CONCLUSION
Arrivé au terme de notre chapitre, il à
été question de présenter d'une manière explicite,
à travers tous les points abordés, la compréhension de la
liberté d'après G. Marcel. Certes, l'auteur du Journal
métaphysique reste convaincu que la liberté ne doit pas
s'ériger en absolu, par contre elle doit se laisser éclairer,
éveiller et susciter par la Transcendance. En faisant panoramiquement
un petit retro-voyage dans notre chapitre, nous pouvons dire que nous sommes
partis en premier lieu de la question cherchant à savoir si la
liberté est un mystère ou un problème. A cela, la position
de Marcel est bien claire. Pour lui, la liberté ne peut jamais
être de l'ordre de la problématique car elle n'est pas une chose
« jetée devant » moi que je peux chercher en dehors
de moi. La liberté est, d'âpres Marcel, un mystère
d'autant plus que c'est une réalité dans laquelle je suis
entièrement engagé
Nous avons aussi abordé la question de l'avoir et
la liberté pour évaluer le danger que présente
l'avoir vis-à-vis de notre liberté et celle des autres. D'une
part, quand on exploite l'autre sans tenir compte de sa dignité, on le
réifie, on l'asservit, on l'avilit et on nie son être et
même sa liberté. Et d'autre part, lorsqu'on use mal l'avoir
(possession) ce dernier finit par nous affecter et par dévorer notre
être. En plus, nous avons analysé le
couple « liberté-volonté » qui est un
couple en perpétuel dynamisme. La volonté pousse la
liberté à ne pas se croire statique, mais à
réaliser pleinement sa nature de conquête qui se fait du jour au
jour. Par conséquence, la liberté que soutient Marcel n'est pas
un simple fait de faire tout ce que l'on veut, mais elle est un
dépassement d'un simple vouloir.
Pour ce faire, la question du déterminisme et de la
liberté nous a permis de comprendre cette guerre qui existe depuis
toujours entre ces deux éléments. Le déterminisme est une
négation radicale de la liberté et vice-versa. Certes, il est
difficile d'affirmer si l'homme est déterminé ou pas, la seule
chose que l'on sait, dit Bosomi, c'est que s'il était
déterminé, il n'aurait même pas cette possibilité de
se poser une telle question car il manquerait justement la liberté de se
la poser.
Le dernier point de notre chapitre était celui de
comprendre, le lien intrinsèque entre la liberté et la raison
d'une part et la liberté et valeur d'autre part. Pour ce faire, retenons
que la liberté dépourvue de la raison est aveugle de même
une raison sans liberté est enchainée. En fin, le couple
« valeur-liberté » nous a permis de voir la place
prépondérante qu'occupe la valeur quand il s'agit de parler de la
liberté. Pour Marcel, les valeurs sont transcendantes, elles nous
parviennent sous forme de la grâce qui, elle aussi ne provient que de
Dieu. Par ces mots, il se démarque des autres philosophes
non-chrétiens.
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