant dans la démarche
démocratique. La relation espérée pour l'indicateur est
positive.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
41
2. le modèle « probit » :
Vu le caractère dichotomique de la variable
dépendante «Transition », les méthodes linéaires
traditionnelles sont dans ce cas, incapables de modéliser et
d'étudier le modèle. On ne peut pas utiliser les méthodes
traditionnelles du fait que la variable « Transition » ne prend que
deux valeurs et la perturbation «u » suit nécessairement une
loi discrète. Ce qui est incompatible avec les hypothèses
habituelles de continuité et de normalité des résidus
(Gouriéroux ,1989). Le recours à une analyse
économétrique spécifique est alors nécessaire pour
isoler les effets propres. Ces méthodes utilisées doivent tenir
compte de l'absence de continuité des variables traitées à
savoir les modèles dichotomiques.
L'étude de ces modèles date des années
1940. Les travaux les plus marquants de cette époque sont sans conteste
ceux de Berkson (1944, 1951) consacrés notamment aux modèles
dichotomiques simples (modèles logit et probit). Les premières
applications ont particulièrement porté sur le domaine de la
biologie, et de la sociologie. Récemment, ces modèles ont
été utilisés pour décrire des données
économiques avec notamment les travaux de Daniel L. MacFadden (1974) et
de James J. Heckman (1976).
Lorsqu'on parle des modèles dichotomiques, on entend
parler des modèles dans lesquels la variable expliquée ne peut
prendre que deux modalités. L'objectif des modèles dichotomiques
consiste alors à expliquer la survenue de l'événement en
fonction d'un certain nombre de caractéristiques observées pour
les individus de l'échantillon et donc à spécifier la
probabilité d'apparition de cet événement.
Dans notre travail, on choisit comme modèle le
modèle « probit » afin de déterminer la relation
existante entre la variable qualitative « Transition » et les
variables explicatives à savoir les déterminants des transitions.
Le modèle « probit » admet pour la variable expliquée,
la probabilité d'apparition de cet événement par rapport
aux variables explicatives.
Soit un échantillon de n individus (i : 1,..., n). Pour
chaque individu, on pose, ?i ? [1, N] : 1 si l'événement s'est
réalisé.
Yi =
0 si l'événement ne s'est pas
réalisé.
École polytechnique de Tunis Mémoire
de Mastère Derbali Ahmed
42
Dans le travail :
· Yi = 1 si le pays a connu une transition
démocratique et Yi = 0 sinon. Les éléments de base de ces
modèles sont :
· Un événement Y (Y=1 ou
0).
· Une (ou plusieurs) variable indépendante
Xi.
· P (Y=1/Xi), décrit la probabilité
de la réalisation de l'événement pour Xi
donnée.
On suppose alors que le modèle prend la forme suivante :
> Pr(Y = 1) = f4(t
)dt = 4(X'/3) : La probabilité de la
réalisation de l'événement (connaitre la transition
démocratique) pour le pays i étant donné les valeurs des
variables Xi.
> Pr(Y = 0) = ff,R 4(t)dt = 1 -- 4(X'/3) : La
probabilité de la non-réalisation
del'événement (absence de transition
démocratique) pour le pays i étant donné les
valeurs
des variables Xi.
Après avoir introduit le modèle et la
méthode d'estimation, nous procédons à une
présentation des principaux résultats de l'analyse
économétrique qui ont consisté à estimer la
probabilité de connaitre la transition démocratique par rapport
aux déterminants cités précédemment.
43
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
? Section2 : Application et Résultats
:
Transition
|
Coef.
|
Std. Err.
|
Z
|
P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
RealGDPpc
|
.081073
|
.0127109
|
6.38
|
0.000
|
.05616
|
.105986
|
HEALTHINDEX
|
-.2945926
|
.0365671
|
-8.06
|
0.000
|
-.3662628
|
-.2229224
|
EDUCATION
|
.0716804
|
.0117234
|
6.11
|
0.000
|
.0487029
|
.0946579
|
RURALPOP
|
-1.70e-09
|
3.68e-10
|
-4.62
|
0.000
|
-2.42e-09
|
-9.79e-10
|
Pressliberties
|
.0401306
|
.0092609
|
4.33
|
0.000
|
.0219796
|
.0582816
|
RELIGIOUSFRACT
|
-.644008
|
.101995
|
-6.31
|
0.000
|
-.8439145
|
-.4441015
|
FREEDOMSPEECH
|
.1045416
|
.0352944
|
2.96
|
0.003
|
.0353659
|
.1737174
|
Womenparticipation
|
.219613
|
.0477482
|
4.60
|
0.000
|
.1260283
|
.3131977
|
Torture
|
-.2636526
|
.0352246
|
-7.48
|
0.000
|
-.3326917
|
-.1946136
|
_cons
|
-5.934994
|
.6094876
|
-9.74
|
0.000
|
-7.129568
|
-4.74042
|
|
Le tableau ci-dessus représente les résultats
de l'estimation probit. Les résultats montrent que toutes les variables
du modèle sont significatives.
Nous commençons avec les variables économiques:
le coefficient du produit intérieur brut par habitant est positif et
significatif, ce qui signifie que la démocratie directe est un bien
ordinaire qui est davantage consommée dans les sociétés
les plus riches. Les pays les plus prospères sont plus susceptibles de
connaître une transition.
Les indices du développement humain sont eux aussi
significatifs : La prévalence du VIH et la ruralité de la
population affecte négativement la réalisation de transition.
Contrairement la variable de l'accès à l'éducation qui est
toujours positive, fournissant des preuves du lien entre l'éducation et
de la démocratie mis en évidence par Glaeser et al. (2006). Les
résultats obtenus nous mènent à affirmer qu'une population
instruite et en bonne santé sortie du milieu rurale est prête
à accepter les principes démocratiques et à
éradiquer la dictature.
Le coefficient de la variable « torture » obtenu
est significatif. Malgré que nous ayons
attendu un signe positif qui soit en accord avec la
littérature, nous avons au contraire trouvé une
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
44
relation négative entre l'utilisation de la torture et
la transition. Cependant, le signe négatif peut être
justifié. Les régimes autoritaires et à l'aide de leurs
appareils policières ont souvent recours à la force majeure et
aux actes de tortures pour faire face à quiconque incitations et
réclamations de changements ou à un éventuel renversement
du régime. La force autocratique est le moyen classique d'écraser
l'opposition et accaparer le trône.
Le coefficient de la fragmentation religieuse est
négatif et significatif, comme le prédit la théorie. Le
résultat est en cohésion avec l'idée d'Aghion et al.
(2004) qui affirme que dans les sociétés plus fragmentés,
un groupe risque d'imposer un contrôle sur les autres groupes et infliger
des restrictions sur leur liberté politique.
Les libertés d'expression et de presse sont
significativement positives. Ceci confirme que ces droits sont perçus
comme des éléments permettant d'informer, d'inciter et
d'encourager les peuples à changer et en même temps de jauger et
soutenir le degré de démocratie atteint. Les mêmes
résultats se manifestent aussi pour la participation de la femme
confirmant ainsi l'hypothèse que la transition et la consolidation de la
démocratie nécessite la participation de toute la population
à savoir la contribution totale de la femme à la vie politique et
économique du pays.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
45
Conclusion :
Le développement de la littérature sur la
transition démocratique a suivi de près le déroulement de
ces processus historiques à travers le monde. La plupart de ces auteurs
parlait pendant les 1ères vagues de la démocratie plutôt
que du processus de démocratisation, ils ont concentré leur
analyse sur l'identification des caractéristiques de base des
démocraties existantes, en les comparants souvent à des pays non
démocratiques.
Au cours du 20ième siècle, de nombreux pays
d'Europe du Sud et d'Amérique latine ont subi des transitions vers la
démocratie, que ce soit pour la première fois ou pour une
répétition. De ce fait la discussion s'intéresse alors au
phénomène de démocratisation au lieu de la
démocratie elle-même.
La première section a porté sur la
définition de la transition démocratique ainsi qu'un volet de
littérature portant sur l'historique et les modalités de
démocratisation. La transition est donc l'idée d'un projet de
société démocratique libre conduite par une dynamique
politique et un cadre institutionnel. Les vagues de transitions se
succèdent mais chaque fois dans un nouveau coin du globe et d'une
nouvelle façon. Ceci n'est pas surprenant, puisque ce processus est une
arène de confrontations d'intérêts, de normes et de
valeurs.
La seconde partie discute les principales théories
portant sur les déterminants de la transition. Plusieurs facteurs,
d'ordre socio-économique, sont a priori susceptibles de fournir une
explication de ce processus. La trajectoire historique, comme les fondamentaux
culturels de chacun de ces pays rentrent probablement en ligne de compte. Les
origines de la démocratisation diffèrent d'un pays à un
autre et chaque vague de transition est caractérisée par des
catalyseurs spécifiques à elle. Cependant, dans la
littérature, les analystes mettent principalement l'accent sur les
facteurs internes comme déclencheur de la transition.
Tous au long de la dernière partie, nous avons
essayé de vérifier empiriquement la significativité des
déterminants qui sont à l'origine des transitions
démocratiques à travail l'estimation d'un modèle «
probit ».
Nous avons considéré un échantillon qui
englobe 173 pays dont 44 en transition sur la période (1981-2010). La
variable dépendante reflète l'existence d'un processus
démocratique ou non pour un pays données.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
46
Les résultats obtenus sont proches de la
littérature empirique, à savoir :
? Un effet positif significatif de la croissance et du
développement humain sur le déclenchement de la transition
démocratique.
? Une liberté de presse et d'expression plus grande
aide à répandre les principes de la démocratie
contrairement au recours à la torture.
? L'insertion de la femme dans la société et la
garantie des ses droits affecte positivement
le changement démocratique.
? Pour finir, le fractionnement religieux de la
société rend difficile l'union des forces face à la
dictature et donc empêche la transition.
La protection de la réussite de la transition
nécessite de gérer de manière satisfaisante et habile un
ensemble de problèmes hérités du régime
déchu :
? Du point de vue politique
Cette transition démocratique entraine l'abandon des
anciennes règles du jeu politique et suscite l'apparition de nouveaux
acteurs politiques et de nouvelles configurations stratégiques.
Il est évident donc d'enclencher un processus de
reconstruction et de moralisation de la société, par la
définition d'un nouveau contrat social. C'est pourquoi la transition
démocratique implique patience et vigilance de la part de tous les
acteurs présents lors de définition, puis la mise en place, des
divers pouvoirs.
L'ouverture de l'espace politique constitue une
épreuve capitale dans le cadre de la consolidation de la
démocratie d'un pays. Les nouveaux régimes sont ainsi
exposés au défi d'englober tous les acteurs même ceux qui
n'ont pas nécessairement participé à la transition. Le
défi consiste parallèlement à créer un niveau haut
de consensus et de réconciliation afin d'éviter un recul
politique et d'assurer par là-même la survie des nouveaux
régimes. Autrement dit, les
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
47
gouvernements en place doivent garantir efficacement le
maintien du régime démocratique avec le soutien, à la fois
de la société civile, des autres acteurs politiques et des forces
armées.65
? Du point de vue économique :
La consolidation de transition s'établit sur trois
étapes. Dans un premier temps, une aide d'urgence destinée au
rétablissement de l'équilibre macroéconomique et
démanteler le système qui défavorisé auparavant le
développement. Pour libérer l'économie des
problèmes de gouvernance, une gestion plus transparente et plus
responsable, une amélioration du climat des affaires, ainsi qu'une plus
grande concurrence et un système bancaire plus sain seront
nécessaires.
Rapidement après, un soutien renforcé à
l'économie privée et une reconsidération du poids du
secteur public dans l'économie sont nécessaires. Le secteur
privé est observé comme le seul créateur d'emplois
à long terme, notamment par le développement des PME. De plus,
afin d'atteindre un niveau de croissance supérieur, l'économie
transitionnelle devra diversifier son industrie et ses partenaires commerciaux,
promouvoir une culture d'entrepreneuriat et des innovations pilotées par
le secteur privé, et accroître son exposition à la
concurrence mondiale.
Enfin, à moyen terme, une augmentation substantielle
de l'aide remboursable, orientée prioritairement vers des projets
porteurs d'emplois, l'augmentation des services aux populations et
l'équilibre des territoires. Une réorientation des ressources
publiques vers les régions intérieures du pays, des services
publics transparents et décentralisés axés sur les
résultats, ainsi qu'une politique de discrimination positive en faveur
des femmes pourraient contribuer à rétablir davantage
d'équité sociale régionale.66
D'autres défis se posent : Adapter le système
éducatif pour fournir des compétences adéquates aux
besoins du secteur privé et accroître l'efficacité du
marché du travail par l'assouplissement des règles combiné
avec des programmes plus ciblés pour les chômeurs pourraient
contribuer à réduire le chômage des jeunes et donc
atténuer les tensions sociales.
Par rapport aux autres pays similaire, le processus de
démocratisation offre l'opportunité aux pays d'entamer de
profonds changements sociaux (éducation, famille, fiscalité,
justice...) et politiques (équilibre des pouvoirs,
décentralisation, dialogue participatif, etc.). A l'appui de ces
65 The Inter-Parliamentary Union(1998) DEMOCRACY: ITS
PRINCIPLES AND ACHIEVEMENT
66 Richard Banegas(2006): Les transitions
démocratiques : mobilisations collectives et fluidité
politique
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
48
choix effectués par les pays eux-mêmes,
intervient la modernisation des grands secteurs économiques
(urbanisation, énergie, eau, transports, secteur financier,
développement des partenariats public et privé) auxquelles les
institutions internationales et les pays développés peuvent
apporter leur concours financiers et techniques.67
Cependant, la réussite des ces politiques
nécessite l'interaction d'un ensemble de moyens financiers, sociaux et
institutionnels parmi lesquels nous nous intéressons à
l'investissement étranger. Les IDE sont la forme la plus souhaitable des
entrées de capitaux vers les pays en transition, car ils sont moins
sensibles aux crises et aux perturbations. Dans cette logique, les pays et
surtout ceux en transition se forcent à diversifier leur économie
et mettre en valeur les déterminants susceptibles d'attirer le plus
d'investisseurs.
67 Richard Banegas(2006): Les transitions
démocratiques : mobilisations collectives et fluidité
politique.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
49
Deuxième Partie : Investissements
directs
étrangers et Transition
démocratique
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
50
Introduction :
Le processus de démocratisation présente pour
les pays en transition une opportunité d'améliorer leurs
situations détériorées et dépasser leurs
déficiences accumulées pendant l'ère dictatoriale. Ceci
constitue l'occasion de soigner leurs systèmes politiques,
économiques et sociaux et permet aux peuples une participation
entière à tous les aspects de leur existence.
La réalisation de ces objectifs de
développement et de croissance nécessite alors la mise en oeuvre
de « plans de relance ». En effet, depuis 1990, les pays en
transition se sont engagés dans une vaste procédure de
réformes structurelles. La privatisation de secteurs de
l'économie a constitué un élément majeur de cette
transformation. Cette privatisation a suivie des démarches
différentes selon les pays et en fonction des contraintes issues de
l'héritage laissé par l'ancien système et des objectifs
des gouvernements.68
Cependant, le durcissement des conditions de la
compétition internationale semble conduire les pays à tirer parti
dans leurs stratégies, au niveau le plus fin, de toutes leurs ressources
et de toutes capacités de gains d'efficience possibles. Les
privatisations de secteurs entiers de l'activité, notamment de services
publics a constitué un signal fort aux yeux des investisseurs
étrangers qui ont privilégié les destinations offrant les
incitations les plus favorables. Ces mesures sont souvent coûteuses pour
le budget de l'Etat, en infrastructures comme en exemptions fiscales. Mais les
dirigeants sont prêts à réaliser ces sacrifices, conscients
de l'importance des investissements étrangers sur la croissance et
l'emploi.69
Les investissements directs étrangers sont vus depuis
des décennies du mauvais oeil : En effet, ils étaient
considérés comme un instrument utilisé par les pays
développés afin de soumettre leur domination sur les
économies faibles. Alors, qu'aujourd'hui, ces IDE occupent une place
prépondérante dans toute stratégie de développement
et constituent un instrument privilégié permettant d'assurer une
meilleure intégration dans l'espace économique international de
plus en plus mondialisé et un facteur déterminant en
matière d'acquisition des technologies et d'amélioration de la
compétitivité.
68 Andreff Wladimir(2007) : Economie de la transition
: Transformation des économies planifiées en
économies de marché (livre)
69 TREILLET Stéphanie(2000) : Normes
environnementales et déterminants des investissements
directs étrangers en direction des économies en
développement
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
51
C'est pourquoi, les pays en transition se précipitent
de façon acharnée dans la diversification de leur économie
en vue de mettre en valeur les déterminants susceptibles d'attirer le
plus d'investisseurs et bénéficier ainsi des avantages fournis
par les IDE.
Dans ce sens, une question fondamentale se pose : «
Pourquoi une firme multinationale choisit-elle d'implanter une filiale dans un
pays et non dans un autre? ». Le choix du lieu d'implantation
dépend du degré d'adéquation des objectifs de l'entreprise
et des facteurs d'attractivité offerts par le pays d'accueil. A cet
égard, les pays d'accueil doivent disposer d'un certain nombre de
déterminants préalables et nécessaires afin d'attirer les
investisseurs étrangers.70
Dans cette logique, la suite de cette recherche se
concentrera à énumérer les caractéristiques les
plus importants dans le processus d'attraction des flux d'IDE.
La partie ultérieure s'organisera de la manière
suivante : en premier lieu, nous nous focalisons sur la résolution du
problème d'endogénéité lors de l'estimation des
déterminants des IDE. Donc, à travers la méthode
d'appariement, le travail procédera à une réduction de la
taille de l'échantillon pour se limiter aux pays en transition et ceux
qui ont les mêmes caractéristiques afin de capter d'une
façon optimale l'effet de la démocratisation sur l'IDE. Le
deuxième chapitre est consacré à une revue de la
littérature des principaux déterminants de localisation des
multinationales dans les pays en transition. Le troisième chapitre est
une application empirique sur les composantes explicatives des IDE.
70 United Nations, Secretariat of the Economic
Commission for Europe 2001, «Economic Growth and
Foreign Direct Investment in the Transition Economies»
Chapter 5 in Economic Survey of Europe 2001, Geneva and New York.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
52
Chapitre1: Transition démocratique et IDE :
traitement de l'endogéniété par la méthode
d'appariement.
Afin de bien cerner l'impact de la transition et les
changements qui l'accompagnent sur l'attraction des concours financiers
étrangers, nous avons pris en compte pour notre étude les pays en
transition et ceux ayant des caractéristiques similaires mais qui n'ont
pas connu un changement démocratique. A l'aide de la méthode
d'appariement, nous définissons l'échantillon témoin et
définissons ainsi les pays similaires qui n'ont pas vécu de
transition démocratique.
Cette approche statistique connue sous le nom du «
Matching » fournit des techniques pour résoudre le problème
d'endogéniété en limitant l'analyse d'un
phénomène économique à un groupe de participants et
les non-participants correspondants, où ces derniers sont choisis sur la
base de similitude sur des caractéristiques observées.
