I.4.2. La difficulté dans la classification de la
liberté
La difficulté dans la classification de la
liberté provient du fait que le concept liberté est
polysémique c'est-à-dire qu'il a plusieurs significations et
définitions selon les domaines d'application et le degré
d'importance. C'est ainsi que nous avions fait précédemment
allusion à la liberté politique qui se dit lorsque les
lois de la société à laquelle appartient un tiers individu
lui confèrent un certain nombre de droits dont elle lui garantit
l'usage. La liberté psychologique quant à elle, est
opposée à l'inconscience, à l'impulsion, à la folie
etc. Elle est un état de l'être qui, soit qu'il fasse le bien,
soit qu'il fasse le mal, se décide après la réflexion, en
connaissance des causes : elle est un état de la personne qui sait
ce qu'il veut, pourquoi il le veut et qui n'agit que conformément aux
raisons qu'il approuve. Signalons que cette liberté se rapproche de
la liberté rationnelle.
A part ces différents types de libertés, il y a
d'autres types de libertés qui sont suivies d'une préposition qui
lui confère une autre connotation, lesdites prépositions
sont : à, de, pour, contre etc. Ainsi nous avons la
liberté à, la liberté de, la liberté pour, la
liberté contre. Pour des raisons de systématisation nous
commencerons par le couple liberté à et
liberté de. Le premier est le fait d'agir conformément
au bon principe de la moralité, ce type de liberté est celui qui
donne à la personne de se déterminer sans contrainte aucune
devant les choses d'ordre matériel, physique et humain. La
liberté se manifeste dans les décisions d'ordre moral auxquelles
la personne est confrontée. Elle est liberté d'agir dans le sens
du bien, liberté d'aider une personne en nécessité,
liberté de prendre telle fille en mariage plutôt que telle autre
etc.
Ce qui s'applique à la liberté à,
s'applique aussi à la liberté de étant donné que
toutes deux s'exercent dans un domaine purement humain où la personne
est libre d'agir. Cette liberté entre dans le cadre de droits
fondamentaux de la personne que lui confèrent les lois. Nous citons ici
en titre d'exemple la liberté de circuler d'une province à une
autre, d'un Etat à un autre, liberté de voter, d'adhérer
à un parti politique suivant les convictions personnelles,
liberté d'appartenir à une confession religieuse.
En ce qui concerne le couple liberté pour et
la liberté contre, il est important de signaler que ces deux
types ont presque les mêmes fonctionnalités. La présence
des prépositions pour et contre laisse entrevoir que ce sont les
libertés qui consistent à agir selon un motif, un objectif bien
défini. Alors la liberté contre est celle que l'homme
utilise pour lutter contre toute pratique deshumanisante, avilissante et
déshonorante. Par exemple : liberté contre toute pratique
d'avortement volontaire, contre toute atteinte à la vie, liberté
contre l'exploitation de la femme et des mineurs, la liberté contre le
mariage pour tous etc.
Par ailleurs, la liberté pour consiste
à user de son pouvoir de se déterminer en vue d'un but bien
précis, en vue d'un idéal, d'un bien à atteindre. C'est la
forme la plus accomplie de la liberté. La présence de la
préposition « pour » vient montrer que c'est une
liberté ayant une finalité, un objectif, un motif bien
déterminé. Elle n'est pas une liberté pour n'importe quoi
(libertinage) mais par contre elle est une liberté pour la vie, pour le
vote, pour le mariage, pour un travail digne, pour vivre avec les autres dans
la société, pour adhérer à une religion etc.
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