Lien entre les activités humaines et mouvements des éléphants (loxodonta cyclotis) autour du parc national de l'Ivindo, Gabon.par Walter D. Mbamy Université Omar Bongo - Master 2020 |
CONCLUSION DE LA PARTIEEn somme, la province de l'Ogooué-Ivindo a des atouts naturels qui favorisent le développement d'une diversité biologique impressionnante. Sa forêt renferme une quantité importante d'éléphants qui causent des dommages auprès des populations par le fait qu'ils dévastent leurs plantations. Tous les groupes ethniques qui y vivent sont impactés, que ce soit les Fang, les Bakota et les Bakwélé. Le nombre de plaintes déposées auprès des autorités provinciales des Eaux et Forêts en 2018 et 2019 en témoignent, soit plus de 874 plaintes. La valeur financière des pertes va jusqu'à 114 937 200f CFA. Face à cela les populations sont dans une aversion envers les éléphants et les pouvoirs publics. Cette étude qui se veut que comprendre les raisons qui rapprochent les éléphants autour des villages s'est basée sur une approche méthodologique qui combine trois types de données. Nous avons utilisé des données issues des colliers GPS posés sur les éléphants, des crottes d'éléphants et d'une enquête auprès des populations. Le choix du site d'échantillonnage a été fait sur la base du domaine vital des deux éléphants à collier GPS et de la proximité des villages au PNI.
PARTIE II :LIENS ENTRE ACTIVITÉS HUMAINES ET MOUVEMENTS DES ÉLÉPHANTS ET PRÉSENTATION DESRÉSULTATSDans cette partie, il sera question d'élucider les différentes étapes que nous avons utilisées pour répondre à nos questions de recherche. Nous faisons savoir dans un premier temps comment la distribution des crottes peut nous renseigner sur la présence des éléphants autour des villages. Dans un deuxième temps, nous analysons la densité des points des éléphants pour ressortir les déplacements temporels des éléphants et aussi la distance de rapprochement des éléphants autour des villages. Troisièmement, nous montrons la saisonnalité des visites des éléphants dans les champs et aussi les préférences des éléphants. CHAPITRE IV : DISTRIBUTION DES CROTTES ET MOUVEMENTS SPATIAUX DES ÉLÉPHANTS AUTOUR DES VILLAGESDurant la période comprise entre août 2015 et janvier 2017, l'Université de Duke a mené une étude aux alentours de Makokou. Cette étude a permis de récolter les échantillons de crottes d'éléphants autour des villages. Ces données nous permettent, par l'évaluation de la densité des crottes de confirmer qu'il y a une activité importante d'éléphants autour des villages. Nous comprenons aussi, par les données des points GPS de la position des éléphants, qu'il est possible d'avoir une saisonnalité de mouvements des éléphants et de connaitre leur distance de rapprochement par rapport aux villages. IV.1. Données historiques des crottes d'éléphantsIV.1.1. Transect de collecteLa mesure de la densité des éléphants dans une portion de forêt s'est toujours faite par des méthodes conventionnelles dont la plus usitée est celle du comptage des crottes ( Jachmann H., 1991 ; Barnes, 1996 ; Koerner et al 2017). Le projet sur la communauté de la vie sauve (Community Wildlife project) piloté par l'Université de Duke, a permis de faireun inventaire des crottes sur un total de 1941 transects linéaires par marche qui pourrait correspondre à 37737 km (Figure 5) pendant 17 mois. Des équipes de para-écologistes étaient installées dans chaque village pour faire l'inventaire sur les mêmes transects. Un même transect pouvait être parcouru plus de 20 fois pour relever au maximum la présence de nouvelles crottes. Le résultat de cet inventaire est utilisé dans cette étude pour justifier la présence d'éléphants autour des villages de notre zone d'étude. En effet, les crottes ont été comptées aussi bien du côté du parc de l'Ivindo que de l'autre, autrement dit des deux côtés des villages afin de ne minimiser aucune niche écologique des éléphants.Parmi les villages impliqués dans le projet, il y'en a 4 qui appartiennent à notre zone d'étude (Mbes, Ebessi, Ntsibelong et Minkwala). C'est sur ces derniers que nous avons exclusivement effectué les différentes analyses et traitements. Figure 5 : Carte des transects autour des villages du département de l'Ivindo Source de données des transects : Comunity Widlife Project, Duke University, 2015-2017 Nombre des crottes Ntsiete Ntsengkele Ntsibelong Minkwala Mbes Massaha Latta Indombo Etakaniabe Ebessi Graphique 2 : Distribution des crottes par villages Réalisation : Walter Mbamy, 2020 La boite à moustache ci-dessus nous présente la différence de dispersion des crottes par village. Les villages Ebessi et Ntsibelong ont la plus grande concentration et une dispersion importante, suivi de Minkwala, Mbes et Massaha. Bien que ce soit à Massaha que l'on a enregistré le nombre de crotte le plus élevé sur un transect parcouru (voir sur le graphique le point le plus haut qui correspond à 37 crottes), mais Minkwala reste la zone où les crottes sont les plus densément reparties. Cela veut dire qu'à Minkwala on a comptéquasimentla même quantité des crottes à chaque transect marché, alors que dans certains villages, il y a eu des jours de marche oùaucune crotte n'a été vue. C'est pourquoi les points noirs, qui sont considérés comme les valeurs aberrantes de notre jeu de données, sont trèsrapprochés à Minkwala alors qu'àEtakanyabe, Ebessi, Ntsibelong et Massaha ils sont espacés (Exemplaire de table de données brutes en annexe 7 a et b). |
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