Section1 : Principe de la méthode :
La méthode d'appariement est une méthode
d'évaluation largement utilisée pour l'estimation d'un effet
moyen d'un traitement (Pour notre recherche, le traitement est le fait de
connaitre une transition). Ce procédé est devenue populaire dans
plusieurs domaines incluant statistique (Rubin 2006, Rosenbaum 2002),
médecine (Rubin 1997), économie (Abadie et Imbens 2006; Dehejia
et Wahba 1999; 2002), science politique (Imai 2005; Sekhon 2004), sociologie
(Morgan et Harding 2006).
Cette méthode de « matching » tente
d'apparier chaque individu traité avec un ou plusieurs individus non
traités dont les caractéristiques observables sont les plus
proches possibles de celles de l'individu traité. L'approche fournit des
techniques pour simplifier énormément le problème de choix
du groupe de contrôle puisqu'il est en faite difficile d'avoir un
individu parmi les non participants présentant exactement les
mêmes valeurs de toutes les caractéristiques observées que
n'importe quel participant.
Cette méthode fait l'hypothèse que les seules
différences entre les deux populations (Pays) des traités (avoir
connu une transition) et des non traités (sans transition) proviennent
de
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
53
leurs caractéristiques individuelles et du traitement.
Si l'on neutralise les différences selon les caractéristiques,
alors il ne reste que l'effet du traitement.71
L'accès au programme est représenté par
une variable aléatoire « T » Pour chaque individu « i
»;
Ti=1 si l'individu accède au programme (le pays a connu
une transition)
Ti=0 sinon.
Et donc les résultats du programme seront mesurés
à travers ces deux variables :
Y1i si l'individu reçoit le traitement (T=1)
Y0i si l'individu n'est pas traité (T=0)
Ces deux variables présentent les résultats
potentiels du programme. Elles ne sont jamais simultanément
observées pour un même individu. Pour un individu traité
(pays en transition), Y1i est observée tandis qu'Y0i est inconnue. Dans
ce cas, la variable Y0i correspond au résultat qui aurait
été réalisé si l'individu n'avait pas
été traité. Tandis que pour un individu non traité
(pays sans transition), on observe au contraire Y0i, tandis qu'Y1i est
inconnue.
La variable de résultat observée correspondante
à chaque individu peut donc s'écrire :
Yi = TiY1i + (1- Ti) Y0i
L'impact du traitement est défini pour chaque individu
(pays) :
Äi représente l'écart entre l'état
d'un individu traité et ce qu'il serait s'il ne l'était pas.
Le fait d'estimer l'effet du traitement pour chaque individu
n'est pas possible et les paramètres qui font souvent d'études
d'évaluation sont les effets moyens de traitement. D'autres
paramètres font généralement l'objet d'un examen
spécifique à savoir: L'effet moyen
du traitement dans les individus traités ( ).
71 Denis Fougère(2007) LES MÉTHODES
MICRO-ÉCONOMÉTRIQUES D'ÉVALUATION, CNRS, CREST-INSEE,
CEPR, IZA et Banque de France (DGEI-DIR)
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
L'identification des paramètres est possible si les
variables de résultat sont indépendants de
la participation au traitement, c'est à dire .
Si Cette hypothèse est vérifiée, Cependant,
si
l'hypothèse n'est pas vérifiée, il y a
un risque de biais de sélection du fait que l'état de l'individu
traité peut être différent en absence du traitement de
celui n'ayant jamais reçu ce traitement.
Où BATT est le biais de sélection.
Ainsi, comme la moyenne contrefactuelle des individus
traités n'est pas
observée, il sera important de choisir un substitut
afin d'estimer l'effet moyen du traitement sur les traités. Pour ce
faire, deux hypothèses sont faites : l'hypothèse
d'indépendance conditionnelle et celle du support commun.
Section2 : Hypothèses :
Deux hypothèses fondamentales sont indispensables pour
mettre en oeuvre la méthode d'appariement :
1. Hypothèse d'indépendance conditionnelle
:
Lors de l'évaluation d'un traitement à travers
des donnés d'observation, les individus étudiés
appartiennent à deux catégories distinctes ceux
bénéficiaires du traitement et les
non-bénéficiaires. Les deux populations diffèrent par
leurs caractéristiques individuelles observables qui affectent
probablement la participation au traitement.
L'indépendance entre les variables de résultat
(Y0, Y1) et la participation au programme « T » est incertaine.
Alors, une condition moins limitative consiste à supposer qu'il existe
un ensemble de variables observables X pour lequel l'hypothèse
d'indépendance entre les résultats et l'affectation au traitement
est vérifiée.
Cette propriété est connue sous le nom de
« hypothèse d'indépendance conditionnelle » :
54
(Y0, Y1) T |X.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
55
2. Hypothèse du support commun :
Cette hypothèse permet d'assurer que pour chaque
unité traitée, il y a des unités de contrôle avec
les mêmes variables observées.
0 <Pr (T = 1 |X) <1.
Cette hypothèse est nécessaire pour que les
observations correspondantes à T = 0 et T = 1 puissent être
trouvées.
Section3 : Estimation :
Sous les deux hypothèses d'indépendance
conditionnelle et du support commun, dans chaque ensemble défini par X,
la participation au traitement est aléatoire et le résultat des
individus de contrôle peut être utilisé pour estimer le
résultat contrefactuel des unités traitées en cas de non
traitement.
La forme générale de l'estimateur de l'effet
moyen du traitement sur les traités est la suivante : il est obtenu
comme la moyenne des écarts de la situation des individus traités
et ceux contrefactuels :
Où N1 et N0 sont respectivement le nombre d'individu
traité et celui de contrôle. I1 est le sous ensemble des
individus traités.
( i , j ) est le poids attribué à chacun des
individus non traités j servant dans la
N 0
construction du contrefactuel pour l'individu traité i.
Les poids sont tels que ( i , j ) =1. Le choix du nombre d'individus non
traités retenus pour la T o N
. - 0
construction du contrefactuel ainsi que la pondération
utilisée dépendent de la méthode adoptée.
L'appariement se fait sur la base des scores de propension
ð(X)=P(T=1|X) des individus des deux groupes. Cette méthode de
Matching peut alors être mises en oeuvre à travers l'appariement
sur le score de propension.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
56
? Estimation du score de propension :
Le "score de propension" correspond à la
probabilité pour qu'un traitement (connaître une transition) soit
administré à un individu (pays). Ensuite, chaque individu
traité est apparié à l'individu le plus proche en termes
de leur valeur du score de propension estimé. L'avantage de cette
méthode est qu'elle résout d'une manière simple le
problème des dimensions multiples dans les variables explicatives.
Lors de l'estimation, nous nous trouvons contraint de faire
des choix concernant le modèle d'estimation à utiliser ainsi que
les variables à inclure dans ce modèle. En principe, n'importe
quel modèle discret peut être utilisé mais en pratique, la
probabilité du traitement est estimée par un modèle de
régression logistique ou probit. Ces modèles doivent inclure
toutes les variables observées qui influencent la sélection dans
le traitement ainsi que le résultat.
Nous utiliserons le modèle de régression
logistique pour estimer le score de propension d'une variable binaire T.
T=1 si le pays a connu une transition T=0 sinon.
Section4 : Données et résultats
1. Données :
Les données utilisées sont ceux issues de la
partie précédente. L'objectif de cette étude est de
minimiser le risque d'enodgénéité qui peut survenir lors
de l'estimation des déterminants des IDE.
Cet appariement nous permet d'obtenir un échantillon
composé de l'ensemble des pays en transition et ceux similaires, ce qui
permet d'analyser de manière optimale l'effet de la
démocratisation sur les flux d'IDE.
La commande stata utilisée est psmatch2, elle calcule
une approximation des erreurs standards sur les effets du traitement en
supposant que les observations sont indépendantes, le poids est fixe, et
qu'il existe une homoscédasticité de la variable de
résultat et que sa variance du résultat ne dépend pas du
score de propension.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
57
L'échantillon sur lequel nous travaillons comprend 173
pays dont 44 pays en transition sur la période (1981-2010).
La variable de traitement est la variable transition
définit comme suit: Si le pays est en transition, transition= 1 et donc
T=1
Si le pays n'est pas en transition, transition=0 et donc T=0
Pour chaque année de transition, les pays
concernés par le changement démocratique sont traités afin
de déterminer leurs correspondants non traités. La variable
utilisée comme score de propension est EDUCATIONit:
Cette variable indique le pourcentage des élèves de sexe
féminin inscrits au niveau primaire par rapport au nombre total des
élèves à savoir les inscriptions dans les écoles
publiques et privées.
Les variables de contrôles sont ceux utilisé
précédemment :
? RealGDPpcit : Le logarithme du produit
intérieur brut par tête.
? HEALTHINDEXit : la prévalence du VIH
pour les personnes de sexe
masculin, âgés entre 15 et 24 ans.
? RURALPOPit : fait référence
aux personnes vivantes dans les zones
rurales.
? Presslibertiesit : L'indice de liberté
de la presse.
? RELIGIOUSFRACTit : exprime le
fractionnement religieux.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
58
2. Résultats :
Transition
|
Coef.
|
Std. Err.
|
Z
|
P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
RealGDPpc
|
.1189079
|
.0099071
|
12.00
|
0.000
|
.0994905
|
.1383254
|
HEALTHINDEX
|
-.2531655
|
.0311556
|
-8.13
|
0.000
|
-.3142293
|
-.1921017
|
EDUCATION
|
.0509781
|
.0095889
|
5.32
|
0.000
|
.0321843
|
.0697719
|
RURALPOP
|
-1.53e-09
|
3.32e-10
|
-4.61
|
0.000
|
-2.18e-09
|
-8.80e-10
|
Pressliber~s
|
.039077
|
.0072263
|
5.41
|
0.000
|
.0249137
|
.0532402
|
RELIGIOUSF~T
|
-.7880033
|
.0869896
|
-9.06
|
0.000
|
-.9584998
|
-.6175067
|
_cons
|
-5.620551
|
.4934729
|
-11.39
|
0.000
|
-6.58774
|
-4.653362
|
|
|
|
Mean
|
|
t-test
|
Variable
|
Treated
|
Control
|
%bias
|
t p>|t|
|
RealGDPpc
|
24.519
|
23.857
|
31.6
|
8.23
|
|
|
|
|
0.000
|
HEALTHINDEX
|
.34258
|
.67015
|
-34.8
|
-9.50
|
|
|
|
|
0.000
|
RURALPOP
|
1.4e+07
|
1.6e+07
|
-2.8
|
-0.77
|
|
|
|
|
0.443
|
Pressliberties
|
4.8735
|
4.6947
|
6.7
|
1.72
|
|
|
|
|
0.085
|
RELIGIOUSFRACT
|
.37919
|
.46533
|
-38.2
|
-9.67
|
|
|
|
|
0.000
|
|
Les résultats présentés ci-dessus
représentent des résultats représentatifs pour l'ensemble
des années de transition. Les régressions
détaillées figurent dans l'annexe. Le premier tableau
présente une régression de la variable de traitement sur
l'ensemble des variables utilisées dans l'appariement. Nous remarquons
que les coefficients associés à ces dernières sont
significatifs. Ceci peut être le signe de la fiabilité des
résultats finaux et de la qualité de l'échantillon
obtenu.
Le deuxième tableau présente, pour chaque variable
de contrôle, les valeurs moyennes pour les pays traités et ceux de
contrôle ainsi que la correction du biais. Pour les variables RealGDPpc,
HEALTHINDEX et RELIGIOUSFRACT, la réduction de
l'endogénéité est évidente par
référence aux p-value du test qui dépasse les 30%.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
59
A travers l'appariement, Nous obtenons à la fin un
échantillon de 77 pays dont 44 pays en
transition.
Après avoir construit l'échantillon d'étude
composé des pays en transition et ceux qui leur sont semblables, la
suite se concentrera à identifier l'ampleur des effets du changement
démocratique sur l'attraction des investissements étrangers
considérés comme l'un des importants moteurs de relance
économique.
Chapitre2: Ampleur des effets de la transition
démocratique sur
l'IDE :
L'héritage des dictatures est souvent pénible
surtout sur le plan économique à savoir des taux
élevés de chômage et de pauvreté ainsi qu'une forte
inégalité sociale et régionale. Le processus de
démocratisation offre le plus souvent aux pays en transition la chance
de surmonter leurs problèmes et entamer une phase de relance et de
développement. Les pays en transition sont donc appelés à
revoir leur politique de restructuration et de croissance et de
stabilité macroéconomique qui vont permettre de réduire
les troubles sociaux.
Parmi les moyens sur lesquels les gouvernements misent afin
d'atteindre leur objectifs, l'investissement direct étranger qui
constitue un facteur clé dans la stimulation de l'emploi, du commerce et
des gains en productivité.
Le Fonds Monétaire International (FMI) définit
l'investissement direct étranger (IDE) comme "les investissements qu'une
entité résidente d'une économie (l'investisseur direct)
effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une
entreprise résidente d'une autre économie. Par
intérêt durable, on entend qu'il existe une relation à long
terme entre l'investisseur direct et l'entreprise et que l'investisseur exerce
une influence significative sur la gestion de l'entreprise. Les investissements
directs comprennent non seulement la transaction initiale, qui établit
la relation entre l'investisseur et l'entreprise, mais aussi toutes les
transactions ultérieures entre eux".72
72 IMF committee on balance of payments statistics and oecd
workshop on international investment
statistics direct investment technical expert group (2004) :
definition of foreign direct investment (fdi) terms.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
60
L'IDE représente donc l'ensemble des ressources
(apports au capital social; dotations; prêts; mise à disposition
de trésorerie, de crédits commerciaux ou de
bénéfices réinvestis) qu'un investisseur direct laisse
à la disposition d'entreprises avec lesquelles il est en relation
d'investissement direct.
Les flux d'investissements sont devenus une source de plus en
plus importante de développement économique et de modernisation,
de croissance des revenus et d'emplois. Conscients de leur importance, les pays
en transition ont libéralisé leurs régimes applicables
à l'IDE et mis en oeuvre des autres mesures souples pour attirer
l'investissement. Ils cherchent à déterminer la contribution des
politiques nationales peuvent afin de tirer le meilleur parti d'une
présence étrangère dans l'économie locale.
Du côté des firmes multinationales,
l'attractivité d'un territoire est sérieusement prise en compte
lors de la décision d'investissement à l'étranger, ainsi
que d'autres critères déclencheurs d'une telle
opération.73
Donc, il est important d'établir un cadre des
déterminants les plus importants qui fondent les décisions de
s'implanter à l'extérieur surtout ceux propres aux pays en
transition.
Section 1 : Fondements théoriques des
déterminants des IDE :
Les investissements directs contribuent à la
croissance économique des pays d'accueil et la réalisation des
objectifs majeurs des gouvernements (élargissement de la base
industrielle des pays, emploi, l'allègement des contraintes de balance
des paiements, etc.). Ceci justifie l'intérêt accordé aux
études des facteurs d'attraction des IDE.
Cependant, malgré l'importance croissante prise par
les investissements internationaux dans les économies en transition, il
n'existe aucun cadre théorique unifié permettant de
détecter tous les déterminants des IDE.74
73 Globerman Steven, Shapiro Daniel et Tang Yao
(2004) : FOREIGN DIRECT INVESTMENT IN EMERGING
AND TRANSITION EUROPEAN COUNTRIES.
74 Jacky Mathonnat(2007): Incitations et politiques
d'attractivité des investissements directs étrangers
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
61
Les investissements directs étrangers sont
généralement attirés par les caractéristiques
économiques fondamentales des pays d'accueil : la taille du
marché, la stabilité politique et économique, la
libéralisation des politiques commerciales, l'état des
infrastructures et des institutions, etc., (Karray et Toumi, 2007).
L'inexistence de ces facteurs jugés essentiels pourrait dissuader la
firme multinationale d'investir car le risque d'échec du projet serait
élevé (Globerman et Shapiro, 1999).
Les facteurs qui relèvent de la gouvernance au sein
des pays d'accueil influencent fortement l'entrée des IDE, à
savoir la lutte active contre la corruption et l'amélioration des cadres
politiques et réglementaires. En vue d'améliorer le climat
d'investissement, les pouvoirs publics des pays d'accueil doivent donc
entreprendre des actions efficaces : lutter contre la recherche de rente (la
corruption), instaurer la crédibilité et maintenir la dynamique
des réformes.
Les politiques d'incitations ou d'attractivité
à l'égard des investissements directs étrangers doivent
s'analyser en considérant l'ensemble de leurs déterminants en
relation avec leurs objectifs (marché local, exploitation de ressources
naturelles, recherche d'efficience). Il convient également
d'opérer une distinction entre les éléments qui agissent
sur la décision d'investir à l'étranger, ceux qui influent
sur le choix du pays de destination, et ceux qui ont un impact sur les
modalités de financement de l'investissement. On s'intéresse ici
aux dispositions qui sont susceptibles d'agir sur la localisation de
l'investissement étranger.75
Ce paragraphe rappelle les éléments
théoriques qui fondent les décisions de localisations des firmes
multinationales. En général, Les firmes multinationales
choisissent d'investir à l'étranger lorsqu'elles peuvent combiner
leurs avantages propres et les avantages géostratégiques offerts
par le pays ciblé. La littérature sur les IDE est, cependant, non
seulement étendue mais contestée. L'inexistence d`un cadre unique
permettant l'étude des déterminants clés des flux de
capitaux est souvent attribuable aux divergences dans les écoles de
pensés, l'évolution des IDE et les approches adoptées.
75 Globerman Steven, Shapiro Daniel et Tang yao
(2004) : foreign direct investment in emerging and
transition european countries.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
62
1. Revue de littérature :
A partir des études théoriques
diversifiées, la littérature existante avance des facteurs
propres aux firmes, aux secteurs visés et aux pays d'accueil :
Une première tentative a été
effectuée par Dunning (1977) qui propose une approche globale des
facteurs explicatifs de l'investissement direct à travers le paradigme
OLI et dans laquelle apparaissent une combinaison d'avantages (Les avantages
spécifiques, de localisation et ceux d'internalisation). Ce cadre
s'avère ensuite insuffisant pour expliquer la majeure partie des IDE,
mais il constitue toutefois le point de départ de tous les autres
éléments théoriques. Cette approche sera la base de
l'analyse empirique et donc elle sera détaillée par la
suite76.
D'autre part, la concurrence imparfaite a également
servi de base théorique à l'approche gravitationnelle. Elle
s'applique initialement aux flux d'échanges commerciaux entre deux pays
donnés et explique l'importance des flux par la taille du pays d'origine
et d'accueil et la distance géographique. Les résultats obtenus
sont également applicables aux déterminants des flux
d'investissements. Toutefois, la théorie suggère que les
échanges commerciaux et les IDE soient substituables.
Les nouvelles théories du commerce international
viennent enrichir l'analyse. Les travaux de Brainard (1993) sont venus pallier
les déficiences de la théorie traditionnelle. Ils mettent en
avant une classification des déterminants des IDE selon le type
d'investissement : Les IDE horizontaux et verticaux.
