Repenser la liberté comme mystère chez G. Marcel. une approche analytico-herméneutique de : "les hommes contre l'humain".par Freddy KAKULE KANAMUNGOYA Université Saint Augustin de Kinshasa (USAKIN) - Graduat 2020 |
I.4.1. La corporéitéA. Corps-instrument (corps-objet)La notion du corps est bien présente dans les écrits des philosophes existentialistes contemporains. C'est ainsi que chez M. Merleau-Ponty on trouve l'expression telle que « le corps propre ou le corps vécu » et « le corps-pour-soi et le corps-pour-autrui » chez J.-P. Sartre. Au fait, l'auteur du Journal métaphysique, dans le souci de restaurer une compréhension authentique du corps, s'insurge contre toute conception instrumentaliste du corps. Avant de se poser la question pourquoi Marcel réfute toute idée d'instrumentalisation du corps, il semble nécessaire de savoir ce que l'on comprend par « instrument ». Un instrument est, en effet, « un moyen d'étendre ou de renforcer un pouvoir que nous possédons, ceci est vrai pour une bêche que pour un microphone »22(*). De ce qui précède, qu'en est-il du corps humain ? Peut-on dire que le corps humain est une possession au même titre qu'un objet que nous disposons ? Comme nous l'avons déjà dit tantôt, Marcel s'insurge contre toute objectivation et/ou instrumentalisation du corps humain. Certes, en considérant mon corps comme un objet, je le prends comme une chose extérieure à moi qui doit servir à... d'ailleurs, mon corps n'est pas une entité qui est extérieure à moi, il fait plutôt partie de moi. Force est de constater qu'il existe deux tendances divergentes en ce qui concerne le corps. La première est celle qui voit une similitude ou une identité entre le corps et les choses. Mon corps, disent-ils, est une chose parmi tant d'autres et est condamné à suivre le destin des choses, spécifiquement les instruments, comme eux il sert à, il a besoin d'être entretenu, parfois même être réparé. Il est aussi soumis à des vicissitudes tout à fait comparables à celles que subissent d'autres instruments. La deuxième tendance se veut une riposte contre cette instrumentalisation du corps qui s'est fait montre dans la première tendance. Ainsi, le développerons-nous dans le point qui suit.
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