Les multinationales adoptent une stratégie
d'investissement horizontale lorsque les avantages à s'implanter
à proximité des consommateurs sont élevés et
lorsqu'elles peuvent réaliser des économies d'échelle, en
présence d'actifs intangibles, des coûts d'implantation
relativement faibles, des coûts de transport plutôt
élevés et une forte demande sur le marché
d'accueil.77
A l'opposé, on parle d'IDE dits verticaux lorsque les
firmes s'intègrent dans une perspective de division internationale des
processus de production. Les multinationales répartissent leurs
activités entre les pays en fonction des différents avantages
comparatifs.
76 Sébastien Dupuch & Christelle
Milan(2002) : Les Déterminants des Investissements Directs
Européens
dans les Pays d'Europe Centrale et Orientale.
77 DUPUCH Sébastien(2004) : les
investissements directs étrangers dans les nouveaux pays
adhérents à l'UE.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
63
Les firmes de type vertical apparaissent entre pays
différents en taille et en dotations factorielles et établissent
les étapes de la production les plus intensives en travail dans les pays
où les coûts de la main d'oeuvre sont peu élevés.
Toutefois, la distinction entre IDE horizontal et vertical n'est pas aussi
claire dans les faits : les firmes s'engagent souvent dans des
stratégies d'intégration complexe, qui présentent un mixte
à la fois verticale dans certains pays et horizontale dans d'autres. Le
choix d'engagement se base alors sur d'autres avantages complexes.
Plus récemment, Certains auteurs ont menés des
études sur de nouveaux types de déterminants des IDE d'ordre
institutionnels surtout dans les pays en transition et en développement.
Michalet (1997) affirme que lorsque l'environnement légal et
réglementaire est constamment modifié de manière
arbitraire, et qu'il n'existe pas de juridictions capables d'assurer le respect
des règles, les firmes sont amenées à limiter voire
à suspendre leurs engagements financiers.78
D'autres études confirment la robustesse des facteurs
politiques et institutionnels comme des déterminants importants de la
localisation des IDE à destination des pays en développement et
en transition. Les auteurs se sont penchés plutôt sur la
corruption et la mauvaise gouvernance. Ils soutiennent que la corruption
augmente les coûts administratifs et par conséquent
découragent l'entrée des IDE.
La suite sera consacrée à une explication plus
détaillée du paradigme d'OLI sur lequel notre recherche se basera
afin d'identifier les déterminants des IDE.
2. le Paradigme OLI de Dunning :
Le paradigme OLI constitue en fait une combinaison
d'avantages qui conduit une firme à investir à l'étranger.
Une firme multinationale décide de s'implanter à
l'étranger si trois types d'avantages sont réunis
a. Avantages spécifiques de la firme (O)
:
Ce sont des avantages que La multinationale possède
à travers sa taille importante et les imperfections dans le
marché des pays d'accueil. Donc, la multinationale, par ces deux
critères, devient compétitive quand elle se délocalise
dans le pays hôte.
78 Hiranya Knath «Trade, Foreign Direct
Investment and Growth: Evidence from Transition Economies»
Sam Houston State University. Working Paper 05-04 (August
2005).
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
64
Ces avantages sont :
· Avantages liés aux différences
technologiques de la multinationale sur ses concurrents permettant
à la multinationale d'exploiter les facteurs de production du pays
d'accueil d'une meilleure façon.
· Position de force sur les marchés
internationaux : Grâce à sa taille, la multinationale
possède un accès favorisé aux capitaux, aux
matières premières et à la main d'oeuvre. Aussi, elle a
l'avantage de négocier les prix des fournisseurs et les coûts de
la main-d'oeuvre. D'autre part, les gouvernements lui mettent à sa
disposition toutes les facilités nécessaires à son
implantation.
· L'économie
d'échelle : le poids de la firme lui permet de
produire en quantité supérieure à celle des firmes
nationales et vendre à un prix plus bas.79
b. Avantages à la localisation vers
l'étranger (L) :
Ce sont les avantages liés directement au pays
d'accueil de l'investissement direct. Ils constituent des motivations pour les
filiales afin de s'implanter dans le pays hôte et pas dans un autre. Ces
avantages peuvent être résumés par la différence des
prix facteurs de production entre le pays d'accueil et les autres pays
concurrents, et la proximité du marché.
D'autres facteurs de localisation peuvent être pris en
considération par la firme avant de se délocaliser vers le pays
d'accueil:
· Les facteurs liés à la situation politique,
économique, sociale.
· Les conditions de travail à savoir les
réglementations d'embauche et de licenciement, la présence d'une
main d'oeuvre qualifiée et des centres de recherche.
· Les critères géographiques:
l'environnement rural, urbain, technopoles, parc d'activités.
· Les voies de communication: La qualité du
réseau autoroutier et ferroviaire, la disponibilité et
qualité du réseau des transports en commun, des aéroports
et des ports maritime.
· Les télécommunications:
disponibilité et qualité des lignes de téléphone et
du réseau Internet.
· Les fournitures: disponibilité et
fiabilité de l'énergie, du gaz, de l'eau et du traitement des
déchets et aussi la disponibilité des matières
premières.
79
http://www.investmentsandincome.com/investments/oli-paradigm.html
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
65
? Les conditions de vie: disponibilité des
logements, proximité d'écoles internationales, des hôtels,
d'hôpitaux, et d'infrastructures culturelles.80
c. Avantages à l'internalisation de la firme (I)
:
Lors de l'internalisation de son processus de production dans
le pays d'accueil, la multinationale espère trouver un ensemble
d'avantages. Cette internalisation se fait par le rachat des unités de
production ou des sources de matières premières situées
dans le pays d'accueil. Les avantages sont :
? Diminution du vol de droit de
propriété: Lorsque la firme divise son processus de
production entre pays d'origine et d'accueil, elle risque de dévoiler
tout le contenu technologique de son output. Donc, en créant sa propre
filiale sur le pays hôte, les produits intermédiaires seront
transmis entre ses filiales. Ce qui évite les risques de dissipation de
sa technologie.
? Réduction de l'incertitude: A cause des
risques d'approvisionnement de produits intermédiaires, la firme doit
faire des achats de réserves ou internaliser ses sources
d'approvisionnement pour garantir la disponibilité de ses inputs
à court et à moyen terme.
? Contrôle de la langue et des différentes
cultures: En internalisation leur production dans des
pays de cultures différentes, les multinationales auront l'avantage de
prendre connaissance des habitudes et des coutumes des consommateurs du pays
d'accueil et satisfaire ainsi leurs goûts en produisant des biens qui
respectent leurs coutumes, et leurs religions.81
80 Vintila Denisia(2008): Foreign Direct Investment Theories: An
Overview of the Main FDI Theories
81 Lars Oxelheim, Trond Randøy and Arthur
Stonehill(2001) On the Treatment of Finance-Specific Factors
Within the OLI Paradigm. Working Paper No. 554, 2001. IUI, The
Research Institute of Industrial Economics.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
66
? Section 2 : Choix des déterminants des
IDE:
Les investissements directs étrangers sont
généralement attirés par les caractéristiques
économiques fondamentales des pays d'accueil : l'existence et la taille
du marché, la stabilité politique et économique, la
libéralisation des politiques commerciales, l'état des
infrastructures et des institutions, etc. L'inexistence de ces facteurs
jugés essentiels pourrait dissuader la firme multinationale d'investir
car le risque d'échec du projet serait
élevé.82
Il est tout de même important de noter que les
déterminants des flux d'investissements directs étrangers ne sont
pas qu'économiques, il s'agit aussi de facteurs qui relèvent de
la gouvernance au sein des pays d'accueil, à savoir la lutte active
contre la corruption et l'amélioration des cadres politiques et
réglementaires. En vue d'améliorer le climat d'investissement,
les pouvoirs publics des pays d'accueil doivent donc entreprendre des actions
efficaces : lutter contre la recherche de rente (la corruption), instaurer la
crédibilité et maintenir la dynamique des réformes.
Plusieurs chercheurs recensent un grand nombre de
déterminants de localisation qu'ils classent en déterminants
économiques, politiques, institutionnels. Lim (2001) et Levasseur(2002)
ne proposent pas de classification mais tirent de la même
littérature empirique un ensemble de facteurs décisifs dans
l'explication des IDE reçus : la taille du marché domestique, la
distance et les coûts de transport, les coûts factoriels, les
incitations fiscales, le climat des affaires et le degré d'ouverture du
pays comme étant des variables particulièrement
importantes.83
1. Les déterminants des IDE liés à
la transition:
Plusieurs études récentes examinent les
relations entre les droits démocratiques fondamentaux et les IDE.
Busse(2004) affirme que les firmes multinationales sont plus susceptibles
d'être attirés par les pays où la démocratie est
respectée.
D'autres chercheurs démontrent que la mise en place de
régime démocratique affecte positivement les entrées
d'IDE: la démocratie offre des restrictions sur les fonctionnaires
élus et
82 TOUMI Sofiane(2009) Facteurs d'Attractivité
des Investissements Directs Étrangers en Tunisie.
83 VAMVAKIDIS ATHANASIOS, LYROUDI KATERINA et
PAPANASTASIOU JOHN (2008) Foreign Direct
Investment And Economic Growth In Transition Economies.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
67
réduit ainsi l'intervention arbitraire du gouvernement.
Par conséquence, les risques de renversement et de troubles sociaux
diminuent ce qui renforce la protection des droits de
propriété.
Li et Resnick(2003) soulignent des liens de causalité
entre IDE et démocratie qui affirment que les droits
démocratiques stimulent et améliorent la protection des droits de
propriété ce qui stimulent les entrées des IDE.
Cependant, d'autres travaux montrent que l'existence de la
démocratie affecte négativement les entrées
d'investissements puisque plusieurs investisseurs cherchent la stabilité
politique fournit par les dictatures et donc une continuité de
l'activité dans un environnement légal et politique unique
contrairement au régime démocratique caractérisé
par le changement continu.84
Les multinationales préfèrent investir dans les
pays autocratiques où les gouvernements autoritaires sont dans une
position d'offrir des mesures d'incitation plus généreuses
(protection contre les syndicats, incitation fiscale). Ils offrent aussi la
possibilité de garder et d'exploiter leurs positions de monopole dans
des secteurs rentables (exploitation des ressources naturelles).
2. Les déterminants traditionnels des IDE
:
Les caractéristiques les plus importantes pour
l'implantation de l'IDE sont les considérations économiques.
Ainsi les déterminants souvent traités sont ceux qui sont
liés aux ressources ou aux actifs disponibles sur place, ceux qui sont
liées à la taille des marchés et ceux liées aux
avantages de coût de production.
Les facteurs attachés aux ressources disponibles dans
les pays d'accueil concernent principalement les facteurs directement
liés à la production tels que : la recherche des matières
premières, la main-d'oeuvre qualifiée abondante et bon
marché, actifs technologiques et innovants.85
D'autres travaux portant sur les flux d'investissements
directs étrangers montrent que les investissements sont attirés
par les pays les plus industrialisés, possédant des liens
étroits
84 Busse Matthias et Carsten Hefeker(2005) Political
Risk, Institutions and Foreign Direct Investment.
HWWA Discussion Paper 315. Hamburg Institute of International
Economics (HWWA)
85 Alan A. Bevan and Saul Estrin (2000) The
Determinants of Foreign Direct Investment in Transition Economies. Working
Paper Number 342.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
68
avec l'extérieur, avec un gouvernement central fort.
Ils démontrent un déplacement des intérêts vers les
pays possédant un secteur manufacturier dynamique destiné
à l'exportation alors qu'aux années 70, les investissements sont
attirés par les pays agricoles et ceux possédant une branche
extractive importante.
a. Taille du marché et croissance
économique :
Selon la Banque européenne pour la reconstruction et
le développement (BERD), Les flux d'investissement direct sont
expliqués en premier lieu par la taille des pays d'accueil. Elle
constitue un important déterminant des IDE du fait que les firmes
multinationales se délocalisent le plus souvent vers des pays offrant
une forte demande. La taille du marché, et le revenu par habitant sont
des paramètres essentiels de la demande. Ils peuvent indiquer
l'attractivité d'un emplacement spécifique pour l'investissement,
dans le cas où la multinationale mène des investissements
horizontaux en quête de commercialiser ses produits pour le marché
interne.86
D'un autre côté, les taux élevés
de croissance peut signaler un rendement élevé et peut attirer
davantage d'investissements étrangers. La croissance économique
est analysée par des indicateurs de développement
macroéconomique tels que le niveau de vie (revenu par tête,
consommation par tête), de la production (le degré
d'industrialisation), du commerce extérieur (le taux d'ouverture) et de
l'emploi (le taux de chômage, le degré de qualification de la main
d'oeuvre).
Les pays en transition doivent donc s'efforcer à
améliorer les niveaux de revenu moyen et à pratiquer des
politiques de restructuration visant à améliorer la demande.
L'accès aux marchés régionaux et mondiaux, la
diversification des préférences des consommateurs locaux ainsi
que la structure des marchés constituent également d'autres
déterminants importants entrant dans les incitations des investisseurs
à la recherche des marchés potentiels.87
Pourtant, nous devons garder à l'esprit que les taux
de croissance élevés peuvent être stimulés par l'IDE
(Mcmillan(1995)) et donc l'existence d'un problème
d'endogénéité.
86 DUPUCH Sébastien(2004) : les
investissements directs étrangers dans les nouveaux pays
adhérents à
l'UE.
87 OCDE(2002) : Santé et pauvreté dans
les pays en développement: Les grandes lignes d'action.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
69
b. Le développement des infrastructures
:
Lorsque, sur un territoire, l'infrastructure de base est
développée, le coût de l'investissement et celui
d'exploitation sont faibles; ce qui augmente le rendement de l'investissement
et donc stimule l'IDE. Là où cette infrastructure manque,
l'entreprise est obligée par exemple de construire elle-même les
routes pour acheminer son produit ; ce qui augmente le coût de
l'investissement. Le manque d'infrastructures de base ne permet pas aussi
à l'entreprise d'utiliser des techniques modernes de production. Ce qui
mène à une relation positif entre IDE et développement des
infrastructures.88
Dans ce sens, et dans le but d'attirer davantage
d'investissements, les pays en transition sont incités d'élaborer
des stratégies de mise à niveau des infrastructures à
travers :
· Les subventions liées aux infrastructures
(terrains, locaux, participation de l'Etat ou mise à disposition de
l'investisseur d'infrastructures, telles que télécommunications,
électricité, etc.).
· L'amélioration du système existant
d'information, de publications (qualité des données, contenu,
forme de présentation) et de campagnes promotionnelles;
· La garantie des autorités publiques à
l'accès équitable aux bases de données;
· La réhabilitation et la modernisation
prioritaire des routes nationales, des magistrales de voies ferrées et
du matériel roulant.89
c. Le degré d'ouverture commerciale du pays
d'accueil :
En général, l'impact de l'ouverture aux
échanges est lié au type de l'investissement étranger. Les
IDE horizontaux peuvent être attirés par des barrières
commerciales plus élevées, car ils protègent
l'investisseur étranger du marché local contre les importations
des concurrents. Inversement, les multinationales engagées dans des
investissements orientés vers l'exportation, appelé IDE vertical,
préfèrent investir dans une économie relativement ouverte,
puisque les obstacles au commerce risquent d'augmenter les coûts de
transactions. Dans l'ensemble, l'ouverture aux échanges peut donc
attirer ou rétracter l'IDE, en fonction de l'échantillon de
pays.
88 VAMVAKIDIS ATHANASIOS, LYROUDI KATERINA et
PAPANASTASIOU JOHN (2008) Foreign Direct
Investment And Economic Growth In Transition Economies
89
http://econweb.tamu.edu/aglass/InfrastructureFDI.pdf
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
70
De nombreux pays ont adopté des politiques
orientées vers le marché. Elles visaient à
libéraliser les régimes d'investissements directs en agissant sur
une large panoplie d'instruments tels que la réduction des
barrières douanières, le respect des droits de
propriété, etc. La plupart des pays, et notamment les pays en
transition, ont fait de grands progrès dans ce domaine tout en
poursuivant parallèlement des politiques macro-économiques
permettant de préserver l'économie locale d'éventuelles
concurrences parfois féroces.90
Les estimations de l'OCDE montrent qu'à
l'extérieur des zones de libre-échange les barrières
tarifaires entre le pays d'accueil et le pays investisseur ou entre le pays
d'accueil et les pays tiers découragent l'investissement
étranger. En effet, les droits de douane rendent plus coûteuse la
ré-importation vers le pays d'origine, ou l'exportation vers des pays
tiers, des biens finaux ou intermédiaires produits par les filiales
étrangères. De surcroît, les restrictions à l'IDE
ont souvent pour effet de limiter les investissements des
sociétés étrangères ainsi que les choix de gestion
et d'organisation des filiales étrangères dans le pays
d'accueil.91
Toutefois, la politique d'ouverture et de
libéralisation, bien que fondamentalement nécessaire,
n'était pas suffisante pour attirer les investissements directs compte
tenu de la compétition internationale qui s'est fortement
développée depuis le milieu des années 90.
d. Le coût et la qualité de la
main-d'oeuvre:
Le coût de la main d'oeuvre est un déterminant
important des IDE dans la mesure où beaucoup d'entreprises se
délocalisent pour tirer profit du coût faible du facteur travail.
Le faible coût de la main d'oeuvre constitue donc un facteur clef
d'attraction des IDE.
L'abaissement des coûts fiscaux et salariaux par
l'utilisation d'une main d'oeuvre bon marché constitue un autre
déterminant important, surtout pour les secteurs qui utilisent
intensément le facteur travail.92
Les entreprises préfèrent les localisations
à coûts réduits de la main d'oeuvre et à forte
productivité. Elles cherchent des localisations où il existe un
équilibre entre salaire et rentabilité
90 Ayachi Fethi Et Berthomieu Claude (2006): Travaux
de recherche du CEMAFI : les déterminants des IDE
européens et la gouvernance dans la région MEDA:
une estimation par la méthode des moments
généralisés.
91 Perspectives économiques de l'OCDE juin
n° 73 Volume 2003-1, Volume 20031.
92 Globerman Steven, Shapiro Daniel et Tang Yao
(2004) : Foreign direct investment in emerging and
transition european countries.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
71
de la main d'oeuvre, où les salaires et les charges
sociales sont bas, la législation sociale peu contraignante et les
syndicats faibles ou inexistants.
Les multinationales recherchent de plus en plus de main
d'oeuvre de bonne qualité dans la mesure où ces entreprises
s'intéressent davantage à la production de biens intensifs en
capital et en technologie. Les recherches empiriques systématiques des
déterminants des IDE, notamment pour l'Asie, montrent globalement
l'importance maintenue de la recherche d'une main d'oeuvre qualifiée et
moins chère.93
Une législation stricte pour la protection de
l'emploi, et surtout des charges fiscales élevées sur le travail
détournent l'IDE vers des sites où les dispositifs du
marché du travail sont moins coûteux. Ces résultats
impliquent que les coûts des réglementations sur le marché
du travail peuvent conduire à la diminution de la rentabilité des
investissements.
In fine, les firmes adoptant une stratégie verticale
s'intéressent essentiellement à l'abondance de la main d'oeuvre
alors que la stratégie horizontale accorde plus d'importance au
potentiel de la demande intérieure, aux conditions de distribution et au
climat économique.94
3. Risque Pays :
Les chiffres de la Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le Développement (CNUCED, 2006) montrent que
l'investissement direct étranger (IDE) n'a jamais été
stable dans les pays en transition conséquence de l'incertitude qui
accompagne la période de changement. Les risques d'instabilités
et de troubles affectent le comportement des firmes multinationales
désirant s'implanter à l'étranger ainsi que leur
rentabilité.
Ce facteur revêt une importance stratégique pour
les entreprises, mais n'a pas encore fait l'objet d'une véritable
investigation scientifique pour compléter les déterminants de
l'IDE. L'investissement devient incertain quand l'entreprise opère dans
un pays instable. Le déséquilibre dans l'IDE provient de
l'interaction entre l'incertitude, l'irréversibilité et le moment
exact pour investir.
93 Edmund J. Malesky (2006) Foreign Direct Investors:
Agents of Economic Transition. An Instrumental
Variables Analysis.
94 OCDE (2002), « Incidence des droits de
propriété intellectuelle sur l'investissement direct
étranger et le commerce dans les pays en développement »
TD/TC/WP(2002)42/REV1, Paris.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
72
Seven (1992) évoque que les incertitudes liées
à des changements qui pourraient n'être que temporaires
réduisent les IDE qui eux sont irréversibles. Un risque
élevé peut dissuader les investisseurs et les inciter à
désinvestir.95
Certains chercheurs ont menés des études sur
les risques d'ordre institutionnels dans les pays en transition. Ils
soutiennent que lorsque l'environnement légal et réglementaire
est constamment modifié de manière arbitraire, et qu'il n'existe
pas de juridictions capables d'assurer le respect des règles, les firmes
sont amenées à limiter voire à suspendre leurs engagements
financiers pour risque d'expropriation.
D'autres auteurs se sont penchés plutôt sur la
corruption et la mauvaise gouvernance. Ils soutiennent que la corruption
augmente les coûts administratifs et par conséquent
découragent l'entrée des IDE. D'autres études confirment
la robustesse des facteurs politiques et institutionnels comme des
déterminants importants de la localisation des IDE à destination
des pays en développement et en transition.96
Lucas (1993) a mis un accent particulier sur les indicateurs
de risques politiques et économiques, et les classent en 3
éléments de bases :
? Stabilité économique,
? Stabilité politique,
? Stabilité institutionnelle.
a. Stabilité politique:
La stabilité du gouvernement, l'absence de conflit
interne et des tensions ethniques, les droits démocratiques et le
respect de la loi et de l'ordre présentent des déterminants
essentiels des flux d'IDE. Ces facteurs reflètent le rôle
joué par une bonne gouvernance envers les investisseurs
étrangers.
Les investisseurs se sentent rassurer d'investir dans des
environnements économiques stables et promoteurs. Cependant,
L'instabilité politique et sociale prône dans la période de
transition, et la situation est loin d'être satisfaisante en
matière d'attraction d'IDE.
95 Busse Matthias et Carsten Hefeker(2005) Political
Risk, Institutions and Foreign Direct Investment.
HWWA Discussion Paper 315. Hamburg Institute of International
Economics (HWWA)
96 NENAD Stanisic (2008) do foreign direct
investments increase the economic growth of southeastern european transition
economies?
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
73
L'instabilité politique est une préoccupation
des investisseurs étrangers dans les pays en transition. Cette
instabilité se manifeste souvent par la confiscation ou l'appropriation
des biens, le changement dans la gestion macroéconomique et surtout la
modification dans l'environnement réglementaire.97
Il est probable que le pays soit rayé des destinations
des IDE si la probabilité d'un coup d'état est
élevée ; même si la rentabilité d'un projet est
attrayante. Mais si les perspectives à long terme sont très
attractives, alors l'investisseur adoptera une attitude de « wait and see
» consistant à réduire son implantation au minimum afin de
maintenir une présence qui lui permet d'observer de plus près
l'évolution de la situation du pays, d'y affirmer une présence
suffisante pour démontrer l'intérêt de la firme à
développer une activité locale et suivre attentivement les
opérations de ses concurrents. En fait, les investisseurs n'aiment pas
l'incertitude ; et, face aux problèmes d'instabilité politique et
sociale symbolisés par des conflits militaires et civils, les
investisseurs préfèrent reporter leurs programmes
d'investissement à plus tard, ou désinvestir ou bien investir
dans un autre pays tiers.
Des enquêtes ont montré l'importance primordiale
que l'investisseur potentiel prête à la stabilité politique
du pays d'accueil, à l'attitude de ses dirigeants et de l'ensemble de sa
population. De même à l'existence d'une tradition de respect de
leurs engagements internationaux.98
b. Stabilité institutionnelle :
Le débat sur le rôle des institutions dans le
développement économique ne laisse aucun chercheur
indifférent. Le concept d'institution est devenu l'objectif
intermédiaire de toute reforme économique. Les études
empiriques révèlent l'importance des facteurs comme la
qualité des institutions, le faible niveau de corruption et l'absence de
la bureaucratie dans les modèles du comportement des IDE.
97 Busse Matthias et Carsten Hefeker(2005) Political
Risk, Institutions and Foreign Direct Investment.
HWWA Discussion Paper 315. Hamburg Institute of International
Economics (HWWA)
98 BRANCU Laura(2008) La stabilité politique,
une condition nécessaire mais pas suffisante pour attirer les firmes
multinationales en Roumanie. The Romanian Economic Journal.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
74
La Banque mondiale dans une étude
réalisée en 1998 indique que les pays en développement
pourraient gagner un point de croissance, et donc favoriser l'entrée
massive des IDE, s'ils amélioraient sensiblement la qualité de
leur gestion.99
Pour attirer et accroître les investissements de
capitaux productifs, les pays en transition doivent continuer à
s'efforcer de créer un cadre transparent, stable et prévisible,
doté de mécanismes d'exécution de contrats adéquats
et de respect des droits de propriété, articulé autour de
politiques macroéconomiques biens conçues et d'institutions qui
permettent aux entreprises nationales aussi bien qu'internationales d'exercer
leurs activités de façon efficace et rentable et d'avoir un
impact maximal sur le développement.
Les éléments d'infrastructure institutionnelle
peuvent influencer les décisions des firmes multinationales en
matière d'investissement. Elle englobe d'abord un système
juridique efficace, objectif et transparent qui protège la
propriété et les droits individuels, ensuite des institutions
publiques stables, crédibles et honnêtes, et enfin des politiques
gouvernementales propices à des marchés libres et ouverts.
Les pouvoirs publics jouent un rôle décisif dans
l'économie. Leur intervention peut encourager les investisseurs à
investir, mais dans la plupart des cas ils les dissuadent. En fait, la
qualité de gouvernance peut constituer un risque pour les investisseurs,
ceci concerne, « le risque de l'intervention dans les droits de
propriété, et l'incertitude bureaucratique
».100
Echelle de corruption :
La corruption peut alourdir le coût de
l'activité économique. Lorsqu'elle gagne les hautes
sphères de l'État, elle peut entraîner de profondes
distorsions dans les politiques publiques. Les enquêtes de la Banque
mondiale (2005), montrent que la majorité des entreprises s'implantant
dans des pays en transition s'attendent à verser des pots-de-vin
lorsqu'elles ont à faire aux agents de l'État.
La corruption peut créer des anomalies importantes en
dérivant les politiques au profit de certains groupes et au
détriment d'autres. L'élimination des interventions
injustifiées dans
99 United Nation conference on trade and development
(2004) : Prospects for FDI Flows, Transnational
Corporation Strategies and Promotion Policies: 2004-2007.
Global Investment Prospects Assessment (GIPA) Research Note 1: Results of a
survey of location experts.
100 United Nations, Secretariat of the Economic Commission
for Europe 2001, «Economic Growth and Foreign Direct Investment in the
Transition Economies» Chapter 5 in Economic Survey of Europe 2001, Geneva
and New York.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
75
l'économie, la réduction du pouvoir
discrétionnaire et le renforcement de la notion de responsabilité
au sein de l'État, notamment par l'introduction d'une plus grande
transparence des transactions entre les pouvoirs publics et les entreprises,
permettent de lutter contre la recherche de rente.101
Chapitre 3: Application empirique des facteurs
affectant les entrées d'IDE en période de transition
:
La détermination de la relation entre les flux d'IDE
et les caractéristiques spécifiques des pays en transition a
souvent été l'objet de plusieurs travaux de recherche comme ceux
de Dunning(1988) et Mucchielli(1991).102
Ces auteurs révèlent que la décision de
délocalisation des firmes multinationales repose sur la présence
de caractéristiques spécifiques permettant la minimisation des
coûts et l'amélioration de la productivité et de la
rentabilité dans les pays d'accueil. Ces facteurs sont d'ordre
économique, social et institutionnel.
Notre étude empirique suivra la même logique que
celle des travaux antérieurs.
Comme nous l'avons signalé dans la partie
précédente, les facteurs économiques tels que la taille et
la croissance du pays, la qualité de la main d'oeuvre, et la
disponibilité des stocks de matières premières affectent
significativement l'entrée des IDE dans les pays en transition.
Cependant, les études portant sur les
déterminants institutionnels et politiques sont plus limités
à cause des difficultés de mesure des aspects
étudiés ainsi que la limite des données (corruption,
respect des lois, bonne gouvernance). Pourtant, les éléments
liés aux risques du pays (stabilité sociale, politique
économique et fiscalité) sont souvent significatifs.
101 United Nation conference on trade and development (2004) :
Prospects for FDI Flows, Transnational
Corporation Strategies and Promotion Policies: 2004-2007.
Global Investment Prospects Assessment (GIPA) Research Note 1: Results of a
survey of location experts.
102 Hiranya Knath «Trade, Foreign Direct Investment and
Growth: Evidence from Transition Economies» Sam Houston State University.
Working Paper 05-04 (August 2005).
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
76
L'objectif de ce chapitre est de valider les
déterminants des IDE surtout ceux liés aux pays en transition.
Notre échantillon sera composé de 77 pays dont 44 en transition
sur la période allant de 1981 à 2010.
Nous montrerons que l'amélioration des conditions
économiques (croissance, main d'oeuvre qualifiée et une
infrastructure développée) ainsi qu'une baisse du risque pays
stimulent l'entrée des IDE dans les pays en transition. L'effet de la
transition n'est visible qu'à long terme.
Cette partie s'organise de la façon suivante : La
section 1 explicite la spécification du modèle ainsi qu'une
description de l'ensemble des variables. La section 2 aborde la
méthodologie et se termine par la présentation des
résultats de l'étude.
? Section1: Spécification du modèle et
choix des variables:
1. spécification du modèle:
La littérature empirique tire des conclusions
mitigées sur les déterminants fondamentaux des IDE. Malgré
les cadres théoriques soutenus, peu de facteurs potentiels donnent des
résultats empiriques robustes. Chakrabati (2001) trouve que la taille du
marché des pays d'accueil et l'ouverture commerciale sont des variables
robustes. D'autres variables, selon cet auteur, tels que les coûts de
main-d'oeuvre et le taux de change restent non significatifs. Un des
problèmes souvent rencontré dans la littérature empirique
est lié à l'endogénéité. Par exemple, la
taille du marché d'un pays est généralement mesurée
par le PIB per capita, la corrélation entre les IDE et la taille du
marché pourrait résulter d'une détermination
endogène de ce dernier. Ce problème économétrique
peut être aussi lié à des variables omises qui affectent la
variable dépendante et les variables explicatives.
Afin de valider les facteurs les plus importants dans
l'attraction des IDE, nous allons estimer le modèle suivant :
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
77
Variable
|
Définition
|
Source
|
IDEit
|
La variable dépendante du modèle. Elle
présente les flux nets d'investissements directs étrangers
entrants. Les données sont en dollar américain courant.
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
logPIBpc it
|
Le Produit Intérieur Brut réel par habitant en
dollar américain.
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
Tinflationit
|
Taux d'inflation mesuré par la variation annuelle moyenne
de l'indice des prix à la consommation.
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
LogPopulationit
|
Le logarithme de la population totale. Elle expose
une estimation en milieu de l'année du nombre de résidents.
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
Telephonelinesit
|
Le logarithme du nombre de lignes
téléphoniques.
|
The Quality of Government Dataset Codebook(2011)
|
ExportPIBit
|
Le ratio de l'export sur le Produit Intérieur Brut.
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
Educexpendit
|
les dépenses relatives à l'éducation dans
le PIB.
|
World Development Indicators & Global Development Finance
(world bank(2011))
|
Effet_transitionit
|
Variable dummy :
· transition= 0 si le pays n'a pas connu ou n'a pas
encore de transition.
· transition= 1 pour les pays en transition à
partir de l'année du déclenchement du processus.
|
|
pays_en_transition
|
· 0 si le pays est en transition.
· 1 si le pays n'est pas en transition.
|
|
Traitement_Matchingit
|
· Traitement_Matchingit = 0 : le pays, soit en transition
ou de contrôle, n'est pas apparié.
· Traitement_Matchingit = 1 : le pays est
apparié.
|
|
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
78
QualitGovernmentit
|
une mesure du degré de la démocratie dans
les institutions. L'indicateur de la démocratie est une
échelle entre (0-1) dont 1 représente un pays avec
des institutions totalement démocratiques.
|
The QoG Social Policy Dataset(2010)
|
2. Choix des variables : ? Variable dépendante
:
La variable que nous tenons d'expliquer dans cette étude
concerne les entrées d'IDE.
La variable présente les entrées nettes
d'investissements pour acquérir un intérêt durable ou
contrôler la gestion d'une entreprise opérant dans une
économie autre que celle de l'investisseur. Il est la somme du capital
social, bénéfices réinvestis, et d'autres capitaux
à long et à court terme.
A travers les variables à expliquer, nous essayerons de
mesurer la sensibilité des flux des capitaux face à la transition
démocratique.
Plusieurs raisons nous ont conduits à choisir cet indice
:
? La majorité des travaux antérieurs utilise
cette variable afin d'expliquer les déterminants des IDE.
? La disponibilité des données.
? Cette variable reflète efficacement les mouvements
des investissements étrangers dans le monde.
? Variables explicatives :
? effet_transition : Notre variable
déduite de la première partie permet de différencier entre
la situation d'avant et après transition et donc distinguer l'effet
spécifique du changement démocratique sur les entrées des
IDE. Le signe est ambigu. D'une part, la transition est accompagnée au
début d'une forte instabilité, de tentions sociales, d'un
écroulement des infrastructures, une dégradation du commerce et
de la balance des paiements ainsi qu'un arrêt presque total de
l'activité économique. Cependant, la transition permet la mise en
place d'un régime démocratique où règnent le
respect de
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
79
loi, le combat contre la corruption et la disponibilité
des informations. La transition est suivie aussi de grandes réformes
fiscales et réglementaires ainsi qu'une meilleure planification des
politiques et des projets macroéconomiques. Ces modifications incitent
les investisseurs s'implanter dans les pays en transition.
? pays_en_transition : Sur la totalité
de la période, cette variable permet de tenir compte de l'effet des
différences entre les pays susceptibles de connaitre une transition et
ceux qui leurs sont semblables.
? logPIBpc : le produit intérieur brut
per capita est une mesure de la croissance atteinte par un pays donné.
Les taux élevés de croissance expriment un rendement
élevé et, par conséquent motivent l'arrivée des
investissements étrangers. Pourtant, nous devons garder à
l'esprit que les taux de croissance élevés peuvent être
stimulés par l'IDE (Mcmillan(1995)).
? Tinflation : indique le taux d'inflation.
Les conceptions théoriques d'Aseidu(2002) révèlent une
relation négative entre les IDE et l'augmentation du taux d'inflation.
La hausse irrégulière des prix, augmente les coûts de
production et ceci a des impacts négatifs sur les IDE (Brewer 1993 and
Urata and Kawai 2000).
? Telephonelinesit: est une approximation du
développement de l'infrastructure. Elle mesure le nombre de lignes
téléphoniques. Les études ont montré que cette
variable est positivement corrélée aux IDE (Asiedu, 2003). Les
investisseurs étrangers préfèrent des économies
avec un réseau bien développé de routes et
d'aéroports, un approvisionnement en eau, l'existence d'énergie
non interrompue et de lignes téléphoniques et l'accès
à l'internet. Les infrastructures faibles augmentent le coût de
réalisation d'activités et réduit le taux de
rentabilité. Nous attendons donc que les pays avec de bonnes
infrastructures attirent plus d'IDE (Morisset, 2000; Alfaro et al. 2005).
? logPopulationit : estime la taille du
marché. Elle quantifie la population totale d'un pays. Les travaux
empiriques affirment l'existence d'une relation positive et significative entre
la taille et les entrées d'IDE. En effet, plus la taille de
l'économie est grande et plus
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
80
l'investisseur étranger a l'espoir de trouver un
débouché pour ses produits, ce qui est nécessaire pour
réaliser des profits élevés (Agarual(1980)).
? ExportPIB : mesure le degré
d'ouverture commerciale. La variable présente le pourcentage des exports
dans le PIB. L'ouverture se rapporte à la libre circulation des biens et
services (importations et exportations). Les études ont trouvé
une corrélation positive entre le degré d'ouverture et les IDE
(Chakrabarti, 2001; Morisset, 2000).
? Educexpendit: mesure les dépenses
publiques en faveur de l'éducation. Cette variable peut indiquer une
amélioration du niveau d'instruction chez la population et par la suite
reflète la qualification et la qualité de la main d'oeuvre. Cette
variable a été identifiée comme un facteur fortement
déterminant des entrées des IDE surtout dans le domaine de
l'informatique et des nouvelles technologies de l'information.
? QualitGovernmentit : la variable est
conçue sur la base de trois éléments essentiels
interdépendants: La première est l'absence de corruption qui
tient compte des pots de vin, les emplois réservés et les «
faveurs contre faveurs ». Deuxièmement, le respect de la loi et de
l'ordre à savoir la force et l'impartialité du système
judiciaire ainsi que le respect de la loi publique. Troisièmement, la
qualité de la bureaucratie et le respect des contrats. Acemulgo(2001)
affirme qu'une amélioration institutionnelle, surtout au niveau de la
transparence des transactions et la lutte contre la corruption, rassure les
investisseurs et donc augmente l'entrée des IDE. Le signe attendu est
positif.
? Section2 : Estimation et Résultats :
1. Estimation du modèle :
L'un des problèmes qui se pose lors de l'estimation des
données en panel, est celui du choix de la spécification qui
répond le mieux à nos attentes. C'est pourquoi, avant de passer
aux estimations, nous avons d'abord effectué des tests de
spécification pour chercher l'existence ou non d'un effet
spécifique à chaque pays ainsi que des tests de détection
des problèmes qui peuvent fausser les résultats.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
81
? Test de l'existence de spécificités
individuelles :
Tout d'abord, nous estimons notre modèle comme
modèle à effet aléatoire. Ensuite et afin de
vérifier l'hypothèse d'existence d'effets spécifiques
(hétérogénéité du panel), nous effectuons le
test du multiplicateur de Breusch et Pagan.
L'hypothèse à tester est tel que :
Le test consiste donc à comparer entre un modèle
contraint sans effet et un modèle non contraint. La statistique du test
est alors :
Suit
Les résultats obtenus sont :
Test: Var(u) = 0 chi2(1) = 310.40 Prob > chi2 =
0.0000
Nous rejetons donc l'hypothèse nulle et nous admettons
ainsi l'existence d'effets spécifiques.
A la base de ce résultat, nous devons choisir par la
suite entre le modèle à effet fixe et l'effet
aléatoire.
? Test d'Haussman:
Les modèles à effets fixes et à effets
aléatoires permettent de prendre en compte
l'hétérogénéité des données mais les
hypothèses sur la nature des effets spécifiques diffèrent
d'un modèle à un autre. Dans les premiers, les effets
spécifiques peuvent être corrélés avec les variables
explicatives du modèle contrairement aux deuxièmes. Le test
permet alors de vérifier laquelle de ces hypothèses est
appropriés aux données et donc choisir entre le modèle
à effet fixe et aléatoire.
Qui suit X2 (kwjthjfl).
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
82
Les résultats obtenus sont :
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(7) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 33.36
Prob>chi2 = 0.0000
|
Vu que le p-value est inférieur au seuil de 5%, le
modèle à effet fixe est préférable à celui
à effet aléatoire.
De plus, les tests d'endogénéité n'ont
détecté aucun problème de corrélation entre les
variables explicatives et le terme d'erreur et donc une absence
d'endogénéité. Le recours aux variables instrumentales
n'est pas alors nécessaire. Cependant, et afin de tenir compte de toute
les variables du modèle, nous nous limitons le travail à une
régression simple.
Avant de passer aux résultats de l'estimation, la
vérification de présence d'auto-corrélation et
d'hétéroscédasticité est indispensable.
? Test
d'hétéroscédasticité103:
Pour tester l'homoscédasticité des
résidus dans notre modèle à effet fixe, nous avons suivi
étape par étape la procédure du test de Breush-Pagan. Ce
test pose les hypothèses suivantes :
H0 : il y a homoscédasticité
H1 : il n'y a pas homoscédasticité
En faisant le test on trouve que la statistique associé
au test de Breusch Pagan supérieure à sa valeur lue dans la table
ce qui nous amène à rejeter donc l'hypothèse H0
d'homoscédasticité. Nous avons alors procédé
à la correction de White pour pallier ce problème de
l'hétéroscédasticité.
103 Pour tester l'hétéroscédasticité
dans un modèle à effets fixes, la procédure de Breusch
-Pagan consiste à régresser le modèle structurel en effets
fixes, récupérer le résidu du modèle, puis
l'élever au carré, ensuite régresser le carré du
résidu sur l'ensemble des variables explicatives du modèle
structurel avec la commande reg (MCO). Enfin la statistique du test est n*R2,
avec n le nombre d'observation, R2 le coefficient de détermination. Sous
l'hypothèse H0 d'homoscédasticité, elle suit sous une loi
de Chi2 à k-1 degrés de liberté, k étant le nombre
de variables, y compris la constante (Kpodar K., 2007).
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
83
? Test d'autocorrélation des erreurs de
Wooldridge:
Le test d'autocorrélation de Wooldridge permet de
vérifier l'absence d'auto-corrélation au niveau des erreurs. Il
s'agit de vérifier si les erreurs sont autocorrélées de
forme autorégressive (AR1) c'est à dire l'erreur d'une
période est influencée par celle de la période
précédente (Bourbonnais, 2003).
Hypothèse et mode de décision :
H0: Pas d'autocorrélation de premier ordre
Si (Prob > F) < (seuil = 5%) alors l'hypothèse H0
est rejetée. Les erreurs sont autocorrélées. Sinon les
erreurs sont non autocorrelées.
Wooldridge test for autocorrelation in panel data
H0: no first-order autocorrelation
F(1, 53) = 0.174 Prob > F = 0.6778
|
H0 n'est pas rejetée. Les erreurs ne sont pas
autocorrélées. 2. Résultats:
|
|
Robust
|
|
|
|
|
IDE
|
Coef.
|
Std. Err.
|
T
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
logPIBpc
|
1.63e+09
|
4.17e+08
|
3.91
|
0.000
|
8.12e+08
|
2.45e+09
|
Tinflation
|
-5.59e+08
|
1.09e+08
|
-5.11
|
0.000
|
-7.74e+08
|
-3.44e+08
|
Telephonelines
|
309.1495
|
76.37086
|
4.05
|
0.000
|
159.291
|
459.0081
|
logPopulation
|
8.04e+08
|
2.67e+08
|
3.02
|
0.003
|
2.81e+08
|
1.33e+09
|
Educexpend
|
.1350692
|
.0386908
|
3.49
|
0.001
|
.0591482
|
.2109901
|
Traitement_Matching
|
-2.67e+09
|
1.42e+09
|
-1.88
|
0.061
|
-5.45e+09
|
1.21e+08
|
pays_en_transition
|
-2.13e+09
|
1.20e+09
|
-1.77
|
0.077
|
-4.49e+09
|
2.30e+08
|
effet_transition
|
2.52e+09
|
1.38e+09
|
1.82
|
0.070
|
-2.01e+08
|
5.23e+09
|
ExportPIB
|
6.03e+07
|
2.06e+07
|
2.93
|
0.003
|
1.99e+07
|
1.01e+08
|
QualitGovernment
|
4.27e+09
|
1.79e+09
|
2.39
|
0.017
|
7.62e+08
|
7.78e+09
|
_cons
|
-2.47e+10
|
7.08e+09
|
-3.49
|
0.001
|
-3.86e+10
|
-1.08e+10
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
84
Le coefficient de la variable liée au produit
intérieur brut par habitant « logPIBpc» est
significativement positif. Le signe obtenu est attendu et confirme qu'une
augmentation du PIB par capita reflète une croissance rapide de
l'économie nationale offrant ainsi un environnement favorable à
investir. Ce résultat est pertinent dans plusieurs études
(Gliberman et Shapiro(2002) et Asiedu(2008)).
Le signe négatif lié au coefficient de
Tinflation est attendu. Une forte inflation est susceptible
d'accroitre la prime de risque pour les investisseurs étrangers,
augmenter les coûts de transaction, et peut donc freiner l'IDE. Ceci est
compatible aux travaux d'Aseidu (2008).
La variable « Telephonelines » qui
représente les infrastructures est positivement corrélée
aux IDE. Les investisseurs étrangers préfèrent des
économies avec un réseau bien développé de routes,
de lignes téléphoniques et l'accès à l'internet.
Ceci est conforme aux travaux de Morisset(2000) qui affirme qu'une
amélioration des infrastructures abaisse le coût de
réalisation d'activités et améliore le taux de
rentabilité. De façon similaire, la variable «
logPopulation » est positivement liée aux
entrées d'IDE affirmant ainsi que l'investisseur étranger a
l'espoir de trouver un débouché pour ses produits, dans des
économies de grande taille, ce qui est nécessaire pour
réaliser des profits élevés (Agarual(1980)).
Le coefficient de la variable « Educexpend »
est significatif et positif ce qui confirme que la main d'oeuvre
qualifié est un déterminant essentiel des investissements
étrangers. En effet, les investisseurs recherchent de plus en plus de la
main d'oeuvre de très bonne qualité dans la mesure où ces
entreprises s'intéressent d'avantage à la production de biens
intensifs en technologie (Noorbakhsh et Paloni, 2001). Le degré
d'ouverture commerciale mesuré par ExportPIB est
positivement lié aux flux d'IDE. Nos résultats sont conformes
à ceux de Morisset(2000) et Chakrabarti(2001). Les investisseurs son
attirés par les économies à fort échange commercial
qui sont indirectement caractérisées par des restrictions
commerciales faibles.
Donc, pour les pays en transition, malgré
l'instabilité et la décadence économique au cours des
premières années du changement, les facteurs d'attractions
traditionnels des IDE restent encore valides
La stabilité institutionnelle mesurée par
« QualitGovernment » est significative et son signe
positif est attendu. Ce résultat est en accord avec les travaux de
Chakrabarti(2001). L'attractivité d'un pays est déterminée
non seulement par les facteurs traditionnels, mais aussi
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
85
par la qualité des institutions. Le bon fonctionnement
des institutions publiques aura des répercussions positives sur
l'investissement direct étranger. En effet, des systèmes
caractérisés par une forte transparence et une lutte contre la
corruption sont des climats favorables aux investisseurs.
Le coefficient associé à «
pays_en_transition » est significativement négatif. Ce qui
explique que les pays en transition reçoivent moins d'IDE par rapport
aux pays similaires. Ceci peut être expliqué par la
présence de tensions sociales et d'un climat d'instabilité qui
seront par la suite à l'origine des mouvements de transition.
Cependant, le fait que la variable «
effet_transition » est positivement liée aux flux d'IDE
affirme que les transitions démocratiques conduisent à une
amélioration de la situation économique, politique et
institutionnelle. Cette consolidation crée un climat favorable aux yeux
des investisseurs et donc conduise à l'augmentation des entrées
d'IDE.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
86
Conclusion :
Au début de cette partie, juste avant de passer
à l'énumération des déterminants des IDE et
à l'aide de la méthode d'appariement, nous avons
procédé à une filtration de l'échantillon afin de
se limiter aux pays en transition et ceux qui leur sont proches. Cette
réduction de la taille de l'échantillon permet d'éviter
ainsi le risque d'endogénéité et capter de la meilleure
façon les déterminants des IDE.
Nous avons consacré le deuxième chapitre
à l'étude des déterminants des IDE. Au début, une
revue de littérature des principaux travaux consacrés aux IDE,
surtout ceux de Dunning (paradigme d'OLI). Ensuite, une explication des
principaux facteurs d'attraction des IDE, qui sont présents dans les
pays en transition. Les facteurs sont d'ordre économique, politique,
financière et culturel.
Dans la partie empirique, nous avons pris en
considération un échantillon de 77 pays dont 44 en transition sur
la période allant de 1981 à 2010. Après avoir
réalisé les tests nécessaires, nous avons utilisé
un modèle à effet fixe afin d'estimer les entrées d'IDE
sur un nombre de déterminants souvent utilisés dans les travaux
précédents.
Nous avons trouvé les résultats suivants :
? les déterminants traditionnels, à savoir le
PIB par habitant, l'inflation, l'infrastructure, la main d'oeuvre
qualifiée, et l'ouverture commerciale sont significatifs et leurs signes
sont conformes à la majorité des travaux
précédents.
? Les variables indicatrices des pays et des effets de
transition sont significatives,
montrant ainsi qu'avec les risques sociaux-politiques, les
investisseurs sont moins intéressés par les pays en transition.
Cependant, suite au déclenchement du processus de
démocratisation, ces destinations deviennent attractives grâce aux
actions de restructurations. En effet, la démocratisation est souvent
suivie de grands progrès réglementaires et une meilleure
planification des politiques et des projets macroéconomiques.
? De meilleures institutions s'avèrent un moyen efficace
d'attractivité. La significativité
relative du coefficient de la démocratie institutionnelle
indique que l'évolution des
composantes du risque institutionnel est pertinente pour la
décision d'investissement des multinationales.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
87
Conclusion générale
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
88
L'objet de la présente recherche était en
premier temps de donner une idée sur le phénomène de
transition démocratique ainsi que sur les facteurs à l'origine de
ce phénomène. En deuxième temps, nous avons cherché
à identifier les déterminants des investissements
étrangers en période de transition. Nous nous sommes
intéressés aux IDE comme étant le facteur le plus utile et
le plus persistant dans la relance économique.
Les gouvernements des pays en transition ainsi que les
institutions internationales sont concernés par la vague récente
de transition démocratique. L'intérêt commun est de veiller
sur la réussite du processus démocratique. Nous avons alors vu
qu'il est intéressant de comprendre ce phénomène, ces
origines et les bénéfices attendus. Comme nous l'avons
évoqué précédemment, la transition présente
un grand espoir mais aussi un énorme défi.
La réussite de la transition nécessite donc la
mobilisation d'un nombre de moyens nécessaires dans la
réalisation de projets de reconstruction politique et économique.
Parmi les moyens, nous nous sommes intéressés aux investissements
étrangers ainsi qu'à leurs déterminants.
Nous avons alors établi le travail sur la base de deux
grandes parties :
- Au niveau de la première partie, nous nous sommes
focalisés sur le processus de transition démocratique et ses
principaux déterminants.
o La première section s'est intéressée
à la définition, l'historique ainsi qu'aux modalités de
démocratisation.
o Dans la deuxième section, nous nous sommes
penchés sur l'énumération des principales théories
portant sur les facteurs qui déclenchent les transitions.
o L'analyse empirique a été l'objet du
deuxième chapitre. A travers un échantillon de 173 pays dont 44
en transition sur la période (1981-2010), nous avons adopté un
modèle probit pour identifier les facteurs significatifs. Nous avons
dégagé des résultats similaires aux études
antécédentes à savoir une relation positive qui lie d'une
part la transition à la croissance, au développement humain et
aux libertés individuelles et d'autre part une corrélation
négative avec l'instabilité sociale.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
89
- Au niveau de la deuxième partie, nous nous sommes
concentrés sur la relation qui peut exister entre démocratisation
et IDE :
o Pour commencer et à l'aide de la méthode
d'appariement, nous avons procédé à la construction d'un
nouvel échantillon qui se limite aux pays en transition et ceux qui
leurs sont similaires afin d'éviter le risque
d'endogénéité et donc de mieux capter l'effet du
changement démocratique sur les entrées de capitaux. Le nouvel
échantillon se compose de 77 pays dont 44 en transition pour la
même période (1981-2010).
o La deuxième partie a présenté
l'ensemble des déterminants des IDE : au début, nous avons
effectué une revue de littérature portant sur les facteurs
à l'origine des entrées des IDE avec un intérêt
particulier au paradigme de Dunnig. La suite a été une
énumération des indices choisis : les traditionnels et ceux
liées à la transition.
o La troisième partie a été
consacrée à l'étude empirique. A travers
l'échantillon déduit de l'appariement, nous avons adopté
une régression simple pour identifier les facteurs significatifs. Les
résultats obtenus sont satisfaisants: une relation positive et
significative entre IDE et PIB par habitant, main d'oeuvre, taille du pays,
ouverture commerciale ainsi que la qualité institutionnelle. L'effet de
la transition est aussi positif indiquant ainsi que la transition
démocratique est à l'origine de la création d'un
environnement favorable à l'entrée d'IDE.
Le «rapport mondial des investissements» 2012 de la
Cnuced montre que malgré la crise économique, les progressions
les plus importantes des IDE sont enregistrées par les anciens pays en
transition à savoir l'Amérique du Sud qui fait une excellente
année (+34%) tirée par le Brésil, la Colombie et le Chili,
et atteint pour la première fois un score à trois chiffres : 121
milliards de dollars d'IDE sur l'année. L'Asie du Sud affiche
également une croissance bien au-dessus de la moyenne mondiale, à
26% pour 117 milliards de dollars d'IDE, avec des super-performances de
l'Indonésie, la Malaisie et Singapour (102 Md dollars d'IDE à eux
trois). Ces résultats présentent un grand espoir pour les pays
actuellement en transition.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
90
Sans surprise, le printemps arabe a porté un rude coup
aux investissements directs étrangers. Entre 2010 et 2011, le flux d'IDE
à destination de l'Afrique du Nord est en effet passé de 13,6
milliards de dollars à 5,8 milliards, soit une chute brutale de -57%.
Principale cause de ce recul général, l'instabilité en
Égypte et en Libye. La Tunisie a enregistré une baisse de 29% des
investissements directs étrangers (IDE) en 2011, selon les
données de l'Agence tunisienne de promotion et de l'investissement
extérieur (Fipa). Selon la même source, les investissements
étrangers ont atteint en 2011 environ 857 millions d'euros contre
environ 1,2 milliard d'euros en 2010.
Cependant, des signes d'un rebond de l'activité
économique sont apparus au début de 2012: au premier trimestre,
le PIB a crû en termes réels de 4,8 % (d'une année sur
l'autre) et les investissements directs étrangers (IDE) sont en
hausse.
Néanmoins, les risques à court terme sont
élevés et plutôt orientés négativement, dont
une récession plus grave que prévu en Europe, une augmentation
des tensions sociales dans le pays qui découragent les investissements
étrangers, des contraintes de capacités et des retards dans les
financements qui risqueraient de freiner la relance budgétaire.
Toutefois, l'espoir et le potentiel de la reprise à
moyen terme reste favorable, mais pour libérer ce potentiel, il est
nécessaire d'adopter un programme de réformes structurelles pour
promouvoir les investissements privés. Un scénario de
référence qui prend pour hypothèse la poursuite de la
stabilité macroéconomique, l'amélioration de la
gouvernance et du climat des affaires, des réformes du marché du
travail et du système éducatif et le renforcement du secteur
financier.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
91
Bibliographie
1.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
92
Acemoglu Daron et Robinson James A. (2005) Economic Origins of
Dictatorship and Democracy Cambridge University Press,. 149 - 188.
2. Alan A. Bevan and Saul Estrin (2000) The Determinants of
Foreign Direct Investment in Transition Economies. Working Paper Number
342.
3. Andreff Wladimir(2007) : Economie de la transition :
Transformation des économies planifiées en économies de
marché (livre)
4. Andrzej Baniak, Jacek Cukrowski et Jan Herczyñski
(2002) ON DETERMINANTS OF FOREIGN DIRECT INVESTMENT IN TRANSITION
ECONOMIES.
5. AYACHI Fethi et BERTHOMIEU Claude (2006): Travaux de
recherche du CEMAFI : les déterminants des IDE européens et la
gouvernance dans la région MEDA: une estimation par la méthode
des moments généralisés.
6. Barro, Robert J. (1999). Determinants of democracy. Journal
of Political Economy 107(S6): 158-183.
7. Busse Matthias et Carsten Hefeker(2005) Political Risk,
Institutions and Foreign Direct Investment. HWWA Discussion Paper 315.
Hamburg Institute of International Economics (HWWA)
8. Bhattacharyya Sambit and Hodler Roland (2012) Media Freedom
and Democracy: Complements or Substitutes in the Fight against Corruption?
Working Paper WPS/2012-02.
9. BRANCU Laura(2008) La stabilité politique, une
condition nécessaire mais pas suffisante pour attirer les firmes
multinationales en Roumanie. The Romanian Economic Journal
10. Brindusa Anghel(2006): Foreign Direct Investment in
Transition Countries: a Dynamic Analysis at Firm Level International
Doctorate in Economic Analysis Universidad Autónoma de Barcelona.
11. CHAM Marilyn (2009) Influences et interactions entre la
participation économique et la participation politique des Femmes en
vue de la parité de genre : Le cas de la Tunisie(Thèse).
12. CENTER FOR DEMOCRACY AND GOVERNANCE(1999) The role of media
in democracy: a strategic approach.
13. COMITÉ CONTRE LA TORTURE (2006) Convention contre
la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants EXAMEN DES RAPPORTS SOUMIS PAR LES ÉTATS PARTIES EN
APPLICATION DE L'ARTICLE 19 DE LA CONVENTION.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
93
14. Crépon B., Behaghel L. et Gurgand M. (2010): Les
estimateurs de matching : une alternative à
l'expérimentation aléatoire ?
15. David L. Epstein, Robert Bates, Jack Goldstone, Ida
Kristensen, and Sharyn O'Halloran(2004) Democratic Transitions. CID Working
Paper.
16. Diamond Larry (1997) IS THE THIRD WAVE OF DEMOCRATIZATION
OVER? An Empirical Assessment Working Paper #236 - March 1997
17. Edmund J. Malesky (2006) Foreign Direct Investors: Agents
of Economic Transition. An Instrumental Variables Analysis.
18. Elias Papaioannou, Gregorios Siourounis «
Democratisation and Gowth» 1520-1551, The Economic Journal, 118
(Octobre 2008).
19. Elizabeth Asiedu et Donald Lien (2010) Democracy, foreign
direct investment and natural resources. Journal of International Economics
(Elsevier).
20. Fearon James D. and Laitin David D. (2003) «
ETHNICITY, INSURGENCY, AND CIVIL WAR ». Department of Political Science
Stanford University.
21. Feuille de route: Démocratie et renouveau dans le
monde arabe. L'UNESCO accompagne les transitions démocratiques. Document
élaboré dans le cadre de la table ronde de haut niveau
organisée par l'UNESCO, le 21 juin 2011.
22. Fiorino Nadia et Ricciuti Roberto (2007) Determinants of
Direct Democracy
23. Gene Sharp(1993) : From Dictatorship to Democracy A
Conceptual Framework for Liberation Fourth U.S. Edition publiée par
« The Albert Einstein Institution » en 1993.
24. Gerard Wild »Economie de la transition: le
dossier» Centre d'études prospectives et d'informations
internationales, Document de travail n°2001, (8 ocobre).
25. Globerman Steven, Shapiro Daniel et Tang Yao (2004) :
Foreign direct investment in emerging and transition european countries.
26. Grilli Leonardo et Rampichini Carla (2011) Propensity
scores for the estimation of average treatment effects in observational
studies. Training Sessions on Causal Inference. Bristol - June 28-29.
27. Havard Hegre, Carl Henrik Knutsen and Espen Geelmuyden
Rod (2012) The Determinants of Democracy: A Sensitivity Analysis. Centre for
the Study of Civil War, PRIO.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
94
28. Hiranya Knath «Trade, Foreign Direct Investment and
Growth: Evidence from Transition
Economies» Sam Houston State University. Working Paper 05-04
(August 2005).
29. Hurlin Christophe (2003) Econométrie des Variables
Qualitatives : Modèles Dichotomiques Univariés et
Modèles Probit, Logit et Semi-Paramétriques. Université
d'Orléans.
30. Ins tut Na onal Démocra que (2010) La Démocra
e et les Dé s Posés par le Changement : Un Guide pour le
Renforcement de la Par cipa on des Femmes à la Vie Poli que.
31. Jan Fidrmuc «Economic reform, Democracy and Growth
during post-communist transition» European Journal of Political Economy,
Vol19 (2003) 583-604.
32. Jay Ulfelder et Mike Lustik (2005) Modeling Transitions
to and from Democracy.
33. Karl, Terry Lynn and Schmitter, Philippe C., (1991)
"Modes of transition in Latin America, Southern and Eastern Europe",
International Social Science Journal 43 (2), 269-284, Blackwell Publishers
Ltd
34. KPODAR Kangni(2007) Manuel d'initiation à stata
(Version 8) Centre d'Etudes et de Recherches sur le Développement
International.
35. Lars Oxelheim, Trond Randøy and Arthur
Stonehill(2001) On the Treatment of Finance-Specific Factors Within the OLI
Paradigm. Working Paper No. 554, 2001. IUI, The Research Institute of
Industrial Economics.
36. Leuven, E and Sianesi, B. (2003), « psmatch2 : Stata
module to perform full Mahalanobis and propensity score matching, common
support graphinf, and covariate imbalace testing ».
37. Mathonnat Jacky (2007) : Incitations et politiques
d'attractivité des investissements directs étrangers. Annals of
University of Bucharest, Economic and Administrative Series, Nr. 1.
38. MAN CHAN JOSEPH (2001): MEDIA, DEMOCRACY AND GLOBALISATION:
A COMPARATIVE FRAMEWORK.
39. Manfred Nowak(2005) Droits de l'homme : Guide à
l'usage des parlementaires. Publié par L'Union interparlementaire et
le Haut Commissariat aux droits de l'homme 92-9142-267-3.
40. Ming-Yi Wu(2006) Hofstede's Cultural Dimensions 30 Years
Later: A Study of Taiwan and the United States. Intercultural Communication
Studies XV: 1 2006
41. Murtin Fabrice et Wacziarg Romain (2011): The Democratic
Transition. Working Paper. 17432
42. NENAD STANISIC (2008) DO FOREIGN DIRECT INVESTMENTS
INCREASE THE ECONOMIC GROWTH OF SOUTHEASTERN EUROPEAN TRANSITION ECONOMIES?
43.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
95
OCDE (2002), « Incidence des droits de
propriété intellectuelle sur l'investissement direct
étranger et le commerce dans les pays endéveloppement »
TD/TC/WP(2002)42/REV1, Paris.
44. Perspectives économiques de l'OCDE juin n° 73
Volume 2003-1, Volume 20031.
45. Petra E.Todd «Matching Estimators»
(Octobre2006).
46. Richard Banegas(2006): Les transitions démocratiques
: mobilisations collectives et fluidité politique
47. Robert M. Thweatt(2001) THESIS: THE NEXT TRANSITION IN
CUBA: AN ANALYSIS BASED ON INSTITUTIONAL COMPARISONS WITH DEMOCRATIC
TRANSITIONS IN CENTRAL EUROPE.
48. RUGER J.P. (2005) Democracy and health. From the Yale
University School of Medicine, Department of Epidemiology and Public Health,
New Haven, USA. Q J Med 2005; 98:299- 304.
49. Samarasinghe, A. (1994) Democracy and Democratization in
Developing Countries. Development Studies Program. The American University
& Institute for International Research Washington, DC and International
Centre for Ethnic Studies.
50. Seymour Martin Lipset (1959) Some Social Requisites of
Democracy: Economic Development and Political Legitimacy. The American
Political Science Review, Vol. 53, No. 1. pp. 69-105.
51. The Inter-Parliamentary Union(1998) DEMOCRACY: ITS
PRINCIPLES AND ACHIEVEMENT.
52. Timothy Powell-Jackson a, Sanjay Basu b, Dina Balabanova
a, Martin McKee c, et David Stuckler(2011) Democracy and growth in divided
societies: A health-inequality trap? Social Science & Medicine 73 (2011)
33e4.
53. TOUMI Sofiane(2009) Facteurs d'Attractivité des
Investissements Directs Étrangers en Tunisie.
54. UNCTAD (2009) Training Manual on Statistics for FDI and the
Operations of TNCs Volume III Collecting and Reporting FDI/TNC Statistics:
Institutional Issues
55. UNESCO(2011) Feuille de route Démocratie et renouveau
dans le monde arabe : L'UNESCO accompagne les transitions
démocratiques.
56. United Nation conference on trade and development (2004)
: Prospects for FDI Flows, Transnational Corporation Strategies and
Promotion Policies: 2004-2007. Global Investment Prospects Assessment (GIPA)
Research Note 1: Results of a survey of location experts.
57.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
96
United Nations, Secretariat of the Economic Commission for Europe
2001, «Economic Growth and Foreign Direct Investment in the Transition
Economies» Chapter 5 in Economic Survey of Europe 2001, Geneva and New
York.
58. VAMVAKIDIS ATHANASIOS, LYROUDI KATERINA et PAPANASTASIOU
JOHN (2008) Foreign Direct Investment And Economic Growth In Transition
Economies
59. Vintila Denisia(2008): Foreign Direct Investment Theories:
An Overview of the Main FDI Theories
60. Vladimir Popov»Shock Therapy Versus Gradualism
Reconsidered: Lessons from Transition economies after 15 years of reforms»
Centre For Economic and Financial Research at New Economic School. Working
Paper n°68.
61. YOUSSEF Nada (2010) la transition démocratique et la
garantie des droits fondamentaux. esquisse d'une modélisation
juridique.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
97
Annexes
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
98
Annexe I : Liste des pays en transition
|
|
Nom du pays
|
année de transition
|
|
|
Nom du pays
|
année de transition
|
1. |
|
|
Peru
|
1981 |
|
25.
|
|
|
Russian Federation
|
1991 |
|
2.
|
|
|
Honduras
|
1982|
|
26.
|
|
|
Benin
|
1991 |
|
3.
|
|
|
El Salvador
|
1982 |
|
27.
|
|
|
Congo, Rep.
|
1992 |
|
4.
|
|
|
Bolivia
|
1982 |
|
28.
|
|
|
Thailand
|
1992 |
|
5.
|
|
|
Turkey
|
1983 |
|
29.
|
|
|
Slovenia
|
1992 |
|
6.
|
|
|
Argentina
|
1983 |
|
30.
|
|
|
Mali
|
1992 |
|
7.
|
|
|
Grenada
|
1984 |
|
31.
|
|
|
Madagascar
|
1993 |
|
8.
|
|
|
Guatemala
|
1984 |
|
32.
|
|
|
Mongolia
|
1993 |
|
9.
|
|
|
Uruguay
|
1985 |
|
33.
|
|
|
Burundi
|
1993 |
|
10.
|
|
|
Brazil
|
1985 |
|
34.
|
|
|
South Africa
|
1994 |
|
11.
|
|
|
Philippines
|
1987 |
|
35.
|
|
|
Panama
|
1994 |
|
12.
|
|
|
Germany
|
1989|
|
36.
|
|
|
Ukraine
|
1994 |
|
13.
|
|
|
Paraguay
|
1989 |
|
37.
|
|
|
Tanzania
|
1995 |
|
14.
|
|
|
Bulgaria
|
1989 |
|
38.
|
|
|
Ghana
|
1996 |
|
15.
|
|
|
Fiji
|
1990 |
|
39.
|
|
|
Mexico
|
1997 |
|
16.
|
|
|
Nicaragua
|
1990|
|
40.
|
|
|
Armenia
|
1998 |
|
17.
|
|
|
Czech Republic
|
1990|
|
41.
|
|
|
Djibouti
|
1999 |
|
18.
|
|
|
Hungary
|
1990|
|
42.
|
|
|
Indonesia
|
1999 |
|
19.
|
|
|
Albania
|
1990 |
|
43.
|
|
|
Senegal
|
2000 |
|
20.
|
|
|
Chile
|
1990 |
|
44.
|
|
|
Croatia
|
2000 |
|
21.
|
|
|
Romania
|
1990 |
|
|
|
|
|
22.
|
|
|
Poland
|
1990 |
|
|
|
|
|
23.
|
|
|
Comoros
|
1990|
|
|
|
|
|
24.
|
|
|
Bangladesh
|
1991 |
|
|
|
|
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
99
Annexe II : Statistiques Descriptives :
Variable
|
Obs
|
Mean
|
Std. Dev.
|
Min
|
Max
|
Transition
|
5152
|
.2562112
|
.4365822
|
0
|
1
|
RealGDPpc
|
5152
|
23.83187
|
2.150379
|
18.46663
|
29.61958
|
HEALTHINDEX
|
5108
|
.6087314
|
1.097865
|
.1
|
6.5
|
EDUCATION
|
5151
|
47.54533
|
2.781885
|
0
|
62.02687
|
RURALPOP
|
5152
|
1.70e+07
|
8.11e+07
|
0
|
8.27e+08
|
Pressliberties
|
5152
|
4.462539
|
2.836336
|
0
|
9
|
RELIGIOUSFRACT
|
5040
|
.4395505
|
.2334893
|
.0022857
|
.8602599
|
FREEDOMSPEECH
|
3834
|
.9551382
|
.7260003
|
0
|
2
|
Womenparticipation
|
5152
|
1.502523
|
.5198388
|
0
|
3
|
Torture
|
5152
|
.7084627
|
.7104772
|
0
|
2
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
Annexe III : Estimations Probit :
probit Transition RealGDPpc HEALTHINDEX EDUCATION RURALPOP
Pressliberties RELIGIOUSFRACT FREEDOMSPEECH Womenparticipation Torture
Iteration 0: log likelihood = -2267.7074 Iteration 1: log
likelihood = -2046.4876 Iteration 2: log likelihood = -2036.7666 Iteration 3:
log likelihood = -2036.4004 Iteration 4: log likelihood = -2036.3993
Probit regression Number of obs = 3769
LR chi2(9) Prob > chi2
Log likelihood = -2036.3993 Pseudo R2
=
|
462.62
|
=
|
0.0000
|
=
|
0.1020
|
100
Transition
|
Coef.
|
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
RealGDPpc
|
.081073
|
.0127109
|
6.38
|
0.000
|
.05616
|
.105986
|
HEALTHINDEX
|
-.2945926
|
.0365671
|
-8.06
|
0.000
|
-.3662628
|
-.2229224
|
EDUCATION
|
.0716804
|
.0117234
|
6.11
|
0.000
|
.0487029
|
.0946579
|
RURALPOP
|
-1.70e-09
|
3.68e-10
|
-4.62
|
0.000
|
-2.42e-09
|
-9.79e-10
|
Pressliberties
|
.0401306
|
.0092609
|
4.33
|
0.000
|
.0219796
|
.0582816
|
RELIGIOUSFRACT
|
-.644008
|
.101995
|
-6.31
|
0.000
|
-.8439145
|
-.4441015
|
FREEDOMSPEECH
|
.1045416
|
.0352944
|
2.96
|
0.003
|
.0353659
|
.1737174
|
Womenparticipation
|
.219613
|
.0477482
|
4.60
|
0.000
|
.1260283
|
.3131977
|
Torture
|
-.2636526
|
.0352246
|
-7.48
|
0.000
|
-.3326917
|
-.1946136
|
_cons
|
-5.934994
|
.6094876
|
-9.74
|
0.000
|
-7.129568
|
-4.74042
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
101
Annexe IV : Estimations par la méthode
d'appariement :
? Estimations globales :
probit Transition RealGDPpc HEALTHINDEX EDUCATION RURALPOP
Pressliberties RELIGIOUSFRACT Iteration 0: log likelihood = -2884.7701
Iteration 1: log likelihood = -2649.2682 Iteration 2: log likelihood =
-2643.0033 Iteration 3: log likelihood = -2642.9613 Iteration 4: log likelihood
= -2642.9613
Probit regression Number of obs = 4996
LR chi2(5) = 483.62
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -2642.9613 Pseudo R2 = 0.0838
Transition | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
+
|
|
|
|
|
|
|
|
RealGDPpc
|
|
|
.1189079
|
.0099071
|
12.00
|
0.000
|
.0994905
|
.1383254
|
HEALTHINDEX
|
|
|
-.2531655
|
.0311557
|
-8.13
|
0.000
|
-.3142296
|
-.1921014
|
EDUCATION
|
|
|
.0509781
|
.0095889
|
5.32
|
0.000
|
.0321843
|
.0697719
|
RURALPOP
|
|
|
-1.53e-09
|
3.32e-10
|
-4.61
|
0.000
|
-2.18e-09
|
-8.80e-10
|
Pressliberties
|
|
|
.039077
|
.0072263
|
5.41
|
0.000
|
.0249137
|
.0532402
|
RELIGIOUSFRACT
|
|
|
-.7880033
|
.0869896
|
-9.06
|
0.000
|
-.9584998
|
-.6175067
|
_cons
|
|
-5.620551
|
.493473
|
-11.39
|
0.000
|
-6.58774
|
-4.653361
|
? psmatch2 Transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat
+
|
|
|
|
|
|
|
RealGDPpc Unmatched
|
|
|
24.5194906
|
23.5882117
|
.931278958
|
.068212075
|
13.65
|
ATT
|
|
|
24.5194906
|
23.8570939
|
.662396756
|
.156136973
|
4.24
|
102
École polytechnique de Tunis
|
Mémoire de Mastère
|
Derbali Ahmed
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched |
|
.342575758
|
.710337323
|
-.367761566
|
.035173348
|
-10.46
|
ATT |
|
.342575758
|
.670151515
|
-.327575758
|
.089596111
|
-3.66
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched |
|
13825093.1
|
18317945.8
|
-4492852.73
|
2641169.1
|
-1.70
|
ATT |
|
13825093.1
|
15746284.4
|
-1921191.29
|
6197181.45
|
-0.31
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched |
|
4.87348485
|
4.31120783
|
.562277014
|
.090477268
|
6.21
|
ATT |
|
4.87348485
|
4.69469697
|
.178787879
|
.218545672
|
0.82
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .379188228
|
.46187932
|
-.082691092
|
.007415625
|
-11.15
|
ATT | .379188228
|
.465325559
|
-.086137331
|
.017687347
|
-4.87
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity
score is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
3,676
|
|
|
3,676
|
Treated
|
|
|
|
1,320
|
|
|
1,320
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
4,996
|
|
|
4,996
|
? pstest RealGDPpc HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties
RELIGIOUSFRACT
|
| Mean
|
|
|
| t-test
|
Variable
|
| Treated
|
Control
|
%bias
|
| t p>|t|
|
+
|
+
|
|
|
|
RealGDPpc
|
| 24.519
|
23.857
|
31.6
|
| 8.23 0.000
|
HEALTHINDEX
|
| .34258
|
.67015
|
-34.8
|
| -9.50 0.000
|
RURALPOP
|
| 1.4e+07
|
1.6e+07
|
-2.8
|
| -0.77 0.443
|
Pressliberties
|
| 4.8735
|
4.6947
|
6.7
|
| 1.72 0.085
|
RELIGIOUSFRACT
|
| .37919
|
.46533
|
-38.2
|
| -9.67 0.000
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
? ANNEE 1981:
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E.
|
T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 25.7397079
|
23.5812041
|
2.15850388
|
2.15319134
|
1.00
|
ATT
|
| 25.7397079
|
24.3099842
|
1.42972374
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .4
|
.652845528
|
-.252845528
|
1.18567144
|
-0.21
|
ATT
|
| .4
|
.3
|
.1
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 6191373.94
|
15893711.2
|
-9702337.27
|
86314815.4
|
-0.11
|
ATT
|
| 6191373.94
|
12462575.9
|
-6271201.97
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 6
|
4.26829268
|
1.73170732
|
2.88342691
|
0.60
|
ATT
|
| 6
|
7
|
-1
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .198781505
|
.462508235
|
-.26372673
|
.238690329
|
-1.10
|
ATT
|
| .198781505
|
.48529619
|
-.286514685
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
Note: Sample S.E.
|
|
|
|
|
|
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
1
|
|
|
1
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
124
|
|
|
124
|
? ANNEE 1982 :
. psmatch2 transition , n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat
+
103
+
|
|
|
|
|
|
|
RealGDPpc Unmatched
|
|
|
23.5764777
|
23.684188
|
-.107710265
|
1.28206034
|
-0.08
|
ATT
|
|
|
23.5764777
|
25.2159354
|
-1.6394577
|
.968003588
|
-1.69
|
École polytechnique de Tunis
|
Mémoire de Mastère
|
Derbali Ahmed
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .633333333
|
.706557377
|
-.073224044
|
.725039697
|
-0.10
|
ATT
|
| .633333333
|
.4
|
.233333333
|
.301846171
|
0.77
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 2679250.04
|
16023057.2
|
-13343807.1
|
50532060.6
|
-0.26
|
ATT
|
| 2679250.04
|
3682542.36
|
-1003292.32
|
1722474.42
|
-0.58
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 3.66666667
|
3.86885246
|
-.202185792
|
1.67013526
|
-0.12
|
ATT
|
| 3.66666667
|
2.66666667
|
1
|
1.69967317
|
0.59
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .266689499
|
.461154667
|
-.194465168
|
.13821
|
-1.41
|
ATT | .266689499
|
.506162112
|
-.239472613
|
.199863457
|
-1.20
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity
score is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
122
|
|
|
122
|
Treated
|
|
|
|
3
|
|
|
3
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
125
|
|
|
125
|
? ANNEE 1983 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
+
104
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls Difference
|
S.E. T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 26.5908947
|
23.5120312
|
3.07886352
|
1.55231879
|
1.98
|
ATT
|
| 26.5908947
|
23.4157238
|
3.1751709
|
2.43495767
|
1.30
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .35
|
.7
|
-.35
|
.899196019
|
-0.39
|
ATT
|
| .35
|
.3
|
.05
|
.320156212
|
0.16
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 14399598.3
|
16232508.9
|
-1832910.59
|
62518680.6
|
-0.03
|
ATT
|
| 14399598.3
|
1851613.76
|
12547984.5
|
9823765.97
|
1.28
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 3
|
4.20491803
|
-1.20491803
|
2.06115154
|
-0.58
|
ATT
|
| 3
|
6
|
-3
|
3.60555128
|
-0.83
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
105
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .114240799 .461154667 -.346913868
.169426036 -2.05
ATT | .114240799 .461311109 -.34707031 .344126519 -1.01
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity score
is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
Assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
122
|
|
|
122
|
Treated
|
|
|
|
2
|
|
|
2
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
124
|
|
|
124
|
? ANNEE 1984 :
. psmatch2 transition , n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E.
|
T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 21.8277063
|
23.6463971
|
-1.81869075
|
1.53807073
|
-1.18
|
ATT
|
| 21.8277063
|
26.0585957
|
-4.23088932
|
2.32541908
|
-1.82
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .1
|
.72195122
|
-.62195122
|
.900823308
|
-0.69
|
ATT
|
| .1
|
.35
|
-.25
|
.25
|
-1.00
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 2408049.26
|
16350012.2
|
-13941962.9
|
62815712.8
|
-0.22
|
ATT
|
| 2408049.26
|
3376492.9
|
-968443.639
|
3691218.22
|
-0.26
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 7
|
4.31707317
|
2.68292683
|
2.20285651
|
1.22
|
ATT
|
| 7
|
3
|
4
|
0
|
.
|
+
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .482548684
|
.462508235
|
.020040449
|
.169049677
|
0.12
|
ATT | .482548684
|
.526502565
|
-.043953881
|
.14739941
|
-0.30
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity score
is estimated.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
106
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
Assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
2
|
|
|
2
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
125
|
|
|
125
|
? ANNEE 1985 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E.
|
T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 25.7478132
|
23.5818666
|
2.16594659
|
1.55359068
|
1.39
|
ATT
|
| 25.7478132
|
24.2664127
|
1.48140049
|
1.79172908
|
0.83
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .2
|
.674590164
|
-.474590164
|
.829123227
|
-0.57
|
ATT
|
| .2
|
.2
|
0
|
.141421356
|
0.00
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 19744099.7
|
16636563.1
|
3107536.55
|
63673201.8
|
0.05
|
ATT
|
| 19744099.7
|
8864395.51
|
10879704.2
|
19858724.5
|
0.55
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 6
|
4.09836066
|
1.90163934
|
2.15688774
|
0.88
|
ATT
|
| 6
|
6.5
|
-.5
|
.5
|
-1.00
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .480129942
|
.461154667
|
.018975275
|
.169517869
|
0.11
|
ATT | .480129942
|
.313504346
|
.166625597
|
.21263252
|
0.78
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity
score is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
122
|
|
|
122
|
Treated
|
|
|
|
2
|
|
|
2
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
124
|
|
|
124
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
107
? ANNEE 1987 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E.
|
T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 25.5928669
|
23.6540622
|
1.93880472
|
2.16883585
|
0.89
|
ATT
|
| 25.5928669
|
25.2689323
|
.323934555
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .2
|
.778861789
|
-.578861789
|
1.35413497
|
-0.43
|
ATT
|
| .2
|
.1
|
.1
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 31193042.1
|
16970498.4
|
14222543.6
|
91268509.8
|
0.16
|
ATT
|
| 31193042.1
|
1227993.6
|
29965048.5
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 5
|
4.52845528
|
.471544715
|
2.97997057
|
0.16
|
ATT
|
| 5
|
0
|
5
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .305592507
|
.462508235
|
-.156915728
|
.238690329
|
-0.66
|
ATT
|
| .305592507
|
.414127111
|
-.108534604
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
Note: Sample S.E.
|
|
|
|
|
|
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
1
|
|
|
1
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
124
|
|
|
124
|
? ANNEE 1989 :
psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION) out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat
+
|
|
|
|
|
|
|
RealGDPpc Unmatched
|
|
|
25.4854412
|
23.6863364
|
1.7991048
|
1.28116123
|
1.40
|
ATT
|
|
|
25.4854412
|
25.4509347
|
.03450648
|
1.61788432
|
0.02
|
École polytechnique de Tunis
|
Mémoire de Mastère
|
|
Derbali Ahmed
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched |
|
.166666667
|
.720491803
|
-.553825137
|
.715021011
|
-0.77
|
ATT |
|
.166666667
|
1.46666667
|
-1.3
|
.647216261
|
-2.01
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched |
|
8804339.58
|
17475581.2
|
-8671241.66
|
53856099.8
|
-0.16
|
ATT |
|
8804339.58
|
9972747.83
|
-1168408.25
|
7006359.17
|
-0.17
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched |
|
3.66666667
|
4.40983607
|
-.743169399
|
1.75414728
|
-0.42
|
ATT |
|
3.66666667
|
5
|
-1.33333333
|
2.10818511
|
-0.63
|
+
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .488623982 .461154667 .027469314
.139251825 0.20
ATT | .488623982 .311358611 .177265371 .212840416 0.83
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity score
is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
122
|
|
|
122
|
Treated
|
|
|
|
3
|
|
|
3
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
125
|
|
|
125
|
? ANNEE 1990 :
. psmatch2 transition , n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
+
108
Variable Sample
+
|
|
|
Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E. T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
|
|
24.2260513
|
23.5826866
|
.643364681
|
.734230042
|
0.88
|
ATT
|
|
|
24.2260513
|
23.7238943
|
.502156999
|
.977587112
|
0.51
|
+
|
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
|
|
.288888889
|
.73495935
|
-.446070461
|
.442432886
|
-1.01
|
ATT
|
|
|
.288888889
|
.966666667
|
-.677777778
|
.695275693
|
-0.97
|
+
|
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
|
|
4303551.7
|
17431020.9
|
-13127469.2
|
31203774.4
|
-0.42
|
ATT
|
|
|
4303551.7
|
6557726.06
|
-2254174.36
|
3236556.32
|
-0.70
|
+
|
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
|
|
5.11111111
|
4.3495935
|
.761517615
|
1.03985294
|
0.73
|
ATT
|
|
|
5.11111111
|
4.33333333
|
.777777778
|
1.55555556
|
0.50
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
109
RELIGIOUSFRACT Unmatched| .384314623 .462508235 -.078193612
.081477863 -0.96
ATT | .384314623 .471710462 -.087395838 .105830381 -0.83
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity score
is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
9
|
|
|
9
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
132
|
|
|
132
|
? ANNEE 1991 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION) out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E.
|
T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 24.7361711
|
23.5525199
|
1.18365115
|
1.23955065
|
0.95
|
ATT
|
| 24.7361711
|
24.0644474
|
.671723684
|
1.43044677
|
0.47
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .3
|
.754918033
|
-.454918033
|
.745806708
|
-0.61
|
ATT
|
| .3
|
.2
|
.1
|
.129099445
|
0.77
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 42921374.4
|
17884959.3
|
25036415.1
|
54806745.9
|
0.46
|
ATT
|
| 42921374.4
|
9261891.42
|
33659483
|
24407669.8
|
1.38
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 4.33333333
|
4.56557377
|
-.232240437
|
1.70475119
|
-0.14
|
ATT
|
| 4.33333333
|
6
|
-1.66666667
|
2.10818511
|
-0.79
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .401081388
|
.461154667
|
-.060073279
|
.138707109
|
-0.43
|
ATT | .401081388
|
.443260675
|
-.042179286
|
.181985437
|
-0.23
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity score
is estimated.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
110
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
122
|
|
|
122
|
Treated
|
|
|
|
3
|
|
|
3
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
125
|
|
|
125
|
? ANNEE 1992 :
. psmatch2 transition , n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample
+
|
|
|
Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E. T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
|
|
23.8174419
|
23.6361482
|
.181293769
|
1.12728616
|
0.16
|
ATT
|
|
|
23.8174419
|
23.4688387
|
.348603249
|
1.12875947
|
0.31
|
+
|
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
|
|
.6
|
.685245902
|
-.085245902
|
.641724331
|
-0.13
|
ATT
|
|
|
.6
|
.15
|
.45
|
.272335577
|
1.65
|
+
|
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
|
|
12474704.5
|
18062113.9
|
-5587409.44
|
47728192.3
|
-0.12
|
ATT
|
|
|
12474704.5
|
10351388.2
|
2123316.26
|
12304654.5
|
0.17
|
+
|
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
|
|
4.75
|
4.28688525
|
.463114754
|
1.49801195
|
0.31
|
ATT
|
|
|
4.75
|
3.5
|
1.25
|
1.67705098
|
0.75
|
+
|
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched |
|
.308102837
|
.461154667
|
-.15305183
|
.121193493
|
-1.26
|
ATT |
|
.308102837
|
.382663567
|
-.07456073
|
.156615448
|
-0.48
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity
score is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
122
|
|
|
122
|
Treated
|
|
|
|
4
|
|
|
4
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
126
|
|
|
126
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
? ANNEE 1993:
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E.
|
T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 22.2244256
|
23.6341718
|
-1.4097462
|
1.25642016
|
-1.12
|
ATT
|
| 22.2244256
|
22.1912136
|
.033212026
|
1.24679135
|
0.03
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .166666667
|
.730081301
|
-.563414634
|
.741910891
|
-0.76
|
ATT
|
| .166666667
|
.233333333
|
-.066666667
|
.094280904
|
-0.71
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 5258103.17
|
18196787.3
|
-12938684.1
|
55212997.8
|
-0.23
|
ATT
|
| 5258103.17
|
10411527.9
|
-5153424.73
|
10319991.3
|
-0.50
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 3.33333333
|
4.06504065
|
-.731707317
|
1.68099297
|
-0.44
|
ATT
|
| 3.33333333
|
4.66666667
|
-1.33333333
|
3.09120617
|
-0.43
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .371591799
|
.462508235
|
-.090916436
|
.139059847
|
-0.65
|
ATT | .371591799
|
.540989305
|
-.169397506
|
.229422934
|
-0.74
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity
score is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
3
|
|
|
3
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
126
|
|
|
126
|
? ANNEE 1994 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION) out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat
+
111
+
|
|
|
|
|
|
|
RealGDPpc Unmatched
|
|
|
25.5479272
|
23.619239
|
1.92868824
|
1.22395127
|
1.58
|
ATT
|
|
|
25.5479272
|
22.6387463
|
2.90918096
|
1.49158495
|
1.95
|
École polytechnique de Tunis
|
Mémoire de Mastère
|
|
Derbali Ahmed
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .933333333
|
.727642276
|
.205691057
|
.684350405
|
0.30
|
ATT
|
| .933333333
|
.166666667
|
.766666667
|
.692017983
|
1.11
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 11948718.4
|
18282918.2
|
-6334199.81
|
55538738.8
|
-0.11
|
ATT
|
| 11948718.4
|
1740984.91
|
10207733.5
|
5519518.82
|
1.85
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 3.33333333
|
4.22764228
|
-.894308943
|
1.75013192
|
-0.51
|
ATT
|
| 3.33333333
|
2.33333333
|
1
|
2.56038192
|
0.39
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .603226195
|
.462508235
|
.14071796
|
.13917037
|
1.01
|
ATT | .603226195
|
.427575101
|
.175651093
|
.155609249
|
1.13
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity
score is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
3
|
|
|
3
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
126
|
|
|
126
|
? ANNEE 1996 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
+
112
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E.
|
T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 23.7047024
|
23.5615856
|
.143116763
|
2.16139327
|
0.07
|
ATT
|
| 23.7047024
|
23.2865753
|
.41812706
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .1
|
.696721311
|
-.596721311
|
1.23063013
|
-0.48
|
ATT
|
| .1
|
.1
|
0
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 10304148.4
|
18598745.6
|
-8294597.2
|
97590269.8
|
-0.08
|
ATT
|
| 10304148.4
|
19614076.6
|
-9309928.26
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 3
|
4.27868852
|
-1.27868852
|
3.04189378
|
-0.42
|
ATT
|
| 3
|
6
|
-3
|
.
|
.
|
+
RealGDPpc Unmatched | 27.9857635 23.6107135 4.37505003
ATT | 27.9857635 26.4923344 1.49342918
+
HEALTHINDEX Unmatched | .2
|
|
|
.672357724 -.472357724
|
ATT | .2 .1 .1
+
RURALPOP Unmatched | 24891102.8 18744621.2 6146481.61
ATT | 24891102.8 313574.8 24577528
+
Pressliberties Unmatched | 4 4.12195122 -.12195122
ATT | 4 9 -5
+ RELIGIOUSFRACT Unmatched | .1795571 .462508235
-.282951135
ATT | .1795571 .2126811 -.033124
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .798675179 .461154667 .337520512
.239204188 1.41
ATT | .798675179 .141681805 .656993374 . .
+ Note: Sample S.E.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
+
|
|
+
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
122
|
|
|
Treated
|
|
|
|
1
|
|
|
+
|
|
+
|
|
|
Total
|
|
|
|
123
|
|
|
assignment | On suppor | Total
122
1
123
? ANNEE 1997 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat
2.18363769 .
|
2.00 .
|
1.20310435
|
-0.39
|
.
|
.
|
97637540.6
|
0.06
|
.
|
.
|
3.10560034
|
-0.04
|
.
|
.
|
.238690329
|
-1.19
|
113
. .
+ Note: Sample S.E.
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
114
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
1
|
|
|
1
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
124
|
|
|
124
|
? ANNEE 1998 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample
+
|
| Treated
|
Controls
|
Difference
|
S.E.
|
T-stat
|
RealGDPpc Unmatched
|
| 23.571909
|
23.5406414
|
.031267585
|
2.16694256
|
0.01
|
ATT
|
| 23.571909
|
26.6879826
|
-3.11607361
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .3
|
.726829268
|
-.426829268
|
1.27867148
|
-0.33
|
ATT
|
| .3
|
.1
|
.2
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 1070152.56
|
18888857.9
|
-17818705.3
|
98037310.8
|
-0.18
|
ATT
|
| 1070152.56
|
5463.99
|
1064688.57
|
.
|
.
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 2
|
4.34146341
|
-2.34146341
|
3.02811978
|
-0.77
|
ATT
|
| 2
|
9
|
-7
|
.
|
.
|
+
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .457560897 .462508235 -.004947338
.238690329 -0.02
ATT | .457560897 .714681387 -.25712049 . .
+ Note: Sample S.E.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
1
|
|
|
1
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
124
|
|
|
124
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
115
? ANNEE 1999 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION) out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat
+
RealGDPpc Unmatched | 23.5800772 23.5978209 -.017743752
1.54741939 -0.01
ATT | 23.5800772 22.9750061 .605071068 2.82248557 0.21
+
HEALTHINDEX Unmatched | .1 .610655738 -.510655738 .832845017
-0.61
ATT | .1 .55 -.45 .45 -1.00
+
RURALPOP Unmatched | 62487012 19123431.6 43363580.4 70079386
0.62
ATT | 62487012 13743840.2 48743171.8 63284489.1 0.77
+
Pressliberties Unmatched | 4 4.3442623 -.344262295 2.17871784
-0.16
ATT | 4 .5 3.5 2.06155281 1.70
+
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .138741698 .461154667 -.322412969
.169355096 -1.90
ATT | .138741698 .718038023 -.579296324 .111798924 -5.18
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity score
is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+ +
Untreated | 122 | 122
Treated | 2 | 2
+ +
Total | 124 | 124
? ANNEE 2000 :
. psmatch2 transition, n(1) pscore(EDUCATION)out(RealGDPpc
HEALTHINDEX RURALPOP Pressliberties RELIGIOUSFRACT ) cal(1) logit
Variable Sample | Treated Controls Difference S.E. T-stat
+
RealGDPpc Unmatched | 23.673584 23.6373719 .036212084 1.58078508
0.02
ATT | 23.673584 24.5285101 -.854926109 .759359735 -1.13
+
116
École polytechnique de Tunis
|
Mémoire de Mastère
|
|
Derbali Ahmed
|
HEALTHINDEX Unmatched
|
| .3
|
.671544715
|
-.371544715
|
.853296493
|
-0.44
|
ATT
|
| .3
|
.15
|
.15
|
.206155281
|
0.73
|
+
|
|
|
|
|
|
RURALPOP Unmatched
|
| 3805813.01
|
19152722.1
|
-15346909.1
|
69777062.3
|
-0.22
|
ATT
|
| 3805813.01
|
2309184.4
|
1496628.61
|
1970105.74
|
0.76
|
+
|
|
|
|
|
|
Pressliberties Unmatched
|
| 2
|
4.62601626
|
-2.62601626
|
2.14601495
|
-1.22
|
ATT
|
| 2
|
4.5
|
-2.5
|
4.9244289
|
-0.51
|
+
|
|
|
|
|
|
RELIGIOUSFRACT Unmatched | .297236256
|
.462508235
|
-.165271979
|
.169300176
|
-0.98
|
ATT | .297236256
|
.426289462
|
-.129053205
|
.236860718
|
-0.54
|
+
Note: S.E. does not take into account that the propensity
score is estimated.
| psmatch2:
psmatch2: | Common
Treatment | support
assignment | On suppor | Total
+
|
|
+
|
|
|
|
Untreated
|
|
|
|
123
|
|
|
123
|
Treated
|
|
|
|
2
|
|
|
2
|
+
|
|
+
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
125
|
|
|
125
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
117
Annexe V : Echantillon Déduit Après
appariement :
|
Nom_pays
|
Année d'appariement
|
traitement
|
1
|
Sri Lanka
|
1981
|
0
|
2
|
Peru
|
1981
|
1
|
3
|
Venezuela, RB
|
1982
|
0
|
4
|
Kazakhstan
|
1982
|
0
|
5
|
Trinidad and Tobago
|
1982
|
0
|
6
|
Honduras
|
1982
|
1
|
7
|
Bolivia
|
1982
|
1
|
8
|
El Salvador
|
1982
|
1
|
9
|
Guyana
|
1983
|
0
|
10
|
Venezuela, RB
|
1983
|
0
|
11
|
Turkey
|
1983
|
1
|
12
|
Argentina
|
1983
|
1
|
13
|
Angola
|
1984
|
0
|
14
|
Timor-Leste
|
1984
|
0
|
15
|
Guatemala
|
1984
|
1
|
16
|
Grenada
|
1984
|
1
|
17
|
Sri Lanka
|
1985
|
0
|
18
|
Ecuador
|
1985
|
0
|
19
|
Brazil
|
1985
|
1
|
20
|
Uruguay
|
1985
|
1
|
21
|
Lithuania
|
1987
|
0
|
22
|
Philippines
|
1987
|
1
|
23
|
Greece
|
1989
|
0
|
24
|
Uganda
|
1989
|
0
|
25
|
Colombia
|
1989
|
0
|
26
|
Germany
|
1989
|
1
|
27
|
Paraguay
|
1989
|
1
|
28
|
Bulgaria
|
1989
|
1
|
29
|
Gabon
|
1990
|
0
|
30
|
Lithuania
|
1990
|
0
|
31
|
Cote d'Ivoire
|
1990
|
0
|
32
|
Micronesia, Fed. Sts.
|
1990
|
0
|
33
|
Sudan
|
1990
|
0
|
34
|
Costa Rica
|
1990
|
0
|
35
|
Equatorial Guinea
|
1990
|
0
|
36
|
Hungary
|
1990
|
1
|
37
|
Romania
|
1990
|
1
|
38
|
Czech Republic
|
1990
|
1
|
39
|
Comoros
|
1990
|
1
|
40
|
Nicaragua
|
1990
|
1
|
41
|
Albania
|
1990
|
1
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
118
42
|
Chile
|
1990
|
1
|
43
|
Fiji
|
1990
|
1
|
44
|
Poland
|
1990
|
1
|
45
|
Burkina Faso
|
1991
|
0
|
46
|
Switzerland
|
1991
|
0
|
47
|
Nepal
|
1991
|
0
|
48
|
Benin
|
1991
|
1
|
49
|
Bangladesh
|
1991
|
1
|
50
|
Russian Federation
|
1991
|
1
|
51
|
Sierra Leone
|
1992
|
0
|
52
|
Costa Rica
|
1992
|
0
|
53
|
Papua New Guinea
|
1992
|
0
|
54
|
Egypt, Arab Rep.
|
1992
|
0
|
55
|
Congo, Rep.
|
1992
|
1
|
56
|
Mali
|
1992
|
1
|
57
|
Thailand
|
1992
|
1
|
58
|
Slovenia
|
1992
|
1
|
59
|
Myanmar
|
1993
|
0
|
60
|
Mauritius
|
1993
|
0
|
61
|
Samoa
|
1993
|
0
|
62
|
Burundi
|
1993
|
1
|
63
|
Madagascar
|
1993
|
1
|
64
|
Mongolia
|
1993
|
1
|
65
|
Bhutan
|
1994
|
0
|
66
|
Lithuania
|
1994
|
0
|
67
|
Azerbaijan
|
1994
|
0
|
68
|
Panama
|
1994
|
1
|
69
|
South Africa
|
1994
|
1
|
70
|
Ukraine
|
1994
|
1
|
71
|
Nepal
|
1996
|
0
|
72
|
Ghana
|
1996
|
1
|
73
|
Belgium
|
1997
|
0
|
74
|
Mexico
|
1997
|
1
|
75
|
Palau
|
1998
|
0
|
76
|
Armenia
|
1998
|
1
|
77
|
Kenya
|
1999
|
0
|
78
|
Togo
|
1999
|
0
|
79
|
Indonesia
|
1999
|
1
|
80
|
Djibouti
|
1999
|
1
|
81
|
Costa Rica
|
2000
|
0
|
82
|
Belarus
|
2000
|
0
|
83
|
Senegal
|
2000
|
1
|
84
|
Croatia
|
2000
|
1
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
119
Annexe VI : Statistiques descriptives pour les
variables explicatives des flux d'IDE
Variable
|
Obs
|
Mean
|
Std. Dev.
|
Min
|
Max
|
IDE
|
2079
|
2.50e+09
|
9.68e+09
|
-4.75e+09
|
2.15e+11
|
Traitement_Matching
|
2310
|
.6562771
|
.4750528
|
0
|
1
|
pays_en_transition
|
2310
|
.5584416
|
.4966804
|
0
|
1
|
effet_transition
|
2310
|
.3640693
|
.4812724
|
0
|
1
|
logPIBpc
|
2162
|
7.303887
|
1.273359
|
4.46596
|
11.09284
|
logPopulation
|
2310
|
15.84194
|
1.707891
|
11.23131
|
19.28532
|
ExportPIB
|
1968
|
34.64622
|
21.46489
|
.1829688
|
166.3635
|
Educexpend
|
2310
|
4.75e+09
|
1.64e+10
|
1769307
|
1.47e+11
|
Tinflation
|
1857
|
2.151971
|
1.490145
|
-4.073972
|
9.371578
|
QualitGovernment
|
1432
|
.4839499
|
.1857824
|
.0555556
|
1
|
Telephonelines
|
2298
|
2717815
|
7302782
|
500
|
5.48e+07
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
120
Annexe VII : Estimation du Panel des IDE
xtreg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition
logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment
Telephonelines, re
Random-effects GLS regression Number of obs = 1051
Group variable (i): countrycode Number of groups = 61
R-sq: within = 0.1276 Obs per group: min = 2
between = 0.6894 avg = 17.2
overall = 0.4173 max = 25
Random effects u_i ~ Gaussian Wald chi2(10) = 330.47
corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000
IDE | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
+
pays_en_transition
|
|
|
-1.64e+09
|
effet_transition
|
|
|
1.34e+09
|
logPIBpc
|
|
|
2.12e+09
|
logPopulation
|
|
|
4.50e+08
|
ExportPIB
|
|
|
3.19e+07
|
Educexpend
|
|
|
.1011863
|
Tinflation
|
|
|
-4.46e+08
|
QualitGoverment
|
|
|
1.23e+09
|
Telephonelines
|
|
|
395.7187
|
_cons
|
|
-2.12e+10
|
+
sigma_u
|
|
|
2.679e+09
|
sigma_e
|
|
|
7.253e+09
|
rho
|
|
|
.12004368
|
Traitement_Matching| -1.51e+09 8.14e+08 -1.86 0.063 -3.11e+09
8.24e+07 1.17e+09 -1.40 0.162 -3.92e+09 6.54e+08 1.07e+09 1.26 0.209 -7.54e+08
3.44e+09 3.72e+08 5.71 0.000 1.39e+09 2.85e+09 4.03e+08 1.12 0.264 -3.39e+08
1.24e+09 1.97e+07 1.62 0.106 -6806383 7.06e+07 .0340846 2.97 0.003 .0343818
.1679908 1.93e+08 -2.31 0.021 -8.25e+08 -6.70e+07 1.93e+09 0.64 0.525 -2.56e+09
5.01e+09 62.63903 6.32 0.000 272.9485 518.489 7.45e+09 -2.85 0.004 -3.58e+10
-6.60e+09
(fraction of variance due to u_i)
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
121
** Test d'absence d'effets spécifiques
individuels**
. xttest0
Breusch and Pagan Lagrangian multiplier test for random
effects: IDE[countrycode,t] = Xb + u[countrycode] + e[countrycode,t]
Estimated results:
| Var sd = sqrt(Var)
+ IDE| 1.13e+20 1.06e+10
e | 5.26e+19 7.25e+09
u | 7.18e+18 2.68e+09
Test: Var(u) = 0
chi2(1) = 310.40
Prob > chi2 = 0.0000
**test d'hausman (choix entre FE et RE) **
. quiet xtreg IDE Traitement_Matching pays_en_transition
effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation
QualitGovernment Telephonelines, fe
. estimates store fixed
. quiet xtreg IDE Traitement_Matching pays_en_transition
effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation
QualitGovernment Telephonelines, re
. estimates store random . hausman fixed random
IDE | Coef. Std. Err. t
+ Traitement_Matching| -2.67e+09 8.21e+08 pays_en_transition
| -2.13e+09 9.08e+08
effet_transition | 2.52e+09 1.08e+09
logPIBpc | 1.63e+09 2.80e+08
logPopulation | 8.04e+08 2.58e+08
P>|t|
|
[95% Conf. Interval]
|
-3.25
|
0.001
|
-4.28e+09
|
-1.05e+09
|
-2.35
|
0.019
|
-3.91e+09
|
-3.49e+08
|
2.32
|
0.020
|
3.92e+08
|
4.64e+09
|
5.83
|
0.000
|
1.08e+09
|
2.18e+09
|
3.12
|
0.002
|
2.98e+08
|
1.31e+09
|
122
École polytechnique de Tunis
|
Mémoire de Mastère
|
Derbali Ahmed
|
+
|
|
|
|
---- Coefficients ----
(b) (B)
fixed random
|
(b-B)
Difference
|
sqrt(diag(V_b-V_B)) S.E.
|
Traitement~g
|
|
|
-7.87e+08
|
-1.51e+09
|
7.25e+08
|
1.77e+08
|
effet_tran~n
|
|
|
8.45e+08
|
1.34e+09
|
-4.99e+08
|
2.07e+08
|
logPIBpc
|
|
|
3.93e+09
|
2.12e+09
|
1.81e+09
|
5.31e+08
|
logPopulat~n
|
|
|
-3.46e+09
|
4.50e+08
|
-3.91e+09
|
1.60e+09
|
ExportPIB
|
|
|
1.40e+07
|
3.19e+07
|
-1.79e+07
|
1.94e+07
|
Educexpend
|
|
|
.1176888
|
.1011863
|
.0165024
|
.0253602
|
Tinflation
|
|
|
-1.09e+08
|
-4.46e+08
|
3.37e+08
|
1.18e+08
|
QualitGove~t
|
|
|
-3.08e+08
|
1.23e+09
|
-1.53e+09
|
1.12e+09
|
Telephonel~s
|
|
|
532.7445
|
395.7187
|
137.0258
|
48.44583
|
b = consistent under Ho and Ha; obtained from xtreg
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from
xtreg
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(7) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 33.36
Prob>chi2 = 0.0000
. reg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition
logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment
Telephonelines
Source | SS df MS Number of obs = 1051
+ F( 10, 1040) = 76.89
Model | 5.0246e+22 10 5.0246e+21 Prob > F = 0.0000
Residual | 6.7965e+22 1040 6.5351e+19 R-squared = 0.4251
+ Adj R-squared = 0.4195
Total | 1.1821e+23 1050 1.1258e+20 Root MSE = 8.1e+09
123
École polytechnique de Tunis
|
Mémoire de Mastère
|
|
Derbali Ahmed
|
ExportPIB
|
|
|
6.03e+07
|
1.47e+07
|
4.11
|
0.000
|
3.15e+07
|
8.90e+07
|
Educexpend
|
|
|
.1350692
|
.0320046
|
4.22
|
0.000
|
.0722682
|
.1978701
|
Tinflation
|
|
|
-5.59e+08
|
1.79e+08
|
-3.12
|
0.002
|
-9.10e+08
|
-2.07e+08
|
QualitGovernment
|
|
|
4.27e+09
|
1.74e+09
|
2.46
|
0.014
|
8.62e+08
|
7.68e+09
|
Telephonelines
|
|
|
309.1495
|
57.43063
|
5.38
|
0.000
|
196.4564
|
421.8426
|
_cons
|
|
-2.47e+10
|
5.00e+09
|
-4.94
|
0.000
|
-3.45e+10
|
-1.49e+10
|
**
hétéroscédasticité**
. reg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition
logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment Tel
> ephonelines
Source | SS df MS Number of obs = 1051
+ F( 10, 1040) = 76.89
Model | 5.0246e+22 10 5.0246e+21 Prob > F = 0.0000
Residual | 6.7965e+22 1040 6.5351e+19 R-squared = 0.4251
+ Adj R-squared = 0.4195
Total | 1.1821e+23
IDE |
+
|
1050 1.1258e+20
Coef. Std. Err.
|
Root MSE
t P>|t|
|
= 8.1e+09
[95% Conf. Interval]
|
Traitement_Matching | -2.67e+09
|
8.21e+08
|
-3.25
|
0.001
|
-4.28e+09
|
-1.05e+09
|
pays_en_transition
|
|
|
-2.13e+09
|
9.08e+08
|
-2.35
|
0.019
|
-3.91e+09
|
-3.49e+08
|
effet_transition
|
|
|
2.52e+09
|
1.08e+09
|
2.32
|
0.020
|
3.92e+08
|
4.64e+09
|
logPIBpc
|
|
|
1.63e+09
|
2.80e+08
|
5.83
|
0.000
|
1.08e+09
|
2.18e+09
|
logPopulation
|
|
|
8.04e+08
|
2.58e+08
|
3.12
|
0.002
|
2.98e+08
|
1.31e+09
|
ExportPIB
|
|
|
6.03e+07
|
1.47e+07
|
4.11
|
0.000
|
3.15e+07
|
8.90e+07
|
Educexpend
|
|
|
.1350692
|
.0320046
|
4.22
|
0.000
|
.0722682
|
.1978701
|
Tinflation
|
|
|
-5.59e+08
|
1.79e+08
|
-3.12
|
0.002
|
-9.10e+08
|
-2.07e+08
|
QualitGovernment
|
|
|
4.27e+09
|
1.74e+09
|
2.46
|
0.014
|
8.62e+08
|
7.68e+09
|
Telephonelines
|
|
|
309.1495
|
57.43063
|
5.38
|
0.000
|
196.4564
|
421.8426
|
_cons
|
|
-2.47e+10
|
5.00e+09
|
-4.94
|
0.000
|
-3.45e+10
|
-1.49e+10
|
. hettest
Breusch-Pagan / Cook-Weisberg test for heteroskedasticity Ho:
Constant variance
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
124
Variables: fitted values of IDE
chi2(1) = 1149.46
Prob > chi2 = 0.0000
quiet reg IDE Traitement_Matching pays_en_transition
effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation
QualitGovernment Telephonelines
. predict residu,resid
(1259 missing values generated)
. gen resid2=residu^2
(1259 missing values generated)
. reg resid2 Traitement_Matching pays_en_transition
effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation
QualitGovernment Telephonelines
Source | SS df MS Number of obs = 1051
+
|
|
F( 10, 1040)
|
= 6.61
|
Model | 3.3311e+43
|
10 3.3311e+42
|
Prob > F
|
=
|
0.0000
|
Residual| 5.2449e+44
|
1040 5.0432e+41
|
R-squared
|
=
|
0.0597
|
+ Adj R-squared = 0.0507
Total | 5.5780e+44 1050 5.3124e+41 Root MSE = 7.1e+20
resid2
+
|
|
|
Coef. Std. Err. t
|
P>|t|
|
[95% Conf. Interval]
|
Traitement_Matching| -2.39e+20
|
7.21e+19
|
-3.31
|
0.001
|
-3.80e+20
|
-9.73e+19
|
pays_en_transition
|
|
|
-2.04e+20
|
7.98e+19
|
-2.55
|
0.011
|
-3.60e+20
|
-4.71e+19
|
effet_transition
|
|
|
2.28e+20
|
9.51e+19
|
2.39
|
0.017
|
4.11e+19
|
4.14e+20
|
logPIBpc
|
|
|
8.67e+19
|
2.46e+19
|
3.53
|
0.000
|
3.85e+19
|
1.35e+20
|
logPopulation
|
|
|
5.61e+19
|
2.27e+19
|
2.48
|
0.013
|
1.17e+19
|
1.01e+20
|
ExportPIB
|
|
|
4.30e+18
|
1.29e+18
|
3.34
|
0.001
|
1.78e+18
|
6.83e+18
|
Educexpend
|
|
|
7.19e+08
|
2.81e+09
|
0.26
|
0.798
|
-4.80e+09
|
6.24e+09
|
Tinflation
|
|
|
-1.69e+18
|
1.57e+19
|
-0.11
|
0.914
|
-3.26e+19
|
2.92e+19
|
QualitGove~t
|
|
|
2.53e+20
|
1.53e+20
|
1.66
|
0.097
|
-4.60e+19
|
5.53e+20
|
Telephonel~s
|
|
|
-9.48e+12
|
5.05e+12
|
-1.88
|
0.060
|
-1.94e+13
|
4.15e+11
|
_cons
|
|
-1.55e+21
|
4.39e+20
|
-3.53
|
0.000
|
-2.41e+21
|
-6.88e+20
|
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
125
scalar R2= e(r2)
scalar N =_N
scalar NR2= N*R2
scalar CHI29= invchi2(10, 0.95)
scalar list
CHI29 = 18.307038
NR2 = 137.95119
N = 2310
R2 = .05971913
** Autocorrélation**
. xtserial IDE Traitement_Matching pays_en_transition
effet_transition logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation
QualitGovernment
> Telephonelines
Wooldridge test for autocorrelation in panel data H0: no
first-order autocorrelation
F(1, 53) = 0.174 Prob > F = 0.6778
École polytechnique de Tunis Mémoire de
Mastère Derbali Ahmed
126
** Régression finale **
. reg IDE Traitement_Matching pays_en_transition effet_transition
logPIBpc logPopulation ExportPIB Educexpend Tinflation QualitGovernment
Telephonelines, robust
Linear regression Number of obs = 1051
|
F( 10, 1040)
|
= 96.11
|
Prob > F
|
=
|
0.0000
|
R-squared
|
|
= 0.4251
|
Root MSE
|
|
= 8.1e+09
|
IDE
+
|
|
|
|
Robust
Coef. Std. Err.
|
t
|
P>|t|
|
[95% Conf. Interval]
|
Traitement_Matching | -2.67e+09
|
1.42e+09
|
-1.88
|
0.061
|
-5.45e+09
|
1.21e+08
|
pays_en_transition
|
|
|
-2.13e+09
|
1.20e+09
|
-1.77
|
0.077
|
-4.49e+09
|
2.30e+08
|
effet_transition
|
|
|
2.52e+09
|
1.38e+09
|
1.82
|
0.070
|
-2.01e+08
|
5.23e+09
|
logPIBpc
|
|
|
1.63e+09
|
4.17e+08
|
3.91
|
0.000
|
8.12e+08
|
2.45e+09
|
logPopulation
|
|
|
8.04e+08
|
2.67e+08
|
3.02
|
0.003
|
2.81e+08
|
1.33e+09
|
ExportPIB
|
|
|
6.03e+07
|
2.06e+07
|
2.93
|
0.003
|
1.99e+07
|
1.01e+08
|
Educexpend
|
|
|
.1350692
|
.0386908
|
3.49
|
0.001
|
.0591482
|
.2109901
|
Tinflation
|
|
|
-5.59e+08
|
1.09e+08
|
-5.11
|
0.000
|
-7.74e+08
|
-3.44e+08
|
QualitGovernment
|
|
|
4.27e+09
|
1.79e+09
|
2.39
|
0.017
|
7.62e+08
|
7.78e+09
|
Telephonelines
|
|
|
309.1495
|
76.37086
|
4.05
|
0.000
|
159.291
|
459.0081
|
_cons
|
|
-2.47e+10
|
7.08e+09
|
-3.49
|
0.001
|
-3.86e+10
|
-1.08e+10
|
|